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DÉPÔT LÉGAL ISSN 0831-1625
Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque nationale du Québec et Archives gaies du Québec.
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FUGUES est publié 11 fois par année : 10 numéros mensuels réguliers (de février à novembre, inclusivement), 1 édition double (Décembre / Janvier).
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AFFILIATIONS
Fugues est membre de la Chambre de commerce LGBT du Québec et de l'Association québécoise des éditeurs de magazines (AQEM).
DATES DE TOMBÉES DES PROCHAINES ÉDITIONS
AVRIL 2025
TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 11 mars 2025
Réservation publicitaire : 14 mars 2025
Matériel publicitaire : 17 mars 2025
Sortie : 26 mars 2025
MAI 2025
TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 10 avril 2025
Réservation publicitaire : 13 avril 2025
Matériel publicitaire : 17 avril 2025
Sortie : 22 avril 2025
JUIN 2025
TOMBÉES
Tombée rédactionnelle : 6 mai 2025
Réservation publicitaire : 9 mai 2025
Matériel publicitaire : 12 mai 2025
Sortie : 21 mai 2025
Les communiqués doivent parvenir à la rédaction au plus tard le lundi précédant la tombée de l'édition.
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CHEMSEX 48
JAMES LONGMAN
PAGE 32
« Il est tout d’abord important de préciser que le livre traite de la dépression médicale, [qui est une chose à laquelle] les gens sont confrontés, quelles que soient leurs circonstances... »
EXPO MANGER SANTÉ ET VIVRE VERT 84
30
« Depuis l’annonce de la victoire, je me suis sentie dépassée par ce qui m’arrivait et un peu surprise...»
mars 2025 | no 487
08 Au-delà du cliché / Samuel Larochelle
10 Par ici ma sortie / Denis-Daniel Boullé
12 Où sont les lesbiennes / Julie Vaillancourt
14 Porte Voix / Nicolas Vandal
16 Solidairement votre / Simon Gamache
18 Place au Village / André C. Passiour
34 Newsmaker / Richard Burnett
112 Horoscope / Robert Gareau
20 « Toutes les peurs avec lesquelles les gens appellent, on les vit aussi » : être pair aidant devant la haine
22 Entrevue Mathias Quéré
24 Entrevue Charles Milliard
26 Entrevue Billy-Ray Belcourt
28 Entrevue Daniel French
30 Entrevue The Virgo Queen
32 Entrevue James Longman
36 Une expo par des artistes afroqueers au CCLGBTQ+, les 26 et 27 février
37 Pour que vieillir soit gai soutenu dans le Plan d'action du Gouvernement du Québec
38 Un balado de sensibilisation du GRIS-Mauricie/Centre-du-Québec
39 Du financement pour un projet qui met la jeunesse au premier plan pour plus d’inclusivité et d’engagement civique
40 Groupes lgbtq+
42 Équipe Montréal
43 Non avons rencontré les Cupidons… combat d’archers
44 HÉROS | Claude Vivier
45 Un goût pour la Vie de retour pour soutenir la Maison d’Hérelle
46 Voir le VIH en trois dimensions
48 Chemsex entre euphorie et périls
52 Allo Simonne : une histoire de tartinades et de convictions
54 Alcools
56 Au volant
58 Monumentale chez Luminaire Authentik
60 La transformation d’une maison centenaire dans les Cantons-de-l’Est
64 Un Nouveau Milieu de Vie à Hochelaga-Maisonneuve
66 Des logements locatifs à l’Esplanade Cartier
68 Redéfinir le logement étudiant
QUOI FAIRE / GUIDE-ARC-EN-CIEL
78 Sous le soleil de Cancún
80 Visiter Miami maintenant?… vraiment ?
82 Happening Gourmand 2025
84 L’Expo Manger Santé et Vivre Vert
86 Orgueil et préjugés
88 Corps Ouverts au Prospero : Apprivoiser l’intrus
90 Queer : entre biographie et fiction sensuelle
92 SÉRIES | School Spirits (Les esprits de Split River)
92 SÉRIES | Harley Quinn, saison 5
93 SÉRIES | Prime Target (Première cible)
94 SÉRIES | Clean Slate
94 SÉRIES | The Newsreader (La nouvelle)
95 Pour les 10 ans de Milk & Bone
96 LIVRES | Nouveautés
100 Les concours fétiches seront de retour en 2025
102 Le Bar Aigle Noir fête son 33e anniversaire
104 Les lieux LGBTQ+
PETITES ANNONCES
72 Immobilier
73 Annonces classées
PHOTOS
108-110 Fugues y était
Magazine LGBTQ+ de société, culturel et communautaire, FUGUES est le seul média québécois/ canadien francophone à suivre l’actualité gaie, lesbien, bisexuelle et transgenre d’ici et d’ailleurs. Sa diffusion multiplateforme à la fois imprimée et virtuelle vous donne votre dose régulière d’actus LGBTQ+. Ilreposesurunepetiteéquipedepassionné-e-s ;)
samuel_larochelle@hotmail.com
Allié.e.s à bienveillance variable
On fait quoi avec les hétéros à l’aise avec les LGB (lesbiennes, gais, bi), mais incapables d’accueillir le reste de l’acronyme ? On réagit comment avec les gens zéro homophobes, mais dont les paroles sont parfois racistes ? On répond quoi aux personnes si « ouvertes » qu’elles se lassent de nos revendications ?
Il m’arrive de vouloir prendre des hétéros dans mes bras. Quand je suis en présence d’humains qui n’ont jamais compris le malaise envers les LGBTQ+. De gens qui se sont intéressés à nos amours, plusieurs décennies avant la légalisation du mariage gai. De straights qui n’ont jamais eu peur de défendre les queers face aux esprits obtus. J’ai envie de les inviter dans un parc pour qu’on se donne un câlin aussi rassembleur qu’une prestation de Céline aux Jeux olympiques.
Pourtant, quand j’entends ces hétéros résumer les personnes d’origines diverses à des stéréotypes ou utiliser de vieux termes offensants par habitude (supposément « sans méchanceté »), je ne sais plus sur quel pied danser. J’ai grandi en refusant le racisme, tout en apprenant à identifier mes biais inconscients pour m’améliorer. Je m’informe sur les réalités qui ne sont pas les miennes. Mon entourage est composé de personnes d’origines variées. Je prends la parole quand j’entends des horreurs. Je n’accepte pas qu’on utilise des termes issus du « racisme ordinaire » pour parler des personnes autochtones, noires, latinx, arabes et asiatiques. J’essaie de nuancer les discours et de déconstruire les propos dénués de sens. Je suis néanmoins partagé. À force d’intervenir autant pour les défendre, est-ce que je risque de détruire les liens avec certain.e.s hétéros qui offrent un soutien
indéfectible aux LGBTQ+ depuis des lunes ? Comment gérer ce conflit de loyauté ? En éradiquant de mon entourage toutes les personnes qui font preuve de « racisme ordinaire », même si elles protègent les queers depuis des décennies ?
Si vous me permettez l’analogie, le dilemme est en partie similaire à celui des gens qui songent à quitter Facebook, Instagram et X pour exprimer leur opposition face à la désinformation, la montée de la droite et la prolifération de bêtises envers les minorités. On peut quitter le navire ou rester à bord pour contrebalancer la haine avec la bienveillance et les faits. Même si j’ai quitté Twitter il y a plusieurs années pour protéger ma santé mentale contre le flot de paroles déshumanisantes, je reste pour l’instant sur Facebook et Instagram, afin de ne pas céder le terrain à l’horreur. Et en misant sur les communautés bâties pour faire résonner nos voix plus fort. J’ai envie de faire de même avec les humains à bienveillance variable.
Qu’on me comprenne bien : les intolérances me font hurler et me donnent régulièrement envie de rejeter en bloc tous les propriétaires d’un esprit en partie fermé. Mais est-ce de cette façon qu’on fera avancer la société ? Ne suis-je pas, en tant que journaliste, partisan de l’éducation pour élargir les mentalités ?
J’ai envie de répondre oui la plupart du temps, mais pas toujours. Je crois que les membres des minorités auront toujours la responsabilité de vulgariser leurs réalités, même si on rêve du jour où les personnes issues de la majorité feront l’effort par elles-mêmes. Je pense aussi que plus ces dernières noueront des liens avec des gens différents d’elles, plus l’envie de s’autoéduquer s’imposera.
Cela dit, je ressens de plus en plus de fatigue queer. En plus d’accumuler un lot de déceptions et de peurs face aux attaques envers nos communautés, je suis parfois tanné d’expliquer aux hétéros-cisgenres nos enjeux et nos nuances. Je suis las de répéter les mêmes concepts. J’ai du mal à saisir pourquoi autant de LGB ont été capables de comprendre les réalités trans et non binaires, même s’il était question de sujets reliés à l’identité de genre et non aux orientations sexuelles, mais que les hétéros-cis ont de la difficulté à en faire autant. On me répondra que les lesbiennes, gais et bisexuel.le.s ont une capacité plus grande à accepter un chemin de vie différent, après avoir compris et accepté leur propre trajectoire non traditionnelle. Peut-être, mais je trouve ça mince. Quand on veut vraiment comprendre ce qu’on ne connaît pas, on peut tout simplement faire l’effort.
Dans un monde idéal, ces hétéros-cis ne tomberont pas dans le piège de l’ouverture qui nous met indirectement en danger. C’est-à-dire en faisant preuve d’un tel accueil envers nos parcours amoureux-sexuels-identitaires, qu’iels ne comprennent plus l’intolérance dont nous sommes victimes et qu’iels affirment que personne ne devrait agir différemment avec les queers, nous traiter inéquitablement, débattre sur nos enjeux, parler de nos réalités, discourir sur qui on est.
Iels ne réalisent pas que ce genre d’ouverture invisibilise les combats à mener, les droits sans cesse fragilisés et une réalité indéniable : malgré les efforts fournis par certaines personnes queers pour mener une vie identique aux hétéros-cis, le monde LGBTQ+ est et sera toujours une culture unique qui ne doit pas rester dans l’ombre. Comme le dit une publication qui circule sur les réseaux sociaux : on va continuer de briller tellement fort qu’on va brûler leurs ostis d’yeux ! 6
J’aurais aimé m’amuser en abordant des sujets plus légers, ce qui aurait représenté tout un défi pour moi. La légèreté, je l’ai en privé avec mes proches, et elle n’a aucun intérêt à se retrouver dans une chronique et encore moins sur les réseaux sociaux. L’actualité a fini par me convaincre de remettre cet exercice de style à plus tard.
Le Parti québécois (PQ) s’est abstenu de voter en faveur d’une motion pour dénoncer la montée de l’homophobie présentée par Québec solidaire (QS). Le président américain Donald Trump a abrogé des décrets protégeant la diversité, les droits LGBTQ, l’égalité raciale, et souhaite la suppression des programmes qui en feraient la promotion. Les mouvements d’extrême-droite ont le vent en poupe en Europe et dont les programmes s’apparentent à celui du locataire de la MaisonBlanche. Dans la situation actuelle, la décision du PQ de s’abstenir de voter peut surprendre, et les justifications apportées entre autres par l’attaché de presse du parti ressemblaient à du patinage et étaient profondément obscures. Mais, cette abstention arrive dans un très mauvais momentum compte tenu des discours et des attaques contre les communautés LGBTQ et les violences qu’elle subit.
Du côté des premiers et premières concernées, les réactions n’ont pas été nombreuses, hors des réseaux sociaux. Il a fallu que les médias contactent des représentant.e.s d’organismes pour savoir ce qu’ils ou elles pensaient. Aucun communiqué de presse émanant du Conseil québécois LGBTQ, il est vrai que ce dernier est en panne de direction générale. Aucune réponse collective pour soutenir Alexandre Leduc et Manon Massé, tous les deux à l’origine de cette motion et qui se sont indigné.e.s de l’attitude du PQ.
denisdanielster@gmail.com
Rappelons que c’est grâce au militantisme que nous avons pu obtenir le droit au mariage, une longue marche qui ne s’est pas déroulée sans heurts, mais nous avons su nous tenir debout. Il n’est pas sûr, à l’époque, que l’on ait pu nous en passer une petite vite avec la création d’un «Comité des sages» en automne 23 et dont on attend toujours le rapport.
Sommes-nous aujourd’hui encore équipés pour protéger nos droits en cas de contre coups ? Ce n’est pas parce que nous entretenons de bonnes relations avec les gouvernements et les partis que nous comptons que des allié.e.s parmi eux.
En 2013, Fierté Montréal organisait une manifestation devant le consulat de Russie pour protester contre les lois anti-LGBTQ+ de Poutine. L’ensemble des organismes communautaires s’étaient ralliés à cette proposition et nous étions nombreux à nous être déplacés devant cette mission diplomatique. La Russie, c’est loin. Mais quand Trump tente de faire mieux que son homologue autocrate russe, c’est le silence ici. Personne ne manifeste devant le consulat américain pour exprimer une solidarité avec les communautés LGBTQ+ au sud de la frontière. Au mieux, on fera comme lors du dévoilement du rapport du GRIS-Montréal sur le recul des jeunes face à l’acceptation de la diversité sexuelle, on susurrera que c’est « préoccupant », « malaisant », « dérangeant » mais pas au point d’exiger des actions immédiates pour contrer ces changements de perception.
Est-ce que les stratégies adoptées depuis plusieurs années, d’avoir fait ami-ami avec les décideurs et les décideuses n’a pas fini d’atomiser toute forme de militantisme. Il est vrai que la configuration actuelle du financement des organismes par l’État permet aux organismes de maintenir leur mission, c’est une bonne chose, mais dans quelle mesure cela les contraint-ils à une certaine allégeance aux questions à celles et ceux qui les nourrissent.
Sur ma table de chevet un livre : «Quand nos désirs font désordre, Une histoire du mouvement homosexuel en France, 1974-1986». L’auteur, Mathias Quéré* a passé plusieurs années à éplucher la presse, les documents, les premiers textes du mouvement homosexuel, a rencontré aussi les acteurs et actrices de cette époque. Petite nostalgie pour moi puisque ces années ont été fondatrices dans ma façon de me percevoir comme gai – à l’époque je revendiquais le terme pédé – et que j’y ai très humblement participé. J’écrivais pour le mensuel «Homophonies», organe de presse du CUARH (Comité d’urgence anti-répression homosexuelle) et des nombreux GLH (Groupe de libération homosexuel) que l’on retrouvait dans beaucoup de villes de France. J’étais un petit cul et j’y ai traîné mes culottes pendant plusieurs années. Culottes que je baissais souvent, pas par peur d’une quelconque répression, mais par plaisir, car le sexe et notre relation à la sexualité était tout aussi important pour nous que de distribuer des tracts, organiser des universités d’été ou encore de manifester contre des violences policières. Tout était à faire, et même si nous voulions une reconnaissance dans l’espace publique, l’abrogation de toutes les lois discriminatoires, il n’était pas question d’être assimilé et de se fondre dans le paysage hétéro-patriarcal et hétéronormatif, pas question de plier les genoux pour une quelconque acceptation nous obligeant à rentrer dans le rang.
On ne peut aujourd’hui, compte tenu de cette ambiance qui règne en ce moment, s’asseoir sur nos lauriers : nos acquis sont fragiles, susceptibles au détour d’un changement de gouvernement, de la folie d’un dirigeant, de se retrouver aux poubelles. On ne peut se voiler la face, en minimisant ce qui se passe au Québec et ailleurs dans le monde. Un Comité des sages, ce n’est pas grave, un parti qui s’abstient de nous soutenir, ce n’est pas trop grave, le rapport d’étude du GRIS-Montréal, on n’en parle pas assez. Pourtant, comme le démontre la recherche de Mathias Quéré sur le mouvement en France, ce n’est pas en se rassurant à peu de frais, dans un petit confort douillet, que l’on pourra maintenir nos acquis voire en gagner d’autres.
Il faut savoir se défendre, se protéger, se tenir debout en somme. 6
*VOIR L’ENTREVUE AVEC MATHIAS QUÉRÉ EN PAGE 22
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Le 25 mars prochain, Janette aura 100 ans. En un siècle d’existence, cette journaliste, comédienne et écrivaine québécoise a vécu davantage que nombre d’entre nous. Hommage à une grande dame de chez nous, qui ne craint pas d’utiliser sa tribune pour mettre de l’avant la voix des femmes.
Déjà en 1952, dans le classique La petite Aurore, l’enfant martyre de Jean-Yves Bigras, alors qu’elle incarnait Catherine, la voisine d’Aurore, elle désirait utiliser sa voix pour dénoncer les mauvais traitements que la petite subissait de sa belle-mère. Certes, toute sa bonne volonté n’aura pas suffi ici, puisque l’histoire (vraie) de ce classique fut écrite autrement, mais il n’en demeure pas moins que Janette, tout au long de sa vie, mettra de l’avant sa voix pour faire entendre celle des femmes. Une féministe avant l’heure, notamment avec sa chronique au Petit Journal dès 1950. « Je savais que je n’étais pas née dans le bon sexe et mon but, ça a été de prouver à mon père qu’une fille, ça valait un garçon. Pour moi, ça a été un moteur très puissant », avoue-t-elle à Mylène Moisan de La Gazette des femmes en mars 2023.
Née en 1925 dans le Faubourg à m’lasse, aujourd’hui le quartier Centre-Sud de Montréal, à l’angle des rues Ontario et Frontenac, elle a toujours revendiqué les droits des femmes et ceux des homosexuels. Ce droit de vivre l’amour autrement, elle l’a popularisé avec l’émission Avec un grand A diffusée sur les ondes de Radio-Canada. Dès 1986 et pendant une décennie, elle écrira le scénario de ces épisodes qui aborderont divers sujets tabous à l’époque, dont l’homosexualité, le sida, les soins prodigués aux séropositifs, l’amour après le divorce, la différence d’âge dans le couple, les échanges de couples, la panne de désir, l’infidélité, la violence conjugale, la ménopause, l’obésité, l’alcoolisme, la prostitution, l’infanticide, le suicide des personnes âgées, l’inceste, le harcèlement sexuel au travail, le viol collectif, etc. Bref, tant de sujet qui, encore aujourd’hui, mériteraient une télédiffusion à heure de grande écoute pour, une fois de plus, mener à la réflexion collective.
Je me demande si Janette Bertrand, du haut de ses 100 ans, après une carrière florissante dans la sphère médiatique, et l’écriture de nombreux livres favorisant la réflexion, fulmine au regard des idées rétrogrades de certains individus et dirigeants politiques qui ne font que piétiner l’égalité homme-femme. Des jeunes influenceurs mâles alpha, aux vieux politiciens rétrogrades en quête de pouvoir et d’égo, force est d’admettre qu’on ne donne pas la parole et la tribune aux bons interlocuteurs ! On devrait élire des Janettes* au lieu d’élire de vieux messieurs pervers narcissiques qui ont des antécédents d’abus sexuels…
Lisez l’autobiographie de Janette, Ma vie en trois actes ; elle avait près de 80 ans lorsqu’elle l’a écrite ! C’est mieux que de lire celle d’un influenceur de 20 ans, qui ne fait que discuter du premier acte de sa vie, avec très peu de recul. Les femmes comme Janette Bertrand ont du recul ; lorsqu’elle est née, elle était considérée comme une citoyenne de seconde zone, jusqu’à ce qu’elle obtienne le droit de vote en 1940, sans compter nombre de lois rétrogrades qui la rendaient dépendante de son mari. Témoin de l’émancipation des femmes, elle dénonce celles qui s’érigent contre l’avortement, en soulignant sa peur des masculinistes, pour les adultes de demain : « J’ai peur pour nos enfants, les petites filles qui vont sur les réseaux sociaux, où les petits gars disent : “C’est vrai, c’est nous autres les boss !” J’ai peur que les réseaux sociaux prennent la place des parents pour instruire, avec le danger qu’on retourne à l’ancienne. » À la question, « tu comprends pourquoi les hommes tuent les femmes? », en référence aux féminicides, elle répondra : « Oui. Je comprends, car depuis 8000 ans, ils dominent. Tout à coup, des femmes disent non… C’est dans la mentalité, ils ont 8000 ans de domination. Et toutes les religions au monde, c’est un boys club, ils sont constitués d’hommes qui soumettent les femmes, parce que c’est du trouble, une femme qui ne se soumet pas, il faut que tu la traites en égale ! », explique Janette à Anne-Marie Dussault, à l’émission 24 heures en 60 minutes. Enfin, au sujet de la montée de la droite aux États-Unis avec l’élection de Trump, elle s’insurge : « Où sont les femmes américaines, qu’est-ce qu’elles pensent ? »
Ayant longtemps travaillé dans une résidence pour personnes âgées, j’y ai fréquenté de nombreux résidents, dont cette centenaire. Je lui avais demandé son secret. Cette vieille dame, emplie de sagesse, de me répondre : « Chaque soir, je suis déçue. » Pourquoi, lui demandais-je : « Parce qu’une autre journée se termine… Mais chaque matin, au lever du soleil, je m’émerveille et je remercie Dieu de m’accorder une journée de plus pour avoir la chance de le contempler. » Ça prenait une centenaire pour me faire comprendre de la manière la plus simple possible ce qu’est réellement la gratitude. Ça nous prend plus de Janettes pour nous faire comprendre comment les droits des femmes sont importants et à quel point il faut travailler pour les faire valoir, car ils ne sont jamais acquis ! Encore faut-il mettre notre âgisme de côté, dans une société obsédée par le culte de la jeunesse, puis écouter la sagesse de ces Janettes, car elles ont énormément de choses pertinentes à nous dire. Écoutez ! Puis, lisez Cent ans d’amour, le plus récent livre de Janette, un précieux héritage où elle redonne ses lettres de noblesse à la vieillesse, avec des réflexions sur l’âgisme, sans oublier les petits plaisirs du grand âge et les bonheurs de la sagesse. « En ce moment chez les jeunes, il y a une telle peur de vieillir …, tandis qu’il y a des femmes comme moi, et des hommes, qui sont pleins de vie et de santé et qui veulent profiter de leurs années ! », confie Janette Bertrand à Anne-Marie Dussault, en avouant qu’elle n’aurait jamais pensé vivre jusqu’à 100 ans. Bravissimo !6
* Le terme Janette est ici utilisé en référence à Mme Janette Bertrand. Cela dit, en 2013, le « mouvement des Janettes » est fondé spontanément par Janette Bertrand et Julie Snyder et récolte plus de 39 000 signatures pour sa pétition en faveur de la Charte des valeurs québécoises, proposée par le gouvernement Marois, qu’il aimerait bien voir rebaptisée « Charte de la laïcité ».
Le 25 mars prochain, Janette Bertrand célèbrera ses 100 ans ! Soufflez les bougies en lisant Cent ans d’amour. Réflexions sur la vieillesse de Janette Bertrand, paru le 24 octobre 2024 aux éditions Libre Expression.
Ma gorge était nouée, mes lèvres tremblantes. Il fallait que ces mots sortent. Alors, d’une voix presque étranglée, j’ai fini par les lâcher : « Je suis gai ». C’était une délivrance, mais aussi une peur sourde, celle de ce qui viendrait après. Parce qu’une fois dit, plus jamais on ne revient en arrière. Ce dévoilement ouvre des portes et en ferme d’autres, redéfinissant tout en un instant. J’étais prêt à prendre ce risque, à être moi. C’était il y a douze ans.
À l’époque, je pensais que ce coming out n’appartenait qu’à moi. Une étape intime, un rite de passage inévitable. Mais très vite, j’ai compris que ces mots portaient un héritage bien plus vaste que ma propre histoire. Ils renfermaient la force des générations qui m’avaient précédé – celles qui avaient marché dans la rue malgré les injures, aimé dans l’ombre malgré la peur et revendiqué leur existence malgré la violence. En les prononçant, je ne faisais pas que m’affirmer : je devenais le maillon d’une chaîne vivante de résistance et de résilience.
Un coming out ne se résume pas à dire « je suis bi », « je suis trans » ou « je suis queer ». Non. C’est bien plus qu’une étiquette. C’est un acte quotidien, une manière d’aimer, d’exister, de prendre notre place. Être out, c’est embrasser son identité, refuser d’être effacé.
Toutefois, cette invisibilité nous est souvent imposée, insidieusement. Elle s’infiltre dans les silences gênés, les regards fuyants et ces remarques assassines : « Pourquoi en parler tout le temps ? » ou « Ça ne nous regarde pas. » Comme si le simple fait d’être présent était une provocation, et que, quoi qu’on fasse, ce serait toujours trop. Sauf que ce monde est aussi le nôtre.
Je me souviens d’une soirée, dans un bar de ma ville natale. J’ai embrassé une date. Rien de théâtral, juste un geste tendre, naturel. Le lendemain, une photo de ce moment, prise à notre insu, s’est retrouvée sur Facebook, accompagnée d’une vague de commentaires désapprobateurs : « Vous pourriez faire ça ailleurs, non ? » Ailleurs. Comme si notre relation devait rester cachée derrière des portes closes. Pourtant, autour de nous, des couples hétéros s’embrassaient sans que quiconque n’y trouve à redire. Ce jour-là, j’ai compris que notre simple présence en public suffirait toujours à déranger certains.
J’ai ressenti la même chose lorsque des proches ont tenté de me dissuader de mentionner mon orientation dans mon livre, Le cauchemar de l’intimidation : j’ai failli en mourir. « Ça va nuire à tes possibilités d’emploi », m’a-t-on dit. Comme si afficher sa diversité constituait une menace pour la société. Pourquoi devrais-je taire une part de moi pour rassurer un monde qui préfère nous ignorer ? Si affirmer qui nous sommes perturbe, c’est précisément la preuve que ces mots sont plus que nécessaires. Alors, je les ai écrits, sans détour, sans compromis, sans permission. Parce qu’être soi, ce n’est jamais négociable.
Il y a quarante ans, lors des premières marches contre le VIH/sida, un cri résonnait : « Silence = Mort ». Ce n’était pas un slogan en demi-teinte, c’était un constat : rester silencieux, c’est se condamner. Ce message a traversé les décennies sans perdre de sa force. Aujourd’hui, on ne nous interdit plus de parler, on nous demande de chuchoter. On nous tolère tant qu’on ne dérange pas, mais exister, c’est forcément prendre sa place.
Autrefois, on nous effaçait par la violence. Des lois nous condamnaient, des descentes de police nous traquaient, des traitements psychiatriques nous brisaient. Les méthodes ont changé, mais l’intention demeure la même. Elle se manifeste désormais par petites touches : un livre qui disparaît discrètement des rayons, un programme scolaire qui élude les réalités LGBTQ+, un drapeau retiré d’une école pour « ne pas créer de controverse ». Tout cela soi-disant pour « protéger l’enfance », « préserver les valeurs familiales » ou « éviter d’imposer des idéologies ». Mais on ne protège pas un enfant en lui cachant la réalité. On ne l’aide pas en lui refusant des modèles qui pourraient lui montrer qu’il a le droit d’être lui-même.
Malgré tout, nous sommes là, plus visibles que jamais. Nos coming out, nos amours assumés, nos histoires partagées sont autant de victoires en soi. Nous ne sommes plus seuls. Des communautés se forment, des alliés se lèvent et des espaces sûrs se bâtissent pour nous permettre de vivre pleinement.
Il y a douze ans, j’ai prononcé ces mots pour la première fois. Aujourd’hui, je les dis encore – pas seulement pour moi, mais pour tous ceux qui hésitent, pour ceux qui, jour après jour, ouvrent des portes et tracent des chemins.
Chaque fois que nous disons « je suis », nous résistons et affirmons notre droit à être vus, entendus et aimés. Tant qu’il y aura des voix pour s’élever, des récits pour inspirer et des communautés pour se soutenir, notre existence ne sera jamais réduite au silence. 6
Voilà maintenant plus de trois ans qu’une nouvelle équipe administrative est entrée en poste chez Fierté Montréal. Œuvrer pour une telle organisation n’est pas banal. L’humilité, l’écoute et l’empathie sont essentielles; le confort et la routine n’existent pas. Mes collègues et moi travaillons quotidiennement dans le but d’amplifier les voix des communautés 2SLGBTQIA+ en collaboration avec une multitude d’organisations qui ont des missions, des perspectives et des tactiques très diverses. Travailler pour les communautés, avec autant de monde – près de 350 parties prenantes – est très exigeant, mais incroyablement stimulant.
Nous sommes en dialogue constant avec les secteurs associatifs, artistiques et culturels, touristiques et économiques, des sociétés d’état, des entreprises et – d’abord – le milieu communautaire 2SLGBTQIA+ d’où émergent depuis 2023 les membres votant·e·s à notre assemblée générale. Nous comptions 15 membres individuel·le·s en 2021; nous regroupons maintenant 133 organisations membres, dont 74 membres communautaires. En fait, ce type de gouvernance, regroupant une telle diversité de parties prenantes est, à notre connaissance, unique dans l’écosystème international des fiertés.
Mais pourquoi travailler avec autant de monde?
Parce que nous croyons fondamentalement que nous ne pouvons mettre de côté quiconque souhaite contribuer à la représentation, l’inclusion et la reconnaissance des droits des personnes 2SLGBTQIA+ dans la société.
SIMON GAMACHE directeur général, Fierté Montréal
Nous avons besoin que les organismes de défense des droits 2SLGBTQIA+ se battent pour les communautés. Nous avons besoin que les organismes en intervention rejoignent le nombre grandissant de personnes nécessitant leurs services. Nous avons besoin de compagnies qui s’affichent fièrement en tant qu’alliées des communautés. Nous avons besoin que les diasporas montréalaises nous sensibilisent aux reculs des droits des communautés de la diversité sexuelle et de genre ici et ailleurs dans le monde. Nous avons besoin d’institutions artistiques qui programment des artistes et des œuvres queer. Nous avons besoin des comités en entreprises qui s’assurent que la dignité de personnes issues des communautés y soit respectée.
Mais qu’y a-t-il derrière ces groupes et ces organisations?
Des personnes, très souvent 2SLGBTQIA+, qui méritent qu’on respecte leur dignité. Ce sont à elles que mon équipe et moi parlons à tous les jours. Et non à des logos.
Que fait Fierté Montréal dans tout ça? Quelle est notre tactique?
Nous offrons une plateforme pour tout ce monde. Via le Défilé de la Fierté, les Journées communautaires, le Festival, la production de contenus, des ententes de visibilité, du soutien à des projets communautaires, de l’appui en expertise évènementielle ou encore du réseautage.
Je sais qu’en lisant ceci certain·e·s s’objecteront affirmant que nous allons trop ou pas assez loin. Il n’y a pas de consensus au sein des communautés quant aux priorités du mouvement de défense des droits des personnes de la diversité sexuelle et de genre, et encore moins sur ce que devrait être Fierté Montréal et le rôle qu’elle devrait jouer dans ce mouvement. Stonewall version 2025 ou le plus gros party de l’année?
Le mouvement des fiertés à Montréal s’est développé progressivement en un grand festival. Dès la première marche militante en 1979, on organisait en parallèle des activités artistiques. En 1993, dans le contexte de l’émergence des grands festivals montréalais, Divers/Cité a proposé de structurer tout cela, des subventionnaires et commanditaires se sont graduellement ajoutés. À partir de 2007, Fierté Montréal a progressivement pris le relais. Ce qui fait qu’aujourd’hui les subventionnaires publics nous financent pour stimuler la culture, le tourisme, le développement économique – et, indirectement, l’avancement social. Dit autrement, le financement public perçu par Fierté Montréal ne vient pas des mêmes sources gouvernementales que celui reçu par les organismes communautaires - Fierté Montréal est financé en tant que festival. Or, ces aides gouvernementales ne représentent que 31% de nos revenus. En effet, 24% de nos fonds viennent de nos commanditaires, 11% de revenus de programmation, 7% de revenus d’opérations et près de 27% sont des apports divers en biens et services nous permettant de réduire les dépenses directes. Tout cela, pour un budget de plus de 7 millions de dollars.
Je n’écris pas ceci pour glorifier un « gros » budget ou convaincre qu’il coûte cher de produire un festival, mais simplement pour démontrer que c’est là où est rendu Fierté Montréal en 2025. Bien humblement, je crois que ça devrait être une source de fierté collective que les communautés aient accès à une telle plateforme de visibilité. D’autant plus, comme je l’ai illustré plus haut, que nous avons restructuré notre gouvernance pour que des perspectives différentes soient entendues afin que notre organisme puisse évoluer, en toute contemporanéité, dans le contexte sociétal.
Je répète, il n’y a pas de consensus sur ce que devrait être Fierté Montréal – et parfois, s’ajoute un manque de compréhension quant à ce que nous sommes. Ceci nous appartient comme organisation, à nous de mieux expliquer notre boulot.
Malheureusement, il arrive qu’on nous accuse de plein de choses et il y a parfois des dérapages. Depuis le printemps dernier, certaines de ces accusations sont devenues très publiques, incitant parfois à la haine envers nous. Envers notre équipe. J’observe des employé·e·s, des membres du conseil d’administration, des contractuel·le·s et des bénévoles, qui travaillent avec acharnement pour faire avancer notre mission, se faire cibler personnellement ou collectivement et en souffrir. Je dirige des équipes depuis plus de 15 ans; je n’ai jamais rencontré un tel défi sur le plan humain. C’est inacceptable.
J’ai longtemps espéré qu’on comprendrait que Fierté Montréal travaille avec lucidité dans un monde imparfait afin de le faire évoluer, et ce, sans tomber dans des discours extrêmes ou qui divisent. Il semble que cet espoir était naïf.
Je réponds donc, ici, directement aux accusations les plus fréquentes.
« Fierté Montréal est riche. »
Fierté Montréal traine un boulet financier depuis des années, nous obligeant à suivre un plan strict de redressement financier depuis deux ans. La taille du budget est adaptée à l’ampleur de nos activités. Il n’y a aucune dépense frivole. Le nombre actuel d’employé·e·s n’est pas suffisant pour répondre à l’ampleur des attentes des communautés, ce qui nous oblige à faire évoluer rapidement notre modèle d’affaires et de réaménager certaines dépenses pour créer des postes. Fierté Montréal est un organisme à but non lucratif qui produit un Festival très majoritairement gratuit, offrant plus d’une centaine d’activités chaque année.
« Fierté Montréal est blanche. » « Fierté Montréal est raciste. » Depuis 2022, plus de 60% des artistes apparaissant sur nos scènes sont des personnes racisées. Des événements mettant en valeur la richesse de ces communautés sont systématiquement proposés. Le conseil d’administration est majoritairement formé de personnes racisées, dont le président, la personne secrétaire et le trésorier, ainsi que trois présidences de comité. Au sein de l’équipe administrative, deux rôles de direction sont occupés par des personnes racisées. Alors que nous créons de nouveaux postes, nous allons proactivement à la rencontre des communautés racisées afin de diversifier progressivement l’équipe. Une part importante de nos 500 contractuel·le·s et 300 bénévoles sont issu·e·s des communautés racisées; bien que nous n’ayons pas encore de données probantes en ce sens, nous visons à mettre en place des sondages volontaires d’autoidentification dès cette année afin de suivre l’évolution de notre main d’œuvre. Une formation anti-oppression est offerte à chaque année à toutes les équipes du Festival.
« Fierté Montréal est cis. »
Dès 2022, environ 20% des artistes sur nos scènes s’identifiaient comme trans ou non binaire. Cette proportion se maintient d’année en année, avec un renouvellement constant des artistes. La programmation du Festival propose certains événements faits par et pour les communautés trans. Le conseil d’administration et l’équipe permanente comptent des personnes trans et non binaires, tout comme l’équipe contractuelle du Festival.
« Fierté Montréal encourage le pinkwashing. »
Toute organisation qui s’associe à Fierté Montréal doit démontrer un engagement authentique envers les droits et le respect de la dignité des personnes 2SLGBTQIA+. Nous nous assurerons que les organisations s’engagent véritablement auprès des communautés, sans chercher à exploiter les causes 2SLGBTQIA+ uniquement pour améliorer leur image. Nous n’entamons aucune entente de partenariat sans avoir des discussions approfondies à ce sujet. Depuis récemment, nous avons mis en place un cadre d’analyse et d’inventaires de nos partenaires afin d’observer leurs avancements en matière d’équité, de diversité et d’inclusion. Lorsqu’une entreprise n’est pas mure pour une alliance avec Fierté Montréal, il nous arrive de les rediriger vers des organismes offrant des formations ou, tout simplement, d’interrompre les discussions.
« Fierté Montréal est capitaliste. » Nous vivons, nous toustes, dans un monde capitaliste, un système brisé qui accroit les inégalités. Fierté Montréal est née et continue d’évoluer dans ce monde. Plutôt que de l’ignorer, nous décidons en toute lucidité de travailler dans ce système afin de contribuer à réduire ces inégalités. Ceci passe d’abord par la redistribution de la richesse afin d’organiser un festival, des projets communautaires et des initiatives artistiques et culturels qui célèbrent la créativité et la résilience de nos communautés. Ce qui, d’ailleurs, est pleinement compris et assumé par nos partenaires financiers.
« Fierté Montréal est sioniste. » « Fierté Montréal finance des organisations israéliennes. » Fierté Montréal ne finance aucune organisation israélienne, ni aucune organisation internationale. Fierté Montréal ne prend pas position politiquement au niveau international. Nous sommes à l’écoute des communautés 2SLGBTQIA+ locales qui souffrent directement ou indirectement de bouleversements et conflits géopolitiques et demeurons solidaires dans un cadre sécuritaire et bienveillant. Ceci inclut la sécurisation de ces personnes lorsqu’elles participent à nos activités. L’été dernier, des groupes pro-palestiniens queer locaux et des groupes juifs queer locaux souhaitaient prendre part au Défilé de la Fierté qui, rappelons-le, demeure une forme de manifestation rassemblant des personnes de tout horizon. La solidarité passant par la sécurisation de toutes les personnes, nous avons offert aux deux groupes un soutien supplémentaire en sécurité afin qu’ils puissent défiler et s’exprimer de manière sécuritaire. Fierté Montréal comprend et salue la volonté des membres des communautés 2SLGBTQIA+ qui ont pris action dans le but d’influencer les preneur·euse·s de décision.
« Fierté Montréal encourage la brutalité policière. » « Fierté Montréal est anti-police. » « Fierté Montréal est pro-police. » Fierté Montréal est une organisation pacifiste et humaniste qui croit au respect de la dignité de toute personne. Afin d’assurer la sécurité des communautés pendant le Festival, dans le cadre de notre entente de soutien technique avec la Ville de Montréal, nous bénéficions de l’appui du SPVM, notamment des postes de quartier, de la planification opérationnelle, des mesures d’urgence ou encore du Module des incidents et des crimes haineux. Dans le contexte sociétal actuel, il est impossible pour un festival d’abord conçu pour des personnes marginalisées d’assurer seul la sécurité d’un achalandage de près de 800 000 participant·e·s. À cela s’ajoute de multiples autres mesures de sécurité privée. Le SPVM est un important allié opérationnel et stratégique de Fierté Montréal. Nous apprenons l’un de l’autre, sans oublier les erreurs du passé, afin d’améliorer le soutien aux communautés de la diversité sexuelle et de genre.
Nous avons toléré beaucoup de désinformation au sujet de Fierté Montréal au cours de la dernière année. C’était une erreur, nous aurions dû y répondre.
Plusieurs collègues des organismes communautaires sont venu·e·s à notre rencontre, émoralisé·e·s par ces discours, souhaitant nous appuyer, mais nous suppliant d’abord de parler. C’est ce que nous allons maintenant faire en cas de désinformation. La critique constructive, quant à elle, sera toujours bienvenue.
La liberté d’expression est un droit; la désinformation est un danger. Dans le contexte actuel de négation de l’identité des personnes trans et non binaires, de recrudescence de l’intimidation et de polarisation dans les écoles, du sacrifice de la vérification des faits sur les réseaux sociaux, de discours perturbants de leaders politiques de notre côté de la frontière, de recul très réel de droits des communautés un peu partout sur la planète, Fierté Montréal appelle à la solidarité au sein des communautés.
Nous n’avons pas à nous entendre sur tout, mais nous espérons que, minimalement, toustes respectent la dignité des personnes et la diversité des tactiques. Autrement, nous offrons des munitions aux forces racistes, sexistes, transphobes, lesbophobes, homophobes, biphobes, sérophobes et anti-droits de la personne.
L’heure est trop grave pour se diviser.6
Dans un quartier dynamique et en constante évolution comme le Village, la Société de développement commercial (SDC) du Village, représentant quelque 255 membres, se distingue par sa diversité. Composée d'hommes, de femmes, de personnes non binaires, ainsi que de membres des communautés 2SLGBTQIA+ et leurs allié·e·s, la SDC met un point d'honneur à valoriser tous ses membres, et notamment les femmes entrepreneures qui, jour après jour, insufflent une énergie nouvelle et contribuent à la vitalité du Village.
À l’occasion du 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, la SDC du Village a voulu mettre en lumière ces femmes qui transforment le paysage du Village et qui veillent à offrir un accueil chaleureux et inclusif à toutes les clientèles dans leurs établissements.
