Tome II : UNE LIGNE, UNE CÔTE, DEUX VILLAGES

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NIOLON

LA VESSE

uNE COTE, UNE LIGNE DEUX VILLAGES

Analyse de site, de vie, d’usages, de la côte bleue à travers deux villages: Niolon et La Vesse. Nos deux sites de projets. Comment vit-on, en Mediterrannée, dans des calanques urbanisées? Quels sont les enjeux et les problématiques à l’échelle du territoire mais aussi à l’échelle du village.



Mémoire

de

PFE

2016

-

2017

Tome 1 Tome 2 Tome 3 Tome 4 E N S A Grenoble Amélie Pontet Master II :

& Florent Quintard

Les pensées du projet :

l’architecture

comme

discipline.

Enseignant encadrant: Fabrice Gallo Enseignants du Master Guy Depollier Benoît

Adeline

Charles

Philippe Deletraz Dominique Putz

Chifflet,

Mathieu Grenier Jean Pierre Vettorello

Enseignants ENSAG Sonia Doucerain

Frank Prungnaud

Enseignants Extérieures Philippe Dufieux

Stéphane Fernandez

Personnalités Extérieures Dominique Chapuis

Jean-Pierre Durand


SOMMAIRE


TOME 2 UN E CÔTE, UNE L I GNE, DEUX VI LL AGES Niolon - La Vesse

I N TR O D U C T ION Ou? Pourquoi ? Comment ? Les Choix du Site: un Point de Vue

I E N TR E FA LA ISE ET LIT T ORA L La Côte Bleue Niolon, Histoire d’un village de pécheur La Vesse, village dortoir Un Territoire scindé en deux

I I U N E H ORIZON TA LE SCULPT ÉE DA N S L A PI ERRE Le Chemin de Fer, un projet d’envergure Un Territoire Marqué au Fer

I I I U N TI SSU VERN ACULA IRE De la Cabane de Pécheur à la Maison Secondaire Les Curiosités Vernaculaires Un accès à la mer inhospitalier

I V U N TERRIT OIRE M ULT ISCA LA IRE Dichotomie des échelles Une Crête, un Viaduc, une Gare : L’Amorce d’un Projet

B I B L I O GR A PH IE

08-15 10 14

16-35 18 22 28 34

38-57 40 50

58-75 60 68 72

76-93 78 82

94-96



INTRODUCTION OU? COMMENT? POURQUOI? 10-13 LE CHOIX DU SITE: UN POINT DE VUE 14-15

Fig 1. Photographie Retouchée. Chemin de Fer de la Côte Bleue. Train sur le Viaduc de La Vesse pris en contre - plongée.


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Ou? Pourquoi? Comment? Lorsque s’est posé la question de l’échelle du site à «choisir» pour conclure notre cycle d’étude à l’ENSAG, le village de Niolon fut notre première et dernière attention. L’échelle du village nous à immédiatement séduite, ayant en tête le travail effectué par Georges Henri Pingusson à Grillon où la question de la

cohabitation de l’habiter et du territoire semble être un refrain pour une architecture aussi belle qu’efficace. La curiosité visuelle de plusieurs viaducs survolant et franchissant les déclivités de la côte bleue, visible depuis Marseille, a confirmé notre envie de découvrir ce lieu surprenant.


En effet, la réalisation de la ligne ferroviaire de la côte bleue en 1915 redéfinit la peinture du littoral et transforme la vie des villages côtiers dans leurs relations au territoire et au paysage. Les villages traditionnels de pécheurs connurent un développement plus ou moins maîtrisé. C’est dans ce climat que se façonne l’organisation d’aujourd’hui, avec son lot de problématiques et de situations singulières. La rencontre entre la topographie et la ligne de chemin de fer provoque une fusion du paysage naturel avec les constructions monumentales du génie civil. Si cela fait seulement 100 ans que le chemin de fer a été construit, il semble avoir été érigé en même temps que les montagnes qu’il traverse. Le style «antique» des ouvrages rajoute un trouble temporel. Effectivement, la typologie voûtée des viaducs évoque l’architecture romaine et toute la force et la pérennité que renvoient cette architecture aussi massive qu’aérienne. La décision de s’arrêter sur un site de la côte bleue fut appuyé par le lien que la voie de chemin de fer crée avec les deux thèmes architecturaux abordés antérieurement ( Tome I ). Le parcours. L’articulation du mur. Le mouvement - représenté par l’essence même de la voie ferrée -, le Fig 2. Ci contre. Carte. Localisation de Niolon et La Vesse sur le territoire européen. Sans échelle.

temps - représenté par la vitesse du train et le rythme des arcades des ponts - sont deux éléments omniprésents dans notre pensée architecturale. Nous percevons sur ce site des questions de limite, de franchissement, de direction, de statique et de dynamique. La dimension du parcours architectural, de la promenade semble innée sur cette côte. Niolon et La Vesse deviennent alors le spectacle d’une interaction inédite entre un paysage naturel de calanque, une construction monumentale et un village. Alors, à ce stade de l’analyse , nous avons la volonté de travailler sur une idée forte qui devra répondre aux ouvrages d’art du chemin de fer et un projet de fond, qui devra assurer une transition de ce nouveau projet dans la vie du village d’un point de vue urbain, paysagée et humain. Fig 3. Ci dessus. Photographie Personnelle . Niolon 2016.

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Le c hoix d u s i t e : Un point d e v u e

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Marseille a énormément changé depuis qu’elle a été capitale européenne de la culture. De nombreux projets ont été réalisés depuis ce jour au sein de la ville portuaire. Les friches industrielles ont été rénovées pour en faire des lieux d’exposition, des logements ou encore des salles de concert. La silhouette Terre/Mer de la ville s’est aussi redessinée. Du vieux port en passant par le fort Saint Jean jusqu’à la totalité du quartier de la Joliette, les quais ont été repensés de façon plus contemporaine en prenant compte les nouveaux besoins du port. L’apport de ces projets au sein de la vieille ville ouvre l’imagination à d’autres perspectives architecturales. Notre regard s’est arrêté au Nord-Ouest de la rade de Marseille ( Fig 6 ). Niolon se situe exactement en face de la grande ville. Le village est relié à 25min de Marseille par la ligne de train

de la Côte Bleue. Cette proximité en fait un lieu très prisé des touristes l’été mais aussi des marseillais tout au long de l’année. Les travaux réalisés à la Joliette s’étirent jusqu’à L’Estaque, ainsi dans la vision de l’ensemble du territoire, il est naturel de pousser notre regard au-delà. Le traitement des villages côtiers est pour le moment négligé, alors que le temps fait son effet sur les aménagements urbain et architecturaux obsolètes. Depuis Marseille, Niolon parait être une invitation à découvrir la côte bleue. Un signal à conserver et à développer aussi bien pour les touristes que pour les Marseillais. Les viaducs qui l’entourent ainsi que l’horizontalité du chemin de fer sont visibles depuis le fort Saint Jean ( Fig 5 ). Ce lieu, avec ses tensions et ses problématiques nous semble être un lieu idéal pour faire un projet d’envergure dans un site dialoguant avec un relief singulier dans un village atypique.

