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from Syndicats #5 - 2020
by FGTB
CG
Votre mobilisation a payé !
Fin avril, la Centrale Générale - FGTB lançait une pétition afin d’obtenir la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle pour tous les secteurs « essentiels ».
Nous voulions que la reconnaissance ne se limite pas aux personnes qui travaillent dans le secteur des soins de santé (le personnel médical, paramédical, logistique et de nettoyage) mais qu’elle soit étendue à l’ensemble des travailleurs exposés et contaminés par le virus du fait de leurs activités professionnelles dans les secteurs considérés comme « essentiels » aux termes de l’arrêté ministériel du 23 mars 2020.
Grâce à la mobilisation syndicale dans son ensemble, mais aussi à votre soutien massif, nous avons obtenu cette reconnaissance.
La Centrale Générale
Voulez-vous un après différent ?
La crise est loin d’être terminée. Au contraire ! La sécurité des travailleurs reste notre principale préoccupation. Aujourd’hui, nous devons donner un maximum de nous-mêmes pour soutenir celles et ceux qui en ont besoin.
Mais c’est aussi notre devoir de regarder vers l’avenir. Et nous avons suffisamment d’arguments pour exiger le changement, autrement et mieux, c’est possible.
Les travailleurs faisant déjà face à des difficultés seront à nouveau les plus touchés. Aujourd’hui, une femme seule avec des enfants, se retrouve souvent avec un contrat temporaire ou un emploi à temps partiel, peu rémunéré. Et l’après COVID augmente le risque d’être foutue dehors. Vous recevrez une allocation de chômage temporaire qui réduira vos revenus de plus d’un quart. Comment vivre avec cela ? Survivre ?
Les banques alimentaires sont en plein boom. On commence à distribuer des bons d’alimentation. C’est bien que cela existe, mais est-ce normal dans un pays comme la Belgique ? Au 21 e siècle ? Ceux qui gouvernent ce pays devraient être honteux.
Il est clair qu’une vague de licenciements va nous toucher de plein fouet. Allons-nous encore accepter que les allocations de chômage diminuent, alors qu’elles sont déjà si basses ? Pour obliger les gens à accepter un job plus rapidement ? Mais quel job ?
Allons-nous enfin comprendre l’importance de renforcer la sécurité sociale au lieu de la considérer comme une pompe à fric dans laquelle on peut faire des économies ? Ou allons-nous vite oublier que c’est grâce à la sécurité sociale que nous disposons de bons soins de santé ? Sans elle, combien de vies auraient été perdues en plus ?
Allons-nous réfléchir à un travail viable qui rend possible la combinaison du travail et de la famille ? Éviter les burnouts ? Investir dans des transports en commun performants.
Allons-nous faire tout cela ... Ou alors, n’allons-nous en tirer aucune leçon et reprendre le fil de nos vies comme si rien ne s’était passé ?
Allons-nous présenter une fois encore la facture de la crise aux travailleurs ? Saut d’index, carrières plus longues, modération salariale, diminution des allocations, travailler un peu plus. Laisser le climat étouffer ...
Se poser la question, c’est déjà bien, mais y apporter les solutions, c’est mieux. Avec vous nous pouvons y parvenir.
CG 22
Le virus n’a pas de frontières, la solidarité syndicale internationale non plus
En Belgique et en Europe, les travailleurs les plus faibles sont les plus touchés par la crise actuelle, et il n’en est pas autrement dans le reste du monde. Pour nos collègues syndicalistes du Congo, du Rwanda, d’Afrique du Sud, de Cuba, du Pérou, de Colombie et d’Amérique centrale, il s’agit maintenant d’une question de survie. Ces régions du globe offrent de faibles soins de santé ou réservés à une élite alors que des dizaines de millions de travailleurs se retrouveront bientôt sans travail ni revenu.
Pour beaucoup la réalité est dure : les travailleuses domestiques en Afrique du Sud ont perdu leur travail, et se retrouvent sans salaire et sans aucune compensation. Les usines de textile en Amérique centrale ferment et, avec un peu de chance, les travailleurs toucheront une partie de leur salaire pendant quelques mois, mais après cela ? Les travailleurs de la construction sont quant à eux confrontés au chômage temporaire ou à des conditions de travail encore plus dangereuses, sans aucun moyen de protection.
