Femme Fatale #027

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FF-models /Iman Iloo & Chaila Bari Photographe /Ezra Sierra Place /La Fonderie

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SO? 4 6

Edito /Elle nous raconte Comme un brouillard

NUDE, 50 nuances de beauté

FF-shooting vous fait découvrir notre vision de la beauté en images et en mots!

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Digital African Woman

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Agassou, la femme léopard /fr

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Maïcha, la voix envoûtante /fr

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Black Europeana /fr

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Ma panthère noire, la femme (noire) dans les clips /fr

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Regina Mukondola /en

Soutenir, Éduquer, Inspirer et Autonomiser Un dessin, une histoire; Laetitia et Audrey vous font découvrir au travers de leurs connaissances l'histoire de la valeureuse Agassou Au détour d'un verre, la douce chanteuse Maïcha nous parle de son univers Coup d'oeil historique, finalement c'est aussi arrivé près de chez nous… Look Beyond nous en dit plus sur l'impact de la musique et de ses visuels sur la vision qu'ont les femmes (et les hommes) de leur propre sexualité The president of the AWL /UFA and Patron of the British and Commonwealth women’s club talks to us: "Initiate and suppor t actions that promote the socioprofessional integration of African women in Europe and par ticularly Belgium, with special attention for young African people"

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Uniekgrace /en

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Ingrid Baars /en

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Abby Kyams /fr

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Miss-Mister et concours /fr

I realised I have a gift in music about two decades ago but knew I had to do something big with it just a couple of years ago; about four years ago. That was when the dream began Always stick to your passion. Make the things YOU want to make, don’t be a copycat On a toujours évolué dans l’idée de devoir plaire à la gente masculine, ça c’est la vulgarisation de la femme. Et aujourd’hui après nous avoir pris l’esprit on veut également nous prendre le corps par l’image Retrouvez les mots de Mirelle Tsheusi-Rober t, Auteure, militante antiraciste pour BAMKO ASBL et la présentation du concours Mister Black Belgium

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Un brouillard ! Voilà, c’était cela, un brouillard épais. Il aimait la métaphore. Le brouillard n’est rien d’autre qu’un nuage tombé du ciel se plaisait-il à penser. L’idée avait une certaine beauté et ce n’était méthodologiquement pas très éloigné de la réalité. Il y avait, à n’en pas douter quelque chose de fascinant et de presque réconfortant dans le fait d’errer, perdu et aveuglé par l’opacité de cet état qu’il n’avait pas choisi. Ce phénomène, qui lui était étranger, l’empêchait de voir et donc de se soucier de ce qu’il y avait sur sa route. Adviendra que pourra… Il n’avait plus la force de lutter. Il l’avait été, fort, pourtant un jour… Il avait eu toute sa vie durant la force de ceux que la vie s’est plu à briser, encore et encore. Tel un millepatte dont un enfant s’amuserait à arracher les membres les uns après les autres avec un mélange de Sadisme et de curiosité. Le voilà maintenant millepatte moins quelques-unes, perdu dans son brouillard. Décidément se dit-il, il aimait les métaphores étranges…

De tout cela, et c’était sans doute un peu cliché, il avait appris à ne rien prendre pour acquit. Philosophe et un brin mélancolique de nature, il trouvait même une certaine beauté à la souffrance à cette époque. Flaubert, maître parmi les maîtres pour lui, ne disait-il pas que le cœur humain ne s’élargissait qu’avec un tranchant qui le déchirait ? Et bien soit, l’Amat de morceaux restants du sien aurait la taille d’un océan si tel était son destin.

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Sa vie avait été d’une dureté rare. Les fantômes étaient nombreux mais faute d’être domestiqués, ils étaient aujourd’hui enfermés dans un coin de son âme dont il avait perdu la clé il y a belle lurette. Et puis il avait connu des moments de douceur aussi. Non, vraiment, il n’aimait pas se plaindre, pensait d’ailleurs n’avoir ni de raisons ni de temps à consacrer à une telle activité.

Dans le brouillard…

Un matin cela dit, ou était-ce un soir ou une nuit, il n’aurait su le dire, le brouillard apparu chassant subrepticement sa belle résilience. Il vint comme les brouillards savent faire sans vraiment s’annoncer, on ne les voit que quand ils sont là.

Il les aimait soit, mais il ne ressentait plus, plus rien, plus personne.

Son brouillard à lui avait un nom, mais il ne le prononçait pas pour le moment. Le nommer c’était lui donner vie croyait-il, comme si l’inverse aussi eut été vrai.

Son cœur se brisait à chaque instant pourtant à chaque instant il ne ressentait rien, apathique, anesthésié, noyé, las. Il aimait les gens mais ils lui étaient tous pourtant devenus indifférents.

Marchant au ralenti au milieu d’un monde qui lui était devenu étranger où tous couraient vers un but qui lui échappait. Lui qui avait pourtant jadis esquissé les pas de cette étrange danse à laquelle non seulement il ne prenait plus part mais dont il n’entendait même plus la musique. Une seule question le hantait, l’épuisant mais l’empêchant pourtant de trouver le sommeil. « Et s'il n’y avait pas de morale à l’histoire ? Pas de but à la course ? Pas de mélodie pour la danse ? Pas de sens a tout ça ? » Épuisé il était, épuisé. Fatigué d’avoir beaucoup parlé, d’avoir ri trop fort, dansé trop vite, couru trop loin pour éviter que les yeux qui se posaient sur lui ne distinguent le brouillard dans lequel il avançait et le vide au fond de son âme.

par Delphine Tuyishime FEMME FATALE - THE BOOK

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She’s the one with a tough exterior and a soft heart. The woman that believes what goes around comes around. The one that hopes for a better day. The one that won’t give up on you. The one that others find complicated, but her heart is really so simple. She’s the one that says she’s different from the rest and backs it up. The woman that spent her days smiling and her nights silently struggling with no shoulder to cry on. The one that is so misunderstood even when she speaks exactly what’s on her mind. The one most guys won’t even approach because they figure she’s got a lot of options, not realizing every man thinks that so she remains alone. She’s the woman that countless others would call intimidating, but it’s only because she is passionate about her convictions. She’s the one that loves to be loved. The one that doesn’t mind being vulnerable and wearing her heart on her sleeve. The one that is so used to being strong for everyone else, but people often forget that sometimes she too, just wants to be held and told everything will be alright. She’s the one that wants a life partner, but understands that it will take a peculiarly rare breed of man to love her; a man that isn’t afraid to say, she’s the one because... well... she’s the only one like her. Therefore, she’s the one that will never show her soul because no one is worthy enough. By Be HarmonyEnt.

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FF-model /Gladys Anthonio Photographe /Ezra Sierra Place /La Fonderie

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Digital African women

Nous avons rencontré pour vous

Khadijat Abdulkadir, CEO de Digital African Woman

En quatre mots, DAW c’est :

Soutenir, Eduquer, Inspirer et Autonomiser La raison d’exister de Digital African Woman : Il n’y a pas assez de femmes africaines dans les domaines technologiques ou l’entrepreneuriat lié à la technologie. En outre, celles qui sont dans l’industrie de la technologie n’ont pas le soutien ou les ressources dont elles ont besoin pour apporter des améliorations notables dans leurs communautés ou de continuer à soutenir leurs entreprises personnelles. Cela a de l’importance, car nous sommes tous conscients que la technologie est la voie à suivre dans le monde entier - et la numérisation des entreprises crée la capacité d’être compétitif sur les marchés à forte croissance. Selon DAW, le développement du continent africain est entravé par la pénurie de personnes (en particulier les femmes) dans les industries technologiques, capables de trouver de nouvelles solutions innovantes aux problèmes locaux. Les femmes africaines qui sont propriétaires d’entreprises devraient avoir les compétences nécessaires pour numériser/digitaliser leurs entreprises et ainsi les faire grandir plus rapidement et de manière efficace. En outre, le manque d’utilisation visible de la technologie dans un plan de durabilité des entreprises est l’un des plus grands obstacles pour les femmes africaines dans le domaine de la recherche d’investissements. Que propose DAW? Les deux principaux objectifs de DAW sont d’abord d’inspirer, d’autonomiser, de soutenir et d’encourager les jeunes femmes à explorer le choix de carrières dans l’industrie technologique, y compris le démarrage de leurs propres entreprises. Dans le cadre de cette initiative, chaque année sont organisées la « DAW startup conference » et la formation « pitch challenge » pour les entrepreneurs. Il s’agit d’une formation globale offerte aux startups ou aux entrepreneurs potentiels de toutes nationalités, avec une préférence donnée aux femmes africaines et de la diaspora. Le second objectif est de créer une plate-forme durable pour les femmes africaines déjà dans les industries de la technologie; qui ont comme objectif d’appliquer leurs compétences à l’amélioration de leurs communautés, tout en étant conscients que beaucoup dans les industries de

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technologie ont des compétences précieuses, mais peuvent manquer de savoir-faire dans les affaires ou vice-versa. Avec des ateliers spécifiques comme la formation au pitch, le développement des affaires et le design thinking, DAW espère armer les femmes africaines de ces compétences qui parfois peuvent être manquantes. De plus, le « pitch challenge» annuel permet aux participants de faire du networking et de présenter leur entreprise à d’éventuels investisseurs. Khadijat Abdulkadir, fondatrice de DAW: Khadijat Abdulkadir est une jeune femme de 24 ans et une Entrepreneur sociale. Elle est née au Canada, de parents nigérians, a grandi et étudié aux États-Unis. Elle est actuellement titulaire d’un double Bachelier en Sciences Anthropologiques et en Sciences de l’Environnement, avec un diplôme d’Associé en Sciences Politiques. En outre, elle est entrain de compléter un Master en Business Engineering et Management Science à la Solvay Brussels School of Economics and Management. Elle est consultante business certifié en SAP SD/MM et est programmeuse ABAP. Elle est aujourd’hui CEO de Digital African Woman. Digital African Woman est l’aspect social de mon entreprise "Digital Global Woman" basée en Afrique. DAW est un programme dédié au soutien et au développement de l’entrepreneuriat féminin dans les nouvelles technologies, à travers l’Afrique et sa diaspora. Tout en encourageant simultanément les rôles dans l’innovation et le leadership dans d’autres domaines. Nous nous concentrons sur la formation en affaires et les possibilités de networking. Notre objectif est de donner aux femmes l’occasion de s’engager et d’être habilitées à participer activement dans la société dans laquelle elles vivent, tout en maximisant le pouvoir et l’utilisation des nouvelles technologies» nous dit-elle. Vous voulez en savoir plus? DAW est réparti en 2 activités par an qui se déroulent entre septembre et octobre avec 10 équipes de start-up Africaines ou de la Diaspora, sélectionnées à l’échelle internationale. Le programme débute par une session de formation à distance, online, de 6 semaines, ouverte à tous ceux qui participent et sont sélectionnés.


