Les suppléments du quotidien
Un été vagabond en Périgord
8 000 kilomètres de sentiers : les randonneurs, à pied ou à vélo, peuvent même suivre les pas de voyageurs illustres à l’image de Lawrence d’Arabie et marier ainsi nature et patrimoine. Supplément gratuit au journal du mercredi 25 juin 2014. Ne peut être vendu séparément
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Un été vagabond en Périgord
MERCREDI 25 JUIN 2014 WWW.SUDOUE ST.COM
Chemins de terre et d’eau RANDONNÉE Un parcours sur les pas d’un voyageur anglais du XIXe siècle propose 80 km d’itinérance
«L
a ville au premier abord semble composée d’une longue rue et paraît triste et peu intéressante. » Les touristes contemporains passant par Sarlat trouveraient certainement cette phrase mensongère. Pourtant, c’est bien cette ville que décrit ainsi Harrison Barker, un voyageur anglais qui entreprit, au XIXe siècle, un long périple le long de la Dordogne et à travers toute la Guyenne. Dans un livre truffé de truculentes histoires (1), il raconte ses pérégrinations et décrit sa rencontre avec les habitants. À pied ou en bateau, cet homme mène ainsi le lecteur à travers le Périgord des gabares, des lavoirs et des pêcheurs, et aussi celui des loups et des personnages pittoresques. Le service du tourisme du Conseil général s’est emparé de ses écrits et a créé une itinérance de 80 kilomètres sur les pas d’Harrison Barker. L’idée ? Proposer une randonnée historique de trois à cinq jours et permettre aux marcheurs d’arpenter la campagne périgourdine tout en découvrant le texte de Barker. Cette balade commence par là où le voyageur est arrivé en Dordogne : le sud, et plus précisément Sarlat.
Un livret explicatif Un livret explicatif, disponible dans les offices de tourisme ou sur Internet (2), permet de se lancer dans la randonnée. On peut laisser sa voiture à la gare du Buisson-de-Cadouin, si l’on veut marcher quatre à cinq jours, ou à Saint-Cyprien si l’on se contente de trois jours, et se rendre en train jusqu’à Sarlat. De là, la jonction avec la voie verte, aménagée sur une voie de chemin de fer désaffectée, est aisée. L’itinéraire mène le marcheur jusqu’à Groléjac, où Barker croisa « un énorme trou-
La randonnée permet de longer la vallée de la Dordogne, en partant de Sarlat et en allant jusqu’à Cadouin. PHOTO DR
peau d’oies ». Avec humour, il raconte que « leur entrain ne durera pas longtemps… » « Dans quelques semaines, les foies de beaucoup d’entre elles serviront à préparer ces excellents pâtés truffés donc le Périgord s’enorgueillit. » Enfin, cette première étape s’achève à Domme. De là, on peut alors continuer sa route vers Beynac, Castelnaud et Cladech. C’est non seulement l’occasion d’admirer les châteaux, mais aussi celle de découvrir l’histoire des gabariers de la Dordogne. À l’époque, Barker, « honteux » de son inactivité après quelques semaines passées à Beynac, a décidé d’emprunter un bateau pour descendre jusqu’à Saint-Cyprien. Ce que peuvent également faire les randonneurs d’aujourd’hui. Une troisième étape permet alors de rallier Belvès, cité prospère qui domine toute la vallée de la Nauze. Enfin, après une nuit passée dans ce castrum, on peut relier le charmant village de Cadouin, dernière étape de cette randonnée. De là, on se rend facilement à la gare du Buis-
son pour récupérer sa voiture. Dans le livret réalisé par le Conseil général, on trouve toute une série d’explications sur les villes et les campagnes traversées ainsi que des idées d’hébergement. Des extraits du livre de Barker ont été sélectionnés et donneront peut-être aux amoureux de lecture l’envie de poursuivre ce texte. Car, après son passage dans la vallée de la Dordogne, l’homme est remonté vers la vallée de la Vézère, celle de l’Isle et, enfin, vers la Dronne, « qui paraît jouir d’un printemps éternel ». Il y décrit « le joyeux éclat des méandres du courant, les falaises qui semblent se tenir debout dans son lit et les frais bois verts en pente douce vers le ciel. ». De quoi, peut-être, susciter l’envie d’autres randonnées. (1) « Deux étés en Guyenne, Journal de voyage au fil de la Dordogne, 18921893 », aux éditions Fanlac. Disponible en librairie. 23 euros. (2) On peut télécharger le topo-guide sur rando.cg24.fr.
En passant par Cadouin ■ Avant de remonter vers la vallée de la Vézère, Harrison Barker s’est rendu à Cadouin où il découvrit « des collines revêtues d’un sombre manteau de forêts ». Pour poursuivre son excursion, le randonneur peut choisir de rester une journée de plus dans ce village dont la fondation est liée à l’installation, au XIIe siècle, d’une communauté monastique. Aujourd’hui, ce bourg au charme fou s’articule autour de l’abbaye, fondée en 1115 par Géraud de Salles. Véritables bijoux de l’art gothique flamboyant, cette abbaye et notamment son cloître, propriété du Département, sont un lieu empreint de grâce où chaque minute passée rapproche un peu plus de la quiétude. La pierre sculptée telle un carré de dentelle reflète l’histoire des moines qui vécurent ici. Des animations sont proposées tout l’été au sein de l’abbaye et le village se visite à l’envi. On y trouve des restaurants et des commerces.
