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DIVINES FANTAISIES
from Bnnbhjnbjjkh
by feliz16
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1. « Pasiphaé », canapé, clin d’œil facétieux au stratagème imaginé par l’ingénieux Dédale pour faciliter l’accouplement de la reine volage avec son amant à cornes. Bronze patiné et broderie, Lesage Intérieurs, 2020, 8 ex. 2. « Le Supplice des Danaïdes », sculpture évoquant la condamnation des Danaïdes à remplir d’eau éternellement une jarre percée pour avoir assassiné leurs époux le jour de leurs noces. 3. « Virgile », bureau en hommage à la Grèce pastorale tout en empruntant au mobilier du XVIIIe siècle. Bronze patiné, 2020, 8 ex.
SUIVRE LE FIL D’ARIANE QU’HUBERT LE GALL DÉPLOIE ENTRE LA VILLA KÉRYLOS À BEAULIEU-SUR-MER INVESTIE CET ÉTÉ POUR Y FOMENTER PLUS DE TRENTE-CINQ PIÈCES ET LEUR PRÉSENTATION À LA GALERIE AVANT-SCÈNE EN CET AUTOMNE, C’EST EMPRUNTER LES PAS DE QUELQUES HÉROS DANS UNE INTERPRÉTATION FANTASQUE DE LA MYTHOLOGIE GRECQUE, PAR LE CRÉATEUR. PAR Virginie Bertrand
« Quand les Monuments Nationaux m’ont proposé une carte blanche dans un lieu historique, j’ai immédiatement pensé à la Villa Kérylos que je connais depuis plus de trente ans. L’intelligence de son instigateur, Théodore Reinach, un érudit philhellène du début du siècle, m’avait marquée. Au lieu de faire une maison grecque, il a interprété le passé – être vrai sans copier – lui conférant cette idée d’intemporalité. Car elle est pensée comme une œuvre d’art totale ». Hubert le Gall désire « profiter du lieu pour créer et non pour juste montrer des œuvres réalisées ». Canapé, secrétaire, bureau, chaise, candélabres, vases… L’ensemble de ses créations sont d’hallucinantes sculptures en regard de l’exceptionnelle richesse d’inspiration de cette demeure. « Chaque objet, va au-delà de la vérité de la fonction. De l’amplitude dans l’évasion. De la liberté dans les histoires ». « Dans ce panthéon nourri d’emprunts à Homère, Hésiode, Ovide ou Pindare, on croise ainsi des créatures chimériques comme des oiseaux fabuleux ; on entend le fracas des armes comme la voix enchanteresse des sirènes ; on sent palpiter l’âme héroïque d’Héraclès, d’Ulysse ou de Thésée ; on frémit devant les amours de Minos et de Pasiphaé. Car il y a de l’humour et de l’autodérision chez ce créateur », souligne l’historienne Bérénice Geoffroy-Schneiter, auteur du catalogue de l’exposition. La banquette « Pasiphaé », du nom de l’épouse du roi Minos, évoque son accouplement avec le taureau blanc envoyé par Poséidon. Le Minotaure qui en naîtra insuffle sa puissance à un buffet monumental. Le siège « Pénélope » illustre la ruse ourdie par l’épouse d’Ulysse de son fil sans cesse tissé et détissé, son chien Argos lové sur l’assise, métamorphose du temps sans cesse recommencé. Un bureau en forme de chèvre broutant des feuilles d’acanthe rappelle la veine bucolique de la littérature gréco-romaine (Virgile, Longus) et la Grèce pastorale que le designer a connue quand il s’est installé à Paros il y a plusieurs années et dont il parle la langue. Rien dans cette épopée n’aurait pu se faire sans ses compagnons de toujours : la fonderie Fusions de Gourcuff et Jean-François Lesage « Une collaboration merveilleuse, au-delà de mes espérances ». Sous les auspices des dieux.
H U B ER T LE GALL
— « Une Fantaisie grecque », Galerie Avant-Scène, jusqu’au 30 novembre. 4, place de l’Odéon, 75006.