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LE GRAND PARIS DES DENSITÉS DISPERSÉES CHAPITRE 2 : système métropolitain

MÉTRO P O L E E N R E L AT I O N S

BMCA BRÈS+MARIOLLE ET CHERCHEURS ASSOCIÉS



LE GRAND PARIS DES DENSITÉS DISPERSÉES CHAPITRE 2 : système métropolitain

MÉTROPO L E E N R E L AT I O N S

BMCA

BRÈS+MARIOLLE ET CHERCHEURS ASSOCIÉS


BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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ÉQUIPE LE GRAND PARIS DES DENSITÉS DISPERSÉES B M C A

/ Brès + Mariolle et Chercheurs Associés

Mandataire : Béatrice Mariolle BRèS + MARIOLLE : ARCHITECTURE ET URBANISME Antoine Brès, Elsa Brès-Mariolle, Juan Carillo del Saz, Maria Comas Gimenez, Damien Delaville, Françoise Gonzales, Suzanne Jubert, Béatrice Mariolle, Martin Zekar + MO-DIF (Marlène Le Guiet, Nicolas Tabary, François Vienne), Aurélien Brès BEAU-BOUR : ARCHITECTURE ET URBANISME Aurélia Beau, Camille Bour CRCO : RECHERCHE EN ARCHITECTURE Corinne Tiry-Ono ENSAPB /IPRAUS /UMR AUSSER : RECHERCHE EN ARCHITECTURE Jean-François Coulais, Nathalie Lancret, Béatrice Mariolle, GéOGRAPHIE-CITéS : RECHERCHE EN GÉOGRAPHIE Francis Beaucire, Antoine Brès, Nadine Cattan, Xavier Desjardins, GTC : EXPERTISE SOCIO-DéMOGRAPHIE Jean-Marie Cipolat, Guy Taieb IPH : EXPERTISE INNOVATIONS TECHNIQUES Philippe Hennegrave, Nicolas Liais LAREP : RECHERCHE EN PAYSAGE ET AGRICULTURE André Fleury, Giulia Giacchè READY-MAKE : COLLECTIF ART ET ARCHITECTURE Camille Bianchi, Marie-Ange Jambu URBAN-éCO : EXPERTISE EN ÉCOLOGIE Marine Linglart

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SOMMAIRE ÉQUIPE

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PRÉAMBULE

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MÉTROPOLE EN RELATIONS

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1 . QUESTION DE MOTS ET DE PÉRIMÈTRES

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« Représentation métropolitaines » Jean-François Coulais

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2 . ATELIERS DU TERRITOIRE

44

3 . RÉSEAUX DE TRANSPORT

78

4 . FLUX / PÔLES STRUCTURANTS

88

157

« Territoires relationnels » Nadine Cattan

5 . RÉSEAUX SOCIAUX

168

183

« Réseaux sociaux numériques et territoires de densités dispersées » François Vienne


Liens = solidarités = échanges = culture = économie

« Lorsque les liens à grande distance et le temps court des événements mondiaux sont aussi structurants que les liens de proximité et le temps long des enracinements locaux, que deviennent les « lieux », les territoires, les espaces de nos institutions politiques et de nos appartenances naturelles ? Y a-t-il encore une place pour un développement à base locale qui ne soit pas seulement identitaire, défensif, passéiste ? Que devient l’équité, dans un monde où les pôles riches et puissants n’ont plus besoin de leurs périphéries appauvries et débranchées, où les « gagnants », ultramobiles, transgressent les frontières et les règles, quand les « perdants » sont de plus en plus confinés dans l’immobilité ? » Pierre Veltz, des lieux et des liens. « What once could be described as mass regional suburbanization has now turned into mass regional urbanization, with virtually everything traditionnally associated with «the city» now increasingly evident almost everywhere in the postmetropolis. In the Era of the postmetropolis, it becomes increasingly difficult to « escape from the city », for the urban condition and urbanism as a way of life are becoming virtually ubiquitous ». Edward W. Soja, Postmetropolis. « Un domaine urbain, ou communautés d’intérêts (urban realm), n’est ni une agglomération urbaine ni un territoire, mais il est constitué de groupes hétérogènes de personnes communiquant les unes avec les autres dans l’espace... il n’existe aucune division euclidienne territoriale seulement une variation continue, une discontinuité spatiale, une disparité persistante, un pluralisme complexe et une ambiguïté dynamique ». Melvin Weber, l’urbain sans lieu ni borne.

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métropole en relations le local à l’oeuvre

image du grand paris

Comment aujourd’hui offrir une représentation territoriale qui mette à la fois en valeur le local et le métropolitain ?

Aujourd’hui, les difficultés rencontrées autour de la question des limites pertinentes de la métropole proviennent, en partie, de l’incapacité de représenter le territoire. La métropole francilienne s’appuie sur la ville capitale à défaut de pouvoir proposer d’autres représentations fortes. Paris a transmis au monde entier une image mentale puissante, celle de la ville constituée, planifiée, maîtrisée. Cette force, encore très présente dans l’imaginaire urbain français, reste ancrée sur une dualité entre centre et périphérie, une organisation hiérarchique.

Est il nécessaire d’obtenir une image commune pour se sentir appartenir à une même entité territoriale ? Une métropole n’est-elle pas une addition de lieux qui ont chacun grandi à leur manière ? Alors comment peuventils construire une culture commune? A quelle échelle est il pertinent de faire territoire ?

métropole en relations La notion de métropole en relations induit une transformation de manière de penser. On habite un lieu, un quartier, et on vit en relation avec des territoires plus ou moins éloignés, notre cadre dépend des âges de la vie, de notre parcours personnel. Les flux métropolitains impliquent la prise en compte des distances dans une acceptation plurielle de vitesse et de modes : à pied, en bus, en train, en voiture, en avion, en internet... Tout au long de sa vie, de son éducation, de ses systèmes propres de relations, de liens, chaque individu ou groupe d’individus dessine sa propre géographie territoriale. Au cours d’une même journée, l’appartenance à un domaine urbain change. La représentation métropolitaine doit valoriser cette appartenance multiple. C’est en réalité l’interaction et non le lieu qui fait l’essence de la ville et de la vie en ville.

Mais les territoires ont changé, ils se sont développés, ils ont été fragmentés. Les flux se sont complexifiés, les relations de dépendance entre centres et périphéries n’ont plus le même sens. Comme le souligne Nadine Cattan, « nous sommes entrés dans une phase de transition et de mutation des fonctionnements territoriaux ». JeanFrançois Coulais, pointe les difficultés pour « les systèmes de représentation avec lesquels nous produisons les images de la métropole d’être en prise avec les réalités urbaines qu’ils sont censés décrire ». Nous proposons une approche qui valorise les liens et les relations entre les territoires, une représentation qui raconte le local et énonce les échelles multiples qui articulent les territoires entre eux à toutes les échelles, petit et grand Paris, Île-de-France, Bassin Parisien, France, Europe...

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portraits : le local en discussion

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les habitants métropolitains le local à l’oeuvre

histoires locales

à Nangis, à Étampes, à Sénart, nous sommes allés à la rencontre des habitants de la métropole.

Daniel Rollet, citoyen de Nangis, membre de l’association la Brie Nangissienne citoyenne et solidaire, amateur de cyclisme et de randonnées.

En continuité de nos travaux pour l’AIGP, « Habiter le Grand Paris », nous nous sommes intéressés à ces territoires au-delà de l’unité urbaine telle que définie par l’INSEE. Sur le terrain, nous avons débattu avec les acteurs locaux, les habitants, de leur appartenance métropolitaine, des avantages qu’ils pouvaient y trouver, des contraintes générées.

Profiter de la métropole ou subir la métropole ? En subagglo, à Nangis, Étampes et Sénart, nous avons trouvé une vie locale qui s’appuie sur des solidarités, un collectif réinventé, des explorations au quotidien. Loin de Paris, confrontés à des problèmes de mobilité importants, de vie quotidienne assujetie à l’automobile.... ces acteurs que nous avons rencontrés inventent une autre manière de vivre la métropole, en profitant du cadre paysager dans lequel ils sont installés et en tentant de trouver des solutions à leur éloignement.

«Je suis né en Normandie et j’y ai vécu jusqu’à mes 25 ans. Pour des raisons professionnelles, je suis venu m’installer dans la région. Je travaille dans la pétrochimie, à la raffinerie de Grandpuits. Je suis venu habiter à Nangis parce que ma femme était enseignante au collège de Nangis... Je me déplace essentiellement à Melun pour quelques courses. Tous mes déplacements se font à vélo, même dans un périmètre assez éloigné. Je vais par exemple jusqu’à Champigny-sur-Marne où ma fille habite (60 kilomètres). »

Hugo Collin, chargé de mission Mobilité Solidaire au Pôle Economie Solidaire d’Étampes « Moi j’habite à Paris et je me déplace tous les jours en RER C pour venir travailler à Étampes. Le temps de transport est pour moi un temps personnel pour lire, pour me détendre... Je pense que le Grand Paris a nécessairement une attractivité forte sur le territoire, que ce soit pour le travail ou pour les loisirs. »

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Morgane Baillergeau, Directrice Générale des Services de la communauté de communes de la Brie Nangissienne « Je suis originaire de Bretagne, puis je me suis installée en région parisienne. J’ai d’abord emménagé à Moissy Cramayel et maintenant, je vis dans un village, à Crisenoy, près de Melun. Il n’y a pas de transports en commun pour venir à Nangis. Tous les jours je me déplace en voiture : je dépose ma fille dans un autre village, chez l’assistante maternelle, puis je me rends à Nangis. Ici je me sens en province dans la métropole. Je ne perçois pas encore très bien quels pourront être les avantages du Grand Paris sur des territoires comme les nôtres. »

Christine Leconte, architecte urbaniste au CAUE de l’Essonne « Pour moi, en Sud-Essonne, on est dans le Grand Paris. Il y a une nécessaire complémentarité entre ces espaces et les espaces denses. Ces espaces agricoles, ces espaces de respiration et de paysage. Le Grand Paris c’est un ensemble. J’habite à Paris, et je travaille à évry tous les jours. Si je veux être sûre d’être rapidement à la maison, en cas de problème avec mes enfants, je dois prendre la voiture.

« Je suis retraité et bénévole à Étampes (Pôle Economie Solidaire) ainsi qu’à Evry.

Ce matin, j’avais rendez-vous à Étampes. Ma nounou est à Ivrysur-Seine et j’habite à Porte de Saint-Cloud. Problème sur la ligne de RER, elle avait 20 minutes de retard. Je prends la voiture, le périphérique est bouché, puis les bouchons sur la nationale 20. Et j’arrive en retard à mon rendezvous !

J’habite Breuillet, à mi-chemin entre évry et Étampes. Je suis né à Juvisy et mes grand-parents ont habité Breuillet toute leur vie. J’ai vu la structuration de Breuillet, autour du chemin de fer notamment.

C’est ça qu’il faudrait pouvoir gérer. Ces points d’interconnexion entre tous ces modes de déplacements et tous ces petits accidents quotidiens. C’est là qu’on gagnerait beaucoup dans le futur. »

François Robin, président du Pôle Économie Solidaire d’Étampes

Mais j’ai également vécu à Paris pendant deux ans. Il n’y avait pas une sortie de théâtre, d’opéra que nous manquions. Mais la qualité de vie dans le Sud-Essonne est nettement meilleure ! »

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Marion Flory, centre social Nangis Lude

Marie Demée, chargée de mission à l’Agence pour l’Economie en Essonne

« J’habite à Nangis et je suis étudiante à Lieusaint. Je prends le Seine-etMarne Express de Nangis à Melun, puis le RER de Melun à Lieusaint. Ca fait trois heures de transports par jour.

« J’ai grandi en banlieue Nord, j’habite actuellement à Paris et je travaille à évry. Je transite souvent entre le Nord Essonne, le Sud Essonne, entre évry, Étampes, Dourdan, Milly-la-Forêt et j’essaye, le moins possible, en voiture. Je prends d’abord le vélo que je laisse à la gare puis soit le RER C soit le RER B. Ensuite, pour circuler en Sud-Essonne, je prends la voiture.

En ce moment, je suis en stage à Nangis, au centre social de la Mare aux Curés. J’habite à la ZAC des Roches. Pour aller au travail, je vais à pied, ou parfois une amie m’amène en voiture. Je vis à Nangis depuis que je suis née. Mais on verra pour la suite, je suis encore jeune ! Pour moi, Nangis c’est très excentré de la métropole parisienne. Entre l’urbain et le rural, les problématiques sont très différentes. »

Eric Demouy, directeur du Pôle Emploi de Provins « J’habite Mormant et je travaille à Provins. Avant, j’habitais à Paris mais nous avons décidé d’acheter. Mormant se situait alors sur la ligne de train. J’ai l’impression d’habiter un monde rural tout en étant proche du Grand Paris. »

C’est bien que ce territoire fasse parti du Grand Paris car on a besoin de ces espaces de respiration. »

Najla Elbouthati, centre social Nangis Lude « Je vis à Nangis depuis trois ans mais je viens de la Courneuve. J’ai toujours été habituée à un milieu urbain avec des transports très développés, en cœur de Paris. C’est très différent de vivre ici ! J’ai la chance d’habiter à Nangis et de travailler à Nangis. Mais pour amener ma fille chez la nounou, le matin, je prends la voiture. En revanche, le week-end, quand je vais sur Paris, je prends le train. Je me sens dans le Grand Paris. La Grande Couronne fait partie du Grand Paris. Pour le moment on est dans le rural mais on sera amenés à être dans la métropole. »

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TERRITOIRE AUGMENTé

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proximité spatiale, distance relationnelle Ce travail a été réalisé sans prendre en compte l’impact de Paris sur les flux métropolitains. Sans nier que ceux-ci restent dominants, notre intérêt se porte d’abord sur les relations extérieurs à la grappe de Paris, les systèmes relationnels au sein de l’Îlede-France et avec la France entière. Le système relationnel basé sur des flux multiples, parmi lesquels les domiciletravail, les mobilités résidentielles et les relations domicile-universités, fait émerger un certain nombre de places centrales. Ainsi, le domaine urbain se construit par relations plus que par contiguïté, il prend une forme réticulaire plutôt qu’aréolaire. Un système aréolaire chercherait des continuités et donc des limites pertinentes. Au contraire, un système réticulaire dessine des liens et met des territoires en mouvement. Les questions d’autonomie et de dépendance sont posées très différemment. Entre les pôles des relations multiples s’instaurent à travers des liens de transport alternatifs au tout automobile (TAD, transport solidaire, bus, auto et vélo partage....). Le territoire augmenté représente à la fois le local et les liaisons multiples qui lient les pôles entre eux.

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Flux et territoires : les lieux et les liens A travers l’analyse des synapses formées par le dessin directionnel des flux, on peut lire des systèmes territoriaux divers : Centralités mononucléaires : il s’agit de lieux qui constituent des convergences fortes. Elles peuvent être équilibrées, c’est à dire accueillant des flux sur 360° de manière répartie, ou asymétriques et orientées. Centralités réticulaires : il s’agit de lieux qui entretiennent des liens privilégiés entre eux, formant ainsi des systèmes relationnels.

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Objectifs annuels TOL 5000

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Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N 10 20 km BRèS +0 MARIOLLE et 40 chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013 Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

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LES PÔLES DU GRAND PARIS HORS PARIS Ce travail a permis d’identifier les pôles du Grand Paris, hors la grappe de Paris. On voit très nettement apparaître la première couronne comme une organisation plus compacte et plus densément polarisée. Cependant, l’ensemble du territoire francilien est se présente sous forme d’une organaisation polynucléaire plus ou moins isotrope. ces territoires qui informent le local sont mis en tension entre eux non pas selon des aires continues mais au contraire en système relationnel.

Objectifs annuels TOL 5000

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Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

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Objectifs annuels TOL 5000

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Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

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LES PÔLES DU GRAND PARIS HORS PARIS Au-delà des pôles repérés, des systèmes diffus de relations doivent venir compléter le tableau global. Il s’agit d’altermobilités, qui mettent en liaison tous les territoires d’entre-deux.

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1 . Q uestions de mots et de pÊrimètres


définition des grappes

Objectifs annuels TOL 5000

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Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

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MGPE TOL CDT TTIM

Grappes de proximité Montée de gamme de services N

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

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Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

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Construction des grappes Les grappes de proximité définissent une représentation inédite du fonctionnement quotidien du territoire métropolitain. Partant de la répartition fine des services du territoire, les espaces urbanisés sont agrégés selon leur proximité aux services faisant émerger des systèmes locaux de proximité. Les grappes définissent des périmètres théoriques au sein desquels les usagers ont accès à des services de la

GRAPPEs D’Île-de-France

gamme de proximité (poste, coiffeur, médecin généraliste, infirmier, pharmacie, boulangerie, boucherie,...) et intermédiaire (dentiste, masseur-kinésithérapeute, pompier, gendarmerie, collège, notaire, librairie-papeterie, droguerie-quincaillerie, banque, supermarché, magasins de vêtements,...). Cette démarche est opératoire jusqu’à ce que l’imbrication et la proximité des services de différents niveaux hiérarchiques ne permettent plus de les dissocier spatialement. C’est ce qui se produit dans les espaces agglomérés au niveau de Paris. Contrairement au reste de l’Île-deFrance, où les grappes définissent des systèmes locaux de proximité cohérent et disposant d’une entité propre, la grappe de Paris répond à une définition résiduelle héritée de la très forte densité de services proposés. Débordant le périmètre administratif de Paris, elle vient s’étendre en partie sur les communes limitrophes et celles de la première couronne.

NANTERRE

SAINT-DENIS

la defense

SEVRAN

Montreuil

boulogne IVRY-SUR-SEINE CRETEIL ORLY

GRAPPE DE PARIS

GRAPPE DE PARIS ET DÉPARTEMENTS DE LA PETITE COURONNE

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Périmètres d’étude des mobilités

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Localisation des périmètres institutionnels

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Agglo

Subagglo N

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Le Bassin Parisien comprend six régions : l’Île-de-France, la Picardie, la Champagne-Ardenne, le Centre, la Basse-Normandie, la Haute-Normandie et deux départements : l’Yonne (Bourgogne) et la Sarthe (Pays de la Loire).

100 km

bassin parisien hors île-de-france

N

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La subagglo est marquée par son urbanisation dispersée. Elle englobe l’ensemble des territoires hors de l’agglo compris dans la région Île-de-France.

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L’agglo, telle que définie par l’INSEE, correspond à la continuité des espaces bâtis selon une distance inférieure à 200m.

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Le Bassin Parisien est représenté ici en dehors de la région Île-de-France.

100 km

100 km

Autres régions françaises

La dernière catégorie représente le territoire français en dehors du Bassin Parisien. Ce découpage de la France en couronnes permet de dissocier l’origine et la destination des mobilités et les relations privilégiées qu’elles entretiennent entre elles.

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REPRÉSENTATIONS MÉTROPOLITAINES : UNE NÉCESSAIRE INVERSION DU REGARD Jean-François Coulais Géographe, docteur EHESS - MA Ville et Territoire Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles Laissant s’exprimer des interrogations largement partagées sur les décalages entre récits et réalités métropolitaines, le colloque « Habiter le Grand Paris1 » eut le mérite de faire émerger au grand jour la nécessité d’un renouvellement des outils de planification et d’urbanisme. Chacun peut en effet constater ces décalages, de plus en plus manifestes, entre les images « idéelles » de la métropole et la réalité de sa situation, telle que vécue par les habitants ou telle qu’analysée par les architectes-urbanistes. Ces décalages mettent en évidence le divorce de deux univers de référence, qui ne communiquent plus entre eux, au sein desquels les cloisonnements disciplinaires et techniques dressent des écrans opaques : l’univers de la circulation des images et celui de la ville réelle.

Quelles sont les origines de ces décalages et de ce divorce ? Comment y remédier ? La demande de l’AIGP d’une description du système métropolitain ne peut selon nous faire l’économie de ces questions. La présente contribution n’a pas pour ambition d’y répondre, tant ces décalages sont multiples et complexes à analyser. Plus modestement, il s’agit d’ouvrir quelques pistes de réflexion, non pas sur la description du système métropolitain lui-même, mais sur le « comment » de cette description, sur les véhicules par lesquels elle rend la métropole visible. La réflexion se propose d’explorer cette articulation entre les deux versants de la représentation métropolitaine, celui de l’image visuelle et celui de l’image mentale. En tant que médiation dans le processus de projet, l’image constitue en effet un seuil critique, articulant ou au contraire disjoignant nos expériences perceptives et les représentations visuelles, qui circulent et formatent plus ou moins nos regards.

Nous partirons d’une question et d’une hypothèse. Les systèmes de représentation avec lesquels nous produisons les images de la métropole sont-ils en prise avec les réalités urbaines qu’ils sont censés décrire ? Alors que la ville historique s’est largement constituée sans recours aux représentations graphiques, la ville moderne et contemporaine s’appuie au contraire de plus en plus lourdement sur la modélisation et la projection cartographiques, au point d’en être devenue totalement dépendante. Notre hypothèse est que les dimensions et la complexité de la ville-territoire présentent un défi que la représentation cartographique classique n’est plus en mesure de relever seule. La médiation de la carte va-t-elle atteindre (ou a-t-elle déjà atteint ?) ses limites d’efficacité et de pertinence pour représenter les systèmes métropolitains complexes du XXIe siècle ? Notre réflexion s’appuie sur les recherches conduites au sein de l’équipe Brès+Mariolle et Chercheurs Associés (BMCA) pour l’AIGP, qui font apparaître une double exigence. Elles révèlent d’abord l’urgente nécessité d’inventer de nouveaux modes de représentation, dont le colloque précité restera peut-être comme l’un des moments fondateurs. Mais elles mettent également en évidence la nécessité d’une inversion du regard comme condition préalable à cette invention.

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I - vIlle terrItoIre et AbStrACtIon du reGArd La cartographie véhicule un regard qui incarne l’expression d’une certaine conception de la relation de l’homme au territoire. Pourtant, malgré leur force et leur rapidité, les évolutions récentes de la représentation cartographique ne sont jamais questionnées en relation avec l’évolution des territoires eux-mêmes. Admettons d’abord qu’au XXIe siècle, le système métropolitain auquel chacun de nous appartient localement nous dépasse, à la fois par ses échelles physiques, par la complexité des phénomènes qu’il met en jeu et, de manière évidente mais peut-être décisive, par le simple constat de l’impossibilité de percevoir visuellement la métropole en tant qu’objet physique. Notre recherche interroge les « registres de visibilité », c’està-dire les échanges et interactions entre regard et représentation, entre image visuelle et image mentale. Elle implique une réflexion sur les évolutions de notre représentation mentale de la métropole et des pratiques figuratives suscités par les projets du Grand Paris. La facilité et la fluidité avec lesquelles des outils et systèmes de représentation tels que SIG, images 3D et globes virtuels permettent de passer de l’hyperlocal au global (en couronnes successives dans le cas de l’agglomération parisienne) masque en réalité nos difficultés croissantes à percevoir les interactions physiques et mentales en jeu dans un système multiscalaire et ses changements d’échelles. La transformation radicale des modes d’élaboration et de diffusion des images numériques, notamment urbaines et géographiques, bouleverse notre perception visuelle des villes et des territoires. Pour y voir plus clair et avant d’explorer les questions soulevées plus haut, un détour historique s’avère utile.

Illustration 1 : percevoir la ville d’un seul regard. En haut : Vue en profil de Paris par Mathieu Mérian (début XVIIe siècle) En bas : Photographie prise du même point de vue aujourd’hui.