Cette formation se termine par un « Pitch Bootcamp » d’une journée dirigé par des formateurs experts de la Silicon Valley et suivi du « Pitch Challenge » durant la conférence. Cela permet ainsi de fournir aux entrepreneurs formés la possibilité d’obtenir de la publicité et du financement. La plate-forme est donc utilisée pour encourager les entrepreneurs, en particulier les femmes, mais également les hommes de leurs équipes, en se servant de modèles, de mentors et de formateurs à l’expertise à laquelle elles aspirent. Le programme de formation en 6 semaines est spécifique et ciblé pour aider les entrepreneurs à passer de l’idée aux produits. En dehors de l’expertise de l’équipe DAW de base, des formateurs experts extérieurs sont sollicités, comme Rosanna Kurrer, formatrice maître MIT qui dirige la formation sur le Développement de Prototypes et le Design Thinking. Les start-ups y reçoivent une aide au développement de leurs produits en leur donnant une bonne compréhension des bases de l’application de la technologie à leur entreprise. La formation initiale comprend également l’expertise du formateur de startup de la Silicon Valley et Motivationnal trainer, Brian Rashid. Khadijat Abdulkadir, quant à elle, se concentre sur le développement des affaires et l’utilisation des outils numériques et des technologies d’entreprise comme levier, à différents stades de maturité pour le développement de startups durable. À ne pas manquer: Le partenariat récent entre la Startup Europe Awards Alliance (SUEAA) et la Digital African Woman, garantit aux candidats sélectionnés l’entrée dans les Startup Europe Awards en tant que finalistes belges. SUEAA est une initiative soutenue par la Commission Européenne et la Fondation Finnova. DAW dans l’actualité Afro-Européenne: Le 22 septembre 2016 a marqué leur première conférence et le Pitch Challenge en Europe, qui s’est déroulée au Parlement européen, accueilli par la représentante de Louis Michel, Marie Chantal, avec des conférenciers prestigieux comme le représentant de l’Union africaine Monsieur H. Mohammad pour Ajay Bramdeo, le PDG de l’European Business Innovation Network, Philippe Vanrie, ainsi que Haweya Mohamad, le cofondateur d’Afrobytes Paris et Isidro Laso, le chef du secteur de Startup Europe, la Commission européenne, se joignant tous à Digital African Woman pour discuter de leviers pour les femmes entrepreneurs dans la croissance économique mondiale dans des aptitudes diverses. Une discussion animée sur la promotion des femmes africaines dans l’entreprenariat axé

sur la technologie a été présidée par des leaders internationaux des Etats-Unis, de l’Afrique et de l’UE. Lors de la cérémonie de la conférence DAW, M. Bogdan Ceobanu, chargé de politique à la Commission Européenne représentant StartUp Europe, a présenté les lauréats des Prix StartUp Europe 2016 pour la Belgique. Dans la catégorie Creative, le jury a choisi comme gagnant «Yeba Essentials» qui est une marque belge. Yeba Essentials conçoit des sacs d’affaires chics pour les femmes modernes et actives. «Ozentic», une startup qui numérise des certificats d’authenticité, est le gagnant dans la catégorie ICT; tandis que «Nappytalia», produits naturels et locaux pour les cheveux des femmes africaines, a gagné le prix dans la catégorie sociale. La cérémonie finale des prix Startup Europe a eu lieu au premier trimestre de 2017 et les lauréats du DAW ont été les représentants officiels belges de SEUAA. Et la suite? OCTOBRE 2017: la conférence officielle DAW aura lieu à Lagos au Nigeria. Les inscriptions pour les startups s’ouvriront officiellement le 17 juin 2017. Consultez www. digitalafricanwoman.org pour plus de détails. La formation sera comme toujours ouverte aux startups de toute l’Afrique et de la Diaspora. La formation de 6 semaines sélectionnera les 10 meilleures startups pour être invité à « Pitch au Nigeria » et cette fois avec l’opportunité de gagner une place au Mobile World Congress 2018 qui aura lieu à San Francisco USA. DECEMBRE 2017: Se tiendra la cérémonie officielle de la SUEAA. Cette cérémonie sera uniquement en Europe et ouverte à tous les compétiteurs inscrits. Seront alors sélectionnées les tops finalistes qui représenteront la Belgique dans les 9 catégories de Prix européens. Consultez le site startupeuropeawards pour plus de détails sur les Startup Europe Awards. •MM

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FF-model /Alicia Eyg Photographe /Ezra Sierra Place /La Fonderie

Elle a commencé comme une fille simple, Comme toi et moi. Puis elle est devenue la perle d’Hollywood Une des plus grandes icônes dans l’histoire afro. Elle est tombée amoureuse si facilement, Mais chaque fois, elle finissait par la tristesse, Elle lutta gravement, Sans jamais être sûre de voir demain. Elle n’était ni ici ni là, Toujours entre les deux, Loin avec les ferries. Une reine en velours. Avec sa grosse chevelure. Le monde va lui manquer, Quand elle manquera, Mais qui dit qu’elle ne reviendra pas, Juste un peu. Alicia Eyg, je vous salue, Vous avez fait de nous qui on est, On se considérait comme des miss, Mais vous avez fait de nous

des femmes fatales. par Be HarmonyEnt.

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Le passé nu Car il y avait bien plus sous le brouillard Où j’en restais là, tel un vieux soulard Et la nuit n’était au fait qu’un hibou aveugle Qui me laissait là, silencieuse, tel un meuble Et parfois, l’esprit, tellement tourmenté Par ce danger jamais vraiment surmonté Ne me laissaient d’autres choix Que de choir sous une pierre, et de laisser couler ma voix Oui, que je redevienne enfant Enfant de ce monde désenchanté Enfant de la pluie, sans m’y mouiller Les vestiges d’un passé, longtemps oublié Quand j’étais nue, quand j’étais vue Quand les roses étaient alors malvenues Le passé était une bulle enchantée Ou l’étranger était toujours reconnu C’était avant que je ne devienne Couleur de chair, couleur pour plaire Tout… Emporté par le vent Souvenirs d’éphémères instants Où je n’étais pas présente… Je n’étais pas oppressante Nul en moi ne voyait au-delà J’étais une pierre, inexistante, persistante, résistante. par Médiatrice Mujawamariya

FF-model /Tamara Vdk Photographe /Be HarmonyEnt. Place /La Fonderie

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Il fait nuit noire sur la forêt du royaume de Dahomey. Seule la lune éclaire l’événement fantastique et tragique qui se déroule. C’est un jeudi. Malgré la pénombre, chaque particule d’oxygène semble d’or. Elle est là, allongée sur une natte, fermant les yeux et suppliant la lune de lui donner assez de force pour arriver au bout de son travail. Soudain un cri déchirant se fait entendre dans toute la cité des rois. Puis un deuxième. C’est ainsi que meurt Aligbonon, Princesse du Bénin. C’est ainsi que naît Agassou : la femme léopard. Pourquoi le destin l’ a-telle fait naître mi-panthère mi-femme ? Pourquoi l’avoir privée de sa tendre mère ? Enfermée au sein de sa triste forêt, Agassou se pose chaque jour ces questions. Crainte et vénérée à la fois, elle ne connaît que cet endroit qui l’a vu naître et grandir. Peut-être son avenir est-il d’y périr ?

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Les habitants des villages avoisinants comptent désormais sur cette illustre créature pour les protéger. Sans doute vaut-il mieux ainsi ? Son royal grandpère n’a que faire de cette bâtarde qui lui a pris sa fille. Comment se pourrait-il que ce monstre de sang-mêlé puisse même prétendre à autre chose que sa prison végétale ? En attendant, Agassou remplit bien son rôle, les étrangers portugais qui se fraient de plus en plus un chemin vers le Dahomey semblent peu rassurés de cette présence mi-humaine mi-animale mais surtout mi-mortelle mi-divine. Entre les royaumes d’Allada et d’Adjatché, les différents groupes Fon sont à couteaux tirés. En plus ces Occidentaux augmentent la tension palpable dans la région. Pourtant le Dahomey est là. Nul doute qu’ Agassou est une clef majeure pour maintenir la paix. Malgré tout, de drôles de rumeurs parcourent les capitales. Le royaume d’Adjatché aurait décidé de faire régner deux rois : un le jour, un la nuit. Ils craignent une attaque nocturne de notre Agassou. Pourtant la demoiselle n’a qu’un désir : comprendre. Pourquoi la craint-on à ce point ? Certes elle défend sa forêt, son territoire, elle chasse à peine car nourrie par les gardes royaux et les villageois. Pourquoi veulent-ils faire d’elle une arme de guerre ? Agassou a le sentiment que sa guerre n’est pas ici. Pas maintenant. Elle ne veut pas devenir comme ces amazones, femmes guerrières qui ont fait la réputation de son grand-père.

Behanzin contrôle tout dans la capitale, ses femmes surveillent les fonctionnaires, les artisans sont contrôlés pour assurer la représentation des hautfaits guerriers de sa Majesté. Belliqueux et sans pitié, Behanzin souhaite s’emparer du royaume Yoruba plus au nord. Pour ce coup d’éclat il a besoin d’Agassou. Faite cherchée et emmenée au palais, la panthère refuse de servir les noirs desseins de Behanzin. Aussitôt jetée dans une cage, Agassou aperçoit dans sa gêole une autre ombre. C’est un jeune homme. Vodoun, le prince du soir d’Adjatché, sa stature élégante ne laisse planer aucun doute sur sa noble ascendance mais aucune peur dans ses yeux lorsqu’il aperçoit la créature. Leur amour est instantané. Mais ils le vivront ailleurs. Une semaine plus tard. Après une fuite de leur cage. Une course-poursuite dans la forêt. Arrivée au large de l’océan. Un bateau. Des esclaves. Des hommes, des femmes, des enfants. Tous emportent avec eux le secret de ses deux passagers. Vodoun et Agassou sont loin. Débarquement. Plage. Des champs. Des chants. Du travail. Bienvenue en Haïti. Écrit par Audrey Donceel Illustré par Nguala

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Maicha ' nous dit tout…ou presque !

Une musique pop rnb avec des influences orientales dans la voix! Découverte des Black Girls Diary Awards, cette jeune chanteuse nous a marqués lors de la cérémonie qui récompensait les femmes de la diaspora africaine belge. Femme Fatale-The Book est partie à sa rencontre. Qui es-tu ? Question complexe. Je m’appelle Chaïma, et mon nom de scène est Maïcha. 29 ans, je suis d’origine marocaine, de Tanger, née en Belgique. Plus jeune je m’étais amusé à placer les lettres de mon prénom à l’envers. Un peu plus tard j’ai appris que Maïcha signifiait « la vie » en Swahili. Dans le fond, nous avons tous plusieurs personnages et Maïcha en fait partie. Comment as-tu commencé à chanter et pourquoi ? Très sincèrement, ce n’était pas un rêve de jeune fille. Je n’ai pas eu ce parcours où je savais ce que je voulais faire, surtout dans la musique. J’ai commencé des études en architecture d’intérieur que j’ai terminées il y a 5 ans. Par la suite, j’ai découvert le milieu de la musique. J’ai toujours aimé chanter sans grandes ambitions ou quelconques attentes. Je regardais toutes ces émissions de télé réalités, qui au final, ont enrichi ma culture musicale française. C’est lors de ma dernière année de mémoire que j’ai découvert les jam-sessions. C’est une plateforme où l'on peut s’exprimer sans forcément d’attente artistique vis-à-vis des gens. Une fois mes études terminées et je n’étais pas prête à me lancer dans l’architecture. J’ai commencé à organiser des jams où j’associais l’aménagement de l’espace et ça été super vite. J’ai rencontré beaucoup d’artistes belges notamment Fiss Faya Stone avec lequel j’ai beaucoup travaillé. Les rencontres se sont multipliées et j’ai travaillé avec Aines Christian et Eli Jah. Je l'ai accompagnant durant une année en tant que choriste sur son projet. Et puis tout est allé très vite.


