RÉHABILITER C’EST COMPRENDRE LE PATRIMOINE
La crise énergétique n’a pas encore fait redescendre les gilets jaunes dans la rue, mais peut-être fera-t-elle s’entasser les skieurs sur les télésièges, allez savoir ! C’est en tous cas l’image qui est venue au pinceau de l’aquarelliste Marilou Laure qui croquera désormais l’actualité pour nous avec un œil cosy. Bienvenue Marilou.
Les Alpes débordent de pépites cosy à réhabiliter, jusqu’ici pas de quoi non plus envisager une révolution, nous sommes tous d’accord. Moins évident sera de faire l’unanimité autour de la définition même de « pépite ». Prenez la ferme par exemple, bâtiment typique de montagne : certains ne jureront que par les vieux modèles comme notre reporter en a visité au Pays d’Abondance pour tenter de comprendre leur ingéniosité (page 88) ; alors que d’autres rêveront à celle totalement revisitée par la talentueuse créatrice Jacqueline Morabito que nous avons pu photographier sur les hauteurs de Megève (page 54).
Face à ce dilemme -ce problème de riches diront certains -, que l’on choisisse la ferme A ou B importe peu en réalité, le goûts et les couleurs sont dans la nature comme disait l’autre. Selon nous, le plus important se niche dans la bonne compréhension de ce qui « entoure » le projet.
« On ne peut pas réhabiliter sans comprendre le patrimoine », exprime ainsi avec bon sens Elsa MartinHernandez, architecte du patrimoine, architecte-conseillère du Caue74, qui a accompagné notre reporter Patricia Parquet dans la visite de fermes au Pays d'Abondance, ces témoins d'un temps pas si lointain qui mettent en lumière l'ingéniosité des anciens, lesquels avaient su dompter la pente sans omettre l'aspect fonctionnel symbolisé par les énormes toits deux pans qui abritent tout.
De la même manière, cette ferme sur les hauteurs de Megève -pourtant une première pour l’architecte d’intérieure qui jusqu’alors n’avait jamais travaillé en montagne-, a été inspirée par la beauté de l’ancien, le respect du passé qu’elle a repensé d’un geste contemporain très personnel, jouant avec les matières, les volumes, la chaleur et les blancs lumière !
Au-delà de nos frontières, en Autriche notamment, cette vision des choses est encore plus flagrante : dans ce numéro nous vous invitions ainsi à découvrir une architecte du sud Tyrol qui a su créer une maison individuelle monolithique avec son propre langage des formes au coeur d'un village historique (page 40). Grâce à trois cubes raffinés, elle a créé sous le toit un espace de vie semblable à un loft, avec une sensation d'espace captivante, démontrant ainsi avec force et brio que l'architecture peut également s'adapter à son époque sans dénaturer la tradition.
CLAUDE BORRANI, DIRECTEUR DES PUBLICATIONSCOSY MOUNTAIN est édité par ÉDITIONS COSY SAVOIE Technolac 18, ALLÉE DU LAC STANDRÉ 73370 LE BOURGET DU LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10
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Directeur des publications
Claude Borrani / claude@cosy-editions.com
Grand Reporter
Noëlle Bittner / nb.bittner@gmail.com
Rédaction
Patricia Parquet, Alice Morabito, Véronique Pilon, Marie-France Sarrazin, Stéphanie Scaringella Maquette
Cornelia van der Putten / cornelia@nish-design.com www.nish-design.com
Conseillers en communication
Kamel Beghidja (46 11) / kamel@cosy-editions.com
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Administration et relations clients
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Dépôt Légal : en cours
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Périodicité :
FOCUS
Chalet de Praz Dru : cosy, calme et volupté I 10 À l'ouest du Groenland ! I 12 NEWS
Quoi de neuf de cosy au sommet ? I 14
INSPIRATION & LIVRES
Ouvrir l'oeil… et se faire plaisir ! I 32
ARCHITECTURE
Une construction noire avec trois boîtes I 40 Avec des idées inhabituelles, une architecte du Tyrol du Sud a créé une maison individuelle monolithique avec son propre langage des formes. Grâce à trois cubes raffinés, elle a créé sous le toit un espace de vie semblable à un loft, avec une sensation d'espace captivante.
DÉCORATION
Chalet lumière I 54 Sur les hauteurs de Megève, l’architecte d’intérieur et créatrice Jacqueline Morabito signe son premier chalet. Inspirée par la beauté des vieilles fermes, elle l’a repensé d’un geste contemporain très personnel, jouant avec les matières, les volumes, la chaleur et les blancs lumière.
VISITE PRIVÉE
Suivez le fil… I 66 Le chalet Arpozâ fait partie des quatre chalets Mille 8, construits à Arc 1800, au bord d’une piste de ski.
LIFESTYLE COSY
Beau
Nouveau
AMÉNAGER
9 (belles) façons d’utiliser le bois à l’intérieur
COLIVING
Le Wanderful : un wonderful chalet
TERRITOIRE AU PAYS D’ABONDANCE
L’art de refaire le passé au présent Des balcons ouvragés, des croix accrochées, des dates inscrites en gros chiffres sur les façades, des escaliers doubles...
RENCONTRE I 108
« On ne peut pas réhabiliter sans comprendre ce patrimoine ». Rencontre avec Elsa Martin-Hernandez : architecte du patrimoine, architecte-conseillère du Caue74, elle intervient pour le compte des 22 communes de la communauté de communes du Pays d’Évian et de la Vallée d’Abondance.
Abondance : le goût du secret Il porte le nom d’une vallée, d’une race de vaches emblématiques. C’est aussi un fromage fabriqué uniquement dans les montagnes de Haute-Savoie.
RÉNOVER
Booster les petits espaces I 116 Encore très nombreuses en montagne, les petites surfaces ne sont pas toujours faciles à aménager. Voici des solutions créatives, réalisées sur mesure, pour voir plus grand.
COSY PRATIQUE & ÉCO HABITAT
Cosy, calme et volupté
DERNIER-NÉ DU GROUPE DEEP NATURE, LE CHALET PRAZ DRU EST UN CHALET-REFUGE TOMBÉ EN RUINES QUI A RETROUVÉ SES LETTRES DE NOBLESSE. LITTÉRALEMENT PERDU AUX PIEDS DE L’AIGUILLE DU GOÛTER, IL JOUIT PEUTÊTRE DE LA PLUS BELLE VUE QUE L’ON PUISSE ESPÉRER, ON EMBRASSE D’UN REGARD TOUTE LA VALLÉE DE CHAMONIX.
Accessible en raquettes, en ski de randonnée, en télécabine ou par le petit train à crémaillère qui part de Saint-Gervais pendant l’hiver, à pied ou en 4X4 l’été, cette cachette d’alpiniste est en réalité un petit bijou de montagne.
Connu des randonneurs, des voyageurs du téléphérique de Bellevue ou des skieurs qui traversent la piste de Grand Bois, ce chalet de 150m2 sur deux niveaux, a été entièrement restauré par les Compagnons du Devoir, pour respecter son héritage et le fondre dans ce paysage exceptionnel.
Totalement retravaillé à partir de ses bois d’origine, il a ainsi retrouvé son âme d’antan, sublimé à l’intérieur par un confort résolument contemporain destiné à accueillir 14 couchages.
Totalement isolé du monde extérieur, cette retraite tout confort est en réalité l’étape idéale d’une ou de quelques nuits pour goûter la détox digitale et cesser les bavardages, suspendre le temps. C’est une nuit au paradis, pour se recentrer, retrouver l’essentiel et ses proches, avec pour seul tableau, cette ligne de crêtes et l’impressionnant Refuge du Goûter au sommet… 6
TEXTE CAROLINE LABOUCHE - PHOTO PASCAL REYNAUDÀ l'ouest du Groenland !
SITUÉ À SARFANNGUIT, PAYSAGE CULTUREL DE L'OUEST DU GROENLAND ET SITE DU PATRIMOINE MONDIAL DE L'UNESCO DEPUIS 2018, LE PAVILLON QAAMMAT DE L’ARCHITECTE KONSTANTIN IKONOMIDIS EST CONÇU POUR CÉLÉBRER ET PROMOUVOIR LE PATRIMOINE CULTUREL IMMATÉRIEL INUIT.
Conçu comme un objet poétique et esthétique, le pavillon Qaammat est aussi et surtout un geste symbolique reconnaissant le site naturel et sa riche histoire, le caractère distinctif de la culture groenlandaise et les sensibilités spirituelles enracinées à Sarfannguit.
Ancrées dans le terrain rocheux, les fondations du pavillon sont construites de la même manière que toutes les maisons typiques de la colonie. La partie supérieure des poteaux métalliques est fixée à un support en acier inoxydable à géométrie circulaire fabriqué sur mesure. Les murs incurvés, construits en briques de verre, forment un chemin linéaire ouvert aux deux extrémités, qui sert d'entrée au pavillon. L'un des traits les plus distinctifs de la structure est sa "coquille" de verre, son jeu de transparences, d'échelle et de poids, qui donne une impression surréaliste.
Le design s'inspire de la lune et de la lumière de l'Arctique en combinaison avec les reflets de la neige. Marqué par des rencontres, des conversations et des entretiens avec les habitants, l'intention de l'architecte est de refléter poétiquement ces expériences, ces histoires et ces mythes dans la conception du pavillon. 6
TEXTE MAÉVA MANKALAPEL - PHOTO JULIEN LANOOaux dernières nouvelles
Cachette historique
Repris par Friendly Hôtel qui en a confié la rénovation au cabinet d’architecture Patriarche, l’emblématique Hôtel Cachette, au cœur d’Arc 1600, rouvre ses portes. Conçue au début des années 1970 par les équipes de Charlotte Perriand, cette adresse mythique qui compte désormais 260 chambres et 4 étoiles, a su conserver l’esprit « nature » d’origine tout en faisant évoluer le bâtiment pour répondre aux impératifs de confort et de modernité exigés aujourd’hui. « Notre travail a été facilité par la modernité de ce qu’avait créé Perriand. Ses idées sont pleinement d’actualité de nos jours », reconnaît Pauline Fatiga, du cabinet Patriarche, choisie pour conduire ce chantier.
Maison de glace
Posté à l’entrée de la station des Menuires, le nouvel hôtel 4 étoiles Higalik - maison de glace en Groenlandais - affiche une construction étonnante qui épouse le relief de la montagne. Fort de ses 6 783 m² sur 10 niveaux, il comprend 105 chambres dont 5 suites familiales pour 6 à 7 personnes.
Amélie du Chalard, L’ART EN SITUATION
Galeriste d’un nouveau genre, Amélie du Chalard a réalisé l’aménagement artistique du M Lodge, un 5 étoiles qui ouvre cet hiver à Saint-Martin-de-Belleville. Elle nous expose sa démarche.
Votre feuille de route ? Amélie du Chalard. Il s’agissait de créer une collection pour le M Lodge, un nouveau 5 étoiles pensé comme une maison de famille. Le propriétaire qui affiche un vrai regard d’esthète souhaitait, à travers ces œuvres, mettre en valeur la sensibilité du lieux et faire un lien avec la nature environnante.
Votre projet ? Nous avons eu envie de défendre une dizaine d’artistes contemporains* dont les peintures, céramiques, sculptures, œuvres sur papier, et autres objets d’art offrent une richesse de matières et de textures et une vision singulière du lien avec la montagne. Nous avons privilégié les très grands formats et joué sur la profusion dans la bibliothèque en veillant à ce que les œuvres s’intègrent naturellement dans les espaces, sans tomber dans le "muséal".
Quel est le sens de votre démarche ? C’est une façon d’aborder l’art qui consiste à sortir les œuvres de leur cadre habituel pour les exposer dans un cadre chaleureux qui peut donner envie au visiteur de l’acquérir comme au M Lodge, où elles sont proposées à la vente. Un beau catalogue pensé comme un livre d’art est aussi offert à tous les clients. amelie-paris.com
QUI SONT LES HÔTELS LABELLISÉS
Clef verte
Le label Clef Verte, premier label de tourisme durable international, repose sur 60 critères portant entre autres sur la gestion de l’eau, les économies d’énergie, la gestion des déchets, l’entretien écologique, l’aménagement et l’entretien des espaces verts, l’implication des employés… En Savoie et en HauteSavoie, seulement deux hôtels en montagne l’ont obtenu : l’Albert 1er à Chamonix et le Samovar à Val d’Isère.
Top 5
Ces 5 destinations offrent le plus grand volume de lits hôteliers dans les montagnes françaises :
1. Chamonix et sa vallée (6 571 lits),
2. Courchevel (5 025 lits),
3. Val d’Isère (3 030 lits),
4. Megève (2 670 lits),
5. Val Thorens (2 000 lits).
Source : G2A Consulting, hiver 21/22
Les tendances DU MARCHÉ DE L’HÔTELLERIE
De nombreux hôtels changent de propriétaires et de nouveaux concepts voient le jour. Retrouvez les 20 nouvelles tendances du marché de l’hôtellerie dans la prochaine édition de Cosy Mountain à paraître au mois de décembre.
L’Auberge d’Aillon & d’Ailleurs, UN HÔTEL À IMPACT POSITIF
Le 4 étoiles qui a vu le jour cet été dans les Bauges a pour objectif de contribuer à donner un nouvel élan à cet îlot de moyenne montagne. Un projet aussi singulier que les hôteliers qui le portent.
Tombé amoureux du massif des Bauges et d’Aillon-le-Jeune où il a acheté un chalet quelques années plus tôt, un couple d’entrepreneurs lyonnais cherche un moyen de redynamiser ce territoire. « Nous voulions apporter notre pierre à l’édifice », explique Jérôme Salord. L’opportunité se présente avec le rachat, en janvier dernier, de l’ancien centre de vacances de ce village de 450 âmes à 30 min de Chambéry et à peine plus d’Annecy. Accompagnés du Studio 99 pour la maîtrise d’œuvre, de l’agence d’architecture intérieure Amevet pour la décoration et de nombreux artisans locaux pour les travaux, Jérôme et Michèle imaginent l’Auberge d’Aillon et d’Ailleurs, un 4 étoiles (en cours d’obtention) de 14 chambres avec vue sur la montagne, spa et restaurant gastronomique emmené par un jeune chef ambitieux. « Nous voulions bâtir un endroit où il fait bon vivre et où nous pourrions accueillir les clients comme des amis », détaille Michèle. Mais pas que. « C’est aussi un projet politique au sens noble du terme », insiste-t-elle. Ouvert à l’année, l’établissement entend ainsi donner sa chance à des personnes éloignées de l’emploi (deux jeunes du village sans formation ont déjà été embauchés en cuisine) et met un point d’honneur à travailler avec des fournisseurs et des produits locaux. « Nous sommes convaincus que l’hôtellerierestauration offre l’opportunité de jouer un vrai rôle sur un territoire et d’avoir un impact positif sur la société.» aillon-ailleurs.com
NOUVELLES DESTINATIONS pour MGM
MGM Hôtels & Résidences s’implante pour la première fois dans le village familial des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), au pied de la plus haute réserve naturelle de France. Baptisée Les Chalets Laska 5*, la résidence ouvrira à Noël et bénéficiera d’une très belle vue sur le mont Joly. Au Grand-Bornand Village, les Chalets de Joy 5*, la nouvelle résidence de prestige signée MGM Hôtels & Résidences ouvrira à Noël. Ses points forts : son emplacement, à proximité des télécabines, des commerces et des restaurants, des appartements spacieux avec leur balcon pour profiter de la vue sur les montagnes des Aravis. Pour ces deux adresses, les résidents apprécieront le confort, le bar lounge, les services de conciergerie, la piscine chauffée et les spas Montagnes du Monde®.
Les Chalets Laska 5* aux Contamines-Montjoie.
Laurence Barbaste,
UNE ARTISTE QUI FAIT LE MUR
Artiste-peintre-décoratrice basée en vallée de la Tarentaise, Laurence envisage ses décors comme des tableaux qu’elle habille volontiers de matières naturelles.
Après une première vie, Laurence Barbaste est revenue à ses premières amours : le dessin et la peinture. Mais pas question pour elle de peindre des tableaux en solo dans un atelier. « J’avais envie de faire des chantiers à l’extérieur et j’ai commencé par des fresques murales pour la Coopérative laitière de Moutiers et les OT des Menuires et de Val Thorens. » Sa patte ? S’appuyer sur un sens inné des couleurs, de la composition et du graphisme pour envisager ses projets comme de véritables tableaux. « Comme beaucoup d’autodidactes, je suis en perpétuelle recherche d’évolution et de nouveautés. » Ses recherches et sa sensibilité écologique l’amènent à utiliser les matières naturelles, particulièrement la chaux, pour créer des décors qui mettent en valeur le bâti existant. Pour le reste, Laurence se plie aux différents styles et univers de ses clients dans une véritable démarche de co-création. Comme au Château de Tresserve, à Aix-les-Bains, dont elle a habillé les murs de la salle de prestige ou chez des particuliers en Suisse pour lesquels elle a créé un décor monochrome en relief d’inspiration Art déco. laurenceb-creations.com
Welcome on board
Annoncé de longue date, Le Board, nouveau centre sportif et culturel de Val Thorens, sortira de terre cet hiver. Au menu, 17 000 m² dédiés aux pratiques sportives, ludiques, aquatiques, mais aussi à l’accueil d’évènements. On y trouvera une partie aquatique de 1 000 m², une arena de 1 385 m² pour les événements convertible en terrain de sport collectif (volley, tennis, badminton), un espace pour les séminaires et l'accueil de professionnels. Et enfin, un rooftop de 3 205 m² avec vue imprenable sur le domaine skiable capable d’accueillir jusqu’à 3 000 personnes pour tout type d’événements. Ouverture décembre 2022 !
3C’est le nombre de Rocky Pop déployés par le groupe Assas Hôtel qui ouvre en novembre une nouvelle adresse à Grenoble. Six ans après les Houches et un an après Flaine, Romain Trollet descend dans la vallée toujours épaulé par son architecte d’intérieur, Leslie Gauthier.
3 CAS D’ÉCOLE Construire sans détruire
Nous avons sélectionné trois exemples de réhabilitations remarquables où les architectes ont valorisé le déjà-là. Ou comment investir un territoire, un lieu en ayant une démarche de transformation de l’existant afin de ne pas dénaturer l’original. Essentiel à l’heure où les terrains à bâtir en montagne deviennent rares.
❶ MAISON AUGUSTA, LA MÊME EN MIEUX
Au Grand-Bornand, l’Atelier Catherine Boidevaix-Architecte a réhabilité la Maison Augusta, une bâtisse du début du XXe siècle qui accueille désormais huit logements pour saisonniers.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ? Catherine Boidevaix. La démarche de la commune qui a fait le choix de ne pas construire un nouveau bâtiment, mais de réhabiliter cette maison inhabitée depuis longtemps. Faire du neuf avec du vieux est une démarche qui intéresse particulièrement les architectes.
