LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES
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DÉCEMBRE 2014
# NUMÉRO 6 / HORS-SÉRIE
UNE SIMULATION PARLEMENTAIRE GRANDEUR NATURE POUR DE JEUNES FRANCOPHONES DES AMÉRIQUES FERONT-ILS PARTIE DE CEUX QUI CHANGERONT L’HISTOIRE ?
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LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES NUMÉRO # 5 – DÉCEMBRE 2014
Edité par l’association loi 1901 Femmdoubout® Site internet : www.magazinefemmdoubout.com Adresse mail : contact@magazinefemmdoubout.com Crédits Photos : Marjorie Houle Centre de la Francophonie des Amériques Contact Rédaction : Virginie LEBEAU ( Conceptrice et Rédactrice en chef)
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Lorsque, j’ai commencé ce deuxième volet sur la francophonie, il me tenait à cœur de pouvoir recueillir quelques mots d’un de ses pères fondateurs, Monsieur Jean-Louis Roy, entrevue qu’il m’a accordé, fin novembre, quelques jours avant son départ pour l’Afrique. Alors, même que le monde de la francophonie était en passe de prendre une nouvelle direction en élisant à sa tête, une femme, mais pas n’importe laquelle : Madame la Secrétaire Générale Michaelle Jean. Dans ce numéro, quelques uns des participants à la simulation parlementaire, m’ont demandés pourquoi dans ma mise en page, j’avais décidé d’associer leurs images à des politiciens qui tenaient les rênes de leurs pays, dans des conditions jugés pour certains de dictature extrême. J’ai pris en compte leurs remarques, mais néanmoins, j’ai jugé bon de laisser tel quel, car il est important pour ceux qui liront ce magazine de comprendre justement et de visualiser, qui sont ces personnes qui tyrannisent leurs peuples.
RÉDACTRICE EN CHEF / CONCEPTRICE AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES
Virginie Lebeau
ILS SE PRÊTENT AU JEU
des regles du parlement EST-CE LE PRÉMICE DE FUTURES CARRI∞RES POLITIQUES?
LA FRANCOPHONIE CHANGE DE VISAGE
MICHAËLLE JEAN
« Je suis une femme du Nord et du Sud, de conviction, qui entend donner une voix aux femmes et aux jeunes pour une Francophonie plus égalitaire, plus solidaire, plus forte et plus dynamique encore... »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
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S’ENGAGE POUR LA FRANCOPHONIE « IMPOSSIBLE D’ENVISAGER LA FRANCOPHONIE DU XXIE SIECLE SANS L’IMPULSION DES FEMMES » Michaëlle Jean est née en 1957 à Port-auPrince en Haïti. C’est en 1968 qu’elle arrive au Canada avec ses parents qui fuient, comme des milliers d’autres familles, le régime dictatorial de François Duvalier. Elle connaît l’émigration et la douleur du déracinement. Le Québec devient sa terre d’accueil. À l’Université de Montréal, elle complète un baccalauréat ès arts en Littérature et langues modernes (italien et espagnol). Tout enseignant la langue et la littérature italiennes, elle poursuit avec succès des études de maîtrise en Littérature comparée. Trois bourses lui permettent de parfaire ses connaissances en Italie, à l’Université de Pérouse, à l’Université de Florence et à l’Université catholique de Milan. Michaëlle Jean parle couramment cinq langues : le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol et le créole, en plus de lire le portugais. De 1988 à 2005, Michaëlle Jean connaît une brillante carrière de journaliste et d’animatrice d’émissions d’information à la télévision publique canadienne, les réseaux de langues anglaise et française CBC/RadioCanada. Ses réalisations en journalisme lui valent de nombreux prix. Notamment, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie soulignent son mérite et lui décernent l’insigne de Chevalier de l’Ordre de La Pléiade. De même, la Ville de Montréal et le ministère de l’Immigration et des Relations avec les citoyens du Québec la désignent Citoyenne d’honneur. Le 27 septembre 2005,
Michaëlle Jean devient la 27e gouverneure générale et commandante en chef du Canada. La très honorable Michaëlle Jean parcourt sans relâche les provinces et territoires canadiens, d’un océan à l’autre jusque dans l’Arctique. Elle œuvre au dialogue et à la solidarité, encourageant sur le terrain les initiatives de la société civile, stimulant les énergies constructives, défendant les plus démunis, attachant une attention particulière aux jeunes. Le 13 juillet 2011, la France décide de l’élever à la dignité de Grand’Croix, la plus haute distinction de l’Ordre National de la Légion d’honneur, en guise de reconnaissance de «sa conscience aiguë des droits et libertés qu’elle défend sur tous les fronts», son «profond sens de solidarité», son «courage indéfectible pour combattre les injustices de ce monde», son «lien si fort avec la France» et sa «contribution éminente à l’amitié franco-canadienne.». Elle accepte en 2012 la fonction de chancelière de l’Université d’Ottawa, le plus grand campus bilingue en français et en anglais au monde. Elle promeut un important programme de partenariat, en cotutelle et en co-diplomation, avec d’autres universités des pays de la Francophonie qui participent au renforcement des compétences, des connaissances et de la professionnalisation. Source: http://www.michaellejean.ca/
DENIS DESGAGNE PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNERAL DU CENTRE DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES
Denis Desgagné, président-directeur général du Centre, a accueilli la centaine de jeunes francophones, à l’Assemblée législative de l’Ontario. Beaucoup plus qu’une simulation parlementaire, ce rendez-vous de la jeunesse engagée s’est structuré autour de trois volets interdépendants (volet parlementaire, volet média et volet participation citoyenne), qui leur a été expliqué lors de cette journée d’accueil. Après l’assermentation des députés, la session parlementaire s’est ouverte pour laisser place à une semaine de réflexions sur les enjeux de la francophonie des Amériques. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
sommaire MAGAZINE#6 ÉDITO
ILS SE PRETENT AU JEU DES REGLES DU PARLEMENT : EST- CE UN PRÉMICE À DE FUTURES CARRIÈRES POLITIQUES?
HONDURAS
HORS-SÉRIE / DÉCEMBRE 2014 P. 7
P.17
P. 39
L’éditorial de Virginie LEBEAU
Des jeunes francophones dans le rôle de parlementaires le temps d’une semaine ENTREVUE EXCLUSIVE AVEC JEAN-LOUIS ROY DENISE PORTILLO – Tegucigalpa ARLEX GOMEZ – Tegucigalpa ALEJANDRA AMAYA - Tegucigalpa JUSTINE MALLOU – Colombie Britannique MARIAMA BIKI KABA – Ottawa RYM BEN BERRAH - Ottawa ANIKA LIRETTE – Nouveau Brunswick MONCEF LAKOUAS – Nouveau Brunswick
CANADA
P. 73
ÉTATS-UNIS
P. 111
URUGUAY
P. 129
HAÏTI
P. 147
BRÉSIL
P. 169
FRANCE
P. 179
CHINE
P. 207
ANTONY GUY – Kunming
GUATEMALA
P. 215
SELENE ESCOBAR DURAND – Guatemala Ciudad
MEXIQUE
P. 229
BINIDZA CRUZ - Mexico
CUBA
P. 239
ERNESTO PARDO – Havane
ARGENTINE
P. 259
JUAN CRUZ ATELA – Bahia Blanca
GUILLAUME LAROCHE – Boston JORDAN K. LANDRY – Louisiane JUAN IGNACIO MAZZONI – Montevideo
VALÉRIE PIERRE-LOUIS – Grand ’Anse VALERY MOÏSE – Port au Prince JEFFERSON BELIZAIRE – Port au Prince ALICE SHAMÁ – Recife MARIKA MATHIEU – Guyane LAÏNA BLEMAND – Guyane SAMUEL DENIN – Guadeloupe ROMAIN BLANCHARD – Martinique
JEAN-LOUIS ROY DIPLOMATE, ÉCRIVAIN ET UNIVERSITAIRE
Pour le tout premier Parlement francophone des jeunes des Amériques, rassemblant une centaine de jeunes francophones des quatre coins du continent, Jean-Louis Roy, a donné la première grande conférence de ce PFJA sur le thème de la démocratie au XXIe siècle, héritage et/ou projet. Bien connu dans les sphères de la politique canadienne et internationale, monsieur Roy est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire et d’analyse politique internationale et sur la francophonie mondiale. Récipiendaire de nombreuses récompenses et distinctions, monsieur Roy a reçu le titre de Grand officier de l’Ordre de la Pléiade (décerné par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie) ainsi que l’Ordre des francophones d’Amérique (décerné à l’Assemblée nationale du Québec). Après avoir fait le point sur ce qui se passe dans le monde, M. Roy a abordé la notion de gouvernance. « On peut évaluer à 4 millions de lieux locaux où il y a une gouvernance. » Selon lui, la démocratie ne représente pas un seul modèle, mais plusieurs modèles. « Le monde est divers et les formes politiques acceptables de gouvernance du monde sont aussi diverses. Les formes constitutionnelles et institutionnelles varient. » Source : Centre de la Francophonie des Amériques
Crédit Photo : Sarah Scott
JEAN-LOUIS ROY « La francophonie est une communauté de valeurs... » Femmdoubout® /
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FDEXCLUSIVITÉ JEAN-LOUIS ROY QUÉBEC / LE CANADA
« Pouvez-vous nous parler en quelques mots de votre parcours remarquable ? » Tour à tour, j’ai été Directeur d’un journal politique « Le devoir » (1980-1986), Délégué Général du Québec à paris (1986-1990), Secrétaire Général de la Francophonie (19901998), Président de « Droit et Démocratie » (2002-2007). Je suis actuellement Président de « Partenariat International » et Directeur de « L’observatoire Mondial des droits de l’homme ». Mais à travers tout cela, il y a eu aussi beaucoup d’écritures, évidement dans le journalisme, il en va de soi, à l’université aussi, mais autrement j'ai toujours continué à réfléchir et à écrire. Je pense qu'il doit y avoir 25 à 30 ouvrages de publier, dont le dernier porte sur la diversité : « Bienvenue dans le siècle de la diversité, la nouvelle carte culturelle du monde » qui est parue il y a un peu plus de deux mois. Les questions qui me passionnent le plus, ce sont certainement la question des droits de l'homme et des droits fondamentaux, malheureusement bafoués et en régression presque partout, à l'heure d'aujourd'hui. Ensuite, c'est la reconnaissance de la diversité, de cette composante incontournable et indispensable de la famille Humaine qui fait qu'il y a diverses cultures, diverses religions, diverses trames sociales (...). Je suis un nordaméricain qui a eu la chance de vivre en Europe pendant plus d'une quinzaine d'années, quand j'étais Délégué et Secrétaire Générale, et qui dans ces boulots-là à beaucoup fréquenté l'Afrique et je continue d'ailleurs à y aller très très régulièrement, puisque je me rends là-bas pour cette fin de mois de Novembre
« Je suis un Québécois qui a beaucoup bourlingué un peu partout dans le monde et cela a été pour moi un grand privilège... »
Novembre. Et puis, qui a eu la chance aussi de travailler avec des grands pays asiatique, notamment la chine, lorsque j'étais à "Droits et Démocratie".
« Les questions des droits de l’homme et de la diversité, ont-elles toujours été de vos préoccupations, où est-ce venu sur le tard lorsque vous avez commencé à voyager et côtoyé justement ces différentes cultures et pu voir de vos propres yeux leurs problématiques réelles ? » Je crois que j’ai eu cette chance d'occuper les fonctions qui ont été les miennes successivement, mais au-delà de ce fait, je pense que je m’intéressais déjà à toutes ces questions, la question des droits il y a très longtemps que j'y suis attaché, en 1970, je présidais déjà la ligue des droits de l'homme du Québec. Et pour ce qui est de la question de la diversité, on ne peut pas le vivre au Canada s'en être alerter par à la fois la chance et la difficulté que comporte ce fait de vivre dans un pays dont la composante est extrêmement diverses et variées de par sa population et de par l'immigration qui vient d'un peu partout.
« Pourquoi l’appelation AIF a-elle été transformé en OIF ? » C'est un processus normal dans l'évolution des organisations. Quand, j'ai été élu en 1989, l'organisation s'appelait "Agence de coopération culturelle et technique »(ACCT), en 1993 à ma réélection, elle a eu pour désignation « l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie" et à mon départ en 1999, elle s'est faite nommé " l'Organisation
JEAN-LOUIS ROY– DIPLOMATE, ÉCRIVAIN, HISTORIEN QUÉBÉCOIS Internationale de la Francophonie" sur ma proposition. Cela reflète des évolutions, dans le dernier cas pour parler de l’appellation actuelle, "l'Organisation Internationale de la Francophonie", c'est tout simplement en regard des changements du monde dans les années 1990, notamment avec l'implosion de l'union soviétique, l'internationalisation des activités, la mondialisation quoi... Cela traduit aussi le volet politique de l'organisation qui avait été beaucoup développé, quand j'étais là à partir de 1990 jusqu'en 1998, et qui devenait de plus en plus déterminant et cela devait être connu. J'ai donc proposé au sommet d'Hanoi en 1998, un certain nombre d'ajustements, dont certains très importants et dans ceux-ci il y avait la modification du nom de l'organisation.
« Quel est votre point de vue d’expert sur les élections à venir ? »
Concernant, les élections qui sont prévus pour le 30 Novembre 2014, on verra. Il y a quatre candidats africains, l'ancien premier ministre de la république du Congo, Brazzaville « Mr Henri Lopès », l'ancien Président du Burundi « Mr Pierre Buyoya », l'ancien ministre des finances, ministre des relations internationales et étrangères de Maurice « Mr Jean Claude de L’Estrac » qui est aussi Président des commissions de l'Océan Indien, et un candidat de la guinée équatoriale « Mr Agustín Nze Nfumu » mais aussi une candidate « Mme Michaelle Jean » ancien gouverneure du Canada. Je trouve que la Francophonie est plutôt chanceuse. Il y a des candidatures intéressantes, on ne cherche pas des candidats, il y a des candidats. Et quand on a un ancien Président et un ancien ministre de pays d'Afrique Centrale, un ancien gouverneur
FDEXCLUSIVITÉ JEAN-LOUIS ROY QUÉBEC / LE CANADA
Général du Canada, on a un choix intéressant. Alors, on verra ce que les chefs d'états vont décider, à la vérité j'ai assisté à ces élections à quelques reprises, et ça se décide beaucoup sur place. Evidemment, il y a des tendances, on apprécie déjà les candidatures, car les candidats ont fait campagnes, ont circulé à travers l'espace francophone internationale. Ils ont laissé des impressions, ils ont parlés de programmes, de propositions. Tout cela compte. Mais, naturellement ce qui jouera le plus sera avec la rencontre des chefs d'Etats au XVe Sommet de la Francophonie qui se tiendra à la fin de ce mois de novembre 2014 à Dakar au Sénégal, ce sera certainement un des deux ou trois sujets les plus abordés, entre on fait quoi en ce moment ici pour assurer une bonne direction à la Francophonie suite à celle exceptionnelle qu’a donné, l’ancien Président du Sénégal, Mr Abdou Diouf.
« Une Femme à la tête du Secrétariat général, est-ce que cela serait un tournant réel pour la Francophonie ? » Des organisations qui existent depuis plus d'un demi-siècle, comme l'Unesco, comme la Francophonie, comme la Commonwealth qui n'ont jamais eu de femmes à leur direction, et qui en accueille une comme l'a fait l’Unesco il y a 6 ans et comme pourrait le faire la Francophonie à Dakar dans dix jours, oui c'est un tournant. On dépasse le discours sur l'égalité et l'équité homme-femme et on est prêt à assurer cette politique au plus haut niveau de l'organisation, c'est indéniable. Je pense que si Mme Jean devenait secrétaire générale de la Francophonie, dans le monde entier on parlera de ça. Du fait qu'il y a désormais au sein de la Francophonie, audelà du discours, une des actions politiques, une mise en œuvre des discours qui
comptent. Je dirais la même chose pour toutes les organisations. Par exemple, le secrétaire général de l’organisation des nations unies, va quitter les Nations-Unies à la fin de son mandat dans un an et demi. Et déjà on dit pourquoi pas une femme? C'est sûr, que le jour où l'on nommera une femme au poste de Secrétaire Général de l’ONU se sera un acte politique considérable, même chose pour la Francophonie. D'autant que le thème qui a été retenu pour le XVe sommet de Dakar est « Femmes et jeunes en francophonie : vecteurs de paix et acteurs de développement ». Alors dans le cas d’une élection de Madame Jean ce serait une espèce de cohérence entre la préoccupation manifeste de la francophonie qui fait statue de la femme dans les sociétés humaines, le thème de la rencontre de 70 chefs d'états, ce qui n'est pas rien.
« Les français portent-ils de l'intérêt à la Francophonie ? » Compréhensible, parce que la France a une certaine idée de sa sécurité culturelle et linguistique, quoique, elle a beaucoup perdue en Europe le statut du français dans les institutions de l'union Européenne, en régression d'une façon incroyable. Et malheureusement, la France n'a pas fait grand-chose pour corriger ce fait. Il est certain, que s'il n'y avait pas l'Afrique ou le Québec, la Francophonie n'existerait pas. La France n'est pas le moteur de la Francophonie, on peut le regretter, on peut souhaiter que cela soit autrement. C'est une triste vérité et face à ce constat on aspire à
« La France est le pays qui s’intéresse le moins à la francophonie. C'est à la fois compréhensible et scandaleux... »
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à ce que cela change. La France vient de couper substantiellement dans ses contributions financières au soutien de la Francophonie, ce qui est inimaginable mais c'est la réalité dans laquelle on se trouve.
« La francophonie est-elle plus visible en 2014 au sein des médias, qu'elle ne l'était par le passé? » Ce qui m'a frappé, c'est l’intérêt des médias français pour la Francophonie. J'ai remarqué un petit changement d'attitude de la France. J'ai observé pas mal de texte dans Le Monde, dans Ouest-France, dans libération, dans Le Point, donc dans les publications qui comptent. J'ai lu encore ce matin un très bon entretien, du secrétaire général Mr Abdou Diouf dans Le Figaro. On ne voyait pas avant un tel intérêt. Les textes récents portaient sur deux choses. Le rapport sur l'état actuel de la langue française dans le monde qui vient d'être publié par l'OIF, il y a quelques jours et qui fait état d'une progression certaine de l'usage du français dans le monde, et cela a beaucoup suscité l’intérêt de la presse française et c'est tant mieux. Et le deuxième sujet est celui que nous avons abordé précédemment ensemble qui est la succession d'Abdou Diouf, de l'élection de la prochaine ou du prochain secrétaire générale de l'organisation internationale de la francophonie. Oui, il y a un certain impact dans la campagne que font les candidats. J'ai perçu là aussi dans Jeune Afrique, des entrevues très exhaustives avec chacun des candidats. Dans la presse Africaine, c'est à pleine page qu'on aborde cette question-là. La presse Africaine a d'ailleurs été toujours celle qui s'est intéressé le plus à la Francophonie. Dans les journaux français, j'ai vu aussi Madame Jean faire des entretiens pour le journal le Monde, ainsi que Monsieur Lopès.
Ils sont passés sur des télévisions tels TV5, France 24, ou encore Africa24. Il y a eu par conséquent un regain d’intérêt médiatique. Cela a forcément eu un impact, maintenant comment le mesurer, c'est un peu difficile à dire. Mais c'est fois-ci il y a eu un buzz très important, on se retrouve un peu dans la même situation, des deux fois où j'ai été élu en 1989 et 1993, où là aussi il y avait plusieurs adversaires alors que dans le cas des deux dernières élections, celle d'Abdou Diouf ou de Boutros Boutros-Ghali, où il n'y avait qu'un seul candidat.
« Dans les années à venir, pensez-vous que la francophonie puisse être une force économique, entrepreneuriale au-delà d'être une force culturelle et même politique? » Cette question est posée depuis au moins quinze ans. Et, je crois que les choses ont progressé par rapport à la réponse. Il y 15-20 ans on posait la question, mais l’on était toujours au niveau de la phase théorique, car il n'y avait pas grand-chose de fait. Aujourd'hui, on peut en parler d'une autre manière, parce que l‘Agence universitaire de la francophonie (AUF), a étendu auprès des 800 universités qui constituent son réseau une offre de formations d’administrations en gestions publiques et privées. Il y a tout un grand secteur d'économie de formation qui compte quand même. Ensuite, l’Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD) situé à Québec qui a été créé en 1987, a développé depuis en matière d'énergie, en matière d'environnement et bien entendu de développement durable. Il chapeaute tout ça, en déployant une offre extrêmement importante. Et, je puis vous affirmer que si l'on devait annoncer demain,
JEAN-LOUIS ROY– DIPLOMATE, ÉCRIVAIN, HISTORIEN QUÉBÉCOIS que cette offre soit arrêtée et dire que les programmes de l'OIF n’existent plus, je suis persuadé que cela créerait une réaction extrêmement vive d'une trentaine de gouvernements. Surtout par les gouvernements, les plus pauvres, qui ont beaucoup bénéficié en matière d’énergie et d'environnement grâce aux travaux conduits par l'IFDD. Je crois aussi que l'association internationale des Maires francophones (AIMF) dont la maire de Paris, Mme Hidalgo, est la Présidente a conduit des actions dans les grandes villes en matière d'économie urbaine qui commence à avoir de la surface et à être significative. Donc, oui il y existe aujourd'hui une page dont la francophonie ne disposait pas, il y a encore quelques années, qui est à présent là. Maintenant, comment passer à un niveau supérieur en organisant des échanges commerciaux, en aménageant des réseaux économiques au-delà des formations ou de l'énergie d'environnement et de l'économie urbaine ? Mais, il est sûr qu'avec le numérique ou l'achat en ligne, la possibilité de
produire au Maroc, au Cameroun ou encore à Maurice, puis de pouvoir vendre ça dans le monde entier y compris dans l'espace francophone, change la donne complètement. Et, c'est peut-être le lien entre économie et numérique qui va permettre de développer des nouveaux fragments de cette économie générer par la francophonie. Il y a une ouverture en tout cas qui est faite et qui attire beaucoup de gens maintenant du marché économique (en France aussi) qui émerge petit à petit de cette communauté-là. Je ne sais pas honnêtement ce que tout cela donnera. Mais la nature de l'intérêt actuel est nettement plus élevé et plus concret que cela n'a été dans le passé. Cela m'étonnerait que cela ne produise rien…
« Comment définissez-vous la Francophonie? » C'est une communauté de valeurs qui a connu deux phases. Une première phase
FDEXCLUSIVITÉ JEAN-LOUIS ROY QUÉBEC / LE CANADA
basée sur un héritage linguistique commun qui était la langue française. Ça c'est la francophonie des origines de la conférence du Niamey qui l'a créé en 1969 et 1970 et je dirais que cette définition là d'une communauté fondée sur une langue partagée, a été la définition de la francophonie dans les vingt premières années, jusqu'en 1990. C'est élément n'est pas perdu loin de là, mais il est complété par autre chose. On a accepté dans les années 90, des pays qui manifestement ne sont pas francophones de la même manière, "en exemple, si vous êtes la Moldavie, vous n'êtes pas francophone comme le Sénégal est francophone, disons". Mais, vous participez à une conception de la coopération internationale, à une conception des droits et libertés humaines, de la démocratie, de l'état de droit, de la diversité culturelle du monde. C'est venu s'ajouter en quelque sorte à la communauté de langue. Ce qui fait que la francophonie aujourd'hui, c'est près de 80 pays. Il est sûr que tous ces payslà, ne vivent pas en français au quotidien. On cherche en Francophonie évidement à ce que chacun de ces pays développent l'apprentissage de la langue française comme langue seconde ou autrement. Mais, c'est plus que la langue, c'est une conception de la société et des rapports avec celle-ci.
« Peut-on imaginer dans le futur, que la langue française devienne la langue des affaires au détriment de l'anglais? » Pour signer des contrats avec des sociétés chinoises ou avec le gouvernement chinois, et ça compte aujourd'hui, si vous ne parlez que le français vous aurez un très sérieux problème, il faudra vous mettre très vite au mandarin. Car, c'est la langue qui domine dans cette région du monde. Bon, il se trouve que dans petite zone atlantique du canada, des États-Unis, de l'Europe de l'Ouest,
l'anglais a dominé graduellement depuis un siècle et demi. Parce que la Grande Bretagne était la première puissance, parce que les Etats-Unis ont succédé à la Grande Bretagne, etc... Et puis, cette langue s'est aussi imposée ailleurs dans le monde à cause de la puissance de l'occident, mais elle est en train de s'évaporer. Si vous viviez en Amérique Latine, vous auriez vite découvert que la langue espagnole qui est parlé par 400 millions de personnes dans le monde est une langue des affaires. Il y a donc plusieurs langues des affaires. Cela étant dit, pour moi qui vit au Canada à côté des Etats Unis, ce serait absurde de nier que la langue anglaise a occupé et occupe toujours un espace considérable, mais elle a aussi ces problèmes. Le British Council a bien publié, il y a un an, un essai très important intitulé "The Future of English?" et ils sont très inquiets pour diverses raisons. Parce qu'il y a la montée du mandarin, parce qu'aux Indes, on impose de plus en plus l'Hindi en remplacement de la langue du colonisateur, de la langue anglaise. Parce que les États-Unis, grand bassin anglophone, depuis le siècle, est en train de devenir un pays bilingue partageant " la langue anglaise et la langue espagnole". Si
« Les langues c'est très vivant, cela n’arrête pas de changer, de fluctuer... » nous avions eu cette entretien ensemble, en 1989, avant l'implosion de l'union soviétique, on aurait été sans doute été d'accord très rapidement pour dire que la langue russe avait un immense avenir sur la moitié du continent Européen. Et puis, il y a eu l'implosion de l'union soviétique et elle a perdu d'un coup son statut dans 17 pays. Me concernant, je ne souhaite pas que le français remplace l'anglais parce que je ne sais pas vraiment ce que cela veut dire. Je
JEAN-LOUIS ROY– DIPLOMATE, ÉCRIVAIN, HISTORIEN QUÉBÉCOIS désire plutôt qu'on réussisse à vivre dans un monde divers, multiple y compris dans ces expressions linguistiques. Et, je crois que les nouvelles technologies nous amènent aussi vers çà. Moi, je suis fasciné par la montée des langues. On a qu'à prendre l'exemple du moteur de recherches « Google » qui offrent des traductions dans une soixantaine de langues. Dont certaines langues nationales africaines, il y a 20 ans l'on aurait jamais pu croire cela. Imaginer que moi j'écrive en français et que je veuille traduire en « Peul », j'ai maintenant des systèmes automatiques de traduction en Peul, en « Mandarin » ou en « Wolof », ou peu importe. L'ordre linguistique du monde qui n’arrête pas d'évoluer et maintenant servie par des technologies qui rendent possible un plus grand recourt à la diversité, une plus grande
« Il y a de toute façon des mouvements qui viennent de partout pour créer la nouvelle carte linguistique du monde... »
visibilité de la diversité linguistique. Là aussi, c'est un peu mystérieux ce qui nous attends. C'est difficile d'imaginer l'avenir linguistique dans le contexte technologique et politique dont je viens de parler, ce que fait la Chine, l'Inde ou encore la Russie qui essaye de reconquérir l'espace de très fortes coordinations qu'ont les pays hispanophones entres eux. Même, la Turquie a créé la communauté « Turquophone » pour s'assurer qu'avec les pays d'Asie Centrale, qu'on puisse avoir un marché de l'audiovisuel et du numérique.
« Alors, pourquoi la France n’impose-telle pas sa langue comme le font c’est autres pays que vous m’avez cité ? » Vous avez raison la France devrais le faire et j'en suis convaincue pour y avoir vécu longtemps et y être encore régulièrement. La France devrait avoir une politique plus audacieuse ou au moins équivalente à celle
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de l'Allemagne, pour qu'on respecte sa langue. On devrait pas pouvoir faire des contrats avec des sociétés françaises sans qu'il y ai une version française de ce contrat. Et on me dit, qu'il y a beaucoup de société française maintenant qui rédigent pour des contrats entre-elles en langue anglaise. On est en plein absurde, de l'ordre de l'invraisemblable, qui serait impensable chez nous au Québec, ou en Afrique.
Le centre est un petit peu ma création d'une certaine façon, il est certes l’œuvre du parlement, mais on me l'a confié avec la direction conseil. Et j'ai pris beaucoup de temps, énormément d'attentions et aussi beaucoup de plaisirs, à concevoir ce magnifique outil d'affirmation et de regroupement des francophones dans les Amériques. Je profite pour remercier, tout ceux qui depuis m'ont invité, parce que je vais me retrouver avant le mois de mars en Haïti, en Colombie, au Honduras, au Brésil, pour aller refaire, ajuster, adapter, mise à jour, cette conférence d’ouverture qui les a manifestement marquer.
« Vous avez été invité par le Centre de la francophonie des Amériques à faire le discours d’ouverture pour la 1ère édition du Parlement francophone « Quel message d’encouragement des jeunes des Amériques. Qu’est-ce qui vous a séduit en ce projet décliné aimeriez-vous adresser aux femmes et hommes d’affaires francophones? » en trois volets de simulations parlementaires ? » Le message c'est soyez audacieux, vous La création du centre de la francophonie des Amériques a été votée au sein de l'assemblée nationale du Québec par une décision unanime de toutes les familles politique. Et à cette époque le Premier Ministre m'a demandé de présider le conseil du centre. Je l'ai donc fait pendant cinq années. Je vous parle du tout début où il n'y avait encore rien de fait, on était à ces origines, ce n'était alors qu'une idée. Ainsi, lorsque le Président Directeur Général, Denis Desgagné, m'a téléphoné pour me dire « On aimerait vous avoir pour faire la conférence d'ouverture du Parlement francophone des jeunes des Amériques », j'avais un petit peu l'impression de retourner chez moi, je ne pouvais leur dire non. Surtout que j'ai gardé beaucoup d'affection pour l'équipe en place, pour leur travail effectué, et je trouvais aussi intéressant d'avoir une discussion avec des jeunes qui viennent du Brésil, des Antilles, du Mexique, du Texas, de la Colombie Britannique, de l'Ontario, de partout…
avez des marges de libertés que l’on a pas à 18 ans, à 20 ans, à 22 ans, à 25 ans, que l'on ne retrouve plus après de la même manière. Une grande liberté de circuler, parce que l’on n'est pas attaché ou pas encore, parce que l’on n’a pas de racine professionnelle et tout ce que cela engendre. Une liberté d'être cartésien, de se faire des idées par soi-même. C'est l'âge merveilleux où l’on est libre de son propos, où l’on cherche, où l’on a le toupet et la hardiesse. L'identité ne peut plus être définit comme il y a cinquante ans. On vit avec des amis, des parents, des voisins, qui viennent d'Afrique ou d’ailleurs. Qu’ils soient bouddhistes ou musulmans, ils sont venus enrichir notre propre expérience humaine. Alors la curiosité, la culture pour d'autres, et puis la recherche pour commencer et apprendre à vivre tous ensemble. Dans ce monde, où tout est maintenant voisin, l'étranger n'est plus celui qui vit au Tibet, mais au-dessus de l'appartement voisin du mien. La proximité
JEAN-LOUIS ROY– DIPLOMATE, ÉCRIVAIN, HISTORIEN QUÉBÉCOIS est d'autant plus grande qu'avec internet on devient le voisin de tout le monde. Je pense donc qu'il est nécessaire d'avoir confiance, c'est sûr que les temps sont durs pour les plus jeunes. En Afrique, le nombre de jeunes qui ne trouvent pas de travail domine le volume de celui qui en a un. En Europe, dans certains pays, on est à 25 voire 30% de chômage pour les jeunes, c'est sûr, que la saison est difficile et compliquée. Garder confiance tout de même de ce que pourra faire la science, la technologie. Prenez la question environnementale qui passionne aujourd'hui et avec raison, il faut
croire que la technologie va nous aider à régler ces questions-là. Je voyais tout récemment les expériences très avancées faites par les Chinois pour le contrôle le climat et la réception des Gaz à effet de serre dans l'espace pour éviter les difficultés que cela nous crée en ce moment, je trouve que l'avenir est extraordinaire et passionnant. Et puis, il est a créé aussi, je dirais alors soyez très audacieux... Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®
À LIRE SUR CE SUJET BIENVENUE DANS LE SIÈCLE DE LA DIVERSITÉ, LA NOUVELLE CARTE CULTURELLE DU MONDE Jean-Louis Roy Ce livre raconte l’émergence d’un nouveau monde, notre monde qui ne ressemble en rien à ce que les générations successives ont connu dans la période moderne et contemporaine. Un fait considérable explique ce passage dominant l’histoire actuelle et structurant celle qui vient. Les capacités qui ont permis à l’Occident de dominer la planète, depuis cinq siècles, ne sont plus sa propriété exclusive. Elles sont progressivement maîtrisées par l’ensemble de l’humanité : de la Chine au Brésil, de la Turquie à l’Inde, du Mexique à l’Indonésie, de l’Afrique du Sud au Vietnam.... LA LANGUE FRANÇAISE DANS LE MONDE - 2014 Observatoire de la langue française Elle présente des enquêtes approfondies, des faits, des chiffres, des analyses, des projections autour de 3 grandes parties : Partie 1 : Qui parle français dans le monde ? - Le dénombrement des francophones - La langue française en Afrique - Le français comme on le parle Partie 2 : Qui apprend le français dans le monde ? - Le français langue étrangère - Le français langue d'enseignement Partie 3 : Le français, langue de communication internationale et des affaires - L'espace économique francophone - Parler au monde en français LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA MONDIALISATION
Nar Gueye Depuis le Sommet de Ouagadougou de 2004, la Francophonie s’est engagée dans la promotion du développement durable. Fonctionnant selon une logique de mutualisation des ressources et de synergie dans le déploiement de ses programmes, elle essaie de devenir un laboratoire de développement durable. L’objet de cet ouvrage est de vérifier si elle joue réellement ce rôle, et de déterminer ses apports dans la promotion du développement durable. C’est un ouvrage de référence pour les étudiants, les chercheurs et les enseignants en droit et en science politique, spécialistes du développement durable…
DES JEUNES QUI S’ESSAYENT Æ
PENSER LA POLITIQUE AUTREMENT
C’EST L’AFFAIRE DE TOUS
La première édition du Parlement Francophone des jeunes des Amériques,, s’est tenu à Toronto, au Canada du 5 au 10 août 2014, est un projet développé par le Centre de la francophonie des Amériques avec la collaboration de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Structuré autour de trois volets: volet parlementaire,
volet média, volet participation citoyenne, le PFJA entend défendre une approche intégrée, solidaire et novatrice sur le plan social. Le PFJA se veut un lieu de rencontre entre citoyens ayant des récits de vie variés, amenés à se questionner et réfléchir ensemble sur les grands enjeux de la francophonie dans les Amériques.