Fig 5. Ci dessus. Photographie . Viaduc de la Redonne depuis la mer.

Fig 6. Ci contre. Carte. Localisation de Niolon sur le territoire PACA. Sans échelle.


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Niolon & La Vesse Point de vue depuis Marseille


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entre falaise et littoral

«Le départ n’est rien d’autre que le début du voyage de retour vers chez soi.» Jirô Tanigushi


GU I D E D E S D I STAN C ES DISTANCE . TEMPS EN VOITURE . TEMPS EN TRAIN

GRENOBLE 350.5 km . 3H . 4H10 AÉROPORT MARIGNANE 9.4 km . 22 min . 40 min AIX EN PROVENCE 25.5 km . 40 min . 1H15

MARTIGUES 18.2 km . 27 min . 29min

N

n-O

n-E

MONTPELLIER 116 km . 1H50 . 2H30

L’ESTAQUE 5.80 km . 20 min . 8min

O

E

CARRY LE ROUET 8.70 km . 17 min . 10min

15 NICE 167 km . 3H30 . 3H20

s-O

s-E

S PERPIGNAN 25.5 km . 3H . 4H30

MARSEILLE 25.5 km . 40 min . 25min ÎLES DU FRIOUL 8.5 km ALGÉRIE 738 km

Fig 4. Ci contre. Schéma. Guide des distances depuis Niolon. 1:10000e



I ENTRE FALAISE & LITTORAL LA CÔTE BLEUE 18-21 NIOLON, HISTOIRE D’UN VILLAGE DE PÉCHEUR 22-27 LA VESSE, VILLAGE DORTOIR 28-33 UN TERRITOIRE SCINDÉ 34-35

Fig 1. Dessin Personnel. La côte bleue et sa ligne de chemin de fer


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La Côte Bleue

« Mare Nostrum » est l’expression qu’utilisait les romains pour parler de la Méditerranée, traduit littéralement par : « Notre mer ». La Côte Bleue s’étend sur 25km de frange côtière et 3300ha de littoral protégé entre anses, criques, ravins et pointes rocheuses affûtées. Son large territoire est équipé de petits ports et de deux réserves marines, royaume de la pêche et de la plongée sous-marine grâce à des récifs riches en faunes et en flores. Les villages de pécheur de la Côte Bleue font face à Marseille, situés au Nord de la rade, face au Vieux Port ( Fig 2 ). Ces fines falaises de calcaire furent le fruit de la confrontation entre la mer et une immense chaine rocheuse datant de 115 millions d’années, ravinée par la dernière glaciation. Ces roches ont été les témoins du grand bal des civilisations, de la construction de Marseille, devenu premier port Méditerranéen, devenu première terre d’accueil du savoir et de la richesse que les marins rapportèrent des vastes étendues bleues. Marseille et la Côte Bleue, c’est une accumulation de personnes cosmopolites avec un patrimoine pluriculturel. Toute cette énergie donne une organisation du territoire originale, pour ne pas dire incongrue. On pourrait qualifier l’évolution de l’urbanisme de Marseille comme un chaos organisé. Une

composition poétique. Dans son livre sur Marseille, Marcel Roncayolo parle de sa cité comme «une ville comptoir». Il s’explique sur cette expression par le fait que durant toute son histoire Marseille s’est construite ou détruite suivant les besoins présents. Elle a été modifié de manière inopinée et sur commande, si on peut dire.

Fig 2. Ci contre. Carte de l’état-major, 1820-1866. Localisation de Niolon et de La Vesse.

1.RONCAYOLO Marcel, Marseille et les Territoires du Temps, Éditions locales de France, Paris, 1996.

De l’Estaque à Niolon en passant par La Vesse, la lumière joue avec la roche, le ciel et l’eau. Les petites cabanes de pécheurs au style vernaculaire accompagnées de grandes maisons secondaires aux architectures ostentatoires, ce sont ces paysages hétéroclites qui ont inspirés les toiles de Braque, Cézanne, Renoir, Dufy ( Fig 3 & 4 )...

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Fig 3. Tableau. BRAQUE Georges, La Vesse, Huile sur toile, 1906.


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Fig 4. Tableau. CÉZANNE Paul, L’Estaque, Huile sur toile, 1906.


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43° 20’ 25’ N 05° 15’ 25’ E

NIOLON

,

HI ST O I R E D’ UN V I LL AG E D E P É C H E U R

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Niolon se situe sur le littoral de la commune du Rove, au Nord Ouest de Marseille. Ce lieu-dit fait parti des villages de la côte bleue (ou chaîne de l’Estaque). Ils sont connus aussi bien pour leurs paysages terrestres que maritimes. Certains disent même que leurs calanques rivaliseraient de beauté avec leurs voisines de Cassis. Essentiellement composé d’habitations, le village ne vit désormais que du tourisme. Les lieux d’activités (bâti) de Niolon se résument à cinq Restaurants, un centre UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air) de plongée et un port de plaisance. L’attrait touristique s’explique par la combinaison de la beauté des lieux et de l’accès facile à la méditerranée. Les paysages côtiers aux alentours du village sont resté à l’état «sauvages» et «authentique», où de nombreuses calanques sont accessible à pied ou en bateau depuis Niolon.

Niolon se distingue par sa topographie particulière: Coté Ouest, un imposant promontoire rocheux qui crée naturellement un port à l’abri de la houle et du Mistral. Coté Est, une crête qui arrête vertigineusement le territoire. Le village de Niolon apparaît sur les cartes à partir du XIII éme siècle (carte de Cassini). Si Niolon est un nom récurrent dans la vallée de l’Ubaye (Alpesde-Haute-Provence), dont les habitants sont les premiers à habiter la calanque, sa signification nous échappe encore. Le village se développe autour du port naturel en épousant la topographie assez douce mais néanmoins rocailleuse et calcaire de la calanque. Niolon représente, de part sa situation géographique face aux îles du Frioul et de Marseille, un avant poste privilégié pour contempler la vie nautique de la rade Marseillaise. Fig 5. Ci contre. Illustration Personnelle. Le port de Niolon et sa gare surplombant le village.



