Femme Fatale #026

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FEMME FATALE - THE BOOK

OCTOBRE/OCTOBER 2016

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FEMME FATALE - THE BOOK BRUXELLES 2016 FF-EDITOR FEMME FATALE-THE BOOK FF-PUBLISHING DIRECTOR ALICIA EYONGO FF-PRESS MÉDIATRICE MUJAWAMARIYA FF-EDITORIALIST AUDREY DONCEEL FF-ASSISTANT MANAGER BEHARMONYENT. FF-USA MANAGER KARINE NGUYEN FF-GRAPHIC DESIGNER ALICIA EYONGO THE EDITORIAL STAFF IS NOT RESPONSIBLE FOR PUBLISHED TEXTS, DRAWINGS AND PHOTOGRAPHIES, THAT ARE SOLELY THE AUTHORS’RESPONSABILITY. THE DOCUMENTS ARE NOT RETURNED AND THEIR SUBMISSION IMPLIES THE AUTHORS’AGREEMENT FOR FREE PUBLICATION. THE BRANDS AND ADRESSES THAT APPEAR IN THE EDITORIALS PAGES OF THIS EDITION ARE FOR INFORMATION ONLY AND HAVE NO AIM TO ADVERTISE. FF-SUBSCRIPTION/ABONNEMENTS/INFOS FEMMEFATALETV1@GMAIL.COM FFTHEBOOK@HOTMAIL.COM FF- OFFICIAL WEBSITE (UNDER CONSTRUCTION) WWW.FEMMEFATALE-THEBOOK.COM FF- SOCIAL NETWORKS FACEBOOK.COM/FEMMEFATALETHEBOOK YOUTUBE.COM/FEMMEFATALETHEBOOK

FF-CONTRIBUTORS FF-POETRY TEAM ALICIA EYG ALEXANDRE MULONGO AUDREY DONCEEL BEHARMONYENT CEEBOR-G CHIVAZZ KARINE NGUYEN NANCY RAY THIERRY LUSE TRYSS FF-MODELS DENISE DEE MÉDIATRICE MUJAWAMARIYA AUDREY DONCEEL CLÉO MAITÉ DETAL CHAILA BARI GLADYS ANTHONIO TAMARA KLVD ALICIA EYG CLARISSE POIREL IMAN LOO FF-PHOTOGRAPHERS BEHARMONY ENT. P.6-7, 10-11, 21, 24-25

EZRA SIERRA P.26-27

JO SMART PHOTOGRAPHY P.8, 12, 22-23, 36-37

KARINE NGUYEN P.4, 20, 39,

ILLUSTRATOR LAETITIA MASAMBA MAKE UP ARTISTS VALYA AKYA SARAH LINGWA FACEBOOK: SARAH LINGWA INSTAGRAM: SARAH_LINGWA NICOLE MANGBAU FACEBOOK: NICKY BEAUTY LASH & MAKE UP INSTAGRAM: NICKY_BEAUTY

FF-PARTNERS TH7 FILMS PRODUCTION FETSIVAL MUSIQUE AUM BRUKMER C-BRYD KAMITA MAG KOTO PANTHER PRINT SOUS L’ARBRE À PALABRES / RADIO CAMPUS PLACES LA FONDERIE RUE RANSFORT 27 1080 MOLENBEEK

THANKS TO DOUGLAS MEUTOU FLORA NYIRIMBABAZI NICOLE BOMELE ERICKA KANEZA BABETIDA SADJO GHISLAINE MOLAI CERINA DEROSEN

COVER FEMME FATALE #026 PHOTOGRAPHY BY FF-THE BOOK BY JO SMART PHOTOGRAPHY EDITO AUDREY DONCEEL

NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE.

EDITEUR RESPONSABLE ALICIA EYONGO 44 AVENUE DE LA SAPINIÈRE 1180 BRUXELLES

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SOMMAIRE 28

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FF/ICONIC

RÉINCARNER, VALORISER, RENDRE HOMMAGE 14

UNE HISTOIRE, UN DESSIN PAR AUDREY DONCEEL ET LAETITIA MASSAMBA

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FF/CRÉA

LES MULTIPLES VIES D’ACHAÏSO AMBALI 28

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KARINE NGUYEN JE SUIS MÉTISSE

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FF/MARRAINES DOUGLAS MEUTOU DJ PRINCESS FLOR NICOLE BOMELE ERICKA KANEZA GHISLAINE MOLAI BABETIDA SADJO

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BURYA SI BUNO

UNE PIÈCE DE THÉÂTRE ENGAGÉE VUE PAR NANA SIMBA

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MPATA NSE

L’ÉNIGME DU ZÈBRE

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COLOPHON FF-EDITOR FF-PRESS

FF-ASSISTANT

FEMME FATALE-THE BOOK M É D I AT R I C E M U J AWA M A R I YA MANAGER

BEHARMONYENT.

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FF-PUBLISHING DIRECTOR ALICIA F F - E D I TO R I A L I S T AU D R E Y FF-USA

MANAGER

KARINE

EYONGO DONCEEL NGUYEN


EDITO Avec la rentrée, s’annonce également la toute nouvelle édition de Femme Fatale-The book. Ce 26ème numéro sera placé sous le signe de la culture, des icônes féminines et continue de s’enrichir en contenus et en articles de fond. En effet, l’équipe continue de s’agrandir et de réunir des volontés proactives, participatives et motivantes qui apportent leur grain de sel, leur point de vue et leur enrichissement, ce qui permettra à Femme Fatale d’évoluer un peu plus encore vers ses objectifs. Nous ne pouvons donc que remercier l’ensemble des personnes qui ont donné de leur temps et de leur énergie pour faire aboutir cette 26ème édition. Vous pourrez découvrir le shooting annuel qui a réuni plusieurs des modèles du collectif Femme Fatale sur le site de La Fonderie, musée des Industries et du travail à Bruxelles. C’est donc en plein centre de Molenbeek que quatre photographes issus de divers horizons se sont essayés à l’exercice: Ezra, Be Harmony ent., Jonathan Kaniki, et Karine Nguyen. Vous pourrez admirer le travail de cette dernière au fil des pages du magazine car Karine nous en dira plus sur sa carrière de photographe aux Etats-Unis et comment ses cultures belges et vietnamiennes ont influencé son œuvre. Lors du shooting, chacune des modèles a incarné à sa manière une icône historique en contraste avec le cadre industriel du lieu. À vos révisions, pourrez-vous identifier quel personnage se cache derrière nos modèles? Pourquoi ce choix? Qu’elle est la genèse de notre publication? On peut le dire la femme africaine et de la diaspora a la cote. Peut-on même parler de véritable phénomène? On ne compte plus le nombre de récupérations heureuses ou malheureuses ventant la femme africaine entrepreneuse, engagée, jonglant entre réussite professionnelle et vie personnelle parfaitement maitrisées. Femme fatale a été un pas plus loin, nos modèles d’aujourd’hui sont importants, mais quelles ont été les figures du passé? Qui sont ces femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice et ont permis d’en arriver à ce stade aujourd’hui? Selon Sarah Demart : « Dans les espaces anglo-saxons, l’afropolitanisme s’est propagé comme un langage permettant de dire l’hybridité identitaire et une certaine idée de la globalisation africaine. La notion est lancée dans les cercles de la culture urbaine afro-londonienne et sud-africaine. Elle concerne le plus souvent des artistes, des entrepreneurs ou des intellectuels, évoluant en occident, ainsi qu’une jeunesse aisée, urbaine, et mobile pour laquelle l’esthétisation d’une africanité permet de revendiquer une appartenance à de multiples lieux.(…) Dans la continuité des débats sur les diasporas, Mbembe en appelle ainsi à la nécessité d’imaginer une communauté universelle qui prenne ses distances avec les politiques de la différence et de la séparation, voire de la victimisation identitaire, que le panafricanisme, la négritude et les nationalismes africains ne permettaient, selon lui, pas de dépasser. Ici, afropolitanisme renvoie à la fluidité des identités du passé ».1

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FEMME FATALE - THE BOOK DEMART S. « Créer en post-colonie 2010-2015. Voix et dissidences belgo-congolaises », p.16, Bruxelles, 2016.


