SKI TIME #52

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Planète ski Comment bien monter ses fixations L E M A G A Z INE G RAT U IT D U SKI

Trip Cachemire girls

Report La rando fait peau neuve

Retour sur Event

Back to Powder L.A. Session Champs of Chamrousse

SKITIME N°52 I mars - avril 2010 I gratuit I servez-vous



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u dans le Daubé (c’est comme ça qu’on appelle le quotidien Le Dauphiné Libéré par là-bas) : « Bozetto rejoint Oreiller et Killy »… Vous comprenez mieux pourquoi Daubé ! Bon, c’est vrai, ils sont tous les trois de Val d’Isère et le trio est bien médaillé olympique, mais peut-on prétendre pour autant que le snowboarder alpin a « rejoint » les deux médaillés d’or de la descente olympique (1948 et 1968), l’épreuve reine ? Non, bien sûr que non : on a beau respecter le snowboard alpin, n’en demeure pas moins que les sanctuaires comme la descente, a fortiori olympique, ne peuvent, ne doivent, être pris comme éléments de comparaison… Surtout avec du snowboard alpin. En même temps, si Shaun White était de Val d’Isère, peut-être qu’alors on n’aurait pas écrit cet édito. Sans doute même ! Bref, la mauvaise foi est typiquement une qualité de journaliste. La preuve… Après les J.O, c’était encore un peu les J.O, mais extrêmes ceux-ci, les X Games, Europe qui plus est. Les premiers du genre sur le Vieux Continent, organisés à Tignes, normal. Un truc énorme pour ces Tignards qui ont le show dans leurs gênes. Des Tignards qui prennent là un peu leur revanche sur leurs voisins et concurrents avalins et leurs Championnats du Monde de Ski Alpin 2009 hyper réussis et méga super médiatiques. Mondiaux de ski alpin vs X Games, nous voilà en train de faire du Daubé, non ? Moins banal, le cas Kwame Nkrumah-Acheampong, le premier ghanéen à participer aux Jeux d’hiver. Non pas qu’il ait créé une quelconque surprise sur le plan sportif à Vancouver, mais côté « état d’esprit », c’est du béton le garçon : il envisage tout simplement de promouvoir le ski auprès des jeunes de son pays, en soutenant notamment le projet de construction d’une piste de ski artificielle. La petite histoire ne dit pas s’il pense à l’organisation des J.O d’hiver ou des X Games sur le continent africain en 2022, mais avouons que ça ferait une belle « une » du Daubé…

SKITIME LE MAGAZINE GRATUIT DU SKI est édité par FREE PRESSE Savoie Technolac. 18, ALLÉE DU LAC ST ANDRÉ 73 382 LE BOURGET DU LAC CEDEX Tél : 00 33 (0)4 79 65 46 10 Fax : 00 33 (0)4 79 65 46 12 Internet : www.freepresse.com Directeur de publication Claude Borrani claude@freepresse.com Rédaction Loïc Martin loic@freepresse.com (4684) Romain Bourgeais romain@freepresse.com (4684) Laurent Molitor laurent@freepresse.com PHOTOGRAPHES Kamel Beghidja kamelb@freepresse.com (4611) Direction artistique & maquette Sonia Roussin sonia.roussin@gmail.com CONTRIBUTEURS Antoine Grospiron Jaccoux, Julien Régnier, Laura Bohleber, Myriam Lang-Willar

Directeur du service commercial et développement Directeur du service commercial et développement Kamel Beghidja kamelb@freepresse.com (4611) Chef de publicité Patricia Hartung patricia@freepresse.com (4629) Fanny Marguet fanny@freepresse.com (4610) Administration, relations clients et abonnements Laurence Rémy laurence@freepresse.com 9, rue des Acacias, 40130 Capbreton T +33(0)5 5841 8580 F +33(0)5 5841 8589 Impression Imprimerie Les Deux-Ponts Courrier & service lecteurs FREE PRESSE Savoie Technolac 18, allée du Lac St André 73 382 Le Bourget du Lac CEDEX T +33(0)4 7965 4610 F +33(0)4 7965 4612 Dépôt légAL mars / avril 2010

En couverture : Gus Kenworthy, le jeune rider Coreupt, masterise les rails de SnowParkNZ, en Nouvelle-Zélande. Photo : TristanShu.com

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News

Il s’est passé quoi chez les skieurs depuis le mois dernier ? Réponse.

Retour sur Event

L’Oxbow Back to Powder en images.

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Champs of Chamrousse et L.A. Session.

Planète Ski

Retour sur la troisième étape du FWT, à Squaw Valley en Californie.

Planète Ski

Fixations : comment les monter quand on fait du freestyle ou du backcountry ?

Planète Ski

Quizz : Quel pro-rider êtes vous ?

22 Trip

SKITIME est une publication FREE PRESSE directeur général Claude Borrani SKITIME est une marque FREE PRESSE Les Magazines Free Presse sont distribués dans les plus fameux magasins spécialisés sur l’ensemble du territoire français, en villes et en stations, dans certains magasins de sport généraliste, dans les clubs, écoles spécialisées, résidences hôtelières, en colportage sur les plus grands rendez-vous nationaux et internationaux, salons et événements. 23 magazines Free Presse sont diffusés annuellement, ce qui établit un lectorat estimé à 200 000 par numéro, près de 5 millions pour l’ensemble des publications gratuites Free Presse. Si vous souhaitez des exemplaires de nos magazines pour participer à l’animation de votre business : laurence@freepresse.com Pour une liste complète des points de diffusion des magazines gratuits Free Presse, visitez www.freepresse.com Pour s’abonner : laurence@ freepresse.com MERCI DE RECYCLER CE MAGAZINE QUAND VOUS L’AUREZ TERMINÉ

Retour sur Event

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Trois filles au Cachemire, ça donne quoi ?

Dossier

Preview matos 2011 : le tour des fabricants.

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La rando fait peau neuve.

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Culture

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À shopper

De l’audio et du visuel pour changer un peu.

C’est la fin de saison.


4 I NEWS

Paye ton scénar 2 ! L’association Chemios organise la seconde édition de “ Paye ton Scénar ! ” : LE contest vidéos ski et snow de l’année 2010 à ne pas rater. Ouvert à tous et par équipe de 4 riders maximum, le contest se déroule sur l’ensemble de l’hiver. Les différents films primés se verront remettre lors des Aravis Freestyle Awards le 1er Mai 2010, un voyage à Hossegor, une intégration à la Monster Army pour le meilleur rider, du matos ski & snowboards ainsi que de nombreux autres lots. Sous les yeux du jury composé de personnes renommées du mileu freestyle, plusieurs catégories seront récompensées : meilleur Scénario, meilleur run Freestyle, meilleur Délire et meilleur Roockie ( meilleur team jeune ). Alors sors ta caméra et monte vite filmer ! Infos et inscriptions sur www.chemios.com

La White Battle est de retour Ce sera lors de la Val Park Week, une semaine dédiée au freestyle du 22 au 26 mars à Val d’Isère, que la White Battle fera son retour. Le concept, assez inhabituel, opposera plusieurs teams composés ( par tirage au sort ) d’un skieur, d’un snowboarder et d’un rookie. Sur un big air shapé pour l’occasion au pied de la face de Bellevarde, chaque participant affrontera son homologue en «man on man», sous les yeux d’un jury de professionnels. En marge du contest, on retrouvera des démo de VTT freestyle, DJ, feux d’artifice... Ainsi qu’un village monté spécialement pour l’occasion permettant au public de se restaurer gratuitement !

Vas-y, protège ton corps !

Concept Store La marque d’underwear Pull-In vient d’inaugurer son premier concept store en station, au cœur du village de Val d’Isère. Ce shop de 70m2 a été pensé pour mixer le style épuré de la marque avec l’univers boisé de la station. L’intégralité des collections homme, femme, enfant sont présentées au sein de cette huitième enseigne Pull-In. www.pull-in.com

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SeventyOne Percent c’est le nom d’une toute jeune marque qui propose une gamme complète de produits pour l’avant, le pendant et l’après ride. Des «Bomb Shots» à base de guarana et miel pour le plein d’énergie, des crème solaires et stick à lèvres pour éviter de ressembler à un touriste allemand, des after sun et gels relaxants, et tout ça sans paraben pour ne pas abîmer la planète. A retrouver dès cet été dans les bons shops ! www.seventyone-percent.com

Session Libre à La Clusaz Après le succès de la première édition et la victoire de l’équipe de Seb Michaud, la station des Aravis remet le couvert en 2010. La Clusaz Free Session revient donc, le principe reste inchangé : des équipes mixtes composées de freeriders, freestylers, photographe et caméraman s’affrontent pendant trois jours autour de quatre épreuves. Au programme, les Freeride Sessions, des runs de freeride filmés d’hélico, les Freestyle Sessions, deux sessions jib, le Slide-show, un portfolio réalisé par le photographe de chaque team et le Best Vidéo, une vidéo de 3 min sur les trois jours. Ça se passe du 25 au 27 mars 2010, à La Clusaz. www.laclusaz-freesessions.com



6 I NEWS CULTURE I WEEDEO GAMES

© Christophe Margot

Amazing JYM !

Non content d’avoir gravi le Mont-Blanc, le Valaisan Jean-Yves Michellod, 32 ans, s’est offert la descente de la face nord du toit de l’Europe en mai 2009. Une prouesse et une double première pour un skieur... Paraplégique. Chapeau « Amazing Jym » ! N’hésitez pas à vous procurer le DVD qui retrace cette descente myhtique, sur son site www.jym-guide.com.

