Femmdoubout magazine décembre 2013 janvier2014

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FEMMDOUBOUT

®

BUSINESSWOMAN

FRENCH MAGAZINE #3

DECEMBRE 2013/ JANVIER 2014

. .

L’EXPATRIATION

un passeport pour l’emploi





sommaire

MAGAZINE#3

DECEMBRE 2013 - JANVIER 2014

ÉDITO

P.4

L’éditorial de Virginie LEBEAU

LES GLOBES ENTREPRENEURES UNE VISION INTERNATIONALE

P.8

PARTIR OU RESTER. QUELLE EST LA STATEGIE Á ADOPTER POUR DECROCHER UN BOULOT ? Catherine BAZABAS ( ALLEMAGNE) Maire ROSA (ATLANTA)

LA FRENCH TOUCH

P.23

UN ATOUT DE SÉDUCTION COMMERCIALE NON NEGLIGABLE DE PART LE MONDE?

UNE RECONVERSION RÉUSSIE

P.25

LA MAITRISE DES LANGUES

P.31

LE PLURILINGUISME :UN ENJEU CAPITAL POUR LES TRAVAILLEURS FRANÇAIS ? Vanessa KANCEL (GUADELOUPE)

UNE PASSION COMMUNE: IMAGE ET COMMUNICATION

P,44

DEUX SŒURS EN MODE FREE-LANCE Julie CHATENAY-RIVAUDAY (MARTINIQUE) Laura CHATENAY-RIVAUDAY ( MARSEILLE)

UNE FEMME DE RÉSEAU

P.56

MADAME COMMERCE DE FRANCE 2011 Stéphanie SERGENT-BRANCHET (RÉUNION)

CHANGER DE VIE

P.61

JE PRENDS MA VIE EN MAIN La leçon du coach

NOUVELLE TENDANCE

P.63

LA STREET FOOD GASTRONOMIQUE Aurélie ANTUS ( GUADELOUPE)

JE VIS DE MON ARTISANAT

P.70

MES MAINS CREATRICES D’ART’GIL Jacqueline HAUSTANT ( MARTINIQUE)

LA PERLE VERTE DES ANTILLES Héléna VIRANIN (ITALIE)


Edité par l’association loi 1901 Femmdoubout® Entrée Séailles n°4461 97212 Saint-Joseph MARTINIQUE Site internet : www.femmdoubout.org Adresse mail : contact@femmdoubout.org Rédaction : Virginie LEBEAU ( Présidente et Fondatrice) Nicolas PIEN (Vice-Président) Rejoignez notre rédaction en envoyant vos chroniques vilebeau@femmdoubout.org

CREDITS PHOTOS : ISTOCKPHOTO.COM

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DECEMBRE 2013 - JANVIER 2014 / Femmdoubout®

FRENCH BUSINESS WOMAN # 3 - DECEMBRE 2013 / JANVIER 2014

2014, tu es enfin là ! En tes premiers jours de janvier, tu nous amènes une ribambelle de souhaits en tous genres ainsi qu’un flot de résolutions qui ne tiendront certainement pas la route. Dur, le timing que tu nous imposes pour relever nos enjeux et défis avec tes 365 jours top chrono qui défilent si vite ! Ca y est, le décompte est déjà en marche, certaines s’affairent à boucler en vitesse leurs budgets prévisionnels pendant que d’autres se noient dans le comptage de leurs stocks. Inventaires, prévisions, clôtures de comptes, pertes ou bénéfices, tout ne sera question que de chiffres en ce début de mois. Les fêtes finies, l’heure du bilan comptable et managériale a sonné ! La balance va peser lourd : « soit pour avoir abusé d’erreurs stratégiques ou au contraire parce que vous aurez atteint et dépasser amplement vos objectifs fixés précédemment en 2013 ». Le cap des entretiens d’évaluations passé, il est temps pour nous toutes de reprendre rapidement une bonne cadence entrepreneuriale et de se réinvestir à la tâche. Ne nous laissons surtout pas dépasser par une concurrence féroce qui pourrait faire preuve de plus de prévoyance ou d’efficacité. Ayons pour réflexe d’avoir toujours une marge d’avance, et pourquoi pas, pendant qu’on y est, une marge commerciale correcte ! Femmdoubout® ne déroge pas à la règle, elle réfléchit et buche sur des idées à caractères innovants ou tout simplement humanistes et interactifs, des projets qu’elle souhaite réaliser avec et grâce à votre participation. Merci à celles, mais aussi à ceux qui nous suivent, qui nous soutiennent et qui nous ont rejoints en tant que membre pour faire partie de notre réseau de façon active. Je profite pour vous adresser mes meilleurs vœux de réussites et de challenges pour cette nouvelle année 2014. Et surtout, n’oubliez pas de mettre en action une de mes devises : « Soyez libératrice de vos talents cachés »…

Rédactrice en chef Virginie Lebeau


UN PLAN POUR L’ENTREPRENEURIAT Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur, vient de lancer un plan en faveur de l'entrepreneuriat étudiant. La ministre a annoncé quatre mesures principales : • La généralisation des formations à l'entrepreneuriat et à l'innovation dans toutes les filières, dès la licence, • Le lancement d'un appel à projet pour la constitution d'une trentaine de Pôles Etudiants Pour l'Innovation, le Transfert et l'Entrepreneuriat (PEPITE), • La création d'un statut étudiantentrepreneur" pour les étudiants ou jeunes

diplômés porteurs de projets de création d'entreprise, • Le soutien financier aux meilleurs projets des étudiants et jeunes diplômés par la création d'un prix "Tremplin Entrepreneuriat Etudiant". http://cache.media.enseignementsuprecherche.gouv.fr/file/Actus/64/5/DP_entrepr eneuriat... Source : Communiqué de presse du ministère de l'Enseignement supérieur 22/10/2013

’ Femme de terrain, je suis une sériale entrepreneure très active au cœur même de l’entreprise. Je partage mon savoir-faire et mon expérience dans l’entreprendre au féminin, afin de susciter des vocations auprès de celles qui souhaitent créer et être accompagnées dans la gestion de leurs entreprises. Je possède une très bonne connaissance du tissu socioéconomique et professionnel aux Antilles-Guyane. Je me suis spécialisée au fil des années dans le management administratif et commercial, mais aussi dans le coaching d’entreprise. J’ai fondé en 2009l’association Femmdoubout ®, un réseau qui permet de promouvoir les femmes entrepreneures et dirigeantes dans les départements d’Outre-mer au-delà de nos frontières.

® EXPERTE EN ENTREPRENEURIAT AU FEMININ

Liberatrice de talents caches .. MARTINIQUE - GUADELOUPE - GUYANE - PARIS GSM: +(596) 0696 78 57 96

Mail: vilebeau@femmdoubout.org


UNE VISION INTERNATIONALE DECEMBRE 2013 /

Femmdoubout®

lesIglobes

entrepreneures LA NOUVELLE GÉNÉRATION DE MIGRANTE


rester OU partir QUELLE EST LA STATEGIE Á ADOPTER POUR DECROCHER UN BOULOT ? Un marché de l’emploi saturé, une baisse des salaires incontestable, une augmentation des impôts incontournable, vous frôlez quasiment le burn out sociétale. Face à cela, vous pensez de plus en plus à un échappatoire, une sorte de renaissance ! Vous envisagez de tout plaquer et partir poser vos valises ailleurs, pour voir si l’herbe y est plus verte : Brésil, Australie, Canada, Chine... Rien, ne vous laisse indifférente tant le choix est grand. Vous exiler au bout du monde, ne fait pas que vous traverser l’esprit. Côtoyer de nouvelles cultures, voir des paysages différents, vivre pleinement et différemment… vous en rêvez de façon quasi-obsessionnelle ! Car, cela apparait pour vous comme une solution idéale, pour donner un nouveau souffle et regain à votre carrière professionnelle qui est légèrement, voire carrément en berne. Une de vos connaissances a sauté le pas, il y a quelques mois en s’envolant vers Dubaï, et ne fait que vous vanter les vertus thérapeutiques et pécuniaires de ce changement radical de vie. A l’entendre parler, vous la jalousez innocemment, regrettant en votre fort intérieur de n’être pas à sa place. Une solution parfaite, si vous trouvez, tout comme elle, un plan en or et adéquate qui vous fera oublier tous les soucis que vous laisserez dernière vous, car le but est d’éviter de s’en procurer d’autres…plus graves !

Mais, lorsque vous dépassez le stade de rêverie et que vous revenez à la triste réalité, franchir le cap aventurier, vous apparait comme n’étant pas une mince affaire à réaliser. Ayant moins de 35 ans, vous êtes célibataire, ou avec quelqu’un sans engagement réel, vous vous dites : « au diable l’avarice, je fonce en tant que PVTiste ». En couple, c’est un peu plus délicat, vous vous demandez si vous devez embarquer toute votre petite famille dans votre folle envie, votre lubie du moment ou votre rêve de toujours. Comment réussir à convaincre votre conjoint, d’être de la partie et de tout abandonner pour vous, pour votre seule concrétisation ? Pouvez-vous tourner d’un simple claquement de doigt, la page sur une vie déjà bien établie avec son quotidien, certes un peu maussade, pour l’accomplissement de ce qui pourrait être un caprice au final ? Au-delà de tout, la question principale que vous pourriez vous poser : « Ai-je l’âme d’une globe trotteuse » ? Si oui, vous êtes alors pleinement consciente que s’engager sur cette voie de l’inconnu, qui n’est pas sans risque et sans difficultés, peut en contrepartie vous mener vers cette ascension d’une réussite professionnelle que vous recherchez tant bien que mal actuellement, mais qui ne vient pas ! Vous vous imaginez même une


s’expatrier UNE DÉCISION QUI MÉRITE UNE PROFONDE RÉFLEXION... reconnaissance plus rapide de vos compétences, auprès d’une hiérarchie qui se voudrait plus ouverte, moins orthodoxe que celle que vous avez connue jusqu’à ce jour. A travers vos lectures, vous découvrez que l’expatriation n’est pas un fait nouveau, que de tout temps, il a existé par le biais de peuples voyageurs, nomades, et migrant à travers le monde. Qu’il n’est finalement pas si loin, si vous remontez dans vos souvenirs d’enfance, l’enchantement que vous procuraient les histoires que l’on vous contait sur les aventures de Marco Polo. S’expatrier est un phénomène en vogue, et vous avezvous aussi envie de surfer sur cette vague de tendance. D’appartenir à cette nouvelle génération de femmes et d’hommes, qui n’ont plus peur d’affronter les barrières de la langue, les différences et la diversité des genres, et surtout des méthodes de travail opposées à celles qu’ils et elles ont connus dans le système français, voir Européen. Vous en êtes persuadée, les enjeux valent l’appât du gain, avec des salaires meilleurs, un train de vie amélioré, un épanouissement à portée de main… Mais est-ce toujours le cas ? N’est-ce pas illusoire de penser que tous vos problèmes s’évanouiront en changeant de lieu ? Il existe pourtant bien une différence lorsque vous partez grâce à une société, avec pour promesse de contrat à la clé, un logement tout confort, un guide vous attendant et répondant à vos moindres

questions, un encadrement certain, un salaire fixe tombant chaque fin de mois... Sans omettre, un cercle de relations d’affaires qui aura très vite fait de vous faire oublier la notion « d’être à l’étranger et d’être une expatriée », et qui à son contact vous facilitera votre intégration plus rapidement. Mais partir seule, sans tout ce staff de soutien, en étant livrée à soi-même est une expérience différente, rude à la fois, mais aussi plus vraie, plus authentique, partir avec cet objectif d’être une « globe entrepreneure », en sachant que tout est à construire, et que grâce à votre tempérament de battante vous êtes prête à relever le challenge, même les défis les plus délicats… Alors, à qui le tour ?

Article de Virginie lebeau Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout® «Le PVT est un « Programme Vacances-Travail», qui comprend, selon les pays, le Permis Vacances-Travail et le Visa Vacances-Travail (Working Holiday Visa (WHV) / Programa de Vacaciones y Trabajo). Le PVT vous donne l’opportunité de partir dans l’un des pays signataires de l’accord pour y faire une découverte culturelle et touristique tout en étant autorisé à y travailler pour financer votre voyage. Vous pouvez ainsi alterner voyages et travail pour une immersion complète, pendant un an maximum. Le PVT est un programme qui s’adresse aux jeunes âgés de 18 à 30 ans (sauf pour le Canada où le PVT est possible jusqu’à 35 ans). En savoir plus


CATHERINE BAZABAS « N’oubliez pas vos rêves et tenter votre chance... » Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013

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FDINTERVIEW CATHERINE BAZABAS SALARIÉE D’UNE MAISON D’ÉDITION ALLEMANDE

Je suis née à Cherbourg, mes parents sont de Sainte Marie et Morne d’esses en Martinique. J'ai 43 ans et trois enfants. Je travaille pour une maison d'édition qui est spécialisée dans la bande dessinée japonaise: Le manga. Je suis de nature enjouée, très bavarde et je suis très maladroite. J’adore lire des bandes dessinées et des romans, chanter et faire la fête avec mes amis. J’ai toujours plein d’idées bizarres. Je ne peux pas rester en place. Catherine Piquant…..

« En 1995, tu obtiens ta maitrise de biologie à l’université de Caen. Ce choix d’étude aurait-il un rapport avec ta fascination pour le travail du défunt commandant Cousteau ? » Exactement! Incroyable, mais vrai. Je voulais faire partie de son équipe. Normalement il n’acceptait qu’une femme sur son bateau : la sienne. Mais je voulais être la deuxième femme de l’équipe. En Allemagne j’ai écrit mon mémoire sur les parasites d’une espèce de Gobie qui vivent dans les eaux saumâtres du "Nord-Ostsee-Kanal". Je suis partie 2 fois trois jours, sur un chalutier. Nous étions quatre scientifiques. Ce n’était pas une aventure très exotique comme celles de du Commandant Cousteau, mais ce fut une belle expérience.