Parmi ces femmes entrepreneures, on pense à la Boutique Osez et à plusieurs restaurants emblématiques du secteur, où l'énergie et la passion sont palpables. Ces femmes audacieuses, visionnaires et solidaires rêvent d’un Village encore plus fier, animé par un esprit communautaire fort, où les commerçant·e·s s'entraident et collaborent pour faire rayonner le quartier.
Le vendredi 7 février, lors d'une table ronde, nous avons échangé avec Lee-Anne Millaire Lafleur, copropriétaire du restaurant Palme, avec le chef Ralph Alerte. Ouvert en 2017, le Palme propose une cuisine caribéenne revisitée qui fait honneur à la diversité des saveurs. Nous avons aussi eu le plaisir de discuter avec Catherine St-Cyr, copropriétaire du bistro végane Tendresse, et Sylvie Fontaine, propriétaire de la Piazzetta du Village, un lieu symbolique qui fait partie du quartier depuis 1996. Bien entendu, Gabrielle Rondy, directrice générale de la SDC, était présente, rayonnante de vitalité.
Un Village en effervescence et en constante évolution
Le Village a toujours été un lieu d’effervescence et de rencontres, et aujourd'hui encore, de nombreuses femmes fréquentent ce quartier, que ce soit en tant qu'entrepreneures ou clientes. Sylvie Fontaine, par exemple, souligne que les femmes les plus discrètes, comme les lesbiennes, ne sont pas toujours visibles, mais leur présence est forte. « C'est une belle initiative de parler des femmes du Village », déclare-t-elle. Lee-Anne Millaire Lafleur, elle, témoigne de l'accueil chaleureux et de l'atmosphère sécuritaire qu’elles ressentent dans ses établissements, un aspect que les femmes apprécient particulièrement.
Le Village a connu des transformations et, même si la fréquentation des femmes était autrefois plus visible, des initiatives récentes montrent qu’il est possible de raviver cet esprit festif et convivial. Catherine St-Cyr, quant à elle, note que bien que les événements pour les femmes soient nombreux, il manque parfois un lieu où elles se sentent pleinement à l'aise. Elle propose même de nouvelles idées, comme des soirées spéciales pour femmes dans certains bars, afin de renforcer l’esprit communautaire et festif du Village.
L'engagement des femmes dans l’essor du Village
Pourquoi investir dans le Village ? Pour ces entrepreneures, l’opportunité d’affaires est indéniable. Sylvie Fontaine évoque l'attrait du quartier, particulièrement l’été avec la piétonnisation et l’animation de rue. Catherine St-Cyr et Lee-Anne Millaire Lafleur partagent un engagement fort pour la transformation du quartier, qu’il s’agisse de promouvoir des valeurs comme le véganisme ou d’offrir un lieu de rencontre multiculturel et inclusif. Leurs commerces sont des lieux de partage où toutes les communautés, y compris les communautés BIPOC queers, se sentent à la fois valorisées et accueillies.
Le Village : un lieu de possibilités infinies
Si le Village a perdu une partie de sa diversité commerciale, il est en pleine transformation. Gabrielle Rondy, directrice générale de la SDC du Village, le souligne : « Nous travaillons
activement à diversifier l'offre commerciale pour attirer de nouvelles clientèles, et nous veillons à offrir des commerces de proximité afin de répondre aux besoins des résident·e·s et des visiteur·euse·s. » Elle ajoute qu’avec le projet de réaménagement de la rue SainteCatherine qui va commencer cet été, le quartier pourrait bien vivre une seconde jeunesse, portée par de nouveaux résidents qui redynamiseront l’offre commerciale locale.
L’exemple du Tendresse, bistro végane, qui accueille beaucoup de femmes, montre que le Village est un lieu où la sécurité et l’accueil sont au cœur des préoccupations. Cependant, il reste des défis à relever, comme celui de renforcer encore la sécurité dans les espaces publics pour encourager davantage de femmes à s’y sentir à l’aise, de jour comme de nuit.
Lee-Anne Millaire Lafleur propose de nouveaux événements communautaires, comme une épluchette de blé d'Inde en fin de saison, pour créer davantage de moments de partage et raviver l'esprit de fête du Village.
Vers un Village plus inclusif et solidaire
Les commerçant·e·s du Village, en particulier les femmes entrepreneures, jouent un rôle clé dans la création d'un environnement plus inclusif et solidaire. Grâce à des projets comme le Fonds d’initiatives locales de l’arrondissement de Ville-Marie, la SDC travaille d'arrache-pied pour revitaliser le Village et en faire un lieu plus diversifié, plus dynamique et encore plus accueillant pour toutes les communautés 2SLGBTQIA+. Le travail collaboratif et la solidarité entre commerçant·e·s et résident·e·s sont essentiels pour favoriser cette relance.
Gabrielle Rondy conclut : « Nous croyons fermement qu'un Village plus inclusif et solidaire est la clé pour attirer une clientèle variée et assurer le dynamisme du quartier. C’est ainsi que nous construirons ensemble un Village fort, fier et résilient. » 6
« Toutes les peurs avec lesquelles les gens appellent, on les vit aussi » : être pair aidant devant la haine
Depuis la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le 5 novembre dernier, les téléphones ne dérougissent pas chez Interligne (anciennement Gai-Écoute), la seule ligne de crise panquébécoise desservant la communauté LGBTQ+.
« Les chiffres [pour l’année 2024] ne sont pas encore comptabilisés…mais il y a eu une augmentation marquée des appels au sujet de Trump. Il y avait déjà des appels sur Trump depuis quelques années, mais ce nombre-là a drastiquement augmenté depuis son entrée au pouvoir », relate le coordonnateur des communications d’Interligne, Elo Gauthier-Lamothe.
Depuis son entrée en fonction le 20 janvier, le président a signé des décrets particulièrement durs à l’endroit des personnes trans et non binaires, dont un selon lequel le gouvernement américain reconnaîtrait seulement deux genres (femme et homme) et un autre qui interdit le financement public des soins d’affirmation de genre pour les jeunes trans et non binaires (quoique ce dernier a été temporairement suspendu par un juge le 13 février).
Depuis l’élection américaine, les intervenant.e.s d’Interligne ont observé « une anxiété par rapport au climat actuel, un sentiment d’incertitude devant l’avenir et une peur du recul des droits, aux États-Unis, mais aussi ici », note Elo Gauthier-Lamothe.
La peur à laquelle il fait référence n’est pas hypothétique. Le chef conservateur, Pierre Poilievre , a récemment déclaré que les « mâles biologiques » devraient être exclus des espaces réservés aux femmes et le gouvernement albertain a proposé une liste de changements législatifs qui pourraient potentiellement restreindre l’accès aux sports scolaires et aux soins d’affirmation de genre pour les jeunes trans. Au Québec, chez les adolescent.e.s, l’ouverture envers les personnes LGBTQ+ a reculé pour la première fois en 2024, après 30 ans de progrès, selon un rapport du Groupe de recherche et d’intervention sociale (GRIS-Montréal), publié en janvier.
Tout comme Elo Gauthier-Lamothe, Marie Houzeau, directrice générale du GRIS-Montréal, considère que le climat politique y est pour quelque chose. En tant qu’intervenante du GRIS, Marie partage son vécu avec des élèves de la fin du primaire et du secondaire depuis plus de 20 ans, dans le but de combattre des préjugés. Selon elle, leurs attitudes ont évolué « en diagramme de cloche ».
« Au début, peut-être, les jeunes qui étaient plus ouverts étaient minoritaires, puis ils sont devenus majoritaires… maintenant, il y a un retour du balancier », dit-elle. Dans les sondages
remplis par les élèves et lors des périodes de questions, les intervenants ont droit à des commentaires décomplexés — tels que « je suis homophobe et c’est mon droit » — et parfois violents.
« Évidemment, ce n’est pas tous les jeunes, mais cette évolution du climat est perceptible », observe Marie Houzeau. Elle pointe du doigt non seulement les discours politiques, mais aussi la polarisation sur les réseaux sociaux. « Forcément, ça finit par avoir un impact dans la vraie vie. »
Chez Aide aux trans du Québec (ATQ), qui opère une ligne d’écoute et des groupes de soutien pour des personnes trans et en questionnement, on fait un constat similaire. « Cette montée de la haine, c’est de plus en plus discuté », dit Kim Forget-Desrosiers, coordonnatrice de services à l’ATQ. Il y a quelques années, Kim et ses collègues ont constaté une recrudescence de la transphobie dans les médias anglais. « On s’est dit, mon Dieu, si ça arrive aux ÉtatsUnis, ça va certainement arriver au Canada. Et au Canada aussi, c’est commencé. »
La situation présente un défi pour les trois services, quand des bénévoles surchargé.e.s décident de prendre un pas de recul et que d’autres doivent en prendre plus sur leurs épaules. Comment aide-t-on des personnes à composer avec leurs peurs, quand on vit la même chose qu’elles ? C’est le défi d’Interligne, du GRIS et de l’ATQ, qui offrent des services « par et pour » la communauté LGBTQ+ et les gens en questionnement. « Toutes les peurs avec lesquelles les gens appellent, [les bénévoles] les vivent aussi », résume Elo.
« Appliquer les techniques qu’on propose, ça nous aide énormément. Une des choses [qu’on suggère aux intervenants et aux gens qui font appel à nous], c’est de rester informé.e.s sans trop s’informer — on n’a pas besoin de regarder les nouvelles toutes les 15 minutes. Aussi, c’est bien d’être dans l’action, mais il faut prendre des breaks — ce qui peut être différent pour chaque personne », suggère Kim.
Les deux intervenants mettent aussi l’accent sur l’importance de se retrouver en communauté, entre personnes qui vivent des choses semblables. « Les communautés [queer et trans] vont toujours continuer d’exister, même si un gouvernement n’est pas favorable à leur existence. S’impliquer dans [votre] communauté, ça peut être une façon de combattre ce sentiment d’impuissance », conclut Elo Gauthier-Lamothe. 6
RUBY PRATKA irenepratka1@gmail.com
INFOS | Les services de soutien d’Interligne sont disponibles 24 heures sur 24, par téléphone et par texto, au 1-888-505-1010.
La ligne d’écoute et de référence de l’ATQ est ouverte tous les jours de 9 h à 21 h, au 1-855-909-9038.
Joignez Jeunesse j’écoute (ligne de crise pour les 18 ans et moins) en appelant au 1 800 668-6868 ou en textant PARLER à 686868.
Pour parler avec un conseiller en prévention du suicide, appelle 1-866-APPELLE en tout temps. Le site du Gris-Montréal est www.gris.ca.
Dans la période trouble que nous vivons et au regard du recul auquel nous assistons pour les droits des communautés LGBTQ+, se tourner vers l’histoire de nos luttes peut être une source d’espoir et surtout un sursaut pour réagir. Avec Quand nos désirs font désordre, de l’historien Mathias Quéré, sur l’histoire du mouvement homosexuel en France, 1974-1986, c’est une piqure de rappel que nos désirs et notre parole doivent s’affirmer sans obtenir l’approbation de la majorité, des institutions. Ce qui devrait nous faire réfléchir sur nos stratégies actuelles trop souvent axées sur les compromis que sur l’affirmation de ce que nous sommes.
Il serait trop long de détailler cette longue marche des affirmations homosexuelles en France et qui prendra fin avec l’arrivée du sida. Soulignons simplement, les difficiles relations avec les partis politiques plus progressistes à l’époque en France, les relations parfois conflictuelles avec le mouvement lesbien, lui-même aux prises avec les groupes féministes qui émergeaient dans le même temps, les divergences à l’intérieur même des groupes homosexuels de l’époque ou encore les oppositions entre Paris et la province. Une histoire qui reste à découvrir selon Mathias Quéré et dont on pourrait tirer quelques enseignements.
Commentt’estvenuel’idéedecetterecherchesurlanaissancedumouvementgaietlesbien enFrance?
MATHIAS QUÉRÉ : Cela remonte à loin. En 2009, j’étais étudiant en Bretagne et on bloquait une université pour protester contre un projet du gouvernement qui voulait réformer l’accès aux universités. Pendant cette occupation de l’université, une amie m’a remis un bouquin dont le titre est : Rapport contre la normalité du FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) publié en 1971. Et ça été pour moi une révélation, de lire que 50 ans plus tôt il y avait eu des homosexuel.le.s qui s’affichaient comme révolutionnaires, qui avait décidé de sortir collectivement du placard. Cela m’a bouleversé et je me suis mis à chercher dans les bibliothèques, les librairies, des documents, des livres, etc. qui m’en apprendraient plus. Et malheureusement, je n’ai presque rien trouvé. Mais le désir d’en savoir plus était là. Quelques années plus tard, j’arrive à Toulouse, je décide de reprendre des études et tout de suite je commence mes recherches pour en savoir plus sur ces groupes, sur cette période de l’histoire.
Ilfallaitaussiretrouverdestémoinsdecetteépoque,etl’onsaitquebeaucoupsontdécédés dusida?
MATHIAS QUÉRÉ : Cela n’a pas été facile au début, mais heureusement j’ai rencontré Christian Deleuze qui avait été membre du GLH (Groupe de libération homosexuelle) de Marseille, et lui m’a donné le nom de personnes à contacter, et donc j’ai pu rencontrer beaucoup
de personnes qui avaient participé à ce grand mouvement de libération, mais cela a pris beaucoup de temps.
Qu’est-cequit’aleplusmarquédans cetterecherche?
MATHIAS QUÉRÉ : Entre autres, c’est de voir à l’époque qu’il y avait un très grand nombre de groupes dans beaucoup de villes de France. On pense à de grandes villes, Marseille, Brest, Mulhouse, Tour, et même dans des villes moins importantes. Il y avait plus d’une vingtaine de GLH. Tout ne venait pas de Paris, et il y avait parfois des discussions houleuses puisque le CUARH (Comité d’urgence anti-répression homosexuelle) qui se voulait entre autres la vitrine des GLH avec son mensuel Homophonies était basé à Paris. Mais l’existence de ces nombreux groupes à travers la France est une des spécificités du mouvement homosexuel et lesbien de cette époque.
Biensûrtarecherches’arrêteauxfrontièresdelaFrance,est-cequetupensesqu’ily aeuuneinfluenceliéeàcequisepassaitaussiauxÉtats-Unis,jepenseentreautresaux événementsdeStonewall?
MATHIAS QUÉRÉ : Pas vraiment. Bien sûr les militant.e.s de l’époque connaissaient Stonewall ou encore regardaient ce qui se passait à l’étranger, mais il y a très peu de références aux États-Unis dans les premiers textes des GLH. Les États-Unis étaient considérés comme impérialiste pour le mouvement homosexuel français qui s’inscrivait dans une démarche révolutionnaire, trotskyste entre autres. Je crois que Stonewall symbolise en fait le début d’une inexorable marche vers l’émancipation, alors que l’on s’en rend compte, il y a eu beaucoup d’à-coups, et que cette émancipation est toujours en devenir. L’influence des États-Unis se fera surtout à partir des années 80, au moment où apparaissent de plus en plus de bars, de boîtes, où il y a aussi une privatisation qui s’opère avec la création de magazines qui ne sont plus issus de groupes militants.
Quelleestpourtoil'importancedeconnaîtrecettehistoire?
MATHIAS QUÉRÉ : Tout d’abord, parce que nous assistons à une montée des discours d’extrême-droite en Europe, aux États-Unis, et que l’histoire peut nous aider à mieux réagir. De plus, c’est le désir de la transmission de cette histoire, qui a été marquée très vite par la disparition de toute une génération par le Sida. J’avais surtout envie de rappeler des discours, des pratiques, d’ouvrir des imaginaires que l’on connaît moins, de les remettre au goût du jour, de se les réapproprier d’une certaine façon parce que c’est notre histoire.6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Quand nos désirs font désordre : Une histoire du mouvement homosexuel en France, 1974-1986, de Mathias Quéré, Lux Éditeur, Montréal, 2025, 224 pages. En 2019, Mathias Quéré publiait aux éditions Tahin Party, Qui sème le vent récolte la tapette, une histoire des Groupes de libération homosexuels (GLH) en France de 1974 à 1979.
Le 13 janvier dernier, Charles Milliard se lançait officiellement dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, en présentant le plus naturellement du monde son conjoint : une rareté dans le paysage politique québécois. Fugues l’a rencontré pour découvrir son parcours.
Quelle place occupait l’implication citoyenne dans votre jeunesse ?
CHARLES MILLIARD : Vers 17-18 ans, je m’impliquais dans la Commission jeunesse du PLQ. J’ai fait du bénévolat dans un service d’écoute pour aider les personnes seules ou avec des pensées suicidaires. À l’université, j’ai aussi été président de l’Association canadienne des étudiants en pharmacie.
Pourquoivouliez-vousdevenirpharmacien?
CHARLES MILLIARD : C’est la relation d’aide dans sa plus belle expression. On est sur le « bord » de la rue, en première ligne pour aider les gens et écouter des problèmes dont on ignorait l’existence deux minutes plus tôt, car les personnes n’avaient pas rendez-vous. Il y a une sorte d’instantanéité dans la relation qui m’a toujours plu. Mon frère, de 11 ans mon aîné, est pharmacien et propriétaire d’une pharmacie en Mauricie. Je l’ai vu grandir là-dedans et il a été une inspiration.
Dequelgenredefamilleêtes-vousissu?
CHARLES MILLIARD : Ma famille vient de Kamouraska dans le Bas-Saint-Laurent. Je suis né en 1979 à Lévis, où j’ai vécu durant 22 ans. J’ai étudié à Québec. Ma mère était professeure de français et de théâtre dans le système public. Elle était même directrice d’école quand j’étais à la polyvalente, ce qui créait des situations intéressantes. Mon père était charpentier-menuisier : il a contribué à construire presque tous les centres commerciaux à Québec. On était une famille de classe moyenne où on n’a jamais manqué de rien. Je n’étais pas prédestiné à la politique. C’est moi qui apportais le sujet à la table constamment.
Àquoiressemblevotreparcoursd’acceptationdevotreorientationsexuelle? Je parle rarement de ça en entrevue, mais je suis ouvert à le faire. Je l’ai eu vraiment facile. Je n’ai pas vécu de problèmes. Je ne l’ai jamais cachée, mais je n’ai jamais écrit un courriel ou un communiqué de presse pour en parler. Ça a toujours été une partie de moi, mais pas un élément de différenciation. Je suis la preuve qu’il y a de belles histoires qui existent dans un processus comme celui-là, même s’il y en a encore beaucoup trop de mauvaises.
Vous avez été impliqué avec les Jeunes progressistes-conservateurs au début des années2000.Commentexpliquez-vouscetteassociationàdeslecteursLGBTQ+quivoient lespartisconservateurscommeunemenacepourleursdroitsetpourleursurvie?
CHARLES MILLIARD : J’étais impliqué avec Jean Charest et Joe Clark au fédéral de 1997 à 2003. Le parti n’existe plus aujourd’hui. Il était ce que je veux représenter en politique : le portefeuille à droite et le cœur à gauche. On parlait de politiques économiques, de rigueur budgétaire et de respect de la capacité de payer de la population, avec des recettes fiscales qui peuvent financer des programmes, faire vivre le modèle québécois et le filet social. Il y a quelque chose d’intéressant dans la droite économique, mais quand on parle de droite sociale, je ne suis pas là du tout. Rien, zéro, nada.
Enquoivosexpériencesprofessionnellespeuvent-ellesvousservirenpolitique?
CHARLES MILLIARD : En pharmacie, j’ai développé mon écoute et ma capacité à trouver des solutions. Ça peut sembler ésotérique, mais un politicien est quelqu’un qui doit représenter le peuple, l’écouter et matérialiser ce qu’il entend. Aussi, avoir une expérience dans le réseau de la santé, alors qu’il s’agit du plus gros budget du Québec, ce n’est pas vilain. Au PLQ, on a eu des médecins comme Gaétan Barrette, Yves Bolduc et Philippe Couillard, mais rarement d’autres profils de politiciens issus de la santé.
EtvotreprésidencedelaFédérationdeschambresdecommerceduQuébec?
CHARLES MILLIARD : Je commentais énormément l’actualité et on essayait d’influencer les politiciens. Je disais souvent que je faisais de la politique sans être élu et que personne ne me détestait. Avec le recul, même si ce n’était pas planifié, je réalise que c’était un excellent terrain de pratique pour la politique. Ça fait 25 ans que je me promène à travers le Québec. Quand je dirigeais les pharmacies Uniprix, il y en avait 400 partout en province. Il y a 125 chambres de commerce et je les ai toutes visitées. Les galas, les remises de prix, les rencontres de MRC, j’y suis allé. Ça m’a permis de créer un réseau assez puissant. Et mes adversaires le savent.
Quelleestvotrevision?
CHARLES MILLIARD : Je veux représenter le renouveau enraciné. On est à la fin d’un cycle politique au Québec. On doit renouveler le PLQ, qui est le plus vieux parti du Québec. Il a été fondé en 1867. Pourtant, il est encore en danger. Il faut réussir à donner les clés du parti à une nouvelle génération, comme le Parti québécois a réussi à le faire avec Paul St-Pierre Plamondon, et comme la CAQ ne réussira probablement pas à le faire, selon moi.
Etvosidées?
CHARLES MILLIARD : Je veux parler d’enjeux de table de cuisine. Je ne veux pas que la campagne porte seulement sur la laïcité, l’immigration et la langue, qui sont des sujets importants, mais sur lesquels nos opposants veulent toujours nous ramener. Au PLQ, on veut rassembler tous les Québécois, alors c’est sûr qu’on a des positions moins clivantes que les autres.
En gros, je veux parler de la santé de nos PME, de la vitalité des centres-villes dans les régions du Québec, de transports pour accéder au territoire québécois pour le développer et de culture. J’ai été largement impliqué dans plusieurs organisations culturelles (FTA, Festival de Lanaudière, OSM). J’ai beaucoup d’amis dans le milieu, qui ne sont pas toujours libéraux, mais qui savent que le milieu artistique sera bien représenté avec moi. La revue du statut de l’artiste est un enjeu important.
Votreregardsurlemondeest-ilinfluencéparlefaitquevousappartenezàuneminorité?
CHARLES MILLIARD : C’est une des questions les plus intelligentes qu’on m’a posées dans les dernières semaines... Quand tu fais partie d’une minorité ou que tu connais des gens qui en font partie, tu vois le monde différemment. Je suis inquiet quand je vois le glissement des enjeux sociaux, quand il est question des minorités sexuelles et de genre, religieuses, culturelles. Le gouvernement doit être un rempart contre la marginalisation de toutes sortes.
En ce moment, la marque de commerce du gouvernement c’est : diviser pour régner. Je n’aime pas leur trame de fond. Par exemple, le fait que le Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie relève du ministère de la Condition féminine, ça brouille les lignes par rapport aux attentes de la communauté. J’aimais bien que ce soit sous l’égide du ministère de la Justice, parce que ça implique souvent la justice légale et sociale.
QuelsenjeuxtouchantlescommunautésLGBTQ+vouspréoccupent?
CHARLES MILLIARD : Certains enjeux de perception et d’autres pragmatiques. Par exemple, le VIH : si on redoublait d’efforts en prévention et en pédagogie, ça pourrait être derrière nous dans quelques années. On a laissé l’élastique s’étioler, parce que ce n’est plus mortel ou presque. J’aimerais qu’on retourne à un sentiment d’instabilité à ce sujet et qu’on soit plus aux aguets. Également, il faut des leaders qui rassemblent sur plusieurs enjeux LGBTQ+, mais on a malheureusement un contre-exemple au sud de la frontière.
Quepensez-vousducomitédessagesquin’inclutpasdepersonnestransetnonbinaires?
CHARLES MILLIARD : Des gens X qui parlent d’un problème Y, c’est rare que ça donne une bonne solution Z. C’est la même chose quand on parle d’enjeux religieux ou financiers : lorsqu’un groupe de personnes à Montréal décide ce qui est bon pour les régions du Québec, ça crée une frustration similaire.
Commentavez-vousimpliquévotreconjointdanslaréflexionsurlacourseàlachefferie?
CHARLES MILLIARD : Je n’ai jamais caché mon intérêt pour la politique. Je ne savais pas quand ni comment, mais il ne s’est pas réveillé un matin très surpris de ça. Il me supporte à 100 %. C’est un immense engagement de temps, financier, émotionnel et réputationnel.
Quiest-il?
CHARLES MILLIARD : Il s’appelle Simon. On est ensemble depuis trois ans. Il travaille dans le milieu de l’assurance. Il est originaire de la Mauricie. On habite en Estrie et on visite nos proches à Lévis et à Trois-Rivières, alors on n’est pas des touristes quand on se promène au Québec.
Horsdutravail,quelgenredepersonneêtes-vous?
CHARLES MILLIARD : J’aime beaucoup lire, aller au théâtre et suivre l’actualité. Avec la pandémie et la quarantaine, je suis devenu plus sportif. Je me suis mis au ski, je joue au curling, un sport largement méconnu et très intéressant. Je suis un gars de famille. Je suis sensible et je m’intéresse aux gens. J’ai une bonne intelligence émotionnelle. C’est une denrée rare dans la vie et je suis fier de l’avoir. Je croise tellement de gens qui se foutent de ce que les autres pensent. Je me trouve privilégié de ne pas être comme ça.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | https://www.charlesmilliard.org
Avec Chœurinfime (traduit par Mishka Lavigne) Billy-Ray Belcourt ne publie pas seulement son premier roman, après des années consacrées à la poésie. L’auteur autochtone queer pousse son narrateur à quitter la vie universitaire, à retourner dans le nord de l’Alberta et à interviewer des personnes ayant subi la brutalité de l’histoire pour écrire l’autobiographie du monde rural qui l’a vu grandir.
Pourquoias-tusentil’appeldelapoésieenpremier?
BILLY-RAY BELCOURT : Mon introduction à l’écriture créative, comme mode d’expression et façon d’améliorer ma conscience politique, s’est faite à travers la poésie. Je suivais des artistes de spoken word sur les réseaux sociaux et j’ai vu des enregistrements de leurs performances où iels pouvaient exprimer de grands sentiments sur l’histoire, ce qui a résonné très fort avec moi. J’ai vu la poésie comme un moyen d’aborder les nombreux éléments qui constituent le fait d’être autochtone et queer en Alberta. Je pense aussi que la poésie m’attirait parce qu’elle me permettait d’insister sur mon droit d’être libre, sans être défini à outrance par les logiques de l’oppression.
Commentétait-cedegrandirdanslenorddel’Albertaentantquepersonnequeer autochtone?
BILLY-RAY BELCOURT : À l’époque, le nord de l’Alberta était très conservateur. Mon rapport à la queerness existait à travers l’homophobie ou l’absence de personnes queers. J’ai construit ma propre queerness à travers la littérature et les médias. Je me cachais dans le sous-sol pour regarder des émissions LGBTQ+ quand il n’y avait personne à la maison. Et j’achetais des romans queers avec mon argent de poche. Quand je suis allé à Edmonton pour étudier, en espérant y déployer ma queerness, je n’étais pas préparé à composer avec le racisme et le colonialisme dans les espaces queers.
Tonnarrateurveutfracasserlepassédetoutessesforcespourlaisserpasserunelumière dontilnesoupçonnaitpasl’existence.Dirais-tuquesoninstinctlepousseàexplorerle passé?
BILLY-RAY BELCOURT : Exactement. Il prend la décision de retourner dans le nord de l’Alberta
pour interviewer des personnes qui ont expérimenté, chacune à leur façon, la brutalité de l’histoire. Il agit ainsi parce qu’il réalise qu’on ne peut pas se détacher du passé. En y retournant, au lieu de fuir, il espère comprendre quelque chose plutôt que de se faire écraser. Ça reflète ma propre histoire en tant que personne qui a grandi à une époque horrible pour être autochtone et queer.
Ilsentlebesoindequitterlemondeacadémiquepouréviterquesonécriturefasse seulementévoluerlesavoirinstitutionnel.Partages-tusonavis?
BILLY-RAY BELCOURT : Oui, ça explique ma propre décision de me détourner de l’écriture académique et de la vie universitaire. À l’origine, je pensais faire ma place au département d’études culturelles ou en études anglaises, mais à un certain point, j’ai voulu que mon travail circule à l’extérieur de ce milieu. Si j’utilisais seulement le langage académique, j’allais m’aliéner les publics qui me tiennent à cœur. J’ai encore une perspective académique dans mon travail, mais la dimension émotive est aussi importante que la théorie. Un roman permet de marier tous ces éléments dans le même espace.
Pourquoiétait-cenécessaired’écrire«l’autobiographiedel’Albertarurale»àtraversces rencontres?
BILLY-RAY BELCOURT : D’une part, il y a très peu de livres sur la vie dans le nord de l’Alberta en général et aucun que je pouvais trouver sur la vie des autochtones queers. Aussi, si j’avais quelque chose à écrire dans un roman, ça devait porter sur le contexte de ma jeunesse. Cela dit, je ne voulais pas interviewer les membres de ma famille et les placer dans une posture inconfortable. J’ai donc voulu créer des personnages qui pourraient parler de ce que ça signifie de vivre là-bas : un homosexuel dans le placard, une femme qui confronte l’hétéropatriarcat, un homme cri qui subit la brutalité policière, etc. Ils parlent d’expériences que je n’ai pas nécessairement.
Tonpersonnagedevientl’écrivaindelafamille,l’historienetlecoroner.Dirais-tuqu’ilsent uneresponsabilitéd’infuserdelabeautéetdedonnerdusensauxviespassées?
BILLY-RAY BELCOURT : Il réalise que les gens ne discutent pas nécessairement de leur passé en termes esthétiques et politiques. Ironiquement, ceux qui expérimentent les formes les plus intenses de l’oppression n’ont pas souvent accès au langage pour conceptualiser leurs expériences. Le roman est vraiment une tentative de leur donner les mots pour parler de leurs vies de cette façon. Évidemment, le livre a un objectif politique, mais aussi esthétique, comme tu le mentionnes. Je voulais parler de leurs vies non seulement en mettant l’accent sur leurs souffrances, mais aussi sur la beauté de leur capacité à survivre.
«il y a très peu de livres sur la vie dans le nord de l’Alberta en général et aucun que je pouvais trouver sur la vie des autochtones queers...»
Tuécrisqu’onnedevraitpascréeravecl’étatdumondeetquelaruedevraitêtrenotrepage blanche.Ressens-tutoujourscettedéchirureenécrivant?
BILLY-RAY BELCOURT : Il y a des moments dans l’histoire où l’art peut sembler futile. J’écrivais ce livre durant le procès de Gerald Stanley pour le meurtre de Colten Boushie, un homme cri en Saskatchewan. Ce procès a mis en lumière plusieurs logiques horribles de la colonisation. Je savais que la loi ne pouvait pas nécessairement permettre d’obtenir la justice, mais je me suis quand même senti accablé par le verdict d’acquittement. Je me disais que mon écriture ne servait à rien dans ce contexte et je voulais que mon personnage partage cette ambivalence. Mais, ultimement, le personnage écrit ce livre comme un moyen de défense. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | CHŒUR INTIME, de Billy-Ray Belcourt, traduction de Mishka Lavigne, Triptyque Queer, février 2025, 196 pages.
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Daniel French
L’auteur Daniel French nous revient, en 2025, avec un tout nouveau bouquin. Cette fois-ci, ce n’est pas un roman, mais plutôt un recueil de poèmes au titre choc : Suicidez-moi! Ce recueil comporte 18 poèmes et 9 textes, soit 27 écrits en tout. Il s’agit en quelque sorte d’un hommage au poète Émile Nelligan (1879 -1941) et certains textes sont inspirés carrément de ce poète qui est, en fait, son arrière-cousin du côté maternel… Oui, oui, il est réellement parent avec ce défunt poète ! La poétesse Pascale Cormier signe la préface du livre de French.
« C’est inspiré de ma vie, de ce que j’ai vécu depuis les dernières années », souligne-t-il. Daniel French a fouillé dans ses cahiers pour retrouver plusieurs textes rédigés depuis quelques années, y compris durant la pandémie de COVID-19 (en 2020-2021).
Mais ce titre, Suicidez-moi, n’est-il pas violent, voire brutal ? « Oui, mais ce n’est pas un livre de comptines de Passe-Partout, ça parle de maladie et de la mort de mon père, de la perte de mon emploi, de ma rupture avec Guillaume, avec qui j’ai été en couple pendant 12 ans, puis de mon déménagement. Il y a eu aussi une autre rupture avec un nouvel amant, un pervers narcissique néfaste, mes difficultés au travail, mes dépressions… Et, non, je ne voulais pas me suicider, mais c’est un recueil sombre. J’ai eu des moments très difficiles dans ma vie depuis quelques années et ce livre reflète cet état-là », explique Daniel French.
« Mon livre va représenter mes moments ténébreux en général, poursuit-il. Il y a un texte qui est plus lumineux, soit “La prisonnière”, [racontant] l’histoire d’un homme qui sent qu’il y a une femme en lui qui veut sortir. Finalement, la femme sort, l’homme devient
une femme et vit le bonheur et l’épanouissement ! » On retrouve des poèmes sur sa mère, sur son père, sur des amis qui l’ont inspiré, également. « Mais il ne faut pas s’attendre à un livre rempli d’amour et de bonheur, parce que ce n’est pas ça du tout ! »
Il y a aussi un poème sur le Village et ses problématiques, qui porte le titre de « La chute d’un Village ». Pourquoi ce quartier particulièrement ? « Le Village se dégrade à vue d’œil, l’insécurité, la drogue, les gangs de rue, etc., poursuit-il. J’ai peur de marcher sur Sainte-Catherine maintenant, surtout la nuit, mais aussi durant le jour pour me rendre au travail. C’est horrible et on ne semble pas pouvoir trouver des solutions… »
Précédemment, Daniel French avait publié L’eau des nuages (2014), Entre le rose & le noir (2015), Melting Blue Delicious (2016), Que Dieu te protège (2017) et Les vies d’ange (2018, au Québec) ou Ange de ville (en France, 2019).
Le roman L’eau des nuages a été adapté au théâtre par Marc-André Casavant et présenté au Festival Fringe de Montréal, c’était en 2017. En 2023, Luc Arsenault a adapté au théâtre le bouquin Ange de ville, qui suit la belle histoire d’un ange accompagnateur de personnes malades et sur le point de mourir. Une sorte de réflexion sur la mort.
French travaille en ce moment à l’écriture d’une pièce de théâtre qui s’appellera tout simplement Les ex. « Il s’agit de l’enterrement d’un gars et tous ses ex se retrouvent là. Ils se rendent compte qu’ils n’ont rien en commun, mais qu’ils se sont tous fait mentir par le défunt en question ! C’est drôle et c’est fort à la fois de vérité. J’en suis au premier jet en ce moment. Mais je suis inspiré par les relations que j’ai eues avec certains amants », dit-il.
« Dans mes crises d’anxiété, je suis devenu membre des P hœnix de Montréal [un club de fétichisme et de cuir]. Ils m’ont fait beaucoup de bien même, ils ont été très accueillants et très gentils. Ils m’ont accepté comme je suis. Je me suis fait des amis. J’ai toujours trouvé que le cuir, que les gars en cuir, c’est très sexy », dit Daniel French. La page couverture du livre n’a pas été décidée, mais elle sera sûrement une photo d’Andréa Robert Lezak (AKA Andrew Grey), qui est aussi un des photographes de Fugues et de la SDC du Village 6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Ce bouquin sera publié sur Interligne et sera disponible sur lulu.com
L’ACTEUR
Il parlait d’amour comme on peint un décor, Chaque mot, une flamme, un frisson, une ivresse, Beau comme l’aube, d’une grâce qui mord, Son regard jouait la douceur, la promesse. Au lever du rideau, tout n’était que velours, Un prince parfait aux gestes millimétrés, Mais sous le masque des premiers beaux jours, Se glissait l’ombre que je n’ai su deviner. Puis vint la brisure, lente et insidieuse, Son verbe un poison, ses silences des chaînes, Et moi, captif d’une scène trompeuse, Applaudissant l’éclat de ma peine. Car devant les autres, il brillait, souverain, L’amant rêvé, l’homme sans faille, Tandis qu’en coulisses, d’un rire assassin, Il jouait la cruauté, creusait l’entaille.
Mais aujourd’hui, son rôle se brise enfin, Son masque tombe, épars sur le parquet, Et moi, survivant de ce doux chagrin, Je quitte la salle, libre de ses secrets.
Lorsque The Virgo Queen chantait et dansait sur la scène de Canada’s DragRace, on voyait apparaître une flamme au fond de son regard. Le reste du temps, elle se tenait légèrement en retrait, plutôt timide, en laissant ses adversaires se crêper le chignon. Cette perception a été confirmée par la nouvelle reine de la drag canadienne en entrevue avec Fugues.
Quellesémotionst’onttraverséedepuistavictoireenjanvier?
THE VIRGO QUEEN : Beaucoup de fierté et d’excitation ! Depuis l’annonce de la victoire, je me suis sentie dépassée par ce qui m’arrivait et un peu surprise, mais en regardant les épisodes et en me rappelant le progrès que j’ai fait, j’ai compris à quel point j’avais excellé, surtout durant la finale.
Combiendefoisavais-tuauditionnépourl’émission?
THE VIRGO QUEEN : Trois. La première, pour la saison 2 : je me suis rendue très loin sans être sélectionnée. J’ai pris une pause l’année suivante. Puis, j’ai réessayé pour les saisons 4 et 5. Quand j’ai été prise, je n’en revenais pas ! Je ne pensais même pas à gagner la saison entière. J’étais simplement reconnaissante de vivre cette expérience.
Tuasd’ailleursvéculetoutauxcôtésdetadragdaughter,SanjinaDabishQueen.
THE VIRGO QUEEN : J’étais heureuse de pouvoir éduquer le public sur les familles drag et de montrer un exemple inspirant de ce à quoi ça peut ressembler. Durant la diffusion, beaucoup de personnes m’ont dit qu’elles ignoraient que ça existait. C’est très important que les jeunes queers sachent que c’est présent dans notre culture. Trop souvent, on ne montre que les aspects négatifs de nos communautés. C’était un privilège de présenter notre drag family. En plus, Sanjina est vraiment divertissante. C’était merveilleux de la voir déployer ses ailes durant l’émission.
Commentes-tudevenusadragmother?
THE VIRGO QUEEN : On a travaillé ensemble dans un restaurant pour une courte période. Un jour, je l’ai revue sur la rue, alors qu’elle attendait pour entrer dans un bar à Toronto. Elle avait de très longs ongles. J’ai tout de suite voulu savoir qui elle était. Je lui ai proposé de venir à la maison pour la transformer en drag Quand elle a enfilé un costume et une perruque, elle exultait. La suite appartient à l’histoire.
Lorsdetonarrivéedansl’atelier,quelleétaittonopiniondetesadversaires?
THE VIRGO QUEEN : Je ne pensais pas vraiment à elles comme ça. Je les appréciais et j’étais heureuse de passer du temps avec elles, mais je ne les percevais pas comme une compétition. Il faut dire que je n’étais pas très compétitive dans les premiers épisodes.
C’estétonnantdet’entendredireça,alorsquetuasgagnélespremierettroisièmedéfis.
THE VIRGO QUEEN : Oui, mais il s’agissait de domaines dans lesquels j’excelle et je comprenais très bien le processus de Drag Race. Je savais que je devais performer dans les défis de chant et de danse. Je ne suis pas une designer ni une couturière. Et les défis d’interprétation me rendent nerveuse, parce que je n’en ai pas fait souvent.
Queleffetcesvictoiresont-elleseusurtoi?
THE VIRGO QUEEN : Ça m’a définitivement donné confiance en mes capacités, mais dans la
compétition, ça a fait de moi une cible dans le regard de mes adversaires. Ça ajoutait donc beaucoup de stress et de pression. J’ai essayé de me concentrer sur un défi à la fois.
Quandas-tucommencéladrag?
THE VIRGO QUEEN : En 2016, ça fait presque 10 ans ! Quelqu’un m’avait montré Naomi Smalls en me disant que je lui ressemblais et que je pourrais faire comme elle dans les clubs en chantant. J’ai essayé, mais j’étais très insécure à l’idée d’aller en public. J’ai pris mon temps pour m’améliorer avant d’être vue. Je ne donnerais pas ce conseil à tout le monde. Je suis simplement une personne gênée et perfectionniste. Bref, mon premier contrat professionnel a eu lieu en 2019. Peu de temps après, j’ai quitté mon travail et mes études en musique, parce que je voulais faire du drag à temps plein. Je préférais mettre toute mon attention là-dedans.
Commentdécris-tuTheVirgoQueen?
THE VIRGO QUEEN : Je suis une performeuse assez polyvalente, particulièrement à l’aise en musique et en danse. Cela dit, je déteste parler de moi. C’est tellement étrange. Je ne pense pas que The Virgo Queen est un personnage. C’est plutôt une façon d’exprimer qui je suis pleinement. Je me sens encore moi-même en drag, même s’il y a un déclic, tout comme lorsque je fais de la musique devant public.
TuvisàToronto.Àquoiressemblelascènedraglà-bas?