Jib Academy forever Pour la troisième année, Salomon poursuit sa tournée freestyle reservée au moins de 15 ans. Trois étapes ont déjà eu lieu, Chamonix, Courchevel et la Rosière, et autant vous dire que le niveau des kids est toujours aussi fat ! Vous pourrez retrouver tous ces sales gosses pour la finale française à Méribel le 27 mars. Toutes les vidéos sur freepresse.com

© Fabrice Wittner

Green Campaign

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Depuis début mars, Quiksilver & Roxy s’engagent publiquement pour une cause qui leur tient à coeur depuis des années : la préservation de l’eau ( « Don’t destroy what you came to enjoy » est d’ailleurs la signature du groupe Quiksilver ). Jusque-là, ils opéraient dans l’ombre grâce à leur fondation, désormais ils entendent bien le faire savoir au plus grand nombre et sensibiliser les snowboarders comme les surfers via le lancement d’une campagne d’affichage européenne, sur le web et dans tous les boardriders shops, avec un message au fort impact : « No Water Sucks ». De plus, la création et la vente d’une série limitée de t-shirts et de bracelets aux couleurs de la campagne en magasin permettra de reverser 1 euro à l’opération « Save your logo » pour soutenir trois projets en faveur de la protection de l’eau. Un concours-photo sur le thème du manque d’eau va être organisé sur les sites du groupe et le gagnant se verra remettre deux chèques de 1000 euros, dont un sera intégralement reversé à l’une des trois associations de son choix. Et cerise sur le gâteau, pour chaque photo postée, Quiksilver et Roxy s’engagent à replanter un arbre. www.quiksilver-europe.com


Vancouver : les Jeux des outsiders

Bon, ça fait environ un mois que vous n’entendez plus résonner la voix de Roch Voisine à chaque début d’épreuve, on va pouvoir en remettre une petite couche. Si ces JO ont eu le cul bordé de nouilles en termes de neige ( rappelons qu’une semaine avant la cérémonie d’ouverture, les canadiens apportaient de la neige par hélico et par camion, avant de prendre plusieurs centimètres salvateurs ), les équipes tricolores n’ont pas toutes eu la même chance. Ceux qu’on attendaient surtout... À quelques exceptions près, tout ceux qu’on pensait voir sur les podiums et dont on nous a abreuvé de reportages ( merci France Télévisions ) n’ont pas réussi à décrocher une breloque. C’est dommage, mais comme l’ont ( très bien ) dit les skieurs engagés, les français sont tout de même bien placés en Coupe du Monde, des podiums on devrait donc en voir ( enfin, si on a Eurosport ). Non, ces Jeux ont laissé le champ libre à des athlètes qu’on connaissait moins, voire qu’on ne connaissait pas ( du moins pour ceux qui ne suivent pas assidûment les circuits de Coupe du Monde ) : le jeune snowboarder d’Isola 2000 Tony Ramoin, qui sauve l’honneur en boardercross chez les hommes, Déborah Antonioz chez les filles, Marion Josserand en skicross, Vincent Jay et Martin Fourcade en biathlon... Alors on veut pas critiquer les «sans-médaille», loin de là, on aurait certainement pas mieux fait à leur place. On voulait simplement souligner que c’est ça qu’on aime dans les Jeux Olympiques, découvrir de nouveaux athlètes et partager avec eux leurs moments d’émotions. Une dernière chose, à l’attention des commentateurs, journalistes et consultants du service public : essayez de ne pas confondre les skieurs lors des interviews (le minimum syndical !) et quand un favori se fait éliminer d’une épreuve, pouvez-vous soutenir avec un minimum d’ardeur les français qui restent en course et arrêter les phrases du type : « il peut gagner sur un malentendu » ? Au nom du sport, merci.


8 I RETOUR SUR EVENT I OBTP

12 riders invités, sur une ou deux planches, 2 organisateurs, Lolo Favre et Chris Weber : 14 (bonnes) raisons de revenir sur un des events les plus attendus de la saison. Retour sur une semaine pleine d’aventure et d’amour du ski. Photos Elina Sirparanta

Ride

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Favre

Le soleil était de la partie et les conditions de neige, à la hauteur de la motivation des riders. Idéal donc pour ouvrir l’event par une session de freeride ! À 11h du matin, les riders se motivent et s’élancent un par un sur les faces vierges des Têtes Rouges. En fin de journée, le bilan est plus que positif, malgré le temps qui s’est dégradé dans l’après-midi.

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Rider : F. Maierhofer

cher Rider : T. Tris

À 9h, les riders se retrouvent au pied du télésiège pour monter ensemble sur la Wood Zone. Tout le monde est impatient de rider les rails écolos du park d’Arêches-Beaufort. Durant toute la matinée, les riders ont enchaîné les runs, allant d’un rail à un rainbow, en passant par les kickers et autres modules… Les kids du team Oxbow, invités à participer à la fête, se mêlent aux pro-riders et font aussi démonstration de leur talent.

Au programme de la journée : un kicker de 21 mètres shapé par HO5 ! Surmotivés par leur matinée, certains riders demandent à l’organisation d’enchaîner par la session freestyle backcountry. Après quelques ajustements, un déjeuner rapide et l’installation du spot, quelques riders s’élancent sur une face vierge qui compte quatre kickers. Au même moment, sur le versant opposé de la station, les autres guests ont rejoint des kids d’Arêches et des environs, conviés spécialement pour effectuer une descente avec eux et récolter leurs dédicaces autour d’un chocolat chaud. Le soir, les riders sont tous très rincés mais heureux, après cette journée qui est, à l’heure d’aujourd’hui, la journée la plus consistante depuis le début de l’event.


Rider : A. Rougier

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Départ au pied levé sur une autre face que la veille ! Direction la face de Rognoux pour la session la plus attendue de la semaine : le Freestyle Backcountry. Après une marche de quinze minutes pour atteindre le sommet de la crête, les riders commencent à repérer la zone de ride où six kickers s’enchaînent. Arnaud Kugener se lance le premier, ce qui motive ses camarades à droper derrière lui. L’hélico est là comme prévu ; il rase la crête et surplombe la pente vierge pour permettre à Invert Production et à la photographe Elina Sirparanta de shooter des pires images. Au final, Arnaud Rougier l’emporte à une large majorité chez les skieurs, Fredrik Evensen en snowboard.

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Depuis le début de l’event, les conditions de ride ont été extraordinaires : soleil, pow pow abondante, kickers bien shapés, découverte de zones encore jamais ridées en backcountry auparavant, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette troisième édition du Oxbow Back To Powder une semaine inoubliable de la saison pour tous les riders. Le lendemain a été décrété journée off par le staff organisateur. Les riders ont bien donné et toutes les zones repérées ont été ridées. Objectif atteint, vivement l’année prochaine !



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Et pourtant c’était pas gagné d’avance... La journée a commencée sous la neige, mettant à rude épreuve la patience de chacun. Mais vers 17h30, au moment de commencer la démo, un miracle s’est produit : les nuages se sont écartés, offrant aux riders la possibilité de s’exprimer. Le premier à s’élancer est Lolo Favre, en switch (comme durant toute la démo), suivi dans le désordre par Jaime Puigdengoles, Flo Bastien, Julien Lange, Stéphane Vaillant, Pierre Espargilière, Rom Grojean, Kevin Guri, JF Houle ou encore Henrik Harlaut. Ces deux derniers, en route pour Laax et l’European Open, ont fait un stop aux Arcs pour notre plus grand plaisir visuel. Le Canadien JF n’a sûrement pas regretté sa décision, vu qu’il remporte cette L.A., devant Ju Lange et Guillaume Sbrava. Tout ce beau monde s’est ensuite retrouvé pour faire la fête et bouger leurs corps jusqu’au bout de la nuit. Et oui, c’est ça aussi la L.A.

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Le Canadien JF Houle a été le plus plébiscité par le public.

© Seb Léon

Mardi 23 février. Pour la quatrième année (enfin, trois si on zappe la première session désastreuse pour cause de mauvais temps), le front de neige d’Arc 1800 accueillait la L.A. Session. L’event, organisé par Romain Grojean et Pacome Allouis, n’a pas changé de format cette année : un big air indécent, une dizaine de riders des deux bords et une foule en délire qui distribue des L.A. Dollars aux meilleurs riders.


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Autant vous dire qu’il y avait pas mal de prétendants au titre et le format open de l’event a également permis à de nombreux amateurs, kids et nouvelles têtes de se faire remarquer. En ski tout cela a vite tourné à un affrontement entre les skieurs de Chamrousse et ceux des 7 Laux. Jeremy Pancras, Tao Alhomme, Fabrice Dompnier, Tom Nicou, Julien Chartogne, Pablo Scweizer, Tom Granier, Greg Turchet se qualifient pour les finales qui avaient lieu en nocturne. Quatre riders sortent du lot pour les super-finales qui se déroule en format «man on man». Pas facile pour les juges de délibérer au vue des tricks parfaitement maîtrisés ! C’est finalement Tao Alhomme qui quitte sa tenue de l’ESF pour venir s’imposer comme le «Champs of Chamrousse». Un skieur des 7 Laux qui fait sa saison à Chamrousse, tout va bien, l’honneur est sauf ! Il devance Tom Granier jeune skieur vraiment très prometteur, Vincent Raimbaud le rasta de Maurienne et Jeremy Pancras.

L’amateur Tao Alhomme a surclassé les autres skieurs. Et pourtant il n’avait pas sa tenue de l’ESF ! © Pat Drouot

© Pat Drouot

Samedi 20 février. Un big air ski et snow en Open, voilà le concept un peu minimaliste mais efficace de cette première édition du «Champs Of Chamrousse». Direction le front de neige de Chamrousse 1750 sur un kick shapé spécialement pour l’occasion. L’enjeu ? Devenir LE «Champs of Chamrousse» et rafler au passage une partie du prize money.

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Freeride World Tour 2010

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Squaw Valley

Cette troisième étape aura été marquée par le très gros ride de l’épreuve féminine de ski avec notamment un run époustouflant de la locale Jaclyn Paasoet qui s’est mangée la plus grosse barre comme s’il s’agissait d’une friandise. Derrière elle, la Norvégienne Ane Enderud (2) et une autre Américaine, la star des productions Matchstick, Ingrid Backstrom (3) ont également offert un spectacle de toute beauté. Un run plus technique pour Ane et également un gros saut pour Ingrid ont encore une fois rapproché le freeride féminin de son homologue masculin. D’autant que Julia Mancuso, triple médaillée olympique, est annoncée sur la dernière étape : l’Xtrême de Verbier. Poussés dans leur retranchement, les mecs se sont énervés sur leur second run pour ne pas se faire complètement voler la vedette. En résumé, la face de Silverado, si courte soit-elle pour une épreuve de freeride, a permis aux riders d’offrir un très beau spectacle et au Freeride World Tour d’aborder sereinement la dernière manche disputée à Verbier.