O C’est donc par une belle journée ensoleillée que nos modèles et nos photographes se sont prêté au jeu de la réinterprétation dans une ambiance chaleureuse et amicale donnant lieu à une profusion de clichés. Cet enthousiasme débordant nous aura nourri les uns les autres. En plus de sa formule habituelle, poésie versus shooting, ce nouvel opus vous proposera d’en savoir plus sur la pièce récemment jouée au Bozar par la troupe Urugero, menée par l’auteur rwandais Victor Jyambere. En outre, nous reviendrons aussi sur l’excellente publication de Mpata Nse « L’énigme du zèbre » qui laisse en émoi toute la diaspora africaine, à travers un compte-rendu d’une de ses lectrices: extraits, critique fine et présentation de l’auteure sont au rendez-vous. Médiatrice Mujawamariya fera écho de ses sentiments vis-à-vis de cette lecture. Théâtre, littérature, mais bien plus encore… Si vous n’avez pas pu assister à l’ADC-Festival qui s’est tenu au « Daarkom », alors l’heure du rattrapage a sonné. Nous présenterons à nouveau nos marraines et leurs parcours incroyables qui avait donné lieu à des échanges vibrants lors d’une table ronde: Douglas Bryantine Meutou, Dj princess Flor, Bomele Nketo Nicole, Erika Kaneza, Babetida Sadjo, Ghislaine Molai. À travers leurs témoignages et les autres développements du magazine, il sera également question d’identité et d’en approcher ses nuances, ses complexités, et ses interrogations. A vos crayons, à vos pinceaux, l’expression artistique trouve également sa place dans Femme Fatale-The Book. L’illustratrice congolaise Laetitia Masamba s’attaque désormais à une nouvelle figure de la mythologie: Aïsha Kandisha, la sorcière marocaine. Comment a-t-elle réinterprété en couleur cette déesse et comment cette histoire peut-elle être lue sous l’angle du modèle féminin? Pour finir, c’est Acha¨so Ambali, figure de l’émission radiophonique « Sous l’arbre à palabre », qui se prêtera au jeu de l’objectif. Achaiso partagera avec vous les différents axes qui constituent son quotidien et fera le juste lien entre les différentes parties du book. Entre présentation de sa vie professionnelle, ses engagements au sein de plusieurs institutions, et le partage de ses valeurs profondes, cette dernière réunira avec intelligence et sensibilité toutes les composantes de ce que nous considérons comme une femme fatale. Vous l’aviez souhaité, Femme Fatale- The Book l’a fait: It will be ICONIC. Audrey Donceel FF-editorialist / Editorialiste Writer / Poète Brussels / Bruxelles, october / octobre 2016


RÉINCARNER, VALORISER, RENDRE HOMMAGE ET ENFIN INTERPRÉTER DES PERSONNAGES FÉMININS QUI ONT MARQUÉ L HISTOIRE DANS LEUR DOMAINE: ARTISTIQUE, POLITIQUE, SCIENTIFIQUE. AUTANT DIRE DES LÉGENDES AUXQUELLES NOUS VOUS DEMANDONS DE FAIRE HONNEUR. LE TOUT SUR LE SITE DU MUSÉE DE LA FONDERIE, UN FOND D’ANCIENNES MACHINES INDUSTRIELLES ET DANS UN CADRE PATRIMONIAL QUI DONNERA LE TON À NOTRE SHOOTING ANNUEL.


MAE JAMISON FIRST AFRO-AMERICAN IN SPACE/ PREMIÈRE AFRO AMÉRICAINE DANS L’ESPACE


NANDI WAS A DAUGHTER OF BHEBHE, A PAST CHIEF OF THE LANGENI TRIBE AND THE MOTHER OF THE FAMOUS SHAKA, KING OF THE ZULUS/ NANDI ÉTAIT FILLE DE BHEBHE, UN ANCIEN CHEF DE LA TRIBU LANGENI ET LA MÈRE DU CÉLÈBRE SHAKA, ROI DES ZOULOUS


Infused with passion On the edge of desire I seemingly stumble through life. Succumbing to the wants and needs of past pleasures. You might be either Satan or the brightest light. I infused our waxing wonders together, So even the heat of our passion may not burn us. What lies I’ve drowned myself in, And on what hopes I’ve attempted salvation. You’ll still remain the purest temptation. Wrong or right, My racing heart will always remember you. I wish on those edges you’ll race to me. So I can see the heavens present in you. Beharmony Ent.

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FEMME FATALE BOOK AM I NOT A WOMAN AND A- THE SISTER, THE ANTI-SLAVERY CONVENTION OF AMERICAN WOMEN, 1837–1839/ LA CONVENTION ANTI- ESCLAVAGE DES FEMMES AMÉRICAINES, 1837-1839

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CLÉOPÂTRE REINE D’ÉGYPTE ANTIQUE QUI GOUVERNE ENTRE -51 ET -30/ QUEEN OF ANCIENT EGYPT WHO GOVERNED BETWEEN -51 AND -30


Je suis… Organique sculpture ni de glaise ni d’argile, Dans mon sang coule l’eau du Gange, du Niger, de l’Amazone et du Nil. Berceau de vos pas qui parfois se réveille, Au bruit de vos plaintes, des terres de Kaïlash aux mystérieuses citées de sel. Muette gardienne des secrets de Thèbes, On observe patiemment sur cette scène faite mienne, que tressaille mon cil et que murmurent mes lèvres. Témoin d’un passé en désaveux et d’ un avenir éphémère, Et que monte la pression pour qu’enfin tout s’accélère. Je suis, Image à nu d’un dessein en alerte, Et ouvrir les yeux pour qu’enfin tout s’arrête… Look Beyond

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Certains parlent de légendes urbaines, d’autres d’une histoire que l’on raconte à l’abri des regards, des dizaines de disparitions d’hommes, la nuit, qui ne reviennent jamais. On compte sur les doigts d’une main les rescapés qui racontent… Une femme si belle, aux longs cheveux roux, apparaît près d‘un olivier et susurre leur nom… sous son voile blanc, des pattes de chèvres poilues jusqu’aux chevilles, son visage se transforme de façon hideuse, de sa démarche boitillante elle bondit de façon fulgurante… Bien moins connue que ses divines homologues, Aïsha Kandisha prend pourtant une grande place dans le folklore culturel marocain. On l’a décrite comme une sorcière, comme un démon arpentant les coins sombres des rues et des campagnes pour séduire les hommes et les posséder. La seule façon de lui échapper: brandir un objet métallique ou planter une lame au sol. Mais qui est-elle? Nous sommes au 17ème siècle. Les Portugais tentent de coloniser le Maroc. Dans les montagnes de l’Atlas, une famille de la bourgeoisie locale n’a depuis des années qu’une seule idée fixe: marier leur fille unique. Sa beauté était reconnue dans toute la région et les prétendants se bousculaient à sa porte mais Aïsha n’avait pas l’esprit aux noces. Inquiétée par l’envahisseur portugais, Aïsha n’a qu’un seul désir: défendre sa famille, son pays et organiser la guérilla contre cette présence étrangère. Ces montagnes de l’Atlas elle les connaît par cœur, elle chevauche régulièrement au petit matin et les villages aux alentours désespèrent de voir passer la jeune intrépide… « C’est encore Aïsha…elle ferait mieux de se marier…si bien née et si jolie… quel gâchis et quelle honte pour la famille… ». Le temps passe et malgré les efforts d’Aïsha et de ses quelques suivants pour maintenir la paix, les Portugais mènent à bien leur conquête. La réputation de la demoiselle n’avait alors aucun égal, un jeune colonel se décide à demander la main d’Aïsha. Toujours aussi farouche et malgré les insistances de sa famille Aïsha se décide à fuir ce mariage malgré l’obligation et les engagements de son père. Naturellement c’est vers les montagnes qu’elle trouve refuge, nuit après nuit, elle tente de survivre se nourrissant de ce qu’elle trouve dans la région. Elle sait qu’elle ne peut plus faire demi-tour, elle connaît la tradition elle sera désormais bannie pour avoir déshonoré non seulement sa famille mais menacé la fragile entente de toute la région. Une nuit étoilée, à bout de force, rongée par la faim et la fatigue, la vie d’Aïsha semble s’éteindre doucement…pourtant sous le clair de lune… un être étrange, immatériel, sans visage, comme constitué de brumes et de nuages s’approche « Aïsha, Aïsha, je suis le djinn des montagnes…

je peux t’aider à te venger de ceux qui t’ont rejetée… mais en échange tu appartiendras à notre monde… tu seras à la fois notre captive mais tu seras enfin libre à jamais » … pourtant sous le clair de lune… un être étrange, 14

immatériel, visage, comme constitué de brumes et de nuages s’approche… FEMME FATALE sans - THE BOOK


« Aïsha, Aïsha, je suis le djinn des montagnes…je peux t’aider à te venger de ceux qui t’ont rejetée… mais en échange tu appartiendras à notre monde…tu seras à la fois notre captive mais tu seras enfin libre à jamais ». Dans un dernier souffle, Elle donne son accord

au djinn par un simple mouvement de tête… Dans un cri de souffrance que nul n’a plus jamais entendu sous ces étoiles, les jambes d’Aïsha se contorsionnent, semblent comme rivées au sol, et se transforment en pattes aux allures animalières. La suite nous la connaissons… Sa fureur de vivre, son cœur empli de liberté, sa trop grande bonté et cette beauté tellement envahissante, feront d’elle la légende la plus crainte, l’hybride redoutée Aïsha Kandisha. FEMME FATALE - THE BOOK Écrit par Audrey Donceel, dessiné par Laetitia Massamba



Achaiso Ambali

Quelle lutte? Celle de la conscientisation par la connaissance!

Mon premier loisir et engagement associatif se déroule le dimanche dans les studios de radio campus.

Le principal et l’essentiel, c’est mon rôle de maman.

Ma seconde casquette est celle d’entrepreneur.

Tout d’abord merci à Femme Fatale de m’accorder cette tribune. C’est un véritable honneur pour moi. Je ne veux pas me définir par des cases ou des titres mais je peux partager l’expérience et la motivation qui nourrissent mes différentes activités.