Je n’avais pas forcément ce qu’il fallait et c’était chouette de partager cette nouvelle expérience avec des personnes qui inspiraient confiance. La complicité a grandi avec Elijah et voila 4 ans que nous marchons ensemble. Je n’ai jamais pris la musique comme un travail. C’est vraiment une passion et d'une certaine manière ma thérapie. Ca m’a permis de m’exprimer sur des terrains pas évidents dans la vie de tous les jours. Et j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui étaient amoureux de la musique. La confiance s’est acquise par la réceptivité des gens. Je suis tout à fait reconnaissante et je n’ai pas réussi toute seule. Lorsqu'on observe un peu la force de la musique et la facilité avec laquelle elle nous évade, nous réunit... Comment ne pas y succomber? Il y a des chansons qui nous parlent alors qu’on n'y comprend rien! Je pense qu’on donne tellement à travers les chansons. On se livre énormément, la musique c’est un peu comme mon psychologue. Comment choisis-tu tes chansons ? Au feeling ou au message qu'il peut y avoir derrière ? Il y avait 4 ou 5 compositions originales lors des BGAA. Pour les covers, ce sont toutes mes influences: India Arie, Tarrus Riley, Corneille, Fat Freddy's Drop … Ce sont des chansons qui me parlent, que ce soit musicalement, mélodiquement ou les textes... De nature nostalgique je suis très souvent attiré par les chansons "douces". Ton rituel avant de monter sur scène ? On n’a pas vraiment de rituel. Généralement, on se voit avant la scène et on prend le temps de nous transmettre nos énergies positives. Cela nous permet de nous donner à fond, on se fait confiance les uns les autres. Quel conseil donnerais-tu à des jeunes filles issues de la diaspora désirant faire de la musique ? Actuellement il y a beaucoup d’autodidactes et la génération qui grandit est très éveillée. Pour moi, ils ne doivent pas oublier qu’il faut prendre plaisir. Car à un moment donné s’il n’y a plus de plaisir tu ne peux plus surmonter certains obstacles. Et c'est un parcours où le doute est très souvent présent. Je leur souhaite également de croiser des amoureux de la musique. Si c’est de la passion, il faut alors y croire et foncer. La vie est pleine de surprises. Chaque chose qui arrive, positive et négative, a lieu d’être. Il faut bien le prendre pour éviter de passer à côté de beaucoup d'opportunités. Prendre le temps d'apprécier chaque rencontre et chaque moment. Que penses-tu de la place de la femme africaine en Belgique ?.... Invisible? Cible (ou pas)? Entrepreneuse ? Notre génération féminine est très active, nous avons beaucoup plus d'opportunités et de plateforme pour nous exprimer. Je pense que le temps et la société nous ont permis de nous émanciper. Actuellement, beaucoup de femmes essaient d’avoir leurs propres projets, leurs propres entreprises. On acquiert une certaine indépendance qui est bénéfique. Les femmes s’affirment de plus en plus mais après il ne faut pas se perdre, bien évidemment. Il faut dire ce qu'il y a ; certaines femmes font peurs aux hommes. Cela dit, pour moi, il faut garder un certain équilibre vis-à-vis d'eux et de leur place.

On a vu nos mères, leurs valeurs et leur courage. Ce sont nos références et on prend tout en considération. Nous sommes en quelque sorte une génération "transculturelle", ce qui nous permet de construire nos valeurs pour les générations futures. Qu’est-ce que tu as appris dans les moments difficiles ou de doute que tu utilises encore aujourd’hui ? J'ai appris que le temps adoucit les mœurs. Il faut beaucoup de patience, prendre le temps de se positionner par rapport à la personne ou la situation face à laquelle on est confronté. Ce n'est pas toujours évident... Les idées, les ambitions et les envies ne sont pas les mêmes pour tous. Et la musique c'est aussi prendre le temps d'écouter toutes ces personnes et trouver un équilibre, un terrain d'entente. Le doute est imminent, et c'est un mélange d'inquiétude et d'envie. Ma plus grande difficulté à surmonter, est l'inquiétude de mes proches. Le milieu artiste c'est comme prendre le train sans savoir ou l'on va. Ce qui paraît absurde pour certains d'entre nous. Et parfois très difficile à expliquer ou à justifier surtout quand on ne gagne pas sa vie avec la musique… pas encore. Ma force, c'est aussi l'énergie que le public me donne lors de mes concerts. Mes moments de doutes et de faiblesses s'envolent à chaque fois. J'ai beaucoup de personnes qui croient en moi. Et rien que pour ça je m’en voudrais de ne pas y me surpasser. Pour moi le plus beau cadeau que je puisse faire, c’est d' avoir une trace de ce parcours-là. Que cela soit un succès ou pas, mais qu’à un moment venu je me dise « Ah je l’ai fait. » Qu’est-ce ou qui est-ce qui t’emmerde à l’heure actuelle? Je n’ai pas de boulot, cela m’emmerde, ahh. Je crois en mes projets artistiques (musique et architecture d’intérieur) même si financièrement ça ne me rapporte pas encore. On verra bien. À qui ou à quoi aimerais-tu dire « Merci » ? Il y en a tellement de gens. À mes proches, mes amis qui sont comme ma famille, tous ceux et celles qui ont cru en moi de près ou de loin que ce soit dans la musique ou dans la vie de tous les jours. J’accorde beaucoup d’importance aux relations. Je remercie toutes ces personnes, elles se reconnaîtront. Même ceux et celles qui ne se reconnaîtront pas, se reconnaîtront! Trois artistes que tu nous conseillerais de suivre ? Je vais rester dans le belge bruxellois: Oyster Node, un groupe au top; Isha, BSSMNT, Anwar, Cléo, Jali… Je soutiens tous les artistes que j’ai pu croiser. La Belgique a un gros potentiel et on n’arrive pas encore à avoir un vrai noyau fort et solide. Il faut passer par la France pour avoir une image et être reconnu, je trouve cela dommage. Il est temps de se faire entendre d’une manière ou d’une autre. C’est utopique peut-être. Tes projets pour 2017? Prendre du temps pour réussir à exprimer sous forme de chanson tout ce que je ressens, composer, avoir des concerts qui pourraient définir Maïcha. Pleines de surprises, on verra bien! Retrouvez l'actu de Maïcha sur facebook @Maïcha tout simplement! •AD

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Black

Europeana

Depuis maintenant des dizaines d’années des évènements, des musées, des expositions, des films font l’objet d’une thématique aussi dure que réaliste: la ségrégation et la lutte des droits civiques pour les afro-américains. Nous ne pouvons nous empêcher de penser aux films très récents tels que “12 years a slave”, “Le Majordome”, “Mandela”, “Django”, “la couleur des sentiments”… La plupart de ces films ne sont même plus des fictions mais des histoires bien réelles issues d’archives et de documents finalement adaptés au grand écran. Il nous semble frappant que leur multiplication sur ces quelques dernières années est révélaterice d’une préoccupation de réhabilitation de certaines grandes figures, d’une volonté de vulgarisation vers le grand public, de reconnaissance de l’histoire. Chaque année, depuis 1926, est organisé aux États-unis un mois dédié à ce pan de l’histoire falsifiée, détournée, oubliée des mémoires: Les Black history month. Dès 1995, ce fut au tour du Canada d’honorer annuellement ces hommes et ces femmes qui ont contribué à l’évolution de leur pays. L’ Angleterre fit de même en 1987 et depuis peu, en 2012, la France a suivi ce mouvement.

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Pourquoi ces pays pourtant éloignés se sont-ils sentis impliqués par ce mouvement outre-Atlantique? La question des musées n’est pas en reste, aux États-Unis, ce sont près de 140 musées répertoriés visant cette thématique. Le Canada en compte une dizaine, La France, l’Angleterre en répertorient quelques unités. Si nous devons maintenant penser aux grands musées européens traitant des relations à l’Afrique et à sa diaspora, il en ressort immédiatement quelques grands noms: le musée du Quai Branly, le Musée Royal de l’Afrique Central à Tervuren, le Musée Dapper à Paris, Museo Africano de Venise, Musée Africain de Rome, Ars Malaga en Espagne, Musée Africain de Berg en Dal aux Pays-Bas, le Musée Africain à Namur, etc.


Or la plupart des musées sur le sujet en Europe ont traité les thématiques africanistes sous l’angle de l’ethnographie. Les collections sont souvent constituées par le retour des missions coloniales: masques, fetiches, faunes, flores, dioramas, etc. Les black americana sont un type de collection qui a vu le jour aux États-Unis et qui comprend l’ensemble des objets représentant les personnes de couleur comme les memorabilia, les artefacts liés à l’esclavage, cartes postales caricaturales, objets de cuisines, objets du quotidien, photos, journaux, documents sur les droits civiques, les black panthers, jouet, automates, publicités, boîtes à cigares, imageries commerciales favorisant les stéréotypes etc. “La puissance des images que diffusent et répètent les médias tient justement au fait que leur influence tacite à long terme (“message-massage”, dit Mac Luhan, 1968) est sommes toute plus forte que celle des commentaires et informations qui les accompagnent” Yves Lacoste. Le Jim Crow Museum: David Pilgrim, sociologue à l’Université de Ferris, commence sa collection de black americana en 1970, écumant les brocantes et les antiquaires. Il fonde ensuite le Jim Crow Museum dans une petite pièce de l’Université. Le succès est au rendez-vous. Les black americana sont devenus entre-temps très prisés sur le marché et leur prix ne fait qu’enfler. Au plus l’objet est raciste au plus son prix augmente. Aussi le Jim crow museum n’est pas représentatif de toute la diversité de ce qui a existé mais les objets présentés sont ceux que l’on peut encore trouver dans la cuisine de tout un chacun. Malgré cela, il s’agit tout de même de la collection la plus importante du pays. Grâce aux fonds de l’Université les 2000 pièces disposent aujourd’hui d’un véritable espace d’exposition et de locaux. Cette dernière est désormais constituée de près de 9000 pièces. David Pilgrim témoigne que certains visiteurs repartent inchangés de la visite la terminant par un café ou à la boutique du musée, d’autres en ressortent offensés ou en colère mais la plupart en reviennent avec une intense tristesse les poussant à la réflexion. De ce fait, le parcours se termine par une espace où les visiteurs peuvent échanger et dialoguer. La première réaction face à ce type d’objet est évidemment la stupeur du caractère délibérément raciste de ces derniers. L’intention d’exposer ce type d’objet n’est pas de blesser ni de heurter les sensibilités mais bien d’aller chercher derrière ceux-ci le contexte historique et comment ces objets ont participés à la création de plusieurs types de caricatures. Cette collection privée a été entièrement financée, achetée, choisie par Audrey Donceel. Son regard d’historienne de l’art de l’Afrique subsaharienne et son expérience dans le domaine muséal lui a permis de rassembler au fur et à mesure du temps des objets pertinents et historiquement, esthétiquement, intéressants ainsi que variés pour constituer la collection de base sur laquelle repose ce projet.

Vous pensiez que l’utilisation de l’image de la personne servile à des fins publicitaires ne se rencontrait qu’au pays de l’oncle Sam? Que des termes tels que nègres, pour ne se limiter qu’à sa version francophone, n’avaient pas cours dans notre vieille Europe? Détrompez-vous… Black Europeana veut prouver que ces images n’appartiennent pas au passé tout comme le racisme n’est pas enterré. Dans un monde qui se fait de plus en plus métissé, de plus en plus ouvert sur l’autre, il devient plus que nécessaire d’analyser les préjugés, clichés, stéréotypes qui dorment encore dans notre inconscient collectif. Ceci devient encore probant lorsqu’on analyse la culture matérielle du quotidien. Les objets présentés sont ceux présents dans les foyers de tout un chacun. En outre, le caractère historique et documentaire des objets poussent à sensibiliser les uns et les autres et de contribuer à une prise de conscience de quoi est constitué notre imaginaire visuel en matière de relation à l’altérité. Pour vous tenir informé des prochaines expositions Black Europeana, rejoignez le projet sur facebook @Black Europeana

Audrey Donceel, historienne de l’art et archéologue est une passionnée. Avec son esprit de synthèse et son jugement critique, elle explore le passé afin d’ouvrir une nouvelle voie pour le futur.

Combien d’entre nous savent qu’en 1921, le parc du Cinquantenaire accueillit un des premiers congrès panafricanistes d’Europe? Que le premier universitaire congolais fit ses études à Ixelles? Que la France vécut les manifestations pour la libération d’Angela Davis? Qu’en Espagne, en Hollande, ou même chez nous, nombreux furent les objets à connotation racistes qui créèrent des stéréotypes encore bien ancrés sur l’image des noirs?

