Tome III : SUR LES RAILS D’UNE RESTRUCTURATION TERRITORIALE À PLUSIEURS VITESSES

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S U R L E S RA ILS D’UN E REST RUCT URAT I ON TERRI TORI ALE À PL USI EURS VIT ESSES UNE NOUVELLE LIGNE PAYSAGÈRE DANS LES CALANQUES DE NIOLON & LA VESSE

Recueil photographique, sensible et poétique. Clichés captés sur l’instant, d’Ensues la Redonne à Marseille. Un regard esthétique et naif de la vie méditerranéenne.



Mémoire

de

PFE

2016

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2017

Tome 1 Tome 2 Tome 3 Tome 4 E N S A Grenoble Amélie Pontet Master II :

& Florent Quintard

Les pensées du projet :

l’architecture

comme

discipline.

Enseignant encadrant: Fabrice Gallo Enseignants du Master Guy Depollier Benoît

Adeline

Charles

Philippe Deletraz Dominique Putz

Chifflet,

Mathieu Grenier Jean Pierre Vettorello

Enseignants ENSAG Sonia Doucerain

Frank Prunguaud

Enseignants Extérieurs Philippe Dufieux

Stéphane Fernandez

Personnalités Extérieurs Dominique Chapuis

Jean-Pierre Durand


SOMMAIRE


TOME 3 S U R L E S RA ILS D’UN E REST RUCT URAT I ON TERRI TORI ALE À PL USI EURS VI TESSES UNE NOUVELLE LIGNE PAYSAGÈRE DANS LES CALANQUES DE NIOLON & LA VESSE

AN CRAGE

08-13

I P O S TU RE

14-31

Parcours Un Geste Fort Ébauche d’un Territoire

I I CO M P O SIT ION

16 20 26

32-53

La Rémanence des Formes Des Interfaces Poreuses Une Lecture Monolithique

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I I I H A B IT ER LE M UR

54-77

Structure Épaisseur et Lumière Les Mouvements Intermédiaires

U N ENS EMBLE : MESUR E ET DÉ M E S U RE B I B L I O GR A PH IE

56 62 68

78- 95 96-98



Ancrage

Fig 1. Photographie Retouchée. Chemin de Fer de la Côte Bleue. Train sur le Viaduc de La Vesse pris en contre - plongée.


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La vision d’un projet s’est lancée entre les falaises des calanques et l’horizontalité de la mer. À l’entre-deux de ce paysage unique, la voie de chemin de fer donne au littoral une marque d’une force monumentale. L’implantation dans le site découle des observations menées durant notre analyse sur place. Il s’agissait de comprendre les relations à établir entre la voie ferrée au-dessus d’un relief et Niolon. Le village de cabanons avait besoin de retrouver cette connexion avec son transport principal jusqu’à Marseille. Un talus

d’une vingtaine de mètres se dressait entre le port et la station de Niolon. Le village de la Vesse, sous un viaduc de la voie de la côte bleue est censé être relié à Niolon et dépend de sa gare. Le seul accès à cet effet est le sentier des douaniers. Nous avons vite compris que le projet serait cette idée linéaire qui joindrait les habitations établies de la Vesse à Niolon. Dans un sens, la pensée était cette lecture du site par le parcours, la promenade méditerranéenne au bord de la côte. Le site du projet est la côte bleue. Nous l’avons localisés sur Nio-


lon et La Vesse qui questionnaient des problématiques territoriales en relation avec l’architecture complexe de la ligne de train. Le parcours est notre ligne, elle nous a donné plusieurs points de convergence pour y établir un programme qui appuiera notre posture dans notre ancrage au site. Comme une promenade architecturale, le projet se découvre en plusieurs actes. Entre le rapport à la mer, les calanques, la ligne de train, le viaduc et bien sur les deux villages, le processus de conception s’enrichit le long du sentier des douaniers jusque dans la pénétration de Niolon et la Vesse.

Ce qui nous a motivé était ce questionnement permanent sur l’échelle que le projet devait adopter. Nous devions projeter une idée entre un village de pêcheurs et les ouvrages d’art monumentaux d’une voie de chemin de fer qui sur trente kilomètres traverse les calanques. Quelle est la posture à adopter entre la présence monumentale d’ouvrages d’arts inscrite dans les falaises et l’échelle d’un village de pécheurs? 11


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I Posture PARCOURS 16-19 UN GESTE FORT 20-25 ÉBAUCHE D’UN TERRITOIRE 26-31

Fig 1. Valley Curtain, Christo + Jeanne Claude, Rifle, Colorado, 1970 - 1972.


