Fugues Septembre 2024

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DIRECTEUR ARTISTIQUE Éric PERRIER eperrier@fugues.com

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Réal LEFEBVRE real@fugues.com

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RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT

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CORRECTION/RÉVISION

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Photographe : Justine LATOUR

Modèles : Jean-Michel FORTIER

Montage graphique : Éric PERRIER

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Ainsi que Chantal CYR, Logan CARTIER, Nicolas VANDAL,Olivier DE MAISONNEUVE et Serge FISETTE.

PHOTOGRAPHES

Serge BLAIS, Pascal FOREST et Andréa ROBERT LEZAK

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Toute reproduction, adaptation ou traduction est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les articles publiés n’engagent que leurs auteurs et ne sont pas nécessairement les opinions du magazine. Fugues n’est pas responsable des manuscrits, visuels, dossiers électroniques et photos qui lui sont soumis. Le matériel non sollicité envoyé demeure la propriété de Fugues. La parution du nom ou de la photographie d’un individu dans cette publication n’implique nullement une définition de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. L’exactitude de toute information fournie dans les annonces relèvent de la responsabilité des annonceurs. L’éditeur se réserve le droit de publier ou non tout matériel fourni par les annonceurs et/ou auteurs. La version imprimée et les versions numériques de FUGUES rejoignent plus de 330 000 personnes chaque mois (167 000 lecteurs pour la version imprimée et plus de 160 000, pour la version numérique). Dorénavant, le tirage imprimé de Fugues variera (selon les mois) entre 22 000 et 27 000 exemplaires (le magazine est disponible dans plus de 180 lieux de distribution au Québec).

DÉPÔT LÉGAL ISSN 0831-1625

Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque nationale du Québec et Archives gaies du Québec.

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FUGUES est publié 11 fois par année : 10 numéros mensuels réguliers (de février à novembre, inclusivement), 1 édition double (Décembre / Janvier).

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DATES DE TOMBÉES DES PROCHAINES ÉDITIONS

OCTOBRE 2024

TOMBÉES

Tombée rédactionnelle : 10 sept. 2024

Sortie : 25 sept. 2024

NOVEMBRE 2024

TOMBÉES

Tombée rédactionnelle : 15 oct. 2024

Réservation publicitaire : 18 oct. 2024

Matériel publicitaire : 21 oct. 2024

Sortie : 30 oct. 2024

DÉCEMBRE 2024 ÉDITION DOUBLE JANVIER 2025

TOMBÉES

Tombée rédactionnelle : 12 nov. 2024

Réservation publicitaire : 15 nov. 2024

Matériel publicitaire : 18 nov. 2024

Sortie : 27 nov. 2024

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LÉONIE GRAY

SON FABULEUX MONDE POP-JAZZ

PAGE 32

« J’ai un peu un running gag avec mes amis, parce que « Leonie Gray » est très féminine, très fem, alors que « Leo », c’est un petit boy... »

Sommaire

septembre 2024 | no 482

CHRONIQUES

08 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle

10 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé

12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt

14 Porte Voix / Nicolas Vandal

16 Sonny Issues / Frédéric Tremblay

18 Place au Village / André C. Passiour

38 Newsmakers / Richard Burnett

128 Horoscope / Robert Gareau

ENTREVUES / ACTUALITÉS / AFFAIRES

22 Le nombre de médailles recueillies par les athlètes LGBTQ les placerait à la 6e place aux JO de Paris

26 Désorientation : une soirée chic pour s’amuser et récolter des fonds pour le GRIS-Montréal

28 Les 40 ans de Fugues soulignés deux fois plutôt qu’une

BILAN DE FIERTÉ MONTRÉAL 2024

84 La 18e édition de Fierté Montréal, un succès

85 Le défilé en photos

86 Fierté dans le Quartier des spectacles

87 Journée communautaire

88 Fierté à l’Esplanade du Parc Olympique

90 Fierté dans le Village

QUOI FAIRE

92 DOCUMENTAIRE | Homosexualité au cinéma

94 SÉRIES | In Our Blood (Le sang des nôtres)

95 SÉRIES | Le Décaméron

95 SÉRIES | The Umbrella Academy, saison 4

96 LIVRES | Nouveautés

98 SÉRIES | Solar Opposites

99 Rentrée théâtrale

LES 40 ANS DE FUGUES SOULIGNÉ!

PAGE 28

« un vin d’honneur soulignant les 40 ans du magazine en 2024... »

30 Entrevue avec Jean-Michel Fortier

32 Entrevue avec Léonie Gray

34 Entrevue avec Mariah Hanson

36 Hommes de 55 ans et plus et faisant du chemsex recherchés pour une étude

40 Une cellule de codéveloppement pour les entrepreneur·es 2ELGBTQI+ dès octobre

CONSOMMATION / BIEN VIVRE

42 Au volant

44 Alcools

48 Conférence de Munich : l’espoir d’endiguer la progression du VIH

50 Nous avons un rôle à jouer pour maintenir un milieu de travail sans harcèlement

52 Le parcours d’un artiste queer

54 Vieillir (un peu plus) en santé et bien entouré à la Maison d’Hérelle

56 Cyd Mora entraîne les personnes LGBTQ+

COMMUNAUTAIRE

58 Liste des groupes LGBTQ+

60 HISTOIRE | Septembre en 40 ans de Fugues

61 La Coupe de la Reine, déjà 30 ans!

62 Consacrer son existence à défendre la communauté 2ELGBTQI+

64 Équipe Montréal en bref

65 HISTOIRE | Héros de notre histoire Bernard René Courte

66 Un appel à témoignage sur la transition du Village de l’ouest vers l’est

GUIDE ARC-EN-CIEL

74 Rouler la mythique Highway 1 de Los Angeles à San Francisco

76 L’été, l’Espagne et les Espagnols

78 Fière la Fête, Fierté de Sherbrooke

80 Pour sa 20e édition, la Fête-Arc-en-ciel devient Fierté de Québec

82 Adélard présente la 1ère édition du Club Social

100 Peau d’âne, «un conte sans morale»

102 Surveillée et punie : Et si c’était nous

104 Aujourd’hui, Jeanne d’Arc serait résolument queer

106 Michel devenue Michelle et forcée de redevenir Michel

107 13ème Festival Phénomena

108 Festival Quartiers Danses

110 Myst Milano

112 Troye Sivan et Charli XCX

114 Kaytranada au Parc Jean-Drapeau

116 Full House

118 Les recommandations de Guillaume Michaud

120 Lieux LGBTQ+ de rencontres

PETITES ANNONCES

68 Immobilier

69 Annonces classées

PHOTOS

124-126 Fugues y était

DEPUIS 1984

Magazine LGBTQ+ de société, culturel et communautaire, FUGUES est le seul média québécois/ canadien francophone à suivre l’actualité gaie, lesbien, bisexuelle et transgenre d’ici et d’ailleurs. Sa diffusion multiplateforme à la fois imprimée et virtuelle vous donne votre dose régulière d’actus LGBTQ+. Ilreposesurunepetiteéquipedepassionné-e-s ;)

Un iceberg, un incendie, une attaque de pirates. Le bateau coule. Le mode survie s’enclenche. On se dirige vers les chaloupes de sauvetage. Il n’y en a pas assez pour tout le monde. Les femmes et les enfants d’abord ! Si cette doctrine semble chevaleresque, elle est profondément sexiste et pas aussi souvent appliquée qu’on le pense…

En Amérique et en Angleterre, on a longtemps cru que Dieu décidait de qui survivait aux grands malheurs et que les hommes pouvaient tenter de sauver leur peau. Puis, au milieu du 18e siècle, les philosophes des Lumières ont accordé une grande importance à la responsabilité humaine, en percevant les femmes comme les protectrices de la famille. La société s’est mise à condamner les hommes qui survivaient aux naufrages dans lesquels des femmes se noyaient. L’idée de prioriser les petits et les femmes a pris du galon à partir de 1852, lorsque le HMS Birkenhead, un navire de la marine royale britannique, a coulé : pendant que femmes et enfants prenaient place dans les chaloupes de sauvetage, les hommes les observaient en restant au garde-à-vous, avant de presque tous mourir. Leur geste fut perçu comme un tel geste de virilité qu’on l’a surnommé le Birkenhead drill. La noblesse a vanté la pratique et les journalistes et écrivains en ont fait un exemple de sacrifice chevaleresque… sur papier.

Il est vrai que les bateaux ont longtemps transporté un nombre insuffisant de chaloupes de sauvetage pour accueillir toutes les personnes à bord. Le Titanic en est malheureusement la preuve. Si le navire avait eu assez de chaloupes — ou si Kate Winslet avait fait plus de place sur sa porte — Leonardo DiCaprio ne serait jamais mort gelé ! Pardon, je m’égare… Dans la réalité, on a dénombré plus de 1500 morts : 25 % de femmes, 53 % d’enfants et 82 % d’hommes. Si la « logique » de secourir d’abord les plus « faibles » a été respectée en 1912, ces priorités de sauvetage ne tiennent pas la route. Un siècle plus tard, des Suédois ont étudié le taux de survie des femmes et des enfants en analysant 18 tragédies maritimes survenues entre 1852 et 2011, qui ont touché plus de 15 000 personnes. Dans l’étude Gender social norms and survival in maritime disaster, on apprend que les hommes survivent deux fois plus que les femmes et que le taux de survie des enfants atteint 15 %. Donc, l e Titanic et le Birkenhead sont des exceptions.

Néanmoins, la culture populaire continue d’entretenir le mythe voulant que les hommes doivent faire passer la vie des femmes et des enfants avant la leur. Si je suis d’accord avec l’idée de prioriser la jeunesse qui a un plus grand futur devant elle, j’ai du mal à adhérer au reste. En 2024, dans un monde qui tend à accorder moins d’importance aux genres et à promouvoir le fait que tous les humains devraient être égaux, je ne vois pas

pourquoi l’identité de genre devrait être utilisée pour déterminer qui doit survivre et qui doit mourir.

Si vous me dites que les hommes ont des caractéristiques biologiques qui les rendent souvent plus forts et donc plus utiles que les femmes pour gérer un désastre et permettre à un maximum de personnes de survivre, je répondrai que vous sous-estimez la puissance de plusieurs femmes, leur instinct de protection renversant et leur intelligence pour venir en aide au plus grand nombre.

Tant et aussi longtemps qu’on croira que les hommes doivent se sacrifier pour sauver les femmes, on entretiendra l’image de protection, de force et d’abnégation qu’on leur impose depuis la nuit des temps. En d’autres mots : si on perpétue l’idée que les hommes doivent sauver les femmes en général, et pas seulement si le Titanic 2 coule à son tour, on permet à l’un des plus tristes aspects de la masculinité toxique de traverser le temps.

Cette définition du masculin pousse des millions d’hommes à se voir comme les pourvoyeurs de leurs familles, à faire plus d’argent que leur partenaire, à trouver des solutions à tous les problèmes, à réparer tout ce qui brise dans la maison, à être le conducteur de la voiture en toutes circonstances, à croire qu’il doit être celui qui réconforter l’autre, à être convaincu qu’il doit être la grande cuillère parce qu’il est physiquement plus grand et plus large, à ne pas se plaindre en cas de douleur physique, à éviter de partager ses états d’âme, à ne pas développer une relation avec son monde intérieur et ses émotions, à refuser de demander de l’aide et à ne jamais consulter un.e professionnel.le en santé mentale.

On parle ici d’une série de croyances qui encouragent les hommes à ne pas prendre soin d’eux et à ne pas se sauver eux-mêmes. Ces réflexes entraînent des souffrances jamais exprimées, des dépressions, des séparations et des suicides. Imaginez combien on pourrait sauver les Jack de ce monde si on leur apprenait à s’occuper d’eux-mêmes et à demander une petite place sur une porte de bois qui flotte dans l’océan de leurs malheurs? 6

Les sujets ne manquent pas en cette rentrée, d’autant plus que l’été nous a apporté son lot d’événements pour susciter aussi des polémiques et des controverses en tout genre. Que ce soit la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, ou encore cette injonction de la part d’un groupe trans d’exiger que Fierté Montréal prenne position pour la défense des Palestinien.ne.s.

On pourrait aussi noter le nombre d’artistes ayant un lien avec les communautés LGBTQ2S+ et qui sont aujourd’hui la cible de cyberharcèlement au point de faire appel à la justice, rappelant que toutes les formes d’homophobie, de transphobie, de racisme, de propos anti-femmes, de grossophobie constituent des actes criminels et répréhensibles. Thomas Jolly, le concepteur des cérémonies des JO, a décidé de porter plainte, tout comme Barbara Butch, l’artiste féministe et lesbienne qui apparaît dans le tableau Festivités conçu par Philippe Katerine. Un cyberharcèlement dont sont victimes de plus en plus de nombreuses personnalités publiques de tout poil (ou sans poil) en raison de leur genre, de leur orientation sexuelle ou de leur origine. Plus près de nous, la chanteuse Safia Nolin a subi cette violence souvent anonyme qui, au nom de la liberté d’expression, se répand sur les réseaux sociaux. Avec sa grande amie, Debbie Lynch White, et le metteur en scène Philippe Cyr, Safia Nolin reprend sur la scène du

Prospéro le spectacle Surveillée et punie, présenté lors du dernier FTA et qui sans détour nous jette en pleine figure ce que c’est que de vivre avec la violence des réseaux sociaux.

Le cyberharcèlement touche aussi les jeunes dont les différences ne sont pas du goût de leurs pair.e.s ou en fait de leur entourage immédiat dans les écoles, les collèges et parfois les centres sportifs. On pourrait penser à un épiphénomène si cette tendance ne s’inscrivait pas également dans un discours plus large qui se répand contre les personnes 2SLGBTQ+ ces dernières années. Et cela provient aussi bien de groupes conservateurs et religieux dont on voit les conséquences quand ils arrivent au pouvoir dans certains pays, multipliant les lois et les décrets pour condamner — le mot est faible — la présence et l’expression de la diversité. Les détracteurs, religieux, conservateurs ou simplement angoissés de perdre leurs pouvoirs et leurs privilèges, des hommes hétérosexuels en très grande majorité, ne supportent pas que l’espace public soit partagé ni que la parole de celles et ceux qu’ils ont toujours relégués dans la marge, dans l’invisibilité, dans le silence soit entendue. Ils se fondent toujours sur le même argument selon lequel ces différences ne devraient s’exprimer que dans le domaine du privé, voire de la chambre à coucher. C’est dans la même logique du privé que les femmes en Afghanistan, par exemple, sont exclues de la sphère publique jusqu’à être interdite de suivre des études.

Pour tous les détracteurs, ce qui relève du privé a tout à voir avec la prison. Une femme ronde ne doit pas s’exhiber sur une scène et, surtout, doit cacher ses rondeurs pour ne pas offenser la gente masculine hétéro qui se réserve le droit de statuer sur ce qui est montrable pour une femme. Leur tolérance est beaucoup plus grande quand il s’agit d’une femme mince et jeune. Ce serait selon eux de bon goût. Alors, on se permet tout et n’importe quoi pour cracher son venin, comme cet animateur d’une radio-poubelle de Québec s’insurgeant contre la cérémonie des JO et traitant plusieurs fois au cours de son émission l’artiste Barbara Butch de « gr....pouf... » Plus triste et inquiétant, sur la page de l’animateur, de voir le nombre de ses auditeurs et auditrices en rajouter dans les insultes. La dignité humaine est à géométrie variable pour ces détracteurs qui ne cessent de rappeler à quel point le wokisme fait des ravages et prépare la fin du monde.

Quel programme ! À ce que je sache, les défis actuels de nos sociétés, les guerres entre autres qui émaillent notre quotidien, qui entraînent des milliers de morts, des femmes, des enfants, des vieillards et de jeunes hommes sous l’uniforme, ne sont pas le fait des wokes. Ces guerres meurtrières sont le fait d’hommes généralement hétérosexuels.

Il n’y a pas, dans l’histoire récente, de guerres, de génocides, de pogroms, d’attentats de masse, de prises d’otages qui sont le fait des communautés 2SLGBGTQ+. Ce sont, dans de nombreux pays, des personnes trans qui sont victimes d’exactions ou, dans d’autres pays, des femmes qui sont obligées de se plier aux diktats des hommes ou encore, plus près de nous, des gais qui sont piégés sur des sites de rencontre et qui se font tabasser, comme c’est encore arrivé à Sherbrooke au tout début du mois d’août. Nous ne nous battons pas avec les mêmes armes. J’ai souvent dit que nous n’avions que des paillettes et des talons hauts pour nous défendre. En fait, nous avons la joie, la fête, le partage, comme l’a été l’édition de Fierté Montréal cette année.

Notre résistance passe par cette fabuleuse capacité à nous rendre visibles, mais sous le signe de la réjouissance et de l’ouverture à l’autre et, quoiqu’en disent les détracteurs — je pense à des chroniqueurs de quotidiens d’ici — à ne pas se soucier de l’orientation sexuelle comme du genre, ou des formes ou des couleurs. Les hétérosexuels mâles blancs sont les bienvenus, à condition qu’ils laissent tomber pour une fois leur prétendue supériorité et qu’ils soient dans l’écoute et l’accueil de l’autre. Et généralement, cela leur fait le plus grand bien.

Malheureusement, la joie d’être ensemble n’est pas encore un programme politique qui trouve écho dans le monde, que ce soit à Moscou, à Téhéran, à Tel-Aviv, à Washington et même chez nous. Au bruit des talons hauts, on préfère celui des bottes militaires. Et c’est bien dommage.

Des événements comme Fierté Montréal, et tous ceux du même genre dans de nombreuses villes à travers le monde, sont là pour rappeler que l’espace public est aussi le nôtre, que nos voix sont tout aussi importantes que n’importe quelles autres voix et que nous sommes dorénavant là pour rester et continuer dans la joie. 6

Chronique où sont les lesbiennes

Entretenir la flamme

Si vous êtes une lectrice ou un lecteur assidu de ma chronique, vous connaissez déjà mon amour des Jeux olympiques et ce désir avorté d’avoir voulu un jour y participer. C’est pourquoi cette chronique offre un retour sur les JO de Paris, en mettant de l’avant, bien sûr, la gent féminine.

D’entrée de jeu, je dois avouer avoir été soufflée par la cérémonie d’ouverture. Bien sûr, Céline m’a fait pleurer et sa performance d’un classique de Piaf était d’autant plus émouvante après avoir visionné le documentaire I Am : Céline Dion. Si vous n’avez pas encore vu cette réalisation d’Irene Taylor Brodsky, courez la voir sur Amazon. L’autre vedette de la cérémonie d’ouverture est sans conteste La Ville Lumière, représentée par ses monuments historiques qui, à l’instar d’autres villes européennes, ont survécu à la Seconde Guerre mondiale et au passage du temps. Ainsi, on peut y voir la conciergerie se faire le théâtre du passé guillotiné de Marie Antoinette, aux sons de la chanteuse lyrique franco-suisse Marina Viotti, accompagnée du groupe de métal français Gojira. Sans oublier la superbe Tour Eiffel illuminée dans un jeu de sons et lumières arborant les anneaux olympiques. À n’en point douter, Pierre de Coubertin, natif de Paris et fondateur des Jeux olympiques modernes, devait jouissivement se retourner dans sa tombe. Parlant de défunts marquants, le metteur en scène Thomas Jolly a présenté, lors du tableau intitulé « Sororité » dix statues de femmes ayant marquées l’histoire. Ces statues se sont donc élevées de chaque côté du fleuve tout près de l'Assemblée nationale et elles vont par la suite prendre place dans Paris, parce que l’on sait que cette édification statuesque est davantage réservée aux hommes; la femme, lorsqu’elle est édifiée c’est avant tout pour montrer ses plus beaux atours, selon le regard de l’artiste masculin… Bref, ces « femmes en or » choisies pour les JO sont Simone de

Beauvoir, Olympe de Gouges, Simone Veil, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Christine de Pizan, Alice Guy et Louise Michel. Dans leurs domaines respectifs, elles ont toutes fait avancer les droits des femmes. Mentionnons l’athlète et militante féministe française Alice Milliat (1884-1957), qui était nageuse, hockeyeuse et rameuse. Elle est à l'origine de la Fédération sportive internationale féminine (FSFI) et connue pour son militantisme en faveur de la reconnaissance du sport féminin de haut niveau. « Ils nous refusent le droit au muscle parce qu’ils veulent rester les plus forts. Mais ils auront beau faire, notre sexe aura du biceps et du jarret, et ce sera tant pis pour vous, messieurs les tyrans! Le muscle de la femme est en route et rien ne l’arrêtera » (1), déclarait-elle en 1921.

Certaines tribunes et internautes ont reproché à Thomas Jolly (ouvertement homosexuel) d’avoir « imposé » un spectacle « wokiste, décadent, LGBT », mais j’y ai plutôt vu un spectacle inclusif et carte postale de Paris, qui avait cette volonté de rassembler toutes les générations, couleurs, grosseurs et orientations, en faisant honneur à la ville hôte, ses habitants et ses joyaux, soulignant certaines valeurs universelles des JO, dont le dépassement de soi et la solidarité. Et ce, sous le couvert de l’humour. Clairement, certains n’entendent pas à rire… Notamment, en lien avec la performance de l’auteurcompositeur français Philippe Katerine. Peint en bleu, il a chanté sa chanson « Nu » entouré de drag queens dans un tableau vivant de la toile Le Festin des dieux peintre néerlandais Jan van Bijlert. Cependant, certains chrétiens vexés l’ont interprété comme étant La Cène de Léonard de Vinci (qui représente le dernier repas de Jésus avec ses apôtres). Si la couronne de la DJ lesbienne Barbara Butch (en arrière-plan) a pu faire penser à celle du Christ à certains spectateurs, le metteur en scène Thomas Jolly a précisé que cette scène était « une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe » avec Dionysos/Bacchus et sa grappe de raisins en avantplan. Néanmoins, en entrevue à CNN, le chanteur s’est excusé auprès des « chrétiens du monde » offensés par sa performance. Mais qui donc s’offense de toutes ces femmes qu’on a objectifiées sur maintes toiles dans les musées, ou lors d’autres cérémonies d’ouverture? Celles qui sont absentes des fresques de la religion catholique, servantes de l’institution, cachées pour servir les « apôtres de la foi »? Qui demande pardon pour ça? Qui tente de faire cesser ces pratiques qui mettent de l’avant une misogynie banalisée au sein d’une hétérosexualité toujours valorisée, de génération en génération? Qui s’insurge de cela? Et je n'ai même pas

mentionné ces femmes violées/abusées par les prêtres… Mais il ne faudrait surtout pas qu’un chanteur gras et peint en bleu se présente comme le buffet de la soirée, en chantant les mérites de la nudité...

Les J.O. de Paris, de retour un siècle après leur passage dans La Ville Lumière en 1924, se vantent d’offrir la parité, puisqu’ils comportent 5250 athlètes chez les hommes et autant chez les femmes. À savoir que cette parité n’est pas tout à fait atteinte au niveau des épreuves avec 157 épreuves masculines, 152 épreuves féminines et 20 épreuves mixtes (le 4x400m en athlétisme fut saisissant, comme la victoire des Pays-Bas!) On se réjouit que depuis 1991, toute nouvelle discipline aux JO doit obligatoirement comporter des épreuves féminines. Nous avons fait du chemin! En 1924, alors que la participation des femmes reste marginale (moins de 5%), la misogyne des sociétés de l’époque revendique la place de la femme à la maison, « elle est avant tout la compagne de l’homme, la future mère de famille et doit être élevée en vue de cet avenir immuable », pour citer le fondateur des JO modernes. C’est grâce à l’obstination d'Alice Milliat, militante du sport féminin, que les femmes font progressivement leur place aux JO, mais aussi à toutes celles qui représentent fièrement leurs disciplines, s’inscrivent dans le livre des records, remportent des victoires, qu’elles soient personnelles et/ou sacrées de l’or, de l’argent ou du bronze. High five à ces Canadiennes qui m’ont fait pleurer aux J.O. de Paris : la jeune sprinteuse québécoise Audrey Leduc s’est classée 12e au monde puis a battu le record canadien au 100 mètres (au même titre que l’équipe de relais féminine au 4x100m), ou encore la jeune nageuse torontoise de 17 ans qui a remporté tous les éloges (3 d’or et 1 d’argent) en natation : Summer McIntosh a fait de cet été, le sien! Enfin, pensons à ces athlètes qui se font le porte-étendard de deux drapeaux, canadien, et LGBT : la boxeuse beauceronne Tammara Thibeault, les poloïstes, Clara Vulpisi et Emma Wright, ou encore du côté de l’équipe de basketball féminine, les Ontariennes Kia Nurse et Natalie Achonwa. Sport d’équipe ou individuel, médaille ou pas, l’important c’est de participer avec toute sa force et son authenticité.

Pourquoi défilez-vous ? Pourquoi prenez-vous part à cet évènement, que ce soit en marchant ou comme spectateur ou spectatrice ? Il est primordial de se questionner et de le faire pour les bonnes raisons. 6

• Dans Les Annales - La Jeune Fille et le Sport, une nouvelle parue le 11 décembre 1921 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57503730

• Il semble que, pour contourner l'interdiction des images religieuses, imposée par la Réforme, le peintre ait sciemment eu recours à cet autre sujet pour illustrer la Cène. Néanmoins, tout est dans tout, et l’inspiration n’y fait guère objection. Combien de films et de pubs front référence à cette fameuse Cène?

Chronique porte-voix

Ce silence qui en dit long sur notre communauté

Je me souviens encore de ma première parade de la Fierté Montréal. J'avais 22 ans, fraîchement sorti du placard, encore un peu maladroit dans cette nouvelle identité que j’apprenais à porter.

Lors de cette édition en 2013, j’ai eu l’incroyable privilège d’être l’un des invités d’honneur pour mon engagement contre l’intimidation. Ce jour-là, je me trouvais au coeur de la parade, debout sur mon cortège, entouré d’une communauté qui était devenue la mienne. Les drapeaux arc-en-ciel flottaient dans le vent, et la musique battait au rythme de nos pas. C'était une explosion de vie, de couleurs, de célébration.

Puis, soudain, au milieu de cette euphorie, les tambours se sont tus, les voix se sont éteintes, et le silence est tombé. C'était comme si le temps s'était suspendu, flottant dans l'air chargé d'émotions. Moi qui venais à peine de découvrir la communauté LGBTQ+, j'étais loin de connaître toute l'histoire, tous les sacrifices, toutes les luttes qui avaient rendu ce moment possible. Cette minute de silence m’a forcé à affronter une réalité que je connaissais peu, à comprendre que cette joie que nous partagions n'était pas née de rien. Elle avait été forgée par le sang, la sueur et les larmes de ceux qui avaient combattu avant nous.

Aujourd'hui, à 35 ans, je pleure encore chaque année lors de ce moment de recueillement. Parce que je sais maintenant que sans ces luttes, je ne serais peut-être pas là. Je pense à ces militants qui ont donné leur vie en refusant de se taire face à l’injustice. Je pense à ceux qui ont souffert et sont partis trop tôt à cause du VIH, de la lesbophobie, de l'homophobie, de la biphobie et de la transphobie. Et c'est pourquoi je continuerai à pleurer, à honorer cette minute de silence, parce qu'elle nous rappelle qui nous sommes, d'où nous venons, et pourquoi nous devons continuer à marcher, la tête haute.

Vous comprendrez donc ma frustration lorsque, lors de la dernière parade, j'ai entendu des gens dire que cette minute ne servait à rien, qu'elle gâchait l’ambiance, qu'il valait mieux se concentrer sur le positif et laisser de côté ces sombres souvenirs. Ces mots m'ont percuté avec une violence indescriptible. Comment peut-on dire cela? Est-ce que 60 secondes, dans toute cette effervescence, sont vraiment trop demander pour honorer la mémoire de nos disparus?

Ne pas être pleinement au courant des luttes du passé est une chose, mais vouloir volontairement mettre de côté notre mémoire collective en est une autre. Minimiser cette minute de silence, c’est fermer les yeux face aux sacrifices qui ont rendu cette parade possible. C’est comme danser sur les tombes de ceux qui ont payé le prix ultime pour que nous puissions célébrer librement. En faisant abstraction de ce moment, nous risquons de transformer notre parade en un simple carnaval de divertissement, déconnecté des luttes qui ont jalonné le chemin vers notre visibilité et nos droits.

Ces luttes, oubliées ou reléguées à de simples notes de bas de page dans l'histoire par certains, sont pourtant au coeur même de ce que signifie être LGBTQ+ aujourd'hui. Montréal, avec ses rues pavées d'histoire, a été le théâtre de nombreux combats pour nos droits. Des lieux comme le fameux Truxx ont été des bastions de résistance contre la répression policière. À une époque où simplement aimer était un acte de défiance, ces endroits ont accueilli des âmes courageuses qui ont osé vivre leur vérité. Chaque fois que nous marchons sur Sainte-Catherine, nous foulons le sol où tant d'autres ont lutté pour que notre existence ne soit plus criminalisée, mais célébrée.

Cette minute de silence est aussi un rappel de la fragilité de nos acquis. Nous vivons dans un monde où nos droits, bien que légitimement obtenus, ne sont jamais complètement garantis. Les événements récents dans le monde montrent que les droits peuvent être remis en question, réduits ou même retirés. Le silence de cette minute n'est donc pas qu'un hommage, mais aussi une alerte, un signal pour rester vigilants, pour continuer à lutter, à défendre ce qui a été si durement gagné.

En fin de compte, le respect de cette minute est une manière de montrer que nous ne tenons pas pour acquis les droits et les libertés que nous avons. C'est une déclaration de gratitude envers ceux qui ont ouvert la voie, souvent dans des conditions extrêmement difficiles. En honorant leur mémoire, nous nous engageons également à continuer leur combat pour un monde plus juste et plus inclusif.

Alors, je vous pose la question : pouvons-nous vraiment avancer sans nous rappeler d'où nous venons? Avons-nous le droit de célébrer notre liberté sans honorer ceux qui ont lutté pour elle? Il est peut-être temps pour certains de se poser ces questions, de réfléchir à l’importance de cette minute de silence, non pas comme une perte de temps, mais comme un acte de connexion avec notre histoire, avec ceux qui ont tant sacrifié pour que nous puissions aujourd’hui marcher avec fierté. 6

L'automne est déjà bien avancé, et avec lui se sont réinstallées les idées de couple parmi les simples amants. Après tout, l'hiver est moins propice aux rencontres, et le passer à deux sous la couette est bien plus agréable que de dormir en solo. C'est tout spécialement le cas d'Osman et d'Antoine, amis avec bénéfices depuis maintenant plusieurs mois, qui n'ont jamais discuté de la possibilité de pousser plus loin leur relation. Ils ont pourtant commencé à se voir de plus en plus souvent et se sont habitués à la présence de l'autre au point d'agir presque comme un couple. Ils font précéder leurs baises de soupers qu'ils cuisinent ensemble, ils les font suivre de films qu'ils écoutent en s'étreignant sur le sofa de l'un ou de l'autre. Osman a même présenté Antoine à son cercle d'amis proches – quoiqu'en précisant bien qu'ils ne sont pas en couple. Après l'évènement, on lui a demandé pourquoi, et il a balayé la question du revers de la main.

Or la conjonction de deux phénomènes fait de plus en plus pression sur lui en ce sens. D'abord, cette volonté de se trouver un partenaire pour l'hiver. Ensuite, le fait que le travail soit beaucoup moins prenant dans sa classe vu l'automne avancé. Il s'est habitué à ses élèves, qu'il connait maintenant très bien; ses cours sont bien rodés et il considère les rendre avec un grand doigté; il arrive même à se garder du temps pour la formation continue. Il pourrait toujours pousser plus loin dans une direction ou dans l'autre pour être un encore meilleur enseignant, mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle?

Ne pourrait-il pas faire un meilleur usage de son temps et de son énergie?

Ce qu'il lui en reste, il l'investit en premier lieu dans l'entrainement, pour se remettre en forme et rester concurrentiel sur le marché des corps gais – sait-on jamais… Il lui en reste cependant encore dont il ne sait que faire. Il en attribue donc de plus en plus à Antoine, qui les lui rend bien. Au point qu'il leur faille expliciter les choses. «Qu'est-ce qu'on est, au juste, donc?» demande un jour Antoine à Osman de but en blanc. «Euh… je ne sais pas trop. On n'a jamais vraiment pris le temps de se définir.» «Peut-être qu'il faudrait le faire. Parce que j'ai commencé à me questionner sur mes critères pour décider de ce que je faisais de mon temps, et que pour ça, je dois savoir l'importance que tu accordes à notre relation. Si on continue de n'être que des amis avec bénéfices, je suis à l'aise avec ça, mais je te verrai peut-être un peu moins souvent que maintenant. Je garderais mon temps pour mes élèves – je n'en ai jamais assez pour m'améliorer et les aider encore plus.» Osman se sent visé dans sa motivation professionnelle. «Moi aussi, je me dédie à fond aux miens. Je me suis aussi demandé si je pouvais leur prendre du temps pour t'en donner.»

«Ah bon? C'est intéressant, ça. Je pense que la plupart des gens n'y verraient pas tant des vases communicants. Tu peux m'expliquer pourquoi tu le fais, toi?» Osman est déstabilisé par la question. «Je le vois juste comme un choix entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle, et je me demande ce qui est le plus équilibré et ce qui me rendrait le plus heureux.» «Ah», dit seulement Antoine. «Tu as l'air déçu», répond Osman. «C'est juste que j'ai eu une autre réflexion que celle-là, et que j'espérais qu'on ait eu la même.» «Ça me ferait plaisir d'entendre la tienne, et qui sait, peut-être que ça me convaincra!»

«Au début, je me disais que la passion de transmettre était plus forte que celle de chercher mon propre confort, donc que mes élèves devraient nécessairement avoir la priorité. Par contre, ensuite, j'ai fait repasser mes dernières relations dans ma tête, et je me suis dit qu'une relation de couple, c'était aussi une forme d'apprentissage. En couple, on se fait évoluer bien plus que dans tout autre type de relation. Un peu parce qu'il faut s'adapter à l'autre, mais surtout par ce qu'il peut nous inspirer. Un couple qui va bien, c'est un incitatif à donner le meilleur de soi-même, pour l'autre et pour soi.» Osman hausse un sourcil. «Donc tu considères que même dans une relation, tu restes enseignant? Est-ce que c'est pas prendre une trop grande responsabilité envers un autre adulte? Et il me semble y avoir un enjeu éthique à le faire sans le consentement du partenaire… » «Je pense qu'en la matière, le consentement est toujours tacite, et que seulement certains l'explicitent. Et je ne considère pas que le poids repose sur moi, mais vraiment sur la relation. C'est l'amour qui enseigne à tous les deux, plutôt que les deux qui enseignent.»

«L'idée est intéressante, concède Osman. J'ai déjà vécu de ces relations qui nous transforment, et je vois que mes amis en couple de longue date continuent de le faire. Enfin, surtout les gais – je pense qu'ils se prennent moins pour acquis que les hétéros, d'où une pression à l'adaptation mutuelle. C'est souvent un des facteurs qui contribuent le plus à la formation continue personnelle, si l'expression a du sens.» «Je trouve qu'elle en a beaucoup, enchaine Antoine avec un sourire. Je l'aime bien. Je crois que je vais la réutiliser. Ça me forcera aussi à réenvisager la place de la formation continue professionnelle dans mon horaire.» «Tant mieux! s'exclame Osman avec un sourire. Et pour en revenir à ce que nous sommes l'un pour l'autre…»

«Ah oui! excuse-moi, je nous ai fait dériver du sujet pas mal. Tout ça pour dire que je veux bien qu'on se crée plus d'occasions de coévoluer. Sans obligation ni pression, mais naturellement, par la force des choses.» «Je suis bien d'accord.» «Donc, pour qu'on soit surs les deux, ça veut dire qu'on est officiellement en couple?» «En effet.» «Excellent! Bon succès pour la suite, partenaire de coenseignement-coapprentissage!» 6

Chronique place au village

DU JAMAIS VU DEPUIS LES ANNÉES 1990 !

Une vingtaine de commerces ouvrent leurs portes en 2024

Oui, vous avez bien lu, c’est 21 commerces qui se sont installés (ou vont le faire prochainement) dans le secteur du Village cette année. Si vous vous promenez sur la rue Sainte-Catherine, vous avez sûrement remarqué qu’il y a eu le Tommy Café, l’ouverture de deux restaurants coréens, d’une crêperie et d’un magasin de bières, dans l’ancien local du McDonald’s au coin de Papineau. Vous vous régalez des gâteaux au fromage à la japonaise ? Eh bien Soufflé comblera vos pulsions sucrées ! Mais il y a bien plus que ça. Vous n’avez pas besoin d’être inspecteur à la Horacio Caine (pour ceux et celles qui se souviennent de CSI Miami) pour enquêter : ici les commerces ouvrent ou vont ouvrir prochainement, comme le O’Thym, qui était sur De Maisonneuve et qui déménagera très bientôt sur le territoire de la Société de développement commercial (SDC) du Village, soit sur Atateken au sud de Sainte-Catherine.

On attend aussi l’ouverture prochaine d’un cabaret-restaurant haut de gamme dans l’ancienne Banque d’épargne de la cité et du district (devenue la Banque Laurentienne) située au coin de Saint-Timothée et qui avait servi à des tournages de films durant quelques années.

« C’est vraiment une année extraordinaire au niveau du développement commercial pour le Village », lance Gabrielle Rondy, la directrice générale de la SDC du Village. « Ça fait du bien de voir toutes ces nouvelles entreprises. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Parmi les ouvertures récentes, il y a également le Panacée, sur Atateken, qui occupe le local de l’ancien Aperitivo, près de la rue Robin. C’est un tout nouveau restaurant gastronomique qui attirera une nouvelle clientèle qui viendra des autres quartiers. La cheffe reconnue Catherine Couvet Desrosiers est à la barre de ce restaurant. Le Tommy Café est un aussi bon exemple de la relance du Village qui est en cours. La bannière a déjà plusieurs restaurants

à Montréal, notamment dans le Vieux-Montréal, et les propriétaires ont choisi le Village pour installer leur nouveau café. Le Village est une belle opportunité d’affaires, puisqu’il y aura des développements immobiliers au cours des prochaines années, de nouvelles constructions qui ramèneront une population importante qu’il n’y avait pas avant ».

« On le voit déjà d’ailleurs, comment le Tommy Café est un très beau succès et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres en ce moment », de souligner Gilles Paquette, le responsable du service aux membres à la SDC du Village. À un tout petit jet de pierre de là, le Paella a fait peau neuve. Sis à l’adresse 1326, Sainte-Catherine Est, ce resto de cuisine espagnole avait subi des dommages majeurs après un incendie de la bâtisse, c’était en octobre 2021. « Depuis, la famille a voulu rouvrir dans le Village et s’est installée à deux portes de l’ancien édifice dans un local qu’ils ont rénové parce qu’ils aiment ce secteur et la clientèle. Ils ne désiraient pas ouvrir un commerce ailleurs, c’est une très bonne nouvelle », de poursuivre Gilles Paquette.

« Pour plusieurs, ce sont des bâtiments qui étaient vacants depuis plusieurs années et qui sont maintenant occupés. On parle ici de 21 commerces qui ont ouvert ou qui vont ouvrir, et ce, depuis le début de l’année 2024. Mais malheureusement, ce que les gens voient, ce sont les grands bâtiments qui sont laissés à l’abandon, comme l’ancien Drugstore ou encore la Station C qui a abrité jadis les clubs K.O.X. ou encore l’Apollon. Ils sont massifs, donc on les aperçoit plus. Mais en général, il y a un engouement en ce moment pour ce secteur-ci », affirme Gabrielle Rondy.

Celle-ci prend en exemple le resto O’Thym qui déménagera ses pénates dans une plus grande surface sur Atateken et qui pourra bénéficier d’une belle terrasse en été, ce qu’il ne pouvait pas faire sur De Maisonneuve en raison de la piste cyclable. C’est une belle offre pour la clientèle du O’Thym ! À quelques pas de ce nouveau resto, l’ancien WOD Sports est en rénovation. « Ce local va revivre avec un projet qu’on ne peut vous dévoiler pour l’instant. Les travaux de rénovation ont commencé d’ailleurs. Donc, on voit bien que ça bouge, qu’il y a une certaine vitalité dans ce coin-là aussi », rajoute Gilles Paquette.

PHOTO : TOMMY CAFÉ CRÉDIT : ANDRÉA ROBERT LEZARK

ANDRÉ C. PASSIOUR

apassiour@gmail.com

Et non loin de là, un peu au nord de Sainte-Catherine, quelque chose de particulier a fait son apparition un peu plus tôt cette année, soit le Hungry Ghost !  Vous allez me demander : qu’est-ce que c’est qu’un Fantôme affamé ? Eh bien c’est un nouveau concept de restauration où l’on partage le local en offrant, ici, une cuisine indienne variée (Spice Aroma) et une autre, asiatique (Bon ! Dumplings), sans salle à manger, donc les commandes se font en ligne pour livraison ou pour emporter !

Dans cette liste, on peut nommer également le tout dernier, Le Poké Station, juste au coin de Montcalm. Un peu plus haut sur la même rue l’épicerie Fullsun offre depuis le début de l’année des bánh mì (sandwichs vietnamiens), du café, des nouilles Ramen et des produits d’épicerie asiatique.

Le coin Papineau se développe aussi, en plus de la Maison des bières, avec toute sa sélection de bières de microbrasseries, de l’autre côté de la rue on retrouvera le Club House TLC (pour Tous Les Chiens), soit un service de toilettage pour chiens qui ouvrira prochainement. Mais ce n’est pas tout… On sait qu’il y aura un immeuble de logements (de Mondev) et une épicerie Maxi qui devrait ouvrir en 2025. « Mais si on pousse un tout petit peu plus loin, on a l’esplanade Cartier qui se développe (au coin de De Lorimier) avec ses habitations mais, là encore, on va trouver des commerces qui vont favoriser le magasinage et attirer la clientèle qui, en retour, voudra se restaurer dans le Village, venir prendre un verre, manger quelque chose, donc c’est quelque chose de positif pour le Village », insiste ici Gabrielle Rondy.

Toutefois, ce n’est pas qu’au niveau du sol que les choses évoluent, on oublie qu’il y a des entreprises qui investissent les deuxièmes étages. « Les Studios Up Lift 514, des studios de danse, se sont installés au-dessus du bar Le Stud. Ce type d’entreprise est vraiment bénéfique pour le Village, puisque leur clientèle va revenir fréquemment dans le secteur et peut-être en profiter pour aller au restaurant, à l’épicerie, à la pharmacie, au salon de coiffure, etc. Puis, au 2e étage du restaurant indien Tabla, ça bouge là aussi, puisqu’un studio de production de jeux vidéo y fait son apparition », explique Gilles Paquette.

« En ce moment, nous en sommes à 87,4 % du taux d’occupation des commerces, poursuit Gilles Paquette dont la connaissance sur ce qui se développe dans le Village est effarante ! Nous sommes donc en dessous du 13 % d’inoccupation, pour des commerces au rez-de-chaussée (au niveau de la rue). Le Village se situe en fin de compte même en dessous de la moyenne d’inoccupation de Ville qui est de 13,4 % et de la moyenne du centre-ville même, selon les données que nous avons ! »

Vers l’ouest, il ne faut pas oublier que le promoteur immobilier Mondev a finalement obtenu son permis de démolition des anciens édifices qui abritaient, entre autres, l’iconique restaurant Da Giovanni. « Ça va bouger aussi dans le secteur de la place ÉmilieGamelin. Il y aura de nouveaux résidents et plusieurs commerces au rez-de-chaussée, indique Gabrielle Rondy. Dans le même coin de la Place Dupuis, il ne faut pas sous-estimer l’installation d’une partie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal qui apportera avec elle des centaines d’étudiants. Encore là, une nouvelle clientèle qui s’ajoute dans le Village. Peut-être même qu’il se passera quelque chose dans l’ancienne Station des Sports ? On ne sait pas, mais cet afflux de clientèle fera du bien. »

Ici, le projet de Mondev signifie plus de 200 logements. Il y en aura plus du double lorsque Mondev construira la 2e tour du côté sud-est de Saint-Hubert. Une fois la troisième phase complétée, 700 logements seront ainsi construits d’ici quelques années dans le secteur Émilie Gamelin/Place Dupuis ! « Les gens sont tellement habitués au négatif et à tout ce qui va mal dans le Village, qu’ils ne réalisent pas qu’il y a du positif qui se crée en ce moment et qui est survenu depuis le début de l’année, souligne à gros traits Gilles Paquette. Lorsqu’on parle de projets immobiliers et des développements, ce sont 14 projets résidentiels et deux de conversion de bureaux à logements qui seront construits ou aménagés dans les prochaines années ! » « Ce seront de 20 000 à 25 000 nouveaux résidents qui s’installeront dans le quartier, de renchérir la directrice générale de la SDC du Village. Ces gens auront

Chronique place au village

besoin de plusieurs commerces de vêtements, de souliers, etc. Donc, il y a encore de la place pour de tels commerces de détail. »

En décembre 2023, la SDC a reçu les résultats d’une étude sur le potentiel de développement commercial du Village, réalisée par Raymond Chabot Grant Thornton, et soutenue financièrement par la Ville de Montréal, dans le cadre de son programme de soutien aux SDC. « La mauvaise variété des commerces et des restaurants se classe dans le top 5 des raisons pour lesquelles les gens ne fréquentent pas le Village. Les restaurants et les cafés arrivaient en tête des types de commerces souhaités par la clientèle pour le Village. Alors avec toutes ces nouvelles entreprises qui ont ouvert cette année, c’est vraiment un pas immense dans la bonne direction pour redonner envie aux gens de fréquenter le Village, de venir le découvrir ou le redécouvrir », ajoute Gabrielle Rondy.

Dans l’étude économique effectuée l’an dernier, on avait retenu, également, qu’il manquait d’initiatives destinées aux communautés trans et non binaires ainsi que racisées, qui souhaiteraient fréquenter le Village, mais qui aimeraient voir plus d’offres commerciales, communautaires et culturelles pour elles. « On désire mettre en valeur ces groupes des communautés 2SLGBTQIA+, on espère qu’il y aura plus d’initiatives en ce sens. Les gens qui voudront créer ce type de commerce pourront obtenir l’appui du Fonds de la Ville destiné au Village et à la communauté 2SLGBTQIA+, dont un premier appel à projets est prévu dès cet automne », dit Gabrielle Rondy.