Le cloître de Cadouin : une dentelle de pierre. PHOTO E.B.
UN AUTRE MOYEN DE DÉCOUVRIR LE DÉPARTEMENT
Le Périgord, première destination de canoë loisirs de France Elles arrivent du Massif Central et coulent vers l’océan Atlantique. Les rivières du Périgord racontent 400 000 ans d’histoire et s’offrent aujourd’hui à tous ceux qui désirent les emprunter. Par une belle journée d’été, l’envie de se jeter à l’eau se fait forcément ressentir. Alors, pour visiter le département, pourquoi ne pas choisir une balade en canoë ? Elle offrira un autre regard sur le territoire, ses sites prestigieux et intimistes, ses rochers creusés par les courants et ses vallées.
CINQ RIVIÈRES Nombreux sont les touristes à choisir cette solution, faisant du département de la Dordogne la première destination française pour la pratique du canoë de loi-
sirs. Près de 70 loueurs sont installés dans le département, le long de cinq rivières : la Dordogne, la Vézère, la Dronne, l’Isle et l’Auvézère. Chacune offre des plaisirs variés. Sur l’Auvézère, par exemple, l’eau coule de gorges en plaines et de cascades en moulins, s’animant au gré du relief. La Dronne offre des parcours enchanteurs. Les inconditionnels préconisent évidemment d’embarquer à l’amont de Brantôme. Bâtie sur une île, la Venise verte du Périgord compose un décor de rêve rehaussé par l’abbaye, que l’on approche d’un pont à l’autre. Ici, les tilleuls et les frênes créent de véritables arches végétales au-dessus de l’eau. Sur cette rivière, les navigateurs s’amusent à traverser les nombreux barrages et à descendre
quelques petits rapides. La Dordogne traverse quant à elle le pays des châteaux et la Vézère remonte le temps vers le matin du monde, passant au pied des forteresses préhistoriques. L’Isle, quant à elle, raconte le quotidien des gabariers. Sur chacune de ces rivières, on trouve des haltes nautiques, qui sont des aires publiques en bordure d’eau où l’on peut s’arrêter librement. Idéal pour pique-niquer ou se reposer. Un site Internet (1), dédié à la pratique du canoë en Périgord, vient d’être créé. On y découvre les spécificités de chaque rivière, tous les contacts des loueurs et des idées de descentes et d’itinérance. (1) Toutes les infos sur www.dordognecanoe.com.
Chaque rivière offre des paysages variés. PHOTO ARCHIVES É. D. / « SO »
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Un été vagabond en Périgord TOUR DE FRANCE
Dans la roue de Lawrence d’Arabie
Un contrela-montre à essayer
À VÉLO La petite reine est un excellent moyen de découvrir le département. Voici une randonnée sur les pas d’un homme illustre
L
e regard bleu perçant de Peter O’Toole a marqué des générations entières. Entouré d’un tissu blanc, le visage de l’acteur est devenu, aux yeux de tous, celui de Lawrence d’Arabie. Mais cet Anglais, qui réussit à convaincre les Arabes pendant la Première Guerre mondiale de se révolter contre les Turcs de l’Empire ottoman et d’aider ainsi les intérêts britanniques, n’est pas qu’un personnage de fiction. Thomas Edward Lawrence a bel et bien existé. Et avant de devenir un grand militaire, ce voyageur a foulé les terres périgordines. En 1908, Thomas Edward Lawrence est un jeune étudiant de 19 ans qui se passionne pour l’époque médiévale. Pour finir sa thèse et suivre sa passion, il décide de se lancer dans un tour de France à vélo et part sur la piste du fameux Richard Cœur de Lion, duc d’Aquitaine et roi des Anglais. Il arrive donc tout naturellement en Périgord, en 1908, et se met en tête de fêter ses 20 ans à l’ombre de la tour de Châlus, en Haute-Vienne, où Richard Cœur de Lion trouva la mort. Il parcourt ainsi près de 300 kilomètres de routes périgourdines, de Castillon-la-Bataille, en Gironde, jusqu’à Châlus.