THE VIRGO QUEEN : Elle est très diversifiée. On a plusieurs styles : drags queens, drags kings, drags à barbe, avec ou sans rembourrage. Il n’y a pas de cliques très définies. On voit généralement des casts très variés. Par contre, c’est très compétitif, car il y a tellement d’artistes. Quand j’ai commencé il y a quelques années, ça prenait au moins six mois pour avoir un contrat dans un bar. Il fallait se rendre à des scènes ouvertes (open stages) pour se faire connaître et devenir la personne dont tout le monde parle. Maintenant, tout est plus rapide.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | INSTAGRAM : @thevirgoqueen
James Longman
James Longman après avoir exploré le monde, il explore ses propres gènes
Le journaliste James Longman ne craint pas l’aventure. Spécialiste du Moyen-Orient, ce Britannique, présentement correspondant pour la chaîne américaine ABC, est principalement connu pour son travail journalistique aux quatre coins du monde, mais pas uniquement. James Longman vient de sortir son premier livre, TheInheritedMind, un essai dans lequel le journaliste enquête sur les manières dont la santé mentale de son père — qui souffrait de dépression et de schizophrénie, avant de se suicider — a pu influencer sa propre dépression et sa propre santé mentale de façon générale.
Tuasclairementfaitdenombreusesdécouverteslorsdetesrecherches.Maisqu’est-cequit’a surprisleplus?
JAMES LONGMAN : Je pense que c’est la réalisation que nos gènes ne sont pas simplement quelque chose avec lequel nous devons vivre, que nous devons tolérer, que nous devons surmonter ou dont nous devons passer outre. Les gènes sont en fait un outil qui vous permet de mieux vivre votre vie. Par exemple, ma prédisposition à la maladie mentale — que j’ai très clairement — n’était pas simplement quelque chose que je devais gérer. En fait, l’étude de l’épigénétique me donne beaucoup plus d’espoir sur la façon dont nous pouvons utiliser nos gènes pour mieux vivre. En effet, seuls 2% de nos gènes, notre ADN, sont notre hardware, les gènes physiques dont nous héritons, les codes pour lesquels nous ne pouvons rien faire. 98% de notre code génétique est notre software, qui permet à ce hardware de fonctionner, et vous pouvez faire des choses dans votre vie qui changeront la façon dont ce software fonctionne.
Quelleplacepenses-tuquetonhomosexualitéaouaeuedanstasantémentale?
JAMES LONGMAN : Il est tout d’abord important de préciser que le livre traite de la dépression médicale, [qui est une chose à laquelle] les gens sont confrontés, quelles que soient leurs circonstances. Les personnes de la communauté LGBTQ+ qui sont déprimées le sont souvent en raison de leur situation. C’est une distinction qui est importante à faire. Néanmoins, j’ai une prédisposition à la dépression médicale, qui a été aggravée ou déclenchée par l’impossibilité d’être moi-même. Et je pense que c’est quelque chose que beaucoup de gens qui sortent du placard, ou qui veulent sortir du placard, traversent. Le fait de ne pas pouvoir être soi-même et de se sentir isolé est un élément essentiel de la dépression.
TuesalléenTchétchéniepourenquêtersurlapersécutiondeshomosexuelsdanslarégion. Devantlacaméra,tuasfaitpreuved’uneforteaudaceenavouanttonhomosexualitéauchef delapolice.Qu’as-tutirédecetteexpérience?Regrettes-tudel’avoirfait?
JAMES LONGMAN : C’était une expérience étrange. Je n’avais pas l’intention de parler à qui que ce soit de mon homosexualité, pour ma sécurité personnelle et celle de l’équipe. C’est peutêtre l’un des cinq endroits les plus dangereux au monde pour les homosexuels. Lorsque nous étions dans la prison avec le chef de la police, il y avait quelque chose dans ce moment qui, selon moi, justifiait de le faire. Nous étions dans une cellule où les personnes homosexuelles étaient probablement détenues. Je me trouvais aux côtés du responsable des ordres donnés à la police d’arrêter les homosexuels. Je suis homosexuel et j’ai une caméra. Je me suis donc dit : « Il n’y a pas de meilleur endroit. » Évidemment, c’était un bon moment de télévision, mais j’ai aussi réussi, je l’espère, à percer le voile de ce type, ne serait-ce qu’une fraction de seconde, et à changer complètement son préjugé sur ce qu’est un homosexuel. Dans son esprit, il est impossible qu’un gai puisse être un journaliste international pour une chaîne américaine. Il pense que les homosexuels sont des dégénérés, qu’ils sont handicapés, qu’ils ne sont pas compétents et qu’ils ne méritent pas d’être des êtres humains. Donc, si je pouvais me tenir à ce moment-là et lui montrer que toutes ses idées sur les homosexuels ne sont peut-être pas vraies, j’avais le pouvoir de faire passer cela à la télévision. En plus, je voulais voir sa réaction et, à ce moment-là, ma propre réaction, qui a été que mon cœur battait très fort. J’ai donc pris sa main et je l’ai posée sur mon cœur. C’était quelque chose de tout à fait humain et j’ai essayé à nouveau de le toucher en tant qu’être humain.
Sens-tuqu’êtrehomosexuelt’aideoutedésavantagedanstacarrièredejournaliste?
JAMES LONGMAN : Je pense que cela fait de moi un meilleur journaliste. Tout simplement. Parce que, quand on est journaliste et qu’on fait mon travail, on parle à des gens qui sont sous-représentés, opprimés, vulnérables. Par définition, ils constituent une sorte de minorité. Et on comprend ce que c’est que de souffrir, on comprend ce que c’est que de vivre quelque chose de terrible, on comprend ce que c’est que d’avoir l’impression d’avoir tout perdu ou de risquer de tout perdre. Cela permet d’être compatissant et vulnérable avec les gens, et de comprendre ce que signifie leur vulnérabilité. C’est utile parce que je peux faire preuve d’empathie, je pense. Je ne dis pas que les personnes qui ne sont pas homosexuelles ne peuvent pas l’être, mais je pense que cela aide — en tout cas, c’est ce qui s’est passé pour moi.
Quepenses-tudespersonneshomosexuellesquiontpeurdevoyagerdansdeslieuxqui nesontpasgay-friendly?
JAMES LONGMAN : Je suis assez privilégié par rapport à tout cela. Je voyage avec une chaîne d’information, j’ai une caméra avec moi, je suis protégé. J’étais en Ouganda, par exemple, où l’on vient d’adopter une loi qui interdit non seulement aux homosexuels d’être homosexuels, mais qui dit également aux gens : « Si vous ne dénoncez pas un homosexuel ou une personne susceptible d’être homosexuelle aux autorités, vous risquez d’aller en prison pendant 20 ans. » Je me suis rendu sur place en tant qu’étranger privilégié ayant accès aux réseaux internationaux et travaillant pour un organisme de presse. Je ne suis pas sûr que je conseillerais au voyageur lambda d’aller en Ouganda.
Cela dit, je pense qu’il y a des pays dans le monde où, si ce n’est pas légalement, du moins culturellement, il peut être difficile d’être gai, mais ces endroits vous surprendront toujours. Je suis allé en Syrie quand j’étais jeune. J’avais 19 ans et j’essayais de trouver ce que je voulais faire en tant que journaliste, et j’ai fini par vivre là-bas. Je n’ai pas fait mon coming out parce que je savais que la culture syrienne ne m’accepterait pas. Mais j’y suis retourné en décembre dernier pour la chute d’Assad et j’ai revu des amis que je n’avais pas vus depuis des années, mais qui me suivaient évidemment sur Instagram. Et l’un de mes amis, un Syrien de mon âge, m’a dit : « Tu ne m’as jamais dit que tu étais gai ! » J’ai répondu : « Je ne pensais pas que ça passerait. » Et il m’a dit : « Mais bien sûr, c’est OK ! » Alors ce que je dirais, c’est que si vous êtes inquiet ou si vous vous posez des questions, peu importe où vous allez dans le monde, vos idées préconçues seront toujours remises en question, pas seulement à propos des homosexuels ou des questions LGBTQ+, mais à propos de tout. Gardez donc l’esprit ouvert. Le meilleur moyen d’ouvrir davantage son esprit est de voyager. Nous avons besoin de moins de peur dans ce monde. 6
pg.philippegranger@gmail.com
INFOS | The Inherited Mind: A Story of Family, Hope, and the Genetics of Mental Illness, James Longman, Hyperion Avenue, 2025, 304 pages.
The Godfather of Gay Lit Felice Picano turned his back on fame when he was the most famous gay writer in the world in 1980. Felice had written international bestsellers like The Lure which also was the first gay-themed book to be picked up by the Book of the Month club in America, four years after his 1975 debut novel Smart as a Devil was a finalist for the prestigious PEN/Hemingway Award.
Picano famously cofounded the Violet Quill literary club – with Andrew Holleran, Edmund White, Robert Ferro, Christopher Cox, Michael Grumley and George Whitmore – to promote and increase the visibility of gay authors and their works. Felice also founded and ran the SeaHorse Press and Gay Presses of New York for 15 years. Fittingly, in 2009 he received the Lambda Literary Foundation’s lifetime achievement Pioneer Award.
Now, 50 years after it was first published, Smart as a Devil as well as Picano’s 1976 bestseller Eyes are being reissued this spring by ReQueered Tales. Then in August, Rebel Satori Press
will publish In the Field with Janet 201, which features five sci-fi short stories set in the universe of his City on a Star trilogy.
Originally from New York, Picano lives in Los Angeles. We recently sat down for a candid Q&A about his new books, as well as his recent health battles, including cancer and a hip replacement.
YourclassicpsychologicalthrillersSmartastheDevilandEyesarebothbeingrepublished. Fiftyyearsago,whenyouwere31,didyouthinkyouwouldhavesuchincrediblelongevity asanauthor?
FELICE PICANO: My concern back then was just to get a book published. Period. The first book was a finalist for the Pen/Hemingway Award, the second one got even more attention. I kept asking myself, “How is this happening?” It was so amazing!
Eyeswasthenoptionedtobecomeafilm.
FELICE PICANO: I was in Hollywood in 1977 working for Brut Productions, a TV and film production company owned by Cary Grant, and a producer was trying to turn it into a movie. It never got made. They liked me and wanted me to continue on. But I collected the money and went home.
AsshowbizcolumnistJamesBacononceobserved,“Hollywoodisafour-lettertown!”
FELICE PICANO: It’s a big business. Some things work, some things don’t. I told Oscarnominated director and writer Frank Perry (Mommie Dearest) that Eyes couldn’t be turned into a movie because the man was the object of desire, not the woman. Eyes was under option for 20 years. Sissy Spacek had it, Lindsay Anderson had it. All kinds of people had it under option. I lived on Fire Island for 10 years on that option.
InAugust,RebelSatoriPresswillpublishIntheFieldwithJanet201,whichissetinthe universeofyourCityonaStartrilogy.
FELICE PICANO: It is five separate stories, two of which have already been published in magazines and anthologies, and it’s set in the universe of my trilogy. It’s about artificial intelligence and people and how eventually they will work together, not work together, and eventually mesh.
Doessci-fiallowyoutoexplorethehumancharactermorefully?
FELICE PICANO: Well, in a different way that is more free and open. These stories enable me to look at sexuality as something that happens. People are with people, and they decide to have sex and they are not identity bound. There isn’t somebody above them saying, “Oh, you can’t do that, or you can do that.” It just happens now. And since AI is a human construction, it is not alien at all. In fact, it is the most human thing we can do.
ItsoundslikeyouarenotscaredofAI.
FELICE PICANO: I’m not.
DoyounotfearAI-writtennovelscanreplacenovelsbyFelicePicano?
FELICE PICANO: No, everybody will recognize it’s not Felice Picano.
YouwerelastinMontrealin2022onabooktour.Shortlyafterthattouryouhadahealth scare.Whathappened?
FELICE PICANO: I had neck cancer. My health improved as a result of six months of intense
radiation and chemotherapy, which was ghastly. I lost a lot of weight and haven’t really regained it since, I’m quite thin now. Then I was in London last fall, and when I got back to the United States, I had another health scare, falling and breaking my hip. I had my hip replaced and while in the hospital they discovered I had breeding ulcer. So I’m still undergoing treatment for that. But my hip is replaced, and I’m walking without a cane now.
YouliveinWestHollywood.WhatwasitliketolivethroughtheLosAngeleswildfiresin January?
FELICE PICANO: Friends of mine in Altedena and Pasadena were evacuated, but they didn’t lose anything. But I’m sure there’s a lot of Hollywood people I’ve met who lost everything because they all moved to the Pacific Palisades.
WillyoustayinL.A.?
FELICE PICANO: Sure. The fires didn’t scare me.
Youarefamousforyourmemoirs.Manyiconsandcelebritieswritetheirautobiographies, butsomanyofthemarenotinteresting.Whatisthekeytoafascinatingmemoir?
FELICE PICANO: Concision, selection of time, place and period. My three memoirs Ambidextrous, Men Who Loved Me, and A House on the Ocean, A House on the Bay – the first one takes place from the age of 11 to 13, the second one from about 19 to 22, and the third one from about 31 to 35 – take place in very specific places. They have a limited cast of characters, and they read enough like novels that people read them like novels.
YouandIboththoughtthatTabHunter’s2005memoirTabHunterConfidential:TheMaking ofaMovieStarwascompelling.BothyouandTabhadaffairswithAnthonyPerkins.
FELICE PICANO: I only slept with Perkins once. And our affair happened much later. When I told Tab that, he said, “Oh no, he’s not gay anymore.” And I said, “You’re so naïve, dear.” But what made Tab’s memoir so interesting was we didn’t know what had happened to him. He was a movie star and then he vanished. So it was an interesting memoir and mystery.
Everybodywantstobefamoustoday,butfewthinkoftheramifications.Forinstance,do youmissanonymoussex?
FELICE PICANO: Yes! I miss it terribly. A friend of mine is recording video interviews of me
talking about my life, we’ve recorded about a dozen 45-minute instal ments. He said to me, “In 1980 you were the most famous gay writer in the world, and then you weren’t.” I replied to him that I didn’t like being famous, so I pulled back. I didn’t like what it was all about and I had other things to do. I concentrated on running SeaHorse Press and Gay Presses of New York and getting other people’s work out there, and getting other people well known, and I’m very glad I did that.
Peoplearestillobsessedwithfame…
FELICE PICANO: One of the things I discovered was people would come up to you and what they really wanted to know is, “Why are you famous, and why am I not?”
Ithankmyluckystarsyouchosetobeout.Ialwaysthoughtyourcareerwasagame changer.
FELICE PICANO: Why do you say that? I’m curious.
BeforetheVioletQuill,therewerewriterswhowerehomosexual.ThenyouandtheViolet QuillcamealongandcreatedGayLit.Youmadeitpossibleformeandotherstobeout.
FELICE PICANO: Yes, good. I’m glad to hear that. Wonderful! I’m so glad. If I did anything, I’m glad I did that.
You’realivinglegend,Felice.
FELICE PICANO: Alleged living legend! Despite my health issues, I’m still writing. I remain very creative. It’s like my writing life has its own thing going on.6
INFOS | https://www.felicepicano.net/ https://www.facebook.com/felicepicano
Entre partys, prestations de drags, activités communautaires, pièce de théâtre, exposition festivals, galas ou événements plus ou moins underground, découvrez LA sélection des choses les plus gaies, queer (ou LGBTQ-friendly) à faire en ville chaque mois…
Pour deux jours seulement, les 26 et 27 février, le Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, en collaboration avec la Fondation Massimadi (qui organise, entre autres, le festival de films et vidéos afro-caribéens queer de Montréal), présente une toute nouvelle exposition intitulée «Everyone dreams about me»..
Dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs, cet organisme de la rue Plessis, à Montréal, nous propose les œuvres de cinq jeunes artistes afroqueers qui se racontent ainsi à travers leurs créations, leurs vécus, en tant à la fois que personnes queers et afrodescendantes. Inspirée par les auteurs James Baldwin et Fabrice Nguena, l’exposition «Everyone dreams about me» nous invite à une réelle rencontre faite d’ouverture, de diversité et de fraternité.
Le titre de l’exposition, Everyone dreams about me, «a été inspiré par une conversation entre Audre Geraldine Lorde [une professeure afro-américaine, écrivaine, activiste et féministe, entre autres, NDLR], et James Baldwin [auteur afro-américain de romans, de poésies, de pièces de théâtre, etc., NDLR] dans Revolutionary Hope: A Conversation Between James Baldwin and Audre Lorde : Nobody was dreaming about me. Nobody was even studying me except as something to wipe out. (Personne ne rêvait de moi. Personne ne m’étudiait sauf comme quelque chose pour laquelle on voulait se débarrasser.) On trouvait que cela était à propos pour cette exposition destinée à donner plus de visibilité et d’espace de diffusion à des artistes afroqueers comprenant une multitude de techniques. Ce qui comptait le plus, c’était le récit, le vécu de ces artistes-là, de leurs œuvres en tant que personnes racisées et de la difficulté qu’ils ont à exposer leurs créations », explique l’organisatrice de cette exposition Louna Carbeti.
«En fait, c’est basé aussi sur le livre de Fabrice Nguena, AfroQueer (publié en 2024 chez Écosociété), dans lequel il parle des expériences de vie, des vécus des personnes afroqueers si différentes du reste de la population des communautés LGBTQ+», continue Louna Carbeti qui est bénévole au Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal. «L’idée de cette exposition vient de là et de la collaboration avec la Fondation Massimadi et son réseau d’artistes afroqueers et qui nous a soutenu dans ce projet-là avec enthousiasme.» Louna Carbeti mentionne au passage, également, la politologue et féministe décoloniale Françoise Vergès et ses nombreux ouvrages comme référence ici et qui cadre bien avec cette activité-ci.
Cinq artistes en tout ont répondu à l’appel lancé par le Centre et par Massimadi
• Fenyx (@nushka.flo) : artiste multidisciplinaire, qui présente une installation proposant sa réflexion autour d’un.e imaginaire ancêtre queer ;
• Musah (@nimatalksconcepts12) : qui est arrivé à Montréal il y a très peu de temps, est souvent présent aux événements pour prendre des photographe et est un membre actif du centre communautaire;
• Sarah (@sarahbeg.art) : artiste peinture dont l’art s’inspire surtout de l’identité afro. Elle offre pour l’exposition son interprétation de l’intersection Afro et Queer.
• Daylen (@its.daylen) : artiste multidisciplinaire à l’univers coloré, iel présentera des sculptures
• Ra’anaa Yaminah (@raanaa_yaminah) : iel présentera une installation sur sa vision des genres.
Déjà, les artistes en arts visuels ont très peu de lieux de diffusion, si on y ajoute le facteur racial, cela devient encore plus difficile. C’est l’un des principaux objectifs de cette exposition : de pouvoir offrir une salle pour y exposer des œuvres créées par des artistes afroqueers.
«Ici, on perçoit une identité raciale qui les façonne, c’est une population marginalisée moins représentée dans la culture. C’est un art qui parle à la communauté afroqueer puisqu’elle peut s’identifier à cet art-là. L’art prend ici différentes facettes que l’on peut voir et c’est vraiment qualitatif ce que ces artistes-là font et présentent. Cela donne l’occasion à la population québécoise de voir quelque chose à laquelle elle n’est pas habituée», de dire Louna Carbeti. Mais ce n’est pas tout puisque cette exposition s’inscrit également à l’occasion du lancement de la nouvelle collection Afro’Queer de la Bibliothèque à livres ouverts (BALO) et qui enrichi ainsi la documentation. «Cela va de la BD, du livre jeunesse, des romans mettant vedette des personnages afrodescendants, de la poésie, etc. Donc, on s’est rendu compte qu’on avait déjà une quarantaine et de livres, une collection à laquelle est venue s’ajouter environ une autre quarantaine de bouquins pour presque 90 ouvrages en tout dans cette collection de la Bibliothèque du centre communautaire», souligne Louna Carbeti, qui est dans un programme d’échange de l’Office franco-québécois pour la Jeunesse et qui connaît ainsi son tout premier hiver québécois rigoureux !
Le mercredi 26 février, il y a entrée libre pour le grand public, alors que le jeudi 27 février, de 19h à 21h, on pourra rencontrer les artistes qui seront sur place.6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Exposition, «Everyone dreams about me» au Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, 2075, rue Plessis, Montréal. ev.moishistoiredesnoirs.com/event/895
Tél. : 514-528-8424 ; massimadi.ca ou ccglm.org
Dans le cadre du troisième plan d’action issu de la politique gouvernementale Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté, au Québec, la Fondation Émergence recevra une subvention de 1,25 M$ pour soutenir son programme Pourquevieillirsoitgai. Dans un contexte où les communautés LGBTQ+ font face à des défis grandissants, on ne peut que se réjouir de l'annonce du gouvernement du Québec.
Ce troisième plan d’action de la politique gouvernementale Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté, au Québec est plus ambitieux, innovant et inclusif que jamais, et démontre une approche plus vaste, concertée, coordonnée et renouvelée pour répondre aux enjeux du vieillissement de la population.
Il vise à soutenir la réalisation de 102 actions portées par 34 ministères et organismes gouvernementaux partenaires, qui sont inscrites dans 12 axes d’intervention sur lesquels il est nécessaire d’agir pour concrétiser le vieillissement actif et améliorer les conditions de vie des personnes aînées.
Le soutien au développement, au transfert et à l’utilisation des connaissances, de la recherche et des innovations sociales est aussi prévu. L’amélioration du niveau de vie, des modes de vie et des milieux de vie, au cœur des actions présentées, fait appel aux personnes aînées, aux personnes proches aidantes et aux familles, aux intervenants et aux professionnels du réseau de la santé et des services sociaux, mais aussi aux acteurs de tous les secteurs de la société qui sont amenés à y contribuer.
«La Fondation aimerait remercier la ministre Martine Biron, la ministre Sonia Bélanger ainsi que Gouvernement du Québec pour leur engagement pour leur soutien à l’inclusion et la bientraitance des personnes aînées et futures aînées LGBTQI+ dans le cadre du Plan d'action gouvernemental 2024-2029 – La Fierté de vieillir», a déclaré Patrick Desmarais, président de l’organisme, à l’annonce de l’octroi de la subvention.
Grâce à ce soutien, la Fondation Émergence entend réaliser la mesure 96 du Plan d’action gouvernemental 2024-2029 – La fierté de vieillir, qui vise à promouvoir la bientraitance des personnes aînées LGBTQ+. «Cette mesure consiste à informer et à sensibiliser les intervenants dans les milieux aînés ainsi que les personnes aînées sur les réalités vécues par les personnes aînées LGBTQ+», précise ce 3e Plan d'action. «Il s’agit de prévenir des situations de nature discriminatoire et de réduire l’incidence des cas de maltraitance qu’elles peuvent subir.»
«Les aîné.e.s LGBTQ+ ont vécu une époque où leur identité était criminalisée, pathologisée et stigmatisée» explique Laurent Breault, directeur général de la Fondation. «Aujourd’hui, ils et elles méritent des milieux où ils peuvent être pleinement eux-mêmes.»
Concrètement, sur les 5 prochaines années, la Fondation Émergence offrira : 1. Une tournée de formation continue sur tout le territoire québécois, permettant de former plus de dix mille intervenant.e.s et aîné.e.s LGBTQ+.
2. Le déploiement d’une stratégie d’adhésion des milieux aînés à la Charte de la bientraitance envers les personnes aînées LGBTQ+, afin d’assurer des milieux et des services inclusifs
3. La création d’un symposium national réunissant les acteurices clés du milieu des aînés pour échanger et innover ensemble.
«Nous avons hâte d’entreprendre ce grand chantier en collaboration avec le Secrétariat à la Condition féminine, le Bureau de lutte contre l'homophobie et la transphobie, nos partenaires aînés et LGBTQ+» a déclaré Laurent Breault. «Grâce à cet appui essentiel, nous pourrons poursuivre notre mission d’éducation et de sensibilisation, pour que chaque personne puisse vieillir en toute dignité, dans le respect de son identité. Ensemble, faisons de la bientraitance une réalité pour toutes les générations !» 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | https://www.fondationemergence.org/pourquevieillirsoitgai
«À LA RENCONTRE DE LA DIVERSITÉ»
«Allié.e.s : À la rencontre de la diversité» est le titre d’un tout nouveau balado (podcast) créé par cet organisme. Lancé officiellement lors d’un événement public le 29 janvier dernier, ce balado d’une série de cinq épisodes vise à sensibiliser l’auditoire à la diversité sexuelle et de genre surtout dans ce contexte de polarisation sociale que l’on connaît en ce moment.
Ce lancement planifié d’avance tombait presque en même temps que la sortie des résultats de l’étude par le GRIS-Montréal sur l’inconfort des jeunes face aux personnes LGBTQ+. Des résultats qui démontre encore plus le besoin d’un outil de sensibilisation, comme Allié.e.s : À la rencontre de la diversité.
Rappelons que le GRIS-Montréal profitait du congrès de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) pour révéler des données colligées à travers la province et provenant de la plus grande base de données longitudinales sur les attitudes des jeunes face à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre. Cette étude montre une évolution, ces dernières années, du sentiment d’aise des élèves du secondaire au Québec face à différentes situations mettant en scène des personnes LGBTQ+. Ainsi, entre 2017 et 2024, le niveau de malaise des jeunes, face a l’homosexualite de leur meilleur ami ou meilleure amie, a malheureusement double Il est passé de 15,2 % a 33,8 % pour une amie lesbienne et de 24,7 % a 40,4 % pour un ami gai. C’est entre autres ce que révèle cette étude. Le discours homophobe n’est plus ainsi caché ou souterrain et s’accompagne parfois de violences dans les écoles.
Mais est-ce surprenant de telles révélations sur l’inconfort des jeunes envers d’autres jeunes ou d’autres personnes LGBTQ+ ? «Non, ce n’est pas du tout surprenant, les données sont issues des cinq GRIS ensemble, de répondre François Vanier, directeur général de l’organisme de la Mauricie et du Centre-du-Québec. «Nous avons participé à cette étude-là et cela reflète ce qui se passe sur le terrain. On a fait le constat depuis deux ans déjà de la chute du confort des jeunes dans nos classes envers les LGBTQ+.»
Le balado tombe donc à point. Le premier épisode nous fait un résumé de ce qu’est la diversité avec LGBTQIA2S+ 101 ; ensuite La jeunesse – avec Mederic, Alix et Elonore ; Être aîné.e – avec Serge ; L’homoparentalité – avec Jean-Francois et Sylvain ; Des réalités trans – avec Alexis et Vicky. Valérie Deschamps agit en tant qu’animatrice et réalisatrice de cette série de balado où chaque épisode explore une facette unique de la diversité sexuelle et de genre et ce, durant une moyenne de 25 min. En plus de Valérie Deschamps, on retrouve également Anthony Ozoraï, démystificateur bénévole au GRIS-Mauricie/Centre-du-Québec et trésorier du groupe, ainsi que le professeur à l’École de travail social et de criminologie à l’Université Laval, Kevin Lavoie, comme collaborateur. «Nous avions l’opportunité de faire un balado où des gens feraient des témoignages, comme un prolongement de ce qui se fait
en classe lorsqu’un bénévole va témoigner de son parcours de vie pour sensibiliser les étudiants. C’est une formule intéressante. D’ailleurs, la moitié des participants au balado sont des intervenants bénévoles et d’autres ne le sont pas du tout mais avaient envie de partager leur vécu. Nous avons voulu inclure aussi des gens aux vécus diversifiés comme les aînés et la personne trans qui est bénévole au GRIS», ajoute François Vanier.
«Les jeunes participants proviennent de maisons de jeunes du secteur, Kevin Lavoie nous amène son œil d’expert et de professionnel, Anthony Ozoraï, quant à lui, vient pour valider les valeurs de la communauté et pour ouvrir la discussion, poursuit-il. Valérie Deschamps, la coanimatrice, est une femme cisgenre hétérosexuelle d’une grande ouverture. Avec ce balado, nous voulions prendre le temps de s’asseoir, de poser des questions, de créer le dialogue et de faire tomber les préjugés véhiculés trop souvent dans la société encore aujourd’hui.»
L’annonce de ce balado a été bien reçu dans la région et le GRIS a été invité à donner plusieurs entrevues en ce sens. «Il y a eu une belle mobilisation dans la région», confirme-t-il.
On s’est laissé dire «qu’il y aura peut-être une nouvelle série de balado, parce que c’est une formule vraiment cool. C’est un beau petit projet à explorer dans l’avenir», dit le sympathique François Vanier.
Le GRIS-Mauricie/Centre-du-Québec couvre un grand territoire qui s’étend vers toute la Rive-Sud de Trois-Rivières, soit Drummondville, Plessisville, Victoriaville et, bien sûr, vers Shawinigan, La Tuque (Haute-Mauricie), etc. Dernièrement, le GRIS a été dans une école de La Tuque pour la toute première fois.
«Nous faisons à peu près 130 interventions par année et nous rencontrons plus de 3 000 jeunes. Tout cela signifie aussi de faire beaucoup de route, de parcourir jusqu’à 2h pour aller dans une école – comme pour aller à La Tuque –, par exemple. Cela reste un défi de former des bénévoles qui vont avoir le temps pour aller dans sur la route. Bien sûr, le noyau principal est à Trois-Rivières, mais nous essayons de former de bénévoles intervenants dans leur région pour ne pas avoir à voyager autant. Donc, on continue de recruter des gens qui voudraient témoigner et qui vivent dans notre région», indique le directeur général de ce GRIS, créé en 2008.
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com INFOS | https://www.grismcdq.org
ENSEMBLE
ENSEMBLE pour le respect de la diversité lançait fin janvier un ambitieux projet financé, en grande partie, par le gouvernement du Canada par le biais du programme Service Jeunesse Canada, avec un financement record de près de 741,666 $. Le projet Comités Empreintes : pour une jeunesse engagée et engageante! vise à mobiliser près de 500 jeunes bénévoles âgés de 12 à 30 ans, notamment issus de groupes sous-représentés, à travers des opportunités de bénévolat concrètes et significatives dans leurs communautés et milieux scolaires. Il se déroulera jusqu’au 31 mars 2027.
Soulignant l’importance de cette initiative, Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique du Canada (et député de Laurier-Sainte-Marie où est situé le Village), s’est senti interpellé par la cause et a exprimé son désir «d’appuyer le projet», affirmant qu’il s’agit d’une «opportunité essentielle pour mobiliser les jeunes autour des enjeux d’inclusion et d’engagement social».
En plus des 741 666 $ octroyés par le programme Service Jeunesse Canada, des entreprises, inspirées par la mission d’ENSEMBLE pour le respect de la diversité ont contribué avec des dons d’environ 70 000 $ supplémentaires. Avec un total de 810 000 $ pour cette initiative propulsée par l’organisme, ce financement témoigne d’un engagement collectif à faire du projet Comités Empreintes un moteur de changement et d’inclusion pour les jeunes et leurs communautés. Ce financement permettra à ENSEMBLE d’élargir son rayonnement pour répondre à un besoin urgent : sensibiliser les jeunes aux enjeux de discrimination et les outiller pour devenir des acteurs de changement. Dans un contexte difficile pour les organismes communautaires, il représente une bouffée d’air frais et une occasion unique d’intensifier son impact dans les écoles et milieux communautaires, à Québec et ailleurs.
Un projet transformateur porté par la jeunesse D’ici le 31 mars 2027, ce projet novateur mettra la jeunesse au premier plan pour bâtir un Canada plus inclusif et encourager l’engagement civique et démocratique. Ce sont plus de 120 projets communautaires, touchant et sensibilisant directement au moins 10 000 personnes en milieu scolaire, qui seront réalisés, en plus de l’organisation de deux camps de formations annuels où tous les jeunes se réuniront pour renforcer la cohésion et l’entraide auprès des participants. Ceux-ci seront appelés à identifier les formes de discrimination présentes dans leurs milieux et à concevoir des solutions concrètes, tout en développant des compétences clés en gestion de projet, justice sociale, leadership et communication.
Ces projets aborderont des thématiques essentielles et actuelles telles que la diversité corporelle, la santé mentale, l’inclusion ethnoculturelle, les handicaps, la diversité sexuelle et de genre, ainsi que la lutte contre le racisme et le sexisme. « Ce programme offrira aux jeunes une plateforme pour s’exprimer, agir et contribuer au changement dans leurs
communautés », précise Rafaël Provost, directeur général d'Ensemble pour le respect de la diversité. Concrètement, le projet des Comités Empreintes est un programme d’accompagnement de comités d’élèves du secondaire visant à promouvoir le respect de la diversité et lutter contre toute forme d’intimidation et de discrimination (le racisme, le sexisme, le capacitisme, l’homophobie et la transphobie en autres) afin de créer un milieu plus égalitaire et inclusif. Guidé·e·s par un·e chargé·e de comités d’ENSEMBLE, les comités d’élèves identifient une problématique dans leur école, élaborent un plan d’action et mettent sur pied, tout au long de l’année, des activités de sensibilisation et de mobilisation pour une transformation positive de leur milieu scolaire. Les jeunes des comités Empreintes servent ainsi de levier en informant et en outillant les élèves de leur école, ainsi qu’en agissant concrètement pour promouvoir le respect de la diversité sous toutes ses formes.
Un impact régional et national Un nouveau point de service d’ENSEMBLE pour le respect de la diversité ouvrira à Québec pour répondre à la forte demande des écoles de la région, dont plus de 40 sont actuellement sur liste d’attente pour bénéficier des ateliers de sensibilisation.
« Notre gouvernement est fier de démontrer une fois de plus son engagement pour les jeunes, en créant davantage d’occasions d’avoir une incidence réelle et positive dans leur communauté» , mentionne Steven Guilbeault, Député de Laurier–Sainte-Marie et Ministre de l’Environnement et du Changement climatique. «Le projet Comité Empreintes que nous finançons offrira à des centaines de jeunes du Québec, incluant ceux issus de communautés autochtones, des expériences de bénévolat enrichissantes pour les mobiliser et les sensibiliser aux enjeux du vivre-ensemble, de la diversité et de la lutte contre la discrimination dans leur milieu. Grâce à son travail de sensibilisation et d’éducation, ENSEMBLE pour le respect de la diversité, qui porte le projet, nous aide à bâtir un Canada plus inclusif et sécuritaire » De plus, « ce soutien financier rend possible la création de six nouveaux postes essentiels pour encadrer et coordonner les comités dans des zones stratégiques, incluant Québec, Montréal et Manawan, renforçant ainsi l’impact de l’organisme dans toutes les régions du Québec », explique Rafaël Provost d'Ensemble.
À propos d’ENSEMBLE pour le respect de la diversité
Fondé en 1996, ENSEMBLE pour le respect de la diversité lutte contre l’intimidation et les discriminations en sensibilisant chaque année près de 36 000 jeunes du Québec et d’ailleurs. Par ses ateliers en milieu scolaire et ses projets comme Empreintes, l’organisme aborde des enjeux tels que le racisme, le sexisme, l’homophobie et la transphobie. S’appuyant sur la philosophie des droits humains, ENSEMBLE propose aussi des formations aux adultes et entreprises pour créer des milieux inclusifs.
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | https://ensemble-rd.com
Veuillez communiquer avec le groupe LGBTQ+ qui vous intéresse pour connaître leur horaire d’activités.
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CENTRE COMMUNAUTAIRE LGBTQ+
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COMITÉ SOCIAL CENTRE-SUD
T. 514-596-7092 1710, rue Beaudry 211 GRAND MONTRÉAL Ressources communautaires T. 211 ou clavardez via 211qc.ca
OUTAOUAIS / OTTAWA
CENTRE DE SANTÉ
COMMUNAUTAIRE DU CENTRE-VILLE
T. 613-233-4443 info@centretownchc.org
CULTURE
MONTRÉAL
ARCHIVES GAIES DU QUÉBEC
T. 514 287 9987
ARCHIVES LESBIENNES DU QUÉBEC 2075, rue Plessis, local 110 archiveslesbiennesduquebec.ca
BIBLIO. À LIVRES OUVERTS LGBTQ+
T. 514-528-8424 biblio.cclgbtqplus.org
FIERTÉ MONTRÉAL
T. 514-903-6193 fiertemontrealpride.com
FESTIVAL IMAGE+NATION image-nation.org
MTL EN ARTS mtlenarts.com
QUÉBEC
FIERTÉ DE QUÉBEC
T. 418-809-3383 fiertedequebec.ca
OUTAOUAIS / OTTAWA
FIERTÉ DANS LA CAPITALE
T. 613-252-7174, Ottawa
LANAUDIÈRE
CAFÉ COOP DU BAL MASKI
401 rue Maskinongé, Saint-Gabriel balmaski.com
DISCUSSIONS / SOUTIEN MONTRÉAL
AL-ANON
T. 514-866-9803 Groupe pour familles des alcooliques LGBTQ+
ALCOOLIQUES ANONYMES
T. 514-376-9230 aa-quebec.org
ANGLOPHONE LESBIANS sistersunited2014@outlook.com Social activity group.
AQAPMM-SANTÉ MENTALE
T. 514-524-7131
CENTRE DES FEMMES VERDUN
T. 514-767-0384. Pour lesbiennes
CENTRE D’ORIENTATION
SEXUELLE DE L’UNIVERSITÉ MCGILL
T. 514-934-1934 #43585
CREACC-DIVERSITÉS info.creacc@gmail.com
CENTRE SOLIDARITÉ LESBIENNE
T. 514-526-2452
COCAÏNOMANES ANONYMES caquebec.org LGBTQ+ et ami.e.s
COLLECTIF CARRÉ ROSE
T. 514-831-3150 ou Facebook
CRYSTAL METH ANONYMES cmamtl.org
DÉPENDANCE AFFECTIVE
SEXUELLE ANONYME DASA
T. 514-983-0671
L’ÉCHO DES FEMMES
T. 514-277-7445
FONDATION ÉMERGENCE
T. 514-866-6788
GROUPE INTERVENTION VIOLENCE
CONJUGALE LESBIENNE
T. 514-526-2452
GRIS – MONTRÉAL
T. 514-590-0016 gris.ca
NARCOTIQUES ANONYMES LGBTQ+ 2075, rue Plessis, dimanche à 14h.
PRINCIPES COGNITIFS
T. 514-485-2194 (10h-17h)
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
SILK silk@caeoquebec.org
QUÉBEC
ALLIANCE ARC-EN-CIEL DE QC
T. 418-809-3383 arcencielquebec.ca
PRISME
T. 418-649-1232 prisme.org
BAS-ST-LAURENT
GAI-CÔTE-SUD
T. 418-856-3566, M. Dionne.
CHICOUTIMI
FÉMIN’ELLES
T. 418-550-2259. GASPÉSIE
LGBT+ BAIE-DES-CHALEURS lgbt-bdc.net
LGBT HAUTE-GASPÉSIE facebook.com
LAVAL/LAURENTIDES
L'ARC-EN-CIEL DISCUSSIONS
T. 450-625-5453, Lesbienne
MAURICIE
LGBT MAURICIE
T. 819-531-0770, Louis facebook.com
TANDEM MAURICIE
T. 819-374-5740, Kayla Palin
MONTÉRÉGIE
CAFÉ-CAUSERIE POUR FEMMES
LESBIENNES ET BISEXUELLES
T. 450-651-9229 #26
DÉPENDANTS AFFECTIFS
T. 450-780-2813
ÉMISS-ÈRE
T. 450-651-9229 #24 emiss-ere.ca
JAG — ORGANISME LGBT+ T:. 450 774-1349/1 800 774-1349 lejag.org
OUTAOUAIS / OTTAWA
PROJET ENTRE HOMMES
T. 819-776-2727 ou 1 877 376-2727 lebras.qc.ca
MAX OTTAWA
T. 613-701-6555 maxottawa.ca
RIMOUSKI
FLIQR facebook.com/FliQr Groupe queer féministe
UNIPHARE
T. 418-722-7432 uniphare.com
SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN
DIVERSITÉ 02
T: 581-447-2211 diversite02.ca
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU
GROUPE GLBT-LGBT
T. 514-464-9555, Ian Ouellet ou T. 438-274-4986, Christian White
SHERBROOKE
ENTRE-ELLES SHERBROOKE
T. 819-580-7460, Sophie entre.elles.sherbrooke@gmail.com
GROUPE DE DISCUSSIONS POUR HOMMES GAIS
T. 819-823-6704. IRIS ESTRIE
T. 819-823-6704 irisestrie.org
PARTOUT AU CANADA
COORDINATION LGBT D’AMNISTIE INTERNATIONALE
CANADA FRANCOPHONEE
T. 514-766-9766 ou 1-800-565-9766 Facebook.com
EGALE CANADA
T. 1-888-204-7777
PARTOUT AU QUÉBEC
FIERTÉ AGRICOLE
T. 450-768-6995 fierteagricole.org
RÉSEAU DES LESBIENNES DU QUÉBEC
T. 438-929-6928 rlq-qln.ca
ÉCOUTE
PARTOUT AU QUÉBEC
INTERLIGNE
1-888-505-1010 interligne.com Écoute téléphonique et clavardage SUICIDE suicide.ca
NARCOTIQUES ANONYMES 514-249-0555 naquebec.org Écoute 24h/24
CAEO QUEBEC caeoquebec.org Écoute / ressources en anglais.