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moDèLES ET ABSTRACTIoNS DU TERRIToIRE : UNE RAPIDE PARENTHèSE HISToRIQUE Au sens plein du terme, la représentation naît lorsque l’image se substitue à la mémoire et au geste qui accompagnent l’expérience tactile du lieu. Ce que nous appelons aujourd’hui carte ou plan n’a longtemps été qu’un moyen parmi d’autres pour (se) représenter un territoire, et nous oublions trop souvent que leur généralisation est récente. Durant la plus grande partie de notre histoire, ce sont les échanges verbaux et les gestes qui véhiculaient la mémoire des lieux. Parfois consignée dans des textes et des tableaux, cette mémoire reposait avant tout sur la présence physique et la perception directe du terrain. A partir du XVIIIe siècle, la science cartographique s’impose progressivement comme un levier de l’aménagement, et plus tard de l’urbanisme. Elle sert une volonté de plus en plus affirmée d’assujettir la nature et de transformer le territoire. La carte se met au service du projet et devient le principal instrument par lequel celui-ci s’impose comme procédure d’anticipation et de prescription. A la fin du XIXe siècle, la cartographie joue un rôle décisif dans la naissance et la professionnalisation de l’urbanisme en tant que discipline autonome2. Et au cours du siècle passé, la modélisation spatiale est appliquée à toutes les échelles du territoire. Schémas directeurs et « plans » d’aménagement furent les principaux recours des politiques devant faire face à une extension urbaine devenue incontrôlable, et à la complexification des modes d’intervention. Les « espaces » de la ville et de la région sont désormais pensés à partir des mêmes définitions, dans les mêmes catégorisations, à travers des outils appliqués avec la même abstraction au territoire français dans sa totalité. La mise en œuvre de la planification s’inscrit dans un appareil institutionnel et une spécialisation technique qui tendent au contraire à cloisonner les échelles de l’aménagement. Alors que la fabrique traditionnelle de la ville reposait d’une part sur l’observation directe, sans médiation par l’image, et d’autre part sur la capacité d’embrasser la ville d’un seul coup d’œil (voir illustration 1), le processus de rationalisation du regard a rendu l’aménagement du territoire indissociable de la cartographie au cours des trois siècles passés. Cette évolution met en lumière notre paradoxe contemporain : on peut tout représenter, mais on ne peut plus appréhender la ville, en tant que forme perceptible par les sens, à partir de la seule présence corporelle en un lieu. La question de la représentation de la métropole se pose donc, de manière selon nous indissociable, à la fois en termes d’image visuelle et d’image mentale.

rePréSenter un SYStèMe MétroPolItAIn, rePréSenter un ProJet urBAIN L’enjeu de la naissance et de la codification du dessin moderne d’architecture fut jadis lié à la nécessité, pour les bâtisseurs, de mettre en correspondance la perception visuelle avec la figure 2D, passage rendu beaucoup plus délicat par la complexification des techniques et des formes constructives à l’époque gothique. Pour Joël Sakarovitch, cette nécessité fut à l’origine de « l’invention » de la géométrie projective au XIIIe siècle, ouvrant la voie à l’émergence de la triade plan-coupe-élévation deux siècles plus tard3. Remarquons au passage l’antériorité historique de la représentation géométrique de l’architecture sur la naissance de la cartographie moderne. Cette antériorité est d’un grand intérêt pour notre propos : c’est en effet à partir du constat des limites d’une technique à satisfaire les besoins constructifs d’une époque BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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qu’un nouveau mode de représentation émerge pour y répondre. De manière analogue, examinons l’hypothèse contemporaine selon laquelle l’étalement de la ville sur le territoire entraîne une difficulté nouvelle à mettre en correspondance la carte ou le plan avec la situation du paysage perçu au sol. En d’autres termes, il s’agit de questionner nos savoir-faire relatifs au dessin d’urbanisme, abstrait du terrain car réalisé sur la table à dessin ou l’écran d’ordinateur, et sa capacité à permettre la conception de formes urbaines susceptibles de faire sens dans l’espace réel vécu et perçu par le corps. Les échelles et les figures ne sont évidemment pas les mêmes, mais les enjeux sont homologues en termes de processus, de phases et de représentation du projet. Prenons un exemple pour illustrer cette question. On cherche à représenter graphiquement des phénomènes tels que la dispersion urbaine, ou des objets urbains hybrides mettant en jeu des notions comme la porosité ou la mutualisation des fonctions spatiales. La cartographie classique aura les plus grandes difficultés à en fournir une image significative. L’obstacle est évidemment lié aux fondements de la carte moderne, qui repose sur le paradigme de zonage et de stratification de l’espace, paradigme lui-même fondamentalement étranger, par sa définition même, aux concepts de porosité ou de mutualisation. Cet obstacle appelle une approche renouvelée de la représentation, à laquelle les recherches de l’équipe BMCA apportent des expérimentations prometteuses4. De telles recherches n’impliquent pas la seule sémiologie graphique. Elles engagent l’expérimentation d’idées radicalement nouvelles. Elles rendent sans doute nécessaire l’émergence d’un système fondé sur des paradigmes de représentation encore inconnus aujourd’hui, et qui ne trouveront peut-être pas même de résolution graphique. Le système de médiation fondé sur le mode de représentation classique de la cartographie n’est en effet plus en mesure d’apporter seul des réponses satisfaisantes à l’étendue, la profondeur et la complexité des questions posées par l’aménagement des villes territoires. Le renouvellement ne concerne pas le seul document graphique, mais ses usages et modes de lecture, ainsi que la conception de l’urbain sous-jacente au document. Pour que les outils de conception de la métropole du XXIe siècle répondent à ce qu’aménageurs et habitants attendront d’eux, il faudra dépasser le niveau de l’analyse sémiologique et graphique. A l’instar du système d’interprétation des images à trois niveaux proposé par Panofsky5, les réflexions devraient s’orienter selon nous à l’avenir vers l’anthropologie visuelle, qui n’implique pas seulement le sujet regardant et l’objet observé, mais la relation visuelle qui s’établit entre les deux, au plus près du regard que nous portons sur la ville et le territoire.

réArtICuler leS eSPACeS du vISIble et du MentAl. C’est pourquoi notre question peut se formuler ainsi : comment réarticuler les espaces du visible et les espaces du mental dans nos représentations de la métropole ? Cette question fut posée, il y a près de trente ans, par l’historien de l’architecture Mark Hewitt à propos des méthodes de conception en lien avec l’histoire et de la théorie architecturales6. Nous pourrions prolonger son idée par l’hypothèse suivante : pour réconcilier la ville avec son histoire, sa théorie et ses modes de production, il est nécessaire de comprendre les relations entre perceptions, modes de représentation et méthodes de conception urbaine. La notion d’espace du mental implique celle d’image de la ville, au sens large de cette expression. Dans des travaux précédents7, nous avons suggéré que le déferlement des images numériques marque une rupture anthropologique majeure dans l’histoire de nos relations à la ville et aux territoires. Pour BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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mettre en évidence les mutations en jeu dans ces médiations, nous analysions les modes et supports de représentation du point de vue de l’expérience du regard. Mais les représentations cartographiques ne sont pas seulement un reflet fidèle des méthodes d’intervention territoriale. Elles participent activement de leur évolution. C’est pourquoi il nous semble essentiel de distinguer la cartographie de constat (état des lieux, relevé, image du temps présent) et la cartographie de projet (prospective, planification). Une telle distinction apparaît rarement dans les études sur les représentations architecturales et urbaines. Elle mérite pourtant réflexion. D’une part la cartographie descriptive d’un territoire dans son état actuel devrait en effet être interrogée en tant que regard orienté du cartographe, regard qui contient donc déjà implicitement du projet. D’autre part, il est considéré comme acquis que la cartographie de projet est l’expression d’une critique de l’existant, du point de vue de la théorie d’urbanisme (elle est en ce sens une utopie, comme l’avait suggéré Françoise Choay). De ce fait, elle n’est pas analysée en tant qu’elle est porteuse d’un regard sur la ville ou le territoire, regard qui s’appuie sur une description de l’existant, ou qu’elle est « porteuse de connaissance » pour reprendre l’expression de Paola Vigano. Or, cette articulation importe, car dans le domaine de l’urbanisme et de l’aménagement, l’idée de réduire ces décalages entre la figure idéelle et la perception sur le site, et celle de réarticuler les espace du visible et du mental, ne pourront se concrétiser qu’à condition de considérer l’économie figurative dans l’ensemble du processus de schématisation du réel qu’elle constitue. Or comme toute représentation, cet ensemble possède deux versants, c’est-à-dire que toute image a un double statut d’image anticipatrice d’une évolution à venir et de reflet ou forme symbolique de cette évolution. La distinction rappelle celle que fit le philosophe Alain Roger entre les deux schèmes distincts du regard, celui qui est à l’œuvre dans le travail de l’artiste ou du concepteur, et celui qui est dans l’œuvre à travers sa réception par le spectateur ou l’usager de ladite œuvre8. Cette articulation entre ces deux schèmes du regard nous semble être devenue l’un des enjeux fondamentaux des pratiques d’urbanisme et d’aménagement au XXIe siècle. Elle questionne notre regard sur le réel autant que l’idée que nous nous faisons de l’évolution future des villes. Elle ouvre un immense champ d’étude potentiel à l’interface de la recherche et des pratiques d’urbanisme et d’aménagement, à l’articulation de l’analyse urbaine et du projet de ville ou de territoire, que plusieurs auteurs, notamment Paola Vigano9, ont commencé à explorer.

II - enJeux de l’IMAGe MétroPolItAIne du GrAnd PARIS En quoi ces remarques générales sont-elles utiles pour analyser les représentations du Grand Paris ? Si l’image de Paris est parfaitement claire (et ce dans le monde entier), qu’en est-il de celle du Grand Paris ? Pourquoi une image cohérente et séduisante de la métropole fait-elle si cruellement défaut ? A travers ces questions, on cherchera à placer images et perceptions de la ville, au sens où Lynch utilisait ces termes, en regard des représentations figurées.

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l’IMAGe FAIble du GrAnd PArIS Pour expliciter ces différents registres d’images, il est nécessaire d’interroger notre expérience du visible, avec une approche élargie dans laquelle images visuelles et images mentales interagissent. Partons de la définition suivante de l’image, que l’anthropologue Gilbert Durand situe au croisement des deux principaux modes de représentation du monde auxquels nous recourons : « La conscience dispose de deux manières de se représenter le monde. L’une directe, dans laquelle la chose elle-même semble présente à l’esprit, comme dans la perception ou la simple sensation. L’autre indirecte lorsque, pour une raison ou une autre, la chose ne peut se présenter « en chair et en os » à la sensibilité -(...)-. Dans tous ces cas de conscience indirecte, l’objet absent est représenté à la conscience par une image, au sens très large de ce terme. à vrai dire, la différence entre pensée directe et pensée indirecte n’est pas aussi tranchée que nous venons, par souci de clarté, de l’exposer. Il vaudrait mieux écrire que la conscience dispose de différents degrés de l’image - selon que cette dernière est une copie fidèle de la sensation ou simplement signale la chose10 ». Notre hypothèse est que l’image faible du Grand Paris s’explique plus facilement si on examine l’écart croissant qui se manifeste, à travers les « différents degrés de l’image », entre représentations directes et représentations indirectes de la métropole. Face à la puissance de l’imaginaire engendré par le seul nom de Paris - une image hégémonique de la ville historique (voir illustration 2), diffusée dans le monde entier -, les représentations directes de la ville suburbaine souffrent d’une image faible ou dégradée : des paysages que l’on ignore ou que l’on ne regarde que du point de vue de la ville constituée, des cartes qui disent tout sauf ce qui se passe réellement dans le territoire. Pour certains historiens, la banlieue a été le prix payé par les pouvoirs publics et les décideurs pour maintenir à l’image de Paris son rang mondial tout au long du XXe siècle11. Prix constitutif d’une dette alourdissant le processus de construction d’une image forte et convaincante du Grand Paris. L’image indirecte véhiculée par les médias, en revanche, exhibe son caractère séduisant et vendeur. Pour Lynch, la qualité de l’image de la ville dépend de la capacité de cette ville à offrir des

Illustration 2 : Evolution de l’image de la banlieue à partir de la perception de l’identité des communes dans le paysage, de la carte de Cassini (XVIIIe siècle), à la carte topographique de 1900 et à la photographie aérienne actuelle. BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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repères cohérents et clairs. De cette qualité dépend la stabilité des relations de l’habitant avec son environnement. Parmi les principales composantes qui fondent la qualité d’une image de la ville, la relation entre repères visuels locaux et identité territoriale nous semble intéressante à examiner ici. Il est aisé d’analyser l’évolution de ces relations au cours du siècle passé à l’aide d’une lecture cartographique simple (voir illustration 3). On constate que la croissance et l’étalement urbains ont agi comme des diluants qui absorbent les éléments fondateurs d’identités locales, à commencer par la lisibilité de leurs limites et de leur relation au site géographique. Du point de vue des relations spatiales et paysagères, les facteurs distinctifs des « pays autour de Paris » ont été absorbés par la métropolisation, qui laisse aux communes suburbaines des marges de manœuvre assez réduites pour offrir aux nouveaux habitants des repères fondateurs d’identités territoriales et locales fortes et durables. C’est dans ce contexte que le projet du Grand Paris vise dans un même mouvement à répondre aux exigences du temps présent (un réseau de transport performant à l’échelle suburbaine) et à reconstruire l’image des relations de la capitale avec sa périphérie, dont la représentation traditionnelle est en décalage avec les enjeux contemporains. Elle ne leur répond ni ne leur correspond plus. L’image urbaine et territoriale de la métropole, véhiculée par la médiatisation des projets du Grand Paris (image indirecte au sens de Durand, mentale et symbolique dans l’approche de Lynch) n’est pas cohérente avec l’expérience visuelle offerte par la perception de ses paysages et de ses territoires. Une image cohérente de la métropole est donc devenue un enjeu majeur du Grand Paris, dont le problème de lisibilité est lié aux décalages entre situation actuelle et représentation idéalisée.

fIGURES DE LA CENTRALITÉ Ces décalages sont certes anciens, récurrents et persistants dans la plupart des villes historiques, comme l’a analysé avec justesse l’historien des villes André Corboz. A Paris pourtant, le phénomène de décalage semble structurel car il est étroitement lié à la tradition centralisatrice de la capitale. Son ancrage dans l’histoire du territoire éclaire ce dédain pour la grande couronne, relevé par l’équipe BMCA dans l’introduction de son rapport « Habiter le Grand Paris ». Nourries par un vieux sentiment de supériorité du citadin sur l’habitant des campagnes, ces représentations mentales constituent le terreau dans lequel les blocages métropolitains contemporains s’enracinent. Cette phrase extraite du mémoire d’A. de Boislisle, l’un des intendants de Louis XIV, en témoigne : « Les habitants des environs de Paris sont pour la plupart occupés au service de Paris, ou à cultiver les terres, ou à lui fournir les herbages, laitages et fruits légers qui ne peuvent être amenés de loin ; ce qui les rend vigilants et laborieux ». Le mépris des élites parisiennes envers les habitants des « environs de Paris » a figé pour longtemps les ruptures ville-campagne et centre-périphérie dans nos représentations de la métropole, et les alimente encore de nos jours. Au XXIe siècle, ce dédain est devenu un aveuglement face aux phénomènes territoriaux et aux mutations urbaines auxquels aucune ville du monde n’échappe depuis plus d’un siècle (désindustrialisation, étalement, mondialisation, ville territoire).

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Ces réalités devraient imposer de considérer la grande couronne, les notions de réseau de villes, de systèmes de parcs et le phénomène de dispersion comme bases de toute réflexion prospective sur l’avenir de l’agglomération, comme cela se fait depuis longtemps aux EtatsUnis, en Angleterre, en Allemagne ou en Suisse. Mais l’héritage radioconcentrique est tellement fortement ancré dans l’histoire de l’agglomération parisienne et dans les institutions politiques qu’il impose la figure homothétique comme seul modèle de scénario possible pour son avenir, comme Philippe Panerai l’a illustré, non sans ironie : un grand Paris identique à Paris, mais en plus grand (voir illustration 4). Cette persistance centralisatrice explique cette tendance lourde de l’histoire parisienne, qui consiste à n’avoir jamais accepté sa croissance territoriale qu’à reculons. Il est vrai que le système français de planification et de gouvernance territoriale n’encourage pas l’évolution des réflexions, et encore moins leur mise en œuvre, et qu’il est l’une des clefs du problème. Contrairement aux pays mentionnés plus haut, dont les pouvoirs de décision en matière d’aménagement et d’urbanisme sont fermement inscrits dans les cultures locales, l’expérience française de la décentralisation, qui n’a pas encore trente ans d’âge, est récente et encore largement immature. Territoriales, culturelles, décisionnelles, ces figures de la centralité continuent d’alimenter les décalages entre les images produites de la métropole et ses besoins réels d’aménagement. Elles perpétuent finalement la faiblesse de l’image du Grand Paris, et sont à l’origine de l’absence de sentiment territorial et de vision qui sont les conditions d’émergence d’un projet. Elles sont à l’origine de notre hypothèse qu’une double inversion du regard est nécessaire pour une image lisible de l’agglomération. Inversion du regard entre périphérie et centralité, et inversion du regard entre densité et dispersion nous semblent être des conditions préalables pour une mise en cohérence des images visuelles et des images mentales de la métropole. Comment en effet concevoir un projet territorial sans disposer des outils de représentation adaptés à ses enjeux et ses contraintes ? La notion de densités dispersées constitue l’une de ces hypothèses de regard susceptibles de faciliter le dépassement de représentations traditionnelles fortement ancrées et prégnantes.

Illustrations 3 et 4. Extrait d’un manuel de géographie du début du XXe siècle (à gauche). Les périmètres du Grand Paris (à droite). Source : Panerai Philippe, Paris métropole. Formes et échelles du Grand Paris, Ed. la Villette, Paris, 2008. BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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III - hYPothèSeS Pour une InverSIon du reGArd La première hypothèse concerne la transition d’une vision centre-périphérie vers un regard isotopique sur le territoire. Elle suppose d’identifier au préalable les facteurs de persistance de nos schémas spatiaux concernant la centralité. La seconde est la mutation de l’opposition ville-nature à une pensée de la ville territoire. Elle engage un travail de réflexion sur les transformations de nos représentations concernant la nature, et renvoie à notre conception de la ville elle-même. La nouvelle « nature de la ville » devra dépasser à la fois le déterminisme géographique et l’urbanisme abstrait, pour entrer dans une troisième phase de l’histoire des relations entre l’habiter et son environnement, celle de la co-dépendance, de l’adaptation mutuelle. Développons quelques aspects de chacune de ces deux hypothèses, avant d’indiquer les pistes communes qu’elles ouvrent.

PERSISTANCE DES SCHÉmAS SPATIAUx DE LA CENTRALITÉ Une expérience récente d’enseignement d’analyse urbaine à l’école d’architecture de Versailles fournit un matériau intéressant pour examiner de plus près cette persistance. Lors de l’examen semestriel12, il était demandé aux étudiants d’ « identifier et décrire brièvement les caractéristiques de la composition urbaine illustrée dans ces dessins de Gérald Hanning pour l’Institut d’Aménagement de la Région Parisienne ». Dans les schémas en question (voir illustration 5), Hanning explicite une grande composition classique d’Île-de-France, dont les tracés géométriques s’articulent à la fois aux points d’accroche du relief, au parcellaire d’origine agricole et à l’habitat diffus du territoire. Le dessin met en évidence ce fait remarquable que les principes de composition des tracés du XVIIe siècle s’inscrivent avec un égal bonheur dans les territoires ruraux et les tissus urbanisés en Île-de-France. La surprise fut de constater que sur 46 étudiants, près de la moitié (20 exactement) ont interprété cette figure comme celle d’une centralité urbaine, certains croyant même voir une église au lieu d’ancrage de la patte d’oie. Une grande majorité des réponses (38) décrit un schéma d’urbanisation destiné à

Illustration 5. Dessins de composition urbaine en Île-de-France réalisés pour l’Institut d’Aménagement de la Région Parisienne. Extrait du Catalogue des dessins et manuscrits de Gérald Hanning, IAU-IdF, Paris, 2012. BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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densifier le centre de l’agglomération, à en structurer le désordre et à en contenir l’étalement. Cet exemple montre à quel point la relation centre-périphérie structure nos schémas mentaux du territoire, même chez les jeunes générations, quelles que soit les densités et les typologies urbaines. Comment visualiser la ville territoire dans une représentation isotopique expurgée de ses structures de centralité ? Il est difficile de répondre. Pourtant, quatre décennies avant la popularisation de la notion de ville diffuse par Bernardo Secchi, l’urbaniste allemand visionnaire Rudolf Schwarz (1897-1961), auteur du plan de reconstruction de Cologne, affirmait déjà la nécessité de « considérer l’ensemble de la région de Cologne comme un paysage unifié, cohérent en tous sens, en mesure de supporter la grande ville et d’orienter son développement », ainsi que « l’autonomie des banlieues et leur participation à la vie économique et sociale de la région métropolitaine »13. Schwarz fut également l’auteur d’un ouvrage théorique sur l’histoire urbaine (Von der Bebauung der Erde, 1949), dans lequel il eut l’intuition de représenter la « ville-paysage » sous la forme d’une voie lactée. Dans ses trois schémas de l’évolution des villes (voir illustration 6), la ville-paysage succède à la communauté préindustrielle circulaire et à la ville moderne, linéaire et optimisée pour la production industrielle. Sa ville-paysage est une constellation de lieux urbains en relation, où les notions de centralité et de périphérie ont perdu leur sens et deviennent plus symboliques que réelles, où l’ensemble du paysage est le socle d’une nouvelle urbanité à l’échelle territoriale.

Illustration 6. Rudolf Schwarz, Von der Bebauung der Erde, 1949. De gauche à droite : Premier schéma : l’espace de la communauté préindustrielle Deuxième schéma : la société industrielle et la ville linéaire dans le monde moderne Troisième schéma : la « voie lactée » de la StadtLandschaft (ville-paysage).

réSIStAnCe de l’oPPoSItIon vIlle-CAMPAGne dAnS leS rePréSentAtIonS de lA « nAture » Persistantes comme les figures de la centralité, celles de l’opposition ville-campagne sont en plus résistantes, malgré l’évolution, récente mais radicale, de nos perceptions de la nature et de leurs relations avec l’urbain. Ici encore, les commentaires de nos étudiants à l’école d’archiBRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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tecture de Versailles fournissent des indices. Il s’agissait cette fois de « commenter librement » un dessin utilisé par André Corboz pour caricaturer l’image rurale traditionnelle, persistante et résistante, qu’ont les Suisses de leur territoire urbanisé, dans son célèbre article « La Suisse, comme hyperville14 » (voir illustration 7). Sur les 79 étudiants ayant choisi de commenter ce dessin, seuls 25 y ont vu une caricature, alors que 38 l’ont considéré comme un modèle d’urbanisme et 16 l’ont analysé dans un registre purement descriptif. Parmi la deuxième catégorie du modèle, il est intéressant de relever les mots-clefs les plus fréquemment utilisés : ville écologique, ville paysage, agriculture urbaine, toitures végétalisées, la plus grande cité-jardin du monde. Certains étudiants y ont vu un modèle de réponse à la surdensité comme à l’étalement, permettant de libérer la ville du sol en reconstituant sur les toits la morphologie du site avant son urbanisation. D’autres un schéma purement fonctionnel, de type de zonage de ville à plusieurs niveaux, au COS très élevé, une trame de quartiers monofonctionnels évoquant le plan Voisin, une création d’espace rural au-dessus de la ville libérant le sol pour les voies de circulation, etc. La diversité des réponses indique qu’un processus d’inversion du regard est en cours... Elle met également en évidence les bouleversements profonds que connaissent actuellement les représentations ville-nature, mais aussi la résistance des motifs d’opposition entre ces deux entités, qui alimentent la plupart des commentaires.

Illustration 7. Sans légende, dessin de Rik illustrant l’article d’André Corboz, « La Suisse, comme hyperville », Le Visiteur n°6, Société Française des Architectes, Paris 2000.

réInStAurer une leCture SenSIble et loCAle du terrItoIre. Ces différents exemples soulignent selon nous l’inadéquation de nos systèmes de représentation de la ville, de la nature et de leurs relations. Comme l’a montré Thomas Sieverts à propos de l’Emscher Park, ces systèmes de représentation sont avant tout culturels et sociaux. Mais ils sont aussi anthropologiques et techniques, au sens où la circulation de leurs modèles est accélérée par l’accroissement des mobilités et la rapidité de diffusion des images. Une représentation métropolitaine se construit à travers le prisme de figures significatives, signifiantes et partagées, et le déferlement des images exerce un processus de sélection de ces figures largement défini par les règles de l’économie numérique globale. Mais un système étant défini par les liens mutuels qui unissent toutes les parties au tout, que se passe-t-il alors si l’on BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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part du local ? Si l’on débranche un instant toutes ses connections et que l’on travaille du terrain au territoire, avec plus de perceptions directes et moins de représentations indirectes, comment se construit alors notre image de la ville ? Quelle représentation du Grand Paris si nous décentrons le point de vue depuis la perception de ses habitants et acteurs locaux, et depuis l’extérieur de la métropole ? L’enjeu de ces questions n’a pas échappé aux organisateurs du colloque de l’AIGP évoqué dans l’introduction de cet article. Les séances de restitution des ateliers participatifs ont montré que de telles pratiques gagneraient à se multiplier à l’avenir, voire à devenir le mode d’action principal de l’AIGP. Ces ateliers ne se contentent pas de « légitimer le projet sur le terrain ». Leur enjeu est ailleurs, leur potentiel beaucoup plus vaste : dans le processus d’inversion du regard décrit ici, seul un travail sur le terrain permet de mobiliser l’intelligence collective sans laquelle toute tentative de faire évoluer les représentations du Grand Paris semble vouée à l’échec. Ces questions soulignent tout l’intérêt d’initiatives telles que la recherche-action, la cartographie participative ou l’analyse du territoire à partir de ses plus petites unités agrégatives. La diffusion massive des images numériques associées à l’internet 2.0 favorise l’appropriation de ces moyens par les citoyens (on parle de Ville 2.0). Elle encourage une démocratisation de la parole en matière d’aménagement. Les pratiques de cartographie participative de plus en plus fréquentes en attestent, et montrent que l’approche bottom-up est en train de gagner du terrain sur le traditionnel top-down de la planification à la française. L’évolution des pratiques suggère également un renouveau des approches sensibles de la ville et du territoire, telles que Lynch les avait initiées. Elle invite à une déconstruction de nos systèmes de représentation, comme Daniel Buren l’expérimente dans certaines de ses installations (voir illustration 8), ou à la mise en abyme du local et du global, comme les célèbres dessins de Saul Steinberg pour New Yorker le suggéraient (voir illustration 9). Elle appelle enfin un travail sur les prises sensorielles et physiques entre systèmes symboliques et systèmes techniques.

