Femmdoubout#2

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LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES

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FEMMDOUBOUT

®

OCTOBRE / NOVEMBRE 2013

# NUMÉRO 2

LES FEMMES

DIGITALES ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ




Site internet : www.femmdoubout.org Adresse mail : contact@femmdoubout.org Rédaction : Virginie LEBEAU ( Présidente et Fondatrice) Rejoignez notre rédaction en envoyant vos chroniques vilebeau@femmdoubout.org

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Edité par l’association loi 1901 Femmdoubout® Entrée Séailles n°4461 97212 Saint-Joseph MARTINIQUE

OCTOBRE - NOVEMBRE 2013 /

BUSINESSWOMANMAG # 2 - OCTOBRE / NOVEMBRE 2013

Quand nous regardons bien, à chaque mois, son défilé de couleurs. Des couleurs symboliques, qui signent nos engagements et nos luttes contre différentes maladies. Le rose pour le cancer du sein, en Octobre, puis viendra au mois de Novembre, la couleur bleu, celle représentative du diabète. Et, ainsi de suite… Je dédie, donc ce numéro à ces hommes et à ces femmes, qui sont affectés par la maladie, quels qu’ils soient et qui souffrent en silence. Je dédie cet écrit en hommage à la mémoire de mon défunt père, un battant qui a su livrer un combat face à la maladie sans merci et ce, jusqu’à sa dernière heure. C’était un homme téméraire, un chef d’entreprise accompli qui fut mon mentor. Il eut cette intelligence de me transmettre très tôt le goût du commerce et les bases essentielles du monde de l’entreprenariat. En homme cultivé, humaniste et voyageur, il me communiqua sa grande ouverture d’esprit et me dispensa les outils nécessaires, afin que je devienne une femmdoubout. A ma mère, qui a su me transmettre son courage et sa force dans cette période difficile d’accompagnement d’un de ses proches dans sa fin de vie…

Rédactrice en chef

Virginie Lebeau


EVÉNÉMENT TEDxWomen a pour but de favoriser l'échange d'idées qui méritent d'être partagées en organisant des conférences, en partageant des visions et en animant une communauté de gens passionnés. Vous connaissez une femme exceptionnelle par son parcours, son histoire ou ses idées ? Pour la première fois en France TEDxWomen révélera des personnalités hors du commun autour du thème "Invented Here".

’ Femme de terrain, je suis une sériale entrepreneure très active au cœur même de l’entreprise. Je partage mon savoir-faire et mon expérience dans l’entreprendre au féminin, afin de susciter des vocations auprès de celles qui souhaitent créer et être accompagnées dans la gestion de leurs entreprises. Je possède une très bonne connaissance du tissu socio-économique et professionnel aux Antilles-Guyane. Je me suis spécialisée au fil des années dans le management administratif et commercial, mais aussi dans le coaching d’entreprise. J’ai fondé en 2009l’association Femmdoubout ®, un réseau qui permet de promouvoir les femmes entrepreneures et dirigeantes dans les départements d’Outre-mer au-delà de nos frontières.

®

EXPERTE EN ENTREPRENEURIAT AU FEMININ Libératrice de talents cachés ..

MARTINIQUE - GUADELOUPE - GUYANE - PARIS GSM: +(596) 0696 78 57 96

Mail: vilebeau@femmdoubout.org



sommaire

MAGAZINE#2 ÉDITO

OCTOBRE - NOVEMBRE 2013 2013

L’éditorial de Virginie LEBEAU

P.4

LES FEMMES DIGITALES

P.8

CONCIERGERIE PRIVÉE

P.25

ELLE JOUE LA CARTE DE LA TRADITION

P.31

Elles conjuguent le mot « GEEK » au féminin »: Catherine NORDEY (ORANGE CARAIBE) Pascale ERBLON (MELTY GROUP) Euzhan MANCEE (LINKYBET) Peggy MAISON (FAST AND SERIOUS CONCIERGERIE 2.0) Laurie EDOUARD-DANSAULT : L’histoire d’une câpresse aux arômes caféinés qui perpétue le savoir-faire familial.

MES PRIORITES ONT CHANGES

P.40

Coralie DUBARD ; Mes priorités ont changé en devenant maman

JE SUIS UNE AIDANTE FAMILIALE

P.46

J’ose en parler : La maladie m’a fait mettre entre parenthèse ma vie...

J’EXERCE UNE PROFESSION LIBERALE LA PRATIQUE D’UN ART DE VIE

P.55 P.60

Isabelle LENGHAT : Experte en nutrition et la diététique. Michel ASSOUVIE: Président de l’association T’ai-Chi-Martinique

ON LANCE LE DEBAT

P.69

Le féminisme ; Une véritable manne financière en 2013?

LE LEADERDHOM DU MOIS

P.73

Jonathan PAMPHILE : Le profil d’un champion 2.0

CARNET DE VOYAGE

P.77

Natacha ODONNAT : Je vis au Canada une nouvelle vie

J’AI OBTENU EN DEUX ANS MON E-MBA

P.84

Sylvia POUHER ; J’ai repris mes études supérieures

LA PHRASE DU MOIS D’EVELYNE PLAINIC-COHEN « les femmes entrepreneures manquent d’ambitions et de modèles »


LES FEMMES DIGITALES OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout速

ELLES CONJUGUENT LE MOT

GEEK AU FEMININ


QUI SONT-ELLES ? La Commission européenne vient de publier « Women active in the ICT sector », une étude sur la situation des femmes dans le secteur des technologies de l’information et des communications. En dépit des preuves solides quant à l'importance d'intégrer pleinement les femmes dans les technologies de l'information et de la communication (TIC), l'écart entre les sexes reste encore très prononcé en Europe. Le rapport montre que peu d'Européennes s'orientent vers des filières TIC ; sur 1 000 femmes titulaires d’une Licence, seules 29 l’ont obtenue dans le domaine des TIC contre 95 chez les hommes (trois fois plus que les femmes). De plus, parmi elles, quatre se retrouveront à travailler dans le secteur contre 20 chez les hommes (cinq fois plus que les femmes). Mais ce n’est pas tout. Les femmes diplômées dans le numérique n’y restent pas. A 30 ans, elles ne sont plus que 20 % à travailler encore dans ce secteur. A 45 ans, elles ne sont plus que 9 %. En outre, les femmes sont sous-représentées dans le secteur, en particulier dans les postes techniques et de prise de décision. Bien que ce soit un problème général dans tous les secteurs,

le pourcentage des patrons féminins dans le secteur des TIC est beaucoup plus faible que dans d'autres secteurs non-TIC. Le rapport indique que dans le secteur, 19,2 % des travailleurs ont pour supérieur une femme, contre 45,2 % dans d’autres secteurs. (Source : Scribd (étude complète))

« Métiers du numérique en Europe : trois fois moins de femmes que d'hommes. Une situation de parité pourrait générer 9 milliards de PIB supplémentaire… » Femmdoubout ou femme digitale, elles peuvent-être en tout cas des modèles de référence et de réussite dans leurs différents domaines d’activités. Femme de média, femme de communication, femme de réseau, elles ont très bien compris que l’on peut-être de partout à la fois grâce aux nouvelles technologies. Femme d’audace, femme d’ambition, femme de décision, elles usent et abusent de l’ère numérique pour développer leurs carrières. Lecture de trois parcours réussis dans des groupes internationaux, avec des femmdoubouts qui sont loin d’être des Androïdes tactiles…


CATHERINE NORDEY

« Restez ou devenez des Femmdoubouts, le monde a besoin de nous ! Ne vous contentez pas de rêver votre vie et surtout soyez féministe jusqu’au bout des ongles ! » 10 Femmdoubout® / OCTOBRE 2013


FDINTERVIEW FDINTERVIEW CATHERINE NORDEY

RESPONSABLE DE LA FONDATION ORANGE CARAIBE

Née en Guadeloupe, j’ai grandi dans les Hauts de Seine, en région parisienne. Je suis partie deux ans à Londres, en tant que jeune fille au pair, puis j’ai poursuivi mes études à la London University. La cherté de ma chambre d’étudiante, mon job de vendeuse et le planning de la FAC sont les principaux aléas qui m’ont obligée à rentrer sur Paris. Un cursus de Lettres et Civilisation anglaise et américaine commencé à la sorbonne III, que j’ai terminé à l’UAG. Par la suite, je me suis installée en Guadeloupe, j’ai commencé par donner des cours d’Anglais pour adultes avant de décrocher un poste d’Assistante chez France caraïbe Mobile, devenue aujourd’hui Orange Caraïbe. Me voici 14 ans plus tard.

« Aventure passionnante des débuts du GSM aux Antilles-Guyane, où tout était à faire... »

« Tu es la responsable de la fondation Orange pour la Caraïbe, peux-tu nous dire en quoi consiste ton poste ? » Je représente la fondation aux AntillesGuyane. Je suis chargée de décliner le mécénat de la fondation Orange dans le bassin Caraïbe. Cette casquette complète mon activité de Responsable de communication Corporate et vient renforcer le développement des ressources de l’entreprise. Puisque, j’élabore et mets en œuvre des partenariats stratégiques de mécénat ou de parrainage avec des entreprises partenaires et/ou des associations solidaires. Le délégué est le garant de la « Responsabilité d’Entreprise » et de la représentativité des valeurs et de la

philosophie de solidarité de la Fondation (et du Groupe) dans son périmètre. Je fais le lien entre les associations, les salariés des Antilles-Guyane (soit 2500 salariés) et la Fondation Orange en encourageant le bénévolat, en organisant des événements solidaires au profit des causes soutenue par la Fondation Orange.

« Quels sont les champs d’actions et d’interventions que vous priorisez en terme de mécénat chez Orange ? » Depuis 1987, la fondation Orange s’inscrit dans le prolongement naturel de la mission du groupe Orange : permettre de mieux communiquer et créer du lien social. C’est ce que fait la fondation depuis 26 ans en s’engageant toujours plus pour créer du lien entre les individus et en se mobilisant pour le rendre plus accessible. L’objectif de mécénat ne varie donc pas : lutter contre l’isolement, favoriser l’autonomie des personnes touchées par des difficultés de santé ou affectée par leur situation économique. • La fondation Orange s’engage aux côté des autistes : Environs 500 000 personnes sont touchées par l’autisme en France. La fondation s’engage pour soulager les familles (les volontaires de l’Association Volontaire Autisme, émanation de la fondation y contribuent), soutient des programmes de recherche, des projets d’organisation d’activités, de loisirs et de création de structure (chaque année nous lançons 2 appels à projet « AUTISME LOISIRS ET AUTISME STRUCTURE » à destination des associations locales) OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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JE SUIS UNE FEMME DIGITALE ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ • Rassemble avec la musique : C’est pour faire émerger les talents et partager le langage et l’émotion de la musique vocale avec le plus grand nombre que la fondation a choisi cet axe de mécénat culturel. Nous contribuons à l’essor des musiques du monde (avec le soutien l’an dernier des Tambours Croisés), de la musique classique (nous avons soutenu le chœur lyrique Les Baladins) et jazz (soutien de l’Orange Jazz Day en juin dernier). • Met le numérique au service de l’insertion : Avec le programme OSN nous proposons des ateliers d’initiation s’appuyant sur les compétences des salariés d’Orange. Pour nous, donner accès au numérique c’est rendre possible le développement de nouvelles méthodes d’apprentissage par ex.

« Notre savoir-faire OCTOBRE 2013richesse / Femmdoubout® à / 3partager... » est une

« Tu es constamment sollicité par des associations, mais aussi par des entreprises en quête de subventions. Quel regard de communicante portestu sur le tissu socio-économique actuel des Antilles Guyane ? Y a-t-il une dynamique entrepreneuriale distinctive entre ces trois départements ? » Un tissu économique fragile et fragilisé. Je suis souvent sollicitée mais ne peut répondre à tous les besoins. La Fondation et le groupe ont des critères spécifiques, que je suis obligée de respecter. De nombreuses associations en Guadeloupe, Martinique et Guyane ont de bonnes idées, des projets géniaux, mais faute de subventions, ils ne voient pas le jour.


FDINTERVIEW FDINTERVIEW CATHERINE NORDEY

RESPONSABLE DE LA FONDATION ORANGE CARAIBE

Elles ont donc de plus en plus tendance à faire appel au partenariat ou au parrainage. C’est un moyen « fair-play » de concrétiser son projet associatif et de mettre son partenaire en visibilité. Nous essayons d’aider celles qui œuvrent dans les domaines d’intervention de la fondation Orange. Nous avons mis en place une application dédiée au dépôt de projets pour les associations .

« Tu fais partie d’un groupe international, penses-tu que le projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes au sein des entreprises, puisse apporter des changements d’ordre concret et percer enfin le plafond de verre? » Je l’espère ! Il serait temps que les femmes soient reconnues comme des piliers non négligeables dans les entreprises et dans la société d’ailleurs. L’idéologie de la femme indisponible trois jours par mois, est obsolète. Bien souvent c’est notre ténacité, notre perspicacité et notre sensibilité (au sens propre du terme) qui font qu’une entreprise ou un service fonctionnent. Il semble que la société Guadeloupéenne, en tout cas, l’aie bien compris. J’en veux pour preuve la présence des ces femmes remarquables qui forment notre paysage économique, politique et social. En ce sens, les femmes sont malgré tout privilégiées, ici en Guadeloupe, par rapport à d’autres pays où se positionner en tant que femme reste impossible voire même impensable. Pour répondre précisément à ta question, la répartition « HommesFemmes » dans les différents domaines de métiers du Groupe Orange est équitable.

Chez Orange, la plupart des postes à responsabilités sont occupés par des femmes. Restons pragmatique : cette égalité là; est bien présente dans le groupe, et , réussit…

« Tu es aussi agent artistique. Tu mets en avant l’artiste-peintre Christian Roland qui a cette particularité de faire de l’art-thérapie. D’où t’est venu cette passion ? » J’apprécie toute forme d’Art qu’il soit littéraire, pictural ou cinématographique. Du moment que je perçois la Beauté. Je suis une fan du cinéma des années 20 à 50 (je craque pour les films avec Marylin, Lauren Bacall, Humphrey Bogart, gloria Swanson et bien d’autres), de littérature classique (je dévore Zola, Dickens, Tourgueniev, Tchekov…), j’apprécie les belles œuvres : je me régale des peintures de Fragonard (mon préféré) ou encore Van Gogh, Monet et bien d’autres. Celles de Christian Roland elles, me ravissent... C’est un artiste passionné qui traduit cette passion dans ses peintures, et le symbolisme de manière subtile ; en même temps le message qu’il transite est tellement limpide. Du moins pour moi. Je perçois la sensibilité des (de ses) émotions dans son travail, c’est pour cela que je travaille avec lui. Son travail me parle. C’est toujours plus facile de vendre les idées ou les personnes auxquelles on croit.

« La plupart des projets que je reçois se conjuguent de plus en plus au féminin, et en plus sont liés au numérique. Le numérique est aujourd’hui incontournable. C’est un levier pour l’insertion sociale, comme professionnelle…» OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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JE SUIS UNE FEMME DIGITALE ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ

« Tu es une femme d’action, une femme d’engagement, on t‘a vu notamment auprès de Christine Kelly qui est Présidente de la fondation K d’urgence. Pourquoi ce choix ? » Christine Kelly est la présidente de la fondation K d’Urgences. Cette Fondation a pour but d’aider les familles monoparentales. La monoparentalité est une problématique courante aux Antilles-Guyane, qui reçoit très peu d’aide. D’ailleurs k d’urgences est unique en France. L’opération que nous avons soutenue, « 2000 femmes pour 2012 » m’a plu. Il s’agissait d’aider financièrement 2000 femmes Guadeloupéennes, chefs de famille, à faire garder leur(s) enfant(s) pour poursuivre sereinement leur projet professionnel (recherche d’emploi, formation…). Christine Kelly a ce dynamisme et cette conviction de OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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soi que j’aime. J’ai donc tout fait pour contribuer à formaliser le projet au moins en Guadeloupe.

« Quels sont tes projets à venir ? » Pour Christian Roland, exposer à l’étranger. Nous sommes en phase de d’organisation. Pour la Fondation, je monte une chorale amateur « Orange chante » composée de salariés. Nous serons encadrés par un chef de chœur connu sur la place. Nous devrions pouvoir participer aux Nuits de la Voix organisées par Orange. Le festival 2013 a réuni à Paris, les 33 chorales existantes, composées de 1000 salariés Orange. Nous mettrons également en place, début 2014, les ateliers numériques destinés à initier gracieusement les associations au numérique. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


A lire SUR CE SUJET CULTURE GEEK, COMMENT CETTE NOUVELLE CULTURE EST PARVENUE A PRENDRE LA PLACE DU REVE AMERICAIN David Peyron Aujourd’hui, être geek est une identité culturelle revendiquée par un grand nombre d’adeptes de tout âge. Certains geeks sont devenus des modèles de réussite sociale et professionnelle. Il révèle ce qui fait lien dans la multitude des pratiques, d’attitudes, de passions, d’aspects positifs comme péjoratifs, accolés au terme geek, et dévoile la différence entre l’identité geek féminine ou masculine. Il montre que ce qui est commun à tous les geeks, c’est un parcours, une trajectoire sociale, des objets fondateurs, et aussi le partage de références et d’un imaginaire communautaire dans les sociétés contemporaines marquées par l’individualisme. Cette monographie très complète apporte un regard neuf et inédit sur l’émergence de la culture geek, un phénomène culturel actuel majeur. LA FEMME DIGITALE Isabelle Juppé Le numérique est une vraie révolution, non seulement technologique et culturelle mais aussi économique et sociale qui bouleverse nos existences. Au cœur de cette révolution, les femmes sont de plus en plus présentes, notamment sur Internet. Comment viventelles cette révolution ? Comment en maîtrisent-elles les outils ? En sont-elles actrices ou complices ? Quels en sont leurs usages principaux ? Car si le numérique bouleverse la vie des femmes – créant de nouvelles occasions de travail, de rencontres, de solidarités – les femmes peuvent aussi modifier profondément la vie du numérique par leur conception beaucoup plus pragmatique que technophile et loin du manichéisme classique – diabolisation ou angélisme – cherchant avant tout à l’humaniser pour le transmettre aux nouvelles générations. Pour dresser le portrait de la femme digitale du XXIe siècle, Isabelle Juppé, nous emmène à la rencontre de diverses femmes croisées au cours de son voyage dans le monde digital.