« S’il s’agit aussi de rénover un local, on peut les guider et les aider puisqu’il y a le Programme de subventions pour la rénovation de commerces de la Ville, cela peut être intéressant », de rajouter le responsable du service aux membres à la SDC du Village , qui invite les entrepreneurs qui souhaiteraient s’installer dans le Village à communiquer avec la SDC.

Et on termine avec une autre bonne nouvelle : ouvrez l’œil, dans l’Est, puisqu’un bâtiment laissé à l’abandon depuis au moins une bonne dizaine d’années a reçu son permis de rénovation ! Ça bouge dans le Village ! 6

Le nombre de médailles recueillies par les athlètes LGBTQ les placerait à la 6e place aux JO de Paris

Le nombre de médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024 est quelque chose que nous surveillons chez Fugues depuis les Jeux d’hiver de Vancouver. Et cette année, encore plus qu’à Tokyo 2020 il y a 3 ans, il y a une touche arc-en-ciel LGBTQ importante... et on ne parle même pas de la cérémonie d’ouverture. Il y a eu au moins 199 athlètes ouvertement LGBTQ aux Jeux olympiques d’été de Paris, dont 65 athlètes sont reparti.e.s des JO avec (au moins) une médaille.

Imaginez si tous les athlètes lesbiennes, gais, bisexuel.le.s, trans, queers et non binaires faisaient partie d’une seule équipe représentant un pays avec des causes communes de visibilité et d’inclusion. Avec 48 médailles (et 65 médaillé.e.s, comme certaines médailles ont été remportées par des athlètes faisant partie d’équipes sportives) — dont les trois médailles en rugby à 7 : une d’or pour l’équipe de Nouvelle-Zélande (qui compte  Portia Woodman-Wickliffe), une d’argent pour l’équipe féminine canadienne (qui compte Olivia Apps, Sophie de Goede et Maddy Grant) et l’équipe américaine (qui compte Lauren Doyle, Steph Rovetti, Alev Kelter, Nicole Heavirland, Kris Thomas et Kristi Kirshe) — cette équipe LGBTQ imaginaire (ce contingent) se classerait au 6e  rang du classement général des médailles, après l’Australie (53 médailles) et avant le Japon (45 médailles), l’Italie (40 médailles), les Pays-Bas (34 médailles), l’Allemagne (33 médailles), la Corée du Sud (32 médailles) et le Canada (27 médailles).

Ce classement est déterminé par les médailles d’or, médailles d’argent, médailles de bronze et par le total des médailles.

Notez que parmi les médaillé.e.s, on compte une écrasante majorité de femmes, un seul homme ( Tom Daley ) et quatre personnes qui s’identifient comme non binaires (Lara Vadlau, Cathrine Laudrup-Dufour, Frederic Wandres et Carl Hester).

Quatre femmes ont remporté deux médailles (Lauren Scruggs  à l’Escrime ;  Maria Perez  en Athlétisme ; Amandine Buchard au Judo ; Sha'Carri Richardson en Athlétisme) et 32 femmes ont remporté une médaille au sein d’un sport d’équipe (plus de 2 personnes)... au Basketball, au Rugby, au Volleyball et au Soccer.

Les médaillé.e.s de « l’équipe LGBTQ imaginaire » aux Jeux olympiques d’été de Paris sont :

L’OR - 16 médailles (23 médaillé.e.s)

•  Amandine Buchard de la France, au Judo.

•  Ana Patricia du Brésil, au Volleyball de plage.

•  Svenja Brunckhorst de l’Allemagne au Basketball 3X3.

•  Frederic Wandres de l’Allemagne dans le dressage par équipe en Sports équestres.

•  Kellie Harrington de l’Irlande à la Boxe (moins de 60 kg).

•  Alice Bellandi de l’Italie au Judo.

•  Breanna Stewart, Diana Taurasi, Alyssa Thomas, Brittney Griner, Jewell Loyd, Chelsea Gray, Kahleah Copper des États-Unis, au Basketball.

•  Portia Woodman-Wickliffe de la Nouvelle-Zélande au Rugby.

•  Marleen Jochems et Anne Veenendaal des Pays-Bas, au Hockey sur gazon.

•  Maria Perez de l’Espagne au Relais marche marathon mixte (Athlétisme).

• Lauren Scruggs des États-Unis à l’Escrime.

•  Laura Vadlau d’Autriche à la Voile en équipe mixte.

•  Paula Camus de l’Espagne, au Water-Polo.

•  Tierna Davidson des États-Unis, au Soccer.

•  Paola Egonu de l’Italie, au Volleyball.

•  Sha'Carri Richardson des États-Unis au Relais féminin (Athlétisme).

L’ARGENT - 12 médailles (21 médaillé.e.s)

•  Adriana, Marta, Tarciane, Tamires, Luciana, Lorena, Taina et Lauren Leal du Brésil au Soccer.

•  Olivia Apps, Sophie de Goede et Maddy Grant du Canada, au Rugby.

•  Cathrine Landrup-Dufour du Danemark dans le dressage par équipe en Sports équestres.

•  Michelle Kroppen de l’Allemagne au Tir à l’arc.

•  Tom Daley de la Grande-Bretagne au Plongeon, 10 m synchronisé.

•  Raz Hershko d’Israël au Judo.

•  Marianne Vos des Pays-Bas au Cyclisme, course sur route.

•  Emma Twigg de la Nouvelle-Zélande à l’Aviron (le skiff).

•  Maria Perez de l’Espagne au 20 km marche (Athlétisme).

•  Perris Benegas des États-Unis au BMX libre, Parc.

•  Lauren Scruggs des États-Unis à l’Escrime.

•  Sha'Carri Richardson des États-Unis au 100 m féminin (Athlétisme).

LE BRONZE - 13 médailles (25 médaillé.e.s)

•  Samantha Whitcomb et Amy Atwell de l’Australie au Basketball.

•  Natalya Diehm de l’Australie, au Cyclisme par équipe.

•  Beatriz Ferreira du Brésil à la Boxe.

•  Rafaela Silva du Brésil au Judo.

•  Gabi Guimaraes, Ana Carolina Da Silva, Rosamaria Montibeller,  Roberta Ratzke du Brésil au Volleyball.

•  Amandine Buchard de la France, au Judo.

•  Tabea Schendekehl de l’Allemagne à l’Aviron.

•  Lea Schuller, Sara Doorsoun, Ann-Katrin Berger, Felicitas Rauch  de l’Allemagne au Soccer.

•  Carl Hester de la Grande-Bretagne en Sports équestres.

•  Laura Aarts des Pays-Bas au Water-polo.

•  Cindy Ngamba de l’équipe des réfugiées à la Boxe.

•  Evy Leibfarth des États-Unis en Canoé.

•  Lauren Doyle, Steph Rovetti, Alev Kelter, Nicole Heavirland, Kris Thomas et Kristi Kirshe des États-Unis au Rugby.  6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

Désorientation  :

une soirée chic pour s’amuser et récolter des fonds pour le GRIS-Montréal

La mirifique soirée Désorientation fait peau neuve cette année ! Elle sera présentée le vendredi 20 septembre, au Grand Quai du Port de Montréal, rien de moins ! En l’honneur du 30e anniversaire du GRIS-Montréal. Oui, c’est une nouveauté pour 2024 ! C’est sous la thématique « L’Heure Bulle » que se déroulera cet événement qui comprendra des performances artistiques, des drags et des DJ, dont Sandy Duperval, pour égayer cette soirée festive LGBTQ+ bénéfice au profit du GRIS-Montréal et de son importante mission de sensibilisation et de démystification des réalités LGBTQ+ dans les écoles et autres institutions de la région de Montréal, alors qu’une montée de la haine refait surface depuis quelques années. Car oui, c’est festif, c’est amusant, c’est enivrant, mais il ne faut pas oublier l’œuvre que le GRIS accomplit avec plus de 250 bénévoles qui témoignent chaque année scolaire de leur expérience de vie en tant que personne LGBTQ+.

« La soirée commencera par un cocktail VIP où des bulles et des bouchées délicieuses seront servies dans une ambiance exclusive. Les personnes VIP auront accès à des zones réservées tout au long de la nuit, ajoutant une touche spéciale à une expérience unique. Cette année, le thème est “L’Heure Bulle”, un clin d’œil poétique à l’heure bleue, soulignant notre destination fluviale exceptionnelle », peut-on lire sur le site desorientation.com. On salive déjà et nos yeux s’extasient à reluquer cette vue magnifique du fleuve alors que la brunante tombe sur l’eau et que, lentement, presque langoureusement, l’obscurité s’installe et les lumières dansent sur le Saint-Laurent.

De retour en 2023, cet événement n’avait pas eu lieu au cours des trois années précédentes en raison des restrictions sanitaires de la COVID-19. C’est donc la 8e édition en 2024. On a aussi changé de date : du printemps, en 2023, on a choisi septembre pour 2024. « On voulait que cela coïncide avec le lancement de l’anniversaire du GRIS qui est, en fait, le 13 septembre prochain », indique  Andrei Pascu qui a pris la relève de Catherine Duclos en tant que président du conseil d’administration de l’organisme et qui est l’un des organisateurs de Désorientation.

Présenté par la Banque Nationale encore en 2024, Désorientation avait attiré « la présence de 432 personnes l’an dernier », dit  Andrei Pascu, qui est avocat et associé pour le groupe Litige et règlement des différends au cabinet McMillan LLP.

Il y a donc le changement de date, mais aussi un nouveau et prestigieux lieu… « En fait, c’est Emmanuel Goubard (l’ancien directeur général des Entrepôts Dominion et aussi du Groupe Perreira) qui a suggéré ce lieu exceptionnel avec vue sur le fleuve, d’expliquer Maxime Blouin, l’autre principal organisateur de cette soirée. Comme je travaille au Collège LaSalle, c’est un bel endroit pour tenir des défilés des finissants de l’école. On a pensé que ce serait

PHOTO : SANDY DUPERVAL

incroyable de tenir Désorientation au Port de Montréal. On a dû faire quelques ajustements pour s’adapter à la salle, mais pour le reste, c’est la même base : des artistes LGBTQ+, des prestations de DJ, de drag queens, etc. Ce sera inoubliable ! »

Justement, parlons des artistes qui enivreront votre sortie. Bien entendu, on retrouvera la grande Sandy Duperval aux platines, une habituée des soirées Désorientation, puis le DJ Reid Bourgeois, une vedette montante montréalaise que l’on a pu apercevoir au premier Party District, le 30 mars dernier au Bain Mathieu. Également DJ Keanu, « qui est un jeune artiste émergent », de spécifier Maxime Blouin, gestionnaire — communications corporatives et partenariats chez LCI Éducation (entre autres, Collège LaSalle).

On aura l’occasion de voir aussi la drag Adriana the Bombshell, une des grandes vedettes de Canada’s Drag Race – Saison 2. Originaire de Colombie et résidente de Québec depuis de nombreuses années, elle est porte-parole de la Banque Nationale pour les LGBTQ+. Les convives de la section VIP auront l’occasion, également, de voir évoluer David Girard, un artiste de cirque.

On attend environ 500 convives pour un objectif entre 50 000 $ et 75 000 $. « Nous sommes tributaires de la vente de billets, mais la prévente va très bien en ce moment », dit Andrei Pascu.

« Cette soirée existe aussi grâce aux partenariats. La Banque Nationale appuie la soirée dès le début, nous sommes très reconnaissants à la BN, souligne Maxime Blouin. Le Groupe Leclair aussi est notre partenaire. On néglige trop souvent l’aspect des partenariats, il est presque impossible d’organiser des événements de levée de fonds pour la communauté LGBTQ+ de nos jours sans ces partenariats-là et de faire du réseautage en ce sens. Nous remercions tous les partenaires de Désorientation. »

Mais pourquoi se sont-ils impliqués dans cette soirée et au GRIS ? « Il y a bien des années, ils [les bénévoles du GRIS] étaient venus dans mon école secondaire, j’ai constaté l’impact

que ces témoignages avaient eu sur le monde. J’ai été touché par ces témoignages. Quelque chose avait changé en moi. Cela m’avait marqué. Je crois beaucoup à cette formule du témoignage des bénévoles du GRIS. [Plusieurs années plus tard], j’ai décidé de m’impliquer moi aussi au GRIS parce que c’est positif », explique Andrei Pascu.

Maxime Blouin a été directeur des communications et des relations médias de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (ce qu’on appelait auparavant la Ligue de hockey junior majeur du Québec). « J’avais alors approché le GRIS parce que je voulais faire de la sensibilisation aux réalités LGBTQ+ parce que je ne savais pas trop comment m’y prendre, et le GRIS a été là pour nous. Malheureusement, il y a de plus en plus une décomplexification de la haine, il y a une sorte de libération de la parole et des propos haineux. On a bien vu ce qui s’est passé au Nouveau-Brunswick [le fait de révéler aux parents l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des élèves et les manifestations qui s’en sont suivies] et cela m’inquiète beaucoup. Je crois que l’éducation et la sensibilisation peuvent jouer sur les prochaines générations. Il faut continuer d’éduquer et d’être vigilant. C’est pour cela que j’ai joint le GRIS-Montréal », remarque-t-il.

C’est donc pour permettre au GRIS de poursuivre sa mission auprès des jeunes que l’on organise cette soirée Désorientation. « Comme l’a dit Maxime, il y a une polarisation des discours haineux dans la société, mais si on veut appuyer la communauté LGBTQ+, on peut trouver le moyen de le faire et, en même temps, de célébrer et d’avoir du plaisir ! C’est LA soirée à ne pas manquer, c’est la plus grande activité-bénéfice LGBTQ+ à Montréal. Il y a bien des bals, le Bal du Musée des beaux-arts, le Bal de Sainte-Justine, etc., mais pour la communauté LGBTQ+, nous avons notre soirée, clame presque Andrei Pascu. Désorientation est l’équivalent d’un bal et qui amasse des fonds pour le GRIS, pour cette cause. »  6

ANDRÉ

INFOS | Billets : https://www.desorientation.com

LES 40 ANS DE FUGUES SOULIGNÉS DEUX FOIS PLUTÔT QU’UNE

À l’invitation de la mairesse (de la ville et de l’arrondissement) Valérie Plante et de la Ville de Montréal, une partie de l’équipe (actuelle et passée) de Fugues était, le mardi 13 aout, à l’Hôtel-de-Ville pour signer le livre d’or de la ville et pour un vin d’honneur soulignant les 40 ans du magazine en 2024.

Le rédacteur en chef, Yves Lafontaine, le directeur artistique,  Éric Perrier  et les directeurs de comptes  Marc Landreville  et  Réal Lefebvre ont signé le livre d’or pour l’équipe, dont une quinzaine de membres s’étaient déplacés pour l’occasion.

Il s’agissait du second hommage que l’équipe de Fugues reçoit en deux semaines.

En effet, le 1er août dernier, Fierté Montréal remettait à Fugues le prix John-Banks, en l’honneur de celui qui est à l’origine de la Gairilla. Ce militant gai montréalais et ancien secrétaire personnel de Marlene Deitrich  pendant de nombreuses années, avait formé La Brigade rose, qui a organisé la Guérilla, le premier défilé de la Fierté à Montréal , en juin 1979, qui avait attiré 52 participants. Le prix John-Banks (remis pour la première fois en 2019 à John Banks) vise à «reconnaître l’activisme, la résilience et la contribution d’individus ou de collectifs ayant contribué au rayonnement, à la défense et à l’avancée des luttes 2SLGBTQIA+». 6

CRÉDIT PHOTOS : Andréa Robert Lezark

QUARTIER DES SPECTACLES

1588, BOUL. SAINT-LAURENT

Jean-Michel Fortier

rentabilise la passion pour Céline Dion

Jean-Michel Fortier

À16 ans, Colin Bourque a deux secrets : son homosexualité et sa passion pour Céline Dion. À quelques mois de la fin du secondaire, ce « garçon pas comme les autres » voit sa vie basculer lorsqu’il croise un cégépien au corps de nageur. Son histoire est un clin d’œil assumé au succès Heartstopper qui a inspiré l’écrivain Jean-Michel Fortier — fan fini de Céline — dans l’écriture du roman pour ados et pour adultes, Toutmerevientmaintenant.

Commentestapparuel’envied’écrireunpersonnageadolescent?

JEAN-MICHEL FORTIER : Je me demandais comment atteindre un public plus large que d’habitude. C’est la première chose qui a motivé mon écriture. Ensuite, je me suis demandé ce qu’il y avait dans mon expérience d’unique à raconter. Je suis une personne queer, je viens de Québec et j’aime Céline Dion . Il y a plein de gens comme moi, mais j’ai la chance d’être capable d’écrire et d’avoir une plate-forme. Mon personnage sent que son homosexualité et son amour pour Céline sont liées d’une certaine façon et qu’elles sont également honteuses. Je m’identifiais totalement à ça durant mon adolescence.

SelonColin,lesgarçons«normaux»n’aimentpasCélineDion.Àquelpointsasituation peut-ellefaireéchoàplusieurspersonnesquicachentleursgoûtsparpeurdecequecela ditsurelles?

JEAN-MICHEL FORTIER : Quand tu es ado et queer, tu as l’impression que tout peut te révéler : ta voix, ton rire, ta démarche, tes gestes, tes vêtements, tes intérêts, tes envies, tes amis et tes goûts musicaux. Colin croit que c’est anormal d’aimer Céline à 16 ans en 2003, alors que ses amis ont des goûts musicaux complètement différents. Il se sent comme une vieille madame. Je pense que plusieurs personnes vivent des choses comme ça dans la façon dont elles se présentent au monde. On a souvent peur qu’un indice révèle notre secret.

Décris-noustonamourpourCéline.

JEAN-MICHEL FORTIER : À 16 ans, c’était the shit ! Il n’y avait rien de mieux pour moi. Je crois qu’elle va faire partie de mon univers jusqu’à la fin de ma vie. Il ne passe pas une journée sans que j’écoute une de ses chansons. C’est tellement une habitude pour moi. Vingt ans plus tard, j’ai élargi mon univers musical, mais toute cette connaissance-là m’est restée. Je n’ai pas fait de recherches pour parler d’elle dans le roman. J’ai lu toutes les biographies sur elle, tous les articles de magazines et j’ai tous ses albums. Je suis pas mal expert.

Onfaitl’entrevue10joursaprèslacérémonied’ouverturedesJO.Qu’as-tupensédesa prestation?

JEAN-MICHEL FORTIER : Ce moment a rallié tout le monde. Il faut dire que la trame narrative avait été bien installée. Le documentaire avait été mis en ligne un mois plus tôt. On l’a vue dans un état lamentable. Bien sûr, le docu avait été fait il y a un bout, alors elle a eu le temps de se remettre un peu. Au final, sa prestation a été super belle visuellement et musicalement. Le fait que tout ça avait été si bien orchestré faisait en sorte que tout le monde semblait avoir un amour inconditionnel pour Céline.

Colincacheaussisonhomosexualité.Àquelpointl’époque(2003)influence-t-elleson choix?

JEAN-MICHEL FORTIER : En 2024, j’espère que bien des choses ont changé et que ça se passe mieux que dans le roman dans plusieurs écoles secondaires. Pourtant, je suis certain qu’il y a plusieurs endroits où c’est exactement comme dans le livre. Colin ne se fait pas harceler

ni intimider, mais il ne se sent pas en sécurité et il a l’impression qu’il doit se retenir. Il sent l’univers hostile à ce qu’il est au fond de lui. Donc, l’époque joue dans sa décision.

Leromanestunechroniquesurtous les ados pognés du monde. Que voulais-tuexprimersureux?

JEAN-MICHEL FORTIER : Je ne voulais pas que ce soit un livre triomphal. On n’a pas toujours besoin de lire des histoires qui se terminent alors que l’ado surmonte sa timidité ou son traumatisme. Je pense que ça prend beaucoup de temps faire ça, même toute une vie. À la fin du roman, Colin a vécu un sentiment amoureux et plusieurs choses se sont améliorées, mais il n’y a pas grand-chose de réglé. Je voulais montrer que c’est normal et qu’il n’y a pas de pression d’accomplir ceci à 16 ans et cela à 20 ans.

Tuprendsletempsd’installertonpersonnage,sonquotidienetsafamilleavantdeplacer l’élémentdéclencheurdesaquêteamoureuse.Pourquoicechoix?

JEAN-MICHEL FORTIER : J’aime beaucoup écrire des chapitres qui, en apparence, ne servent à presque rien : quand j’écris que Colin attend l’autobus pour aller au travail et que c’est plate à sa job, ça ne fait pas avancer la progression dramatique, mais je crois au pouvoir de ces chapitres-là pour qu’on s’attache aux personnages. Je crois à l’attachement dans la longueur. Colin ne vit pas des aventures rocambolesques, mais on développe une empathie pour lui et j’espère qu’on veut le suivre.

TonlivrerappellecertainsélémentsdeHeartstopper.Penses-tuquelesqueersontbesoin d’histoiresd’adospleinesdetendresseetpositivescommecelle-là?

JEAN-MICHEL FORTIER : Oui ! J’ai commencé à lire Heartstopper en 2021, tout juste après avoir commencé l’écriture du livre. Je suis tombé en amour avec le premier tome. Ça m’a tellement ému ! Même si l’histoire se déroule à notre époque, il y a quelque chose d’idéalisé là-dedans : il y a des obstacles, mais ces ados sont tellement bien entourés. Quand je lisais ça, j’avais l’impression de goûter l’histoire d’amour que j’ai toujours voulu avoir au secondaire. Ça m’a beaucoup inspiré.

Ya-t-ilunplanpourunesuiteoumêmeplusieurstomes?

JEAN-MICHEL FORTIER : Si je considère que les gens ont embarqué et qu’on a vendu assez d’exemplaires, j’aimerais rester dans cet univers-là. Je pourrais continuer avec Colin à l’université ou plus tard dans sa vie. Ce n’est pas un plan, je n’ai aucun manuscrit de commencé, mais je ne suis pas fermé à l’idée. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | TOUT ME REVIENT MAINTENANT, Jean-Michel Fortier, Éditions La Ruche, 2024. https://groupecourteechelle.com/la-meche/auteurs/jean-michel-fortier

Le fabuleux monde pop-jazz de Léonie Gray

Léonie Gray
CRÉDIT
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VILLE DE PLUIE

Léonie Gray est un phénomène pop-jazz à ne pas louper. Née à Lavaltrie, l’artiste — que l’on compare bien souvent à Amy Winehouse — propose une voix envoûtante sur fond de rythmes entraînants. En ascension, Léonie Gray, qui a sorti cette année son deuxième album, self ish, a déjà assuré la première partie d’artistes comme Milk & Bone, Karim Ouellet, Beyries et France d’Amour. Ayant une présence marquée sur les réseaux sociaux, c’est en personne à Osheaga qu’on a pu la rencontrer quelques moments avant son spectacle.

Commenttesens-tud’êtreàOsheaga?

LÉONIE GRAY : Je suis super contente d’être là, super fébrile. C’est quand même gros dans la vie d’un artiste, surtout à Montréal. L’année dernière et l’autre année avant, ça a été les premières fois que je suis venue [comme public à Osheaga]. Je n’étais jamais venue à un festival de musique que tu paies pour entrer. Les artistes que je veux voir principalement sont Chappell Roan, Lola Young, Olivia Dean, Hozier, SZA. Il y a MINOE aussi, qui est sur la même scène que moi.

Tuasuneprésenceremarquéesurlesréseauxsociaux.Est-cequelquechosequetuas commencéàdévelopperendébutdecarrièreouas-tutoujoursétécommeça?

LÉONIE GRAY : Moi, pour vrai, quand YouTube est sorti, c’était le plus beau jour de ma vie. Je me suis mise à faire des vidéos pas rapport et à mettre ça là-dessus. Moi, là, je n’ai jamais pensé que ça allait rester sur Internet forever. Il y a sûrement des vidéos louches de moi à genre 13 ans. J’ai toujours aimé prendre des photos et des vidéos, faire des petits montages. Je sais qu’il y a beaucoup d’artistes qui détestent faire de la création de contenu, mais moi j’adore ça. Le fait que ça vienne conjointement avec ma carrière, c’est juste une autre façon d’être créative.

Sens-tuquecelat’aide?

LÉONIE GRAY : 100 %. Surtout TikTok. J’ai l’impression qu’Instagram c’est plus genre une carte de visite, tandis que TikTok je peux mettre un peu n’importe quoi et si ça pogne, ça pogne, si ça pogne pas, on s’en fout. C’est plus décontracté, je trouve.

Dansunepublicationcocassesurlesréseauxsociaux,tutemontraisentraindeservirdu café,enindiquantenlégendequetesclientsnesaventpasquedansquelquesheurestu serasenspectacleàOsheaga.Blagueàpart,c’estdifficilederalliercesdeuxemplois?

LÉONIE GRAY : Personnellement, je suis directrice du café Les Impertinentes, dans le Mile-End, donc j’ai beaucoup de liberté : c’est moi qui fais l’horaire. Si j’ai un show, je fais juste me mettre off. Ce n’est pas comme si c’était contraignant vraiment, ça ne m’empêche pas d’avoir des contrats. C’est vraiment deux vies parallèles — comme Hannah Montana que je vis. Je trouve que ça balance ma vie. Je ne fais pas juste de la musique, parfois c’est l’fun faire du small talk avec des clients pendant que tu fais un latte.

OntecomparesouventàdesartistescommeAmyWinehouse.Est-cequeçatedérange?

LÉONIE GRAY : C’est sûr que ce n’est pas ma partie préférée et je pense que n’importe quel artiste n’a pas envie de se faire comparer, mais je pense que c’est très humain. Surtout si t’aimes quelque chose, si tu trouves quelque chose qui y ressemble, alors automatiquement tu te diras : « Ah, ça sonne comme… ». Personnellement, ce n’est pas quelque chose qui est désiré. Je ne me dis pas que je veux sonner comme tel ou tel, mais c’est sûr que j’ai grandi en écoutant certains artistes, et, quand je découvre un artiste, je vais l’écouter de façon obsessive — souvent jusqu’à ce que je les voie en show, for some reasons. À force de chanter les mêmes chansons de certains artistes, ça vient rentrer un peu dans ton mode de créativité.

Tuchantesàlafoisenfrançaisetenanglaisettuvasd’ailleurssortirtonpremieralbum enfrançaisl’annéeprochaine.As-tuuneapprochedifférenteselonlalangue?Etlaréception dupublicest-elledifférente?

LÉONIE GRAY : Ma façon d’écrire est très différente en anglais et en français. En anglais, c’est beaucoup plus de l’écriture automatique. Genre [j’écris] en studio pendant qu’on compose. J’ai remarqué qu’en français, j’aime mieux m’asseoir chez moi, au piano, prendre le temps et après arriver avec une idée plus spécifique.

En faisant une tournée au Québec, j’ai remarqué que j’avais une chanson en français sur mon premier album et je connectais vraiment beaucoup avec le public, parce qu’à l’extérieur de Montréal les gens ne parlent pas nécessairement anglais. C’est cette connexion-là que je cherche et que je crave un peu. Je me rends compte qu’au Québec, faire de la musique en français, il y a quelque chose de plus.

Je pense que je suis la bienvenue parce que je fais un style différent. Mais, en même temps, je pense que de faire ce style-là en français, ça va m’ouvrir encore plus de portes.

Tu as déjà blagué sur les réseaux sociaux que tu avais ton côté «fem» et ton côté «masc».Sens-tuqu’ilyaunepressionpourtoideteprésenterd’unecertainemanière? LÉONIE GRAY : Pas vraiment. J’ai un peu un running gag avec mes amis, parce que « Leonie Gray » est très féminine, très fem, alors que « Leo », c’est un petit boy. Je trouve que cette fluidité-là est l’fun. C’est un peu comme faire du drag ou avoir un alter ego quand je fais de la musique. Mais en temps normal, je ne vais pas nécessairement m’habiller en rose. L’hiver, c’est baggy avec un beanie. Mais je trouve ça l’fun d’avoir cette dualité. 6

PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

INFOS | INSTAGRAM: @leoniegray https://www.facebook.com/leoniegraymusic

D’un petit événement d’une nuit dans un musée de Palm Springs accueillant 1 500 participants, il y a 30 ans, à la réservation d’emplacements somptueux dans des hôtels de luxe avec plus de 15 000 participant.e.s et d’importantes personnalités s’affichant sur plusieurs jours, le DinahShoreWeekend est devenu l’un des événements incontournables de Palm Springs, parmi les plus grands promoteurs touristiques de la vallée de Coachella. Au fil des ans, des artistes telles que Lady Gaga, Katy Perry, Bebe Rexha, Kesha, Iggy Azalea, Tegan & Sara, Lizzo et Meghan Trainor ont participé à cet événement qui désire avant tout « faire la différence » en mettant l’accent sur l’idée de faire la fête « pour une cause ». De ce fait, la fondatrice et productrice Mariah Hanson est impliquée dans les causes sociales et politiques affectant la communauté LGBTQ+, en partenariat avec des organismes comme GLAAD, NOH8, Equality California, pour n’en nommer que quelques-uns. Celle qui a remporté plusieurs prix pour son leadership entrepreneurial, dont le Spirit of Stonewall Lifetime Achievement Award en 2014, s’est prêtée au jeu de l’entrevue, qui vous donnera certainement envie de vous envoler pour The Dinah.

Ilya33ans,vousavezeul’idéedecréerunfestivalpourlesfemmesqueersenCalifornie. Commentetpourquoivousestvenuecetteidée?

MARIAH HANSON : J’organisais des fêtes lorsque j’étais à l’université et elles sont rapidement devenues légendaires. C’était une séquence naturelle pour moi de transformer un talent naissant en carrière. J’aime notre communauté, je me sens inspirée par les femmes et je voulais leur proposer des événements d’un calibre supérieur à celui auquel elles étaient habituées à l’époque.

QuandonpenseauxcélébrationsdelaFierté,onpensed’abordàdesvillescommeSan FranciscoouLosAngeles.Pourquoiavez-vouschoisiPalmSpringscommeépicentrede votreévénement?

MARIAH HANSON : Le tournoi de golf Dinah Shore attirait déjà de nombreuses lesbiennes à Palm Springs. Il était inévitable que quelqu’un organise une fête et rassemble tout le monde ! Palm Springs est une belle communauté LGBT. Nous avons pratiquement pris le contrôle de la ville !

QuelaétévotreplusgranddéfidepuislacréationdeTheDinah?

MARIAH HANSON : Les hôtels. Et les talents personnalités invités. Ni l’un ni l’autre ne sont faciles à obtenir. Quand j’ai débuté, les hôtels n’acceptaient pas pleinement la prise de contrôle LGBT, mais l’attitude incroyable de nos participants et la nature de nos soirées les ont rapidement conquis. Puis inviter les talents personnalités n’est jamais facile. Je reçois beaucoup de « non » avant d’obtenir un « oui », donc c’est toujours une question de jonglerie pour constituer notre line-up. Mais le festival a atteint un statut emblématique pour les artistes en tournée, donc c’est devenu plus facile avec le temps.

Justement,chaqueannée,ilyauneincroyablelistedetalentsetd’icônesdelaculturepop entêted’affichedel’événement.Aufildesannées,quellessontlespersonnalitésquivous

Mariah Hanson

À la tête du mythique party lesbien de Palm Springs

ontleplusimpressionnée?

MARIAH HANSON : J’ai aimé tous les artistes qui ont eu la gentillesse d’honorer notre scène. Nous présentons une programmation que nous croyons que nos participants vont adorer.

LacommunautéLGBTQ+abeaucoupchangéaucoursdeladernièredécennie.Enplusde troisdécenniesduDinah,quelschangementsavez-vousconstatéschezvotreclientèle?

MARIAH HANSON : La communauté LGBT se sent plus que jamais à l’aise d’être qui elle est et vivre à voix haute est primordial pour bien vivre. Nous devons nous aligner sur l’authenticité qui nous habite. Le Dinah donne aux gens une chance de faire cela, ensemble. C’est une belle chose !

UnévénementcommeTheDinahpeut-ilêtreconsidérécommeunedéclarationpolitique danslecontextesocialetpolitiqueactuelauxÉtats-Unis?

MARIAH HANSON : Tout événement qui encourage ses participants à être exactement qui ils sont tels qu’ils sont et qui célèbre la diversité, l’inclusion, les différences et toutes les nombreuses façons dont nous créons collectivement notre belle communauté LGBT est une déclaration politique.

5questionsrapidessurTheDinah:

• Décrivez l’ambiance du Dinah en trois mots. Sauvage, joyeux, inclusif.

• Pourquoi venir au Dinah ? Pourquoi pas ?

• Qu’apporter au Dinah ? Une attitude positive, un peu de gratitude, un peu de crème solaire, un esprit et un cœur ouverts et un amour de la musique et de la communauté.

• Votre plus beau souvenir ? J’en ai trop ! Le Dinah est si spécial.

• Une anecdote surprenante sur le Dinah ? Jessie Reyes est une artiste tellement douée et a donné une performance si puissante. Le lendemain, elle a accepté de rencontrer toute mon équipe et de prendre une photo avec nous. Nous l’aimions tous tellement. Je chéris la photo. Mon personnel a tout simplement adoré l’expérience. 6

JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

INFOS | Le Dinah 2024 se déroule du 25 au 29 septembre à Palm Springs en Californie. Pour plus d’informations sur la programmation et l’événement : https://thedinah.com

Une présentation des ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC

JUSQU’AU 14 SEPTEMBRE du mercredi au samedi de 13 h à 17 h

201-A, 1000 rue Atateken, Montréal

Hommes de 55 ans et plus et faisant du chemsex recherchés pour une étude

Ouais, si vous êtes âgés de 55 ans et plus et que vous avez des relations sexuelles en utilisant du crystal meth et autres substances on vous offre l’opportunité de vous exprimer sur ce que vous ressentez durant ces moments-là ! Rassurez-vous, si vous ne participez pas, on ne mettra pas l’inspecteur Columbo (pour ceux et celles qui s’en souviennent) à vos trousses ! Mais cela aide la société à avancer. Avec les données collectées, on pourra mieux adapter les services d’appui existants ou peut-être même en créer de nouveaux plus spécifiques. Une recherche précédente menée, également, à l’UQAM comprenait un taux assez appréciable de participants provenant de cette tranche d’âge-là. D’où cette nouvelle enquête. C’est ce qu’on appelle tout simplement «le pourquoi du parce que…».

On vous en parlait déjà, brièvement, dans notre dernière édition (du mois d’aout). Si vous êtes des hommes gais, bisexuels, queers ou des personnes non binaires et que vous consommez du Crystal meth/TINA, GHB et de la Kétamine dans un contexte sexuel ou que vous avez déjà été dans cette situation-là, une nouvelle recherche sur le PNP/chemsex chez ces personnes de 55 et plus a besoin de vous pour mieux comprendre ce que vous vivez lorsque vous consommez et que vous avez des relations sexuelles. Pour ceux et celles qui ne savent pas ce que signifie PNP : Party’N’Play qui désigne les relations sexuelles avec usages de drogues.

C’est la Chaire TRADIS – trajectoires, diversité, substances (de son nom au long Chaire de recherche du Canada sur les personnes de la diversité sexuelle et de genres (DSG) et leurs trajectoires de consommation de substances psychoactives) qui mène cette étude pour ces personnes de 55 ans et plus.  «Sur 64 participants, 25% de ceux-ci appartenaient à un échantillon d’hommes de 55 ans et plus et faisant usage du PNP/chemsex», indique Yannick Gaudette, le coordonnateur de recherche. Celui-ci fait référence à l’étude précédente, PNP dans la diversité, où l’on a enregistré des cas avec des gens dont l’âge variait de 55 ans jusqu’à 75 ans.

Cela pourrait être surprenant, puisqu’on pense toujours que ce type d’activités est réservé presque exclusivement aux jeunes adultes. Et bien non. Plusieurs facteurs sont ici en cause : l’acceptation du corps qui vieillit, donc l’apprentissage de l’âge qui avance mais le désir qui est toujours là ; faire face à sa séropositivité et l’acceptation des autres envers soi ; le rapport aux jeunes dans les rencontres ; la discrimination auxquelles les gens plus âgés font face

dans la société, etc. «Certains commençaient leur retraite et ne savaient pas trop quoi faire, d’autres avaient perdu un conjoint de longue date, les raisons sont très variables et différentes d’un individu à l’autre, explique Jorge Flores-Aranda, le directeur de cette Chaire. Parfois, les gens aimaient ‘’tripper’’ tout simplement. Le chemsex est milieu où l’on trouve moins de barrières et de limites, dont celles de l’âge. D’où le fait que l’on retrouve des hommes de 55 ans et plus. »

«Ce qui est surprenant, c’est que l’on considère que ces gens-là n’ont plus de sexualité, que leur rapport à la sexualité est différent ou qu’ils ont des problèmes de santé mentale, etc. Ces personnes vivent aussi dans un contexte où l’homosexualité est mieux acceptée qu’à leur époque, donc ils redécouvrent, en quelque sorte, leur sexualité», poursuit Yannick Gaudette qui est étudiant au doctorat à l’École de service sociale de l’UQAM. «Il ne faut pas oublier que certains ont vécu à des moments où l’homosexualité était un acte criminel, ou encore une maladie mentale, d’autres encore ont vécu les débuts du VIH-sida cela les a profondément marqué dans leur sexualité», de rajouter Jorge Flores-Aranda.

Les hommes ainsi rencontrés utilisent bien moins les services psychosociaux offerts ou des groupes où des ateliers sont offerts, comme chez RÉZO par exemple, «parce qu’ils ne se reconnaissent pas, qu’ils sont entourés de jeunes et qu’ils sont les seuls de leur âge», dit Yannick Gaudette.  «Il y a une personne dans notre équipe de recherche qui possède ces mêmes caractéristiques, soit 55 ans et plus et qui pratique le chemsex, et donc qui nous conseille aussi», dit Jorge Flores-Aranda.  L’idée est que les résultats de cette nouvelle recherche puissent servir à orienter les services existants en vue d’accueillir ce segment de clientèle. La date limite de participation à cette recherche est le 1er octobre.  «Une fois toutes les données analysées, on aimerait rédiger le rapport final soit à l’été ou au début de l’automne 2025 pour redonner le plus rapidement possible les résultats à la communauté pour que l’on puisse adapter les services envers ces personnes-là », rajoute Yannick Gaudette Il faut dire que ces personnes sont suivies régulièrement par leur médecin de famille, mais elles n’ont pas recours à de l’aide psychosociale pour les accompagner dans ce qu’elles vivent. Au cas où cela vous ferait peur, rassurez-vous l’entretien ne dure que de 90 à 120 minutes et vous avez droit à une compensation de 50$. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | 438-867-9578 ou gaudette.yannick@uqam.ca

On top with Rob Halford of Judas Priest

Heavy Metal deity Rob Halford is affectionately known by millions of fans as The Metal God, whose band Judas Priest, one of the most influential and iconic metal acts of all time, open the second leg of their 2024 Invincible Shield World Tour in Montreal.

Montrealers have a longstanding love affair with Judas Priest, and are known to be one of the loudest audiences on the planet. “You guys go nuts!” says Halford, the out frontman who invented and codified metal’s signature leather man look. Emerging from Birmingham in 1969, the impact and influence of Judas Priest in their genre is enormous. After conquering the charts with their classic albums British Steel, Screaming for Vengeance and Defenders of the Faith, and such timeless hits as Breaking the Law, Living After Midnight and You Got Another Thing Comin, the band was finally inducted into the Rock and Roll Hall of Fame in 2022. Invincible Shield is the band’s 19th studio album. While legendary guitarist Glenn Tipton stepped back from official touring duties in 2018 due to Parkinson’s disease – veteran Andy Sneap has stepped in as Glenn’s replacement on their current tour – Tipton continues to write and record as a crucial member of Judas Priest. “Thank you ever so much for asking about Glenn,” Halford tells me. “He’s a fighter!” So is Halford who struggled with the Rock and Roll closet for more than two decades until he famously came out on MTV in 1998. Halford has lived an out-and-proud heavy-metal life ever since. We recently sat down for a candid Q&A.

I’veinterviewedyoumanytimesoverthepast25years,buteveryotherinterviewwe’ve donewaspriortoJudasPriest’sinductionintotheRockHall.NowIcanfinallyaskyou whatitwasliketobeinducted!Howdidyoufeelwhenyoufirstgotthenews?

ROB HALFORD : It was great! It was a really profound moment. That was a great year for the band. Then, just when you think you've had it all, done it all and seen it all, here comes this diminutive figure on her high heels, click-clacking across the stage and she says, “Hi, Rob, do you know Jolene?”

Iwantedtoaskyouaboutthatbecause,ofcourse,DollyPartonwasalsoinductedintothe RockHallin2022,andthereyouwerealongsidehersingingJolene.Thatwasevery diva-lovinggayman’sdreamcometrue!

ROB HALFORD : Again, it was so powerful and moving and emotional. First of all, you know, she knew my name! Then, second of all, there we were all lined up, all the talent was on the front of the stage to sing at the end of the show, and to ask just a couple of people to join in at the end was just, that was a big deal, particularly a metal artist, the heavy fucking metal maniac! So we did the song, and then that photo of me and Dolly closing in for a

sweet little sweet moment was just sensational and went viral. Then a couple weeks later I got a personal note from Dolly via email: “Hey, Rob, it’s Dolly, thanks again. You probably know I’m doing this Rockstar album. Would you consider doing a song?”

YouduetwithDollyonthetrackBygonesonheralbumRockstar.

ROB HALFORD : Yeah, she didn’t have to ask me twice! So she sent me the song, and I did it here in the studio in Phoenix, and she was on the phone, and I was on the phone, and we put the song together in three hours.

YouoncetoldmethestoryofyouandFreddieMercuryinanAthensbarinGreeceinthe early1980s.YouwerebothdealingwiththeRocknRollclosetinyourownways.Freddie washoldingcourtattheotherendofthebarandyouguysnevergotachancetoconnect. Youtoldme,“Weweretwoshipspassinginthenight.”It’ssuchadifferentworldtoday. IntheyearsafteryoupubliclycameoutonMTVin1998,haveothergaymusiciansasked youforcounselaboutcomingout?

ROB HALFORD : Yes, that has happened, but I won’t name names because everyone comes out when it’s their time. As we all know, set yourself free. It’s such a difficult thing for us to do, even now in 2024 because we still have this ongoing challenge of hate and bigotry and intolerance and divisiveness. You think it would be a lot easier, but it’s not. The struggle is still very real for young people, and that’s where I hope any conversations I have with others do some good. You know, I read a story not long ago about a guy in his 90s who came out just before he took his dying breath. Glory hallelujah! It’s never too late to set yourself free because, as we know, once you’re out, the attacks float away. I’m fucking here, I’m queer, get fucking used to it!

Didcomingoutsaveyourlife?

ROB HALFORD : Absolutely! It saved my life. My two important life changes were becoming clean and sober, and coming out.

WhenandhowdidyoumeetyourlifepartnerThomas?

ROB HALFORD : Let me just say that in my autobiography Confess I talk about how a man in uniform still makes my little gay-old-man heart flutter! So that was part of the connection. I didn't find out until later that Thomas is a highly-decorated veteran. He never talked about that side of his life, things that he’s done and seen in certain parts of the world. You wait for it to come to the table, you know. But it was a beautiful way that we met, before the internet and before texting and dating sites and all this kind of stuff. We’re the old gays! We’ve been together since 1995. For our 30th anniversary I’ll buy him a twinkie!

YoukickoffthesecondlegofyourInvincibleShieldWorldTourattheBellCentreinMontreal onSeptember13.MontrealisagreatmetalcityandMontrealersloveJudasPriest.

ROB HALFORD : I can’t speak volumes enough about the metal community in Montreal. You guys go nuts! One of the loudest parts of the metal community to play for. It’s just complete bedlam in the best way possible. That’s the beautiful place we’re at in Priest now, the way our music has crossed generations. We can’t wait to come back.

Howdoesitfeeltobealivinglegend,anicon–becauseyouare,MrHalford!

ROB HALFORD : Thank you, I appreciate those words, they’re not lost on me. It’s powerful and I accept it gratefully and humbly because that’s where my level is at. Balancing harmony. Those words make me feel good. But it should also make you think about the responsibilities one has, even if you didn’t sign up for that. Use your responsibility in the best possible way you can, which is projecting the light, the love, and the good times. 6

RICHARD BURNETT richard@bugsburnett.com

INFOS | Judas Priest headlines the Bell Centre in Montreal on September 13. Visit https://judaspriest.com

Montreal photographer Pierre Dalpé commemorates Wigstock

New York’s iconic Wigstock drag festival gets the red-carpet treatment in a new book and exhibition by renowned Montreal photographer Pierre Dalpé. Both titled Wigstock 1992 – 1995, the book will be launched on October 5 at Montreal’s Galérie Produit Rien.

Wigstock took place between 1984 and 2001 in various locations throughout New York City. This year marks its 40th anniversary. Says Dalpé, “I documented Wigstock from 1992 to 1995 at the height of its popularity and captured the fabulousness of drag and disguise in all its glorious forms.” Dalpé and I recently sat down for a candid Q&A.

WhydidyoucreateyourexhibitionandbookWigstock1992-1995?

PIERRE DALPÉ : In 1991 I was studying at Concordia University. In my university photography class, I was working on a body of diptychs featuring friends, acquaintances, and myself, in and out of drag; exploring the idea that we, as individuals, potentially embody a multitude of personae—that identity is fluid, malleable, and not predetermined. This series, which later became titled Clothes Minded, featured my subjects in various stages of drag, and explored the gender binaries of masculinity and femininity while shedding light on all the grey zones in-between.

At its core was the premise that we are all in various forms of drag in everyday life, since everything we wear is, in essence, a socially constructed costume. My exploration of drag, as well as my interest in notions regarding masquerade, disguise, identity, and performance, led me to reading a wealth of queer and feminist theory; literature that helped to further inspire my photographic explorations.

So when I heard about Wigstock, it spoke to everything I was investigating at the time. After a bit of research about the event, I made my way to New York City on Labour Day weekend in 1992. I remember arriving in Tompkins Square Park and thinking how this event was even larger and more incredible than I thought it was going to be. I was quite overwhelmed –but in a good way. The park was like a magnet, attracting gender-bending queers and costumed youth from all over New York City and beyond. It was breathtaking!