Illustrations 8 et 9. Déconstruction des représentations des espaces perspectif et géographique. Installation de Daniel Buren à Versailles, vue depuis la chambre du roi. Illustration de Saul Steinberg pour the New Yorker, 29 mars 1976. BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Pour réarticuler les espaces du visible et les espaces du mental dans nos représentations de la métropole, il faut d’abord admettre que ces représentations véhiculent constamment des décalages entre l’image idéalisée et la réalité urbaine, qu’elles sont disjointes de l’évolution des techniques qui font et défont ces territoires, et de celles qui nous les permettent de les voir. Comment modifier cette image mentale, ces schémas de centralité et d’opposition ville-nature ? L’idée d’une réarticulation répond au divorce signalé dans l’introduction de ce texte. Car il existe deux supports possibles de l’expérience visuelle : l’image du savant ou de l’urbaniste, et le regard nu. Et il existe deux images du monde : une « image manifeste » d’un côté et une « image scientifique » de l’autre. Interrogeant ce divorce entre deux mondes, le phénoménologue Jocelyn Benoist constatait que la vérité de la science a fortement évolué au cours de l’histoire, tandis que l’image manifeste du monde, à défaut d’être inamovible, « présente en tous cas des traits de permanence forts15 ». Pour lui, « il ne peut y avoir d’autre monde que le monde manifeste, qui est celui-là même que la science explore ». Nous avons tenté de montrer, dans cet article, que l’une des caractéristiques de ce dédoublement dans la manière de « voir » le monde à travers les images est son extension au-delà des capacités de la perception sensorielle.

« Ah oui, et qu’est-ce que cela serait de voir la Terre tourner autour du Soleil ? ». En paraphrasant Wittgenstein, qui aurait posé cette question à l’une de ses élèves, on pourrait se demander ce que ce serait de voir Paris comme une métropole.

NoTES 1

Colloque organisé par l’Atelier International du Grand Paris (AIGP) les 4 et 5 juillet 2013

Sur ce point, voir en particulier CHAPEL Enrico, L’œil raisonné. L’invention de l’urbanisme par la carte, MētisPresses, Genève, 2010.

2

SAKAROVITCH Joël, Épures d’architecture. De la coupe des pierres à la géométrie descriptive XVIe-XIXe siècle, Birkhäuser, Bâle, 1998.

3

L’usage raisonné des SIG pour mettre en évidence les relations locales au sein des « grappes de proximité » ou, dans un autre registre, les techniques de montage vidéo pour « relever » le territoire, en sont des exemples. 4

5

Voir PANOFSKY Erwin, Essais d’iconologie, Gallimard, Paris, 1967.

6

HEWITT Mark. “Representational Forms and Modes of Conception: An Approach to the History

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of Architectural Drawing”, Journal of Architectural Education. No: 39 /2, 1985. Cf. COULAIS, Jean-François, Images virtuelles et horizons du regard. Les visibilités calculées dans l’histoire des représentations urbaines et géographiques, Thèse de doctorat, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 2011.

7

Voir ROGER Alain, Art et anticipation, Carré, collection Arts et esthétique, Paris, 1997, et Nus et paysages. Essai sur la fonction de l’art, Aubier, 1978.

8

En particulier dans VIGANO Paola, Les territoires de l’urbanisme. Le Projet porteur de connaissance, MētisPresses, Genève, 2012.

9

10 DURAND Gilbert, L’imagination symbolique, Paris, PUF, 1964, p. 7-8. Voir en particulier : FOURCAUT Annie, BELLANGER Emmanuel, FLONNEAU Matthieu (dir.), Paris-banlieue. Conflits et solidarités : historiographie, anthologie, chronologie, 1788-2006, Paris, Créaphis, 2007. 11

Il s’agissait du cours de Lecture et Analyse urbaine, cycle Licence, 2e année, enseignant J.F.Coulais. 12

L’œuvre de Schwartz a été récemment étudiée en détail par Panos Mantziaras, qui en a révélé toute la richesse visionnaire. Cf. Mantziaras Panos, La ville-paysage, Rudolf Schwartz et la dissolution des villes, MētisPresses, Genève, 2008. 13

Dessin de Rik illustrant l’article d’André Corboz, « La Suisse, comme hyperville », Le Visiteur n°6, Société Française des Architectes, Paris 2000.

14

BENOIST Jocelyn, « Image scientifique et image manifeste du monde », Philosophies de la perception. Phénoménologies, grammaire et sciences cognitives, Jacques Bouveresse et JeanJacques Rosat (dir.), Odile Jacob, Paris, 2003, 11-30. 15

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2 . ateliers du territoire


alter-mobilités

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Nous sommes allés à la rencontre des acteurs des territoires. Nous avons organisé des ateliers les 27 et 28 mai à Nangis, et les 5 et 6 juin 2013 à Etampes grâce aux acteurs locaux qui, de par leur connaissance fine du territoire, ont pu mettre leur expertise d’usage au service du projet de territoire. Ces projections in situ s’inscrivent dans la continuité de nos travaux pour l’AIGP sur le thème « Habiter le Grand Paris ». A travers ces ateliers, il s’agit de porter un regard renouvelé sur les territoires situés en dehors de l’espace aggloméré, la « subagglo », et d’envisager de nouvelles perspectives pour la construction de la métropole, par la réintroduction de l’échelle de proximité. A partir d’une démarche ascendante basée sur une logique d’accès aux services, nous avons identifié des « grappes de proximité » qui définissent des périmètres théoriques au sein desquels les usagers ont accès à des services de la gamme de proximité (poste, coiffeur, médecin...), intermédiaire (dentiste, kinésithérapeute, pompier...), et supérieure (hôpital, lycée, cinéma...). Le choix a ainsi été fait de s’intéresser à l’accès aux services dans la mesure où, comme l’indiquent les statistiques les plus récentes, ce sont les déplacements autres que domicile-travail qui représentent la part la plus importante des déplacements. Ces grappes de proximité incluent aussi une proportion des déplacements domicile-travail.

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subagglo et grand paris ressources métropolitaines Entre zone dense et peu dense, entre dépendance et autonomie, les relations entre la subagglo et l’agglo sont complexes. Les territoires d’urbanisation dispersée se situent bien loin des grands projets d’ampleur métropolitaine, et pourtant leur évolution est intrinsèquement liée au devenir de la métropole. Ces territoires sont autant de ressources foncières qu’agricoles et naturelles pour la métropole. En témoigne notamment leur forte contribution à l’offre de logement en Île-de-France. La croissance démographique y est active, de nouveaux ménages néo-ruraux en quête d’un foncier bon marché et d’une qualité de vie agréable venant s’y loger. Si l’on s’attarde sur l’indice

de construction, rapporté à la population et à son évolution, celui-ci était de 4,3 en subagglo, contre 2,7 en agglo entre 1999 et 2009. Ces territoires pourraient ainsi contribuer à l’objectif de construction de 70 000 logements préconisé par le nouveau Schéma directeur de la Région Île-de-France (SDRIF). Mais ce dynamisme démographique donne lieu à des formes urbaines qui sont aujourd’hui peu compactes et peu planifiées dans des territoires où l’habitude est à l’extension. A l’aune du nouveau SDRIF, il s’agit de repenser ces formes afin de préserver ces réserves écologiques, agricoles et naturelles, recelant de nombreuses ressources en termes d’agriculture, d’énergie, d’eau et de forêts pour la métropole. La complémentarité entre le Grand Paris et les territoires agraires mérite d’être revalorisée.

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de nouvelles proximités Richesses pour la métropole, mais aussi territoires où l’on habite et où l’on vit, à l’identité territoriale singulière. Pour les nouveaux ménages qui viennent habiter dans ces territoires, le faible coût du foncier se répercute fortement sur le coût des déplacements. Les navettes domicile-travail en direction de l’agglo, l’explosion des mobilités individuelles, la multiplication des déplacements subis, impliquent pour beaucoup une dépendance à la voiture individuelle au coût réel, tant en argent qu’en temps. Le renchérissement des énergies fossiles ne fait qu’accroître le risque de marginalisation des populations les plus fragiles.

Mais l’augmentation des mobilités locales offre de nouvelles perspectives. L’on estime notamment que la part des trajets obligés a globalement baissé au profit des trajets liés aux achats, loisirs et affaires personnelles, un nouveau type de mobilité qui s’effectue en heures creuses et conduit à des déplacements de proximité dont les flux sont plus diversifiés à l’échelle locale. Par ailleurs, les mobilités professionnelles sont en moyenne de 32 kilomètres dans les grappes d’Etampes et de Nangis.

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rencontres avec le terrain la où ça va mal / là où ça bouge

quand la dépendance automobile devient insoutenable

Ces territoires, souvent oubliés de la métropole francilienne, recèlent des potentiels. Dans ces territoires où les solutions sont moins conventionnelles, tout reste alors à inventer. Alors que l’accroissement du vote Front National les a projetés sur le devant de la scène aux dernières élections (vote supérieur à 15% dans 66% des communes de subagglo), on observe un fort dynamisme local, reposant sur les valeurs de solidarité et de partage. Ces territoires sont en réalité des lieux d’expérimentation et d’innovation, offrant de nouvelles perspectives.

La mobilité est un révélateur de cette innovation sociale. Les transports ont toujours été structurants pour l’organisation de l’urbanisation. L’arrivée du train puis de la voiture a transformé le cadre de vie, dans les villes et dans les campagnes. Aujourd’hui, avec le renchérissement du coût du carburant, les acteurs de la subagglo tâtonnent pour faire émerger de nouveaux systèmes de mobilité. Ils expérimentent des altermobilités (mobilités alternatives à l’autosolisme) mutualisées, plus souples et plus solidaires, adaptées à la dispersion. Se mettent en place des systèmes microréticulaires adaptés à ces nouveaux trajets de proximité mais reliés aux infrastructures métropolitaines, tant le désir de pouvoir se déplacer à différentes échelles se fait ressentir.

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vers une nouvelle organisation des territoires Ces territoires, qui se sont fabriqués avec la voiture individuelle, ne pourraient-ils pas aujourd’hui se transformer par les altermobilités. Des signaux, aujourd’hui faibles, témoignent néanmoins d’un changement de mentalités et peuvent avoir des conséquences importantes sur les formes urbaines : - une autre idée du collectif, qui passe par l’associatif, l’entraide, les réseaux sociaux... - une ubiquité retrouvée grâce aux outils numériques, qui permet des conjonctions entre les modes de déplacement locaux et métropolitains, - un retour à la marche à pied, comme en ville dense, car quand on ne peut plus utiliser en permanence sa voiture qui est au pied de son logement, les points de rupture de charge se multiplient, - la nécessité de dessiner un plan à hauteur d’homme qui valorise les continuités et les raccourcis, le sol comme un vrai projet de qualité, - la création de lieux de proximité qui viennent régénérer le local: points de rencontre et de lisibilité, condensateurs qui regroupent des services de bord de route, télécentres, espaces de co-working, mais aussi des logements, des services, des équipements, des locaux associatifs, aires de livraisons...

- une prise en compte des réseaux locaux d’altermobilité, complémentaires aux grandes infrastructures régionales organisées par le Syndicat des Transports en Île-de-France 1 , - une planification à grande échelle qui intègre le local et le métropolitain, organise les systèmes réticulaires de déplacements avec les réseaux lourds collectifs. La grande vitesse articulée avec la marche, c’est le métropolitain avec le chez soi.

acteurs de l’innovation Pour approcher de plus près ces territoires et les révéler en tant que territoires d’innovation, nous sommes allés à la rencontre des associations, des entrepreneurs et des collectivités locales qui portent des projets d’altermobilités sur le territoire. Pendant plus de trois mois, un travail préalable avec ces acteurs a permis de faire émerger les problématiques fortes liées aux enjeux de mobilité ainsi que les expérimentations proposées pour y répondre. C’est à partir de cette démarche « bottom-up » et de l’enthousiasme des acteurs locaux rencontrés qu’est né le désir de poursuivre ces échanges sur les territoires. 1 Le Syndicat des Transports en Îlede-France (STIF) est l’Autorité Organisatrice des Transports (AOT) qui assure la cohérence de la politique de transport menée sur l’ensemble de la région. La loi relative aux libertés et responsabilités locales promulguée le 13 aout 2004 a prévu une délégation de tout ou partie de ses compétences auprès de collectivités locales, qui se constituent alors en Autorités Organisatrices de Proximité (AOP), financées par le STIF dans l’organisation de leurs réseaux locaux de transport.

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à nangis

A Nangis, les collectivités locales, les entreprises et les associations du territoire ont répondu présent les 27 et 28 mai 2013, parmi lesquelles la commune de Nangis, la communauté de communes de la Brie Nangissienne, la communauté de communes de l’Yerres à l’Ancoeur, le Pôle Emploi de Provins, le centre social Nangis Lude, la compagnie artistique KMK, l’association de la Zone Industrielle de Nangis, l’association la Brie Nangissienne Citoyenne et Solidaire et la Mutualité Sociale Agricole d’Île-de-France. La première journée s’est organisée autour d’échanges sur l’articulation des enjeux de mobilité avec les enjeux sociaux, culturels et d’aménagement. L’après-midi, des groupes de travail ont élaboré sur des cartes des visions prospectives pour le territoire, à partir de réflexions sur les lieux d’interface et de connexion de la mobilité. La seconde journée a été l’occasion d’une visite sur le terrain de ces lieux stratégiques. Les participants, ont ensuite restitué eux-mêmes les scenarios envisagés la veille devant d’autres acteurs locaux, départementaux et régionaux. Les membres de l’équipe Nangis Lude, le directeur de la société de transports Procars, des chargés de missions éco-mobilité au Département de la Seine-et-Marne et à la Région Île-de-France ont pu ainsi apporter des pistes complémentaires au débat.

La mobilité, enjeu clé du territoire L’accès aux services, à la culture et aux loisirs, le développement des entreprises, la qualité de vie sur le territoire sont des questions intrinsèquement liées à la mobilité. Elles mobilisent les acteurs locaux de Nangis et de ses alentours, et les poussent à imaginer des systèmes d’altermobilités, supports d’une éventuelle transformation du territoire.

mobilités professionnelles vers l’agglo Aujourd’hui, le manque d’emplois sur le territoire de Nangis implique pour les résidents de travailler dans l’agglo et, pour 54%, en Seine-et-Marne. Leurs mobilités sont dépendantes des modes de déplacements autosolistes, de plus en plus coûteux pour les ménages modestes qui ont fait le choix de venir s’installer sur un territoire où le coût du foncier est faible. Quant aux transports collectifs, le Transilien est saturé en heures de pointe du matin et du soir, que ce soit à la gare de Nangis ou, encore davantage, à la gare de Verneuil l’Etang. Les lignes Seineet-Marne Express sont trop peu nombreuses pour bien mailler le territoire. Pour les acteurs locaux, il s’agirait de renforcer le nombre de liaisons ferrées avec Paris, et surtout de créer de nouvelles lignes de bus express transversales desservant Nangis.

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Face au constat de flux de navetteurs majoritairement orientés vers l’extérieur du territoire, s’est rapidement posée la question du développement de l’emploi et de la formation sur le territoire. Simplifier les mobilités des habitants, c’est aussi leur permettre de travailler là où ils résident. Pour Bernard Frinsinghelli, « si l’on veut que les habitants se déplacent plus facilement sur le territoire, il faudrait développer l’emploi sur nos communes». Ce serait précisément la qualité des transports qui garantirait l’attractivité du territoire aux yeux des entreprises. Le développement de la nouvelle ZAC Nangisactipôle sur la commune de Nangis s’inscrit dans cette réflexion. Située en face de la zone industrielle existante, elle bénéficiera de la proximité de services et d’axes de transport structurants, gages de développement économique. Pour les entrepreneurs du territoire, il s’agit également d’attirer des salariés. Alain Bourdellot s’inquiète que, sur sa zone industrielle, certains postes ne soient pas pourvus. Afin de mieux faire correspondre emploi et formation sur le territoire, il se bat pour faire connaître les métiers de la zone industrielle auprès des jeunes. Se pose néanmoins la question de la mobilité des jeunes en apprentissage ou en formation, bien souvent non véhiculés. Pour atteindre la zone industrielle depuis la gare de Nangis, un apprenti qui souhaite utiliser le bus Nangibus se trouve confronté à son prix, qui correspond aux zones quatre et cinq du pass Navigo. Véritable facteur de disBRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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crimination face à l’emploi, la question de la mobilité se révèle être également un frein au développement des entreprises sur le territoire.

mobilités individuelles contraintes Outre les mobilités professionnelles, l’explosion des mobilités quotidiennes complexifie les parcours quotidiens de mobilité. Véronique Pény vient de Villejuif et s’est récemment installée sur le territoire briard. Travaillant à Nangis, vivant à Montereau, elle témoigne d’une vie très différente du quotidien qu’elle avait à Paris. Comme bien d’autres acteurs du territoire, elle doit organiser différemment ses mobilités quotidiennes. Anne Gorisse atteste de cette réalité. Les habitants du territoire sont bien souvent des néoruraux en provenance du 93 ou 94 et qui viennent s’y installer afin de pouvoir élever leur deuxième ou troisième enfant. L’arrivée est souvent brutale, lorsqu’ils se rendent compte qu’il leur est nécessaire de disposer de deux voitures. Dans certains villages, il n’existe même pas de cantine le midi ni de garderie le soir pour les enfants. Les conséquences sont évidentes sur l’activité des mères qui, après quelques années, sont nombreuses à cesser leur activité pour devenir assistante maternelle. Commencent alors, pour les parents de garde le mercredi, des journées passées dans la voiture à effectuer des navettes entre les différentes activités des enfants. Avec 2,2 voitures par foyer, les ha-

bitants sont fortement dépendants de la voiture individuelle pour accéder à une offre dispersée en services. Cet enjeu est devenu une réelle préoccupation des communes, car elles doivent répondre avec urgence à la saturation des parkings des centre-villes et des gares que la construction de nouveaux logements ne fait qu’accentuer. Cette forte dépendance à la voiture individuelle n’est plus tenable pour les populations les plus fragiles. Elles font l’objet d’une attention toute particulière quant à l’accès à la formation et aux organismes sociaux pour les personnes en difficultés d’insertion, quant à l’accès aux soins pour les personnes âgées. Le Pôle Emploi de Provins envisage de créer une antenne de son service sous forme de visioguichet afin de pallier les contraintes de mobilité sur le territoire. Les associations, comme le Centre social de Nangis, prennent la main pour organiser des modes de transport solidaire ou pour aller à la rencontre des jeunes, pour qui la mobilité est avant tout psychologique.

collectivités locales en peine de garantir leur mission de service public Les acteurs locaux, et notamment les élus communaux et intercommunaux, expriment toute la difficulté qu’ils ont à proposer une offre importante en services. Pour les nouveaux habitants, le niveau de services est un facteur premier dans le choix de résidence. Avec l’accroissement du nombre d’habitants, les collectivités locales doivent faire face à une hausse de la demande

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en matière de services et à une évolution constante des besoins. Il y a alors injonction pour les communes de se doter en équipements adaptés à tous les publics, de la petite enfance aux personnes âgées. Or, le peu de moyens dont disposent les collectivités les empêche de satisfaire l’ensemble des demandes. Ces difficultés s’expriment par une offre éparpillée et dispersée sur l’ensemble du territoire, chaque commune essayant de son côté de maintenir un niveau de services suffisant. Pour Florent Girardin, se pose avec force la question de la territorialité et de la mutualisation des moyens : « quel est le territoire pertinent pour penser les questions sur lesquelles nous travaillons ? Il parait nécessaire d’adapter les échelles d’actions en fonction des thématiques abordées ». Il serait envisageable de penser la mutualisation des services afin de proposer une offre structurée sur l’ensemble du territoire, autour de pôles principaux et secondaires.

Reconstruire du lien social dans les villages Que ce soit pour les populations contraintes d’utiliser la voiture pour se déplacer, ou pour les populations contraintes de ne pas pouvoir se déplacer, les participants témoignent du manque de lieux d’ancrage dans le territoire, de lieux de sociabilité. La commune devient une ville dortoir sur laquelle s’exerce la concurrence de grands pôles urbains. A l’ouest no-

tamment, le pôle de Melun offre une concentration de services et de loisirs. L’attrait de la sortie dans la « grande ville » est réel pour aller au cinéma ou faire les magasins, ce qui décourage les acteurs locaux dans leurs efforts à proposer une offre en services et en loisirs. Avec un renouvellement moyen de population tous les cinq à sept ans, les intervenants font ensemble le constat de la difficulté de faire participer la population à la vie locale. Pour Florent Girardin, se pose avec force « comment vivre à l’endroit où l’on habite ? » Comment faire de ces territoires des lieux de vie ? Et comment donner envie aux habitants de s’engager dans la vie de leur territoire ? Pour Alain Bourdellot, avec le turnover de population, la « mentalité briarde», la culture locale disparait dans les villages. Il n’existe pas de vrais lieux de vie, de lieux d’échanges. Il faut re-construire du lien social. Comme le propose Anne Gorisse, les élus devraient impliquer systématiquement les habitants à la construction des projets locaux. « Je sens une scission entre les élus et les habitants. Quand on fait un conseil pour la création d’un accueil de loisirs par exemple, les habitants se rendent compte de la complexité. Il est important de se relever les manches et qu’on le fasse tous ensemble, que ce soit pour l’école, le centre de loisirs, la fête du 14 juillet ». Au-delà de la simple réalisation de nouveaux équipements, il s’agit de renouveler les modèles démocratiques locaux.

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difficile articulation des politiques locales et régionales Malgré le dynamisme des acteurs locaux pour mailler le territoire en systèmes de transport à la demande, transport solidaire, services itinérants ou encore liaisons douces, les initiatives se trouvent freinées par un ensemble de contraintes lié au jeu d’acteurs territorial. Les infrastructures de transport en commun induisent des coûts d’investissement et de maintien que ne peuvent supporter les acteurs locaux. Leurs financements dépendent donc majoritairement de subventions accordées par le Département ou la Région. La Loi d’Orientation des Transports Intérieurs (LOTI) et l’instance qui la fait appliquer en Île-de-France, le Syndicat des Transports en Îlede-France (STIF), imposent un certain nombre de règles qui s’appliquent de la même manière en zone dense et en espace dispersé. Sur le territoire de Nangis, cette réglementation unique est difficilement adaptable aux besoins du territoire en termes de transport local, ce qui donne lieu à des incohérences. Les deux lignes intra-communales du Nangibus sont ainsi faiblement utilisées alors même qu’elles parcourent toute la ville et sont réglées sur les horaires des trains arrivant en gare de Nangis. Mais le coût du trajet, correspondant aux zones quatre et cinq du pass Navigo, est trop élevé pour des déplacements de proximité. Non seulement la commune de Nangis, mais

également l’intercommunalité de la Brie Nangissienne, se trouve limitée par le STIF. Le transport à la demande qu’elle a mis en place ne peut desservir le territoire en heure de pointe pour ne pas faire concurrence aux lignes régulières. Les réservations doivent être faites la veille et les arrêts se font à des points déterminés, ce qui restreint également son usage. Alors que ces territoires subissant l’influence métropolitaine sont amenés à se développer encore davantage, les acteurs du territoire éprouvent le sentiment de ne pas disposer d’outils adaptés à leur territoire pour envisager l’évolution de leurs transports publics. Pour Morgane Baillergeau, il est nécessaire de disposer d’outils plus souples qui puissent s’adapter aux transformations permanentes du territoire. Selon Clotilde Lagoutte, « il est nécessaire de partager des visions communes avec Paris pour que l’on puisse avancer ». Charles Murat, adjoint à la mairie de Nangis en charge des transports et de l’urbanisme s’interroge : «Quid de l’organisation des territoires et quid des décideurs ? Est-ce que l’on va au-delà des périmètres d’action actuels et qui est décisionnaire ? Estce que maintenant il n’y aurait pas des regroupements d’intercommunalités?» Coopérer c’est donc mieux organiser le territoire, mais aussi peser sur les décisions métropolitaines.