PASCALE ERBLON

« La pensée est créatrice, alors, pensez mais surtout, pensez bien ! Tout est possible, il suffit juste de le vouloir et surtout de laisser l’avenir se faire tout seul. En attendant, profitez de chacun des instants qui vous sont accordés. » 16 Femmdoubout® / OCTOBRE 2013


FDINTERVIEW

PASCALE ERBLON DIRECTRICE DES REDACTIONS DU GROUPE MELTYWORK

Je suis née le 26 aout 1983 à Pointe - à - Pitre en Guadeloupe et j'y ai vécu jusqu'à mes 24 ans. Après l’obtention de mon bac L en 2001 j’ai commencé une formation deug de droit à Fouillole en gardant bien en tête mon projet de base : accéder à une école de journalisme. Après un refus des IUT de journalisme, l’option juridique à la fac me paraissait une belle alternative pour me constituer un bon bagage, mais aussi intégrer une école.

« J’ai essuyé quelques échecs durant ces premières années à la fac, mais forte des compétences et du savoir acquis et surtout convaincue qu’il me fallait commencer le plus vite possible mes études de journalisme… » J’ai décidé d’intégrer en 2004, l’ISCPA – Institut des médias, à paris 10. Trois ans plus tard, après de nombreux stages et quelques expériences bénévoles dans le milieu, j’ai obtenu mon diplôme en Janvier 2008. Un mois plus de tard de la même année, j’ai dégoté mon premier contrat au sein de Meltygroup.

« Le Journalisme était-ce un pur hasard ou une réelle vocation ? Est-il vrai, que ce secteur reste encore assez élitiste à ce jour ? » J'ai toujours été une enfant très curieuse, bavarde et dégourdie. J'apprenais mes cours sous forme de « JT, TV », j'avais un jingle et je présentais le tout sous forme de fil info. J'avais régulièrement une caméra à la main pour filmer les moments de vie en famille ou réaliser des petits reportages. Donc, le journalisme s'est présenté à moi comme une évidence, et, dès que j'ai pu m'essayer à cette profession, je me suis lancée. Mes

premiers pas, je les ai faits dans le journal du lycée dans lequel j'étais journaliste et illustratrice. Pour ce qui est de l'élitisme, aujourd'hui ça dépend vraiment du milieu et de la boite. A Melty, par exemple, nous avons un mode de fonctionnement à l’américaine. Nous sélectionnons les candidats au mérite, au travail accompli, à la rage qu'ils mettent à l'ouvrage, à l'ouverture d'esprit. L'expérience sur le CV reste importante mais passe après ces premiers critères. Le web d'une manière générale est un peu une fenêtre ouverte qui offre pas mal de perspectives et de nouveautés sur ce monde des médias. L’arrivée de toutes ces nouvelles chaines sur la TNT et tous ces nouveaux programmes courts et / ou de télé réalité permettent un accès encore plus rapide, vaste peut être mais trop .... . Aujourd’hui tout et n’importe qui est capable de faire de la télé.

« Dire que le journalisme n'est plus élitiste, c'est se mentir. Même si, on peut noter une belle évolution sur ces 10 dernières années… »

« Tu es directrice des rédactions dans le groupe MeltyNetwork. Parle-nous de ton métier… » Aujourd’hui première salariée du groupe, j’ai été rédactrice en chef des sites melty.fr pendant 4 ans et fan2.fr. Et, en Septembre 2012, on m’a nommée directrice des rédactions du groupe. Mes missions quotidiennes consistent au recrutement et à la formation des rédacteurs en chefs, veiller au respect de la ligne éditoriale de leurs sites, développer les RP, représenter le groupe à l’étranger et représenter le pôle média, auprès des divers actionnaires. OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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JE SUIS UNE FEMME DIGITALE ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ

« Tu viens tout juste d’avoir trente ans et tu diriges au quotidien une équipe de jeunes collaborateurs. Quelles sont tes secrets de management ? Est-il évident de rester constamment à la pointe de l’information ? » Je n'ai pas le choix, je suis une jeune femme hyper connectée. Mon téléphone est ma 3ème main. Je reçois sans cesse des notifications pour me prévenir d'une dernière actu, mes mails sont lus à la seconde. Je me dois d'être au fait de l'actualité, et surtout de l'anticiper. Je me suis entourée d’une équipe de motivés, de professionnels, et qui ont bien imprégné ce que signifient les mots « évolution » et « renouvellement ». Ils sont aussi tous très jeunes, tous très connectés également et connaissent donc bien l’univers du web et des réseaux sociaux. Je n'ai pas de secrets pour manager mon équipe. Mais, mon évolution au sein de cette boite, de simple journaliste à rédacteur en chef, et, aujourd’hui de directrice des rédactions me permet d’avoir une vision assez large de mon métier, de ce que l’on attend de moi, et de ce OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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que j’attends des autres. La communication fait ensuite le reste. Je pense que le plus important pour moi, c'est avant tout d'être à l'écoute de mes équipes, de pouvoir proposer des solutions, d’anticiper les besoins et les demandes et … leur sourire.

« Tu es une intervenante média régulière sur les réseaux sociaux ou télévisuels. Est-ce là une preuve de reconnaissance de ton expertise dans ton domaine d’activité par tes pairs ? Peut-on facilement perdre pied, lorsque l’on côtoie un milieu de strass et paillettes ? » Maintenant que tu me poses la question... Je dirais peut être. Le média sur lequel j’évolue, est assez influent et mon image suffisamment publique pour que certains aient envie de s’intéresser à mon profil aujourd’hui. J’ai fait mes preuves, j’ai roulé ma bosse mais je ne suis qu’à la moitié du chemin à parcourir. C’est un univers où tout va très vite, donc il est possible de perdre pied, je dirais même facile. Je suis d’un naturel très méfiant, et j’ai beaucoup de mal


FDINTERVIEW PASCALE ERBLON

DIRECTRICE DES REDACTIONS DU GROUPE MELTYWORK

à lâcher prise, mais à ce stade ce qui a toujours été un défaut m’aide plus que jamais à prendre du recul sur les évènements et les gens. Pour ce qui est du côté strass et paillettes, je ne fais que le côtoyer et ça me va très bien.

« La tendance « GEEK » ne se conjugue apparemment pas qu’au masculin. Crois-tu que l’innovation entrepreneuriale au féminin de demain dans les DOM, passera aussi par l’engagement des femmes vers le secteur digital ? » C’est mon souhait. Je suis rentrée cet été en Guadeloupe et je me suis rendue compte à ma grande déception que nous avions au moins 2 ans de retard sur le digital si ce n’est plus. Cet univers est encore méconnu et négligé et pourtant aujourd’hui c’est une belle fenêtre de tir, je dirais même un carrefour incontournable. Je ne doute pas que les choses vont changer petit à petit, il y a des gens qui en ont envie, ils y croient et je les encourage. Il faut aller au charbon les amis ! Et si demain, c’est une femme qui apporte ce vent de fraicheur dans la Caraïbe, j’espère que cette femme sera moi…

« Positivité c’est mon mot d’ordre au quotidien ! »

« Penses-tu que le projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes au sein des entreprises, puisse apporter des changements d’ordre concret et percer enfin le plafond de verre ? »

C’est plus qu’un projet de loi, dont on parle mais d’une mentalité, d’un état d’esprit à avoir. La loi protège certes, mais les relations de travail entre collègues doivent pouvoir être fluides, quoiqu’il arrive que l’on soit du sexe féminin ou masculin. Et la loi, qu’elle soit du côté de la femme ou non, ne fera pas les hommes changer d’avis du jour au lendemain. Il est vrai, que j’évolue dans un milieu plus masculin que féminin. Mais typiquement, cette question de la légalité entre l’homme et la femme, est une problématique qui ne me touche pas. Comme disent les rikains : “Do what you have to do ! That’s all!” Je ne suis pas du tout une féministe et une combattante des droits de la femme, au contraire pour moi ce serait mettre un peu plus en avant ce qui est considéré comme une inégalité. Ce n’est pas mon combat, aussi noble qu’il soit.

« Ton corps de métier, te donne cette opportunité de beaucoup voyager et d’aller à la rencontre de personnages connus divers. Quel regard extérieur peux-tu apporter sur le devenir de notre tissu-socio économique aux Antilles-Guyane ? » Nous avons un potentiel incroyable aux Antilles-Guyane. J’ai pas mal d’amis qui sont rentrés au pays avec des idées, des projets, une motivation pour redonner à leur île ses lettres de noblesse. Et, beaucoup d’entre eux, ont été découragés ! La mentalité de notre peuple a du mal à évoluer. Mais justement, je « bug », sur le mot potentiel. Nous en avons et beaucoup et c’est pour ça que je reste confiante pour l’avenir. Tous ces jeunes qui rentrent et qui y croient, ont raison de persévérer. Je suis très fière de mes amis, de OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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JE SUIS UNE FEMME DIGITALE ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ mes proches, ou même de tous ces autres qui tous les jours partent au charbon et se battent pour mettre en avant leurs origines, leurs cultures, leurs peuples. On a beaucoup à apprendre des autres, mais je suis intimement convaincue que les autres ont également beaucoup à apprendre de nous.

« Quels sont tes projets à venir ? » J’aime créer, j’aime concevoir, j’aime quand les projets deviennent ! J’aime les voir grandir et de préférence réussir. Dans ce cas de figure, je donne toute mon énergie, je me jette à corps perdu. Je suis hyperactive, donc de l’énergie, j’en ai à revendre, lorsque je suis passionnée par quelque chose. Melty m’a permis de réaliser un de mes rêves en OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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ce sens : participer à un projet d’étudiant, devenir rédactrice en chef, ensuite directrice et constater aujourd’hui que la cave de 20m² dans laquelle nous étions s’est transformée en de magnifiques locaux de 1200 m² avec 8 sites dont 2 à l’international, des projets, et bien plus encore. J’ai beaucoup appris en 5 ans et ma soif n’est pas encore étanchée. J’ai envie de me lancer dans la production, par exemple, mais ça c’est un projet parmi tant d’autres. Je n’attends qu’une chose, que les opportunités se fassent. Je ne suis pas pressée, les choses se font toujours au bon moment …

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


EUZHAN MANCÉE

« Je pense que le meilleur moyen de réussir est de persévérer. Nous sommes toutes amenées à commettre des erreurs et à faire de mauvais choix, mais, l'important est d'avoir du recul sur soi-même et de pouvoir rebondir. C'est, cette capacité de résilience qui permet de se surpasser. » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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FDINTERVIEW Responsable d'équipe dans une société d'infogérance à Paris, j'ai 29 ans, et je suis originaire de la Guyane Française. Mon équipe gère un compte d'envergure internationale, l'accompagne dans les projets de la DSI et s'assure que toutes les composantes de son Système d'Information soient opérationnelles.

« En 2006, tu décroches ton diplôme d’ingénieur de l’école centrale d’électronique. Est-ce l’activité aérospatiale basée à Kourou, en Guyane, qui t’a donné l’envie de t’orienter vers cette branche Electronique ? » Il est vrai qu'étant petite, l'activité aérospatiale me fascinait. C'est encore le cas maintenant, mais ce n'est pas vraiment ce qui a orienté mon choix d'école. Et, il se

« J'ai toujours été passionnée par les nouvelles technologies… » trouve que l'école centrale d'électronique est une école généraliste dans les Systèmes d'information. C'était l'une des premières écoles, qui axait sa formation sur les aspects internationaux, c'est donc ce qui a fait pencher la balance.

« Tu obtiens également un master en management international. N’avais-tu pas encore défini la branche dans laquelle tu souhaitais exercer ? Avoir ce diplôme supplémentaire, a-t-il créé un impact sur ta future carrière professionnelle ? » OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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EUZHAN MANCÉE RESPONSABLE D’EQUIPE CHEZ LINKBYNET La composante internationale était très importante pour moi, et, en sortant d'école, je ne me voyais proposer que des postes très techniques. J’ai donc décidé d'acquérir une double compétence qui m'a permis de postuler à des missions qui me correspondaient beaucoup plus. Cela, a eu un impact considérable sur ma carrière, en élargissant le portefeuille de postes, auxquels, je pouvais prétendre.

« En 2008, tu commences à travailler chez Microsoft France et gérer un portefeuille pour les grands comptes entreprises. Est-ce avantageux de commencer sa carrière dans un groupe ayant une envergure internationale ? » C'est tout à la fois ! Un atout, mais aussi une difficulté ! Un atout, parce que l'on y reçoit une formation de haut niveau, on a l'opportunité de faire ses armes dans un contexte motivant. Une difficulté, parce que souvent dans ce type de groupes, on est un matricule parmi d'autres. C'est cependant, en effet, un passeport indéniable et cette expérience ouvre énormément de portes. A chacun, ensuite, de transformer l'essai en réussite.

« Parler d'innovation, sans parler du numérique, relève maintenant de l'antinomie. Je suis heureuse de voir que, dans les DOM, de plus en plus de femmes se lancent dans l'entreprenariat et comprennent l'importance du numérique. Je pense que c'est un passage obligé pour l’avenir… »


JE SUIS UNE FEMME DIGITALE ELLES CONJUGUENT LE MOT GEEK AU FÉMININ de femmes dans ce secteur mais elles devraient, selon moi, être généralisées et mises en œuvres dès le secondaire. J'espère que la loi, quant à elle, permettra de rattraper un retard accumulé et de résorber les écarts.

« En 2011, tu prends ton envol pour une nouvelle aventure au sein d’un autre groupe LINKBYNET. Pourquoi ce changement de cap ? » J'avais envie de me tourner vers une société qui prône des valeurs humaines et favorise l'épanouissement des collaborateurs. Rejoindre LINKBYNET m'a permis de monter en compétences dans les aspects managériaux. J'ai très vite eu l'opportunité de prendre la responsabilité d'une équipe et de faire mes preuves.

« Tu fais partie d’une firme internationale, penses-tu que le projet de loi pour l’égalité entre les hommes et les femmes au sein des entreprises, puisse apporter des changements d’ordre concret et percer enfin le plafond de verre ? » Je pense que ce projet a le mérite de dénoncer les inégalités hommes femmes, que ce soit en termes de niveau de salaire, d'accès à des postes à responsabilité ou d'éloignement du marché du travail. Dans le domaine de l'informatique, on sent parfois une misogynie latente, tout simplement parce que les femmes y sont moins représentées. Il existe d'ores et déjà des initiatives privées pour accroitre le nombre

« Quels sont tes projets à venir, envisages-tu de revenir travailler un jour en Guyane ? As-tu d’ailleurs reçu des propositions intéressantes de postes là-bas ? » J'ai eu quelques propositions de postes en Guyane, mais, je reste encore et toujours dans une vision internationale. La prochaine étape: m'installer à l'étranger. La date n'est pas encore fixée, mais, il s'agit d'un projet de vie, que je muris depuis un certain temps. J'envisage bien sur de revenir travailler en Guyane, suite, à cette étape internationale et pourquoi pas en tant qu'entrepreneure… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout® OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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TENDANCE HIGH-TECH

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UNE CONCIERGERIE PRIVÉE OCTOBRE 2013 /

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EST SERVIE ...

Il y a des jours, où l’on aimerait pourvoir se dédoubler, ou pourquoi pas posséder un « clone » qui se chargerait d’accomplir toutes les petites tâches, que l’on relègue bien souvent au deuxième plan. Pour cause, un planning surchargé, un problème de voiture, ou, tout simplement on se laisse emporter par la paresse de ne rien vouloir faire sur l’instantané. Ne serait-ce pas mieux de déléguer? Un peu, comme lorsque vous êtes en vacances à l’hôtel, et qu’il vous suffit juste

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de saisir votre téléphone et d’appeler la réception pour qu’on vous livre sur un plateau d’argent ? Je vous vois venir, vous me direz mais chez moi, je n’ai pas de maître d’hôtel ! Alors, pourquoi, ne faîtes vous pas appel à une conciergerie privée, qui se déplace à domicile, à qui vous pouvez demander un service personnalisé et sur-mesure? Peggy Maison a pensé à vous en créant son entreprise Fast and Serious Conciergerie 2.0…


PEGGY MAISON

« N’ayez pas peur et surtout sachez rester vous-même en toutes circonstances... » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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FDINTERVIEW

PEGGY MAISON DIRIGEANTE DE FAST AND SERIOUS CONCIERGERIE 2.0

J’ai 35 ans, je suis originaire de la commune de Schœlcher en Martinique. Conceptrice et dirigeante de la société « Fast and Serious conciergerie 2.0 ». Je suis titulaire d'un BAC STT Comptabilité et Gestion, ainsi qu’un DUT en Gestion des Entreprises et des Administrations. Je cherchais à continuer dans cette voie sans pour autant faire de longues études, ou plutôt, je dirais que je cherchais à avancer pas à pas dans mes études sans trop me projeter. De plus, l'idée de gérer un jour, une société me plaisait bien.

« Est-ce à partir de ce moment là, que tu as découvert en toi, cette fibre entrepreneuriale ? » Non. À ce moment là, je n'étais pas prête ! J'avais, même, eu un peu peur des responsabilités que cela pouvait engendrer. C'est, plutôt, l'idée qui me plaisait en réalité. De nature timide et réservée, j'ai préféré gagner en confiance et en maturité. Et ce n'est que maintenant, 15 ans après, que j'ai décidé de sauter le pas ayant bien sûr acquis suffisamment d’expérience et de foi pour le développement de mon projet.

« En 2013, tu te lances dans la création de ta propre entreprise en fondant « Fast and Serious Conciergerie 2.0 ». Quel est l’originalité de ton concept ? » Comme je le disais précédemment, j'avais cette envie de me lancer, mais je ne savais pas encore dans quel domaine. J'ai suivi une formation en création d'entreprise à L'AFPA, je me suis faite aider par l'association « Coup de pouce » et par le service d'aide aux entreprises de la CACEM. OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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Cela, me permettait, d'aborder les différentes étapes de la création d'entreprise et ainsi d'être mieux informée sur le marché martiniquais. De plus, je suis croyante, et tout ce que je fais je le confie à Dieu. L'idée de démocratiser le service de conciergerie privée jusqu'alors réservé à des personnes très aisées, afin de le rendre accessible au plus grand nombre m'est venue tout naturellement. C'était comme une évidence. Pour rappel, un concierge privé c'est quelqu'un qui fait à votre place toutes les tâches que vous lui confiez. Courses, achats de cadeaux, démarches administratives, gestion de votre absence, promener votre chien, des tâches diverses et variées. Vous pouvez tout lui demander ! C'est votre assistant personnel, il gère vos petits tracas quotidiens pendant que vous vous occupez de ce qui est plus important pour vous.