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MAMAN Le principal et l’essentiel, c’est mon rôle de maman. J’ai un fils de 7 ans que j’élève seule et qui est à lui ma plus grande préoccupation, ma plus grande joie, ma satisfaction et ma source d’énergie ! (Oui ! tout ça pour ce petit homme !) S’il est vrai que le quotidien n’est pas de tout repos, entre l’école, les activités, l’éducation et les loisirs, le bonheur qu’on en tire est sans égal ! Il n’est pas rare que mon fils m’accompagne à la radio ou lors de conférences et autres évènements culturels. J’essaie de lui inculquer petit à petit les valeurs que je défends afin qu’il comprenne pourquoi j’y accorde autant de temps. Je pense sincèrement que les enfants sont beaucoup plus conscients du monde qui nous entoure que nous ne pouvons l’imaginer. Il est bon de leur expliquer avec des mots simples et des exemples, de dialoguer avec eux et d’avoir leur ressenti sur l’actualité surtout quand elle est marquante. De plus, ils sont d’une logique implacable, ce qui nous pousse aussi en tant qu’adulte à la réflexion. Malgré mes multiples engagements, mon fils reste ma priorité et passe avant tout, s’il devait arriver que son éducation requiert plus de temps et d’attention, j’arrêterais tout sans hésiter.

YAENGO Ma seconde casquette est celle d’entrepreneur, j’ai ouvert il y a deux ans mon espace bien-être : Yaengo à Etterbeek non loin du quartier Schuman. J’y propose des soins esthétique mais surtout de la massothérapie. La massothérapie, c’est l’art du toucher pour soigner, relaxer, soulager et revitaliser. Certaines régions du monde ont depuis des millénaires adoptés le massage comme mode de vie. En Asie, hormis le fait que se faire masser est très démocratique, c’est un véritable art de vivre. Les gens se font masser quotidiennement et les techniques s’apprennent et se transmettent au sein des familles. J’ai ouvert mon institut avec cette vision de « bien-être pour tous ! », l’envie de permettre aux gens de se recentrer et de prendre soin de leur âme et de leur moral avant d’aller en pharmacie. Le réflexe n’est pas encore acquis et le massage reste un luxe que l’on s’offre ou que l’on offre pour des occasions spécifiques. Mais je tiens bon, j’ai foi en mes mains et je commence à me faire connaître. J’ai notamment un partenariat avec la commune d’Etterbeek pour qui j’anime, une fois par mois, des après-midis bien-être auprès du personnel. Cette collaboration, la confiance des clientes et les retours positifs sont autant d’avancées qui me confortent dans mon choix et dans mon secteur. Être indépendante me permet une grande flexibilité et cela me permet de gérer mes autres activités. À ceux qui souhaitent se lancer, je ne peux que dire : Foncez ! Il n’y a pas d’échec possible en ce sens que faire le choix d’être son propre patron nous permet de développer un maximum de compétences, de se connaître face aux épreuves et de se tester chaque jour ! Une formation intensive de la vie!

SOUS L’ARBRE A PALABRE Mon premier loisir et engagement associatif se déroulent le dimanche dans les studios de Radio Campus. J’y anime depuis à peu près 4 ans au sein de l’émission Sous l’Arbre à Palabre. Il s’agit d’une émission panafricaine et afro-centrée qui distille l’information sportive, politique et économique. Nous développons aussi des questions de société qui vont du port de tissages brésiliens à l’Affaire Dieumerci Kanda (Dieumerci Kanda est cet homme Congolais, mari et père qui s’était rendu au commissariat à Anderlecht pour signaler une perte de carte d’identité et qui n’en est jamais ressorti. La police nous laissant croire qu’ivre, il se serait suicidé !). Le but principal de l’émission est d’informer la diaspora tout en gardant un regard africain et donc critique sur ce dont les médias occidentaux nous abreuvent. Je suis littéralement mordue de radio. J’y apprends énormément, tant sur le fond que sur la forme et les possibilités qui en découlent sont énormes, d’ailleurs peut-être aurais-je bientôt l’occasion de vous partager l’aboutissement de projets en gestation mais chuuut! Sous l’Arbre à Palabre est une vraie famille. Nous sommes là l’un pour l’autre, et c’est très important pour le bon déroulement de l’émission. Nous sommes issus de tous les coins de l’Afrique : Togo, Rwanda, Congo, Cameroun… et cette année l’équipe s’est agrandie de nouvelles voix féminines! C’est assez important que pour être souligné! Je vous invite donc vivement à profiter de vos dimanches après – midi, pour nous écouter sur radio campus, dès 14H30 sur le 92.1FM!

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CMCLD - Le Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations L’autre engagement que j’ai pris il y a presque 3 ans est auprès du Collectif Mémoire Coloniale et Lutte contre les Discriminations. Une association unique en Belgique de par l’idéologie et les valeurs qu’elle transmet ainsi que par ses actions. Le Collectif est composé de jeunes, voire très jeunes militants. Certains sont déjà dans la vie active, d’autres poursuivent brillamment leurs études. Je reste toujours fascinée, admirative et fière de voir à quels points les plus jeunes d’entre nous donnent de leur temps et de leur énergie pour mener la lutte. Quelle lutte? Celle de la conscientisation par la connaissance! En ce sens, sont organisées chaque mois, en partenariat avec l’asbl Change, les conférences formations : Initiation à l’Histoire Africaine. Les thématiques abordées touchent l’Afrique Précoloniale et PostColoniale. Nos invités sont aussi divers et prestigieux que Amzat Boukari, auteur de Africa Unite ! ,Sylvia Serbin, auteure de Reines et Héroïnes d’Afrique ou Jean Omasombo Tshonda, biographe de Patrice Emery Lumumba. Ces rencontres mensuelles sont de vrais rendez-vous pour néophytes et passionnés. Les échanges y sont tantôt modérés, parfois mouvementés mais nous en sortons toujours un peu plus riches et éveillés. L’un de mes souhaits serait d’y voir plus de préadolescents. Assister à ces sessions d’échange, rencontrer d’autres jeunes de la diaspora qui débutent ou sont déjà avancés dans leur démarche de réappropriation culturelle ne peut qu’être bénéfique pour la jeunesse afro descendante. Il y a actuellement un Amour croissant des Africains pour l’Afrique. Un intérêt grandissant pour notre culture, l’affirmation de ce que nous sommes sans avoir à nous justifier, l’envie de plus d’unité, le besoin de créer des structures qui nous valorisent, la projection d’une force économique et le désir de mettre nos compétences au service de notre continent et de ses diasporas. Une de mes craintes dans cet élan est que nous ne soyons malgré nous des parasites pour les nôtres. Nos statuts de privilégiés nous poussent parfois, pensant bien faire à imposer nos idées ou à considérer comme obsolètes certains us & coutumes persistants sur le continent. Cet été par exemple, j’ai embarqué mon fils et nous sommes allés jusqu’à Kisangani au nord de la République Démocratique du Congo. Les retrouvailles furent intenses avec ma mère qui vit là-bas, mes tantes, mes cousines, les neveux que je n’avais pas encore rencontrés… Néanmoins lorsque je répondais par la négative à la question de savoir si j’avais refait ma vie et si je comptais faire encore deux ou trois enfants (parce que les enfants c’est la fierté et la valeur d’une femme !), je sentais toujours des regards désapprobateurs se poser sur moi. Une cousine, du même âge que moi, m’a expliqué en aparté qu’une femme vivant seule est considérée comme une fille facile. « Si tu n’as pas d’homme à la maison c’est que tous les hommes peuvent rentrer chez toi ! » Nous avons débattu sur le sujet, moi essayant de la convaincre que l’indépendance d’une femme est au contraire un atout, elle me faisant part de son cas : 4 enfants, séparée de son mari et de retour dans la maison familiale! Ce genre de situation me laisse à penser que nous, Africains évoluant en Europe, devons envisager le retour au pays avec beaucoup d’humilité et une réelle disposition à nous adapter à ces milieux dont les subtilités nous échappent souvent. Le retour sur la terre des ancêtres se prépare donc sur plusieurs fronts : idéologiquement, psychologiquement et financièrement.

Pour finir, je dirais que chacun(e) peut se réaliser pour peu qu’il / elle reste cohérent(e) avec sa personnalité. La vision est le déclencheur. La sincérité nous pousse à commencer. L’optimisme nous permet de continuer. L’ambition intervient quand le chemin devient sinueux. La persévérance nous porte jusqu’au bout! Et pendant ce temps la vie se charge de nous faire rencontrer les bonnes personnes… Achaiso Ambali

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ICONIC 20NEFERTITI FEMME FATALE - THE BOOK

«LA-BELLE-EST-VENUE» A RÉGNÉ AUX CÔTÉS D’AKHENATON/ «THE BEAUTIFUL ONE HAS COME» REIGNED ALONGSIDE AKHENATEN


Infusion, infusion Let it drip drop slow without question Let it slip down low, into confusion The reason that undermines it all Are pieces of me scattered, when I fall Pick me up and erase that, boy Bring me up and paint me like a toy Insomnia will never be for my taking Hysteria will never have me shaking But my criteria for the choosing Will be of who illuminates me Shadows, all those shadows around Moving in the still of night With no clear vision of the aftermath Please let me be, let me leave I have nothing but my body to give The ways to my soul run deeper than that But will you go though that struggle for that The day when you will illuminate me Will eliminate the one that doesn’t see For always choices will be made Or this soul will only just fade TRYSS

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CANDACE QUEEN OF ETHIOPIA, WORLD FAMOUS AS A MILITARY TACTICIAN AND FIELD COMMANDER/ CANDACE, REINE D’ ETHIOPIE, MONDIALEMENT CONNUE COMME UNE TACTICIENNE MILITAIRE ET COMMANDANTE SUR LE TERRAIN