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Encore raté pour Tram Face Prévue dimanche sur Tram Face, la compétition a finalement été annulée à la dernière minute suite à l’inspection de la face par Jérôme Ruby, le guide de l’organisation, qui a découvert une neige trop molle sur le haut et trop ferme sur le bas (les conditions en Californie étant parfois étranges). Mais alors qu’il allait demander le report de l’épreuve, une avalanche a balayé toute la gauche de la face, créant un énorme aérosol qui est passé aux pieds de Jérôme et qui a semé la panique parmi les spectateurs et les membres de l’organisation situés dans l’aire d’arrivée. Si l’avalanche était plus impressionnante que dangereuse, elle a définitivement scellé le sort de Tram Face. L’organisation et la station ont alors décidé de se rabattre sur la face de Silverado qui avait déjà accueilli l’épreuve l’an passé. Silverado, petit mais costaud Si les plus freeriders des concurrents étaient sceptiques, la face de Silverado leur aura tout de même permit de pleinement

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© C. Margot

Les États-Unis font six podiums, contre deux pour la France et la Suède, un pour l’Allemagne et un pour la Norvège. Sauf qu’on s’en tape parce qu’on n’est pas aux JO et que le chauvinisme frelaté devrait disparaître des écrans de contrôle. Du coup, on s’est concentré sur les belles américaines.

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l’Oncle Sam à pleines dents


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Aurélien Ducroz, qui termine troisième de cette manche, est 6ème au général, juste avant la dernière étape à Verbier, le 20 mars.


16 I RETOUR SUR EVENT I FWT

Freeride World Tour 2010 Squaw Valley

J’ai donc pris deux mètres de plus d’élan. Je pose, mais pas parfaitement, sinon j’aurais peut-être fait un podium. En tout cas je suis super content de faire ce résultat après ma blessure. » Femmes des années 2010 Mais se seront finalement les filles qui auront le plus marqué cette troisième étape du World Tour. Leur engagement a rivalisé avec celui des hommes et il va falloir suivre l’évolution du ski féminin avec grande attention dans les années à venir. Jaclyn, qui a déjà gagné le “sickbird award” de la compétition de Snowbird en 2008 au nez et à la barbe de ces messieurs, a vraiment monté la barre d’un gros cran. La foule en était bouche bée, mais cela n’a pas eu l’air de l’émouvoir plus que ça : « Je n’étais encore jamais passé à cet endroit même si j’habite ici, mais j’ai déjà sauté des trucs plus gros, alors je me suis dit que cela valait le coup d’essayer. » A bon entendeur...

Antoine Grospiron Jaccoux

Le toit de la gare d’arrivée de la télécabine Henrik Windstedt, qui remporte cette étape.

aura inspiré les skieurs... Ici

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© C. Margot

s’exprimer puisqu’Aurélien, Rene, Adrien et Kaj - qui ne sont pas vraiment portés sur les tricks - ont terminé devant. Candide, de son côté, n’a pas pu maîtriser la réception d’un saut pris à mach 12 et a tapé la jambe droite dans un arbre. Incertain sur l’étendu des dégâts, il est rentré précipitamment en France et attend l’avis de ses médecins. Il a donc laissé la première place du World Tour à Henrik Windstedt. Victoire méritée du Suédois avec un run fusionnel à souhait : backflip au départ suivi d’un 360 et d’une grosse barre. De son côté Aurélien Ducroz aura été récompensé pour une ligne inédite et plus freeride. « Je suis content parce que tu te poses vite des questions dans ce sport à la con. Et voilà, je fais deux bons runs et en plus ça paye. Je suis content du jugement car mon deuxième run était vraiment freeride, » se réjouissait le chamoniard après la course. Pour rester frenchy puisqu’on n’est pas aux J.O, Adrien Coirier termine à une belle quatrième place et reprend confiance après son grave accident de l’an passé : « Sur le deuxième run, je ne savais vraiment pas ce que j’allais faire. Mais je savais que Rene allait passé par là.



18 I PLANETE SKI I Centrage éclectique

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FIXATIONS

L’art et la manière de se départager du

« Tu les montes comment toi ? »

centre. Du ski. Faut-il trouver une solution simple et pratique pour uniformiser les points de montage des skis ? De tout évidence on a envie de dire oui. Le montage des skis est sans doute un des petits détails les plus difficiles à appréhender, cela demande pas mal d’expérience et beaucoup d’heures de glisse sur différents setup. Le centrage des skis est évidemment très personnel mais il se fait aussi en fonction de la pratique du skieur, de son poids, de son style et du type de neige qu’il a sous ses pieds. Alors vous l’aurez compris ce n’est déjà pas simple, pour ajouter un peu de confusion dans la tambouille chaque marque a un peu son système de mesure de centrage intrinsèque, certains utilisent le centre de gravité, d’autres le milieu de la surface de glisse, ou encore le point le plus fin du ski… Le problème c’est que ça ne veut plus dire grand chose tout ça et il est dur face à ces différentes appellations de trouver une cohérence et par là-même d’être pertinent au moment de son perçage. Eh oui bon sang. En freestyle park... Le plus simple pour être sûr de ce que vous faites c’est encore de mesure votre ski, de le diviser en 2 pour en définir son centre. Dans une pratique freestyle on s’est rendu compte à force d’expérience que l’on avait tendance à monter nos skis assez centrés car de cette façon le ski est bien équilibré en l’air et a un très bon pivot. Cela améliore aussi considérablement les performances en switch. Donc le milieu du ski semble être par ses qualités un point d’origine idéal. On l’appellera zéro. A partir de cette marque on a tendance à monter les skis de park pour des freestylers chevronnés entre 0 et -3 cm, si vous ne passez pas votre vie dans le park vous pouvez aller jusqu’à -5 cm.

© Atomic

... Et en backcountry Pour les skis de back country c’est entre 0 et -7 cm. C’est évidemment plus délicat pour des skis de poudreuse car le montage du ski a vraiment une incidence considérable sur son comportement, notamment en réception et pour déjauger efficacement. Les cambres inversés peuvent être montés un peu plus centrés grâce à leur spatule hyper progressive, ils déjaugent très bien, par conséquent on peut centrer plus le ski et profiter de tous les avantages d’un ski centré avec son pivot rapide et son équilibre homogène. Si vous êtes expert et très très joueur, dans le style à faire des butter, des landing switch, etc, il est conseillé de bien centrer ses skis, entre -1 et -3 cm, mais le ski sera moins stable à haute vitesse. Si vous êtes plus typé freeride privilégier un montage plus en arrière dans les -5 a -7 cm. Tout ceci est très relatif, rien que la consistance de la neige a une énorme influence sur le montage, personnellement je ne monte pas mes skis de la même façon si je ride à Whistler ou en Europe. La neige là-bas est plus compacte en règle générale donc j’ai tendance à plus centrer mes skis.

Si vous skiez en switch comme Chris Bentchetler, il faut centrer vos fixations entre -1 et -3 cm.

Ce qu’il faut retenir c’est que le centrage de vos skis est vraiment important et cela a une grosse influence sur le comportement de vos planches. Il nous paraît important de rationaliser un peu le montage et d’avoir une standardisation, même si c’est uniquement pour ces références personnelles, cela peut aider à comprendre comment monter ces skis et acquérir quelques certitudes face à ces choix toujours délicats. Oh la vache la fin est extrêmement pertinente de bonne foi compulsive.

Julien Regnier

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© Elina Sirparanta / OBTP

20 I QUIZZZZ

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Il vient de tomber 50 cm de neige dans ta station, que fais-tu lorsque tu te réveilles le matin ? T’as trop fait la fête la veille, tu rejoins tes potes au ski avec deux heures de retard. Il ne faut pas rater une journée pareille, mais bon ça fais chier. Tu es dans la première cabine avec ton Arva, pelle et sonde ! Tu vas tout déchirer. Tu te lèves motivé pour aller skier, mais tu n’as pas d’Arva et t’en chies à retrouver tes skis de peuf. Tu fais ce que tu veux. Tu vas sur un forum ( sur skipass. com, voilà c’est dit ! ) tu trouves un sujet qui parle de l’explication d’un tricks. Tu aimes aider les gens et en plus, tu connais bien le tricks en question. Tu écris un texte pour aider les petits jeunes. Tu les emmerdes tous ces bons à rien, toi tu as appris tout seul. Ils n’ont qu’à faire pareil ces blaireaux. Un forum de ski ? skipass.com ? Désolé tu ne connais pas ! Skipass.com c’est d’la merde, t’y vas jamais. Tu te prends une grosse boîte sur le big air du park. Tu te relèves, tu as mal nulle part mais tes amis sont tous morts de rire et se foutent de ta gueule.

Tu viens de recevoir la dernière vidéo Poor Boys, celle que tu avais commandé il y a deux semaines sur le net. Tu l’ouvres, la glisse vite dans ton lecteur DVD puis la regarde une voire deux fois d’affilée. Tu te demandes pourquoi tu as acheté ce truc et tu poses la vidéo dans un coin. Tu es content de ne pas t’être fait arnaquer en achetant sur le web, tu gardes la vidéo précieusement, et tu la regarderas le moment venu.

Tu pars quand même skier, ce n’est pas tous les jours que t’en as l’occasion. Tu restes tranquille chez toi sur ton ordi. Tu en profites pour te reposer car tu comptes te faire une grosse session les prochains jours.

Tu tombes sur une émission de TV parlant de l’épreuve de half pipe des X Games de 2006. Tu as déjà vu tout ça mille fois, et tu te souviens de tout, la victoire de Tanner, la 2ème place de Lolo et Dumont 3ème. Mais tu regardes l’émission quand même. Les X Games de 2006 tu n’en as rien à foutre. Ils auraient dû passer une émission sur les summer X Games de 1995 tant qu’on y est. Tu regardes en te marrant car ça te rappelle des trucs que tu avais oublié. Tu te dis que le pipe de nos jours ça n’a plus grand chose à voir et que les choses on beaucoup évolué.

