Femmdoubout # 7

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LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES

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FÉVRIER / MARS 2015

# NUMÉRO 7

PARFUMS, BIJOUX, MODES,COSMÉTIQUES LE SECTEUR DU LUXE FAIT-IL TOUJOURS RECETTE ?


LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES NUMÉRO # 7 –FÉVRIER / MARS 2015

Edité par La Potomitante SARL Site internet : www.lapotomitante.com www.magazinefemmdoubout.com Adresse mail : contact@magazinefemmdoubout.com contact@lapotomitante.com Crédits Photos Couverture : Alice des merveilles (Reproduction formellement interdite) Autre crédits photos : I stock Contact Rédaction : Virginie LEBEAU ( Conceptrice et Rédactrice en chef) TOUS LES DROITS D’AUTEURS SONT RÉSERVÉS Á FEMMDOUBOUT®

Tous droits de reproductions même partiels par quelque procédé que ce soit, des textes et illustrations, sont réservés pour tout pays. Les informations données sont à titre rédactionnel et ne sauraient engager la responsabilité de l’éditeur, par erreur ou omissions. Les documents rédactionnels ne sont pas renvoyés. Tous les documents photographiques fournis sont libres de droits et publiés sous la responsabilité unique de celui qui les adresse à la rédaction. Tous éventuelle réclamation ne saurait en aucun cas engager la responsabilité de l’éditeur. Retrouvez -nous sur :


INSPIRATION FRIDA KAHLO par Alice Jaccoulet Crédits Photos: Alice des Merveilles Modèle : Pekka Contact : photodesmerveilles@gmail.com

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Alors que se tiendra dans quelques mois, en juillet 2015 à Paris, le salon du luxe, j’ai donc eu envie d’aborder cette thématique tournant autour de ce monde luxuriant, un monde auquel on ne peut échapper car omniprésent dans notre culture du paraitre, un monde qui s’affiche chaque jour devant nos yeux sous de multiples formes et facettes. Que l’on ait les moyens ou non, que l’on soit riche ou pauvre, ce monde ne laisse personne indifférent. Un monde qui se targue de faire le succès des uns, mais qui peut aussi en causer leurs pertes, s’ils n’arrivent plus à suivre le diktat de ses nombreux codes qui permettent d’accéder et de faire partie de son cercle si prisé et à contrario très fermé. Ce monde appelle naturellement à la légèreté et à la frivolité, mais aussi nous ramène obligatoirement vers cette obsession de la perfection. Une sorte d’échappatoire, un refuge certain qui nous porte le temps juste d’un cours instant à l’évasion et à l’admiration dans toute sa splendeur de l’objet qui sera sublimé. Nous amènera à être enivré par une senteur qui nous fera voyager, nous laissera contemplatif face à des décors digne de nos rêves les plus fous. Voilà ce que peut nous procurer comme effets hallucinatoires ce que certains considéreront comme bling bling, et que d’autres jugeront comme un essentiel dans leur fonctionnement quotidien. D’ailleurs, n’est-ce pas grâce à cela que la France a

fondé sa réputation à travers le monde? Notre raffinement et notre art de vivre à la française sont notre plus belle vitrine, fascinant ainsi les nouveaux riches, qu’ils soient d’origine Brésilienne, Russe ou encore Chinoise qui se l’approprient souvent à n’importe quel prix, au point même de finir par nous détrôner de notre fleuron en achetant et en emportant nos vielles pierres sur des terres éloignées et étrangères. Malgré tout, le château de Versailles résiste et continue à briller de mille feux, nous rappelant le faste des fêtes qui devaient s’y dérouler, jadis. Mais, le luxe est-il toujours aussi vendeur? Pourquoi attire-t-il autant de femmes qui entreprennent dans son sillon? Pourquoi la femme est-elle nécessairement associée à ce monde ? De nombreuses questions qui me taraudent et auxquelles j’ai souhaité apporter des réponses en allant à la découverte une fois de plus vers des femmes qui n’ont pas peur de créer même en période de morosité. RÉDACTRICE EN CHEF / CONCEPTRICE AMBASSADRICE DE LA FRANCOPHONIE DES AMÉRIQUES

Virginie Lebeau

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sommairE MAGAZINE#7

FéVRIER / MARS 2015

ÉDITO

P. 4

L’éditorial de Virginie LEBEAU

ALICE JACCOULET

P. 10

« ALICE DES MERVEILLES PHOTOGRAPHIES » Martinique – FRANCE

LE MARCHÉ DE LA BEAUTÉ : UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR DES ENTREPRENEURES EN QUÊTE D’AMBITION P. 20

LE SECTEUR DU LUXE : « Pourquoi est-il priorisé par les femmes en création d’entreprise ?

NORA GASPARINI

P. 26

« L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS » Bali – INDONÉSIE

KRISTELLE MARCELLIN

P. 34

MURIEL BERRADIA

P. 42

« NUHANCIAM » Paris- FRANCE

JOHANA MORVAN

P. 48

« GOSSIP CURL » Guadeloupe – France

J’AI RENDEZ-VOUS AVEC « MON BANQUIER » P. 54

Les bijoux « SOFIA MARLON » Paris - FRANCE

Auprès de qui, puis-je contracter un prêt?

PAT AGATHINE

P. 62

FD donne la parole à une experte

CAMILLE COROSINE

P. 72

Je bâtis mon avenir dans les cosmétiques Paris – France

J’AI DÉCIDÉ D’OUVRIR MA PROPRE BOUTIQUE P. 84

Savoir gérer les galères de dernière minute lors du lancement de son entreprise : " tout un art "?

INGRID PATER

P. 92

ESCALE AU CANADA et part à la rencontre d’une expatriée

DÉBORAH CHERENFANT

P. 100

MOTS D’ELLES Montréal - CANADA

LA LEÇON DU COACH

P. 106

JE CONDITIONNE MON CORPS Mon objectif : avoir un mental d’acier

KÉVIN O’BRIAN

P. 112

Le LEADERDHOM® du mois Il sublime les femmes

JE ME SUIS INSCRITE À UN CONCOURS DE CRÉATION D’ENTREPRISE

P. 122

UNE AUBAINE FINANCIÈRE pour lancer rapidement mon projet d’entreprise

OLIVIA BERTAUX-LAZARE

P. 130

L’appel à candidature est ouvert pour les « CARTIER WOMEN’S INITIATIVE AWARDS 2015 »


ALICE JACCOULET

CRÉATRICE « ALICE DES MERVEILLES PHOTOGRAPHIES »

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FÉVRIER / MARS 2015

MARTINIQUE - FRANCE Je suis née en 1982 à Schœlcher, en Martinique. Une fois le BAC en poche, n'étant pas très portée sur les études, je me suis dirigée vers ce qui m'attirait le plus à l'époque, l'esthétique et le maquillage artistique. J'ai donc passé deux ans à Bordeaux pour apprendre ces métiers. Finalement, suite à des stages en entreprise, j'ai découvert le secteur du bien-être et je me suis lancée dans la massothérapie. Après quelques formations, j'ai été rapidement recrutée par le Club Med Martinique lors de sa réouverture en 2005, puis au Cilaos Spa. Après quelques années, j'ai eu envie d'autre chose: d’être à mon compte, de me sentir libre et de retourner vers une activité plus artistique. Passionnée par la photographie depuis toujours, j'ai longuement hésité.... J'avais peur de ne pas pouvoir vivre de la photo et d'avoir du mal à faire ma clientèle en tant que jeune femme sur le marché martiniquais.

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ALICE JACCOULET

« N’écoutez que les conseils positifs et aller au bout de votre projet ! Oui, cela peut échouer.... et bien tant pis ! Au moins, vous aurez essayé... Mais au mieux, cela fonctionnera parfaitement et vous serez d'autant plus fière de votre réussite ! Foncez ! … » 10

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FDOBJECTIF

ALICE JACCOULET

CRÉATRICE « ALICE DES MERVEILLES PHOTOGRAPHIES »

Heureusement, mon entourage m'a beaucoup encouragée, m’a rassurée et m'a fait croire en mes capacités. Je me suis donc lancée en tant que photographe professionnelle en 2011. Et jusqu'à aujourd'hui, c'est un choix que je ne regrette absolument pas ! Je n'accompagne que des moments heureux où l'amour est la clé (mariages, grossesses, naissances, bébés, familles, couples, etc...) et cela me ravie chaque jour de plus en plus.

« Comment passe-t-on du statut d’amateur à celui de professionnel ? D’où te vient la passion de la photographie au point d’en avoir fait ton métier ? » En mai 2011, lorsque j’ai conçu mon entreprise, j’ai commencé par ne faire d’abord que des photos en extérieur. Nous vivons sur une île magnifique et je trouve dommage de s'enfermer dans un studio lorsque les paysages peuvent ajouter du merveilleux à nos souvenirs. Ma passion me vient de ma famille. Nous sommes très photos ! Mon père a été longtemps photographe et ma mère a toujours un appareil photo à la main pour immortaliser tous les instants de nos vies. Donc j'ai été baignée dans cette ambiance avec, en prime, des centaines d'albums photos de ma naissance jusqu'à mon adolescence que ma mère faisait avec beaucoup de patience et de précision. Grâce à cela, je garde en mémoire des moments formidables et c'est ce que j'espère offrir à mes clients : des souvenirs heureux ! Depuis 2014, j'ai créé mon studio des merveilles où j'accueille des nouveaux nés de 10 jours environ. C'est le moment parfait, ils dorment beaucoup, sont très souples et peuvent être mis dans des petits paniers ou lovés dans les bras de leurs parents avec douceur. J'y fais également quelques portraits d'adultes, mais

j'avoue être plus à l'aise avec les bébés ou les femmes enceintes. Cela viendra surement avec le temps...?

« N’était-ce pas un pari risqué, alors que l’ère du numérique et la vague du selfie permettent au citoyen lambda d’avoir des photos de plus ou moins bonnes qualités à partir d’un simple portable téléphonique ? Est-il difficile de se démarquer dans ce cercle aussi compétitif que saturé? » Je n'ai rencontré aucune difficulté à me faire ma place dans le milieu de la photo en Martinique, alors que j'en doutais également. Facebook a été un tremplin fantastique pour me faire connaître et le bouche à oreille également. Il y avait à l'époque un cruel manque de photos dites " life style", c'est à dire des instants de vie pris sur le vif pour immortaliser de grands bonheurs. Il y avait donc de la demande et je pense que mon plus a été de faire ces photos en extérieur, chose qui se faisait peu à l'époque. Aujourd'hui, d'autres photographes se sont lancés dans la même aventure que moi. Et malgré cela, ma clientèle reste intacte. Nous avons surement tous notre place ici, avec notre personnalité et notre petite touche bien à nous. Pour répondre à ta question, je ne pense pas que l'arrivée des photos sur smartphones ou des appareils numériques à moindre couts soient un frein pour ce métier. Les clients qui ont envie de belles photos souvenirs savent faire la différence et heureusement !

« Où puises-tu ton inspiration ? Tes couleurs ? Ton environnement ? »


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ALICE JACCOULET – CRÉATRICE « ALICE DES MERVEILLES PHOTOGRAPHIES » Peut-être mon prénom a-t-il une influence sur mon inspiration et ma façon de travailler? Je vois la vie merveilleuse et je suis une amoureuse de l'amour. J'ai envie de lumière, de couleur douce (ou vibrante certaine fois), d'harmonie, de légèreté.... Je suis d'un naturel très rêveur et surement que je photographie comme j'aurai aimé l'être. Par ailleurs, pour mes projets artistiques personnels, je me dirige d'avantage vers des univers sombres, mystiques voir magiques... mais tout cela reste toujours dans un univers très onirique ! La photo à mon niveau ne demande vraiment pas beaucoup d'investissement financier, mis à part l'achat de mon matériel photo que j'ai dû acheter à la création de mon entreprise. Pour le reste, je me contente de peu : « des bulles de savon, des lettres en bois, des confettis, etc. ».

« Mes clients me disent souvent que je suis la seule à les faire aimer se regarder, ils se trouvent beaux et ont souvent les larmes aux yeux en voyant ces instants magiques que j'ai su capter. Je suis comblée lorsque j'entends ce genre de choses et cela me motive à continuer dans cette voie... »

Pour mes projets personnels, j'aurai aimé être d'avantage manuel pour créer des univers encore plus fantastiques mais cela viendra et fait partie du jeu. Il faut avoir beaucoup d'imagination et même avec peu de moyen, on arrive à faire des choses extra !

« On ne peut pas parler de luxe, sans parler du rapport à l’image. Il est courant d’entendre dire que le secteur du luxe, englobant celui de la communication et de la photographie, n’est pas affecté par la crise. Est-ce vrai ? Comment l’expliques-tu ? Le confirmes-tu ? » La photo fait partie de nos vies depuis toujours et de plus en plus d'ailleurs. Nous avons envie d'immortaliser chaque instants, publier ses souvenirs sur les réseaux sociaux, envoyer ses vœux à la famille ou aux amis, se trouver beau, se rappeler des moments précieux de la vie. Faire appel à un photographe dont on aime la qualité et le sérieux de son travail, c'est un investissement, c'est vrai, mais c'est une garantie aussi que ces souvenirs seront


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ALICE JACCOULET

CRÉATRICE « ALICE DES MERVEILLES PHOTOGRAPHIES »

beaux et que plusieurs années plus tard, nous serons heureux de les montrer à nos enfants et petits-enfants.

« D’ailleurs, c’est toi qui a illustré́ notre couverture du mois de janvier, peux-tu nous raconter l’origine de cette photo.... ? Proposes-tu aussi un service de photo portrait pour entreprise dit « portrait corporate » ? » Frida Kahlo est une artiste peintre, à la vie amoureuse tumultueuse, que j'ai toujours fantasmé du moment où j'ai vu le film FRIDA, en 2003. J'ai tout aimé : la musique, les images, les couleurs, l'histoire de cette artiste, son caractère, ses œuvres... Tout ! A cette occasion, Julie m’a servi de modèle. Elle est mon amie d'enfance et depuis quelques années est devenue PEKKA, une chanteuse que j'adore avec un esprit drôle et décalé. J'ai eu envie d'assembler ces deux personnalités et je crois que j'ai bien fait! Précédemment, j'avais photographié la chanteuse Maurane Voyer en studio également, de façon plus classique. Et j'ai également réalisé plusieurs séances photos en extérieur pour la chanteuse Jann Baudry pour son book. J'ai déjà fait une séance photo dite Corporate mais en extérieur également. Cette personne m'avait contacté justement pour mon côté " merveilleux " et voulait des photos qui sortent du champ classique que nous voyons habituellement pour illustrer des photos pro.

« Te considères-tu comme étant une femme entreprenante ? » Je ne me sens pas comme une grande femme d'affaire. Je vis au jour le jour de ma passion et surement avec des failles d'organisation

comme beaucoup d'artistes ayant ce côté « tête en l'air »… Je n'ai fait aucune école de commerce et je n'ai pas de plan " d'attaque " pour avoir de la clientèle. Mon seul atout reste surement la diffusion de certaines de mes photos sur ma page Facebook et la qualité de mon travail qui permet d'avoir une clientèle satisfaite qui me conseille à leur entourage. Je pense que chaque homme et chaque femme sont différents et je me sens plus artiste qu'entrepreneur donc il m'est difficile de répondre à cette question tant je n'ai pas conscience de la réalité du monde de l'entreprise. Mes projets futurs? Je deviens maman une seconde fois en avril ou en mai, donc mon projet à court terme est de m'occuper à nouveau d'une nouvelle merveille qui vient embellir notre vie de famille à mon mari et à moi. J'aimerai développer d'avantage mes photos en studio pour les nourrissons et je compte bien prendre mon bébé en modèle plus assidument que pour ma première fille ! Une fois, cette période « maman-poule » passée, j'aimerai refaire des projets personnels et surtout finir ma série photo « Mangrove » que j'affectionnais particulièrement. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

Alice des Merveilles Photographies


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Affronter une nouvelle année, stipule de tourner un livre de 365 pages, comportant des chapitres heureux et d’autres moins glorieux. Est-il vraiment nécessaire de prendre du recul et de faire le vide dans sa tête en début d’année? Certainement, une

JANVIER – FÉVRIER 2015

sorte d’inventaire obligatoire qui nous permettrait de classifier nos différentes idées, mais aussi de faire une croix sur un passé qui pourrait empêtrer et engendrer de fâcheuses conséquences sur nos futures décisions. Alors, à quand le vôtre ?



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LE MARCHÉ DE

LA BEAUTÉ UNE SOURCE D’INSPIRATION TROP SOUVENT UTILISÉE POUR DES ENTREPRENEURES EN QUÊTE DE CRÉATION ?

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LE SECTEUR DU LUXE POURQUOI EST-IL PRIORISÉ PAR LES FEMMES EN CRÉATION D’ENTREPRISE?

Il fut un temps, où, il était de bon usage en entrant dans la vie adulte de se constituer un trousseau et d’investir sur des objets de belles factures qui étaient destinés à sa progéniture pour être transmis par la suite de génération en génération. Il n’était pas rare de retrouver ainsi dans le legs familial une montre en or ayant appartenu au défunt grand père gravée de ses initiales, le collier de perle de l’arrière grande tante, de la vaisselle de limoges, une mousseline ou encore de la dentelle de calais d’une cousine germaine… Mais est-ce toujours vraiment le cas, dans une société de surconsommation et orientée vers des achats compulsifs pas cher ? Beaucoup sont ravis de débarrasser leurs greniers ou de vider leurs placards de ce qu’ils jugent comme étant des vieilleries, alors que

d’autres se feront une joie au contraire de chiner et pourquoi pas de s’enrichir en dégotant la perle rare auprès de ses brocanteurs ou antiquaires qui auront

L’ENTREPRENEURIAT AU FÉMININ 70% de l'entrepreneuriat féminin est unipersonnel. Selon le réseau entreprendre, les femmes ne représentent que 12% des entrepreneurs créateurs d'emplois. Avant 35 ans, les femmes entrepreneures sont très diplômées et tournées vers l'international. Entre 35 et 50 ans, on trouve plus des femmes souhaitant créer une activité personnelle, parfois peu rémunératrice. Source L’express


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LA CRISE EST-ELLE LA ? POURQUOI EST-IL PRIORISÉ PAR LES FEMMES EN CRÉATION D’ENTREPRISE? recueilli celles-ci. Le patrimoine de demain, de cette génération Z aurait-il pour allure la transmission en exemple de meubles IKEA ou de couverts jetables au détriment des réalisations de nos artisans de France ? Ils sont pourtant le reflet de ce grand savoir de la mise en beauté de notre terroir et ont ce

grand mérite qu’il faut saluer et reconnaitre, de perpétuer des techniques ancestrales, de préservation et de restauration de nos objets anciens. En 2013, l’observatoire Altagamma, sur la base d’une étude de la firme Bain and Company annonçait que le marché mondial du luxe restait épargné par la crise avec une hausse prévue de 4 à 5% du chiffre d'affaires du secteur après une croissance de 10% pour un marché qui a engrangé 212 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012. « Les perspectives du marché mondial sont positives malgré la faiblesse de beaucoup d'économies du monde et un léger ralentissement du rythme au premier trimestre 2013 ».

