LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES
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SEPTEMBRE 2014
# HORS-SÉRIE N°1
ILS SONT LES NOUVEAUX AMBASSADEURS DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES 2014 QUELLES SONT LEURS AMBITIONS POUR DEMAIN
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CrĂŠdit Photo : Bryan Sanders photographie
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LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES NUMÉRO # 5 – SEPTEMBRE 2014
Edité par l’association loi 1901 Femmdoubout® Site internet : www.femmdoubout.org www.magazinefemmdoubout.com Adresse mail : contact@femmdoubout.org contact@magazinefemmdoubout.com Crédits Photos : Julien Saguez Marjorie Houle Centre de la Francophonie des Amériques Contact Rédaction : Virginie LEBEAU ( Conceptrice et Rédactrice en chef)
TOUS LES DROITS D’AUTEURS SONT RÉSERVÉS Á VIRGINIE LEBEAU ® Tous droits de reproductions même partiels par quelque procédé que ce soit, des textes et illustrations, sont réservés pour tout pays. Les informations données sont à titre rédactionnel et ne sauraient engager la responsabilité de l’éditeur, par erreur ou omissions. Les documents rédactionnels ne sont pas renvoyés. Tous les documents photographiques fournis sont libres de droits et publiés sous la responsabilité unique de celui qui les adresse à la rédaction. Tous éventuelle réclamation ne saurait en aucun cas engager la responsabilité de l’éditeur. Retrouvez -nous sur :
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Dédicace à mon père Jean-Claude LEBEAU (21/06/1938 – 20/07/2013) Photo prise à Vancouver en 1964
sommaire
MAGAZINE#5 ÉDITO
HORS-SÉRIE / SEPTEMBRE 2014
P. 10
L’éditorial de Virginie LEBEAU
LA FRANCOPHONIE DES AMERIQUES : P. 12 EST-ELLE PRESERVÉE ET VA-T-ELLE PERDURER ?
Des jeunes ambassadeurs s’engagent à la promouvoir au sein de leur communauté ENTREVUE AVEC DENIS DESGAGNÉ
SALVADOR
P. 28
AÏDA RAMIREZ ROMERO – San Salvador
CHILI
P. 39
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA – Santiago
ARGENTINE
P. 58
SANTIAGO BIEI – Rosario
ÉTATS-UNIS
P. 68
CARA LOWRY – Oregon KABA BASSIROU – New York ELISA SANCE – Le Maine
NICARAGUA
P. 110
MARCOS ESPINOZA BRENES – Granada
HAÏTI
P. 129
VÉNEZUELA
P. 170
HERICK DESSOURCES- Port au Prince SANDY ANTOINE – Port au Prince LOUNÈS FELICIN – Port au Prince UEL DAVIDSON ALTIERY OLIVIER – Cap Haïtien VALENTINA SANCLER – Caracas MARC-ANDRÉ HACHÉ- Nouveau Brunswick KARL ROUSSEL – Nouveau Brunswick ZOE FORTIER - Saskatchewan MYLENE BELLEROSE – Iqaluit CHRISTINE LETENDRE – Québec JULIEN SAGUEZ – Québec HUGO VALIQUETTE - Québec STEPHANIE FAUCHER – Montréal
CANADA
P. 180
FRANCE
P. 258
JESSYE JULAN – Guadeloupe BENOIT DENHEZ – Guadeloupe JENNA MAINGE – Martinique
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
P. 280
NADEGE A. SAHA – Saint-Domingue
COSTA RICA
P. 292
ALDO GULLOCK GUILLEN – San José
BRÉSIL
P. 302
LINA COIMBRA DONNARD – Belo Horizonte ANDRIK RISSO – Campos, Rio de Janeiro
MEXIQUE
P. 342
MORI PLASCHINSKI - Guadalajara CYPRIEN DURAND – Mexico
COLOMBIE
P. 362
ANA MILENA LADINO ROJAS - Bogotá
CUBA
P. 388
RAQUEL POLLO GONZALEZ – La Havane
L’ÉDITO FEMMDOUBOUT
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LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES
Photo prise au Yukon en 1965
Participer au Forum de la Francophonie des Amériques au Canada, était une façon pour moi de rendre hommage à mon père maintenant décédé, il y a un peu plus d’ un an, d'une longue maladie. Mon père, en plus d’être un grand aventurier, était un amoureux des livres et avait (…) soif de culture. Parmi ses différents voyages à travers le monde, le Canada a été un pan de sa vie, avant qu'il ne pose ses valises définitivement en Martinique. Petite, j'étais heureuse lorsque mon père me contait son travail, sa vie à Québec en passant par Vancouver , yukon, ou encore même par l'Alaska. Je pense qu'il aurait été fier de me savoir sélectionnée pour défendre la langue française, en tant qu’ambassadrice.... Je souhaite donc lui dédier ce numéro qui m’est très spécial. Je remercie le CFA pour ses ateliers enrichissants, ses conférences de qualités, mais aussi et surtout d'avoir su choisir avec brio un métissage de personnalités marquantes et brillantes qui constituent une très belle représentation des leaders de la francophonie des Amériques d'aujourd'hui, mais surtout de demain face aux engagements que nous avons pris tous ensemble, auprès de vous…
RÉDACTRICE EN CHEF / CONCEPTRICE AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES
Virginie Lebeau POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES
DISPONIBLE SUR PC / TABLETTE / MOBILE
® D’AFFAIRES FRANCOPHONES
Virginie
POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES
Crédit Photo : Julien Saguez
LA FRANCOPHONIE
dans les ameriques EST-ELLE ENCORE PRÉSERVÉE ET VA-T-ELLE PERDURER?
DES JEUNES ambassadeurs S’ENGAGENTÆ LA PROMOUVOIR AU SEIN DE LEUR COMMUNAUTÉ... Pour les avoir régulièrement évoquées dans « Femmdoubout », à travers les personnes que nous vous avons présentées, les espaces francophones dans le monde ne s’étendent pas seulement en France, aux Antilles ou en Afrique, mais aux quatre coins de notre planète, cantonnées dans des minorités que les médias présentent comme de plus en plus réduites et négligeables. Les espaces anglophones, entre autres, s’imposent comme étant le modèle dominant. Pourtant, l’un de ces espaces francophones a toujours refusé, historiquement, et refuse toujours ce « déclin », a toujours proposé une résistance afin de mettre en valeur cet atout considérable que représente l’emploi de la langue française. Nous parlons ici des Canadiens, et plus particulièrement des Québécois qui, entre autres d’initiatives, ont fondé cette institution qu’est devenu le Centre de la Francophonie des Amériques. Bien plus qu’une « vitrine », le Centre est une association active qui œuvre à mettre en lien, en dialogue et en action les acteurs des minorités francophones afin d’unir leurs savoirs, leurs cultures, leurs particularités autour de ce socle qu’est la langue française. Denis Desgagné en est le PDG du centre depuis 2010. Pour lui, au 21ème siècle, la définition du lieu a complètement évolué : le lieu n’est plus cet espace unifié autour d’uncentre, géographiquement cohérent. Le lieu peut être éparpillé, ou, plutôt, divers et y puiser sa force, le morcellement un atout. Sans doute, les Antillais que nous sommes reconnaîtront ici l’un des fondements de la
pensée d’ Edouard Glissant et, à l’instar du romancier penseur martiniquais, Denis Desgagné pense que l’économie doit être un vecteur de rencontres, d’échanges et de croissance au sein de ce nouveau lieu. Attention, nous ne parlons pas ici d’une économie agressive, ségrégationniste et dominante. Nous parlons d’une économie respectueuse, équilibrée et humaniste. En témoignent les multiples initiatives prises par le Centre, rencontres, colloques, ambassadeurs, banques de données et autres services pour fédérer. Autant d’outils concrets que l’émergence d’Internet a rendu possible. . Cela n’exclut pas, bien au contraire le souci de la valorisation de la culture francophone, véritable socle de la francophonie que le centre fait vivre : car, au-delà des intérêts linguistiques et économiques, qu’est-ce que la francophonie ? Une histoire commune, édifiée à plusieurs, en divers lieux de la planète, à travers une langue où ce sont réunis penseurs, artistes, entrepreneurs et d’autres individus dont la liste serait longue afin de créer ce lieu dont nous avons désormais la charge. C’est au nom de la reconnaissance de ce lieu de solidarité en pleine mutation vers sa modernité dans lequel nous, Femmdoubout, et vous lectrices et lecteurs, nous nous inscrivons et que nous avons décidé de dédier ce numéro à la Francophonie en commençant par laisser la parole à l’un de ses principaux acteurs, Denis Desgagné…
Crédit Photo : Julien Saguez
DENIS DESGAGNÉ « La francophonie est plus qu’une idée ou un concept, il s’agit d’un outil de changement social... »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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FDENTREVUE « Vous êtes PDG du Centre de la Francophonie des Amériques depuis 2010, quelle politique avez-vous menée pour son développement ? » Un des premiers éléments que j’ai mis en place lors de mon entrée en poste comme président-directeur général du Centre de la francophonie des Amériques, a été le plan stratégique 2012-2017, qui allait agir comme fondement pour le maintien ou la création de tous les programmes du Centre. Le premier résultat visé est le développement d’un plus grand sentiment d’appartenance à la francophonie des Amériques. Des programmes comme le Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, l’Université d’été sur la francophonie des Amériques, le concours Anime ta francophonie, les tournées en milieu scolaire et le Parlement francophone des jeunes des Amériques, participent à l’atteinte de ce résultat. Le deuxième résultat escompté est une concertation accrue des acteurs dans l’action pour le rayonnement de la francophonie des Amériques. Le programme de mobilité des chercheurs et InnovAction, le rendez-vous des acteurs en entrepreneuriat social, font partie des initiatives mises sur pied pour y arriver. Enfin, l’augmentation de l’accès et de la participation à la francophonie des Amériques a été favorisée par la création de la Bibliothèque numérique de la francophonie des Amériques, qui donne accès gratuitement à des milliers de livres en français, et du Carnet de de la francophonie des Amériques, un répertoire des services en français sur le territoire, disponible via Internet et applications mobiles. Le plus important pour moi est de toujours garder à l’esprit la démarche citoyenne, de renforcer et d’enrichir les liens entre tous les francophones et francophiles
DENIS DESGAGNÉ QUÉBEC / LE CANADA
des Amériques. Seul un rapprochement des personnes, groupes et communautés intéressés par la francophonie peut contribuer à la pérennité du fait français sur le continent. Ce pourquoi nous favorisons les échanges, les partenariats et le développement de réseaux francophones
« C’est en se mobilisant que nous arriverons à faire rayonner toujours davantage notre belle langue... » des Amériques. Seul un rapprochement des personnes, groupes et communautés intéressés par la francophonie peut contribuer à la pérennité du fait français sur le continent. Ce pourquoi nous favorisons les échanges, les partenariats et le développement de réseaux francophones. Par ailleurs, il y a un autre élément qui guide chacune de nos actions : leur pertinence. Chaque fois que le Centre de la francophonie des Amériques met en place un programme, un événement ou un outil numérique, nous nous assurons qu’il soit utile pour ceux et celles qui en bénéficient. De plus, nous cherchons à allier les rencontres physiques et virtuelles. Le territoire des Amériques étant un large espace géographique, il est impossible que chacun participe physiquement à nos différents programmes ou activités. Ainsi, pour les rendre accessible au plus grand nombre, nous tentons de capter et diffuser en direct sur notre site Internet le plus d’activités possibles et d’inviter les internautes à participer activement aux événements, à commenter et poser des questions sur nos réseaux sociaux, comme s’ils étaient présents physiquement. Il serait impensable de mettre en contact directement tous les individus ou organismes intéressés
DANY LAFFEIÈRE PARRAIN DE LA BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE DES AMÉRIQUES
Crédit Photo : Centre de la Francophonie des Amériques
FDENTREVUE par la francophonie. Nous avons donc ajouté des espaces de rassemblements virtuels aux rassemblements réels. Nous avons par exemple lancé notre nouveau site Internet dernièrement, qui se veut une plateforme collaborative où les internautes peuvent soumettre eux-mêmes des nouvelles, des causes citoyennes et des événements, en plus de commenter toutes les publications. L’Espace BN de notre Bibliothèque numérique offrira aussi la possibilité d’être un acteur engagé dans la francophonie. D’ailleurs, n’hésitez pas à devenir membre de la communauté francophone des Amériques qui compte maintenant quelque 18 500 membres ! Vous pourrez ainsi profiter de tous les programmes que nous avons mis en place pour vous.
« La Francophonie est, pour nos lecteurs, bien plus une idée que d’un espace concret. Comment pourriezvous le définir ? » La vision du Centre de la francophonie des Amériques est celle d’une francophonie en mouvement, solidaire et inclusive. Comme je le disais, les liens étroits tissés entre tous les francophones et francophiles sont fondamentaux, afin d’augmenter la participation à la francophonie, mais aussi la prise de conscience que nous faisons partie d’une communauté francophone intercontinentale, vaste et diversifiée. Les communautés francophones dans les Amériques évoluent, pour la majorité, dans un contexte minoritaire. Il faut briser cet isolement et travailler ensemble. C’est de cette façon que nous serons plus forts. La francophonie va au-delà de la seule statistique du nombre de locuteurs de français, elle est multilingue et plurielle. Elle est respect de l’autre, des langues, des
DENIS DESGAGNÉ QUÉBEC / LE CANADA
Crédit Photo : Julien Saguez
cultures qui nous entourent, qui vivent et interagissent sur l’ensemble du territoire des Amériques. Elle est valeur, économie, culture, sociale, solidaire. Il faut briser l’isolement, non seulement des francophones en situations minoritaires, mais aussi l’isolement des langues, des cultures, des nations. Le nombre de locuteurs est un bon indicateur de vitalité, mais non de réalité. Nous voulons certes augmenter le nombre de personnes qui parlent le français, mais aussi le nombre d’amoureux de cette francophonie. Je dis souvent qu’un francophone n’est pas nécessairement francophile et qu’un francophile n’est pas nécessairement francophone. Nous souhaitons faire en sorte que les francophones soient de plus en plus francophiles et que les francophiles soient de plus en plus francophones ! C’est lorsqu’on aime notre langue et notre culture que nous la faisons briller. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
À LIRE SUR CE SUJET ELLES ONT FAIT L’AMÉRIQUE, DE REMARQUABLES OUBLIÉS. Serge Bouchard, Marie-Christine Levesque Les femmes sont absentes de l’histoire officielle de l’Amérique ? ne le dit-on pas assez ? Les Amérindiennes certainement, mais aussi toutes les autres, sans distinction culturelle?: Inuites, Canadiennes, Anglaises, Noires, Françaises et Métisses. Plusieurs d’entre elles sont des êtres d’exception dont le contact avec ce vaste continent a révélé l’intelligence et le caractère. Elles ont fait l’Amérique rétablit la mémoire de quinze de ces «?remarquables oubliées?», héroïnes aux exploits invisibles, résistantes, pionnières, aventurières, diplomates, scientifiques, exploratrices ou artistes...
PETIT DICTIONNAIRE FRANCOPHONIE
INSOLITE
DES
MOTS
DE
LA
Loïc Depecker Cet ouvrage vous sensibilisera à la question des variations de la langue française dans les pays francophones. Comprenant 300 mots, locutions et expressions, 80 rubriques de la vie quotidienne, ainsi que des quiz, il agit comme un guide pédagogique à l'aide de différents index et d'une bibliographie.
VOYAGE EN FRANCOPHONIE : UNE LANGUE AUTOUR DU MONDE Olivier Bleys En 2010, la Francophonie fête ses quarante années d'existence. Depuis 1970, ce mouvement d'initiative populaire, dont quatre hommes politiques ont permis l'expansion, s'est rapproché de son objectif : rassembler dans une même communauté les pays ayant le français en partage. La Francophonie revendique aujourd'hui 200 millions de locuteurs, présents dans 70 pays des 5 continents. La Francophonie est-elle pour autant identifiée du grand public, et des francophones eux-mêmes ? Connaît-on sa structure, ses valeurs, ses missions ? …
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
DANIEL BOUCHER DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ FRANCO-MANITOBAINE
La société franco-manitobaine (SFM) a accueillie avec grand plaisir, les participants à la 4ème édition du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques. En partenariat avec l’Université de Saint-Boniface, nous avons été fiers d’être les hôtes de cette rencontre internationale qui a fait découvrir à ces jeunes, les richesses de la francophonie. Ils ont pu partager toutes et tous un sentiment d’appartenance à cette communauté linguistique. Ils ont eu soif d’apprendre l’un et l’autre et d’utiliser davantage cette langue dans leurs milieux respectifs. J’ai souhaité vivement que ce forum brise l’isolement et les motive à participer au rayonnement de la langue et de la culture francophone. L’expression de cette langue et de ces cultures a été des plus variées et enrichissantes. Ils ont pu profiter pleinement des discussions, des échanges, des activités culturelles et artistiques pour apprendre davantage sur l’identité culturelle des francophones. Ils ont oser se questionner et découvrir la francophonie sous diverses lentilles afin de s’y engager formellement. La francophonie manitobaine n’est qu’une parcelle de cette francophonie mondiale. En participant à un tel projet, ces jeunes contribueront au renforcement collectif et au développement de la francophonie et je les en félicite. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
DES JEUNES QUI S’ENGAGENT
Crédit Photo : Julien Saguez
POUR LA FRANCOPHONIE La quatrième édition du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, s’est tenu à Winnipeg, au Manitoba, au Canada du 23 au 30 juin 2014, en collaboration avec la Société francomanitobaine et l’Université de SaintBoniface. Des conférenciers de renom ont offert une formation de haut niveau à la cinquantaine de participants (17 du Canada, 14 de l’Amérique Latine, 11 des Caraïbes, 8
DANS LEURS AMÉRIQUES
des États-Unis, 5 chef de famille), Serge Bouchard, auteur et anthropologue du Québec, a ouvert l’événement avec une conférence sur la grande aventure de la présence francophone dans les Amériques. Filippe Savadogo, observateur permanent de l’OIF auprès des Nations Unies, aborda quant à lui le plurilinguisme et la diversité culturelle dans l’espace francophone.
DE QUELS OUTILS DISPOSENT-ILS? Des gens engagés dans la promotion et la vitalité de la francophonie de l'Ouest canadien ont été invités à partager leur expérience quotidienne : celle de vivre en français dans un environnement anglophone. Entre autres, trois FrancoManitobains ont indiqués les défis auxquels ils doivent faire face : Roxane Dupuis, directrice générale du Conseil jeunesse provincial, Janelle Delorme, franco-métisse très active dans sa communauté, et Gabriel Tougas, réalisateur. En tout, une vingtaine de conférences, tables rondes et ateliers, en plus de nombreuses activités culturelles furent au programme de cette rencontre internationale. Un événement rassembleur sous forme de rencontre internationale offrant la possibilité aux participants de rencontrer divers spécialistes engagés qui sont au cœur de la francophonie. Daniel
ROA, a été le parrain de cette 4e édition, du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, il est un des noms incontournables dans le paysage artistique au Manitoba. La société FrancoManitobaine est l’organisme porte-parole officiel de la population francophone du Manitoba. Elle revendique le plein respect des droits garantis aux francophones ainsi que l’adoption de nouvelles lois et de nouvelles politiques gouvernementales visant l’épanouissement de la vie en français au Manitoba. De par son leadership, elle facilite la communication et la collaboration entre les divers organismes francophones du Manitoba. La SFM est impliquée dans tous les domaines d'activités de la communauté, par exemple le développement de leur économie, la formation de la population francophone, la
QUELLES SONT LEURS ACTIONS? normalisation de la vie en français au Manitoba, l’établissement de liens entre leurs communautés, la promotion de leur expression culturelle et artistique, la valorisation du français et la promotion des services en français, la préservation de leurs acquis, la promotion de leurs ressources et de leurs activités. Par son appui soutenu aux projets de la communauté, la SFM favorise la concertation et le développement communautaires. L’Université de SaintBoniface, plus ancien établissement postsecondaire de l’Ouest canadien, est situé au cœur du vieux Saint-Boniface. Il abrite à la fois une université et une école technique et professionnelle. Depuis sa fondation, l'Université de Saint-Boniface est un pivot, un protecteur et un promoteur de la culture d’expression française. Elle accueille
aujourd’hui une clientèle étudiante en provenance de partout et sa réputation d’excellence dépasse largement le Canada. C’est dans ce cadre agréable qu’ont été reçu : les Karine, Yann, Lina, Chloé, Zoé, Julie, Justin, Rachel, Paule, Lisa, Christine, Mylène, Amber, Julien , Stéphanie, Karl, Marc-André, Marguerite, Jordy, Bassirou, Cara, Emily, Rachel, Nicholas, Elisa, Sandy, Alexandra, Uel, John, Lounès, Benoît, Virginie, Jenna, Alain, Nadege, Jessie, Cyprien, Mori, Aldo, Aida, Héloise, Marcos, Melina, Julian, Santiago, Elias, Karen, Ana, Valentina, Andrik, Hugo, Daniel, Dimitrove, Raquel et Rachelle, qui sont reparties le cœur et la tête remplis d’images et d’inspirations ! Certains d’entre eux ont accepté de livrer leurs témoignages à Femmdoubout…
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
DANIEL ROA
PARRAIN DE LA 4ÈME EDITION DU FORUM DES JEUNES AMBASSADEURS DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES « Ce qui nous rend unique ici au Manitoba résonne d'autant plus avec les réalités de nos frères et sœurs partout dans les Amériques : la question minoritaire et le rôle incontournable que joue la jeunesse dans l'essor du fait français. Ce sont des questions qui m'animent, et j'ai très hâte d'entendre vos histoires, vos points de vues, vos rêves ! Du grand nord canadien aux orteils de l'Argentine, nos enjeux et nos raisons d'être sont moins éloignés qu'on le croit, et sont liés par un amour pour une langue qui s'ouvre sur le monde entier. Une langue, en fin de compte, est une fenêtre sur le monde, une façon de tenter de le comprendre, de l'apprécier, bref, un fil que l'on tisse à travers cultures et frontières afin de mieux se connaître. Mon "qui suis-je" identitaire ? Je suis un mélange du jour, un cocktail de Métis (Mohawk et Irlandais) aux souches franco-québécoises planté dans le sol fertile qui voit tourner les quatre saisons. Je suis un artiste, et quoique j'ai la chance de voir le monde avec ma musique, je suis toujours heureux de rentrer dans ce petit coin où j'entends parlé la langue de mon cœur, et j'en suis fier ! » Daniel ROA est un des noms incontournables dans le paysage artistique au Manitoba. Après avoir été couronné lauréat du Chant’Ouest et demi-finaliste au Festival international de la chanson de Granby en 2006, il participa à plusieurs formations à Petite-Vallée ainsi qu’au Grand 8 (France/Canada) pour approfondir son métier. Son premier album, Le nombril du monde, reçu le Western Canadian Music Award (WCMA) pour l’album francophone de l’année en 2009. Suite à des tournées à travers le Canada, en Suisse et en France, Daniel a fait une commande pour le Cercle Molière – des chansons originales pour agrémenter la mise en scène du Mariage forcé de Molière. Hyperbole, son deuxième album studio, a reçu le WCMA 2012 dans la catégorie francophone, en plus de deux autres nominations (vidéo et réalisateur de l’année). La fondation Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec (SPACQ) lui a accordé le Prix Édith Butler 2012 pour souligner son talent d’auteur. Son style, à la fois candide et ludique, fait preuve d’un grand amour pour la langue qu’il manie fougueusement – une passion qui promet de l’emporter encore plus loin! Source : Centre de la Francophonie des Amériques
BUENOS DIAS
LE SALVADOR
AÏDA RAMIREZ ROMÉRO « Le français fait partie de ce que je suis. Je travaille en français mais aussi en espagnol. J'aime parler, écrire en français… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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BIE NVENIDA A
SAN SALVADOR
FDENTREVUE AÏDA RAMIREZ ROMÉRO SAN SALVADOR / LE SALVADOR
Je suis née en 1983 au Guatemala en Amérique Centrale. Á cette époque, le Guatemala vivait une guerre civile qui maintenait le pays dans une atmosphère frileuse, résultat d’affrontements, de persécutions incessantes entre la dictature militaire et ses opposants. Mes parents, qui avaient déjà une famille de 3 enfants ont pris la décision en 1986 de tenter leur destin sur un autre continent, l'Europe. La France a été le territoire où nous avons grandi mes deux sœurs, mon frère et moi. J'ai fait l'école primaire en région parisienne, le collège et lycée à Vendôme, petite ville du Loir et Cher et une année universitaire à Tours. Mon envie de voyager et de découvrir le monde était plus forte que mon envie d'étudier, je me suis donc envolée en Australie en recherches d'aventures et de conditions pour apprendre l'anglais. J'ai passé un an à voyager avec un visa Vacances-travail sur le territoire australien, dans les iles Fiji et la NouvelleZélande. A mon retour en France, je comptais sur l'anglais et l'espagnol pour entrer en BTS "Animation et Gestion touristiques Locales" et pour me former dans la mise en place de projets professionnels. J'ai conduit et participé à des projets qui prenaient place dans la ville de Paris, en Ile-de-France et dans le département du Nord-Pas-de-Calais.
« J'ai commencé à travailler mais je ne tenais pas en place, l'appel de mes racines était trop fort, je voulais connaitre l'Amérique, le territoire du Guatemala, la société dans laquelle je suis née, l'arbre familial dont je fais partie, j'ignorais toute une partie de moi, la moitié de mon identité vivait dans l'obscurité je devais la connaître, la découvrir, la vivre... »
Ces deux années de BTS ont été très enrichissantes, car j'ai étudié le territoire français, son organisation, son patrimoine, ses richesses. J'avais 25 ans quand j'ai décidé de tout quitter en France et d'acheter un billet d'avion pour le Guatemala. Après un mois de voyage, je me suis rendue au Salvador pour visiter des parents, et je me suis connectée rapidement avec une école de langue pour enseigner le français. Mon objectif principal étant de découvrir le pays, les gens, m'introduire dans cette société qui me paraissait si familière mais tellement inconnue. En quelques mois, je faisais partie d'une équipe de travail, d'un groupe d'amis, je voulais rester, je faisais ainsi mes premiers pas en tant que professeur de français. L'enseignement me paraissait intéressant. Je travaillais avec des jeunes et adultes Salvadoriens qui parlaient le français ou qui étaient en train de l'apprendre. L’échange était très agréable et le défi était haut. Transmettre quelque chose à ces personnes apprenantes tout en les aidant à développer leur langue française m’était plus qu’enrichissant. Après trois mois de travail comme professeur, je visitais l'Alliance Française où on m'intégra très rapidement dans l'équipe pédagogique. Ce n'est qu'á partir de ce moment-là, que j’ai commencé réellement ma carrière en tant que professeur de français. Toutes les semaines, l'équipe de professeurs recevait des formations pour améliorer les techniques d'enseignement certaines formations étaient conduites par des professeurs venant de France et spécialistes d'une branche linguistique ou didactique. En parallèle, je m’étais inscrite à l'Université de Rouen pour poursuivre une Licence FLE (français Langue Etrangère). Pendant trois ans j'ai enseigné à des apprenants de l'Alliance Française mais aussi de collège, lycée et
« J‘étudie les possibilités de développer l’enseignement du français au Belize, le seul pays d’Amérique, où le français n’est pas enseigné... »
AÏDA RAMIREZ ROMÉRO – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE AU SALVADOR université. Ma curiosité m'a amené au théâtre, que j'ai ensuite introduit dans mes classes, puis, je me suis rendue compte que les techniques théâtrales étaient bénéfiques pour le professeur mais surtout pour l'enseignement d’une langue étrangère. C'est alors que j’ai conçu en 2011 "Le Petit Guide du théâtre en classe de FLE", guide pédagogique pour professeurs de langue réalisé en collaboration avec le Centre de la francophonie des Amériques, tout en terminant ma licence. En 2012, on m'a offert le poste de chargée de mission culturelle de l'AF de San Salvador, là j’ai pu connaitre une autre facette du fonctionnement d'une Alliance française. Mon travail s’orientant dans l'organisation d'évènements culturels en collaboration avec des acteurs locaux, les entités francophones, les artistes locaux et des artistes français. Aujourd'hui, j'ai laissé de côté ce poste pour revenir vers la pédagogie qui est ma réelle vocation. Je viens de terminer mon Master 1
en Sciences du Langage avec l'Université de Rouen en France et je pars au Belize pour réaliser une recherche sociolinguistique. En 2012, j'ai été invité au troisième forum des jeunes ambassadeurs des Amériques pour participer à une table ronde intitulé "Jeunes francophones en action". Cette intervention m'a donné un avant-gout de l'alchimie culturelle que produit ce type de rencontres internationales et j'ai tenté ma chance pour y participer cette année. Ce qui m'attirait vraiment c'était l'idée de réunir des jeunes de toute l'Amérique dans un même laboratoire, de les façonner avec des ateliers, de les intéresser avec des conférences, et de les amuser avec des évènements culturels diversifiés. En plus, j'avais cette envie d'aller vers un autre visage du Canada et des francophones qui y vivent. Cette expérience a été très porteuse. D'abord, j'ai pu enrichir mon
FDENTREVUE AÏDA RAMIREZ ROMÉRO SAN SALVADOR / LE SALVADOR
éventail de connaissances, écouter divers accents, voir multiples couleurs de peau, sentir les vents du Nord francophone recevant les exotismes du Sud. Mais en plus du bénéfice humain, je me suis rendue compte qu'il existe un grand nombre de jeunes actifs qui travaillent ou luttent au quotidien. Que leur combat quotidien est tellement lointain du mien, mais, avec qui on ressent une certaine familiarité par le simple fait de parler en français. J'ai pu aussi rencontrer les organisateurs du Centre, le contact humain étant important pour un dialogue et un travail à distance. J'ai senti une ouverture et un certain intérêt envers mon travail. Enfin, j'ai été ravie de rencontrer Serge Bouchard, et cela a été une chance de pouvoir écouter des professionnels, des chercheurs, des diplomates, des militants, des artistes... Certains échanges ont été très
« J'ai pu échanger avec une personne qui vit dans un village et dont sa famille a vécu des persécutions pour le simple fait d'être née francophone, une personne qui a vécu un génocide, une personne qui vit dans un quotidien en guerre, une personne qui a vécu l'effondrement de tout son quartier lors d'un tremblement de terre, une personne qui connait la douleur de la maladie grave, une personne qui va à l'université, une femme d'affaires, un traducteur, un professeur, une universitaire, une politique, une étudiante. Tous ces gens m'ont enseigné quelque chose, ont enrichi mon esprit et, ont relativisé ma réalité... »
puissants dans leur véracité. L’histoire de chacun dépend de la situation politique, géographique, sociale de chaque pays. Je crois que la francophonie du Canada est très différente des autres francophonies sur le continent. Certains ont subi le français au détriment de leur propre langue et culture, d'autres sont amoureux du français et de son prestige, d'autres résistent avec peine pour parler français. Le réseau de la francophonie des Amériques est une belle porte á avoir dans son intérieur. Elle nous offre l'opportunité de voir les autres qui sont loin, d'aller vers eux et d'effectuer des échanges et des activités pour améliorer son milieu. Je connais beaucoup de Salvadoriens qui veulent apprendre le français mais qui n'ont pas les moyens pour suivre des cours de français. D'une manière générale, parler français c'est posséder un bagage supplémentaire pour accéder à de bonnes études à l'étranger ou à un meilleur travail au Salvador. Le prestige du français continue à séduire bon nombre de Salvadoriens. Ma première langue est le français mais ma langue maternelle est l'espagnol. Le fait d'avoir étudé en français et grandi en France, le français est la langue dans laquelle je m'exprime le mieux mais l'espagnol reste la langue de ma terre, présent dans mes communications familiales. Cependant j'ai commencé à prendre conscience de la valeur de la langue française quand je suis sortie de France et que j'ai écouté ce qui se disait du français, lorsque j'ai étudié la langue et l'histoire francophone, lorsque j'ai réalisé qu'elle offrait une alternative à l'hégémonie de l'anglais, qu’elle me poussait à avoir un esprit critique, mais aussi qu'elle me servait de point de comparaison à ce que je ne connaissais pas. Aujourd'hui ce que je fais pour la francophonie c'est être une ambassadrice de la francophonie en Amérique centrale, je
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
SERGE BOUCHARD AUTEUR ET ANTHROPOLOGUE
La présence francophone dans les Amériques : quelle est donc cette racine francophone qui résiste avec vigueur sur le continent nordaméricain ? Serge Bouchard refait l’histoire du fait français en Amérique, depuis l’an 1600 jusqu’à aujourd’hui, nous faisant voyager de l’Acadie jusqu’aux Grands Lacs, de Québec au Missouri, de Saint-Louis jusqu’en Californie, du Colorado au Yukon, de l’Oregon jusqu’au lac Athabasca… Explorations, métissage, secrets de famille et histoires de collaboration avec les Amérindiens : une grande aventure! Né à Montréal en 1947, Serge Bouchard est un anthropologue passionné d’histoire et d’amérindianité. Son mémoire de maîtrise portait sur le savoir des chasseurs innus du Labrador ( Université Laval, 1973 ), alors que sa thèse de doctorat décrivait et analysait la culture et le mode de vie des camionneurs au long cours ( Université McGill, 1980 ). Ses études terminées, il devient consultant en anthropologie appliquée. Parallèlement à cela, il cofonde une firme de recherche en sciences humaines, et travaille également pour d’autres entreprises. Depuis 1980, il a donné des centaines de conférences sur les réalités autochtones, en français et en anglais, en Ontario, au Québec et dans les Maritimes, devant des publics les plus divers. En outre, tout au long de sa carrière, il a réalisé des études de terrain sur la Côte-Nord, au Labrador, au Nunavik, à la Baie-James et au Yukon. En 1991, il publie son premier ouvrage littéraire, Le Moineau domestique. Suivront une quinzaine de livres, écrits seul ou en collaboration. Animateur à la radio et « chroniqueur d’humeur » dans une revue scientifique, il participe à de nombreux documentaires et émissions de télévision où il partage sa vision anthropologique du monde. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
AÏDA RAMIREZ ROMERO – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE AU SALVADOR travaille pour que le français soit une langue accessible pour ceux qui le désirent et notamment au Belize où je pars faire ma recherche pour estimer l'avenir du français dans le pays. Concrètement, je pars travailler pour la diffusion du français au Belize. C'est un choix, c’est une décision de vie que je suis en train de réaliser. Si je peux dire que j'ai un engagement en particulier qui me tient à cœur, c'est de faire vivre le français à travers ma personne, en le parlant, en l'étudiant, en
valorisant ses atouts et en promouvant les différentes cultures francophones. Mais dans un autre sens, je souhaite utiliser le français pour faire découvrir ma culture centraméricaine aux francophones des Amériques et au monde en général. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : aida.ramirez@yahoo.fr
ยกHOLA! LE CHILI
BIENVE NIDA A
SANTI AGO SANTIAGO
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA « On me dit parfois que je suis un homme d’avenir par rapport à la défense de la langue, de la culture et de la société, mais je ne veux pas porter seulement une voix pour défendre la langue française, je veux porter une voix pour défendre ce qu’on veut dire et dans quelle langue on veut le dire… » 41
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je m’appelle Elias Josue Zúñiga, mes aïeux sont arabes et espagnols, je viens du Chili, j’ai 23 ans, Je suis diplômé en pédagogie en français et espagnol langues étrangères à l’Université UMCE. Mais étant donné que l’éducation est si chère au Chili, j’ai dû arrêter mes études (je n’ai pas encore mon titre). Maintenant je travaille dans un musée interactif où les enfants peuvent jouer de façon interactive, avec toutes les expositions. Je m’investis aussi beaucoup dans une association que ma mère a créée en tant que bénévole et je suis en train de créer une autre association de soutiens pour les minorités qui sont victimes des violences dans les établissements scolaires. J’habite dans un milieu défavorisé à Santiago du Chili (La Pintana, un quartier considéré comme très pauvre au Chili) et j’ai dû commencer à travailler dès l’âge de 14 ans. Je vous donnerai trois descriptions de moi concernant ma personnalité : je suis un battant dans la vie, assez introverti mais toujours souriant…J’ai été motivé pour participer au forum des Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques, parce que tout d’abord j’étudie la pédagogie en français en ayant obtenu une bourse au Chili dans la seule université où le français est enseigné pour devenir professeur. Car le français n’est pas une langue obligatoire ici dans les établissements publics. Après, je veux arrêter les clichés de « le français est la France », car quand j’enseigne le français, je le fais avec le monde de la francophonie, par exemple en intégrant la littérature haïtienne, ou encore le français du Maghreb (pays du nord de l’Afrique où je connais l’Algérie).
« Le français, selon moi, ouvre de nombreuses portes. Malheureusement, dans mon pays c’est une langue vraiment élitiste... »
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA SANTIAGO / LE CHILI
Je voulais donc savoir, quels étaient les défis dans chaque pays et le travail de chaque personne dans les Amériques pour la promotion de cette belle langue. J’espère d’ailleurs que cette expérience va me bénéficier au niveau professionnel, mais il est certain que ce programme m’a été salutaire tant au niveau personnel, que comme ambassadeur, car j’ai pu y découvrir de nombreux outils qui m’ont permis de développer mes compétences. Mais aussi, sur mes capacités humaines en général, des choses dont je n’avais jamais entendues parler (par exemple le savoir PARTAGER). J’y ai rencontré des jeunes comme moi ayant pour point commun la langue française. J’ai
« Je peux retirer de cette belle expérience l’humanité de chaque personne, de chaque groupe, la coexistence culturel, l’interculturalité et multi culturalité, la lutte et les rêves que nous avons concernant les aspect sociaux, et surtout une chose importante : les droits de l’homme et l’importance de s’exprimer librement... » côtoyé pendant ce séjour des personnes magnifiques par la diversité de leurs personnalités, mais, il y a une femme, toi, Virginie qui m’a vraiment marquée. Car on s’est découvert tant de choses communes, tu es devenue une sœur pour moi (pas de sang mais de cœur). Et chaque homme et femme m’a apporté quelque chose dans ma vie, chaque participant et chaque intervenant m’a donné des outils pour mieux lutter et de continuer dans mon pays avec la lutte sociale. Je me suis rendu compte qu’avec le
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU CHILI Centre de la francophonie des Amériques, quelques participants provenant du Canada, par exemple, essaient d’intégrer le français et de faire un réseau francophone dans (…) leur environnement pour être reconnus soit comme francophiles et/ou soit comme francophones, dans un monde où parler l’anglais (je suis désolé pour cet exemple mais c’est la vérité) est plus important que parler des langues « mortes » ou sinon « moins importantes/commerciales ». J’ai aussi remarqué que, même s’ils sont une minorité, ils conservent leurs langues, en participant activement à chaque événement concernant la préservation de langue française. Et, je pense que c’est grâce à cela qu’ils changeront beaucoup les idées mauvaises d’un monde uni-linguistique. Je donne des cours de français en tant que bénévole en milieux défavorisés, tu dois te demander, pourquoi ? Je vais te donner un aspect de ma vie.
J’habite dans un milieu défavorisé et j’ai grandi dans ce milieu où l’éducation est mauvaise, on n’a pas accès à un bon système de santé et parfois on n’a rien à manger et il y a de plus beaucoup de délinquance. Je ne peux pas travailler comme professeur de français car je n’ai pas finis encore mes études en pédagogie. Et lorsque je vais démarcher auprès des écoles privées (où l’anglais et le français sont enseignés), on préfère recruter des natifs français (une discrimination si forte que je vis chaque fois dans ces établissements quand je recherche des boulots). Au Chili, si on parle français on te voit si bien parce que le français est parlé par des natifs ou par des personnes qui l’étudient, chose qui est cher. Mais presque tous les chiliens aiment la langue de « l’amour », on l’aperçoit quand on parle avec eux, mais le gouvernement à une préférence pour l’anglais face aux autres langues.
« Je donne des cours de français à des femmes et à des enfants issus des quartiers défavorisés ... » Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE Alors, j’ai décidé de faire des cours des français pour les enfants et même pour l’association de ma mère pour qu’ils aient de plus grandes opportunités. Pour les pauvres, avoir accès à une autre langue est si difficile, surtout si on parle du français car elle est une langue considérée comme élitiste. Et si on va dans la haute société du Chili, on peut remarquer des jeunes qui parlent plus de 2 langues sans problèmes (parce qu’ils ont les moyens de payer une école chère et/ou un institut de langue). Ainsi, ils obtiennent des bourses pour aller à l’étranger au détriment de jeunes désavantagés (ça s’appelle une injustice sociale). Donc si j’enseigne la langue aux enfants et à femmes défavorisés, ils peuvent parler une autre langue et ils peuvent avoir accès à étudier dehors et/ou même à voyager dehors. Ca me conforte parce que je vis la même situation de pauvreté mais avec pour une seule différence de taille, qui est de parler une autre langue qui m’a donné cette chance de pouvoir faire de nombreux voyages et vivre de belles expériences. Finalement je préfère qu’ils apprennent une langue au lieu qu’ils aillent se droguer, une langue qui fait penser et qui ouvre des opportunités, une langue historique dans le monde : voilà d’où vient mon amour pour cette langue aussi. Je peux dire que les
« Grâce à la langue française j’ai pu connaître d’autres pays... » actions que je mène face à la langue française sont, d’abord d’enseigner le français et la culture francophone en tant que bénévole et aussi d’écrire toujours dans toutes les langues (aux réseaux sociaux), pas seulement en français, sinon en espagnol, en anglais et même en arabe parce que mon engagement dans le programme de la francophonie des Amériques à Winnipeg est
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA SANTIAGO / LE CHILI
pour le développement de la coexistence linguistique. J’aimerais bien aller travailler en dehors de mon pays, auprès des enfants en Afrique, en Amérique centrale ou aux Antilles toujours en tant que futur éducateur. Mais, mon ambition actuelle est avant tout de créer une école polyglotte dans mon milieu défavorisé qui soit accessible pour tous et toutes, pour qu’ils puissent parler plus de langues et avoir accès à d’autres opportunités (pour l’instant c’est un quasiimpossible car j’aurais pour cela besoin d’énormément d’argent, mais c’est un rêve, on peut rêver sans problèmes). Donc en attendant, je suis en train de créer une association de soutien pour les minorités aux établissements scolaires (minorités religieuses, sexuelles et même minorités indigènes) et d’autres projets concrets sont à venir lorsque j’aurais fini mes études et fait mon master en didactiques des langues étrangères. Après avoir vécu cette belle expérience, le meilleur message que je veux porter est : chaque personne doit profiter de connaître, de coexister et de lutter, que nous sommes des jeunes, que nous avons tous les moyens pour nous mobiliser et les moyens de nous informer, nous allons changer le monde si on veut, et vouloir c’est pouvoir et pouvoir c’est faire. Et n’oubliez jamais ceux qui sont à côté de vous, car ils seront toujours là pour vous remercier de vos engagements. Finalement ce qui me tient réellement à cœur est la coexistence des langues et la continuité à donner des facteurs chances supplémentaires aux enfants et aux femmes défavorisés grâce et à travers les langues… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : eliaszng@gmail.com
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVISTA ELIAS JOSUE ZUNIGA SANTIAGO / EL CHILE
« Elias preséntate a nosotros (Origen, estudios, recorrido, personalidad, puesto actual ) » Me llamo Elias Josue Zúñiga, mi descendencia es árabe y española, vivo en Chile, tengo 23 años, soy egresado en pedagogía en francés y español lenguas extranjeras de la Universidad UMCE pero debido a que la educación es muy cara en Chile debí congelar mis estudios (no tengo todavía mi título) y ahora trabajo en un museo interactivo en el cual los niños pueden jugar con todas las exposiciones y módulos. Trabajo también en una asociación que mi madre creó como voluntario y estoy creando una asociación de apoyo para víctimas de violencia en recintos escolares. Vivo en un lugar pobre en Santiago de Chile (La Pintana, un lugar muy pobre en Chile) y trabajo desde que tengo 14 años. Les daré tres descripciones mías sobre mi personalidad, soy luchador de la vida, introvertido pero siempre sonriente.
« ¿ Qué fue lo que te motivó a participar en el foro de “jóvenes embajadores de la Francofonía de las Américas” que se desarrolló del 23 al 30 de Junio en Winnipeg, Canadá ? » Lo que me motivó es pues yo estudio pedagogía en francés con beca acá en Chile en la única universidad donde el francés es enseñado para ser profesor de francés, pues este idioma no es obligatorio en los establecimientos públicos. Quiero parar también los clichés de que “el francés es Francia”, pues cuando enseño lo hago con el mundo de la francofonía, por ejemplo la literatura haitiana y el francés del Magreb (países del norte de África, en el cual Argelia conozco).
« Con un poco de distancia, ¿Este encuentro te ha beneficiado? Si es así, ¿en qué ejes en particular? ¿ Qué retiras de ésta experiencia ? » Primero espero que ésta experiencia me va a beneficiar profesionalmente, pero estoy seguro que éste programa me ha sido beneficioso personalmente y como embajador, pues pude aprender competencias para mi vida en general que jamás escuché hablar (por ejemplo el saber COMPARTIR), encontré jóvenes como yo y con una cosa en común que es el francés. Puedo sacar de esta bella experiencia la humanidad de cada persona, de cada grupo, la coexistencia cultural, la interculturalidad y multiculturalidad, la lucha y los sueños que tenemos con los aspectos sociales y sobretodo una cosa importante: los derechos humanos y de expresarse.
« ¿ Hubo momentos fuertes que te marcaron? ¿ Historias de mujeres u hombres que podrías dar como ejemplo (participantes, otros embajadores ) ? » Si, una mujer y eres tú Virginie, tu me marcaste realmente pues tenemos cosas en comunes, te volviste una hermana para mí (no de sangre pero de corazón). Y cada hombre y mujer me aportó algo en mi vida, cada participante y embajador me dieron herramientas para luchar mejor y continuar también la lucha social en mi país.
« Según tu, ¿Crees que los francófonos se esfuerzan para tener un lugar en sus Américas e incluso afuera de éstas fronteras?
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA – EMBAJADOR DE LA FRANCOPHONIA EN CHILE
« ¿Integrar una red francófona, como la del Centro de la Francofonía de las Américas es un privilegio y capital para hacerse entender o ser reconocido? » Me di cuenta que, con el Centro de la Francofonía de las Américas y algunos participantes provenientes de Canadá, por ejemplo, tratan de integrar el francés y hacer una red francófona en todas sus cercanías para ser reconocidos como francófilos y/o como francófonos, en un mundo en donde hablar inglés (lo siento por este ejemplo pero para mi es la verdad) es más importante que hablar “lenguas muertas” o “menos importantes/comerciales”. Me di cuenta también que a pesar de que ellos son una minoría, guardan su lengua, por eso participan en cada evento con el idioma
francés et eso está súper bien, pues así cambiarán muchos pensamientos malos de un mundo monolingüístico.
« Das cursos de francés como voluntario en lugares pobres, ¿Por qué ésa opción? ¿Qué entusiasmo tienen los chilenos con el francés? ¿Cómo se percibe? ¿Es un idioma accesible o todavía elitista? A demás, ¿De dónde te llega el amor para enseñar el idioma francés? » Si, doy cursos de francés como voluntariado en lugares pobres ¿Por qué? Voy a darte un aspecto de mi vida. Vivo en un lugar muy pobre, crecí en ése lugar donde la educación es muy mala, no tenemos acceso a un buen sistema de salud et a veces no hay nada para
« JE DONNE DES COURS DE FRANCAIS A DES FEMMES ET A DES ENFANTS ISSUS DES QUARTIERS DÉFAVORISÉS... »
FDENTREVISTA ELIAS JOSUÉ ZUNIGA SANTIAGO / EL CHILE
comer y hay mucha delincuencia. No puedo trabajar todavía como profesor de francés pues todavía no termino mis estudios en pedagogía y cuando voy a las escuelas privadas (donde el inglés o el francés son enseñados), prefieren a nativos franceses (una discriminación fuerte que he vivido cada vez en esos establecimientos cuando busco trabajo).En Chile, si se habla francés se le ve muy bien porque el francés es hablado por nativos o por personas que lo estudian, cosa muy cara. Pero casi todos los chilenos les gustan el idioma del “amor”, lo percibo cuando hablamos con ellos, pero el gobierno prefiere solamente el inglés que otros idiomas. Entonces decidí de hacer cursos de francés para niños e incluso para la asociación de mi mamá para que tengan oportunidades, pues para mí, gracias al francés pude conocer otros países. Para los pobres, tener acceso a otro idioma es muy complicado, sobretodo si hablamos del francés, pues es un idioma elitista (caro). Y si vamos a la alta sociedad de Chile podemos ver a jóvenes que hablan más de 2 idiomas sin problemas (pues tienen los medios de pagar una escuela cara o instituto de lenguas) y obtienen becas para ir al extranjero (eso es injusticia social). Entonces si yo enseño el idioma a niños o a mujeres pobres ellos pueden hablar otro idioma y pueden tener acceso a estudiar afuera y/o inclusive de viajar afuera. Eso me conforma mucho pues yo vivo la misma situación de pobreza pero con una cosa diferente que es hablar otro idioma que me ha dado muchos viajes y experiencias. Finalmente prefiero que ellos aprendan un idioma en vez que se estén drogando, un idioma que nos hace pensar y que abre oportunidades, un idioma histórico en todo el mundo, es aquí de donde nace mi amor por ésta lengua también.
« ¿Cuáles son las diferentes acciones que llevas cada día en tu comunidad para promover tu francofonía y tu francófila? ¿Podemos considerar que eres un hombre de compromiso y de futuro que llevara siempre una voz para defender el idioma francés? » Puedo decir que las acciones que llevo con el idioma francés es, primero, de enseñarlo y enseñar la cultura francófona como voluntario y escribir también siempre (en las redes sociales) en todos los idiomas, no solamente en francés, también en español, inglés e incluso árabe pues mi compromiso en el programa de la francofonía de las Américas en Winnipeg fue de desarrollar mejor la coexistencia lingüística. Me dicen a veces que soy un hombre de futuro por la defensa del idioma, de la cultura y de la sociedad, pero no quiero solamente defender el idioma francés, quiero ser una voz para defender lo que queremos decir y en qué idioma lo queremos decir.
« La movilidad profesional ha llegado a ser una cosa común, tú que eres políglota, ¿consideras partir para enseñar afuera? ¿Cuáles son tus ambiciones actuales? Si mañana, tu también deberías empezar en una aventura empresarial, ¿Qué te gustaría hacer? » Me encantaría mucho ir a trabajar afuera con niños de África, América Central o de las Antillas siempre como futuro educador, pero
Crédit Photo : Julien Saguez
ELIAS JOSUÉ ZUNIGA – EMBAJADOR DE LA FRANCOPHONIA EN CHILE mi ambición actual es en crear una escuela políglota en mi lugar pobre que tenga acceso para todos y todas para que puedan hablar más idiomas y tener oportunidades (es un moco imposible pues necesitaría mucho dinero que no tengo pero es un sueño, podemos soñar sin problemas). Estoy creando una asociación de apoyo para minorías en recintos escolares (minorías religiosas, sexuales e incluso indígenas) y otro proyecto concreto futuro es terminar mis estudios y hacer una maestría en didáctica de lenguas extranjeras.
« ¿Qué mensaje deseas dar a través de tu nuevo rol de embajador de la francofonía de las Américas? ¿Tienes algo particular que te tiene comprometido? » Después de haber vivido esta bella experiencia, mi mejor mensaje que quiero
dar es: cada persona debe disfrutar de conocer, de coexistir y de luchar, somos jóvenes, tenemos todos los medios para movilizarnos y los medios para informarnos, vamos a cambiar el mundo si lo queremos y querer es poder y poder es hacer. No olviden jamás à aquellos que están al lado de ustedes, pues van a agradecerles de sus compromisos. Finalmente, lo que me tiene más comprometido ahora es la coexistencia de idiomas y de continuar a dar oportunidades a niños/mujeres pobres a través de los idiomas. Asociación GIRASOL : creado por mi madre ERIKA ULLOA FERREIRA, es una asociación sin fines de lucro, sin ayuda económica, GIRASOL ayuda a las mujeres víctimas de violencia (de todos los tipos, económicas, psicológicas, físicas) pero como no recibe apoyo económico, las mujeres hacen tejidos u otros talleres para ganar dinero y mantenerse. Mail :erika.ulloafe@gmail.com
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
ELAINE HEMOND FORMATRICE ET CONSULANTE
Équité, égalité, parité: des pas vers une planète vraiment mixte… La question de l’égalité entre les hommes et les femmes est relativement récente. Quand on a entre 15 et 45 ans, on peut croire que l’égalité des femmes et des hommes est atteinte. On peut penser que le concept, ses luttes et ses avancées remontent à la nuit des temps. Mais rien n’est plus faux et, en 2014, des pas restent à franchir pour atteindre l’égalité tous azimuts. Sans aller jusqu’au mythe de Lilith, la première femme que Dieu aurait créée égale à l’homme en même temps qu’Adam, nous conviendrons qu’à toutes les époques des penseurs et des philosophes éclairés ont soulevé l’injustice du traitement fait aux humains de sexe féminin. Les femmes ont, en effet, longtemps été considérées comme sans âme, sans intelligence, sans potentiel artistique et politique. Les femmes étaient des mères et des maîtresses ou, au mieux, des muses. Dans cette communication, Élaine Hémond présente quelques jalons qui ont marqué l’évolution du statut de la femme depuis une cinquantaine d’années. Elle est consultante et formatrice au Québec et à l’international. Elle se consacre depuis de nombreuses années au développement du leadership politique des femmes et plus généralement, au renforcement de leur autonomie (empowerment). Au cours des dernières années, elle est intervenue, entre autres, en Tunisie, au Niger, au Rwanda, au Burundi et en Côte d’ivoire. Elle a fait des études universitaires en journalisme, en communication et en éducation (maîtrise des arts). Au Québec, elle a fondé le Groupe femmes , politique et démocratie (GFPD) et cofondé le centre de développement femmes et gouvernance, qui associe le GFPD et l’école nationale d’administration publique (ENAP). En juin 2010, elle était nommée officière de l’ordre nationale du Québec pour sa contribution à la sensibilisation des femmes à leurs droits et devoirs démocratiques. En 2007, elle recevait le Prix de la Gouverneure générale du Canada en commémoration de l’affaire « Personne », le prix le plus important en matière de condition féminine au Canada. Elaine Hémond a été membre du Conseil du statut de la femme du Québec. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
BUEN DIA
L’ARGENTINE
SANTIAGO BIEI « Soyons porteurs d'espoir dans nos communautés. » Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
BIENVENIDA A
ROSARIO
FDENTREVUE J'ai 23 ans et je suis étudiant de la deuxième année du professorat de français à l'institut d'éducation supérieure Olga Cossettini. J'habite à Rosario, une ville très importante d'Argentine, située au sud de la province de Santa Fe. Mais Rosario n'est pas ma ville natale, je viens d'un petit village agricole à 120 km d'ici, appelé Las Rosas. Concernant mon passé, j'ai fait l'école primaire et secondaire dans mon village. J'ai travaillé comme bibliothécaire dans la bibliothèque locale pendant mon éducation secondaire. En 2009, je suis venu ici à Rosario pour être traducteur d'anglais. J'ai obtenu mon diplôme en 2011 et en 2012 je suis devenu interprète. J'ai été aussi professeur assistant de traduction littéraire pendant 2012 et 2013. L'année dernière, j'ai commencé le professorat de français et aussi celui d'anglais. Je suis philatéliste et j'aime beaucoup lire et aller au cinéma. Je crois que cette passion-là vient
« Mais ma vraie passion dans la vie ce sont les langues étrangères. En plus du français et de l'anglais, j'étudie le latin, l'italien et le russe... » d'une curiosité irrépressible. Je veux tout connaître. L'apprentissage des langues devient donc naturel, car accéder à une langue c'est découvrir une littérature, un patrimoine culturel, social et historique. En ce moment, je travaille comme traducteur et interprète anglais-espagnol. Je fais de l'interprétation téléphonique entre les autorités des États-Unis et des immigrants mexicains qui ne parlent pas l'anglais. C'est un travail très intéressant, car, je peux rapprocher deux cultures si différentes comme l'américaine et la mexicaine. Je me sentais seul dans ma passion pour le français, je voulais connaître des jeunes qui partagent ma vision des langues et des
SANTIAGO BIEI ROSARIO / L’ARGENTINE
cultures. Je savais qu’en participant à ce forum, c’était un moyen pour moi d’intégrer cette grande famille qu’est la francophonie, et je voulais en devenir membre. Et c’est en cela que le forum a été bénéfique parce que j'ai trouvé une communauté, ma communauté. Les formations, les conférences, les activités ont renforcé notre appartenance en tant que francophones. Il y a eu un moment particulièrement marquant. Un jour, pendant les ateliers « du savoir être », je racontais une expérience personnelle et importante pour moi. L'histoire d’une fille qui m'avait aidé pendant mes premiers mois à Rosario, quand j'étais complètement seul dans la ville. Quand je parlais, j'ai pu voir que plus de 50 personnes m’écoutaient avec intérêt, sans me juger et en me comprenant tout simplement. Cela m’a beaucoup touché. Mais, aussi, les histoires des jeunes ambassadeurs franco manitobains qui essaient de conserver leur langue dans un contexte majoritaire anglophone. Cela été un exemple de lutte et passion qui m'a beaucoup ému aussi. C'est grâce à eux qu'on peut parler de la francophonie des Amériques. Il faut beaucoup travailler pour maintenir une place en tant que francophone dans les Amériques, mais je crois que le désir est installé dans nos cœurs. Parfois il nous manque de ressources, mais notre force doit rester dans notre sens d'appartenance à une famille et on y trouvera
« Il y a des secteurs où la langue française est considérée comme élitiste et il y en a d'autres où l'on trouve la vision d'une francophonie plus inclusive. Dans mon cas particulier j'essaie de promouvoir la langue française comme un facteur d'union... »
FDENTREVUE
dans la communauté tout ce qu'il faut pour agir. On pourrait affirmer qu'il existe un engouement réel pour la langue française s'il on considère que, malgré la préférence gouvernementale pour l'anglais aux écoles, les élèves des cours privés de français et les étudiants qui veulent devenir profs ou traducteurs de français augmentent chaque an. Ma passion pour le français a commencé par recommandation d'une prof d'anglais en 2011. Cette prof a remarqué l'importance du français dans le contexte international et donc j'ai commencé à l'étudier à l'université. L'enseignante était si passionnée que je suis tombé amoureux de la langue. Deux ans plus tard, j'ai décidé de devenir prof et avec d'autres enseignantes, j'ai découvert l'univers merveilleux de la francophonie et le français est devenu pour moi une manière de vivre. Mon université offre des cours pour devenir traducteur et professeur d'anglais et professeur de français. Malheureusement, le cours de français n'est pas assez reconnu et les élèves du professorat d'anglais et même les profs ont des préjugés vers le professorat
SANTIAGO BIEI ROSARIO / L’ARGENTINE
de français. Donc mon travail quotidien de promotion de la langue française, c'est l'effort pour rapprocher les deux départements de mon université en organisant des journées, en parlant avec les professeurs et les élèves pour montrer que le français est une langue qui mérite d’être considérée et mise en valeur. Je crois que cela montre mon engagement. Je vais organiser une journée dans quelques semaines, pour les étudiants de mon université où je raconterai mon expérience au Forum. Je pense aussi à projeter le film "Porteurs d'espoir" pour les futurs enseignants de français. Ce film a été très important pour moi parce qu’il montre qu'on peut transformer la vie d'une communauté à travers l'éducation et dans un pays comme l'Argentine où l'éducation est en crise, cela devient fondamental. On ne peut pas dire que nous sommes francophones quand on ne s'engage pas, quand on ne joue pas un rôle actif dans la société. Ici à Rosario, le gouvernement veut éliminer le français des écoles, donc je m'engage à au moins essayer d'éviter cela.
