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ŠBeharmonyEnt.
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Le Wakanda Burger AfroBurger This is the end Femme Fatale The Book
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“You have to believe that everything is possible and you have to believe in yourself” Ingrid Silva
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Black Woman Lives Matter Fidèle Murengezi Cheers ! … À ton mental Angela Tuyizere
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Entre redécouverte et création culinaire Agasahani
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Shooting: Elders by/par BeharmonyEnt with/avec FF-poesy
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Sommaire /Summary
Initiatives et femmes afro descendantes Dialna
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Using traditional kente as a sense of history Priscilla Acquah
Savonnerie, publicité et racisme: Aux racines d’un trio destructeur Audrey Donceel
Ndolo Touch Natural hair care simplified for all Coily Haired Daughters
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Retour sur le dernier événement Be Femme Fatale
Obi Aziza Un dessin, une histoire par Audrey Donceel et Laetitia Nguala
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Espoir sportif Estelle Goffin
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Femmes fières et debout ! Know your history
THIS IS THE END Un projet, c’est d’abord une idée qui germe dans l’esprit. Une petite graine qui grandit, pousse et s’épanouit. Chaque nouveau membre la renforce et l’enrichit. Chaque discussion lui permet de tendre vers le meilleur. Chaque erreur la rend plus forte encore. Les premières années, Femme Fatale a découvert le monde qui l’entourait. À tatillons d’abord, nous avons cherché notre voie. Avec une parution mensuelle, nous avons pu tester nos contenus. Nous nous voulions recueils de photographies et de poésie, écrin de la beauté sous toutes ces formes. En 2016, nous avons appris à marcher mais surtout à fêter Femme Fatale avec vous. Grâce aux événements MUSES, nous sommes partis à votre rencontre. Débats, expositions, concerts, vous nous avez offert de magnifiques souvenirs ! Nous avons cherché des soutiens et nous avons trouvé des marraines; artistes, politiciennes, entrepreneuses... mais surtout des femmes engagées.
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L’année passée, nous avons enfin prononcé notre premier mot et celui-ci fût « team ». Femme Fatale a été rejoint par BLACK EUROPEANA et LITTLE AFRICANS pour unir nos forces et avancer ensemble. De cette collaboration est née BE FEMME FATALE, un événement intergénérationnel abordant la question de l’identité de 7 à 77 ans. Et nous voici aujourd’hui… On ne compte plus le nombre de personnes qui ont permis à ce projet d’exister; photographes, modèles, make up artistes, coiffeuses, assistant(e)s, graphistes, cinéastes, poètes, coachs, femmes, hommes... Vous êtes nombreux à avoir soulevé ce projet à bout de bras ! Merci. Merci à tous ceux qui ont cru en Femme Fatale, qui nous ont soutenu à travers les 27 parutions et les nombreux événements organisés. Votre temps, votre énergie, votre argent, nous ont permis de rêver et de faire rêver. Alors c’est fini ? Non, nous souhaitons vous offrir un dernier souvenir, une belle manière de clôturer ces quatre années passées. Et quoi de mieux qu’un dernier livre, une dernière page, une dernière phrase. Alors hauts les cœurs, pas de larme, 2018 est là et avec lui la dernière édition de Femme Fatale. Alicia Eyongo 7
©Undergound_nyc
INGRID SILVA If you could be an inspirational woman in history, who would you be ?
Rosa Parks
We would like to know who you are… Where were you born, how old are you ? Are you married or have any children ? How did your career start ? How many brothers and sisters do you have ? What studies did you do ? Where do you currently live ? Just a short overview of the splendid woman you are and your background.
something else. Why can’t you be a doctor, teacher, lawyer anything but a professional dancer. Well, for me it was quite different, my mom has always been by my side in every step. In Brazil, yes it can become a career, there is just not many opportunities for everyone, often dancers have to go overseas to look for a professional job.
My name is Ingrid Silva, I am from Rio de janeiro Brazil, I am 28 years old. I am married. I started ballet at 8 years old, as extra-curriculum activity, I had never dreamed to be a ballerina. I have a brother his name is Bruno Silva. I live in New York. I am very kind and humble, I try to a make difference in this world.
Tell us a little about your childhood. We read that you started ballet at 8 years old in the Brazilian slums. How did your family support your choice and how did such a young girl want to start ballet ? What did a regular day look like for you at 8 ?
How long have you been dancing ? Did it come naturally or were you inspired by other ballet dancers while growing up ? If so, who ? I have been dancing since I was 8 years old, professionally since 2008. Not at all, I never wanted to become a dancer I wanted to be a doctor. Dance found me, I would say. A neighbor mentioned to my mom an audition near our home. She took me the audition and I got in. To me, at first it was more like an extra-curriculum activity, but then it become love after.
©Undergound_nyc
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How is ballet perceived in Brazil, especially for women of color ? Is it seen as a walk of life that can lead to a successful career ? It’s perceived as art, like anywhere else, at least to me. Art is often questioned every time someone chooses this path, parents often want to suggest
My family was always very supportive of my choice, we found out thru a neighbor about the ballet audition. My day was full of activities, I used swim since I was 3 after that many sports came into my life. I used go to school 7am, them leave at noon, after I would take my first ballet class. 1-3 then go to a different ballet school and take some classes and rehearsal. And repeat everyday. Growing up, what were the obstacles you had to go through, as a woman of color, pursuing your dream ? I was always the only woman of color in class, so for me that was never something strange. I always felt like I was like everyone else. The difficulties for me in general was opportunities in my country. I am grateful for the opportunity I had to come to New York. You are definitely an inspiration to younger girls who not only want to pursue their dreams, whichever they may be, but more particularly young
girls who want to dance and do ballet professionally. What experience would you like to share with them and what message do you want to send out ? You have to believe that everything is possible and you have to believe in yourself, it´s really important. You are the only person that can make the difference, and love what you do ! Had you not been a professional dancer, what career would you have chosen otherwise ? I love physiology. I would have chosen that then, but there is still time for everything ! On a lighter note, what artists do you listen to on a daily basis ? What songs play on your mp3, what are your hobbies when you are not dancing ? What series do you watch late at night ? I listen to Beyonce, Alicia Keys, Anthony Hamilton. I like to go to the park, enjoy my family and cook. I watch more then 20 series lol may favorite at the moment is Queen of South. By Mediatrice Mujawamariya
© Jade Young
©Alex Logaiski
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Le Wakanda Burger AfroBurger Une explosion de saveurs et de talents Le petit food truck de Régine Nyiratunga et Aline Uwondironda parcoure très vite trois jours par semaine différents lieux à la rencontre de ses clients : le mardi Et pourtant dès le départ notre au Suisse Room près de la station entreprise familiale devait affronter Louise, le jeudi place de Bastogne un géant de la restauration rapide: à Koekelberg, le vendredi place l’ouverture du premier Burger King Schweitzer. à Bruxelles. Outre cette ouverture, il faut reconnaître que Bruxelles Mais qu’est-ce qui a permis à ses fut envahie ces dernières années deux jeunes mamans de venir se de nombreuses franchises de hisser petit à petit à la hauteur des restaurants proposant toutes plus grands ? Avant tout un concept le même menu à la carte : des innovant, des produits frais et de hamburgers. Cela passe de Elli’s qualité, un enthousiasme débordant, burger, aux Manhattan’s Burgers, une volonté à toute épreuve et Green Mango, Cool Bun, sans surtout un goût qui marque vos parler de ceux qui avaient toujours papilles à tout jamais. été présents : Quick et Mac Donald. Il faut dire que malgré toutes les Malgré cette concurrence féroce, variations connues à ce jour sur AfroBurgers a su tirer son épingle l’hamburger personne n’avait pensé du jeu dès le départ et c’est une à revisiter ce classique américain véritable success story qui est en aux ingrédients de l’Afrique. Coup de génie ! Quatre recettes sont train de se jouer dans la capitale. développées Si vous êtes actifs dans la communauté afro-descendante bruxelloise, alors vous n’avez pas pu manquer la déferlante AfroBurgers.
©Afroburger
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Quatre recettes sont développées: le Ntaba Burger Délicieuse viande de chèvre avec des oignons et du cheddar - un classique de la cuisine congolaise le Katchu Burger Une tranche de bœuf accompagné d’oignons, de tomates, une touche de coriandre et une onctueuse tranche de cheddar - cette recette est inspirée de la célèbre salade kenyane le Yassa Burger Du poulet mariné dans une sauce oignons/moutarde et du cheddar inspiré du plat sénégalais le DG Burger Une tranche de bœuf assorti ede bananes plantins, de poivrons et de cheddar cette recette typique camerounaise le Tropical Burger Une tranche de boeuf, quelques oignons et une douceur avec des ananas confis, un burger sucré-salé pour faire le plein de soleil!
Mais revenons aux débuts de cette folle aventure, Régine a toujours aimé cuisiner et cette passion se transforme en métier. Mais très vite le cadre imposé par les cuisines de son emploi lui empêche de cuisiner ce qu’elle aime réellement et étouffe sa créativité. Avec son amie Aline, elles décident de tenter le concept « Menu next door » en cuisinant pour ses voisins. Et en effet les plats se vendent. Alors Régine et Aline rêvent d’un food truck avec une cuisine qui leur ressemble. Quelques mois plus tard naissent les AfroBurgers. Quelle sera la suite pour notre saga familiale ? De nouvelles recettes ? Un restaurant fixe ? Il n’y a qu’en allant les goûter à votre tour que vous pourrez participer à l’écriture de la suite de cette aventure humaine et gustative.
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Entre redécouverte et création culinaire Agasahani
Agasahani “La petite assiette” en kinyarwanda est née de la combinaison d’une grande gourmandise pour la cuisine de maman et de l’amour de cuisiner pour ses proches. Au début de cette aventure, se trouve Klarissa Nyiramucyo, boulangère pâtissière et relations publiques de formation. Ayant toujours aimé manger et cuisiner, Klarissa a depuis l’enfance eu le culinaire à cœur. Après sa formation en boulangerie-pâtisserie, elle lance Agasahani avec Liliane Nzaba, jeune étudiante, qui rejoint l’aventure très tôt. Les deux amies passaient déjà beaucoup de temps en cuisine en train d’échanger des recettes et concocter de petits plats pour la famille et amis avant la création officielle d’Agasahani en 2016.