ARTICLE DE Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout® LE PROFIL D’UNE ENTREPRENEURE La femme entrepreneure a 48 ans en moyenne. Elle exerce son activité plus souvent que les hommes dans le secteur des services (38 % vs 26 %) et emploie 1,9 salarié. 1/3 choisissent le statut juridique d’entrepreneure individuelle, les 2/3 sous forme de société. 51% de ces femmes dirigent une entreprise créé depuis plus de dix ans. La moyenne de son chiffre d’affaires 2013 est de 182 K€. Source Horizon entrepreneurs


À LIRE SUR CE SUJET CULTURE MENTORING : ACCOMPAGNER LES FEMMES POUR RÉUSSIR Martine Liautaud Cet ouvrage, enrichi d'interviews d'expertes spécialistes de la question de la place des femmes dans le monde économique d'aujourd'hui, regorge aussi de témoignages issus à la fois de grandes entreprises et d'associations qui accompagnent les femmes : programmes et interviews démontrent que la dynamique est en marche vers l'accomplissement professionnel au féminin, qu'il s'agisse de briser le plafond de verre ou de devenir son propre patron, voire de créer des emplois. HELENA RUBINSTEIN : LA FEMME QUI INVENTA LA BEAUTÉ Michèle Fitoussi Elle resta libre et sut imposer sa vision. De l'Australie où elle s'exila à l'âge de 24 ans, pionnière des soins de beauté, à New York où elle mourut princesse cosmopolite à 93 ans, la vie d'Helena Rubinstein fut un roman. Un roman où se croisent tous les talents de l'époque, de Poiret à Chanel en passant par Louise de Vilmorin, une saga éblouissante, faite de krachs boursiers et de chagrins d'amour, de drames conjugaux et de diamants croqués. Sous la plume vive de Michèle Fitoussi, Helena Rubinstein est l'illustration en actes d'un siècle de conquêtes pour les femmes, par les femmes : "Si je ne l'avais pas fait, d'autres que moi l'auraient fait". COCO CHANEL, POUR L’AMOUR DES FEMMES Sandro Cassati Chanel. Un nom qui symbolise à la fois le luxe et l'élégance absolus. Un nom indissociable de ce "chic parisien " qui rayonne toujours dans le monde entier. On connaît moins le rôle historique que Gabrielle Chanel, personnalité au caractère inflexible, a joué auprès des femmes. Elle a libéré leur corps, leur a permis de s'exprimer quand elles étaient encore engoncées dans des traditions contraignantes et rigides. Une véritable œuvre révolutionnaire. Rien ne laissait présager l'incroyable destin de cette femme issue d'une famille extrêmement modeste. Gabrielle Chanel a marqué l'histoire, frayant avec les grands de ce monde, prenant parfois le mauvais parti au mauvais moment.


NORA GASPARINI CRÉATRICE DE « L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS »

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FÉVRIER - MARS 2015

BALI - INDONÉSIE J’ai 37 ans et je suis la maman d’une petite fille de 6 ans prénommée Ava. J’ai grandi en Martinique et passé mes vacances d’enfance en Guadeloupe, pays d’origine de ma mère. A l’âge de 17 ans, je suis partie poursuivre mes études en France, puis au Canada où j’ai commencé à travailler. Je suis retournée en France faire des études supérieures pour ensuite travailler avec mes parents (dans la restauration) en Martinique. Depuis 2009, je réside sur l’île de Bali, en Indonésie.


NORA GASPARINI

CRÉATRICE DE « L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS »

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FÉVRIER - MARS 2015

BALI - INDONÉSIE J’ai 37 ans et je suis la maman d’une petite fille de 6 ans prénommée Ava. J’ai grandi en Martinique et passé mes vacances d’enfance en Guadeloupe, pays d’origine de ma mère. A l’âge de 17 ans, je suis partie poursuivre mes études en France, puis au Canada où j’ai commencé à travailler. Je suis retournée en France faire des études supérieures pour ensuite travailler avec mes parents (dans la restauration) en Martinique. Depuis 2009, je réside sur l’île de Bali, en Indonésie.


NORA GASPARINI

« Il nous faut rester alerte, continuer de s’instruire et de rester ouvertes à toutes les opportunités. J’aime bien cette phrase d’Esther Dyson, chef d’entreprise, fondatrice de Edventure Holdings : « Ecouter les clients des autres est le meilleur moyen d’accroître sa part de marché ; mais écouter les visionnaires est le meilleur moyen de créer de nouveaux marchés... » 26

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FDENTREVUE

NORA GASPARINI

CRÉATRICE DE « L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS »

J’ai effectivement commencé par la finance et le commerce mais j’ai toujours abordé ces domaines avec beaucoup d’imagination et de créativité. Et si j’ai toujours aimé les odeurs, bonnes comme mauvaises, Je ne pense pas avoir de don particulier, je parlerais plutôt d’une attirance pour tout ce qui est création. La parfumerie est un moyen d’expression comme un autre et on y arrive avec beaucoup de travail et d’entrainement. J’avais une vision très claire de ce que je voulais faire et j’ai tout fait pour mettre en œuvre cette vision. « L’Atelier Parfums et Créations » propose à qui le souhaite de créer un parfum en fonction de ses préférences et de participer à sa conception du début à la fin ; cela peut être juste pour ramener un souvenir de ses vacances de Bali, ou avoir enfin sa propre et unique signature olfactive, ou encore pour créer une petite série pour une boutique. Mon mari et moi avons choisi la ville de Sanur pour son côté familial. Sanur est située non loin des écoles internationales et près d’une grande promenade le long d’une plage magnifique. Les évènements sociaux de 2009 en Martinique et en Guadeloupe ont complètement changé la donne professionnellement pour mon mari. Nous avons donc sauté sur l’occasion pour réaliser un de ses rêves qui était de vivre à Bali. J’ai toujours voyagé et habité dans différents pays, il n’a pas été difficile de me convaincre. La première chose que j’ai faite est d’étudier

« La création d’une entreprise n’est pas chose facile en Indonésie, c’est un processus long et compliqué mais avec beaucoup de patience on y arrive. Il faut être flexible et attentif car les règles changent souvent et tout évolue très vite.... »

l’indonésien en prenant des cours intensifs, cela aide beaucoup à l’insertion, la communication bien entendu, mais aussi pour la compréhension des différents modes de fonctionnement d’une culture que n’est en rien proche de la vôtre. On est aussi beaucoup plus autonome. En revanche, on est porté par une énergie intense car la plupart des expatriés sont aussi créateurs d’entreprise, nous sommes tous dans le même bateau.

« La french Touch a-t-elle été un argument de vente de plus, afin de promouvoir tes fragrances et notamment finaliser des contrats de commercialisation auprès de très grandes chaines d’hôtels à Singapour ? » La French touch est évidemment un atout dans la parfumerie mais cela était logique car je suis Française et ma formation est également Française, je n’aurais pas pu faire autrement. Néanmoins, ce qui fait l’attrait des ateliers c’est surtout que je travaille avec des senteurs du pays dans lesquelles j’interviens et avec des huiles essentielles et absolues directement recueillies auprès des fermiers et producteurs locaux. Notre savoir-faire et la qualité de nos produits nous permettent d’être associés avec des hôtels de luxe comme le Ritz carlton et la chaîne des hôtels Capella, par exemple.

« Retrouve-ton au sein de tes créations « quelques notes boisées ou fleuries » se rapprochant de celle de ton île natale ? La faune et la flore de Bali sont très semblables à celles de mon île, La Martinique.



NORA GASPARINI – CRÉATRICE DE « L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS » Donc oui mes créations pourraient être de mon île aussi. Par exemple, J’ai travaillé sur un parfum à base de farine de cassave. Pendant toute la création je n’ai pas arrêté de penser à ma grand-mère qui utilisait cet ingrédient pour inventer de nouvelles recettes car elle était pâtissière. Dans un sens, je continuais son travail mais avec une autre forme d’expression. Pour ce qui est de la conquête de nouveaux marchés, aujourd’hui je me concentre sur le marché asiatique car il y a encore beaucoup à faire ici mais je n’exclue pas un jour de passer sur l’autre côté du monde. Il est vrai que ce marché n’est pas affecté par la crise… pour l’instant. Il est vrai aussi que le marché

asiatique est épargné par cette même crise. En Europe, la parfumerie touche une clientèle qui malgré la morosité économique est en constante progression, le marché suit cette courbe.

« Quelle est la place donnée aux femmes qui entreprennent sur le continent Indonésien ? Sontelles nombreuses ? Sont-elles soutenues par le gouvernement ? Sont-elles au pouvoir ? » Comme partout, les femmes qui dirigent le font naturellement. Elles ne se posent pas la



FDENTREVUE

NORA GASPARINI

CRÉATRICE DE « L’ATELIER PARFUMS & CRÉATIONS »

« Tu es aussi la co-fondatrice de l’enseigne « Torii Sushi », une chaine de restauration installée en Martinique et maintenant en Guyane. Te définirais-tu comme une touche à tout ? D’où te viens cette fibre entrepreneuriale ? De ta famille ? »

« Les femmes sont des hommes comme les autres...» question de leur identité. Elles s’imposent et c’est tout. C’est dans leur nature. Alors, il existe peut-être un débat mais elles ne se sentent pas concernées. Elles sont concentrées à faire avancer leur entreprise et améliorer leurs procédures, leurs services et leurs produits. D’autres, plus assises dans leurs responsabilités prennent le temps de faire avancer les mentalités et heureusement. Je travaille avec des hommes et des femmes, je m’adapte aux personnalités et non pas aux genres.

L’idée du « Torii Sushi » est celle de mon frère, Yann Chalono, qui a vécu au brésil dans une communauté japonaise, et à créer son restaurant dans la ville de Bélèm. J’ai implanté son concept en Martinique en suivant sa vision et ses critères. Cela a été une expérience et un apprentissage formidable. Je fais partie d’une famille de créateurs d’entreprises et il vrai que cela me parait plus simple que si cela n’avait pas été le cas. On peut dire que je suis tombée dans la potion magique étant petite. J’ai fait des études à l’école de commerce d’Ottawa, au Canada ce qui m’a donné de la rigueur et une aisance dans l’analyse, c’est vrai. En revanche, ce qui me pousse à créer, à poser les actions et saisir les opportunités c’est l’intuition et la liberté d’esprit. Cela ne s’apprend malheureusement pas à l’école. Pour ce qui concerne mes projets futurs, l’année 2015 devrait être une année charnière. Nous nous agrandissons avec de nouvelles boutiques et le lancement de nouveaux parfums notamment pour une marque bien connue. Nous sommes dans les starting blocs et impatients de relever ces nouveaux défis. Restez connecté(e)s sur notre page Facebook ou sur notre Instagram…. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

www.parfumsetcreations.com www.perfumeworkshops.com



KRISTELLE MARCELIN

CRÉATRICE DES BIJOUX « SOFIA MARLON »

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PARIS – FRANCE Je suis née à Cayenne il y a tout juste quarante et un ans. Jusqu’à mes dix-huit ans, j’ai vécu entre la Guyane et la Martinique d’où est originaire mon père. Avant de m’intéresser aux bijoux, j’ai la chance d’avoir pu évoluer professionnellement dans différents domaines tels que le commerce, le droit et la mode. J’ai également travaillé dans le milieu du vin à Bordeaux et j’en ai gardé ce petit côté épicurien et « sudiste » qui me caractérise bien. Cette ville m’est très chère car j’y ai commencé ma vie d’adulte par des études en communication et sciences du langage mais surtout avec la naissance de mes enfants, mes premiers bijoux ! Depuis maintenant trois ans, je suis la créatrice des bijoux Sofia Marlon, je vis à Paris.


KRISTELLE MARCELIN « La « femme debout » n’est pas celle qui ne tombe pas mais celle qui s’élève parce qu’elle travaille à concrétiser ses rêves. Si vous sentez que c’est le moment, n’hésitez pas à agir. Dans la mesure où vous faites les choses avec le cœur, vous réussirez... »

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FDENTREVUE KRISTELLE MARCELIN CRÉATRICE DES BIJOUX « SOFIA MARLON »

En novembre 2011, après avoir terminé un BTS en design d’espace à Paris, j’ai créé ma marque de bijoux suite à un week-end à Naples qui a pour ainsi dire, changé ma vie. Le tout est parti de la rencontre avec un artisan bijoutier de la région de Torre del Greco qui créait des Camées (médaillons) à partir du coquillage. J’ai trouvé son travail exceptionnel de patience, de minutie et de technique. Il m’a tout de suite rappelé mes travaux de maquettes en architecture. De retour à Paris, il ne m’a pas fallu bien longtemps pour comprendre que l’architecture avait été une passerelle pour trouver le métier qui allait rythmer une bonne partie de mes prochaines années. Je ne sais pas si le secteur de la bijouterie est vraiment un cercle prisé ou même fermé mais pour se démarquer, il faut selon moi, l’amour du métier et savoir se positionner sur le marché. Quand j’ai commencé à créer il y a trois ans, j’avais réfléchi à ce que je voulais amener de différent dans ce domaine en me demandant, à moi qui ne portais quasiment pas de bijoux, quel genre d’accessoire j’aimerais avoir avec moi toute une journée, qui soit plus qu’un accessoire et me fasse me sentir unique. Le concept du bijou réversible en cuir et pierres semiprécieuses a été presqu’une évidence et de ce fait, le positionnement également avec un produit qui me démarquait de ce qui existait déjà sur le marché du bijou de luxe. Mon entreprise est jeune et je ne peux pas dire jusque-là que j’ai connu des obstacles. Je tisse des projets et travaille jusqu’à les

« Pour avancer et avancer bien, il n’y a pas de secret, il faut aimer son travail, avoir le souci du détail donc travailler sans arrêt là-dessus parce que c’est lui qui fera la différence et puis, il est aussi important d’être patiente... »

concrétiser. Je pense, en effet, que collaborer avec une marque de prêt-à-porter connue, amène de la visibilité mais au-delà, permet de confronter des savoir-faire et des univers pour un résultat toujours créatif. C’est là, un de mes projets.

« Le mélange du cuir et des pierres semi-précieuses s’inspire-t-il de ton propre métissage multiculturel ? Est-ce là une de tes forces pour te démarquer des autres ? » L’envie de travailler le cuir m’est venue assez naturellement car dans mon entourage, des personnes étaient dans ce secteur et c’est en m’aventurant dans certaines boutiques de pierres à Paris que j’ai eu l’idée d’associer ces deux éléments nobles dans un design différent. Je pense quelque part que mon métissage s’exprime dans mes créations et c’est vrai que je suis très attirée par les cuirs exotiques, les pythons par exemple ou à motif animal mais aussi par les pierres aux couleurs chatoyantes. On trouve souvent au design même de mes colliers, un esprit ethnique que je ne recherche pas forcément mais dont le résultat me plaît. Par ailleurs, je pense que ce qui me démarque vraiment, c’est le caractère réversible de mes colliers, d’où le terme imprévisible… Comme la femme. Ces deux faces, l’une plutôt classique et l’autre, plus sophistiquée, permet à la femme de positionner son collier selon son état d’esprit du moment et j’adore cette idée ! La prochaine collection capsule, par exemple, mêlera d’un côté les pierres à des cuirs en agneau plongé, qu’on appellera « classique » et de l’autre les même pierres avec un motif très particulier et prisé au Royaume-Uni, le Tartan. Vous découvrirez cela en février. En créant ma marque, je suis partie de mon quotidien entre mon travail et ma vie sociale.



KRISTELLE MARCELIN – CRÉATRICE DES BIJOUX « SOFIA MARLON » J’ai créé un concept de bijou qui me permettait de le garder tout au long de la journée en étant assurée d’avoir un style différent le soir sans avoir à changer de tenue mais rien qu’en retournant mon bijou pour le côté inhabituel d’un cuir plus travaillé. J’aime avoir cette sensation que ma tenue, même causal, a ce petit truc en plus, aussi, je porte toujours un de mes bijoux. Cela rassure aussi la cliente qui me dit que pour porter un de mes colliers il faut avoir une tenue sophistiquée. Le fait d’avoir déjà, dans le passé, travaillé dans le secteur de la mode et du luxe m’a permis d’affiner mes goûts et de savoir en quelque sorte ce que recherche la femme active et fière de sa féminité, j’aime penser que je peux répondre à ses attentes en matière de bijoux et je m’active chaque jour à peaufiner mes créations, rien que pour elle.

« Tu proposes une vente en ligne, via ton site internet, est-ce un moyen de plus pour étendre et développer ta

signature vers des marchés extérieurs, autre que la France ? » J’ai commencé à travailler mes bijoux chez moi dans un petit coin que j’avais aménagé juste pour mon « désordre » créatif. Au bout d’un an, j’avais vraiment besoin d’un espace plus grand hors de chez moi pour plus de concentration mais également pour pouvoir exposer mes créations aux clientes et ainsi les plonger dans mon univers. J’ai juste attendu le bon moment et surtout l’endroit idéal pour moi. Du coup, je me suis installée au rez-de-chaussée d’un immeuble qui donne sur une petite cour et qui n’abrite que des artistes. Le sixième arrondissement se prête agréablement à mon travail de création. Le site interne est en train d’évoluer, oui, avec très bientôt un e-shop qui permettra à toutes celles qui me le demandent notamment sur ma page Facebook, de s’offrir leurs pièces préférées.