Ce qui est remarquable ? Ce bâtiment, avec ses grandes fenêtres, ses petits plateaux et sa verticalité inscrite dans la pente est capable d’absorber un nouveau programme. Est-ce que nos bâtiments de demain en seront capables ?
Sur quelles notions avez-vous travaillé ? Il nous a été demandé de créer le plus grand nombre de logements à destination des saisonniers et d’inventer une nouvelle façon d’habiter. Là où il y avait deux logements, nous en avons imaginé quatre et déplacé les escaliers à l’extérieur pour récupérer de la place.
En quoi est-ce une réhabilitation durable ?
C’est un bâtiment aux normes actuelles que nous avons choisi d’isoler par l’intérieur pour ne pas le dénaturer. Il possède désormais une surisolation en toiture, une bonne ventilation, des fenêtres en bois, des enduits à la chaux, une pompe à chaleur...
❷ SÉJOURNER DANS UNE ANCIENNE FABRIQUE DE SOIE
Amoureux du patrimoine, les architectes Nadia et Jean-Pascal Crouzet poursuivent la réhabilitation et l’aménagement de À La Galicière, à Chatte, dans le Vercors. Dans cette ancienne usine de moulinage de la soie, unique en France, ils viennent de créer une Suite ciné de 58 m2, rendant un peu plus atypique le lieu composé de 10 bâtiments, deux fabriques, une filature, une magnanerie (élevage des vers à soie), de roues à aube et de 2,7 hectares de terrain.
Acheté à l’état de ruine, il abrite leur maison, leur agence d’architecture et une maison d’hôtes. Un très bel exemple de sauvegarde du patrimoine industriel rural.
« Quand nous intervenons sur un tel patrimoine, nous sauvegardons un maximum d’éléments. Cela représente une vie de travaux. En lien avec les architectes du patrimoine, nous rénovons petit à petit. Nous avons plaisir à partager ce lieu où chaque objet, chaque pièce, chaque machine racontent une histoire », onfient Nadia et Jean-Pascal Crouzet.
ARCHI
❸ LE REFUGE DU COUVERCLE S’OFFRE UNE 4e VIE
Camp de base historique pour les alpinistes, l’emblématique refuge du Couvercle dans le massif du Mont-Blanc, a rouvert en juin après deux ans d’une réhabilitation emmenée par l’agence Haag & Baquet Architectes. Mission : conserver l’héritage architectural et historique de ce bâtiment construit en bois en 1904, reconstruit en pierre en 1932 et agrandit en 1952.
Quel était le plus grand défi de ce projet ? Sfefan Haag. Réaliser un chantier à très haute altitude, dans des conditions climatiques difficiles (déneigement du chantier en permanence), optimiser les approvisionnements par hélicoptère, transporter les équipes… il a fallu tenir sur la durée !
Comment avez-vous réduit l'empreinte carbone du bâtiment ? En conservant la structure existante, en installant un poêle à bois au cœur du bâtiment, des panneaux solaires thermiques pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire, une chaudière à granules bois en complément. Des panneaux solaires photovoltaïques assureront l’autonomie en électricité et une réserve de 30 000 l pour celle en eau potable (traitée pour garantir sa qualité).
Votre plus grande satisfaction ?
Avoir réalisé un chantier sans accident majeur sur un site exceptionnel. Nous sommes fiers aussi d'avoir donné une nouvelle vie à ce beau bâtiment qui offre, grâce aux nouvelles ouvertures, une vue large sur les Grandes Jorasses depuis la pièce de vie.
Solar Decathlon
LA TEAM AURA SUR LE PODIUM
Cosy a suivi pendant deux ans, la team AuRa (Auvergne-Rhône-Alpes) qui représentait la France à la compétition du Solar Decathlon Europe, en Allemagne en juin dernier. Pilotée par l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble et les Grands Ateliers Innovation architecture et composée d’architectes, d’ingénieurs, d’apprentis Compagnons du Devoir…, l’équipe a remporté la 3e place après un mois de compétition intense. À cette occasion, elle a présenté son prototype : un bâtiment résidentiel à très faible impact environnemental, vu par des milliers de visiteurs. Une expérience unique de partage, de dépassement de soi et d’ouverture que les étudiants mettront à profit dans l’habitat responsable de demain.
Austère pour certains, radiale pour d’autres, trop bétonnée, avant-gardiste… tout a été dit et écrit sur Flaine et ses façades en pointe de diamant. Jusqu’à ce titre, le premier de la collection de guides architecture et stations lancé par les Editions deux-cent-cinq et le CAUE de Haute-Savoie. Consacré à la construction de Flaine, dessinée sur un site vierge par l’architecte américain Marcel Breuer, maitre de l’école du Bauhaus, il raconte une épopée humaine, architecturale et technique. Au fil des pages et des photographies*, on comprend mieux comment cette station haut-savoyarde répond aux enjeux contemporains. Une invitation à (re)découvrir cette architecture moderniste et intemporelle, comprendre comment les architectes actuels réhabilitent l’existant et construisent dans la station, labellisée patrimoine du XXe siècle.
*Les photographies feront l’objet d’une exposition au Caue74 à Annecy du 14 décembre au 24 mars.
Flaine, le Bauhaus des Alpes françaises. Marcel Breuer, architecte, Editions deux-cent-cinq et le CAUE74. Myr Muratet, photographe, Bénédicte Chaljub, historienne de l’architecture et Carine Bel, journaliste. 14,50 €
"Flaine, le Bauhaus des Alpes françaises"© Vertical Flow / FFCAM
Architecture éphémère
Construites pour l’été et l’automne par des étudiants et des jeunes architectes, dix-sept cabanes s’exposent jusqu’au 15 novembre, sur les communes des Sources du Lac d’Annecy en Haute-Savoie et à Saint-Germain-Laval. La rédaction de Cosy vous fait partager son coup de cœur : « La Bête », des architectes Tom Maennel et David Bienvenu, à découvrir sur le site des Combes de Seythenex. Voici comment les deux architectes l’ont imaginé : « La Bête profite de sa situation à la croisée du bois et de la prairie ainsi que du terrain en pente lui permettant de devenir un promontoire dans lequel le promeneur peut pénétrer et observer le paysage de montagne qui s’offre à lui. Sa façade faite de planches se courbe à l’image d’une peau jusqu’à former une crête qui n’est sans rappeler l’esthétique d’un animal. Un animal imaginaire, une bête sortie tout droit d’une forêt légendaire ». lefestivaldescabanes.com
La montagne FAÇONNÉE À LA MAIN
Sculpteurs et ébénistes, Ben & Manu, alias Benoît Vauthier et Manu Lerendu, ont l’art de transformer les essences de bois local en montagne ! Dans leur atelier, au cœur du massif des Vosges, ils créent à la main du mobilier sur-mesure et des objets d’art de la table.
Votre travail est de plus en plus plébiscité dans les Alpes. Sur quoi travaillez-vous ? Sur des aménagements pour le restaurant du chef Sylvestre Wahid à Courchevel et la fabrication de tables pour le restaurant étoilé de Yoann Conte, au bord du lac d’Annecy. Dans un autre univers, nous avons sculpté le moule de la bûche de Noël Fauchon-Paris en forme de montagne et des coffrets en noyer massif pour présenter la bûche.
Comment expliquez-vous le succès de vos pièces en bois ? Par le regain intérêt pour le fait-main et pour le mobilier en bois franc, matériau naturel et durable. Et la volonté de se meubler en dehors des réseaux industriels des grosses séries. Nous travaillons le bois de manière contemporaine afin de lui enlever cette image un peu vieillotte. Nos clients sont prêts à concéder une part de praticité pour laisser la place à l’art et la poésie qui deviennent des éléments précieux, en réaction avec l’hyper-fonctionnalisme du XXe siècle. Le meuble n’est plus seulement réduit à sa simple fonction ; il devient également un objet que l’on choisit en fonction de ses coups de cœur, de son originalité et des histoires qu’il raconte !
Trois mots pour résumer vos créations ? Contemplation, durabilité et originalité. benetmanu.com
Table pour le restaurant étoilé de Yoann Conte, au bord du lac d’Annecy. Panière pour le restaurant du chef étoilé Emmanuel Renaut à Megève. Benoît Vauthier et Manu Lerendu, sculpteurs et ébénistes.
Les 25 ans
D’ALPINE COLLECTION
Le groupe Alpine Collection, fondé par Patrick Remme près d’Annecy, célèbre ses 25 ans cet hiver. Une société en plein développement qui ouvrira à Courchevel Moriond un hôtel 4* et une résidence hôtelière, 31 lodges, un commerce, un restaurant (Steamboat Lodge livraison en 2024), ainsi qu’un hôtel 5*, une résidence hôtelière, 41 loges, 11 commerces et un restaurant (Sundance Lodge livraison 2025). Le plus grand projet à venir ? De la construction et du réaménagement dans un quartier à Tignes de 21 400 m2, avec un hôtel 4*, une résidence secondaire, une résidence de tourisme 4*, une résidence hôtelière. Le projet Genesis ouvrira en 2026.
Futur projet Sundance Lodge à Courchevel prévu pour 2025.
LES LEÇONS DU Vorarlberg
En seulement 30 ans, le Vorarlberg est devenu une référence mondiale en matière d’architecture et de développement durable. Ce territoire autrichien, grand comme la moitié d’un département français, met tout en œuvre afin d’atteindre l’autonomie énergétique en 2050, avec pour priorité la sobriété, l’efficacité et l’utilisation d’énergies renouvelables. Cet objectif ambitieux a un impact dans tous les domaines de la vie. Est-ce que ce modèle est transposable et pourrait initier un Vorarlberg à la française ? Reportage à retrouver dans le hors-série de Cosy Mountain, actuellement en vente.
Rassembler
LES ACTEURS DE L'HABITAT DE MONTAGNE
Les Editions Cosy viennent d’organiser les Rencontres Immobilier de montagne (R.I.M), le 20 octobre à l’Espace 55 à Annecy. "Échanger, pour changer", tel est le leitmotiv de Claude Borrani, directeur des publications, qui revient sur cette journée professionnelle.
Quels étaient les objectifs de ces Rencontres Immobilier de montagne ?
Claude Borrani. Les décideurs ont du mal à se libérer pour participer à des salons. Avec les R.I.M, l’idée est de concentrer ce temps sur une journée pour échanger entre professionnels sur des sujets concrets. Sur un salon de 3 jours, par exemple, on constate que 20 % du temps est réellement consacré au business et 80 % à l’aspect « social », « on serre des mains » comme on dit ! Avec les R.I.M, nous cherchons à inverser ces proportions.
En quoi est-ce un rendez-vous incontournable pour les acteurs de l’immobilier, de l’habitat et de la décoration ? C’est une première édition et il serait présomptueux de s’afficher comme « incontournable ». Nous n’avons pas inventé ce concept de « speed meeting » professionnel, nous ne faisons que l’appliquer à notre univers qui a globalement répondu favorablement ; c’est déjà une victoire pour les Editions Cosy qui ont la volonté de se positionner comme le média/média-teur de cet univers qui nous inspire.
Cet événement est accompagné d’un hors-série spécial Immobilier de montagne actuellement en kiosque. Qu’y trouve-t-on ? Même si « l’immobilier » est aujourd’hui victime d’un certain « bashing », il centralise tous les métiers et compétences que nous abordons dans nos supports : l’architecture, l’aménagement, la décoration, le design… Sans compter que tous ces acteurs n’ont pas attendu les donneurs de leçons pour entamer leur transition ; nous aimons aussi suivre ces évolutions « tech » dans ce numéro dédié.
Souhaitez-vous renouveler cette journée de rencontres ou annoncez-vous déjà le retour du Salon de l’Immobilier de Montagne (S.I.M) à Lyon ?
La première édition du S.I.M avait déjà démontré un bel engouement des professionnels. Côté visiteurs grand public, cela a été plus compliqué : par essence le sujet limite la cible, tout le monde ne s’intéresse pas à l’immobilier montagne comme à l’immobilier tout court et les places sont chères, ceci explique sans doute cela. À nous d’être bons pour repenser le concept à la marge et capter plus de visiteurs, c’est possible, on y travaille.
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Une table en fusion AVEC LES ÉLÉMENTS
Comme une scène ouverte sur le décor lacustre, le 1903, table bistronomique de l’Auberge du Père Bise s’est dotée d’une monumentale verrière courbe qui épouse la baie de Talloires. Le menu est conçu comme une promenade en pleine nature où les senteurs de sous-bois se mêlent aux ondulations aquatiques du lac. Une expérience pluri-sensorielle aboutie où vue, goût, toucher et odorat se complètent avec des arts de la table qui se mettent au diapason, pour mieux accompagner les saveurs.
Shoukâ,
ON AIME SA COULEUR CAFÉ
À Chamonix, le chocolatier et torréfacteur Shoukâ, réputé pour sa démarche éthique et ses créations haut de gamme, dévoile trois nouveaux cafés de spécialité d’exception (Geisha, Papayo et Pink Bourbon), tous issus de Colombie et pourtant avec chacun son caractère. La manufacture poursuit ainsi sa démarche de transparence avec son café « bean to cup », du grain à la tasse, tout en offrant une expérience authentique au consommateur.
“ La terre est une matière vivante qu'il faut apprendre à maîtriser et cela prend des années ! Chaque objet est une expérience unique”, Cécile Ballauri.
L’Albert 1er CRAQUE POUR LA CÉRAMIQUE
C’est dans l’air du temps, les chefs convient la céramique d’artisans à leur table. Au Hameau Albert 1er, à Chamonix, c’est Cécile Ballauri, guide de haute-montagne reconvertie en céramiste, qui signe des pièces uniques pour le restaurant étoilé. Ses créations se nourrissent de ses expéditions verticales et explorent les codes de la hautemontagne. Sa particularité ? Intégrer du sable de la Mer de Glace à la terre, pour un rendu brut, rugueux et texturé. Ainsi, bols déchiquetés suggérant les lignes de crêtes, assiettes en forme de galets polis par le torrent, contenants bi-matières alliant porcelaine et fini brut figurant un rocher éventré… dialoguent avec l’univers minéral de la salle et s’harmonisent avec les nappes bleues évoquant les reflets du glacier. La bonne nouvelle, c’est que certaines pièces sont en vente à la boutique de l’hôtel. 6
CGH RÉSIDENCES & SPAS
UN PARFAIT SENS DU DETAIL RENDANT LES VACANCES À LA MONTAGNE INOUBLIABLES
Prendre un bon bol d’air frais et vous détendre dans les Alpes, cela vous tente ? Le Groupe CGH, gestionnaire expert des logements haut-de-gamme de montagne, invite les passionnés de glisse et d’expériences bien-être de tous les âges à passer des séjours mémorables…
PAR NADÈGE CERETTO-PARISDES PANORAMAS D’EXCEPTION
C GH RESIDENCES & SPAS, ce sont des résidences hôtelières de prestige à la fois paisibles et tournées sur la nature et les sommets enneigés. La Plagne, La Rosière, Les Ménuires, Tignes, Les Saisies… Autant de vallées à venir explorer et photographier, à pied, en raquettes ou à ski, que l’on soit grand ou petit…
DU CONFORT ET UN GRAND RAFFINEMENT
Conçu tels de véritables écrins, chaque suite appartement se veut lumineux, spacieux, chaleureusement décoré et équipé à la pointe de la modernité. Les espaces de vie communs, propices à la convivialité et au partage seront également pour vous l’occasion de vivre intensément chaque instant et de revenir à l’essentiel avec les personnes qui vous sont chères.
QUE DES BONNES ATTENTIONS
L’ensemble des résidences, construites au calme mais toujours à deux pas des principales attractions, proposent des services personnalisés en fonction de vos besoins : parking couvert, laverie, service de boulangerie, conciergerie, location de poussettes. Accédez également à l’espace bien-être de votre résidence avec piscine intérieure chauffée, sauna, hammam, bains bouillonnants, pataugeoire enfants, espace gym et cardio... Sans oublier les soins du corps et du visage pour les parents et/ou les enfants dans l’un des spas Ô des Cimes.
Rien n’est laissé au hasard ! Toutes les générations se retrouvent choyées et ravies de trouver là de quoi se distraire et se ressourcer à toute heure de la nuit et de la journée. 6
© Studio
Envie de profiter d’un appartement parfaitement agencé et d’activités cocooning en plein cœur de l’un des plus beaux domaines skiables de Savoie, Haute-Savoie, Haute-Alpes et Isère ?
S’INSPIRER
PAR NOËLLE BITTNER
d’hiver
DÉMOTIVÉ(E) ? Prenez donc une dose de Schiap !
Voilà une expo qui vous pousse à sortir, à vous exprimer et vous donne des ailes… Vous avez bien deux heures à consacrer à votre quotient créatif ?
Il s’agit de pénétrer dans le monde de la créatrice de mode la plus extravagante du XXème siècle. Ses inspirations sont autant de mondes dont elle nous ouvre les portes à la volée : astrologie, baroque XVIIème et Roi Soleil, commedia dell’arte, broderie, cirque… tout l’intéresse, rien ne l’indiffère.
Quand elle conçoit un modèle, c’est avec Jean Cocteau, Man Ray ou Salvador Dali qu’elle dialogue. Elle disait que travailler avec eux avait « quelque chose d’exaltant (…) au-delà de la fabrication d’une robe à vendre » ! Paul Poiret la repère et l’encourage, les surréalistes lui ouvrent les ailes, Salvador Dali lui suggère la robe homard, elle inspire Man Ray, Leonor Fini dessine son parfum Shocking, Dali son autre parfum, le Roy Soleil, sorte de pétillement éblouissant en cristal Baccarat. Plus tard, elle lancera un jeune homme de 19 ans, Hubert de Givenchy.
Elsa Schiaparelli nait à Rome en 1890 au Palais Corsini, arrive à Paris, goûte à New-York avant de revenir s’installer à Paris. On est en 1935 et à qui l’extravagante Elsa fait-elle appel pour aménager et décorer ses salons Place Vendôme ? Au très élégant et sobre Jean-Michel Frank. C’est toute l’étendue et la diversité de son talent ! Cette créativité qui ne « date » jamais – l’esprit Schiap n’a pas pris un pli et on le voit resurgir dans les looks du nouveau créateur maison, Daniel Roseberry, qui n’est pas le dernier des surréalistes. (Précisons : le surréalisme, c’est l’espace entre la vie rêvée et la vraie vie, un espace qui n’est pas de tout repos !)