« Aventurière, lors d’un échange semestriel tu découvres l’Allemagne. Est-ce que cela a été un véritable coup foudre pour toi, au point de t’être y installée depuis près de vingt ans ? » Je suis tombée amoureuse d’un Hambourgeois, qui me parlait de sa ville comme un port merveilleux, avec ses belles

maisons sur l’Elbe et le quartier chaud de la Reeperbahn. La route de la soif pour les marins venus de tous les coins du monde. Je suis partie trois jours à Hambourg et ce fut le coup de foudre. Pour moi c'est la plus belle ville d’Allemagne.

« As-tu dû renoncer à tes rêves maritimes pour autant ? » Après ma Maitrise allemande, mais j’ai renoncé au doctorat parce que je voulais travailler sur les pieuvres et autres compères, mollusques malheureusement inexistants sur les côtes allemandes. Et en plus, ce fut un vrai parcours du combattant d’écrire mon mémoire en allemand…

« Travailler dans la bande dessinée, c’était inimaginable. Mais je voulais juste essayer un petit peu et depuis j’y suis encore et c’est merveilleux. » « En 2000, changement de cap, tu passes du domaine scientifique au domaine littéraire. En décrochant un poste au sein d’une illustre maison d’édition allemande « Carlsen », qui est spécialisée dans la littérature pour enfants. Cela a-t-il été un pan instructif pour ton début de carrière ? » Ce furent les meilleures années de ma vie professionnelle. Je me suis toujours intéressée pour la littérature pour enfants et la bande dessinée. C’était ma passion. Je voulais connaitre les coulisses d’une


JE SUIS UNE EXPATRIÉE

DE LA MARTINIQUE VERS L’ALLEMAGNE

maison d’édition. En tant que française, vu qu’une majorité des bandes dessinées venaient de France ou de Belgique, j’ai eu très vite un poste de stagiaire et par la suite grâce au boom (un peu tardif en Allemagne) du manga, j’ai obtenu un poste d’assistante de rédaction. Par la suite je me suis occupé de la publicité pour nos 5 magazines de BD. C'était formidable de travailler pour Carlsen, surtout lors des foires du livre, j’ai eu la chance de rencontrer les auteurs que j’admirais depuis ma jeunesse.

« Cinq ans après, tu es recrutée par le réseau social « Xing », en tant que « Customer Care Internationale ». Besoin de découvrir d’autres branches ou simple question d’opportunité ? »

J’ai eu des jumelles après mon premier fils. Je voulais me consacrer à ma famille pour un certain temps. Ce fut une opportunité inattendue qui m’a fait atterrir chez XING, qui était à l’époque une entreprise " Start Up". On était 40 au départ et ils étaient 470 quand je suis partie. Une expérience très enrichissante, où j’ai découvert l’importance des réseaux et leur fonctionnement et depuis je suis un peu devenue une sorte de geek…

« Les allemands aiment beaucoup les français et la culture française. Nous nous sentons vraiment bienvenue chez eux. Ils adorent notre accent. C’est vraiment un atout... »


FDINTERVIEW CATHERINE BAZABAS SALARIÉE D’UNE MAISON D’ÉDITION ALLEMANDE

« Depuis, tu es revenu à tes premiers amours : l’édition. En intégrant en 2012, le groupe international « Tokyopop », un important distributeur de manga. Peux-tu nous en dire plus ? » Je voulais toujours revenir dans l’édition et la bande dessinée. Cela me manquait. J’avais gardé le contact avec mon rédacteur en chef du temps de chez Carlsen, qui était devenu Directeur de Tokyopop. Dès que l’occasion s’est présentée, j’ai quitté XING aussitôt sans regrets. Je suis maintenant comblée et très heureuse de faire de faire partie de cet équipe épatante.

« En parlant de langues, tu es multilingue, puisque tu maitrises aussi bien l’allemand, l’anglais, que le chinois. Penses-tu que cela soit un atout incontournable pour gravir des échelons professionnels ? » C'est vraiment important et en plus c’est un vrai plaisir de parler une autre langue. Ils peuvent ensuite se concentrer sur d’autres langues. Mon Fils a choisi le français comme deuxième langue et il s'amuse beaucoup et aide la prof pour la prononciation. Je pense qu'il est important qu’il sache aussi bien écrire le français que de le parler. Mais pour moi, avant tout, je voulais que mes enfants aient la possibilité de communiquer avec mes parents et le reste de notre grande famille.

« As-tu rencontré des difficultés en tant qu’expatriée ? Existe-il un réel décalage entre la culture française et la culture allemande ? »

Je n’ai rencontré aucune difficulté. La culture est très différente mais très intéressante. Les Allemands sont très ouverts et curieux. On ne le croirait pas, mais ils sont moins timides que les français, je trouve. Ils n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent. Ils bluffent toujours.

« J’ai élevé mes enfants avec l’allemand et le français. Pour eux, c’est un cadeau, pour plus tard. » « Angela Merkel a été récemment réélue haut la main. L’Allemagne suscite à la fois de l’admiration pour son faible taux de chômage, mais d’un autre coté on note une désillusion sur un système, qui cache certaines zones d’ombres. Qu’en penses-tu ? » Honnêtement je ne suis pas trop l’actualité politique. Elle a beaucoup été critiquée quand elle est arrivée au pouvoir, mais elle a été réélue, donc c'est qu'elle fait bien son boulot, non? Elle a évité de nombreux conflits. C'est une bonne chose qu’une femme soit au pouvoir. Elle garde la tête froide quoiqu’il arrive.

« Tes parents étaient commerçants, n’as-tu jamais envisagé de prendre leur relève ? » Non, pas du tout, C’était amusant de pouvoir aider au café, mais c’est beaucoup de travail et de responsabilités.


JE SUIS UNE EXPATRIÉE

DE LA MARTINIQUE VERS L’ALLEMAGNE

« En tant qu’experte, que penses-tu de notre magazine femmdoubout ? » C'est un concept formidable! Les femmes antillaises sont formidables. Il faut les mettre en avant. Elles ont un caractère et une force incroyable. Je les admire beaucoup. Je suis un peu différente étant née en France. Quand j'ai des doutes, je pense à ma grand-mère, à toutes ses femmes fortes dont j'ai hérité les gènes et je me relève. Quand j'ai vécu aux Antilles, j'ai appris beaucoup de choses sur mes racines. Femmdoubout, cette expression

n’existe que dans les DOM-Tom et ça veut tout dire.

« Quels sont tes projets à venir ? » Je ne peux planifier que pour un an. En ce moment, je souhaite beaucoup de succès à ma maison d’édition et je nous souhaite bientôt un ou trois Bestseller! Autrement, j’espère pouvoir aller en Martinique l‘année prochaine avec toute ma famille.

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


A LIRE SUR CE SUJET L’EXPATRIATION AU FÉMININ Delphine Joelson Marteau Parce que s'expatrier n'est pas anodin, parce qu'au-delà des rêves et des promesses, il faut aussi reconstruire et s'adapter, le thème de l'expatriation au féminin mérite amplement une attention toute particulière. Difficultés inhérentes au changement de statut, bouleversement de l'équilibre familial, enfants, travail, projets, école... En passant en revue les questions essentielles liées à l'expatriation des femmes, ce livre propose de nombreuses pistes pour optimiser cette période et en éviter certains pièges.

LE GUIDE DE L’EXPATRIATION Elisabeth Blanchet Un Français sur deux rêve de travailler à l’étranger et, climat économique oblige, de plus en plus cherchent à le concrétiser ! Selon le ministère des Affaires étrangères, 1 600 000 Français étaient inscrits comme résidents à l'étranger en 2012 (officieusement, ils seraient 2 millions), avec une progression constante annuelle de 4% depuis 2006. De nombreux témoignages d'expatriés, cadres, créateurs d'entreprise mais aussi des retraités - phénomène nouveau : multiplié par 10 en 10 ans ! - ou bien de femmes d'expatriés : comment s'intégrer, rebondir professionnellement et bien vivre l'expatriation pour toute la famille... C’EST DÉCIDÉ, JE PARS Assia Rabinowitz Partir à l'étranger, un rêve pour nombre d'entre nous Mais passer de l'imagination à la concrétisation, c'est une autre histoire... Ce livre, truffé de conseils pratiques, d'adresses utiles, d'astuces et de témoignages concrets, détaille les formalités, les programmes ou les bourses permettant de réussir cette expérience. Comment choisir sa destination et préparer le départ ? Comment s'intégrer une fois sur place ? Comment valoriser son expérience au retour ? Autant de réponses apportées pour que votre chemin évite les principaux écueils, comme les plus infimes, et vous pousse à la découverte des autres et de vous-même !


«

MAIRE ROSA

Vous avez une idée, un projet, une vision en tête ? Ne lâchez pas ! » Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013

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FDINTERVIEW Je suis originaire de la Guadeloupe, j’ai 30 ans et je suis la créatrice de Relay Shop USA, une entreprise start-up basée à Atlanta aux Etats-Unis, permettant aux habitants des DOM-TOM (et du reste du monde) de pouvoir acheter sur des sites internet américains qui ne livrent pas chez eux. J’ai quitté la Guadeloupe, il y a 13 ans, afin d’étudier au Canada. Je suis diplômée en sciences sociales, ce qui m’a permis de travailler en tant qu’intervenante sociale auprès de jeunes en difficultés et en prévention de la criminalité pendant plusieurs années au Canada, aux Etats-Unis, en Angleterre ainsi qu'à Bogotá en Colombie où j’ai pu expérimenter le travail sociale de rue.

« Comment a germé l’idée de création d’un relais ? Etait-ce un besoin réel, alors que l’achat via internet devient accessible à tous grâce à une carte bancaire, non ? » Dès mon arrivée aux Etats-Unis, mes amis et mes proches qui vivaient en France ou aux Antilles me demandaient souvent de leur envoyer des articles qu'ils ne trouvaient pas sur place. En effet, beaucoup de magasins US refusent d'expédier vers l'étranger. L'une des raisons étant qu'ils ne veulent pas s'embarrasser de paperasserie supplémentaire liée à un envoi international. Une autre raison étant que l'envoi d'articles de façon individuelle n'est pas rationnel d'un point de vue économique pour les deux parties. Lorsque, les amis des amis ont commencé à me contacter pour me demander de leur ré-expédier des colis, je me suis rendu compte que ce genre de service était recherché, j'ai donc créé une plateforme qui permet aux

MAÏRE ROSA CREATRICE DE « RELAY SHOP USA » acheteurs hors Etats-Unis de combiner toutes leurs commandes chez différents marchands en un colis unique, afin qu’ils puissent obtenir des articles qu'ils ne trouvent pas chez eux, tout en faisant des économies sur les frais de port. En janvier 2012, le projet Relay Shop a été lancé ; j’ai d’abord testé les modes d’envoi pendant plus d’un an avec une clientèle privée afin de m’assurer de la faisabilité du projet à plus grande échelle. Finalement en Juillet 2013, l’entreprise est devenue officielle et depuis nous proposons nos services dans les quatre coins du monde.

« D’où te vient cette fibre entrepreneuriale ? S’est-elle développée lorsque tu as franchi l’étape du rêve américain ? » La plupart des américains essaient toujours d'avoir plusieurs sources de revenu, même si ils ont un travail à temps plein. En effet, perdre son travail peut arriver du jour au lendemain (comme cela a été le cas lors de la crise en 2008) et contrairement au système français, les aides gouvernementales sont très limitées. Donc il faut toujours s'assurer d'avoir une source de revenu supplémentaire au cas où…

« Je pense que vivre aux Etats-Unis « force » à développer ce côté entrepreneur. » « Est-ce que l’on rencontre autant de difficultés qu’en France, lorsque l’on crée aux USA ? Les démarches administratives sont elles aussi simples qu’un clic sur internet ? »


JE SUIS UNE EXPATRIÉE JE SUIS UNE EXPATRIÉE DE LA GUADELOUPE VERS ATLANTA J'ai quitté la Guadeloupe, lorsque que je venais d’avoir mes 17 ans, donc je ne connais pas vraiment les démarches administratives, sous le régime français. Cependant, d'après ce que j'ai pu lire dans quelques articles, cela a l'air beaucoup plus compliqué qu'aux EtatsUnis. En effet, si vous êtes citoyen américain ou résident permanent il est possible de créer votre entreprise via internet sans avoir à vous déplacer. Il faut quand même avoir certaines connaissances au niveau du système, car même si la création d’une entreprise se fait en ligne, il faut s’enregistrer au niveau de plusieurs administrations (Fédéral, Etat, County, Ville, Impôts ect…) et il ne faut surtout rien oublier sous peine d’amendes.

« Comment t’es-tu orientée vers le travail social ? As-tu renoncé à cet emploi pour le développement de ton e-commerce ? Qu’en est-il d’ailleurs de ton projet de structure d’accueil pour les jeunes antillais ? » Mes deux parents ont travaillé dans le social ce qui pourrait peut-être expliquer mon cheminement. A Montréal, j'ai pu me spécialiser en Prévention de la criminalité auprès des jeunes en travail social de rue. Grâce au travail social, j'ai pu expérimenter des milieux de travail totalement différents au Canada, aux Etats-Unis, en Angleterre et en Colombie. Apres mes divers voyages, et toutes ces expériences vécues, j’ai décidé en 2011 de m’installer à Atlanta afin de travailler sur un projet qui me tient à cœur


FDINTERVIEW depuis des années : monter une structure qui permettrait de faire venir des jeunes Antillais en stage en entreprise dans cette ville qui m’a éblouie par son dynamisme et ses habitants, une expérience que je rêve de partager avec une jeunesse antillaise, et tout particulièrement Guadeloupéenne, souvent en manque d’exemples positifs et d’opportunités. Maintenant que l’entreprise est bien implantée, nous espérons continuer à nous développer rapidement afin d’avoir une structure assez solide pour commencer à faire venir des jeunes de la France et des DOM dès l’été prochain (à partir du mois de juillet 2014) en stage / formation au sein de l’entreprise. A plus long terme nous prévoyons également ouvrir des annexes sur place en France, Guadeloupe et Martinique afin de créer des emplois directement sur place.