FDENTREVUE KRISTELLE MARCELIN CRÉATRICE DES BIJOUX « SOFIA MARLON »

La vente en ligne est en effet pour moi, incontournable. Quand j’ai débuté et que je présentais mes bijoux aux personnes du métier, on m’a expliqué que j’étais dans le bon créneau car la catégorie « Moyenne gamme » ne marchait plus. Je crois, personnellement, qu’il y a et aura toujours une clientèle pour tous les secteurs de la bijouterie car la femme en général, est coquette. Il y aura toujours la

« Mais je pense également que le luxe a toujours attiré et que de nos jours, Les femmes ont envie de pièces qui ne soient pas standardisées ... » femme fidèle à ses accessoires siglés mais de plus en plus, beaucoup affirment leur style et se tournent vers les créateurs et les pièces uniques ou en série limitée. Par ailleurs, elles sont de plus en plus indépendantes financièrement et n’attendent donc plus, soit l’occasion, soit d’avoir gagné au loto ou encore que leur partenaire leur offre le bijou de leurs rêves. Elles se font plaisir. Je ne parlerais pas d’une fibre entrepreneuriale mais plutôt d’un déclic passionné qui m’a donné envie d’en vivre. L’entreprenariat s’est donc imposé à moi et je ne m’en plains pas. C’est une véritable aventure, avec ses tracas et ses bonnes surprises. Je dirais que c’est un petit virus qui s’attrape de plus en plus quand on a une idée en tête ou une passion qui grandit, au-delà du fait que beaucoup de gens sautent le pas pour sortir du système patronal. Personnellement, je crois quand même que se lancer requiert une très grande motivation. Les femmes se lanceront plus dans une entreprise qui a trait aux services ou dans le commerce car elles privilégient avant tout le relationnel. Elles fonctionnent plus à l’intuition et à la sensibilité. Je pense que pour elles, il s’agit à un moment donné d’arriver à un accomplissement

professionnel, certes, mais surtout personnel tandis que les hommes, plus pragmatiques vont diriger par ambition et c’est le souci de rentabilité qui les animera d’abord. Il n’y a pas vraiment d’entrepreneurs dans ma famille mais plutôt des communicants et des gens qui vivent avec passion, j’ai appris cela avec eux et le reste est venu au fil du temps, avec la maturité. Mon entreprise est petite, elle évoluera tranquillement et j’ai la chance d’être très bien entourée. Et pour répondre à la question, je pense que l’enseignement aide en effet, si on a déjà en soit l’esprit du challenge et le courage pour concrétiser ses rêves.

« Un nouveau défi en perspective ? » Beaucoup de projets en vue dont un assez conséquent qui est l’ouverture d’une boutique Sofia Marlon à Paris avec en bonus, un concept nouveau en France. Après avoir été partenaire d’un événement mode qu’a organisé l’école HEC Paris au mois de février. J’enchaine avec quelques séjours professionnels à Londres, en Guyane et en Italie. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

www.sofiamarlon.com



MURIEL BERRADIA CRÉATRICE DE « NUHANCIAM »

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

PARIS – France Je suis la fondatrice de la marque Nuhanciam. Une gamme de soin dédiée aux peaux mates à foncées. Auparavant, j'ai fait presque toute ma carrière dans le monde des cosmétiques et notamment en tant que responsable des achats pour de très grandes maisons.


MURIEL BERRADIA

« N’abandonnez jamais ! L'important c'est d'essayer, de retenir des leçons de ses échecs et de recommencer ! »

Femmdoubout® /

JANVIER - FÉVRIER 2015

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FDENTREVUE « Depuis 2011, tu es la créatrice de la marque de soin « NUHANCIAM». Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de créer une gamme de cosmétiques ? » J'ai passé presque toute ma carrière dans le monde de la beauté. J'ai participé à des lancements de produits devenus cultes. Et pourtant, je ne pourrai vous dire le nombre de fois où j'ai travaillé sur des soins qui n'étaient pas adaptés à ma peau. En France, même si la situation tend à s'améliorer, il est compliqué de trouver des produits de qualité pour les peaux noires et métissées. Après un énième lancement de produit, je me suis dit qu'il était temps de lancer une marque qui me corresponde. Une marque dédiée, exigeante sur la qualité de ses ingrédients, sa composition et qui fonctionne. Il fallait que cette gamme soit dédiée au soin de la peau, son éclat et le traitement des taches pigmentaires. Les préoccupations beauté les plus importantes pour nous. C'est toujours difficile de se démarquer, c'est le nerf de la guerre. Aujourd'hui, pour créer une entreprise, il est indispensable d'être bien entourée. En plus d'un mental fort pour affronter toutes les étapes administratives et financières que cela implique, vous devez avoir des personnes de confiance autour de vous. J'ai été soutenue, par mon entourage mais aussi par des associations qui soutiennent les femmes entrepreneurs, telle qu'Action‘elles. Entendre les expériences de chacune, avoir du conseil pour la partie financière ou du coaching pour combler nos éventuelles lacunes est primordial pour avancer.

« Mais une chose est sûre, en tant qu'entrepreneur, on apprend tous les jours... »

MURIEL BERRADIA

CRÉATRICE DE LA MARQUE « NUHANCIAM »

« Le fait d’avoir travaillé au sein de grandes maisons pendant plus de dizaine d’années t’a-t-il servi et fourni les bases pour réussir à faire ta place dans ce secteur du luxe ? » Les grandes maisons sont très exigeantes et ne laissent pas de place à l'erreur. On y apprend la rigueur, l'organisation, la négociation. Tout ce que j'ai appris, je m'en sers aujourd'hui. Nuhanciam est une marque de cosmétiques haut de gamme, made in France avec une forte présence à l'export. Alors oui, la France séduit à l'étranger, et oui, nos consommatrices nous choisissent car nos soins fonctionnent mais apportent aussi une dose de glamour. Mais comme tout le monde, nous devons faire avec la crise et trouver des moyens de la déjouer pour ne pas en être affectée. C'est ce que nous faisons tous les jours en variant nos moyens de communication. Aujourd’hui, on ne peut se développer sans internet. Lorsque vous n'avez pas de boutique physique en votre nom propre c'est votre vitrine. C'est ce site qui va convaincre vos clients, vos partenaires, vos revendeurs. Il doit séduire et donner envie d'en savoir plus sur votre marque. S'il a besoin d'un grand investissement pour refléter votre univers, alors il faut y accorder ce budget. Le web n'est pas un troisième canal de ventes, ou un moyen moins couteux. C'est ce qui fait partie de l'identité de Nuhanciam. D'où le fait de l'améliorer constamment. Nos soins, notre site, et le fait d'être présent sur les réseaux sociaux, nous ont permis de convaincre et de montrer qu'il existe une belle communauté Nuhanciam.

« Tu es d’origine Indienne, selon toi, en 2014, quelle est la place donnée aux femmes qui entreprennent là-bas ? »



MURIEL BERRADIA – CRÉATRICE DE LA MARQUE « NUHANCIAM » En Inde, il y a encore tant de chose à faire. De plus en plus de femmes accèdent à des postes importants ou sont porteuses de projets dits de commerce équitable ou communautaires. Toutefois, c'est encore trop peu. C'est plutôt inné, l'envie d'entreprendre. A l'école, on peut apprendre de la stratégie, la théorie, mais en ce qui concerne le concret, il faut le vivre pour comprendre.

« Tu as cofondé ton entreprise avec Jocelyn Barriteau, penses-tu qu’il existe une réelle différence entre l’entrepreneuriat fait par les femmes par rapport à celui décidé par des hommes ? »

Inattendu! On ne sait jamais à quoi s'attendre, ni de quoi sera fait demain, par contre, on peut se donner les moyens de ses ambitions. Avec Jocelyn, nous avons la même vision de l'entrepreneuriat : responsable et épanouissant.

« Quels sont tes projets à venir, un nouveau défi en perspective ? » Nous continuons à développer notre gamme et notre expansion à l'international. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

www.nuhanciam.com


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JOHANA MORVAN CRÉATRICE DE « GOSSIP CURL »

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FÉVRIER - MARS 2015

GUADELOUPE – FRANCE Originaire de la Guadeloupe, je suis Gérante de la société Gossip Curl, spécialiste du cheveu naturel (afro). Je suis une jeune femme dynamique et passionnée. Avant cela, j’ai travaillé pour Tropiques FM en tant qu’assistante de communication, au Bik Kreyol en tant qu’assistante de production, puis à Lakasa en tant que chargée de communication et enfin à Trace TV en tant que Brand manager. Je n’ai que 27ans, mais cela fait maintenant plus de 8ans que je travaille dans la communication. J’ai toujours été attirée par tout ce qui est lié au cheveu et à titre général par le monde de la beauté.


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JOHANA MORVAN

« Je suis une femme de terrain, je ne me contente pas du minimum, il m’en faut toujours plus ! Entreprendre pour moi, c’est comme l’instinct de survie… » 48

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FÉVRIER - MARS 2015


FDENTREVUE JOHANA MORVAN CRÉATRICE DE « GOSSIP CURL »

J’ai les cheveux bouclés et j’ai d’abord commencé à chercher des solutions pour ma propre chevelure. J’ai fait tellement de découvertes et de tests, c’est à ce moment-là que j’ai décidé de partager le fruit de mes recherches auprès des autres. J’ai donc créé une page intitule “Gossipcurl” sur le réseau social Facebook, à la base tout devait s’arrêter là ! Une page de conseil et de bon plan pour les cheveux crépus, frisés et bouclés et rien d’autre... Et puis, je me suis rendu compte que je donnais de plus en plus régulièrement des conseils d’entretiens, mais que malheureusement les produits étaient inaccessibles ou introuvables en Guadeloupe. J’ai donc contacté la marque Mixed Chicks, qui m’a tout de suite fait confiance, mais il m’a fallu en contrepartie créer rapidement une entreprise afin de pouvoir importer des produits capillaires en provenance des USA. Il ne faut pas oublier qu’à la base Gossip Curl était une page de conseils et d’astuces. Donc, j’ai souvent eu à me mettre en scène pour montrer des tutoriels. Et puis, j’ai vite compris que les clientes n’aimaient pas le statut de l’anonymat. Elles préféraient savoir à qui elles s’adressaient réellement et surtout, savoir qu’elles pouvaient compter sur quelqu’un de fiable. Je suis très proche de mes clientes, je prends le temps de les écouter, de les conseiller. Chaque cliente est spéciale pour moi. J’ai commencé par vendre mes produits via ma page Facebook, mais aussi en vente privée ou en mode livraison. Et, à ma grande surprise, j’ai été très vite débordée ! Trop de demande, pas assez de temps pour faire toutes mes livraisons. Il me fallait trouver une solution, celle d’avoir un point relais, une boutique où les clients pourraient venir récupérer leurs produits sans que moi je n’ai à me déplacer. En juin 2014, j’ai donc ouvert la 1ere boutique spécialiste du cheveu naturel en Guadeloupe. En ouvrant cette boutique, je me

suis vite rendu compte que les clientes étaient en forte demande pour des soins de coiffures. Non sans mal, le 1er décembre 2014, nous avons donc inauguré notre “bar à boucle”, un espace de soin pour les boucles des cheveux afro. Nous avons un espace en Guadeloupe, mais j’ai de la demande partout (aussi bien en France, qu’en Martinique, qu’à la Réunion, en Guyane et même au Madagascar). Pour l’instant, nous tentons de prioriser notre future implantation sur la Martinique. Dans un but de fidélisation et de découverte de notre activité, nous organisons couramment une vente privée tous les 2 mois là-bas. L’objectif étant d’avoir un espace identique à celui de la Guadeloupe en Martinique d’ici fin d’année 2015. L’entrepreneuriat, pour moi c’est inné ! Je suis issu d’une famille de neuf enfants, je suis la 8eme. Même si nous n’avons manqué de rien, étant l’avant dernière, mes parents n’ont pas pu m’accompagner financièrement dans mes études comme ils l’auraient voulu. J’ai dû suivre un cursus en alternance pour payer tous mes frais quotidiens et j’ai aussi usé de nombreux prêts étudiants afin de financer mes études. J’ai vite compris que les emplois étaient limités. J’aurai pu faire des demandes d’aides et retourner vivre chez mes parents et puis pourquoi pas rester au chômage jusqu’à ce qu’on me propose un emploi stable et bien payé? Mais, je suis une jeune femme réaliste, cela n’arrivera pas avec la conjoncture que l’on connait ! Je suis très

« Si à mon tour dans les mois ou années à venir, je peux aider d’autres jeunes en créant des emplois, alors j’aurai tout gagné... » heureuse de voir que les jeunes entreprennent, que les choses bougent malgré la morosité présente. Je ne fais pas de différence entre l’entreprenariat au féminin.



FDENTREVUE JOHANA MORVAN CRÉATRICE DE « GOSSIP CURL »

« La tendance aux cheveux naturels prime-t-elle sur tout le reste ? » Je n’aime pas trop le terme « Tendance ». J’explique souvent à mes clientes que si elles souhaitent retourner au naturel, il faut que ce soit pour les bonnes raisons, qu’il y ai de leur part, une véritable prise de conscience, par rapport à l’aspect chimique et nocif, mais aussi pour la question de l’identité. Pour répondre à ta question, la concurrence est belle et bien présente. Mais c’est une bonne concurrence, qui nous pousse a toujours être meilleure et à sans cesse proposer plus et plus. Sinon, cela aurait été trop simple. Les obstacles que j’ai rencontrés lors du montage et de la mise en place de ma société ont surtout été dus à un manque d’information sur la création d’entreprise. Maintenant que je suis bien entourée, les choses sont plus fluides et plus faciles à appréhender.

« Tu es membre du Rotaract, est-ce une ouverture sur des partenariats d’affaires durables ? » En effet, je suis membre du Rotaract Club de Pointe à Pitre. Malheureusement depuis l’ouverture de ma boutique Gossipcurl, je ne suis plus aussi active au sein de celui-ci. Cependant, le rotaract, représente une famille, je la considère d’ailleurs comme telle, j’y ai rencontré des gens extraordinaires, de partout dans le monde, mais surtout dans la Caraïbe. Professionnellement, je n’ai jamais utilisé ce réseau pour faire avancer mon business, néanmoins je reste convaincue que le réseautage est indispensable dans les affaires. Les femmes font de plus en plus attention à comment elles dépensent surtout

« Je pense que le seul secteur qui ne subit pas la crise, au contraire, est plutôt celui de l’alimentaire... »

Concernant l’achat de leurs cosmétiques. Actuellement différents sites internet existant, nous permettent une livraison des mêmes produits trouvés aux USA, en ajoutant simplement quelques euros de plus. Elles consomment toujours autant, mais font très attention et compare beaucoup. Et elles ont raison, à Gossip Curl nous ne donnons aux clientes que ce dont elles ont véritablement besoin. Si vous me le permettez, pour terminer, je souhaiterais pousser un cri d’alerte, car j’observe et vois s’appliquer une nouvelle tendance “Bad bitch” que certaines artistes noires américaines, développent (telles que Rihanna, Nikki minaj) et cela me désolé. Nous n’avons pas besoin de ce genre de message, nos enfants ont besoin de repères stables. Nous devons nous considérer comme des Reines et non afficher une image qui nous associerait à celles de filles de mauvais genre, nous avons le pouvoir de faire changer beaucoup de choses dans ce monde. Si vous voulez être respectée, il faut d’abord que vous appreniez à vous respecter ! Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

Page Facebook Gossip Curl



J’AI

RENDEZ-VOUS AVEC

« MON BANQUIER » Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

De nos jours, il n’a jamais été aussi facile de répondre en ligne sur internet à un simple questionnaire afin de contracter un prêt personnel, un prêt de voiture ou un prêt à la consommation. Mais qu’en est-il pour un prêt de création d’entreprise ? Beaucoup de jeunes entrepreneures, ne peuvent être avalisées, où encore pire ne possèdent pas d’apport initial. Alors que faire ? Trouver un business Angel ? Un généreux donateur ? Faire un système de sou-sou entres copines et attendre que ce soit notre tour? Emprunter auprès du cercle familial en risquant de se fâcher si les remboursements ne se font pas dans les temps impartis ? Et notre banque, celle qui connait tout de nous en passant de nos folies acheteuses au montant de notre salaire, de notre dépassement de découvert en fin de mois, de notre épargne logement. Quel rôle peut-elle avoir dans nos futurs projets ? Crise ou pas crise, le tout est de savoir jusqu’où elle peut nous suivre et si nous avons encore intérêt à passer par elle…


AUPRÈS DE QUI, PUIS-JE.. . Le jour « J » était arrivé. Telle une statue de cire, je restais figée de longues minutes devant « ma modeste garde-robe », hésitante, car ne sachant quelle tenue choisir. Sur mon lit, jonchaient déjà là de nombreux habits, qui faisaient les frais de mon humeur désagréable et de mon côté plus qu’indécis. Prise d’un excès de nervosité, en les essayant, je trouvais à chaque fois quelque chose à redire : « pas assez chic », « trop bof », « trop sexy », « un peu trop court »… rien ne m’allait ! Bref, le coup classique d’une femme ne sachant pas trop quoi se mettre. Je ne me rendais pourtant pas à un premier rendez-vous amoureux. Toutefois, les portées émotionnelles ressenties sur le moment en étaient caractéristiques: « un mélange de peur, de stress, et d’appréhension » de se louper complètement. L’alarme de mon téléphone retentit assez fort pour me faire redescendre sur terre, le compte à rebours était lancé ! Je n’avais plus de temps à perdre, il fallait que je bouge rapidement mon petit popotin. Il ne me restait plus qu’une demi-heure pour m’apprêter, sinon je courrais à la catastrophe ! Avant son départ pour le bureau, mon mari avait tenté vainement de me convaincre que tout se passerait au mieux, qu’il fallait juste que j’use un peu de mon charme … Très subtil, comme conseil. Les hommes et leurs facilités à penser qu’avec un grand sourire, une femme peut tout avoir à ses pieds. Pff, cela devenait du grand n’importe quoi, si mon propre homme commençait à adopter ce type de réflexion. Mais, a y bien réfléchir

d’un certain sens, il n’avait peut-être pas si tort. Je jouais gros, même très gros. La tournure que prendrait mon futur professionnel sur les cinq prochaines années allait dépendre tout simplement de l’heure à venir. Rien, ne devait être laissé au hasard. Je devais impressionner, faire bonne figure coûte que coûte. J’optai donc pour le code vestimentaire classique et imparable d’une femme d’affaire avec une jupe crayon noire, une petite veste cintrée style blazer noire, un chemisier blanc légèrement décolleté et ma dernière acquisition : une paire de talons aiguilles noires d’un célèbre créateur de chaussures, très en vogue. Un maquillage discret pour parfaire le tout. En me regardant dans le miroir, la pression retomba très légèrement. Celui-ci me renvoyait l’image d’une femme au caractère affirmé ayant du goût, un tantinet moderne sans être ni affriolante, ni provocante. Totalement, l’effet escompté. Je répondais ainsi à une des règles de bases : « avoir une tenue soignée et représentative de ma future nouvelle fonction de créatrice d’entreprise ». Voilà, j’étais enfin prête, mais limite dans mon timing pour me rendre à ce fameux grand rendez-vous. Mon conseiller bancaire habituel venait de prendre sa retraite, je ne connaissais point mon nouvel interlocuteur, et je n’avais aucune idée de qui cela pouvait être. Au téléphone, lorsque j’avais tenté de prendre des informations sur son remplacement, on m’avait laissé juste entendre que la personne qui reprendrait ce poste était « forte sympathique ». Espérons, que ce sera bien le cas… J’étais déjà à