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«Le voisin attela son cheval, la tante enveloppa Augustine dans des châles, et nous voilà partis au petit trot, tandis que sur la crête des collines la moitié d’un grand soleil rouge nous regardait à travers les pins.» 1 Marcel Pagnol


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Historiquement, Niolon est un petit port de pécheur, où les habitations se résumaient à des cabanons de pêcheurs comme on en trouve dans les calanques Marseillaises. Des fortifications ont été érigés début du XVIII pour se protéger face aux aléas des barbares et pilleurs de l’époque. On peut observer sur la carte de Cassini la désignation «Batterie de Niolon» qui correspondrait à la défense mis en place à Niolon. En 1870, deux forts sont construit à Niolon par l’armée française afin de «fortifier» la côte marseillaise après la défaite de la France à la guerre de Prusse. Le fort «bas» surplombe le village, sur le promontoire rocheux qui ferme naturellement le port de Niolon. Il fait parti désormais du centre de plongée UCPA. Le fort haut qui est à 3/4 d’heure de marche de Niolon, surplombe toute la rade de Marseille. Il est aujourd’hui désaffecté. Lors de la seconde guerre mondiale, les Allemands occupèrent et modifièrent les forts pour en faire des avants postes. Ils construisirent, le long de la côte, de nombreux bunkers pour assurer leurs position sur Marseille. Les Bunkers sont désormais bouchés pour la plupart. Ils restent les témoins de cette partie de l’histoire. La ligne de chemin de fer de la côte bleue construite début XXeme siècle, a profondément marqué le paysage et a ouvert de nouvelles perspectives de déFig 6. Ci contre. Photographie Personnelle. Vue de Niolon depuis l’Est du village 1. La Gloire de mon Père, Marcel Pagnol, ed. Poche, Marseille, 1957.

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veloppement du village, avec un accès à Marseille en 25 minutes par le train.

L E PAR AD OX E N I O L O N AI S Aujourd’hui, le port de Niolon est devenu exclusivement un port de plaisance, où les bateaux de pêcheurs se font rare. Nationalement réputé pour ses «spots» de plongée et de randonnée Niolon subit, particulièrement en période estivale, une fréquentation touristique exponentielle. Si la beauté pittoresque du port est une évidence, son organisation spatiale n’en est pas moins chaotique. L’architecture du centre du village semble être une accumulation d’extensions d’ancien cabanons de pêcheurs. Extensions d’extension, ce qui a pour cause que chaque parcelle est à la limite de déborder sur la voisine tant elles sont pleines. Entre terrassement et constructions, chacun réalise ses envies, pour le bon et le moins bon du village. Comme pour sa voisine La Vesse, Niolon manque terriblement de vie de village. Si bien que Niolon n’est pas un lieu si agréable que cela lorsque l’on a passé la surprise du paysage. Paradoxe d’un village qui a oublié le vivre ensemble dans un lieu aux atouts naturels et poétiques nombreux.

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Fig 7. Dessin Personnel. Plan masse de Niolon . 1:3000e


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43° 20’ 38’ N 05° 15’ 29’ E

LA VESSE, VILLAGE DORTOIR

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«Vesse : Gaz intestinal malodorant qui sort de l’anus sans bruit [...] lâcher une vesse» Larousse Le village de La Vesse ne tient pas son nom de son homographe peu avantageux, mais de «la vesce», une fougère qui était cultivé dans la vallée de la Nerthe, disparue des culture depuis. Falaises calcaires sur eau turquoise, La Vesse ne représente plus tellement ce charme, qui devait être Jadis, une somptueuse calanque. Désormais devenu un village pavillonnaire parmi tant d’autre, La Vesse possède comme seul charme (et pas des moindres) la somptuosité de sa vue sur Marseille, cadré par le viaduc de La vesse qui franchit la vallée de part en part à 30 mètres de haut. Autrement dit, deux éléments étrangers au village même. Enfin, pas si étrangers que cela, puisque les premiers habitants - vers 1915 - de La

Vesse ont habité les cabanons des ouvriers du viaduc situé au pied de la falaise, face à la mer. C’est ainsi que petit à petit, la vallée fut «colonisée» par des pêcheurs. La Vesse se situe dans une vallée ouverte sur la méditerranée. Orienté Nord-Ouest / Sud-Est, le village est enclavé entre deux fortes crêtes (culminant à 80 mètres à l’est, qui sépare le village de Niolon et 120 mètres à l’ouest). L’accès au bas du village, se fait soit à pied depuis la Gare de Niolon (15 minutes) soit en voiture depuis le Rove. La route étroite pour accéder au village présente la plus belle vue de La Vesse. Le panorama du viaduc soulignant Marseille et cadrant la mer a de faux airs de Braque. Le bord de mer de La Vesse est quasiment entièrement bétonné. La moitié de la côte est dédiée au port : stockage des barques menant aux bateaux et Fig 8. Ci contre. Illustration Personnelle. La vallée de La Vesse.



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parking privatif. L’autre partie est un mélange entre plage bétonnée et paysage rocailleux de calanque permettant aux touristes de poser serviettes et affaires estivales. L’expansion du village c’est faite le long de la vallée, suivant la topographie accidenté. Chaque constructions terrassent (plus que moins) la pente naturelle pour obtenir un bout de vue sur la mare nostrum. Le résultat urbain n’est que désordre et incohérence où, comparé à Niolon, le désordre ne crée pas une ambiance authentique, mais une impression de «déjà vue» de la côte urbanisée Marseillaise. Le terme de Village dortoir résume le mieux l’ambiance actuelle de La Vesse. Entièrement composé de résidences secondaires ou principales, le village ne comporte aucun centre, aucun commerce de proximité, et les restaurants ou activités sont essentiellement ouverts en période estivale. Le port comporte 35 mouillages, ne disposant pas de quai le système de parking consiste à amarrer son bateau à une bouée.

plusieurs rochers appelé les Mousquillons à 20 mètres de la côte, afin de fortifier leurs positions sur la côte, et surveiller les passages du chemin du douanier passant à coté. 1950: ramassage des ordures. 1970: L’eau et l’électricité. 2009: Le bord de mer côté Niolon, (ainsi que le sentier rejoignant Niolon), est interdit au public suite à des risque d’éboulement. Déjà en 1999 la falaise, ancienne mine pour construire le viaduc, présentait des risques d’éboulement pour les cabanons de pêcheur en contrebas.