Klarissa Nyiramucyo
Liliane Nzaba
En 2016 et en 2017, l’équipe s’agrandit avec Reine Njoh et Armella Bukuru. Toutes les quatre ont en commun cette curiosité gourmande et l’amour de cuisiner et servir. Très vite, lors des sessions de cuisine, les influences maternelles reviennent, et c’est justement cela une des facettes d’Agasahani: Mettre en avant les cuisines africaines à travers des plats connus, comme le fameux poulet DG du Cameroun, et moins connus, comme les inyabutongo du Rwanda. La facette suivante est de faire découvrir les richesses culinaires du monde Afro à travers le monde; de l’entrée au dessert en passant par les boissons, le petit déjeuner comme le pain à la noix de coco de Trinidad, et bien sur la street-food.
Reine Njoh
La création culinaire est la troisième facette d’Agasahani, la salade d’igname et la pizza aloko ont passé haut la main les tests. Coté boulangerie pâtisserie, Klarissa se tourne vers les matières premières de la terre Mère tel que le maïs ou encore le sorgho. D’ailleurs, la pain au sorgho est une réussite et est déjà proposé aux clients.
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Armella Bukuru
Ag
a s a h a ni
Pour qui voudrait goûter, Agasahani propose 4 possibilités: 1. Cuisine à domicile: l’équipe vient sur place et cuisine ce que vous voulez, service inclus. 2. Événement: brunch, baby-shower, team building, conférence, etc 3. Atelier boulangerie: une fournée tous les mardis et livraison à domicile (sur la région de BruxellesCapitale) les mercredis. Veuillez passer la commande le lundi à 18h00 au plus tard. 4. Atelier Pâtisserie: Sur commande.
Vous pouvez joindre Agasahani via: T: 0032 479 243 186 ou 0032 476 739 016 Mail: gasahanibpt@gmail.com Réseaux sociaux: Fb: https://www.facebook.com/agasahanibpt/ Twitter: https://twitter.com/Agasahanibpt Insta: https://www.instagram.com/agasahani/ 13
CHEERS !... À TON MENTAL
Dans ce long chemin qu’est la vie, on court tous et toutes après des choses ou plutôt quelque chose, l’accomplissement de soi. On cherche tous et toutes, d’une manière ou d’une autre, à se réaliser en tant qu’être humain. C’est une bonne chose, sans ça, il serait presque difficile de trouver un sens à notre existence. D’ailleurs, quand on parle d’accomplissement de soi, pour certains ce serait d’avoir un haut poste, changer le monde, être propriétaire, pour d’autres ce serait d’avoir une maison, une femme/un mari et des enfants, être millionnaire, impacter les autres ou bien être le/la meilleur.e dans son domaine etc.
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Il va de soi que chacun.e sur cette planète a des dons, nous avons un ou plusieurs domaines, dans lesquelles nous excellons et qui nous passionnent. Et le but ou plutôt l’idéal serait d’atteindre nos rêves et objectifs, de pouvoir vivre de nos passions, ou encore d’oser juste se lancer dans la réalisation. Cependant, il y a peut-être un chose qu’on oublie, qu’on laisse un peu (trop) de côté, et cette chose est, le rôle de la santé mentale dans l’accomplissement de soi. Le manque de confiance en soi, la mauvaise estime de soi, l’anxiété, la dépression, les pensées négatives, suicidaires sont des choses qui peuvent nous envahir pour X, Y raisons, de manière temporaire ou chronique.
Nous sommes humain.e.s, nous ne sommes donc pas infaillibles. Il est important de se rappeler que c’est normal d’avoir des moments de bas, et il ne faut pas oublier également que même si ces moments peuvent être passagers. Il est nécessaire de reconnaître qu’on a mal, de pouvoir creuser un peu plus pour connaître la source du problème, et en parler librement et complètement avec des personnes de confiance.
Notre entourage a un rôle à jouer dans notre quête d’épanouissement, parfois on peut se retrouver à avoir des personnes très proches de nous, qui ne contribuent pas forcément à notre bien-être. Vous savez ces gens, qui par leurs paroles et/ou ¨blagues¨, vous font douter de vous, de vos capacités, vos compétences, se moquent de vos faiblesses et souffrances ? Eh bien, il faut les virer !
Consulter un.e psychologue ne peut pas faire de mal également, on a tendance à croire qu’aller chez le/la psy, c’est réservé aux personnes qui sont dans des situations extrêmes, ou que c’est ¨un truc de Blanc¨. Mais il faut vraiment faire un travail de détachement sur ces idéeslà, parce que ça contribue à renforcer certains stéréotypes, selon lesquels les Noir.e.s seraient surhumain.e.s, capables de tout endurer.
Le lieu où résident vos rêves, ambitions, projets, talents, peurs et souffrances, est votre jardin. Et pour que de bons fruits y poussent, vous ne pouvez pas laisser la mauvaise herbe s’enraciner. Tout le monde ne peut pas y avoir accès, que ce soit un membre de la famille, un.e ami.e de longue date ou un.e petit.e ami.e. Il est parfois primordial de prendre quelques distances, petites ou grandes, pour pouvoir guérir de ses blessures mais aussi prendre soin de soi, et permettre à son jardin de grandir, prospérer et fleurir.
Et puis, il vaut toujours mieux se débarrasser d’un problème, même le plus petit, en allant à la racine. Les proches peuvent apporter un soutien, mais ce sera toujours selon leurs limites, ils ne peuvent pas apporter le même support qu’un.e spécialiste.
Celles et ceux qui peuvent y avoir accès, sont les personnes qui sont pour nous. Celles qui nous encouragent, nous soutiennent, pleurent avec nous, nous aident à nous relever et nous rappellent notre valeur. Elles sont un appui important et inestimable.
Bien sûr que la spiritualité, la philosophie etc. sont des domaines qui peuvent aider quand nous allons mal. Mais la psychologie a, également, sa place pour aider à guérir et évoluer en tant Finalement, comme le dit Noam Shpancer que personne. D’ailleurs combiner plusieurs (Psychologue), la santé mentale n’est pas une domaines, méthodes ne peut pas faire de mal ! destination mais un processus, il est question de comment tu conduis, pas d’où tu vas. Le fait Être bien dans sa tête, nous permet d’être de se sentir mieux est un cheminement, cela plus serein avec nous-même et les autres, peut prendre du temps, mais en somme, ce qui ça nous permet aussi de mieux contribuer au compte c’est de trouver les méthodes, outils qui développement de sa famille, communauté ou fonctionnent pour nous et d’être guéri pour de société. bon. Par Angela Twizere
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“Black Women’s Lives Matter”
Trigger Warning : viol, violences domestiques Un nouveau rapport du Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention — CDC) met en lumière la situation alarmante vis-àvis du féminicide (meurtre d’une ou de plusieurs femmes et filles en raison de leur condition féminine) aux États-Unis d’Amérique (USA). Particularité de ce rapport : le taux d’homicide affectant les femmes noires (non-hispanique) est le plus élevé. Une analyse des statistiques d’homicides à l’égard des femmes menée entre 2003 et 2014 dans 18 états (sur 50) des ÉtatsUnis d’Amérique nous montre que : • Le féminicide touche 2 femmes sur 100.000; • Ces résultats augmentent exponentiellement concernant les femmes noires — 4,4 sur 100.000; • 4,3 sur 100.000 au sujet des amérindiennes; • 1,8 pour les hispaniques / 1,5 pour les blanches nonhispaniques / 1,2 sur 100.000 pour les asiatiques et originaires des îles du Pacifique. D’autres recherches et statistiques montrent également cette disparité vis-à-vis des violences que subissent les femmes aux USA : 1. L’enquête nationale relative aux partenaires intimes et les violences conjugales réalisée en 2010 et publiée en 2011 par le CDC montre que les femmes afrodescendantes et natives américaines subissent des viols à des taux disproportionnellement élevés par rapport aux autres groupes. Ces chiffrent indiquent que 22% des femmes afro-descendantes et 26,9% des femmes natives américaines ont été victimes de viol (18% pour les femmes blanches non-hispaniques et 14,6% pour les femmes hispaniques). 2. Les femmes afro-descendantes et natives américaines subissent 30 à 50% plus d’agressions physiques, sexuelles ou de “stalking” que les femmes hispaniques, blanches non-hispaniques ou asiatiques. 3. Plus alarmant : en 2009, un compte-rendu du Bureau des statistiques judiciaires (Bureau of Justice Statistics) montre qu’en 2007, les femmes noires étaient 2x plus susceptibles que les femmes blanches de se faire tuer par leurs époux et 4x plus par un compagnon ou une compagne. 4. Sur plus de 10.000 homicides (envers les femmes) étudiés, 55%* de ces femmes furent tuées par leurs partenaires masculins (ou leurs ex) — contre 5% pour les homicides ayant pour victimes des hommes. 5. *Parmi ces victimes, 1 femme sur 10 avait déjà expérimenté des violences dans les mois précédents l’homicide. 16
Cet article fait écho à celui de Morgan Brinlee publié le 23 juillet 2017 sur le site de Bustle. Nous avons décidé pour l’écriture de cet article d’utiliser les pronoms de la troisième personne du singulier et du pluriel “iel” et “iels” lorsque nous parleront sans distinction de genre. Également, nous avons utilisé la règle de l’accord de proximité.
Black Woman Lives Matter L‘explication d’une aussi grande disparité dans ces chiffres se trouve dans le contexte particulier dans lequel les femmes noires vivent à l’heure actuel aux USA. L’article de Morgan Brinlee donne quelques pistes sur la nature de ce contexte : 1. Le racisme institutionnel et la politique policière vis-à-vis des afro-descendant.e.s américain.e.s ajoutent une barrière significative dans l’aide aux victimes au sein du système judiciaire. (Cindy Southworth — vice présidente exécutif du National Network to End Domestic Violence) 2. Des avocat.e.s spécialisé.e.s en violence conjugale disent que l’une des raisons pour laquelle ces chiffres sont si élevés est dû au fait que les femmes noires sont moins susceptibles de demander de l’aide dans les cas de violence domestique. 3. Selon le Centre de lutte contre la violence familiale et les enfants, un nombre important de leurs clientes afro-descendantes a exprimé leurs réticences à poursuivre leurs bourreaux. Ces dernières étant motivées par la peur de ne pas être prises au sérieux ou de subir des discriminations dues aux stigmatisations et tabous qui existent autour de la question de violence domestique au sein des communautés afro-américaines. Alors qu’aucun groupe n’est complètement à l’abri des violences domestiques, le cas des femmes noires est particulièrement critique. Le CDC indique, à travers ses recherches, que des mesures auraient pu être prises afin d’empêcher ces violences domestiques. La promotion de ces mesures doit être faite et cela de façon constante surtout dans les communautés à haut risque (afro-américaines & indigènes). De plus, le CDC ajoute que ces programmes doivent faire preuve de flexibilité et être personnalisés afin de répondre au mieux aux besoins des communautés afro-américaines (et des autres communautés également). 17
À l’aide de ces statistiques décrivant les situations dangereuses dans lesquelles vivent ces femmes, le besoin de mesures et programmes visant à éviter les violences à l’encontre des femmes en général, et les femmes noires en particulier, est URGENT et NE PEUT PLUS être occulté par la société. “Et le Royaume dans tous ça ?” Le but derrière cette première description sur la situation des femmes aux États-Unis d’Amérique est de montrer comment les statistiques permettent de mettre en lumière la situation alarmante dans laquelle se trouve un groupe de personnes (trop) souvent oublié : la femme noire. Bien que pour plusieurs raisons le taux de féminicides en Belgique soit complètement incomparable à celui des USA — on estime, par ailleurs, que 160 femmes sont tuées par an en Belgique. La situation relative aux violences physiques, sexuelles et psychologiques à l’encontre des femmes est une réalité qui touche également le Royaume. Un sondage d’Amnesty International (AI) réalisé sous la direction de Marc Dumoulin et de José Arias (Dedicated) en 2014 dresse un tableau qui se veut le plus représentatif possible de la population belge en ce qui concerne les problématiques de violences sexuelles à l’encontre des femmes. Ce sondage se base sur un échantillon strictement représentatif de 2.000 belges âgés entre 18 et 75 ans. Malgré la difficulté que représente la collecte de données statistiques sur le sujet, plusieurs indicateurs permettent d’obtenir une vue d’ensemble de la situation.