... CONTRACTER UN PRÊT ?

mi-chemin, la circulation étant moyennement fluide. Tout en conduisant, je ne cessai de passer en revue dans ma tête mon argumentation, les chiffres que j’avais préparés, pour ne pas lui lire bêtement mon business plan : il fallait que je lui raconte une histoire, mon histoire d’entrepreneure en devenir. Je me devais de maîtriser parfaitement mon dossier, autrement je pouvais dire adieu à la réalisation de mon propre atelier de couture. J’eus de grandes difficultés à trouver un emplacement pour me garer, ce qui me fit perdre le peu d’avance que j’avais réussi à gagner. Imprévu, quand tu nous tiens ! Je maudissais la terre entière. Rageuse, je n’arrêtais pas de regarder ma montre, tout en parcourant à pieds les derniers mètres qui me séparaient de ma banque. J’étais malheureusement en retard… 8h15, ce n’était pas 8h25. Je venais de faire mon premier faux pas ! Le béaba pour ce type de rendez-vous : « toujours arrivée avant l’heure » ! Benjamin Franklin a été le premier à dire de toujours se rappeler que « le temps c’est de l’argent ». Et, moi, comme une idiote, aujourd’hui, je ne cessais de faire tout l’inverse. Nous étions en début de mois, il y avait énormément de monde, il fallait que je fasse la queue afin d’atteindre la réceptionniste et confirmer de ma présence. Il ne me restait plus qu’une chose : pester contre moi-même. Les gens autour, affichaient quasi tous le visage ronchon des mauvais jours. Difficile pour moi, de tenter d’en convaincre un ou deux de me laisser passer prétextant que mon problème était prioritaire. J’aurais certainement eu droit à ce

que l’on m’envoie bouler. Je pris donc mon mal en patience. Tu pourras toujours te justifier en disant que c’est leur service d’accueil qui manque d’organisation. Ce qui était à moitié-vrai, puisque lorsque ce fut mon tour et malgré ma prise de rendez-vous, on me demanda d’attendre que ma« nouvelle conseillère financière» finisse son entretien en cours… Mon dieu, je recommençais à m’affoler, mon mari m’avait tellement mis en tête que je devais user de séduction « commerciale », que je m’étais pris à penser qu’il s’agirait d’un « banquier » et non d’une « banquière » ! Toute ma confiance paraissait s’envoler en éclats. Une chaise venait de se libérer, j’y pris place. Sur mon côté gauche, près d’une belle plante verte, trônait quelques journaux, dont le quotidien du jour. Je passais d’une page à l’autre, sans trop me concentrer sur une quelconque lecture. J’étais ailleurs. J’entendais le bruit effrayant des gargouillements dans mon ventre, cette peur de ne pas réussir à convaincre, m’avait coupé tout appétit. Résultat, j’avais sauté mon petit déjeuner. Au fil des minutes, ces gargouillis se transformèrent en une boule au ventre. J’avais absolument besoin de ce prêt pour monter mon entreprise. L’enjeu de cette rencontre m’était capital. Mais, l’idée d’avoir à présenter mon projet à une femme, m’effrayait un peu. Alors, qu’il n’y avait pas lieu d’être… Un préjugé non fondé, certainement. Mais, beaucoup de revues traitant de business laissaient entendre que des sondages avaient démontré qu’une négociation d’affaires entre deux femmes était plus toujours plus délicate, qu’entre une


OBTENIR UN PREMIER APPORT.. . femme et un homme. Info ou Intox ? En clair, les femmes étaient vaches entres elles, moins solidaires que les hommes et aimaient à jouer de rivalités professionnelles. La première impression étant toujours physique, me jugerait-elle face à ma tenue ? Était-ce pour cela, que l’homme qui était assis face à moi, n’arrêtait pas de me regarder ? Je me sentis soudainement gênée, mon décolleté me paraissait d’un coup « trop plongeant ». Mes yeux se détournèrent de celui-ci et furent attirés par l’horoscope publié sur le quotidien que j’avais en main. Marrant, coté travail pour prédiction du jour : « ayez confiance en vous et misez sur votre force de persuasion … ». Cela me fit sourire, je crois bien que c’était le premier que je décrochais depuis mon réveil. C’est vrai, après tout, pourquoi devrais-je paniquer ? C’était une femme et alors ? J’en suis bien une. Elle est là pour faire son boulot, et moi pour la convaincre. Donc, nous n’étions pas en situation de concurrence. Je suis une jeune entrepreneure ambitieuse, qui croit totalement en la faisabilité de son idée. Elle, un investisseur potentiel qui misera ou pas sur moi. Voilà, ce qu’elle devait voir en moi et rien d’autre. Madame…, Madame…, je n’entendis mon nom, qu’au troisième appel. Lorsque, je me mis debout, j’avais bel et bien retrouvé mon assurance. Face à moi, je vis une jolie femme décontractée ayant sensiblement mon âge qui me fit entrer dans son bureau, de façon très cordiale. Et contrairement à ce que je pensais, elle n’avait rien de l’image de la femme aigrie que je m’étais malgré moi, imaginée. Comme

quoi, le jugement c’est moi qui le faisais en la scrutant attentivement, pendant, qu’elle remettait rapidement de l’ordre dans les papiers dispersés sur sa table de travail. Quand, elle prit la parole, elle s’excusa de la gêne occasionnée par cette longue attente, suite à son précédent rendez-vous qui avait duré plus longtemps que prévu. Effectivement, son horloge accrochée au mur affichait qu’il était déjà 9h00 passé. Le ton de sa voix énergique mais douce, amenait vers une notion d’empathie et de bienveillance. Je pouvais enfin relâcher toute cette tension que j’avais accumulée ses dernières heures. Et entamer ce que je savais faire de mieux : parler de mes envies entrepreneuriales. Elle m’écouta avec beaucoup d’attention, m’interrompant que si nécessaire pour que je développe certains points cruciaux. Mon projet semblait avoir attiré son attention. Elle avait décortiqué mon profil bancaire, pendant ma présentation. J’avais un petit apport de financement, qui n’était pas vraiment énorme face à ma demande de prêt, mais la société de mon mari se portait caution. Ce qui sembla peser dans la balance. Elle s’avéra ouverte à cette possibilité d’accéder rapidement à ma demande dans sa globalité. Je n’en revenais presque pas, je devrais la revoir, mais elle m’avait verbalement déjà donné un accord de principe. Un peu titillé par ce magnifique mot d’ « Happy End » de rendez-vous, il mettait impossible de ne pas lui demander « Pourquoi » ? Car, le mot crise était de toute les parties, pourquoi m’avait elle dit oui. La première explication fut : « Votre projet est




DE MA BANQUE UNE Mission possible ? viable, votre business plan réaliste, alors pourquoi vous dire non ? ». Mais, encore lui demandais-je ? Elle me répondit : « Mes parents étaient de simples ouvriers qui ont travaillé durement et honnêtement durant toute leur vie. Mon père passait tout son temps libre à inventer des choses utiles ou inutiles, n’empêche qu’à chaque fois, qu’il essayait d’avoir des prêts afin de déposer ses brevets et faire des prototypes, il trouvait auprès des banques portes closes. Toutes ses économies ont fini par y passer. Parce qu’il avait cette foi et cette fibre entrepreneuriale. Il n’avait pas les garanties bancaires suffisantes et nécessaires pour financer ses inventions, qui auraient pu le mettre à l’abri matériellement parlant, jusqu’à la fin de sa vie. Malgré tout, je l’ai toujours vu se battre pour défendre ses idées. C’est ce qui m’a fait choisir ce métier, j’ai voulu lui

rendre hommage et me rendre utile, en essayant d’être à l’écoute de personnes qui tout comme vous ou comme lui, on cette envie d’entreprendre mais n’ont pas les fonds financiers nécessaires pour se lancer. Lorsque vous me parliez de votre future entreprise, vos yeux brillaient. Une telle étincelle mérite d’être mise en lumière, ne me décevez pas, je vous fais confiance, nous nous reverrons très bientôt pour la signature des contrats»… Sur ce, elle me salua afin que je fasse place pour son prochain client. Un peu médusée par cette petite confidence de dernière minute, je ressortis de la banque consciente que le départ de ma nouvelle vie d’entrepreneure était en marche. Alors qui a dit, qu’il était impossible de discuter avec sa banquière ?

ARTICLE DE Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout® L‘ÉCONOMIE POUR TOUTES

Jézabel Couppey-Soubeyran, Marianne Rubinstein Les sondages l'attestent : bien que les femmes soient désormais de plain-pied dans la vie économique, elles s'intéressent peu aux débats qui s'y rapportent. Or, si elles renoncent à comprendre cette dimension du monde dans lequel elles vivent, il leur sera encore plus difficile de s'y faire une juste place. L'urgence est d'autant plus grande que celui-ci ne tourne plus très rond et qu'il faut rallier toutes les forces pour le remettre d'aplomb. C'est donc pour intéresser davantage les femmes à l'économie que les auteures ont entrepris, en dix chapitres thématiques : les banques, l'entreprise, d'en parler autrement. Loin de la posture en surplomb de l'expert, le ton est vivant, complice et non dénué d'humour. Pour montrer, même aux plus réticentes, qu'il est possible de parler d'économie clairement, sans aplatir la connaissance, ni simplifier à outrance.



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« CHARGÉE D’AFFAIRES AU SEIN DE LA BANQUE PRIVÉE 1818 »

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PARIS – FRANCE J’ai aujourd’hui 35 ans, je vis à Paris et je suis une passionnée de voyage. Je suis partie de la Martinique à l’âge de 20 ans, après avoir obtenu un BTS Marketing, et j’ai commencé à travailler dans l’assurance, avant de saisir une opportunité au sein de la Société Générale Private Banking. Le contraste entre mes études aux Antilles et la vie trépidante d’un établissement financier m’a tout de suite intéressé. La finance, un secteur souvent mal compris et mal appréhendé, constitue dans les faits un univers très vaste où évoluent des métiers très différents les uns des autres.


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« Dans un monde devenu complexe, le travail acharné est un gage de réussite. Je sais que ce n’est pas forcément compatible avec une vie de famille telle qu’on l’entend, mais dans la vie il faut faire des choix. Mais, plus nous avançons plus on constate que les connaissances se spécialisent et exigent un degré de compétence toujours plus élevé… »

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CHARGÉE D’AFFAIRE « BANQUE PRIVÉE 1818 »

C’est un univers assez effervescent où pas une journée ne ressemble à une autre. Mais, comme je le mentionnais, les spécialisations sont tellement nombreuses que j’ai décidé de m’orienter vers la gestion de patrimoine, de suivre un certain nombre de cursus et de décrocher quelques titres comme un BTS Banque ou encore la certification de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le besoin d’affiner mes compétences ne s’arrête jamais. Pour preuve, je viens de reprendre en alternance un cycle universitaire, en l’occurrence, un Master 2 en gestion de patrimoine au sein de l’université Paris Dauphine. Je n’hésite pas à le dire, mais je suis plutôt de nature assez ambitieuse d’un point de vue professionnel. Cela ne veut pas dire que je manque de respect, bien au contraire. On n’a juste rien sans rien ! J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les personnes ayant non seulement des compétences très pointues, mais qui sont de plus capables de pouvoir les transmettre tout en faisant preuve de pédagogie. Après quelques années passées au sein de la Société Générale Private banking, j’ai

« Si, je parle d’ambition, c’est avant tout que j’apprécie beaucoup ce que je fais et que je souhaite, un peu comme tous, réussir à progresser tout en maintenant un subtil équilibre entre mon métier et ma vie privée. » eu l’opportunité de rejoindre la prestigieuse banque Rothschild & Cie. J’y suis restée huit ans, des années absolument fantastiques où j’ai pu découvrir des personnes compétentes et humbles. C’est devenu pour moi, comme une sorte de modèle à reproduire. Et depuis bientôt 4 ans, j’occupe les fonctions de chargée d’affaires au sein d’une autre banque privée, à savoir la Banque Privée 1818. Ma Mission?

Développer un courant d’affaires en assurance vie entre les banquiers privés. J’assure également des formations en assurance vie sur toute la France. Un vrai challenge qui me prend pas mal de temps pour assurer tous mes déplacements…

« Pourquoi ce choix du domaine bancaire et justement quelles sont tes spécialisations ? » Tout simplement, parce que « je savais ce que je ne voulais pas plutôt que de savoir précisément ce que je souhaitais » (rires). L’opportunité de travailler dans le domaine bancaire s’est faite un peu par hasard, mais, je ne regrette nullement mon choix. Depuis plus de 10 ans, je ne travaille que sur des aspects B to B. Mes clients sont donc des professionnels du conseil patrimonial avec qui j’échange tant sur la forme commerciale qu’opérationnelle. Cela me semble pertinent de pouvoir apporter des solutions à des conseillers qui sont dans leurs quotidiens, eux-mêmes experts auprès d’une clientèle disposant d’une épargne généralement conséquente. Trop souvent encore, les clients privés ne disposent pas des bons réflexes lorsqu’il s’agit de déterminer de véritables solutions patrimoniales. Or, c’est leur futur niveau de vie qui en dépend ! Depuis mon entrée au sein de la banque privée 1818, je travaille exclusivement sur l’assurance vie. Là aussi, ce sont des produits financiers souvent mal maîtrisés par les clients privés. Ma tâche consiste notamment à proposer la solution semblant la mieux adaptée au regard de la situation et des objectifs des clients, sans pour autant que nous ayons de contacts directs avec le client final.

« Beaucoup des personnes qui


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entreprennent se voient quotidiennement refuser le soutien de leur banque, comment l’expliques-tu ? Faut-il avoir un « profil précis » pour séduire et avoir en poche notre banquier(e) ? » Bien qu’exerçant dans une banque, je ne suis absolument pas spécialisée sur les problématiques de crédits. Cependant, certains points me paraissent toutefois essentiels. En premier lieu, il est clair que les banques se montrent bien plus regardantes qu’avant 2008. Même si la finance a souvent été désignée comme l’unique coupable de cette crise sans précédent, il faut bien comprendre que tous les métiers de la banque n’étaient pas concernés par la crise des subprimes. Cependant, les conséquences ont été les mêmes pour tous les établissements : moins de prise de risque. De

« Accorder un crédit à un jeune entrepreneur comporte naturellement un degré de risque que les banques cherchent à déterminer, puis à quantifier. Plus le dossier est étayé, plus il est certain qu’il sera analysé en détail par la banque. » plus, il est impératif de proposer un business model complet et s’appuyant sur une véritable étude de marché. Les départements de crédits des banques restent dirigés par des humains (rires). Plus l’histoire sera racontée avec passion mais rigueur plus elle sera susceptible de déboucher sur l’octroi du crédit. Enfin, il faut être capable de prouver aux banquiers que l’entrepreneur a bien conscience de la pertinence de son projet. A cet effet, lui faire savoir que l’entrepreneur lui-même a fait des

sacrifices en injectant son épargne ou celle des proches constituent un élément positif. Dans tous les cas, il convient de préparer très sérieusement son dossier, en vérifier tous les chiffres et en soigner la présentation.

« Existe-t-il des prêts plus avantageux que d’autres pour les créateurs d’entreprises ? D’ailleurs, est-ce qu’en tant que client, on peut gérer son compte professionnel aussi facilement que son compte personnel, surtout si au début de la création certaines n’ont pas la possibilité d’avoir recours à un comptable ? » Il ne faut pas hésiter à solliciter plusieurs établissements pour obtenir un prêt, tous n’ayant pas forcément le même cahier des charges. Quant à la gestion du compte d’une entreprise, il faut faire attention : le montant des frais n’est pas similaire à celui des personnes physiques. La plupart du temps, les banques proposent des packages pour les entreprises qui se révèlent plutôt intéressants. Enfin, pour être entourée de plusieurs chefs d’entreprises, je remarque que tous se montrent très prudents quant à la gestion des comptes de leur entreprise notamment quand elle est en phase de démarrage. Le jeune créateur d’entreprise doit travailler en serrant les coûts au maximum au moins durant les 12 premiers mois d’activité. Et puis, surtout, il ne faut pas hésiter à échanger avec d’autres chefs d’entreprises.

« Quelles sont les erreurs à éviter ? Doit-on prendre obligatoirement une assurance ? »


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PAT AGATHINE – CHARGÉE D’AFFAIRES « BANQUE PRIVÉE 1818 » Les assurances sont nécessaires mais attention aux doublons. Bien souvent, on contracte certaines assurances alors même qu’on est couvert sans forcément le savoir. Il y a une règle à respecter pour éviter les erreurs : lire les documents remis par les banquiers et passer du temps à les comprendre. Enfin, il ne faut pas hésiter à poser des questions à son banquier, même si elles peuvent nous paraître stupides.