« Je voudrais changer l'éducation dans mon pays. Notre gouvernement a détruit l'éducation publique. Les jeunes n'ont plus d'espoir et beaucoup d'eux sont abandonnées à l'alcool et la drogue. Cela serait mon aventure entrepreneuriale, faire quelque chose (même si je dois devenir ministre d'éducation) pour que les jeunes puissent aller à l'école et à l'université, pour qu'ils comprennent ce qu'ils lisent, pour qu'ils puissent choisir leur futur... » Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVISTA « ¿ Santiago, ¿Podrías presentarte? (Origen, estudios, trayectoria, personalidad, trabajo) ? » Me llamo Santiago, tengo 24 años y soy estudiante de segundo año del profesorado de francés en el Instituto de Educación Superior "Olga Cossettini". Vivo en Rosario, una ciudad muy importante de Argentina, al sur de la provincia de Santa Fe. Sin embargo, Rosario no es mi ciudad natal, sino que vengo de un pueblito agrícola a 120 km de aquí, Las Rosas. Hice mi educación primaria y secundaria en mi pueblo. Fui bibliotecario durante mi adolescencia. En 2009 me mudé a rosario para hacer el traductorado de inglés. Me recibí en 2011 y en 2012 obtuve mi título de intérprete. Además me desempeñé como profesor adscripto de traducción literaria durante 2012 y 2013. El año pasado, comencé los profesorados de francés e inglés. Soy filatelista y me gusta mucho leer e ir al cine, pero mi verdadera pasión en la vida son las lenguas extranjeras. Además del francés y el inglés, estudio latín, ruso e italiano. Creo que esta pasión viene de una curiosidad irrefrenable. Siempre quiero conocer todo. Las lenguas son una consecuencia natural de todo esto, ya que acceder a una lengua es descubrir una literatura y un patrimonio cultural, social e histórico. En la actualidad, trabajo como traductor e intérprete de inglés. Me desempeño como intérprete telefónico y medio entre las autoridades de los Estados Unidos y los inmigrantes mexicanos que no hablan inglés. Es un trabajo interesante porque puedo contribuir a acercar culturas tan diferentes como la estadounidense y la mexicana.
« ¿Qué te motivó a participar del foro de los "Jóvenes Embajadores de la
SANTIAGO BIEI ROSARIO / ARGENTINA
Francofonía de las Américas", llevado a cabo del 23 al 30 de junio de 2014 en Winnipeg, Canadá? » Me sentía solo en mi pasión por el francés. Deseaba conocer a otros jóvenes que compartan mi visión de las lenguas y las culturas. Sabía además que la francofonía era una familia y yo quería formar parte de ella.
« En retrospectiva ¿ El evento te fue positivo? De ser así, ¿ En qué aspectos en particular? ¿ Que rescatás de la experiencia ? » Retomo la respuesta anterior. El foro fue muy positivo porque encontré una comunidad, mi comunidad. Las formaciones, las conferencias y las actividades reforzaron nuestro sentido de pertenencia como francófonos.
« ¿ Hubo momentos fuertes que te hayan marcado? ¿ Historias de hombres o mujeres que podrías usar como ejemplo (participantes, embajadores...) ? » Recuerdo un momento en particular. Un día en los talleres de "saber ser", contaba al grupo una experiencia personal e importante para mí. La historia de una chica que me ayudó durante mis primeros meses en Rosario, cuando estaba completamente solo en la ciudad. Mientras habla, me di cuenta que más de 50 personas me escuchaban con interés, sin juzgar y de manera comprensiva. Eso me conmovió. Otra cosa que me marcó fueron las historias de los
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
Crédit Photo : Marjorie Houle
SANTIAGO BIEI – EMBAJADOR DE LA FRANCOPHONIA EN ROSARIO
embajadores de Manitoba y su lucha para conservar su lengua en un contexto mayoritariamente anglófono. Gracias a ellos podemos hablar de la francofonía de las Américas.
« Según tu opinión, ¿Los francófonos pelean por hacerse un lugar en sus Américas y fuera de ellas? Integrar una red francófona, como la del Centro de la Francofonía de la las Américas ¿Resulta un privilegio y un capital para hacerse oír y ser reconocido? » Sin dudas. Hace falta trabajar mucho, pero creo que el deseo está en nuestros corazones. A veces, pueden faltar recursos, pero debemos encontrar nuestra fuerza en nuestro sentido de pertenencia a una familia. La comunidad nos aportará todo lo que nos hace falta para actuar.
« ¿Podrías decirnos si existe un
entusiasmo real en la Argentina por la lengua francesa? ¿Cómo la ves y como te posicionás con respecto a esto? ¿De dónde viene tu amor por el francés? ¿Es una lengua o aún considerada elitista? » Es difícil ser categórico. Creo que hay sectores que consideran que la lengua francesa es elitista y hay otros que sostienen la visión de una francofonía más inclusiva. En mi caso particular, intento promover la lengua francesa como un factor de unión. Podríamos decir que existe un entusiasmo real por la lengua francesa al considerar que, a pesar de la preferencia del gobierno hacia el inglés en las escuelas, los alumnos de cursos particulares de francés y los interesados en ser profesores y traductores de francés aumentan año a año. Mi pasión por el francés comenzó por una recomendación de una profesora de inglés en 2011. Ella
FDENTREVISTA remarcó la importancia de la lengua en el contexto internacional y comencé a estudiarla en la universidad. La profesora tenía tal entusiasmo que me enamoré del idioma. Dos años después, decidí estudiar para ser profesor de francés y, con el apoyo de otros docentes, descubrí el universo maravilloso de la francofonía y el francés se transformó para mí en una manera de vivir.
« ¿Cuáles son las acciones que llevás a cabo cotidianamente en la comunidad de Rosario para promover la francofonía? ¿Podríamos considerarte un hombre de compromiso, con visión de futuro, dispuesto a defender la lengua francesa? » Mi universidad ofrece las carreras de traductorado y profesorado de inglés y profesorado de francés. Desafortunadamente, el profesorado de francés no goza de reconocimiento y los alumnos de inglés —y también los profesores— tienen prejuicios hacia el profesorado de francés. De esta manera, mi esfuerzo diario para promover la lengua francesa consiste en acercar los dos departamentos de mi universidad organizando jornadas, hablando con los profesores y los alumnos, para mostrar que el francés es una lengua que merece ser considerada y valorada. Creo que eso habla de mi compromiso con esta causa.
« ¿Cuáles son tus ambiciones actuales? Si mañana tuvieras que iniciar un emprendimiento, ¿Qué te gustaría hacer? »
SANTIAGO BIEI ROSARIO / ARGENTINA
Quisiera cambiar la educación de mi país. Nuestro gobierno destruyó la educación pública. Los jóvenes no tienen esperanzas y muchos de ellos se abandonan a las drogas y al alcohol. Ese es mi emprendimiento, hacer algo (aunque signifique ser ministro de educación) para que los jóvenes tengan ganas de ir a la escuela y a la universidad, para que comprendan lo que leen, para que puedan elegir su futuro.
« ¿Algún proyecto concreto para el futuro, un evento que estés organizando? ¿Te gustaría hablarnos de eso? » Sí. Organizaré una jornada en las próximas semanas, para los estudiantes de mi universidad. Relataré mi experiencia en el Foro. Deseo además proyectar la película "Porteurs d'espoir" para los futuros profesores de francés. Esa película es muy importante para mí, porque muestra que la vida de una comunidad puede cambiar a través de la educación y en un país como la Argentina, donde la educación está en crisis, eso es fundamental.
« ¿Qué mensaje quisieras transmitir a través de tu nuevo rol de joven embajador de la francofonía de las Américas? ¿Hiciste algún compromiso en particular?..) ? » Mi mensaje es simple: Seamos portadores de esperanza en nuestras comunidades. No podemos decir que somos francófonos si no nos comprometemos, si no tenemos un papel activo en la sociedad. En Rosario, el gobierno quiere eliminar el francés de las escuelas. Me comprometo, al menos, a intentar de evitarlo.
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
CLAUDE POUDRIER DIRECTEUR DU PROGRAMME ÉDUCATION ENVIRONNEMENT CITOYENNETÉ (PEEC)
Le Programme Éducation Environnement et Citoyenneté, reconnu au Canada et à l'étranger, représente une méthodologie de résolution de problèmes communautaires qui permet à des milliers d'élèves et d'adultes de cibler des problèmes dans leur environnement, de les analyser et de trouver des solutions possibles, afin de poser des gestes concrets pour améliorer leur qualité de vie. Le modèle de rechercheaction qui sera présenté dans cet atelier mobilise les forces vives de tous âges sur le terrain. La Chaire du Canada en éducation relative à l'environnement l'a comparé à 14 autres modèles et déclaré le plus performant. Claude Poudrier se fera un plaisir de vous présenter cette méthodologie efficace et éprouvée depuis plus de dix ans qui donnent des résultats tangibles et fort révélateurs. Un modèle mobilisateur avec lequel vous pourrez relever de nouveaux défis pour, dans et avec votre communauté. Claude Poudrier est le fondateur et directeur du Programme Éducation, Environnement et Citoyenneté (PEEC). Le PEEC est le seul programme en Éducation au Développement Durable (ÉDD) reconnu au ministère de l'Éducation du Québec. Détenteur du titre de spécialiste de l'environnement agréé du Canada (SEAC), complément de sa maîtrise en éducation à l'environnement, Claude Poudrier fait d'abord profiter à ses élèves de sixième année, à l'école Saint-Gabriel-Archange de Trois-Rivières, de son engagement envers l'environnement. Fort d'une expérience unique qui implique 900 étudiants du Cap-de-laMadeleine en 1991, où ils réussissent collectivement à sensibiliser les dirigeants d'une usine d'aluminium à investir 1,5 M $ afin de régler des problèmes de pollution de l'air, il présente son modèle de recherche-action environnementale pour la résolution de problèmes communautaires, au Québec, au Canada et dans différents pays. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
GOOD MORNING
LES ETATS-UNIS
CARA LOWRY
« Surtout, ce que je retire de cette expérience est la notion d’une francophonie diverse et inclusive, une, qui peut faire face aux défis posés par un monde de plus en plus globalisé… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
WELCOME TO
FDENTREVUE J’ai 24 ans, je suis originaire d’une petite ville de la Californie du sud qui s’appelle Hermosa Beach. J’ai eu une licence avec mention de Langue et Littérature Française donné par Whitman College dans l’état de Washington. Au cours de ma formation académique ainsi que personnelle, j’ai passée deux longs séjours en France : la première comme étudiante, la deuxième comme enseignante d’anglais. Depuis un an, je vis à Portland dans l’Oregon où j’ai travaillé comme aide dans une école d’immersion française ainsi que comme tuteur et baby-sitter pour des familles diverses. Actuellement, je suis en recherche d’emploi. Je me prépare à déménager dans ma ville d’origine pour être près de ma famille et j’espère d’être bientôt embauchée comme fille au pair en France. Je suis passionnée par la langue française, la littérature, l’écriture, l’histoire, l’avancement de la parité des sexes, la photographie, la cuisine gastronomique, et les chats. Je
« En tant qu’Américaine francophone, la question de comment être un défenseur enthousiaste du français sans nier ma propre culture m’est centrale... » voulais assister au forum pour faire la connaissance de jeunes francophones internationaux—ainsi que les auteurs, artistes et conférenciers—qui vivent et réfléchissent à cette même dualité. Je souhaitais devenir une jeune ambassadrice pour m’outiller et ainsi inspirer chez mes contemporains américains et chez les générations à venir une compréhension plus profonde de la place de la langue française à l’échelle mondiale. L’expérience du forum était tout d’abord très inspirante : être entourée par tant de jeunes divers, tous engagés dans leurs propres
CARA LOWRY OREGON / LES ÉTATS-UNIS
communautés m’a beaucoup motivée à continuer à bien identifier et me réconcilier avec mes propres passions afin de mieux, les poursuivre. D’un autre côté, faire la connaissance de tant de gens différents, et apprendre leurs histoires, leurs luttes, leurs enjeux me pousse à mieux me connaître et à comprendre plus profondément les facettes de ma propre identité. En y réfléchissant aujourd’hui, déjà deux mois après le forum, je pense à deux moments qui m’ont fort touchée. Le premier était pendant une table ronde sur le thème de l’engagement. Un des ambassadeurs a posé la question de « comment devenir engagé, comment trouver son propre engagement ? », pour ainsi dire. Le cinéaste Gabriel Tougas a pris la parole en disant « qu’il ne faut pas s’inquiéter sur l’engagement en soi, mais plutôt qu’il faut identifier et puis poursuivre ses passions et que l’engagement viendra ensuite… ». Le deuxième moment était la conférence de Pierrot Ross-Tremblay sur le « Mémoire et récit de vie », durant lequel il a parlé de la tendance parmi les communautés autochtones canadiennes d’ignorer ou même de nier des facettes intégrales de leurs histoires, cultures et identités, et comment on peut travailler à les revaloriser et les préserver. J’ai pris ses idées à l’échelle individuelle et je m’en suis inspirée pour apprendre plus sur ma propre histoire familiale et pour mieux comprendre ma propre identité. Est-ce que je crois que les francophones peinent à se faire une place dans leurs Amériques et même au-delà de ces frontières ? Je pense que la réponse diffère selon la région des Amériques dont on parle. Je ne peux parler que de ma propre expérience comme francophone états-unienne, et une qui n’a pas grandi au sein d’une famille ni communauté francophone. Comme je n’ai jamais eu un
Crédit Photo : Marjorie Houle
CARA LOWRY – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN OREGON réseau francophone intégral et bien établi outre ceux trouvés à l’université ou l’Alliance Française, avoir la chance de faire partie du réseau du centre de la Francophonie des Amériques est inestimable. J’envisage beaucoup d’en profiter dans les mois et années à venir. Il existe des petites poches d’intérêt aux Etats-Unis, mais globalement le français n’est pas vu comme une langue très pratique, ni très utile professionnellement parlant. Surtout par rapport à l’espagnol, le chinois ou l’arabe, ce qui reflète les intérêts politiques internationaux du pays. Selon moi, l’utilité du français est sous-estimée aux EtatsUnis. Mes études du français m’ont permis de comprendre et de communiquer dans une
deuxième langue, bien sûr, mais elles m’ont aussi donné accès à une diversité de cultures et de contacts, français oui, mais aussi francophones du monde plus large. Ce que j’entreprends donc est d’être porteparole et défenseur de la langue française et aussi de la valeur de n’importe quelle langue et culture étrangère en général. Ma passion pour la langue française vient d’abord d’un intérêt à la culture française qui m’a motivée à commencer mes études de langue. Une fois commencée, j’étais prise par le défi des règles de grammaire et de prononciation. A l’université, j’abordais mes études de la littérature française et francophone et je m’intéressais fort à la poésie et au théâtre, et
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
GABRIEL TOUGAS Héliosols est le premier long métrage dramatique entièrement produit et réalisé par des francophones de l’Ouest Canadien. Ce « drame journalistique » met en lumière la réalité écologique et sociale des sables bitumeux de la région. Après le visionnement, les participants ont eu la chance de rencontrer Gabriel Tougas, le réalisateur du film, et ont pu également discuter avec les deux acteurs principaux Yann Lacoste et Janique Fraynet-Gagné.
RÉALISATEUR, PRODUCTIONS RIVARD
Francophone originaire de Winnipeg, au Manitoba, Gabriel Tougas est réalisateur de séries documentaires télévisées, longs métrages dramatiques et animateur d’ateliers en création cinéma. Parmi son travail de réalisation, on retrouve les séries « Viens voir ici » à TVA et « Identité 2,0 » à TFO, ainsi qu’ « Héliosols », le premier long métrage dramatique indépendant produit et réalisé par des francophones de l’Ouest Canadien. Il est aussi le réalisateur de la vidéo web « Ceci est notre message », une œuvre sur l’identité des jeunes francophones du Manitoba. Gabriel est également passionné par l’écologie, la découverte d’espaces francophones et l’éducation politiques des jeunes. Il est vétéran de dix-huit simulations parlementaires et président exécutif de la Simulation parlementaire européenne Canada – Québec – Europe (SPECQUE). Source : Centre de la Francophonie des Amériques
FDENTREVUE
CARA LOWRY OREGON / LES ÉTATS-UNIS
français pour la première fois de ma vie. C’était, donc, pendant ces séjours que je suis devenue aussi bien francophone que francophile. Comme aide dans une école d’immersion française, j’ai continué à cultiver mon propre réseau francophone aux EtatsUnis, en faisant des connections avec des autres américaines francophones ainsi que les Français expatriées qui y travaillent. J’ai aussi travaillé avec des enfants au début de leur apprentissage du français et j’ai pris l’occasion de partager avec eux l’amour et l’appréciation de la langue et la culture française. Je me considère comme une femme d’engagement et d’avenir par rapport à la langue française. Dans quelques années,
« Je vais toujours défendre la langue française à côté de mes autres intérêts et engagements parce que le français fait partie de mon identité... »
aussi à l’engagement à travers l’écriture. Mon immersion au sein de la vie culturelle et de la vie Française a-t-elle été une valeur ajoutée dans mon apprentissage ? Oui, sans doute… Je vois mes deux séjours en France comme des moments formateurs de ma vie. D’abord, ils ont amélioré mes compétences linguistiques et donc bien alimenté mes études universitaires. Deuxièmement, ils m’ont poussée à devenir plus indépendante et autosuffisante. Troisièmement ils m’ont fourni l’occasion de bien voyager en Europe et de faire la connaissance de contemporains français ainsi que d’expatriés d’autres pays. Finalement en étudiant et en travaillant en France, j’ai pu (et du) vraiment vivre en
j’envisage de reprendre mes études et de poursuivre un master pour devenir traductrice ou interprète. En outre, et c’est toujours assez abstrait comme but, j’aimerais un jour. rejoindre ou créer un programme qui aide les femmes à s’exprimer et à se reconnaître à travers l’écrit. Comme je me trouve actuellement dans une période de transition, je n’ai pas des projets ni des événements concrets à venir tout de suite. En ce moment, je m’engage à mieux me connaître et à identifier mes passions pour que je puisse les poursuivre. Autrement, je vise à continuer mon rôle comme défenseur de la langue française et d’une francophonie diverse et inclusive, n’importe où je me trouverai. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDINTERVIEW « Cara, tell us a little about yourself (Background, studies, personality, current job)… » Hello, my name is Cara, 24 years old. I grew up in a small town in Southern California called Hermosa Beach. I have a B.A. with honors in Foreign Languages and Literatures—French from Whitman College in Washington State. Throughout the course of my studies and life afterward, I’ve had the opportunity to live in France twice: the first time as a foreign student, the second time as an English teaching assistant. I’ve been living in Portland, Oregon for the past year where I’ve worked as an extracurricular aide in a French immersion school as well as a tutor and nanny for several different families. I’m currently between jobs and getting ready to move back to my hometown to spend some time with my family. I’m currently seeking a position as an au pair in France. I’m passionate about all things French as well as literature, writing, history, gender equality, photography, good food, and cats.
« What led you to participate in the Forum of “Young Ambassadors of the French-speaking Americas,” which took place June 23-30, 2014 in Winnipeg, Canada? » As a French-speaking American, the question of how to be an enthusiastic advocate for the French language without repudiating my own culture and background is central to my identity. I wanted to attend the Forum to meet other young French-speakers—in addition to authors, artists and speakers—who experience and think about this same duality. I wanted to become a young ambassador to better equip myself to inspire in my fellow
CARA LOWRY OREGON / LES ÉTATS-UNIS
Americans as well as in future generations a deeper understanding of the place of the French language on a global scale.
« Looking back, was the forum beneficial? If so, in what sense? What have you taken away from this experience? » First off, the Forum was very inspiring: being surrounded by so many of my peers, each one engaged in their own communities, really inspired me to continue to identify and start to consolidate my own passions so that I can best pursue them. In another sense, meeting such a diversity of people, learning about their backgrounds, their struggles, and the issues that motivate them has pushed me to look inward in order to get to know and better understand the aspects of my personal identity. Above all, the Forum has given me the idea of an international Frenchspeaking community that is diverse and inclusive—one well equipped to face the challenges posed to it by an increasingly globalized world.
« Were there any moments that have really stuck with you? Stories of specific women or men that you could look to as an example (presenters, other ambassators…)? » Thinking about it now, two months after the Forum, there are two moments that come to mind. The first was during a round table discussion about engagement. One of the ambassadors asked the panelists how to become engaged, or how to find the cause to commit oneself to. Filmmaker Gabriel Tougas answered that instead of worrying
« JE DONNE DES COURS DE FRANCAIS A DES FEMMES ET A DES ENFANTS ISSUS DES QUARTIERS DÉFAVORISÉS... »
Crédit Photo : Marjorie Houle
CARA LOWRY – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN OREGON about the cause, it’s better to identify and pursue one’s passions because if one does so, the cause and one’s engagement to it will follow. The second moment came during Pierrot Ross-Tremblay’s presentation on “Memory and testimony,” during which he spoke of the tendency among native communities to ignore or even deny certain facets of their histories, cultures and identities, and what can be (and is being) done to reassert their worth and preserve them. His message resonated with me on a personal level and I have since been inspired to learn more about my own family history.
« In your opinion, do you believe that French-speakers struggle to make a place for themselves in the Americas, or even beyond these borders? Is creating a French-speaking network, such as that of the French-speaking
Americas, thus important for making oneself heard or recognized? » I think that the response to this question will be different depending on the region of the Americas in which it is asked. I can only speak from my experience as a Frenchspeaker in the United States, and as one who did not grow up in a French-speaking family or community. Since I never had access to a preexisting French-speaking network other than those offered by my college or “the Alliance Française”, having the chance to add to my network people from the larger French-speaking Americas is invaluable. I see myself contributing to and getting a lot out of it in the months and years to come.
« Can you tell us if there exists a marked interest in the French language among Americans? What is the attitude toward
CrĂŠdit Photo : Bryan Sanders photographie
FDINTERVIEW the French language in the United States and where do you position yourself in relation to it? Incidentally, where does your love for the French language come from? » There are little pockets of interest in the United States, but for the most part, French isn’t considered a very practical or useful language, especially when compared with Spanish, Chinese or Arabic. This is reflective I think of the international political interests of the country. In my opinion, the usefulness of French as a language is underestimated in the United States—my French studies have given me the ability to understand and communicate in a second language, of course, but they have also given me access to an array of cultures and contacts—French as well as French-speaking from other countries. I’ve thus tried to position myself as a champion and advocate of the French language, as well as of the value of other foreign languages and cultures in general. My passion for the French language stemmed first from an interest in French culture, which pushed me to start my language studies. Once I had begun, I was captivated by the challenge of grammar and pronunciation rules, and by the harmony of the language itself. In college, I began my studies of French and Francophone literature and became interested in poetry and theater, as well as political and social engagement through writing.
« Tell us about your experience as an American expat in France. Was this immersion in the French culture and way of life of added value to your studies? »
CARA LOWRY OREGON / LES ÉTATS-UNIS
Yes, without a doubt—I see my two experiences living in France as formative moments in my life. First, they improved my language skills and thus enhanced my academic studies. Second, living abroad pushed me to become more independent and self-sufficient. Third, these experiences gave me the opportunity to travel throughout Europe and to meet French peers as well as other young expats from various foreign countries. Finally, in studying and in working in France, I was able to (and had to) really live in French for the first time in my life. It was thus during these stays in France that I truly became a French-speaker, in addition to a Francophile.
« How do you promote your engagement as a French-speaker and French-lover in your local communities in Portland and in Oregon? Would you consider yourself to be a woman with a long-lasting commitment to promoting the French language? » As an aide in a French immersion school, I continued to strengthen and broaden my French-speaking network, making connections with other French-speaking Americans as well as French expats who worked with me. I also worked closely with children who were just beginning to study the French language and I took the opportunity to share with them my love and appreciation for French language and culture. Yes, I would consider myself committed to the future of the French language; it’s something I will always actively defend and promote alongside my other interests and commitments because my passion for the French language is an integral part of my identity.
JUSTIN JOHNSON MANITOBA / CANADA
Crédit Photo : Julien Saguez
JORDY ALLEN LOUISIANE / ÉTATS-UNIS
CARA LOWRY – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN OREGON
« What are your current ambitions? If tomorrow, you had to start up an entrepreneurial or communitybased venture, what would you undertake? » In the next few years, I plan to go back to school to pursue a Master’s degree in Translation and Interpretation. Otherwise, and it’s still rather abstract as a goal, I’d like to one day join or create a program that helps and inspires women to express and take ownership of themselves through writing.
« Any upcoming projects or events that you’re working on? »
As I’m currently going through a period of transition, I’m not working on any upcoming projects or events.
« What message do you hope to communicate through your new role as a young ambassador of the French-speaking Americas? Is there a particular commitment you’ve undertaken? » I’m currently working on getting to better know myself and my passions, so that I can actively pursue them. Otherwise, I plan to continue in my role as an advocate for the French language and for a Frenchspeaking world that is diverse and inclusive, no matter where I find myself.
WELCOME TO
NEW-YORK
KABA BASSIROU « Le Français, c'est toute mon histoire donc je me battrai jusqu'à mes derniers jours pour la survie de ce langage de beauté… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis originaire de la Cote D'ivoire mais je vis depuis 5 ans aux Etats Unis. Je suis actuellement étudiant à l'université, où, j'étudie les sciences environnementales. Je suis un passionné de la langue française. Le français étant ma langue natale, j’ai été de suite motivé pour participer au forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques. Mais aussi, d'un point de vue personnelle parce j'enseigne le français à certains enfants dans mon immeuble qui sont pourtant issus de famille francophone, mais qui n’avaient aucune base de français dans leur langage. Pour moi, savoir cela a été le chaos, j’ai donc décidé d’envoyer ma candidature afin d’élargir mes idées, sur comment les aider. Pour être sincère, cette rencontre avec les ambassadeurs de la francophonie a été la plus belle qui puisse m'arriver. Du point bénéfique, j'ai appris beaucoup sur l'histoire de la Francophonie qui ne se raconte pas. J'ai découvert un trésor qui m'aide actuellement à garder ces enfants à qui j'enseigne les expressions. Ils en sont toujours gourmands. J’ai été marqué
« De cette expérience, je sens que le français a de l'avenir, si nous les détenteurs de la parole, nous la partageons comme il se doit... » par certaines interventions durant le forum pour exemple mon amis Rachel de la Louisiane, qui m'a beaucoup touché en me racontant combien c’était important pour elle de conserver son français étant dans un pays totalement anglophone. Elle est une preuve vivante que même quand « l'arbre est totalement fauché, il y a toujours de l'espoir quand la racine est toujours en vie » (proverbe africain). Lorsque tu me demandes si les francophones peinent à se faire une place dans leurs Amériques et même au-delà
KABA BASSIROU NEW-YORK / LES ÉTATS-UNIS
de ces frontières ? A vrai dire je le pensais bien avant le forum. Mais cette idée a été éjectée de ma pensée après les témoignages de tous les francophones et Francophiles des Amériques venant de Cuba, Des Etats Unis, d’Haïti, de la Guadeloupe, du Mexique comme notre très cher Cyprien du Mexique. Je suis encore époustouflé par le désir d'agrandir notre network. Cela me donne de plus en plus d'espoir. Le langue Française a New York est une langue vraiment demandée par le public. Etant employé du « Program French Heritage of Language », J'en suis venu à cette conclusion parce que j'ai été témoin de l'augmentation rapide du nombre de nos élèves. Ce qui montre que les New Yorkais sont vraiment intéressés à apprendre cette merveilleuse langue. Puisse que nous offrons des cours gratuits dans les lycées. L'avenir du Français à New York est futuriste et remplis d'une postérité promettant. Je peux dire qu'elle est considérée comme langue élitiste par les étudiants et bien d'autres. Aussi avec des personnes motivées comme mon Directeur du programme d’héritage français, Mr Benoit Ledevedec, le Français prend beaucoup d’ampleur. C'est un homme qui se bat jours et nuits pour la conservation du Français à New York et partout aux Etats Unis. Offrant, même des classes gratuites de Français dans 18 écoles. Mes actions au sein de ma communauté ? Je continue à travailler comme instructeur en Français avec des élèves du Primaire et aussi j'aide beaucoup mes amis Francophile avec leur envie de connaitre plus la francophonie. J'ai aussi la chance de partager mon expérience Canadienne pendant que Je travaille comme étant assistant au professeur dans un certain lycée qui m’a été assigné par le French Heritage of Language Program. Je suis et je
FLAVIE-ISABELLE HADE COORDONNATRICE DE LA PROGRAMMATION AU CFA Crédit Photo : Julien Saguez
RACHEL DECUIR LOUISIANE / ÉTATS-UNIS KABA BASSIROU – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE A NEW YORK vais demeurer un membre inconditionnel de la francophonie. Etant bilingue, cela m'a toujours aidé pour obtenir du travail parce que la plupart des compagnies où j'ai travaillé dans le passé étaient toujours impressionnées par mon habilité à parler plusieurs langues. Pour les entrepreneurs, le français, c'est une autre porte d'opportunité qui s'ouvre à eux. J'aimerai créer une entreprise ou une ONG qui donneront des classes de français dans les pays les plus démunis que ce soit en pays anglophone ou Francophone. Je veux que les
lecteurs de Femmdoubout sachent que la francophonie n'est pas seulement qu'une langue, c'est aussi une tradition, une culture, une très belle histoire et aussi une belle manière de communiquer. A tous les francophones et Francophiles: Je leur demande simplement de s’ouvrir au monde et le monde ouvrira à nous, les détenteurs de la langue française. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
WELCOME TO
LE MAINE
ELISA SANCE
« La francophonie des Amériques est une communauté dynamique et bien vivante… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis née en France d’un père français et d’une mère néerlandaise, et j’habite aux Etats-Unis, dans l’état du Maine depuis août 2011. Pour les études, j’ai toujours eu du mal à choisir entre les sciences et les langues. J’ai un bac scientifique avec une spécialisation en mathématiques, une licence de langues étrangères appliquées au commerce et aux affaires en anglais et en allemand, une licence professionnelle en archivistique et un master de français avec une spécialisation en français nord-américain. La prochaine étape, c’est un doctorat en histoire. Mes recherches vont se concentrer sur les politiques linguistiques du NouveauBrunswick et leur impact sur la région du Madawaska. Evidemment, je n’ai pas fait qu’étudier. J’ai occupé un poste d’archiviste et de technicienne d’information médicale en France pendant trois ans avant de reprendre mes études. Ce poste a été une expérience enrichissante, mais travailler avec les langues me manquait. J’ai eu la chance d’enseigner le français ces trois dernières années et je pense que j’ai trouvé ma vocation : l’enseignement et la recherche. J’espérais en plus sur la francophonie des Amériques pour pouvoir transmettre ces connaissances à mes élèves et ma communauté. Trouver ma place
« Rencontrer toutes ces personnes passionnées et engagées, forcément ça inspire ! » au sein de la francophonie des Amériques était aussi une de mes motivations pour participer au forum. Mes attentes ont été largement dépassées, le forum a été une expérience transformatrice pour moi. Depuis le forum, je me sens moins isolée dans ma francophonie, et ce malgré la situation minoritaire du français dans le Maine. Tous les échanges qu’on a pu avoir tout au long de ces six jours m’ont donné le courage de
ELISA SANCE
LE MAINE / LES ÉTATS-UNIS
défendre quelques projets qui me tiennent à cœur, et j’espère les voir aboutir bientôt. Ce qui m’a été le plus bénéfique professionnellement, c’est le travail sur le leadership. Il était temps que j’accepte de me voir comme leader. Sur le plan personnel, j’avais besoin de trouver ma place dans la francophonie des Amériques, et c’est chose faite. Les connexions qui se sont faites et la richesse des échanges tout au long du forum ont été des moments forts, mais ce qui m’a le plus marqué, c’est l’atelier de Dominique Sarny sur le dialogue interculturel. Même si je ne voulais pas l’admettre jusqu’à il y a peu, j’ai quitté la France pour m’offrir un nouveau départ. Le français, je le limitais aux cours et à mon travail. Heureusement, les choses ont bien
« Au début, cela n’a pas été facile de me lier avec des Franco-Américains à cause de mon accent français très standard qui est synonyme de jugement qualitatif ici... » changé depuis que je suis arrivée aux EtatsUnis. Je me suis réconciliée avec le français à travers mon travail, et notamment mes recherches sur l’identité acadienne dans le cadre de mon master. Le forum a achevé de me réconcilier avec ma langue natale. Intégrer un réseau francophone tel que celui du centre de la Francophonie des Amériques, c’est un plus. C’est une chance et un privilège, c’est l’opportunité de multiplier la présence francophone dans les Amériques. Ici dans le Maine, beaucoup d’étudiants choisissent d’apprendre le français pour se rapprocher de leur héritage acadien ou franco-américain. Malheureusement, les programmes jusqu’au niveau intermédiaire sont majoritairement
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
« Je lutte contre l’insécurité linguistique... »
ELISA SANCE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE DANS LE MAINE axés sur la France. Si le français est souvent considéré comme une langue romantique, dans le Maine, il est aussi associé aux Franco-Américains et aux Acadiens qui ont longtemps été considérés comme étant tout en bas de l’échelle sociale. Il ne faut pas oublier qu’au début du 20e siècle en NouvelleAngleterre, le Klu Klux Klan s’attaquait aux Canadiens français. Tout cela n’empêche pas un engouement réel pour la langue française. La table de conversation que j’organise tous les quinze jours a été créée pour répondre à la demande de plusieurs de ses participants qui ne pouvaient pas participer à celle organisée par l’université pendant l’année scolaire. Notre table de conversation est active toute l’année maintenant. Depuis toute
petite, j’ai conscience de l’importance et de la valeur des langues, une moitié de ma famille vit en France et l’autre aux Pays-Bas. Et pourtant, c’est en m’intéressant à l’insécurité linguistique chez les Francophones des Amériques que j’ai pris conscience de la valeur de ma langue natale. J’ai la chance de pouvoir naviguer entre l’anglais et le français, et d’avoir vécu une expérience similaire à celle des Franco-Américains sur le plan culturel, ce qui m’aide beaucoup dans mon travail de recherche. D’ailleurs, la table de français que j’organise pour la communauté du Maine, a pour but d’offrir un environnement privilégié pour ceux qui veulent pratiquer leur français. On y discute beaucoup de culture et des différences entre
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
DOMINIQUE SARNY ETHNOLOGUE
Le dialogue interculturel est une source inestimable de connaissance et de compréhension de l’autre, de sa différence et de sa richesse. Il est une composante essentielle de notre humanité et n’a pas d’autres intentions déclarées que de répondre à des préoccupations profondément humaines. Le dialogue authentique contribue à la transformation créatrice du monde et nous lie à la Terre dont le sort dépend de notre capacité de dialoguer avec elle. Rien n’est moins sûr aujourd’hui alors que le dialogue fait l’objet de toutes les manipulations et expertises pour répondre à des situations conflictuelles sur tous les terrains avec plus ou moins d’efficacité. Aurions-nous perdu le sens du dialogue au point d’en être dépossédés. Cet atelier s’est présenté sous la forme d’une introduction au dialogue interculturel. Il a invité les participants à se familiariser à différentes formes de dialogue et à se réapproprier le dialogue comme instrument de transformation personnelle, de solidarité et d’intégration au sein de l’espace francophone des Amériques. Dominique Sarny est ethnologue. Il a été directeur fondateur de l’institut français de l’Université de Régina (2002-2010) en Saskatchewan. Il intervient régulièrement sur les questions de dialogue interculturel et d’inclusion en lien avec le développement communautaire francophone en milieu minoritaire. Il est l’un des concepteurs et initiateurs de deux grands projets dans l’Ouest Canadien et plus particulièrement dans la communauté fransaskoise : le dialogue interculturel entre les francophones et les Métis de l’Ouest canadien et le terroir comme solution de développement rural en Saskatchewan. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
FDENTREVUE la France et la Francophonie des Amériques. J’espère aussi voir quelques autres projets se réaliser à la rentrée. Par contre, désolée de te décevoir, mais la « French Touch », très peu pour moi. Chemise en flanelle, jeans et bottes LL.Bean, même si je ne peux pas dire que je suis une vraie « Mainer », j’en ai tout l’air… En plus, je n’ai pas l’accent typique des français quand je parle anglais, alors mes origines françaises côté séduction, ça ne m’aide pas beaucoup. Ceci dit, je ne pense pas qu’être française soit véritablement un atout séduction. Mon atout ici, c’est que j’ai
« La femme française est perçue comme étant très froide et distante, même si elle laisse rêveuse les Américaines qui voudraient lui ressembler... » pu prouver que je suis une femme d’engagement. Je suis très impliquée dans mon rôle au sein du gouvernement des étudiants de deuxième et troisième cycles ainsi que dans ma communauté. Dans mon travail de recherche, je m’intéresse à l’insécurité linguistique et aux différences entre les cultures. Je suis intimement persuadée que c’est à travers l’apprentissage de langues étrangères et la découverte d’autres cultures qu’on améliore la communication entre les peuples, alors oui, je porterai toujours une voix pour défendre la langue française et l’apprentissage des langues en général. C’est difficile à dire parce que ça dépend beaucoup de ce qu’on veut faire, mais je pense qu’il y a beaucoup d’opportunités si l’on veut travailler en français. L’anglais, c’est un plus, mais ce n’est pas indispensable. Actuellement, mon but c’est de devenir professeur au niveau universitaire, continuer mon travail sur
ELISA SANCE
LE MAINE / LES ÉTATS-UNIS l’impact des politiques linguistiques et encourager l’enseignement des langues étrangères. J’ai plusieurs projets en cours pour lesquels j’attends le feu vert, mais j’ai bon espoir de les voir se réaliser. Sinon, je viens d’écrire un article en anglais pour le blog des étudiants en histoire de l’Université du Maine: Khronikos qui devrait paraître le 10 septembre. Cet article a pour sujet Evangéline et l’identité acadienne. J’avais déjà écrit un article pour ce blog en mars dernier au sujet du Grand Dérangement dans un effort de mettre mon travail à disposition du grand public. Je vais également participer à une conférence à Montréal en octobre prochain où je vais présenter en français une communication sur la nouvelle scène musicale acadienne. En tant que jeune ambassadrice de la francophonie des Amériques, je souhaite contribuer à la diffusion de la culture francophone des Amériques. L’engagement
« Si je devais me lancer dans une aventure entrepreneuriale ou solidaire, j’aimerais que ça soit pour lutter contre la sous-nutrition et la malnutrition aux Etats-Unis. Très simplement, j’aimerais apprendre aux enfants à cultiver des légumes et à les cuisiner... » que j’ai pris lors du forum est de lutter contre l’insécurité linguistique, et c’est ce que j’essaye de faire à ma manière en rendant mon travail accessible au grand public et en travaillant en français et en anglais. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Mail : elisa.sance@maine.edu
ELISA SANCE
FDINTERVIEW
LE MAINE / LES ÉTATS-UNIS
« Elisa introduce yourself (Origine, studies, career, personnality, occupation)… »
« Looking back, was this event beneficial for you? If so, in what respect? What have you learned? »
I was born in France to a French father and Dutch mother, and I live in Maine, in the US since August 2011. When it comes to my studies, I’ve always had a hard time choosing between sciences and languages. I chose the scientific track in high-school and specialized in math. I also have an undergraduate degree in international business and languages and a professional degree in archival sciences. I just finished my MA in French with a concentration in North American French and I am moving on to a PhD in History this fall. For my PhD, I will research language policies in New Brunswick and how they affected the Madawaska region. I also have work experience. I was an archivist and computer scientist in France for three years before going back to school. As beneficial as this experience was, I missed working with languages. I have been lucky to teach French in Maine for the past three years and I think I have found my calling: teaching and doing research.
« What motivated you to attend the forum des « Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques », which took place June 23-30, 2014 in Winnipeg, Canada? » I was hoping to further my knowledge of French-speaking communities in the Americas to share it with my students and my community. Finding my place within the francophone communities in the Americas was also one of the reason why I wanted to attend the forum. This experience went beyond my expectations, the forum has been life changing for me.
Meeting all these passionate and engaged people, it’s inspiring! Ever since the forum, I feel less isolated within my francophone community, even though French speakers are a minority in Maine. All the conversations and exchanges we’ve had over the course of these six full days gave me the courage to defend a few projects that are dear to me, and I hope to be able to carry them through. Professionally, the workshops on leadership were the most beneficial for me. It’s about time that I accept to see myself as a leader. Personally, finding my place within the francophone communities in the Americas was a big step as well.
« Were there high points that particularly touched you? Stories of women or men that inspired you (speakers, fellow ambassadors…)? » The connections we made and the richness of our exchanges all throughout the forum were all high points, but what stuck with me the most was the workshop presented by Dominique Sarny on dialogue between cultures.
« According to you, do French speakers struggle to find a place in the Americas and even outside of theses borders? Joining a francophone network, such as le centre de la Francophonie des Amériques, is it a privilege and is it critical to be heard and recognized? »
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
Crédit Photo : Marjorie Houle
ELISA SANCE – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN MAINE
I really depends on personalities, I think. In my case, even though up until recently I wasn’t keen on admitting it, I left France to get a fresh start. French, I only used it in class and at work. Besides, it was quite hard when I first arrived in Maine to get to know FrancoAmericans because of my standard accent in French. This accent is synonymous with judgment here in New-England. Thankfully, I’ve been able to show that I’m not that kind of French person and things have changed for the best. I also made peace with the French language through my work and especially my master’s research on Acadian identity. The forum gave me the opportunity to bury the hatchet once and for all. Joining a francophone network such as le Centre de la Francophonie des Amériques is definitely an asset. It’s a privilege and the opportunity to increase the francophone visibility in the Americas.
« Is it your experience as a French expat in the US that made you aware of the worth of your native language? »
Ever since I was a little girl, I’ve been aware of the importance and value of languages. Half my family lives in France, the other half lives in the Netherlands. But I guess you’re right, I became more aware of the value of my native language as I went further with my research on communication anxiety within French speakers in the Americas. I’m lucky to be able to go back and forth between English and French and to relate to the cultural experience of Franco-Americans, which helps me tremendously in my research.
« Can you tell us if American actually have a real passion for the French language? How is it perceived and how do you feel about it? » In Maine, lots of students choose to learn French because they want to reconnect with their Franco-American heritage. Sadly, beginner and intermediate programs are oriented mostly towards France. French is often considered to be the language of love,
FDINTERVIEW but in Maine it’s also associated to the French speaking minority which is often consider as a non-white minority to underline the low social status in which they were trapped for decades. Let’s not forget that the KKK was going after French Canadians in New England at the beginning of the 20th century. Yet, the French language still interests people. The French table I host every other week was created to meet the need of some of its participants who could not make the French table offered by the University during the school year. Now, our French table runs year round.
ELISA SANCE
LE MAINE / LES ÉTATS-UNIS
the symbol of perfection for many American women. My origins are not as important as my commitment to the community. I am a very active member of the graduate student government and I enjoy giving back to the community. My research focuses on communication anxiety and cultural differences. I strongly believe that through the teaching of foreign languages and the exposure to other culture, we can improve communication between people, so yes, I will always have the promotion of the French language at heart.
« Occupational mobility is now « What are the different things you do on common. As a bilingual individual, a daily basis to promote the French language within your community in New- do you think it is easier to find a job England? « L’art de vivre à la française» speaking English rather than French? What are your current personal or the « French Touch » is it an asset of ambitions? If tomorrow, you were seduction? Can we say that you are a to choose to join the movement and committed and promising woman who undertake an entrepreneurial will always have the promotion of the adventure or to become a social French language at heart? » entrepreneur, what would you The French table I organize for the community like to achieve? » aims at offering a safe environment for French speakers to practice their French. We discuss cultural aspects and differences between France and the Americas very often. I also have a few projects for the fall. About the French Touch, I’m sorry to disappoint you, but I left all that in France. Flannel shirts, jeans and LL.Bean boots suit my personality much better and even though I can’t claim to be a real Mainer, I do dress like one. Besides, most people don’t hear that I have an accent, and those who do often think I’m German, so my French origins don’t help much seductionwise. Actually, I’ve heard that most people think French women to be cold and distant, even if the French woman remains to this day
It’s hard to say, because it really depends on what one wants to do for a living, but I think there are many opportunities out there to work in French. Speaking English is an advantage, but it’s not essential. Currently, my goal is to become a university professor, to continue my research on language policies and their impact on the population, and to support the teaching of foreign languages. If I were to undertake an adventure as a social entrepreneur, I would like to fight hunger and malnutrition here in the States. I’d like to teach children how to garden and how to cook.
ELISA SANCE – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN MAINE
« Any concrete project in the making or event in preparation? Would you like to tell us about it? » I have a few projects in the making. I’m still waiting for authorizations but I have good hopes to see them come true. We’ll see. In the meantime, I just wrote a blog post in English on Evangeline and Acadian identity for Khronikos, a blog showcasing the work of University of Maine graduate history students. This post should go online on September 10th. I already wrote a post for this blog last March on the Great Deportation. It’s a good way to make research available to the general public. I’m also working on a presentation in French for the ACQS conference I’m going to in October in Montreal. I will present on the new Acadian musical scene.
« What message do you wish to spread as young ambassador of the francophone population in the in the Americas? Did you make a commitment particularly dear to you? » The French-speaking population of the Americas is a vibrant and dynamic community. As young ambassador, my goal is to contribute to the circulation of the francophone culture of the Americas. The commitment I made at the end of the forum is very dear to me. I would like to contribute to fight off communication anxiety, especially among Acadian and Franco-American populations, and this is why I aim at making my research available to the general public both in English and in French.
LE NICARAGUA
LE NICARAGUA
多QUE TAL?
LE NICARAGUA
MARCOS ESPINOZA BRENES « J’estime que le français peut être un élément clé dans le développement humain et intellectuel des Nicaraguayens… » Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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BIENVENIDA A
GRANADA
FDENTREVUE
MARCOS ESPINOZA BRENES GRANADA / LE NICARAGUA
Je viens du pays des lacs et des volcans ; Nicaragua. J'ai 26 ans et actuellement j'ai un poste de professeur de français dans un Centre Bénévole de Langues étrangères dans la ville de Granada. Je suis en 4ème année d'études universitaires « enseignement du français comme langue étrangère ». Autonome, responsable ouvert d'esprit et dynamique, j'ai participé à des événements où le français prend beaucoup d’importance au niveau de l’éducation, l'art et la littérature en ayant toujours l'ouverture d'esprit nécessaire pour y réagir. Etant persuadé qu'une participation à ce genre de forum est enrichissante, il m’était impossible de ne pas y participer. Je pensais aussi que ce forum
« Ce type de rassemblement à hauteur internationale peut permettre de comprendre le savoir-faire du vrai engagement de la jeunesse surtout pour le développement d'esprit dans une ambiance interactive parmi les jeunes et les artistes... » me permettrait de découvrir le travail de toute une organisation comme le Centre de la Francophonie des Amériques qui pense à l'avenir et aux nouvelles générations. Participer à un événement où les jeunes du continent américain peuvent réussir à jouer le rôle des acteurs engagés par rapport à la réalité de chacun de nos pays. Oui cette expérience m’a apporté beaucoup, à avoir l’opportunité de réfléchir sur mon rôle d’être humain et francophone, mais cela m’a aussi aidé à prendre conscience de mon appartenance au service de ma communauté. L’accès aux connaissances sur les techniques pour comprendre ma construction identitaire. Le travail hautement dynamique
du Centre de la francophonie des Amériques. Le fonctionnement des ateliers et les nouvelles technologies qui peuvent être utilisées même pour initier une passion et un amour pour la langue française, une francophonie. Je pense aussi qu'après ce
« Après cette expérience, je me suis rendu compte que je suis capable de proposer, entreprendre et organiser quelque chose et de devenir un acteur pour choisir et analyser les solutions envisagées pour un problème réel dans mon milieu... » forum je me considère une meilleure personne, plus humaine et plus sensible à ma société. J'ai pu y rencontrer des gens extraordinaires, et j’ai pu partager les rêves et les projets de mes camarades. Nous étions tous ensemble pour une semaine de construction de l'identité, de nous connaître, essayer de ne pas avoir peur de parler, seulement de créer une grande famille dans un espace humain, espace interracial et positif avec nos pensées et nos valeurs. Tous les moments de partage avec un autre ambassadeur en tête à tête pour échanger nos expériences personnelles, nos valeurs, nos engagements et nos expériences de vie ont été des moments très forts, où, j'ai eu cette chance de mieux comprendre les autres. Le témoignage de l’Observateur permanent de l'OIF, Filipe Savadogo, sur la richesse de la diversité culturelle de l’espace francophone m'a vraiment marqué, parce qu'il nous a encouragés avec passion à réagir et à diffuser la francophonie. Même si dans mon milieu cela reste un énorme défi, malgré tout son intervention était remplie d'inspiration et de force… Je pense que les
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
MARCOS ESPINOZA BRENES– AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU NICARAGUA francophones des Amériques trouvent un véritable enjeu à défendre leurs convictions, mais les premiers pas sont déjà pris vers une communauté qui aperçoit le français comme une langue pratique et qui peut nous rendre compétitifs au niveau professionnel. Je crois qu'il y a déjà des espaces créés pour diffuser et développer la langue française, mais il y a encore beaucoup de travail à faire surtout dans les pays de langue espagnole où le français est une langue qui s'apprend parce que nous sommes passionnés par elle, mais pas parce qu'elle est ancrée dans notre culture. Je pense que les réseaux comme celui du Centre de la Francophonie des Amériques nous permettent d'avoir accès aux espaces de construction humains entre francophones. Le centre nous rend prêts à commencer notre tâche dans la diffusion de la langue française dans nos nations, mais surtout nous donnent une
approche communautaire. Et nous placent immédiatement dans nos réalités et ainsi nous arrivons à continuer et à forger une francophonie des Amériques dynamique et inclusive. Le Nicaragua est le plus vaste pays de l'Amérique centrale, mais aussi l'un des moins peuplés. Il est l'un des États les plus pauvres de l'isthme centraméricain. Alors, quand il s'agit de l'apprentissage de la langue française, nous pensons que nous allons devenir plus compétitifs au niveau professionnel, ici le français est considéré comme un outil pour se développer intellectuellement et devenir des citoyens prospères. Il y a un grand respect et d'admiration pour la langue française, mais le niveau d'éducation du Nicaragua ne permet pas que l’on puisse l’assimiler facilement. Malheureusement, les stratégies d'apprentissages utilisées par les centres
RACHEL LACRAMPE ONTARIO / CANADA
Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE
MARCOS ESPINOZA BRENES GRANADA / LE NICARAGUA
d'enseignement de la langue française ne sont pas appropriées pour notre réalité. Les méthodes utilisées par les alliances françaises sont d'une réalité européenne qui n'existe pas au Nicaragua et les apprenants les trouvent complexe. L'accès est difficile et complexe pour apprendre le français en raison des prix élevés en dollars, en plus, il faut rajouter à cela qu’il n’existe pas un grand nombre de centres d'enseignements. Ce sont toutes ces raisons qui font que les nicaraguayens refusent de choisir d’étudier cette belle langue. Ma passion pour le français s'est révélée au moment d'apprendre
« Je pense que dans mon pays il serait mieux d'apprendre le français sur la base d'une Francophonie mondiale « au lieu de parler du Français de la France »... » cette langue car elle m’a permis de rencontrer des gens, de créer des liens réels et durables avec d'autres francophones dans le monde entier. De transmettre mes connaissances aux personnes intéressées par l'apprentissage et surtout parce qu'il y a en moi, ce doux rêve que mon peuple choisisse au final, le français comme langue facultative…Je suis professeur « free-lance » dans ma ville, pour tous ceux qui sont intéressés à s’initier à la langue, je me mets à leur disposition pour les aider avec des séances communicatives en français. Je travaille comme bénévole avec le Ministère de l'environnement de Granada (MARENA) sur des campagnes de sensibilisation environnementale dans les écoles publiques, où, je mets en pratique une séance introductoire en français. C'est souvent la première fois que des enfants écoutent le français et ont la chance de parler leurs
premiers mots en français grâce à ce programme. À Granada y a une Alliance Française où j'ai fait un stage comme professeur de français et où j’ai acquis l’expérience nécessaire afin d’évoluer et de me rendre compte que le français est une langue très « chouette » et « amusante » et qu’il est possible de jouer pour l'apprendre dans une salle de classe. Dans mon rôle d'apprenant au Département de Français à l'Université Nationale Autonome du Nicaragua, je collabore toujours en professionnel de l’Interaction en Français afin que les étudiants de la carrière d'enseignement soient en contact avec le français et fassent naître un amour pour cette langue. Je considère que tous les jeunes du continent américain peuvent réussir à jouer le rôle d’acteurs majeurs, tant qu'ils seront engagés par rapport à la réalité de chacun de nos pays. Mais, je crois aussi qu’avant de visiter la France, mon amour
« Je ne peux pas nier que mon expérience en tant que défenseur des droits de l'homme à Paris en 2012 et mon stage en tant qu'assistant de professeur en France pendant un an m’a beaucoup aidé, notamment sur la façon de parler clairement avec une bonne utilisation de la langue, de m'impliquer comme citoyen actif dans ma société... » pour le français existait déjà, parce que j'ai réalisé que depuis le moment où j'ai commencé à l'apprendre, je recevais de nouvelles connaissances, des expériences positives et des bonnes possibilités pour visiter les pays francophones, et ainsi
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FILIPPE SAVADOGO OBSERVATEUR PERMANENT DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE AUPRES DES NATIONS UNIES
La Francophonie et ses diversités : M. Filippe Savadogo a dressé un portrait de la francophonie et de l’ampleur de la dimension culturelle qui la compose. Il a présenté la défense et la promotion du français à l’échelle internationale, non seulement comme un enjeu linguistique pour les communautés francophones, mais également comme un défi s’inscrivant dans une dynamique mondiale de défense de toutes les langues. Cet enjeu de diversité culturelle s’intègre aussi dans une logique de réciprocité des langues et des cultures où la valorisation du plurilinguisme et du multiculturalisme est essentielle pour l’enrichissement culturel et intellectuel de l’humanité. L’objectif de sa conférence était de présenter la richesse de la diversité culturelle de l’espace francophone et de démontrer l’importance du plurilinguisme. Né le 26 mai 1954 à Yako dans la province du Passoré au Burkina Faso, Filippe Savadogo a étudié à l’université de Ouagadougou ainsi qu’à l’université de Paris II (Panthéon) et l’université de Paris III (Sorbonne Nouvelle). En 1984, il devient secrétaire général permanent du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. C’est à la suite de ce mandat, en 1996, qu’il est fait ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso. Simultanément à ses fonctions d’ambassadeur, il occupe les fonctions de délégué permanent du Burkina Faso auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ainsi que de représentant personnel du président du Burkina Faso au Conseil permanent de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). En 2007, il devient à la fois le ministre de la culture, du tourisme et de la communication du Burkina Faso et porte-parole du gouvernement chargé de la Francophonie. Depuis 2012, M. Savadogo est observateur permanent de l’OIF auprès des Nations Unies à New York. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
MARCOS ESPINOZA BRENES– AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU NICARAGUA contribuer à l’insertion du Nicaragua à une francophonie inclusive. Je voudrais créer un Centre Culturel d'Enseignement Francophone qui pourrait donner aux citoyens du Nicaragua, la possibilité d'étudier le français, de parler sur la Francophonie, de faire partie d'une famille qui fait la promotion du français. Le projet « OUI ECOLOGIE », sur lequel je travaille en ce moment, permettra aux étudiants des écoles secondaires de Granada d’avoir une séance de Français de 45 minutes avec pour objectif que dans les salles de classe, ils puissent se présenter et se saluer en français. Les autres 15 minutes restantes, seront pour l’insertion d'un message en langue maternelle qui va les inviter à ne pas jeter les déchets sur la voie publique. Parce qu’actuellement c'est le grand fléau de la ville, alors vu que c'est un problème, c’est aussi à nous de le résoudre. Ensuite, je vais les engager à m'envoyer par e-mail une preuve de leur engagement pour soigner la nature ; soit une photo, une phrase, une vidéo, un dessin etc… L'un des participants va gagner par tirage au sort 30 heures de français à l'alliance française avec moi dans une salle de classe. Voilà mon petit projet qui va commencer à la mi-septembre cette année. Que tous les jeunes du continent sud-
américain puissent réussir à jouer le rôle d’acteurs engagés par rapport à la réalité de chacun de nos pays et que tous nous devenions des témoins qui démontreront que le français peut être utilisé pour aider à faire réagir les gens dans différents milieux de nos pays sur le continent Américain tout en dépendance des rubriques où défis sociales qui soient présents dans nos nations. Je m'engage à continuer à transmettre aux nicaraguayens le français, promouvoir sa diffusion, essayer d’avoir une société où la francophonie soit un élément d'inspiration et fierté. Je m’engage surtout à soutenir un projet de sensibilisation écologique au Nicaragua avec le but de conseiller les citoyens de ma ville à pratiquer le recyclage et le bon traitement des déchets. Je visiterai les écoles de Granada en offrant une séance ludique pour introduire le français et parler de francophonie, après la découverte et le « début de l'insertion linguistique » je vais diffuser un message de conscience écologique, un appel pour mieux gérer nos déchets et comme ça faire un apport au développement. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA
MARCOS ESPINOZA BRENES GRANADA / EL NICARAGUA
« Marcos presentate (Origen, estudios, carrera, tu personalidad, tu labor actual) » Mi nombre es Marcos Espinoza y vengo de la tierra de lagos y volcanes; Nicaragua. Tengo 26 años y ahora tengo un trabajo enseñando francés en un centro de idiomas para voluntarios extranjeros en la ciudad de Granada. Estoy en cuarto año de universidad "enseñanza del francés como lengua extranjera." Autónomo, responsable, de mente abierta y dinámico, participo en eventos en los que el francés se convierte en un elemento muy importante en términos de educación, el arte y la literatura.