UNE SIMULATION EN TROIS VOLETS
VOLET PARLEMENTAIRE Par le biais de travail en commissions, lors desquelles ils ont eu à débattre de trois projets de loi, les participants du volet parlementaire ont été amenés à réfléchir à différentes thématiques inhérentes aux multiples enjeux et défis actuels de la francophonie des Amériques et des communautés situées sur son territoire. En plus du travail en commission et des sessions parlementaires, les participants ont eu l'occasion de se familiariser avec les différents rouages du monde politique puisqu'ils feront l'expérience de l'influence des médias et de la participation citoyenne dans le processus démocratique.
discussions portant sur les projets de loi débattus et d'utiliser les médias pour faire entendre leur voix par des moyens démocratiques et pacifiques. Aujourd'hui, l'action citoyenne et communautaire est devenue essentielle en ce sens que le citoyen a un rôle essentiel à jouer dans la vie de sa communauté. VOLET MEDIA
Durant une semaine, les participants au volet média ont pu suivre une formation pratique sur le journalisme politique offerte par TFO 24.7, le nouveau regard francophone. Les participants ont ainsi couvert toutes les activités de la simulation VOLET PARTICIPATION CITOYENNE parlementaire et agiront à titre d'acteurs En plus de suivre une formation sur l'action privilégiés du processus de décision. Cette citoyenne et communautaire offerte par la formation a été enrichie par des ateliers, Fédération de la jeunesse franco-ontarienne conférences et tables-rondes sur la (FESFO), les participants du volet participation démocratie, la politique et la participation citoyenne ont eu pour mission d'influencer les citoyenne. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
JEAN-MARC LALONDE PRÉSIDENT D’HONNEUR DU PREMIER PARLEMENT FRANCOPHONE DES JEUNES DES AMÉRIQUES
Acteur important sur la scène politique au Canada, il a représenté la circonscription de GlengarryPrescott-Russell en Ontario à titre de député provincial de 1995 à 2001. Sur la scène internationale, Monsieur Lalonde a été chargé de mission de la région Amérique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie de 2001 à 2003 et de 2009 à 2011. Durant son mandat, il a travaillé activement pour que la tenue d’un parlement jeunesse francophone ait lieu dans les Amériques et il a convaincu le Centre de se charger de son organisation. Ardent défenseur du fait français, il a entre autre parrainé un projet de loi adopté à l’unanimité par l’Assemblée législative de l’Ontario faisant du drapeau l’emblème officiel de la communauté franco-ontarienne. De plus, il a reçu de nombreux prix et reconnaissances dont la décoration de Grand Officier de l’Ordre de la Pléiade en 2012. Il s’agit de la plus haute distinction à être offerte en Ontario par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
HONDURAS
LIBRE, SOUVERAINE
ET INDEPENDANTE
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
JUAN ORLANDO HERNADEZ
LA SITUATION POLITIQUE DU HONDURAS Le Honduras est une république parlementaire. Le président, élu pour un mandat de 4 ans, exerce à la fois les fonctions de chef de l'État et de chef du gouvernement. Le pouvoir législatif n'est exercé que par une seule Chambre : le Congrès. Elle compte 128 députés élus tous les 4 ans. Le droit du Honduras est inspiré du code napoléonien en vigueur en Espagne et est influencé par le système judiciaire des États-Unis.
Les juges sont désignés par les députés pour un mandat de 4 ans. Depuis quelques années, le pays doit faire face à la montée de la violence, impliquant notamment des gangs de mineurs (Maras) : une commission interministérielle permanente pour l'intégration morale et physique des enfants a recensé 744 meurtres de mineurs entre 1998 et 2005. (Source : Wikipédia)
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BIENVENIDA A
TEGUCIGALPA
DENISE PORTILLO
« Je voudrais encourager tous et toutes les jeunes à commencer à s’approcher de la communauté de la francophonie, car c’est une manière de s’ouvrir au monde des connaissances, de penser et débattre, sur les relations internationales, sur la militance et sur la découverte d’un univers culturel incomparable ! »
Femmdoubout® /
39 HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE DENISE PORTILLO TEGUCIGALPA / HONDURAS
J’ai 25 ans et je suis hondurienne. J’ai une licence en Communication et Publicité. J’ai travaillé pendant 3 ans au sein d'une ONG nommée « Plan International », où, nous avons développé des programmes visant à améliorer la situation des droits des enfants et l’égalité des sexes dans les zones rurales et semi-urbaines au Honduras. J’ai aussi participé à la création d’une association féministe nommé « MATRIA » dont l’objectif est de revendiquer les droits sexuels et génésiques des femmes au Honduras. Actuellement je suis un master en Genre Égalité et Politiques Sociales à l’Université Toulouse II Jean Jaurès. J’ai commencé à apprendre le français, il y a un peu plus de 3 ans. Dès ce moment, je me suis ouverte au monde, aussi bien dans le domaine de la culture, que de la politique, des droits humains et bien sûr la participation sociale. J’étais très motivée à participer au Parlement francophone des jeunes des Amériques pour plusieurs raisons. Ce programme était une excellente manière de fortifier mes connaissances sur le monde de la politique et rencontrer des vrais parlementaires. J’étais aussi fortement enthousiasmée à l’idée d’intégrer ce programme, je savais que la
« La francophonie a été au coeur de cet évènement et même si le français n’est pas ma langue maternelle, je m’identifie beaucoup à cette langue, notamment, pour l’abondance de son vocabulaire, pour sa complexité qui permet d’exprimer des idées très précises et surtout parce qu’elle est mondialement reconnue pour représenter la culture, l’intégration et le changement social... »
diversité culturelle que chaque participant apporterait pendant le forum me permettrait d’enrichir mon propre apprentissage. En plus, je considère que les projets de loi, tels que : « la cyberdémocratie, la langue officielle des Amériques et le contrôle des armes à feu », ont été très bien choisis car ils se prêtent à des discussions amples et à des débats énergiques. Je n’aurais jamais deviné que ça serait un programme aussi riche et si bien mis en œuvre. Je trouve que le déroulé de la manifestation a été respecté et très bien organisé. Je parle tant bien de la sélection des participants, que de la formation en ligne que l’on a reçue sur le parlementarisme. Mais, il n’y a pas que cela, il y a aussi eu l’accueil, l’hébergement et la logistique mis en place par l’équipe du CFA. Cette formation a su me sensibiliser au plus haut point. Je comprends, maintenant, mieux mon rôle et mes responsabilités à pouvoir transformer la situation sociale dans mon pays. En rentrant au Honduras, je me suis sentie encore plus motivée à continuer mon engagement social en travaillant avec MATRIA. Ce qui m’a profondément touché, ce sont les liens proches que nous avons créé parmi les participants en un laps de temps, d’une semaine. J’ai été fortement étonnée par les interventions pertinentes de mes collègues au parlement et aussi pendant nos conversations hors la simulation. Chacun et chacune des participants(es) m’ont appris une somme énorme de connaissances par rapport à leurs expériences dans chacun des pays et des régions du continent Américain. Le dernier jour, nous avons eu une soirée. Cette soirée-là, j’ai été heureuse de la célébrer en leurs compagnies. Ces jeunes m’ont terriblement inspiré, mais, j’avoue m’être sentie évidemment nostalgique, parce que tout le monde repartait, chacun dans son coin, dès le lendemain. J´étais bien
DENISE PORTILLO – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU HONDURAS consciente du mélange de plusieurs identités et à ce moment, cela m’a confirmé mon sentiment que nous sommes tous et toutes des citoyens et citoyennes du monde au-delà des Nations et ce qui nous avait réuni c’était notre passion commune pour la francophonie. J’ai appris que même si on venait des origines différentes, nos histoires se croissaient et ça m’a vraiment touchée. Je viens d’un pays qui a historiquement une démocratie faible. Il n’y a pas un grand pourcentage de jeunes qui s’impliquent dans la politique parce qu’il existe en général un esprit de défaite et de soumission. Mes amies et moi discutons beaucoup de ce fait et nous nous plaignons de la terrible situation sociale actuelle qui se passe en Honduras. Particulièrement celle qui touche de près les femmes. Mais, on s’est rendu compte que même s’il est essentiel de réfléchir et de parler, que finalement le plus important est d’agir ! C’est comme cela que notre association est née. Aucune d’entre nous n’a de formations en sciences politiques, malgré tout, nos
connaissances diverses sont suffisantes et nous rapportent amplement au travers de nos différentes actions réalisées. Il est clair, que nous avons dû nous rapprocher d’associations plus conséquentes, ayant plus d’expériences afin d’entamer notre formation sur des sujets comme le féminisme, et, autres. Participer au PFJA a été pour moi extraordinaire, le centre de la francophonie des Amériques m’a fait un très grand honneur en me sélectionnant. Les jeunes ont besoin de se faire entendre. Le monde est sans cesse en mouvement, est en train de
« J’ai découvert qu’il existe une jeunesse engagé parmi tout le continent des Amériques, c’est vraiment encourageant de se rendre compte que les jeunes se bougent, qu’ils et elles s’impliquent dans des différents domaines à fin de transformer notre société... »
FDENTREVUE DENISE PORTILLO TEGUCIGALPA / HONDURAS
changer à une vitesse folle, chaque fois plus rapidement. Il est fondamental de donner la parole aux jeunes pour les éduquer aux réalités de ce monde, au travers de leurs propres yeux. Il faut ouvrir de nombreuses portes, afin que les jeunes prennent part et forment une relève politique pour la nouvelle génération. En revenant au Honduras, on s’est tout de suite réuni, nous les quatre collègues honduriens et honduriennes qui ont participé au PFJA - que je respecte et qui m’inspirent grandement : « Alejandra Amaya, Gabriel Bonilla et Arlex Gómez ». On a commencé à concevoir un plan de création d’une ONG pour la promotion de la francophonie au Honduras. Nous avons tout d’abord identifié les acteurs clés, puis concerter avec l'association des professeurs de français, celle de là que nous avons pu faire connaissance du nouveau Attachée de Coopération à l'Ambassade de France et du nouveau Directeur de l'alliance française. Nous avons raconté à tous, le travail du Centre de la francophonie des Amériques et ils sont vraiment très intéressés de prendre contact avec le CFA et aussi de collaborer ensemble avec nous pour continuer l'initiative de la communauté francophone en Honduras et par la naissance de notre ONG. Comme, je suis venu en France pour commencer mon master Alejandra, Gabriel et Arlex ont continué à travailler sans moi, néanmoins je reste en contact avec eux pour savoir comment avance l’initiative. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de m’intéresser à d’autres rencontres internationales francophones. Au mois de Juillet, j’ai participé au Lab Citoyen 2014 qui s’est déroulé à Paris, c’est une série des conférences autour des droits humains. Pour moi, c’était la première fois que j’étais entourée par un groupe aussi diverse avec plus de 80 jeunes de tous les continents, tous et toutes parlant le français. Cela a été une expérience unique et m’a confortée à
continuer mon engagement dans le domaine des droits humains et dans le monde de la francophonie. Actuellement mes objectifs à court terme sont de finaliser mon master et parallèlement à cela, agrandir mes réseaux de promotions de la francophonie, mais aussi du féminisme. Cependant, n’ayant pas toujours la
« Un bon leader est une personne passionné, humble et courageux avec une vision claire qui intègre un groupe pour atteindre un objectif. Tout en encourageant une ambiance de bonne humeur, de motivation, de travail dans l’excellence, une bonne communication en toute transparence. Ce sont les caractéristiques que chacun et chacune des participants du PFJA ont réunies ! Un bon exemple est aussi, celui de Denis Desgagné, qui a su nous le démontrer à maintes reprises... » possibilité d’être disponible, je ne voudrais pas me laisser dépasser par mes deux projets au Honduras (la création de l’ONG pour la promotion de la francophonie et les actions politiques de notre Association féministe MATRIA). À moyen terme je voudrais rentrer au Honduras et continuer ma participation à ces deux actions. Mais pour l’instant, je découvre le travail des associations féministes à Toulouse et je prépare mes questions des départ pour le mémoire que je vais devoir faire pour mon master. Je souhaiterais effectuer une analyse comparative des politiques sociales par rapport aux droits sexuelles et génésiques entre le Honduras et la France. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA DENISE PORTILLO TEGUCIGALPA / EL HONDURAS
Me llamo Denise Portillo, tengo 25 años y soy hondureña. Tengo una licenciatura en Comunicación y Publicidad. Trabajé durante 3 años en una ONG llamada “Plan Internacional“ donde desarrollamos programas centrados en los Derechos de la Niñez y la Igualdad de Género en las zonas rurales y semi-urbanas de Honduras. También participé en la creación de una asociación feminista llamada “MATRIA” cuyo objetivo es reivindicar los derechos sexuales y reproductivos de las mujeres en Honduras así como la participación de las mujeres en toma de decisiones. Actualmente estoy cursando un Master de Género, Igualdad y Políticas Sociales en la Universidad Toulouse II Jean Jaurès. Comencé a aprender francés hace 3 años. Desde que comencé, se me han abierto puertas al mundo en el campo de la cultura, la política, los derechos humanos y la participación social. Yo estaba muy motivada a participar en el PFJA por diferentes razones. Este programa sería una manera excelente de fortificar mis conocimientos sobre el mundo de la política así como conocer parlamentarios reales. Estaba también muy motivada a participar porque sabía que la diversidad cultural que cada participante aportaría durante el programa me permitiría un aprendizaje enormemente enriquecedor. Además, considero que los proyectos de ley: la Ciberdemocracia, la lengua oficial de las Américas y el Control de Armas de Fuegoestaban muy bien elegidos ya que se prestan discusiones amplias y discusiones enérgicas. En fin, la francofonía era el centro de este evento y a pesar de que el francés no es mi lengua materna yo me siento muy identificada con esta lengua debido a la abundancia de su vocabulario, su complexidad que permite expresar ideas de manera muy precisa y porque es mundialmente conocida por representar la cultura, la integración y la transformación social. Primero espero que ésta
experiencia me va a beneficiar profesionalmente, pero estoy seguro que éste programa me ha sido beneficioso personalmente y como embajador, pues pude aprender competencias para mi vida en general que jamás escuché hablar (por ejemplo el saber COMPARTIR), encontré jóvenes como yo y con una cosa en común que es el francés. Puedo sacar de esta bella experiencia la humanidad de cada persona, de cada grupo, la coexistencia cultural, la interculturalidad y multiculturalidad, la lucha y los sueños que tenemos con los aspectos sociales y sobretodo una cosa importante: los derechos humanos y de expresarse. ¡Por supuesto que fue un evento de mucho provecho ! Yo jamás hubiese adivinado que este sería un programa tan bien montado. Yo considero que la organización fue de muy alta calidad, hablo desde la selección de participantes, la formación en línea que tuvimos sobre parlamentarismo previo al evento, la bienvenida, alojamiento, logística y naturalmente la riqueza del programa mismo. Esta formación me sensibilizó para comprender los roles y responsabilidades que cada persona tiene para transformar la situación social en mi país. Al regresar a Honduras, me sentí más motivada a continuar a involucrarme y trabajar con MATRIA. Lo que más me tocó fueron los vínculos muy cercanos que nacieron entre los participantes. Yo estuve realmente impresionada al escuchar las intervenciones de mis colegas dentro y fuera del parlamento. Cada participante me transmitió una cantidad importante de conocimiento en cuanto a las experiencias que cada quien tenía de sus regiones y sus países del continente americano. El último día tuvimos una celebración de despedida. Durante la despedida yo estaba realmente contenta de celebrar con jóvenes que me habían
DENISE PORTILLO – JOVENE PARLEMENTARIO DE LA FRANCOPHONIA EN HONDURAS inspirado enormemente, pero al mismo tiempo me sentía nostálgica por supuesto porque el día siguiente todo mundo se iba. Yo estaba muy consciente de la mezcla de identidades en ese momento y eso me confirmó el sentimiento de que todos y todas somos ciudadanos y ciudadanas del mundo más allá de las naciones y que eso que nos había reunido en ese momento era nuestra pasión por la francofonía. En ese momento aprendí que aunque venimos de de orígines diferentes, nuestras historias se cruzan y eso me tocó de manera especial. De hecho, yo vengo de un país donde históricamente hemos tenido una democracia muy débil. No ha existido un gran porcentaje de jóvenes que se involucren en la política porque existe en general un espíritu de derrota y sumisión. Mis amigas y yo hablamos durante cierto tiempo sobre la terrible situación social en Honduras- particularmente para las mujeres- y finalmente nos dimos cuenta de que a pesar de que es importante reflexionar y hablar sobre esto lo más importante es actuar así que fue así
que nuestra asociación nació. Ninguna de nosotras tenía formación académica en ciencias políticas sin embargo nuestra diversidad de conocimientos aportan grandemente en nuestras acciones. Por supuesto, comenzamos a acercarnos a asociaciones más grandes y con más amplia experiencia para comenzar nuestra formación en cuanto temas como el feminismo etc. ¡Claro, estoy completamente de acuerdo! Participar en el PFJA fue para mí un honor extraordinario. Algo que aprendí durante el PFJA es que existe una juventud comprometida a través de todo el continente americano; es realmente alentador darse cuenta que los jóvenes se están moviendo, que ellas y ellos se involucran en diferentes campos a fin de transformar nuestra sociedad. Los jóvenes tienen necesidad de hacerse escuchar. El mundo esta permanentemente cambiando, cada vez más y más rápido. Es fundamental darle la palabra a las y los jóvenes para educarse en
FDENTREVISTA DENISE PORTILLO TEGUCIGALPA / EL HONDURAS
cuanto a la realidad a través de sus ojos. Es necesario abrirles las puertas para que comiencen a participar para poder preparar el relevo político para la nueva generación. Al regresar a Honduras, nos reunimos mis 4 colegas hondureños-hondureña que habían participado en el PFJA –a quienes respeto y quienes me inspiran mucho- Alejandra Amaya, Gabriel Bonilla y Arlex Gómez. Comenzamos a desarrollar un plan para fundar una ONG para la promoción de la francofonía en Honduras. Comenzamos identificando los actores clave, luego de reunirse con la asociación de profesores de francés donde se identificó al nuevo Adjunto de la Cooperación de la Embajada de Francia y el nuevo Director de la Alianza Francesa. Se les explicó todo el trabajo del Centro de la Francofonía de las Américas y expresaron su interés en comenzar un contacto con el CFA y también de trabajar con la ONG. Como yo me vine para Francia para comenzar mi Máster, Alejandra, Gabriel y Arlex han continuado sin mí a dar seguimiento a este proyecto. Sin embargo, yo mantengo el contacto para saber cómo avanza todo. En Julio participé en el « Lab Citoyen » que fue una serie de conferencias en torno a temas de derechos humanos. Para mí fue la primera vez que estaba rodeada de un grupo tan diverso con unos 80 jóvenes de todos los continentes hablando en francés. Esta fue una experiencia única que me motivó para continuar mi compromiso en el campo de los derechos humanos y del mundo de la francofonía. Actualmente mis objetivos a corto plazo son finalizar mi máster y simultáneamente ampliar mis redes de promotores de la francofonía y del feminismo. Aunque no tengo la posibilidad de estar siempre disponible, no quisiera distanciarme de mis 2 proyectos en Honduras (la creación de la ONG para la promoción de la francofonía y nuestra asociación feminista MATRIA). A mediano plazo me gustaría regresar a Honduras para dar seguimiento a
dichos proyectos. Por los momentos he comenzado a conocer el trabajo de asociaciones feministas en Toulouse y a preparar la problemática para la memoria que realizaré durante el máster. Me gustaría hacer un análisis comparativo de las políticas sociales en cuanto a derechos sexuales reproductivos entre Honduras y Francia. Un buen líder es una persona apasionada, humilde y valiente con una visión clara que integra a un grupo para lograr alcanzar un objetivo. Todo esto mientras promueve un ambiente de buen humor, motivación, trabajo fuerte, buena comunicación y transparencia. ¡Estas son las características de cada participante del PFJA! Un buen ejemplo de líder es Denis Desgagné. Me gustaría motivar a las y los jóvenes a comenzar a acercarse a la comunidad francófona, porque es una manera de abrirse a un mundo de conocimientos, de pensamiento y debate, de relaciones internacionales, de militancia y del descubrimiento de un universo cultural incomparable!
GABRIEL LAURENCE-BROOK PREMIER MINISTRE DU PARLEMENT FRANCOPHONE DES JEUNES DES AMERIQUES Cela a été pour moi un immense plaisir et un véritable honneur de souhaiter la bienvenue à la première législature du Parlement francophone des jeunes des Amériques . Cette promotion fort prometteuse a eu certainement son lot de « premières » : première expérience de simulation parlementaire pour certains, première visite de l’assemblée législative de l’Ontario à Toronto pour plusieurs, première occasion de se prêter au jeu de la partisannerie et de livrer un discours devant une assemblée pour d’autres… Il y avait de quoi avoir hâte et être un peu nerveux! Surtout ce fut la première simulation parlementaire pancontinentale en Amérique! Et qui dit « pancontinentale » dit bien sûr que ce
PFJA a été l’occasion de faire le plein de nouvelles rencontres et de nouvelles amitiés riche en échanges culturels et en débats intéressants, le tout entre jeunes gens intéressés et dynamique de la francophonie des Amériques. Mon souhait le plus cher, fut que le PFJA ai été l’occasion pour toutes et tous de vivre une expérience complète et authentique de tout ce qu’une simulation parlementaire puisse offrir, notamment en matière de débats riches et de qualité, de réflexions et de remises en en question sur le parlementarisme et la démocratie, d’expériences concrètes du monde des médias et de l’action citoyenne, sans oublier une bonne dose de plaisir pour agrémenter tout cela. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
ARLEX GOMEZ
« Un bon leader c’est quelqu'un qui a, avant tout, des valeurs et des principes solides. Puis c’est une personne engagée, avec des objectifs clairement déterminés. Et finalement c’est quelqu’un qui est capable de gérer n’importe quelle situation, assumant toujours les résultats de ses décisions. »
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52 HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis né à Lauterique, un petit village au centre-ouest du pays, spécifiquement à la frontière entre le Honduras et le Salvador. C’est ici où mon parcours a démarré en 1989. Là, j'ai fait seulement l'école primaire, puis mes parents ont décidé de m'envoyer à Tegucigalpa, la ville capitale du pays pour continuer mes études secondaires. Je dois souligner qu'à ce moment-là il fallait en sortir si on avait l’envie de continuer les études préuniversitaires. A mes 13 ans ils m'ont inscrit au Lycée Catholique Emiliani. Après 5 ans d'études, j'ai obtenu un diplôme de Baccalauréat en Sciences et Lettres, lequel m'a permis, parmi tant d'autres, de faire des stages liés à l'enseignement des enfants et de prendre une décision sur la formation universitaire à suivre. Ainsi en 2006, j'ai poursuis en école d'Architecture de l'université Nationale Autonome du Honduras (UNAH) et en 2012 j'ai obtenu le diplôme d'Architecture au niveau licence. Actuellement je travaille en tant qu'architecte développeur des projets dans un cabinet situé à Tegucigalpa. Nous développons des projets d'investissement de grande envergure tels que des centres commerciaux et des centres d'affaires. D'ailleurs en tant que bénévole je travaille pour la promotion et la mise en valeur de la francophonie au pays. J'aimerais vous partager un peu mon expérience avec la langue française. Ce n'est qu'en 2010 que j’ai débuté en faisant partie d'un programme pilote FOS (Français avec des Objectifs Spécifiques) offert par la Filière de Langues Étrangères de l'UNAH aux étudiants de l'École d'Architecture. À cette époque-là mes connaissances autant du français que de la
« En définitive le français m'a ouvert les portes à un nouveau monde, notamment à celui de la francophonie... »
ARLEX GOMEZ
TEGUCIGALPA / HONDURAS
francophonie étaient très basiques. Au Honduras la plupart de gens ne connaissent que la France métropolitaine dont la ville "romantique" de Paris est la plus connue. De plus, ils savent que là-bas ils parlent une langue d'origine latine appelée français, mais au-delà de cela, immergés dans un continent majoritairement hispanophone et anglophone, c'est difficile de s'y intéresser. C'est pourquoi je me considère comme un chanceux d'avoir trouvé l'opportunité de prendre le contact avec cette si belle langue, pour laquelle j'avoue être tombé amoureux dès le début. Quant à ma personnalité je dirais que je suis une personne extrêmement disciplinée et organisée, cela grâce à ma formation à l'École d'Architecture. De façon générale, je me considère comme un citoyen engagé, toujours intéressé aux enjeux politiques et socioéconomiques du Honduras et déterminé à donner de mon mieux pour que le pays puisse relever ses défis actuels. Pourquoi ai-je participé au Parlement francophone des jeunes des Amériques ? D'abord, parce que le slogan de l'événement a attiré mon attention " Penser la politique, autrement c'est l'affaire de tous", cela dit tout. Etant toujours très intéressé à la politique et à la participation citoyenne, j'ai trouvé dans cette formation parlementaire une opportunité unique d’apprentissage et d’échange culturel. De même, j'étais sûr qu’une telle formation politique n'aurait jamais eu lieu au Honduras. Alors Il fallait en profiter. Le PFJA a été l’une des expériences la plus enrichissante que j’ai vécue. Cette formation m’a permis d'approfondir sur divers aspects. D'un côté, je suis arrivé à mieux comprendre les rôles que jouent les acteurs d'une société, que ce soit les politiciens, les médias ou bien simplement les citoyens. De l'autre côté le rôle de la francophonie américaine, ses valeurs et ses principes mis a disposition de l'avenir du
ARLEX GÒMEZ – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU HONDURAS continent. De façon générale, tous les participants avaient dans leurs parcours un vrai engagement envers leurs communautés lequel les avait justement motivé à participer à la première édition du PFJA. Ce qui me vient à l’esprit c’est le cas particulier des jeunes haïtiens, hommes et femmes, qui travaillent fortement jour à jour pour relever les défis de leur pays après le dévastateur tremblement de terre de 2010. Par rapport aux volets, c’était le volet parlementaire celui qui m’a plu le plus non pas pour y avoir été inscrit mais pour l’expérience que j’ai acquise lors de travaux en commission. En fait, j’avais été élu pour présider l’une des commissions parlementaires, celle qui allait travailler pour la création d’une loi sur « le contrôle des armes à feu ». La discussion et l’analyse de ce problématique déjà très sensible pour certaines régions du continent touchées par le crime organisé et le trafic de stupéfiants a entrainé des débats trop productifs. Les apports et les témoignages des participants du Mexique, du Honduras et ceux des canadiens ont été
d’une valeur immensurable. En résumé, le rôle et les décisions qui prennent les parlementaires, en faveur du peuple ou pas, ont un impact certain sur nos vies au quotidien. Alors c’est à nous de prendre place pour participer activement à la prise de décisions dans nos pays. Finalement, toutes les étapes ont été d’apprentissage non seulement au niveau de la formation comme telle mais aussi pour les expériences partagées par les autres participants. Participation active en politique?… je n’y pense pas encore, pour l’instante il y a beaucoup de travail à faire du côté des citoyens. Comme je vous ai raconté làdessus, la problématique des dernières années au pays m’a fait réfléchir sur mon rôle en tant que citoyen. À cet égard le coup d’État au Honduras en 2009 a également entrainé la pensée critique parmi les jeunes. Durant la crise politique les honduriens ont constaté par eux-mêmes la rupture de leur système démocratique et leur impuissance
FDENTREVUE ne pouvant rien faire pour rétablir l’état de droit. Quant au rôle d'un parlementaire, celuici a été absolument émouvant. Il est vrai que la vie quotidienne des politiciens est trop fatigante mais cela ne les empêche pas d'en profiter. À la simulation on a essayé de recréer une semaine de travaux parlementaires tels qu'ils se déroulent dans la vie réelle. Nous avons pu suivre les différentes étapes de la vie parlementaire, notamment la discussion des projets de lois lors de travaux en commission et leur adoption définitive en séance plénière à la Chambre de Députés de l’Assemblée Législative Ontarienne. D’ailleurs les réunions de caucus de chaque parti ont été des plus intéressantes, que ce soit suivant la ligne de parti ou pas, c’est là, en fait, où l’on peut participer du vrai jeux de la politique. Pour sa
« Je considère avant tout la participation citoyenne comme la clé pour notre avenir... » part, Queen’s Park c'était, à mon avis, l'endroit idéal non simplement pour le fait d'être une simulation parlementaire de type Westminster ou Britannique mais aussi pour l'importance de ce bâtiment, symbole de la vocation démocratique des canadiens. D'âpres moi les francophones ont déjà une place importante dans l'ensemble du continent américain. En tant que hispanophone native, je suis un témoin que la francophonie a un impact certain au-delà de ses frontières linguistiques. L’organisation de ces types de rencontres de formation politique et de promotion de la participation citoyenne parmi les jeunes, met certainement à la francophonie américaine à l’avant-garde dans notre hémisphère. Absolument, les initiatives du Centre de la francophonie des Amériques pour, d’abord identifier les francophones du continent et ensuite les
ARLEX GOMEZ
TEGUCIGALPA / HONDURAS
former, ont une valeur inestimable. Quant au réseau, effectivement cela est un privilège non simplement pour le sens d’appartenance, lequel est déjà essentiel pour l’intégration d’une communauté qui s’exprime en langue française, mais aussi pour l’appui et la collaboration que l’on puisse partager dans le cadre des valeurs et des principes de la francophonie. À mon avis, c’est grâce, en grande partie, à ce réseau que l’on est prêt et déterminé à transmettre au sein de nos communautés le message qu’il existe une francophonie ailleurs et que celle-ci est vivante et prête a les accueillir. Il est vrai qu’avant le PFJA j’étais une personne engagée, mais c’était plutôt aux actions communautaires. Alors, après le PFJA un nouveau sentiment envers la francophonie m’est arrivé. Pour matérialiser ces désirs nous, les honduriens qui ont participé à cette rencontre, avons décidé de partager et de transmettre aux jeunes francophones et francophiles de notre pays cette envie pour qu’ils puissent aussi en faire partie. Actuellement, nous travaillons auprès du CFA, et des institutions francophones installées au pays afin, d’abord, de rencontrer et de regrouper ces jeunes-là et puis les guider à la découvert des valeurs, des principes et des opportunités dans le monde de la francophonie. En générale, je dirais que ma participation au Premier Parlement Francophone des Jeunes de Amériques a été le point de départ de mon engagement personnel envers les enjeux de la francophonie et de la langue française au Honduras. Également, je pense que le fait d’être, comme je le dis, « francophone par choix » me donne d’ailleurs le droit et la responsabilité de porter ce drapeau-là pour le faire rayonner n’importe où. Vu la situation difficile qu’actuellement traverse le pays, je suis très intéressé par la création d’une ONG hondurienne envisagée à continuer la
ARLEX GÒMEZ – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU HONDURAS promotion des valeurs et des principes de la francophonie, notamment en matière de respect de droits de l’homme, démocratie et participation citoyenne. À mon avis c’est à nous les jeunes engagés de faire tourner le pays vers la bonne direction. Au niveau personnel, en tant qu’architecte j’aimerais bien commercer bientôt avec mon propre cabinet. Bien entendu en sachant les risques que cela entraine, mais il faut oser dans la vie quand même. Effectivement, il y en a un projet en préparation. En mars de l’année prochaine nous allons accueillir à Tegucigalpa, M. Jean-Louis Roy exsecrétaire général de l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie devenue l’Organisation Internationale de la Francophonie en 1995. Cette visite-là aura lieu à l’occasion du cycle conférences intitulé « Bienvenue dans le siècle de la diversité. La nouvelle carte culturelle du monde » sponsorisé par le Centre de la Francophonie des Amériques et organisé localement par les parlementaires de l’édition 2014 du PFJA en partenariat avec l’Ambassade de France, l’Alliance Française de Tegucigalpa et l’Association de Professeurs de Français du Honduras. Cet événement