WhyisWigstockimportant?

PIERRE DALPÉ : My Wigstock images are an important historical document. They speak to a time when queer people were experiencing overwhelming anxiety, hate and backlash because of the AIDS epidemic. At this time Wigstock was a much-needed opportunity for the LGBTQ+ community to express joy, strength, audacity and pride. Since producing my Wigstock images, aside from exhibiting a small selection from this series in the late 90s, a large portion of this body of work has laid dormant for the past 25 years.

WhatisitaboutWigstockthatyoufeltcompelledtodocument?

PIERRE DALPÉ : Photography has always been my way of reacting to and understanding the world around me. In the early 90’s, I was going out to nightclubs and photographing at queer events that I was attending in Montreal, New York City and Toronto. I feel I captured an important slice of life from this era.

Howimportantisitforyoutodocumentqueerlife?

PIERRE DALPÉ : I think it’s very important – not only to satisfy my creative urge to document what is significant to me, but to also document my take on queer life; not just for the current generation to see, but for future generations to experience and appreciate the differences and the changes in the world.

I never pursued the career of a photojournalist, but there are facets of my work that are photojournalistic. I like capturing aspects of the world that interest me, and telling a story from my perspective.

Intheworldofsocialmedia,hasphotographybeencheapened?

PIERRE DALPÉ : There is the idea that the amount of photographs we view and consume on a daily basis can cheapen photography – and on a certain level this is true. But as with all mediums, there will always be artists who will use the medium in a sophisticated way, who will push the limits and use their creativity to elevate the medium and make it rise to an art.

For example, there are many art photographers today, myself included, who use analog cameras with analog film. Some photographers use 4x5 and 8x10 cameras, and the quality and feel you get from using these older and well-established processes can sometimes be far superior to digital. I’m not trashing digital, because that’s what I mostly use right now, but ultimately it’s how you use the medium, and push the boundaries, that makes the difference.6

INFOS | Photographer Pierre Dalpé launches his book Wigstock 1992 – 1995 (Les Éditions Cayenne) on October 5 from 2 pm to 5 pm at the Galérie Produit Rien (6909 Rue Marconi), during the Wigstock 1992 – 1995 exhibition which runs from October 2 to 6 (open daily from noon to 5 pm).

Wigstock 1992 – 1995 (with book launch) will also be displayed at the Human Rights Institute Gallery at Kean University in Union, New Jersey, from August 27 to December 6; and at the Blue Sky Gallery in Portland, Oregon, from November 7 to December 1.

Visit https://www.pierredalpe.com

Une cellule de codéveloppement pour les entrepreneur·es 2ELGBTQI+ dès octobre

Afin de répondre aux besoins identifiés par les entrepreneur·es de la communauté ainsi que par la Chambre de commerce 2ELGBTQI+ du Canada (CGLCC), une cellule de codéveloppement exclusive démarrera en octobre prochain, grâce à la collaboration entre Evol, la Fondation Émergence et la chambre de commerce 2ELGBTQI+ (CGLCC) !

Le codéveloppement est une approche de formation innovante, qui réunit un groupe de personnes rencontrant les mêmes problématiques professionnelles. Cette approche utilise l’intelligence collective pour trouver des solutions à des problèmes communs grâce à l’écoute et aux témoignages de chacun des participants.

Animée par une ressource de la Fondation Émergence, appuyée par une animatrice expérimentée d’ Evol , cette cellule permettra aux entrepreneur·es de la communauté d’échanger sur leurs propres défis et d’apprendre par le partage entre pairs.

« Au départ, nous avons fondé des cellules de codéveloppement destinées aux femmes entrepreneures parce qu’elles nous avaient mentionné leur besoin de se retrouver entre elles, en confiance, dans un environnement sécurisant, pour partager des défis qui étaient propres à leur réalité», explique Chantal Thieblin Goffoz, directrice, finance durable et accompagnement d’impact. «La formule a fait ses preuves au cours des dernières années et celle-ci est maintenant disponible, depuis notre passage de Femmessor vers Evol, à toute la nouvelle clientèle desservie par notre organisation. Bien que les entrepreneur·es de la communauté 2ELGBTQI+ soient les bienvenu·es dans nos cellules ouvertes à tous et toutes,

nous nous réjouissons de pouvoir leur offrir aussi la possibilité de se réunir dans une cellule dédiée, pour partager certains défis qui sont propres à leur réalité ».

Les Cellules de codéveloppement Evol Depuis leur création, il y a plus de 12 ans maintenant, cette formule de cellule de codéveloppement permet aux entrepreneur·es de toutes les régions du Québec de progresser ensemble par le partage d’expériences. En toute confidentialité, dans un climat de confiance, les entrepreneur·es participant·es, encadré·es par une animatrice chevronnée, sont invité·es, lors des rencontres, à partager leurs enjeux et défis. Le partage d’expériences vécues permet aux participant·es de bonifier leurs réflexions et d’aborder un plus large éventail de solutions.

« Chaque année, les commentaires sont unanimes : les entrepreneur·es apprécient ce temps d’arrêt dans leur agenda qui leur permet de réfléchir à leur entreprise», ajoute Chantal Thieblin Goffoz. «Les participant·es nous mentionnent que ces rencontres brisent leur sentiment d’isolement et que ce groupe leur permet d’avoir des échanges authentiques en lien avec leur réalité. La richesse des échanges entre les participant·es génère des réflexions, des idées et des solutions, ce qui leur permet de prendre de meilleures décisions ».

En plus de ces échanges personnels, le groupe est invité à identifier une thématique entrepreneuriale commune qui sera abordée lors de chaque rencontre. L’objectif est de permettre aux participant·es de se fixer des objectifs en lien avec cette thématique, d’identifier les démarches à entreprendre et de suivre leur progression en cours d’année.

Chaque groupe est composé de 8 participant·es apparié·es selon le stade de développement de leur entreprise. Une grande importance sera apportée à ce que chaque cellule soit composée d’entreprises sans liens ou relations clients ou fournisseurs.

En plus des rencontres de groupes qui se déroulent en virtuel, les entrepreneur·es auront accès à des suivis individuels avec l’animatrice ainsi qu’aux expert·es d’une Brigade-conseil.

Une cellule de codéveloppement exclusive pour les entrepreneur·es de la communauté 2ELGBTQI+

Ce projet pilote permettra à 8 entrepreneur·es de la communauté 2ELGBTQI+ de se regrouper pour partager leurs propres défis et d’apprendre par le partage entre pairs.

« Nous nous réjouissons de cette collaboration avec Evol qui permettra aux entrepreneur·es de la communauté 2ELGBTQI+ d’obtenir le soutien de leurs pairs dans la recherche de solutions et d’idées pour relever les défis et enjeux uniques rencontrés dans leur parcours entrepreneurial», affirme Laurent Breault, directeur général de la Fondation Émergence. «En participant à l’animation des rencontres, nous pourrons accompagner les entrepreneur·es dans leur cheminement et ainsi favoriser leur réussite.»

Les rencontres, qui seront au nombre de 9 et d’une durée de 3 heures chacune, débuteront dès octobre prochain.

Cette première cohorte accueillera des entrepreneur·es dont l’entreprise est en stade de démarrage, c’est-à-dire qu’elle est en activité depuis au moins 1 et au maximum 5 ans. Les entrepreneur·es au stade de croissance (plus de 5 ans) sont invité·es à mentionner rapidement leur intérêt en vue de la création éventuelle d’une autre cohorte.

Informations et inscription

Vous souhaitez en connaître davantage sur ce service d’accompagnement ou encore joindre l’une des Cellules de codéveloppement d’ Evol ? Pour en savoir plus ou pour vous inscrire à ce service d’accompagnement : https://www.evol.ca/actualites/nouvelle-collaboration-entre-evol-lafondation-emergence-et-la-chambre-de-commerce-2elgbtqi-cglcc 6

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

INFOS | https://www.evol.ca

Les principes d’une cellule de codéveloppement

• La pratique offre des connaissances que la science ne produit pas

• Apprendre une pratique professionnelle, c’est apprendre à agir

• Échanger avec d’autres entrepreneur·es sur ses expériences permet des apprentissages impossibles autrement

• L’entrepreneur·e en action est une personne unique dans une situation unique

• La subjectivité de l’entrepreneur·e est aussi importante que l’objectivité de la situation

• Le travail sur l’identité professionnelle est au cœur du codéveloppement

En route vers l'avenir

Qui n’a pas rêvé de se retrouver au volant de la mythique Ford Mustang de 1964 ? Et si l’on vous disait que vous pourriez vous en procurer une pour un peu plus de 6 000 $ canadiens ? On se prend à rêver. À rêver seulement, car en fait il s’agit d’une bicyclette électrique que le constructeur vient de lancer sur le marché et qui se nomme Mustang Ebike. Et pourquoi ne pas faire un coup double avec le lancement du Ford Bronco Ebike ? À leur volant, à leur guidon pardon, les concepteurs parlent de retrouver l’excitation de la Mustang et l’esprit aventureux du Bronco dès les premiers tours de pédale. Peut-être avec beaucoup d’imagination.

Pour ceux et celles qui voudraient encore se la jouer Terminator de la route, mais tout en roulant électrique, on peut aujourd’hui commander le Cybertruck de Tesla. À son volant, aucun doute, on ne passera pas inaperçu. On s’écartera même sur votre passage en se demandant si les chariots de l’enfer ne sont pas à nos portes. Bien sûr, les allures futuristes, le design très géométrique de cet énorme truck alimenteront les conversations. Mais sachez que ce monstre sur quatre roues n’est pas donné. Deux modèles sont disponibles, le Cybertruck AWD Foundation Serie au coût de 137 990 $ et le Cyberbeast Foundation Series avec un prix de détail de 165 990 $. Et cela n’inclut pas les divers frais et les taxes, notamment la taxe de luxe fédérale. On parle alors de quelques dizaines de milliers supplémentaires. On réfléchira donc à deux fois avant de pouvoir se pavaner à son volant. Les premières livraisons devraient avoir lieu fin octobre début novembre.

Le futur n’est pas seulement dans nos rues avec des véhicules de plus en plus autonomes embarquant l’intelligence artificielle, mais aussi dans les usines avec l’arrivée bientôt de robots humanoïdes pour remplacer l’humain sur les chaînes de montage de votre prochaine

voiture. Ainsi Honda travaille avec la compagnie Asimo, et Tesla avec Optimus, pour créer et maximiser les processus de robotique dans la confection des autos. BMW s’est tournée vers l’entreprise californienne Figure qui a conçu ce Figure 02, un humanoïde capable d’insérer des pièces de tôle dans des modules spécifiques, une tâche délicate demandant beaucoup de précision. Certes, Figure 02 n’est pas très sexy et il n’est pas genré non plus. En tout cas, on continuera à lui préférer See-Threepio (C-3PO), l’humanoïde de Star Wars . Mais See-Threepio n’était pas une réussite sur le plan de la dextérité et de la précision.

On le sait. On peut résister à tout sauf à son désir. Il en va de même dans le choix d’une voiture. Le désir surpasse parfois la raison et c’est bien normal. Tant qu’à investir plusieurs dizaines de milliers de dollars, autant se faire plaisir. Alors sur le plan de la désirabilité, certaines marques se démarquent, et il ne s’agit pas toujours de voitures de luxe. La récente étude APPEAL (Automotive Performance, Execution and Layout) a mené un sondage à propos d’une trentaine d’aspects recherchés par les consommateurs et consommatrices, par exemple l’impression de luxe, le confort, la puissance, etc. Curieusement, ce sondage fait ressortir des résultats surprenants. La fiabilité, par exemple, qui fait la renommée des véhicules coréens et japonais, ne semble pas constituer un critère qui suscite un grand désir. On se tourne prioritairement sur le confort, l’espace, les rangements et le système d’infodivertissement. Pour les véhicules électriques, Tesla a perdu sa position de tête face à d’autres constructeurs. Toutes motorisations confondues, voilà les cinq premières marques populaires qui figurent au sommet du palmarès : Mini, Ram, Kia, Hyundai et GMC.

Mazda MX-30 : le véhicule électrique urbain par excellence

Disons-le d’entrée de jeu, le MX-30 est le véhicule électrique urbain par excellence en raison de sa faible autonomie. On parle de 190 km, mais encore dans des conditions idéales. En hiver, il pourra atteindre 120 km. C’est peu et la concurrence offre beaucoup mieux.

Cependant, si votre utilisation principale d’un véhicule concerne le déplacement de chez soi au travail, alors vous pouvez jeter un coup d’œil sur le MX-30. Rappelons que la moyenne des distances parcourues quotidiennement pour se rendre au travail est de 25 minutes. Le MX-30 fera alors très bien l’affaire. Certain.e.s seront surpris par l’agencement des portes. Elles sont antagonistes, c’est-à-dire que les portes arrière s’ouvrent dans le sens opposé des portes avant, supprimant ainsi le montant central. En théorie, cela permet une meilleure accessibilité aux places arrière. Ce n’est pas le cas et pour corriger cet irritant, les sièges et les dossiers avant peuvent s’avancer d’une simple pression sur un bouton électrique. Bien sûr, il s’agit d’un petit VUS et certains trouveront que l’espace pour les passagers est mesuré. En revanche, le volume de chargement du coffre est largement suffisant.

Sur la route, le MX-30 n’est pas une foudre de guerre, le moteur ne délivrant que 143 chevaux, c’est donc bien en milieu urbain que ce petit Mazda montrera sa plus grande efficacité, avec une tenue de route irréprochable, une très grande maniabilité, roulant à basse vitesse, régénération lors des freinages. On peut aussi moduler le système de ralentissement, ce qui permet de ne pas utiliser la pédale de frein, contribuant ainsi à économiser la consommation énergétique.

Enfin, le véhicule en soi présente une silhouette sympathique sans pour autant se démarquer de la concurrence. On bénéficie de la qualité de fabrication et de la solidité de la marque japonaise, tout en ayant une ergonomie sans reproche. Le système d’infodivertissement se montre facile à utiliser. En somme, le MX-30 peut s’avérer le meilleur compagnon de son utilisateur ou utilisatrice au quotidien pour se rendre au travail, faire son épicerie ou aller dans un centre commercial.

Le MX-30 se situe dans la catégorie des véhicules électriques les moins chers sur le marché. Son prix de départ est de 42 650 $, il est donc admissible aux subventions provinciales (7 000 $) et fédérale (5 000 $), ce qui ramène la facture autour de 30 000 $. Un atout à considérer… 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

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Bonheurs de fin de saison !

OLIVIER DE MAISONNEUVE

SOMMELIER CONSEIL

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CHÂTEAU EUGÉNIE TRADITION

JEAN ET CLAUDE COUTURE, AOP CAHORS (FRANCE) 2020  CODE SAQ: 721282

1775$

Les vins à base de malbec sont souvent associés à la cuisine d’automne. Celui-ci fera une transition de rêve entre août et octobre. Le nez est légèrement orageux, avec ses notes de mûres et de sous-bois. Je me suis demandé si je ne faisais pas fausse route, la première fois que je l’ai humé. Puis, sa bouche m’a tout de suite rassuré. Wow, ça évoque la vendange et la récolte abondante, mais avec une douceur et un côté soyeux sur la langue. C’est très charmeur. Les tannins sont d’abord légèrement en retrait, puis ils viennent soulever la savoureuse finale. Délicieux avec saucisse grillée, filet de porc, ou poulet rôti. Il s’ouvre dans le verre au fur et à mesure. Très réussi, et surtout à ce prix !

IS THIS IT?

WEINKELLEREIN HECHTSHEIM, AOP PANNON (HONGRIE) 2023

CODE SAQ : 14954139  11$

Alerte à l’aubaine ! Le gruner veltliner est un cépage très à la mode depuis quelque temps. Bien que la plupart des vins qu’il produit viennent d’Autriche, celui-ci se retrouve avantageusement dans le pays voisin, qu’est la Hongrie. Un vrai petit vin d’été. C’est frais, juteux, désaltérant et agréablement fruité. Ça sent bon la sauge et la poire. En bouche, il offre un évanescent souvenir de tartelette au citron, sans meringue. C’est bien sec, et ça se termine avec un éclat de fraîcheur et une touche de minéralité, qui s’étire pour notre plus grand plaisir. Rien de bien complexe, mais ça fait la job, comme on dit. À ce prix, on a envie de sourire à la personne à la caisse en partant !

VERDEJO-MACABEO MARILUNA SIERRA NORTE, DO UTIEL REQUENA (ESPAGNE) 2023

CODE SAQ : 14234001 1525$

Une autre offre de blanc estival, bio et végane. À base de verdejo avec une touche de macabeo, ça sent le bord de mer, sous une pleine lune, où on se régale de ceviche, de crevettes grillées, ou d’un plateau de sushis, au son d’une musique entraînante. Le nez est à la fois d’une gaieté folle avec ses franches notes de fruits tropicaux, et sexy comme les vagues ondulantes de la mer. La bouche est légèrement herbacée et bien fraîche, comme une salade estivale. C’est très (dangereusement) facile à boire. Comme une croquée de neige en plein été ; un instant de joie.

OLIVIER
OLIVIER

BURBUJA BLANC DES BLANCS BRUT

MUREDA ALIMENTACION,

DO LA MESETA (ESPAGNE)

CODE SAQ : 15313835  1395$

Un mousseux bio et végane, à base de chardonnay, de la vaste région de la Mancha, au sud-est de Madrid, que je viens de visiter en mai. J’en ai encore la tête remplie d’images. Mureda, malgré sa grande taille, travaille très fort à réduire son empreinte carbone. Donc, voici des bulles aussi douces pour l’environnement que pour le portefeuille. Le nez est fin avec des notes de pomme juteuse et d’amandes. La bouche est aérienne et délicate, avec un brin d’amertume en finale.

C’est super rafraîchissant. Vraiment, le p’tit mousseux sympa pour les apéros sur la terrasse, ou dans la cour, avec une bande d’ami.e.s qui remplissent l’été de bons souvenirs, avant que la grisaille s’installe.

SÈVE PRIMAIRE

MAISON PIRON, AOP MORGON (FRANCE) 2022

CODE SAQ : 15308970 2795$

Je suis un grand fan de la maison Piron depuis un moment déjà. Il y a une finesse et du caractère dans leurs cuvées, ce que j’apprécie beaucoup. Ce Morgon en est un bel exemple. Son côté cerise, framboise et poivré le rend super polyvalent à table, et très plaisant bu seul. C’est un autre rouge qui fait la transition entre l’été et l’automne, lorsque servi un peu rafraîchi. Quelle belle intensité en bouche, sans la moindre lourdeur. La finale est un moment de bonheur, tant tous les éléments sont en harmonie. Et ça persiste, et ça s’étire, comme un chat qui se réveille. Coup de cœur !

Une présentation des ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC

JUSQU’AU 14 SEPTEMBRE du mercredi au samedi de 13 h à 17 h

201-A, 1000 rue Atateken, Montréal

FARNITO BRUT

CASA VINICOLA CARPINETO, VINO SPUMANTE DI QUALITÀ (ITALIE)

CODE SAQ : 11341855 2775$

On traverse la Méditerranée pour un autre mousseux d’été, à base de chardonnay. Au nez, les notes de pommes sont un peu plus marquées et il y a une petite pointe d’épices douces. La bouche est un peu plus dense, aussi, et finement satinée. La finale est sur les pommes mûres et sur une amertume super dosée. C’est plus pour l’apéro après boulot que pour le party de piscine, disons. J’adore le design de la bouteille (mais un peu moins son poids). Je le verrais bien accompagner des bouchées de poissons gras ou des sushis, ou des huîtres avec un trait de jus de citron.

LES DARONS

TOOWO THE WAY OF WINE SRL, AOP LANGUEDOC (FRANCE) 2022

CODE SAQ : 13072601 1705$

Si vous aimez le rouge relevé, même en été, je me dois de vous recommander ce vin du Roussillon, au sud-ouest de la France. Issu de vieilles vignes de grenache noir et de carignan, avec un 10 % de syrah, vous devriez vous régaler, surtout si vous lui faites perdre quelques degrés Celsius avant de le servir. Même le nez a un air de gourmandise, avec son côté de fruits noirs bien mûrs et son soupçon de cacao. Heureusement, la bouche est ponctuée d’une certaine acidité, ce qui le rend assez pimpant pour ne pas sombrer dans le style rouge d’hiver. En plus du fruité, il y a une indéniable sensation de poivre noir, qui va le rendre copain-copain avec vos grillades sur le BBQ. Super rapport prix-plaisir.

LES NATURES BRUT

CAVES JB ADAM, AOP CRÉMANT D’ALSACE (FRANCE)

CODE SAQ : 15258047 28

Incroyable : avec Laure, ça fait 15 générations que la famille Adam est dans le raisin. Depuis 20 ans, maintenant, le domaine est bio. Elle produit ici un assemblage de chardonnay, de pinot noir et de pinot blanc, pratiquement à parts égales. J’ai fait un petit « Oh ! » de plaisir en mettant mon nez dans mon verre. Mes narines furent égayées par ses notes de pâtisserie, de fleurs blanches... et de cerise ? En contraste, la bouche est moins frivole. C’est d’abord élégant, sur de nobles amers, avec un tandem lime-amande, et à la fin survient une note coquine de cerise surette. La texture est finement crémeuse.

Très charmantes bulles !

ECHO FOXTROT SMASH BASILIC FRAMBOISE

SPIRITUEUX ALPHA TANGO, QUÉBEC

CODE SAQ : 15301261 1660$

4 CANETTES 355 ML

Un prêt-à-boire reflet de la fin de l’été. C’est très framboise ensoleillée et un peu en retrait, il y a cette touche de basilic froissé entre les doigts. Bon, ce n’est pas léger en sucre, mais les arômes sont naturels. Allongé avec du soda, et pourquoi pas, une shot de gin herbacé, cela le rendra plus désaltérant ou plus complexe et plus près du fameux cocktail. Ça fait changement :)

ROUTES DES VINS 50 ITINÉRAIRES DE RÊVE ESPAGNE PORTUGAL DE NATALIE RICHARD, ÉDITIONS ULYSSE

3995$ PAPIER | 2795$ NUMÉRIQUE

Mon amie Natalie a effectué un travail de fou pour vous concocter ce guide à travers régions et bouteilles de la péninsule ibérique. J’ai collaboré un tout petit peu avec elle, du côté de l’Espagne, et je peux vous dire qu’il faut beaucoup de temps, de patience et d’argent pour rassembler toutes ces informations et en faire des itinéraires qui gâteront vos sens, si vous rêvez de partir à l’aventure, en voiture. À découvrir, sans faute ! Et si vous avez envie de vous évader pour une belle fin de semaine, Natalie lance le tout premier Festival des vins de Saint-Jean-Port-Joli, le 14 septembre. Une occasion en or de faire des découvertes vinicoles dans un cadre enchanteur à deux pas du fleuve !

Conférence de Munich : l’espoir d’endiguer la progression du VIH

Même un peu avant le début de la 25e Conférence internationale sur le sida (CIR), qui se déroulait du 22 au 26 juillet à Munich (Allemagne), les résultats d’une étude provenant d’Afrique du Sud étaient plus que probants. En injection deux fois par an, on a pu mesurer l’efficacité du lénacapavir à 100 % sur un groupe de jeunes femmes qui n’ont pas été infectées par le virus du VIH/sida.

Fabriqué par la compagnie Gilead Sciences , son prix onéreux rebute les experts qui demandent à la pharmaceutique de le réduire. Par ailleurs, il a aussi été discuté d’une personne séropositive et greffée de la moelle osseuse et qui présente des signes de rémission, signifiant ainsi que le VIH n’est plus présent dans son sang depuis maintenant quelques années. Il y avait de quoi réjouir ces milliers de congressistes. « C’est le premier congrès où on observe vraiment que la COVID est derrière nous et que plus de 15 000  personnes sont présentes et non pas en virtuel, fait remarquer le Dr Jean-Pierre Routy, médecin au Centre de santé de l’Université McGill qui a assisté à ce rassemblement. C’est en quelque sorte une grande communion laïque de la lutte contre le sida, d’être tous ensemble et de célébrer tout le travail accompli par tous ces gens qui viennent du milieu de la recherche, de l’éducation, de la médecine, de la prévention, etc. C’est très vaste. C’est là où la couverture médiatique est très forte si l’on compare à la CROI [Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections, un congrès scientifique, NDLR], par exemple. C’était bien aussi de voir des gens provenant d’Afrique, il y avait ainsi plus de 1000 personnes invitées par la CIR et cela faisait de très bonnes discussions sur la situation dans certains pays. C’est un peu aussi comme aux Jeux olympiques, c’est-à-dire qu’il y a ce sentiment d’être ensemble et de partager un grand moment »

« En 2023, un peu moins de 40 millions de personnes vivaient avec le virus du sida, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), révèle le rapport annuel de l’organisation. Environ 1,3 million [de personnes] ont été infectées l’année dernière (2022), soit quelque 100 000 de moins qu’un an plus tôt », tel que le dit un article de Radio-Canada citant un nouveau rapport d’ONUSIDA en amont de cette 25e Conférence internationale. Il faut rappeler que

plus de 42 millions de personnes sont décédées du sida depuis la découverte de cette maladie, dans les années 1980.

Pas un traitement miracle, mais… « Comme lors de la Conférence de Vancouver, en 1996, où on annonçait l’arrivée des trithérapies, il y a eu une ovation debout lorsque la Dre Linda-Gail Bekker est venue présenter l’étude sur le lénacapavir, poursuit le Dr Routy. C’était un moment magnifique, c’était énorme parce que l’étude portant sur le lénacapavir ouvre bien des possibilités. Le lénacapavir a été efficace à 100 % sur des jeunes femmes et des jeunes filles à risque d’être infectées dans ce rapport d’étude d’Afrique du Sud. C’était incroyable ! »

La Dr Linda-Gail Bekker est directrice et professeure au Desmond Tutu HIV Foundation de l’Université du Cap et ex-présidente de la Société internationale du sida (de 2016-2018) qui organise ces grands congrès.

Effectivement, le lénacapavir (Sunlenca) ne nécessite que deux doses annuelles par injection. Il peut être utilisé pour la PrEP (traitement préventif). Il a été approuvé par Santé Canada en novembre 2022. Mais voilà : « Le lénacapavir est “solitaire”, c’est-à-dire qu’il a besoin d’un autre médicament pour l’aider et l’appuyer, explique le Dr Jean-Pierre Routy. Il lui faut un médicament d’une autre famille, malheureusement. […] Mais ce n’est que le début, la tendance de l’industrie sera maintenant de passer de la “trithérapie” à la “bithérapie”. On observe aussi que ce sont des médicaments moins toxiques qu’ils ne l’étaient. On va avoir des médicaments une fois par mois, comme le cabotégravir [produit par Viiv Healthcare en injection], par exemple. Encore là, on pointe vers la bithérapie. C’est un bel avancement qui ouvre bien des portes, encore là c’était extraordinaire de voir ça ! ».

Par contre, le gros bémol pour le lénacapavir est pour le moment son coût prohibitif, soit 55 000 $ présentement, pour deux doses.  « Je sais qu’il a y des débats très forts sur le prix du médicament, il y a beaucoup de pression. L’image publicitaire de Gilead est tellement forte que cela pourrait lui être avantageux de plier. Je ne suis pas un spécialiste pour fixer les prix, mais je pense que Gilead pourrait faire un effort ici, la baisse serait compensée par

le nombre de patients sous ce traitement », de commenter ce médecin qui est le directeur du Réseau sida et maladies infectieuses FRQ-S.

De 55 000 $, les scientifiques estiment qu’un prix raisonnable et accessible de 55 $ pourrait être acceptable. C’est ce qui a été affirmé lors du congrès. Gilead Sciences va-t-elle entendre les adjurations des experts ? Là est la question…

« Le nouveau patient de Berlin »

Il y avait une autre bonne nouvelle, puisqu’on a amplement discuté d’un patient greffé de la moelle osseuse et qui, de toute évidence scientifique, serait en rémission du VIH depuis quelques années. Cela a été révélé à quelques jours de la Conférence puis largement discuté par le milieu scientifique durant ce congrès.

Mais de quoi s’agit-il au juste ? Eh bien c’est un homme de 60 ans qui n’a pas voulu être identifié, qui a été déclaré séropositif en 2009, puis en 2015, et qui a reçu une greffe de moelle osseuse à la suite d’une leucémie. Six ans plus tard, on constate qu’il n’a plus de charge virale, et ce, depuis plusieurs années, alors qu’il avait apparemment cessé ses traitements antirétroviraux en 2018. Ce sont les données présentées par le Dr Christian Gaebler de l’hôpital de la Charité de Berlin, qui est le médecin soignant de ce patient : « le cas de ce patient est très évocateur d’une guérison du VIH », a-t-il déclaré à l’AFP [tel que rapporté par Radio-Canada]. Ce patient allemand est vraisemblablement le 7e cas de rémission à long terme. Timothy Ray Brown était le « premier patient de Berlin » guéri du VIH-sida (en 2008) selon les scientifiques. Il a été emporté par un cancer en 2020.

Mais voilà que le « nouveau patient de Berlin » a reçu des cellules souches de donneurs de moelle osseuse avec une mutation rare d’un gène appelé le CCR5, une mutation déjà reconnue dans les milieux du VIH-sida pour bloquer l’entrée de ce virus dans les cellules. Tel que le cite Radio-Canada : « Ces donneurs avaient hérité de deux copies du gène muté — une de chaque parent. Le nouveau patient de Berlin est le premier à avoir reçu des cellules

souches d’un donneur n’ayant hérité que d’une copie, une configuration beaucoup plus courante faisant espérer davantage de donneurs potentiels ».

« Ce patient a reçu un seul des deux gènes et cela a marché, cela a pu conduire à une guérison, c’est scientifiquement intéressant, mais c’est un tout petit pas dans la bonne direction, indique le Dr Jean-Pierre Routy. Cela a bien sûr été très médiatisé parce que le patient est allemand et que le congrès se déroulait à Munich. On pourra maintenant trouver plus facilement des donneurs, il faudra que les deux parents soient porteurs du gène CCR5. Mais la greffe de moelle osseuse reste très, très rare. Cela ne change pas grand-chose dans le quotidien, mais cela vaut la peine de poursuivre les études dans ce sens-là. »

« Chaque conférence internationale sur le sida apporte des avancées scientifiques qui pourraient ouvrir la porte à de nouvelles cures. En tant que bénéficiaire de la trithérapie, d’une greffe entre donneur et receveur séropositifs, et de l’avancée I=I (indétectable= intransmissible), j’ai accepté que mon cas soit publié dans les médias grand public afin de contribuer à la déstigmatisation des personnes vivant avec le VIH. Mon parcours montre combien les progrès médicaux ont transformé ma vie, mais ces avancées n’atteindront leur plein potentiel que si chaque individu, indépendamment de sa situation, peut accéder aux soins nécessaires. La lutte contre la stigmatisation et la discrimination est essentielle pour permettre à toustes de bénéficier des traitements disponibles sans crainte de jugement ou d’exclusion », de commenter pour sa part le Montréalais Denis Cormier-Piché, qui est le premier Nord-Américain à bénéficier d’une greffe d’organe entre donneur et receveur vivant avec le VIH-sida.

À VENIR… Dans un prochain article, nous aborderons les questions et les enjeux reliés à la recherche pour un vaccin, ainsi que les questions d’acceptabilité de l’homosexualité en Afrique. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

Nous avons un rôle à jouer pour maintenir un milieu de travail sans harcèlement

Le saviez-vous ? La notion de harcèlement psychologique au travail englobe le harcèlement sexuel et le harcèlement à caractère discriminatoire, c’est-à-dire fondé sur un des motifs de discrimination prévus par la Charte des droits et libertés de la personne : la race, la couleur de la peau ou l’origine ethnique; l’âge, la langue, le sexe, la grossesse ou l’état civil; l’identité ou l’expression de genre ou l’orientation sexuelle; la religion, la condition sociale ou les convictions politiques; le handicap ou le moyen utilisé pour diminuer l’impact d’un handicap. Il est important de le rappeler, le harcèlement en milieu de travail peut prendre plusieurs formes, et une véritable situation de harcèlement qui perdure peut causer des atteintes graves à la santé de la personne qui le subit. Il faut donc agir avant d’en arriver là. Explications.

Dans l’espace public, les sujets du harcèlement, de la santé psychologique et de la violence en milieu de travail ou ailleurs sont devenus une préoccupation importante. Le mouvement #MeToo, ainsi que les nombreux cas fortement médiatisés des dernières années, ont accéléré cette tendance.

Cette préoccupation a mené aux modifications apportées à la Loi sur les normes du travail, en 2018, qui sont notamment venues préciser certains aspects de la définition légale et de la responsabilité des employeurs et l’obligation, pour chaque employeur, de mettre en place une politique de prévention et de prise en charge des situations de harcèlement .

Des précisions à la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) ont également été apportées en 2021 par l’ajout de la notion de protection d’intégrité psychique et les précisions concernant les obligations de l’employeur de prendre les mesures pour assurer la protection du travailleur exposé sur les lieux de travail à une situation de violence physique ou psychologique, incluant la violence conjugale, familiale ou à caractère sexuel.

En mars 2024 la Loi visant à prévenir et à combattre le harcèlement psychologique et la violence à caractère sexuel en milieu de travail a été adoptée, vingt ans après l’entrée en vigueur des premières dispositions de la Loi sur les normes du travail qui visaient à contrer le harcèlement psychologique. Cette nouvelle loi a précisé certains droits et obligations en matière de normes et de santé et sécurité du travail et renforcé les protections et les recours pour les victimes.

Bien que des avancées significatives aient été réalisées ces 20 dernières années, il nous faut poursuivre les efforts pour créer des environnements de travail sains et sécuritaires.

Qu’est-ce que le harcèlement psychologique ?

Au sens de la Loi sur les normes du travail, c’est une conduite vexatoire, c’est-à-dire abusive, humiliante, blessante, qui se manifeste par des paroles, des gestes ou des comportements qui sont répétés, hostiles (agressifs, menaçants) ou non désirés; qui porte atteinte à la dignité (c’est-à-dire au respect, à l’amour-propre) ou à l’intégrité (à l’équilibre physique, psychologique ou émotif) de la personne; qui rend le milieu de travail néfaste pour elle.

Une seule conduite grave peut aussi être considérée comme du harcèlement si elle entraîne des conséquences négatives durables pour la personne qui la subit. Le harcèlement peut se produire à tous les niveaux de la hiérarchie d’une entreprise : entre gestionnaires, entre collègues, entre gestionnaire et membre du personnel. Le comportement harcelant peut aussi provenir de la clientèle, d’un fournisseur, etc.

Reconnaître les situations à risque de se transformer en harcèlement Toutes les situations qui peuvent être désagréables ne constituent pas du harcèlement en milieu de travail. Ce pourrait être le cas, par exemple, lorsque l’employeur exerce son droit de gestion d’une façon qui peut être perçue comme contraignante ou lors d’un conflit entre collègues, bien que le conflit soit une situation à surveiller pour éviter qu’il ne dégénère en harcèlement. Le droit de gestion, c’est le droit de l’employeur de diriger ses travailleuses et travailleurs et de prendre des décisions pour assurer la rentabilité de son entreprise et la bonne marche de ses affaires. Il permet à l’employeur d’encadrer son personnel pour qu’il se conforme aux règles en vigueur dans l’entreprise.

Une situation de harcèlement peut être difficile à reconnaître à première vue. C’est souvent l’effet sur la personne qui le subit qui déclenche une prise de conscience. Il est même possible que la personne qui harcèle ne soit pas consciente de ce qu’elle fait. Voici donc quelques exemples de comportements vexants, abusifs, blessants ou humiliants qui pourraient être à risque de se transformer en harcèlement, particulièrement lorsqu’ils se répètent dans le temps.

Des exemples de comportements à risque de générer du harcèlement psychologique ? • Isoler une personne : ne plus lui adresser la parole, l'ignorer, l'éloigner, la priver de moyens de communication (téléphone, ordinateur, courriel, etc.).

• Déstabiliser une personne : se moquer de ses convictions, de ses goûts, de ses points faibles, faire des commentaires désobligeants, mettre en doute son jugement.

• Déconsidérer une personne : répandre des rumeurs à son égard, la ridiculiser, l'humilier, l'injurier.

• Discréditer une personne : ne plus lui donner de tâches à accomplir, lui attribuer des tâches inférieures à ses compétences ou qu'elle n'a pas la capacité de faire, la mettre en échec, simuler des fautes professionnelles, la dénigrer devant les autres.

• Menacer, agresser la personne : hurler, la bousculer, endommager ses biens.

Des exemples de comportements à risque de générer du harcèlement sexuel ?

• Toute conduite à caractère sexuel non désirée comme des regards, sifflements, courriels ou textos à connotation sexuelle et affichage de matériel pornographique.

• Des blagues sexistes, remarques déplacées sur le physique, questions sur la vie privée, menaces, propositions, sollicitation de faveurs sexuelles; des frôlements, attouchements ou gestes à caractère sexuel.

• L’exposition à des scènes sexuelles (pornographie, exhibitionnisme) ou à des photos de nature sexuelle (prises ou envoyées par courriel ou non).

• Des blagues, commentaires ou questions à connotation sexuelle (transmis par courriel ou non) sur l’identité sexuelle ou de genre, sur l’orientation sexuelle et sur les organes génitaux, par exemple.

• La circulation de rumeurs sur la sexualité d’une personne; des invitations répétées à des contacts sexuels.

Quoi faire si vous subissez du harcèlement ou si vous êtes témoin d’une situation ? Quel que soit votre niveau dans la hiérarchie, vous pouvez agir si vous subissez ou si vous êtes témoin au travail de comportements, de gestes ou de paroles évoquant une situation de harcèlement psychologique ou sexuel.

Les employeurs ont l’obligation de prévenir le harcèlement et de faire cesser toute situation portée à leur attention. À cet effet, ils ont l’obligation de mettre en place une politique de

prévention et de prise en charge des situations de harcèlement. Prenez-en connaissance pour en savoir plus sur les orientations de votre employeur et sur les moyens mis en place pour prévenir et traiter les situations de harcèlement. Les travailleuses et les travailleurs ont aussi des obligations. Ils doivent notamment participer à l’identification et à l’élimination des risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sur le lieu de travail et prendre les mesures nécessaires pour protéger leur santé et assurer leur sécurité ou leur intégrité physique ou psychique. À titre d’exemple, vous pouvez participer à l’identification du risque en parlant de la situation à votre employeur, à votre représentant.e en santé et sécurité ou à votre agent.e de liaison en santé et sécurité, et aux membres de votre comité en santé et sécurité.

En tout temps, vous pouvez communiquer avec la CNESST pour déposer une plainte, si vous croyez subir du harcèlement (les personnes syndiquées doivent s’adresser à leur syndicat), ou pour signaler une situation dangeureusede façon confidentielle ou anonyme à une inspectrice ou un inspecteur en santé et sécurité du travail, si vous voulez dénoncer une situation de harcèlement dont vous avez été témoin ; si vous êtes dans l’impossibilité d’en discuter avec l’employeur; ou si vous avez dénoncé une situation de harcèlement à l’employeur, mais il n’est pas intervenu pour régler le problème. L’inspecteur en santé et sécurité du travail peut intervenir auprès du milieu de travail afin de vérifier si l’employeur a mis en place les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique, dont celles pour réduire et contrôler les risques psychosociaux, incluant la violence et le harcèlement en milieu de travail. Il s’assure que la Loi sur la santé et la sécurité du travail et ses règlements sont bien appliqués Un travailleur peut déposer une plainte pour signaler une situation dangereuse ou s’il juge que son employeur ne prend par les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychique de ses travailleurs. Cette plainte est aussi possible si vous pensez avoir été congédié.e, suspendu.e ou avoir subi une mesure discriminatoire ou des représailles parce que vous avez exercé une fonction ou un droit reconnu par la loi. 6

ÉQUIPE DE LA RÉDACTION redaction@fugues.com

INFOS | Consultez le site web de la CNESST: https://www.cnesst.gouv.qc.ca/fr/prevention-securite/milieu-travail-sain/ harcelement-au-travail/harcelement-psychologique-sexuel-au-travail

Le parcours d’un artiste queer

Le secteur culturel au Québec est un véritable moteur économique et social. Avec plus de 160 000 travailleurs, ce secteur représente une force vive, participant activement à la richesse collective de la province. En 2023, la culture au Québec a contribué à hauteur de plus de 15 milliards de dollars au produit intérieur brut (PIB), ce qui démontre l'importance cruciale de cette industrie dans l'économie québécoise. Soutenu par des organismes comme Compétence Culture, le comité sectoriel de main-d’œuvre en culture, celui-ci joue un rôle essentiel dans la reconnaissance et le rayonnement des métiers ainsi qu’au développement des compétences des artistes, artisan.e.s, travailleur.euse.s de la culture.

Mais derrière ces chiffres impressionnants se trouvent des parcours individuels qui incarnent l'âme de cette industrie. Pour illustrer cet impact, rencontrons Caro Morcos , un artiste trans et non-binaire qui incarne la passion et la résilience dans le milieu culturel. Artiste interdisciplinaire, travailleur culturel, performeur, et organisateur d'événements communautaires queer, Caro est une source d’inspiration au Studio 303, une pépinière artistique qui soutient les artistes marginalisés à travers des ateliers de formation.

Un parcours : Entre passion, engagement et résilience Caro partage aussi les défis rencontrés en tant que personne trans et non-binaire : « J’ai étudié en théâtre à l’UQAM ; ensuite, comme je co-organisais des événements queers en parallèle de projets de création, j’ai été suivre le programme de gestion des entreprises culturelles aux HEC Montréal, explique Caro Morcos. J’ai un parcours qui est très diversifié. J’ai ainsi eu l’occasion d’explorer diverses facettes d’une carrière artistique. »

« Avoir différentes perspectives me permet de mieux naviguer dans le milieu et de surmonter certains obstacles. J’ai eu la chance d’être entouré de personnes qui m’ont soutenu et encouragé à rester intègre. »

Grâce à des collaborations, Caro a suivi des formations au Studio 303, un espace inclusif qui appuie les artistes hors des sentiers battus, notamment les artistes queers et BIPOC (Black, Indigenous, and People Of Color). En tant que coordinateur des ateliers professionnels au Studio 303, Caro joue un rôle clé dans le soutien des artistes en danse et en performance interdisciplinaire. « Dans le cadre de mon travail, il est essentiel pour moi de faire connaître et d'encourager les initiatives par et pour les artistes sous-représenté-es dans le milieu. Nous abordons les enjeux intersectionnels et constatons la précarité de nombreux artistes. »

Le Studio 303 et Cultive : Un engagement pour la formation continue Dans un secteur en perpétuelle évolution comme celui de la culture, la formation continue est non seulement un atout, mais une nécessité. Que l'on soit artiste, technicien.ne, ou gestionnaire, les compétences doivent être sans cesse mises à jour pour rester pertinentes et compétitives. « Cultive.ca est un site web qui vient rassembler l’offre de formations du secteur culturel, continue Caro Morcos. En plus des formations, il existe aussi une page qui réfère les offres d’emplois en culture partout au Québec. C’est la place pour rechercher de

l’information, des ressources, ou trouver les formations qui te conviennent. » Le Studio 303 est bien présent sur Cultive.ca : on y découvre ses 35 ateliers de formations artistiques par années, très diversifiées.On prend à cœur le ‘’come as you are’’, afin d’appuyer les parcours artistiques variés, tout en prenant le temps avec les artistes de réfléchir ensemble sur leurs pratiques, sur ce qu’iels veulent faire, etc. Cela donne de très riches échanges entre les artistes et de belles collaborations.»

La culture est un domaine exigeant et en constante évolution, mais avec des outils comme ceux offerts par Cultive.ca, vous pouvez rester à la pointe de votre art et contribuer pleinement à l'épanouissement de la richesse culturelle québécoise, comme le fait chaque jour Caro Morcos en mariant art, culture et identité queer. 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://www.cultive.ca

Vieillir (un peu plus) en santé et bien entouré à la Maison d’Hérelle

On pourrait dire que le fait que les personnes vivant avec le VIH s’intéressent aux enjeux entourant le vieillissement est une bonne nouvelle. Cela signifie que celles-ci vivent aujourd’hui une vie longue et relativement normale, comme le reste de la population. La réalité des personnes vieillissant avec le virus comporte cependant certaines particularités qui demandent un environnement et une approche sur mesure. À l’occasion de la Journée nationale de sensibilisation au VIH/sida et au vieillissement, le 18 septembre prochain, la directrice générale de la Maison d’Hérelle revient sur la mission de l’organisme et sur les enjeux auxquels sont confrontées les personnes vieillissant avec la maladie.

Michèle Blanchard fait partie des vétéranes de la lutte au VIH/sida. Impliquée dès 1988 auprès de l’organisme, la travailleuse sociale a participé à la définition du concept et à la mise sur pied du centre dédié originalement aux soins palliatifs : « Ça fait quelque 35 ans que je suis impliquée avec l’équipe, nous avons notamment traversé la période catastrophique où tout le monde mourait », se rappelle-t-elle avec émotion.

Aujourd’hui à la tête de la Maison d’Hérelle, elle a heureusement au cours des années accompagné l’organisme dans une transition d’un centre de soins palliatifs à un centre de soutien à la vie active.

S’adressant à ses débuts uniquement aux hommes gais, la Maison d’Hérelle accueille aujourd’hui une clientèle composée à 50 % d’hommes gais et à 50 % d’autres personnes touchées par le VIH, dont plusieurs nouveaux arrivants.

Vieillir avec le VIH comporte son lot de particularités, notamment sur le plan physique : « Les gens ont été très impactés par la prise de médication durant tant d’années, donc ils développent souvent des troubles aux reins, du diabète, de l’ostéoporose, etc. », témoigne Michèle Blanchard. Bien que ces types de troubles de santé ne soient pas uniques aux personnes vivant avec le VIH, ils apparaissent souvent beaucoup plus tôt chez celles-ci, c’est ce que la directrice générale appelle le vieillissement précoce.

Du point de vue social, le besoin d’être accompagné par des pairs afin d’améliorer le sentiment de sécurité et de compréhension est un autre besoin auquel répond l’organisme : « Les hommes gais, par exemple, ont besoin d’avoir du soutien de la part de pairs, plutôt que d’aller dans un CHSLD régulier où ils revivraient possiblement la stigmatisation liée à leur statut sérologique et/ou leur orientation sexuelle », explique-t-elle.

