Memoire - reconquête urbaine

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A LA CONQUETE DU BOULEVARD mémoire de diplôme 2013-2014 EXTENSION DU TRAMBUS NÎMOIS Gaëlle PRIVAT - DSAA Architecture d’intérieur et environnement ENSAAMA Olivier de Serres - Paris


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Ligne t1 de Bus à haute niveau de service nîmois, avenue de La Liberté, 2013


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REMERCIEMENTS Les premiers remerciements s’adressent à mes deux tuteurs, Madame Bouyer, pour sa patiente, et Monsieur Valleran. Je remercie également mon maître de stage, Éric grenier, pour ses remarques éclairantes. Un merci à Monsieur Martorell, attaché au service d’urbanisme de la ville, pour la matière apportée.

Ces remerciements, plus personnels, se tournent maintenant vers Daniel Bes, pour son extrême attention, Sylviane et Jacques Van den Bulcke, pour leurs infatigables corrections, Bruno, Sophie, Fabien et Romain, pour leur contribution et leur soutien. Enfin, merci à Gabriel Bayle, pour la pertinence de ses réflexions, merci également à Marion Lemée, Apolline et Clémentine Mouroux dont l’apport fut quotidien, à Anne-Flore Plays pour son avis. And to finish, thank you to David Hanke, for his material and mostly, his support.


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SOMMAIRE INTRODUCTION:

REQUALIFICATION DU TRANSPORT

RENOUVELLEMENT DU CENTRE

LES ENJEUX ET LES PISTES

TCSP

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Contexte Nîmois

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Quartiers attenants

55

Le boulevard

68

DÉPLACEMENTS

103

PAYSAGERS

118

PROJETS

142


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Conclusion

51

voie longitudinale

87

ENJEUX SOCIAUX

130

Conclusion

Synthèse

99

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NOTICE DE LECTURE L’ensemble des données numériques attachées à Nîmes dans cet ouvrage provient du Plan de Déplacement Urbain (PDU) dont la version date de 2007. Quelques unes des informations ont alors pu évoluer depuis six ans, notamment avec la démographie locale positive. L’ Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) compte à ce titre une hausse d’environ 1% de la population par an dans la région, et un article du Centre d’Études sur les Réseaux, les Transports, l’Urbanisme (CERTU) datant de 2010 parle à Nîmes de 8 à 10% d’habitants en plus chaque année depuis 2004 . Les chiffres concernant l’automobile sont donc aujourd’hui majorés. Les données plus générales comme celles jointes aux comparaisons entre tramway et bus, sont issues du CERTU.


10 INTRODUCTION

INTRODUCTION Le présent mémoire aborde la mutation du boulevard Gambetta nîmois, éveillée par la création d’une ligne de transport en site propre. H.L.M: Sigle de habitation à loyer modéré. Constructions à bon marché ou à loyer moyen réservées aux personnes de condition modeste, élevées en partie à l'aide de subventions de l'État et, comme telles, soumises à une réglementation appropriée. Source: CNRTL Z.U.P: Sigle de zone à urbaniser en priorité. Procédure administrative d'urbanisme utilisée en France entre 1959 et 1967 afin de répondre à la demande croissante d’habitats. Prenant la forme de grands ensembles, elles ont contribué à résorber les carences en logement, sans toujours permettre la création de quartiers dynamiques. Les ZUP sont fréquemment l’objet de la « politique de la ville ». Source: wikipédia

Nîmes est riche d’un patrimoine romain fort, et d’un mode de vie paisible donné par la dimension humaine de cette ville du sud de France (142.000 habitants). Néanmoins, elle est aujourd’hui rongée par la présence prépondérante de voitures, en marche et à l’arrêt. Dans l’optique de libérer ses rues, magnifier son centre, et profiter d’une culture remarquable, Nîmes a entamé une restructuration de son système de transport. Les pages que vous allez tourner vous mèneront au Boulevard Gambetta, témoin de ce nouveau mode de déplacement. Idéalement située, rappelons que nous sommes sur l’axe Marseille Montpellier, l’agglomération a vu sa démographie s’accroître durant le 20e siècle. D’un côté, un tissu pavillonnaire, de l’autre, des zones industrielles, commerciales, des ZUP. Entre étalement urbain et HLM, Nîmes se voit rattrapée par son urbanisation non urbanisée. En 1983, un entrepreneur ambitieux prend les rennes de la ville, entamant une ère de renouvellement urbaine privilégiant la voiture. La reconversion du Fort Vauban en faculté densifie également la présence de véhicules en centre ville puisque celle-ci, forte de plus de 3000 élèves, ne possède qu’un parking pour le personnel.


INTRODUCTION 11 Le taux de voitures sur la commune est également alimenté par les nombreux villages, gravitant autour de Nîmes. L’attractivité et la praticité actuelle du cœur de ville se voient donc pénalisées. Pour pallier aux lacunes liées au transport un Plan des Déplacements Urbains (PDU) a été décidé en 2000. Il est le premier pas d’une politique de transport. Le réseau de transport en commun restructuré en 1994 devient en 2007 «Tangobus», actif aussi bien dans la ville que dans les villages périphériques depuis 2004. Néanmoins, l’essentiel des usagers provenant des communes extérieures restent les collégiens et lycéens, autrement dit, l’impact est comme nul puisque cette population n’est pas apte à conduire. Il a alors été mis en service en 2012, la première portion du Transport Commun en Site Propre (TCSP) nîmois, desservant l’autoroute et ponctué de parkings relais pour valoriser l’intermodalité. Le système choisi est le Bus à Haut Niveau de Service (BHNS). Symbôle et créateur de hiérarchie du réseau de transport nîmois, celui-ci trace un axe du Nord au Sud (appelé T1) dont le parcours génère 10.000 v/j, qui sera complété d’un axe Est-Ouest (appelé T2) desservi par un tramway, prévoyant 40.000v/j. La ligne T1 doit également être étendue autour du centre historique, l’Écusson. Un projet initial qui prévoyait l’abattage d’arbres centenaires et leur remplacement par de nombreuses plantations sur les boulevards du cœur de ville (Victor Hugo, Amiral Courbet, Gambetta), a donné lieu à de nombreuses polémiques et a été abandonné. La création de TCSP dépasse l’échelle de la ville puisqu’elle s’inscrit dans une politique actuelle de transport. Après avoir délaissé des modes de

PARCOURS T1: Cinq itinéraires ont été étudiés et celui qui a été retenu est le plus générateur de fréquentation. (10 000 V/J contre pas plus de 7 000 sur les quatre autres possibilités qui présentaient par contre une insertion beaucoup plus simple). L’actuelle T1 débute à la sortie Nîmes Centre de l'autoroute A54 avec un Parc relais de 360 places et un autre de 100 places à proximité de la voie urbaine sud reliant le centre-ville historique « L’Écusson ». Elle se termine aux pieds des arènes romaines au coeur de la commune. Treize stations composent la ligne à 95% dessinée d’une plateforme exclusive. Seuls 300 mètres dans un seul sens sont partagés rue de la République, permettant la circulation riveraine et les livraisons.


12 INTRODUCTION L'hétérotopie: (du grec topos, « lieu », et hétéro, « autre »: « lieu autre ») est un concept forgé par Michel Foucault dans une conférence de 1967 intitulée « Des espaces autres »1. Il y définit les hétérotopies comme une localisation physique de l'utopie. Ce sont des espaces concrets qui hébergent l'imaginaire, comme une cabane d'enfant ou un théâtre. Ils sont utilisés aussi pour la mise à l'écart, comme avec les maisons de retraite, les asiles ou les cimetières. Ce sont donc des lieux à l'intérieur d'une société qui en constituent le négatif, ou sont pour le moins en marge. Source: wikipédia

déplacement doux pour la voiture, le choc pétrolier de 1973 est à l’origine d’un changement de mentalité. Depuis le premier tramway à Nantes, la France qui valorise de plus en plus ce système de transport compte aujourd’hui 26 villes porteuses de ses lignes. Cet engouement se positionne sous la tutelle du Grenelle de l’environnement. Le BHNS a alors été engendré. Il connaît lui aussi un essor. Son utilisation varie selon les villes et les échelles. Elle s’étend du renouvellement urbain, imitant dans l’échelle de son impact le tramway avec une identité forte à la simple réponse aux besoins de performance et de hiérarchisation du réseau de transport. La devise des BHNS est vitesse, mixité, densité, maitrise de l’espace-temps, et confort. Outre l’amélioration des déplacements, le BHNS produit une création d’axes structurants, une perception claire des espaces, une formation de zones sociables et un dépassement des notions de périphérie et de centre, en recousant les délaissés et en valorisant les centralités. Le travail présenté est affilié à ces opérations urbaines. Il prend place sur le boulevard Gambetta. Représentatif des conflits viaires, il est une ligne essentielle de l’Écusson. Il fait figure de limite symbolique entre le centre et le Nord de la ville qui commence au quartier Gambetta limitrophe. Celuici révèle de nombreuses possibilités. Constitué de ruelles et d’immeubles médiévaux, il est un lieu propice à la flânerie, créant un véritable faubourg au coeur de ville. L’authenticité du site, l’identité forte qui s’en dégage et son unicité en font un espace d’intérêt en contraste avec le centre ville. Néanmoins, cette opportunité urbaine est inexploitée. Le boulevard Gambetta, couloir urbain, n’invite pas le piéton à le parcourir et à explorer


INTRODUCTION 13 ses abords. Le projet de TCSP doit alors être conçu comme un catalyseur du renouvellement urbain. Sa répercussion peut s’étendre sur la vie du boulevard, mais aussi celle des quartiers attenants, repoussant les limites invisibles du centre. A l’instar de la célèbre commune uzétienne, Nîmes de par ses qualités architecturales et historiques, possède les cartes pour réactiver l’attractivité des habitants et des touristes en son coeur, agissant contre sa paupérisation qui sévit auprès des commerçants et des immeubles délaissés. L’intérêt de ce mémoire réside dans la connaissance du visible, afin d’en saisir les subtilités et de pouvoir tisser un projet adéquat pour le site et la ville. Toutes les échelles doivent être considérées, toutes les dimensions, de la fonctionnalité à la poétique de la rue. Pour commencer, nous aborderons le programme, à savoir le concept même de TCSP et son insertion dans le tissu urbain. Nous étudierons ensuite le terrain pour capter les attentes, les objectifs réels et les contraintes. Enfin, nous révèlerons les enjeux à différentes échelles. Les caractéristiques nommées, nous engagerons vers de premières hypothèses de travail.


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LOCALISATION Gare Parking

Boulevard Gambetta

Parking

Centre ville Gare

Extens ligne B trajet c

Parking parnasse Gare Parking Parking A54

Le parcours de la ligne de BHNS T1 reliera le Sud au Nord de la ville. Une première portion

joint

aujourd’hui

la

sortie

de

l’autoroute A 54 au centre historique, dont le pourtour fait l’objet de l’extension à venir. Trois parkings relais complèteront celui de l’A54 et du Parnasse.

ligne Ligne BHNS BHNS T1 mise T1 existante en service 29 / 09 / 2012


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Extension ligne BHNS T1 trajet long

VOCABULAIRE TCSP: Transport en Commun sus Site Propre. Ce concept, qui englobe le métro jusqu’au bus, traduit une voie exclusive àun mode de transport en commun. BHNS: Bus à Haut Niveau de Service.

sion BHNS T1 court

Il s’agit là de l’intersection entre le bus traditionnel et le tramway, à la fois dans le système (dimensions, confort intèrieur) et le mode de fonctionnement (guidage matériel comme les rails, guidage optique...) dans un but de performance. future ligne T2 Tramway (2019)

Parking relais: parcs automibile favorisant l’intermodalité et l’utilisation du TCSP

Ecusson: Ancienne cité médiévale, il est l’actuel centre ville. sa forme triangulaire lui vaut cette appelation.


16 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Entre tramways et BHNS


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Entre tramways et BHNS 17

REQUALIFICATION DU TRANSPORT TCSP Entre tramways et BHNS, définition Suite à une délibération du 30 Septembre 2004, il a été choisi de mettre en place à Nîmes un Transport en Commun sur Site Propre (TCSP). Ces systèmes ne partagent pas leurs voies et peuvent êtres ferrés ou routiers. Il s’agit des métros, des tramways alimentés par les lignes aériennes ou au sol comme à Bordeaux, des Bus à Haut Niveau de Service (BHNS), égalements appelés «Trambus», inspirés du model américain Bus Rapide Transit… «Le TCSP est le projet phare de notre démarche volontariste et déterminée en faveur des transports publics ; l’enjeu est de taille : répondre durablement à l’évolution des besoins de mobilité de nos concitoyens, tout en préservant leurs cadre et qualité de vie.» Jean-Paul FOURNIER, Sénateur du Gard, Président de Nîmes Métropole, Maire de Nîmes, 2009

Le Bus rapid transit (BRT, BRTS) est un système de bus de masse. Il requalifie le design, le service et l’infrastructure pour améliorer la qualité du transport. Le premier système BRT fut implanté à Curitiba au Brésil en 1974.


18 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Entre tramways et BHNS HNS: Fréquence, régualarité, vitesse et capacité Service: Confort, intermodalité, accessibilité Ville: Requalification, fléxibilité

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1 Tableau récapitulatif du coût d’investissement entre tramway et BHNS 2 Capacité moyenne des systèmes / heure 3 Données comparatives générales source: tous les chiffres sont tirés du CERTU

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« Avec le BHNS, on passe de l’idée selon laquelle le bus sert essentiellement à desservir les populations “captives” (c’est-à-dire sans voiture) à celle d’un mode de transport attractif pour tous les publics », Sébastien Rabuel, directeur des Investissements transports à la Communauté urbaine de Nantes


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Entre tramways et BHNS 19 La performance d’un BHNS est caractérisée par la régularité, la fréquence, la capacité et la vitesse commerciale. A titre d’exemple, une vitesse de 12km/h (les arrêts étant inclus) est plutôt faible, et une vitesse de 20kn/h est satisfaisante. Ces formes de transport, abandonnées par l’essor de la voiture dans les années 60, connaissent depuis les années 90 un renouveau et se multiplient dans les villes françaises. Entre tramways et BHNS, «le tramway low-cost» Depuis 2006, c’est le BHNS qui évolue épousant peu à peu la même valeur symbolique que le tramway, ce qui offre plus de choix aux communautés. Ces deux outils de déplacement présentent chacun leurs avantages et leurs inconvénients. Le tramway sur rail, est d’abord plus confortable qu’un bus. Il permet plus de liberté en termes de choix de matériaux (pavés, gazon, etc.) renforçant l’image moderne et qualitative du système. Les rails participent à la lisibilité de ce système. Le BHNS est soumis au code de la route. Il est donc limité à 24m50 de long et 2m50 de large, ce qui conditionne sa capacité d’accueil. Il peut être guidé (guidage matériel ou immatériel) ou non guidé, à motorisation thermique, électrique ou hybride. Sa vitesse et sa fréquence peuvent être identiques à celles du tramway. Le véhicule possédant des pneus sera plus performant s’il est guidé, et évitera le bruit des crissements du tramway dans les courbes. Le coût de mise en oeuvre du tramway est plus élevé que celui d’un BHNS. Il est recommandé de bâtir des scénarios d’offre permettant d’écouler le même trafic (ex : 1 BHNS toutes les 3 minutes en heure de pointe, 1 tramway toutes les 5 minutes, etc.). Sur le long terme, les coûts engendrés par la forte fréquence du BHNS peuvent annuler l’avantage de l’investissement.

DROLE DE PARCOURS: LE TRAMWAY Le tramway est né au 18e siècle, grâce à l’ingénieur britannique Benjamin Outram. Il fut d’abord un système hippomobile, sans rails, puis s’introduire ces lignes de fer, permettant une vitesse plus grande que le déplacement à même la pierre, ralentie par les frottements. De très nombreuses villes s’en équipèrent, Nîmes compris. Mais après la réduction du temps de travail qui amplifia l’essor de la voiture, ces engins devinrent désuets. Ce n’est que depuis les années 90 que celui-ci réapparaît. Le BHNS en est une dérivée et une alternative plus légères et plus économique.