GROUPE ETHNIQUE / IMMIGRATION
MONTRÉAL
AGIR MONTRÉAL agirmontreal.org
GA’AVA info@gaava.org
HELEM-GROUPE LGBT LIBANAIS T. 514-806-5428 montrealhelem.org
LEGIT-QUÉBEC 514-907-5366 Aide pour les conjoints de même sexe et l’immigration.
AU-DELÀ DE L’ARC-EN-CIEL
T. 514-527-4417 Lutte contre l’homophobie au sein des communautés immigrantes.
JHALAK MONTRÉAL
Communautés sud-asiatiques facebook.com/jhalakmontreal
ITALO QUEER MONTRÉAL Communautés italienne facebook.com
MONTRÉAL AUTOCHTONE Communauté autochtone nativemontreal.com
AFRO PRIDE Communauté afro/BIPOC/Caribbean Facebook.com
JEUNES / FAMILLE
MONTRÉAL
ALTER HÉROS alterheros.com
L’ALTERNATIVE lalternative.ca
Ass. LGBTQ+ UDM PÈRES GAIS DE MONTRÉAL (APGM)
T. 1 855-237—2746 apgmqc.wordpress.com
L’ASTÉRISK
T. 514-523-0977 coalitionjeunesse.org
COALITION DES FAMILLES LGBT
T. 514-878-7600 familleslgbt.org
COMITÉ FAMILLE ET QUALITÉ DE VIE DES GAIS ET LESBIENNES
T. 514-521-4993
847, rue Cherrier, #201
CONCORDIA QUEER COLLECTIVE
T. 514-848-7414
FONDATION ÉDUCATION
ÉMOTIONNELLE LOVE (FEEL) T. 438-992-8542 feelvie.blogspot.ca
GRIS – MONTRÉAL
T. 514-590-0016 www.gris.ca
JEUNESSE, J’ÉCOUTE
1-800-668-6868 Aide et écoute 24/7, les 5 à 20 ans. jeunessejecoute.ca
JEUNESSE LAMBDA
T. 514-528-7535 25 ans etjeunesselambda.com
LGBTQ YOUTH CENTER WEST ISLAND
T. 514-695-0600 lgbtq2centre.com
PARENTS D’ENFANTS GAIS
T. 514-282-1087
PROJET 10
T. 514-989-4585 p10.qc.ca
QUEER MCGILL
T. 514-398-2106 queermcgill.org
RÉPITSS-UQAM
T. 514-987-3000, #4041 320, rue Ste-Catherine Est, local DS-3125
QUÉBEC
ARCO IRIS
T. 418-658-5389
Asso étudiante du Cégep Ste-Foy.
COALITION DES FAMILLES LGBT T. 418-523-5572
L’ACCÈS
T. 418-523-4808 Pour 14-25 ans. GROUPE GAI UNIVERSITÉ LAVAL T. 418- 656-2131 ggul.org GRIS – QUÉBEC
T. 418-523-5572 grisquebec.org
PÈRES GAIS DE QUÉBEC
T. 418-572-7273, Marc
CHAUDIÈRE-APPALACHES
GRIS CHAUDIÈRE-APPALACHES T. 581-225-8440
GRANBY
DIVERS-GENS
T. 579-488-8004 170, St-Antoine Nord, local 107, Granby divers-gens@hotmail.com
SHERBROOKE
GRIS ESTRIE
T. 819-434-6413 grisestrie.org
ASSOCIATION LGBTQ DE L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE glebus@usherbrooke.ca
LANAUDIÈRE
LE NÉO
T. 450-964-1860 ou 1 800 964-1860 le-neo.com
LONGUEUIL
AMALGAME
T. 450-651-9229 #24, 1-888-227-7432 462, Boul. Sainte-Foy
MAURICIE
GRIS-MAURICIE/CENTRE-DU-QC T.819-840-6615 ou 1 877 745-0007 grismcdq.org
L’ACCÈS
T. 819-376-1721 #2529, Trois-Rivières OUTAOUAIS / OTTAWA
JEUNESSE IDEM T. 819-776-1445 ou 1-877-776-1445
SANTÉ
MONTRÉAL
CENTRE D’AIDE AUX PERSONNES ATTEINTES DE L’HÉPATITE C
T. 514-521-0444 ou 1-866-522-0444
CENTRE DE PRÉVENTION DU SUICIDE
T. 514-683-4588
CENTRE DE RESSOURCES ET D’INTERVENTION EN SANTÉ ET SEXUALITÉ
T. 514-855-8991
PROJET TRAVAILLEURS DU SEXE
T. 514-521-7778 # 224
T. 514-529-7777
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
STELLA (TRAVAIL DU SEXE)
T. 514-285-8889
SUICIDE-ACTION MONTRÉAL
T. 514-723-4000 ou 1-800-Appelle
SPIRITUALITÉ
MONTRÉAL
BELIEVE
sju_believe@gmail.com facebook.com
COMMUNAUTÉ CHRÉTIENNE
SAINT-PIERRE-APÔTRE
T. 514-524-3791 1201, Visitation
FOI ET FIERTÉ
T. 514-866-0641
110, rue Ste-Catherine E.
QUÉBEC
GROUPE CHRÉTIEN GAI
T. 418-656-2189
SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS
T. 418-623-4086, Ginette Lauzon
TRANS
PARTOUT AU QUÉBEC
AIDE AUX TRANS DU QUÉBEC
T. 1-855-909-9038 #2 atq1980.org Écoute téléphonique 24h/24
OUTAOUAIS / OTTAWA
TRANS OUTAOUAIS
T. 343-202-5006 transoutaouais.com
ESTRIE
TRANSESTRIE
T. 873-989-1289 transestrie.org
SPIRITUALITÉ ENTRE NOUS T. 579-488-8004 diversgens.org
VIH/SIDA
MONTRÉAL
ACCM
T. 514-527-0928 accmontreal.org
COCQ-SIDA
T. 514-844-2477 cocqsida.com
FONDATION L’ACTUEL
T. 514-270-4900 lactuel.org
FONDATION QUÉBÉCOISE DU SIDA
T. 514-315-8839 fqsida.org
MAISON D’HÉRELLE
T. 514-844-4874 maisondherelle.org
MAISON DU PARC
T. 514-523-7420 maisonduparc.org
MAISON PLEIN CŒUR
T. 514-597-0554 maisonpleincoeur.org
PORTAIL VIH/SIDA DU QC
T. 514-523-4636 ou 1-877-Portail 3330, rue Jarry Est
GAP-VIES
T. 514-722-5655 gapvies.ca
RÉZO
T. 514-521-7778 #226 rezosante.org info@rezosante.org
RÉSEAU DE LA SANTÉ SEXUELLE DES SOURDS DU QUÉBEC
T. 438-476-7260 rsssq.org
QUÉBEC
MIELS
T. 418-649-1720 miels.org
BEAUCE
ASSOCIATION BEAUCERONNE D’INTERVENTION SUR LE SIDA
T. 418-227-6662
CÔTE-NORD
ACTIONS SIDA CÔTE-NORD
T. 418-962-6211 ou 1 888 611-7432 macommunaute.ca
ESTRIE
LA RÉPLIQUE ESTRIE
T. 819-348-2670 archedelestrie.org
LAVAL / LAURENTIDES
CENTRE SIDA AMITIÉ
T. 450-431-7432
SIDA-VIE LAVAL
T. 450-669-3099
MONTÉRÉGIE
ÉMISS-ÈRE
T. 450-651-9229 ou 1 888 227-7432 462, boul. Sainte-Foy, Longueuil
CLINIQUE SIDEP MONTÉRÉGIE
Exclusive aux hommes gay RDV : 450-466-5000 #4352 santemc.quebec/sidepplus
OUTAOUAIS / OTTAWA
B.R.A.S.
T. 819-776-2727 1-877-376-2727 lebras.qc.ca
RIMOUSKI
MAINS
T. 722-SIDA 1-888-844-7432 trocbsl.org
SAGUENAY
MIENS (À CHICOUTIMI)
T. 819-693-8983 lemiens.com
VICTORIAVILLE
BLITSS
T. 819-758-2662 blitss.ca
MAURICIE
MAISON RE-NÉ maisonrene.com
FÉTICHE
MONTRÉAL
PHOENIX DE MONTRÉAL
Club cuir et latex phoenixmtl.com
BLUF MONTRÉAL
Club cuir et uniformes bluf.com/local/montreal
MONTRÉAL JACKS
Club de J/O montrealjacks.com
ÉROTISME AU MAXCULIN
Ateliers erotismeaumaxculin.com
SPORTS ET LOISIRS
MONTRÉAL
NON MEMBRES D’ÉQUIPE MONTRÉAL BALLE LENTE LES PHÉNIX
T. 514-451-9114, Alex. ballephenix.com
LES BOLIDES (QUILLES)
T. 514-214-6763, Benoît Nault lesbolides.org
CHŒUR QUÉBÉCOIS
T. 514-253-4479, Jean-François. Chœur mixte LGBTQ+ et hétéros.
CURLING – LES PHÉNIX
T. 514-250-7155 lesphenix.wordpress.com
HOCKEY LES DRAGONS montrealdragons.org
QUILLES LES FAUVES
T. 514-527-7187, Yves Fontaine
QUILLES LES GAILLARDS
T. 514-231-9249, Pascal
QUILLES LAMBDA
T. 514-706-1849
QUILLES DES RENOUVEAUX
T. 514-771-6721, Richard Bégin
LOISIRS DIVERSIONS
algi.qc.ca/asso/loisirsdiversions Pour femmes de 40 ans+
LES LUDOVORES
T. 514-528-8424, Christian Facebook.com/Les-Soir-Ludovores
QUEER TANGO MONTRÉAL
Facebook.com
SOCCER FÉMININ
T. 514-622-3025, Sonia Latreille
STUDIO DANSE ARC-EN-CIEL
T. 514-438-764-5737
QUÉBEC
GALOPINS QUÉBEC
Groupe de marche/course LGBTQ+ galopins.quebec@yahoo.com
HORS-SENTIERS – QUÉBEC
T.418-440-3885 randonnée et plein air.
LIGUE QUILLES VOLTE-FACE 418-802-4901, Guy Carrier VOLLEY-BALL QUÉBEC
T. 418-204-9669 volleyquebec@yahoo.ca
OUTAOUAIS / OTTAWA
GROUPE DES GAIS FRANCOPHONES DE L’OUTAOUAIS Facebook.com
OTTAWA KNIGHTS
T. 613-237-9872 #2038
RAWDON
LIGUE VENDREDIS GAIS BOWLING T. 450-834-2700
RIVE-SUD MONTRÉAL
LIGUE DE QUILLES MIXTES T. 450-928-0981, Alain
SAINT-JEAN SUR-RICHELIEU
LOISIRS POUR FEMMES GAIES ST-JEAN-SUR-RICHELIEU T. 514-927-7190
SAGUENAY LAC-SAINT-JEAN DIVERSITÉ 02 T: 581-447-2211 diversite02.ca
JOLIETTE
LIGUE DE QUILLES LGBTQ ET AMI.E.S T. 450-756-7012, Joliette
equipe-montreal.org info@equipe-montreal.org facebook.com/equipemontrealLGBT.
AÉROBIE À PIEDS LEVÉS apiedsleves.wordpress.com Facebook-instagram : À Pieds Levés
BADMINTON G-BLEUS gbleus.com Facebook.com/Gbleus officiel
BALLE-MOLLE MAXIMA info@maximamontreal.com
CHŒUR GAI DE MONTRÉAL T. 514-933-2942 Chœur hommes Facebook.com/ choeurgaidemontreal
CHORALE TRANSMASC/ MOC CHOIR OF MONTREAL QC facebook.com/Chorale Transmasc choraletransmasc@ equipe-montrreal.org
CURLING - LES FOUS DU ROI T. 514-629-7184, Denis Roy roy.denis@hotmail.com
DANSE COUNTRY-CLUB BOLO
T. 514-849-4777 clubbolo.com
DODGEBALL LGBT DE MONTRÉAL
LES RATONS CHASSEURS facebook.com/lesratonschasseurs
LES DRAVEURS, BATEAU-DRAGON info.draveurs@gmail.com.
ENSEMBLE - COLLECTIF THÉÂTRAL LGBTQIA+ T. 438-835-6282 jeff3478@hotmail.ca
ENSEMBLE VOCAL DIVERTISSON divertisson.com
ENSEMBLE VOCAL EXTRAVAGANZA Chœur mixte info@extravaganzavocal.org
ENSEMBLE VOCAL GANYMÈDE T. 514-525-8527 Chœur hommes evganymede.com
ENSEMBLE VOCAL LES NANAS T. 514-481-2545 Chœur femmes
FOOTBALL FÉMININ BLITZ DE MONTRÉAL montrealblitz.ca facebook.com/montrealblitz
GALOPINS COURSE MARCHE T. 514-503-6905 info@galopins.ca facebook.com/galopinsmontreal
GROUPE SOCIAL FÉMININ LES CHOUETTES leschouettes.ca
JUKE FC Instagram.com/juke.collective soccerforqueers@gmail.com
LIGUE DE FOOTBALL AUSTRALIEN DU QUÉBEC cuellar.chris@gmail.com facebook.com/AFL.Quebec
NATATION & WATER-POLO À CONTRE-COURANT info@acontrecourant.qc.ca Entraînement pour tous les niveaux de performance.
MONTRÉAL GAYMERS
T. 514-700-6332, facebook.com/MTLGaymers info@mtlgaymers.com
OUTSQUASH outsquash.com
PLEIN AIR HORS SENTIERS T. 450-433-7508 ou 418-440-3885 horssentiers.ca
RUGBY ARMADA MTL RFC armadamontreal.com facebook.com/armadamontreal
LES SHAMROCKS DE MONTRÉAL montrealshamrocks.com
SOCCER LGBT+ MONTRÉAL soccer-lgbt-montreal.ca
TENNIS LAMBDA tennislambda.org
CLUB DE TENNIS DE L’ÎLE-DES-SŒURS. tennislambda@gmail.com
VOLLEYBALL BORÉAL
T. 514-813-5737, Allan 514-880-6525, Manuel) volley-boreal.net facebook.com/Volley Boreal
YOGA GAI ZONE MTL yogagaizonemtl.wixsite.com/yogi
Équipe Montréal vous invite le 13 avril prochain à un quadruple événement au bar Le Cocktail.
• 12 h à 13 h : Rencontre des nouveaux clubs
• 13 h à 14 h : Séance d’informations sur les Gay Games
• 14 h à 15 h : AGA
• 15 h à 17 h : Réseautage Venez en grand nombre!
L'ensemble vocal Ganymède
Récemment a remporté un grand succès avec son concert baroque du 15 février. Ce moment musical exceptionnel a séduit le public par la qualité de ses interprétations et l'énergie déployée sur scène. La performance, qui mettait en valeur des œuvres baroques incontournables accompagnées par un quatuor à cordes, a été saluée par des applaudissements chaleureux, témoignant de l'engouement du public pour cette rencontre musicale.
Dans un esprit d’ouverture et de convivialité, le chœur de Ganymède accepte de nouveaux membres pour la saison du printemps. Aucune audition n'est requise, offrant ainsi une belle opportunité pour ceux qui souhaitent rejoindre l'ensemble et partager leur passion pour la musique chorale. Cette saison promet de belles expériences musicales, sous la direction passionnée de son chef, avec des répétitions régulières et des projets enthousiasmants:
-Souper bénéfice musical qui aura lieu le 21 mars
-Concert du printemps, accompagné d'un orchestre à cordes, le 25 mai
-Pour les choristes intéressés, échange musical à Bordeaux avec le chœur Gayté de choeur dans le cadre de la semaine de la Fierté en juin.
Équipe Montréal est à former un comité pour l’organisation de la délégation d’Équipe Montréal aux Gay Games de 2026, qui auront lieu à Valencia en Espagne du 27 juin au 5 juillet. Le comité s’occupera de l’uniforme de la délégation et de quelques activités d’ici aux jeux et lors des jeux. La première rencontre aura lieu le 13 avril 2025 en journée au bar Le Cocktail à 13h.
En attendant l'arrivée du printemps, voici les activités à venir chez Hors Sentiers:
Du 28/2 au 2 mars : Séjour en refuge : Sentiers des caps, Charlevoix (raquette)
Samedi 8 mars : Glissades des Pays-d'en-haut, Piedmont
Du 14 au 16 mars : Séjour de la relâche en chalet : Mont St-Anne (ski alpin, ski de fond, raquette et spa)
Samedi 22 mars : Habiller l'histoire, exposition au Musée Mc Cord, Mtl
Samedi 29 mars : Souper fin de saison à la cabane à sucre, Mirabel
Info et inscription au : horssentiers.ca
Course à pied et marche au Mont-Royal! Venez courir ou marcher et profitez du merveilleux panorama que la montagne vous offre. Peu importe que vous soyez débutant ou expérimenté, l’expérience sera exceptionnelle. Il y a des participants de tous les niveaux. Devenez membre et faites partie du réseau mondial des clubs de course à pied et marche LGBT Front Runners. Venez à un de nos rendez-vous hebdomadaires pour découvrir l’esprit Galopin qui rayonne depuis 30 ans dans notre communauté. Rendez-vous tous les samedis au Mont Royal, à côté du Monument George-Étienne Cartier à 9h30 pour la course et marche . et lundi à 18 h pour la course. Contactez- nous via notre page Facebook /galopinsmontreal ou par courriel: info@galopins.ca 6
Avec cette édition, nous débutons une série d’entrevues avec des représentants de groupes sportifs ou de de loisirs qui font partie d’Équipe Montréal.
Les entrevues sont aussi en format vidéo. Il est question, cette fois-ci des Cupidons, un groupe LGBTQ+ qui pratique un sport/loisir inusité, soit le combat d’archers, un mélange entre le tir à l'arc, le paintball et le ballon chasseur.
BonjourCupidon,quies-tu?Etparles-nousdugroupeetcommentils’estformé. Mon nom, est Pierre Loïc et je suis le président de l'équipe. J’ai commencé Les Cupidons, une équipe LGBTQ+, il y a à peu près un an et demi. Moi, ça fait à peu près huit ans que je pratique le combat d'archer. Donc, il y a un an et demi, je me suis dit qu’il me fallait faire connaitre à la communauté, ce sport encore assez méconnu. Parce que c’est vraiment beau sport.
Engros,c'estquoilecombatd’archers? C’est un sport qui vient du GN, soit le grandeur nature. Le jeu de rôle grandeur nature (en abrégé GN) est une forme de jeu de rôle pratiqué typiquement dans un but ludique ou expérimental, dans laquelle les joueurs incarnent physiquement un personnage dans un univers fictif ou inspiré du réel. Dans ce cas-ci, les participant.e.s portent tous un arc et des flèches. On s'entend que ce ne sont pas des flèches normales, ce sont des flèches avec des embouts en mousse. Il n'y a personne qui meurt dans nos équipes et je pense que tout le monde a toujours voulu être Robin des Bois une petite Katniss Everdeen. Ça donne enfin l'opportunité d'être cette personne-là.
Commentsedéroulentunmatch?
Les matchs, c'est complètement aléatoire. Ça peut durer 30 secondes comme ça peut durer 10 minutes. En gros, les équipes sont souvent composées entre cinq joueurs et ça peut
aller jusqu'à 12 joueurs par équipe. Ici, c'est les Rouges contre les Bleus. Genre, tu as un mur bleu, tu as un mur rouge et c'est une équipe contre l'autre équipe.
Quand le match débute, les participants sont au mur, les flèches sont au milieu. Les participants des deux équipes courent, prennent une flèche, doivent reculer dans leur zone de tir et, une fois qu'ils sont dans leur zone de tir, ils peuvent commencer, tirer et « s’entretuer » (rires) Enfin, tu as compris.
CommentonfaitpourparticiperauxmatchsdesCupidons?
Les personnes intéressées peuvent nous rejoindre simplement par le site d'Équipe Montréal ou sinon, il y a la page Facebook Les Cupidons. Et aussi par message sur Instagram ou sur Messenger, en me contactant.
Quipeutparticiper?
C’est ouvert à tous. On accepte donc tout le monde. On a des alliés et du monde de la communauté. On a vraiment plein de différents genres et types de personnes différentes qui prennent part aux matchs. C'est un type de sport qui est très drop in, dans le sens où on a du monde qui viennent pendant plusieurs semaines; tout d'un coup, ils ne viennent pas pendant quelques mois; et ils reviennent après. On a une équipe d'intermédiaires pros qui participent au tournoi du Centre. D'ailleurs, on avait un Tournoi international, le 1er février dernier, auquel ont participé des équipes de Boston, de Sherbrooke, de Toronto, d'Ottawa et, évidemment, de Montréal, dont les Cupidons.
ANDRÉA ROBERT LEZAK andrea@fugues.com
INFOS | https://tiralarccupidon.com/ https://www.facebook.com/Archery.Club.Cupidon Tirlarc.Cupidon@gmail.com
C’est assurément par ses talents de compositeur que Claude Vivier est un héros de notre histoire. Même si sa mort terrifiante, dramatique en fait un héros tragique.
Ce tragique, d’ailleurs, il se manifeste dès ses premiers instants de vie puisque sa mère l’abandonne aussitôt sorti de son ventre. Sur sa fiche d’identité, on inscrira : Né de parents inconnus, le 14 avril 1948, à Montréal. L’un de ses biographes, Étienne Lalonde, dira de ce fils de personne : « Né un printemps, un oiseau entre les dents, il n’avait pas le cœur parfait 1 . » Mais Claude Vivier pouvait répondre : « Le fait de savoir que je n’avais ni père ni mère m’a procuré un univers de rêve merveilleux ; je façonnais mes origines comme je le voulais, feignais de parler des langues étranges 2 . » Placé dans un orphelinat, il y découvre cette peur du noir qui le poursuivra toute son existence : « À sa mort, note Louise Bail, des quantités incroyables d’ampoules électriques furent trouvées dans son placard. […] Cela devait remonter à la crèche, où sa mère l’avait laissé après y avoir accouché 3. » En août 1951, Claude Vivier est adopté par un couple modeste du quartier Mile End. À 8 ans, il est abusé sexuellement par un oncle. Puis, on l’envoie au juvénat Saint-Joseph de SaintVincent-de-Paul où il commence à composer des préludes et à jouer de l’orgue. Ce séjour chez les frères maristes le conduira éventuellement au séminaire car, un moment, il se croit destiné à la prêtrise — comme en témoigne ce poème de 1965 paru dans L’Écho, journal du juvénat de Saint-Joseph-de-Saint-Vincent-de-Paul :
Et Jésus créateur doucement me regarde. Il me voit indécis, il te voit qui me gardes. Alors il est bien sûr que je triompherai, Qu’avec sa tendre mère un bon frère ferai 4
« Après quelques mois seulement de noviciat, pendant l’année scolaire 1966-1967, le jeune homme comprend qu’il n’est pas fait pour la vie monastique. Il a découvert son homosexualité et, surtout, sa nature de compositeur 5 » ; il a découvert que son seul sacerdoce, ce sera la musique. Mais il se rappellera toujours que c’est à cette époque, lors d’une messe de minuit, que s’est produite cette rencontre avec la musique. Elle « devait changer toute ma vie, confie-t-il. Inconsciemment, j’avais trouvé l’instrument idéal pour exprimer ma recherche de pureté et aussi la raison même de mon existence future 6. »
Toutefois, même si on parle alors de lui comme d’ « un être tout à fait charmant, chaleureux, capable d’amour humain [avec] son rire contagieux, sa générosité, sa simplicité 7 », il sera renvoyé du séminaire pour manque de maturité. Ce qui ne l’empêchera pas, des années
durant, de se rendre fréquemment à l’abbaye cistercienne d’Oka, répétant sans doute à qui voulait l’entendre que « la seule voix qui perce en moi, c’est celle de l’enfant qui parle doucement aux anges le soir 8 ! » Après des études au Conservatoire de musique de Montréal, il voyagera dans différents pays, dont l’Allemagne, les Pays-Bas et en Orient. On rapproche souvent sa musique du courant de la nouvelle simplicité élaboré par son maître Stockhausen et de l’école dite spectrale, née en France dans les années 1970. Selon le chroniqueur André Hautot, le titre de l’une de ses œuvres majeures, Lonely Child, « est autant une allusion à l'enfance chaotique de son auteur qu'à l'isolement social vécu du fait de son homosexualité 9. » Pour sa part, le compositeur Christian Mason croit plutôt que « la musique de Vivier représente un monde qui dépasse sa propre personne. J’ai toujours cette impression, dit-il, de voyager avec Vivier dans des mondes imaginaires. Sa musique est complètement inspirée : elle vient du cœur 10 ! » Quant à Claude Vivier, il clamait que « le musicien doit organiser non plus de la musique mais des séances de révélation, des séances d’incantation 11 . » En 2003, son œuvre Journal — datée de 1977 et créée le 30 mars 1979 au Convocation Hall de Toronto — remporte le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. Qualifiant sa pièce de très autobiographique, il disait alors : « La vie pour moi est une recherche constante de pureté, et quelques étapes vers une désincarnation de mon être. »
La désincarnation finale, c’est à Paris qu’elle adviendra, dans la nuit du 7 mars 1983 à la veille de ses 35 ans. À l’instar de Pier Paolo Pasolini, il sera sauvagement assassiné par un jeune prostitué. Lorsqu’on découvre le cadavre, on retrouve dans sa chambre le manuscrit taché de sang de sa dernière œuvre, Glaubst du an die Unsterblichkeit der Seele ? (Crois-tu en l'immortalité de l'âme ?). On y lit cet extrait prémonitoire : « Le jeune homme vint s'asseoir
près de moi et dit : “My name is Harry”. Je lui répondis que mon nom était Claude. Alors, sans autre forme de présentation, il sortit de son veston noir foncé acheté probablement à Paris, un poignard et me l'enfonça en plein cœur 12 . » Son meurtrier, Pascal Dolzan, est appréhendé quelques mois plus tard. « Inculpé pour plusieurs meurtres crapuleux d’homosexuels [il est] condamné à la réclusion à perpétuité 13. » Claude Vivier est incinéré au cimetière du Père Lachaise. En 2008, Christine St-Pierre, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, déposait à l’Assemblée nationale une motion pour lui rendre hommage : une première dans les annales de la musique au Québec : « Je voudrais, a-t-elle dit, signaler l’initiative de l’organisme Montréal/Nouvelles musiques qui souligne le 60e anniversaire de naissance et le 25e anniversaire de la disparition du grand compositeur en décrétant le mois d’avril le mois Claude Vivier. Au cours du mois, plus de 10 000 jeunes d’une centaine d’écoles réparties dans 10 régions vont jouer ou écouter une œuvre de Claude Vivier. À cela s’ajoutent neuf concerts présentés à Montréal 14. » Une autre forme d’hommage lui a été rendu en nommant une rue Claude-Vivier dans l’arrondissement Verdun/Île-des-Sœurs. Les nostalgiques peuvent y déambuler à sa mémoire en récitant ses vers :
La pauvreté qui fait mal
Les dictatures qui déshonorent
Et le sourire d'un enfant écoutant de la musique
Tels sont mes voyages
Tels sont mes souvenirs
Et mes cris d'horreurs ou de tendresse 15
SERGE FISETTE
1. Étienne Lalonde, Vivier, Claude, Montréal, Éditions Les Herbes rouges, 2013, s.p. 2. https://brahms.ircam.fr/fr/claude-vivier. Consulté le 15 juillet 2022.
3. Louise Bail, Arias pour Claude Vivier, Montréal, Groupe Fides, 2014.
4. « Les écrits de Claude Vivier », Circuit, vol. 2, nos 1-2, 1991.
5. Pierre Gervasoni, « Tous les spectres de Claude Vivier », Le Monde, 10 septembre 2018.
6. Claude Vivier « Introspection d’un compositeur », in Luc Benoit, Paul Chamberland, Georges Khal, Jean Basile (dir.), Sortir, Montréal, Les Éditions de l’Aurore, 1978, p. 188.
7. Robert Richard, Claude Vivier ou la machine désirante, Montréal, Varia, 2017, p. 141.
8. Cité dans : J. Rivest, « Claude Vivier : les œuvres d’une discographique imposante », Circuit, vol. 2, nos 1-2, p. 154.
9. https://www.physinfo.org/chroniques/vivier.html. Consulté le 15 juillet 2022.
Mobilisant une sélection de restaurants à Montréal dans une initiative solidaire, la sixième édition de l’événement « Un goût pour la Vie / A Taste for Life » se tiendra le mercredi 16 avril prochain Lors de cette soirée, 25% des recettes générées par des tablées de choix seront reversées à la Maison d’Hérelle, un organisme dédié à l’accompagnement et à l’hébergement des personnes atteintes du VIH/sida depuis plus de 35 ans. Serge Boucher, dramaturge et scénariste ainsi que la Dre Marie-Josée Brouillette, respectivement porte-parole et directrice générale de la Maison d’Hérelle, invitent cordialement le grand public à cette occasion unique de solidarité. Cette soirée se veut un message d’espoir vibrant, adressé à ceux qui en ont le plus besoin.
Parmi les établissements participants à cette noble cause, notons : le St-Hubert – Village, au 1019 rue St-Catherine Est; le Toro Rosso, au 1453 rue St-Catherine Est; le Restaurant Cabotins, au 4821 rue St Catherine Est; le restaurant Labarake, au 3165 rue Rachel Est; le Rose Ross Restaurant, au 3017 Rue Masson, Montréal. D’autres restaurants devraient s’ajouter à cette liste. Les convives intéressés peuvent d’ores et déjà réserver leur soirée pour cet événement qui joint l’utile à l’agréable. 6
INFOS | Un goût pour la Vie / A Taste for Life, le mercredi 16 avr. 2025 Surveillez la page Facebook de la Maison d’Hérelle pour le lien de réservation qui sera prochainement dévoilé https://www.facebook.com/MaisondHerelle/
10. https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/carrefour-de-la-creation/c-estclaude-vivier-qu-on-assassine-7978632. Consulté le 15 juillet 2022.
11. Michèle Tosi, Kopernikus de Claude Vivier dans l’espace épuré de Peter Sellars, 8 déc. 2018 : https://www.resmusica.com/2018/12/08/kopernikus-de-claude-vivier-dans-lespace-epurede-peter-sellars. Consulté le 17 juillet 2022.
12. Caroline Rodgers, « Le destin tragique de Claude Vivier », La Presse, 25 novembre 2014. 13. https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Vivier. Consulté le 15 juillet 2022.
14. http://www.smcq.qc.ca/smcq/en/nouvelle/10052/claude-vivier-at-the-assemblee-nationale. Consulté le 16 juillet 2022.
15. Notes de programme pour le concert des Événements du Neuf, qui eut lieu à Montréal le 9 mars 1981. Cité dans : « Les écrits de Claude Vivier », Circuit. Musiques contemporaines, vol. 2, nos 1-2, 1991.
Le 24 octobre dernier, ViiV Soins de santé Canada a organisé le premier sommet communautaire national sur les soins du VIH (incluant la prévention, le traitement et les déterminants sociaux associés à la santé). L’événement qui s’inspire d’un sommet similaire qui a lieu aux États-Unis depuis 26 ans a réuni à Toronto les leaders communautaires de tout le pays pour une journée complète afin d’échanger sur le statut de la maladie et les façons de l’aborder plus efficacement. Parmi les intervenants présents, on comptait le docteur Bertrand Lebouché, clinicien, chercheur et professeur agrégé en médecine à l’Université McGill. Au moment où le Canada est l’un des seuls pays où les cas de VIH sont en hausse, le médecin de famille revient sur l’événement communautaire et sa pertinence dans la lutte à l’épidémie.
Pouvez-vousnousexpliquervotrerôleactuelauseindel’UniversitéMcGill?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Tout à fait! Je suis médecin de famille spécialisé notamment en soins du VIH, de l’hépatite C et des ITSS. Comme chercheur, je passe la moitié de mon temps à travailler avec des personnes atteintes du VIH et mon équipe de recherche pour trouver de nouvelles façons de traiter le virus. Nous utilisons des approches avant-gardistes telles que des chatbot, des applications mobiles, etc., de manière à ce que les patients jouent un rôle actif dans leur suivi. L’idée est qu’ils aient accès aux bonnes informations en temps réel pour qu’ils puissent prendre les bonnes décisions à propos de leur situation.
Onpourraitavoirl’impressionqu’en2025,lalutteauVIHestundossierréglé,maiscen’est paslecas.Pouvez-vousnousdonnerunaperçudel’étatdelasituationdansvospropres mots?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Malheureusement, l’épidémie de VIH est relativement contrôlée au niveau mondial, sauf au Canada, et plus précisément au Québec. Par exemple, nous avons
eu en 2022-2023 une augmentation de 35 % des nouveaux cas au Canada, et de 40 % au Québec. Cette hausse s’explique en partie par l’accueil au Canada, notamment au Québec, d’un grand nombre de personnes qui viennent de pays où la prévalence du virus est importante. Cette clientèle représente environ 90 % des nouveaux cas traités par mon équipe. À l’opposé, quand on s’intéresse précisément aux populations plus à risque, mais qui sont nées ici, dont les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, nous avons plutôt constaté une baisse de 56 % des cas de VIH, ce qui démontre l’efficacité des traitements préventifs disponibles aujourd’hui et l’importance de donner accès à ces solutions aux nouveaux arrivants.
DestraitementscommelaPrEP… BERTRAND LEBOUCHÉ : Exactement! Si on donne accès à ces traitements aux personnes qui arrivent de l’étranger, elles pourront plus facilement aller mieux, s’intégrer, aller travailler, etc. Depuis quelques mois, la PrEP est disponible par injection tous les deux mois et elle le sera prochainement tous les six mois. Même chose pour les antirétroviraux qui peuvent aussi se donner en un comprimé par jour et même par injection tous les deux mois à celles et ceux qui vivent avec le VIH, donc la situation est en amélioration constante. L’un des enjeux qui ne s’améliorent pas, c’est la stigmatisation, d’où l’importance des groupes d’aide et organismes de soutien communautaires.
Vous avez justement participé cet automne au premier Sommet communautaire nationalsurlessoinsduVIHorganiséparViiVSoindesantéCanada.Pourquoicegenrede rassemblementcommunautaireest-ilimportant?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Le VIH est aujourd’hui une maladie chronique, il y a donc une expertise communautaire en lien avec le soutien des gens qui vivent avec la maladie. Je crois qu’il faut mélanger toutes les approches pour continuer à faire toujours mieux. C’est en entendant le point de vue des groupes communautaires et des personnes qui vivent avec le VIH au quotidien sur le terrain qu’on va réussir à le contrôler.
Quelleestladifférenceentrecetévénementetlescongrèsscientifiquestraditionnels?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Dans les congrès, on invite des chercheurs (comme moi) à venir parler d’un sujet, mais dans ce cas-ci, c’était intéressant parce que c’était un sommet par et pour la communauté! Ce format amène totalement une autre expertise, prouvant l’importance des savoirs partagés! Qu’il s’agisse du vieillissement, de la comorbidité, etc., nous avons tous abordé la même réalité, mais avec des angles différents, chacun regardant l’enjeu du VIH avec sa propre lunette. Ça donnait l’impression de regarder le problème comme un prisme en trois dimensions. J’ai beaucoup aimé et grandement appris!
Lesdiscussionssetenaientenmode«talk-show»,quelsontétélesmomentsfortsàvos yeux?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Je dois dire que j’ai été particulièrement charmé par le panel auquel j’ai été invité, qui s’intitulait « Naviguer avec le VIH, de la jeunesse jusqu’au vieillissement avec dignité et avec soins ». La notion de navigation est super intéressante pour moi parce que la seule chose que je demande à mes patients est que leur VIH soit stable, c’est-à-dire qu’il soit indétectable, et qu’il le reste. En revanche, la vie n’est pas stable! Comment peuton donc faire pour garder une forme de stabilité et pour continuer à naviguer, même quand la mer est parfois agitée? Ce sont des questions bien réelles que nous avons pu aborder lors de cette discussion.
L’événementadoncétéuneréussite…
BERTRAND LEBOUCHÉ : Absolument, ç’a été très intéressant d’entendre les approches de tous. Je lève mon chapeau à tous les participants, notamment Muluba Habanyama, de l’Ontario AIDS Network, qui est intervenu à plusieurs reprises toujours de façon très intéressante durant l’activité. Elle a, entre autres, rappelé aux participants l’importance de se remémorer « les personnes absentes de la salle », c’est-à-dire celles vivant avec le VIH ou décédées des suites du virus. Cela a permis d'approfondir la discussion en mettant en lumière les voix souvent négligées.
«la seule chose que je demande à mes patients est que leur VIH soit stable, c’est-à-dire qu’il soit indétectable, et qu’il le reste...»
Enterminant,avez-vousunconseilouunmessaged’espoirpourlesgensatteintsduvirus oupourleursproches?
BERTRAND LEBOUCHÉ : Je pense qu’il est important de rappeler que le VIH n’est plus une maladie grave si on se fait tester, soigner et qu’on utilise les traitements pour le contrôler. Le pire choix est de faire l’autruche, donc il faut sans attendre se faire tester et se faire traiter ou, encore mieux, utiliser les moyens pour prévenir sa transmission. En cas de besoin de soutien, il faut aller voir les groupes communautaires. Ils ont une grande expertise et peuvent vous aider et vous faire beaucoup apprendre. 6
STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com
Baiser sous influence : source infinie de plaisirs ou puits sans fond de problèmes ? Et si la réponse se trouvait entre les deux, dans un lot de nuances, comme l’explique Maxime Blanchette, professeur en travail social à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, qui s’intéresse à la consommation sexualisée.
Qu’est-cequit’apousséàdévelopperuneexpertisesurlesenjeuxduchemsex?
MAXIME BLANCHETTE : Ça fait plus de 10 ans que je travaille dans le milieu de la consommation sexualisée. En 2014, quand on faisait les tests pour la PrEP au CHUM, on entendait beaucoup les participants parler de consommation et de sexualité, mais le chemsex était encore une expression nouvelle. J’ai continué à travailler dans l’univers de la sexualité et des dépendances auprès des GBHarsah (Gais, Bisexuels, Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes).
Puis, en commençant à travailler comme TS à l’Actuel en 2017, je voyais presque exclusivement des hommes avec des pratiques de consommation sexualisée. Il y avait un trou de services pour eux. Comme j’ai toujours envie de faire changer les choses, j’ai pensé devenir professeur et chercheur dans ce domaine pour avoir un impact sur les politiques et la mise en place d’interventions.
Àquelpointlescommunautésqueerssont-ellessensibiliséesauchemsex?
MAXIME BLANCHETTE : On gagnerait à en parler davantage. Je parle de consommation sexualisée pour élargir à toutes les substances, à toutes les orientations sexuelles et à tous les genres, alors que le chemsex est ancré dans un contexte culturel précis. Si on ne passe pas par la population au sens large, on n’y arrivera pas. Ceci dit, il faut aussi faire de la sensibilisation ciblée. Ça fait partie de certaines normes culturelles. Par exemple, chez les GBHarsah, il y a plus de gens qui vont s’adonner à ces pratiques.
J’entendssouventdirequetoutlemondefaitça,maispersonnen’enparle.Àquelpoint est-cefréquent?
MAXIME BLANCHETTE : Comme c’est tabou, ce n’est pas tout le monde qui en discute entre amis. Aussi, ça dépend de ce qu’on entend par chemsex : si on parle d’utilisation de méthamphétamine ou de GHB, on va avoir un groupe de personnes plus limité. Mais si on parle de relations sexuelles sous les effets de l’alcool, on a beaucoup plus de gens qui ont des pratiques de consommation sexualisée. C’est fréquent dans le milieu queer que l’alcool et la sexualité soient liés, surtout si on a l’intention de consommer pour avoir de la sexualité, consciemment ou non.
Ya-t-ilundegrédechemsexsansrisque?
MAXIME BLANCHETTE : Les risques sont principalement liés à la consommation. Si on boit de l’alcool, ce n’est pas problématique en soi : tu peux prendre un verre le vendredi avec tes amis, mais ça peut devenir un enjeu si, après chaque journée de travail, tu dois prendre une bouteille de vin pour te sentir mieux. Ça devient ta seule stratégie d’adaptation.
La consommation sexualisée peut être utilisée pour pimenter le sexe : deux personnes peuvent prendre un verre ou un peu de GHB pour baiser, de manière ponctuelle. Ça peut devenir problématique si c’est sa seule façon d’avoir accès à la sexualité. Ou si ça a des
impacts sur le reste de sa vie. Si une personne baise pendant 48 h la fin de semaine, qu’elle a de la difficulté à s’en remettre et qu’elle doit manquer le travail, il y a des conséquences qui vont au-delà du simple plaisir.
Lesadeptesdeconsommationsexualiséeont-ielssouventlaconvictionderesteren contrôle?
MAXIME BLANCHETTE : Ça dépend à qui on parle et où iels se situent dans leur introspection. En dépendance, plusieurs personnes peuvent avoir un sentiment de contrôle. Quand elles sont en train de le perdre, elles vont aller voir un.e intervenant.e. D’autres seront inconscientes des conséquences.