« Shocking ! Les mondes surréalistes d’Elsa Schiaparelli », jusqu’au 22 janvier 2023, au MAD Paris.
1. Daniel Roseberry Look 06, 2021-2022, © Maison Schiaparelli.
2. Leonor Fini et Fernand Guéry-Colas. Flacon de parfum Shocking1937, © Archives Schiaparelli, © Adagp, Paris 2022.
3. Daniel Roseberry Look 25, 2021-2022, © Maison Schiaparelli.
4. George Platt Lynes, Salvador Dalí1939Photographie, © Estate of George Platt Lynes.
5. Marcel Vertès, Publicité pour le parfum Sleeping1945, © Archives Schiaparelli.
6. Salvador Dalí et Baccarat. Flacon de parfum Le Roy Soleil1946, © Archives Schiaparelli.
7. Salvador Dalí, Poudrier téléphone 1935 Résine et métal, © Archives Schiaparelli,
© Fundació Gala - Salvador Dalí / Adagp, Paris.
INSPIRATION
DU MOBILIER DE JEAN PROUVÉ flambant neuf !
Vous avez remarqué comme le mobilier de Jean Prouvé que l’on voit exposé dans les galeries et musées a souvent l’air fatigué. Pieds de fauteuils griffés, plateaux de table ternis… On ne touche pas aux icônes ! Or Jean Prouvé se voyait comme un constructeur et concevait des meubles utiles. Qui ont donc bien vécu, beaucoup servi et mené une vie dure dans les chambres d’étudiant des résidences universitaires, les hôpitaux et les bureaux. D’autant plus que jusque dans les années 80, Prouvé était peu connu du grand public et en rénovant les cités universitaires on a jeté bien des tables « Cafeteria » et des lits « Cité ». C’est à cette époque que Rolf Fehlbaum, chairman de Vitra, se passionne pour ces productions caractérisées par leur économie de moyens : Prouvé utilisait aussi peu de matériau que possible, construisait aussi simple que possible et produisait en série. Rolf Fehlbaum voit en Prouvé le contrepoint français de Charles et Ray Eames et commence à collectionner son mobilier qui possède dit-il « l’expression créative de la beauté intemporelle ». Depuis une vingtaine d’années, Vitra développe un partenariat avec Catherine Prouvé, la plus jeune fille de l’ingénieur et réédite des pièces iconiques, choisies avec soin, fabriquées à l’identique, avec les couleurs d’origine, bleu Marcoule, Blé Vert, blanc Colombe… Dans cette édition, la lampe Potence à abat-jour conique (1947), un des bureaux Compas (1950), ou le fameux fauteuil Kangourou, si confortable et si résistant. En effet, ses pieds arrière sont plus développés puisque, assis, le poids du corps repose sur l’arrière. Chacune de ces rééditions en très petite série est un événement et l’occasion d’acquérir un vrai meuble de Prouvé… flambant neuf ! www.vitra.com
Dans la très belle Villa Dollander dessinée et construite par Henri et Jean Prouvé en 1949-1951 au Lavandou :
1. Chaises Standard et Table EM, chêne naturel et structure metal
brut. Potence blanc Colombe.
2. Fauteuil Kangourou, bleu Marcoule, Rayonnage Mural, Japanese red.
3. Chaise Standard et bureau Compas Direction.
4. Détail du fauteuil Cité, tissus Mello Canary, base Japanse red.
5. Table EM. Toutes les photos © Vitra
Trois réalisations de Dorte Mandrup, en mimétisme avec la nature : The Whale, comme un cétacé géant. The Wadden Sea Centre, en terre ocre et roseaux comme le marais environnant et Ilulissat Icefjord Centre, à 250km du cercle polaire.
COMME LE VOL d'une chouette des neiges
Dans les pays scandinaves, « les bâtiments ne sont pas perçus comme des objets à part mais sont compris dans le contexte de leur environnement ». Voici une petite phrase… ô combien riche de sens ! Donc, chacun doit ressentir que le bâtiment est à sa place et ne pourrait être nulle part ailleurs. Il doit se fondre dans le décor et cela ne brime en rien la créativité. La preuve, ces extraordinaires réalisations du cabinet d’architecture Dorte Mandrup. Chaque construction a une mission précise et s’accorde à l’écosystème : le centre d’études et de rencontres posé au milieu des glaces dans l’Arctique, est « comme le vol d’une chouette des neiges qui file à travers le paysage » , commente Dorte Mandrup. C’est une interprétation des maisons basses au toit de roseau balayées par un vent puissant qui a donné naissance au centre d’exposition dans les marais ocres de la mer des Wadden. En Norvège, sur un site réputé pour l’observation des baleines, un musée évoque la queue du cétacé. Certes, il ne s’agit pas de créer un habitat HLM sur la dalle d’une banlieue… mais, on peut rêver… Place. Dorte Mandrup. Architecture et paysage en symbiose. Maison du Danemark, Le Bicolore, 142 av. des Champs Elysées, Paris 8e jusqu’au 6 novembre, entrée gratuite.
INSPIRATION
FACE À FACE AVEC le design vivant
C’est une exposition où il faut se laisser porter, d’une œuvre à l’autre, d’une découverte émerveillée à, peut-être… un « refus de voir » parce que trop dérangeant. Le parcours chronologique et thématique est scandé d’arrêts sur images : le cabinet de curiosités avec l’étonnante Grotto, impresion 3D en sable, silice, peinture, les Rêveries urbaines des frères Bouroullec, les recherches lumineuses de Serge Mouille… Au fil des salles, s’exposent 400 pièces de design et 90 créateurs. Certaines célèbres que vous reconnaitrez tout de suite mais que vous découvrirez en vrai, comme le siège organique (1948) où l’on peut s’asseoir de cent façons de Charles & Ray Eames. D’autres tout aussi belles, étranges, spectaculaires, beaucoup moins connues où vous décèlerez vos futurs grands classiques. A chacun d’en décider ! Le choix des pièces reflète leur lien avec la nature et les processus de création qui traversent les époques : biomorphisme au 19eme, biomimétisme et aujourd’hui le « vivant » à l’ère du numérique, qui explore les « bio-matériaux fabriqués à partir d’organismes biologiques, une sorte de naturalité numérique. Exemple, cette Corolised chair (2012), conçue numériquement comme une sorte de corail agrégeant des organismes vivants. Si c’est cette évolution des procédés qui vous intéresse, la visite guidée de 60’ n’est pas inutile pour comprendre les différents processus de fabrication ! Mimèsis, un design vivant, jusqu’au 6 février 2023. Visites guidées jusqu’au 31 décembre. Centre Pompidou-Metz, centrepompidou-metz.fr
3. Mycelium Chair, 2019, Bio-impression3D Studio Klarenbeek & Dros.
Tree 5, 2010, bouleau et aluminum patiné, Andrea Branzi.
Vue d'une des salles d'exposition .
Fallen Tree, 2011, chêne et verre borosilicate, Ymer & Malta et Benjamin Graindorge.
Corolised Chair, 2012, Ross Lovegrov.
: © Centre Pompidou/MNAM/ADAGP
INSPIRATION
MON CHALET HABILLÉ de tweed irlandais
Qu’est ce qui fait le tweed le plus beau, moucheté de petits points de couleur vive ? Lorsque la laine tout juste récoltée et lavée est trempée dans des infusions de mousses et de lichens : orangée en automne, tachetée du jaune des ajoncs au printemps, du rouge des baies en hiver… La tradition persiste dans l’atelier familial de Mary Shaw dans le Donegal. Au bord des eaux claires de la rivière Eske, on teint, file et tisse la laine selon des procédés qui n’ont pas varié depuis un siècle et demi. Mary Shaw a un rare talent de coloriste et même ses tweeds unis aux tons neutres ont du caractère. Faits de pure laine chaude, souple et aérée les tweeds peuvent recouvrir tout le chalet, des couvre lits aux canapés et aux rideaux, ou créer de petites clairières chaleureuses de part et d’autre de la cheminée, autour d’un pouf et de deux fauteuils, dans un angle mystérieusement caché par un paravent tendu de tweed.
La marque Sequana, plus que centenaire, fait désormais partie de la maison Pierre Frey, www.pierrefrey.com
Rien de tel que le tweed pour communiquer sa chaleur à un intérieur!Chevrons, carreaux, rayures, tartans... les motifs sont traditionnels, l'audace vient des mélanges de couleurs de la créatrice Mary Shaw.
Une construction noire avec trois boîtes
AVEC DES IDÉES INHABITUELLES, UNE ARCHITECTE DU TYROL DU SUD A CRÉÉ UNE MAISON INDIVIDUELLE MONOLITHIQUE AVEC SON PROPRE LANGAGE DES FORMES. GRÂCE À TROIS CUBES RAFFINÉS, ELLE A CRÉÉ SOUS LE TOIT UN ESPACE DE VIE SEMBLABLE À UN LOFT, AVEC UNE SENSATION D'ESPACE CAPTIVANTE.
Ce sont souvent les restrictions et les règles de construction qui permettent de créer des maisons très particulières, comme c'est le cas pour ce projet dans le Tyrol du Sud. Le rez-de-chaussée disponible avec un grand garage double mesure 10,5 x 11,5 mètres. La fenêtre de construction sur le terrain de 360 mètres carrés ne pouvait pas être plus grande, car plusieurs places de parking devaient être créées pour un bâtiment adjacent. Une exigence que l'on ne rencontre habituellement que dans les grandes villes. Mais ce n'est pas tout : la route de passage et l'église romane Saint-Nicolas du 14e siècle située en face ont également été des paramètres décisifs qui ont influencé les lignes extérieures de cette spectaculaire maison individuelle située au cœur de Latsch dans le Vinschgau. Les montagnes boisées qui s'élèvent à pic vers le ciel sur les deux côtés ont également joué un rôle important dans la forme et la façade.
ARCHITECTURE
L'architecte Heike Pohl a résolu avec brio la question de savoir comment intégrer un nouveau corps de bâtiment dans le contexte de son village tout en créant quelque chose de totalement nouveau.
Intégration brillante
L'architecte Heike Pohl a résolu avec brio la question de savoir comment intégrer un nouveau corps de bâtiment dans le contexte du village tout en créant quelque chose de totalement nouveau. Elle habite ici avec ses deux filles Klara et Frida et son mari Karl Hafele, économiste et conseiller en entreprise. Le couple s'est rencontré à l'université d'Innsbruck. Heike Pohl a fait ses adieux mentaux et conceptuels à une maison classique avec jardin et a déplacé le grand niveau d'habitation de type loft sans piliers sous le toit à deux pans prescrit. Avec son partenaire Andreas Zanier, avec lequel elle a fondé son bureau en 2011, elle a conçu un bâtiment dont les surfaces augmentent de bas en haut. Il a fallu deux ans, de 2012 à peu avant Noël 2014, pour achever le projet. « Le matériau de construction béton était la mise en œuvre statique cohérente de l'idée architecturale de base », expliquent-ils tous deux.
Éviter un grisonnement incontrôlé
Depuis le double garage et l'entrée de la maison sur le pignon opposé, on accède directement à l'entrée. Un grand tapis en coco est le pare-salissures idéal pour les chaussures de chantier, les bottes en caoutchouc ou les bottes de montagne. « C'est ici que l'on arrive du monde du travail », explique Heike Pohl. Un escalier à une volée mène ensuite directement à l'aile d'habitation de deux étages, en porte-à-faux d'un tiers au-dessus du double garage. Heike Pohl a fait peindre le lattage en épicéa avec une lasure noire provenant de Suisse. De cette manière, elle a évité un grisonnement incontrôlé qui prendrait des années. Les lignes abruptes reprennent les contours des montagnes environnantes. Les lattes atteignent le sol à l'extrémité des deux grands côtés. « Comme un pull en laine, elles enveloppent les pièces isolées ». Elle a également fait recouvrir le toit de bois. Les planches s'alignent jusqu'au faîtage. Elle a dissimulé la couche aquifère en dessous. Grâce à ces astuces optiques, le bâtiment donne l'impression d'être un corps monolithique et, par son originalité formelle, il constitue un contrepoint aux constructions traditionnelles environnantes.
“ Ce sont souvent les restrictions et les règles de construction qui permettent de créer des maisons très particulières… ”
Le premier étage abrite les pièces individuelles qui, contrairement au vaste espace de vie sous le toit, sont plutôt petites.
ARCHITECTURE
L'étage mansardé révèle l'affinité de l'architecte pour l'architecture nordique puriste.
Style et confort à l’étage des chambres
Le premier étage abrite les pièces individuelles qui, contrairement au vaste espace de vie sous le toit, sont plutôt petites. Le sol est recouvert d'une chape poncée, enrichie de sable provenant de la rivière Adige toute proche, ce qui confère au sol anthracite un magnifique aspect mica lorsqu'il est exposé à la lumière. Le chauffage au sol a été installé en dessous. Dans les chambres des deux filles, des ours multicolores effectuent des acrobaties dignes d'un cirque. Un appartement indépendant est actuellement utilisé par une jeune fille au pair, il pourrait plus tard devenir une chambre d'adolescent ou un bureau à domicile plus grand. La chambre à coucher des parents est sobre. Le lit sans métal en contreplaqué de bouleau, une création du designer allemand Nils Holger Moormann, est simplement emboîté. Heike Pohl aime un ameublement réduit. À la fin de sa scolarité, elle a passé un an dans un internat au bord d'un fjord en Norvège. Elle y a appris à apprécier la simplicité des bâtiments et la grande importance accordée à l'artisanat nordique. "En Norvège, les pièces ont plutôt un caractère masculin. Dans les pays alpins, l'artisanat d'art risque souvent de dériver vers l'exagération et le kitsch", explique l'architecte. Sur le long côté donnant sur la rue, Heike Pohl a placé la garde-robe allongée de style shaker, avec l'archétype de la baguette "Exemple de calcul" pour adultes et enfants, également de Nils Holger Moormann. Les armoires en panneaux multiplex revêtus de résine phénolique ont été conçues par Heike Pohl elle-même. Les éléments sanitaires et la robinetterie organiques et minimalistes de la salle de bains ont été conçus par les designers français Ronan et Erwan Bouroullec. Les miroirs métalliques rectangulaires ont été fabriqués par un serrurier pour la créatrice. Tout comme les luminaires, ils sont ancrés dans un rail métallique et peuvent être déplacés selon les souhaits et la situation d'éclairage.
À gauche. Le sol est recouvert d'une chape poncée, enrichie de sable provenant de la rivière Adige toute proche.
Espaces communication
Un deuxième escalier mène directement à l'étage inondé de lumière sous le toit. L'espace ouvert du salon, de la salle à manger et de la cuisine est le centre communicatif. L'étage mansardé révèle également son affinité pour l'architecture nordique puriste - Heike Pohl a étudié en Suède et a travaillé pendant un an dans un bureau d'architecture norvégien. Sur le côté long donnant sur la cour intérieure se trouve une loggia non visible qui occupe toute la largeur de la maison. Trois cubes, recouverts de panneaux de contreplaqué bon marché, divisent la surface et forment des espaces dans l'espace. Juste à côté de l'escalier raide se trouve la cuisine. Les façades des meubles hauts et bas à deux rangées ont été recouvertes d'une surface métallique laquée. Pour créer un contraste décoratif, l'architecte a choisi "pour le revêtement de la caisse" un papier peint avec un décor opulent de rinceaux floraux. Un espace fermé accueille la buanderie et les toilettes pour les invités. Sur le pignon, au-dessus de l'entrée de la maison, la famille se détend sur un canapé en cuir bleu avec chaise longue de la marque traditionnelle croate Prostoria et profite de la vue de rêve sur les Alpes du Tyrol du Sud et l'église de l'autre côté de la rue. Heike Pohl a installé plusieurs fenêtres jusqu'au sol spécialement pour ses deux filles, afin qu'elles puissent aussi regarder le paysage et le village en rampant et en marchant à quatre pattes. Une échelle en bois qu'elles ont ellesmêmes fabriquée les mène sur le toit du troisième cube, le "Stube". Làhaut, les filles ont leur propre espace pour se blottir, jouer et lire. La ferme qui se trouvait ici à l'origine était délabrée et a dû être démolie. Mais le couple voulait à tout prix conserver ce salon confortable, qui était encore en bon état. Il fallait lui donner une seconde vie. Le couple a fait réinstaller les lambris. La chaise longue de l'alcôve a été refaite, tout comme la banquette d'angle et la table. Le maître d'ouvrage a hérité de sa grand-mère les deux chaises avec coussins des années 50. Le rouge-orange chaud des coussins et des luminaires souligne l'atmosphère de bien-être qui règne dans le cocon douillet de la famille. La vieille horloge de cuisine avec radio, que Heike Pohl et Karl Hafele ont découverte dans la remise, a trouvé ici une place d'honneur digne de ce nom sur le mur en bois. 6
“ Heike Pohl, l’architecte, a installé plusieurs fenêtres jusqu'au sol spécialement pour ses deux filles, afin qu'elles puissent aussi regarder le paysage. ”
Une équipe archi dynamique
Créée en 2007 par Sylvain Giachino, l’agence SG Architecte compte aujourd’hui trois associés et une quinzaine de collaborateurs jeunes et passionnés qui additionnent leurs compétences pour imaginer des projets dans des domaines variés, mais avec toujours le territoire de montagne en filigrane.
Originaire de Tignes, Sylvain fait ses études d’architecture à Paris. Mais rapidement, l’appel de la montagne se manifeste, et fraichement diplômé, c’est à Lyon qu’il choisit de poser sa table à dessin. Une localisation stratégique qui lui permet de rayonner dans tout l’arc alpin : Tignes, Val d’Isère, Megève, Les Arcs, Chamonix, La Rosière…
Retour aux sources donc, où son projet d’étude l’avait déjà conduit quelques années auparavant : jouant à domicile, il avait choisi de plancher sur la restructuration du centre sportif et de congrès de Tignes. Sous la mine de son crayon, le banal gymnase de forme cubique sorti de terre en 1980 prenait des allures de complexe sportif innovant de 8 300 m2 habillé de verre et de pierre, avec une grande partie enfouie sous une toiture végétalisée. Une interprétation qui entendait bouger les lignes en intégrant les contraintes économiques et environnementales actuelles et futures. Pari gagnant, puisque la proposition avait retenu l’attention de la municipalité et Tignespace fut inauguré en 2013.