« Travailler à l’étranger dans ce domaine m’a été enrichissant et également permis de comprendre et de vivre différents système. » Par exemple, au Canada et en Angleterre, beaucoup d’argent est investi dans des programmes sociaux pour aider les jeunes. Il existe énormément de supports et de projets donc beaucoup d’emplois et de bons salaires dans ce domaine. Tandis qu’aux Etats-Unis et en Colombie, il y a peu de support gouvernemental, mais beaucoup de groupes et d’organismes qui offrent des services basés sur le volontariat. C’est d’ailleurs quelque chose que je trouve admirable ici à Atlanta, le volontariat et l’entraide font partie de la culture et pratiquement tout le monde offre quelques heures par semaine afin d’aider les plus démunis sans attendre sur le gouvernement pour accomplir cette tâche. Depuis mon arrivée, j’ai eu l’opportunité de créer de nombreux projets en tant que

MAÏRE ROSA CREATRICE DE « RELAY SHOP USA » volontaire, notamment dans la ville d’Albany (en Géorgie) où j’ai pu aider des groupes de jeunes adultes sans emplois à monter leur propres petites entreprises. Bien sûr, je continue à faire du volontariat dans ce domaine, et la création de Relay Shop USA n’est en fait qu’une suite logique dans mes projets dans le domaine du social. Je travaille actuellement sur un projet qui permettrait à de jeunes Français et Antillais de pouvoir venir faire des séjours stages ou formations au sein de Relay Shop USA, afin d’avoir de l’expérience en entreprise et afin de pratiquer leur anglais tout en découvrant une nouvelle culture et de nouvelles mentalités. De plus, tant que possible, nous essayons toujours de collaborer avec de jeunes guadeloupéens pour tout ce qui a rapport au site internet (logo, graphisme, programmation ect..) Notre logo a d'ailleurs été créé par Gifted Kay, un jeune artiste Guadeloupéen.

« Crois-tu qu’actuellement la maitrise de plusieurs langues, peut permettre de gravir plus rapidement les échelons d’une carrière ? » Maitriser au moins deux langues est un "must"! Cependant, pour pouvoir se démarquer lors d'une entrevue ou afin d'avoir une promotion, la maitrise de l'espagnol et du mandarin sont d'excellents atouts, souvent requis pour de nombreux postes aux Etats-Unis.

« Pourquoi t’es-tu installée dans la ville d ’Atlanta ? » Atlanta est la ville des États-Unis dont la croissance économique est la plus rapide. Atlanta marque toujours ses visiteurs par ses habitants qui sont très


JE SUIS UNE EXPATRIÉE DE LA GUADELOUPE VERS ATLANTA accueillants, respectueux et surtout très communicatifs, particularités essentielles et nécessaires dans une ville si vous désirez progresser rapidement en anglais. Ville de Martin Luther King Jr et du mouvement des droits civiques, elle est extrêmement riche en histoire et en culture. Atlanta est aussi très connue pour son large et excellent réseau d'entre-aide entre business "black", particularité qu'il me semble important de pouvoir implanter dans les DOM. Permettre à nos jeunes de pouvoir faire un séjour dans cette ville inspirante, tout en apprenant l'anglais et en acquérant une expérience professionnelle n'aura que des impacts positifs.

« L’expatriation était un choix ou une opportunité dans ton cas de figure ? Dans ton quotidien, as-tu été confrontée à des obstacles d’adaptation ? »

Partir à l'étranger était pour moi un choix. J'ai toujours été très curieuse de nature, mais c'est surtout ma mère qui m'a influencée dans ce sens, car, elle aussi a beaucoup voyagé, lorsqu'elle était jeune. Je suis d'abord partie au Canada pour étudier dans la ville de Québec. A ma grande surprise j'étais la seule "noire" et étrangère de ma classe. Il m'a fallu un mois pour commencer à comprendre l'accent et les formulations québécoises de mes camarades de classes et de mes professeurs. Je devais aussi m'adapter aux températures extrêmes, à la nourriture et aux valeurs... Je ne voyais pas toutes ses choses comme des obstacles mais j'étais plutôt fascinée et je n'ai pas vraiment eu de problèmes majeurs d'adaptation. Par la suite, je suis partie à Montréal où j'ai également dû m'adapter aux valeurs québécoises en milieu de travail. J'ai ensuite eu l'opportunité de travailler à Atlanta en 2008 où j’ai pu découvrir la culture américaine du Sud. En 2009, me


FDINTERVIEW voilà de nouveau à la conquête d'un nouveau monde. Je me retrouve à Londres pendant 18 mois afin de développer un projet en travail social pour un organisme à but non lucratif national. Et à chaque fois, j'ai dû repasser dans tout un système de réadaptation au niveau des cultures et des valeurs extrêmement différentes d’un pays à l’autre.

« Penses-tu un jour demander la naturalisation ? » L’obtention de la résidence permanente (Green Card) est une étape qui peut être extrêmement difficile et longue. Donc une fois en poche, la question de la naturalisation ne se pose pas vraiment, car c’est plutôt une suite logique et plutôt simple. En tant que résident permanent, on ne peut pas avoir de passeport ou le droit de vote. Avoir le passeport français est suffisant en termes de voyage, cependant avoir le droit de vote me semble important.

« Quels conseils donnerais-tu aux femmdoubouts en devenir ? » Beaucoup de gens autour de vous vous diront que votre idée est impossible, ou alors en cours de chemin vous ferez des erreurs, mais surtout il faut garder le cap et toujours essayer et travailler dur. ... Rien ne viens facilement, souvent on voit des gens qui ont réussis et on pense que cela a été facile, jusqu’au jour où on essaie et que l’on se rend compte du travail à fournir. N’ayez pas peur de vous lancer et d’essayer de nouvelles choses. Et surtout développez constamment votre réseau. Je suis Guadeloupéenne et lorsque je vois les faits divers au quotidien sur mon île, je ne peux qu'essayer d'aider et cela même à distance.

MAÏRE ROSA CREATRICE DE « RELAY SHOP USA » J'ai passé des années à travailler en prévention du crime et en faisant du travail social de rue dans d'autres pays et maintenant j’espère pouvoir aider via ce projet. Voyager change énormément les mentalités et nous avons un besoin urgent de rafraîchir les mentalités dans nos quartiers. Pour finir, j’ai été très frappée de voir comment les « Black Businesses » se soutiennent et s’entraident énormément à Atlanta. Lorsque quelqu’un ouvre une entreprise, toute sa communauté, des voisins aux amis, supportent et font de la pub pour faire grandir l’entreprise. En aidant à développer de jeunes entreprises locales, nous aidons également à la création d’emplois ce qui entraîne plus d’opportunités pour tout le monde. N’oublions donc pas de faire la promotion des autres entreprises et de supporter nos compatriotes qui travaillent aussi dur que nous ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE

MAIRE ROSA Créatrice de Relay Shop USA Service de ré-expédition des USA vers les DOM-TOM et le reste du monde www.relayshopusa.com


TOUT UN SAVOIR-FAIRE DECEMBRE 2013 /

Femmdoubout速

le made in france


la french touch UN ATOUT DE SÉDUCTION COMMERCIALE NON NEGLIGABLE A TRAVERS LE MONDE? Nous omettons trop souvent, de mettre en avant dans nos négociations commerciales notre « French Touch ». Aujourd’hui, elle englobe tout le savoir-faire et l’art de vivre français et ce, quel que soit le domaine d’activité. Beaucoup d’entre vous risquent certainement de sourire en me lisant, mais ce sujet est à prendre très au sérieux. Pour exemple, aujourd’hui, l’américain du Nord s’exprime en incluant un mot en français toutes les dix phrases parce que cela fait « chic et plus distingué ». Je pourrais vous citer un autre exemple, Sao Paulo, centre économique et financier du Brésil, est la ville la plus peuplée d’Amérique du Sud, la majorité des nouveaux commerces en vogue ont pour dénomination sociale un mot ou une phrase en français, car les brésiliens adorent notre langue ! Quoi de plus naturel pour nous en tant qu’originaire des DOM de mettre plus en avant le fait que nous soyons Martiniquaise, Guadeloupéenne, Guyanaise ou Réunionnaise, malheureusement la réalité est là et est bien présente.

« Définit comme étant l'excellence Française et la reconnaissance d'un état d'esprit ou d'une manière de vivre à la Française... »

« Un vecteur d’élégance, un concept de compétence inégalable, une source d’inspiration transmise et véhiculée à travers le monde?» A l’étranger, l’art de vivre à la française est apprécié, recherché, envié… Est-ce notre culture, notre patrimoine, notre gastronomie qui déchainent un tel engouement ? Certainement, c’est tout à la fois. Cet atout n’est pas une exclusivité de la gastronomie et du luxe. Dans tous les secteurs, l’art de vivre peut aider à conquérir de nouveaux marchés. La marque France a des atouts à faire valoir.

« Le chic à la Française...une recette bien rôdée pour vendre quel que soit l’endroit où l’on se trouve ?» Nous ne devons ni renier notre culture, ni nos origines. Cependant, il va falloir que nous admettions que notre nationalité française est un atout considérable si l’on pense internationalisation de nos produits locaux. Ceux qui ont goûté à l’expatriation ont beaucoup plus conscience de l’impact que cela a pour faciliter l’exportation de nos services vers l’étranger, et que c’est là une des clés vers la réussite... Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


UNE RECONVERSION RÉUSSIE DECEMBRE 2013 /

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LA PERLE VERTE GUADELOUPÉENNE


HÉLÉNA VIRANIN «

Vous avez une idée, un projet, une vision en tête ? Ne lâchez pas ! » Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013

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FDPORTRAIT En cette période de Noël, sans est-il nécessaire de consacrer quelques lignes à un conte. Celui que nous avons choisi n’est pas issu de l’imagination d’un auteur, mais écrit depuis la découverte du destin d’une femme, un « fabuleux destin » qu’elle a su faire fructifier, dans tous les sens du terme, et qui nous porte des plages de Guadeloupe vers Paris, puis l’Italie, des scènes de théâtre vers les plateaux de télévision, puis les champs d’oliviers. Quelle cohérence entre ces lieux ? Quelle continuité ? Une, une seule, une femme qui aurait plus être plusieurs. Mais n’est-ce pas la particularité du conte que de mettre en avant des destins qui mêlent des lieux et des événements improbables ? L’improbable, Héléna, « Cannelle » Viranin, l’a connu, et a su faire en sorte qu’il devienne une réalité qui, à la regarder, nous fait rêver. Héléna a été « repérée » à l’âge de 18 ans sur une plage de Guadeloupe, par Francis Lopez, l’un des producteurs les plus en vue de la scène parisienne des spectacles d’alors. Une rencontre. Une discussion. Un bouleversement.

http://www.loliodicannelle.com

HÉLÉNA VIRANIN

CREATRICE DE « L’OLIO DI CANNELLE »

Alors qu’elle n’était pas destinée a priori à partir vers les planches parisiennes, Helena, la sixième d’une famille de onze enfants, se trouve embarquée dans une aventure dont elle connait pas encore les enjeux qui transformeront son existence. L’opérette s’appelle « La Perle des Antilles. » Elle connaît un succès retentissant dans le Paris des années 80, mais aussi en Espagne. C’est ainsi, qu’elle enchainera deux autres opérettes au coté de Francjs, avant de quitter Paris. Mais Héléna est encore très jeune. De son propre aveu, elle ne garde que des souvenirs très flous de cette période qui la fera Reine de la scène, certes, mais Reine éphémère. Héléna décide alors de s’installer, provisoirement, croit-elle, en Italie. Ce sera, véritablement, pour elle le pays de la Renaissance. Laissons-là raconter ce second coup du destin : « : Encore une histoire comme dans un conte. Après avoir débarquée à Milan, seulement quelques heures après, j’ai été une fois de plus repérée par un


LA PERLE VERTE DE LA GUADELOUPE DE LA GUADELOUPE VERS L’ITALIE

« talent scout » qui m’a conduite à une agence de mannequins qui elle-même m’a immédiatement signée. Le lendemain de mon arrivée, j’ai défilé pour une styliste renommée. » C’est ainsi que commence la carrière de mannequin d’Héléna, carrière qui la conduit également à travailler pour la télévision italienne “RAI” et espagnole “Telecinque SPAGNA” pour devenir, en dépit du racisme qu’elle dénoncera haut & fort, un visage familier des foyers italiens et espagnoles. En 1994, elle présente le célèbre concours de l’Eurovision retransmis sur la chaine Italienne. Pour autant, comme dans tout conte, il existe un chemin du retour : le sien, Héléna le porte en elle, il lui a été légué par son île et ses parents, par cette proximité avec la nature qu’elle chérit tant. Héléna achète une ancienne oliverie près de San Remo, non loin de la frontière française et, incidemment, orienter à nouveau son parcours vers un territoire nouveau. Héléna devient « agricultrice » comme elle aime à se définir pour mettre au

service de ses aïeux cet amour et ce savoir de la nature reçus en héritage. Les champs vont devenir fermes, puis la ferme entreprise. C’est ainsi qu’en 2010, elle créé « L’Olio di Cannelle », une fabrique d’huile d’olives qu’elle diversifie rapidement en se spécialisant dans la production d’huiles pour la peau. Aussi est-ce désormais dans la peau de cette « agricultrice » ambitieuse, n’hésitant pas à aller elle-même dans ses champs, à la cueillette, que s’achève, pour l’instant, ce conte. Nul ne doute qu’il soit achevé. A ces lieux égrenés en début d’article, nous aimerions en citer un dernier, pour lequel Héléna travaille : l’Inde, pays d’une partie de ses origines, par son père, qu’elle aide par le biais, depuis 2005, d’une association d’aide aux enfants qui travaillent. Pour eux aussi, il existe un conte de Noël. ARTICLE DE NICOLAS PIEN Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®




LA MAITRISE DES LANGUES DECEMBRE2013 /

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LE PLURILINGUISME UN ENJEU CAPITAL POUR LES TRAVAILLEURS FRANÇAIS ?