Quelspeuventêtrelesimpactsduchemsexsurlesrelationssexuelles?
MAXIME BLANCHETTE : Dans le positif, ça augmente souvent la libido, ça peut permettre de se sentir plus performant, de connecter avec l’autre personne, d’avoir accès à des relations sexuelles pour certaines personnes (à cause de l’image corporelle, par exemple), sans oublier l’effet de la consommation elle-même qui peut procurer du plaisir.
Dans le négatif, en multipliant les partenaires, on augmente le risque de contracter des ITSS et le VIH. Si le chemsex est une pratique répétée, on peut développer un problème de consommation. Si on consulte pour arrêter ou changer ses comportements de consommation, ça peut devenir difficile de dissocier la sexualité et la consommation. Ou carrément de ressentir du plaisir sexuel sans consommation. La libido peut diminuer et l’orgasme peut devenir plus difficile à atteindre ou moins satisfaisant.
Voit-onunliendirectentrelesevragedesubstancesetunepérioded’abstinencesexuelle?
MAXIME BLANCHETTE : Oui, pour certaines personnes, la façon d’arrêter le chemsex, c’est l’abstinence de tout, le sexe et la consommation, pendant un temps. Ensuite, elles vont réintroduire la sexualité. C’est une façon d’apporter des changements à sa vie. D’autres personnes vont opter pour la réduction des méfaits : elles vont changer de substance, décider qu’une consommation sur deux sera sous l’effet de consommation ou plusieurs autres stratégies pour diminuer.
Çadevientundoubledéfi
MAXIME BLANCHETTE : Elles arrêtent deux choses qu’elles aiment beaucoup en même temps. En plus, quand on arrête la consommation, on est souvent confronté à certaines émotions et pensées qu’on essayait de camoufler, comme une faible estime de son physique ou l’impression de ne pas être assez performant. C’est beaucoup de choses à mener de front.6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
Avec cette édition de Fugues, nous débutons une série d’articles consacrés aux différents aspects du chemsex, histoire de mieux appréhender le phénomène dans sa globalité et sa complexité. Car, comme le dit le fameux slogan d’Act Up : savoir = pouvoir.
En complément de l’entrevue avec Maxime Blanchette, vous pouvez trouver du soutien, une oreille attentive, des informations, ainsi que des endroits où rencontrer et discuter avec d’autres personnes sur les sites et organismes suivants. Cette liste est non exhaustive et sera remise à jour dans sa version web, sur le site de Fugues.com.
Lignes d’écoute
DROGUE : AIDE ET RÉFÉRENCE
Ligne téléphonique et clavardage 24h sur 24 et 7 jours sur 7 qui offre soutien, information et références aux personnes concernées par la consommation de drogue, alcool et médicaments ainsi qu’à leur entourage. Montréal et environs: 514 527-2626 | Partout au Québec: 1800-265-2626. https://www.aidedrogue.ca
URGENCE-DÉPENDANCE EN TOXICOMANIE
Vous êtes en situation de crise et de détresse parce que vous avez consommé de la drogue, de l’alcool ou les deux? Une personne de votre entourage est dans cette situation? Appelez immédiatement à l’Urgence-dépendance au 514 288-1515 ou présentez-vous directement au 110, rue Prince-Arthur Ouest à Montréal. Des professionnels sont là 24h sur 24 et 7 jours sur 7, offrant soutien et soins nécessaires. https://ciusss-centresudmtl.gouv.qc.ca
INFO-SOCIAL 811
Service de consultation téléphonique gratuit et confidentiel. Composer le 811 permet de joindre rapidement les professionnel·les du service qui peuvent répondre aux questions d’ordre psychosocial, ou vous référer vers une ressource appropriée dans le réseau de la santé et des services sociaux ou une ressource communautaire. 24h sur 24 et 7 jours sur 7. https://www.quebec.ca
Groupes de soutien
CHEMSEX / PNP de RÉZO
L’offre de services Chemsex chez RÉZO vise à pouvoir répondre aux divers besoins qui sont présentés par les hommes GBTQ+ qui pratiquent ou pratiquaient le chemsex/PnP dans la région de Montréal. https://www.rezosante.org
CRYSTAL METH ANONYMES
Crystal Meth Anonyme est un groupe d’hommes et de femmes qui partagent expérience et espoir dans le but de résoudre un problème commun et d’aider les autres à se rétablir de la dépendance au crystal meth. Lebut principal est de mener une vie sobre et de transmettre un message de rétablissement aux dépendants du crystal meth. https://www.cmamtl.org
PnP SUPPORT MEETINGS (en anglais)
Support meetings for guys who Party aNd Play and want to learn how to party in healthier ways. Including those who want to stop or reduce. Regular Meetings in person and you can also join online. Contact Bailey for more info, the online meeting link, or access to harm reduction supplies at pnpoutreach@accmontreal.org or 438-867-2436 https://accmontreal.org
CRIPHASE
Organisme à but non lucratif, qui aide les hommes ayant vécu ce traumatisme, à se libérer de ce lourd fardeau et à vivre une vie plus heureuse. De nouveaux services sont offerts
également aux Hommes Abusés Sexuellement à l’âge adulte. Services offerts à Montréal mais les hommes de partout au Québec peuvent aussi consulter s’ils peuvent se déplacer pour participer. https://criphase.org
Organismes de soutien et de référence 2S/LGBTQ+
METH ET RÉALITÉ
La Clinique médicale du Quartier latin peut être une bonne porte d’entrée pour parler à du personnel qualifié, ou à un intervenant spécialisé dans le ChemSex, de votre relation avec la consommation ou d’autres sphères de la vie sur lesquelles le Crystal Meth a des répercussions. Contactez Daniel Jonathan Laroche Téléphone : 514 941-7393 ou djlaroche@cmql.ca https://methetrealite.com
REZO (Région de Montréal)
RÉZO est un organisme communautaire sans but lucratif montréalais actif depuis 1991 qui offre des services d’éducation et de prévention du VIH et des autres ITSS dans un contexte de promotion de la santé globale, notamment sexuelle, mentale, physique et sociale auprès des hommes GBQ, des autres hommes, et des personnes trans ayant des relations sexuelles avec des hommes. https://www.rezosante.org
INTERLIGNE.CO – VOTRE ESPACE POUR LGBTQ+
Avec son service d’écoute, d’aide et de renseignements disponible 24h sur 24 et 7 jours sur 7 par téléphone, texto, courriel et clavardage, Interligne offre du soutien aux personnes concernées par la diversité sexuelle et/ou la pluralité des genres, aux proches et au personnel de différents milieux. Ligne d’écoute : 514 866-0103 (Montréal) • 1 888 505-1010 (sans frais) • Clavardage et texto : 1 888 505-1010 • Clavardage en direct en ligne • Courriel : aide@interligne.co https://interligne.co
Service d’aide et de référence en ligne
MONBUZZ
MONBUZZ.ca est pour les hommes adultes qui couchent avec d’autres hommes. Pour faire votre bilan sur votre consommation d’alcool et de drogues et sur les effets possibles sur votre sexualité. Il est possible de clavarder avec un intervenant et être orienté vers des ressources adéquates. https://www.monbuzz.ca
Santé sexuelle et dépistage VIH et ITSS
CARTE DES SITES DE DÉPISTAGE VIH ET ITSS PARTOUT AU QUÉBEC
https://pvsq.org/sites-de-depistages
CLINIQUE SIDEP+ (Région de Montréal)
La clinique SIDEP+ a pour mission d’offrir des services de prévention du VIH et autres ITSS aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans. https://ciusss-centresudmtl.gouv.qc.ca
Services régionaux d’aide et de soutien en dépendance
LISTE DES RESSOURCES CERTIFIÉES EN DÉPENDANCE AU QUÉBEC
https://www.msss.gouv.qc.ca
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
Pour sa 7ème édition, SMASH souhaite offrir un état des lieux sur les avancées et les innovations en matière de prévention du VIH et des autres ITSS, discuter de l’accès aux soins santé, être un espace d’apprentissage, pour ses communautés, tout en leur offrant la parole. Le tout dans un lieu convivial qui comportera un espace d’exposition artistique.
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En six ans, les tartinades d’Allo Simonne se sont imposées sur les papilles québécoises. En plus de créer des produits de qualité, les fondateurs de l’entreprise, également amoureux, Quentin Ryckaert et Vincent Coja, se sont lancé le défi d’éviter les fournisseurs établis dans les pays qui bafouent les droits LGBTQ+. Une mission plus complexe qu’on peut l’imaginer.
Quentin,commentestnétonintérêtpourlapâtisserieetlachocolaterie?
QUENTIN : Plus jeune, j’ai vécu en Afrique (Burkina Faso, Congo, Mali, cap Vert). Quand on recevait des colis de la Belgique pour Pâques ou la fin d’année, il y avait toujours du chocolat. C’était quelque chose de très attendu. Également, mon père recevait souvent à la maison, il cuisinait beaucoup et j’ai été amené à l’aider en cuisine. Comme j’adore le sucré, j’ai toujours été attiré par la pâtisserie. Je faisais souvent des biscuits les week-ends. Lorsque j’ai commencé à l’École hôtelière de Namur, je voulais toujours aider en pâtisserie.
Vincent,dansquelmondeprofessionnelévoluais-tuauparavant?
VINCENT : En construction. À 15 ans, j’ai commencé mon apprentissage dans le domaine et j’y suis resté jusqu’à mes 30 ans. J’ai commencé jeune, car le modèle de cours traditionnel ne me convenait pas. Je voulais mettre la main à la pâte et être dans le concret. J’ai d’abord travaillé en Belgique, avant d’aller en France avec les Compagnons du devoir, une formation qui allie l’apprentissage au travail en parcourant le pays.
Quandêtes-vousdéménagésà Montréal?
QUENTIN : Je suis venu en premier. Pendant que Vincent continuait de se former en France, je ne voyais plus comment évoluer à mon travail en Belgique. En postulant pour un permis vacances-travail, plusieurs chocolatiers et pâtissiers m’ont dit que Montréal était une scène où la gastronomie prenait de l’ampleur, et que c’était l’endroit où aller pour continuer de me former.
Je suis arrivé à Montréal en octobre 2015 et je suis allé travailler directement chez Patrice Demers pour la période des Fêtes.
Ettoi,Vincent?
VINCENT : Je suis arrivé en 2017. Je finissais mon parcours avec les Compagnons : une belle association, mais avec des pensées archaïques. La première femme est arrivée en 2004, alors que l’organisation est plus que centenaire. L’évolution est très lente. Je ne devais pas parler de mon homosexualité. En parallèle, on s’est marié le 13 mai 2017. Je n’arrivais pas à concevoir que Quentin vive au Canada et moi en France. J’ai tenté de trouver une solution pour venir au Canada et continuer de travailler avec les Compagnons, mais ils ont refusé mon idée.
Qu’est-cequiamenéàlacréationd’AlloSimonne?
QUENTIN : En 2017, en rencontrant un chocolatier montréalais, j’ai découvert une petite machine que je pouvais utiliser à la maison. J’ai commencé à faire des tests et j’ai fait goûter mes recettes à un chocolatier qui m’a parlé du concours international du chocolat qui avait lieu trois semaines plus tard à Toronto. Les trois produits envoyés ont reçu des médailles. Après avoir obtenu une reconnaissance pour la qualité, on a décidé de lancer la commercialisation. On a contacté le graphiste Alex Sauvageau pour lui demander de travailler sur notre branding. C’est lui qui a travaillé sur notre image de marque au début. Ça a pris un an entre les médailles et la commercialisation.
D’oùvientl’idéedelancerdestartinadeslocalesetraffinées?
QUENTIN : C’était un produit qui n’existait pas tant que ça. Il y avait encore beaucoup de place sur les tablettes. On arrivait avec un produit exempt d’huile et super bon au goût. On utilise du chocolat, pas seulement de la poudre de cacao. On va aussi chercher une clientèle sans gluten et sans arachides. Notre créneau est surtout un retour à l’essentiel : on voulait que la noisette soit l’ingrédient principal.
QuefaitVincentdansl’entreprise?
VINCENT : Je m’occupe de la finance et de la comptabilité, en plus de travailler sur la ligne directrice pour déterminer comment Allo Simonne se positionne sur le marché en termes d’approvisionnement et d’éthique. On veut que nos décisions correspondent à nos valeurs.
Parlez-nousdeschoixde fournisseursquevous faitesenfonctiondevos convictions.
VINCENT : On n’achète aucun chocolat d’Afrique. En tant qu’entreprise, on a le pouvoir de décider où investir notre argent, un peu comme les consommateurs. Il y a de bons chocolats dans les pays africains, mais en termes de respect des droits de l’homme et des personnes LGBTQ+, ce n’est pas 100 % respecté.
QUENTIN : Pour le cacao, on fait davantage affaire en Colombie, aux Philippines, au Mexique et en République dominicaine. On n’est pas parfait à 100 %. Nos noisettes viennent de Turquie, du Canada et des États-Unis. Les pistaches viennent actuellement d’Iran, qui n’est pas du tout un pays où la communauté LGBTQ+ peut réellement s’exprimer et vivre librement. On pourrait aller en Californie pour les pistaches, mais ce n’est pas idéal d’un point de vue environnemental. Alors, on se questionne si on doit carrément laisser tomber la pistache ou trouver d’autres sources d’approvisionnement plus éthiques et acceptables d’un point de vue environnemental.
Dirigeruneentrepriseentreamoureux, c’estcomment?
VINCENT : Très complexe. Il faut qu’on arrive à mieux séparer nos vies privée et professionnelle. On a deux tempéraments très différents.
QUENTIN : On vit parfois des conflits au travail si on n’est pas d’accord sur certains enjeux. Ça va impacter le privé. On essaie de s’améliorer, de séparer les tâches clairement et de mettre de bonnes pratiques en place.
Quelsontétélesjalonsd’évolutiondel’entreprise?
QUENTIN : On a commencé avec quatre produits et on est rendu à quinze tartinades. Depuis deux ans, une gamme de chocolats s’est ajoutée : un partenaire a rejoint l’équipe avec son expertise en bean-to-bar. On expédie en France, en Belgique, en Australie, aux États-Unis et dans l’Ouest canadien. Au Québec, nos produits se retrouvent dans 500 points de vente. En plus d’une vingtaine en Ontario. 6
SAMUEL LAROCHELLE samuel_larochelle@hotmail.com
INFOS | https://allosimonne.com
MAISON JOSEPH CATTIN, AOP ALSACE (FRANCE) 2023
CODE SAQ : 13994542 1905$
Ah, le beau riesling bio ! Le nez évoque aussi agréablement la tarte au citron meringuée, la camomille et une balle de neige. C’est classique en bouche, avec cette fraîcheur, cette tendre amertume et cette sensation marquée de minéralité. Très facile à apprécier et agréable de la première gorgée à la fin du verre. Le genre de blanc sec qui accompagne une discussion garnie de fous rires, ou le plaisir de préparer le repas. À servir frais. La Maison a déjà plus de 300 ans et ça sent le savoir-faire. J’espère pouvoir les visiter un jour, car leur terrasse de dégustation me semble super agréable et l’Alsace offre tellement une route des vins mémorable.
AVIS : Les prix sont indiqués sous toute réserve, puisqu’un ajustement a été annoncé par la SAQ, mais il ne m’était pas totalement accessible au moment d’aller sous presse.
OLIVIER DE MAISONNEUVE
SOMMELIER CONSEIL
Animation de dégustation de vins à votre domicile ou en entreprise
438 881-7276 • www.vinsconseil.com
MOULIN DE GASSAC, AOP LANGUEDOC (FRANCE) 2023
CODE SAQ : 15092382 2440$
Les vins de chez Gassac sont d’une qualité exemplaire. On y fait du bio et de la biodynamie depuis des décennies. J’ai eu un gros coup de cœur pour cet assemblage de cépages blancs (grenache blanc, roussanne, vermentino) dès la première plongée de narines vers la coupe. Ma conversation si intéressante avec Mado a été coupée en un instant. Puis, le charme s’est confirmé dès la première gorgée. Wow ! Quelle élégance ! C’est savoureux, très fin, et ça valse entre les fruits du verger et les agrumes. La fraîcheur est super bien intégrée et la finale est superbement harmonieuse. Aussi délicieux à l’apéro qu’à table. Je lui aurais apposé ma vignette « Coup de cœur », mais hélas, il n’en reste pas beaucoup et il n’y en aura plus pour quelque temps. Gardez l’œil ouvert et sautez dessus si vous en trouvez.
ROSÉ
CANTINE ERMES, IGP TERRE SICILIANE (ITALIE) 2023
CODE SAQ : 13566943 1110$
En attendant la belle saison des rosés, laissez-vous tenter par ce vin bio à base surtout de nero d’Avola et de syrah. Un bon rosé de printemps, je dirais, avec son nez de fraise sauvage et de branche d’épinette couverte de neige. C’est un super apéro, léger et assez savoureux, très sec. J’aime sa bouche de fraise acidulée et de pêche, sa petite touche d’amertume qui étire le plaisir, et sa finale de poivre blanc. Servi bien frais, pour le prix, franchement, c’est une petite gâterie qui fait du bien.
AMORA BRAVA UNIP, DOP DAO (PORTUGAL) 2022
CODE SAQ : 14992616 18$
Composé d’une sélection de cépages locaux, ce vin rouge vous propose une belle évasion gustative. Bien qu’il ne soit pas boisé, il possède quand même une bonne trame tannique, qui lui donne un caractère certain, sans être rêche pour autant. Le nez est moyennement aromatique, avec des notes de fruits juteux (comme la prune) et un certain côté poivré. C’est pas mal ce qu’on retrouve aussi en bouche. Cela peut faire penser un peu à un gamay. Très facile à savourer, il se sert autant à l’apéro, qu’avec les soupers de semaine. Sympathique et bien fait, ce ne sera probablement pas une histoire d’un soir.
COMPANHIA DAS QUINTAS, VR ALENTEJANO (PORTUGAL) 2019
CODE SAQ : 15083099 2055$
Un autre rouge qui m’a intrigué, c’est celui-ci, qui est un assemblage de syrah avec des cépages locaux. Le nez est un sombre séducteur, avec du fruit noir et des épices. La bouche est assez intense et vraiment bien équilibrée. C’est fruité et velouté, très souple. Les tannins sont admirablement intégrés. C’est musclé, mais avec élégance. C’est un charmeur sans être racoleur. Le jupon de son élevage en barrique ne dépasse pas du tout. Un vin pour des plats mijotés du dimanche, comme le bœuf bourguignon. Il a une bonne persistance et une finale éclatante de fraîcheur, ce qui me fait croire qu’il peut faire une bonne sieste dans votre cellier, même s’il est délicieux aujourd’hui. Un super rapport qualité-prix-plaisir.
DOMAINE PINNACLE (ESTRIE, QUÉBEC)
CODE SAQ : 15244905 25$
La renommée du domaine Pinnacle dépasse largement nos frontières depuis de nombreuses années. Avec le temps des sucres qui est à nos portes, je vous invite à découvrir Harmonie, qui jumelle leur fameux cidre de glace avec du sirop d’érable. C’est ce dernier qui saute au nez, quand on le hume, puis un délicieux parfum de pomme cuite se révèle. En bouche, on est d’abord charmé par des notes de tire d’érable sur la neige, puis en finale, on retrouve ces parfums de pomme cuite. Servi bien frais, c’est absolument gourmand et ça fait un petit velours dans le gosier.
VIEILLI MONT LE BONNET
DISTILLERIE STE-SABINE (ESTRIE, QUÉBEC)
CODE:SAQ : 15116807 43$
Pour un p’tit remontant qui vous ravigote la pompe à l’eau, essayez ce délicieux spiritueux qui semble à mi-chemin entre un rhum et un whisky. La touche d’érable est assez subtile au nez, mais ce dernier est tout de même des plus invitant. En bouche, l’équilibre est bien réussi. C’est du fort, mais ce n’est pas trop brûlant. La Distillerie Ste-Sabine a fermé ses portes, hélas, mais ses proprios se concentrent maintenant sur les produits de l’érable. Une bonne occasion de lui rendre hommage, en savourant ce digestif qui s’apprécie très bien en ces temps hivernaux.
WEINGUT WESZELI, IG VIN D’AUTRICHE
CODE SAQ : 15320533 2190$
Puisque j’entends régulièrement que 2025 sera l’année des vins rouges légers qui se boivent bien rafraîchis, je vous propose celui-ci. En plus, il est encore dans la mouvance des vins nature. C’est un peu un hurluberlu, puisqu’il mélange des cépages rouges et un cépage blanc, cépages qu’on retrouve dans les pays germaniques. Avant de le servir, je vous suggère de lui faire faire quelques tours robustes dans une carafe. Au nez, dépendant de la bouteille que vous aurez achetée, ce sera soit un parterre de fraises sauvages et un soupçon de fruits exotiques, ou des notes de cheval fraîchement brossé. (C’est un vin nature !) J’ai eu les deux. En bouche, c’est surtout du fruit rouge acidulé et un peu de fines herbes. Bref, comme le vigneron est un super passionné de son terroir, c’est une bonne introduction si vous voulez être à la fine pointe de la mode en matière de rouge moins alcoolisé.
CODE SAQ : 11259296 2640$
L’hydromel est un breuvage alcoolisé qui remonte à l’Antiquité. Intermiel de Mirabel vous propose une version qui fait un clin d’œil au temps des chevaliers et au Moyen-Âge, avec un vin de miel liquoreux. Un produit au nez riche de miel brut, de boisés et de vanille. En bouche, la texture fait penser à un pineau des Charentes, mais avec une jolie note de miel en prime. Très suave, mais sans lourdeur, c’est un produit qui devrait bien s’harmoniser avec les plats de cabane à sucre, ou avec des fromages bien relevés, ou même avec du foie gras, auquel il ajoute une petite note épicée. Il fera les yeux doux à bien des convives sur une table de brunch. À découvrir !
CODE:SAQ : 15440252 1060$. 4 CANETTES 335 ML
Si vous avez à l’œil votre consommation d’alcool, ou que cela fait partie de votre mode de vie, cette offre de la dynamique et colorée Distillerie 3 Lacs saura sûrement vous plaire. Le parfum de pamplemousse rose est net, mais pas gonflé comme un ballon de plage. Il y a aussi un petit clin d’œil de fines herbes qui suggère son origine de cocktail à base de gin. Et, fiou !, ce n’est pas une bombe de sucre. Bref, c’est un agréable avant-goût de la belle saison qu’on a bien hâte de retrouver. C’est aussi offert en version Limonade Framboise bleue, qui éclate de parfum de framboise, avec une finale légèrement citronnée rappelant les fameuses barbotines Windchire Washeur, mais en bien moins sucré.
Combien une voiture électrique perd-elle d’autonomie l’hiver ? Les constructeurs automobiles n’indiquent pas dans les fiches techniques de leurs modèles électriques l’autonomie dans des conditions hivernales. Selon les chroniqueurs automobiles et les modèles essayés, il est difficile de savoir à combien se situent les pertes. Le CAA-Québec et l’Association canadienne des automobilistes (CAA) ont effectué un grand test comparatif avec les 13 véhicules électriques les plus vendus au Canada. Pour ce faire, ils ont déterminé les mêmes paramètres pour chacun des modèles et comparé les résultats obtenus avec l’autonomie officielle publiée par Ressources naturelles Canada pour une distance parcourue avec une seule charge.
Les deux véhicules dont la diminution de la batterie est la plus lente en situation hivernale sont le Polestar 2 et le Chevrolet Silverado EV, avec seulement -14 % de perte d’autonomie. Le Volvo XC40 Recharge se classe quant à lui bon dernier avec -39 %.
En plein hiver, il faut savoir que l’on devra soustraire entre 100 et 150 kilomètres avec une pleine charge, et prendre en considération cette contrainte au moment de parcourir un long trajet.
Les écarts sont aussi nombreux pour les temps de recharge, qui varient de 10 à 80 %. Il faut attendre, par exemple, 33 minutes pour que la batterie du Kia EV9 atteigne 80 % de sa pleine capacité à partir d’une borne de recharge rapide, mais patienter 92 minutes pour le Toyota bZ4X.
Toujours selon le sondage cité par les mêmes sources, 53 % des propriétaires de véhicules électriques préfèrent un véhicule à essence pour les longs trajets en hiver et 67 % éprouvent de l’inquiétude relativement à l’autonomie par temps froid.
Tesla dans la tourmente
Avec les taxes commerciales imposées par Donald Trump, on parle de boycotter les produits manufacturiers américains et plusieurs personnes m’ont demandé si ce serait une bonne idée de boycotter Tesla. Pas sûr que cela fasse bouger le gouvernement américain. Si ne plus acheter de Tesla nuisait au constructeur, un certain nombre d’employé.e.s risqueraient de perdre leur emploi, sans que cela ne vienne toucher la fortune d’Elon Musk, plus grosse fortune au monde, ni même impressionner le président en poste.
Cela n’empêche pas quelques initiatives locales, parfois plus liées à l’imposition de taxes par le gouvernement Trump que par un boycott de Tesla. Ainsi, le conseil municipal de Toronto a approuvé une motion présentée par Olivia Chow, visant à exclure les véhicules Tesla d’un programme d’incitatifs pour véhicules électriques (taxis et covoiturage comme Uber) en guise de représailles contre la menace de tarifs douaniers.
Cependant, depuis l’élection américaine, les ventes de Tesla ont considérablement chuté à travers le monde, particulièrement en Europe, avec une baisse moyenne de 50,4 % entre janvier 2024 et janvier 2025. En Chine, l’un des plus grands marchés de la marque, on enregistre une baisse de 11,5 % des ventes depuis 2021. Cette chute des ventes a entraîné aussi une baisse de 11 % des actions de la marque. Les commentateurs automobiles parlent de l’effet Musk. On ne sait comment réagira le fondateur, nommé à un poste non fédéral du « Département de l’efficacité gouvernementale », avec la responsabilité de diminuer de moitié les dépenses dans la fonction publique, tout en ayant de compte à rendre qu’à Donald Trump directement.
La chute des ventes de Tesla n’empêche pas le constructeur d’augmenter le prix de ses voitures d’un montant de 4 000 $ à 9 000 $, selon la version du Model 3, et de 4 000 $ pour les Model Y, Model S et Model C, peu importe les versions. Quant au monstre futuriste, le Cybertruck, vers lequel les acheteurs ne se précipitent pas, la baisse des prix est conséquente, mais pas suffisante pour le rendre plus abordable. Ainsi, le Cybertruck, à deux moteurs et à rouage intégral, se détaillait à 137 990 $ et est aujourd’hui proposé à 114 990 %, alors que le Cyberbeast, doté de trois moteurs électriques totalisant 845 chevaux et qui était proposé à 165 990 $, se vend aujourd’hui 142 990 $. Nouveaux prix auxquels il faut ajouter divers frais et la taxe de luxe fédérale.
Acheter une voiture assemblée au Canada
Dans la même veine, plusieurs souhaitent acheter des véhicules assemblés au Canada. Cependant, certaines versions d’un même modèle sont importées. Par exemple, vous ne trouverez que le Super Duty tiré du camion Ford de la Série F. Du côté de GM, seuls les Chevrolet Silverado LD (Light Duty) et Heavy Duty sortent d’usines au Canada. Pour Stellantis, on peut se procurer les Chrysler Grand Caravan et Pacifica, mais aussi la Dodge Charger électrique. On peut également se tourner vers la Honda Civic et le CR-V, ainsi que le Toyota RAV4, l’un des VUS les plus vendus au Canada. Un choix somme toute très limité.
On peut aussi se tourner vers des véhicules importés, en s’assurant qu’ils ne sont pas construits et/ou assemblés aux États-Unis. 6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
Nous adoptons une approche pragmatique, centrée sur les besoins de nos clients.
Nous accompagnons les entreprises dans leurs démarches d'immigration, notamment pour l'embauche de travailleurs étrangers temporaires et les questions de conformité.
Notre engagement est de fournir des solutions adaptées et efficaces pour soutenir la croissance de nos clients.
Julio Mena, Avocat 514.237.9274 legem.ca | jmena@legem.ca
dbeaulieu@hondasoreltracy.com | www.hondasoreltracy.com
l’héritage des civilisations anciennes et de la richesse culturelle de la Turquie prémoderne. Elle rend hommage à l’élégance intemporelle et à la grandeur des colonnes architecturales classiques issues de carrefours culturels, en intégrant des éléments de l’époque hellénistique, romaine, byzantine et anatolienne dans un design d’éclairage moderne et réinventé.
Chaque luminaire de la collection Monumentale met en valeur la force et la beauté durables des formes classiques, fusionnant une esthétique traditionnelle avec un savoir-faire contemporain. L’élément central de chaque design est un bouton sur fil, signature du travail de Zeynep Boyan, qui accentue le caractère organique des formes de la collection. Sculptée entièrement à la main dans de l’argile de grès, chaque pièce suit un processus de cuisson en oxydation, avant d’être finalisée par des touches d’émail appliquées au pinceau, puis complétée par les pièces créées sur mesure de Luminaire Authentik, mettant en valeur leur approche artisanale.
Ensemble, Zeynep Boyan et les artisans de Luminaire Authentik ont créé une collection unique qui rend hommage à l’architecture classique tout en incarnant l’élégance durable de l’art et du design. Ce partenariat illustre leur engagement commun à honorer la tradition tout en la réinterprétant dans une perspective contemporaine. 6 LOGAN CARTIER cartierlogan@gmail.com
INFOS | www.luminaireauthentik.com
Crédit photos : Luminaire Authentik
PELLETIER DE FONTENAY
petites fenêtres et ses grandes cheminées, la maison ressemblait à un petit manoir de ville plus qu’à une maison de campagne authentique. À l’intérieur, l’aménagement donnait une impression d’une maison étroite. Les ouvertures profondes des fenêtres laissaient entrer peu de lumière, et les passages étroits entre les pièces et les étages gênaient la circulation. À l’extérieur, les murs d’appareillages disparates étaient liés par un mortier de ciment gris omniprésent, qui privait la pierre de son attrait naturel.
L’objectif de la rénovation était de préserver le caractère original des façades et des composantes principales de la maison tout en réorganisant entièrement l’intérieur, en agrandissant le rez-de-chaussée et en établissant une forte
l’ancien et le nouveau. L’intention était de puiser dans le langage architectural de la maison d’origine pour créer une nouvelle forme à la fois similaire et distinctive. Le projet réinterprète les caractéristiques spécifiques du bâtiment existant en y ajoutant de nouveaux volumes qui assurent à la fois la continuité avec l’ancien et une contemporanéité indéniable.
Les murs et le toit de l’agrandissement du rez-de-chaussée, qui sont profonds et épais, reprennent le caractère massif et primitif du bâtiment existant. Trois volumes distincts, abritant des espaces de rangement et une nouvelle cheminée, cadrent de vastes vues sur le paysage environnant et soutiennent un large volume rectangulaire en porte-à-faux. Rappelant le langage formel de
l’agrandissement des années 1950, le toit imposant prolonge les espaces de vie à l’extérieur, vers les terrasses, chemins et jardins adjacents. Grâce à son profil bas et horizontal, le nouveau volume se glisse sous le niveau des toitures existantes, préservant ainsi l’intégrité des toits en pignon d’origines, qui restent bien visibles. À l’étage supérieur, une lucarne entièrement vitrée s’élève au-dessus de l’agrandissement d’origine, mettant en valeur l’extension contemporaine et la transformation intérieure spectaculaire. À l’arrière de la maison, une nouvelle cheminée imposante s’élève au-dessus du toit, renforçant le lien avec les deux autres cheminées existantes, chacune marquant une époque architecturale distincte.
Restauration et durabilité
Un autre aspect clé du projet est sa matérialité. Afin de générer un langage visuel cohérent partout dans la maison, la firme a développé une série d’enduits cimentaires blancs, qui recouvrent l’ensemble des façades, anciennes et nouvelles, ainsi que les murs intérieurs de la maison. Ces traitements blancs unifient les différentes sections de la maison tout en laissant transparaître la texture des matériaux qu’elles recouvrent. Élaborés en étroite collaboration avec des artisans locaux, ces enduits à base de chaux et de ciment produisent une finition subtile et tactile qui continuera à se patiner avec le temps. Ils confèrent également à la maison des apparences changeantes selon les saisons : en été, les façades blanches, éclatantes, se détachent sur le fond de végétation abondante qui entoure la maison, tandis qu’en hiver, la maison s’efface de façon quasi évanescente dans le paysage neigeux et monochrome.
L’isolation de l’enveloppe existante de la maison afin d’atteindre des critères de performances élevés, tout en préservant et restaurant les façades, toitures et structures s’avéra un défi important du projet. Afin de conserver l’expression
monolithique des murs et de protéger la pierre d’une éventuelle détérioration accélérée souvent causée par une séparation totale de l’enveloppe avec l’intérieur, la maison a été entièrement isolée de l’intérieur avec une nouvelle couche d’isolant de chanvre, un matériau biosourcé connu pour sa respirabilité et ses caractéristiques de contrôle de l’humidité. Les nouveaux murs ont ensuite été recouverts d’une membrane pare-vapeur intelligente et enduits d’un fini naturel à la chaux, permettant aux murs existants de respirer tout en assurant un bon contrôle de l’air et de l’humidité, ainsi qu’une bonne isolation thermique.
Outre la restauration de la maçonnerie historique, l’équipe a aussi remplacé toutes les portes et fenêtres par de nouvelles fenêtres en bois à haute performance, en ligne avec la nouvelle couche isolante. Une réfection complète des cheminées d’origine a également été réalisée en collaboration avec des artisans locaux pour répondre aux normes actuelles de construction. Lorsque cela était possible, l’équipe a privilégié les matériaux naturels d’origine locale et a réutilisé les éléments d’origine afin de conserver au maximum le caractère original de la maison et de minimiser l’empreinte carbone du projet. Dans l’agrandissement d’origine, les poutres en bois d’origine ont été conservées et réutilisées. Dans l’annexe et l’entrée principale, la pierre Saint-Marc, extraite localement, a été utilisée pour le revêtement de sol. À l’extérieur, les pierres des champs déterrées lors des travaux d’excavation ainsi que des pierres plates provenant d’une carrière locale ont été intégrées à l’aménagement paysager. Partout dans la maison, les matériaux sélectionnés sont restés bruts, modestes et respectueux du caractère de l’architecture d’origine.
Stratégies passives
De nombreuses stratégies de conception passive ont été appliquées au projet, permettant à la maison de réduire sa consommation d’énergie et de maintenir un
climat intérieur agréable tout au long de l’année. Originalement très exposé, le sous-sol existant a été presque entièrement enfoui à l’ajout de la nouvelle extension. Un léger talus a également été aménagement autour de la maison afin de minimiser la quantité d’excavation nécessaire pour l’agrandissement, de réduire la proportion de murs de sous-sol extérieurs exposés, ainsi que pour mieux intégrer la maison dans le paysage. La configuration ouverte du rez-de-chaussée en différents paliers a également contribué à réduire l’empreinte globale du bâtiment tout en favorisant la ventilation naturelle. En été, cette disposition permet une ventilation transversale des espaces communs, tandis qu’en hiver, l’air chaud est capté et redistribué efficacement dans la maison grâce à un système mécanique de récupération de chaleur à haut rendement.
Les façades ont été conçues pour aider à réguler le climat selon les saisons. Les murs de pierre et les larges débords de toit de l’extension protègent non seulement les nouvelles fenêtres et parois des intempéries, mais réduisent aussi les gains thermiques pendant les chauds mois d’été. En hiver, les façades largement vitrées orientées vers le sud et les planchers en pierre permettent de capter et d’emmagasiner les gains solaires passifs, réduisant ainsi le besoin de chauffage mécanique. Les cheminées existantes contribuent également à la stratégie de chauffage passif : leur noyau massif en maçonnerie agit comme un accumulateur de chaleur qui diffuse la chaleur dans toute la maison. Ensemble, ces mesures ont permis de limiter la taille des systèmes mécaniques requis et d’éviter une surisolation de l’enveloppe.
À propos de Pelletier de Fontenay
Fondé en 2010 par Hubert Pelletier et Yves de Fontenay , Pelletier de Fontenay est un studio d’architecture basé à Montréal. La firme travaille actuellement à développer une série de projets publics, notamment des musées, écoles, centres culturels et bibliothèques. Le studio s’intéresse également à d’autres échelles de projets, tels que des résidences privées, logements, pavillons, expositions et aménagements urbains. Cette mixité de nature et de programmes permet d’explorer un large éventail d’idées, de typologies et d’approches constructives.
Loin de travailler à consolider un style ou à créer un univers formel prédéfini, la démarche du bureau s’appuie sur la conviction que différentes conditions produisent différentes expressions. Les projets sont conçus en repoussant le plus longtemps possible la vision d’un produit fini, plaçant plutôt la confiance dans le processus créatif comme générateur d’une architecture chaque fois distinctive. La proposition architecturale se développe dans la tension entre les forces internes et externes au projet. D’une part, le studio est intéressé par une certaine autonomie de l’architecture et travaille à partir de références typologiques et de modèles historiques. D’autre part, il y a la reconnaissance que les spécificités du projet sont systématiquement génératives. La négociation entre ces deux perspectives produit des objets architecturaux rigoureux, mais toujours contextuels. 6
SÉBASTIEN THIBERT redaction@fugues.com
FICHE TECHNIQUE
NOM DU PROJET : MAISON SUTTON
CHARGÉ DE PROJET : YVES DE FONTENAY ÉQUIPE DE CONCEPTION : YVES DE FONTENAY, HUBERT PELLETIER, YANN GAY-CROSIER, LAURENCE
GAUDETTE, RAPHAËE GENDRON, MIKAELE FOL
LIEU : SUTTON, QUÉBEC, CANADA
DATE DE RÉALISATION : 2024
SURPERFICIE (BRUTE) : 500 M2
ARCHITECTURE : PELLETIER DE FONTENAY
ARCHITECTURE DE PAYSAGE : FRICHE ATELIER
ENTREPRENEUR GÉNÉRAL : MENUISERIE SIMON FORTIN
CRÉDITS IMAGE : JAMES BRITTAIN
et l'appropriation des espaces publics, avec une approche exemplaire de
et des stations de métro Pie-IX et Viau. En d'autres termes, tout est à portée de main !
Le plus important projet immobilier à voir le jour dans Hochelaga-Maisonneuve commencera à accueillir des résidents dès cette année. « À terme, le projet inclura environ 1000 nouvelles habitations, dont 200 logements locatifs abordables et 160 unités de logement social de type coopératif », expliquait en conférence de presse l’an dernier Mélanie Robitaille, vice-présidente et directrice générale de Rachel Julien, promoteur montréalais derrière le projet.
Il s’agit d’un important projet immobilier résidentiel mixte, qui doit notamment accueillir un CPE, une épicerie, des parcs, des commerces de proximité, le tout desservi par le transport en commun.
Les habitations du Projet Canoë commenceront à être offertes dès juillet 2025 et le projet devrait être terminé d’ici la fin de 2031.
Projet Canoë vise à créer un cadre de vie ouvert, axé sur l'échange, l'innovation
Les immeubles résidentiels s'étendront sur trois, quatre, six, huit, dix et douze étages et s'articuleront autour d'une promenade urbaine qui renforcera les relations entre les résidents de Canoë, les habitants du quartier et les visiteurs.
L'offre commerciale de Canoë (magasins de proximité, épiceries, pharmacies, cafés/bistrots, garderies et bien d'autres), qui tient compte du contexte, renforce le lien entre le bâtiment et le quartier et son mode de vie urbain contemporain.
Le projet comprendra 20 % de logements communautaires, dont 1/3 sera dédié aux familles, 20 % de logements locatifs et toute une gamme de logements abordables pour les familles. Dès le début de la phase de planification, 10 % du site ont été réservés à un nouveau parc linéaire, tandis que les espaces verts et les places publiques représentent 50 % de l'espace total.
Le développement intégrera des pratiques innovantes de conception durable dans plusieurs domaines clés, y compris l'enveloppe du bâtiment, la gestion des matériaux résiduels, l'efficacité énergétique, l'agriculture urbaine et l'apiculture,
ainsi que la gestion des déchets. La mobilité verte est une autre composante importante du projet, avec une offre significative pour le covoiturage, les transports actifs et publics, et l'infrastructure pour l'électrification de 100 % des aires de stationnement.
Une approche ouverte intégrant des ateliers de sensibilisation de la communauté a été entreprise, générant des idées et des opportunités pour améliorer la portée du projet et la combinaison de ses composantes.
La seconde phase du projet propose 92 condos à vendre, allant d’unités d’une à trois chambres, incluant également des condos sur deux étages. Les caractéristiques de cette phase comprennent :
• Terrasse au toit avec BBQ et espace lounge : Un lieu de rencontre pour les résidents.
• Lobby invitant : Un espace chaleureux pour accueillir vos visiteurs.
• Accès au gym : Pour le bien-être de tous les résidents.
• Accès au chalet urbain et espace coworking : Pour allier loisirs et travail.
• CPE de 80 places : Un service de garde pour les familles.
• Commodités locales : Pour une vie pratique et dynamique.