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PARC OURS

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La volonté initiale de notre démarche de projet n’était pas de s’inscrire dans une parcelle définie, mais de rayonner sur le territoire, avec comme épicentre : la gare, qui nous semblait être, à la fois, le lieu le plus conflictuel et à la fois le lieu le plus important des deux villages (pour toutes les raisons évoquées dans le tome II). Nous avons procédés à un arpentage sensible (tome IV), au repérage des lieux, à la recherche d’espaces qui méritaient d’être mis en valeur. Par leur beauté, leurs situations géographiques,

leurs histoires, leur abandon ou tout simplement par le paysage qu’ils offraient. C’est ainsi que le projet se divisa en séquences sur le site, avec des interventions plus ou moins importantes, selon le respect du site et de la démarche mis en place (cf: Fig 3-4-5-6). Un des enjeux du projet fut alors de composer le parcours qui relie et qui se nourrit de chaque intervention sans pour autant déséquilibrer l’en-


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semble. Le touriste, le calanquais, le marseillais, qui arrive à Niolon par la gare se retrouve alors face à plusieurs choix de parcours, selon le but de sa visite sur les lieux. C’est ainsi que l’habitant de La Vesse, pourra rejoindre en moins de 8 minutes son logement par le nouveau tracé qui lie directement la gare et le village. C’est ainsi que le touriste, pourra déambuler dans une rue en escalier , évoquant les fortifications médiévales, avant d’apprécier le magnifique pano-

rama qu’offre la place basse. C’est ainsi que le marseillais, habitué des lieux, pourra emprunter une rampe depuis la gare pour se rendre directement au port de Niolon pour y retrouver son zodiac. C’est ainsi qu’une famille pourra aller à la plage de La Vesse par un nouvel escalier panoramique, ou alors, comme à son habitude, emprunter le sentier des douaniers qui reste le témoin indiscutable des années qui passent. Le parcours fut une réponse logique face au potentiel poétique du lieu et des paysages. (cf: Fig 2) Fig 2. Dessin Personnel. Parcours crée par l’intervention architecturale du projet. «L’avant» étant la Gare de Niolon et «l’Aprés» étant différent selon ce que chaque individu est venu cherché. Échelle :1:2000


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Fig 3. Photomontage personnel. Les chemins des douaniers, seul lien piĂŠton entre Niolon et La Vesse.

Fig 4. Photomontage personnel. La gare de Niolon et son talus.


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Fig 5. Photomontage personnel. La côte bétonnée de La Vesse

Fig 6. Photomontage personnel. Le viaduc de La Vesse avec son port où l’on mouille grâce à des corps morts.

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De bas en haut Fig 7 . Croquis Personnel. Horizontalité et événement vertical Fig 8. Photographie. Ville de San Gimignano. Toscane. Italie. © Andy Devane

Fig 9. Croquis Personnel. Système à redent contre un mur. Fig 10. Collage. © Julio Lafuente


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U N G EST E F O R T

Nous avons pu voir dans le tome II, toute l’importance que détient la voie de chemin de fer dans l’histoire et le paysage de Niolon et La Vesse. C’est pourquoi la monumentalité des ouvrages de la voie de chemin de fer ne peut pas être ignorée lorsque l’on conçoit un projet connecté directement avec le paysage. Ainsi, dès le début de nos ébauches (Fig x) nous avons dessiné le projet comme un geste fort dans le territoire, dialoguant avec le pont de La Vesse et avec toute la ligne de chemin de fer qui enjambe et franchit les vallons.

chitecturale. Alors, dans les pages qui suivent, nous avons résumé nos recherches, nos intentions, nos croquis, qui dévoilent notre route de pensée dans un souci de «justesse». La recherche de figures employées dans les pages suivantes (cf: Fig 12 & 13) parle du travail autour de la gare de Niolon et du remplacement du talus par un mur de soutènement de plus de 250 mètres de long et de 20 mètres de haut. 21

Notre démarche n’est pas d’inventer une monumentalité mais d’utiliser les forces du lieu comme inspiration et comme garde-fou de notre conception. Le collage de Julio Lafuente (cf: Fig 8) exprime cette recherche de radicalité poétique parlant aussi bien du site que d’architecture. Tout comme le village médiéval italien de San Gimignano (cf: Fig 10) où la monumentalité verticale des tours défensives se confond, comme naturellement, avec le village. Créant une identité et une particularité singulière au lieu. Un geste fort n’est pas synonyme de brutalité ou de monumentalité mais plutôt de justesse par rapport à un contexte, et par rapport à une pensée arFig 11. Dessins personnels. Recherche de postures.


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Mur de soutènement

Dos au mur

Contre le mur

Face au mur

Entre deux murs

Entre deux murs


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Mur de soutènement

Dos au mur

Contre le mur

Face au mur

Entre deux murs

Entre deux murs

Fig 12. Ci contre. Schémas personnel. Plans. Recherche itérative inspiré par la recherche : La figure comme dispositif architecturale de Dominique Chapuis. Echelle 1:2000

Fig 13. Ci dessus. Schémas personnel. Coupes. Recherche itérative inspiré par la recherche : La figure comme dispositif architecturale de Dominique Chapuis. Echelle 1:2000

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La création de ce mur fut notre premier geste sur le territoire, comme une évidence. Évidence venue du constat que le talus n’offrait pas à Niolon l’attention que devrait porter une infrastructure ferroviaire sur un village en contrebas. Par ailleurs, la réalisation de ce mur s’inspire d’infrastructure déjà présente sur le territoire, avec notamment cet ouvrage à Ensues La Redonne (cf: Fig 14)

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chemin de fer, la mer, les villages mais également la vie des habitants et des plaisanciers.