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Co-construire le territoire par les altermobilités A partir des regards croisés des acteurs locaux, de leur connaissance des richesses du territoire et de leur expertise d’usage, des réflexions collectives ont permis de dessiner quelques grands traits du devenir du territoire. Par petits groupes, les participants ont imaginé des transformations du territoire à vingt ans. Adopter une posture prospective permet ainsi de décoller du réel, et révèle des prises de conscience du temps présent. Trois scénarios en construction offrent ainsi des visions du territoire dans son contexte métropolitain.

projets de territoire Scénario 1 : la « Brie slow food » Pensé par thèmes (la santé, le sport, les commerces, les loisirs, l’emploi, le logement), ce scénario réfléchit à la manière dont il est possible de redonner vie à l’ensemble des petits villages du territoire. Il met en cohérence un développement urbain équilibré avec la valorisation d’une agriculture de proximité autour de la « Brie slow food ».

Scénario 2 : un système polycentrique Le deuxième scénario s’inscrit dans une vision polycentrique de l’organisation du territoire selon trois pôles principaux (Nangis, Mormant, Verneuil l’Etang-Guignes-Chaumes-en-Brie) et des pôles secondaires (Champeaux, Courpalay, Grandpuits, la Chapelle-Gauthier, Fontenailles, la Chapelle Rablais, Rampillon, la Croix-en-Brie). Cette hiérarchisation s’appuie sur le niveau d’équipements (accueils de loisirs, poste, relais assistante maternelle, pharmacie) au sein de chaque commune.

Scénario 3 : une centralité linéaire Le troisième scénario encourage la préservation du territoire agricole. Il limite le développement des petites communes pour concentrer les efforts en matière de logements, d’emploi et d’équipements autour d’un axe structurant, le long de la RN 19 reliant Nangis, Mormant, Verneuil l’Etang et Guignes.

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sur le terrain, à la recherche de lieux stratégiques Une visite sur le terrain a permis d’ancrer ces scénarios en offrant la possibilité d’appréhender de manière sensible les potentialités du territoire et d’imaginer le devenir de certains lieux stratégiques. Une ballade dans la zone industrielle de Nangis a notamment alimenté les éléments de projet. Ce lieu stratégique pour le développement économique de la commune de Nangis (bientôt la nouvelle ZAC Nangisactipôle s’implantera à ses côtés) offre des potentialités d’aménagement pour attirer les entreprises et optimiser les déplacements des salariés autour de « hubs de services ». « Est-ce que l’on ne pourrait pas imaginer créer des services qui soient liés au travail ? Une structure d’accueil pour enfants, un centre de loisirs, un service de pressing, une restauration pas trop chère par exemple : des services qui facilitent le travail et le quotidien des gens. Il faut se démarquer car en Seine-et-Marne nous sommes en concurrence avec d’autres territoires. Il nous faut développer des « services +»» Anne Gorisse.

L’ancien axe historique de la RN 19 a également donné lieu à des réflexions sur les stratégies de développement du territoire. Un arrêt à Verneuil l’Etang a permis d’évoquer les enjeux liés à la saturation du parking de la gare du Transilien. Cette question se pose avec force à l’heure où de nouveaux lotissements se construisent dans la commune, et pousse les acteurs locaux à s’organiser pour envisager de nouvelles solutions d’altermobilités. « Ce n’est pas une solution d’être obligé de prendre la voiture pour aller prendre le train. Les solutions doivent être multiples, à partir de transports à la demande, de covoiturages, de stop organisé etc…» Guy Simonot. Cette interrogation se retrouve également dans les centre-bourgs. Celui de la Chapelle-Gauthier notamment est particulièrement touché par la saturation des places de stationnement. Le maire se trouve dans l’urgence d’imaginer des solutions qui permettraient de limiter la dépendance à l’automobile. Il s’interroge sur la manière dont limiter l’étalement urbain de sa commune, en conciliant des éléments patrimoniaux et de nouveaux logements sociaux en R+4. L’intégration de logements sociaux s’est réalisée à proximité de la ferme, et à côté de l’église et du château, un ensemble regroupant également les commerces et services de la commune.

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du territoire de passage à un lieu de vie Pour les différents groupes, le territoire est perçu comme un territoire de passage où il est difficile de créer du lien social. Les voisins se croisent mais se rencontrent peu. Il s’agit donc de faciliter la vie des résidents en transformant les lieux de la mobilité en lieux de convivialité et de sociabilité. La mobilité renouvelle ainsi les modes de sociabilisation et offre de nouvelles manières de s’approprier le territoire. L’accent est mis sur la proximité afin de faire des mobilités subies des mobilités choisies dans un contexte économique particulièrement contraint. Il faut que les résidents puissent trouver une offre en services et en loisirs près de chez eux, et qu’ils n’aient pas à se déplacer trop loin pour aller au travail. La proximité reterritorialise et valorise les échanges locaux. Des possibilités en termes d’agriculture de proximité sont interrogées, pensées en complémentarité des fonctions résidentielles et industrielles. Ainsi, les participants imaginent des espaces dédiés au maraîchage dans les zones industrielles, proches des habitations.

entre dispersion et polycentrisme Répondant à ces deux enjeux de sociabilité et de proximité identifiés comme clés pour les acteurs locaux, diverses propositions ont été faites. A partir

des nouveaux réseaux d’altermobilités, où peut se développer l’offre en logements, en services, et en emploi ? Certains se sont penchés sur le devenir des petits villages et sur les axes stratégiques de transport à la demande ou de covoiturage, quand d’autres se sont interrogés sur les potentialités des pôles urbains bien desservis par les réseaux de transport de bus et de Transilien. Deux scénarios complémentaires pour l’avenir de ces territoires. Concernant les villages, des lieux clés d’altermobilité pourraient se développer au croisement de plusieurs axes structurants. Sur des positions de carrefour particulièrement stratégiques entre plusieurs communes ou au niveau des écoles, s’implanteraient des aires d’autopartage, de covoiturage ou de transport à la demande pour faciliter les déplacements vers les centre-bourgs (où l’on trouve d’autres services tels que des maisons de santé, l’offre commerciale et l’offre en loisirs) et entre les villages. Sur ces lieux clés, on trouverait des télécentres, des point-relais, qui soient également des lieux de convivialité. Ces lieux permettraient également de desservir chaque village en commerces et en services publics (permanences de la Poste, du Centre social…). Des produits de première nécessité seraient commandés dans les supermarchés. Autre manière d’appréhender la desserte de ces villages, l’itinérance est envisagée comme un moyen privilégié pour faciliter l’accès aux loisirs et à la culture. Il s’agit alors de faire venir

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les services dans les villages. L’itinérance par exemple des sports et des loisirs permet de penser le regroupement de plusieurs villages en cohérence avec les axes de déplacement. Des « route de la musique », « route de la danse », « route de la peinture » structureraient ainsi le territoire. Les zones industrielles du territoire constituent également des lieux stratégiques appelés à devenir des pôles structurants. D’ores et déjà situées sur un axe routier clé (la RN 19), elles pourraient se transformer en carrefours d’altermobilités, dotées d’une offre en bus, en transport à la demande, en autopartage, en covoiturage, et en vélos. Cet axe routier historique de développement urbain et économique deviendrait ainsi le lieu de la transformation du territoire, par les altermobilités. Quant aux villes et aux gros bourgs, ils ont été pensés dans leurs relations avec les grands axes structurants d’envergure métropolitaine. Si les liens de proximité sont essentiels, les acteurs locaux n’oublient pas toute l’importance de l’accès aux ressources métropolitaines. La gare (ferroviaire ou routière), porte d’entrée dans le territoire, se doit d’être particulièrement soignée. L’on pourrait y trouver un certain nombre de services : une boulangerie, une crèche, un accueil de loisirs…A partir de la gare, se développeraient des cheminements piétons et cyclables particulièrement bien aménagés et sécurisés pour « donner envie aux habitants de faire 1 km à pied ou en vélo et d’abandonner leur voiture ». BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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à Etampes

La mobilité, enjeu clé du territoire A Etampes, la mairie d’Etampes, l’entreprise Faurecia, la Mission locale du Sud-Essonne, les associations du Pôle Economie Solidaire, la communauté de communes du Val d’Essonne, le CAUE de l’Essonne, la CCI de l’Essonne, l’Agence pour l’Economie en Essonne et le Conseil Général de l’Essonne ont ensemble répondu présents pour participer aux ateliers de co-construction du devenir du territoire sud-essonnien, au regard des enjeux de mobilité, d’aménagement, de culture et d’environnement.

Les ateliers se sont déroulés de la même manière qu’à Nangis A la restitution, des acteurs locaux, départementaux et régionaux nous ont rejoint. Le Vice-Président au conseil régional d’Île-de-France chargé de l’aménagement du territoire, de la coopération interrégionale et des contrats ruraux, l’Agence pour l’Economie en Essonne, la Communauté de Communes du SudEssonne, des chargés de mission éco-mobilité à la Région Île-de-France ont ainsi apport des pistes complémentaires au débat.

Un territoire transformé par l’usage de la voiture individuelle, excluant les plus fragiles L’autosolisme a ancré, dans le SudEssonne, des modes de vie liés à la dispersion des lieux d’habitat, de services, d’activités ou encore de loisirs. Les parcours de mobilité sont complexes, propres à chaque individu. Mais avec l’augmentation du coût du carburant, cette relation n’est plus systématique. Les populations les plus précaires et les plus fragiles sont fortement contraintes de se débrouiller autrement et de trouver des alternatives à la voiture individuelle. S’est donc posée avec force la nécessité de repenser les mobilités sur ces territoires, et de développer l’emploi, impliquant de nouvelles organisations du territoire. Des systèmes se mettent en place pour aider ces populations à se déplacer, notamment pour trouver un emploi. François Robin et Hugo Collin ont identifié que la mobilité est un frein à l’insertion professionnelle. Afin de lutter contre cette discrimination, le Pôle Economie Solidaire d’Etampes a créé une plateforme de Mobilité Solidaire qui redirige les personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle vers des services de mobilité (trans-

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port à la demande, aide financière au permis, formation à la mobilité). M. Léonardo, bénéficiaire de ces services, témoigne de ses difficultés à se déplacer sur le territoire. Commercial en recherche d’emploi, il accepte d’effectuer le trajet Dourdan / Etampes. Tributaire des transports collectifs, il doit passer par Brétigny pour effectuer un changement de RER. Le trajet, en zone 5, est d’1h30 alors qu’il est d’une demi-heure en voiture. Face à ces difficultés de mobilité, les intervenants s’accordent à dire qu’il est nécessaire d’accroître les systèmes solidaires de transport, comme ceux proposés par la plateforme Mobilité Solidaire, mais surtout de développer l’offre d’emploi sur le territoire. Et si cette précarisation impliquait de repenser les modes de déplacement, quelles conséquences cela aurait-il sur l’organisation du territoire ? Dans ces territoires où les services, logements et activités sont aujourd’hui dispersés, les alternatives à l’usage de l’automobile particulière ne permettraient-elles pas une urbanisation de plus grande qualité ? Certes il s’agit de pouvoir accéder à l’offre d’emploi, mais également que celle-ci existe, et qu’elle corresponde à l’offre de formation proposée sur le territoire. Pour Françoise Brideron et Pascal Machy, il s’agit de développer l’offre en transport mais également de favoriser l’emploi sur le territoire, en le faisant correspondre à l’offre de formation. Aujourd’hui, les étudiants quittent le territoire pour profiter BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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d’une formation supérieure à Bac+2 à Paris ou au pôle Orsay-Saclay. Comment valoriser les ressources locales et favoriser l’implantation d’entreprises ?

Faciliter la mobilité pour développer l’emploi Or, le manque d’infrastructures en transports collectifs représente également « un frein au développement des entreprises » (Bertrand Guimard). Les flux économiques traversent le territoire sans réellement le desservir, les flux de mobilité professionnelle se réalisant principalement vers l’agglo. Comme l’explique Marc Amiot, les entreprises du territoire ont identifié la mobilité comme un enjeu clé. A la suite de la convention de revitalisation Sud-Essonne signée par Faurecia, 170 entretiens ont été réalisés dans 120 structures du territoire. Cette enquête a révélé que la faible desserte en transports en commun était une contrainte majeure pour les entreprises, et ce pour deux raisons principales : l’entreprise éprouve des difficultés à recruter des salariés, ce qui induit une contrepartie en salaire, l’entreprise étant alors placée en difficulté concurrentielle. La distance est donc devenue un facteur primordial de sélection à l’embauche Louis-Jean Marchina partage ce constat: liée aux enjeux de mobilité, se pose la question de l’emploi. Selon lui, une entreprise qui fonctionne est une entreprise où les modes de transport des salariés sont facilités. Or, le SudEssonne souffre du faible nombre de

lignes directes reliant le territoire avec le cœur de la Région. Bien que les axes de transport se soient développés le long des tracés des vallées dans une logique Nord-Sud, les liaisons directes avec Paris sont peu nombreuses. Par ailleurs, les retards occasionnés sur les lignes de RER C et D entrainent des retards sur les horaires de travail. Pour les personnes qui résident et travaillent sur le territoire sud-essonnien, soit 4 habitants sur 10, c’est le manque de liaisons transversales qui pose problème. Le développement des réseaux lourds en transport en commun s’étant réalisé en suivant les tracés des vallées, les transports de personnes et de marchandises se font difficilement de manière transversale, ce qui condamne les salariés à l’usage de leur voiture individuelle. Le développement de ces axes semble être un enjeu clé pour rééquilibrer fonctions résidentielles et productives sur le territoire et résoudre les problèmes de mobilité par la valorisation de l’échelle de proximité.

Une évolution des habitudes en cours Certes l’évolution des comportements liés à la mobilité est complexe et lente. Elle implique de renoncer au confort et à la flexibilité de la voiture, efforts que les actifs sont peu enclins à effectuer sur des territoires faiblement pourvus en transports en commun. Et la gratuité du service n’est pas un argument suffisant pour convaincre de l’usage des transports collectifs. Selon Marc Amiot, l’élément principal dans le

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choix de la mobilité des salariés demeure encore celui du temps : arriver à l’heure et passer le moins de temps possible dans les transports influe directement sur la décision. Par ailleurs, l’explosion des mobilités, et la désynchronisation des temps sociaux rend les déplacements complexes. Ainsi, les intervenants font ensemble le constat qu’il leur est difficile de covoiturer, ne finissant jamais aux mêmes horaires tous les soirs de la semaine. Bertrand Guimard ajoute que pour ses salariés, le temps passé dans la voiture n’est pas un temps perdu mais mis à profit pour passer des appels et travailler ; chose impossible avec la pratique du covoiturage. Néanmoins, les acteurs s’accordent à dire qu’une mutation des habitudes est d’ores et déjà à l’œuvre. L’entreprise Faurecia par exemple met en place un Plan de Déplacements Entreprise. Son directeur, Bertrand Guimard, sollicite chacun de ses employés pour l’encourager à faire évoluer ses habitudes de mobilité. Selon lui, une multiplication de solutions, intégrant à la fois offre de bus, covoiturage, transport à la demande, vélo, favorisera l’évolution des mobilités professionnelles. Des modes de déplacement plus solidaires comme ceux initiés par la plateforme « Mobilité Solidaire », en direction des personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle, s’étendent actuellement aux actifs. La mise en place d’une Agence Locale de Mobilité, qui regroupera l’ensemble de l’offre d’altermobilités disponibles, témoigne d’une réelle demande de la part des habitants et des actifs du

territoire.

prendre en compte les «FRANGES» DE LA MéTROPOLE Dans ces territoire en quête d’identité, situé en région Île-de-France mais répondant à des modes de vie de la «province » sans bénéficier de ses avantages, les acteurs locaux se considère souvent comme « oubliés », «délaissés» de la Région Île-de-France en matière de transport local. Pour Pascal Machy, cette représentation est alimentée par des politiques régionales et départementales peu adaptées aux besoins de la ruralité en termes d’altermobilité et de transport local. C’est en effet toute la difficulté des politiques menées à grande échelle à s’adapter aux spécificités tant urbaines que rurales du territoire. Selon lui, le Loiret, département frontalier de l’Essonne, bénéficie d’une politique départementale qui s’adapte mieux aux enjeux ruraux que l’Essonne, où les zones denses comme Etréchy (206 habitants/ km²) côtoient les zones peu denses, à l’instar de Méréville (65 habitants/km²). Selon Marc Amiot, il existe un risque démocratique à oublier ces territoires. Si le cœur d’agglomération ne prend pas en compte sa « périphérie », alors les conséquences deviendront catastrophiques en termes d’exclusion sociale, tel que c’est déjà le cas à Etampes et Dourdan. Il est urgent d’écouter cette représentation de la population afin d’éviter le pire.

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Co-construire le territoire par les altermobilités Par petits groupes, les participants ont imaginé des transformations du territoire à 20 ans. Adopter une posture prospective permet ainsi de décoller du réel, et en même temps, révèle des prises de conscience du temps présent. Trois scénarios en construction offrent ainsi des visions du territoire dans son contexte métropolitain.

projets de territoire Scénario 1 : vitesse et liaisons à grande échelle Le premier scénario repose sur l’articulation de deux échelles, locale et métropolitaine : renforcer le lien au sein du territoire, grâce au développement d’un axe transversal ouest-est reliant Dourdan, Etampes, Milly-la-Forêt, et faciliter les échanges avec de grands pôles d’activités et de formation du cœur d’agglomération tels que le plateau Orsay-Saclay. Scénario 2 : renforcer la transversalité sur le territoire Le deuxième scénario envisage la transversalité comme base de construction d’un projet de territoire. Le faible nombre d’axes transversaux et l’engorgement des grands axes nord-sud crée une forte tension entre la fonction résidentielle et la fonction économique sur le territoire. Scénario 3 : formation et systèmes productifs locaux Le troisième scénario réfléchit au développement circulaire du territoire. A partir des filières bois et chanvre qui se développent dans le Parc Naturel Régional du Gâtinais, à l’est du territoire de Milly-la-Forêt aux abords d’Etampes, une réflexion s’est engagée sur les richesses créatrices d’emplois sur le territoire. La valorisation des richesses locales pourrait ainsi favoriser l’éco-construction et une formation de qualité.

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sur le terrain, à la recherche de lieux stratégiques Une visite sur le terrain a permis d’ancrer ces scénarios en offrant la possibilité d’appréhender de manière sensible les potentialités du territoire et d’imaginer le devenir de certains lieux stratégiques. La thématique abordée s’estorientée logiquement autour notamment des voies ferrées disparues, pour aborder certes les flux, mais surtout les lieux d’ancrage des mobilités locale et métropolitaine, lieux de valorisation des filières productives locales.

Une heure de promenade sur « le Tacot » a été l’occasion de se projeter dans cet axe transversal structurant identifié comme absent sur le territoire. Cette voirie historique qui reliait Corbeil à Milly-la-Forêt, Etampes à Maisse, Bouville à La Ferté-Alais, Arpajon à Etampes permettait le transport de voyageurs et le transfert de productions maraichères vers les Halles de Paris jusqu’en 1958. Témoignage des échanges entre Paris et sa ceinture verte, l’enjeu serait aujourd’hui d’y revaloriser les échanges locaux.

Repérée comme un éventuel futur pôle de transports et de services, un arrêt a été effectué à la gare de Guillerval, au sud d’Etampes. A proximité de l’aérodrome, halte ferroviaire de la ligne Paris-Austerlitz Bordeaux, desservie par la ligne TER Paris Orléans, et reliée par des bus aux communes d’Angerville et d’Etampes, cette gare pourrait devenir une interface entre les mobilités de proximité et les déplacements de plus grande distance au sein de la métropole. Cette gare révèle des potentialités de développement aujourd’hui peu exploitées, permettant des modes de déplacements adaptés aux besoins de la dispersion et insérés dans un paysage attrayant, au milieu des champs et proche des éoliennes de Pussay.

Enfin, la voie de chemin de fer industrielle dans la zone industrielle d’Etampes a été l’occasion de réfléchir aux échanges d’un autre type. Traversant la zone industrielle, elle offre des potentialités de transport de marchandises.

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Renforcer les liens de proximité L’ensemble des groupes s’est intéressé à la manière dont pourraient se développer les échanges de proximité sur le territoire, afin de privilégier le local, échelle pertinente du lieu de vie. Tous ont partagé le même constat de la nécessité de faciliter les continuités et les raccourcis transversaux sur un territoire qui s’est profondément développé autour de ses vallées, selon des axes structurants nord-sud. Des expériences actuelles ont été approfondies et de nouvelles idées ont émergé, s’inspirant de modèles plus anciens. La mobilité de proximité a été réfléchie de manière à favoriser les liens sociaux, les échanges entre les individus. La réalisation d’une liaison transversale entre Dourdan, Etampes et Millyla-Forêt a été également envisagée par les différents groupes comme une solution pertinente. Cette liaison reprendrait une partie du tracé du Tacot, l’ancien chemin de grande banlieue qui témoigne de préoccupations futures certes pas nouvelles. Certains envisagent d’y développer une liaison douce continue ; d’autres privilégieraient un transport public en site propre (roulant ou ferré); voire même en télécabine. Quelque soit le mode de déplacement retenu, il s’agit de créer du lien social en court-circuitant les grandes radiales. A une échelle plus fine, des solutions comme le transport à la demande ou le vélo ont été envisagées comme

des moyens de faciliter les déplacements entre les villages. Afin de relier villages et centre-bourg, l’idée serait de développer des transports à la demande non pas à la demande des personnes, mais pilotées par les mairies, afin d’organiser les déplacements vers des services, et permettre un effet masse qui basse le coût pour la collectivité. Dans le bourg, près des services desservis par le transport à la demande, une salle intergénérationnelle permettrait de recréer du lien social. Des parkings vélos sécurisés, voire la mise à disposition de vélos à assistance électrique aux abords des gares, solutionneraient la réalisation du « dernier kilomètre ». Par le développement de ces altermobilités, il s’agit de favoriser la qualité de vie sur le territoire en développant des liens de plus grande proximité reliant lieux d’habitation, services et loisirs. Mais également de mettre en cohérence les forces vives du territoire qui puissent participer du développement économique local : le tourisme d’affaires, les espaces économiques stratégiques (l’Union des Forgerons à Méréville, Faurecia à Brièresles-Scellés, MDS à Dourdan, l’éco-cité de Vert-le-Grand) et les zones d’emplois, fortement structurantes (Dourdan, Etampes). Ces liaisons de grande proximité ont été également la base de réflexions sur le développement de la formation à partir de systèmes productifs locaux particulièrement structurants pour le territoire. Une filière bois pourrait

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ainsi se structurer, sur le modèle des coopératives agricoles, et à laquelle correspondraient des formations d’excellence. Des filières innovantes telles que l’artisanat d’art, l’éco-construction, le design, offriraient aux étudiants une perspective d’avenir sur le territoire. Des formations spécialisées qualifiantes attireraient les étudiants de la métropole, ce qui contribuerait à renverser les flux habituels d’étudiants de la subagglo vers l’agglo.

Sans être confiné au local Mais pour les acteurs locaux, la proximité ne doit pas être synonyme de confinement. La liaison transversale Dourdan, Etampes, Milly-la-Forêt est pensée en cohérence avec l’échelle métropolitaine ou régionale. Cet axe s’intègre à celui reliant Rambouillet à Nemours, contribue à renforcer une continuité écologique existante, entre la Vallée de Chevreuse et le Gatinais, en passant par la Beauce. Pour d’autres, cet axe serait structurant pour relier rapidement les habitants aux richesses métropolitaines. Il parait essentiel de faciliter les échanges avec les pôles économiques et de formation structurants, à l’instar du pôle Orsay-Saclay. Il s’agit de faciliter et d’optimiser les déplacements professionnels quotidiens, encore très structurants dans les habitudes quotidiennes de mobilité. Cette liaison transversale permettrait également de rejoindre rapidement les gares du RER C et du RER B ainsi que

l’A6 ou l’A10, où l’on pourrait voir se développer des aires de covoiturage ou des liaisons avec des bus à haut niveau de service. La création de liaisons locales d’une part, et le renforcement des échanges avec la métropole d’autre part, témoignent d’un réel désir d’améliorer la qualité de vie au niveau local, tout en accédant facilement aux ressources métropolitaines. Des lieux d’ancrage territoriaux, mettant en relation ces deux échelles, participent de cette transformation du territoire.