280 kilomètres à parcourir En chemin, il observe le patrimoine, mais également le peuple étrange, aux mœurs particulières, qui vit dans ce coin de France. Il consigne ses réflexions dans des lettres qu’il envoie à sa mère restée en Angleterre. Traduites et publiées par un Périgourdin, elles ont suscité l’envie de créer une itiné-
En 2007, lors du passage du Tour. PHOTO ARCHIVES « SO »
Le château de Hautefort, assiégé par Richard Cœur de Lion en 1183, est une des étapes clés du voyage que Thomas Edward Lawrence entreprit en 1908. PHOTO DR
rance à travers son périple. C’est chose faite grâce à l’initiative du Conseil général, depuis maintenant deux ans, avec le parcours « Dans la roue de Lawrence d’Arabie ». Une plaquette, traduite en Anglais, a été éditée et permet aux cyclistes d’organiser leur trajet en quatre grandes étapes qui représentent près de 280 kilomètres. L’itinérance, qui suit celle de Lawrence d’Arabie, commence donc à Castillon puis se dirige vers Saint-Michel-de-Montaigne où le jeune homme découvre avec émotion « la tour du Grand Homme »,
Michel de Montaigne. Pour atteindre Périgueux, il décide de rallier la vallée de l’Isle et traverse Carsac et Saint-Martin où l’on peut, encore aujourd’hui, admirer des églises romanes de style similaire. De Mussidan, il rejoint Issac, où se situe le château de Montréal, qui donna son nom à la capitale du Québec. En arrivant à Périgueux, Lawrence décrit « une cathédrale byzantine de même date et style que Saint-Marc à Venise ». Le voyageur se rend ensuite à Hautefort, dont le château fut assiégé par Richard Cœur de Lion en 1183. De là,
il reprend sa bicyclette pour se rendre à Châlus et fêter son anniversaire. Dans les plaquettes de l’itinérance, une présentation des villes traversées est proposée. On y découvre quelques anecdotes et des extraits des lettres que Thomas Edward Lawrence écrivit à sa mère. De quoi découvrir la Dordogne à travers le périple d’un homme qui, plus tard, changea l’histoire de tout un peuple. Plus d’info sur rando.cg24.fr ou auprès du comité départemental du tourisme au 05 53 35 50 24.
Ils sont 386 très exactement à s’être élancés entre Bergerac et Périgueux. 386 passionnés à avoir voulu tester le seul contre-la-montre que le Tour de France organise cette année. C’était le 31 mai et durant cette journée, nombreux sont les coureurs à s’être rendu compte d’une chose : le parcours n’est pas évident. 54 kilomètres de courbes, de descentes et de montées qui permettent toutefois de bien s’amuser et qui vont attirer les cyclistes de tous horizons. Entre Bergerac et Périgueux, villes étapes pour la troisième fois, la route traverse des sites qui méritent d’être découverts. Et si les coureurs du Tour n’ont pas loisir de s’arrêter, il serait dommage pour ceux qui suivent leurs traces de ne pas s’octroyer une pause tourisme. Ainsi, de côté de Villamblard, il n’est pas rare, au détour d’un chemin, de découvrir un manoir, une maison noble ou un château discret, cachés dans un nid de verdure. Pourquoi ne pas faire un détour par les vestiges du château de Barrière qui se dressent à une extrémité du bourg ? Le site officiel du Tour de France répertorie d’ailleurs quelques idées de visites. Plus d’infos sur www.letour.fr.
3 QUESTIONS À CLAUDE-HÉLÈNE YVARD, PRÉSIDENTE DU COMITÉ DÉPARTEMENTAL DE CYCLOTOURISME
« La dimension culturelle est essentielle » «Sud Ouest». Pouvez-vous nous présenter le cyclotourisme ? Claude-Hélène Yvard. La grande différence avec le cyclisme, c’est que dans le cyclotourisme, nous ne faisons pas de compétition. Il s’agit de balades, en ville ou en campagne, allant de quelques kilomètres à plusieurs centaines ou milliers de kilomètres. Mais, surtout, nous associons toujours nos randonnées avec la découverte d’un site touristique. La dimension culturelle est essentielle. Y a-t-il beaucoup de circuits en Dordogne ? Le département propose en effet beaucoup de circuits et le comité départemental de cyclotourisme, aidé par le comité départemental du tou-
risme, a édité cette année une plaquette, «Histoire de pédaler », dédiée aux amateurs de vélo (1). Elle répertorie plus d’une dizaine de randonnées, accessible aux familles, au grand public et d’autres plus ciblées pour les sportifs ou ceux qui souhaitent se lancer dans une itinérance. Nous disposons aussi d’une carte numérique qui rassemble une trentaine de parcours. Enfin, beaucoup d’offices de tourisme créent eux-mêmes leurs circuits pour répondre à la demande. Nous travaillons donc avec le Conseil général afin de réaliser un cahier des charges de créations d’itinéraires. Il y a de plus en plus de demandes autour du vélo, il faut que l’offre soit de qualité et assure toute la sécurité requise pour ceux qui empruntent ces chemins.
Que recherchent essentiellement les gens , avec le cyclotourisme ? Il s’agit d’une activité de pleine nature qui allie le côté sportif à la découverte patrimoniale. Les gens cherchent des conseils sur des circuits, car ils savent que nous ne les enverrons pas sur les grandes routes trop empruntées. Cette année, avec le Tour, nous nous attendons à la visite de nombreux passionnés de vélo. Ils pourront se joindre à nous dans le cadre de trois randonnées que nous organisons, les 6 juillet, 20 juillet et 24 août. Elles sont ouvertes à tous, y compris aux non licenciés. L’idée est vraiment de passer du bon temps. (1) Plus d’infos sur www.dordogne-perigord-tourisme.fr.