« ¿Qué te motivó a participar en el foro "Jóvenes Embajadores de la Francofonía de las Américas", que tuvo lugar del 23 a 30 junio, 2014 en Winnipeg, Canadá? » Estoy convencido de que la participación en este foro seria muy gratificante, y nos podia permitir entender el conocimiento del verdadero compromiso de los jóvenes, especialmente para el desarrollo de la mente en un ambiente interactivo entre nosotros los jóvenes y los artistas. También pensé que este foro me permitiría descubrir el trabajo de toda una organización como lo es el Centro de la Francofonía de las Américas que piensa en el futuro de las generaciones futuras. Participar en un evento donde la juventud de América puede desempeñar con éxito el papel de los actores que dedican sutiempo, eteniendo en cuenta la realidad de cada uno de nuestros países.
« En retrospectiva, esta reunión ¿Ha sido beneficiosa?
Si es así, ¿qué áreas en particular? ¿Qué retraes de esta experiencia? » Sí, tener la oportunidad de reflexionar sobre mi papel como ser humano siempre reflexionando en francés, me ayudó a darme cuenta de que pertenezco al servicio de mi comunidad. El acceso al conocimiento sobre las técnicas para comprender mi construcción de la identidad, el trabajo altamente dinámico del Centro de la Francofonía Américas. En los talleres, las nuevas tecnologías que se pueden utilizar incluso para iniciar una pasión y un amor por la lengua francesa en francés. Después de esta experiencia me he dado cuenta de que soy capaz de proponer, iniciar y organizar algo y llegar a ser un actor para seleccionar y analizar las posibles soluciones a un problema real en mi entorno. Creo que después de este foro me considero una mejor persona, más humano y sensible a mi comunidad. Conocí muchas personas increíbles, sueños y proyectos de mis compañeros. Estuvimos todos juntos por una semana de construcción de la identidad, lo aprendimos, y tratamos de no tener miedo al hablar, sólo para crear una gran familia en un espacio humano, interracial un espacio positivo en conjunto con nuestros pensamientos y valores.
« Hubieron momentos que te marcaron? Historias de mujeres u hombres que podrías tomar como ejemplo (de los participantes, otros embajadores ...) ? » Todos los momentos al compartir con otro embajador, uno a uno, al hablar de nuestras experiencias muy personales, nuestros valores, nuestros compromisos y nuestras
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
MARCOS ESPINOZA BRENES– EMBAJADOR DE LA FRANCOPHONIA EN NICARAGUA experiencias de vida fueron los aspectos más destacados, cuando tuve la oportunidad de comprender mejor a los demás. El testimonio del Observador Permanente de la OIF Filipe Savadogo que nos hablo de la riqueza de la diversidad cultural en la Francofonía me toco realmente, ya que nos animó a responder con pasión y difundir la Francofonía aunque en mi entorno es un gran reto, pero su discurso estaba lleno de inspiración y fuerza.
« En tu opinión, ¿crees que los francofonos están luchando por encontrar un lugar en sus Américas y más allá de esos límites? Incorporar una red francófona, tales como el centro de la Francofonía Américas es un privilegio y el capital que se escuchen o se reconocen? » Creo que las Américas francofonas tienen un desafío, pero los primeros pasos ya se han dado a una comunidad que ve el francés como lengua para poder tener acceso a trabajos, y nos puede hacer competitivos a nivel profesional. Creo que ya existen espacios creados para difundir y desarrollar la lengua francesa, pero aún queda mucho trabajo por hacer, especialmente en los países de habla hispana, donde el francés es una lengua que se aprende porque nos apasiona, pero no porque es parte de nuestra cultura. Creo que las redes, como el Centro de la Francofonía de las Américas nos permite tener acceso al uso
de un espacio humano entre los francófonos. El centro nos prepara para comenzar nuestro trabajo en la difusión de la lengua francesa en nuestras naciones, pero sobre todo que nos dé un enfoque comunitario y, por tanto, nuestro lugar en nuestra realidad y así seguir construyendo una dinámica en un Francofonía inclusiva de las Américas
« ¿Nos puede decir si hay un verdadero entusiasmo en Nicaragua para el idioma francés? ¿Cómo percibimos y cómo se posiciona frente a eso? Además de que te encanta practicar la lengua francesa? Es un lenguaje accesible o el llamado elitista? » Nicaragua es el país más grande de Centroamérica y uno de los menos poblados. También es uno de los estados más pobres del istmo centroamericano por lo que cuando se trata de aprender la lengua francesa, creemos que vamos a ser más competitivos profesionalmente, aquí el francés se considera una herramienta de desarrollo intelectual y para convertirse en ciudadanos exitosos. Se tiene un gran respeto y admiración por la lengua francesa, pero el nivel de educación en Nicaragua no permite que se puede asimilar fácilmente. Creo que las estrategias de aprendizaje utilizadas por los centros
FDENTREVISTA
MARCOS ESPINOZA BRENES GRANADA / EL NICARAGUA
educativos de la lengua francesa no son adecuadas a nuestra realidad. Los métodos utilizados por las alianzas francesas son de la realidad europea que no existe en Nicaragua y los alumnos les resulta complejo. Aqui la dificultad de aprender el francés se encuentra en sus precio altos en dólar, más la falta de centros de acceso educativos son las razones por las que el nicaragüense expresa no querer ni empezar a estudiar este hermoso idioma. Creo que en mi país sería mejor aprender francés sobre la base de una francofonía mundial "En lugar de hablar del francés de Francia" Mi pasión por el idioma francés comenzo cuando empeze a estudiar esta lengua porque me permite conocer gente para crear vínculos con otras francófonos en el mundo, me da la oportunidad de transmitir mis conocimientos a las personas interesadas en aprenderlo y sobre todo porque hay en mí un sueño que todos los nicaraguenses miremos el francés como un idioma opcional.
el francés y tienen la oportunidad de hablar sus primeras palabras en este idioma. En Granada existe una Alianza Francesa donde laboré como profesor de francés y me eso me permitio adquirir la experiencia necesaria para poder evolucionar y darme cuenta de que la lengua francesa es muy 'cool', divertida y que si se puede jugar para aprender en un aula. En mi papel como estudiante en el Departamento de Francés de la Universidad Nacional Autónoma de Nicaragua, yo siempre colaboro en pro de una interacción entre los estudiantes del francés de la carrera de docecia para que ellos esten en contacto con la lengua y les nazca un amor por el idioma. Creo que la juventud de las Americas puede desempeñar con éxito el papel de actores y asi nos dediquemos a crear una relación con nuestra realidad en cada uno de nuestros países.
« Has vivido en Francia, ¿cree que « ¿Cuáles son las diferentes acciones es necesario sumergirse en la cultura que tu lideras todos los días en tu y la vida de francesa, para profundizar comunidad en Granada para promover y perfeccionar los conocimientos tu francófonia y francófilia? ¿Podemos en francés? » asumir que tu eres un hombre de No puedo negar que mi experiencia como compromiso y un hombre del futuro defensor de los derechos humanos en París que siempre va a tener una voz para en 2012 y mi pasantía como profesor asistente en Francia durante un año me defender la lengua francesa? » Soy un maestro "freelance" en mi ciudad, para todos los que estén interesados en aprender el idioma me pongo a su disposición para ayudarles con sesiones comunicativas en francés. Yo trabajo como voluntario con el Ministerio de Medio Ambiente de Granada (MARENA) en campañas de sensibilización ambiental en las escuelas públicas, donde practico una sesión introductoria de francés, esta es la primera vez que los niños escuchan
ayudó mucho, incluyendo las formas de hablar claramente con un buen uso de la lengua, a participar como ciudadano activo en mi comunidad. Pero soy de la idea que antes de visitar Francia mi amor por el francés ya existía, porque me di cuenta que desde el momento que comencé a aprender, obtuve nuevos conocimientos, experiencias positivas y buenas oportunidades para visitar los países francófonos, y de esa manera
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
MARCOS ESPINOZA BRENES– EMBAJADOR DE LA FRANCOPHONIA EN NICARAGUA apoyar la integración de Nicaragua hacia una Francofonía inclusiva.
« ¿Cuáles son tus objetivos actuales? En el mañana, si tuvieras que embarcarte en una aventura empresarial, ¿qué harías? » Me gustaría crear un Centro de Educación Cultural de la Francofonía donde se le pueda dar a los ciudadanos la oportunidad de estudiar francés, que se hable de Francofonía, de ser parte de una familia que promueva el francés y crea que el francés puede ser un elemento clave en el desarrollo humano e intelectual de los nicaragüenses.
« Tus próximos proyectos concretos o eventos en preparación? ¿Nos quieres hablar de ello? » Por supuesto, “OUI ECOLOGIE” es proyecto que permitirá a los estudiantes de secundaria de Granada tener una sesión de francés de 45 minutos con el objetivo de que en el aula de clases puedan presentarse en francés y saludarse. Los 15 minutos restantes son para entregar un mensaje en español que invitará a no tirar desechos en la vía pública porque ahora es un gran problema en la ciudad, entonces es un problema para resolver. Como resultado los compremetere a enviarme un email con prueba de su compromiso con
el cuidado de la naturaleza; ya sea una imagen, una frase, un vídeo, un dibujo, etc… Una de las participantes va a ganar 30 horas de francés en la Alianza Francesa o en periodos conmigo en un salón de clases. Asi que este es mi pequeño proyecto que comenzará a mediados de septiembre de este año. Que la juventud de América puede desempeñar con éxito el papel actores según nuestra realidad en cada uno de nuestros países. Aue podemos convertirnos en un testimonio de que el francés se puede utilizar para ayudar a conocer personas en diversos círculos de nuestros países y en el continente americano todo en dependencia de los desafíos sociales que están presentes en nuestras naciones. Me comprometo a continuar propagando el francés en Nicaragua, promover su difusión, tratar de tener una sociedad donde la Francofonía sea un elemento de inspiración y orgullo. Estoy comprometido sobre todo para apoyar la conciencia ecológica en Nicaragua con el propósito de asesorar a los ciudadanos de mi ciudad para practicar el reciclaje y disposición adecuada de los residuos. Me gustaría visitar las escuelas en Granada ofreciendo una sesión divertida de introducción del francés y hablar de la Francofonía, un "principio de la integración lingüística" y luego difundir un mensaje de conciencia ambiental, una llamada a una mejor gestión de nuestros residuos y así contribuir al desarrollo de Nicaragua.
BONJOU
HAITI
HERRICK DESSOURCES « La promotion du français, je la fais presque tous les jours consciemment ou pas… » Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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BYENVINI AN
PORT-AU-PRINCE
FDENTREVUE HERRICK DESSOURCES PORT AU PRINCE / HAITI
Mes origines n’ont de spécial que le fait que j'ai vu le jour dans une ville dont la très grande contribution à l’histoire de mon pays est incontestable et dans une république dont la particularité ne cesse d’étonner le monde. Je suis né au Cap-Haitien dans la deuxième Ville d’Haïti où j’ai passé les vingt premières années de ma vie. J’ai fait mes études primaires au Collège Christ Roi et mes études secondaires au Collège Notre Dame. Après le Bac, j’ai fait mon entrée au Centre de Techniques de Planification et d’Economie Appliquée (CTPEA) où j’ai décroché une Licence en Planification-Economie puis à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti pour des études en communication sociale. Je vis actuellement à Port-au-Prince où se concentrent mes activités sociales et professionnelles. Je suis le Président du Groupe ECHO Haiti qui est une association dont la mission est de créer un faisceau entre les jeunes haïtiens et un espace où ces derniers peuvent trouver un catalyseur pour leur engagement social et leur leadership. Parallèlement, je poursuis ma carrière professionnelle à la Banque Interaméricaine où je remplis la fonction de spécialiste d’opérations au sein de l’équipe de support au développement du secteur privé. Mes semaines sont alors partagées entre les séances de travail régulières aux bureaux, des conférences dédiées aux jeunes et à la population, des rencontres d’affaires et de réseautage et une émission de radio baptisée Woumble devlopman (Rencontre du développement). J’ai reçu l’invitation du Centre par l’intermédiaire d’un ami de longue date qui est également membre du CFA.
« J’ai vite compris que c’était une occasion de plus pour m’ouvrir sur le monde et être exposé à des idées venues d’ailleurs... »
La lecture des objectifs et du programme du forum a aiguisé davantage ma curiosité. J’ai voulu faire une expérience nouvelle et partager les connaissances d’un groupe de jeunes sur une richesse commune, la francophonie, mais comprise et vécue de manière originale en raison de la diversité de nos origines. Je dois reconnaitre que le succès du forum est allé au-delà de mes attentes déjà grandes. J’ai beaucoup appris des conférences et j’ai énormément profité des ateliers de la rubrique savoir être. La meilleure des choses est que j’ai saisi le sens du simple dans la construction identitaire et dans les grandes réalisations. Le leader a tendance à perdre le sens du détail au profit d’une vision d’ensemble sur les grands objectifs à atteindre. Mais l’attitude positive qui lui est recommandée suppose aussi une appréciation des valeurs qui l’environnent et sur lesquelles ils ne s’attardent guère. Le forum m’a appris à utiliser la meilleure méthode pour retrouver ma montre au fond de l’eau. Depuis la fin du forum, je choisis de m’arrêter à chaque fois sur deux moments forts. Je ne sais pas trop pourquoi, mais je me rappelle sans arrêts les réflexions et le courant qui m’ont traversé au moment de la clôture de l’atelier savoir être et lors de la déclaration d’engagement. Des pleurs et des manifestations de joie se sont mêlés aux témoignages de gratitude. L’émotion en a dit long sur la sincérité de l’heure. On a assez rappelé que les humains adoptent les langues en réponse à un besoin : besoin de survie, besoin de vie, besoin de développement…ou tout aussi bien un besoin d’attache avec l’identité. L’histoire des dernières décennies révèle que les systèmes de production et d’échanges dans les Amériques ont été contrôlés par des Anglophones et des hispanophones, certains n’ont de francophone qu’une origine avec
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
HERRICK DESSOURCES – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE A PORT AU PRINCE laquelle ils n’ont jamais été en contact. Cette marginalisation est due également au fait que l’identité a perdue toute sa valeur à l’intérieur de beaucoup d’espace de socialisation où l’éducation à la citoyenneté, à l’altérité et à la sauvegarde du patrimoine culturel devrait être essentielle. L’intégration à un réseau francophone confère une certaine légitimité aux francophones des Amériques pour envahir
« Il est évident que les francophones vivent une marginalisation quasi spontanée dans les Amériques. Il faut surtout comprendre que cette situation est liée aux enjeux de l’Economie internationale et de la dynamique de développement observée à l’intérieur des pays.... »
ces espaces de socialisation et changer le courant. Je me dois de souligner qu’en Haïti la situation est différente pour les francophones par rapport aux autres pays des Amériques. Le français a toujours été une langue de distinction qui participe au fossé entre les lettrés et les analphabètes. Donc, la minorité francophone d’Haïti ne connait pas de marginalisation en face de la très grande majorité créolophone. Au contraire, cette minorité en a tiré le « droit » d’avoir pendant des années le monopole du pouvoir politique ainsi que du contrôle des débats publics. Aujourd’hui je crois que les efforts devraient se multiplier pour projeter un autre coup de projecteur sur la richesse du patrimoine francophone haïtien. Le défi pour le jeune Ambassadeur de la francophonie en Haïti a bien une particularité liée au fait que la seule partie
JULIE BLANCHETTE TERRE NEUVE ET LABRADOR / CANADA Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE HERRICK DESSOURCES PORT AU PRINCE / HAITI
de l’héritage qui est vraiment connue est la langue à laquelle le haïtien de condition modeste préfère l’anglais et l’espagnol en raison des opportunités qui les accompagnent. J’ai souvent été touché par la rapidité avec laquelle les commerçant qui traversent la frontière haitiano-dominicaine parlent l’Espagnol où les jeunes émigrants aux USA parlent l’Anglais. Evidemment, les risques d’une disparition du français en Haïti sont très infimes car il s’agit de la langue d’enseignement et dans la pratique, c’est la première langue des échanges officiels. La promotion du français, je le fais presque tous
les jours consciemment ou pas. Elle se fait au travers des multiples activités sociales que je réalise avec le Groupe ECHO Haïti et avec d’autres structures partenaires, je parle ici des conférences-débats, des émissions de radio auxquelles je participe, des programmes de formations que nous mettons en branle etc. Je précise que mes ambitions, de même pour mes collègues et camarades, vont au-delà de la promotion de la francophonie. Mon engagement social depuis quelques années est en faveur d’une meilleure intégration de la jeunesse haïtienne dans le développement durable et d’une contribution effective à la formation sociale, politique et économique du peuple haïtien. Cet engagement implique un accompagnement aux jeunes et aux populations pour la mise en place de projets sociaux ou privés viables. C’est dans vision que nous tiendrons « Elan Haïti » en novembre de cette année, le premier grand symposium de jeunes en Haïti et que nous lancerons bientôt le programme « Espace ECHO » où des jeunes pourront discuter, partager les expériences des ainés et monter des projets. L’Ambassadeur de la Francophonie que je suis est citoyen d’un pays qui a besoin de renouveau social et surtout économique. Mon travail donc s’orienter vers une exploitation efficace du patrimoine francophone pour une meilleure utilisation des richesses culturelles et historiques. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Groupe ECHO Haïti Skype: herrick.dessources Tél. : + 509 44 04 35 59 + 509 48 09 27 80 Mail : herrickdessources@yahoo.fr
CrĂŠdit Photo : Marjorie Houle
SANDY ANTOINE « En Haïti, la question des deux langues a toujours fait l’objet de débats parfois passionnants et même dramatiques, car malheureusement on a souvent tendance à diaboliser l’une ou l’autre. Nous avons un bilinguisme boiteux.… » 138
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Haïtienne, je suis née et je vis à Port- auPrince. Je suis la cadette d’une famille de 4 enfants, toutes des filles. Je suis juriste de formation, secrétaire générale adjointe à L’APROPH (Association Nationale des Professeurs de Français d' Haïti), depuis 2010. L’APROFH a pour mission de suppléer à l’Etat Haïtien la formation des professeurs et travailler à la diffusion et la mise en œuvre d’une didactique du français en vue de faciliter l’acquisition du français par les élèves. Par ailleurs l’APROFH a reçu en 2009 le prestigieux prix Sedhar Senghor pour sa contribution à l’atterrissage de la Francophonie en Haïti. Je suis aussi la présidente et fondatrice de l'Association Nationale pour l’Éveil de l’Enfance .Je suis engagée dans ma communauté depuis 2006 dans le travail d’encadrement et d’appui psycho- social pour les enfants de la zone de Carrefour- Feuilles et de Grand Martissant qui sont 2 grands quartiers populaires de la capitale. Je suis une femme dynamique qui croit qu’elle peut contribuer à apporter un mieux être à sa société pour la rendre meilleure. En tant que secrétaire générale adjointe de l’APROFH, je participe à la coordination d’un concours pluridisciplinaire baptisé « Francophonie des écoles » organisé à l’échelle nationale par l’APROFH. Au menu de ces activités figurent notamment des débats contradictoires, des concours de lecture, de nouvelles, etc. Ce sont ces concours qui ont permis d’atterrir la francophonie au sein des élèves notamment. Je travaille ainsi à la diffusion de la langue française et de la culture francophone en Haïti. Ce qui m’a motivé à participer à ce forum : je souhaitais rencontrer d’autres jeunes qui évoluent dans d’autres pays francophones afin d’apprendre de leurs expériences, de leurs enjeux quotidiens par rapport à la langue française .Je voulais
SANDY ANTOINE PORT AU PRINCE / HAITI
rencontrer des gens qui travaillent comme moi pour la promotion du français dans un pays a contexte plurilinguisme afin de mieux saisir la réalité et les enjeux liés à leur belle mission et pour ensuite à mon tour revenir mieux armée mieux outillée pour améliorer mon milieu. Et aussi j’ai trouvé intéressant le témoignage des ambassadeurs des éditions précédentes. Dès le début j’ai toujours su que cette rencontre allait m’être bénéfique. Mis à part le bénéfice de ma sélection à prendre part à une formation de ce niveau, j’ai tiré un bénéfice humain et professionnel. Humain parce que j’ai beaucoup appris de nos échanges et j’ai surtout appris à tisser des liens que j’estime durables jusqu'à présent avec les autres ambassadeurs devenues des sœurs et frères partageant la même Amérique et la même passion pour une seule langue. Jusqu'à récemment j’ai réalisé combien leur amitié m’était chère, car mes chers ambassadeurs m’ont énormément encouragé ces derniers temps à travers leurs messages de réconforts et leurs conseils décuplent mon énergie. Avec ma participation au forum j’ai hérité d’une grande famille. Sur le plan professionnel, j’ai bénéficié de mon adhésion au réseau continental de la CFA que je considère désormais comme mon autre « alma mater ». J’ai beaucoup appris des ateliers, des audiences et les expériences de nos conférenciers. Ils m’ont inculqué une valeur essentielle : la promotion de la diversité culturelle. Mais plus encore j’ai des nouveaux alliés à ma cause et je sais désormais que je peux compter sur leur aide au moment opportun et c’est rassurant. Plusieurs moments m’ont marqué lors du forum. Mis à part les témoignages de certains ambassadeurs moi j’ai été fascinée par la présentation du conférencier Dominique Sarny qui a projeté un film qu’il a
SANDY ANTOINE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE A PORT AU PRINCE réalisé lui-même sur les tables rondes en vue de réconcilier plusieurs tribus métisses du Canada, dans le cadre de son projet de dialogue interculturel entre les francophones et les métis de l’Ouest Canadien. J’ai toute suite compris que l’oubli des fois est nécessaire pour avancer pour pardonner, car a avoir trop longtemps ressassé les causes néfastes de leur division, ces tribus ont beaucoup souffert
« J’ai été particulièrement émue de la Portée de ces rencontres faites au nom de la réconciliation et du changement et j’ai été très touchée par le témoignage d’un des intervenants d’une des tables rondes qui a lancé un message d’amour disant que c’est la haine qu’il faut Châtier pour avancer... »
et leur souffrance s’est étendue sur plusieurs générations. Le dialogue interculturel comme le propose Dominique Sarny est l’outil idéal pour répondre aux situations conflictuelles et encourager la transformation personnelle. Je crois bien que cette intervention était ma préférée. Je pense que les réalités sont différentes dans chaque région des Amériques mais les francophones peuvent rencontrer des difficultés similaires. Car dans les Amériques ou la plupart des pays ont un passé colonial, il y a la coexistence de plusieurs langues. Les natifs sont donc confrontés à la multiplicité des langues, ils doivent souvent choisir, par exemple en Haïti le français côtoie le créole. Leurs cultures sont façonnées par la pluralité des langues de leurs territoires respectifs. D’autant plus que les francophones des
ALEXANDRA VANESSA DESTIN PIERRE PORT AU PRINCE / HA≥TI
Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE Amériques sont en situation linguistique minoritaire. Les enjeux sont divers surtout face à la mondialisation on a tendance à envisager le monolinguisme, l’anglais dès lors devient la langue par excellence des consommateurs, des travailleurs bref des citoyens dans toutes leurs composantes. Mais quand on constate pendant ces dernières années la mise en œuvre d’outils institutionnels, des structures opérationnelles et des initiatives diverses qui ont permis à la Francophonie de franchir un cap et se faire reconnaitre sur le plan international par l’ONU, l’UE etc , nous les francophones des Amériques nous nous sentons désormais moins exclus, car on sent que notre francophonie est beaucoup plus qu’une communauté de langue. J’exagèrerais peutêtre de dire que la langue française est couramment utilisée chez nous face au créole. Toute la population parle créole et moins de 15% parlent français. La majorité des élèves haïtiens n’arrivent pas à parler et à écrire le français même après avoir bouclé les cycles primaire et secondaire du système éducatif. C’est là le combat quotidien de l’APROFH qui m’a beaucoup aidée à être consciente de ces problèmes et à participer au combat pour l’acquisition du français par les élèves et sa diffusion le plus large possible dans le pays. C’est une association qui se bat avec ses ongles malgré les énormes moyens financiers dont disposent les entités de la Francophonie. C’est l’occasion de saluer le travail de Titan que l’APROH accomplit depuis 2008 jusqu’à date et de lancer un appel aux personnalités et aux institutions concernées par ce combat de voler au secours de ces professeurs animés de bonne volonté. Parlant de la conception qu’ont les haïtiens par rapport au français. Je me souviens que lors des cafés citoyens au forum, on parlait mes confrères et moi de la
SANDY ANTOINE PORT AU PRINCE / HAITI
conception du français en Haïti. Les autres ambassadeurs étaient étonnés d’apprendre comment nous en Haïti nous vivons notre bilinguisme. Une réalité probablement
« En dépit du prestige et des considérations particulières dont il jouit depuis environ deux cent ans, le français n’est jusqu'à présent pas une langue de communication en Haïti. Pour la majorité des haïtiens, la langue française nous arrive en premier à l’école, mais à la maison ce n’est pas celle qui est utilisée... » différente des leurs. De ce fait elle est de préférence une langue seconde qu’une langue maternelle. Beaucoup de locuteurs haïtiens, même parmi ceux qui méprisent le créole, pensent s’exprimer correctement en français alors que le discours utilisé présente des traits, des structures et des mots de la langue créole, susceptibles parfois de compromettre le sens du message, si bien qu’un étranger aurait du mal à s’y retrouver. D’une part nous avons le créole considéré comme la langue maternelle et d’autre part le français est la langue par excellence, une langue élitiste et prestigieuse déterminant le statut de chacun car en effet le français est perçu en Haïti comme la langue d’une « élite sociale ».Les raisons avancées pour l’apprentissage du français sont prioritairement les suivantes : projet d’études à l’étranger, projet d’émigration, langue de promotion sociale, attachement aux valeurs véhiculées, attachement à la culture. Le français, langue officielle (langue de la constitution, des délibérations publiques à la chambre législative, de culture, des conférences, des examens officiels, …), est
SANDY ANTOINE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE A PORT AU PRINCE souvent figé dans des emplois puristes, livresques, hors de tout contexte communicationnel et s’éloignant de l’accessibilité des masses. Mes actions se basent principalement au niveau de l’APROFH ou j’essaie de porter ma contribution personnelle en tant que membre. Je supporte la mission et participe activement aux différents travaux pour l’atterrissage de la langue française au sein de la jeunesse scolaire à travers l’organisation des différents concours, l’organisation d’une série de conférences sur des sujets divers comme l’aménagement linguistique, des projections de longs métrages sur les œuvres de certains écrivains haïtiens pour mieux les familiariser avec le public scolaire , et aussi à travers les ateliers de lectures. Nous réalisons ces activités tout au long de l’année. Oui je suis une femme d’engagement et d’avenir et j’espère que les résultats de mon travail
contribueront de jour en jour à promouvoir la langue française dans mon pays, comme élément essentiel de la francophonie et de la diversité linguistique pour un bilinguisme réel et équilibré. En 2008, j’ai démarré avec la Bibliothèque du Soleil ou j’étais animatrice un programme de lecture dans les écoles secondaires qui consistaient à emprunter aux élèves (dont leurs écoles ne possédaient pas de bibliothèque) des livres de fictions et surtout les romans des écrivains de la littérature haïtienne. Ce projet a eu le mérite d’améliorer le vocabulaire de ces nouveaux lecteurs et surtout selon leurs témoignages il a aussi assuré leur réussite aux examens officiels du Bac, dans des matières telles que la dissertation et la littérature. Mais malheureusement depuis l’effondrement de la Bibliothèque par le séisme on a du stopper le projet. Personnellement je porte
FDENTREVUE un engouement certain pour la remise sur pied de cette noble activité qui fait découvrir à nos jeunes écoliers le monde des livres. Car comme disait Victor Hugo un esprit qui ne lit pas maigrit. La lecture avait beaucoup apporté dans la vie de ces jeunes et leur avait offert au moins trois habilités linguistique, à savoir : comprendre, lire et écrire. Car la grande majeure partie d’entre eux sont dans l’incapacité de communiquer en français. Ceci trouve son explication dans les cours de français ternes et rébarbatifs qu’ils reçoivent à cause de l’inadéquation de la formation des enseignants et de l’inexistence de documents de qualité : des manuels désuets incapables de répondre aux besoins de communication des apprenants. Avec l’APROFH nous avons donc eu l’idée d’agrandir ce projet en fournissant aux écoles gagnantes du concours « Francophonie des écoles » des bouquins et des ouvrages scientifiques destiné à l’ouvrage des élèves. Depuis bientôt 2 ans, j’envisage ce même projet mais en plus grand. Il consistera à fournir aux écoles primaires et secondaires une bibliothèque dans les 9 départements ou l’APROFH est représenté. J’ai beaucoup pris goût dans mon travail de collaboration avec plusieurs écoles du pays spécialement dans le cadre du concours FRANCOPHONIE DES ECOLES. Les voir témoigner un aussi grand intérêt pour prendre part à nos différents concours et ceci malgré leur calendrier chargé m’incite davantage à innover dans mon travail de secrétaire adjoint pour mieux les stimuler. J’aurai le plaisir cette année d’accueillir dans notre agenda un concours du Centre de la Francophonie des Amériques, il s’agit de « ANIME TA FRANCOPHONIE ». C’est un concours vidéo destiné aux enseignants et professeurs qui souhaitent mettre en œuvre un projet éducatif en français dans leur classe, afin de faire découvrir la francophonie
SANDY ANTOINE PORT AU PRINCE / HAITI
des Amériques. Ce concours est une belle occasion pour ces élèves de découvrir le large réseau de communauté francophone qui évolue autour d’eux. Ce sera pour ma part une belle opportunité de travailler avec la CFA. Ma participation à cet événement et mon nouveau rôle de jeune ambassadrice de la francophonie des Amériques me motivent à m’engager davantage au sein de l’APROFH, à accorder plus de temps aux activités de l’Association, à chercher aussi des sponsors qui puissent permettre à l’Association de développer ses actions combien louables. Je demanderais aussi aux instances de la Francophonie d’appuyer les efforts des associations comme l’APROFH parce que ces associations travaillent vraiment à la diffusion et au maintien de la langue au sein des communautés contrairement à de grands organismes qui brassent des sommes astronomiques et qui ne donnent aucun résultat. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
SOPHIE MORISETTE PRÉSIDENTE DU COMITÉ JEUNESSE DU CHANTIER DE L’ÉCONOMIE SOCIALE
Penser l’économie autrement. L’économie sociale joue un rôle de premier plan dans le développement des territoires. De plus en plus d’acteurs au Québec et sur la scène internationale reconnaissent l’apport de cette forme d’économie citoyenne qui, en plus de créer de la richesse, remplit une mission sociale et contribue à une meilleure répartition de cette richesse. Cette économie repose sur des dynamiques et des façons de faire particulières tout en s’incarnant au sein d’entreprises collectives (coopératives, mutuelles et organismes sans but lucratif). Celles-ci sont enracinées dans les milieux où elles prennent forme et leur but n’est pas la recherche de rendement financier, mais la satisfaction d’aspirations et de besoins exprimés par la population qu’elles desservent. La conférence donnée par Sophie Morisette, chargée de projet au Pôle d’économie sociale de la Mauricie, avait pour but de permettre de bien comprendre le concept et d’en découvrir l’ampleur ici et ailleurs dans le monde. Sophie Morissette détient un baccalauréat en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières et une maîtrise dans le même programme. Son sujet de mémoire était le portrait des entreprises d’économie sociale de la Mauricie et les retombées sur le développement régional. C’est à partir de ce moment qu’elle a commencé à s’intéresser à ce type de développement qui colle tout à fait à ses valeurs personnelles. Elle œuvre dans le secteur de l’économie sociale depuis près de sept ans au sein d’un organisme régional qui fait la promotion de l’économie sociale. Elle est engagée dans son milieu depuis six années, et siège à différents conseils d’administration (Forum jeunesse Mauricie, Salon du livre, Commerce solidaire Québec, Chantier de l’économie sociale). Elle est fréquemment sollicitée pour présenter l’économie sociale et la jeunesse auprès des partenaires régionaux et nationaux. Sophie a un intérêt marqué pour tout ce qui touche le développement local et régional et la gestion de projets. Elle s’intéresse également à la condition féminine, à la participation citoyenne et à l’environnement. Sur un plan plus personnel, elle est passionnée par les sports de plein air, tels que l’escalade, et adore voyager. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
Crédit Photo : Julien Saguez
LOUNES FELICIN « La langue est un héritage, il faut donc savoir la préserver.… »
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150 HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE J’ai 23 ans, je suis haïtien, je vis dans la capitale à Port au Prince. Je suis étudiant finissant en Travail Social (licence) à l’Université d’Etat d’Haïti, je travaille comme assistant du directeur du Département de Travail Social à mon université. Parallèlement je m’implique dans l’associatif au niveau régional et au niveau national. Dans ma ville natale, Gonaïves, je préside un Club RFI (Radio France International), je suis membre et ancien président du réseau jeune de Terre des Jeunes Gonaïves et je suis le coordonnateur adjoint de l’Association Tonnelle Action. Au niveau national, je suis le vice-président de la Coalition Haïtienne des Volontaires (COHAIV). En plus, de tout cela, je co-anime une émission de musique francophone sur une station de radio privée de la capitale. Mes sujets d’intérêts sont la jeunesse, le volontariat et le bénévolat, la francophonie, l’environnement et le genre.
« Participer aux côtés d’autres jeunes des Amériques à ces conférences et ateliers était pour moi l’occasion de mieux comprendre mon rôle de leader dans la promotion de la francophonie... » En tant que vice-coordonnateur de l’Association Tonnelle Action –structure faisant la promotion du livre et du bilinguisme haïtien-, animateur de musique francophone et président du Club Rfi aux Gonaïves, j’ai toujours eu à cœur la vulgarisation des faits francophones dans ma communauté. C’est un engagement que j’ai toujours partagé en motivant d’autres collègues et camarades à s’y impliquer. Je voulais que ma vision de la Francophonie ne se restreint pas à Haïti ni à la conception européenne que j’en ai eue.
LOUNES FELICIN PORT AU PRINCE / HAITI
Donc, j’ai estimé que vivre l’expérience du Forum me permettrait de découvrir la vitalité d’une Francophonie Américaine. Tout en sachant que mes différentes responsabilités auprès de la jeunesse de mon pays me donneraient l’occasion de partager ce que j’en appris. Bien sûr, avec tout le recul possible, cette rencontre m’a été très bénéfique. Les discussions engagées lors de ce forum soit avec les collègues ambassadeurs, soit les intervenants et les membres de la direction du centre m’ont énormément apporté. J’ai appris de ce forum que je ne suis pas seul, que je dois faire davantage d’effort dans ma communauté afin d’être plus utile. Avec suffisamment de moments forts pour que cela puisse me marquer. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est le courage des gens du Manitoba, en particulier les franco-manitobains, leur histoire, leur lutte et leur fierté. Ils sont des gens formidables. A part ça, chaque nouvelle journée du forum, a été constituée de moments inoubliables. J’écoutais avec attention les témoignages et les histoires des autres jeunes avec leurs accents différents du mien. Je ne veux pas ici citer un en particulier mais ils étaient tous adorables et intéressants. Quelqu’un qui a tout de même retenu mon attention lors de ce forum, c’est le PDG du centre, M. Denis Desgagnés. C’est une personne très captivante, cool, sympathique, compréhensive, prête à servir. Un PDG qui ne reste pas du haut de son statut et se comporte en grand chef, il est d’une surprenante accessibilité. J’ai trouvé en lui un modèle…C’est tout à fait normal que les francophones américains se mettent en avant pour défendre leur langue. Je ne crois pas qu’intégrer le réseau de la francophonie soit un privilège et capital pour se faire entendre ou être reconnu. Oui c’est un privilège mais, c’est pour revendiquer
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
PAPE SAMB PRESIDENT D’EXELEADMEN INTERNATIONAL CONSULTING
Le financement d’un projet social : on a l’habitude d’opposer les notions d’un projet social et de rentabilité, à tel point que, dans l’imaginaire collectif, la dimension sociale d’un projet peut être un frein à sa rentabilité. La création d’entreprise par l’entrepreneuriat social s’inscrit dans l’optique de mettre à profit la quintessence de chacun des acteurs de la société afin d’en tirer des retombées optimales pour l’entreprise comme pour la communauté. Ce mode de création de valeur ajoutée introduit un nouveau concept, celui de valeur partagée. Les participants ont été amenés à réagir lors de cet atelier interactif à être sensibiliser à ce concept inédit qu’est la création d’entreprise par l’entrepreneuriat social.
Crédit Photo : Marjorie Houle
Entrepreneur social spécialisé dans le développement international, M. Pape Samb est président d’Exceleadmen international Consulting, une société proposant des solutions, des outils et des réseaux aux dirigeants et aux entrepreneurs afin de créer de la valeur économique à partir de la création de valeur sociale et en mettant en place un écosystème entrepreneurial favorable pour la jeunesse, les femmes et les communautés défavorisées. Il est professeur associé au sein du département d’administration publique et de politique de l’école d’affaires publiques de « l’American University » à Washington DC, où il a récemment établi le programme « Global Shared Value Leadership » qui rassemble des sociétés commerciales, des organismes sans but lucratif et des gouvernements, afin de corréler la prospérité de l’entreprise et celle de la communauté. Il est également cofondeur et président du Réseau mondial de l’innovation de la Jeunesse (GYIN), un réseau géré et dirigé par des jeunes et composé de plus de 5000 jeunes leaders entrepreneurs, innovateurs et exploitants agricoles dans près de 100 pays. M. Samb a aussi conçu et développé le centre pour l’entrepreneuriat, l’éducation et le développement (CEED) ainsi que le centre pour l’innovation entrepreneuriale basée sur l’apprentissage expérimental (CEIBEL), qui sont des modèles d’apprentissage pour les entrepreneurs sociaux et les investisseurs en NouvelleEcosse au Canada. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
LOUNÈS FELICIN – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE A PORT AU PRINCE quelque chose qui nous appartient et que nous voulons préserver. C’est l’occasion de nous mettre tous ensemble, nous qui avons en commun une langue. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup plus de chose. Il faut dire que chez moi où il y a deux langues, le tableau n’est pas comme dans d’autres pays comme le canada. Il n’y a pas vraiment une bataille entre les deux langues. Le français est un héritage de nos anciens colonisateurs. Le créole quant à lui, est une langue de résistance développée par nos ancêtres qui à l’époque voulaient tout rejeter du colonisateur. C’est notre langue
« Mais les haïtiens aiment très bien le français (Ceux de l’après 1804 surtout). La réalité actuelle : le créole est la langue de tout le monde, de la population et le français une langue d’élite, une langue d’intellectuelle et d’ouverture... »
maternelle. Tout haïtien parle créole. Le français est généralement appris à l’école (à l’exception des familles aisées et intellectuelles). Ce sont nos deux langues officielles. La constitution haïtienne stipule que tout document officiel doit se faire dans les deux langues, français et créole. Etant langue officielle, les haïtiens ne sauraient que s’allier à la cause pour la préservation du français. Bien avant ma sélection comme jeune ambassadeur de la francophonie j’effectuais déjà dans ma communauté des actions en faveur de cette dernière, d’ailleurs c’est ce qui me vaut ma qualification. Ce titre d’ambassadeur ne fait qu’augmenter la flamme d’amour que j’avais pour la francophonie. En premier lieu, comme action, je fais en sorte de me comporter réellement comme Jeune Ambassadeur de la Francophonie. Encourager d’autres à me suivre. M’afficher
YVENS RUMBOLD PORT AU PRINCE / HAITI Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE
sur les réseaux sociaux dont je suis membre. Ensuite continuer l’émission de radio que je co-anime pendant 3 heures chaque dimanche qui programme exclusivement de la musique francophone et enfin dans mes associations, mes différentes interventions dans des
LOUNES FELICIN
PORT AU PRINCE / HAITI
causeries ou des conférences avec des jeunes, je parle de ma francophonie et de ma francophilie. Oui ma voix sera toujours levée pour défendre la langue française, pour défendre cette chance. Pendant que j’étais à Winnipeg, j’ai brièvement entendu parler du terme ‘’entreprenariat social’ dans la conférence de Pape Samb’. Dans le court exposé que j’ai eu, j’ai vu que cela pouvait être intéressant et utile à mon pays. J’ai dans l’esprit d’approfondir cette discipline et ensuite de m’y lancer. Actuellement, l’une de mes ambitions c’est d’arriver à contribuer à mettre un cadre légal dans mon pays sur le volontariat et le bénévolat. C’est un modèle que je trouve très passionnant mais mal exploité en Haïti. J’ai des projets en cours avec la COHAIV, le cadre légal sur le volontariat en Haïti. Je sais que ça prendra du temps, en attendant je continue avec mes activités notamment la préparation de la prochaine édition du grand concours de dictée créole et française avec l’Association Tonnelle Action. Un de mes grands désirs serait de pouvoir participer au 2ème sommet mondial de la langue française qu’organise l’Organisation Internationale de la Francophonie en 2015, à Liège en Belgique. Mon message c’est de dire à tous les gens d’Amériques et à tous ceux qui lisent cette revue que le français est une très belle langue. Nous ne faisons pas une promotion du français au détriment d’autres langues, du tout pas. On n’en a nullement l’intention. Par preuve dans mon association, on fait des concours en créole et en français. C’est une chance d’avoir le français. Nous devons continuer à parler le français et le préserver. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Tél. : + 509 36 22 04 97 Mail : flounes20@yahoo.fr
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDINTERVIEW « Lounès prezante w pou nou (Orijin, etid, pakou, pèsonalite, pòs ou gen koulya) » Mwen rele Lounès FELICIN, mwen gen 23 zan, mwen se Ayisyen, map viv nan kapital la Pòtoprens. Map fini etid lisans mwen nan Travay Sosyal nan Inivèsite Leta Dayiti, mwen se asistan direktè depatman Travay Sosyal la nan Inivèsite mwen an. Yon lòt kote, mwen enplike m anpil nan asosyasyon nan nivo rejyonal ak nan nivo nasyonal. Nan vil kote m fèt ki se Gonayiv, mwen se prezidan yon klèb RFI (Radio France International), mwen se manb epi ansyen prezidan rezo jèn ‘’Terre des Jeunes Gonaives’’, mw se kowòdonatè adjwen Asosyasyon Tonèl Aksyon. Nan nivo nasyonal, mwen se visprezidan ‘’ Coalition Haïtienne des Volontaires (COHAIV)’’. Anplis mwen anime yon emisyon mizik frankofòn sou yon stasyon radyo prive nan kapital la. Sijè ki entèrese m epi mw travay sou yo se jenès, volontarya ak benevola, frankofoni, anviwònman ak kesyon jan(fanm-gason).
« Kisa ki te motive w patisipe nan fowòm « Jèn Anbasadè Frankofoni Amerik la », ki te fèt 23 pou rive 30 jen nan vil Winipeg, peyi Kanada ? » Vis-Prezidan Asosyasyon Tonèl Aksyon – yon asosyasyon kap fè pwomosyon pou liv ak 2 lang ki genyen an Ayiti yo-, animatè mizik frankofòn epi prezidan klèb RFI Gonayiv, mwen toujou patisipe epi vilgarize nan kominote m sakapfèt nan kesyon frankofoni. Se yon angajman mwen toujou pataje epi m toujou ap motive lòt kolèg ak kanmarad pou yo enplike tou. Mwen te vle pou vizyon mwen gen sou frankofoni an pa limite ak Ayiti
LOUNES FELICIN POTOPRENS / AYISY
sèlman ni ak sa mwen konn sou li ki soti an Ewòp. Kidonk mwen te estime viv eksperyans Fowòm nan ap pèmèt mwen dekouvri lavi ki genyen frankofoni amerikèn nan. Patisipe bò kote lòt jèn nan Amerik la nan seri konferans ak fòmasyon sa yo se okazyon pou mwen pou m pi byen konprann wòl lidè mwen nan pwomosyon frankofoni. Epi diferan responsabilite mwen genyen bò kote jenès peyi mwen ap pèmèt mwen pataje sa m aprann yo.
« Avèk yon ti distans, èske rankont sa te benefik pou ou ? Si wi, sou ki aks patikilyèman ? Kisa w retire sou nouvèl ekperyans sa ? » Wi, avèk tout distans posib mwen ta ka pran, rankont lan te trè benefik pou mwen. Diferan diskisyon nou te genyen pandan fowòm sa swa avèk kòlèg anbasadè yo, swa avèk entèvenan yo epi manm direksyon sant la pote anpil pou mwen. Mwen aprann pandan fowòm sa mwen pa pou kont mwen, mwen dwe travay plis toujou, fè plis jefò nan kominote m pou m ka pi itil toujou.
« Te gen moman fò ki te make w ? Kèk istwa fanm oubyen gason ou te ka pran pou egzanp (entèvenan, anbasadè…) ? » Anpil moman fò. Mwen menm pèmèt mwen di se te yon fowòm moman fò (ri). Men youn nan bagay ki plis make m, se kouraj moun kap viv Manitoba patikilyèman frankomanitoben yo, istwa yo, batay yo mennen, fyète yo. Yo se yon seri moun fòmidab. Apre sa, chak jounen ki kòmanse nan fowòm nan mwen viv yon moman fò. Mwen te tande avèk anpil atansyon temwnaj ak istwa
INGRID PATER CHARGテ右 DE PROJETS A LA PROGRAMMATION AU CFA
Crテゥdit Photo : Julien Saguez
LOUNÈS FELICIN – AMBASADE FRANKOFONI POTOPRENS lòt jèn yo avèk yon seri aksan ki diferan de pa m nan. Mwpa vle site youn an patikilye la men se se te yon gwoup jèn adorab epi enteresan. Youn nan moun ki te plis make m nan fowòm sa sete PDG Sant Frankofoni Amerik la, Mesye Denis Desgagnés. Se yon moun enteresan, trè cool, senpatik, konpreyansif epi ki prè pou sèvi. Yon PDG ki pa rete anlè epi kap pase lòd tankou gran chèf. Mwen wè nan li yon modèl.
« Daprè ou, èske w kwè frankofòn yo ap kraze kò yo nan chèche yon plas nan kontinan Amerik yo a oubyen menm pi lwen pase sa ? Rantre nan yon rezo frankofòn, tankou pa ‘’Centre de la Francophonie des Amériques’’ se yon privilèj pou ou ak yon kapital pou w fè yo tande w oubyen pou w fè yo rekonèt ou ? » Fòk mwen di an Ayiti, yon peyi ki gen 2 lang, zafè a pa menm jan ak lòt peyi tankou Kanada. Pa reyèlman gen yon batay ant 2 lang yo. Fransè a se yon eritaj ansyen kolon yo kite pou nou. Kreyòl la menm se yon lang rezistans
zansèt nou yo te kreye paske yo te vle rejte tout zafè kolon blan. Se lang manman nou. Tout ayisyen pale kreyòl. Men ayisyen yo byen renmen fransè a tou (Sa aprè 1804 yo sitou). Reyalite koulya : kreyòl la se lang tout moun, lang pèp la epi fransè a se lange lit, lang moun save, lang ki kreye ouvèti. Nou aprann pale fransè nan lekòl (Eksepte moun fanmi anlè ak fanmi entèlektyèl). Yo se 2 lang ofisyèl nou. Konstitisyon Ayiti di tout dokiman ofisyèl leta dwe fèt nan 2 lang sa yo, kreyòl ak fransè. Kidonk, etan lang ofisyèl, ayisyen pa ta ka pa mete yo bò kote sila yo kap batay pou prezève fransè a.
« Ki aksyon wap mennen chak jou nan mitan kominote w pou w bay frankofoni w lan ak frankofili w lan jarèt ? Eske yo ka konsidere w kòm yon moun ki angaje, yon moun ki gen avni kap toujou pote yon vwa pou defann lang fransè a ? »
Crédit Photo : Julien Saguez
Crédit Photo : Julien Saguez
FDINTERVIEW Anvan menm mwen te seleksyone kòm Jèn Anbasadè frankofoni, mwen tap fè nan kominote m anpil aksyon pou m ba l jarèt, dayè se gras ak rezon sa yo mwen kalifye. Tit anbasadè a sèlman vini ogmante flanm lanmou m pou frankofoni an. Kòm aksyon mwen genyen dabò se toujou parèt tankou yon anbasadè frankofoni reyèlman. Ankouraje lòt moun swiv mwen. Toujou rete yon modèl sou rezo sosyal mwen ye yo. Answit, kontinye emisyon mizik frankofòn mwen anime nan radyo a epi finalman toujou la pou klèb RFI yo, toujou la pou jèn yo lè yo envite m nan kozri oubyen an konferans. Wi vwa m ap toujou leve pou defann lang fransè a, pou m defann chans sa. ‘’Le français est une chance’’.
LOUNES FELICIN
POTOPRENS / AYISY
konkou dikte kreyòl ak fransè a. Epi mwen swete patisipe nan somè mondyal lang fransè a OIF ap fè an 2015.
« Ki anbisyon ou gen pou koulya la Si sa ta rive demen ou vle lanse w nan yon avanti antreprenè oubyen solidè, kisa w tap renmen fè ? » Pandan mwen te Winnipeg, mwen te tande pale tou piti sou tèm ‘’Antreprenarya sosyal’’. Nan ti kout ekspoze mw te genyen an mwen wè se yon bagay ki en tèresan epi ki ka itil peyi m. Mwen gen nan lespri m pou m al apwofondi disiplin sa epi lanse m ladan l aprè. Koulya la, youn nan pi gwo anbisyon m se pou m rive kontribye mete yon kad legal sou volontarya ak benevola an Ayiti. Se yon modèl mwen twouve entèresan men mal ekspwlate an Ayiti.
« Ou gen pwojè konkrè oubyen evènman kap vini ? Ou vle pale yo ak nou? » Wi, nan nivo COHAIV, nap travay sou yon kad legal sou volontarya an Ayiti, mwen konn sa ap pran tan, an atandan map kontinye ak lòt aktivite m yo patikilyèman lòt edisyon
« Ki mesaj ou swete pote atravè nouvo wòl Jèn Anbasadè Frankofoni nan Amerik ou a ? Èske w gen yon angajman apa ki enpòtan pou ou ? » Mesaj mwen an se pou m di ak tout moun kap viv an Amerik epi ak tout moun kap li jounal sa fransè a se yon bèl lang. Nou pap fè yon pwomosyon pou fransè a nan lide pou n jete lòt yo. Non, nou pa gen entansyon sa. Kòm prèv, nan asosyasyon m nan nou fè konkou dikte fransè, dikte kreyòl. Se yon chans nou gen fransè. Nou dwe kontinye pale l, epi prezève l. Mwen pwofite salye tout ekip femmdoubout la ak travay yap fè, mèsi paske nou vilgarize frankofoni m nan.