« Mon but n'est pas de m'enrichir, mais de bien vivre ma vie tout en étant utile pour les autres. Et, je suis très épanouie dans ma nouvelle activité... »


LE SERVICE A LA DEMANDE PEGGY MAISON - MARTINIQUE

« Une épreuve douloureuse qui m‘a permis de mieux connaître la maladie et de me rendre compte de la douleur morale, que vivent au quotidien les personnes atteintes de maladies... » « Tu es une fervente militante contre le cancer du sein. Tu as créé une équipe " Majopena". Est-ce un hommage pour ta mère ? » En effet, ma mère est décédée d'un cancer du sein en 2010. C'est un véritable combat qu'ils mènent contre la maladie et pour cela ils ont besoins d'être entourés. C'est un véritable fléau qui touche particulièrement les Antilles. Nous avons besoin de centres d'accueil pour les malades qui, pour les besoins de leur traitement doivent se rendre régulièrement à l'hôpital et parfois même tous les jours. Consciente de ces difficultés, je participe chaque année au relais pour la vie. Malheureusement, cette année, le relais pour la vie n'aura pas lieu. Néanmoins, il y aura « La nuit de l'espoir » qui se tiendra le 26 octobre prochain à Schœlcher. Je créerai bien sûr une équipe afin de récolter des fonds…

« Quels sont tes challenges à venir ? » « A chaque jour suffit sa peine » ! Je me laisse guider. Pour l'instant, j'essaie de faire prospérer ma société qui n'en est qu'à ses débuts. Pour le reste, l'avenir nous le dira... Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE :

PEGGY MAISON

Conceptrice et Dirigeante Fast and Sérious Conciergerie 2.0 www.martinique-service.fr mob. 06 96 92 93 94 contact@martinique-service.fr http://lanuitdelespoir.alvarum.net/peg gymaison



UN SAVOIR-FAIRE FAMILIAL OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout®

UNE CÂPRESSE AUX ARÔMES CAFÉINÉS


LAURIE EDOUARD-DANSAULT « Croire que le rêve peut se réaliser, y croire dur comme fer, et tout faire pour. Viser haut pour obtenir le plus haut possible, et non viser ce qui est à portée pour être éventuellement déçue. Et surtout, s’entourer des bonnes personnes est essentiel à la réussite selon moi. »

Femmdoubout® / OCTOBRE 2013


FDTRADITION

LAURIE-EDOUARD DANSAULT CREATRICE DE LA MARQUE DE CAFÉ « CAPRESS »

J’ai 29 ans, je suis originaire de la Guadeloupe. Après avoir obtenu un bac S, j’ai intégré la Classe Préparatoire HEC de la CCI de Pointe-à-Pitre. A l’issue des 2 ans, sur concours, j’ai été admise à l’Ecole Supérieure de Commerce de Montpellier qui proposait un cursus sur 4 ans. Après avoir obtenu mon diplôme avec une spécialisation Reprise et Création d’entreprise, j’ai travaillé dans une industrie en Guadeloupe. A l’issue de cette année, j’ai été embauchée en tant que Responsable Achat dans l’alimentaire.

« Que retires-tu comme enseignement de ton passage en école de commerce ? » J’ai fait le choix d’intégrer une Ecole de Commerce pour la qualité de l’enseignement d’abord, pour l’ouverture internationale qui y est proposée mais aussi il faut l’avouer, pour le prestige et la fierté que cela représente. Avec la formation en Ecole de Commerce, j’ai pu partir 1 an dans une Ecole flamande, dans le cadre du programme Erasmus, et faire presque 2 ans en entreprise, ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on est jeune diplômée.

« Diplôme en poche, tu occupes divers postes en tant que salariée dans le secteur de la GMS. Etait-ce pour toi une étape indispensable, avant de créer ta propre entreprise ? » Mon diplôme en poche, je suis embauchée en tant que responsable de production et d’administration dans une industrie locale. Cette expérience d’un an, m’a été plus que bénéfique. Car, elle m’a permis de mieux comprendre tous les processus industriels, d’acquérir de l’expérience professionnelle en tant que cadre dirigeant, et de commencer à

me créer un réseau. Par la suite, je suis embauchée en tant que Responsable Achat dans une entreprise distributrice de produits alimentaires, poste que j’occupe toujours. En parallèle de ce poste, j’ai travaillé avec ma famille à la création de CAPRESS.

« Mes expériences professionnelles m’étaient nécessaires pour acquérir de la maturité, étudier le marché, afin de mieux positionner nos produits, de créer des contacts qui me sont aujourd’hui utiles pour développer l’affaire, » Donc oui, ces deux postes étaient pour moi, un passage obligé.

« Tu as lancé, il y a quelques mois ta propre marque avec une gamme de 4 cafés traditionnels sous l’appellation de « Capress ». N’étais-ce pas un pari osé et risqué face à un secteur ultra concurrencé ? » Oui, bien sur que cela est un pari osé et risqué ! C’est la raison pour laquelle j’ai étudié le marché afin de répondre aux attentes actuelles des consommateurs, et surtout, je ne me limite pas à la Guadeloupe. Le packaging, comme la communication, sont pensés dans l’objectif d’exporter rapidement la gamme de café, d’une part dans les autres DOM, Martinique, Saint Martin, la Guyane, et d’autre part en France et éventuellement ailleurs. Nous ne voulons pas nous limiter à la Guadeloupe où effectivement les autres marques locales sont très présentes.


UNE CÂPRESSE AUX ARÔMES CAFÉINÉS « Tu es issue d’une famille qui est productrice de café en Guadeloupe, depuis plusieurs générations. Prendre un nouveau nom, est-ce un moyen de se démarquer ou une façon de démontrer que la relève est là avec des produits plus actuels ? » Un peu des deux je pense. C’est un moyen de se démarquer, d’acquérir de l’indépendance, et en faisant mieux, de montrer que la jeunesse peut faire autant que les générations précédentes si ce n’est mieux. Pour ma part, j’aime à penser que CAPRESS est l’alliance parfaite entre Tradition et innovation, savoir-faire et modernité. OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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« As-tu rencontré des difficultés pour créer ton entreprise? » J’ai rencontré la même difficulté que la plupart des entrepreneurs : sur le plan du financement. Cela n’a pas été facile mais grâce à un business plan en béton et suffisamment de garanties (malheureusement elles sont plus qu’obligatoires), j’ai pu obtenir un prêt bancaire me permettant de faire l’investissement matériel. Pour les autres aspects, nous avons travaillé ensemble avec ma famille, à la création de CAPRESS, chacun a apporté ses compétences et heureusement elles étaient complémentaires. J’ai su dès le début de mes études , que je voulais créer


FDTRADITION

LAURIE-EDOUARD DANSAULT CREATRICE DE LA MARQUE DE CAFÉ « CAPRESS »

une société, donc à mon niveau ce n’est pas de l’école qu’est venue ma motivation. Tout dépend de la créativité, de l’idée. N’importe qui peut se lancer dans la création d’entreprise s’il a une idée qui peut être développée. Chez nous en Guadeloupe, cela représente une porte de sortie du chômage pour beaucoup, cela n’est donc pas souvent une vocation ou le résultat d’une formation et c’est peut être pour cela justement que de nombreuses entreprises ont une durée de vie limitée. Dans tous les cas, je pense qu’en France, la plupart des entrepreneurs n’ont pas choisi de lancer une entreprise dès les bancs de l’école.

« Je pense que la fibre entrepreneuriale, peut-être innée tout comme, elle peut s’acquérir sur les bancs de l’école en fonction de la formation que l’on suit. » « Le nom, le packaging, les couleurs sont un ensemble qui allie le traditionnel à la modernité. Est-ce voulu ? La communication et la visibilité sont-elles essentielles au lancement d’une marque ? D’ailleurs, peut-on savoir l’histoire qui se cache derrière la « Capress » ? » Nous voulions effectivement créer une marque qui allierait le traditionnel à la modernité. D’où le choix d’un packaging innovant, le sachet stand up, muni d’une valve fraîcheur et d’un système d’ouverture et de fermeture facile. Pour le nom, nous voulions quelque chose qui représente les Antilles, sans tomber dans

les clichés, et qui se marie bien avec l’univers du café. Le choix d’un nom, des couleurs, la charte graphique utilisée dans le cadre de la communication, ainsi que les publicités mises en place sont essentiels au lancement d’une marque. Nous sommes obligés de nous démarquer, et de communiquer pour être visible aux yeux du consommateur. Cela représente un budget conséquent qu’il faut intégrer dès le départ au business plan.

« CAPRESS est un métissage des mots Café, Expresso, et Câpresse, la femme antillaise métisse, couleur café. » « Au cours de ces derniers mois, la Ministre de l’artisanat Sylvie Pinel a visité ton usine de production, puis le 1er ministre Jean-Marc Ayrault. N’est-ce pas déjà là, une belle reconnaissance du travail que tu as crée et fournit avec tes collaborateurs ? » Oui je pense que la visite de la Ministre de l’artisanat, tout comme l’opportunité qui m’a été donné de rencontrer le 1er Ministre est d’abord un honneur mais aussi une reconnaissance que la jeunesse. Pour ma part c’est effectivement une reconnaissance du travail que nous avons fourni pendant ces 2 dernières années.

« La jeunesse Guadeloupéenne peut réaliser de belles choses, peut créer des industries, des produits de qualité, des entreprises innovantes… » OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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UNE CÂPRESSE AUX ARÔMES CAFÉINÉS « Quels sont tes projets à venir ? Penses-tu pouvoir conquérir le marché au niveau national et international ? » Mes projets à venir sont d’abord de référencer la gamme en Martinique, projet qui je l’espère aboutira dans les prochaines semaines. Pour le marché national, nous restons confiants. Mes collaborateurs et moi croyons fermement qu’un marché existe pour nous en France donc cela fait partie de nos projets à court terme. A moyen terme nous verrons pour d’autres marchés, et pourquoi pas un élargissement de la gamme. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout® OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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VOUS POUVEZ LA JOINDRE :

LAURIE EDOUARD-DANSAULT

Responsable Achats SODEX CENTRALE EDOUARD 1576 Rue Henri Becquerel ZI de Jarry 97122 BAIE-MAHAULT tél. 05 90 26 67 32 fax. 0590 26 62 84 ledouard@sodexcentraleedouard.co m



AGIR POUR RÉUSSIR OCTOBRE 2013 /

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VOTRE OBJECTIF :

RÉALISER UNE ACTION ENTREPRENEURIALE PAR JOUR


FDCOACHING

AGIR POUR RÉUSSIR OCTOBRE 2013 /

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conseils pratiques …

Femmdoubout®

que je m’efforce d’appliquer !

1. Définir votre action entrepreneuriale en vous fixant un but à très court terme : 24 heures.

• Je sors de ma zone de confort et j’ose prendre des risques savamment préparés. Je me maintiens et me concentre uniquement sur mon plan d’action du jour et sur absolument rien d’autre, sauf cas d’urgence.

2. Déterminer les enjeux et impacts encourus si vous ne la réaliser pas dans le temps imparti.

• Je me mets en tête qu’en accomplissant une action concrète par jour, je serais dans l’assurance de garder mon activité en vie et de garder une avance certaine sur mon planning de travail.

3. Dresser une « check-list » des outils nécessaires et éviter de vous éparpiller sur d’autres tâches moins importantes. 4. Bilan : les conditions fixées au départ, vous ont-elles permis de faire aboutir votre challenge Tous ? droits rÉservÉs A Femmdoubout® Femmdoubout®

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• J’oublie toute forme de futilité et je me focalise sur l’essentiel : mon objectif. La veille , je prépare mon dossier et je crée une feuille de route afin de cerner les étapes que j’aurais à franchir. • Je fais en fin de journée un point sur mon objectif de base, pour savoir si j’ai atteint mon but. Si, ce n’est pas le cas. Je reprends ma feuille de route afin de cerner mes faiblesses, et réajuster mes prétentions.

Virginie Lebeau 39 ®

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MES PRIORITÉS ONT CHANGÉ OCTOBRE 2013 /

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Il est bien loin, ce temps où les femmes n’avaient pour choix possible, que d’être mère au foyer. Un plan de carrière unique, où dès petites, on vous apprenait à être une épouse modèle et la meilleure maman qu’il soit. Plus d’un demi-siècle s’est écoulé, avec une configuration et des enjeux différents. La famille ne reflète plus forcément cette représentation d’une maman et d’un papa… Les femmes assument leurs envies de pouvoir, avec cette soif d’ambition et de réussite professionnelle, celles pour qui avoir un enfant ne font pas partie d’une envie immédiate. Et, puis, il y a les autres, celles, OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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MAMAN

qui ont un fort désir de maternité, d’une vie de famille épanouie. Mais, qui ne veulent pas pour autant faire une croix sur leurs vies actives. Vient, alors, le moment de réfléchir à ses priorités, des sacrifices à faire ou à ne pas faire. Au point même que des associations comme «Maman Travaille», ou encore « Mompreneurs » ont vu le jour, ces dernières années, pour parler d’un problème de fond : « Comment réussir à concilier sa vie de famille et sa carrière? ».


CORALIE DUBARD « Entreprendre c’est l’avenir de demain. Alors foncez, et créez dans la mesure de vos rèves…» Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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FDINTERVIEW Responsable d’équipe technique dans un cabinet de courtage en assurance dans le 8ème à Paris, j’ai 35 ans et je suis originaire du Prêcheur en Martinique. Mon équipe et moi gérons tous les sinistres d’un portefeuille client de particulier et d’entreprise. Ma licence en Assurance et mon expérience de plus de 10 ans en assurances, m’ont ouvert les portes du management de petites équipes.

« En 2000, tu entres dans la vie professionnelle par le biais d’un contrat emploi jeune, au sein de la Fédération Française de natation. Pourquoi n’as-tu pas poursuivi dans cette branche ? » La Fédération Française de Natation fut un tremplin pour mon début de carrière. A l’époque où le lancement du dispositif « emploi jeune » était en plein essor, j’étais une jeune débutante sans expérience, à insérer professionnellement dans un secteur associatif, pour une durée de 5 ans. La natation était mon sport de prédilection. J’étais donc chargée de développer la natation dans le département Centre, où je vivais avec mes parents. Seulement, mes tâches principales ont été tout autre, puisque je faisais beaucoup de statistiques, des comptes rendus de réunions, des rapports de compétition. Ce qui m’a très vite déçu. Je voyais, là, un rôle purement administratif dans un univers masculin. Je n’y ai aucunement trouvé ma place, ni ma voie, d’où ma décision de prendre un autre envol.

CORALIE DUBARD RESPONSABLE D’EQUIPE

« Tu fais un virage à 360° en te dirigeant vers le monde de l’assurance. Sans faire de jeux de mots était-ce « l’assurance d’avoir un emploi » ? » Ce choix fut un pur hasard, suite à une mission en intérim en 2001, chez un grand groupe de l’assurance. Là, j’eus comme une sorte de révélation, de ce que je souhaitais réellement faire dans la vie, ce métier était fait pour moi. C’est à partir de là que j’ai commencé à tracer mon avenir dans cette voie. J’ai apprécié le contact humain, la gestion de cas concrets, je me suis sentie immédiatement utile dans cet univers, où le mot « service » trouve tout son sens.

« En 2008, tu décides de valider tes acquis. Quel impact cela a-t-il eu sur ta carrière ? » J’ai eu cette chance, de tomber sur un consultant, qui a tout de suite cerné mon profil professionnel et mes attentes. Il a su tout simplement me redonner confiance en moi. Il m’a conforté dans l’idée que l’univers de l’assurance était très vaste, et que si je le voulais, je pouvais toucher à de multiples postes et métiers tout en restant, dans ce domaine. Il m’a ainsi aidé à refaire un CV plus adapté, en y mettant en évidence mes compétences, et mon professionnalisme. En fonctionnant ainsi, il a peu à peu réussi à me revaloriser, me booster, me coacher. Et, surtout, m’a piqué là où il le fallait, pour que je puisse prendre conscience qu’il m’était possible de gravir encore des échelons. Je lui suis encore très reconnaissante, à ce jour.

« J’effectuais un bilan de compétence, lorsque j’ai validé mes acquis, C’était à un moment de ma vie, où je me suis sentie stagnée professionnellement… »


MES PRIORITÉS ONT CHANGÉ CORALIE DUBARD - MARTINIQUE

« On laisse entendre que dans certaines grandes entreprises, une pression managériale, mais aussi une notion de concurrence entre salariés, est choses courante. Qu’en penses-tu ? » Aujourd’hui, on instaure des primes dans les sociétés et compagnies d’assurance. Alors oui, plus tu fais du chiffre, plus tu concrétises des affaires, et plus tu auras une évolution dans ton plan de carrière. C’est le principe de la carotte pour avancer tout simplement. C’est une politique comme une autre, à laquelle, je n’adhère pas totalement mais pour laquelle je ne suis pas complètement, contre non plus. Le travail des bosseurs, des volontaires est ainsi reconnu, et celui des tire-au-flanc est aussi mis en avant. Les dirigeants devraient juste peut-être faire preuve d’un peu plus de transparence.