Cet été, le comité organise des sorties ouvertes à tous. PHOTO DR
4 ET AUSSI
Tout un travail de conservation
Un été vagabond en Périgord
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Découvrir le monde paysan DOUBLE La ferme du Parcot offre un voyage dans le temps. Un sentier permet de rejoindre l’étang de la Jemaye
Des randonnées permettent de découvrir le patrimoine. PHOTO DENIS NIDOS/CG24
Valoriser la randonnée. Voilà l’idée et le projet que le Conseil général de la Dordogne développe depuis plusieurs années. Pour cela, il a établi un Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée. « On propose aux communes de participer à ce plan et, ensuite, un travail commun est mené », explique Philippe Debet, du service tourisme du Conseil général. À l’heure actuelle, 8 000 kilomètres de sentiers sont répertoriés et balisés et environ 520 communes sont ainsi traversées. Ce travail de fourmi se poursuit encore et Philippe Debet pense bientôt atteindre les 9 000 kilomètres de sentiers répertoriés. Au-delà de la dimension sportive, le Département mène dans ce plan un travail de conservation. « Nous nous étions rendu compte que beaucoup de chemins publics avaient été totalement laissés à l’abandon ou privatisés », explique Philippe Debet. En entrant dans ce plan, les sentiers deviennent inaliénables. C’est-à-dire qu’on ne peut plus les vendre. Ainsi, le Département assure à la population un accès de plus en plus grand aux espaces naturels. De plus, les communes ou les communautés de communes qui participent s’engagent à entretenir ces sentiers. Le Conseil général, lui, s’occupe du schéma de jalonnement.
Lien entre nature et hommes « J’explique l’architecture, le mode de vie, mais je propose aussi une visite du jardin pédagogique. » Là, elle révèle alors quels pouvaient être les liens entre les plantes et les hommes. « À cette époque, on utilisait les plantes aussi bien pour ses intérêts au niveau vestimentaire que vétérinaire ou alimentaire… » En s’éloi-
La Dordogne regorge de sentiers balisés où se promener à pied, à cheval ou à vélo. Propice à des activités de plein air, le Périgord se dévoile ainsi différemment. Une découverte qui se fait non pas en empruntant les grandes routes bitumées pour les voitures, mais les chemins intimes et cachés au cœur des forêts ou à travers champs. On découvre la nature et le patrimoine du Pays de l’Homme, comme autant de trésors qu’il convient d’apprécier parfois au calme et, surtout, à son rythme. Issue du Plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée, créé par le Conseil général de la Dordogne, la collection Sentiers du Périgord met à disposition des randonneurs pédestres, équestres et vététistes, un choix de 38 plans guides pour découvrir le Périgord. Sur les sentiers, le balisage est constitué d’un panneau d’appel, au départ de chaque commune, de flèches directionnelles et de bornes de balisage avec une couronne de couleur jaune pour les boucles et une couronne de couleur verte pour les itinéraires de liaison.
La ferme du Parcot présente une architecture typiquement doubleaude, avec une ossature en bois garnie de moellons et de torchis. Des visites guidées y sont proposées. PHOTO DENIS NIDOS/CG24
gnant de la ferme, on passe sur les terres où les paysans cultivaient par rotation du seigle, du froment et du millet. Ces céréales, à l’origine de l’agriculture, constituèrent l’essentiel des cultures dans la Double. Pour compléter la visite, il faut absolument découvrir la forêt environnante. Constituée à l’origine de chênes, remplacés au fil du temps par des pins, elle a été, dès le Moyen Âge et à partir du XVIe siècle, quali-
« Un sentier de 4,5 kilomètres permet de rejoindre l’étang de la Jemaye, un lieu de pêche et de loisirs » fiée de très fertile. De très nombreux petits ruisseaux, alimentés par des sources, parcourent la Double
d’étang en étang. Eugène Le Roy dans « I’Ennemi de la Mort », cite d’ailleurs « ces étangs aux queues interminables, les nauves, où pourrissaient les végétaux aquatiques des marais… » Mais que les visiteurs se rassurent. La Double est un havre de paix accueillant. Un sentier, long de 4,5 kilomètres, permet de rejoindre l’étang de la Jemaye (lire aussi ci-dessous), un lieu de pêche, de loisirs, de
randonnée, mais aussi et surtout de découverte de l’environnement. Là, un sentier de 5 kilomètres a été aménagé autour du plan d’eau qui s’étale sur 21 hectares. Un observatoire d’oiseau a été aménagé près de l’eau : on y voit aisément des hérons cendrés. La tortue cistude, que l’on peut observer au Parcot, aime aussi se prélasser sur ces terres. Reconnaissable par les points jaunes qui ornent son cou,
elle est une espèce protégée. Les passionnés de faune et de flore peuvent également admirer la grassette du Portugal, une plante carnivore légèrement rose, dont les feuilles produisent des enzymes qui digèrent les petits insectes qui viennent s’y coller.