BYENVINI AN
CAP-HAITIEN
UEL DAVIDSON ALTIERY OLIVIER « Pour préserver la langue française dans le monde et surtout dans les Amériques, il faut développer des outils économiques efficaces.… »
Femmdoubout® /
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE
UEL DAVIDSON ALTIERY OLIVIER CAP HAITIEN / HAITI
Je viens du Cap-Haitien, la deuxième ville d’Haïti. Je détiens une licence en Droit et poursuis mes études en Psychologie. J’ai d’autres formations complémentaires en sécurité alimentaire, en société civile, en tourisme et en éducation. Depuis plus de six ans, je me suis versé dans le domaine de la société civile, ce qui me donne un statut de citoyen engagé pour la cause de la jeunesse mondiale et celle d’Haïti. J’ai travaillé comme volontaire ou bénévole en tant que jeune ministre du Tourisme dans le GouvernementJeunesse d’Haïti, comme formateur et défenseur des droits de la personne, j’ai représenté Haïti dans plusieurs conférences ou activités internationales en exemple : en 2012, à l’assemblée mondiale de la Jeunesse et de la Société civile organisée par CIVICUS à Montréal, les Rencontres Internationales sur la démocratie alimentaire organisées par le Programme européen de Recherche LASCAUX en 2013 à Nantes et plus récemment le Forum des Jeunes Ambassadeurs du Centre de la Francophonie des Amériques en juin 2014. Actuellement, je dirige une plateforme d’organisations de la Société Civile de la Jeunesse Haïtienne. Comme leader, je cultive une forte personnalité. Je suis du genre à travailler en équipe, ouvert au dialogue et je possède une capacité à influencer les autres. Les activités de jeunesse m’ont toujours intéressé. J’adore me retrouver autour de jeunes leaders comme moi. Les raisons pour lesquelles j’ai participé à ce Forum sont diverses. J’ai toujours manifesté le désir de : « résauter avec les jeunes francophones en Amériques tout en partageant des idées et expériences, de participer à une réflexion de haut niveau sur les enjeux linguistiques dans les Amériques francophones et parvenir à une meilleure compréhension des rapports entre les pays des Amériques Francophones, de
promouvoir et défendre une francophonie économique à travers les Amériques, de trouver des opportunités de réalisation de projets de développement économique pour Haïti, de constituer un réseau de jeunes leaders pour promouvoir les pratiques de la francophonie en Amériques ». Pour moi, cette rencontre a eu un caractère particulier par rapport à mes expériences précédentes.
« Ce sont des jeunes ambassadeurs de la langue française qui font des réflexions et proposent des projets entre et par des jeunes. En ce sens, j’ai tiré beaucoup de leçons personnelles mais surtout des leçons d’avenirs. Ce forum m’a permis de me découvrir davantage. Les notions de leadership qu’on nous a apprises ne font que centupler mon engagement citoyen dans la communauté haïtienne... » En effet, Le forum a aussi été pour moi l’occasion de contribuer au rapprochement et à une meilleure connaissance mutuelle des francophones en Amériques. J’ai appris la tolérance, l’esprit de collaboration et aussi l’élégance face aux cultures différentes de la mienne. Le moment fort qui a surtout retenu mon attention au forum est la cérémonie d’engagement. Cette dernière a été pour moi une opportunité de constater le degré de leadership et la haute dimension d’inspiration des jeunes ambassadeurs à travers leurs propos d’engagement. Ensuite, la visite guidée au Fort de Gibraltar m’a marqué à plusieurs égards : Sur le plan touristique, esthétique, culturel, mais aussi historique. Le débat de la francophonie n’est pas lié à une lutte pour la supériorité d’une langue au
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UEL DAVIDSON ALTIERY OLIVIER – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU CAP-HAITIEN
détriment d’une autre. Selon moi, les francophones ont une bonne possibilité de bonifier ou encore de promouvoir la langue française dans toutes les Amériques et sur les autres continents. Pour ce faire, le français a besoin d’un bras économique qui pourrait être l’Economie Sociale et Solidaire. Sur ce, je proposerais le développement d’une francophonie économique axée sur les valeurs historiques, culturelles, géographiques, sociales et politiques dans le monde et en Amériques. De-là, nous pourrions répondre plus facilement à cette question par rapport aux enjeux linguistiques et économiques dans les Amériques. Bref, nous sommes environs 33 millions de locuteurs francophones en Amériques, il nous faut augmenter ce nombre pour assurer la pérennité du français à travers les générations futures. Mon intégration au sein du réseau jeunesse francophone du CFA est une grande et unique opportunité de
réseauter avec d’autres jeunes leaders mais surtout de trouver les méthodes et outils nécessaires pour valoriser et promouvoir la diversité culturelle à travers la langue française. Le problème en Haïti est le manque de développement. Les haïtiens en général prennent conscience de l’utilité du français et du créole. Selon la constitution haïtienne, les langues officielles du pays sont le créole et le français. Certes, on retrouve plus de créolophones que de francophones en Haïti. Bref, le français reste une langue assez élitiste pour certains de mes compatriotes. Sur ce, je pense que les préoccupations des nouvelles générations face à la langue française sont surtout liées au développement économique et aux avantages que peut apporter le français de nos jours. Car, selon plus d’un, l’utilité d’une langue ne se résume pas seulement dans sa beauté ou sa
« J’ai pour projet une caravane nationale sur la participation citoyenne et la francophonie... »
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FDENTREVUE
UEL DAVIDSON ALTIERY OLIVIER CAP HAITIEN / HAITI
richesse culturelle mais aussi et surtout dans son aspect économique (le fait qu’elle facilite les échanges économiques…). Car beaucoup de jeunes de ma génération sont conscients de l’importance de la langue française. Mais Haïti se trouve dans une situation géolinguistique et économique difficile. Ce qui cause un manque d’engouement au niveau de la masse populaire pour le français. Car cette dernière est réputée comme étant une langue difficile à maitriser. Depuis bientôt deux ans, à travers la plateforme de
« De nos jours, nombreux sont les haïtiens qui considèrent le français comme une langue élitiste et de domination... » l’Organisation de la Société civile de la jeunesse haïtienne(OSCJH) que je dirige, notre équipe travaille à plusieurs niveaux dans la formation et matérialisation de projets de développement et de participation citoyenne à travers la langue française. En un mot, l’organisation fait la promotion de la francophonie en réalisant des activités sociales et économiques en vue d’autonomiser les communautés. Grace à mon engagement et mon implication sociale, j’ai obtenu plusieurs titres honorifiques dont le plus récent est « Jeune leader de l’Année 2013 à Découvrir-Haiti Inc ». La jeunesse haïtienne a foi dans le travail d’engagement citoyen que je mène dans le pays. Et je peux m’enorgueillir d’avoir le support des jeunes et des acteurs de développement de mon pays. J’ai une obligation d’aller plus loin dans mes ambitions. Actuellement, je travaille comme formateur en développement local et en sécurité alimentaire. En brèves hachures d’idées, je sens que le moment est venu pour intégrer au plus haut niveau la politique Haïtienne (Me porter candidat ou intégrer un
parti politique moderne, je vacille encore). Aussi, l’entrepreneuriat me tente. Sur ce, avec mon jeune ami Mélior Joseph, nous venons de lancer une entreprise : « ChocoMax-Haiti » qui transforme le cacao en Chocolat, beurre (graisse) de cacao, liqueur et rhum de cacao. ChocoMax-Haiti est une entreprise sociale et solidaire qui assure le développement durable dans les communautés haïtiennes en créant de la richesse collective en vue d’autonomiser la population haïtienne. Sur le plan intellectuel et personnel, j’envisage de faire mon master 2 en droit dans les mois à venir. Je compte mettre sur pied une firme de consultation : « Société Haïtienne de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle » pour répondre aux exigences du milieu haïtien en matières de développement agricole. Sur le plan économique, je compte agrandir mon entreprise et trouver des marchés internationaux pour écouler nos produits. Mais aussi, de partir à la recherche de subventions pour industrialiser l’entreprise ChocoMax-Haïti. Sur le plan sociopolitique, je compte me lancer dans une campagne de sensibilisation et de matérialisation de projets de développement de grande envergure au bénéfice de la population. Pour cela, « Je m’engage à promouvoir la Francophonie dans les Amériques en général et en Haïti en particulier, à travers la matérialisation de grands projets de développement économique». Luttons pour une francophonie économique durable dans les Amériques! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Skype: ueldavidsonolivier Tél. : + 509 3607 8456 Mail : davidsonolivier2012@gmail.com
ยกEPA CHAMO!
LE VENEZUELA
VALENTINA JOAN SANCLER
« Les liens nous rendent plus forts et si nous avons des points Francophones qui nous ressemblent, il faut en profiter pour avancer.… » 171 Femmdoubout® / HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
BIENVENIDA A
CARACAS
FDENTREVUE VALENTINA JOAN SANCLER CARACAS / LE VENEZUELA
Je viens du Venezuela, de la ville de Caracas. J’ai fait des études en Langues Modernes et puis, j’ai fait un master en Informatique Éducative. Actuellement, je suis responsable du Département de français à l’École de Langues Modernes de l’Université Centrale du Venezuela où je travaille comme professeure de français. Je travaille également à l’Alliance française de Caracas. Mon domaine d’intérêt, c’est la création et utilisation des TICE pour l’enseignement du FLE. Par rapport à ma personnalité, je me considère très créative et originale, je peux avoir de nouvelles idées facilement et j’adore me lancer sur celles-ci. Je suis une grande rêveuse et optimiste de nature, j’aime penser que tout est possible si nous persévérons et nous agissons. En principe, il faut dire que je cherche toujours à participer aux événements liés à l’enseignement du français et à la francophonie. J’ai déjà participé aux SEDIFRALE et aux Congrès mondial de la FIPF par exemple. Alors, participer au Forum des Jeunes Ambassadeurs était pour moi une occasion unique de m’approcher de la langue française sous une autre perspective, celle de la francophonie des Amériques. Le Forum a été une expérience vraiment enrichissante pour moi ! D’abord, j’ai eu le privilège de partager avec des gens exceptionnels ; les jeunes ambassadeurs, les organisateurs, les conférenciers, les animateurs, tous, partageant avec moi cet amour par la francophonie et ayant des rêves et des projets autour de celle-ci. Rencontrer les autres, c’est un peu se rencontrer soi-même et le forum m’a permis aussi de faire ce travail introspectif et de réfléchir sur mes projets à l’avenir et comment ces projets peuvent entraîner un changement positif dans l’environnement où je me trouve. L’histoire de Bassouri qui vient de Côte d’Ivoire, m’a fortement émue. Sa famille a eu un passé
difficile et pourtant, c’est un garçon avec un grand sens de l’humour et qui offre son sourire aux autres. Je crois que son attitude est un exemple à suivre. Du côté des
« Également, voir le président du Centre de la Francophonie des Amériques, être présent dans tous les ateliers et dans toutes les conférences, avec un enthousiasme intact m’a paru admirable. Il n’est pas du genre à rester derrière son bureau, il s’implique vraiment. Une fois, je lui ai dit que c’était incroyable, qu’il avait beaucoup d’énergie pour tout faire et il m’a dit : « La Francophonie, c’est de la vitamine !... » intervenants, je mentionne Judith Charest, une femme d’une grande sensibilité qui m’a fait réfléchir lors de chaque séance, Phillipe Savagogo, avec un charisme touchant et bien sûr, mon mari, Denis Rodriguez que j’admire beaucoup. Il a conçu en 2005, le concours interuniversitaire « Le Tour de la francophonie », c’est un concours qui a rassemblé des acteurs francophones des universités vénézuéliennes. On aurait pu dire que le français était une langue élitiste au Venezuela avant mais de nos jours, avec la mondialisation et la présence du français aux universités, je dirais que c’est une langue plus accessible qu’auparavant. En fait, le français est la deuxième langue étrangère au Venezuela après l’anglais malgré une présence importante de lusophones et d’italianophones dans le pays. Mon amour pour la langue française d’où vient-il? Certainement, parce que j’ai
Crédit Photo : Julien Saguez
VALENTINE SANCLER – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE AU VÉNÉZUELA vécu en Belgique quand j’étais petite et après, j’ai étudié au lycée français de Montevideo, en Uruguay. Quand je suis revenue au Venezuela à l’âge de 8 ans, cela a été une sorte de coupure avec le français mais, après, à 16 ans, j’ai commencé des études à la fac, j’ai choisi d’étudier le français et l’anglais, pourtant, quand j’ai fini la fac, c’est le français que j’ai décidé d’enseigner. Non seulement, j’ai choisi le français, mais encore, le français m’a suivie, m’a choisie aussi. Il faut que je dise que j’ai eu des professeurs comme Teresa Quesada et Annamaría Palmegiani qui
m’ont fait aimer cette langue. Je vis dans un pays hispanophone mais en tant que professeure de français et responsable du Département de français à l’Université, non seulement je parle le français tous les jours mais j’ai l’engagement de transmettre cette langue à mes étudiants. Ça fait 12 ans que j’y travaille et aujourd’hui, quand je vois mes anciens étudiants en train de parler le français, je sens la satisfaction de savoir que j’ai contribué à cela. On pourrait dire que je sème des graines de la francophonie dans le terrain universitaire vénézuélien. Et oui, je
ALAIN PÉREZ MARTINEZ HAVANE/ CUBA
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE VALENTINA JOAN SANCLER CARACAS / LE VENEZUELA
défends et je défendrai la langue française mais tout en gardant ma propre langue et ma propre culture, celle du Venezuela. C’est génial parce qu’à la fin, j’obtiens une fusion, un amalgame unique qui fait de moi un être humain plus riche en valeurs. Merci, d’ailleurs de me considérer déjà comme une entrepreneure ! Je pense que je ne le suis pas encore vraiment mais je pense que je suis sur la voie de le devenir. Mon mari et moi avons commencé avec l’idée de faire des trousses scolaires de vocabulaire en français ce que le public vénézuélien a beaucoup apprécié, elles se sont très bien vendues. Ensuite, on a produit des trousses à maquillage en français. Notre projet est beaucoup plus grand, il s’agit de créer du matériel pédagogique en français de toutes sortes. Bon, comme je disais avant, je voudrais créer plus de matériel pédagogique en français et me lancer sur l’écriture d’un livre. D’autre part, quand j’étais plus jeune, j’écrivais des chansons en espagnol et en français aussi. Alors, pourquoi pas ? Je voudrais enregistrer ces chansons et les faire connaître. Finalement, mon mari organise chaque année au mois de mars, le concours universitaire le Tour de la Francophonie, donc, je voudrais l’accompagner dans l’organisation de son événement.
Crédit Photo : Julien Saguez
Maintenant que je suis Ambassadrice de la Francophonie des Amériques, dès que je suis rentrée au Venezuela, je n’ai pas arrêté de parler du forum à mes collègues et à mes étudiants, je voudrais qu’ils participent tous aux événements du CFA et qu’ils sachent que les Amériques sont riches en francophonie aussi ! Je voudrais aussi faire des événements à distance avec d’autres ambassadeurs mais bon, il faut quand même aller doucement car on ne peut pas tout faire en même temps ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
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DENIS RODRIGUEZ MENDEZ UNIVERSIDAD PEDAGOGICA EXPERIMENTAL LIBERTADOR « L’engagement c’est d’abord et avant tout un geste vers une participation citoyenne ». Par contre, il existe différentes formes d’engagement et plusieurs niveaux de participation. Denis Rodriguez Mendez fait partie de ceux qui ont partagés leurs expériences et leurs motivations sur le sujet, en tant que francophone engagé venant du Vénezuela. Cela fut l’occasion d’entendre des témoignages riches et variés où l’engagement a été mis au service de causes collectives.
"
Denis Rodriguez, professeur de français langue étrangère et président de la fondation Tour de la Francophonie, est né en 1978 à Caracas, au Venezuela. Il est détenteur d’un diplôme en publicité, d’un diplôme en pédagogie du français langue étrangère et d’une maîtrise en éducation avec spécialité en programme scolaire. En 2005, avec Angel Hernández, il a créé le jeu-questionnaire Le Tour de la Francophonie dans le but de promouvoir les cultures francophones au Venezuela. Le succès du jeu l’a conduit à créer, en 2006, la fondation Tour de la Francophonie. Il a déjà produit six éditions de ce concours avec la collaboration des universités vénézuéliennes et des ambassades et des organismes francophones de sa région. Actuellement, il est professeur universitaire de curriculum à l’Institut pédagogique de Caracas et travaille également comme enseignant de langue à l’Alliance française de Caracas, en plus de préparer un projet de recherche sur le profil du professeur de français au Venezuela. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
ALLO LE
CANADA
KARL ROUSSEL « La francophonie est bien vivante et en évolution constante. Chacun peut faire sa part pour l’épanouissement de cette belle langue et je suis prêt à faire la mienne!… »
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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BIENVENUE AU
NOUVEAU-BRUNSWICK
FDENTREVUE Je suis originaire de St-Joseph de Madawaska au Nouveau-Brunswick, Canada. Je suis un jeune entrepreneur, investisseur immobilier et conférencier dynamique, très ambitieux et débordant d’énergie. Je suis aussi engagé dans ma communauté et j’aime pousser les autres à faire une différence autour d’eux, et ce, un petit geste à la fois. J’offre des services de consultation aux entrepreneurs et aux personnes désirant se fixer des objectifs et voulant les atteindre en passant directement à l’action. Consultant depuis mai 2013, j’ai complété un baccalauréat en sciences forestières, suivi d’une maitrise en administration des affaires de l’Université de Moncton. Depuis plus de six ans, je travaille en relation avec le développement économique et le développement de projets communautaires. J’ai eu l’occasion de développer des projets en France, au Québec, au NouveauBrunswick et bien évidemment dans ma région natale, le Madawaska. En plus de mes expériences professionnelles, je suis une personne très investie au sein de ma communauté. Je siège dans de nombreux comités sportifs, mais aussi des événements qui sont reliés à l’entrepreneuriat. Cette implication est toujours une priorité. Je suis présentement parmi les membres fondateurs du Secrétariat à la Jeunesse d’Edmundston, visant à l’épanouissement de la jeunesse.
« Il est important en tant que jeune de trouver sa place et de pouvoir à l’épanouissement de nos communautés et surtout de notre belle langue française... » Pourquoi ai-je participé au Forum? Une personne influente de ma communauté m’en a parlé et une fois que j’ai pris conscience de
KARL ROUSSEL
NOUVEAU-BRUNSWICK / CANADA cet évènement, j’ai rapidement soumis ma candidature. J’ai été motivé par mon désir d’échanger avec d’autres leaders de partout dans les Amériques. Ma curiosité et mon ouverture d’esprit m’ont poussé à me rendre à Winnipeg pour apporter ma vision sur le développement des communautés francophones. Avec du recul, je vois beaucoup de positif et de bénéfice de cette expérience, pour ne pas dire juste du positif. L’échange avec les participants, les conférenciers et tous les acteurs du centre m’ont fait grandir et devenir une personne plus engagée. Je suis reparti avec la tête
« J’ai eu l’occasion de me découvrir plus en profondeur, tout en échangeant avec des jeunes de partout. La beauté de la chose, c’est que maintenant je fais partie de la grande famille de la francophonie des Amériques et même mondiale... » pleine d’histoires inspirantes et touchantes. Chacune et chacun des participants avaient une histoire incroyable et étaient des modèles à suivre. Une prise de conscience qui m’a été permise de faire, fût que nous ne connaissons pas grand-chose de notre histoire. L’histoire des francophones en Amérique est incomplète. Cette prise de conscience a été possible pendant la conférence de Monsieur Serge Bouchard. Si je peux prendre en exemple, le cas du Nouveau-Brunswick, qui est dans une situation très particulière. Étant la seule province officiellement bilingue au Canada et à 33 % francophone, les francophones ont gagné beaucoup de combats pour faire reconnaitre leur droit. Ce travail est continu pour poursuivre et maintenir cette évolution.
KARL ROUSSEL – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE DANS LE NOUVEAU-BRUNSWICK
Le français est très important, surtout à Edmundston dans le nord-ouest du NouveauBrunswick, car nous sommes à 95 % francophone. À la limite, quelqu’un peut vivre sa vie entière sans parler un mot d’anglais. Cependant, cela reste un grand défi, car la réalité est nettement différente à Moncton qui se trouve dans le sud-est de la province. La population est beaucoup plus unilingue anglophone ou bilingue. Donc, il ne faut surtout rien lâcher. Il est vrai de dire que le centre de la francophonie est une organisation capitale, pour l’épanouissement à long terme de notre
langue. J’encourage tous les lectrices et lecteurs à prendre connaissance du centre et à s’impliquer activement dans la promotion de la langue français, à leurs façons. De mon côté, étant quelqu’un de dynamique et de très engagé, mes actions s’ont orientées auprès des jeunes, du développement communautaire et économique de ma région. Je dois avouer que mon passage au forum, m’a apporté à me questionner et à réaliser que je prenais peut-être ma francophonie pour acquis. C’est pourquoi j’ai pris pour serment envers
« En tant qu'entrepreneur, j’aide les gens à s’épanouir en réalisant leurs rêves ... »
FDENTREVUE
« Dans le monde des affaires, je ne crois pas que la langue française soit rejetée au contraire, elle favorise de beaucoup ceux qui la maitrisent. Plusieurs études démontrent que les entreprises bilingues réussissent beaucoup mieux et ont une plus grande part de marché que les entreprises unilingues anglophones... » le centre de les faire connaitre dans ma région. Je vais aussi accroitre ma participation dans la francophonie mondiale, maintenant que j’ai découvert cette grande famille. Je travaille actuellement sur une série de chroniques reliées au développement personnel. Ça touche beaucoup la responsabilisation et le changement de
KARL ROUSSEL
NOUVEAU-BRUNSWICK / CANADA
pour atteindre des résultats désiré et non atteint jusqu’à présent. Je monte aussi des ateliers de formations sur la fixation d’objectif, la responsabilisation et l’intelligence financière. L’intelligence financière est primordiale dans un monde au les gouvernements sont de plus en plus déficitaires et que les grandes entreprises ont peine à maintenir les avantages aux employés. L’intelligence financière commence par un changement de pensée et nous amène vers une plus grande sécurité et liberté. Voici les projets qui occupent mon temps actuellement. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Tél. : + 506-740-0019 Mail : karl_roussel@hotmail.com
JULIAN CAVALLI BUENOS AIRES / ARGENTINE
MARC-ANDRE HACHE « Je veux véhiculer le message de l’ouverture, de la diversité… »
Femmdoubout® /
188 HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE MARC-ANDRÉ HACHÉ NOUVEAU-BRUNSWICK / LE CANADA
Je suis Acadien. J’ai fait une formation en études françaises et en traduction et j’exerce présentement le métier de traducteur. Je suis un passionné de voyage et une personne plutôt ouverte d’esprit et positive. En venant à ce forum, je savais que j’y rencontrerais d’autres jeunes passionnés de la langue française, mais surtout des jeunes avec une ouverture d’esprit sur la Francophonie. Bien sûr que ce genre de rencontre est toujours bénéfique. C’est important de créer ces moments de rencontre et de réseautage pour les jeunes. Ça permet de voir ce qui se fait ailleurs. Ça permet de voir comment on s’attaque à certains défis, qui peuvent nous être similaires ou non, qui peuvent nous donner de nouvelles idées pour créer, pour faire avancer les choses ou même pour nouer des partenariats. Parfois, on n’a pas à réinventer la roue, on a qu’à regarder comment les choses se font ailleurs et à mettre en pratique ces exemples. Un des intervenants m’a particulièrement interpellé. Serge Bouchard et sa magnifique présentation sur le mythe collectif et l’histoire des Canadiens français m’a fait réaliser à quel point on connaissait effectivement peu notre histoire et comment celle-ci était importante, à sa façon, pour façonner notre identité personnelle et collective. Actuellement, il n’y a jamais eu autant d’ouverture et autant de possibilités. Avec les médias sociaux et tous les liens qui se créent entre les régions francophones des Amériques et du monde entier, je pense qu’il y a de quoi rester très confiant en l’avenir de la langue française et de ses locuteurs. Même s’ils sont en situation minoritaire dans
« Des gens qui savent que la langue française évolue dans différents contextes et que c’est ce qui en fait sa vitalité et sa beauté... »
les provinces dans lesquelles ils se retrouvent (à l’exception des Acadiens du Québec et de la France), la langue maternelle demeure la langue française. Les Acadiens se sont longuement battus pour obtenir des lois et des droits en matière de langue. Une lutte qui continue toujours aujourd’hui, sur une base quotidienne. Je pense qu’en tant qu’Acadien, la langue est affaire du quotidien. Il ne passe pas un mois, voire une semaine, sans que cela devienne un sujet d’actualité. Donc oui, en tant qu’Acadien, la situation linguistique nous interpelle beaucoup. J’ai toujours aimé la
« Ça demeure par contre un privilège de faire partie de réseaux tel que celui de la Francophonie des Amériques, pour les expériences enrichissantes qu’on peut en tirer et pour les rencontres qu’on y fait, mais aussi, oui, pour se faire entendre... » langue. J’ai toujours aimé la langue française, ayant fait mes études en études françaises (linguistique) et en traduction, puis avec le temps, au travers de mes expériences de travail, un fil conducteur s’est délimité : la Francophonie. J’ai participé à plusieurs programmes de mobilité à travers la francophonie pour en connaître davantage sur les diverses facettes de celle-ci, mais aussi pour promouvoir ma francophonie, celle de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, à l’étranger. J’ai récemment contribué à une campagne de sensibilisation pour faire la demande d’un service proactif dans les soins de santé, c’est à dire, qu’au premier contact, l’intervenant doit demander au client s’il préfère être servi en anglais ou en français. Et en tant que client, je me fais un devoir de toujours d’abord demander mon service en
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
MARC-ANDRÉ HACHÉ– AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE A MONCTON français. Par ce simple fait, on s’assure que la demande est là. C’est trop facile parfois, étant bilingue, de passer directement à l’anglais quand on sait que la majorité des gens le parle. Je suis aussi actif bénévolement dans plusieurs organismes francophones de la communauté. Effectivement, la mobilité professionnelle est devenue chose courante. Je crois que mon bilinguisme m’avantage plus que le fait de parler simplement l’anglais. On a tout à gagner de parler une deuxième langue, ou une troisième ou quatrième langue. Nous sommes une génération très ouverte sur le monde, sur l’international. Nous pensons à une autre échelle que la génération précédente. C’est donc très important à mon avis. De plus, vivant dans un pays bilingue, ayant le français et l’anglais comme langues officielles, je crois que je serais perdant de ne parler qu’une seule de ces deux langues. C’est certain que les employeurs recherchent beaucoup des gens aptes à maîtriser, du moins à l’oral, la langue anglaise, mais tout dépendant du champ professionnel, celle-ci n’est pas une obligation. Ceci étant dit, j’ai eu la chance de participer à plusieurs
programmes de mobilité, tous issus d’ententes entre pays ou régions francophones, à l’échelle nationale ou internationale. C’est grâce au fait que je suis francophone et grâce à la Francophonie que j’ai eu ces chances. J’ai un projet en branle, mais rien de concret encore. Il y a encore plusieurs points à réviser avant de voir si le projet est effectivement réalisable. Ce projet se rattache justement à la présentation de Serge Bouchard sur le mythe collectif. Ça m’a inspiré et m’a donné une idée de projet au niveau municipal. Je pense que ce qui fait de la Francophonie une si belle aventure, c’est nos différences au sein de notre point commun, la langue française. Elle a plusieurs couleurs et on doit être fier de la sienne, tout en acceptant celle des autres. On a tout à gagner de cette diversité. C’est la découverte d’autres francophones à travers mon parcours qui m’a fait aimer cette Francophonie et qui m’a rendu fier d’en faire partie, à ma façon, avec mon identité. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LISA SAVOIE-FERRON ONTARIO / CANADA
TANSI
SASKATCHEWAN
ZOE FORTIER
« Ce qui me tient à cœur aujourd’hui, c’est le développement du secteur culturel professionnel francophone en Saskatchewan et la création de milieux dédiés à la culture. » 194
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis originaire de Zénon Park, un petit village agricole francophone planté au Nord Est de la Saskatchewan, une province de l’Ouest canadien. Malgré le fait que ma province soit majoritairement anglophone, plusieurs villages francophones y ont été fondés avant même sa fondation. Ceux-ci ont été fondés par des canadiens-français venus du Québec et des États-Unis. Bien avant eux, les peuples autochtones et Métis (francophone-autochtone) habitaient ce vaste territoire. Mon village, quant à lui, a été fondé en 1910 par des Franco-américains. Nous y fêtons toujours la Saint-Jean Baptiste, toutes les célébrations religieuses catholiques, ainsi que la Fête des moissons (un évènement marquant la fin des récoltes). Dans ma jeunesse on pouvait entendre le français parlé partout dans le village et sur les fermes avoisinantes. Aujourd’hui le village est largement anglicisé... La lutte pour l’enseignement du français y a été, comme partout en province, très difficile. Certaines croix ont même été brulées devant nos écoles par des groupes du Klu Klux Klan qui s’étaient organisés au Sud de la province. Malgré plusieurs améliorations et victoires au plan juridique, cette lutte n’est toujours pas terminée. Nous devons à chaque année rappeler au gouvernement saskatchewanais qu’il doit respecter nos droits en tant que groupe linguistique officiel du Canada.
« Imaginez –vous que ce n’est qu’en 1992 que nous avons eu droit à nos écoles francophones, c’est-à-dire après plus de 100 ans de revendications... » Puisqu’on n’offrait presque aucuns programmes d’éducation postsecondaire en français en Saskatchewan quand j’ai terminé
ZOÉ FORTIER
SASKATCHEWAN / LE CANADA le secondaire, je me suis inscrite au programme de Sciences politiques à l’Université d’Ottawa, dans la capitale canadienne. Je n’y ai passé qu’une seule année. Ma communauté me manquait et j’avais un certain sentiment de culpabilité qui m’habitait. Je ne servais à personne d’autre qu’à ma propre personne pendant qu’il manquait des jeunes leaders dans ma communauté. Cela me dérangeait car je croyais avoir beaucoup à donner au monde qui m’entourait. J’ai choisi de retourner dans l’Ouest canadien pour y poursuivre mon éducation en français dans un secteur plus artistique, celui du programme de Communication multimédia à l’Université de Saint-Boniface, au Manitoba. Après l’obtention de mon diplôme deux ans plus tard, je suis déménagée à Saskatoon en Saskatchewan pour y retrouver ma famille et ma communauté. Je suis à veille d’y compléter un baccalauréat en beaux-arts avec une mineure en anthropologie. Je planifie ensuite me rendre dans la province du Québec pour y faire une Maitrise en arts visuels. Mon implication et mon engagement se fait alors plutôt dans le domaine culturel. Je travaille actuellement comme graphiste pour la seule compagnie de théâtre professionnelle francophone de ma province, La Troupe du Jour, ainsi que pour une panoplie d’organismes francophones à buts non-lucratifs Fransaskois. Ce genre de travail me permet de travailler en français dans un milieu où il existe peu d’opportunités de travail dans ma langue. J’ai voulu participer au Forum des jeunes ambassadeurs des Amériques pour y rencontrer des jeunes qui ont le cœur rempli d’espoir et la tête pleine d’idées qui frôlent l’impossible. Il faut être assez fou pour essayer de pousser les gens autour de soi à redécouvrir et réinventer le monde qui les
Peinture : ZoĂŠ Fortier
ZOÉ FORTIER – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN SASKATCHEWAN entoure, et une détermination de fer fondée sur une vision d’un avenir meilleur qui semble improbable ou même surréel. Pour alimenter cette folie et cette foi, il faut être entouré de gens qui partagent ces mêmes traits. Je souhaitais, dans le cadre du Forum, rallumer en moi ces deux éléments qui m’aident à continuer mes projets et mes initiatives. L’expérience à Winnipeg a définitivement été bénéfique et ce à plusieurs niveaux. J’y ai rencontré des gens exceptionnels qui ont su m’impressionner mais aussi m’inspirer, et j’ai aussi eu l’opportunité de défricher des sources d’informations et de ressources qui peuvent m’aider à mieux performer mon rôle de leader au sein de ma communauté. Surtout, je dirais que j’ai compris que mon rôle
« Pour être un bon leader, il me semble, qu’il faut avoir un petit brin de folie et de foi... »
en tant que leader n’est pas de mener, mais bien de trouver les talents de ceux autour de moi pour mener à bout des initiatives qui améliorent la vie des gens autour de moi. Un moment fort de mon expérience au Forum a été la rencontre de Rachel DeCuir, une jeune ambassadrice de la Louisiane. J’ai tout de suite compris Rachel, et j’ai admiré ce zèle qui l’habite quand elle parle de la culture cadienne et des luttes menées par sa communauté pour assurer sa survivance et son épanouissement. Cette rencontre a été pour moi un rappel que la francophonie des Amériques se doit de reconnaitre ce qui l’uni et ce qui la rend précieuse. La plus grande partie des Francophones des Amériques habitent dans un contexte où ils ne sont pas majoritaires. Cela veut dire qu’ils ont beaucoup de difficulté à se faire entendre et reconnaitre par la majorité comme part
FDENTREVUE intégrale du portrait global que se fait une société d’elle-même. Il existe certainement un
« Augmenter son membership et développer des outils et de ressources comme le fait le Centre de la Francophonie des Amériques nous permet, je crois, d’augmenter notre visibilité et notre poids politique. Ce qui est encore plus merveilleux pas contre, c’est que ce genre de ressourcement nous permet de créer des projets innovateurs et inspirants qui font de la Francophonie un force qui contribue de façon positive au développement culturel, social, politique et économique des Amériques... » rejet de la diversité partout dans la culture populaire d’aujourd’hui, autant au Canada qu’ailleurs dans le monde. Je suis moi-même surprise de constater que malgré les échanges constants entre cultures avec la globalisation et la présence du Web, on persiste à croire qu’un groupe, qu’une culture, qu’une langue, peut être supérieure à l’autre. Plusieurs cultures sont nées à la fois dans l’isolation et les échanges. Aujourd’hui, on ne semble avoir aucun isolement, et presque exclusivement d’échanges. Claude Lévi-Strauss écrivait dès l’arrivée des ordinateurs et de l’Internet, que l’on devienne une société de pure consommation et plus de création. Cela m’inquiète moi aussi. Notre monde a besoin de diversité et d’échanges pour exister et surtout, pour évoluer. Quant à ceux qui persistent à considérer la langue de l’autre comme une barrière au lieu d’y voir là un pont, eh bien ils se contraignent à une vision qui s’arrête là où ils auront eux-mêmes bâtis une barrière. La
ZOÉ FORTIER
SASKATCHEWAN / LE CANADA langue est un pont, mais les deux partis doivent faire le chemin ensemble pour se rencontrer au milieu. Ce qui manque souvent dans notre vision bien idéaliste du multiculturalisme, c’est ce chemin pris par les deux ou plusieurs partis pour faire la rencontre de l’autre. La réciprocité du respect et de la valorisation de ce que l’autre a à apporter importe énormément dans les échanges entre cultures et au sein d’une société. Sans ce respect, nous créons des sociétés marginalisées. C’est ce manque de réciprocité qui fait en sorte que des groupes linguistiques minoritaires ont de la difficulté à faire reconnaitre par la majorité toute la richesse qu’ils ont à apporter au sein d’une société car trop souvent c’est eux qui font tout le chemin. Cela est le cas des Canadiens francophones autant que pour les Autochtones, les Métis et plusieurs groupes culturels minoritaires. Les Francophones du Canada ont bénéficié et bénéficient toujours de l’immigration francophone venant d’ailleurs. Les statistiques démontrent qu’en Saskatchewan, nos chiffres augmentent, et nos écoles sont surpeuplées. Il faut aussi noter que nous avons beaucoup d’écoles d’immersion française dans l’Ouest canadien ce qui fait en sorte que le nombre de francophiles augmente également et de façon considérable à chaque année. Il est vrai que nous faisons constamment face à des défis, mais ces défis nous les partageons avec toutes les cultures du monde. Il nous revient à lutter ensemble contre ce rejet de la diversité. Nous avons peut-être encore beaucoup de chemin à faire, mais nous avons énormément à contribuer à notre société. Je m’implique au sein de ma communauté depuis bien longtemps déjà (même si à 26 ans on est encore jeune non?). Pendant mon adolescence j’ai fait partie des comités
« J’essaye de promouvoir et appuyer le travail des artistes francophones de l’ouest Canadien... »
CrĂŠdit Photo : Marjorie Houle
JANELLE DELORME ÉTUDIANTE ENGAGÉE, UNIVERSITÉ DE SAINT-BONIFACE « L’engagement c’est d’abord et avant tout un geste vers une participation citoyenne ». Par contre, il existe différentes formes d’engagement et plusieurs niveaux de participation. Janelle Delorme fait partie de ceux qui ont partagés leurs expériences et leurs motivations sur le sujet, en tant que francophone engagé venant du Canada. Cela fut l’occasion d’entendre des témoignages riches et variés où l’engagement a été mis au service de causes collectives. Crédit Photo : Julien Saguez
Janelle Delorme est une franco-métisse très active dans sa communauté. Elle est engagée dans le projet RéconciliACTION à l’Université de Saint-Boniface, qui vise la réconciliACTION entre les peuples autochtones et non autochtones dans le but de guérir les blessures intergénérationnelles des pensionnats autochtones. Grâce à cette expérience, Janelle fut panéliste invitée pour une évènement de la « Commission de vérité et réconciliation » (Revitalizing Reconciliation – A cross Cultural Dialogue). Membre de Dé veloppement et Paix, depuis l’âge de 12 ans, Janelle est profondément engagée dans des projets qui visent la justice sociale et la justice écologique. En septembre 2012, elle a reçu la « Médiallle du jubilé de diamant de la reine Elisabeth II », pour sa grande sensibilité aux problèmes environnementaux, pour donner une voix aux Franco-Canadiens à l’échelle internationale et pour ses efforts afin de trouver des pistes d’actions concrètes pour le Développement Durable. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
Crédit Photo : Julien Saguez
ZOÉ FORTIER – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN SASKATCHEWAN exécutifs ou administratifs de conseils jeunesses au niveau provincial et national, au sein de l’Association jeunesse fransaskoise et celui de la Fédération de la jeunesse canadienne française respectivement. Je n’ai pas voulu continuer mon implication au sein du milieu associatif parce que je croyais avoir plus à contribuer à ma communauté en tant qu’artiste. Je suis co-animatrice d’une émission de radio communautaire francophone à Saskatoon qui s’appelle Couleurs Café. Nous sommes quatre animateurs passionnés de musique qui tentons de faire découvrir à nos auditeurs la grande richesse des musiques francophones du monde entier. Je suis aussi co-fondatrice d’un collectif d’artistes francophones qui s’appelle Sans-atelier. Ensemble nous souhaitons appuyer les artistes contemporains francophones et francophiles de la Saskatchewan avec une programmation qui appuie leur développement et leur épanouissement en tant qu’artistes. Ce n’est qu’on début ! J’aimerais convaincre ma communauté qu’il vaut la peine d’investir dans
des espaces dédiés à la culture. On ne peut pas seulement préserver une langue, on doit aussi cultiver la culture qui y est rattachée. Il faut donner aux croyants, quelque chose en quoi ils peuvent croire, tout comme on ne peut pas parler pour le simple plaisir de parler. On doit avoir des poèmes à réciter, des paroles à chanter, des histoires à raconter. Il nous faut prioriser autant la préservation de la langue, que l’épanouissement de sa culture. Je veux absolument faire ma Maîtrise en arts visuels en français au Québec. C’est mon prochain gros projet! Après ça, c’est la Saskatchewan qui m’attend ! Il faut voir nos défis chez nous comme des défis qui affectent tout un ensemble de personnes ailleurs. Quand on réalise qu’on a accès à des gens qui ont déjà vécu ce que nous vivons, ou qui vivent les mêmes défis au même moment, on peut plus facilement s’outiller pour résoudre la situation. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
TUNNGASUGITSI
IQALUNNUT
MYLENE BELLEROSE « Je ne sais pas ce que l’avenir me réservera, mais il est certain que mon amour pour la langue et la culture françaises va me suivre toute ma vie et que je continuerai d’être engagée d’une façon ou d’une autre… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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FDENTREVUE MYLÈNE BELLEROSE NUNAVUT / LE CANADA
Je suis originaire de Saint-Thomas de Joliette au Québec, pas très loin de Montréal. J’habite à Iqaluit, au Nunavut depuis septembre 2010. J'ai un baccalauréat en relations internationales et en droit international de l'Université du Québec à Montréal ainsi qu'un certificat en études autochtones de l'Université Laval. Pendant mes études, j'ai fait des stages dans des communautés autochtones au Pérou et en Bolivie. Ces expériences m'ont appris beaucoup puisqu'elles m'ont permis de connaître des gens vivant dans une réalité très différente de la mienne. À la fin de mes études au baccalauréat, j’ai voulu mieux connaître la réalité des peuples autochtones de mon pays. J'ai donc accepté un emploi pour être monitrice de français dans les écoles primaires à Iqaluit, au Nunavut, un territoire qui est peuplé majoritairement par les Inuit. Je travaille maintenant au gouvernement du Nunavut, où je suis agente de programme pour les services en français. Dans le cadre de mon emploi, je travaille avec des organismes communautaires francophones et avec les ministères du gouvernement afin de promouvoir l'épanouissement du français au Nunavut.
« En effet, au Québec, je vivais dans un milieu complètement francophone. Maintenant, au Nunavut, je vis dans un milieu francophone minoritaire, où je dois penser davantage au rôle de la francophonie à l’intérieur d’une communauté multiculturelle... » J’ai voulu participer au Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques parce que l’événement rejoignait plusieurs de mes intérêts : la francophonie,
les échanges interculturels, des apprentissages et le partage d’idées. Également, lorsque j’ai déménagée au Nunavut, j’ai fait face à plusieurs questionnements à propos de la place de la francophonie dans ma communauté d'accueil. Le forum des jeunes ambassadeurs me semblait donc être une belle occasion de poursuivre ma réflexion à ce sujet et d’en savoir plus sur la façon dont les gens vivent leur francophonie dans les Amériques. Lorsque, je réfléchis à tout ce qui s’est passé lors du Forum. Cela a été une semaine riche en émotions et en réflexions. Le forum, en plus d'être une aventure humaine, est une expérience extrêmement formatrice. Cet événement m'a fait méditer sur mes connaissances, sur mes valeurs, sur mon identité. Le forum m’a donné des idées de projets, mais m’a également donné confiance en mes capacités de leadership et m’a fait acquérir les outils nécessaires afin de faire valoir mes idées. Aussi, les liens tissés avec les autres ambassadeurs sont précieux. J’ai déjà hâte de connaître tous les projets que nous accomplirons lors des prochaines années ! Vivant dans un milieu très multiculturel, j’ai été marquée par l’atelier de Dominique Sarny sur le dialogue interculturel. Il a présenté une initiative en Saskatchewan, où des francophones et des métis se rencontraient pour une fin de semaine d’activités dont une table ronde. C’est lors de la table ronde que les deux peuples partageaient leur vécu et leurs préoccupations. Ils se disaient des choses très dures, mais en conclusion, l'événement a permis de créer des liens entre deux communautés. J’ai été également, très, touché par la projection du film documentaire Québékoisie, où deux Québécois vont à la rencontre des peuples autochtones de la province, après avoir constaté qu’ils
« Soyez fier de qui vous êtes, soyez curieux de tout ce que vous ne connaissez pas ou qui est différent de vous. Partagez vos connaissances autour de vous et n’hésitez pas à poser des questions aux gens qui passent sur votre route ! »
MYLÈNE BELLEROSE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE AU NUNAVUT connaissent les cultures autochtones du monde entier, mais pas celles qui habitent près d’eux. Le documentaire fait du bien pour tous ceux qui espèrent plus d’ouverture et de partage entre les cultures. Lors du forum, j'ai réalisé à quel point la francophonie peut miser un grand nombre d'institutions et de partisans à travers les Amériques. Il est évident pour moi que d’intégrer un réseau francophone est primordial. Le lendemain de mon arrivée au Nunavut, j'ai été invitée à un événement organisé par l’Association des francophones du Nunavut. C’est là que j’y ai rencontré des gens, qui sont encore mes amis aujourd’hui et qui me permettent de vivre en grande partie en français. Je voudrais tout d'abord mentionner que le Nunavut a une situation particulière en matière de langues officielles. Il
« Si on ne fait pas partie d'un réseau, il est très difficile de vivre notre francophonie... »
y a trois langues officielles dans le territoire : la langue inuit, l'anglais et le français. Même si la langue inuit est parlée par la majorité des résidents du Nunavut, elle fait face à plusieurs défis, dont la standardisation et la revitalisation. Au Nunavut, beaucoup d'efforts sont mis en place pour préserver la langue inuit. La francophonie du Nunavut a de nombreux appuis. En plus d’être une langue officielle au territoire, elle compte sept organismes francophones (en matière de santé, de culture, d’éducation, d’entrepreneuriat et d’employabilité). Les francophones peuvent compter sur un centre de la petite enfance et une école francophone afin de permettre aux jeunes de grandir dans un milieu francophone. Il existe également un franco-centre, où plusieurs activités ont lieu tout au long de l’année et qui est un lieu de rassemblement pour la communauté. Les francophones peuvent s’informer en français grâce aux médias communautaires (le journal le
FDENTREVUE MYLÈNE BELLEROSE NUNAVUT / LE CANADA
Nunavoix et la radio CFRT). La francophonie au Nunavut fait cependant face à quelques défis, dont les nombreux mouvements migratoires (les francophones restent en moyenne 2 à 3 ans au Nunavut), le manque de ressources humaines, le coût élevé de la vie ainsi que l'isolement (il n'y a pas de routes entre les communautés). Toutefois, j’apprécie le dynamisme des organismes communautaires du Nunavut, ainsi que le travail acharné de plusieurs bénévoles sans qui plusieurs activités ne pourraient avoir lieu. Je tente de faire la promotion au quotidien de la langue française, dans le cadre de mon travail, mais également lors de mes temps libres. Je navigue d’un projet à l’autre. Je donne parfois des cours de français, je participe aux matches d’improvisation, j’organise des événements pour la communauté francophone… Je dis rarement non à un projet qui me permettra d’apprendre et d’être en contact avec des gens passionnés ! Le projet pour lequel j’ai donné le plus de mon temps durant les deux dernières années est Le Nunavoix. Il s’agit du seul journal francophone du Nunavut, qui est publié deux fois par mois. J’y écris des articles et je prends part aux réunions du comité pour discuter des orientations et développer une politique de l’information. Également, je crois énormément en la sensibilisation. Je crois que beaucoup de personnes ont des préjugés négatifs à propos de la francophonie ou du Nunavut seulement parce qu’ils n’en connaissent pas assez sur le sujet. Je suis donc toujours disponible et prête à expliquer, et à présenter la communauté francophone aux gens qui sont curieux et qui posent des questions. Depuis que j'habite au Nunavut, j'ai eu plusieurs opportunités grâce à ma connaissance du français, mais certaines d'entre elles demandaient également une bonne
connaissance de la langue anglaise. Je désire continuer à faire la promotion du français parce qu'il s’agit de ma langue et parce que ça fait partie de ma culture et de mon identité. Je suis cependant d’avis que le français doit coexister avec les autres
« Donc, en matière de mobilité professionnelle, je pense que de parler français en addition à l'anglais ouvre des portes. Cependant, une connaissance du français seulement bloque beaucoup de possibilités, à moins de déménager dans un endroit où le français est parlé par la majorité des gens, comme au Québec ou en France... » cultures. Pour que cette coexistence fonctionne, il faut éliminer les préjugés et idées préconçues grâce à l'éducation, la sensibilisation et les échanges interculturels. Voilà donc ce que j'aimerais accomplir si je démarrais une initiative d'entrepreneuriat social. Malheureusement, je n'ai pas de projets à court terme. Je continue cependant de m’impliquer au Nunavoix (disponible dans l’onglet Nunavoix du site web www.afnunavut.ca) et de participer aux activités francophones de ma communauté. Le message que je souhaite transmettre en est celui de l’ouverture face aux autres cultures. Tout le monde a des préjugés ou porte des idées préconçues à propos de ce qu’il ne connaît pas. Il est toutefois primordial de travailler à connaître les autres. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDINTERVIEW MYLÈNE BELLEROSE NUNAVUT / LE CANADA
« Mylène introduce yourself (origins, studies, career, personality, occupation » I am originally from Saint-Thomas de Joliette in Quebec (not far from Montreal) and have been living in Iqaluit, Nunavut since September 2010. I hold a bachelor degree in international relations and international law from the University of Quebec in Montreal and a certificate in Aboriginal Studies from Laval University. During my studies, I had two internships in indigenous communities of Peru and Bolivia that taught me a lot as they allowed me to meet people living very differently than myself. Upon completing my undergraduate studies, I wanted to know the reality of indigenous peoples of my country. So I accepted a job as a French language assistant in two elementary schools in Iqaluit, Nunavut, a territory that is inhabited mostly by the Inuit. I now work for the Government of Nunavut as a program officer for French services. As part of my job, I work with Francophone community organizations and government departments to promote the development of French in Nunavut.
« What motivated you to attend the Forum des jeunes ambassadeurs de la Francophonie des Amériques, which took place June 23-30, 2014 in Winnipeg, Canada? » I wanted to participate in the forum because the event involved several of my interests in Francophonie, intercultural exchange, learning and sharing ideas. Further, after moving to Nunavut, I found myself reflecting on the place of the French language in my new home. This was because I had moved from a completely Francophone environment
to an environment where I am part of a Francophone minority. This forced me to think more about Francophonie within a multicultural community and served as motivation to attend the Forum to continue my reflection and learn about how others live as a Francophone in their communities.
« Looking back, was this event beneficial for you? If so, in what respect? What have you learned? » I'm still thinking about my experiences at the Forum. It was a week full of emotion and reflection. In addition to being a social adventure, the forum was also a formative experience having me think about knowledge, values and identity. It gave me confidence in my leadership ability and voicing my ideas. The friendships I developed with other ambassadors are precious. I already look forward to all the projects that we will all accomplish in the coming years.
« Were there high points that particularly touched you? Stories of women or men that inspired you (speakers, fellow ambassadors...)? » Living in a very multicultural environment, I found Dominique Sarny's workshop on intercultural dialogue very impactful. He presented an initiative that took place in Saskatchewan where the Francophone and Métis communities met for a weekend of activities. It was during the round table discussion that the two groups shared their experiences and concerns. A lot of negative things were said, but in the end the discussion helped to strengthen communication between each other. I was also really touched by the screening of the
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
CrĂŠdit Photo : Marjorie Houle
PIERROT ROSS-TREMBLAY SOCIOLOGUE La puissance du récit: mémoire et revitalisation culturelle : la mémoire est la nourrice de l’identité des humains. C’est à partir de l’inventaire de nos propres expériences de vie et de celles des autres qui nous ont été transmises que nous jugeons de ce qui a de la valeur ou pas pour nous, le modèle que nous voulons éviter ou reproduire dans nos vies, bref ce qui est sacré ou pas pour nous. En puisant dans son expérience comme francophone issue des premiers peuples, Pierrot Ross-Tremblay souligne la grande force du récit de vie comme ressource pour briser les préjugés, nourrir l’empathie et revitaliser l’identité culturelle des groupes minoritaires et vulnérables. Dans une Amérique en profonde mutation et où les sources d’identité sont dorénavant exponentielles, l’expérience intime et le récit de vie des personnes et des groupes s’avèrent la source incontournable la plus sûre pour répondre au besoin d’identité des gens. Pierrot Ross-Tremblay présente une nouvelle technologie sociale permettant aux personnes et aux groupes de produire leur propre histoire, de renforcer leur identité et, par le fait même, de libérer de nouveaux modèles de ce qu’ils souhaitent devenir.
Crédit Photo : Marjorie Houle
Pierrot Ross-Tremblay détient un doctorat en sociologie de l’Université d’Essex en GrandeBretagne. Ses recherches des dernières années ont porté sur le rapport que son groupe d’appartenance (les Essipiunnuat) entretient avec son passé. Il est présentement chercheur postdoctoral au Centre interuniversitaire d’étude pour un projet sur la tradition orale innue et responsable de la recherche au Centre de la francophonie des Amériques. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
MYLÈNE BELLEROSE – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN NUNAVUT Documentary Québékoisie where two Quebecers meet the Aboriginal peoples in their province after having met with indigenous people abroad. The documentary is good for anyone hoping for more openness and sharing among cultures.
day after my arrival in Nunavut, I was invited to my first event at the Francophone Association of Nunavut. It was there that I became part of a network that has allowed my Francophone background to easily thrive.
« Can you tell us whether there is a real « According to you, do French speakers passion to preserve the French struggle to find a place in the Americas language in the territory of Nunavut? and even outside of these borders? Is How is it perceived and how do joining a francophone network, such as you feel about it?"» le Centre de la Francophonie des I would like to say first that the territory of Amériques, a privilege and is it critical Nunavut is a bit special in regard to its official to be heard and recognized? » languages. There are three official One of my realizations at the Forum was that Francophonie has a large number of institutions and supporters throughout the Americas that it can count on. It was obvious to me that becoming involved in my local francophone community was essential. The
languages: the Inuit language, English and French. Although the Inuit language is spoken by the majority of Nunavut's residents, it faces many challenges such as its standardization and revitalization. In Nunavut, a lot of effort is given to preserve the Inuit language. A lot of support for
FDINTERVIEW MYLÈNE BELLEROSE NUNAVUT / LE CANADA
the Francophone community exists in Nunavut through seven organizations in the areas of health, culture, education, entrepreneurship and employment. There is a Francophone daycare and school for children to grow up in a Francophone environment; a Francophone community centre where many events are held throughout the year; and a Francophone newspaper and radio station. Despite the support network, there are challenges the Francophonie in Nunavut face. This includes the high turnover rate (Francophones remain 2-3 years on average in Nunavut), the lack of human resources, the high cost of living and the isolation from other communities and the rest of Canada. However, I appreciate the vitality of the organizations in Nunavut, as well as the hard work of the many volunteers without whom this important wouldn't exist.
« What are the different actions you do on a daily basis to promote the Francophonie within the community of Iqaluit? Can we say that you are a committed and promising woman who will always have the promotion of the French language at heart? » As part of my job and in my spare time, I strive to raise awareness of the French language. I navigate from one project to another, teaching French, participating in Francophone improv, organizing events and so on. I rarely say no to a project or activity that will allow me to learn new things and socialize with passionate people. The project for which I have given most of my time during the last two years is the Nunavoix. It is the only French-language newspaper in Nunavut, which is published twice a month. I write articles and participate in committee meetings
to discuss and develop an information policy. I also do what I can to combat the negative prejudices and misunderstandings people may have about the Francophone community. As well, I'm always ready to share my knowledge of Francophonie with those who are curious. I do not know what the future holds for me, but I'm certain that my love for Francophonie will be with me always and that I will be continue to promote in one way or another.
« Job mobility is now common. As a bilingual individual, do you think it is easier to find a job speaking English rather than French?»
¡
Throughout my time in Nunavut, my French language ability gave me a lot of opportunities, however some of them depended on my English language ability too. So, in terms of job mobility, I think that speaking French in addition to English opens more doors, but speaking French alone would close a lot more unless you move to a predominantly French speaking location such as Quebec or France.
« What are your current personal ambitions? If tomorrow, you too you had to join the movement and undertake an entrepreneurial adventure or to become a social entrepreneur, what would you like to achieve?» I am committed to promoting the French language in Nunavut because it is my mother tongue and is part of my culture and identity. However, I know that the Francophone culture must coexist with other cultures in Nunavut. For this coexistence to work,
MYLÈNE BELLEROSE – AMBASSADOR OF THE FRENCH-SPEAKING WORLD IN NUNAVUT prejudices and preconceptions must be eliminated through education, awareness and intercultural exchange, which is what I would like to achieve if I became a social entrepreneur.
« What message do you wish to spread as young ambassador of the francophonie in the Americas? »
Unfortunately, there are no upcoming projects on my agenda, but I'm continuing to write articles for the Nunavoix. Everyone has prejudices against or preconceptions about what they don't know. So, I want to convey a message of being open to and accepting of other cultures: “Be proud of who you are, but be curious of those that are different from you and take the time understand their culture.”