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“Arrêtez la violence institutionnelle envers les femmes et les filles noires.”
Par violences sexuelles graves, il faut comprendre : violences avec pénétration (que ce soit orale, vaginale ou anale) et attouchements sexuels forcés.
Sur la population féminine belge, cela représente 1.432.766 de femmes. Soit presque 1/10 de la population belge totale.
Cette banalisation favorise le récidivisme et permet de mettre en avant que le nombre d’agressions sexuelles réelles est bien plus élevé que ce que l’on croit.
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Pour la majorité des victimes, ces violences ne restent pas sous silence mais elles restent encore nombreuses à n’entreprendre aucune démarche judiciaire. En Belgique, la police fédérale fait état, au total, de quelque 41 000 faits de violences conjugales par an. En Wallonie, près de 8 000 cas de violence psychique sont recensés et presque autant de cas de violence physique. Il faut y ajouter plus d’un millier de viols. Mais on sait qu’en ce domaine, le chiffre noir (les faits non déclarés à la police) est particulièrement important. (— CVFE)
L’importance de ces sondages est de montrer que les violences sexuelles ne sont pas des cas isolés. En effet, nous connaissons tous au moins une personne qui a subi ou qui subit toujours des violences de ce type. De plus, nous pouvons dire que ces violences existent dans toutes les communautés, quelque soit le statut social et/ou économique. Néanmoins, quelques critiques peuvent être faites vis-à-vis de ces statistiques. Tout d’abord, ces chiffres ne permettent pas de connaître la proportion de violence au sein des différentes majeures communautés qui existent en Belgique. Les données que nous avons pu trouver concernant notamment les violences conjugales au sein des différents pays de l’Union Européenne montre que “le manque de statistiques fiables et surtout les différentes méthodologies de collecte des données parmi les États membres de l’UE rendent difficile de dresser un tableau exhaustif et comparatif de la nature, l’étendue et les conséquences des violences conjugales dans l’UE. Par ailleurs, chaque victime de violence conjugale n’en parle pas nécessairement.” (— Amnesty International.) C’est particulièrement le cas en Belgique, où les données relatives à la couleur de peau, l’appartenance religieuse ou ethniques ne sont pas collectées ni analysées à des fins statistiques. Cela rend donc difficile l’analyse de la situation des femmes au sein des communautés africaines belges. De plus, le silence des victimes est particulièrement observable dans ces communautés (similitude par rapport aux communautés afroaméricaines). Le tabou autour de la sexualité, les stigmatisations vis-à-vis des femmes et des violences qu’elles subissent sont des obstacles dans le processus de sensibilisation et prévention à l’égard de ces violences. De plus, les spécificités du patriarcat institutionnel et familial exerce une pression supplémentaire qui intimide, voir menace ces victimes. Ce témoignage anonyme raconte le quotidien que vivent ces femmes : 20
“
Ce qui m’a le plus dégoutée et fait honte, c’est de voir ma mère se faire frapper et insulter à longueur de journée tout en recevant des remarques des autres membres de la famille, hommes & femmes, qui lui disaient de se taire, de bien se tenir et de ne pas parler car ça ferait honte à toute la famille. Leurs réputations étaient bien plus importantes que la sécurité de ma maman. Aujourd’hui, nous n’avons plus de lien avec eux et nous vivons dans une autre région de la Belgique. En parlant avec mes ami.e.s, j’ai constaté que nous n’étions pas les seules. Ça me fait froid dans le dos. Ça remet même en question l’envie d’épouser un homme de ma communauté, c’est te dire…
Au cours de nos observations et nos recherches, nous avons pu constater qu’un fort sentiment d’affinité culturelle et de loyauté envers la communauté rend les femmes noires silencieuses, de sorte que leurs histoires ne se révèlent jamais. Même entre amies ou au sein de leurs familles. Cet attachement à la communauté se traduit par une hésitation à faire confiance à la police ou au système judiciaire (majoritairement blanc). Le racisme institutionnel et la stigmatisation constante que subissent ces femmes noires les démotivent à faire confiance aux instruments mis en place par le système social où elles se sentent incomprises. Nous pensons qu’avec des statistiques détaillées visant spécifiquement les communautés africaines, il sera possible de mettre en lumière la situation difficile dans laquelle ces femmes se trouvent et que cela permettra de mettre en place des mécanismes d’aide et de soutien plus efficaces. Il est important également d’insister sur le fait que les femmes noires doivent non seulement se battre et essayer de vivre dans un environnement raciste, que ce soit des hommes ou des femmes blanches et non-blanches mais également sexiste, et cela aussi bien à “l’extérieur” qu’au sein même de la maison/ famille/communauté. Cette combinaison particulière demande une approche particulière également. L’idée n’est pas de dire que les femmes noires sont “plus” victimes de violences que les autres femmes, mais d’insister sur le fait qu’elles rencontrent des difficultés spécifiques qui les empêchent souvent de bénéficier des mesures de protection prévues par la loi. Les recensements globaux et généraux, comme celui d’AI, ne permettent pas de voir l’importance du racisme et du sexisme (entre autres) lorsque l’on parle des violences faites aux femmes noires.
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Pourtant l’expérience de tous les jours à travers les médias, l’actualité ou encore les stéréotypes nous montre la perception tronquée que la société porte sur les femmes noires (et par extension, les jeunes filles noires) ou encore le degré incroyable de sexisme et d’hypersexualisation qu’elles subissent au quotidien. Exacerbation des stéréotypes sur la sexualité de la femme noire sur lesquels les auteurs de violences sexuelles s’appuient pour justifier et décriminaliser leurs actes. Les publications à ce sujet cherchant à montrer, dénoncer et surtout méticuleusement déconstruire ces préjugés ne manquent pas (liste non exhaustive) : - Je suis une femme noire et je mérite le respect qui m’est dû, Fatou NDiaye - La situation des « Noirs » de Belgique au regard du passé colonial belge, MRAX - Les préjugés sur la femme noire tu arrêteras, Angela Twizere - Ma panthère noire: sexualité stéréotypée des femmes noires en Occident, Mrs Roots - Étude réalisée par la Georgetown Law’s Center on Poverty and Inequality(en anglais) qui montre la perception de la société vis à vis des jeunes filles noires et de leur “adultification” - Amandine Gay, porte-voix afro-féministe, Séverine Kodjo-Grandvaux
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Dès lors, nous sommes d’avis que nous ne pouvons espérer oeuvrer efficacement contre les violences faites aux femmes noires sans une approche intersectionnelle qui prend en compte les différentes oppressions et obstacles face auxquels elles font face. Autant dans les différentes campagnes et actions de sensibilisation/d’aide que dans les recensements statistiques. Tout cela dans le but de dresser un tableau plus représentatif et fidèle de leurs réalités. Ensuite, différentes techniques de collecte d’informations et d’analyses de données doivent être effectuées sur le sujet fin de proposer des programmes de prévention et d’assistance aux victimes (et victimes potentielles) qui aient du sens et surtout qui comprennent les particularités de ces femmes et de l’environnement dans lequel elles vivent. Les méthodes utilisées aux États-Unis d’Amérique peuvent servir d’inspiration en ce sens. L’objectif derrière une approche différente du problème est double : • Permettre aux centres d’aide, de soutien et d’accompagnement de s’armer de ressources humaines capables de comprendre ces subtilités culturelles et communautaires afin d’offrir le meilleur cadre possible aux victimes. • Faire prendre conscience aux autorités compétentes (politiques, judiciaires, ordre de police, etc.) l’importance que joue ces diversités dans la mise en place de solutions de préventions permanentes. Nous aurons l’occasion, ultérieurement, d’explorer des propositions de solutions ainsi que d’aborder plus en détail la condition de la femme noire en Belgique et en Europe, par extension, où la situation des femmes noires vis-à-vis des violences sexuelles et/ou domestiques est similaire. Comment peut-on espérer aider l’autre sans chercher à comprendre ce qu’il vit au quotidien ? par Fidele Murengezi
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Quand je te regarde, tu me souris. Que ce soit dans la chaleur du jour où, Que ce soit à la tombée de la nuit. Un seul regard pour l’infini, Car dans tes yeux vivent nos ayeux, Enfants d’un autre temps, Descendants de toutes nos mamans. Ainsi, de fil en aiguille, De mère en fille, Tissons les liens qui nous rendent fières. Alors, tout doucement et sûrement, Petit enfant deviendra Grand... Par Look Beyond
ELDERS
©Be Harmony Ent.