« Comment se porte le secteur du luxe selon la finance ? » Le secteur du luxe est aujourd’hui totalement mondialisé. Très clairement, ce secteur s’appuie sur la formidable émergence d’une classe moyenne en Asie, en Amérique du Sud et bientôt en Afrique. Ces personnes sont

soucieuses de pouvoir afficher une partie de leur réussite en acquérant des biens chics et raffinés. En cela, les entreprises françaises ont une magnifique carte à jouer car pour une majorité de personnes dans le monde ce qui se fait en France est considéré comme preuve de bon goût et de raffinement. Il suffit de se promener dans les rues de Paris pour le constater. Les Françaises sont véritablement élégantes, et je suis la première, chaque matin, à choisir avec beaucoup de soin ma tenue du jour (Dans le milieu professionnel l’habit fait le moine !). C’est important pour sa relation avec les autres mais également pour soi-même. De plus, le secteur du luxe est vaste. On pense souvent à la mode, mais il ne faut pas oublier tout ce qui relève de la gastronomie, l’architecture, et l’art et de vivre. Comme


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nous le disons d’un point de vue économique, le secteur du luxe est un marché porteur. Le « luxe à la Française » est une marque qui s’exporte ! On ne s’improvise pas du jour au lendemain comme entreprise du luxe. Il reste donc encore de beaux jours à ces entreprises qui ont le mérite de nous faire rêver au quotidien. L’entrepreneuriat est une mentalité à part entière que je respecte infiniment. Pour ma part, lorsque, je vois certaines de mes connaissances se lancer de telles aventures, je suis très admirative de les voir vivre intensément leurs projets. Je pense notamment à un de mes amis, parti, il y a un an réécrire une nouvelle page entrepreneuriale en Thaïlande. Mais, également à une autre amie, originaire elleaussi de la Martinique, et qui fait un carton aux Etats-Unis avec sa marque de vêtements et accessoires. Le monde entrepreneurial d’aujourd’hui est fascinant. On voit de très jeunes personnes, notamment dans l’univers du web, se lancer avec aplomb et capables de lever des sommes conséquentes auprès de financiers. C’est particulièrement impressionnant. De plus, ces jeunes entrepreneurs ont une vision globale : la France ne constitue qu’un tout petit morceau de leurs ambitions. Ils pensent monde et ont totalement raison de le faire. Opposé le management des femmes à celui des hommes ? Attention à ne pas tomber dans la discrimination… (Rires). Je suis absolument convaincue que nous avons une manière différente de faire des affaires. Nous sommes sans doute moins impulsives que les hommes. Mais, le temps de réflexion que nous nous accordons permet d’éviter certaines bêtises comme la création de bulles spéculatives… En revanche, l’univers financier demeurant plutôt masculin, les chefs d’entreprises femmes les sollicitant doivent redoubler de prouesses pour les convaincre

d’investir de façon massive. Les choses changent, mais très lentement dans ce domaine.

« De ton coté, quels sont tes projets à venir, une envie de changement ? » Je souhaiterais donner une dimension internationale à ma carrière. Je commence donc regarder les opportunités en sachant qu’il me faut avant cela terminer mon cursus. « Il reste tant de mondes à découvrir » disait il y a quelques années le slogan du Club Med, une référence pour moi ! J’en suis absolument convaincue. Après 15 années passées à Paris, j’envisage réellement de pouvoir partir, en Europe pour commencer, et plus loin ensuite. Quant à l’entrepreneuriat, je ne me sens pas encore suffisamment prête. Même si certaines de mes connaissances estiment que j’ai tous les atouts pour le faire. Chaque chose en son temps. Un jour peut-être oserais-je me lancer…Un message pour les femmdoubouts ? J’ai envie de leur dire : « soyez audacieuse et fière d’être femme ». Dans certains cas, il ne faut pas hésiter à casser les codes notamment dans certains secteurs d’activités. Les racines sont certes un élément important dans la construction de sa personnalité, mais, elles ne suffisent cependant pas. Il faut avoir la capacité de s’adapter au contexte, de se montrer ouverte à d’autres horizons, d’autres cultures. Mes amies me surnomment souvent « le caméléon ». Et, je le revendique fièrement ! Non, seulement, c’est amusant de pouvoir se fondre dans d’autres cercles, mais c’est surtout très enrichissant…

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®


À LIRE SUR CE SUJET PARLONS BANQUE EN 30 QUESTIONS Jézabel Couppey-Soubeyran, Christophe Nijdam Lehman Brothers, Dexia, Royal Bank of Scotland... les banques, on s'en souvient, ont été au coeur de la crise financière qui s'est ouverte en 2007. Des plans de sauvetage ont été lancés pour sauver celles jugées trop importantes pour faire faillite. depuis des réformes ont été entreprises, dont l'Union bancaire européenne, pour encadrer plus strictement le secteur. (Loi bancaire du 26 juillet 2013 en France et réforme bancaire européenne lancée en janvier 2014). Mais comment au juste, fonctionnent les banques ? Comment gèrent-elles les risques ? Qui les contrôle ? Cet ouvrage vient opportunément répondre à ces questions, de façon claire et détaillée. POUVEZ-VOUS FAIRE CONFIANCE Á VOTRE BANQUE ? Simone Wapler Lorsque vous déposez de l’argent sur votre compte en banque, il ne vous appartient plus vraiment. Par un jeu d’écriture, vous êtes titulaire d’un simple droit de créance à l’égard de votre banque qui vous doit votre argent. Vos économies sont-elles vraiment à l’abri à la banque ? Votre banque mérite-t-elle vraiment votre argent ? Rien n’est moins sûr dans la conjoncture actuelle et il est dans votre intérêt de le vérifier avant de lui faire crédit. Après le succès de Pourquoi la France va faire faillite et de Comment l’État va faire main basse sur votre argent, Simone Wapler nous entraîne dans les coulisses des banques. FAITES SAUTER LA BANQUE ! Marc Fiorentino Six ans après la crise financière provoquée par les banques, vous vous débattez encore avec la perte du pouvoir d’achat, le chômage et le spectre de la récession, mais vous ne leur en voulez pas. Les banques prélèvent chaque année sur vos comptes, automatiquement, sans votre autorisation, des centaines d’euros de frais injustifiés, mais vous ne réagissez pas. Alors que vous êtes 40 % à avoir déjà trompé votre conjoint, même s’il vous est fidèle, vous êtes 92 % à rester fidèles à votre banque, même si elle vous trompe. Il es temps de vous réveiller ! Et d’économiser de l’argent.


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JE BÂTIS MON AVENIR

DANS LES COSMÉTIQUES Petite, je rêvais de devenir avocate en droit des affaires commerciales... Et, pourtant devenue grande, j’ai pris un tout autre chemin, sans pour autant avoir renoncé à ce grand rêve, parce que dans une vie, on peut en avoir plusieurs ! La preuve, je n’ai pas de formation journalistique et pourtant je vous propose ce magazine ! Et, vous ? Qu’en est-il de vos souvenirs d’enfance ? Aviez-vous une idée précise de ce que serait votre avenir professionnel ? Avez-vous pensé dès le début à vous spécialiser pour et dans un domaine précis ? Camille est une jeune femme qui débute sa carrière et contrairement à certaines, elle sait parfaitement quelle route elle doit emprunter pour atteindre au plus près ses rêves. Gros plan sur une femme en devenir...

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CAMILLE COROSINE CHEF DE MARQUES MAQUILLAGE « GIVENCHY »

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PARIS – FRANCE J’ai 24 ans et je suis issue d’une famille métissée, mon père étant martiniquais et ma mère métropolitaine. Tout juste diplômée d’école de commerce, je suis actuellement en CDD au sein de la maison Givenchy en tant que chef de marques maquillage pour la France. Je suis donc en charge de coordonner et d’implémenter la stratégie marketing internationale de la marque sur le marché français.

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CAMILLE COROSINE

« Si on m’avait dit, 10 ans en arrière, que j’allais participer à écrire l’histoire de ces maisons de luxe, je ne sais pas si je l’aurais cru. L’ambition est la clef de la réussite. Avec de la motivation et du travail, il n’y a pas d’impossible ! »

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CAMILLE COROSINE

CHEF DE MARQUES MAQUILLAGE « GIVENCHY »

J’ai réalisé l’ensemble de mes expériences professionnelles en marketing et dans l’univers de la parfumerie et des cosmétiques. J’ai commencé par une expérience en grande consommation avec Nivea. J’ai voulu approcher le monde du luxe en commençant par le sélectif. J’ai donc intégré le groupe LVMH pour un stage en marketing opérationnel international chez Sephora. Mes actions couvraient alors la zone Europe, Asie et Moyen Orient. Par la suite je me suis dirigée vers le marketing développement. C'est ainsi que j'ai intégré la maison Nina Ricci en participant à l'élaboration de parfums et de jolis coffrets. Ma dernière année d'études a été rythmée par un apprentissage que j’ai pu réaliser au sein de la maison Givenchy en tant que chef de produit junior Travel Retail.

« Tu es fraichement diplômée d’une école de management, qu’est-ce qui t’a poussé à faire tes premiers pas professionnels dans le secteur de la parfumerie et des cosmétiques ? » J’ai toujours été attirée, pour mon plaisir personnel, par les parfums et les cosmétiques. J’ai découvert cet univers d’un point de vue professionnel avec NIVEA, j’ai tout de suite su que c’était l’univers dans lequel je m’épanouirai le mieux. Je ne me voyais pas travailler dans un univers qui ne me transporterait pas. La parfumerie et les cosmétiques sont pour moi le reflet de la féminité. Au fil de mes stages, j’ai découvert à quel point l’art avait une influence dans le développement de tel produit et cela n’a fait que renforcer mon attirance pour ce domaine.

« Tu as eu si je puis dire, la chance d’effectuer des stages aux seins de groupes qui sont mondialement

reconnus, et même participer à l’élaboration et au développement d’une nouvelle fragrance et de palette de maquillage pour de grandes marques. Est-ce là un rêve de petite fille qui se concrétise ? » Je garde de merveilleux souvenirs de ces expériences. Je dois dire que les réunions avec les parfumeurs m’ont particulièrement marquée (les marques de parfums font appel à des maisons de parfumeurs pour élaborer une fragrance selon des directives précises). De même, le travail autour des couleurs et des lumières que j’ai pu réaliser avec le directeur artistique Givenchy, Nicolas Degennes pour la réalisation d’une palette est une expérience que je n’oublierai jamais. Je réalisais souvent en sortant de réunion ce qui venait de se produire. J’étais là et j’ai contribué à la création de produits de marques de luxe qui seront distribués dans le monde entier. C’est exactement un rêve de petite fille qui se réalise. Les étapes de développement de produit étant très longues, la plupart des produits sur lesquels j’ai travaillé n’ont pas vu le jour. J’ai hâte et je ressens déjà une certaine émotion en pensant au lancement de « mes bébés ».

« La mobilité professionnelle dans ce secteur d’activité est-il un atout indéniable, lorsque l’on commence dans ce métier ? Les demandes des clients et le process varient-ils réellement que l’on soit situé en Europe ou en ’Asie ou au Moyen Orient ? »


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CAMILLE COROSINE – CHEF DE MARQUES MAQUILLAGE CHEZ GIVENCHI Il est certain que la mobilité géographique représente un atout indéniable. Travailler pour des marchés différents permet de mieux comprendre le monde dans lequel on évolue et ainsi saisir toute la portée (...). J'ai eu la chance de travailler pour ces marchés-là spécifiquement. En effet, les caractéristiques fortes de ces marchés associées à leur consommation importante, les grandes marques sont obligées de s'adapter aux spécificités de ces derniers. Il est donc courant que depuis Paris, les maisons mères des marques prévoient des offres exclusives à ces marchés. Cela s'applique par exemple sur le soin (gamme blanchissante uniquement distribuée en Asie

pour Givenchy par exemple) mais également sur les parfums (fragrance orientée florale en Asie, et capiteuse au Moyen Orient). Par ailleurs, le Moyen Orient est une région dont la législation est vraiment particulière. Lorsque nous développons un parfum, il faut donc prévoir une campagne de communication différente dans laquelle l’égérie est complètement couverte. En Arabie, il l’utilisation du corps de la femme à des fins commerciales est interdit donc il n’y a pas d’affiche avec des mannequins femmes. Du coup les marques ne peuvent utiliser que des natures mortes pour communiquer sur leur parfum.


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CAMILLE COROSINE

CHEF DE MARQUES MAQUILLAGE « GIVENCHY »

« Tu maitrises plusieurs langues. A l’heure où la francophonie a été mis sous les feux des projecteurs grâce à l’élection récente de Michaelle Jean, qui veut porter à l’honneur les femmes francophones. Penses-tu qu’en tant que jeune diplômée user de la diversité linguistique est un plus pour décrocher un emploi, même si l’on reste en France ? » La diversité linguistique n’est même plus un atout aujourd’hui. C’est la norme. Il faut absolument maîtriser plusieurs langues pour prétendre à un poste à hautes responsabilités. Prenons ici l’exemple du développement de produit de luxe, Paris est « LA » capitale du luxe par excellence. Les plus grands développements de parfums et de cosmétiques y prennent naissance. Ces développements sont destinés au monde entier. La dimension internationale de la finalité du produit est à intégrer dans toutes les étapes du développement de ce dernier. De même, il se peut que certains fournisseurs ne soient pas français. Dans cette mesure, il est primordiale voire vital pour votre projet/produit de maîtriser plusieurs langues. Concernant la crise, il est vrai que le secteur du luxe arrive à mieux s’en sortir que d’autres secteurs. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Si on raisonne sur le marché français uniquement, les résultats de ce secteur issu du tourisme notamment, ne sont pas négligeables. En effet, il est d’autant plus légitime de consommer du luxe en France que Paris est la capitale du luxe. C’est ainsi que les touristes venant généralement d’Asie et du Moyen Orient tirent vraiment ce secteur vers le haut. Si on raisonne à plus grande échelle,

l’enrichissement des pays émergeants provoque une augmentation de leur consommation en produits de luxe, signe ultime de réussite sociale. Je dirais donc que le luxe est un des secteurs les moins affectés par la crise. Néanmoins, les instabilités des monnaies internationales peuvent perturber les résultats des entreprises. Dernièrement, la chute de la valeur du rouble a fortement déséquilibré les transactions financières entre la Russie et le reste du monde. Ce marché, sur lesquelles les grandes marques de luxe comptent, a souffert d'une période difficile, et a par conséquent tiré les résultats de ces marques vers le bas.

« As-tu la fibre entrepreneuriale ? » Mes parents n’ont pas le Bac, ils se sont construits seuls. C’était inné chez eux et je pense qu’ils nous ont inculqué cette fibre, à ma sœur et à moi. J’ai toujours voulu avoir de bons résultats, être parmi les meilleurs, pour ensuite avoir le choix de tout faire. Cela dit, il est impossible dans le contexte actuel d'obtenir un poste à responsabilités sans avoir fait d'études supérieures. La fibre entrepreneuriale ne suffit malheureusement plus. Si je devais associer le monde entrepreneurial à un mot, ça serait le mot courage car il faut vraiment s'accrocher et se relever de ses échecs, ne rien lâcher. Et cela est d'autant plus vrai pour les femmes. Je pense qu'il y a toujours des déséquilibres dans le monde du travail entre les deux sexes. Une femme devra à un moment ou un autre de sa carrière prouver qu'elle peut gérer vie de famille et vie professionnelle. Ce qui n'est pas tout à fait le cas pour les hommes.

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®


2015


IL EST L’HEURE DE PRENDRE

VOTRE 2015 ÈME

RÉSOLUTION • Je crois en moi, • Je crois en mes capacités,

• Je vais créer, • Je crois en mon projet,

• Je vais réussir,

• Je ne vais pas me laisser abattre aux moindres petits obstacles,

• Je ferais mes propres choix,

• Si j’échoue, je tacherais de recommencer encore et encore jusqu’à ce que je sois satisfaite, Femmdoubout® /

JANVIER – FÉVRIER 2015


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J AI DECIDE D’ OUVRIR

MA PROPRE

BOUTIQUE L’expérience due à des situations impromptues n’est-elle pas formatrice pour le devenir de notre entreprise ? Passer de la stature salariale à celui d’entrepreneure, n’est pas souvent une mince affaire. On oublie souvent des petits détails qui peuvent tout faire capoter et ce à tout instant. Mais n’est-ce pas la meilleure formation de terrain que l’on puisse avoir ? La future entrepreneure se doit de faire preuve de polyvalence, cette qualité lui sera grandement utile pour gérer intelligemment les soucis quotidien que l’on retrouve dans la gérance d’une entreprise et ce dès sa préouverture !