Une étude récente à démontrer, que nous sommes considérablement en retard sur l’apprentissage des langues étrangères en France, face à nos homologues européens. Pour exemple, en Belgique, bon nombre d’enfants parlent couramment le français, l’anglais et le néerlandais dès leurs plus jeunes âges. L’entreprise a pourtant besoin de cadres qui se projettent en mode

Multinational et ce même lorsqu’ils ne sont promis à des missions à l’étranger de de longue durée… La maîtrise d’une, voire de plusieurs langues « écrites et orales » devient donc un critique de référence et de sélection lors des recrutements faits par les chasseurs de têtes. D’où le fleurissement de diverses écoles linguistiques, depuis peu. Alors quand pensez-vous vous y mettre ?


JE SUIS MULTILINGUE

Mon père est un Eurasien d’origine Chinoise. Ma mère, elle, est Franco-allemande et pour couronner le tout, je suis née à Cayenne, en Guyane Française. Que demander de plus, pour compléter mon métissage ? De mon berceau à ma petite enfance, ma mère me chantait chaque soir pour tenter de m’endormir des berceuses bavaroises qui selon les souvenirs que j’en ai gardé, avaient des rythmiques trop gutturales à mon gout (…) Mon père, réussissait mieux à cet exercice. Lui, tout en me bordant m’initiait d’un certain sens à des sonorités un peu plus zen, grâce aux histoires qu’il me contait en mandarin, sa langue maternelle. Et pour finir, ma nounou qui venait de Belém ne manquait jamais de m’apprendre quelques refrains musicaux créoles, mêlés d’un soupçon de portugais brésilien. Du coup, du haut de mes un an passés, j’étais une enfant plus qu’éveillée. Quand j’ai voulu faire ma première prise de parole en public, j’avais le choix entre dire « 爸爸 » Papa en chinois, « Papai »en portugais ou tout simplement, « Papa » si j’optais pour la version Francoallemande… Mes parents officiaient tous deux comme ingénieurs au centre spatial de Kourou. Je grandis, donc, autour de ce brassage d’identité culturelle propre à ce lieuqui regorge d’une multitude de nationalité. Dans ce petit bout de France, nous étions un échantillonnage de la représentativité des citoyens du monde. Je n’étais pas la seule enfant, dans ce cas de

figure. Les parents de ma meilleure amie avaient des origines Franco-russe et talienne. Véritable casse-tête chinois, pour des enfants me direz-vous? Non. Nous avions, toutes deux, imaginé un « charabia » en mélangeant à notre convenance différents mots, et en puisant dans chacune de ces langues qui faisaient parties de notre quotidien, afin d’avoir notre propre langage codifié. Cela, nous faisait bien rigoler, que nos parents ne puissent, nous comprendre. C’était à chaque fois une grande joie pour nous, d’assister à l’intronisation des nouveaux expatriés dans cette petite communauté de scientifiques et techniciens, alors que d’autres partaient pour de nouveaux horizons. Notre jeu favori étant de découvrir la nationalité de notre futur voisin… Pour moi, enfant, chaque décollage de fusée était un pur bonheur et une fierté, de me dire, qu’à une infime échelle, mes parents avaient pu y contribuer. Voilà, donc dans quel univers, j’évoluai jusqu’à mon adolescence, jusqu’au retour de mes parents en France métropolitaine. Ce fut avant tout, un déchirement de quitter ce petit bout de terre d’Amazonie, qui ne ressemble à aucune autre partie de l’Amérique du sud. Pour me retrouver, face à un dépaysement total, parachuter pour presque ainsi dire, dans une douce « France Hexagonale bétonné » que je ne connaissais pas encore ou que trop peu. Ma meilleure amie était restée « là bas », avec le programme spatial russe


ET TOI MONOLINGUE ?

« Soyouz », ses « darons » avait retardé un peu leurs retours vers le continent Européen. Les miens, optèrent pour la technopole Toulousaine afin d’y construire notre nouvelle vie. Fief, de nombreuses grandes firmes dans l’aéronautique et le spatial, ils n’avaient eu aucun mal pour négocier leurs mutations ici. « La ville rose » avait aussi pour points communs avec ma petit Guyane, cette utilisation de la terre cuite. Mais, sinon, le reste n’était que pur découverte, il fallut m’habituer à de nouveaux moyens de transports tels que le métro ou le tramway. Il était loin, le temps où nous partions faire de la « Pirogue » en période de vacances... D’ailleurs, là il était plus question de rentrée scolaire dans un lycée professionnel public. Je ne pouvais pas prétendre que j’aimais l’école, et je n’avais pas non plus la même appétence scientifique que mes parents. Mais, il me fût tout de suite d’une évidence certaine que j’avais un «atout » de plus face à mes camarades. Non pas du fait, que je venais « du trou du cul du monde », comme ils ne se cachaient pas pour me le dire, au début, dans leurs boutades d’ados attardés. Mais, plutôt parce que j’avais à mon jeuneâge la chance non pas d’être bilingue, mais multilingue. Ils étaient monolingues ou quasi tous issus de la génération « SmSistique », comme de nombreux Français. Ils arrivaient à peine à maitriser correctement la langue de Molière ! Ce petit

plus, je le mis tout de suite à profit pour décrocher des stages en entreprises dans la Zone Européenne par le biais du programme « Leonardo da Vinci ». Je n’étais peut-être pas doué pour ingurgiter toute les théories dispensées en classe, mais beaucoup plus à l’aise sur le terrain et la mise en pratique. C’est à ce moment là, que je compris pourquoi mes parents tenaient tant à ce que je puisse discuter avec eux dans leurs langues respectives. Il était important même capital, que je préserve et construise mon identité à travers celles-ci. Mon père, en vieux sage, me répétait souvent, que c’était là l’une des plus belles richesses que je puisse avoir hérité d’eux : le plurilinguisme. Aujourd’hui, je ne suis pas devenue comme eux ingénieurs, ce qui ne m’empêche pas de retourner régulièrement là où j’ai fait mes premiers pas. Maintenant, mon point d’attache professionnel est basé à Bruxelles, au siège du parlement européen. Comme quoi tout a du sens : « le Ying et le yang », j’avais sans nul doute atteint, cet état d'esprit que mon père essayait de me décrire, à maintes reprises. Un doux équilibre entre ma double culture et ma propre personnalité.

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VANESSA KANCEL

« Etre cordiale, avenante et polie joue beaucoup lorsqu’on est une femme et encore plus quand on veut être chef d’entreprise. Etre positive aussi est important et se dire qu’au bout du tunnel, il y a toujours de la lumière qui nous attend... »34 Femmdoubout® / DECEMBRE 2013


FDINTERVIEW Originaire de la Guadeloupe, âgée de 30 ans, je suis née à Paris où j’ai grandi et fait toutes mes études jusqu’au secondaire. Voulant découvrir mon île d’origine, j’ai quitté la France métropolitaine et vécu de 1999 à 2001 en Guadeloupe, où, j’ai obtenu un baccalauréat en série littéraire & en langues avec mention. Je suis ensuite rentrée à Paris, où, j’ai commencé en 2001 des études de droit à la Sorbonne. J’ai souhaité ensuite me réorienter vers des études de lettres modernes et communication, toujours à la Sorbonne entre 2002 et 2004.

« Après avoir décroché en 2004, ton DEUG de lettres modernes à la Sorbonne, tu décides de t’envoler vers l’Angleterre pour t’inscrire à la London Metropolitan University. Pourquoi un tel choix ? » Devant effectuer un stage pour mon DEUG, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le magazine Metro en Angleterre pendant un été. A la fin de cet été, j’ai eu le choix entre retourner en France, où, au regard de mes aspirations futures, je me sentais de plus en plus à l’étroit. Ou sinon, rester à Londres et me donner les moyens de ma réussite. Ces deux mois de stage ont été décisifs. En effet, j’avais déjà effectué de nombreux stages à Paris, mais, l’environnement de travail était complètement différent. J’ai décidé de changer entièrement

« A Londres, j’avais l’impression de compter pour mes compétences et non pas pour mon bagage scolaire. » de voie et de me réorienter vers les ressources humaines et le commerce. Je me

VANESSA KANCEL CRÉATRICE DE « GLOBAL LINGUISTIK » suis inscrite de zéro à la London Metropolitan University et j’ai obtenu en 3 ans un BA Honours en management des RH et Commerce International avec mention.

« Est-ce que c’est à partir de ce moment- là, que tu as découvert en toi cette fibre entrepreneuriale ? »

« Avoir des directeurs et des managers comme référents directs a été un bel enjeu car le profil du chef d’entreprise peut s’avérer difficile. Il fallait savoir s’adapter, travailler vite et bien et ne pas avoir peur des responsabilités. » J’ai découvert ma fibre entrepreneuriale pendant mes études grâce à deux choses : mes études en elles-mêmes et mon emploi à mi-temps en tant qu’assistante personnelle de direction. Le système scolaire et universitaire anglo-saxon est formidable dans le sens où on peut toucher à presque toutes les disciplines et les inclure dans son cursus. J’ai ainsi choisi d’apprendre en plus de mes matières obligatoires deux autres modules : le Japonais pour lequel j’ai obtenu une certification mais surtout l’entreprenariat. Pendant mon BA, j’ai donc appris à développer mon potentiel d’entrepreneure et à mettre en place des stratégies de création et de management des entreprises. Dans un deuxième temps, j’ai exercé à temps partiel pour subvenir à mes besoins pendant mes études en tant qu’assistante personnelle de direction. J’ai appris à


J’AI FAIT DES LANGUES MON METIER RETOUR VERS MON ÎLE NATALE seconder de grands chefs d’entreprises et à gérer des TPE et PME en leur absence. J’ai pu toucher à tous les domaines relatifs à l’entreprise : RH, marketing, commercial, recouvrement, gestion, conflits de personnel aussi… Cela m’a donné une expérience décisive et très pratique du monde de l’entreprise. En conséquence pour moi une « entrepreneure » est une femme qui se donne les moyens de prendre des risques réfléchis. C’est une femme qui n’a peur ni des responsabilités ni des échecs et qui grâce à sa force de caractère, son éthique professionnelle et son intuition de femme peut tout faire.

« En 2007, tu participes à ton premier concours sur la création d’entreprise. Premier, car d’autres suivront par la suite. Peux-tu nous en dire en quoi cela a influencé ton parcours professionnel ? »

En 2007, j’ai remporté le concours de création d’entreprise de mon université. Cela m’a ouvert les portes d’un incubateur d’entreprise interne à l’université et m’a permis d’ouvrir ma première société « Creolicious Catering » un service de traiteur haut de gamme spécialisé dans la cuisine antillaise francophone. Le prix financier remporté m’a permis d’acheter du matériel et ainsi de lancer ma société. Suite à la revente de la société en 2009, j’ai décidé de continuer l’aventure de l’entreprenariat dans un autre domaine : les langues. J’ai alors participé à plusieurs concours dont le Diversitelles Business Awards en 2011 pour lequel j’ai été lauréate dans la catégorie projets et le concours Talents de la Création d’Entreprise en 2012 créé par les BGE (Boutiques de Gestion) pour lequel j’ai remporté le 1er prix de la catégorie « services » au niveau régional.


FDINTERVIEW « Puis c’est le retour au pays natal, en 2009. Tu perds un peu de tes repères en intégrant un poste salarial. Est-ce si difficile la transition entre le statut de dirigeante et celui d’employée ? »

« J’ai essayé pendant 1-2 ans de m’intégrer comme salariée mais on me disait surqualifiée, trop zélée et trop ambitieuse.. » La transition était mitigée car avant de devenir chef d’entreprise avec Creolicious, j’avais déjà été salariée. Mais pour moi c’était un peu comme de l’intérim, une suspension dans mon parcours avant de devenir chef d’entreprise à mon tour. Avec Creolicious, j’avais pris des habitudes de travail et c’est surtout la liberté, la variété du travail journalier et les multiples responsabilités qui m’ont manqués. De plus le contexte de grève n’a pas été facile. J’ai donc arrêté de combattre ma nature profonde et je suis retournée en quête d’entrepreneuriat.

« Un autre de tes atouts majeurs, est d’être multilingue, ce qui te permet de rebondir rapidement et de créer sur Jarry, en Guadeloupe, un centre de formation linguistique qui a pour nom : Global Linguistik … » Effectivement, je maîtrise cinq langues dont le créole (Anglais, Espagnol, Japonais, Français). Dans ma démarche entrepreneuriale, je me suis donc intéressée à ce qui était utile de développer en Guadeloupe.

VANESSA KANCEL CRÉATRICE DE « GLOBAL LINGUISTIK »

Je suis retournée en formation, j’ai passé un diplôme d’enseignante privée en Anglais auprès de l’université de Cambridge et j’ai créé Global Linguistik en Septembre 2011. J’ai ouvert le centre à Jarry en Mai 2012 et depuis Global Linguistik s’est établie comme l’une des meilleures écoles de langues de toute la Caraïbe. Nous proposons des cours de langues aux particuliers de 6 à 99 ans ainsi qu’aux professionnels & entreprises. Nous offrons aussi des séjours linguistiques depuis et vers la Guadeloupe ainsi que des programmes de stages et d’échanges famille à l’étranger. Global Linguistik est également centre de passage d’examens pour la région Caraïbe. Nous couvrons plus de 10 langues : anglais, espagnol, portugais brésilien, chinois, japonais… En gros, Global Linguistik est une solution complète pour les besoins linguistiques de tout un chacun. Notre méthode basée sur l’enseignement anglo-saxon permet une assimilation progressive et durable des langues doublée d’une formidable efficacité pour l’organisation de nos séjours. Global Linguistik emploie aujourd’hui plus de vingt personnes, dont, deux salariés.