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‘Cause I Believe ---------------------Make them believe What I’ve seen you have seen What I see you see When I look into your eyes I see me When they look into mine eyes they’ve seen you Nonetheless you remain that which is true I can never remember but I always feel the truth In each heartbeat, through each thought Within every breath, every other decision There lies the truth I am a varied reflection of what you are The truth The truth is your love is unequivocal Your love is harsh but fair My love is childish, mine is despondent My love is brash atimes but, it is love Put together... how unique is our love I could never show you the true hands of my love But the colours of your love will always glow I am like what you used to be, I take after you For the life you’ve given me you will always be: the truth And that is the truth that I see And now I see, that is what they will see I’ll make them believe, they will believe By Dy Indigo
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Being the mother and being the daughter Two roles, one model Our consecutiveness Has been the fuel to the woman that I am Not only are you my friend and my confident You are the rock on which I build my future When my tear filled eyes asked You opened your hands to collect the rain When the pieces of my heart scattered You mended every bit, erasing the pain You and me You and me‌.and now them I look up to you for inspiration As they look up to me with fascination We have shared the smiles We have shared the songs We have shared close to every hour of my life But mostly You have given me the keys To guide my daughters to be The best version of mothers That they will one day be By Tryss
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Générations, échange et fusion des âges, des sages qui nous touchent d’une secousse. Et cette frimousse qui nous émeut et enrichit notre quotidien qui de près ou de loin ressemble au nôtre. Nous sommes liés et reliés au futur de nos générations qui sera celui qui différenciera nos ressemblances. Par Karine Nguyen
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L’âme dans l’oeil Un regard dans plusieurs D’une seule femme comme un recueil Nos sourires sont SA LUEUR Comme une lecture imaginaire Dans la preuve de nos origines On est d’une seule mère Dont les pages sur nous s’affinent Les valeurs apprises d’elle L’amour, le partage, la vie Pour que son héritage nous reste fidèle On transmettra aux plus petits Car nos valeurs nous viennent d’elle La maman à l’origine de nos vies si belles La tienne, la mienne La mienne pourtant si tienne Par Ceebor-g
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Sourire des générations qui restent sous silence. Nul mot ne consent à l’éclat et la richesse de ces générations. Elles nous bouleversent, nous caressent au cœur d’un futur qui reste pur. Au delà de l’obscur, l’émerveillement de nos âmes brillera au delà l’indifférence. Grâce à notre foi, le joyau de notre différence brillera au cœur de cette beauté infinie qui est la nôtre. Par Karine Nguyen
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L’année 2017 devait être celle de la diversité en Belgique et l’on peut dire que la thématique fut largement développée et plus encore que ce que ne pouvait espérer les opérateurs culturels.
INITIATIVES ET FEMMES AFRO DESCENDANTES: DIALNA
Mais de quelle diversité parlonsnous au juste ? La diversité culturelle, des origines, de genre, de parcours de vie ? Il est en tout cas évident que les initiatives autour du genre afro-descendant furent elles plus que diversifiées. Mais que se passe-t il quand une condition humaine devient un sujet de société ou, osons le dire, presque à la mode ? Les centres culturels, qui ne s’étaient pourtant jamais intéressés, ou qui avaient alors à peine effleuré une problématique de double discrimination, se sont emparés de la poule aux oeufs d’or noir.
Diversifiés, oui c’est le mot pour qualifier ces nombreuses entreprises, et pas qu’en Belgique. Le jeu vidéo du célèbre dessin animé South Park, vous propose notamment sur un ton plus que grinçant d’augmenter le niveau de difficulté du jeu vidéo en fonction de la couleur de peau de votre personnage. À l’évidence une volonté de dénoncer le “white privilege” mais dispose-t-on ici du meilleur canal ? Une question de société doitelle être posée sous forme de blague dans un jeu vidéo pour adolescent de tout poil ? D’autre part, en Inde, diamétralement opposée à la démarche étasunienne, une série tv fait carton plein depuis 2014, devenant avec ses 400 millions de téléspectateurs, la série la plus regardée au monde: “Moi femme je peux tout accomplir”. Traduite dans 11 langues et diffusée sur 16 chaînes, la série évoque la question de la place des femmes dans la société indienne.
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Phénomène global donc qui ne fait que s’intensifier avec la récente polémique Harvey Weinstein. Mais à la base de toutes ces avancées, qui nous l’espérons s’inscriront de façon structurelle dans le temps, se situent des entreprises locales, inspirantes, réalisées sur base d’un vécu et d’une histoire dont la seule prétention est de participer à un discours pour l’égalité des uns et des autres.
Qui êtes-vous ? Je m’appelle Nora, je suis photographe de formation, portraitiste, curatrice, collectionneuse, galeriste et dictatrice en chef du webzine dialna. Je m’appelle Nadia, j’ai 39 ans. Je fais une formation de journalisme et j’ai travaillé pendant une quinzaine d’années dans le secteur informatique, et entre ces deux phases, j’ai eu une année de chômage où on a profité pour lancer le magazine Dialna. J’ai d’abord étudié en Fac d’Anglais, puis l’informatique pendant des années, et maintenant le journalisme. C’est quelque chose dont j’avais envie depuis longtemps mais je n’osais pas me l’autoriser. Je pensais que ce n’était pas pour moi. Venant de banlieue, on se dit que ce n’est pas pour nous, puis les écoles coûtent chères donc on trouve vite d’autres choix d’orientation. En créant le magazine ça m’a redonné envie. Faire partie de la minorité, ça conditionne complètement notre perception de soi et de la société mais ca ne vient pas de nulle part. En France, c’est un peu différent, on est censé être tous égaux dans la République, on a tous la même valeur mais dans les faits c’est jamais le cas. J’étais une bonne élève, je n’ai pas eu de difficulté à m’orienter. Par contre si tu es simplement dans la moyenne on va vite te diriger vers des bacs techniques. Tout ça nous conditionne même quand on a
de bonnes prédispositions. On n’a pas notre place. Au final, ce qu’il y a de plus malheureux c’est ce qu’on s’impose à nous-mêmes. On est du coup condamné à l’excellence pour s’en sortir. Juste la moyenne ce n’est pas suffisant et en plus en tant que femme. Qu’est ce que Dialna ?
Nous aimons la culture, les arts et les belles conversations c’est ce que nous avons essayé de mettre en ligne avec notre webzine Dialna. Le tout parfumé de féminisme bien évident. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de développer cette initiative ?
(Nadia) Par manque de (Nadia) Dialna est le nom arabe représentation. C’est le concept marocain (j’ai appris que les au centre de ce projet: on ne Tunisiens ne le disaient pas se reconnaissait pas dans les comme ça) qui veut dire «à magazines «féminins» où on nous, le nôtre, quelque chose va parler de femme blanche qui nous appartient». avec un certain discours, avec un certain pouvoir d’achat, un Nous sommes toutes les deux certain corps. (les deux créatrices du projet) Or il existe plein de femmes d’origine marocaine et on ne aux profils différents aussi. se reconnaissaient pas dans Paradoxalement, ces magazice qui existait: des conseils nes féminins n’ont pas de mariage, des recettes forcément un discours féministe. de cuisine... Cela ne nous On ne se reconnaissait pas ressemblait pas. On se disait: si non plus dans les media dits ça nous ressemble et si ça nous communautaires. D’ailleurs à plait, alors aux autres aussi. mon sens, communautaire n’est pas un gros mot. Mais dans D’où le petite slogan, qu’on certaines situations, c’est plus a pas inventé: pour nous, complexe que cela: je suis une par nous. Cela veut dire faire femme malgré tout française, et quelque chose pour nous les musulmane, et de banlieue. minorités, au sens large. On a la volonté de valoriser le À vrai dire, et cela sans aucune gens dont on parle, que ce arrogance ou prétention, ces soit de banlieue, musulmans, supports ne sont pas toujours les femmes voilées. Dans les bien écrits alors autant le faire grands médias, les minorités nous-même. Je ne savais pas on en parle que pour rendre les combien de temps on tiendrait choses négatives, jamais pour mais c’était hyper épanouissant valoriser les gens. Il fallait donc et enrichissant de se lancer. rééquilibrer. Pour répondre à quel problème? Quelles sont les rubriques? (Nora) Quand on a décidé de (Nora) Les rubriques vont de créer Dialna on a vraiment été la musique en passant par en colère par cette couverture le voyage, les humeurs, la des 70 ans d’ ELLE magazine photographie, le portrait aux qui regroupait les mêmes produits de beauté. personnes, qui font en plus la 35
couverture du magazine chaque semaine ! Des personnes qui ne nous ressemblent pas, qui ne vivent pas notre quotidien et qui doivent certainement nous mépriser du haut de leurs appartements haussmanniens parisiens, on a voulu créer notre magazine avec une véritable envie de valoriser les gens que la société dévalorise. Une anecdote Dialna?
concernant
(Nora) Sans hésiter l’interview de Ryad Boulanouar ! Cela faisait 4 ans que j’essayais de contacter ce monsieur et quand j’ai publié mon billet d’humeur Looking for Ryad Boulanouar (http://dialna.fr/ looking-for-ryad-boulanouar). Tou(te)s nos lectrices-teurs sur twitter ont taggué l’article en l’encourageant de nous répondre. Il a lu l’article, il s’est marré et il a bien voulu nous rencontrer et poser pour moi en studio, ce mec c’est la classe incarné ! Morale de cette anecdote ne jamais baisser les bras ! À quoi avez-vous envie de dire merde ? (Nadia) Le racisme d’état, l’homophobie, le sexisme. Quand les hommes ne peuvent pas se taire alors qu’une femme parle de ce qu’elle subît. Quand un homme répond: “Oui, mais on n’est pas tous comme ca”. Mais on n’a pas envie de le savoir ! Il faudrait que certains trouvent un peu de décence et arrêtent de vouloir être dans la lumière de temps en temps surtout quand c’est vos semblables qui sont mis en cause. 36
(Nora) Moi j’ai envie de dire merde à toutes les personnes toxiques qui essaient de vous casser vos rêves, qui attaquent votre apparence physique, qui essaient de polluer votre cerveau avec leurs poisons émotionnels ! Ces personnes peuvent être des proches, des collègues ou sur une publicité qui agresse votre self esteem ! A toutes ces personnes qui m’empêcheraient d’être heureuse ! Je vous défie de venir briser ma joie de vivre et clairement je vous emmerde ! La Polémique Dove ? (Nadia) Malgré tout ce qu’on a dit dessus, le fait que la publicité incriminée se déroule dans cet ordre là, c’était problématique ! D’ailleurs ce n’est pas la première fois qu’il y a des choses problématiques avec Dove. De façon générale, il y a eut Nivea aussi: le blanc est universel et les autres démerdez-vous ! Il y a une manière de traiter la diversité qui est très problématique. De plus, Dove avait fait de la publicité pour toutes les femmes et en même temps on a encore un problème avec la couleur de peau : les couleurs on les voit bien. Quand on compte toutes les étapes du secteur publicitaire : validation, création, diffusion, c’est fou de se dire qu’il n’y a pas une seule personne qui se soit dit que ca pourrait poser problème. Pour ou Contre: Les zoo ?: (Nadia) Contre. (Nora) Contre toutes formes de prison mental ou physique ! Quand on aime les animaux on les respectent dans leurs propre
environnement l’être humain à besoin de tout domestiqué c’est triste. Les romans à l’eau de rose ? (nadia) Contre, cela fait parti des imaginaires faussés. (Nora) Contre contre contre! Cela pousse les femmes vers des relations toxiques, ce n’est pas la réalité et même si c’est supposé nous vendre du rêve cet idéal de relation peut nous pousser vers le cauchemar. Moi les petites filles, je leur montre Shreck et je leur dit que le prince charmant n’existe pas! Mais par contre vous ! Vous êtes des reines ! Les livres numériques ? (Nadia) Pour, car c’est très pratique pour pleins de personnes mais moi je n’y arrive pas (rires) . (Nora) J’ai un problème d’attention donc sur un écran ma concentration se limite à 10 minutes maximum ahaha après je vais naviguer ailleurs... Donc contre. Les blogueuses beauté ? (Nadia) Les deux, je n’aime pas trop le ton qui est utilisé dans ces blogs mais il fut un temps où j’en ai réalisé un et donc j’avais fait quelque chose de décalé. Mais j’apprécie leur travail pour qu’elles testent les produits avant moi comme ca je sais si je dois en acheter ou pas (rires). (Nora) J’adore les blogueuses beauté quand elle parle de produit naturel comme notre article sur Farah Duhkai (http:// dialna.fr/ugly-is-hype-farahdhukai-brown-beauty/) Faire des masques avec du miel, de la cannelle et des oeufs. C’est mon kiff!