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Je voudrais être un des instruments; le chanteur dont la voix transforme son auditoire en choeur; l’écrivain qui fait tomber la garde de son lecteur en faisant une belle décimation de toute imagination faite par soi-même; l’acteur digne du prestigieux Oscar adoré partout au monde; le photographe qui capture des moments qui valent des mots infinis tout en instillant ce parfait silence perçant; le peintre avec la simplicité élégante ou la complexité lourde dans chaque coup de brosse; la femme qui donne et réconforte pour montrer son appréciation au mari qu’elle a reçu; la mère sage qui guide ses enfants avec assez de rires et de câlins pour durer toute leur vie; le chef et le boulanger qui ne servent que les meilleures entrées et desserts; l’encyclopédie qui répond à vos questions sans hésitation; Au-delà de tout, je souhaite saluer la mort avec un sourire en sachant que ma vie en a voulu la peine.

Je veux ^etre l'icône

dont on se souviendra. Par Be HarmonyEnt.

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FF-model /Cléo Maïté Detal Photographe /Karine Nguyen 20 /La FonderieFEMME FATALE - THE BOOK Place


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Ma panthere noire Stéréotypes dans l'univers musical

Look Beyond nous propose un dossier entier sur les stéréotypes mis en avant dans les clips vidéo et chansons de notre génération et leur impact sur la vision qu'ont les femmes (et les hommes) de leur propre sexualité. Support incontesté de toute production musicale « complète » du nouveau millénaire, le clip vidéo fait figure de signature artistique et culturelle. De ces balbutiements en 1895, où ont eu lieu les premières projections de films accompagnés de musique et d’effets sonores, - il s'agissait de films tournés en un plan-séquence sur lequel le chanteur faisait du playback avec un disque préexistant, - à l'avènement de l'ère de la technologie, le clip vidéo n'a cessé d'évoluer. Le premier clip vidéo, tel qu'on le connaît aujourd'hui, apparaît en 1977. Il s'agit de celui du groupe Queen pour sa chanson «Bohemian Rhapsody». Clip qui va propulser le groupe à la première place des Hit Parades du monde entier marquant ainsi le départ de l'utilisation du clip comme outil indispensable de promotion musicale. Avec la démocratisation de la télévision, l'arrivée des clips sur nos écrans marque aussi le départ de la diffusion de masse d'une culture musicale qui place les artistes au rang d'icônes et de modèles générationnels. L’arrivée d’internet, des smartphones et des nombreuses chaînes musicales dans les foyers a largement favorisé et accéléré la diffusion de clips vidéo. Les jeunes populations, consommatrices premières et cibles privilégiées de ce nouveau support de communication, ont très vite commencé à s'approprier et à adopter les styles, les pensées et les attitudes de leurs idoles ainsi exposées. Les messages et les images diffusés sont donc devenus autant de témoignages de la représentation que nous nous faisons de notre société. Ils sont certainement, un peu aussi, le reflet d'une image de nous, idéalisée, travestie et maquillée par une société de consommation basée sur l'apologie de la réussite et du paraître. Il semble alors pertinent, voire judicieux, de s'interroger sur le contenu de ses messages visuels et sur l'imaginaire ainsi véhiculé. En effet, d'abord poétique, artistique voire immaculée, la dynamique autour de la création de clip vidéo a cependant pris une direction que certains jugent inquiétante et particulièrement en ce qui concerne les styles musicaux qui visent un public dit « jeune ». Ainsi, si on s'intéresse aux 40 dernières années, on constate que les tenues des hommes n'ont pas beaucoup changé et que celles des femmes n'ont cessé de diminuer. Les messages ont commencé à perdre en profondeur et les images sont devenues de plus en plus crues, voire très, très osées. C’est bien connu, « le sexe fait vendre ». De récentes recherches menées par des institutions telles que l’American Psychological Association (Association américaine de psychologie) et le Ministère britannique de l’intérieur ont clairement montré que les clips musicaux exploitent de plus en plus le filon du sexe. Il semble désormais que réaliser un clip avec des femmes nues ou en petite tenue, soit l’assurance qu’il soit vu un bon paquet de fois, et pas que par des amateurs de musique. Et c'est un fait, les clips utilisent de plus en plus la sexualité pour faire le buzz, véhiculant par la même occasion, des représentations de plus en plus péjoratives de la femme, placée au rang de « femmeobjet ». Le problème n’est pas tant du côté de la morale ou de la pudeur, mais bien du côté de ce que ces images suggèrent du point de vue des stéréotypes persistants sur la place et le rôle des femmes dans notre société. Clips vidéo et sexualité Effectivement, depuis quelques années, nos écrans sont envahis par des clips dans lesquels le corps de la femme est littéralement exposé, exhibé et souvent instrumentalisé comme un objet sexuel soumis et dévoué. Les femmes dans ces images sont dominées et/ou aguicheuses. Elles sont là pour représenter le fantasme masculin et véhiculer de nombreux autres stéréotypes. Le rôle des femmes dans ce type de clip est clairement délimité ! Elles dansent entre elles et surtout pour les hommes qu'elles mettent en avant dans une attitude de soumission insultante. Elles se doivent d'être belles ou godiches, portent très peu de vêtements et sont très maquillées. Et ce genre de clips est rempli de gros plans sur des lèvres on ne peut plus pulpeuses, des hanches qui se

dandinent, des décolletés plongeants, des ventres parfaits. Dans cette fascination du corps, les fesses tiennent une place particulière. Elles apparaissent souvent au premier plan et il est demandé aux femmes de bien savoir les bouger. Les gestes et les attitudes sont plus que suggestives et bien souvent, les paroles qui accompagnent ces images sont très claires sur le message envoyé. Interrogé sur le sujet, le journaliste spécialisé en musique Olivier Robillard Laveaux a déclaré : « il y a une escalade et il n'y a plus de messag. On peut faire le lien entre la porno et la musique populaire. La musique est vraiment puissante pour nous faire croire que c'est cool ». Et au fil des années, la sexualité s'est inscrite dans le schéma marketing de l'industrie musicale qui est en pleine révolution érotique.

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Un genre musical se dégage d'ailleurs parmi les autres dans cette course à l'exposition et à l'exploitation du corps de la femme, il s'agit de la musique RAP. Dans le milieu, à la base, destiné à un public averti. Les artistes, majoritairement masculins, doivent avoir du crédit pour s’imposer dans un monde très « macho » et c’est pour cela qu’ils prônent : l’argent facile, les filles faciles. Les producteurs n'ont plus aucune limite et on découvre les parties les plus intimes de la femme comme on peut le voir dans le clip vidéo « Caramel » du rappeur BOOBA. Tels sont les contenus musicaux qui envahissent nos écrans, renforçant l’idée que la femme doit avoir un certain look et se comporter d’une certaine façon pour être attirante, et que l'homme, lui, a tous les droits de la désirer et de la posséder. Loin de s'endiguer, ce phénomène est même en pleine expansion et aujourd'hui certaines scènes sont tellement sulfureuses et sexuelles que l'on pourrait les associer à de la prostitution. On peut citer le clip Blurred Lines de Robin Thicke, ou encore le clip de Major Lazer, Bubble Butt, qui sont de parfaits exemples de la façon dont la femme est dépeinte dans notre société. Bien que les femmes blanches sont de plus en plus présentes dans ce genre de vidéo clips, à la condition qu’elles possèdent un physique très avantageux, il apparaît cependant que les femmes noires soient davantage sexualisées. La femme noire dans les clips vidéo Dans cette course à la prolifération de contenu sexuel dans les clips vidéo, les femmes noires sont donc étrangement et incontestablement les mieux représentées. Cela soulève la question de la perception qu'ont les hommes et le reste de la société, sur l'identité et le rôle de la femme noire. Selon certains sociologues qui ont étudié la question, on trouve des éléments de réponse à cette question dans l'histoire. Du temps de l'esclavage et de la colonisation, l'homme et la femme noir ont été exhibés comme des animaux. Ils étaient souvent représentés nus ou à moitié nus et dans la psyché judéo-chrétienne alors dominante, cette nudité a été associé à un état sauvage. Et cet état sauvage justifiait bien sûr l'exploitation d'êtres dits « non civilisés ». L'historien Philip A. Bruce affirmait même, en 1889, que les femmes noires étaient débauchées par nature et que leurs pulsions sexuelles étaient trop fortes. Ce genre de courant de pensées a légitimé d’innombrables viols en propageant l'idée que l'on pouvait se permettre d'infliger à la femme noire des humiliations en tout genre, mépriser sa dignité, bafouer ses droits en toute impunité. La femme noire a longtemps été réduite au rang d'un animal sauvage à dompter, vu comme une bête de foire que l'on scrute ou objet de désir exotique et fantasme sexuel des Occidentaux. La gazelle, la panthère noire... Doublement dépossédée de son corps, la femme noire était livrée à l'appétit sexuel de ses maîtres qui s'adonnait avec elle, à tous les fantasmes que la bienséance lui interdisait de réaliser avec sa femme blanche. Et l'histoire prouve que les idées reçues et les stéréotypes ont la vie dure.

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Une enquête menée en 2010 par Yann Le Bihan, chercheur au Laboratoire de Psychologie Sociale de EHESS, a révélé que, pour une grande partie des Occidentaux, la femme noire était malheureusement encore majoritairement perçue comme un objet de fantasme sexuel. La compréhension de l’identité noire semble ainsi toujours hantée par l’histoire de l’esclavage. En un sens donc, l'industrie musicale ne fait que surfer sur les restes d'une perception erronée et fabriquée de toutes pièces, de ce qu'est la femme noire dans l'inconscient occidental. Une femme charnelle et insatiable que l'on peut posséder. Les amazones La nouveauté de ces dernières années, c'est que maintenant, beaucoup d'artistes féminines ont pris le parti de surfer sur le buzz de l'érotisme et de la sexualité et aujourd'hui, on ne compte plus les exemples de femmes qui mettent en avant leur sensualité pour faire décoller les ventes de leurs albums. Que ce soit Miley Cyrus, Rihanna ou Beyoncé, les femmes se découvrent et jouent de leur sex-appeal dans des prestations qui n'ont plus rien à envier aux prestations tarifées et là aussi, la femme ethnique tient la première place au palmarès des clips vidéo les plus osés. L'exemple le plus parlant est sans conteste, le dernier clip de Nicki Minaj qui est extrêmement chaud, voir carrément porno. Ces artistes d'un nouveau genre veulent se faire les portesparoles d'une génération de femmes assumées et qui reprennent en main l'exploitation de leur sexualité. Si l’on se penche sur les images des femmes dans ces clips, on mesure à quel point les représentations stéréotypées s’accompagnent simultanément d’un message contraire de résistance. Elles ne sont plus uniquement des femmes-objets mais elles restent incontestablement objet des désirs les plus inavoués. Nous avons donc, d'un côté, ces « femmesobjets » des clips produits pour des artistes masculins, et de l’autre côté, cette émergence de chanteuses/rappeuses qui semblent avoir pris le parti de faire de leur sexualité une arme au service de leur liberté et de leur indépendance. Et comme dénominateur commun, la mise en avant de la femme noire et ethnique en tant que figure d'une sexualité débridée. Cependant, on peut aussi rester perplexe face à cette surenchère de démonstration de débauche d'une industrie qui perpétue et diffuse les plus piètres stéréotypes et continue de véhiculer les préjugés d'une époque qui a connu son lot d'atrocités. Conclusion L'hypersexualisation des clips vidéo est un sujet qui inquiète plusieurs organismes, dont le Réseau Québécois d'action pour la santé des femmes (RQASF), qui s'est penché sur l'influence de ces vidéos sur les jeunes, filles et garçons. Le clip vidéo nous en dit aussi beaucoup sur la perception que nous avons les uns des autres et en ce qui concerne l'image de la féminité noire, on se rend compte qu'elle est toujours marquée par l'imaginaire colonial. L'un des problèmes majeurs est l'impact de ces images sur les populations jeunes qui généralement vont reproduire les mêmes gestes et tenir les mêmes propos que leurs idoles souvent sans même comprendre le sens. Ils sont vulnérables, car ils sont en processus de construction identitaire et ces vidéos envoient le message que pour être beau et connu, il faut être un objet sexuel.