La Maison d’Hérelle offre donc quatre milieux de vie adaptés aux besoins des différentes personnes qui vieillissent avec le VIH. Plus précisément, elle compte la Maison d’Hérelle, qui offre dix places sur la rue Saint-Hubert (Plateau Mont-Royal), le 3738, qui offre sept chambres au-dessus de la « maison mère », le Satellite, un grand logement pour six personnes en colocation situé dans Côte-des-Neiges, ainsi que les Studios, qui offrent 15  appartements individuels sur la rue Sainte-Catherine dans l’arrondissement HochelagaMaisonneuve.

Le soutien prodigué aux résidents des différents milieux de vie de la Maison d’Hérelle varie selon les besoins de chacun. On y accompagne les personnes nécessitant un soutien minimum autant que celles en perte d’autonomie cognitive, par exemple. Selon Michèle Blanchard, l’objectif est d’être au diapason des besoins des résidents, tout en s’assurant de leur procurer un milieu social et communautaire actif : « Certaines personnes ont besoin

d’aide pour l’alimentation, d’autres ont surtout besoin de quelqu’un pour les accompagner pour la prise de rendez-vous, par exemple. Nous offrons aussi des activités éducatives et sociales, des lieux de parole, etc., pour créer un sentiment de communauté. »

L’âge moyen des personnes vivant au sein de la Maison d’Hérelle tourne autour de 55 ans, avec un doyen atteignant l’âge vénérable de 84 ans. Aux yeux de la directrice générale, la présence de cette personne témoigne de la pertinence et du succès de la mission de l’organisme : « Nous sommes très fiers de la compter parmi nous aujourd’hui parce qu’il y a dix ans, elle aurait peut-être dû se tourner vers un CHSLD régulier. »

Force est de constater que l’organisme fait une réelle différence puisque selon Michèle Blanchard, certaines personnes voient leur santé s’améliorer et même certaines capacités revenir lorsqu’elles s’établissent à la Maison d’Hérelle. Pour elle, ces améliorations sont le fruit de l’espoir qui renaît et du sentiment d’isolement qui s’estompe : « Les gens arrivent avec l’impression d’avoir un grand défi à surmonter au niveau de la santé ou de la désorganisation. Leur offrir de les accompagner et de les suivre malgré leur condition leur donne espoir. Le simple fait de ne plus être seul, c’est énorme. »

Les défis demeurent toutefois bien présents pour les responsables de l’organisme. L’un de ceux-ci est le fait de devoir constamment se mettre à jour à propos des nouvelles avancées scientifiques et des nouvelles réalités des personnes atteintes du virus. La communication avec les autres organismes d’intervention est donc primordiale à ce niveau : « On veut ouvrir le dialogue sur ce que ça veut dire de vieillir avec le VIH quand la médication va bien et qu’on vieillit. On travaille à comprendre la gériatrie et le vieillissement précoce chez les gens qui vivent avec le VIH », partage Michèle Blanchard.

L’autre enjeu principal, selon elle, est le retour à la vie active pour les personnes immigrantes atteintes du virus. En effet, la stigmatisation très élevée du VIH au sein de certaines cultures rend l’intégration au Québec très difficile : « Plusieurs personnes arrivent d’endroits où c’est encore plus tabou que chez nous, il y a donc une grande crainte de s’ouvrir à ses proches. Ces personnes n’ont souvent pas d’assurance, elles ne savent pas par où commencer, c’est donc extrêmement difficile. »

Ces enjeux, rappelle Michèle Blanchard, montrent que la lutte au VIH/sida est encore bien présente : « Il y a un certain sentiment selon lequel la lutte au VIH est réglée aujourd’hui, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Nous avons encore besoin d’activités de levée de fonds, de bénévoles, etc. La lutte n’est pas terminée, elle est seulement différente ! »6

STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

INFOS | Pour en savoir davantage à propos des services offerts par la Maison d’Hérelle, visitez https://maisondherelle.org

L’entraînement physique a changé la vie de Cyd Mora. Non seulement ses séances de gonflette lui ont permis de s’éloigner de l’alcoolisme, mais le gym lui a également permis de modeler son corps comme iel en rêvait durant sa transition non binaire. Depuis deux ans, Cyd met ses connaissances en entraînement et sa compréhension fine des enjeux queers au service des personnes LGBTQ+.

Commenttonintérêtpourl’entraînementphysiqueest-ilapparu?

CYD MORA : Plus jeune, je n’avais aucun intérêt pour le sport. C’était un trauma associé à la performance et aux stéréotypes de genres. À 17 ans, je suis tombé dans l’alcool profondément jusqu’à mes 24 ans. L’entraînement est arrivé dans ma vie à 22 ans, alors que je buvais encore. Peu à peu, ça m’est apparu comme quelque chose que je pouvais faire de manière obsessive, un peu comme ma consommation, mais qui me permettait d’aller dans l’autre sens. À ce moment-là, je n’avais rien auquel me rattacher qui me permettait de me voir évoluer dans quoi que ce soit. L’entraînement a été un moyen de reprendre le contrôle.

Quelrôlel’entraînementa-t-iljouédanstatransition?

CYD MORA : C’était extrêmement important ! Je me considérais déjà [comme] non binaire, mais je vivais une transphobie internalisée qui m’empêchait de beaucoup de choses. J’avais un blocage à l’idée de prendre des hormones. Je croyais que ça donnait raison aux transphobes qui disent que prendre des hormones est un échec et que j’avais craqué sous la pression du sexisme en cherchant à rentrer dans le moule. Et puis, à force de m’entraîner, j’ai compris les limites du corps que j’avais à ce moment-là. J’avais besoin et envie de prendre de la testostérone. Sans cette hormone, même avec tout mon entraînement, je ne me sentirais jamais bien dans mon corps. Je suivais des femmes qui sont des athlètes incroyables, je les regardais avec beaucoup d’admiration, mais ce n’était pas ce que je voulais être.

SurtonsiteWeb,onpeutvoirl’évolutionimpressionnantedetoncorps.Faut-ils’entraîner commeunathlètepourobtenirdetelsrésultats?

CYD MORA : Il faut savoir que je ne suis pas une personne neurotypique. J’ai beaucoup d’obsessions et de pensées intrusives. J’ai besoin de répéter des choses, car ça me rassure. C’est un peu ce côté obsessionnel qui apporte la discipline nécessaire pour avoir des résultats comme les miens.

Quelleformationas-tudansledomaine?

CYD MORA : Je me suis entraîné pendant six ans avant d’aller chercher une formation. Mes amis me suggéraient de le faire professionnellement, mais j’avais un blocage. J’ai arrêté ma scolarité à 18 ans, je ne suis jamais allé.e à l’université et j’avais prévu de ne jamais retourner à l’école. Je pensais aussi ne pas posséder les compétences, mais à force de rencontres, j’ai compris que j’étais tout à fait capable et que je n’avais pas besoin d’aller à l’université. J’ai passé un certificat en conditionnement physique et entraînement privé.

Pourquoiteconcentres-tusurlespersonnesLGBTQ+?

CYD MORA : L’activité physique peut faire du bien à tout le monde, mais pour les personnes queers, c’est un outil sous-valorisé : ça permet de se reconnecter avec son corps, de reprendre le contrôle de son corps, de le modeler et de gérer des difficultés psychologiques. Presque systématiquement, elles n’ont pas accès aux services des gyms en raison de la mentalité autour du fitness, qui est souvent à l’opposé des valeurs d’égalité queers, des visions anti-gros ou de l’inaccessibilité financière. Je propose mes services à ces personnes souvent marginalisées.

Commentpersonnalises-tuleprogrammed’unepersonnetrans?

CYD MORA : Très souvent, il y a un besoin de reconnexion avec le corps et de se sentir bien dans son corps et dans sa tête. Ensuite, les personnes trans veulent remodeler leur silhouette pour qu’elle corresponde à l’image qu’iels ont du féminin ou du masculin, ou tout simplement pour obtenir un corps qui correspond à leurs désirs. J’adapte mon entraînement à leurs besoins, en ayant un discours inclusif. Et je comprends plusieurs enjeux trans en raison de mon propre parcours trans.

Qu’offres-tudedifférentauxautrespersonnesqueers?

CYD MORA : C’est beaucoup dans le discours, la compréhension et l’accessibilité de mes services. Souvent, les personnes queers ne sont pas celles avec le plus de moyens. Alors, je veux offrir mes services en m’adaptant à leurs revenus. Mes tarifs sont en dessous des tarifs réguliers. Si une personne ne fait pas partie des communautés queers, si elle n’est pas grosse et si elle a les moyens de payer un entraînement régulier, évidemment qu’elle a le droit de s’entraîner, mais je préfère me concentrer sur les personnes queers ou celles à moyens faibles ou modérés.

Quelssonttesservices?

J CYD MORA : ’offre une consultation gratuite. On parle des besoins et des limites de la clientèle. Ensuite, les gens peuvent réfléchir de leur côté avant de me revenir. Puis, j’offre des programmes sur mesure et des programmes avec séances accompagnées. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | https://www.cyd-coaching.com

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BIBLIO. À LIVRES OUVERTS LGBTQ+ T. 514-528-8424 biblio.cclgbtqplus.org

FIERTÉ MONTRÉAL T. 514-903-6193 fiertemontrealpride.com

FESTIVAL IMAGE+NATION image-nation.org

MTL EN ARTS mtlenarts.com

QUÉBEC

FIERTÉ DE QUÉBEC

T. 418-809-3383 fiertedequebec.ca

OUTAOUAIS / OTTAWA

FIERTÉ DANS LA CAPITALE

T. 613-252-7174, Ottawa

LANAUDIÈRE

CAFÉ COOP DU BAL MASKI 401 rue Maskinongé, Saint-Gabriel balmaski.com

DISCUSSIONS / SOUTIEN MONTRÉAL

AL-ANON

T. 514-866-9803 Groupe pour familles des alcooliques LGBTQ+

ALCOOLIQUES ANONYMES

T. 514-376-9230 aa-quebec.org

ANGLOPHONE LESBIANS sistersunited2014@outlook.com

Social activity group.

AQAPMM-SANTÉ MENTALE

T. 514-524-7131

CENTRE DES FEMMES VERDUN

T. 514-767-0384. Pour lesbiennes

CENTRE D’ORIENTATION

SEXUELLE DE L’UNIVERSITÉ MCGILL

T. 514-934-1934 #43585

CREACC-DIVERSITÉS info.creacc@gmail.com

CENTRE SOLIDARITÉ LESBIENNE

T. 514-526-2452

COCAÏNOMANES ANONYMES caquebec.org

LGBTQ+ et ami.e.s, jeudis 19h30

COLLECTIF CARRÉ ROSE

T. 514-831-3150 ou Facebook

CRYSTAL METH ANONYMES cmamtl.org

DÉPENDANCE AFFECTIVE

SEXUELLE ANONYME DASA

T. 514-983-0671

L’ÉCHO DES FEMMES

T. 514-277-7445

FONDATION ÉMERGENCE

T. 514-866-6788

GROUPE INTERVENTION VIOLENCE

CONJUGALE LESBIENNE

T. 514-526-2452

GRIS – MONTRÉAL

T. 514-590-0016 gris.ca

NARCOTIQUES ANONYMES LGBTQ+ 2075, rue Plessis, dimanche à 14h.

PRINCIPES COGNITIFS

T. 514-485-2194 (10h-17h)

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

SILK

silk@caeoquebec.org

QUÉBEC

ALLIANCE ARC-EN-CIEL DE QC

T. 418-809-3383 arcencielquebec.ca

PRISME

T. 418-649-1232 prisme.org

BAS-ST-LAURENT

GAI-CÔTE-SUD

T. 418-856-3566, M. Dionne.

CHICOUTIMI

FÉMIN’ELLES

T. 418-550-2259.

GASPÉSIE

LGBT+ BAIE-DES-CHALEURS lgbt-bdc.net

LGBT HAUTE-GASPÉSIE facebook.com/lgbt.hg

LAVAL/LAURENTIDES

L'ARC-EN-CIEL DISCUSSIONS

T. 450-625-5453, Lesbienne

MAURICIE

LGBT MAURICIE

T. 819-531-0770, Louis facebook.com/lgbtshawinigan

TANDEM MAURICIE

T. 819-374-5740, Kayla Palin

MONTÉRÉGIE

CAFÉ-CAUSERIE POUR FEMMES

LESBIENNES ET BISEXUELLES

T. 450-651-9229 #26

DÉPENDANTS AFFECTIFS

T. 450-780-2813

ÉMISS-ÈRE

T. 450-651-9229 #24 emiss-ere.ca

JAG — ORGANISME LGBT+ T:. 450 774-1349/1 800 774-1349 lejag.org

OUTAOUAIS / OTTAWA

PROJET ENTRE HOMMES

T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727 lebras.qc.ca

MAX OTTAWA

T. 613-701-6555 maxottawa.ca

RIMOUSKI

FLIQR

facebook.com/FliQr

Groupe queer féministe

UNIPHARE

T. 418-722-7432 uniphare.com

SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN

DIVERSITÉ 02

T: 581-447-2211 diversite02.ca

SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

GROUPE GLBT-LGBT

T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou T. 438-274-4986, Christian White

SHERBROOKE

ENTRE-ELLES SHERBROOKE

T. 819-580-7460, Sophie entre.elles.sherbrooke@gmail.com

GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS

T. 819-823-6704.

IRIS ESTRIE

T. 819-823-6704 irisestrie.org

PARTOUT AU CANADA

COORDINATION LGBT D’AMNISTIE INTERNATIONALE CANADA FRANCOPHONEE

T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 Facebook.com/Réseau-LGBTAmnistie-International

EGALE CANADA

T. 1-888-204-7777

PARTOUT AU QUÉBEC

FIERTÉ AGRICOLE

T. 450-768-6995 fierteagricole.org

RÉSEAU DES LESBIENNES DU QUÉBEC

T. 438-929-6928 rlq-qln.ca

ÉCOUTE

PARTOUT AU QUÉBEC

INTERLIGNE

1-888-505-1010 interligne.com

Écoute téléphonique et clavardage SUICIDE suicide.ca

NARCOTIQUES ANONYMES 514-249-0555 naquebec.org Écoute 24h/24

CAEO QUEBEC caeoquebec.org Écoute / ressources en anglais.

GROUPE ETHNIQUE / IMMIGRATION

MONTRÉAL

AGIR MONTRÉAL agirmontreal.org

GA’AVA info@gaava.org

HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS T. 514-806-5428 montrealhelem.org

LEGIT-QUÉBEC 514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe et l’immigration.

AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL

T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes.

JHALAK MONTRÉAL Communautés sud-asiatiques facebook.com/jhalakmontreal

ITALO QUEER MONTRÉAL Communautés italienne facebook.com

MONTRÉAL AUTOCHTONE Communauté autochtone nativemontreal.com

AFRO PRIDE Communauté afro/BIPOC/Caribbean facebook.com

JEUNES / FAMILLE MONTRÉAL

ALTER HÉROS alterheros.com

L’ALTERNATIVE lalternative.ca

Ass. LGBTQ+ UDM PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM)

T. 1 855-237—2746 apgmqc.wordpress.com

L’ASTÉRISK

T. 514-523-0977 coalitionjeunesse.org

COALITION DES FAMILLES LGBT

T. 514-878-7600 familleslgbt.org

COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES

T. 514-521-4993 847, rue Cherrier, #201

CONCORDIA QUEER COLLECTIVE

T. 514-848-7414

FONDATION ÉDUCATION ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL)

T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca

GRIS – MONTRÉAL

T. 514-590-0016 www.gris.ca

JEUNESSE, J’ÉCOUTE 1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca

JEUNESSE LAMBDA

T. 514-528-7535 25 ans etjeunesselambda.com

LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND

T. 514-695-0600 lgbtq2centre.com

PARENTS D’ENFANTS GAIS

T. 514-282-1087

PROJET 10

T. 514-989-4585 p10.qc.ca

QUEER MCGILL

T. 514-398-2106 queermcgill.org

RÉPITSS-UQAM

T. 514-987-3000, #4041 320, rue Ste-Catherine Est, local DS-3125

QUÉBEC

ARCO IRIS

T. 418-658-5389

Asso étudiante du Cégep Ste-Foy.

COALITION DES FAMILLES LGBT

T. 418-523-5572

L’ACCÈS

T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans.

GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL T. 418- 656-2131 ggul.org

GRIS – QUÉBEC

T. 418-523-5572 grisquebec.org

PÈRES GAIS DE QUÉBEC T. 418-572-7273, Marc

CHAUDIÈRE-APPALACHES

GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES

T. 581-225-8440

GRANBY

DIVERS-GENS

T. 579-488-8004 170, St-Antoine Nord, local 107, Granby divers-gens@hotmail.com

SHERBROOKE

GRIS ESTRIE

T. 819-434-6413 grisestrie.org

ASSOCIATION LGBTQ DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE glebus@usherbrooke.ca

LANAUDIÈRE

LE NÉO

T. 450-964-1860 ou 1 800 964-1860 le-neo.com

LONGUEUIL

AMALGAME

T. 450-651-9229 #24, 1-888-227-7432

462, Boul. Sainte-Foy

MAURICIE

GRIS-MAURICIE/CENTRE-DU-QC T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 grismcdq.org

L’ACCÈS

T. 819-376-1721 #2529, Trois-Rivières OUTAOUAIS / OTTAWA

JEUNESSE IDEM

T. 819-776-1445 ou 1-877-776-1445

SANTÉ

MONTRÉAL

CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES ATTEINTES DE L’HÉPATITE C

T. 514-521-0444 ou 1-866-522-0444

CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE

T. 514-683-4588

CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ

T. 514-855-8991

PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE

T. 514-521-7778 # 224

T. 514-529-7777

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

STELLA (TRAVAIL DU SEXE)

T. 514-285-8889

SUICIDE-ACTION MONTRÉAL

T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle

SPIRITUALITÉ MONTRÉAL

BELIEVE

believe@mail.com discussion LGBTQ+ sur la spiritualité.

COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE

SAINT-PIERRE-APÔTRE

T. 514-524-3791 1201, Visitation

FOI ET FIERTÉ

T. 514-866-0641

110, rue Ste-Catherine E.

QUÉBEC

GROUPE CHRÉTIEN GAI

T. 418-656-2189

SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS

T. 418-623-4086, Ginette Lauzon

TRANS

PARTOUT AU QUÉBEC

AIDE AUX TRANS DU QUÉBEC

T. 1-855-909-9038 #2 atq1980.org Écoute téléphonique 24h/24

OUTAOUAIS / OTTAWA

TRANS OUTAOUAIS

T. 343-202-5006 transoutaouais.com

ESTRIE

TRANSESTRIE

T. 873-989-1289 transestrie.org

SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS

T. 579-488-8004 diversgens.org

VIH/SIDA

MONTRÉAL

ACCM

T. 514-527-0928 accmontreal.org

COCQ-SIDA

T. 514-844-2477 cocqsida.com

FONDATION L’ACTUEL

T. 514-270-4900 lactuel.org

FONDATION QUÉBÉCOISE DU SIDA

T. 514-315-8839 fqsida.org

MAISON D’HÉRELLE

T. 514-844-4874 maisondherelle.org

MAISON DU PARC

T. 514-523-7420 maisonduparc.org

MAISON PLEIN CŒUR

T. 514-597-0554 maisonpleincoeur.org

PORTAIL VIH/SIDA DU QC

T. 514-523-4636 ou 1-877-Portail

3330, rue Jarry Est

GAP-VIES

T. 514-722-5655 gapvies.ca

RÉZO

T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org

RÉSEAU DE LA SANTÉ SEXUELLE DES SOURDS DU QUÉBEC

T. 438-476-7260 rsssq.org

QUÉBEC

MIELS

T. 418-649-1720 miels.org

BEAUCE

ASSOCIATION BEAUCERONNE

D’INTERVENTION SUR LE SIDA

T. 418-227-6662

CÔTE-NORD

ACTIONS SIDA CÔTE-NORD

T. 418-962-6211 ou 1 888 611-7432 macommunaute.ca

ESTRIE

LA RÉPLIQUE ESTRIE

T. 819-348-2670 archedelestrie.org

LAVAL / LAURENTIDES

CENTRE SIDA AMITIÉ

T. 450-431-7432

SIDA-VIE LAVAL

T. 450-669-3099

MONTÉRÉGIE

ÉMISS-ÈRE

T. 450-651-9229 ou 1 888 227-7432 462, boul. Sainte-Foy, Longueuil

CLINIQUE SIDEP MONTÉRÉGIE

Clinique exclusive aux hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Rendez-vous : 450-466-5000 #4352 via web au santemc.quebec/sidepplus

OUTAOUAIS / OTTAWA

B.R.A.S.

T. 819-776-2727 1-877-376-2727 lebras.qc.ca

RIMOUSKI

MAINS

T. 722-SIDA 1-888-844-7432 trocbsl.org

SAGUENAY

MIENS (À CHICOUTIMI)

T. 819-693-8983 lemiens.com

VICTORIAVILLE

BLITSS

T. 819-758-2662 blitss.ca

MAURICIE

MAISON RE-NÉ maisonrene.com

FÉTICHE

MONTRÉAL

PHOENIX DE MONTRÉAL

Club cuir et latex phoenixmtl.com

BLUF MONTRÉAL

Club cuir et uniformes bluf.com/local/montreal

MONTRÉAL JACKS

Club de J/O montrealjacks.com

SPORTS ET LOISIRS

MONTRÉAL

NON MEMBRES D’ÉQUIPE MONTRÉAL

BALLE LENTE LES PHÉNIX

T. 514-451-9114, Alex. ballephenix.com

LES BOLIDES (QUILLES)

T. 514-214-6763, Benoît Nault lesbolides.org

CHŒUR QUÉBÉCOIS

T. 514-253-4479, Jean-François. Chœur mixte LGBTQ+ et hétéros.

CURLING – LES PHÉNIX

T. 514-250-7155 lesphenix.wordpress.com

HOCKEY LES DRAGONS montrealdragons.org

LOISIRS DIVERSIONS algi.qc.ca/asso/loisirsdiversions Pour femmes de 40 ans+

LES LUDOVORES

T. 514-528-8424, Christian Facebook.com/Les-Soir-Ludovores

QUEER TANGO MONTRÉAL

Facebook.com/groups/ 180504178641634

QUILLES LES FAUVES

T. 514-527-7187, Yves Fontaine

QUILLES LES GAILLARDS

T. 514-231-9249, Pascal

QUILLES LAMBDA

T. 514-706-1849

QUILLES DES RENOUVEAUX

T. 514-771-6721, Richard Bégin

SOCCER FÉMININ

T. 514-622-3025, Sonia Latreille

STUDIO DANSE ARC-EN-CIEL

T. 514-438-764-5737

QUÉBEC

GALOPINS QUÉBEC

Groupe de marche/course LGBTQ+ galopins.quebec@yahoo.com

HORS-SENTIERS – QUÉBEC

T.418-440-3885 randonnée et plein air.

LIGUE QUILLES VOLTE-FACE 418-802-4901, Guy Carrier VOLLEY-BALL QUÉBEC

T. 418-204-9669

volleyquebec@yahoo.ca

OUTAOUAIS / OTTAWA

GROUPE DES GAIS FRANCOPHONES DE L’OUTAOUAIS

Facebook.com/groups/ gaisfrancophonesoutaouais

OTTAWA KNIGHTS T. 613-237-9872 #2038

RAWDON

LIGUE VENDREDIS GAIS BOWLING T. 450-834-2700

RIVE-SUD MONTRÉAL

LIGUE DE QUILLES MIXTES T. 450-928-0981, Alain

SAINT-JEAN SUR-RICHELIEU LOISIRS POUR FEMMES GAIES ST-JEAN-SUR-RICHELIEU T. 514-927-7190

SAGUENAY LAC-SAINT-JEAN DIVERSITÉ 02 T: 581-447-2211 diversite02.ca

JOLIETTE

LIGUE DE QUILLES LGBTQ ET AMI.E.S T. 450-756-7012, Joliette

equipe-montreal.org info@equipe-montreal.org facebook.com/equipemontrealLGBT.

AÉROBIE À PIEDS LEVÉS apiedsleves.wordpress.com Facebook-instagram : À Pieds Levés

BADMINTON G-BLEUS gbleus.com Facebook.com/Gbleus officiel

BALLE-MOLLE MAXIMA info@maximamontreal.com

CHŒUR GAI DE MONTRÉAL T. 514-933-2942 Chœur hommes Facebook.com/ choeurgaidemontreal

CHORALE TRANSMASC/ MOC CHOIR OF MONTREAL QC facebook.com/Chorale Transmasc choraletransmasc@ equipe-montrreal.org

CURLING - LES FOUS DU ROI T. 514-629-7184, Denis Roy roy.denis@hotmail.com

DANSE COUNTRY-CLUB BOLO T. 514-849-4777 clubbolo.com

DODGEBALL LGBT DE MONTRÉAL LES RATONS CHASSEURS facebook.com/lesratonschasseurs

LES DRAVEURS, BATEAU-DRAGON info.draveurs@gmail.com.

ENSEMBLE - COLLECTIF THÉÂTRAL LGBTQIA+ T. 438-835-6282 jeff3478@hotmail.ca

ENSEMBLE VOCAL DIVERTISSON divertisson.com

ENSEMBLE VOCAL EXTRAVAGANZA Chœur mixte info@extravaganzavocal.org

ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE T. 514-525-8527 Chœur hommes evganymede.com

ENSEMBLE VOCAL LES NANAS T. 514-481-2545 Chœur femmes

FOOTBALL FÉMININ BLITZ DE MONTRÉAL montrealblitz.ca facebook.com/montrealblitz

GALOPINS COURSE MARCHE T. 514-503-6905 info@galopins.ca facebook.com/galopinsmontreal

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LIGUE DE FOOTBALL AUSTRALIEN DU QUÉBEC cuellar.chris@gmail.com facebook.com/AFL.Quebec

NATATION & WATER-POLO À CONTRE-COURANT info@acontrecourant.qc.ca Entraînement pour tous les niveaux de performance.

MONTRÉAL GAYMERS T. 514-700-6332, facebook.com/MTLGaymers info@mtlgaymers.com

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TENNIS LAMBDA tennislambda.org

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VOLLEYBALL BORÉAL T. 514-813-5737, Allan 514-880-6525, Manuel) volley-boreal.net facebook.com/Volley Boreal

YOGA GAI ZONE MTL yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi

SEPTEMBRE EN 40 ANS DE FUGUES

De la minuscule à la majuscule pour le « b » et le « t » de LGBT

Un article publié dans le Fugues de l’an 2000 souligne un événement d’importance : « Pas facile d’être bi : 23 septembre, Journée mondiale de la bisexualité » (octobre 2000). Le rappel de la mise en place de cette journée thématique est l’occasion de se pencher sur l’évolution de la place occupée par les deux dernières lettres de l’acronyme LGBT, dans les publications gaies et lesbiennes.

La Journée de la bisexualité fut lancée en 1999, aux États-Unis, dans le but de souligner les préjugés et l’occultation qu’elle rencontrait auprès des personnes d’orientation sexuelle différente, qu’elles soient hétéros ou homos. Le 31 mars 2009, c’est dans le même esprit, toujours aux États-Unis, qu’est inaugurée la Journée internationale de visibilité transgenre.

Dans les deux cas, le constat se pose que depuis les émeutes de Stonewall de 1969, ce sont avant tout les revendications et les réalités des communautés gaies et lesbiennes qui sont mises de l’avant au détriment des autres groupes. Par ailleurs, les clichés et l’intolérance sont encore tenaces, même au sein des communautés gaies et lesbiennes. En effet, pendant longtemps, la bisexualité est surtout associée à une période d’indécision, s’affirmer homo ou demeurer dans le placard, plutôt qu’à une orientation véritable. De l’autre côté, les réalités trans sont souvent balayées sous le tapis par les groupes activistes gais et lesbiens afin de présenter des valeurs plus accessibles, donc plus hétéronormatives, au grand public.

C’est vers 1988 que l’acronyme LGBT fait son apparition, aux États-Unis, afin de mieux représenter la diversité plutôt que de tout rassembler sous une expression faussement générique comme « communautés gaies et lesbiennes » qui invisibilise l’existence des communautés bisexuelles et transidentitaires. L’expression gagne peu en peu en popularité et son utilisation se généralise au cours des années 1990 dans les publications LGBT. Du côté de la presse généraliste québécoise, c’est vers le début des années 2000 qu’on commence à y relever le terme (par exemple, « La loi du silence », Le Devoir, 4 août 2002).

Cela dit, il ne suffit pas d’utiliser un vocable inclusif pour qu’il coïncide avec une couverture véritable des réalités bisexuelles ou transidentitaires. Afin de déterminer s’il y a

représentation réelle, il faut plutôt examiner le contenu des articles et non se limiter à la présence d’un acronyme. Pour ce faire, une recherche fut réalisée à travers divers magazines LGBT québécois publiés entre 1971 et 2005 et dont les articles sont indexés dans le catalogue de BAnQ : Le Tiers, Gai(e)s du Québec, Le Berdache, Le Petit Berdache, Sortie, Treize et Fugues. Pour la bisexualité, on ne retrouve que 19 articles, dont le premier fut publié en 1972 dans Le Tiers : « Le bisexuel : perverti ou normal ? » (vol. 1, no 2). Il faut ensuite attendre janvier 1983 pour une nouvelle couverture dans la revue Sortie (« Communiquer avec les deux : échelle maison à sept degrés »), puis les années 1990 avec Fugues qui publie des critiques de livres ou de films portant sur le sujet (« Le ciel de Paris », mai 1993) ainsi que des articles de fond (« Bi : de la bisexualité masculine », janvier 1997).

Du côté de la transidentité, on retrouve 48 articles, toujours avec une prédominance des recensions de livres ou de films. Le premier article de fond semble avoir été publié en 1972, toujours dans Le Tiers : « Trois transsexuels parlent » (vol. 1, no 2). Il faut ensuite attendre le début des années 1980 pour observer de nouvelles publications sur le sujet dans Le Berdache : « Association de travestis et de transsexuels » (décembre 1980) et « Les transsexuels et la loi » (septembre 1981). Du côté de Fugues, une plus grande couverture s’amorce à partir du milieu des années 90 : « Soirée de remise des prix “Lana St-Cyr” » (juin 1996) ; « Reconnaissance des droits des transsexuels : politiquement Jackie ! » (mars 1998).

À titre de comparaison, pour la même période et les mêmes magazines, on retrouve un peu plus de 4 000 articles portant sur l’homosexualité masculine et 1 200 sur le lesbianisme. Si on combine les deux sujets et élimine les doublons, on obtient un total d’environ 4 600  articles. La différence de couverture est abyssale, puisqu’on parle d’une proportion de seulement 1,5 % d’articles couvrant les thèmes en lien avec la bisexualité ou la transidentité.

Du côté de la presse grand public, le sujet, bien qu’assez rare, apparaît très tôt, mais toujours amené avec un parfum de soufre, de sensationnalisme ou de médicalisation. Pour la bisexualité, dès décembre 1930, on retrouve un article intitulé « Étude psychanalytique sur des névroses et des psychoses » dans La Revue trimestrielle canadienne. De même, Le Petit journal du 22 août 1954 publie un article sentencieux : « Le mystère des hormones : l’être normal porte des stigmates de bisexualité ». Même constat du côté des revues à potins : « Les mystères de la bisexualité » (Flirt & potins, 24 octobre 1970). On note cependant quelques surprises : « Un peu de l’autre sexe lutte en nous pour vivre » (Châtelaine, décembre 1975).

Pour la transidentité, on peut citer : « Un chapitre intéressant » ( L’Opinion publique, 22  septembre 1870), au sujet d’une arrestation, ou « Vous savez, moi, je suis une femme : étrange révélation faite par un prisonnier à un garde de prison » (La Patrie, 10 janvier 1910) et « Les mésaventures d’Alice et de Bella : la police interroge deux femmes… pour découvrir que ce sont deux hommes ! » (Allô Police, 24 juillet 1960).

Dans la presse LGBT, un changement radical s’opère après 2005. En effet, une recherche sur la plateforme de Fugues, dans laquelle on retrouve près de 9 000 articles, permet d’effectuer les constats suivants pour la période débutant en 2010. On y dénombre près de 600 articles portant sur la bisexualité et un peu plus de 600 comportant des mots clés associés à la transidentité. Il faut cependant souligner que ces chiffres ne représentent pas l’intégralité des publications de la période 2010 à 2019, puisque plusieurs articles d’actualité éphémère ne furent pas conservés lors du changement de plateforme Web réalisé en 2019. Ceci dit, la différence demeure titanesque puisque pour les 34 années de la période précédente (1971 à 2005), on retrouvait seulement 19 articles sur la bisexualité et 48 sur la transidentité, soit 1,5 % du total, alors que dans les 14 années parcourues depuis 2010, chacune des catégories récolte environ 600 articles, soit 6,7 % pour chacun des groupes ou 13,4 % pour l’ensemble. Un net progrès !

Ailleurs dans l’actualité de septembre

Le 5 septembre 1970, le magazine Flirt & potins pose une question essentielle : « Souffrezvous d’homosexualité inconsciente ? » alors que le 19 septembre 1970, il s’affole puisque «

Les lesbiennes raffolent des candides adolescentes qui font de l’auto-stop ». En septembre 1982, on annonce la fin de la chronique « Lesbiennes entre nous » dans les pages du Berdache et la publication d’un nouveau magazine lesbien portant le titre Ça s’attrape !! (« Lesbiennes entre nous disparaît », Le Berdache), qui sera distribué jusqu’en février 1984.

En septembre 1980, Le Berdache consacre deux articles au plus récent épisode de l’émission de variétés Fleur de macadam où Jean-Pierre Ferland se montre particulièrement intolérant à l’endroit de deux invités de l’Association pour les droits des gai(e)s du Québec (« Une fleur de macadam… fanée », p. 6 ; « Jean-Pierre Ferland au poteau », p. 4) n’hésitant pas à les narguer sur le fait qu’ils ne pourront jamais jouir du plaisir d’avoir des enfants. Deux ans plus tard, le même magazine s’interroge : « Une peste peut-elle être gaie ? » (septembre 1982). La réponse, malheureusement, ne se fera pas attendre très longtemps et sera dévastatrice !

Finalement, pour terminer en humour, la Revue populaire de septembre 1942 (p. 29) présente une publicité, sous la forme d’un photoroman, où un père s’insurge puisque la prise du laxatif Castoria va transformer son petit garçon en efféminé ! Heureusement, sa tendre épouse lui expliquera qu’il n’a rien à craindre.

Le journal Le Devoir, L’Opinion publique, La Patrie, Le Petit journal, La Revue trimestrielle canadienne et La Revue populaire s ont disponibles sur BAnQ numérique (https://numerique.banq.qc.ca/) et Le Berdache est disponible sur le site des Archives gaies du Québec (https://agq.qc.ca/le-berdache/).6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

Note : Lorsqu’une référence ne précise pas le titre du périodique associé à un article, c’est qu’il s’agit de Fugues et lorsque le mois n’est pas mentionné, c’est qu’il s’agit de septembre.

LA COUPE DE LA REINE, DÉJÀ 30 ANS!

Il y a 30 ans, alors que Pete Sampras et Gabriela Sabatini dominaient le tennis professionnel mondial, un tournoi de tennis LGBTQ+ naissait à Montréal : La Coupe de la Reine, aujourd’hui sanctionné par la GLTA.

En marge des grands tournois de l'ATP et de la WTA, la GLTA (Gay and Lesbian Tennis Alliance) permet à des milliers de joueurs et joueuses de tennis amateurs de partout dans le monde et de tous les niveaux de se réunir pour pratiquer le sport qui les passionne dans un environnement inclusif, amical et, disons-le, souvent compétitif. On dénombre quelque 70 tournois chaque année. Toutes les surfaces sont à l'honneur : du gazon des terrains de pratique de Wimbledon à ceux en terre battue de Roland Garos et même ceux du prestigieux US Open à Flushing Meadows.

Montréal fait partie de ce circuit depuis déjà trois décennies. Le tournoi se tiendra du 30 août au 2 septembre prochain au Club de tennis Ile-des-Sœurs et réunira plus de 140 joueurs et joueuses d'Europe, des Amériques et, bien sûr, du Canada. Ce tournoi est rendu possible grâce à un comité de bénévoles passionnés sous l'égide de Montréal Tennis Lambda et le soutien de plusieurs commanditaires comme Hitachi, le Stud, Air Canada et Babolat. Le public est invité à venir encourager les joueurs de samedi matin à lundi après-midi. C’est gratuit! 6

ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com

INFOS | https://www.tennislambda.org

Consacrer son existence à défendre la communauté

Martine Roy et ses collègues du Fonds Purge LGBT étaient présent.e.s le jour du défilé de la Fierté pour témoigner de la purge LGBT et du Fonds Purge LGBT. Après son renvoi des Forces armées canadiennes à l’âge de 19 ans, Martine Roy, survivante de la Purge et responsable du recours collectif mené par les survivants et survivantes de la Purge, a consacré son existence à défendre la communauté 2ELGBTQI+ du Canada. En 2023, elle a été nommée membre de l’Ordre du Canada pour son plaidoyer en faveur de la diversité, de l’inclusion et de l’équité. Depuis, elle continue, jour après jour, ce combat.

Elle a partagé avec nous son expérience personnelle vibrante, remplie de résilience et défend la place et les droits des communautés 2ELGBTQ+ partout au pays grâce à un leadership tourné vers l’avenir. Une militante et défenseure de la diversité, de l’inclusion et de l’équité au sein des communautés.

Martine,rappelle-nouscequ’aétélapurgeLGBT,entre1950etlemilieudesannées90, auseindesForcesarméescanadiennesetdugouvernementcanadien…

MARTINE ROY : Entre les années 1950 et le milieu des années 1990, les membres LGBT des Forces armées canadiennes, de la GRC et de la fonction publique fédérale ont systématiquement fait l’objet de discrimination et de harcèlement ; nombre d’entre eux ont été renvoyés, conformément à la politique du moment et à une pratique sanctionnée. Dans ce que l’on [en est venu] à appeler la “purge LGBT”, des personnes ont été surveillées, soumises à des interrogatoires, maltraitées et traumatisées.

La purge LGBT a été orchestrée aux plus hauts échelons du gouvernement du Canada et menée avec un mépris absolu de la dignité, de la vie privée et de l’humanité de ses victimes. Enracinée dans la guerre froide, la purge s’est poursuivie au gouvernement fédéral pendant plus d’une quarantaine d’années.

Quelque 9 000 vies ont été brisées pendant cette période, entraînant un traumatisme psychologique toujours profondément ressenti aujourd’hui. La carrière et l’estime de soi de toute une génération de jeunes adultes ont été anéanties. Les victimes ont été privées d’avantages sociaux, d’indemnités de départ et de pensions, et celles qui ont réussi à demeurer en poste se sont vu refuser toute possibilité d’avancement. Suicides, séropositivité, peur, dépression, troubles de stress post-traumatique, toxicomanie, désaveux, criminalisation, rejet, isolement, oblitération — ce chapitre odieux de l’histoire canadienne s’est aussi soldé par de nombreuses expériences douloureuses qui perdurent.

Quelleest,pourtoi,l’importancedelaFIERTÉetdesasemained’activitésauQuébec? MARTINE ROY : J’avais 32 ans quand j’ai participé pour la première fois à un défilé de la Fierté. C’était en 1995 et j’habitais à Montréal. À cette époque, l’épidémie de sida nous arrachait des hommes magnifiques en quantité et mettait un terme à beaucoup trop de vies. Chaque mois, je perdais quelqu’un qui m’était cher. Parmi eux, mon meilleur ami René, qui est décédé en 1995. Alors que je pleurais encore la mort de René, j’ai décidé de participer au défilé de la Fierté.

Dans les nouvelles, on parlait sans cesse du sida. Tout le monde vivait dans la peur, la confusion et la douleur, comme avec la pandémie de coronavirus. Ces dernières années, les gens ont eu de la difficulté à comprendre la COVID-19 ; c’était la même chose à l’époque.

Les fausses nouvelles au sujet du sida étaient monnaie courante et plusieurs avaient peur de l’attraper. Cette année-là, mes amis et moi avons décidé de participer au défilé de Montréal pour transmettre un message de résilience et d’espoir. Nous avons loué un corbillard et deux de mes amies, déguisées en anges avec des ailes, étaient assises sur le capot. Un DJ faisait jouer de la musique à plein volume à l’arrière et nous avions installé sur le toit des haut-parleurs sur lesquels nous avions peint les mots « CE N’EST PAS FINI ».

Quand nous passions devant eux, les gens ne savaient pas s’ils devaient applaudir ou pleurer, mais ils lisaient le message, l’absorbaient et des sourires apparaissaient sur plusieurs visages. Ce défilé restera à jamais un des moments les plus mémorables de ma vie. Ce premier événement m’a montré que la Fierté, c’est beaucoup plus qu’un défilé. Elle nous permet de souligner un moment de l’histoire, de célébrer tout le chemin que nous avons parcouru en tant que communauté, tout en reconnaissant et en comprenant collectivement que la lutte pour l’égalité est loin d’être gagnée. La Fierté est un peu différente chaque année, puisqu’elle s’inscrit dans un moment précis de l’histoire. Cette année, comme de grandes pressions en provenance des groupes de droite ressurgissent un peu partout dans le monde, il est encore plus important de reconnaître que la Fierté n’est pas seulement une fête, mais aussi un moment pour réfléchir, se montrer solidaire et se recentrer.

Onoublieparfoisquel’homosexualitéaétéuncrimeauCanada,jusqu’àiln’yapassi longtempsqueça…

MARTINE ROY : J’ai grandi à une époque où l’homosexualité était encore considérée comme une maladie mentale et un crime au Canada. Ma mère n’était pas du tout à l’aise avec mon orientation sexuelle. Le mot homophobie n’existait pas encore. À 19 ans, je me suis enrôlée dans les Forces armées canadiennes parce que je voulais servir mon pays, et ce, même si la société ne reconnaissait pas tous les aspects de ma personne. Ma carrière militaire est rapidement devenue enrichissante et j’étais fière du travail que je faisais. Jusqu’à que je devienne victime de la Purge qui existait bel et bien dans les Forces armées canadiennes. Une expérience qui m’a profondément traumatisée jusqu’à que je dépose en 2016, aux côtés de Todd Ross et Alida Satalic, avec d’autres personnes ayant survécu à la purge LGBT, un recours collectif à l’échelle nationale contre le gouvernement du Canada.

CerecoursamenéàuneententehistoriqueauCanada… MARTINE ROY : Oh, oui. Cette entente historique est intervenue en juin 2018 : on y prévoyait des indemnités totalisant 145 millions de dollars. De ce montant, jusqu’à 110 millions de dollars ont été réservés pour le paiement de dommages-intérêts aux victimes de la purge LGBT. L’entente affectait également de 15 à 25 millions de dollars à des « mesures de réconciliation et de commémoration. Une portion qui est désormais administrée depuis le Fonds Purge LGBT ». 6 YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

FONDS PURGE LGBT

Rappelons que le Fonds Purge LGBT est juridiquement tenu d’employer cette enveloppe pour des projets de réconciliation et de commémoration. Le tribunal lui a confié le mandat de voir à quatre grands projets :

• Créer un monument national à la mémoire des personnes LGBTQ2+ qui ont souffert de discrimination au Canada, y compris dans le cadre de la purge LGBT ;

• Appuyer l’organisation d’une exposition muséale par le Musée canadien des droits de la personne à Winnipeg ;

• Se pencher sur la collecte, la préservation et l’accessibilité des documents historiques relatifs à la purge LGBT ;

• Travailler avec le gouvernement du Canada pour mieux inclure les personnes LGBTQ2+ dans la fonction publique fédérale et améliorer la formation en ce sens.

INFOS | Pour en connaître davantage sur la purge LGBT au Canada.  Visionnez le documentaire sur ICI TOU.TV :  https://ici.tou.tv/la-purge-lgbt-la-sombre-histoire

Visitez le site Web du Fonds Purge LGBT : https://lgbtpurgefund.com

Visitez le site Web Monument national 2SLGBTQI+ : https://www.monumentcoupdetonnerre.ca/

Soirée retrouvailles mardi 27 août dès 18h30

Début de la nouvelle saison mardi le 3 septembre à partir de 19h

RETOUR DU GALA ANNUEL

Équipe Montréal reviendra avec un Gala à grand déploiement le 5 octobre prochain à l’Union française au 429, rue Viger. Afin de s’y préparer adéquatement, les 31 équipes membres devront fournir en août la liste de leurs nommé.e.s. Les équipes de sports peuvent présenter un.e. athlète de l’année et un.e bénévole de l’année. Pour les équipes de loisirs, elles peuvent présenter une personnalité de l’année et un.e bénévole de l’année.

Il y a également cinq grands trophées qui seront décernés à :

• l’Événement de l’année (toutes équipes confondues)

• le ou la Bénévole de l’année (toutes équipes confondues)

• l’Athlète de l’année (toutes équipes confondues)

• la Personnalité socioculturelle de l’année (toutes équipes confondues)

• la Personnalité ayant contribué le plus au développement d’Équipe Montréal

Chacune des équipes membres peut présenter une candidature à l’un ou l’autre de ces grands prix. Les équipes membres recevront une infolettre avec les échéanciers et le formulaire de nomination.