Lieux d’ancrage territoriaux Ces lieux de la mobilité à la fois locale et métropolitaine, aussi lieux de services, ne pourraient-ils pas devenir des lieux de sociabilité ? Les participants ont identifié des lieux clés qui connectent des habitants en situation dispersée pour faciliter la mutualisation des déplacements en transport à la demande, en covoiturage, ou encore en voitures électriques. Les lieux de services (à la mobilité) se créeraient ainsi autour de lieux de sociabilité. Les divers points de croisement de la mobilité seraient en réalité des lieux de vie et d’échanges où pourraient s’envisager davantage de développement urbain. Pour marc Amiot, « on réinvente la place moderne à l’aune de la réalité d’un espace périurbain comme le Sud-Essonne » Les uns imaginent des maisons intergénérationnelles, dans les bourgs, à proximité des services, afin de per-

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mettre le regroupement de personnes utilisant le transport à la demande. D’autres envisagent des lieux de service autour des gares : « des hubs de service qui s’accrochent à des hubs de transport, soit des plateformes dédiées au service où viennent se croiser les flux » (Marc Amiot) où l’on imagine également des télécentres pour favoriser le travail à distance. Ils pourraient se situer, comme c’est le cas aujourd’hui, autour des gares, lieux de mobilités à différentes échelles, lieux de croisement, mais aussi lieux d’échanges et lieux propices à la mutualisation des déplacements. Mais de manière plus prospective, l’on pourrait les imaginer à l’intersection de deux routes structurantes proches de centre-bourgs, de gares oubliées, là où l’urbanité et l’échange seraient encore à développer. C’est le cas des parkings de supermarché, d’ores et déjà supports d’aires de covoiturage ; mais également des bords de routes particulièrement passantes. La gare ferroviaire de Guillerval illustre particulièrement bien cette prospective, offrant des potentialités de développement car située à l’intersection de liaisons régionales et locales. Ces lieux qui pourraient devenir particulièrement structurants dans l’organisation du territoire offrent de nouvelles perspectives quant à l’articulation entre des modes de déplacements lents et rapides, entre des infrastructures lourdes et des mobilités souples.

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les acteurs de ces ateliers

A Nangis LES PARTICIPANTS AUX ATELIERS DES 27 ET 28 MAI 2013 A NANGIS Alain Bourdellot, président de l’AZIN et Guy Simonot, vice-président de l’AZIN. L’association s’organise pour porter auprès des acteurs publics et privés des demandes de desserte en transport en commun adaptés à la Zone Industrielle de Nangis (750 salariés) ainsi qu’au territoire de la Brie Nangissienne. Elle regroupe les sociétés présentes sur la Zone Industrielle et s’est fédérée avec d’autres associations d’industriels du département. Le vice-président porte le projet d’une association ayant pour but la résolution de la problématique du stationnement autour de la gare de Verneuil l’Etang, située à proximité immédiate de l’intercommunalité de l’Yerres à l’Ancoeur. Eric Demouy, directeur du Pôle Emploi de Provins. Le Pôle Emploi de Provins s’intéresse aux problèmes de mobilité des personnes en insertion sociale et professionnelle. La future mise en place d’un visioguichet à Nangis figure comme un moyen d’y répondre. Anne Fleury-Raemy, directrice du centre social Nangis Lude.

Le centre social a pour rôle de développer des projets à caractère social auprès des populations demandeuses: jeunesse, personnes âgées, famille. Depuis 2013, il a signé une convention d’objectifs avec la Communauté de Communes de la Brie Nangissienne et est à vocation intercommunale. Des animations itinérantes vont parcourir l’ensemble des communes cet été : des ateliers parents/jeunes enfants, un service jeunesse et une pépinière de projets. Un transport solidaire est également prévu pour septembre 2013. Des chauffeurs bénévoles et bénéficiaires transporteront des personnes pour des déplacements occasionnels, de 9h à 19h, vers des grandes villes comme Melun, Provins ou encore Coulommiers. L’objectif à terme est de fédérer un réseau qui puisse devenir une associations indépendante du centre social. Bernard Frisinghelli, maire de Bréau et président de la Communauté de Communes de l’Yerres à l’Ancoeur; Julie Saint-Pierre, chargée de mission Développement local à la Communauté de Communes de l’Yerres à l’Ancoeur. L’intercommunalité de l’Yerres à l’Ancoeur est en rédaction de son diagnostic de territoire qui permettra d’identifier les enjeux forts auxquels le projet de territoire devra répondre. La question de la mobilité constitue un élément d’intérêt, notamment à travers la mise en place d’un dispositif de transport à la demande, en faveur des plus de 65 ans. Florent Girardin, maire de la Cha-

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pelle-Gauthier et vice-président à la Communauté de Communes de l’Yerres à l’Ancoeur. La commune de la Chapelle-Gauthier, en révision de son Plan Local d’Urbanisme, se préoccupe des enjeux de mobilité, à travers notamment la problématique du stationnement et de la saturation de son centre-ville. Membre de l’intercommunalité de l’Yerres à l’Ancoeur, cette commune présente la caractéristique d’être davantage tournée vers Nangis et sa communauté de communes, la Brie Nangissienne. Anne Gorisse, mutualité sociale agricole d’Ile de France. La mutualité sociale agricole développe des structures petite enfance dans les petits villages ruraux et est souvent confrontée aux problèmes de mobilité et d’accès aux services des familles. Clotilde Lagoutte, élue adjointe au maire de Nangis, en charge des affaires intercommunales et conseiller communautaire en charge des transports et des travaux; Morgane Baillergeau, directrice générale des services de la communauté de communes de la Brie Nangissienne. Le projet de territoire de l’intercommunalité, élaboré en 2007, identifie le transport et l’itinérance des services comme deux priorités pour le développement du territoire, aux côtés du développement économique et du logement. La Communauté de communes a d’ores et déjà mis en place un service de transport à la demande depuis 2010, et souhaite proposer une offre

en transport solidaire, en partenariat avec le centre social Nangis Lude. Le transport à la demande fonctionne à destination de pôles générateurs à Nangis tels que Pôle emploi, la Mission locale, des associations d’aide, des organismes culturels, le sport, le marché. Aujourd’hui, ce sont principalement des personnes âgées qui empruntent ce mode de déplacement. Mais la communauté de communes cherche à élargir son public, notamment envers les jeunes, en partenariat avec le centre social. Quant aux services itinérants, divers services parcourent l’ensemble de la communauté de communes. C’est le cas des relais assistantes maternelles, des services multisports et, jusqu’en 2012, d’une ludothèque itinérante. Josiane Masson, ancienne élue adjointe au maire de Nangis et présidente de la Croix Rouge. La mairie de Nangis a toujours été très impliquée par les enjeux de mobilité, néanmoins, il reste des problèmes de mobilité sur le territoire. Charles Murat, élu adjoint au maire de Nangis, en charge de l’urbanisme, des transports et de la circulation. La commune de Nangis travaille à la mise en place d’une politique de mobilité, identifiée comme une des priorités pour le territoire. Ainsi, deux lignes intra-communales, le Nangibus, ont été créées sur le territoire de Nangis. Néanmoins, celles-ci circulant à vide en journée, la commune de Nangis travaille à faire évoluer leur fonctionnement, au regard des réglementations régionales.

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Véronique Pény, directrice artistique de la Compagnie KMK en résidence à Nangis. La Compagnie KMK propose des promenades sensibles offrant un regard artistique sur la commune de Nangis. Pour cette compagnie, se pose sur ces territoires la question de l’accès à la culture. Daniel Rollet, citoyen de Nangis et amateur de cyclisme, membre de l’association Brie nangissienne citoyenne et solidaire.

A Etampes LES PARTICIPANTS AUX ATELIERS DES 5 et 6 juin 2013 à étampes Marc Amiot, coordinateur territorial à la CCI Essonne, en charge de la convention revitalisation Sud-Essonne.

Amateur de cyclisme, sa fine connaissance des chemins cyclables et des liaisons douces a été un atout dans la réalisation des ateliers.

La convention de revitalisation signée par Faurecia a pour but de récréer de l’emploi sur le territoire sud-essonnien. Elle a identifié la mobilité comme un problème majeur, ce qui a permis d’expérimenter un prototype innovant, « Laisse ta voiture au garage ».

les Participants à la restitution du 28 mai 2013

Françoise Brideron, directrice de Horizons, Pôle Economie Solidaire.

Sylvain Gageat, chargé de mission écomobilité à la Région Île-de-France

Cet organisme de formation propose également des formations à la mobilité.

Frédéric Jouy, directeur général de la société Procars, transporteur.

Martine Cailhau, directrice de l’aménagement du territoire et des transports à la Communauté de Communes du Val d’Essonne.

La société gère l’ensemble des réseaux de bus au sein de l’intercommunalité de la Brie Nangissienne. Elle entre en correspondance avec le STIF pour demander une éligibilité à des subventions en cas de demande d’augmentation de l’offre de la part des collectivités. L’équipe du centre social Nangis Lude: Kathleen Bourlhonne, Lambert Menager, Yvette Amaro, Najla Elbouthati, Marion Flory Audrey Tournier, chargée de mission au département de Seine-et-Marne

La Communauté de Communes du Val d’Essonne a valorisé les transports collectifs de proximité en renforçant ses trois réseaux de lignes de bus, en mettant en place un transport à la demande et en développant son réseau de circulation douces aux abords des gares et des écoles. Dans le cadre du Plan Climat Energie, elle réfléchit à la réalisation de Plans de déplacements entreprise et Plans de déplacements administratif.

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Laetitia Casali, directrice du Bureau d’information jeunesse à la mairie d’Etampes. Au même titre que la mission locale, le Bureau d’information jeunesse informe les jeunes sur les formations mais également sur les transports maillant le territoire, et les aide à monter des projets. Hugo Collin, chargé de mission Mobilité Solidaire, Pôle Economie Solidaire. Au sein du Pôle Economie Solidaire, une plateforme de mobilité a été créée afin d’offrir un service de transport solidaire et des formations à la mobilité. Une Agence Locale de Mobilité en projet permettra bientôt d’offrir à l’ensemble de la population l’information quant à l’articulation des différents modes de déplacement. M. Léonardo, bénéficiaire de Mobilité Solidaire est venu apporter un complément d’information. Marie Demée, chargée de mission à l’Agence pour l’Economie en Essonne, en charge du Pacte régional Sud-Essonne. Le Pacte territorial programme pour trois ans des actions conventionnées avec la Région, le Département de l’Essonne, les 5 intercommunalités du Sud-Essonne et les 98 communes, avec pour but de répondre à divers objectifs économiques touchant à la question de la mobilité : le retour vers l’emploi, l’accès aux services, à la formation et à l’emploi et l’attractivité touristique. Bertrand Guimard, directeur du site

Faurecia à Brières-les-scellés. Faurecia a établi son Plan de Déplacement Entreprise afin de répondre aux besoins de mobilité de ses salariés et de ses clients. Christine Leconte, architecte urbaniste et Nicolas Tabary, chargé de mission « Hissez pavillon ! » au CAUE de l’Essonne. Le CAUE de l’Essonne, à travers son rôle de conseil, s’intéresse aux enjeux de mobilité sur le territoire sud-essonnien. Pascal Machy, directeur de la mission locale Sud-Essonne. La mission locale s’est mobilisée pour permettre aux jeunes en insertion professionnelle de bénéficier d’un accès à la mobilité. Louis-Jean Marchina, délégué au maire d’Etampes, en charge du développement économique et des finances communales. A travers la question de la mobilité, la commune d’Etampes souhaite valoriser l’emploi sur le territoire. François Robin, président du Pôle Economie Solidaire. Collectif regroupant six associations ayant pour but de favoriser l’insertion sociale et professionnelle de publics en difficulté, la mobilité a été fixé en tant comme un enjeu prioritaire. Jean-Paul Robin, chargé de mission Mission Sud-Essonne au Conseil Général de l’Essonne.

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La Mission Sud-Essonne est porteuse d’un plan d’actions ayant pour but d’optimiser les réseaux de transports existants, d’apporter des pistes pour régler la saturation des parkings aux abords des gares, de développer le transport à la demande et le covoiturage notamment sur les parkings de supermarché, et d’informer sur l’existant.

les Participants à la restitution du 6 juin 2013 Alain Amedro, vice-président au conseil régional d’Île-de-France, chargé de l’aménagement du territoire, de la coopération interrégionale et des contrats ruraux Gilles Baudouin, maire-adjoint à la ville d’Etampes, en charge de l’aménagement, de l’urbanisme et de l’amélioration de l’habitat Virginie Davoust-Gosselin, chargée de mission éco-mobilité à la région Ile de France Nathalie Granes, chargée de mission éco-mobilité à la région Ile de France Fanny Girard, chargée de mission développement économique à la Communauté de Communes de l’Etampois Sud-Essonne Ariane Lévy, chargée de mission développement économique à la Communauté de Communes de l’Etampois Sud-Essonne Isabelle Richard, chef de projet à l’Agence pour l’Economie en Essonne BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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3. RÉSEAUX DE TRANSPORT


RÉSEAU LOURD

Agglo Gare Gare en projet Accessibilité aux gares (moins de 15 minutes en vélo) N

0

10 5

20 10

40 km 20

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

Accessibilité aux transports collectifs lourds existants et projetés (plus de 15 minutes à vélo)

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RÉSEAU FERRÉ, TRANSPORT DE L’AGGLO Concentrés dans les espaces centraux, les réseaux de transports lourds, ferrés, offrent une desserte quasiment exclusive de l’agglomération. La construction du futur réseau de transport lourd du Nouveau Grand Paris renforce cette vision en développant la desserte des départements de première couronne. En subagglo, ces projets apparaissent comme lointains, et ils ne participent pas à l’accroissement de la mobilité. Trop coûteux au vu de la superficie des espaces, les transports en commun lourds se révèlent inefficaces au

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

regard des distances inhérentes à la dispersion. Dans des espaces qui semblent livrés à eux mêmes, oubliés, et où l’autosolisme est la réponse privilégiée aux besoins de déplacements, il s’agit d’imaginer une transformation des pratiques et de nouveaux modes de mobilité.

91 % de la population d’Île-de-France se situe dans les périmètres d’accessibilité réelle de 3km aux gares : 97% dans l’agglo et 50% en subagglo. Au total, plus d’un million de franciliens sont en dehors des périmètres d’accessibilité.

Gare Gare en projet Trou noir de l’accessibilité aux gares (15 minutes en vélo)

Trous noirs de l’accessibilité aux transports collectifs lourds existants et projetés (plus de 15 minutes à vélo)

BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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ALTERMOBILITÉS ALTERMOBILITÉS Un système microréticulaire d’altermobilités (autopartage, taxi à la demande, transports musculaires...) devient structurant du projet de territoire en reliant les fragments aux grands axes métropolitains. Il assure ainsi le maillage « actif » des grappes de proximité qui, elles-mêmes, sont connectées au réseau de bus à haut niveau de service aménagé sur les voies rapides et nationales, radiales et en rocade. La proximité s’organise ainsi en articulation avec la distance et la vitesse. Un vrai projet solidaire de mobilités se dessine à l’échelle métropolitaine.

Axes structurants Liaisons actives

Halte intermodale

Halte intermodale métropolitaine

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POINTS D’ACCÈS À LA MOBILITÉ La définition et l’implantation des nouveaux pôles d’altermobilité au sein des territoires d’étude se basent sur la localisation des centres de chaque agrégat (à partir d’un carroyage de 700m de côté) et sur l’élaboration des périmètres d’accessibilité théorique de 15 minutes à pied à partir de ces points. La localisation optimale des arrêts à la demande est ainsi déterminée comme le point situé à proximité d’une route où les mobilités sont maximisées à l’intersection de plusieurs périmètres d’accessibilité. Il ne s’agit plus forcément d’une implantation en centre urbain. Ces pôles de mobilités peuvent ainsi être également conçus comme des lieux d’interface « en bord de route », où seraient offerts des modes de déplacements alternatifs pour se déplacer à une échelle territoriale plus restreinte (par exemple des arrêts de Transports à la Demande).

0

0,5

1km

Brès+Mariolle et associés

0

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Brès+Mariolle et associés

0

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Brès+Mariolle et associés

BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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TRANSPORTS À LA DEMANDE NOUVELLE DESSERTE DE L’URBAIN DISPERSÉ La dispersion des agrégats dans la subagglo implique une réflexion sur les moyens d’optimiser leur accessibilité et de les mettre en relation. Les Transports à la Demande (TAD) offrent une réponse souple et évolutive aux besoins de mobilité de ces territoires. A partir de chaque parcelle urbanisée, sont localisée les arrêts potentiels d’ancrage des altermobilités. Tout point d’urbanisation dispose d’un arrêt à moins de 1000m (soit 15min de marche à

pied). les arrêts de TAD peuvent être disposés aussi bien au sein des espaces urbanisés, que le long d’un bord de route, en interface avec plusieurs agrégats. Ils constituent des emplacements privilégiés autour et entre agrégats voisins et/ou en relation de proximité.

Arrêt de Transport à la Demande Espace urbanisé N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

Espaces urbanisés et localisation optimale des arrêts de TAD BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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armature territoriale A l’intersection des arrêts potentiels se greffe un réseau routier au maillage fin permettant une mise en relation des grappes par différentes combinaisons d’altermobilités (TAD, covoiturage, autopartage, vélo). Les mises en relation par ces arrêts montrent les capilarités locales pouvant être exploitées pour le développement de réseaux de transports légers.

L’inversion du regard sur la hiérarchie des réseaux révèle les continuités réticualires entre aire agglomérée de l’agglo et de la subbaglo. Les réseaux d’itinéraires cyclables et les arrêts de TAD optimisés tempèrent l’effet de frontière entre les deux espaces de l’aire agglomérée et de la subagglo. Le maillage des itinéraires cyclables, les arrêts de TAD et les gares des réseaux métropolitains lourds appellent à des relations innovantes entre les réseaux légers, microréticulaires des territoires d’urbanisation dispersée et les axes de transports lourds et structurants.

Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

Arrêt de Transport à la Demande Voies structurantes des grappes N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N 0 10 20 40 et km localisation optimale des arrêts de TAD Voies structurantes des grappes Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N + 0MARIOLLE 10 20et chercheurs 40 km associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. BRèS Sources Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU » Evolumos Commande « : SIG Systèmes Métropolitains / Juillet 2013

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RÉSEAU LOURD / LÉGER

N

0

2.5 10

5 20

10 40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Les réseaux de transport de l’Agglo et de la Subagglo

BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Accessibilité de 3km aux gares et réseaux de bus de l’agglo

Localisation optimale des arrêts de TAD en dehors de l’accessibilité de 3km aux gares

Réseau cyclable en dehors de l’accessibilité de 3km aux gares

Réseau de bus en dehors de l’accessibilité de 3km aux gares BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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4 . F L U X E T p 么 le s d e m o b i l i t 茅 s t r u c tu r a n t s


Mobilités L’agrégation successive de ces données individuelles à la commune puis à l’échelle des grappes de proximité offre ainsi une connaissance fine des mobilités sur le territoire.

Méthode L’analyse de la mobilité dans les espaces de basse densité doit se baser sur la totalité des mobilités individuelles observées, afin de refléter l’ensemble des dynamiques du territoire. Les données de mobilités étudiées sont tirés des bases : « déplacements domicile-études », « déplacements domicile-travail », « migrations résidentielles » de l’INSEE. Pour chaque individu recensé, elles répertorient les effectifs correspondant aux croisements :

Les grappes de proximité représentent les territoires de la mobilité quotidienne définies par l’accessibilité potentielle aux services. L’utilisation de ces grappes comme échelle de travail permet de faire émerger une représentation inédite de la mobilité. Elle met en évidence les relations de longue portée existantes entre ces territoires de la proximité et de la quotidienneté. Cette démarche ascendante offre une vision renouvelée des échanges réalisés au sein du Grand Paris et de la mise en réseau avec les territoires connexes : Bassin Parisien et les régions françaises.

- du lieu de résidence avec le lieu d’études, - du lieu de résidence avec le lieu de travail, - du lieu de résidence l’année N avec le lieu de résidence à l’année N-5, Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km roissy eragny

Sources : SIGMantes Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

chatou paris 60 km

bussy

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur saint-maur

N

0

15

saint-quentin massy 30 rambouillet 60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

cesson

0

10

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0

10

20

nangis

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

coulommiers

etampes

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires cumulées entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux en 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

90


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30 Mantes

eragny 60 km

roissy

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

chatou paris bussy 0 15 30 60 km saint-maur saint-quentin Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

N

N

0

15

rambouillet 30 60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos cesson

N

0

10

20

coulommiers

40 km

nangis

etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

Objectifs annuels TOL 5000

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

1000 100

Navettes domicile-travail cumulées en 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux/jour Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30 Mantes

eragny 60 km

roissy

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

chatou

paris bussy 60 km saint-maur saint-quentin Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

N

0

15

30

N

0

15

rambouillet 30 60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos cesson

N

0

10

20

40 km

coulommiers

nangis

etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités résidentielles cumulées entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux entre 2003 et 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

91


Navettes domicile-travail relations transversales

Lille

REIMS strasbourg

Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux Nice

toulouse

Marseille

Navettes domicile-travail entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux en 2008

A l’échelle des grappes de proximité, elles représentent 34 % des navettes de l’agglo et 21% de celles de la subagglo. Malgré le déficit en emplois observé en subagglo, des systèmes de proximité importants existent. En Île-de-France, les navettes domiciletravail sont fortement polarisées par le cœur de l’agglomération. En 2008, la grappe de Paris polarisait ainsi 40% des navetteurs de l’agglomération qui sortent de leur grappe pour travailler et 30% de ceux de la subagglo. Malgré la place polarisante de Paris dans les flux de relations domicile-travail, on constate d’importants flux de navettes internes entre les grappes de proximité d’Île-de-France en dehors de la grappe de Paris (63%). Ces relations radiales ou transversales montrent également une attractivité de la part des grappes en proche et grande couronne parisienne.

Lille

Lyon Bordeaux

toulouse

Du fait de la concentration des emplois dans la zone agglomérée, les relations internes sont plus importantes dans l’agglo que dans la subagglo. Ainsi, à l’échelle de l’agglo, la part des navettes internes (lieu de résidence et d’emploi situés dans l’agglo) est de 83% contre 42% dans la subagglo.

Nice Marseille

Navettes domicile-travail entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux en 2008

Si l’on considère la catégorie des flux domicile-travil supérieurs à 500/jours, ces relations transverses ou radiales se démarquent et affirment l’importance d’une vision globale de l’agglomération à partir de l’échelle de la grappe de proximité.

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

92


Lille

orléans

Lyon

Bordeaux

Nice Toulouse Marseille

Navettes domicile-travail internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris), et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux en 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Navettes domicile-travail en 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux/jour

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Relations reticulaires et aréolaires Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Navettes domicile-travail en 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 500 flux/jour BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Navettes domicile-travail

Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Navettes domicile-travail en 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200/jour

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille

REIMS Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Navettes domicile-travail internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris), et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieures à 200 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Navettes domicile-travail en 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) et le reste de la France : flux supérieures à 200/jour

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

100


Lille

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

103


mobilités résidentielles échanges locaux

Lille

REIMS strasbourg

Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux Nice

toulouse

Marseille

Flux résidentiels entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 200 entre 2003 et 2008

Les échanges entre les grappes de la subagglo ou entre les grappes de l’agglo, sont respectivement de 8% et de 15%. Notons que, parmi les déménagements internes à l’agglo, près de la moitié des flux sont captés par Paris. Parmi les ménages de l’agglomération qui ont déménagé, 12% l’ont quitté, 42% vers la subagglo, 20% vers le Bassin Parisien, et 38% vers les autres régions françaises. Les ménages quittant l’agglo sont donc majoritairement sortis de l’Île-de-France (58%). Pour la subagglo, la part des ménages qui ont déménagé et quitté la subagglo est de 21%, dont 75% vers l’agglo, 11% vers le Bassin Parisien, et 14% vers les autres régions françaises.

Lille

REIMS Rennes Nantes

Que ce soit dans l’agglo ou dans la subagglo, les parcours résidentiels sont marqués par la proximité des échanges. Les changements de logement à l’intérieur de la grappe de résidence représentent 73 % des déménagements des résidents de l’agglo et 71% de ceux de la subagglo.

Malgré des pourcentages différenciés, quantitativement les échanges entre l’agglo et la subagglo sont équilibrés. Ainsi, 156 000 individus ont déménagé de la subagglo vers l’agglo et 158 000 de l’agglo vers la subagglo.

Tours

Lyon Bordeaux Nice Marseille

Flux résidentiels entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 entre 2003 et 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

104


Lille

REIMS

Rennes

Tours

Nantes

Lyon

Bordeaux

Nice Marseille

Flux résidentiels internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris), et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux entre 2003 et 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

105


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités résidentielles de 2003 à 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux/jour

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

106


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Relations réticulaires et aréolaires Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités résidentielles de 2003 à 2008 entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 500 flux/jour BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Flux résidentiels entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 200 entre 2003 et 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille

REIMS Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Flux résidentiels internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris), et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux entre 2003 et 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille reims rennes nantes

tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Flux résidentiels entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 200 entre 2003 et 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille reims rennes nantes

tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

115


mobilités universitaires une Pôlarisation des flux par Paris

Lille

REIMS strasbourg

Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

Mobilités universitaires entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieures à 200 flux en 2008

Tours

A partir de la base « déplacements domicile-études », les mobilités concernant les études supérieures ont été extraites. Les cartes ci-contre illustrent les relations existantes entre le lieu de résidence des étudiants et leur lieu d’études. Quantitativement, les relations universitaires sont minoritaires par rapport aux flux résidentiels et professionnels. Elles concernent une population beaucoup plus restreinte et des sites spécialisés. La part des flux internes est de 30 % en subagglo contre 55% dans l’agglo. La grappe de Paris pôlarise la majeure partie de ces flux de « déplacements domicile-étude » : 39% de l’agglo et 37% de la subagglo, en raison de la forte concentration de l’offre de formation universitaire. La part des flux sortant de la grappe de Paris est très minoritaire (14%) et concerne les autres pôles universitaires de l’agglo. Les flux au départ de Paris à destination du reste de la France sont plus minoritaires (20% des flux sortants et 2% des flux totaux) et concernent davantage les grandes métropoles françaises.