« Concurrence, rivalité, compétition, ambition sont les mots justes : une dure réalité du terrain …»

commencer plus tôt le matin, afin de pouvoir passer plus de temps avec lui le soir. Mais cela, reste compliqué de consolider une vie de maman, une vie professionnelle, et une vie de femme pour son mari. Un équilibre qui m’est encore difficile à trouver. Après mon congé de maternité et avant mon poste du moment, j’ai eu l’occasion d’intégrer un grand groupe immobilier, toujours dans un service assurance. Les responsabilités étaient énormes ! Les horaires compliqués, les déplacements trop nombreux. J’ai vite compris que je devais revoir mes ambitions et faire un choix. Ma carrière professionnelle est toujours importante, mais à mes yeux, mon bébé est devenu « ma nouvelle priorité ». Donc, aujourd’hui, mon planning se composent autour « d’horaires dites de bureau », mes déplacements se font plus rares et les responsabilités que l’on m’a affecté sont tout à fait surmontable. Depuis, grâce à cette prise de conscience, j’ai atteint une certaine sérénité …

« Beaucoup de secteurs semblent saturés, mais celui du monde de l’assurance continue à recruter en masse. Selon toi, pourquoi ce « Jeune maman d’un petit garçon de domaine d’activité ne connait-il pas la 18 mois, quelles sont les difficultés que crise de l’emploi ? » tu rencontres au quotidien à concilier ta Ce secteur résiste parce qu’un mécanisme vie de maman et ta vie de cadre ? » naturel explique en partie cette résistance. La première difficulté, a tout d’abord été d’accepter de le laisser à une nounou qui profite plus de lui, que moi, chaque jour. Dieu merci, elle est presque parfaite et tout se passe merveilleusement bien pour lui, ce qui me rassure beaucoup. Malgré mes responsabilités, j’ai fait le choix de

La pyramide des âges crée inévitablement un appel d’air. L’obligation légale de s’assurer maintient aussi un minimum l’activité. Les personnes comme les entreprises ont tendance à se réassurer en période de crise. Le secteur s’adapte donc OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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FDINTERVIEW

CORALIE DUBARD RESPONSABLE D’EQUIPE dépendance sera même assurée. Si rien n’est imposé le risque que certains entrepreneurs ne cherchent pas à se prémunir, ni à anticiper est réel. C’est légitime, car, il n’est pas facile de préparer dès 50 ans sa fin de vie, ou à 35 ans de se dire qu’il serait temps de préparer son capital retraite. Et, ce même si l’actualité de nos voisins européens ont tendance à nous rattraper et devrait nous servir d’exemple sur les conséquences réels encourus…

« Quel est ta recette pour un juste équilibre de vie ? »

à la conjoncture et aux nouveaux besoins. L’offre en matière d’assurance chômage se développe, crée des assurances sur les loyers impayés ou aussi sur les risques de la cybercriminalité. Alors, il faudra attendre encore longtemps, avant, que l’on ressente ce phénomène de crise dans ce secteur…

« Est-ce capital de s’assurer lors de la création d’entreprise ? » Ce n’est pas capital, mais plutôt obligatoire. Comme, je le cite précédemment aujourd’hui « tout risque est assurable ». Il est certes plus courant de prendre une assurance vie, obsèques, santé, voiture, ou habitation. Mais, en tant que créateur d’entreprise, il est aussi essentiel de couvrir son local, son personnel, son stock contre les incendies, les vols ou les pertes pour causes naturelles lors d’un passage météorologique grave (…). Cela doit être prévu dans les frais de fonctionnement de l’entreprise et donc inclus dès le départ dans le budget prévisionnel. Sachez que demain, l’assurance contre la

Avant ma grossesse, je pratiquais régulièrement le squash, ainsi que d’autres activités sportives. Malheureusement, je n’ai plus vraiment le temps pour en faire. Mais il est vrai, et je le confirme que vivre à Paris peut-être stressant au quotidien. De temps à autres, le sport entres amies reste vital pour retrouver mon équilibre entre la maman et la femme que je suis, surtout, après une longue journée de travail.

« Quels sont tes projets à venir ? » J’ai des envies d’ailleurs. Déménager en province, pour une vie plus calme, paisible moins stressante, plus harmonieuse. Ce qui entrainerait forcement un changement d’emploi. Mais, cela ne me dérange pas au contraire, j’aime relever des challenges. Et, aujourd’hui, j’aspire à aller vers de la formation dans les métiers techniques de l’assurance, ou encore vers du recrutement en assurance. Une nouvelle forme de contact, de relationnel, un métier moins sédentaire qui ferait de moi, une femme comblée professionnellement. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


COMMENT CONCILIER ET VIE PERSONNELLE

AVEC

SUCCÈS

TRAVAIL

Cathy L. GREENBERG et Barrett S. AVIGDOR Aux mères qui travaillent dont le temps et les soins sont constamment sollicités, Mère au travail recherche bonheur procure des moyens pratiques scientifiquement prouvés de remplacer le stress par du contentement et de trouver un bon équilibre entre le travail, la maternité et la vie. Votre propre bonheur est important, car les mères heureuses font de meilleures mamans et des femmes d'affaires prospères.

LES 200 ASTUCES DE MAMAN TRAVAILLE Schiappa Marlène Concilier vie professionnelle et vie familiale, c'est avancer en équilibre sur un fil en essayant de ne tomber ni d'un côté, ni de l'autre. C'est jongler en permanence avec des contraintes contradictoires, balancer entre deux des enjeux principaux de notre vie. À ma gauche, des collègues, des clients et un(e) patron(ne) qui vous demande si «vous prenez votre aprèsmidi» quand vous quittez le bureau avant 18 heures ; à ma droite, un compagnon, des enfants, et une nounou qui vous fait les gros yeux quand vous arrivez chez vous après 18 h 02. C'est aussi savoir préserver son propre espace, ne pas sombrer dans un perfectionnisme aussi épuisant que vain. DEVENIR MÈRE PROFESSIONNELLE

ET

REUSSIR

SA

VIE

Isabelle Fontaine Si vous ne voulez pas choisir entre réussir votre vie professionnelle et avoir des enfants, ce livre est fait pour vous ! Être maman sans mettre entre parenthèses votre carrière, c’est possible, des femmes de tous horizons y parviennent. Grâce à ce livre, vous pourrez vous aussi aborder cette nouvelle étape de votre vie comme une pro… 45 OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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JE SUIS UNE AIDANTE FAMILIALE OCTOBRE 2013 /

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. LA MALADIE Il, y a peu de temps, une femme a été condamnée en Chine, car, elle ne s’occupait pas de sa mère octogénaire. Une loi à même été votée en juillet 2013, pour obliger les adultes à rendre régulièrement, visite à leurs aïeuls. Qu’en est-il de par chez-nous ? Alors, que depuis quelques années, le secteur du service à la personne ne cesse d’accroître, répond-il aux besoins de tous ? On parle d’une population vieillissante au sein de nos départements Antillais. Pourtant, la triste réalité des faits est qu’on dénombre aussi un chiffre très conséquent, d’aidants familiaux. J’ai donc choisi de vous livrer mon parcours, mon expérience en tant que telle. Une sorte d’hommage pour mon père qui est décédé

GROS PLAN SUR UN FAIT DE SOCIÉTÉ au mois de Juillet Car, il y a une maladie qui côtoie et évolue en silence au sein de chacun de nos foyers et qui fait des ravages, ainsi que des dégâts irréversibles. Il suffit de faire un tour à certains étages de nos CHU, ou, dans nos hôpitaux de rééducation pour juger par vous-même de l’étendue des dégâts qu’elle provoque. Le diabète est partout et peut devenir un véritable enfer pour certains qui ne le soignent pas à temps. Face à cela de nombreuses familles, comme la mienne, se retrouvent confrontés à des drames ou à des changements de vie, de fonctionnement journalier et professionnel. Est-ce un réellement un choix de vie ?


J’OSE EN PARLER

« Vivre au coté d’un malade et côtoyer au quotidien l’univers hospitalier » En étant, au chevet d’un malade, l’hôpital vous gratifie d’un avantage morbide, celui de vous placer à la première loge de son plus beau show. Un spectacle qui se veut être éphémère, unique dans son genre, ou, qui peut partir sur une représentation du domaine de l’illimité selon l’état de santé de ses figurants... Vous devenez ainsi, involontairement, un spectateur de la souffrance de votre proche, mais aussi de tous, de ces autres qui l’entourent. Au fur et à mesure que l’hôpital se dévide, vous arrivez à percer dans un silence troublant quand les visiteurs partent, le supplice de ceux qui restent. Ceux, pour qui l’angoisse de la nuit, est plus forte que tout : celle d’être loin de chez soi, celle de se savoir opérer le lendemain, ou, encore celle d’avoir à gagner un jour de plus sur la maladie. Un voyeurisme malsain, qui vous pousse à savoir l’histoire, de ceux qui sont là, comme lui, alité dans la douleur intense, qu’ils manifestent de temps en temps par des cris stridents et horrifiants. Vous ne pouvez marcher la tête haute, sans jeter un œil compatissant à chacune des chambres voisines. Telle une surveillante de dortoir, votre inconscient, vous dicte de regarder, vous incite à sourire, à dire bonjour ou bonsoir, à apporter du réconfort par votre OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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simple présence… La détresse se lit à travers certains regards, il n’y a que ceux qui font leurs valises qui se sentent au fond, soulagés, voire, délivrés du poids de la maladie. Vous, vous surprenez aussi à être anxieux de ne plus voir « Monsieur Untel ». Et sans vous efforcez, vous prenez naturellement de ses nouvelles, alors qu’il est un parfait inconnu en soi. Mais, il vous a tant observé à chacune de vos visites, qu’il fait maintenant partie du même cercle infernal, que vous… Voilà, pourquoi j’ai

« L’indifférence n’a pas lieu d’être ici ! Lorsque vous traverser, le couloir d’un service, Vous ne pouvez vous résoudre à baisser constamment la tête, à ne penser qu’à lui, sans les voir, eux... » j’ai souhaité vous faire part de mon propre témoignage. Certes, une vision très personnelle de mon rapport avec la maladie, celle de mon défunt père. J’ai écris ces quelques lignes un mois avant son décès, voilà pourquoi je parle au présent. C’est une façon pour moi de m’engager grâce aux mots, contre le diabète. Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


JEAN-CLAUDE LEBEAU 21/06/1938 - 20/07/2013

« Mon inconséquence et ma négligence qui font ce que je suis devenu » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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Hommage pour toi, mon père… L’hôpital et moi, est-ce une histoire sans fin ou une histoire de destin? Mon moi a appris au fil des années à ne faire qu’un avec l’hôpital, tel un vieux couple qui a tenu et franchi malheureusement, le cap fatidique des sept années… Cela fait donc sept ans que mon père a eu sa première hospitalisation. Sept ans, que j’explore, que je parcours et que je le suis à travers les moindres recoins et services de ces foutus hôpitaux. Et pourtant, il m’est arrivé de leur faire quelques infidélités, puisqu’il m’a été donné de voir ailleurs… en clinique par exemple. Mais la partie centrale, reste le CHU, cette machine infernale, le nerf de la guerre, avec qui je ne peux décidément me défaire. Tout compte fait, d’un certain point de vue, je pourrais dire qu’il me harcèle, qu’il me poursuit, qu’il n’est jamais bien loin de moi. Il s’accroche à moi comme une sangsue, il me vide de mon sang et de mon énergie tant physique que morale pour me décourager, me faire cesser de combattre. Je me trompe à chaque fois, lorsque, je crois qu’il n’est plus qu’un mauvais souvenir et que je n’aurais plus jamais affaire à lui, au contraire il s’acharne à me faire replonger dans son abysse obscur(?). Quand je pense que je ne le reverrai plus, tel un amant charmeur et irrésistible, il trouve en toute situation les mots, ou devrais-je dire les « maux blessants » qui me feront revenir à lui. Je n’aurais pourtant imaginé petite, que mon destin serait scellé par procuration avec cet univers hospitalier. Je n’aurais pu croire, si l’on avait cru bon de m’avertir, que le sens de ma vie prendrait une tournure si incertaine et si délicate à chaque fois que je

m’approcherai de lui. Hélas, à la longue, je me suis résignée à conjuguer avec lui, une sorte de mariage forcé et de mauvais augure auquel je n’arrive à échapper. Un contrat nuptial que nous avons cacheté par le sceau de la maladie de mon père. Par moment, je me demande, pourquoi, dès le début, je n’ai pas pris la sage décision de m’orienter vers une nouvelle carrière autre que commerciale, mais cette fois-ci dans le corps médical. Cela aurait été tellement plus simple et certainement moins compliqué à gérer ! Elle, cette maladie, elle est tellement présente et si épuisante, qu’elle a pris une partie intégrante de ma vie au point qu’il m’est difficile de m’en débarrasser. Elle m’a initié de façon autodidacte, aux bases élémentaires du secourisme : faire un garrot, contrôler la glycémie capillaire, faire des piqûres d’insulines et j’en passe. Elle ne m’a surtout pas épargné, concernant les taches les plus délicates, voire ingrates, tels que les soins de nursing… A force, on finit par être blasée. C’est pourquoi, je me retiens souvent, afin de ne pas me substituer aux rôles de celles qui sont censées être de « vraies infirmières ». Evidemment, dès, que je décèle la moindre anomalie due à un manque d’attention de leurs parts, je ne me prive aucunement de leur en faire la remarque. Tout en maugréant intérieurement le manque de professionnalisme et le « je m’en foutisme » avérée de quelques unes ! Fais-je preuve d’une ironie abusive? Non, je ne crois pas. Ou, est-ce le constat d’une dure réalité de terrain? Pour moi, toutes ces tâches me sont devenues si familières et si banales au fil du temps, que


J’ose parler de cette pourriture de diabète ! mon sens de l’observation est en alerte constante. Pour cela, il ne m’a pas été nécessaire de m’inscrire sur les bancs d’une quelconque faculté de médecine ou école d’infirmière. C’est juste, que j’ai dû apprendre à faire face avec ce que l’on appelle « les choses de la vie », à maitriser mes appréhensions, à ne plus être effrayée par la vue du sang. Si telle avait été ma réelle profession, je n’aurais pas été forcé de respirer continuellement cette odeur aseptisée de l’hôpital. Une mixture d’effluves si particulière, propre à la maladie dans toute sa diversité, qu’elle en devient parfois presque étouffante, pour ne pas dire écœurante. Je n’aurais pas eu à supporter au quotidien : la tristesse, la douleur, l’angoisse, les insomnies, les peurs et bien d’autres émotions car je l’aurai choisie et non subie ! En choisissant, je me serais prémunie, on m’aurait ainsi transmis par des formations cette froideur quasi-arrogante qu’adoptent certains membres du personnel hospitalier, j’aurais ainsi acquis cette suffisance et cette distance nécessaire pour supporter toutes ces épreuves... Ce qui en soit, aurait fait une sacrée différence ! Je n’aurais pas eu à ressentir le stress m’envahir à chaque fois que j’entends la sonnerie de mon téléphone retentir, ou, encore à chaque coup de carillon à notre porte, croire, que cela est annonciateur ou porteur de mauvaises nouvelles… Une espèce de rotation exercée par des sentiments de faiblesses et de forces à la fois, qui vous traversent et qui vous transpercent au plus profond de votre âme et qui prennent à tour de rôle une place

prédominante. Au point de vous déstabiliser et de vous mener sans cesse à une sorte de déconstruction, celle d’un pan entier de votre vie : sept ans pour lui, sept ans pour nous ! Une éternité en soit. Quand tout a commencé, j’étais âgée de vingt huit ans, j’en ai actuellement trente cinq. Une impression que je suis passée à cause d’elle, un peu à coté de l’innocence et de la naïveté liée à cette folle jeunesse, que je n’ai pas réellement vécue. Elle m’a fait plonger directement dans cette notion de maturité, que l’on atteint le plus souvent en frôlant la quarantaine. Au bout de la deuxième année, j’ai finit par l’accepter, par admettre que je devrais passer par toutes ces expériences sans pouvoir rien y changer... Car, face à toute situation, malencontreusement, il y a toujours « un avant et un après », sauf que nous sommes plus dans la phase de « l’ici et maintenant »… Un présent, que nous devons accorder en permanence avec « sa maladie », qui est devenue la nôtre par conséquent. Elle me colle à la peau, elle me donne à réfléchir, elle me fait souffrir, elle me fait pleurer, mais elle me donne aussi du courage. Un courage que je n’estimais pas être si grand : celui de braver les pires situations. Celles que l’on n’aimerait pas connaitre ou que l’on laisserait bien volontiers au voisin d’à coté, celles que l’on n’imagine pas ou que l’on ne voit que dans les films de dramaturge. La frustration peutêtre d’autant plus grande que malgré cette volonté que vous avez de vouloir vous protéger, vous n’arrivez plus à planifier à l’avance votre vie, vous ne réussissez plus à entrevoir votre avenir aussi clairement, parce


Hommage pour toi, mon père… que la maladie à cette faculté de tout dévaster sur son passage, tout sans exception. Cela ne lui suffit pas de grignoter au fur et à mesure le corps d’un homme, de celui de mon père. Il lui en faut plus constamment, car elle est insatiable, d’une gourmandise perverse et sans réelle fin. Elle n’hésite pas aussi à provoquer des ravages irréversibles auprès des proches, pour ceux que l’on nomme couramment « les aidants familiaux ». Ils sont d’une aide précieuse pour le patient. Thérapeutiquement, ils absorbent quotidiennement le flux d’émotions qui découle du malade, et les concilie avec les leurs, tout en essayant de ne pas se mettre eux-mêmes en danger. La devise serait : « Tenir le coup car l’autre à besoin de vous ». Ce qui génère quelques contraintes : très peu de vacances, peu de loisirs, oublier les grasses matinées car une injection, une prise médicamenteuse ou toute autre traitement faite trop tard peut engendrer une hypoglycémie, un coma, une hémorragie … Et, là que faire ? Connaitre les premiers gestes de secours, la liste des médicaments qu’il prend, les numéros d’urgences à composer : le 15 ou le 18 ? Savoir être concis dans sa description des faits, être rapide et efficace, lorsque les pompiers ou le SAMU interviennent plus tard que prévu, parce que leurs services sont débordés. Il y a des moments de soulagement, lorsque votre proche n’est plus alité et se fait plus autonome. Cela laisse le temps à un peu de frivolité, temps pour vous rappeler votre vie de femme, votre envie de vous faire belle, de séduire, mais ce sont des moments courts et rares qui peuvent faire place rapidement à

d’autres plus intenses de fatigue et surtout de solitude. Car seuls, ceux qui vivent cette situation, peuvent réellement comprendre ce que vous ressentez. Non, pas que vous soyez casanière ou asociale, mais il est difficile parfois que vos excuses pour le refus d’invitations de vos amis, vous soient véritablement pardonnées. Parce qu’à force, vous-même vous culpabilisez et ce dans les deux cas : si vous sortez vous aurez peur qu’il lui arrive quelque chose en votre absence, et si vous ne partez pas vous regretterez de ne pas y avoir été. Des instants, donc, où vous revenez vers lui, le souffrant, car il a besoin de vous pour chacun de ses actes primaires : aller aux toilettes, se nourrir, s’installer sur un fauteuil roulant, se laver… et là, tout le coté pudique s’envole. Plus de tabous, pas de honte à avoir, il faut savoir faire face à la nudité de ses parents sans que la gène ne s’installe. Mais, il n’y a pas que ça ! Il y a le reste, le monde extérieur, celui qui n’est pas lié à la maladie, à elle et qui ne cessera aucunement de tourner juste pour votre bon plaisir. Il y a le boulot et les excuses que vous aurez régulièrement à fournir. Essayer de ne pas arriver en retard, ou justifier vos absences répétitives parce qu’elle, la maladie, a souhaité prendre le dessus sur sa vie et donc sur votre vie. Tenter d’avoir une vie personnelle, une vie amoureuse, où l’éclat de votre regard se doit d’être lumineux et non rempli d’amertume et de désolation. Car la maladie, c’est une bataille de tous les jours, elle peut ne pas affecter votre propre chair, mais indirectement vous touchez au plus profond de votre être, soit en vous


J’ose parler de cette pourriture de diabète ! sensibilisant ou en vous renforçant. Elle pose ses propres conditions par de rudes diagnostics médicaux et lance les pires pronostics, des incertitudes dont dépendent aussi bien le patient que sa famille… Parlons en d’ailleurs, du rôle de la famille et de ses conséquences. Indispensable et essentiel, en deux mots ! Néanmoins, il y a deux types de réactions fréquentes: celles qui restent soudées face à cette épreuve et les autres qui partent en éclat. Il y a celles qui prennent des responsabilités, en accompagnant le malade de longue durée dans toute sa phase de guérison ou de fin de vie. Et puis, celles qui se déchargent de toutes implications aussi bien personnelles, physiques ou financières car trop contraignantes pour elles… Ma mère et moi, faisons parties de celles, qui ont plutôt voulu l’aider à l’affronter, être avec lui et à ses cotés, être là auprès de lui, et ce en toutes circonstances. D’ailleurs, avions-nous vraiment le choix ? Le choix de faire quoi : de le laisser crever seul comme un chien ou de le soutenir quoi qu’il nous en coute? D’endosser ce rôle, non pas de comédiennes, mais d’aidantes familiales ? La question ne s’est même pas posée. Si peut-être : celle de la fuite, de l’abandon ou de la lâcheté, j’en laisserai donc la décision finale à votre libre arbitre, si un jour vous êtes amenés à vivre cette rude épreuve. Mais qui est cette « elle », celle qui me fait tant subir et grandir à la fois ? Elle s’immisce de façon exponentielle au sein de toute la population, classée en tant que fléau mondial. Elle sera détectée tantôt de type 1, ou, encore de type 2 dans 90% des cas.