ambitieux sera, en quelque sorte, notre première projection à grande échelle. En tant que parlementaire francophone des Amériques, mon message s’adresse non seulement aux jeunes francophones mais aussi à tous les citoyens qui parfois restent indifférents, pour les encourager à s’impliquer activement dans leurs communautés. Que ce soit en faisant partie d’une association communautaire ou bien d’une association politique, je considère qu’il est important que chacun donne de son mieux pour construire ensemble le bien-être commun. Mon engagement c’est de continuer avec la promotion et la mise en valeur de la francophonie au Honduras. Dans ce sens, j’ai l’envie de créer une association, conjointement avec les autres parlementaires honduriens, afin de rencontrer et regrouper les francophones et francophiles du pays au sein des principes et des valeurs francophones. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
ALEJANDRA AMAYA « Le fait que le PFJA soit une manifestation claire du rayonnement de la francophonie m´as beaucoup motivée, parce que le français est ma deuxième langue. Il s’est créé un lien particulier avec le Centre dès que j´ai perçu qu´il encourage la langue comme un moyen de diffusion des valeurs sociales... »
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HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE ALEJANDRA AMAYA TEGUCIGALPA / HONDURAS
Je suis hondurienne, j´ai réalisé des études en Communication et Publicité option : production audiovisuelle. Mon parcours professionnel a commencé a 19 ans quand j´ai eu mon premier travail comme professeur d´informatique dans l´école de ma nièce. L´année suivante j´ai fondé une société de production de cinéma et une entreprise de publicité ce qui m’a donné l´opportunité de voyager à l´intérieur de mon pays pour la réalisation de documentaires pour des organisations éducatives, J’ai aussi réalisé quelques courts métrages de fiction et des documentaires au Honduras, au Costa Rica et en France. Je suis ensuite devenue professeur de multimédia au Lycée Franco Hondurien pour les petits de petite, moyenne et grande sections, CE1 et CE2. Je suis partie ensuite, dans le cadre du programme d´assistante d´espagnol, en France où j´ai eu l´opportunité de donner des cours d´espagnol aux étudiants du Lycée Lumière à Lyon. Ce lycée prépare les élèves à des baccalauréats technologiques et d’enseignement artistique en arts plastiques, littérature, sciences et cinéma. Mes élèves étaient ravis de connaitre le Honduras à travers l´art hondurien. En même temps, à Lyon, j´ai vécu avec une famille chilienne qui a réellement marqué ma vie, surtout la mère qui est devenue une très bonne amie à moi, elle s´appelle Monica Bocaz. C’est ainsi que je me suis impliquée avec elle dans des actions de bénévolat, au sein d’un lieu d’accueil pour personnes sans domicile fixe. La plupart des personnes étaient originaires d´Afrique et de France, j´ai enregistré les séances d´art données par Monica et on a présenté le film la veille de
« Je suis ravie d´utiliser la communication comme un outil favorable et nécessaire au changement social de mon pays... »
mon retour. Il raconte comment les ateliers d´art contribuent à rendre leur attente de papiers légaux moins dure. Après 8 mois passés en France, je suis revenue dans mon pays, où j´ai trouvé du travail comme Chargée de Communication dans une ONG s’occupant d’enfants et j´ai enseigné la communication aux adolescents des quartiers en risque social de la périphérie de Tegucigalpa. Un an et demi après, j´ai obtenu un travail en tant que Chargée de la Communication au Programme des Nations Unis pour le Développement, la plus grande agence des Nations Unis au Honduras au sein d’un projet de sécurité citoyenne. En effet, notre pays connait des problèmes épidémiques de violence, donc on travaille à côté des mairies des villes dangereuses au Honduras pour développer des programmes de prévention de la violence. Cà a été dans mon parcours professionnel un tournant positif et complémentaire à l´apprentissage de la communication que j´avais reçu jusque-là. Aujourd´hui je comprends la communication stratégique comme une dynamique spéciale de messages qui aident à améliorer la qualité de vie de beaucoup de gens. Parallèlement, je suis en train de terminer le Diplôme Approfondi de la Langue Française (DALF) à l´Alliance française à Tegucigalpa. Je suis passionnée par le langage audiovisuel et j’affectionne particulièrement les bons films indépendants. Le PFJA ? Parce que dès que j´ai lu qu´il s´agissait de « penser la politique autrement » je me suis dit que c´était pour moi une opportunité de comprendre la politique dans sa réalité : une opportunité de s´impliquer dans les décisions d´intérêt commun. Je voulais voir de plus près la relation « citoyenneté-état » et « média », pour analyser la dynamique de travail des politiciens et la participation citoyenne. En particulier, j´étais très intéressée d´étudier le rôle des médias dans la politique parce que la
ALEJANDRA AMAYA – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU HONDURAS Chaque jour fut une occasion pour un apprentissage de plus. Sur le plan technique, je me suis approprié la méthode utilisée pour sensibiliser les participants et en même temps nous transmettre des connaissances qui resteront gravées pour toute la vie. D´un autre côté, l´échange culturel avec les participants venant de plusieurs pays des Amériques, a fortement marqué mon cœur et mon esprit. Et bien sûr le français du Canada a été un point clé dans toute l´expérience : habituer mon cerveau à comprendre immédiatement ce riche accent, et les autres accents d´Haïti et de la Guyane française m´as permis de me rendre compte que je peux toujours réussir à vaincre chacun des défis que m’offre la vie. Observer le travail du volet média a été un véritable bonheur. La synthèse du dernier jour a été une compilation des souvenirs et des apprentissages que j´ai particulièrement appréciée. Mais ce qui m´a marqué le plus, c’est d´avoir partagé avec des personnes très diverses, mais il est vrai qu’on était là, réunis pour un objectif commun : la
francophonie. Le parcours de M. Le Roy, m’a paru très intéressant, je trouve son expérience très riche. Il a été directeur, journaliste, promoteur de la francophonie, etc… Son introduction m’a enthousiasmée et a entraîné mon adhésion comme j’en suis sûre celle de tout le monde. Les animatrices et animateurs ont vraiment fait un très bon travail. Mon goût pour la politique s’affirme chaque jour. A l’instant même, où je me suis rendu compte que la politique n´est pas une affaire réservée qu’aux politiciens, ce jour-là je sais que j´ai grandi en esprit et en imagination. Je pense que tous les jeunes devraient s´impliquer dans les décisions politiques du pays. Tout d´abord en s´informant, car les décisions politiques ont toujours une conséquence directe sur les personnes et le futur de la société. Il faut aussi arriver à ce niveau de connaissance et d´ouverture d´esprit de chaque personne, parce que c´est l´envie d´améliorer notre société qui nous permettra de nous
FDENTREVUE ALEJANDRA AMAYA TEGUCIGALPA / HONDURAS
impliquer dans la vie quotidienne de notre pays. Mon domaine professionnel, la communication, est toujours en relation avec la politique, parce que réaliser une communication pour le développement du pays te permet de t´intéresser à la structure de gouvernance, pour comprendre le fonctionnement de la société. En Amérique Centrale, il y a déjà une place pour les francophones. Le Honduras est un pays au centre de l´Amérique Centrale, qui a soif d´apprentissage de la culture francophone. De nombreux jeunes s´intéressent au français parce qu´ils ont envie d´accéder à la littérature, à la musique et au cinéma francophone. Très souvent le français est
« La communauté polyglotte sait que le français est une fenêtre ouverte pour des opportunités d´échange culturel... » mieux accueilli que l´anglais. A l´égard du développement du continent américain, c´est un privilège d´appartenir à un réseau francophone, on construit ensemble un capital social qui enrichit notre culture et nos esprits. Globalement, le PFJA a représenté la création d´une communauté francophone des Amériques, qui peut s’agrandir chaque année et se répliquer dans le reste du monde. Depuis que j´étais petite, j´ai eu, à l´Alliance Française à Tegucigalpa, une expérience d´apprentissage qui m´a permis de m´engager dans plusieurs activités francophones, auxquelles j´emmenais ma famille et mes amis. Je me souviens très bien, un jour, quand j´avais 14 ans, on a organisé un hommage au poète hondurien M. Roberto Sosa et j´ai traduit le poème en français pour les invités ; la même année, j´ai participé à la semaine de la francophonie au Lycée Franco Hondurien où 8 années plus
tard j´ai eu l´opportunité d´enseigner aux petits. Après ma visite en pays francophones (La France et le Canada), je peux témoigner que la francophonie est beaucoup plus qu’une langue, elle t´encourage à cultiver des valeurs humaines comme l´amitié, la solidarité et l´engagement social. Actuellement, je voudrais participer à la création d´un réseau de bénévolat francophone en Honduras. Il existe des institutions éducatives francophones, des organisations sociales soutenues par la coopération française, canadienne et d´autres pays francophones. Mais, il manque une représentation des citoyens et citoyennes francophones organisés qui puisse réfléchir sur les sujets sociaux du pays et réagir aux décisions d´intérêt commun. En tant que communauté francophone du pays on pourrait promouvoir les valeurs humaines dans les médias pour faire réfléchir et sensibiliser les personnes à s’engager dans les affaires politiques et sociales. Il faut rendre visible la francophonie comme un instrument du développement social dans un pays où le français n´est pas la première langue. Avec le soutien du gouvernement central, le Honduras pourra fortifier ses relations avec les pays francophones et offrir des opportunités d´apprentissage plus vastes aux honduriens et honduriennes. Mon ambition actuelle est de suivre un master en communication dans un pays francophone pour utiliser ma connaissance de la langue et compléter ma formation professionnelle. L´aventure solidaire à laquelle je rêve, c´est le réseau hondurien du bénévolat francophone pour diffuser les valeurs de la francophonie dans le monde. En attendant, nous, les bénévoles honduriens de la francophonie, avec le soutien de l'Ambassade de France et de l'Alliance Française à Tegucigalpa, on travaille ensemble pour accueillir M. Jean-Louis Roy
ALEJANDRA AMAYA – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN HONDURAS qui visitera notre pays en mars 2015. Il y tiendra une conférence avec des étudiants et un large public. Ce sera pour nous l'occasion de réunir les personnes intéressées à la francophonie et les informer de la communauté francophone que nous sommes en train de créer. Je suis sûre que cet événement sera une action clé pour encourager les personnes
« Mon père José Enrique Amaya Alvarado, représente selon moi l’image que je me fait d’ un bon leader : un homme de petite taille mais grand par ses actions, toujours fidèle à lui-même et surtout incorruptible... »
à s´engager avec les valeurs de la francophonie. Je crois que la politique c’est l’affaire de tous et toutes, ensemble nous sommes plus forts. Pour moi être soi-même et respecter les autres sans les juger, c´est le début du progrès social, car on marche ensemble vers un même but : le développement humain. Il faut toujours cultiver la créativité car elle offre des solutions aux conflits, la politique ce n´est pas un politicien ni le gouvernement, c´est l´envie des citoyens et citoyennes de construire le bien-être commun. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LE CANADA
D’UN OCEAN A L’AUTRE
LE GOUVERNEUR GENERAL DAVID LLOYD JOHNSTON
LA SITUATION POLITIQUE DU CANADA
Le Canada est une monarchie constitutionnelle qui reconnaît la reine Élisabeth II comme reine du Canada depuis son couronnement le 6 février 1952. En sa qualité de représentant de la reine, chef de l'État, Son Excellence le gouverneur général et à ce titre Commandant en chef des Forces canadiennes, assume les prérogatives royales lorsque la reine ne se trouve pas au Canada. Dans les faits, le poste de gouverneur général est surtout symbolique, et ne possède pas de pouvoir réel. Depuis quelques années un débat subsiste, à savoir si le poste de gouverneur général devraient être abolis. Le Canada est un régime parlementaire fédéral avec une tradition démocratique héritée de la démocratie anglaise du xvie siècle. Le pouvoir législatif est constitué du Parlement,
lequel comprend la reine (en son absence le gouverneur général du Canada), le Sénat et la Chambre des communes. La représentation du pouvoir législatif se fait par la Colline du Parlement, là où se situent tous les édifices parlementaires. Le pouvoir exécutif est quant à lui constitué du Conseil privé, chargé de conseiller le gouverneur général en conseil dans sa prise de décisions. Les conseillers privés sont nommés par le gouverneur général en conseil, et parmi lesquels des conseillers sont assermentées pour former le cabinet ministériel, dirigé par le Premier ministre. Les membres du Cabinet sont les seuls conseillers privés autorisés à agir officiellement par décrets au nom du gouverneur général en conseil et ont la responsabilité d'un 73 ministère. (Source : Wikipédia)
WELCOME TO
COLOMBIE–BRITANNIQUE
JUSTINE MALLOU
« Le meilleur conseil qu’on m’a donné : soyez fière de qui vous êtes et ne vous comparez jamais à personne. C’est ça la première étape de la réussite… »
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75 HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis britanno-colombienne originaire de Manille, l’une des grandes villes composant l’archipel des Philippines. Je fais présentement mon baccalauréat en administration publique et services communautaires avec une double concentration en sciences politiques et en français à l’Université Simon Fraser (SFU). Au cours de mes études, j’ai présidé l’association étudiante du département de français SFU en Colombie-Britannique ainsi que le Conseil des étudiants internationaux à Sciences Po Paris en France. En m’inscrivant à cette première édition du Parlement francophone des jeunes des Amériques, je recherchais l’occasion de m’impliquer dans divers programmes communautaires qui me permettra d’apprendre davantage sur la gouvernance canadienne et de rencontrer de nouveaux amis tout en vivant une expérience enrichissante en français. L’expérience a été tout à fait bénéfique, c’est le moins que l’on puisse dire. En faisant toutes les formations
« J’ai tout de suite découvert que le développement professionnel peut-être facilement déclenché en ayant un esprit ouvert et la volonté de s’impliquer... » parlementaires en ligne et en ayant l’opportunité de rencontrer des conférenciers inspirants, j’ai bel et bien constaté que la réussite d’une expérience d’apprentissage vient justement en sortant de notre zone de confort : « il faut tout simplement savoir faire le premier pas ». J’ai beaucoup apprécié l’intervention de Marc Dalton, le seul parlementaire britanno-colombien, qui est venu parler de ses expériences professionnelles et personnelles sur la francophonie en tant que membre de
JUSTINE MALLOU
COLOMBIE BRITANNIQUE / LE CANADA l’Assemblée législative de la ColombieBritannique. Il est évident qu’il m’a fortement inspiré à poursuivre la promotion pour la francophonie dans mon milieu quotidien. Dans l’ensemble, il a très bien représenté l’ouest canadien, plus précisément la Colombie-Britannique au PFJA. L’engouement pour la politique vient de mes expériences personnelles sur la vitalité culturelle et linguistique dans une espace multiculturelle surtout dans la grande région de Vancouver. J’ai grandi dans une communauté multiculturelle en ColombieBritannique et c’est à partir de cette expérience que je me suis rendu compte qu’il est très important de faire la promotion des groupes minoritaires - surtout la culture francophone pour valoriser le multiculturalisme canadien. C’est aussi à partir de ce moment que j’ai découvert qu’il existe justement des outils pour faire en sorte que la sensibilisation des minorités puisse être reconnue. Étant donné que le Canada est un modèle de diversité, il va de soi qu’il y aura un accroissement de la présence de divers groupes ethnoculturels durant les années à venir. La grande région de Vancouver le confirme justement. En effet, selon le recensement de 2006, 1 canadiens sur 5 est un immigrant. Cette statistique montre sans aucun doute qu’il est nécessaire de promouvoir la culture francophone surtout dans une province majoritairement anglophone comme la Colombie-Britannique. D’ailleurs, le Centre de la francophonie des Amérique est un fort testament qui donne aux francophones et aux francophiles l’occasion d’attester de la présence de la culture francophone et de la langue française dans la métropole de Vancouver. Lors de ma deuxième année à l’université de Simon Fraser, j’ai décidé de prendre l’initiative et de relancer l’association
« Un bon leader est un individu qui prend l’initiative pour faire une différence... »
JUSTINE MALLOU – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE
étudiante du département de français avec l’aide de quelques amis qui partagent la même passion que moi pour la francophonie. À l’époque, j’avoue que le processus a été un grand défi comme je n’avais pas d’expérience par rapport à la gestion associative, ni des ressources au sein de mes réseaux sociaux. Cependant, le Bureau des affaires francophones et francophiles ainsi que le Département de français de SFU nous ont appuyés sans cesse et c’est grâce à leurs soutiens et leurs encouragements, que le comité exécutif a pu atteindre et dépasser ses buts et ses objectifs. J’en leurs serais toujours extrêmement reconnaissante. Mon projet professionnel est d’obtenir l’opportunité de représenter les droits des minorités. À partir de mes expériences associatives et
communautaires, j’ai découvert que l’interaction interculturelle est l’un des éléments essentiels pour faire une différence. En faisant le lien avec d’autres gens et en faisant l’effort de les connaître, on travaille déjà ensemble pour faire du monde un endroit meilleur. Je compte bien participer au prochain Forum mondial de la langue française qui se déroulera en Belgique, l’an prochain en juillet 2015. Je crois que cette expérience me donnera l’opportunité de rencontrer des personnes qui partagent les mêmes intérêts que moi pour la promotion de la francophonie au monde. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
TASHA
KHEIRIDDIN ANALYSTE POLITIQUE ET JOURNALISTE (ONTARIO)
BIENVENUE A
OTTAWA
MARIAMA BIKI KABA
« Un bon leader ne crée pas de suiveurs, il crée d’autres leaders. Il divulgue sa vision avec humilité… »
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
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FDENTREVUE MARIAMA BIKI KABA OTTAWA / LE CANADA
Née le 17 Avril 1991, je suis originaire de la Guinée-Conakry (Afrique de l'Ouest). Influencé par le mélange culturel, mes origines m’amènent à m’ouvrir et à aller voir ailleurs. Titulaire d'une licence en Sociologie et d’un Baccalauréat avec majeur en Communication et mineur en Développement International. Mon expérience de travail est variée dont entre autre : Animatrice culturelle, Assistante de recherche, Chargée de communication etc. Par ailleurs, je suis présentement "Responsable du programme femme et OMD" au compte d'une ONG. J’ai toujours aimé assister à des programmesJeunesse, mais aussi travailler avec d’autres jeunes impliqués. Cependant, le fait de pouvoir activement participé à un processus de réseautage, de mobilisation et de création d’espace de dialogue pour l’amélioration des conditions de la langue française à l’échelle planétaire m'a incité à m'embarquer dans cette belle aventure. En outre, c’était un honneur pour moi, d'être nommée coordonnatrice des activités de cette simulation parlementaire en tant que « Présidente de commission ». Le fait d’avoir échangé et d’avoir partagé mes craintes, mais aussi mes espoirs avec d’autres
« Mais ce que je retiens, c’est tout ce qui a pu se passer sur le plan humain. Jai fait de belles rencontres dans cette simulation. Et aussi, la gestion du stress. Ce n’est pas évident d’apprendre le métier de président en une nuit et de le faire devant une foule de députés, de citoyens et de médias. Aujourd’hui, je pense pouvoir aborder pas mal de choses assez sereinement... »
cultures par rapport à l’avenir du français dans le monde, cela m’a permis de décider quelles seraient les prochaines étapes de mon engagement en tant qu’actrice du changement pour le rayonnement de la langue française. En outre, ce fut le moment idéal pour apprendre davantage sur la vie politique. En jouant nous même le rôle du politicien parfait. En grande partie, j’ai grandement apprécié la prestation de tous les invités (conférenciers). Qui ont su nous tenir en haleine et ce, du début à la fin. Le milieu politique a toujours été vu du mauvais œil. Donc, c'est à nous, jeunes, de prendre les choses en main dans l’optique de changer les choses. Comment? En nous engageant comme "Acteurs de changement" et non comme spectateurs des transformations. On la caricature grossière en disant que la participation des jeunes dans les prises de décisions est très limité. Cela n’a évidement aucun sens. La politique est plus que cela. A mon humble avis. S’investir en politique ? Pourquoi pas… !! D’une part, mon engouement pour le monde politique est venu du jour au lendemain. D’autre part, cet engouement vient du fait qu'on voit rarement ou quasiment pas de jeunes dans ce milieu. Je pense que nous, jeunes, devons être impliquer dans les prises de décisions pour le bon fonctionnement de la société. Il reste encore du chemin à faire pour que les francophones se fassent une place. Mais avec l'action nous vaincrons. Il est sûr qu’ensemble le français redeviendra une force incontournable. Appartenir à la grande famille du Centre de la francophonie des Amériques est, selon moi, un très grand privilège. Raison pour laquelle je n'hésiterai pas à recommander le CFA auprès de tout autre jeune désireux de s’engager pour la bonne cause. J'aimerai un jour, ouvrir un centre d'échanges, de réflexions qui aideront
MARIAMA BIKI KABA – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN OTTAWA les jeunes à développer un certain sens analytique en canalisant le fruit de leur réflexion vers le désordre qu'engendrent les inégalités structurelles de ce monde. Les jeunes ne devraient pas être perçus comme une entité homogène. Pour cela, c’est à nous de défendre notre cause sans attendre quoi que ce soit de personnes. Le jeune ne doit pas hésiter à réclamer ses droits. Être jeune c’est : « oser voir grand, oser prendre sa place, oser s’engager, oser dire son mot quand il faut ». Dans ma tenue de jeune francophonie sortie
tout droit du CFA, mon engagement sera de me battre pour le rayonnement de la langue française. Pour finir, ma participation à cette simulation parlementaire fut une expérience inoubliable. « Pour ce qui est de la Francophonie, l’atmosphère est à l’optimisme. »
Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
RYM BEN BERRAH
« Chaque geste au quotidien est crucial au développement de demain. Débarrassez-vous de ce qui vous nuit et croyez-y. Chaque jour qui passe est une preuve que l’on peut se surpasser. Impliquez-vous, engagez-vous, défendez vos communautés. Chaque voix compte. Choisissez vos batailles et apprenez vos droits… »
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE RYM BEN BERRAH OTTAWA / LE CANADA
Je suis née en Algérie et j’ai grandi à Tunis. Je suis arrivée à Montréal à l’âge de 15 ans pour ensuite me retrouver à Ottawa depuis 2008. J’ai un diplôme d’études secondaires des deux provinces, j’ai essayé le cégep, l’université, pour finalement me retrouver à La Cité. J’occupe présentement le poste de viceprésidente interne au sein de l’Association étudiante de La Cité, je suis aussi élue gouverneure des étudiants, pour un mandat de 2 ans, au Conseil d’Administration de La Cité. Je suis très ouverte et passionnée comme personne, je suis donc impliquée sur plusieurs niveaux à des mouvements étudiants, notamment avec la Fédération Canadienne des Étudiants, dont je suis le membre exécutif pour cette année à La Cité. C’est mon coordonnateur de programme qui m’a poussée à m’inscrire et, en lisant la description de l’évènement, j’ai tout de suite eu le désir immense d’y participer. L’Association Étudiante et La Cité m’ont donné un coup de pouce moral ainsi que financier afin de compléter mon inscription, je ne les remercierais jamais assez. Cette expérience a changé ma vision des choses quant à l’identité francophone et la place de la langue dans mon engagement citoyen et politique. Voir autant de gens, provenant de différents horizons, partager la même langue
« Chaque journée avait son lot de surprises mais ce qui m’a le plus marquée et continue à le faire est plutôt proche sur l’échelle du temps. En effet, c’est toute la tendresse qu’on éprouve l’un pour l’autre et nos échanges inter mondiaux qu’on continue à construire qui viennent compléter cette semaine à Toronto et la transformer en une fable pour la vie... »
et le même dévouement m’a chamboulée. J’ai aussi adoré le volet pratique où l’on siégeait à Queen’s Park afin d’endosser les rôles des députés parlementaires. Finalement, je sais ce que je veux faire dans la vie. On prend des nouvelles des autres participants tout le temps. Mais à bien y penser, je pense à mes collègues de certains pays latins où ils subissent une violence exécrable au quotidien, bravant les armes pour aller à l’école, des jeunes femmes et des jeunes hommes fiers et téméraires qui ont su me donner les larmes aux yeux lors de nos sessions parlementaires. Je ne savais pas ce que c’était la politique avant de me rendre compte que la politique est un état d’être au quotidien. Je ne pensais jamais pouvoir faire une différence dans mon milieu, qu’on avait besoin d’être un homme, avoir une voix portante, une personnalité détachée et le verbe aiguisé afin de paraitre à la télé et persuader les gens de voter pour toi. Je me rends compte que l’on peut faire de la politique avec le cœur, en soutenant les causes qui nous tiennent à cœur, en posant des bases au sein de notre communauté, en ayant les mêmes combats et en choisissant ses armes en toute sincérité: la clarté du discours, l’aiguillage des connaissances, les rencontres fortuites et une bonne écoute. Je ne sais pas si je ferais de la politique sur la colline parlementaire mais je sais que je continuerais à parler une langue de gens minoritaires qui se doit d’être entendue. Être dans la peau d’une jeune parlementaire m’a seulement démontré que rien n’est impossible si ce que l’on désire accomplir on ne puis passer plus d’une journée sans y penser. Les francophones, selon mon point de vue tout d’abord d’immigrante et ensuite de francophone vivant dans un milieu anglophone, ont besoin de se prouver aux
RYM BEN BERRAH – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN OTTAWA autres et à eux-mêmes au quotidien. S’en est lassant... Mais ça crée un cœur à cette culture et un désir inébranlable de faire valoir ses droits. Il est clair qu’un évènement comme le PFJA est capital pour se faire entendre, redonner un blason doré à ceux qui croient que ce n’est plus possible de réussir en français. Si je crois en quelque chose au Canada, c’est bien en la cause francophone dans la carte des Amériques. Mais il reste beaucoup de chemin à faire. Bien des gens dispersés ont besoin de se rallier. L’engouement ne fait que
commencer. Vous savez, le français est ma 2ème langue. En Tunisie on l’apprend en 3ème année primaire, donc j’avais 8 ans quand j’ai commencé à assembler des mots en français. Et depuis, j’en suis amoureuse. Longtemps je me suis demandé s’il y a une destinée à tout ceci et je crois que je peux finalement dire que mon but est de mettre du cœur dans cette cause. Que ce soit par le fait d’être vice-présidente du caucus francophone sur le plan provincial de la Fédération Canadienne des Étudiants, le
RYM BEN BERRAH – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN OTTAWA fait d’être impliquée avec le Regroupement Étudiant Franco-Ontarien, de lancer des initiatives d’art et d’écriture à mon collège, d’inciter les gens à s’exprimer en français, participer à des concours d’écriture en français, offrir des livres au quotidien et les ramasser en pile chez moi rien que pour le plaisir des yeux .. Toute action posée tend vers la glorification du verbe. Mais je ne crois pas que j’en fais plus que d’autres, je voudrais tant avoir la possibilité d’en faire nettement plus. Oui, je m’y engage pour l’avenir cela va sans dire. Ma voix et ma plume défendront la langue française à n’importe quel coin de ce globe. Siéger comme gouverneure étudiante sur un
« Un bon leader est une personne passionnée qui a le sourire, l’éloquence, de l’ouverture, de l’écoute, de l’énergie et un coeur gros comme le ciel... »
Conseil d’Administration à mon âge est une excellente pratique afin d’ouvrir mes horizons. Ce que je voudrais réaliser dans un futur proche c’est de former une plateforme afin de rallier les voix de toutes les causes qui me tiennent à cœur. Je voudrais aussi en apprendre davantage sur le système, écrire, écrire plus, toujours plus. Entre nous, mon plus grand rêve est de me faire publier un jour (rêve de gamine). Mais je veux que l’on se reconnaisse dans ce que j’ai à dire, je préfère donc attendre. Mes projets ? Mener à terme tous les mandats que j’entreprends en ce moment ! D’ici à avril, plein de réponses viendront et cela façonnera la prochaine étape dans ma carrière. Je préfère garde mon jeu de carte secret d’ici l’été. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
BIENVENUE AU
NOUVEAU-BRUNSWICK
ANIKA LIRETTE
« La réappropriation de la culture autochtone dans notre société actuelle. Les valeurs de base, les croyances et les visions de cette culture sont des théories qui peuvent nous guider pour la sauvegarde de notre planète, pour nos relations dans les communautés et pour nos valeurs de base perdues… »
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94 HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis une Acadienne native des provinces atlantiques à l’est du Canada. J’ai étudié l’art dramatique à l’Université de Moncton en 2003 et je suis partie vivre à l’étranger par la suite en Ukraine et en Croatie pour quelques mois (entre autres). J’ai fondé ma propre compagnie de théâtre, car je suis une professionnelle active, j’ai toujours créé ce que je voulais qui bouge dans ma vie. J’ai consacré mes dernières dix années au travail, au voyage et à la rencontre. Je suis reconnaissante de toute l’expérience que la vie m’a donnée que ce soit au cinéma, au théâtre, en animation, en événementiel, en projet international, ainsi que tous les projets qui touchent de près à la langue française. Je suis une humanitaire à la base, c’est l’art qui est mon vecteur de communication. Ce qui m’a poussée à participer au premier Parlement francophone des jeunes des Amériques est la force de la politique versus la force d’une artiste sur la scène. Je veux que les choses bougent dans notre société par mon instinct d’artiste, mais je voulais toucher à la politique afin de me donner plus d’outils pour pouvoir le faire. Je souhaitais aussi une formation de base sur les réalités, les règles, les mesures de la politique entourée d’une francophonie riche qui allait ( je le savais très bien) me nourrir l’âme avec ses diverses rencontres. Ce que je retire de cette expérience est d’abord des rencontres enrichissantes qui vont me rester, car je planifie un voyage en Amérique centrale sous peu. J’ai aussi une plus grande perspective sur la réalité d’une politicienne et je m’engage beaucoup plus aux causes politiques chez nous au Nouveau-Brunswick. Puis, le plus important est que j’ai compris à quel point j’avais une liberté en tant qu’artiste. Monsieur Jean-Louis Roy, un des intervenants principaux a mis sur table ce qui se passera dans une cinquantaine d’années. La majorité de la jeune population sera en Afrique et en
ANIKA LIRETTE
NOUVEAU-BRUNSWICK / LE CANADA Chine, ça m’a provoquée mille et une visions. Très rarement, nous pensons aussi loin en avant et pourtant il faut pour bien visualiser notre stratégie de rencontre, de communication et de collaboration à l’international. J’ai aussi été émerveillée par la politicienne France Gélinas qui se passionne de la politique, en l’écoutant parlé j’ai compris les sacrifices qui viennent avec le choix du métier. J’ai un respect pour ceux qui choisissent de nous représenter 24h sur 24h… J’ai trouvé très difficile à articuler un