« Au quotidien, l’agence est amenée à réfléchir au développement des stations sur les 30 prochaines années en apportant une réflexion durable, une approche neuve et singulière », précise Sylvain. La montagne reste le domaine de prédilection de l’atelier, avec de belles réalisations à son actif (hôtels, chalets, aménagements collectifs…) et le trophée Eiffel décerné pour la réalisation en 2021 de la passerelle des Arcs. Mais les équipes se distinguent également sur des projets à toutes les échelles et sur tous les territoires, du plan d’urbanisme à la décoration intérieure. 6
“ La simplicité quasi monacale des lieux qu’elle a pour habitude de façonner doublée d’une essentielle pointe de charme caractérise le style de Jacqueline Morabito. ”
Chalet lumière
au sommet de l’épure
SUR LES HAUTEURS DE MEGÈVE, L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR ET CRÉATRICE JACQUELINE MORABITO SIGNE SON PREMIER CHALET. INSPIRÉE PAR LA BEAUTÉ DES VIEILLES FERMES, ELLE L’A REPENSÉ D’UN GESTE CONTEMPORAIN TRÈS PERSONNEL, JOUANT AVEC LES MATIÈRES, LES VOLUMES, LA CHALEUR ET LES BLANCS LUMIÈRE.
REPORTAGE ET TEXTE : FRANÇOISE LEFÉBURE. PHOTOS : PIERRICK VERNY
Avec sa façade en bardage de mélèze et sa grande toiture, le chalet respecte l’allure des anciennes fermes mégevannes. À ceci près qu’il laisse entrer la lumière par des baies vitrées de 5 mètres de haut. La restauration exemplaire a été menée avec l’aide précieuse du constructeur Chalets Bayrou.
J’ai eu un trac fou car c’était mon premier chalet ». Jacqueline Morabito n’est pourtant pas novice en la matière. Cette créatrice-designer-architecte d’intérieur qui dirige son bureau de style pluridisciplinaire à la Colle-Sur-Loup dans la région niçoise est passée, au fil des années, de l’orfèvrerie-joaillerie aux plus beaux chantiers de déco, des conceptions de musées, restaurants ou boutiques aux réalisations les plus audacieuses pour des particuliers sans oublier la signature de domaines viticoles. Mais Jacqueline ne s’était jamais confrontée à la montagne ! Pas faute pourtant, d’avoir régulièrement rêvé devant l’architecture des fermes de Haute-Savoie. L’opportunité d’un pari un peu fou pour des propriétaires soucieux comme elle des moindres détails et inconditionnels de son esprit intemporel lui ont permis de donner renaissance à un luxueux chalet de Megève. Ayant carte blanche, elle pouvait poser son geste contemporain au creux des vieux bois et d’un passé qu’elle respecte tant. Il a fallu trois bonnes années de travaux pour faire éclore cette jolie fleur de montagne. Cela n’aurait peut-être pas été possible sans la complicité de Jean Noël Mocquet des Chalets Bayrou, constructeur réputé pour son savoir-faire ancestral, lui qui n’a pas hésité à aller dénicher une sublime charpente au fin fond de l’Autriche. La simplicité quasi monacale des lieux qu’elle a pour habitude de façonner doublée d’une essentielle pointe de charme caractérise le style de Jacqueline Morabito.
DÉCORATION
Avec une hotte grimpant jusqu’au plafond et une pierre brute suspendue, la cheminée qui semble flotter dans l’espace est la pièce maitresse du salon. Jacqueline Morabito a opté pour une harmonie de blancs: rideaux en laine résille re-teint au thé, canapés Living Divani couverts de lainage de cachemire, coussins en feutre Arpin. Tabourets « Triangle » et « Berger » de Charlotte Perriand ( Galerie l’Atelier 55 à Megève) À droite. Le séjour joue avec les volumes et s’articule en plusieurs espaces, tel un petit salon plus intimiste coiffé par quelques marches d'un dessous d’escalier laissées volontairement apparentes. Fauteuils en fer Jean Royère avec coussins en tissu Jab, tapis ronds en peau de mouton Norki faits sur mesure pour le chalet et table basse motif soleil de Roger Capron (Atelier 55)
À gauche. Des pièces de designers iconiques du XXème siècle ponctuent le séjour. Duo de chaises longues "Tokyo" de Charlotte Perriand, table de salle à manger et chaises en bois exotique de Pierre Jeanneret. Cruche en céramique de Jean Lurçat et plat visage Jean Derval ( Atelier 55). Sur le fauteuil, de drôles de citrouilles en velours façonnés par Marie-Christine Caviglione. Ci-contre. Une sublime suspension en osier, pièce unique crée par l’artiste espagnol Santi Moix s’inscrit à la perfection dans l’architecture du séjour. Calé entre les deux salles à manger, un canapé signé Jean Royère en velours Metaphores. Table basse et soliflore oiseau de Marcel Guillot ( Galerie 55). Au fond, dans la cuisine, table dessinée par Charlotte Perriand.
DÉCORATION
De l’escalier de l’entrée qui mène au séjour (ci-contre) à celui qui grimpe vers les chambres (page de droite), Jacqueline a opté pour des envolées très épurées en poutres massives de mélèze. Sur le sol en dalles de pierre de Bourgogne 2 fauteuils anciens faits à partir de trophées de chasse. Sur les marches, des coussins en feutre de chez Arpin et sur le mur de droite, une longue aquarelle d’Estelle Adnan protégée par un plexiglas
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Chalet « solaire »
Loin de déroger à ses valeurs malgré l’altitude, Jacqueline donne ici priorité aux lignes épurées, à la chaleur, à la présence d’une lumière douce semblable aux vibrations des chandelles et à la cohabitation d’un trio de matériaux : bois grisés par le temps, verre intense et travail de chaux talochée qui souligne la rigueur des volumes. « Je voulais un chalet différent, quelque part un peu solaire, paré bien sûr de tous les blancs, mes couleurs de prédilection qui trouvent un écho formidable avec les neiges immaculées ». Mûrement travaillé, le projet prend corps, d’incroyables baies vitrées de cinq mètres de haut projettent la lumière et le paysage dans l’immense pièce à vivre, les portes s’étirent avec les veines du mélèze et des signatures d’artistes ou de designers iconiques du XXème siècle ponctuent le décor. Avec un souci d’esthétisme omniprésent, Jacqueline dessine une passerelle aérienne pour réunir le bureau-bibliothèque et l’espace chambresalle de bains des propriétaires, elle imagine un dortoir-salle de billard pour les enfants, une salle de cinéma -salon et conçoit au rez-de-chaussée du chalet, de plain-pied sur la terrasse, un spa avec piscine intérieure. Ici et là, Jacqueline s’accorde aussi des fantaisies toutes montagnardes, des tapis ronds en laine de mouton que l’on balade à volonté, des gros édredons de refuges ou des lavabos colonnes en béton façon rondin de bois, plus vrais que nature.
Chaque détail est une surprise pour l’oeil et ce premier coup d’essai est un coup de maître. Nul doute qu’il va faire boule de neige… Car Jacqueline s’est piquée au jeu, « maintenant que je sais faire un chalet, je n’ai qu’un rêve, en refaire un autre. » 6
Jacqueline a traité chaque chambre avec un décor différent, mais avec un même fil conducteur de matériaux: des bois grisés ou naturels, des jeux de rideaux doublés et des têtes de lits en tissu faits sur mesure, des blocs chevets-tiroirs suspendus en bois ancien et partout des édredons montagnards. Sous la charpente, le bureau attenant à la chambre principale (en bas à gauche) fait la part belle aux luminaires Serge Mouille et à un fauteuil « Egg » en cuir d’Arne Jacobsen.
Au rez-de-chaussée du chalet, de plain-pied sur la terrasse, le spa avec double bassins intérieurs, l’un jacuzzi, l’autre pour la nage à contre-courant est un bain d’épure et de douceur. Sol en béton taupe clair réalisé par le peintre-décorateur Jean-Baptiste Bourret. Et puis, plus tonique, en guise de douche, un amusant baquet de bois imaginé par Jacqueline Morabito qui déverse un seau d’eau froide lorsque l’on tire sur la corde.
Suivez le fil…
LES CHALETS SONT SI RARES DANS LA STATION DES ARCS EN SAVOIE QU’ILS NE PASSENT PAS INAPERÇUS. ILS DEVIENNENT MÊME UN OBJET DE CURIOSITÉ À EN CROIRE LES SKIEURS QUI S’ARRÊTENT JETER UN ŒIL EN PASSANT. LE CHALET ARPOZÂ FAIT PARTIE DES 4 CHALETS MILLE 8, CONSTRUITS À ARC 1800, AU BORD D’UNE PISTE DE SKI. EMMANUEL MAUMY, LE DESIGNER D’ESPACE QUI A CONÇU L’INTÉRIEUR, NOUS PRÉSENTE LES CONCEPTS FORTS MIS EN ŒUVRE DANS CE PROJET.
L’Arpozâ est l’un des quatre chalets Mille 8, construit à Arc 1800. Les grandes ouvertures laissent entrer généreusement le paysage et la lumière.
VISITE PRIVÉE
Respecter le lieu, créer une
histoire
On n’aménage pas un chalet de la même manière aux Arcs, à Courchevel ou à Serre-Chevalier. Voilà pourquoi le fil rouge du projet est l’esprit des Arcs et celui de Charlotte Perriand qui a œuvré pendant près de 20 ans à l’élaboration de la station en tant qu’urbaniste, architecte et designer.
Réinterpréter les codes de la montagne
Ici le vieux bois n’a pas sa place, l’esprit est urbain. Emmanuel Maumy a privilégié le chêne, le noir et une dominante de gris réhaussés de couleurs vives par petites touches, le tout combiné au verre et au métal. Le chalet se loue, il fallait aussi éviter tout ce qui est trop délicat et dont on se lasse facilement. « Je voulais sortir des clichés de la montagne avec du vieux bois, des têtes de cerf. Dans le salon, j’ai sélectionné des lampes à poser du designer savoyard Benoit Chabert avec qui je partage la même vision de la montagne »
Créer un effet de surprise
Pour chaque pièce, Emmanuel Maumy a cherché à créer un effet waouh. Et cela commence dès l’entrée. Avant de pénétrer dans le salon, le meuble bibliothèque segmente l’espace et laisse deviner ce qui se passe derrière. Une fois côté salon, attention les yeux ! D’immenses baies vitrées
donnent directement sur les pistes de ski. Le salon et la cuisine baignent dans la lumière. Ailleurs, on ouvre la porte, on tire les rideaux et à chaque fois un effet de surprise : une immense photo du mont Blanc au-dessus de la piscine, une salle de cinéma avec écran et canapé XXL, une salle de jeux dotée d’un mur réalisé à partir de cubes de bois.
Allier forme et fonction
« En tant que designer, j’apporte autant d’importance à la forme qu’à la fonction », explique Emmanuel Maumy. Dans les deux chambres master, les chevets latéraux possèdent un angle biseauté. Ce n’est pas qu’esthétique car cela empêche de se cogner. Le liseré coloré sur les placards évite le claquement des portes. Deux chambres possèdent une tête de lit inclinée. L’idée ? Envelopper les hôtes dans l’espace nuit et jouer sur les pans coupés. Le dossier incliné permet de rester confortablement assis dans le lit sans coussins.
Réaliser un travail collaboratif
Sur le plan créatif, l’intérieur du chalet est un travail à quatre mains, réalisé avec l’Atelier des Frères, qui s’est occupé de réaliser sur mesure les ensembles lit, tous les tissus (voir par ailleurs). Albain Morel, maître d’œuvre, a coordonné l’ensemble et suivi le chantier.
Obtenir des détails les plus aboutis possibles
Amoureux du travail artisanal bien réalisé, le designer d’espace dessine chaque détail et en attend des finitions abouties de la part de ceux qui les fabriquent. C’est aussi pour cela qu’il a fait appel à l’Atelier des Frères, dont l’équipe livre un travail réalisé sur mesure, embelli par des détails poussés. À l’image des liserés de couleur sur le pourtour du lit, sur les poufs, sur les placards. « Pas de grands aplats de couleur, mais un fil de couleur, car je ne veux surtout pas en faire trop », nous confie le designer.
Concevoir tout un univers
Pour aller plus loin dans ce projet, Emmanuel Maumy a proposé au propriétaire du chalet de travailler sur une signature olfactive du lieu avec une bougie parfumée ou un parfum d’intérieur et également sur une signature sonore qui pourrait se traduire par une playlist musicale, un accueil sonore sur la tablette d’entrée. Des projets en cours d’élaboration.
Garder le cap
Nous avons demandé à Emmanuel Maumy, ce qui le rend le plus fier : « Avoir imaginé l’intérieur au début du projet en 2017 et le voir réaliser aujourd’hui en 2022 comme à ses débuts. J’ai eu la chance de trouver un client qui voulait exactement ce que j’avais dessiné à l’époque » 6
Conçu pour 20 personnes, ce chalet de 395 m2 est joyeux. Il abrite 7 chambres, une salle de cinéma, une piscine, une salle de jeux, un bureau...
“ Ce fut un projet intéressant car tous nos corps de métier sont intervenus ”
Le tissu est très beau quand il est dans le détail »
VÉRITABLE BOÎTE À OUTILS AU SERVICE DES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR, DÉCORATEUR ET DESIGNER, L’ATELIER DES FRÈRES, SPÉCIALISÉ DANS LA CONFECTION, A MIS SES SAVOIR-FAIRE À DISPOSITION D’EMMANUEL MAUMY. SON DIRIGEANT JEAN DESMOULIÈRE REVIENT SUR CETTE COLLABORATION.
Les angles des tables de chevet sont cassés et habillés de laine. Les couleurs primaires illuminent chaque chambre.
Que retenir de cette collaboration avec le designer d’espace Emmanuel Maumy ? Je suis ravi qu’il ait fait appel à l’Atelier des Frères pour ce très beau projet. En lien avec le propriétaire, il donnait la ligne directrice et apportait une idée ; nous, une autre et ensemble, nous fabriquions une 3e proposition. L’Atelier des Frères est une boîte à outils pour les décorateurs et les designers. Emmanuel partage avec nous le souci du détail. Côté tissu, il savait qu’il pouvait se reposer sur nous car c’est notre spécialité.
À ce propos, quels tissus ont-été sélectionnés ? De la laine principalement avec des couleurs primaires vives : le bleu, le rouge, le jaune, l’orange principalement, travaillés dans l’esprit de la station des Arcs d’où un projet plus design et moins déco. Vous retrouvez également les voilages en lin, de la flanelle pour les canapés et de la laine toujours pour les tapis.
Les trois éléments dont vous êtes le plus fier ? L’ensemble lit avec un sommier en chêne avec son joint creux de couleur, la table de chevet avec l’angle coupé habillé de tissu et les têtes de lit. J’aime particulièrement la grande table du salon avec son plateau en chêne, fabriquée par nos menuisiers. Le plateau pèse 200 kg, les pieds autant et son acheminement en dameuse fut une aventure. Et enfin, j’évoquerai les détails autour des portes de placard, avec juste un liseré de tissu coloré très épuré. Le tissu est très beau quand il est dans le détail. C’est à la fois original et technique.
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VISITE PRIVÉE
Surface totale de l’Arpozâ : 395 m2
Chalet pour 20 personnes avec 7 chambres
Architecte : cabinet Plexus à Grenoble
Architecture d’intérieur et design d’espace : Emmanuel Maumy
Maitrise d’œuvre et suivi de chantier : Albain Morel
Confection : Atelier des Frères
Identité visuelle et signalétique du chalet : Adrien Madelon
Mise en location des 4 chalets Mille 8 dont le chalet Arpozâ : agence GSI
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Comment avez-vous rendu la salle de cinéma si confortable ? Nous avons ajouté du tissu en laine sur les panneaux muraux dessinés par Emmanuel Maumy afin d’absorber le son. De grands canapés profonds ont été réalisés sur mesure. Des coussins, aux motifs inspirés de Mondrian, apportent de joyeuses touches de couleur.
Tous vos savoir-faire ont-ils été utilisés ? Ce fut un projet intéressant car tous nos corps de métier sont intervenus : les couturières, les tapissiers, le ferronnier pour les piètements de table, les menuisiers et les poseurs. Le travail du cuir est la seule corde à notre arc non utilisée. Nous sommes heureux de contribuer à un beau projet aux Arcs, près de chez nous. 6
Beau & NOUVEAU
DES OBJETS DE CARACTÈRE, DES COURANTS QUE L’ON A ENVIE DE SUIVRE, DES MATÉRIAUX DURABLES, DU DESIGN RESPONSABLE, DES DÉTAILS QUI N’EN SONT PAS, DE NOUVELLES MARQUES QUI NAISSENT… À LA MANIÈRE D’UNE PLANCHE DE TENDANCES ET D’INSPIRATION
QUE LES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR ET DÉCORATEURS PRÉPARENT POUR UN NOUVEAU PROJET, VOICI UN PÊLE-MÊLE DÉCO DE NOUVEAUTÉS ET D’AMBIANCES QUI APPORTENT UNE TOUCHE DE POÉSIE À LA MONTAGNE.
Style Japandi : scandinave et japonais à la fois
Vous aimez le design scandinave fonctionnel et l’artisanat traditionnel japonais ? Vous allez adorer l’esprit Japandi.
C’est un mélange de l’atmosphère hygge qui prône le confort douillet danois à travers ses objets de décoration et le concept wabi-sabi qui consiste à percevoir ce qui est imparfait et brut comme un modèle de perfection.
Le premier livre qui décrypte ce nouveau courant s’intitule « L’esprit Japandi ». On découvre du mobilier en bois aux formes épurées, douces et accueillantes qui collent parfaitement à une déco de montagne. On apprend à décorer et meubler son intérieur dans l’esprit Japandi et à vivre en harmonie avec la nature. Poufs équipés de poignées, chaises facilement empilables, du mobilier que l’on a envie d’assembler comme les pièces d’un puzzle !
Les critères fondamentaux de cette nouvelle tendance sont la simplicité des formes et des matériaux et le sentiment d’espace. Associer deux cultures, deux univers ; en voilà une bonne idée pour repenser sa déco cet hiver.
« L’esprit Japandi », Agata et Pierre Toromanoff, Éditions de La Martinière, 160 pages.
À gauche :
Objets de la collection Motarasu, exposés au restaurant Izumi à Frederiksberg à Copenhague. © Motarasu / Isumi Frederiksberg.
Service à thé Yoko aux formes rondes et simples. Stilleben, courtesy of Motarasu. © Motarasu
Des cloches de vache ? Non, de verre !
On craque pour ces modèles de luminaires monumentaux inspirés par les cloches de verre démesurées conçues par la marque Bomma pour une exposition du réalisateur Tim Burton.
On combine entre elles ces « bulles de savon » jusqu’à obtenir une composition réussie dans un séjour, une montée d’escalier ou animer un couloir sans âme. On aime la transparence du verre ; elle laisse passer la lumière, permet de regarder à travers et ne surcharge pas la décoration.