Mobilités universitaires entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieures à 100 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

116


Tours

Mobilités universitaires internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris) et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 100 en 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

117


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 200 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Relations reticulaires et aréolaires Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 500 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

119


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 200 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Lille

REIMS Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

121


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires internes aux grappes d’Île-de-France (hors Paris) et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 100 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

122


tours

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités universitaires entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 100 en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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tours

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

126


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

127


mobilités cumulées systèmes de proximité

Lille

REIMS strasbourg

Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008

orléans Nantes

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

Les mobilités cumulées correspondent à l’addition à parts égales des flux domicile-travail, résidentiels et universitaires. Comme pour les flux dissociés précédemment observés, ces données issues de mobilités individuelles sont par agrégation successives présentées à l’échelle de la grappe. Sans présumer du sens des échanges entretenus, ces cartes font ressortir le rôle catalyseur de Paris avec l’ensemble des territoires du reste de la France et principalement avec les bassins de vie des préfectures. En dehors de Paris, on observe également, au sein de l’Île-de-France, une multiplicité d’échanges transversaux entre les grappes. Ce maillage horizontal ainsi constitué prend appui sur : un réseau de pôles centraux (étoiles) où convergent de multiples flux ; des systèmes de proximité formés autour de la mise en réseau de plusieurs grappes qui entretiennent des relations privilégiées entre elles (constellations). A partir de ces pôles, de nombreux échanges se tissent avec les grappes situées dans les départements limitrophes à l’Île-de-France, faisant ainsi la couture entre l’Île-de-France et le Bassin Parisien. A l’instar de Paris, les grappes d’Îlede-France entretiennent également des relations avec les grandes villes françaises (Lyon, Marseille, Bordeaux...).

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

128


orléans Nantes

Lyon

Bordeaux

Nice toulouse Marseille

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) internes aux grappes d’Île-de-France et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008 BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

129


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 500 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

130


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Relations réticulaires et aréolaires Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre les grappes d’Île-de-France (hors grappe de Paris) supérieures à 1 000 flux en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

131


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre la grappe de Paris et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

132


Lille

REIMS Rennes Nantes

Tours

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

133


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) internes aux grappes d’Île-de-France et entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Orléans Nantes

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

135


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

Mantes15

30

eragny

roissy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP chatou

paris

N

0

15

30

saint-quentin

60 km

bussy

coulommiers

saint-maur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur massy

rambouillet

N

0

15

30

60 km cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

nangis

40 km etampes

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Mobilités cumulées (travail, résidentiels et universitaires) entre les grappes d’Île-de-France (hors Paris) et le reste de la France : flux supérieurs à 500 en 2008

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

136


Orléans Nantes

Lyon Bordeaux

toulouse

Nice Marseille

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

137


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

138


Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

139


Attractivité de l’île-de-france

eragny

roissy

Mantes chatou

paris

bussy

coulom

saint-maur

saint-quentin massy rambouillet

nan

cesson etampes

Grappes où la part d’actifs entrants en provenance du Bassin Parisien (Hors IDF) et des autres Régions est supérieure à la moyenne d’Île-de-France (12%) BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

140


mmiers

ngis

Flux entrants Les grappes situées en frange de l’île-de-France entretiennent des relations soutenues avec les régions du bassin Parisien et de la France en générale. Ces grappes, au même titre que Paris, participent de l’attractivité de l’Île-de-France sur la France.

- Total navettes IDF = 8.3 millions, dont 3.7 millions de navettes quotidiennes dans la zone blanche (internes + entrantes+sortantes) ; 4.5 millions dans la zone rouge dont 3.5 pour la grappe de Paris ; - Zone blanche : 1% des actifs travaillent en dehors de l’IDF ; - Zone rouge : 4% des actifs travaillent en dehors de l’IDF ; Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

- Zone blanche : 37% des actifs travaillent dans la grappe de Paris ; Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

- Zone rouge (hors Paris) : 22% des actifs travaillent dans la grappe de Paris . MGPE TOL

CDT

TTIM

Grappe Grappe où la part des actifs du Bassin Parisien (Hors IDF) et des autres Régions dans la part des entrants (hors internes) est supérieure à la moyenne d’Île-de-France N

0

5 10

10 20

20 40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. N 0 10 20 40 km Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013 Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

141


Flux Domicile-travail entrants Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

roissy

eragny

1000 100

Mantes MGPE TOL

chatou

CDT TTIM

N

saint-quentin

0

15

30

bussy saint-maur

massy

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

15

30

60 km

cesson

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

Actifs entrants (hors flux internes) dans les grappes de l’agglo en provenance de la Subagglo, du Bassin Parisien et des N 10 20 40 km autres Régions 0 françaises Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

Grappe

20

40 km

Flux entrants

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

100 000 Origine des actifs

1 000

Agglo

Bassin Parisien

Subagglo

Autres Régions

Grappe de Paris

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

142


Mis à part les grappes de Paris et de Roissy qui attirent des actifs venant de la France entière, les autres grappes de l’agglo privilégient les relations avec la subagglo.

Attractivité des pôles d’emplois L’agglo concentre 10.4 millions des 11.7 millions d’habitants que compte l’Îlede-France et la majorité des emplois. De ce fait, elle apparaît comme un pôle majeur d’attractivité pour les actifs. Toutefois, en différenciant agglo et subagglo, on s’aperçoit que l’attractivité des pôles d’emploi ne se limite pas à l’agglo. Des pôles émergent également dans les grappes de deuxième couronne.

En subagglo, en dehors des flux internes, on constate que l’origine des actifs varie en fonction de la localisation de la grappe. Celles situées aux franges de l’Île-de-France polarisent davantage les régions limitrophes.

Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

roissy

eragny

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

N

0

15

30

60 km

coulommiers

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

Nrambouillet 0 15

30

60 km

cesson

nangis

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

etampes

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

Actifs entrants dans les grappes de la subagglo en provenance de l’agglo, du Bassin Parisien et des autres Régions françaises

N

0

10

20

40 km

Sources : et SIG Brès + Mariolle; IGNassociés BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur BRèS + MARIOLLE chercheurs Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

143


Grappes comparées

VIROFLAY

CRETEIL

VILLECRESNES BRIE-COMTE-ROBERT GIf-SUR-YVETTE lA VILLE DU BOIS QUINCY-SOUS-SENART ARPAJON VAUX-LE-PENIL

Nangis

DAMMARIE-LES-LYS ETAMPES

MONTEREAU-F FONTAINEBLEAU

ANGERVILLE SOUPPES SUR LOING

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

144


grappes en relation Les cartes suivantes représentent les dix flux les plus importants en termes de nombre de chacune des mobilités étudiées : domicile-travail, résidentielles et universitaires. Elles montrent ainsi les relations qu’entretiennent chacune des grappes avec les autres grappes de France et d’île-de-France. Objectifs annuels TOL

Cette5000représentation met ainsi en évidence1000 les systèmes de proximité qui se 100 forment entre les grappes et la portée spatiale de ces échanges. Elle fait apConstruction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 paraître différents systèmes relation5000 nels qui varient en fonction de la loca1000 100 lisation de la grappe en Île-de-France (proximité à Paris) et de la portée des MGPE TOL échanges qu’elles entretiennent : CDT

T

- en TTIM subagglo : forme aréolaire, contiguïté autant en deçà qu’au-delà, - en subagglo : discontinuité vers le centre, contiguïté au-delà,

FAULT-YONNE

- dans l’agglo : discontinuité des échanges, relation avec des pôles régionaux, - dans l’agglo : contiguïté des échanges.

Grappe Agglo Grappes étudiées

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique Sources de l’Atelier Paris. : SIG Brès +International Mariolle; IGN BD du Topo, Grand AIGP, Ministère de l’Intérieur Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

N

0

10

20

40 km

145


relations contiguës en subagglo

PARIS

ROISSY-EN-BRIE

FONTENAY-TRESIGNY BRIE-COMTE-ROBERT

Nangis

SAINT-PIERRE-DU-PERRAY CESSON SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

MILLY-LA-FORET

MORMANT MELUN

NANGIS

AVON

PROVINS

BRAY-SUR-SEINE MONTEREAU-FAULT-YONNE

PARIS

CESSON

NANGIS

PROVINS

SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

MONTEREAU-FAULT-YONNE MILLY-LA-FORET

AVON BRAY-SUR-SEINE MONTEREAU-FAULT-YONNE MORET-SUR-LOING PONT SUR YONNE (89) NEMOURS

SOUPPES-SUR-LOING

SENS (89)

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

146


CHATOU PARIS MOUROUX

BRIE-COMTE-ROBERT QUINCY-SOUS-SENART

VAUX-LE-PENIL

CORBEIL-ESSONNES CESSON MELUN SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY DAMMARIE-LES-LYS

VAUX-LE-PENIL LE CHATELET-EN-BRIE

AVON

MILLY-LA-FORET

MONTEREAU-FAULT-YONNE MORET-SUR-LOING

STAINS

NEMOURS

PARIS

IGNY MORANGIS EPINAY-SUR-ORGE

LIMOURS

RIS-ORANGIS

MONTARGIS (45)

BREUILLET

ARPAJON MENNECY

ETRECHY LA FERTE-ALAIS ETAMPES

ANGERVILLE

ANGERVILLE

PITHIVIERS (45)

ORLEANS (45)

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

147


relations discontinues en subagglo

CHELLES

PARIS

SAINT-MAUR-DES-FOSSES

BRIE-COMTE-ROBERT RIS-ORANGIS

QUINCY-SOUS-SENART

MENNECY

DAMMARIE-LES-LYS

CESSON MELUN VAUX-LE-PENIL

SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

DAMMARIE-LES-LYS

MILLY-LA-FORET

AVON MONTEREAU-FAULT-YONNE

NEMOURS

PARIS MONTARGIS (45)

LYON (69) GRENOBLE (38)

RIS-ORANGIS SAINT-PIERRE-DU-PERRAY MENNECY

CESSON

SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY DAMMARIE-LES-LYS LONGNY AU PERCHE (61) AVON MILLY-LA-FORET

FONTAINEBLEAU

MONTEREAU-FAULT-YONNE MORET-SUR-LOING

FONTAINEBLEAU

NEMOURS

SOUPPES-SUR-LOING

ORLEANS (45)

CLERMONT-FERRAND (63)

TOULON (83)

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

148


PARIS

IGNY SAVIGNY-SUR-ORGE LIMOURS

MONTLHERY

ARPAJON BREUILLET

RIS-ORANGIS

MENNECY

ETAMPES

ETRECHY LA FERTE-ALAIS

CHARTRES (28)

ANGERVILLE

VOVES (28)

PITHIVIERS (45)

PARIS

TOURS (37)

RIS-ORANGIS

ORLEANS (45)

CESSON SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

MILLY-LA-FORET

FONTAINEBLEAU MONTEREAU-FAULT-YONNE MORET-SUR-LOING

NEMOURS

SOUPPES SUR LOING

SOUPPES-SUR-LOING

COURTENAY (45) MONTARGIS (45)

ORLEANS (45)

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149


relations contiguës en agglo

PARIS

ARPAJON IGNY MORANGIS SAVIGNY-SUR-ORGE LIMOURS

MARCOUSSIS

MONTLHERY

RIS-ORANGIS

ARPAJON BREUILLET

MENNECY

ETRECHY LA FERTE-ALAIS ETAMPES

CHELLES

PARIS

LOGNES SAINT-MAUR-DES-FOSSES ROISSY-EN-BRIE

IGNY

GRETZ-ARMAINVILLIERS

VILLECRESNES

BRIE-COMTE-ROBERT RIS-ORANGIS

QUINCY-SOUS-SENART

BRIE-COMTE-ROBERT

SAINT-PIERRE-DU-PERRAY

SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

CESSON

FONTENAY-TRESIGNY

MELUN

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GIf-SUR-YVETTE

PARIS

NOISY-LE-ROI

CHATENAY-MALABRY VERRIERES-LE-BUISSON IGNY CHEVREUSE

ORSAY GIF-SUR-YVETTE

LIMOURS MARCOUSSIS

MORANGIS SAVIGNY-SUR-ORGE MONTLHERY

RIS-ORANGIS

ARPAJON

STAINS

CHELLES PARIS

LOGNES SAINT-MAUR-DES-FOSSES

ROISSY-EN-BRIE

BONNEUIL-SUR-MARNE

QUINCY-SOUS-SENART

VILLECRESNES BOUSSY-SAINT-ANTOINE RIS-ORANGIS

BRIE-COMTE-ROBERT

FONTENAY-TRESIGNY

QUINCY-SOUS-SENART

CORBEIL-ESSONNES CESSON SAINT-FARGEAU-PONTHIERRY

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

151


relations discontinues en agglo

PARIS

VERRIERES-LE-BUISSON

lA VILLE DU BOIS

ANTONY

IGNY

VILLEBON-SUR-YVETTE GIF-SUR-YVETTE

MORANGIS SAVIGNY-SUR-ORGE

LA VILLE-DU-BOIS MARCOUSSIS

MONTLHERY

RIS-ORANGIS

ARPAJON

STAINS CHATOU SAINT-CLOUD MEUDON

CHELLES

PARIS SAINT-MAUR-DES-FOSSES CRETEIL

LE PLESSIS-TREVISE ROISSY-EN-BRIE

BONNEUIL-SUR-MARNE

IGNY QUINCY-SOUS-SENART COSNE COURS SUR LOIRE (58)

RIS-ORANGIS

CRETEIL

CESSON

BORDEAUX (33)

TOULOUSE (31)

MARSEILLE (13)

LYON (69)

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

152


CHATOU VAUCRESSON GARCHES PARIS NOISY-LE-ROI SAINT-CLOUD VILLE-D'AVRAY VIROFLAY TRAPPES

VIROFLAY

MEUDON

VOISINS-LE-BRETONNEUX IGNY

MARSEILLE (13)

LYON (69)

GOUSSAINVILLE

VILLECRESNES CHELLES

PARIS

LOGNES SAINT-MAUR-DES-FOSSES

LE PLESSIS-TREVISE

CRETEIL

ROISSY-EN-BRIE

BONNEUIL-SUR-MARNE VILLECRESNES BRIE-COMTE-ROBERT

FONTENAY-TRESIGNY

BOUSSY-SAINT-ANTOINE QUINCY-SOUS-SENART RIS-ORANGIS CORBEIL-ESSONNES CESSON

NICE (06)

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

153



LE GRAND PARIS DES ÉCHANGES nadine cattan directrice de recherche au cnrs - Umr Géographie-cités

I - uNe Nouvelle APProChe deS terrItoIreS comprendre les dynamiques des territoires aujourd’hui c’est prendre pleinement conscience du fait qu’il faut mettre au centre des réflexions sur le développement territorial la réalité mobile. Les territoires sont au centre de transformations dans les modes d’habiter, de se déplacer et de produire et cela se traduit par un relatif affaiblissement des processus « classiques » de mises en relation des lieux à différentes échelles. Les mises en tension entre des processus de polarisation qui renforcent le rôle des grandes métropoles d’une part, et des forces de dispersion qui diluent populations et emplois sur de plus grandes étendues d’autre part, s’en trouvent également démultipliées. Tout concourt à souligner l’importance de l’émergence d’organisations spatiales plus complexes et de nouvelles formes d’intégration territoriale. nous sommes entrés dans une phase de transition et de mutation des fonctionnements territoriaux. aujourd’hui, ni les villes, ni les métropoles ne suffisent plus pour analyser les dynamiques territoriales et leurs évolutions. Un changement de perspective dans nos conceptions des territoires et de leur développement est nécessaire.

dans ce contexte, quelles sont les cartes à jouer des métropoles ? Je vous propose de réfléchir aux modèles territoriaux au prisme d’une approche par système urbain. Une approche où le fondement même de l’urbain est le lien. Une approche qui conçoit les territoires explicitement par les relations qui articulent les villes entre elles.

seul ce nouveau paradigme permet de prendre toute la mesure du fait qu’on joue avec les autres territoires et non pas contre les autres, et ces articulations territoriales doivent se penser avec les espaces les plus proches, mais aussi avec les territoires lointains sur des sujets où les compétences pourraient créer des perspectives communes. En termes de politiques publiques cela renvoie à une réflexion sur les partenariats et sur les coopérations entre territoires. ce positionnement permet également de dépasser une conception du développement territorial figée dans la nécessité de rééquilibrer les masses en présence, où les effets de taille sont survalorisés et où atteindre une masse critique devient un objectif incontournable. L’enjeu n’est plus d’être gros ou visible, de compenser des déficits perçus comme tels, mais de trouver les liens pertinents et de les valoriser.

cet article met en avant le fait que la dynamique d’un territoire métropolitain tient plus de ses liens que de son poids. L’organisation fonctionnelle du Grand paris est décryptée par les différentes modalités d’une part de l’intégration en interne de cet espace, et d’autre part de son arrimage avec les autres métropoles. L’espace métropolitain du Grand paris est donc replacé dans les différents systèmes territoriaux multiscalaires qu’il contribue à générer.

Ce propos s’inscrit dans le cadre d’une réflexion générale qui vise à décrire au plus près

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de la réalité relationnelle le fonctionnement territorial du Grand Paris. Voit-on émerger une métropole-réseau, multipolaire où les relations horizontales de pôles à pôles prennent de plus en plus d’importance par rapport aux relations radiales centre-périphérie ? Quelles sont les différentes modalités de l’intégration territoriale du Grand Paris ? Quelle pertinence pour cet échelon métropolitain ?

II - le GrANd PArI(S) de l’INtéGrAtIoN Le Grand paris possède un niveau élevé de liens internes dû à une composante structurelle qui renvoie au poids et à la diversité de l’aire métropolitaine. cette force des liens internes résulte de trois structurations fortes des liens : tout d’abord, de l’intensité des relations au sein même de paris, puis de la polarisation par paris-centre d’un grand nombre de flux et d’échanges émanant du reste de la métropole, et enfin du renforcement des centralités relais.

A) l’INtéGrAtIoN du GrANd PArIS eN SoN CeNtre se lit au travers d’un nombre conséquent de liens qui s’effectuent entre deux pôles de cet espace. Les différentes mobilités des populations donnent une image forte de cette figure centrale de l’intégration du Grand paris. Les navettes domicile-travail en sont emblématiques avec plus de 42% des déplacements pour l’emploi du Grand paris qui s’effectuent dans paris-centre. Les mobilités pour études et formations renforcent également ce constat avec 48% des déplacements scolaires effectués dans paris-centre. Lorsqu’on mobilise les liens de la société de la connaissance par exemple au travers des partenariats scientifiques, le rôle du centre parisien dans l’intégration est aussi fortement souligné. La proportion de masters portés par plusieurs établissements renforce ce constat puisque dans le bassin parisien1 plus de 40% des masters reconnus par plusieurs établissements résultent d’un partenariat entre deux ou plusieurs établissements du centre parisien. b) l’INtéGrAtIoN du GrANd PArIS S’effeCtue éGAleMeNt PAr SoN CeNtre. coopérations scientifiques et mobilités sont là aussi pour montrer l’intensité des

liens qui se tissent entre paris et les autres pôles majeurs de la métropole. analysée, comme précédemment, au travers des masters co-habilités, la polarisation se traduit par une articulation majeure entre des établissements du centre parisien et du sud-ouest de la métropole (berroir, cattan, saint-Julien 2009). dans paris, ces liens s’appuient sur plusieurs grandes universités et grandes écoles (Universités paris 1, paris 5, paris 6, paris 7 et Ens Ulm). dans la périphérie sud-ouest, ils concernent les établissements du plateau de saclay et de l’Ens cachan. a ces liens majeurs se connectent secondairement quelques établissements de l’ouest, essentiellement les universités de Versailles, cergy-pontoise et nanterre. au total, dans cette

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

156


configuration, les masters en réseau du Grand paris fonctionnent bien comme un système territorial fait de proximités institutionnelles, disciplinaires et géographiques. quelques établissement jouent clairement un rôle de synapse : il s’agit, dans paris-centre des universités paris 1, paris 7 et Ens Ulm et, en périphérie, des universités marne-la-Vallée, cergy-pontoise et paris Est-créteil ainsi que de l’Ens cachan. autre exemple de cette figure centrale de l’intégration polarisée, les synergies dans les programmes européens. Entre 2002 et 2006, la France a participé à 1300 projets européens du 6e programme cadre recherche et développement (pcrd). Le principal objectif de ces programmes de l’Union européenne est de construire un espace européen de la recherche. La région Île-deFrance contribue à 61% des projets dans lesquels au moins un partenaire français est impliqué ce qui en fait le premier contributeur national. dans ce cadre, plus de la moitié (56%) des partenariats sont noués entre paris et le reste de cet espace métropolitain, soutenant ainsi l’image d’une forte intensité de polarisation du Grand paris (berroir, cattan, saint-Julien 2010). Masters Sciences humaines et sociales

Masters Recherche

Les mobilités de populations, avec la carte des navettes, sont très éloquentes pour témoigner de la puissance de la polarisation du centre parisien sur les autres pôles du Grand paris, que Cergy-Pontoise Cergy-Pontoise Villetaneuse ces derniers soient dans la proximité immédiate ou plus éloignés. plus deVilletaneuse 38% des actifs de Masters Sciences humaines et sociales s masters saint-cloud, antony, massy, Masters Recherche saint-maur-des Fossés d’un côté et de roissy, marne-La-Vallée, Saint-Denis s St-Denis ris-orangis, arpajon, saint-quentin en yvelines et mantes la Jolie de l’autre, viennent traCergy-Pontoise vailler quotidiennement à paris. au total, près d’un cinquième desCergy-Pontoise navettes domicile-travail du Villetaneuse Cergy-Pontoise Villetaneuse Villetaneuse Nanterre Nanterre Grand Saint-Denis paris s’effectuent en direction de paris-centre. Les mobilités domicile-étude sont poSaint-Denis St-Denis larisées avec une proportion équivalente (près de 19%) et viennent P4conforter P7 l’importance du P7 P1 P1 centre dans le processusNanterre d’intégration deENPC l’espace métropolitain.Nanterre si paris-centre est unENPC contrirre ENPC P6 buteur majeur des mobilités du Grand paris, il n’est pas le seul. Versailles dans la structuration ENS Ulm P5 P7

es

École centrale

École centrale

Orsay

Cergy-Pontoise

P5

ENPC

P6

P4

P7

P1

Créteil Masters Recherche ENSCachan Ulm ENS

Créteil ENS Cachan

Cergy-Pontoise

Saint-Denis Masters Droit, économie et gestion

Ma

ENPC

Créteil ENS Cachan

Villetaneuse Orsay Évry

Évry

Villetaneuse

Évry

St-Denis

Masters Droit, économie et gestion

Nanterre

Nanterre Cergy-Pontoise

Nanterre

Versailles Nanterre P5

Créteil Cachan École centrale ENS Versailles

École centrale

École centrale

Créteil ENSOrsay Cachan

Évry

Évry

Orsay

Liens entre les établissements Universitaires

Masters Sciences

P5

de 10 à 14

P1 ENS Cachan École centrale Versailles ENPC EHESS

Orsay

éteil an Orsay

> ou = à 15 Versailles > ou = à 15

P1 Créteil EHESS

ENPC

P6

ENPC

P6

P7

P1

ENPC

P5

Créteil ENS Cachan

ENPC

de 10 à 14 de 3 à 9

École centrale

de 3 à 9

Orsay

ENPC

P6

is)

P1

nterre

Directions Nombre du du lienlien P7 Nombre de liens de liens Directions entre établissements entre établissements P1 e

P7

P

Cergy-Pontoise

Île aris or deÎl-e s P(h F-dra aors e-nFc isP) a rea r nc

Villetaneuse

(h

y-Pontoise

Pa ris

Sciences

es

Créteil ENS Cachan

Orsay

P7

Créteil P1

P1 ENPC P6 masters Total des ENS Cachan École centrale P5 Versailles

éteil

Créteil

ENSParis Cachan Île-de-France Paris (hors Paris) Île-de-France (hors Paris)

Évry2007. Sources : DGES, 2006 ; © CNRS UMR 8504 Géographies-cités, Fait avec Philcarto. http://perso.club-internet.fr/philgeo Sources : DGES, 2006 ; © CNRS UMR 8504 Géographies-cités, 2007. Masters Droit, économie et gestion Fait avec Philcarto. http://perso.club-internet.fr/philgeo

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Cergy-Pontoise Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013 Cergy-Pontoise Villetaneuse

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100 PERSAN

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

ROISSY

ERAGNY

manTEs

MANTES-LA-VILLE AUBERGENVILLE

MGPE TOL

STAINS LE BOURGET ORGEVAL

CDT

chaToU

DISNEYLAND

CHATOU

TTIM

VAUCRESSON SAINT-CLOUD PLAISIR

N

DAMMARTIN-EN-GOELE

roissy

EraGny

0

sainT-qUEnTin 15 30

bUssy sainT-maUr 60 km

BUSSY-SAINT-GEORGES

MEUDON

SAINT- QUENTIN EN YVELINES

ANTONY MASSY

SAINT-MAUR DES-FOSSES

COULOMMIERS

ROISSY-EN-BRIE

massy

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP RAMBOUILLET

N

0

15

RIS-ORANGIS

30

ARPAJON

60 km MENNECY

NANGIS

CESSON MELUN

cEsson

PROVINS

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur ETAMPES MILLY-LA-FORET

N

0

15

30

60 km

MONTEREAU-FAULT-YONNE

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

relations domicile-travail entre l’agglo et paris Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

C) l’INtéGrAtIoN du GrANd PArIS Se fAIt AuSSI PAr deS CeNtrAlItéS relAIS. La mise en réseau du Grand paris se décline à travers des liens transversaux de Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

moyenne portée qui mettent en relation les principaux pôles (hors paris) du Grand paris. Un peu plus d’une dizaine de centralités majeures structurent les mobilités des populations liées aux déplacements domicile-travail, domicile-étude et aux migrations résidentielles. Les pôles de roissy, chelles, créteil, marne-la-Vallée, melun, orangis, massy, saint-quentin en yvelines, saint-Germain-en-Laye, mantes la Jolie et cergy-pontoise en dessinent les principaux contours. dans cette transversalité, des interdépendances préférentielles apparaissent entre villes du nord-Est et de l’ouest et du sud-ouest du Grand paris. des sous-systèmes s’identifient bien et relient des pôles relativement proches et de tailles différentes. on peut considérer que ces transversalités préfigurent ce que pourrait être une articulation polycentrique de cet ensemble territorial.