Tu t’en branles, tu télécharges c’est gratuit.

T’as pas de station fétiche, c’est tous des voleurs qui vendent des forfaits trop chers.

Ton pote te filme lorsque tu replaques le meilleur tricks de ta vie.

Lors d’une journée de ski, tu rencontres Xavier Bertoni au snow park ?

Tu t’en fous qu’il t’ai filmé. C’est juste cool pour ton pote, comme ça il aura un souvenir de toi.

Tu vas le voir et lui demande un autographe et fait une photo avec lui. Il a gagné les X Games et tu l’adores.

Tu arrives sur la chill zone du snow park de la station et tu tombes sur des potes à toi qui sont en train de fumer un joint.

T’es trop content ça fais un tricks en plus pour la vidéo que tu souhaites mettre en ligne à la fin de l’hiver.

Tu le regardes discrètement et essaies de voir si il a des nouveaux tricks qui déchirent.

Ouais un joint, cool, t’en roules un aussi et tu vas te mettre la rafale avec tes amis.

T’es super fier de toi et tu publies le saut sur ton profil facebook pour que tous tes amis puissent la commenter.

Tu le laisses rider le park et tu ne le regardes pas.

Tu fumes une petite canne avec eux. De temps en temps ça ne fait pas de mal, puis les superstars du ski freestyle le font aussi.

Tu insultes ton pote et lui demande de supprimer ce qu’il a filmé. Tu veux être underground.

Suite à une chute en hors piste, tu t’exploses les ligaments croisés du genou droit. Ton chirurgien t’explique qu’il te faudra attendre quasiment un an avant de sauter à nouveau sur des skis.

Tu l’arroses de neige et l’insultes.

T’as pas la télé, puis les X Games c’est de la merde.

Tu fumes pas, c’est pas bon pour la santé puis c’est illégal la drogue. Chill zone c’est un truc en rapport avec le Chili ?

Tu fais un feu géant et mets tes skis dedans. Tu n’en feras plus jamais c’était une belle connerie ce sport.

Tu remets tes skis et tu vas te caler au bar, de toute façon le park ça commence à te saouler.

Il faudra attendre le temps qu’il faudra mais tu continueras le freestyle coûte que coûte !

Tu te marres avec tes potes et tu leur sors une excuse bidon qui explique la raison de ta chute.

Le chirurgien se trompe, en faisant de la rééducation tous les jours, en seulement six mois tu seras de retour sur les planches.

T’es vexé. Tu dis rien et tu sais que tu feras mieux le prochain saut. T’as pas de potes, t’emmerdes tout le monde.

Tu as plus de Tu es un sosie de Alex Scherrer, Flo Duboeuf, Max Vince, Kevin Guri, Antoine Diet ou encore bien d’autres… Tu pratiques le ski freestyle ça t’amuse, t’aimerais être fort mais tu t’y prends mal et tu n’y parviens pas vraiment.

Tu es dans ta station fétiche, mais malheureusement les conditions ne sont pas super. Il n’y a pas beaucoup de neige et le ciel est rempli de nuage.

Tes genoux sont en titane et ne pètent pas comme ça.

Tu as plus de Tu ressembles un peu à Pep Fujas et à Jon Olsson. Il y a cinq ans tout le monde te prenait pour la nouvelle star mais maintenant t’es fini. Arrêtes de regarder derrière toi, tu te fais du mal. Les petits jeunes t’ont tous doublé et t’as rien vu venir…

Tu as plus de Tu es une espèce de JF Cusson. Ce qui t’intéresse finalement c’est plus le cul et la drogue que le ski. Le ski tu t’en branles tu sais même pas pourquoi t’en fais…

Tu as plus de Paco Garcia on t’a retrouvé ! Tu as 3 , 3 , 3 et 1 : Tu as le même score que Chris Booth, bravo ! Mais je suppose qu’il reste meilleur que toi en ski.


22 I TRIP I CACHEMIRE GIRLS

Forêts enchantées et crêtes enneigées, gamins joyeux et soldats armés, hospitalité et méfiance, nature merveilleuse et affreuse pauvreté : un voyage au Cachemire est l’occasion de s’immerger dans une terre de contraste, entre malaise et émerveillement. Laura Bohleber et Giulia Monego en ski et Geraldine Fashnacht en snowboard s’y sont immergées dix jours. Laura a pris la plume pour nous faire partager leur trip. Voilà c’est fait, on rentre de notre voyage dans les montagnes du Cachemire. Une expérience aussi riche au niveau du ride que pour les rencontres avec les habitants. On a passé notre séjour dans le petit village de Gulmarg, dispersé sur une plaine à 2700 mètres d’altitude. Là, on a pu découvrir les environs à ski et en snowboard. On a pu profiter d’un gondola «une pièce maîtresse de la technologie française» (comme affiché sur un panneau à l’entrée du village), pour monter jusqu’à 4000 mètres - quand la chance était avec nous et que les installations marchaient. Après on a surtout utilisé les peaux de phoques et les raquettes pour explorer les spots un peu plus éloignés. De très longues pentes nous ont amenés jusque dans les plaines en dessous de Gulmarg, où l’on a découvert un terrain de jeu énorme au-dessus et en dessous ce petit village.

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Texte Laura Bohleber • Photos Myriam Lang-Willar Nature vierge et grand ski On a eu beaucoup de chance avec la neige : de gros flocons sont tombés quasiment tout le long de notre séjour. Les jours de neige, on profitait de la magnifique forêt autour de Gulmarg permettant une meilleure visibilité que dans les grands espaces ouverts où tout devient blanc. On a trouvé des petits endroits superbes pour jouer avec le terrain : les arbres magiques (les « paper trees » dont l’écorce semble se décoller), des petits couloirs et des pillows. Sur « Monkey Hill », une colline qui s’élève au-dessus du village, on a même pu skier sous les yeux de singes sauvages. Les jours de soleil, nous sommes partis explorer le terrain plus alpin, en haute altitude. Depuis le sommet des installations, on peut longer une longue crête qui donne accès à des superbes arrêtes descendants dans la vallée. On a pu dessiner des belles lignes avec des grands


Laura Bohleber dans les pentes vierges autour du village de Gulmarg.


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Pour Giulia Monego, ce trip aura permis de concilier ride et expérience humaine.

virages sur la neige vierge ces jours-là. Quel rêve de passer toute la journée dans la poudreuse avec le panorama des hauts sommets himalayen en arrière-plan ! On s’y retrouvait tout seul dans le bonheur blanc – à part qu’on croisait occasionnellement des militaires. Gulmarg se situe seulement à dix kilomètres de la frontière pakistanaise. Même si le fait de voir des armes partout nous a laissé un sentiment bizarre au début, les rencontres avec les militaires se sont plutôt bien passées. Une fois, on a même pu monter dans un ratrack de l’armée pour revenir à Gulmarg après une descente plus éloignée. Cela nous a non seulement épargné une longue marche mais c’était aussi une belle expérience humaine : être serré comme des sardines dans une boîte avec des militaires indiens était quelque chose d’exceptionnel - pour eux probablement autant que pour nous ! Mais en discutant avec les habitants de la région, on a néanmoins pu sentir les

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tensions en ce qui concerne la présence de l’armée indienne. Les conflits politiques de la région sont loin d’êtres résolus et restent présents dans le quotidien des gens. L’hospitalité kashmiri A Gulmarg, nous avons pu facilement discuter avec les gens : ils sont habitués à voir des touristes et beaucoup d’entre eux parlent anglais. Une des plus belles rencontres a été celle avec Farus, un vieil homme charismatique qui nous a donné une vision très différente sur la situation politique, la vie des locaux et le tourisme dans la région. C’était un échange réciproque : à la fin de nos discussions, Farus nous expliquait qu’il aime beaucoup rencontrer des gens d’ailleurs. N’ayant pas les moyens financiers de voyager, ces rencontres lui permettent d’une certaine manière de découvrir d’autres cultures, un peu comme si le monde



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venait chez lui, nous a-t-il expliqué. Par contre, on n’a pas pu rencontrer de femmes kashmiri. Farus nous explique qu’il n’y a aucune famille qui habite véritablement à Gulmarg. La tradition est encore très forte dans cette société : ce sont uniquement les hommes qui viennent travailler avec les étrangers. Les femmes s’occupent de la maison, dans les villages de la vallée. Pendant notre séjour, on a eu la possibilité d’arriver à ski dans un de ces villages et rencontrer une famille là-bas. C’était une belle expérience de pouvoir découvrir un univers si différent. Il y a les quatre générations qui vivent dans un espace serré de deux chambres. La famille nous a accueilli chaleureusement, avec du thé et du chapati cuit dans le feu quand on est arrivées. Les échanges se sont surtout fait avec les sourires, beaucoup de sourires, seul moyen de communiquer

à part nos quelques mots de kashmiri. Skier à travers ce village nous a donné une autre vision du quotidien des gens : toutes les générations vivent ensemble. Il y a des maisons qui tiennent mieux debout que d’autres et il doit y faire froid l’hiver. Lorsqu’on traverse le village, des regardes curieux nous suivent depuis les fenêtres. Tout n’est accessible qu’à pied ici, et les enfants se font le plaisir de sauter sur nos skis et snowboards pour glisser avec nous. Avec des rencontres comme celles-ci, ce voyage a acquis une dimension riche en plus du superbe ski qu’on a pu faire. La découverte d’un petit bout de cet univers culturel kashmiri qui est si différent du nôtre.

De la bonne neige, personne dans les parages, un panorama de fou aux portes de l’Himalaya. Que demander de plus ?

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Analyse des gammes en 18 marques On aurait pu croire au regard de la crise qui souffle depuis deux ans sur les pays industrialisés, que les fabricants allaient faire profil bas, c’est mal connaître le milieu ! Il faut dire que la météo ces deux derniers hivers est de notre côté, et que le manteau blanc qui recouvre les Alpes a de quoi booster le moral des troupes. Un moral sinon au beau fixe, du moins en hausse qui se ressent dans les collections 2011, avec leurs lots de nouveautés et de designs plein de couleurs.