« En tant qu’artiste, je peux prendre la place publique et énoncer ma vision personnelle « haut et fort » tandis que la politicienne représente le peuple. La politicienne est une interprète aussi, mais qui n’écrit pas ses propres mots, disons. J’ai une liberté que j’apprécie davantage aujourd’hui... » énoncé lorsque je siégeais avec un parti qui ne concordait pas avec mes valeurs personnelles. J’ai réalisé à quel point j’avais un besoin de participer à un enjeu qui m’appartenait. Je suis plus de la gauche, je suis une militante pour l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, mais surtout je suis une artiste qui cherche à faire de la politique autrement. Oui, si la politique est dans mon parcours futur, c’est pour que l’on sache quel rôle l’artiste et surtout la femme peuvent avoir dans cette aventure. Je pense sincèrement que l’émotion, l’humanité et la pensée rationnelle du cœur doivent s’insérer dans la politique et que le mot collaboration doit être utilisé plutôt que le mot partisan. Ma devise a toujours été : ¨L’union fait la force ¨. Si nous sommes plusieurs à travers le continent qui
« Un bon leader est selon moi, quelqu’un qui peut rassembler tout le monde à visualiser la même image. Une fois que l’objectif est clair, la parade peut se guider toute seule... »
ANIKA LIRETTE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU NOUVEAU-BRUNSWICK peuvent communiquer dans une même langue et que nous mettons notre énergie ensemble, tout est possible. La suite s’enchaîne et nous pouvons conquérir ou aboutir à des projets humanitaires plus grands que nous, car nous initions un mouvement de masse. Je crois sincèrement que nous vivons dans une ère de mondialisation et que la communication à l’internationale comme nous l’avons faite est une réalité qui doit se faire rapidement. Les dossiers de notre société actuelle affectent tout le monde, je parle des changements climatiques sur notre petite planète. Tous mes
projets ont un lien avec la langue française que ce soit de façon directe ou indirecte. Je suis une pro francophone, mais dans un esprit d’ouverture, d’intégration et de collaboration. En autres mots, je ne suis pas une femme qui souhaite qu’on ferme la porte aux autres langues ou aux nuances de la langue française, au contraire, plus grande est la différence mieux ce sera. Plus d’accents, plus d’expressions, plus de rencontres auprès des autres cultures…Je suis une militante de la cause acadienne et l’Acadie vit en milieu minoritaire, ses
ANIKA LIRETTE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU NOUVEAU-BRUNSWICK couleurs d’accents sont un témoignage riche de son parcours et de son histoire. J’aimerais qu’on enlève tout vocabulaire de guerre dans la politique ( ex: alliance, renversée, opposition), je voudrais qu’on mise sur l’avenir en force commune. Je pense que les changements climatiques vont nous forcer à nous regarder autrement, une question de survie. Je veux qu’on reconnecte avec le peuple des premières nations et qu’on les appuie à reconnecter avec leur propre culture. Nous devons retourner à la base de notre existence, voir à ce qui est important: la santé, l’environnement, nos relations et nos ressources naturelles. L’économie dicte trop notre réalité, cela me fait réellement peur. Mes projets ? Je pars pour un mois au Costa Rica, j’ai été très étonnée de
savoir que le français est obligatoire partout au pays dans les écoles. Le Costa Rica est le pays que je représentais en chambre des communes, il n’a pas d’armée et est une véritable force dans l’éco tourisme. J’ai hâte d’échanger sur ce que nous pouvons faire ensemble. Je garde une grande place dans mon cœur pour le Centre de la francophonie des Amériques, ils me donnent la chance de participer à de belles expériences de rencontres grâce à leurs contacts. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : anikalirette@gmail.com Site : www.theatrealacenne.com
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
BOILEAU OFFICIELLES DE L’ONTARIO
MONCEF LAKOUAS
« Avant de changer le monde, il faut commencer par soi-même. Je me concentre à être le meilleur de moi même à savoir un citoyen engagé, intègre, au courant des dossiers qui concernent ma communauté et optimiste quant aux solutions qui feront de ma province et de mon pays un meilleur endroit à vivre… »
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102 HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE MONCEF LAKOUAS NOUVEAU-BRUNSWICK / LE CANADA
Je suis un canadien d’origine marocain, je suis arrive ici en Janvier 2004 en tant qu’étudiant international. Je suis titulaire d'un Baccalauréat en administration des affaires avec spécialisation en finances de la faculté d'administration de l'Université de Moncton et je suis en train d'entamer mon deuxième Baccalauréat en comptabilité à la même faculté. Présentement, je suis le Président de la Fédération des Étudiantes et Étudiants du Campus de l’Université de Moncton, FÉÉCUM. Ayant à cœur le dossier du développement de la jeunesse et de l'immigration dans ma province, je siège sur différents conseils d’administration à savoir le Conseil économique du Nouveau-Brunswick en tant que représentant Jeunesse, au Conseil Multiculturel du Nouveau-Brunswick en tant que premier vice-président, au CAFI en tant que Président du conseil d'administration et au conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton. Mon engagement communautaire pendant mes études m’a valu une nomination au Top 50 des Leaders Émergents au Canada Atlantique par 21Inc en 2013 ainsi qu’une bourse de mérite para-académique de la Banque Royale du Canada dans la même année. J’ai été également nominé au top 21 Des leaders du Nouveau-Brunwswick par le même organisme en 2014. Pourquoi le Parlement francophone des jeunes des Amériques? J’ai une passion pour la politique et un grand sentiment d’appartenance à la francophonie. Ainsi le mélange des deux représentait une opportunité inédite de vivre l’expérience parlementaire en tant que député et membre d’une assemblée législative. Débattre des sujets politiques entièrement en français et faire la connaissance d’autres jeunes qui partagent les mêmes ambitions était un idéal et une motivation de rejoindre le momentum. Des concepts pris pour acquis dans les sociétés démocratiquement
développées comme le Canada mais qui demeurent une bataille continue et une cause non gagnée pour plusieurs des jeunes parlementaires que j’ai rencontré. L’objectif était aussi de se mettre dans la peau d’un parlementaire pour comprendre le rôle, pouvoir vivre l’expérience parlementaire, le travail en commission, les débats en chambre, le rôle des medias et le lobby de la participation citoyenne qui tente d’influencer les politiques ou le vote des parlementaires. Non seulement, je garde de bons souvenirs, et je comprends mieux la raison d’être au service de sa communauté, je conçois maintenant pourquoi certains parlementaires sont à la recherche de la perfection pour la mettre au bienfait de sa collectivité et c’est un sentiment que je partage. Des moments forts, Il y en a eu Presque à chaque jour. Les plus marquants étaient les révélations de
« Il s’agit d’une des meilleures expériences de ma vie. Avoir eu la chance de côtoyer de talentueuses personnes de provenant de toutes les Amériques, ayant une passion pour la langue française et pour la politique a été une occasion parfaite d’apprendre, d’échanger, de débattre sur des sujets passionnants tel : “ la situation des femmes, la disparité des revenus entre les classes sociales, la pauvreté, l’environnement, la démocratie dans les pays émergent, la bataille des peuples pour leurs droits des fois les plus fondamentales à savoir la liberté d’expression, la liberté d’appartenir à un parti politique ou même de voter”... »
MONCEF LAKOUAS – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU NOUVEAU-BRUNSWICK
ceux et celles qui se battent pour une vrai démocratie dans leurs pays. Des femmes ambitieuses, compétentes et talentueuses qui ne peuvent briguer les échelons du pouvoir à cause des stigmas ou préjugés de la société qui discrimine la femme et donne tous pouvoirs aux hommes. Des jeunes ayant des voix qui ne peuvent s’exprimer en toute liberté pour adresser leur mécontentent face aux politiques de peur d’être sanctionné, jugé ou encore pire, faire l’objet de menaces de mort. Des réalités que jusqu’alors, je connaissais, mais, qui m’étaient inconnus car je n’avais pas eu la chance de les entendre de la bouche de ceux et celles qui le vivent dans leurs quotidiens. Bien sûr, il n’y a aussi des histoires de succès mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir concernant la démocratie dans les pays des Amériques. Je ne peux m’expliquer cette passion pour la politique. Pour moi l’essentiel de l’homme politique c’est d’être au
service de sa communauté quitte à atteindre le bien être collectif. Comme le disait le Sénateur Sam Ervin Jr "une personne digne d’un Leader veut du pouvoir non pour elle même mais dans le but d’être au service des gens ". Peut être que ce sera une carrière future mais seul le temps nous le dira. Cette expérience a définitivement répondue aux questions que j’avais par rapport à l’essai parlementaire. Je n’ai nullement été déçu et je peux vous confier que j’ai apprécié chaque minute de mon rôle de parlementaire surtout en étant dans l’assemblée législative de Toronto, un lieu réel et chargé d’histoire, assis sur la chaise et le pupitre d’un parlementaire, s’adressant à une présidence et défendant les positions de mon parti. j’ose croire que j’ai bien défendu les dossiers de mon gouvernement, et su représenté aux mieux les intérêts de mes électeurs. Du moins du
FDENTREVUE MONCEF LAKOUAS NOUVEAU-BRUNSWICK / LE CANADA
meilleur de mes connaissances et de mes habiletés et en y mettant tout mon cœur et ma passion. Les francophones dans les Amériques sont dans une situation minoritaire et sont donc confrontés à des défis constants. Ils doivent continuellement revendiquer leurs droits à des services en Français et cela nécessite un effort, une motivation et des ressources financières pour se faire entendre car le combat peut aboutir jusqu’aux tribunaux afin d’obtenir gain de cause sur certains dossiers, telle est la situation réelle au Canada. Le Centre de la Francophonie des Amériques étant une vitrine pour la francophonie, c’est une opportunité idéale de se rallier au mouvement de la francophonie qui s’étend bien au delà des Amériques, surtout lorsqu’on parle de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF), qui compte plusieurs pays parlant le français dans différents continents, on évalue même à 274 millions, le nombre de locuteurs à travers le monde. Se rallier à ce mouvement signifie qu’il existe des alliances possibles, des partenariats, des échanges constructifs. A mon avis, les pays peuvent différer mais la cause est commune à savoir “ la francophonie dans le monde dans tous ses aspects politiques et socio-économiques ”. Je suis un homme d’action et j’aime bien voir des choses se concrétiser sinon à quoi servirait les parlements, les réunions, les colloques et autres si l’on manque d’initiatives. Je m’inspire souvent de cette citation de John Quincy Adams qui dit: “Si tes actions inspirent les autres à rêver plus, apprendre plus, faire plus et devenir plus, tu es un leader.”. Il faut savoir être à l’écoute des gens et connaitre leurs besoins, il faut pouvoir bâtir l’avenir avec eux et planter la graine de l’espoir pour un demain meilleur. Non seulement, il faut le dire mais il faut le faire et surtout être dans le premier rang et
c’est comme cela qu’on donne l’exemple. Je suis un porte-parole de la francophonie au sein de ma communauté, et à ce titre, je suis représentant de la fédération étudiante la plus importante hors Québec et ce dans le but de promouvoir la francophonie et le droit des francophones à une éducation dans leur langue maternelle. J’ai présidé le centre d’accueil pour immigrants francophones et membre du conseil d’administration au conseil économique francophone défendant les intérêts des francophones voulant faire affaire dans leur langue maternelle. J’aime ma langue et je suis fier d’être francophone et c’est un droit que je compte garder et léguer aux prochaines générations. Je fais d’ailleurs partie des candidats pour la conférence en Leadership du Gouverneur général du Canada et je travaille sur un projet communautaire pour donner le droit de vote aux immigrants au niveau municipal pour tenter de rendre ma ville plus inclusive, plus accueillante afin que les nouveaux arrivants puissent se sentir chez eux. Ceci pourra avoir un impact positif sur l’attraction et la rétention des immigrants dans ma communauté et ainsi dans la province du Nouveau-Brunswick dans son ensemble qui dépend en quelque sorte de l’immigration pour pallier au problème de la croissance démographique et du vieillissement de la population. Je me fais ambassadeur du volet parlementaire de la francophonie des Amériques, Ce qui me tient à cœur c’est que d’autres puissant connaitre l’expérience que j’ai eu la chance de vivre. C’est pour cela, que je tente de travailler avec le Centre pour organiser une deuxième édition du parlement francophone des jeunes des Amériques. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LES ETATS-UNIS ET
EN DIEU NOUS AVONS FOI
LE PRÉSIDENT
BARACK OBAMA
LA SITUATION POLITIQUE AUX ÉTATS-UNIS Le pouvoir exécutif est assuré par le président et le vice-président. Ils sont élus ensemble pour quatre ans, au suffrage universel indirect. Chaque État est représenté par son collège de grands électeurs dont le nombre est approximativement proportionnel au nombre d'habitants de l'État en question. Depuis 1951, le président ne peut exercer que deux mandats, il est le commandant en chef, mais ne peut déclarer la guerre. Il réside à la MaisonBlanche et possède un droit de veto sur les projets de loi. Il nomme les membres de son cabinet et dirige l'Administration américaine. Le pouvoir législatif revient à un Congrès composé de deux chambres, le Sénat et la Chambre des Représentants, qui siègent au Capitole. La chambre des représentants compte
435 membres, élus dans le cadre de districts pour un mandat de deux ans. Le nombre de représentants dépend du poids démographique des États : les moins peuplés envoient un représentant au Congrès, alors que la Californie en dispose de 53. Chaque État élit deux sénateurs pour six ans, quelle que soit sa population. Le Sénat est renouvelé par tiers tous les deux ans. La Cour suprême est la plus haute instance du système judiciaire fédéral. Composée de neuf juges à vie choisis par le président avec l'accord du Sénat, elle interprète les lois et vérifie leur constitutionnalité. La vie politique est dominée par deux partis : le Parti républicain (conservateur) et le Parti démocrate (libéral), Source : (Wikipédia) 111
WELCOME TO
BOSTON
GUILLAUME LAROCHE « Le succès n'est pas une destination, c'est une habitude… » Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
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FDENTREVUE GUILLAUME LAROCHE BOSTON / LES ÉTATS-UNIS
Je suis originaire de Lethbridge, Alberta, Canada. J'ai 29 ans, et je suis présentement étudiant à l'Université Harvard, dans la région de Boston aux États-Unis. Antérieurement, j'ai complété des diplômes universitaires en musique, éducation et droit. À Harvard, je concentre mes études en éducation, portant un regard sur la politique, le droit et la gestion scolaire. Avant de déménager à Boston cet automne, j'étais enseignant dans une école francophone en Alberta, où je donnais des cours d'études sociales, musique, mathématiques et français au secondaire. J'ai déjà hâte de me retrouver de nouveau dans une salle de classe! C'est un milieu que j'apprécie beaucoup, et où ma personnalité, qu'un collègue du PFJA a décrite comme étant "drôle, mais d'une façon sérieuse," est valorisée et utile. Entre l'âge de 18 à 23 ans, j'ai souvent participé à divers parlements jeunesse au Canada, tant locaux que nationaux. Depuis ce temps, j'ai moins souvent eu l'occasion d'y assister, malgré le fait que j'aime beaucoup ce genre d'activité. Quand j'ai vu qu'il y avait un parlement jeunesse international à Toronto cet été, j'ai sauté sur cette chance de retrouver un intérêt que j'avais mis de côté. La dimension internationale rajoutait une nuance à mes expériences antérieures, j'avais hâte de voir ce que le Parlement francophone des jeunes des Amériques allait donner. Je ne fus pas déçu, j'ai adoré avoir eu cette opportunité de prendre connaissance de comment se fait la politique ailleurs dans les Amériques: « les différents systèmes, les normes, les habitudes des politiciens et des citoyens, les enjeux locaux ». Avec un peu de recul, j'ai su apprécier davantage quelques privilèges du système canadien qui sont mis sous silence, tout en reconnaissant que certains éléments de la politique ne changent pas, peu importe le politicien ou encore le milieu politique! L'atelier sur la langue de bois avec les politiciens était
sans doute le plus intrigant pour moi. Ce fut à la fois un atelier et un laboratoire, puisqu'après la discussion, l’on a pu voir à quel point les politiciens mettaient en œuvre les idées qu'ils avaient défendues justifiant la langue de bois, et témoigner sur les effets de ce jeu. Et sur comment un politiciens exerce ces fonctions, même devant simplement un petit auditoire. Je suis d'avis que « les habiletés politiques » sont utiles pour exercer un leadership dans presque tous les domaines. Un bon leader est pour moi, une personne capable d'inspirer les autres et qui est prête à leur offrir le meilleur de soi au nom d’une cause commune. Être capable de communiquer avec les gens, comprendre en détail comment apporter un changement dans son environnement par un mouvement rassembleur et même comment présenter une image soignée pour les instances où l'image parle plus fort que les propos, tout cela est utile peu importe dans quelle coulisse du pouvoir qu'on travaille. Si je n'anticipe pas de carrière politique, je crois néanmoins qu'il ne faut pas être politicien pour mettre à profit nos virtuosités de leadership auprès de notre communauté. Le PFJA a été pour moi surtout un lieu de rencontres, de discussions et d'échanges d'idées. Oui, cela a été un grand privilège: ce n'est pas tout le monde qui peut y participer. En même temps, oui, c'est capital pour être
« Je crois qu'il faut éviter de parler des francophones des Amériques comme étant un bloc monolithique. La situation et les besoins varient d'un endroit à un autre. En exemple, Haïti a une relation historique très différente avec le français comparé à l'Acadie ou par rapport au Brésil... »
GUILLAUME LAROCHE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE A BOSTON reconnu: créer des instances d'entraînement pour que la jeunesse accroisse sa capacité d'agir crédiblement en politique et nécessaire pour se faire reconnaître. Il n'y a pas de choix à effectuer entre si c'est un privilège ou si c'est nécessaire, ça peut aisément être les deux en même temps. Quand on est enseignant dans une école francophone en Alberta et qu'on est capable de dire aux élèves qu'on est soi-même franco-albertain, dans une communauté où les enseignants sont souvent venus d'ailleurs, je pense que cela laisse un impact important. En fait, cela concrétise ce que ça veut dire d'être franco-albertain pour ces jeunes, qui n'avaient pas nécessairement de modèle pour cela. C'est primordial en construction identitaire qu'il y ait des modèles positifs pour symboliser et adopter une certaine identité. Dans mon petit coin d'Alberta, je pense que c'était la plus forte contribution quotidienne que j'ai pu offrit à la communauté. Non seulement je pense être un défendeur du français, mais je dirais même plus largement que je suis défendeur de l'idée des avantages sociaux que crée la diversité linguistique. Cela s'applique tant aux francophones qu'à d'autres groupes linguistiques minoritaires. Les mêmes principes qui animent ma défense du français en Alberta,
se revendiquent également chez les écoles de langues ukrainienne et autochtone, ailleurs en province, pour ceux qui les voudraient. Le seul but concret que j'ai pour l'instant consiste à compléter mes études actuelles avec succès tout en profitant au maximum des occasions uniques qu'elles m'apportent. Cela dit, je pense souvent à quoi ressemblera l'école de demain, voire à quoi devrait ressembler l'école d'aujourd'hui. Si je me lançais dans une initiative, je voudrais repenser à quoi devrait ressembler nos écoles et que faire pour offrir une éducation contemporaine pertinente et de qualité. Peut-être que j'oserais même essayer de réaliser une telle vision! Pour l'instant, mes études à Harvard me tiennent amplement assez occupé, les gros projets devront attendre que j'aie terminé! J'ai cependant quelques voyages internationaux prévus pour les prochains mois: en Tanzanie au mois de mars, et au Brésil au mois de juin. Je ne suis jamais allé dans ces régions; j'ai hâte de découvrir de nouvelles perspectives sur le monde! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
WELCOME TO
LOUISIANE
JORDAN K. LANDRY
« C’est à notre tour. Nous Franco-Louisianais, notre génération, on dit il était un temps, pour nous, un temps , c’est maintenant… » 118
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE JORDAN K. LANDRY LOUISIANE / LES ÉTATS-UNIS
Je viens du « Pays Cadien », plus spécifiquement d’une petite « ville à deux feux » entourée par du riz, de la canne à sucre et du marais ! Je suis titulaire d’un baccalauréat en science politique de l’Université de Louisiane à Lafayette et d’une maitrise en relations internationales de Georgia Tech. Dans ces deux universités, j’étais membre de quelques organisations; parmi elles, je tenais quelques positions représentatives et exécutives dans les gouvernements étudiants. Pendant mes années à l’UL, j’étais membre du « Comité des Jeunes Cadiens », la section jeunesse de la candidature louisianaise pour le Congrès Mondial Acadien (CMA) 2014. Malgré l’échec de l’effort, j’ai été nommé à la délégation louisianaise au Grand Rassemblement Jeunesse lors du CMA 2009 au Nouveau-Brunswick. En 2012, pendant mes études de maîtrise, j’étais stagiaire d’été au Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL), l’agence des affaires francophones dans cet état. Pendant mon stage, j’ai été impliqué dans les préparations pour une séance officielle entre le LieutenantGouverneur de Louisiane et le Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, une visite officielle en Louisiane de l’Ambassadeur de France aux États-Unis et d’autres évènements publiques. Je suis aussi impliqué depuis longtemps dans « Louisiana Boys State » (LABS), un programme de leadership et de simulation gouvernementale pour environ de 400 garçons de la 12ème année de partout en Louisiane, qui se déroule au mois de juin chaque année. Après mon élection à titre de Secrétaire d’État du LABS (la troisième position exécutive) lors de mon « année citoyenne » de 2006, j’ai été nommé conseiller pour le prochain programme en 2007. Deux ans plus tard, j’ai été promu dans l’équipe. Maintenant, je supervise les simulations partisanes et électorales du
programme en plus d’accomplir ses fonctions administratives. Pourquoi participer au PFJA ? Tout simplement parce que j’aime le français. J’aime la politique. Quand les deux se rencontrent, ils auront toutes mes attentions ! Mais plus sérieusement : le mouvement francophone en Louisiane demeure primairement un mouvement basé sur l’héritage ; l’aspect politique n’est pas si développé comme il est, par exemple, au Québec ou au Nouveau-Brunswick. Je trouve que c’est une niche que je peux occuper. Une très belle expérience surtout lorsque nous sommes allés à Queen’s Park pour travailler comme un véritable parlementaire. On peut parler du réseautage, de la diversité, des droits démocratiques, mais quand on peut les pratiquer, c’est plus que merveilleux! Quand on est un étudiant de la politique comme moi, on pense qu’on a vu tout, mais cette semaine-là m’a fait vivre et connaitre des moments forts, parmi d’autres : « Nos séjours à la Législature, même avant les débats. On pouvait ressentir l’histoire dans cet édifice – presque physiquement – et cette connaissance donne un sérieux à tous ce qu’on fait là. En général, la camaraderie parmi les participants de n’importe quel pays. Quand les contestations partisanes étaient finies, elles étaient finies. Si seulement nos homologues « réels » savaient le faire ! Croyez-le ou pas, les « temps libres » aux résidences ! Sans en dire trop, mon coloc a des positions politiques très différentes des miennes. Il y eu des conversations tellement intéressantes lors de cette semaine…Avant que je sois un étudiant de la politique, j’étais un féru de l’histoire – j’en suis même un, en
« Un bon leader selon moi est quelqu’un qui sait quand il faut le faire lui-même et quand il faut laisser les autres le faire eux-mêmes... »
JORDAN K. LANDRY – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN LOUISIANE fait. Pour moi, la politique est l’histoire moderne appliquée – les journalistes écrivent l’ébauche de l’histoire, peut-être, mais qui leurs donnent les matériaux ? D’abord, il faut poser une autre question, je crois : quelle place voulons-nous ? La réponse n’est pas la même partout les Amériques, je soupçonne. Dans ce contexte, être parlementaire de programme PFJA est un atout, mais il faut toujours se souvenir que le « projet » de la Francophonie doit venir primairement de l’herbe et pas toujours des élites. Sinon, on risque le problème d’un « déficit démocratique » comme celui de l’Union européen. Contrairement à beaucoup des participants, ma réputation n’est pas définie par être francophone. Oui, la francophonie est l’un de mes « grands enjeux », mais je ne suis pas un enseignant de français, et je ne serais pas pris pour un Zachary Richard ou même une Valerie Broussard Boston [militante francolouisianaise et Jeune ambassadeur de la francophonie des Amériques en 2009]. Cela dit,
comme francophone, francophile et bilingue dans les milieux anglophones – Louisiana Boys State, par exemple – je suis dans une position pour « briser les solitudes » (d’après Mickaëlle Jean) et être un pont pour un jeune francophone qui est ignorant de la grande communauté francophone. Mes préoccupations actuelles sont de trouver du travail de façon permanente dans la politique, les relations internationales ou les industries culturelles. (Patrons : embauchezmoi, s’il vous plait !). Je pourrais commencer à vous parler de ma « wish list » politique, mais je ne crois pas que vous ayez assez d’espace pour imprimer tout… Des projets concrets ? Pas à ce moment, mais mes contacts au CODOFIL m’ont dit qu’il y a quelque chose à venir – restez à l’écoute… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDINTERVIEW JORDAN K. LANDRY LOUISIANE / LES ÉTATS-UNIS
« Jordan, introduce yourself to us (origins, studies, journey, personality, current position)… »
named to the staff, where I now supervise the program’s partisan and electoral simulations as well as certain administrative functions.
Jordan Landry: I come from south Louisiana’s “Cajun Country,” more specifically from a small “two stop-light town” surrounded by rice, sugar cane, and marsh! I hold a bachelor’s in political science from the University of Louisiana at Lafayette and a master’s in international affairs from Georgia Tech. At both schools, I was a member of various organizations, among them several executive and legislative positions in their student governments. During my years at UL, I was a member of the “Comité des Jeunes Cadiens,” the youth section of Louisiana’s bid for the 2014 Congrès Mondial Acadien (CMA). Even though the bid didn’t work out, I ended up being selected for the Louisiana delegation to the Grand Rassemblement Jeunesse at the 2009 CMA in New Brunswick. In 2012, during my master’s studies, I was a summer intern at the Council for the Development of French in Louisiana (CODOFIL), the state’s francophone-affairs agency. During my internship, I was involved in the preparations for an official meeting between the Lieutenant Governor of Louisiana and the Secretary General of the Organization Internationale de la Francophonie, an official visit to Louisiana by the Ambassador of France to the United States, and other public events. For many years, I’ve also been involved with Louisiana Boys State (LABS), a leadership and government-simulation program for around 400 high school senior boys from all over Louisiana each June. Following my election as Secretary of State (the third executive position) during my “citizen year” of 2006, I was named as a counselor for the next program in 2007. Two years after that, I was
« What motivated you to participate in the inaugural Parlement francophone des jeunes des Amériques (PFJA), which was held August 5-10, 2014, in Toronto,? » Very simple – I like French. I like politics. When the two come together, it will have my attention! But more seriously: the francophone movement in Louisiana remains primarily one based on matters of heritage; its political aspect isn’t as developed as it is, for example, in Québec or New Brunswick. I find it’s a niche I can fill.
« After a bit of reflection, was this encounter beneficial for you? If so, which parts in particular? What do you take from this experience? » Absolutely – especially when we went to Queen’s Park to work as a parliament. You can talk about networking, diversity, democratic rights – but when you can practice them? Marvelous, I tell you!.
« Were there any important moments that really moved you? Stories of some of the men and women, for example (speakers, other young legislators…) » When you’re a student of politics like me, you think you’ve seen everything, but that week had several important moments. Among others: “Our trips to the Legislature, even before the debates started. You can feel the history in that building – almost
JORDAN K. LANDRY – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN LOUISIANE physically – and that lends a sense of gravity to anything you do there. In general, the camaraderie among the participants, no matter what country they came from. When the partisan fights were done, they were done – if only our “real-world” counterparts knew how to do that! Believe it or not, even our “free time” back in the residence halls! Without saying too much, my roommate had some political position very different from mine. It made for some interesting conversation that week…”
Before I was a student of politics, I was a history buff – still am, in fact. For me, politics is applied modern history – journalists write the first draft of history, perhaps, but who gives them the material?
« In your opinion, do you think Francophones have trouble finding a place in their Americas and even beyond? Is joining a network of young legislators, like that of the Centre de la « Can you tell me where your keen Francophonie des Amériques, is it a interest in politics comes from? Is it a privilege or even capital for being prelude to a future career? How did heard or recognized? » you live the experience of being in the First, you have to ask another question, I skin and role of a young think: what place do we want? The answer parliamentarian for a week, especially isn’t the same all over the Americas, I in a place so full of symbolism?» suspect. In that context, being part of the PFJA is an asset, but you always have to
FDINTERVIEW JORDAN K. LANDRY LOUISIANE / LES ÉTATS-UNIS
remember that the Francophone “project” has to be driven mostly by the grassroots and not mostly by the elites, lest we risk the problem of the “democratic deficit” that we hear about the European Union all the time.
« What are the different actions you take daily in your community in Louisiana to promote French? Can we consider you a man of engagement and a man for the future who will still be a voice to defend the French language? » For me, it’s a somewhat difficult question. Unlike many of the other participants, my reputation isn’t primarily defined by being francophone. Yes, French is one of my “big issues,” but I’m not a French teacher, and I’m not going to be mistaken for a Zachary Richard or even a Valerie Broussard Boston [Louisiana French activist and Young Ambassador of the Francophonie des Amériques in 2009]. That said, as a Francophone, Francophile, and a bilingual in English-speaking milieus – Louisiana Boys State, for example – I am in a position to “break the solitudes” (with apologies to Michaëlle Jean) and be a bridge for a young Francophone who doesn’t yet know about the greater Francophone community.
« What are your current ambitions? If tomorrow you had to start a business, community, or political adventure, what would you want to realize? » Right now, I’m looking for permanent employment in politics, international relations, or cultural industries. (Bosses: hire me, please!) I would talk about my political wish list, but I don’t think you have the space to print it all…
« Any definite coming projects or events you’re preparing? Anything you’d like to tell us?» Not at the moment, but my contacts at CODOFIL have told me something’s coming – stay tuned….
« For you, a good leader is… » …someone who knows when to do it themselves and when to let others do it themselves.
« What message do you want to bring through your new role as a member of the PFJA? Do you have a particular engagement that has your heart?» “It’s our turn” – we Franco-Louisianais, our generation. People talk about “once upon a time” – for us, “once upon a time” is now.