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

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J’ ’ AI DÉCIDÉ D ’OUVRIR MA PROPRE BOUTIQUE Plongée dans mes comptes depuis des heures, le constat était alarmant et plus qu’ahurissant ! Entre les catalogues éparpillés de mes divers fournisseurs et leurs devis, ces derniers jours, un petit tas de factures à payer en urgence s’était amoncelé sur mon bureau, placé assez visiblement pour que cela puisse m’interpeller et me faire péter un plomb. A côté de moi, des piles de cartons de marchandises entassées dans les moindres recoins de la pièce, ne demandaient qu’à être ouvert. Mon relevé de banque et mon relevé d’épargne se trouvaient l’un et l’autre dans chacune de mes mains légèrement tremblotantes de rage. Je n’étais pas loin de passer dans le rouge ! Malgré toutes les précautions prises, mon budget travaux avait explosé de 40%, alors même, qu’il me restait encore une semaine et demi de chantier à tout casser avant la nouvelle date d’ouverture, que je m’étais fixée. Le lancement de mon activité commerciale aurait dû se faire déjà, depuis près d’un mois ! Du coup, tout avait été chamboulé. Je fus obligée de repousser la livraison de certaines de mes commandes. J’ai dû annuler à la fois ma campagne publicitaire en radio et celle qui devait passer en télé. Toute mon approche était à revoir, mes flyers et autres supports avec une date annoncée qui ne voulait plus rien dire... On ne pouvait même pas parler d’investissement dans de la communication, mais plutôt de perte puisque tout n’était plus bon qu’à balancer en poubelle. Mon plan marketing foiré ! À ce stade, j’avais déjà utilisé non seulement le prêt que ma banque m’avait accordé, mais aussi la petite enveloppe

d’argent que ma famille m’avait gentiment offerte pour me soutenir dans cette aventure, ainsi que les trois quarts de mes économies. J’étais loin d’imaginer devoir puiser au fin fond de mon bas de laine, aussi vite. Est-ce que j’avais vu trop grand en misant sur une surface de 125m² au cœur du centre-ville? Je ne crois pas. Est-ce que malgré moi, lorsque j’avais élaboré mon plan prévisionnel, j’avais sous-estimé mes futures dépenses d’aménagements? Non, plus ! Faute de malchance, j’étais tombé en premier lieu sur un artisan véreux, qui avait lui, oui, mal-évalué l’ampleur de mes travaux. Mais le pire, il ne s’était gêné aucunement pour les sous-traiter et tout cela sans aucune supervision du chantier. Force, était de découvrir sans grande surprise qu’il avait fait preuve d’une totale incompétence ! Me faisant perdre non seulement du temps, mais aussi de l’argent. Le gros œuvre était là, oui, mais les finitions quasi-inexistantes. De l’argent qui s’était envolé bêtement… Un vrai gâchis et un véritable gouffre pour ma trésorerie ! Tout était à revoir : des câbles électriques mal posés et pour certains suspendant dans le vide, de la tuyauterie fonctionnant mal, et je passe les autres bévues. Les teintes de couleurs que j’avais sélectionnées pour peindre mes murs donnaient un rendu différent par rapport au nuancier que l’on m’avait montré, je n’y retrouvais pas le même éclat. Le téléphone n’était pas encore installé, résultat mon serveur informatique ne pouvait être opérationnel. Cerise sur le gâteau, mon enseigne lumineuse n’était pas prête ! Quant au désordre laissé par les ouvriers, n’en



J AI FRANCHI LE CAP DE L ENTREPRENEURIAT parlons même pas ! J’avais de quoi m’arracher les cheveux, dans de telles conditions, je ne pouvais même pas envisager de commencer la décoration de ma boutique. Au début, j’avais opté pour le rafistolage fait maison, et mis « la main à la pâte » mais face à l’urgence de la situation et l’ampleur des taches, j’eu donc recours, à un autre prestataire car trop de choses nécessitaient d’être refaites par un « vrai professionnel ». Mon rêve qui me semblait si accessible, il y a encore peu, semblait avoir viré en un horrible cauchemar. Pourquoi, mais dites-moi, pourquoi cela m’arrivait à moi et pas à une autre ! Il me restait tant à faire en si peu de temps que je ne savais pas, par, où commencer. Il était plus de 23 heures, la lumière des lampadaires passait à travers l’une de mes vitrines jouxtant la grande place, et je me rendis compte que la vie nocturne battait de son plein. Les heures avaient défilé à une telle vitesse, qu’enfermée dans mon bureau toute la fin de l’après-midi, ce n’était que maintenant que j’en pris pleinement conscience. La ville était éclairée de mille feux, parée de ses plus jolis décors de noël et de ces hauts parleurs retentissaient de magnifiques mélodies adéquates pour cette fin d’année. Je m’assis à même le sol salissant mon beau pantalon noir satiné, la poussière de ciment étant encore de partout, j’en avais même oublié de passer un coup de balai…Mais sur l’instant, cela m’importait peu. Dans cette semipénombre, je me demandais pourquoi je m’étais embarquée dans cette galère! Quelle idée que j’avais eu de me lancer dans cette foutue création d’entreprise ! Je regardais

silencieusement les couples d’amoureux et bandes d’amis passer joyeusement devant « ma boutique ». Normalement, à ce stade dans mes prévisions, ils auraient dû s’arrêter devant la mienne et être interpellés par l’appel de la nouveauté et se dire « demain, je viendrais absolument y faire un tour ». Sauf, que là c’était tout le contraire. Rien ne donnait envie à un futur client de venir à mon magasin, puisqu’il ressemblait encore de l’extérieur qu’à un banal chantier en cours ! Je rallumais, mon portable que j’avais volontairement éteint pour pouvoir me concentrer sur ma comptabilité. Heureusement que mon bailleur avait pour sa part été très compréhensif en m’accordant un délai de paiement, sinon qu’aurais je fais ? Parmi mes messages vocaux, deux de mon banquier qui venait courtoisement aux nouvelles (…) de simples appels de complaisances, rien de bien étonnant en soi. Ma première traite devrait bientôt être prélevée et en ce moment, il voyait plus de « sortie que d’entrée d’argent » sur mon compte en banque. Le ton de sa voix, laissait transparaitre une certaine inquiétude. Lui, qui s’était habitué pendant des années, tout comme moi à ce que j’ai des revenus confortables et réguliers lorsque j’étais encore cadre-salariée. Mais, ça c’était avant. Avant, que je ne plante tout pour me lancer dans ma stupide aventure entrepreneuriale. Avant, que je n’ai cette obsession farfelue, de me dire que ç’aurait été bien, que je dirige ma propre boutique et non celle des autres. Nous entamions le mois de décembre, j’avais tout misé sur ma collection de fin d’année, le désespoir et le doute m’envahissaient, il me



JE SUIS ENFIN À MON COMPTE...

fallait plus qu’un grand miracle « pour sauver les meubles »… Ne pas ouvrir à temps, serait signer un arrêt de mort d’une société encore à l’état de prématurée. L’autre problématique, était, de savoir comment je ferais pour écouler mes stocks en faisant un minimum de bénéfice, si je n’arrivais pas à être ouverte avant la fin de l’année, alors que les soldes de janvier pointaient déjà du nez ? Que de questions, sans réponses… Sur le moment, je n’avais envie que d’une chose rentrée chez moi, me reposer. Faire le vide dans ma tête et avoir une vraie nuit de sommeil : « la nuit est censée porter conseil », non ? Je me levai et dans cette atmosphère de fête, je partis en direction de ma maison sans prendre part aux réjouissances de rue… Une semaine venait de s’écouler. Aujourd’hui, je suis toute excitée, il est 7h30 du matin et dans moins d’une heure, j’espère que « mon ou ma première cliente » passera la porte de ma boutique et s’émerveillera du travail accompli. Elle est magnifique, telle que je l’avais imaginée et dessinée dans ma tête. Sauf, que maintenant, c’est du concret, elle est là devant moi ! La ville n’étant pas encore totalement réveillée, profitant qu’il n’y ait pas de passants, je me mis sur le trottoir dans face pour admirer ma vitrine et mon enseigne lumineuse. Je sentis des larmes couler, des larmes de joies qui pouvaient traduire une grande fatigue, mais aussi une grande réussite. La pression semblait être retombée d’un coup, pour laisser place à une énergie positive. Je venais de remporter l’un de mes défis, surtout grâce à ce deuxième entrepreneur qui comprenant ma détresse et les enjeux financiers qui étaient en cours,

mit les bouchés doubles avec son équipe pour terminer au plus vite. Ma famille, vint aussi me prêter main forte, pendant le weekend pour les derniers préparatifs. Et, le résultat était là, plus que visible. J’étais enfin prête à endosser pleinement, mon nouveau rôle de chef d’entreprise. J’entendis, alors, la voix d’une personne qui me fit sortir de mon état émotionnel : « Excusez-moi, Madame est-ce déjà ouvert ? Puis-je entrée pour regarder?». Ma toute première cliente, comment pourrais-je lui refuser cela ? …

ARTICLE DE Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

Quelles sont les spécificités de la création d'entreprises au féminin? L’APCE nous en dévoile les points clés . En savoir plus ici


À LIRE SUR CE SUJET L‘INDISPENSABLE POUR CRÉER SON ENTREPRISE Cédric Chevauché La création d'entreprise n'est pas toujours couronnée de succès. L'une des clés de la réussite consiste à bénéficier de conseils théoriques et pratiques vérifiés sur le terrain. Mais à qui faire confiance si ce n'est à un chef d'entreprise et entrepreneur « multirécidiviste » ? Avec L'indispensable pour créer son entreprise, bénéficiez de l'expérience d un serial-entrepreneur, de ses conseils et de sa vision personnelle de chef d entreprise pour devenir votre propre patron dans les meilleures conditions !

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POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES


FEMMDOUBOUT FAIT UNE

ESCALE AU CANADA

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

On a toutes rêvé un jour certainement de le faire. Tout laisser derrière soi et tenter sa chance ailleurs, où même tout simplement envie d’une nouvelle vie, d’une nouvelle expérience mais, cette fois-ci, à l’étranger. Courageuses ou ambitieuses, elles l’ont fait et nous le racontent. Une place à des parcours de vie de femmes qui osent prendre leurs destins en main, face à une langue, une culture, un pays différents. Ce mois-ci, nous faisons escale au Québec, et, partons à la rencontre d’une jeune Guadeloupéenne installée là-bas…

POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES


« J’Ai FAIT CE CHOIX DE VIVRE AU CANADA POUR TRAVAILLER ET METTRE MON EXPERTISE AU SERVICE DE LA CARAIBE ET MAINTENANT DE LA FRANCOPHONIE » Crédit Photo : Greg Seraph


INGRID PATER Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

QUÉBEC - CANADA J'ai 31 ans et suis originaire de la Guadeloupe. Je suis plutôt du style optimiste et j'aime relever les défis. J'ai fait mes études en France, à Montpellier et j'ai un profil plutôt administratif. J'ai œuvré dans divers secteurs, Droit, Qualité, Haute gastronomie, Défense des droits humains, Édition, Coopération. Les sujets pour lesquels je me sens concernée sont : l'éducation, l'équité, les femmes, la coopération, le bien-être social, la francophonie pour ne citer que ceux-là mais j'aime aussi la philosophie. Les auteurs qui m'inspirent sont : Socrate, Khalil Gibran et Paolo Coelho. J'aime chanter et affectionne l'art dans tous les sens du terme : musique, peintures, mode et j'en passe. J'ai tendance à croire qu'il n'y a pas de hasard et que chaque rencontre, chaque expérience sert à nous améliorer toujours plus.


Crédit Photo : Nicolas Quintal-Adam

INGRID PATER « Lancez-vous et vivez sans regrets. Si vous avez au moins une personne sur qui vous pouvez compter alors rien ne pourra vous arrêter. Ce qu'il faut aussi retenir c'est que seul on va plus vite mais à deux on va plus loin... »

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015

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FDEXPATRIÉE

INGRID PATER

CHARGÉE DE PROJETS A LA PROGRAMMATION D’ÉVÈNEMENTS

« Tu es chargée de projets à la programmation au Centre de la francophonie des Amériques, peut-on en savoir un peu plus sur ton activité ? » Oui, j'y travaille depuis plus de 4 ans maintenant et c'est formidable de pouvoir permettre aux personnes qui parlent le français d'avoir des espaces d'échanges. C'est une belle opportunité de pouvoir contribuer à l'effort commun pour faire vivre cette francophonie citoyenne en Amérique latine, dans la Caraïbe mais aussi en Amérique du Nord. Nous organisons des concours, des conférences, des rassemblements, des formations et encourageons les initiatives en adéquation avec le plan stratégique du Centre pour faire rayonner la francophonie dans les Amériques. Pour ce qui a trait à mon installation au Québec, c'est tout simplement une opportunité... j'ai assisté à une conférence qui s'adressait aux jeunes guadeloupéens. La Région Guadeloupe en partenariat avec l'Office franco-québécois pour la jeunesse proposaient de partir vivre une expérience en Espagne, au Royaume-Uni ou au Canada. Ayant visité ces pays à plusieurs reprises, le seul où je me profilais à moyen terme était le Canada. J'envisageais à l'époque d'y aller dans les deux ans suivant la conférence mais la conférencière m'a

« Je suis fière d'être caribéenne, mais il faut se perdre dans « l'Autre que soit » pour mieux se retrouver. Je paraphrase le concept de Khalil Gibran. Je connais très bien ma communauté antillaise et je souhaite toujours jouer la carte de l'ouverture vers les autres cultures, peuples. J'ai une identité universelle... »

convaincu d'y aller dans les 3 mois suivants la conférence. Après tout, je voulais vivre une nouvelle expérience internationale, alors pourquoi pas ? Je pense que la notion de réseau est valable partout. Il y en a toutefois de plus ou moins efficaces. Je fais partie de plusieurs réseaux, mais je voulais vivre mon expérience sans filet. Pour ma part je ne connaissais qu'une seule personne au Canada, mon directeur qui m'avait recruté par le biais de Skype alors je n'avais pas d'autres choix que de m'intégrer au sein de la société québécoise. D’ailleurs, je n'ai pas eu de contact immédiat avec la communauté guadeloupéenne, car les activités qu'elle propose sont essentiellement festives par l'entremise de soirées dansantes et banquets. Je n'étais pas à la recherche d'amusement mais plutôt en quête de qui je suis.

« Justement, ces derniers mois le monde de la Francophonie a subi un changement notoire en élisant une femme à sa tête… » J'ai suivi la campagne de Madame Jean et je suis fière qu'une femme afro-caribéenne soit à la tête d'une organisation telle que l'Organisation Internationale de la Francophonie. C'est une femme de cœur et de compétences, je ne doute pas que ses qualités sauront la guider dans ses nouvelles fonctions pour continuer à démontrer que l'espace francophone a toute sa place sur l'échiquier mondial.

« Selon toi, quelle est la place donnée aux femmes qui entreprennent en Amérique du Nord ?… » Je pense que la femme a sa place même si en fonction des sphères l'effectif peuvent être



FDEXPATRIÉE

INGRID PATER

CHARGÉE DE PROJETS A LA PROGRAMMATION D’ÉVÈNEMENTS

sous représenté. Je pense que si l'on peut démontrer ses compétences, on peut être repéré et accéder à des fonctions importantes.

« De par ton métier, tu côtoies des jeunes reconnus pour leur leadership à l’international ainsi que de nombreuses personnalités. Quels mots apposerais-tu pour définir le monde entrepreneurial d’aujourd’hui ? » J'associe au mot leadership les notions suivantes : jeunesse, dynamisme, économie sociale et solidaire, coopération ainsi que développement raisonné et intégré. J'ai en effet cette chance de côtoyer des jeunes fabuleux qui sont actifs et veulent léguer de belles réalisations à leurs communautés respectives. Des femmes et des hommes soucieux de l'héritage qu'ils laisseront aux générations futures. Je pense que les qualités de leader sont innées mais que nous ne nous connaissons peut-être pas assez au début pour le reconnaître. Je me reconnais plus dans l'entrepreneuriat de femmes qui veulent améliorer notre société avec éthique et sensibilité. Si je devais me lancer moi-même dans une aventure entrepreneuriale, ce serait dans plusieurs secteurs : événementiel, bienêtre/ santé, Développement Durable (dans toutes ses composantes).

« Toi qui écrit fréquemment des articles pour un magazine en ligne dédiée aux femmes, que penses-tu du fait d’entendre dire que le secteur du luxe, n’est pas affecté par la crise. Cela s’applique-t-il aussi au Québec, qui est secoué en ce moment par une vague d’austérité? »

Je pense qu'au Québec, on vit moins difficilement la crise économique mondiale même si nous sommes plongés dans une période d'austérité. Je ne pense pas que le secteur du luxe soit très affecté car ceux qui consomment le luxe sont encore riches, c'est peut-être la classe moyenne qui ne sera peutêtre plus portée à consommer parfois du luxe.

« Quels sont tes projets à venir ? » Pour la petite histoire, alors que je n'avais que 4 ans, mon père m'a ramené d'Haïti un magnifique souvenir. Il s'agissait d'un coffret en bois rempli de bijoux artisanaux...c'était comme un trésor pour moi. Cette inscription « HAÏTI » gravée sur le dessus du coffret, m'a marquée pour toujours ! Cela fait partie intégrante de mes souvenirs d'enfance. Alors bien sûr, j'aime la musique et la cuisine haïtienne mais depuis mon premier voyage en Haïti fin 2012, je souhaite m'impliquer pour contribuer au rehaussement de l'image d'Haïti. Une terre attrayante et belle de par ses paysages contrastés mais aussi par l'accueil de la population haïtienne. Mon nouveau défi en perspective est de faire découvrir Haïti, cette perle cachée des Antilles, à mes amis par des voyages pour qu'à leur retour ils puissent témoigner de ce qu'ils ont vécu sur ce territoire accueillant, historique et plein de potentiels. Si j'avais un message à faire passer à toutes les Femmdoubouts ce serait de ne jamais baisser les bras. Malgré l'adversité de toujours persévérer si vous pensez que vos projets sont d'utilité pour améliorer notre société. Selon moi l'authenticité, la générosité, la résilience et l'empathie sont des atouts pour réussir.

Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®



DEBORAH CHERENFANT CRÉATRICE DE « MOTS D’ELLES »

Femmdoubout® / FÉVRIER - MARS 2015

MONTRÉAL - CANADA Je suis une Haïtienne qui vit à Montréal depuis bientôt 10 ans. J’ai 29 ans, diplômée en économie et plus tard en entrepreneuriat d’HEC Montréal. J’ai commencé ma carrière comme conseillère en démarrage d’entreprises en 2009, et plus tard en développement de projets dans ce secteur, jusqu’à récemment. En effet, il y a quelques jours, j’ai quitté mon emploi permanent pour me consacrer à mes projets d’entreprise.


DÉBORAH CHERENFANT « Je dis toujours d’oser. Mais encore plus aujourd’hui, je dirais de rêver grand, et de livrer la marchandise... »

Femmdoubout® /

100 FÉVRIER - MARS 2015


FDBLOGUEUSE DÉBORAH CHERENFANT CRÉATRICE DU BLOG « MOTS D’ELLES »

« Comment t’es venue l’idée de créer ton blog « Mots d’elles » ? » J’ai voulu m’inspirer des success stories des femmes d’affaires. Alors j’ai commencé à dresser des portraits de femmes qui pour moi étaient des modèles de réussite afin de découvrir ce qui les avait aidées dans leur carrière. Je crois que cette fibre entrepreneuriale est innée. Ce qui ne veut pas dire que ceux qui l’ont seront des entrepreneurs et feront de bons entrepreneurs. On acquiert des stratégies, moyens et ressources pour faire travailler cette fibre sur les bancs d’école, mais pour moi, on naît avec. Depuis toute petite, j’ai su que je voulais avoir une, voire plusieurs entreprises. Dès 8 ans, j’étais très commerciale : je prêtais, avec intérêts (!) mon argent de poche, j’achetais des friandises que je revendais; ado, je faisais des manucures et pédicures à des membres de la famille ; plus tard à l’école j’avais un petit commerce de chocolats et sucreries que j’ai gardé pendant quelques années! Alors pour moi ce n’était qu’une question de temps pour donner une véritable structure à mes idées.