Pièces en cristal, soufflées à la bouche et fabriquées à la main en République tchèque, collection Tim du studio Olgoj Chorchoj par Bomma. À retrouver chez RBC. © Bomma
Les Alpes en 1900 et en couleurs
Bien plus qu’un livre, c’est un objet de collection que l’on aura plaisir à exposer dans sa bibliothèque ou sur une belle étagère à la vue de tous. Cet ouvrage au format XXL offre un fabuleux voyage à travers les Alpes et témoigne de l’aventure du tourisme. Les plus beaux sites naturels, le Mont Blanc, la Jungfrau, le Cervin, les Dolomites… comme on ne les verra plus.
La bonne idée ? Agrémenter les images colorisées de citations d’écrivains voyageurs qui évoquent un temps où les stations de sports d’hiver n’existaient pas et qu’il fallait tout inventer en matière de tourisme.
Cette première édition spéciale est imprimée à 10 000 exemplaires numérotés.
"The Alpes 1900. A Portrait in color" de Sabine Arqué et Agnès Couzy, aux Editions Taschen. Relié, 29 x 39,5 x 6,40 kg, 600 pages. Prix : 150 € © Marc Walter/photovintage France
Talents engagés
Consommer mieux, consommer durablement et français. Tel est le leitmotiv de Metapoly, dénicheur de jeunes talents. Ce site de vente français a pour objectif d’offrir en exclusivité le meilleur du design français, avec des matériaux et des valeurs écologiques. L’entreprise s’entoure uniquement de jeunes designers, d’étudiants, des talents d’aujourd’hui et de demain. Ce mobilier intemporel est fabriqué par des artisans français. Ici pas de stock, pas d’invendus, tout est fabriqué à la demande. Cela vaut la peine d’attendre quelques semaines. Il est possible de faire fabriquer un meuble sur mesure. Nous, on dit bravo ! Cette marque nous invite à réfléchir à comment consommer moins, mais mieux. À retrouver sur metapoly.fr
Table basse Kimono de Metapoly en chêne massif certifié FSC, cuir tanné en France, production 100 % française. © Camille Gabarra / Metapoly
LIFESTYLE COSY
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Indispensable mobilier d’appoint
Ils sont si pratiques que nous sommes tentés de les glisser un peu partout. Les meubles d’appoint, c’est comme la ponctuation dans la phrase, ils offrent une respiration. Ils deviennent indispensables dans un petit espace. Noo.ma, jeune marque de design durable, propose une sélection de petits meubles compacts aux lignes simples et épurées, adaptés à toutes les pièces.
De haut en bas, de gauche à droite : Table d’appoint Ande, couleurs noir volcan, bleu atlantique, beige désertique, prix : 249 € Table de chevet Atik, couleurs noir volcan ou chêne naturel, prix : 349 € Tabouret Hopp, couleurs noir volcan, chêne naturel et chêne fumé, prix : 299 € . Tabouret Oly, couleurs noir volcan, bleu atlantique, beige désertique, prix : 299 €
Ultra slim
Si l’espace bureau prend de plus en plus de place dans nos intérieurs, il ne doit pas nous encombrer. Ce bureau se plaque contre le mur, ne possède que deux pieds et une fois fermé, il ne fait plus que 13 cm de large. Bien pensé, il possède des niches de rangement, des branchements et un sous-main en simili cuir pour le confort d’écriture. Produit dans les années 1980, ce secrétaire en métal est réédité par Fermob. Son style industriel en fait un objet indémodable et résistant. À l’heure de la généralisation du télétravail, c’est un bon compromis. Une fois fermé, on l’oublie !
Réédition du secrétaire en métal Face-à-Face, design Pascal Mourgue, Fermob.
Objets multifonctions
C’est un peu le couteau suisse de la salle de bains ! Un seul objet et des fonctions multiples. Il prend peu de place une fois accroché au mur idéal pour libérer de l’espace.
« Tell me Stories » de DCW Editions est à la fois un miroir et un luminaire de beaux objets dans une salle de bains permettant d’agrémenter le lever et le coucher.
« Tell me Stories » de Giulia Liverani, DCW Editions, avec deux miroirs, deux disques de lumière et deux dessertes.
Beauté massive
Coup de cœur pour le mobilier en bois de l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch, invité au printemps dernier au salon d’art et de design (Nomad) à Saint-Moritz. Baptisée New Alpine, son installation présentait des meubles aux formes courbes, élégantes et enveloppantes qui vont si bien à la montagne. Canapé arrondi recouvert de tissu vert forêt, tables basses avec ses piètements en chêne massif raboté à la main, table de salle à manger avec des pieds d’oiseaux… tous fabriqués en chêne massif. On ne se lasse pas de regarder ces détails qui n’en sont pas (assemblages à mi-bois à queue d’aronde…), mettant en valeur le savoir-faire d’artisans aux doigts d’or. Le bois est un matériau que Pierre Yovanovitch apprécie particulièrement : « J’aime les matériaux que l’on peut façonner, mais qui ne sont jamais totalement prévisibles. Ma prédilection pour le bois massif tient pour une large part au fait que sa matière évolue dans le temps, d’une manière que l’ébéniste aura anticipée, mais jamais complètement prévue. En quelque sorte, le bois massif gardera une part de liberté et pourra toujours nous surprendre. J’aime l’unicité, l’individualité. Cela est dans une certaine mesure contradictoire avec l’idée de design, mais rend mon travail passionnant. Cela renvoie aux aléas de la nature que nous ne pouvons pas dompter » .
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Aurélie Chazal est une jeune entrepreneuse qui a lancé il y a un an à Annecy, sa marque de papier peint Aarhome. Imprimés en région Rhône-Alpes, à partir de photos prises dans les Alpes ou d’illustrations d’artistes, ces revêtements muraux offrent une ambiance immersive, agrandissent l’espace, donnent de la profondeur (idéal dans les espaces restreints), apportent de la luminosité et servent aussi à délimiter visuellement les espaces. Ils trouveront facilement leur place dans une entrée, un couloir ou un séjour. 6
Dès 51 € / m2. À retrouver sur aarhome.fr
De haut en bas :
Papier peint, « Forêt de pins et ses couleurs d’automne », d’après une photo réalisée par Germain Favre Félix pour Aarhome Papier peint. © Aarhome / Germain Favre Félix.
Papier peint, « Forêt embrumée », d’après une photo réalisée par Germain Favre Félix pour Aarhome Papier peint. © Aarhome / Germain Favre Félix.
Papier peint, « Télésiège », d’après une photo réalisée par Germain Favre Félix pour Aarhome Papier peint. © Aarhome Germain Favre Félix.
Papier peint, « Promenade d’hiver », par l’artiste Elodie Flavenot pour Aarhome Papier peint. © Aarhome / Elodie.
L’art habille les murs
Décoration d’intérieur
Chaque projet est unique, une histoire, une aventure humaine dans laquelle nous avons à cœur de donner vie à vos rêves. Au sein de nos magasins, notre propre Agence de Décoration d’Intérieur vous accompagne dans la réalisation de vos projets. Concevoir des ambiances, choisir votre style, les revêtements, jouer avec les couleurs, les matières et la lumière, organiser l’espace, réfléchir les rangements... nos décorateurs d’intérieur vous accompagnent et imaginent avec vous des espaces qui vous ressemblent.
Nous réalisons aussi bien des villas, des appartements, des lofts, des chalets en montagne, des restaurants, des hôtels, des magasins et des bureaux en Haute-Savoie, en Suisse et parfois plus loin.
Inspiration, création, conception, distinction, émotion... décoration.
Le duo déco...
Manuèle Laurent décoratrice d’intérieur et experte dans la création d’ambiances lumineuses, vous conseille et vous guide dans la réalisation de vos projets : villas, chalets, appartements, hôtels, restaurants, bureaux, boutiques...
Ariane Labévière créatrice de Carré Lumière. L’essence de Carré Lumière est de partager avec vous notre passion
Nous créons et réalisons vos projets avec vous.
Carré Lumière Annemasse - 6 rue de Montréal - 74100 Ville-la-Grand - +33 (0)4 50 83 48 30
Carré Lumière Thonon - 16 bd. du Pré-Biollat - 74200 Anthy-sur-Léman - +33 (0)4 50 71 40 08
philippe cambet graphiste9 (belles) façons d’utiliser le bois à l’intérieur
LE BOIS EST LE PLUS ÉLÉGANT DES MATÉRIAUX ! AUTHENTIQUE, NATUREL, SENSUEL ET PARFUMÉ, IL EST INDISPENSABLE À TOUTE CRÉATION DE DÉCOR RAFFINÉ ET INTEMPOREL EN MONTAGNE. IL ÉVOLUE DANS LE TEMPS ET DIALOGUE FACILEMENT AVEC LES AUTRES MATÉRIAUX. VOICI COMMENT ET POURQUOI LES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR ET DÉCORATEURS PRIVILÉGIENT LE BOIS. RESPIREZ, VOUS ÊTES À LA MONTAGNE !
Fabriquer un chemin
Le bois participe aussi à la féérie d’un décor. Il nous transporte ailleurs comme dans ce chalet à Courchevel 1850, aménagé par l’équipe de Rémi Giffon. Des troncs d’arbre rythment le passage et offrent l’illusion d’un chemin en plein cœur de la forêt. Les miroirs démultiplient le nombre d’arbres et agrandissent le passage. Magique ! (Lampes Karman et tabourets Riva 1920).
Aménager sa cave
Quoi de plus élégant que des casiers en bois pour conserver précieusement ses bouteilles de vin ? Fabriqués sur mesure par le constructeur Grosset-Janin qui a conçu ce chalet à La Rosière, les casiers sont en mélèze étuvé brossé ; un bois très résistant qui ne craint pas l’humidité. Le secret d’une bonne cave ? Une atmosphère tempérée, dans une pièce correctement ventilée. Les caves à vins sortent des sous-sols et s’exposent à l’étage, à la vue de tous.
Il faut compter entre 4 et 6 m2 pour obtenir un bel espace.
Créer une tête de lit en vieux bois
Dans ce chalet à Courchevel 1850, l’architecte d’intérieur Rémi Giffon a fait appel à l’Atelier des Frères pour concevoir entre autres cette tête de lit en bois. De quoi se sentir protégé dans sa forme enveloppante avec table de chevet intégrée. Le vieux bois se marie parfaitement bien avec les tissus en laine (Arpin).
Mettre du bois et rien que du bois
Dans ce chalet, situé dans le Valais, l’équipe d’architectes d’intérieur les Montagnardes a utilisé de grands panneaux lisses en chêne ; ils habillent à la fois les murs, les placards et cette montée d’escalier.
Résultat ? L’escalier qui se déploie sur trois étages est « mis en boite ». Il offre ainsi une transition entre les espaces de vie ouverts, lumineux et ce lieu de passage que l’on ne fait que traverser.
Privilégier les ressources des sommets
Dans les Dolomites, les architectes italiens de l’agence Bergmeisterwolf ont choisi le pin cembro pour habiller les murs de l’hôtel Pfösl à Nova Ponente. Ce bois local, caractéristique de la haute montagne (il pousse jusqu’à 2 500 m) participe à la réussite de ce projet. L’architecte aime sélectionner un matériau le plus sain possible et le décliner. Le décor est simple, mais la sensation d’être au cœur de la montagne est forte. Une grande ouverture encadrée de bois clair, une banquette tapissée de tissu vert, une chaise en bois typique de la région. Cet espace intime, véritable nid de bois, est une invitation à se poser et admirer le paysage.
S’isoler dans un nid
Il aime raconter des histoires et rendre hommage à la tradition esthétique de la région dans lequel son projet voit le jour. Dans cette chambre d’hôtel Le Coucou à Méribel, l’architecte d’intérieur Pierre Yovanovitch a conçu une alcôve en bois d’où se dégage un fort sentiment de sérénité. Sans doute, s’est-il inspiré des recoins où il aimait disparaître quand, enfant, il se rendait dans le chalet de sa grand-mère à Valberg au-dessus de Nice. On aime la fenêtre qui permet à la lumière de traverser les murs. Afin de réinterpréter les codes alpins, l’architecte d’intérieur a privilégié le bois clair, plus contemporain que le vieux bois omniprésent ces dernières années.
Installer un coin repos panoramique
Quand une fenêtre dévoile un point de vue imprenable, pourquoi ne pas y ajouter un petit supplément d’âme ? Les Montagnardes ont réussi à créer un espace supplémentaire. Judicieusement installée face au paysage, la banquette fait corps avec l’encadrement de la fenêtre. Elle offre une double fonction : s’asseoir et ranger à l’aide des deux grands tiroirs astucieusement placés en-dessous. Lors de leur rénovation, Les Montagnardes aiment créer des échappatoires pour l’esprit. Bien au chaud derrière la fenêtre, on laisse le regard s’évader vers les cimes…
S'élever
L’escalier en bois, mis en valeur par un garde-corps en verre transparent, constitue un lien entre les espaces de ce chalet à La Clusaz. Ces marches, qui semblent flotter, soulignent l’aspect aéré de ce lieu.
Du bois, mais pas trop et juste là où il faut. Les tubes de leds accentuent la verticalité et offrent des traits de lumière. 6
Constructeur Eden Home, architecte MVMZ Architecture.
Associer les essences de bois
Bien choisies, les essences de bois participent à l’harmonie intérieure d’un chalet. C’est ce que cultive les Chalets Bayrou, fort de leur expérience dans la construction bois. Dans cette réalisation à Villard-Reculas (Alpe d’Huez), le mélèze des Hautes Alpes côtoie les madriers en vieux bois qui servent de séparation et d’habillage sur les murs. Le sol en parquet de chêne ajoute une touche élégante. « Nous n’avons plus peur de mélanger les bois. Le mélèze avec sa couleur miel sert de base intemporelle. Nous l’associons à d’autres bois pour une identité plus contemporaine », souligne Anne Bayrou, co-gérante des Chalets Bayrou.
© Chalet Bayrou / Erick SailletLe Wanderful, un wonderful
chalet
DANS CE CHALET, ON PARTAGE TOUT… SAUF SA CHAMBRE ! LE CO LIVING CARTONNE DANS LES GRANDES VILLES, MAIS EST-CE VIABLE EN MONTAGNE ? CANDICE ET SON FRÈRE LUCAS FALCOZ ONT FAIT LE PARI DE LANCER UN NOUVEAU CONCEPT. LE WANDERFUL CHALET À ARC 1600 S’ADRESSE AUX NOMADES DIGITAUX ET À TOUS
CEUX QUI VEULENT BIEN PARTAGER UN GRAND CHALET, LE TEMPS D’UN SÉJOUR ET SANS PRISE DE TÊTE.
PAR PATRICIA PARQUET
Nous n’avons pas les moyens de nous offrir un séjour dans un chalet en montagne, alors le concept de chalet partagé, c’est juste parfait. En plus, on rencontre des gens qu’on n’aurait jamais croisés dans notre vie. Cela rend les vacances enrichissantes », témoigne ce jeune couple de Parisiens, venu trois jours dans le Wanderful Chalet, pour skier. Pendant leur séjour, ils ont côtoyé deux jeunes femmes qui ont séjourné ici 14 jours pour télétravailler tout en profitant de la montagne. L’idée de créer un chalet que l’on partage à plusieurs est venu pendant le confinement. Candice et son frère Lucas Falcoz possédaient en commun un chalet de 250 m2, construit en 2010 au hameau de Courbaton, dans la station des Arcs. « Nous avons grandi ici et nous avons envie d’innover et d’être acteurs de la vie économique de la commune. Nous nous sommes demandés quel produit créer pour sortir des locations traditionnelles du samedi au samedi, de décembre à avril et le tout ski », explique Lucas Falcoz, en nous faisant visiter les chambres à partir d’une "appli" dédiée sur son smartphone.
Raj Bundhoo>>
Alterner travail et ski
Concevoir un chalet à partager nécessite quelques aménagements. Candice et Lucas ont fait appel au bureau d’aménagement intérieur La Feuille Blanche à Aime afin de réaménager les espaces, imaginer des coins de co working en mezzanine, repenser les chambres, créer une salle de yoga....
À l’arrivée, chaque hôte reçoit des chaussons. De quoi casser les codes. Les hôtes se parlent, racontent leur journée, échangent les bons plans, les adresses de restaurant… C’est un style d’hébergement 2.0, d’économie partagée et une expérience humaine forte.
Les propriétaires ne pensaient pas recevoir de couples, mais ils en ont accueilli beaucoup. Des femmes séjournent seules à l’image de cette avocate venue passer cinq jours au mois de janvier, alternant travail et ski. « Elle a réussi à finir ses dossiers en retard, à se mettre à jour tout en profitant du ski », nous raconte Lucas Falcoz qui espère donner envie aux jeunes de vivre l’expérience co living en montagne dans un chalet.
ENTRETIEN
Rendre la montagne plus accessible avec plus
de flexibilité
RENCONTRE AVEC LUCAS FALCOZ, COPROPRIÉTAIRE DU WANDERFUL CHALET.
À qui cela s’adresse-t-il ?
L’idée de départ était de proposer un chalet en coworking pour attirer une nouvelle clientèle que l’on appelle nomade digital, des télétravailleurs qui se déplacent partout, des free-lances, des entrepreneurs indépendants. Et comme ce n’était pas complet, nous avons décidé de l’ouvrir aux plateformes de réservations pour plus de visibilité. Dès le premier hiver, les télétravailleurs et les vacanciers se sont mélangés et cela a fait évoluer notre concept. On a même eu des retraités : ils ont adoré.
Comment attirer les nomades digitaux ?
Il faut avant tout une excellente connexion internet et des facilités pour travailler à distance. Les conditions de neige et le nombre de pistes ouvertes ne sont pas les principaux critères. Nous attirerons du monde au moins dix mois sur douze, pas spécialement des skieurs, mais assurément des amoureux de la montagne.
Quels sont les premiers retours clients ?
Ils présentent le chalet comme un mélange d’hôtel et d’Airbnb. Ils sont heureux de bénéficier de prestations hôtelières, dans un cadre décontracté.
Votre objectif ? Rendre la montagne plus accessible avec plus de flexibilité. Il faut sortir des séjours du samedi au samedi. Au Wanderful Chalet, il faut réserver trois nuits minimum, c’est l’unique contrainte.
Comment est né le concept de co living ?
Avec ma sœur Candice, nous nous sommes lancés en mars 2020 pendant le confinement. Nous avons lu de nombreux articles sur le co living qui cartonne en ville. Nous avons voulu proposer ce concept à la montagne. De nombreux nomades digitaux adorent la montagne et désirent associer travail et loisirs. Nous avons aussi constaté que la montagne est de plus en plus chère et qu’il fallait réfléchir à d’autres produits pour garder le contact avec les gens.
