Mémoire de projet

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MÉMOIRE DE PROJET

MASSON Florian



Atelier vertical

LB/ AV /CH “Spéculation narrative“

Université Catholique de Louvain La Neuve 2012 - 2013


Abstraction


Ce mémoire aborde la pédagogie du projet dans l’ensemble des exercices de ce premier quadrimestre, sur le thème de l’abstraction. Cette notion a été pour moi présente de façon récurrente dans la réflexion du projet. Ces quelques pages proposent de traiter cette approche d’abstraction dans la pensée de chaque projet, afin de mieux cerner les enjeux sous-jacents dans ce type de réflexion.


« Il n’y a pas de contexte. Les bâtiments sont pour ainsi dire arrachés hors de terre, tels des arbres déracinés. Je commence par ce cliché, car je suis convaincu qu’il est possible de faire une architecture qui ne soit pas essentiellement contextuelle.» OLGIATI Valerio



Un voyage Ă Berlin


Le Photoautomat est l’un des éléments les plus intrigant dans la ville de Berlin, on peut le croiser à n’importe quel moment à un coin de rue, encastré dans un bloc de béton, ou bien vaguant autour d’arbres. Cet objet nous parle de cette notion d’abstraction. Il peut s’implanter dans n’importe quel contexte, se rattacher ou non à un mur, paraître significatif ou totalement banal. Il a était construit pour être ce qu’il est avant tout et non un objet soumis à un site. Cet appareil possède la capacité de pouvoir s’implanter dans n’importe quel endroit, tout en gardant son rôle premier.




Un texte de Pline


Ce qui a retenu notre attention dans ce texte de Pline est la description des paysages perçus à travers les fenêtres de la villa, remettant en question le caractère réel de cette dernière et prônant le cas du récit fictif. En effet, Pline semblait décrire ces paysages comme une série de tableaux émergeant de son imagination. La villa est décrite du point de vue architectural pour chaque pièce la composant et ensuite associée à un « tableau paysage», donnant l’impression que l’auteur pose les bases architecturales pour chaque pièce et vient ensuite leur donner le contexte extérieur qu’il désir. Le produit de cette description narrative pourrait être une architecture venant s’abstraire d’un contexte pour ensuite s’implanter dans n’importe quel endroit désiré. Pour fabriquer du projet, nous nous sommes ainsi abstraits de l’élément de base, afin d’oublier le récit de Pline, son but premier, et ainsi d’en faire ressortir un sens caché ou une réinterprétation.


Nous avons donc décidé de travailler sur un photomontage exprimant cette abstraction. Le collage montre un intérieur qui nous parle d’éléments architectoniques, donnant un ensemble plutôt abstrait. Cette abstraction permet de donner aux vues cet effet de “tableau“ et ainsi de créer une architecture abstraite avec laquelle nous venons donner un contexte différent pour chaque vue. Cette image se veut être l’expression d’une architecture dont le contexte n’est pas le postulat de base, pouvant recevoir n’importe quelle site a posteriori.



Les collages de Mies Van Der Rohe sont vraiment significatifs de cette notion d’abstraction. Ces montages se basent sur une vue précise et donc un contexte donné, mais ils témoignent aussi d’une architecture qui peut s’abstraire de la vue qu’elle donne et s’implanter dans un autre site avec une vue tout autre. Cela permettant de penser une architecture en fonction de la spatialité, matérialité et structure. Produisant une architecture qui n’est pas automatiquement pliée à un contexte donné.



Une coupe


Cet exercice demande une vrai démarche d’abstraction vis à vis de l’image donnée, que ce soit un plan ou une coupe, cette dernière peut très bien devenir une perspective ou réciproquement une coupe ou un plan. Le but étant de faire abstraction de la vision formaté que l’on peut avoir d’un plan ou d’une coupe, Le célèbre « Ceci n’est pas une pipe» de Magritte prend ici tout son sens. Cette réinterprétation permet de ne pas se formaliser sur une image qui est sensée exprimer qu’une seule chose, ce qu’elle doit être, car une personne a décidé que cette dernière devait être un plan, une coupe, une perspective, etc...




Dans la réflexion du projet, l’abstraction de l’image de base est l’une des étapes la plus primordiale afin de ne pas se bloquer en se formatant à ce que l’on peut voir dans un premier temps. La coupe de-base du Colliseum de Rome était retournée et réinterprétée comme une coupe perspective, le fait de s’abstraire de l’interprétation de base a permis de voir cette coupe non pas comme un Colliseum mais comme une gare qui parle de perspective, de profondeur, de mise en scène du train, de croisement de flux, de congestion des transports, etc ... Cette exercice soulève aussi la limite de cet outil d’abstraction pour des projets accueillant un programme en lien avec la ville et tissant des liens avec le tissu urbain. En effet, on ne peut pas abstraire totalement une gare de tout contexte, ce type de programme demande de créer une continuité avec le sol public, d’interagir avec la ville et de la composer. Si l’on ne part pas du contexte urbain comme postulat de base pour ce type de projet, la phase d’implantation du projet dans une ville donnée pose beaucoup de problème de lien avec la ville et l’édifice.