Rejoignez cette aventure et découvrez un nouveau standard de vie urbaine à Hochelaga-Maisonneuve !
1 chambre à partir de 267 093$
2 chambres à partir de 430 715$
3 chambres à partir de 503 588$
Plus d’infos : https://www.canoemtl.com Bureau des ventes 514-849-7334. 6
Esplanade Cartier vous offre un style de vie hors pair grâce à ses multiples services offerts, à ses aires communes où il fait bon vivre, ainsi qu’à sa localisation dans un quartier en pleine éclosion, à deux pas du pont Jacques-Cartier.
Les aires communes vous offriront des espaces dynamiques et accueillants, créant un véritable sentiment de communauté. Piscine sur le toit, centre sportif, espace de télétravail. Profitez de l’accès à une placette centrale végétalisée qui vous offrira commerces et terrasses de toutes sortes, ainsi que de grands espaces verts.
Le projet Esplanade Cartier est un tournant dans l’émergence de l’est du centreville. De nouveaux petits commerces chaleureux veulent aussi faire partie de cette nouvelle effervescence au sein de la communauté, ce qui se traduit par un monde de possibilités pour les résidents.
Stratégiquement situé à quelques pas du centre-ville, aux abords du pont Jacques-Cartier, Esplanade Cartier est l’essence même de la mobilité durable. Que vous optiez pour le vélo, le métro ou l’autobus, tout est accessible en quelques minutes.
Pour plus d’Information, visitez, du lundi au vendredi du 10h à 18h, le bureau de location pour une visite personnalisée! 6
LE WITHIN
À travers la transformation d’un bâtiment historique de Shaughnessy Village en lofts étudiants, Sid Lee Architecture et CANORA Gestion Privée Immobilière proposent à la communauté étudiante montréalaise un cadre de vie exceptionnel, les invitant à plonger dans une expérience mise en scène avec soin où trouver inspiration au contact de chaque objet et de chaque pièce.
Le projet Le Within vient participer à la revitalisation du centre-ville en conjuguant savamment tradition et modernité pour créer une expérience immersive hors du commun.
La genèse de ce projet résulte d’un constat simple : les étudiant«e»s se nourrissent de ce qui les entoure. Pour que leurs années sur les bancs d’école soient mémorables, il faut leur offrir un cadre à la fois sécurisant et inspirant. Ce que promet Le Within, ce sont des lofts universitaires à l’image d’un microcosme typiquement montréalais. La résidence a été créée afin d’ouvrir le champ des possibles à ses résident«e»s pour qu’ils,elles s’affranchissent, se réalisent et se connectent à l’authentique énergie de la ville.
« Le projet reflète une vision commerciale audacieuse, répondant aux besoins d’une communauté étudiante en pleine expansion. Le Within, c’est une invitation à vivre la ville autrement, en transformant chaque instant en une opportunité d’apprentissage » explique Charles Paiement, président de CANORA. Cette trame
narrative est d’ailleurs étayée par quatre piliers de design : la dualité, l’immersion, la modularité et l’urbanité.
Dualité
À travers une sélection consciencieuse de couleurs, de formes, de textures et de courants, Le Within révèle un jeu subtil de contrastes. L'interaction entre les éléments traditionnels et contemporains de design, notamment présents dans la signature visuelle de la marque, reflète un souci intergénérationnel. Cette tension graphique entre héritage et modernité s’adresse à la fois aux résidents du Within et à leurs parents.
Modularité
Le Within propose de passer des études aux loisirs dans un espace multifonctionnel qui reflète les identités multifacettes des étudiant«e»s. Chaque environnement est conçu pour être reconfiguré en fonction des besoins individuels et collectifs. Cette approche permet une personnalisation dynamique des espaces communs, favorisant des interactions fluides et une utilisation optimale.
Espaces communs
Les espaces communs ont été conçus pour enrichir l’expérience résidentielle à travers une réflexion approfondie sur l’usage et la fonctionnalité. Le rezde-chaussée se dresse à l’intersection de l’idée du jardin et de la bibliothèque. C’est d’ailleurs ces éléments qui ont inspiré le caractère biophilique des corridors et ont donné un flair académique au lobby. Celui-ci reprend d’ailleurs les codes de l’hôtellerie classique en proposant un lieu convivial qui multiplie les occasions de rencontre et de partage.
Le rez-de-jardin permet de traverser de l’autre côté du miroir où l’essentiel des services sont situés. La salle d’étude inclut une grande table commune aux possibilités plurielles. Des salles d’activités à fonctions multiples se succèdent dans un cadre flexible pouvant accueillir une programmation diversifiée au gré des saisons et des intérêts des usagers — galerie d’art, zone méditative, aire de jeu, de yoga ou de performances. Des pods multimédias colorés offrent un univers visuel éclaté et un usage double. Équipés pour l’enregistrement audiovisuel, ils peuvent aussi servir de petites salles d’étude.
Enfin, à la cuisine commune, l’action se déroule autour d’une immense table encourageant la collégialité. À noter qu’une collaboration avec un distributeur de café local encourage la perméabilité de l’espace et son ouverture à la communauté.
Le projet est le fruit d’un partenariat créatif entre Sid Lee Architecture et l’équipe brand et design de Sid Lee. Cette synergie, rendue possible par l’approche collaborative sans silos, a permis d’orchestrer des expériences qui vont au-delà de la forme et de la fonction grâce à leur richesse narrative.
ÉTIENNE DUTIL redaction@fugues.com
FICHE TECHNIQUE
LIEU : MONTRÉAL
CLIENT : CANORA GESTION PRIVÉE IMMOBILIÈRE
ARCHITECTE : SID LEE ARCHITECTURE
IMAGE DE MARQUE ET SIGNALÉTIQUE : SID LEE
SUPERFICIE : 25 000 PI CA ENTREPRENEUR GÉNÉRAL : QMD
INGÉNIEUR ÉLECTROMÉCANIQUE : ÉNERGÈRE
INGÉNIEUR EN STRUCTURE : MA-TH
PHOTOGRAPHE : ALEX LESAGE
COURTIER IMMOBILIER AGRÉÉ DA
CELLULAIRE : 514.983.3443
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En janvier dernier, j’ai décidé de combattre la morosité de l’hiver avec un antidote plutôt efficace : les plages chaudes bleu azur et ensoleillées du Mexique. Je m’étais promise de ne plus jamais revivre l’aventure d’un tout inclus, seule. Heureusement, j’étais avec un couple d’amies. L’aventure du tout inclus fut agréablement concluante.
L’hôtel et la mer
Le choix de l’hôtel est primordial dans un tout inclus. Sinon, votre voyage peut rapidement devenir un séjour à l’hôpital, comme l’actualité récente l’a démontré avec les cas d’E. coli et d’empoisonnement alimentaire. De ce fait, nous avions pris soin de rechercher un hôtel à échelle humaine, avec d’excellents commentaires. Nous avons opté pour le Oleo Cancún Playa, un petit hôtel boutique tout inclus situé sur la plage de Cancún. Construit en 1988, il fut rénové en 2017. Outre l’ascenseur douteux, les chambres sont spacieuses ; nous avions une vue sur le lagon (moins dispendieux), mais notre balcon nous permettait également de voir la mer, de l’autre côté. Après nous avoir accueillies avec un verre de champagne, l’hôtel, à une vingtaine de minutes de l’aéroport, a révélé son secret : une vue imprenable sur la plage. Cette vue est visible de la réception, des bars, des restaurants (méditerranéen, japonais, buffet et collation-bar sur le bord de la piscine), bref de pratiquement tout l’hôtel et, bien sûr, des chambres d’hôtel (selon le forfait) et de la piscine/spa. Le fait est que vous pouvez vous baigner dans la piscine et en deux minutes descendre l’escalier de l’hôtel qui vous mène directement à la mer. La mer était superbe. Aucun débris, aucune algue, des vagues dignes des plus belles plages de surf de Californie, mais avec la transparence bleu azur des plus belles plages de Cuba. Je dois avouer que cette plage des Caraïbes se classe parmi les plus belles que j’ai vues. Côté sécurité, la Police nationale arpente la plage avec leurs armes à feu ; apparemment pour prévenir la venue de vendeurs itinérants ou de cartels qui viendraient nuire aux touristes, source primordiale de revenus pour Cancún. Diverses activités quotidiennes sont proposées au sein de l’hôtel tout au long de la semaine (animation et jeu-questionnaire sur le bord de la piscine, groupes de musique, karaoké, confection de bracelets mexicains, cours de peinture, etc.). Qui plus est, nous avons choisi d’effectuer deux excursions à l’extérieur de l’hôtel lors de notre semaine à Cancún.
Isla Mujeres
D’abord, nous avons choisi de passer une journée à Isla Mujeres, une petite île de l’État mexicain du Quintana Roo, située à l’extrémité nord-est de la péninsule du Yucatán. Pour nous rendre à l’île des femmes, nous
avons dû emprunter un traversier. Après avoir pris le bus pour une quinzaine de minutes, nous sommes arrivées au port et avons acheté notre billet aller-retour avec le traversier Ultramar. Arrivées sur l’île, nous nous sommes loué une voiturette de golf afin de faire le tour de l’île des femmes. Composée d’environ 15 000 habitants pour une superficie de 1,1 km² (7 km de long et seulement 650 m de large), on fait rapidement le tour de cette charmante île consacrée au tourisme ; rouler aux côtés des quelques voitures sur l’île n’est pas stressant et vaut son pesant d’or lorsque vous êtes en bord de mer. Sur la pointe sud de l’île, vous trouverez notamment le Ixchel Mayan Sanctuary, un parc regroupant diverses sculptures en hommage à l’héritage mexicain, qui doit son nom à la déesse Maya Ixchel, mieux connue sous le nom de déesse de la Lune et de la maternité. À l’époque postclassique de la Méso-Amérique, les femmes mayas s’y rendaient en pèlerinage. Sans surprise, diverses ruines et sculptures de la déesse et de femmes ornent l’île ; on dit que c’est en voyant de nombreux temples et statues de femmes, que Francisco Hernández de Córdoba, un conquistador espagnol, la nomma Isla Mujeres. Si le côté sud de l’île vaut son pesant d’or pour ses vues imprenables, le côté nord de l’île est à ne pas manquer pour ses plages sablonneuses, ses beach clubs et ses iguanes immenses qui viennent manger de la salade sur les terrasses des restaurants.
Xel-Hà
Pour notre seconde excursion, nous avons opté pour Xel-Hà à Tulum, au cœur de la Riviera Maya. Un des plus beaux parcs naturels, voté Travelers’ Choice depuis les deux dernières années par Trip Advisor.
Xel-Hà est offert en formule tout inclus ; dès 6 h le matin, un bus vient vous chercher à l’hôtel (demandez le bus voyageur avec toilettes). Une heure trente plus tard, vous arrivez à Xel-Hà. C’est l’heure du déjeuner. Ça tombe bien, un grand buffet est servi. Le tout est en formule tout inclus ; dès que vous mettez les pieds dans le parc, alcool et bouffe à volonté dans les nombreux bars et restaurants. Y’a rien de mieux qu’un Pina Colada (ou un Miami Vice, ma découverte), avec un bon guacamole, pour refaire le plein d’énergie avant d’aller faire les rivières, les cénotes, les tyroliennes ou de la plongée en apnée. Nous avons débuté notre journée en prenant le petit train qui nous mène au début de la rivière à parcourir dans une tripe pneumatique (individuelle ou en duo). Cet endroit de la rivière — comme tout le parc d’ailleurs — vous immerge dans la nature, puis vous arrivez dans une baie — vous pouvez quitter votre tripe pour sauter d’une falaise, ou continuer vers les diverses activités nautiques qu’offre la baie — dont l’excitante tyrolienne — ou alors enfiler tuba et masque pour faire de la plongée en apnée. Honnêtement, il m’en faut beaucoup pour être impressionnée, mais ici ce fut le cas ; l’eau bleu azur limpide m’a permis de voir une multitude de bancs de poissons multicolores, des bernard-l’hermite et même des raies, à quelques centimètres de mes pieds. Si vous aimez les glissades d’eau, je vous suggère le Faro Mirador ; un phare pittoresque de 40 mètres de hauteur. Non seulement la vue sur le parc est impressionnante, mais la descente de ces glissades d’eau en colimaçon promet quelques frissons. D’autres activités payantes à la carte sont disponibles, dont nager avec les dauphins, ou embarquer dans un bateau à vitesse, mais honnêtement les activités du forfait et la beauté du parc suffisent à remplir votre journée, puisque votre bus de retour vous attendra à 18 h tapant pour vous ramener à l’hôtel. Un billet tout inclus pour la journée à Xel-Hà coûte 150 $ CAD. À notre hôtel, nous avons pu obtenir un rabais, à condition d’écouter une présentation de Inspira Elite Vacations qui voulait nous vendre des forfaits d’hôtels en time-sharing. Les promoteurs utilisent des techniques de vente sous pression intense et intimidante. Nous avons fait une plainte à l’hôtel (et au moment d’écrire cet article, Le Journal de Montréal dévoile un dossier-choc sur le sujet). Néanmoins, après une heure trente de présentation (où nous n’avons rien déboursé), nous avons obtenu notre billet pour Xel-Hà au coût de 120 $ CAD par personne, incluant le transport aller-retour.
Transports et magasins
Enfin, si vous désirez dépenser votre argent intelligemment, vous trouverez une myriade de magasins à Cancún. Vous pouvez emprunter le bus local R-2 pour 1 $ américain ou 20 pesos mexicains. D’abord, Plaza Las Americas, un énorme centre d’achat comprenant des marques de luxe. Nous avons passé notre tour sur celui-ci, ainsi que celui du Flea Market près du port,
pour nous rendre à Mercado 28, dans la ville de Cancún à l’extérieur de la zone hôtelière, où vous trouverez une multitude de petits magasins d’artisanat et autres, tenus par des locaux. Bien sûr, ils sont très vendeurs, limite harassants, mais certains de leurs produits artisanaux (mobiles, sacoches en cuir, étoiles de mer, bracelets, vanille, etc.) valent le détour si vous désirez ramener un petit souvenir de Mexico dans vos valises. Parlant de valises, nous avons voyagé sur Air Canada, en classe privilège. Pratiquement une classe affaires, mais à prix modique ! Parfait pour un 5 heures de vol tout confort !6
JULIE VAILLANCOURT julievaillancourt@outlook.com
INFOS | Oleo : https://atelierdehoteles.com/oleo-cancun-playa
Isla Mujeres: https://isla-mujeres.net/discover-isla-mujeres/history/ Xel-Ha : https://www.xcaret.com/en/parks-and-tours/xelha-admission/
Air Canada Vacances (forfaits tout inclus) : https://vacations.aircanada.com/fr
Destination-phare historique chez les membres des communautés LGBTQ+, Miami Beach est une terre d’accueil pour les adeptes de rayons UV, de boissons alcoolisées et d’excellents DJ. La ville offre un terrain de jeu touristique bien garni aux voyageurs de mon espèce en quête de sable blanc et de vitamine D. J’y ai donc planifié l’automne dernier une escapade hivernale comme je les aime afin de couper la saison froide, le temps de me réchauffer les fesses au soleil.
C’était avant la tempête politico-économique sans précédent que l’on vit actuellement. Entre le moment de planifier ce voyage et le jour du décollage, les choses se sont envenimées entre les États-Unis et le Canada. J’avais d’abord pour objectif de vous proposer une liste des meilleurs endroits à visiter à Miami Beach, comme je l’ai fait pour la Riviera Maya et Puerto Vallarta. Cependant, compte tenu du contexte actuel très tendu, suggérer aux lecteurs et aux lectrices de ce magazine d’aller se dorer la pilule en Floride comme si de rien n’était, sur le ton jovial qui me caractérise, relèverait d’une déconnexion totale avec la réalité et avec le sentiment d’indignation des Québécois.
Ce serait aussi une inconscience totale de la déception des personnes issues de la diversité envers la situation sociale américaine. En effet, les récentes attaques en règle de l’extrême droite américaine contre les communautés LGBTQ+ et contre l’économie canadienne se traduisent actuellement par une dégradation historique des droits et libertés des résidents des États-Unis et par une baisse historique du taux de change pour les touristes du Canada.
Dans ce contexte, il m’est impossible en toute conscience de recommander aux voyageurs et voyageuses canadien.ne.s de choisir la Floride pour leurs vacances en ce moment. Le tourisme n’est pas un acte passif, c’est un choix délibéré d’ouverture à une culture d’accueil et de soutien économique à un pays hôte, je vous encourage donc à faire un choix alternatif durable et éclairé pour votre prochaine escapade.
Cela dit, l’expérience particulière vécue cette semaine en terre étasunienne dans le climat actuel mérite d’être documentée et les attraits touristiques enviables dont regorge Miami demeureront bien au-delà de la présente crise. J’ai donc choisi tout de même de publier ce texte afin d’outiller les personnes qui retourneront à Miami une fois le contexte actuel dissipé et de leur proposer des destinations de rechange d’ici là.
Enplusdeshabituelsconseilsdevoyageetd’unelistedesmeilleursendroitsàvoirà Miami,jevousproposedoncdedécouvririciplusieursdestinationsderechangequ’il estplusresponsabledevisiterencemomentetquisonttoutaussiexaltantes(sinon plus)quelaFloride.
Bon voyage, où que vous alliez !
Comment se rendre à Miami : FLL ou MIA ?
Pour les vols directs en provenance de Montréal, deux options s’offrent à nous : l’aéroport de Miami (MIA) ou l’aéroport de Fort Lauderdale-Hollywood (FLL). Il est souvent possible de dénicher un vol pour la modique somme de 350 $ en choisissant d’atterrir à Fort Lauderdale. Puisqu’il faut parcourir quelque 45 km deux fois pour aller et venir entre l’aéroport de Fort
Lauderdale et Miami Beach, les économies effectuées en choisissant d’atterrir plus loin n’en valent pas toujours la peine. Il est donc prudent de tenir compte du transport terrestre avant d’acheter son billet d’avion.
Encemoment,laMartiniqueconstitueuneexcellentealternativefrancophoneàMiami pourceuxetcellesquicherchentdesvolsdirectsaccessiblesverslesablechaudàpartir deYUL.
Où se loger à Miami ?
Pour les personnes qui ne sont pas familières avec le sud de la Floride et qui se demandent où loger à Miami, démêlons les cartes. La plupart des gens qui disent visiter Miami se rendent en fait à la ville de Miami Beach. En effet, Miami se situe sur la portion « continentale » de la Floride et comprend plusieurs quartiers incontournables, dont le centre-ville financier, Brickell, Wynwood et la Petite Havane. De son côté, Miami Beach est située sur une petite île accessible uniquement par ses ponts. On y retrouve des plages à l’infini, une ambiance de fiesta jour et nuit, plus de restaurants et de bars qu’il soit possible de compter, ainsi que la spectaculaire architecture de style Art déco qui fait la renommée mondiale de la ville. Tout y est accessible à pied et les rues sont structurées en quadrillage, ce qui fait qu’il est impossible de s’y perdre. Pour ces raisons, il est préférable de séjourner à Miami Beach plutôt qu’à Miami. La portion sud de l’île, South Beach, et son iconique avenue Ocean Drive se situent entre la 15e et la 1re rue, on peut donc louer un hôtel ou un appartement dans ce secteur pour être au cœur de l’action.
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Où entreposer ses bagages à Miami ?
La majorité des établissements d’hébergement accueillent leurs invité.e.s à partir de la fin de l’après-midi. Les personnes qui ne séjournent pas dans un hôtel doivent donc trimballer leurs bagages toute la journée. Pour régler ce problème, Luggage Lounge offre un service d’entreposage de bagages sympathique et sécuritaire à très petit prix (entre 6 $ US et 10 $ US par valise). Une pièce pour se changer y est aussi disponible et il n’est pas nécessaire d’effectuer de réservation à l’avance.
Hablan español ?
Pour les hispanophiles, Miami est une destination tout indiquée. En effet, quelque 70 % de la population de Miami est d’origine latino-américaine et 66 % de ses habitant.e.s parlent uniquement l’espagnol à la maison. Il faut donc savoir se débrouiller dans la langue de Cervantes pour prendre un taxi ou une margarita parce qu’on s’adressera d’abord à vous en espagnol, puis (possiblement) en anglais. Si vous ne savez pas encore dire la cuenta porfa ou ¿dondé está la playa?, il faut s’y mettre avant de partir !
Pourpratiquersonespagnol,onpeutopterpourunséjourauMexique,àCubaouencore partiràl’aventureautourdelapéninsuleibérique.¡Ándale!
Taux de change, prix et pourboires
Je suis arrivé à Miami le jour où les États-Unis ont annoncé l’imposition de tarifs douaniers
de 25 % au Canada. Résultat : un taux de change à son plus bas niveau en 10 ans, soit environ 0,66 $ CA pour 1 $ US. Le seul moment où le taux de change a été aussi bas est à la suite du 11 septembre 2001. That’s how bad it is. Additionnez à ceci l’inflation postpandémique et vous vous retrouvez avec des bouteilles de Corona à 9,25 $ US (13,25 $ CA) au Palace Bar ou des coupes de Pinot Grigio à 16 $ US (22,93 $ CA) chez Españolita. Pour couronner le tout, plusieurs restaurants incluent maintenant 20 % de pourboire obligatoire sur la facture, ce qui vous amène à débourser quelque 40 $ CA de pourboire obligatoire pour une bouteille de vin et deux repas sur Ocean Drive. Il faut par ailleurs être très attentif parce que certains serveurs sans scrupule tenteront de camoufler ce détail et vous inviteront à ajouter un pourboire additionnel en surplus au pourboire obligatoire.
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Quoi faire à Miami Beach ?
Si vous désirez prendre un bain de soleil, mais que voulez éviter la plage, Miami Beach regorge de day clubs haut de gamme qui vous permettront de vous prélasser sur le bord de la piscine, sur un lit douillet avec un (ou plusieurs) cocktail à la main au son des meilleurs DJ. L’une des adresses les plus réputées est sans contredit le Hyde Beach, niché dans l’élégant hôtel SLS South Beach. Dessiné par Philipe Starck, le club propose une nourriture de qualité et de savoureux cocktails artistiques (je recommande la margarita épicée à la pastèque ou le Mule mexicain aux mûres). Entre deux shots de crème solaire, vous profiterez d’un traitement de luxe et d’une ambiance survoltée, le tout en maillot de bain, mesdames et messieurs. J’ai eu la chance de discuter avec Tyler Newell, directeur régional du marketing et du nightlife de l’établissement, qui m’a confié que des DJ de renom comme Fatboy Slim, James Hype et Marshmello sont régulièrement de passage. Cette petite oasis au bord de la mer méritera donc d’être ajoutée à une future bucket list.
Pourlestouristesayantl’habitudedesdayclub,l’ambianceetl’excellentservicedu HydeBeachrappellentl’expériencedehautniveauquel’onretrouveauCenitHotelou auOceanBeachd’Ibiza,ainsiqu’auFivesDowntownouauReef28dePlayadelCarmen.
Où sortir à Miami Beach ?
Le Palace Bar et le Twist sont probablement les bars destinés à la communauté LGBTQ+ les plus connus à Miami Beach, et avec raison. Commencez votre soirée sur la terrasse du Palace, devant la plage, où les drags vous divertiront toute la soirée pendant que vous dégustez votre repas. Chapeau bien bas à l’hôtesse Tiffany Fantasia, qui anime au Palace depuis 21 ans et que j’ai eu la chance de voir performer à six reprises depuis 2011. À un coin de rue du Palace se trouve la légendaire boîte de nuit Twist, qui propose un véritable labyrinthe de bars, de pistes de danse et de terrasses sur deux étages. On n’y charge aucun cover et l’ambiance est assurée par diverses drags qui vous divertiront en español.
La Zona Romantica de Puerto Vallarta offre une multitude de shows de drags spectaculaires,dedinerclubsdéjantésetdeboîtesdenuitpluséclatéeslesunesqueles autres,onpeutdoncchoisirlacôteouestduMexiquepouréviterlaFlorideencemoment.
Où manger à Miami Beach ?
Si vous avez davantage envie de people watching que de queens qui font la split entre deux frites, direction Taco Taco, sur Collins, qui propose un superbe menu mexicain, ainsi que d’excellents DJ. En couple, on choisira la magnifique Española Way, qui offre une multitude de terrasses avec musique, spectacles et menus variés.
Cettecharmantepetiteruegastronomiquen’estpassansrappelerlaCalledeBlai,où l’onretrouvelesmeilleurstapasdeBarcelone,quejevousrecommande.
Et Miami dans tout ça ?
Ce serait une grave erreur de passer ses vacances à Miami Beach sans traverser le pont au moins une fois jusqu’à Miami pour une journée sur le continent avec les locaux. Wynwood, le quartier artistique par excellence avec ses murales et ses bars de quartier, est probablement un cousin lointain de la légendaire Camden Town de Londres. Pour bruncher, je recommande le Pastis, pour dîner ou souper, la terrasse extérieure du 1800, Lucky. Pour sortir, le Willy’s propose à la clientèle LGBTQ+ une foule d’événements des plus colorés.
Brickell, tout près du centre-ville, est l’un des quartiers les plus en vue de Miami, et les plus ignorés des visiteurs et visiteuses. Pour le shopping, le tout nouveau Brickell City Center propose une expérience unique où le design urbain donne l’impression de vous faire visiter une ville dans un centre commercial. Pour manger, on réserve à la terrasse sur le toit du Dolores but you can call me Lolita.
Logé dans une ancienne caserne de pompier, ce bijou fréquenté majoritairement par les locaux et les professionnels du centre-ville vous offre une vue à couper le souffle sur les gratte-ciels de Miami, ainsi qu’un service amical et un menu de très (très) haute qualité. Pour la mixité entre le design ultramoderne, la gastronomie et l’ambiance festive, les secteurs de Barangaroo et Darling Harbour, à Sydney, proposent une expérience inégalée qui saura plaire à tout coup.
Finalement, un détour par Miami n’est pas complet sans un arrêt dans la petite Havane. Comme son nom l’indique, ce quartier donne l’impression de se retrouver dans une version américanisée de la capitale cubaine. Pour avoir visité La Havane à deux reprises, l’expérience n’est pas nécessairement authentique (sauf pour les poulets en liberté qui déambulent dans les rues !). Toutefois, l’immersion espagnole est complète, l’accueil est chaleureux et les cocktails sont délicieux. En effet, plusieurs terrasses proposent des Mojito Happy Hour accompagnés de groupes musicaux, qui justifient à eux seuls la visite de ce quartier.
Sil’onrechercheunevilledansunevilleouuneculturedansuneculture,onpeutse tournerducôtédelaLittleIndia,àSingapour,quivousplongeenpleincœurdel’Inde letempsd’unverreoud’unrepas. 6
STEVEN ROSS steven.ross.com@outlook.com
Du 28 février au 30 mars 2025, le Vieux-Montréal devient la destination gourmande par excellence avec le retour du Happening Gourmand. Pendant un mois, plusieurs restaurants emblématiques du quartier proposent des menus table d’hôte à prix réduit, tant pour le souper que pour le brunch. Voici cinq adresses incontournables à essayer cette année.
MAGGIE OAKES | Grillades et produits locaux
Situé face à la place Jacques-Cartier, Maggie Oakes charme avec son bar à viandes vieillies et son engagement envers des ingrédients frais et locaux. Son menu du soir à 59$ propose des plats signatures comme un bœuf braisé en croûte d’herbes, un contre-filet vieilli ou encore une option végétarienne savoureuse. Pour le brunch à 29$, découvrez une sélection raffinée de classiques revisités, parfaite pour un début de journée gourmand.
BEVO PIZZERIA | Une escapade italienne authentique
Avec son four à bois traditionnel et son ambiance chaleureuse, BEVO Pizzeria est une invitation à savourer l’Italie en plein cœur du Vieux-Montréal. Son menu du soir à 49$ permet de goûter à des classiques comme la pizza romapolitaine cuite au four à bois, des pâtes fraîches maison, ou encore un poulet mariné au citron. Un régal pour les amateurs de saveurs méditerranéennes.
GASPAR | L’élégance du bistro français
Inspiré des grandes brasseries parisiennes, Gaspar propose un menu du soir à 59$, avec des plats raffinés comme le demi-poulet de Cornouaille ou un risotto crémeux. Pour le brunch à
29$, laissez-vous tenter par entre autres un œuf bénédictine au canard avec des beignets aux framboises en entrée, le tout dans une ambiance feutrée et conviviale.
PINCETTE | L’adresse des amateurs de fruits de mer
Spécialisé dans le homard et les produits de la mer, Pincette transporte ses convives sur la côte atlantique avec un menu du soir à 59$. Dégustez des linguines avec queue de homard ou encore un filet de cardeau rôti. Pour le brunch à 29$, explorez des plats aux accents maritimes, comme un crêpe omelette avec crevettes.
VIEUX-PORT STEAKHOUSE | Une institution à Montréal
Réputé pour ses coupes de viande de qualité, le Vieux-Port Steakhouse est une adresse incontournable. Son menu du soir à 49$ met en vedette des steaks grillés à la perfection, des crevettes à l’ail et paprika ou encore un saumon rôti. Pour le brunch à 29$, retrouvez des classiques généreux comme un steak & eggs.
En plus d’offrir une expérience gastronomique unique, les restaurants participants sont fiers d’accueillir toute la communauté dans un environnement inclusif, sécuritaire et chaleureux, célébrant la diversité et l’inclusion.
Que ce soit pour un souper raffiné ou un brunch festif, le c’est l’occasion idéale de goûter au meilleur du Vieux-Montréal ! 6
INFOS | Profitez de Happening Gourmand pour découvrir ces restaurants exceptionnels à prix réduit. Réservez dès maintenant et explorez tous les menus sur happeninggourmand.com.
EXPO
L’Expo Manger Santé et Vivre Vert, le plus grand événement santé et saveurs du Québec qui se tiendra du 21 au 23 mars 2025 au Palais des congrès de Montréal et les 26 et 27 avril 2025 au Centre des congrès de Québec, promet pour sa 28e édition une expérience à la fois riche en découvertes gourmandes et en solutions concrètes pour agir sur notre santé et notre avenir.
« L’alimentation saine et consciente est la clé pour préserver notre santé et notre planète », déclare Renée Frappier, fondatrice de l'Expo Manger Santé et Vivre Vert. «À travers cette édition de l’Expo Manger Santé et Vivre Vert, nous souhaitons inspirer chacun à faire des choix plus éclairés, responsables et durables, pour un avenir plus vert et plus sain.»
Cet événement désormais incontournable où sont attendus Marilou (Trois fois par jour), Stefano Faita, Alexandra Diaz, Joël Legendre, Katrine Paradis (KpourKatrine), Dominic Lamirande (Dom Cooks), Caroline Huard (Loounie), Maripier Morin (Mox), le trio de sportifs Étienne Boulay, Maxime Talbot et Bruno Gervais (Behy) et plusieurs autres, demeure précurseur des sujets criant d’actualité et une vitrine importante pour la croissance des entreprises de chez nous et d’ailleurs.
AGIR SUR L’AVENIR PAR NOS ASSIETTES ET NOS CHOIX D’ACHAT
Cette année, l'Expo se place sous le signe du changement, avec des thématiques qui
répondent aux préoccupations grandissantes d'une société en quête de sens. Alors que la question de la consommation responsable n'a jamais été aussi actuelle, l’événement nous incite à repenser nos choix alimentaires, à privilégier la qualité à la quantité et à repenser notre rapport à la consommation. Il est désormais essentiel de faire des achats réfléchis, qui non seulement nourrissent nos corps, mais qui respectent aussi la planète.
L’un des sujets phares de cette édition demeure la protéine végétale, qui connaît une ascension fulgurante. De plus en plus de consommateurs se tournent vers des alternatives végétales, non seulement pour des raisons de santé ou pour des menus plus variés, mais aussi pour l’environnement. L’Expo vous offrira un tour d’horizon de cette tendance avec des produits innovants qui redéfinissent les sources de protéines et qui vous permettent de diversifier vos repas de manière créative et équilibrée.
Parmi les autres incontournables de l’édition 2025, les grains anciens, tels que l’épeautre biologique cultivée au Québec au goût riche et aux valeurs nutritionnelles élevées et le Khorasan, de provenance canadienne, souvent plébiscitée pour ses vertus digestives, seront au centre de nombreuses discussions.
De plus, on fera la lumière sur diverses nouveautés et tendances dont les champignons, la santé cognitive, la supplémentation gélifiée, les sources d’énergie naturelles et les alternatives aux allergènes.
CINQ BONNES RAISONS DE VISITER
L’EXPO CETTE ANNÉE
Découvrir une alimentation saine, bio et innovante
Les visiteurs auront l’occasion de découvrir une grande variété de produits santé, biologiques et naturels, provenant majoritairement des terroirs québécois et canadiens. Ils pourront profiter de dégustations gratuites et explorer des idées de repas innovantes qui enrichiront leur quotidien.
Faire des achats de qualité, tout en soutenant une consommation responsable
Les visiteurs découvriront des produits où la traçabilité et la provenance sont essentielles. L’Expo leur permettra d’acheter des aliments sains, des cosmétiques naturels, des produits écologiques pour la maison et la santé, tout en privilégiant une consommation réfléchie, responsable et locale.
Participer à des ateliers, des conférences et des démos culinaires
Les visiteurs pourront assister à des ateliers pratiques, des conférences inspirantes et des démonstrations culinaires passionnantes. Les experts en nutrition, écologie et bienêtre partageront leurs connaissances pour aider chacun à adopter des gestes simples et efficaces au quotidien.
Découvrir une variété de produits innovants
L’Expo se distingue par la diversité des produits proposés, allant des alternatives végétariennes et biologiques aux solutions écologiques pour les soins corporels et l’entretien ménager. Les visiteurs pourront diversifier leur alimentation et leur mode de vie avec des produits sains et créatifs pour améliorer leur bien-être.
Prendre leur santé en main et adopter un mode de vie plus vert L’Expo n’est pas seulement un événement gastronomique, c’est aussi une occasion de s’inspirer et de découvrir des moyens concrets pour prendre soin de sa santé et de la planète. Des conseils pratiques, des recettes et des astuces écologiques seront partagés pour aider chacun à vivre de manière plus saine et responsable. 6
CAROLINE LAVIGNE redaction@fugues.com
INFOS | Du 21 au 23 mars au Palais des Congrès de Montréal et du 26 au 27 avril au Centre des congrès de Québec https://expomangersante.com
Adapté Orgueiletpréjugés demandent humilité et courage. Un défi relevé par Rebecca Déraspe qui en signe l’adaptation pour la scène et Frédéric Bélanger pour la mise en scène au Théâtre Denise-Pelletier. Écrit par Jane Austen et paru en 1813, Orgueil et préjugés est devenu un classique et est considéré comme le premier chef d’œuvre de la littérature anglaise au féminin. Et si l’action se passe à l’époque edwardienne dans un milieu petit bourgeois, il n’en reste pas moins que les préoccupations et les réflexions de l’héroïne, Lizzy, sur le rôle de la femme n’ayant comme seul avenir le mariage, trouve des échos encore aujourd’hui.
Ce projet tenait à cœur à Rébecca Désrape et Frédéric Bélanger, encore fallait-il surmonter de nombreux écueils comme l’obtention de subventions, un long parcours pour convaincre des partenaires de s’engager, selon Frédéric Bélanger. Un exemple supplémentaire s’il en fallait encore un qui témoigne de la difficulté de créer et de faire vivre la culture. L’histoire est simple. La famille Bennet a trois filles. Elle doit les marier, et si possible chacune avec un homme qui assurera financièrement leur avenir et leur donnera une position sociale. Aucune autre échappatoire possible pour une jeune fille de l’époque. Mais l’une des filles de la famille, Lizzy, par son caractère bien trempé souhaite que le mariage ne soit pas qu’un arrangement mercantile, elle y met d’autres conditions dont l’amour. La rencontre avec un aristocrate fortuné, Darcy, plus vaniteux qu’elle, remet ses convictions en question. Un voyage au cœur des contradictions auxquels nous soumettent les conventions sociales – très rigides à l’époque – et nos aspirations les plus profondes vers des relations authentiques dépouillées des diktats de la norme.
« C’est en ce sens que l’histoire racontée par Jane Austen reste encore d’actualité de nos jours, puisque Lizzy et Darcy qui ont des caractères très forts tentent d’échapper chacun à leur façon aux contraintes sociales qui entravent leurs aspirations, et je pense que cela peut résonner encore pour nous aujourd’hui», confie Frédéric Bélanger en entrevue. «L’œuvre est toute en subtilité, où l’ironie et l’humour ne sont pas absents ». Le roman fait défiler des dizaines de personnages, ils seront une dizaine sur scène ce qui est un exploit compte tenu du budget limité auquel sont confrontés tous les créateurs. « C’est la plus grande production de l’année pour le théâtre Denise-Pelletier, continue le metteur en scène, il y a 11 comédiens et comédiennes sur scène, mais il faut ajouter que nous avons voulu évoquer l’époque de Jane Austen par les décors, l’éclairage, la musique et les costumes, ce qui entraînent des dépenses, il faut tout le temps calculer faire
des choix ». Si Jane Austen parle d’émancipation de la femme, la dramaturge et le metteur en scène n’ont pas l’intention de faire passer un message comme c’est souvent le cas dans de nombreuses créations qui ont à cœur de d’être au plus près des préoccupations actuelles. « Mais on peut faire aussi un théâtre qui raconterait simplement une histoire, comme ici, une histoire d’amour sans chercher à démontrer ou revendiquer quoique ce soit, une histoire qui deux siècles plus tard peut simplement nous toucher, nous émouvoir », ajoute Frédéric Bélanger.
Au moment d’écrire ces lignes, les comédiens et les comédiennes sont en pleine répétition, ce qui retient toute l’attention du metteur en scène qui avoue en riant. « J’ai l’impression de gérer une garderie quand j’arrive sur le plateau, mais c’est étourdissant et en même temps stimulant, nous avons énormément de plaisir, c’est ce même plaisir que je voudrais partager avec celles et ceux qui viendront voir la pièce ». Ce n’est pas dévoiler le punch que de dire que la fin est heureuse. Une histoire d’amour qui se termine bien, c’est aussi rafraîchissant de temps en temps. Après avoir assisté.e.s à Orgueil et préjugés par Rébecca Déraspe et Frédéric Bélanger, certain.e.s auront peut-être le goût de découvrir toute l’œuvre de Jane Austen. Le théâtre, c’est aussi cela, une porte qui peut conduire à d’autres portes qu’il suffit de pousser pour découvrir des mondes inconnus et qui nous rejoignent. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Orgueil et préjugés, d’après l’œuvre de Jane Austen, au Théâtre Denise-Pelletier, du 18 mars au 11 avril 2025. Adaptation de Rébecca Deraspe, mise en scène de Frédéric Bélanger. Co-production Théâtre Denise-Pelletier et Théâtre Advienne que pourra. https://www.denise-pelletier.qc.ca
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Dans la salle intime du Prospero, partager l’expérience et les réflexions du jeune femme greffée du foie, Coralie Lemieux-Sabourin qui signe sa première pièce et première mise en scène en collaboration avec Mélodie Noël Rousseau CorpsOuverts. Coralie Lemieux-Sabourin vit depuis quinze ans avec un intrus, un foie, qui lui a sauvé la vie mais qui l’a amenée à s’intéresser à réfléchir sur notre relation avec le corps médical (parfois très intrusif), avec la maladie et avec la mort. Un témoignage qui mêle le théâtre documentaire au récit autobiographique dans un savoureux mélange d’humour, de sérieux et bien sûr d’émotions.
D’autant que Coralie Lemieux-Sabourin n’a que 22 ans lorsqu’on lui annonce après une kyrielle d’examens plus intrusifs les uns que les autres qu’il n’y a pas d’autres solutions si elle veut continuer à vivre que d’opérer une greffe de foie. « À part quelques douleurs qui m’avaient amenée à consulter, j’allais plutôt bien, tient à rappeler Coralie, et je me suis retrouvée prise dans je ne sais combien de laparoscopies avec anesthésie générale, et des médecins qui ne comprenaient pas pourquoi j’avais des masses sur le foie, et excluant selon leurs conclusions, un cancer ».
De nombreuses situations parfois difficiles, d’autres cocasses vont jalonner son entrée dans le monde médical avec les questions existentielles qui la hantaient pendant la durée de ce voyage entre les mains du monde médical. « Comme je suis de nature angoissée, je me suis plongée dans la lecture d’ouvrages d’anthropologues entre autres qui racontaient l’histoire de la médecine, en fait depuis Descartes, pour me rendre compte que si les progrès existaient, la conception du corps que l’on pouvait réparer comme une machine n’avait pas changé, continue la dramaturge, et que l’on ne prenait pas en compte l’humain.e dans sa globalité face à la maladie. Je me rappelle que lors des consultations, on m’appelait parfois par mon numéro de dossier, même plus de nom ».