Sources "Le vidéo-clip : art total ou drogue électronique ?" Par Philippe Marion et Chantale Anciaux "Sexed-up music videos are everyone's problem" de Ikamara Larasi (www.theguardian.com) "Understanding the Relationships Among White and African American Women’s Sexual Objectification Experiences, Physical Safety Anxiety, and Psychological Distress" par Laurel B. Watson "Ma panthère noire: sexualité stéréotypée des femmes noires en Occident" par Mrs Roots


Nos écrans sont désormais envahis par des clips dans lesquels le corps de la femme est littéralement prostitué sans que cela soulève la moindre indignation. Et pour les jeunes générations, il n'y a rien de plus difficile que de grandir et de se construire en voulant se découvrir une sexualité quand elle nous est déjà inculquée comme étant bestiale, sauvage, et acquise. Faut-il vraiment en venir là pour vendre des disques et faire le buzz ? Une seule certitude, les seuls vrais gagnants sont bien-sûr les producteurs qui font des gains financiers non négligeables sans s'occuper des conséquences sur les artistes et leurs followers. Aussi, si la musique offre aux êtres humains un nombre illimité de possibilités pour s’exprimer et elle est aussi le reflet des états psychiques d'une société. Si l'évolution des mœurs explique en partie ces nouvelles représentations des corps et de la sexualité dans les clips, les nouvelles technologies et les logiques marketing jouent un rôle déterminant dans la propagation de modèles de comportements sexuels subversifs et agressifs. On ne peut pas non plus ignorer que la sexualisation franchement assumée des nouvelles idoles féminines de la jeune génération a des conséquences sur la perception que ces mêmes jeunes ont de leur propre corps et de leur rapport avec le corps de l'autre. Il est donc primordial d'aider nos enfants à comprendre ce qu’ils voient et de les accompagner dans le développement de leur capacité de discernement, essentielle pour protéger l’image qu’ils ont de leur corps. Nous devons leur enseigner le respect du corps et leur faire comprendre que l'appréciation que nous avons de nous-même ne doit pas se limiter à des caractéristiques physiques. En aidant les plus jeunes à développer un regard critique sur les médias et les messages qu'ils diffusent, à comprendre comment les images y sont régulièrement manipulées, il est possible d’atténuer dans une certaine mesure les effets de ce phénomène qui ne semble pas prêt à s'endiguer. •LB

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FF-model /Audrey Donceel Photographe /Be HarmonyEnt. Place /La Fonderie

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Si je te disais pourquoi… Si je te disais pourquoi, Je risquerai de rompre le charme, Ce magnétisme entre toi et moi, Qui toujours me désarme. Tous les secrets de mon passé, Mes joies, mes peines et mes regrets, Je te les offre sans questionner. Aveu flagrant d’une dévotion, A ce jour, encore inavouée… Si je te disais pourquoi, Mon Amour, Tu ne croirais pas, Et comment te dire, comme ça, Que dans mon monde, Je suis Reine et tu es Roi. Ô Mon Amour, Ne vois tu pas, Que je t’adore, Que je suis à toi Ô mon Amour, Tu sens, n’est ce pas, Ce lien si pur Entre toi et moi… Si je te disais pourquoi, Pour sûr tu oserais. Me mettre à nue et t’exposer, Pour que retentisse la vérité. Alors plein d’audace, Tu leur dirais, toi, Comment briser les préjugés, Comment détourner les lois, Chasseurs de rêves et de liberté, Qui déçoivent les espoirs inertes, De ceux qui veulent simplement s’ aimer… Amour, Un jour, ô oui, tu sauras, Un jour, ô mon Amour, tu verras, Et je le sais, Sans savoir pourquoi, Que de s’aimer, Toi & Moi, Est notre plus grand droit. 26

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En attendant ne devines-tu pas, Que mon sourire est à toi. Oui, en un sens tu sais, je crois, Que de Nous aimer sans débats, À compter de ce jour, Je fais le choix… J’ai tendance à croire qu’avant toute chose, la tâche de tout homme ou femme est de prendre conscience de son être intérieur. Notre vie, nos expériences ont fait une partie de ce que nous sommes c’est certain. Cela dit, nous avons aussi quelque chose d’extraordinaire ! Il s’agit de notre force de caractère, de notre capacité à rêver, à nous dépasser, à croire toujours en demain, à imaginer l’éternité…. Cette capacité qui fait que nous sommes capables de traverser des épreuves incroyables et qui fait aussi que nous sommes des êtres capables de rendre nos rêves possibles, de faire l’impossible, d’imaginer le changement et de le matérialiser… Alors, si j’ai quelque chose à nous souhaiter, je nous souhaite de nous rêver la vie la plus formidable que nous puissions être capable d’imaginer. De la rêver chaque soir avant de fermer les yeux et de l’appeler chaque matin juste quelques secondes avant de se réveiller. D’y croire comme lorsque l’on était encore des enfants et que croire était une seconde nature. D’y accorder de l’énergie positive et d’agir positivement histoire de donner encore plus de force à nos croyances immatures. Et ce que je nous souhaite par-dessus tout, c’est qu’à l’avoir tellement rêvé, nous en fassions votre réalité. Ainsi, à nous tous, comme une incantation, je dis: “douce nuit, et que nos rêves deviennent nos vies”… FF-model /Iman Iloo Photographe /JoSmartEyes Place /La Fonderie

Par Look B.

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FF-model /Chaila Bari Photographe /Karine Nguyen Place /La Fonderie

La lumière se trompe au coeur d’une société qui se perd. L’homme tend la perche à cette confusion indélébile qui se disperse sans que l’ on en soit conscient. Loin de tout ça, la femme reste encore bien souvent une figure de magazine qu’ on dit libre de penser et d’agir… Vraiment ? ! Agissons aujourd’hui pour que demain nos libertés ne s’effacent pas à nouveau comme le temps disparaît de notre présent. Par Karine Nguyen

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Regina Mukondola You have taken on a lot of roles lately; you are president of the AWL/UFA and Patron of the British and Commonwealth women’s club. First of all, can you give us a word on AWL/ UFA and the association’s goals and objectives? Union des Femmes Africaine (UFA) is a pluralistic, nongovernmental and pan-African organization that was created in 1998. Currently, UFA has member associations and individual members from several African countries. Its objectives are: * Initiate and support actions to promote equal opportunities for women and men in terms of education, training and access to employment * Encourage and support the engagement of African women in politics, their participation in different levels of decision-making, their involvement in the processes of conflict prevention and peace negotiation * Create bridges between the different women’s organizations in Africa and Europe with a view to pooling ideas and experiences in different fields but above all to create synergy in the struggle for the promotion and visibility of African women * Sensitize women to health problems and certain harmful traditional practices and to combat violence against women * Initiate and support actions that promote the socialprofessional integration of African women in Europe and particularly in Belgium, where it is based, with special attention for young African people. Under my mandate, we are trying to shift from business as usual and focus on the need of the women in rural areas of Africa where the real need is. How is it different from the British and Commonwealth woman’s club? The British and Commonwealth Women’s Club of Brussels (BCWCB) was founded in 1963 to provide an opportunity for women of all ages and walks of life. The Club, which is mainly English speaking, is non-profit making and is run by its Members who get together for all kinds of activities and share fun and friendship. Since there is not many African representation, BCWCB is working together with the African Women’s League Belgium (UFA/AWL Belgium) to raise funds for appointed charities registered in respective countries that are members of the Commonwealth. Our mandate runs from 1st January to 31 December 2017. We are looking forward to working with the club in areas that promote women's affairs within the Commonwealth countries.

The BCWC organizes fund-raising for two charities every year. Which ones are they this year and can you tell us who they are and what they do? Food and Nutrition Zambia is one of the charities identified to profit from these fundraising events for this year. FNFZ is a community based nonprofit organisation working in Kamanga Compound in Lusaka, Zambia and was founded in 2005. As a Non-Governmental Organization (NGO) the benefits of nutrition to HIV/AIDS through the following activities are linked to Education, Food Security and Women’s Economic Empowerment. Since 2005, Food and Nutrition Foundation has provided food, clothing, peer support, employment training, psychosocial counseling, and in-home assistance to adults and children living with HIV/AIDS in Zambia. There is a tremendous need, especially for high-risk youth in low-income neighborhoods, for programs that provide activities and support for children during the day and weekend and throughout the summer. Children and teens in poor neighborhoods are struggling for direction and positive opportunities are needed to keep them safe and on-track; a great majority of all Zambian fourth graders cannot read nor do math at grade level. Current research indicates that supervised afterschool and summer programs not only keep children safe and out of trouble, they also significantly improve their academic achievement. It is also known that a majority of children in the ages of 2 to 6 years do not go to school due to lack of Community Preschools and crèche where children can go and get the necessary stimulation to assist them develop and prepare them for Grade 1. FNFZ is in an area with significantly higher than average incidences of crime, truancy, teen pregnancy, and drug abuse, suffers from a lack of constructive activities for its youth. Food and Nutrition Foundation saw the potential benefits of a quality School program. To provide a safe haven for the innercity children of Kamanga, Food and Nutrition Foundation developed this literacy program since its inception, the School program has gained a positive reputation for providing constructive activities that contribute to reducing crime and illicit activity, increasing academic performance, and providing life skills to ensure success in school, in the community and in life. The school was operating only on Saturday and was called “Saturday School”.

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Your commitment to the community is important to you. Is there a particular reason? Apart from AWL/UFA and BCWC, are their other organizations of African women or women in general you work with/for? In Zambia I traveled to my home country in September, we also saw the creation of UFA/AWL Zambia. It is a privilege to work with 35 women of Kamwala South in Lusaka who have challenges of educating their children because they are widows or just parents that cannot afford to send their children to school. This is what UFA stands for, this is our aspiration, and this is our time to make change in other people’s lives. Out of these 35 women, 10 of them are girls who have dropped out of school with only one year to complete senior high school because of lack of school fees. UFA has adopted four of these girls by paying their school fees until the complete their education. But that does not end here; there will be college funds that will be required should these girls pass with good grades. I am pleased to inform that as from 30th January, two girls commenced their studies for the Academic year 2017. What is your actual job today? We would like to know more about the Regina on an everyday basis. I have been with the Embassy of Sierra Leone as a locally engaged support staff in the Consular Department for the past 13 years. My 21 years in Belgium has been in the diplomatic environment, but that does not make me an expert in any way. I have been blessed to serve under several accomplished Ambassadors, who have taught me so much on diplomacy and protocol. I love my job, it is always a learning experience for me. Each Ambassador brings a vast spectrum of knowledge and I am always happy to learn from them. Diplomacy is a skill and should be embraced as it is. I don’t usually find time to work with African Women but I always create time because it is my passion to help. With a full time job and a family, I would say it can be impossible to do what one enjoys most, but here I am doing it, so it is doable. When you have a passion and relate to some of the sufferings of other women, you create time to help, you place yourself in their positions and completely understand why it is important to go out there and help others. I am a mother of 4 wonderful grown kids

and also a grandmother of two beautiful girls. My life revolves around family, church and friends. I am available for anyone who needs me. My house is a home for everyone. In a more general sense, why is woman empowerment and gender equality important to you? And more specifically for the African woman? African women have risen to the occasion where their voices are being heard. Women empowerment is the right thing to do, it is a moral imperative, whether in NGO’s or Governments. It is important because the world has come to the realization that women are key game changers and managers who have a different perspective, concerns and ideas for change. With little resources, an African Woman can make a difference in another’s life. It is our shared responsibility to look after one another. The example above of the Zambian girls is a true testimony that when women are empowered they become independent of unethical social norms imposed on them and show excellence and dedication towards their work. An empowered woman can transform lives. As we continue the fight for gender equality, which may not be realized in the next 50 years, women are quietly changing lives and doing great things that men have failed to do. They are still holding firm the foundations of their homes, they are included in world forums and they will continue to add their voices to decisionmaking. BeFemmeFatale Question: if you could be a famous black woman that has marked history, who would you be and why? Haha, I would be Regina Mukondola, the original, who has made a small difference in another person’s life. I would want to be remembered as a woman who is a mother to the motherless, a woman whose love for others can be seen through her work. There are so many women I admire, but for each woman to make a difference, you have to be yourself and learn from those who have done great things before you. Those two traits, selflessness and mentorship, can never let you down. •MM

"Initiate and support actions that promote the social-professional integration of African women in Europe and particularly in Belgium where it is based, with special attention for young African people" 30

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FF-model /Clarisse Poirel Photographe /Be HarmonyEnt Place /La Fonderie


UniekGrace UniekGrace, this is quite a unique name. How would you explain the choice of scene name you are using?