GENEVIEVE MORIN CHEF D’ANTENNE DU TÉLÉJOURNARL MANITOBA Crédit Photo : Julien Saguez
BIENVENUE A
QUEBEC
Crédit Photo : David Burgovski
CHRISTINE LETENDRE
« Je pense que la francophonie des Amériques sera vivante tant que nous nous parlerons et que nous nous écrirons, tant que nous chanterons nos mots, nos expressions, nos accents, tant que nous aurons des choses à dire et à entendre et tant que nous mettrons des mots entre nous pour nous unir! »
Femmdoubout® /
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE CHRISTINE LETENDRE QUÉBEC / LE CANADA
Je suis originaire de Victoriaville (au Québec, Canada) où je suis revenue vivre après mes études à Montréal et Trois-Rivières. Ma langue maternelle est le français et je vis dans un milieu à forte majorité francophone. Après avoir complété le programme Cinéma et communications au Cégep de St-Laurent à Montréal, je fais mes études universitaires en Communication sociale à Trois-Rivières. Je travaille depuis 5 ans comme coordonnatrice de l’Association des groupes d’éducation populaire autonome Centre-du-Québec (www.agepa.qc.ca). L’AGÉPA est un regroupement d’organismes communautaires et sa mission est de travailler à la transformation sociale dans une perspective de justice sociale. Nous travaillons principalement dans la lutte contre la pauvreté, la mondialisation et le néolibéralisme et pour la défense collective des droits, de la démocratie et de l’environnement. Les groupes membres de l’AGÉPA proviennent de différents secteurs d’activités, mais ils ont tous en commun l’éducation populaire autonome au cœur de leurs pratiques et la volonté de travailler sur les causes des problèmes sociaux et de partir des gens pour changer le monde. Au niveau personnel, je m’engage dans ma communauté parce que je pense que c’est à travers la participation citoyenne et l’engagement social qu’on construit une communauté qui nous ressemble et qui nous rassemble. Je m’implique notamment à la Télévision communautaire des Bois-Francs (www.tvcbf.qc.ca) parce que je crois que les médias communautaires sont un outil essentiel pour renforcer le lien social des communautés. C’est à titre d’animatrice bénévole que je me suis d’abord impliquée au sein de cet organisme. J’occupe maintenant la poste de présidente du conseil d’administration depuis 4 ans. Je
m’implique également en politique provinciale au sein de Québec solidaire (www.quebecsolidaire.net). En plus d’être membre du comité de coordination de l’association locale du parti dans la circonscription d’Arthabaska, j’ai été candidate aux élections provinciales en août 2012 et en mars 2014. Faire une campagne électorale est une expérience exigeante, mais avec l’aide d’une bonne équipe électorale c’est une expérience très enrichissante. Bien que je n’aie pas été élue, je pense sincèrement que ma participation aux élections contribue à faire avancer les enjeux de justice sociale et à démontrer que tout le monde peut s’investir en politique. J’espère d’ailleurs qu’en partageant mon expérience je motive d’autres jeunes, et moins jeunes, à s’engager en politique. La communication est un élément récurrent de mon parcours. C’est dans ce domaine que j’ai fait mes études et je suis appelée à utiliser mes aptitudes dans ce domaine dans mes différentes sphères d’activités : animation d’ateliers de formation, conférence de presse, animation télévisée, débats politiques et autres. J’ai une certaine facilité à prendre la parole en public, mais j’accorde aussi beaucoup d’importance à l’écoute. Quand j’ai pris connaissance de l’appel de candidatures pour le forum, j’ai trouvé le
« D’abord, le fait d’être en contact avec des jeunes francophones et francophiles de partout dans les Amériques m’a permis de découvrir avec bonheur la vitalité de différentes communautés francophones et leur volonté de travailler à la reconnaissance et à la valorisation du français... »
Crédit Photo : Julien Saguez
CHRISTINE LETENDRE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC sujet tellement intéressant que j’ai tout de suite eu envie d’y participer! De plus, j’étais motivée par la possibilité de faire de belles rencontres avec des jeunes passionnés(es) originaires de partout dans les Amériques. Et puisque je n’étais jamais allée à Winnipeg, c’était aussi l’occasion de découvrir un endroit que je ne connaissais pas. Pendant le forum j’ai compris que je vivais quelque chose d’important et que cette expérience me ferait cheminer. Cette rencontre a consolidé une facette de mon identité: être francophone au cœur des Amériques! C’est une identité que je partage maintenant avec les autres ambassadrices et ambassadeurs. C’est sans
« J’ai été très touchée par le récit des souffrances et de l’oppression vécue par ces communautés, des luttes pour la reconnaissance et la survie de leurs langues et de la volonté de reconstruire une identité forte... »
compter qu’au point de vue humain, c’est une expérience très riche. Je suis heureuse d’avoir rencontré autant de gens formidables avec qui je souhaite garder contact. Je ressors du forum avec une meilleure connaissance de moi-même entre autre grâce au travail en ateliers et aux interactions du groupe. À travers le partage de nos expériences, j’ai pu prendre un moment de recul par rapport à mes propres implications sociales et mesurer leur portée (ce qu’on oublie souvent de faire dans le feu de l’action). À vrai dire, j’ai tellement aimé participer à ce forum que j’ai l’intention de soumettre ma candidature pour être cheffe de famille lors de la prochaine édition. Pour moi, un des éléments marquants du forum a été la série de présentations sur les réalités métisses et autochtones. J’ai été troublée d’apprendre que l’on a collectivement nié, puis oublié, la part autochtone et métisse de nos origines. Ainsi, je souhaite maintenant remonter dans l’histoire de ma propre famille
THIBODEAUX EMILY LOUISIANE / ÉTATS-UNIS
Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE CHRISTINE LETENDRE QUÉBEC / LE CANADA
pour en connaître davantage sur mes origines. C’est grâce au forum que j’ai découvert le Centre de la francophonie des Amériques et je suis convaincue de l’importance d’un tel réseau pour créer des liens entre les francophones des Amériques. C’est notamment à travers les liens que nous formons entre nous que nous alimentons notre détermination à faire du français une langue vivante et dynamique, reconnue et parlée au cœur des Amériques. J’habite une province à forte majorité francophone et je vis essentiellement en français alors ma vision de la situation ne correspond pas nécessairement à la réalité de toutes les communautés francophones à travers le pays. Cela dit, je sais qu’il y a des mobilisations citoyennes pour donner une plus grande place au français par exemple pour qu’Ottawa, la capitale nationale, devienne officiellement bilingue et que l’ensemble des services qui y sont offerts au public soit accessible autant en français qu’en anglais. Espérons qu’une réelle volonté politique des différents paliers de gouvernement viendra en appui de ces mobilisations citoyennes. En toute honnêteté,
« Mon identité de « francophone dans les Amériques » s’est consolidée au cours de ma participation au forum et je réalise qu’en vivant dans un milieu essentiellement francophone je n’avais pas encore pleinement conscience de mon rôle dans la promotion de la francophonie. Je suis en train d’apprivoiser mon statut d’ambassadrice de la francophonie et j’ai la volonté d’en faire quelque chose de concret et significatif... »
pour le moment je n’ai pas de projets concrets, mais plusieurs réflexions sur mes aspirations personnelles et professionnelles. Après une rupture il y a environ un an, je suis dans un tournant de ma vie où le champ des possibles est très vaste. Comme on dit, le changement attire le changement, alors voyons où la vie va me mener! Je suis une femme pour qui les contacts humains sont importants. Mon engagement est à l’image de cette pensée puisque que je me suis engagée à écrire une carte postale ou une lettre manuscrite à toutes les ambassadrices et à tous les ambassadeurs du Forum pour garder nos liens vivants. J’écris donc une carte par semaine ce qui veut dire qu’il me faudra environ 1 an pour écrire à tout le monde. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
JULIEN SAGUEZ
« Personnellement, je suis heureux de voir que notre belle langue est encore bien vivante et qu’elle renaît parfois à des endroits où elle n’a pas été usitée pendant des décennies ! Merci à la jeune génération de la faire revivre !… » 229
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis originaire du petit village de Bonneuil les Eaux en Picardie (France). J’ai effectué toutes mes études primaires, collégiales, lycéennes et universitaire dans ma Région. En 2007, j’ai obtenu un Doctorat de Biologie de l’Université de Picardie Jules Verne. Depuis 2008, je suis établi au Canada et plus particulièrement au Québec, où je travaille pour un centre de Recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Mes sujets de recherche portent sur les insectes ravageurs des fruits tels que le raisin et la pomme. Depuis 2007, je suis membre du Richelieu International qui fait la promotion de la francophonie et organise des activités en francophonie, pour venir en aide à la jeunesse. Le Richelieu International permet également l’épanouissement de ses membres qui réalisent des conférences et présentations au sein de leur club et interviennent dans les milieux sociaux. De par mon métier, je suis membre de la Société d’entomologie du Québec et je participe au comité de rédaction de notre revue « Antennae » qui est publié 3 fois par an en français ! C’est un plus pour moi, qui lit, écrit et présente mes résultats essentiellement en anglais dans la plupart de mes communications professionnelles. J’ai
« J’aime ma langue maternelle et j’aime la savoir utilisée, la voir vivre... » souhaité participer au Forum car étant français d’origine et aimant la francophonie, une des choses que j’ai apprécié en arrivant au Québec, c’est de découvrir les variantes de la langue ! Je voulais donc aussi découvrir les variantes du parler français à travers les Amériques ! Quelles nuances, quelles expressions existent entre les différents pays, comment les jeunes s’approprient cette langue qui est souvent une deuxième voire une troisième langue ! Et aussi pourquoi ils
JULIEN SAGUEZ QUÉBEC / LE CANADA
tiennent tant à l’utiliser alors que l’anglais est prédominant ! Enfin, je voulais savoir comment ces francophones et francophiles sont perçus et arrivent à s’imposer en francophonie dans leur milieu. Ce forum m’a permis de rencontrer d’autres francophones et francophiles ! J’ai aussi rencontré d’autre Français de France installés dans les Amériques, j’ai pu leur parler des façons dont ils font vivre leur francophonie ! J’ai aussi rencontré des Français d’Outre-Mer qui marient le français et le créole ! J’ai appris que l’on parle français partout à travers les Amériques et ce depuis des siècles parfois ! Ça m’a permis de voir que le français est une langue vivante en perpétuelle évolution. Les rencontres, les ateliers ont aussi été très bénéfiques puisqu’ils me permettent de revenir dans ma communauté avec des outils que je pourrai probablement utiliser dans mon quotidien et au sein des organismes dans lesquels j’interviens ! Tous les hommes et toutes les femmes présents ont fait en sorte que le Forum en lui-même soit un moment fort ! Nous avons vécu une semaine chez et avec les franco-manitobains ! J’en connais aujourd’hui d’avantage sur le pays qui m’accueille ! Nous avons rencontré des gens d’exception comme Serge Bouchard qui nous ont ouvert l’esprit sur nos communautés, sur les relations entre hommes et femmes de différents continents à travers les siècles et la place de la francophonie dans tout cela ! J’ai d’ailleurs cette impression qu’il y a beaucoup d’inégalités d’une place à une autre. L’alliance Française est très présente dans les Amériques, mais avec d’énormes disparités. Ce n’est parfois pas facile en tant que francophone de se faire une place et on reste bien souvent francophile. Mais quand des outils sont mis en place, ça fonctionne !
JULIEN SAGUEZ – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC On a eu des exemples de café en Louisiane où l’on peut maintenant être servi en français ou au moins avoir la carte en français, ou le théâtre dans le Maine, présenté par Grégoire Chabot. Dans certaines régions, le français est une langue maternelle officielle comme au Québec ou dans les Antilles et il y a moins besoin de se « battre » pour parler le français. En revanche, dans certaines provinces canadiennes (Ontario, Manitoba, ColombieBritannique) ou l’anglais s’impose, il est beaucoup plus difficile de faire vivre le français, même si des communautés permettent de pérenniser ou de redonner vie à la langue française, parfois plusieurs années après qu’on ait réprimé ou qu’on ait voulu abolir cette langue ! On est loin des actions anti-françaises ou anti-francophones
qui existaient il y a quelques années encore. Effectivement, les organismes qui font la promotion de la francophonie comme le CFA, l’OIF, mais aussi le Richelieu International, les sociétés franco-manitobaines et fransaskoises ou bien encore l’alliance française ont le mérite de défendre les couleurs de la francophonie et de permettre aux acteurs de cette francophonie de se retrouver dans un environnement commun, favorable à leur épanouissement et à l’épanouissement de leur langue. Est-ce qu’il existe un engouement réel de la langue Française chez les Canadiens? C’est très variable… d’une province à une autre je pense. On entend souvent dire que les provinces majoritairement anglophones n’aiment pas les provinces francophones et
CrĂŠdit Photo : Marjorie Houle
GREGOIRE CHABOT FONDATEUR ET DIRECTEUR DE LA TROUPE DE THÉÂTRE « DU MONDE Á COTÉ »
« L’engagement c’est d’abord et avant tout un geste vers une participation citoyenne ». Par contre, il existe différentes formes d’engagement et plusieurs niveaux de participation. Grégoire Chabot fait partie de ceux qui ont partagés leurs expériences et leurs motivations sur le sujet, en tant que francophone engagé venant d’Amérique. Cela fut l’occasion d’entendre des témoignages riches et variés où l’engagement a été mis au service de causes collectives. Titulaire d’une maîtrise ès arts de l’Université du Maine, Grégoire Chabot est le fondateur et le directeur de la troupe de théâtre «Du monde d’à côté», qui s’est produite en France, en Louisiane, au Québec, au Nouveau-Brunswick, de même que dans les États de la NouvelleAngleterre. Il est également l’auteur de nombreuses pièces de théâtre ainsi que d’essais et de scénarios pour la radio et la télévision. Sa première pièce, Un Jacques Cartier errant, fut publiée en 1976 par le National Materials Development Center (NMDC) à Bedford, au New Hampshire. Chère maman (1978) et Sans atout (1980) furent publiées également au NMDC. Il écrit toujours en anglais et en français, surtout pour la scène. Originaire de Waterville, au Maine, Grégoire habite maintenant South Hampton, au New Hampshire. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
FDENTREVUE vice versa… Mais je pense que c’est essentiellement dû à une méconnaissance. Parce qu’on se rend compte en traversant les frontières qu’il y a des « poches de résistance » où le français est encore bien vivant ! Mon jugement est peut-être un peu biaisé car je connais un peu plus les communautés francoontariennes, que ce soit du côté de Niagara ou de Sudbury. Mais grâce au Forum, j’en ai appris d’avantage sur les communautés qui vivent dans les autres provinces canadiennes et je crois qu’il existe un réel engouement chez ces communautés qui veulent faire revivre le français ! Je pense que c’est perçu comme une richesse, un héritage qui n’a pas pu être exploité car on bannissait le français dans les écoles ou au quotidien, « c’était mal de parler français ». Il y a donc une certaine fierté à être un francophone chez les Canadiens je pense. Mon expérience d’expatrié français en Amérique du Nord m’a fait prendre peu à peu conscience de la valeur de ta langue natale et notamment de sa richesse ! En France, on a perdu ou délaissé certains mots au profit de l’anglicisation. En arrivant au Québec j’ai retrouvé certains mots issus du vieux français, que l’on utilise beaucoup moins aujourd’hui. Par exemple, une chaudière n’a pas le même sens en québécois et en français de France. La chaudière québécoise est un seau alors que la chaudière français est alimenté par du fioul pour chauffer une maison…J’ai aussi vu que les Québécois et les Canadiens francisent beaucoup
« J’ai aussi été étonné de voir qu’il fallait passer des lois pour imposer le français comme langue officielle ou pour la faire respecter ! Alors qu’en France, ça nous semble acquis parce que c’Est notre langue maternelle... »
JULIEN SAGUEZ QUÉBEC / LE CANADA
d’anglicismes, même s’il existe parfois des termes français qui pourraient être utilisés à la place. On va céduler (de schedule en anglais) et canceller (de cancel en anglais) un rendez-vous, alors qu’on pourrait dire prendre et annuler un rendez-vous. Au quotidien, je parle français avec mes collègues, mes amis. Chaque semaine, je retrouve mes amis du Club Richelieu St Jean et nous parlons de francophonie. Nous mettons des amendes à celles et ceux qui n’utilisent pas correctement le français ou qui abusent des termes provenant de l’anglais. Je m’inspire souvent de la cuisine française. Je porterai toujours une voix pour défendre
« En arrivant au Québec, on est toujours la petite curiosité, je me suis longtemps fait appeler « Le p’tit Français ». Avec le temps ça s’estompe, on s’intègre ! Mais j’ai toujours pour les québécois mon accent français, alors que pour les français j’ai pris un accent québécois... » la langue française, car c’est une belle langue, une langue vivante, riche et aux multiples couleurs ! Dans le domaine de la recherche scientifique, on n’a pas le choix que de comprendre, lire, écrire et parler anglais. Toutes les publications, toutes les communications orales ou affichées sont la plupart du temps en anglais. Il existe bien des journaux ou des congrès en français mais leur impact est moindre car l’audience est moindre. Dans mon domaine, il est donc nécessaire de parler l’anglais si l’on veut avoir du travail. Je dirais que comprendre, parler, lire et écrire français est donc un atout, une valeur ajoutée ! Je n’ai pas
MAGUERITE PERKINS LOUISIANE/ ÉTATS-UNIS
JULIEN SAGUEZ – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC d’ambition particulière en terme d’entrepreneuriat, je prends un jour à la fois ! Mais j’aimerais pouvoir continuer à aider les autres et surtout le faire en francophonie avant tout ! Mes projets? Je vais poursuivre mon implication avec le Richelieu International, avec le Club Richelieu St Jean. Tout au long de l’année, nous organisons des évènements, des conférences, des levées de fonds,… Nous aidons aussi des jeunes qui le méritent ! Nous faisons la promotion de la langue française avec des dictées dans les écoles secondaires, nous aidons les établissements scolaires à rajeunir leurs bibliothèques, … Ce que je souhaite porter comme message, c’est que la francophonie
est bien vivante, qu’elle est présente partout à travers les Amériques et qu’il ne tient qu’à nous de l’entretenir en étant des acteurs et des ambassadeurs de cette langue ! Grâce aux organismes qui font la promotion de la francophonie, grâce aux outils qu’ils mettent en place, il ne tient qu’à nous de faire vivre cette francophonie et d’en parler aux plus jeunes générations et les initier si ce n’est déjà fait, afin qu’elles deviennent elles aussi de ferventes francophiles et francophones, fières de leur belle langue ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
HUGO VALIQUETTE
« Je sens en plus que la francophonie, tant en Amérique qu’ailleurs sur le globe sera une langue ancrée dans le leadership et dans la construction d’une jeunesse dynamique qui n’a pas envie d’être à plat-ventre face à ce monde qui peut être hostile face à une jeunesse rêveuse en engagée… »
Femmdoubout® /
239 HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis un québécois, provenant de Terrebonne, dans la fabuleuse région de Lanaudière. J’habite tout près de la métropole, Montréal, mais assez loin pour profiter des avantages d’espaces verts et d’une circulation beaucoup plus fluide quand je vais travailler, en région! Au niveau du travail, je suis coordonnateur de la Table régionale des organismes communautaires de Lanaudière (TROCL). Cet organisme regroupe près de 180 organismes communautaires autonomes qui œuvrent à l’amélioration de la qualité de vie des lanaudoises et lanaudois. C’est un travail passionnant et très stimulant. Il faut être vraiment polyvalent, car dans le quotidien, je fais des représentations politiques, de l’analyse de conjoncture et d’enjeux, je fais de la rédaction, de la formation avec les travailleurs, travailleuses et bénévoles, j’organise des événements, je travaille en collaboration avec les 13 autres tables régionales d’organismes communautaires (TROC) du Québec. Les organismes sont une richesse formidable et c’est afin de les faire découvrir, faire reconnaître leur expertise et d’améliorer leur financement que je me dévoue à cet emploi depuis maintenant 3 ans. J’ai étudié en travail social et en communication, principalement, mais je suis également un passionné de musique. Ça fait maintenant 18 ans que je dirige Éclipse – le groupe vocal, un groupe formé de 30 choristes âgés de 18 à 60 ans. Pour moi, la musique est l’équilibre dans ma vie! J’ai fondé le groupe à 15 ans et depuis, c’est mon repère. Ça me permet de faire le vide dans mon esprit! Ma passion pour les gens et la communauté m’est apparue assez jeune! À l’âge de 17 ans, constatant la détresse et le manque de ressources pour les jeunes gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels, j’ai fondé avec un ami, un organisme communautaire autonome, Le Néo, qui vient
HUGO VALIQUETTE QUÉBEC / LE CANADA
en aide à ces jeunes et qui maintenant est également l’organisme de santé sexuelle de la région. J’ai également contribué à mettre sur pied un regroupement québécois d’organismes comme Le Néo, qui s’appelait le Regroupement d’entraide pour la jeunesse allosexuelle du Québec (REJAQ). Mon parcours de développeur m’a permis de donner naissance à un tout nouveau projet cette année. Alors, je suis en train de fonder
« Après des années d’implication et d’engagement à différents niveaux, j’ai décidé de m’investir afin de contrer le cynisme ambiant et de briser l’inertie des gens qui m’entourent! Je trouve que le monde est trop gris! Quand nous créons des contacts avec les autres, quand nous avons du pouvoir pour changer les choses, tout devient possible! » un organisme, la Désorganisation efficace favorisant l’implication (DÉFI). En ce moment, l’organisme est composé de 8 autres jeunes qui croient comme moi que le cynisme peut se combattre par de l’action. Et en parallèle, je réalise un tout nouveau rêve cette année, celui de concevoir et animer une émission qui est en droit ligne avec le mandat de DÉFI. L’émission s’appelle #DéfiGoAction et a pour mission de voir à la réalisation de plusieurs défis! Des défis réalisés par l’équipe de chroniqueurs et chroniqueuses, 13 jeunes dynamiques qui veulent changer les choses! Mais, en plus de voir cette équipe se démener à se réaliser devant les caméras, nous désirons soutenir la réalisation de défis de gens de notre communauté! #DéfiGoAction, c’est une émission et une équipe pour pousser les gens à aller plus loin!
PAULE SAINT-PIERRE CHARBONNEAU QUÉBEC / CANADA Crédit Photo :Marjorie Houle
HUGO VALIQUETTE – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC J’ai eu la chance de devenir un Jeune ambassadeur de la francophonie des Amériques lors du premier forum, en 2009 à Québec. Suite à des événements survenus dans la dernière année, j’avais envie de vivre un événement stimulant pour me ressourcer et pour créer des liens avec des jeunes engagés. Lorsque j’ai reçu l’invitation du Centre de la francophonie des Amériques afin d’être un chef de famille, étant donné que j’avais déjà participé, j’étais emballé de lancer ma candidature et encore plus d’être sélectionné ! En fait, j’ai pu vivre un voyage au cœur de moi-même pendant ce forum tout en m’ouvrant à plus de 60 personnes ! Depuis un certain temps, je travaille surtout avec des
« J’avais ce besoin de rencontrer l’autre, de ce bouillon de culture, d’être en contact avec des passionnés réunis sous le fait d’être francophone! »
communautés. Beaucoup de personnes à la fois! Que ce soit par mon travail ou mes implications, je suis rarement dans l’individuel. Et bien que mon rôle de chef de famille m’ait fait travailler avec 10 jeunes, j’ai eu la chance de rencontrer et de soutenir des jeunes formidables. J’ai également pu puiser de l’inspiration pour mes nouveaux projets ainsi que pour mon travail. Je sens que ce forum aura été un tournant pour moi! Quel bonheur! Et je suis content d’être resté en contact avec bon nombre d’ambassadeurs! J’ai également découvert une nouvelle partie du Canada! Je n’avais visité que l’Ontario comme autre province! J’ai adoré Saint-Boniface! L’histoire de la communauté franco-manitobaine m’a beaucoup touché et inspiré! Je dirais également, que très concrètement, les ateliers en lien avec la vidéo, la recherche-action, la construction identitaire et la conférence sur l’engagement ont tous été des moments forts! Tous les petits moments spéciaux vécus avec les ambassadeurs et ambassadrices, ma
LINE GIGAULT COORDONNATRICE AUX COMMUNICATIONS ET EDIMESTRE AU CFA Crédit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE famille et l’équipe du Centre font partie de souvenirs tout simplement incroyables! Finalement, la conclusion du Forum, par la cérémonie de l’engagement et par la scénette créée par ma famille pour la conclusion de l’événement me poussent maintenant à continuer à me dépasser! Lorsque je manque de courage ou que je me sens fatigué, je puise dans cette énergie créatrice que j’ai sentie tout au long du parcours du Forum. Il y en a plusieurs! Je dirais que la rencontre de Judith Charest qui animait le bloc sur la construction identitaire a été un moment très fort de mon parcours. Son travail avec les ambassadeurs, la confiance qu’elle a inspirée à tous, son ouverture, sa soif de découvrir l’autre, ça m’a vraiment inspiré. Maintenant, quand je fais des présentations, j’utilise certaines astuces qu’elle nous a présentées et qu’elle a utilisées dans ce bloc. Je dirais également que l’équipe du Centre de la francophonie des Amériques m’a impressionné ! La passion qui les anime et le professionnalisme dont ils font preuve dans l’organisation d’événements panaméricains sont un puissant élément de motivation. Plusieurs ambassadeurs m’ont touché droit au cœur! Je pense à Amber, Benoit, Marcos, Milena, Zoé, Nadège, Lisa, Emily, Alexandra, Nicholas, les membres de la famille « Couleurs Francos », m’ont fait un plaisir énorme de travailler avec moi pendant le Forum! Quand je me sens moins bon au travail ou dans mes implications, je me souviens de leurs encouragements et ça me propulse à nouveau! Il y a évidemment toutes celles et ceux que j’ai également découvert et dont nous avons gardé contact grâce à Facebook. J’adore suivre Jessye, Santiago, Christine, Mylène, Julien, Stéphanie, Elìas, Andrik, Marc-André, Justin, Paule, MarcAndré, Melina et Rachelle. Karl m’inspire beaucoup par ce qu’il réalise, tant au niveau
HUGO VALIQUETTE QUÉBEC / LE CANADA
de compétition physique qu’au niveau professionnel ! Et je pourrais dire que le travail colossal que Virginie fait pour faire rayonner les ambassadeurs me motivent à entretenir les liens que j’ai développé cet été à Winnipeg. J’aurais envie de nommer chaque ambassadeur. Cet événement m’a profondément inspiré, m’a donné le goût de continuer à foncer et à croire que ce que je fais, c’est une bonne façon de changer le monde, à petite échelle! En fait, je ne sais pas si c’est le fait d’avoir participé à plusieurs événements du CFA, mais j’ai l’impression que la francophonie rayonne davantage qu’on pourrait le croire. On pourrait me dire que c’est facile de dire ça pour un québécois qui n’est pas en situation de minorité linguistique, mais le fait de voir des francophones allumés de partout dans mon Facebook et de voir toutes les actions positives autour de la langue française dans mon pays, mais partout en Amérique me porte à croire que le français va continuer à croître! En août 2014, j’ai aussi participé à un autre évènement organisé par le CFA, « Le premier parlement francophone des jeunes des Amériques ». Quel événement extraordinaire! Je me sens tellement choyé d’avoir pu y assister! Cet événement était une simulation parlementaire. Pendant tout près d’une semaine, j’ai joué le rôle de député des Bahamas dans ce nouveau pays des Amériques. On y a vécu une expérience formidable sur le parlementarisme et comment se vivait la démocratie dans un parlement comme celui du Québec. La joute oratoire, les débats, les discussions de corridor, les commissions parlementaires, les votes, la ligne de partie… tous des sujets que nous avons abordé. Bien que j’ai été 9 mois attaché politique d’un jeune député dans ma région, vivre la politique de l’intérieur, c’est très inspirant. J’ai donc, une fois de plus, été
DOMINIQUE MASSE QUÉBEC / CANADA
GABRIEL BONILLA TEGUCIGALPA / HONDURAS
HUGO VALIQUETTE – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC inspiré par près d’une centaine de jeunes francophones de partout en Amérique. Il y avait ceux qui, comme moi, étaient des parlementaires, mais il y avait également des journalistes et le volet participation citoyenne. Nous avons fait face à des manifestations, du lobbying jusqu’à une conférence de presse pour dénoncer des actions de notre parlement. C’est un court résumé, mais j’ai tellement adoré mon expérience que j’ai envie de répéter l’expérience dans ma propre région avec mon amie Dominique Masse qui a elle aussi participé à l’événement. Aussi, comme à
« Et ce que j’ai particulièrement apprécié de cette expérience a été le contact avec de vrais politiciens, des rencontres avec des personnalités inspirantes et le fait que la simulation était à trois niveaux... »
à Winnipeg, le parlement à Toronto a été un moment unique de rencontres avec des jeunes extraordinaires. Je peux dire que mon réseau francophone s’est beaucoup agrandit cet été. Je pense entre autre à Gabriel, Jacynthe, Janaína, Denise, Arlex, Merlin, Yvens, Colin, Charlotte et Marc-André. Et en plus, j’ai eu la chance de retrouver des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, Benoît, Amber et Stéphanie que j’ai eu la chance de rencontre en juin cette année, ainsi que des ambassadrices nommées en 2009, Victoria et Anika! Je terminerais en disant que la réflexion suite à la simulation parlementaire, pour voir s’il était possible de faire de la politique autrement a été un moment fort de cet événement! Je crois encore que la politique peut être un puissant moteur de changement social! Alors, il ne reste qu’à foncer! Je crois qu’au Canada, il y a vraiment ces deux solitudes. Le fait
FDENTREVUE français côtoie le fait anglais, sans nécessairement tenter de s’apprivoiser. Au Québec, particulièrement, je sens qu’il y a une fracture entre franco et anglo, parfois je me demande si nous pourrions être solidaire Les enjeux politiques de majorité versus minorité sont très présents! Car la langue, bien qu’elle soit le reflet de nos racines ne devrait pas empêcher de créer le contact. Mais, quand je suis en terrain majoritaire anglophone, ailleurs au Québec, je me rends compte qu’il reste du travail à faire pour se sentir d’égal à égal. Honnêtement, je ne sais pas comment arriver à défaire cette réalité. Historiquement, des blessures sont nées de confrontations entre nos communautés et je crois qu’il faudrait une grande réconciliation, mais quel serait le point de départ… je ne sais pas. Ceci dit, je sens que le français, même au Québec est menacé. Si nous ne prenons pas soin de notre langue, je suis certain qu’elle pourrait disparaître… alors comme francophone, il s’agit de tout un défi. En fait, je t’avouerai que mon engagement par la francophonie part d’initiatives très personnelles. Je tente d’écrire le mieux possible. J’écris beaucoup, je lis et je reste informé sur la francophonie. J’ai apporté quelques changements dans mes comportements. Par exemple, avant, avec mon groupe, Éclipse, nous chantions presque exclusivement en anglais. Depuis 2012, nous avons adopté un nouveau plan de développement et nous devons chanter autant en français que dans d’autres langues. Pour mon groupe, c’était un virage important et il me fait plaisir d’expliquer aux gens pourquoi nous avons fait ce choix! Aussi, je me fais un devoir de faire la promotion du CFA et des différentes activités qu’il organise afin de continuer à faire vivre la francophonie des Amériques. Je pense que le français va continuer de gagner du terrain! Et je suis
HUGO VALIQUETTE QUÉBEC / LE CANADA
certain que par tout le travail de développement qui s’opère tant dans les Amériques que dans le reste du monde, le français est et demeurera une langue d’innovation! Je te dirais que je me suis vraiment lancé dans une grande aventure solidaire avec #DéfiGoAction et l’organisme DÉFI. J’ai envie que l’émission de télévision qui aujourd’hui est diffusée sur une chaîne communautaire puisse voyager partout dans la francophonie pour voir plein de personnes en action réaliser des défis qui vont leur donner le goût de s’investir davantage pour améliorer la réalité de leur communauté. J’ai très envie d’aller présenter #DéfiGoAction au Sommet de la francophonie en 2015. Et j’ai très envie de revoir les ambassadeurs de la francophonie des Amériques! Je ne sais pas exactement par quel canal, mais ça fait partie de mes projets. Sinon, j’aimerais vraiment, vraiment organiser un genre de chanson à la « Playing For Change » de francophones d’à travers les Amériques. Il me semble que ce serait inspirant de voir des francophones des 4 coins de nos Amériques interpréter un chant positif et mobilisateur. J’invite les ambassadeurs et ambassadrices de la francophonie des Amériques, les participantes et participants du Parlement francophone des jeunes des Amériques ainsi que tous les francophones des Amériques à faire partie de la communauté de #DéfiGoAction! J’aimerais beaucoup avoir des entrevues Skype avec des jeunes de partout qui réalise des défis et pouvoir présenter cela dans l’émission. Et dans le cadre de l’émission, chaque chroniqueur et chroniqueuse s’est lancé un défi, mais je ferai la même chose! En plus de la mise sur pied de l’émission, je veux rassembler une chorale de 1000 personnes en mai 2015 pour chanter une grande chanson inspirante! Je veux montrer qu’ensemble, on peut faire des
HUGO VALIQUETTE – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE À QUÉBEC grandes choses! C’est donc une invitation à tous les francophones qui viendraient dans le coin de Lanaudière à cette période, vous viendrez chanter avec nous! En fait, pour moi, changer le monde, le rendre plus positif, plus accueillant envers la différence et plus dynamique, c’est ce à quoi j’œuvre à tous les jours. Comme jeune ambassadeur et
parlementaire de la francophonie, ça me donne juste encore plus de confiance d’y arriver! Un pas à la fois, mais plus certain que jamais! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
BIENVENUE A
MONTREAL
STEPHANIE FAUCHER « Je suis passionnée par les relations internationales et tout ce qui touche à la diversité culturelle. De plus, ayant étudié en littératures, j’ai développé un très grand amour pour la francophonie et la littérature francophone… »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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FDENTREVUE STEPHANIE FAUCHER MONTRÉAL / LE CANADA
Je suis Québécoise. J’ai fait des études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. J’ai ensuite fait une session en Médiation culturelle à Paris ainsi qu’un stage à la Délégation générale du Québec à Paris aux Affaires culturelles. J’ai poursuivis mes études en journalisme à l’Université de Montréal. Après ma graduation en 2013, je suis allée travailler à New Delhi (Inde) à The Energy and Resources Institute, un institut de recherche sur le développement durable pour aider à l’organisation de leur évènement phare, le Delhi Sustainable Development Summit. Je suis revenue il y a 6 mois et je suis présentement étudiante à l’École Nationale d’administration publique à Montréal en Management international. C’est pendant mon stage à la Délégation générale du Québec à Paris que j’ai vraiment su que ma passion pour la culture et les différentes cultures dans leurs ensembles devait davantage être investi dans une sphère pratique. Ainsi, en participant au Forum, je savais que j’aurais la chance de rencontrer une multitude de personnes qui ont les mêmes intérêts que moi pour la Francophonie et que je pourrais partager mes préoccupations par rapport aux minorités culturelles. En 2008, je suis allée en Inde (pour la première fois) où j’ai eu la chance d’enseigner l’anglais aux réfugiés Tibétais à Dharamshala. Les Tibétais sont un peuple de plus en plus marginal tant au niveau politique, économique que culturel. Ça a été une très grande prise de conscience. Ce Forum a été une merveilleuse expérience. J’ai réalisé à quel point une langue en partage excellent
« J’ai réalisé à quel point la diversité culturelle est une énorme richesse et qu’on doit parfois se battre pour la sauvegarde de notre langue et de notre culture... »
moyen de créer des liens. J’ai aussi réalisé que notre rapport avec une langue et une culture est subjectif. Le français pour certain est la langue de la minorité qu’il faut défendre, pour d’autre c’est la langue du colonisateur ou la langue dominante. Il faut donc toujours être conscient de nos différences et se rappeler que la diversité culturelle est aussi importante que la diversité biologique ! J’ai beaucoup aimé la Conférence de Serge Bouchard. J’ai été très touchée par ses propos lorsqu’il disait qu’en tant que Francophones Américains nous avons oublié ou négligé une grande partie de notre Histoire. J’admire son combat pour faire renaître et revaloriser une histoire que peu connaît. Il y a une énorme différence entre étudier un sujet et vivre une expérience. Je me suis toujours intéressée à la question francophone et à la diversité culturelle. Toutefois, « vivre » ce réseau et avoir la chance de pouvoir parler avec des gens de partout à travers les Amériques est une expérience unique qui est beaucoup plus marquante pour l’avenir. Cette expérience m’a donné confiance qu’il y a plusieurs personnes touchées et préoccupées par les mêmes questions. Le fait de se sentir dans un vrai réseau donne évidemment plus de poids et d’espoir. Après le forum, j’ai aussi participé au mois d’août à un autre évènement organisé par le CFA, « Le premier parlement francophone des jeunes des Amériques ». C’était un cas de simulation parlementaire. Nous étions divisés en 3 groupes: les parlementaires (divisés selon trois partis), l’action citoyenne et le volet média. C’était une forme de jeu. Les politiciens devaient tenter de faire adopter des projets de loi, l’action citoyenne se mobilisant pour ou contre et les médias couvrant les évènements. Cette expérience m’a permis de mieux comprendre la relation
« La diversité, c’est la richesse du monde... »
STÉPHANIE FAUCHER – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE A MONTRÉAL entre ces trois aspects de la société. Il est vrai que dans la mer anglophone qui nous entoure, c’est plus difficile de préserver notre langue française. Je suis Québécoise, je ne veux pas parler au nom de tous les francophones à travers tout le Canada. Toutefois, au Québec, je ne pense pas que les francophones soient rejetés par les autres.
« Je pense que si le français recule, c’est parce que certains ne voient pas l’utilité du français puisque l’anglais est vu comme la langue des affaires et comme plus « pratique » puisqu’elle est dominante... »
C’est pour cette raison, que je pense qu’il faut valoriser la diversité culturelle et faire comprendre qu’une langue ce n’est pas seulement un moyen de communication, mais aussi une vision du monde. Les langues, les civilisations et les cultures disparaissent à travers les époques. Est-ce que le français québécois disparaitra un jour ? Qui sait…mais d’ici là, il faut se battre pour le préserver ! Je fais présentement une recherche sur la francophonie économique (en collaboration avec l’Organisation internationale de la Francophonie) et j’essaie de faire une courte critique de leurs actions passées à ce niveau. C’est justement sur quoi je veux faire une recherche. Je suis
FDENTREVUE STEPHANIE FAUCHER MONTRÉAL / LE CANADA
convaincue que le français pourra devenir aussi la langue des affaires. Si on pense à la situation en Afrique, le français passera de 220 000 millions de locuteurs à 750 000 millions en 2050. Pour y arriver, il faudra toutefois assurer un bon accès à l’éducation. Il y a un énorme potentiel pour la francophonie des affaires. À plus long terme, j’attends toujours une réponse (suite à une entrevue) pour aller travailler à l’Agence Universitaire de la Francophonie à Beyrouth (Liban). Si ça ne fonctionne pas, je poursuivrai mon programme en Management international à l’ENAP et continuerai de faire application pour des emplois reliés à la question francophone pour des minorités culturelles. Pendant l’école d’été que je viens de compléter à l’ENAP, « Commercer dans un monde
« J’ai été frappé de voir que plusieurs étudiants ne voyaient pas l’importance de faire de la culture un élément distinct des négociations commerciales. De plus, plusieurs disaient que l’anglais pourrait même devenir la langue de communication sur le web pour faciliter les échanges... » multipolaire », Louise Beaudoin est venue donner une conférence sur l’ère numérique et la diversité culturelle. Elle vient de soumettre un rapport sur le sujet à l’OIF. Que faire quand la majorité du contenu sur le web est en anglais et que plusieurs cultures en sont victimes ? J’aimerais que nous soyons plus conscients de l’importance de la diversité et plus ouverts dans nos choix de consommations. C’est
Crédit Photo : Julien Saguez
sûr que c’est une question de valeur, mais elle me tient à cœur. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
LUBIN DIMITROVE PORT AU PRINCE / HA≥TI
Crédit Photo : Julien Saguez
BO NJO UR LA
FR AN CE
JESSYE JULAN L’écriture étant une passion et un de mes hobbies, je ne peux «
que défendre ma langue car c’est mon plus bel outil… Femmdoubout® /
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BIENVENUE EN
GUADELOUPE
FDENTREVUE Fraîchement trentenaire, je vis en Guadeloupe de manière constante depuis 10ans. J’y ai fait mes études, notamment une licence d’histoire ainsi qu’une licence de langues étrangères appliquées (anglais et espagnol). J’ai travaillé dans divers secteur, tels que pour l’éducation nationale à divers postes (professeur, assistante d’éducation, bibliothécaire), mais aussi dans le milieu du commerce (librairie, prêt-à-porter). Je suis actuellement en recherche d’emploi. Si je devais me définir, je dirais que je suis une fonceuse, je suis dynamique, une amoureuse de la vie, philosophe à mes heures et surtout une grande passionnée. Ma
« J’aime constamment me lancer de nouveaux défis, apprendre toujours plus de choses et m’adonner à de nouvelles expériences de partage et de voyage... » plus grande passion est de voyager. C’est devenu vital pour moi de monter dans un avion au moins une fois par an. Ce fut, tout d’abord, par simple curiosité que j’ai posé ma candidature au Forum des Jeunes ambassadeurs de la Francophonie des Amériques. Par la suite ma motivation fut de comprendre l’intérêt des autres pays du continent américain pour ma langue maternelle, dont je suis passionnée étant une littéraire. Et je ne fus pas déçu de vivre cette belle aventure, car, cette rencontre internationale a tout simplement changé ma vie. C’est peut être « Too much » comme réponse, mais surtout sincère. J’en ai appris beaucoup sur moi-même, grâce aux divers ateliers. J’ai acquis beaucoup de connaissances sur mon environnement, à l’échelle du continent américain, à travers les multiples discussions entre participants. Je ne
JESSYE JULAN
GUADELOUPE / LA FRANCE
retire que du positif de cette expérience. Il y a eu énormément de moments forts et c’est ce qui a rendu cette expérience enrichissante. Les deux derniers jours du forum ont étaient très émouvants. Nous avions tous beaucoup de peine en anticipant la fin et les aux-revoir. Les dernières journées ont été ponctuées de beaucoup de larmes, de tendresse, d’amitié. Mais surtout, ont scellés définitivement le début de liens entre une cinquantaine de jeunes francophones de toutes les Amériques. Je pense que ce forum nous a bien démontré la difficulté que certaines communautés ont encore à ce jour, pour préserver tant bien que mal leur appartenance au monde francophone. Effectivement, on rencontre des personnes qui font face à de vraies obstacles pour l’utilisation quotidienne du français, ou à étudier en français en restant dans leur pays ou province d’origine. Je ne
« Il est sûr que se lier et s’engager avec des organismes tels que le Centre Francophone des Amériques est un grand privilège, car il ouvre des portes vers l’engagement, l’implication dans la cause du français à travers le continent américain... » suis pas sûre que les jeunes Guadeloupéens soient conscients de l’intérêt du français et de quelle manière le fait d’être français et de le parler depuis la naissance est une chance. Ce qui est tout le contraire, si tu parles du créole, je pense qu’il n’a rien à craindre. Les jeunes chanteurs à la mode, les poètes et autres artistes valorisent plus que jamais le créole à l’heure actuelle. Je suis trilingue,
YANN LACOSTE COLOMBIE BRITANIQUE / CANADA Crédit Photo : Julien Saguez
« Ma source d’inspiration, je la puise au travers de ma langue française... »
JESSYE JULAN – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN GUADELOUPE Mais,il est évident que la langue que j’utilise le plus lors de mes voyages est l’anglais. J’aime en effet parler et partager avec mes hôtes ou autres personnes qui croisent mon chemin de mon île, la Guadeloupe, qui est un département français d’Amérique. Mais aussi, de mon rapport avec la France métropolitaine qui est également mon chez moi, vu que je suis née en banlieue parisienne. Une femme d’engagement en devenir je dirais… J’ai envie de transmettre un message d’amour pour ma langue, à travers mes écrits, mais surtout dans le partage de mon expérience. Pour cela
j’ai prévu de faire une vidéo explicative et de faire des interventions auprès de jeunes en milieu scolaire, car j’ai un très grand réseau de professeurs intéressés par mon projet, de manière à ce qu’ils découvrent et comprennent l’importance du français, que l’on peut être francophone ou francophile, voir les deux ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CHANTAL RACINE RÉALISATRICE, GROUPE MÉDIA TFO Le vidéoblogue pour rejoindre les communautés, accessible à tous, le vidéoblogue devient un outil idéal pour la mise en commun d’initiatives réalisées au sein d’une communauté et une manière efficace de bâtir des liens et des relations entre des acteurs qui partagent les mêmes intérêts. Dans cet atelier, l’équipe de Média TFO a présenté le rôle de premier plan qu’occupe le vidéoblogue pour une communauté. Les participants ont appris d’abord quelques techniques de base de la réalisation de vidéo (repérage, cadrage, etc.), de tournage et de montage vidéo. Puis, en équipe, ils ont élaborer leur propre vidéoblogue afin de partager un projet, une idée sur la francophonie des Amériques. Grâce à cet atelier, les jeunes ambassadeurs ont découvert comment manier efficacement les outils technologiques combinés au vidéoblogue: le blogue, les réseaux sociaux et la vidéo.
Chantal Racine travaille au Groupe Média TFO depuis plus de treize ans. Elle a participé à plusieurs productions à titre de coordonnatrice de production, de recherchiste, de journaliste et de réalisatrice, notamment aux émissions Panorama, Relief, 360, et BRBR. Chantal est passionnée par les arts et la culture. Elle s’intéresse également à tout ce qui concerne sa communauté francophone canadienne. Maintenant réalisatrice à TFO 24.7, elle coordonne les publications de la plateforme et elle sillonne également les routes de l'Ontario pour vous faire découvrir avec enthousiasme son coin du pays. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
Crédit Photo : Marjorie Houle Crédit Photo : Julien Saguez
MELANIE ROUTHIER-BOUDREAU PRODUCTRICE DE FRANCHISE, GROUPE MÉDIA TFO Le vidéoblogue pour rejoindre les communautés, accessible à tous, le vidéoblogue devient un outil idéal pour la mise en commun d’initiatives réalisées au sein d’une communauté et une manière efficace de bâtir des liens et des relations entre des acteurs qui partagent les mêmes intérêts. Dans cet atelier, l’équipe de Média TFO a présenté le rôle de premier plan qu’occupe le vidéoblogue pour une communauté. Les participants ont appris d’abord quelques techniques de base de la réalisation de vidéo (repérage, cadrage, etc.), de tournage et de montage vidéo. Puis, en équipe, ils ont élaborer leur propre vidéoblogue afin de partager un projet, une idée sur la francophonie des Amériques. Grâce à cet atelier, les jeunes ambassadeurs ont découvert comment manier efficacement les outils technologiques combinés au vidéoblogue: le blogue, les réseaux sociaux et la vidéo. Mélanie Routhier Boudreau est productrice de franchise au Groupe Média TFO. Elle produit TFO 24.7 qui propose à tous les francophones du Canada et d’ailleurs un nouveau regard sur les découvertes sociales et culturelles de nos communautés. Mélanie cumule plusieurs années d’expérience en production et en réalisation de reportages et de séries d’affaires publiques. Elle a travaillé comme réalisatrice-journaliste pour des émissions telles que360, Relief et Panoramaà TFO. Elle a également été animatrice de la série Relief sur la route qui l’a amenée à parcourir l’Ontario français. Au cours de sa carrière, elle a rencontré de nombreux francophones et francophiles de différents milieux qui ont su l’inspirer. Mélanie souhaite, avec TFO 24.7, nous offrir une occasion de nous rassembler pour échanger sur nos réalités respectives et établir un dialogue au sujet de nos réussites et de nos défis. Mélanie croit qu’il faut imaginer, risquer et oser prendre notre place ! Source : Centre de la Francophonie des Amériques
BENOIT DENHEZ
« J’ai débuté la réalisation d’un roman sur les Antilles. C’était d’ailleurs l’engagement que j’avais fait à la cérémonie de clôture du forum. Ce projet contribue à mon développement personnel et j’espère qu’il enrichira le domaine de la littérature française.… » 267
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE J’habite en Guadeloupe depuis une dizaine d’années dans la commune de Bouillante. J’ai obtenu un Baccalauréat scientifique au lycée polyvalent de Pointe-Noire en 2008 ainsi qu’une Licence d’Histoire à l’Université des Antilles et de la Guyane. Actuellement, je viens d’obtenir un Master Science Politique dans la même université et je déménage en Septembre prochain à Aix-en-Provence pour suivre une Préparation aux concours de l’administration publique. Ce qui m’a motivé à participer au forum a été la volonté de découvrir de nouveaux horizons. C’est grâce à mon université que j’ai d’ailleurs pris connaissance du Forum. Cette rencontre m’a été plus que bénéfique. J’y ai fait des rencontres importantes qui m’ont permis de faire des amis fidèles qui me soutiennent déjà grandement dans mes futurs projets. Je ne pense pas que les nouvelles générations qu’elles soient de la Guadeloupe où de la France hexagonale, aient véritablement conscience de la richesse du français ni des combats menés au-delà des frontières pour la préserver. De plus, selon un article paru dans
« Une mobilité d’affaire requiert l’usage de l’anglais, qui est la langue du « business » international. Il est important de la maîtriser si l‘on veut s’épanouir à l’international. Je pense donc qu’il est plus facile de trouver un emploi à l’international lorsque l’on parle anglais. Cependant, il me semble que même pour les anglophones, il est important de maîtriser plusieurs langues. Travailler dans les relations européennes implique parfois la maîtrise d’un minimum de trois langues... »
BENOIT DENHEZ GUADELOUPE / LA FRANCE
le magazine « Forbes », les pays africains francophones sont en pleine explosion démographique ce qui implique que dans 50 ans, il y’aura plus de natifs francophones que de natifs anglophones. Faire des affaires avec l’Afrique impliquerait donc autant la maîtrise de l’anglais que du français. La
« Comme dit mon professeur de science politique : ne restez pas en France, exportez la France à l’étranger ... » politique m’intéressant de vraiment très loin, je porterai toujours une voix pour défendre la langue française que je chéris mais de manière toujours assez discrète. Je n’aime pas affronter les autres. J’ai toujours préféré être écouté plutôt que de chercher à convaincre (exercice souvent vain). J’ai tout de même participé à un autre événement organisé par le Centre de la Francophonie des Amériques, début Août, « Le premier parlement francophone des jeunes des Amériques ». Cela a duré une semaine et consistait à recréer dans les mêmes conditions que la vraie une simulation parlementaire. Nous étions donc une centaine de participants venus des quatre coins des Amériques, députés d’un pays imaginaire appelé l’Amérique. En effet, dans un futur plus ou moins proche tous les pays des Amériques ont fusionné pour donner un seul et grand pays. Des circonscriptions fictives ont donc été créées sur ce gigantesque pays et tous ensembles, nous avons étudié, discuté, amendé et voté trois projets de loi qui devaient faire autorité sur le pays. Les trois lois portaient sur le sujet suivant : « L’instauration d’une cyberdémocratie directe dans les Amériques, L’adoption d’une langue officielle commune à l’ensemble des Amériques, Le commerce
O’REILLY AMBER TERRITOIRE DU NORD-OUEST / CANADA
BENOIT DENHEZ – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE EN GUADELOUPE des armes à feu sur le territoire des Amériques ». Un exercice grandeur nature qui me servira certainement par la suite.. Cette année sera l’année des concours pour intégrer l’administration publique française.
« J’aimerai travailler en tant que représentant de la France à l’étranger ... »
Seulement pour cela, je dois maîtriser une troisième langue. Il faudra bien vite que je songe à me mettre sérieusement à l’espagnol. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
BIENVENUE EN
MARTINIQUE
JENNA MAINGE
« Mon engagement lors de cette rencontre hautement chargée en émotion, est de laisser la parole aux enfants, car on a beaucoup à apprendre d'eux.… » 272
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je suis de la Martinique, originaire de la commune du Vauclin. Je ne peux me vanter d’avoir un parcours sortant de la norme, néanmoins, je suis fière de tous ce que j'ai accompli jusqu'ici. Je suis impliquée auprès de deux associations : « Cœur d'Enfants » qui vient en aide aux enfants victimes de maltraitance, et, « Antilles Développement », la junior entreprise de l'Université des Antilles et de la Guyane. Un trait de mon caractère est que je sois assez timide, mais j'aime bien découvrir le monde et les gens qui le peuplent. J'aime aller au-devant d'autres cultures, m'ouvrir aux autres et laisser les autres s'offrir à moi. Les échanges culturels sont une de mes passions, très jeune je collectionnais déjà les correspondances... Le forum des Jeunes Ambassadeurs de la francophonie des Amériques a été pour moi une occasion exceptionnelle. Dès la lecture de l'annonce, j'ai voulu y participer, car c'était l'opportunité à ne pas laisser passer. J'y percevais la découverte du Canada, mais aussi le moyen d'aller à la rencontre des Amériques. La participation à cet évènement a été pour moi la chance de représenter fièrement ma famille, ma commune natale et aussi mon pays. Je dirai sans hésitation, qu'avec du recul, cette rencontre m'a été véritablement bénéfique, et ceci à tous points de vue. Mais si je devais retenir un axe en particulier se serait sur mon humilité, mon respect des autres. Le forum était organisé en conférences et en ateliers, et je peux vous assurer qu'on en ressort métamorphosé.
« Les thèmes qui nous on été proposé nous incitaient à avoir une autre vision de nous même. La construction identitaire était l'un des points forts de cet évènement, cela m'a forgé dans ma personnalité... »
JENNA MAINGE MARTINIQUE / LA FRANCE
Beaucoup doivent se demander en quoi une semaine peut-nous changer, ben, je répondrai que si au cours de cette semaine les bonnes questions sont posées, la réflexion qui vient derrière peut changer énormément de choses. Des notions, telles que la connaissance de soi et des autres, les valeurs, le leadership, le changement et l'engagement ont été les principaux axes des ateliers, ce qui m'a vraiment aidé pour ma construction personnelle. Cette expérience a été la plus belle de ma vie, j'y ai rencontré des gens formidables et je remercie très sincèrement l'équipe du Centre de la Francophonie des Amériques. Des moments forts... Je crois bien en avoir eu durant toute la semaine, vraiment il s'agissait d'un moment fort qui a duré toute une semaine. Les échanges avec la population locale de Winnipeg en particulier m'ont amené à beaucoup réfléchir sur la valeur des autres, sur le non-port de jugement. La première conférence à laquelle nous avons participé était celle de M. Serge Bouchard, un auteur et anthropologue du Québec au Canada, et cette conférence-là, en particulier m'a marqué parce qu'elle parlait de "racines" et d'histoire", un thème qui nous implique forcément, car nous sommes issus tout comme un certain nombre de canadiens du métissage. Avant le forum, je ne connaissais même pas la force de la francophonie dans les Amériques. Etant française, la question même d'une francophonie ne se posait pas. Et là maintenant quand tu me demandes si les francophones peinent à se faire une place je dirai que oui. Lors de ma découverte du Canada, j'ai pu prendre conscience que la langue française avait beaucoup de difficultés à se faire entendre. A partir du moment, où l'on se déplace vers l'Ouest ou vers la frontière avec les Etats-Unis, c'est pratiquement la langue anglaise qui a sa
KAREN CASALLAS BOGOTA / COLOMBIE
JENNA MAINGE – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN MARTINIQUE place, et je trouve cela vraiment dommage, car après tout le Canada dispose de deux langues nationales et reconnues. Le Centre de la Francophonie des Amériques est une organisation très bien pensée, elle s'applique énormément dans la reconnaissance de la langue française dans toutes les Amériques. Un tel réseau mérite qu'on s'y intègre et qu'on y participer activement. La jeunesse c'est nous, le Centre croit en cette jeunesse et nous donne l'espoir en un avenir meilleur, elle nous consacre une écoute attentive, mais surtout nous donne les moyens de réaliser nos projets. Intégrer ce réseau n'est pas capital pour se faire entendre, mais à partir du moment où l'on a une personne qui croit en nous, ben c'est
une force, donc je dirai que oui c'est un privilège pour moi que d’être francophone des Amériques et reconnue comme Ambassadrice de la Francophonie des Amériques 2014. Je pense sincèrement que le créole ne se perdra pas. Les jeunes martiniquais que tu le veuilles ou non parlent créole entre eux. C'est notre langue locale. Et pour parler du français, je pense que les jeunes martiniquais, voir même les jeunes français, ne sont pas conscients des luttes qui se passent ailleurs pour la préservation de la langue française. Même moi, avant d'avoir été confrontée à ce fait, je ne pouvais pas imaginer ce combat permanent pour la sauvegarde du français
RACHELLE FRANCOEUR ALBERTA / CANADA
MELINA BLOSTEIN BUENOS AIRES / ARGENTINE
FDENTREVUE au Canada. Il faut le vivre pour le croire. Mes ambitions actuelles sont et restent la découverte d'ailleurs. C'est tellement magique et bénéfique de voir ce qui se passe de l'autre côté qu'on en retire que le meilleur. En effet, les voyages forgent la jeunesse. Beaucoup de projets sont en cours d'élaboration avec les autres jeunes ambassadeurs, énormément de portes se sont ouvertes, et si je devais me lancer dans une entreprise entrepreneuriale, je pense que ça impliquerait la jeunesse et l'ouverture sur le monde. Pour l'instant, je continue mon action auprès de la Junior Entreprise de l'Université des Antilles et de la Guyane, Antilles Développement. Plusieurs évènements sont en préparation, et je souhaiterai lancer un appel auprès des chefs d'entreprises pour leur dire que nous recherchons activement des partenaires, afin de faire prospérer notre junior entreprise. En tant que jeune ambassadrice et très heureuse d'intégrer la famille des Francophones des Amériques, j'aimerais dire aux jeunes qu'il y a des gens qui croient en nous, qui sont conscients de ce que nous pouvons apporter, et qu'il ne faut pas avoir peur d'oser, car parfois ces gens-là sont à coté de nous et nous ne les voyons pas. Et deux citations que j'avais fort aimé lors du forum : "Ne jamais laisser aux autres le soin de définir notre valeur" et "On ne préserve pas un avenir, ça se crée". Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout® ASSOCIATION CŒUR D’ENFANTS cacoeurdenfants@gmail.com 0596 35 88 17 ANTILLES DEVELOPPEMENT BAIP Bibliothèque universitaire Université des Antilles et de la Guyane 0696 01 72 39
JENNA MAINGE MARTINIQUE / LA FRANCE
LE NICARAGUA
LE NICARAGUA
多COMO TE VA?