Différentes approches de la BHNS pour les villes: APPROCHE LEGERE, résorber le traffic HIERARCHIE, remodeler le réseau LIGNE FORTE, devenir le repère urbain COMME LE TRAM, catalyseur urbain et confort


20 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Le tramway «low-cost»

La "lisse" vient souligner le tracé du tramway d'une ligne continue.

Les corbeilles et potelets selon la ligne adoptée pour tout le mobilier urbain.

La lacune : espace entre le nez de quai et la rame du Tram de 3 mm maximum pour l’entrée des personnes à mobilité réduite.

Le "nez de quai" est la partie qui permet à la rame de longer le quai sans heurt.

Le panneau coupevent pour protéger du vent et de la pluie, orienté selon les vents dominants.

Dalles podotactiles en relief indiquent aux malvoyants et aveugles la proximité du quai.

Le meuble technique comprends un plan et des informations sur le réseau, un distributeur automatique de billets et un interphone relié au centre de contrôle pour poser toutes questions pratiques relatives aux transport publics.


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Le tramway «low-cost» 21

Plusieurs caractéristiques intrinsèques aux tramway peuvent éloigner le BHNS de l’univers du bus: -Shéma de ligne dynamique -Ecran d’affichage des correspondances -Validation du ticket à quai -Portes coulissantes -Eclairage indirect -Sièges confortables

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1 STATION: - matérialisation constante de la ligne - Identification et visibilité du réseau - Pôle de la ligne, présence et stagnance 2 Composante urbaine pour le tramway de Paris, STOA Architecture ref: site internet de l’agence


22 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Le tramway «low-cost» RICHEZ & Associés, 2003: «Notre proposition repose sur deux constats : le réseau de voirie de l’agglomération est marqué par de nombreuses coupures et discontinuités de profils, le tissu urbain est composite. Deux grands principes y répondent : une palette des matériaux associant bétons désactivés, enrobés rouges et pierre bleue du Hainaut, répond à celle des différents lieux, un site propre «spatio-temporel» permet localement une insertion en site banalisé.» ref: site internet de l’agence

1 1 L’effet BHNS est aujourd’hui nationale et en plein essor (22 sont en projet) 2 BHNS de Douai, Richez et Associés, 2005 Le choix d’un revêtement coloré offre plus de présence au BHNS, rejoignant l’échelle du tramway. Son parcours et ses stations centrales renforcent cet effet. 3 Tramway des Maraîchaux, Wilmotte 2006, et Atelier Grumbach, partie Sud, 2002 Coupe démontrant la répartition des usagers et les nécéssités d’espace 4 Insertion de la ligne dans le tissu urbain, latérale et centrale.

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REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Le tramway «low-cost» 23

Pavage gris pour marquer la station Continuité de l’asphalte pour orienter les voitures Le gazon signifie la ligne

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24 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: TCSP Le tramway «low-cost»

PERSPECTIVE EN VILLE Tramway de Grenoble, ligne E, Alexandre Chemetoff, 2014 L’une des qualités d’un tramway, c’est la perspective qu’il apporte à la ville. De la géographie naît, du paysage. Le maître d’ouvrage aussi, qualifie les trottoirs de vitrine du quartier et d’extension, où la vie doit être amenée. ref: site de la ville de Grenoble

COHABITATION DES USAGERS Tramway de Nice sur la place Massena, Bruno Fortier, 2007 Le tramway engage la requalification entière d’une place. Un niveau commun aux piétons, voitures, cyclistes et tramway offre une impression d’immensité. Ce jeu d’échelle est renforcé par de grandes assises, et trouve une dimension ludique dans le jeu d’optique du pavage. Les façades rouges rayonnent dans l’espace. Le tramway parait indissociable du site. ref: site wikipédia

RENOUVELLEMENT URBAIN, IDENTITE Tramway du Mans, Richez et Associés, 2007 La force de ce projet sont ses rames orangées, devenues emblématiques du réseau. La ligne est vecteur de lisibilité et ramène un vrai repère dans cette ville qui en manquait. ref: site de l’agence


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois Nîmes Métropole 25

En 2002, le maire Nîmois Jean Paul Fournier crée et prend la présidence de «Nîmes Métropoles, communauté d’agglomérations». Cette réunion est constitué de 240.000 habitants répartis dans 27 communes. Les objectifs sont de mutualiser les compétences, rattraper le retard de la dispersion urbaine et surtout, donner de l’ampleur à la ville de Nîmes. Rassembler les populations donne plus d’envergure à son chef de fil, la résonance est nationale.

Contexte Nîmois Nîmes Métropole Nîmes voit les villages qui l’entourent se développer exponentiellement depuis la deuxième moitié du 20e siècle. Le climat favorable, le prix hier très attractif, la possibilité de faire construire sa villa, d’avoir un jardin et une piscine, tout en étant à proximité de son lieu de travail accessible en voiture... ont contribué à cette croissance. Des communes ont connu un essor important et ont développé des activités économiques. Pour donner de l’ampleur à l’ensemble de ces agglomérations menées par Nîmes, le programme «Nîmes Métropole» est né en 2002.

2004

transport en commun -1% 2 roues -3,3%

1990

voitures +4,3%


26 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois Nîmes Métropole

1 Carte des communes rejoignant successivement et très rapidement le groupe «Nîmes Métropole», ce qui témoigne des avantages apportés à l’ensemble de l’agglomération. 2 Relevé du PDU des déplacements inter communaux.

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REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois Nîmes Métropole 27 Dans une optique de requalification urbaine, la politique de transport a évolué avec la conception d’un PDU débuté en 2000 et achevé en 2007. Il s’agit de relier à une première échelle, la ville avec les communes périurbaines et d’adapter une hierarchisation des moyens de transport à ces échanges. La mobilité est essentiellement représentée aujourd’hui par des déplacements en voiture individuelle. En effet, Le PDU, après une analyse de la mobilité du périmètre nîmois, à soulevé son taux dominant de modes mécanisés (2,44 pour 3,64 déplacement/j/hab). De 1990 à 2004 à Nîmes, la voiture est le seul mode de transport à avoir augmenté. Le taux de véhicules est donc très important, et c’est dans ce contexte de transport nîmois que réside les grandes lignes engendrées du PDU: Suivre les objectifs du PDU – Développer le transport en site propre (+20% de vitesse commerciale = -10% de coûts d’exploitation). – Améliorer, sur l’ensemble du réseau de transport en commun, la vitesse et la régularité (nouveaux couloirs bus et autres mesures d’exploitation), –Améliorer le confort, la sécurité et les fréquences (mesures budgétaires), _Développer les parcs relais en amont des points de congestion et la mise en œuvre de la priorité aux TC entre les parcs relais et le centreville. _Promouvoir les vélos par la mise en œuvre d’aménagements de qualité assurant les continuités d’itinéraires; par la mise en place de stationnement sécurisé, par l’élaboration d’une notion claire de réseau desservant les principaux générateurs – Etendre les lignes urbaines au delà de Nîmes, (réalisé en 2004) – Optimiser au maximum la desserte ferroviaire, les infrastructures existantes

PDU: Plan de Déplacements urbains, a été conçu parrallèlement au SCOT. Ces transversalités ont assuré une cohérence et une filiation évidente entre des documents.


28 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois Nîmes Métropole

Arènes Montcalm Duhoda

Suivre les objectifs du PDU, création de TCSP Le TCSP est l’épine dorsale du PDU adopté en 2007, dit Jean-Paul Fournier.

Camargue Liberté Némausa Costières Parnasse Mas de Vignolles

E 1/40.000 N

_Faciliter et sécuriser les circulations piétonnes en généralisant les aménagements favorisant leurs déplacements, en libérant les trottoirs du mobilier urbain gênant et du stationnement, en s’assurant que l’accessibilité aux PMR est possible. _Favoriser la multimodalité en développant des pôles d’échanges et en organisant les réseaux et une tarification combinée en cohérence.

A 54 Caissargues

Plan de l’itinéraire de la ligne T1 mise en service le 29 Septembre 2012

En effet, suite aux analyses effectuées, il a été décidé la création de TCSP à Nîmes. Il s’agit deux lignes. La première appelée T1 dessine un axe Nord-Sud. Forte de 10.000 voyageurs par jour, elle relit le coeur de ville aux zones actives du Sud et à un parking relais situé près de la sortie d’autoroute. Celle-ci est en place depuis 2012. Une extension est à venir. Elle entourera en sens inverse de circulation l’Ecusson, pour retourner au terminus autoroute. Un deuxième itinéraire de la T1 sera plus long et desservira le futur pôle universitaire Hoche Sernam après avoir parcouru le centre. La T1, dont le système est le BHNS, sera complétée de la T2, dont l’itinéraire Est-Ouest qui prévoyait d’être mis en ligne en 2017 pour 40.000 v/j, sera effectué en tramway.


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois Nîmes Métropole 29 A 54 Caissargues Parking relais activités économiques

Mas de Vignolles

Costières Parnasse Stade de foot clinique Parc des expos

Némausa Piscine municipale

Liberté

Camargue

Duhoda

Montcalm

Arènes


30 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 La ligne T1, le discours BHNS avant projet

1 Ces photographies prises en 2008 et en 2013 rue de la République à Nîmes témoignent de l’envergure des transformations engendrées par la ligne t1. Ce changement s’établit essentiellement sur les trottoirs et la restauration de la chaussée qui n’agissent plus comme parasite visuel. ref: Google Map 2 Parcours de la T1 existante - Rond point de la piscine Némausa, où commence le parcours végétal - Intersection avenue de la Liberté, le BHNS au milieu facilite les dessertes Est et Ouest - Fin de la rue de la République où la voie est partagée. Tour des Arènes pour reprendre le sens retour. VOIE BHNS VOIE BHNS PARTAGEE (blanc) STATION BHNS TRAVERSEE VOITURES TRAVERSEE CYCLISTES TRAVERSEE PIETONS VOIE VEGETALE

Le choix a été tourné sur la création d’un BHNS puisqu’il «concilie performance et approche financière en adéquation avec le territoire de Nîmes Metropole ». Le Maître d’Oeuvre choisi pour le projet fut l’atelier d’architecture lyonnais Gautier + Conquet, associé au toulousain Sotec ingénierie pour la partie technique et au paysagiste savoyard Michel Corajoud. Ils ont également conçu l’aménagement du tramway de Mulhouse, de Saint- Etienne, de Clermont-Ferrand, de Lyon ou encore d’Athènes. L’Etat, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, soutient financièrement la réalisation. Le projet communiqué en amont présentait le Bus à Haut Niveau de Service et son mobilier spécifique et bien identifié. Les stations, quant à elles épurées, afin que l’on puisse voir à travers et qu’elles ne soient pas un obstacle de plus dans l’espace. Des pistes cyclables étaient prévues sur l’ensemble de la ligne et une importante plantation d’arbres et de végétations en ville comme en périphérie. Quand aux matériaux dominants : « Nous gardons les larges trottoirs existants, mais en les dotant d’une pierre calcaire, qui va permettre de renvoyer plus de lumière. En effet, nous avons remarqué que l’éclairage nocturne, plutôt «angoissant», se situait sous les arbres ; il ne permet pas «une mise en relief» suffisante du patrimoine bâti et végétal. » dit le maire. La réalité du projet correspond relativement bien aux promesses émises en amont.


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 31

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32 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1

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REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 33

écran d’affichage candélabre

banc pierre et bois

Meuble technique

poubelle

garde-corps

banc pierre et bois

support assis-debout

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1, 2 et 4 Photo de stations et quais de la T1 ref: europaconcorsi.com 3 Place de l’avenue de la Liberté, scindée par l’axe de circulation des voitures et du BHNS (rouge). 5 détail de la zone d’accostage du quai


34 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 La ligne T1, un BHNS qui tend vers le tramway Le système nîmois ressemble aujourd’hui à un tramway. L’intérieur du véhicule est spacieux, un revêtement effet bois confère un langage plus soutenu que le bus habituel, des écrans télévisés diffusent entre autres des informations, l’achat du billet peut se faire à quai, les portes arrières sont coulissantes, les sièges confortables et le plan de ligne est dynamique. La TCSP a aussi été vecteur de réhabilitation urbaine, notamment sur les trottoirs de son itinéraire. La chaussée reste prépondérante, de par les différences de niveaux et la conservation du bitume. Des parkings relais encouragent son utilisation. L’information donnée aux stations est complète. Celles-ci affichent également le caractère épuré vendu en amont, et les matériaux utilisés renvoient la lumière. Ils renvoient aussi aux projets des agences Wilmotte (Avenue Jean Jaurès) et Marguerites (Avenue Feuchère). La cohérence entre ces ouvrages dessine l’identité nîmoise. Les matériaux utilisés ramènent au langage minéral de la région. Les teintes sont ocres, les formes incisives, rectilignes et sobres. La ligne T1, la réalité du système Bus HNS

1 1 Avenue Jean Jaurès réhabilitée par Wilmotte (2013). La perspective de la TCSP s’y prolonge, une «astuce» développée par Michel Corajoud.

Néanmoins, l’expérience du trajet a révélé quelques travers. Bien que les stations et le véhicule soient de qualité, la conduite demeure celle d’un bus. En effet, les secousses et le bruit éloignent de l’univers du tramway. Quant à la voie réservée, sa dimension «couloir» est parfois forte, de par la présence constante du goudron noir. L’implicite inaccessibilité se dessine en douceur par la végétation. Bien sûr, cela semble cohérent pour amplifier la vitesse sans la gêne de piétons. Or par exemple, les environs de la station « liberté » présentent un grand parvis fréquenté qui aurait pu être continu et étendu. Le piéton aurait de surcroit, joui de la perspective créée.


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«Ville, rails et transport, le magasine des nouvelles mobilité», éditions CERTU, mai 2010, article sur le BHNS de Nîmes: «Nîmes, un projet emblématique.» Le regard extérieur quant au BHNS nîmois et positif et présente une ligne conçue spécialement pour la ville.