Ceci n’est pas une villa


Un territoire


Dans cet exercice, la notion d’abstraction ne se manifeste pas par une décontextualisation ou bien une réinterprétation, mais par le fait de s’abstraire dans la réflexion du projet vis à vis des structures territoriales, ainsi que du développement urbain déjà présent. Ainsi, cela nous a permis de produire une stratégie urbaine, à partir d’un territoire donné, dont le seul postulat de base était une photo satellite de ce dernier. La réinterprétation des structures de bases, en s’abstrayant de “l’histoire“ de ce territoire, permet ainsi de pouvoir développer une stratégie urbaine opérante sur ce dernier.


Nous avons ainsi pu dégager une structure urbaine significative dans ce territoire, afin de la retravailler en s’abstrayant totalement de sa fonction de base. En requalifiant cette boucle comme “ paysage rurale “ à préserver, sa fonction et sa place dans la hiérarchie du territoire, ont alors été reformulées. Le fait de s’abstraire du territoire dans la réflexion du projet permet de travailler sur des concepts urbains plus universels qui ne s’applique pas juste au territoire étudié. Le territoire de la ville de Rocroi ainsi réinterprété a permis de traiter les questions : où habiter ? Comment préserver un paysage rurale, développer une urbanisation rurale autour d’un territoire préservé, favoriser l’agriculture vivrière, créer des séquences urbaines sur une structure périphérique ?





Claude-Nicolas Ledoux L’autonomie en architecture


Le doux est connu notamment pour son combat contre l’ornementation et le mouvement baroque. Mais surtout pour sa réflexion du projet, en tant qu’ élément architectural composé de plusieurs parties autonomes. Il était considéré comme moderne, car pour lui, la forme n’était pas la résultante d’un lieu, mais d’une fonction. On retrouve ici une certaine forme d’abstraction dans sa réflexion du projet. En effet, l’architecte va s’abstraire du contexte pour imaginer une architecture répondant le mieux à une fonction donnée. Ledoux met alors en avant les qualités de vivre à l’intérieur d’un édifice au service de l’homme. Dans son livre, Ledoux réunit une multiplicité de bâtiments en les classant selon leur usage et les conditions de leurs habitants, la maison du pauvre, la maison d’un homme de lettres, la maison du directeur et les maisons de la surveillance. En faisant cela, il vient s’abstraire de tout contexte et style préconçus (le Baroque), afin de répondre au mieux à la question du comment vivre à l’intérieur d’un bâtiment avec une fonction donnée. En essayant de formuler ses réponses, Ledoux s’annonce comme très moderne pour son époque, en se préoccupant du comment vivre.


« Le nouveau mode d’assemblage des parties signifie la libre réunion d’individus qui ne sont pas tenus de sacrifier leur vie propre, et dont la forme n’obéit qu’à leur propre fonction - une formeque détermine leur seule loi intérieure. » KAUFMANN Emil



La dé-contextualisation

L’idée comme postulat de base


La pédagogie du projet pendant ce premier quadrimestre nous a appris à penser un projet avec un programme donné, mais non pas de façon classique en le confrontant avec un site, mais de façon abstraite. De sorte que le projet ne soit pas le fruit d’une réflexion sur la bonne intégration dans un contexte, mais plutôt celui d’une idée à propos d’un texte, d’une image, d’un territoire. Arriver à s’abstraire de l’élément de base qu’est le contexte, se décontextualiser de tout, afin de savoir faire du projet avec comme seul postulat de base une idée génératrice. L’abstraction permet à l’étudiant de voir plus loin, voir dans l’invisible et à travers l’espace et à travers le temps. Prendre une coupe du Colliseum, la retourner, pour la réinterpréter comme celle d’une gare multimodale, voilà ce que permet l’abstraction. Savoir faire du projet, avec n’importe quel postulat de base, architectural ou non, permet l’ouverture à tous les possibles, dans l’infinie possibilité de notre esprit.


« Au cours de ces vingt dernières années, la question de la contextualisation est devenue une contrainte incontournable. Elle est désormais un positionnement moral déterminant toutes les prémisses d’un projet. Les architectes ne réalisent plus que des objets en réaction à leur environnement. Pour ma part, je pense que l’architecture peut se développer à partir d’une idée, d’une pensée, et qu’une idée n’a pas fondamentalement à être liée au contexte. Comme exemples historiques, je peux citer les temples les églises ou encore les étables, presque toujours non contextuels. Se sont pourtant, la plupart du temps, de magnifiques bâtiments. Nés d’une idée, ils ne réagissent pas uniquement et exclusivement à des objectifs contextuels, économiques, techniques et fonctionnels. Je suis convaincu qu’il est possible et même nécessaire de concevoir aujourd’hui un projet à partir d’une idée et de créer des bâtiments susceptibles de correspondre à l’intelligence culturelle de l’époque actuelle. » OLGIATI Valerio



RĂŠtrospective iconoagraphie RefĂŠrences de projets et personelles




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