«On doit entendre par proportions, les rapports entre le tout et les parties, rapports logiques, nécessaires, et tel qu’ils satisfassent en même temps la raison et les yeux.» 1

Ce mur, ainsi créé, interroge sur son rapport au village, son rapport à la gare et son rapport au paysage. La figure de «l’entre-deux» (cf: Fig 12) nous a paru la plus adéquate dans le cas d’une re-configuration d’entrée de villag e. En effet, ce geste fort de pincer un vide entre deux murs permet de recréer le langage et les séquences des villes médiévales, où le parcours entre les murailles permet d’accéder aux villages, et notamment à la place du village, espace de vie et de rencontre privilégié. C’est dans cette optique de radicalité de posture par rapport à l’ensemble du territoire que se développe l’ensemble de notre projet. Nous nous appuyons sur les éléments déjà présents afin de créer une cohérence de projet mais également pour répondre aux éléments forts du site. À savoir, la topographie, la ligne de Fig 14. Ci contre. Photographie personnelle. Gare d’Ensues la Redonne et son mur de soutènement de 20 mètres de haut.

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Fig 15. Dessins personnels. Recherche de postures. 1

. POÏESIS N°2, La proportion et la composition. Ed: A.E.R.A,

Toulouse, France, 1995.Articles


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ÉBA UC HE D’U N T E R R I T OI R E

Le remaniement territorial que le projet opère ne s’emploie pas de façon pas unilatérale. Il s’opère à la fois à une «échelle» architecturale, avec des séquences construites , mais il se réalise également dans la gestion des flux, des temporalités du lieu et dans la cohérence du tout.

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En effet, nous savons désormais que les calanques n’ont pas la même vie l’été que l’hiver. Le flux de touristes atteint un pic en été, contre une

fréquentation régulière en hiver. C’est en prenant en compte ces facteurs que nous façonnons le territoire: La gare reprend sa fonction initiale d’accueillir et de diriger les utilisateurs: Le quai est remodelé afin d’accueillir des banquettes à l’abri du mistral et du soleil. Une rampe débute directement de la gare pour rejoindre le village de Niolon. Une seconde rampe offre un parcours architectural vers Niolon. Une ouverture est également creusée dans la roche afin de rejoindre, de façon plus directe, le village de La Vesse et le nouvel

Fig 16. Dessin Personnel. Une ligne horizontale qui change de matérialité dans le territoire.


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escalier qui devrait faciliter l’accès aux trains pour les villageois. Point de départ du projet, la gare devait être une nouvelle source de mouvements dans la réhabilitation du territoire pour et par ses occupants. Les flux de véhicules en destination de Niolon sont, quant à eux, gérés par la création d’un parking de 80 places essentiellement consacrées aux villageois. Un système de navette est mise en place aux périodes estivales pour faciliter la circulation dans les calanques pour les habitants.

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Fig 17. Maquette. Genèse d’un projet. De haut en bas, de gauche à droite.


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Du coté de La Vesse, le flux de voitures, qui devrait décliné avec l’avènement de la nouvelle organisation territoriale, est géré d’une façon plus anecdotique: Deux parkings de 10 places délimitent l’accès au le littoral. Le cheminement est ensuite piéton jusqu’à la mer. Ainsi, nous essayons d’introduire un environnement qui collerait plus avec l’idée de village, avec une nouvelle place sous les piliers du viaduc, et une promenade côtière ponctuée par des événements, qui se termine par l’aménagement d’un accès à la Méditerranée. De quoi transformer à la fois le territoire et la vie de ce qui y habite. Enfin, les deux interventions importantes sur le territoire, à savoir «la tour»(cf: Fig 18 ) et «l’arche» (cf: Fig 17) complètent ce souci de temporalité par le programme qu’elles contiennent.

Un escalier panoramique offrant une vue sur Marseille pour une. Et un théâtre en plein air de 270 places destiné à l’agglomération marseillaise qui devrait alimenter un intérêt culturel quasi annuel pour Niolon. «L’arche» possède également des logements, en bandes et collectifs afin de diversifier l’offre et la demande et permettre à plusieurs classes sociales d’habiter un lieu aussi beau qu’accessible. Toute la programmation du projet entre en compte dans la restructuration du territoire. Il ne suffit pas d’imaginer des bâtiments ici et là, mais de construire une histoire, un lieu, où chacun puisse y trouver sa place, y avoir des habitudes, des préférences etc.. etc.. Tout ce qui fait qu’il fasse bon vivre. C’est avant toute chose ce que l’on recherche: bien vivre.

«Étonner dure peu; choquer n’est pas un but à longue portée. Mais se faire redemander par la mémoire, instituer un grand désir d’être revu, c’est la viser, non l’instant de l’homme qui passe, mais la profondeur même de son être.» 1 Paul Valery 1

. POÏESIS Architecture, Tradition et Modernité, n° 04, édition

A.E.R.A., Toulouse, 1996.

Fig 18. Ci-contre. Collage personnel. Tour de circulation entre falaise et mer. Un cheminement atypique.




II Composition LA RÉMANENCE DES FORMES 34-37 DES INTERFACES POREUSES 38-45 UNE LECTURE MONOLITHIQUE 46-53 Fig 1. Vassily Kandinsky, Leger, Période du Bauhaus 1930.