I am a West African artist born in England. I am currently based now in Gent Belgium. I am an expressionist artist, who uses acrylic paint promptly in my work. My current art collection is based on my west African heritage from the country Ghana. Using traditional kente and Ghanaian fabric patterns in background of my work brings forth not only colour but a sense of history and tradition, to the paintings. I use Minimal colours white and black as expressive tools to show movement in the paintings and a form of life. The collection is personal to me because it tells a self journey and awareness that I had been going through, at the time of my stay in Belgium. The collection gave birth this year 2017 and is my diary to my experience.
ŠPriscilla Acquah-Arhin
WHO IS PRISCILLA ACQUAHARHINÂ ?
Creativity has been consistent within my previous jobs; and my education I have a professional bachelor degree in fashion design and a sixth form / collage degree in art with the grade A* because of this background I have found a way to combined both a love of fashion and art in my current collection. I have chosen specific fabric patterns with a traditional meaning in Ghana whether of love celebration or hardship. The paintings as an image also portrays the meaning or enhances it is some way.
I fell it is important to be able to express yourself whether through what you wear or what you do your identity and painting for me is a release of my inner thoughts bringing forth my reality inside and fantasies into a visual image. The Appreciation off African printed fabric and colours not only brings something fresh and new to the gallery but in general its a less explored avenue of art. As a new artist in Belgium because I am coming from the different backgrounds being African British and now Belgium I believe my art will attract a wide audience as it is something fresh.
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Pour une seconde fois, nous retournons dans les forêts du royaume de Bénin. En plus de notre Agassou, elles comportent de nombreuses créatures magiques, enchantées et même féériques. C’est le cas de nos Azizas. Elles sont nombreuses, telles des centaines de termites, se baladant au gré du vent et des feuillages, des palmiers et des arbres fruitiers. Ne vous y trompez pas ces fées végétales sont peutêtre inoffensives et pacifistes mais également pourvoyeuses de nombreuses connaissances. Elles nous enseignèrent, la médecine, l’agriculture et les arts : dont un en particulier : la sculpture des bronzes qui firent la réputation du royaume de Dahomey.
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Mais qui sont-elles ? Petits êtres aux ailes grandioses, elles travaillent toutes pour une reine : Obi Aziza. Elle est la mère de toutes les fées, la sagesse par excellence, la connaissance incarnée, tranquille et immuable. Mais les Hommes sont avides et bientôt ces magnifiques dons transmis pas les Azizas ne leur suffisent plus. Plus, toujours plus. Plus grand. Plus fort. Plus brillant. Plus vite. Plus loin.
Obi Aziza décide de retirer aux Hommes les connaissances qu’elle leur avait transmises. Mais notre reine des fées avait l’instinct d’une mère pour chacune de ces filles mais aussi pour ces êtres humains. Elle l’immortelle ne pouvait se résoudre à les priver de tout ce qu’elle leur avait donné et dans lequel ils excellaient : l’art, la création, la capacité à éprouver des sentiments et les transmettre à travers leur production, soigner autrui, prendre soin, être bienveillant avec les autres et la nature. Obi Aziza nourrissait encore l’espoir d’un éden merveilleux entre les créatures enchantées et les êtres humains. Mais la cupidité envahie le cœur et pour chaque lumière il existe sa part d’ombre. Un des secrets les mieux gardés des azizas était convoité et jalousé : l’immortalité. Un guerrier, dont l’histoire a oublié le nom, profita d’une nuit de pleine lune pour entrer dans la forêt et ravir ce secret majestueux. Lors des pleines lunes les Aziza sont beaucoup plus fragiles sensibles, cette lumière dans la nuit noir leur donne à la fois plus d’énergie mais également d’agitation, elles peinent à voir et leurs ailes s’agitent beaucoup trop vite, elles deviennent maladroites et ne peuvent protéger leur reine aussi bien. C’est à cet instant fatidique que malgré sa sagesse et son infinie bonté obi décida d’enlever aux Hommes tous les bienfaits qu’elle leur avait apporté. Le vol du secret de l’immortalité devenait une raison impérieuse pour protéger désormais le monde des humains et des fées. C’est pourquoi aujourd’hui, nous avons perdu tous ces savoirs, cultiver le plantes avec autant d’amour, la création de ces bronzes magnifiques et la capacité à guérir autrui. Texte: Audrey Donceel Dessin: Nguala
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Rare sont ceux qui ont pu éviter le bad buzz que la dernière campagne de publicité de Dove a causé dans les médias et les réseaux sociaux. Le scandale est arrivé vendredi 6 octobre, lorsque la marque sort un énième spot publicitaire pour vanter les vertus de l’un de leur produit: un gel douche.
Savonnerie, publicité et racisme: aux racines d’un trio destructeur
Ce fameux vendredi est publié sur Facebook un GIF de 13 secondes dont le message communiqué a été bien mal perçu par une bonne partie des internautes. Sur la première image, on découvre une femme à la peau noire qui enlève son tee-shirt “nude”, laissant apparaître une seconde femme rousse à la peau blanche, qui elle aussi enlève son tee-shirt et dévoile une dernière femme brune à la peau mate.
©Dirtoff 1920
Le message étant, selon les dires de la marque suite au scandale: “peu importe votre carnation, Dove est fait pour vous”. Le tout étant destiné à tourner en boucle, de sorte que les trois femmes se succèdent à l’infini. Or le spot publicitaire intégrale dure 30 secondes et montrent à l’origine sept femmes d’origines différentes.
Le même jour, une artiste maquilleuse américaine du nom de Naomi Blake soulève que la publicité comporte une insinuation raciste qui tendrait à dire qu’une jeune femme noire peut devenir propre, et donc, blanche “grâce” au gel douche Dove. Cependant, certains médias ont affirmé que le spot original n’avait rien de raciste. C’est le cas de Marianne qui sortait un article, le jour même ou Dove publiait ses excuses, le 9 octobre, ayant pour titre : “Euh… non, la pub de Dove n’était pas raciste : regardez-la bien”1. Quant aux responsables du produit, ils déclarent “une image que nous avons récemment postée sur Facebook n’a pas réussi à représenter de façon pertinente les femmes de couleur. Nous regrettons l’offense qu’elle a causée”. ©Le clown Chocolat 1896
À juste titre on peut se demander comment une marque, en 2017, peut se permettre de communiquer sur l’idée que son produit décaperait une peau noire pour la rendre blanche ? Cette marque de notoriété internationale dispose pourtant de moyens de communication exponentiels, et dont le slogan est : “Découvrez la différence” . Le message de Dove, mondialement connu et reconnu pour ses campagnes publicitaires prônant la beauté universelle de la femme, passe mal et d’une façon ou d’une autre l’on peut soutenir qu’elle a dérapée.
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VAMPOUILLE, T. “Euh… non, la pub de Dove n’était pas raciste : regardez-la bien”, 9/10/2017, in Marianne.
En outre, le label avait déjà été accusé par le passé de diffuser des clips flirtant avec le racisme. En 2014, la campagne «Vous êtes plus elle que vous ne le pensez», basée sur l’estime de soi avait déjà créé le trouble.
©Octobre 2017 - Printscreen de la publication qui a fait polemique
©Palmolive 1950
Dans cette vidéo, rapidement devenue virale, intitulée «Real Beauty Sketches» (Croquis de beauté réelle) un dessinateur de portraits-robots pour le FBI qui, caché derrière un rideau, reproduisait le visage des participantes d’après l’image qu’elles avaient d’elles-mêmes. C’était ensuite aux autres participantes de donner une description de leurs consoeurs. Disposés côte à côte, les deux dessins d’une seule et même personne permettaient de nuancer la façon dont on se perçoit et la façon dont les autres nous voient. Sur les 6,36 minutes de vidéo, moins de dix secondes étaient consacrées à des femmes noires. Existait-il un malaise à montrer des personnes noires dans ce spot et quel impact en termes de représentation des individus quand on connaît le pouvoir des médias ? Or, sur la représentation des personnes noires et arabes dans des thématiques négatives comme la délinquance, la pauvreté, la barbarie, le terrorisme, pose un sérieux déséquilibre dans l’image véhiculée. En 2011, avec une série de gels douches appelés «Visiblecare», une campagne mettait en scène trois femmes : à gauche une femme noire, au milieu une métisse et le plus à droite, une femme blanche. Au-dessus de leurs têtes, l’inscription «avant-après», qui sous-entendait que l’effet bénéfique du produit pour les femmes était de faire évoluer leur couleur de peau vers le plus clair ; de la saleté, à la propreté. Sur le flacon était d’ailleurs précisé : «de peau normale à peau noire» pouvant être compris que la peau noire n’accédait pas à la catégorie normale. Nouvelles excuses du label.. Au travers du cas de Dove, nous pouvons actualiser la problématique du racisme à travers les supports publicitaires et de son impact dans notre société. Dove n’étant pas la seule marque à déraper, il est intéressant de s’interroger sur les stratégies mises en place par les industriels et ce secteur en particulier. En 2014, c’est Danone qui s’attire les foudres d’Internet avec un de ses visuels de campagne, montrant une famille noire déguisée en drôles de primates, là où la famille blanche fait de la plongée pour la version vanille…
©Afiiche Victor VAISSIER
On pourrait ajouter la publicité pour la PSP blanche et bien d’autres encore. 41
L’ensemble de ces événements sont-ils perçus différemment par les communautés blanches et noires ? Et quand des réactions sont exprimées par l’une, les termes de victimisation et de politiquement correct sont vite instrumentalisés. Le sentiment de victimisation est-il une réalité ou doit-on trouver des raisons bien plus profondes à ce mal ? Ce sentiment de « mise à l’écart », voir, de mise au rebut trouve-t-il un fondement dans une dérive publicitaire devenue ordinaire ?