L’offre commerciale et les mobilités d’achats et de loisirs qui en résultent montrent que cette vaste zone sub-centrale s’organise autour des mêmes pôles ou presque. ces polarisations périphériques sont souvent structurées autour d’un centre commercial avec une offre diversifiée

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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permettant de répondre à une large palette des besoins des consommateurs (delage 2012). créteil, Thiais, puteaux-courbevoie, Vélizy-Villacoublay, rosny-sous-bois, massy-palaiseau, et plaisir par exemple affichent une forte turbulence des mobilités pour achats et une forte attractivité.

Une organisation des noyaux commerciaux reposant sur: Une vaste zone centrale De puissants relais périphériques 6 km

Des noyaux intermédiaires avec une activité dominante Des noyaux intermédiaires diversifiés Surface de Vente (Mètres Carrés): 200 000 40 000

80 000 2000

départements Iris

Contour de l’unité urbaine de Paris

Réalisation: Matthieu Delage, Umr Géographie-cités, 2011

polarités commerciales dans l’agglo

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Objectifs annuels TOL 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL

Objectifs annuels TOL 5000

CDT

PERSAN

TTIM

1000 100

PERSAN

roissy

EraGny

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010

ROISSY

ERAGNY

5000

MANTES-LA-VILLE AUBERGENVILLE

N

DAMMARTIN-EN-GOELE

DISNEYLAND

CHATOU

PLAISIR

BUSSY-SAINT-GEORGES

MEUDON

TTIM

SAINT-MAUR DES-FOSSES

SAINT- QUENTIN EN YVELINES

COULOMMIERS

coULommiErs

ROISSY-EN-BRIE

ANTONY

N

0

15

RAMBOUILLET

30

30

proVins

nanGis

cEsson

RAMBOUILLET

60 km

MENNECY

ETampEs

15

30

N

0

N

0

0

20

10

20

40 km

cEsson CESSON MELUN

NANGIS

PROVINS

ETAMPES Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

MONTEREAU-FAULT-YONNE

MILLY-LA-FORET

10

20

40 km

MONTEREAU-FAULT-YONNE

navettes domicile-travail entre les pôles de l’agglo

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos 10

RIS-ORANGIS

Sources : SIG BrèsARPAJON + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, MILLY-LA-FORET Ministère de l’Intérieur

0

COULOMMIERS

ROISSY-EN-BRIE

PROVINS

NANGIS

CESSON MELUN

ETAMPES

N

SAINT-MAUR DES-FOSSES

MASSY

RIS-ORANGIS

MENNECY

15

MEUDON

ANTONY

60 km

ramboUiLLET

0

BUSSY-SAINT-GEORGES

SAINT- QUENTIN EN YVELINES

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP ARPAJON

N

DISNEYLAND

VAUCRESSON SAINT-CLOUD

PLAISIR

MASSY

N

60 km

DAMMARTIN-EN-GOELE

ROISSY

STAINS LE BOURGET

CHATOU

VAUCRESSON SAINT-CLOUD

CDT

0

30

ORGEVAL

TOL

N

15

ERAGNY

MANTES-LA-VILLE AUBERGENVILLE

ORGEVAL

MGPE

0

EraGny roissy manTEs Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP N chaToU 0 15 30 60 km bUssy Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur sainT-maUr sainT-qUEnTin massy N 0 15 30 60 km

STAINS LE BOURGET

1000 100

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

10

20

40 km

navettes domicile-travail entre les pôles de la subagglo Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

Objectifs annuels TOL 5000

PERSAN

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010

ROISSY

ERAGNY

manTEs

MANTES-LA-VILLE AUBERGENVILLE

1000 100

STAINS LE BOURGET ORGEVAL

MGPE

chaToU

DISNEYLAND

CHATOU

TOL CDT

VAUCRESSON SAINT-CLOUD

TTIM

PLAISIR

sainT-qUEnTin 60 kmmassy

ANTONY

0

15

30

bUssy sainT-maUr

BUSSY-SAINT-GEORGES

MEUDON

SAINT- QUENTIN EN YVELINES

N

DAMMARTIN-EN-GOELE

roissy

EraGny

5000

SAINT-MAUR DES-FOSSES

coULommiErs COULOMMIERS

ROISSY-EN-BRIE

MASSY

ramboUiLLET Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP RAMBOUILLET

RIS-ORANGIS

ARPAJON

N

0

15

30

60 km

MENNECY

cEsson

CESSON MELUN

nanGis NANGIS

PROVINS

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

ETampEs ETAMPES

N

MILLY-LA-FORET MONTEREAU-FAULT-YONNE

0

15

30

60 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

N

0

10

20

40 km

navettes domicile-travail en dehors de paris Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

N

0

10

20

40 km

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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ces trois figures de l’intégration de la métropole parisienne montrent qu’à ces échelles, la proximité demeure un vecteur fort de structuration de la mobilité et de l’échange. on est donc loin des thèses de l’éclatement des espaces de vie. La force des territoires de proximité se combine avec une polarisation centrale intense et des relations transversales structurantes. Ces trois figures simultanées de l’intégration soulignent la coexistence d’une part, d’un modèle d’organisation polarisé par un puissant centre parisien et, d’autre part, d’une logique de structuration polycentrique qui se distingue par une grande diversité de pôles et de polarités. En son centre LE GRAND PARI(S) DE L’INTÉGRATION

Par son centre

Par sa périphérie

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III - le GrANd PArI(S) de l’ouverture et l’AttrACtIvIté Le fonctionnement et l’intégration du Grand paris se lit aussi par ses capacités d’interconnexions à moyenne et grande portées avec d’autres pôles nationaux et internationaux. Une métropole a une organisation polycentrique lorsque ses différents pôles d’une part, participent à la construction de l’ensemble métropolitain en polarisant et captant des flux en interne et, d’autre part, renforcent l’ouverture et l’attractivité de cet ensemble en le connectant avec l’extérieur. rares sont les travaux qui abordent le polycentrisme métropolitain sous cette double facette, et celle de l’ouverture et de l’attractivité est souvent négligée. cet article propose d’identifier les pôles du Grand paris où percolent l’ouverture et l’attractivité. La question posée est la suivante : quels pôles du Grand paris jouent un rôle d’interface, à la fois pôles relais de l’intégration territoriale de l’ensemble et pôles synapses arrimés à d’autres pôles et métropoles nationales et internationales ? deux indicateurs de mobilités sont mobilisés : d’abord, les navettes domicile-travail qui demeurent des témoins privilégiés des interconnexions territoriales à différentes échelles; puis les mobilités des artistes, rarement analysés et moins connus, qui donnent de nouveaux éclairages sur l’imbrication des connexions -locales, nationales et internationales- dans les différents pôles du Grand paris.

A) deS PolArItéS NAtIoNAleS dIfféreNCIéeS dANS le GrANd PArIS

La provenance des actifs qui travaillent dans le Grand paris permet d’identifier les pôles qui constituent des portes d’entrée de ce territoire métropolitain. avec de fortes proportions d’emplois occupés par des actifs résidents hors du Grand paris, un grand nombre de pôles dans un faisceau nord-Est/sud-ouest se distinguent par l’accueil d’actifs en provenance à la fois du bassin parisien et, au-delà, d’autres régions françaises. certes paris-centre se détache mais roissy, saint-cloud, Le Vésinet, marly-le-roi, Trappes, massy et antony, tous situés dans un faisceau nE/so, et trois autres pôles, marne-la-Vallée, créteil, et cergy, apparaissent également comme des témoins privilégiés de l’interface entre le Grand paris et l’extérieur.

b) deS CeNtrAlItéS INterNAtIoNAleS CoNtrAStéeS dANS l’eSPACe CeNtrAl du GrANd PArIS

Le degré d’internationalisation de l’art contemporain dans les différents pôles du Grand paris fournit un deuxième exemple de l’attractivité différenciées des lieux. il est évalué par les pays de résidence des artistes qui exposent dans les galeries de la métropole. Le marais, qui constitue le pôle marchand parisien le plus important, expose les créations d’artistes résidents à la fois à paris et à l’étranger et illustre ainsi l’imbrication des portées de l’attraction d’un lieu (boichot 2012). Le marais peut être qualifié de pôle relais de la création parisienne et aussi de synapse des réseaux artistiques mondiaux. d’autres pôles artistiques majeurs, notamment saint-Germain des prés, l’hôtel de Ville, bastille, montmartre et la Villette, sont eux des canaux privilégiés de la diffusion de la création nationale et parisienne puisqu’ils exposent majoritairement des artistes qui résident en France. Enfin, d’autres pôles comme montreuil sont des exemples types de la diffusion de la création locale. Globalement les pôles les plus inter-

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nationalisés se situent dans un cadran ouest et sud-ouest. Le rôle particulier d’un grand nombre de pôles du Grand paris comme interface des réseaux locaux, nationaux et internationaux montre la diffusion de l’espace de l’art contemporain dans la métropole et l’émergence d’espaces culturels transnationaux où les dynamiques endogènes, locales et nationales, s’imbriquent et se mélangent avec les connexions internationales (boichot 2012). Cette lecture de l’organisation du Grand Paris au travers de l’ouverture des différents pôles vers l’extérieur vient conforter l’image d’une structuration polycentrique de ce territoire métropolitain. Des centralités de différentes portées jalonnent l’ensemble du territoire Objectifs annuels TOL et mettent en évidence le partage des rôles entre d’une part, un centre omniprésent très attractif où se côtoient par exemple des actifs venant de l’ensemble du territoire national ainsi que des artistes locaux, nationaux et internationaux et, d’autre part, des centralités relais tout autant attractives au niveau à la fois national et international. 5000

1000 100

Construction annuelle moyenne effective entre 2001 et 2010 5000

1000 100

MGPE TOL CDT TTIM

EraGny

N manTEs

0

15

roissy

30

60 km

chaToU Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

NsainT-qUEnTin 0 15

30sainT-maUr

60 km

paris

massy Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur Grappe origine des actifs

N

0

15

30

cEsson

60 km

subagglo bassin parisien

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

autres régions

N

0

10

20

40 km

Flux entrants 100 000

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP

1 000

N (hors 0 flux10 20dans les grappes40dekm actifs entrants internes) l’agglo en provenance de la subagglo, du bassin parisien et des autres régions françaises

Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, Ministère de l’Intérieur

BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. N 0 10 20 » / Juillet 201340 km Commande « Systèmes Métropolitains Sources : SIG Brès + Mariolle; IGN BD Topo, AIGP, INSEE RGP, IAU Evolumos

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Iv - du GrANd PArIS Au SyStèMe MétroPolItAIN du GrANd PArIS La ville ne raconte plus aujourd’hui les dynamiques territoriales en cours. Les mutations territoriales questionnent le sens de ces territoires définis souvent dans des périmètres trop restreints au principe d’une lecture et d’une gestion aréolaires des territoires, dans la contiguïté et continus. La mise en oeuvre d’une approche relationnelle englobante permet d’intégrer pleinement les systèmes d’échanges dans les réflexions sur les dynamiques des territoires. c’est une approche qui va au-delà des analyses segmentées et sectorielles. c’est aussi une approche qui dépasse les analyses économiques dominantes des systèmes territoriaux, fondées sur la survalorisation des flux considérés comme structurants (par exemple navettes, aérien, financier, économique). cette approche inédite a été réalisée sur sept types de liens entre les 350 aires urbaines françaises. des échanges de la société mobile et de loisirs comme les mobilités domicile-travail, les migrations résidentielles, ainsi que les mobilités de loisirs à travers les résidences secondaires, les liens de la société de la connaissance via les partenariats scientifiques, et ceux de la société économique et financière à travers les coopérations entre sièges et établissements d’entreprises et les relations à grande vitesse avec un indice mixte train-avion, ont été déployés dans une étude récente effectué pour la daTar2. comment le Grand paris se situe-il dans cette approche ? Trois échelons d’interdépendances sont constitutifs du Grand paris et doivent être considérés simultanément pour prendre pleinement en compte la réalité des interconnexions et du fonctionnement territorial de ce territoire métropolitain. d’abord, le système urbain de proximité de paris : c’est un réseau de soixante dix villes qui compte 17 millions d’habitants. il s’étend vers le nord, l’Est et le sud de l’Île-de-France et intègre cinq systèmes urbains des régions voisines, ceux de caen, amiens, rouen-Le havre, orléans-Tours et le mans-alençon. cette configuration du système urbain de paris met en évidence l’absence de liens préférentiels vers l’Est, notamment avec le système urbain de reims. La plupart des villes du système entretiennent avec paris des liens représentatifs des mobilités des populations : navettes, migrations résidentielles et mobilités de loisirs mesurées par les liens entre résidences principale et secondaire. deux spécificités caractérisent le système de relations : il s’agit des liens économiques dans les secteurs innovants autour de orléans et rouen, et de partenariats scientifiques préférentiels entre paris et caen. il ne faut pas retenir du système urbain de paris ce seul échelon de fonctionnement. La seconde échelle est nationale. Elle est souvent occultée dans les analyses alors qu’elle est tout aussi solide et essentielle que l’échelle locale, puisque les liens tissés entres les villes sont composés d’au moins quatre natures différentes de l’échange. Le système urbain national de paris est d’abord transversal, puisqu’il connecte les grandes villes comme Tours, rouen, caen, aux autres métropoles françaises du voisinage immédiat par exemple nantes, rennes et Lille, et aussi aux grandes métropoles du sud : bordeaux, Toulouse, marseille, nice et Lyon. Les métropoles du grand Est sont absentes de cet arrimage transversal. Tours, rouen et caen sont donc des relais du système de paris dans cet arrimage interBRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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système : les deux premières avec des portées à la fois courtes et à grande distance ; caen -à laquelle vient s’ajouter Le mans- développe des liens avec les villes des régions voisines essentiellement. Le système urbain national de paris est ensuite polarisé, connectant, dans une grande diversité de la nature des échanges, paris à plus de 170 villes. cet aspect des connexions à paris est constitutif de l’ensemble des 26 systèmes urbains français. pour la plupart des systèmes urbains français, les connexions se font à l’aide de plusieurs pôles et pas seulement par le pôle principal. Toutefois, quatre systèmes majeurs dérogent à ce constat d’arrimage polycentrique à paris : il s’agit des systèmes bordelais, niçois, marseillais et toulousain. Le système urbain de Paris met en avant le fait que la dynamique du grand Paris tient autant sinon plus de ses liens que de son poids. Cette approche multidimensionnelle des fonctionnements des systèmes urbains montre qu’une conception de l’aménagement et du développement du territoire basée sur la seule proximité est dépassée. Trois échelons d’interdépendance sont partie prenante des systèmes urbains et du Grand Paris en particulier : la proximité, la transversalité inter-métropolitaine et la connexité à Paris. Lille

Rouen

Amiens

Caen Paris Strasbourg Rennes Le Mans Orléans

Lyon

Bordeaux

Nice Toulouse

Montpellier

Liens internes au système urbain Liens transversaux avec les autres villes françaises Liens avec Paris

Marseille - Aix-en-Provence

UMR 8504 Géographie-cités (2013) Fait avec Philcarto - http://philcarto.free.fr/

Nantes

Tours

Note cumulée pour 7 indicateurs de liens 28 15.5 12 (plus de 3 types de liens différents)

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v - leS défIS Pour l’ACtIoN PublIQue L’analyse fonctionnelle du Grand paris par le développement d’une approche relationnelle englobante des territoires montre la grande diversité des modes d’organisation, puisqu’elle intègre pleinement les différentes dimensions fonctionnelles et multi-échelles des fonctionnements territoriaux. Elle souligne par ailleurs la nécessité d’un changement de paradigme pour appréhender l’ensemble des transformations qui traversent aujourd’hui les territoires. L’image de l’archipel traduit bien ces modifications qui opèrent à deux échelles spatiales différentes. À l’échelle locale, elle signifie la modification de la nature même des villes qui, loin d’une polarité unique, se sont étalées jusqu’à constituer des ensembles de pôles bien reliés entre eux. À l’échelle nationale et au-delà européenne et mondiale, elle souligne que la centralité se décline au pluriel, constituée par un ensemble de pôles interconnectés, une sorte de réseau des réseaux, de réseaux de systèmes urbains. mais l’image de l’archipel interpelle notre capacité à gérer l’espace-réseau, c’est-à-dire des territoires discontinus, et cela nous ne savons pas très bien le faire. Les pesanteurs sont symboliques, issues d’une métaphysique de la sédentarité qui empêche de prendre pleinement en compte le sens du fluide et du mouvement dans nos savoir-penser les territoires. Elles sont conceptuelles car on ne sait pas associer le réseau et le territoire dans un même schéma de pensée. Les difficultés sont également, en grande partie, institutionnelles car les acteurs des territoires fondent leur gouvernance sur leurs limites. Le principal défi des acteurs politiques sera de savoir proposer des nouveaux cadres qui prennent en considération les nouvelles dimensions de l’habiter que sont le passage, l’inter-relation, le transit et l’éphémère. L’enjeu sera d’inventer les outils de régulation d’espaces et de territoires où le fluide dominera.

NoteS 1

paris et les huit régions voisines

berroir s., cattan n., dobruszkes F., Guérois m., paulus F., Vacchiani-marcuzzo c., « systèmes urbains et métropolitains », Etude pour la daTar juin 2011, 152 p.

2

référeNCeS berroir s., cattan n., Guérois m., paulus F., Vacchiani-marcuzzo c., 2012. Les systèmes urbains français. synthèse, Travaux en ligne n°10 daTar.

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berroir s., cattan n., saint-Julien Th., 2009. Les masters en réseau: vers de nouvelles territorialités de l’enseignement supérieur en France. L’Espace Géographique, n°1.

berroir s., cattan n., saint-Julien Th., 2010. recherche et développement dans les partenariats européens. Le bassin parisien, une méga-région? Les cahiers n°153. iaU idF

boichot c., 2012. centralités et territorialités artistiques dans la structuration des espaces urbains. Le cas de paris et berlin. Thèse de doctorat, Université paris 1 panthéon sorbonne.

delage m., 2012. mobilités pour achats et centralités métropolitaines. Le cas de la métropole parisienne. Thèse de doctorat, Université paris 1 panthéon sorbonne.

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5. RĂŠseaux sociaux


Méthodologie Spatialisation Les données issues des réseaux sociaux numériques sont aujourd’hui l’objet d’un vif intérêt pour l’analyse spatiale. En effet, les moyens de communication permettant aux utilisateurs de se géolocaliser et de transmettre de l’information sur le territoire dans les réseaux sociaux numériques sont nombreux et fortement utilisés (80% des français internautes sont inscrits sur au moins un réseau social). Parmi les réseaux sociaux numériques proposant une gamme d’outils de géoréférencement, Facebook est sans doute le plus complexe, tant les contenus visibles en ligne organisent une véritable visibilité multimédia du territoire. En effet, Facebook propose des pages

Échantillon de pages connectées à la ville d’Étampes, à proximité de la grappe et dans la grappe de proximité

Les villes des grappes de proximité sont spatialisées et référencées su le réseau social Facebook, avec une communauté d’usagers ayant aimé le lieu ou géolocalisé leur visite dans la commune. Les lieux emblématiques de chaque ville sont référencés également par les usagers eux-mêmes.

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dédiées aux villes, avec des lieux infra-communaux, des pages connexes et géolocalisées. Les villes d’île-deFrance possèdent chacune un référencement spatial (c’est-à-dire une page) sur Facebook. ces pages répertorient un certain nombre de lieux dans la ville en question, avec un géoréférencement précis, et entretiennent un tissu de liens avec d’autres pages de villes par le biais de références sémantiques dans les contenus publiés par les utilisateurs des pages Facebook communales. ces liens numériques mettent en réseau les territoires communaux et organisent une spatialisation originale d’ensemble de grappes de proximité connectées entre elles.

vidéos, etc.) dont les références entre les villes créent systématiquement un lien de spatialisation dans leur publication individuelle. L’enrichissement par un utilisateur d’une page Wikipedia peut également être un moyen exemplaire de créer un lien. en effet, les pages ville de Facebook comprennent un contenu venant de l’encyclopédie libre en ligne. chaque utilisateur a librement l’opportunité d’enrichir le contenu de la page de sa ville grâce à l’interface Wikipedia de libre échange d’informations culturelles, pour les rediriger ensuite vers la page Facebook et créer de nouveaux liens entre les lieux et les villes.

relAtIonS nuMérIQueS 1- L’utilisateur peut aimer la page de la ville par un simple click sur le bouton « j’aime » présent sur chaque contenu Facebook.

2- L’utilisateur peut aussi se géolocaliser sur un lieu précis grâce à la fonction « check-in » permettant d’indiquer, suivant un niveau de confidentialité choisi par le membre, sa position dans un lieu à un moment donné, suscitant ainsi un degré d’appartenance et d’identité numérique à ce lieu.

3- enfin les utilisateurs peuvent aussi référencer une page à travers d’autres contenus (texte, hyperlien, photos,

Like

check-in

contenus associés

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périmètres d’étude Grappes d’étude Pour tester la spatialité de ces références entre les différentes pages de ville de Facebook, nous avons choisi un repérage sur l’échantillon des quatre grappes de proximités étudiées dans le cadre de l’étude sur «Habiter le Grand Paris des densités dispersées» : Brie-Comte-Robert, Étampes, Nangis et la Ville-du-Bois. Les réseaux de liens numériques observés entre les grappes traduisent l’ensemble des références (Like, Check-in, contenus associés) des communes de chaque grappe entre elles. La somme de ces références a été cumulée pour chaque grappe afin

de construire une représentation des flux numériques de Facebook à cette même échelle. L’étude de ces quatre situations métropolitaines par l’observation des liens entre les pages de Facebook montre, pour chaque grappe de proximité, une spatialisation différenciée selon leur contexte spécifique. Chacune des quatre grappes, compte-tenu des géographies qui les caractérisent, présentera des profils singuliers.

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Mise en relation La cartographie résultante de la spatialisation de ces liens numériques entre les différentes pages des villes propose un système de flux numériques dans lequel les contenus faisant appel/référence aux lieux provoquent des proximités et des liens entre les grappes. La spatialisation des liens, loin de créer une géographie anarchique sans rapport avec les centralités existantes, recompose certaines de ces centralités autour des grappes, tout en proposant un accès à des territoires plus lointains.