My name is actually a reflection of my life story. I believe my life was to be ended when I was about 9 years old when I had my first ghastly accident that could have taken my life. Series of other unusual incidents had been happening to me. When I finally realised that it is not by my power that I have been surviving, I began to live at peace with myself, confident that I live by the unique grace of God. And with that in mind I walk with my head high, trying to fulfil my life purpose. I live as a conqueror now because I have a unique grace leading me. Femme Fatale has been following you… And lately you have been doing a lot: radio shows, video shoots, promotion around Europe, America and Africa… And the release of your latest single. A lot has been going on. Can you give us a brief summary of where life has been taking you? My journey has just started. I had been focused on what I believe are the essential things for anyone which was finishing school to secure a degree and get a job, getting married and having kids. Now that by the grace of God I have gotten that to a certain level, I face my heart passion; music. I am currently working on my debut project. It will be a EP in the Afropop genre. My promo single for the project is called I’m a SURVIVOR remix. And yes, you are right, the official video of it was recently released. It is currently being aired on TV stations and the audio is being played in three continents that I have been going to for promo namely Africa, America and Europe. I am having a good time because I am doing what I love and what I can strive to be better at. At what moment did you realize you wanted to sing? Meaning, you are a proud mother of four, and a wife. These are both full times jobs…. How do you manage? This is a funny question and I love it because it has become the most popular question since my music career began. Yes, I am a blessed mother of four lovely children. My last pregnancy was to a set of twins. They are two years old. The others are seven and three. I have a full time job also as a geriatric/diabetes nurse and I am fully into my musical path. How do I do it? I don’t know. All I can say is that I married my life partner who pushes me to achieve my dreams.

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God gave me a man that understands me and supports me and I also support his dreams. (He is quite a high achiever in his line of work also by the way). Don’t get me wrong, there are days I wish I have 24 extra hours to work per day. There are days I get home and wish the dishes could wash themselves and that my twins could change their own diapers. But frankly I do what I do with joy. See, I stand for three particular things of which my music brand is built around; family faith and culture. Family is number one. I find it out mostly essential to be present for your family 100 percent. I love to nurture. I love to care. I love to love. It is who I am and music helps me to reach out to people and express my myself. So to answer the initial question, I realised I have a gift in music about two decades ago but, knew I had to do something big with it just a couple of years ago; about four years ago. That was when the dream began. Can you tell us more about your latest EP? The tentative date for the EP is in APRIL this year. More info will be given via my Youtube channel and Facebook as we get closer to the time. It is a five song album, all in the Afropop genre. See, I am actually more of an urban singer but because of my African heritage, I have no control of how it influenced my music this time. It just did and I went with it and I am loving it. It seems there is a message behind your latest release called “I’m a survivor”. It’s not just a random song. Can you expand on that? This track I’M A SURVIVOR is my life story. I released the title actually some years back in an RnB style, available on my YouTube channel UNIEKGRACEofficial. That's why it's called a remix this time because of the new style. The message however remains the same. I have survived so many things and when I look back to think about it, I always raise my head to the sky to say thank you Jesus. I do nothing by my power. Even when I came to this country about 8 years ago and had to redo my Nursing school in a language I never took interest in, I asked God for help and I finished three years of Nursing school fully in the Netherlands and did not repeat a class or fail an exam. It was amazing to me and lots of people. I have survived sexual abuse, death traps and more. I am in the process of revealing my full story in a book I am writing called One deportation Morning. So the song is just a taste of the book.


It goes without saying that these past few years, our communities have been focused on the woman of African-descent and her empowerment, this also being a subject close to heart to Femme Fatale. What is your view on that? Do you think it is just a trend that will fade… Or really a subject that is catching on and if finally being addressed? It is a trend that is here to stay. The strength of the African woman has been overlooked for a long time because no one understood it. We are fierce, bold, beautiful and intelligent. We guard our culture jealously so that our children will be able to hold on to it. Many people/ nations and organisations are now realising that Africa is where it is happening. We are rich in music, ideas, traditions. We have just begun surfacing. Many African women will lead nations in the near future. That one, I believe. This is a fact that is being re-addressed and is catching on heavily. FemmeFatale Question: if you could a famous black woman that has marked history, who would you be and why? Whenever I hear about famous black women I hear about the fearless female warriors and it makes me proud to be a woman. If you notice in my SURVIVOR music video I was dressed as a warrior on a throne, ready to conquer. Women since history began have always been doing the work of men plus more. Women of history past were so great, wise, creative and powerful in the ways they execute their plans and I believe that is why women were tamed for a long time. The warrior that spoke to me when I hear about these women is Carlota, a Yoruba warrior (I happen to be of the Yoruba tribe also). She was kidnapped from Nigeria to Cuba. Funny enough she was also a musician. A talented drummer. She fought very hard when she realised she could not go back to her home but she made the best of things by fighting for the rescue of other slaves. She rescued many before she was captured and punished severely. However, she was fierce and went for what she believed. •MM

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Ingrid Baars Who are you? I am Ingrid Baars, a Dutch artist.

How did you start doing the photo and why? I started with photography at a very young age when I shot pictures for my mother’s portfolio, she was a model. Also my girlfriend modelled for me. This was before I went to the academy of arts where I chose Illustration and photography. How do you choose your subjects? To the feeling or to the last message? I always stay very close to myself, or at least I try very hard to really ask myself : « What is it that YOU want to create now ». Then that’s what I choose. It is believed to recognize in your photos a mixture between real model and statuary Fang. Why this choice? I am intrigued by the mixture because it enables me to create something magical. My viewers are often puzzled by the outcome… « What is it we are looking at ? A painting, a sculpture, a picture ? I love to play with this crossover. What technique do you use to make this mixture harmonious? Photography and Photoshop Why the African woman as a model? First of all, very obvious, but simply true: the colour Black. Just like in white skin, artistically, I’m mostly drawn to the whitest, almost transparent skin-tone where you can see blue veins underneath, I’m very much intrigued by the deepest of black skin tones. All shades inspire me but the beauty of deep almost black-black skin inspires me the most. Where the light reflects and shimmers on the skin like little diamonds... So radiant and intens. Then there are the features of black women…I love outspoken features with strong shapes. For instance a face like Ajak Deng. A face with such undeniable, powerfull presence. When a mouth is really a mouth. So three-dimensional, a sculpure on its own.

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Which work is your favorite among yours? A few stand out for me ; Giulia and Lucrezia, The Twins, Rose-Mary and Madonna and Grace. Who are you the artists that you appreciate at the moment? FKA Twiggs inspires me a lot with her music and body and face How would you describe your photographs? I’d rather have my viewers describe my work. What advice would you give to young girls from the diaspora who want to do photography? I would strongly advise to always stick to your passion. Make the things YOU want to do, don’t be a copycat. When you really create form the heart and enjoy yourself immensely during the creative process, then that’s most likely the thing you will have success with. And determination, keep going, skills do not just happen overnight and you need to be patient. What did you learn in the difficult moments/doubt you still use today? I have learned that if shit happens – you clean it up. Who or what would you like to say "Fuck"? I say fuck (-you) to people wasting my time with fake promises.

Discover more on her website: www.ingridbaars.com

Who or what would you like to say "Thank you"? To people supporting my art. Some people save money to be able to purchase my work. I find that an extremely big compliment. •AD

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Artful Deceit Where do they find an intoxicating being ? Why do they seek a contagious presence ? I let out a smile, I ask myself… What’s it to do with me ?

Unearthed, am I all that you want me to be ? Everything I could have, I have been, Everyone that could, they have seen, Begs belief ! Could have fooled me. The smile fools you, then on you its shame, Sweet and dangerous, I can’t be claimed, If sought to be contained, spiral out of control ! Yet Intrigued, your entrapment in full flow, Nowhere to draw a line, not even a failsafe, Threshold breached, is it still me you seek ? Peek-a-boo !… boo-hoo… who ? … me ?… you ? I was here, from where were you ? Fear not, if there is nothing to lose, Cos there’s nothing to be gained. I’ll keep this smile, when you’re out of range. by Dy Indigo 36

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FF-model /Tryss Photographe /Be HarmonyEnt Place /La Fonderie


Abby Kyams Artiste 2.0

Alors, qui es-tu? Moi c’est Abby, étudiante en médecine de 25 ans. La majorité des choses que j’entreprends dans ma vie ne sont pas vraiment dans le cadre artistique mais depuis que je suis toute petite je dessine. J’ai arrêté pendant une bonne dizaine d’années. Jusqu’en 2015 où je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose, une manière de m’échapper et de m’exprimer surtout. J’ai recommencé à dessiner et je me suis lancée dans quelque chose de différent. Mon art est beaucoup plus mature qu’avant, pas seulement parce que je suis plus âgée mais car je considère l’art comme une voie spirituelle. Mon but aujourd’hui c’est d’envoyer des énergies positives, que les gens en voyant ce que je fais, puisse trouver une motivation pour avancer de leur côté. Je me suis rendu compte que j’aimais beaucoup le visuel. Le dessin évidemment mais je fais un peu de photographie. Et récemment j’ai commencé à tatouer. Toujours dans la même vision, le tatouage c’est l’apogée de mon art. J’ai vraiment envie de marquer les gens. Et là ça devient très littéral. Je pense qu’en tatouant je grave vraiment le message que je veux faire passer. Je vais parfois dévier car je ne pourrai pas toujours faire exactement ce que j’ai envie de faire sur le corps des gens. À ce moment-là le papier ne m’appartient pas. L’intention est importante dans tout ce qu’on fait. Concernant le tatouage j’aimerai vraiment le développer pour arriver au top de ce que j’aime faire. Le dessin, ta passion? J’ai commencé à dessiner avant d’écrire mon prénom. Je me rappelle de mon premier dessin. C’était une catastrophe! C’était un gros rond avec quatre barres pour les membres. J’étais très fière de moi car je ne l’avais pas dessiné comme tout le monde. Je l’ai montré à mon père et il m’a dit: «il manque le corps.» Et c’est là que j’ai tilté.