LA
REPUBLIQUE
LA DOMINICAINE
NADEGE A. SAHA « Je suis un leader positif dans mon domaine, qui voit un avenir meilleur pour nous tous les francophones et francophiles des Amériques et du monde.… »
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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KE LO KE EN
SAINT-DOMINGUE
FDENTREVUE
NADEGE A. SAHA
SAINT-DOMINGUE / REPUBLIQUE DOMINICAINE
Née en France métropolitaine de parents originaires de la Guadeloupe. J’ai un master en science politique (coopération internationale et développement). On dit de moi que je suis une force tranquille toujours à motiver les autres par la pensée positive et en essayant de faire en sorte qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes ! Je travaille actuellement en tant que chargée de la coopération entre la Guadeloupe et la République dominicaine à l’ambassade de France en République dominicaine. Ce qui m’a motivé à participer au forum des « Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques », c’est tout simplement le hasard. En fait c’est ma mère qui m’a poussée à m’y inscrire. Ensuite, j’ai voulu en savoir plus sur la francophonie des Amériques et je me suis laissée convaincre en lisant les différentes activités du Centre de la Francophonie des Amériques. Cette rencontre entre jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques a été très enrichissante. Elle m’a appris beaucoup de choses sur la francophonie des Amériques de manière générale. Elle m’a permis de connaître des jeunes venant des Amériques avec des personnalités intéressantes. Elle m’en a appris plus sur moi particulièrement avec les ateliers sur le « Savoir être ». Il est d’ailleurs difficile d’isoler un moment en particulier de tout ce qui a pu se passer au cours de cette semaine. Chaque moment, chaque rencontre, chaque discussion avec un ambassadeur sur son histoire a toujours été un vrai plaisir et une vraie chance de pouvoir partager des expériences, des sourires, des danses avec chacun d’entre eux. Il est vrai que les francophones peinent à se faire une place dans les Amériques, cela se voit avec l’importance que prend l’anglais partout où l’on va. Et effectivement je pense que faire partie de la francophonie est un privilège qui
permet au-delà de ces frontières de se faire entendre pour ensuite développer des projets ensemble. En tant que de la région Guadeloupe au sein de l’ambassade française, oui, je peux dire que la langue Française a un engouement réel chez les dominicains. Je rencontre souvent des
« Le français est perçu comme « La langue de l’amour » chez les dominicains, une langue romantique qu’il faut absolument maitriser... » dominicains qui ont très envie de parler le français ou qui prennent des cours en Alliance française. Je dirais que c’est une langue accessible, car de nombreuses facilités de cours et d’échanges sont prévus pour permettre à un dominicain pour apprendre la langue. Est-ce que c’est mon expérience d’expatriée française en Caraïbe hispanophone, m’a fait prendre conscience de la valeur de ta langue natale ? C’est difficile à dire. En République dominicaine, une personne sur deux qui m’aborde le fait directement en anglais sans se demander si je parle espagnol ou une autre langue, ce que je trouve assez amusant. On m’aborde très rarement en français, ce qui ne m’empêche pas de prendre conscience de la valeur de ma langue natale. Je participe autant que possible aux diverses réunions du « cercle francophone de Saint-Domingue » qui est une initiative qui appartient au centre d’études de la civilisation française et de la francophonie de la fondation « Funglode » qui permet à des dominicains de pratiquer la langue française de se rencontrer autour de thématiques diverses. Oui, je pense que l’art de vivre à la française est un véritable atout de séduction en République dominicaine, et
NADEGE A.SAHA – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE A LA REPUBLIQUE DOMINICAINE
c’est assez impressionnant d’ailleurs. Tant que j’aurais la possibilité de le faire, je tenterais autant que possible d’être une femme d’engagement et une femme d’avenir qui sera toujours une voix pour défendre la langue française à l’étranger et dans les milieux que je côtoierai. Il est devenu très important voire incontournable de maîtriser au moins deux langues étrangères. Le français peut devenir la langue des gens d’affaires dans le monde quand la langue sera moins perçue comme une langue compliquée avec beaucoup d’exceptions qui confirment les règles de grammaire. Quand je vois l’action du centre de la francophonie des Amériques, je ne peux m’empêcher d’être positive pour
« L’entreprenariat est une belle aventure. Je suis toujours en train de penser à des concepts à développer, pour l’instant ils ne sont qu’au stade de la réflexion, mais je sais qu’un jour je les mènerai à bien... »
croire qu’un jour que la langue française sera considérée comme une langue à part entière dans le milieu des affaires. Le message que je souhaiterais porter est que j’aimerais qu’entre jeunes, moins jeunes, nous arrêtons de nous laisser emprisonner dans le virtuel et dans toutes ces technologies chronophages. J’aimerais que l’on redécouvre les choses simples comme passer du temps avec des gens qui nous tiennent à cœur, de discuter de vive voix avec les gens, de se rencontrer pour échanger… Plus de fraternité au-delà des différences, des apparences. Un engagement qui me tient à cœur et auquel j’aimerais travailler ce serait de recréer des liens de solidarité entre les gens, c’est sans doute utopique mais je reste persuadée que c’est possible. Comme dit Gandhi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde », je commence par moi et dans mes rapports avec les autres en espérant que ça fera tâche d’huile.
Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA NADEGE A. SAHA
SANTO DOMINGO / REPÚBLICA DOMINICANA
« Nadège preséntate (Origen, estudios, trayectoria, personalidad, puesto actual) … » Soy Nadège, nací en Francia metropolitana, de padres originarios de Guadalupe (región francesa). Tengo un Máster en ciencias políticas (cooperación internacional y desarrollo). Se dice de mí que soy una fuerza tranquila que siempre motiva que siempre motiva a los demás, impulsándolos a que den lo mejor de sí mismo.Trabajo actualmente como agregada de cooperación entre Guadalupe y Republica Dominicana de la Embajada de Francia en República Dominicana.
« ¿Qué te motivó a participar en el “Foro de los jóvenes embajadores de la francofonia de las Américas”, que se desarrolló del 23 al 30 de junio 2014 en Winnipeg, Canadá ? »
con personalidades interesantes. He aprendido más de mí, particularmente con los talleres sobre las competencias.
« ¿Hubo momentos fuertes que te marcaron ? ¿Historias de mujeres u hombres que podrías tomar como ejemplo (participantes, intervinientes, u otros embajadores…) » Es difícil aislar un momento en particular tomando en cuenta todo lo que pasó durante esa semana. Cada momento, cada encuentro, cada conversación con un embajador acerca de su historia siempre fue un placer y una oportunidad compartir sus experiencias, sus sonrisas, y bailes con cada uno de ellos.
« ¿Según tú opinión, crees que los francófonos tienen dificultades hacerse un espacio en las Américas y al mismo tiempo a través de la Es la casualidad, de hecho fue mi madre que fronteras ? Formar parte de una red me motivó. Luego, quise saber más sobre la francófona, como la del centro de la Francofonía de las Américas y dejé persuadir francofonía de las Américas es un leyendo sobre las diferentes actividades del Centro de la francofonia de las Américas. privilegio y importante para hacerse oír o ser reconocido ? » « ¿Con un poco de distancia, este encuentro te ha sido beneficioso? Si es Es verdad que los francófonos tienen así, ¿ en que ejes en particular ?¿Qué dificultades para hacerse un espacio en las Américas, se puede ver con la importancia sacas de esa experiencia ? » Este encuentro entre jóvenes embajadores de la Francofonía de las Américas ha sido muy enriquecedor. Yo aprendí muchas cosas sobre la Francofonía de las Américas de manera general. Dicha actividad me ha permitido conocer jóvenes provenientes de las Américas
del idioma inglés dondequiera que va. Efectivamente pienso que formar parte de la francofonía es un privilegio que permite a través de las fronteras hacerse oír para luego desarrollar proyectos juntos.
« Tú Representas la región de Guadalupe en la embajada francesa
HELOISE ANNA THIEULIN TEGUCIGALPA / HONDURAS Crédit Photo : Julien Saguez
Crédit Photo : Julien Saguez
NADEGE A.SAHA – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN LA REPUBLICA DOMINICANA
ubicada en Santo Domingo. ¿ Puedes decirnos si existe un entusiasmo del idioma francés entre los dominicanos ? ¿ Cómo perciben el idioma? Es un idioma accesible o aún elitista ? »
« ¿Puedes decir que tu experiencia como expatriada francesa en un país del Caribe hispanohablante te hace tomar conciencia del valor de tu idioma natal ? »
Por supuesto que sí, diría que el idioma francés tiene un entusiasmo entre los Dominicanos. El francés está percibido como el idioma del amor que se debe dominar absolutamente. Encuentro a menudo dominicanos que tienen ganas hablar francés o tomar clases en la Alianza francesa. Diría que el idioma es muy accesible porque existen numerosas facilidades de clases y de intercambios que están previstas para que los dominicanos aprendan el francés.
No es fácil decirlo. En República Dominicana una de cada dos personas que me abordan lo hace directamente en inglés sin preguntarme si hablo español u otro idioma, lo que es divertido. Se me aborda en muy raras ocasiones en español lo que no me impide tomar conciencia del valor de mi idioma natal.
« ¿Cuáles son las diferentes acciones que llevas a cabo cotidianamente al
FDENTREVISTA NADEGE A. SAHA
SANTO DOMINGO / REPÚBLICA DOMINICANA
seno de la comunidad dominicana para promover la francofonía ? ¿Podemos decir que El arte de vivir a la francesa » también conocido como « French Touch » es una ventaja ? Podemos considerar que eres una mujer de compromiso y de futuro que llevará siempre una voz para defender el idioma francés ? » Asisto siempre que sea posible a las diferentes reuniones del Círculo francófono de Santo-Domingo que es una actividad organizada por el Centro de Estudios de la Francofonía de Funglode (Fundación global democracia y desarrollo). Esta actividad permite a los dominicanos practicar el idioma francés en torno de varias temáticas. Sí, pienso que el arte de vivir a la francesa es una ventaja en República Dominicana y es bastante impresionante. Mientras tenga la posibilidad hacerlo, intentaré siempre que sea posible ser una mujer de compromiso y de futuro que llevará siempre una voz para defender el idioma francés en el extranjero y en los lugares que frecuentaré.
ineludible dominar al menos dos idiomas extranjeros. El francés puede llegar a ser el idioma de la gente de negocios en el mundo cuando el idioma sea menos percibido como un idioma complicado con muchas excepciones que confirman sus reglas gramáticas. Cuando veo la acción del Centro de la Francofonia de las Américas, no puedo evitar ser positiva para creer que un día el idioma francés se considerará como un idioma plenamente reconocido en el mundo de los negocios. La aventura empresarial es una buena aventura, siempre estoy pensando desarrollar proyectos, por el momento estos proyectos están en una fase de reflexión, pero yo sé que un día los llevaré a cabo.
« ¿Tienes proyectos concretos para el futuro, un evento que estés organizando ? ¿Te gustaría hablarnos de eso ? » Como lo había dicho en la respuesta anterior, tengo numerosos proyectos en fase de reflexión, es demasiado temprano para hablar de estos proyectos.
« ¿Qué mensaje quisieras transmitir a través de tu nuevo rol de « La movilidad profesional ha llegado embajadora de la francofonia de a ser una cosa común, tú que eres las Américas ? Tienes un bilingüe, ¿piensas que un día el compromiso en particular francés pueda ser el idioma de la gente en tu corazón ? » de negocios en el mundo ? ¿Cuáles son tus ambiciones actuales ? ¿Sí El mensaje que quisiera transmitir es que entre jóvenes y menos jóvenes, nos mañana, tú también deberías dejamos aprisionar en un mundo virtual y empezar una aventura empresarial, todas las nuevas tecnologías que consumen qué te gustaría hacer ? » demasiado tiempo. Me gustaría que Ha llegado a ser muy importante incluso
redescubramos las cosas sencillas de la vida como pasar tiempo con las personas
NADEGE A.SAHA – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN LA REPUBLICA DOMINICANA
importantes para nosotros, hablar a viva voz con la gente, conocer otras personas para compartir… Mas fraternidad mas allá de las diferencias, de las apariencias. Un compromiso de gran interés para mi será trabajar para que la gente recree vínculos de solidaridad entre ellos, es seguramente
utópico pero estoy segura que es posible. Como lo dice Gandhi : « Sé el cambio que quieres ver en el mundo », empiezo conmigo y en mis relaciones con los demás esperando que se extiende como una « mancha de aceite ».
ยกPURA VIDA!
LE COSTA-RICA
ALDO GULLOCK GUILLEN « Je suis un leader positif dans mon domaine, qui voit un avenir meilleur pour nous tous les francophones et francophiles des Amériques et du monde.… »
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Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
BIENVENIDA A
SAN JOSE
FDENTREVUE ALDO GULLOCK GUILLEN SAN JOSÉ / LE COSTA RICA
Je suis enseignant de français langue étrangère au Costa Rica, je travaille pour les sections bilingues espagnol-français du Ministère de l’Education National du Costa Rica. A la base, je suis de l’est de mon pays d’une province qui s’appelle Limon. J’ai fait mes études de l’école primaire et le secondaire à Limon dans le centre-ville. A l’époque, j’ai été inspiré pour ma professeure de français au lycée et c’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé d’étudier le français pour l’enseignement. Quand j’ai eu mon bac du secondaire ; j’ai dû quitter la ville pour commencer mes études en français à la capitale, ensuite, j’ai commencé à travailler pour la première fois en tant que professeur dans une région au nord du pays « San Carlos » En 2008, j’ai été élu pour la première fois en tant que membre adjoint de l’Association Costaricienne des Professeurs de français (ACOPROF) ; en même temps je poursuivais mes études afin d’obtenir ma licence en FLE. C’est en 2009, que j’ai terminé mes études pour la licence, mais parallèlement à cela, j’avais commencé à suivre des séminaires nationaux pour les enseignants de FLE. Dans l’année 2010, j’ai quitté le Costa Rica pour partir en France en tant qu’assistant de langue espagnole. Une année plus tard en arrivant dans mon pays, j’ai eu l’offre de devenir encore une fois membre adjoint de l’ACOPROF, poste que j’ai accepté. Au début de l’année 2012, j’ai repris mes fonctions au Ministère de l’Education Publique, mais cette fois ici en tant qu’enseignant de sections bilingues espagnol-français jusqu’à ce jour. Je travaillais conjointement avec l’ACOPROF dans l’organisation d’un congrès pour l’Amérique Latine qui s’est déroulé chez-nous et j’ai commencé une maitrise en linguistique appliquée. Actuellement, je continue dans le Comité Directeur de l’ACOPROF mais cette
fois ici en tant que président, car j’ai été élu le 31 mai 2014. En ce qui concerne ma personnalité, je peux dire que je suis quelqu’un d’ouvert aux différentes cultures et j’affectionne le fait d’échanger avec les autres, mais surtout je mets un point d’honneur à l’engagement pour mon travail, pour faire ce que j’aime. Je suis quelqu’un qui aime travailler et s’améliorer au fur et à mesure que j’avance dans mes projets tant bien professionnel que personnel, quelqu’un qui collabore avec son équipe pour mieux réussir. Pourquoi le forum des Jeunes Ambassadeurs ? Comme, je vous le disais précédemment, l’engagement pour défendre ce qu’on aime et surtout pour faire connaitre notre travail et notre culture. En plus, c’était le moment idéal pour rencontrer autant de jeunes engagés avec des objectifs en commun. Pour moi, tout a été bénéfique,
« Le moment pour établir de nouveaux contacts et pour mettre en place des projets qui peuvent servir à nous engager de plus en plus pour la défense et la diffusion d’une francophonie qui nous appartient à nous tous, en sachant qu’on est tous des différents coins des Amériques... » tout simplement parce que j’ai pu constater qu’il y a des gens très engagés avec leurs cultures, leurs mœurs et la langue française et qui sont de vrai leadership dans leur pays. Mais ce n’est pas tout, car ce forum m’a permis personnellement d’apprendre beaucoup sur tous les jeunes qui y ont participé, je suis reparti avec de nouveaux outils et avec de pleins de projets en tête. D’ailleurs, j’ai eu l’occasion de travailler avec certains d’entre-deux, en faisant des réunions de travail pour savoir, s’il y avait
Crédit Photo : Julien Saguez
ALDO GULLOCK GUILLEN – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU COSTA RICA moyen de créer des projets communs, afin de vivre le français de plus en plus dans le continent et surtout partager nos propres cultures. Des personnes qui m’ont plus marqué que d’autres ? Une question un peu difficile à répondre, car chaque personne qui prenait la parole avait quelque chose de touchant à nous dire, mais surtout leurs expériences en tant que de vrais leaderships dans différents moments de leurs vies. Il y a plein d’histoires que j’ai prises comme exemple. Je peux dire que les histoires de mes amis haïtiens ont été vraiment inspiratrices. Une ambassadrice qui m’a marqué pour son engagement et leadership auprès des hommes entreprenants
et des femmes entreprenantes chez elle, est Virginie Lebeau, Présidente de l’association Femmdoubout qui fait un travail remarquable. D’un autre côté, la conférence d’ouverture m’a vraiment touché, M. Serge Boucher nous a bien inspiré lors qu’il parlait. Je suis certain que les francophones et francophiles ont déjà une place dans les Amériques et ailleurs, on est déjà dans notre continent 34 millions de francophones ; une chiffre à voir augmenter de plus en plus. Par ailleurs, il est bien important d’intégrer un réseau comme celui du Centre de la Francophonie des Amériques ou bien de l’Organisation
FDENTREVUE ALDO GULLOCK GUILLEN SAN JOSÉ / LE COSTA RICA
International de la Francophonie (OIF). Dans les cas particuliers des Associations de chaque pays, il est indispensable d’interagir entre nous-mêmes et bien entendu se faire connaitre au-delà de nos frontières, en intégrant par exemple La Commission pour l’Amérique Latine, la Commission de l’Amérique du nord et la Fédération International des Professeurs de Français qui a son siège à Paris. Je me permets de souligner deux cas particuliers qui sont l’Uruguay qui est déjà membre Observateur de l’OIF et très prochainement le Costa Rica. Tout d’abord, il faut dire que l’enseignement de la langue française au Costa Rica date depuis 1850, qui a été la première langue apprise dans le pays. De plus, il y a environ
« Le Costa Rica est le seul pays de l’Amérique Latine qui a décrété le français obligatoire dans le système d’éducation nationale pour le secondaire... » 1100 enseignants de la langue sur tout le territoire national, donc on peut dire que l’engouement des costaricains est très présent dans le domaine de la formation, grâce aux appuis des autorités francophones installées chez nous. Le français est assez important dans notre pays, même si l’anglais est la priorité et elle est très accessible pour les costaricains. Pour moi, elle a été depuis toujours une de mes priorités comme je vous l’avais dit auparavant et en plus grâce à la motivation et inspirations que m’ont transmis ma professeure au lycée. En tant qu’enseignant de sections bilingues espagnol-français du Ministère d’Education Publique, je transmets jour après jour la motivation et l’importance de notre francophonie et de la langue française chez
nous. En tant que président de l’Association des Professeurs de Français, on est surveillant toujours avec le statut de français dans notre pays, on amène des actions auprès de notre Ministère d’Education afin d’améliorer l’apprentissage de la langue et bien sûr on travaille en partenariat avec d’autre organismes liés à la diffusion et défense de la langue. Je pourrai dire que depuis que j’ai commencé avec le français je me sens engagé pour être un porteur de la défense de cette belle langue au Costa Rica et en plus je continuerai avec cette voix pour défendre le français et la culture de pays francophone au Costa Rica, et j’essayerai encore et encore de contribuer pour faire reconnaitre la francophonie de notre pays à l’étranger. Je suis devenu président de l’ACOPROF, en ce milieu d’année. Mes objectifs, entre autres, les plus importants seront : être un leader et coordinateur pour la diffusion et défense de la langue au Costa Rica, contribuer à l’enrichissement de l’identité francophone au chez-nous , amener et créer les options nécessaires pour les échanges culturel et linguistique à l’étrangère et au niveau national, promouvoir des outils pour fournir aux enseignants de ressources nécessaires pour améliorer leur travail et bien qu’il soit reconnu au niveau national et international et veiller pour les droits et devoirs de chaque enseignant et apprenant au Costa Rica. Une telle aventure sera très motivante, je crois que j’y suis déjà depuis quelques années, mais il me faudra me lancer vers d’autres objectifs un peu différents que ceux que j’ai actuellement ; je chercherai à être porteur d’une voix francophone et devenir un exemple ou un leadership pour d’autres personnes soit dans mon pays ou bien avec ceux que j’ai dans le vaste réseau francophone. J’aimerais continuer en travaillant avec différentes
ALDO GULLOCK GUILLEN – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU COSTA RICA associations qui ont pour idéaux de devenir porteuses de la défense de la francophonie des Amériques ou bien d’ailleurs. En ce qui concerna ma vie personnelle, je vais finir ma maitrise en Français langue étrangère, que j’ai déjà commencée mais pour des raisons de travail, j’ai dû laisser un peu à côté, et je continuerai aussi mes études de droit. Dans le cadre professionnel, je prépare l’organisation d’un nouveau séminaire national pour les enseignants de français au Costa Rica pour le mois de décembre 2014. Un de mes projets qui n’est pas loin de se réaliser, c’est de faire un voyage en France avec mes élèves de sections bilingues pour janvier 2015, on partira du Costa Rica pour un séjour de 22 jours. Ensuite, toujours dans le cadre de l’Association et en tant que président on organisera un séjour linguistique pour les professeurs de français du Costa Rica en partenariat avec l’Académie de langues des Trois Pistoles du Québec pour juillet 2015. En plus, On a déjà fixé les dates pour le Séminaire national de professeurs du Costa Rica en 2015. Et pour clôturer le tout, le Costa Rica postulera comme candidat pour accueillir la 5ième édition du Forum des Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques pour le 2016 et sans oublier qu’on pense toujours faire un projet d’échanges avec la Martinique très
prochainement. Voilà ce qu’on a pour le moment et pour l’avenir comme ambition. Il me reste à vous encourager à s’engager auprès de nous-même et croire en notre travail, car il est possible de réaliser tout type de projet, du petit au plus conséquent dans nos communautés respectives. Soit pour contribuer à la diffusion ou soit pour la défense de notre propre culture ou langue, il faut penser toujours qu’on a une place importante et surtout un rôle qui peut créer une différence dans nos vies et celles d’autres ; il faut se soutenir et être un visionnaire pour l’avenir. Mon engagement, c’est comme je l’ai dit lors de la conférence de clôture du Forum à Winnipeg (Canada) « Je m’engage à continuer et contribuer à la diffusion, à la défense et à l’enrichissement de la langue française, la culture et traditions de pays francophones auprès de mon pays et ailleurs en mettant en place de différents projets avec les nouveaux Ambassadeurs, Ambassadrices de la Francophonie des Amérique et tout type d’organisation qui nous permettra d’avancer avec nos objectifs »
Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
TUDO BEM
LE BRESIL
LINA COIMBRA DONNARD « À part de trouver le français comme étant une langue très charmante pour communiquer, je savais que son apprentissage serait un atout fondamental pour ma carrière dans le domaine de relations internationales… » 303 Femmdoubout® / HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
BEM-VINDA A
BELO HORIZONTE
FDENTREVUE LINA COIMBRA DONNARD BELO HORIZONTE / LE BRÉSIL
Je viens de la ville de Belo Horizonte, au Brésil. C’est là-bas, que j’ai obtenu mon baccalauréat en Relations internationales, suite à cela, j’ai travaillé dans le domaine d’éducation et affaires internationales. En tant que latine je peux dire que j’ai une personnalité chaleureuse, je suis sociable et sensible. La plus grande richesse pour moi, ce sont les personnes que je rencontre au croisement du chemin de ma vie. Je vis depuis au Canada, parallèlement à mes autres activités, j’ai fait une maîtrise en Études internationales à l’Université de Montréal où je travaille également sur des projets internationaux. Pourquoi, j’ai participé au forum? Tout simplement, pour la rencontre avec d’autres personnes de différentes cultures. Je n’avais aucun doute que j’apprendrais énormément avec chacun. En plus, j’étais très curieuse par rapport à l’histoire de la francophonie dans les Amériques. J’étais consciente que j’avais beaucoup à apprendre, ce que j’ai pu constater dès le premier jour du forum. Le forum a été exceptionnel pour moi. Depuis presque 2 ans je fais un travail de promotion de l’Université de Montréal au Brésil, où moi et d’autres étudiants ambassadeurs offrons
« Maintenant, je suis beaucoup plus outillée pour argumenter concernant la langue française et la francophonie. Le forum a rendu mon travail de promotion de l’UdeM au Brésil plus facile, car j’ai vécu cette culture qui est présente partout dans les Amériques à travers les jeunes ambassadeurs. J’ai compris en profondeur le coeur de la culture francophone.... »
une assistance personnalisée en ligne aux futurs étudiants. Dans ce travail, je vends le français et la culture francophone. Plusieurs brésiliens me demandent pourquoi investir dans des études universitaires en français au lieu de l’anglais. Le témoignage de l’ambassadrice Jenna Mainge, venant de la Martinique, m’a énormément marqué. Lors d’un atelier sur l’identité, elle a commencé à raconter le manque d’identité flagrant dans son pays, et a commencé à pleurer fortement tout en écoutant son histoire. A cet instant, j’ai senti, que c’était comme si elle passait par un processus de guérison. Tout le monde a été ému dans la classe et, c’est à ce moment-là, que j’ai vraiment compris la question de la crise identitaire d’un peuple. Tout ce qu’elle a dit et de la façon dont elle nous l’a dit m’a vraiment frappé. Les francophones dans les Amériques sont entourés par la culture anglophone qui, en passant, est la plus diffusée au monde. Cet aspect rend la survie de la culture francophone comme un défi. A mon avis, il n’y a pas de doute sur cette question. Cependant, des initiatives comme celle du Centre de la francophonie des Amériques est indubitablement un privilège pour la promotion d’une culture si riche comme la culture francophone. Les activités du Centre créent un sens d’appartenance et de fierté à ceux qu’y participent. Je peux le dire car j’y ai participé et ce sont les sentiments que j’ai aujourd’hui. Je suis fière de dire que je suis francophile. Au Brésil le français est aperçu comme une langue chic et élitiste. Néanmoins, cela change. Le Brésil est le pays qui a le plus grand nombre d’Alliances Françaises au monde et, avec le programme de « bourses Sciences sans Frontières » du gouvernement brésilien, plusieurs étudiants ont commencé à apprendre le français. Il y en même des cours de français gratuits en
FONTAINE DANIEL SASKATCHEWAN / CANADA
LINA COIMBRA DONNARD – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE AU BRÉSIL ligne. Mon arrière-grand-père était français, donc du côté de la famille de mon père, il y a toujours eu une grande influence de la culture française. J’ai donc décidé d’apprendre le français à l’âge de 19 ans, car je voulais garder mes origines. En tant qu’étudiante ambassadrice de l’Université de Montréal au Brésil, je suis aussi une porte-parole de la culture francophone dans mon pays. Nous avons créé un site web de l’UdeM pour les brésiliens et nous offrons une assistance personnalisée, à travers les réseaux sociaux, à ceux qui souhaitent étudier au Canada. Présentement, je suis au Brésil pour donner
des séances d’information auprès des principales universités ainsi que participer à des foires d’éducation internationale. Une de mes tâches consiste à démystifier quelques concepts erronés que les brésiliens ont sur la langue française, ainsi que sur la culture francophone. En tant qu’immigrante, j’ai une histoire avec la culture francophone au Québec. J’ai des expériences merveilleuses à raconter. Je suis passionnée par cette culture et la promouvoir est une responsabilité que je fais naturellement et avec passion. Depuis le début de mon immigration à Montréal, en 2010, je suis
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE LINA COIMBRA DONNARD BELO HORIZONTE / LE BRÉSIL
capitales, plus de dix institutions au total et, parmi eux, les principales universités ainsi que les Alliances Françaises. Je serai, également, auprès des foires EDUEXPO e « Imagine », qui est la marque du gouvernement canadien pour la promotion à l’international des institutions d’enseignement canadiennes. Lorsque je rentrerai à Montréal, je travaillerai avec des projets internationaux pour la promotion de l’UdeM auprès d’autres territoires. Heureusement, j’ai réussi à m’intégrer assez rapidement dans la
« Plusieurs personnes me demandent « quel est le secret pour réussir un projet d’immigration dans une culture différente de la nôtre ». Il est pourtant très simple : garder l’esprit ouvert aux différences.... »
Crédit Photo : Julien Saguez
bénévole à la Chambre de Commerce Latinoaméricaine du Québec (CCLAQ) où je fais un travail d’assistance aux immigrants latins pour leur intégration dans le marché du travail, ainsi qu’au sein de la société montréalaise. Effectivement j’ai un projet pour ouvrir une compagnie dans le futur lié à l’intégration et au service de coaching mais, pour l’instant, je me dédie totalement à mon travail à l’Université de Montréal. Comme projets à venir, comme mentionné auparavant, je suis au Brésil pour donner des séances d’informations dans cinq
Société de Montréal. Car, à Montréal tout était différent pour moi et il est sûr qu’au début j’ai dû faire beaucoup d’effort pour m’adapter et m’intégrer, cependant, cela en vaut la peine. J’ai acquis une richesse d’âme qui n’a pas de prix. Chaque expérience, chaque personne que j’ai rencontrée, chaque victoire et chaque échec ont fait la personne que je suis aujourd’hui. Laissez la peur de côté, car le différent est merveilleux. Mon engagement, depuis quelques années, est celui d’aider d’autres immigrants à poursuivre leurs rêves à Montréal. Mon engagement est celui d’encourager les personnes à atteindre leurs buts et ne pas se laisser intimider par les différences d’une culture étrangère. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA LINA COIMBRA DONNARD BELO HORIZONTE / BRASIL
« Lina, apresente-se para nós (Origem, estudos, percurso, personalidade, emprego atual) » Eu venho da cidade de Belo Horizonte no Brasil. Ainda na minha cidade, eu fiz uma graduação em Relações Internacionais e trabalhei na área de educação e negócios internacionais. Como uma latina que sou, eu tenho uma personalidade calorosa, sou sociável e sensível. A maior riqueza para mim são as pessoas que encontro na minha vida. Em Montréal, entre outras atividades, eu fiz um mestrado em Estudos Internacionais na Université de Montréal onde eu também trabalho com projetos internacionais.
« O que é que te motivou a participar do Fórum dos “Jovens Embaixadores da Francofonia das Américas”, que aconteceu de 23 a 30 de junho de 2014 em Winnipeg, no Canadá? » O encontro com pessoas de diferentes culturas. Eu não tinha nenuma dúvida de que eu aprenderia bastante com cada um. Além disso, eu estava muito curiosa com relação à história da francophonia nas Américas. Eu estava ciente de que eu tinha muito à aprender, o que eu constatei desde o primeiro dia do forum.
uma assistência personalizada on-line aos futuros estudantes. Neste trabalho, eu vendo o francês e a cultura francófona. Muitos brasileiros me perguntam o por quê de investir nos estudos universitários em francês ao invés de inglês. Agora, eu estou muito mais preparada para argumentar com relação à língua francesa e a francofonia. O forum tornou meu trabalho de promoção da UdeM no Brasil muito mais fácil, pois eu vivi esta cultura que está presente nas Américas através dos jovens embaixadores. Eu entendi o coração da cultura francófona.
« Existiram fortes momentos que te marcaram ? Histórias de mulheres ou de homens que você poderia nos dar como exemplo (intervenientes, embaixadores...) ? » A embaixadora Jenna Mainge, de Martinique, me marcou. Durante um atelier sobre identidade, ela começou a falar sobre a falta de uma identidade do seu país e ela chorava muito. Eu senti como se ela estivesse passando por um processo de cura. Todos na sala começaram a chorar e, neste momento, eu realmente entendi a questão da crise identitária de um povo. Tudo o que ela disse e no modo como ela disse de fato me tocou.
« Na sua opinião, você acredita que os « Essa experiência foi benéfica? Se francófonos lutam por um espaço nas sim, sobre quais temas em particular? suas Américas ou mesmo além de O que você retirou dessa suas fronteiras? Integrar uma rede experiência? » francófona, tal como a do Centre de la Francophonie des Amériques é Para mim, o forum foi excepcional. À quase 2 privilégio e essencial para ser anos faço um trabalho de promoção da Université de Montréal no Brasil, onde eu eu escutado ou reconhecido? » outros estudantes embaixadores oferecemos
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
LINA COIMBRA DONNARD – EMBAIXADORA DA FRANCOFONIA O BRASIL
Os francófonos nas Américas estão rodeados pela cultura anglófona que, aliás, é a mais difundida no mundo. Este aspecto torna a sobrevivência da cultura francófona um desafio. Na minha opinião, não há dúvida sobre esta questão. No entanto, iniciativas como a do Centre de la francophonie des Amériques é, sem dúvida, um privilégio para a promoção de uma cultura tão rica como a cultura francófona. As atividades do Centro criam um sentimento de filiação e de orgulho à aqueles que participam. Eu posso dizer porque eu participei e estes são os sentimentos que eu tenho hoje. Eu tenho orgulho de dizer que eu sou francófila.
« Você dá aulas de francês a título privado. Que entusiasmo têm os brasileiros face a essa língua? Como é distinguida? É uma língua acessível ou ainda dita de elite? » No Brasil o francês é visto como uma língua chique e elitista. Porém, isto está mudando. O Brasil é o país que possui o maior número de Alianças Francesas no mundo e, com o programa de bolsas Ciências sem Fronteiras; do governo brasileiro, muitos estudantes começaram a aprender o francês. Tem até mesmo cursos de francês gratuitos on-line.
FDENTREVISTA LINA COIMBRA DONNARD BELO HORIZONTE / BRASIL
Meu bisavó era francês e na família do meu pai havia a influência da cultura francesa. Eu então decidi aprender o francês quando eu tinha 19 anos, pois eu queria preservar minhas origens. Além de achar o francês uma língua muito charmosa de se falar, eu sabia que seria fundamental para minha carreira na área de relações internacionais.
« Quais são as diferentes ações que você leva quotidianamente na sua comunidade afim de promover a francofonia e a francofilia? Podemos considerar que você é uma mulher de compromisso e que sempre terá voz para defender a língua francesa? » Como estudante embaixadora da Université de Montréal no Brasil, eu sou também uma porta-voz da cultura francófona no meu país. Nós criamos um site da UdeM para os brasileiros e oferecemos uma assistência personalizada, através das redes sociais, aos interessados em estudar no Canadá. No momento, eu estou no Brasil para dar palestras nas principais universidades e participar de feiras de educação internacional. Uma das minhas tarefas consiste em desmistificar alguns conceitos equivocados que os brasileiros têm sobre a língua francesa e a cultura francófona. Como imigrante, eu tenho uma história com a cultura francófona no Québec. Eu tenho experiências maravilhosas para contar. Eu sou apaixonada com essa cultura e promovêla é uma responsabilidade que eu faço naturalmente e com paixão.
« Quais são suas ambições atuais? Se amanhã, você também devesse se lançar a uma aventura em direção ao
empreendedorismo, o que você gostaria de fazer? » Desde o início da minha imigração em Montréal, em 2010, eu sou voluntária na Câmara de comércio latino-americana do Québec (CCLAQ) onde eu faço um trabalho de assistência aos imigrantes latinos na sua integração ao mercado de trabalho assim como à sociedade montrealense. De fato eu tenho um projeto de abrir uma empresa no futuro ligada à integração e ao serviço de coaching mas, no momento, eu estou totalmente dedicada à meu trabalho na Université de Montréal.
« Projetos concretos estão por vir ? Está preparando algum tipo De evento? Você gostaria de nos contar? » Como eu mencionei anteriormente, eu estou no Brasil para dar palestras em cinco capitais, mais de dez instituições no total e, entre elas, as principais universidades e Alianças Francesas. Eu também estarei presente nas feiras EDUEXPO e « Imagine », que é a marca do governo do Canadá para a promoção internacional das instituições de ensino canadenses. Assim que eu voltar para Montréal, eu vou trabalhar com projetos internacionais para a promoção da UdeM em outros territórios.
« Que mensagem você deseja levar a través de seu novo papel de embaixador da francofonia das Américas? Você tem um compromisso particular que você faz questão de se engajar? »
LINA COIMBRA DONNARD – EMBAIXADORA DA FRANCOFONIA O BRASIL Felizmente eu consegui me integrar rapidamente na sociedade de Montréal e muitas pessoas me perguntam qual é o segredo para ter sucesso em um projeto de imigração em uma cultura diferente da nossa e o segredo é simples : manter o coração aberto às diferenças. Em Montréal tudo era diferente para mim e claro que, no início, eu tive que me esforçar bastante para me adaptar e me integrar, no entanto, valeu à pena. Eu tenho uma riqueza na minha alma
que não tem preço. Cada experiência, cada pessoa que eu encontrei, cada vitória e cada derrota me fizeram a pessoa que eu sou hoje. Deixem o medo de lado, pois o diferente é maravilhoso. Meu compromisso, há alguns anos, é de ajudar outros imigrantes à correr atrás de seus sonhos em Montréal. Meu compromisso é de encorajar outras pessoas à alcançar suas metas e não se deixar intimidar pelas diferenças de uma cultura estrangeira.
LE NICARAGUA
LE NICARAGUA
BEM-VINDA A
CAMPOS, RIO DE JAINERO
Crédit Photo : Julien Saguez
ANDRIK RISSO
« Je rêve d’une francophonie qui collabore, car nous, francophones, nous faisons partie d’une famille, et c’est cela que la majorité des personnes ne savent pas… » 321
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je me considère comme un super brésilien, car mes origines représentent bien ça. Je suis 100% métis. Ma mère a des descendances portugaises, indigènes et africaines, et mon père a des descendances franco-italienne. Mes parents se sont mariés très tôt, lorsqu’ils avaient 18 ans tous deux, et ils n’ont pas eu l’opportunité de continuer leurs études. J’ai eu une enfance simple, j’ai toujours été créatif et travailleur. J’ai toujours étudié dans des écoles publiques et je me distinguais en classes grâce à mes bonnes notes. Au primaire, j’ai été considéré comme un élève « exemplaire » grâce à mon bon comportement. Bien que mes parents n’aient pas été très présents, car ils avaient besoin de beaucoup travailler pour entretenir la famille, ils ont toujours soutenu mes études jusqu’au moment où j’ai pu « me débrouiller seul ». C’est à l’âge de 11 ans, au Liceu de Humanidades de Campos, collège-lycée public de l’état de Rio de Janeiro, que j’ai eu mon premier contact avec la langue française. Ça a été le coup de foudre ! Au lycée, j’ai eu l’opportunité de faire partie du groupe d’études de préparation pour passer le DELF (Diplôme d’Études en Langue Française), le Projet France-un Rêve VI. Après l’examen, le groupe a eu l’opportunité de faire un stage linguistique, pédagogique et culturel en France, financé par la Secretaria de Educação do Estado do Rio de Janeiro. C’était mon premier voyage international, et la réalisation du plus grand rêve de ma vie, qui était d’étudier en France. Pendant un mois, j’ai étudié dans un lycée français (Lycée Jean Vigo, à Millau), j’ai été accueilli par une famille française et après j’ai pu aussi connaître le côté glamour de Paris. J’ai commencé la fac à 18 ans, et c’était à l’Universidade Candido Mendes que j’ai eu mon Baccalauréat en Relations Internationales. Mon domaine de recherche a
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / LE BRÉSIL toujours été la politique étrangère française, en plus j’ai pu représenter la France en trois simulations d’organisations internationales. J’ai fait un stage dans le même campus et après j’ai été sélectionné pour enseigner le français dans le cours libre de langues de l’université, et c’est là où je travaille actuellement comme professeur. Tout en étant étudiant en Relations Internationales et professeur de français, j’ai eu l’opportunité d’entreprendre un projet social pour aider un hospice public de ma ville, qui à ce momentlà avait besoin d’aide. En mars de cette
« Grâce à la langue française, j’ai pu travailler comme interprète bénévole de l’Église Catholique dans l’accueil des pèlerins francophones de la Journée Mondiale de la Jeunesse. Aussi comme professeur de français, j’ai pu offrir mon aide aux élèves de la septième édition du Projet France-un Rêve qui se prépareraient pour passer le DELF... » année, j’ai été sélectionné pour participer du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques, en juin, et à la fin du Forum, on a donné aux participants le titre d’ambassadeurs de la francophonie des Amériques. Pour moi, être sélectionné a été une grande surprise. J’ai été super heureux. Ça m’a fait croire davantage que les rêves peuvent devenir réalité, mais qu’il faut se battre pour qu’ils se réalisent, bien sûr. Je me considère une personne d’une forte personnalité. J’ai toujours une opinion sur tout, mais ce n’est pas toujours que je veux les exprimer. Je porte toujours aussi un sourire sur mon visage, et à propos des critiques... ça m’est égal. Je suis assez
« J’ai pris pour engagement de changer la vie des personnes m’entourant grâce à ma francophonie... »
ANDRIK RISSO – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU BRÉSIL courageux pour poursuivre mes idéaux (ils sont nombreux). J’ai vraiment envie de faire la différence, de sortir de ma zone de confort. Je voulais me rapprocher des francophones des quatre coins des Amériques. Connaître leurs manières de vivre leur francophonie dans leurs pays et mieux comprendre la francophonie des Amériques. Et aussi, profiter la formation à la fois théorique et pratique offerte par de Centre de la francophonie des Amériques, pour retourner au Brésil et commencer à créer des projets sociaux, et ainsi, aider les moins favorisés. Tout ça, en faisant de la francophonie mon principal outil. L’expérience a été merveilleuse, je suis sûr que le Forum a changé ma vie, car ce que j’ai vécu et appris à Saint-Boniface m’a beaucoup touché. Avec tout ce que j’ai appris, je suis retourné au Brésil avec une vision bien différente de la vie, j’ai pu voir l’importance des petits détails, j’ai appris à regarder la
« Je crois que connaître les autres ambassadeurs, leurs histoires, savoir plus d’où ils viennent et de la culture de chacun a été vraiment enrichissant... »
réalité d’une autre façon. Dans le bloc « Savoir Être », nous avons eu plusieurs opportunités d’entendre les histoires de tout un chacun et raconter les nôtres. Dans des conversations privées, j’ai entendu des histoires bien marquantes, et les propres personnes qui les racontaient, s’émotionnaient en même temps, histoires que malheureusement je ne peux pas partager, car elles sont très particulières. Je suis resté impressionné de connaître des personnes tellement engagées à faire la différence par des travaux sociaux, des personnes qui se battent pour défendre leur culture, leur origine, la francophonie ! Je peux citer d’une façon plus générale que j’admire Rachel Pollo, de Cuba, pour sa lutte à faire l’apprentissage du français plus accessible dans son pays. Rachel Decuir, de la Louisianne, que se bat pour défendre la culture francophone dans un pays anglophone. Et aussi Clhoé Freynet-Gagné, du Manitoba, pour ses travaux d’inclusion sociale. Beaucoup de gens avec pleins d’histoires inspirantes…Dans les régions où les francophones sont minoritaires, il existe une lutte pour défendre la francophonie, ou
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
JUDITH CHAREST ANIMATRICE ET CONSULTANTE
Les ateliers du bloc Savoir être, axé sur la construction identitaire, ont été animés par Mme Judith Charest. La formule interactive proposée a donné l’occasion aux jeunes de réfléchir en sous-groupes avec les chefs de famille sur des valeurs et sur des sujets qui les préoccupent. Les présentations quotidiennes ont durer deux heures et se sont articuler autour de grands thèmes tels que la connaissance de soi, les valeurs, le leadership, le changement et l’engagement. Tout au long de la formation, les participants ont pu découvrir les fondements du concept de la construction identitaire développé par l’ACELF et ont été guidés dans la définition et l’affirmation de leur propre identité en tant que leader francophone. Animatrice et leader inspirante, Judith a assumé le poste de direction générale de la FESFO, un organisme de jeunesse où elle a œuvré pendant plus de 15 ans. De 2003 à 2007, elle partage la direction du projet Pédagogie culturelle du ministère de l’éducation de l’Ontario. De 2007 à 2011, elle a occupé le poste de directrice du volet culturel et communautaire du conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique (CSFBC). En septembre 2012, elle s’est jointe à l’équipe du Conseil des écoles fransaskoises afin de participer à la réalisation de la mission langagière, identitaire et communautaire de l’organisation. En tant que formatrice et animatrice pour diverses organisations, dont l’ Association canadienne de l’éducation de langue française (ACELF), elle accompagne des groupes et des personnes dans le domaine du leadership, de l’inclusion et de l’amélioration des systèmes un peu partout au pays. Son sens de l’innovation et de la recherche ainsi que son engagement envers la communauté francophone en contexte minoritaire lui permettent de se distinguer et demeurer chef de file en leadership pédagogique, culturel et communautaire. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
FDENTREVUE comme dans mon cas, faire la culture francophone plus accessible, utiliser la langue française pour ouvrir des portes dans la vie des personnes. Et c’est impressionnant, par exemple, en France, on n’entend pas beaucoup parler de la défense de la francophonie, et c’est évident, là-bas les francophones sont en majorité presque absolue. Selon moi, les endroits où les francophones son minoritaires, oui il existe une lutte, mais c’est une lutte et nous sommes sur la défensive. D’ailleurs, intégrer un réseau francophone, comme le Centre de la Francophonie des Amériques, c’est un privilège et c’est capital, car c’est la chance que les francophones puissent s’unir. Nous, les francophones des Amériques, nous sommes beaucoup, nous sommes des millions ! Et nous avons besoin d’un espace qui nous permet de nous réunir, qui montre comme nous sommes forts, qui montre qui nous sommes, et ce que nous voulons. Nous avons besoin d’une voix dans le continent, d’un organisme que nous représente. Au Brésil, le français généralement est recherché
« Parler français au Brésil est considéré comme différent, et c’est ça qui fait tout le charme! Ceux qui veulent étudier le français aiment déjà la langue, ils sont déjà francophiles, et c’est bien ça, ça rend la profession « professeur de français » très agréable, parce qu’on travaille avec des gens qui sont motivés par le coeur... » par des personnes qui s’intéressent à la France ou à la culture francophone. Il est aussi choisi par des étudiants et chercheurs qui veulent étudier en France. La France reçoit environ 9000 étudiants brésiliens par
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / LE BRÉSIL an. Comme l’anglais est un idiome commercial, il est le plus cherché. Après, l’espagnol, car le Brésil est l’unique pays de l’Amérique Latine qui a le portugais comme langue officielle, et il est donc entouré de pays hispanophones. Et finalement le français, normalement comme troisième option, parfois la seconde. L’accès à l’apprentissage de la langue est encore un défi, et oui, le français ici est élitiste, malgré le fait qu’il existe quelques centres de langues qui offrent des cours gratuits, mais ils n’ont pas assez de demande. Le Brésil est un pays qui actuellement se trouve dans un niveau d’augmentation bien accéléré, et les gens, chaque jour de plus en plus, ont accès à l’information et à l’éducation, ainsi, augmente peu à peu le quota de personnes intéressées pour apprendre le français. Le Brésil a une empreinte d’histoire plus marquante avec le Portugal, plus qu’avec la France… Oui, tu as raison ! La France a envahi le Brésil plusieurs fois par le passé, mais les portugais expulsaient toujours les français. Pour ma part, mon rapport avec la langue française a été une question de coup de foudre. Quand j’ai eu ma première classe de français à 11 ans, j’ai été ravi par l’idiome et par les activités en classe, car j’ai eu une professeure très inspirante. Le temps est passé, peu à peu j’ai pu acquérir chaque fois plus un amour pour la langue. Le français a été la première langue étrangère que j’ai commencé à étudier. J’ai toujours été considéré différent pour avoir choisi d’étudier et de me perfectionner en français, au contraire des autres jeunes, qui ont commencé par l’anglais. Le français a été (et c’est encore) une langue qui m’a ouvert beaucoup de portes. C’est mon outil de travail, de communication avec des personnes partout à travers le monde... c’est clairement pour moi plus qu’une langue.
ANDRIK RISSO – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE AU BRÉSIL Je travaille au quotidien à la promotion de la francophonie, c’est déjà quelque chose. Comme professeur de français, dans la classe, j’essaie de faire bouger les choses, j’aide mes collègues, en faisant la classe de français dans un espace agréable. C’est ça l’esprit francophone. Je tente d’utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir des chansons, livres, films, activités francophones, etc. J’aimerais faire plus, et maintenant comme ambassadeur de la francophonie, je vais m’engager dans des projets plus grands,
qui touchent encore plus de gens, qui transformeront leurs vies. Je me considère comme un homme sérieux dans ses engagements envers la francophonie, pas seulement par amour, mais aussi par gratitude. Plus que jamais, maintenant, je suis représentant des endroits et des personnes qui parlent français (principalement ceux des Amériques), je serai toujours disponible pour lutter pour défendre la francophonie. J’aimerais faire un travail volontaire dans un autre pays. C’est un de mes rêves. J’aimerais
FDENTREVUE
pouvoir visiter des pays en Afrique ou même l’Haïti, et réaliser un travail bénéfique pour la vie des personnes plus pauvres. Je suis sûr que ce serait une expérience différente et ça apporterait beaucoup à mon développement personnel. Actuellement, je n’ai pas de projets pour des activités en dehors du Brésil. Je suis
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / LE BRÉSIL engagé pour des projets d’ici, puisque le Brésil, malgré une forte progression de l’économie, n’a pas un bon niveau de qualité de vie et a encore des problèmes avec l’éducation, etc…J’ai déjà eu des expériences avec l’entrepreneurship, et l’un de mes principaux projets en ce moment-là est lié aux questions sociales. J’aime beaucoup travailler sur cela, et je suis toujours en train de rechercher des nouveaux partenaires, j’ai toujours de nouvelles idées pour des nouveaux projets, je n’arrête jamais de réfléchir... En ce moment-là, je crée un projet différent qui va toucher ma région et qui plus tard, s’il marche bien, il touchera tout mon pays. Ce que je peux dire maintenant c’est qu’il est en rapport à l’intégration de la culture francophone, la formation d’une communauté francophone régionale, l’accès à la langue française comme langue étrangère, et encore d’autres choses. Un projet qui porte sur une inquiétude des problèmes sociaux et environnementaux ayant la francophonie comme base. Nous faisons partie d’un réseau de millions de francophones dans notre continent, nous ne sommes pas seuls. Et aussi mon message personnel, c’est à propos de l’importance d’aider les autres, de faire un rôle individuel pour essayer à faire du monde un lieu meilleur, apprendre et enseigner, transmettre le bonheur à travers les rêves, la préservation d’une identité culturelle, du concept d’égalité pour un monde où les personnes s’inquiètent de ne pas se distinguer par la religion, l’ethnie, l’orientation sexuelle, le couleur de la peau, sexe... Faire prendre conscience que nous sommes tous égaux. Et aussi les principes d’honnêteté, liberté et paix. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
CHLOÉ FREYNET-GAGNÉ MANITOBA / CANADA
FDENTREVISTA « Andrik, apresente-se para nós (Origem, estudos, percurso, personalidade, emprego atual) » Considero-me um super brasileiro, pois minhas origens representam bem isso. Sou 100% mestiço. Minha mãe tem descendência portuguesa, indígena e africana, e meu pai franco-italiana. Meus pais se casaram muito cedo, com 18 anos cada, e não tiveram a oportunidade de levar os estudos adiante. Tive uma infância muito simples, sempre fui muito criativo e esforçado. Sempre estudei em escolas públicas e me destacava nas minhas turmas por ter boas notas. No primário, era considerado aluno “exemplo” pelo comportamento. Apesar dos meus pais não terem sido muito presentes, pois precisavam trabalhar muito para manter a família, eles sempre me apoiaram nos estudos até que eu conseguisse caminhar sozinho. Foi com 11 anos, no Liceu de Humanidades de Campos, escola pública estadual, que tive o meu primeiro contato com a língua francesa. Foi amor à primeira vista. No ensino médio tive a oportunidade de fazer parte do grupo de estudos de preparação para a realização da prova de obtenção do DELF (Diplôme d’Études en Langue Française), o Projet France-un Rêve VI. Após a prova, o grupo teve a oportunidade de fazer um estágio linguístico, pedagógico e cultural na França, que foi financiado pela Secretaria de Educação do Estado do Rio de Janeiro. Foi minha primeira viagem internacional, e a realização do maior sonho da minha vida, que era estudar na França. Por um mês estudei em um Liceu francês (Lycée Jean Vigo, em Millau), fui acolhido por uma família francesa e também pude conhecer a glamourosa Paris. Fui para a faculdade com 18 anos, e foi na
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / BRASIL Universidade Candido Mendes que concluí meu bacharelado em Relações Internacionais. Minha área de pesquisa na graduação sempre foi a política externa francesa, onde pude representar a França em três simulações de organizações internacionais. Fiz um estágio interno no próprio campus e posteriormente fui convocado para lecionar francês no curso livre de idiomas da própria Universidade, e onde ainda me encontro ativo como professor. Enquanto estudante de Relações Internacionais e professor de francês, eu tive a oportunidade de empreender um projeto social para ajudar um asilo público da minha cidade, que no momento estava precisando de ajuda. Graças ao francês, pude trabalhar como intérprete voluntário da Igreja Católica na acolhida dos peregrinos francófonos para a Jornada Mundial da Juventude. Também como professor, eu pude oferecer auxilio aos alunos da sétima edição do Projet France-un Rêve que se preparavam para o DELF. Em março deste ano fui selecionado para participar do Fórum dos jovens embaixadores da francofonia das Américas, em junho, que por final, titulou os participantes como embaixadores da francofonia das Américas. Para mim foi uma grande surpresa ter sido selecionado. Fiquei extremamente feliz. Isso me faz acreditar ainda mais que os sonhos podem virar realidade, isso quando lutamos por eles, claro. Considero-me uma pessoa de personalidade forte. Sempre tenho uma opinião formada sobre tudo, apesar de nem sempre querer expressá-las. Sempre carrego um sorriso no rosto, e não me importo com as críticas. Sou corajoso o suficiente para buscar a realização dos meus sonhos (que são muitos). Carrego uma vontade imensa de fazer a diferença, de sair da zona de conforto.