« Après de nombreuses études de marché et démarches stratégiques, j’ai compris que le potentiel guadeloupéen était immense au vu de notre géolocalisation (îles anglophones, hispanophones et lusophones) mais que les compétences linguistiques de mes compatriotes étaient catastrophiques. J’ai donc cherché à développer une entreprise dans ce sens. »


J’AI FAIT DES LANGUES MON METIER RETOUR VERS MON ÎLE NATALE

« Certaines personnes ont des difficultés, voir même des réticences à l’apprentissage des langues étrangères. D’après toi, d’où vient le problème et quels sont les enjeux lorsque l’on maitrise plusieurs langues ? » Maîtriser plusieurs langues ne veut rien dire si on ne les maintient pas. Une langue, si on ne la pratique pas elle s’oublie. Il n’est pas rare de voir, des clients venir chez nous, pour nous dire qu’ils doivent reprendre l’anglais de presque zéro, car ils sont restés trop longtemps sans parler ! Je conseille à mes élèves de travailler un peu chaque semaine, ne serait-ce qu’en lisant un magazine, ou, en regardant un film en VO (sans sous titres bien sûr !). La meilleure option étant de s’accorder un cours par semaine, car, beaucoup en

sortant de chez Global Linguistik n’ont personne avec qui converser jusqu’à la semaine suivante. Les difficultés d’apprentissage sont communes à tous les étudiants. La chose la plus importante reste la patience et l’assiduité. Comme pour le sport, les résultats n’apparaissent qu’après plusieurs séances. Il faut persister et surtout arrêter de croire les méthodes mirobolantes qui vous promettent d’être bilingue en 1 mois. Les langues émergentes comme le Chinois ou le Portugais Brésilien sont riches non seulement en termes linguistiques mais aussi en culture. Apprendre la culture d’une langue en même temps que son «fonctionnement» aide beaucoup. Maitriser ne serait-ce déjà qu’une langue peut être décisive pour un emploi et pour les futures générations. En ce sens, Global Linguistik prépare tous ces étudiants de 6 à 17 ans aux classes secondaires bilingues et eurocaribéennes. Nous leur donnons aussi la possibilité de faire des stages et séjours à


FDINTERVIEW l’étranger afin qu’ils puissent être maitres de leur choix professionnels futurs sans être restreints par la langue.

« Que penses-tu du fait que l’on reproche très souvent à nos jeunes diplômés et jeunes cadres de fuir le système Français grâce à l’expatriation ? Existe-t-il un réel fossé entre le système français et les autres pays ? Qu’as-tu ressenti en vivant plusieurs années en Angleterre ? »

« L’expatriation qu’elle soit temporaire ou durable est souvent le signe d’un malaise dans le pays d’origine. Social, financier ou personnel peu importe au moment de s’en aller. La seule chose qui compte c’est de changer d’air et de découvrir d’autres horizons. » Ensuite, pourquoi en vouloir à ceux qui restent ? Ils sont une belle représentation de la réussite guadeloupéenne à l’étranger et nous aident très souvent à travailler avec leurs pays d’accueil. Ceux qui reviennent comme moi, mettent à profit toutes les connaissances acquises pendant leur au service de leur pays. Comme tous les pays, la France a ses failles. Notre système est extrêmement procédurier, porté sur la paperasserie et en terme d’emploi, porté sur l’apparence et les diplômes. En Angleterre, ce qui compte c’est la motivation. Avec ou sans expérience, locksé ou défrisé tout le monde a sa chance. Les compétences priment sur les titres et le look.

VANESSA KANCEL CRÉATRICE DE « GLOBAL LINGUISTIK » La discrimination est très étroitement surveillée par divers moyens. Ce qu’en France on appelle discrimination positive, en Angleterre c’est un moyen de prévention afin de tous aient leur chance pour travailler.

« Tu es une femme engagée de par ton travail, mais aussi par tes différents réseaux. Est-ce important pour toi cet échange avec les autres sur le tissu-socio économique? » Absolument. Dans ma profession, la gratification vient de nos échanges avec nos élèves et de la progression de ces échanges. De même, échanger avec d’autres femmes chefs d’entreprises, managers ou dans le monde entrepreneurial est important afin d’identifier les enjeux, problématiques et solutions de l’entreprenariat au féminin. Etre dirigeante peut devenir très pesant si l’on n’a personne à qui parler, qui comprend ce à quoi on est confrontée chaque jour. Echanger avec d’autres femmes de même condition ou aux enjeux similaires apporte beaucoup de clairvoyance et aide souvent dans les décisions car on a finalement en quelque sorte un business model en face de soi sur lequel prendre exemple si besoin est.

« En 2012, tu as été à nouveau lauréate et tu as reçu la reconnaissance des instances publiques Guadeloupéennes. Quelles sont tes challenges à venir ? »


J’AI FAIT DES LANGUES MON METIER RETOUR VERS MON ÎLE NATALE J’ai été lauréate du concours Talents pendant ma grossesse et à ce titre, j’ai été beaucoup choyée. J’ai aussi été honorée par le magazine Créola en 2012 et cela m’a beaucoup encouragé à persévérer dans le développement de Global Linguistik. Mes challenges aujourd’hui sont encore et toujours d’assurer l’équilibre financier de Global Linguistik et sa pérennité au long terme. Pour cela, diverses stratégies ont été et seront mises en place dans les prochains mois : recrutement, agrandissement, arrivée de nouveaux services…D’un point de vue plus personnel, mon challenge est de maintenir mon équilibre de maman et d’épouse et celui de femmdoubout. Savoir faire la part des choses et respecter ses propres choix est un vrai challenge pour moi. J’espère que 2014 sera bienveillant sur ces aspects pour moi.

« Quels conseils pourrais-tu donner aux femmdoubouts ? »

La persévérance, le professionnalisme et l’empathie sont les clés. Il ne faut jamais baisser les bras quand on a un projet dans lequel on croit, il faut surtout se donner les moyens de réussir et cela passe par des risques mesurés. Une fois que l’on sait que son projet de création d’entreprise est viable, il faut se former si nécessaire et être la meilleure possible dans ce que l’on fait. Les clients voient de suite si on connait son métier. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE

VANESSA KANCEL GLOBAL LINGUISTIK Immeuble Connexion 1er étage Rue principale Jarry 97122 Baie-Mahault, Guadeloupe www.global-linguistik.com


A LIRE SUR CE SUJET PLURILINGUISME, INTERCULTURALITÉ ET EMPLOI : DÉFIS POUR L’EUROPE François-Xavier D' Aligny, Astrid Guillaume, Babette Nieder, François Rastier Le plurilinguisme est en Europe la forme la plus souhaitable de communication pour le débat public : il porte des valeurs de tolérance et d'acceptation des différences et des minorités. C'est également un important facteur de développement économique, tant pour la communication au sein des entreprises qu'entre elles et en direction des marchés…

APPRENDRE LES LANGUES A L’UNIVERSITE AU 21ème SIECLE Martine Derivry-Plard cet ouvrage s’inscrit bien dans cette dynamique de l’université au XXIe siècle. C’est le temps court des possibles et des impossibles qui est soumis à son analyse pour mieux appréhender les enjeux de ce siècle, entre le processus de mondialisation, la création d’un espace européen de l’enseignement supérieur d’une part et l’université et ses acteurs, apprenants et enseignants de langues d’autre part. Les langues sont devenues un enjeu majeur du monde qui se construit, un domaine de luttes réelles et symboliques sur ce que parler et apprendre les langues veulent dire. Ces luttes ont un impact considérable sur comment apprendre les langues à l’université et sur la didactique des langues et des cultures, en tant que discipline de recherche. ENSEIGNEMENT DES LANGUES ET CONSTRUCTION EUROPEENNE : LE PLURILINGUISME, NOUVELLE IDEOLOGIE DOMINANTE Bruno Maurer Pourquoi l’Europe s’intéresse-t-elle tellement à l’enseignement des langues ? Au service de quel projet politique celui-ci est-il enrôlé ? Si la critique se fait politique, c’est parce que l’enseignement des langues est aujourd’hui partie prenante d’un projet politique dont chercheurs et enseignants ignorent largement les enjeux… alors qu’ils sont invités à le développer et à le mettre en œuvre…



UNE PASSION COMMUNE

DECEMBRE 2013 /

Femmdoubout速

IMAGE ET COMMUNICATION

deuxIsoeurs EN MODE FREE-LANCE


JULIE CHATENAY-RIVAUDAY

« On ne peut pas plaire à tout le monde. Une fois qu’on a accepté ça, il est plus facile d’accepter ou de résister aux critiques et de poursuivre son chemin, son projet, son rêve. » 44 Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013


FDINTERVIEW JULIE CHATENAY-RIVAUDAY GRAPHISTE ET ILLUSTRATRICE EN FREE-LANCE

J’ai 31 ans, je suis née et j’ai grandi en Martinique. J’ai fait mes études à Strasbourg et travaillé à Paris pendant 5 ans. En 2012, Je suis rentrée en Martinique, où j’exerce en tant que graphiste et illustratrice freelance. Je suis de nature créative, passionnée et indépendante.

« En 2007, tu reçois ton diplôme d’Etude Plastiques en communication visuelle. Pourquoi t’es-tu orienté vers cette branche ? » Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours voulu être « artiste ». Aux Arts Décoratifs de Strasbourg, j’ai eu l’occasion de m’essayer à plusieurs pratiques (bijoux, installations, performances, illustrations…) avant de me fixer sur la communication visuelle. Cette branche me paraissait la plus à même de répondre à mon besoin de créer, tout en m’assurant un métier au revenu « quantifiable ».

« Tantôt directrice artistique en passant par le rôle de chef de projet, tantôt graphiste et illustratrice. Tu officies donc dans un corps de métier qui te permet d’accéder à plusieurs postes ? » Je suis polyvalente et j’apprends vite. J’ai donc pu, depuis que j’ai commencé à travailler, postuler et m’adapter à différents postes selon mes opportunités professionnelles. La diversité de mon parcours professionnel est à mon avis plus dû à cette capacité qu’à mon secteur d’activité, où, comme partout, on a tendance à vouloir catégoriser les gens et les enfermer dans des cases.

« Tu as opté pour un mode de travail « en free-lance ». Est-ce le moyen de t’assurer une plus grande liberté sur tes créations ? » Être indépendant permet un échange direct avec le client. Mais cela ne dispense pas de s’adapter à sa demande. Par exemple, si l’on me demande une illustration, c’est a priori pour mon style de dessin, mais je ne serai pas pour autant libre de dire ce que je veux. Après mon diplôme, je me suis inscrite à la Maison des Artistes. J’ai choisi le régime Micro BNC. J’ai trouvé tous les renseignements nécessaires dans le Guide du Graphiste Indépendant (de Christelle Capo-Chichi).

« Entreprendre, c’est se lancer, se planter, et recommencer parce qu’on est convaincu par son projet. Je ne suis pas sûre d’avoir une définition typiquement féminine de cette problématique. » « Pour celles et ceux qui créent, peux-tu leur expliquer ce qui définit l’identité visuelle pour une entreprise et ce qui la rend si importante ? » L’identité visuelle d’une entreprise (son logo et tout ce qui tourne autour) est sa carte de visite. C’est le premier contact d’une marque ou d’un prestataire avec ses clients, il est donc important de faire bonne impression et d’être clair sur son secteur d’activité, son caractère, ses spécificités. Le choix de la bonne typographie, du bon


JE TRAVAILLE EN FREE-LANCE IMAGE ET COMMUNICATION : UNE MÊME PASSION pictogramme, de la bonne couleur est primordial. Le rôle du graphiste est de conseiller dans ce sens, et souvent d’expliquer pourquoi de la typographie Walt Disney ne peut pas être utilisée pour une enseigne de téléphonie ou de chaussures !

« En 2010, tu évolues au sein d’un magazine culturel au Royaume Uni. Qu’as-tu retiré de ces quelques mois d’expatriation, pour une expérience « So British » ? » Cette expérience a été enrichissante à plusieurs titres. J’ai parfait mon anglais.

J’ai réalisé que mon côté « touche à tout", qui est un handicap pour le marché du travail français, était valorisé dans la culture anglosaxonne, qui met les compétences avant les années d’expérience. Ça a eu un effet libérateur et j’ai commencé à composer des chansons.

« Tu as créé un blog « pirouett-kkouett » empreinte de « ta patte artistique ». De quoi parle-t-il ? Je suppose que le choix de ce nom à un sens pour toi ? »


FDINTERVIEW JULIE CHATENAY-RIVAUDAY GRAPHISTE ET ILLUSTRATRICE EN FREE-LANCE

Mes BD racontent mon quotidien. J’y suis accompagnée par mon double imaginaire, la Kkouett, qui permet de donner un regard plus distancié et humoristique sur les choses. Mon pseudonyme vient de la comptine « Pirouette Cacahuète », qui m’a beaucoup marquée.

« A la lecture de ton parcours, j’en déduis que tu as l’âme d’une artiste multitâche… Tu touches aussi au monde de la musique lorsque tu te transformes en Pekka. Peut-on en savoir un peu plus ? » J’ai commencé à composer lors de mon séjour au Royaume-Uni, il y a 4 ans. Au début, c’était surtout intime et thérapeutique, et de fil en aiguille, ça m’a donné envie de travailler ma voix, et finalement de présenter mon travail à un public. Les chansons et les dessins découlent de la même démarche : ce sont deux manières de transcender mes difficultés, pour en faire quelque chose que je peux partager et auxquels les autres peuvent s’identifier.

« Quels sont tes projets à venir ? » Je souhaite développer mon projet musical, et pourquoi pas, le lier à l’illustration. L’année 2014 sera musicale !

« Tu as le goût du voyage. Récemment, tu as fait une petite échappée au sein de la grosse pomme. Est-ce un moyen, pour toi, de trouver là une source pour d’autres inspirations ? » Le voyage a toujours été un excellent remède à la panne d’inspiration ! New York a en plus une énergie particulière, qui donne la sensation que tout est possible du moment qu’on s’y met sérieusement. Aller voir ailleurs permet de se remettre en question de façon constructive.

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE

JULIE CHATENAY-RIVAUDAY Pirouett-kkouett Graphiste | Illustratrice Mob. 06 96 17 82 86 www.pirouett-kkouett.com


LAURA CHATENAY-RIVAUDAY

« Croire en ses rêves ! Toujours ! Ecouter les conseils et garder le cap.