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LA Ré ma ne nce D E S FOR M E S

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Le long de la voie du chemin de fer de la côte bleue, les murs de soutènement succèdent aux viaducs, vertigineux, du haut de leurs grandes arches. Notre position sur le site n’est pas anecdotique. La posture des différents éléments qui composent le parcours côtier est appuyée sur les ouvrages d’art de la côte bleue ainsi que sur le grand paysage, entre la mer et les calanques. L’intention est de donner à Niolon et La Vesse, un projet qui apportera une nouvelle lecture au territoire, tout en faisant corps avec le terreau de notre implantation, les ouvrages de Paul Séjourné. La rémanence des formes est


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notre application à prendre l’architecture qui nous est donnée sur le site et le travail de recomposition qui nous est dû. Le défi est d’apprendre de la voûte d’un viaduc ou de l’arc d’un mur de soutènement sous la voie de train et de recomposer sa forme, sa structure, jusqu’à lui redonner un rythme adéquat aux intentions du projet et au programme qui le compose. Notre première intention est de composer le projet avec un fragment qui va nous donner la première mesure. Le fragment , montré ci-dessous, est la porte qui permet le passage des véhicules en aplomb du talus. L’édification du mur de soutènement

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après avoir retiré le talus est la continuité de ce passage sous la voie de chemin de fer. Comme l’architecte Francesco Venezia l’enseigne, le fragment historique est un matériau, une pierre ajoutée à la construction. À la différence que ce fragment a été taillé, on lui a donné un ordre, une composition. Partir de cette voûte construite nous apporte une influence, une trame de base pour le projet. Cette richesse ancre encore un peu plus l’architecture dans le site, tel que les habitants le connaissent.

Fig 2. Dessin de Façade du mur de soutènement, recherche de rythme et de mesure.

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Fig 3. Dessin TexturÊ du territoire du projet avec en interaction les nouvelles interventions et les ouvrages d’origines.


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D e s in t e r face s Poreus e s Établir un nouveau parcours dans un site aussi magnifique n’est pas chose aisée. La première intention serait de tout donner au marcheur, un multiple choix de déambulation et des cadrages sur tout ce qui entoure le cheminement. Cependant, une liberté totale n’est plus adaptée à une promenade architecturale. Le tracé proposé reliant La Vesse à Niolon et surtout sa gare est contraint par la crête rocheuse qui sépare les deux villages. Ce détour implique des aménagements accompagnant des étapes de parcours. La sortie de la gare vers Niolon se fait par une grande rampe qui descend dans l’épaisseur du mur de

soutènement annexé au talus. Pour partir en direction de La Vesse, l’usager est invité à sortir juste avant le tunnel entre deux murs. La promenade a été pensée par des dispositifs de murs, de murets et de placettes qui se succèdent ou s’entrecroisent pour créer des événements. L’accès entre les deux villages existait déjà, il s’agissait du sentier des douaniers. Il était escarpé et invisible, fait de caillasses et d’herbes sauvages. Le tracé que nous lui avons donné le suit, il est néanmoins un peu plus direct, bordé de muret de soutènement donnant la direction de la marche. Le point fort du milieu de par-

Fig 4. Teresa Moller, Punta pite, Papudo, Quinta Región, Chili, 2005.

Fig 5. Perspective Filaire montrant le parcours entre la gare et la Vesse.


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cours est un léger croisement qui mène de La Vesse au port de Niolon. Ce point est aussi un belvédère existant donnant sur la rade de Marseille et les contours de la ville au loin. Cet instant est joué par une placette, de la dimension d’un terrain de pétanque, accompagné d’un mur partiellement ouvert qui participe au jeu des visions de l’usager. Ce qui est caché n’est que la découverte d’un nouveau point de vue, d’une nouvelle échelle. De la place aux grands paysages. Le sentier nous mène au-dessus du village au viaduc. La restructuration de l’avancée sur la mer est très importante. Site de l’ancienne mine d’extraction de pierre pour le pont, elle a été laissé à l’abandon. Une dalle de goudron et des cabanons abandonnés font état du lieu présent. Cet endroit possède

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pourtant un charme étonnant, entre vue sur Marseille, l’eau au pied et l’immense viaduc derrière nous. Le projet, continuité du parcours, s’élargit pour répondre à la nombreuse fréquentation du lieu pour sa situation. Le viaduc nous donne une nouvelle fois une orientation. L’aménagement côtier s’étend jusqu’à l’intérieur du village, franchissant l’ouvrage d’art, ce qui n’était pas le cas. Les voûtes du viaduc segmentent différents programmes, différentes circulations, des bateaux, jusqu’aux vacanciers. Entre les flux passants vers Niolon, les terrasses, les aires de jeu, les bateaux et la plage, le projet s’étirent autour de la falaise croisant les géométries existantes et nouvelles qui guident et gèrent les passants par des jeux de dimension. 41

Fig 6. Axonométrie montrant les aménagements urbains et paysagés à la Vesse, ainsi que le sémaphore.

Fig 7. Perspective Filaire montrant les aménagements urbains sous le viaduc de la Vesse.