ANDRIK RISSO – EMBAIXADOR DA FRANCOFONIA O BRASIL
« O que é que te motivou a participar do Fórum dos “Jovens Embaixadores da Francofonia das Américas”, que aconteceu de 23 a 30 de junho de 2014 em Winnipeg, no Canadá? » Eu queria me aproximar dos francófonos dos quatro cantos das Américas. Conhecer suas maneiras de viver a francofonia em seus respectivos países e compreender mais sobre a francofonia das Américas. E também, aproveitar a formação teórica e prática oferecida pelo Centre de la Francophonie des Amériques para que quando eu voltasse ao Brasil, pudesse iniciar projetos sociais, e assim, ajudar os menos favorecidos. Tudo isso, fazendo da francofonia a minha principal ferramenta.
« Essa experiência foi benéfica? Se sim, sobre quais temas em particular? O que você retirou dessa experiência? » A experiência foi maravilhosa, tenho absoluta certeza que o Forum mudou a minha vida,
pois o que eu vivi e aprendi em SaintBoniface me marcou muito. Acredito que conhecer os outros embaixadores, suas histórias, saber mais de onde eles vivem e da cultura de cada um foi extremamente enriquecedor. Com tudo que ouvi, voltei para o Brasil com uma visão bem diferente sobre a vida, a ver como os detalhes são importantes, aprendi a enxergar a minha realidade de outro jeito.
« Existiram fortes momentos que te marcaram ? Histórias de mulheres ou de homens que você poderia nos dar como exemplo (intervenientes, embaixadores...) ? » No bloco “Savoir Être” (Saber Ser), tivemos muitas oportunidades de ouvir as histórias e contar as nossas próprias. Em conversas particulares ouvi histórias muito marcantes, onde as próprias pessoas se emocionavam em contá-las, histórias que infelizmente eu não posso compartilhar, pois são muito particulares. Fiquei impressionado em conhecer pessoas tão engajadas em fazer
MANUELLE THOMASSIN-CANTIN AGENTE A LA PROGRAMMATION AU CFA
MARJORIE HOULE Crédit Photo : Julien Saguez CONSEILLIÈRE AUX COMMUNICATIONS AU CFA
FDENTREVISTA a diferença através de trabalhos sociais, pessoas que lutam para defender sua cultura, sua origem, a francofonia! Mas citando de um modo mais geral, me admirou muito Raquel Pollo, de Cuba, por sua luta para tornar a aprendizagem do francês mais acessível no seu país. Assim como Raquel Decuir, de Louisiana, que luta para defender a cultura francófona em um país anglofônico. E também Chloé Freynet-Gagné, do Manitoba, por seus trabalhos de inclusão social. Muita gente com muitas histórias inspiradoras.
« Na sua opinião, você acredita que os francófonos lutam por um espaço nas suas Américas ou mesmo além de suas fronteiras? Integrar uma rede francófona, tal como a do Centre de la Francophonie des Amériques é privilégio e essencial para ser escutado ou reconhecido? » Nas regiões onde os francófonos são minoria, existe a luta para defender a francofonia, ou como no meu caso, tornar a cultura francófona acessível, utilizar a língua francesa para abrir portas na vida das pessoas. E isso é impressionante, pois como, por exemplo, na França, não se ouve falar muito sobre a defesa da francofonia, por um motivo óbvio, lá os francófonos são maioria quase que absoluta. Então, em minha opinião, em lugares onde os francófonos são minoria, existe sim uma luta, onde os mesmos se encontram na defensiva. Portanto, integrar uma rede francófona, como o Centre de la Francophonie des Amériques, é sim um privilégio e é essencial, pois é a chance dos francófonos se unirem. Nós, os francófonos das Américas, nós somos muitos, somos milhões! Precisamos de um
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / BRASIL espaço que permita nos mostre o quão forte nós somos nós, o que queremos. uma voz no continente, de que nos represente.
unirmos, que somos, quem Precisamos de um organismo
« Você dá aulas de francês a título privado. Que entusiasmo têm os brasileiros face a essa língua? Como é distinguida? É uma língua acessível ou ainda dita de elite? » No Brasil, o francês geralmente é procurado por pessoas que se interessam pela França ou pela cultura francófona. Também é procurado por estudantes universitários e pesquisadores que pretendem estudar na França. A própria França recebe por volta de 9000 estudantes brasileiros por ano. Como o inglês é o idioma mais comercial, é o mais procurado. Em seguida vem o espanhol, pois o Brasil é o único país latino-americano que tem o português como língua oficial, portanto, é cercado de países espanofônicos. E finalmente o francês, normalmente como terceira opção, algumas vezes é a segunda. Falar francês no Brasil é considerado um diferencial, e isso é bonito. Quem procura estudar francês é porque gosta, porque quer, porque tem amor a cultura francófona, o que torna ser professor de francês uma profissão muito agradável, pois trabalho com pessoas motivadas pelo coração. O acesso ao aprendizado do idioma ainda é um desafio, pois sim, ainda é elitizado, apesar de existir alguns centros de línguas estrangeiras que oferecem cursos gratuitos, mas ainda são muito poucos para suprir a crescente demanda. O Brasil é um país que atualmente se encontra em um nível de crescimento bastante acelerado, e as pessoas cada dia mais tem acesso à
ANDRIK RISSO – EMBAIXADOR DA FRANCOFONIA O BRASIL informação e à educação, assim, aumentando o número de interessados em aprender francês.
« Aliás, de onde vem esse amor pela língua francesa, pois se eu não me engano, o Brasil tem uma pegada na história mais marcada por Portugal, mais que pela França...? » Sim, você tem razão! Apesar de a França ter invadido o Brasil muitas vezes no passado, os portugueses sempre expulsavam os franceses. Meu caso com a língua francesa foi amor à primeira vista. Quando tive minha primeira aula de francês, com 11 anos, me encantei pelo o idioma e pelas atividades praticadas em sala, pois realmente tive uma professora muito inspiradora. Com o passar do tempo, fui adquirindo cada vez mais feição pela língua. O francês foi a primeira língua estrangeira que comecei a estudar. Sempre fui considerado diferente por ter escolhido estudar e me aprofundar no francês, ao contrário dos outros jovens, que começam pelo inglês. O francês foi (e ainda é) uma.
língua que me abriu muitas portas. É a minha ferramenta de trabalho, de comunicação com pessoas de várias partes do mundo... certamente é mais que uma idioma para mim
« Quais são as diferentes ações que você leva quotidianamente na sua comunidade afim de promover a francofonia e a francofilia? Podemos considerar que você é um homem de compromisso e que sempre terá voz para defender a língua francesa? » Bom, eu sou professor de francês, trabalho promovendo a francofonia, isso já é muito. Mas como professor, na sala de aula tento criar com meus alunos um ambiente saudável, alegre, divertido, tento fazer com que se movimentem e que cooperem uns com os outros, fazendo de uma sala de francês, um espaço agradável. E esse é o espírito da francofonia. Tento utilizar as redes sociais para tentar promover canções, livros, filmes, atividades francófonas, etc. Mas eu gostaria de fazer mais, e agora como embaixador da francofonia, vou me engajar
FDENTREVISTA em projetos maiores, que alcance mais gente, que transforme mais vidas. Considero-me um homem que tem um sério compromisso com a francofonia, não só pelo amor, mas também pela gratidão. Tenho compromisso em mudar as vidas das pessoas assim como a minha foi mudada. Mais do que nunca, agora, como embaixador, sou um representante de lugares e pessoas que falam francês (principalmente os das Américas), e sempre estarei disposto a lutar pela francofonia.
ANDRIK RISSO
CAMPOS, RIO DE JAINERO / BRASIL
Está preparando algum tipo de evento? Você gostaria de nos contar? » No momento estou formulando um projeto diferenciado que afetará a minha região e que mais tarde, se der certo, se expandirá para todo o país. O que eu posso adiantar para você é que se trata de um projeto que visa à inserção da cultura francófona, a formação de uma comunidade francófona regional, a acessibilidade no ensino do francês como língua estrangeira, entre outras coisas. Um projeto que carrega preocupações sociais e ambientais tendo a francofonia como base.
« A mobilidade profissional tornou-se uma coisa frequente, você que é poliglota, você pretende ensinar fora do seu país? Quais são suas ambições « Que mensagem você deseja levar a través de seu novo papel de atuais? Se amanhã, você também embaixador da francofonia das devesse se lançar a uma aventura em direção ao empreendedorismo, o que Américas? Você tem um compromisso particular que você faz questão de se você gostaria de fazer? » engajar? » Eu amaria fazer um trabalho voluntário em outro país. É um dos meus sonhos. Gostaria de poder visitar países da África, ou até mesmo o Haiti, e realizar um trabalho benéfico para a vida das pessoas mais pobres. Tenho certeza que seria uma experiência ímpar e que contribuiria muito para o meu crescimento pessoal. Atualmente não tenho planos para atividades fora do Brasil. Estou focado em projetos aqui, pois o Brasil apesar de ter uma forte economia, não tem um bom índice de qualidade de vida e ainda tem problemas na educação, e etc. Já tive experiências com empreendedorismo, e um dos meus principais projetos no momento que se trata de um empreendimento social. Gosto muito de lidar com isso, e estou sempre em busca de novas parcerias, sempre tenho ideias para novos projetos, minha cabeça não para.
« Projetos concretos estão por vir ?
A mensagem que eu desejo passar como embaixador é de uma francofonia que colabora, e de que nós, francófonos, nós fazemos parte de uma família, e é o que a maioria das pessoas não sabe. Nós fazemos parte de uma rede de milhões de francófonos em nosso continente, nós não estamos sós. E também minha mensagem pessoal, do quão importante é ajudar os outros, fazer o nosso papel individual para tentar fazer do mundo um lugar melhor, aprender e ensinar, transmitir felicidade através de sonhos, a preservação de uma identidade cultural, o conceito de igualdade para um mundo onde as pessoas se preocupem menos em se distinguirem por religião, etnia, orientação sexual, cor da pele, sexo... Conscientizar de que todos somos iguais. E também princípios de honestidade, liberdade e paz.
多QUE ONDA?
LE MEXIQUE
MORI PLASCHINSKI
« Je vois la francophonie comme un instrument qui a la possibilité de servir comme un modèle de dialogue, pour inspirer les communautés francophones et non francophones de s’engager dans un enrichissement mutuel… »
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LE DOY LA BIENVENIDA A
GUADALAJARA
FDENTREVUE MORI PLASCHINSKI GUADALAJARA / LE MEXIQUE
Je m’appelle Mori Fernández Plaschinski, j’habite à Guadalajara, Mexique. Je fais une licence en psychologie, et je cherche à continuer avec un master en psychologie interculturelle. Je fais partie d’une troupe de théâtre, une de mes grandes passions. Et je donne des cours d’anglais et de rattrapage au niveau élémentaire. J’ai souhaité participé au forum des Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques, car depuis que je suis petite, j’ai toujours été passionnée par les langues et par les cultures étrangères. Cela m’a permis de réfléchir sur l’actualité de la langue française et m’a vraiment inspiré pour faire des nouveaux projets chez moi, surtout dans le milieu culturel. En plus j’ai rencontré de gens qui resteront dans mon cœur et ma mémoire pour toujours. Pendant le forum j’ai beaucoup pensé à un ami que j’ai eu au lycée, qui a une paralysie cérébrale, et qui pour moi est un exemple de persévérance, de force, et de détermination. Il a fini ses études avec succès malgré les difficultés, et maintenant il fait une licence à la fac. Il est un modèle à suivre qui nous inspire à continuer et jamais renoncer à nos buts.
« Le Centre de la Francophonie des Amériques fait un travail exceptionnel pour promouvoir la langue française, car dans l’actualité on a un énorme problème culturel en Amérique, lié à la perte des traditions, ce qui inclut les langues... » Cependant, après le forum j’ai découvert combien il y avait de francophones dans notre continent, et que le futur s’annonce positif pour l’avenir de la langue française. Un de mes péchés mignons, est la pâtisserie
française. Je l’adore ! Cuisiner et manger aussi évidement… J’aime bien faire des rencontres entre les cuisines du monde, par exemple en fusionnant la cuisine mexicaine avec des éléments d’autres cultures, j’aime faire des crêpes avec du huitlacoche (le charbon du maïs qu’on mange au Mexique). Au Mexique on a des problèmes avec le système d’éducation en général, alors avoir accès aux cours de langue est un luxe pour la plupart des gens. Surtout une langue comme le française, qui au Mexique n’est pas considérée comme « essentielle » comparée à l’anglais. Alors avoir l’opportunité de parler français est souvent regardé comme élitiste. J’ai une énorme
« Moi personnellement, j’ai découvert le monde francophone dès mon enfance, grâce à ma mère, et j’ai eu l’occasion de « vivre en français »... » Collection de livres en français, c’est le moyen que j’ai pour rester en contact avec ma francophonie, aussi à travers de la musique et le cinéma. Quand j’étais au lycée j’avais l’opportunité de faire des échanges scolaires avec le Canada et la France, et on faisait chaque année le Carrefour francophone, ou on exposait sur les différents pays francophones, leurs cultures, cuisines, histoires, etc. Aussi on faisait des mises en scène en français, ce que j’aimais vraiment. J’ai commencé un projet appelé « Les francotapatíos » Tapatío c’est le nom qu’on donne aux habitants de ma ville Guadalajara. Alors c’est un projet associatif pour réunir tous les francophones habitant de Guadalajara, afin de partager, de discuter, de gérer des projets, des événements ou tout simplement pour créer des liens d'amitiés. Mes ambitions actuelles ? Je suis en train de
NICHOLAS HITCH WINSCONSIN/ ÉTATS-UNIS
MORI PLASCHINSKI – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE A GUADALAJARA finir ma licence en psychologie, et je suis aussi engagée dans le milieu du théâtre, alors j’aimerais faire une association de dramathérapie, pour mélanger mes deux passions, et venir en aide aux gens de ma communauté au travers de l’art. J’adore voyager, et je suis en train de planifier un long voyage pour rendre visite aux ambassadeurs du forum ! Alors bientôt j’irai en Amérique du Sud, et pourquoi pas... Et peut-être aussi, je visiterai la Caraïbe, les États-Unis et à nouveau le Canada ! J’invite tous les étudiants de mon pays à se donner l’opportunité de s’approcher à la langue française, et à ceux qui sont déjà francophones,
à découvrir toute la richesse culturelle que la francophonie a dans les Amériques, et dans le monde. La langue française est présente dans les quatre coins du monde, elle réunie les cinq continents sur un espace linguistique commun qui favorise les échanges entre de civilisations très diverses. Nous les francophones mexicains, on est chanceux de faire partie de cette communauté en on doit profiter tout ce qu´on a sur notre continent. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA MORI PLASCHINSKI GUADALAJARA / EL MEXICÒ
Buenos días, mi nombre es Mori Fernández Plaschinski, vivo en Guadalajara, México. Estoy estudiando la licenciatura en psicología, y pienso continuar con una maestría en psicología intercultural. Formo parte de un grupo de teatro, una de mis más grandes pasiones. También doy clases de inglés y de regularización a nivel primaria. Desde que soy pequeña, siempre me han apasionado las lenguas y culturas extranjeras. Veo la francofonía como un instrumento que tiene la posibilidad de servir como un modelo de diálogo, para inspirar a las comunidades francófonas y no francófonas a involucrarse en un enriquecimiento mutuo. Para mí, haber participado en el foro me permitió reflexionar sobre la actualidad de la lengua francesa y me inspiró realmente para hacer proyectos nuevos en mi país, sobretodo en el ámbito cultural. Además conocí muchas personas que se quedarán por siempre en mi corazón y mi memoria. Durante el foro, pensé mucho en un amigo que tuve en la preparatoria que tiene parálisis cerebral, y para mí es un ejemplo de perseverancia, de fuerza y de determinación. Él terminó sus estudios con éxito a pesar de las dificultades, y ahora hace una licenciatura en la universidad. Él es un modelo a seguir que nos inspira a continuar y jamás renunciar a nuestras metas. El Centro de la Francofonía de las Américas hace un trabajo excepcional para promover el idioma francés, ya que en la actualidad tenemos un problema cultural enorme en América, ligado a la perdida de tradiciones, incluidos los idiomas. Sin embargo, después del foro descubrí que hay bastantes francófonos en nuestro continente, y que el futuro será positivo para la lengua francesa. Me encanta la repostería francesa ! Cocinar y comer también por supuesto… Me gusta mucho hacer encuentros entre las cocinas del mundo, por ejemplo fusionando la cocina
mexicana con elementos de otras culturas, me gusta cocinar crepas con huitlacoche, el hongo del maíz que comemos en México. En México tenemos problemas con el sistema educativo en general, entonces tener acceso a cursos de idiomas es un lujo para la mayoría de la gente. Sobre todo un idioma como el francés, que en México no es considerado esencial, comparado con el inglés. Entonces tener la oportunidad de hablar francés es muchas veces visto como elitista. Yo personalmente, descubrí el mundo francófono desde que soy pequeña, gracias a mi madre, y tuve la oportunidad de vivir en francés. Tengo una enorme colección de libros en francés, es el medio que uso para mantenerme en contacto con mi francofonía, también a través de la música y el cine. Cuando estaba en la preparatoria tenía la oportunidad de hacer intercambios escolares a Canadá y Francia, y hacíamos cada año un evento llamado “ Carrefour Francophone” donde exponíamos los diferentes países de habla francesa, su cultura, cocina, historia etc. También hacíamos obras de teatro en francés, lo cual me encantaba. Comencé un proyecto llamado “ Los Francotapatíos” Tapatío es el nombre que le damos a los habitantes de mi ciudad Guadalajara. Entonces es un proyecto para unir a todos los francófonos que están viviendo en Guadalajara, para compartir, charlar, generar proyectos, eventos, o simplemente para hacer lazos de amistad. Estoy terminando mi licenciatura en psicología, y estoy involucrada en el medio teatral, por lo que me gustaría hacer una asociación de drama-terapia, para mezclar mis dos pasiones, y ayudar a la gente de mi comunidad a través del arte. Me encanta viajar, y estoy planeando un largo viaje para visitar a los embajadores del foro! Entonces pronto iré a Sudamérica, y por qué no…tal
MORI PLASCHINSKI – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN GUADALAJARA vez también visitaré el Caribe, los Estados Unidos y Canadá! Invito a todos los estudiantes de mi país a darse la oportunidad de acercarse a la lengua francesa, y a los que ya son francófonos, a descubrir toda la riqueza cultural que la francofonía tiene en América, y en el mundo. El francés está presente en los cuatro rincones del mundo, reúne los cinco
continentes en un espacio lingüístico común que facilita los intercambios entre civilizaciones muy diversas. Nosotros los francófonos mexicanos, somos afortunados de formar parte de esta comunidad y debemos aprovechar todo lo que tenemos en nuestro continente.
FOUAD SASSI SPÉCIALISTE EN ÉDUCATION, OFFICE NATIONALE DU FILM Action, on tourne! Techniques de tournage d’une entrevue : l’objectif de cet atelier était d’initier les participants à la réalisation d’une entrevue. Les participants ont pu produire une courte vidéo en équipe. Ils ont du s’inspirer de la thématique « Mémoire et récit de vie explorée lors des grandes conférences ». Au début de la période, quelques notions théoriques, telles que les techniques d’entrevue et le maniement de la caméra, ont été présentées. Ensuite, ce fut au tour des participants de passer à l’action : tournage, montage vidéo et montage sonore, pour ensuite visionner les entrevues réalisées. Titulaire d’un baccalauréat en études cinématographiques de l’Université Paris 8 (France), Fouad Sassi est arrivé au Canada en 2004 pour compléter une maîtrise en études cinématographiques à l’Université de Montréal. En 2006, il a travaillé à titre de directeur de production et premier assistant réalisateur sur le long métrage Sur la trace d’Igor Rizzi et en 2013 à titre de premier assistant réalisateur sur le long métrage Brooklyn (sortie prévue en 2014). Fouad travaille à l’Office national du film du Canada depuis 2011, à titre de spécialiste en éducation et animateur d’ateliers. En plus de développer du contenu, d’animer des ateliers sur le cinéma d’animation et le documentaire à l’intention des étudiants et des enseignants, il présente des conférences sur les ressources éducatives de l’ONF dans l’ensemble du Canada. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
CrĂŠdit Photo : Marjorie Houle
MARC-ANDRE ROY SPÉCIALISTE EN ÉDUCATION, OFFICE NATIONALE DU FILM
Action, on tourne! Techniques de tournage d’une entrevue : l’objectif de cet atelier était d’initier les participants à la réalisation d’une entrevue. Les participants ont pu produire une courte vidéo en équipe. Ils ont du s’inspirer de la thématique « Mémoire et récit de vie explorée lors des grandes conférences ». Au début de la période, quelques notions théoriques, telles que les techniques d’entrevue et le maniement de la caméra, ont été présentées. Ensuite, ce fut au tour des participants de passer à l’action : tournage, montage vidéo et montage sonore, pour ensuite visionner les entrevues réalisées.
Marc-André Roy est au service de l’Office national du film depuis plus de dix ans. Il a participé au développement et à la conception des ateliers éducatifs de l’ONF en plus d’y acquérir une forte expérience comme formateur. Il a fait ses études en arts visuels au cégep du Vieux-Montréal et à l’UQAM. Il pratique toujours la peinture, l’écriture et la photographie. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
LE DOY LA BIENVENIDA A
MEXICO
CYPRIEN DURAND « Entres autre et principalement c’est effectivement mon expérience dans un pays non francophone qui m’a fait prendre conscience de la valeur encore plus grande de ma langue natale et de mes racines… » 356
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
FDENTREVUE Je vis actuellement au Mexique dans la ville de Mexico. J’étudie au « Tecnológico de Monterrey campus Santa Fe », où, je suis en train de faire une licence en administration et stratégie de commerce. Originaire du Sud de la France d’un petit Village de Provence, c’est à Rousset proche d’Aix-en-Provence dans les bouches du Rhône que j’ai vécu durant 15 ans. C’est par la suite, que je suis venu m’installer au Mexique avec ma famille par le biais du travail de mon père. S’ensuivit au bout de trois ans, une année à Québec dans l’Université de Laval. Avant de revenir au Mexique et d’entrer au Tecnologico de Monterrey où actuellement je suis Président de « International Student Association »(ISA) de mon Campus. Cette association qui s’occupe des étudiants étrangers qui viennent en échange dans notre école, en leurs proposant des activités : Culturelles, d’intégrations, de divertissement et sportive. Du coté de ma personnalité, on me dit souvent que je suis très souriant donc je dirais que je suis souvent de bonne humeur, j’aime rigoler et connaitre de nouvelles personnes ou cultures. Comme sport je pratique le rugby et l’athlétisme deux sports différents qui m’ont beaucoup apporté dans l’affrontement à l’effort et à l’entre-aide. Ma motivation pour participer au forum ? Tout d’abord il faut que je vous raconte comment j’ai su que ce forum existait... Mon ancien CPE, Boris Furlan a simplement posté un lien sur Facebook du forum. J’ai de suite adhéré au concept de rassembler 50 jeunes de toutes les Amériques et surtout de pouvoir les rencontrer pour apprendre et discuter des actions de la francophonie en Amérique. Rencontrer des personnes engagé dans leurs milieux et apprendre d’eux était tellement intéressent comme idée je n’ai donc pas mis longtemps à me décider pour envoyer ma candidature. Une semaine d’apprentissage
CYPRIEN DURAND MEXICÒ / LE MEXIQUE
pour mieux agir et de divers débats, c’était pour moi le rêve. D’ailleurs, comment ne pas retirer que du bénéfique de cette semaine! Premièrement, le travail personnel et les échanges lors des ateliers avec Judith, ont été très forts. Ils m’ont permis de connaitre bien mieux certaines personnes en un laps de temps tellement court, mais aussi de tisser des liens, que j’espère durables... Deuxièmement les conférences et les débats/questions qui ont suivi. Qui ont permis d’en apprendre plus sur la situation et les idées en Amériques selon les sujets évoquées. Troisièmement connaître la culture et les coutumes locales avec Chloé Fregnet et Justin Johnson, apprentissage qui mérite d’être approfondi par la beauté de la région et son histoire. La semaine entière fut
« Le plus important pour moi, fut surtout, la rencontre avec des personnes toutes plus intéressantes les unes que les autres. Avec des histoires, des expériences et une vie motivante pour aller de l’avant encore et toujours en aidant les autres... » remplie de moments forts ! Remonter les causes de son engagement, ou encore, les moments marquants de sa vie n’est pas toujours facile. J’ai énormément apprécié le partage de Santiago avec moi qui nous a amené à parler de l’argentine. Échanger avec Andrik Riso tout au long de la semaine. Les échanges qui m’ont le plus marqués ont été ceux avec Andrik, Elias, Santiago, Rachelle, Rachelle, Daniel, Raquel, Jessye, Yann, Justin, Lisa, Benoit… en fait tous et le peu qui ne m’ont pas marqué c’est simplement car l’on a pas pu réellement
« J’aimerai pouvoir améliorer mon niveau dans la communication et les échanges entre la France et le Mexique, surtout sur le point universitaire... »
CYPRIEN DURAND – AMBASSADEUR DE LA FRANCOPHONIE A MEXICÒ partager car la semaine était trop courte. Le fait de recevoir le prix de rassembleur fut un grand plaisir et un accomplissement des 12 derniers mois qui m’a redonné l’énergie nécessaire pour reprendre mon implication. Je ne peux pas tout dévoiler par respect et aussi car il faut laisser aux potentiels futurs autres participants du Forum de découvrir cette dynamique, ces échanges… Pour ce qui est du Mexique il n’y a pas réellement de difficultés à se faire accepter comme francophone, car nous sommes en général plutôt bien vus. Cependant ce n’est pas le cas de partout en Amérique et les situations sont très différentes surtout en fonction de l’Histoire francophone qu’il y en amont. Intégrer le centre de la francophonie des Amériques permet de donner plus de légitimité et de forces dans les actions que l’on mène francophone ou pas. C’est toujours plus facile de faire valoir nos projets ou nos idées auprès des autres ou des
partenaires si nous arrivons avec un titre « d’ambassadeur de la francophonie des Amériques ». Ce qui est intéressant, ce sont les actions qui peuvent être menées en commun aux travers de toute l’Amériques grâce au Centre de la Francophonie des Amériques et suite au forum. Les mexicains des classes moyenne, haute et aisés sont attirés par la langue française et il existe dans les écoles privés telle que le Tec des possibilités de faire des échanges au Québec ou en France. Même si historiquement la France est venue « s’installer » au Mexique avec Maximilien sous Napoleon III et que le 5 mai est une fête nationale de victoire contre la France, les français et ceux qui parlent français sont très bien perçus car effectivement parler une autre langue que l’anglais après l’espagnol est très bien vu. Bien évidemment la langue Française reste très
FDENTREVUE
CYPRIEN DURAND
MEXICÒ / LE MEXIQUE
élitiste. En effet comme de partout dans le monde l’accès à une seconde langue implique des études supérieures et sauf exception cela implique des dépenses que tous ne peuvent malheureusement pas se payer. J’ai dans mon bureau un symbole qui a pris encore plus de signification en étant loin de ma région. C’est la croix de Camargue que m’a conçu mon grand-père, un objet qui rappelle aussi d’où l’on vient. Je ne réalise
« Mon expatriation fût un élément déclencheur sur ma prise de conscience cependant c’est aussi toute la littérature, tous les penseurs et toute la culture Francophone qui m’a permis de me dire que cette langue ne permet pas que de communiquer verbalement mais aussi de préserver tout un patrimoine... » pas d’actions déterminées pour la promotion de la francophonie. Par contre je m’implique dans des organisations ou associations et j’essaie de montrer une belle image des Francophones à l’international. Effectivement, en étant francophone cela donne des avantages dans la séduction rien que dans l’accent en parlant les langues étrangères, et la réputation du gentleman Français est toujours présente. Je me considère comme une personne engagée et je serais toujours un représentant de la langue Française et de tout ce qui l’entoure pour ce qui est de l’homme d’avenir je ne sais pas (hahaha) ! Je ne pense pas que la langue française surpasse l’anglais dans le monde des affaires. Pour ce qui est de mes ambitions je ne suis pas encore bien fixé mais si demain, je devais me lancer dans une aventure entrepreneuriale, j’aimerais réaliser quelque chose qui serve aux communautés et qui
perdure dans le temps : un entreprenariat social ou de développement durable. Mes projets du moment ? Tout d’abord m’occuper et faire grandir l’association étudiante dont je m’occupe ainsi que laisser un excellent souvenir aux élèves en échanges au Mexique. Ce qui est très prenant. Continuer mes études correctement. J’ai des projets sociaux en développement pour le second semestre avec mon association aussi. Puis créer un projet qui impliquerait toute la cohorte 2014 des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques. Enfin plus personnellement un court métrage avec des amis. Un message de partage principalement car c’est comme cela que l’on arrive à faire aimer la langue et la culture Francophone et que c’est une valeur primordiale. Je tiens beaucoup à mon engagement sur la communication, qui permet de mieux se connaitre et d’apprécier les autres. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
ISABELLE RAYMOND QUÉBEC / CANADA
Crédit Photo : Julien Saguez
多QUE MAS?
LA COLOMBIE
ANA MILENA LADINO ROJAS « Mon amour pour la langue française vient d’un grand-père que je n’ai jamais pu connaître mais que j’ai découvert à travers le français. … »
Femmdoubout® /
HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
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ANTUSHI WA’IRA
BOGOTA
FDENTREVUE ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIE
Femme colombienne, francophone de cœur, j’ai 22 ans et j’habite à Bogota, la capitale de mon pays. Je poursuis des études de philologie et langues. Je me spécialise plus particulièrement en langue française. Passionnée par la littérature et la culture, j’ai fait partie de plusieurs comités éditoriaux de différentes revues consacrées à la culture, la littérature et l’écriture créative en différentes langues. D’ailleurs, j’ai été la coordinatrice d’un cercle de lecture qui visait à découvrir des écrivains du monde à partir d’une perspective plus personnelle, plus passionnelle, pour séduire des nouveaux lecteurs et pour les encourager à lire des nouvelles œuvres. En 2012, j’ai choisi de changer un peu ma réalité et de m’aventurer à connaître et à contribuer à celles des autres. Pour la première fois je sortais de mon pays et de mon continent, pour aller vers l’inconnu : l’Afrique et plus particulièrement le Maroc qui m’a accueillie à bras ouverts, avec une gentillesse incroyable. Pendant un mois j’ai renforcé le processus d’apprentissage du français des enfants des quartiers marginaux à travers un atelier de théâtre francophone.
« Ces enfants ont touché mon coeur et ce voyage m’a fait réfléchir et voir le monde d’une nouvelle façon... » L’année dernière, en travaillant comme assistante à la coordination de français du département de langues étrangères de mon université, j’ai eu l’opportunité de renouveler le club de français qui existait déjà. J’ai proposé à mes camarades du département de langues de faire eux-mêmes des ateliers de leurs passions alternes, comme ça, ils pouvaient pratiquer et améliorer leurs compétences communicatives et linguistiques, en plus, connaître le vocabulaire de leurs domaines, et
de par leurs intérêts transmettre tout leur amour pour ces activités. On a fait des ateliers de danse, de théâtre, de cuisine et des arts. Actuellement, je fais mon stage professionnel au sein du Service de Coopération et action culturelle de l’Ambassade de France en Colombie. En tant qu'étudiante de langues, j’étais intéressée à participer à ce forum parce que je considérais que cette rencontre favorisait la diffusion des différentes voix de l’Amérique vers les enjeux de la francophonie, mais qui allait au-delà, en encourageant les jeunes à promouvoir la compréhension entre cultures et les perspectives diverses de voir le monde à travers la langue, l’histoire et les traditions, et je ne me suis pas trompée. Cette
« Je me suis rendue compte qu'avec l'apprentissage des nouvelles langues et de l'appropriation de notre francophonie, on fait une exploration et une réflexion par rapport à nos identités, à nos milieux et nos réalités. Tout cela nous permet de mieux vivre et comprendre la diversité... » rencontre nous a offert l'opportunité et les outils pour faire une réflexion critique de nos communautés et de notre impact sur elles. Parfois, on a besoin de temps pour digérer, comprendre et mieux visualiser les apprentissages. Je suis persuadée que chaque axe de ce forum nous a permis de nous reconnaitre sous plusieurs angles et divers sens. Les conférences et débats, par exemple, nous ont permis d’élargir nos visions et nos perspectives. Celle de M. Serge Bouchard nous a fait découvrir l'histoire du fait francophone en Amérique du Nord, on a voyagé à travers ses mots.
ANA MILENA LADINO ROJAS – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN COLOMBIE La table-ronde qui a inclut des personnalités de différents domaines et pays nous a fait savoir que pour s'engager on a juste besoin d’un objectif et de notre motivation. On peut tout faire des changements chez nous. Madame Hémond, pour sa part, nous a permis d'explorer la lutte pour l'égalité entre les genres. Monsieur Ross-Tremblay, nous a montré des expériences de récupération de la mémoire collective à travers les récits de vie. C'est un outil qu'on peut mettre en place dans chacune de nos réalités afin de pouvoir guérir des blessures internes de nos communautés. Et finalement, la rencontre avec l'observateur permanent de l'OIF auprès des Nations Unies, M. Filippe Savadogo, nous a ouvert l'esprit autour du sujet qui nous rassemblait, la francophonie, cette conférence nous a permis de connaître tous les projets et actions que l'OIF mène en ce moment dans divers domaines, il nous a surtout invité à être fiers de
notre francophonie, de nos accents, de notre diversité, de nos différences. Pour pouvoir aider d'autres personnes, il faut tout d'abord se connaître soi-même. L’axe « Savoir être » nous a permis de faire un parcours autour de ce que l'on est, ce que l'on pense, ce que l'on ressent et ce que l'on veut faire pour arriver à une cohérence et à une bonne connaissance de soi. L'axe « Savoir-faire » nous a offert les outils nécessaires pour matérialiser nos projets, tant sur le plan social, comme sur le plan politique, culturel et de communication. Nous avons pu assister à des ateliers vraiment pratiques ainsi qu'à des discussion critiques qui nous ont permis de réfléchir aux réalités de nos différentes communautés. Finalement, toutes ces rencontres socio-culturelles auxquelles on a assisté, nous ont permis de renforcer toute la formation reçue tout au long de la
FDENTREVUE ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIE
semaine. Nous avons pu découvrir la francophonie vivante. Nous avons pu connaître la réalité linguistique, culturelle et historique de la communauté francomanitobaine et faire un parallèle avec les propres. La cérémonie d’engagement a été
« Je suis convaincue que chacune de nos histoires a transformé la réalité des autres. Au-delà de nos particularités, de nos nationalités, de nos champs d’études, de nos langues, on a découvert qu’au fond de tout, ce qui reste c’est l’humanité même... » vraiment émouvante et touchante parce que chacun et chacune a pris le temps de réfléchir et penser à sa communauté, à son milieu, à son pays et découvrir comment on peut contribuer à construire une meilleure humanité à partir de nos capacités. On a vu aussi une opportunité pour créer un réseau de solidarité entre tous ces merveilleux projets. C’est impératif et capital de créer ce genre d’espace de rencontre, de création de liens entre la communauté francophone, on comprend qu’on n’est pas seuls, qu’il y a des gens qui les autres facettes de nos communautés luttent pour les mêmes causes que nous. On ne s’imagine pas rencontrer autant de gens engagés au fait francophone. Ce genre d’expérience nous donne aussi de la force d’esprit, de l’énergie, de la vitalité pour continuer à travailler, à lutter, à persévérer. Au fur et à mesure, on réussit à faire entendre nos voix, nos identités, à nous faire reconnaître, à changer les préjugés de nos pays, à faire connaître C’est à travers mon expérience au Maroc que j’ai découvert la richesse des échanges bénévoles. On ne reçoit pas de reconnaissance financière,
mais la richesse que nous apporte ce type d’expérience est plus grande et plus précieuse que celle-ci. J’ai travaillé avec un groupe d’enfants de 10 à 14 ans d’une ville proche de la capitale officielle du Pays SalaAl-Jadida. À partir d’un atelier de théâtre francophone, qui essayait de renfoncer le processus d’apprentissage de la langue française dans un contexte majoritairement arabophone, on a réfléchi au rencontre avec l’autrui. Ce choix de vouloir continuer à travailler à titre bénévole vient de cette expérience, c’est pour cela que maintenant je veux m’intégrer au sein de ma propre communauté. En Colombie, il y a aussi des réalités fortes et complexes, comme celle des indigènes ou des paysans qu’à cause de la violence doivent quitter leurs terres, leurs territoires et leurs maisons pour venir en ville, sans pratiquement rien. Ils doivent vivre dans la rue et attendre l’aide d’un état qui les néglige, qui les considère comme les oubliés, les plus faibles, les plus démunis. Je voudrais travailler avec cette communauté qui a tant besoin de notre compagnie et notre aide pour entendre et porter leurs voix. En ce qui concerne l’histoire du français en Colombie, c’est possible de dire que sa présence dans la partie sud de notre continent vient de cent ou plutôt deux cent
« Avoir eu l’opportunité de participer à ce forum, nous a ouvert l’esprit vers un monde plutôt inconnu. On comprend maintenant que les seules frontières du monde sont celles de notre esprit. Il faut être réceptifs et ouverts face aux pensées des autres pour arriver à mieux se comprendre, à mieux apprendre à vivre ensemble, à surmonter nos différences... »
ANA MILENA LADINO ROJAS – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE EN COLOMBIE plutôt. La révolution française, la déclaration des droits de l’homme et du citoyen ainsi que l’expérience de la République a inspiré les Libérateurs du continent. À partir de là, il y aura toujours une fascination pour la culture et les valeurs françaises. C’est en 1935 que le Ministère d’Éducation Nationale définit les orientations méthodologiques pour l’enseignement du français en Colombie. En ce temps-là, le français a été enseigné comme première langue étrangère dans les lycées et les collèges. En 1950, l’anglais a usurpé cette position au détriment du français, et l’enseignement du français est passé depuis au deuxième plan. En 1974, on l’a éliminé des programmes d’études des lycées et collèges…On peut dire qu’à partir de là, ceux qui ont voulu étudier la langue française en Colombie, l’ont fait par pure passion et amour de la langue et de la culture. La notion de francophonie n’est pas encore trop répandue
en Colombie, mais on travaille sur cela. Il y a aussi un programme de réintroduction du français en Colombie et à travers quelques programmes d’études des langues étrangères de quelques universités, on soutien ce projet à travers des stagiaires qui veulent y participer. Il y a aussi des programmes sociaux de quelques universités pour enseigner le français en contextes marginaux. En plus, on va dire que l’essor du français en Colombie à ce moment-là, c’est fait en grand partie grâce aux programmes d’immigration du Québec. Beaucoup de gens s’y sont intéressés et ont commencés à apprendre cette langue et à concevoir les opportunités que peuvent comporter une langue différente à la dominante, de l’anglais. Quand je suis née, trois de mes grands-parents n’étaient plus là, seulement ma grand-mère maternelle restait. Les récits et l’histoire de mes
FDENTREVUE ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIE
parents, mes tantes et mes oncles sur mon grand-père et son amour pour la France et la langue française, m’ont fait essayer de le connaître –mon grand-père- à travers ses passions, ses livres et ses ambitions. Mon livre de conjugaison avec lequel j’ai appris le français lui appartenait. C’est une façon de me rapprocher à ma famille, trois de mes tantes et oncles habitent actuellement en France et à mes racines. C’est de là que l’aventure a commencé. Quand j’étais petite j’ai toujours voulu l’apprendre, mais je n’ai jamais eu la possibilité de l’apprendre. Nous
« Maintenant, que je peux, je me suis engagée à l’apprendre, à la vivre, à la diffuser, à la rêver, à la connaître et à la répandre... » sommes déjà 6 personnes à avoir participé aux événements et forums préparés par le Centre de la Francophonie des Amériques, donc nous nous sommes engagés à répandre les valeurs du centre, les valeurs d’une francophonie qui vit avec la diversité, les accents, les différences, une francophonie intégratrice. Nous avons fait déjà plusieurs conférences dans plusieurs villes de notre pays pour que plus de gens puissent vivre cette expérience de vie. En plus, je continue à soutenir le club de français de mon université et j’envisage de concevoir de nouveaux projets de coopération avec les nouveaux jeunes ambassadeurs pour que la francophonie en Amérique du Sud puisse fleurir. Actuellement, je finis mes études de Philologie et Langues, après cela, je voudrais participer au programme d’assistante de langue espagnole dans un pays francophone, ainsi que participer au Forum Mondial de la Langue Française qui aura lieu en 2015 à Liège, en Belgique. En partenariat avec les autres jeunes ambassadeurs et jeunes
parlementaires de la francophonie des Amériques en Colombie on vise à continuer à constituer un réseau panaméricain de francophones et francophiles, on vise aussi à créer des accords de stage entre notre université et Québec, la mise en place de nouvelles rencontres interaméricaines, la création d’une antenne de la Radio Jeunesse des Amériques en Colombie, le soutien du projet de réintroduction du français en Colombie et finalement, la présence d’assistantes de langue française provenant de la Louisiane, du Canada, des Antilles ou d’Haïti en Colombie. Les langues sont des manières différentes de découvrir notre monde, des perspectives diverses pour les comprendre. C’est pour cela que j’encourage toutes les personnes qui m’entourent à voyager, à apprendre des nouvelles langues, à parler avec des nouvelles personnes, à s’aventurer hors de leur zone de confort, parce que rien ne peut nous arrêter, parce qu’il y a un monde qui nous attend, parce qu’il y a un message à répandre, des histoires à écouter. Il y a tout l’humanité pour découvrir cela... Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
FDENTREVISTA ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIA
« Milena, preséntate ante nosotros (Origen, estudios, personalidad, empleo actual) » Mujer colombiana y francófona de corazón, tengo 22 años y vivo en Bogotá, la capital de mi país. Estudio filología e idiomas y me especializo específicamente en la lengua francesa. Apasionada por la literatura y la cultura, he hecho parte de diversos comités editoriales de diferentes revistas consagradas a la cultura, la literatura y la escritura creativa en diferentes lenguas. Además, fui la coordinadora de un club de lectura que buscaba descubrir diferentes escritores del mundo desde una perspectiva más personal, más pasional, para seducir a nuevos lectores y animarlos a leer nuevas obras. En 2012, tomé la decisión de cambiar mi realidad un poco y aventurarme a conocer y a contribuir a la de los demás. Por primera vez salía de mi país y de mi continente, para ir hacia lo desconocido. África y específicamente Marruecos me recibieron con los brazos abiertos, con una increíble amabilidad. Durante un mes reforcé el proceso de aprendizaje del francés de niños de barrios marginales a través de un taller de teatro francófono. Estos niños me marcaron, entraron en mi corazón y este viaje me hizo reflexionar y ver el mundo de otra manera. El año pasado, al trabajar como monitora de la coordinación de francés del Departamento de Lenguas Extranjeras de mi universidad, tuve la oportunidad de renovar el club de francés que existía. A mis compañeros y amigos del departamento, les propuse realizar talleres de sus pasiones alternas, de esta manera, podían practicar y mejorar su competencia comunicativa y lingüística y además, conocer el vocabulario de este campo y de sus intereses, y finalmente, transmitir su amor por estas actividades. Hicimos talleres de danza,
de teatro, de cocina y de artes. Actualmente, me encuentro realizando mi pasantía profesional con el Servicio de Cooperación y Acción Cultural de la Embajada de Francia en Colombia en conjunto con el Institut Français Colombie.
« ¿Qué te motivó a participar en el Foro de « Jóvenes Embajadores de la Francofonía de las Américas » que se llevó a cabo del 23 al 30 de junio de 2014 en Winnipeg, Canadá? » Como estudiante de lenguas, estaba interesada en participar en este foro debido a que consideraba que este encuentro favorecía la difusión de las diferentes voces de América hacia los desafíos de la francofonÍa, pero que iba más allá, animando a los jóvenes a promover la comprensión entre culturas y las perspectivas diversas de ver el mundo a través de la lengua, la historia y las tradiciones. No me equivoqué. Además, me di cuenta que junto con el aprendizaje de nuevas lenguas y de la apropiación de nuestra francofonÍa, hacemos una exploración y una reflexión con respecto a nuestras identidades, a nuestros entornos y nuestras realidades. Todo esto nos permite vivir mejor y comprender la diversidad. Este encuentro nos ofrece la oportunidad y las herramientas para hacer una reflexión crítica de nuestras comunidades y de nuestro impacto en ellas.
« Tomando un poco de distancia, ¿este encuentro fue para ti beneficioso? ¿Qué ejes en particular? ¿Qué puedes sacar de esta experiencia? »
ANA MILENA LADINO ROJAS – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN COLOMBIA A veces necesitamos tiempo para digerir, comprender y visualizar mejor los aprendizajes. Estoy convencida de que cada eje de este foro nos permitió reconocernos bajo varios ángulos y diversos sentidos. Las conferencias y debates, por ejemplo, nos permitieron ampliar nuestra visión y nuestras perspectivas. La conferencia de M. Serge Bouchard nos dejó descubrir la historia de la francofonía en América del Norte, pudimos viajar a través de sus palabras. La mesa redonda que incluyó a personas reconocidas en diferentes ámbitos y países nos permitió saber que para comprometerse a una causa, solo es necesario plantearse un objetivo y mucha motivación. Todos podemos hacer cambios en nuestro entorno. Madame Hémond, por su lado, nos permitió explorar la lucha por la igualdad de género. M. RossTremblay, nos mostró diferentes experiencias de recuperación de la memoria colectiva a
través de los relatos de vida. Es una herramienta que podemos poner en marcha en cada una de nuestras realidades para poder curar heridas internas de nuestras comunidades. Finalmente, el encuentro con el observador permanente de la Organización Internacional de la Francofonía ante las Naciones Unidas, M. Filippe Savadogo, nos permitió una apertura de mente y de espíritu hacia el tema que nos reunía, la francofonÍa. Esta conferencia nos permitió conocer todos los proyectos y acciones que lleva a cabo la OIF en estos momentos en varios ámbitos. Y sobre todo nos invitó a estar orgullosos de nuestra francofonÍa, de nuestros acentos, de nuestra diversidad, de nuestras diferencias. Para poder ayudar a otras personas, primero que todo es necesario conocerse a sí mismo. Es por eso que pienso que el eje Saber ser nos permitió hacer un recorrido
FDENTREVISTA ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIA
alrededor de lo que somos, lo que pensamos, lo que sentimos y lo que queremos hacer para llegar a una coherencia y a un buen conocimiento de sí. El eje Saber hacer nos ofreció las herramientas necesarias para materializar nuestros proyectos, tanto en el ámbito social, como en los ámbitos políticos, culturales y de comunicación. Pudimos asistir a talleres muy prácticos así como a discusiones críticas que nos permitieron reflexionar acerca de las realidades de nuestras diferentes comunidades. Para terminar, puedo decir que todos estos encuentros socioculturales a los cuales asistimos, nos permitieron reforzar toda la formación recibida a lo largo de la semana. Descubrimos la francofonía viva. Pudimos conocer la realidad lingüística, cultural e histórica de la comunidad francomanitobense y hacer un paralelo con las propias.
« ¿Hubo momentos fuertes que te hayan marcado? ¿Historias de mujeres u hombres que podrías tomar como ejemplo? » Estoy convencida de que cada una de nuestras historias transformó la realidad de los demás. Más allá de nuestras particularidades, de nuestras nacionalidades, de nuestros campos de estudio, de nuestras lenguas, descubrimos que en el fondo, lo que queda es la humanidad misma. Particularmente la ceremonia de compromiso fue de verdad emocionante y conmovedora porque cada uno tomó el tiempo de reflexionar y pensar en su comunidad, en su entorno, en su país y de descubrir como a partir de nuestras capacidades es posible construir una mejor humanidad. Vimos también la posibilidad de crear una red solidaria entre todos estos maravillosos proyectos.
« A tu parecer, ¿las personas francófonas tienen dificultades para hacerse un lugar en su América e incluso, más allá de sus fronteras? ¿Integrar una red francófona, como la del Centro de la FrancofonÍa de las Américas es entonces un privilegio y es importante para hacerse escuchar o ser reconocido? » Es imperativo y muy importante crear este tipo de espacios de encuentro, de creación de vínculos entre la comunidad francófona. Comprendemos que no estamos solos, que hay gente que lucha por las mismas causas que nosotros. Es difícil imaginar encontrarse tanta gente comprometida alrededor de la francofonía. Haber tenido la oportunidad de participar en este foro, abrió nuestra mente hacia un mundo tal vez desconocido. Comprendemos ahora que las únicas fronteras del mundo son las que nos ponemos en la mente. Hay que ser receptivos y estar abiertos a los pensamientos de los demás para llegar a comprenderse mejor, a aprender a vivir juntos y a sobrepasar nuestras diferencias. Este tipo de experiencias nos dan también fuerza, fortaleza, energía y vitalidad para continuar trabajando, luchando y perseverando. Poco a poco, logramos hacer escuchar nuestras voces, nuestras identidades, a hacernos reconocer, a cambiar los prejuicios de nuestros países, a hacer conocer las otras facetas de nuestras comunidades.
« Das cursos de francés como voluntaria en medios desfavorecidos, ¿Por qué esa elección? ¿En qué consiste y como se percibe el
ANA MILENA LADINO ROJAS – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN COLOMBIA
entusiasmo de los colombianos por la lengua francesa? ¿Es accesible o elitista? ¿De dónde viene tu amor por esta lengua? » Fue a través de mi experiencia en Marruecos que descubrí la riqueza de los intercambios voluntarios. No se recibe un reconocimiento monetario, pero la riqueza que nos aporta este tipo de experiencia es más grande y más valiosa que lo que nos puede dar el dinero. Trabajé con un grupo de niños de 10 a 14 años en una ciudad cercana a la capital del país: Sala-Al-Jadida. A partir de un taller de teatro francófono que intentaba reforzar el proceso de aprendizaje de la lengua francesa en un contexto mayoritariamente arabo parlante, reflexionamos y descubrimos el encuentro con el otro. La elección de querer continuar trabajando como voluntaria viene de esta experiencia, es por eso que ahora quiero integrarme a mi propia comunidad. En
Colombia, hay también muchas realidades fuertes y complejas, por ejemplo los indígenas y los campesinos que a causa de la violencia deben dejar sus tierras, sus territorios y sus hogares para venir a la ciudad, sin prácticamente nada. Deben vivir en la calle y esperar la ayuda de un estado que los olvida, que olvida a los más pobres y desfavorecidos. Quisiera trabajar con esta comunidad que necesita tanta ayuda y compañía de nuestra parte para hacer escuchar sus voces. En lo que concierne a la historia del francés en Colombia, podemos decir que su presencia en la parte sur de nuestro continente viene de hace cien o más bien doscientos años atrás. La revolución francesa, la declaración de los derechos del hombre y del ciudadano así como la experiencia republicana inspiró a los Libertadores del continente. A partir de ahí, habrá siempre una fascinación por la cultura y los valores franceses. En 1935, el Ministerio de Educación Nacional define las
FDENTREVISTA ANA MILENA LADINO ROJAS BOGOTÁ / LA COLOMBIA
orientaciones metodológicas para la enseñanza del francés en Colombia. En ese momento, el francés fue enseñado como primera lengua extranjera en bachillerato. En 1950, el inglés usurpa esta posición en detrimento del francés y la enseñanza de ésta pasa a un segundo plano. En 1974, se elimina completamente del programa de estudios de los colegios. Podríamos decir que a partir de ahí, aquellos que estudian el francés en Colombia, lo hacen por amor y por pasión a la lengua y a la cultura. El concepto de francofonÍa no está muy difundido en Colombia, pero trabajamos en ello. Existe también un programa de re-introducción del francés en Colombia y a través de algunos planes de estudio de lenguas extranjeras de algunas universidades, se apoya el proyecto a través de practicantes que quieren participar en él. Existen también programas sociales de algunas universidades para enseñar el francés en contextos desfavorecidos. Además, podríamos decir que el auge del francés en Colombia en estos momentos se lo debemos en gran parte a los programas de inmigración de Québec. Mucha gente se ha interesado y ha comenzado a aprender la lengua francesa y a concebir las oportunidades que una lengua diferente a la dominante, el inglés, nos aporta. Mi amor por la lengua francesa viene de un abuelo que nunca pude conocer pero que he descubierto a través del francés. Cuando nací tres de mis abuelos ya no estaban, sólo quedaba mi abuela materna. Las historias de mis papás, mis tíos y mis tías sobre mi abuelo y sobre su amor por Francia y su lengua, me hicieron intentar conocerlo –a mi abuelo- a través de sus pasiones, sus libros y sus ambiciones. Mi libro de conjugación, con el cual aprendí, le pertenecía. Es una manera de acercarme a mi familia –tres mis tíos y tías viven actualmente en Francia- y a mis “raíces”. Fue allí donde la aventura comenzó. Cuando era
pequeña siempre quise aprender el francés pero nunca tuve la posibilidad. Ahora que puedo, me he comprometido a aprenderla, a vivirla, a difundirla, a soñarla, a conocerla y a extenderla.
« ¿Cuáles son las diferentes acciones que llevas a cabo cotidianamente en tu comunidad para promover tu francofonía y tu francofilia? ¿Cuáles son tus ambiciones actuales? » Ya somos 6 personas que hemos participado en eventos y foros preparados por el Centro de la Francofonía de las Américas. Hemos decidido comprometernos en difundir los valores del centro, los valores de una francofonía que vive con la diversidad, los acentos, las diferencias. Una francofonía más integral e incluyente. Hemos hecho varias conferencias en diferentes ciudades del país para que más personas puedan vivir esta experiencia de vida. Además, he continuado apoyando al club de francés de mi universidad y considero concebir nuevos proyectos de cooperación con los nuevos jóvenes embajadores para continuar haciendo que la francofonía florezca en América del Sur. Actualmente, estoy terminando mis estudios de filología e idiomas, después de esto quisiera participar en el programa de asistente de lengua española en un país francófono, así como participar en el Foro Mundial de la Lengua Francesa que tendrá lugar en 2015 en Liège, Bélgica. En conjunto con los demás jóvenes embajadores y jóvenes parlamentarios de la francofonía de las Américas en Colombia le apuntamos a continuar constituyendo una red panamericana de francófonos y francófilos, le apuntamos también a crear acuerdos de prácticas profesionales entre nuestras universidades y Québec, la puesta en marcha
ANA MILENA LADINO ROJAS – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN COLOMBIA de nuevos encuentros interamericanos, la creación de una estación de la Radio Jeunesse des Amériques en Colombia, el apoyo a la reintroducción del francés aquí y finalmente, la presencia de asistentes de lengua francesa provenientes de Luisiana, de Canadá, de las Antillas o de Haití en Colombia.
« ¿Qué mensaje quisieras llevar a través de tu nuevo rol de joven embajadora de la francofonía de las Américas? »
Las lenguas son diferentes maneras de descubrir el mundo, diversas maneras de comprenderlo. Es por eso que animo a todas las personas que me rodean a viajar, a aprender nuevas lenguas, a hablar con nuevas personas, a aventurarse fuera de su zona de confort, porque nada puede detenernos, porque hay un mundo que nos espera, porque hay un mensaje para compartir y muchas historias por escuchar. ¡Porque hay toda una humanidad aún por descubrir!
LE NICARAGUA
LE NICARAGUA
多COMO ESTA?