DDossier réaliser par Laurent Molitor X

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ARMADA Le rocker mais pas que. En 2011, on trouvera chez Armada trois différents profils de rockers en plus des skis à cambre traditionnel. Facile de s’y retrouver. Le Park Rocker. Léger rocker en tip & tail associé à un cambre normal sous le pied. Efficacité en carving tout en éliminant les points d’ancrages aux extrémités, idéal pour tout ce qui est nose & tail press ou butter. Le Freeride Rocker. Long rocker en tip & tail, associé à un cambre sous le pied : « le meilleur des deux mondes ». Déjaugeage immédiat tout en gardant du contrôle sous le pied de retour sur neige dure. Le Powder Rocker. Le profil le plus exclusif. Rocker intégral ou presque, on ne garde que 2 mm de cambre pour assurer le minimum syndical de retour sur la piste. Côté nouveautés, on note que le célèbre AR6 (park all mountain-cambre normal) évolue et devient l’AR7. Chants droits sous le pied pour plus précision en appui et un cap en tip & tail pour gain de poids et de maniabilité. Côté maniabilité justement, l’AR7 en rajoute une couche en raccourcissant son rayon de courbe. La grosse nouveauté que l’équipe de Skilabo attend impatiemment, c’est le Triumph, ( de 77 à 80 mm en patin ), « le premier ski All Mountain dérivé non pas des skis de race, mais des skis de park&pipe ». L’AR7, (1) évolution du célèbre AR6, plus précis et plus maniable. Le Triumph, (2) nouveau ski All Mountain chez Armada.

Trop de nouveautés et de skis qui font envie à présenter chez Atomic ! on se concentrera donc sur la nouvelle gamme Aspect. Depuis l’hiver dernier se dessine une nouvelle niche dans la catégorie freeride : les skis de Touring. Des modèles légers mais sans tomber dans les excès des skis de randonnée pure ou de ski alpinisme. Le but, offrir un vrai ski de freeride, efficace à la descente, mais qui par son poids, permet l’option montage en fixs de rando ( ou de télémark ). Atomic nous sort donc 3 modèles labellisés Aspect, dont le Charter, avec -selon nous- une largeur en patin idéale pour tout faire (≈100 mm ). Si on ajoute que le shape de la spatule allié à un beau rocker nous font saliver rien qu’à les voir, autant vous dire qu’on est impatient d’aller l’essayer sur la neige. Côté Freeski plus “traditionnels“, c’est tout simplement l’orgie. La gamme Nomad s’étend encore et propose des spatules plus longues et différents types de rockers (simple, double, plus ou moins prononcés) en fonction du programme. La particularité chez Atomic : une transition spatule / patin avec une zone de plat. Le but du jeu : garder de l’accroche sur une bonne longueur lorsque le ski est sur la carre, tout en conservant un gros effet rocker pour un déjaugeage immédiat. Tout ça avec des couleurs et des décos surprenantes, on risque d’en retrouver pas mal aux pieds des amoureux du freeride l’hiver prochain. Le Charter, (3) le plus large des 3 modèles de Freeride / Touring disponibles en 2011. Le Benchetler, (4) carton de l’hiver dernier, à avoir absolument dans son quiver. Avis aux pistards ! À essayer d’urgence si ce n’est déjà fait : les skis équipés du Système Double Deck ( D2 ) , au rapport accessibilité / performance étonnant. Ici le nouveau venu dans la gamme : le D2 VF 73

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BLACK DIAMOND Tout pour le freeride ou presque. On n’a toujours pas fait mieux que l‘impressionnant Megawatt (125 mm en patin, 45 cm de rocker suivit d’un cambre plat jusqu’au tail) pour faire le plein de sensations en poudre. Dans la série des skis qu’on aime bien ( 102 mm en patin ), le Verdict évolue, il a été retaillé pour plus d’accessibilité (un peu, ça reste du ski efficace avant tout) et de polyvalence, que du bon donc. Pour trouver les vraies nouveautés 2011, il faut se tourner vers d’autres terrains. Notamment celui du Freeride / Touring, avec des skis encore plus légers, mais toujours sans aucun compromis sur la skiabilité et l’efficacité. Nouveau noyau plus léger et dopé au carbone pour une gamme allant de 75 à 100 mm en patin. C’est évidemment vers les plus larges que se tournent nos yeux, l’Aspect en 90 mm en patin et le Drift (100 mm). Bonnes nouvelles pour les filles qui aiment envoyer, elles ont droit à deux modèles correspondants (le flex est identique que les versions hommes), dont le Starlet en 100 mm en patin. le Megawatt, pour la poudre.

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taillé sans concession

le Syncra, (6) ski de randonnée au féminin, ultra polyvalent avec ses 80 mm en patin.


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BLIZZARD

BLACKCROWS La politique de Blackcrows n’est pas de nous inonder chaque année de plein de vraies fausses nouveautés, mais de faire évoluer tranquillement une gamme bien pensée. Ce qui n’empêche pas les corbeaux noirs de nous proposer de nouvelles tailles ou des modifications sur leur gamme. Exemple avec l’Orb, dans la catégorie qui cartonne cet hiver : le Freeride Touring. Allégé d’environ 800 g ( la paire ) par rapport à la première version, il devient l’un des skis les plus techniques de la catégorie. Plus polyvalent, pour ceux qui cherchent un freeride utilisable tous les jours, le Corvus, modèle emblématique jusqu’alors uniquement disponible en 196 cm existe désormais en 185 et 175 cm. l’Orb nouvelle version, (7) un ski de montagnard, selon ses concepteurs. Bonne nouvelle pour les petits gabarits qui lorgnaient avec envie du côté du corvus (8): il sera désormais dispo en 185 ( en photo ) et 175 cm.

Si la marque a une forte connotation racing dans l’imaginaire du skieur français, elle n’en propose pas moins de très bons skis de freeride. Reste qu’on va quand même commencer par une nouveauté plutôt orienté racing, qui nous a bluffé en démonstration, et qu’on attend avec impatience d’aller essayer sur la neige. Salomon avait ouvert le bal il y a une quinzaine d’année avec le Prolink, Atomic l’avait remis au goût du jour avec le Double Deck ; en 2011, Blizzard décline le concept du bras amortissant en y intégrant carrément un piston sous la chaussure, c’est le IQ Power Full Suspension. 3 skis en seront équipés, de 68 à 87 mm en patin. Le but de ces différentes technologies est le même : plaquer le ski sur la neige, amortir au maximum les vibrations et booster la relance. Que les freeriders se rassurent, ils auront également plein de bons skis à se mettre sous la dent de 88 à 120 mm en patin avec le magnifique Zeus au shape prometteur. Suivant les modèles, on trouve des flat cambers, des spatules progressives, jusqu’à un long rocker sur le Zeus ; ça bouge dans le bon sens, vivement les tests sur la neige. le Zeus, (9) la machine à poudre avec de nouvelles lignes de cotes et un sympathique rocker.

COREUPT Je hais Guerlain ! Voilà qu’il nous sort pour 2011 un Fat pour que les skieuses débutantes ou presque puissent accéder elles aussi aux champs de peuf. Comme s’il n’y avait déjà pas assez de traces ! Enfin, si vous aussi, à l’image de Goon, vous voulez rider avec votre skieuse du dimanche de copine, tournez vous vers le Sonar. Pour les skieurs, les vrais, ça foisonne de bonnes choses. Parmi elles, une série limitée à 100 exemplaires d’un ski de poudre radical dans sa conception, le Guerlain Chicherit. Zéro polyvalence, il est taillé exclusivement pour les grosses journées, celles où l’on ne touche pas le fond. Dans la série… des petites séries, on trouvera également un ski de pipe, le Justin Dorey, avec un gros flex et pas très tolérant, pour spécialistes donc. Parmi les évolutions sachez que le TJ Schiller aura en 2011 moins de spatule, et que le flex a été modifié pour plus de rendement en switch et enfin le Colby West a été notablement rigidifié. le Guerlain Chicherit.

Focus sur le iQ Power Full Suspension. (10) 2 bras en carbone reliés par un piston central collent le ski sur la neige.

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Sans commentaire !

le Sonar, (12) pour les masos qui auraient envie de faire de la poudre avec leur copine.


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K2

FISCHER Décidemment en 2011, on va se remettre au racing ! Avis aux amateurs de performances pures, les nouveaux RC4 World Pro s’affichent comme de nouvelles armes absolues. Déjà référence l’hiver dernier dans les tests Skilabo, c’est plus particulièrement sur le Géant que nos testeurs racing bavent déjà d’envie. Pour ceux que les combinaisons moulantes rebutent, rassurezvous, il y a de quoi faire du côté des Freeski, avec notamment l’inaltérable série des Watea, plus belle et plus étoffée chaque année. De 78 à 114 mm en patin, il faudrait vraiment mettre de la mauvaise volonté pour ne pas trouver son ski de freeride parmi les 6 modèles estampillés Watea. Suivant les largeurs et les programmes, on trouve différents types de déroulés de spatules et de tails, les plus relevés étant labellisés “early rise“ le RC4 World Pro RC (1) nous avait mis l’eau à la bouche lors des pré tests de Méribel, vivement la neige bleue de fin de sasion pour le pousser dans retranchements. Ou du moins essayer… . Le Watea 114 (2) : FSBC au programme, avec sa nouvelle spatule progressive “early rise“.

HEAD Vu les résultats de Head aux JO, on a sûrement tord de ne pas vous parler de la gamme racing (SuperShape) et leur système KERS à restitution d’énergie, mais par manque de place, rendezvous directement au rayon All Mountain (série Peak) et Freeski (7 modèles). Pas de révolution dans les shapes sur la série Peak (4 largeurs de 74 à 88 mm en patin), mais à tester quand même puisqu’ils adoptent une nouvelle structure en spatule, avec une partie du noyau remplacée par un élastomère. Selon ses concepteurs, la spatule devient alors “intelligente“, rendant les amorces de virages court plus faciles et nerveuses, tout en garantissant le max d’efficacité en grandes courbes. Rassurez-vous, Skilabo sera là pour vous expliquer comment ça marche ! Côté Freeski/Big Mountain, trois modèles adoptent le rocker : le Jerry 104, le Jimi 110 qui existait déjà l’an passé, et l’imposant Carlos 125 !