« Tu as acquis au fil du temps une certaine visibilité auprès des femmes d’affaires du Canada, si tu devais porter un regard sur ton parcours, que changerais-tu ? » Si je pouvais changer quelque chose dans mon parcours, j’aurais poussé plus loin mes rêves et j’aurais plus souvent suivi mon ambition. Car oui, je suis fière de ce que j’ai accompli, mais je suis persuadée aujourd’hui que j’ai été très timide dans mes objectifs et réalisations. Aussi, je ne l’aurais pas fait seule ! En Haïti, je crois que cette visibilité aurait été

différente. Elle serait limitée à la communauté haïtienne alors que Mots d’Elles me permet de m’adresser à des Haïtiennes, des antillaises, des africaines, des Québécoises, des Françaises, Américaines, etc… Je trouve

« Je trouve cela important de se mettre en réseau ; pour partager ses expériences, et aussi s’inspirer de personnes qui empruntent la même voie que nous... » l’entrepreneuriat aujourd’hui qui réussit est très avant-gardiste, centré sur les besoins précis du client social, mobile et très local. Oui, je trouve que les femmes entreprennent différemment des hommes ; avec des produits ou services plus proches de la personne, de la famille ; des entreprises qui reposent sur de grandes équipes, des communications plus ouvertes au sein de cette équipe et souvent une vision à long terme pour apporter des changements sociaux à notre monde.

« L’année dernière ton blog à remporter le 1er prix dans la catégorie Business, et cette année tu as décidé de te représenter. Peut-on dire que tu es une femme de challenge ? » Bonne question! Je veux bien le croire mais l’an passé, j’avais soumis mon blog, sans grande conviction, et pour être honnête, sous la pression de lectrices me disant être surprises ne pas trouver Mots d’Elles parmi les candidats, et j’ai été si heureuse (et surprise) de gagner ! Cette année, j’y suis allée avec plus de conviction quand même ! (Même si, c’est une amie qui m’a mis la pression !) J’ai eu la chance d’avoir été sélectionnée aussi comme une des 2 journalistes pour représenter le Québec au



DÉBORAH CHERENFANT – CRÉATRICE DE « COLORÉ DESIGN ET DE MOTS D’ELLES » forum mondial des femmes francophones en 2013 et cela a été pour moi un honneur et une expérience inoubliable. Je voulais absolument y participer et voir la force des femmes francophones et pourvoir témoigner de la nécessité de se réunir sur la base d’une langue, mais aussi de nos cultures et histoires.

« Tu as aussi cette casquette de designer… » Oui, je travaille sur Coloré Design depuis 2012, afin de proposer des accessoires uniques, fait de manière responsable à Montréal de tissus traditionnels africains et antillais importés. Je ne fais pas dans le luxe mais je crois que tout ce qui semble réservé à un petit groupe de personnes, une élite, attire et est convoité même par ceux qui n’ont pas toujours les moyens. Malheureusement la crise est à nos portes, aussi. Et je crois que le Québec est d’autant plus choqué que cette austérité atteint des secteurs qui pour nous

étaient intouchables : la santé, l’éduction, la petite enfance, le développement économique et social, les services publics… Et que cela se fasse aussi rapidement, par un gouvernement qui arrive à peine au pouvoir.

« Des projets à venir, un nouveau défi en perspective ? » Tellement ! 2015 c’est l’année du renouveau pour Mots d’Elles, beaucoup de changements à venir et aussi un calendrier d’événements thématiques sont à venir. Pour Coloré, ce sera l’année de la redéfinition : du modèle d’affaires aux collections, on peut s’attendre encore là à des changements, mais des changements qui auront des impacts positif sur des vies. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

coloredesign.ca motsdelles.wordpress.com


JE CONDITIONNE

MON CORPS

POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES


MON OBJECTIF :

AVOIR UN MENTAL D’ACIER POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES


FDCOACHING JE M’ENTRAINE EN CHAMPIONNE

3

conseils pratiques…

que je m’efforce d’appliquer !

1. Acquérir du bien être et de la résistance physique

• Je choisis une pratique sportive dans laquelle je me sens à l’aise, où les mots régularités et persévérances seront aux programmes.

2. Savoir perdre pour mieux gagner est une devise à garder en tête.

• Je n’ai pas peur de l’épuisement et de la perte de ma force pour avoir en retour une meilleure forme physique.

3. Profiter de cet instant comme un temps d’évacuation mentale

• Je concentre toute mon énergie dans cette activité et l’utilise comme un anti-stress surtout dans les moments de difficultés.


À LIRE SUR CE SUJET CHAMPION DANS LA TÊTE : LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE DANS LE SPORT ET DANS LA VIE François Ducasse, Makis Chamalidis Ce livre, fruit d'une longue expérience du sport de haut niveau, est consacré au «mental» et au parcours de ces personnages exceptionnels que l'on nomme «champions». S'appuyant sur de nombreux exemples, cette incursion dans l'univers sportif encouragera le lecteur à aller au bout de ses rêves et à adopter lui aussi une attitude de champion dans sa vie, car les qualités et les principes qui gouvernent l'entraînement des sportifs s'appliquent à tous. ET SI J’AVAIS UN MENTAL DE GAGNANT ! PRÉPARATION MENTALE MODE D’EMPLOI

Sébastien Thomas Il faut que j'assure ! Suis-je compétent ? Suis-je assez préparé ? Je ne peux pas décevoir mon boss... Comment faire pour enrayer ce stress et ces pensées négatives ? Dans notre vie professionnelle ou personnelle nous sommes nombreux à nous demander comment faire pour avoir un mental de gagnant et être prêts le jour J. Car comme les sportifs de haut niveau nous devons régulièrement atteindre des objectifs, gérer la pression, réussir nos négociations, assurer une présentation orale, oser demander une augmentation...

LA PRÉPARATION MENTALE : SE METTRE EN POSTURE DE GAGNANT ! Nicolas Dugay, Ingrid Petitjean, Pourquoi certaines personnes ont un mental performant alors que d'autres sont toujours démoralisées ? Quels sont les secrets de ceux qui ont un mental de gagnant ? Pour développer ce mental de vainqueur, il est nécessaire de changer ses comportements, ses méthodes, son engagement ou encore ses objectifs. Pour autant, le changement n'est pas naturel pour l'humain. Avec sa méthode PREFERA, l'auteur propose une approche simple et des outils efficaces et accessibles pour trouver ou retrouver un mental performant.


JAPONAIS Parce que souvent dans notre course effrénée contre le temps nous ne prenons justement pas suffisamment le temps d’écouter notre corps et

ses besoins en apport nutritionnel. Entre deux réunions, il est fréquent pour certaines d’entre nous d’opter pour des boissons gazeuses

et ultra sucrées qui sur l’instant nous fournissent malheureusement une énergie éphémère. Alors qu’il serait beaucoup plus simple et plus


sain de consommer à cette même fréquence, quelques tasses de thé vert. Il existe plusieurs types de thé vert japonais : le Shincha , le Sencha, le Gyokuro, le Genmaicha, le Bancha, Karigané et Kukicha, le Benifuuki. Mais celui que nous souhaitons vous faire découvrir et qui a été notre coup de cœur est le Matcha. Quelles sont ses vertus et ses principes actifs me direz- vous? Prête pour la dégustation… Femmdoubout® / FÉVRIER - MARS 2015

Il

possède des propriétés médicinales exceptionnelles qui s’accompagnent de saveurs gustatives uniques.

Il

est riche en nutriments essentiels, avec un taux élevé antioxydants, idéal pour un effet désintoxication et de purification

Pour

celles qui ne sont pas portées sur les boissons chaudes, il peut être préparé avec de l’eau chaude (méthode traditionnelle) ou consommé froid pour encore mieux bénéficier de ses vitamines sensibles à la chaleur.

POUR DES ENTREPRENEURES AMBITIEUSES


LE LEADERDHOM

DU MOIS

IL SUBLIME

LES FEMMES

A chacun de nos numéros, nous accordons un carré vip, pour le Leaderdhom® du mois, mis à l'affiche sur Femmdoubout®. Parce que nous sommes pour la mixité et l’égalité

entre « les hommes et les femmes » dans le monde du travail. Nous souhaitons donc connaitre aussi, ce qui se passe du côté de ceux-ci...

®



KEVIN O’B

CRÉATEUR DE LA MARQUE

Femmdoubout®

Crédit Photo : Xavier Dollin


RIANINGRID PATER

DE LA MARQUE« AMENAÏDE » « CRÉATRICE KOB »

Femmdoubout® /

/ FÉVRIER - MARS 2015

JANVIER 2015

PARIS - FRANCE Je n’ai que 38 ans (rires), je suis né en Martinique, j’ai fait des études littéraires, puis l’école supérieure des arts appliqués de la mode. Et aujourd’hui j’ai à mon compteur 20 ans d’expériences, je me définirais comme quelqu’un de passionné et d’exigent…


KEVIN O’BRIAN

« Aux Femmdoubouts de demain je dirai, n’oubliez jamais que l’homme le plus puissant et/ou odieux de la terre est l’enfant d’une femme comme vous, donc « pa baissé têt aw » … Soyez digne en toutes circonstances... » 114

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015


LE LEADERDHOM KEVIN O‘BRIAN ®

CRÉATEUR DU CONCEPT « EPYSOD STORE »

« En 2012, tu crées en Guadeloupe la boutique « Epysod Store », après avoir passé de nombreuses années sur Paris. Peut-on en savoir plus sur ton activité ? » Je suis toujours basé en France, c’est juste que depuis 2012, je suis beaucoup plus présent sur les Antilles. L’intérêt d’EPYSOD, était d’offrir à mes nombreuses clientes antillaises un endroit de référence. Où, premièrement, elles auraient la garantie d’acheter un produit d’origine, ensuite c’est aussi une volonté d’entreprendre, d’embaucher malgré toutes les difficultés. Et puis, la Guadeloupe dans un premier temps parce que j’aime cette île. Je peux donc développer une vraie ligne caribéenne avec « EPYSOD » puisque « KOB PARIS » c’est autre chose.

« Tu es un styliste de renom international. N’étais-ce pas un pari risqué pour toi de t’éloigner de la capitale de la mode, même si l’on sait que tu as su développer ta signature vers des marchés extérieurs, autre que la France ? » J’ai la chance d’être un artisan, un être libre, comme je vous ai dit passionné et exigeant, je n’ai aucune raison de m’emprisonner tant que je vis et que je préserverai mes facultés. Ma vie ne dépend pas de la volonté d’une rédactrice de mode, ou du bon vouloir des considérations d’un groupe financier. Ce que je vis est beaucoup plus puissant, car j’habille « La Femme », et ça, quand on sait le faire, quand on comprend les besoins d’une femme, on ne se pose pas la question « d’exister dans une capitale ». Et puis qui a dit que la France

était « terre de réussite » ? Quoi qu’il en soit je ne conseille à personne mon exemple car faire de la mode c’est faire du business et c’est très difficile de le faire sans réseaux. Puisque je revendique ma liberté, je puise mon inspiration dans mon quotidien, c’est la vie qui m’inspire, les tendances décidées par des bureaux de style ne m’intéressent pas vraiment. Je suis très à l’aise avec un style, une culture différente. Je suis un enfant du soleil, j’aime les couleurs vives, je vis et j’ai grandi en Europe, je suis aussi à l’aise avec les teintes plus nuancées.

« On sait que la préparation d’une collection demande non seulement du temps mais aussi beaucoup d’argent, arrives-tu à te faire soutenir par des mécènes privés ? Que penses-tu de ceux qui disent que la Chine est en train de s’emparer de notre savoir-faire français, mais surtout d’être en passe de redéfinir les codes de la haute couture au point de se les approprier totalement ? » La majorité de mes défilés aux Antilles, sont financé en fond propre, mes plus grands mécènes ont été mes clientes et bien entendu mes banques avec lesquelles je jongle entre danse du ventre (lol) et découvert, salto, pirouette, etc… Parce là encore, la passion l’emporte sur la raison. Et puisque j’aime fondamentalement ce que je fais et que je trouve inapproprié de vendre un ticket pour voir mon défilé. Et je dois avoir plus de moyens pour encore faire plus parce que derrière ces 3 lettres KOB, il existe une petite armée de collaborateurs de grandes valeurs. Nous faisons tous des sacrifices. Nous


CrĂŠdit Photo : Ernest Collins


KÉVIN O’BRIAN – CRÉATEUR DES MARQUES « KOB » ET « EPYSOD STORE » méritons plus…Quant à la France, elle vit sur ses acquis et peut-être que la Haute Couture ne sera que meilleure et moins poussiéreuse. Objectivement : « C’est quoi la Haute couture? », c’est un ouvrage réalisé à la main en respectant une technique. Tout le reste autour n’est que ruban de satin…

« Tu es un homme très discret, loin de l’excentricité que l’on peut voir de certains stylistes. Est-ce là un de tes secrets pour perdurer dans ce secteur ? » Mon « moi » n’a aucune importance dans le paysage, c’est ce que je sais faire qui compte. Je ne suis pas un produit en revanche j’ai une compétence et un savoir-faire. Ce qui compte là

c’est que j’utilise ces compétences pour mettre à profit mon expertise. Je suis effectivement quelqu’un de discret, c’est ma nature, j’ai confiance en ce que je fais, je n’ai pas besoin d’en rajouter de ma personne physique car ce serait à ce moment-là grotesque et inconvenant pour mes clientes. L’atelier boutique s’exprime par un grand besoin de proximité et surtout de scinder mes activités pour offrir un meilleur service. Je n’ai pas la prétention de pouvoir habiller tout le monde. Il y a des gens qui aiment ce que je fais et puis d’autre non et tant mieux car c’est la loi de la vie et du commerce. Ma mission c’est de satisfaire les clientes qui ont besoin de mes services en prenant en considération leur personne et leur personnalité. Je n’aime pas du tout l’idée de vendre mes produits sur internet. Je suis sans doute déjà un vieux


CrĂŠdit Photo : Alain JBE


LE LEADERDHOM KEVIN O‘BRIAN ®

CRÉATEUR DU CONCEPT « EPYSOD STORE »

garçon, mais là encore je suis dérangé par plusieurs points, je n’aime vraiment pas l’idée ! Mais je sais que dans moins de 10 ans je n’aurai pas le choix et sans doute ce sera le jackpot… qui sait ! Je proposerai certainement une autre ligne plus standard, avec des accessoires, c’est à voir. Ceux qui ont les moyens auront toujours les moyens. Si il y a une crise c’est bien parce que d’un autre côté il y a des gens qui s’enrichissent. Si on fabrique encore c’est bien parce qu’il y a une demande.

« J’ai toujours su que je ne serai pas employé dans ma vie. Les écoles apportent une méthodologie, des connaissances académiques, mais la réalité se vit et s’apprend sur le terrain et puis quand on fait du commerce on est à l’école tous les jours... » Pour définir le monde entrepreneurial d’aujourd’hui, j’apposerai le mot « Suicidaire ». Sans langue de bois, puisque, nous savons tous qu’entreprendre aujourd’hui « de manière légale », c’est s’engager dans un circuit d’endettement sans fin pour en définitive en fin de mois se poser la même question, le loyer ou les pâtes, les charges ou les fournisseurs, (etc…). J’ai de nombreux postes à pourvoir pour mes besoins, mais je ne peux pas aujourd’hui prendre la responsabilité d’embaucher 10 personnes. Non pas que je pourrais manquer de moyen pour les salaires, bien au contraire. Mais, je risquerais de me faire assassiner entre le code du travail pas forcement adapté à la réalité de mon entreprise ou de mes besoins, pas forcément équitable, et quant aux charges sociales c’est de la folie furieuse et cela ne changera jamais… Il y a une grande différence entre l’entrepreneuriat fait par les femmes par rapport à celui entrepris par des hommes car à

Crédit Photo : Yvan Cimadure Merry

mon avis même si les entreprises dirigées par des hommes génèrent plus d’argent dans l’instant, je pense que celui des femmes est plus fiable sur la durée. L’entreprise d’une femme c’est une histoire de cœur murie avec la raison, c’est un enfant de plus. Celui de l’homme c’est une affaire, une opportunité, quelque chose de plus sanguin, plus dans l’instant…

« Un nouveau défi en perspective ou t’es-tu assagi ? » J’ai obtenu mon visa américain et ce n’est pas pour faire du tourisme ! Autrement, toujours présent aux Antilles et dans la Caraïbes, je boucle un audit que je fais depuis au moins 2 ans avec des organismes et leaders industriels sur l’état des lieux des métiers de la mode aux Antilles, et devant ce constat pauvre, je dois réagir et apporter des solutions, je parle d’artisanat, d’industrie : pas de « Fashion Week »… Nos jeunes ont besoins d’apprendre et surtout comprendre. Il y a un travail de fond à faire dans ce secteur. La sagesse voudrait que je me retire, que je me taise et que je regarde tout cela de ma tour en pensant qu’à mon existence. Considérons, alors que je ne serais jamais sage … Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

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JE ME SUIS INSCRITE A

UN CONCOURS D’ENTREPRISE DE CREATION

Femmdoubout® / La distance est-elle un frein pour la concrétisation de nos projets? La question peut se poser. Car, depuis quelques temps, tout au long de l’année fleurissent sur les toiles du net ou de la presse économique, de nombreux concours privés. Des concours aidant et favorisant à la création d’entreprise, d’autres récompensant des jeunes talents, ou encore des entrepreneures émérites. Les prix ne sont plus de simples trophées, mais des sommes d’argent pouvant faciliter une trésorerie manquante ou difficile sur le moment pour réaliser le projet en question. Mais quand on vit à La Réunion, ou encore en Martinique, bénéficie-t-on des mêmes avantages que les autres vivants en Métropole? Peut-on avoir accès à tous les concours

FÉVRIER - MARS 2015

sans exception ? La réponse est très clairement non ! Beaucoup ont cette petite mention dans leurs réglementations : « Attention, réservé seulement aux personnes résidantes en France Métropolitaine ». Très Injuste n’est-ce pas, pour ceux de l’Outre-Mer qui souhaiteraient y participer ? Quels choix s’offrent à eux : « Créer une adresse fictive sur l’hexagone afin de pouvoir concourir » ? Et, après lorsqu’ils sont sélectionnés, leurs divers frais de déplacements aériens, de restaurations et d’hébergement sont-ils pris en charge ? Encore une fois, non et il serait peut-être temps d’y remédier par une mobilisation générale et un soutien financier de certains organismes.