Documents précieux Ces documents, précieux si l’on souhaite se lancer dans une randonnée, sont en couleurs à l’échelle 1/50 000e. Ils sont disponibles au CDT, le Comité départe-
mental de tourisme, à Périgueux, et dans les offices de tourisme. Chaque carte propose 250 kilomètres de sentiers balisés et met en avant une série de boucles sur une quinzaine de communes. Les documents précisent aussi les contacts pour trouver des hébergements : chambres d’hôtes, hôtels, gîtes d’étape…
« Peut-être est-ce lié à la situation économique, mais ce qui est sûr, c’est qu’un réel public émerge pour ce type de vacances » Si le CDT a publié ces cartes, c’est que la demande en itinéraires de randonnée est de plus en plus grande. « Peut-être est-ce lié à la situation économique, mais ce qui est sûr, c’est qu’un réel public émerge pour ce type de vacances », explique Jean-Luc Desfarges, responsable de la promotion loisirs et nature au CDT. « Il s’agit d’une nouvelle façon de pratiquer le tourisme, en consommant moins. » La pratique de pleine nature étant devenue une habitude pour un grand nombre de gens, les départements se doivent de proposer un éventail de randonnées. En Dordogne, l’offre va encore s’étoffer. « On devrait atteindre une cin-
Valérie Grandanne-Jardry, au Comité départemental de tourisme. PHOTO E.B.
quantaine de cartes d’ici quelque temps », poursuit Jean-Luc Desfarges. Certes, le Périgord n’est pas une destination de randonnée, comme peuvent l’être, par exemple, la haute ou la moyenne montagne. « Mais on a un réel avantage, celui d’un territoire accessible et praticable par des publics très variés. » Les sentiers se pratiquent en famille, à tout âge, quelques heures ou des jours entiers, pour de la simple promenade ou de l’itinérance plus sportive. Plus d’informations sur Internet : rando.cg24.fr. Les plans guides sont à télécharger sur www.dordogne-perigordtourisme.fr.
POUR TRAVERSER LE DÉPARTEMENT
La tradition jacquaire se perpétue
Plus d’informations sur le Parcot au 05 53 81 99 28 ou sur http://parcot.pagesperso-orange.fr.
UNE ENVIE DE SE BAIGNER
Sport, découverte et farniente au bord de l’eau dans tout le département
DES ACTIVITÉS FESTIVES Pour mettre en valeur ce travail, tout unprogrammederandonnéesaété établi, en lien avec les offices de tourisme. « Randonnées en fête » permet ainsi d’allier une matinée ou une journée de marche avec une autre activité, qu’elle soit gourmande ou culturelle. « Il s’agit d’animations gratuites et surtout, qui valorisent le territoire », poursuit Philippe Debet. Ainsi, certaines balades proposent de s’arrêter dans des marchés de producteurs ou d’écouter des groupes musicaux au détour d’un sentier, d’autres s’attardent dans des villages où sont organisées des chasses aux trésors quand certaines proposent de découvrir le patrimoine meunier. À chacun de trouver ce qui lui plaît. Tout le programme de l’été est disponible sur rando.cg24.fr.
Une quarantaine de plans guides PRATIQUE Face à la demande qui ne cesse de croître, le comité départemental du tourisme édite des cartes de randonnées
C
’est un petit coin de paradis perdu dans la forêt de la Double. À l’ouest du département, du côté du Ribéracois, la ferme du Parcot offre un univers hors du temps. On découvre ici ce que pouvait être la vie des paysans au siècle dernier. La maison, typique de l’architecture doubleaude, présente une ossature en bois garnie de moellons et de torchis. La grange, un vaste bâtiment construit sur la pente naturelle du terrain, accueille des appentis sur ses deux côtés et, en face, un four dégagé des ronces a été remis en état. Le calme s’apprécie tout autour de cette ferme, le long d’un sentier de 2,5 kilomètres qui permet de contourner la propriété et de se rendre à l’étang des Jarthres. Si l’on est patient et chanceux, on pourra observer des tortues cistudes. « Le parcours passe aussi auprès d’une vieille charbonnière », précise Maud Rebière, la guide animatrice du lieu. Passionnée et passionnante, elle anime des visites tout au long de l’année et explique comment vivaient les paysans au siècle dernier, dans cette ferme typique, construite en 1841. Dans les bâtiments, des pièces sont reconstituées.
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Un été vagabond en Périgord
Le site de Gurson a entièrement été réaménagé l’an dernier. PHOTO DENIS NIDOS/CG24
Partir sur la côte pour profiter de la plage ? Cela a évidemment un certain charme. Mais en Dordogne aussi, il est possible de s’adonner à la baignade et autrres plaisirs aquatiques. Et ce, sans forcément coller sa servietteàquelquescentimètresdecelle de son voisin. Le département est constellé de plans d’eau et de bases deloisirsoùchacunpeuttrouverson bonheur. Propriétés du Conseil général, ces sites ne cessent d’innover et proposent chaque année des programmesrichesenanimationssportives, notamment pour l’Été actif (1). Aux confins de la Dordogne, de la Haute-Vienne et de la Corrèze, Rouffiac est un véritable havre de paix qui s’étend sur 100 hectares de parc boisé. Cette base de loisirs mondialement connue des amateurs de wakeboard, un dérivé de ski nautique qui se pratique avec une planche et où on se laisse tirer par un câble, est
aussi un haut lieu de détente. Comme sur le lac de Gurson, entièrement aménagé, situé au sud de la Dordogne, près de Villefranche-deLonchat, où on peut s’essayer au paddle, au tir-à-l’arc ou au poney.