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Le point névralgique du lieu est la tour de Niolon, la Vesse. Comme un sémaphore dressé face à Marseille, l’architecture est une plateforme qui ponctue le parcours par un dispositif fort, la tour. Cette étape est une scénographie ascendante du paysage, cadrant d’une part, le viaduc, et d’autre part, la mer, de Marseille aux îles du Frioul. L’architecture de l’édifice a été conçue en séquence. De la passerelle jusqu’en bas du sémaphore, les ouvertures alternent les visions du visiteur. La lumière change d’orientation, de par des ouvertures en hauteur, en face de l’usager, au-dessus et sur les côtés. Les porosités sont multiples Fig 8. Pavilhão do Brasil, Paulo Mendes da Rocha, Osaka, Japan, 1970.

et à toutes les échelles, de l’ouverture d’une plateforme, au cadrage d’un mur dans le paysage à la percée d’une muraille de pierres sur le port de Niolon. Nous sommes sensibles aux architectures remarquables que nous voyons, elles nous inspirent. Après avoir créé l’entre deux, entre le mur de soutènement et le mur habité, nous savions qu’il nous fallait percer cette muraille pour l’ouvrir sur Niolon et son port. Le bas de l’entre-deux est une place idéale, entre le mur de circulation monumentale au plus haut, la topographie aplanie et la proximité du port. Les premiers croquis furent de grandes ouvertures horizontales, dans


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Fig 9. Premiers croquis des intentions de percements à l’entre-deux mur.

Fig 10. Mube, Paulo Mendes da Rocha, Sao Paulo, Brazil, 1995.


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notre sens de lecture du paysage, laissant place à un immense porte-à-faux laissant découvrir la mer. Petit à petit, l’image d’un viaduc moderne s’est mis à germer. L’image d’une voûte aux formes élancées a remplacé l’ouverture horizontale. L’immense percée se construisit comme un immense portique dont l’épaisseur haute permettrait un programme. Le rocher en aplomb interrompait le dispositif lui permettant de s’ancrer dans le site. Les interfaces poreuses sont les ponctuations de ce grand parcours côtier. Les échelles sont multiples, de la taille de l’homme à l’ouvrage d’art, chaque dispositif offre une nature particulière. Un décalage de mur, une percée au sommet d’une plateforme, un axe de circulation dirigée par la voûte d’un viaduc, ainsi qu’une immense arche moderne face à la mer apportent aux projets des étapes singulières, une nouvelle façon de voir, de ressenti sur un site aux multiples expériences.

Fig 11. Ci contre. Composition montrant les rythmes utilisés en façade en rapport au viaduc et à la côte.

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Fig 12. Croquis cherchant à composer un élément construit contre le talus.


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Une lect u r e Monoli t hi qu e

Un des objectifs majeurs du projet était de relier la gare de Niolon au village et par cette opération recréer une arrivée piétonne sur le village qui n’en le cas existant n’a jamais été dessinée ou même réellement pensée. L’épaisseur du mur de soutènement nous a servi à répondre à toutes les circulations verticales qui connectaient le haut et le bas du relief. Le mur habité vient construire l’entre-deux, donnant au village sa nouvelle accession dans une grande rue descendante, ombragée et reliant les transports en commun et de nouvelles

habitations directement. L’intérieur de la rue, l’interface, doit être un lieu passant assez ouvert, les façades doivent dialoguer avec la rue à la façon d’une architecture rurale. La proximité créée par l’entre-deux doit être développée, elle invite à l’activité collective tout au long de l’année. Le questionnement se situe de l’autre côté du mur habité, sur sa façade Sud. Le croquis avançait sur la forme et la posture du bâtiment nous a donné une idée séduisante d’un grand mur voûte. Cette masse construite s’impose dans le

Fig 13. Essai de tracer et de tamponnage pour chercher une unité en façade malgré des ouvertures.

Fig 14. Premier croquis de l’idée d’une voûte soutenant le mur habité face au village. 1

. POÏESIS Architecture, Tradition et Modernité, n° 04, édition

A.E.R.A., Toulouse, 1996.


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«Ce qui a toujours été. Ce qui fut a toujours été. Ce qui sera a toujours été.» 1

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paysage comme les murs de soutènement sous les gares de la côte bleue. La lecture de la côte n’en est pas perturbée car elle s’accompagne de nombreux viaducs et soutènements. D’ailleurs, cette posture la renforce, on retrouve cette horizontale puissante qui dessine le paysage. L’unité de la masse valide l’intégration dans le paysage, cependant qu’en est-il du rapport avec le village. De plus, nous avions parlé de logements pour structurer cet élancement. Cette question n’est qu’une 48

Fig 15. Maquette au 1:1000eme du village de Niolon existant vu du port.

première vision de l’architecture. Notre expérience dans les villages historiques méditerranéens nous a donné d’autres pistes. De Peniscola à Ensuès-La-Redonne, ces villages se pratiquent du bas vers le haut. Les déambulations se font entre des maisons hautes, de rues ombragées fraîches, et des franchissements de remparts ou grands murs qui créent l’enceinte de la ville. Notre cas n’est pas une enceinte mais finalement un double mur d’entrée sur le village. L’unité de la façade crée une lecture monolithique donnant au-dessus du port une muraille


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semblant être en appui sur la montagne avec en son cœur des logements, une rue descendant au village. Ce mur est un support au village, une force architecturale face aux calanques abruptes du site. La façade monolithique doit néanmoins être percée. Son épaisseur abrite des logements et son orientation plein Sud face à la mer peut difficilement être occulté. Il s’agit de composer un matériau sur une surface conséquente de façon à donner une unité. Plus l’élément composé est petit plus l’unité d’un seul

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se perdra dans la masse construite. C’est le cas d’un mur de brique. Nous voyons cette architecture comme un grand Christo uniforme dans le paysage. Nous avons finalement opté pour le travail d’un motif de pierre qui pourrait s’ajourer et se fermer comme un moucharabieh suivant les fonctions qui s’animent derrière. Ce dispositif interagit avec le besoin d’occlusion d’une façade surexposée au soleil dans le sud de la France. L’idée est de dessiner un motif entre brise soleil et vue directe sur la mer. 49

Fig 16. Maquette au 1:1000eme du village de Niolon avec projet vu du port.