Dans une iconographie pour le savon “La Hêve” datant de 1896 l’on peut voir le clown blanc Footit “nettoyant” violemment le visage de son partenaire pour démontrer l’efficacité du produit. Grâce au film “Chocolat”, sorti en 2015, l’histoire de ce Clown noir est ressorti de l’oubli pour le grand public.
Le duo qu’il forme avec Foottit, le mettra en scène, au cirque parisien, comme souffre-douleur de son partenaire blanc. Le triste succès de leur L’Histoire comme source de compréhension: spectacle le suivra toute sa vie et le dépeindra comme un idiot heureux de se faire martyrisé La vulgarisation de la femme noire est dû à par son acolyte « maître » blanc. Dès lors, l’héritage colonial, période pendant laquelle des Rafael personnifiera à travers de nombreuses stéréotypes racistes autour de la déconsidération proposition publicitaires le rôle du “bon nègre”. des personnes noires ont été utilisés comme outils de propagande. Au delà de cas précis et plus illustre, la simple image de l’homme, la femme, l’enfant noir (e) A l’opposé, la représentation du modèle de dans le support publicitaire fut développé à beauté s’est développée autour de la femme très grande échelle: cartes postales, dentifrice, blanche, comme l’explique Marie Peretti-Ndiaye, packaging en tout genre, chromolithographie, docteure en sociologie : “Le racisme colonial boîtes en fer forgé, jouets, pour l’industrie s’est appuyé assez largement sur l’esthétique. alimentaire, les produits d’entretien, ou Les couleurs permettaient de définir les groupes simplement la propagande coloniale en tant en présence. Elle prend pour exemple l’Egypte que telle. L’on peut donc aisément parler de antique où le noir était signe de fécondité, alors manipulation massive au travers faut-il le que dans l’Occident chrétien, la population rappeler d’un contexte de moeurs et d’opinion projetait un fantasme d’hypersexualité sur la considérés à l’époque comme normal. Or de tel noirceur.”2 type de support, qui sont ceux du quotidien en investissant non seulement l’espace public mais il est finalement difficile pour les peuples de également privé, on produit des stéréotypes réussir à se libérer de centaines d’années de encore visiblement ancrés comme nous le propagande: tous victimes d’un inconscient prouve aujourd’hui encore ce secteur. collectif largement construit par des images manipulées. Les artisans de l’esclavage, afin Cette optique changera sensiblement à partir des d’amener les peuples à accepter leur entreprise années 40, pour les afro-américains du moins, et à développer un sentiment de différenciation quand ces derniers seront considérés comme un / de dé-personnification, et pour aboutir à briser pouvoir d’achat potentiel supplémentaire. Pepsi, le chemin naturel de l’empathie, ont largement sera une des première compagnies, à tenter de surfé sur le racisme et la mise en avant de s’adresser pour la première fois « normalement différences physiques. En a résulté, la création » au public noir en 1947 suivi par Tom Burrell et la diffusion massive de nombreux clichés dans les années 70 qui comprendra l’importance lors des premières campagnes publicitaires et de la représentation dans ce marketing. l’image du noir de l’époque a semble-t-il, encore On pourrait aussi citer d’autres personnalités du mal à se séparer de cette époque mortifère. illustres telles que Michael Jackson, qui avec Nous pouvons aisément analyser cette pratique la campagne Pepsi Generation a servi de fer à travers un exemple connu: celui du Clown, dit de lance pour des campagnes publicitaires Chocolat, de son véritable nom, Rafaël Padilla. universelles. C’est l’une des première fois ou l’on voit un public multiculturel partageant l’affiche pour un même produit et sans aucune idée de domination. 42 VALDAYRON, F. “ Au-delà du cas “Dove” : les pubs cosmétiques, symptômes d’un racisme “inconscient”, 10/10/2017, in Marianne 2
©Savon des Princes du Congo 198
CONCLUSION :
©Tremaeu &Cie 1900
La polémique Dove a relancé le débat autour du racisme dans les publicités, montrant à quel point le sujet restait hypersensible. Certains accusent les labels d’utiliser ce genre d’action marketing très rentable afin de ne pas investir pour faire parler de son produit. Dans le passé, la publicité à caractère raciste était totalement généralisée invoquant des images stéréotypées qui véhiculent des idées réductrices et biaisées, bien loin de refléter la véritable beauté de la diversité qui compose notre société. Pourtant la femme noire intéresse de plus en plus les médias, mais aussi les marques françaises et internationales. La question légitime, c’est s’il s’agit vraiment d’une évolution positive dans la perception de la diversité sociale ou bien d’un simple impératif commercial ? Néanmoins, le changement est possible et il réside dans la volonté et la capacité de chacun à se remettre réellement et profondément, en question.
© Savon La Perdrix 1920
Qu’il s’agisse d’un bad buzz, d’une erreur marketing, racisme délibéré ou image tronquée et biaisée par une communauté facebook relayant trop rapidement des informations pas suffisamment vérifiée, le but ici n’est pas de souligner le fameux paradigme du politiquement correct. L’analyse de l’historiographe des supports iconographiques publicitaires et de ses impacts, montre clairement en quoi lier savonnerie, racisme et marketing pose un problème sous-jacent. Peu importe les intentions de Dove, la question cruciale du débat ne se situe pas à ce niveau, l’interpellation doit se faire surtout sur cette réactivation d’images encore douloureuses et bel et bien présentes et qui justifient dès lors totalement les réactions que cela a soulevé. 43
Coily Haired Daughters is a line of black Dolls I designed to help young girls fall in love with their natural hair. There are many specific reasons why I created this project but they all boil down to one thing. I created it to support my daughter. At an early age black girls are plagued with messages that their hair is unruly, difficult and ugly. It needs to be “tamed” and civilized. In other words, relaxed. This was certainly how I grew up. I needed to arm her with the tools she needed to face a world that was so critical of something that is a personal choice. Like most mothers I strive to have my daughter live in a world that is better than I grew up in.
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What has this got to do with a doll ? We all know Barbie, the golden ratio body shape, blond bombshell that plagued our childhoods. Along with her Dreamhouse and unlimited closet, she was what we aspired to be; in one way or another. As a girl I never thought about how Barbie affected my self-image. After all, Barbie and I were both girls and girls stick together ! Don’t they ?
Natural hair care simplified for all Coily Haired Daughters
There was nothing for anyone to notice. Then pre-teens we graduated to Barbie and her dream house. Even black Barbie had long straight silky hair. She was black though, but she was still second best to blond Barbie. That is where my “Standard” was built. As I grew up guess what my standard was. Blond, blue eyed, silky straight hair.
I Hate You Fast forward to my teenage years until about 21 years old. I hated my hair. I mean hated ! It wasn’t even my natural hair. It was the relaxed hair on my head. It didn’t blow in the wind like Barbie or my friends with Barbie hair. It more like followed the wind. If the wind went right, it leaned right. If the wind blew left, it went left. When the wind went away it stayed up and in the direction the wind left it. I hated it ! Natural hair wasn’t even worth a thought. I had no idea how to care that “birds nest”, as I so lovingly referred to it. I recall one of my white male friends asking me why I didn’t wear a huge afro. I looked at him like he was stupid, scoffed and said “Do you ever want me to get a job ?” So I opted to blend. At least my relaxed hair could blend with Barbie hair (kind of). Everything about my hair and my personality was about blending. Blending into society by blending into my extensions. My job was to make the natural (what grew on my head) submit to the artificial (the extensions). I repeat, make the natural submit to the artificial. Diaspora In contrast, here I am playing with Emma, Hannah and Rose, instead of Patience, Blessing and Tempest. And the number one noticeable difference ? I’m brown and they are not. It’s not something that was pointed out often (until high school) but my reality and the standard was unknowingly altered. At play dates we played House. Everyone got to play mommy. Everyone had a baby. My baby was pale, and blue eyed. If she had hair (big bonus) it was blond and silky straight. Always ! Since I was a kid I didn’t notice.
Let the Awkward Teenage year begin. As a teenager I wanted lighter skin at some point, I didn’t bleach because my mum wouldn’t let me. Thank god for Mums ! I didn’t openly ask to bleach my skin, but I would touch the products when we went to the beauty store. I would then get that infamous “Don’t even think about it” black mum look, and I would put it down and back away slowly. So that was out. I wanted lighter eyes. So I got contacts, hazel was my color of choice. In my head that was exotic but still realistic. My mum wouldn’t look me in eyes for those two weeks. She said I looked like a cat and it freaked her out. And I couldn’t really see. So that was out too. Then I wanted straight hair that blew in the wind sexy-ingly (not a word), and when the wind stopped I wanted it to magically fall back into place. So I went for wigs. But there was no swimming with those, and if the wind blew too hard...that was the end of your hairstyle. So that didn’t work. Ok Weaves aka sew-ins ! The middle ground. Even though I spent the first two weeks scratching my head like a flea infested dog; it was pretty when it settled. Thus I spent my teenage years till about 23 years old, scratching and blending. A journey Lucky for me at 24 I started my natural hair journey. After the all too common experience of my hair falling out from an over processed relaxer. I was done. So I began my journey of rediscovery. 45
Little did I know I was entering into a world that would fix more than just my hair. What’s natural hair got to do with it ? I’m sure you’ve heard the term “Confidence is key.” At least that’s what my mum says. She’s been proven to be right every once in a while. Where does confidence come from ? You ! The way you see yourself. What you choose to accept. And what you do about it. What influences confidence ? What people say. How people treat you. And “the Standard”. Black Women are not the standard. I always say “there’s nothing harder on this earth than being a black woman.” This is not to invoke in pity from others or even invite self-pity. It’s just a ridiculous fact of the world we live it. Acknowledging it gives us the power to fix it. Confidence is key. I didn’t develop real confidence until I became natural and stopped apologizing for it. I realized I had been hiding this entire time ! My life didn’t change overnight, in fact I’m still learning. But natural hair became infectious; it was all I would talk about. So I started teaching and encouraging friends and strangers on their journeys. It’s gratifying to me to watch them find their power. I had found at least one of my callings. Then 4 years later I became a mother. Can you say GAME CHANGER ?