Difficile de faire un tour exhaustif des nouveautés, puisque après quelques années de calme sur certaines catégories, c’est toute la gamme ou presque qui change pour 2011. Avec bien sûr du rocker à toutes sauces. K2 défini pas moins 5 types de rockers différents clairement identifiés en fonction du programme, y compris pour la piste. Cela va du plus sage, le Speed Rocker -10 % de rocker (2 mm en spatule uniquement)/90 % cambre traditionnel -, au plus extrême, le Powder Rocker -50% rocker (+ de 10 mm en spatule et en talon)/50 % cambre réduit-. Entre les deux, on trouve : le Catch Free Rocker - 20% rocker (2mm en spatule et talon)/80% cambre trad -, destiné aux skieurs intermédiaires (entrée de courbes et sorties de virages facilitée) ; le All Terrain Rocker – 30% rocker (de 2 à 10 mm, en spatule uniquement)/70% cambre traditionnel-. Et enfin le Jib Rocker pour le park – 20% rocker (2 mm en spatule et talon)/0% cambre (plat entre les extrémités) -. Facile finalement de s’y retrouver. Pour finir, sachez que même les mini riders ont droit eux aussi à différents différents rockers sur des skis d’à peine 100 cm ! Le Darkside, (5) qu’on a eu la chance de pouvoir déjà tourner. Une question : comment font-ils pour nous livrer un ski aussi large et aussi efficace sur plus d’un terrain ? Impressionnant.

Les 4 modèles estampillés Big Mountain (3) chez Head, dont 3 à rockers.

K2 Rocker Profil Skis (7) À chacun son rocker, démonstration en image des différents profils.

Le JO Pro (4) ( 84 mm en patin ), désormais décliné en deux autres versions, le Blueberry en même largeur et le Cherry Kiwi, en plus étroit ( 79 mm ).

Le tout nouveau tout beau revival, (6) ski de park. Cambre plat et rockers aux extrémités, c’est le Jib Rocker, une des 5 versions du cambre inversé proposé par K2 en 2011.

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KÄSTLE Parmi les nouveautés 2011, c’est évidemment du côté du MX 128 que nos regards se sont tournés… Vindiou. 400 mm de rocker, 128 mm en patin, gros pintail déjaugeage immédiat pour les grosses journées ! À noter que les MX108 et 98 passent aussi en léger rocker. Notons que certaines nouveautés se veulent plus accessibles que les années précédentes, nos petites cuisses vous disent merci. le MX 128,

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tout beau tout nouveau.

S’il y a bien une marque qui affiche haut et fort de nouvelles couleurs, c’est bien Nordica. On en prend plein les yeux, et niveau technique ou shape, comme c’est en rapport, on applauditdes deux mains. Côté Racing, Nordica oblige, la nouveauté vient d’un autre système amortissant dans la lignée des Prolink et autres Double Decks : le EDT. On le retrouve sur l’impressionnant Dobermann, qui comme son nom l’indique, n’est pas là pour acheter du terrain, mais plutôt pour mordre la glace des stades de slalom. Flex super souple associé à une grosse rigidité en torsion pour varier les rayons à l’envi et obtenir un race super polyvalent. Les Freeskiers et les freeriders ne sont pas en reste avec pour ces derniers l’arrivée du rocker sur la gamme Freeride, avec par exemple l’Enforcer, (existe aussi pour les filles jusque 110 mm en patin, le Girish). Idem sur la gamme Backcountry Freestyle, avec des skis à couper le souffle, tel l’impressionnant Raddict et ses 127 mm en patin. Le rocker Nordica se décline en 3 versions. Le slow rise profile, ni plus ni moins qu’un spatule progressive, le early rise profil, rocker déjà bien marqué early rise profile, high ride profile profil dans sa version la plus extrême. le Dobermann

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et son système EDT.

Dans la série Backcountry Freestyle, le Zéro, belle illustration du changement de ton chez Nordica pour 2011

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Un des cartons de l’hiver dernier dans l’univers FS, le Ace of Blade. (11)

MOVEMENT Difficile de faire plus Freeride Oriented que la marque à la pomme de nos voisins suisses, à part peut-être Scott, une autre marque du pays du gruyère soit dit en passant. Parmi les grosses nouveauté chez Movement : une série de palins de Ski Alpinisme ultralights, les X-series Fish et skis de Touring, les X-Series Random et Logic pour le plus large ( 88 mm ). Que les adeptes de la banane effrayé par le côté moule burnes de la chose se rassurent, ils ont plein de bonne choses à se mettre sous la dent, dont un des rockers les plus extrêmes du marché, la nouvelle version du Fly Swatter, 100 % FSBC. Côté Big Mountain, le Super Turbo, réservé aux experts, adopte lui un flat camber du tail jusqu’à quelques cm devant la butée, pour finir sur un très long rocker appelé Early Rise Tip. Une bête de 118 mm de large en patin. Entre Ski Alpinisme et Touring; le Logic, (12) le plus large de la toute nouvelle gamme X-Series La nouvelle bête pour les amateurs de Big Mountain, le Super Turbo, (13) long rocker et flat camber jsuq’au tail. Un ski 100 % Newschool, le Fly Swatter (14)

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SALOMON

ROSSIGNOL Nouvelle famille Strato pour les pistards, dérivée des skis race et estampillés “ Troy Lee design “, beaux comme des camions. Côté All Mountain, à la série Zenith vient s’ajouter une toute nouvelle ligne au shape inédit : les Alias. Après avoir travaillé la version extrême du rocker sur le célèbre S7, Rossignol s’intéresse aux effets bénéfiques du cambre inversé pour les skieurs de piste de niveau intermédiaire voire débutant. Direction l’Alias donc : tolérance toutes neiges et pivot grâce à un léger rocker en tip & tail, maniabilité et facilité grâce à des lignes de côtes bien creusées. Côté Freeride, la gamme Bandit, après 10 ans de bons et loyaux services, disparaît pour s’intégrer dans la ligne S. Le S80, le S86 et le S97 viennent ainsi s’ajouter au S3, S4 ( le ski qui a gagné aux X-Games pour la deuxième fois ), S5, S6 et au légendaire S7 (qui existe désormais en version filles, le S110). Côté filles justement, le All Mountain qui cartonne s’appelle l’Attraxion, qui existe en version écofriendly, Attraxion 8 Echo, bien vu ! Pour le reste des freeski, comme chez les hommes, les Bandits passent en série S, toujours avec des décos signées Caia Koopman. L’Alias, (1) avec un léger double rocker, qui s’appelle Autoturn chez Rossignol, sans doute pour ne pas effrayer la cible.

La force de la gamme All Mountain / Freeride 2011 ? Quel que soit votre style de ski, vous avez l’assurance de vous trouver un ski “de tous les jours“, la paire unique qui vous accompagnera dans toutes les conditions. Pour les plus pistards d’entre vous, tournez votre regard vers l’Enduro, dans la célèbre gamme X-Wing. Léger rocker allié à l’efficacité sur la carre de la série, le tout en 84 mm, une nouvelle arme de polyvalence piste/tout terrain. Pour ceux qui sont un peu plus FR Oriented, sans pour autant se ranger dans la catégorie “Sangliers de l’Alpe“, direction le Sentinel, ski allround fiable et sans surprise, avec un petit rocker et 94 mm en patin, parfait pour affronter toutes les conditions sans changer de ski au cours de l’hiver. Pour ceux qui veulent mettre une grosse dose de fun dans leur ski, ça se passe du côté du Twentytwelve, double rocker, 90 mm en patin, bonne largeur pour là encore tout skier. Accrocheur sur piste, ludique en poudre, léger pour s’envoyer en l’air, il a de quoi séduire. Et enfin pour terminer ce tour d’horizon des grosses nouveautés : le Diktator, tout est dans le nom. Si vous avez les cuisses, vous découvrirez un ski solide, fait pour skier vite en toute sécurité et en toutes conditions. Habitués des skis qui tournent tout seuls, passez votre chemin. Un peu l’antithèse des skis “ à la ricaine “ (tout mou avec plein de rocker, faciles mais limités en termes de cadence). Ne reste plus qu’à choisir votre univers. Le Dictator. (4) Pour dominer absolument tous les terrains… Si vous aimez le ride à grande et très grande vitesse. tWENTY_TWELVE _ (5) Fun garanti sur tous les terrains.

Les nouveaux ski race et leur “Slant Nose“. (2) La nouvelle version du S6 pour le FSBC, (3) avec en 2011 un cambre plat, le ski qui réveille l’instinct de testeur qui sommeille en nous.

ROCKER (6) Un terrain, un seul : la poudre. Le rocker reste encore et toujours la référence ultime pour le avaler les champs de poudre à mach 2.

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SCOTT Chantre de la spatule progressive depuis des années, associée plus récemment avec un shape convexe (spatule Venturi), Scott s’est depuis longtemps imposé comme une marque référence dans les domaines All Mountain et Freeride. Les vaisseaux amiraux de la marque sont toujours les Crusades, Pure et autres Stunts. Côté nouveautés, deux nouvelles familles. Tout d’abord les “Freeride Mountaineering“ que nous continueront d’appeler Touring, c’est plus simple. Initiée l’année dernière avec le Crusair (89 mm en patin), ces skis à nouvelle technologie (noyau léger associé à différentes structures en carbone) existent désormais en 2 nouvelles largeurs. Le Xplor’Air est le plus étroit (78 mm) et le plus orienté ski alpinisme ; alors que le Powd’Air (96 mm) est le plus freeride oriented. Pour les adeptes du jibb et autres freestyleries en poudre, Scott a développé un rocker twin tip qu’on retrouve sur un mid fat, le Dozer, et sur un fat, le Mega Dozer. On retrouve aussi ce nouveau shape sur un “allround freestyle“ pour girls, le Lola. le Mega Dozer, (7) fat à rocker twin tip pour la pratique du FSBC. le Lola, (8) ski girl qui oscille entre tout terrain et freestyle, mamans old school, passez votre chemin. le Crusade, (9) toujours une référence dans la polyvalence tout terrain.