Il y a des hauts et des bas dans une carrière professionnelle. Le plus important est de toujours se relever et d’avancer, quelque soit le projet ! » 48

Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013


FDINTERVIEW

LAURA CHATENAY-RIVAUDAY

Je suis née et j’ai grandi en Martinique. J’ai 27 ans, bientôt 28. Depuis près de 5 ans, je suis journaliste spécialisée dans l’audiovisuel. J’aime l’image et surtout raconter des histoires avec de belles images, animées ou pas. Je suis passionnée par les voyages, la cuisine, les chevaux, la musique… J’ai une imagination débordante.

« Elève brillante en Martinique, élève de classe préparatoire littéraire, puis universitaire, ton cursus formateur a-t-il été conduit en fonction de ton envie de travailler dans le journalisme audiovisuel ou cette envie est-elle née durant ton cursus ? » Pour la petite histoire, j’ai fait une 1ère Scientifique avant de bifurquer en Terminale Littéraire. Le cursus scientifique ne me convenait pas, je ne m’y épanouissais pas. J’ai changé d’orientation avec cette envie de devenir journaliste. Tous mes choix d’études, la classe préparatoire littéraire puis la licence, ont été fait pour accéder à une école de journalisme reconnue par la profession. J’ai préparé les concours d’école en troisième année de licence, avec le CNED, parallèlement aux cours à la fac. D’une certaine façon, tout était pensé oui.

« Présentatrice, mais aussi réalisatrice, journaliste de terrain, la diversité de tes expériences correspond-t-elle à une envie d'envisager ton métier dans sa globalité, technique et intellectuelle, ou à une obligation de formation ? »

JOURNALISTE - RÉALISATRICE On demande aux journalistes aujourd’hui d’être de véritables couteaux suisses. Il faut être capable de partir sur le terrain, filmer, monter, et de plus en plus de passer face à la caméra. J’ai appris, en école et beaucoup en stage, à avoir toutes ses compétences. J’ai affiné après, avec mes différentes expériences professionnelles. J’ai eu envie d’apprendre et de découvrir tous les aspects du métier. Comment faire de belles images, un montage efficace, poser les bonnes questions ? J’ai encore beaucoup de choses à apprendre pour perfectionner tout ça. Cela dit, j’aspire maintenant beaucoup plus à me concentrer sur un aspect du métier et à travailler avec d’autres professionnels, monteur, ingénieur du son, cadreur. C’est très intéressant d’avoir sur un même reportage plusieurs regards. La réalisation me plaît vraiment énormément, même si je ne pourrai pas, je pense, abandonner totalement la caméra.

« Tes premiers pas dans la profession s'effectuent des deux côtés de l'Atlantique. Peux-tu nous relater cette expérience et ce que tu en as retenu ? » A la fin de mes études, j’ai été embauchée à France 3 à Limoges où j’ai eu, entre autres, ma première expérience face à la caméra. Il y aurait beaucoup à redire sur cette séquence de quelques minutes, mais j’en garde un souvenir impérissable ! J’ai enchaîné en région parisienne, dans une télévision de Saint-Quentin-en-Yvelines, TV Fil 78. J’étais sur le terrain et présentatrice du JT et d’un magazine spécialisé sur la santé. Il y avait sur le terrain un rédacteur et un JRI (Journaliste Reporter d’Images) à la caméra.


JE TRAVAILLE EN FREE-LANCE IMAGE ET COMMUNICATION : UNE MÊME PASSION De retour à la station, nous montions nousmêmes nos reportages. Mais pour les magazines, les tâches étaient séparées ; le montage était réalisé par un monteur professionnel. Je me suis familiarisée avec les deux façons de faire : soit seule, soit en équipe. En Martinique, à ATV, j’ai d’abord été embauchée comme JRI. Objectif : faire seule un reportage de l’idée jusqu’au montage final, et quelque fois, pour les gros événements type visites ministérielles, à deux. Puis j’ai présenté le journal le week-end et travaillé sur des magazines de la chaîne, soit en enquête, soit en coordination, soit en présentation, soit sur le terrain. Ce fut une expérience très multi-cartes. Ce que j’en retiens ? Globalement, beaucoup de très beaux souvenirs

d’abord autant professionnels que personnels, des compétences un peu plus aiguisées bien sûr. J’ai appris énormément en quelques années, parce que j’ai pu exercer mon métier à plusieurs postes.

« Evidemment, il y a aussi une partie plus sombre : l’audiovisuel est un milieu difficile, le journalisme est une profession de plus en plus précaire. Mais l’envie, la détermination, la créativité et la patience permettent toujours d’y arriver. Il faut s’accrocher, comme partout ! »


FDINTERVIEW

LAURA CHATENAY-RIVAUDAY

« Tes premiers pas, toujours, s'effectuent en province, en Auvergne, dans le Languedoc, ou dans le Limousin. Là où tu ne devais pas être attendue. En quoi cela fut-il formateur ? » J’ai été très bien reçue dans toutes ces rédactions. Les professionnels que j’y ai rencontrés ont tous pris le temps de m’expliquer les ficelles du métier, que ce soit en tant que stagiaire, qu’avec mon diplôme en poche. J’ai eu plus de responsabilités, je pense, qu’en restant dans une rédaction à Paris. En outre, j’y ai appris comment glaner des informations locales, via les associations de commerçants, d’agriculteurs, de particuliers etc. A titre plus personnel, j’en ai profité pour découvrir des régions absolument grandioses qui sont souvent méconnues. Je recommande absolument !

« Fut-il simple, en Martinique comme en France, étant femme, de s'imposer comme véritable journaliste et non pas comme présentatrice ? As-tu été aidée ? As-tu eu un ou des modèles ? » Je n’ai jamais été embauchée exclusivement pour mes compétences de présentatrice. J’avais toujours comme « pré-requis », on dira, la capacité de partir sur le terrain seule avec une caméra et un micro. La présentation est venue après. Donc je n’ai pas eu à m’imposer, ça s’est fait assez naturellement. Pour la présentation, j’ai eu quelques conseils, je me suis entraînée chez moi devant mon miroir. Après, je me basais sur les retours que me faisaient les téléspectateurs, les collègues et mes proches. Mes modèles ? En présentation : Caroline Roux sur France 5, Anne-Sophie Lapix quand elle était sur Canal

JOURNALISTE - RÉALISATRICE Plus et aujourd’hui encore sur France 5, Thomas Hugues sur France 5, Samuel Etienne sur France 3 et Harry Roselmack sur TF1. Oui oui, je regarde beaucoup France 5 ! Hors présentation : à l’écrit Sophie Bouillon et le grand Joseph Kessel, et en réalisation, Gilles Elie-dit-Cosaque connu notamment pour le magnifique « Zetwal », ou encore « Ma grena et moi » et « Outre-mer Outretombe ».

« En tant que femme d'image, peux-tu nous dire comment les Doms sont perçus par les médias nationaux ? Est-ce une cible importante ? Un sujet qui intéresse ? Ou, au contraire, un sujet mineur ? » A mon sens, les DOM sont un sujet majeur lorsqu’il y a notamment des cyclones, ou par exemple, lors de la grève de 2009. Mais globalement, je trouve que les DOM sont délaissés. Ils intéressent pour les questions de patrimoine et de tradition, ce qui est déjà très bien, mais il y a une marge de progression énorme. L’histoire, la politique, les relations avec l’Europe et plus globalement les sujets de société sont encore trop peu traités. Preuve en est qu’il est encore nécessaire d’expliquer que les DOM font partie de la France et ne sont pas « l’étranger ». Je suis persuadée qu’il y a tout pour faire de grande chose sur les DOM et sur la Caraïbe.

« Selon toi, toujours, existe-t-il un véritable espace pour une expression et une sensibilité féminines dans les médias ? Ou, au contraire, considèrestu qu'il importe avant tout d'être objectif, homme ou femme ? »


JE TRAVAILLE EN FREE-LANCE IMAGE ET COMMUNICATION : UNE MÊME PASSION D’un point de vue journalistique, l’objectivité, voire la neutralité, doivent l’emporter. Il n’est pas nécessairement question de masculin ou de féminin, à mon avis. D’un point de vue « réalisateur », dans des documentaires notamment, le point de vue du réalisateur est attendu. On peut y affirmer un point de vue singulier, ne serait-ce que par le choix du sujet traité. C’est à ce moment-là, un véritable espace d’expression où la sensibilité féminine peut s’épanouir librement !

« Tu as été coordinatrice et présentatrice pour "Caraïbes Infos" et " 52 minutes pour comprendre« sur ATV, et donc, à un poste décisionnel. Quelles sont les motivations qui guident en général tes choix éditoriaux ? »


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LAURA CHATENAY-RIVAUDAY

Dans ces cas précis, ATV étant une chaîne locale, il faut s’adapter à sa ligne éditoriale et s’atteler à traiter de thématiques locales qui ont un impact sur le quotidien des téléspectateurs. Cela pouvait aller de la vie chère, à l’omniprésence de la voiture en Martinique, le tourisme jusqu’à la gestion de crise en cas de séismes ou de tsunamis, phénomènes qui peuvent subvenir à n’importe quel moment dans nos territoires et pour lesquels nous ne sommes que très mal préparés. Plus généralement, les sujets que j’aime portent sur les questions de société, l’environnement, la santé. J’aime aussi la politique mais avec parcimonie.

« Peux-tu nous raconter une journée normale dans la vie de Laura ? Nous guider un peu dans les arcanes de ton métier ? » Dès le réveil : allumer la radio, c’est obligatoire ! Je lis aussi beaucoup de presse en ligne et suis abonnée à des magazines papier trimestriels et bimensuels qui traitent de l’actualité au long cours. Je trouve cela important de ne pas se cantonner au « chaud », mais de prendre un peu de recul sur les événements et prendre le temps, dans les magazines ce sont des pages entières, pour développer des sujets parfois difficiles à expliquer en quelques mots ou quelques minutes. Après plusieurs expériences en rédaction, je travaille maintenant en indépendante. L’essentiel de ma journée est donc pris par l’écriture de mes projets documentaires et web-documentaires et toutes les recherches afférentes. Je passe aussi beaucoup de temps à faire des recherches plus graphiques, que ce soit en regardant des émissions ou sur des blogs, dans des magazines etc.

JOURNALISTE - RÉALISATRICE Le travail en rédaction est plus chronométré. D’abord la conférence de rédaction où les reportages à faire pour le journal du soir sont choisis. Puis départ sur le terrain pour la journée. Il faut penser à rentrer de bonne heure pour avoir le temps de monter son reportage dans les temps. 18h45 environ, il faut avoir « rendu sa copie ». Tout cela avec les aléas de la journée, un intervenant indisponible ou en retard, un événement annulé etc. Ce ne sont pas les mêmes façons de travailler.

« Il faut être en mesure de se réinventer, de toujours chercher de nouveaux modes d’expression, de nouvelles mises en images. Je passe aussi beaucoup de temps à me faire un réseau. » « Tu as désormais 27 ans et pris un nouveau chemin vers Marseille. Une expérience conséquente. Avec, un peu de projection.... Dans dix ans, comment imagines-tu ton accomplissement professionnel ? » Dans 10 ans, je me vois exercer ma profession de façon entièrement indépendante, en tant que réalisatrice et épanouie évidemment ! Pourquoi ne pas partager son temps entre plusieurs continents? J’imagine les grandes lignes, mais je reste attentive à toute opportunité. J’ai pleins d’idées ! Mais vous vous en doutez, je ne dévoilerai pas trop de choses ici. Sky is the limit ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


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UNE FEMME DE RÉSEAU DECEMBRE 2013 / Femmdoubout®

MADAME COMMERCE DE FRANCE 2011


STEPHANIE SERGENT-BRANCHET

« On dit chez nous « pas capable lé mort sans essayer » et « pas besoin ou la peur ». Alors Oser entreprendre... Quand on est entrepreneure dans l’âme les projets fleurissent toujours avec l’aide de dieu. » 56 Femmdoubout® / DECEMBRE 2013


FDRÉSEAU

STEPHANIE SERGENT-BRANCHET

J’ai 34 ans, je suis née à Castres d’une maman réunionnaise et d’un papa métropolitain. J’ai un bac pro commerce et j’ai été salariée pendant 10 ans avant de créer la société « O'CASE bébé ». Pendant mon enfance, j’ai eu l’occasion de beaucoup voyager car mon père était militaire (Réunion, Allemagne, Afrique). C’est ce qui m’a beaucoup appris et qui me sert aujourd’hui. L’esprit de l’intégration, l’ouverture face aux différentes cultures, l’amour des autres, l’entraide et surtout le respect et la solidarité. Je pense que chacun à une mission à accomplir dans sa vie et que la mienne est d’aider les femmes entrepreneures des pays en voie de développement. Mais, également, en montrant aux autres femmes la notion « d’oser entreprendre, ôtez les barrières de la peur… ». Je suis toujours souriante, dotée d’un franc parlé, battante et bosseuse.

« Tu es la copropriétaire de la société « O case bébé » avec ton associée Marie Ronsain, vous comptez à vos actifs trois magasins sur la Réunion. Peut-on connaitre votre concept ? » Le concept o'case bébé, c’est un dépôt-vente spécialisé pour enfant de la naissance jusqu’à l’âge de 8 ans. Un concept dans lequel nous avons développé notre franchise. Nous n’avons pas connu de trop grandes difficultés pour ouvrir notre entreprise, car elle ne nous a pas demandé beaucoup d’investissement à la base. Nous avons eu la chance, à l’époque d’obtenir le PIJE (une aide de 7500 euros non remboursable pour les moins de 31 ans).

« Tu es une habitué des concours ? Quels sont les retours générés pour ton entreprise ? »

CRÉATRICE DE « O’ CASE BÉBÉ » Nous avons reçu « le prix Julie Mas » en 2007, pour la meilleure idée de création d’entreprise au féminin avec à la clé une somme de 3000 euros. Depuis, nous nous sommes familiarisées avec les concours, puisqu’à la suite du pris Julie Mas, nous avons concouru au label qualité service décerné par la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion en 2011. Puis, j’ai été lauréate en cette même année, en obtenant le prix « Madame commerce de France en 2011 » pour mon engagement au sein de diverses associations. L’impact sur notre société a été une visibilité dans les médias de l’ile, mais également dans la zone Océan Indien. D’une certaine manière, cela a donné de la publicité gratuite autour de notre activité et une très belle notoriété à notre entreprise.