Quel est l’esprit du Wanderful Chalet ?
Vivre une expérience montagnarde dans un chalet, avec cheminée, jacuzzi extérieur à des prix raisonnables soit moins de 200 euros la nuit.
Quel est le montant des travaux investi pour transformer le chalet ? Environ 200 000 € afin d’offrir des prestations d’un niveau 4 à 5 étoiles. Sans se mettre la pression, nous espérons amortir le montant des travaux sur 6 à 7 ans.
Avez-vous créé des emplois ? Une personne est employée à la saison. Dès qu’on peut, on embauchera une personne à l’année.
Avez-vous envisagé de décliner le concept de chalet à partager dans d’autres stations ? Nous aimerions nous installer dans des stations situées à moyenne altitude, susceptibles d’ouvrir à l’année comme La Clusaz, Megève, Saint-Gervais et Crans Montana. 6
L'Oisans en pleine ascension
HÔTELS, RÉSIDENCES, RESTAURANTS, SERVICES... L'ALPE D'HUEZ COCHE TOUTES LES CASES D'UNE MONTÉE EN GAMME CERTAINE, SANS ÊTRE OSTENTATOIRE. LE BEAU ET LE CHER SE VENDENT, ET MÊME TRÈS BIEN. AUX 2 ALPES, ON VISE PLUTÔT À ÉLARGIR LA GAMME ET MONTER EN QUALITÉ. DIFFÉRENTES MAIS COMPLÉMENTAIRES, LES DEUX VOISINES ONT EN COMMUN DE CULTIVER UNE FORME D'EXCELLENCE.
“Depuis une dizaine d'années, l'Alpe d'Huez connaît un retour en force, avec l'organisation de grands évènements mais pas seulement ! ”
Il y a des signes qui ne trompent pas. « Quand Cimalpes cherche à s'implanter dans un secteur, c'est un bon indicateur de sa montée en gamme », glisse Anne Bayrou, dirigeante des Chalets Bayrou, entreprise de construction de chalets de prestige dans les Alpes françaises et suisses. Cimalpes, leader de l'immobilier de montagne haut de gamme, a effectivement ouvert une agence à L'Alpe d'Huez il y a un an et n'écarte pas l'idée de s'installer chez sa voisine, Les 2 Alpes, une fois que tous les signaux passeront véritablement au vert.
L'Alpe d'Huez a enclenché une dynamique vertueuse il y quelques années, transformant le visage de la station, et de sa clientèle aussi, pour moitié internationale. Britanniques, Belges, Hollandais, Scandinaves y sont très présents, rejoints depuis peu par les Chinois, Sud-Américains, Sud-Africains et Israéliens.
« L'Alpe d'Huez avait connu une période faste il y a 30 ou 40 ans, en accueillant le show-biz » , rappelle François Badjily, directeur de l'office de tourisme de L'Alpe d'Huez. La fin de cet âge d'or s'est amorcé lorsque les vieilles familles ont mis leurs établissements entre les mains d'opérateurs britanniques ou scandinaves. Depuis une dizaine d'années, la station connaît un retour en force, avec l'organisation de grands événements mais pas seulement. « Des gens se sont remis à investir dans des résidences de tourisme et l'hôtellerie, en faisant beau et grand, ce qui se vend plus cher et plus facilement », constate M. Badjily.
Le promoteur Defi a fait appel aux Chalets Bayrou pour la réalisation du programme l'Eden blanc.
© Pierre Masclaux pour les Chalets Bayrou.
L'histoire de l'hôtel familial Les Grandes rousses illustre ce virage pris il y a une dizaine d'années. Placé un temps en location gérance, il était en souffrance. En 2012, un membre de la famille décide de le reprendre en main en le rénovant, en l'agrandissant et le dotant de services cinq étoiles. L'exploitation redevient florissante. L'Alpe d'Huez compte officiellement deux hôtels 5 étoiles et un troisième en passe de l'être. Les résidences de tourisme 4 ou 5 étoiles fleurissent. Le Club Med n'affiche plus trois mais quatre tridents. Restaurants, commerces se mettent au diapason, les résidences cubiques des années 1960 sont agrandies et réhabilitées, dotées de toits en pente, de balcons et de bardages bois. « Les nouvelles constructions ont boosté la rénovation de l'ancien », pointe Pauline Zini, gérante de la conciergerie et agence immobilière Alpe d'Huez Houses. « L'été, c'est le salon de la grue », plaisante François Badjily. L'ensemble de la station est tiré vers le haut et on veille à ce que les nouveaux lits créés soient « chauds », c'est-à-dire occupés fréquemment en saison. L'Alpe d'Huez compte un grand nombre de résidences secondaires. « Ici, ce sont de vraies résidences secondaires, insiste Pauline Zini. Les gens sont très attachés à leur bien, l'ont euxmême décoré et l'occupent. » Pauline Zini sait de quoi elle parle. Il y a quelques années, elle commence par mettre en location un appartement, puis en achète un deuxième, se met à gérer ceux de ses voisins. De fil en aiguille, elle est à la tête d'une conciergerie qui prend de l'ampleur au point de devenir une agence immobilière, qui emploie trois personnes à plein temps à l'année et jusqu'à six l'hiver. Elle gère aujourd'hui un portefeuille de 45 logements de toute typologie.
« Les beaux biens marchent bien, même chers. »
Des clients en quête d'une
« luxueuse simplicité »
Les prix grimpent, forcément. « Le prix au m² se situe entre 8000 € et 18.000 € », indique le directeur de l'office de tourisme. Le programme L'Eden blanc s'est vendu dans la fourchette haute. Les Chalets Bayrou y sont intervenus. Les clients ont pu choisir des prestations à la carte. Anne Bayrou constate avec ravissement l'éclosion de ces opérations prestigieuses menées par des petits promoteurs impliqués, motivés par le travail bien fait, les beaux matériaux et la satisfaction du client.
Rémi Barone et Jean Gervais sont de ceux-là. Avec Les Coteaux de l'altiport, ils signent leur premier programme à L'Alpe d'Huez. « Je l'ai moi-même commercialisé et j'aurais aimé avoir le double ou le triple de terrain ; j'ai dû refuser beaucoup de monde », confie Rémi Barone pour qui le beau trouve forcément preneur, même s'il a un coût : compter 2,5 M€ à 3 M€ clé en main. Le premier des 17 chalets, dont 10 individuels de 250 à 500 m², sera livré à Noël. Le Covid a parfois du bon. « Depuis, on a retrouvé une clientèle exigeante qui veut se faire plaisir », à la recherche d'une « luxueuse simplicité », remarque Anne Bayrou, qui réalise une bonne partie de son chiffre d'affaires en Oisans, dans la rénovation comme dans le neuf. Autre héritage du Covid : une clientèle de moins en moins axée sur une seule station.
« Nos clients historiques des Trois Vallées, de Tignes, Val d'Isère, Chamonix, Megève nous demandent des stations équivalentes et concurrentes pour leur choix de vacances ou même d'achat », observe Benjamin Berger, directeur général de Cimalpes. L'implantation récente de l'entreprise à L'Alpe d'Huez répond à cette demande. « Il y avait une sorte d'alignement des planètes. Cette station prend aujourd'hui sa revanche grâce à son domaine skiable d'exception, capitalisant sur les deux saisons, sa montée en gamme et une offre après-ski variée, qui capte une clientèle de CSP +, de chefs d'entreprise, amoureux de la montagne. Cette station a le vent dans les voiles car les prix y sont certes élevés mais encore compétitifs », juge l'entrepreneur.
En haut. L'hôtel Les Grandes Rousses a ouvert le restaurant d'altitude, La Terrasse d'Hubert, doté d'un sauna et d'une piscine chauffée.
© Alpe d'Huez Tourisme
À droite, en haut. Cédric Chalvin propose à la location un chalet de prestige aux 2 Alpes.
© Black Combs
À droite, en Bas. Restaurants, bars, commerces se sont mis au pas de cette montée en gamme © Yvan Moreau
“Les 2 Alpes sont une station populaire, qui entretient des liens étroits avec le bassin grenoblois, les étudiants, et au bon rapport qualité./prix. ”
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« Nous ne serons jamais Courchevel »
Si L'Alpe d'Huez revêt un aspect plus cossu ou bourgeois, la station des 2 Alpes se revendique « plus sportive, engagée et alternative parfois », décrit Eric Bouchet. Le directeur de l'office de tourisme des 2 Alpes balaie l'idée d'une montée en gamme de sa station, préférant parler d'élargissement de la gamme, de montée en qualité, en proposant une plus grande variété d'hébergements et de services. « Les 2 Alpes sont une station populaire, qui entretient des liens étroits avec le bassin grenoblois, les étudiants, et au bon rapport qualité/prix. » Une clientèle sportive en somme, à la recherche d'un état d'esprit, le fameux « Home of ride », où le plaisir prime sur la performance. « Nous investissons davantage sur les activités que sur les choses plus accessoires, liées à un style de vie. »
Les 2 Alpes souhaitent cultiver une forme d'excellence, quelle que soit la gamme, et s'y emploie, par exemple, en matière d'hébergement. La station a créé un label qui lui est propre pour classer les logements au regard de leur décoration, leur équipement et en s'attachant à réduire les capacités d'accueil pour garantir un espace suffisant. Elle conduit aussi une politique incitative à l'égard des propriétaires afin de les encourager à rénover leur bien.
En haut. Les résidences de tourisme 4 ou 5 étoiles fleurissent à L'Alpe d'Huez. Ici l’hôtel 5 étoile Daria- Nor et son restaurant L’Amethyste. © Baptiste Diet
En bas. Le massif de l’Oisans, une vraie montagne, des stations vedettes et un ski de qualité. © Baptiste Diet
Parmi cette variété d'hébergements, le haut de gamme s'est fait sa place. Cédric Chalvin loue un chalet de 300 m² avec piscine, sauna, jacuzzi, salle de sport, salle de massage, cinéma, billard. Il attire une clientèle en quête d'espace, de confort. « Celle qui m'intéresse est familiale car elle fait travailler la station, elle est fidèle, elle est respectueuse du bien et elle apprécie. Dans la station, nous n'avons pas une clientèle très très haut de gamme ; nous n'avons pas d'altiport et ne serons jamais Courchevel. » Et c'est très bien ainsi. 6
Ci dessus, de haut en bas : Côte brune revêt l'aspect d'un chalet suisse. L’umbrella bar est le spot incontournable pour profiter de l’ambiance et de la musique après-ski.
HÔTEL, RESTAURANT, BAR, SPA CÔTE BRUNE
L'atmosphère d'un chalet suisse au cœur des 2 Alpes
Depuis 1978, séjourner à Côte Brune, c'est la promesse de vivre une expérience 100% montagne. Situé au centre de la station, à deux pas des remontées mécaniques, l'établissement familial assure à la fois le gîte, le couvert, la détente et le loisir.
Didier et Hervé Bel reprennent en 1998 l’hôtel 2* de leur tante et lui donneront une autre ampleur, entre l'agrandissement de l'hôtel dans le style chalet suisse, la création du spa et du bar après-ski. Aujourd'hui, Côte Brune 3* est géré par Florence et Didier Bel, qui s'apprêtent à passer le flambeau à leurs filles, Camille et Alisée : « Nous sommes toutes les deux prêtes à reprendre les rênes et à développer ce petit bijou », assure Camille. Elle ajoute : « Nous envisageons le classement 4* ».
Chaque année, une touche de nouveauté est apportée, en rénovant les espaces et en proposant davantage de services pour coller au plus près aux tendances et attentes de ses clients. « Notre priorité est l’accueil et le bien-être de nos hôtes ; nous tenons à ce qu’ils soient chez nous comme chez eux », insiste Camille.
CONTACT
6, rue Côtes Brunes, 38860 Les Deux Alpes Tél. 04 76 80 54 89 contact@hotel-cotebrune.fr www.hotel-cotebrune.fr
Nul besoin de se déplacer : situé au cœur de la station et en bas des pistes, Côte Brune comblera quasiment tous les besoins de ses hôtes, assurant le gîte, le couvert, la détente et le loisir. À midi, le restaurant accueille ses clients skis aux pieds et leur propose une carte brasserie à tarif accessible. Le soir, l'établissement prend des atours bistronomiques. Besoin d'une pause au soleil ou d'ambiance en fin d'après-midi ? L'Umbrella est l'endroit tout trouvé. Ouvert tous les jours de 9h à 19h l'hiver, les skieurs peuvent y prendre un café, voire manger sur le pouce à midi. Sur le coup de 16h, un DJ allume le son. Toutes les générations se pressent alors pour profiter de cet après-ski festif et convivial. Changement d'ambiance l'été à L'Umbrella, où la décontraction est de rigueur au bord de la piscine, de midi à 20h. Envie de se faire dorloter ? Direction le spa oriental, son jacuzzi, son sauna, son hammam avec salle tiède et salle chaude, sa carte de soins. Déconnecter, prendre du temps pour soi, n'est-ce pas la nouvelle définition du luxe ? 6
L'Atelier, un chalet rien que pour soi
Ils font rêver, ces chalets de luxe qui s'étalent dans les magazines de décoration et d'art de vivre. Pour les vacanciers en quête d'un endroit rien que pour eux, la famille Bel propose à la location L'Atelier, à L'Alpe de Venosc, à 1650 m d'altitude, là encore au centre de la station des 2 Alpes. Un lieu chargé d'histoire qui n'était autre que l'écurie du père Pigne, avant de devenir l'atelier de menuiserie du père de Didier Bel, transformé avec goût, sobriété et raffinement. Bois, pierre, verre et acier imprègnent les lieux.
Ouvert fin 2020, été comme hiver, le chalet offre de larges espaces, se déployant sur 260 m², répartis en trois étages, et d'une capacité de 14 couchages. Pour un confort optimal, L'Atelier comprend un espace jacuzzi/sauna, un local à skis avec sèche-chaussures, un garage pour trois voitures et une buanderie. L'endroit idéal pour passer de bons moments en famille ou entre amis, autour du feu qui crépite.
L'Atelier, tout de bois, de pierre, de verre et d'acier, offre de larges espaces.
À droite, de haut en bas :
Un moment au coin du feu dans une atmosphère 100% montagnarde. Les chambres, confortables et spacieuses, mesurent entre 18 et 30 m².
Le spa, aux couleurs ocres, plonge dans une ambiance orientale.
ARCHITECTURE VERNACULAIRE
Vallée d’Abondance
l’art de refaire le passé au présent
DES BALCONS OUVRAGÉS, DES CROIX ACCROCHÉES, DES DATES INSCRITES EN GROS CHIFFRES SUR LES FAÇADES, DES ESCALIERS DOUBLES… ANCIENNES FERMES, LES MAISONS TRADITIONNELLES DE LA VALLÉE D’ABONDANCE EN HAUTE-SAVOIE RACONTENT LA MANIÈRE DONT LES FAMILLES VIVAIENT AUTREFOIS ET TÉMOIGNENT DE L’ARCHITECTURE RURALE QUI CONTRIBUE AU CARACTÈRE UNIQUE DES HAMEAUX. ELLES SONT TRÈS RECHERCHÉES ET LES RÉNOVER EST TOUT UN ART.
TEXTE PATRICIA PARQUET
Comme elle a fière allure cette ancienne maison, avec son immense galerie qui court le long de la façade et ses palines de bois travaillées comme de la dentelle. Ce qui est frappe, c’est la couleur des motifs. Un jaune éclatant qui rayonne sous le soleil de l’hiver. La ferme devient tout à coup joyeuse, avec cette guirlande de fleurs sculptées dans le bois. Autour, le tapis de neige révèle la trace de nos pas. En arrière-plan, les cimes enneigées se jouent des ombres et des lumières. On imagine les vaches de la race abondance ruminer patiemment dans l’étable, à l’arrière de la bâtisse, en rêvant du retour dans les alpages.
C’est une chance pour ce territoire de réussir à conserver des traces de l’habitat du passé, le transmettre et le restaurer sans l’abimer. À quelques spatules de la frontière suisse, les maisons traditionnelles de la vallée d’Abondance possèdent un charme particulier qui marque le paysage. Les découvrir est une manière de s’émerveiller. Voici ce qui les rend si particulière :
BlandinLes anciennes fermes de la vallée d’Abondance, construites avec les matériaux locaux et du bon sens.
Une immense façade
La façade de ces maisons traditionnelles atteint facilement 30 m de long et 10 m de haut. Elle servait à abriter plusieurs familles avec leurs troupeaux d’où leurs grandes tailles. Ces anciennes fermes ont pour autre point commun de s’adapter au climat rude de la montagne et à la pente omniprésente. Elles reposent sur un soubassement en pierres (récupérées dans les éboulis, le torrent ou les carrières à proximité). Semi-enterrées, les caves servent à affiner le fromage qui demande fraicheur et humidité.
Les animaux de la ferme se retrouvent en hiver dans l’étable située dans la partie nord tandis que l’habitation est côté sud, pour profiter de l’ensoleillement. Construite en épicéa, la partie supérieure abritait la grange servant à stocker le foin et à isoler les parties habitables. Les pignons sont orientés face à la vallée.
Les fermes, aux tailles impressionnantes, abritaient les habitants côté sud et les animaux côté nord.
Le bois utilisé recto-verso
Le matériau servant à la construction est de l’épicéa, le bois local. Installé en façade, il résistait aux intempéries entre 10 et 15 ans. Mais avant qu’elles ne soient abimées, les planches étaient démontées, retournées et reclouées. On procédait de la même manière pour les toits, recouverts de tuiles en bois à l’origine. Après une dizaine d’années, on démontait et on retournait les tuiles.
De longues galeries
Le long de l’immense façade, les galeries sont typiques des fermes d’Abondance qui parcourent toute la façade du bâtiment sur un, deux, voire trois étages. Elles permettaient de circuler d’une pièce à l’autre et parfois d’effectuer le tour de la maison, à l’abri des intempéries. Les galeries servaient à faire sécher les plantes, les oignons et le regain rentré humide.
La partie supérieure, en épicéa la plupart du temps, servait à stocker le foin.
Des dates sur « le tambour »
La maison était construite par la famille et à un moment clé dans l’année. Les habitants du hameau prêtaient main forte lors de la levée des fermes, c’est-à-dire les grandes pièces de charpente de la toiture. On les posait au sol et il fallait ensuite les lever à la verticale. C’était l’occasion d’une grande fête où les voisins et amis étaient invités. Les dates inscrites sur l’auvent, appelé aussi « tambour », correspondent bien souvent à la date de levée de ferme. Construire une maison pouvait prendre plusieurs années.
