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L’INTERVIEW DU MOIS
Véronique Nosbaum TRANSMETTRE DES ÉMOTIONS « Véronique chante le soir, elle chantera de l’opéra », disait sa grand-mère maternelle. Aujourd’hui, Véronique Nosbaum est une soprano reconnue, passionnée de musique baroque, qui n’a de cesse d’en découvrir les trésors, mais multiplie aussi les projets à la croisée des arts. Elle a cofondé cantoLX, ensemble vocal professionnel basé au pays. Elle est mère de deux enfants, parle six langues, enseigne et se préoccupe de l'environnement. Sympathique rencontre matinale à la mi-mars.
TEXTE : KARINE SITARZ | PHOTOGRAPHIE : ALEX REDING
Véronique Nosbaum la voix qui, par ailleurs, me rapprochait du théâtre qui m’attirait aussi. En fait, ce ne fut ni chant ni théâtre, mes parents m’ayant découragée d’en faire mes études alors que mon frère (ndlr : le pianiste Romain Nosbaum) avait déjà opté pour la musique. Vous choisissez alors les lettres, mais reviendrez à la musique ?
Qu’est-ce qui dans votre enfance allait décider de votre vie d’artiste ? Petite, il paraît que je chantais beaucoup. J’ai toujours eu un rapport très proche à la musique, ayant grandi dans une famille de mélomanes, pourtant c’est à travers la danse, que je pratiquais, que le lien s’est établi. Puis j’ai fait du piano et du violon, mais j’avais besoin d’un rapport plus immédiat à la musique, c’est pourquoi j’ai choisi
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AVRIL 2022
Après une année au Centre universitaire de Luxembourg, je suis allée à la Sorbonne Nouvelle pour continuer des études de lettres modernes. Mon arrivée à Paris ne fut pas très heureuse, mais d’emblée j’ai cherché un Conservatoire et me suis inscrite à des cours de chant. Plus tard, j’ai poursuivi au Conservatoire royal de Liège avant de rejoindre en 2007 l’Opéra Studio du Teatro Verdi de Pise en Toscane et de travailler à Livourne et à Lucques. Une étape importante et une belle expérience, car en Italie les jeunes vont à l’opéra comme nous au cinéma. J’ai ensuite été engagée par l’Opéra royal de Wallonie. Mais vous vous tournez vers l’art contemporain ? À Paris, pendant mes études, j’ai rencontré Alex Reding qui allait devenir mon mari. Il
m’a fait découvrir l’art contemporain et on a ouvert ensemble, en janvier 2001, notre première galerie, Alimentation générale, à Luxembourg-gare. À l’époque, je faisais toujours mes études, mais cela me passionnait. D’ailleurs, avant de partir à Liège, j’ai travaillé une année pour la fameuse galerie new-yorkaise Marian Goodman qui venait d’ouvrir un espace dans le Marais. Il y avait là de sacrées pointures ! William Kentridge présent pour l’ouverture, Christian Boltanski qui passait, Pierre Huyghe qui venait tout le temps ou encore Annette Messager.
Être un peu plus proche de l’essence de la vie et de la nature, ne pas oublier que l’on fait partie de la nature
Quelles musiques vous tiennent le plus à cœur ? Mes choix vont vers la musique ancienne, la période baroque. Il y a tellement de trésors dans cette musique, que ce soit dans le