Selon une étude récente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), elle touche près de trois millions d’individus en France, soit de part le monde, plus de cent quatrevingt millions de personnes recensés en 2012. Le plus souvent, elle vous ronge de l’intérieur, sans que vous le ne remarquiez. Elle vous guette au travers de la composition de votre assiette. Elle surveille votre train de vie : si vous êtes de nature sportive, elle aura tendance à vous épargner, si par contre, vous êtes de tendance sédentaire, elle ne vous fera aucun cadeau. Elle est si forte, qu’elle peut sans mal se transmettre génétiquement à votre progéniture. Elle provoque des dégâts irréversibles tels que : la perte de votre vue, la dégradation de vos artères, des accidents cardio-vasculaires, le déchaussement de vos dents… Elle invite ses copines, les escarres, à vous rendre visite et à vous nécroser. Mais le plus terrible, c’est qu’elle n’a aucun scrupule à vous envoyer à la boucherie ! Les facteurs auxquels, elle s’associe sont très souvent : le tabagisme, l’excès de cholestérol, l’hypertension artérielle. Malheureusement, il ne savait pas tous les risques auxquels il serait confronté, et, nous étions tout aussi ignorant que lui. Et, vous ? Surement, encore moins ! Sauf, que lui, mon père a été au bout de la chaine pour lutter coûte que coûte contre cette pourriture de diabète et de ses désastreuses conséquences... Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


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J’EXERCE UNE PROFESSION LIBÉRALE OCTOBRE 2013 /

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MON DOMAINE D’EXPERTISE LA NUTRITION ET LA DIETÉTIQUE

Depuis quelques années, beaucoup tentent de dénoncer le lobbying des grosses puissances industrielles qui n’hésitent pas à sucrer deux fois plus les aliments et les boissons importés vers nos départements d’Outre-mer. Mais en vain, peu de changement ont été effectués à ce jour. Certaines personnes optent pour des conseils auprès d’experts en nutrition. Femmdoubout s’est donc offert une consultation santé avec Isabelle Lenghat…


ISABELLE LENGHAT « Je souhaite développer des actions de formation et de conseil au sein des entreprises : restauration collective, portage de repas à domicile, crèches, milieu hospitalier... » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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FDINTERVIEW ISABELLE LENGHAT DIÉTÉTICIENNE - NUTRITIONNISTE

J’ai 39 ans, originaire de la région bordelaise, maman de 2 garçons âgés de 17 et 14 ans, je suis installée en Martinique depuis 8 ans. J'exerce mon métier de diététicienne nutritionniste en libéral depuis février 2007.

« Tu t’es orientée dès le début, vers des études liées à la diététique et à l’industrie agro-alimentaire. Pourquoi un tel choix ? » J'ai toujours été attirée vers le milieu médicosocial et c'est vraiment en terminale que j'ai fait le choix de devenir diététicienne car j'étais très intéressée par les sciences de la vie, le fonctionnement du corps humain et la nutrition. Après l'obtention de mon diplôme en 1993, je me suis rendue compte que le domaine était plutôt prisé et les postes rares (aussi bien dans le domaine hospitalier que la restauration collective). C'est donc en 2000, que j’ai décidé d'étoffer mes compétences et de me spécialiser en management de la qualité en agro alimentaire. Ce qui m'a donné une ouverture professionnelle un peu plus large et m'a réellement permis de rentrer dans la vie active.

« Après avoir exercé en milieu hospitalier, tu as crée ton propre cabinet. Le régime libéral étant assez particulier, peut-on parler de création d’entreprise ? As-tu rencontré des difficultés pour te mettre à ton compte ? » Les démarches d'installation en libéral sont relativement simples, il suffit de s'inscrire à l'URSSAF, et le tour est joué! Il faut dire que beaucoup de cabinets diététiques ferment quelques mois après leur création, les charges de fonctionnement étant

relativement lourdes et les patients pas toujours présents (activité fluctuante en fonction des périodes et les consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale, mais seulement par certaines mutuelles). J'avais envie d'un projet réfléchi et abouti et de perdurer dans cette activité. On peut donc dire que l'installation est relativement simple (un petit capital est cependant nécessaire pour la location et l'aménagement du bureau), mais que les difficultés peuvent survenir rapidement si l'activité n'est pas assez importante.

« Cependant, j'ai estimé nécessaire de suivre un stage de création d'entreprise car même si les formalités administratives sont relativement simples, je trouvais indispensable d'avoir une base quant à la gestion d'entreprise et la comptabilité. » « Comment priorises-tu tes plans d’actions contre les maladies liées à la nutrition ? » Je m'appuie en 1er lieu sur les recommandations émises au niveau national comme le Programme National Nutrition et Santé (PNNS) ou encore le Plan Obésité qui dégage les axes prioritaires de travail au vu des études épidémiologiques. L'obésité est mise en avant car elle est vectrice d'autres pathologies comme le diabète ou encore les maladies cardio vasculaires et nous touche de plein fouet en métropole et encore plus en Martinique. Donc si nous luttons contre l'obésité, nous réduisons l'incidence de ces autres pathologies. En parallèle de cela, je OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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J’EXERCE UNE PROFESSION LIBERALE ISABELLE LENGHAT - MARTINIQUE réponds à des besoins spécifiques émis par les structures ou associations qui font appel à mes services pour monter soit des ateliers nutrition auprès de leur public (enfants, adolescents, ainés, personnes souffrant de pathologies particulières, jeunes placés sous tutelle de la protection judiciaire, sportifs, salariés...), soit encore des actions de formation professionnelle pour leurs collaborateurs. Bien entendu à côté de cela, des patients me consultent soit de leur propre gré, soit sur conseil de leur médecin traitant, pour des pathologies diverses comme le surpoids et l'obésité (enfants et adulte), le diabète, l'hypercholestérolémie, l'insuffisance pondérale, une maladie rénale ou encore obtenir un conseil nutritionnel pour bien s'alimenter pendant la grossesse ou quand on pratique un sport intensément...

« De plus en plus de femmes accèdent à des postes de hautes responsabilités, et sont confrontées à de fortes pressions. Un stress intense peut-il engendrer des problèmes nutritionnels conséquents ? » Bien entendu le stress peut perturber l'équilibre interne de l'organisme. Des études ont démontré qu'une situation de stress pouvait favoriser la prise de poids, sans modification des apports caloriques. D'autres personnes vous diront que le stress fait perdre du poids. Les deux cas de figure sont possibles, du fait de la modification des sécrétions hormonales en période de stress. Ce stress peut également peut également engendrer un comportement alimentaire anarchique : repas sautés, horaires décalés, grignotage, consommation trop importante de plats cuisinés, de fast-food, de snacks... donc fatalement créer des déséquilibres OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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alimentaires caractérisés soient par des carences nutritionnelles (carences en vitamines, minéraux, énergie, fibres...) ou encore des excès (qui aboutiront à une surcharge pondérale, un diabète, une hypercholestérolémie, une hypertension...). Et si cela peut réconforter les dames, il faut savoir que les femmes occupant des postes à responsabilité sont davantage soucieuses de leur apparence et de leur silhouette (donc forcément plus sensible à une alimentation équilibrée) que les hommes. Donc un bon point pour elles!

« Tu animes des ateliers de cuisine thérapeutique. En quoi, cela consiste-t-il ? » Ces ateliers permettent aux participants (il y a parfois des hommes!) de cuisiner des recettes équilibrées. Pour certains, cela leur permet de se réconcilier avec la cuisine et la nourriture. Ils ont pour objectif de montrer que l'on peut cuisiner de façon relativement rapide, avec les produits locaux, des plats appétissants et équilibrés pour toute la famille.

« Parlons du diabète et ses différentes formes. Existe-t-il des risques plus élevés pour les femmes et quels sont-ils ? » Le diabète se caractérise par un taux de sucre trop important dans le sang (hyperglycémie) et se diagnostique par une simple prise de sang. Il peut prendre plusieurs formes : • Le diabète de type I (insulino dépendant) où le pancréas ne sécrète plus du tout d'insuline (maladie auto immune qui touche les enfants ou adolescents et qui se traite


FDINTERVIEW ISABELLE LENGHAT

DIÉTÉTICIENNE - NUTRITIONNISTE

par injection d'insuline). • Le diabète de type II (non insulino dépendant) où le pancréas sécrète encore de l'insuline qui est soit de "mauvaise qualité" soit produite en quantité insuffisante (très souvent on retrouve une obésité associée, il concerne essentiellement des adultes et malheureusement de plus en plus de jeunes obèses). Il est traité par médicaments oraux et/ou insuline. • Le diabète gestationnel (pouvant survenir à n'importe quel stade de la grossesse, qui disparait après l'accouchement mais malheureusement, très souvent, un diabète de type II se déclare quelques années plus tard). D'après l'enquête Escal (2003), le diabète concerne 6,5% des martiniquais de plus de 16 ans, avec 8% de femmes et 5% d'hommes touchés. Cette forte différence de proportion entre hommes et femmes peut s'expliquer par le fait que les femmes sont plus concernées par l'obésité (26% contre 14% d'hommes). L'obésité favorisant elle même l'apparition de diabète sans facteur de prédisposition génétique.

« Quels conseils nutritionnels pourrais-tu nous donner ? » Prendre conscience du lien réel entre alimentation et santé me parait vraiment indispensable. Cela passe donc par un moyen de prévention simple qui est l'application de quelques principes d'équilibre alimentaire. Pour faire simple : Ne pas oublier ses 3 repas complets par jour à des horaires réguliers, varier son alimentation, consommer 5 fruits et légumes verts/jour et des féculents en quantité adaptée à chaque repas, limiter la

consommation de matières grasses (en particulier cachées dans les aliments : charcuteries, pâtisseries, fritures...), de produits sucrés, de sel, se faire plaisir, éviter les régimes drastiques et déséquilibrés, et bouger! Se rendre sur le site www.mangerbouger.fr pour plus d'informations sur l'alimentation équilibrée et ne pas hésiter à consulter un diététicien nutritionniste si vous semblez perdue vis à vis de votre alimentation! Et, en tant que mère, je donnerai un dernier conseil aux mamans et futures mamans : Donnez des repères alimentaires équilibrés dès le plus jeune âge à vos enfants, ceci afin d'améliorer l'état de santé de la population, de préserver leur santé et d'inverser la tendance de la progression de la surcharge pondérale qui touche un enfant sur quatre en Martinique (source : enquête ESCAL 2003). Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE :

ISABELLE LENGHAT

Cabinet diététique 95 route des religieuses (Cabinet médical - 1er étage de la Pharmacie Bon Air) 97200 FORT DE FRANCE mob. 06 96 97 34 74 mangezmieux@orange.fr OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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LA PRATIQUE D’UN ART DE VIE OCTOBRE 2013 /

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OCTOBRE 2013 /

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le tai-chi-chuan


MICHEL ASSOUVIE

« Avec la pratique, la confiance se fortifie, l’énergie augmente et s’affirme, la tristesse fait place à la joie, le vide et la plénitude se manifestent. » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013

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FDINTERVIEW

MICHEL ASSOUVIE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION T’AI-CHI-MARTINIQUE

Je suis 4°Dan/VVD, breveté d’état FFKDA, avec un long parcours de trente-cinq années de pratique des Arts Martiaux. Né en 1962 à Fort de France, je suis revenu sur mon île natale en 2003 travailler dans une PME en industrie comme responsable des achats, après trente deux ans d’absence. Riche de mes multiples expériences, j’ai débuté lors de mes études à Paris par le Judo. Puis attiré par les Arts Martiaux Vietnamien, j’ai pratiqué le VIET-VO-DAO avec maître Bernard VO-DINH (fondateur de l’école le Roseau).Intéressé par les compétitions de combats, j’ai rejoint la FFKAMA en Kung Fu Wushu, pour avoir droit à diverses sélections et titres. J’ai repris ensuite les Arts Martiaux Vietnamiens : VIETVO-DAO avec le Maître BA-DANG de l’école Kim-Long (la femme de celui-ci, d’origine chinoise experte en Taï-Chi, m’a sensibilisé à la pratique du Tai-chi). J’ai eu le poste pendant plusieurs années de responsable national des compétitions combats à la Fédération FAMTV. Après un séjour en Chine, je suis tombé littéralement en admiration pour cette pratique énergétique, lente et fluide. De Wu-dang à Shaolin que du bonheur et de la passion. Ce qui m’a incité à y retourner pour séjourner à l’école ZHESTANG à Hangzhou sous la direction de Maître ZHANG XIAO YAN (l’entraîneur de l’équipe de France) et du Maitre Chen Meyiong expert en externe et interne. En 2007, j’ai crée l’association « Tai-chi Martinique ». J’ai décidé de vivre pleinement de ma passion et j’ai pris l’initiative de développer cette discipline dans la Caraïbe.

« Qu’est-ce que le TAI-CHI-CH’UAN ? » On distingue deux courants de l’art martial en Chine : • Le courant externe qui prit naissance au temple de Shaolin, situé dans la province du OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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Henan. Il est associé généralement au personnage de Bodhidharma qui y aurait séjourné vers le début du VIe siècle. • Le courant interne est relié au Mont WuDang, situé dans la province de Hubai qui était un lieu renommé du Taoisme. Le lieu est associé généralement au personnage de Zhang San-Feng qui y séjourna et qui y vécut entre le début du XIIe siècle et la fin du XIIIe siècle.

« On lui attribue la fondation du Tai-chi-chuan et la légende la plus connue à ce sujet dit qu’un jour, il vit un duel entre un oiseau et un serpent. L’oiseau faisait des mouvements saccadés et dispersés. Le serpent se mouvait en souplesse et en cercles. Le serpent gagna. Zhang San-Feng comprit alors que la souplesse et l’attention gagnent sur la raideur et la dispersion. » Pour distinguer le courant externe et le courant interne, on caractérise le premier par une pratique où prédominent le travail musculaire et l’efficacité du geste, alors que le second insiste plus sur le travail du souffle intérieur et la lenteur des mouvements (le Tai-Chi). On distingue généralement cinq écoles (styles) : 1. L’école CHEN, fondée par CHEN WANG-TING (la plus ancienne), 2. L’école YANG, fondée par YANG LU-CHAN (la plus pratiquée de nos jours), 3. L’école WU, fondée par WU JIAN-QUAN (occupe la seconde place). L’école HAO, fondée par HAO WEI-ZHEN 4. L’école SUN, fondée par SUN LU-TANG


le tai-chi-chuan Le style pratiqué par le Tai-Chi-Martinique est leurs locaux. Notre stratégie de le style YANG ou la forme de Pékin. développement est d’étendre et de permettre à tous les Martiniquais de pratiquer cette discipline ; voilà la raison pour laquelle nous « Quel est le but de l’association ? Quelles sont les difficultés que tu as pu avons différents points d’implantation : nous allons vers ceux qui désirent apprendre le rencontrées pour maintenir ou mettre Tai-chi et sont soucieux de leur santé. La difficulté actuelle est la gestion et en place une telle structure ? » l’organisation de tous les déplacements que L’Association « Tai-chi-Martinique » inscrite cela implique, en fonction de la disponibilité sous la loi de 1901, a pour vocation de des salles, des horaires…, et d’intervenir sur promouvoir et de développer le Tai-chi sur des créneaux disponibles pour les licenciés. l’île. Nous avons intégré la Fédération Française de Wushu pour garantir un En quoi, la pratique d’un art martial enseignement de qualité, faciliter la formation peut-il renforcer notre capital et favoriser un travail collectif ; cette d’entrepreneure ? » organisation est reconnue par les instances publiques comme voie d’accès à la santé et Dans le Tai-chi, on distingue trois sortes au bien être et bénéficie du Label Sportif de d’énergie : Haut niveau. De ce fait, pour le plaisir et le • L’énergie naturelle que chaque bonheur de nos concitoyens, nous personne possède, elle est fournie intervenons dans différentes communes qui principalement par l’alimentation et la ont cette volonté et le souci du bien être de respiration. leurs administrés, en mettant à disposition OCTOBRE 2013 / Femmdoubout® / 63


FDINTERVIEW

MICHEL ASSOUVIE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION T’AI-CHI-MARTINIQUE

• L’énergie transformée extérieure, c’est l’énergie naturelle qui passe par une transformation volontaire et musculaire avec de l’entraînement physique. Cette sorte d’énergie est considérée comme non fondamentale dans la pratique du Tai-chichuan. • L’énergie transformée intérieure, c’est cette énergie qui se développe à travers la pratique, avec attention, stabilité et souplesse. Nous l’appelons l’énergie du Tai-chi, le JIN. L’énergie JIN n’est pas la source, elle est la manifestation. La source véritable de cette énergie est appelée « souffle intérieure », le QI. QI, le souffle intérieur, est en mouvement avant la naissance et peut être enrichie avec la pratique. La respiration naturelle est constituée par l’alternance de l’inspiration et de l’expiration. En pratiquant le Tai-chi, on emploie une autre sorte de respiration, appelée la respiration embryonnaire ou prénatale. Cette respiration n’est pas consciente mais peut le devenir. Non seulement dans la pratique du Tai-chi, mais aussi dans d’autres traditions d’Extrême-Orient. Cette respiration est située dans la région du ventre, à quelques centimètres en dessous du nombril. Ce n’est pas un point fixe mais une zone appelée DAN TIAN ou champ de cinabre. Ce n’est pas un travail d’un jour, mais une pratique régulière et patiente qui permet d’y accéder. La lenteur de ses mouvements augmente la force et le tonus musculaire, améliore la souplesse, l’équilibre, la coordination et la concentration. Cela permet à l’entrepreneur, la pratique d’un loisir actif de relaxation favorisant le mieuxêtre en société et dans le monde moderne, et donc moins de stress.