Les savoir-faire se transmettaient de père en fils.
Le grenier, gardien des trésors
Le grenier en épicéa (et ne dites pas mazot par ici) est toujours construit à l’écart de la ferme afin de le protéger en cas d’incendie. C’était le coffre-fort des familles qui stockaient tout ce qu’elles avaient de plus précieux (semences, blé, avoine, costumes de fête, bijoux). Il est souvent construit en madriers massifs empilés.
Des décorations et de la couleur
Les palines des galeries sont fabriquées à partir de planchettes d’épicéa.
Les motifs, tous différents, représentent des fleurs, des feuillages et des dessins géométriques. Pour mettre en valeur les décorations, les habitants les peignaient parfois en couleur.
© Patrick BraultARCHITECTURE VERNACULAIRE
Des maisons doubles
Les habitations doubles servaient à installer deux familles avec un seul mur pignon, une toiture unique qui abritait la partie habitation, la grange et l’écurie ; de quoi réaliser des économies de matériaux et augmenter l’isolation.
ARCHITECTURE VERNACULAIRE
Les croix en bois étaient souvent ajoutées en façade afin de protéger la maison. On en voit encore sur les maisons neuves. Sous le toit, la date inscrite en grand et les décors servaient à aérer la grange où l’on stockait le foin et éviter les incendies. Les décors les plus fréquents : des cœurs, une croix, une date, des motifs de jeux de carte, la lune, le soleil, les étoiles….
Les serrures étaient en fer et les clés avaient une taille impressionnante.
Détail de bardage festonné, témoin d’un savoir-faire et du soin apporté à l’habitat.
Les portes des greniers ont une forme bien particulière. L’arrondi permettait d’épouser l’arrondi du sac de blé, transporté sur les épaules, après la moisson.
Chalets Bayrou, une empreinte unique…
Depuis 1890, le savoir-faire d ’une lignée de compagnons charpentiers, menuisiers, couvreurs pour des chalets, maisons bois et rénovations sur-mesure.
www.chalets-bayrou.com Tél. +33 (0)4 92 20 35 30
www.chalets-bayrou.ch Tél. 0041 (0) 21 711 43 66
« ON NE PEUT PAS RÉHABILITER SANS COMPRENDRE CE PATRIMOINE »
Passionnée d’architecture vernaculaire, Elsa Martin-Hernandez, architecte du patrimoine, architecte-conseillère du Caue74, intervient pour le compte des 22 communes de la communauté de communes du Pays d’Évian et de la Vallée d’Abondance. Elle rencontre et éclaire tous ceux qui ont un projet de construction, rénovation, réhabilitation sur ce territoire.
Les anciennes fermes participent à l’identité et au charme de la Vallée d’Abondance. En quoi sont-elles uniques ?
Ce sont des fermes doubles qui hébergent deux familles, avec deux écuries, deux granges... tout est en double. La taille des façades est impressionnante et reste unique en son genre : 30 mètres de large alors qu’une ferme classique dans les Alpes mesure 15 mètres environ.
Est-ce un patrimoine menacé, en voie de disparition ou très recherché ?
Les fermes traditionnelles sont rares à la vente. Parfois abandonnées, certaines se sont écroulées. Ce n’est pas fréquent car les habitants savent qu’elles ont de la valeur. Ce qui pose problème, c’est la banalisation des interventions sur ce style de patrimoine ou le non-respect de cette symétrie des demi-fermes mitoyennes qui en fait le caractère.
Infos pratiques
• Elsa Martin-Hernandez reçoit sur rendez-vous toutes personnes ayant un projet, 2 jours par mois dans les locaux de la CCPEVA à Publier, pour les 22 communes de la Communauté de communes du Pays d’Evian-Vallée d’Abondance, labellisées ensemble Ville et Pays d’art et d’histoire. Sur rendez-vous : tél. 04 58 57 03 00.
• L’architecte-conseillère a rédigé un cahier de recommandations consultable en ligne gratuitement ; il concerne aussi d’autres typologies de bâtiment. Il est conseillé aux personnes qui ont des projets de le consulter avant de venir aux permanences de conseil du CAUE afin de mieux préparer le rendez-vous. À retrouver sur : www.cc-peva.fr
ARCHITECTURE VERNACULAIRE
Que trouvez-vous de plus intéressant dans cette architecture vernaculaire ?
Sa capacité à évoluer est intéressante, car les fermes gardent leurs particularités même si elles ont été adaptées au goût du jour, au fil du temps ; certaines existent depuis le XVIIIe siècle. Cette architecture est remarquable par son adaptation à la pente. Sa conception est très fonctionnelle : avec la partie habitation maçonnée, orientée au soleil et à l’arrière la grange avec un accès de plain-pied. Autre point caractéristique : un grand toit à deux pans qui abrite tout y compris les galeries et leurs garde-corps ouvragés en bois qui racontent tous, une histoire différente. Cela m’attriste de voir les mêmes garde-corps partout dans les Alpes car cela banalise le patrimoine.
Diriez-vous que bien connaître ces fermes aide à mieux les restaurer ?
On ne peut pas réhabiliter sans comprendre. Il faut prendre le temps de dessiner la ferme, la photographier et la comparer avec d’autres fermes anciennes à proximité avant d’envisager des modifications. Concrètement, dans la partie maçonnée, il existe des ouvertures régulières, on ne peut pas changer les percements. Tout doit être pensé sur-mesure avec autant d’intelligence et de bons sens que les anciens.
Comment réhabiliter ce patrimoine ?
Commencer par effectuer un relevé et un diagnostic. Il faudra conserver l’aspect de la ferme avec la régularité et les proportions des percements anciens dans la partie maçonnée. Dans les façades en bois, les ouvertures doivent respecter les éléments de structure. Il s’agit aussi de préserver les teintes de bois brun ou grisé qui s’insèrent avec harmonie dans le paysage.
Les dérives à éviter lors d’une réhabilitation ?
Le pire consiste à ne pas tenir compte de la demi-ferme mitoyenne et d’ignorer les caractéristiques architecturales des fermes. Il faut éviter de créer des logements dans le fenil sans tenir compte de l’architecture, d’utiliser les fenêtres standardisées, de rehausser la toiture, de lui rajouter des lucarnes et des faîtages secondaires. Il faut être vigilant par rapport à la structure qui est commune aux deux demi-fermes…
Sur le plan de la réglementation, ce qu’il ne faut pas oublier ? Dès qu’il y a un projet de modification sur l’extérieur, il faut déposer un dossier de demande d’autorisation de travaux avant d’engager les travaux. Les façades de la demi-ferme mitoyenne doivent aussi figurer dans le dossier. 6
“ Quand on réhabilite ces fermes, tout doit être pensé sur-mesure avec autant d’intelligence et de bons sens que les anciens ”.
Abondance, le goût du secret
IL PORTE LE NOM D’UNE VALLÉE ET D’UNE RACE DE VACHES EMBLÉMATIQUES. C’EST AUSSI UN FROMAGE FABRIQUÉ UNIQUEMENT DANS LES MONTAGNES DE HAUTE-SAVOIE. SA PRODUCTION RESTE CONFIDENTIELLE ET SES VENTES CONNAISSENT UNE BELLE PROGRESSION. SERVI SUR LES PLATEAUX DES PLUS GRANDS RESTAURANTS DE SAVOIE ET HAUTE-SAVOIE, L’ABONDANCE EST UN VÉRITABLE SECRET CONNU DES FINS GOURMETS.
PAR PATRICIA PARQUETEn route pour la ferme de la famille Girard, située sur les hauteurs du village d’Abondance. Les paysages défilent devant nous : une succession de prairies, de forêts, d’alpages, de grosses fermes et au loin les Cornettes de Bise et le Mont Grange, les sommets stars de la région. Dans les alpages tout l’été, les vaches se sont régalées de fleurs de montagne. Leur lait, d’excellente qualité, sert à fabriquer l’abondance, un fromage au goût fruité. Moins célèbre que ses cousins le beaufort et le comté, il possède toutes les qualités d’un grand fromage. Sa découverte est souvent liée à un séjour en Haute-Savoie et plus précisément en vallée d’Abondance, réputée pour la beauté de ses paysages et ses stations de ski-villages comme Châtel, Bernex et Thollon-les-Mémises. À l’apéritif, accompagné de charcuterie, en plat principal ou sur un plateau, il est impossible de repartir sans avoir savouré ce fromage au lait cru et entier qui fait la fierté de toute une vallée.
Taille de guêpe
La forme concave, donnée par le moule, est une obligation. En son absence, le fromage est déclassé. Autrefois, les anciens le fabriquaient en alpage ; ils attachaient les meules avec des cordes pour les redescendre de l’alpage à dos de mulet ou à dos d’homme et la corde ne tenait que si les fromages avaient cette forme concave, « talon rentrant ».
Vaches à lunettes
Avant d’être un fromage, l’Abondance désigne une race de vaches qui a du chien ! Elle porte une robe couleur pie rouge acajou, possède une tête et un ventre blancs. Ses yeux sont entourés d’auréoles acajou, semblables à des lunettes, qui la protègent du soleil. Endurante, dotée de jarrets très fins, cette vache est parfaitement adaptée au milieu montagnard et grimpe facilement tout l’été dans les alpages.
Dans la cave d’un producteur
C’est le sacro-saint lieu de stockage et d’affinage. Il fait juste 10 degrés. L’air est saturé en humidité et en sel. La cave de la ferme Girard, Gaec le Mont Chauffé, une ferme savoyarde typique à Abondance contient un trésor. Tandis que l’on entend résonner les bruits de nos pas sur le gravier, nous découvrons les meules fraichement rangées sur des planches d’épicéa. Elles prendront une couleur orangée dès trois semaines. Issu de la 4e génération qui perpétue la tradition, Damien Girard nous explique les secrets de fabrication de ce fromage, à pâte pressée mi-cuite chauffé entre 45 et 50°, dans un grand chaudron de cuivre. Pendant les premières 24 heures, les fromages seront tournés à quatre reprises afin de répartir l’humidité et resserrer les fromages. Pendant 100 jours, les meules vont être frottées, retournées et se reposer. Ce n’est pas une punition, mais une chance de se voir peut-être récompensée par une médaille au Salon de l’agriculture.
La qualité plutôt que la quantité
L’abondance obtient l’AOP (appellation d’origine contrôlée) en 1990 qui a pour but de maintenir les traditions, les savoir-faire et l’activité agricole sur le territoire. La qualité est privilégiée par rapport à la quantité.
Vert ou rouge ?
Chaque producteur est limité en nombre de fromages. Une plaque, délivrée par le Syndicat du fromage d’Abondance basé à Thononles-Bains, est appliquée sur chaque fromage afin de comptabiliser le nombre de fromages fabriqués. La plaque verte sur le talon signifie que le fromage a été fabriqué à la ferme et la plaque rouge qu’il provient d’une fruitière.
Goût & affinage
Il faut au minimum 100 jours d’affinage pour lui donner du caractère, sa croûte ambrée et ce goût fruité, avec une pointe de noisette. « Nous ne vendons pas d’abondance en dessous de 4 mois et demi d’affinage car les fromages sont jeunes et n’ont pas le goût recherché. Nous les aimons entre 6 et 7 mois d’affinage pour notre fabrication et notre exploitation. Chaque cave est différente », explique Damien Girard dont 80 % des fromages sont vendus sur l’exploitation, le reste est commercialisé auprès des restaurateurs et des commerçants locaux.
Le conserver ?
Dans une cave fraîche et humide ou au fond du réfrigérateur dans son papier d’emballage. Afin qu’il exprime toutes ses saveurs, il est conseillé de sortir l’abondance quelques minutes avant de le déguster.
Gastronomie savoyarde
Le Berthoud est un plat traditionnel à base d’abondance que l’on situe entre la raclette et la fondue savoyarde. Mais attention, il compte parmi les fleurons de la gastronomie savoyarde, depuis 2020, date à laquelle le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation l’a enregistré en tant que Spécialité Traditionnelle Garantie (STG) ; c’est l’équivalent des AOP pour les produits transformés. Une qualité officielle reconnue au sein de l’Union européenne. 6
«
ART DE VIVRE
PAROLES DE CHEF
GOÛTER L’ABONDANCE, C’EST RESPIRER LA VALLÉE »
Clément Bouvier, chef étoilé de Ursus à Tignes, préfère l’abondance au beaufort ! Il nous confie les atouts de ce fromage haut-savoyard.
Il y a quelques années encore, on n’imaginait pas goûter de l’abondance dans un restaurant gastronomique. Qu’est-ce qui a changé ? « Avant, c’était un fromage peu affiné avec peu de goût. Désormais, la qualité est privilégiée à la quantité. Les petits producteurs comme la Ferme Girard à Abondance auprès de laquelle je me fournis, réalise un travail extraordinaire. Aujourd’hui, je préfère manger un bon abondance, bien affiné, bien travaillé qu’un bon beaufort, même si je ne devrais pas le dire. C’est plus fruité qu’un beaufort. On apprend à le retravailler et à le mettre en valeur dans notre cuisine. »
Pouvez-vous me décrire le goût de l’abondance ? « Il est rond en bouche, gras et fruité. »
Vous proposez ce fromage sur un plateau ou travaillé dans un plat ?
« Je propose de goûter les fromages que j’aime avec deux affinages différents. Les gens oublient l’importance de l’affinage, pourtant il modifie énormément le goût. Je glisse souvent des dés d’abondance dans le risotto pour lier l’ensemble ; c’est magnifique. »
Comment accompagner ce fromage ?
« Je conseille un Malvoisie Passerillé, un vin blanc de Savoie, de chez Thomas Blard. Un vin extraordinaire avec le fromage, à goûter une fois dans sa vie. »
Que pensez-vous du Berthoud, spécialité à base d’abondance ?
« On ne peut pas y échapper en allant sur place. C’est une spécialité liée au terroir et qui ne doit pas s’oublier. Je m’en prépare un tous les six mois à la maison ! »
La meilleure façon de comprendre le savoir-faire autour de ce fromage ?
« Aller directement chez le producteur. Tu passes une journée dans la vallée d’Abondance et tu t’en souviens toute ta vie. Quand je goûte à l’abondance, j’ai le sentiment de respirer la vallée et de l’avoir devant les yeux. »
“ Le fromage abondance est le reflet d’un terroir ”, Joël Vindret, directeur du Syndicat du fromage d’abondance
La recette du Berthoud
Ingrédients pour 1 personne (1 coupelle par pers.)
• 180 g de fromage abondance
• 3 à 4 cl de vin de Savoie
• 1 à 2 cl de Madère ou Porto
• Ail
• 1 pincée de noix de muscade (facultative)
• Poivre au moulin
Préparation :
Frottez la coupelle à Berthoud avec de l’ail.
Enlevez la croûte du fromage. Coupez-le en fines lamelles, râpez-le et disposez-le dans la coupelle.
Arrosez de vin blanc de Savoie et de Madère (ou de Porto). Poivrez généreusement.
Faites cuire et gratiner au four (entre 180 et 200°) pendant 10 à 15 minutes afin d’obtenir une croûte bien dorée.
Servez chaud avec du pain. Vous pouvez l’accompagner de pommes de terre cuites à l’eau avec leur peau, d’une salade verte, de charcuterie et d’un vin blanc de Savoie.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
Booster les petits espaces
ENCORE TRÈS NOMBREUSES EN MONTAGNE, LES PETITES SURFACES NE SONT PAS TOUJOURS FACILES À AMÉNAGER. VOICI DES SOLUTIONS CRÉATIVES, RÉALISÉES SUR MESURE, POUR VOIR PLUS GRAND.
Préférer les placards ouverts
Dans cet appartement situé aux Carroz d’Arâches, l’équipe des Montagnardes a privilégié les placards ouverts, de chaque côté du lit. Tout est à portée de main ! C’est idéal pour les logements dédiés à la location.
Le + : glissez des paniers (Muuto) en feutre pour ranger certains vêtements et objets.
© Les Montagnardes / David Machet
Ranger sous l’escalier
Au lieu d’être une place perdue, l’espace sous l’escalier se transforme en espace de rangement. Emil Leroy Jönsson, paysagiste/ urbaniste et propriétaire de l’hôtel 48° Nord de Breitenbach dans les Vosges, a prévu une banquette, avec deux tiroirs de rangement sous l’escalier qui conduit à l’étage de la Hytte ; une des quatorze cabanes qui composent l’hôtel.
Le même bois local habille les murs, les escaliers et les rangements afin d’harmoniser l’ensemble et éviter de surcharger l’espace restreint.
Le + : la lampe, qui éclaire au-dessus la banquette, afin de pouvoir se réfugier dans cet « abri » et lire. Un matelas, recouvert de laine, offre confort et la touche colorée qu’il manquait.
© Yves Moreau
Utiliser le garde-corps pour installer un bureau
Il est impossible de dédier une pièce au bureau dans les petits espaces. Alors autant l’imaginer dans un espace existant, sans le surcharger. C’est sur le palier au premier étage de cette Hytte de l’hôtel 48° Nord de Breitenbach que le bureau est positionné. L’ajout d’une simple planche en bois suffit à créer le bureau. Esthétique et bon marché.
Le + : le garde-corps ajouré laisse passer la lumière.
Créer des étagères en tête de lit
Une architecture de taille modeste et la sobriété caractérisent ce chalet à SaintElie-de-Caxton au Canada, en cèdre blanc, de l’agence Yh2. Dans l’une des chambres, le mur servant de tête de lit est rythmé par les étagères. On aime la géométrie et la symétrie offertes par ces rangements qui nous rappellent que le sur-mesure est La solution pour optimiser chaque mètre carré.
Le + : avoir peint le mur en blanc afin d’accrocher la lumière qui rayonne dans toute la pièce.
© Francis Pelletier/v2comAménager un mini balcon
Certains balcons sont si peu profonds qu’il est impossible d’installer un salon de jardin. Rien ne vous empêche d’y accrocher une mini table. Celle-ci s’installe en un clin d’œil.
Table balcon Elisa chez alicesgarden.fr. Prix : 39,99 € .
Animer le fond d’un couloir
Quand un joli papier peint (Anabo) recouvre le fond d’un petit couloir, il agrandit visuellement l’espace. C’est la solution choisie par l’architecte Camille Hermand qui n’a pas hésité à peindre les murs rapprochés en bleu (Farrow & Ball) pour accentuer l’effet couloir. Le bleu foncé contraste avec le papier peint noir et blanc.
Les + : les placards du couloir sont toute hauteur. La touche d’élégance supplémentaire est apportée par les poignées en cuir.