Extension T1 route d’Uzès Trajet long

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Caserne militaire

Future gare TER

Futur pôle universitaire Extension T1 tour de l’Ecusson Trajet court

Centre historique

T1 BHNS mis en service en 2012

Extension T2 tramway


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 37 La ligne T1, la réalité du parcours de Bus HNS Les enjeux d’une telle ligne sont d’aligner la ville de Nîmes au même rang que les autres communes de même importance en France, de rendre son centre plus attractif face aux zones actives de la périphérie, de ramener lisibilité et clarté au paysage urbain. La ligne devient vecteur de renouveau, de désengorgement et de réduction des temps de parcours. Néanmoins, plusieurs interrogés (architectes, commerçants…) observent une fuite accrue du centre en faveur de l’établissement Cap Costières au sud. En effet, les quartiers desservis, avenue Jean Jaurès et rue de la République, sont situés entre 5 et 25 min à pied des petits commerces du centre et à 30-40 min à pied mais moins de 10 min en TCSP de la surface commerciale, aux prix parfois plus attractifs, à l’abris et à l’achat facilité. Il en résulte un engouement pour la périphérie au dépend du centre. La T2 desservira une zone industrielle, une caserne militaire, des lycées, des zones sportives et d’habitations importantes, la nouvelle salle de musique et le centre ville. L’intersection au parvis des arènes avec la T1 créera une polarité qui légitimera l’écusson comme centre. La ligne T1, Extension tour de l’Ecusson Une extension de la T1 est prévue autour du centre historique, et jusqu’au futur pôle universitaire Sernam-Hoche. Elle sera constituée d’une seule voie de BHNS, les études révélant la voirie trop étroite pour permettre deux sens de desserte. La circulation des voitures est préservée. Le BHNS roulera en sens opposé. Situé dans un couloir à droite, il pourra s’arrêter directement sur le trottoir le plus actif, à savoir celui de l’Ecusson. La réhabilitation des places est prévue et aucun arbre ne sera abattu, conservant également les trémies de parking à leur position actuelle.

zone commerciale du c 10min à pied 10min en BHNS

Les stations

Cap Costières


38 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 La ligne T1, Polémique, retard et annulation des travaux

1

2 1 et 2 vidéos (Youtube et Dailymotion) relatant l’abattage des arbres 3 Projet initial de l’agence Gautier Conquet. Plan directeur du boulevard Gambetta et plan masse du tour de l’Ecusson source: brochure de la Maison des grands TravO2, 2009, Nîmes 4 intention actuelle de contournement des trémies: aucun arbre ne sera abattu

Le projet initial de l’agence Gautier Conquet sur le pourtour de l’Écusson fut annulé. La raison officielle est l’abattage d’arbres centenaires, notamment au niveau des trémies du parking de la Coupole qui réduisent l’espace de circulation sur le boulevard Gambetta. Il est difficile de se positionner objectivement dans la polémique de la T1. En effet, lorsque l’on s’en tient aux médias, c’est l’abattage d’arbres, une fois nocturne par une entreprise privée, qui fut à l’origine des controverses. Néanmoins, un acteur du projet nous apprendra que l’entreprise qui avait commencé de jour fut chassée, et c’est pour cette raison qu’elle revint de nuit. L’Association pour les Périphéries de l’Intercommunautalité des Quartiers (ASPIQ) opposante, est constituée d’anciens avocats, et autres fonctions prestigieuses. « Ils ne se soucient en réalité guère, d’un platane de plus ou de moins. C’est dire à quel point ces actes sont politiques, d’autant qu’ils prévoyaient dans le projet la pousse de 900 arbres » défend un conducteur. Qu’importe le parti choisi, ces polémiques amplifient les enjeux du projet et l’intérêt de sa communication. Celle-ci se veut donc transparente et convaincante. Les consultations sont fréquentes, des conférences sont organisées, et un espace dédié « La Maison des Grands Travo2 » est ouvert du mardi au vendredi sur le Boulevard Gambetta. Néanmoins, lorsque l’on interroge les conducteurs du BHNS quant à l’évolution du TCSP, ils ne sont pas toujours en mesure de répondre. Des intentions de projet ont alors été mises en place, pour pallier le plus rapidement aux incidents passés et tourner vers l’avant le projet de la T1. L’atelier Grumbach a été choisi pour concevoir la nouvelle extension, qui en est de nouveau à sa phase d’étude.


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 39

voiture et bus

BHNS 4 1

Place devant la coupole comprenant les trémies

3

2

4 sens BHNS

3

sens voiture et bus

Hypothèse de contournement des trémies de la ville: 1 et 2 trémie sortie et trémie entrée 3 Arrêt de bus en encoche 4 contre allée voiture desservant Gambetta Nord


40

Aller

T1 trajet court

T1 trajet long

Retour

1


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Contexte Nîmois La ligne T1 41

3

PISTES CYCLABLES (partagées et non partagées) en projet PISTES CYCLABLES DANS LA VOIE DE BUS CHAUSSÉE PARTAGÉE PISTES CYCLABLES HORS PROJET (en projet en pointillés)

T1 trajet court

T1 trajet long

2

1 et 3 Plan de la T1 place des Carmes 2 Plan de la T1 trajet court et de la T1 trajet long 4 Hypothèse non contractuelle de la répartition des pistes cyclables

4


42 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes UNE SOURCE NIMOISE La source de la Fontaine est l’une des origines de Nîmes. Elle fut originellement dédiée à Némausus, son dieu. Les eaux de la Fontaine étendaient autrefois leurs bras autour de l’écusson, sorte de douves de la forteresse médiévale. De nombreux moulins jonchaient son cours. La rue de l’Agau parallèle au Gambetta, était entièrement irriguée. Au 18e siècle, alors qu’on entreprend de réguler son débit, la découverte est faite de nombreux vestiges romains. Il est alors érigé de ces traces un jardin en 1745, «le jardin de la Fontaine».

E 1/20.000 N

Carte des eaux autrefois à l’air libre

Contraintes, Nîmes et ses innondations L’une des contraintes importantes à considérer lorsque l’on bâtit à Nîmes, est celle des inondations. La ville construite au pied de vallons, est sujette à l’afflux de nombreux cadereaux (torrents généralement à secs, drainant l’eau des garrigues) dont deux sont très importants. Le cadereau d’Alès d’abord, qui passe aujourd’hui sous Nîmes, et le cadereau d’Uzès, qui s’écoule également en son centre. La rivière du Vistre ceinture l’agglomération en aval et recueille ses eaux. Enfin, la source de la Fontaine est située dans le jardin qui porte son nom au centre ville. Pour ces raisons, Nîmes fut victime de grandes inondations. Les plus anciennes recensées datent de 1334. En 1557, les pluies furent telles que des vestiges romains fut déterrés et découverts. La dernière catastrophe est celle du 3 Octobre 1988, où le niveau de l’eau fût par endroit de 4m20. La terre d’été trop sèche pour absorber les eaux, les cadereaux et les cours d’eau situés sous la ville en sont la cause. En effet, une rivière depuis la source de la Fontaine, s’écoulait autrefois dans la ville. Elle a été recouverte. Au lendemain des inondations de 1988, le maire Jean Bousquet crée le Plan de Protection Contre les Inondations (PPCI), vaste programme d’aménagements comprenant un système d’alerte. Après celles de 2005, la ville se tourne vers l’Etat pour redonner souffle à cette politique de prévention et le programme Cadereau nait en 2007. Les ouvrages comprennent des grands fossés et des bassins de rétention qui absorbent les eaux en amont. L’aménagement du cadereau d’Alès, en zone urbaine dense, fut le dernier chantier: il a été inauguré le 15 Juin 2013. Le site


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes 43 universitaire élaboré par les ateliers Grumbach, prend en considération ces risques. Ils ont crée un canal vert, permettant de récupérer et d’absorber les eaux pluviales. Ce projet a reçu le prix « d’éco-quartier ». Contraintes, Conservation de tous les arbres de cet artère vert Les arbres centenaires, prétexte à la polémique passée, ne doivent être abattus. Quatre rangées bordent le boulevard. L’espace laissé entre chacunes d’entre elles est suffisament large pour concevoir une voie de circulation, comme le démontre également les anciens tracés. Les racines des arbres doivent respirer.

1

2 1 La source de la Fontaine, en plein centre ville, est à l’une des causes principales des inondations qui sévissent annuellement. Elle est aussi l’origine de Nîmes, de son développement antique et médiévale. ref: plongeesout.com 2 Projet de la cité universitaire, primé écoquartier, Atelier Grumbach, en cours ref: objectif-lr.com


44 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes

QUARTIER GAMBETTA en pente et sinueux

CENTRE HISTORIQUE à majorité piéton 1


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes 45 Contraintes, La voirie Dans le réaménagement du boulevard, l’un des premiers objectifs sera d’établir un shéma de circulation performant. La difficulté réside dans l’afflux de véhicules d’Est en Ouest face aux nombreuses voies Nord Sud. Ces intersections sont aujourd’hui régulées par des panneaux «cédez le passage», donnant la priroté aux voitures du boulevard. Quatre feux tricolores ponctuent son parcours. Deux aux extrémités gèrent l’écoulement Nord et Sud. Deux autres cèdent un temps de passage pour les piétons principalement. Leur traversée pourrait néanmoins se faire de manière plus spontanée. La circulation des voitures aujourd’hui saccadée pourrait se fluidifier. Les trémies ensuite, pincent le boulevard sur 50m. La voie de bus se confond avec celle des voitures, et la voie dédiée au stationnement disparait.

2

1 Etat de circulation au quartier Gambetta dont le boulevard Gambetta constitue le tracé Est-Ouest le plus proche. 2 Rétrécissement de la chaussée au niveau des trémies. 3 Evolution de la circulation sur le boulevard

3


46 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes Etude effectuée sur une moyenne de trois séries à partir de 13h15, un jeudi en Janvier, période scolaire, nombre de véhicules par minutes

Place Saint Charles 2 voitures

Trémie Sens opposé

3 voitures descente

Parc de la Bouquerie 2 voitures montée 20 voitures 1 bus Intersection régulée par des feux

1voiture Square Antonin

Double voie pouvant être unie

14 voitures 1 bus 17 voitures 1 bus

Trémie 1 voiture

19 voitures 1 bus Rétrécissement de la chaussée (-1voie)

2 voitures

3 voitures La coupole, passants 4 entrés 3 sortis 3 arrêtés

24 voitures


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme Contraintes 47 Hôtel des Impôts 0 voiture 0 voiture 1 voiture descente montée Densité circulation demande conservation des feux?

36 voitures 14 voitures

Trémie Trémie Trémie Place des Carmes

voie sortante double sens voie entrante

2 voitures

Double voie

trémie sortante du bd

pouvant être unie

trémie entrante sur bd arrêt de bus zone difficile

12 voitures Double voie pouvant être unie

12 voitures

intersection dense feu tricolore Le boulevard à toujours la priorité (panneaux cédez le passage)


48 REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme MOBILIER Eclairage performant Assises Bornes à vélo Bennes et corbeille Station BHNS «Coupole-Gambetta» (1) Station BHNS «Porte d’Auguste» (2) Stations d’au moins 24m (longueur BHNS) Arrêts de bus VOIRIE 1 voie BHNS en sens Ouest-Est de 3m50 1 voie bus sens unique (peut être partagée) 1 à 2 voies voiture à sens unique (min 3m00) 2 voies cyclables de 1m30 à double sens Des aires pour les livreurs, les éboueurs Signalétique efficace Square Antonin

CONTRAINTES Veillez à l’absorption des eaux pluvieuses N’abattre aucun arbre Les trémies ne peuvent être déplacées

E 1/2.500

N

Parc de la Bouquerie

1


REQUALIFICATION DU TRANSPORT: Programme 49 ESPACE PUBLIQUE Place Saint Charles

Réhabiliter les places Aménager le trottoir pour le piéton Aménager le trottoir pour les commerces Zone de repos (parc, tables) Zone d’activité (pétanque, aire de jeux) Accueillir l’événement (brocante, férias...)

PIÉTONS Accessibilité PMR et malvoyants Sécurité contre les cycles et les voitures

Place des Carmes PARCOURS BHNS 2

Transit trajet cours/long place des Carmes Desserte du côté du centre ville


50


51

CONCLUSION Le programme dit officiel, formulé par la mairie est encore à même de changer, du moins, ce qui en est communiqué. Les grandes lignes concernent la voirie, avec la ligne de BHNS qui roulerait à droite pour desservir directement le trottoir du centre ville et les galeries commerciales de la Coupole. Le sens de circulation serait donc inverse aux voitures. Cette intention pourrait être requestionnée pour valoriser le quartier Gambetta. Néanmoins, le parcours TCSP dessiné et la transition en le trajet court et le trajet long sont définis par ce sens Ouest Est. Il faudra être particulièrement attentif à l’implantation de la ligne dans le tissu urbain, aux intersections avec les rues provenant du Nord et du Sud, et à la cohabitation avec les autres modes de locomotion tels que la voiture, mais également le vélo. Le boulevard demeura le seul tracé continu d’Est en Ouest. Il sera donc toujours très utilisés par les véhicules individuels avant que la culture du transport change. Concernant les espaces publics, la ville parle de reconquête des places. Il y a bien là l’intention de créer de la convergence sur le boulevard. La grande qualité à travailler dans une ville telle que Nîmes, c’est la culture du vivre dehors qui existe. En effet, les populations sont prédisposées à profiter des espaces extérieurs. Il s’agit alors de servir cette demande. Le projet de l’agence Wilmotte a conféré à l’avenue Jean Jaurès des espaces socialisants comme des terrains de pétanque, des aires pour enfants. Ville du Sud, Nîmes jouit de climats généreux qui incitent l’utilisation de ces espaces toute l’année, ce qui se confirme sur le site. Suivons ce constat. Les pans de pelouses, bien qu’exigus, du projet de réhabilitation de l’avenue Feuchère de l’agence Marguerite et son cours d’eau artificiel sont très fréquentés. L’apport de «nature» est une alternative au minéral qui fonctionne aussi. Tirons les positivités des projets effectués. Le programme ainsi, peut s’élargir, accueillant l’activité pérenne, ponctuelle et événementielle. Enfin, ce qui est implicité, c’est la conservation de l’esprit «tramway» du système de BHNS nîmois. La charte de mobilier doit être conservée pour la cohérence et la continuité de la ligne. Il pourra être envisager de la décliner, tout en conservant ses codes. L’ensemble du réaménagement apporté par la T1 devra être suffisamment réussi pour pallier aux polémiques passées.


52

LOCALISATION Boulevard Victor Hugo Parc de la Bouquerie Square Antonin

La ville de Nîmes se situe le long de la côté Méditerranéenne, entre Montpellier et Marseille. Le boulevard Gambetta est limitrophe au centre ville. Situation idéale et stratégique en terme de fréquence de l’utilisation par les piétons.


53 Boulevard Gambetta

VOCABULAIRE

Boulevard Amiral Courbet

La Coupole: il est l’unique centre commercial du coeur de ville. Sur trois étages, il possède à son rez-de-chaussée «les halles», un marché couvert et populaire.

Place Saint Charles Place des Carmes

La rue Générale Perrier: c’est la principale rue commerçante de l’Écusson. Elle le traverse et constitue un axe pour les voitures et les piétons, où la cohabitation est aujourd’hui en faveur du passant. Sa

Ecusson

traversée est spontanée. Quai de la fontaine: eaux non recouvertes qui trouvent leur origine à la source de La Fontaine, situé à l’Ouest, au Jardin du même nom. L’ensemble constitue un trame verte.


54 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Situation dans la ville

le quartier le quartier de Les collines de la «Rome française»

la Fontaine

Gambetta Boulevard Gambetta ECUSSON, le centre historique Boulevard Victor Hugo

le quartier Richelieu

Boulevard Amiral Courbet


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Situation dans la ville 55

RENOUVELLEMENT DU CENTRE Quartiers attenants Situation privilégiée dans la ville Le projet prend place sur le boulevard Gambetta, un des tracés les plus importants, de par son taux de fréquentation et sa localisation en centre ville. Il fait figure de limite entre quatre quartiers dont deux seulement établissent un réel lien avec lui: l’Écusson au Sud et le quartier Gambetta au Nord. Pour le reste, il s’agit à son Ouest du parc de la Fontaine (1) et à son Est, le quartier d’habitation Richelieu (2), séparé par la place des Carmes. Si le quartier Gambetta est le centre ville ont plus d’impact, c’est simplement au travers leur proximité, l’imbrication de places sur le versant Nord du boulevard, et l’importante fréquentation des équipements (pour le centre ville) qui génère des flux.