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I Mind my own In a mind of my own I find my own Like finding my way home To it I am drawn My loyalty is sworn No brass or brawn But green long-fields, rows of corn Whence I am from I am raised Those youth memories never erase Count back down - I long for the days From into the past the future I gaze These times will never split my soul My gain and losses are solely my own Challenges I conquer, I never walked alone For there beside me, the calling of home My consequential path, my moon, my sun All that she is, all I was and am, we are one Degrees of separation exist not, there are none My destiny she is, till fate’s day - till I am done! Dy Indigo 24

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DIANA FEMME FATALE - THE BOOKROSS 25 CHANTEUSE DE SOUL, DE POP ET DE RHYTHM AND BLUES AMÉRICAINE/ SOUL, POP, RHYTHM AND AMERICAN BLUES SINGER


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ANGELA DAVIS MILITANTE DES DROITS DE L’HOMME, PROFESSEURE DE PHILOSOPHIE ET MILITANTE COMMUNISTE DE NATIONALITÉ AMÉRICAINE/ ACTIVIST FOR HUMAN RIGHTS, PHILOSOPHY PROFESSOR AND COMMUNIST ACTIVIST US CITIZEN

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Je m’appelle Karine Nguyen, je suis Eurasienne, de maman Belge et de papa Vietnamien. Je suis parolière et photographe. Mon métier m’a fait découvrir de nouveaux horizons. J’ai découvert New York, une ville où l’inimaginable est possible et où l’art pleut en abondance! Par amour, je m’y suis installée pour vivre mon art. En 2005, j’ai décidé de continuer à développer ma carrière de parolière à Montréal, où je suis restée quelques années. Depuis je collabore avec différents compositeurs Canadiens qui ont écrit notamment pour Bruno Pelletier, Serge Lama, Isabelle Boulay… En 2008, après avoir acquis de la maturité professionnelle, je suis revenue m’installer à New York. En 2012, j’ai organisé ma première exposition interactive alliant la musique et le visuel dans une galerie d’art à Brooklyn. Ce fut également la première fois où j’exposais en tant que photographe. J’ai eu la chance de vendre ma première pièce photo. C’est depuis, que j’ai débuté professionnellement la photo et pu acquérir de la maturité. De par la même occasion, je suis devenue également auteure et photographe pour le magazine Femme Fatale-the book que je représente également sur le territoire américain. Depuis, j’ai exposé en Belgique, en France, à Philadelphie, New York… J’ai eu la grande opportunité de pouvoir exposer, pendant un mois, dans une des plus grandes stations de bus des États-Unis, «Port Authority bus terminal» (à côté de Time Square), là où il y a plus de 65 millions de personnes passant par année. Je vis aujourd’hui à Brooklyn, là où je poursuis ma carrière de parolière et de photographe. www.karinenguyen.com


KARINE NGUYEN

Je suis Métisse

Je suis métisse, la richesse de grandir et s’enrichir au sein d’un couple où baigne un mélange de cultures. C’est un mélange de richesses profondes où l’enfant baigne dans un univers où se croisent et s’entrecroisent les rites, les us et coutumes et les richesses culturelles dont sont originaires les parents. Grandir au sein de deux cultures voir plus est un cadeau de la vie, un fruit de la symbiose de cultures. Instruire et construire une identité culturelle en tant que métisse permet à l’enfant de grandir tout en gardant un équilibre émotionnel. Cependant, au quotidien, et dépendamment du pays où l’enfant grandit, cela peut représenter de grands défis et conflits. Aujourd’hui et de partout dans le monde, on voit de plus en plus de couples mixtes. D’antan un refus et aujourd’hui un effet de mode?! Dans de nombreux pays encore, cela n’est pas accepté et donc mal vu. Je suis métisse est une fierté encore très peu dite et acceptée par un bien nombre de gens de partout dans le monde. Nous faisons face encore à l’ère d’aujourd’hui, à l’acceptation de la différence, un inconnu qui pour certains heurte encore les us et coutumes. La différence ne se limite pas juste à la mixité ethnique, elle est de tout genre, spirituelle, sexuelle, religieuse… Chacun de nous tend à la différence de par sa manière d’être, de penser, de vivre… Mais aujourd’hui, la différence dérange encore. Pourquoi dérange-t-elle tellement?! Peut-être tout simplement parce que l’autre nous ressemble? Qu’en pensez-vous? L’autre nous menace, certes, parce qu’il est différent, mais aussi parce qu’il est semblable. Mais quelque part, l’autre a toujours quelque chose de semblable avec nous qui fait peur ou rassure. Alors, la différence devrait peut-être rimer avec confiance et indifférence? MÉLANGE, MIXITÉ, ACCEPTATION, RICHESSE, CULTURES, AMOUR, SYMBIOSE, UN… JE SUIS MÉTISSE

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Une promenade de mots pour te découvrir: Humilité Le quotidien La vie La rue La différence La beauté Le regard Pourquoi avoir choisi la photographie? C’est la photographie qui m’a choisie. Un amour transmis par mon père sans le savoir depuis toute petite. Mon père est passionné de photos et surtout l’amour pour ses enfants lui a donné l’envie de figer des moments de nos vies. C’est par la suite que j’ai pris le relais et ai exposé par accident dans une galerie d’art à New York pour la première fois. Qui sont tes sources d’inspiration? Les femmes, leur beauté, leur vision du monde et de l’amour. La vie et son quotidien m’inspirent et me permettent de créer un visuel, un environnement simple à mes photos. L’écriture et la musique aussi sont des sources d’inspiration. En tant que parolière, les mots, les sons et musique créent des images que je visualise et reproduis ainsi en photo. Ma plus grande fierté dans ma carrière de photographe est d’avoir exposé à Port Authority bus terminal, une des plus grandes stations de bus aux Etats-Unis où plus de 65 millions de gens y passent par année. Cette station se situe en plein cœur de Manhattan à New York. J’ai eu la chance de pouvoir exposer, au sein de deux vitrines complètes, mon exposition photos appelée «la différence». Et ce pendant un mois en 2014.

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Pour retrouver les projets de Karine Nguyen, www.karinenguyen.com


Rien n’est à changer, puisque la vie pour moi est un éternel recommencement et tout ce que j’ai construit en tant qu’artiste, photographe et parolière je le dois à l’évolution de mon chemin de vie personnel et grandissant. Sans cela, je n’aurais pas acquis la maturité professionnelle que j’ai aujourd’hui.

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Elles nous inspirent

La persévérance est un point à l’horizon qui nous donne le courage et la force de l’atteindre. Les plus grandes montagnes ont inspiré le courage de ceux qui, toute leur vie, se sont battus pour atteindre les cîmes. Nos montagnes inspirantes ne sont pas forcément les blocs de pierres forgés par la nature mais les coeurs de nos mères armées par l’amour qu’elles nous portent. Nos mères sont ces filles et ces femmes Muses, inspirantes dont la force audacieuse qui les anime fleurit à chaque rencontre les semences de nos desseins. Elles sont nos filles, nos soeurs, nos femmes, nos mères et nos grand-mères. Elles sont simplement nos MUSES. écrit par Chivazz Ceboor-g

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Douglas Bryantine Meutou est une créatrice d’origine camerounaise. Elle a vu naître sa passion pour la mode très naturellement dès son plus jeune âge. Douglas est la créatrice de la marque C-BRYD. La marque verra publiquement le jour en 2014 et se fera remarquer par sa collection INDOMPTABLE BRÉSIL qui sera un clin d’œil à l’équipe national de son pays « Les lions indomptables » du Cameroun durant la coupe du monde 2014 au Brésil.

Quelle est votre plus grande fierté dans votre carrière? Avoir créé ma propre entreprise. Votre plus beau projet? La marque C-BRYD 12.17 Qui considérez-vous comme source d’inspiration? Ma mère (Nbengang Christine) et mes grandes soeurs. Comment avez-vous réussi à combiner votre vie de maman, de femme avec votre parcours professionnel? Je dois cette réussite à ma facilité d’adaptation à des situations, à ma capacité, à régler mes problèmes sans paniquer. Si, vous deviez changer quelque chose dans votre parcours, qu’est-ce que ce serait? Rien, parce que j’ai eu des hauts et des bas qui m’ont permis de mûrir tout en apprenant, donc je ne changerai RIEN Si vous deviez donner 3 conseils aux jeunes filles d’aujourd’hui, lesquels seraient-ils? 1- Créez vos propres chances 2- N’attendez pas d’aide de qui que se soit parce qu’au final les aides viendront par la suite parce que vous aurez fait vos preuves 3- Accrochez-vous à vos rêves et réalisez-les avec tout le plaisir qui sera le vôtre. Quelle est votre plus grande qualité? Ma persévérance. Quelle est votre plus grande faiblesse? Mon fils de 6ans (Maxence). Quelle est votre citation préférée? ALLONS SEULEMENT, cette citation me rend forte, ça me dit «avance et ne te retourne pas, il n’y a jamais rien de bon derrière. L’avenir c’est devant.» Quels conseils donneriez-vous à des jeunes entrepreneuses? Mesdames, le chemin est long paré d’embûches, ne dit-on pas que la femme c’est l’humanité! Nous sommes faites pour être résistante, Osez, innovez et entreprenez.