« Exercer le souffle comme on file la soie . » OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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« Tu organises chaque année un voyage en Chine pour les adhérents de ton club. Ce type d’expérience est-il bénéfique pour la cohésion d’un groupe ? » L’organisation de ce voyage annuel donne la possibilité et l’opportunité à nos pratiquants de découvrir l’Empire du milieu, tout en bénéficiant de l’enseignement quotidien de maîtres ou experts locaux ; aussi, chaque matin à l’aube, notre groupe se trouve mêlé à la population chinoise qui s’adonne de manière traditionnelle à cet art énergétique dans les parcs. Ce séjour est également l’occasion de visiter les sites les plus remarquables de cet immense pays : la Grande Muraille, la Cité interdite, la Place Tien An Men et le Palais d’été à Pékin, l’armée de soldats en terre cuite de Xian, les richesses des musées ou des quartiers de Shanghai, le lieu berceau des Arts martiaux- Shaolin- et le célèbre temple du Wudang où est né le Tai-Chi-Chuan.

« Il est évident que pour approfondir sa pratique du Tai-chi, un retour aux sources est essentiel pour mieux comprendre et s’imprégner de la culture chinoise. » A leur retour, les voyageurs, enrichis de leur expérience, appréhendent la pratique de manière plus concrète, les souvenirs communs tissent des liens et donnent l’envie aux autres pratiquants de parfaire leur connaissance de la civilisation chinoise. Il me semble que c’est un passage obligé lorsque l’on souhaite progresser dans la voie du Tai-chi.


le tai-chi-chuan « Le Tai chi étant défini comme un art de vie, penses-tu qu’il puisse aider à lutter contre certaines affections dues à notre sédentarité grandissante ? » Le Tai-Chi-Chuan est un Art de santé et de bien être adapté à tous. Cette pratique est préconisée pour accompagner les personnes en cours de traitement, soutenir une convalescence ou prévenir des rechutes. Mieux affronter le stress et la maladie. Elle favorise l’insertion et renforce le lien social, la pratique régulière de cette discipline permet d’améliorer l’équilibre, de prévenir les risques cardio-vasculaires, de favoriser la réhabilitation des coronariens. Le Tai-Chi peut présenter un intérêt dans la prise en charge d’un ensemble hétéroclite de maladies, qui ont toutes en commun d’être une certaine mesure sensibles à l’exercice physique. Le Diabète s’accompagne dans 95% des cas d’un excès de poids avec obésité abdominale, hypertension,

augmentation du cholestérol, et troubles du métabolisme des graisses. Les facteurs favorisant le diabète sont un déséquilibre nutritionnel, le stress et le manque d’exercice physique. Une combinaison judicieuse de Tai-Chi et des médications antidiabétiques pourrait améliorer à la fois le métabolisme du glucose et l’immunité des diabétiques de type 2.

« Tes adhérents sont plutôt des femmes ou des hommes ? Beaucoup de personnes actives ? » Il y a quelques années, je t’aurais répondu que les femmes étaient en majorité ; en effet, elles sont sensibles à l’aspect esthétique, à l’expression corporelle et à la grâce qui se dégagent des mouvements. Or, depuis quelque temps, nous remarquons que les hommes aussi prennent conscience des bénéfices de cette discipline tout en pratiquant OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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FDINTERVIEW

MICHEL ASSOUVIE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION T’AI-CHI-MARTINIQUE

un art martial. Toutes les catégories de la population sont représentées, actifs comme retraités, c’est une tendance que l’on remarque : les salariés trouvent désormais le temps et la nécessité de suivre cet enseignement pour mieux gérer leur quotidien, à la fois personnel et professionnel. Il est vrai cependant que les femmes ont une plus grande sensibilité et de meilleures prédispositions à cette pratique douce.

« Quels sont tes projets à venir ? » De nombreux projets se dessinent à l’horizon : ils nous permettront d’évoluer et de préserver notre santé et notre art énergétique. Deux domaines d’intervention sont en cours : le milieu scolaire et le milieu hospitalier. Actuellement, nous sommes sollicités pour assurer l’Accompagnement éducatif du Primaire au Collège, au Lamentin à Ducos et à Fort-de-France. Ces interventions permettent dès le plus jeune âge d’avoir une meilleure connaissance et une meilleure maîtrise de son esprit, par un travail sur la concentration, et la prise de conscience de son corps dans l’espace. De plus en plus, les études de la Médecine moderne préconisent la pratique du Tai-Chi pour une récupération plus rapide et une amélioration de la santé après une maladie ou un accident, ou pour la prévention de certaines pathologies. Notre entrée dans les hôpitaux ou les cliniques répond à cette demande d’une thérapie douce. Le troisième projet correspond à la volonté de rassembler tous les pratiquants de Tai-Chi en Martinique dans notre Comité Wushu Martinique qui comprend trois branches : l’Externe (le Kung-Fu)/ l’Interne (le Tai-Chi)/ l’Energétique (le Qigong), récemment créé. En temps que Viceprésident de l’Interne au sein de ce Comité, je dois tout mettre en œuvre pour garantir la formation des futurs enseignants localement.

« Quels conseils pourrais-tu nous dispenser ? » La femme, de par son rôle social, doit souvent assumer simultanément des responsabilités professionnelles, en même temps, qu’elle élève ses enfants. Femme entreprenante, sœur, amie, épouse et mère. Tant de difficultés au quotidien qui menacent sans arrêt son équilibre interne. De surcroît, le corps de la femme est énergétiquement très complexe. Les différentes étapes de la vie énergétique d’une femme, menstruation, grossesse, accouchement puis ménopause. Telles sont les trois périodes éprouvantes qui jalonnent la vie d’une femme. Dans ces étapes, il se produit des changements biologiques et dans chacune d’elle la femme doit affronter des problèmes et des conflits intérieurs. Cela affecte ses composantes physiologiques aussi bien que son mental. Il va sans dire qu’elle perd beaucoup de son énergie en composant avec ses périodes de changement. Mais même si toutes ces étapes ainsi que ses changements sont quelque part inexorables, il est néanmoins possible, par le biais du Tai-Chi, d’optimiser les ressources personnelles de chaque étape et de favoriser le passage harmonieux d’une phase à l’autre, en toute sérénité. Par la pratique du Tai-Chi, la femme chemine vers ce qu’il y a de plus profond en elle….pour vivre plus intensément sa féminité. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

MICHEL ASSOUVIE Mob. 06 96 30 62 72 www.taichi-martinique.com/


LA POINTE D‘HUMOUR DE FERNANDA OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout®


MON POINT DE VUE Bon. Je suis pour la clarté. Alors je vous dis tout ! J’ai un compte aux 3 suisses (et un chez la Redoute aussi) . J’ai -150€ chez Crédit Mutuel. Et là, c’est parce que ma mère m’a aidée et que je ne vais pas le déclarer à la CAF. Je n’ai aucun bien, aucun appartement, aucune voiture, rien, rien rien rien de rien. Et tout ça pour quoi ? Pour engraisser des canards qui osent te dire dans le blanc de la caméra que non, ils n’ont pas de compte en Suisse et qu’il faut lutter contre la fraude fiscale …Comment te dire …Il a raison ce monsieur. C’est le propre de tout éducateur : « fais ce que je dis et pas ce que je fais ». C’est une simple mesure de protection. Il n’est pas question de t’empêcher de profiter de privilèges. Par exemple, quand je dis à mes fils de ne pas mettre leurs doigts dans la prise, c’est que je sais d’expérience qu’ils vont s’électrocuter. Quand le monsieur te dit de ne pas frauder, c’est qu’il sait que si toi, tu te fais gauler, ça va chier des baleines. Lui, on n’entendra plus parler de lui dans pas longtemps … Ses frangins vont le couvrir. Cette affaire n’est que poudre aux yeux … Ce n’est pas parce toi, tu ne sais pas frauder le fisc qu’il faut empêcher les gens de développer leurs talents. C’est bien comme ça que des hackers sont devenus de grands pontes à la CIA ou dans de grandes entreprises informatiques. C’est en fraudant qu’on pourrait devenir, que sais-je ? Directeur du FMI par exemple … C’est ce genre de

t’intéresse?

personnes-là qu’il faut nommer à ces postes clés. Tu sais frauder, tu peux lutter contre la fraude. C’est bien qu’il ait démissionné : il s’est fait attraper c’t’incapable ! Il faut recruter plus grand, plus fort à se place !!! En fait, il faut lutter contre les incapables. Cesser de mettre au gouvernement des gens qui ont, certes des idées, mais aucune expérience. Il faut des fraudeurs au Budget, des repris de justice à la Garde des Sceaux, des divorcés chroniques à la Famille, des médecins tueurs de personnes âgées à la Solidarité, des racistes colonialistes aux DOM, des trolls à l’Economie Numérique, des gars de Monsanto à l’Agriculture, des gourous de secte à la Santé, des masculinistes à la Parité. Bref des gens qui savent de quoi ils parlent. Car il est là le problème : le recrutement ! Il faut arrêter avec les gens de bonne volonté : c’est la ruine du pays ! Votez pour moi aux prochaines législatives. Femmdoubout approuve ce message (quoi, non ?) FERNANDA Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

UNE MANNE FINANCIÉRE EN 2013 ?

OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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Fernanda est une maman super active, super bosseuse, femme divorcée qui gère toutes les étagères ( t'es sure que cela existe? eh bin oui, puisqu'on t'en donne la preuve là) : une FD comme les autres … C’est celle qui ose dire tout haut ce que l’on pense tout bas sur ce qui se passe réellement dans notre vie de tous les jours. Femmdoubout lui a cédé une tribune, afin qu’elle nous décrypte, à sa manière, les faits de notre société actuelle.


FD OPINION

FEMEN VS ANTIGONE OCTOBRE 2013 /

É I I

Femmdoubout®

UNE MANNE FINANCIÉRE EN 2013 ?


ON LANCE LE DÉBAT...

En début de mois alors que je faisais mes courses, il y eu un homme qui m’interpela avec un grand sourire : « Je vous ai vu à la télé, vous êtes la fanm doubout, la féministe qui défend les femmes battues, n’est-ce pas ? Félicitation pour votre travail ! ». Etant un peu pressée, je ne savais trop quoi lui répondre, j’ai donc été au plus simple pour mettre court à cette brusque interruption dans mes achats, en lui répondant : « oui, c’est bien moi que vous avez-vu, je vous remercie. ». Je le saluai poliment, et je poursuivis mon chemin. Mais, lorsque j’arrivai à ma voiture, je repensai à cette scène et cela me plongea dans une profonde réflexion… « Lors de cette dite intervention, vu par ce monsieur, le message que je souhaitais faire passer avait-il été mal verbalisé, mal interprété ? Au point, de créer un amalgame entre les femmes entrepreneures et les femmes battues ?» Cela me dérangea un peu, pas tant dans le fait que mon travail soit confondu avec celui des autres associations, qui au passage ont des actions tout aussi louables que les miennes. Mais, par ce rapport accablant qu’une femme qui puisse prendre la parole en public et qui lutte au quotidien pour une cause noble, fasse obligatoirement partie des chiennes de gardes ou autres mouvements de ce genre ! Un flot de questions se déchaina dans ma tête, notamment celle-ci « Me définissais-je réellement comme une féministe ? ». Cette pensée me tourmenta pendant quelques jours. « Mes actions en général pouvaient-elles être ressenties comme telles ? ». Je trouvai tout de même OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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assez rapidement, une réponse à tout cela, en me recadrant sur les objectifs égalitaires de parité entre les hommes et les femmes. Parité = équilibre, non ? La solution était donc là, je souhaitais comme beaucoup de femmes un équilibre et une égalité dans le monde de l’entreprise, sans pour autant qu’on passe à l’éradication totale des hommes. Parce que notre société est en pleine mutation, avec une confusion des genres, un bouleversement du schéma type de la famille que nous avions bâtie pendant des siècles, avec un papa qui devient une maman et une maman qui se transforme en un papa. Qu’on se le dise des femmes aux pouvoirs politiques, financiers, littéraires (…), il en existe peu, mais suffisamment (et en constante progression) pour que l’on puisse dresser une liste et les citer de façon exemplaire (classement Forbes). On peut se demander, alors, si la base de revendication du mouvement féministe n’est pas atteinte, voir même obsolète ?

« Le féminisme est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et sociales cherchant à définir, promouvoir et établir les droits des femmes dans la société civile et dans la sphère privée. Il s'incarne dans des organisations dont les objectifs sont d'abolir les inégalités sociales, politiques, juridiques, économiques et culturelles dont les femmes sont victimes. » (source Wikipédia)


...SUR LE FÉMINISME?

Le mot féminisme n’aurait-il pas besoin d’être rajeuni, redéfini par ses valeurs et ses enjeux ? Je sais que j’aborde là, un sujet très épineux et que je risque de faire bondir de rage plus d’une à la lecture de ces quelques lignes. Mais, lorsque ces dernières années j’ai vu apparaître le phénomène des « Femen », des femmes aux seins nues ayant des passés et même des présents « un peu troubles », qui ont pris possession pour incarner auprès des médias l’emblème du féminisme, j’ai été prise d’un doute. Doute qui s’accentua, lorsque ces femmes s’attaquèrent à certains signes et monuments religieux (tous n’ont pas été ciblé, à se demander pourquoi ?), là j’ai commencé à me dire qu’il fallait que quelqu’un puisse dire haut et fort, stop à ce carnage. Une mentalisation médiatique qui nous montre que « la femme aux seins nus Femen » reste une femme objet. Objet d’un homme marionnettiste qui su tirer de belles ficelles blondes afin de générer une manne financière en 2013 et créer une controverse voulue et même un timbre de Marianne à

l’effigie de l’une d’entre elle. Cette même femme, qui par son image est censée représenter notre belle république française, s’est permis de déclarer sur un plateau télévisuel :

« J’accepterais des dons du diable pour développer le féminisme … »

Inna Shevchenko La phrase de trop! Des propos, qui sont inacceptables. Beaucoup de femmes de part le monde, l’ont compris car elles ne se reconnaissent pas ou plus à travers ce mouvement. Certaines ont contre-attaqué, notamment « Les antigones » qui souhaitent rétablir une image plus pure, plus symbolique et plus représentative de la femme féministe. Et vous, vous seriez plutôt du genre Femen, Antigones ou Femmdoubout? .. Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


FAUSSE ROUTE Elisabeth Badinter « Les stéréotypes d'antan, pudiquement appelés "nos repères", nous enfermaient mais nous rassuraient. Aujourd'hui, leur éclatement en trouble plus d'un. Bien des hommes y voient la raison de la chute de leur empire et le font payer aux femmes. Nombre d'entre elles sont tentées de répliquer par l'instauration d'un nouvel ordre moral qui suppose le rétablissement des frontières. C'est le piège où ne pas tomber sous peine d'y perdre notre liberté, de freiner la marche vers l'égalité et de renouer avec le séparatisme. Cette tentation est celle du discours dominant qui se fait entendre depuis dix ou quinze ans…

LE FÉMINISME AU-DELÀ DES IDÉES REÇUES Christine Bard Se dire féministe est courageux : mal baisées, sectaires, bourgeoises, moches, gauchistes, bas-bleus, ringardes, hystériques, hommasses, puritaines… L’image de la féministe ne fait pas rêver ! Comment expliquer une vision aussi négative alors que la reconnaissance des droits des femmes fait consensus ? En vingt idées reçues, Christine Bard fait la part du mythe et de la réalité, et montre la complexité d’un mouvement aux contours incertains et aux causes multiples. Des suffragettes à Osez le féminisme, en passant par l’incontournable MLF, on découvre des féminismes, à l’histoire passionnée et passionnante…

L’HOMME EST L’AVENIR DE LA FEMME

Natacha Polony Depuis la parution du Deuxième Sexe et les années de militantisme flamboyant qui suivirent, l'image de la femme oscille aujourd'hui entre la victime forcément innocente et la figure héroïque prête à renouveler la politique, l'entreprise, et l'humanité dans son ensemble. Que s'est-il donc passé ? Il est urgent de renouer avec la tradition française unique des rapports entre hommes et femmes pacifiés et complémentaires, humanistes en somme - c'est-à-dire fondés sur une haute idée de l'humanité et de son destin. C'est ce à quoi nous invite ce livre, état des lieux iconoclaste et lucide, plaidoyer pour un féminisme humaniste….


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LE LEADERDHOM DU MOIS OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout®

LE PROFIL

D’UN CHAMPION 2.0 Chaque mois, nous accordons un carré vip, pour le leaderdhom du mois, mis à l'affiche sur femmdoubout. Parce que nous sommes pour la mixité et l’égalité « homme et femme » dans le monde du travail. Nous souhaitons donc connaitre aussi, ce qui se passe du coté des hommes ...


JONATHAN PAMPHILE « Ne jamais oublier d'où l’on vient… » Femmdoubout® / OCTOBRE 2013 74


FDINVITÉ

JONATHAN PAMPHILE CONSULTANT-EXPERT MICROSOFT AGILE CHEZ CELLENZA

J’ai 26 ans, originaire du Lorrain en Martinique. Je suis actuellement consultant chez Cellenza, un cabinet de conseil, d'expertise technique et de réalisation de projets informatiques en région parisienne. Je suis spécialisé dans le développement web, mobiles et tablettes.

« Tu es diplômé d’une grande école l’EFREI qui est spécialisée dans l’ingénierie informatique et les technologies du numérique. As-tu toujours été un féru d’informatique ? » Depuis toujours, j'ai voulu devenir ingénieur. J’étais un féru de sciences et de nouvelles technologies, mais mon choix de m'orienter vers l'informatique, s'est décidé à l'issue de ma prépa au lycée de Bellevue (Martinique). Avant cela, j'étais partagé entre l’aéronautique, le génie civile et l'informatique (trois domaines n'ayant pas grand chose en commun) et après avoir passé mes concours et fais un petit bilan sur mes ambitions et les opportunités qui pouvaient s'offrir à moi, j'ai opté pour l'informatique. Pendant longtemps beaucoup de gens à qui je demandais conseil (conseillers d'orientation, professeurs, etc.) m'ont fait de très mauvais retours sur ce secteur qui, pour eux, était complètement bouché. Tout cela car le mot "informatique" se résume trop souvent à "réparer un ordinateur".