1 2


56 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants L’Écusson

2

5

1

2

3

4

5

6

3

4

évènements urbains

évènements architecturaux

1

6


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants L’Écusson 57 L’Écusson, quartier Sud actif Le centre de Nîmes (3), dit l’Écusson est très éclectique. Témoin de la ville médiévale, il abrite également de nombreux hôtels particuliers du 18e siècle. La plupart des seuils sont annexés de boutiques, restaurants, cafés, et des professions libérales, bien que la politique actuelle soit axée sur la délocalisation en faveur de la périphérie, ce qui tendrait néanmoins à changer depuis peu. Le Nord Est semble être l’extension du quartier Gambetta. En effet, on y trouve les mêmes traits architecturaux, le même silence. Mettre au jour ce lien par un échange plus évident entre les quartiers déploierait le centre aujourd’hui cloisonné par le boulevard Gambetta. Une rue parallèle segmente l’Ecusson: la rue Général Perrier, reconnaissable par ses immeubles plus prestigieux. En sens unique, elle est empruntée par de nombreuses voitures. Néanmoins, de par l’afflux de piétons, un traitement au sol en pierres claires et l’absence de hauteur de trottoirs, les véhicules ralentissent, leur bruit s’estompe, étouffé sous celui des promeneurs. La rue demeure rue, et non l’axe de circulation. Il s’agirait donc de dupliquer la rue Général Perrier, d’utiliser la même stratégie puisque l’expérience est positive, et crée un axe du centre, et non une limite. 3

E 1/20.000 N


58 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Le quartier Gambetta

évènements architecturaux

2

6

1 1

2

3

4

5

6

3

5

évènements urbains

4


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Le quartier Gambetta 59 Le quartier Gambetta, un Nord inactif Le quartier Gambetta (1), dont l’inattractivité contribue à la seule fonction unidirectionnelle du boulevard, voit son histoire expliquer son état d’inertie. Situé sur les débuts de vallons, il resta durant plus de 150 ans, derrière la forteresse médiévale, un rassemblement des populations pauvres. Désynchronisé avec l’évolution interne du sud et de la cité, ses stigmates sont aujourd’hui encore visibles. En effet, le quartier ne possède pas d’infrastructuress. Il est pour l’essentiel constitué d’habitations, dont le R+3 est son nombre d’étages le plus élevé. Le foncier étant très attractif, les populations pendant longtemps furent espagnoles et portugaises. Elles demeurent, et le quartier voit également de plus en plus de maghrébins l’habiter. Jean-Marie Marconot, sociologue, dénote, après une étude de ce quartier, que ses populations sont à majorité étrangères, à la recherche d’emploi et vieillissantes. On y voit également de moins en moins d’habitants (41% des hab à Nimes sont propriétaires, 24% ici), de nombreux appartements vacants (23% du logement n’a pas de locataires réguliers). La faculté Vauban, forte de plus de 3000 étudiants, n’a pas d’incident majeur sur le quartier. Ses murs épais se fondent dans le paysage, elle suit le tissu urbain et aucun commerce, snacks n’existe aux abords. Les étudiants doivent donc descendre sur le boulevard Gambetta pour y trouver un peu de vie. Il apparait donc une catégorie intéressante qui contribuerait au dynamisme du boulevard. La place Saint Charles, enfoncée dans le quartier, pourrait également appuyer son rôle de lien avec le boulevard Gambetta.

1

E 1/20.000 N


60 UN PIED DEDANS: Le périmètre Le quartier Gambetta attenant


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Le quartier Gambetta 61 La majorité de logement mais aussi la faible présence, excepté sur certains axes, de voitures en circulation apportent un calme sonore. Les trottoirs restent néanmoins terrains de stationnement, légaux ou non, des véhicules bien que les habitants souhaiterait, dit J.M Marconot, ne plus accueillir les voitures «des autres» (37% d’habitants n’ont pas de voitures contre 18% à Nimes). La quiétude sonore et l’abondance de ruelles médiévales font de ce quartier un espace porteur d’expérience nouvelle: celle de la flânerie et de la découverte. La théorie de la fripe/frime/frite du centre ville de Abraham Moles légitime cette pensée. Le Gambetta permet de trouver des qualités similaires à celles cherchées dans le «vrai» centre, sans le far touristique. Laissez-vous, par cette description, porter dans ces rues... Nous sommes le 18 Septembre 2013. Il est 11h43 à votre montre. Vous déambulez dans les ruelles, à l’ombre, au soleil. Les contrastes sont forts. Cette lumière du sud qui perdure… Au loin, vous devinez un chat. Il se glisse agilement sous une voiture, attendant que vous passiez votre chemin. Les chats sont maigres. Le martellement de deux ferronniers résonne. Une fenêtre ouverte vous laisse voir la télé de cet homme. Une odeur de légumes s’immisce dans vos narines. Il est 11h56. Vous découvrez une ruelle. Des dessins à la peinture couvrent un volet. Une petite dizaine de pots de fleurs sont dans la rue, extension du chez soi. Des enfants au loin. Ils rentrent de l’école. Vous approchez peu à peu du boulevard Gambetta, et là vous comprenez le terme de «ville » par le bruit qui vous absorbe. Le quartier, à quelques secondes du centre, est un lieu calme, l’explorateur fantasmant d’être seul à la découverte d’autres monuments comme le Castellum d’où provenait l’eau du Pont du Gard.

1 1 Vidéos du quartier Gambetta, septembre 2013 représentatives de l’ambiance. Théorie fripe/frime/frite d’A. MOLES La fripe débute avec la prise de conscience de la valeur du centre ville. Les façades sont ravalées, les leaders du comportement artistique et intellectuel viennent s’installer... La fripe devient signée, chère. C’est l’ère de la frime. La frime historique. Les petits commerces du quotidien sont substitués à pour les besoins du touriste. Le centre devient «le haut lieu de la caméra», de nombreux snacks s’implantent. C’est l’ère de la frite. «Un nouveau cancer s’installe dans le centre ville, celui-ci retourne à une nouvelle dégradation du luxe que ses édiles n’avaient pas prévue.


62 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Pourtour de l’Écusson Boulevard Gambetta ECUSSON

Le boulevard Gambetta: périmètre du centre Pourtour de l’Écusson: trois boulevards de même morphologie 1

2

Le boulevard Gambetta appartient à un ensemble de trois voies dessinant le coeur nîmois. Leurs morphologies se confondent tout comme leurs versants, sensiblement identiques. Le boulevard Gambetta appartient à l’un des tracés majeurs de la ville.

3

E 1/20.000 N

1 Boulevard Gambetta 2 Boulevard Victor Hugo 3 Boulevard Amiral Courbet 4 Gare routière et ferroviaire

4

Malgré sa situation privilégiée, celui-ci se voit de plus en plus isolé de l’effervescence du centre, qui se développe au Sud. Le boulevard Victor Hugo et le boulevard Amiral Courbet qu’il rejoint à ses extrémités Est et Ouest, participent eux au dynamisme de Nîmes, devenant de véritables espaces attractifs. Leur fréquentation est due au rayonnement produit par le parvis des Arènes au Sud, événement urbain et touristique (300.000 visiteurs annuel pour une commune de 142.000 habitants), et à la proximité de la gare routière et ferroviaire au Sud Ouest, utilisée chaque jour par les nombreux habitants des villages alentours.


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Pourtour de l’Écusson 63

COUPE BOULEVARD VICTOR HUGO

COUPE BOULEVARD GAMBETTA

E 1/800

COUPE BOULEVARD AMIRAL COURBET


64 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Pourtour de l’Écusson

1

2

3

4

E 1/20.000 N

1 Rayonnement de l’angle sud (Arènes-Esplanade) 2 Perméabilité de l’Écusson rue Générale Perrier 3 Équipements déterminants dans la constance de fréquentation 4 Seuils dédiés à la restauration


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Pourtour de l’Écusson 65 Pourtour de l’Ecusson: disparités entre les boulevards Les équipements (3) contribuent également à l’afflux de passants. En effet, le Victor Hugo porte en son sein l’un des plus importants lycées de la ville (le Lycée Daudet). Un lycée, contrairement à un collège, induit forcément des groupes à l’arrêt puisque les étudiants sont autorisés à sortir entre les cours et aux heures des repas. De nombreux commerces, snacks et café, sont constamment utilisés en semaine sur le boulevard (4). Leur multitude crée aussi l’attraction pour les promeneurs du week end. Outre la présence de quelques monuments comme le célèbre Carré d’Art de Sir Norman Foster ou la maison Carrée, ces deux boulevards sont poreux (2), notamment le Victor Hugo très ouvert sur le centre et ses commerces. On y voit également des banques, de nombreux libéraux... La rue général Perrier (5) qui les joint est de surcroit la plus attractive. Elle est bordée de nombreuses boutiques et longe l’unique centre commercial du coeur de ville , La Coupole, avec en son rez-de-chaussée «les halles», marché intérieur matinal. Le boulevard Gambetta, d’aspect identique que les boulevards Victor Hugo et Amiral Courbet, se trouve moins attractif car il ne possède pas d’ouvertures importantes sur le centre. Celles-ci seraient donc à développer, favorisant l’échange piéton. Le centre commercial de la coupole (à droite sur la photographie), relie, de manière intérieure, la rue générale Perrier et le boulevard Gambetta. C’est une perméabilité à amplifier.

5 5 Le 22 décembre rue Général Perrier


66 22

Equipements existants au Nord du centre ville ECOLES SPORT COLLEGES FACULTES MONUMENTS AIRES DE JEUX 1 Hôtels 2 Théâtres 3 Laposte 4 Centre commercial 5 Planétarium 6 Carré d’art 7 Musée du vieux Nîmes


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Quartiers attenants Pourtour de l’Écusson 67

1

2

3 E 1/20.000 N

Nature des équipements et influences sur les espaces urbains

4

5

1 Parcs (vert), arbres (hachurés), places (rouge) 2 Hauteur bâtis 6 à 10m (hachures blanches) et 10 à 14 m (hachures jaunes) 3 Habitations (hachures noires) et lieu de travail (hachures rouges) 4 Générateur de richesse (rouge) et abandonné (ocre) 5 Echelle d’influence internationale (rouge), communale (hachures) et locale (gris)


68 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie

E 1/400

1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie 69

Le boulevard Morphologie De part la continuité de son bâti, à la fois des seuils rigoureusement alignés, mais aussi des hauteurs dont les variantes (de 1 à 2 étages) sont dissimulées dans la canopée, le site ne trouve d’irrégularité que dans l’église de Saint Baudile. Son importante largeur repousse toute sensation d’enfermement. A ses extrémités se trouvent deux places d’envergure importante.


70 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie

3

2

hauteur moyenne 5cm stationement légal

hauteur moyenne 5cm usage mixte

hauteur moyenne 10cm espace piéton 1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie 71

2m04

6m08

57s

4 54s

5

1 Les trottoirs pout piÊtons et voitures (clair) 2 Les bords du bâtis 3 Les arbres 4-5 Mesures temporelles et spatiales


72 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie 1 La voiture assiège aujourd’hui toutes les places. Le square Antonin est réduit au rôle de rond point, dangereux d’ailleurs, mais toujours utilisé pour manger, se reposer avec sa poussette... Le parc de la Bouquerie est régulièrement fréquenté. La place Saint Charles héberge quelques sans abris, et elle est pour sa majeure partie traversée en diagonale. La place des Carmes enfin est un grand vide. Quelques groupent reposent néanmoins sur le parvis de l’église près de la faculté Vauban.

1

2

Place Saint Charles 2

3

Parc de la Bouquerie

Place des Carmes Square Antonin 1

4

2 La rue, régulier couloir de voitures, est mangée par la chaussée.

3

1

4


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Morphologie 73

2

1

3 2

4

1 2

3

4

La morphologie urbaine du boulevard est régulière, ponctuée par quelques places. Des travaux ont été établis au 19e siècle pour veiller à l’alignement rigoureux des façades. L’architecture dessine le site. Il a été pensé comme le négatif de la ville, à savoir le vide, et cette conception a toujours effet sur le promeneur qui le arpente. L’ architecture, qui dessine ce boulevard, contribue également à la rare monotonie du site. A la fois, de par ses divergences générales comme les rythmes des bâtiments, mais aussi par son écriture détaillée.


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74 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Le b창tis


Typologie du bâtis, différentes perceptions

REALISE PAR UN PRODUIT AUTODESK A BUT

RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Le bâtis 75

Le rythme monotone qui pourrait être attendu par la similarité des volumes est ici absent. Le boulevard Gambetta est vivant et il évolue. Ce constat révèle une spécificité qui le démarque de ces axes de ses voisins.

Vue planaire: la diversité architecturale s’affiche aisément. L’ouest se pare d’îlots constitués de peu d’immeubles. Le plan est lisible, rigide et à son centre, généralement vide. Cela présage des espaces intérieurs plus grands. Il y a généralement moins d’étages, pour des hauteurs semblables aux immeubles de l’Est. Les hauteurs de plafond seraient plus importantes aussi. A l’Est en effet, l’îlot est plus divisé, et sa composition intérieure plus anarchique. Biensur, le far «façade», ne laisse voir cette cacophonie.

Vue depuis la rue: la réalité demeure que les nîmois, nez au sol, n’admirent que les trottoirs. Lorsqu’on lève la tête, les seuils sont plus attractifs à l’Est. Les fenêtres le disent: vous trouverez des barreaux sur l’essentiel des rez-de-chaussée de l’Ouest. Enfin, on est aveugle, si ce n’est l’hiver, aux différentes hauteurs du bâtis, caché derrière la canopée des platanes et des micocouliers.

3 1 Évolution de l’îlot: les immeubles sont plus spacieux à l’Ouest (haut) qu’à l’Est. 2 Évolution des façades. On peut lire à l’Ouest une hiérarchisation des étages qui disparaît à l’Est. 3 A l’Ouest, les immeubles sont plus finement travaillés et les fenêtres des rezde-chaussés possèdent des grilles. Le discours devient plus familier à l’Est.

A BUT EDUCATIF

Vue élévation: ces divergences masquées par les alignements extérieurs, ne peuvent mentir sur la cadence produite par les différents édifices. Les parcelles Est offrent au passant des façades plus étroites, alternées fréquemment. Le dessin des façades ouest est évidemment plus minutieux que celui de l’Est. Néanmoins, celles-ci émanent un silence bien plus grand qui pèse sur l’atmosphère générale du site.

ODUIT AUTODESK A BUT EDUCATIF


76 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Le b창tis

1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Le bâtis 77 L’architecture détermine et témoigne à la fois les différentes qualités de vie. L’échelle des loyers pour un R+2 varie d’environ 300 à 500 euros sur cette même rue. La qualité de vie des espaces aussi est enfantée. Les façades claires de l’Ouest, qui abritent de nombreux professionnels libéraux, sont bien entretenues. A l’Est, elles grouillent des différentes plantes et de linge au balcon, lorsque l’immeuble n’est vacant ou abandonné.

Immeubles prestigieux Bâtis abandonnés

Écriture urbaine, parasites et illisibilité sur le boulevard Une homogénéité visuelle existe. D’abord, par les arbres et leur tapis d’ombre. Ensuite et surtout, par l’illisibilité causée par la chaussée et le mobilier urbain. Une déclinaison existe, essentiellement fonctionnelle. Quelques blasons nîmois portant l’emblème du crocodile ornent les bornes délimitant l’espace trottoir de l’espace viaire. Deux oliviers entourés d’un muret de pierres sèches marquent l’entrée du centre commercial. Seules références aux traditions paysagères de la région, les pierres en deviennent anecdotiques. Les luminaires se perdent sous le feuillage. Les barrières sont usées comme porte vélo, les marches comme assises. Quant au traitement de sol, il est tout du long une membrane de bitume, percée de part et d’autre par les racines imposantes des arbres, terrain des peintures vieillissantes, des grilles et des plaques d’égout dispersées. La lumière sur le site estompe ces lacunes. Les ombres contrastées, don naturel estival, embellissent et atténuent les parasites urbains.

1 Le mobilier urbain n’attire pas l’attention mais il est parasitaire et contribue à la complexité visuelle du boulevard. De plus, il n’est pas toujours adapté aux besoins. On verra par exemple bon nombre de personnes s’assoir sur les marches, des vélos accrochés aux barrières de sécurité... Ces formes d’appropriation pourraient être revisitées.