Ça m’a ouvert les yeux sur de nombreux détails auxquels je ne faisais pas attention. Voilà l’histoire de mon premier dessin. Dès que j’avais un crayon, un bic, n’importe quoi je dessinais, sur mes cours, en primaire et en début secondaire. Mon père me disait souvent que je devais avancer dans la vie. Et un jour je me suis juste dit que je perdais mon temps avec ça. C’était une obsession, je n’écoutais pas ce qui se passait autour de moi, j’avais la tête dans les nuages. Et du coup je me suis dit qu’il fallait arrêter, qu’il fallait que je fasse quelque chose de concret et de « vrai ». C’est là qu’est arrivé la médecine alors? Je suis en cinquième, il me reste un an. La médecine ça n’a jamais été un rêve depuis que je suis toute petite, vraiment pas. Je jurais que je n’allais pas devenir médecin. Mais arrivée en fin de secondaires, je me suis rendu compte que je n’avais fait que des sciences dans ma vie et qu’il n’y avait que ça qui m’intéressait. Sincèrement j’hésitais entre la médecine et la physique. Et entre les deux, j’ai choisi médecine dans l’optique de pouvoir aider les gens. Et avec le temps, je me rends compte qu’il y a tellement de manière d’être un soutien pour les gens. Il n’y a pas que la médecine. Il y a tellement de choses qui permettent aux gens de (re)trouver foi en eux, de trouver la force et de ne pas lâcher l’affaire au final. Mais c’est quoi la médecine pour toi? Pour moi la médecine devrait être uniquement préventive et basée sur le suivi. Il y a un mic-mac entre la réalité et ce qu’on pense être la médecine. On a l’impression qu’elle peut presque tout guérir à part peut-être le cancer ou le VIH. La réalité c’est qu’elle ne guérit presque rien… La majorité des traitements actuels vont soutenir le patient dans sa maladie, vont lui permettre d’avoir moins mal, de moins souffrir de son état. Pour guérir on aura souvent tendance à aller trop loin, à devoir enlever une partie de soi pour pouvoir enlever le mal. Je ne suis pas forcément pour cette manière de faire. On pousse les gens à garder leurs mauvaises habitudes, en leur disant « Écoutezvous pouvez continuer à faire çi, ça… même si ce n’est pas bon pour vous. On va trouver une solution pour combler le vide que vous êtes en train de créer, pour vous permettre de vivre avec le mal-être que vous êtes en train de créer aussi ». Je pense que la médecine devrait plutôt enseigner les bonnes habitudes. Ce n’est pas ça qu’on enseigne à la population, ni aux futurs médecins. Alors je m’interroge sur la manière dont je vais la pratiquer.

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À mon avis, on a toujours tendance à vulgariser le corps de la femme mais pas toujours son image. La différence c’est que la femme a toujours été la femme ‘de l’homme’. On a toujours évolué dans l’idée de devoir plaire à la gente masculine, ça c’est la vulgarisation de la femme. Et aujourd’hui, après nous avoir pris l’esprit, on veut également nous prendre le corps par l’image. Je n’écris pas, je dessine et c’est ce que je veux dénoncer avec mes dessins. Le problème n’est pas au niveau de la nudité, nous ne sommes pas nés avec nos vêtements. Mais surtout la propagande qu’il y a autour d’elle. Mon rôle à moi ce n’est pas de changer le monde entier mais plutôt une microsphère autour de moi. Je fais ça pour moi et toutes celles qui ont peur de s’exprimer. Du coup tu as mis le dessin de côté et l’école d’abord. Et qu’est-ce qui t’a fait reprendre le crayon? Honnêtement les réseaux sociaux. Car j’ai non seulement arrêté de dessiner mais aussi tout ce qui était artistique. Je ne regardais plus d’oeuvres, je n’avais plus aucun lien avec le monde de l’art. À la base je ne suis pas très connectée, à part Facebook où je me sens contrainte d’y être pour l’université. En mai 2015, j’ai eu envie de découvrir Instagram. Je m’y suis inscrite par curiosité. Un jour, une amie me montre son Instagram avec des posts sur la spiritualité, sur la physique quantique, sur l’art visuel. Des photos magnifiques, des dessins, des peintures! Ce qui m’ a frappé c’est que ce sont des « inconnus » qui postent leurs oeuvres simplement comme ça. Je m’y suis inscrite et je me suis laissée guider. Instagram a choisi le réseau qui me convenait. Ça a réveillé beaucoup de choses en moi. Un déclic! Je me suis remise à dessiner. Je me suis rendue compte que j’avais envie de faire quelque chose, pas juste de montrer que j’avais peut-être un trait plus régulier qu’une autre personne. Je voulais vraiment passer un message, faire passer des émotions. Je voulais qu’on regarde plus mon message que ma personne. On n’a pas toujours l’occasion d’être entourée de personnes qui partagent le même intérêt que soi ou la même vision de la vie. Dans ce sens, Insta m’a permis aussi d’élargir mon réseau et de me rendre compte que je ne suis pas folle dans ma tête à penser que je peux faire quelque chose avec mes dessins (rire). Sur Insta, je suis des artistes que je ne connais pas spécialement car c’est ce qu’ils font qui m’intéresse. Et inversement c’est le cas aussi. J’y suis en tant qu’illustratrice pour montrer mon univers en tant que créatrice. Je ne suis pas quelqu’un qui force. J’ai envie de faire passer mon message en douceur et donc les personnes réceptives vont le recevoir directement. Celles qui ne le sont pas ne vont pas le voir. En rendant mon travail public et visible par des personnes qui ne me connaissent pas, celui qui veut prendre prend. Je reçois des mails ou des commentaires qui font vraiment plaisir. Les gens ne se rendent pas souvent compte que les ‘likes’ on s’en fout un peu. Quand on a un peu dépassé son ego, ce qu’on veut c’est surtout savoir ce que les gens voient dans ce qu’on a fait. Ça me motive à ne pas arrêter, à ne pas laisser mon inspiration s’en aller. Tu puises où ton inspiration? Mon dernier projet c’est de Naked Diaries Serie, une série de dix dessins de corps de femmes sans vulgarité. Parfois très explicite, parfois pas du tout. J’essaie de désinstrumentaliser le corps. Une femme devrait se couvrir et je pense aussi qu’elle ne devrait pas se couvrir. En fait ça ne dépend que d’elle, de sa personne et de ses principes. Aucun être humain n’est là pour satisfaire le désir d’un autre être quel qu’il soit.

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Et AFRIQUYA, c’est quoi? AFRIQUYA, je suis rentrée dans le projet l’été 2016. J’ai rencontré Joël, le fondateur, quelques semaines avant le premier événement Afriquya à la ZomerFabriek d’Anvers. En discutant on s’est rendu compte qu’on avait plusieurs intérêts en commun. La musique underground, la culture afro mais pas seulement celle d’Afrique ou de la diaspora européenne mais aussi des afro descendants en Amérique latine ou aux ÉtatsUnis. Il cherchait une make up artiste pour des make up tribaux. Je n’en connaissais pas mais je me suis proposée! Petit à petit je suis rentrée dans l’organisation. Ce qui me plaît dans ce projet, c’est le côté underground de la musique, le mélange traditionnel et électronique. Plusieurs DJ’s incarnent ce type de musique comme Dj Spilulu, Boddhi Satva, Dj Satelite. Puis il y a énormément de talents ici, à Bruxelles! Malheureusement on ne les laisse pas fleurir à leur juste valeur. Ce qu’on veut c’est rassembler tout le monde, quel que soit le pays d’où tu viens, ta culture, tes traditions. On aimerait que les gens puissent se rassembler le temps d’une soirée. On veut présenter une musique qui se veut afrocentrique mais moderne. On mélange les styles, on veut que tout le monde puisse trouver sa place. On ne fait pas juste jouer des drums, on crée une communauté avec un public jeune de tous horizons! Après deux événements à Anvers, salle comble, c’est la première fois que vous lancez le concept à Bruxelles! Tu le sens comment? Super bien, c’est pour ça que j’ai adopté le projet! Rendez-vous très bientôt pour la prochaine AFRIQUYA! Pour suivre l’actualité d’Abby Kiams rendez-vous sur son Instagram forcément (@akyaams)! Et pour plus de sonorités soul, afro, latino et house, ainsi que toutes les infos sur la prochaine édition d’Afriquya > rendez-vous sur la page facebook d’@Afriquya! •AE


FF-model /Denise Dee Photographe /JoSmartEyes Place /La Fonderie

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Miss Belgique, raciste a son insu ? par Mireille-Tsheusi Robert, Auteure, militante antiraciste pour BAMKO ASBL

Unia, l’ex-centre pour l’Égalité des chances, a ouvert un dossier pour racisme à la suite de la publication d’un commentaire sur le réseau social Instagram par la nouvelle Miss Belgique, Romanie Schotte. Cette carte blanche dénonce les stéréotypes nauséabonds qui circulent encore trop souvent à propos des Noirs. Le racisme envers les Noirs ou les Afro-descendants est le résultat d’une longue histoire d’humiliation des pays africains. La Belgique n’a (pas encore) entrepris un travail de fond, d’envergure et de longue haleine pour décoloniser les esprits, déraciner les stéréotypes sur les Africains permettant ainsi de dé-raciser les rapports sociaux. Si Miss Belgique est raciste, c’est parce qu’elle est fille d’un Etat postcolonial qui peine à engranger un travail de mémoire. Dans une société culturellement et structurellement raciste comme le politique flamand Wouter Van Belligen ou la romancière Chika Unigwe ont pu le dire, il n’est pas étonnant que des réactions tout aussi racistes refassent surface. En effet, lorsqu’un internaute lui fait remarquer qu’il y a un « nègre » sur son selfie, Romanie Schotte répond « je sais », avec un émoticône en forme d’excrément (oui, des étrons !) ou de glace, la question n’est pas tranchée… La Miss n’a pas fait de remarques à son interlocuteur qui s’exclame « ce nègre » ! Elle, lui a répondu « je sais ». Que sait-elle au juste ? Que c’est un « nègre » ? Par sa réponse, elle entérine l’usage du terme péjoratif et raciste de « nègre ». Pas très politiquement correct pour une Miss censée être rompue aux règles du protocole et de la bienséance… Des siècles d’indécence Cela fait plusieurs siècles que les peaux africaines sont comparées à des excréments, c’est du racisme vintage, n’en déplaise à Miss Schotte. Forte de son racisme inconscient, la Miss recycle des clichés rétro: les excréments ont une odeur parfois nauséabonde… les Noirs, ça pue, c’est bien connu ! (phrase raciste par excellence). Dans la vie quotidienne, les excréments sont évacués, on évite d’en parler en société, ce n’est pas convenable. On peut se demander si, au fond, la Miss vêtue d’une veste rose bonbon ne regretterait pas de n’avoir pu évacuer cet homme dont la couleur de peau semblait gâcher sa photo. Oui, Miss Belgique est raciste, et alors ? Est-ce si différent d’une partie des Belges ? Osons l’espérer. Mais si les Congolais (par exemple) sont plus diplômés que la moyenne des Belges et dans le même temps, les plus frappés par le chômage (souvent sans allocation), c’est peutêtre parce que beaucoup de recruteurs en entreprise se disent, comme semble le penser notre sacrée Miss België: les « Nègres, c’est caca ! » ou chocolat… La mésaventure de Miss Schotte est intéressante car elle est emblématique et révélatrice du racisme belge inconscient, que l’on espère in-intentionnel, toujours méprisant, souvent vintage (ou postcolonial).