She has kinky 4c hair which can be manipulated just like human hair. Yes, straightened and blow dried. I have tried it ! She has full lips, big brown eyes and a dark brown skin tone. I started with this model because she didn’t exist the way I wanted her. They were (are) black dolls on the market. Either they were creepy looking, their hair texture was not right or they have the 60s Afro. That’s not how my hair behaves and that wasn’t how my daughter’s hair would behave. I spent a year secretly designing her from head to nose. That nose took me at least 4 months. But they finally got it. I remember the designer telling me the doll would be ugly if I made her lips any bigger. So I told him to make the lips bigger. A year and 30 shipping days later there she was. In my closet. She sat in the closet for about another week. I wasn’t ready. How would the world receive something out of my head ? Forget the world how would my Adiba receive it ? What if she was scared to death ? Then what ? I wanted to protect it. But...”Confidence is key.” So here I am. What’s next ? The F-word
Funding. Every projects major issue. In 2017 I ran a crowd funding campaign hoping to raise the 30,000 USD I needed to move from prototype to inventory. Unfortunately, it wasn’t successful. So what now. I move forward. Finding ways in What if ? which I can move the project forward, even if it’s one step at a time. Still looking for investors, but Like most black babies my daughter was born continuing to invest myself along with those who with a head full of loose curls. But I knew as are inspired to follow. My ultimate goal is to have she grew her hair texture would change into a full range of dolls each bringing their unique something similar to mine. I asked myself how characteristics. So each of our girls define their was I going to teach her about her ? I did not want own Standard. My daughter drives my motivation my experience to be hers. I had to find a solution to make this world a better place for future black as soon as possible. She needed something she women. Positive self-image starts at home. As could get her hands in. At first she played in my a new generation of parents, what’s our legacy hair. But after all the ripping and pulling; me and going to be ? Let the black woman not just be my hair were not having it. So I did what any strong, let her be fearless, passionate, confident ! mother would do. I made up a solution. Let her be who she has always hidden and shine for all to see. Our responsibilities as members Enters Adi dolls. Adi or “Baby Doll” (my daughter of our communities to give our young girls a firm is super creative with names), is the first doll in foundation to stand on. This is my contribution the Coily Haired Daughters line. to that. 46
Claudia Chileshe, founder of Coily Haired Daughter www.chdaughters.com Facebook: @chdaughters Instagram: @ch.daughters
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FF : Coucou Estelle, je suis trop contente qu’on puisse se parler ! J’ai lu un article sur toi en ligne, j’aime trop ce que tu fais. Donc j’ai lu que tu faisais de l’athlétisme. Tu fais ça depuis quand ? Estelle : Au fait, j’ai commencée l’athlétisme déjà toute petite et je ne m’arrête plus depuis. J’y ai trouvé un sport qui me pousse à me surpasser, et en plus je suis assez douée dans cette discipline ☺. FF : Comme ça se fait que tu as voulu faire de l’athlétisme au fait ? Estelle : J’ai commencé l’athlétisme parce que quand j’étais petite, j’avais beaucoup d’énergie à dépenser. Ma maman m’a alors mis à des cours de danse, de gym et dans beaucoup d’autres sports pour que je puisse dépenser toute cette énergie. Dans chaque discipline, on me disait que j’avais le gabarit fait pour l’athlétisme. C’est comme ça que j’ai commencé, en débutant par du cross. Mais comme je n’avais pas beaucoup d’endurance (rires), quelques années plus tard je me suis plutôt dirigée vers la piste. Et là j’ai enchainée les médailles et les podiums. C’était donc normal que je poursuive cette voie. FF : Et c’est qui qui te suit ? Papa et maman sont derrière toi ? Estelle : C’est ma maman qui me suit et m’encourage. Elle m’a créé ma page facebook d’athlète (facebook : Estelle-Goffin). C’est aussi elle qui s’occupe de mon matériel et de m’emmener à mes entraînements avec papa. FF : Wow…Tu as gagné de nombreuses médailles… Tu peux me dire lesquelles, comme ça j’en parle autour de moi ? Estelle : J’ai eu pas mal de médailles. J’ai récemment eu la deuxième place pour le Critérium de Belgique et j’ai eu la troisième place (médaille de bronze) pour le championnat L.B.F.A. (Ligue Belge Francophone d’athlétisme) au 60m haie. FF : Tu t’entraînes combien de fois par semaine ? J’imagine que pour battre des records ça demande plein d’efforts… jamais fatiguée ? Estelle : Mes entraînements varient: mercredi et vendredi et parfois samedi ou dimanche, mais c’est assez rare. Ça demande en effet beaucoup d’effort et de temps en temps je suis assez fatiguée. Mais en fin de compte, ça me motive pour continuer à me surpasser et développer mes capacités. FF : Bientôt tu suivras les traces de Nafi Thiam et d’Anne Zagré dis ! Ces femmes t’inspirent ? Estelle : Oui, elles m’inspirent beaucoup et je les suis grâce à leurs vidéos et leurs parcours. J’aime être au courant de leurs exploits. FF : Tu te vois faire les Jeux Olympiques aussi un jour ? Estelle : Je rêve en effet d’aller un jour au JO, c’est mon plus grand rêve. L’avenir nous le dira ☺! Réalisée par Médiatrice Mujawamariya
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Ndolo Touch Retrouvez les conseils d’Ayaba, Conceptrice Gastronomique Végane Ndolo Touch. Si vous appréciez la cuisine Healthy, savoureuse et inventive; vous êtes au bon endroit! Le concept gastronomique vegan Ndolo Touch initié par Ayaba en 2016 est une ôde à la gourmandise qui se définit au pluriel: Savoir-faire, Saveurs Saines et Syncrétisme. La pincée d’Amour “veg-aytal” de cette femme dynamique originaire de Marie-Galante puise son inspiration dans ses aspirations… La découverte des richesses du “Monde culinaire afro-caraïbéen”. Globetrotter dans l’âme, c’est au cours de ses différents pélerinages culturels que s’est forgée la cuisine FuZion Afro-végane Ndolo Touch, à l’image de sa conception douée. Forte de douze années d’exercice au service du management socioculturel, la transmission et l’expression artistique ont toujours fait partie de son quotidien. Autodidacte, la jeune trentenaire se décide alors à suivre son leadership naturel, pour vivre ses rêves! Inspirée par cette lancée fulgurante, 2017 fait naître un concept Ndolo Touch avant-gardiste intitulé V.I.P WORKSHOP, des ateliers végétaliens dispensés par Ayaba; dont le sigle signifie Veg’Aytal Initiation & Practice. Dans cette nouvelle approche pédagogique, la passionnée vous invite à dépasser vos idées préconçues sur la qualité gustative et nutritive de recettes inventives véganes; par le biais de formules “sur-mesure” à destination des adultes, des enfants et des couples. Techniques alternatives, conseils d’experts personnalisés, bilan et plus encore… Pour ravir les fins gourmets et sensibiliser les gourmands !
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© Heinrich Kanoha 51
Poêlée Afro-Végane & trempette aigre-douce RAW Recettes spécialement conçues pour prendre soin de vous en cette période de transition saisonnière… Boostez votre système immunitaire en associant les fruits et légumes de saison aux épices ayurvédiques. J’ai concocté cette poêlée versatile et pratique pour permettre à la femme fatale de gagner du temps en cuisine sans négliger ses envies de gourmandise et ses besoins nutritionnels. Ce déjeuner sain, riche et sans Gluten pourra ainsi se transformer le soir en purée onctueuse idéale pour vos bambins, ou encore en véritable festin les jours de grande faim ! Ingrédients (4 pers.)
Préparation
1 douzaine de Gombos
Lavez les gombos et les piments végétariens puis taillez-les en petites rondelles en prenant soin d’enlever les têtes. Arrosez les gombos d’un jus de citron pour les rendre moins gluants.
1 butternut (600 gr) 2 patates douces à chair blanche (300gr) 5 champignons de Paris de calibre moyen 1 demi-bocal de pois chiches égouttés 2 échalotes moyennes ou 1 oignon 3 piments végétariens 2 gousses d’ail 1 morceau de gingembre frais (2-3 cm) 1 c.café de curcuma 2 c.soupe de curry Le jus d’un citron non traité Huile végétale (Coco de préférence) Sel d’Himalaya, Poivre du moulin, Thym Un bâton de cannelle
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Émincez finement les échalotes et les champignons. Pelez le butternut et les patates douces, et coupez-les grossièrement en morceaux. Mettez une casserole d’eau salée à bouillir. Chauffez dans une sauteuse de l’huile de coco, faire revenir une gousse d’ail coupée en deux et le morceau de gingembre émincé pendant 1 min pour aromatiser l’huile. Saisir les rondelles de gombos et de piments végétariens à feu moyen 5 min en remuant. Ajoutez les échalotes et le butternut, puis assaisonnez avec le curcuma, le curry, le sel d’Himalaya, le poivre de moulin, le thym et la cannelle. Remuez et couvrez 5 min. Plongez les patates dans l’eau bouillante salée et les cuire, en s’assurant de les égoutter encore fermes et de conserver le bouillon de cuisson. Arrosez la poêlée de 2 louches de bouillon, ajoutez les champignons et les pois chiches. Finalisez la cuisson de la courge jusqu’à évaporation du bouillon. Incorporez les patates dans la poêlée, goûtez et ajustez l’assaisonnement au besoin.
En accompagnement OU pour l’en-cas du goûter :
une trempette aigre-douce RAW Les recettes “sucré-salé” sont indispensables, car elles permettent de combler les potentielles envies de grignotage. Là encore, dans un soucis de gain de temps, j’ai décidé de proposer à la Femme Fatale une trempette aigre-douce versatile... Cet accompagnement fruité riche en fibres pourra être utilisé comme une marinade pour faire un sauté de légumes par exemple. Ingrédients (4 personnes)
Préparation
150 ml d’eau
Mettre tous les ingrédients dans un blender et mixer l’ensemble 2 min.
100 gr de banane, soit l’équivalent d’un fruit de taille moyenne 50 gr d’amandes en poudre (ou entières, trempées 3h avant et mixées au blender)
Faire une pause pour mélanger la préparation avec une spatule, goûter et mixer à nouveau au besoin. Rectifier l’assaisonnement si besoin.