78 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Les équipements

Eglise Laposte Trémis

P

Espace vert Bar nocturne

Parc de la Bouquerie

Maison des Grands Travo2 Nîmes Centre commercial de la Coupole Fleuriste

Square Antonin


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Les équipements 79

e

Place Saint Charles

Hôtel des Impôts Arret de bus

Bar, café, restaurant Bureau de Garnison et centre de formation de l’Armée de Terre

Place des Carmes magasin alimentaire

Porte d’Auguste

Fac deVauban


80 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Les équipements Equipements, proximité des pôles importants du centre ville 2

6

3

1

5

5 min de marche E 1/20.000 N

Pôle diurne

4

Pôle nocturne

Si l’on ne se fie pour le boulevard Gambetta qu’à la simple description de ses équipements, celui-ci semblera dénué de toute lacune. Tout d’abord, bien qu’il s’enferme sur lui même au Nord, il demeure proche des pôles majeurs du centre. Sur sa jonction avec le boulevard Victor Hugo se trouve le premier point d’eau menant au Jardin de la Fontaine (6). Il est surtout actif l’été, accueillant différents spectacles, et il est usé par les joggers qui longent le boulevard pour y accéder. Nous sommes aussi à 4 minutes à pieds de l’ensemble Maison Carrée / Carré d’Art (1), fort de ces nombreux flâneurs et entouré de nombreux cafés et restaurants. Les marches du Carré d’Art sont un micro espace à elles seules, puisqu’il y a toujours des personnes assises sur leurs pierres. A l’extrémité Est repose la Porte Auguste romaine , l’église majestueuse de Saint Baudille, construite d’après concours au 19e siècle, et une annexe de la Faculté de Vauban (3). Le Sud de la place est donc plus actif que le Nord, caché derrière l’église. Sur le boulevard, de nombreux coins de restauration bordent la voirie et la place des Carmes. Des façades centenaires, des platanes et des micocouliers d’époque perlent la voie, créant une continuité et une cohérence sur tout le périmètre de l’Écusson. Le centre commercial de la Coupole (2) est un lien urbain entre le boulevard Gambetta et le centre ville, par la rue Général Perrier. Sa parties Nord est moins utilisée soit, néanmoins, on trouve, durant la journée, toujours une à trois personnes qui attendent, assises sur les rebords. Les Arènes (5) et l’Esplanade (6) au Sud sont les places de plus grandes dimensions, proches des gares ferroviaire et routière. De nombreux établissements actifs les entourent, assurant une continuelle fréquentation des espaces urbains et une animation omniprésente.


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Les équipements 81

Cafés, bars, restaurants Cafés, bars, restaurants

Centre commercial la Coupole Cafés, bars, restaurants Cafés, bars, restaurants Cafés, bars, restaurants

Place des Carmes Square Antonin 1

Eglise Saint Baudile Libéraux, logements Libéraux, logements Libéraux, logements

Quartier Gambetta 1 Hiérarchisation du taux de fréquentation des seuils du boulevard Gambetta


82 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Des dĂŠplacements fonctionnels

1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Des déplacements fonctionnels 83 Des déplacements majoritairements fonctionnels Si l’on unit la carte des évènements urbains d’intérêt avec celle des zones recueillant le plus d’usagers, il n’apparait pas de superpositions. La mobilité piétonne usée comme moyen est majoritaire sur l’ensemble du boulevard. A ces flux s’additionnent des véhicules. Le boulevard Gambetta est noyé par ses fins fonctionnelles omniprésentes.

bar nocturne

cafés, bars

espace vert

prostitution

Il en résulte une zone piétonne séquencée de micros espaces et en pleine inertie. Peut-être même qu’on ne peut prétendre à un espace latent, puisqu’il serait alors insinué un changement futur. Or, rien ne le laisse aujourd’hui présager sur le site. Les façades parlent d’hier mais ne sont pas regardées, il n’existe aucune trace au sol des rails des tramways, de l’ancienne charpente métallique du marché, de la forteresse. Le boulevard a renié ses racines, et essayer d’en reparler tomberait très vite dans le pastiche.

Laposte arrêt de bus espace vert

Disparités Est-Ouest des seuils La réalité sur le terrain est visible au simple relevé des seuils. En effet, de nombreux reliquats existent et démarquent le Gambetta. Des habitations sont délaissées, des restaurants abandonnés, de nouveaux cafés ferment... De nombreux passants sont acteurs du site, mais les trajets demeurent pour l’essentiel des moyens. Peu de personnes s’y arrêtent ou flânent. Il y a néanmoins quelques habitués comparses de ce paysage. La qualité des équipements évolue avec l’architecture d’Est en Ouest. Si l’on suit le relevé de façade, on saisit ce changement social vieux de trois siècles. A l’Est, on trouvera des bâtiments abandonnés, puis des snacks, des kébabs, des magasins d’alimentation générale.

snacks 2

arrêt de bus

centre commercial

snacks

snacks FAC

1 comparaison des pôles de centraliés, seulement fonctionnels (logos) avec les zones potentielles de par leurs attraits spatiaux (volumes et leur photos). Il s’en dégage une superposition de deux parcours au rythme différent, l’un lent, l’autre plus rapide. Peut-être peuvent-ils être matèrialisés par le projet? 2 Répertoire des pôles fédérateurs nocturnes et diurnes du boulevard.


84 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Disparités Est-Ouest des seuils

1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Disparités Est-Ouest des seuils 85 On se rapproche de l’Ouest, on voit une pharmacie, un fleuriste, des professions libérales, des restaurants, un « sushi », établissement nouveau, en « vogue » et au prix élevé à Nîmes. La description semble clichée, pourtant elle ne fait que dépeindre la réalité. Le quartier Gambetta, d’abord très espagnolisé, accueille aujourd’hui de plus en plus de maghrébins. Il étend cette spécificité jusque sur l’Est du boulevard. La population est mixte, mais pas mélangée. Disparités Est-Ouest des flux Les flux piétons découlent de cette répartition. A l’Est, c’est une population présente du matin au soir dans les cafés, dans les kébabs… Ils sont pour l’essentiel des hommes. Les femmes passent, d’avantage entre midi et deux, accompagnées des enfants de l’école. L’Ouest, proche des quais de la Fontaine, qui est le quartier le plus cher de la ville, voit les employés, les libéraux, les lycéens arpenter ses trottoirs, et s’arrêter pour certains, lors du repas du midi, dans un des restaurants ou dans le parc de la Bouquerie. Les grands points de pause à noter sont les deux arrêts de bus et l’entrée du centre commercial de la Coupole où l’on trouvera presque toujours des gens assis sur le rebord des vitrines. La place Saint Charles enfin, abrite toute l’année les mendiants d’été de la Bouquerie, le parc étant annexé dès la rentrée d’employés et d’ étudiants. D’autres espaces forts de déplacements piétons, sont l’hôtel des impôts de la place des Carmes, et l’hôtel de Poste.

1 Élévation des rez-de-chaussées des façades sud, d’où est retranscrit l’évolution des commerces implantés, des ambiances, et des interactions habitat / rue.


UN PIED DEDANS: L’axe DU CENTRE: unidirectionnel Le boulevard Imperméabilité Imperméabilité 48 86 RENOUVELLEMENT

1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Imperméabilité 87

1

2

Le boulevard Gambetta, voie longitudinale Imperméabilité Est-Ouest du boulevard Gambetta D’avantage que ses deux axes voisins, le boulevard Gambetta épouse aujourd’hui la forme d’un couloir longitudinale. Ponctué de places non exploitées, ses rues transversales s’empruntent peu, bien que raccordées au coeur de ville. Il clôt le centre, isolant le quartier Gambetta au Nord. Différentes approches du site existent. La première est continuité, aux deux extrémités. Le prolongement visuel, avec un même gabarit d’espace, est aussi sonore. La seconde forme est la rupture, que l’on vienne d’une rue du Sud ou du Nord. Le contraste est plus fort depuis le quartier Gambetta isolé des bruits et peu fréquenté par les piétons, car il n’abrite pas d’infrastructure. Des places créé une porosité et un seuil intermédiaire.

E 1/15.000 N

3

3 typologies de seuils: continuité (1), rupture (2) et transition (3)


88 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Imperméabilité

1

2 1

3

2 1 Transition place St Charles et Parc de la Bouquerie 2 Au 18e siècle le boulevard présentait plus de perspective, notamment à la Bouquerie, le taux d’espace vert n’a pas beaucoup évolué 3 Le couloir Gambetta 4 Le Gambetta était une forteresse jonché de trois portes 3


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Imperméabilité 89 le quartier Gambetta. Il s’agit du square de la Bouquerie (1) et de la place Saint Charles (3). Ces espaces sont évidemment clé dans un projet de requalification de quartier. Le square qui était autrefois lié à la place de la Révolution (2), formait un accès direct et visuel sur la citadelle de Vauban. L’ensemble est aujourd’hui scindé par un îlot et par la circulation routière qui l’empoigne. Il n’est qu’un pan de pelouse, jonché de quelques plantations, entourant une fontaine désuète. La place de la Révolution elle, juste à son Nord, demeure. Son imbrication dans le tissu urbain offre toujours ce lien avec le Nord du boulevard. La place Saint Charles quant à elle, est un vide à traverser en diagonale. Elle porte, avec le square, les seuls bancs du boulevard. Une fontaine l’habille, un alignement de pins brise de ses racines les dalles au sol. Elle a perdu l’aspect sociable passé lorsqu’un marché sous une charpente métallique existait. Cette diversité multiplie les expériences proposées par le site. Il ne faut pas homogénéiser les espaces servants, mais il faut rompre avec la répartition actuelle, n’engendrant qu’une lecture axiale du boulevard.

2

1 4 3 2

Imperméabilité, les stigmates d’un passé L’explication du vide longitudinal que constitue le boulevard se tient dans la géographie et l’histoire urbaine et politique de Nîmes. En 1687 est détruite la forteresse médiévale qui dessine l’Ecusson et ses eaux sont recouvertes. L’espace libéré forme un nouveau cours. Il devient le boulevard le plus large. Les boulevards Victor Hugo et Amiral Courbet partagent leur accès piéton avec les anciennes douves alors existantes.

4 1 Première enceinte romaine 2 Deuxième enceinte du Moyen-Age 3 Troisième Enceinte de Rohan 4 Quatrième enceinte de Louis XIV


90 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Imperméabilité

Du Moyen-Age au 19e siècle

Du 19e siècle à la moitié du 20e

Quartier limitrophe au centre qui trouve son propre axe de convergence

Le quartier Gambetta, dit Faubourg des pêcheurs

Contraintes naturelles contribuent au shéma d’évolution de la ville

1 Le quartier Gambetta, qui est le plus vieux quartier limitrophe au centre, converge et suit les axes des routes du Nord de l’Écusson. Ce prolongement et cette cohérence planaire est néanmoins atténué par le boulevard Gambetta. L’effet de rupture s’amplifie lorsque l’on quitte la vue de l’esprit pour mettre le pied sur le terrain. 1


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Imperméabilité 91 En 1889, on crée le Grand Cours, allant du square Saint Antonin à l’Ouest, à la place Saint Charles, et le Petit Cours, de la place Saint Charles à la place des Carmes. Cette construction est due à l’architecte Gabriel Dardalhion. Il y avait entre les deux une différence de niveau très considérable. Le Petit Cours était en contre-bas et se terminait par une porte dite des Casernes à laquelle on arrivait par une série d’escaliers. C’est ici que passait la nouvelle enceinte fortifiée dite de Rohan. Le niveau entre les deux cours sera plus tard rétabli et au début du 19e siècle commencera la procédure visant à l’alignement des façades. En effet, les propriétaires se verront offrir la parcelle vacante devant leur bien, où ils devront faire construire un mur ou une extension de leur appartement pour créer l’harmonie de la voie.

2

Imperméabilité, un tracé déjà dédié à la circulation

3

Le boulevard Gambetta tel qu’on le connait se dessine, et naît réellement à l’unification de ces cours en 1883. Les points importants du boulevard demeurent sensiblement les mêmes qu’aujourd’hui. La place saint Charles accueillait un marché et la place des Carmes, monumentale, était d’autant plus impressionnante puisqu’elle accueilli, avant le parvis des arènes, la Guillotine. Précurseur, l’ensemble du boulevard Gambetta portait le tramway de 1880 à 1951. Il montait dans le sinueux quartier Gambetta et couvrait l’entièreté de la ville. Le tracé dessiné aujourd’hui reprend une grande partie de ses traits.

4 2 Ancien marché place St Charles 3-4 Ancien tramway nîmois, inauguré pour sa première ligne en 1881


92 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Voirie 20.000 Gambetta / Perrier 1

80.000 1

Pompidou / Jaurès

Rupture

80.000 Talabot / Allende

2

1

2 1 Les axes de circulations nîmois sont constitués de plusieurs routes. Le Gambetta, représente l’axe Est / Ouest. Il est le seul à desservir le Nord de la ville, et le seul au centre à aller d’ Est en Ouest. Il faut sinon descendre sur le boulevard Allende (2) puisque le boulevard Talabot est interrompu au niveau de la gare. Le trajet Ouest / Est au centre, est composé de la rue Clérisseau et Générale Perrier (1). Le reliefs contribue largement aux difficultés viaires (hachures).

2


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Voirie 93 Voirie, un axe de circulation majeur à Nîmes Le passé du boulevard a influencé son caractère actuel. L’ancienne forteresse, de nos jours invisible, a isolé le quartier Gambetta, et le grand vide de sa destruction a enfanté une percée urbaine, usée comme axe de déplacement. Cet attribut fonctionnel prédominant n’est pas obsolète. Le boulevard Gambetta demeure un couloir. Il appartient au seul axe direct permettant au centre et à ses abords, de relier l’Est à l’Ouest. Les autres alternatives sont dans les hauteurs sinueuses de Nîmes, ou le boulevard périphérique. Celui-ci est également appelé Avenue Salvador Allende, seule résultante d’un travail de réhabilitation comme le déplore l’architecte Nicolas Soulier (ref : reconquête de la rue) puisque la DDE, mettant en avant les réglementations, la voiture et la sécurité, s’est opposée au projet. Les moeurs semblent évoluées. Voirie, un boulevard partagé et anarchique Sur le Gambetta, la voiture est souverraine. Il abrite non seulement trois voies de circulations en sens unique, une étant réservée au bus, mais aussi un parking souterrain et une voie de stationnement sur chaque versant, dont beaucoup de places sont illégales. Au regard des données du PDU, le transport en commun est performant et largement avantageux par rapport à la voiture. La politique des transports étant en mutation, le boulevard Gambetta pourrait bien dévêtir son costume d’axe viaire.

3 2 Des travaux aux portes du Gambetta inciteront néanmoins une réduction des difficultés de déplacements et l’afflux des voitures sur le boulevard. L’axe rouge du bas, a été terminé en 2013. C’est la réhabilitation de l’Avenue Jean Jaurès par l’agence Wilmotte. Le petit axe du milieu est appelé «la percée Clérisseau», projet mené par l’agence Grenier d’Architecture. En haut enfin, sont représentées les percées supposées par les Ateliers Grumbach. 3 Sol anarchique, résultat de différents tracés viaires, brouillant l’espace dédié au piéton et favorisant le stationnement illégal


94

Stationnement légal Voie réservée aux bus Voie voiture (1) Voie voiture (2)


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Qualités 95

Le boulevard Gambetta Qualités L’une des qualités principales du boulevard est sa lumière. Etant orienté Est Ouest, l’aube et le crépuscules dessinent de longues ombres sur le sol (expérimentation du matin ci-dessus). De plus, le feuillage des arbres peint également le site. Le boulevard prend du caractère et s’intègre à l’image typique des sites arborés des villes du Sud. Ce caractère doit être valoriser, en particulier dans les places comme la place saint Charles. Différents points architecturaux remarquables participent aux qualités et aux spécificités du boulevard.