Voilà, j’étais enfin dans l’avion et c’était parti pour un peu plus de huit heures de vol. J’attendais cela, depuis près d’un an. Je touchais pratiquement à mon but. Mais, ce n’était pas sans peine, j’avais dû faire beaucoup de concessions pour en arriver là. Tout commençait, il y a un peu plus de 4 ans. Au hasard de mes recherches sur le net, je découvris le site internet d’une jeune femme qui avait créé un concept innovant, dans lequel je m’identifiais totalement. J’avais trouvé cela génial et le mis immédiatement dans mes favoris. Au cours de différents voyages sur la Métropole, j’avais pris contact avec elle et lui avait parlé de mon désir de devenir une de ses franchisés en Outre Mer. Elle n’était pas contre, mais sur le moment, ne souhaitait pas s’étendre géographiquement hors de la France. Sur le coup, je fus un peu refroidi, à me dire que même si c’était pour une question de coût et de suivi logistique pour elle, les Antilles n’étaient pas si loin, de plus nous faisions nous aussi partie intégrante de la France, non ?… Pourquoi, nous pénaliser en ne s’y implantant pas ? En rentrant au pays, je cogitais sur nos entretiens pour trouver une argumentation supplémentaire qui pourrait la faire changer d’avis. Mais elle était en pleine phase de développement, et je compris qu’elle briguait avant tout le territoire national, avant de s’exporter sur nos iles. Je ne me démoralisais pas pour autant, je n’avais pas abandonné cette idée mais je laissai la vie suivre son cours. Et puis un jour, cette femme passa dans une émission de télé nationale, puis dans une autre et encore une autre : incarnant d’un coup « Le

business model de la réussite au Féminin ». Elle devint en l’espace de deux ans, la femme incontournable. Une belle ascension d’une femme entrepreneure partie de quasirien, pour arriver à monter une holding internationale avec des bases financières solides. Face à l’engouement des personnes, face à sa réussite, elle décida de créer un concours destiné aux femmes. Quand, je l’appris pour moi c’était plus qu’évident : il fallait absolument que j’y participe. La flamme du défi, se ravivait. Le hic, c’est que ce type de concours couvrait que la France métropolitaine et donc pas les DOM. Je mis donc toutes mes chances de coté, en utilisant une adresse d’un point de chute que j’avais sur Paris. Je montai mon dossier tel qu’il était requis, et sans me demander pourquoi, je l’envoyai à minuit, le dernier jour de la date limite. J’étais confiante, même très confiante. Il ne pouvait en être autrement, j’avais envie de réussir, donc dans ma logique, je ne pouvais que me positionner en grande gagnante. Pourtant, diverses questions ne cessaient de me tarauder. Je vivais en Martinique, réussir, signifiait pour moi un changement radical de vie. Car, en remportant ce concours et selon les conditions de participations, je devrais au préalable suivre une formation étalée sur plusieurs mois, qui aurait bien évidement lieu au cœur de la Capitale. Comment faire, alors que j’avais déjà une vie bien établie ici : avec un boulot, une maison, un compagnon ? Il me faudrait prendre d’ores et déjà des décisions irrévocables. Je ne cessais d’y réfléchir : difficile de faire des concessions entre une vie amoureuse et une vie


professionnelle. Mais, mon compagnon avait compris l’importance de cet accomplissement professionnel et fut le premier à me soutenir et à m’encourager dans cette belle aventure que j’entreprenais. Coté boulot, mon poste me plaisait mais pas au point de laisser passer sous mes yeux une telle opportunité qui me faisait tant rêver. Il en était maintenant de savoir, si financièrement, je pouvais me le permettre ? Je gagnais raisonnablement ma vie, sauf que comme beaucoup d’entre nous, j’avais contracté un prêt immobilier qui n’était pas encore terminé. Il ne fallait surtout pas que je l’oublie. Je me mis donc à établir un mini budget prévisionnel construit sur la période des douze prochains mois, comprenant les nouveaux frais auxquels, je devrais faire face. Passer cela, j’avais comme l’impression, que tout me poussait vers ce concours. Comme si, j’avais su prévoir les éventuels obstacles et que j’étais prête à les contourner. C’était bien évidement le cas ! Hasard du calendrier, je reçus une réponse le jour de mon anniversaire : « Vous êtes sélectionnés et convoqués sur Paris au mois de septembre ». Je sautais de joie, je venais de franchir la première étape. Par contre un problème de dernière minute survenait. Ils avaient dû changer la date pour la sélection des finalistes, du coup, elle ne correspondait plus du tout à ma période de congés déjà déposés auprès de mon DRH. J’étais un peu dans la panade. Premier, panique. J’essayai de changer mes dates, sauf qu’en tant que responsable, on ne m’offrait pas énormément de possibilité. J’étais à la fois heureuse qu’on me fasse croire que ma présence soit

indispensable, et à la fois affolé de ne pas trouver rapidement une solution pour partir me présenter devant le grand jury ! Je me voyais aussi mal, expliquer à ma direction : « Comprenez c’est vital pour moi ». Mais dans ce cas, il faudrait aussi que je leur dise que selon les résultats obtenus : « Par la même occasion, préparez-vous à recevoir de façon imminente ma lettre de démission… » Non, il fallait que j’anticipe autrement ! Je n’avais aucunement envie de m’arrêter en si bon chemin. Est-ce le stress, qui me donna un petit coup de pouce ? Certainement. Mon travail me permettait très peu de repos, je bossais non stop 6 jours sur 7, et n’ayant pas encore pris de congés, je ressentis d’un coup une grosse fatigue. Une sacrée aubaine, mon médecin m’arrêta pour plusieurs jours et me conseilla de partir en voyage pour m’aérer l’esprit… La solution, s’était donc tout naturellement présentée à moi. L’autorisation de la « Sécu » en poche, j’achetai mon billet d’avion et m’assura auprès de ma meilleure amie qu’elle puisse me loger quelques jours. Voilà, comment je me retrouvai à méditer dans les airs, à savoir si je faisais une connerie ou non. Mais le train était en route et je ne pouvais le stopper. J’étais consciente des enjeux, je repensais en souriant à ce que m’avait dit mon amoureux avant que je ne parte : « Tu es une femme formidable et intelligente, je ne doute pas un seul instant que tu vas tout déchirer ». Alala, les hommes ! Cette petite phrase faisait monter en moi une sorte de pression « positive », de quoi booster mon enthousiasme. Le vol fut éreintant. Mais, les retrouvailles avec ma meilleure amie


dissipèrent mon manque de sommeil et me permit de reprendre confiance. J’avais ce besoin de me préparer mentalement pour être la meilleure. Le lundi matin, le métro était bondé de monde. Je regardais ma montre toute les cinq minutes, de peur d’être en retard à mon RDV. De plus, en arrivant la veille, je n’avais pas pu repérer l’endroit où je devais me rendre. Pourtant dès 4h du matin, j’étais levée, j’avais très peu dormi. Hésitant, à me vêtir d’une robe ou d’un tailleur pantalon. Passant près d’une heure à choisir entre de la couleur chatoyante ou sombre, la rentrée scolaire étant, les couleurs ternes reprenaient le dessus. Je m’habillai sobrement en apportant une touche de lumière, grâce à mon maquillage. Il était important que je me sente à l’aise dans mes vêtements et que je dégage une certaine aura, face à cette auditoire d’entrepreneurs accomplis. Il le fallait ! Arrivée sur place, au siège de l’entreprise, sur une des vitrines extérieures était affiché le nom des différentes candidates, l’heure à laquelle elles devaient se présenter, ainsi que le jour. Le concours se déroulait du lundi au mercredi, sur trois jours, avec au total une sélection de 25 femmes au final. C’était simple, sur la page du lundi figurait mon nom. J’étais la toute première à passer. Assez flippant, comme situation. Et en même temps, avantageux, car j’avais l’assurance que le jury serait vif et plus amène de m’écouter. Je le pris donc comme un privilège. Je n’avais pas eu très faim, en partant de l’appart, mais il n’était pas du tout raisonnable que j’y aille le ventre vide. Ayant, un peu d’avance, je pris le temps de m’assoir

à une terrasse et en profitai pour faire le vide dans ma tête. « Ça passe ou ça casse, allez fonce t’as rien à perdre ma fille. Ou si tu as tout à y gagner ! ». Voilà, ce que m’insufflait ma petite voix intérieure. Il avait fallu que je prépare une étude de marché, un business plan et plein d’autres choses. Je ne maitrisais pas tout, ou du moins, je n’avais pas voulu entrer dans « je vous déroule un texte que j’ai appris comme une gamine par cœur ! » Je me sentais Zen avec une certaine assurance. Un dernier tour aux toilettes, pour vérifier si ma tenue était correcte, et je sortis de ce café. Une hôtesse m’installa et me demanda de patienter, le jury ayant un peu de retard. Le photographe et ainsi que le caméraman étaient déjà en place vu que le concours était médiatisé. Et enfin, « Elle » arriva. Celle, par qui tout avait commencé et pour qui j’étais là. On m’invita à prendre place autour d’une dizaine de personnes assises, j’avais moins d’une heure pour exprimer mes motivations, pour démontrer mon expérience de manager, et surtout ma capacité à vouloir entreprendre en futur chef d’entreprise. Je me sentais si calme, que je réussis à contrôler mon débit de parole en allant à l’essentiel. Mon public ne décrochait pas, j’avais donc déjà un bon point. Les questions fusaient de toutes parts, pour tenter de me déstabiliser. Et j’y répondais au tac au tac. Sauf pour une. Une de celle « qu’elle » me posa et où je me vis bafouiller. Pourtant, elle était si simple comme question et le plus ironique c’est que j’en connaissais la réponse. On me remercia de ma venue, et une des assistantes en me raccompagnant me prévint que je serais




informée des résultats d’ici une dizaine de jours. Voilà, donc pourquoi j’avais fait tant de kilomètres. Huit de vol, pour une heure d’interrogatoire. Assez drôle non ? Je profitai des quelques jours restants, pour me distraire et être réellement en vacance. De retour sur Fort de France, je cogitais dans l’attente de ce fameux appel. J’avais été quelques peu ébranlée par cette question où il m’avait semblé avoir foiré toute ma présentation. Je tournais en rond, mes yeux étaient rivés sur le téléphone. Chaque sonnerie, je sursautais redoutant que ce ne soit l’annonce d’une mauvaise nouvelle. Je redoutais l’échec, c’était évident. L’heure à laquelle, on m’avait promis d’appeler, s’était écoulée. C’était donc sans espoir, j’avais tout raté. Il se faisait tard avec les 6 heures de décollage, je me doutais qu’elle ne passerait plus ce fameux coup de fil. Je pris mon sac, et sortit pour prendre un peu l’air. Quand, en pleine route ma messagerie m’avertit que j'avais eu un appel. Certainement, que j’étais

passée dans une zone où le réseau ne fonctionnait pas. Mon cœur battait un peu à la chamade : « Vous avez un message non écouté… C’était elle. Bonsoir, Virginie, désolée d’appeler si tard. Sache que le jury et moi même avons apprécié ta présentation et jugé que tu avais ta place parmi nous… tu as un tempérament de winner et ta grande expérience dans le management sera un plus auprès des autres finalistes. En clair, tu es une de nos grandes gagnantes, rappelle moi… ». Je m’étais arrêtée en bord de route pour écouter ce message, des larmes de joies coulèrent sur mon visage. Mes efforts avaient payés, je venais de décrocher la clé qui m'ouvrirait de nouvelles perspectives d'entrepreneure. Pour la petite anecdote, "elle" prit l’habitude de me surnommer « Mlle 8000 km »… Vous voulez savoir la suite ? Dans un prochain numéro, certainement !

ARTICLE DE Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout® L‘ENTRETIEN AVEC LE JURY

Chantal Perrin-van Hille L'entretien avec le jury (épreuve maîtresse à l'oral des concours) s'adresse à tous les candidats aux concours et aux examens professionnels comme à tous ceux qui ont, dans ce cadre, à préparer un exposé sur leurs fonctions ou sur leur carrière. Car l'entretien avec le jury - exercice très proche de l'entretien d'embauche - répond bien à l'objectif majeur de l'administration : recruter les profils dont elle a besoin.


LES CARTIER WOMEN’S INITIATIVE AWARDS L’APPEL A CANDIDATURE 2015 EST OUVERT

ENVIE D’ ÊTRE UNE DES P


Crédit Photo : Cartier

ROCHAINES LAURÉATES ?


OLIVIA BERTAUX LAZARE « Chacune des entrepreneurs enrichit la communauté par son histoire et son expérience. ... » 130

Femmdoubout® /

FÉVRIER - MARS 2015


FDENTREVUE OLIVIA BERTAUX LAZARE

SENIOR PROJECT LEADER CARTIER WOMEN’S INITIATIVE A.

« Pouvez-vous nous présenter « Les Cartier Women’s Initiative Awards »? Quelle en est l’origine ? Depuis combien d’années ce concours existe-t-il ? Quelles en sont les retombées ? » Depuis plus de 160 ans, Cartier puise son inspiration et sa créativité auprès de femmes dynamiques, des femmes d’initiative. En 2006, Cartier s’est associé au Women’s Forum, à McKinsey & Company et à l’école de management INSEAD pour créer les Cartier Women’s Initiative Awards. Chaque année, cette compétition internationale de création d’entreprise récompense six femmes entrepreneures, une par région (Amérique Latine, Amérique du Nord, Europe, Afrique Sub-saharienne, Moyen-Orient & Afrique du Nord, et Asie-Pacifique). Le concours s’adresse à des start-ups créatives, financièrement viables et socialement responsables, dirigées par des femmes de toutes nationalités et de tous secteurs. Les trois meilleurs projets par région sont sélectionnées par le jury et les finalistes sélectionnés – au nombre de dix-huit - sont invités à présenter leur business plan devant un jury international, lors du Women’s Forum, à Deauville. Six d’entre elles, les Lauréates, reçoivent un an de coaching, 20 000 dollars de financement, un accès à un réseau d’affaires et une importante visibilité médiatique. Les premières Lauréates ont été distinguées en 2007. Depuis lors, plus de 140 entrepreneurs ont été accompagnées.

« L’appel à candidature a été lancé depuis quelques jours et s’adresse aux dirigeantes d’entreprises mais pas aux porteuses de projets. Pourquoi ce choix ? »

En effet, l’appel à candidatures est ouvert depuis fin décembre et se terminera le 27 février 2015. Nous ciblons des entrepreneurs en phase initiale de développement, c’est-àdire à la tête d’entreprises ayant entre 1 et 3 années d’existence. Les premières années de la vie d’une entreprise sont souvent les plus difficiles. C’est la raison pour laquelle il nous semble important d’apporter un accompagnement à cette catégorie d’entrepreneurs, souvent dans une position plus vulnérable. Nous invitons d’ailleurs toutes les femmes entrepreneurs intéressées à postuler à se rendre directement sur notre site

« Nous sommes un magazine qui s’adresse à des lectrices et lecteurs francophones et à la lecture de votre règlement de participation, nous avons remarqué que la candidature des postulantes à votre concours doit être rédigée exclusivement en Anglais. La soutenance devant le jury se fera-t-elle aussi dans cette langue ? » Le processus de candidature doit être fait en anglais : depuis la candidature en ligne jusqu’ à la présentation du business plan devant le jury qui se compose de personnalités internationales. Nous n’exigeons pas une maîtrise pleine et entière de l’anglais mais considérons que l’anglais est la langue de travail à l’international. Je rappelle que nous récompensons des entreprises que nous estimons avoir un potentiel de développement et de croissance à l’international. Dans ce contexte, l’anglais reste aujourd’hui une langue incontournable. Par ailleurs, lors de la Semaine du Prix, nous accueillons chaque année 18 entrepreneurs du monde entier (les finalistes) et organisons des ateliers de


Crédit Photo : Cartier Une des lauréates Francophones : MAME DIENE


OLIVIA BERTAUX LAZARE - SENIOR PROJECT LEADER CARTIER WOMEN’S INITIATIVE A. coaching et de networking en amont des présentations orales, qui se tiennent en marge du Women’s Forum à Deauville. Afin de bénéficier un maximum de cette plateforme de visibilité internationale qu’est la Semaine du Prix, il est important d’avoir la capacité d’échanger et de partager en anglais.

« Depuis la création de votre concours, combien de femmes francophones ont été lauréates ? Un parcours qui s’est démarqué des autres ? » Depuis le début de la compétition, nous avons eu deux lauréates francophones : Mame Diene en 2008 et Cécile Réal en 2012. Mame Diene est à la tête d’une entreprise de produits cosmétiques bio « Bioessence » qui puise ses secrets de fabrication au Sénégal, à partir du beurre de karité. Avec un ancrage local fort auprès de communautés de femmes sénégalaises, cette entreprise a su se développer à l’international et exporter ses

produits au-delà des frontières sénégalaises, notamment au Canada. Dans un domaine tout autre, Cécile Réal dirige une entreprise dans le secteur biomédical. « Endodiag » vise à améliorer le diagnostic de l’endométriose, une maladie chronique qui touche des millions de personnes, mais dont on parle peu. C’est une maladie qui n’affecte que les femmes. Son diagnostic nécessite une intervention chirurgicale, solution que patients et médecins cherchent à éviter. Les solutions proposées par Endodiag visent à faciliter le diagnostic par des méthodes moins invasives. Comme vous pouvez le constater, les projets que nous accueillons au sein de la compétition touchent tous les secteurs d’activité. Chacune des entrepreneurs enrichit la communauté par son histoire et son expérience. C’est là toute la richesse des Cartier Awards. Propos recueillis par Virginie LEBEAU Tous droits réservés A Femmdoubout®

www.cartierwomensinitiative.com


FEMMDOUBOUT

®

LE MAGAZINE DIGITAL DES FEMMES D’AFFAIRES FRANCOPHONES

LE BIMESTRIEL FÉMININ

QUI BRISE LES PLAFONDS DE VERRE LA LECTURE EST AUTORISÉEWWW.MAGAZINEFEMMDOUBOUT.COM AUX HOMMES FAISANT PREUVE D’ OUVERTURE D ’ESPRIT…...


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