25 gr de pulpe de tamarin dénoyauté
Cette trempette aigre-douce accompagne à merveille les dips de crudités, les rouleaux de printemps, les samoussa végétariens et le tofu sauté.
2 cuillères à soupe de mélasse de caroube (ou sirop de dattes)
Indications thérapeutiques usuelles du tamarin :
1 cuillère à café de vinaigre de cidre 1 cuillère à café de gingembre 1 tour du moulin de Poivre Penja, ici Trésors d’Afrik 1 pincée de sel rose d’Himalaya
Constipation légère, infections des voies respiratoires, maux de gorge, douleurs buccales (et poussée dentaire du nourrisson), infections cutanées (dermatoses, plaies), hypertension artérielle. Au même titre que le gingembre, le jus de tamarin est également conseillé pour diminuer les nausées et les vomissements des femmes enceintes.
1/3 de cuillère à café de purée de piment rouge, ici Chaleur Créole
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Les bienfaits de l’aliment phare de cette recette Ndolo Touch, le Gombo (Okra) Originaire d’Afrique et de l’Inde orientale, le Gombo est découvert il y a environ 4000 ans, et il est consommé cru, cuit et/ou déshydraté, comme légume ou condiment, dans de nombreux plats africains, antillais, japonais ou créoles. Le nom de “Gombo” est issu du Bantou de la région angolaise Ki-ngombo. Cette plante était cultivée en premier par les Égyptiens, avant d’être importé en Europe par les Maures, puis au Brésil et enfin à la Nouvelle Orléans grâce aux esclaves africains. Ce qui lui a longtemps valu la réputation de “légume du pauvre”. À tort, puisque les Reines Cléopâtre d’Égypte et Yang Guifei adoraient en manger ! Second légume le plus cultivé en Afrique de l’Ouest, juste après la tomate ; il est disponible toute l’année. Il serait donc dommage de s’en priver, d’autant plus quand on est informé de la liste innombrable de bienfaits de ce dernier... Riche en fibres, en antioxydants, en folates, en vitamines A, C et K. Il lutte contre : le diabète, le cholestérol, l’asthme, l’anémie, les ulcères, l’obésité, l’hypertension et le cancer du côlon. Il prévient des troubles osseux (ostéoporose), digestifs (laxatif), rénaux, génitaux (stimulant) et ophtalmologiques. Pourquoi sa consommation est-elle particulièrement recommandée à la Femme Fatale? Tout d’abord, le Gombo est un compagnon idéal de la femme à chaque période de sa vie ! En effet, ses vertus antispasmodiques en font un remède très efficace en cas de douleurs prémenstruelles. Il est vivement conseillé aux femmes enceintes d’en consommer pour faciliter l’accouchement et contribuer au développement du foetus, empêchant les fausses couches et les défauts dans le tube neural des bébés. Par ailleurs, c’est un alliée beauté naturelle pour l’entretien de votre peau et de vos cheveux. Il nettoie votre peau des déchets et répare vos tissus, empêche la pigmentation de la peau, réduit l’acné et empêche le psoriasis. Il hydrate le cuir chevelu en empêchant l’apparition de pellicules. Véritable conditionneur, il nourrit vos cheveux locksés et naturels pour leur permettre de retrouver du brillant et de la vie.
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Conseil Anti-Gaspillage d’Ayaba Recette Afro Cooking Magazine #5 : Préparez une décoction en faisant bouillir une poignée de gombos coupés en rondelles dans 1 litre d’eau. Au bout de 20 minutes, filtrez. À l’aide d’un fouet, ajoutez de l’huile de coco. Laissez reposer. Appliquez sur vos cheveux en laissant agir 30 minutes sous un film plastique. Rincez abondamment. Ce soin naturel peut se faire 1 à 2 fois/semaine, en fonction de vos besoins. À titre personnel, je l’applique aussi sur mon visage et mon cou. Il vous reste de la préparation de ce masque au Gombo ? Vous souhaitez gagner du temps pour la prochaine application ? Il vous suffit de remplir un bac à glaçons de la préparation, et de disposer un film alimentaire sur le dessus. Mettre au congélateur 30min-1h jusqu’à ce que les “glaçons” se figent, l’huile de coco accélère grandement le processus. Démouler les cubes du masque et départager en portion de 3-4, selon la densité de votre cheveu, dans des sachets de congélation individuels. Si vous songez reproduire cette astuce avec d’autres soins, indiquez sur les sachets la composition et la date avant de les remettre au congélateur. Pourquoi est-ce l’aliment incontournable d’une détox printanière selon Ayaba? En période de transition climatique, le Gombo permet la désintoxication de votre intérieur en éjectant les toxines accumulées, et booste vos défenses immunitaires. Aussi, les minéraux essentiels comme le calcium, le manganèse, le magnésium et le fer aident votre organisme à lutter contre les radicaux libres, facteurs du vieillissement tissulaire (rides). Pour conclure, les graines de Gombo sont riches en protéines, ce qui est un complément parfait pour les régimes alimentaires des végétariens et végétaliens. À noter : Dans cette poêlée, les pois chiches couvrent également le besoin en protéines (végétales), en minéraux et vitamines ; tout en étant pauvre en matières grasses et sans cholestérol. Au même titre que le Gombo, c’est un excellent allié “minceur” puisque cette légumineuse peut aider à contrôler l’appétit en apportant plus rapidement un sentiment de satiété. Contre-indication : si vous avez des antécédents de calculs rénaux ou de polykystose rénale, restez à l’écart du Gombo.
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Côté épices : le plein de Curcumine ! Le Curcuma, racine d’origine indienne, dont il constitue l’épice principale du curry, est sans doute la plante médicinale la plus puissante de la planète. Le curcuma est une plante à la fois anti-inflammatoire et antivirale, qui aide à la digestion et protège le foie. C’est aussi un excellent antiseptique et cicatrisant naturel permettant de réduire l’inflammation articulaire (arthrite) et de prévenir des ulcères. Le Gingembre, son “cousin”, très ressemblant à chair blanche, a des propriétés similaires mais permet également aux cellules de mieux assimiler les nutriments. La consommation de ce rhizome est particulièrement recommandé aux femmes enceintes pour le traitement des nausées et vomissements. À noter : En prenant le curcuma et le gingembre combinés avec du poivre noir, qui contient de la pipérine, cela améliore la capacité d’absorption de la curcumine. Le potentiel des principes actifs de ce trio gagnant interagit pour multiplier les bienfaits respectifs de ces épices. Optez donc pour cette synergie si vous voulez soutenir votre système immunitaire et augmenter vos défenses naturelles en cette saison. Variantes express de la poêlée By Ndolo Touch : Cette poêlée spéciale Femme Fatale à des avantages non négligeables d’un point de vue nutritif. Toutefois, en qualité de mère de famille et d’entrepreneure, j’apprécie que mes recettes soient savoureuses, pratiques et versatiles ! Ce met n’est pas un “plat en sauce” pour permettre le transport de son “Take-away” au travail sans inquiétude de fuites de sa Lunch Box. De plus, la présence de légumineuses comme le pois chiche et d’un féculent à faible index glycémique (IG), la patate douce, permet à cette recette complète sans gluten d’être rassasiante sans négliger le capital “minceur” de votre repas. Si votre famille n’est pas friande des légumes, en particulier vos enfants, vous pouvez transformer cette poêlée en un temps record... Pour ce faire, il vous suffit d’y ajouter du lait de coco (une 1/2 à 1 boîte entière) et de mixer le tout dans un blender. En 5 minutes chrono, voilà comment transformer cette recette en une sauce
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de légumes consistante ou en purée onctueuse. Vous ne possédez pas de blender ? Pour servir cette poêlée en sauce d’accompagnement, ajouter une bouteille de purée de tomates aux herbes et remettre sur le feu 5 minutes jusqu’à ébullition. Servir accompagné de Quinoa ou de sa concurrente africaine : le Fonio, une céréale sans gluten aux multiples bienfaits. À noter : Si la purée est trop souple, ajoutez quelques cuillères de farine sans gluten (pois chiche ou coco) pour obtenir la consistance souhaitée. Ne vous inquiétez pas de la présence du piment végétarien, cette variété très utilisée dans la Caraïbe donnera à vos plats le parfum subtil du piment sans son légendaire piquant ! Les amateurs de saveurs relevées devront donc prévoir du piment à table pour rehausser le goût de ce met. Ces astuces peuvent être appliquées sur d’autres recettes pour vous permettre de concilier une alimentation saine en famille et vos journées hyperactives.
Sources : afroculture.net - pstprevention.com - bienmanger.co - abcdelanature.com - Afro cooking Magazine
© Naa Boakye
Ayaba, Conceptrice Gastronomique Végane Ndolo Touch Cuisine FuZion AfroKâribéenne ndolo.touch@gmail.com https://www.facebook.com/NdoloTouchByAyaba/ Chroniqueuse Web Kamita Magazine Le Portail d’Actualités des Talents Afrodescendants https://www.kamitamag.com/ask-ayaba Ateliers culinaires végétaliens individuels/collectifs & Cuisine à domicile Traiteur : baby shower, blessing Way, anniversaires, événements associatifs, institutionnels et Team Building Coaching & Accompagnement (transition vers une alimentation végétale, cuisine sans gluten et sans allergènes) 57
Flashback: BE FEMME FATALE event Le samedi 20 mai 2017 dès 16h00, l’événement BE FEMME FATALE a été accueuilli au sein de l’Espace OCHOLA (261 chaussée de Wavre 1050 Ixelles) Au programme, l’exposition pop-up BLACK EUROPEANA, “ Raconter, analyser, transmettre comment les clichés se sont insinués dans l’inconscient collectif à travers cette culture matérielle du racisme”. Les débats ont fleuris grâce à Audrey Donceel, créatrice du projet, historienne de l’art et archéologue. Nous avons fêter également la sortie de la vingt-septième édition du magazine FEMME FATALETHE BOOK avec la présence de nos marraines. Merci à REGINA MUKONDOLA, UNIEKGRACE et ABBY KYAMS. Ces femmes qui façonnent le monde, ces femmes qui en inspirent d’autres, ces femmes qui ne s’arrêtent pas au premier obstacle. Les derniers exemplaires du livre LITTLES AFRICANS étaient également en vente pour les plus petits et les plus grands! Encore merci à toutes les personnes qui nous ont fait l’honneur de répondre à notre invitation et qui ont rythmé la journée dont Princesse MANSIA MBILA, SAFIA TABOUDRART, GANISHA RUNYINYA et bien d’autres. Enfin nous sommes certaines que nos/vos estomacs remercient énergiquement AFRO BURGERS pour leur délicieuse performance! En un mot, MERCI!
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