ESCALADE ET SPÉLÉO À Saint-Estèphe, au nord du département, en plus de la baignade et du sport,onpourradécouvrirunedrôle de légende : ce serait des moines de l’abbaye de Badeix qui auraient creusé ce grand étang pour y élever des poissons,ilyadeçaneuf siècles.ÀTrémolat, le long de la Dordogne, on apprécie surtout les plaisirs nautiques comme le ski. Quant à la forêt de Campagne, adossée à une falaise surplombant la Vézère, elle offre des paysages variésàceuxquiviennentl’arpenterou y escalader. D’autres activités sont également proposées dans les caus-
ses et rivières du Périgord, un vaste territoire autour d’Excideuil, dont le paysage calcaire, typiquement périgourdin, permet la pratique de l’escalade et de la spéléologie. Les rivières, calmes, se prêtent facilement au canoë nocturne. À l’extrême sud du département, dans le pays du châtaignier, ainsi qu’au nord, dans le pays de Jumilhac-le-Grand, des animations sont aussi proposées : courses d’orientation, randonnées contées ou VTT… L’accès aux différents sites est gratuit et, afin de rendre les activités de pleine nature accessibles au plus grand nombre, le Conseil général propose des tarifs privilégiés grâce au Pass Dordogne, une carte gratuite et nominative. (1) Renseignements sur le site sports.cg24.fr ou auprès de la Direction des sports au 05 53 45 40 20.
La voie de Vézelay passe notamment par Sorges. PHOTO ARCHIVES ARNAUD LOTH
De tout temps, l’homme a arpenté les chemins pour le commerce, mais aussi pour le pèlerinage. Des variantes de la route de Saint-Jacques-de-Compostelle passent par la Dordogne : la voie de Vézelay, par exemple, traverse le département sur 150 kilomètres de La Coquille jusqu’à Sainte-Foy-la-Grande (33) en passant par Périgueux. Un passage par Bergerac depuis Périgueux est également possible. Jalonnée de nombreux sanctuaires, cette voie a
été identifiée au XIIe siècle par Aymeric Picauc dans « Le guide du pèlerin ». Si l’itinéraire emprunté aujourd’hui s’efforce de suivre au plus près la voie historique, il propose toutefois des chemins plus directs et plus sûrs.
DES LÉGENDES Le chemin Bergerac-Rocamadour propose quant à lui 180 kilomètres entre Périgord et Quercy. Cet itinéraire, qui a vu le jour en 2011 à l’ini-
tiative du Département, permet une jonction entre la voie du Puy en Velay et la voie de Vézelay. Ce chemin passe ainsi par Cadouin, où l’abbaye attirait autrefois un important pèlerinage lié à la présence d’une relique, longtemps considérée comme le Saint-Suaire. Chaque ville traversée détient son lot de légendes. Des plaquettes sont disponibles dans les offices de tourisme. Renseignements auprès du CDT : 05 53 35 50 24.
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Le cœur des églises romanes RIBÉRACOIS Un circuit permet de découvrir une quarantaine d’églises. Visite
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n entrant dans ce lieu de culte, une lumière illumine le chœur et le beau retable du XVIIe siècle situé en son centre. L’église de Bourg-du-Bost, un petit village près de Ribérac, offre à son visiteur bien plus que ce à quoi il pourrait s’attendre. On y accède par l’arrière du village, en empruntant un chemin qui mène uniquement à quelques habitations. Une vaste pelouse verte et quelques fleurs entourent Notre-Dame. L’entrée se fait par un côté. À l’intérieur, le regard s’arrête d’emblée sur la couleur claire de la pierre. Sur certains murs, des fresques sont encore visibles. L’avantchœur est couvert d’une coupole ovale en pendentifs et, en s’y avançant, on découvre avec étonnement la voûte entièrement peinte. Ici, l’éclairage et la musique diffusés concourent à créer un univers à part dans ce petit trésor de l’art roman.
Une quarantaine d’églises Des églises comme celle-ci, il en existe beaucoup en Périgord et notamment dans le Ribéracois, conférant à ce territoire des allures toscanes. Trente-cinq virent le jour dans cette région de la Dordogne autour du XIIe siècle. Pour apprécier cette spécificité architecturale, une route touristique reliant une quarantaine d’églises a été créée (1). Nulle
part ailleurs on ne trouve un nombre aussi important d’églises romanes. « Solides, sobres et rassurantes », d’après les termes de Nicolas Platon, coauteur du Guide Dordogne Périgord, aux éditions Fanlac, elles sont souvent couvertes de coupoles et, spécificité intéressante, dotées de dispositifs de défense. Elles présentent pour la plupart des proportions modestes et leur architecture ne varie guère. La nef unique, souvent rectangulaire, se termine par un chevet plat ou arrondi. Mais l’extérieur, lui, ressemble plus souvent à de véritables forteresses qu’à des lieux de culte. À l’époque, les habitants, prévoyants, dotèrent ces églises de chambres de défense au-dessus des nefs. On y observe aussi des créneaux et des meurtrières. Les églises romanes du Ribéracois étaient des lieux de prière et de recueillement mais servaient aussi de refuge et même de donjon devant les dangers profanes. Ce fut le cas à Saint-Martial-Viveyrols, à Bourg-des-Maisons ou à Siorac.