Quel est votre meilleur souvenir vis-à-vis de votre carrière actuelle? Le jour où mon meilleur ami PAUL ALO’O EFOULOU m’a suivi dans le projet. Quelles femmes prenez-vous en modèle? La seule et unique OPRAH WINFREY. Que pensez-vous de la représentation des femmes de la diaspora dans le monde de la mode? Elles sont bien représentées dans divers domaines mais il en faudra d’avantage. Est-ce que ça a été plus dur de se faire une place en tant que femme dans le monde de la mode? Non pas vraiment, le plus dur est de se faire un NOM c’est valable pour les hommes comme pour les femmes. Comment votre histoire personnelle a-t-elle influencé votre parcours? Je suis née dans une famille de commerçantes où la création et le matériel de couture a toujours été présents d’où mon envie de faire partie du monde de la mode, c’est une passion. Quelles sont les difficultés rencontrées dans un domaine tel que le monde de la mode? Difficile de se faire un nom. De trouver des points de vente et de développer la communication tout au tour. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer C-bryd? L’envie de se lancer dans un challenge dans un domaine que j’aime et que je connais. Quelles sont les valeurs humaines que vous souhaitez diffuser? La révolution est en marche. Les femmes doivent être plus présentes sur le marché du travail avec ou sans enfant tout est possible quand on veut vraiment.

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Flora Nyirimbabazi quitte sa terre natale, le Rwanda, à l’âge de 17 ans, un sac de voyage au bras. Arrivée en Belgique, elle apprend le néerlandais et enchaîne les petits boulots. Véritable autodidacte, elle se découvre une passion pour le mix et commence à être connue et devient la 1ère Femme Dj Afro de Belgique. Ne voulant pas être cantonnée à une seule communauté, elle se fait connaître par des organisateurs de soirées éclectiques. Aujourd’hui, elle mixe dans plusieurs villes de Belgique, de France, d’Allemagne et de Suisse. Mais pas seulement, elle a également conquis les plus grandes boîtes de nuits de l’Afrique de l’Est.

À quel moment ça devient clair et évident, entant que femme, qu’un job dit «classique» n’est pas la voie que vous alliez choisir? Qu’est qui fait que l’on choisit de vivre de sa passion? Depuis petite j’ai toujours voulu travailler dans le milieu artistique (peintre, couturière) ou dans un milieu «masculin» (pilote, militaire, chauffeur de bus). Devenir DJ, je n’ai jamais prévu ça, je dirais que c’est venu vers moi et finalement ça me correspond. Il y a le côté art & masculin. Ce qui fait que l’on choisit de vivre de sa passion, justement c’est choisir parce qu’on sait qu’on est fait pour ça et qu’on ne sera pas heureux en faisant autre chose. Vous sentez-vous traitée différemment dans le monde de DJ et de la musique parce-que vous êtes une femme? oui et c’est rare que ça soit un traitement de faveur, mais c’est souvent avant la prestation, après le regard change et positivement. Trouvez-vous que la place de la femme dans l’entertainement et la musique à changé, évolué, entre le début de votre carrière et maintenant? Oui lentement mais sûrement. Quand ce rêve de devenir DJ à commencer à devenir réalité, quels ont été vos plus grands défis? Quand j’ai commencé à mixer dans des boîtes sans que j’y aie une connexion d’un ami ou connaissance, mixer dans des plus grandes boîtes comme le carré ou mondial et surtout mixer dans des pays étrangers (Europe, Afrique), mais je ne dirais pas que mon rêve est déjà réalisé je suis peut-être sur le chemin.

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Quelles ont été vos motivations et inspirations qui vous ont poussé à poursuivre ce rêve? Imaginiezvous à l’époque mixer dans les plus grandes boîtes afro (et autres) en Europe et en Afrique? J’ai toujours eu des gens qui ont cru en moi jusqu’à maintenant et même ceux n’y ont pas cru ou qui ont critiqué après quelques années. Pour la plupart ils ont changé d’avis. Ce qui me motive encore plus, c’est que j’arrive à vivre de ça. Qu’est-ce qui est le plus gratifiant d’être là première femme afro DJ de Belgique voire d’Europe? Honnêtement je m’en suis rendu compte il n’y a pas longtemps, mais j’avoue que j’y pense rarement… Vous avez reçu le prix «La Nuit du Mérite» par la diaspora Togolaise à Bruxelles en 2014 ainsi que l’«African diaspora merite» pour le «Best Mix Master» à Amsterdam en 2015. Avez-vous le sentiment d’avoir atteint un objectif? Quels sont vos autres rêves et ambitions? Le fait d’avoir reçu le prix de la nuit du mérite je ne le prend pas comme un objectif mais plutôt une belle surprise, et pour l’award du Best Mix Master ça a été un objectif mais juste pendant cette période de compétition. Mes autres ambitions c’est d’avoir mes propres sons et de faire des featurings avec des chanteurs connus…


Bomele Nketo Nicole est une femme très engagée dans sa communauté. Belge d’origine congolaise, en 1991 elle est licenciée en Affaires publiques et en Relations nationales à l’UCL. En 2009, elle devient Présidente de l’asbl « Anderlecht en couleurs », poste qu’elle occupe encore aujourd’hui. En 2006 et en 2012 son engagement la poussera à se présenter aux élections communales d’Anderlecht. Au jour d’aujourd’hui, Madame Bomele, a plusieurs casquettes, elle est Conseillère communale à Anderlecht ainsi que Présidente de l’asbl « Anderlecht en couleurs» et pour finir, Présidente à l’Intercommunale Bruxelloise de Gaz.

Quels sont pour vous les défis d’une femme politique? Le premier défi majeur, c’est la conciliation entre la vie politique et la vie familiale. Faire fi des stéréotypes négatifs de la femme en politique et surtout, pour nous les Africaines, de ce poids culturel qui cantonne la femme au foyer. La femme a plus de difficulté à accéder à une aide financière pour ses campagnes électorales. Tous ces freins font en sorte que la femme ait des difficultés à accéder aux postes décisionnels. Pour parer à cela il faudrait que les femmes développent des réseaux solides qui serviront leurs objectifs, qu’elles créent un fond financier électoral mais surtout que les femmes célèbrent le succès d’autres femmes. Diplomate, Journaliste, Politique pourquoi ces choix? Je dirai que fille de diplomate et après un diplôme en Relations Internationales, cette belle carrière s’imposait tout simplement à moi. Mais ma vie familiale m’a amenée à plusieurs déménagements… Polyvalente j’ai dû m’adapter. Mais vous noterez que toutes ces carrières ont un dénominateur commun le contact humain. La vie associative dans laquelle je me suis plongée dès mon jeune âge n’est pas une carrière mais une passion bénévole que j’exerce avec joie. Une femme que vous prenez comme modèle? Oprah une femme avec un passé douloureux mais à force de volonté et de talent a mis sa réussite et sa fortune au service d’oeuvres caritatives dont notamment une école pour les jeunes filles en Afrique du Sud.

Que pensez-vous de la représentation des femmes de la diaspora dans le monde politique Je trouve qu’elles sont très bien représentées dans l’arène politique belge et ce au niveau communal. À défaut d’un mandat de visibilité ou d’une position d’éligibilité sur la liste régionale, elles n’arrivent pas à être élues à ce niveau de pouvoir à cause des nombreux défis évoqués ci-haut. Pourquoi avoir créé Anderlecht en couleurs? Suite aux émeutes de mai 2008 à Anderlecht où les jeunes autochtones se sont opposés aux jeunes allochtones, la Belgique avait dès lors une vision négative de la multiculturalité de notre commune. Je me devais ainsi de positiver la richesse de la diversité anderlechtoise via ce festival et diverses activités de l’asbl qui porte le même nom. Vos sources de motivations? Je crois à cet ascenseur social qui permet à toute personne en difficultés et en souffrance d’accéder à une vie meilleure car tout le monde a sa place si on lui donne sa chance. Que peut-on vous souhaiter dans le futur pour votre carrière et pour votre vie de femme? Actionner l’ascenseur social pour les femmes et les enfants au Congo, réussir l’éducation de mes filles et leur apprendre à être heureuses en faisant du bien autour de soi.

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KATHLEEN CLEAVER AMERICAN PROFESSOR OF LAW, KNOWN FOR HER INVOLVEMENT WITH THE BLACK PANTHER PARTY/ PROFESSEUR AMÉRICAIN DE DROIT, CONNUE POUR SON IMPLICATION AVEC LE PARTI BLACK PANTHER

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ICONIC FEMME FATALE - THE BOOK

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Histoire de passion. Tes pouvoirs absolument anéantis en une seule goutte. Des éclats dans ton âme, pure et immaculée. Liés par ton esprit. Imprégnés avec un soupçon de tendre joie. La vie est ambroisie, un état d’harmonie. Je ne connais pas mon histoire, sauf celle que l’on m’a racontée. Tout ce que je sais, je suis un avec le monde autour de moi… Même si ce monde est divisé. Je suis dans une fosse de passion. J’infuse avec la vie et le sentiment d’illumination. La beauté est la seule façon de décrire mon histoire. En ce moment-même, je crée mon histoire. Je la raconterai avec mes propres mots. Beharmony Ent.

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FEMME FATALE - THE BOOK ALICIA KEYS PIANISTE, CHANTEUSE, AUTEURE-COMPOSITRICE-INTERPRÈTE, ACTRICE ET PRODUCTRICE AMÉRICAINE/ PIANIST, SINGER, SONGWRITER AND PERFORMER, AMERICAN ACTRESS

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Une année après sa première représentation dans le prestigieux Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, l’auteur et metteur en scène Victor Jyambere nous a présenté sa seconde pièce de théâtre intitulée “ Burya si Buno ” le 3 septembre dernier.