« En 2010, tu participes a un premier concours national celui de la « Multitouch SNCF », tu en ressors médaillé de bronze. quels ont été les enjeux pour toi ? » J'ai participé à ce concours avec deux bons

amis de mon école d'ingénieur (Riley et Santiago). Un jour, alors que nous discutions, tous les trois, Riley, nous a fait part d'un "super concours organisé par la SNCF". Nous avons tout de suite vu que ce pourrait être un challenge super intéressant qui pouvait nous permettre d'une part de progresser techniquement sur une technologie que Microsoft venait tout juste de commercialiser, mais aussi en terme de carrière. Car, il nous permettrait de nous faire un nom (ou trois noms) au sein d'un écosystème d'entreprises très dynamiques. Nous formions une très bonne équipe car nos compétences étaient complémentaires. Santiago était notre leader, il prenait les devants et nous déblayait le terrain pour chacune des tâches à réaliser. Riley et moi poursuivions ensuite le travail. Lui, s'occupait du design, et moi, de l'aspect purement technique. Nous avons passé des nuits blanches, des weekends entiers et tous les moments que nous avions de libre à travailler dur sur ce projet. Au cours de la première phase de

« Il s'agit en réalité d'un secteur très vaste, passionnant, en plein essor, qui ne connait pas la crise et où l'on retrouve des dizaines de métiers différents. » notation, par des cadres de la SNCF, nous avons eu la meilleure note du concours. Pour la deuxième phase, il fallait envoyer le plus de monde que possible à l'agence SNCF de la Défense pour voter. Malheureusement, face aux moyens mis en œuvre par nos concurrents, nous n'avons pas fait le poids et avons finis troisièmes. A la remise des prix du concours, nous avons été félicités par les organisateurs et les autres concurrents, qui n'ont pas manqué OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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LE PROFIL D’UN CHAMPION 2.0 LE LEADERDHOM ® DU MOIS

de signaler le fait que nous n'étions qu'une équipe de 3 étudiants travaillant sur leur temps perso en pleine période d'examens, face à certaines des plus grandes entreprises françaises et internationales du secteur ayant dédié des équipes entières à ce concours… Cette médaille de bronze a donc été pour nous une fierté car elle nous a permis de démontrer qu'avec des ambitions et de la motivation, on pouvait y arriver dès lors que l'on se donne les moyens.

« En homme de challenge, tu ne t’arrêtes pas en si bon chemin et en 2011, tu passes à une échelle supérieure en concourant à « Imagine Cup » organisé par Microsoft. Et là tu décroches avec ton équipe la médaille d’or. Peux-tu nous dire quel impact, cela a eu sur la suite de ton parcours ? » OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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Comme tu l'as dit, Imagine Cup est un concours organisé par Microsoft. Il se déroule en 2 phases : phase nationale, au cours de laquelle nous avons été confrontés à toutes les équipes françaises, suivi pour l'équipe gagnante, de la phase internationale face aux vainqueurs de presque tous les pays du monde. Le but de se concours est pour faire simple de sauver le monde. Chaque équipe doit trouver une problématique (ex: la faim dans le monde, le manque d'eau potable, ou encore l'éducation qui a été notre sujet). Ensuite, elle doit proposer et réaliser un projet permettant de répondre à cette problématique. Notre projet, eBakPak, consistait à permettre à chaque enfant, quelles que soient ses origines, son milieu social ou encore les moyens matériels ou financiers de ses parents, d'avoir les mêmes chances de réussite que les autres. Nous avons donc gagné la médaille d'or à l'échelle nationale et 2 mois plus tard, nous


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JONATHAN PAMPHILE CONSULTANT-EXPERT MICROSOFT AGILE CHEZ CELLENZA

sommes partis soutenir à New York City. Nous n'avons pas fait le poids face aux autres équipes, car, notre projet n'était pas encore assez mur et que nous n'étions malheureusement pas assez préparés.

« Cette compétition a été une merveilleuse expérience sur l'aspect technologique, mais surtout humain car nous avons pu côtoyer des gens de tous les pays du monde … » avec qui nous avons passé une semaine vraiment inoubliable… A l'issue de ce concours, je me suis mis en recherche active de poste. En effet, après un an chez mon ancien employeur, j'ai souhaité évoluer vers de l'expertise technique et méthodologique, et avoir sur mon CV la ligne "Médaillé d'or au concours Imagine Cup" a attiré l'attention de toutes les entreprises où j'ai envoyé mon CV. C'est, une vrai valeur ajoutée, car, ce concours est assez bien connu par les entreprises du secteur de l'informatique et il démontre la faculté d'un candidat à participer à des projets d'équipe, à gérer la pression, et surtout à mener à bien un projet.

« Tu as déjà effectué d’importantes et de nombreuses missions auprès de grandes firmes Françaises. Peut-on considérer que ton expertise est reconnue au sein de tes paires, malgré ton jeune âge ? » J'ai en effet effectué des missions dans de grandes sociétés Françaises mais aussi internationales (TF1, Bouygues Télécom, BioRad, Humanis, etc.), chez qui il n'est pas facile de décrocher un poste. Les exigences sont généralement très importantes, surtout pour un débutant. Au cours des entretiens

que j'ai passé chez eux, ce qui a fait ma force, c'est tout d'abord que je me sois lancé sur des technologies d'avenir qui sont actuellement en plein essor, que je pratique régulièrement de la veille technologique (ce qui est assez rare), mais aussi le fait que je sois curieux et investi dans mon travail. Au sein de mes paires, mon expertise commence depuis peu à être reconnue, mais c'est avant tout les perspectives d'évolutions qui s'offrent à moi qui le sont.

« Depuis quelques années, on affecte le terme de « GEEK » aux as du numérique. Dois-je en déduire que tu en fais parti ? D’ailleurs que signifie réellement ce terme ? » Le terme "GEEK" est généralement utilisé pour qualifier un passionné d'informatique. Vu le temps que je passe derrière mon écran à travailler, je pense en faire partie oui…

« Est-ce un milieu fermé aux femmes ? » Non, du tout. Il est très souvent réduit au développement, ce qui peut souvent déplaire aux femmes, mais comme je te l'ai dit plus tôt, ce milieu est très vaste avec de nombreux métiers différents. Il faut savoir que pour mener à bien un projet informatique, on a besoin d'un certain nombre de personnes avec des domaines de compétences différent. Il faut d’ailleurs

« La présence de femmes au sein des équipes a un effet vraiment positif sur la qualité de leur travail… » savoir que les femmes sont très appréciées de manière générales dans le monde de OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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LE PROFIL D’UN CHAMPION 2.0 LE LEADERDHOM ® DU MOIS

l'entreprise car elles ont la faculté d'apporter un regard, une vision différente et sont reconnues pour leur productivité.

« Quels sont tes projets à venir ? Envisages-tu de voguer du coté de la Silicon Valley ? » Je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin. En plus de l'évolution de ma carrière, sur laquelle, je travaille au sein de OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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ma société actuelle, je projette de m'envoler non pas pour la Silicon Valley, mais pour mon île natale, la Martinique.

« Cette île qui m'a tout donné et m'a fait grandir, je souhaite contribuer à son développement en mettant à profit les compétences que j'ai pu acquérir au cours de mes études et que j'acquière au quotidien. »


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JONATHAN PAMPHILE CONSULTANT - EXPERT MICROSOFT AGILE CHEZ CELLENZA

« Quels sont les conseils que tu pourrais donner aux Leaderdhoms et Femmdoubouts en devenir ? » Mon premier conseil est de ne jamais baisser les bras. Quand on a un projet ou des ambitions, il est important de toujours les garder en tête et de se battre pour y arriver. Le chemin qui mène à la réussite d'un projet est parsemé d'embuches, et il faut se battre et s'en servir pour avancer. Le deuxième est destiné aux Femmdoubouts en devenir. Aujourd'hui, sachez qu'aucun métier ne vous est fermé. Si l'on vous rabaisse un jour en vous disant que vous n'avez pas votre place dans tel ou tel secteur ou entreprise, si ce dernier, ou cette dernière vous intéresse, je

vous encourage à y aller et à montrer aux médisants qu'ils ont tort. Ayant été élevé par 4 femmes, j'ai pu voir de quoi la femme est capable et constater que bien souvent, elle est bien plus que l’égal de l’homme… Au cours de mes études et jusqu'à aujourd'hui, c'est dans mes racines que j'ai puisé l'énergie et le courage de me battre. Quitter son île et se retrouver loin de sa famille n'est pas chose facile, mais sachez que vous n'êtes pas seuls et que votre histoire et votre culture c'est votre force et votre valeur ajoutée. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout® OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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CARNET DE VOYAGE OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout®

BIENVENUE AU

CANADA LE TEMPS D’UNE BRÈVE ESCALE On a toutes rêvé un jour certainement de le faire. Tout laisser derrière soi et tenter sa chance ailleurs, où même tout simplement envie d’une nouvelle vie, d’une nouvelle expérience mais, cette fois-ci, à l’étranger. Courageuses ou ambitieuses, elles l’ont fait et nous le racontent. Une place à des parcours de vie de femmes qui osent prendre leurs destins en main, face à une langue, une culture, un pays différents. Ce mois-ci, nous faisons une escale à Montréal

et nous partons à la rencontre de Natacha, qui s’est installée là bas ,depuis 2012. Une entrepreneure sociale, une âme aventureuse, une plume bien garnie, elle possède plusieurs cordes à son arc. Une nouvelle vie, qui lui permet chaque jour, de découvrir avec un certain émerveillement toutes les possibilités qui s’offrent à elle. De quoi se perdre dans ce tourbillon de nouveauté….


NATACHA ODONNAT

« Soyez authentiques ! N’ayez pas peur d’être vous-même, d’écouter votre Coeur. Une fois que vous l’avez entendu donnez-lui les moyens de battre au diapason : formez-vous perpétuellement. Votre savoir est la plus grande r 81 ichesse que l’on ne pourra jamais vous prendre. »

Femmdoubout® / OCTOBRE 2013


FDEXPATRIÉE NATACHA ODONNAT ENTREPRENEURE SOCIALE ET ECRIVAINNE

J’ai 30 ans, mariée, deux enfants, un en cours. Je suis d’origine Martiniquaise, mais je vis à Montréal depuis un an et quelques mois. J’aime la vie. J’aime aider les autres. J’aime les voir épanouis et heureux. Je suis diplômée de l’institut d’études politiques de Rennes. Les études en Institut d’Etudes politiques sont de très bonne qualité et assez généralistes, elles laissent le temps d’acquérir de nouveaux savoirs, de peaufiner ses choix.

« Tu es consultante, mais au départ tu œuvrais en tant qu’ économiste de la santé . Quelle est la particularité de ce métier ? » Je n’exerce plus vraiment le métier d’économiste de la santé. Les évènements de la vie, dirons-nous, m’ont ouvert à d’autres activités qui me permettent toujours de mettre en application mes valeurs. Pour répondre à ta question, l’économie de la santé est un domaine très vaste qui offre tellement de possibilités (industrie pharmaceutique, politique sanitaire, épidémiologie, assurance maladie…) mais l’objectif reste de favoriser l’accès à des soins de qualité en situation de pénurie de ressources. Ce qui est le cas que l’on vive dans les pays dits développés ou en voie de développement.

« Tu as eu l’occasion d’effectuer des missions à l’étranger, notamment à Haïti, où tu résidais, lorsque le tremblement de terre a eu lieu en 2010. Ce voyage et cet événement ont eu quels impacts sur ta vie ? » Je vivais en Haïti bien avant le tremblement de terre, depuis 2008 en fait. J’y ai vécu OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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trois ans. J’y travaillais justement comme économiste de la santé d’autant que je suis spécialiste des pays en développement et en transition. Haïti est un pays que j’affectionne particulièrement. Je dois dire qu’il a fait de moi la femme que je suis maintenant. Haïti m’a formée, m’a ouvert les yeux sur des réalités, d’autres paradigmes, d’autres modes de pensée.

« Pour moi, il y a réellement

un avant et un après Haïti ... » « En mars 2012, tu as publié ton premier livre « Au secours, je suis enceinte !». As-tu été autant effrayé que cela en apprenant cette nouvelle ? Est-il évident en tant que jeune écrivain de trouver un éditeur? » En 2012, plus précisément le 8 mars, journée internationale de la femme, sortait mon recueil de nouvelles « Au secours, je suis enceinte ! » aux éditions Mon Petit Editeur. Il s’agit d’onze histoires mettant en scène des futures mamans, des héroïnes, pas seulement du point de vue romanesque, mais bien des maîtresses femmes qui se sont battues pour la vie! Un voyage littéraire entre la Martinique, Haïti et la Bolivie aux côtés de Joliette, Texao, Belinda et bien d’autres. C’est un écrit cathartique, comme l’indique le sous-titre, qui m’a aidé à mieux appréhender ma grossesse. Jeune mariée, encore sous le choc du tremblement de terre en Haïti, voyant mes projets professionnels en cours remis en question par cette tragédie, une grossesse me paraissait un évènement réellement déroutant. Venait le temps des grandes remises en question. Mon imagination fertile a fait le reste.


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Il n’est pas facile de trouver un éditeur surtout lorsque l’on veut être publié à compte d’éditeur. La maison d’édition fait un pari audacieux en investissant sur une inconnue. Mon Petit Editeur permet à de jeunes auteurs d’être publié à compte d’éditeur. Il s’agit d’une filiale de Publibook, un des leaders de l’autoédition. Mais avec Mon Petit Editeur, il y a un comité de lecture qui apprécie la qualité du manuscrit et sa capacité à rencontrer son public.

« Penses-tu qu'un écrivain, même talentueux puisse bien vivre de son écriture ? » Etre écrivain ne se limite pas à écrire des livres et à les faire publier. C’est bien plus que çà. Mon adhésion à l’Union des Ecrivaines et des Ecrivains Québécois m’a permis de me rendre compte du champ des possibles. L’écrivain contrairement à ce que pensent même certains écrivains, est un entrepreneur. Il doit se penser comme tel

s’il veut vivre de son écriture. Les gens doivent comprendre qu’écrire est un travail tout comme un autre avec ses tarifs et honoraires. L’écrivain peut avoir de multiples sources de revenus grâce à son écriture. Il peut publier des essais, poésies et fictions, dans des revues culturelles, journaux, magazines. Il peut également écrire des articles. Il peut faire de la traduction. Ecrire un livre sous commande (écrivain public). Ecrire des textes pour la télévision ou la radio. Il peut travailler comme correcteur et/ou réviseur. Toutes ses activités ont un coût. Elles sont utiles à son entrainement tout comme pour un sportif. Quand l’inspiration n’est pas là pour le roman du siècle ou de sa vie, toutes ses activités d’écriture lui permettent de s’exercer, de redécouvrir des figures de style, de réviser sa grammaire et son orthographe, de partager à ses semblables sa vision du monde, de questionner la société dans laquelle il vit, de maintenir la forme (rires). Si l’écrivain est membre d’un jury il doit se faire rémunérer. Ses activités publiques (animations, table-ronde, lecture…) ne sont pas gratuites. Les entrevues radiophoniques ou télévisuelles devraient être également rétribuées. Les écrivains ont tendance à tout faire gratuitement d’une part, parce que pour beaucoup d’entres eux, ce n’est pas leur activité première, et d’autre part, ils se disent qu’il s’agit avant tout de se faire connaître pour vendre leur livre. Tout comme dans l’industrie musicale, ce n’est pas la vente des CD qui fait vivre les artistes, puisqu’apparemment personne n’achète, mais bien les concerts, pour l’écrivain, ce sont toutes les activités dont je viens de vous entretenir qui lui permettront de vivre de son art, de sa passion. Il ne doit cependant pas renoncer pour autant aux best-sellers (rires) ! Ma nouvelle vie ! OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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FDEXPATRIÉE NATACHA ODONNAT ENTREPRENEURE SOCIALE ET ECRIVAINNE

« Pourrais-tu me donner ta définition du mot entrepreneure ? » Je ne donnerais pas une définition livresque, académique. Je vous ferais part de l’idée que mon cœur se fait de l’entrepreneure.

« L’entrepreneure est une femme curieuse qui

garde les yeux ouverts sur le monde qui l’entoure afin d’y saisir toutes les opportunités. Elle tente de comprendre les enjeux socioéconomiques afin d’y apporter des solutions techniquement efficientes, socialement acceptables et économiquement faisables... » « Il existe au Canada une forte communauté d’expatriés Antillais, est-ce là un point de repère facilitateur pour une meilleure intégration ? » Je suis une française de la Martinique, ayant vécu en Europe (France, Espagne), au Cameroun, en Bolivie, en Haïti. Je suis mariée à un togolais. Je suis toujours partie seule, sans jamais avoir d’amis au préalable dans mon nouveau lieu de destination. J’arrivais et sur place je faisais connaissance, je découvrais les us et coutumes. L’installation au Canada est une première pour moi : une aventure à plusieurs, en famille. Certaines personnes ont besoin de savoir qu’elles pourront rencontrer des membres de leur communauté dans leur nouveau lieu OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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d’attache pour ne pas se sentir isolées. Pour moi ce n’est pas une exigence. Je pense même, que parfois, le fait de trop rester dans sa communauté empêche de tisser de véritables liens avec les autochtones, de bien comprendre les rouages de la société qui nous accueille. Pour moi, l’intégration n’est pas qu’économique. Si vous ne côtoyez que les membres de votre communauté d’origine en dehors du cadre professionnel, vous n’êtes pas intégré.