Cela dit, Coralie ne souhaite pas en découdre avec le système de santé ou encore avec les professionnel.le.s. Seulement à partir de son expérience, nous amène à réfléchir sur les limites, les contradictions et parfois les incohérences que l’on peut constater dès qu’on devient un « malade ». « La réalité dépasse la fiction, rappelle-t-elle, quand je parle de ce que j’ai vécu, quelque chose entre le théâtre de l’absurde et le Grand-Guignol, et que je raconte avec humour ».
Reste aussi l’autre grand défi, apprendre, apprivoiser et vivre avec un intrus dans le corps, un organe provenant d’une personne décédée. « On ne peut l’oublier, confie-t-elle, puisque qu’il nous permet de vivre mais en même temps nous détruit puisque l’on doit prendre à vie des anti-rejets, et quelle est la relation que l’on entretient à cet organe qui vient d’ailleurs ».
Pour des raisons de confidentialité, Coralie ne sait rien du donneur, si ce n’est ce que lui a confié Transplant Québec. Il s’agirait d’un homme de 51 au moment de son décès. Cet homme que Coralie a décidé d’appeler Marcel revivra sur scène, sublimé par l’imagination de l’autrice. « Cette information, d’autant plus que j’avais un rapport très complexe avec les hommes de cet âge ». Là encore, aucun apitoiement, bien au contraire, mais l’idée de reconstruire par l’imagination l’histoire de ce Marcel et d’entrer en dialogue avec lui ».
Même si elle fait une courte présentation sur scène, Coralie cède la place à Geneviève Labelle qui sera la Cora de Corps Ouverts. « Lors de la présentation de mon mémoire-création en théâtre à l’UQAM, j’avais moi-même joué Cora, trois soirs de suite, mais je trouvais cela trop éprouvant, trop intense pour que je puisse penser la jouer devant public une quinzaine de soirs », ajoute Coralie. Et quand le directeur artistique du théâtre Prospero, Philippe Cyr, lui demande à qui elle pense pour monter Corps Ouverts, le choix s’est imposé de lui-même, demander à Mélodie Noël Rousseau et Geneviève Labelle de la compagnie théâtrale Pleurer Dans’Douche de s’associer à l’aventure. « J’avais vu Ciseaux, une pièce qui m’a profondément touchée parce que l’on parlait vraiment de lesbiennes, de notre histoire», continue Coralie, «et je les ai donc contactées, et tout a commencé autour d’un café avec Mélodie ».
La petite salle du Prospero permet une rencontre très proche avec le public et les mots de Co rali e Lemieux-Sabourin nous invitent à écouter une histoire, à nous intéresser à la médecine, mais peut-être encore plus, à repenser notre relation à la vie, à la maladie, à notre finitude. Le corps peut être considéré comme une machine et le réparer pour qu’il survive le plus longtemps possible, il n’en reste pas moins qu’il a une date d’expiration.6
DENIS-DANIEL BOULLÉ denisdanielster@gmail.com
INFOS | Corps Ouverts, au théâtre Prospero, du 25 février au 15 mars 2025
Texte, idéation et mise en scène : Coralie Lemieux-Sabourin. Collaboration à la mise en scène : Mélodie Noël Rousseau. Avec Sébastien Gauthier, Geneviève Labelle, Amélie Prévost. https://www.theatreprospero.com
Queer révèle l’admiration de Luca Guadagnino (CallMebyYourName) pour la vision de l’écrivain culte William S. Burroughs : le désir d’expérimentation, de fusion des corps et enfin de trouver une façon de se connecter aux autres de manière profonde. Authentiquement bizarre — pour ne pas dire qu’il s’agit d’un ovni cinématographique —, le film est respectueux de l’esprit du livre de Burroughs, mais lui ajoute une 3e partie que ne renierait sûrement pas l’écrivain.
Dans le Mexico,. Le héros de Queer, un Américain menant une vie désabusée au sein d'une communauté d’expatriés, s’appelle Lee, comme le personnage de Junkie, le premier roman de William S. Burroughs, pour lequel il avait à l’origine utilisé le pseudonyme de William Lee. Le caractère autobiographique du réçit qui se déroule dans le Mexico des années 50 est ancré en partie dans le réel, d’autant plus qu’on sait que Burroughs a, lui aussi, passé la fin des années 40 à Mexico, comme son héros. Chez Burroughs, comme dans ce film, la fantaisie prend parfois le dessus sur la réalité. Pas surprenant, que Queer soit le récit halluciné d’une errance, d’un mal de vivre et d’un amour fou qui a pour toile de fond un Mexique avec son soleil obsédant et toute une faune pittoresque.
Au moment où l’histoire débute, Lee erre de bar en bar, noyant son désespoir dans l’alcool, dans la drague, à la fois avide et indifférent, tel un spectre sur qui on sent en permanence peser la menace d’une dissolution. L'arrivée du jeune Allerton, un ex-soldat américain, vient bouleverser l’existence de Lee, et fait renaitre en lui des sentiments oubliés. Allerton devient son seul repère.
De son côté, ce très beau jeune homme, indolent et jaloux de son indépendance, se montre aussi secrètement flatté d’être l’objet de la convoitise de Lee. À force de séduction, de prévenance et de ténacité, Lee parvient à ses fins et le convainc d’être son compagnon dans une étrange expédition à travers l’Amérique du Sud à la recherche d’une mystérieuse drogue,
connue pour ses prétendus pouvoirs télépathiques. À mi-chemin entre la biographie et la fiction, entre ce monde-ci et un monde lointain, Queer est une invitation à ne pas avoir peur de prendre un aphrodisiaque puissant, en l’occurrence le cinéma, et de se laisser submerger par ses effets. Bien que le film ne conviendra pas à tout le monde – c'était d'ailleurs déjà le cas du roman de William Burroughs – il n'en demeure pas moins une odyssée obsédante, extraordinaire et d’une grande beauté, pour celle ou celui qui ose s'y aventurer.
Le réalisateur Luca Guadagnino a répondu à quelques-unes de nos questions par rapport à Queer…
Est-ilvraiquevotreparcoursavecQueeracommencélorsquevousavezlulelivreà l’adolescence?
LUCA GUADAGNINO : Oui, je ne suis pas particulièrement original. J’ai découvert le très inspirant William S. Burroughs, comme bien d’autres adolescents. Ce qui est plus intéressant pour moi, c’est qu’une fois que j’ai lu le livre, j’ai découvert le nom et j’ai trouvé dans ce nom une sorte d’iconicité qui m’a conduit à creuser profondément l’univers de Burroughs. Au fil des ans, je me suis rendu compte que j’ai pensé à Burroughs, que j’ai cherché Burroughs et que j’ai paraphrasé William Burroughs toute ma vie. Il est l’une de mes plus grandes inspirations, l’un de mes véritables supports d’imagerie sur lesquels je peux essayer de grimper le mur très abrupt de la créativité.
Le livre Queer n’est pas terminé selon son propre auteur. Pouvez-vous nous décrire commentvousenêtesvenuàenvisagerletroisièmeactedufilm?
LUCA GUADAGNINO : Le scénariste Justin Kuritzkes et moi-même voulions trouver un moyen de créer un troisième acte dans l’esprit de Burroughs, qui soit profondément fidèle au livre. Dans le livre, les personnages principaux, Lee et Allerton, rencontrent le docteur Cotter, et ils ne reçoivent pas l’ayahuasca qu’ils recherchent. Nous nous sommes demandés : « Et s’ils parvenaient enfin à l’obtenir, où cela les mènerait-il ? »
Plus important encore, nous avons parlé du fait que le film n’était pas une histoire d’amour non partagé de Lee pour Allerton, mais une histoire d’amour. Je ne voulais pas raconter une
histoire d’amour non partagé. C’est une histoire universelle sur l’amour, et sur la façon dont les gens peuvent rendre l’amour ou sur la tragédie de ne pas être au même endroit au même moment, mais néanmoins d’être tous les deux amoureux. Lee aime Allerton, Allerton aime Lee, et ils parviendront à se rencontrer malgré tous les faux pas et les peurs qui agissent sur eux deux dans leur voyage picaresque à travers l’Amérique du Sud tel que projeté par l’esprit de Burroughs.
Queltonvouliez-vousdonneraufilm?
LUCA GUADAGNINO : Ce que je sais maintenant de Burroughs, c’est qu’il était très timide et que Queer n’a pas été publié pendant plus de 35 ans après sa rédaction, en partie parce que le livre était trop proche de lui, montrant qu’il était une âme fragile en quête d’amour, ce que nous n’associons pas à son image littéraire. C’est pourquoi Justin, Daniel, Drew et moi-même avons pensé que ce livre devait être interprété comme une histoire d’amour. Il aurait été trop facile de rendre le ton sec, ironique, sarcastique et détaché. L’histoire c’est donc transformé, mais dans le même esprit.
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Qu’est-cequiafaitdeDanielCraigvotrechoixpourincarnerlepersonnagedeWilliamLee?
LUCA GUADAGNINO : Je sais que Daniel est l’un des grands acteurs de sa génération. Et quand je l’ai rencontré, j’ai découvert un homme très chaleureux. J’aime le fait que Daniel et moi ayons noué et développé une grande amitié. J’ai su dès le début que l’engagement de Daniel était complet et total, et qu’il comprenait aussi la profondeur de ce qui devait être mis en valeur à l’écran pour le personnage de Lee. Je pense que ce qu’il a fait de la vulnérabilité et de la candeur du personnage de William Lee est étonnant.
DrewStarkeyinterpèteEugeneAllerton.Commentl’avez-vousdécouvert?DanielCraig a-t-ilégalementeusonmotàdiresurlecastingd’Allerton?
LUCA GUADAGNINO : Une fois que j’ai trouvé mon partenaire pour le film pour incarner Lee, en la personne de Daniel, il était évident pour moi que le processus de recherche d’Allerton devait impliquer Daniel. On m’a donné un enregistrement de Drew Starkey pour un autre projet, et j’ai vu quelque chose d’étonnamment engagé et beau. Je l’ai immédiatement montré à Daniel, qui était d’accord avec moi. Nous avons ensuite visionné des centaines d’autres cassettes d’acteurs, puis, vers trois cents ans, nous nous sommes dit : « Il n’y a vraiment pas besoin de chercher plus loin, car c’est Drew. »
J’ailuqu’àl’issuedutournagedeQueer,DanielCraigseseraitconfiéàvoussurlamanière dontlefilml’auraitprofondémentchangé.
LUCA GUADAGNINO : Oui, après le tournage, il m’a dit : «ce film ma libéré». Il a tellement donné de lui-même, montré ses fragilités, il a tout donné pour ce film. 6
YVES LAFONTAINE yveslafontaine@fugues.com
INFOS | QUEER de Luca Guadagnino est accessible via la plateforme MUBI (qui détient les droits mondiaux pour la distribution), sur laquelle on retrouve également Rotting in the Sun (de Sebastian Silva), l’intense thriller français au sous-texte lesbien, Sibyl (Justine Triet), le film Welcome to Chechnya (de David France), Passage (de Ira Schs). Ainsi que des classiques, comme Meeting the Man : James Baldwin in Paris (un documentaire de Terence Dixon qui suit l’auteur américain dans son exil à Paris), Shortbus (de John Cameron Mitchell), Weekend (d’Adrew Haigh), Disobedience (de Sebastian Lelio), pour n’en nommer que quelques-uns. https://www.Mubi.com
EnpartenariatavecFugues,MUBIvousoffre30joursdevisionnementgratuits. ÉcoutezlefilmQUEERetplusieursautrestitres«àl’affiche»: https://mubi.com/fugues
SCHOOL SPIRITS (LES ESPRITS DE SPLIT RIVER) L’ENFER, C’EST
SchoolSpirits(LesespritsdeSplitRiver) vient de débuter sa seconde saison et l’occasion est tout indiquée de revenir sur cette série pour ados, qui est passée sous le radar de plusieurs en dépit d’un ton mariant étonnamment bien enquête, drame, surnaturel, avec un humour bien mordant !
Adaptée du roman graphique de Nate Trinrud et Megan Trinrud, la saison 1 s’ouvre alors que la jeune Maddie (Peyton List) assiste à une assemblée scolaire où on annonce sa disparition. Aucun des participants ne réagit à ses cris de frustration, puisqu’elle n’existe qu’à l’état de spectre. S’ensuit un cri de ralliement des meneuses de claque, qui se trompent en scandant son prénom, donnant ainsi le ton à l’humour caustique dont la série est empreinte. Maddie n’est cependant pas la seule à hanter les lieux, puisqu’on y retrouve l’archétype d’un Breakfast Club d’outre-tombe. C’est le cas de Charley (Nick Pugliese), un étudiant gai, mort dans les années 90 après avoir ingurgité des noix ; Wally (Milo Manheim), un sportif des années 80, piétiné au cours d’une partie de football ; Rhonda (Sarah Yarkin), une étudiante cynique, étranglée par son professeur dans les années 50 ; et M. Martin (Josh Zuckerman), un prof de chimie qui dirige un groupe de soutien post-mortem. S’ajoute une ribambelle de personnages, toujours vivants, dont Simon (Kristian Ventura), le seul qui peut voir et parler à la jeune défunte. L’intrigue de la première saison s’articule autour d’un mystère central : qui a tué Maddie, où son corps est-il caché, et son petit ami Xavier (Spencer MacPherson ) est-il coupable ? Les réponses à ses questions se révèleront plus que surprenantes et conduiront à une saison 2 axée autour du personnage de Janet Hamilton : qui est-elle, où se cache-t-elle et quelles sont ses véritables intentions ?
Au-delà de Maddie, chacun des personnages, morts ou vivants, a droit à son propre arc narratif et doit faire face à ses traumas. C’est notamment le cas du très sarcastique Charley, qui meurt peu après s’être engueulé avec son petit copain qui a accidentellement révélé son orientation sexuelle. Son ancienne flamme est maintenant professeur dans la même école et Charley se trouve chaque jour confronté aux regrets entourant ses dernières paroles. Un récit efficace dont la résolution en bouleversera sans doute plusieurs. C’est également le cas de Rhonda, dont l’armure se fissure progressivement alors qu’elle fait face aux circonstances tragiques de son meurtre. La série navigue avec aisance entre plusieurs genres et n’hésite pas à confronter de front des thématiques assez lugubres — meurtre, violence domestique, trahison, alcoolisme, dépression — tout en maintenant un ton étonnamment pétillant et humoristique.6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | La série School Spirits (Les esprits de Split River) est disponible en anglais sur Paramount+. La saison 1 est disponible, dans un très bon doublage français, sur Télé-Québec. https://www.youtube.com/watch?v=USJ9N3bk60Y School Spirits, saison 1 (bande-annonce française)
HARLEY QUINN, SAISON 5 À L’ASSAUT DE MÉTROPOLIS !
À la suite d’une invasion de rats géants, Harley Quinn (Kaley Cuoco) et Poison Ivy (Lake Bell) sont un peu lasses de leur petite vie tranquille à Gotham City et décident d’emménager à Métropolis. Inutile de dire que la métropole protégée par Superman n’a qu’à bien se tenir !
Dès le départ, l’animation présente un esthétisme radicalement différent : alors que Gotham se distinguait par une architecture gothique très sombre, Métropolis présente un environnement scintillant et ultrasécuritaire. En fait, il ne se passe strictement rien dans la Ville lumière, au point que Superman traverse une période de dépression et décide de prendre des vacances sur une autre planète en compagnie de « son sympathique ami Clark Kent » (il n’en faut pas plus pour que Harley et Poison Ivy lancent une rumeur voulant que les deux hommes forment un couple). C’est le moment idéal pour que Braniac (Stephen Fry), épaulé par Lena Luthor (Aisha Tyler), jette son dévolu sur Métropolis afin de la mettre sous verre. On nous présente alors plusieurs versions des origines du super vilain, dont une première articulée autour de sa vie sexuelle avec le singe extraterrestre Koko et une seconde, sous la forme d’un drame musical, pastichant Hamilton et mettant en scène Clayface (Alan Tudyk). Les études en psychiatrie de Harley sont également mises de l’avant, alors qu’elle s’applique à creuser les neurones des trois vilains de l’heure : Braniac, Lena et son frère Lex (Giancarlo Esposito). Cette nouvelle saison est également l’occasion de découvrir les sinistres origines des pouvoirs de Poison Ivy, alors qu’elle affronte le docteur Jason Woodrue ( Kevin Michael Richardson ) et lui inflige une douce vengeance. Au-delà des amours d’Harley et de Poison, la série n’hésite pas à mettre de l’avant plusieurs personnages ou thèmes LGBTQ : on peut notamment citer le couple Ridler et Clock King ou une scène de sodomie hilarante entre deux techniciens de laboratoire. L’humour est donc toujours au rendez-vous et la série peut se targuer d’être demeurée tout aussi incisive qu’à ses débuts. On ne peut s’empêcher de se demander, béat d’admiration, jusqu’où elle poussera la satire et l’excès. 6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | La série Harley Quinn est disponible, en anglais, sur Stack TV, via Prime Video. Les deux premières saisons sont également disponibles, en français, sur Netflix. https://youtu.be/0FrB7mJoesg Harley Quinn, saison 5 (bande-annonce originale)
PRIME TARGET (PREMIÈRE CIBLE) UN PEU ABSURDE, MAIS PROFONDÉMENT CAPTIVANT !
Difficile à croire, mais Apple TV a réussi le coup de maître de mettre en place un suspense haletant autour des mathématiques. En effet, la prémisse de Prime Target (Première cible) s’articule autour d’un complot international, politique et archéologique autour des nombres premiers. Votre incrédulité naturelle ne vous empêchera cependant pas d’enchaîner goulûment les épisodes !
L’action commence à Bagdad, alors qu’une explosion révèle l’existence d’un palais souterrain couvert d’inscriptions mystérieuses. Quel est le lien de ces dernières avec la thèse sur laquelle travaille Edward Brooks (Leo Woodall), un jeune étudiant en mathématique de Cambridge ? Pour le moment, rien, si ce n’est qu’on y retrouve des équations portant sur les nombres premiers.
Lorsque Edward révèle son sujet de maîtrise à son professeur, Robert Mallinder (David Morrissey), il est sidéré de la véhémence avec laquelle celui-ci le somme de cesser ses travaux. Rien ne le prépare cependant à ce qui suit : ses notes sont détruites, il est expulsé de l’université et son mentor se suicide. En parallèle, on découvre une organisation américaine qui espionne les travaux de plusieurs mathématiciens à travers la planète. L’une de ces espionnes, Taylah Sanders (Quintessa Swindell), est affectée au professeur Mallinder et réalise que son suicide est un meurtre habilement maquillé. Elle alerte son supérieur, qui est abattu sous ses yeux avant que l’on attente à sa vie et qu’elle prenne la fuite.
Elle se rend alors à Cambridge et, en compagnie d’Edward, elle découvre que, 30 ans plus tôt, une étudiante travaillant sur le même sujet s’est également « donné la mort ». Normalement, la rencontre des deux fugitifs devrait sonner le début d’une idylle, mais les nuits d’Edward se passent plutôt entre les bras d’un séduisant barman, Adam Mellor
(Fra Fee). Ce faisant, la série propose ainsi une variation sur le thème du héros intellectuel, apparemment basée sur le célèbre mathématicien Alan Turing qui, dans les années 50, avait vu son homosexualité le clouer au pilori.
Pourquoi tant d’effervescences autour des nombres premiers ? Un peu de jargon bien opaque nous révèle qu’une théorie unifiée de ces derniers permettrait de générer une clé numérique pouvant ouvrir toutes les serrures informatiques et ainsi de déstabiliser la sécurité mondiale. Il s’agit bien évidemment d’un MacGuffin (un élément vague et mystérieux, essentiel au développement d’une intrigue), mais celui-ci demeure assez bien enrubanné.
Edward et Taylah parviendront-ils à déjouer des forces prêtes à tout pour les empêcher de révéler l’existence d’un complot mondial ? Quelle est la nature de l’inscription mathématique sur les ruines du palais souterrain de Bagdad ? Quels sont les objectifs du Kaplar Institute, qui tente d’enrôler les services d’Edward ? Et, comme chacun se révèle être un traitre ou un agent double, Edward peut-il vraiment prêter foi aux sentiments d’Adam ou n’est-il que l’objet d’une manipulation ?
Le rythme est trépidant et, malgré un peu de technojargon, la série s’écoute avec un plaisir indéniable. Jamais les nombres premiers n’auront semblé à la fois aussi séduisants et inquiétants.6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de Prime Target (Première cible) sont disponibles, en anglais et dans un excellent doublage français (Canada), sur Apple TV. https://youtu.be/_HdOGSOu1kQ
Prime Target (bande-annonce originale)
Après un exil de 23 ans, Desiree réalise qu’il est temps de remettre les pieds dans sa ville natale et de se colleter à la première relation dysfonctionnelle qui a marqué son enfance : son père. Un défi de taille puisque, lorsqu’elle a quitté l’Alabama, elle se présentait comme un homme et qu’elle est maintenant une femme trans.
Tous les ingrédients sont sur la table pour générer un savoureux jeu de discorde et de remises en question : une petite ville conservatrice, un fossé générationnel béant, de grandes disparités culturelles et sociales, une peur du changement ou du rejet et une gamme de personnages tous plus excentriques les uns que les autres. Pourtant, la sauce ne prend jamais vraiment et, malgré un sujet résolument moderne, la série donne plutôt l’impression de pasticher un modèle télévisuel éculé depuis déjà plusieurs décennies. En effet, l’intention semble être d’émuler certaines des séries à succès des années 70, comme All in the Family et Maude, où un humour mordant est au service d’une remise en question de codes sociaux sclérosés. Malheureusement, cet objectif n’est jamais vraiment atteint, en particulier au regard de la relation entre Desiree (scintillante Laverne Cox) et son père (George Wallace). La montée dramatique autour de la réaction de celui-ci se conclut en à peine quelques secondes, dans une scène où les enjeux émotionnels avoisinent le zéro absolu. Certes, il lui pose quelques questions, mais pas plus que si elle lui annonçait un changement de carrière.
Même chose du côté de son copain Louis (D.K. Uzoukwu) qui est profondément enfoncé dans le placard, alors que tout le monde et même sa mère s’en foutent complètement. Le même type de dynamique d’absence de tension dramatique revient continuellement tout au long de la série, à un point tel qu’on en vient à se demander pourquoi Desiree appréhendait de revenir dans sa ville natale alors que sa population, à de rares exceptions près, constitue un modèle d’amabilité. Par ailleurs, plusieurs échanges ne semblent opérer que sur le mode des joutes de réparties cinglantes. C’est vaguement amusant au début, mais cette technique devient assez rapidement agaçante, puisque les réparties sont loin de faire mouche et qu’elles paralysent avant tout un réel développement psychologique des personnages. La série n’est cependant pas sans mérite, puisqu’elle met en scène une relation assez intrigante entre Desiree et Mack (Jay Wilkison), un ex-prisonnier qui est lui-même père d’une jeune fille. De réels enjeux se présentent entre ces derniers, mais pas ceux que l’on pourrait croire. Cette relation constitue donc paradoxalement le point d’ancrage de la série et non pas celui que l’on nous annonçait en prémisse. Bref, une série qui promettait beaucoup, mais qui se révèle, au mieux, simplement sympathique. 6
BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de Clean Slate sont disponibles, en anglais, sur Prime TV. https://www.youtube.com/watch?v=fHw4-gJUCuE Clean Slate (bande-annonce originale anglaise) CLEAN
Plusieurs séries télévisées ont levé le voile des coulisses des bulletins de nouvelles (The Newsroom, The Morning Show), mais toujours dans un contexte nord-américain. The Newsreader a la particularité de se situer en Australie et au cœur des années 80, alors même que des changements sociaux majeurs se profilent à l’horizon. Le résultat est passionnant !
Au premier plan, on retrouve Helen (Anna Torv), la lectrice du journal télévisé qui affronte un coprésentateur sexiste et qui tente en vain de cacher ses problèmes d’anxiété et de dépendance affective. En parallèle se dresse Dale (Sam Reid, toujours aussi charismatique), qui ne caresse qu’un seul rêve : accéder au zénith de la profession et devenir lecteur de nouvelles. Il cache cependant un secret, puisqu’il se refuse à admettre son attirance pour les hommes : une attitude qui prend sa source dans la culture profondément homophobe de l’époque, mais également dans des événements traumatiques de son enfance. Contre toute attente, Helen et Dale vont rapidement former un couple. On peut aisément s’imaginer la poudrière que peut constituer l’association d’une dépendante affective et d’un homme gai enfoncé au plus profond de son placard identitaire. La première saison, produite en 2021, s’inscrit au cœur des événements de l’année 1986, alors que la seconde, produite en 2023, explore les années 1987 et 1988. La troisième saison, dont la diffusion est prévue en 2025, abordera la fin de cette glorieuse décennie. La série colle de prêt à l’actualité en explorant les thèmes qui l’ont marquée : Paul Hogan, qui atteint un statut sacré à la suite de son rôle dans le film Crocodile Dundee, la libération de Lindy Chamberlain (accusée d’avoir tué son bébé), l’attentat à la bombe contre le quartier général de la police de Melbourne, l’affaire du sang contaminé, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, la séparation de Lady Di, le massacre de Hoddle Street, etc. De plus, l’actualité s’entrelace toujours de près à la vie personnelle des différents personnages, générant ainsi des chassés-croisés percutants. C’est notamment le cas de Dale qui assiste, impuissant, au lynchage en onde d’un homme séropositif que l’on accuse d’être responsable de son propre malheur. La série ne verse cependant jamais dans le psychodrame et tente plutôt de brosser le portrait, pétri de tensions, du milieu journalistique. C’est notamment le cas de la très attachante Noelene (Michelle Lim Davidson) qui tente de s’y tailler une place, alors même que deux éléments jouent en sa défaveur : être une femme et être asiatique. Si la série est peu présente sur vos radars, c’est qu’elle n’était jusqu’alors pas disponible sur le territoire canadien, à l’exception de son doublage français sur Série Plus, sous le titre La nouvelle (Profession : Reporter, en France). Nul doute que ce regain d’intérêt n’est pas étranger à la performance remarquée de Sam Reid, qui incarnait le rôle de Lestat dans la série Interview with the Vampire. Depuis lors, la chaîne AMC a ajouté la série à sa grille horaire, pour notre plus grand plaisir ! 6 BENOIT MIGNEAULT bmingo@videotron.ca
INFOS | Les huit épisodes de Prime Target (Première cible) sont disponibles, en anglais et dans un excellent doublage français (Canada), sur Apple TV. https://youtu.be/_HdOGSOu1kQ Prime Target (bande-annonce originale)
Milk & Bone prépare un spectacle unique pour célébrer le 10e anniversaire de leur premier album à la SAT le 7 mars 2025. Cette soirée festive dans l’espace SAT se veut un voyage dans le temps où Little Mourning sera célébré. Un rendez-vous unique à ne pas manquez. Faites vite, les billets s'envolent.
« Il y a presque 10 ans aujourd'hui, on lançait notre premier album Little Mourning. C'est fou de se replonger dans les souvenirs, mais surtout de l'état dans lequel on se trouvait à ce moment-là. En réécoutant Little Mourning pour s'inspirer récemment, on était toutes les deux émues d'entendre nos voix toutes petites, toutes jeunes. Émettant des sons à tâtons. Mais à ce jour, on en est tellement fières. On s'entend encore enregistrer les voix en studio, se parler de l'histoire des chansons pour pouvoir les deux participer à l'écriture, l'une à travers le regard de l'autre. Et c'est encore notre manière d'écrire aujourd'hui, 10 ans plus tard» affirme le duo.
Milk & Bone a fait paraître BABY DREAMER a u mois de janvier dernier. Le groupe a confectionné cinq nouvelles chansons à la fois électrisantes, sincères et enivrantes. FORGONE, le plus récent extrait figure sur la bande originale du jeu vidéo Lost Records : Bloom & Rage, dont la bande originale a été réalisée par le duo. Prolifique dans le domaine de la musique à image, Milk & Bone a également signé la bande originale du jeu Atom Eve , sorti en décembre dernier.
Milk & Bone ne donne pas sa place. Laurence Lafond-Beaulne et Camille Poliquin créent une musique qui marque l’imaginaire. Leurs chansons se font la trame sonore des moments les plus intenses de l’existence - les confessions de fin de soirée, les baisers volés et le chaos qui accompagne l’émotion pure.
Après s’être immergé dans les profondeurs avec Chrysalism, le binôme refait surface avec une énergie renouvelée et un brin malicieuse, embrassant du même coup ses racines DIY.
Avec plus de 75 millions d’écoutes sur les plateformes, Milk & Bone n’a plus besoin de présentation.
Lauréates d’un prix Juno en plus de s’être taillé deux places sur la longue liste du prix Polaris, on retrouve la signature de Laurence et Camille dans des séries emblématiques telles que Riverdale et Tiny Pretty Things, ainsi que dans de grandes campagnes publicitaires pour des marques de premier plan comme Dior.
À l’aube d’un nouveau chapitre sur étiquette Nettwerk, le duo fait la promesse d’un son toujours plus audacieux, plus indompté, et plus inoubliable encore et lançait BABY DREAMER le 17 janvier 2025.6 CAROLINE LAVIGNE redaction@fugues.com
INFOS | https://www.milknbone.com
BENOIT MIGNEAULT
bmingo@videotron.ca
Anne Alexandre nous livre les nouvelles aventures d’Elena Forest, une lieutenante de police au sein de la Brigade criminelle, en plein cœur de Paris. Celle-ci n’a pas froid aux yeux et est toujours prête à se colleter aux pires criminels ou, tout au contraire, à succomber aux charmes d’une jeune femme en détresse. Publiée sous la forme de feuilletons, en format numérique, la popularité de la série ne dérougit pas au fil des ans. Il faut dire que l’autrice maîtrise bien le genre et nous avait déjà gâté.e.s avec les aventures de Pauline Vogel, une avocate mêlée à de sombres affaires criminelles. La première saison d’Elena Forest tournait autour de l’assassinat d’une étudiante ukrainienne, alors que la seconde portait sur la disparition d’une chanteuse. Dans ce troisième opus, le quotidien de la Brigade criminelle est bouleversé puisque celle-ci déplace son quartier opérationnel, ce qui vient bouleverser les points de repère des membres de l’équipe. Le roman débute en force avec une scène anxiogène à souhait, alors qu’un homme lourdement blessé s’éveille dans une pièce plongée dans l’obscurité, en compagnie d’une femme inconsciente et du cadavre d’un autre homme. Où se trouve-t-il, qui sont ses compagnons d’infortune et, surtout, comment sauver sa peau ? Celui-ci se révèlera être un proche collaborateur d’Elena et la lieutenante se voit alors partagée entre le sentiment de loyauté qu’elle ressent à son endroit et des preuves qui semblent pointer vers la culpabilité de ce dernier. Anne Alexandre se distingue par l’adresse avec laquelle elle réussit à camper des personnages aux personnalités bien distinctes et développées. Ce nouveau roman débute comme une enquête procédurale où elle met soigneusement en place les différents éléments de l’enquête, tout en semant de nombreuses fausses pistes. Comme à son habitude, les scènes d’action ne se font cependant pas attendre dans une aventure où s’entrelacent la jalousie, les règlements de compte, la vengeance et le milieu des jeux de hasard. Les aléas de l’enquête entraîneront par ailleurs l’héroïne sur le chemin de la Corse, où elle croisera une femme qui jouera un rôle déterminant dans sa vie. Un nouveau roman passionnant qui se dévore en un rien de temps. Les six feuilletons de la saison 3, ainsi que les précédents opus, sont disponibles sur diverses plateformes en ligne, dont amazon.ca. 6
Grand gagnant du prix Goncourt de la Nouvelle 2024, ce recueil nous entraîne dans un jeu de perles où le personnage secondaire d’un récit devient le protagoniste du suivant : le destin de chacun formant ainsi une immense et unique mosaïque.
Auguste, membre du groupe des Malchanceux anonymes, amorce le bal alors qu’Eva, une agente immobilière, lui vend le logement de ses rêves. Cette dernière nous présente ensuite la relation conflictuelle qu’elle entretient avec sa fille Marguerite qui, au fil du temps, lui semble devenue une inconnue.
La 3e nouvelle relate la vie de Marguerite, qui se fait appeler Bob parce que, selon elle, être un homme, c’est détenir un réel pouvoir sur sa vie, alors qu’être une femme, c’est demeurer en attente, confinée à un rôle secondaire. Dans le récit suivant, Bob sauve une voisine, Rachel, d’une rencontre funeste avec un cambrioleur. Dans la 5e, on découvre comment Laszlo, le frère d’Eva, s’est retrouvé en prison, puis, dans la 6e on fait la rencontre d’Hermann, père du petit ami de Bob, et on voit comment son chemin a croisé celui de Laszlo.
La 7e nouvelle nous entraîne dans le sillage de Zélie, une petite fille qui réside chez sa grandmère, une antiquaire que fréquente Eva, et qui se voit contrainte de participer à la fête de son frère de 20 mois. Le recueil se clôture sur Jo, associé d’Eva, et en quoi sa vie fut fracassée par une amitié brisée.
Chacun des récits représente un instantané imparfait, puisque partiel, de personnages à la fois ordinaires et hors normes. 6
INFOS | À NOS VIES IMPARFAITES / VÉRONIQUES OVALDÉ. PARIS : FLAMMARION, 2024, 154 P.
INFOS | ELENA FOREST, SAISON 3 / ANNE ALEXANDRE. PARIS : ANNE ALEXANDRE, 2024, 278 P. (EN 6 ÉPISODES)
VOUS PARLER DE MON FILS
Lorsque Vincent s’éveille, c’est presque à son corps défendant, puisqu’il sait qu’il devra affronter un flot de souvenirs, une culpabilité dévorante et le regard de son épouse, de son fils cadet et de tous les autres. Hugo, son fils de 14 ans, n’est plus de ce monde et c’est aujourd’hui que se mettra en branle une marche blanche pour commémorer sa mémoire. Édifié sur une seule journée, le roman alterne entre des événements quotidiens qui s’enchaînent presque machinalement et le reflux de souvenirs qui révèlent progressivement ce qui a mené au geste de son fils : le harcèlement systémique dont il a été l’objet, repris et exacerbé par l’omniprésence des réseaux sociaux auxquels il est impossible d’échapper.
« Ils l’ont affublé de surnoms atroces : tafiole, suce-bites, trouduc, bâtard, bouffon, furoncle. Ils se sont livrés sur lui à des jeux odieux, l’enfermant dans les toilettes, balançant de la nourriture sur lui. Finalement, ils sont passés aux menaces : “On va te faire la peau, te mettre un balai à chiottes dans le cul, te composter.” »
Philippe Besson a choisi de relater l’histoire du point de vue de Vincent, puisque ce type de récit est trop souvent présenté suivant l’unique perspective des mères, alors que la souffrance
du père, bien que plus souterraine et profonde, mérite tout autant qu’on s’y attarde. Démuni, celui-ci ressasse toutes ces occasions manquées où il a tenté de relativiser les choses à coup de formules un peu creuses du genre : « Les garçons seront toujours des garçons. » Peut-être en partie pour ne pas affronter une vérité qui l’effrayait : un fils qui diffère à ce point de lui, qu’il ne sait comment aller à sa rencontre. Dans un récit maîtrisé et poignant, le roman présente le monologue intérieur d’un père qui tente de donner un sens à l’impensable, tout en s’interrogeant sur la responsabilité de chacun, qu’il s’agisse de la sienne, des autres parents, des bourreaux oubliés ou de l’indifférence des institutions scolaires, qui préfèrent fermer les yeux. Un roman bouleversant !6
INFOS | VOUS PARLER
Ollie est décontenancé ! Après avoir vécu la parfaite histoire d’amour avec Will, au cours d’un été passé chez sa tante, il se heurte soudainement au silence radio de celui qui a tant fait battre son cœur. Et les choses risquent de se compliquer lorsque sa mère lui annonce qu’ils vont emménager de façon permanente dans la région.
Évidemment, le hasard faisant toujours bien les choses, les deux garçons se retrouvent à fréquenter la même école secondaire. Ce qui s’annonçait comme d’heureuses retrouvailles se heurte cependant à une nouvelle déconcertante : personne ne sait que le très sportif Will, champion de l’équipe de football, est attiré par les hommes. Par ailleurs, la personnalité de ce dernier semble avoir opéré un changement à 180 % : fini le garçon attachant, puisqu’il arbore dorénavant une attitude morgue et désabusée.
S’il y a une chose qu’Ollie n’est pas prêt à faire, c’est bien de rouvrir les portes du placard identitaire duquel il s’est déjà extirpé. Bref, il se fait à l’idée que Will ne sera plus que le souvenir d’un été presque parfait, qui s’avère finalement n’être qu’un beau désastre. Mais voilà que Will commence à se retrouver sur son chemin et à se mêler à ses activités. Ollie réalise bientôt que le bel athlète fait face à ses propres démons, mais est-il prêt à prendre le risque de voir à nouveau son cœur être broyé ?
Les plus fin.e.s n’auront pas manqué de noter la ressemblance entre cette intrigue et celle du film Grease et c’est ce qui en fait également le charme, puisqu’on a tous et toutes fantasmé de voir celle-ci transposée dans un contexte queer. L’autrice, Sophie Gonzales, ne se contente cependant pas de dresser un tel parallèle et le roman met en place une riche galerie de personnages aux enjeux complexes. C’est notamment le cas de Juliette qui rêve de devenir musicienne classique, de Lara qui se résout difficilement à faire face à ses véritables sentiments, ou de Niamh qui se perd dans une suite effrénée de régimes amaigrissants afin de devenir mannequin.
Le roman a remporté un grand succès dès sa parution en langue anglaise, que ce soit auprès des ados que d’une clientèle adulte, et nul doute que ce sera également le cas ici. 6
INFOS | UN SI JOLI DÉSASTRE / SOPHIE GONZALES. PARIS : PKJ, 2024, 334 P. (POCKET JEUNESSE)
Adachi voit approcher ses 30 ans avec morosité, puisqu’il n’a jamais connu les plaisirs de la chair. Alors que sonnent les cloches de son anniversaire, il réalise qu’une légende à laquelle il n’accordait jusqu’alors aucun crédit se révèle tout à fait réelle : les hommes vierges de 30 ans développent des pouvoirs magiques ! En l’occurrence, il peut lire dans les pensées de tous ceux qu’il touche. On pourrait penser que c’est enfin la solution à son problème de dépucelage, puisqu’il devrait être en mesure d’identifier avec certitude si un homme le trouve à son goût et s’il peut donc faire les premiers pas. Mais la vie d’un télépathe n’est pas de tout repos, puisqu’il se retrouve bientôt submergé par les pensées de ses collègues de travail ou des simples passants lorsqu’ils se retrouvent coincés comme des sardines dans le métro.
Mais un doute le ronge : ne se nourrit-il pas d’illusions au sujet de ses nouveaux pouvoirs ? Et si tout n’était que le fruit de son imagination ? De plus, les pensées ne sont pas très claires et sont même propices à de multiples interprétations. Son sémillant et séduisant collègue, Yuichi Kurosawa, semble ainsi nourrir des pensées tendres et libidineuses à son endroit, mais est-ce vraiment le cas ou son regard est-il plutôt attiré par une des filles du bureau ? Par ailleurs, accéder aux fantasmes sans filtres d’autrui peut conduire à des situations particulièrement embarrassantes.
Bien évidemment, l’accent est avant tout mis sur la romance et l’humour : il ne faut donc pas s’attendre à des débordements charnels très explicites. L’ensemble s’avère cependant très sympathique, à l’instar des comédies romantiques qui pullulent sur nos écrans.
La série est par ailleurs un véritable phénomène culte au Japon, où le manga compte une quinzaine de tomes et a donné lieu à une série télévisée en prise de vue réelle, en 2020, une suite au cinéma, en 2022, et une série d’animation, en 2024.
Les huit premiers tomes de la série sont disponibles en français dans une excellente traduction proposée par les éditions Akata.6
INFOS | CHERRY MAGIC / YUU TOYOTA. RANCON, FRANCE : AKATA, 2023.
Entre partys, prestations de drags, activités communautaires, pièce de théâtre, exposition festivals, galas ou événements plus ou moins underground, découvrez LA sélection des choses les plus gaies, queer (ou LGBTQ-friendly) à faire en ville chaque mois…
BENOIT MIGNEAULT
bmingo@videotron.ca
John Irving occupe une place de choix dans le cœur des lecteurs francophones qui, depuis Le monde selon Garp, ont toujours embrassé chacun de ses romans. L’annonce d’un nouveau titre, après neuf d’un trop long silence, fut donc accueillie avec enthousiasme. Fidèle à son habitude, les thèmes de la diversité de genre et de la sexualité débridée y occupent un rôle prépondérant. Le roman gravite autour d’Adam Brewster, un écrivain qui évoque les 80 années d’histoire de l’hôtel Jerome où il a toujours vécu, en compagnie des fantômes qui hantent ses murs. C’est également le récit des communautés marginalisées — un personnage trans y occupe d’ailleurs un rôle central — qui ont toujours occupé une place prépondérante dans l’œuvre de l’auteur. Dès les années 70, dans Le monde selon Garp, John Irving met notamment en scène le personnage de Roberta Muldoon, une femme trans dépeinte avec énormément de sensibilité, à contre-courant de la représentation jusqu’alors réservée à cette réalité. De même, son roman de 2012, À moi seul bien des personnages, met en scène un homme cis bisexuel, qui tombe en amour avec une femme trans. Dans son nouveau roman, les rôles sont inversés puisque la marginalité est incarnée par Adam, un homme hétérosexuel cisgenre. En effet, tous les autres membres de sa famille sont gais, lesbiens, bisexuels, trans ou queers, notamment sa mère, Little Ray, dont le conjoint passe progressivement du statut d’homme à celui de femme.