« Comme beaucoup de femmes actives, tu multiplies les casquettes. Présidente de de l’association EFTICOI, tu milites avec ferveur en faveur des femmes chefs d’entreprises de l’océan Indien. Peux-tu nous en dire plus ? » Je suis engagée au sein d’association de femme Cheffe d’entreprise, depuis 2007. Cela m’a permis de trouver des conseils au sein de ce réseau, puis de m’élargir au niveau de la zone océan indien. Nous travaillons à tendre vers une coopération régionale. Depuis 2009, les femmes de la zone océan indien, c’est à dire le regroupement des femmes du Seychelles, de l’ile Maurice, des Comores, de Madagascar et de la réunion, se réunissent une fois par an, afin de travailler ensemble.

« L’entraide et la solidarité est de mise. »


JE SUIS UNE FEMME DE RÉSEAU MADAME COMMERCE DE FRANCE 2011 Nous avons fini par tisser des liens pérennes et de confiance. Nous pouvons à présent, dire, que nous allons développer un business dans un « indianoceanie ». Chacune peut ainsi, apporter, sa pierre à l’édifice. Notre rêve est de valoriser le savoirfaire au féminin et de donner une visibilité à toutes ces femmes dans le monde entier. Il faut noter que nous avons l’appui de la « COI (Commission Océan Indien) », avec une chargée de mission exceptionnelle, Mme Ali bazi Fatoumia qui a su nous fédérer et nous impulser à ne pas rester chacune, dans notre coin. A la tête du réseau de l’océan indien, nous avons réélue Mme Pages Sylvia qui a fait des déplacements jusqu’au Mexique, afin de nous représenter. Notamment, lors des forums des femmes Cheffe d’entreprise mondiale. Dernièrement, cela s’est déroulé au Maroc. Efticoi va en octobre 2014, recevoir à la Réunion, les femmes de différente plateforme, pour un salon « Mad´in femme ». Quatre-vingt stands seront mis à leur disposition, pour la valorisation de leur savoir-faire. Nous rêvons d’avoir à nos côtés, d’ici, quelques années des femmes Cheffes d’entreprises du monde entier. Des ateliers,

des be to be seront mis en place également. Nous souhaitons faire de ce meeting, un salon incontournable au niveau mondial.

« Comment définirais-tu l’entrepreneuriat au féminin ? Existe-t-il une réelle différence dans l’entreprise quand il s’agit d’un homme, selon toi ? » Pour moi, l’entreprenariat au féminin est à promouvoir car les femmes ne se sentent pas suffisamment capables de créer leur entreprise. Les chiffres parlent d’eux même : seulement 21% de femmes entrepreneurs à la Réunion ! Mais, elles ont une très grande qualité celle de très bien gérer leur entreprise par rapport aux hommes. La crainte primaire par contre chez les femmes, c’est la peur d’investir et la réticence à faire des crédits. Autre atout de la femme, c’est qu'elle sait faire plusieurs choses à la fois : une différence à noter face aux hommes. Elles prennent le temps de réfléchir longuement avant d’agir…


FDRÉSEAU

STEPHANIE SERGENT-BRANCHET

« L’île de la Réunion, est fortement touchée par le chômage. Le développement de plusieurs micro-entreprises féminines est-ce là une des solutions remèdes pour faire baisser les chiffres ? » Oui, effectivement l’ile de la Réunion a atteint un chiffre record concernant le taux de chômage, soit 30% dont 60 % qui affecte particulièrement les jeunes. Pour moi, la création d’entreprise permet de se sortir des situations précaires, de se retrouver une vie sociale et surtout de se sentir utile. Mais aussi, de retrouver une certaine confiance en soi, qui sera ressentie jusqu’à dans nos foyers, mais pas seulement cela influe sur le bien-être de nos enfants, car nous devons leur montrer l’exemple afin de susciter l’envie de travailler à leur tour, plus tard…

« Reçois-tu des aides des instances publiques afin de mener à bien tes projets associatifs ? » Il a fallu aller les voir et faire entendre nos voix. Car sans les institutions à nos côtés, cela nous serait très difficile de mener à bien nos actions... A la tête de notre Conseil Régional, nous avons pour président Monsieur Didier Robert, avec qui nous avons signé un partenariat le 8 mars 2013. Nous avons tout son soutien pour nos différents projets. Nous avons également signé des partenariats avec les chambres consulaires, en juin dernier. Heureusement que nous avons des présidents qui sont à notre écoute et qui nous accompagnent, aujourd'hui, dans nos réalisations. Le président de région, Didier Robert va à notre demande créer le poste d’une déléguée des femmes

CRÉATRICE DE « O’ CASE BÉBÉ » entrepreneures, nous la connaîtrons en janvier 2014, il va sans dire que nous sommes toutes très impatientes... Nous avons une déléguée aux droits des femmes, Mme Caroupanin Nadine qui est à nos côtés également et qui vient de nous attribuer une subvention afin de mettre en place notre projet d’un documentaireportrait sur des femmes entrepreneures aux parcours atypiques. Celui-ci, sera diffusé après sa conception dans les collèges et les lycées afin de promouvoir l’entreprenariat féminin. Il existe des aides à la création d’entreprise dans plusieurs collectivités, mais celles-ci ne sont pas suffisamment visibles. C’est pourquoi, nous attendons également, un financement afin de mettre en place un site internet regroupant toutes ces aides pour faciliter et simplifier les créations d’entreprises. De tous mes déplacements dans la zone Océan Indien, je résumerai tout simplement ces expériences comme un enrichissement humain inestimable et je ne dirais qu’une phrase : " seule invisible, ensemble invincible ".

« Quels sont tes projets à venir ? » Nos projets à venir : le salon, le film documentaire, le site internet qui va également donner une visibilité aux femmes entrepreneures sous forme de web annuaire et des formations pour des exportations. Pour le mot de la fin, ce serait un grand plaisir pour nous de créer un pont avec le réseau femmdoubout et nous serions enchantées de vous accueillir au salon mad´in femme l’année prochaine. Nou atten a zote… Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®


CHANGER DE VIE DECEMBRE 2013 /

LA LECON DU COACH#3

LA LECON DU COACH#3

Femmdoubout®

LA LECON DU COACH#3

LA LECON DU COACH#3

VOTRE OBJECTIF :

PRENDRE VOTRE VIE EN MAIN ET RÉALISER VOS ENVIES


FDCOACHING

CHANGER DE VIE OCTOBRE 2013 /

4

conseils pratiques …

Femmdoubout®

que je m’efforce d’appliquer !

1. Faire un point global sur sa vie • Suis-je au point de non-retour et de saturation face actuelle tant au niveau à mon quotidien ?Suis-je en accord avec la vie que j’imaginais avoir étant plus jeune ? Etablissez un petit professionnel que personnel.. quizz, pour voir si vous êtes en phase avec vos idéaux et réalisations présentes.

2. Porter quelque chose de fort en • J’ai envie de quoi précisément ? Est-ce une simple soi, c’est d’abord apprendre à lubie, ou suis-je prêt à tout recommencer à zéro pour un avenir qui sera plus conforme à ma personnalité et à mes écouter sa voix intérieure. attentes ?

3. S’autoriser et s’imaginer dans • Je me laisse porter par mes rêves en envisageant qu’il n’y a qu’un pas à franchir, pour qu’ils deviennent une nouvelle vie différente. réalité.

4. Prendre le temps de murir votre projet de changement afin de le réaliser dans de bonnes conditions. Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

Femmdoubout®

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• Je souhaite partir à l’aventure, mais pour cela je m’organise : argent, administration, renseignement sur le nouveau pays, … Je minimise les risques et élabore un plan B en cas de besoin. 61 ® Virginie Lebeau


NOUVELLE TENDANCE DECEMBRE 2013 / Femmdoubout速

LA STREET-FOOD GASTRONOMIQUE


AURÉLIE ANTUS

« Il faut avoir le soutien de ses proches, amis et famille. Si, ce n'est pas le cas ce sera difficile car c'est sur eux que vous devrez compter en cas de coups durs (et il y en aura beaucoup). Il faut également faire très attention au choix des personnes qui 63 vont collaborer avec vous... » Femmdoubout® / DECEMBRE 2013


FDINTERVIEW J’ai 29 ans et je suis originaire de Bretagne. En 2011, j’ai créé ma société « Délices du Papillon » avec mon mari Jeff.

« Tu es diplômée d’une maitrise d’histoire et critique des arts. Pourtant tes débuts professionnels s’effectuent dans le secteur bancaire. N’était-ce pas un peu à l’ opposé de ta formation de base ? » J'ai travaillé dans le secteur bancaire tous les étés durant mes cinq années d'études supérieures, quand je suis arrivée sur le marché du travail en 2009 il n'y avait pas de poste à pourvoir dans le secteur culturel à cause de la crise. J'ai donc proposé mon CV à une banque, ils étaient alors en pleine phase de recrutement, c’est ainsi que j'ai pu commencer à y travailler 10 jours à peine, après avoir déposé ma candidature. Si ce métier est à l'opposé de ma formation, ce grand écart ne m'a pourtant jamais posé problème, le plus important c'était d'avoir un travail. On est dans une société où on laisse des milliers d'étudiants passer un diplôme sans débouchés professionnels. Certains l'acceptent et travaillent dans un autre domaine et d'autres s'obstinent. J'avais conscience en commençant ces études qu'il y avait peu de chance pour que je trouve un poste dans ce domaine, j'ai mis toutes les chances de mon côté et cela n'a pas fonctionné, je suis passée à autre chose sans regrets.

« Comment ce projet de création d’entreprise a –t-il vu le jour ? » Ce projet est né lors de nos vacances en Guadeloupe en 2009, au début on en parlait en plaisantant, puis de plus en plus

AURÉLIE ANTUS CREATRICE DE « DÉLICES DU PAPILLON » sérieusement, le projet se précisait. Quelques mois après, j'ai dit à mon mari "soit on se lance, soit on arrête d'en parler" ! On a fini par se décider en se donnant une marge d’une année pour nous préparer à la création de la société. En 2011, on s'est mariés, puis on a déménagé en Guadeloupe et on y a ouvert notre société, trois mois après. Nous sommes un traiteur basée à Port Louis, mais, qui intervient sur toute la Guadeloupe. On propose une cuisine faite maison et raffinée et qui nous ressemble. Notre particularité est d'avoir un camion itinérant, depuis lequel, on vend des plats traiteurs, nous sommes à Jarry la semaine et à Port Louis le weekend. Cela n'a pas été facile, une des premières difficultés a été d’expédier nos affaires vers la Guadeloupe. Mon mari y est né et y a grandit, toute sa famille d’ailleurs vit ici. Pourtant, quand on a voulu venir vivre en Guadeloupe, on a dû payer une taxe car aucun de nous deux n’avait en main une promesse d'embauche. Nous avons dû régler aussi une taxe professionnelle pour faire passer notre camion traiteur. Les autres obstacles, que

« On soulève régulièrement le problème des jeunes qui quittent la région pour faire des études et qui ne reviennent pas. Mais, lorsque l’on voit la multitude de charges que l’on nous impose avant même d'avoir mis un pied sur l'île, on comprend que ce n'est pas le meilleur moyen de donner envie aux jeunes diplômés de rentrer au pays pour s’établir en tant qu’entrepreneur. » l'on a pu rencontrer sont certainement, les mêmes


JE FAIS DE LA STREET-FOOD GASTRONOMIQUE NOUVELLE TENDANCE que tous ceux auxquels sont confrontés les créateurs d'entreprise : « des heures d'attentes pour obtenir un document, beaucoup de désinformation, mais, la plus grosse complication a été de trouver une banque. ». Même si les banques sont fréquemment présentes sur tous les forums de création d'entreprises à nous expliquer qu'elles veulent nous aider et sont à notre écoute. La réalité est tout autre, quand on en a cherché une pour nous ouvrir un compte bancaire, on s'est retrouvé littéralement face à un mur. Alors qu'en métropole, lorsqu’un créateur d'entreprise prend rendez-vous, il peut discuter avec un chargé d'affaire de son projet, ici, on nous fait remplir un dossier. Ce qui nous rend dans l’impossibilité de défendre la viabilité de notre projet face à quelqu'un. C'est la banque qui vous rappelle, dans le cas où elle est intéressée. Ayant travaillé dans ce secteur, cette manière de faire m'a beaucoup

choqué. Il nous a fallu un mois pour trouver une banque, qui a accepté de nous ouvrir un simple compte courant ! Un mois, durant lequel, le lancement de la société était au point mort…

« Pourquoi avoir fait ce choix de l’itinérance en véhiculant l’image de votre entreprise, sur les routes guadeloupéennes, via « un camion gourmet » ? Considères-tu que vous faîtes partie de cette génération de « Food-Trucks » gastronomique ? » En Guadeloupe les roulottes sont très répandues et font parties de la culture locale. On a donc repris cet aspect, mais, dès le départ nous savions que nous n'y


FDINTERVIEW vendrions pas du snack, mais, des petits plats maison, faciles à consommer. Cette idée nous l'avons eu bien avant que cela devienne un phénomène de mode comme à Paris, en ce moment. Néanmoins, je pense que le succès qu'ils rencontrent est un bon signe car c'est une bonne alternative à la "malbouffe" et aux problèmes de santé qui en résultent.