NOUVELLE ÉQUIPE À RALLIER LES RANGS D’ÉQUIPE MONTRÉAL

Deux nouvelles équipes viennent de s’ajouter aux rangs d’Équipe Montréal, soit l’équipe de Balle Molle Queer et le Curling Les Phénix. Vous pouvez les rejoindre à : liguebmqs@gmail.com et à curlinglesphenix@gmail.com

POSTE DE SECRÉTAIRE

Équipe Montréal est à la recherche d’un ou d’une secrétaire pour son conseil d’administration. Si le défi vous intéresse, contactez : info@equipe-montreal.org

Équipe Montéal en bref

UN ÉTÉ CHAUD EN TENNIS

L’été qui s’achève a été non seulement marqué par la chaleur, mais aussi par le tennis au parc Louis-Riel. Les ligues du jeudi soir (simple) et du dimanche après-midi (double) ont connu un grand succès. Pour les intéressé.e.s, sachez qu’elles se poursuivent jusqu’au 6 octobre. Aussi, deux tournois Yolande-Garoche (ne cherchez pas son nom dans les livres d’histoire !) ont été organisés. Le 1er juin, 16 joueurs se sont affrontés sous un ciel bleu et un soleil radieux. Rick Simoneau a décroché la victoire face à Anderson Carneiro. La consolation a été remportée par Kevin McCarthy qui a eu raison d’Alain Lemanach. Le 3 août dernier, 18 joueurs répartis dans deux tableaux ont bravé la chaleur caniculaire pour vivre leur passion. Vincent Capodanno a vaincu Éric Séguin lors de la finale du tableau 1, à l’instar de Benoit Chayer face à Davis Prado-Boileau dans le tableau 2. La consolation a été remportée par Chris Lau qui affrontait Jean-Philippe Primeau. N’oubliez pas que la ligue intérieure reprend le samedi 12 octobre au Club de tennis Île-des-Sœurs.

Tous les détails : www.tennislambda.com

CURLING

LES PHÉNIX

La ligue de curling Les Phénix souhaite inviter les membres d’Équipe Montréal à une session d’initiation au curling dans le cadre des Journées Équipe Montréal. La Journée Équipe Montréal liée au curling aura lieu le dimanche 6 octobre de 12 h 30 à 14 h 30. Cette activité est entièrement gratuite et réservée aux membres d’Équipe Montréal. Vous aurez la chance de découvrir le curling en étant assisté d’un entraîneur qui vous apprendra les rudiments du sport pendant environ 30-45 minutes. Ensuite les participant.e.s seront divisé.e.s en équipe de 4 joueuses ou joueurs et vous pourrez jouer un match de 4-bouts. Parlez-en à vos joueuses et joueurs et confirmez-nous votre présence par courriel à  curlinglesphenix@gmail.com. On vous attend en grand nombre au Club de curling de la Ville de Mont-Royal situé au 5, avenue Montgomery à Ville Mont-Royal. Vous avez seulement besoin d’espadrilles propres et de vêtements amples et chauds ! Si vous n’êtes pas disponible le dimanche 6 octobre, sachez que vous pouvez aussi participer aux journées portes ouvertes du Club de curling de la Ville de Mont-Royal, qui sont ouvertes à toutes et tous. C’est l’occasion de découvrir le curling. Nous vous montrerons à lancer et balayer des pierres et à crier ! Ensuite vous pourrez jouer un petit match.

Les portes ouvertes seront organisées par Curling Les Phénix comme suit :  Mercredi, le 2 octobre de 18 h 30 à 21 h

Vendredi, le 4 octobre de 18 h 30 à 21 h

Dimanche, le 6 octobre de 15 h à 17 h — organisé avec la ligue de Curling Les Fous du Roi

Le bar du Club sera aussi ouvert pour vous accueillir ;-)

Notre ligue, Curling Les Phénix, est l’une des deux ligues de curling LGBTQ+ de la région de Montréal. Nous sommes membres du Club de curling de la Ville de Mont-Royal et jouons les mercredis soir. L’autre ligue, Curling Les Fous du Roi, est membre du Club de curling de SaintLambert et joue les dimanches après-midi. Joignez-vous à l’une ou l’autre des ligues et venez partager avec nous l’amour de notre sport : LE CURLING. « Hurry, balayez… Hurry, venez jouer ! » Pour information : Curling Les Phénix curlinglesphenix@gmail.com

Curling Les Fous du Roi curlinglesfousduroi@gmail.com

PLEIN AIR HORS SENTIERS

Pour profiter des dernières semaines de l’été.

Voici nos activités à venir :

Samedi 7 septembre : rando et descente en canot ou kayak à la montagne du Tranchant et à la rivière l’Assomption

Samedi 14 septembre : rando à Jay Mountain, Adk

Samedi 21 septembre : rando aux falaises du lac La Rouche et Miller, Estrie

Du 20 au 22 septembre : séjour en refuge au mont Marcy, Adk

Du 27 au 29 septembre : séjour en chalet, les couleurs au Mont-Tremblant

Samedi 28 septembre : rando au sentier du Centenaire, parc national du Mont-Tremblant

Info et inscription au horssentiers.ca

THÉÂTRE

Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard au MainLine Mise en scène de Jean-François Quesnel Billetterie : Les productions Jean-François Quesnel sur Facebook et Instagram.

BOLO

C’est la rentrée ! La session d’automne débute le 6 septembre 2024 dès 19 h. Vous pouvez vous inscrire sur notre site Web. Des cours de niveau débutant, intermédiaire et avancé sont offerts les vendredis à compter de 19 h. Gratuité des trois premiers cours pour les nouveaux. N’hésitez pas à participer à nos activités et à consulter notre site Web pour tous les détails ou la page Facebook du Club Bolo. Venez expérimenter le plaisir de la danse country au Centre Yvon Deschamps (Association sportive et communautaire du Centre Sud — Montréal).  Club Bolo : 514-8494777  info@clubbolo.com  www.clubbolo.com

GANYMÈDE RECRUTE

Après un été bien chargé qui a permis à l’Ensemble vocal Ganymède de participer à deux activités dans le cadre du festival Fierté Montréal, le chœur se prépare à accueillir de nouveaux membres pour sa rentrée de septembre. Au programme de l’année 2024-2025, deux concerts qui mettront en valeur l’ensemble dans un programme d’œuvres baroques, sans compter, en juin 2025, ce stimulant projet d’échange avec l’ensemble Gayté de Chœur, un chœur gai de la magnifique ville de Bordeaux. Il s’agit d’un acteur incontournable de la scène gaie locale et régionale qui se bat pour la diversité. L’idée de vous joindre à Ganymède et de participer à ces projets vous séduit ? Soyez sans crainte, il n’est pas trop tard pour vous joindre au groupe. Communiquez sans retard avec nous au info@ganymede.com ou consultez notre site Web : evganymede.com

GALOPINS FRONTRUNNERS DE MONTRÉAL

Les Galopins et Galopines sont un groupe de course et de marche convivial et inclusif. Nous nous retrouvons chaque samedi matin, à 9 h 30 au pied du mont Royal, près du monument George-Étienne Cartier, pour une course et une randonnée de 1 h 30 — beau temps, mauvais temps. Cet exercice est suivi d’un brunch rituel où le plaisir d’être ensemble et de partager la table se décuple !  D’autres activités, telles que parcours urbains, 5@7, soupers en groupe, visites à l’extérieur de Montréal ou sorties diversifiées agrémentent nos rencontres et concourent à resserrer nos liens.  Se joindre aux Galopins, c’est les adopter ! https://www.facebook.com/galopinsmontreal info@galopins.ca

Bernard René Courte

Militant, archiviste, auteur, animateur, écrivain et professeur, Bernard René Courte est né en 1949 à Weir dans les Laurentides, au nord-est d’Ottawa. Comme le village est majoritairement anglophone, il y subit de la discrimination, se faisant traiter de « Speak White ». Marqué par ce rejet et, plus tard, par l’expérience traumatisante qu’il a vécue lors de la brutale descente de police au bar Truxx en 1977, il deviendra un ardent défenseur des droits des Francophones et des droits de la communauté homosexuelle et des gens atteints du SIDA.

Installé à Montréal à l’âge de 17 ans, il y poursuit des études à l’Université du Québec à Montréal et à l’Université McGill. À partir de 1976, Bernard Courte enseigne l’anglais pendant dix ans au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu. En parallèle, il descend dans la rue et marche dans de nombreux défilés, rejoint les rangs de l’Association pour les Droits des Gais du Québec et s’implique dans le journal Le Berdache, entre autres à titre d’éditeur. Il y rédige des textes et publie des traductions d’articles parus dans The Body Politic , revue mensuelle engagée parue entre 1971 et 1987. Dans l’édition d’octobre 1981, par exemple, il reprend un article indiquant « la formation d’un groupe de citoyens pour surveiller les activités de la police de Toronto 1 . » Au fil des ans, il dénoncera dans ses écrits l’attitude discriminatoire d’un journaliste de La Tribune de Sherbrooke, la brutalité policière lors de rafles dans des saunas d’Edmonton et de Toronto, ou encore les méfaits insidieux de certaines recherches pseudo scientifiques concernant les gais. Lorsque Le Berdache cesse de paraître en 1982, il devient membre fondateur du mensuel Sortie où il sera rédacteur en chef en 1985-1986. Parmi ses nombreux papiers, celui intitulé Homosexualité et catholicisme : Peut-on être gai et catholique ? 2

Conscient très tôt des ravages du SIDA, il écrit abondamment sur le sujet. « Il est d’ailleurs le premier, dès 1983, à en parler ouvertement à la radio et à la télévision 3. » Impliqué dans le Comité Sida Aide Montréal, il présente des communications lors des congrès.

En 1986, il déménage à Toronto avec son partenaire de longue date, Keith Russell. Expert reconnu en langue et en éducation, il travaille au Centre de recherche en éducation franco-ontarienne (CRÉFO) de l’Institut d’études pédagogiques de l’Ontario (IEPO). Tout en poursuivant son œuvre de militant et de journaliste, il a sa propre chronique mensuelle dans Sortie (La Chronique Courte) et dans la revue Xtra (XtraCourte) , hebdomadaire gratuit édité dans la Ville-Reine 4

Voyant sa santé péricliter, Bernard Courte redouble d’ardeur. En 1988 il crée une section francophone au sein du nouveau groupe de revendication, AIDS Action Now!, et commence à traduire leur bulletin sur le traitement du sida. Il entreprend également de réaliser un index en français des données médicales sur le traitement du sida, lequel constitue une ressource unique en Amérique du Nord. En outre, il participe à la fondation d'un groupe d'appui francophone pour les personnes atteintes du sida à Toronto. En plus de mettre sur pied des ateliers sur le sécurisexe, il n’aura de cesse d’être actif dans neuf conférences sur le sida en six ans, avant d’être emporté lui-même par la maladie le 19 octobre 1991.

Un fonds à son nom est déposé aux Archives Gaies du Québec et s’avère « un inestimable témoignage sur les mouvements et journaux gais et lesbiens de l’époque 5. » 6

SERGE FISETTE serge.fisette@videotron.ca

NOTES :

1. Bernard Courte, « Formation d’une commission de surveillance de la police », Le Berdache, no 24, octobre 1981, p. 17.

2. Bernard Courte, « Homosexualité et catholicisme : Peut-on être gai et catholique ? », Sortie, no 37, avril 1986.

3. Harold Averill, in Robert Aldrich & Garry Wotherspoon, Who’s Who in Contemporary Gay and Lesbian History, Routledge, 2001, p. 95. Traduction de l’auteur.

4. Bruce Jones, « Bernard Courte (1949-1991) », The ArQuives Digital Exhibitions : https://digitalexhibitions.arquives.ca/ exhibits/show/npc/item/74. Consulté le 23 août 2022. 5. agq.qc.ca/fonds-archives. Consulté le 2 septembre 2022.

Un appel à témoignage sur la transition du Village de l’ouest vers l’est

Parti d’une recherche aux Archives gaies du Québec (AGQ), François Bellemare, qui est l’auteur entre autres de Larenaissancedel’Interlope (Les éditions Sémaphores, 2022), lance un appel aux gens qui ont vécu la transition du Village de l’ouest vers celui de l’est, dans la fin des années 1970 et le début des années 1980. Avec le concours des Archives, François Bellemare aimerait coucher sur vidéo les témoignages de personnes qui ont vécu aussi des événements comme la descente du bar Truxx qui a mené, tranquillement, au déménagement du « Village » là où il se trouve en ce moment. Une éventuelle exposition sur cette période historique de la communauté LGBTQ+ aura lieu prochainement dans les locaux des AGQ.

Le 21 octobre 1977, la police effectue une violente descente au bar Truxx, situé sur la rue Stanley, 200 hommes gais y sont arrêtés manu militari. La plupart sont accusés de s’être trouvés dans une « maison de débauche ». Une cinquantaine de policiers sont lourdement armés. « La police a utilisé des mitraillettes empruntées à l’armée canadienne et qui dataient de la Deuxième Guerre mondiale », souligne François Bellemare. C’est dire comment la police de Montréal traitait la communauté LGBT à ce moment-là et la voyait telle une menace. À l’époque, l’Association pour les droits des gais du Québec (ADGQ) monte aux barricades pour dénoncer ce raid policier. Une manifestation est vite organisée au centre-ville et plus de 2000 personnes y participeront pour dénoncer la répression dont fait l’objet la communauté gaie à l’époque. Et ce n’est pas la seule descente de police effectuée dans ces années-là contre des établissements de la communauté. Il y a eu aussi la descente du Buds, dans la nuit du 1 er  au 2 juin 1984, soit quelques semaines à peine après la création du magazine Fugues, alors que 188 personnes seront arrêtées dans ce bar de la rue Stanley également. Le lendemain, plus de 600 personnes participent à une nouvelle manifestation contre la répression policière.

François Bellemare a mené des recherches aux Archives pour comprendre comment s’est effectué ce déplacement de l’ouest, où se trouvaient la plupart des clubs de l’époque qui logeaient dans des édifices sur les rues Stanley, Peel, MacKay, etc. (le LimeLight/Le Jardin, le Truxx, le Buds, etc.), vers l’est, ce qui était connu à ce moment-là comme le quartier SaintJacques (du même nom que le district municipal). « Il y a ici plusieurs étapes, évoque François Bellemare. D’abord, il y a les répressions policières et sociales envers la communauté LGBTQ+ et qui ont duré au moins huit décennies jusqu’au 20e  siècle. Deuxièmement, face à la répression, il y a la montée d’associations militantes homosexuelles réclamant plus de droits et la nécessité d’avoir des lieux sécuritaires “d’homosocialisation”, comme on dit en espagnol. Mais face à ce militantisme, il y a en retour une nouvelle répression qui s’exerce. »

L’auteur rappelle ici que la fin du Village de l’ouest clôturait tout le chapitre des cabarets où on retrouvait des spectacles, de la musique, des performances, etc. « La communauté s’y retrouvait durant plusieurs décennies parce que c’étaient aussi des lieux de rencontres et ils ont subsisté longtemps. Même depuis l’époque de la prohibition aux États-Unis, où l’alcool était interdit, Montréal était devenu l’eldorado autant pour les artistes que pour les touristes », dit-il. Si la plupart des bars et clubs se trouvaient dans l’ouest du centre-ville, les loyers commerciaux étaient bien chers déjà à cette époque-là. D’un autre côté, le quartier Saint-Jacques était en « déperdition », note François Bellemare, les anciens commerces se

mouraient. « Mais une chose va changer dans ce secteur-là : c’est l’arrivée de l’UQAM, une université plus à “gauche”, plus ouverte aux réalités gaies et lesbiennes, et qui s’installe dans le quartier, continue-t-il. Il y avait dans le quartier beaucoup de locaux disponibles et bon marché. Au début, sans qu’il y ait quoi que ce soit de planifié et de façon réellement spontanée, quelques bars gais et peu d’établissements lesbiens vont aller vers l’est, vers ce quartier-là et occuper des locaux vides. […] » Priape sera un des premiers à s’y loger, lui qui va souffler ses 50 bougies cette année ! Des restaurants, des clubs de danseurs, des établissements comme La Boîte en Haut (d’Yvon Jussaume, 1975-1993) viennent tranquillement ouvrir leurs portes. « Le mot s’est passé de venir dans l’est. Les magazines Attitude et Ça s’attrape, un média lesbien, vont afficher de petits plans du quartier, avec les rues et les commerces qu’on y retrouve. Dans une éventuelle exposition, on va montrer ces plans agrandis de ce qui sera appelé le “Village de l’Est”. Cette exposition sera une occasion pour les vieilles générations de se remémorer une partie de leur jeunesse et pour les jeunes de connaître ce que cela a été, le Village à ses tout débuts », note François Bellemare qui est aussi l’auteur de Christiania, une cité au cœur du Danemark (Éditions Angalé, 2021).

Manifestement, de l’avis même de ce passionné d’histoire, les AGQ regorgent de matériel imprimé sur le début du Village. Mais on aimerait aussi que des gens puissent témoigner de cette époque-là, de ce glissement de l’ouest vers l’est : comment a-t-il été vécu ? Les gens ont-ils été des clients des clubs et cabarets dans ces deux parties de la ville ? Y a-t-il eu des hommes qui ont subi cette violence policière? Ont-ils eux-mêmes été des commerçants peutêtre ? « On veut que les gens nous contactent, qu’ils puissent témoigner dans de courtes vidéos qui resteront aux Archives et qui pourront être consultées dans le futur, expliquet-il. Ce sera aussi en complément à l’exposition, mais il n’y a pas d’échéance de manière précise. » Toutefois le temps presse, car certains ont probablement déjà atteint un âge vénérable, alors leurs témoignages sur cette période sont très précieux. On pourra simplement contacter les Archives gaies du Québec : 514-287-9987.

« Les Archives appuient ce projet parce qu’il met en évidence une partie de tout le travail effectué depuis 40 ans à recueillir de la documentation sur le Village sous plusieurs formes, Village dont l’histoire s’écrit depuis plusieurs décennies. Nous sommes très heureux de pouvoir accueillir cette exposition éventuellement dans nos locaux et de faire connaître ainsi un pan de l’histoire du Village », de commenter Pierre Pilotte, le coordonnateur des AGQ. 6

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INFOS | Archives gaies du Québec, 1000, rue Atateken, bureau 201-A, Montréal. 514-287-9987 ou https://agq.qc.ca ou info@agq.qc.ca

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Rouler sur la mythique Highway 1 de Los Angeles à San Francisco

La côte ouest-californienne regorge d’une faune et d’une flore uniques, mais également d’une température idéale et de paysages à couper le souffle. Le road trip de Los Angeles à San Francisco sur la route 1 de la côte du pacifique promet de vous en mettre plein la vue. Récit de voyage.

La cité des anges

Los Angeles est le berceau du soleil est des célébrités. Ce n’est pas pour rien que la ruée vers l’Or a mené bon nombre d’Américains de l’époque à convoiter cet endroit unique. Hollywood (land) est ainsi devenu le terreau fertile du cinéma, avant tout parce que la lumière y est magique! Bref, si vous séjournez à Los Angeles, sachez qu’il y a une multitude de choses à y voir. Je vous recommande d’y passer plusieurs jours - et de consulter mon article écrit sur La cité des anges, en 2016 - puis de visiter les « classiques » d’Hollywood, du Walk of Fame, à la mythique enseigne H-O-L-L-Y-W-O-O-D, que ce soit en sillonnant les hills, et les maisons des célébrités, ou encore en vous rendant à l’Observatoire Griffith, non seulement pour observer les étoiles, mais pour avoir un regard époustouflant sur la ville à l’endroit où fut tourné La Fureur de Vivre (1955) avec James Dean, commémoré par un buste en bronze.

Si vous êtes fan de cinéma (comme moi!), ne manquez surtout pas l’Academy Museum of Motion Pictures, (tout juste à côté du LACMA | Los Angeles County Museum of Art), le plus grand musée américain dédié à l’art du cinéma qui a ouvert ses portes en 2021. Des expositions permanentes sur l’histoire du cinéma, les pionniers et films marquants, jusqu’aux expositions temporaires et thématiques (en juin, pour les célébrations du mois de la Fierté, j’ai eu la chance d’y voir celles sur John Waters et Pedro Almodovar). Et même d’y recevoir un Oscar! Côté plages, ne manquez pas Venice Beach, avec son boardwalk animé, ses couchés de soleil emblématiques; louez un vélo et roulez jusqu’aux fameux Venice canals, qui rappellent la célèbre ville d’Italie.

Road Trip sur la Highway 1 Pacific Coast

Si Los Angeles est notre ville de départ, nous débutons notre road trip à moins d’une heure de la cité des anges à Santa Monica, afin d’y suivre une leçon de surf. Après 1h30 d’initiation, je peux vous dire que ce sport est plus qu’exigeant, surtout pour une néophyte dans la quarantaine. Cela dit, les vagues et le soleil vous font rapidement oublier vos blessures mineures… Suggestion : réfléchissez au port du body suit (il protège des éraflures et des coups de soleil, mais peut être très chaud). Retour sur la route : après avoir passé les boutiques rétro de Topanga, les plages de Point Mugo State Park, direction l’incontournable Malibu, pour y passer la nuit. Au petit matin, petite saucette à Point Dume, la célèbre plage où fut tournée La planète des singes. Attention : les vagues sont immenses et vous y apercevrez peut-être des ailerons dans l’eau (pas ceux des requins, heureusement pour nous, mais des dauphins!) Splendide. Parlant de paysage à couper le souffle, nous croisons sur la route El Matador State Beach, où un sentier nous mène à la plage : vous aurez l’impression de découvrir un joyau caché! Un autre petit joyau : Solvang « la capitale danoise de l’Amérique » qui, comme son nom l’indique, vous séduira par son architecture européenne.

Après avoir passé plusieurs heures sur la route, avec notamment un arrêt à Santa Barbara, nous arrivons à l’hôtel de Prismo Beach, tard le soir. L’air y est beaucoup plus frais qu’à Los Angeles et ce sera une tendance flagrante, croissante et pour le moins surprenante jusqu’à San Francisco. Au réveil, la tangente se confirme. Il fait plus froid! Cela n’empêche pas les gens de profiter de la magnifique plage agrémentée d’un long boardwalk s’ouvrant vers la mer dans la capitale mondiale de la palourde. Après un déjeuner californien typique (des toasts à l’avocat), nous prenons la route, traversant le comté de San Luis Obispo et apercevant au loin Morro Rock, parfois appelé le « Gibraltar du Pacifique », le dernier sommet des Neuf Sœurs, des montagnes volcaniques. Prochaine destination, San Simeon, pour visiter Hearst Castle, l'extravagante demeure de William Randolph Hearst, un homme d'affaires qui a fait sa fortune dans les médias imprimés. Si vous avez

vu le classique Citizen Kane (1941) d’Orson Wells, vous en savez déjà beaucoup sur ce magnat de la presse. Quoi qu’il en soit, sa demeure, dans laquelle il a investi quelque 750 millions, vaut le détour. Perchée à 500 mètres d’altitude, ce palais s’étendant sur près de 1000 kilomètres carrés possède un domaine sans équivalent dans le monde, conçu par la pionnière Julia Morgan, première femme architecte de Californie. Pour vous y rendre, vous prendrez un autobus et pourrez admirer la vue, mais également les précipices et les animaux qui s’y trouvent, et que Hearst possédait. Avec ses 165 pièces, ses jardins luxuriants, ses piscines intérieures et extérieures, et même son petit aéroport, Hearst Castle est bien plus qu’une simple résidence privée. Lors de votre visite guidée, n’apportez pas votre maillot, la piscine est réservée aux fortunés « membres »! Si vous désirez vous baigner, rendez-vous à la plage de San Simeon. L’eau y est froide, mais le paysage à couper le souffle! Qui sait, peut-être serez-vous aussi chanceux que nous pour y apercevoir des baleines au crépuscule?

À bord de notre Kia Sportage, nous reprenons la route pour notre prochain arrêt Monterey. Sur la route, après avoir passé le Point Lobos State Natural Reserve et le California Sea Otter Game Refuge et ses loutres, nous arrivons à une autre merveille: Big Sur. Vous passerez le Bixby Bridge, l’iconique pont historique de 1932 qui figure dans plusieurs films et séries (dont le générique d’ouverture de Big Little Lies de Jean-Marc Vallée). Puis nous sillonnons les routes sinueuses, agrémentés de forts vents et de précipices, surplombant l’océan Pacifique jusqu’au Julia Pfeiffer Burns State Park qui possède une vue imprenable sur les recluses McWay Falls. Puis, retour au crépuscule, pour dormir à Monterey et ouvrir cette bouteille de rouge de Hearst Ranch Winery 2022, justement nommée : « Three Sisters Cuvée ». J’ai clairement partagé cette bouteille avec mes trois consoeurs de voyage.

Au petit matin, nous entamons la route vers notre destination finale : San Francisco. S’impose un arrêt obligé à Carmel-by-the-sea, un village qui arbore un charme côtier et européen, où de nombreux musiciens, écrivains et peintres s'y établissent. L'un des maires ne fut nul autre que le célèbre acteur Clint Eastwood. Le village est dog friendly, avec des petites boutiques pour habiller (et monter) votre meilleur ami. Le calme bourgeois de cette petite ville contraste avec notre prochain arrêt : Santa Cruz et son ambiance americana, avec la plage et son boardwalk agrémenté de manèges, de boutiques et de sucreries.

San Francisco et la Pride

Après plusieurs jours de road trip, nous nous posons à notre destination finale, pour les trois derniers jours. Bien sûr, nous y verrons les incontournables : Le Golden Gate, Lombard Street, le Pier 39 et Fisherman’s Wharf, le quartier Castro, les maisons Victoriennes Painted Ladies, etc. Nous ferons un tour de Cable Car, un must ! Puis, décidant de sortir des sentiers battus nous prenons un tour guidé, le Flower Power Walking Tour en compagnie du sympathique Stan Flouride, une légende locale, qui nous fait visiter le quartier de Haight-Ashbury, celui où ont flâné et habité les Janis Joplin, Jimi Hendrix, The Grateful Dead, Joni Mitchell et d'innombrables autres artistes ayant laissé leur marque dans la contre-culture et la créativité collective du 20e siècle. Quoi de mieux qu’un vieil hippie du quartier ayant expérimenté la Summer of Love pour vous la raconter ?

Parlant de Summer of Love, nous avons eu abondamment l’occasion de l’expérimenter… Que ce soit dans le quartier de Haight-Ashbury, ou alors plus près de notre hôtel, le BEI San Francisco, où passait justement la parade de la Fierté. La San Francisco Pride compte l'un des plus anciens et importants défilés LGBT au monde, avec plus de 200 groupes/ exposants/contingents et environ 50 000 marcheurs qui y participent annuellement, sous les yeux de plusieurs centaines de milliers de spectateurs (voir même un million selon les organisateurs), dans un défilé d’une durée de 4 heures.

C’est là que Gilbert Baker a jadis créé le drapeau arc-en-ciel, que Harvey Milk a milité; ces rues sont chargées d’histoires et d’émotions. C’est aussi le cas dans les visages des spectateurs venus assister à l’évènement. Nous avons eu l’occasion d’y rencontrer des gens adorables, dont Francisco Zendejes venu assister au défilé en n’ayant pas peur de « s’exposer » pour la cause. Vêtu d’un simple collant blanc mettant en vedette ses fesses, cet étudiant en kinésiologie de Fresno qui s’identifie comme gai était venu célébrer ses couleurs et les exhiber sous la bonne humeur des participants. Enfin, il n’y a pas que le feeling des gens et les magnifiques paysages en Californie qui surprennent et vous en mettent plein la vue, car le chef-lieu de Google, Apple et autres institutions technologiques, vous propose des robots roulants qui livrent du take out à Los Angeles et même des voitures qui conduisent sans conducteur à San Francisco. L’intelligence artificielle, sous le soleil très authentique de ces villes, ne peut rivaliser avec les beautés naturelles que nous offre la Californie. 6

JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com

PHOTOS : JULIE VAILLANCOURT

L’été, l’Espagne et les Espagnols

Le 28 mai dernier, je me suis envolé vers le pays de Cervantès pour admirer la péninsule ibérique avant la canicule, pour sillonner les rues de Madrid, Séville et Barcelone avant l’extrême cohue touristique et pour remplir ma mémoire de la beauté incandescente des Espagnols, qu’ils soient vêtus dans les rues ou un peu moins sur les plages.

Premier constat : la capitale de l’Espagne est magnifique, mais son architecture me fait comprendre qu’après avoir vu Paris, Rome, Londres, Nantes, Bordeaux et Amsterdam, les métropoles européennes me semblent à la fois distinctes et un peu trop similaires. Je savais déjà que je ne m’offrais pas un choc culturel digne de mes séjours en Asie, au Moyen-Orient, au Yukon ou en Amérique du Sud, mais j’avoue être surpris de ressentir l’extase de l’inattendu moins souvent.

Peu importe, je décide de parcourir les beautés des environs en tentant de survivre aux nuages de fumée de cigarette qui planent sans relâche entre les murs des très petites rues. Après avoir englouti une pilule anti-allergies, je rejoins le secteur animé de la Plaza Mayor et de la Puerto del Sol, j’accepte de payer trop chères des lunettes de soleil qu’exigent mes yeux bleus mal équipés pour vivre, j’admire les murs jaune bonheur du Cine Ideal qui me rappellent que je ne m’ennuie pas de l’architecture des Cinémas Guzzo et je m’écroule dans mon Airbnb.

Au réveil, je déjeune avec une baguette et des confitures locales sur la terrasse avant de filer vers le sublime Museo del Prado dont les peintures d’autrefois me laissent quelque peu indifférent. Je passe un sympathique moment avec un ami britannique de passage dans les allées du Jardin botanique qui fait pitié à côté des merveilles florales que j’ai vues à Rio, Singapour, Vancouver et Montréal. Je commence à m’inquiéter du grinch globe-trotter qui semble m’habiter. Heureusement, le parc El Retiro, sa verdure chatoyante et son Palais de cristal enchantent mon regard, font bourdonner mon cœur et remplissent mon téléphone de photos. C’est alors au tour de mon estomac de se remplir des réputés churros trempés dans le chocolat de la Chocolaterie San Gines. Pas de doute : je vais m’endormir avec le sourire.

Après une soirée passée avec des agents de bord canadiens dans le quartier gai de Chueca qui m’apparaît minuscule en comparaison avec le Village montréalais, je me laisse convaincre de faire un tour le lendemain à Toledo. Au terme d’un voyage en train d’une heure, je découvre la vieille ville fortifiée qui a été déposée sur une colline. Je suis ravi. Je transpire ma vie, mais je m’en fous. Le pont de pierres qui me permet d’accéder à la cité me donne l’impression de jouer dans un film d’époque. Je pars en sens contraire des hordes de touristes et je découvre la ville qu’on surnomme la « Jérusalem de l’Ouest » en raison des vestiges chrétiens, juifs et musulmans qui témoignent du passé de ce carrefour des peuples et des religions au Moyen-Âge. Autour de moi, chaque recoin transpire l’histoire et la beauté. J’ai parfois envie de faire disparaître les touristes-qui-avancent-àpas-de-tortue et ceux qui crachent leur fumée — encore elle — dans mon visage de décalé horaire, mais je me gère. Comme j’avais fait le tour en moins de quatre heures, j’aurais bien aimé ne pas être contraint d’errer jusqu’à mon voyage en train qu’il faut impérativement réserver. Mais bon, je lis dans un coin et je rentre à Madrid.

Voyant que la nature me ravit davantage que la ville, je débute mon séjour à Séville en assumant que je n’irai pas voir deux incontournables : le Palais Alcazar et la fameuse cathédrale. Je sais que les adeptes d’architecture ont envie de me lancer des roches, mais j’assume de plus en plus ma patience limitée envers les artefacts et les églises dont les billets coûtent la peau des fesses. En plus, il fallait réserver longtemps d’avance et j’ai une incapacité chronique à prévoir mon agenda de voyageur dans le menu détail.

À la place, j’écoute ma voix intérieure qui me suggère de marcher au parc Maria Luisa et sur la Plaza de Espana : enfin des lieux d’une beauté suprême où je peux déambuler, lire, admirer les cygnes et les petits canards, sans me presser et sans vendre un rein pour entrer. Ma virée à Séville est également marquée par la joie d’avoir réservé une chambre dans un hôtel du quartier Santa Cruz situé dans la vieille ville, les yeux écarquillés devant le Metropol Parasol (un parasol de bois géant aux formes renversantes que j’ai pris en photo sans payer 15 fucking euros pour accéder à son toit pour admirer le coucher de soleil), un détour sympathique au Mercado de Triana dans le quartier gitan, sans oublier deux soirées au Cube Urban, un endroit réputé pour offrir détente et action entre messieurs de tous les horizons.

Le voyage se poursuit à Barcelone au terme d’un doux trajet en train de six heures à prix raisonnable. Comme je suis hébergé dans le quartier gothique, je parcours ses rues historiques, ses innombrables boutiques et ses restaurants un peu chaque jour sans me lasser. Je visite évidemment la Sagrada Familia avec un audioguide aussi éclairant qu’apaisant, fier de contribuer avec le coût d’entrée à la construction d’une des plus folles épopées architecturales de l’histoire du monde. Je vais aussi du côté du Parc Güell en appréciant les courbes et les couleurs éclatées imaginées par le célèbre Gaudi, sans être nécessairement impressionné. Probablement à cause du grinch qui tape du pied dans ma tête.

Voyageur solo depuis mon arrivée en Espagne, je rejoins un couple d’amis québécois avec qui je me rends vers un lieu qui peuple l’imaginaire collectif homosexuel de la planète : Sitges, cette magnifique station balnéaire réputée pour ses plages prisées des personnes queers friandes de naturisme. Après une journée entière à me faire bronzer, à me demander si je suis mort et directement monté au paradis pour avoir droit à autant de beauté, à remercier l’eau froide de la mer de calmer mes ardeurs et à déconner avec les amis, nous nous dirigeons vers le secteur des restaurants où je commence à sentir mon état basculer. Étourdissements, souffle court, nausées, incapacité à manger : je rentre en train avec les amis qui ont prévu un sac de plastique que je rentabilise au maximum.

Après 48 heures à dormir presque sans arrêt comme un bébé naissant et un détour vers une pharmacie ouverte 24 h en quête d’électrolytes, en slalomant tel un zombie entre les sans-abris et les fêtards, je reprends vie. Je n’ai pas la force de faire les magnifiques randonnées pour accéder à Toledano, au Montjuïc ou aux bunkers près du Parc Güell que je rêvais de découvrir, mais je marche tranquillement — le jour de mon anniversaire — sur le bord la plage Barcelonita, en maudissant la température mélancolico-fraîche d’avoir découragé tous les gais présents à Barcelone de parader sur la plage Mar Bella. Je suis donc rentré au Québec avec des souvenirs qui manquaient de nature et d’aventure, mais qui débordaient de petits moments de joie qui me poussent à vous encourager à vivre l’aventure espagnole. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

PHOTOS : SAMUEL LAROCHELLE

Sherbrooke, pour une escapade au cœur des Cantons-de-l’Est

Sherbrooke, ce sont des fêtes et des festivals qui remplissent les nuits d’été et des spectacles qui résonnent longtemps dans les têtes des visiteurs et visiteuses. C’est également le mélange des cultures francophone et anglophone qui, au fil des ans, se sont teintées des mille et une couleurs des communautés culturelles qui l’habitent aussi maintenant. Entourée de lacs, de rivières et d’espaces naturels, la ville offre une multitude de possibilités pour une escapade. Sherbrooke, c’est une ville vibrante !

Des tables à découvrir

Au centre-ville, découvrez des restaurateurs et des restauratrices passionné.e.s, des assiettes colorées et des menus diversifiés. À chaque bouchée, découvrez des produits frais et de saison de la région. Explorez la rue Wellington à la recherche d’une terrasse pour vous déposer. Plats traditionnels revisités, saveurs du monde, cuisine moderne ou végétarienne, vous trouverez certainement un resto qui saura vous plaire. Sherbrooke vous invite à goûter à l’authenticité et à la diversité de sa gastronomique locale !

Envie de prolonger votre séjour ?

De nombreux hôtels et auberges de Sherbrooke offrent un accueil chaleureux et un service irréprochable. Notamment, l’auberge Marquis de Montcalm est unique en son genre. Dotée d’un décor inspiré des plus beaux établissements européens, cette maison possède un cachet hors du commun. Également, l’Hôtel Delta de Sherbrooke propose aux touristes des chambres entièrement rénovées, une salle d’entraînement et un resto-bar réputé.

Quelques événements à ne pas manquer cet automne

Le Rendez-vous d’Howard, du 6 au 8 septembre Le Rendez-vous d’Howard est un événement annuel de mise en valeur du Domaine Howard. Le parc du Domaine abrite les riches demeures patrimoniales et historiques de la ville de Sherbrooke. Au cœur de l’événement, l’histoire, le patrimoine, les arts et les cultures fondatrices de la région.   https://rendezvousdhoward.com

Fière la fête 12e édition, du 9 au 15 septembre 2024 Être authentique, c’est ça, la fierté! Fière la fête—Fierté Sherbrooke Pride est un événement éducatif, festif, familial et inclusif. C’est une chance unique de célébrer la diversité l’égalité dans les Cantons-de-l’Est ! C’est aussi l’occasion d’apprendre sur les réalités vécues par les personnes LGBTQIA2S+ ou d’avoir accès à des ressources. Parades colorées, spectacles de drag, conférences et ateliers : c’est à ne pas manquer. https://fierelafete.com

CISEAUX, le 13 septembre 2024 à 19 h 30 au Théâtre Léonard-St-Laurent, 200, rue Peel, Sherbrooke, Québec Ciseaux, un spectacle-événement unique et incontournable, est présenté pour la première fois à Sherbrooke dans le cadre de Fière la fête 2024 ! Ciseaux ravive la mémoire queer d’un point de vue féministe. C’est à l’aide de matériaux documentaires, de numéros de drag et de prises de parole de personnalités de la diversité sexuelle et de genre telles que Manon Massé, Safia Nolin, Judith Lussier et Monique Giroux, que les créatrices déploient leur récit. Dans ce spectacle de théâtre documentaire, Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau se réapproprient les clichés lesbophobes afin de renverser les dynamiques de pouvoir. Pour en savoir plus, relire l’entrevue dans le Fugues du mois d’août : « CISEAUX, la pièce queer continue de séduire les foules ». https://www.fugues.com/2024/08/03/ciseaux-la-piece-queercontinue-de-seduire-les-foules

Rivières de lumières, du 12 au 14 septembre 2024

Bien ancrée au centre-ville de Sherbrooke, la magie des lanternes revient chaque automne avec le festival Rivières de lumières et sa programmation pour toute la famille. Comme le veut la tradition, le festival propose trois activités principales : des ateliers de lanternes, un déambulatoire et un marché de nuit haut en couleur. Cette dixième édition promet une fin de semaine féérique et rassembleuse.   https://petiteslanternes.org/creations/rivieres-de-lumieres-2024

Bellevue en couleurs, les 28 et 29 septembre et les 5 et 6 octobre 2024

Le parc du Mont-Bellevue, situé en plein cœur de la ville, est parfait pour une escapade nature, offrant une vue spectaculaire sur la ville et ses alentours. Lors de l’événement Bellevue en couleurs, montez à bord de la remontée mécanique pour admirer les couleurs orangées d’automne et profiter d’une programmation variée. https://www.parcmontbellevue.com

Sherbrooke met la table, du 11 au 27 octobre

Sherbrooke met la table est une promotion gourmande qui rallie le milieu sherbrookois de la restauration en rendant les bonnes tables accessibles. Laissez-vous charmer par les restaurateurs de la région et leurs menus créatifs mettant de l’avant des produits d’exception ! 6

CHANTAL CYR redaction@fugues.com

INFOS | https://fierelafete.com https://www.sherbrooke.ca

Afin de souligner son 20 e anniversaire, qui se tiendra du 30 août au 2 septembre, l'organisation de l’Alliance arc-en-ciel de Québec voulait faire de l’édition anniversaire de ce qu’on connaissait jusqu’à présent comme la Fête arc-en-ciel un moment mémorable en changeant de nom pour augmenter sa visibilité.

Chaque détail a été soigneusement pensé, nous a-t-on fait savoir pour garantir que cette édition soit une véritable célébration de l’histoire spécifique de l’événement qui se tient à Québec. Les festivités auront lieu du 30 août au 2 septembre. C’est sur la scène TD de la Place d’Youville qu’on pourra assister à des spectacles de grande envergure. Voici d’ailleurs certains événements qui seront sans nul doute les moments forts de cette édition anniversaire.

Soirée Plurielles : Clara Dhalie + les nuits clandestines

Pour la 20e édition de la Fierté de Québec, le Collectif Plurielles retourne aux sources en vous offrant une soirée lesbo-queer sensuelle aux saveurs burlesques, digne de la toute première soirée Plurielles (soirée L&Elles) de la Fête Arc-en-ciel en 2017. En plus de Clara Dahlie en ouverture et de Lex Ferenda en DJ set, une belle brochette d’invité·es burlesques pimenteront la soirée : Lady Camilia, Dalia Luxure, Damoiseau Chicago, Stella, Mona Pillow, Cherry D’amour, Cyber AJ, Cismon Genderf*ck et Zita. Le Jeudi 29 août, de 20h à 2h au Pantou. Prix 20$

Drag Me 2 Pride

Organisé par Océane Aqua-Black, cet événement mettra en vedette des drag queens sensationnelles directement de Canada’s Drag Race: Gia Metric et Icesis Couture, ainsi qu’Aura Mayari (RuPaul Drag Race Saison 15), The Nini Coco (Gagnante des Drag Olympiades USA), Sunshine GlitterChild, Bae Root, Van Goth et Rawbin, promettant une soirée inoubliable de musique, de danse et de fierté! Le Jeudi 29 août, à partir de 23h, au Bar Le Drague. Entrée: 20$ à la porte – Meet and Greet (21h) : 30$ –incluant l’entrée pour le spectacle.

DJ Sam | Kinkead au Ballon Rouge | Rita Baga Kinkead présente un spectacle dynamique et coloré, à l’image de leur tout premier album, Migration. Une musique pop francophone originale,

et

assumer leur magnifique unicité. Ils seront suivis par un spectacle éblouissant de Rita Baga, icône incontournable de la drag au Québec. Ne manquez pas cette performance extraordinaire qui promet de mettre le feu à la scène et de donner le coup d’envoi à un festival rempli de célébrations et de fierté ! Le vendredi 30 août, à partir de 18h, sur la Place d’Youville. Événement gratuit.

Journée communautaire

Plusieurs commerces de la rue Saint-Jean et d’ailleurs célébreront la diversité en plein air! Vous pourrez aussi y rencontrer différents groupes communautaires. Venez prendre part aux festivités de la Fierté de Québec 2024 en démontrant votre soutien aux communautés 2SLGBTQIA+. La Journée communautaire de la Fierté de Québec est un moment de célébration et de rassemblement pour tous les membres de la communauté 2SLGBTQ+ et leurs allié·e·s. Le samedi 31 août, de 11h à 16h, sur la rue Saint-Jean. Événement gratuit.

Nos luttes écrites: Entre exploration de soi et perception de la sexualité

Assistez à une discussion entre trois auteur·ice·s portant sur l’exploration de la sexualité, du corps et de la perception de soi à travers leur écriture : Shayne Michael, Rosalie Cournoyer et Chacha Enriquez. À travers leurs plumes inclusives et plurielles aux couleurs de l’arc-en-ciel, chaque auteur·ice navigue à sa manière ces thèmes. Le samedi 31 août, de 14h à 16h à la librairie Pantoute Sain-Jean. Événement gratuit.

La révolution de la Fierté : L’évolution des réalités et des communautés LGBTQ+ au Québec depuis l’année 2000

Présentée par Michel Dorais, sociologue émérite et chercheur de renom dans les domaines de la sexualité et des droits des personnes 2ELGBTQ+, cette conférence explorera les transformations majeures des réalités et des communautés LGBTQ+ au Québec depuis l’année 2000. Le samedi 31 août, de 17h à 19h, à l’Espace VIP, Place d’Youville. Événement gratuit.

Jonathan Roy | Soraï | DJ Lovely Préparez-vous à être emportés pendant près de 90 minutes dans un tourbillon d’émotions et de mélodies lors du spectacle Symphony of Doubts de Jonathan Roy : rap mélodique, explosif et dansant. On pourra découvrir également Soraï, talentueuse beatmakeuse et artiste queer, lors d’une prestation pimentée qui vous plongera dans un univers musical autant rythmé et percutant, que sensuel et sensible. Préparez-vous à bouger grâce à un rap mélodique, explosif et dansant, supporté par des musicien.ne.s de talent, qui rendront le spectacle des plus excitant ! Événement gratuit.

Marche de solidarité

La symbolique Marche de solidarité de la Fierté de Québec aura lieu le 1er septembre 2024. La Marche de solidarité est une occasion de se rassembler pour souligner les luttes passées et

Transaffirmation : Pour en finir avec la méconnaissance de la transidentité et la non-binarité

Diverses informations, parfois alarmantes, circulent à propos des transitions de genre, des arrêts de transition et des détransitions. Que disent les études sur les besoins des jeunes TNB et l’impact des transitions sur leur bien-être ? Dans cette présentation, Tommly Planchat, professionnel de recherche pour la Chaire de Recherche du Canada sur la recherche partenariale et l’empowerment des jeunes vulnérabilisés, propose d’examiner les connaissances les plus à jour sur les transitions de genre chez les jeunes et sur les détransitions, qu’elles soient sociales, légales ou médicales. Le dimanche 1er septembre, de 17h à 19h, à l’Espace VIP, Place d’Youville. Événement gratuit.

Dj Mika | Passion Poire | Légendes animé par Gabry Elle Le spectacle Légende des performances spectaculaires mettant en avant des drag queens de la région de la Capitale-Nationale se réuniront pour une soirée inoubliable. Gyzel Schatzi, Réglisse, Dory, Adriana The Bombshell, Lady Boom Boom, Mercedes, La Gladu, Océane Aqua-Black et Stivy accompagneront Gabry Elle pour célébrer leur statut de Légendes. Des costumes extravagants, des danseurs et des surprises sont prévus pour faire de cet événement une soirée mémorable. La soirée débutera avec des prestations de DJ Mika (une jeune DJ de Québec) et par Passion Poire, un artiste émergent talentueux qui rafraîchi le milieu de la musique québécoise avec sa touche sucrée, pétillante et alléchante qui saura vous charmer ! Le dimanche 1er septembre, à 18h, à la Place d’Youville. Événement gratuit. 6

CHANTAL CYR redaction@fugues.com

BONNE FIERTÉ, QUÉBEC!

Adélard présente la 1 ère édition du Club Social

Lieu de création en art actuel, de résidence d’artistes, d’exposition et d’éducation au cœur des Cantons-de-l’Est, Adélard est heureux de présenter le Club Social, un nouvel événement créatif et festif qui aura lieu le samedi 31 août 2024, de 12 h à 19 h.