96 RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Qualités quai de la Fontaine square Antonin

église Saint Baudille

place saint Charles

perspective sur la maison Carrée

passage couvert vie apportée par commerces et cafés

parc de la Bouquerie 5 4

6 7

1 2

2

3

1

3


RENOUVELLEMENT DU CENTRE: Le boulevard Qualités 97

4

6

5

7


98


99

CONCLUSION Le boulevard Gambetta se définit aujourd’hui au travers ses équipements et les espaces qui l’entourent, à savoir principalement le centre, sous lequel il s’efface. Si l’on n’habite pas la boulevard, si l’on ne vit dans le quartier Gambetta, on ne connaît pas le site. En effet, la population au repos qui le constitue, notamment au parc de la Bouquerie et dans les cafés de l’Est, est une population d’habitués. Cette présence rassure et confère une attractivité au site à développer. Mais pour l’essentiel, la réalité du boulevard se situe dans la chaussée prépondérante. Visuellement, elle est le seul liant entre l’Est et l’Ouest très différents. La panoplie de mobilier qui l’agrémente (barrières, plots...), les différentes couches de peintures routières au sol, parasitent le regard. Il s’agirait donc de retrouver un parcours plus clair, pour profiter pleinement des nombreuses spécificités et qualités existante. L’implantation du TCSP pourrait contribuer, par sa ligne et sa force de réhabilitation urbaine, à épurer et homogénéiser l’itinéraire Gambetta.


100

SITUATION

RENOMMEE

La ville voit son centre se paupériser au

IDENTITE VISUELLE FORTE

profit de sa périphérie. Le quartier Gambetta par exemple, est l’illustration directe de

RESONNANCE NATIONALE

cette paupérisation, déjà engagée par son déphasage historique. Il fut en effet longtemps derrière la forteresse, et isolé de tout autre équipement, notamment à cause de sa situation au pied des collines. Cependant, il est un quartier historique, prolongation supposée du centre. Or, le boulevard demeure frontière invisible de l’écusson, puisqu’il est un véritable couloir

REQUALIFICATION DU CENTRE VILLE

CONTEMPLATION RETROUVEE

EXTENSION REHABILITATION DU

urbain. Il rompt toute dilatation envisagée. Le piéton le dépossède, la voiture l’assiège. « La frontière a toujours une forme temporelle : c’est la forme de l’avenir et peut-

les objectifs

être de l’espoir », Marc AUGER, pour une UNICITE DU SITE

anthropologie de la mobilité, p19. L’afflux de voitures conjugué à l’illisibilité existante en font une site aujourd’hui hostile, dont on devient aveugle de ses qualités.

STATUT DE COEUR DE VILLE RETROUVE

les effets

les moyens


101 REDUCTION DE L’USAGE DE LA VOITURE INTERMODALITE EFFICACE

INTENTIONS Les enjeux de réaménagement de ce projet, dépassent le simple boulevard: ils sont placés dans le changement d’échelle des répercussions. La circulation désengorgée ravive le site, qui à terme déploie son attraction. Le quartier Gambetta renoue avec le centre qui s’agrandit et rayonne, jusqu’aux extrémités des lignes de TCSP. L’Ecusson retrouve sont véritable statut

DU TCSP BOULEVARD GAMBETTA

de coeur de ville. Il résiste à la tendance RYTHME PLUS LENT actuelle de modification de géographie de l’agglomération, par la pollution des

LIEN URBAIN

distances parcourues. Bien sûr, ce schéma est le scénario idéal. Comme le défend Jean Marc Offer, si l’on veut voir de réels DEPLOYER LE CENTRE VILLE

changements, la réglementation doit évoluer et être coordonnées avec les intentions de l’ouvrage. La force de Nîmes est son caractère

VITRINE NIMOISE

identitaire fort. Il ne remédie pas encore aux METTRE UN TERME A LA PAUPERISATION problèmes, mais doit largement être vecteur à suivre dans la conception des solutions.


102ENJEUX ET PROJET: DÉPLACEMENTS, la ville Revaloriser le statut de la ville


ENJEUX ET PROJET: DÉPLACEMENTS, la ville Revaloriser le statut de la ville 103

Douai Rouen

Nantes

NIMES

ENJEUX ET PROJET

1

DÉPLACEMENTS, à l’échelle de la ville (TCSP) Revaloriser le statut de la ville, échelle nationale De nombreuses villes française, sous l’aile du Grenelle de l’environnement, requalifient aujourd’hui leur territoire par le biais des moyens de transport en commun, revêtant le rôle de prétexte et de catalyseur. Une ville d’envergure se doit d’avoir son réseau de transport sur site propre.

1 Carte répertoriant les TCSP en service en France. En blanc sont les métros, en rouges les tramways et en noir les BHNS.


104ENJEUX ET PROJET: DÉPLACEMENTS, la ville Revaloriser le statut de la ville

Autoroute Vers Montpellier


ENJEUX ET PROJET: DÉPLACEMENTS, la ville Revaloriser le statut de la ville 105 Cela devient un des critères évident de la qualification d’une ville dans la culture commune. Les lignes TCSP de Nîmes ont donc la prétention de rehausser la ville à l’échelle nationale, mais aussi de devenir un modèle en la matière. C’est effectivement l’objectif qui transpire dans le discours des politiques quant au BHNS Nîmois. Revaloriser le statut de la ville, échelle régionale Au delà de la vitrine, les objectifs sont réels. Nîmes se situe entre trois villes mères: Marseille, Montpellier et Avignon. L’activité économique y trouve des répercutions. Elles peuvent être positives : Marseille fait de Nîmes l’invitée première l’année « Marseille-Provence 2013 », qui organise de nombreuses manifestations culturelles, Avignon, par son célèbre festival, amène à la découverte de la région… Elles peuvent être négatives : la faculté de médecine de Nîmes dépend de Montpellier qui accueille de nombreux nîmois post-bac dans son pôle universitaire important, la zone commerciale d’Avignon voit de nombreux consommateurs nîmois, l’aéroport ne se développe pas puisque les lignes à Marseille sont les plus importantes… Le revers de cette médaille se veut de disparaître sous la politique actuelle. Le maire nîmois par exemple, tente de rendre son indépendance au pôle d’enseignement de la ville. L’influence des villes voisines se traduit jusque dans le tissu urbain. La proximité à Montpellier, dont la croissance est en partie due à l’implantation de l’entreprise IBM initialement prévue à Nîmes, explique l’étirement de la commune au Sud Est. La TSCP palliera cette forme divergente en centralisant l’attention.

3 heures 1 heure

Train Voiture


106ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs Changer les moeurs, un stationnement omniprésent Un autre des malaises de la ville à pallier est l’inertie dans laquelle plonge peu à peu son centre. D’une part due aux zones actives du Sud dont l’ampleur croissant crée un déséquilibre, mais aussi à l’inattractivité piétonne au profit de la voiture, qui sévit.

1 trottoirs

payant 2h

3

1 payant longue durée 2

gratuit

en ouvrage double file entrées PMR

2

Ce symptôme de l’excès de véhicules à Nîmes se traduit pour commencer dans son offre de parking (1) élevée face à l’alternative TCSP. Le stationnement de la ville peut être payant sur voirie (2726 places limitées à 2h, 2230 places de longue durée), gratuit (5771 places) et 3240 places sont en ouvrage. Des parkings souterrains existent notamment un sur le boulevard Gambetta, le parking de la Coupole (2) , de 580 places dont 117 sont amodiées. Sur ce parc est recensée une centaine de places vacantes aux heures les plus chargées. De manière générale, c’est à 15h, qu’environ 200 places de libres sont comptabilisées sur les Parkings. Dans l’ensemble, le stationnement nîmois est utilisé de 95 à 110%. Le nombre de véhicules en stationnement interdit (3) est donc important. Près de 60% des véhicules en stationnement interdit sont soit sur trottoir, soit sur passages piétons, 16% sur des zones pour les activités locales comme les terrasses de restaurant… 5% sur les entrées charretières, 7% en double file et 2% sur les aires de livraisons. Ce stationnement portent également préjudice aux emplacements réservés aux PMR et aux BUS bien que peu nombreux, avec du stationnement sur les arrêts et dans leurs couloirs. Le PDU conclut que comparativement aux ratios du CERTU, l’offre de stationnement sur Nîmes est plutôt importante.


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs107 La multitude de ces véhicules engendre des méfaits directs.

4

2

Changer les moeurs, méfaits de la voiture 1

Le stationnement contribue à une pollution visuelle. Lorsque celui-ci est illicite, il aménuit l’espace sur les trottoirs, pour les terrasses, les piétons... Les routes saturées régulièrement ou constamment provoque une pollution de l’air importante. Celle-ci l’est d’autant plus à Nîmes, de part son climat chaud, le peu de pluie, et surtout, la présence de routes importante et de l’autoroute «du soleil». Celles-ci est empruntées à la fois par les usagers quotidien (employers aux villes voisines, détourner la ville pour se rendre au centre commercial Cap Costière et sa zone active,...), par les nombreux poids lourds naviguant depuis l’Espagne ou l’Italie, et enfin, par les vacanciers, en particulier l’été.

3

2

3

4

1

La pollution est également sonore. Différentes gênes existent, selon la vitesse des véhicules et la typologies de la rue, qui résonne ou non. Cellesci ont été divisées en 4 catégories par le PDU, dont la première est la plus importante. Enfin, la voiture est source de nombreux accidents. Ils peuvent être entre différents véhicules, mais aussi causer dommages aux cyclistes et aux piétons.

3

4 1 Aires de livraison (rouge) et PMR (bleu) 2 Offre des stationnements Nîmois 3 Nuisances sonores (1 est le plus bruyant) 4 Saturation constante (rouge) et ponctuelle (en jaune comme le Gambetta)


108

Boulevard Gambetta

Rue GĂŠnĂŠral Perrier Boulevard Allende

Boulevard Talabot

Autoroute

10.000 voitures/j

E 1/40.000 N


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs109 En dissuadant le transit au travers le centre ville, le trafic pourrait y diminuer sensiblement. Selon les chiffres du PDU les trafics entrants et sortants représentent 195.000 véhicules jour. Près de 20.000 véh/j seraient en mesure d’éviter le centre. L’autoroute, qui ne représente aujourd’hui que 5% des trajets nîmois, pourrait comme avec la gratuité à Montpellier, contribuer à décongestionner la ville. L’impact serait perçu sur le boulevard Gambetta, bien que les véhicules tentent déjà de l’éviter. Il reste l’un des axes les plus importants avec près de 20.000 véh/ j. La rue du Général Perrier, au sud et en sens inverse, est située entre 10 et 20.000 véh/j, circulant sur une seule voie. De moins en moins d’automobilistes l’empruntent, et leurs impact sur l’environnement du piéton est faible. En effet, n’ayant de hauteur de trottoir, l’automobiliste roule très lentement. Il doit être attentif car la traversée de la chaussée se fait sans encombre, naturellement, et pas nécessairement sur les passages dédiés.

Future gare

Gare de Nîmes

Gare de St Césaire Gare de Milhaud

Changer les moeurs, alternatives douces 84% des Nîmois habitent à moins de 300 mètres d’un arrêt de bus. Les prix de la compagnie sont très attractifs, notamment pour les étudiants dont l’abonnement est de 10euros par mois. Des estimations ont été mises au point par le PDU comparant le transport en TC et en voiture. Elles se basent sur « un aller/retour pour le motif domicile-travail ou scolaire et tiennent compte du temps de marche à pied, des temps de transports et du temps de recherche d’une place pour les véhicules. Le coût au km pour les véhicules est estimé à 0,25 euros (coût marginal + 50 % frais fixes). La valeur du temps est estimée à 12 euros / heure. Le stationnement payant par jour est estimé à 3,5 euros. Le coût du TC est estimé à 1 euro , moyenne entre les différents types d’abonnements ».

1 1 Couverture du réseau Tangobus à Nîmes


110 ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs

Stations BHNS

E 1/40.000 N

1


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs 111

1000

E 1/20.000 N

500

100

1 Taux de montées (rouge) et descentes (ocre) par jour du réseau de bus TANGO et superposition au TCSP- Echelle de la ville 2 Taux à l’échelle du centre ville

2


112 ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, la ville Changer les moeurs Changer les moeurs, TCSP revitalise et complète le TC existant

1

2 1 Voies propres au bus 2 La ligne TCSP devient le repère de la ville 3 connexion et réconciliation du centre ville avec le quartier Gambetta 4 Politique de requalification du quartier

Le réseau de bus existant reste performant mais il s’affaibli en ville par le faible nombre de voies réservées. Introduire le TCSP permet une dynamique et une clarification du transport en commun. L’intermodalité est également incitée par des parkings relais à aux extrémités de la ligne. Cette stratégie fait ses preuves puisque le parking situé près de la sortie d’autoroute est très souvent saturé. Les voitures qu’ils l’occupent sont pour la majorité celles des habitants des villages voisins. Ils se munissent alors de leur euro et se rendent en mode doux à leur destination. La place du TCSP devient alors évidente. Il est catalyseur de la mobilité douce nîmoise. Son parcours, comme démontré sur les cartes, suit les pôles de flux les plus importants, à la fois externes à la ville (zones d’affluences de l’agglomération) et à la fois internes (se calque sur le parcours de bus aujourd’hui le plus fréquenté). Il crée également le symbôle. Bien qu’il ne possède de rails pour assurer son omniprésence, le TCSP crée des perspectives. Notons tout de même que l’itinéraire ressemble parfois à un couloir, puisqu’un BHNS ne peut apporter les transversalités d’une pelouse de tramway par exemple. Il fait signe et repère, comme le serait une rivière dans la ville. Conservant la même charte de mobilier tout du long, son image n’est que plus renforcée. L’espace crée semble même attendre un véritable tramway. Les informations enfin, facilitent l’intermodalité. Tout aspire à changer les mœurs, simplement.


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENT, le quartier Revaloriser le centre ville 113 ENJEUX DEPLACEMENT, à l’échelle du quartier Revaloriser le centre ville Comme évoqué dans l’analyse de site, le coeur de ville nîmois est proie à la paupérisation. D’une part, de nombreux logements sont vaccants alors que les populations en périphérie et dans les villages alentours ne cessent d’augmenter, et d’autre part, des commerces ferment de plus en plus quand se développent des zones actives au Sud. Cette délocalisation bouleverse la géographie de la ville. Revaloriser le coeur de ville est un objectif des lignes TCSP qui s’y croiseront. L’intersection créee réhausse le coeur de ville à la position géographique de centre. La réhabilitation du boulevard Gambetta doit oeuvrer en ce sens, participant à ce rayonnement.

3

Le Quartier Nord Gambetta DES OPÉRATIONS DE REQUALIFICATION URBAINE DU QUARTIER

Connexion avec le quartier Gambetta Projet Un Toit Pour Tous 40 logements

Réhabilitation du lavoir du puits Couchoux

Projet CROUS 50 logements Etudiants

PÉRIMÈTRE OPAH PÉRIMÈTRE ZPPAUP

Percée et aménagement rue Clérisseau Perspective projet - Vue de jour - Esquisse 6 mars 2007. Luc Breguiboul & Eric grenier, architectes.

POUR RÉHABILITER LE PARC PRIVÉ Z.P.P.A.U.P

O.P.A.H R.U

Pour la gestion et la mise en valeur du patrimoine Urbain

Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat Renouvellement Urbain

Documents non contractuels. Esquisses de projet. Réalisation Compomakète 04 66 36 62 10

Le projet doit être urbanisme de lien. Il s’agit de réconcilier le quartier de l’Ecusson au quartier Gambetta. Le boulevard est aujourd’hui traité de manière longitudinale. Pour l’ouvrir, il faut créer des percées. Il ne s’agit pas d’évider au sens propre, mais plutôt de fournir ces coupes transversales existantes. Les rues actuelles sont peu empruntées par les voitures. Cependant, la chaussée occupe ces voies à 90%. Les rendre plus visibles pour le piéton, influerait de véritables intersections comme c’est aujourd’hui le cas aux extrémités de la rue Générale Perrier. Un équilibre doit s’établir entre cette porosité, reliant les quartiers, et la continuité nécessaire à l’axe menant d’un bout à l’autre de la ville. Revaloriser l’accès au quartier Gambetta pourrait envisager son essor et l’extension de l’Ecusson. Le boulevard deviendrait alors centralité.