«Une jolie fleur dans u n E p eau d’ vac h e»

1915 : Les premiers cabanons de pêcheurs. 1930 : première boite au lettre commune à tous les villageois. 1940 : Les Allemands construisent un bunkers au bout de la calanque, reliant

Si Brassens ne parlait pas d’un lieu, ses paroles résonnent pourtant à La Vesse. Entre la splendeur du viaduc, dans un paysage calcaire, et l’urbanisation sans vie qui sévit jusqu’au pied des piliers de l’ouvrage d’art, une confusion globale règne. Le charme du lieu n’agit malheureusement que sur les photos du village prises de loin, de prés la magie disparaît devant une réalité bien morne. La Vesse a subi les années folles du pavillonnaire sans réagir par des infrastructures ou des activités plus adaptées au lieu et à ses besoins. C’est ainsi que par sa proximité avec Marseille, La Vesse est devenu une banlieue anodine dans un lieu paradisiaque.

1. Citations du Monde.fr, Alphonse Daudet, Biographie du Romancier, 1876.

Fig 9. Ci contre. Photographie Personnelle. Vue de La Vesse depuis l’arrivée en voiture.

Point historique du village :


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«Le seul menteur du midi, s’il y en a un, c’est le soleil. Tout ce qu’il touche, il l’exagère.» 1 Alphonse Daudet

Fig 8. Photographie. Viaduc de La Vesse.



Fig 10. Dessin Personnel. Plan masse de La Vesse . 1:3000e


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UN TERRITOIR E S CI ND é

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La situation escarpée de Niolon et La Vesse a compliqué l’urbanisme grandissant des villages. La topographie abrupte des falaises contraint l’expansion de Niolon et impacte donc la distance entre chaque habitation. Les constructions y sont denses, contenues entre le port et le grand talus qui soutient la voie ferrée. En amont, La gare domine le village de sa silhouette élancée. A la fois très présente visuellement dans le village, elle se retrouve éloignée physiquement du centre de Niolon par le talus existant. Talus qui scinde littéralement la gare et l’arrivée du village avec le village en contrebas. Niolon est un village vivant, alimenté par de nombreux restaurants, il est équipé d’une gare et d’un port. A l’inverse, La Vesse, qui dépend du Rove comme Niolon, est une ville dortoir, sans âme. Elle fut construite après l’édification du Viaduc par des pécheurs mais ne fut jamais identifié comme village à part entières. Elle aurait donc tout à gagner à se connecter à Niolon. Pourtant, un élément de taille l’en empêche. Une crête vertigineuse se dresse entre les deux villages, ce qui rend le lien difficile. Le seul accès qui lie les deux hameaux est un chemin, le sentier des douaniers qui serpente le long de la côte. C’est un

problème pour La Vesse qui ne bénéficie d’aucune gare, d’aucun commerce et qui a pour seuls accès un sentier piéton escarpé et une route étroite des terres. De plus, La Vesse dispose d’un masque solaire important avec la montagne. Dés 15h, La Vesse ne reçoit plus de lumière directe. Le soleil paraît s’arrêter sur l’ouvrage d’art plutôt qu’alimenter le village. A l’identique que Niolon, la voie ferrée parait séparer le village. Cette localisation est accidentée, certes nous l’oublions assez vite au vu de l’orientation plein sud, la méditerranée à nos pied et la vue imprenable sur Marseille. Il n’en est pas moins sure qu’il est possible de contrôler les constructions comme le font les vieux villages avec les points importants de leur patrimoine. Ici, la topographie naturelle alliée aux ouvrages d’art - aux viaducs et aux tunnels qui tracent la ligne de la côte bleue -. Des édifications avec un impact aussi indélébile sur le paysage devraient nous montrer l’étendue des possibilités quant à la résolution de ces problèmes urbain sur le territoire. La réussite de la voie ferrée dans l’intégration du paysage est une référence, un exemple sur les liens apportés à des territoires isolés avec des accès contraignants.

Fig 11. Ci contre. Schéma Personnel. Barrière naturelle de la crête entre Niolon & La Vesse


1:12500

la vesse

niolon

ligne de crĂŞte


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Fig 12. Maquette personnelle. Port de Niolon et sa gare en surplomb.


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Fig 13. Maquette personnelle. Bord de mer de La Vesse. Avec ses habitations abandonnĂŠes



II UNE HORIZONTALE Sculptée dans la pierre LE CHEMIN DE FER, UN PROJET D’ENVERGURE 38-47 UN TERRITOIRE MARQUÉ AU FER 48-53 L’ALBATROS 54-55

Fig 1. Photomontage personnel . Viaduc du Jonquier, premier viaduc au sud de Niolon.


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Le c he min d e fe r , Un projet d’e nv e r gu r e

L’embarquement pour Niolon ne se passe pas au port de Marseille mais bien dans la gare Saint Charles, témoignage d’un incroyable savoir architectural durant la période de l’essor industriel. Le train régional en direction de l’ouest remonte doucement vers la vallée du Rhône, un accès géographique parfait pour installer toutes les infrastructures de transport.

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Au delà de ces grandes voies, il y a ce qu’on appelle les sentiers battus. A l’endroit, où nous nous dirigeons il s’agit de ces chemins détournés qui nous offre des surprises et des points de vue uniques sur le paysage. La ligne de la côte bleue se détourne des grandes voies pour serpenter de port en port de l’Estaque à Miramas autour de l’étang de Berre. En 1848, la ligne Avignon - Marseille traver-

sait un tunnel juste avant d’arriver à l’Estaque. Soixante ans plus tard, des plans furent établis pour desservir les villes au sud de l’étang comme Martigues. La tache ne fut pas aisé, le chantier connu de nombreuses complication. Pour se faire la ligne doit traverser les obstacles de la chaine de la Nerthe en balcon sur la mer. La voie surplombe le littoral entre les calanques, les criques et les éperons. Entre la construction des viaducs et le forage des tunnels qui dura parfois deux ans, le chantier fut rendu en 1915 pour cause de guerre et les finitions furent terminées après le conflit encore pendant trois ans. Le chantier fut conduit par l’ingénieur en chef Canat sous la direction de Paul Séjourné, architecte de ponts et chaussées considéré maintenant comme le génie des viaducs de l’époque.


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Fig 2. Carte Postale d’époque. Pont Pivotant de la Caronte ouvert, à l’entrée de l’étang de Berre, Port - de - Bouc, 1915.


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UN A RT D E B ÂT I R LES VI A D U CS Les viaducs dominent les plages. Ils sont sept ouvrages d’art ponctuant la voie. Tous issues du savoir de la maçonnerie en pierre du début du XX siècle, de grands arcs en pleins cintres dessinent leur silhouettes si élégantes. Les parements suivent les prescriptions de Paul Séjourné, étageant les textures différentes de la modénature. Des moellons taillés en queue de paon bordent les rouleaux des voûtes d’un galon de calcaire clair. Les moellons d’appareil dessinent les assises horizontales de l’intrados, partie intérieure des voûtes, et les angles de piles. Enfin des moellons ordinaires, montés à joints cyclopéens, remplissent d’une teinte plus rosée les tympans et Fig 3. Photographie. Viaduc de La Vesse en construction. 1910

les piles. Au-dessus des arcs, le couronnement clair d’une corniche souligne l’horizontale du tablier et l’horizontalité de la voie ferrée. D’immenses coffrages furent nécessaires pour la construction des arcs et comme l’architecture de chaque viaduc est singulière, la tache fut dotant plus dure avec un nombre de coffrages de bois différents à construire. Les tunnels et les viaducs se succèdent, entre vue sur la mer et plongée dans le noir. La vitesse du train passant de pont en pont et de forage en forage donnent l’effet de voir le paysage de façon stroboscopique. Le temps est rythmé par l’ombre et la lumière.