Le Club Social est un événement qui lie création artistique et exploration de thèmes sociaux en lien avec les enjeux de notre temps. Avec la complicité, Julie Delporte et Théo Bignon, artistes en résidence chez Adélard, le Club Social réunira sept artistes pour une journée de performances, d’ateliers créatifs participatifs et de discussions sur le thème queer rural, un sujet qui vise à faire résonner les voix 2SLGBTQ+ en milieu rural.

La programmation de cette première édition du Club Social permettra au public de participer à une variété d’activités qui tenteront de montrer la pluralité des expressions queers en arts visuels. Ces activités, en continu tout au long de la journée, seront une belle occasion de montrer le caractère insaisissable des perspectives queers et la manière dont elles se traduisent dans l’art contemporain. À la fois expérimental et résolument tourné vers le public, l’événement comprendra des ateliers de création participative, des œuvres relationnelles, des performances qui se dérouleront devant la grange Adélard. L’événement se conclura avec La Grande Tablée Queer, animée par Enora Cordier (Les Agricoles), qui permettra un moment de discussion avec le public, les artistes et plusieurs personnes agissant sur les enjeux LGBTQ+ dans la région de Brome-Missisquoi.

Fidèle à sa mission de rapprocher les artistes et les citoyens, Adélard envisage cet événement artistique comme une nouvelle occasion de dialogue et de médiation culturelle, dans un esprit de découverte et d’accessibilité.

À propos des artistes-commissaires de l’événement

Julie Delporte est une autrice et artiste multidisciplinaire. On lui doit plusieurs romans graphiques dont Corps vivante et Moi aussi je voulais l’emporter. Elle a également fait paraître

un album jeunesse, Je suis un raton laveur, et un livre de poèmes illustrés avec des gravures à l’eau-forte, Décroissance sexuelle. Il lui arrive d’écrire des essais littéraires, d’explorer différentes techniques d’impression, de publier des fanzines ou encore de fabriquer des pièces en céramique. Plus d’information sur : https://www.juliedelporte.com

Théo Bignon crée des broderies, des objets et des installations qui examinent les intersections entre les pratiques de désir, les types de socialisation queer et les notions d’ornementation et de décoration. Il utilise le pouvoir sémantique des couleurs ainsi que des iconographies ciblées afin de créer un jeu de piste qui ne se révèle qu’à certain.e.s. En 2024, Théo Bignon a notamment présenté son travail dans des expositions. 6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | Adélard, 23, rue Principale, Frelighsburg, J0J 1C0 info@adelard.org https://www.adelard.org

La 18e édition du Festival Fierté Montréal

un succès à travers la ville!

En collaboration avec plus de 300 organisations engagées pour l’avancement des droits 2SLGBTQIA+, d’ici et d’ailleurs, la 18e édition du Festival Fierté Montréal a eu lieu du 1 er au 11 août 2024, et a attiré plus de 410 000 participant·e·s, qui ont célébré la créativité et la résilience des communautés de la diversité sexuelle et de genre, et qui ont rappelé qu’il fallait rester vigilent devant la montée du conservatisme, devant les atteintes aux droits des personnes transgenres et l’hystérie concernant la visibilité des drags dans l’espace public. Retour sur les grands moments de ce festival.

YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com

17 000 MARCHEUR·EUSE·S AU DÉFILÉ!

Chars et célébrants ont pu défiler à travers Montréal dimanche dans le cadre des festivités de la Fierté. Les 17 000 participant·e·s se sont regroupés en fin d’avant-midi dans l'ancien secteur gai de la métropole, près du square Dorchester en face de la cathédrale. Un peu après 13h, ils et elles ont ensuite défilé le long du boulevard René-Lévesque, pour finir à l'intersection de la rue Atataken au cœur du Village. Onze revendications officielles de la communauté ont été rappelé et proclamées tout au long du parcours. Et malgré l’interruption temporaire du Défilé par des contre-manifestant·e·s, tous les milliers de participant·e·s qui s’étaient inscrit·e·s ont pu marcher le parcours complet de 2.2 km.

Face à la montée de la haine et de la discrimination envers les personnes 2SLGBTQIA+, nos communautés et nos allié·e·s ont envoyé un message clair, inspiré du motto Jamais sans notre fierté!, adopté par Fierté Montréal, à la suite de l’annulation du défilé en 2022.

Entreprises, syndicats, politiciens et organismes œuvrant dans les milieux LGBTQ+ étaient au rendez-vous. Parmi eux, GRIS Montréal, qui se rend dans les écoles du primaire à l'université pour répondre aux questions des jeunes sur la réalité LGBT, et qui célèbre ses 30 ans cette année. La directrice générale du Gris-Montréal, Marie Houzeau, estime qu’il est toujours aussi important de marcher, car on est «encore loin de l'égalité pour les minorités sexuelles et les minorités de genre». Elle note, comme nous, que les jeunes sont de plus en plus «bombardé.es d'informations pas toujours vraies» à ce sujet, ce qui mène à des tensions dans les classes.

Plusieurs représentant.e.s de la ville, ainsi que des députés provinciaux étaient présents en soutien aux communautés LGBTQ+, dont J enn ifer Maccarone du parti libéral du Québec, et plusieurs élu.e.s de Québec Solidaire, dont Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois. Le seul chef de parti fédéral à avoir assisté à la parade était Jagmeet Singh du NPD, qui n’a jamais manqué l'événement à Montréal depuis qu'il occupe ses fonctions. Le premier ministre Justin Trudeau avait quant à lui fait acte de présence la veille à l’esplanade du Stade Olympique lors d’un autre événement organisé par Fierté Montréal. Le défié de la Fierté de Montréal a permis une fois de plus aux communautés LGTBQ originaires de partout dans le monde de s’afficher alors qu’il est parfois interdit de le faire dans leur pays. «Je viens de l’Iran et il n’y a pas de journée pour célébrer ça. Je marche aujourd’hui en soutien à

la communauté LGBTQ de l’Iran qui ne peut pas le faire», nous a confié Mohi, qui vient de ce pays où l’homosexualité est passible de la peine de mort. «Il y a encore plein d’endroits dans le monde où c’est illégal, où on peut se faire tuer si on a l’air ‘’gai’’», renchérit de son côté Mauricio, qui assistait à la parade avec son conjoint.

Plusieurs contingents représentants les réalités de différents pays étaient d’ailleurs présents au défilé. Fierté Montréal, «a travaillé très fort pour offrir et de sécuriser cette marche alors que «les choses ne vont pas nécessairement bien pour la communauté LGBTQ» a rappelé après le défilé Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal. «Cette opportunité-là que d’être dans la rue, d’être soi-même et d’être respecté est fondamentale», a-t-il dit, en s’inquiétant particulièrement du sort des personnes trans. «C’est terrible ce qui se passe depuis des mois, ici et ailleurs au Canada. Il y a eu au moins trois manifestations anti-trans à Montréal. Ça ne va pas. Et c’est inquiétant!»

À 14h30, comme c’est la tradition, les milliers de participants se sont arrêtés et ont levé leur poing pour la minute de silence dédiée aux victimes du sida, mais aussi aux victimes d’homophobie et de transphobie. Peu après, des manifestants propalestiniens ont fait entrave au défilé à quelques reprises, s’insérant dans les rangs de d’autres groupes. Devant le refus des manifestants de dégager la voie (voir notre article Susciter la division ou sensibiliser?), la décision a été prise de les contourner en empruntant la voie sud du boulevard René-Lévesque. Le défilé s'est par la suite poursuivi dans le calme dans une ambiance festive sous les applaudissements du public. 6

PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - BARBADA ET VALÉRIE PLANTE
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - SASHA COLBY
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ

SUSCITER LA DIVISION OU SENSIBILISER?

Une heure après le début du défilé, vers 14 h15 , quelques dizaines de manifestants se sont détachés du contingent jeunesse dans lequel ils marchaient. Le groupe a fait demi-tour pour marcher à contre-courant du défilé, sous les encouragements des uns et les huées des autres et des remarques désapprobatrices. « Pas de fierté face au génocide », scandaient les protestataires en anglais. Isolé par des policiers, le groupe s’est arrêté au coin du boulevard RenéLévesque et de la rue Jeanne-Mance, bloquant l’avancée des nombreux contingents derrière eux (un peu plus de 30% du défilé), suscitant la surprise, voir l’incompréhension des spectateurs. L'organisation de Fierté Montréal a tenté de raisonner de manière pacifique (nous en avons été les témoins) — avec qui l’organisation avait déjà eu des rencontres au cours des derniers mois —, mais devant le refus des manifestants de reprendre la marche ou d’en sortir, la décision a été prise de les contourner en empruntant la voie sud du boulevard René-Lévesque. Le défilé s'est poursuivi dans le calme avec une ambiance festive sous les applaudissements du public, avant de se terminer dans le Village où la fête s’est prolongée. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé n’avoir fait aucune arrestation en lien avec la manifestation. Si certaines personnes dans la foule ont semblé approuver le coup d’éclat des manifestants, un grand nombre nous ont exprimé leur mécontentement, voire leur désolation face à « l’aveuglement de militants». « Je suis mal à l’aise que Fierté collabore avec des compagnies liées à Israël, alors je suis content de voir des gens manifester », nous a dit Rex, en applaudissant les manifestants qui passaient devant lui. Pour Jade, une adolescente qui assistait au défilé avec des ami.e.s, il était légitime que les revendications propalestiniennes s’invitent à la Fierté. « La liberté et les droits de tout le monde sont interconnectés, c’est normal que des gens viennent manifester pour la Palestine aujourd’hui », a-t-elle ajouté, tout en trouvant dommage que les manifestants aient décidé de bloquer les autres participants qui n’ont rien à voir avec le conflit. «C’est un peu absurde de prendre en otages d’autres personnes LGBTQ pour faire passer ton message.» Pas très loin d’elle, Daria, une canadienne, expatriée d’Iran, résidant à Montréal depuis 14 ans, nous confie : «Je suis contre la guerre et je crois qu’Israël joue avec le feu en ce moment, mais il est clair que ces manifestants n’ont pas vécu l’oppression de l’Islam et l’obscurantisme du système patriarcal du Moyen-Orient. Nous avons tous et toutes des identités multiples. Je suis perse, femme et queer, mais aujourd’hui on marche pour les droits des personnes LGBTQ+. Ces manifestants sont-ils conscients et conscientes qu’ils jouent actuellement le jeu du Hamas, financé en encouragé par les Mollahs de mon pays d’origine, qui n’ont qu’un seul but déstabiliser la région pour garder une position stratégique et éliminer Israël,?» Pour d’autres (la grande majorité), la manifestation a perturbé une journée de célébration. « Je pense que leur message aurait eu plus de portée s’ils avaient marché comme tout le monde et pris une approche de sensibilisation au lieu d’une d’affrontement», a déploré Arianne, accompagnée de sa conjointe Marie-Jo. « En s’immobilisant là et en bloquant le reste du défilé, même si ce n’est que 30 ou 45 minutes, ils ne font que créer de la colère. Pourquoi importer la guerre ici, plutôt que militer pour la paix? Je sens de l’intransigeance dans leur message». 6

PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - GISÈLE LULLABY
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - GABRIEL NADEAU-DUBOIS
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - HYDRO-QUÉBEC
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ - PATRICK DESMARAIS ET DANY TURCOTTE
PHOTO : PASCAL FOREST / DÉFILÉ

FIERTÉ DANS LE QUARTIER DES SPECTACLES

Le Quartier des spectacles a accueilli des spectacles gratuits mettant en valeur des artistes des communautés 2SLGBTQIA+ racisées, trans et des femmes issues de la diversité sexuelle et de genre. Plusieurs représentations variées à guichet fermé, avec des thèmes comme la bi-spiritualité (avec le spectacle Lumière des Nations, où l’on a pu apprécier une pléiade d'artistes autochtones et bispirituel·le·s dont Nina Segalowitz et sa fille Sierra, Moe Clark, Anachnid) et l'histoire des communautés lesbiennes — avec la présentation du spectacle Ciseaux (que Fugues présentait) — ont également eu lieu à la Cinquième Salle de la Place des arts. Pour sa part, la salle Alanis-Obomsawin de l’ONF a permis aux festivalier·ère·s de découvrir une quinzaine de court-métrages queer reprenant les thèmes des 11 revendications de cette année, tandis que la SAT et le Club Soda ont accueilli des soirées festives mémorables. Le Pavillon Tranquille et la Maison du développement durable ont reçu une série de conférences communautaires. Le vendredi 2 aout, les spectacles Pikete et Bloc Bollywood se sont déroulé devant un public enthousiaste et curieux de découvrir les rythmes latinos du sud, alors que le Bloc Bollywwod nous a fait plonger au cœur de la célébration queer de la communauté sud-asiatique du Québec avec, entre autres, Bijuriya et Kajol, les étoiles montantes de la scène drag. Dimanche, malgré une averse, plusieurs centaines de femmes ont profité du T-dance FeminiX où se sont succédées Lady McCoy, une pionnière de la scène locale, la DJ d'origine libanaise et reine de l'underground Kris Tin, et en tête d'affiche, la légende Misstress Barbara. Au total, plus de 30 000 personnes ont pu profiter d’une offre multidisciplinaire au proposée pour la première fois au centre-ville dans le Quartier des spectacle.  6

PHOTO : SERGE BLAIS / FEMINIX - LADY MCCOY
PHOTO : SERGE BLAIS / FEMINIX - DJ KRIS TINY
PHOTO : PASCAL FOREST / EXPOSITION 40 ANS DE FUGUES
PHOTO : PASCAL FOREST / AFRO DRAG - ENVY THE CLOWN PHOTO : PASCAL FOREST / AFRO DRAG - BIG SISSY
PHOTO : PASCAL FOREST / AFRO DRAG - KUNTIANA ET L'ART DU VOGUING
PHOTO : PASCAL FOREST / BLOC BOLLYWOOD
PHOTO : PASCAL FOREST / BLOC BOLLYWOOD - RAMEEZ KARIM ET SA TROUPE VEILS OF BOLLYWOOD

LA JOURNÉE COMMUNAUTAIRE

La météo ayant forcé l’annulation de la première journée communautaire pour la Journée communautaire du lendemain, le samedi 10 août, a été très populaire avec plus de 90 000 visiteur·rice·s qui ont pu aller à la rencontre de plus de 135 organisations 2SLGBTQIA+ et alliées, de Montréal et venant de plus de onze régions du Québec. Occasion idéale pour faire avancer la cause de la communauté LGBTQ+.6

PHOTO : SERGE BLAIS / LE KIOSQUE DE FUGUES
PHOTO : SERGE BLAIS / COCQ-SIDA / IDLP
PHOTO : SERGE BLAIS / L’ÉQUIPE DE NATATION À CONTRE-COURANT
PHOTO : SERGE BLAIS / ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE
PHOTO : SERGE BLAIS / LÉQUIPE MONTRÉAL
PHOTO : SERGE BLAIS / GRIS MONTRÉAL
PHOTO : SERGE BLAIS / PORTAIL VIH / SIDA DU QUÉBEC
PHOTO : SERGE BLAIS / INTERLIGNE
PHOTO : PASCAL FOREST

FIERTÉ À L’ESPLANADE DU PARC OLYMPIQUE

Les grands spectacles gratuits ont eu lieu sur la Scène TD sur l’Esplanade du Parc olympique,des spectacles célébrant la musique francophone, la musique disco, la danse et le plus grand spectacle d’art Drag jamais présenté au Québec, attirant cette année près de 60 000 festivalier·ère·s du 8 au 11 août.

LA RÉSILIENCE DE NOS COMMUNAUTÉS MALGRÉ LA MÉTÉO

Bien que les pluies torrentielles du vendredi 9 août ont obligé le Festival à annuler ses activités extérieures prévues pour la journée, l’équipe de programmation a retroussé ses manches, contacté les artistes et avec la collaboration des artistes et producteur·rice·s et modifier sa programmation pour intégrer 95% les artistes dans une toute nouvelle programmation le samedi 10 août. Chapeau à toute l’équipe. Nous avons donc eu droit à Mundo Disko ET à la Soirée 100% Drag en une seule journée, un double (même triple) arc-en-ciel, une demande en mariage, mais surtout, une tonne de personnes queer qui célèbrent ensemble, sans jugement. 6

PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - BARBADA ET RITA BAGA
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - ALVILDA
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - DENIM
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - LADY BOOM BOOM
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS BROOKE LYNN HYTES
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - SACHA CLOBY
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - GISÈLE LULLABY ET GABRIELLE MARION
PHOTO : PASCAL FOREST / DRAG SUPERSTARS - BLACK PEPPA
PHOTO : SERGE BLAIS / MUNDO DISKO - UNE CHORALE GOSPEL
PHOTO : SERGE BLAIS / IMMIX - MARJO
PHOTO : SERGE BLAIS / MUNDO DISKO - FRANCE JOLI
PHOTO : SERGE BLAIS / APRÈS LA PLUIE UN DOUBLE ARC-EN-CIEL !
PHOTO : SERGE BLAIS / IMMIX MITSOU ET SES ARTISTES
PHOTO : SERGE BLAIS / T-DANCE - DJ DISKOMMANDER
PHOTO : SERGE BLAIS / T-DANCE - DJ IAN JACKMAN
PHOTO : SERGE BLAIS / COMBAT DES TUBES - EUGÉNIE LÉPINE-BLONDEAU, CLAUDINE PRÉVOST ET CATHERINE POGONAT
PHOTO : SERGE BLAIS / UNE PARTIE DES ÉQUIPES DE REMAX DU QUARTIER ET DE LA TD DANS L'ESPACE VIQ.
PHOTO : PASCAL FOREST / VISITE DE JUSTIN TRUDEAU

FIERTÉ DANS LE VILLAGE

Le Village a accueilli près de 95 000 festivalièr·ère·s qui ont profité d’une soirée d’humour au National, d’une course communautaire à talons hauts, des spectacles de variété aux Jardins Gamelin, de la Journée communautaire et d’une programmation déambulatoire sur la rue Sainte-Catherine Est. 6

DES GAGS ET DES PAILLETTES

Animée par la fabuleuse Mona de Grenoble la soirée Des Gags et des paillettes au Théâtre National proposait, le 2 août, d’éblouissant·e·s humoristes d’ici qui nous ont fait vibrer au rythme de leurs gags. Avec Sam Cyr, Tranna Wintour, Coco Belliveau, Anne-Sarah Charbonneau, Saad Fennich, Charlie Morin, Maxime-Ève Gagnon, Jessica Chartrand et Justine Philie. 6

AUX JARDINS GAMELIN LE CAMPING À SAMI, LE 6 AOUT

Dans ce spectacle de variété, Sami Landri nous invitait dans sa «backyard de roulotte» en plein camping saisonnier. 6

PHOTO : CISEAUX À LA CINQUIÈME SALLE DE LA PLACE DES ARTS.
PHOTO : SERGE BLAIS / COURSE CAPOTÉE DANCING & SINGING IN THE RAIN.
PHOTO : SERGE BLAIS / COURSE CAPOTÉE
PHOTO : ENTRE NOUS HOMMAGE AUX ARTS MARTIAUX À L'ESPACE TRANQUILLE.
PHOTO : LUMIÈRE DES NATIONS
PHOTO : DES GAGS ET DES PAILLETTES - TRANNA WINTOUR
PHOTO : CAMPING À SAMI SAMI LANDRI

Quoi faire écrans

HOMOSEXUALITÉ AU CINÉMA

Quelques films ont déjà abordé la petite histoire de la représentation LGBTQ au cinéma, mais ces derniers se limitent généralement aux productions de langue anglaise, plus particulièrement étatsuniennes. C’est donc dire l’intérêt de ce documentaire de 2023 qui porte son regard sur le cinéma français.

Réalisé par Sonia Medina et co-écrit avec le journaliste Alain Riou, grand spécialiste du cinéma, Homosexualité au cinéma, les chemins de la victoire se penche sur la manière dont le cinéma représente les personnages et les thèmes LGBTQ. Après un détour obligé à travers quelques films muets pionniers, en provenance d’Allemagne et des États-Unis, le regard se porte ensuite, presque exclusivement, sur la production française.

Animé par la journaliste Anne Delabre, le documentaire tourne tout d’abord les projecteurs vers les premiers archétypes qui ont peuplé le 7e art, à savoir l’efféminé (le « sissy ») et la garçonne. Bien qu’il s’agisse de stéréotypes, la représentation n’est alors pas méprisante ou « villainisée » et si ces personnages font sourciller les organes de censures, il leur est toutefois difficile de s’opposer au succès populaire qu’ils rencontrent.

Même si le Code Hayes de censure, introduit en 1934, ne s’applique en théorie qu’aux ÉtatsUnis, il traduit cependant un état d’esprit moralisateur qui s’imposera jusqu’en Europe. Les cinéastes devront alors faire preuve d’ingéniosité pour truffer leurs films d’éléments codés qui permettent d’échapper à la censure, tout en étant parfaitement compréhensibles pour un public averti. Dans Hôtel du Nord (1938), Marcel Carné met ainsi en scène un personnage secondaire maniéré et l’inclut en arrière-fond d’un plan séquence qui ne peut être coupé, alors qu’il s’attable avec un soldat.

Il peut également s’agir d’une ligne de dialogue qui n’est comprise que des initié.e.s. Par exemple, dans Bringing Up Baby (L’impossible Monsieur Bébé, 1938), Cary Grant s’exclame, lorsqu’on lui demande pourquoi il porte un vêtement à froufrous : « Parce que je suis soudainement devenu gai ! » et « Je suis assis au milieu de la 42e rue et j’attends un bus ». À l’époque, l’association du terme « gai » avec l’homosexualité est peu connue du grand public, de même que la 42e rue, à New York, soit un lieu de drague masculine.

Bien que la présence LGBTQ soit alors avant tout codée et l’apanage de personnages secondaires, on retrouve également quelques représentations très claires comme dans le film Olivia (1951), de Jacqueline Audry, qui présente l’une des premières relations lesbiennes à l’écran sans qu’aucun jugement moralisateur y soit attaché.

Les années 70 amènent une nouvelle vague de réalisateurs qui abordent le sujet sans détour, comme c’est par exemple le cas de Claude Miller avec La meilleure façon de marcher (1976). Il est évidemment impossible de ne pas mentionner La cage aux folles (1978) qui fut un grand succès populaire et où on retrouve une grande tendresse entre les deux protagonistes, ce qui est exceptionnel pour l’époque.

Finalement, la petite histoire se conclut en abordant les films associés au sida, comme Les nuits fauves (1992) de Cyril Collard, ou encore ceux qui traitent de la sortie du placard, avec Les roseaux sauvages (1994) d’André Téchiné, puis en évoquant de nouvelles productions qui se penchent dorénavant sur les questions de genre. Cet excellent documentaire est d’une durée de 51 minutes et se révèle extrêmement riche en extraits de films.6

INFOS | Le documentaire Homosexualité au cinéma, les chemins de la victoire est disponible, en français, sur la plateforme gratuite de TV5 Unis (https://www.tv5unis.ca/lhomosexualiteau-cinema-les-chemins-de-la-victoire)

https://www.tv5unis.ca/videos/bande-annonces/126763

Homosexualité au cinéma, les chemins de la victoire (bande-annonce)

IN OUR BLOOD (LE SANG DES NÔTRES)

La réponse audacieuse de l’Australie face à l’épidémie du sida !

Plusieurs pays proposent des productions télévisuelles portant sur l’émergence du sida sur leur sol respectif. On peut penser à AngelsinAmerica ou AndtheBandPlayedOn(Lessoldatsdel’espérance) pour les États-Unis ou It’s a Sin pour le Royaume-Uni. Moins connue cependant est la stratégie audacieuse mise en place en Australie et relatée dans la série InOurBlood (Lesangdesnôtres).

La minisérie s’ouvre à Sydney, en 1983, alors que les communautés LGBT se bercent d’illusions au regard d’un futur qui ne peut être que positif. Après tout, même si l’homosexualité est toujours criminalisée dans la plupart des États, l’arrivée au pouvoir du Parti travailliste et la mise en place d’un régime d’assurance maladie universel semblent annoncer un vent de changements. Il y a bien cette vague rumeur au sujet d’un cancer gai, mais personne n’y prête réellement attention. Enfin presque personne puisque parmi les fêtards se trouve David Westford (Tim Draxl) qui se trouve rapidement catapulté dans l’une des plus grandes crises sanitaires de l’histoire. À peine installé dans son nouveau poste de conseiller du ministre fédéral de la Santé, Jeremy Wilding (Matt Day), il prend connaissance de rapports alarmants sur une augmentation soudaine de décès touchant les hommes de sa communauté. La série dépeint efficacement le désarroi et la méfiance des communautés LGBT envers un mal que certains fanatiques cherchent à associer à une punition divine.

Comme un peu partout à travers la planète, c’est cependant au cœur de ces mêmes communautés que surgissent les premières vagues de soutien, de recherche, de solutions et de campagnes de prévention. Tel que le souligne l’un des personnages, en quelques semaines, ils passent d’un statut d’amants ou d’activistes politiques à celui d’aides-soignants. La stratégie australienne est fascinante puisqu’on assiste à une alliance, sans précédent dans le monde et encore inégalée, entre le communautaire et les gouvernements fédéral et des États pour mettre en place des solutions concrètes en écartant toute partisanerie politique. Les personnages évoluent sur trois tableaux : la scène gouvernementale, l’action

communautaire/politique LGBT et l’espace personnel. L’aspect communautaire est éloquemment illustré par l’entremise des personnages de Deb et Mish (Jada Alberts et Anna McGahan), deux lesbiennes qui mettent immédiatement en place un service de soutien. Le plus fascinant demeure cependant tous les échanges entre les représentants du ministère de la Santé, du milieu scientifique et des groupes communautaires qui, malgré de nombreux obstacles, mettent en place l’une des campagnes de prévention les plus percutantes de l’histoire. Même de nos jours, elle donne encore des frissons dans le dos (https://www.youtube.com/watch?v=U219eUIZ7Qo) !

La série est adaptée d’une pièce de théâtre d’Adriano Cappelletta, ce qui transparaît notamment dans la présence ponctuelle d’un chœur grec formé de quidams (serveurs, clients de bar, hôtesses de l’air, fonctionnaires, etc.) qui brisent le quatrième mur pour présenter des informations contextuelles ou pour réinterpréter des chansons emblématiques des années 80. Un procédé sans aucun doute fort astucieux sur scène, mais qui est sous-utilisé au petit écran.

En fait, on aurait souhaité en avoir plus, que ce soit sur le plan du développement de certains des personnages ou de l’aspect musical ! Par ailleurs, la série souffre également d’un budget sans doute restreint, ce qui explique une facture qui a souvent peu de grandeur et une omniprésence de scènes intérieures. Malgré ces légers bémols, la série n’en demeure pas moins fort intéressante, en offrant un regard pénétrant sur une période encore trop méconnue de la petite histoire gaie australienne.6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les quatre épisodes de la série Le sang des nôtres sont offerts dans un bon doublage français sur Tou.tv. La version originale anglaise (In Our Blood) semble plus difficile à dénicher sur les plateformes, mais les quatre épisodes sont pour le moment disponibles sur Dailymotion. https://www.youtube.com/watch?v=6F70kankd6Q

In Our Blood (bande-annonce originale anglaise)

LE DÉCAMÉRON

ENTRE HUMOUR NOIR ET PESTE

TOUT AUSSI SOMBRE !

Fort du succès de la série Bridgerton, Netflix verse à nouveau dans la fiction historique inclusive, en adaptant l’œuvre de Boccace, écrite vers 1350. Un tout autre registre est cependant à l’honneur puisque, alors que la première série navigue dans le badinage et les amours contrariées, LeDécaméron sillonne les eaux fétides de la peste noire et d’un humour grinçant !

La peste noire a marqué au fer rouge le 14e siècle et, avec plus de 200 millions de victimes, s’est révélée la pandémie la plus meurtrière de l’histoire. C’est pourtant au milieu de ses miasmes putrides que l’auteur florentin Boccace rédige et situe l’action de son recueil de nouvelles, Le Décaméron (littéralement « le livre des dix journées »). Avec un contexte si lugubre, on pourrait s’attendre à une œuvre tout aussi sombre, mais force est de constater qu’elle verse, tout au contraire, dans l’humour grivois et la satire sociale. La série de Netflix retient avant tout le dispositif principal de l’œuvre originale : à la suite de l’invitation d’un riche noble, Leonardo, dix étrangers se réfugient dans sa villa de campagne afin de flâner au soleil loin de la maladie. Cerise sur ce sundae médiéval, l’un des invités (Dioneo, interprété par Amar Chadha-Patel) présente deux caractéristiques alléchantes  : il est médecin, ce qui est fort utile en temps de pandémie, et doté d’un corps de Dieu dont il dénude le torse à la moindre occasion. Il accompagne son maître hypocondriaque, Tindaro (Douggie McMeekin), afin d’analyser la consistance et la couleur de ses matières fécales et ainsi de le rassurer sur sa santé. Les deux hommes s’amourachent de Licisca (Tanya Reynolds), une servante qui a usurpé l’identité de sa maîtresse Filomena (Jessica Plummer), qu’elle croit erronément morte. On compte également un couple marié : Neifile (Lou Gala), qui professe une chasteté absolue alors que le thermomètre de sa libido est sur le point d’exploser, et Panfilo (Karan Gill) qui tente de cacher son homosexualité tout en dévorant des yeux les séduisantes boucles noires et le torse dénudé du bon docteur. S’ajoute Pampinea (Zosia Mamet) qui, à l’aube de ses 28 ans, compte bien épouser le maître des lieux afin d’échapper à un mal plus grand que la peste : devenir une vieille fille ! Elle est accompagnée de sa servante Misia (Saoirse-Monica Jackson) qui cache la femme qu’elle aime dans un tonneau. Deux domestiques complètent la galerie des personnages : Sirisco (Tony Hale) et Stratilia (Leila Farzad), qui s’ingénient à cacher la mort de leur maître, victime de la peste, quelques heures à peine avant l’arrivée des convives. La série se veut une critique de la lutte des classes sociales où chacun professe la plus grande bienveillance envers le petit peuple, mais ne se préoccupe que de sa petite personne. La productrice exécutive, Kathleen Jordan, a d’ailleurs souligné s’être inspirée des déclarations de certaines célébrités, au début de la COVID-19, qui se plaignaient de leur malêtre tout en étant bien à l’abri dans leurs luxueuses propriétés. L’ensemble est assez amusant à regarder, mais ne frappe jamais parfaitement au cœur de la cible. Bien que certaines répliques et scènes soient empreintes d’une bonne dose de cynisme, elles sont souvent noyées dans des jeux de marivaudage qui se révèlent lassants et frôlent parfois même le vaudeville avec son lot de portes qui claquent, de quiproquos en tout genre, de jeux de substitution et de « ciel, mon mari » ! Il y a cependant quelques trouvailles réellement hilarantes, dont un cortège de miséreux en haillons qui, sous le regard concupiscent d’une femme fuyant Florence, se transforment en mannequins aux abdominaux bien dessinés. De même pour la découverte d’un donjon BDSM secret qui incarne bien la grivoiserie, souvent indissociable des récits moyenâgeux.6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Disponibles en anglais et dans un très bon doublage français sur Netflix. https://www.youtube.com/watch?v=ZDBBJ7jTli4

Le Décaméron (bande-annonce française)

THE UMBRELLA ACADEMY,

SAISON

4 UNE CONCLUSION EXPLOSIVE, MAIS QUI TOMBE À PLAT !

Dès son arrivée sur Netflix, en 2019, la série TheUmbrellaAcademy a soulevé l’engouement du public avec ses personnages déjantés, des scènes d’action pétaradantes et une chorégraphie enlevante. On pouvait donc espérer une conclusion qui soit à la hauteur, alors qu’on nous présente plutôt un pétard mouillé.

Basée sur la série de bandes dessinées de Gerard Way et Gabriel Bá , l’adaptation télévisuelle a su mettre en scène des intrigues de voyages dans le temps tarabiscotées à souhait. À titre de rappel, l’intrigue tourne autour d’une famille dysfonctionnelle de métahumains dont les membres sont nés le même jour, à la même heure. De saison en saison, on les suit alors qu’ils affrontent la menace d’une énième apocalypse. À la fin de la dernière saison, les membres de cette fratrie super héroïque sont désormais sans pouvoir. Six ans se sont depuis écoulés et on assiste à leur déchéance puisqu’ils ne concevaient jusqu’alors leur valeur qu’en fonction de leurs dons. Luther est maintenant danseur nu dans un bar miteux, Diego gère des fêtes pour enfants, Allison tourne des publicités de shampoing, Klaus est hypocondriaque et vit dans du papier bulle, Cinq est agent du FBI, mais n’y est qu’un pion, Ben est en prison pour fraude et Viktor, le seul à s’en tirer avec honneur, gère un bar en Nouvelle-Écosse. Soyez cependant rassuré.e.s puisqu’ils vont recouvrer leurs pouvoirs avant la fin du premier épisode pour ensuite affronter un complot qui menace à nouveau l’intégrité de l’univers. Pour ce faire, l’équipe devra cependant se réconcilier, identifier qui sont les mystérieux Gardiens qui veulent éliminer leur ligne temporelle et quel est le rôle d’une énigmatique Jennifer dans le cataclysme annoncé. Le scénario suit les mêmes grandes ficelles que les saisons précédentes et on aurait donc pu s’attendre à ce que la recette soit bien maîtrisée. Malheureusement, l’intrigue s’enfarge dans les fleurs du tapis et n’offre pas une résolution satisfaisante pour les différents personnages, à l’exception de Viktor (Elliot Page) qui a droit à un développement légèrement supérieur aux autres. Il faut d’ailleurs souligner un petit clin d’œil à l’endroit de l’acteur puisque le bar situé à Halifax est une référence à sa jeunesse, alors qu’il y vivait sous le nom d’Ellen. La plupart des autres personnages ne bénéficient, quant à eux, que d’arcs narratifs à peine ébauchés. C’est plus particulièrement le cas de Luther (Tom Hopper), qui fait soudainement office de nigaud de service, et de Klaus (Robert Sheehan) qui, après des saisons où fut développé le trauma inhérent au deuil de sa relation amoureuse avec un soldat, n’existe plus que sous la forme d’une caricature. Cette dernière saison compte seulement six épisodes, comparativement aux dix des précédentes, et on aurait donc pu s’attendre à un rythme plus trépidant. La série se distingue cependant par des longueurs et un manque d’inventivité sur le plan de la mise en scène. À titre d’exemple, la différence entre les chorégraphies de Luther comme danseur nu, avant et après avoir retrouvé ses pouvoirs, relève de l’homéopathie. Si vous avez suivi les saisons précédentes, vous voudrez certainement visionner celle-ci afin d’en connaître la conclusion. Il ne faut cependant pas s’attendre à un réel sentiment de satisfaction ou de résolution : le potentiel de réécoute de ce dernier opus, contrairement aux précédents, avoisine d’ailleurs le zéro absolu. Un rendez-vous télévisuel manqué qui démontre, encore une fois, à quel point il est difficile de bien conclure une série télévisée ! 6

BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Disponibles sur Netflix, en anglais et dans un bon doublage français. https://www.youtube.com/watch?v=1Iu38GZ-V2Y

The Umbrella Academy, saison 4 (bande-annonce française)

BENOIT MIGNEAULT

bmingo@videotron.ca

POUDREUSE : L’INCONTOURNABLE

ROMAN DE LA RENTRÉE !

Il y a de ces romans qui semblent au premier abord inoffensifs, mais se révèlent pourtant de véritables coups de poing littéraires et Poudreuse se range définitivement dans cette catégorie d’exception. Happé, dès la première ligne, par l’écriture poétique et brutale de Sophie Lalonde-Roux, il demeure impossible de s’en détacher avant d’en avoir tourné la dernière page.

Relaté à la première personne et avec une précision quasi chirurgicale, Loup-Antoine y expose la vacuité de son existence, le quotidien d’un homme écorché vif qui ne voit en lui qu’un moins que rien. Mis à la porte par une mère excédée en raison de son désœuvrement et de ses problèmes de toxicomanie, il s’enfonce dans l’itinérance et la dépression jusqu’à ce qu’il croise Étienne, un compagnon d’études qu’il avait perdu de vue. Celui-ci l’invite à partager son logis et une relation amoureuse se tisse bientôt entre les deux hommes. Habité par la poisse et convaincu qu’il ne mérite pas d’être heureux, il saborde cependant cet amour qu’il juge immérité et abaisse ainsi la première pièce d’un jeu de dominos aux conséquences tragiques. Il se réfugie à Gaspé, où il espère échapper à une culpabilité étouffante et recoller les morceaux d’une existence brisée. Le sujet est loin d’être léger et pourrait aisément sombrer dans le misérabilisme à tout crin, mais ce n’est cependant jamais le cas puisque l’autrice fait montre d’une étonnante habileté dans une écriture qui, malgré l’âpreté des événements relatés et la brutalité de la prose, demeure à la fois poignante et lyrique.

« J’ai eu vingt-deux ans la semaine passée. Pour célébrer, j’ai fait de la coke. Tout seul. »

« Ma mère me prend par les épaules quand elle remarque que je suis trop agité, que j’ai trop la shake. […] ferme les yeux, rentre en dedans de toi-même pis va mettre la switch à off dans ta tête. Le problème, c’est pas tant de la fermer que de la trouver, la criss de switch.

» Les mots sont abrupts et impitoyables et les émotions toujours à fleur de peau et il s’avère bien souvent impossible de ne pas chanceler de concert avec Loup-Antoine ou de se gonfler d’espoir au rythme de chacune de ses victoires, si minimes soient-elles. Inutile de dire que le récit prend bien souvent à la gorge, navigant avec aisance à travers toute la gamme des émotions. Une première œuvre bouleversante et extrêmement bien maîtrisée ! 6

INFOS | POUDREUSE / SOPHIE LALONDE-ROUX. LONGUEUIL : L’INSTANT MÊME, 2024, 116 P.

IDOLS [TITRE FRANÇAIS]

Mina, Candie et Sunday Lee sont les têtes d’affiche d’une série télé qui les a projetées sur le devant de la scène musicale K-pop. Rien ne semble pouvoir freiner la progression du groupe Sweet Cadence, jusqu’au suicide de Mina. Au milieu des décombres de sa vie, Sunday Lee s’interroge : et si cette mort n’était pas la résultante d’un geste désespéré, mais bien plutôt d’un acte criminel ? À 16 ans, elle est soudainement passée du statut de vedette instantanée à celui de has-been et Sunday ne sort de sa léthargie que deux ans plus tard, lorsqu’elle apprend que Candie s’est inscrite à un atelier visant la création d’un nouveau groupe K-pop féminin. Sur un coup de tête, elle s’y inscrit également afin de prouver sa valeur, mais aussi pour faire la lumière sur les événements passés. En effet, l’hypothèse du suicide est avant tout basée sur l’impact qu’aurait eu la diffusion de photographies nues de Mina. Mais est-ce bien le cas et, quand bien même, qui est responsable de cette fuite inexplicable ? Candie semble en savoir beaucoup plus qu’elle ne veut bien le dire et, après deux ans d’un silence inexplicable, une confrontation est inévitable. Rien ne se déroule cependant comme prévu. Dans un premier temps, l’atelier se révèle exténuant et laisse donc peu de place aux objectifs d’investigation de Sunday. Par ailleurs — et c’est alors que le roman verse dans le genre gothique — des phénomènes surnaturels se manifestent : apparitions fantomatiques, couloirs aux destinations changeantes, blessures et mutilations suspectes des participantes, etc.

Pour couronner le tout, les producteurs font en sorte que les deux jeunes filles partagent la même chambre, afin de générer de potentiels conflits bien juteux. Sunday se voit ainsi dans l’obligation de côtoyer celle qui a rompu leur relation amoureuse naissante afin de ne pas entraver ses plans de carrière. Se pourrait-il que la soif de gloire de Candie ait également éveillé un monstre aux appétits meurtriers ? Le roman alterne entre deux axes temporels : la période qui précède la mort de Mina et le présent. L’autrice, Linda Cheng, instille par ailleurs un climat de tension qui se manifeste sous plusieurs formes : le paranormal, la brutalité impitoyable du star-système, ainsi que les jeux de manipulation et de trahison. Une plongée fascinante dans l’épouvante et la romance au cœur d’une critique acerbe des concours d’idoles !6

INFOS | IDOLS / LINDA CHENG. PARIS : ALBIN MICHEL, 2024, 414 P.

UN INVENTAIRE DES SILENCES

Écrire sur la douleur de l’absence, le manque de l’autre, est un exercice périlleux puisqu’il peut aisément sombrer dans la grandiloquence. C’est cependant un défi que relève avec brio Marie-Ève Muller dans le cadre d’un recueil de poésie inspiré de celle qui n’est plus là.

À l’instar des phases inhérentes au processus de deuil, Un inventaire des silences décline l’absence en une série d’étapes précises : Fracture, Froid, Refus, Rebound, Encore, Séparation (bis) et Racommodage. Chacune d’entre elles se manifeste ensuite sous la forme de courts textes évoquant un instant privilégié ou un moment d’introspection. « Est-ce que le crabe / vit un moment d’euphorie / quand du haut du ciel / la mouette le largue / vers la roche pointue ? »

« Je fais la liste des choses / qui me manquent depuis ton départ / elles se résument toutes à / un inventaire du silence. » L’écriture de Marie-Ève Muller recompose avec finesse

les hauts et les bas, l’abandon et la renaissance propres à la séparation. Empreint de délicatesse, chacun des textes se présente comme une confidence qu’elle laisse malgré elle échapper et qu’elle nous glisse au creux de l’oreille. L’ensemble se révèle à la fois puissant et intime. 6

INFOS | UN INVENTAIRE DES SILENCES : POÉSIE / MARIE-ÈVE MULLER. LONGUEUIL : L’INSTANT MÊME, 2024, 119 P. (BRÈVE)

CAPITAL ROSE

À 24 ans, Paul se retrouve devant un cul-de-sac sur le plan de sa carrière. Injustement accusé d’avoir puisé dans la caisse de son employeur, il est licencié et dans l’incapacité de citer cette seule expérience professionnelle dans son CV. Désabusé et sans ressource, il décide de mettre à profit ce que la nature lui a donné et de devenir escorte. Après tout, quelle différence entre monnayer la valeur de ses bras et celle de son cul ? C’est sous les conseils de Clément, un ami qui étudie en droit et arrondit ainsi ses fins de mois, qu’il se lance dans l’aventure et voit bientôt ses revenus exploser. Pragmatique avant tout, il ne s’y s’aventure pas à l’aveuglette, mais étudie plutôt avec soin les rouages de l’industrie du sexe afin de faire des choix éclairés, que ce soit en matière de préparation corporelle ou de service client et après-vente. Bien qu’il n’ait jamais été attiré par les hommes, il identifie rapidement cette clientèle comme étant la plus lucrative et fait donc contre mauvaise fortune bon cœur, allant même jusqu’à y découvrir un certain plaisir. « Y’a toujours un moment d’échange, c’est souvent très court, mais quoi qu’on dise il se passe quelque chose d’autre, en dehors du cul, une espèce d’affection primaire, je ne sais pas, d’amour subreptice entre le passage à la douche et la remise de l’argent, après la prestation. » Le succès aidant, il envisage de pouvoir quitter son petit meublé et de pouvoir s’acheter un appartement bien situé. Pour ce faire, il lui faut cependant augmenter ses revenus et il s’ouvre bientôt un compte OnlyFans orienté sur le fétichisme niché de l’« intello porno » (l’intellectuel qui cache un côté lubrique). Après avoir réalisé plusieurs vidéos en compagnie de Clément, il prend éventuellement la mesure réelle de ce qu’il ressent pour ce dernier : « C’est assez émouvant de se découvrir gay quand on pensait ne jamais avoir quoi que ce soit à voir avec ce milieu. Ou plutôt avec cette orientation… Je me suis volontairement dépossédé d’une partie de moi, en devenant gay, mais cette nouvelle personne que je suis aujourd’hui, je l’aime plus que toutes les autres versions de moi-même que j’ai pu avoir auparavant. » Il est cependant rapidement confronté à l’hypocrisie moralisatrice et aux jeux de pouvoir pervers d’une société qui entrave la réalisation de ses ambitions : « Sur Twitter, tu peux attaquer des gens et les traiter de tous les noms, en les menaçant de mort, en affichant des convictions ultra-violentes, racistes, homophobes, antisémites […] Par contre, vendre ses fesses en postant des vidéos filmées à la webcam, là rien ne va plus, et ça choque l’investisseur qui a peur du qu’en-dira-t-on ! » La conclusion en surprendra plus d’un.e, mais qu’il suffise de dire que Paul trouvera éventuellement la quiétude recherchée. Une réflexion puissante sur le marchandisage de la sexualité et du corps, sur les dérives de la société de consommation et l’omniprésence d’une bigoterie bien-pensante.6

INFOS | CAPITAL ROSE / TOM CONNAN. PARIS : ALBIN MICHEL, 2024, 214 P.

VAGABOND DE TANGER

Après avoir partagé ses pérégrinations à travers sa Russie natale (Mes vacances de printemps) puis la faune et les lieux de rencontre parisiens (Le bois de Boulogne : PorteDauphine, L’Allée de la Reine Marguerite), Serge Kandrashov tourne maintenant son regard vers un exotisme fantasmé : le Maroc ! Inutile de dire que pour un Caucasien de Russie, le choc culturel est considérable, mais ne fait qu’attiser sa fascination pour un type d’hommes qu’il juge plus près de ce qu’il recherche et qui relève presque de l’oxymorique : l’hétéro attiré par les hommes ! Le récit est touffu et factuel, empruntant souvent à la forme du journal personnel, ce qui en alourdit parfois la lecture, mais permet également d’explorer en détail certaines particularités locales des pratiques de drague ainsi que de nombreux éléments de la vie quotidienne. À titre d’exemple, ces boulangers qui se méprennent intentionnellement lors de la commande d’un touriste et doublent ainsi le coût de l’achat. Il rencontre Achraf, un natif dont il s’éprend instantanément et pour lequel il mettra tout en œuvre afin de pouvoir l’épouser et le faire émigrer en France, s’ouvrant ainsi à certains jeux de manipulations. Présenté à la première personne, sans fard ou dissimulation, le récit laisse

CORPSE AT CAPTAIN’S SEAT (SECRETS AND SCRABBLE, TOME 8)

Les rénovations de sa maison étant presque terminées et aucun cadavre ne venant joncher son palier de porte, Ellery décide de pendre la crémaillère en invitant le groupe d’amis qu’il s’était fait au collège. Après tout, qu’est-ce qui pourrait aller mal ? Eh bien, à peu près tout, semble-t-il !