La Ville avec un accent www.nimes.fr

4


114 ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, le boulevard Parcours longitudinal et connexions ENJEUX DEPLACEMENTS, à l’échelle du boulevard Parcours longitudinal

1

Le boulevard Gambetta conserve sa fonction d’axe Est-Ouest. Le projet doit fluidifier le déplacement. Il est aujourd’hui séquencé par quatre feux. Deux sont pour les piétons pourraient être supprimés. La vitesse si elle est plus lente mais constante, évitera les bruits de démarrage des moteurs et rendra le parcours plus rapide et agréable pour l’automobiliste. Le piéton traversera de manière plus spontannée. Une voie pourrait garder sa priorité et ne pas être interrompue. Une seconde pourrait être plus lente, offrant la possibilité d’arrêts et favoriser les dessertes transversales Nord-Sud (1). La voie de BNHS d’Ouest en Est, gardera la priorité sur les autres modes.

2

Connexions Est/Ouest - Nord/Sud

3

4

L’ensemble homogène qui constitue le centre ville comprend le boulevard Gambetta. Cette spécificité suppose une attention portée aux extrémités Est et Ouest. Une rupture brouillerai la lecture du site. Il est donc envisageable de crée une continuité, ou du moins une cohérence avec les deux autres boulevards (2). Cela étirerait le passant du Sud jusqu’au Gambetta, l’échange se faisant inconsciemment. Les connexions Nord/Sud doivent être hierarchisées (3) pour influer la traversée, équilibrer le sens de circulation, et recentraliser le boulevard. Cela se passe dans la continuité de ces ouvertures ou au contraire leur seul sens unique, et dans l’importance accordée au passage des piétons. Le prolongement des places(4) peut être envisagé dans cette même optique.


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, le boulevard Polarités 115 Traitement des polarités L’axe Est/Ouest est ponctué d’espaces et micro espaces à traiter. Il s’agit des places. Aujourd’hui, celles-ci sont totalement annexées par la voiture, avec un stationnement légal ou non. Comme indiqué par les chiffres du PDU, l’offre de parking à Nîmes est très importante. Nous pouvons profiter de ce nombre et également de l’ère qui vise à favoriser les modes doux pour réduire la quantités de ces places et libérer l’espace pour les flux piétons, les évènements... 1 Le square Antonin: rond point, il est l’espace charnière avec le jardin de la fontaine et offre une perspective sur la Maison Carrée. Son hostilité n’empêche pas sa fréquentation à amplifier. Il s’agirait alors de le libérer. Le passant doit pouvoir errer librement d’un versant à l’autre. 2 Le square de la bouquerie: l’atteindre par le Sud est un parcours contraignant. Il faut prendre le passage piéton dédié et attendre au feu. Au Nord néanmoins, la traversée se fait sur une seule voie où les véhicules roulent lentement. L’accès doit être facilité. 3 La place Saint Charles: renfoncée dans le quartier Gambetta, elle fait figure de lien. Néanmoins, la chaussée l’entoure, épaissie de deux voies de stationnement. Ce parking doit retrouver son caractère originel, favorisant la flânerie et l’arrêt des piéton. 4 Place des Carmes: surdimensionnée, elle est un grand vide où résonnent les véhicules qui l’entourent. Sa partie Sud est néanmoins plus fréquentée par le piéton. Un monument romain, au Sud également, est coupé par la route Sud/Nord, duppliquée plus loin. Celle-ci peut donc être supprimée, amplifiant la zone piétonne et requalifiant les abords du monument. 5 Micro espace Coupole: la sortie du centre commercial est un centre actif. Il faut favoriser sa traversée, du Nord à la rue Générale Perrier.

quai de la Fontaine

1

2

3 voie Est-Ouest voie Sud-Nord 1

voie Sud-Nord 2 4

5


116 ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, le boulevard Superposition des rythmes Superposition des rythmes L’utilisateur quotidien d’un espace cherche sa praticabilité et sa rapidité. Il faut répondre à cette nécessité de vitesse par un équipement efficace, mais il faut aussi ouvrir le choix de modalité et veiller à ce qu’il n’y ait pas de dépossession de la rue des passants. « Quand l’homme court, il sent son corps. Il devient immatériel alors lorsque la faculté de vitesse est déléguée à la machine », Kundera, la lenteur, p10. Cette extase que décrit Kundera doit être compensée. Le boulevard doit être un terrain pratique et attractif pour tous.

1 1 Répondre à une superposition des moyens de transport et des rythmes

Plusieurs rythmes doivent alors être superposés. Le plus rapide doit être celui de la T1 et non de la voiture. Mais une cadence lente doit exister. Le climat favorable et les trajets courts créent des passants. Les touristes, ou le flâneur nîmois se réjouiront des surprises. La diversité des petites scènes berce l’attention. Gérard Sainsaulieu dénonce un grand besoin d’architectes qui soient avant tout des virtuoses de la banalité. « La pluie a noirci l’asphalte des trottoirs. L’eau retenue dans des flaques offre aux promeneurs attentifs, les délices discrets des images en reflet. Pas de ces reflet en grande symétrie (…) mais plutôt comme la pièce d’un puzzle », Les trottoirs de la liberté, p98. Kundera fervent défenseur de cette simplicité, dit « Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli », la lenteur, p51. Ce livre parle aussi beaucoup d’intimité. Créer des espaces où le passant se sente à l’abri contribue à ce rythme plus lent. Ces conditions d’errance peuvent mener à l’hétérotopique quartier Gambetta. Une superposition de parcours doit alors s’établir avec le piéton quotidien. C’est celui qui n’a pas vu l’heure et que vous voyez courir au loin. Il traverse les places en diagonale, il oublie les passages cloutés. Il doit être


ENJEUX ET PROJET: DEPLACEMENTS, le boulevard Plurifonction et polymorphie 117 à son bureau dans 6 minutes et 34, 33, 32 secondes. Il est passé tout près de ce cycliste. Lui se rend à son cours de psychologie « rêve est littérature ».Sa mère a pris cette même route en sens inverse il y a quelques minutes. Elle emmenait son frère en voiture chez l’orthodontiste près du Carré d’Art. L’espace doit être polymorphe. Il épouse toutes les formes de déambulation et de transport. Il est lieu de moyen, ou lieu de fin. Mais il doit aussi s’adapter aux divers usages de ses acteurs. Plurifonction et polymorphie En effet, la performance du site, c’est sa plurifonctionnalité. Les acteurs principaux sont les commerçants. Ils nécessitent tout d’abord, selon la nature de leur activité, des surfaces sur l’espace public (tables pour un restaurant, portants pour des vêtements, étalages si c’est un primeur, ou un poissonnier, pancartes..). Le client doit être à son aise. L’activité peut aussi nécessiter des places de stationnement comme la poste. Deux autres acteurs sont aussi mis en jeu. Pour le livreur d’une pharmacie par exemple, ce sera des livraisons plus rapides mais plus fréquentes, pour un petit supermarché, les livraisons seront plus rares mais plus longues… Les livraisons peuvent aussi être pour un particulier. Une pizza sera amenée en moto, mais un nouveau canapé sera livré par une camionnette ou un camion. Enfin, le dernier acteur, à la fois issu des activités et des particuliers est le camion éboueurs. Il récupère les détritus ménagers, mais il vide aussi les déchets publics, de la poubelle du trottoir à la benne enterrée. Enfin, le boulevard Gambetta considèrera les personnes âgées et handicapées en présentant des accès PMR et une facilité de parcours. Il s’agit de traiter toutes les déficiences, motrices ou visuelles.

2 2 L’espace doit être polymorphe et valoriser tous les usages


118 ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, la ville Culture Nîmoise

Tombereau, peintre Nîmois

La tour Magne, vestige romain

Les arènes de Nîmes

Claude Viallat, peintre Nîmois

Esplanade, Agence Marguerite, 2012

La tuile romane couvre les toits

ENJEUX PAYSAGERS, à l’échelle de la ville Appartenance à la culture Nîmoise

1 Le carré d’Art de Norman Foster, inauguré en 1993

Nîmes est une ville caractérielle. Ses spécificités fortes s’expliquent d’abord par son histoire. L’habitant, mais aussi le politicien de la ville est attaché à ce patrimoine ( prix attribué aux réhabilitations de façades, aux constructions de murs en pierre sèches...). Le passé est enjeu du demain.


ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, la ville Culture Nîmoise 119 Culture Nîmoise, formation et vestiges L’histoire connue de Nîmes commence en -121. Celle-ci s’offrit aux romains pour se mettre sous leur protection. La colonie est définitivement organisée en -27 sous Octave Auguste. Le christianisme y fait son apparition en 287, et la cité se voit envahir par différents peuples jusqu’à la victoire de Pépin le Bref en 752 contre les sarrasins. La ville est majoritairement protestante et verra de nombreux conflits après la révocation de l’Edit de Nantes. Aux 18e et 19e siècles, Nîmes connait un essor impressionnant grâce à l’industrie du textile. Près de deux tiers de la population active y est employée. Les deux guerres contribueront à l’appauvrissement de la ville, qui sera touchée par près de 1000 bombes américaines en 1944. Aujourd’hui, les traces de ce passé sont d’abord romaines : les Arènes, la Maison Carré, la Tour Magne, le Castellum, les portes de France et d’Auguste, le Temple de Diane… Il reste de l’époque médiévale les vestiges du château dans les Arènes, de nombreuses églises et Cathédrales. La renaissance est marquée par le Fort de Vauban et l’actuelle mairie, ancien bâtiment dans lequel séjourna François Premier, puis de nombreux hôtels particuliers et les fameux Jardins de le Fontaine, enfants d’un 18e siècle très prospère. La ville a conscience de ses biens, et vise à leur conservation et leur mise en valeur, sans pour autant s’enliser. Chaque année, des ouvrages sont primés pour leur caractère nîmois. Les projets urbains réalisés portent aussi cette identité, principalement au travers le choix des matériaux. 1


120ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, la ville Culture Nîmoise Culture Nîmoise, le XXe siècle

1 1 Projet du musée de la Romanité du couple Portzamparc

Les grands évènements urbanistique éclosent dès 1983 lorsque le président du club de football « Nîmes Olympique » devient maire. Jean Bousquet est un entrepreneur à la tête de nombreux projets ambitieux comme le carré d’art de Norman Foster, le Stade des Costière de Vittorio Gregotti,le bâtiment du Colisée de Kisho Kurokawa, la place d’Assas de Martial Raysse, le Némausus de Jean Nouvel, Carnot de Philippe Starck, la zone commerciale de la ville active… Il rend les fêtes de la Féria mondialement connues en créant les bodégas très mondaines où le tout-Paris se côtoie. Nîmes est alors comparée à Saint-Tropez pour sa chaleur, sa beauté mais aussi son ambiance festive dès l’arrivée du printemps. D’autres manifestations sont créées comme les marchés des Jeudi de Nîmes. Il développe les concerts aux arènes, originellement portés que sur le jazz. Mais après de nombreuses polémiques, sa succession, à la fin de son deuxième mandat en 1995, est marquée par la guerre avec son adjoint, et c’est finalement le parti communiste qui reprend les rênes de la ville. Culture Nîmoise, aujourd’hui

2 Village de Sauves au pieds des Cévènnes 3 Paysage spécifique à la Camargue 4 Paysage spécifique à la Provence S’ancrer dans un contexte paysager guidera au moment venu le choix des végétaux, de l’histoire qu’ils racontent à leurs besoins.

Depuis 2001, Jean-Paul Fournier, actuel vice président du parti UMP est le maire de la ville. Son deuxième mandat se termine en Mars 2014. Président de la Communauté d’Agglomération Nîmes Métropole qu’il crée en 2002, Jean-Paul Fournier est un dirigeant actif, qui s’investit dans de nombreux programmes. Ancien adjoint délégué à l’urbanisme de Bousquet, il est aussi


ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, la ville Géographie121 à l’origine de nombreux ouvrages. Les plus importants sont la rénovation du boulevard Jean Jaurès par Jean Wilmotte, celle de Feuchère par Alain Marguerite, les constructions de logements et commerces du triangle de la gare, le programme Cadereau, prévention des inondations, le quartier universitaire Sernam-Hoche par Antoine Grumbach, le futur musée de la Romanité par Christian de Porztamparc, le premier tronçon de la T1 par Stéphane Concquet et Dominique Gauthier, et bientôt l’extension de cette ligne ainsi que la future ligne de tramway T2. La politique urbaine actuelle de la ville est dense, mais entachée par de nombreuses polémiques. L’adjoint du Maire, Yvan Lachaud, s’oppose désormais à celui-ci. Des rumeurs annoncent sa présentation aux élections de Mars 2014. Des répercutions pourraient avoir lieu, puisque celui-ci s’oppose, par exemple, à la construction du musée de la Romanité. Le maire sortant espère sa place renouvelée et légitimée par la qualité et la performance des changements de la ville. Géographie, paysages spécifiques

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3

Nîmes se raconte par son histoire, mais également par sa géographie. Située aux pieds de sept collines, elle est appelée la Rome française. Elle ponctue également la voie Domitia, reliant l’Italie à L’Espagne. La Garrigue l’entoure. C’est une terre sèche et calcaire, balayée par le mistral. La végétation y est robuste et très basse. La mer Méditerranée et le paysage singulier de la Camargue ne sont qu’à 30 minutes de voiture. Les

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122ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, la ville Géographie montagnes des Cévennes, à 40 minutes. Des rivières traversent ses terres, le Pont du Gard est à 30minutes, et la célèbre vallée du Gardon se situe à environ 90minutes. Géographie, teintes espagnoles 1

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3 1-2 Paysage de Garrigue 3 Concours de fanfare à Nîmes, 2013

Sa proximité avec l’Espagne joue particulièrement sur sa culture. De nombreux espagnols vivent depuis les années 60 dans la ville. L’échange est constant, notamment avec Barcelone. Les traditions sont espagnolisées, au travers le monde culinaire (la paella, les tapas, la gardianne de taureau), au travers les manifestations comme les corridas, les danses et leurs musiques, et enfin le mode de vie (à savoir manger en extérieur et « aux heures espagnoles » principalement pendant l’été, vivre dehors…). Des modèles urbains tels que les Ramblas s’accordent naturellement à ces populations. Le projet de réaménagement de l’avenue Feuchere à Nîmes se calque sur ce schéma. C’est une réalisation réussie, puisque les habitants utilisent ses différents espaces et stagnent aujourd’hui sur le site.


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L’ITALIE LES GORGES DE L’ARDECHE

LES ALPES

Avignon LES CEVENNES

NÎMES

LE LUBERON Nice

LA CAMARGUE Marseille LES PYRENEES

L’ESPAGNE

1 HEURE


124ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le quartier Singulariser le site ENJEUX PAYSAGERS, à l’échelle du quartier Singulariser le site S’agira-t-il ensuite de s’accorder à l’esprit de l’écusson, ou devons nous trouver plus d’ambition et tenter de se démarquer des autres boulevards? Une chose est certaine, c’est que l’un des objectifs est de figurer comme démonstration d’une politique réussie. Peut-être aussi, Créer « l’image» assure une postérité recherchée par le maire sortant. Cela ornerait également d’un temps fort le parcours TCSP, qui se distinguerait des autres BHNS. Une sorte d’illustration associée pour le démarquer, puisque la tendance générale de chaque ville, et particulièrement à Nîmes, est de singulariser et promouvoir sa ligne. Quel serait l’intérêt de se dissocier des boulevards Victor Hugo et Amiral Courbet ? Comme nous l’avons précédemment expliqué, les deux autres axes profitent du rayonnement du parvis des arènes. Ils sont mieux soignés. Si l’enjeu est de réinvestirent le Boulevard Gambetta et s’étirer jusqu’au quartier, il faut que le passant, l’habitant, ou même le touriste trouve sur ce site ce qui n’est ailleurs.

BHNS = Nîmes

Singulariser le site, créer le contraste avec le contexte

1 1 Jouir de la proximité d’établissements scolaire pour porter une dimension mixte, actuelle et dynamique.