Cette crise les confronte au terrible dilemme : rester à la maison et mourir de faim ou chercher un revenu et peut-être mourir du Corona.
72 militants assassinés Le Coronavirus accentue des situations existantes déjà extrêmement difficiles.
En Palestine, cette crise vient s’ajouter aux problèmes liés à l’occupation. En Colombie, 72 défenseurs des droits de l’homme et leaders sociaux ont été assassinés depuis le début du confinement. Isolés, ces militants sont plus vulnérables en ces temps de quarantaine. Enfin, Cuba continue à investir massivement dans les soins de santé, mais en raison du blocus américain, le pays est confronté à une pénurie de ressources financières et matérielles, y compris dans le secteur de la santé.
Des syndicats sur la brèche
Pendant ce temps, nos partenaires syndicaux en Amérique du Sud et en Afrique se démènent pour venir en aide à leurs affiliés : des campagnes de sensibilisation aux mesures à prendre pour protéger leur santé, une aide pour les nombreuses questions individuelles, une concertation sociale pour éviter les licenciements ou fournir des compensations financières. Des actions syndicales sont également menées. Par ailleurs, en ces temps difficiles, les syndicats répondent aux urgences humanitaires. Ils organisent par exemple la distribution de nourriture pour les travailleurs les plus touchés et sans revenus.
Aujourd’hui plus que jamais, la solidarité nationale et internationale est nécessaire. La Centrale GénéraleFGTB continue à apporter son soutien inconditionnel aux syndicats du Sud. De plus, des réformes radicales sont également indispensables. La santé n’est pas une marchandise. Il faut une sécurité sociale forte et un travail décent pour tous. Nous avons besoin d’un autre modèle économique où ce ne sont pas à nouveau les plus faibles qui paient la facture.
La Centrale Générale
Les employeurs n’ont jamais payé aussi peu de cotisations sociales
La crise du Covid-19 confirme la nécessité d’une sécurité sociale forte. Mais quelle est la hauteur de la contribution des entreprises au financement de la sécurité sociale ? Dans le secteur prospère de la chimie, moins que jamais.
2019 aura été une très bonne année pour la chimie selon les résultats présentés par la fédération patronale : augmentation de l’emplois, chiffre d’affaires et investissements en hausse. En tant que syndicat, nous nous en félicitons et nous veillerons à ce que cela se traduise également par une hausse du pouvoir d’achat et de meilleures conditions de travail. Mais cela signifiet-il que la chimie contribue davantage au financement de la collectivité ?
Payer moins Le secteur de la chimie représente 5 % de l’ensemble des cotisations de sécurité sociale dans l’économie belge, soit un montant de 2,7 milliards d’euros. Cependant, entre 2015 et 2019, le tax shift exigé par les employeurs et mis en œuvre par le gouvernement (MR/N-VA) a provoqué une baisse des cotisations patronales à la sécurité sociale de 8 à 16 %.
Recevoir plus Ainsi, alors que les employeurs doivent payer moins, les subsides salariaux pour les entreprises qui ont recours au travail en équipes ou à feu continu n’ont cessé d’augmenter. Depuis 2016, ces entreprises perçoivent une aide de 22,8 % du revenu imposable du travailleur. En cas de travail en feu continu, l’aide monte à 25 %.
Cadeau pour l’employeur Les cotisations patronales des entreprises à l’ONSS ont donc diminué, et les subsides salariaux ont augmenté. En imbriquant ces deux constats, nous pouvons déterminer la hauteur réelle de la contribution des entreprises à la sécurité sociale. Ces données révèlent que la différence entre les deux s’élève au maximum à 3,27 % du salaire brut. En d’autres termes, la majeure partie de ce que l’entreprise verse à la sécurité sociale lui est remboursée par le biais d’une aide fiscale.
Secteur prospère = plus de cotisations
Les mesures prises au cours des dernières années sont donc clairement au détriment du financement de la sécurité sociale et de l’État. Même avant le début de cette crise sanitaire, la sécurité sociale affichait déjà des finances en berne. Il est donc important de ramener les cotisations patronales à l’ancien niveau. Les avantages fiscaux tels que les subsides salariaux doivent également être revus. Si un secteur se porte bien, il est logique qu’il contribue davantage au financement de la collectivité. n