Victor Jyambere est un jeune artiste bruxellois d’origine rwandaise dont la renommée ne cesse de croître dans le milieu du théâtre africain et au-delà, notamment pour son choix particulier de présenter des pièces de théâtre exclusivement en Kinyarwanda. Toujours dans la continuité de sa volonté de promouvoir la culture rwandaise, de partager et transmettre aux plus jeunes son amour pour l’art mais aussi l’amour de la langue nationale du Rwanda, il revient avec une seconde pièce nommée « Burya si Buno ». Un choix de titre tout aussi subtile que le précédent pouvant se traduire par « les choses ont changés » ou encore « ce qui fût n’est plus ». Cette dernière pièce aborde une thématique sociétale en dénonçant les violences et difficultés subies par les femmes, avec une grille de lecture propre à la culture rwandaise. Le choix du sujet est donc sérieux, mais certainement moins clivant que son premier écrit sans pour autant déroger aux valeurs que l’auteur défend.

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Après le franc succès de « Urwango Ngukunda » en 2015, Victor nous a contacté pour un retour sur le devant de la scène. Enrichis par une première expérience professionnelle en tant que troupe et agrandis par de nouveaux membres, nous avions très hâte de retrouver le public. Personnellement, cette nouvelle pièce à été pour moi, un gros challenge et par conséquent, plus stressante que celle de l’année précédente. En effet, je jouais TETA, l’actrice principale qui est une jeune fille qui, malheureusement choisit la mauvaise personne pour partager sa vie et qui en subira les conséquences. Hyperactive et passionnée d’art que je suis, je n’ai pas hésité à accepter le rôle pour maintes raisons. D’une part, n’ayant pas grandi dans mon pays natal, il est très important pour moi, de continuer à pratiquer ma langue maternelle et d’approfondir autant que possible, mes connaissances au sujet de la culture de mon pays. Faire du théâtre rwandais a dès lors été LA réponse à mes envies. Il y a d’un côté, l’apprentissage de la langue rwandaise (la maîtrise des intonations, du débit…) puis, l’apprentissage du texte en tant que tel, le tout conduisant immanquablement à une meilleure connaissance de sa culture d’origine. D’autre part, je dois avouer que j’ai beaucoup été touchée par « Burya Si Buno ». Le fait d’avoir l’opportunité de dénoncer les violences conjugales faites aux femmes, et de pointer du doigt certaines pratiques/réactions inappropriées que l’on retrouve dans certaines familles africaines, a été enrichissant et émouvant à la fois. Je pense que finalement, il s’agissait d’une combinaison gagnante puisque la pédagogie rejoignait la passion. » Nana Ray Toujours dans la lignée de stimuler nos plus vives émotions, cette pièce était pleine de nouveautés, de rebondissements et donnait matière à réfléchir en termes de leçons de vie. Tel un poète des temps modernes, Victor Jyambere a réussi à nous faire entrevoir les différentes facettes de la personnalité humaine au travers des scènes de la vie quotidienne africaine. Diane Ir. FEMME FATALE - THE BOOK

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Erika Kaneza est une entrepreneure de nationalité belge et burundaise. Elle œuvre dans les domaines du développement personnel et de la gestion des conflits et se passionne pour le développement humain durable. Sa marque singulière Dare Authenticity (Osez l’authenticité) se consacre à aider ses clients afin de transformer les situations de conflit et de crise à leur avantage, en les guidant à définir et à atteindre leurs objectifs personnels et professionnels

Pourquoi avoir choisi un domaine professionnel tel que la gestion de conflits? Mon expérience de vie personnelle m’a démontré que les conflits dans lesquels nous prenons part -lorsqu’ils ne sont pas gérés de façon correcte- nous marquent profondément, nous traumatisent et nous affaiblissent. Le conflit est normal, il faut le gérer pour le faire évoluer vers un meilleur état des parties y prenantes. La gestion de conflits est un domaine qui me plaît, dans lequel je me retrouve bien et dans lequel j’ai une expérience personnelle, professionnelle et sociale que je peux mettre à profit. Je me suis donc lancée dans ce domaine parce j’avais des connaissances/ compétences suffisantes pour limiter les conséquences néfastes d’un conflit. Comment votre histoire personnelle a-t-elle influencé votre parcours? Avant tout, notre histoire personnelle influence toujours notre parcours; à un moment donné de notre vie, nous sommes la représentation de notre parcours, qu’il soit familial, professionnel, social et politique. Les conflits que j’ai pu expérimenter dans ma vie m’ont poussée à vivre des situations de changements parfois brutaux notamment: l’expatriation (dû à un conflit politique), une séparation (dû à un conflit familial), un deuil à vivre (dû au «départ» d’un être cher). À un moment où l’accumulation était trop à gérer, j’ai fait un burn-out. Ce fût le bon moment de décider comment résoudre les différentes situations conflictuelles (=de stress) dans lesquelles je me trouvais. J’ai donc entamé un travail personnel; je redéfinissais mes valeurs, je clarifiai mes objectifs personnels, professionnels, sociaux et politiques. Je revoyais tout dans ma vie. Je prenais un nouveau départ. C’était en 2006. Ce nouveau départ allait durer plus de 8 ans! Ce que j’ai compris de toute mon expérience, c’est qu’au plus on se fait accompagner par un coach en conflits (médiateur) au plus vite on avancera, au plus d’économie on fera et au moins l’on se fatiguera dans le parcours de sa vie. J’accorde une place importante pour la gestion de conflits dans ma vie de tous les jours. Quelles sont les difficultés rencontrées dans un domaine tel que celui-là? Trouver un réseau de professionnels qui me portent vraiment / Évoluer dans une société qui n’encourage pas suffisamment l’entrepreneuriat / Allier la gestion administrative et financière et la créativité / Trouver un équilibre entre la famille et le travail.

Qu’est-ce qui vous a poussée à créer Dare Authenticity? Je souhaitais faire une expérience de création d’entreprise car non seulement j’ai grandi auprès de parents entrepreneurs (en bâtiments/ et sociaux) mais, en plus, je suis convaincue que le meilleur moyen d’empowerment (=se construire un équilibre; trouver sa voie et sa voix) est d’entreprendre un projet que nous aimons. J’aime l’entrepreneuriat, j’aime l’empowerment, j’ai exprimé ce que j’ai à dire et que je pense pouvoir contribuer à un monde meilleur, et puis, j’aime m’amuser en faisant ce que j’aime vraiment. C’est cela la raison de la création de Dare Authenticity, qui reste un projet en perpétuelle évolution. Quels conseils donneriez-vous à des jeunes entrepreneuses? Créer une entreprise (peu importe sa taille); commencer avec ce que l’on a, poursuivre avec ce l’on a, accumuler les leçons pour mieux appréhender le futur. Au plus tôt on entreprend, au mieux c’est; entreprendre c’est prendre confiance en soi, chaque jour car chaque expérience est une leçon très utile. J’encouragerais les jeunes entrepreneuses à toujours avoir un «business» complémentaire à tout autre travail qu’elles auraient, à se choisir un cercle d’entrepreneuses avec lesquelles elles parleraient un même langage, et, surtout, surtout, éviter toute personne qui ne contribue pas à leur(s) projet(s). (Contribution: partage d’expériences utiles, encouragement, partenariats, etc.) Quelle est votre meilleur souvenir vis-à-vis de votre carrière actuelle? C’est vraiment à chaque fois que j’apprends une leçon de plus car je me dis «Ça, c’est fait. Check!». Si c’est quelque chose qui m’est désagréable, je me dis que j’ai de la chance que cela m’arrive durant mes premières cinq années car je travaille encore avec très peu de moyens financiers et matériels. Si c’est quelque chose d’agréable, je suis dans l’appréciation pour avoir réussi un pas de plus. Et tous les jours, je continue ma route en me disant que d’ici quelques années j’aurai davantage plus confiance en moi dans mon domaine et dans mon parcours entrepreneurial. Si je devais choisir un moment précis, ce serait le jour où je suis allée m’inscrire comme indépendante. Cela fût un moment important et très agréable pour moi.


D’origine belgo-congolaise, Ghislaine Molaï est une femme d’engagement et de parole. Elle pratique la politique d’une manière franche et directe sans langue de bois. L’accès à l’emploi est un de ces chevaux de bataille et elle a tenu à créer l’association CIProC asbl pour accompagner les demandeurs d’emploi et les personnes en situation précaire dans leur parcours d’insertion socioprofessionnelle. Membre du Cabinet du Ministre Président de la région de Bruxelles-Capitale, son rêve c’est que plus de jeunes s’investissent en politique et continuent à faire tomber, entre autres, les barrières de la discrimination.