CUBA
RAQUEL POLLO GONZALEZ « Je souhaitais mettre mon leadership à la disposition du rapprochement des communautés francophones dans les Amériques, et de la mutualisation de propositions de projets de collaboration entre les nouveaux Ambassadeurs… » 389
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HORS SÉRIE - SEPTEMBRE 2014
BIENVENIDA A
LA HAVANE
FDENTREVUE RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HAVANE / CUBA
Je suis née à Cuba et je suis havanaise comme toute ma famille, mais j’ai visité toutes les provinces de mon pays et j’ai vécu dans deux autres pays. Je suis très attachée à mon pays dans beaucoup de sens et, jusqu’au présent, j’ai toujours trouvé des raisons pour y retourner. Je suis convaincue que je vais toujours vouloir le représenter et travailler pour son développement, là où je suis, peu importe mon statut. Je suis une personne passionnée, créative et très protectrice de mes amis et de ma famille. J’aime manger, faire la cuisine et j’adore les personnes intelligentes, courageuses et solidaires. J’ai des inquiétudes sociales et une grande sensibilité artistique. J’ai fait mes études de français à l’Alliance française de La Havane pendant cinq ans. Avec un BTS en Bibliothéconomie, j’ai été bibliothécaire à la Médiathèque de l’Alliance pendant 4 ans. Suite à une formation comme professeur de FLE que j’ai suivi au sein de l’Alliance Française de Cuba, je travaille depuis lors dans cette institution en tant que professeure. Fruit d’un stage en France, j’ai pris en charge la co-gestion du Laboratoire multimédia de l’Alliance et je suis devenue co-tutrice du laboratoire multimédia et conceptrice de cours de FLE (création de fiches pédagogiques et de feuilles de route) à partir de sites Web/logiciels. Je me suis également occupée d’adapter le matériel multimédia produit à la méthode utilisée par l’Alliance, ainsi qu’à nos réalités technologiques. En tant que tutrice, j’ai aussi garantie la formation continue de mes collègues dans le domaine des TICE-outils de la FOAD, et participé à la formation de nouveaux professeurs de l’Alliance. En concourant activement à des formations continues, dont j’en ai moi-même animé quelques-unes, je me suis spécialisée en Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE),
en Formation ouverte et à distance (FOAD) et en perspective actionnelle. Depuis 2010, j’ai fait partie d’un projet multimédia consistant à la mise en place d’un cours de FLE à distance, comme tutrice et conceptrice de matériel pédagogique interactif et audiovisuel. Passionnée par les TICE et les outils de la FOAD, ayant appris ses bénéfices dans l’enseignement du FLE, j’ai suivi une formation à distance de niveau Master 1 avec l’Université StendhalGrenoble3 (France). En ce moment-là, j’avais déjà une licence en Études socioculturelles, mais consciente que le manque de formation académique en FLE pourrait constituer même une limitation dans ma pratique professionnelle, la possibilité de faire ce Master m’a séduit énormément. Jusqu’à ce moment, j’avais toujours ressenti l’envie de faire quelque chose (dans le domaine des TICE) de moins rudimentaire car « adaptée » aux limitations techniques de mon contexte national. Je rêvassais donc à concevoir un produit multimédia s’avérant utilisable partout dans le monde. Le travail évaluatif de la matière « TICE et FLE » du Master m’a offert enfin cette opportunité. Alors, dans le cadre de cette formation j’ai créé, avec un collègue, un scénario pédagogique (supporté par un site web libre) pour l’apprentissage du FLE en autonomie (http://www.everyoneweb.fr/velotourcuba/). L’objectif de ce scénario est de mener les apprenants à créer des parcours à vélo sur l’île de Cuba, pouvant être suivis par des adeptes du cyclotourisme du monde entier. Ces parcours, devant combiner textes et images pouvaient être publiés sur des blogs sur Internet. Passionnée des voyages, je suis persuadée qu’ils permettent d’aller à la rencontre de l’autre, à la découverte d’autres réalités. D’autre côté, j’ai l’impression que la plupart d’offres touristiques concernant Cuba
« J’AIMERAI POUVOIR AMELIORER MON NIVEAU DANS LA COMMUNICATION ET LES ÉCHANGES ENTRE LA FRANCE ET LE MEXIQUE, SURTOUT SUR LE POINT UNIVERSITAIRE... »
« Building a better Cuba » par Ivan Ilia Gonzales Rojas
RAQUEL POLLO GONZALEZ – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE À CUBA
ne favorisent pas trop le déploiement d’un tourisme alternatif, aventurier. D’ailleurs, à cause de ma formation académique peut-être, je m’intéresse par-dessus tout aux interactions humaines. Désireuse de faire connaître la réalité de mon pays, dont l’image est parfois détournée, j’étais persuadée que le fait de proposer des parcours touristiques alternatifs serait une contribution à cet effet. Ce scénario (le site Web) a été utilisé comme un exemple de production dans de éditions successives de la matière « TICE et FLE » de l’Université Stendhal-Grenoble 3, et il a reçu des échos très positifs. Finalement, j’ai consacré mon mémoire de Master 1 (« Gestion des interactions dans un dispositif hybride : rôles et stratégies des tuteurs. Le cas du présentiel réduit de l'Alliance française de La Havane », 2013) à investiguer le dispositif d’enseignement de français (FOAD) de l’Alliance pour proposer des améliorations, pour renforcer ma pratique comme tutrice, et
pour apporter de nouvelles solutions à nos contraintes techniques. Actuellement je participe à un nouveau projet TICE de l’Alliance consistant à la création d’une banque de données multimédia pour l’apprentissage du FLE. Il s’agit d’un enseignement-apprentissage assisté par les TICE permettant la mise à distance de l’accompagnement de la part de l’enseignant et donc l’autonomie des apprenants. Avec ces matériels, l’Alliance cherche aussi à appuyer l’enseignementapprentissage du FLE tout le long de l’île, spécialement dans des provinces où il n’y a suffisamment de professeurs, d’outils. Cette fois et toujours avec une collègue de l’Alliance, nous avons créé une sorte scénario pédagogique supporté par un logiciel multimédia « Vivre à l’étranger et partager l’expérience ». Hélas, pas d’Internet ou de site Web cette-fois-ci. L’objectif est de mener les apprenants à
FDENTREVUE RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HAVANE / CUBA
produire, de façon collective, des récits, des apprentissage de la langue française et des témoignages, des carnets de voyage afin de TICE au service du FLE à Cuba. Je crois les publier. Dans ce but, les apprenants donc avoir fait preuve d’un engouement et découvrent d’autres cultures par le biais de d’un engagement non négligeables vis-à-vis témoignages, d’expériences réelles vécues le fait FLE à Cuba. Cette deuxième fois, j’ai par des personnes francophones étant parties postulé au Forum des Jeunes vivre ailleurs. De la même façon, ils sont Ambassadeurs de la Francophonie des supposés faire découvrir leurs propres cultures Amériques (FJAFA) comme « chef de famille à travers leurs productions finales publiables. ». Au premier Forum où j’ai participé comme Ce logiciel multimédia vise, pas seulement le Ambassadrice, les chefs de famille étaient perfectionnement des connaissances de la arrivés quelques jours avant le début du langue française mais aussi changer les forum pour suivre une formation leur représentations des apprenants du monde permettant de faire des animations et de environnant et développer chez eux travailler la dynamique de groupe. Je rêvais l’acceptation des différences culturelles. Il de suivre une formation de la sorte, pour permet également aux apprenants de devenir un bon chef de groupe et faire que le connaître des documents et des démarches nécessaires pour voyager et s’installer dans un autre pays. Finalement, pendant les deux dernières années, je me suis investie à la diffusion de certains de mes travaux. J’ai cherché à les publier sur des sites Web pour permettre la consultation gratuite, convaincue des bienfaits de la mutualisation des connaissances Dans la publication, j’ai vu un espace d’épanouissement professionnelle mien devienne une vraie « famille ». Je mais aussi une opportunité de faire connaître pensais que je pouvais me servir de ces l’état des lieux de l’enseignement outils (pour la gestion d’un groupe) dans ma vie professionnelle : autant en termes de gestion du groupe-classe que de relations interpersonnelles au bureau. De façon générale, grâce à mon expérience comme enseignante, je me sentais en mesure d’optimiser la communication au sein d’une famille pour que des jeunes de tous les coins des Amériques échangent à propos des enjeux liés à la francophonie dans notre continent. Déjà Ambassadrice en 2010, je pouvais également, en tant que responsable d’équipe, faire le lien entre les membres de mon groupe (ma « famille ») et les organisateurs du Forum que j’admire et respecte beaucoup. D’autre part, une fois que
« Sensibilisée aux enjeux du français à Cuba, et du plurilinguisme dans un contexte multiculturel comme c’est le cas du Canada, mon but était de représenter les acteurs du français à Cuba lors du Forum... »
« De peur que le manque d’une expérience de travail plus liée à des questions sociologiques ne constitue une limitation dans ma pratique comme enseignante, j’ai participé à des forums internationaux organisés par le Centre de la Francophonie des Amériques et l’Organisation Mondiale de la Francophonie, étant pour moi des opportunités idéales pour des réflexions plus complètes... »
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HAVANE / CUBA
j’ai lu le programme prévu pour ce Forum 2014, je me suis intéressée fortement à la possibilité de suivre une formation à la fois théorique et pratique, pour développer mon leadership et devenir un acteur engagé dans mon milieu, plus actif que je ne le suis déjà. D’ailleurs, je voulais m’enrichir avec les échanges et les conférences proposés et, dès mon retour, rétribuer autant à mes collègues qu’à mes étudiants et même à mes amis les bienfaits de cette expérience unique. Ayant déjà participé au 2e Forum JFAF (Nouveau Brunswick, 2010) et au Premier Forum Mondial de la langue française (Québec, 2012), j’étais consciente de la rigueur et de la qualité des conférences proposées dans ce genre d’événements. C’est pour cette raison que je me suis intéressée vivement à ce Forum, étant une bonne occasion pour continuer la découverte de l’histoire, le quotidien, la diversité et les similitudes des communautés francophones de notre planète. D’autre part, la formation à l’interculturel ne fait pas toujours partie de la formation des enseignants. Il est donc nécessaire que les enseignants acquièrent eux-mêmes une compétence interculturelle avant d’intégrer dans leurs classes cette dimension. Alors, découvrir pendant ces forums une palette d’expériences récentes, émanant d’acteurs et de zones géographiques diverses, constituait aussi pour moi un levier d’action puissant pour éveiller aux enjeux de la diversité culturelle. Voulant mettre à profit la diversité culturelle francophone de nos sociétés américaines, je voulais continuer à être partie de la création des synergies pour inventer de nouvelles façons de « vivre ensemble ». Je souhaitais mettre mon leadership à la disposition du rapprochement des communautés francophones dans les Amériques, et de la mutualisation de propositions de projets de
collaboration entre les nouveaux Ambassadeurs. Avant tout chose, je voudrais dire que pendant le propre Forum j’ai eu des moments de recul. Tout d’abord, l’interculturalité que j’essaie d’adhérer comme conceptrice de cours de FLE suppose une interaction dépourvue de préjugés. Dans ce sens, ma participation aux forums organisés par le CFA s’est avérée un moment de recul nécessaire par rapport à mes pratiques quotidiennes comme enseignante. Ensuite, du point de vue pédagogique, la démarche interculturelle nécessite non seulement un apprentissage des autres mais aussi une plongée en soi-même pour voir de quelle façon notre propre conditionnement culturel façonne notre regard sur les autres. Alors, ce grand rassemblement des forces émergentes (le Forum des JAFA) rapporte des expériences authentiques de terrain qui m’ont permis de toucher du doigt l’intérêt de l’entreprise interculturelle. Les ateliers de Judith Charest (sur la construction identitaire et le leadership) ont été un autre moment de recul important pour moi, pendant le déroulement du Forum 2014. Plutôt que l’acquisition d’une meilleure compréhension du concept de la construction identitaire et de l'éthique du leadership, ces ateliers ont constitué pour moi un voyage à l’intérieur de moi-même. Ils m’ont fait plonger à la recherche de ma propre identité. Ils m’ont fait chercher, à l’intérieur de moi-même, mon
« Ces ateliers m’ont également permis de déconstruire et de réélaborer une identité à moi, une identité francophone à moi, une nouvelle identité collective, tout en renforçant une identité américaine, une identité franco-américaine... »
« J’AIMERAI POUVOIR AMELIORER MON NIVEAU DANS LA COMMUNICATION ET LES ÉCHANGES ENTRE LA FRANCE ET LE MEXIQUE, SURTOUT SUR LE POINT UNIVERSITAIRE... »
Patchwork de l’Artiste Oscar Gonzalez Valdez
RAQUEL POLLO GONZALEZ – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE À CUBA propre leadership et m’ont permis de l’assumer. Après un deuxième forum je suis convaincue que le CFA et ces Forums mettent en valeur les jeunes, leurs identités plurielles, ainsi que leur puissance et leur force motrice. Ils font que nous nous sentons fiers de nous-mêmes, que nous acceptons et aimons nos francophonies, telle qu’elles sont. Ils nous font découvrir que nous avons de choses à dire et que nous avons la capacité de transformer voire améliorer nos réalités si nous prenons la parole, si nous agissons. Je suis rassurée de savoir maintenant, qu’il ne nous faut ni de projets ambitieux, ni de longs discours pour faire rayonner la francophonie ou répercuter dans nos entourages. Je me surprends de me voir, depuis mon arrivée, plus en mesure de prendre la parole pour dire ce que je pense, pour influer dans ma communauté, pour rendre publique mes travaux. En dernier lieu, le fait de répondre à cette interview a aussi
été un moment de recul nPon négligeable, par rapport au Forum 2014 et à tout ce que cet évènement a éveillé en moi. Les tables rondes et les conférences m’ont beaucoup émue. Je voudrais citer celles qui m’ont le plus surprise. Premièrement, celle de Serge Bouchard sur l’histoire et l’évolution du fait français en Amérique (principalement en Amérique du Nord, aux États-Unis), et celle de Dominique Sarny, sur le dialogue interculturel (entre les francophones et les Métis de l’Ouest canadien). Ces deux conférences ont été comme un coup de poing et m’ont rouvert les yeux vers la diversité francophone du Continent en général, vers sa richesse et son pouvoir parfois négligé, vers ses défis, vers des possibles moyens pour la résolution de conflits. En ce qui concerne le discours prononcé par M. Bouchard, j’ai été particulièrement choquée de connaître une partie de l’histoire de l’Amérique du Nord (plus précisément des États-Unis) qu’on ne nous a
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
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jamais racontée afin d’amoindrir ou de nier des vestiges francophones. Le témoignage de la jeune femme Christine Letendre, à propos de sa création d’un parti politique « Québec Solidaire » m’a touchée profondément et m’a fait constater la souplesse qu’on les jeunes canadiens pour s’insérer dans la vie politique, par rapport à ce qui se passe dans beaucoup de pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes. De la même manière, la présentation par Claude Poudrier du modèle de la Rechercheaction comme méthodologie de résolution de problèmes communautaires m’a vraiment bouleversée. Le pouvoir mobilisateur et de transformation sociale positive de cette démarche m’a surprise. Il faut que j’avoue que je me suis sentie presque humiliée de voir des enfants réussir collectivement à sensibiliser et mobiliser leurs dirigeants, à s’impliquer activement dans la recherche et solution de problèmes sociaux dans leur communauté. Quand je pense à des moments importants pendant ce Forum 2014, je ne peux pas m’empêcher de mentionner les interventions, passionnées et visionnaires de Denis Desgagné (directeur du CFA). Ses idées m’ont toujours inspirée et m’ont munie à chaque fois d’arguments, de chiffres à propos de la situation de la francophonie dans les Amériques tout en m’empreignant de positivité, d’espoir, d’envies de faire et d’agir. Ses prises de parole ont été remplies d’exemples précis que je peux réutiliser en tant qu’acteur de diffusion de la francophonie. D’autre part, les propres participants (Jeunes Ambassadeurs), principalement ceux provenant de la région d’accueil, les films passés et les autres activités culturelles (à remarquer la pièce de théâtre présentée au Fort Gibraltar) nous ont, sans aucun doute, touchés et fait connaître l’histoire, la situation actuelle de la communauté francomanitobaine, franco-canadienne et franco-
américaine. Je travaille dans deux endroits. Alors, pendant la première partie de la journée, je travaille aussi dans un milieu canadien français-anglais. Dans cet espace professionnel parallèle, j’ai éprouvé une sorte de dévalorisation envers le français qui m’a fait comprendre la nécessité d’une lutte pour la fierté de la francophonie dans les propres espaces francophones. Le Forum même, la réalisation de cet événement fait déjà sentir aux participants qu’il a une communauté francophone forte, qu’il ont des liens entre les diverses réalités de ces communautés ou de cette francophonie, qu’il y a la possibilité de tisser des liens plus puissants entre les acteurs de ces diverses
« L’existence du CFA (ce qu’on arrive à bien comprendre pendant ces Forums) nous fait sentir que cette francophonie a un Centre puissant hors de la France, au-delà des institutions ou des sièges qui monopolisent le fait francophone dans nos régions ou pays... » réalités francophones. Il y a aussi quelque chose qui se passe à l’intérieur de ces Forums qui dépasse le fait francophone. Je parle de la transmission de valeurs humaines (celles du CFA) nobles, saines, constructives et positives. Je fais allusion à la mise en valeur de la diversité culturelle; de l’acceptation de l’autre et de ses différences; des paradigmes politiques d’intégration, de justice, d’équité. Certains pays de notre continent (soit avec des États de création plus récente qui ont une tradition moins démocratique, soit avec des cultures parfois plus racistes, sexistes, élitistes, soit avec des systèmes plus centrés sur la croissance économique) ont beaucoup à apprendre de
RAQUEL POLLO GONZALEZ – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE À CUBA la société civile canadienne et de ces valeurs humaines que le CFA transmet. Quant à mon pays, le Centre de la francophonie des Amériques peut favoriser la diffusion du fait francophone cubain dans les Amériques, à travers la participation de Cubains à des événements internationaux. Deuxièmement, cette francophonie et francophilie cubaines pourraient aussi être diffusées par le propre CFA à travers la publication d’actualités portant sur la réalité francophone de Cuba, l’enseignement-apprentissage du français dans l’île, les efforts personnels et institutionnels pour la diffusion du français dans ce pays. Ensuite, le CFA et ses activités peuvent aussi modifier la réalité du fait français qui existe à Cuba, trop centré sur la France, l’Alliance française et l’Ambassade de France. Parallèlement, le CFA peut transformer la vision qu’ont les Cubains de la langue française, de la Francophonie dans le monde, de la Francophonie dans les Amériques, de la réalité linguistique du
Canada, de la réalité des Amériques en général (politique, économique, culturelle). D’ailleurs, le CFA et les réseaux sociaux francophones peuvent aider à certains de ses membres (Cubains) à promouvoir leurs recherches, leurs travaux, leurs savoirs et à développer leur leadership. En même temps, les réseaux francophones (notamment le CFA) pourraient être un support de légitimation dans le labeur de leadership ou de promotion autonome des Cubains qui deviennent membres. Il est peut-être nécessaire de remarquer que dans mon pays les initiatives personnelles et indépendantes sont toujours plus difficiles à mettre en œuvre que celles qui sont appuyées par une institution ou organisme. Alors, intégrer un réseau francophone, tel que celui du CFA, est donc un moyen capital pour se faire entendre dans nos propres pays, en tant que cubain et/ou francophone dans un milieux international, mais aussi pour être reconnu au-delà des Amériques.
FDENTREVUE RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HAVANE / CUBA
Au début du XXe siècle, l’immigration française a constitué le second composant ethnique européen qui a le plus immigré à Cuba, derrière les composants ethniques hispaniques. De fortes empreintes historiques de la culture française sont présentes dans certaines régions de l’île comme à Santiago de Cuba et à Cienfuegos. Les arts plastiques, le cinéma, l’histoire, la littérature et la chanson français ont toujours attiré la population cubaine. D’ailleurs, à côté de cette sensibilité pour la langue française, il y a aussi l’espoir d’accéder à de meilleurs emplois. Je considère que cette langue a aussi constitué pour Cuba une porte d’ouverture économique et politique au monde, une sorte d’échappatoire à l’hégémonie politique des États-Unis dans les Amériques et ses théories de croissance économique plutôt que de justice sociale. L’Alliance française est actuellement l’acteur de diffusion de la langue française le plus puissant à Cuba, mais il n’est pas le seul. Il y a des facultés de langues étrangères (des Universités) qui assurent une Licence et des Masters de professionnels en français, des Instituts Supérieurs Pédagogiques chargés de la formation de professeurs de français, des écoles de langues qui enseignent le français tout au long de l’île, des écoles qui enseignent le français aux professionnels du Tourisme. De plus, le Groupe de spécialistes de la langue française (GELFRA), qui continue à gagner des membres actifs, organise des colloques nationaux et éventuellement des colloques internationaux. Par ailleurs, l’enseignement du français aux enfants s‘est incorporé au programme « officiel » de l’Alliance française de La Havane. De même qu’avec les adultes, des milliers d’enfants n’arrivent pas à y accéder car la totalité des capacités l’Alliance ne peut pas accueillir toutes les demandes d’inscriptions.
Pour finir, j’aimerais citer que 13 Cubains ont déjà été choisis par le CFA pour participer à des événements qu’il organise. Huit cubains ont été sélectionnés par l’Organisation Mondiale de la Francophonie, après une candidature ouverte à toutes les personnes de la planète, pour participer au Premier forum mondial de la langue française. Ainsi,
« Pendant 13 ans le français a été la langue de ma vie et de mes aspirations professionnelles. C’est en français, pour le français et grâce à cette langue que j’ai mis en oeuvre et fait aboutir différents projets, que j’ai dû surmonter des défis, que j’ai accumulé des réussites, bref que j’ai grandi professionnellement... » chaque année, des cubains professionnels ou amateurs du français sont choisis par différents organismes étrangers pour représenter Cuba et partager leurs expériences dans divers événements internationaux, d’ordre académique, pédagogique, culturel, politique. Aussi la francophonie du monde veut-elle écouter la voix des francophones et des francophiles cubains. Quant à moi, le français n’est pas ma langue maternelle. Alors, je ne vis ni tous les jours en français, ni toutes les facettes de ma vie. Le français n’est pas la langue de mes sentiments primaires, de ma pensée intime, de ma réalité domestique. Je ne l’utilise pour communiquer ni avec ma famille, ni avec mon copain, ni avec la plupart de mes amis. Pourtant, tous ces gens avec qui je ne communique pas en français m’associent sans cesse à cette langue-culture. D’une façon ou d’une autre, je les ai fait s’approcher de l’univers
KARINE GALLANT ILE DU PRINCE ÉDOUARD / CANADA
Crédit Photo : Julien Saguez
CrĂŠdit Photo : Julien Saguez
FDENTREVUE RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HAVANE / CUBA
francophone soit par le biais de la musique, du cinéma, de mes photos et de mes histoires de voyage, de mes explications sur le CFA et les Forums des JAFA, de mes blagues, soit parce que j’ai les poussés à s’inscrire à des cours de français. Je travaille dans une institution francophone depuis que j’ai 21 ans (l’Alliance française). Le français a été en même temps une langue importante dans mon parcours académique car, si bien j’ai fait des études universitaires (licence) en espagnol, pendant mes années universitaires j’ai dû consulter constamment (fautes de ressources bibliographiques disponibles) des livres en français pour préparer mes examens. Plus tard, comme j’ai déjà dit, j’ai fait une maitrise avec une université française et j’ai assisté à beaucoup de formations continues/stages en français, dont quelquesuns dans des pays francophones. Par ailleurs, comme professeure de FLE et conceptrice de matériel pédagogique multimédia, le français a été également pour moi un espace de création. Grâce à mes connaissance de cette langue, j’ai pu voyager, publier des travaux, me faire sentir dans des Médias, contribuer au développement de mon pays et accéder à des postes me permettant de supporter économiquement ma famille. Le français a donc été un moyen d’épanouissement pas seulement professionnel mais aussi personnel. Le Forum des JAFA 2014 m’a munit des aptitudes en leadership pour contribuer au développement du fait francophone à Cuba, pour concevoir des projets veillant au déploiement des diverses facettes de la francophonie des Amériques, ainsi que pour la diffusion du fait francophone de mon pays à l’étranger. L’angle d’attaque peut sembler modeste ou imprécis au regard de l’ampleur du sujet mais je continuerai de chercher à m’ouvrir la voie parmi les
initiatives institutionnelles de mon pays, ainsi qu’à favoriser les réflexions riches et inclusives dans le cadre des initiatives ou des projets de l’Alliance française. Je sais qu’il est encore nécessaire de continuer à faire des efforts pour soutenir cette langue vis-à-vis l’hégémonie de l’anglais pas seulement à Cuba mais dans le monde. D’autre part, l’engagement des francocanadiens pour soutenir la langue française et défendre la diversité culturelle a été remarquable et m’a touchée profondément. Ma participation à ces Forums et mon adhérence au CFA m’ont permis de m’imprégner de ce regard et des expériences pour lutter contre la prépondérance d’une francophonie centrée exclusivement sur la France. Comme professeure de l’Alliance française, je considère que notre rôle en tant qu’Institution est d’assurer à Cuba l’enseignement du français, et de promouvoir la rencontre entre la culture cubaine et la culture francophone dans la perspective d’un enrichissement mutuel. Mon rôle en tant que Jeune Ambassadrice des Amériques a été et sera d’insister sur la promotion d’une culture francophone plus américaine, plus ouverte et inclusive afin de la faire connaître et de la faire évoluer. L’Alliance française de La Havane constitue un référant méthodologique des TICE au service du FLE à Cuba et exerce aussi un rôle mobilisateur dans mon pays. D’autre côté, à Cuba l’utilisation d’Internet devient de plus en plus fréquente, mais l’accès est encore très sécurisé et restreint. Comme professeure de FLE de l’Alliance française, je voudrais continuer à m’investir dans le développement des NTIC pour l’enseignement-apprentissage du FLE dans l’espoir d’apporter des réflexions à la réalité cubaine, de rendre le français en même
RAQUEL POLLO GONZALEZ – AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE À CUBA temps que les TICE accessibles à la majorité, d’influencer le fait francophone tout en impulsant le développement des TICE et la désacralisation (ou « dédiabolisation ») d’Internet. Plutôt que d’un projet, dont j’ai déjà assez parlé, je vais vous parler de mes rêves, de mes désirs. Je voudrais que l’OMF reconnaisse Cuba au moins comme « pays observateur de la Francophonie ». J’aimerais que les pays puissent postuler auprès de l’OMF pour obtenir ce statut ou celui « d’État membre » de façon plus accessible ou moins institutionnalisée et par le biais de candidatures publiques. Ceci s’avère capital pour le développement de la Francophonie et donnerait plus d’espace à des initiatives personnelles, communautaires. Je rêve de faire un Doctorat dans une université québécoise, sur le domaine des NTIC pour l’enseignement-apprentissage du FLE ou de l’ingénierie de formation, dans le but de mettre en place de de nouvelles connaissances à ma réalité nationale. La nouvelle réalité du français à Cuba nécessiterait d’être traduite par un enseignement du français dans l’île moins
centré sur la France (son principal promoteur et partenaire), sa culture et ses accents. Ceci requière l’implication et l’engagement d’autres pays francophones et de l’OMF. J’ai déjà fait connaître le CFA auprès des Havanais : de mes amis admirateurs de la langue française, des étudiants de l’Alliance, de mes collègues professeurs. J’aimerais diffuser les valeurs du Centre et ses actions dans d’autres régions. Un engagement particulier qui me tient à cœur c’est de pouvoir créer des liens plus forts entre l’acteur de diffusion le plus important du français dans l’île (l’Alliance française) et le CFA. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®
Alliance française de La Havane Calle J y 15, Vedado CP 10 400 La Havane, Cuba Tél. : +537 833 33 70 Directrice des cours Madame Mauricette Ortu
FDENTREVISTA RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HABANERA / CUBA
« Raquel preséntate (Origen, estudios, trayectoria, personalidad, puesto actual) » Nací en Cuba y soy habanera, pero he visitado todas las provincias de mi país y (en dos oportunidades) he vivido ya en otros dos países. Estoy muy aferrada a mi país en muchos sentidos, y hasta ahora siempre he encontrado razones para regresar a él. Estoy convencida de que siempre querré representarlo y trabajar en aras de su desarrollo, donde quiera que me encuentre y sea cual sea mi estatus. Soy una persona apasionada, creativa y muy protectora de mis amigos y familiares. Me encanta comer, cocinar y me encantan a las personas inteligentes, esforzadas y solidarias. Tengo inquietudes sociales y una gran sensibilidad artística. Mis estudios de francés los realicé en la Alianza francesa de La Habana durante 5 años. Durante este período, estudiaba francés hice un Técnico medio superior en Ciencias de la información y biblioteconomía. Eso me permitió trabajar como bibliotecaria en la Mediateca de la Alianza francesa durante 4 años. Estando en la Alianza, tuve acceso a una formación para devenir profesora de francés como lengua extranjera (FLE), y desde entonces he trabajado en esta institución como profesora. Posteriormente, fruto de una formación en Francia, estuve a cargo de la gestión del Laboratorio multimedia de la Alianza. De esta manera, me convertí en tutora del laboratorio y creadora de cursos de FLE (concepción de fichas pedagógicas y de hojas de navegación) a partir de sitios Web/software. Durante ese período, me ocupé de adaptar dichas fichas pedagógicas al manual (libro de texto) utilizado en la Alianza para el aprendizaje del francés y a nuestra realidad tecnológica (diversas adaptaciones técnicas y
didácticas). Como tutora del laboratorio, garanticé cursos de superación profesional para mis colegas (sobre las TICE y herramientas de la FOAD) y participé en la formación de nuevos profesores surgidos de proyectos de formación, como aquel que me convirtió en profesora a mí misma. A través de distintas formaciones ofrecidas por la Alianza, algunas de los cuales he impartido yo misma, me fui especializando en las Tecnologías de la Información y las Comunicaciones para le Enseñanza (TICE), en Formación Abierta y a Distancia (FOAD) y en perspectiva de la acción. A partir del 2010, fui parte de un proyecto de TICE de la Alianza: un curso de FLE semi-presencial. En éste proyecto participé como tutora del curso y como creadora de material pedagógico (interactivo y audiovisual). Como soy una apasionada de las TIC y de las herramientas de la FOAD, de las que he aprendido sus beneficios para la enseñanza, hice un Master1 a distancia, basado en las TICE, con una Universidad francesa (Stendhal-Grenoble3). Para entonces, ya tenía una licenciatura en Estudios Socioculturales, pero era consciente de que la falta de una formación o titulación académica en FLE podía constituir una limitación en mi práctica y mi prestigio profesionales. Por ese motivo, la posibilidad de realizar ese Master me sedujo sobremanera. Hasta ese momento y durante mi labor como tutora y creadora de cursos que integraban las TICE, había sentido la necesidad de realizar algo (con las TICE) que fuera menos rudimentario de lo que había hecho hasta entonces. Por decirlo de otro modo, me apetecía hacer algo menos « adaptado » a las limitaciones técnicas de nuestro contexto nacional y dar más riendas sueltas a mi creatividad o mi capacidad de creación con las TIC para la enseñanza. Quise hacer algo que fuera utilizable en
RAQUEL POLLO GONZALEZ – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN CUBA cualquier realidad y lugar del mundo. Un trabajo evaluativo de una de las asignaturas del Master me ofreció por fin esa oportunidad. Fue de ese modo que, en el marco de dicho Master, creé, conjuntamente con un colega, un escenario pedagógico (en un sitio Web libre) para el aprendizaje del FLE, de manera autónoma (http://www.everyoneweb.fr/velotourcuba/). El objetivo del escenario es que los estudiantes creen circuitos ciclísticos en la isla de Cuba, que puedan ser utilizados por los adeptos del cicloturismo del mundo entero. Los circuitos debían combinar texto et imágenes y podían ser publicados en Internet. Quizá influenciada por mi primera formación académica, me intereso fundamentalmente por las interacciones humanas. Por otro lado, soy una apasionada de los viajes y estoy convencida que viajar permite ir al encuentro del otro y descubrir otras realidades. Al mismo tiempo, siempre he tenido la sensación de que las ofertas turísticas disponibles de/para Cuba no fomentan el desarrollo de un turismo alternativo, aventurero. Entonces, deseosa de dar a
conocer la realidad de mi país, cuya imagen está habitualmente distorsionada, estaba convencida de que el hecho de proponer circuitos turísticos alternativos sería una contribución en este sentido. El material resultante (el sitio Web que contiene el escenario) ha sido utilizado como ejemplo de producción de material pedagógico que integra las TIC en la asignatura “TICE y FLE” de la Universidad donde hice el Master y ha recibido, en general, ecos muy positivos. Finalmente, dediqué mi tesina del Master 1 (« Gestion des interactions dans un dispositif hybride: rôles et stratégies des tuteurs. Le cas du présentiel réduit de l'Alliance française de La Havane »/ Gestión de las interacciones en un dispositivo híbrido: roles y estrategias del tutor). El caso del presencial reducido de la Alianza francesa de La Habana, 2013) a la investigación y al análisis del dispositivo de enseñanza del francés a distancia (FOAD) de la Alianza. Mi intención era proponer mejoras, mejorar mi propia práctica como tutora del curso a distancia y aportar nuevas soluciones a nuestras limitaciones técnicos.
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Actualmente formo parte de un nuevo proyecto de la Alianza que consiste en la creación de una base de datos multimedia para el aprendizaje del FLE, también asistido por las TICE y que permita al mismo tiempo un distanciamiento del acompañamiento del profesor, en aras de la autonomía de los estudiantes. Con los materiales resultantes, para el aprendizaje del FLE, la Alianza pretende apoyar la enseñanza de la lengua francesa a lo largo de toda la isla, especialmente en aquellas provincias dónde no hay un número suficiente de profesores ni de útiles para la enseñanza del francés. Esta vez, también en colaboración con otra colega de la Alianza, creamos una suerte de escenario pedagógico sostenido por un software multimedia: « Vivre à l’étranger et partager l’expérience » (“Vivir en el extranjero y compartir la experiencia”). El objetivo es hacer que los estudiantes produzcan, de manera colectiva y colaborativa relatos y testimonios para ser publicados. Con ese objetivo, hacemos que los estudiantes descubran otras culturas a través de testimonios y experiencias reales vividas por personas francoparlantes que se han ido a vivir fuera de sus respectivos países. Al mismo tiempo, los estudiantes dan a conocer sus propias culturas, mediante el testimonio de extranjeros que han venido a vivir a Cuba. Este programa multimedia pretende, no solamente alcanzar el perfeccionamiento de los conocimientos de la lengua francesa sino también provocar un cambio en las representaciones que los estudiantes tienen del mundo, al tiempo que intenta desarrollar en los estudiantes la aceptación de las diferencias culturales. De igual manera, el programa da a conocer a los estudiantes los documentos y trámites necesarios para viajar e instalarse en otro país. Durante los últimos dos años y luego de haber concluido la tesina del Master, me he
dedicado a la difusión pública de algunos de mis trabajos. De este modo los he publicado en algunos sitios Web para permitir la consultación gratita, convencida de las bondades de la mutualisación de los conocimientos. En la publicación, he encontrado un espacio para la realización profesional y una oportunidad de dar a conocer la situación actual de la enseñanza y el aprendizaje de la lengua francesa en Cuba. Creo por tanto haber dado pruebas de entusiasmo y de comprometimiento significativos en lo que al FLE en Cuba se refiere, así como al desarrollo de las TICE en mi país. Con el fin de contrarrestar las limitaciones que podría provocar en mi práctica como profesora la falta de una experiencia laboral más ligada a cuestiones sociológicas, he participado en fórums internacionales organizados por el Centro de la Francofonía de las Américas (Centre de la Francophonie des Amériques, CFA) y la Organización Mundial de la Francofonía (Organisation Mondiale de la Francophonie, OMF). Estos eventos han sido oportunidades ideales para lograr reflexiones más completas.
« ¿Qué te motivó a participar en el fórum de los Jóvenes Embajadores de la Francofonía de las |Américas que tuvo lugar del 23 al 30 de junio de 2014 en Winnipeg, Canadá? » Esta segunda vez, envié mi candidatura al Fórum de Jóvenes Embajadores de las Américas (Jeunes Ambassadeurs de la Francophonie des Amériques, JAFA) como jefa de familia. En el primer fórum en el que participé como Joven Embajadora (2010), los jefes de familia llegaron unos días antes del comienzo del fórum para recibir una
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RAQUEL POLLO GONZALEZ – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN CUBA formación que les permitiría luego realizar animaciones y trabajar la dinámica de grupo. Yo soñaba con recibir una formación como esa, para devenir una buena jefa de grupo y convertirlo en una verdadera familia. Creía que podía servirme de esas herramientas en mi vida profesional, tanto en términos de gestión de un grupo de clase como de relaciones interpersonales en el trabajo. De manera general, gracias a mi experiencia como profesora, me sentía capaz de optimizar la comunicación en el interior de una « familia » para que jóvenes de todos los rincones de las Américas, intercambiaran sobre los retos relacionados con la Francofonía en nuestro continente. Habiendo sido ya Embajadora en el 2010, me sentía igualmente capaz, como responsable de grupo, de facilitar el vínculo entre los miembros de mi equipo (mi « familia ») y los organizadores del Fórum 2014. Por otra parte, en cuanto leí el programa previsto para el fórum 2014, me interesé en la posibilidad de recibir una formación teórico-práctica que me permitiera desarrollar mi liderazgo y devenir un actor más activo e implicado en
mi contexto. Sensibilizada con los retos del francés en Cuba y del plurilingüismo en un contexto multicultural como es el caso de Canadá, mi objetivo para este fórum era representar los actores del francés en Cuba. Por otro lado, quería enriquecerme con las conferencias propuestas y los intercambios para, una vez de regreso a Cuba, retribuir tanto a mis colegas como a mis estudiantes con los beneficios de esta experiencia única. Habiendo participado ya en el segundo fórum de Jóvenes Embajadores de la Francofonía de las Américas (JAFA) en New Brunswick (2010) y en el Primer Fórum Mundial de la Lengua Francesa en Quebec (2012), era consciente del rigor y la calidad de las conferencias propuestas en ese tipo de evento. Por ese motivo me interesé especialmente en este Fórum pues sabia iba a ser para mí una ocasión para continuar el descubrimiento de la historia, la diversidad y la similitud de las comunidades francófonas de nuestro planeta. La interculturalidad no siempre forma parte de la formación de los profesores. Es preciso entonces que los profesores adquieran ellos mismos una
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competencia intercultural antes de poder integrar esta dimensión en sus clases. Por ese motivo, una amalgama de experiencias recientes, emanadas de actores y de zonas geográficas diversas constituía un motor impulsor de acciones para despertar a los desafíos de la diversidad cultural. Del mismo modo en que esperaba sacar provecho de la diversidad cultural francófona de nuestras sociedades americanas, quería continuar siendo parte de la creación de sinergias para inventar nuevas maneras de “vivir juntos”. Asimismo, deseaba poner mi liderazgo a disposición del acercamiento de las comunidades francófonas de las Américas y de la mutualisación de proposiciones de proyectos de colaboración entre los nuevos Jóvenes Embajadores
« Ahora con un poco de distancia, este encuentro te ha sido beneficioso? ¿Si sí, en qué aspectos en particular? ¿Qué retienes de esta nueva experiencia, puesto que se trata de tu segundo fórum? » Antes que todo quisiera decir que incluso durante el propio Fórum tuve momentos de introspección que me permitieron tomar distancia con el fin de lograr un análisis más objetivo de la experiencia. La interculturalidad, que intento integrar como creadora de cursos de FLE, supone una interacción desprovista de prejuicios. Mis participaciones en los fórums organizados por el CFA constituyen momentos de reflexión necesarios para mis prácticas cotidianas como profesora. Desde un punto de vista pedagógico, la perspectiva intercultural necesita no solo un aprendizaje de los otros sino una inmersión en uno mismo para ver de qué manera nuestros propios condicionamientos culturales moldean la
mirada que tenemos de los otros. Esta gran reunión de fuerzas emergentes (les fórums de los JEFA) aporta experiencias auténticas de terreno que me han permitido palpar de cerca el interés de la dinámica intercultural. Para ser más específica, los talleres de Judith Charest (sobre la construcción identitaria y el liderazgo) fueron un momento de introspección importante para mí. Más que una mejor comprensión del concepto de construcción identitaria y de la ética del liderazgo, estos talleres resultaron ser un viaje al interior de mí misma. Me hicieron sumergirme en la búsqueda de mi propia identidad y me hicieron buscar, en mi interior, mi propio liderazgo al tiempo que me permitieron asumirlo. Del mismo modo me ayudaron a deconstruir y reelaborar mi identidad, una identidad francófona que habita en mi interior, una nueva identidad colectiva, mientras reforzaban mi identidad americana y una identidad francoamericana. Luego de un segundo fórum, estoy convencida que el CFA y los fórums de JAFA valorizan a los jóvenes, sus identidades plurales así como su poder y fuerza motriz. Ellos hacen que nos sintamos orgullosos de nosotros mismos, que aceptemos y admiremos nuestras francofonías tal como son. Estos eventos nos hacen descubrir que tenemos cosas que decir y que tenemos la capacidad de transformar para bien nuestras realidades si hacemos uso de la palabra, si actuamos. En este sentido, es un alivio saber ahora que no hacen falta proyectos ambiciosos ni largos discursos para hacer que la Francofonía resplandezca o para incidir en nuestros entornos. Me he sorprendido gratamente viéndome, después de mi regreso, con más soltura para tomar la palabra y decir lo que pienso, con más ganas de tomar la palabra para influir en mi comunidad.
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CHRISTIAN PERRON DIRECTEUR DES SERVICES AUX ÉTUDIANTS, UNIVERSITÉ DE SAINT-BONIFACE
Avec l’atelier Parler pour le dire, Christian Perron a partagé avec les jeunes ambassadeurs des astuces théoriques et techniques relatives à l’art du discours. Un survol des meilleures pratiques pour leur permettre de prendre la parole avec confiance et sans crainte devant n’importe quel public et dans n'importe quelle situation. Christian Perron vit par et pour sa francophonie depuis toujours. « À mon retour du Forum, le plus grand changement était que je savais plus que jamais que je n’étais pas seul à le faire ». Crédit Photo : Marjorie Houle
Ancien participant du Forum des jeunes ambassadeurs de la francophonie des Amériques en 2009 à Québec, Christian Perron a une formation en musique et en art dramatique, un baccalauréat en français et en histoire ainsi qu’une certification en gestion de projet. Depuis vingt ans, il travaille en tant qu’acteur, metteur en scène et musicien sur les planches et parfois pour la caméra. Occasionnellement, il fait de l’animation à la radio ou pour la télévision. De 2002 à 2012, il était responsable du Service d'animation culturelle à l’Université de Saint-Boniface où il occupe actuellement le poste de direction des services aux étudiants. Tout ce que Christian Perron entreprend a une même composante fondamentale: la communication. Source : Centre de la Francophonie des Amériques
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« ¿Hubo momentos fuertes que te marcaron? ¿Hubo historias de mujeres y hombres que podrías tomar como ejemplo ? » Las mesas redondas y las conferencias me emocionaron mucho. Me gustaría citar aquellas que más me sorprendieron. Primeramente, la conferencia de Serge Bouchard sobre la historia y evolución del francés (principalmente en América del Norte, en los Estados Unidos), y la de Dominique Sarny sobre el diálogo intercultural (entre los francoparlantes y los mestizos del Oeste canadiense). Estas dos conferencias fueron una especia de puñetazo, me abrieron los ojos hacia la diversidad francófona del Continente en general, hacia su riqueza y su poder (que han sido a veces difuminados deliberadamente), hacia sus desafíos y hacia los posibles medios para la resolución de conflictos. En lo que concierne al discurso de Bouchard, quedé especialmente impactada al conocer una parte de la historia Norteamericana que no ha sido jamás contada quizá con el fin de aminorarla o de negar sus vestigios francófonos. El testimonio de la joven Dominique Sarny sobre su creación de un partido político (“Quebec Solidario”) Me consternó y me hizo constatar la facilidad de los jóvenes canadienses de insertarse en la vida política de su país en comparación con lo que ocurre al respecto en muchos de los países de Latinoamérica y el Caribe. Así mismo, me trastocó la presentación de Claude Poudrier del modelo de investigación-acción (“recherche-action”) como metodología de resolución de problemas comunitarios. Quedé sorprendida ante el poder movilizador y de transformación social positiva de esta perspectiva. Tengo que confesar me sentí casi humillada al ver como un grupo de niños se implicaban activamente en la búsqueda de
soluciones a problemas sociales y como lograban sensibilizar a los dirigentes de sus región. Cuando pienso en momentos importantes vividos durante el fórum 2014, no puedo dejar de mencionar las intervenciones apasionadas y visionarias de Denis Deganés (Director del CFA); fueron siempre un motivo de inspiración y me proveyeron de argumentos, de datos sobre la situación de la Francofonía en las Américas. Al mismo tiempo me impregnaron de positividad, de esperanza y de ganas de actuar. Sus intervenciones estuvieron cargadas de ejemplos concretos que puedo reutilizar como el actor de difusión de la Francofonía que ya soy. Por otro lado, los propios participantes (Jóvenes Embajadores), principalmente aquellos que provenían de la región que nos acogió, las dos películas exhibidas y las otras actividades culturales (especialmente la obra de teatro) nos conmovieron y nos permitieron conocer la historia y la situación actual de la comunidad franco-manitobense, franco-canadiense y franco-americana.
« ¿A tu entender, los francófonos tiene problemas para hacerse un lugar en sus Américas e incluso fuera de esas fronteras? ¿Formar parte de un red social, como la del Centro de la Francofonía de las Américas (CFA) es un privilegio y es capital para hacerse escuchar o ser reconocido? » No lo he mencionado hasta ahora, pero tengo dos trabajos y uno de ellos es en un medio- canadiense francés-inglés. En este espacio profesional paralelo he experimentado una suerte de desvalorización que me ha hecho comprender la necesidad de una lucha por el
RAQUEL POLLO GONZALEZ – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN CUBA orgullo de la Francofonía incluso en los propios espacios francófonos. El fórum en sí mismo, la realización de este evento ya hace sentir a los participantes que hay una comunidad francófona fuerte, que hay similitudes entre las diversas realidades de esas comunidades y de la propia Francofonía, que existe la posibilidad real de entretejer vínculos todavía más potentes entre los actores. A su vez, la existencia del CFA nos hace sentir que la Francofonía tiene un centro otro más allá de Francia, más allá de las instituciones y sedes que en nuestros países o regiones monopolizan el hecho francófono. Hay algo más que tiene lugar en el interior de esos fórums que sobrepasa el hecho o movimiento francófono en sí mismo. Estoy haciendo referencia a la transmisión de valores humanos (que son los del CFA) nobles, constructivos; me estoy refiriendo a la valorización de la diversidad cultural, de la aceptación del otro y de sus diferencias, de paradigmas políticos de integración, de justicia, de equidad. Algunos países de nuestro continente, con Estados de creación reciente, con tradiciones menos
democráticas y culturas a veces racistas, sexistas, elitistas tienen bastante que aprender de la sociedad civil canadiense y de estos valores humanistas que el CFA transmite. En cuanto a mi país, el CFA puede favorecer la difusión en las Américas de la existencia de una Francofonía en Cuba a través de la participación de cubanos en eventos internacionales. En segundo lugar, esta francofonía y francofilia cubanas podrían ser difundidas por el CFA a través de la publicación de noticias sobre las actualidades en la enseñanza-aprendizaje del francés en Cuba y sobre los esfuerzos personales e institucionales por la difusión de la lengua francesa en Cuba. Asimismo, el CFA y sus actividades pueden modificar la realidad del hecho francófono en Cuba, demasiado centrado todavía en Francia, en la Alianza francesa y la Embajada de Francia. Paralelamente, el CFA puede transformar la visión que tienen los cubanos de la lengua francesa, de la Francofonía ene l mundo y en las Américas; de la realidad lingüística de Canadá y de las Américas en general. Redes sociales como el CFA pueden ayudar muchos
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de sus miembros (cubanos) a promover sus investigaciones, trabajos, y a desarrollar su capacidad de liderazgo. De igual manera, las redes sociales francófonas como el CFA podrían resultar para los cubanos (que devienen miembros) un apoyo a sus iniciativas de liderazgo y en los esfuerzos autónomos de promoción. Esto se debe a que en nuestro país resulta más difícil llevar a cabo iniciativas alternativas (independientes) que las institucionales. Por tanto, ser miembro de una red social francófona constituye un medio valioso para hacernos escuchar en nuestros propios países y en nuestro Continente, e incluso también para que seamos reconocidos más allá de las Américas.
« ¿En qué consiste y como se percibe el entusiasmo de los cubanos con la lengua francesa? ¿Es una lengua accesible o elitista? De hecho, ¿ de dónde te viene este por la lengua francesa? » En los comienzos del siglo XX, la inmigración francesa constituyó el segundo componente étnico europeo de la inmigración hacia Cuba, justo después del más importante: el hispánico. En algunas regiones de la isla (como es el caso de Santiago de Cuba y Cienfuegos), hay todavía fuertes vestigios históricos de la cultura francesa. Las artes plásticas, el cine, la historia, la literatura y la canción francesas han llamado la atención de la población cubana desde siempre. Actualmente, al lado de esta sensibilidad particular por dicha lengua-cultura se encuentra la esperanza de acceder a mejores empleos. Yo considero que esta lengua también ha constituido para Cuba una puerta de apertura económica y política al mundo, una suerte de escapatoria a la hegemonía
política de Estados Unidos en las Américas y sus ideales más basados en el crecimiento económico que en la justicia social. La Alianza francesa es actualmente el actor de difusión de la lengua francesa más poderoso en Cuba, pero no es el único. Hay también facultades de lenguas extranjeras en las Universidades que ofrecen Licenciaturas y Masters a profesionales de esta lengua, Institutos pedagógicos que se encargan de la formación de profesores de francés, escuelas de idioma que imparten francés a lo largo de toda la isla. De igual manera, el Grupo de Especialistas de la lengua francesa (GELFRA) que continúa ganando miembros y organiza coloquios internacionales y nacionales. Por otro lado, la enseñanza del francés a niños se incorporó al programa “oficial” de la Alianza francesa de La Habana. Como ocurre con los adultos, miles de niños quedan fuera porque las capacidades físicas de la Alianza no permiten dar acogida al número total de solicitudes de inscripción. Para terminar, me gustaría mencionar que 13 cubanos ya han sido elegidos por el CFA para participar en los eventos que organiza. Ocho cubanos fueron seleccionados por la OMF, a partir de una convocatoria abierta al mundo entero, para participar en el Primer Fórum Mundial de la lengua francesa. Y así cada año, cubanos profesionales o amantes del francés son elegidos por diferentes organismos extranjeros para representar a Cuba y compartir sus experiencias en diversos eventos internacionales, de orden académico, cultural, o político-económico. Acaso la Francofonía del mundo entero quiere escuchar las voces francófonas y francófilas cubanas. En lo que a mí respecta, el francés no es mi lengua materna. Es decir, no “vivo en francés” todos los días, ni en todas las facetas de mi vida. El francés no
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RAQUEL POLLO GONZALEZ – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN CUBA es tampoco la lengua de mis sentimientos, de mis pensamientos íntimos, de mi realidad cotidiana. No lo utilizo para comunicar con mi familia, con mi pareja ni con la mayor parte de mis amigos. Sin embargo, todas estas personas con las que no comunico en francés me asocian sin cesar a esta lengua y cultura. De una manera o de otra, yo los he hecho acercarse al universo francófono por medio de la música, del cine, de mis fotos e historias de viaje, de mis explicaciones sobre el CFA y sobre los fórums de JAFA, de mis traducciones o de mis chistes, o porque los he motivado a inscribirse a cursos de francés. Por otra parte, trabajo en una institución francófona desde que tenía 21 años (la Alianza francesa.). Durante 13 años el francés ha sido la lengua de mi vida y aspiraciones profesionales. Ha sido en francés y gracias a esta lengua que he puesto en marcha diferentes proyectos, que he enfrentado retos y acumulado éxitos, en resumen, que he crecido profesionalmente. Por otra parte, como profesora de FLE y creadora de materiales pedagógicos multimedia, el francés ha constituido para mí
un espacio de creación. Gracias a mis conocimientos en esta lengua, he podido viajar, publicar trabajos, hacerme escuchar/sentir en medios de difusión masiva, contribuir al desarrollo de mi país y acceder a puestos de trabajo que me permiten apoyar económicamente a mi familia. El francés ha sido por tanto un medio de desarrollo en todos los sentidos: tanto profesional como personal.
« ¿Cuáles son las diferentes acciones que, de manera cotidiana, llevas a cabo de en el seno de tu comunidad con el fin de promover tu francofonía/francofilia? ¿Podría considerarse que eres una mujer implicada con la francofonía y que estarás siempre comprometida con la defensa de la lengua francesa? » El Fórum de los JAFA 2014 me ha dotado de las aptitudes necesarias para ser una buena lideresa y contribuir al desarrollo del francés en Cuba. Creo también que me ha provisto de
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FDENTREVISTA RAQUEL POLLO GONZALEZ LA HABANERA / CUBA
aptitudes para concebir proyectos que tengan como objetivo alcanzar el despliegue de las diversas facetas de la francofonía de las Américas; y continuar siendo un miembro activo para la promoción de la francofonía en mi país y en el extranjero. El ángulo de ataque puede parecer modesto o impreciso con respecto a la vastedad del tema. Sin embargo, continuaré buscando la manera de abrirme camino a través de las iniciativas de instituciones y organizaciones de mi país, así como seguiré intentado favorecer reflexiones más plurales e inclusivas en el marco de iniciativas o proyectos de la Alianza Francesa. Bien sé que aún es necesario continuar realizando esfuerzos para apoyar esta lengua frente a la hegemonía del inglés, y no solamente en Cuba sino también en el resto del mundo. En este sentido, el compromiso de los francocanadienses de dar apoyo a la lengua francesa y defender la diversidad cultural ha sido encomiable y me ha conmovido profundamente. Mi participación en estos fórums y mi afiliación al CFA me han permitido impregnarme de esa visión de diversidad e inclusión, así como de las experiencias de la lucha contra la preponderancia de una francofonía centrada exclusivamente en Francia. En calidad de profesora de francés de la Alianza Francesa, considero que nuestro papel como institución es el de asegurar la enseñanza del francés en Cuba y promover el encuentro entre la cultura cubana y la cultura francófona, con el fin de lograr un enriquecimiento mutuo. Mi función como Joven Embajadora de las Américas ha sido la de insistir en la promoción de una cultura francófona más americana, más inclusiva y abierta a la diversidad, con el propósito de darla a conocer y permitirle evolucionar.
« ¿Cuáles son tus ambiciones actuales? » La Alianza Francesa de La Habana constituye un punto de referencia metodológico en lo que respecta a las TICE al servicio del FLE en Cuba. Asimismo, desempeña un papel movilizador en mi país, donde el uso de Internet deviene cada vez más frecuente mientras que el acceso a este servicio está todavía sujeto a no pocas normas de seguridad y por lo tanto es aún muy restringido, incluso en términos de precio. Dado mi desempeño como profesora de FLE de la Alianza Francesa, me interesaría continuar apoyando el desarrollo de las Nuevas TIC para la enseñanzaaprendizaje del FLE, con la esperanza de aportar reflexiones a la realidad cubana, de hacer que las TICE sean accesibles para la mayoría de las personas. De esta manera, creo que puedo influir en el hecho francófono, al mismo tiempo que contribuyo al impulso del desarrollo de las TICE y la desacralización (o “desdiabolización”) de Internet. Más que de proyectos, de los que ya he hablado mucho, voy a hablarles de mis deseos o sueños. Me gustaría que la OMF reconociese a Cuba, al menos, como “país observador de la Francofonía”. Desearía que los países del mundo pudiésemos postularnos más fácilmente a ese estatus, o al de “Estado miembro de la Francofonía”, de manera menos institucionalizada. Creo que es de vital importancia, para el desarrollo de la Francofonía, que tengamos acceso a procesos de candidatura más asequibles. Esto brindaría más espacio a iniciativas personales y comunitarias, favorecería el liderazgo y el desarrollo de una francofonía más plural. Por otro lado, sueño con hacer un doctorado en una universidad
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RAQUEL POLLO GONZALEZ – EMBAJADORA DE LA FRANCOFONIA EN CUBA quebequense, relacionado con los NTIC aplicados a la enseñanza o con la ingeniería de formación para aplicar nuevas herramientas o saberes a mi realidad nacional.
« ¿Qué mensaje desearías transmitir a través de tu role de Joven Embajadora de Las Américas? ¿Tienes algún compromiso en particular? » La nueva realidad del francés en Cuba necesitaría traducirse en una enseñanza de.
esta lengua menos centrada en Francia (su principal promotor), su cultura y sus acentos Esto requiere la implicación y el compromiso de otros países francoparlantes y de la OMF. Ya he dado a conocer el Centro de la Francofonía de las Américas entre los habaneros: mis amigos admiradores de la lengua francesa, estudiantes de la Alianza y mis colegas profesores. Me gustaría muchísimo poder difundir los valores del Centro y sus acciones en otras regiones. Albergo en mí el profundo interés de lograr establecer vínculos más fuertes entre el actor de difusión más importante del francés en la Isla (la Alianza francesa) y el CFA.