L’excuse de « l’ami noir » Non, je ne suis pas raciste, j’ai un ami noir… C’est là l’un des préludes les plus répandus des discours racistes, une phrase qui sert aussi à s’excuser a posteriori. C’est donc à ce type de manœuvre classique qu’a recouru la Miss en déclarant dans un communiqué: « Mon père travaille principalement en Afrique, comment pourrais-je être raciste ? ». Mais nous ne savons pas ce que son père fait en Afrique ! Des affaires ? De l’humanitaire ? Il faut être plus explicite, on pourrait confondre les deux secteurs d’activité… Quoi qu’il en soit, même si la conduite du père de cette Miss est exemplaire – ce qui n’est pas le cas de tous nos aïeux – cela ne la vaccine pas contre le racisme. Tenez-le vous pour dit. Le fait d’exprimer des excuses, même éventuellement à contrecœur ou contrainte et forcée par la polémique, était un bon début mais la reine de beauté s’est embourbée dans des analogies douteuses visant à faire passer du caca pour une glace au chocolat au nom de la culture flamande (sic). Inversion des rôles « Je ne voulais pas faire de mal… » Romanie Schotte explique qu’elle ne voulait blesser personne. Malheureusement, qu’il soit inconscient et/ou in-ententionnel, le racisme reste du racisme et la blessure qu’il cause n’est pas moins douloureuse et humiliante. Se présenter comme victime en déclarant « On me veut du mal » est une inversion des rôles inacceptable pour qui connaît l’histoire des aventures belges au Congo, Rwanda et Burundi ! Mais la Miss n’a peut-être pas entendu parler de cela lors de son cours d’histoire, comme la plupart des Belges de moins de 40 ans. Dommage car dans la foulée, la Miss a réveillé des médisances communautaires, sali sa couronne, insulté ce qu’elle représente, discrédité le concours de Miss Belgium, et tout aussi important, prêté le flanc aux machistes de tous bords. A l’avenir, nous invitons le Comité Miss Belgique à faire une meilleure enquête sur les candidates. Une telle situation est inexcusable, des enfants afro-belges se font traiter de « brun caca » ou de « couleur de la merde », bravo ! En tant qu’aspirante Miss Belgique qui espérait représenter tous les Belges, dont les Afro-Belges (les « nègres » donc…), Romani Schotte aurait dû défendre ceux qu’elle représente en refusant l’usage du terme « nègre ». A défaut de cours d’histoire, nous aimerions prescrire quelques lectures: Racisme Anti-Noir, entre méconnaissance et mépris (M-T

Robert, N. Rousseau, ed. Pax Christi/Couleurs Livre), Créer en Postcolonie. 2010-15. Voix et dissidences belgo-congolaises (S. Demart et A. Abrassart, ed. Bozar/Africalia). Je suis prête à offrir ces ouvrages à Romanie

Schotte, mais pas avant qu’elle ait rendu sa couronne… désormais nauséabonde ! •Mireille-Tsheusi ROBERT

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Mister Black Belgium un concours de plus ?

Mister Black Belgium (MBB) met en exergue l’afro-descendant dont la culture reste généralement méconnue en Europe. Un événement culturel qui va au-delà du simple aspect esthétique. Une occasion de promouvoir la diversité des communautés Afro (Américains, Africains, Caraïbes… Etc.) et leurs diverses cultures au sein de la société mondiale et belge en particulier. Le concept Mister Black Belgium naît au lendemain du vote «historique» à l’Unesco: une convention sur « la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » et demeure une primauté en Belgique pour une communauté précise mais très large. L'événement est organisé par un groupe de jeunes socialement engagés dont Stéphane Thalès en tandem avec l’Asbl LABEL HOPE, qui, parmi ses nombreux objectifs, œuvre dans l’encadrement des jeunes (immigrés ou non) connaissant des difficultés dans leurs tentatives d'intégration socioprofessionnelle, au sein de notre société. Après une première édition en avril 2016, MBB s'est déroulé cette année le samedi 15 avril 2017 au VIAGE Théâtre avec un public venant de toutes les communautés. Un des atouts principaux de ce concours: la mise en avant de la diversité culturelle! Cette 2ème édition MBB s'est déroulé dans une ambiance festive avec des invités de marque du monde de la mode, de l'humour et de la musique tels que Oblette SATYA, Clifford OWUSU… Des couturiers belges et internationaux soutiennent également l'événement dont Titina BA TOQUE, Gil GALWAY, WAZAL, DEFUSTEL et d'autres. Ils ont habillé la vingtaine de candidats lors de la soirée finale. Constat fait, on note aujourd'hui beaucoup de défilés de mode Afro, mais très peu sont axés vers la gente masculine. Pourtant les hommes apparaissent comme un maillon fort dans le monde de la mode. MBB définit ses candidats comme un homme à la recherche du Fashion, de l’élégance, d’un style novateur. L’habillement est par ailleurs tout un art dans certains pays africains à l’instar du Congo avec la fameuse « Sapologie ». Cette culture de l'habit a même aujourd'hui ses ambassadeurs tels que STROMAE ou Maître GIMS. NIKE surfe également sur la vague avec sa collection Nike X Mo’Wax. Réel moyen de communication qui traverse le temps et les frontières, la mode sert de vecteur à

ce projet peu commun. En effet, ce n'est pas que le style DANDY que promeut MBB. Il existe un écart entre l’image véhiculée par la communauté Afro et la réalité, souvent méconnue, des citoyens qui travaillent, étudient, aiment le pays qui les a vus naître ou accueillis et qui y vivent en harmonie avec leurs concitoyens. Ce projet se veut être une contribution à la correction de cette perception, avec l’Asbl LABEL HOPE qui milite pour l'esprit de solidarité et d’entraide dans la diaspora africaine et qui valorise sa culture et son histoire. Les fondateurs insistent sur le terme « Afro » et non pas Africain, car ce concours reçoit toutes les personnes afro-descendantes.

MBB a pour objectifs: la rénovation et le solide maintien du pont entre la génération de nos parents, l’actuelle génération et les générations futures, la mise en relation des personnes possédant des possibilités logistiques et financières avec celles ayant des projets et des talents mais qui manquent de moyens pour s’accomplir. Concrètement, les candidats n'ont pas été jugés comme on s'y attend sur leur physique mais bien sur un des projets qu'ils portent! De cette manière, le comité d’organisation MBB espère pouvoir apporter un sentiment d’appartenance à toute une communauté forte et solidaire. Promouvoir une jeunesse solide, créative et impliquée, tel est leur objectif principal. Félicitations au grand gagnant Stéphane Dolius. Le comité a soutenu son projet de lutte et d’engagement pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Mais comme le rappelle Stéphane Thalès, ce n'est pas une course. Et l'asbl HOPE soutiendra autant le premier dauphin Jeffrey Yeboah originaire du Ghana, le deuxième dauphin Siegfried Eyidi du Cameroun ainsi que le chouchou du public Nelson Mushidy de la RD Congo qui termine Mister Public. Pour en savoir plus sur les candidats: Facebook @misterblackbelgium •AE

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" Maman, je voudrais avoir les cheveux longs et lisses ! "

" Papa, quand je serai grand,

je ne me marierai jamais avec une noire ! "

" Pourquoi à l'école on me demande d'où je viens en Afrique

alors que je ne suis jamais allé en Afrique moi ? "

" C'est vrai qu'en Afrique, eh ben, les enfants ils n'ont pas à manger ? Et ils n'ont même pas de jouets à Noël ? " Voilà quelques-unes des nombreuses questions que l’on entend de nos petites têtes aux cheveux crépus et bouclés, résultat d’une sous-représentation - ou quasi non-représentation - de personnages auxquels ils peuvent s’identifier, en lesquels ils se reconnaissent. Que ce soit dans les dessins animés ou à la télé, mais surtout dans les jeux auxquels ils jouent, c’est à cet âge-là qu’ils découvrent le monde, construisent leur imaginaire et commencent à rêver leur futur. Serais-je musicien, ou peintre, ou astronaute ? Serais-je écrivain, chef d’entreprise, pianiste ? En commençant par un simple livre de coloriage avec des personnages qui leur ressemblent, nos enfants peuvent commencer à penser autrement. Non, l’Afrique n’est pas un grand village où les enfants vont à l’école à dos d’éléphant. Non l’Afrique n’est pas un endroit où les gens ne rêvent que de partir. Oui, où que l’on soit, on peut s’accomplir et rêver grand !

Juste un livre de coloriage. Mais pas n’importe quel livre. Les personnages sont spécialement conçus et pensés pour mettre l’Afrique au centre. Ce livre est en effet destiné aux enfants africains et afro descendants dans un premier temps, comme une ancre identitaire, un rappel à leurs origines, culture et milieu. Mais pas seulement. Il s’agit également d’un livre qui prône la diversité. Une danseuse en plein envol, une princesse égyptienne au milieu des pyramides, une jeune fille masaï… Voilà des images que nos plus jeunes ne croisent pas dans leur quotidien. Passons par le coloriage, le jeu, le ludique pour ajouter une corde à l’arc de nos enfants… Qu’ils découvrent la beauté d’un continent qu’ils ne connaissent pas, ou très peu. Ce livre de coloriage est le résultat d’une réflexion sur l’importance de l’autoreprésentation pour nos enfants.

ABOUT MUJAWAMARIYA MEDIATRICE Médiatrice Mujawamariya est une jeune Rwandaise vivant en Belgique qui s’est lancée récemment dans l’édition de livres pour enfants. Elle est le produit de ses racines rwandaises inculquées par le cocon familial et une culture belge insufflée par son entourage et ses amis. Avec un diplôme d’ingénieure chimiste en poche, beaucoup de domaines la passionnent. La danse notamment restera pendant longtemps sa madeleine de Proust. Pour l’écriture, c’est à travers des poèmes sur son blog qu’elle s’exprime. Aujourd’hui, rassemblant tout ce potentiel, Médiatrice a mis en œuvre le projet qui lui tenait à cœur : des livres pour enfants avec des personnages africains. En plus de cette profusion artistique se cache en cette femme généreuse, une militante avertie. Restaurer l’image des femmes de la diaspora africaine et permettre d’avancer sur une Afrique debout, sont notamment ses batailles privilégiées.

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L'éveil de nos enfants par Colours of Africa

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Photographe /Ezra Sierra Place /La Fonderie

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Vous l'aviez pensé nous l'avons réalisé Votre Espace Ochola, un pont vers l'Afrique Niché au coeur du Quartier Européen et de la Place Jourdan, l'Espace Ochola est un endroit convivial, où vous pourrez découvrir tout ce que l'Afrique offre de meilleur. Nous vous accueillons dans ce cadre sobre et raffiné, pour parler, se rencontrer, découvrir de nouveaux produits qui reflètent le meilleur du Continent Africain. L'espace Ochola est également l'endroit idéal pour découvrir de nouvelles personnes amoureuses de l'Afrique, et penser ensemble à un meilleur avenir pour ce Continent. Ouvert à tous et dans une vision de métissage culturel, nous vous accueillons autour d'un café pour mieux penser au développement du Continent Africain et à la Promotion du savoir-faire de ses descendants. Dès à présent, passez nous voir, car demain nous appartient aujourd'hui. L'Afrique se définit par les personnes qui l'aiment et la veulent plus forte.

261, Chaussée de Wavre - 1050 Bruxelles Ouvert du lundi au samedi, de 10h00 à 18h00

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FEMME FATALE - THE BOOK BRUXELLES 2017 FF-EDITOR FEMME FATALE-THE BOOK FF-PUBLISHINGDIRECTOR ALICIA EYONGO FF-PRESS MÉDIATRICE MUJAWAMARIYA FF-EDITORIALIST AUDREY DONCEEL FF-ASSISTANT BEHARMONYENT. FF-USA MANAGER KARINE NGUYEN FF-GRAPHIC DESIGNER ALICIA EYONGO THE EDITORIAL STAFF IS NOT RESPONSIBLE FOR PUBLISHED TEXTS, DRAWINGS AND PHOTOGRAPHIES, THAT ARE SOLELY THE AUTHOR'S RESPONSABILITY. THE DOCUMENTS ARE NOT RETURNED AND THEIR SUBMISSION IMPLIES THE AUTHOR'S AGREEMENT FOR FREE PUBLICATION. THE BRANDS AND ADDRESSES THAT APPEAR IN THE EDITORIALS PAGES OF THIS EDITION ARE FOR INFORMATION ONLY AND HAVE NO AIM TO ADVERTISE. FF-SUBSCRIPTION /ABONNEMENTS /INFOS FFTHEBOOK@GMAIL. COM FF- OFFICIAL WEBSITE (UNDER CONSTRUCTION) WWW.FEMMEFATALE.COM FF- SOCIAL NETWORKS FACEBOOK. COM/FEMMEFATALETHEBOOK YOUTUBE. COM/FEMMEFATALETHEBOOK INSTAGRAM.COM/ FEMMEFATALETHEBOOK

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ILLUSTRATOR LAETITIA MASAMBA

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