Les grappes de proximité composent une série de liens en commun traçant des visibilités communes sur le réseau social Facebook. Les relations « connectées » entre les grappes mettent en relief les interactions numériques sur les différentes plateformes de contenus en ligne (Facebook, Wikipedia, Google, Foursquare, etc.). Ces liens matérialisent les proximités transversales entre les territoires de la subagglo du Grand Paris. Les utilisateurs du réseau se réfèrent aussi à un territoire appréhendé, connu, et avec lequel ils entretiennent un rapport « réel » et pas seulement « virtuel ».

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PARIS

noISY LE ROI

CAEN

IGNY SAINT REMY LES CHEVREUSES

ORSAY ris orangis arpajon mennecy

dourdan

LA FERTE ALAIS

chartres

milly la foret

angerville

pithiviers

ORLEANS

CHATEAUROUX

BOURGES

MARSEILLE

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Étampes

REIMS

CHÂTEAU THIERRY

Éclatements des proximités et relations numériques nationales avec les agglomérations moyennes françaises Les communes de la grappe d’Étampes présentent des liens plus éloignés avec des agglomérations également présentes sur le réseau Facebook à l’échelle nationale. Des rapports de proximité apparaissent avec des communes de grappes alentours mais un système de lieux plus lointains apparaît dans l’étude du réseau des liens numériques Facebook de la grappe d’étampes.

sens

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CHELLES NOISY LE ROI

PARIS

SAINT MAUR DES FOSSES BONNEUIL SUR MARNE VILLECRESNES BOUSSY SAINT ANTOINE QUINCY SOUS SENART

LOGNES

CRECY LA

ROISSY EN BRIE TOURNAN EN BRIE

FONTENAY TR

CORBEIL ESSONNE MENNECY

MELUN

CHARTRES

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Brie-Comte-Robert Regards numériques tournés vers l’Est du département La grappe de Brie-Comte-Robert, située en lisière de l’unité urbaine parisienne, entretient, malgré cette proximité, davantage de liens numériques avec la partie Est du département de Seine-et-Marne. A l’exception des grappes centrales métropolitaines comme Boussy-Saint-Antoine et de Bonneuil-sur-Marne, les relations numériques cumulées des communes de la grappe de Brie-Comte-Robert s’étendent jusqu’au territoire des grappes de Provins, de Sens et de Troyes.

CHAPELLE MOUROUX LA FERTE GAUCHER

RESIGNY

PROVINS

TROYES

SENS

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CARRIERES SOUS POISSY

PARIS

NOISY LE ROI

VERRIERES LE BUISSON IGNY CHEVREUSE MORANGIS ORLY VILLEBON SUR YVETTE GIF SUR YVETTE EPINAY SUR ORGE RIS ORANGIS LIMOURS ARPAJON DOURDAN

BREUILLET

MENNECY

ETRECHY

MELUN

LA FERTE ALAIS ETAMPES

MILLY LA FORET

MONTARGIS

MALESHERBES BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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Ville-du-bois Un rapport numérique élargi à l’espace métropolitain La spatialisation des flux de relation Facebook entre villes dans la grappe de la Ville-du-Bois montre un rapport élargi à l’espace métropolitain. Les relations numériques inter-grappes s’effectuent dans la proximité avec la grappe de Marcoussis, et dans le plus lointain avec la grappe de Malesherbes, en extrême limite de l’île-de-France.

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paris

fontenay tr marcoussis cesson le chatelet en brie

milly la foret

avon

monterau fau

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Nangis Relations numériques et recomposition de proximités locales

CHâteau thierry

Les communes de la grappe de Nangis, situées dans un espace d’urbanisation plus diffuse qu’à la Ville du Bois, entretiennent des liens numériques avec les grappes limitrophes et de proximité (Provins, Châtelet en Brie, MontereauFault-Yonne). Néanmoins, ces liens invoquent également des agglomérations françaises hors du bassin parisien tel qu’Auxerre et Saint-Vallier, ou bien dans le bassin parisien avec la grappe de Château-Thierry.

tresigny

provins

bray sur seine

ult yonne

saint vallier

auxerre

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RÉSEAUX SOCIAUX NUMÉRIQUES ET TERRITOIRES DE DENSITÉS DISPERSÉES François Vienne Master 2 Pro et Recherche en urbanisme et aménagement université Paris 1 Panthéon-sorbonne Les réseaux sociaux numériques font aujourd’hui partie des modes de sociabilité dominants et universels. 80% des internautes français sont inscrits sur un réseau social tandis que 2/3 d’entre eux visitent quotidiennement au moins un des réseaux sociaux sur lesquels ils sont inscrits. en île-de-France, c’est 98% de la population qui peut potentiellement se connecter via la 3G sur ces réseaux sociaux en ligne. cette connexion massive du territoire permet des pratiques égales en milieu urbain ou rural, comme le révèle l’aRceP1. Néanmoins, les usages de ces réseaux sociaux en territoires dispersés permettent de différencier les pratiques territoriales des utilisateurs exprimant leur quotidien et leur mobilité, par des publications variées (photos, article, récit). Bien que ces usages immatériels soient symboles de dé-territorialisation, la complexité des contenus publiés sur les réseaux sociaux numériques montre au contraire une grande adhérence du territoire local aux usages en ligne. ces outils a-territoriaux, non relatifs à la morphologie urbaine, évoluent indépendamment des dynamiques métropolitaines, mais expriment des récits et des réalités différenciés. dans les territoires d’urbanisation dispersée, les réseaux sociaux numériques favorisent une lecture du territoire par la fonctionnalité et les solidarités de proximité. Les publications sur les réseaux sociaux de référencement au local expriment une forme de « territorialité du numérique » à travers l’expression symbolique de son appartenance au territoire. Par l’analyse des données libres issues du réseau social Facebook (Like, check in, Posts), on peut observer une recomposition des proximités locales en prenant le réseau social comme clé de lecture. en effet, les réseaux sociaux ne se présentent-ils pas comme des « descripteurs « de territoires en relation, dont la complexité des liens et des interactions est aussi à explorer dans leurs expressions numériques ? Les réseaux sociaux décrivent-ils des spatalités de proximité, ou des spatialités exacerbées contribuant à l’éclatement des centres et des repères territoriaux ? est possible de conçevoir une urbanisme à fort ancrage territorial, autour des proximités réinventées à partir de l’intensité des usages locaux des outils 2.0 ?

I - terrItorIAlIté PérIurBAIne PAr leS outIlS nuMerIQueS : APPArtenAnCeS À un réSeAu de lIenS Le postulat selon lequel les usages du numérique annulent les distances et l’adhérence de l’habitant à son espace de proximité est erroné. Les contenus numériques publiés sur les réseaux sociaux par les utilisateurs et autres acteurs publics concernent pour leurs majeures parties l’environnement de proximité et des contenus culturels souvent en lien avec l’actualité locale. de nombreux usagers du réseau social conviennent d’ailleurs que l’avenir du réseau se trouve précisément dans la présence renforcée du territoire sur le réseau2. L’adhérence du numérique au territoire relève de ces pratiques, exprimant dans les usages des réseaux sociaux un certain « désir de local ».

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FiGuRe 1 : L’avenir des réseaux sociaux se trouve dans une intensification de l’information locale en ligne

FiGuRe 2 : The Power of the Weak Ties, jukka-Pekka onnela et al. source : Mobile communication Network project, 2007

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La spatialisation des relations numériques dans les territoires implique une interaction momentanée par les usagers via un référencement de contenus ou par la géolocalisation d’un (ou de plusieurs) usagers s’identifiant comme présent dans une commune ou un lieu plus précis (château d’ecouen, autoroute a6, etc.). L’ajout d’un contenu géographiquement identifié (ville, services locaux, restauration, parc, etc.) crée des relations et l’identification de lieux sur le réseau social lui-même. Les relations numériques entre territoires et entre usagers favorisent une lecture du territoire par « la force des liens faibles » des réseaux sociaux3, c’est-à-dire une interaction occasionnelle entre différents groupes, et par un décuplement des opportunités d’informations entre les territoires. La multiplicité de ces liens, loin de supprimer les distances, révèle une recomposition des proximités. a travers les liens observés entre les différentes villes et lieux recherchés sur le réseau social Facebook, on aperçoit en effet une recomposition partielle des relations de proximité et des centralités mémorielles, symboliques et reconnues, en germe dans les espaces centraux des territoires dispersés comme avec des territoires plus périphériques. cette émergence de proximités numériques sur le réseau social Facebook introduit l’idée qu’il existe des « frottements numériques » entre les territoires diffus. Qu’il s’agisse de contenus associés, de référencements par le biais de Wikipédia ou encore de géolocalisation publique de la part des usagers, un réseau de lieux formule ce « désir de territoire » sur les réseaux sociaux. selon l’étude Harris interactive/Zoom on de juin 2012, plus de 60% des personnes sondées estiment que l’avenir des médias sociaux se trouve dans un investissement plus fort du local, de ses actualités, de ses aménités de toutes sortes. on est loin du Global Village4 qui devait rassembler le monde entier devant les écrans d’ordinateurs !

FiGuRe 3 : echantillon de lieux géoréférencés sur la page Facebook de Brie comte Robert. de nombreux lieux de services et de loisirs sont référencés, sur les pages Facebook des villes dans les territoires d’urbanisation dispersée, comme des lieux emblématiques d’usages quotidiens ou événementiels des habitants. ici, l’exemple de services et de lieux de loisirs géréférencés sur la page Facebook de Brie-comte-Robert. BRèS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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La société en réseaux que décrit Manuel castells et dont le numérique recouvre un rôle central se tisse à la fois dans un périmètre géographique ignorant les frontières et les distances, mais aussi dans des proximités et des territoires connus où les pratiques du quotidien ont réellement « lieu ». « j’ai progressivement compris que partout, le réseau, fait de lignes et de points, était à la fois premier et fondamental dans les spatialités humaines, qu’elles relèvent de l’individu ou de la société. » (jacques Lévy, géographe, interview pour Libération, 28 juin 2013) L’occurrence de « Lieux » sur les pages de villes sur Facebook témoigne des opportunités territoriales acquises et exprimées par les usagers (qui s’expriment soit par une référence : photo, citation, lien hypertexte,... soit par un utilisateur géolocalisé volontairement, soit par un contenu évenementiel, culturel en rapport avec l’espace proche), se traduisant dans cette cartographie par des figurés différenciés dans une typologie partielle. La structuration d’un système de lieux nécessite donc une action de référencement par un/des utilisateur(s) dans le temps sur le réseau. de cette action résulte une expression de proximité entre les différents territoires, lorsque l’on pouvait imaginer que le numérique tendrait inexorablement à effacer la proximité du fait de l’accessiblité à l’espace d’information qu’il autorise à travers le monde entier et librement selon une forme de « sérendipité »5 numérique permise par la nature même du Web 2.06. « La simultanéité de toutes les mutations [liées à internet et aux technologies numériques] crée les conditions d’une véritable métamorphose dans l’évolution de l’humanité. c’est dans cette perspective qu’il nous faut aborder les changements nombreux qui affectent notre vie économique et sociale, et le monde dans sa globalité et ses territoires […]. » (Francis jutand, directeur scientifique institut Mines-Télécom, interview pour Les echos, 27 juin 2013)

FiGuRe 4 : Pages associées à la page de Brie comte Robert. L’association des pages de communes voisines se matérialise par un lien occasionnel à travers la publication d’un contenu géolocalisé par un usager du réseau social.

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FiGuRe 5 : cette cartographie présente des lieux géoréférencés dans le nord du Val d’oise et le sud-oise (entre Méru, senlis et écouen) à partir de données ouvertes sur le réseau social Facebook. Les centralités identifiées par les utilisateurs via ces référencements recomposent des centralités de services et de lieux remarquables concentrées autour de la notion de loisir. des centralités intermédiaires apparaissent également et révèlent l’apropriation d’un territoire complexe par les habitants des territoires diffus (cartographie FV ; outil : Google Maps).

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ii - caRToGRaPHieR Les LieNs NuMéRiQues eNTRe Lieux : La MéTRoPoLe eN ReLaTioN 2.0 Les utilisateurs du réseau social et émetteurs volontaires de données locales agissent comme un groupe spatialisé afin de pouvoir mettre en place un système de lieux dont l’épaisseur figure l’intensité numérique des territoires d’urbanisation dispersée. Les contenus visibles ou invisibles des pages de chaque commune permettent des interactions avec d’autres territoires. Wikipédia, Foursquare, Facebook, Flickr, et toutes les différentes plateformes d’obédience 2.0, sont les médiateurs fonctionnels utiles de ces liens entre les territoires dont Facebook est l’un des réceptacles. La représentation de ces occurences numériques tend à décrire des proximités relationnelles entre territoires. Les Technologies de l’information et de la communication (Tic), deviennent peu à peu les supports d’une nouvelle lisibilité du territoire et de ce que certains chercheurs ont pu qualifier de « techniques du quotidien »7. ces supports (réseaux sociaux, partage de médias numériques, etc.) accessibles de lisibilité du territoire tendent également vers ce que Tim Berners Lee décrit de web sémantique, format web attendu comme l’évolution des plateformes sociales actuelles. La représentation cartographique (figure 5) est une expression préliminaire de ce web sémantique8. Les usages des Tic définissent des territorialités nouvelles faites de microréticularités (réseaux sociaux numériques de covoiturage, d’intérêts artistique, culturel, associatif et économique) et de flux d’informations depuis le service (réseaux sociaux, blogs, e-commerce, etc.) jusqu’à l’usager et entre les usagers eux-mêmes. Les usagers, impliqués dans ce fonctionnement en réseau, s’approprient aussi le territoire via ces informations circulant virtuellement, par infiltration progressive des cartes dans le quotidien des réseaux sociaux. ces cartes donnent du territoire une représentation sensible, évolutive et des lieux d’adhérence d’usages et de services. en fait, de véritables outils d’intermédiation, dont la représentation des données issues du réseau social Facebook illustrent la spatialité et les logiques de proximité dans la distribution des services que les utilisateurs mettent en œuvre dans leur pratiques et leurs empreintes numériques. aux données traditionnelles de relations socio-spatiales dans les territoires d’urbanisation dispersée s’intègrent les données issues des réseaux sociaux numériques, une couche d’analyse relationnelle encore inexplorée entre les territoires, appelant des hybridations territoriales innovantes (services territoriaux par la mise en réseaux des habitants et des usagers des altermobilités via les différentes plateformes sociales). Le Grand Paris (FiGuRe 7) n’est pas exempt de la prise en compte de ces usages récents et massifs. a l’innovation en matière d’aménagement par le lien entre les territoires diffus et les territoires denses s’articule un besoin d’innovation par la réinvention des proximités, sous le jour de la révolution numérique, par les usages d’outils quotidiens, par un « vernaculaire [numérique] contemporain » (Brès + Mariolle et chercheurs associés).

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FiGuRe 6 : Foursquare : le réseau social cartographique

Réseau de lieux géolocalisés par les usagers à Nangis

Réseau de lieux géolocalisés par les usagers à senlis

Réseau de lieux géolocalisés par les usagers à Persan et alentours

La tentative de mise en récit du territoire par des représentations numériques des ressources locales est un premier segment à la construction du territoire par les médias 2.0. L’interactivité massive de ces supports numériques territoriaux sur les réseaux sociaux par le web sémantique (voir référence ci-dessus), en constituera peut-être la seconde étape.

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FIGURE 7 : La carte des 1000 lieux du Grand Paris, représentations des ressources métropolitaines par le numérique

III - UNE NÉGOCIATION RENOUVELÉE DES HABITANTS AVEC LES TERRITOIRES D’URBANISATION DISPERSÉE Les relations créées par les TIC entre lieux et entre territoires dispersés invitent à imaginer de nouvelles marges d’autonomie locale pour leurs habitants, capables d’identifier des opportunités territoriales sur les réseaux sociaux et le web 2.0 plus largement. Les TIC montrent également dans le quotidien connecté des habitants numérisés une nouvelle forme de négociation avec l’environnement proche et lointain. Thierry Marcou9 parle d’ « encapacitation » des habitants périurbains, dotés de nouveaux outils fonctionnels pour mettre en œuvre des activités du quotidien. La « force des liens faibles » du réseau social Facebook, peut aussi permettre l’émergence de nouvelles formes de solidarités entre les acteurs du territoire et notamment les habitants. Pourquoi, par exemple, ne pas passer des liens numériques entre territoires à des organisations émanant de la souplesse d’organisation permise par le réseau, comme l’organisation des altermobilités et des services connectés via les liens numériques partant des territoires ? (figure 8). Pour Marc Amiot, coordinateur de développement économique à la CCI de l’Essonne et porteur du projet « Laisse Ta Voiture au Garage »10, le rapport de l’usager aux services du territoire a changé. Les moyens de communication et d’échanges d’informations introduisent une nouvelle forme de mobilité par les sociabilités numériques et un accès élargi à sa localité et à ses aménités. Les TIC comme élément moteur de mise en réseau des ressources introduisent une BRÈS + MARIOLLE et chercheurs associés - Membre du Conseil scientifique de l’Atelier International du Grand Paris. Commande « Systèmes Métropolitains » / Juillet 2013

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accessibilité 2.0 dans les contextes urbains d’urbanisation dispersée. Cette transformation sociétale renvoie à ce que Jeremy Rifkin qualifie de « Troisème Révolution Industrielle »11, traduisant le passage de la propriété individuelle des ressources comme modèle dominant à l’ère du partage des ressources comme modèle émergent par l’essor des TIC. Selon une enquête réalisée pour le Certu en 2010 par Philippe Vidal et Lionel Rougé12, les TIC font figure de véritables moyens de re-négociations pour les habitants de ces territoires. Ces outils semblent pouvoir redonner de l’ancrage territorial aux habitants périurbains qui jusqu’alors vivaient une relation volatile au territoire. L’enjeu se situe donc précisément dans le défi de la définition d’un urbanisme périurbain à plus fort ancrage territorial autour de proximités réinventées, pour construire une localité plus intense, à partir de ces usages acquis dans les aires de vie des habitants des territoires diffus. Selon les résultats de cette même enquête, l’appropriation des usages des TIC contribuerait à moins subir l’influence de la ville centre, mais de négocier plus souplement avec le quotidien et les contraintes territoriales (accessibilité, coûts, moyens) induites dans l’habitat diffus. La mobilité, notamment, est un axe sur lequel cette appropriation se concentre pour une meilleure optimisation de l’accessibilité individuelle aux services du territoire (services aux entreprises, drive, e-commerce, etc.).

FIGURE 8 : Des TIC comme vecteurs de mise en réseaux des ressources territoriales : du modèle de propriété individuelle au modèle de partage et d’optimisation des aménités territoriales ?

L’usager « connecté » et disposant d’un accès maîtrisé à l’information ambiante...

...est en lien avec une / des communautés d’usagers des réseaux sociaux.

L’itinérance des connexions entre habitants via les différents groupes d’utilisateurs présente un socle d’innovation de services légers et souples entre individus (mobilité, solidarité, consommation collaborative, travail à distance, etc.)

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Des réseaux sociaux déjà à l’œuvre, permettent une réorganisation des activités occasionnelles ou quotidiennes par les liens de proximité. E-Loue (https://www.e-loue.com/) ou encore E-covoiturage (http://www.e-covoiturage.ch/), sous la forme de réseaux sociaux, participent à l’appropriation territoire par des usages numériques des habitants, permettant une optimisation de l’accessibilité aux ressources et à l’investissement de pôlarités secondaires (bourgs et les petits centres-villes). Ces usages sont indépendamment les mêmes quel que soit le territoire, mais il s’agit néanmoins de souligner la spécificité du besoin serviciel à travers les TIC en milieu urbain dispersé. L’accessibilité aux ressources en est l’épicentre, et les communautés d’usagers de plateformes de partage tel que e-Loue illustrent l’appropriation de la localité élargie par les réseaux sociaux numériques sur le territoire. FIGURE 9 : Réseau social e-Loue : solidarités locales et proximités entre les habitants des territoires d’urbanisation dispersée.

Recherche d’une tondeuze à gazon aux alentours de Méru

Proposition de location à 15km de Méru pour 10€/jr

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CONCLUSION L’exemple des données géolocalisées du réseau social Facebook sur le territoire étudié, comme échantillon d’expressivité numérique du territoire, soulève des enjeux prospectifs dans les territoires diffus. La volonté exprimée par les habitants d’impliquer davantage le local dans leur usage quotidien des réseaux sociaux conduit à définir une territorialité 2.0. Celle-ci s’exprime par les données géolocalisées du réseau social, et possède une spatialité recomposant partiellement les dynamiques locales tout en permettant l’émergence des territoires diffus par la reconnaissance numérique (figure 5). De nombreux questionnements sont sous-jacents à cette évolution rapide de la représentation du territoire individuel et collectif par les habitants. Dans un processus de changement de paradigme par le numérique, les réseaux sociaux serviront-ils à entreprendre autrement le territoire de manière opérationnelle, tant à l’échelle du quotidien de l’habitant, qu’à l’échelle collective de la planification du territoire ? Les réseaux sociaux, virtuels ou non, base d’urbanité et de vivre-ensemble, pourraient devenir les supports d’une démarche de fabrique territoriale collaborative 3.0.

NOTES 1

Autorité de régulation des Communication Electronique et des Postes.

Etude Harris Interactive/Zoom On : L’information locale, l’avenir des réseaux sociaux ? Découvrir/partager : l’explosion des contenus locaux, juin 2012.

2

Mark GRANOVETTER, « The Strenght of Weak Ties », American Journal of Sociology, Volume 78, Numéro 6, Mai 1973

3

4

Marshall MAC LUHAN, The Medium is the Message, 1967

Le concept de sérendipité a été défini par un écrivain britannique du 18e siècle, Horace Walpole, comme la « découverte de quelque chose par accident et sagacité alors que l’on est à la recherche de quelque chose d’autre ».

5

Le Web 2.0 facilite l’interaction entre utilisateurs et la création de réseaux sociaux rudimentaires, pouvant servir de contenu et exploitant les effets de réseau, avec ou sans réel rendu visuel et interactif de pages Web. En ce sens, les sites Web 2.0 agissent plus comme des points de présence, ou portails Web centrés sur l’utilisateur, plutôt que sur les sites web traditionnels. L’évolution des supports permettant de consulter les sites Web, leurs différents formats, amène en 2008 une approche recentrée sur le contenu plus que sur l’aspect (source : Wikipedia).

6

Nous empruntons l’expression « techniques du quotidien » à Specht Maryline, Sperandio Jean Claude, de la Garza Cecilia. Réseaux, 1999, volume 17 n°96. pp. 97-120.

7

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« Un web de données qui peuvent être traitées directement et indirectement par des machines pour aider leurs utilisateurs à créer de nouvelles connaissances » (Tim BERNERS-LEE, « The Semantic Web », Scientific American Magazine, 17 mai 2001).

8

9

Thierry MARCOU, Pour une mobilité plus libre et plus durable (FYP edition, 2009).

Le projet Laisse ta voiture au garage, ayant pour but le développement d’une suite de mobilités alternatives et interconnectées grâce aux Systèmes d’Informations numériques, particulièrement bien calibrés pour des territoires de développement urbain dispersé ne bénéficiant pas de liens forts au réseaux de transports de la métropole. 10

Jeremy RIFKIN, Third Industrial Revolution : How Later Power is Tranforming Energy, The Economy and The World, février 2013. 11

P. VIDAL, L. ROUGE, Les espaces périurbains habités par le numérique ? Le cas de la Normandie, édition Certu (août 2011). 12

BIBLIOGRAPHIE Claude RAFFESTIN, Espace, Travail, Pouvoir, 1997. Etude Harris Interactive/Zoom On : L’information locale, l’avenir des réseaux sociaux ? Découvrir/partager : l’explosion des contenus locaux, juin 2012. Mark GRANOVETTER, The Strenght of Weak Ties, American Journal of Sociology, Volume 78, Numéro 6, Mai 1973. Manuel CASTELLS, La société en réseaux, Interview pour Libération de Jacques Lévy, géographe, 28 juin 2013. Marshall MAC LUHAN, The Medium is the Message, 1967, Interview pour Les Echos de Francis JUTAND, directeur scientifique Institut Mines-Télécom, 27 juin 2013. M. SPECHT, JC. SPERANDIO, C. DE LA GARZA. Réseaux, 1999, volume 17 n°96. pp. 97-120. Tim BERNERS-LEE, « The Semantic Web », Scientific American Magazine, 17 mai 2001. Brès + Mariolle et Chercheurs Associés, Thierry MARCOU, Pour une mobilité plus libre et plus durable, FYP edition, 2009.

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P. VIDAL, L. ROUGE, Les espaces périurbains habités par le numérique ? Le cas de la Normandie, Certu, août 2011. Jeremy RIFKIN, Third Industrial Revolution : How Later Power is Tranforming Energy, The Economy and The World, février 2013.

WEBOGRAPHIE https://www.facebook.com/ https://fr.foursquare.com/ http://www.ateliergrandparis.fr/1000lieux/ https://www.e-loue.com http://www.e-covoiturage.ch http://fr.wikipedia.org/ http://www.certu.fr/

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