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36 I MATOS I PREVIEW 2011

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VÖLKL

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STÖCKLI Qu’ils sont beaux… On ne se lasse pas la finition suisse. On passe sur les skis de courses, tous plus classes les uns que les autres et dispo aussi bien en version FIS que “client“…. Pas de rocker au programme en 2011… mais presque. La grosse nouveauté de l’hiver, c’est le Stormrider PRO, qui adopte une nouvelle construction et un nouveau shape des extrémités. Si on reste sur un cambre classique, les lignes de cotes elles deviennent droites sur 30 cm en spatule et 15 en talon. Le but de la manœuvre : plus de facilité en déclenchement tout en gardant une plus forte présence sur neige dure une fois sur la carre. le Stormrider PRO (1) avec son vrai faux rocker en spatule et talon. Très bonne nouvelle pour les bonnes skieuses tout terrain, le célèbre stormrider XXL (2) est désormais disponibles pour vous les filles, c’est le LXL Dans la série “j’en veux une paire pour Noël“ : le Rotor 106. (3)

Une fois n’est pas coutume, c’est vers les skis de racing que notre regard est irrésistiblement attiré. Le nouveau Racetiger Speedwall est trop beau, trop classe, trop tout. Völkl a même poussé le vice à équiper ce modèle de chants “fartables“. Un petit crayon de wax est livré avec, histoire d’améliorer la glisse quand le ski est sur la carre et gagner ainsi quelques millièmes de secondes dans les parcours chronométrés. Que les freeriders se rassurent, ils n’ont pas été oubliés. La grosse nouveauté de l’hiver, c’est une version assagie du Mantra, le Kendo, qui en plus sera décliné en version femme, le Kenja. Le rocker se diversifie en 2011 avec une approche exclusive à Völkl. Un peu compliqué, mais intéressant, on va essayer de vous faire la version courte… La famille Rocker se divise en deux sous catégories. Les Full rockers d’un côté et les Partial Rockers de l’autre. Jusque-là, tranquille. Le Full rocker se re-sousdivise à son tour en trois autres segments. High/ Medium/Low. Pas si compliqué finalement. Ah si, il y avait un piège : le High Full rocker se réparti à son tour en deux branches. Le HFR à 3 sections de flex, et le HFR à 5 sections de flex. Toujours là ? Ensuite ça se complique, mais une chose est sûre, l’approche est techniquement intéressante et va à l’encontre –sur certains modèles- de ce que revendiquent d’autres fabricants, notamment en termes de rigidité dudit rocker. On essaiera de décortiquer tout ça sur la neige, promis. Tout beau et tout écolo ou presque, le Nanuq, nouveauté dans la catégorie Touring/Freeride/ Ecofriendly

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racetiger_SL_Worldcup _ (5) Le ski qui attire tous les regards. Trop beau avec sa finition métal, on peut lui farter les chants, d’où son nom de Speedwall le Kendo, (6) modèle très attendu qui manquait dans la gamme, beaucoup plus accessible que ses ainées, Mantra et Gotama. Existe en version lady, le Kenja.

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ZAG Petit mais costaud, telle pourrait se définir la gamme Zag pour 2011. Trois segments : Freeride Pro, (les skis du team, rigides et tout) ; Freeride Heritage (confort et facilité avant tout) et Freeride All Mountain (rayons plus longs que les séries Heritage). Ce n’est un secret pour personne, le H112, et sa spatule progressive/rocker à la Zag a fait de nombreux adeptes chez les forts et très forts skieurs, il reste donc inchangé pour l’année prochaine, à part une déco du plus bel effet. À l’image de certaines marques (K2, Rossignol entre autres), Zag croit aux bienfaits du rocker pour les skieurs intermédiaires. Ça tombe bien, nous aussi, il s’appelle le Purist RX et possède un rocker tip&rail assez proche de celui du H 112. Parmi les nouveautés bien dans la tendance, un petit ski de Touring bien léger, maniable et avec beaucoup de flottaison, le Purist Light. Dans la gamme Heritage, je veux le Gold (7) et sa feuille d’or 24 carats, livré avec son certificat d’authenticité ! le H 112,

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une référence pour sangliers.

le Purist Light,

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ski de Touring Freeride.



© Guillaume Vallot

38 I REPORTAGE I RANDO

Le bon vieux ski de rando connaît un nouvel engouement grâce aux progrès du matériel et à l’arrivée de nouveaux pratiquants. Ringard le ski de rando ? Posez donc la question à Fredrick Ericsson. Chaussé de LegendProRider Dynastar montées avec des fixations souples de randonnée, le skieur suédois s’est attaqué cet été à un projet ultime : gravir et skier les trois plus hautes montagnes de la planète, l’Everest, le K2 et le Kangchenjunga. Fredrick Ericsson est un puriste qui a déjà réalisé plusieurs sommets himalayens. Mais il n’est pas une exception : dans le milieu amateur aussi, de plus en plus de skieurs militent pour le mariage de deux disciplines que tout oppose, celui d’une génération rebelle qui s’illustre dans les sauts de barres rocheuses, et celui aussi clanique des « cafistes » (comprenez les membres du Club Alpin Français), gardiens amateurs d’une éthique montagnarde bannissant toute mécanique. A y regarder de près, nombre de points communs les réunissent pourtant : la même passion pour la liberté des grands espaces, l’amour des pentes vierges, l’approche hédoniste et sensuelle de la montagne, le penchant irrésistible pour la trace éphémère, l’émerveillement, le ressourcement… Il fallait le design et le marketing pour réunir ces usages. « Le ski de rando est mort, vive la rando freeride », caricature Nathanaël Fresnois, en charge des gammes freeski et ski de randonnée chez Dynastar. Son obsession : marier la portance des larges spatules du matériel freeride et la légèreté ultra-maniable du ski en peau de phoque. Le résultat est l’Altitrail Powder,

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un « passeport pour l’évasion à la croisée des chemins ». Un parfait hybride aux mensurations de rêve : 2,6 kg pour 170cm, des cotes taillées pour la profonde (112/82/102mm)… « C’est un ski sain, nerveux, idéal pour le programme de plus en plus de randonneurs qui ne sacrifient rien à la montée ni à la descente », écrit un utilisateur sur un forum spécialisé. « Un comportement surprenant, à la fois très facile et à l’aise dans la poudreuse et une excellente accroche dans la neige dure, voire la glace », écrit un autre. « J’ai enfin trouvé le ski welcome to paradise », renchéri Thierry. A chaque sortie ce ski m’épate un peu plus. Tu peux skier cool sur n’importe quel revêtement, envoyer du gros, de la petite godille, bourriner grave, du couloir béton, ce ski est toujours là, sans excès et très sûr. J’ai l’impression que sa limite, c’est moi… ». Retour aux sources Plus technique, le skieur de l’extrême Pierre Tardivel met tout le monde d’accord : « Depuis 2001, je skie sur des produits plutôt typés free-ride : Intuitiv Big, Legend 8800... J’appréciais leur largeur et leurs lignes de cote peu taillées. Avec cette nouvelle gamme de ski de rando affichant des lignes de cote similaires au meilleurs ski de freeride, on fait un grand bond en avant. C’est d’autant plus surprenant que c’est du solide : ce ski est nerveux, rigide en torsion et très accrocheur. Serait-ce enfin le ski à tout faire ? En tout cas,


© Guillaume Vallot © Guillaume Vallot

je vais redevenir un adepte des skis de rando ! ». La nouveauté va-t-elle pousser plus de monde dans les pentes vierges ? « Aucun doute, selon Nathanaël Fresnois. Portée à ce niveau d’ergonomie, la technique est un accélérateur de plaisir ». L’attrait de la montagne fait le reste. C’est une rencontre aventureuse avec les grands espaces, seul à seul et sans balisage. « Exit la queue, le monde, le bruit, raconte Catherine, une randonneuse débutante. On ne fait qu’une descente dans la journée, mais on l’apprécie totalement. Et à la différence de la piste, chacune d’elle laisse un souvenir unique ». Le dénominateur commun : une expérience esthétique au pas lent de la marche qui permet d’apprécier toutes les voluptés de la montagne, puis une glissade exclusive, déconnectée du monde d’en bas. « Epouser la montagne à ce degré d’intimité est un privilège rare qui permet d’en saisir les multiples formes, toutes aussi belles et subtiles », apprécie l’alpiniste Christophe Dumarest qui chausse maintenant les skis plutôt que les raquettes pour ses marches d’approche des grandes parois. Autre avantage : l’hiver du randonneur est plus long, sept mois, des premiers flocons de l’automne aux plaisirs de la neige molle de printemps. Il est aussi plus varié : en raid, en compétition, en famille, entre copains, ou pour trouver de la belle poudreuse, la rando est d’abord un voyage.

P.M avec la rédaction

3 conseils pour vivre intensément sa course 1. Vérifier les conditions. C’est le point fondamental pour être certain de passer un bon moment. Plusieurs sources d’informations pour vous y aider : les bulletins météo, les forums internet sur les sites spécialisés, les informations de terrain sur les massifs, enfin les webcams qui peuvent renseigner sur la hauteur du plafond neigeux. Des sites de référence : skifour.fr, bivouak, Camptocamp, metaskirando… 2. Choisir sa course. Plutôt téméraire, frileux, engagé ? Les topos papier, l’expérience partagée, les cartes IGN top25 (Les itinéraires de skis classiques sont tracés en bleu), les bases de donénes sur Internet, vous permettent de décider. Les critères de choix qui doivent vous guider : la pente, son orientation, le dénivelé, l’exposition (ou le danger encouru en cas de chute), l’accès (plus ou moins facile). 3. Etudier l’itinéraire. Une fois le topo choisi, reste à sortir la carte pour repérer le descriptif de l’itinéraire, le cheminement logique et les points caractéristiques à retenir. Sur le terrain, décelez ensuite de visu les zones à risque ou à éviter (enneigement faible, coulées, corniches...), ne suivez pas aveuglement une trace qui peut être dangereuse, repérez l’itinéraire de descente s’il est différent de celui de montée, scrutez les pentes éventuellement plus intéressantes.