Dans un premier temps, la petite île de Pirate’s Cove est aux prises avec une tempête de neige imprévue qui paralyse tout et entraîne une panne de courant généralisée. S’ajoute également une alerte annonçant qu’un prisonnier se serait peut-être réfugié sur l’île, ce qui ne fait qu’ajouter aux microtensions déjà présentes chez ses invités et dont Ellery n’arrive pas à cerner la cause. Il se console cependant en se disant qu’être prisonnier de la neige permettra sans doute de crever certains abcès. C’est cependant un cœur qui sera plutôt transpercé ! Mais qui est responsable du meurtre ? Un fou furieux est-il vraiment présent sur l’île et, si oui, quelles pourraient être ses motivations (quoique, s’il est vraiment dingue, les motifs ont peu d’importance) ? Sinon, pourrait-il s’agir de l’un des invités ? Ils se connaissent cependant depuis toujours et ont tous un alibi, ce qui en soi pourrait également être suspect. Et pourquoi trucider un comparse dans un lieu clos plutôt que de le faire dans l’anonymat de la grande ville ? Se pourrait-il qu’il y ait un lien avec une boîte dérobée de photographies prises à l’époque du collège ?

Ce nouveau roman de Josh Lanyon a mis un temps infini à être publié puisque sa parution fut repoussée à de nombreuses reprises depuis environ deux ans. Bien que les aventures d’Ellery, propriétaire d’une librairie spécialisée dans les romans policiers, et de son conjoint Jack, shérif de son état, soient toujours agréables à lire, force est cependant de constater qu’il ne s’agit pas du meilleur opus de la série.En effet, les différents personnages sont insuffisamment développés et l’humour sardonique, habituellement présent, n’y est que sporadique. Bien que satisfaisante pour les initié.e.s, la lecture ne laisse cependant que peu d’impressions. 6

INFOS | CORPSE AT CAPTAIN’S SEAT / JOSH LANYON. ÉTATS-UNIS : JUSTJOSHIN PUBLISHING, 2024, 206 P. (SECRETS AND SCRABBLE, TOME 8)

parfois transparaître une certaine arrogance occidentale et il n’est donc jamais clair de cerner qui, de part et d’autre, profite réellement de la situation.

L’ouvrage est truffé de nombreuses illustrations en noir et blanc des lieux évoqués, de même que de certains des hommes qu’il croise. Il présente un regard très intérieur sur la fascination à outrance, les pièges et l’autoaveuglement propres à certaines rencontres, qu’elles soient sexuelles ou amoureuses.

L’auteur aurait cependant tout intérêt à resserrer son écriture et à multiplier les points de vue afin d’offrir une ligne narrative plus riche. Pour achat, contactez directement à l'adresse suivante : serge.kandrashov@gmail.com.6

INFOS | VAGABOND DE TANGER, À LA RENCONTRE DE SON DESTIN / SERGE KANDRASHOV.

FRANCE : SERGE KANDRASHOV, 2024, 372 P.

Quoi faire livres + écrans

BENOIT MIGNEAULT

bmingo@videotron.ca

LES EXTRAORDINAIRES : UNE TRILOGIE SUPER HÉROÏQUE

Que se passerait-il si des êtres dotés de super pouvoirs existaient réellement dans notre réalité ? Et que faire si on a le béguin pour l’un d’eux, alors qu’on a le sentiment de n’être qu’extra ordinaire plutôt qu’Extraordinaire ? Une prémisse intrigante qu’explore l’auteur TJ Klune dans une trilogie dont le dernier volume vient tout juste d’être publié en français. Nick Bell se languit d’aventures et d’émotions fortes. Son père est policier et, depuis la mort de sa mère, il le couve des yeux. Nick peut cependant compter sur son ami Seth qui, bien que doté d’un naturel très posé, n’hésite pas à l’accompagner dans ses délires. S’ajoutent également Jazz et Gibby, deux filles dures à cuir qui forment un duo d’amoureuses de choc et Owen, son ex-petit copain, qui se joint au groupe pour y asséner des critiques vitrioliques. Atteint d’un trouble de l’attention, Nick canalise son imagination survoltée dans des fans fictions où il s’attribue le rôle du « damoiseau en détresse » dans les combats du héros Shadow Star, qui manipule les ombres, contre le vilain Pyro Storm, qui contrôle la puissance du feu. Rien qui porte réellement à conséquence jusqu’à ce qu’il fasse la rencontre de son héros, lui prodigue une bise bien sentie et décide de devenir lui-même un Extraordinaire afin de partager ses aventures (et ses draps) ! Plus facile à dire qu’à faire et, au rythme des échecs à répétition que suscite sa quête super héroïque, il commence à s’interroger sur les faits entourant l’identité même des Extraordinaires et à soupçonner que l’un de ses proches pourrait se cacher derrière l’un des masques mystérieux. Mais qui ? Plutôt que de limiter son récit à une simple histoire de superhéros, l’auteur porte un regard très méta sur les codes du genre. Le récit est ainsi émaillé des fictions alambiquées de Nick, où s’accumulent les pires clichés du genre, de même que de questionnements geeks et philosophiques sur la nature du héros et du vilain et sur la relation quasi fusionnelle qui semble exister entre le bien et le mal. Dans le second opus, L’embrasement, Nick a trouvé l’amour même s’il est toujours sans pouvoir, ce qui l’agace souverainement. L’arrivée d’une horde de nouveaux Extraordinaires vient cependant bousculer l’ordre établi et amène des révélations surprenantes, dont la rencontre d’une drag queen aux pouvoirs électrisants. Dans le dernier titre de la série, La fournaise, les rêves de Nick se concrétisent enfin puisque c’est sous l’identité de Guardian qu’il accompagne son copain dans la défense de la veuve et de l’orphelin. Les puissances du mal fomentent cependant dans l’ombre et l’existence même des Extraordinaires semble soudainement compromise. Malgré des ficelles parfois évidentes, l’auteur ménage des révélations qui en surprendront plus d’un.e. Il insuffle par ailleurs un humour pince-sans-rire tout au long du récit, notamment par le biais de questionnements à la fois loufoques et très métas de ses personnages. À titre d’exemple, Nick se demande si Pyro est doté d’une verge de feu et si une baise avec lui entraînerait une combustion de son partenaire. Nick se désole également que son statut super héroïque ne le dote pas d’abdos en acier et constate avec horreur que les vêtements moulants mettent surtout en évidence la présence du moindre bedon. C’est cependant la richesse des personnages qui fait tout le charme de la trilogie puisqu’ils ont tous des personnalités bien campées doublées de répliques savoureuses. C’est plus particulièrement le cas du père de Nick qui, après l’avoir surpris les culottes baissées avec son petit copain, leur inflige un cours sur le sexe sécuritaire : « Je ne vis que pour faire de ta vie un enfer. C’est la définition même du boulot de parent, fiston. Quand tu as un enfant, tu reçois un manuel appelé : Comment foutre en l’air l’existence de votre gamin. Il est très informatif, et c’est le seul type de foutre que cette maison verra dans un futur prévisible ». Une série à la fois bon enfant et irrévérencieuse où se combinent efficacement les codes du genre super héroïque, l’humour, l’action et les questionnements amoureux sur fond de passage à l’âge adulte. 6

INFOS | LES EXTRAORDINAIRES (TOME 1) ; L’EMBRASSEMENT (TOME 2) ; LA FOURNAISE (TOME 3) / TJ KLUNE. PARIS : DE SAXUS, 2023, 2023, 2024, 496 P., 463 P., 447 P.

SOLAR OPPOSITES

INVASION EXTRATERRESTRE ET HUMOUR ABSURDE CRINQUÉ AU MAX !

Les adeptes d’histoires de science-fiction sans queue ni tête, d’humour méta, de références à la pop culture et de blagues irrévérencieuses ou grivoises ne voudront pas rater la cinquième saison de Solar Opposites, une série d’animation où le mot d’ordre est de pousser l’absurde à son paroxysme !

Après la destruction de la planète Schlorp, cinq extraterrestres se réfugient sur Terre afin d’en faire un paradis prêt à accueillir une colonie de réfugiés. Dans l’intervalle, ils s’installent dans une petite vie de banlieue bien pénarde où ils développent une fascination pour la culture terrienne. Chaque nouvel épisode nous les fait suivre dans une aventure où se décline une variation saugrenue de l’un des mythes fondateurs de la science-fiction. La petite équipe de réfugiés/envahisseurs se compose de : Korvo, scientifique guindé et chef de mission ; Terry, son bras droit naïf en enthousiaste ; Yumyulack, réplicant ado de Korvo, scientifique en herbe et chasseur de prime ; Jesse, réplicante de Terry, qui souhaite devenir la fille la plus populaire de l’école ; Pupa, une larve responsable d’activer le processus de transformation de la Terre lorsqu’elle aura terminé sa croissance.

À noter qu’en amont de la saison 5, Korvo a tenté d’éliminer l’amour puisqu’il jugeait la Saint-Valentin insipide. Korvo et Terry s’avoueront finalement leurs sentiments amoureux et convoleront en justes noces. Les deux hommes se lanceront ensuite dans une exploration frénétique du corps de l’autre, à grands coups de langues, de références à Titanic et à la pratique du 69,5. La saison 5 s’amorce donc avec une famille nucléaire américaine classique : deux époux et leurs deux enfants et demi.

Désireux de changer d’environnement, ils s’installent sur une nouvelle planète où la règle d’or est d’être le plus ordinaire possible : mission évidemment impossible alors qu’ils sont toujours crinqués à 225 %. Korvo et Terry partent ensuite en lune de miel au Canada et découvrent que les nouveaux mariés ont droit à de nombreux avantages pendant une semaine. Korvo modifie donc l’orbite terrestre afin d’ajouter plusieurs jours à la semaine. Au fil des épisodes, les thèmes de dimensions parallèles, de voyages dans le temps, de rayons transformateurs, de collège privé cachant des forces d’invasion, d’île où Jesse cache ses ex-petits copains et de cannibalisme sont explorés avec un humour redoutable.

Les épisodes sont par ailleurs entrecoupés de deux aventures parallèles dont ils sont les instigateurs. Dans Le Mur, on suit un groupe d’humains, que Yumyulack et Jesse ont miniaturisé, qui vivent dans un univers dystopique à la Mad Max à l’intérieur d’un vivarium. Dans SilverCops, on suit les aventures de Glen, un voisin casse-pieds qu’ils ont propulsé à l’extérieur du système solaire et qui se joint à un groupe de policiers argentés intergalactiques. Produite pour Hulu, par les créateurs de la série Rick and Morty, la série se fait un malin plaisir à déconstruire tous les clichés du genre et réussit très souvent à frapper en plein dans le mille ! 6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca

INFOS | Les 11 épisodes de la saison 5 de Solar Opposites sont disponibles, en anglais, sur Disney+. Un doublage français, réalisé en France, est également disponible, mais ne rend pas toujours bien la finesse de l’original. https://www.youtube.com/watch?v=DMVvyqIv4WM Solar Opposites, saison 5 (bande-annonce anglaise)

CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI ET ESPACE LIBRE

Rentrée théâtrale

Plus que jamais, les théâtres souhaitent présenter des spectacles qui collent à nos réalités, à nos défis, et à nos peurs comme société. On met l’accent sur la création. Ce n’est pas une surprise puisque certaines scènes montréalaises se sont données comme mandat la création. Comme c’est le cas du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui (CTDA). Ou encore l’espace libre. Ces deux institutions ont depuis longtemps mis les efforts sur la création, avec des propositions fortes, dérangeantes mais aussi inspirantes. Elles croient aux talents des plus jeunes mais aussi à l’expression de la diversité, des diversités en jouant sur les croisements, que ce soient dans les formes d’expression, le théâtre, la musique, la danse, que du croisement des paroles, des paroles d’ici, mais aussi des paroles d’ailleurs.

Petit survol de la programmation 24-25 de deux théâtres. On rendra compte sur le site de Fugues des programmations d’autres théâtres dont le lancement n’a pas encore eu lieu au moment d’aller sous-presse. Deux volets sous-tendent les spectacles présentés au CTDA que le directeur artistique, Sylvain Bélanger, résume ainsi « Les territoires et les francophonies sont extrêmement présents dans nos choix, avec des inspirations qui viennent du Viêt-Nam, du Burundi, du Nouveau-Brunswick ou encore de franco-ontariens, il y a des français qui sont parlés à travers le monde, ce qui rentre dans la mission du CTDA qui se positionne comme un théâtre avant tout francophone. Le deuxième volet de la saison est un peu un renversement face à des pièces qui jouent beaucoup autour de l’inquiétude face à l’avenir, comme d’une fin du monde imminente, où la peur et l’anxiété prédominent, nous avons plutôt que de rester sur cette note négative, de regarder ce qui est constructif, en somme de mettre l’accent sur ce qui restera, sur ce qu’on aime.

À titre d’exemple, La démagogie des dragons de Tamara Nguyen dans une mise en scène de Vincent Kim, donne une voix francophone à deux Vietnamiens qui ont grandi au Québec et qui connaissent peu ou pas leur culture d’origine. Le choc est grand quand ils décident de découvrir la terre de leurs ancêtres. Quelle est leur identité ? Sont-ils Québécois, Vietnamiens, face à une culture qu’ils découvrent et qui leur est étrangère. Dans la même veine, Neige sur Abidjan de et par Iannicko N’Doua nous transporte dans une autofiction puisque Ianniko N’Doua découvre son pays d’origine pour la première fois en 2008. 15 ans plus tard, il nous livre ses réflexions sur ces longs allers-retours dans sa recherche identitaire et de la porosité des frontières entre deux pays, deux cultures qui l’ont façonné. Sur scène, il sera accompagné par un grand auteur et dramaturge malien, Hamadoun Kassaogué gardien d’une mémoire avec laquelle, lannicko N’Doua devra se réapproprier.

Pour illustrer cette nécessité de retrouver de l’espoir et de l’amour même à la veille d’une catastrophe, le CTDA ouvre ses portes au dramaturge Sébastien David qui signe Une fin dans une mise en scène de Laurence Dauphinais et Patrice Dubois. Le soleil est de plus en plus chaud, tout va brûler, et il ne reste que deux mois à vivre. La fin est inéluctable. Comment passe-t-on alors ces deux derniers mois, en se consacrant peut-être à l’essentiel, en osant ce qu’on jamais eu le temps de faire. Une centaine de personnages joués par 16 comédien.ne.s se voient donc confrontés à cette urgence et chacun bien sûr réagit et agit de manière différente. La programmation du CTDA est longue et riche et demande que l’on s’y plonge, pour découvrir plein de petites perles à découvrir. Un peu de curiosité et le désir d’être enchanté, bouleversé, surpris, voire conquis devrait suffire à s’y présenter.

Le théâtre de l’Espace Libre présentait sa saison 24-25 signée Félix-Antoine Boutin , le directeur artistique qui a pris ses fonctions l’année dernière. On ne parle pas de programmation mais de séries, en fait un amarrage de plusieurs spectacles autour d’un thème donné, et faisant appel à d’autres formes d’art, comme le cinéma. « On veut mettre en connexion des spectacles avec d’autres spectacles plus hétéroclites, avance Félix-Antoine Boutin pour que le public aille voir d’autres propositions qui auraient des liens entre elles ». Et bien entendu, la part belle est femme aux femmes dans la série Matières intimes. La saison s’ouvrira avec Cher journal : une mutation de Pénélope Deraîche Dallaire, un spectacle autant théâtral que visuel selon Félix-Antoine Boutin. Socialement, être reconnue comme femme demande souvent de taire ses fantasmes, ses angoisses et ses peurs. Mais leur exploration et leur exposition ne sont-ils pas nécessaires pour envisager une transformation voire une renaissance, et la nature n’est-elle pas le meilleur chemin pour commencer cette aventure.

Avec Série Cinéma, Félix-Antoine Boutin ose la question, le cinéma a-t-il sa place dans une salle de théâtre ? Une partie de la réponse est donnée avec Les Voix Humaines une installation multimédia créée par Larissa Corriveau et déjà présentée à la cinémathèque de Montréal autour de la comédienne Monique Miller. Un voyage fragmentaire dans la carrière et la vie de la grande dame. La grande dame sera d’ailleurs présente puisqu’après le visionnement du documentaire, Monique Miller reprendra un texte de Louis-Georges Carrier, L’indiscret, un télé-théâtre présenté en 1963 et dans lequel Monique Miller jouait. Une femme seule sur scène attend le retour d’un homme.

Et peut-être parce Monique Miller a préservé en elle l’enfant qu’elle a été, L’Espace Libre ouvre ses portes et sa scène à l’enfance. Avec l’adaptation tout à fait libre du film de Jean Vigo, Zéro de conduite, (film tourné en 1933 et interdit de diffusion jusqu’en 1946), le metteur en scène Jérémie Niel propose sa version de la révolte des enfants devant un monde qu’ils ne comprennent pas, qui ne les reconnaît pas. Un camp de vacances, 8 enfants, deux moniteurs, Sabri Attalah et Gabriel-Antoine Roy, et une directrice Macha Limonchik, et tout dérape quand les enfants refusent le système dans lequel ils sont enfermés. Sachez aussi que l’Espace Libre se joint à l’initiative prise par le théâtre Prospéro l’année dernière, c’est-à-dire de payer sa place selon ses moyens (Solidaire -504; Régulier - 38$; Accessible 30$; Série complète - 25$ par billet). Un aperçu rapide de ce que proposent deux théâtres, nous rendrons compte sur le site des programmations d’autres théâtres dès que les lancements auront eu lieu. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Pour le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui www.theatredaujourd’hui.qc.ca Pour l’Espace Libre www.espacelibre.qc.ca

Quoi faire théâtre

Peau d’âne, «un conte sans morale»

On connaît le conte. Mais qu’est-ce que la princesse recouverte d’une peau d’âne pourrait nous dire aujourd’hui ? C’est la question que Félix-Antoine Boutin et Sophie Cadieux se sont posée dans une relecture de l’œuvre de Charles Perrault. Comment être soi-même et se défaire des contraintes des apparences, comment se trouver au-delà des influences subies aussi bien par la famille que par la société, bref comment au sortir de l’enfance, exister par soi-même. Sur la scène du théâtre Denise-Pelletier, Sophie Cadieux sera la mère de Peaud’âne, bien plus présente que sous la plume de Charles Perrault, et Éric Bernier se détriplera sous la peau des autres personnages.

Beaucoup ont encore en tête, le Peau d’âne tourné par Jacques Demy en 1970 avec dans le rôle-titre Catherine Deneuve et Félix-Antoine Boutin et Sophie Cadieux ont bien évidemment vu cette adaptation libre du réalisateur des Demoiselles d’Avignon et des Parapluies de Cherbourg. « Bien sûr, le film de Jacques Demy nous a marqué et nous avons voulu conserver le côté psychédélique avec beaucoup de couleur que l’on trouvait extrêmement moderne » de commenter Félix-Antoine Boutin.

Mais là s’arrête l’influence, car les deux créateurs de ce Peau d’âne 2024 ont préféré se questionner sur comment aujourd’hui passe-t-on de l’enfance à l’âge adulte aussi bien pour les filles que pour les garçons, des aspirations à la confrontation avec la réalité, des écueils rencontrés pour peut-être enfin advenir à être soi-même. Défi de taille s’il en est, dans un monde où les apparences prévalent alimentées en ce sens par la dictature des réseaux sociaux.

« En fait, à travers la figure de Peau d’âne, c’est le parcours d’une adolescente qui doit répondre à ce qu’attend son père, dans le conte à ce qu’elle soit aussi belle que sa mère, puis elle prise en main par sa marraine qui veut qu’elle trace un autre chemin que celui tracé par son père, explique Sophie Cadieux, ce sont en fait tous les costumes différents que l’on affuble les femmes, en fait les peaux dont on recouvre les femmes de leur naissance jusqu’à

leur mort ». Comment alors s’émanciper et faire reconnaître sa singularité, et en même temps rester dans le monde. Si ce n’est comme la marraine imaginée par Félix-Antoine Boutin et Sophie Cadieux, qui vit presqu’en ermite au fond d’une forêt entourée d’animaux.

« Tous les éléments du conte de Charles Perrault ont été conservés mais ne sont pas présentés dans un ordre chronologique, explique Félix-Antoine Boutin, et on en a ajouté de nouveaux plus contemporains pour mettre en lumière les questions qui nous préoccupent ». Entre autres le féminisme, et les contradictions qui peuvent surgir quand on choisit de s’émanciper. En ce sens, les deux créateur-trices n’apportent pas de réponse mais espèrent que cela fera naître des questionnements dans le public lors des rencontres qu’ils auront avec lui après la représentation.

Pour aller plus loin, puisque les costumes que portent Peau d’âne la définissent aux yeux des autres, de belles robes font d’elle une princesse, une peau de bête morte, une pauvresse, on pousse la note plus loin en jouant sur l’arbitraire de ce qui est perçu comme féminin ou masculin. « Je joue le père, la marraine, mais aussi le prince, précise Éric Bernier, et j’aime ce jeu entre ce qui est soi-disant masculin et ce qui est soi-disant féminin, d’autant que la marraine est une femme forte alors que le prince est un jeune homme plein de candeur amoureux fou de Peau d’âne plein de bonne volonté ». Pour le comédien, il est important de mettre en miroir ce que vivent les garçons qui sont eux-aussi pris dans des carcans auxquels ils essaient de se conformer pour être acceptés ou encore d’être rejetés quand ils tentent de les briser.

Ludique, imaginatif, inventif, Peau d’âne revisité et revampé n’aurait pas livré tous ses secrets. Mais c’est la force des contres de traverser le temps en ne cessant de nous interroger. À voir toute séance tenante. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Peau d’âne au Théâtre Denise-Pelletier, du 25 septembre au 19 octobre 2024. D’après le conte de Charles Perrault. Texte et mise en scène de Félix-Antoine Boutin et Sophie Cadieux. Interprètes : Sophie Cadieux et Éric Bernier. Création de Dans la Chambre. Coproduction du Théâtre Français du Centre national des arts. https://www.denise-pelletier.qc.ca

2au 25 octobre 2024

BOLLYWOOD I COUNTRY I BRÉSILIENNE I BOOGIE-FUNK I AFRO-POP I SALSA

FESTIVAL DANSE et MUSIQUE

10 AU 15 SEPTEMBRE

SUR L’ESPLANADE DE LA PLACE DES ARTS

VIENS DANSER ! ENTRÉE GRATUITE

Quoi faire sur scène

Surveillée et punie : Et si c’était nous

Œuvre coupe de poing qui n’a pas laissé le public indifférent lors de sa présentation au FTA au printemps dernier, Surveillée et Punie ouvre la saison du théâtre Prospero dès le 10 septembre prochain. Ou comment comprendre les effets du harcèlement qu’il soit dans la rue, sur les médias sociaux ou le fait d’animateurs de radio et de leurs auditeurs. La chanteuse Safia Nolin en a fait les frais pendant une longue période parce qu’être différente, l’assumer et l’exposer se paie parfois très chèrement. Sur scène, dans une mise en scène de Philippe Cyr, Safia Nolin expose combien il est difficile de se démarquer de l’injonction de la norme.

« Aux Francofolies de 2019, j’ai mis en scène le spectacle de Safia Nolin et elle m’avait demandé d’inclure au tout début des extraits des propos violents qu’elle avait entendu à son égard, commente le directeur artistique du Prospero, Philippe Cyr, j’avais l’idée de travailler sur ce que l’on entendait aujourd’hui par liberté d’expression, par censure, voire par auto-censure, et j’ai fait la proposition à Safia Nolin de créer quelque chose autour de ce qu’elle avait subi ». La chanteuse a pris un long temps de réflexion avant d’accepter la proposition. Pas évident pour elle de replonger dans une période qui l’avait jetée à terre. Personne n’est prêt à recevoir autant de haine où certains propos tenus par des anonymes sur des réseaux sociaux la sommaient de se suicider, entre autres. « Puis, un jour, elle m’appelle pour me dire qu’elle est d’accord et elle m’envoie un dossier dans lequel elle avait archivé tous les propos haineux par sujet : grossophobie, homophobie, lesbophobie, et bien sûr misogynie », continue Philippe Cyr. Le dossier contient même les conversations qu’elle a eues avec la police qui n’ont pas voulu donner suite quand Safia Nolin a voulu porter plainte contre le harcèlement dont elle était victime. Ce qui fait dire à Philippe « qu’il existe bien du double standard puisque d’autres personnalités publiques ont reçu l’appui de la police ».

Le matériel est là mais comment en faire matière à un spectacle. Le choix s’impose rapidement, Safia Nolin est chanteuse, et qui de mieux qu’elle à travers son art pourrait

alors rendre compte de ce qu’elle a subi. Pour les propos haineux, quoi de mieux alors qu’un chœur représentant la foule d’anonymes qui se cachent derrière les réseaux sociaux pour cracher leur venin. Le livret du chœur est rédigé par Jean-Philippe Baril Guérard, la musique est signée Vincent Legault, le tout bien sûr en collaboration avec Safia Nolin, une douzaine de chansons en tout.

Face à ce cœur, Safia Nolin ne sera pas seule sur scène. Pour Philippe Cyr, il fallait apporter un contre point, une dimension qui aurait à voir avec l’espoir. La comédienne Debbie LynchWhite ne s’est pas fait prier. « D’une part, je connais bien Safia, d’autre part, je sais aussi ce que sait que d’être traînée dans la boue simplement à cause de mon apparence, confie Debbie Lynch-White, et j’ai aimé ce que proposait Philippe Cyr dans ce personnage silencieux mais qui accompagne Safa, pour évoquer quelque chose de positif, comme la sororité, l’amitié, l’amour entre femmes, en fait la bienveillance et la tendresse ».

Loin d’être un spectacle qui joue sur le pathos et la victimisation, Surveillée et punie apparaît alors comme une catharsis collective pour mieux pouvoir se relever, et faire de nouveau front. Comme le précisait Debbie Lynch-White à la fin de l’entrevue, « Il y a dans ce spectacle quelque chose comme une reprise de pouvoir sur soi, individuellement bien sûr, et peut-être une reprise de pouvoir collective ». Une prise de conscience alors qui peut-être commencera à faire bouger les lignes face à toute forme de harcèlement. 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Surveillée et punie, Du 10 au 21 septembre 2024, au Théâtre Prospero Une production de Prospero. Livret Jean-Philippe Baril Guérard + Safia Nolin. Musique Vincent Legault + Safia Nolin. Mise en scène Philippe Cyr. Interprétation Debbie Lynch-White +Safia Nolin https://theatreprospero.com

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Aujourd’hui, Jeanne d’Arc serait résolument queer

Moi,Jeanne à l’Espace Go. Une première mais pas n’importe quelle Jeanne d’Arc, car celle-ci est revisitée par Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau, qui nous avaient ravis et enthousiasmés avec deux spectacles réjouissants et libérateurs, Ciseaux et Explosion. Les deux co fondatrices de Pleurer Dans’Douche, ont adapté en français la pièce de Charlie Joséphine, IJoan, et dans laquelle on entend une Jeanne d’Arc non binaire racontée de son point de vue une tout autre histoire.

Figure mythique de l’Histoire de France. La jeune bergère, analphabète, née dans un tout petit village de Lorraine, aurait sauvé la France (en fait la royauté) en prenant la tête des armées de Charles VII avant d’être brûlée par les Anglais avant ses 20 ans. Héroïne, guerrière puis Sainte, tout ce que nous savons d’elle nous est parvenu que par les minutes des deux procès qu’elle a subis, et d’autres rares documents, tous écrits par des hommes. Pour Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau ont eu toute une surprise quand elle et iel ont été approché.e.s par la nouvelle directrice artistique de l’Espace Go, Édith Patenaude, qui leur a demandé d’ouvrir la nouvelle saison de ce théâtre qui depuis sa création ouvre ses portes à la création féministe. « Tout un défi pour nous, raconte Geneviève Labelle, et nous avons dû réfléchir à ce que nous pourrions présenter avec bien évidemment pas beaucoup de temps, et c’est là que nous avons pensé au dramaturge Charlie Joséphine qui se définit comme trans masculin et non-binaire, et à sa pièce autour de Jeanne d’Arc ».

En fait, comment s’exprimerait aujourd’hui Jeanne d’Arc et quel serait alors son parcours. « Son histoire a été écrite par des hommes, continue Mélodie Noël Rousseau, c’est à travers leur regard que s’est construite la mythologie autour de ce personnage, comment pourraitelle aujourd’hui s’émanciper et que nous dirait-elle ». Pas question pour autant de renoncer à la signature de leur compagnie Pleurer Dans’Douche, pour les deux complices, la scène est avant tout un immense terrain de jeu pour bousculer les conventions et les normes et

en s’installant dans un théâtre qui est une institution à Montréal, elle et iel souhaitent conquérir un public plus large que celui qui les a suivis depuis leur début.

Bien évidemment, toute l’équipe mise à contribution pour cette nouvelle épopée est composée de femmes, de personnes non-binaires et de queers, une façon pour elle et iel d’œuvrer à renforcer leur présence dans tous les espaces qu’ils soient publics ou comme ici professionnels. « C’est un peu étourdissant parce que c’est une grosse production avec sur scène 12 interprètes, confie Geneviève Labelle, mais c’est aussi très inspirant d’un point de vue créatif ». Si Jeanne d’Arc, le personnage historique, se sort de sa condition de petite paysanne pour devenir cheffe d’armée, son émancipation prend une toute nouvelle trajectoire et la guerre n’est plus le moyen pour elle de s’affranchir de son genre. On se souvient que l’héroïne avait adopté la coupe de cheveux des soldats de l’époque et revêtu leur uniforme, une hérésie pour l’époque. Moi, Jeanne qui se retrouvera sur la scène de l’Espace Go choisira d’autres voies plus jubilatoires.

La force de Mélodie Noël Rousseau et Geneviève Labelle est d’allier le plaisir, la folie, voire le burlesque sur scène, et en même temps de nous fait réfléchir presque à notre corps défendant. Comme le souligne Mélodie à la fin de l’entrevue : « On veut que le spectacle s’invite dans le spectacle, qu’il y ait ainsi plusieurs couches qui se superposent ». Jeanne d’Arc, figure de la guerrière qui s’oppose à l’oppresseur (la norme hétéro patriarcale) nous rappelle que nous devons encore et toujours lutter pour exister tel.le.s que nous souhaitons être mais dans une belle folie enivrante. 6

DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com

INFOS | Moi, Jeanne, du 24 septembre au 20 octobre 2024, au Théâtre Espace Go Texte : Charlie Josephine. Traduction : Sarah Berthiaume. Mise en scène : Geneviève Labelle + Mélodie Noël Rousseau. Une coproduction Pleurer Dans’ Douche + ESPACE GO https://espacego.com

Quoi faire théâtre

LA LICORNE

Michel devenue Michelle et forcée de redevenir Michel

Michel.le a travaillé comme drag queen à travers le Québec durant des années avant de débuter sa transition de genre pour vivre pleinement son identité de femme. Puis, un événement familial l’a poussée à retourner à une vie d’homme jusqu’à sa mort. Son frère Joey Lespérance a écrit son histoire, leur histoire, et il la jouera en solo sur la scène du théâtre La Licorne du 17 au 21 septembre prochain.

Commentestapparuel’enviedeprésenterunepiècedethéâtresurvotrehistoire?

JOEY LESPÉRANCE : L’élément déclencheur a été le décès de Michel.le survenu dans des circonstances tragiques, le 4 décembre 2005. J’ai tout de suite su que j’allais raconter cette histoire. Ça fait plus de 30 ans que je fais de la scène et j’ai toujours joué les mots des autres, mais cette histoire-là est tellement singulière que je devais la raconter. En résumé, Michel.le était mon frère, elle est devenue ma sœur et elle est redevenue mon frère jusqu’à son décès. Cela dit, mon frère Michel n’a jamais vraiment existé. Ma sœur était l’âme de Michel.le.

Dansquelcontexteavez-vousgrandi?

JOEY LESPÉRANCE : Nous sommes des enfants des années 1960 et 1970, élevé.e.s dans un monde hétéronormatif très macho. En tant qu’enfants queers, on savait qu’on était différent.e.s, mais on n’en parlait pas, car on vivait dans un milieu qui voulait taire cette identité-là et qui ne voulait pas de nous.

Oùviviez-vous?

JOEY LESPÉRANCE : Nous sommes né.e.s à Montréal, mais nous avons été élevé.e.s à Rosemère en banlieue. Très jeunes, nous faisions des spectacles ensemble. Ma spécialité était l’humour ; j’imitais tout le monde. Michel.le, c’était le drag. Nous donnions des shows dans la cour de notre maison devant les voisins et la famille. Peu à peu, ça s’est su que Michel.le

faisait du drag, en empruntant les robes et les talons hauts de notre mère. À l’école, nous étions donc les tapettes. Mais dans le quartier, nous avions des amis et Michel.le avait un public qui l’appréciait.

TuesdevenucomédienàVancouver.Elleatravailléentantquedragqueen.Quelaétéson parcours?

JOEY LESPÉRANCE : Son nom de drag était Candy Mitchels . Au début des années 1980, Michel.le donnait beaucoup de spectacles au club 1681 qui n’existe plus. Aujourd’hui, c’est un autre bar sur la rue Sainte-Catherine à cette adresse. Michel.le donnait aussi des shows au Café Cléopâtre, à Québec, Sherbrooke, Shawinigan.

ÀquelmomentMichellea-t-ellefaitsoncomingtrans?

JOEY LESPÉRANCE : En 1990, alors que je vivais déjà à Vancouver, ma sœur me dit qu’elle était en transition hormonale, qu’elle avait commencé les sessions d’épilation et les rendez-vous chez le psy pour la préparer à l’opération « finale ». Puis, il est arrivé un événement familial qui a poussé Michel.le à retourner à sa vie d’homme malgré elle. C’est là que l’histoire prend une tournure assez triste.

Danslapièce,quelpointdevueadoptes-tu?

JOEY LESPÉRANCE : Je suis seul sur scène et je joue à la fois Michel.le, ma mère, mon père et moi-même. Je suis le narrateur de l’histoire et je deviens tous ces personnages-là. Le public a donc accès à plusieurs points de vue.

Lespersonnessensiblesauxenjeuxqueerssaventqu’onparlesouventdespersonnestrans sansleurdonnerlaparoledanslessphèrespolitique,publiqueetartistique.Comment as-tutrouvélalégitimitédefaireceprojet?

JOEY LESPÉRANCE : Merci de poser la question qui est importante. D’abord, je raconte notre histoire : celle de deux enfants queers. Son histoire fait partie de mon histoire à moi aussi.

Joey Lespérance

Ensuite, en anglais on dit « not about us without us ». Si je ne prends pas la position de raconter notre histoire, personne ne va raconter la sienne et je refuse que Michel.le devienne une autre personne trans oubliée. Je suis le seul qui peut faire ce que je fais et je le fais avec amour et respect.

Cela dit, je suis allé chercher des perspectives extérieures sur la question. J’ai fait lire mon texte à une femme trans et à une personne non binaire. Je voulais leur avis sur les nuances du genre qui évoluent à travers le temps pour m’assurer que le public suive l’histoire.

Je leur ai également demandé si elles étaient offensé.e.s que je raconte cette histoire et si je devrais changer certaines choses. J’ai porté une grande attention à leur opinion, tout en assumant mon rôle d’auteur queer.

Quelétaittonrapportàl’écritureavantde créercettepremièrepièce?

JOEY LESPÉRANCE : J’ai participé à plusieurs créations en tant qu’interprète qui contribuait au développement de nouveaux textes. Par le passé, j’ai aussi écrit un spectacle clownesque avec une artiste à Vancouver. Avec la pièce Michel.le, c’était la première fois que je m’abandonnais à l’écriture en solo.

Je me suis donc entouré de spécialistes pour m’accompagner dans la dramaturgie et la structure du texte. Ils m’ont posé plusieurs questions très pertinentes. Néanmoins, ça reste vertigineux d’écrire ma première pièce de théâtre. Je l’ai vomi cette pièce-là. Le texte est autant une lettre d’amour à ma sœur qu’une réaction de colère à l’injustice qui nous est arrivée. 6

SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com

INFOS | https://theatrelalicorne.com

Une production du Théâtre la Seizième présentée par La Manufacture

Texte et interprétation Joey Lespérance

Mise en scène Esther Duquette

13 e FESTIVAL PHÉNOMENA | 2 AU 25 OCTOBRE 2024 Inclusif,

interdisciplinaire et indiscipliné

Créé en 2012 par D. Kimm et Les Filles électriques, Phénomena est un festival interdisciplinaire qui offre une tribune aux artistes inclassables et atypiques.

Le Festival propose une programmation particulièrement foisonnante et diversifiée pour sa 13 e édition. On pourra assister à des spectacles de performance et de danse, des projections de films et plusieurs cabarets déjantés qui sont la marque de commerce de Phénomena.

Parmi les spectacles à ne pas manquer, il y a non pas UN mais bien DEUX Cabarets DADA qui mettront à l’honneur des artistes inclassables et indisciplinés dont Alexis O’Hara, Stéphane Crête, Peaches Lepoz et Crystal Slippers, Sandy Bridges, Kitty Catcher, Ander Gates, Jacqueline van de Geer, Raphë et le Growlers Choir. Autres propositions éclatées, celle de Gabo Champagne, de l’artiste autochtone Malorie Yawenda Picard et le traditionnel cabaret « détournement d’une icône » orchestré par Claudia Chan Tak, consacré cette année à ABBA… sans ABBA

Il y aura plusieurs spectacles de danse dont celui de la charismatique Chi Long dans un projet des Sœurs Schmutt et L’AstroQueer Cabaret concocté par le danseur fantasque Mathieu Hérard. À la demande générale, nous présentons

pour une troisième année un Battle de Waacking coloré et festif organisé par la très énergique Axelle « Ebony » Munezero.

Parlant de danse, vous êtes conviés à venir vous déhancher au Bal Phénoménal avec la fabuleuse Fanfare Pourpour dans une Sala Rossa transformée en salle de danse à l’ancienne pour l’occasion.

À souligner, la 3e édition du Cabaret féministe pas gentil du tout, animé par Chantal Lamarre, avec une dizaine d’artistes et de féministes impertinentes… et pertinentes dont Catherine Éthier, Martine Delvaux, Alix Dufresne, Micheline Lanctôt et Mélodie Noël Rousseau.

Ce sera aussi la 4e édition de la Parade Phénoménale qui déambulera au son des fanfares sur le boulevard SaintLaurent le 29 septembre. C’est le temps de sortir vos costumes et de venir en gang vous joindre à l’un des cortèges thématiques : Fleurs, Fonds marins (bienvenue aux sirènes!), Esprit de la forêt, Extravaganza et bizarrerie, etc. Toutes les infos sur le groupe Facebook Parade Phénoménale. 6

CHANTAL CYR redaction@fugues.com

INFOS | VIDÉO : https://youtu.be/lUiSGqIt8co https://electriques.ca/phenomena/fr/festival/2024

Quoi faire festival

FESTIVAL QUARTIERS DANSES

Sous le signe de la danse contemporaine pour une 22 e édition !

Avec 30 chorégraphes et compagnies provenant de 7 pays différents, la 22e édition du Festival Quartiers Danses, prévue du 5 au 14 septembre, promet une diversité artistique impressionnante, explorant des thèmes aussi variés que le vieillissement, la déconstruction de la masculinité, l’absurdité, la mythologie, l’ère numérique, la nature humaine, les relations sociales, l’affirmation de soi, le flux nerveux, l’eau et le mouvement, et bien d’autres sujets d’actualité et thèmes inspirants.

Aux côtés de figures bien établies telles que Margie Gillis, Janie & Marcio, Jérémy Galdéano, Étienne Delorme, Nicolas Zemmour, Morgane Le Tiec, Amara Barner, Jane Mappin, Tentacle Tribe et Karla Étienne, des talents de renommée internationale venus d’Afrique du Sud, de Suisse, d’Islande, du Brésil et des États-Unis seront également présents, certains dévoilant leurs créations pour la première fois en Amérique du Nord et au Canada. De plus, pour une deuxième année depuis la fondation du FQD sera mise en place une programmation pour les enfants et leur famille : le FQD mini. Un événement à ne pas manquer !

Comme chaque année au FQD, les projecteurs seront braqués sur les étoiles montantes de la danse, mettant en lumière la relève artistique de demain. Des œuvres chorégraphiques captivantes présentées par de jeunes talents prometteurs, prêts à éblouir les publics de tous âges avec leur passion, leur virtuosité et leur créativité débordante seront à l’honneur tout au long du festival, dans divers lieux.

En attendant l’annonce des spectacles gratuits en contexte urbain du festival et d’autres initiatives culturelles organisées par le FQD, les billets sont d’ores et déjà disponibles à l’achat.

VENDREDI6SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà19h Le Festival Quartiers Danses vous a concocté une soirée d’ouverture spectaculaire proposant six extraits exclusifs des spectacles de cette 22e édition, dévoilant toute la diversité et la profondeur des performances qui vous attendent. Préparez-vous à être transporté.e.s dans un univers de mouvements et d’émotions alors que Tentacle Tribe, Pauline Berndsen Danse, Grands Ballets canadiens avec Jérémy Galdéano et Vera Kvarcáková, Grands Ballets canadiens avec Étienne Gagnon Delorme, Jane Mappin et Margie Gillis vous offriront des moments uniques de danse et de création.

SAMEDI7SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà20h

Occasion de découvrir des performances d’artistes du Brésil et du Québec : deux extraits de Syntonie par Janie & Marcio, les lauréats de l’émission de danse télévisée RÉVOLUTION en 2019, ainsi que deux spectacles combinant musique live et danse des artistes brésiliens Flavia Tapias (Nouvelle Création) et Renato Vieira (Rock Suite : « The Dark Side »).

DIMANCHE8SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà14h

Plongez dans l’univers envoûtant de la légende des Moires avec la Compagnie de danse Sursaut ! Découvrez trois sorcières, incarnations des sœurs du destin, dansant avec des tresses démesurées, dans un spectacle captivant pour tous les âges.

DIMANCHE8SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà20h Une soirée en compagnie des talentueuses chorégraphes et danseuses Jane Mappin (Fleeting moments : Studies in Being Human) et Marcia Milhazes (Guarde-Me). Leurs œuvres nous invitent à réfléchir sur la condition humaine, les relations amoureuses et la façon dont notre mémoire oublie, mais pas notre corps.

LUNDI9SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà19h

Venez apprécier une soirée de performances montréalaises dansées riches en variété. Vous aurez l’occasion d’assister à des œuvres chorégraphiques captivantes et dynamiques de Karla Étienne (Solo Kolektif), de Pauline Berndsen Danse (Insectoïdes), du ZemmourBallet (Les évadé.e.s de la moraline) et de Tentacle Tribe (Tangible Shadow of Former Self).

MARDI10SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà19h

Découvrez deux solos intrigants d’artistes de la relève — Amara Barner (Ceremony for the Echoes of Chaos) et Leah Hamel (Almost There) —, offrant un aperçu de l’introspection personnelle et de la quête de guérison. Ensuite, ne manquez pas la première de Sans Toi[T] à Montréal, la nouvelle création du duo Janie & Marcio, lauréats de RÉVOLUTION en 2019. Cette pièce, centrée autour d’une table, explore les rencontres et les dynamiques relationnelles de manière unique.

MERCREDI11SEPTEMBRE-CinquièmeSalledelaPlacedesArtsà19h

Cette soirée promet d’être riche et variée ! Vous aurez l’opportunité de découvrir un solo contemporain d’une artiste islandaise, Ólöf Ingólfsdóttir (Something About Clouds) sur de la musique baroque, offrant un contraste vivifiant, suivi d’un solo électrisant de Zachary

Bastille (Embrasement Synaptique), finaliste de RÉVOLUTION en 2024, capturant la nature électrique du flux nerveux. Pour clôturer la soirée, vous découvrirez une pièce poétique de Cai Glover (3 Frames of Worry) explorant les thèmes de l’eau et du mouvement.

JEUDI12SEPTEMBRE-CinquièmeSalledela PlacedesArtsà19h Profitez d’une soirée entière en compagnie de la danseuse et chorégraphe canadienne de renom, Margie Gillis et des interprètes du Projet Héritage. Vous aurez la chance d’assister à Toutes ces choses qui fleurissent, un spectacle poétique et captivant autour des thèmes de la nature humaine, des relations sociales et de l’affirmation de soi, offrant un regard introspectif sur notre condition humaine et l’avenir de la danse.

VENDREDI13SEPTEMBRE-CinquièmeSallede laPlacedesArtsà19h Les chorégraphies de cette soirée vous emmèneront dans les univers singuliers et profonds d’artistes de Montréal et de New York. Venez à la découverte des chorégraphes Emma-Lynn Mackay Ronacher (What She Saw), Maya Orchin & Stefanie Nelson (Nostra Dea : 2) et du duo Rebecca Margolick & Jason Martin (The One(s) Who Never Lived).

SAMEDI14SEPTEMBRE-CinquièmeSalledela PlacedesArtsà19h Explorez l’univers vibrant et réfléchi de la collaboration entre Hominal/Xaba. Cette performance nous confronte à des questions contemporaines sur l’ère numérique, avec des mouvements saisissants et une utilisation spectaculaire de la scénographie qui en font une expérience visuelle en constante évolution.6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | https://quartiersdanses.com

REJOIGNEZ LES RYTHMES DE TEMPÉO, LE FESTIVAL DE DANSES ET DE MUSIQUES !

Une grande fête en plein air vous attend pour cette nouvelle édition du Festival TEMPÉO Danse et Musique. Du 10 au 15 septembre prochain, différents rythmes musicaux s’invitent sur l’esplanade de la Place des Arts pour vous faire bouger !