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Fig 17. Photomontage de La Vesse vu depuis la mer traduisant l’unitÊ du projet avec le viaduc en appui sur les falaises.


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Je t ’a d or e À L’ égal . . . 1

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Je t’adore à l’égal de la voûte nocturne, Ô vase de tristesse, ô grande taciturne, Et t’aime d’autant plus, belle, que tu me fuis, Et que tu me parais, ornement de mes nuits, Plus ironiquement accumuler les lieues Qui séparent mes bras des immensités bleues. Je m’avance à l’attaque, et je grimpe aux assauts, Comme après un cadavre un chœur de vermisseaux, Et je chéris, ô bête implacable et cruelle! Jusqu’à cette froideur par où tu m’es plus belle!

Charles BAUDELAIRE

1. Je t’adore à l’égal, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857.


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Fig 18. La Citadelle à Tanger, Albert Marquet, Musée de Grenoble, 1913.


III Habiter le mur STRUCTURE 56-61 ÉPAISSEUR ET LUMIÈRE 62-67 LES MOUVEMENTS INTERMÉDIAIRES 68-77

Fig 1. Ci contre. Photographie d’un voyage en Grèce, Stuart Redler, Photographe, 2010.



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-habiter

le mur

STRUC TURE

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L’effort majeur de l’idée du projet se situe dans l’édification du mur habité. Celui-ci est dans son paradoxe de muraille le lien du parcours rétabli entre le territoire de la côte bleue, Niolon, sa gare et la Vesse. Il se dresse entre le village et la montagne. Son image de monolithe muraille laisse en réalité place à une épaisseur habitée, un mur creux aux nombreuses situations intérieures/extérieures. La posture claire du face au mur traduit une succession de dispositifs singuliers répondant à différentes parties du programme. Mis en œuvre pour

implanter le projet sur la côte bleue, le programme répond au besoin de la commune, du territoire, de problématiques établies sur le mémoire d’analyse du site et se fonde sur la forme architecturale. L’idée était d’utiliser comme point fort, la gare de Niolon et sa position stratégique à 20 minutes de Marseille. Les villages pourtant déserts en hiver sont liés de près à la grande ville. L’effort de restructuration du territoire a amené une architecture de parcours sur presque un kilomètre. Le geste le plus fort est le mur habité. Il répond à notre idée de pouvoir


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créer un complexe de maisons lié directement à de nombreux transports, avec en premier lieu, la gare. Par sa position, le mur donne une direction forte dans le territoire en étant une partie du tracé de la côte bleue. Le mur de soutènement de la voie et le mur habité sont en réalité des épaisseurs creuses qui accueillent, circulations de tous types, rampes, escaliers, ascenseurs, coursives et paliers privatisés. S’y ajoute sur l’épaisseur la plus importante des logements en bandes, logements collectifs, belvédère et théâtres. Nous avons pensé la distribution du projet de manière rurale. Le nombre maximal de logements n’était surtout pas un objectif. Le moucharabieh cache l’arrière de la façade, ainsi nous nous sommes permis de penser des loFig 2. Photographie personnelle. Gare d’Ensues la Redonne et son mur de soutènement de 20 mètres de haut.

Fig 3. Photographie personnelle. Peniscola, Espagne, 2016. Fig 4. Paul Mendes da Rocha, Pinacoteca do Estado, Sao Paulo, Brésil, 2004.

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Fig 5. Élévation et Coupe de recherches des flux à l’intérieur du mur de soutènement ou mur de circulation.


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gements en grande partie extérieure comme nous le permettaient le climat et la façon de vivre méditerranéenne. Par le rythme du mur de soutènement, «viaduc de circulation», une trame de 3 mètres et de 4 mètres tenant des arches nous a permis d’ établir une grille de typologie. La façade Sud devant être un moucharabieh, nous avons tourné les logements autour de cours traversantes. Ainsi, les typologies de logements échafaudées, le mur habité s’est révélé à moitié vide, les terrasses et espaces com-

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muns étant vus comme tels. Parmi toute cette problématique de logements nous avons décidé d’y établir des parties récréatives. Les habitants de Niolon étaient proches de la gare pour aller à Marseille mais il était important que l’idée marche dans l’autre sens. Pour ce faire, la forme de l’arche moderne et l’épaisseur du mur, nous a amené à penser l’arche comme un grand théâtre, lui aussi connecté directement à la gare et au village pour la place qui prenait le sens de parvis du théâtre.

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Fig 6. Schéma graphique montrant l’influence des rythmes et mesures donnés sur le mur de soutènement sur la structure du projet et ces façades.