LA C ONS T R U CT I ON D E LA VOi E L’ampleur du chantier nécessita 5000 personnes employées de façon permanentes. Le recours aux explosifs pour foncer les tunnels, les outillages spéciaux, la difficulté des sites, la précarité des installations dédiées aux hommes entretiennent un risque perpétuel sur le terrain. Beaucoup d’accidents graves ont lieu sur des chantiers où la sécurité et le niveau de technicité restent faibles. Ainsi, la construction a fait face à de nombreuses grèves et arrêt des travaux avant l’achèvement final. La guerre prit de nombreux ouvriers diminuant considérablement l’effectif. Le chantier fut bouclé par des immigrés venu en majorité d’Italie. Fig 4. Photographie. Viaduc de La Vesse en construction. 1905


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Fig 5. Dessin Personnel. Gare de Niolon Echelle : 1:200ème


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LES GA R E S

Tout au long de la voie furent construite neuf gares et cinq stations pour assurer le bon fonctionnement de la ligne bleue par les usagers ( Fig 7 ). Les gares sont inspirées du style traditionnel provençal ainsi que des typologies des villages de pécheurs de la Côte Bleue. L’architecture adapte un dessin homogène et reconnaissable pour toutes les constructions liées à la voie. La modénature sobre mais singulière se caractérise par les décors d’avant-toit tout en carreaux de céramique vernissée. Les noms des stations sont également en carreaux, comme dans le métropolitain parisien. Ils sont brun-rouge, ornés de frises en festons ( Fig 5 ). À l’heure où les transports en commun reviennent au goût du jour, où Marseille pense au R.E.R, quel magnifique tracé que cette ligne paysagère de la Côte Bleue. Au delà de l’aspect de la voie de chemin de fer, l’accessibilité offerte par ce tracé a été un tournant dans la vie des villages desservis. Les calanques de la côte bleue rivalisant avec leurs voisines de Cassis, on imagine facilement l’affluence estivale que peut générer une ligne TER le long des calanques. Ces gares sont, encore aujourd’hui, le symbole du bouleversement que fut la ligne ferroviaire dans la vie et le paysage de la côte bleue. À Niolon, la gare domine le vilFig 6. Photo Retouchée. Gare de la Redonne - Ensues prise du village en contrebas.

lage en contrebas d’un talus de plus de 20 mètres de haut. Son implantation lui permet d’être visible depuis toutes les rues du village, et de la côte. Aujourd’hui la gare ne s’ouvre qu’aux passages des trains. L’abri pour les voyageurs, de l’autre coté du quai, a été détruite par cohérence avec le nouveau fonctionnement de la gare. Ainsi, l’attente se fait désormais très chaleureusement devant les portes closes de la jolie gare. La planification urbaine de la gare - en 1915 - est désormais désuète. La voiture n’y était pas intégré, ce qui signifie une absence de place de parking ainsi qu’une triste proximité avec la route désormais très empruntée pour rallier le village. Le parvis, désormais transformée en place de parking provisoire, manque d’air et ne joue plus son rôle premier qui était d’accueillir les voyageurs. De nos visites sur site nous nous sommes rendus compte que malgré son ouverture temporaire le bâtiment est un repère aussi bien visuel que géographique pour les villageois et les touristes.

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Miramas

1

Istre

2

Rassuen

3

1

2 3

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Fos sur Mer

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Port de Bouc

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Croix Sainte

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Martigues

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La couronne

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Sausset-les-Pins

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Carry-le-Rouet

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La Redonne-Ensuès

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Niolon

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L’Estaque

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5km


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Fig 7. Réseau ferroviaire de la ligne bleue avec ses arrêts, ses tunnels et ses ponts en 2016. (Plusieurs gares ont été détruites depuis l’ouverture de la voie.)


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Fig 8. Affiche de Shain Mallouh. Ouvrages d’art de la ligne de chemin de fer de la côte bleue


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PA UL S É JOU R NÉ

L’architecte ingénieur a fait sa formation à l’école Polytechnique, il est ingénieur des Ponts et Chaussées en 1876. Il est vite reconnu dans sa profession est devient ingénieur en chef des lignes ferroviaires de Lozère. En 1887, il publie dans les annales des Ponts et Chaussées un mémoire préconisant des cintres légers, une construction par rouleaux ainsi qu’une fermeture progressive des joints, principes qui resteront la base de tous ses ouvrages. Il devient par la suite professeur à l’École Nationale des Ponts et Chaussées, il est une référence pour ses ouvrages aux silhouettes toute plus singulières les unes que les autres. Il défie les techniques de l’époque en érigeant des ouvrages aux portées exceptionnelles de 85 mètres. En 1908, il est nommé chef de la construction de la compagnie P.L.M et est choisi pour concevoir la ligne de la côte bleue. Il publie également son traité des Grandes Voûtes en 1916, un état des connaissances techniques et historiques sur les ponts en maçonnerie de plus de 40 mètres. Les formes caractéristiques des ouvrages de Séjourné, les grandes arches et les tympans ajourés par une série de petites travées, seront très natu-

Fig 9. Ci contre. Le fantôme de Paul Sejourné.

rellement reprises dans les ouvrages en béton armé. Son architecture de grandes voûtes se résume selon ses propos au fait que la lecture du paysage doit être authentique et garder sa poésie. L’architecte redessine le paysage avec ses ouvrages d’art, la pierre comme élément premier et la silhouette des grandes voûtes comme sculpture paysagère. La mer en contre plongée, la roche tailladée dans le vent, les pinèdes abrités derrière les crêtes faisant voler leur aiguilles sur les terrasses, voilà le terrain qui nous est dû, le village de Niolon. Ses cabanons de béton et ses palissades de bois sont plantées en contre bas de toute l’histoire qui accompagne la ligne de chemin de fer de la côte bleue.

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UN TERRITOIR E MARQUÉ A U FE R ...