Marginalité oblige, les différents personnages sont aux prises avec une NouvelleAngleterre conservatrice, à l’instar de l’Amérique tout entière, à laquelle ils tentent de résister et de s’imposer. C’est ainsi que, lorsque les amis gais d’Andrew commencent à mourir du sida, sa cousine s’engage dans le mouvement ACT UP et conspue les déclarations et la politique du silence prônée par le président Reagan. Même la réalité canadienne a droit à une mention puisque le massacre de l’École polytechnique y est évoqué. L’homophobie et la transphobie se dressent ainsi en filigrane des enjeux vécus par plusieurs des personnages. L’auteur a d’ailleurs révélé que le roman occupait une place très personnelle dans son imaginaire, puisque, lorsqu’il a créé le personnage de Roberta, dans Le monde selon Garp, il ne se doutait alors pas qu’il serait un jour père d’une fille trans et lesbienne. Dans ce nouveau roman, il lui était donc essentiel de créer la meilleure représentation qui soit pour sa fille. Le roman n’est cependant pas sans défauts, car avec ses près de 1 000 pages, il se révèle parfois très bavard. On peut notamment citer les premiers chapitres, à propos des compétitions de ski, dans lesquels on risque aisément de perdre le fil. Il n’en demeure pas moins un récit inspiré, qui parle de la liberté d’aimer et de s’affirmer. 6 INFOS | LES FANTÔMES DE L’HÔTEL JEROME / JOHN IRVING. PARIS : SEUIL, 2024, 986 P.
« Si la vie est temporaire, pourquoi la mort serait différente ? » C’est sur ce cri du cœur prononcé par le docteur Wood, en bon émule du docteur Frankenstein, que s’ouvre le troisième opus de la série de Pascal Paquette, qui navigue dans les eaux de la sciencefiction et du fantastique.
La réponse du ressuscité se conclut dans la violence et le chaos, mais il s’agit d’une fausse piste, puisque la scène se révèle n’être qu’un épisode d’une série visionnée par Sean, l’un des nombreux personnages créés par l’auteur au cours des deux précédents opus.
Après avoir survécu aux cataclysmes causés par une fissure temporelle, les jeunes intrépides souhaitent prendre un peu de bon temps (sans jeu de mots) afin de se remettre de leurs émotions. Malheureusement, une horde de démons menace toujours de s’emparer de la Terre et seules les énigmatiques formules contenues dans un grimoire et un médaillon aux propriétés mystiques semblent être en mesure de contrer ces forces démoniaques. Heureusement que Abby, Sean, Mary Lou, Justin Dubois et son copain Chad peuvent compter sur leurs pouvoirs mutants ou mystiques.
Les voyageur.euse.s du temps sauront-ils retrouver leurs époques respectives et, si c’est le cas, qu’en sera-t-il des relations et des passions qui se sont tissées entre ces dernier.ère.s ? L’auteur nous promet une réponse à toutes ces questions dans la conclusion de ce premier cycle. N’ayez cependant crainte, puisqu’une nouvelle épopée est déjà annoncée alors qu’Abby fera son entrée à l’université pour étudier la sorcellerie et affrontera des menaces fantomatiques.
Résolument ancrée dans le genre de la science-fiction/dystopie pour ados, la série présente des personnages engageants et un univers à la fois frénétique et délirant. L’auteur aurait cependant intérêt à ponctuer son récit de descriptions plus approfondies, plutôt que de cantonner l’action aux dialogues — intérieurs ou extérieurs — de ses personnages. Cette approche permettrait de développer plus clairement la psychologie des personnages et de mieux circonscrire l’action.
Pour plus de détails sur les tomes 1 et 2 : https://www.fugues.com/2023/05/24/ union-dun-destin-1-pouvoirs-secrets-2-la-fissure/ 6
INFOS | LE MÉDAILLON (UNION D’UN DESTIN, T 3) / PASCAL PAQUETTE. FRANCE : ÉDITIONS PERSÉE, 2024, 252 P.
L’écriture poétique n’est pas donnée à tout le monde, en particulier lorsqu’on décide de s’extirper du carcan des conventions. C’est cependant un art dans lequel excelle Nicholas Giguère puisque ses textes n’hésitent pas à bouleverser la forme et à tirer, à gros boulets iconoclastes, sur une bienséance étriquée. Il avait déjà secoué l’imaginaire de plusieurs avec son recueil Queues , publié en 2017, dans lequel il pourfendait les préjugés et les clichés conformistes entourant la sexualité. Il récidive de plus belle avec ce nouveau recueil, dans lequel il combine les tourments de l’âme et « les graffitis des toilettes publiques » au sein d’un même creuset littéraire. « une séance de fisting qui vire / à la dentelle et au crochet / un village gai / propre / sur Sainte-Catherine devastated love / où j’ai subi une colonoscopie / par Monsieur Mufler / ceci n’est pas une chanson d’Annie Brocoli. »
« VENTE DE GARAGE / mon cœur pour 0,25 $ / le reste proposez / je suis open / et ouvert de partout / au pire / crissez-moi aux vidanges. » Une écriture écorchée vive qui percute en plein cœur et dont la violence constitue un véritable bras d’honneur social, tout en distillant une sensibilité à fleur de peau. « mon cœur gît / dans la rivière / mon corps se prostitue / oui / mais où sont les / portes ? »6
INFOS | FUCKED UP STORY / NICHOLAS GIGUÈRE. SAINT-LAURENT : HURLANTES, 2025, 79 P. (POÉSIES)
1979
Le nouveau roman de Val McDermid plonge dans le quotidien d’une jeune journaliste, Allie Burns, alors que la décennie touche à sa fin et qu’une instabilité politique secoue la ville de Glasgow. Avatar avoué de Val McDermid, la journaliste doit composer avec un milieu hostile au fait qu’elle soit une femme et que, par ailleurs, elle n’éprouve aucun intérêt pour la gent masculine. D’entrée de jeu, le passé journalistique de l’autrice transparaît puisqu’elle a puisé dans ses propres souvenirs pour étayer l’intrigue, notamment dans sa description des salles de rédaction enfumées, mais également dans l’attitude condescendante des hommes au regard des femmes. En effet, Allie est constamment reléguée aux faits divers ou, pire encore, à un sujet qu’on lui dit être taillé pour elle : les pages féminines ! Une rencontre fortuite avec Danny Sullivan, un collègue à l’esprit étonnamment plus ouvert, amène les deux journalistes à faire équipe et à enquêter sur deux affaires qui se révèleront plus casse-gueule qu’il n’y paraît tout d’abord : une fraude fiscale impliquant les notables de la ville et un complot terroriste mettant en cause l’Armée républicaine irlandaise. Nous sommes loin du terreau de prédilection habituel de l’autrice, à savoir les tueurs en série et les meurtres sordides, mais le récit n’en demeure pas moins palpitant en offrant un regard incisif sur l’actualité de la fin des années 70, ainsi que sur le quotidien effréné d’une salle de rédaction. Le personnage d’Allie se révèle par ailleurs immédiatement attachant, tant par sa fougue que son sens de la répartie et sa vulnérabilité. Le roman se veut le premier d’une série de cinq qui, à chaque fois, couvrira les événements de la décennie correspondante tant sur le plan international que local. Le prochain titre, 1989, couvrira ainsi la guerre froide, de même que la crise du sida en Écosse.6
INFOS | 1979 / VAL MCDERMID. PARIS : HARPER COLLINS, 2024, 444 P. (NOIR) v
L’existence de Kondou Seichirô ne se qualifie même pas de long fleuve tranquille. Au bord de la trentaine, il fait face à un cul-de-sac professionnel, alors qu’il n’est considéré que comme un pion sans intérêt et que ses talents d’expert-comptable ne suscitent qu’indifférence. Du moins, jusqu’au jour où il est kidnappé par des sorciers issus d’une dimension parallèle !
Le voilà donc plongé dans le royaume de la Romani, gouverné par la magie plutôt que par la science. Il ne peut cependant pas se targuer d’avoir été enlevé en raison de sa valeur, puisqu’il réalise n’être qu’une victime collatérale du véritable objectif des mages : une jeune femme qu’il côtoyait simplement de trop près sur la rue. Pragmatique, Seichirô réclame qu’on lui donne du travail et se retrouve bientôt enrôlé dans le département des comptes publics. Atterré par le désordre et la flemmardise de ses collègues, il met en branle une réforme complète du département, au grand désarroi de ces derniers.
Ses tribulations ne sont pas sans susciter la curiosité d’Aresh, surnommé le prince de glace, qui contemple d’un mauvais œil l’ingérence de cet étranger. La droiture du comptable lui donnera cependant rapidement tort, surtout après qu’il se voit contraint de lui prodiguer un « coït médicinal » afin de contrer un mal qui le ronge. Le cœur du prince de glace commencerait-il à fondre pour le nouveau fonctionnaire impérial ?
Une prémisse étrange qui aurait aisément pu sombrer dans le ridicule, mais qui s’avère tout au contraire passionnante. Au-delà des démêlés du héros avec l’administration de la Cour, on se passionne immédiatement sur la relation en dents de scie qui se tisse entre lui et Aresh et qui n’est pas sans rappeler un modèle à la Rock Hudson et Doris Day : on se déteste, mais on ne peut s’empêcher d’être fasciné l’un par l’autre. Par ailleurs, dès le premier tome se dressent également les enjeux entourant la jeune fille que les Romaniens présentent comme étant la seule à pouvoir invoquer une magie ancienne qui sauvera leur monde. Mais tout cela est-il vrai ou une autre menace couve-t-elle dans l’ombre ?
Les deux premiers tomes de la série sont déjà disponibles dans une excellente traduction française, gracieuseté des éditions Akata.6
INFOS | UN COMPTABLE À LA COUR / YATSUKI WAKATSU & KAZUKI IRODORI. RANCON, FRANCE : AKATA, 2024, 279 P. (TOME 1), 176 P. (TOME 2).
Du jeudi 9 au lundi 13 octobre 2025, dans le cadre du week-end de l’Action de grâce canadienne, les concours fétiches montréalais nous reviendront, pour le plus grand plaisir de cette communauté. C’est le Club cuir latex Phoenix Montréal qui reprend les rênes de ces concours en 2025, après une absence de plusieurs années. Le prochain jury aura fort à faire puisqu’il devra élire quatre prochains titres, soit : M. Cuir Montréal, Mme Cuir Montréal, Mx Cuir Montréal et Mx Rubber Montréal.
Beaucoup de pain sur la planche, mais aussi bien du plaisir et des occasions de fraterniser durant ce long week-end. « Nous sommes heureux de faire l’annonce qu’avec l’appui et le support de la communauté fétiche […], le comité organisateur travaille fort pour vous apporter un week-end rempli d’activité à la hauteur de notre communauté », a-t-on appris dernièrement par les réseaux sociaux.
Si on s’en souvient bien, SirAngel, M. Cuir Montréal, ainsi que Mme Cuir Montréal, Charlotte Élizabeth Mikkelson-Weibe, ont tous deux été proclamés en 2019, soit avant la pandémie, alors que Spike Inu avait été désigné M. Rubber Montréal 2019. Depuis cette période, le concours n’a plus été organisé. À l’époque, le concours Pup se tenait en même temps et on avait couronné Silas Grey en tant que Pup Montréal 2019.
Oui, depuis 2019 que ces concours, sauf Pup Mon tréal, n’ont pas eu lieu, mais le tout est en marche maintenant. « Cela fait déjà un an qu’on travaille làdessus, de dire Danny Godbout , M. Cuir Montréal 2011. Il y a beaucoup de choses à mettre en place en ce moment. »
voulus de ces concours. Les gens ont répondu à l’appel. « Le but était que ce ne soit pas le conseil d’administration qui décide, mais la communauté dans une consultation publique, souligne ce membre fondateur des Phoenix de Montréal. Nous voulions que la communauté puisse voter sur la tenue des concours et que tout le monde soit d’accord avec ça. » Comme on l’a bien compris, ce fut donc la 2e étape du processus. De là est né le Week-end Phoenix Montréal.
Comme les temps et les définitions changent, à M. et Mme Cuir Montréal, on a rajouté les titres de Mx Cuir Montréal et Mx Rubber Montréal. « Dans le cas du “Rubber”, on a suivi la tendance internationale qui est de nommer maintenant des “Mx Rubber International” pour inclure tous les genres », de continuer Danny Godbout. Effectivement, par exemple, en Californie, on élit « Mx San Franciso Rubber » et non plus un « Mr Rubber ».
Les prémisses Évoquons ici un peu la genèse du processus. C’est le comité Week-end Fusion qui organisait ces concours auparavant. La pandémie de COVID-19 (2020-2021) est venue mettre fin à ses activités. Puis, rien n’a bougé jusqu’à l’an dernier, où il y a eu une réunion du conseil d’administration des Phoenix de Montréal pour se pencher sur l’éventualité de remettre sur pied ces concours. Les membres en ont discuté. Ils ont approché les titrés pour sonder leur opinion là-dessus. « On a tenu des discussions avec eux et ils ont embarqués, ils ont accepté que les Phoenix reprennent en main les choses donc, oui, les titrés ont été consultés. C’était la première étape », indique Danny Godbout.
Mais ce n’est pas tout. Voulant bien faire les choses, les Phœnix ont placé l’an dernier une publicité dans le magazine Fugues pour annoncer une consultation publique sur les titres
Puisque toutes les pièces du puzzle se mettaient en place, on a créé un comité de bénévoles pour la suite. On avait choisi préalablement la date de la fin de semaine de l’Action de grâce canadienne. « On en était venus à la conclusion que c’était le meilleur temps puisqu’il n’y avait plus le Festival Black & Blue, précise-t-il. On désire le faire, ce weekend-là, pour encourager le tourisme, qu’il y ait des touristes dans le Village pour les événements, pour appuyer nos commerces fétiches et nos bars et nos clubs, c’est un de nos principaux objectifs. »
« Oui, il y a beaucoup d’activités prévues et on travaille très fort. Il faut se rappeler ici que nous sommes tous bénévoles. Tous les membres du comité organisateur le font pour la communauté fétiche, pour les commerçants, pour ramener de la vie dans le Village, pour redynamiser ce secteur, c’est pour cela que nous mettons tant d’heures bénévolement, pour le bien de la communauté », d’affirmer Danny Godbout.
« Nous sommes très contents que ce week-end d’activités fétiches revienne à Montréal, dans le Village, de dire Gabrielle Rondy, la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) du Village. Nous sommes très heureux d’accueillir des activités qui vont augmenter la fréquentation dans les commerces du Village. ».6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | La programmation complète du week-end — du 9 au13 octobre 2025 —, ainsi que toutes les informations pertinentes seront annoncées plus tard ce printemps sur Facebook, Instagram et sur la page officielle du Club Phoenix Montréal : www.phoenixmtl.com http://www.phoenixmtl.com/weekend-phoenix-montreacuteal.html
Le mois de mars promet d’être particulièrement festif pour l’iconique Bar Aigle Noir, un lieu incontournable du Village, qui célèbre son 33e anniversaire cette année. Ce bar, ouvert en 1992, a su traverser les décennies tout en restant fidèle à l'ambiance unique qui a fait sa renommée, tout en s’adaptant aux évolutions de la scène montréalaise et à la communauté LGBTQ+.
La Nuit Blanche à l'Aigle Noir : un premier rendez-vous incontournable La fête débutera le samedi 1er mars avec la célèbre Nuit Blanche à l’Aigle Noir. L'événement s'étendra de 17h à 6h du matin, avec une programmation musicale diversifiée qui mettra la scène en effervescence. Oui, vous avez bien lu, comme plusieurs établissements du Village, ce bar fermera ses portes à 6h du matin ! De 17h à 22h, le DJ Flavio Cunha chauffera la salle, suivi, de 22h à 6h, par les talents des DJ Ian Key, B2B et Stéfane Lippé, un des DJ résidents. Ambiance garantie avec des surprises tout au long de la soirée !
Un anniversaire marquant et quelques nouveautés
En plus de célébrer la Nuit Blanche, l'Aigle Noir marquera aussi le premier anniversaire de la nouvelle administration. Depuis le 1 er mars 2024, les nouveaux propriétaires Lucien Boisseau et Alexandre Corriveau ont pris les rênes de ce lieu mythique, succédant à Jocelyn Roy, qui a géré l’établissement pendant plus de 13 ans. Lucien et Alex, c’est comme ça qu’ils préfèrent qu’on les appelle, ont fait le pari de préserver cette institution tout en lui insufflant une nouvelle énergie.
Dans leurs premiers mois de gestion, plusieurs changements ont été opérés, notamment la transformation de l’ancien Bar Sportif en un Bar Lounge, et l'agrandissement de l’espace central pour offrir aux fêtards encore plus de place pour se défouler et se déhancher sur les meilleurs rythmes. « Notre objectif était de redonner de la vie à l’Aigle Noir, de le moderniser
sans perdre son âme, pour que la communauté du Village puisse continuer à s’y retrouver », expliquent les nouveaux propriétaires à notre collègue Andrea Robert Lezak.
Mais qu’est-ce qui les a incités à acquérir L’Aigle Noir l’année passée ? «L’idée qui nous est venue en tête pour reprendre l’Aigle Noir, c’est que c’est une institution qui est très intéressante à garder en vie. L’ancien propriétaire [Jocelyn Roy ] était un peu à ‘’bout de souffle’’. Nous avons décidé de reprendre le flambeau de l’Aigle Noir pour que la communauté ne perde pas cette icône du Village.»
Ce ne sont pas les idées et la motivation qui font défaut chez les nouveaux proprios qui se soucient du service et de la satisfaction totale de la clientèle.
Le 33e anniversaire : performances et surprises à la hauteur de l’événement
Le samedi 29 mars, l’Aigle Noir fêtera son 33e anniversaire avec une soirée exceptionnelle. Au programme : des performances aux styles variés qui marqueront cette soirée spéciale. Pour rester dans l’esprit de l’Aigle, latex, cuir et sportswear seront les thèmes des performances à partir de 21h et les surprises seront au rendez-vous tout au long de la nuit, pour une célébration digne de ce lieu iconique.
Un anniversaire à ne pas manquer pour les amoureux de l’Aigle noir, cette icône du Village et de ses traditions festives !6
ANDRÉ C. PASSIOUR apassiour@gmail.com
INFOS | Bar Aigle Noir, 1315, rue Sainte-Catherine Est, Montréal.
Tél. : 514-529-0040, info@aiglenoir.ca et Facebook
1315, rue Sainte-Catherine Est, Mtl.
T. 514-529-0040 / www.facebook.com/Bar.Aigle.Noir
Populaire bar pour hommes, ouvert à tous, où se côtoie une clientèle diversifiée de tous les genres et de tous les âges. C'est un lieu inclusif impliqué dans la communauté. Dans la Zone sport, on diffuse des événements sportifs. Table de billard.
Popular bar for men, open to all, where a diversified clientele of all genres and all ages mix. It's an inclusive place involved in the community. In the Sport Zone giant screen major sporting events. Pool table.
BISTRO
2532 rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514 527-2532 / www.facebook.com/Pub-Frontenac
Bar de quartier à la porte du Village. Un samedi par mois Dominic Sommers personnificateur féminin vous offre des performances Live. FB groupe : Dominic Sommers. Karaoké deux vendredis par mois, animé par Dodo & Gigi.
Neighborhood bar at the door of the Village. One Saturday a month Dominic Sommers female impersonator offers you Live performances. FB group: Dominic Sommers Karaoke two Fridays a month, hosted by Dodo & Gigi.
1669, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-597-0814 / www.barlecocktail.com
Le Cocktail est certainement l'un des plus chics endroits du village ! Il vous offre des performances de drag queens et des soirées de karaoké enflammées. Du jeudi au dimanche : spectacles et soirées à thème sous la direction artistique de Michel Dorion.
Stylish cabaret with a varied clientele where you can let go and relax with friends while enjoying a drag queen show or karaoke. Thursday through Sunday : shows and theme evenings under the artistic direction of Michel Dorion.
1474, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-529-6969 / www.complexesky.ca
Le Complexe Sky avec ses trois étages et sa terrasse sur le toit dotée d’un jacuzzi est le plus grand complexe gai de la ville.
Sky Complex is the largest gay complex in the city and offers three levels including a terrace on the roof with a jacuzzi.
1115, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-525-7566 / www.mado.qc.ca
Cabaret populaire, Mado présente des spectacles de drags ou des événements spéciaux tous les jours. Mado Lamotte «reçoit« les vendredis et samedis soirs…
Mado's popular Cabaret features drag shows or special events every day. Mado Lamotte "receives" on Friday and Saturday evenings...
1111, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-526-3616 / www.campusmtl.com
Populaire bar où les danseurs nus, pour la plupart assez musclés ou découpés exhibent leur anatomie... pour le plus grand plaisir de la clientèle. Ouvert tous les jours de 15h à 3h.
Popular bar where guys show their muscles, shizelled body... and the rest. Open daily from 3 pm to 3 am.
1681, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.facebook.com/Diamant-Rouge
Diamant Rouge est un strip bar qui permet à sa clientèle d’apprécier visuellement l’esthétique des corps masculins.
Dianmant Rouge is a strip club that allows its customers to appreciate the aesthetics of male bodies.
1365, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 438-387-3622 / www.districtvideolounge.com
Bar concept à l’ambiance relaxe avec clientèle de jeunes professionnels LGBTQ+. Écrans géants avec diffusion de vidéoclips et beaucoup plus.
Video bar at the heart of the Gay Village. Relaxed atmosphere with mainly LGBTQ+ young professionals. Large screens with music clips.
1276, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.motelmotel.ca
Motel Motel est une adresse fluide. C’est une buvette de quartier, mais en franchissant la porte dans les toilettes on accède à un bar à l’arrière qui s’inspire du concept de bar clandestin.
Motel Motel is a fluid address. It's a neighborhood bar, but through the door in the toilets you reach a bar at the back which is inspired by the concept of a clandestine bar.
1295, rue Atateken, Mtl. T. 514-303-4013 / www.taverne-normandie.ca
Le Normandie est l’un des plus anciens établissements gais dans le Village. Vous y retrouverez une clientèle des plus sympathiques pour vos 5 à 7 avec une sélection de bières et de scotchs d’une grande variété. Tous les soirs de la semaine, c’est le karaoké.
The Normandie is one of the oldest gay establishments in the Village. Redecorated recently, it gathers a friendly clientele. It offers a variety of beers and scotches. Every night it’s karaoke night!
L’ORAGE ESPACE LIBERTIN CLUB PRIVÉ
7700 12e Avenue, Mtl. www.orage.club
Avec son bar lounge, sa discothèque et ses deux étages à aires ouvertes, L’Orage Espace libertin Club privé est un endroit unique pour les amoureux d’érotisme, de sexualité basée sur le voyeurisme et l’exhibitionnisme! Soirée Diversité tous les jeudis.
With its lounge bar, its nightclub and its two open-plan floors, L’Orage Espace libertin Club Privé is a unique place for lovers of eroticism and sexuality based on voyeurism and exhibitionism! Diversity evening every Thursday.
PIANO BAR LE DATE
1218, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-1242 / www.ledatekaraoke.com
Piano bar relax avec soirées karaoké tous les jours. Neighbourhood piano bar with karaoke every night.
1272, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. www.bar-renard.com
Petit bar de quartier, très charmant à la déco design face à la station Beaudry.
Small, trendy and design neighborhood bar in front of Beaudry metro station.
1812, rue Sainte-Catherine Est, Mtl. T. 514-598-8243 / www.lestudmontreal.com
Bar à la clientèle variée où les hommes aiment les hommes et où les Bears se rencontrent aussi. Nombreux partys et soirées à thème tout au long de la semaine. Piste de danse. Il faut visiter «L’Atrihom», une verrière de 30 pieds de haut avec mur végétal, que ce soit pour une date, manger ou simplement pour prendre un verre.
Diverse crowd, a meeting place for Bears. Popular bar with dance floor. Several partys and themed nights monthly. The ‘’Atrihom’’ is a 30 feet high green house where you can also eat.
1673, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-521-7865 / www.facebook.com/tavernerocky
Bar de quartier avec une clientèle mature où l’on propose régulièrement des spectacles de chanteurs.
Neighbourhood bar with a mature crowd. Guest singers regularly.
1171, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514-842-1336 / www.stockbar.com
Le Stock Bar est un club de danseurs nus qui offre un cadre festif, respectueux et sécuritaire. Le lieu compte aussi un speakeasy plus cosy pour les danses… et un bar-terrasse ouvert sur la rue.
Stud Bar is a nude dance club that offers a festive, respectful and safe environment. More cosy in the speakeasy space ideal for private dances and also a section open on the street.
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Le bar du légendaire afterhour situé dans le Village est doté d’un excellent système de son. Clientèle mixte. DJs locaux et de renommée internationale de passage régulièrement.
The bar of legendary afterhour in the Village has an excellent sound system. Mixed clientele. Local and Internationally renowned DJs.
1950, boul. de Maisonneuve Est, Mtl. T.514-504-6161 / www.facebook.com/BarleTaboo Sympathique bar de danseurs nus. Pleasant bar with nudedancers.
UNITY CLUB
1171, rue Sainte-Catherine Est, 2e Mtl. T. 514-523-2777 / www.clubunity.com
Le club Unity est un grand club où on danse les jeudis, vendredis et samedis.
The Unity Club is a large dance club open on Thursday, Friday and Saturday.
KEELA
1237, rue Atateken, Mtl. T. 514-528-7617 / www.restokeela.ca
Ce resto de quartier convivial offre des vins pour la plupart bios ou natures et de délicieux cocktails.
This friendly neighborhood restaurant offers mostly organic or natural wines and delicious cocktails.
SALOON
1333, rue Ste-Catherine Est, Mtl www.lesaloon.ca
Bistro-bar à l’atmosphère décontractée où l’on peut simplement prendre un verre avant un événement ou y passer la soirée entière.
Bistro-bar with a relaxed atmosphere where you can simply have a drink before an event or spend the entire evening there.
1101, boul. de Maisonneuve est, Mtl. T. 514-379-3699 / www.leblossom.ca
Ce resto propose de la cuisine néo-japonaise, des suschis, mais aussi une importante sélection de saké et de whiskys japonais.
This restaurant offers neo-Japanese cuisine, sushi, but also a large selection of sake and Japanese whiskeys.
1487, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 529-8480 / www.restopalme.ca
Resto qui propose des saveurs originales des caraïbes. Grande sélection de rhums et de cocktails de haute voltige.
Restaurant that offers original Caribbean flavors. Large selection of rums and high-flying cocktails.
CABARET CLUB LE DRAGUE
815, rue Saint-Augustin, Québec T. 418-649-7212 / www.ledrague.com
Complexe ouvert à tous et à toutes, comprenant: la verrière et le Cabaret. La discothèque sur deux niveaux est ouverte du jeudi au samedi..
Complex open to all, including: the glass roof and the Cabaret. The two-level nightclub is open from Thursday to Saturday .
LE ST-MATTHEW’S
889, Côte Sainte-Geneviève, Québec, QC G1R 5M2 T. 418-524-5000 / www.facebook.com/bar.stmatthews
Bar gai principalement fréquenté par des hommes. On y trouve une table de billard, une terrasse et des appareils de loterie vidéo. Les moments forts sont les weekends, de même que les 5 à 7.
This gay bar mostly frequented by men. There is a pool table, patio and video lottery machines. The highlights are the weekends, as well as the Happy Hour.
SAUNAS DE MONTRÉAL
La présence des saunas pour hommes à Montréal date depuis très longtemps. D’ailleurs, le Bain Colonial, ouvert il y 109 ans, est toujours en activité, faisant de lui le plus vieux — ou l’un des plus vieux — saunas pour hommes toujours en activité en Amérique. Depuis le début des années ’70, d’autres établissements ont ouvert leurs portes pour servir les hommes GBTQ en tant qu’espaces de détente et de bien-être contribuant à la vie socio-culturelle de la région métropolitaine, en offrant un espace inclusif de rencontres pour la communauté.
1465, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 524-3486 / www.saunacentreville.com
Le Centre-Ville est fréquenté par une clientèle de tous âges et de toutes catégories professionnelles. This sauna attracts a varied clientele from all ages and professional backgrounds.
3963, ave Coloniale, Mtl. T. 514 285-0132 / www.baincolonial.com
Fréquenté par une clientèle majoritairement gaie. Sur trois étages, le Colonial vous permet la détente et, qui sait, de belles rencontres. Le Colonial vous offre 3 saunas, bain tourbillon, salle de vidéo-tv, salle d'exercices, service de massage, 2 terrasses ainsi qu’un stationnement.
Attracts a crowd of regulars, mostly gay. Genuine steam system with natural rocks. The Colonial offers 3 saunas, whirlpool bath, video-TV room, exercise room, massage service, 2 terraces and parking.
SAUNA OASIS
1390, Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 521-0785 / www.saunaoasis.net
En plein cœur du Village. Plus d'une centaine de chambres et autant de casiers.
In the heart of the Village. Over one hundred rooms.
SAUNA CARPEDIEM
3481, Montée Saint-Hubert, St-Hubert. T. 450 462-3481 / www.saunacarpediem.com
Seul sauna de la Rive-Sud à offrir un sauna vapeur en plus des services réguliers (sauna sec et tourbillon) ainsi qu’une salle vidéo de type «auditorium». On peut y faire l’achat de certains gadgets sexuels. Stationnement gratuit à l’arrière
The only South Shore sauna with a steam room with all regular services (hot tub & dry sauna) and an «Auditorium» style video room. One can also buy a diversity of sexual toys. Free parking at the back.
G.I. JOE
1166, rue Ste-Catherine Est, Mtl. T. 514 528-3326 / www.saunagijoe.com
Le lieu des amateurs de fétichisme qui retrouvent là un endroit pour réaliser leurs fantasmes.
The sauna of the fetish loving crowd. With slings, glory holes and a bunker.
SAUNAS DE QUÉBEC
SAUNA BACKBOYS
264, Rue de la Couronne, Québec T. 418-521-6686 / www.saunabackboys.com
Situé dans le quartier St-Roch, ce sauna compte 45 chambres et casiers, glory holes, bain vapeur, labyrinthe, sauna sec et bain tourbillon.
Located in the St-Roch district of Quebec, this sauna has 45 rooms and lockers, glory holes, steam bath, labyrinth, dry sauna and whirlpool.
Soirée artistique «Drink & Draw’’
MERCREDIS 5 & 19 MARS – 20H LAISSEZ-VOUS GUIDER PAR VOTRE ESPRIT CRÉATIF!
DES SPECTACLES POUR LES JEUDIS, VENDREDI ET SAMEDIS : 21H 30 À 23H
SUIVI DU KARAOKÉ DÈS 23H
MARDI 22H
GRAND DUEL KARAOKÉ DU VILLAGE
ANIMATION SALLY-D
MARDI 20H AUX DEUX SEMAINES
SOIRÉE D'HUMOUR ‘’OPEN MIC’’ / 4 ET 18 MARS
JEUDI 21H 30 (ADMISSION 9$)
CONCOURS MX COCKTAIL
ANIMATRICES : CRYSTAL STARZ, EMMA DÉJÀVU & CHOUCHOUNE
PRÉSENTÉ PAR STELLA ARTOIS
VENDREDI 21H 30 (ADMISSION 11$)
VENDREDI FOU!
ANIMATION MICHEL DORION ET SES INVITÉS
28 MARS : SPÉCIAL KYLIE MINOGUE
SAMEDI 21H 30 (ADMISSION 15$)
DRÔLES DE DRAGS!
ANIMATION PAR ALTERNANCE : EMMA DÉJÀVU,
CRYSTAL STARZ, LADY BOOM BOOM ET LEURS INVITÉS
1ER MARS : SPÉCIAL CINÉMA
22 MARS : SPÉCIAL BRITNEY SPEARS 1669 Rue Sainte-Catherine
DIMANCHE 18H (ADMISSION 5$)
DIMANCHE-SHOW!
ANIMATION MICHEL DORION ET SES INVITÉS
9 MARS : LES SUCCÈS OUBLIÉS
16 MARS : BONNE FÊTE SALLY-D
DIMANCHE 21H AUX DEUX SEMAINES
PLACE À LA RELÈVE (CONTRIBUTION VOLONTAIRE) ANIMATION SALLY-D
SOIRÉE SANS PANTALON
Édition DISCO
VENDREDI 7 MARS - 21:30
PRÉSENTÉ EN COLLABORATION AVEC ARMADA PAR THE
Full Gisèle au Cabaret Mado | PHOTOS PASCAL FOREST
Entre partys, prestations de drags, activités communautaires, pièce de théâtre, exposition festivals, galas ou événements plus ou moins underground, découvrez LA sélection des choses les plus gaies, queer (ou LGBTQ-friendly) à faire en ville chaque mois…
Le Sky Show au SKY Publ | PHOTOS PASCAL FOREST
18 février au 20 mars 2025
C’est le dégel, l’hiver tire à sa fin. Et c’est le carême le 5 mars, ce qui est excellent pour commencer une diète. Ou pour faire plus d’exercice et soigner son foie gras. Ou sa léthargie. Les Poissons sont libérés des glaces, ils peuvent maintenant aller où bon leur semble. Bien qu’ils aient encore la visite sérieuse de Saturne et de Neptune dans leur signe, pour grosso modo les deux années à venir. Saturne les amène à réfléchir très sérieusement à leur vie. À leurs attitudes. Ils auront le désir de se remettre en question. À ce chapitre, moins ils vont s’épargner, plus vite ils toucheront leur vérité. Ils n’auront pas le choix d’être patients, car les événements évolueront la plupart du temps lentement. Et les obstacles seront assez présents. Mais au moins, ce ne sera pas insurmontable ou kafkaïen. Il faudra seulement cocher toutes les petites cases, sans en oublier une. Quant à Neptune, il rendra les natifs plus sensibles aux autres et à eux-mêmes. Ils écouteront vraiment, ils comprendront mieux les histoires d’autrui. Cela devrait les aider à mieux vivre avec les autres. À fonctionner sans multiplier les drames. Et, en passant, Saturne et Neptune iront en Bélier cet été, de sorte que le natif des Poissons vivra les vacances sous un ciel magnifique, bleu azur d’un mur à l’autre. Et à ce moment, Jupiter arrivera chez le signe ami du Cancer, ce qui annonce une période de chance et même de bonheur. La vie deviendra nettement plus facile à ce moment. Le natif des Poissons devrait être assez créatif, et les artistes arriveront à un niveau supérieur. Ils auront d’ailleurs du succès dans leurs projets. Ou les circonstances les mettront soudainement en évidence, en espérant qu’ils seront bien habillés et peignés ce jour-là. Ils seront heureux en amour, les esseulés devraient rencontrer quelqu’un de convenable. Peut-être en lien avec leur famille ou leur logis. Ils pourraient voir un enfant arriver, ce sera un moment très émotif pour eux. Un peu déstabilisant même. Donc, Jupiter favorisera les natifs des Poissons à partir de juin. Alors que Saturne et Neptune en Bélier, pour l’été en gros, devraient favoriser leur enrichissement. Enfin, ils verront un minimum d’amélioration du côté matériel. Plus de stabilité. Fric, pognon. On pourrait dire, en résumé, que l’année va commencer avec un hiver tout en retenue et en intériorisation, alors que tout d’un coup, le party va pogner en juin, pour célébrer l’été. Et ils auront bien des raisons de se réjouir. Alors bonne fête, les Poissons, et flirtons tous avec la sobriété pendant le carême !
Bélier
Votre fête approche et ça vous fera réfléchir. Ainsi, vous réaliserez que vous êtes dans l’erreur quelque part. Mais vous saurez vite vous ajuster, jusqu’au prochain détour. Vous découvrirez un aspect inconnu d’un proche, cela va vous toucher. Peut-être même vous obséder et il y aura de quoi. Enfin, vous êtes de plus en plus lucide, vous savez où vous allez, et ceci génère en vous une force qui vous anime. Quelqu’un vous devinera bien.
Taureau
Vous passerez de bons moments avec les amis, parfois aussi avec d’autres, moins proches. Comme ceux du gym, ou de votre bar favori. En même temps, vous sentirez un peu de possessivité dans l’air. Des propos avec des sonorités de jalousie. À croire que vous attirez des gens intenses. Presque autant que vous. Un vieux, vieux projet va ressortir des limbes et devenir réalisable. Un drôle viendra vous aider, ça l’amusera bien. Sortez !
Gémeaux
Un événement va survenir au travail, ça fait un petit bout qu’il se prépare. Certains artistes connaîtront soudainement le succès, tout le monde parlera d’eux. Des gens à leur compte verront leur clientèle augmenter, ils deviendront très occupés. D’autres recevront de nouveaux mandats, parce qu’ils inspirent la confiance. Et vous irez voir des proches qui souffrent de solitude et/ou qui passent de mauvais moments. Ça vous fera moins mal après.
Cancer
Vous serez secoué par une envie soudaine de vous évader, de partir. Il est temps d’aller ailleurs, pour voir votre vie autrement. Les circonstances vont vous donner un guide qui ne sera d’aucune aide, mais qui sera néanmoins assez divertissant. Cette aventure vous amènera du concret, vous ferez des changements après. Vous devriez aussi vous rapprocher de certains de vos copains, les plus sages. Et vous repartirez cet été, vite, vite, vite…
Lion
Vous vous sentirez plus près de la nature, qui commence à s’éveiller. L’énergie va tourbillonner dans vos veines, vos gonades vont turbiner. Vous vivrez des rapprochements ainsi, où il y aura de la fraîcheur. Peut-être de nouveaux amis qui vous suivront longtemps. Vous aurez à vous occuper d’une question très pointue en argent, mais ça ne vous empêchera pas de dormir. Vous ferez d’ailleurs des rêves troublants, révélateurs. Pleins d’Éros…
Vierge
Vous vivrez des moments confrontant si vous êtes en couple, ça ne peut pas toujours être la joie. Il faudra que vous vous gardiez un peu de place si vous négociez, car les autres voudront vous rentrer dedans. Quelqu’un s’intéressera vraiment à vous, il se peut que vous ne le connaissiez pas encore. Pour vous situer, il sera aussi
robertgareauastrologue@gmail.com
sincère que vous. Enfin, vous vous rapprocherez d’une personne qui vous pardonnera bien des choses.
Balance
Vous êtes l’artiste du zodiaque, mais vous ferez plutôt du ménage ces temps-ci. Et presque tout va y passer. Vous ferez le rangement que vous remettez continuellement. Ou vous jetterez enfin vos souvenirs encombrants. Vous aurez aussi des avertissements du côté de la santé, foie gras, rhumatismes. Ou fatigues insensées. Il y a un endroit où ça va s’améliorer, c’est au travail. C’est dément, vous deviendrez indispensable.
Scorpion
Vous aurez le goût de fêter, comme lorsque vous étiez plus jeune. Et libre. Vous aurez l’occasion de vous amuser, souvent sans le chercher. En tombant sur des fêtes improvisées. Ou en étant invité inopinément au resto. Vous vivrez aussi un moment spécial en amour, avec une rencontre ou un rapprochement inattendu. Et très à propos. Vous serez aussi inventif, notez vos idées. Elles vous amèneront un jour sur un chemin fabuleux. Ou la mer…
Sagittaire
Ça bouge au manoir. Serez-vous invité à rester avec quelqu’un ? Ou c’est vous qui ferez l’invitation ? Il y aura du nouveau au logis, que ce soit prévu ou non. Et normalement, ce sera à cause d’une offre intéressante. Jupiter en Gémeaux étant la cause de cette chance. Un enfant a pris la route, il va rejoindre sa mère bientôt. Vous penserez alors au temps où vous étiez enfant. Il est temps de l’oublier. Une maison vous attend à la campagne, cet été.
Capricorne
Vous découvrirez des endroits intéressants dans le quartier, vous commencerez à les fréquenter plus souvent. Comme un parc aéré, un local communautaire ou un café marginal, presque clandestin. Vous aimerez les échanges avec des gens brillants, mais pas trop révoltés. Ou automatiquement contestataires. Vous ferez peut-être plus de route. Allez-y avec vos réels besoins si vous achetez un véhicule. Vous serez le messager dans une histoire.
Verseau
Vous vous sentirez plus en sécurité du côté du fric. Probablement parce qu’on vous annoncera des revenus supplémentaires. Ou vous recevrez un bien d’une bonne valeur. Vous serez donc moins stressé par le pognon. Mais il faut aussi dire que vous aurez l’esprit très occupé par un rapprochement plutôt inhabituel. Ça prendra tout votre p’tit change pour suivre la musique. Du côté travail ou plus personnel. Payez-vous donc un bon massage. 6
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