LE CABINET DU PFJA
Le cabinet est composé de huit personnalités ayant une forte connaissance de la simulation parlementaire et/ou impliquées en politique. Céleste Godin, Nouvelle-Écosse : présidente, Philippe Dubois, Québec : vice-président, Gabriel Laurence-Brook, Québec : premier ministre, Janaina Nazzari Gomes, Brésil : ministre (parti au pouvoir), Cécile Gagnon, Québec : chef de l'opposition officielle, Mandy Migues, Louisiane : porteur de projet de loi (opposition officielle), Marc-Gérard Jacquet, Haïti : porteur de projet de loi (2e opposition), Audrey LaBrie, Alberta : chef du 2e parti d'opposition. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
URUGUAY
LA LIBERTE OU LA MORT
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE JOSE MUJICA
LA SITUATION POLITIQUE DE L’URUGUAY La Constitution, qui s'inspire de celle des États-Unis, a été adoptée le 27 novembre 1966. La ley de lemas, modifiée par la réforme constitutionnelle de 1997, régit le système électoral, en mélangeant vote majoritaire pour la présidentielle, représentation proportionnelle pour l'élection des parlementaires, et « double vote simultané », ces différentes élections ayant lieu le même jour. Le pouvoir exécutif est
confié au président de la République, élu pour un mandat de 5 ans. Il est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement (Premier ministre). Le pouvoir législatif est exercé par un parlement bicaméral, constitué d'une Assemblée générale de 30 sénateurs et d'une Chambre des Représentants de 99 députés. Les membres de ces deux chambres sont élus au suffrage universel direct pour des mandats de 5 ans. (Source : Wikipédia) 129
BIENVENIDA A
MONTEVIDEO
JUAN IGNACIO MAZZONI « Il faut oser. Il faut rêver en grand. Il faut oublier et contrer les frontières de nos différences et croire en la fraternité des peuples… »
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
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FDENTREVUE JUAN IGNACIO MAZZONI MONTEVIDEO / URUGUAY
Je suis né en Uruguay le 8 août 1988 à Montevideo. J’y ai vécu pendant toute ma vie, et je suis fier de mon pays. J’ai eu l’opportunité de vivre ailleurs, mais j’ai décidé de rentrer pour investir mon potentiel en Uruguay. J’ai fait mes études en Sciences de la Communication dans l’Université de la République (la plus grande chez moi) et j’ai décroché ma licence en 2013. Mon parcours d’études a été enrichi avec un séjour de deux ans en France, où j’ai été Assistant de Langue au Nord-Pas de Calais et en Bourgogne. C’est dans l’enseignement des langues que j’ai toujours travaillé: au début, avec l’italien (la langue de mes ancêtres), puis l’espagnol, et maintenant je suis enseignant de soutien dans une école internationale anglophone de ma ville. Mais, je suis en attente de la confirmation de mon admission pour un master en Journalisme International. En fait, c’est grâce au PFJA que j’ai eu le courage de donner de la priorité à ma vraie vocation: le journalisme et le domaine des affaires à l’internationale. Je me considère un citoyen du monde. Même, si je suis enraciné dans mon pays. Je suis quotidiennement les actualités du monde entier. Je m’adapte très vite aux réalités que je connais. C’est pour ça que j’adore les voyages et les rencontres avec des gens de cultures différentes. Pourquoi j’ai assister au
« Je suis convaincu que dans la diversité, on y trouve l’essence de la vie... » PFJA? J’ai lu sur le site internet du Centre de la Francophonie des Amériques l’appel à candidature pour les inscriptions. J’avais entendu parler des simulations parlementaires : quelque chose de très intéressant qu’en Uruguay on n’a pas, alors que c’était un de mes rêves d’en faire partie. En plus, j’avais envie de m’engager auprès
d’une cause et de connaitre des gens comme moi, engagés au sein de leurs communautés si diverses et si riches, mais toujours reliés par la francophonie. Après avoir réfléchi un peu, la veille de la fin des inscriptions j’ai déposé mon dossier. J’avais peur que mon niveau de français me m’empêche de m’exprimer correctement, ou, de faire des discours clairs. C’était une des seules raisons pour laquelle j’ai hésité juste un petit peu. Mais heureusement cela ne m’a pas posé aucun soucis. Depuis ma rentrée à la fin du PFJA, il n’y a pas un jour que je n’y pense pas. D’abord j’ai gardé de véritables liens et donc agrandis mon cercle amical. Tu sais, quand on partage une expérience si intense, c’est presque impossible de ne pas établir une attache durable et solide. L’échange d’idées avec mes collègues a rendu cette corrélation possible et crées par ce biais un intérêt commun encore plus forts. Et puis, je te disais tout à l’heure que le PFJA m’a servi pour définir ma vocation et mes intérêts professionnels pour le futur. Je pense que ça a été le PFJA qui m’a poussé à prendre des décisions urgentes et importantes pour suivre un parcours professionnel plus en accord à mes intérêts. J’ai surtout compris la complexité du monde politique. J’ai pris conscience de l’importance de l’échange et des débats, des interactions parmi les politiciens, les médias et les citoyens, et de la nécessité de nous proposer de faire de la politique autrement. Maintenant que nous sommes jeunes et que nous ne sommes pas encore contaminés, je crois que c’est plus facile de commencer à zéro. Peut-être qu’il s’agit d’une pensée assez naïve, mais pourquoi pas? La conférence de M. Roy sur les changements des centres de pouvoir et de la géopolitique mondiale nous a permis de nous placer dans le contexte actuel, où les équilibres d’autrefois ne sont plus les mêmes. Puis,
JUAN IGNACIO MAZZONI – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN URUGUAY l’intervention de M. Pelletier a créé un débat assez houleux parmi les participants canadiens du Parlement sur le sujet du fédéralisme, le souverainisme et le rôle de la francophonie au sein du Canada contemporain. Même en étant spectateur, j’ai trouvé cet échange d’un point de vue passionnant. J’ai beaucoup appris sur l’histoire du Canada, du Québec, de l’Acadie et des communautés francophones minoritaires en autres provinces. Depuis, je me sens le devoir de défendre la parité des genres dans tous les domaines, y compris la politique. C’est pour cela que la conférence de Mme. Andrews m’a donné beaucoup de données intéressantes. J’ai été un peu mal à l’aise de savoir que l’Uruguay, même avec sa législation sociale avancée, est parmi les pays des Amériques ayant un écart majeur
flagrant entre les hommes et les femmes en politique et en économie. La table ronde sur la langue de bois m’a donné une perspective sur la pratique professionnelle du journalisme, à laquelle je veux me consacrer. Le cinéma est ma passion, alors, la cinérencontre où l’on a vu le documentaire “Intimités Francophones”, a été l’un des moments les plus émotifs de toute la semaine. En le regardant, j’ai eu la sensation d’appartenir à une grande famille, qui accueille tout ceux qui veulent en faire partie, c’est ça la francophonie des Amériques. Les témoignages présentés dans le film donnent envie de faire quelque chose pour défendre la langue de Molière, (et de Senghor, Tremblay, Condé, Depestre), etc.
FDENTREVUE JUAN IGNACIO MAZZONI MONTEVIDEO / URUGUAY
où que l’on soit. Je suis issu d’une famille de politiciens de plusieurs partis sociauxdémocrates. J’ai eu des membres de ma famille qui ont fait partie du gouvernement Uruguayen entre 1950 et 1960 (sénateurs, ministres, présidents de conseil d’entreprises publiques et même un vice-président). Plus récemment, j’ai eu un oncle qui a été député, d’un parti différent plus à gauche. J’ai, en soit, toujours respiré de la politique de différents partis et idéologies. Cela m’a ouvert l’esprit et m’a aidé à prendre le meilleur de chacun. Je ne sais pas si je veux dédier ma vie à la politique de façon active, mais au moins je suis sûr que dans mon rôle de journaliste, je pourrai intervenir pour créer un électorat plus informé et participatif. En étant jeune parlementaire on se rend compte que la figure du politicien est bien plus complexe de ce qu’on pourrait dire si l’on ne se met pas à sa place. Il y a pas mal d’enjeux qu’on ignore au moment de donner son opinion. C’est vraiment difficile, il faut négocier, faire des cessions, etc. Lorsque l’on appartient à un réseau de personnes qui partagent la même langue, avec un très haut niveau de formation, des idées innovatrices et créatives, ainsi qu’une envie de créer des changements dans son milieu, et qui probablement seront les dirigeants de demain. Cela donne à la francophonie une ampleur considérable et la place qu’elle mérite au sein de la politique continentale. Il faut surtout
« Un bon leader? C’est quelqu’un qui sait écouter. articuler et négocier. Quelqu’un qui peut reconnaitre dans les autres personnes le potentiel pour rejoindre un but commun qui bénéficie à tous. Quelqu’un qui veut le meilleur pour tous. Quelqu’un qui est capable de voir les points forts et faibles, et comment améliorer ces derniers... »
souligner l’importance du réseau de gens que ces évènements rassemblent. L’idée de communauté, d’échange dans toutes les directions, est essentielle. Nous sommes les cadres du futur. Nous avons l’opportunité et la chance de pouvoir fructifier nos liens personnels crées grâce au PFJA et attendre de voir si un jour l’un de nous deviendra un véritable politicien. Avant, je m’engageais avec la francophonie grâce au cinéma. J’étais bénévole dans une Cinémathèque en Uruguay, et j’aidais à l’organisation de festival de cinéma. Je traduisais les films du français à l’espagnol pour en faire des soustitres. En fait, le cinéma de langue française c’est l’une des manifestations artistiques que j’affectionne le plus. Personnellement, je considère que je pourrais faire encore plus pour rayonner la francophonie dans mon milieu. Le PFJA a été une occasion pour m’en rendre compte et pour commencer à revitaliser la langue française dans ma communauté. Je suis sûr que dorénavant je m’engagerai à cette fin et que je donnerai le meilleur de moi même pour le réaliser. J’aimerais intervenir plus directement dans les politiques publiques linguistiques de mon pays. Ici il n’y en a presque pas. Et c’est dommage, car on ne reconnaît pas la richesse linguistique qu’on a (les dialectes, le bilinguisme dans certaines zones). On n’a pas non plus d’un bon système d’enseignement de langues étrangères. Par exemple, l’Uruguay fait partie de l’OIF en tant que membre observateur, mais l’enseignement du français en Uruguay est seulement pour ceux qui peuvent se payer un cours privé. Il faudrait avancer et comprendre que pour s’intégrer au monde, il faut apprécier sa richesse linguistique. C’est mon rêve. Mais, je ne sais pas si je pourrai y arriver. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA JUAN IGNACIO MAZZONI MONTEVIDEO / URUGUAY
« Juan, preséntate a nosotros. Cuéntanos tus orígenes, tus estudios, tus recorridos, tu personalidad y tu trabajo actual. » Me llamo Juan Ignacio Mazzoni. Nací en Uruguay el 8 de agosto de 1988 en Montevideo, Uruguay. Viví allí durante toda mi vida y estoy orgulloso de mi país. Tuve la oportunidad de vivir en otros lugares, pero decidí volver para poder invertir mi potencial en Uruguay. Estudié Ciencias de la Comunicación en la Universidad de la República (la más grande de mi país) y obtuve mi licenciatura en 2013. Mi trayecto de estudios fue enriquecido por una estadía de dos años en Francia, donde fui auxiliar de conversación en el Nord-Pas de Calais y en la Borgoña. Es en la enseñanza de lenguas que trabajé siempre: al principio, con el italiano (la lengua de mis ancestros), luego con el español, y ahora soy profesor de apoyo en un colegio internacional anglófono de mi ciudad. Sin embargo, ahora espero la confirmación para cursar un máster en Periodismo Internacional. De hecho, fue gracias al PFJA que pude tomar coraje para darle prioridad a mi verdadera vocación: el periodismo y los asuntos internacionales. Me considero un ciudadano del mundo. Aunque esté arraigado a mi país, sigo las noticias del mundo entero. Me adapto muy rápido a las realidades que conozco. Es por eso que me encantan los viajes y los encuentros con gente de culturas diferentes. Estoy convencido de que en la diversidad encontramos la esencia de la vida.
« ¿Qué te motivó a participar de la primera edición del PFJA que se llevó a cabo del 5 al 10 de agosto de 2014 en Toronto, Canadá? »
Leí en el sitio web del CFA el llamado a inscripciones. Había escuchado hablar de las simulaciones parlamentarias, algo interesantísimo que en Uruguay no hay y en lo que me hubiera gustado participar. Además, tenía ganas de comprometerme con una causa y de conocer gente como yo, comprometidos también con sus realidades comunitarias, tan ricas y tan diversas, aunque siempre con el hilo conductor de la francofonía. Tenía miedo que mi nivel de francés me impidiera expresarme y armar discursos claros. Esa fue la única razón que me hizo dudar apenas un poco. Pero por suerte eso no fue problema.
« Con un poco de tiempo en el medio, ¿este encuentro te benefició? Si fuera el caso, ¿qué te llevas de esta experiencia? » Claro que sí. Desde mi regreso luego del fin del PFJA, no ha habido un día en el que no piense en él. Antes que nada, me llevo verdaderos amigos. ¿Sabes? Cuando se comparte una experiencia así de intensa, es casi imposible no establecer vínculos durables y sólidos. El intercambio de ideas con mis colegas hizo que estos lazos, creados gracias a un interés común, aún más fuertes. Luego recién te dije que el PFJA me sirvió para definir mis intereses vocacionales y profesionales para el futuro. Creo que fue el PFJA lo que me empujó para tomar decisiones al respecto de un camino profesional más acorde a mis intereses. Pero por sobre todo comprendí la complejidad del mundo político. Tomé conciencia de la importancia de los debates y del intercambio, de las interacciones entre los políticos, los medios y los ciudadanos, y de la necesidad de proponerse hacer la política de otra manera. Ahora que somos
JUAN IGNACIO MAZZONI – JOVEN PARLEMENTARIO DE LA FRANCOPHONIA EN URUGUAY jóvenes y no estamos tan contaminados, creo que es más fácil empezar de cero. Tal vez sea un pensamiento bastante ingenuo, pero ¿por qué no?
« ¿Hubo momentos fuertes que te hayan marcado? Historias de hombres que puedas tomar de ejemplo, de gente que intervino, de otros jóvenes parlamentarios. ¿Alguna de las tres partes que hayas apreciado más que otro? » Bueno, es como si me preguntaras a quién quiero más, si a mi madre o a mi padre. Estoy bromeando, jajaja. Es difícil de elegir uno. Hubo varios momentos. Para empezar, la conferencia del Sr. Roy sobre el cambio de los centros de
poder y de la geopolítica mundial nos permitió ubicarnos en el contexto actual, en el que los equilibrios de otrora han cambiado. Luego, la conferencia del Sr. Pelletier creó un debate bastante álgido entre los participantes canadienses del Parlamento sobre el tema del federalismo, del soberanismo y del rol de la francofonía en el seno del Canadá contemporáneo. Aunque yo no fuera en este debate más que un espectador, encontré este intercambio de puntos de vista apasionante. Aprendí montones sobre la historia de Canadá, de Québec, de Acadia y de otras comunidades francófonas minoritarias en otras provincias. Luego, siento el deber de defender la paridad de género en todos los campos, y esto comprende la política. Es por eso que la conferencia de la Sra. Andrews me dio un montón de datos interesantes sobre la
FDENTREVISTA JUAN IGNACIO MAZZONI MONTEVIDEO / URUGUAY
situación de las mujeres. Tuve un poco de vergüenza al saber que Uruguay, aún con su legislación avanzada en lo social, está entre los países de América con una mayor brecha entre hombres y mujeres en economía y política. La mesa redonda sobre la “lengua de madera” me dio una perspectiva sobre la práctica profesional del periodismo, a la cual me quiero dedicar. El cine es mi pasión, entonces el encuentro cinematográfico en el que pudimos ver el documental Intimidades Francófonas fue uno de los momentos más emotivos de la semana. Mirándolo, tuve la sensación de pertenecer a una gran familia que acoge a todo aquel que quiere formar parte de ella, es decir, la francofonía de las Américas. Los testimonios presentados en el film dan ganas de salir a hacer algo para defender la lengua de Molière (y de Senghor, Tremblay, Condé, Depestre, etc.) dondequiera que sea.
« ¿Me puedes decir de dónde viene este interés por la política? ¿Es la premisa de una carrera futura? ¿Cómo viviste el hecho de estar por una semana en los zapatos de un joven parlamentario, encima en un lugar tan simbólico? »
me quiero dedicar a la política activamente, pero creo firmemente que en mi rol de periodista puedo intervenir para crear un electorado más informado y participativo. Habiendo sido joven parlamentario, uno se da cuenta que la figura del político es mucho más compleja de lo que se podría decir sin ponerse en su lugar. Hay muchísimas encrucijadas que ignoramos al momento de opinar. Es muy difícil: hace falta negociar, hacer cesiones, etc.
« En tu opinión, ¿crees que los francófonos logran hacerse un lugar en las Américas y más allá del continente? ¿Integrar una red francófona de jóvenes parlamentarios, como la del CFA, es un privilegio y un capital para hacerse escuchar o ser reconocidos? » Claro que sí. Una red de gente que comparten un idioma, con un nivel altísimo de formación, ideas innovadoras y creativas, además de unas ganas de generar un cambio en su propio medio, y que probablemente serán los mandos el día de mañana, claro que pueden darle a la francofonía el lugar que merece en el seno de la política continental. Hace falta subrayar la importancia de la red de contactos que estos eventos generan. La idea de red, de intercambio en todas las direcciones, es esencial. Nosotros somos los mandos del futuro. Y tenemos la oportunidad de extender nuestros lazos personales creados gracias al PFJA a nuestra comunidad si un día somos verdaderos políticos.
Yo vengo de una familia de políticos de diferentes partidos socialdemócratas. Hubo miembros de mi familia que fueron parte del gobierno uruguayo en los 50s y los 60s (senadores, ministros, presidentes de organismos públicos, e incluso un vicepresidente de la República, etc.). Más recientemente un tío mío fue diputado por otro partido más a la izquierda. Es por eso que « ¿Cuáles son las diferentes acciones siempre respiré política de diferentes partidos e ideologías. Eso me abrió la mente y me que llevas a cabo cotidianamente en el ayudó a tomar lo mejor de cada uno. No sé si seno de tu comunidad en Uruguay con el
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fin de promover la francofonía y la francofilia? ¿Podemos considerar que eres un hombre de compromiso y un hombre de avenir? » Es una pregunta interesante. Antes, me comprometía con la francofonía gracias al cine. Era voluntario en una cinemateca en Uruguay, y ayudaba en la organización de festivales de cine. Traducía films del francés al español para hacer subtítulos. De hecho, el cine de lengua francesa es una de las manifestaciones artísiticas que me gusta más. Personalmente creo que podría hacer mucho más para difundir la francofonía en mi medio. El PFJA fue una ocasión para que me diera cuenta de ello y para revitalizar la francofonía en mi comunidad. Estoy seguro que de ahora en más me comprometeré con este fin y daré lo mejor de mí para hacerlo.
« « ¿Cuáles son tus ambiciones actuales? Si mañana tú debieras lancarte en una aventura emprendedora, solidaria o política, ¿qué te gustaría realizar? » Me gustaría intervenir más directamente en las políticas públicas de lenguas de mi país. Aquí casi no hay. Y es una lástima, porque no reconocemos la riqueza lingüística que tenemos (los dialectos, el bilingüismo en algunas zonas). No tenemos tampoco un buen sistema de enseñanza de lenguas extranjeras. Por ejemplo, Uruguay forma parte de la OIF como observador, pero la enseñanza del francés en Uruguay sólo es para quienes pueden pagar un curso privado. Hace falta avanzar y comprender que para integrarse al mundo, hace falta apreciar su riqueza lingüística.
« Un buen líder para ti es… » Alguien que sabe escuchar, articular y negociar. Alguien que puede reconocer en otras personas el potencial para llegar a un fin común que beneficie a todos. Alguien que quiera lo mejor para todos. Alguien que es capaz de ver los puntos fuertes y débiles, y cómo mejorar éstos últimos.
« ¿Qué mensaje te gustaría dar a través de tu nuevo rol de joven parlamentario francófono de las Américas? ¿Tienes un compromiso particular que te interese más que nada? Como dijimos durante todo el parlamento, hace falta animarse. Hace falta soñar en grande. Hace falta no preocuparse de las fronteras y creer en la fraternidad de los pueblos.
PROJET DE LOI A-1
Loi concernant l’instauration d’une cyberdémocratie directe dans les Amériques. Ce projet de loi vise à : Remplacer les systèmes politiques existants dans l’espace panaméricain par de nouveaux dispositifs et de nouvelles procédures politiques encourageant la participation citoyenne et l’exercice direct du pouvoir souverain par le peuple.
Favoriser la participation politique et l’intérêt pour les affaires publiques de l’ensemble des citoyens des Amériques, plus spécifiquement de la jeunesse panaméricaine, par l’utilisation des technologies de l’information et d’Internet pour rendre les mécanismes de participation démocratique plus accessibles. Démocratiser l’accès à Internet dans l’espace panaméricain. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
HAITI L’UNION FAIT LA FORCE
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE MICHEL MARTELLY
LA SITUATION POLITIQUE D’HAITI Haïti est une république démocratique indivisible, souveraine, indépendante, coopératiste, libre et sociale. Le droit de vote est accordé à tous les citoyens âgés de dix-huit ans et plus. Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République, le premier ministre et son cabinet, le pouvoir exécutif a pour rôle de faire exécuter et respecter les lois. Le président est le chef de l'armée, il veille aussi à la bonne marche des institutions de l'État. Le chef du gouvernement est le Premier ministre, il conduit la politique de la nation par la vision du président, nomme et révoque
les fonctionnaires de l’État. Le président ne peut être mis à pied que par une mise en accusation par la chambre des députés et le Sénat qui l'érige en haute cour de justice. Le Premier ministre ne peut pas être révoqué par le président de la République, mais peut être interpellé par l'une des deux chambres et renvoyé après un vote de censure. Le pouvoir législatif est exercé par l'Assemblée nationale constituée par deux chambres : le Sénat et la Chambre des députés qui sont indépendants. 147
(Source : Wikipédia)
BYENVINI AN
GRAND’ANSE
VALERIE PIERRE-LOUIS « Il n’est pas donné a tout le monde d’être leader. Un bon leader est quelqu’un qui porte un idéal collectif, un rêve commun. Il se pose comme porte parole d’un groupe, un visionnaire.… »
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HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE VALÉRIE PIERRE-LOUIS GRAND’ANSE / HAITI
Je suis Claire Marie Valérie Pierre-louis, j’ai 27 ans et je suis Haïtienne. J’ai un parcours universitaire et professionnelle assez ordinaire. Apres une licence en sciences de l’éducation en Haïti, j’ai entamé des études de master en France. J’ai un master 1 en enseignement de l’Université Cergy-Pontoise et un master en gestion de projet de l’Université Paris-Est Créteil. Parallèlement a mes études, j’ai travaillé pendant 2 ans comme enseignante en Haïti et mes voyages m’ont conduit au Pérou (Lima) où j’ai travaillé quelques mois auprès d’une ONG dans un bidonville de Lima, aux USA (Boston) auprès d’une structure accompagnant les immigrés et en France auprès d’ONG, d’entreprise, de la municipalité et au sein même de l’Université. Durant ces quatre années de découverte et de formation hors de mon île, je me suis frottée au monde et a sa diversité tellement riche… Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours travaillé. Mes débuts dans le monde professionnel ont été avec mes parents. De retour en Haïti depuis deux mois, je travaille au Ministère de l’éducation nationale et donne des consultations parallèlement. Dès mon plus jeune âge, j’ai toujours exprimé mon intérêt pour toutes activités ayant une portée formative. A la vue de l’annonce de la PFJA sur le mur d’un réseau social d’un ami, j’ai tout de suite manifesté l’envie d’y prendre part. Je me suis dit que l’idée de réunir des jeunes de toute part du monde afin de discuter sur la chose publique a savoir la politique permettrait non seulement de débattre autour de sujets qui nous intéressent et qui nous touchent mais aussi d’avoir une vision commune sur l’avenir des Amériques. Le plus a été de démontrer qu’Haïti n’est pas une communauté francophone et créolophone isolée. J’ai voulu, à travers cette activité, m’imprégner des réalités des autres pays qui nous paraissent si éloignés et pourtant qui sont si proches de part
leurs similitudes culinaires, culturelles, politiques (…). J’ai voulu m’enrichir de toute cette diversité qui fait la particularité du continent américain. Quand je fais le bilan de cette rencontre, je me dis que j’ai eu de la chance et le privilège de profiter de ces échanges. Ma lanterne a été éclairée sur le fonctionnement du système parlementaire de Westminster, le travail réel des législateurs, le jeu politique existant entre les élus et les électeurs. C’est à dire, qu’il est constamment
« Prendre conscience du pouvoir que disposent les médias dans le jeu triangulaire de la politique et le rôle réel de chaque acteur (électeurs médias- élus). L’élu n’a pas toujours le rôle le plus facile dans le jeu social... » appelé a légiférer sur des sujets d’ordre sociétal et a négocier tout en essayant de maintenir l’idéologie et la ligne de son parti politique ou de ses convictions personnelles. Ces décisions pour la plupart impactent sur le présent et sur l’organisation de la société de demain. D’où l’enjeu que le parlementaire soit un homme avertit et instruit de son rôle qui est non seulement de légiférer mais aussi d ‘interroger les gouvernements sur la gestion des deniers publics. En tant que présidente de la commission de la loi sur la cyberdémocratie, j’avais la lourde de tache de m’assurer que les différents d’amendements proposés sur ce projet de loi en commission ne change pas la nature de celle-ci et de faire en sorte que les représentants des différents partis politiques s’entendent sur les changements à opérer. C’est tout un jeu politique et de pouvoir que de voir les discours des représentants du volet participation citoyenne qui tente d’orienter le choix des parlementaires et de
VALÉRIE PIERRE-LOUIS – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE D’HAITI leur rappeler aussi le fait qu’ils représentent le peuple et que leur choix doivent refléter le désir du peuple. L’autre moment fort fut les séances de vote des projets de lois amendés à la chambre et les tractations politiques qui précédaient les votes. Ce fut une expérience très enrichissante. Par le passé, j’ai déjà joué le personnage de jeune ministre, mais aussi de jeune ambassadrice auprès des Nations-Unies, des rôles qui ont été des apprentissages bénéfiques. M’intéresser a la chose publique c’est une forme d’engagement citoyenne du même ordre que m’investir dans des structures de bénévolat. J’ai toujours ressenti le besoin de
mieux comprendre la dynamique du jeu politique et j’ai trouvé cette forme d’initiation captivante. Est-ce un prémice à une carrière future ? S’engager et être utile à sa communauté peut se faire sans être un élu. Cependant, je n’exclue pas la possibilité d’un engagement futur, mais ce n’est pas à l’ordre du jour. Je pense que de nos jours, les leaders de demain ne sont pas seulement les politiciens, mais aussi des leaders sociaux qui s’engagent auprès des plus faibles et qui les aident à devenir les acteurs de leurs propres changement socio-économiques (Capacitation comme diraient les canadiens).