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Le promeneur des quais de la Joliette assiste à un spectacle étonnant au-delà de la mer, de l’autre coté de la Rade. Une voie de chemin de fer est inscrite dans le paysage côtier qui fait face à Marseille. Une silhouette horizontale se dessine au large, et ce n’est pas celle de la mer. Tracée au dessus du niveau de l’eau, une ligne droite traverse les calanques de la Côte Bleue. Les travaux titanesques du début du XXème siècle entreprit par Paul Séjourné ont transformé le profil de la Côte Bleue. Les viaducs intercalent les tunnels entre criques et péninsules. Les

ouvrages d’art maçonnés sont visibles à plus de dix kilomètres, de l’autre côté de la Rade, du haut du fort Saint Jean notamment. La ligne se situe à quarante mètres au dessus du niveau de la mer, obligeant des franchissements par des viaducs d’une hauteur imposante. L’horizontalité du tracé de la voie sur le paysage est accentué par la lumière du soleil qui vient réchauffer les pierres blanches des ponts et des murs de soutènement pour donner une réverbération plus claire que la roche environnante. L’orientation quasiment Fig 10. Dessin Personnel. Impact de la ligne bleue sur le paysage des calanques. De gauche à droite : Viaduc du Jonquier, Mur de soutènement, talus de la gare de Niolon, viaduc de La Vesse


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plein sud de la Côte Bleue vient appuyer ce phénomène. Les calanques de Niolon et La Vesse, escarpées et tranchantes, finissent leur course dans la mer. Cisaillées par les vents du Sud, la roche dresse sont relief pratiquement à la verticale du trait de côte. Ainsi le tableau façonné devant nous exprime une puissante horizontale construite par l’homme face à une nature tranchante orientée sur un axe vertical. Le spectacle est saisissant ( Fig 13 ). Les ouvrages d’art qui ponctuent la ligne de la Côte bleue ne sont que les parties visibles des efforts qui ont permis de construire une telle traversée. Les tunnels en dessous du relief en sont la face cachée qui nécessita peut être le plus d’efforts à l’époque. L’architecture est notable par sa posture forte qui marque le paysage, la vie et la dynamique de la côte bleue.

« De tous les ouvrages – je dis de tous, même les plus petits – l’aspect importe: il n’est pas permis de faire laid.» 1 Paul Séjourné 1. Paul Séjourné, Grande Voûtes, Tome V, Imprimerie Vve Tardy-Pigelet et fils, Paris, 1915.

Fig 11. Schéma. L’influence de la ligne bleue sur le territoire de Niolon & La Vesse


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Fig 12. Photographie personnelle. La voie de chemin de fer et l’entrée du tunnel côté Niolon vers La Vesse


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Fig 13. Photographie personnelle. La fin du viaduc de La Vesse, l’entrée du tunnel côté Marseille


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L’A LB AT RO S 1 Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

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A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid ! L’un agace son bec avec un brûle-gueule, L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait ! Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l’archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.

Charles BAUDELAIRE

1. L’Albatros, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Paris 1857.


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Fig 14. Photographie personnelle. PoĂŠsie calcaire et intervention humaine.


III UN TISSU VERNACULAIRE DU CABANON A LA MAISON DE SECONDAIRE 58-65 LES CURIOSITÉS VERNACULAIRES 66-69 UN ACCÈS A LA MER INHOSPITALIER 70-73

Fig 1. Ci contre. Étude de Composition d’un village pittoresque, Théo Van Doesburg, Centraal Museum, Utrecht, Netherlands, 1939.



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DU c a ba non À L A MAI SON SE C O NDA I R E

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Le village de Niolon arbore un tissu simple, suivant la déclivité topographique de la calanque d’une manière instinctive. Le terme «tissu» peut paraître excessif pour Niolon, face aux trois rues qui desservent la circulation piétonne et routière du village. Les routes d’accès aux différentes maisons qui parsèment le village ont une singularité urbanistique. Elles sont toutes en cul-desac, ce qui vous l’imaginez, complique la circulation, les stationnements et les croisements de voiture dans le village. Au premier abord, les terrassements semblent épouser la courbe naturelle du terrain. Seulement en étudiant le site, on se rend compte des ambitions de terrassements prise par les habitants qui se sont appropriés la topographie pour leurs constructions. Chacun a imposé à sa manière sont implantation dans la pente. On constate que la composition du village s’est fait au grès des années de façon désordonnée. L’histoire du village nous permet de mieux cerner l’évolution du bâti. Les bâtiments en maçonnerie, encore présent aujourd’hui ( Fig 3 & 4 ), ont structuré les grandes lignes du village. Niolon s’est bâti autour des restes de son fort détruit pendant la seconde guerre mondiale situé en surplomb du port, de ses premières batisses construites avant l’arrivée du train et de petites cabanes de pêche qui

témoignent de l’activité de marins dans le port naturel depuis toujours. La ligne de la côte bleue a été un tournant dans l’urbanisme et le développement du village. Étant possible d’acheminer beaucoup plus facilement des matériaux sur place, les moyens mise en œuvre au développement du village ont été nombreux. Les citadins de Marseille ont avant tout découvert un endroit de villégiature idéal à moins d’une heure en train de la ville, maintenant en 25 minutes. Le village de Niolon a surement du grandir rapidement. Les premières constructions constatées sur de vieilles cartes postales sont une terrasse bar et chambres d’hôte sur le port et la battisse de «l’Auberge du Mérou», un restaurant à poisson très apprécié encore maintenant par les gens de la région pour sa vue panoramique sur toute la rade de Marseille, des îles du Frioul à la Sainte Baume. L’activité des premiers bâtiments emblématiques du port témoigne de l’occupation avant tout touristique des lieux. Les pécheurs venant du Rove pour attraper de la «poiscaille» non-loin du port de Niolon ou dans la calanque de la Vesse ont du s’adapter aux changements. Ils ont installé des habitations proches du port de Niolon de l’ordre du modeste cabanon. Ils étaient les premiers sur place, ainsi on peut supposer que de nombreuses constructions instalFig 3. Ci contre, haut. Carte. Bâtiments emblématiques qui façonnent le territoire de Niolon et de La Vesse. Fig 2. Ci contre, bas. Carte postale de Niolon. Début du 20éme siécle.


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Fig 4. Ci dessus haut. Photomontage. Photographie vu du ciel de Niolon et de La Vesse.

Fig 5. Ci dessus bas. Photomontage. Topographie du territoire. 1:8500


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Fig 6. Ci dessus haut. Schéma. La densité et l’étalement du bâti en fonction de la côte.

Fig 7. Ci dessus bas. Schéma. La densité des zones d’habitations en fonction de la topographie du territoire.