Fig 7. Photomontage personnelle montrant l’entrée du théâtre sous voûte relié au village.


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Épa isseur e t l u m i è r e

Le mur habité comporte deux orientations, deux façades. Sans parler d’une façade Nord et d’une façade Sud, il est d’un coté situé sur l’entre-deux rue en face du mur de soutènement et de l’autre face à la mer, au-dessus du village de Niolon. Les intentions et les interactions à donner de chaque coté ne sont pas les mêmes. Comme nous l’avons dit plus haut, la rue intérieure est passante, ombragée, ventilée, elle est aussi accès Est/Ouest, pouvant avoir un soleil rasant, jusqu’à tard le soir. Bref, c’est un rue où il fait bon vivre, une rencontre entre les habitants et les vacanciers. Notre intention était d’avoir une façade interactive avec la rue. Nous voulions essayer de reproduire cette atmosphère particulière d’un village du sud. Les façades y sont protégées par de nombreux dispositifs, souvent des volets, mais en contrepartie, elles possèdent une épaisseur ventilée qui permet à l’habitant de profiter de l’extérieur, c’est la véranda ou la pergola. De plus, les rez de chaussées sont riches, les architectures jonglent entre recoins abrités et dispositifs de sols et de marches ergonomiques. Les logements en bandes sont

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Fig 8. Carmassi Studio di Architettura, Ampliamento del cimitero Urbano, Arezzo, Italy, 1993.

Fig 9. Détail Technique au 1:20eme du mur habité côté coursives.




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directement ouverts sur la rue. Ils possèdent néanmoins un seuil d’entrée qui ne laisse rien paraître de la partie privée de l’habitation. Les logements collectifs sont desservis par des coursives qui sont ouvertes sur la rue et les logements et l’épaisseur sert d’espace de transition entre les deux états du projet. La façade coté mer est complexe. Elle se compose en damier affichant un effet presque aléatoire, ce qui n’est pas le cas. Le mur joue avec des ouvertures extérieures/extérieures ou sur des espaces intérieurs dont l’ouverture est divisée par plusieurs briques ou encore des renfoncements de pierre dédiés à garder un motif régulé en façade mais n’offrant aucun percement. Le motif de pierre offre un brise soleil et une épaisseur permettant de filtrer le soleil en été, alors qu’en hiver le soleil rasant pénètre largement dans le logement. Les maisons possèdent chacune un espace extérieur conséquent

Fig 10. Détail Technique au 1:20eme du mur habité côté moucharabieh.

Fig 11. Série de deux photos personnelles, Logements en bande, José Ramon Sierra, Baeza, Espagne, 2002.

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qui est le prolongement de chaque pièce intérieure. Les vides traversants du mur habité permettent aux logements d’être ouverts sur toute leur longueur. Nous avions été marqués par un projet de logements contemporain dans la ville de Baeza, aux portes de l’Andalousie. Nos photos sur la page précédente témoignent d’un lieu extérieur entre la façade et le logement qui est ventilé, frais et lumineux pourtant en plein été andalous. Cet espace est ce que cache l’épaisseur de la façade monolithique, la richesse d’un espace intermédiaire pour toute situation d’usage. Grâce à l’épaisseur du mur de pierres, nous avons pu créer un galandage dans la façade permettant de rabattre un mur fin ajouré. Cet artifice offre une vue dégagée du village et de la mer aux propriétaires, la lumière traverse alors grassement tout le mur habité.

«On doit entendre par proportions, les rapports entre le tout et les parties, rapports logiques, nécessaires, et tel qu’ils satisfassent en même temps la raison et les yeux.» 1

1

. POÏESIS N°2, La proportion et la composition. Ed: A.E.R.A,

Toulouse, France, 1995.Articles

Fig 12. Perspective coupée de la façade en moucharabieh cachant une terrasse extérieure.



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LES MOUVEM E NT S Interméd ia i r e s

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Dans cette intervention (cf: Fig 13), Nous avons voulu que le projet épouse la topographie existante du terrain afin de sentir dans le parcours, le rythme qu’impose le terrain naturel dans la nouvelle rue. La rue en question, se retrouve dans un entre-deux ou des escaliers grimpe plus de 14 mètres de dénivelé, de la place basse à la place haute. Ce que nous appelons place basse et place haute sont les deux respirations sous arches créées en début et en fin de descente (ou d’ascension). Des places qu’ils nous semblaient primordiaux de travailler dans l’idée de place de village qui sont riches de vie, de souvenir et d’animation. La rue qui lie ces deux places est une succession d’escaliers et de placettes où les activités et les habitants sont invités à sortir dans la rue. La rue commençante en amont à 7 mètres de large et se poursuit avec la même largeur jusqu’à l’arche traversante où les habitants peuvent passer en voiture, qui symbolise une fracture, une ouverture dans la rue. En effet, la rue s’ouvre de plus en plus tandis que la perception de hauteur


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Fig 13. Axonométrie du mur habité et du mur de soutènement dans leur intégration au village de Niolon.