FDENTREVUE VALÉRIE PIERRE-LOUIS GRAND’ANSE / HAITI
Le symbolisme du parlement de Toronto n’a fait que renforcer mon sentiment que siéger en tant que parlementaire est une lourde responsabilité et qu’il faut être à la hauteur d’une telle attribution. Dans le monde globalisé, la francophonie perd de plus en plus de place et c’est un fait. Sur le continent Américain, il existe plus d’anglophone et d’hispanophone que de francophone. Tout cela pour vous dire que nous sommes une petite communauté avec une culture métissée qui tente de survivre. La devise de notre drapeau en Haïti est « l’Union fait la force », plus nous restons isolés et autocentrés plus nous risquons de disparaître et nous serons moins forts. Intégrer un réseau francophone de jeunes parlementaires constitue à la fois un privilège et un capital pour se faire entendre. Unis, nous devenons l’être afin de pouvoir résister et militer, rester unis et soudés pour la sauvegarde de ce patrimoine et de tout ce qui s’y rattache. J’ai toujours caressé le rêve d’être
« Ici en Haïti, nous sommes créolophones et francophones et sommes très attachés à sauvegarder cet héritage linguistique. Mon travail en tant qu’éducatrice, est d’entreprendre en faveur de la préservation de ce patrimoine et qu’il puisse exister dans le futur un bilinguisme fonctionnel en Haïti... » une entrepreneure engagée. Jusque-là, le volet engagement à toujours été respecté. Avec d’autres partenaires, je suis en train de mettre sur pied une initiative a caractère entrepreneuriale. Je souhaite commencer dans le domaine éducatif. J’ai aussi répondu à l’appel d’offre de la Francophonie des Amériques pour la tenue de la Conférence de l’écrivain, diplomate Jean Louis Roy en Haïti
au début de l’année 2015. Si notre candidature est retenue, ce sera l’événement du début de l’année dont je participerai à la réalisation. En tant que jeune parlementaire (je ne sais pas si je le suis encore étant donné que mon mandat a pris fin, rires), j’aimerais que les jeunes de ma génération et celles qui me suivent prennent consciences de l’importance de leur implication et actions dans le changement social actuel et a venir. Nous ne pouvons plus nous permettre de dire que les affaires publiques ne relèvent pas du ressort de la jeunesse. Nous avons le lourd fardeau de nous impliquer dans les prises de décisions qui nous engagent nous, ainsi que nos futurs enfants. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
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PORT-AU-PRINCE
VALERY MOISE « Un bon leader est un chef d’orchestre qui se tient au milieu de sa chorale, c’est donc un coryphée… »
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FDENTREVUE VALERY MOISE PORT AU PRINCE / HAITI
Je suis né un 8 janvier au Cap-Haitien, ville historique située dans le Nord d’Haïti. Je suis l’ainé d’une famille de 4 enfants. J’ai fait mes études secondaires au Collège Notre-Dame du Perpétuel Secours. Ensuite j’ai été admis à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de l’Université d’Etat pour des études de médecine que j’ai bouclées avec succès. Depuis 2 ans, je participe au Cours d’été relatif aux Droits de l’Enfant de l’Université de Moncton, New-Brunswick. Mon parcours est assez atypique. Comme tous les gamins, ma vie devait être linéaire, sans cesse ascendante, et couverte de lauriers. Mais au fur et à mesure qu’on avance, on est amené à comprendre que certaines fois nous faisons du chemin mais fort souvent c’est le chemin qui nous fait. Entre les yeux et le cœur, il se livre une bataille perpétuelle pour la direction de nos pas. C’est ainsi que le jeune chrétien dont le temps était partagé entre des activités religieuses et des affaires académiques, a vu peu à peu son intérêt grandir pour l’émancipation de la jeunesse, la participation citoyenne, la diversité culturelle, la justice sociale et maintenant la démocratie dans sa meilleure acception. Elle y a ajouté des
« A dire vrai, mon parcours serait resté dans les lignes de l’ordinaire si je n’avais pas découvert les secrets de la lecture. Cette passion entre les livres et moi a changé mon itinéraire.... » détours, des arrêts et des accélérations en dehors des sentiers battus. Elle m’a permis de comprendre que les modèles sont ce qu’ils sont mais que chacun a un parcours unique. On ne copie qu’en perdant de vue qu’à l’examen de la vie, les questions sont individualisées et que les réponses doivent en tenir compte. Parallèlement à mes études médicales, je me suis découvert cet amour de
la communication, de la culture, de la psychologie et de tout ce qui touche à la compréhension du mystère humain. Il paraissait donc évident que j’obtienne un mandat comme Ministre de la Culture et de la Communication du Gouvernement Jeunesse d’Haïti. Mandat que je du accomplir avec mes points forts et mes faiblesses. Après cette expérience nationale, j’ai eu l’honneur d’être sélectionné parmi la deuxième cohorte des jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques. Je dois reconnaitre que cette expérience a été mon propulseur dans le monde international. Depuis les invitations et les participations dans des évènements d’envergure internationale n’ont cessé de pleuvoir. Je fus tour à tour, conférencier au Symposium International Petits d’Hommes de l’Université de Moncton en octobre 2010, Correspondant du Réseau de Diffusion de la Francophonie des Amériques en 2011, Animateur de la radio Jeunesse des Amériques en juillet 2012 lors de la première édition du Forum Mondial de la Langue Française en juillet 2012, membre du comité consultatif du Parlement Francophone des Jeunes des Amériques en février 2013, conférencier au forum Jeunesse Afro-Québécois tenu à Montréal en mai 2013, boursier du cours d’été international relatif aux droits de l’Enfant en juillet 2013 à l’université de Moncton, Mondoblogueur au réseau Mondoblog-RFI en septembre 2013, conférencier au cours d’été relatif au droit de l’enfant de l’université de Moncton en juillet 2014, critique officiel du parti au pouvoir au Parlement francophone des Jeunes des Amériques en Août 2014 et rédacteur au Congrès Mondial Acadien du 12 au 20 août 2014. On comprendra évidemment que toute cette implication internationale n’a pas émoussé mon engagement à l’échelle nationale. C’est ainsi qu’en février 2013, j’ai
VALERY MOISE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE D’HAITI co-fondé Diagnostik Group dont je suis actuellement le président, qui est une organisation sans but lucratif, formée de professionnels en médecine, psychologie, travail social, journalisme, planification et gestion. Nous œuvrons pour la promotion de la santé, de l’Eco-responsabilité, de la prise en charge de l’enfance et du développement durable. Notre objectif principal est de développer l’esprit d’initiative chez les jeunes dans une perspective de compensation des limites de l’Etat haïtien en améliorant les conditions de vie des communautés. Pour ce qui est de ma personnalité, je suis connu pour mon calme, ma clairvoyance, ma polyvalence, mon intelligence émotionnelle et mon empathie. Comme toute médaille a son revers, il arrive que je sois perçu comme quelqu’un d’orgueilleux, d’idéaliste et
d’exigeant. Toutefois, je reconnais mes imperfections et je travaille tous les jours à leurs améliorations. Je me suis toujours intéressé à participer aux événements jeunesse parce je crois profondément qu’il y a un certain tropisme positif entre les jeunes et les forces de changement. Des perspectives prometteuses se dégagent naturellement quand on permet à des jeunes de se rencontrer, de discuter, qu’importe le fait qu’aucun thème n’ait été préalablement défini. Mais ces considérations mises à part, je tenais à participer à cet évènement de PFJA, d’abord pour son coté innovateur et ensuite pour l’accent qui a été mis sur le volet « formation ». En effet, créer un parlement avec des jeunes venus de tous les coins des Amériques, chacun avec son
FDENTREVUE VALERY MOISE PORT AU PRINCE / HAITI
expérience, ses traits culturels, pétris dans un système législatif différent, sans compter les volets Media et Participation Citoyenne qu’on avait ajoutés, m’avait paru comme une grande opportunité que je devais saisir. Je suis tenté de m’arroger le droit d’affirmer que tout le monde est sorti satisfait de cette expérience. Pour ma part, je suis extrêmement reconnaissant qu’il m’ait été donné l’opportunité de suivre un cours sur le parlementarisme britannique où on a pu faire aussi un tour d’horizon des principaux systèmes présents dans les Amériques. En fait
« J’étais aussi très ému d’avoir eu le privilège de siéger dans un vrai parlement et de voir tant de qualités oratoires chez les jeunes. J’en suis sorti renforcer et déterminer à rétablir le prestige de la fonction parlementaire en Haïti.... » j’ai été fortement marqué par la conférence de Monsieur Jean-Louis Roy, la cordialité et l’abnégation de toute l’équipe du Centre de la francophonie des Amériques, la compétence de notre jeune premier ministre Gabriel Brook, et enfin l’hospitalité et l’ouverture d’esprit de mes amis les plus proches comme Rym, Moncef, Yvens, Patience, Eva, Canne-à-sucre, Jeff, Christina, Floraltana, Nathalie pour ne citer que ceux-là. Pour être honnête, je n’ai pas d’engouement pour la politique à proprement parler. Le fait que je supporte mal l’injustice sociale, les préjugés et le favoritisme de classe, je suis amené à porter un regard attentif à ce qui se fait en politique question de comprendre, d’apprendre, de proposer et peutêtre même d’améliorer ce qui serait soumis à mon pouvoir. Mais, me voyant comme un serviteur et un instrument du bien, ma carrière sera où je peux vraiment être utile. Le fait d’avoir été pendant toute une semaine dans la
peau d’un parlementaire, j’ai pu comprendre les contraintes morales que peuvent engendrer les lignes de parti. J’ai un peu marché dans les souliers d’un politicien, et je sais maintenant que la politique est gourmande et chronophage. On ne sait jamais quand la journée va se terminer. C’était aussi l’occasion de me rendre compte que certaines grandes décisions législatives sont prises dans des bars, des salons, loin de l’enceinte parlementaire. Aussi, dois-je reconnaitre que si tous les politiciens devaient vraiment servir leur communauté, on chercherait beaucoup avant de trouver un qui soit vraiment disposé à consentir autant de sacrifices en dehors du cercle familial. La mondialisation n’a malheureusement pas que des avantages. Elle est parfois véhicule d’impérialisme de toute sorte y compris l’impérialisme linguistique. L’économie, au détriment de la culture, a tendance à imposer sa langue qui pour l’instant n’est évidemment pas la langue française. Mais, l’on doit aussi reconnaitre, que la perception de l’avenir de la francophonie varie en fonction des acteurs et des angles de vision. Pour moi, francophone, qui ai eu le privilège d’intégrer le réseau du Centre de la francophonie des Amériques, la francophonie est source de réseautage, de diversité culturelle, de mobilité, et aussi d’apprentissage. Les défis existent. La francophonie doit consolider ses acquis et explorer de nouvelles pistes comme l’économie sociale et solidaire et la technologie. Comme j’ai eu l’occasion de le dire dans ma présentation, je suis aussi un blogueur très actif. Mes billets sont écrits exclusivement en français et sont lus tant en Haïti qu’en dehors de ses frontières. Aussi, ai-je une relation particulière avec la langue française. C’est un choix mutuel. Je l’ai choisie, et, elle aussi, m’a choisi. Il est donc naturel que je contribue à sa sauvegarde et
VALERY MOISE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE D’HAITI sa promotion. Elle fait partie de mon patrimoine. Présentement, je suis surtout absorbé par les projets de Diagnostik Group dont j’assure la présidence. Je travaille avec acharnement à la réalisation de deux projets à visée communautaire. Nous avons un projet d’aménagement d’un espace de jeu pour la pédiatrie de l’hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti et une vaste campagne de sensibilisation et de formation des jeunes en secourisme, hypertension, diabète, planning familial, et prévention des MST. Nous allons inaugurer le 20 décembre prochain cet espace de jeu pour la pédiatrie et d’ici le début de l’année prochaine nous lançons notre projet « Former pour Aider »
dans les départements du Nord et de l’Ouest. Mille (1000) jeunes de 15 à 25 ans seront formés sur les thèmes précités et à la fin de la formation, ils seront placés sous la tutelle des autorités locales pour des interventions bien définies et en accord avec leur niveau de formation. En guise de message, je partagerai avec mes jeunes collègues cette courte citation d’Eliphas Levi : « La hauteur n’est pas la grandeur, pour être grands, soyons utiles ». Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : diagnostikgroup@gmail.com
JEFFERSON BELIZAIRE « Il existe une communauté francophone. Agissons et engageons-nous pour son bien-être… »
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FDENTREVUE JEFFERSON BELIZAIRE PORT AU PRINCE / HAITI
Je suis Jefferson Belizaire, haïtien du sang et du sol. Je fais des études en Communication sociale à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti. Actuellement, je travaille comme consultant en communication pour une organisation internationale, je suis coordonnateur d’un Réseau d’Enfants et de Jeunes à Port-au-Prince. Dès mon plus jeune âge, j’ai contribué volontairement dans plusieurs associations locales qui faisaient la promotion des droits de la personne, notamment les droits des enfants, la promotion du don de sang. J’ai participé à plusieurs forums sur la jeunesse, les droits de l’homme, entre autres tant en Haïti qu’à l’étranger. Je suis quelqu’un de réservé, je parle peu, j’écoute beaucoup. Apprendre, c’est mon motphare. J’ai eu la possibilité de vivre l’expérience d’une simulation parlementaire en Haïti. Pour moi, c’était important de vivre l’expérience d’un autre parlement pour une sorte de comparaison, et apprendre du système Westminster. Ensuite, la politique internationale m’intéresse vivement. Donc, les grands enjeux, les grands sujets m’intéressent. Il était plus qu’important de prendre part à cette simulation pour partager cet auguste assemblée et les commissions parlementaires avec les jeunes francophones de l’Amérique sur les grands enjeux du contrôle des armes, de la langue officielle, la cyberdémocratie
« Un bon leader est celui qui accepte d’apprendre de ses erreurs, et de recommencer à chaque fois qu’il échoue. C’est quelqu’un qui s’engage activement avec la communauté pour défendre une cause juste, et légitime. C’est quelqu’un qui cherche à influencer dans le bon sens les attitudes des autres pour atteindre un but collectif... »
directe. Cette simulation a été grandement bénéfique. J’ai toujours eu l’habitude de suivre des discussions à la télévision sur ces grandes problématiques, mais je n’avais jamais eu la possibilité de donner mon point de vue, d’en discuter avec d’autres. Cette grande plateforme a été une opportunité pour moi, me permettant de contribuer à jeter les bases d'une plus grande discussion entre les citoyens du monde sur ces grands enjeux. Une phrase m’a personnellement marquée lors de cette simulation parlementaire. C’est une prononcée par Jean-Louis Roy, lors de la conférence d’ouverture : « Aucun pays n’a de leçons de démocratie à donner ». J’ai aimé entendre cette phrase quand je pense à certaines attitudes adoptées par certains États pour imposer leur modèle de gouvernance. Vu que j’ai choisi le volet parlementaire, je l’ai particulièrement aimé, j’ai tout mis en œuvre pour en profiter. J’ai beaucoup aimé les débats en commission. Je ne peux pas dire exactement d’où vient cet engouement, mais je peux juste dire que j’ai toujours aimé regarder les politiques qui parlent, en période électorale comme dans l’exercice de leurs mandats. J’ai toujours aimé décortiquer leurs discours, et dire à leur place, je dirais cela, je ne dirais pas cela. À chaque fois que j’en trouve l’occasion, comme ce parlement, quoiqu’une simulation, j’en profite. En tant que jeune-parlementaire, j’ai pu cerner certains enjeux liés à la vie d’un vrai parlementaire qui fait face au lobby des groupes de pression, aux arguments de ses collègues en commission, entre autres. Bref, un enjeu de taille. Il est clair que les pays où les francophones sont minoritaires constituent un enjeu majeur dans l’épanouissement de la francophonie. Mais l’engagement et la détermination de chaque membre de cette communauté peuvent jouer un rôle significatif pour mettre en évidence
JEFFERSON BELIZAIRE – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN HAITI Déjà dire qu’il y a une communauté francophone, et que celle-ci doit se faire entendre, et trouver sa place dans le concert des nations, c’est une façon de s’engager. De plus, je prononce des conférences en invitant les jeunes à s’engager pour leur communauté, et à la défendre. Est-ce que j’ai un projet entrepreneurial ? Oui, je souhaite bien occuper
un poste de diplomate. Mais là maintenant je me concentre sur mon projet de recherche pour obtenir ma licence en Communication. Et après, je souhaite faire ma maitrise en Communication Politique. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LE BRESIL
ORDRE ET PROGRES
LA PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE DILMA ROUSSEFF
LA SITUATION POLITIQUE DU BRÉSIL Le Brésil est une république fédérative présidentielle, composée de vingt-six États et d'un district fédéral. Sa Constitution a été adoptée le 5 octobre 1988. Le président est élu pour un mandat de quatre ans, et peut être réélu une fois. Le pouvoir législatif est exercé par la Chambre des députés, composée de 513 sièges, et le Sénat qui compte 81 membres129. La République fédérative du Brésil est formée par l'union indissoluble de trois entités politiques distinctes : les États, les municipalités et le District fédéral. Les 26 États fédéraux sont autonomes pour élaborer leurs propres constitutions d’États et leurs propres lois, mais leur compétence législative est limitée par les principes de la Constitution fédérale. Les pouvoirs
établis par la Constitution sont les suivants : exécutif, législatif, et judiciaire. Le chef de l'exécutif est le président de la république, élu par suffrage universel, cumulant tant les attributions de chef de l’État que celles de chef de gouvernement. Le président est également chargé de nommer les ministres qui siégeront au gouvernement. L'exécutif et le législatif sont organisés indépendamment dans les trois sphères de gouvernement, tandis que le pouvoir judiciaire fonctionne aux échelons fédéral et étatique. Le Congrès national est composé de la Chambre des députés et du Sénat fédéral, tous deux composés de représentants élus par vote populaire. Source : Wikipédia)169
BEM-VINDA A
RECIFE
ALICE SHAMA
« Je souhaite porter comme message ce que j’ai appris de plus précieux au cours du parlement : la politique sera toujours intéressante parce qu’elle est composée par des individus pour répondre aux besoins de tous. Ces personnes qui nous représentent par leurs différences peuvent ne pas être toujours d’accord les unes avec les autres, mais elles ont en commun la notion du respect… » 171
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HORS SÉRIE – DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis une jeune brésilienne. J’ai toujours eu l’envie d’étudier quelque chose avec laquelle je pourrais aider la société à se développer et aussi aider les gens qui sont moins entendus dans cette même société. Surtout quand on vit dans un pays avec beaucoup d’inégalité sociale comme le Brésil, c’est difficile de ne pas vouloir s’impliquer et changer les injustices. Pour cette raison, j’ai choisi de faire mon baccalauréat en Science politique. Je m’intéresse au domaine des politiques publiques et actuellement je fais un stage de recherche au sein de la « Fondation Joaquim Nabuco ». Je fais partie d’une recherche d’évaluation d’une politique éducationnelle brésilienne qui s’appelle « Mais Educação » (Plus d’éducation, en français). Aussi, je suis passionnée par les langues étrangères. Je crois que cela tient de mon gout pour la lecture et de mon expérience de lire fréquemment des livres sans aucune traduction, pour ne pas perdre à l’esprit ce que l’auteur veut transmettre comme point de vue. Je fais également de la maroquinerie, j’ai appris à travailler de façon artisanale le cuir lors d’un échange en Espagne, et depuis je continue à créer des articles en cuir. Ce qui m’a motivé à participer du Parlement c’était le plaisir d’allier deux de mes grandes passions : la politique et la langue française au sein d’un même évènement. Je savais que vivre cet apprentissage avec des jeunes en provenance
« Et ce n’est pas peu dire, car j’y ai connu des jeunes créatifs et inspirants qui m’ont rempli d’espoir. C’était enrichissant de voir des gens qui veulent changer les choses et qui croient que cela vaut la peine de discuter et de s’engager politiquement. On a pu réellement, tous ensemble réfléchir et penser à la politique autrement... »
ALICE SHAMA RECIFE /BRÉSIL
d’autres pays des Amériques serait une expérience fantastique. Les moments de simulations ont été très instructifs. Le pouvoir d’argumentation des participants était incroyable et on a su utiliser la politique de façon ludique, Cela n’a pas toujours été sérieux! On a su prendre le temps de souffler, face à des questions cruciales. De plus, j’ai beaucoup aimé la prise de parole de la députée France Gélinas de l’Ontario. Elle pratique la politique autrement, ce qui, à mon avis, reflète ma perception de ce qu’est la vrai politique. Elle sait maintenir le contact et la proximité avec ses électeurs d’une manière qui m’a paru très spécial. A travers son discours, on décèle en elle, des valeurs fortes et sincères, et une envie réelle de représenter les gens, plus que d’avoir un poste important au sein de la société. Un bon leader est selon moi, quelqu’un qui a une grande capacité d’écoute des gens qu’il représente. Je crois que la francophonie est encore très faiblement représentée dans les pays non francophones des Amériques, par exemple au Brésil. Cependant, cela n’arrive pas parce que les gens n’aiment pas la langue ou la culture française, mais parce qu’ils n’ont pas les moyens financiers ou logistiques pour être en contact avec le monde de la francophonie. C’est pour cette raison, que je crois qu’un réseau francophone de jeunes parlementaires est essentiel pour que la francophonie devienne plus connue. Je participe régulièrement à des évènements qui sont créés par les francophiles de ma ville, surtout par le biais de l’Alliance française. Aussi, je reste toujours fascinée par la littérature et le cinéma français et j’essaye de transmettre mes passions auprès de mes amis et de mon entourage. Je n’ai pas un projet concret pour l’avenir, mais je reste toujours avec cet objectif de jouer un rôle majeur au sein de la société. En d’autres termes, je ne veux pas
ALICE SHAMÀ – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE AU BRÉSIL me contenter d’être spectatrice avec une vie centrée seulement à répondre à mes propres besoins. Il faut savoir entendre les difficultés des autres. Je collabore à un projet qui s’appelle « Politiquê? ». Ce projet a été créé pour des jeunes brésiliens de ma ville qui croient à la politique et qui veulent apporter leurs connaissances politiques aux écoles publiques. Lors de nos rassemblements et actions, les jeunes ont la chance de s’exprimer et d’entendre leurs collègues sur différents sujets et de parler sur la politique d’une façon très libre
et amusante. On essaye de faire la politique autrement! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Fondation Joaquim Nabuco: Av. Dezessete de Agosto, 2187 - Casa Forte - Recife-PE - CEP: 52061-540 / Fone: +55 81 3073-6363 CNPJ: 09.773.169/0001-59
LA FRANCE
LIBERTE
EGALITE
FRATERNITE
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANCOIS HOLLANDE
LA SITUATION POLITIQUE DE LA FRANCE
La France est une démocratie libérale, dont le gouvernement a la forme d’une république. Les fondements de l’organisation politique et administrative actuelle de la France ont été fixés en 1958 par la Constitution de la Cinquième République. Depuis 2003, ce même article affirme en outre que « son organisation est décentralisée ». Le pouvoir législatif appartient au Parlement, formé de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat. L’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, est formée de 577 députés en 2011, élus pour cinq ans au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans des circonscriptions découpées au sein des départements. L’Assemblée nationale a le dernier mot en cas de désaccord prolongé avec le
Sénat sur l’adoption d’une loi. Le pouvoir exécutif appartient en premier lieu au Président de la République, élu pour cinq ans au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Le Président de la République est le chef de l’État et le chef des armées, il promulgue les lois et peut dissoudre l’Assemblée nationale. Il nomme le Premier ministre, et, sur proposition de celui-ci, les membres du gouvernement. Le gouvernement peut être renversé par une motion de censure adoptée par l’Assemblée nationale. Lorsque la majorité parlementaire et le Président n’appartiennent pas au même parti politique, on parle alors de cohabitation. (Source : Wikipédia) 179
BIENVENUE EN
GUYANE
MARIKA MATHIEU « Pour moi un bon leader c’est une personne capable d’avouer tant ses échecs que ses réussites… »
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis d’origine Guyanaise. J’ai un master 1 en biologie chimie environnement et actuellement je prépare un mastère 2 en marketing management en agroalimentaire. Si je devais me définir en deux mots je dirais : Pointilleuse et ambitieuse. J’ai reçu un mail du centre de la francophonie des Amériques où ils communiquaient sur l’évènement. J’ai donc décidé de poster ma candidature et mon profil a été retenu. Ce qui m’a avant tout séduit, c’était l’idée de rencontrer des jeunes de partout dans les Amériques. Durant mon
« Grace à cette expérience j’ai pu rencontrer et partager avec des personnes de diverses cultures. J’ai pu également me constituer un réseau d’amis francophones dans plusieurs états d’Amériques... » parcours universitaire j’ai eu la chance pendant deux ans de m’engager pour la cause des étudiants de l’université « des Antilles et de la Guyane ». Je pense que c’est à cet instant que j’ai eu le déclic et que j’ai commencé à porter un réel intérêt à la politique. J’ai également à partir de là compris que l’engagement en milieux associatif était important pour se faire entendre. Au cours de cette semaine de programmation parlementaire, j’ai pu me rendre compte qu’un député a une lourde tâche qui pèse sur ses épaules car il doit proposer des lois, les faires voté tout en s’assurant qu’elles prennent en considération tous les aspects de la société actuelle. Pour ma part j’étais député du Chili et mon parti politique avait proposé un projet de loi sur la cyberdémocratie (c’est-à-dire une loi permettant qu’une grande partie des devoirs politiques du citoyen se ferait via une cyber plateforme). Je pense que les francophones issus d’un pays non francophone peuvent en
MARIKA MATHIEU GUYANE / LA FRANCE
effet rencontrer un certain nombre de difficultés à s’affirmer au sein de leur état. Développer ce type de réseau a une grande importance dans un premier temps car cela permet d’aider la langue française à mieux se déployer sur le territoire des Amérique. Je pense aussi que cet évènement a permis de mettre en relation des jeunes engagés et j’espère que dans un futur proche d’autres types d’échanges entre les états d’Amérique pourront être crées. Actuellement, en raison de mes études je suis momentanément hors de mon département. Ce qui ne m’empêche pas de laisser quelques projets murir dans ma tête en attendant mon prochain retour. J’espère en effet avoir un jour la chance de pouvoir prouver mon niveau d’engagement et d’investissement aux yeux de la Guyane. Le Parlement des jeunes francophone, m’a également permis de communiquer avec des jeunes d’Haïti et des Antilles. Ces divers échanges m’ont aidé à me rendre compte que dans nos communautés, la valeur accordée à la langue française est si élevée qu’à petit feu elle écrase le Créole. Si demain je devais me lancer dans une aventure je pense que je ferai en sorte d’apporter mon soutien afin de sauver cette partie de notre culture. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LAÏNA BLEMAND
« En ma qualité de parlementaire, l’essentiel à retenir est que la pérennité de la « Francophonie » propre aux Amériques, ne peut être sans l’engagement de la Jeunesse. Par ailleurs, je crois que l’illétrisme est une barrière, qui doit tomber, afin que tous, se sentent concernés par la Politique… »
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FDENTREVUE Je suis Laïna BLEMAND, âgée de 23 ans, originaire de la Guadeloupe, je vie en Guyane française depuis maintenant dix ans. Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours rêvé de parcourir le monde, alors venir vivre en Amérique du Sud a été pour moi, un vrai déclique. J’ai obtenu mon Baccalauréat Littéraire avec option musique 5h, à 17 ans et de même, en juin dernier, ma Licence de Droit. Avant, j’étais plutôt du genre timide et casanière, mais à travers la pratique de la musique. Au secondaire, j’ai commencé à avoir une vie sociale, en intégrant la chorale de mon lycée. A l’université je prends des cours de théâtre, dans lesquelles j’ai vraiment appris à me transcender et incontestablement ressentir l’émotion qui peut se dégager de quelqu’un d’autre. Actuellement, je travaille au Tribunal de Grande Instance de Cayenne. J’ai toujours souhaité voyager et rencontrer des jeunes des quatre coins du monde. Alors découvrir un autre pays, avec le souhait de concevoir la politique sous un nouvel angle, m’a parru inévitable, c’est alors que j’ai postulée pour 1ère édition du Parlement Francophone des Jeunes des Amérique. La concrétisation de ce rêve m’a été plus que bénéfique. Je pense que sortir de chez soi et faire un pas en avant vers l’autre, est déjà une manière de s’ouvrir l’esprit. Pour moi, les
« C’est en vivant cette expérience, en toute humilité j’ai pu prendre le temps de réfléchir et que j’ai appris à définir, grâce aux autres participants, ce qu’était véritablement la Francophonie... » deux grands moments forts de cet évènement ont été, d’une part l’assermentation solennelle, au moment duquel je me suis engagée fièrement, en prônant les valeurs du
LAÏNA BLEMAND GUYANE / LA FRANCE
Centre de la Francophonie des Amériques et d’autre part les débats en Commission parlementaire. Aussi, je crois que les trois volets étaient complémentaires, cependant je garde en mémoire des instants plus intenses dans le volet parlementaire. Sur le plan politique, incarner un député, m’a fait prendre conscience que bien au-delà du jeu de rôle, des diverses procédures complexifiées, il demeure le devoir de fidélité envers le citoyen, tout en respectant le protocole. Ce qui est un réel défit, à relever chaque jour… Le premier jour, le lieu m’a paru très impressionnant et si imposant ! A l’université, j’ai été très active dans le milieu associatif, au sein de ma filière Droit et aussi, j’ai pu être bénévole dans ma ville d’adoption, Matoury, pour les élections municipale, en mars 2014. Le milieu politique m’est donc assez familier. Après avoir vu la projection de film, au cours du PFJA, je pense que la difficulté de s’identifié comme francophone, est à évaluer sur différend degré. Cela étant, je pense qu’un francophone effectivement à plus de chance d’être entendu avec le soutien du réseau de la Francophonie des Amériques. Je prends soin à maintenir le contact avec les autres participants et ainsi d’une certaine manière à renforcer les liens qui nous unis au quotidien grâce à notre Francophonie. Franchement, étant donné que je mon emploi au Tribunal est assez prenant, je n’ai pas vraiment le temps de me consacrer à autres choses. Bien qu’il y a de cela quelques semaines, j’ai pu faire part à la population Guyanaise de mon expérience, dans le France-Guyane. Oui ! Je suis une femme déterminée et même si je prends mon temps, je ne perds pas mon objectif. J’ai donc pour projet d’échanger avec d’autres jeunes universitaires, pour savoir comment eux ils perçoivent, ici, ce phénomène et évaluer ce
LAÏNA BLEMAND – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN GUYANE que nous pouvons apporter aux autres et en retour être aussi prêt à recevoir de l’autre. En ma qualité de parlementaire, l’essentiel à retenir est que la pérennité de la « Francophonie » propre aux Amériques, ne peut être sans l’engagement de la Jeunesse. Par ailleurs, je
crois que l’illétrisme est une barrière, qui doit tomber, afin que tous, se sentent concernés par la Politique. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
PROJET DE LOI A-2
Loi permettant l’adoption d’une langue officielle commune à l’ensemble des Amériques Ce projet de loi a pour but de : Faire tomber les barrières linguistiques. Faciliter la communication entre tous les citoyens des Amériques. Unifier les citoyens des différentes provinces des Amériques et créer un sentiment d’appartenance envers le pays des Amériques. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
BIENVENUE EN
GUADELOUPE
SAMUEL DENIN « Si le français pendant une semaine a réussi à faire tomber toutes les barrières de nos différences entre nous, jeunes, venant de plus de 15 pays différents, qu’en serait-il de populations entières ? Si nous nous concentrons sur ce qui nous rassemble, ce que nous avons en commun et avons le sens du partage et sommes ouvert à l’autre, nous pouvons être grands, forts au-delà de toutes espérances… » 191
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FDENTREVUE Je suis originaire de la Guadeloupe, de la ville de Saint-François exactement. J’ai suivi toutes mes études sur mon île, au sein de l’Université des Antilles et de la Guyane jusqu’à obtenir un Master I en Droit privé. Bien que je m’intéresse à énormément de sujets différents (à part le droit), j’ai décidé de préparer l’examen d’entrée à l’école d’avocat. Mais j’avoue être ouvert à plein d’autres possibilités professionnelles. A côté de mes études, je suis très engagé dans la vie associative depuis mon plus jeune âge. J’ai fait partie de nombreux conseils d’administrations d’associations de jeunes ou mouvements de jeunesse. Actuellement, je suis membre du conseil d’administration en tant que Secrétaire, d’une association culturelle, « Kilti La », qui prône la défense du patrimoine culturel de la Guadeloupe, oublié ou peu mis en valeur. Je participe également aux actions d’une autre association civique en tant que membre du Conseil d’administration: le « Kolektif Jenes Gwadloup » qui vise à mettre en valeur les actions positives de la jeunesse, mettre en réseau tous les acteurs de cette jeunesse dynamique, entreprenante et innovante, quelque soit leur domaine, et se veut un porte-voix de cette jeunesse. Je suis aussi devenu depuis peu, conseiller municipal de ma ville d’origine: Saint-François. Ce fut vraiment par un grand hasard que je découvris le Parlement francophone des Jeunes des Amériques. C’est par le biais d’une amie, Nadège Saha qui annonçait sa participation prochaine au Forum des Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie que j’ai commencé à m’intéresser à cet évènement particulier et à son organisateur, le Centre de la francophonie des Amériques. Un évènement qui rassemblait toutes les qualités pour susciter ma curiosité : un forum international, des thématiques variés et riches, ainsi qu’un lieu de déroulement inconnu pour moi à ce jour : le Canada. Le
SAMUEL DENIN GUADELOUPE / LA FRANCE
calendrier pour pouvoir postuler à cet évènement étant déjà clôturé, je me suis rabattu alors sur les autres évènements du Centre, qui pourraient m’accrocher. Je suis tombé alors sur la fiche de présentation du PJFA et je n’ai pas hésité une seconde pour constituer mon dossier de candidature. Je me souviens encore, être en train de réfléchir à ma lettre de motivation en plein stage…Cette rencontre me fut très bénéfique, et ce sur plusieurs points. Cela m’a permis de rencontrer des jeunes engagés, pleins d’énergie et aussi actifs que moi dans leurs domaines et milieux et se battant pour des causes qui leur tiennent à cœur. Je me suis rendu compte que certains avaient deux fois plus de difficulté que moi et ne cessaient pourtant de s’engager. Cela m’a permis de prendre du recul sur mon territoire d’origine et mes propres engagements. J’en retiens aussi que je ne connais pas suffisamment nos voisins (de la Caraïbe, et d’Amérique du Sud) alors que nous avons tant en commun et tant à partager. Enfin j’ai compris que l’engagement implique d’avoir une vision sur le long terme de la cause que l’on défend. En effet, discuter de thématiques si importantes que la « démocratie », « la place des femmes dans les sociétés », ou « faire de la politique autrement » a vraiment mis en perspective les actions dans lesquelles je m’engage. Il faut savoir observer le passé pour savoir où l’on veut se diriger ; tout comme il faut observer ce qui se fait mieux ailleurs pour l’adapter ou s’en inspirer pour faire grandir une cause localement. J’ai participé au volet parlementaire de l’évènement. Pendant l’évènement j’ai endossé le rôle du député de Montserrat, circonscription du nouvel Etat fictif crée spécialement pour le PFJA : l’Etat des Amériques. Mon rôle consistait donc à défendre le projet de loi porté par mon groupe parlementaire au sein de la
SAMUEL DENIN – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DE LA GUADELOUPE commission parlementaire et des travaux en chambre, ainsi que défendre l’idéologie et la vision de mon parti durant l’examen des autres projets de loi. Parmi les moments qui m’ont marqué, je parlerai des travaux en Chambre (au sein de l’Assemblée législative de l’Ontario). L’exclusion en pleine séance d’un député de son groupe parlementaire ayant choisi de voter à l’encontre de la ligne de son parti. J’ai trouvé cela courageux : défendre, contre son propre groupe, ses idées et ses valeurs. Les travaux en commission que j’ai trouvé particulièrement excitant, car c’est le vrai lieu d’échange et de débat puisque la parole y est plus libre. Les joutes oratoires et les échanges d’arguments y
« Un message était lancé dans cet « incident » : il faut savoir rester fidèle à soi-même et ses valeurs, surtout dans le cas ou le groupe semble s’éloigner de ces valeurs... »
étaient parfois remplis de tension ; des débats vifs voire accrochés. Bien que nous jouions des rôles, on ressentait les convictions profondes et les sensibilités de certains faire surface quand on abordait certaines questions (telles que l’instauration d’une langue officielle remplaçant les autres). C’était aussi le lieu où il fallait à la fois se montrer ferme sur ses positions et convictions sans être fermé aux concessions et à la négociation. Le débat, j’adore cela ! Enfin, c’est connaitre la situation politique et économique réelle de certaines régions d’origine des participants : la condition difficile des femmes dans certains pays d’Amérique du sud, ou la difficile expression des libertés individuelles et des droits démocratiques à Cuba ou encore les questionnements identitaires des Acadiens (que l’on peut rapprocher des de ceux des afro-descendants des Antilles françaises). Là ce ne sont pas les grand médias et organes
FDENTREVUE de presse qui me rapportaient la situation (parfois de manière biaisée ou imprécise) mais directement des jeunes de mon âge qui la vivent tous les jours et parfois luttent contre ces situations. Un autre moment encore (il y en tellement qui m’ont marqué) : la table ronde commune avec les députés membre de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie. On a eu l’occasion de rencontrer, de débattre et d’échanger avec des députés et sénateurs en exercice autour de thème d’actualité (les réseaux sociaux, la vie de parlementaire, la langue de bois, etc…). C’était l’opportunité d’échanger si librement, en dehors de toute langue de bois avec des parlementaires venant de toutes les Amériques. Ce que je n’ai jamais eu l’occasion de faire avec mes propres parlementaires élus dans ma région… Comme tu le vois, je garderai en mémoire beaucoup de bons moments ! L’Assemblée législative de Toronto est un lieu chargé d’histoire, de symbole et de mémoires. On s’en rend compte dès le premier pas que l’on pose à l’intérieur. C’est le lieu où s’exercent les pouvoir législatif et exécutif de la Province. Un lieu central de la démocratie. Avoir la chance d’y être, qui plus est en tant que jeune député (même si cela n’est que pour une semaine et que dans le cadre d’une simulation), c’était un honneur et une fierté incommensurable. Jusqu’à présent je dois t’avouer que je ne réalise pas les moments solennels que j’ai pu y vivre (la prestation de serment, prendre la parole suivant les règles propres à la Chambre, etc…) Dans ce genre de lieu, on ne devient que plus conscient que la démocratie est un bien commun à nul prix égal, qu’il faut défendre à tout prix, et la Politique quelque chose de noble. La politique justement, je m’y suis toujours intéressé de loin. J’ai toujours aimé le débat d’idées, faire valoir mes opinions même quand elles sont à contre courant, être source de proposition. De
SAMUEL DENIN GUADELOUPE / LA FRANCE
plus je m’intéresse à beaucoup de sujets très différents. J’ai presque envie de dire que tout (ou presque) m’intéresse. Il se trouve que justement la Politique doit s’intéresser à tous les sujets, puisqu’il s’agit de diriger gérer ou d’organiser une société toute entière. C’est donc presque naturellement que cela m’intéresse. « Faire carrière » dans la politique a toujours été une expression me faisant rire. Je considère qu’on « s’engage » en politique. Et comme tout engagement, on a envie d’entreprendre des réalisations, faire grandir la cause pour laquelle on s’est engagé, et cela dans un temps donné; mais aussi, il arrive un moment ou l’on a envie de prendre du recul, de réduire nos engagements... Mais pour répondre à ta question, étant conseiller municipal depuis peu, cet évènement a donné plus de force à mes convictions, et des idées également pour mes engagements actuels et futurs…
« C’est simple, avant le Parlement Francophone des Jeunes des Amériques, pour moi, la francophonie des Amériques se résumait aux départements français des Amériques, à Haïti et à Québec... » Mais depuis le PFJA, je vois et je comprends que les francophones sont presque partout dans les Amériques. De plus ces francophones occupent une place de plus en plus importante dans les Amériques : en Louisiane ou des classes d’immersion françaises ont été créées ; aux Etats-Unis ou le français devient l’une des langues les plus pratiquées à la maison (avec le créole…) ; en Amérique du Sud, une langue qui progresse aussi vite que l’anglais (comme au Brésil). Je pense que certaines communautés francophones ont été
SAMUEL DENIN – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DE LA GUADELOUPE tellement brimées par le passé qu’aujourd’hui elles reviennent en force, et « prennent leur revanche » et n’ont plus peur de défendre leur langue et leur culture francophone. Intégrer alors un réseau de jeunes francophones devient important : il redonne confiance et force à ces communautés qui se sentent désormais moins isolées. On peut s’appuyer sur d’autres forces, pouvoir échanger des idées, des projets, des visions. Ce genre de réseau devient donc important pour des communautés francophones vivant en milieu francophone minoritaire. Dans le cas de ma région, ou le français est une première langue, intégrer ce genre de réseau est un bon moyen (et prétexte) pour inclure mon territoire dans son environnement régional naturel. Etant en lien avec des communautés qui peuvent nous comprendre, nous pouvons donner le départ à des échanges plus vastes (économie, culture, politique…). C’est donc un privilège, une chance et un avantage que de faire parti de ce réseau. J’aime l’action. J’aime quand ça bouge. J’aime faire des choses très différentes qui stimulent mon esprit. Et c’est ce que j’ai toujours recherché dans mes engagements : l’occasion de participer à des
projets, des actions qui me dépassent et desquels je sortirai grandi voire meilleur. Alors, oui, dans ce sens je considère que je suis un homme d’engagement. La langue française est une belle langue. Je la défendrai toujours. Mais il ne faut pas être sectaire, ni fermé. Nous devons être ouverts aux autres langues. Mais il faut dans la cohabitation des langues chercher l’équilibre. C’est-à-dire faire en sorte qu’une langue n’écrase pas, n’en brime pas une autre. Et pour cela, créer un environnement et un cadre (légal ou simplement culturel, ou social) où les langues peuvent cohabiter en dehors de toutes « violence » et de manière apaisée. Je prends l’exemple de ma région ou deux langues cohabitent depuis toujours : le français et le créole. Mais cette cohabitation n’a pas toujours été sereine. Le français a longtemps été considéré comme une langue « meilleure » que le créole, et donc en position de domination culturelle alors que le créole dans la réalité était plus pratiqué par les populations. Plus que défendeur du français, je veux être un défendeur du plurilinguisme « apaisé » qui
FDENTREVUE est source de richesse, d’ouverture d’esprit et de communication et de compréhension entre les peuples. Je pense que me poser en simple défenseur de la langue française serait une erreur. Ce serait méconnaitre l’histoire de ma seconde langue : le créole… Mon rêve serait
« Je me dois d’être défenseur d’un plurilinguisme apaisé, équitable et source de richesse. Il est vrai que si je vivais dans une région où le français serait une langue minoritaire, je parlerais autrement. Mais ce n’est pas mon cas alors je parle ainsi car je sais ce qu’amène la lutte de deux langues : frustrations, déni, acculturation voire aliénation. Je prône donc l’équilibre et le partage... » d’inscrire (enfin) et une bonne fois pour toute mon territoire dans son environnement naturel et régional : l’espace Amérique. Et être capable dans ce mouvement de mobiliser toute le tranches de la société : le monde des affaires, le monde culturel et artistique, le monde universitaire, le monde politique, etc… Cela passe par beaucoup de négociations, de discussions, beaucoup de politique…Mais cela serait une de mes ambitions sur un plan politique. Un leader pour moi est une personne capable de mener les autres et de dépasser ses propres doutes. Une personne capable de faire partager sa propre vision au plus grand nombre et y faire adhérer le plus possible. Quelqu’un capable de motiver toutes les personnes qui le suivent, de les guider. Mais aussi quelqu’un qui a la capacité de prendre des décisions difficiles même quand le risque est l’impopularité, de trancher donc face à plusieurs choix. Une personne qui se soucie autant de l’avancée de sa cause et de ses
SAMUEL DENIN GUADELOUPE / LA FRANCE
idées, que des personnes qui adhèrent à ces dernières ou non. Et pour c’est pour cela qu’un bon leader est aussi quelqu’un doté du sens de l’écoute et de l’humilité. Mes projets à venir sont basés sur l’organisation d’une manifestation en 2015 : « Jou a bef e kabwet », une 4ème édition, chapotée par l’association dont je suis le secrétaire, « Kilti la ». Il s’agit d’un weekend d’échange culturel qui met en valeur durant deux jours l’ensemble des activités et loisirs, traditionnels ou modernes, ayant rapport à la charrette et au bovin. n effet la charrette à bœufs (tractée par des bœufs) a été un moyen de locomotion très utilisée dans la période d’après-guerre en Guadeloupe. Aujourd’hui elle ne sert que pour les compétitions de bœufs-tirant (des épreuves de force durant lesquelles les bovins doivent tirer de lourdes charges en un minimum de temps possible sur une côte pentue). Mon association, a décidé de remettre au gout du jour ce mode de déplacement au travers de balades touristiques et pédagogiques urbaines ou en campagne. Jou a bef e kabwet est l’occasion de présenter les utilisations traditionnelles qui ont été faites de ce véhicule (transport de marchandises et de récoltes surtout) mais surtout les utilisations modernes qui peuvent en être faites (balades touristiques avec des charrettes limousines) et cela en retraçant l’évolution, le folklore qui ont existé autour. C’est l’occasion également de proposer de nouvelles activités et animations ludiques, familiales autour de ce patrimoine historique (au travers d’un concours de charrettes customisées, ou de concours de tirage de charrettes par exemple) tout cela le temps d’un weekend.
Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : samueldenin@gmail.com
BIENVENUE EN
MARTINIQUE
ROMAIN BLANCHARD « Je crois que le thème de cette première édition du PFJA résume parfaitement le message que je souhaite porter : plus que jamais, penser la politique autrement : c’est l’affaire de tous … »
Femmdoubout® /
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE ROMAIN BLANCHARD MARTINIQUE / LA FRANCE
Originaire de Toulouse, dans le sud de la France, j’ai obtenu un master en science politique l’année dernière. Avant cela, j’ai eu un parcours d’études un peu atypique puisque j’ai commencé par un DUT en gestion du développement et de l’action humanitaire avant d’entreprendre un cursus en science politique que j’ai ponctué par une licence en anthropologie. Sur le plan professionnel, après avoir travaillé dans plusieurs associations de défense des droits des étrangers et au sein d’une institution publique française chargée de veiller au respect des droits et libertés, je suis à présent chargé de mission dans un centre de ressources politique de la ville en Martinique. Dès que j’ai eu connaissance du programme, j’ai trouvé le concept très original car au-delà de participer à une simulation parlementaire, le « Parlement francophone des jeunes des Amériques » nous offrait la possibilité de nous former au parlementarisme en amont et d’assister à des conférences sur des thématiques variées durant la toute la semaine du PFJA. En outre, l’idée de rencontrer une centaine de jeunes francophones de toutes les Amériques et de découvrir un nouveau pays m’a énormément séduit. Honnêtement, avant mon départ, j’étais persuadé que ce serait une expérience extrêmement enrichissante, mais, j’étais pourtant loin d’imaginer à quel point cette semaine me marquerait. Tout d’abord, ce fut une expérience humaine incroyable. Par
« Toutes les rencontres que j’ai pu faire m’ont également permis de prendre conscience de la grandeur et de la diversité de la francophonie. Tous les accents entendus et toutes les expressions découvertes sont de vraies richesses pour la francophonie... »
ailleurs, ayant été dans la peau d’un parlementaire, j’ai beaucoup appris du travail politique et même si certains aspects ont parfois été difficiles à gérer (interactions avec les médias et la société civile, respect de la ligne de parti, nécessité de faire des alliances etc.), cette semaine m’a encore plus donné envie de m’investir en politique. Au-delà d’une certaine forme d’idéalisme, il est important pour moi de pouvoir offrir mes compétences, mon énergie, ainsi que mon esprit de révolte pour servir une cause juste. Après m’être engagé dans plusieurs associations de solidarité, je crois que contribuer à la vie politique s’inscrit dans la continuité de mes engagements pour faire de cet univers, un monde meilleur. Je suis conscient des crises et des difficultés actuelles mais j’ai envie d’aborder l'avenir avec optimisme. Je pense que nous sommes tous responsables de la construction de notre avenir et à ce titre, investir la sphère politique représente un moyen d’orienter cet avenir vers un projet favorable plutôt que le laisser suivre un cours fataliste. S’il est vrai que la langue anglaise tend de plus en plus à s’imposer comme la langue internationale par excellence, j’ai été très surpris de voir l’engouement pour la langue française porté par tous les participants du PFJA et cela m’a encore plus donné envie de m’engager pour défendre la langue française. A cet égard, il me semble qu’intégrer un réseau de francophones comme celui du centre de la Francophonie des Amériques est une véritable opportunité pour se faire entendre dans un monde marqué par l’hégémonie de l’anglais. Comme on l’entend souvent : « l’union fait la force ». Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LA CHINE
COMPTER SUR SES PROPRES FORCES
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE XI JINPING
LA SITUATION POLITIQUE DE LA CHINE
La République populaire de chine a adopté sa constitution actuelle le 4 décembre 1982. Elle a été un État communiste durant la majeure partie du xxe siècle, et est toujours considérée comme telle par beaucoup d'observateurs. Le gouvernement de la RPC est contrôlé par le Parti communiste chinois. En l'absence de séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, la RPC est une dictature, un régime autoritaire. Bien que des pas aient été faits dans le sens d'une libéralisation politique, notamment à travers des élections contestées au niveau des villages, le parti garde le contrôle effectif sur les décisions gouvernementales. Les organes du
pouvoir d'État sont l'Assemblée nationale populaire, le Président et le Conseil des affaires de l'État. Les membres du Conseil des affaires de l'État incluent le Premier ministre, un nombre variable de vice-Premiers ministres, cinq conciliateurs d'État, et vingt-neuf ministres et commissions du Conseil des affaires de l'État. Sous le régime de la Constitution de la République populaire de Chine, l'ANP est le plus haut organe de pouvoir d'État en Chine. Il se réunit chaque année environ deux semaines et approuve les nouvelles grandes lignes politiques, les lois, le budget, et les principaux changements de personnel. 207 (Source : Wikipédia)
ANTONY GUY
« Un bon leader est quelqu'un d'altruiste, d'humble quelqu'un à l'écoute ce n'est pas quelqu'un qui fera tout ce que les autres veulent mais qui fera ce qui est juste. Il faut aussi dire qu'un bon leader c'est quelqu'un qui sait admettre qu'il a encore des choses à apprendre… » 208
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis originaire de la Martinique, un département français d’Amérique. J'étudiais autrefois à l'université des Antilles-Guyane, mais suite à l’obtention de mon master en traductologie, j'ai décidé de quitter ma région pour aller étudier en chine pendant quelques années. Je suis un passionné des langues étrangères, c'est pourquoi je voyage beaucoup pour me permettre de pratiquer la langue que je souhaite apprendre. Je ne suis pas plus riche que les autres étudiants, mais j'ai entendu un prédicateur religieux dire un jour "qu’il faut oser sortir de sa zone de confort pour réussir". Je veux juste me battre pour avoir le travail que j'aime. Grâce à ces voyages, je peux parler couramment l'anglais et l'espagnol. Et aujourd'hui, j'apprends le Mandarin dans une université chinoise située à Kunming. Mais je n’oublie pas pour autant mon île, j'ai eu plusieurs occasions de parcourir de nombreux pays et j’espère de tout cœur mettre à profit ces diverses expériences pour mon futur projet professionnel. Je peux dire que je suis engagé pour la francophonie comme je le suis aussi pour les autres langages. Je suis un amoureux des langues car j'aime discuter avec les gens, communiquer et échanger avec les autres. J'apprends au travers de mes différentes lectures mais l’authenticité du parler m'a toujours séduit. Avant toutes choses, pour être franc, je suis venu au premier parlement francophone pour découvrir le Canada et pour rencontrer des étudiants des Amériques. Je ne connaissais pas grand-chose à la politique. Et grâce, à ma participation à ce parlement qui a été au passage un événement remarquable, j'ai pu prendre connaissance et commencer à assimiler les rouages du monde politique et de la vie parlementaire, que j’ignorais complètement, mais aussi connaitre un peu plus l’histoire des Amériques. Vous savez, ce parlement a été exceptionnelle sur tous les
ANTONY GUY
KUNMING / LA CHINE
plans, pas seulement pour ce que nous avons appris sur la vie parlementaire mais aussi pour l'altruisme des organisateurs, pour leurs proximités, leurs désirs de nous aider et de nous soutenir. Denis Desgagné et toute son équipe nous on fait vivre une expérience très agréable, et j'irais jusqu'à dire que c'est le meilleur événement que j'ai vécu. Nous avons aussi pu discuter avec des sénateurs et députés. Ce qui m'a séduit, c'est cette image très humaine de ces hommes et ces femmes de pouvoir, j’ai pris conscience que la vie d'un dirigeant n'est pas facile. Nos "after-Parlement" avec ces hommes et femmes étaient très agréables, leurs proximités surprenantes, car nous oublions souvent que nos dirigeants sont des Hommes avec des sentiments et qu'ils sont souvent jugés, même s'ils essayent de faire de leur mieux pour satisfaire les concitoyens. Qu’est-ce qui m’a le plus marqué? Cette question est très difficile, car il y a eu beaucoup de choses intéressantes. Je dirais que la simulation m'a beaucoup plu, j’ai maintenant une perception différente de ce qu’est la vie politique et ces dirigeants. Cela m'a aussi permis de comprendre plus clairement comment sont votés les textes de lois. A vrai dire, jouer au parlementaire fût plus instructif que ce que l’on m’avait enseigné par le passé. Nous avions des participants qui connaissaient déjà la vie parlementaire et qui ont mis leurs talents de futurs parlementaires à l’œuvre. Nous avons tout fait pour que notre projet de loi soit voté et pour cela il a fallu faire des alliances. Nous avons aussi eu de bons intervenants qui nous ont appris à découvrir ce monde que nous pensons connaître mais qu’en fin de compte nous connaissons très peu. J'ai aimé la sincérité des intervenants, surtout des députés et des gouverneurs. Je me rappelle que nous avons eu un volet sur la langue de bois. En exemple, un député nous
ANTONY GUY – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN CHINE a dit clairement, qu'il était parfois préférable de ne pas tout dévoiler aux citoyens afin d’assurer la paix et mener à bien leur projet pour leur communauté. Il y a aussi eu des parlementaires très engagés, des députés qui savaient tenir en haleine un public. J'ai été surpris par leur éloquence. Je dirais que cet événement était extraordinaire, et si j'ai par la suite la possibilité de le revivre, je pense que je n'hésiterai pas. Je ne dirais pas que je suis un amoureux fou de la politique, Mais il est important de s'intéresser à tout. Je dirais que le fait de piocher un peu dans chaque chose ne fait aucun mal, au contraire on s’enrichit. Vous savez, se mettre dans la peau et le rôle d'un politicien permet aussi de comprendre ce à quoi ils font face au quotidien et je pense que nous devrions tous nous y intéresser. Je ne pense pas que je puisse être parlementaire dans ma vie future. Je pense que je suis quelqu'un de trop doux pour pouvoir prétendre à un poste de député, mais comme
j’aime me cultiver au quotidien, ce que ce parlement à fait pour moi, il m'a éduqué à la vie parlementaire et il m'a surtout appris à respecter les représentants. Il est aisé de juger, mais est-il facile de faire ce qu'ils font pour nous? Je ne pense pas. J'ajouterais que Denis Desgagné nous a montré un bon exemple de leadership, c'est pourquoi notre groupe Facebook est toujours aussi actif et que tous les membres souhaitent revivre cet évènement. Mais il faut aussi dire que ce fut un travail d’équipe parfaitement mené. Le français n'est pas forcément la première langue choisie car j'entends souvent qu'elle est une langue très difficile à parler. Partout où je suis allé, le français était rarement choisi et même ici à Kunming, le français est enseigné mais peu d'étudiants optent pour cette langue. J'ai même été surpris de trouver une étudiante sachant le parler couramment. D'ailleurs, elle et moi, nous
FDENTREVUE avons décidé de créer le premier club de Français dans l'université de Yunnan, qui verra le jour en ce mois de novembre. Je dirais que durant mes voyages, je n'ai pas eu de mal à parler de la francophonie et de mon université, mais le fait de faire partie de ce parlement est un plus. Je comprends ce combat et partout où j'irai, je parlerai de ce réseau parlementaire qui mérite d’être connu. Je suis heureux d’intégrer de ce réseau de personnes aussi agréable. Je dirais que cette qualité est celle qui fera avancer la francophonie. Ici en chine, j'aide des étudiants chinois à apprendre le français. Je dirais que nous avons commencé officieusement notre club car il y a beaucoup de démarches à faire pour pouvoir obtenir une salle. Il y a aussi des étudiants russes et Arméniens qui souhaitent améliorer leur français. Lors de nos réunions, je n'hésite pas à parler de notre réseau, et du parlement. Je soutiens aussi les étudiants étrangers vivant en Martinique à apprécier le français et à rencontrer des étudiants et les familles localement grâce à des groupes sur différentes pages de réseaux sociaux que j’anime. Je les encourage car étant moimême étudiant international, je sais que ce n'est pas facile de s’immerger, se faire accepter et même de discuter tout simplement avec les locaux. Je ne sais pas si je suis un Homme d'avenir, mais j'ai toujours aimé enseigner un peu de ce que je sais aux autres. Je suis engagé pour cette cause, et je ferai tout mon possible pour parler du français à travers le monde. J'ai eu la chance de faire partie de la première Junior entreprise de la Martinique « Antilles Développement ». J'ai eu la possibilité de constituer un groupe pour les séjours linguistique avec des amis de l'université, un club de conversation international (les discutions étaient en français) et un groupe pour les jobs étudiants
ANTONY GUY
KUNMING / LA CHINE
du nom de "Dynamic Job Etudiants" (que je gère encore ici) . Sachant la difficulté de la vie étudiante, ces deux dernières années, mes amis et moi avons fait notre possible pour aider les étudiants de mon université en Martinique à trouver des emplois saisonniers (grâce à mes contacts et en collaboration avec le Bureau d'Aide à l'Insertion Professionnelle). J’affectionne le fait de voir les gens progresser, et si je peux accompagner à la réussite, je suis prêt à donner de mon temps. Un de mes prochains défis sera de m’initier à la langue japonaise et peut-être, qui sait faire parler de la francophonie au Japon. Je pense que la
« J’aime à dire que rien n'est impossible à celui qui croit. Tout peut paraître difficile dans un premier temps, mais si on s’arrête pour essayer de comprendre ce qui nous fait douter de notre capacité à réussir, on réalise souvent que l'on est capable, à partir du moment où nous ne nous mettons plus de barrières... » peur de l’échec peut aussi être un frein qui nous empêche de nous jeter à l’eau et d’essayer de nouvelles choses. Que j'enseigne l'anglais, l'espagnol ou le français, la première chose que je conseille à mes élèves, ainsi qu’à mes amis, est de positiver. Ne jamais dire qu'on n'y arrivera pas, et de ne pas douter de ses capacités. Car nous sommes tous capable du meilleurs à partir du moment où nous savons avoir confiance en nous même. Je dirais que c'est l'attitude qui crée l'altitude. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LE GUATEMALA
LIBERTAD
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE OTTO PEREZ MOLINA
LA SITUATION POLITIQUE DU SALVADOR Le Guatemala est une République présidentielle démocratique. Les élections législatives et présidentielles ont lieu tous les 4 ans en même temps. Le président est à la fois le chef de l'État et le chef du gouvernement.
Le président et les ministres qu'il nomme sont à la tête du pouvoir exécutif. Le législatif n'est composé que d'une seule chambre comptant 113 députés. 215 (Source : Wikipédia)
BIENVENIDA A
GUATEMALA CIUDAD
SELENE ESCOBAR « La réappropriation de la culture autochtone dans notre société actuelle. Les valeurs de base, les croyances et les visions de cette culture sont des théories qui peuvent nous guider pour la sauvegarde de notre planète, pour nos relations dans les communautés et pour nos valeurs de base perdues… »
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FDENTREVUE SELENE ESCOBAR DURAND GUATEMALA CIUADAD / LE GUATEMALA
Je suis née et réside au Guatemala, j’ai réalisé mes études au sein du lycée Français Jules Verne situé au Guatemala, c’est là ou j’y ai appris le français. J’ai eu mon Baccalauréat en Sciences économiques et sociales spécialité sciences politiques. Je me considère comme une personne patiente, timide et qui aime aider les autres. J’aime lire, faire de la natation, danser du ballet et faire des scoubidous. Actuellement je suis étudiante en relations internationales à l’Université National du Guatemala, Université de San Carlos. De plus, je réalise quelques intérims à l’Alliance Française comme professeure de français et je donne aussi des cours particulier pour aider des élèves qui sont en difficulté. En fait, j’ai eu plusieurs motivations pour participer au Parlement francophone des jeunes des Amériques. Tout d’abord avoir la possibilité d’enrichir et complémenter mes études avec cette belle expérience. Ensuite, je ressens un profond engouement pour la langue française, alors j’ai pensé que cette activité serait un moyen pour représenter ce sentiment. De plus les thématiques proposées par le PFJA m’ont beaucoup plu et intéressée. Je voulais connaître les jeunes francophones des Amériques qui partagent ce même goût pour la langue française et la politique. Personnellement, je trouve que cette rencontre a été très bénéfique. Les principaux axes dont je peux en tirer un bénéfice sont : “culturelle ( Le fait d’avoir eu la possibilité d’échanger avec d’autres jeunes francophones venant de différentes régions de l’Amérique, de plus avoir cette chance de pouvoir connaître comment la politique se déroule chez eux et ailleurs. En même temps, j’ai eu cette possibilité de présenter mon pays et surtout illustrer ses propres problématiques.), académique (Je cite cet axe car j’ai appris grâce a cette expérience comment fonctionne le système canadien,
mais aussi a mieux comprendre quel rôle possède chaque individu au sein d’un régime parlementaire et j’ai pu enrichir mon vocabulaire dans le domaine de la politique.). Les moments forts? Peut-être écouter les interventions et les témoignages de mes camarades d’ Haïti et de la Guyane qui ont une situation similaire au Guatemala. Ces interventions m’ont permis de voir que ce sont des problèmes très présents dans les différentes sociétés. J’ai apprécie le volet de participation citoyenne car mes camarades ont vraiment joué et de façon efficace le rôle de citoyens engagés dans la politique. J’ai eu la chance de naître dans ce beau pays qu’est le Guatemala, un pays qui malheureusement possède beaucoup d’inégalités, celles-ci m’incitent tous les jours à étudier énormément pour ainsi pouvoir plus tard, a travers ma profession, l’aider a progresser. Je considère que la politique, agit plutôt comme un vecteur ou un moyen qui permettra d’atteindre mes divers projets. De plus, je suis en train d’étudier les relations internationales et la politique qui sont des thèmes très important qu’il ne faut pas mettre de côté. J’ai vécu un merveilleux moment et une expérience unique, surtout au moment d’intervenir au parlement et d’écrire les amendements. Il y a eu des instants, où je me suis sentie comme un vraie parlementaire. Cette formation a été très spéciale pour moi, je ne trouve d’ailleurs pas les mots pour décrire tout ce que j’ai vécu tout au long de cette semaine. L’état actuel de la place de la Francophonie? Je pense que mis à part l’Amérique où les langues qui sont le plus parlés sont l’espagnol et l’anglais, pour les autres je ne crois pas que la francophonie est du mal à s’instaurer ou perdurer. Cependant avec des activités comme le PFJA c’est une forme de diffusion et d’incitation à ce que cette langue soit transmise, enseigner ou découverte . Le
FDENTREVUE SELENE ESCOBAR DURAND GUATEMALA CIUADAD / LE GUATEMALA
fait d’intégrer un réseau francophone tel que le centre de la francophonie des Amériques, est bien sûr un privilège pour se faire entendre ou être reconnu. De plus, c’est une chance aussi pour de futurs jeunes leaders soient réunis et puissent échanger afin de faire connaître leurs francophonies. Qu’est-ce qu’un bon leader, selon moi? C’est celui qui possède certaines caractéristiques, comme le charisme, mais qui utilise celles-ci pour réaliser de bonnes actions c'est-à-dire, d’une forme correcte .Il représente les propos d’une population et il défend ses idées jusqu’à la fin. A travers ses actions, il doit-être un bon exemple pour les personnes et les inciter à réaliser des actes honnêtes. Mes actions? Je donne des cours de français a la l’Alliance de temps à autre, ce qui me permet de diffuser cette langue a travers l’enseignement. Je participe aussi régulièrement à différentes activités proposé par l’Alliance Française. Avec les cours particuliers j’aide mes élèves a mieux comprendre le français. J’incite mes camarades de classe qui apprennent le français à continuer et s’ils ont des doutes qu’ils n’hésitent pas a me demander conseil. Par période, nous programmons des rendezvous pour discuter un peu en français sur les nouvelles internationales aussi. Peut-être que dans le futur ce seront les personnes qui jugerons si je suis ou non une personne d’engagement qui portera une voix pour défendre la langue française, pour l’instant je me considère une femme engagée avec mon pays et mes projets dans mes possibilités. Actuellement mes ambitions sont de finaliser mon parcours universitaire, c'est-à-dire finir ma licence et de poursuivre un master et peut-être plus tard un doctorat. Après, je vais sois crée ou devenir membre d’une organisation qui vient en aide au Guatemala. J’aimerais plutôt intégrer une aventure humanitaire ou solidaire pour être proche des autres. Pour l’instant mon projet académique
passe en premier, il m’est important de finir ma licence et de réaliser mon master. Puis, j’aimerais aussi, du fait que l’année prochaine Guatemala sera en année électoral, inciter les jeunes guatémaltèques à s’impliquer beaucoup plus dans la vie politique, peut-être a travers des actions de volontariats. Mais, j’en suis qu’à l’étape d’idées que j’espère pouvoir accomplir par la suite. J’aimerai m’adresser aux jeunes et leur dire que c’est aujourd’hui qu’il faut que nous participions aux différents mouvements que nous considérons en adéquation avec nos valeurs, afin d’aider nos sociétés à progresser. Si nous avons l’occasion d’étudier il faut en profiter au maximum car l’éducation sera à long terme notre unique moyen pour atteindre nos divers projets. Peut-être l’engagement que j’aie c’est un jour pouvoir aider mon pays à réguler les inégalités flagrantes et que la participation des jeunes soit plus importante pour résoudre ces problèmes. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA SELENE ESCOBAR DURAND GUATEMALA CIUADAD / LE GUATEMALA
« Sélène háblanos acerca de ti (origen, estudios, trayectoria, personalidad, tu puesto actual) » Mi nombre es Sélène Escobar Durand. Yo nací en Guatemala, país en donde resido actualmente. Realice mis estudios escolares en el Liceo Francés Jules Verne ubicado en Guatemala, es en allí en donde aprendí el francés. Me gradué con un Bachillerato en Ciencias Económicas y Sociales con especialidad en Ciencias Políticas. Me considero como una persona paciente, tímida y me gusta poder ayudar a los demás. Tengo diversas aficiones, me gusta leer, hacer natación, ballet y hacer scoubidous. Actualmente soy estudiante de relaciones internacionales en la Universidad Nacional de Guatemala, la Universidad de San Carlos . Además realizo algunos interinatos en la Alianza Francesa de la ciudad de Guatemala como profesora de francés y doy tutorías para ayudar a los alumnos que posea algún tipo de dificultad.
« ¿Qué fue lo que te motivo a participar en la primera edición del « Parlamento Francófono de los Jovenes de las Américas” que se desarrolló del 5 al 10 de agosto en Toronto Canadá » Yo tuve diversas motivaciones para participar en la primera edición del PFJA. En primer lugar, la posibilidad de poder enriquecer y complementar mis estudios a través de esta bella experiencia. Luego, tengo uno profundo aprecio por el idioma francés, así que pensé que esta actividad sería una forma de representar este sentimiento. Además los temas que fueron propuestos por el PFJA captaron mi interés por completo. Luego, quería conocer a los jóvenes francófonos de
América que al igual que yo comparten el gusto por el idioma francés y la política
« ¿Analizando con más detalle, este encuentro te fue beneficioso? Si la respuesta es sí. ¿Cuáles fueron los ejes particular en donde fue beneficioso?¿Qué puedes conservar de esta experiencia ? » Sí, personalmente considero que este encuentro me fue beneficioso. Los principales ejes de donde obtuve mayor beneficio fueron: “ Cultural: El hecho de tener la posibilidad de intercambiar con otro jóvenes francófonos provenientes de diferentes regiones de América. Además poder conocer como la política se desarrolla en sus países y otras partes. Al mismo tiempo tuve la oportunidad de presentar a mi país e ilustrar sus problemáticas. Académico : Cito este eje ya que gracias a esta experiencia pude ver más a detalle como el sistema canadiense funciona y comprender mejor cual es el rol de cada individuo dentro del régimen parlamentario. Además tuve la posibilidad de enriquecer mi vocabulario en el campo de la política.
« ¿Tuviste momento que te marcaron, testimonios o historias de hombres o mujeres que te pueden ayudar para ilustrarlo (expositores, jóvenes parlamentarios)?¿Apreciaste algún taller en particular ? » Tal vez al escuchar las intervenciones y testimonios de mis colegas de Haití y la Guyana , países que poseen una situación similar a la de Guatemala. Estas intervenciones me permitieron ver que estos
SÉLÈNE ESCOBAR DURAND – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE AU GUATEMALA problemas están muy presentes en las diferentes sociedades. Aprecié mucho el taller de participación ciudadana ya que mis camaradas jugaron realmente el rol de ciudadanos comprometidos en la política.
« ¿ Me puedes indicar de donde se origina este interés tan fuerte por la política ?¿Es la ante sala a una carrera futura? ¿Cómo viviste el hecho de jugar el rol de una joven parlamentaria a lo largo de la semana en un lugar tan simbólico ? » Tuve la suerte de nacer en un bello país como Guatemala. Lamentablemente es un país que posee múltiples desigualdades las cuales me incitan todos los días a estudiar arduamente
para así poder, más tarde, con mi profesión o trabajo ayudar la a progresar. Por eso considero que la política será un vehículo o una forma que me permitirá alcanzar mis diversos proyectos. Además estoy estudiando relaciones internacionales y la política es un tema preponderante que no se puede evadir. Yo viví una experiencia única y maravillosa, sobre todo al momento de intervenir en el congreso, escribir enmiendas. Hubo momentos en donde realmente me sentí como una verdadera parlamentaria. Esta experiencia fue muy especial para mí. Aún no encuentro las palabras para poder describir todo lo que viví durante esta semana.
« ¿ Desde tu punto de vista, crees tú que a los francófonos les es difícil abrirse brecha en América y más allá
FDENTREVISTA SELENE ESCOBAR DURAND GUATEMALA CIUADAD / LE GUATEMALA
de sus fronteras? ¿Al integrar una de red de jóvenes francófonos parlamentarios, como el del Centro de la Francofonía de las Américas, es un privilegio y es prioritario para ser tomado en cuenta o ser reconocido ? » Yo pienso que en el caso de América tal vez sí ya que los idiomas más hablados son el español y el inglés. Sin embargo las actividades como el PFJA son una forma de difundir y motivar para que este idioma sea aprendido. El hecho de crear una red de francófonos es por supuesto un privilegio para ser tomado en cuenta y ser reconocido. Además también es una forma para que todos los jóvenes francófonos se reúnan y puedan intercambiar. Luego es una manera también de conocer como la francofonía se vive en otros lados.
estos colegas nos reunimos para comentar un poco sobre la actualidad internacional en francés. Pienso que más adelante, serán las personas quienes juzgarán si soy o no una mujer de compromiso y que alzará la voz para defender el idioma francés, por el momento yo me considero una mujer comprometida con mi país y mis proyectos dentro de mis posibilidades .