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lées après furent influencées par l’architecture des cabanes présentes. L’architecture colorée des maisons du sud est reprise sur les volets, rambardes d’escalier, paravents ou encore des mosaïques. Dans un premier lieu, le style des habitations est intéressant, on y trouve une légèreté face à la beauté du paysage. Elles sont largement ouverte sur l’extérieur tout en cherchant une densité qui permet l’ombre des terrasses et des vérandas. Niolon étant desservi par le train, se fut le premier village investi avec les bases historiques du fort et de quelques cabanons de pécheur. Seulement la topographie escarpée du site ne permet pas une densité extrême ainsi sur les bases des restes de la mine qui a servi à alimenté le viaduc en pierre, les

Fig 8. Photographie Personnelle. Habitation vernaculaire, réappropriation du «cabanon». Entre Niolon et la Vesse.

constructions se sont étendues jusque dans la calanque de la Vesse. La Vesse n’est pas un village à part entière. Elle est dans un sens rattachée à Niolon, elle profite de sa gare, de ses commerces et restaurants. Les maisons de villégiature se concentrent au sein de sa topographie enclavée en montant le long des pentes. Les constructions de parpaing enduites de crépis se succèdent au sein d’un urbanisme chaotique. Le viaduc faisant parti du paysage à l’embouchure de la crique n’a pas été inclus dans l’aménagement des maisons secondaires qui parsèment La Vesse. Les typologies restent finalement de taille modestes, inspirées du cabanon traditionnel, elles le dénaturent par des interventions architecturales maladroites.


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Fig 9. Maquette personelle. Le village de Niolon vu du ciel.


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Fig 10. Dessin Personnel. Fort Bas de Niolon. Reconverti aujourd’hui en centre UCPA de plongÊe. Echelle : 1:200.


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Fig 11. Dessin Personnel. Maison de village de Niolon. Echelle : 1:200.


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Les C uriosit é s V ernac ula ir e s Comme de nombreuses villes récentes de la Côte d’Azur, Niolon et La Vesse ont un urbanisme et une organisation aléatoire. En se promenant dans ses rues, on cherche la place centrale du village, ou tout simplement un semblant d’organisation pour s’y repérer. Marchant entre la route et le trottoir -faisant plus souvent office de place de station-

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nement-, il est compliqué de deviner si nous nous enfonçons dans une impasse ou une rue. Tous les accès des villages sont en cul-de-sac, autant pour les voitures que pour les piétons. Il n’existe pas de passages, venelles, ou autres pour apporter de la porosité au tissu. La découverte de Niolon et La Vesse comme cadre parfait


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de villégiature, simple d’accès pour les marseillais, peu après la construction de la voie, a signé une période de construction en masse dans les deux villages. Le problème est récurant dans le Sud Est de la France en matière de batî, et d’ailleurs l’architecture a du mal à s’y retrouver. Ses lieux étaient vierges de construction, hormis des cabanes de pécheurs, peu de villages se sont ordonné sur un cœur historique, ou des éléments vraiment fédérateurs. Sans doute l’excitation de la découverte du lieu d’une beauté certaine a déclencher chez les premiers habitants un oubli de la qualité intrinsèque du vivre ensemble. Dans les villes pavillonnaires du sud tout le monde y va de son rajout sur sa parcelle. Les PLU n’ayant pas était mis en vigueur avant les années 80, chacun pouvait agrandir en hauteur sa maison, y rajouter un garage en limite de parcelle ou encore décaisser une pente de 50% pour y faire une terrasse. Les habitants ont parfois oublié de penser à l’accès à leur maisons, ainsi on retrouve un enchevêtrement d’escaliers sans savoir si l’on se balade encore dans l’espace public ou chez les habitants ( Fig 13 ). Ces situations anodines, ambiguës, chaotiques, créent les curiosités vernaculaires de Niolon et de La Vesse. Tous ces événements impromptus, créés par les habitants, sont une source d’inspiration et de compréhension sur ce qu’est la vie des villages. Fig 12. Carte. Mise en relief de la nature vernaculaire des constructions et des déambulations. Echelle : 1:5000.

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Fig 13. Photographie Personnelle. Habitation vernaculaire dans le centre de Niolon.


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Fig 14. Photographie Personnelle. Habitation en terrassement sud de Niolon.


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Côte de Niolon et de La Vesse à «l’état sauvage», sans intervention humaine sur le littoral.

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Empreinte des premières modifications sur le profil de la côte.

Fig 15. Évolution du profil de la côte depuis la création du chemin de fer. 1:6000


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Les modifications de la côte en 2017, entre digue et terrassement bétonné.

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Le profil de la côte actuelle.

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Fig 16. Photographie Personnelle. «pont» de béton rejoignant le bout de la digue Ouest de Niolon


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UN AC C ÈS À l a m e r Inhospita lier Historiquement, les villages côtiers vivaient grâce à la mer. Pêcheurs et marchands étaient dépendant des caprices de la «mare nostrum». L’omniprésence de la méditerranée dans la vue et la vie des habitants du Rove est incontestablement resté ancré dans la culture et dans l’histoire. Cependant, les mœurs ont évolué avec la société, et la promiscuité avec l’eau s’est petit à petit déshumanisé avec l’artificialisation de la côte. Les photos ( Fig 16 & Fig 17 ) en sont les témoignages. La transformation du littoral intervient pour des raisons «d’usages» des lieux par les Hommes. L’évolution de la ligne de côte ( Fig 15 ) nous montre les changements provoqué par le béton et le terrassement effectué par les hommes durant le dernier siècle. L’accès à la mer est désormais réservé exclusivement au bateau. Coté Niolon, il ne subsiste que l’enrochement de la digue comme seul point d’entrée à l’eau pour les nageurs, touristes, plongeurs, pêcheurs etc... Côté La Vesse, le vestige d’une plage de sable résiste face à une bétonisation quasi globale du littoral pour y abriter des parkings, aujourd’hui à l’abandon. Entre La Vesse et Niolon, une mer de rocher naturel a été laissé à l’état naturel. Seul endroit des deux villages ou pêcheurs et baigneurs viennent réellement profiter de la beauté sauvage de la mer qui n’est désormais plus qu’une illusion bétonnée.

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Fig 17. Photographie Personnelle. Entrée à l’eau à l’aide d’une échelle - qui n’est pas sans rappeler l’entrée d’une piscine - dans le port de Niolon pour les plaisanciers et touristes.



IV UN TERRITOIRE MULTI-SCALAIRE DICHOTOMIE DES ÉCHELLES 76-79 UNE GARE, UNE CRÊTE, LA LIGNE BLEUE, L’AMORCE D’UN PROJET 80-91

Fig 1. Photomontage Personnel. Succession d’événements singuliers.