Qui considérez-vous comme source d’inspiration? Au risque de tomber dans un cliché, je dirais sans hésiter, s’il ne devait y en avoir qu’un, ce serait Nelson Mandela. Un grand homme qui a inspiré plusieurs générations. Pour son combat contre l’apartheid, son esprit d’ouverture, ses vingt-sept années de prison et malgré cela, son amour des autres; il aura instauré une paix ethnique en Afrique du Sud. Comment avez-vous réussi à combiner votre vie de maman, de femme avec votre parcours impressionnant? Ça n’a vraiment pas été facile, j’ai quitté le Congo où j’étais choyée et entourée et où la vie était facile pour moi. Je suis arrivée en Belgique en 1991 seule avec quatre petitsenfants. Mon mari ayant voulu rester au Congo pour ses affaires. Il a fallu faire des choix et beaucoup de sacrifices pour concilier une vie privée, professionnelle et un engagement politique. J’en profiterai pour mettre ici à l’honneur toutes ces mamans qui se battent au quotidien pour assurer l’éducation de leurs enfants tout en travaillant parfois dans des conditions précaires. Quelle est votre plus grande fierté en ce qui concerne votre carrière, votre plus beau projet? Ma plus grande fierté est CIPROC, mon association, que j’ai créée en mars 2000. C’est un projet qui a été pensé et réfléchi à partir de mon engagement politique. Effectivement, il y a dans la communauté africaine un taux de chômage au-dessus de la moyenne, or bon nombre d’Africains sont diplômés. C’est suite à ce constat, que j’ai voulu aider ces personnes dans leurs parcours de recherche d’emploi et d’accompagnement socio-professionnel. CIPROC a reçu le prix Dunia lors des African Awards 2014 et est reconnu par les instances publiques depuis quelques années.

Si, vous deviez changer quelque chose dans votre parcours, qu’est-ce que ce serait? À mon parcours, je ne changerai rien. Les obstacles, les échecs et les portes fermées ont fait de moi une femme plus forte. Par contre, si j’avais eu plus de temps et de moyens, j’aurai développé un axe uniquement pour les mamans solo qui en ont bien besoin. Si vous deviez donner 3 conseils aux jeunes filles d’aujourd’hui, lesquels seraient-ils? - Il faut garder ses valeurs - il faut garder son intégrité - il faut terminer ses études et bosser, bosser, bosser… On n’a rien sans rien. Votre plus grande qualité et votre faiblesse? Je vois d’abord le bien chez les gens, je pense que chez toute personne, il y a du bon. Comme défaut, on le dit souvent que je fais trop vite confiance aux gens. Quelle est votre citation préférée? «La plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque chute.» Confucius Quel conseil donneriez-vous aux jeunes de la communauté qui veulent se lancer en politique? Est-ce que ça a été plus dur de se faire une place en tant que femme dans le monde politique? Ne jamais baisser les bras! Dans tous les domaines, et dans toutes les communautés, une femme doit toujours prouver plus qu’un homme. L’engagement politique ne doit pas se faire à la légère, il doit être le fruit de convictions profondes et d’un idéal pour lequel on est prêt à se battre.

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L’ÉNIGME DU ZÈBRE, UN REGARD AU-DEDANS ET AU-DELÀ DES ZÉBRURES « Je ne sais pas quel démon leur a susurré de me créer comme une hybride. Je ne saisis pas les raisons pour lesquelles ils ont banni cette langue Africaine de notre demeure. Je m’interroge: comment il est possible qu’ils soient restés trente années sans déposer un orteil au Congo? Je ne sais pas non plus quel Ancêtre a enfoncé cette graine dans ma chair, profondément dans mes artères, et subtilement dans ma lymphe. Je sais juste que le jour où mon oncle m’a sommée d’être à tout jamais européenne et de tirer un trait sur le continent: mon cœur s’est froissé. » « Et puis est survenue la graine. Cette dernière avait dû être abandonnée par je ne sais quel Aïeul. J’avançais, proprement dans les rues de l’hexagone, lorsque j’ai trébuché sur la graine d’un baobab. Je me suis relevée, vacillante, quand déjà cette dernière était une racine. Elle s’entortillait dans le sol fertile de ma vie de jeune femme. Je l’ai suivie, pour voir où était le tronc qui en jouissait. Malheureusement, elle déviait du sentier… Alors j’ai longuement hésité. » « Soudainement des chants firent chanceler mon âme, et sans pouvoir me contrôler, j’avançais suivant leur rythme, sur le passage laissé par la racine. J’entendais ma mère hurler mon nom, distinguant sa perruque au loin et son regard apeuré. Elle hurlait… Et cela déchirait ma poitrine. Je la voyais tituber sur la berge, les bras élevés vers le firmament, dans une poignante supplication. Elle voulait que je revienne, et martela que: « l’Afrique n’est pas ton souci. Cela ne te concerne plus ». Mais j’ai continué, comme possédée. Maman… J’ai continué.» « La racine ne m’attendait pas, avec ou sans moi, elle se multipliait, prenait de la force, murissait, sortait de sa misère. Avec ou sans moi, elle allait nourrir l’arbre. Celui que je cherchais. Quand j’hésitais trop, ou perdais du temps à tenter de convaincre l’adversaire, il m’arrivait de me retourner et de ne plus la voir… Elle avait tracé son chemin… Et en effet, avec ou sans moi, le tronc continuait à se redresser. Alors je courais plus vite pour la rejoindre. Enfin…je suis arrivée sur la terre de mon Ancêtre. On l’appelle le Congo. Je suis arrivée sur la terre de mon Ancêtre, et la racine m’a questionnée: « Avec ou sans toi? » « Alors laissez-moi vous raconter, jusqu’où la souche a décidé de m’amener. Si je crève en route, continuez… Il ne s’agit pas seulement de ma réussite, un rayon peut cesser de briller, tandis qu’il reste des millions d’autres étoiles de feu qui éclatent aux yeux du monde la magnificence du soleil. » Extraits de l’Énigme du Zèbre, de Mpanta Nse, Chapitre I : L’adversaire. 44

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Je suis Mademoiselle N.S.E, j’ai presque 30 ans mais pas encore, l’Énigme du Zèbre est mon premier livre publié aux Editions Diasporas Noires. Je suis médecin depuis 2014. L’écriture a toujours été mon anxiolytique, je ne peux pas expliquer pourquoi j’écris ni depuis quand, car mes premières histoires inventées et déposées sur papier datent de mon enfance. Je suis juste convaincue que sans l’écriture, j’allais devenir une version déstructurée de moi-même, quelque chose qui se déverse sans consistance. Une alcoolique, une mère de quatre enfants à 23 ans avec quatre pères différents, une abandonnique ne supportant pas la solitude et menant une vie chaotique sans construction ni ambition. L’écriture a discipliné ma vie. Dans ce monde particulier, je devais évoluer de manière «normale», alors que tout me semblait complètement incohérent et injuste… ma petite feuille blanche est devenue ma confidente. Il s’agissait de ma façon de prier, d’intercéder avec mes émotions, de les canaliser car je leur donnais forme. Après quelques mois au Congo, ma famille a déménagé en Belgique puis en France. J’ai grandi dans plusieurs zones de la France, aussi bien des cités défavorisées du Nord de la France, que des villages ou des hameaux tels que Marly-Gomont. C’est là que j’ai naturellement commencé à écrire… Puis, rapidement, j’ai voulu faire lire. Faire lire à mes camarades de classe, à mes professeurs, à mes sœurs… faire lire et devenir puissante grâce à des mots déposés à travers moi… Puis me cacher derrière eux et regarder les émotions ricocher sur l’esprit des autres, de chaque lecteur. Ils m’oublieront, mon nom, ma voix, ma coiffure, mais quand ils retomberont sur un de mes textes, ils se souviendront peut-être d’une émotion. C’est pour cela que j’écris… Pour partager mes émotions et permettre à l’entropie ambiante de s’ordonner. Être médecin m’a permis de rester connectée sur les choses profondes et sérieuses, d’avoir la mort et la souffrance quotidiennement au rendez-vous quand je me rends au travail. Cela me pousse à l’introspection continuelle et à dévorer ma vie comme si chaque jour était le dernier. Etre médecin m’empêche de vivre dans l’inertie ou dans une trop grande superficialité. Je me suis beaucoup projetée dans le futur durant ma vingtaine, à l’approche de la trentaine, je me rends compte que rien n’a fonctionné comme prévu. La seule chose stable et constante est mon obsession pour l’Afrique. Je veux ma villa quelque part près de Kinshasa. J’imagine déjà le sol en malakite, et la baie vitrée donnant sur un magnifique jardin botanique. Mes enfants courant partout et criant des chants en tshiluba que je ne comprendrai pas… étant une hybride française…Médecin une partie de la semaine, écrivain et artiste l’autre partie. Un musée et un cabinet médical autour de ma maison. Et pourquoi pas un atelier de création de tissus… Je ne sais pas, mais pas d’inertie. J’ai écrit ce livre parce que je n’ai jamais lu d’histoire racontant nos vies de Noirs de France n’ayant jamais vu l’Afrique et refusant de perdre le lien avec ce continent. Je ne voulais pas écrire sur la vie de ceux qui se sentent à l’aise avec l’idée de devenir des Français à part entière, non… Ceux qui ont un malaise à l’idée…d’être éjectés de l’identité africaine.