L’origine de la coupole Dans « L’art en Périgord », Jean Secret rappelle qu’une « originalité architecturale caractérise les églises romanes du Ribéracois : la coupole ». Il subsiste alors une énigme : quelle en est l’origine ? Certains y voient « la marque hypothétique des cabanes de bergers », mais Jean Secret préfère y voir une influence orientale, « peu étonnante en cette période de grands pèlerinages orientaux et des croisades dans une région au grand dynamisme culturel. » Le plus souvent, elles sont uniques, comme à Festalemps ou Bourg-du-Bost. Mais il arrive qu’elles apparaissent en files, comme à Cherval ou Paussac.
L’abbatiale Notre-Dame-de-Ribérac abrite un superbe lieu d’exposition. PHOTO DENIS NIDOS/CG24
Quant à la décoration de ces édifices romans, elle reste généralement très pure et sobre. Jean Secret rappelle que « les portails sont rares, si ce n’est à Grand-Brassac (portail polychrome fait de remploi), à Faye (portail orné d’un tympan) ou à Saint-Privat-des-Prés (influencé par la Saintonge) ». Malgré leur style souvent dépouillé et qui peut, de l’extérieur, paraître sévère, ces églises gardent une profonde pureté et une originalité qui fait le charme de ces villages. « Huit siècles après leur construction, les églises romanes du Ribéracois enorgueillissent ce coin du Périgord », va jusqu’à écrire Nicolas Platon. Aujourd’hui, elles témoignent de l’histoire et livrent quelques anecdotes sur la vie de ces bourgs. Ainsi, l’imposante collégiale Notre-Dame-de-Ribérac, une des rares à présenter un plafond en bois avec celle de Saint-Paul-Lizonne, fut utilisée pendant plus de
Un patrimoine remis en valeur ■ À la fin des années 70, les élus du Ribéracois, au premier rang desquels Bernard Cazeau, alors maire de Ribérac, eurent la volonté de redonner à ces édifices une vocation culturelle. Ainsi, après de minutieuses et soigneuses restaurations, sonorisations et éclairages furent installés avec le soutien de l’État et des collectivités. Si les fidèles s’y rendent encore, les romanes du Ribéracois accueillent depuis plus de trente ans des concerts et des expositions. quarante ans, non plus comme lieu de culte, mais comme hangar de rangement du matériel d’entretien de la commune, avant d’être réhabilitée et transformée en un superbe lieu d’exposition et de concerts.
Le dépliant du circuit des églises romanes à coupoles du Ribéracois est disponible dans les offices de tourisme du Ribéracois et peut être téléchargé sur Internet : www.riberac-tourisme.com ou www. dordogne-perigord-tourisme.fr. Renseignements au 05 53 90 03 10.
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Un été vagabond en Périgord
MERCREDI 25 JUIN 2014 WWW.SUDOUEST.COM
Dépaysement dans la forêt PÉRIGORD VERT Une véritable coulée verte relie Saint-Pardoux et Thiviers. Un petit havre de paix
A
u cœur des forêts de feuillus, les vallées sauvages de la Côle et de la Dronne offrent un spectacle enchanteur. Entre SaintPardoux-la-Rivière et Thiviers, une véritable coulée verte a été aménagée. Elle s’étend sur 17 kilomètres et se prête à toutes les formes de randonnée : à pied, à vélo ou à cheval. Jalonné par quelques trésors botaniques,ceparcoursinviteàlaquiétude et longe une ancienne voie ferrée qui reliait autrefois, au XIXe siècle, Saint-Pardoux-la-Rivière à Thiviers. Entièrement équipé d’ un revêtementassezlarge,cechemintraverse un territoire très vallonné. La balade offre aussi quelques points de vue surlacampagneenvironnante,sous les chênes, les pins et les acacias. Le parcours, s’il est linéaire, reste très sauvage puisqu’il ne traverse aucun village. Les petites routes et chemins qui croisent la voie par des ponts situés au-dessus ou en dessous de la route, permettent toutefois de rejoindre les bourgs limitrophes.
Une cité médiévale Il faut par exemple prendre le temps de traverser Saint-Jean-deCôle, classé parmi les plus beaux villages de France. Cette cité médiévale au charme fou jouit d’un ensemble architectural remarquable. Le château de la Marthonie, du XIIe siècle, situé en plein cœur du village, domine majestueusement la place de Saint-Jean. Située à quelques pas de là, l’église romano-byzantine Saint-Jean-Baptiste a été construite à la fin du XIe siècle et possède un plan unique en Périgord et peut-être même en France.
Cette voie verte suit une ancienne voie ferrée qui reliait Thiviers et Saint-Pardoux-la-Rivière. PHOTO DENIS NIDOS/CG24
L’église semble en effet s’organiser en demi-cercle autour de l’abside et de la nef, constituée d’une seule travée carrée, qui était à l’époque surmontée d’une coupole. Cette dernière, disparue une première fois pendant la guerre de Cent-ans, avait été reconstruite. Visible sur une gravure du XVIIIe siècle qui est le seul document attestant de son existence, la coupole s’est effondrée après sa reconstruction, en 1787, puis une nouvelle fois en 1860.