« On dit souvent que derrière le parcours de chaque grand homme, se cache une femme… Ne changes-tu pas la donne en œuvrant main dans la main avec ton mari ? Est-il évident de travailler au quotidien en couple ? » J'ai tout donné pour créer cette société, c'est aussi beaucoup de sacrifice : « j'ai laissé ma famille et mes amis en métropole. Ce projet, on l'a pensé et monté à deux. Du coup, je n'ai jamais envisagé d'être au second plan, ou, dans l'ombre. Et, c'est main dans la main, que nous travaillons au quotidien. Nous, nous épaulons mutuellement à chaque difficulté pour aider l'autre à faire ressortir le meilleur de lui-même. Je ne sais pas, si on change la donne. Mais, cette manière de fonctionner s'est imposée naturellement et ne nous pose aucun problème. Le fait, qu'aucun de nous ne se sente dominé par l'autre, était une de nos premières préoccupations. Toutefois, pour ne pas se marcher sur les pieds, nous endossons chacun des responsabilités. Pour exemple : « Jeff est le chef cuisinier, en cuisine je fais ce qu'il me demande. Par

« On Travaille tous les jours, en couple, n'est pas chose facile. Le plus dur, est de ne pas laisser le travail envahir sa vie personnelle, la limite entre les deux est très mince... »

AURÉLIE ANTUS CREATRICE DE « DÉLICES DU PAPILLON » contre, je m'occupe de la vente au camion et quand il vient m'aider, il fait ce que je lui demande… ».

« L’équipe de Masterchef a fait escale cette année en Guadeloupe, le temps d’une émission. Ton mari a eu l’occasion d’y participer en tant que candidat dans la saison 2, peux-tu nous dire si cette expérience a eu un impact important sur votre vie à tous les deux ? Comment as-tu vécu cette aventure télévisuelle ? » Mon mari Jeff y a participé en 2011, juste avant notre déménagement, il a terminé 19 ème sur 24000 candidats. Cela a donc été un bon coup de pouce pour le lancement de notre activité, cela a permis de nous faire connaitre. C'était une expérience intéressante pour Jeff, mais cela n'a pas changé notre vie, disons que durant les quelques semaines de diffusion de l'émission les gens arrêtaient Jeff dans la rue pour le saluer, pour lui dire qu'ils étaient fiers de son parcours. Au début cela me faisait un peu bizarre, mais par la suite, je m'y suis habituée.

« Tu es à la fois au four, à la comptabilité, à la communication et à l’administration en même temps. Beaucoup de tâches pour une seule personne, crois-tu que pour mener à bien une entreprise, il faut être polyvalent, autodidacte et autonome ? » Oui ! Sans aucun doute, surtout pour les


JE FAIS DE LA STREET-FOOD GASTRONOMIQUE NOUVELLE TENDANCE premiers mois de lancement, où chaque dépense est mesurée. Si dans nos débuts, nous avions du payer un comptable, un chargé de communication, un webmaster, un commis de cuisine et autre (…) notre entreprise n'aurait jamais tenu plus de 6 mois. La seule tâche dont je me suis détachée au bout de quelques mois est la comptabilité, un travail trop long et trop contraignant qui devait être délégué à un professionnel.

« D’où puises-tu ta force entrepreneuriale ? » Quand on se lance dans la création de son entreprise, on y met tout ce qu'on a : son temps, son argent, son énergie, on met de côté sa vie personnelle, pour mettre sur pied ce en quoi on croit depuis des mois. Quand il y a des moments difficiles, on repense à tous les sacrifices faits et on ne veut pas avoir fait tout cela pour rien, donc on se bat encore et encore. Difficile de définir le fait d'entreprendre au féminin car chaque

femme à ses propres caractéristiques, certaines sont célibataires, d'autres ont des enfants. Entreprendre au féminin, c'est donc savoir jongler avec tous ces éléments et obtenir un juste équilibre.

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

VOUS POUVEZ LA JOINDRE

AURELIE ET JEFF ANTUS Délices du Papillon Mob. 06 90 20 09 www.delicesdupapillon.com contact@delicesdupapillon.com



JE VIS DE MON ARTISANAT DECEMBRE 2013 / Femmdoubout®

MES MAINS : CRÉATRICES D’ART’GIL


JACQUELINE HAUSTANT « Forme méconnue de l’entrepreneuriat, l’artisanat d’art, au carrefour des économies locales et touristiques, mérite cependant un coup d’œil particulier. Femmdoubout est allé à la rencontre de Jacqueline Haustant, potière, créatrice d’œuvres uniques en argile et gérante du magasin « Art’Gil » aux Trois-Ilets. » 70

Femmdoubout® /

DECEMBRE 2013


FDPORTRAIT JACQUELINE HAUSTANT CREATRICE ET GÉRANTE DU MAGASIN « ART’GIL »

C’est sur le site du village de la Poterie, aux Trois Ilets que Jacqueline Haustant a ouvert, en Novembre 2012, son magasin, Art’Gil, sur le lieu le plus symbolique de l’île concernant le travail de la terre, rouge en l’occurrence, comme celle de la route qui mène vers ce site, aux bords de la mangrove, où se côtoient diverses boutiques liées à l’artisanat martiniquais. Parmi celles-ci, celle de Jacqueline propose une multitude d’objets, tous uniques, tous fabriqués ici, dans son atelier du Vauclin, inspirés de la tradition antillaise : sculptures de terre cuite, bustes, personnages chers à nos mémoires, danseurs de Bélè, lavandières, vendeuses et d’autres encore, mais aussi santons, personnages de crèches, ou encore fleurs du pays. Disposés sur les étagères qui donnent au magasin un air d’antan, les personnages nous regardent, presque vivants, saisis dans leur quotidien : c’est bien à Jacqueline que revient le mérite d’avoir imprimé à la terre d’argile ce mouvement qui les habite. « Il s’agit de rendre vivant le passé » nous dit-elle, dans l’arrièreboutique, en s’inspirant de ses propres souvenirs et des paroles de sa propre mère qui lui racontait les scènes ordinaires de la vie martiniquaise des années 50. Jacqueline s’attache à son projet depuis vingt ans. Le travail de la terre argileuse, elle l’a appris dans le sud de la France, à Vallauris, cité réputée pour ses potiers, d’abord dans une école d’art, puis en formation chez M. Pétrus, afin de s’initier à cette pratique si particulière qui demande une connaissance parfaite du dessin, de la terre, des pigments, mais également du modelage et des cuissons. Sa curiosité et sa passion l’ont, ensuite, amenée à s’intéresser à la porcelaine, à Limoges, afin de perfectionner sa pratique à d’autres matières et à d’autres terres. Revenue au pays, Jacqueline aura à cœur, d’abord, de dispenser ce qu’elle a appris à Rivière-Pilote,

à l’école d’Art et de Musique, où elle forme les enfants et les adultes depuis 1993 à créer de leurs doigts des figures surgies de l’imaginaire. Elle y enseigne encore. Puis, Jacqueline va proposer ses propres créations dans les galeries, dans les expositions, sur les marchés de la Martinique où son peuple de figures antillaises commence à avoir une belle réputation. Durant ces années, à travers l’enseignement et ses voyages, Jacqueline va perfectionner son art et sa pratique en regardant comment les autres, à Cuba, au Canada, à Haïti, au Burkina Faso ou en Colombie, forment leurs propres objets à partir de leurs terres. Des voyages qui la marqueront. A Cuba et au Burkina Faso, notamment, elle apprendra comment on peut travailler avec rien, ni tour, ni four, mais plus rapidement, en élevant les objets à la main et en les durcissant dans des feux de fortune. En échange, elle a apprend à ses confrères des autres pays sa maîtrise des températures de cuisson afin de limiter la casse dans leur production. Mais c’est un labeur harassant que de courir le pays tout en y enseignant, en y travaillant afin de pouvoir proposer ses œuvres et en ayant le souci de se perfectionner. C’est ainsi que naît l’idée du magasin, il y a longtemps déjà, comme d’un lieu qui pourrait lui permettre de présenter de façon pérenne ses créations et d’en vivre réellement. Du projet à sa réalisation, les difficultés, administratives et financières, notamment furent importantes. Les mêmes difficultés que beaucoup de femmdoubouts ont connu afin de convaincre banquiers, collectivités locales ou fournisseurs, de la viabilité de ce projet pourtant destiné à mettre en valeur une partie de plus en plus oubliée de notre patrimoine et à favoriser l’économie touristique. A force de persévérance,


JE VIS DE MON ARTISANAT MES MAINS CREATRICES D’ART’GIL

Jacqueline s’est débrouillée pour acheter à ses frais le matériel nécessaire pour une production plus « industrielle » et pour convaincre de s’installer dans l’une de ces boutiques du village de la Poterie, ce « lieu emblème » selon ses termes où, naturellement, elle ne pouvait que s’installer. La boutique, désormais, existe. « Art’Gil » s’inscrit fièrement sur le fronton de cette structure de bois, ouverte à ceux qui ont la curiosité de s’arrêter pour quelques heures dans ce lieu unique. Des difficultés subsistent, évidemment. Son atelier est chez elle, au Vauclin, ce qui signifie qu’elle doit transporter les œuvres

matin et soir, l’argile n’est pas à disposition, il faut la commander en France, les ventes demeurent tributaires des périodes de fêtes ou touristiques. Pourtant, l’avenir se présente désormais sous de bons auspices : les projets de développement ne manquent pas. Les clients aiment et reviennent. Telle, par exemple, cette touriste belge, revenue exprès du Robert, la veille de son départ, parce qu’elle savait qu’elle ne trouverait qu’ici des objets absolument uniques entièrement créés en Martinique. Forte de sa réputation naissante, Jacqueline souhaite créer sa boutique en ligne afin de développer les commandes du monde entier. Elle souhaite


FDPORTRAIT JACQUELINE HAUSTANT CREATRICE ET GÉRANTE DU MAGASIN « ART’GIL »

également créer un voire plusieurs emplois, ici à la boutique ou à l’atelier, elle souhaite avant tout former des personnes afin que cet art séculaire qu’elle a créolisé demeure. Comme en témoigne cette crèche, en cours de réalisation devant la boutique, à notre passage, de santons et de sculptures, où les acteurs de la Nativité ont la couleur des êtres de nos enfances. Et à titre personnel, l’artiste qu’elle est a pour ambition de créer désormais des personnages à hauteur d’homme, une femme entourée de ses enfants, une véritable femmdoubout, et de diversifier son imaginaire que l’ouverture du magasin a su stimuler :

s’attacher à reproduire d’autres figures d’antan, comme la femme matador, afin que métiers, gestes, et mouvements ne disparaissent pas, à reproduire d’autres images propres à la Martinique, ses fleurs, ses fruits, ses couleurs. En effet, telle est l’intention primordiale de Jacqueline, celle qui conduit son parcours depuis vingt ans, que de modeler, façonner, ciseler, cet immense patrimoine antillais, depuis son origine, comme un hommage, afin qu’il reste, dans sa terre originelle, aussi ferme et intemporel que les statuettes retrouvées ailleurs, dans d’autres terres, signes tangibles, formés dans des doigts pratiquant l’un des plus anciens métiers du monde, que des hommes et des femmes, sur ce lieu, furent. Nous vous invitons donc, en cette période de fête, et à d’autres, à prendre la route de terre rouge aux Trois Ilets, à vous y arrêter, à flâner à travers ses allées reposantes afin de rencontrer Art’Gil, et à vous laisser transporter dans ce lieu de mémoire, coloré, chatoyant, paisible où les figures desquelles nous sommes issus vous regarderont : approchez-vous au plus près, peut-être sera-ce le tambouyé, peut-être sera-ce la femme qui danse le Bélè, ou encore cette autre femme concentrée sur sa machine à coudre, mais ceux-ci, depuis leur apparente immobilité, vous feront un clin d’œil, discret, depuis le passé, pour éclairer votre journée. ARTICLE DE NICOLAS PIEN Tous droits rÉservÉs A Femmdoubout®

JACQUELINE HAUSTANT Art’Gil Village de poterie, Trois Ilets – ouverture tous les jours de la semaine de 9h30 à 17h30. Ecole d’art et de musique, Rivière-Pilote – cours enfants le mercredi, cours adulte le samedi.


CONFÉRENCE Le réseau Femmdoubout® et la Délégation interministérielle pour l’égalité des chances des Français d’outre-mer, vous invitent à « L'instant féminin : échanges pluriels autour de l'entreprise », qui aura lieu le mercredi 22 janvier 2014 à La Maison des Associations de Solidarité à Paris 13ème. Nous avons conçu ce moment d’échanges, dans la poursuite de notre action, comme un espace où les femmes ultramarines et hexagonales, adhérentes ou non, mais toutes concernées par le devenir des femmes au sein de l’’entreprise pourront débattre autour de discussions que nous espérons constructives. Il est évident que les parcours, les actions et les expériences de nos intervenantes seront des atouts considérables afin de nourrir le débat interactif que nous souhaitons engager avec celles qui, comme vous, sont concernées par l’avenir de l’entrepreneuriat au féminin. Nous vous invitons à nous rejoindre en tant que participante, le 22 janvier 2014, afin de faire de ce séminaire une véritable réussite. Il va sans dire qu’une telle manifestation sera, évidemment, une façon d'enrichir votre carnet d'adresse pour vos futurs projets ou collaborations entrepreneuriales. Conférence gratuite. Les places étant limitées, l’inscription est obligatoire sur notre billetterie : www.weezevent.com/linstant-feminin-echanges-pluriels-autour-delentreprise Pour une question d’organisation, la confirmation de votre venue (n’oubliez pas de nous fournir vos coordonnées téléphoniques et mail) devra nous être adressé par mail à contact@femmdoubout.org, avant le 15 janvier 2014.

ÉVÉNEMENT


FEMMDOUBOUT

®

PRÉSENTE AVEC LE SOUTIEN DE LA DÉLÉGATION INTERMINISTÉRIELLE POUR L’ÉGALITE DES CHANCES DES FRANÇAIS D’OUTRE-MER

MERCREDI

22 JANVIER 2014

SALLE TILLEUL MAS PARIS 10/18 RUE DES TERRES AU CURE

75013 PARIS

L’INSTANT FÉMININ « ÉCHANGES PLURIELS AUTOUR DE L’ENTREPRISE » ACCES AUTORISÉ ET VIVEMENT RECOMMANDÉ AUX HOMMES ENTREPRENEURS...



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