« Selon toi, quelle est la place donnée aux femmes qui entreprennent au Canada ? Y a-t-il une réelle différence avec le système Français? » J’ai commencé à m’intéresser à l’entreprenariat en Haïti. Le secteur informel y est très développé. N’étant pas salariées, toutes ces personnes qui se battent au quotidien hors du cadre légal pour faire vivre leur famille sont des entrepreneurs (marchandes, coiffeurs, chauffeur de taxis, propriétaires de cybercafé, grossistes…) Les petits commerces pullulent en Haïti et les opérateurs se battent pour offrir des services financiers à ces personnes qui ne peuvent avoir accès au service bancaire classique, parce que leur activité est trop petite, non déclarée… Parfois des formations rudimentaires en gestion leur sont offertes mais encore faut-il qu’elles soient alphabétisées. J’ai été impressionnée par toute cette énergie créatrice qui se déploie. N’ayant rien à perdre, les haïtiens prennent le risque d’entreprendre sans se poser de questions malgré le manque d’encadrement. De retour en Martinique, pendant mon séjour qui a duré un an et demi, j’ai monté un cabinet de consultation SHANAPROD Consulting en tant qu’auto-entrepreneure, de manière à justifier mes revenus issus de mes


JE VIS AU CANADA UNE NOUVELLE VIE NATACHA ODONNAT - MARTINIQUE Consultations en économie de la santé le modèle québécois. Cette formation dès auprès d’institutions haïtiennes. C’est le plus courante est subventionnée par le statut qui me semblait le plus simple. Du gouvernement et donne lieu à une point de vue humain, je n’ai eu aucun soutien Attestation de Spécialisation Professionnelle pour avoir choisi d’être finalement une (ASP), diplôme délivré par le Ministère de entrepreneure. L’horizon reste en Martinique l'éducation du loisir et du sport. L’ASP peut le salariat. J’ai d’ailleurs été sidérée de savoir être un argument supplémentaire pour que des jeunes titulaires de master convaincre des investisseurs de votre repartaient faire un CAP parce qu’ils ne capacité à partir en affaires. Une multitude parvenaient pas à trouver un emploi. Je me d’organismes peuvent vous aider à monter dis qu’avec une tête aussi pleine, ils auraient votre entreprise (financement, mentorat…). pu tenter de créer leur emploi. Arrivée au Si vous êtes une femme, d’une minorité et Canada, j’ai découvert une mentalité complètement différente. Les gens au « Québec privilégient certes le statut d’employé beaucoup plus que dans le reste du Canada mais pour eux ce n’est pas la panacée. De plus, le travail autonome est souvent considéré comme une entrée sur le » marché du travail. Deux mois après mon arrivée, je commençais une formation en ethnique, avez moins de 35 ans et en plus lancement d’entreprise, visant surtout à êtes chef d’une famille monoparentale, alors apprendre à élaborer un plan d’affaire selon OCTOBRE 2013 / Femmdoubout® / 85

Pas une semaine ne s’écoule sans qu’il y ait une activité de réseautage pour rencontrer d’autres entrepreneurs, échanger, partager. The place to be !


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Là c’est le jackpot. Disons, que davantage d’organismes sont dédiés à ce type de public. L’objectif étant de favoriser leur intégration économique. La parité est au cœur des priorités québécoises et plus largement canadiennes. Comme aime à dire certains immigrants : « Au Québec, les femmes sont reines ! ». Des concours sont également organisés pour l’obtention de bourses d’affaires. Il suffit d’être légalement installé au Canada pour se lancer dans l’aventure. Privilégiez le statut de résidente permanente pour une installation au Canada. Dès que le cœur vous en dit (trois ans continus de résidence), demandez à devenir canadienne. Juste histoire de pouvoir être un jour Gouverneure du Canada.

« Pourquoi le Canada?

Le goût de l’aventure tout simplement... » « Quels sont tes projets à venir, un nouveau livre en perspective ? » Ecrivaine, entrepreneure sociale, je collabore depuis avril 2013 à un magazine culturel, international, bilingue, AlizéLaVie . Idée originale d’Alizé Utteryn, guyanaise installée à New York depuis bientôt six ans, ce magazine, de part les thèmes abordés et son approche s’avère être, selon moi, une excellente source d’inspiration pour les artistes, les professions de passion (designer, photographes, écrivains, accessoiristes…) d’un point de vue entrepreneurial. Je suis responsable au Canada de la promotion et du développement du magazine. Je sens que j’y ai trouvé une source d’épanouissement, un moyen de favoriser l’émergence d’une nouvelle vague de personnes influentes aux valeurs plus humaines, un moyen d’aider les OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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autres à croire en leur rêve et de se donner les moyens de les atteindre. SHANAPROD Consulting n’est pas mort pour autant. J’attends le moment opportun pour l’enregistrer également au Québec. Je suis membre du comité provisoire pour la mise en place d’une coopérative de solidarité visant à favoriser l’entreprenariat, la production locale en Haïti et au Québec. Je voudrais saluer le travail de Jennie-Laure Sully, québécoise d’origine haïtienne, instigatrice du projet, ainsi que celui des hommes qui travaillent avec nous : Georges Noël, Harold Isaac, Evral Mimy. Je suis aussi bénévole au sein de la Fondation Sénégal Santé Mobile. Le projet qui m’anime le plus parmi les nombreux projets de la fondation est celui de la mise en place au Sénégal d’une entreprise communautaire devant permettre aux femmes de produire et vendre des serviettes hygiéniques. Nous préparons actuellement une campagne de crowdfunding qui devrait débuter à la mi-octobre. Un livre est en cours effectivement. Mais, je prends mon temps… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE :

NATACHA ODONNAT

Tél. +514 802 1023 Montréal, Québec Canada shanaprod@msn.com Coopérative d’économie solidaire


J’AI REPRIS MES ÉTUDES SUPÉRIEURES OCTOBRE 2013 /

Femmdoubout®

Et, si une des clés menant à la réussite, passerait par l’obtention d’un diplôme supplémentaire, du genre MBA ? Ils ont été un peu moins d’une trentaine de Martiniquais, à vouloir relever ce défi et donner ainsi un second souffle à leur carrière. Au final, vingt et un d’entre eux ont décroché ce fameux sésame au sein de l’université Canadienne de Sherbrooke. Ils

se sont envolés au début de ce mois de septembre, afin d’assister à la cérémonie de remise de leurs diplômes. Sylvia Pouher a bien voulu nous faire part de son témoignage. Une prise de décision et de risque qui l’ont mené à chambouler sa vie pendant deux ans. Mais ne dit-on pas que le jeu en vaut la chandelle ?

OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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SYLVIA POUHER

« Osez ! Les échecs sont des opportunités pour apprendre une leçon de vie. S’approprier cette leçon contribue à la réussite ! Le passé ne détermine pas votre avenir, mais ce sont surtout votre volonté, vos projets, vos objectifs et vos actions mises en œuvre qui le feront ! » 88 Femmdoubout® / OCTOBRE 2013


FDGRADES

SYLVIA POUHER

CONTRÔLEUSE DE GESTION - VILLE DU FRANÇOIS

37 ans, née en Martinique, je suis célibataire et l’ainée d’une fratrie de 9 enfants (3 garçons, 6 filles). J’ai effectué ma scolarité en métropole jusqu’à l’âge de 9 ans. Puis, suite à la mutation de ma mère, j’ai vécu en Martinique jusqu’à l’obtention de mon BAC. Puis, retour en métropole, à Montpellier plus précisément, pour suivre mes études. J’ai travaillé environ 5 ans sur la région parisienne avant de revenir en Martinique. Depuis bientôt, neuf ans, j’occupe le poste de responsable contrôle de gestion à la mairie du François.

« Très jeune, tu te diriges vers une branche comptable et fiscale et tu obtiens Maîtrise des Sciences de Gestion à l’ISEM. As-tu toujours été très attirée par les chiffres ? Pourtant beaucoup disent, que cette branche est saturée, le confirmes-tu ? » Oui, je suis une matheuse depuis l’enfance. Néanmoins, compte tenu de mon rôle d’ainée au sein de la fratrie, je me suis rendue rapidement compte qu’au-delà des mathématiques pures, se distinguait un domaine qu’il ne faudrait pas négliger, une fois adulte : les finances. Par ailleurs, j’éprouvais plus de plaisir à jouer à la marchande qu’à la poupée. J’ai commencé à pratiquer à travers les budgets familiaux : recettes limitées versus besoins limités avec l’adolescence. Les négociations familiales m’ont permis de murir et d’apprécier les finances : savoir combien ça coute, comparer les prix, et se projeter avec le solde du budget. J’aimais assez l’exercice. J’ai donc opté pour la finance-comptabilité lorsque mon bac D m’orientait davantage vers des études scientifiques ou médicales. Les 1er contacts

avec la comptabilité furent assez difficiles : le coté routinier, répétitif de la comptabilité m’ont interpellé. Je me suis par la suite spécialisée dans le contrôle de gestion qui correspondait beaucoup plus à mon tempérament. Si la branche comptable apparait comme saturée, celle du contrôle de gestion reste encore attractive et porteuse notamment dans le milieu des collectivités territoriales.

En période de crise, les organisations visées ne cessent de recourir aux contrôleurs de gestion en matières de prospectives : analyser, prévoir, conseiller sont les maitres mots de la profession… » «

Devant la rareté des recettes publiques et les exigences accrues des citoyens, le contrôle de gestion apparait comme un excellent recours pour contribuer à l’optimisation et la mutualisation des ressources. Les collectivités les plus audacieuses et innovantes font le choix du contrôle de gestion.

« Penses-tu que cela soit plus instructif d’acquérir une expérience dans de grandes filiales internationales ? Les opportunités de postes et de débouchés ne sont-il pas plus porteurs ? » Travailler dans de grandes organisations est très formateur. J’y ai appris le métier et reconnais avoir d’excellentes bases en OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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J’AI OBTENU MON E-MBA SYLVIA POUHER - MARTINIQUE en matière de compétences informatiques et financières. J’ai évolué à un niveau siège et filiale qui m’a permis d’aborder des problématiques financières (consolidation, fusion, acquisition, pilotage RH, Budget…) ainsi qu’organisationnelles (réorganisation, création comptabilité analytique, mise en place d’un ERP…). Néanmoins, je ne ferais pas de comparaisons. Le poste évolue en en fonction de la taille de l’organisation et de son ancrage stratégique (contrôle de gestion commercial, usine, siège, RH…). La structure de moyenne taille permet une richesse d’expériences. Les moyens étant plus limités, il faut souvent faire preuve de polyvalence et de créativité. Les procédures à mettre en place, les analyses innovantes, les relations diversifiées sont des atouts. En général, l’expérience au sein des grandes entreprises se caractérise par OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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l’appropriation d’un système souvent complexe déjà existant dont il faut respecter rigoureusement les règles. L’utilisation d’un ERP (Enterprise Ressource Planning) ou logiciel de gestion intégré constitue une norme. La mise en place d’un de ses énormes systèmes informatiques (SAP, Hypérion, Sage…) demeure alors une expérience très valorisante. Le contrôleur de gestion pourra alors intégrer une équipe de travail pluridisciplinaire chargée d’identifier les besoins de l’organisation et d’y répondre. Néanmoins, les structures moyennes peuvent apparaitre comme des tremplins également et peuvent même rivaliser au niveau qualitatif par la diversité des missions proposées.

« Après des expériences dans le secteur privé, la pratique du secteur publique devient un challenge intéressant… »


FDGRADES

SYLVIA POUHER

CONTRÔLEUSE DE GESTION - VILLE DU FRANÇOIS

« Tu es fraichement diplômée d’un E-MBA (Executive Master of Business Administration) de l’université de Sherbrooke . Professionnellement parlant, tu étais déjà bien établie, qu’est ce qui t’a motivé à faire un tel choix ? Penses-tu que ce MBA, aura un impact futur sur ta vie professionnelle ? » Depuis plus de 10 ans, j’ai occupé des postes stratégiques de conseil où la technicité financière prenait une très grande place. Cette expertise devenait pour moi un carcan, auquel, je voulais me soustraire : prendre d’avantage de recul par rapport à cette vision purement financière de l’organisation. Mon expérience et l’actualité (crise financière mondiale et ses subprimes) nous montrent qu’elle doit être complétée par d’autres prismes (RH, Environnement, valeurs sociétale…). Je voulais donc me dépasser en sortant de ma zone de confort, tout en demeurant compétitive. La formation Executive MBA fut une expérience intense et très enrichissante de 2 ans. Elle m’a permis d’acquérir une posture managériale certaine et surtout équilibrée. Appréhender l’organisation sous l’angle humain, sociétale, managériale, économique et stratégique fut un ravissement. S’approprier des outils et pratiques utilisés à travers le monde et donc reconnus, pour mener des hommes et des femmes dans une direction commune et

« Les opportunités de postes sont quantitativement

plus importantes dans les grandes organisations. A cela, s’ajoute la notoriété de celle-ci qui permet une meilleure visibilité. .. »

pérenne constitua un challenge de taille. Ma vie professionnelle est déjà impactée et ce dès le début de la formation. Mes dossiers sont abordés différemment avec un angle bien plus global et systémique. L’angle financier devient juste une composante qui s’ajoute à la vision organisationnelle, RH, technique par exemple. Bref, lorsque j’aborde un dossier je m’attèle à l’analyser sous différentes facettes. Les réunions de travail que j’anime sont bien plus structurées et efficientes : tous les interlocuteurs sont invités à donner leur avis et à être force de propositions. Je vis mieux les séances de confrontations qui aujourd’hui m’apparaissent davantage

« Il constitue pour moi un investissement

conséquent que je compte bien rentabiliser : il me permettra de me distinguer autant sur le papier, que dans la pratique, au quotidien. Cet Executive MBA m’a redonné confiance en mon potentiel... » comme des opportunités d’échanges et de résolution de problèmes, que des moments de blocages. Depuis 9 ans, j’évolue au sein de la mairie du François. Cette collectivité et son dynamisme continuent de m’enrichir. Je m’y positionne en tant qu’acteur de changement et lui fait bénéficier des nouvelles compétences que m’a apporté le MBA.

« Pendant ces deux ans, il t’a fallu conjuguer vie professionnelle, avec une vie familiale et estudiantine, comment as-tu planifié ta vie ? » OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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J’AI OBTENU MON E-MBA SYLVIA POUHER - MARTINIQUE Comme, je le disais précédemment, la formation fut intense. Durant deux ans, je reconnais avoir mis de coté ma vie « sociale » pour me concentrer sur ce challenge. Ma famille a partagé les efforts, car, je n’étais plus disponible pour eux. Hormis, quelques jours, qui leur étaient réservés, les plages du planning étaient essentiellement constituées des mots« MBABoulot-Dodo » et l’ordre des mots n’est pas anodin. Entamer cette démarche inclus de s’y consacrer pleinement pour réussir cette belle aventure. Il a fallut que je m’accroche au cours de ces deux années mais le jeu en valait la chandelle… La compréhension de l’employeur est également importante. Les horaires de la mairie m’ont permis de travailler en toute sérénité (trois après-midi de libre). Les délais de remises de dossiers ont été aménagés, compte tenu, de ma disponibilité. L’Executive MBA de Sherbrooke s’effectue, quant à lui, à temps partiel (2 week-end par mois), ce qui permet de OCTOBRE 2013 / Femmdoubout®

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maintenir son activité professionnelle. Néanmoins, la charge de travail personnel et les travaux de groupe constituent la face cachée de l’iceberg. Les nocturnes jusqu’à 2h du matin, pour travailler en équipe et finaliser une analyse de cas, devenaient un pré-requis. Mon emploi du temps était évidemment très chargé. En plus de mon agenda papier, suffisant jusque là, j’ai dû m’équiper d’un véritable Smartphone pour organiser mon temps. Les vitamines et compléments alimentaires étaient au programme. Le rôle de « superviseur en chef » que je tenais au sein de ma famille a été mis de coté. Par la suite, j’ai constaté que je n’étais pas aussi indispensable que je le croyais. Cela a permis à chacun de

« J’ai appris à apprécier les micros siestes,

véritables soupapes de sécurité pour maintenir mon dynamisme, à écouter mon corps et à dépasser les limites que je m’étais imposée … »


FDGRADES murir et devenir plus autonome. Au final, cette expérience nous a enrichis. Depuis, je privilégie la qualité à la quantité en sélectionnant des moments de choix à vivre ensemble.

« Selon toi, quelle place est Donnée aux femmes qui Entreprennent au Canada ? » Pour le Canada, je ne sais pas. Au Québec, ce territoire vaste offre de nombreuses opportunités d’affaires. La culture entrepreneuriale chez les femmes connait un plein essor. Elles sont néanmoins confrontées au problème d’accès au financement. C’est pour cela que des organismes leur propose de l’aide pour monter leur dossier, tels que « Réseau des femmes d’affaires du Québec, Association des femmes entrepreneures du Québec, Femmessor-Montréal. Les réseaux d’entraide sont en construction. Le gouvernement du Québec soutient ces initiatives, pour rattraper le retard au niveau de l’entrepreneuriat féminin par rapport à celui du Canada.

« Tu as une vie associative riche, notamment envers les personnes Handicapés ou en dépendantes. Pourquoi un tel engagement ? » Effectivement, je suis membre et trésorière de la jeune et dynamique association AS2A (Association de Soutien, d’Aide et d’Accompagnement Des Personnes Fragiles du fait d’un Handicap ou d’une Dépendance). Par ailleurs, j’ai souvent été interpellée par les difficultés rencontrés par les aidants familiaux pour trouver des structures de répit pouvant accueillir le

SYLVIA POUHER

CONTRÔLEUSE DE GESTION - VILLE DU FRANÇOIS parent dépendant. A cela s’ajoute la rencontre, dans le cadre du MBA, de membres de ma promotion évoluant dans les secteurs médical ou médico-social. Après réflexions, discussions, nous avons décidés de créer une association qui a pour but de : « mobiliser pour freiner la stigmatisation des personnes vulnérables ».

« Depuis des années, j’entends dire

que la Martinique sera le plus vieux département de France et que la société n’est pas prête à faire face à l’arrivée de ces papy-boomers. » • Assurer leur représentation tant au niveau départemental, régional et national. • Faire reconnaître les actions qui favorisent le plein exercice des droits existants. • Amener les personnes vulnérables à réfléchir, à se questionner, se prendre en charge, reprendre confiance et maintenir leur participation dans la société martiniquaise. J’apporte ma pierre à l’édifice par mon expertise financière. A ce propos, je profite pour annoncer que nous organisons une conférence-débat sur le thème : le droit à l’indemnisation des victimes.

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J’AI OBTENU MON E-MBA SYLVIA POUHER - MARTINIQUE

Elle se déroulera le mardi 15/10/13 de 8h30 à 13h à la salle des délibérations de l’hôtel de ville de Schœlcher. Elle sera animée par 2 spécialistes dans l’indemnisation du dommage corporel. Je suis également membre de l’association CARIB’CAN MBA qui a pour but de promouvoir ses membres titulaire de MBA.

« Quels sont tes projets à venir ? » Aujourd’hui, je continue d’impacter l’organisation dans laquelle j’officie, par mon rôle d’acteur de changement. Cependant, mon horizon s’élargit et je me prépare à évoluer. Plus que jamais, j’aspire à l’excellence, à gérer une organisation, à challenger des hommes et des femmes vers des objectifs communs, une vision commune. Dorénavant, je m’oriente vers des postes à hautes responsabilités avec une dimension managériale importante : exit le plafond de verre !! L’international devient également une opportunité beaucoup plus accessible : je suis en pleine réflexion… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

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JE ME CULTIVE INTELLIGEMMENT

NOTRE CONSEIL :

Approfondissez vos connaissances, en parcourant chaque semaine quelques ouvrages et livres traitant du domaine de l’Entreprise, afin d’étoffer votre culture générale… OCTOBRE 2013 /

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