Une voie peu pratiquée Outre l’ancien prieuré et son cloître, il faut aussi admirer le vieux pont à dos-d’âne du XVe siècle, les maisons à colombages, les rues pittoresques… Autant de lieux chargés d’histoire qui plairont à coup sûr aux amateurs de dessins qui voudraient se poser dans un coin de ruelle et croquer une ambiance de ce beau village. Cette voie verte passe également à proximité des bourgs de Saint-Ro-
main-et-Saint-Clément, de SaintMartin-de-Fressengeas et de Milhacde-Nontron… La voie ne possède aucun point d’eau potable, mais reste idéale à pratiquer les jours de grosse chaleur. On peut d’ailleurs y pique-niquer sur des aires aménagées. « Avec de jeunes enfants, on apprécie vraiment ce chemin très ombragé », précise Claude-Hélène Yvard, la présidente du comité départemental du cyclotourisme. « C’est frais et très charmant. » Peu
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Le passé industriel du Périgord
C’est le nombre de kilomètres de sentiers de randonnée balisés dans le département de la Dordogne. Parmi eux, on compte plus de 500 kilomètres de sentiers de Grande randonnée, les fameux GR. En tout, plus de 520 communes, sur les 557 que compte le Périgord, sont ainsi reliées par des boucles et des itinéraires, permettant de passer des jours entiers à marcher.
la papeterie de Vaux. Située à Payzac, sur les rives pittoresques du ruisseau des Belles Dames, un affluent de l’Auvézère, elle a ouvert ses portes à la visite au début des années 2000.
UN PAPIER DE BOUCHERIE Ce monument historique classé ne laisse pas indifférent : on y admire la chute d’eau sur les amas de rochers granitiques, la stature inviolée de la cheminée, le mouvement retrouvé des deux roues à eau ancestrales et un environnement préservé. Cette ancienne forge, qui date de 1600, était l’affinerie d’une forge voisine à haut-fourneau, située légèrement en aval, sur l’Auvézère, à Malherbeaux. Mais, à l’heure où de nombreuses forges s’éteignent, celle-ci se transforme, dès 1861, en une usine innovante de papier de paille de seigle. La pâte se préparait sur le site de Malherbeaux et, ensuite, le papier fabriqué, aux qualités naturelles, sans encollage ni colorant, partait pour emballer les
Une brochure, avec les détails des points d’accès à cette voie verte, est disponible dans les offices de tourisme. Plus d’informations auprès de l’office de tourisme de Thiviers : 05 53 55 12 50.
LE CHIFFRE
SUR LES BORDS DE L’AUVÉZÈRE
La forge de Savignac-Lédrier s’impose, majestueuse, aux visiteurs. Lovée dans un écrin de verdure, sur les bords de l’Auvézère, le site respire l’histoire et permet de se plonger dans le passé industriel du Périgord. Ici, depuis 1521 et pendant quatre siècles, les ouvriers ont coulé des tonnes de fonte en fusion. Qu’importe la rudesse des hivers limousins, les paysans-forgerons extirpaient de cette terre l’une des meilleures fontes du pays. Ils ont œuvré ici jusqu’en 1930, date à laquelle la forge s’est finalement éteinte. Aujourd’hui, on peut encore admirer, plus haut, les tours du château Renaissance qui appartenait aux anciens maîtres de forge. Ce paysage unique, où coule paisiblement la rivière, se découvre librement au détour d’une promenade, ou en visite accompagnée, chaque après-midi sauf le lundi. Une exposition sur le monde des soufflets est visible tout l’été. D’énormes soufflets sont en effet exposés. Autre lieu riche d’enseignements,
pratiquée, elle offre un vrai moment de dépaysement pour les gens qui l’empruntent. Idéale, donc, pour prendre un bain de fraîcheur au cœur de l’été, loin de la foule qui s’empresse parfois dans les lieux plus touristiques.
Une exposition sur les soufflets est visible tout l’été à la forge de Savignac-Lédrier. PHOTO ARCHIVES ARNAUD LOTH
viandes et les agrumes aux quatre coins de France et d’outre-mer. De nombreux artistes détournèrent aussi ce type de papier de son destin domestique. L’architecte Le Corbusier, par exemple, y crayonnait des plans. L’usine, fermée en 1968, a gardé intact son exceptionnel équipement préindustriel. Des visites y
sont organisées et cet été, on peut profiter d’une exposition de livres pour enfants en carton. La papeterie est ouverte tous les jours sauf le lundi. Renseignements sur ce site et celui de la forge au 05 53 62 50 06 ou sur le site Internet ecomuseesdelauvezere.fr.
Supplément gratuit au journal du 25 juin 2014 Président-directeur général : Olivier Gérolami Directeur général délégué, directeur de la publication : Patrick Venries N° commission paritaire : 0410 C 86477 Chef de projet : Anne-Marie Siméon Illustration de Une : Denis Nidos/CG24 Secrétariat de rédaction : Eurydice Baillet Rédaction : Eurydice Baillet Publicité : Sud Ouest Publicité Siège social : Journal Sud Ouest 23, quai des Queyries, CS 20001 33094 Bordeaux Cedex Tél. 05 35 31 31 31 www.sudouest.fr