40 I A SHOPPER I SPRING 05 04 03 02 01

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Tout ce qu’il faut pour monter, et tout ce qu’il faut pour descendre. 11

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01. Dynafit

Skis Se7en Summits Superlight 479 euros

20 02. Easton Bâtons CTR 60 114 euros

03. TSL

Bâtons Miage 99,95 euros

04. Millet

Veste Aiguilles GTX 330 euros

05. Mizuno

Ensemble Virtual Body

7Haut 0 : 57,50 euros, bas : 50 euros

06. Häglofs Veste Cuda 300 euros

07. Patagonia

Veste Insulated Powder Bowl 400 euros

08. Karrimor Sac à dos Carve 25 105 euros

09. Petzl Kit Crevasse 99,90 euros

10. Backcountry Access A.R.V.A. Tracker DTS 249 euros

11. Gregory Sac à dos Drift 139,95 euros

12. Garmont

Chaussures Shogun TLT 379 euros

13. La Sportiva Chaussures Stratos 1500 euros


42 I CULTURE I MUSIQUE

Sound system Dernière sélection d’albums pour la fin de saison. Massive Attack Heligoland Virgin

Ed-Äke - Decadence and Poetry 3CinksProd/ Discograph

The Parisians Shaking The Ashes Of Our Enemies Bonus Tracks Records

Gil Scott-Heron I’m New Here XL Beggars

Après sept ans d’attente, Massive Attack revient en force avec ce “Heligoland“. En plus des invités prestigieux (Hope Sandoval et Damon Albarn pour ne citer qu’eux), la touche Massive Attack est là, aucun doute, c’est une nouvelle fois un véritable bonheur. On sera forcément un peu déçu au vu du délai imposé depuis le sous-estimé “100th Window“. Toutefois, après quelques écoutes, “Heligoland“ se révèle pleinement et complète idéalement une discographie incroyable de ce groupe pilier de la trip-hop. Pour être clair, les cinq albums sortis sont cinq bombes sonores. Massive Attack garde comme constante de son oeuvre une prédisposition aux univers introspectifs et visuels. Le triphop épuré de cet album libère sa puissance fantasmatique au gré de mélodies efficaces et parfois dissonantes.

Après plusieurs années passées à partager la scène avec certains des plus grands noms du rock français, le groupe EdÄke s’impose aujourd’hui comme la nouvelle sensation rock de l’hexagone. La première impression qui se dégage quand on écoute ce quatuor est celle d’une grande richesse. Électrique et acoustique, brutale et sensible, intimiste et exubérante, la musique de Ed-Äke est construite de paradoxes éclectiques, quelque part entre le stoner de Queens Of The Stone Age, la subtilité de The Mars Volta, la complexité de System Of A Down et la puissance de Pantera. Leur musique plaira autant au fan de Metal qu’à l’amateur de pop-rock et de balades car elle se veut évidente, libre et simple, puisant ses racines dans l’essence même du rock.

Aujourd’hui, l’album de The Parisians fait mieux que confirmer l’excellent E.P “Alesia“ ! Là ou d’autres punks à temps partiels ont abandonné le rock, préférant suivre les diktats de la “hype“, le quatuor creuse cette veine. Avec toujours pour principales boussoles des choses aussi appréciables que la rage de The Stooges, la flamme de Richard Hell & The Voidoids ou encore la démesure des New York Dolls. Preuve en est avec cet opus qui compte onze titres. Individuellement, ces derniers ont chacun des airs de petits tubes urgents, acérés, avec voix étranglée, larsen qui tranche dans le vif et rythmiques animées par on ne sait quelle fureur. Écoutés à la suite, ils sont aussi un appel à ne pas arrêter le bruit en si bon chemin à l’image des titres “Stop The Movement“ et “Difficult Times“.

Référence, s’il en est, de la musique noire contestataire aux Etats-Unis, mister Gil Scott-Heron signe un comeback retentissant avec «I’m New Here“. Poète de la rue à l’origine du rap, originaire de Chicago, il revient douze ans après son dernier album et signe ici un album très contemporain proche du son de Massive Attack : superbe section de cordes, ambiances dures pour habiller des textes qui le sont également. Ça valait le coup d’attendre cet album qui mêle morceaux aux instrumentations acoustiques et électro. “Me And The Devil“ frôle la perfection, “I’m New Here“ lorgne du coté de la folk et lorsqu’il chante sur “I’ll Take Care Of You“, c’est pour offrir un morceau soul dans les règles de l’art. Un indispensable qui nous prouve que Scott-Heron est plus que jamais d’actualité.

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44 I CULTURE I WEEDEO GAMES

Après-ski Un petit Guitar Hero après la ride ? Je peux pas, j’ai poney.

Heavy Rain

Éditeur : Sony Développeur : Quantic Dream Site : www.quanticdream.com Plateforme : Playstation 3 Environ 70 euros Difficile de présenter Heavy Rain en quelques mots... Croisement hybride entre le monde du jeu vidéo et le 7ème Art, le jeu du studio français Quantic Dream repose sur une immersion totale du joueur (pas de jauge de vie, de mini carte ou autre sur l’écran) et sur un système de choix. C’est ce dernier qui donne toute sa force à ce titre : en dehors des phases d’exploration, le jeu repose sur des actions contextuelles (les «QTE»), où il faudra prendre rapidement une décision pour faire avancer l’histoire. Là où le jeu devient intéressant, c’est que vos décisions influent directement sur le déroulement de l’histoire : sur ce point, Quantic Dream s’est vraiment fait plaisir, en proposant près d’une vingtaine de fins différentes ! Au niveau de l’histoire, c’est aussi sacrement bien fichu. David Cage, le réalisateur de Heavy Rain s’est fortement inspiré du cinéma, en particulier du film de David Fincher, «Seven», dont il reprend l’ambiance sonore et visuelle (pluie permanente, appartements sordides...). Une inspiration bienvenue au vu de la qualité du film, mais qui reflète un peu le manque d’originalité de Cage, dommage. Le jeu propose quatre personnages que l’on incarne à tour de rôle, personnages qui, on s’en doute, vont se rencontrer à un moment ou un autre de l’histoire. Bien glauque, l’intrigue nous conduit sur les traces du «tueur aux origami», un homme mystérieux qui laisse une orchidée et un origami sur le corps de ses victimes, des jeunes enfants que l’on retrouve dans des terrains vagues. Vous l’aurez compris, le jeu n’est pas à mettre entre les mains des plus jeunes, certaines scènes dénudées ou bien gores ponctuant le jeu à intervalles régulier. Preuve du pari réussi du studio français, les droits d’adaptation pour le cinéma ont déjà été acquis par New Line Cinéma, à qui l’ont doit la trilogie du Seigneur des Anneaux.

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Guitar Hero : Van Halen

Éditeur : Activision Développeur : Neversoft Site : http://vanhalen.guitarhero.com Plateforme : Xbox 360, Playstation 3, Playstation 2, Wii Environ 70 euros On ne change pas une équipe qui gagne ! Après Metallica et Aerosmith, c’est Van Halen qui prête ses traits à un nouveau Guitar Hero. Autant être clair dès le début, ce nouvel opus ne comporte aucune nouveauté, hormis la playlist et les costumes à débloquer. On retrouve 25 titres du groupe fondé en 1972, dont ses morceaux les plus célèbres : Panama, Hot For Teacher, Jump ou encore Pretty Woman. Les fans seront ravis de retrouver trois solos d’Eddie, Cathedral, Eruption et Spanish Fly, qui montrent que les développeurs ont plutôt bien réfléchi à la playlist. Côté scène, le groupe est très bien modélisé, on retrouve bien sûr Wolfgang, Eddie et Alex Van Halen, mais aussi David Lee Roth. Et comme un Guitar Hero ne serait rien sans guest star, on retrouve Deep Purple, Foo Fighters, Lenny Kravitz, The Offspring, Queens of the Stone Age, The Clash... Du lourd quoi !



46 I À SHOPPER I SPRING

Spring Time Petite sélection à se mettre sous la dent pour la fin de saison 3 1

01. Julbo

4

Masque Dark Lord 95 euros

2

02. Bollé

Lunettes Cobra 99 euros

03. Elan Skis 1010 649 euros

04. Movement Skis Spark Ltd 529 euros

5

05. Magic Potion

6

Fart Sunny 15 euros

8

06. Head

9

7

Casque Rebel 75 euros

07. Degré 7 Veste Slam 174 euros

08. Dynafit

Veste Earthquake 150 euros

09. Nike 6.0 Veste Galaxy

11

70 euros

10. Level Gants Joker 79,95 euros

11. Dakine Sac Helipack 74,90 euros

10

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12. Dalbello 12

Chaussure Il Moro 599 euros



48 I À SHOPPER I SPRING

3

2 4

1

01. Quiksilver Lunettes Ferris 99 euros

5

02. Uvex 7

6

Masque Apache Pro 150 euros

03. Salomon

Veste Tribal Softshell 130 euros

04. Salewa T-Shirt Minae 49 euros

05. Patagonia T-Shirt Merino 85 euros

06. O’Neill Veste Poptart 80 euros

07. Norrona Veste Lyngen 389 euros

9

08. Oxbow Gants Macao 45 euros

8

09. Rossignol Gants XC 40 euros

10. Scott 10

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Masque Fix 99 euros



50 I En kiosque

Mattias Fredricksson est le photographe de l’année by Fluid Après un hiver exceptionnel en termes de neige, aussi bien en Europe que sur le reste du monde, ce coup-ci c’est chose faite, Mattias a rempli largement son quota d’images freeride oriented et trouve enfin sa place dans la rubrique Photographe de l’Année. Toutes les images dans Fluid #28, le Photo Annual, en kiosques dès la mi-mars. La suite dans Weski 19, à retrouver en kiosque mi-février

© Mattias Fredricksson

Habitué des pages de Fluid depuis ses débuts, cela fait deux saisons déjà que Mattias Fredriksson mérite amplement le titre de photographe de l’année, mais, faute à une production un peu trop axée freestyle, Fluid retardait presque injustement l’échéance.

Jon Olsson aime quand c’est bien gros ! Juvasshytta, Norvège.

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