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Je veux que nos zébrures ressortent et que nous les portions fièrement comme des cicatrices de guerre. Je veux voir des jeunes filles noires de peau, foncées ou un peu moins, trouver des personnages qui leur ressemblent physiquement et mentalement, mis en avant pendant 336 pages, évoluant à travers le monde, recherchant l’excellence et l’affranchissement. Des Noirs entre eux qui décident d’aller dévorer l’Afrique, de récupérer cette part de gâteau qu’on leur a refusé en héritage. Je veux que les jeunes Noirs de France se disent

«Damn, c’est ma vie à ce moment-là…» et s’imaginent prendre l’avion avec les héros jusqu’à ABIDJAN, BAMAKO, KINSHASA ou BUKAVU. Je veux qu’ils aperçoivent sur leur peau l’apparition de zébrures, à chaque chapitre, à chaque punch line, qu’ils se souviennent de la puissance de l’Africain, qu’ils récupèrent leur trône grandiose dans l’immensité du cosmos et que meure leur inertie. J’ai écrit: qu’ils récupèrent leur trône grandiose dans l’immensité du cosmos. Alors j’ai écrit l’Enigme Du Zèbre. Review par

MUJAWAMARIYA MÉDIATRICE

J’ai tenté de résoudre l’énigme du zèbre…et j’ai appris que le zèbre était d’abord noir, et que les rayures blanches apparaissaient après. J’ai appris que plus d’un ont essayé de le domestiquer, mais qu’il est bien trop résiliant, trop fougueux, et ne se laisse pas dominer facilement. Ensuite j’ai promené mes yeux à travers les 336 pages de Mlle Mpata Nse et son énigme. Je m’y suis retrouvée. J’y ai retrouvé mes tantines. J’y ai vu mon père et ma mère, Africains importés, qui ont recommencé leur vie en Occident en laissant tout derrière eux. J’y ai entraperçu mon frère et tout un pan de ma vie revisitée, racontée à d’autres endroits de la France ou la Belgique, avec d’autres amis, d’autres discussions, mais le fond, c’était moi.

L’énigme du zèbre rassemble les questions, les envies, les idées reçues qui vivent avec cette jeunesse africaine qui a passé une plus grande partie de sa vie en Occident. Mais surtout, elle traduit cette envie, presque irrésistible de regarder en arrière. Parfois le retour en arrière est timide et hésitant, parfois on se plonge corps et âme dans notre passé, celui que nos aînés ne veulent pas toujours nous laisser connaître. Parfois ça fait mal, ça écorche, mais c’est là. On essaie de dompter cette route sinueuse qui nous montre que le chemin vers l’avant, passera par un parcours à l’envers. L’histoire de Christelle Akheza, on la connaît. Destinée à une réussite scolaire et professionnelle glorieuse, sa terre natale l’appelle. Elle est tiraillée entre le besoin de satisfaction de ses parents qui ont tout donné pour qu’elle ait toutes les « chances » de son côté pour réussir, et ses racines qui la tirent inéluctablement vers le Sud, son Sud.

Il paraît qu’un zèbre n’a pas les mêmes rayures qu’un autre. C’est un peu comme une carte d’identité, on peut ainsi les distinguer les uns des autres, mais ils restent tous zèbres. Ce livre initiatique est également l’histoire de plusieurs autres zèbres. Différents mais pareils. Leurs origines et croyances les séparent, mais leur soif de Noir n’a d’égal que leur fougue, leur jeunesse et leur abandon à l’aventure africaine, entre la virtuelle et la réelle. L’énigme du zèbre vous entraîne dans ces rayures, tantôt dans le noir, tantôt dans le blanc, on zigzague, on se perd, ensuite on lève la tête et on se retrouve. On découvre la culture là où on nous a raconté qu’il n’y avait que la sorcellerie. On découvre la richesse là où on nous a appris qu’il n’y avait que les villageois et les blédards. On découvre la beauté de ce continent à qui on ne rend pas assez justice. FEMME FATALE - THE BOOK

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Racontez-nous vos premiers pas dans le cinéma… en tant que femme africaine, quels ont été les premiers défis que vous avez eus à affronter très tôt? J’ai côtoyé le théâtre en Asie, une fois arrivée en Belgique j’ai continué à le pratiquer comme loisir pour finalement décider d’en faire mon métier en rentrant au Conservatoire de Bruxelles! Lorsque je suis sortie, j’ai d’abord fait beaucoup de théâtre avant que le cinéma rentre dans mon parcours…Les défis que j’ai eus affronter en tant que femme africaine? C’est délicat… parce que dans mon cas j’ai pu jouer dans du classique comme dans du moderne pour le théâtre. Et pour le cinéma j’ai eu la chance de jouer des rôles très attachants tout en évitant de tomber dans le stéréotype facile. Le plus grand défi que j’ai dû affronter très tôt c’est de garder ma capacité à ne pas me décourager! Rester comme je suis, de me laisser libre dans mon art, faire en sorte que l’être humain que je suis, la comédienne que je suis puisse à la fois représenter tous ceux qui peuvent s’identifier à l’histoire que je raconte et garder ma particularité… Comment avez-vous vécu votre nomination aux Magritte et votre prix du meilleur second rôle féminin dans Waste land? Bien… Très bien… C’est une très belle reconnaissance pour les deux d’ailleurs. Pour les Ensors j’ai été très touchée non pas parce que je l’ai eu… mais parce que ce sont des personnes que je ne connais pas qui me l’ont remis car touchées par mon travail dans Waste Land. J’ai été très émue par cette reconnaissance que je n’attendais pas!

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Comment décririez-vous le parcours d’une femme noire dans le cinéma d’une manière générale? Je pense qu’un parcours n’est pas l’autre, mais le point commun lorsque je vois les castings c’est souvent les mêmes rôles bourrés de clichés pour les femmes… On ne te montrera presque jamais une femme noire psychopathe… On est à la fois protégée et mise à nu. On crée rarement des rôles qui permettent aux comédiennes noires d’exprimer tout leur potentiel de comédienne et donc on se retrouve souvent à ne pas tout à fait être un fantasme ni tout à fait politiquement incorrecte… On est entre les deux… En tout cas je me sens comme cela parfois, c’est pour cela que j’adore travailler avec mon ami, frères jumeaux de hasard, Francisco Luzemo, parce que avec lui et son équipe, on créé des histoires que l’on a envie de voir plus souvent, en espérant que cela donnera envie à d’autres. D’ailleurs le dernier tourné c’est «La loi du déshonneur» qui est un de nos projets le plus aboutis tant au niveau technique qu’artistique! Vivement le prochain! Selon vous, comment peut-on expliquer que les métiers dans le cinéma sont «mal vus» dans la communauté africaine et afro-descendante car peu de parents encourageraient leurs filles/fils à poursuivre ce rêve? Je n’ai pas l’impression que cela soit «mal vu» en tout cas si tel est le cas je mesure ma chance d’être tombée dans une famille où cela a été encouragé, autrement je n’aurais peut-être jamais trouvé ma vocation. Pour moi ce n’est pas une question de «mal vu», j’ai plutôt l’impression que l’on ne considère pas cela suffisamment comme un métier à part entière.

Partie de Bafata, en Guinée Bissau sa terre natale, et après avoir vécu 4 ans au Vietnam où elle découvre le théâtre, Babetida entre au Conservatoire Royal de Bruxelles. Le talent des planches se confirme: elle joue rapidement des rôles importants dans les théâtres reconnus. Babetida a remporté l’ENSOR (en Flandre) du meilleur second rôle dans «WASTELAND» aux côtés de Jérémie Renier. Elle fut également nominée aux «Magritte» pour le même rôle. Elle nous a fait le cadeau de son excellente pièce de théâtre «Les mûrs murmurent» cet été 2016 qui, pour ceux qui l’ont vue, restera à jamais une rencontre inoubliable.


Cela nous renvoie à l’utilité de cet art, ce qui nous renvoie au fait que dans la communauté on préfère la plupart de temps que notre enfant soit avocat, médecin, etc. que comédiens… Cette impression n’est d’ailleurs pas propre à la communauté africaine et afro-descendante. Il n’y a pas plus tard qu’une semaine en parlant avec une jeune comédienne, elle m’a annoncé qu’elle ferait d’abord des études pour des métiers dits sûrs avant de se replonger dans sa passion: le théâtre… À mon «Pourquoi?», elle me rétorque que ce sont ses parents qui le lui ont conseillé! et elle est blanche… Le problème de l’utilité et donc d’en faire un métier se pose même dans les plus hautes instances, il n’y a qu’à voir l’état des subventions accordées au 7ème art et au théâtre! À ce sujet, avez-vous eu du mal à convaincre vos proches que vous n’alliez pas choisir de métier dit «conventionnel» et que vous comptiez vous lancer plutôt dans le cinéma, ou tout s’est passé assez facilement? Peut-être qu’il me fallait convaincre ma famille de me laisser faire ce que j’ai choisi comme métier… Mais je l’avais tellement choisi avec toute ma conviction que je n’ai pas vu leurs hésitations ou leur doutes! (rire) Entre le début de votre carrière et aujourd’hui, voyez-vous une évolution de comment la femme africaine et perçue? Je pense à la chanson de Beyoncé «Who run the world»… C’est ma réponse codée. Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes (ou moins jeunes) filles qui souhaitent suivre le même parcours, que leur diriez-vous? Je n’aime pas trop donner des conseils parce que cela voudrait dire pour moi que «je sais» alors que non. Ce qui anime chacun pour faire ce métier est tellement de l’ordre de l’intime que pour moi donner un conseil est légèrement déplacé. Mais qu’importe puisque vous le me demandez… Je leur dirai, prenez le temps de décider de répondre en vous la question «pourquoi ce métier?» et après c’est comme un sprinter… ou même un coureur de fond… il te faudra atteindre ton but! Pulvériser ton record! Être le meilleur pour toi, par toi, en don aux autres! Garder le courage, rien, absolument rien n’est facile!

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