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de l’entre-deux murs se fait sentir. Ainsi la proportion hauteur de façade et largeur de rue a été pensé de haut en bas. La rue se termine sur une grande place ouverture sur le port de Niolon la Méditérannée. Les jeux de pincement et de dilatation de la rue ne sont pas un hasard mais correspondent à des ambiances voulues. Le haut de la rue, à sept mètres de large correspond à une petite rue de village, plus intime, ou la façade des logements en bande, ouverte sur la rue ne laisse pourtant rien paraitre des ha-

bitations. Sur la façade d’en face qui propose plusieurs activités, bar, galerie d’art, logements d’artistes, boutiques, les arches se succèdent aux activités de niveau de la rue. Le haut de la rue est d’ailleurs plus doux et plus plat, laissant place à des escaliers tous les dix mètres.

Fig 14. Croquis. Une ébauche avancée de notre vision du projet au moment où l’idée se développait.

Fig 15. Perspective en collage présentant la rue principale dans l’entre deux des façaces du projet.

Ensuite, intervient la cassure, la rue change de nature pour s’accorder à l’aspect monumental de l’ensemble. L’envergure de la rue évolue. Le programme change lui aussi. Les logements en bandes laissent place à des logements

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collectifs desservis par des coursives intérieures (cf: partie 2) et le mur de soutènement se transforme en une circulation verticale, reliant la gare de Niolon à la place, ouverture sur le village de Niolon. C’est ainsi que dialogue deux façades animées par une énergie différente. (cf: Fig 15) La hauteur des murs grandissants, nous avons décidé de donner aux murs, des structures programmatiques plus légères. Ainsi, le rapport à la rue laisse apparaître derrière le mur de soutènement quelques voiles dû à une rampe ou un escalier et la révélation d’un mur creux se font au passant de façon à modifier son appréhension du mur. Le mur habité est lui ouvert aux coursives, elles-même reliaient aux habitations. La rue devient un bouillon d’ombre et de lumière, de bruit de tous genres, toujours dédiés aux piétons, une interaction permanente. Au-dessus de la tête des passants se trouve une passerelle légère traversante à six mètres de hauteur et reliant les deux murs, viaducs de circula-

«La perception de l’écart entre le construit et l’existant prend valeur de projet [..].» 1

1

. L’ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI, N°278, pages 76-85, «Al-

varo Siza, Mesure d’un parcours». Essai de BEAUDOIN Laurent. Ed: , décembre 1991.

Fig 16. Perspective collage montrant du mouvement sur les quais de la gare, dans le prolongement du mur de circulation.


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tion et le mur habité. Celle-ci lie directement le mur de la gare et les habitations. Cette problématique de lien direct nous était chère. Ainsi les habitants peuvent prendre le train tous les jours de la manière la plus simple et la plus rapide. Le travail sur la rue fut déliquat, tant à lier deux murs qui n’avait pas le même objectif. L’un pourtant construit par nos soins devait apartenir

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au passé constructif de la voie de la côte bleue alors que l’autre était notre moyen d’expression et de traduire nos idées quant à la lecture du site. Cette rue de l’entre-deux n’est finalement qu’une partie du grand parcours côtier, pourtant les tensions qu’elle traduit sont les coeurs de la complexité des mouvements intermédiaires qui se rencontrent et donnent la force des pensées du projet.

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Fig 17. Photomontage de la silhouette du projet entre le grand paysage et le petit village.



Fig 17. Photomontage de la silhouette du projet entre le grand paysage et le petit village de nuit.



Un ensemble Mesure et demesure

Fig 1. Francesco Luciani Photographe, photographie prise dans une usine de marble au Nord de l’Italie.



Fig 1. Plan masse. Échelle 1:2500



Fig 2. Plans d’étages courants. R-1. Échelle 1:1000

Fig 3. Plans d’étages courants. R-2. Échelle 1:1000


Fig 4. Façades Sud. Échelle : 1 :1000 Fig 5. Coupe longitudinale. Échelle : 1 :1000



Fig 6. Façades mur de soutènement. Échelle : 1 :1000 Fig 7. Coupe mur de soutènement. Échelle : 1 :1000



Fig 8. Faรงades Nord. ร chelle : 1 :1000




Fig 9. Coupe transversale Logement collectif. Échelle : 1 :1000 Fig 10. Coupe transversale Habitat en bande. Échelle : 1 :1000


POINT DE VUE SUR MARSEILLE

MAISON EN BANDE T5

HABITAT COLLECTIF T4 # 1

LOCAL

MAISON EN BANDE T5 DUPLEX

HABITAT COLLECTIF T4 DUPLEX

THEATRE

MAISON EN BANDE T4

HABITAT COLLECTIF T5 DUPLEX

MAISON EN BANDE T2

HABITAT COLLECTIF T4 #2 HABITAT COLLECTIF T3 DUPLEX HABITAT COLLECTIF T2


Fig 11. Organisation des logements. Échelle 1:700 Fig 12. Typologie de Logements. Échelle 1:200


Fig 13. Typologie de Logements. Échelle 1:300



Fig 14. ZOOM sur le Théâtre. Plans du théâtre et de sa loge. R-5. Échelle 1:200

Fig 15. ZOOM sur le Théâtre. Plans de l’entrée du théâtre R-6. Échelle 1:200




Fig 16. R-7, Plan de La Vesse. Échelle : 1 :1000


Fig 17. Faรงade de La Vesse depuis la mer. ร chelle : 1 :1000



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