Une nouveauté cette année : au cours de la fin de semaine (les 14 et 15 septembre), la musique résonnera à partir de 15 h, permettant de prolonger le plaisir de cette piste de danse — située dans le Quartier des spectacles — sur des rythmes venus d’ici et d’ailleurs. Une expérience mémorable en compagnie de professionnels de la danse, de groupes musicaux et de DJ invités pour faire bouger la ville pendant les dernières heures de l’été ! Animée par Philippe Fehmiu, l’édition 2024 vous permettra d’apprécier la danse et la musique Bollywood, country, brésilienne, boogie-funk, afro-pop, en plus de la salsa. Une conclusion dynamique à la saison des festivals grâce à six événements rassembleurs et gratuits.

Que vous ayez les deux pieds dans la même bottine ou que vous soyez la reine ou le roi de la piste, ce sera l’occasion idéale de danser dans le plaisir selon le(s) style(s) qui vous inspirent le plus. 6 CHANTAL CYR redaction@fugues.com

INFOS | Festival TEMPÉO Danse et Musique. Du 10 au 15 septembre sur l’esplanade de la Place des Arts. https://placedesarts.com/fr/festival-tempeo

BOLLYWOOD

10septembre2024,18hà22h30

Avec la participation de Veils of Bollywood, DJ Dr Bahar, DJ Deep et ses percussionnistes et DJ Sunpreet Singh Uppal, les influences Bollywood se croiseront et s’exprimeront le temps d’une soirée pleinement inspirée de cette musique vibrante et colorée.

COUNTRY

11septembre2024,18hà22h30

Sortez bottes et chapeaux de cowboy, car les danses en ligne vous attendront avec la participation de Kathy Maguire du bar Spaghetti Western, DJ Clémentine, Vince Lemire et DJ Berta Boys.

BRÉSILIENNE

12septembre2024,18hà22h30

Le déhanchement sera au rendez-vous lors de cette célébration purement brésilienne, animée par Maracatu Raio de Ouro et Forró Montréal. Avec la participation de DJ Tati Garrafa, Diogo Ramos, DJ Tupi Collective, DJ Skambo et DJ Mks

BOOGIE-FUNK

13septembre2024,18hà22h30

La fièvre du vendredi soir à la Place des Arts sous le thème du boogie-funk, avec la participation des danseurs de LockUnity, DJ ZamalFunk, de Frase et Kola et DJ Voyage Funktastique.

AFRO-POP

14septembre2024,15hà22h30

Samedi afro-pop à la Place des Arts avec la participation de DJ Empress Cissy Low, de Freddy Massamba, DJ San Farafina, de Kizaba et de Glowzi.

SALSA

15septembre2024,15hà22h30

Un pas à la fois, laissez-vous envahir le dimanche 15 septembre par les rythmes de la salsa ! Avec la participation de DJ Kmilo, La Tribu Salsa Band, du collectif DJ TUMBAO MTL, ainsi que de Lengaïa Salsa Brava et ses 12 musiciens.

Myst Milano À la défense du ballroom et de Quoi faire musique

Myst Milano est (bien) connu.e du milieu du ballroom canadien. En fait, l’artiste né.e à Edmonton participe à des ballrooms à Toronto depuis de nombreuses années et a laissé sa marque en tant que DJ et rappeur.euse aguerri.e. Ses deux albums, Shapeshyfter (2021) et BeyondtheUncanny Valley (2023) se sont même retrouvés sur la longue liste du prestigieux Polaris. Si Myst Milano vient régulièrement à Montréal, iel en était à son premier passage à Osheaga cet été.

Commenttesens-tud’avoirjouéàOsheaga?

MYST MILANO : Oh, c’est si excitant ! J’ai grandi avec beaucoup d’amis qui venaient ici pour voir les artistes qu’ils aimaient. C’est donc génial de faire partie de la programmation. J’ai souvent joué à Montréal, d’abord sur la scène ballroom, puis dans le cadre de mes propres projets. Je serai ici toute la fin de semaine et je verrai Justice Je serai in the building pour Justice. Oh, mon Dieu ! Le moi de 12 ans est en train de perdre la tête. Je n’arrive pas à croire que je vais voir Justice.

Tuesomniprésent.esurlascèneballroom.Sens-tuqueleballdevientdeplusenplus populaire?

MYST MILANO : C’est en train d’arriver, c’est certain. J’ai l’impression qu’il y a eu un moment dans les années 90 quand Madonna a fait Vogue. Il y a eu ce moment de notoriété, mais ce n’est pas la même chose qu’aujourd’hui. Cette fois, les gens comprennent mieux le jargon, l’argot et le fonctionnement du ball, et ils comprennent mieux les scores... Le ballroom actuel est plus présent dans la conscience du public qu’il ne l’était à l’époque de Madonna. Grâce à Internet, nous avons la possibilité d’exercer un contrôle (gatekeep). Nous pouvons exercer une surveillance et dire : « Ceci est à nous, ce n’est pas à vous. Tu n’as pas le droit de nous dire comment faire, tu n’as pas le droit de te tromper. Si tu le fais mal, nous te dirons : “Tu le fais mal. Ne fais pas ça. Tu es gênant. Et on ne veut pas ça, girl.” » Nous avons la possibilité de contrôler la façon dont notre art est raconté. Pour nous, c’est comme un style de vie. Le ballroom, ce n’est pas seulement « Tu vas au ball, tu t’amuses. C’est le party. Puis tu rentres chez toi. » C’est un style de vie, on s’entraîne pour gagner dans ces compétitions.

Sens-tuqueleballroomaencoredumalàpercer?

MYST MILANO : Je pense que c’est plus cool maintenant. Je pense que le fait d’être gai est de plus en plus accepté dans le monde, même si nous regardons les nouvelles et que cela ne semble pas être le cas. Je pense que la réalité est que les gens ordinaires regardent Drag Race. Vous savez, les Américains moyens regardent Drag Race. Le fait d’être gai n’est pas aussi jugé ou méprisé qu’il y a dix ans. Les gens connaissent le ballroom grâce à Beyonce et ils savent que le ballroom est plus qu’un simple concept. Il y a Pose, l’émission de télévision. Il y a aussi la série télévisée Legendary. Je pense que la plupart des gens trouvent cela intéressant. Je ne ressens pas vraiment de jugement.

Tu défends fervemment la présence de la musique électronique noire (EDM) en AmériqueduNord.C’estimportantpourtoi?

MYST MILANO : Je ne suis pas la première personne à défendre cette cause. Je ne suis pas la première personne à le dire, mais la musique électronique noire a été un peu reléguée au second plan. Les gens ne savent pas que la techno vient de Détroit ni que la house vient de Chicago. Les gens ne savent pas que la musique de club a commencé

la musique électro noire

à Baltimore, ils ne savent pas ce qu’est la Miami Bass ou comment elle sonne. Ils ne comprennent pas que la musique électronique est noire et américaine au sens le plus profond du terme. Je sais que l’Europe s’en est emparée, mais c’est ici qu’elle a commencé et c’est ici qu’elle appartient vraiment. C’est le point zéro de la musique électronique, un point c’est tout. Je pense que tout le monde devrait le savoir, de la même manière que les gens associent Berlin à la fête. Avec la techno, ils devraient faire la même chose avec Détroit.

Tuutilisesduvisueltrèsraffinéetcru.Qu’est-cequit’inspire?

MYST MILANO : J’aime beaucoup les films d’horreur et de science-fiction. Et donc cela s’intègre toujours dans ce que je fais. Il y a toujours un élément plus sombre dans tout ce que je fais, tout simplement parce que je trouve ce monde si intéressant. Je trouve les effets visuels très intéressants, et donc pour la pochette de mon dernier album, j’ai travaillé avec un studio d’effets visuels.

D’oùvientletitredetonalbum,BeyondTheUncannyValley(Au-delàdelavalléede l’étrange)?

MYST MILANO : J’ai fait un album qui s’appelait Shapeshyfter avant ça, et Shapeshyfter était plus sombre. Je l’ai fait en 2020. Je traversais quelque chose en 2020 et j’ai donc fait cet album qui était du genre : « O.K. Laissez-moi sortir ça de mon système. » Puis j’ai dû le jouer pendant un an et je me suis dit : « J’en ai vraiment marre de parler de mon monde intérieur. Je veux parler de rien. » J’ai donc créé Beyond The Uncanny Valley pour parler de rien, pour me moquer de la musique stupide. Mais cela m’a semblé tellement faux en même temps. Parce qu’il y a tellement plus à dire que cette fun shit. J’étais donc aux prises avec cette idée, ce concept que j’avais. Je n’arrêtais pas de me poser des questions. Je me disais : « Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que je suis réel ou est-ce que j’essaie juste d’ignorer ce que je vis ? » L’IA a commencé à se développer et les gens ont commencé à faire des photos avec l’IA et, en tant qu’artiste, je me suis dit : « Bon, est-ce que mon travail est le prochain ? » C’est comme si on prenait un morceau de l’âme de quelqu’un et qu’on le faisait passer par une machine. C’est complètement fou. Si cela arrivait à ma musique, qu’est-ce que je ressentirais ? Je me suis donc dit qu’il y avait un endroit au-delà de la vallée de l’étrange, où rien n’est réel, où rien n’a de sens, où rien n’est confortable, et peut-être que tout ce que je fais, tout cet art que je crée et cette histoire d’intelligence artificielle, c’est un peu là qu’elle existe.6

PHILIPPE GRANGER pg.philippegranger@gmail.com

Quoi faire musique

Troye Sivan et Charli XCX? Ça va être chaud…

Les artistes pop Charlie XCX et Troye Sivan seront à la Place Bell, avec en invitée spéciale Shygirl, le lundi 16 septembre, à partir de 19h, dans le cadre de la tournée Sweat

Par le passé, Charli et Troye ont déjà joint leurs forces sur les morceaux 1999 (en 2018) et 2099 (l’année suivante), tous les deux présents sur l’album Charli de la chanteuse britannique. L’annonce d’une nouvelle réunion entre les deux icônes pop a ravi leur fanbase. Teasé durant le festival Coachella en avril dernier, les spéculations sur la nature de ce retour se sont multipliées, jusqu’à ce que les deux amis annoncent qu’il s’agissait d’une tournée commune débutant en septembre.

Charli XCX est une artiste aussi passionnante difficile à saisir et à définir. La chanteuse semble toujours avoir une  platform shoe dans la pop mainstream et gomme baloune, tandis que l’autre s’aventure dans le monde en perpétuelle déconstruction de l’hyperpop.

À 31 ans, l’auteure-compositrice-interprète britannique, qui vient de réussir un coup de maître avec son album Brat, a aussi composé des titres à succès pour Rihanna, Gwen Stefani et Sky Ferreira et collaboré avec Carly Rae Jepsen, Iggy Azalea et Tove Lo. Mais elle a aussi invité sur ses albums des artistes aux univers plus expérimentaux, tels que Brooke Candy, Cupcakke ou Mykki Blanco. On a bien hâte de la voir sur scène.

Dans la lignée de son dernier album, assez caliente, attendez-vous que Troye Sivan se mette en scène de façon particulièrement sexy dans ce concert. Le chanteur mise sur une tournée à l'image de son album, fun et décomplexé, symbole d'un virage plus chaud que jamais, qui lui permet d'exister non plus comme un jeune angélique désexualisé mais comme un homme gai et fier qui ne compte pas mettre ses désirs en sourdine.

Troye Sivan a beau n’avoir que 29 ans, il est déjà un vétéran… Il a commencé à poster des reprises de chansons sur internet dès l’âge de 12 ans. Depuis, il est devenu un chanteur pop

reconnu à l’international pour ses tubes Rush et One Of Your Girls . En entrevue avec le magazine Brut, il confiait récemment : « J’étais très complexé. J’avais 20 ans, je cherchais à savoir qui j’étais, ce que je voulais. C’est toujours le cas (rires), mais pas de la même façon. Je me sens beaucoup plus libre maintenant. J'ai vraiment eu beaucoup de chance, parce que j'ai fait mon coming out avant de commencer à produire de la musique professionnellement », poursuit l’artiste dans la même entrevue. «Et je me souviens avoir été très, très nerveux, mais j'ai reçu énormément d'amour et de soutien.

Il ajoutait, en entrevue, avec Rolling Stone: « Je crois que c'est ce qu'on appelle grandir, d'en apprendre sur soi, sur les autres, sur les relations, sur l'amitié. Avec cet album (son troisième), je me suis autorisé des trucs que je ne me serais pas autorisés avant. Avant, j'avais très peur de danser, des chorégraphies, tout ça. Pour cet album, j’ai pris le temps [c’était durant les multiples confinements de la COVID], d’être chez moi, en Australie. Je me sentais très libre. J'ai voulu transmettre cette euphorie dans ma musique et dans le vidéoclip de Rush ».

Produite par Live Nation, la tournée SWEAT, de 22 spectacles en 21 villes, débute le 14 septembre à la Little Caesars Arena de Détroit, dans le Michigan, avant de faire escale à Montréal (présentée par Evenko), le 16 septembre. Elle se rendra ensuite à Toronto, New York, Boston, Phoenix, Inglewood (en banlieue de Los Angeles), San Francisco et plus encore (San Diego, Portland, Atlanta, Nashville, Baltimore…), avant de se terminer à Seattle, au Climate Pledge Arena, le 23 octobre.   6

LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | Place Bell, le 16 septembre, à 19h30 (portes à 18h30) https://evenko.ca/fr/evenements/place-bell/charli-xcx-troye-sivan

PHOTO : TROYE SIVAN

HALLOWEEN

WEEKEND DU 6 AU 8 SEPT

• Vendredi Karaoké - PB CLUB 22h à 2h am

• Samedi (détails à venir)

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

OCTOBERFEST

WEEKEND DU 13 AU 15 SEPT

Familles et amis 18+

• Vendredi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

• Samedi Bingo - PB CLUB (heure à venir)

• Samedi Discothèque - PB CLUB 22h à 2h am

Quoi faire musique

Kaytranada au parc Jean-Drapeau en septembre

Le rappeur et producteur de musique montréalais Kaytranada, qui lançait au début de l’été l’album Timeless, sera de passage en ville, le 28 septembre prochain, pour un concert qui s’annonce mémorable à l’Espace 67 du parc Jean-Drapeau, dans le cadre de sa tournée nord-américaine.

Dans la dernière décennie, il a su captiver un public diversifié grâce à son mélange unique de hip-hop, de R&B, de funk et de house. Après avoir conquis le monde avec ses sons groovy et sexy, le producteur et artiste présentait au printemps Timeless, un album qui s’annonce déjà séminal.

L’Album

Troisième album studio du DJ et producteur haïtiano-canadien, Timeless compte 21 titres et offre des collaborations avec Channel Tres, Lou Phelps, Rochelle Jordan, TinsheDon Toliver, Childish Gambino, PinkPanteress et plus encore. Timeless a atteint la 28e place du Billboard 200 et a atteint le top 10 des meilleurs albums dance/électronique, culminant à la seconde position.

Avec Timeless, Kaytranada fait grimper la température avec des bangers funky comme il sait si bien maîtriser. On pense notamment à l’excellente Drip Sweat en compagnie de Channel Tres samplant avec beaucoup d’inventivité le fameux breakbeat de Think de Lyn Collins ainsi que l’ensorcelant Do 2 Me conviant Anderson .Paak et SiR tandis que Childish Gambino viendra nous enivrer comme jamais sur Witchy. Au milieu de ces invité.es qui tirent leur épingle du jeu comme Ravyn Lenae sur Video, mais encore Tinashe pour un More Than A Little Bit survolté et Dawn Richard sur le percutant Hold On, le producteur s’autorise quelques expérimentations solos. C’est notamment le cas de l’introduction cinématographique nommée Pressure ou des allures disco de Dance Dance Dance tandis qu’il pousse la chansonnette sur l’entraînant Stepped On prouvant qu’il sait repousser les limites de sa créativité sans faille.

Clairement, on n’est pas déçu de ce troisième album de Kaytranada. On retrouve son savoirfaire qui aura fait sa réputation tout en visant large pour provoquer de nouvelles sensations auditives.

La Tournée

Après avoir récemment offert une série de prestations mettant en vedette les morceaux de Timeless dans des festivals européens tels que Sonar, Parklife et We Love Green, Kaytranada débutera sa tournée nord-américaine en septembre. La tournée nord-américaine qui l’accompagne est aussi solide, niveau line-up que l’album. Son acolyte et collaborateur Channel Tres le précédera sur toutes les dates, alors que d’autres amis comme le rejoindront sur scène sur des dates spéciales.

Ceux qui l’ont suivi au fil des ans connaissent le genre d’ambiance festive qui règne lors de ses shows à la maison, et cette fois-ci risque d’être extra spéciale, avec comme décor le soleil qui se couche sur la ville à l’horizon. L'excursion de 15 dates débutera au Canada le 14 septembre au Deer Lake Park de Vancouver et traversera de grandes villes comme Chicago, Toronto, New York et Miami avant de se terminer le 26 octobre au BMO Stadium de Los Angeles.

Une sortie à son image

En entrevue avec le magazine new-yorkais The Fader, en 2016, l’artiste d’origine haïtienne, qui a grandi à Saint-Hubert, révélait qu’il était homosexuel, attribuant certains problèmes de création au fait qu’il ne s’avouait pas sa véritable identité. « J’essayais d’être quelqu’un que je n’étais pas, et j’étais frustré que les gens ignorent qui j’étais », avait-il expliqué alors.

Kaytranada, qui a signé en 2014 avec le même label que M.I.A. et Adele, XL Recordings, disait toutefois ne pas savoir s’il voulait qu’on lui accole l’étiquette de « gai ». « Je ne me dis pas hétéro, je ne me dis pas gai, je suis tout simplement moi. Mais dans le fond, j’imagine, ça veut dire que je suis gai. »

Le spectacle à l’emblématique Parc Jean-Drapeau inclura le collaborateur de Kaytranada, Channel Tres, en tant qu’invité spécial, en plus d’apparitions de Kitty Ca$h et Lou Phelps (son frère).  6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com

INFOS | KAYTRANADA / Timeless - Tournée nord-américaine, Samedi 28 septembre 2024 à 18 h.

Artistes invités : Channel Tres + Lou Phelps + Kitty Ca$h À l’Espace 67, au Parc Jean-Drapeau, Montréal. https://evenko.ca

Quoi faire musique

Full House

Il reste encore quelques chauds rayons de soleil en banque avant que l’été tire sa révérence et que l’automne ne fasse son entrée en scène officielle! Pour étirer le plaisir encore juste un peu, je vous propose un retour sur les chansons les plus hot de l’été, qui vous donneront l’impression d’être encore au bord de la piscine. Comme suggéré par le nom de la chronique, je vous liste trois nouveautés et deux succès à réentendre pour compléter votre FULL HOUSE. Bon début d’automne à tous!

Trois sorties récentes à découvrir

BLOND:ISHfeat.PostMalone(TaylorSwiftremix)–Fortnight La pop star américaine de 34 ans s’est associée à la DJ montréalaise BLOND:ISH pour sortir un remix de Fortnight avec Post Malone en mai dernier. La version remaniée accélère la chanson originale de Taylor Swift, en y ajoutant quelques couleurs électroniques et un rythme qui donne envie de danser. L’icône de la pop a même souligné la collaboration avec la Montréalaise sur ses plateformes sociales : « Blondie vient de sortir le #FortnightBLONDISHRemix et c’est teeeeellement ‘maintenant t’es dans un club’, a tweeté le compte Taylor Nation après la sortie du remix. BLOND:ISH sera au Piknic Electronik le 15 septembre. Ne manquez pas ça !

KevinMcKay–InTheAirTonight

Selon son label Glasgow Underground, l'une des premières choses qui ont attiré Kevin McKay vers la musique dance était une mixtape qu'il a reçu d'un DJ qui jouait dans les soirées Sunrise de Londres. In The Air Tonight de Phil Collins était à la fin du mix, et McKay pouvait imaginer à quel point ce serait incroyable de l'écouter au lever du soleil à la fin d'une nuit de rave. Alors que ses chansons plongeaient de plus en plus profondément dans le territoire afro-house, il imaginait comment la voix emblématique de Collins sonnerait sur un rythme percussif lent. Il s'avère que la magie opère et que ça fonctionne à merveille! Si vous aimez Les Gout ou The Boy Is Mine de James Mac, vous adorerez la version de Kevin McKay de ce classique des îles Baléares sortie en mars.

Cyril(remixdeDisturbed)-TheSoundofSilence

Une histoire fascinante, exactement comme je les aime! Le DJ et producteur australien Cyril Riley a remixé en février dernier la version de 2015 du groupe de métal Disturbed de la version de 1964 du groupe de rock Simon & Garfunkel de la chanson Sound of Silence. Malgré les plaintes des fans de métal, le résultat est absolument époustouflant et séduit les fans de dance du monde entier depuis sa sortie. Bravo à Cyril pour avoir intégré la voix hardcore originale de David Draimen (Disturbed) à ce beat house. Cela prouve une fois de plus que les genres peuvent se mélanger et que la diversité rend la musique encore plus riche.

Deux succès à réécouter

TheBlessedMadonnafeat.ClementineDouglas-Happier

Notre superstar locale Ian Jackman a offert aux festivaliers une délicieuse chanson lors de son set au T-Dance de la Fierté, Happier ft. Clementine Douglas, qui, étonnamment, était passée sous mon radar. La chanson est sortie en février dernier alors que The Blessed Madonna nous revenait avec ce nouveau single pour lancer l’année 2024. Une nouvelle chanson très attendue après que le DJ ait fait la tournée des pistes de danse du monde entier. Happier voit The Blessed Madonna s’associer à l’étoile montante Clementine Douglas –chanteuse dance de l’année 2022 selon la de BBC Radio 1 et la somptueuse voix derrière le tube percutant de 2023 de Sonny Fodera, Asking. La sortie de Happier faisait suite à Carry Me Higher de The Blessed Madonna en novembre dernier.

Cyril–Stumblin’In

Je parle rarement du même artiste deux fois dans la même chronique, mais Stumblin’ In mérite une place dans cette page en tant que l’un des tubes les plus efficaces à mettre sur une piste de danse et surtout, qui ne se démode pas même après avoir joué en boucle sur toutes les radios depuis novembre dernier. Cyril a terminé l’année 2023 avec ce qui allait devenir l’un des vers d’oreille les plus puissants de 2024 (il faut vraiment vivre en dessous d’une roche pour ne pas avoir entendu la chanson). Remix de la chanson de 1978 par Chris Norman et Suzi Quatro, la nouvelle version a propulsé le DJ au rang de superstar, envoutant les foules partout dans le monde. N’hésitez pas à la réécouter, elle sonne toujours aussi nouvelle et entrainante. 6 STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com

Quoi faire musique

Les recommandations de Guillaume Michaud

Le DJ et producteur montréalais Guillaume Michaud n’a pas chômé cet été. Entre sa première performance en tant que tête d’affiche du Piknic Electronik, sa prestation de clôture de Fierté Montréal au Stéréo Bar et son rôle de danseur dans Pub Royal, la comédie musicale en hommage aux Cowboys Fringants présentement en tournée, le sympathique artiste revient sur sa carrière et partage ses coups de cœur musicaux à ne pas manquer cet automne.

Tuaseutoutunété!Commenttesens-tuunefoislapoussièreretombée?

GUILLAUME MICHAUD : Mon premier Piknic à titre de headliner le 7 juillet dernier était définitivement un highlight de ma vie au complet (rires)! J’avais même une équipe de danseurs, on a mis le paquet pour créer un univers qui me ressemble vraiment! Le 4 août j’ai présenté le spectacle Guillaume Michaud and friends, au Village au Pied-du-Courant, devant la plus grosse crowd ever qui dansait à la pluie battante! C’était très humbling de voir que les gens venaient voir des artistes locaux! Le 11 août, j’étais aux platines du Stéréo Bar pour la soirée qui coïncidait avec la clôture de Fierté Montréal et d’Île Soniq.

LeStéréo!Tuasdûprendretonpied!

GUILLAUME MICHAUD : C’est incroyable de jouer dans un endroit qui possède un son aussi développé! J’ai préparé un voyage musical de cinq heures, orchestré à 100 % par moi, lors duquel on pouvait entendre toutes les subtilités. Je pouvais amener les gens où je voulais. L’ambiance après Île Soniq et la Fierté devient un peu épique!

Tuesaussisurlepointdepartirentournéeavecles7Doigts!

GUILLAUME MICHAUD : En plus! Je suis danseur dans la comédie musicale Pub Royal, créée par les 7 Doigts. Le show a été présenté à la Place des Arts cet été, avant de partir en tournée du Québec cet automne et de se diriger vers l’Europe en 2025.

As-tudesprojetsàvenir?

GUILLAUME MICHAUD : Je serai au Motel Motel dans le Village pour la première fois ce moisci! J’ai énormément d’amis qui jouent là et ça faisait longtemps que je voulais y aller! C’est une belle opportunité pour moi de jouer dans un endroit qui reflète ma communauté tout en faisant connaître ma musique au sein d’une crowd différente.

D’autressurprisesànousrévéler?

GUILLAUME MICHAUD : J’ai récemment signé avec le label montréalais KooKoo Records, j’ai un nouveau EP qui sortira cet automne. Donc les gens peuvent garder l’œil ouvert sur Spotify!

Mixerdelamusiquen’estqu’unedesnombreusescordesàtonarc,n’est-cepas?

GUILLAUME MICHAUD : Oui! Ma carrière principale est à titre de danseur de ballet! J’ai notamment travaillé à Macau pendant deux ans à partir de 2017 dans un spectacle présenté par MGM. J’ai par la suite eu la chance de tenir le rôle principal d’un spectacle du Cirque du

Soleil à Andorre intitulé Move. Fait cocasse, l’équipe de casting cherchait un vrai DJ, c’est donc de cette façon que j’ai été présenté. Mais quand les répétitions ont commencé, l’équipe s’est rendu compte que j’étais aussi danseur, donc le rôle a été adapté pour que je danse. Ce spectacle mariait toutes mes connaissances, c’était vraiment le peak de ma carrière!

Commentes-tudevenuDJalors?

GUILLAUME MICHAUD : Quand j’habitais en Chine, j’avais un copain à Berlin que je visitais souvent. Mon premier voyage dans cette ville m’a ouvert sur l’esprit de communauté et sur les gens qui se réunissent autour de leur passion pour la musique électronique. Je suis donc éventuellement devenu DJ résident pour deux bars de Hong Kong, le Salon 10 et le Petticoat Lane. En revenant ici en 2019, je suis devenu résident au Nao Bar et au Flyjin, puis on m’a invité à différents événements, dont le PY1, la pyramide de Guy Laliberté, ainsi que le festival SXM St-Martin, dans les Caraïbes.

Ettuafinalementprisd’assautlesscèneslesplusprestigieusesdeMontréal…

GUILLAUME MICHAUD : J’attendais ça depuis longtemps! En 2021, j’ai eu l’honneur de mixer aux côtés de Mistress Barbara, au Piknic Electronik. C’était l’édition après la pandémie, où il y avait des ronds par terre pour que les gens dansent en groupes! Puis, en 2023, j’ai participé à mon premier Igloofest. Après avoir joué à ces festivals, je peux de plus en plus choisir mes projets et jouer des gigs qui me ressemblent et qui me laissent garder ma signature.

Tuesunexpertdesfestivalsmontréalaisetplusieursshowssontàvoirencedébut d’automne.Tunouspartagestesrecos?

GUILLAUME MICHAUD : Pour le Piknic, on ne veut pas manquer Gab Rhome (avec Hot Since 82), le 2 septembre. C’est un GROS COUP DE CŒUR! Je n’ai jamais manqué un de ses shows. Ce DJ vient d’ici et il a une super carrière internationale. C’est un producteur d’ici qui a percé à l’étranger, ce sera une mégabelle journée. Le 15 septembre une autre Montréalaise sera en vedette : BLOND:ISH. Elle est une superstar internationale qui a commencé ici. Elle a notamment sorti un remix de la chanson Fortnight, de Taylor Swift, avec Post Malone en mai dernier.

Le 6 septembre, du côté du nouveau festival Palomosa, il faut aller voir Yaeji. Je la suis depuis ses débuts et quand elle est sortie, il n’y a pas un set ou je ne jouais pas sa chanson Raingurl! À ne pas manquer (chef’s kiss)! Les Montréalaises Laurence Matte et Andréa de Tour, seront aussi en prestation. C’est super important de supporter la scène locale, il faut donc arriver tôt et découvrir les artistes d’ici qui shine! Le 7 septembre, Club Shy présenté par Shy Girl est une reco incontournable pour du bon beat électronique! 6

LA RÉDACTION redaction@fugues.com

INFOS | https://www.instagram.com/guillaumemichaud

Guillaume Michaud

LUNDI 21H (CONTRIBUTION VOLONTAIRE)

C’EST JUSTE LUNDI PLACE À LA RELÈVE!

AVEC SALLY-D

JEUDI 22H (ADMISSION 11$)

BUTTERFLY DE NUIT

VENDREDI 22H (ADMISSION 11$)

VENDREDI FOU !

AVEC MICHEL DORION ET INVITÉS

SAMEDI 22H (ADMISSION 15$)

DRÔLES DE DRAGS !

ANIMATION EN ALTERNANCE CIATHA NIGHT, EMMA DÉJÀVU, MISS BUTTERFLY, CRYSTAL STARZ ET LEURS INVITÉS

DIMANCHE 18H

LES SUCCÈS OUBLIÉS / 8 SEPTEMBRE

GALA DU COCKTAIL / 22 SEPTEMBRE

MISS BUTTERFLY

MERCREDI 4 SEPTEMBRE – 20H LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR VOTRE ESPRIT CRÉATIF!

VENDREDI 20 SEPTEMBRE – 22H PRÉSENTÉ EN

LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi faire

BARS, CABARETS, CLUBS, TAVERNES ET PUBS

AIGLE NOIR

1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.

T. 514-529-0040 / www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir

Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.

Popularbarformen,opentoall,whereadiversifiedclienteleofallgenresandallagesmix.It'saninclusiveplace involvedinthecommunity.IntheSportZonegiantscreen majorsportingevents.Pooltable.

BISTRO

PUB FRONTENAC

2532 rue Sainte-Catherine Est, Mtl.

T. 514 527-2532 / www.facebook.com/Pub-Frontenac

Bar de quartier à la porte du Village, idéal pour prendre un verre et se retrouver entre ami·e·s.

Neighborhood bar at the door of the Village, ideal for havingadrinkandmeetingupwithfriends.

BAR LE COCKTAIL

1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-597-0814 / www.barlecocktail.com

Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Du jeudi au dimanche : spectacles et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion.

Stylishcabaretwithavariedclientelewhereyoucanlet go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Thursday through Sunday : shows andthemeeveningsundertheartisticdirectionofMichel Dorion.

COMPLEXE SKY

1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969 / www.complexesky.ca

Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville.

Sky Complex is the largest gay complex in the city and offersthreelevelsincludingaterraceontheroofwitha jacuzzi.

CABARET MADO

1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566 / www.mado.qc.ca

Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…

Mado's popular Cabaret features drag shows or special eventseveryday.MadoLamotte"receives"onFridayand Saturdayevenings...

CAMPUS

1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616 / www.campusmtl.com

Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.

Popular bar where guys show their muscles, shizelled body...andtherest.Opendailyfrom3pmto3am.

DIAMANT ROUGE

1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.facebook.com/Diamant-Rouge

Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement l’esthétique des corps masculins. DianmantRougeisastripclubthatallowsitscustomers toappreciatetheaestheticsofmalebodies.

DISTRICT VIDEO LOUNGE

1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622 / www.districtvideolounge.com

Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ+. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips et beaucoup plus.

VideobarattheheartoftheGayVillage.Relaxedatmosphere with mainly LGBTQ+ young professionals. Large screenswithmusicclips.

MINÉRAL

1641, rue Atateken, Mtl. www.barmineral.ca

Lieu festif à l’atmosphère confidentielle, le Minéral est un bar à vin de jour et une boîte de nuit de soir.

This festive place with a confidential atmosphere, the Mineralisawinebarbydayandnightclubbynight.

MOTEL MOTEL

1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.motelmotel.ca

Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.

MotelMotelisafluidaddress.It'saneighborhoodbar,but throughthedoorinthetoiletsyoureachabarattheback whichisinspiredbytheconceptofaclandestinebar.

LE NORMANDIE

1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013 / www.taverne-normandie.ca

Le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.

The Normandie is one of the oldest gay establishments intheVillage.Redecoratedrecently,itgathersafriendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every nightit’skaraokenight!

L’ORAGE ESPACE LIBERTIN CLUB PRIVÉ

7700 12e Avenue, Mtl. www.orage.club

Avec son bar lounge, sa discothèque et ses deux étages à aires ouvertes, L’Orage Espace libertin Club privé est un endroit unique pour les amoureux d’érotisme, de sexualité basée sur le voyeurisme et l’exhibitionnisme! Soirée Diversité tous les jeudis.

With its lounge bar, its nightclub and its two open-plan floors,L’OrageEspacelibertinClubPrivéisauniqueplace forloversoferoticismandsexualitybasedonvoyeurism andexhibitionism!DiversityeveningeveryThursday.

PIANO BAR LE DATE

1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.ledatekaraoke.com

Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours. Neighbourhoodpianobarwithkaraokeeverynight.

LE RENARD

1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com

Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry.

Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudrymetrostation.

STUD MONTRÉAL

1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243 / www.lestudmontreal.com

Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec mur végétal, que ce soit pour une date, manger ou simplement pour prendre un verre. Diversecrowd,ameetingplaceforBears.Popularbarwith dancefloor.Severalpartysandthemednightsmonthly. The ‘’Atrihom’’ is a 30 feet high green house where you canalsoeat.

ROCKY

1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865 / www.facebook.com/tavernerocky

Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs. Neighbourhoodbarwithamaturecrowd.Guestsingers regularly.

STOCK BAR

1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336 / www.stockbar.com

Le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.

Stud Bar is a nude dance club that offers a festive, respectful and safe environment. More cosy in the speakeasy space ideal for private dances and also a sectionopenonthestreet.

LIEUX LGBTQ+ DE RENCONTRES Quoi faire

STÉRÉO BAR

858, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-658-2646 / www.stereobar.tickit.ca

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Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.

ThebaroflegendaryafterhourintheVillagehasanexcellentsoundsystem.Mixedclientele.LocalandInternationallyrenownedDJs.

TABOO

1950, boul. de Maisonneuve Est, Mtl. T.514-504-6161 / www.facebook.com/BarleTaboo Sympathique bar de danseurs nus. Pleasantbarwithnudedancers.

UNITY CLUB

1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Mtl. T. 514-523-2777 / www.clubunity.com

Le club Unity est un grand club où on danse les jeudis, vendredis et samedis.

The Unity Club is a large dance club open on Thursday, FridayandSaturday.

RESTOS AVEC BAR

KEELA

1237, rue Atateken, Mtl. T. 514-528-7617 / www.restokeela.ca

Ce resto de quartier convivial offre des vins pour la plupart bios ou natures et de délicieux cocktails.

This friendly neighborhood restaurant offers mostly organicornaturalwinesanddeliciouscocktails.

SALOON

1333, rue Ste-Catherine Est, Mtl www.lesaloon.ca

Bistro-bar à l’atmosphère décontractée où l’on peut simplement prendre un verre avant un événement ou y passer la soirée entière.

Bistro-bar with a relaxed atmosphere where you can simplyhaveadrinkbeforeaneventorspendtheentire eveningthere.

BLOSSOM

1101, boul. de Maisonneuve est, Mtl. T. 514-379-3699 / www.leblossom.ca

Ce resto propose de la cuisine néo-japonaise, des suschis, mais aussi une importante sélection de saké et de whiskys japonais.

This restaurant offers neo-Japanese cuisine, sushi, but alsoalargeselectionofsakeandJapanesewhiskeys.

PALME

1487, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 529-8480 / www.restopalme.ca

Resto qui propose des saveurs originales des caraïbes. Grande sélection de rhums et de cocktails de haute voltige.

Restaurant that offers original Caribbean flavors. Large selectionofrumsandhigh-flyingcocktails.

BARS EN RÉGION

CABARET CLUB LE DRAGUE

815, rue Saint-Augustin, Québec T. 418-649-7212 / www.ledrague.com

Complexe ouvert à tous et à toutes, comprenant: la verrière et le Cabaret. La discothèque sur deux niveaux est ouverte du jeudi au samedi..

Complex open to all, including: the glass roof and the Cabaret.Thetwo-levelnightclubisopenfromThursday toSaturday.

LE ST-MATTHEW’S

889, Côte Sainte-Geneviève, Québec, QC G1R 5M2 T. 418-524-5000 / www.facebook.com/bar.stmatthews

Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.

Thisgaybarmostlyfrequentedbymen.Thereisapool table, patio and video lottery machines. The highlights aretheweekends,aswellastheHappyHour.

SAUNAS DE MONTRÉAL

La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bien-être contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.

SAUNA CENTRE-VILLE

1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486 / www.saunacentreville.com

Le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professionalbackgrounds.

BAIN COLONIAL

3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132 / www.baincolonial.com

Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, service de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.

Attractsacrowdofregulars,mostlygay.Genuinesteam system with natural rocks. The Colonial offers 3 saunas, whirlpoolbath,video-TVroom,exerciseroom,massage service,2terracesandparking.

SAUNA OASIS

1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785 / www.saunaoasis.net

En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers.

IntheheartoftheVillage.Overonehundredrooms.

SAUNA CARPEDIEM

3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481 / www.saunacarpediem.com

Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière

TheonlySouthShoresaunawithasteamroomwithall regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium»stylevideoroom.Onecanalsobuyadiversityof sexualtoys.Freeparkingattheback.

G.I. JOE

1166, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 528-3326 / www.saunagijoe.com

Le lieu des amateurs de fétichisme qui retrouvent là un endroit pour réaliser leurs fantasmes.

The sauna of the fetish loving crowd. With slings, glory holesandabunker.

SAUNAS DE QUÉBEC

SAUNA BACKBOYS

264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686 / www.saunabackboys.com

Situé dans le quartier St-Roch, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.

LocatedintheSt-RochdistrictofQuebec,thissaunahas 45roomsandlockers,gloryholes,steambath,labyrinth, drysaunaandwhirlpool.

NYX ET ALICE
DJ MAYA TAYARA
AMBIANCE AVANT LE DÉPART. IL Y AURAIT EU ENVIRON 2000 PERSONNES.
Laylit X Édition Fierté Montréal au Club Soda | PHOTOS PASCAL FOREST

Hommage à Chloé Viau | PHOTOS SERGE BLAIS

AMBIANCE DURANT LES DISCOURS
DISCOURS DE PATRICK DESMARAIS
Exposition Les dessous de Fugues aux Archives Gaies du Québec | PHOTO SERGE BLAIS
District Party - Love Festival au MTélus | PHOTOS PASCAL FOREST
DJ HENRIQUE VIANA
LA GRANDE GAGNANTE PUP MONTRÉAL 2024, VIXEN, ET LES 2 FINALISTES JAKE ET SPIKE.
SALLY D ET SES AMIS AU CONCOURS PUP MTL 2024.
PLUSIEURS TITRÉS DES ANNÉES PRÉCÉDENTES MR ET MME CUIR, MR. LATEX, MIDWEST HANDLER ET PUP MONTRÉAL 2023
PHOTO DE FAMILLE

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Chronique horoscope

Vierge

22 août au 22 septembre 2024

C’est la rentrée bientôt, la fête du Travail. Dernier grand week-end de l’été, on aura alors nos dernières épluchettes de blé d’Inde sous les étoiles. Et le Soleil arrive chez la Vierge intelligente qui aime tant travailler, collaborer, aider et se rendre indispensable. Ses natifs ont affaire à Saturne en Poissons en ce moment, pour l’année qui vient. Ils rencontreront donc souvent des gens sérieux et un peu austères, mais à qui ils pourront faire confiance. Et ceux-ci leur offriront la chance de faire mieux au travail et dans la société, avec des postes de responsabilité. Ou une possibilité de se lancer à leur compte. Ou encore, l’occasion de servir la société en faisant du travail communautaire. Et même de la politique. Donc, des gens sérieux leur ouvriront des portes pour avancer dans leur carrière. Saturne qui est lié au destin, influencera aussi leur vie affective. Le natif vivra donc des événements déterminants dans ses relations. Il verra la fin de celles qui ne lui apportaient rien et qui ne lui ressemblaient pas. Mais il croisera le chemin de personnes qu’il aura attendues longtemps. Du genre avec qui il s’entendra bien, autant dans le quotidien qu’au niveau des objectifs de vie. Et les circonstances feront qu’ils finiront par se rapprocher, même s’ils ne le souhaitaient pas nécessairement au début. Ça leur permettra de se trouver de nombreux terrains d’entente. Enfin, le destin se manifestera chez la Vierge du côté des relations et les natifs vivront ce qui est prévu depuis toujours, révélé par Ourim et Toumim. Quant au bon Jupiter, qui est chez son cousin des Gémeaux jusqu’à la mi-juin 2025, il favorisera lui aussi la carrière de la Vierge. Les natifs peuvent vraiment s’attendre à un changement heureux au travail. Et dans la société. Les artistes devraient arriver à la popularité, en étant reconnus de tous et toutes. Tous ceux qui œuvrent dans le public auront du succès, ils toucheront plus de gens. Mais quand Jupiter arrivera en Cancer, en juin 2025, il favorisera leur vie affective. Le natif se rapprochera davantage de ceux qu’il aime. Il désamorcera aussi un ou deux conflits intérieurs, ce qui devrait se refléter dans ses échanges avec les autres. Souvent avec des conséquences assez concrètes. Et positives. L’avenir paraîtra meilleur pour la Vierge. Alors bonne fête du Travail et allons profiter des dernières douceurs de l’été.

Balance

Vous réfléchirez pas mal, d’autant plus que vous vous sentirez souvent seul, même entouré de vos proches et de vos meilleurs amis. Il y a eu du mouvement dans vos relations et ça vous déstabilise un peu. Vous réalisez que vous n’attendez plus la même chose des autres. Vous verrez bientôt où ça vous mène. Ou plutôt, vers qui ça vous attire. Vous stresserez moins au travail, il en était temps.

Scorpion

Vous vivrez de belles expériences avec les amis, ça vous rapprochera encore. Vous pourriez d’ailleurs travailler sur un projet bien concret avec l’un d’entre eux. Comme l’achat d’une fermette. Ou d’une terre à bois. Vous devriez en voir partir un cependant, vos chemins divergeant. Vous pourriez aussi vous décider à modifier votre avenir, en vous donnant un nouvel objectif. Un guide protecteur vous y aidera.

Sagittaire

Vous attirerez l’attention un peu partout, votre magnétisme sera intense. Les artistes se feront remarquer d’ailleurs, ils auront du succès. Surtout ceux qui sont visibles sur une scène. Ou par leurs œuvres, photos ou vidéos. Les retraités séduiront avec leur look relax, en pause du travail. Il y en a parmi vous qui réfléchiront sur leur attitude devant leurs responsabilités. Ils y feront des changements rapidement.

Capricorne

Vous serez attiré par l’aventure, les terres inconnues. Vous voudrez être dépaysé et fouler de nouvelles routes. Comme la Via Appia, en compagnie d’un légionnaire. La vie vous aidera si vous voulez y aller. Vous comprendrez mieux certaines vérités, comme on vous l’avait prédit il y a longtemps. Comme signe de terre, vous êtes bien outillé pour concrétiser vos rêves. Il est temps d’en réaliser quelques-uns.

Verseau

Le changement que vous redoutiez tant va survenir, mais vous vous en accommoderez facilement. Vous y trouverez même un aspect plaisant. Vous serez troublé plus que vous ne l’auriez cru lors d’une rencontre. Cette personne éveillera des feelings inattendus en vous, à ne plus savoir comment vous tenir. Et réagir. Mais, vous serez incapable de vous en séparer. Ça va s’équilibrer côté carte de crédit.

Poissons

Vous serez bien avec les autres, vous les écouterez plus d’ailleurs. Et peut-être amorcerez-vous une nouvelle relation. Mais il y aura des obstacles entre vous, surtout du côté du logis. Ou de vos gangs respectives. Des gens s’intéresseront à vous en vous proposant du travail ou une transaction avantageuse. Ceci en vous parlant face à face et non pas en ligne. Vous ferez du sport, de l’exercice, en équipe.

robertgareauastrologue@gmail.com

Bélier

Vous aurez le goût d’être plus en forme. Pour garder le moral. Et prévenir les mauvaises surprises. Marcher tous les jours serait un bon début. Vous ferez du ménage aussi, et pas mal de rangement. Ça vous amènera à clarifier vos idées en même temps. À vous retrouver. Tout en mettant la main sur des petits trésors perdus. Vous êtes aimé plus que vous le croyez au travail. Ou dans un autre endroit d’affaires.

Taureau

Vous aurez de la chance suffisamment pour devenir plus optimiste. Et peut-être même changer votre vie. Vous aurez des occasions de vous amuser, dans des fêtes et des soirées sans prétention. Ça vous rafraîchira l’esprit et le moral. Vous aurez un échange assez intense cependant du côté du cœur, ce sera des plus imprévu. Et cela risque de faire boule de neige. Ça va vous intéresser au plus haut point.

Gémeaux

Vous serez moins tenté de sortir, car vous vous plairez bien à la maison. Peut-être travaillerez-vous à rendre les lieux plus accueillants et confortables. Avec un gros projet ou une trouvaille géniale. Il y en a parmi vous qui s’installeront ailleurs, à un endroit qui leur a toujours plu. Ou avec quelqu’un qui les attendait depuis longtemps. D’autres se rapprocheront d’une famille accueillante.

Cancer

C’est la rentrée et vous rencontrerez pas mal de monde. Vous apprendrez bien des nouvelles ainsi. Dont une ou deux difficiles à croire, mais ce seront les plus drôles. Vous aurez à prendre une nouvelle route. Et peut-être un nouveau type de véhicule aussi. Parce que quelqu’un d’un peu éloigné vous invitera à veiller près de son Franklin. Vous rencontrerez un voisin, il sera charmant et intéressant.

Lion

Vous réaliserez que vous êtes riche, mais pas nécessairement en dollars ou en bons du Trésor. Plutôt parce que vous êtes en bonne santé. Ou que vous avez un regard hypnotisant. Ou encore, la croupe rebondie d’un lion. Mais quand même, vous aurez une occasion de vous enrichir, sans trop forcer. Vos revenus devraient augmenter. Et ne changez pas trop ce que vous appréciez.  6

Un petit oiseau m’a dit.

CABENUVA est un traitement injectable

Photo d’un modèle provenant d’une banque d’images.

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