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Dichotomie des échelles

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Le territoire dans lequel évoluent les villages de Niolon et La Vesse est singulièrement remarquable par la pluralité des échelles qui y cohabitent. Les rapports de proportions et de dimensions appartiennent à la fois à celle d’un village autant qu’au grand paysage. Entre Montagne, mer, port, village et voie ferrée, le tableau de la côte bleue est composé d’éléments différentiables et opposables par leur tailles et leur nature. L’entremêlement de tous ces composants crée un lieu avec sa propre identité, son propre esprit. Notre vision de la côte depuis Marseille efface les villages pour se concentrer sur la voie de chemin de fer et les montagnes qu’elles relient. L’effort du génie civile, par les ouvrages d’art, est de l’ordre du territoire - à l’échelle du paysage calcaire des calanques - . Si bien que l’intégration de la voie de chemin de fer parait avoir émergé en même temps que les massifs de la chaine de l’Estaque. La voie de chemin de fer est désormais aussi importante que les sommets de calcaires dans le paysage marseillais. Depuis les villages, les habitations basses contrastent, dans un lieu où chaque élément évoquent la démesure, ou l’incommensurable: Le relief culminant des environs, la voie de chemin de fer, les tours de l’agglomération Marseillaise en horizon , les supertankers qui

font des va et vient dans la rade de Marseille, la mer à perte de vue. Les villages sont en majorité composés d’habitations basses, culminant en R+2 pour les plus imposantes. Couplé avec le terrain en pente, cela permet d’avoir l’œil qui glisse au-dessus des maisons lorsque l’on parcours les villages de bas en haut. Pour les deux villages, il n’existe qu’un équipements public contemporain (restaurant, salle de jeux, rangements bateaux), sur le site privé de L’UCPA de Niolon, qui s’est affranchi de l’échelle du village - en mal, plus qu’en bien -. Alors, nous nous rendons compte que la seule construction qui interagit avec l’étendu du contexte naturel est le chemin de fer parcourant la côte, avec son viaduc survolant La Vesse et son talus surplombant Niolon ( Fig 4 ). Les villages n’ont cependant pas su dialoguer avec le chemin de fer qui est, pourtant, un puissant lien fédérateur entre le paysage et l’homme. Symbole de mouvement et d’avancé, le chemin de fer scinde pourtant ces villages qui n’ont pas réussi à se connecter à ces ouvrages monumentaux. Sur la rade de Marseille, les petits voiliers et les barques des ports de Niolon et de la Vesse se confrontent aux porte-conteneurs créant un balai rocambolesque, où la démesure des uns crée la beauté des autres. Fig 2. Ci contre. Montage à partir de photographies Personnelle de Niolon et de La Vesse.


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Fig 3. Photographie Personnelle. Talu de la gare de Niolon, créé lors de la construction de la ligne bleue. 23 mètres au dessus du village, constitué principalement de gravats.


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Fig 4. Dessins du CAUE 13. Tous les ouvrages d’art de la côte bleue entre Martigues et l’Estaque.


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UNE GA R E , UNE C RÊ T E , LA LIGNE B LE U E , L’A MORCE D’U N P R OJE T


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Fig 5. Rapport d’échelles entre les éléments du territoire et la tour Perret. De gauche à droite : Le fort de Niolon, une maison de village, le pont, la gare de niolon et la tour Perret, sur une coupe de transversale de la montagne entre Niolon et La Vesse.


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Désormais, nous bénéficions d’une lecture multi-scalaire de ces deux villages de la cote bleue. Alors, nous pouvons amorçer une nouvelle dynamique, celle de nos intentions de projet.

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forme bétonnée qui épouse son contour. La rusticité du parcours entre Niolon et La Vesse qui déssert la poésie de ces lieux magnifiques.

Les événements marquants, qui nous ont sensibilisé durant cette analyse, vont être notre socle de projet. Autrement dit : L’espace de la gare, avec son accès compliqué et un talus dominant le village depuis prés de 100 ans. (cf: Fig 6-7) La côte de La Vesse, où la nature n’a plus sa place contre la plate-

Enfin, dans cette partie nous injectons nos premières esquisses, les premières recherche d’implantation, de prise de conscience des dimensions, des échelles etc... Cette partie sonne comme un préambule au tome III, qui traite de la démarche entreprise pour mener à bien un projet à l’échelle du territoire, ancrée dans des villages vernaculaires.

Fig 6. Ci dessus. Photographie . Gare de Niolon et son talus vers 1930 .

Fig 7. Ci contre. Photographie . Gare de Niolon et son talus en 2016 .


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Nous avons débuté cette recherche par l’image. Pour ressentir l’impact d’un projet sur ces lieux qui sont figé depuis quelques années. Et pour commencer, nous voulions remplacer le talus de Niolon par un Fig 8. Dessin des ombres et Lumières de la côte bleue, Collage de l’intervention sur le village.

pont, comme si le pont de La Vesse se prolongeait jusqu’à la gare de Niolon. On assiste à une continuité qui nous parait assez juste dans le territoire, avec le remplacement de la hauteur du talus par une infrastructure construite.


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Fig 9. Formes appliquées sur la côte bleue, entre transparence et masques opaques.

Fig 10. Le Fond et la Forme d’un jeu d’échelles au large. Entre Ouvrages d’art et postures franches.


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Dans ces deux dessins, notre intention première est de trouver des pistes d’implantation et de liens entre les deux villages. Partir de l’échelle du territoire pour mieux basculer sur celle du village.

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Une volonté apparait de garder une cohérence architecturale avec les éléments forts qui construisent le paysage: La nature et la voie de chemin de fer.

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Un zoom est porté plus particulièrement sur le village de Niolon, et nous testons des langages architecturaux repris directement aux infrastructures ferroviaires de la cote bleue. Entre soutènements et ponts.

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Fig 11. Projet.

Ces images, bien que sommaire, traduisent d’une évidence qui apparait assez rapidement dans notre réflexion: travailler l’horizontalité. Avoir une ligne qui souligne le paysage, qui souligne la gare de Niolon.


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Fig 12. Intégration des ouvrages d’art de la côte bleue jusqu’à l’intérieur du village. Jeu de viaducs et de soutènements.


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Enfin, le tout premier plan de masse que nous ayons déssiné. Nous voulions le partager pour pouvoir apprécier l’évolution du projet. Les idées y sont radicales, et les implantations encore hasardeuse, voire à coté de la plaque. Cependant, cela nous a permis de dégrossir les éléments et de mieux cibler les attentes du site, et l’attente du territoire pour affiner nos recherches d’implantations et de composition de l’ensemble. Fig 13. Dessin d’un plan masse où se trace des idées de posture entre Niolon et La Vesse. Entre topographie et Horizontalité. Sans échelle.


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amelie

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pontet

ensag

I

florent quintard 2 0 1 6

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