© Agence Camille Hermand / Hervé Goluza
RÉNOVER
Prévoir des tabourets
Le tabouret est à la montagne, ce que le transat est au bord de mer. Indispensable ! On craque pour ces tabourets tripodes qui nous rappellent les tabourets de bergers ayant inspiré l’architecte et designer Charlotte Perriand.
Dans un autre style, inspiré du Pays Basque, le tabouret Hiruki de chez Alki est un objet ordinaire ré-interprété en objet extraordinaire. Design Jean-Louis Iratzoki, en chêne massif (h 65 cm), prix : 398 €
Il ne mesure que 37 cm de hauteur, le tabouret « The Stool » de Rispal est un produit artisanal, fabriqué en France (design Douglas Mont). Prix sur demande.
Sélectionner du mobilier compact
Pas de place pour un grand fauteuil ? Pas de soucis, cette chaise carrée prend peu de place, se range facilement dans un angle. On aime son tissu en laine verte qui apporte une joyeuse touche colorée.
Assise Chiesa de la marque française de déco responsable The Socialite Family. Fabriquée en Italie, elle est en bois massif finition iroko, disponible en 3 tissus : 49 x 33 x h 45 cm. Prix : 520 €
Arrondir les angles
Le mobilier aux formes douces et aux angles arrondis facilite la circulation dans un espace restreint. On ne se cogne pas aux meubles et on se sent vivre dans un cocon.
Table basse Tribu par Alki (340 x 900 x 550 mm), en chêne massif, design Samuel Accoceberry. Prix : 895 €
Doubler la surface
Avec son plateau double, cette table basse offre deux fois plus de place grâce à son panier de rangement intégré !
Table basse Salsa de Fermob. Prix : 439 €
Éclairer sans un fil
La lumière est une matière. Même dans un recoin, elle fait ressortir une couleur, un meuble, un petit espace. Petite et transportable, cette emblématique lampe portable et rechargeable sans fil rend bien des services. Elle peut vous suivre dans toutes les pièces !
Lampe Led Bellhop de chez Flos, diffuseur en PC opalin.
Dimensions : H 21 x 12,5 cm. Prix : 235 € .
Ranger du sol au plafond
Dans cet appartement de 50 m2 conçus pour cinq personnes, les architectes de l’atelier Nomadic Architecture Studio ont favorisé les rangements en bois clair toute hauteur permettant d’exploiter l’espace du sol au plafond (situé à 3 m de haut).
Le + : les parois des chambres sont démontables afin d’agrandir le salon au départ des enfants. 6
© Tim Van de Velde
COSY PRATIQUE
Filtrer la lumière
ELLES LAISSENT PASSER LA LUMIÈRE, SERVENT DE CLOISONS ET OFFRENT UNE UNITÉ. LES CLAIRES-VOIES
SONT DE JOLIS FILTRES EN BOIS. VOYONS COMMENT LES ARCHITECTES D’INTÉRIEUR LES MONTAGNARDES LES ONT DÉCLINÉES DANS CE CHALET, SITUÉ AUX CARROZ
D’ARÂCHES, DE MANIÈRE SUBTILE ET POÉTIQUE.
PAR PATRICIA PARQUET. PHOTOS LABON3
Barreaux en bois de fines sections et symétriques, les claires-voies sont le fil conducteur de ce projet. « Nous ne voulions pas cloisonner ce chalet conçu tout en longueur. Nous avons commencé à penser à des claires-voies pour séparer la cuisine, le coin bureau et créer des garde-corps. Dans la montée d’escalier, des murs pleins auraient occulté la lumière et la perspective. Tout travailler en claires-voies apporte également un univers graphique. Avec simplicité, tout en valorisant des petites lames de bois, nous obtenons un résultat intéressant qui se décline dans le chalet afin d’offrir une unité », explique Hélène Roux, fondatrice des Montagnardes, l’agence d’architecture d’intérieur basée à Magland en Haute-Savoie.
Donner du rythme
Pour changer des codes traditionnels, les claustras en façade rendent le chalet plus moderne. Habillée de mélèze et de la douceur de la couleur miel, la façade est rythmée par des tasseaux de bois, installés à l’horizontal comme pour mieux l’étirer visuellement. Le grand débord de toit protège le bois du vieillissement.
Surface du chalet : 140 m2 environ avec 3 chambres
Bois intérieur : épicéa clair traité avec un anti UV de chez Lalliard
Architecte : Laurence Gassilloud à Marnaz
Architecture d’intérieur : Les Montagnardes
Constructeur bois : entreprise Roux
Gagner de la place avec la tête de lit
La tête de lit en claire-voie est une solution idéale pour les petites chambres. Les tables de chevet deviennent inutiles. Suffisamment profonde, la tablette de la tête de lit accueille les accessoires, protège le mur et offre une ligne graphique de caractère.
Laisser passer la lumière
Autour de la cage d’escalier et son garde-corps en verre, les deux cloisons qui correspondent au bureau d’un côté et à la cuisine de l’autre, sont en claires-voies afin de ne pas obstruer la lumière.
Aménager une version dressing
Dans les chambres, les claires-voies servent à créer des dressings ouverts, élégants et pratiques pour tout avoir à portée de main. C’est idéal dans les logements destinés à la location.
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Fabriquer un banc
Le banc à l’entrée (qui sert aussi de ski room) est indispensable pour se chausser avant de partir au ski ou en randonnée. Les lames de sapin sont peintes en vert, la couleur dominante du chalet (peinture Little Green). Le banc, qui court le long du mur de la cuisine et du salon, accentue la longueur du chalet. Il offre un vrai gain de place.
QUELLES ESSENCES DE BOIS ?
À l’intérieur, l’épicéa est roi. Tandis qu’en bardage extérieur, le mélèze enveloppe la construction de sa couleur miel si caractéristique les premières années. Ce bois imputrescible se grise naturellement avec le temps en fonction de son exposition au soleil, à la pluie, à la neige et offre une intégration parfaite à la nature. Une évolution naturelle d’un matériau vivant qu’il faut expliquer aux propriétaires pour mieux accepter l’évolution. 6
Astuces
• On peut jouer avec l’espace qui sépare les tasseaux de bois pour obtenir des rendus différents. Deux claustras sont installés l’un en face de l’autre d’un côté bureau et de l’autre la cuisine. Le claustra ne possède pas le même rythme. Côté bureau, les lames sont très serrées en bas puis s’ajourent en montant pour laisser passer la lumière. On retrouve l’inverse côté cuisine. Avantages : on peut cacher ou montrer plus de choses, tout en étant ajouré.
• Pour varier les compositions, donner du rythme, il suffit de faire des micros-réglages sur les lames, les élargir plus ou moins et le rendu est complètement différent.
On attire l’œil sur la partie haute des lames plus ajourées et inversement. Ce sont comme des petites fenêtres, on cible ce que l’on veut montrer.
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COMMENT ÉCLAIRER PLUS
SOBREMENT ?
“ Éclairer moins, c’est respecter plus la nature”.
ÉCLAIRER MOINS, ÉCLAIRER MIEUX. TELLE EST LA DEVISE DE FLORIANE DELÉGLISE, CONCEPTRICE LUMIÈRE ÉCLAIRAGISTE ET ASSOCIÉE À L’AGENCE LES ATELIERS DE L’ÉCLAIRAGE À PARIS. ELLE NOUS PRÉSENTE 5 PRINCIPES À CONNAÎTRE POUR BIEN ÉCLAIRER L’EXTÉRIEUR DE NOS HABITATIONS ET ÉVITER LE GASPILLAGE CET HIVER.
PAR PATRICIA PARQUET. ILLUSTRATION FLORIANE DELÉGLISE
Principe n°1 : Choisir une température de couleur chaude
La température de couleur est la coloration donnée à une source lumineuse selon la chaleur diffusée. Elle se mesure en degrés kelvin et varie du jaune au bleu. La lumière est blanche, mais ce blanc peut varier d’un blanc froid à un blanc chaud. Plus le chiffre indiqué sur les emballages est élevé, plus le blanc est froid. Les températures trop froides sont nocives pour les animaux et pour nous. À l’extérieur, les professionnels de l’éclairage préconisent 2 500 k (blanc doré beau et chaleureux) jusqu’à 2 700 k.
Pour tous ceux qui habitent à proximité d’un parc naturel ou d’un espace sauvage, il est obligatoire d’avoir des températures de couleur inférieures à 2 700 k afin de ne pas nuire à la faune locale.
Retenez : il faut utiliser des blancs chauds.
Principe n°2 : soigner l’orientation
Préférer des appareils orientables et pas diffusants. L’objectif est de préserver la nuit et d’éviter d’éclairer vers le ciel.
La bonne pratique : éclairer vers le sol et en direction des espaces à mettre en valeur, sans éclabousser de lumière.
Pour baliser un chemin : privilégier des sources encastrées dans les murs, les escaliers éclairant le sol ou des bornes qui n’émettent que vers le bas. Valoriser l’architecture. Il existe des appareils à installer sur les façades qui éclairent en direction de la toiture, vers les poutres et qui mettent en valeur la structure bois. Le débord de toiture coupe le faisceau lumineux évitant ainsi d’éclairer les étoiles.
Le bon sens : éclairer uniquement ce dont on a besoin.
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Principe n°3 : Éclairer, mais pas tout le temps
Les détecteurs de présence servent à déclencher l’éclairage à votre arrivée. Il existe également des horloges qui déclenchent automatiquement l’éclairage pendant une période donnée. Avantage : on maitrise et on économise de l’énergie.
« Parfois l’éclairage intérieur est si fort que l’on n’a pas besoin d’éclairage extérieur. L’éclairage intérieur sert ainsi à éclairer une terrasse donc inutile d’en ajouter », souligne Floriane Deléglise.
Principe n°4 : Quantifier l’éclairage
Pas facile de connaître la quantité d’éclairage nécessaire. La solution ? Il faut tester. Avoir conscience que l’éclairage est relatif à l’obscurité ambiante. Si vous êtes dans un espace sombre, quelques appareils suffisent à éclairer une allée par exemple.
L’astuce : utiliser les contrastes et avoir une allée claire. Privilégier une allée avec un revêtement de type pierre ou pavé clair, car elle reflètera beaucoup plus les éclairages environnants et vous aurez moins besoin d’éclairer. « Sur certains projets, il nous est déjà arrivé de demander au paysagiste de mettre des revêtements clairs au sol et de ne pas mettre d’éclairage. Il faut tester la quantité d'éclairage et réfléchir à ce que l’on va faire à l’extérieur afin de déterminer les besoins (le cheminement, la terrasse, les endroits où il y a des risques de chute…) et repérer les endroits susceptibles d’être dangereux la nuit ». Prévoir. Les projets sont toujours amenés à évoluer. Prévoir quelques prises supplémentaires afin d’ajouter à l’avenir des lampes sur pied adaptées à l’extérieur (prises étanches sur les murs).
Principe n°5 : Penser à l’ambiance générale
Rien ne vous empêche d’ajouter des objets qui éclairent peu, mais qui donnent une ambiance intéressante, tels que des bougeoirs, des photophores, des lampes solaires à poser sur la table et des lampadaires à poser au sol.
Un dernier conseil ?
Remplacer les vieilles ampoules par des Leds qui consomment 5 fois moins d’électricité !
Pour aller plus loin
L’arrêté de 27 décembre 2018 stipule que dans le périmètre des parcs nationaux la température de couleur à de pas dépasser est de : 2 400 k hors agglomération et 2 700 k en agglomération. 6
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Poêle ou cheminée ?
COMMENT CHOISIR ENTRE LES DEUX ? RÉPONSE AVEC PRISCILLE ET NICOLAS NOYER, FONDATEURS ET DIRIGEANTS DE VYROSA, MARQUE FRANÇAISE DE POÊLES ET CHEMINÉES, BASÉE À CHOLET. PAR PATRICIA PARQUETQuelles sont les principales différences entre un poêle et une cheminée ?
Il existe 3 types de foyers. Le poêle à bois fonctionne par rayonnement de l’ensemble de sa structure ; la chaleur est dégagée directement par l’appareil. La cheminée à foyer fermé fonctionne par convexion (ndlr. transmission de la chaleur par l’air). C’est-à-dire que le foyer fermé doit être connecté à des bouches de distribution d’air chaud. La cheminée ouverte, qui est une cheminée d’agrément, ne peut donc pas bénéficier de la norme européenne.
Qu’est-ce qu’un appareil mi-cheminée mi-poêle que vous proposez ? Nous avons choisi de développer une gamme « mi-cheminée mi-poêle » où tous les appareils ont la norme EN 13240. Il nous semble important de proposer des appareils qui offrent une excellente qualité de chauffe et qui maintiennent une belle vision du feu.
Poêle ou cheminée : lequel des deux demande le plus d’entretien ?
Dans les deux cas, il convient de ramoner le conduit deux fois par an selon la réglementation et d’entretenir le foyer. La qualité du bois utilisé est importante. Plus vous utiliserez une essence de bois noble et des bûches sèches, moins vous aurez à nettoyer le foyer.
Poêle ou cheminée : lequel des deux consomme le plus d’énergie ?
Tous deux vont consommer du bois, mais c’est bien le poêle avec le foyer fermé qui restituera le plus d’énergie et permettra de chauffer la pièce. Quel que soit le foyer fermé, Il faut également prendre en considération que plus son rendement est élevé et moins il consommera de bois et plus la combustion sera optimale. Alors que pour une cheminée ouverte, on ne peut pas calculer son rendement.
Quelle puissance choisir ?
Tout dépend du volume que vous avez à chauffer. Pour une pièce avec une hauteur sous plafond de 2,50 m, il faut savoir que 1 Kw chauffera entre 8 et 10 m2. Si vous avez une pièce de 50 m2, le poêle doit avoir une puissance nominale (ndlr. puissance obtenue dans les meilleures conditions d’utilisation) de 5 Kw.
Un dernier conseil ? Il est important de passer par un professionnel de la cheminée ou un artisan poseur car il sera capable de calculer le volume à chauffer et de donner des conseils quant à l’esthétique de l’appareil par rapport à la pièce qui l’accueillera.
Existe-t-il des problèmes d’approvisionnement et quel délai de livraison prévoir ? Chez Vyrosa, nous fabriquons tous nos foyers en France et avons la chance de ne pas rencontrer de problèmes d’approvisionnement. Nos délais de livraison sont de 8 semaines. 6
ANNECY · ÉPAGNY
CHAMBÉRY
· VOGLANS
Rue de la Françon 09 81 05 07 33 chambery@bompas-cheminee.com
ALBERTVILLE
Chemin du pont Albertin 04 79 31 01 77 contact@bompas-cheminee.com
83 rue des Roseaux 09 87 74 36 19 annecy@bompas-cheminee.com www.bompas-cheminee.com
NOTRE CARNET D’ADRESSES
LES CONTACTS ÉVOQUÉS DANS CE NUMÉRO SONT RÉPERTORIÉS DANS CE
CARNET, SUJET PAR SUJET.
FOCUS
CHALET DU PRAZ DES DRUS
1000 Route des Chavants, 74310 Les Houches, France Tél. +33 4 50 54 65 36 Tous les jours, de 10h00 à 19h30
VISITE PRIVÉE
SUIVEZ LE FIL…
Emmanuel Maumy, designer d’espace : www.emmanuel-maumy.fr
L’Atelier des Frères pour tous les projets de tissus : latelierdesfreres.com
Pour louer les chalets Mille 8, chalets d’exception aux Arcs : www.chalets-mille8.com et gsi-immobilier.com
REPORTAGE
L’OISANS, une « réserve » cosy pleine de surprises !
Le promoteur Defi a fait appel aux Chalets Bayrou pour la réalisation du programme l'Eden blanc.
Chalets Bayrou - www.chalets-bayrou.com/fr/
L’EDEN BLANC : Luxury chalets - Alpe d’Huez Rue de Font Belle 38750 ALPE D’HUEZ Tél. +33 (0)1 45 03 63 21
DARIA- NOR : Hôtel Daria-I Nor Résidence de tourisme 5 étoiles RÉSERVER UNE CHAMBRE Adresse : L'Eclose, 38750 Huez Tél. 04 76 80 68 28
LA TERRASSE D'HUBERT
DÉCORATION
CHALET LUMIÈRE
Jacqueline Morabito n'est pas novice en matière d'architecture intérieure, mais elle signe là son premier chalet en montagne. Cette créatrice-designer-décoratrice dirige aujourd'hui un bureau de style à La Colle-sur-Loup, dans la région niçoise. www.jacquelinemorabito.com
425 Route du Signal 38750 Alpe d’Huez, France Hôtel Les Grandes Rousses : 04 76 80 33 11 Restaurants : 04 58 19 20 03
CÉDRIC CHALVIN
Chalets Combs : 20 rue du Cairou 38860 Les Deux Alpes www.chalets-combs.com/contact
COLIVING
LE WANDERFUL : UN WONDERFUL CHALET
Le Wanderful Chalet, nouveau concept d’hébergement à partager, à Arc 1600. Pour toutes réservations de chambre, consulter : wanderfulchalet.com. Mail : welive@wanderfulchalet.com
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AU PAYS D’ABONDANCE
L’ART DE REFAIRE LE PASSÉ AU PRÉSENT Si vous souhaitez visiter la station-village d’Abondance aux Portes du Soleil, renseignez-vous auprès de l’office de tourisme Pays d’Evian-Vallée d’Abondance : www.hiver.abondance-tourisme.com, Tél. +33 (0)4 50 73 02 90
ELSA MARTIN-HERNANDEZ
Estudio architecte du patrimoine Contact : estudio.archi@gmail.com
ABONDANCE : LE GOÛT DU SECRET
Gaec Le Mont Chauffé, 1883 route du Mont 74360 Abondance Tél. +33 (0)4 50 81 68 22
VISITE DE LA MAISON DU FROMAGE À ABONDANCE : tél. + 33 (0)4 50 73 06 34
AMÉNAGER
8 (BELLES) FAÇONS D’UTILISER LE BOIS À L’INTÉRIEUR
Pierre Yovanovitch : www.pierryovanovitch.com Atelier Giffon : www.giffon.com
L’Atelier des Frères : latelierdesfreres.com Le constructeur Grosset-Janin : www.grossetjanin.com
Agence d’architecture Bergmeisterwolf : www.bergmeisterwolf.it
Constructeur Eden Home : www.eden-home.fr
COSY PRATIQUE
FILTRER LA LUMIÈRE
Les Montagnardes, architecture d’intérieur à Magland : www.lesmontagnardes.com
COMMENT ÉCLAIRER SOBREMENT ?
Floriane Deléglise, conceptrice lumière et éclairagiste
Les Ateliers de l’Éclairage : ateliers-eclairage.fr
POÊLE OU CHEMINÉE ?
Cheminées Vyrosa : www.vyrosa.com