« ¿Cuáles son tus ambiciones?¿ Si mañana debes emprender en una aventura empresarial, solidaria o política cuál te gustaría realizar ? » Actualmente mis ambiciones son, terminar mis estudios universitarios, es decir obtener mi licenciatura y luego iniciar un máster y más tarde realizar un doctorado. Además crear o convertirme en un miembro de alguna organización que pueda ayudar a Guatemala. Me gustaría emprender una aventura solidaria en donde pueda ayudar a los demás.
« ¿Cuáles son las diferentes actividades que llevas a cabo dentro de tu comunidad en Guatemala para « Tienes proyectos concretos para el promover la Francofonía y la futuro, algún evento en proyecto del Francofilia? ¿Se te puede considerar cuál te gustaría hablarnos ? » como una mujer de compromiso y una mujer que en el futuro alzará siempre la Por el momento mi proyecto académico es el voz por defender el idioma francés ? » más importante es decir, terminar mi Doy clases de francés eventualmente en la Alianza Francesa lo que me permite difundirla como idioma a través de la enseñanza. Además participo en las diferentes actividades realizadas por la Alianza Francesa. También por medio de las tutorías trato que mis alumnos puedan comprender el francés. Yo incito a mis colegas de clase a que aprenden francés, a seguir y que si tienen preguntas no duden en consultarme. De vez en cuando con
licenciatura y luego realizar la maestría. Luego, me gustaría, ya que el próximo año en Guatemala hay elecciones, poder inculcar a los jóvenes que la participación en la vida política es importante, tal vez involucrarme en algún voluntariado para lograr mi cometido. Por el momento esto son sólo ideas que tengo, espero poder cumplirlas.
« Para ti ¿Qué es un buen líder?... »
SÉLÈNE ESCOBAR DURAND – JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE AU GUATEMALA Para mí un buen líder es aquella persona que posee una serie de características, como el carisma, que las pueda usar para realizar buenas acciones, es decir de una forma correcta. Además que pueda representar los intereses de un pueblo y defender sus ideas hasta el final. También, es aquel que con su ejemplo incita a las personas a realizar acciones honestas..
« ¿Que mensaje te gustaría dar a través de tu nuevo rol como joven francófona parlamentaria de las Américas?¿Tienes algún compromiso en particular que te preocupa ? »
Me quisiera dirigir a los jóvenes y decirles que hoy es cuando debemos participar en los diferentes movimientos que consideremos adecuados para ayudar a nuestras sociedades para que salgan adelante. Si tenemos la oportunidad de estudiar aprovecharlo al máximo, ya que la educación será, a largo plazo, nuestro medio para alcanzar nuestras metas. También, siempre tenemos que tratar de ayudar a los demás dentro de nuestras posibilidades y en los diferentes campos. Tal vez, el compromiso que más me preocupa, es poder ayudar a mi país a mitigar las grandes desigualdades y que la participación juvenil sea más fuerte para poder resolver estos problemas.
LE MEXIQUE
LIBERTE
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE ENRIQUE PENA NIETO
LA SITUATION POLITIQUE DU MEXIQUE
Le Mexique est une république fédérale composée de 31 États et d’un District fédéral, subdivisés en municipalités (municipios) ou en délégations (dans le cas du District fédéral). La séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est garantie par la Constitution de 1917. Le chef de l’exécutif est le président de la République, élu pour une période de 6 ans, non renouvelable, au suffrage universel direct à un seul tour et à la majorité relative. Il n’y a pas de Premier ministre. Le président nomme et révoque les ministres, le procureur général (ministre de la Justice), les ambassadeurs et les consuls généraux. En cas de démission ou de décès, le Congrès désigne un président
intérimaire. Le président peut émettre des décrets dans le domaine économique et financier grâce aux pouvoirs que lui délègue le Congrès. Le Congrès est divisé en deux chambres : le Sénat : Les sénateurs sont élus tous les 6 ans. Le Sénat compte 128 sénateurs, soit 4 sénateurs par entité fédérative. Et la Chambre des députés : les députés sont élus au suffrage universel direct tous les 3 ans. La Chambre compte 500 représentants. 300 circonscriptions électorales désignent chacune un député et 200 autres députés sont élus au suffrage proportionnel à travers tout le pays. (Source : Wikipédia)
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LE DOY LA BIENVENIDA A
MEXICO
BINIDZA CRUZ
« Au Mexique la situation est un peu particulière : nous aimons apprendre français mais on ne connaît peu de choses sur la francophonie des Amériques. Je pense qu’il serait nécessaire de faire un travail de diffusion et de promotion plus intense sur la francophonie par les professeurs de la FLE auprès des étudiantes… »
Femmdoubout® /
231 HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis mexicaine, j’habite la troisième ville la plus peuplé au monde : la ville de Mexico. J’aime voyager, apprendre les langues et rencontrer des gens même si parfois je suis très timide. J’ai étudié la littérature française à l’Université Nationale Autonome de Mexique. À l’école, les enfants sont obligés d’apprendre l’anglais comme langue étrangère, mais, comme nous sommes un pays francophile et que nous sommes en général de nature très curieuse, beaucoup d’entre nous décident de s’initier au français, lorsqu’ils arrivent au lycée, ou encore par le biais des écoles de langues ou tout simplement de façon autodidacte. Cette année, j’ai participé au programme international des assistantes de langues organisé par le Ministère d'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec grâce auquel j’ai eu contact avec des francophones de différentes origines qui étaient fiers de partager leur langue et qui m’ont fait sentir très chanceuse d’avoir en commun une langue porteuse d’une diversité très vaste. Prendre part au PFJA m’a attiré tout particulièrement parce que je voulais en
« Il s’y est dégagé une telle force et une telle détermination de mes camarades pendant la semaine de cet évènement. Savoir qu’il existe autant de jeunes qui sont impliqués dans leur milieu social est tellement incroyable. J’ai beaucoup apprécié l’énergie positive de cette rencontre. Pendant une semaine je n’ai vu que des personnes ouvertes d’esprit, critiques, curieuses, souriantes, qui aiment le débat et le travail en équipe. Cela a été l’ambiance idéale pour penser la politique autrement... »
BINIDZA CRUZ MEXICO / LE MEXIQUE
savoir plus à propos de la participation citoyenne et son rôle dans le processus législatif. En même temps que je souhaitais partager mes expériences acquises comme membre d’une organisation civile. Le Parlement francophone des jeunes des Amériques m’a encouragé à travailler plus vigoureusement pour le bien de ma communauté. J’ai adoré le café Citoyen ! France Gélinas m’a touché parce qu’elle nous a partagé son expérience comme femme dans la politique, elle nous a parlé des moments difficiles de sa carrière, tout en nous encourageant à poursuivre nos objectifs. Depuis 2012, je collabore dans une ONG « Gobernanza Forense Ciudadana », une organisation qui veut intervenir positivement dans la crise humanitaire au Mexique. Mon expérience dans ce projet m’a fait prendre conscience du pouvoir des citoyens pour changer la situation du pays. Les institutions gouvernementales ont officiellement reconnu 121 683 morts violentes entre 2006 et 2013, dans la même période, il y a eu environ 27 000 personnes disparues, et environ 15 000 corps restant non identifiés parce qu'il n'existe pas de bases de données nationales d’ADN dans le pays. Gobernanza Forense Ciudadana a fait des recherches sur les victimes au Mexique et en Colombie, et sur la façon dont la société civile et le gouvernement se sont organisés pour répondre aux demandes des victimes et de leurs familles dans les situations de violence extrême. Nous pensons que le chemin qui mène à la reconstruction du tissu social et l’exercice du droit à la vérité passe nécessairement à travers un système de gouvernance où la participation citoyenne deviendra la clé pour sa réussite. Le but de l’organisation GFC est la création d’une banque d’ADN géré par les citoyens pour faire l’identification des corps. Une idée qui semblait impossible ou
BINIDZA CRUZ - JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE DU MEXIQUE irréalisable, il y a peu, mais qui grâce à la participation de jeunes spécialistes est en train de se concrétiser, depuis quelques mois. Pour moi, le travail en Commission m’a aidé à mieux comprendre l’interaction des trois volets : « participation citoyenne, média et parlementaire » parce que parfois nous négligeons leurs coexistences. J’ai trouvé que toutes les différences entre la réalité politique au Mexique et le PFJA m’ont aidé à réfléchir sur l’importance des systèmes législatifs en Amérique Latine dans la configuration sociale. De façon générale, je parle fréquemment autour de moi de la diversité que constitue le monde francophone. Présentement, je travaille aussi comme éducatrice communautaire, je donne des cours aux parents d’enfants de 0 à 6 ans de certains quartiers défavorisés de Mexico. Les sujets étudiés sont essentiellement sur l’éducation des enfants et j’essaie toujours de mettre en évidence l’importance de l’apprentissage des langues tout au long de
notre vie comme étant un moyen de développement personnel. Les semaines passées ont été spécialement difficiles pour les jeunes mexicains. Quarante-trois étudiants normalistes ont disparus. Ce qui me choque et m’attriste le plus, c’est l’indifférence et le m’en foutisme de certains politiciens et de jeunes au regard de ce sujet brulant. Peut-être sommes-nous trop habitués à entendre de mauvais nouvelles au quotidien, au point que l’on soit devenu complètement immunisé face à la souffrance des autres. Ce qui m’encourage à travailler plus durement à la consolidation de cette base de données d’ADN du GFC. Mais aucun vrai changement n’est possible si les personnes ne se considèrent pas comme faisant partie d’une société et surtout s’ils omettent leur responsabilité de « vivre ensemble ». Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
PROJET DE LOI A-3
Loi concernant le commerce des armes à feu sur le territoire des Amériques. Il vise à : Faire des Amériques un État où aucune arme à feu ou munition ne soit en circulation. Combler l’absence d’une législation commune et uniforme sur le commerce des armes à feu dans les Amériques. Faire de la protection des civils une priorité pour les Amériques. Préserver les moyens de subsistance et améliorer le respect des droits des populations de l’espace panaméricain. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
CUBA
LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS
LE PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ETAT DE LA RÉPUBLIQUE RAUL CASTRO
LA SITUATION POLITIQUE DE CUBA Cuba se présente comme un pays socialiste, et se veut être une république unitaire des ouvriers et paysans et une république parlementaire - où le Parti communiste est le seul parti politique reconnu par la Constitution, qui le désigne comme « la force dirigeante supérieure de la société et de l'État ». Toutefois, ce dernier n'a pas le pouvoir de désigner lui-même des candidats aux élections. Cela diffère des systèmes politiques européens où les partis investissent des candidats. Les personnes autorisées à se présenter aux scrutins sont sélectionnées par la Commission nationale de candidature. Fidel Castro fut premier ministre de 1959 à 1976, puis, à l'abolition de cette charge, président du conseil d'État de 1976 à 2008. Il est devenu en 1965 premier
secrétaire du Parti Communiste de Cuba et en 1976 représentant à l'Assemblée nationale de la municipalité de Santiago de Cuba. Raúl Castro a été investi par l'Assemblée nationale à la tête de l’État en juillet 2008, succédant à son frère Fidel Castro. Il lui a succédé en 2011 à la tête du parti. Le parlement cubain est l'Assemblée nationale. C'est l'organe suprême du pouvoir de l'État, doté des droits de voter les lois et de modifier la Constitution. Ses 614 membres sont élus pour cinq ans au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. L'Assemblée nationale élit en son sein le Conseil d'État et son président par un vote à bulletin secret. Selon la Constitution, les députés doivent rendre des comptes régulièrement à leurs électeurs et sont révocables par ceux239 ci. (Source : Wikipédia)
BIENVENIDA A
LA HAVANE
LUIS ERNESTO PARDO « Mon engagement principal aujourd’hui c’est de changer Cuba, avec les « armes » que je possède : mes connaissances, mon savoir-faire et mon expérience en tant qu’enseignant et professionnel du tourisme… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
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FDENTREVUE LUIS ERNESTO PARDO LA HAVANE / CUBA
Je suis cubain, né à La Havane il y a 31 ans. J’ai fait des études d’Économie à l’Université de La Havane, et puis de façon parallèle, j’ai développé mon goût pour la langue française. En effet, au sein de l’Alliance Française de La Havane, j’ai été d’abord élève pendant 5 ans et puis suite à une formation intensive d’un an, je suis devenu enseignant de Français Langue Étrangère (FLE). Pendant une période, je partageais mon temps à enseigner l’Évaluation de projets d’investissement à la Fac d’Économie de l’Université de La Havane, et le Français à l’Alliance Française. Puis, j’ai travaillé aussi dans le Service Économique de l’Ambassade de la Belgique à Cuba, sans abandonner l’enseignement du FLE. Aujourd’hui, je partage mon temps entre ma passion pour donner des cours de Français et mon projet-rêve de développer le tourisme « à la carte » à Cuba. Une idée que je développe depuis 2005, quand j’étais encore étudiant et que j’ai renforcé au cours de ces dernières années, suite à l’obtention de mon diplôme de MBA de l’Université Catholique San Antonio de Murcia, en Espagne. Je suis lié depuis 2005 à l’association française « Cuba chez l’Habitant » qui s’occupe de promouvoir les voyages à Cuba, avec une vision différente de celle fourni par les grands tour-opérateurs. C’est simplement la possibilité de découvrir le fonctionnement d’un système politique différent à celui de mon pays, mais aussi d’y
« Chacun ayant ses propres opinions et ses perspectives cela a clairement enrichi ma vision politique. Les débats avec des acteurs politiques, culturels, sociaux, m’ont aussi donné des éléments pour clarifier cette vision politique que je possède aujourd’hui... »
participer activement dans la simulation parlementaire qui y aurait lieu pendant le déroulement du PFJA qui m’a poussé à m’inscrire à cet évènement. L’idée centrale, « Penser la politique, autrement », ainsi que tous les autres sujets à débattre ont rapidement capté mon attention rapidement. Absolument ! La rencontre entre jeunes venus de différentes régions de notre continent a été hyper enrichissante. S’il y a une chose qui m’a nettement marqué pendant le PFJA, c’est que la façon de voir la politique aujourd’hui dans beaucoup de pays de notre monde, est complètement erronée. Nous devons donner plus de voix et participation aux citoyens engagés. Il est indispensable que le peuple puisse agir de façon plus active pour mener le destin politique d’une nation. Bien sûr de façon organisée et cohérente, mais active. De nos jours, l’un des principaux problèmes de nos sociétés, c’est justement que nos citoyens deviennent « apolitiques », parce qu’ils ne sentent pas représentés par les politiciens. Des choses que j’ai plus appréciées par rapport à d’autres ? Certainement, la conférence d’ouverture de M. Jean-Louis ROY sur la démocratie, la table ronde sur la langue de bois et le 4ème pouvoir et l’atelier « Penser la politique autrement » du dernier jour, ont été deux moments qui m’ont bien marqué. De façon générale, chaque conférence ou atelier a été bien conçu et visait un aspect en particulier de nos sociétés. Les volets avaient chacun sa spécificité. J’ai eu la chance de participer au volet parlementaire, donc c’est celui que j’ai pu mieux incorporer à mes connaissances et expériences. Cependant, le rôle joué par le volet participation citoyenne et celui des médias, servait à bien enrichir le but de notre PFJA. Disons que cet engouement pour la politique vient du besoin d’exprimer ma voix et mes idées dans un contexte où je puisse
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
BERNARD PELLETIER ANCIEN MINISTRE ET PROFESSEUR A L’UNIVERSITE D’OTTAWA
Atelier sur la « Liberté de parole et l'engagement politique » pour le volet parlementaire
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
LUIS ERNESTO PARDO - JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE A CUBA être entendu et écouté. Je n’adhère pas aux politiques actuelles de mon pays et je voudrais mener des changements qui puissent viser des transformations plus profondes que celles que Cuba expérimente aujourd’hui. Le fait d’être un « vrai parlementaire » pendant la simulation développée au sein du Parlement de l’Ontario, m’a confirmé mes intentions d’aller plus loin dans ce sens-là et participer de
plus en plus dans la vie politique de mon pays, même si cela reste un peu difficile en ce moment, lorsqu’on prône des idées « différentes ». Je ne pense pas que les francophones « peinent » à se faire entendre aujourd’hui dans notre continent. Cependant, il est vrai que nos pays n’ont pas la même situation, si on compare ce qui se passe au Canada, aux Etats-Unis ou à Cuba. Je
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
FDENTREVUE LUIS ERNESTO PARDO LA HAVANE / CUBA
voudrais, surtout manifester l’expérience de ma petite île où l’Alliance Française mène un fort mouvement francophone une vie culturelle extraordinaire. Par ailleurs, nous avons battu des records étant donné qu’en termes de proportion nombre d’habitants du pays / nombre d’inscrits à l’Alliance Française, avec plus de 10.000 personnes inscrites. Certainement, que le centre de la Francophonie des Amériques joue un rôle capital dans la diffusion et engagement de nos jeunes aujourd’hui. Je voudrais que ce réseau puisse se développer davantage, fonctionner de façon plus active et se rendre plus présent dans nos pays. Ma principale « arme » dans ce sens-là, c’est mon travail comme enseignant au sein de l’Alliance Française de La Havane où je donne des cours depuis 2010. J’apprends à mes élèves, non seulement à parler français ou à se préparer pour un examen international de langue, mais je leur transmets également des éléments cultures et de civilisation pour développer chez eux le goût pour cette merveilleuse langue. Mon rêve principal demeure le développement d’une agence de voyages « à la carte », pour organiser des voyages à Cuba. C’est une idée qui mélange un peu de tout, puisque cela serait pour aller à Cuba et découvrir ce merveilleux pays autrement que dans les ressorts de plage qui ne disent rien de notre culture et notre histoire. Je ne suis surtout pas opposé à l’idée de exploiter aussi nos ressources naturelles dans le secteur touristique : soleil, plages, nature… mais de le faire de façon intelligente et de rendre amoureux de Cuba chaque personne qui viendraient visiter notre pays. En ce moment, vu que mon projet demeure un rêve pas réalisable à Cuba, je lance le développer ailleurs, mais tout en gardant mon pays comme la destination pour ces voyages qui permettraient de découvrir la
plus grandes des Antilles, sous un autre angle. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
FDENTREVISTA LUIS ERNESTO PARDO LA HAVANE / CUBA
« Ernesto, pudieras presentarte ? (Origen, estudios, formación, personalidad, profesión actual) ... » Mi nombre es Ernesto Pardo, soy cubano, nacido en La Habana hace 31 años. Hice estudios de Economía en la Universidad de La Habana, y luego de forma paralela, desarrollé mi pasión por el idioma francés, en la Alianza Francesa de La Habana. Allí fui, primeramente estudiante durante 5 años y después de una formación intensiva de un año, obtuve mi diploma de profesor de Francés Lengua Extranjera (FLE). Durante varios años, compartí mi carrera profesional entre la enseñanza de la evaluación de proyectos de inversión – como profesor en la Facultad de Economía de la Universidad de La Habana – y del francés en la Alianza Francesa de La Habana. Luego trabajé en la Representación Económica y Comercial de la Embajada de Bélgica en Cuba, sin abandonar la enseñanza de FLE. Hoy te comparto mi tiempo entre mi pasión de enseñar el idioma francés y mi proyecto de de desarrollar el turismo personalizado en Cuba. Esta es una idea que desarrollo desde el año 2005, cuando todavía era un estudiante y que he fortalecido en los últimos años, tras la culminación de mis estudios de MBA de la Universidad Católica San Antonio de Murcia, España. Además, trabajo desde 2005 con la asociación francesa “ Cuba chez l’Habitant " que se ocupa de la promoción de viajes auténticos a Cuba con una visión diferente a la mayoría de las proposiciones del mercado.
« ¿ Qué te motivó a participar en la primera edición del Parlamento Francófono de Jóvenes de las Américas", (PFJA), que se celebró del 5 a 10 agosto de 2014 en Toronto, Canadá ? »
¡ Sencillo ! No sólo la oportunidad de descubrir el funcionamiento un sistema político diferente al de mi país, sino también participar activamente en la simulación parlamentaria que tendría lugar durante el desarrollo del PFJA. La idea central, "Pensar la política diferentemente”, así como todos los demás temas de debate rápidamente captaron mi atención.
« En retrospectiva, esta reunión fue beneficiosa para ti ? Si es así, ¿qué áreas en particular? Qué te llevaste de esta experiencia ? » ¡ Por supuesto ! El encuentro entre jóvenes de diferentes partes de nuestro continente, cada uno con sus opiniones y perspectivas claramente enriqueció mi visión política. Los debates con políticos, personalidades de la cultural, actores sociales, me proporcionaron diversos elementos para aclarar la visión política que poseo hoy. Si hay algo que claramente marcó mi experiencia durante el PFJA, es la manera errónea de ver la política hoy en muchos de nuestros países. Es importante dar más voz y participación a los ciudadanos comprometidos. Es esencial que las personas puedan actuar más activamente para guiar el destino político de una nación. Por supuesto, de manera organizada y coherente, pero activa. Hoy en día, uno de los grandes problemas de nuestra sociedad, es el carácter apolítico y la pérdida de interés de los ciudadanos al no sentirse identificados con sus gobernantes.
« ¿ Qué momentos del PFJA fueron los que más te marcaron? Historias de mujeres u hombres que podrías tomar un ejemplo (participantes, otros jóvenes parlamentarios...) ?
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
LUIS ERNESTO PARDO - JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE A CUBA
Qué módulo fue el que más preciaste ? » Ciertamente, la conferencia de apertura del Sr. Jean-Louis Roy sobre la democracia, la mesa redonda sobre “la langue de bois” y el cuarto poder, y el taller "Pensar la política diferentemente”, desarrollado el último día del PFJA, fueron momentos que me marcaron profundamente. En general, cada conferencia o taller fue bien diseñado y orientado a un aspecto particular o un problema presente en nuestras sociedades. Cada módulo tenía sus características en particular. Tuve la oportunidad de participar en la simulación parlamentaria, así que fue éste el que más influyó en mis conocimientos y experiencia. Sin embargo, el papel del módulo de
participación ciudadana y el de los medios de comunicación, enriquecieron el objetivo del PFJA.
« ¿ Puedes decirme de dónde viene esta pasión por la política, es quizás una premisa de un futuro profesional? ¿ Cómo te sentiste siendo durante una semana, un joven parlamentario, además en un lugar tan simbólico ? » Digamos que esta pasión por la política proviene de la necesidad de expresar mi voz y mis ideas en un entorno donde pueda ser oído y escuchado. No comparto las políticas actuales de mi país y me gustaría llevar a
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
FDENTREVISTA LUIS ERNESTO PARDO LA HAVANE / CUBA
cabo cambios necesarios, transformaciones más profundas que las que Cuba está experimentando en la actualidad. Ser un "verdadero parlamentario" durante la simulación desarrollada en el Parlamento de Ontario, confirmó mi intención de ir más lejos en esa dirección y participar más en la vida política mi país, incluso si es un poco difícil en estos momentos, sobre todo para los defensores de ideas "diferentes".
« En tu opinión, ¿crees que los francófonos están luchando para encontrar un lugar en las Américas y más allá de las fronteras? Incorporarse a una red francófona de jóvenes parlamentarios, como la desarrollada por el Centro de la Francofonía de las Américas es un privilegio y es crucial para ser escuchado y ser reconocido ? » No creo que a los francófonos les sea tan difícil de ser escuchados hoy en nuestro continente. Sin embargo, es cierto que nuestros países no tienen la misma situación, si comparamos lo que sucede en Canadá, Estados Unidos o Cuba. Me gustaría compartir sobre todo la experiencia de mi pequeña isla donde la Alianza Francesa desarrolla unfuerte movimiento francófono y una extraordinaria vida cultural. Es importante señalar que hemos batido récords, ya que en términos de proporción de estudiantes inscritos respecto al número de habitantes del país, la Alianza Francesa de La Habana es la más grande del mundo, con más de 10.000 alumnos. Ciertamente, el Centro de la Francofonía de las Américas juega un papel crucial en la difusión y la participación de nuestros jóvenes de hoy. Ojalá que esta red puede crecer más, operar
de manera más activa y hacerse más presente en nuestros países.
« ¿ Cuáles son las diferentes acciones que tú lideras cotidianamente en tu comunidad para promover el movimiento francófono y francófilo ? ¿Podemos considerar que eres un hombre de compromiso y de futuro que siempre elevará su voz para defender la lengua francesa ? » Mi "arma" principal en este sentido, es mi trabajo como profesor en la Alianza Francesa de La Habana donde doy clases desde 2010. Enseño a mis alumnos no sólo a hablar francés o prepararse para un examen internacional, sino también comparto con ellos la cultura francófona para desarrollar en ellos el gusto por este idioma maravilloso.
« ¿ Cuáles son tus ambiciones actuales? Si mañana, tú también te lanzaras en una aventura empresarial, solidaria o política, ¿qué te gustaría lograr ? » Mi sueño principal es desarrollar una agencia de viajes a Cuba "a la medida". Es una idea que combina un poco de todo, ya que busco proponer un descubrimiento de este maravilloso país, de una manera diferente. No tengo nada contra los resorts de playa, sin embargo, nada tienen que ver con nuestra cultura y nuestra historia. Desde luego, no me opongo a la idea de también explotar nuestros bellos recursos naturales : sol, playas, naturaleza ... pero de forma inteligente y buscando que cada persona que venga a Cuba, se enamore de nuestra bella isla.
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
LUIS ERNESTO PARDO - JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE A CUBA
« Los proyectos concretos por venir, un evento de preparación ? ¿ Quieres hablar de ello ? » En estos momentos, ya que mi proyecto sigue siendo un sueño no realizable en Cuba, me he propuesto desarrollarlo desde otras partes, pero manteniendo mi país como destino de estos viajes, con el objetivo demostrar la mayor de las Antillas, desde un ángulo diferente.
« ¿ Qué mensaje quieres llevar a
través de tu nuevo papel como joven Parlamento francófono de las Américas? ¿Tienes un compromiso particular ? » Mi principal compromiso hoy es cambiar Cuba, con las "armas" que tengo: mis conocimientos, mis habilidades y mi experiencia como profesional de la enseñanza y del turismo. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
L’ARGENTINE
DANS L’UNION ET LA LIBERTE
LA PRÉSIDENTE DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE CRISTINA FERNANDEZ DE KIRCHNER
LA SITUATION POLITIQUE DE L’ARGENTINE
L'Argentine a un régime présidentiel dans une république fédérale. La Constitution argentine de 1853, révisée en 1860, 1866, 1898, 1957 et 1994 dispose que le mandat présidentiel est de quatre ans (renouvelable deux fois). Il y a possibilité de réélection, mais il faut laisser passer 4 ans. Le président devait être de religion catholique jusqu'en 1994 : Carlos Menem, d'origine syrienne et de confession musulmane dût se convertir au catholicisme pour être élu président. Élu au suffrage universel, le président est à la fois à la tête de l'État et à la tête du gouvernement. La Constitution garantit la
séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. L'exécutif est confié au président, le législatif au Parlement et le judiciaire à la Cour suprême d'Argentine composée de sept membres. Le Parlement est composé de deux chambres : Le Sénat : 72 membres (3 sénateurs par provinces) élus pour six ans. La Chambre des députés d'Argentine : 257 membres élus au suffrage universel, renouvelables par moitié tous les deux ans. Un tiers des candidats doit être féminin. (Source 259 : Wikipédia)
BIENVENIDA A
BAHIA BLANCA
JUAN CRUZ ATELA « Je vous encourage à participer d’une simulation parlementaire. L’expérience de travailler dans un système parlementaire en français est unique. On doit s’impliquer car cela ne sert à rien de protester contre les gouvernements lorsqu’on n’est pas engagé… »
Femmdoubout® /
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HORS SÉRIE - DÉCEMBRE 2014
FDENTREVUE Je viens du sud de l’Argentine et je suis à ma troisième année de Droit à l’Université Nationale Del Sur. Aussi, je suis un grand passionné de l’étude des langues, spécialement la langue française. Je parle aussi l’anglais et l’italien et je possède un niveau basique d’allemand. J’adore la diversité culturelle c’est pourquoi je participe à des voyages visant à acquérir des connaissances de la culture des pays où je vais. Je souligne toujours que le concept de citoyenneté est plus vaste que celle d'appartenance à quelques pays déterminé. En somme, c'est une idée d'intégration, de coopération et de solidarité entre les peuples diverses. Pendant mon séjour à l’école, J’ai participé à divers ateliers tels la simulation des Nations Unies. À l’âge de 17 ans, j’ai voyagé en Autriche pour représenter mon pays dans le cadre d’un échange culturel durant lequel j’ai vécu chez une famille autrichienne dans la ville de Klagenfurt. Après avoir fini mes études secondaires, J’ai fait partie d’un voyage d’immersion en langue française organisé par l’École Normal Superior Vicente Fatone en France et en Belgique. À l’âge de 20 ans, j’ai gagné le premier prix d’un concours sponsorisé par le gouvernement français ce qui m’a permis de voyager à Paris pour participer et débattre sur diverses thématiques en lien avec les droits de l’Homme, les droits des minorités, l’abolition de la peine de mort et l’esclavage. Du côté personnel, je suis intéressé par le droit international, la lecture, la photographie, l’horticulture et la cuisine. J’adore les activités en plein air comme le cyclisme ou le trekking et voyager dans des endroits naturels comme
« La francophonie est porteuse d’avenir et nous sommes les diffuseurs de la langue française et la culture francophone. ... »
JUAN CRUZ ATELA BAHIA BLANCA / ARGENTINE
le Canada où la nature règne toujours. Pourquoi le parlement francophone ? Étant donné que je suis un homme du Droit, il est normal que je sois captivé par tout ce qui touche la gouvernance et la politique. Le slogan qui proposait de vivre et faire la politique autrement a attiré l’attention. En Argentine on a un système continental et j’ai trouvé très enthousiasmant l’idée d’avoir un premier contact avec un système parlementaire de type Westminster en français. Tout évènement qui puisse me permettre de connaitre des personnes venant d’ailleurs, est bénéfique. Des histoires différentes, des enfances parallèles. Cette rencontre nous a donné la possibilité de partager et de comprendre notre réalité autour de notre identité panaméricaine. En plus cette rencontre m’a introduit aux études du droit commun « common law », et je trouve cet axe très important considérant que chez nous on n’a rien appris sur ce système. Ça c’est notre grand dénominateur
« La langue française est le véhicule qu’on a choisi pour partager, pour argumenter, et pour nous exprimer... » commun vu que nous sommes tous étudiants de français. J’ai admiré l’oratoire du Premier Ministre Gabriel L. Brook. Il connaissait vraiment bien le système parlementaire. Le volet parlementaire était plus proche de ma discipline de travail, et si bien parfois je n’arrivais pas à comprendre le protocole en chambre, j’ai assumé le fait que je n’étais pas canadien et que c’était ma première fois dans une simulation parlementaire en français. Je suis intéressé par la politique car c’est mon affaire, comme disait Aristote : « l’homme est un animal politique ». Nous nous sommes les
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES
JUAN CRUZ ATELA - JEUNE PARLEMENTAIRE FRANCOPHONE EN ARGENTINE gouvernants de notre communauté est en droit de choisir notre destin. En tant qu’étudiant en français, je promeus la langue française dans mon milieu, ainsi que la culture francophone, l’art, la littérature, et tout ce qui a attrait avec la France, le Canada et tous les territoires où le français est la première langue. Bien sûr que je suis un homme d’engagement, et le français est la langue de la diplomatie, des droits de l’homme, et je l’utilise comme un outil de partage, d’échange. Je jouis le fait de lire des auteurs francophones en français et pas en espagnol dont les traductions ne sont pas toujours les bonnes. Les mots rédigés par l’auteur change de signification quand on
change la langue. Dans un avenir proche, je souhaite me graduer, car je suis à la troisième année. Aussi je veux me perfectionner dans mes études de français et apprendre des nouvelles langues. J’aimerais bien représenter mon pays à l’étranger et promouvoir ma culture. Si je devais me lancer dans une aventure solidaire, politique, j’aimerais lutter contre la pauvreté et la traite et l’esclavage et faire appliquer de façon efficace les Droits de l’homme où ils ne les sont pas encore. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FRANCOIS COMMISSAIRE AUX LANGUES