Singulariser le site peut s’effectuer par opposition au contexte. Autrement dit, c’est par contraste que le boulevard trouverait sa spécificité. Il pourrait devenir un nouvel espace de rencontre, ralliant directement la faculté de la place des Carmes, puis peut être, s’étirant au collège de la Révolution, à celui du Mont Duplan et surtout, au pôle Vauban. L’image véhiculée serait jeune, dynamique, mixte. Les principes esthétiques pourraient


ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le quartier Singulariser le site125 suivrent un projet comme Superkilen des agences Topotek1, BIG & Superflex à Copenhague. Il s’agit de faire signe et de clamer un caractère moderne et fédérateur. Ce projet trouve sa cohérence dans l’esprit de la ville. Il serait à l’espace public nîmois ce que le carré d’art est à l’architecture. Singulariser le site, développer l’intrinsèque La deuxième hypothèse et de créer l’unicité du lieu en s’attachant seulement à l’existant. A la fois le caractère traditionel nîmois est conservé, mais il est aussi réveillé sur le boulevard. L’un des atouts majeurs est sa continuité avec les quai de la fontaine. Il peut être envisager de mettre au service du projet cette qualité d’une ligne TCSP qui est de créer de la perspective et du lointain. De plus, de nombreux joggers utilisent le boulevard pour se rendre aux jardins de la Fontaine. Il s’agirait alors de créer une véritable coulée verte qui accompagne le passant. La végétation déployée ferait signe s’attacherait aux deux autres boulevards. Elle mêlerait également une recherche esthétique du traitement du minéral, Nîmes étant principalement une ville de pierres.

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3 2 Superkilen de Topotek1, BIG & Superflex, Copenhague,2007, Source: Landezine.com 3 Partir des qualités intrinsèques pour faire du site un espace unique.


126ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le boulevard Cas par cas ENJEUX PAYSAGERS, à l’échelle du boulevard Cas par cas A l’échelle plus locale, on s’attachera à magnifier le site au cas par cas. Il faut, avant d’ajouter, révéler les positivités intrinsèques du boulevard. Ces attributs esthétiques contribuent largement à la qualité de vie, au pouvoir inconscient de l’espace. L’esthétique participe également à la détermination des usagers d’user cet espace. La force, l’aspect rassurant, la mémoire sont les qualités indéniables des « vieilles pierres », que renforce l’ornement des temps d’hier. Le spectacle offert n’est pas l’histoire à proprement parlé, mais une vision du temps. Il y a donc une forme d’exclusivité. La rue épouse dès lors une pluridimensionnalité. « Centres historiques, monuments d’un côté ; itinéraire de la mémoire individuelle et flânerie de l’autre : ce mixte fait de la ville un archétype du lieu où se mêlent repères collectifs et inscriptions individuelles, histoire et mémoire », Marc AUGER, pour une anthropologie de la mobilité, p89. Si les gens viennent au centre, c’est pour jouir de ces qualités qu’on ne peut trouver ailleurs dans Nîmes. Square Antonin: Il offre deux perspectives à développer. L’une sur la maison carrée, l’autre sur le Jardin de la fontaine. Marquant le seuil Est, il doit inviter et accompagner le promeneur sur le Gambetta. Sa qualité actuelle réside dans les façades qui le constituent. Celles-ci, minérales et blanches, sont remarquables sous la lumière du soleil. Un traitement de sol qui viendrait jusqu’à leur pied, à l’image de la place Vendôme à Paris rendrait sa sublimité au site. Square de la Bouquerie: Il n’a aujourd’hui aucune qualité esthétique exceptionnelle. Il peut être réorganisé et constituer un centre vert attractif. Place Saint Charles: sa forme fermée par les façade est visible et évidente.


ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le boulevard Cas par cas127


128ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le boulevard Cas par cas Le caractère intime de l’espace peut être développé, à l’image des murs de la maison qui se referment pour embrasser ses habitants chez Bachelard. La place aux herbes d’Uzès, nationalement connue, procure cette sensation. L’échelle ici est moindre, mais le parcours en serait dynamiserait. L’église majestueuse serait réveillée, veillant sur la place à ses pieds. Place des Carmes: l’espace ici minéral est monumental. De part le vide horizontal, et l’immensité verticale. L’église isolée doit être rattachée à l’Écusson et son aspect remarquable doit être rendu. Cela passe par la création d’une perspective explicite à son avant, par le recul nécessaire, aujourd’hui détenu par la chaussée. Le monument de la porte Auguste doit également se libérer des voitures stationnées devant lui. L’ensemble de la place doit faire signe, attirer et amener le passant au boulevard Gambetta. La Coupole: créer ses abords, prédisposés à suivre sa symétrie. Les façades: celles-ci demeurent indéniablement plus visibles l’hiver, lorsque les arbres sont nus. On ne lève pas beaucoup la tête lorsque l’on marche. Il faudra donc créer du recul et un traitement de sol qui valorise chaque seuils, représentatif de notre image du boulevard. Le sol: le gris de la chaussée ne fonctionne pas avec le boulevard. Les projets urbains effectués à Nîmes révèlent que les teintes plus clairs valorisent le paysage. Elles s’accordent au patrimoine romain. Il s’agit également d’envisager un sol «durable», qui ne se perce avec les racines d’arbres... Le mobilier: il peut être repris du TCSP existant assurant sa continuité. La charte choisie est cohérente avec l’esthétique de la ville, ne parasitant pas l’espace. Le choix final découlera du principe global du projet.


ENJEUX ET PROJET: PAYSAGERS, le boulevard Cas par cas129


130ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, la ville Culture fédératrice: réinvestir le centre

Nimeno II, matador Nîmois

Avenue Jean Jaurès, Wilmotte

Agenda événementiel du site de la ville

1 Un programme à l’allure dense est disponible sur le site internet de la ville. De nombreux évènements prennent lieu au centre ville.

ENJEUX SOCIAUX, à l’échelle de la ville Culture nîmoise fédératrice: réinvestir le centre ville Comme il a été dit, le nîmois, un zeste espagnolisé, vit dehors et en toute saison. L’objectif est de répondre à ce mode de vie. L’espace doit être libre d’appropriation, terrain d’attraction. Il s’agit de revitaliser le site en rapportant l’événement, qu’il soit ponctuel ou quotidien.


ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le quartier Réinvestir le quartier Gambetta 131 ENJEUX SOCIAUX, à l’échelle du quartier Réinvestir le quartier Gambetta: valoriser son potentiel En retrait dans le quartier Gambetta, la position stratégique de la place Saint Charles permettrait de créer une centralité, rayonnant dans le faubourg. De cette conquête résonneraient les flux, et ceux qu’ils engendrent comme le bruit, l’odeur pour un marché... Une culture de rassemblement existe déjà, de part les nombreux bars et snacks du trottoir constamment fréquentés. Les équipements peuvent amplifier cette prescience. L’usager du marché du dimanche matin serait le potentiel flâneur du quartier Gambetta. Le touriste qui mange son croissant sur cette terrasse sera le curieux du Castellum. Un deuxième espace similaire est l’accès à la place de la Révolution, qui abrite un collège. Si l’on songe à dépasser l’échelle du boulevard, le schéma idéal serait de rendre des ruelles piétonnes (ce qui est a priori faisable car beaucoup sont peu utilisées les voitures) et de diminuer le stationnement pour voir paraître des rues actives. Poussons le scénario jusque l’appropriation des rez-de-chaussées par des activités économiques (restaurant, épicier du quartier…). La rue Bachelas, qui a en son sein bon nombre de reliquats de devantures, verrait la fin d’une longue hibernation, la place du Docteur Cantaloube serait aménagée, des rues habillées de pavés… L’architecture domestique partagerait ses qualités et la ville retrouverait un entrain touristique. Bien sur, c’est idéal, d’autant que l’un des freins actuel au tourisme est très pragmatique : le manque de stationnement pour les autobus près du centre ville.

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1 Expérience d’un changement à petite échelle de la rue Bachelas


132ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le quartier Événements urbains, polarités Les événements ponctuels et pérennes Des activités pérennes peuvent intervenir sur le site. Il peut s’agir, à fréquence régulière de marchés (notamment à la place des Carmes ou la place Saint Charles) s’étirant de la brocante et de l’alimentaire aux Jeudi de Nîmes et au marché de Noël. De manière omniprésente, des aires de jeux, des aires sportives et même des terrains de pétanque sont des alternatives à la passivité reine. Le nîmois appartient à cette culture du vivre dehors. « Le pouvoir a dès le début promu la rue comme lieu de rassemblement (parvis devant les monuments) », Gérard Sainsaulieu, Les trottoirs de la liberté, p43. La morphologie de la rue nîmoise contribue également à cette culture. Le parvis de la Maison Carrée romaine découle de ce principe de rassemblement. Polarités: les stations de BHNS

Différentes échelles temporelles dans les activités à proposer sur le site

Les stations ne doivent pas être arrêtées à leur fonction d’abris. La charte de mobilier participe activement à l’image d’une ville. Le tramway du Mans est devenu un vrai repère pour cette agglomération qui en manquait. Il est « le fil rouge ». Pour le BHNS, la station est sa représentation constante. Elle constitue son identité, qui perle l’ensemble de la ligne. C’est ici qu’on attend. Elle doit donc apporter le confort nécessaire, mais aussi toutes les informations facilitant l’itinéraire et le changement de transport si besoin. Les stations nîmoises actuelles possèdent entre autre un plan général, un plan de quartier avec les autres arrêts, la tarification, les horaires, la pratique à adopter et indique où trouver des informations complémentaires. Ce repère stratégique est un lieu de polarité. Il doit être


ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le boulevard Vie nocturne, éteindre l’anxiété133 traité comme tel, et créer des micros centralités qui permettent d’ancrer les stations dans le territoire et les habitudes de manière évidente. La dimension sociale est accrue dans une BHNS. En effet, les habitants sont généralement attachés à leur bus de par sa proximité. Cette non distance est également émise avec le chauffeur qui, à l’inverse du tramway où il est isolé, est à même d’établir des liens avec ses passagers. ENJEUX SOCIAUX, à l’échelle du boulevard

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Les nîmois, si ce n’est par obligation, ne se rendent aujourd’hui pas sur le boulevard Gambetta pour la simple et bonne raison qu’il n’y a « rien à faire ». Le centre ville polarise l’activité diurne et l’activité nocturne, forte de présence sur le boulevard Victor Hugo. Pour ne parler de concurrence, le Gambetta pourrait en être sa continuité et sa prolongation. Un bar « le barbe rousse », attire à cette intersection la jeunesse nîmoise et villageoise du soir. Aux jeunes qui se plaignent d’une ville « morte », imaginons la création d’un espace vivant. Vie nocturne, éteindre l’anxiété Penser la dimension nocturne est à vrai dire essentiel sur le boulevard, dont son tronçon Est est terrain de prostitution. « Ce qui fait la grande différence ce n’est pas le changement de lumière entre le jour et la nuit, ce n’est pas le temps du travail, la nuit accompagne de très nombreux travailleurs, la différence radicale, c’est l’absence des passants de la vie quotidienne », Gérard Sainsaulieu, Les trottoirs de la liberté, p99. Habiter le boulevard de nuit estomperait l’anxiété existante. Il est à envisager

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134ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le boulevard Interaction publique / privé de le réinvestir d’équipements nocturnes, mais aussi de développer ses structures de nuit comme les bars.

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4 1 La station doit dépasser sa fonction d’abris pour s’ancrer dans le territoire et crééer une micro centralité. 2 Perception diurne/nocturne 3 Prolongement de l’activité nocturne du Boulevard Victor Hugo au Gambetta 4 Un frontage stérile et un frontage actif Source: nicolassoulier.net

Interaction publique/privé: le frontage Au-delà de tout aspect paysager et usager, ce qui fait la force d’un site, c’est la perception de chacun. En effet, la rue est un espace subjectif. Votre regard sur cette rue qui vous mène de 7h31 à 7h39 à votre travail et vous y ramène de 18h59 à 19h07 n’est pas le même pour ce jeune homme qui rejoint son amie, et pour vous dans 10 ans, lorsque vous montrerez à vos petits enfants la ville où vous avez rencontré leur grand-père. Le pouvoir d’une rue passe donc aussi par ses utilisateurs. Une énergie doit être dégagée. La qualité de vie sur le site influe beaucoup, mais la cohabitation entre ses usagers joue aussi. Cet ensemble est un organe vivant et mobile qui prend de l’épaisseur dans les flux et dans la nature des usagers. Tout d’abord, l’interaction de l’espace habitant et passant se traduit par le privé et le public. Nicolas Soulier dans son ouvrage « reconquête des rues » a étudié cette interstice. La notion de « frontage » développée consiste à parler de la cohabitation entre ces deux partis. Elle peut être active et passive. De manière générale en France et à Nîmes, la réglementation interdit et limite les citoyens dans l’appropriation de l’espace public. A l’inverse des « stoep » à Amsterdam, on ne pourrait étendre son habitat à la rue avec son propre banc ou son pot de fleur. Cela ne semble rien, mais des photographies comparant ces différentes mentalités sont assez déroutantes. Le caractère motorisé des déplacements contribue à l’appauvrissement d’un frontage. Ces interactions du privé et du public varient aussi selon le


ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le boulevard L’habitant participant135 moment de la journée. Les professions libérales en centre promettent une surface de contemplation diurne, mais une stérilité nocturne qui génère un espace de fuite. Le square Antonin en est le témoignage. Cette passivité des villes n’est néanmoins pas typique de la culture nîmoise. Il peut intéressant dans le cadre du boulevard Gambetta de mener l’expérience de cette ouverture. Le site porte deux arguments : le premier, dont l’enjeu est de dilater le centre, consiste à amplifier le caractère piétonnier et favoriser la halte. Cela suscite une fréquence constante du boulevard et la création d’un véritable espace de rencontre. Le second, est la partie Est du boulevard, qui présente une constance de population sur son terrain. De nombreux habitants du quartier Gambetta séjournent dans les cafés et bars. Il y a donc public et habitués. Si l’on venait à convenir d’une porosité positive entre privé et public, le dialogue s’établirait. Il pourrait être seulement visuel, comme l’habitant sur son balcon qui croise le regard du piéton. L’habitant participant Dans ses études, le sociologue Jean-Marie Marconot décrit la population du quartier Gambetta comme étant en majorité au chômage mais active (association,…). Peut être serait-ce là l’occasion de songer à de l’urbanisme dit participatif, suivant le model de groupes actuels comme « bruits du frigo » ? Cela pourrait se concrétiser avec un jardin partagé comme le belvédère de la Viste lancé pas l’association arènes à Marseille et soutenu par le collectif ETC, ou par des actions temporelles, des représentations chorégraphiques des clubs du quartier… Cette appropriation graverait

Comparaison des frontages Ouest-Est


136ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le boulevard Cas par Cas définitivement la BHNS dans le paysage d’un Gambetta entreprenant. « La rue, création collective est aussi création permanente. C’est ainsi que l’humeur enjouée de quelques-uns colore l’ambiance de toute une rue et peut vous entrainer dans une allégresse communicative » Gérard Sainsaulieu, Les trottoirs de la liberté,p 172. Ces actions forment une alternative à la réconciliation de tous les usagers, d’Est ou d’Ouest sur le terrain, « L’impossible égalité des citoyens se réalise dans la rue et par la rue », Gérard Sainsaulieu, Les trottoirs de la liberté, p36. Cas par cas

ref: site internet bruit du frigo

Comme évoqué, il existe différents types de populations sur le boulevard Gambetta, définissant différents usages selon les espaces. Square Antonin: Bien qu’isolé à cause des véhicules, celui-ci est régulièrement hôte. Il peut s’agir d’un père avec ses enfants en rollers, ou d’un employé qui vient manger. L’espace demande à être actif et accessible. Quai de la fontaine: Il demeure quelques visiteurs qui s’y attardent, s’assied sur son muret et pierre et contemple. Le temps de pause est à dessiner. Square de la bouquerie: Clochards et employés se mêlent sur les bancs. Ils mangent, nourrissent les pigeons, promènent leur chien, lisent... L’espace devrait être agrandi pour accueillir ces usages. La Coupole: Son seuil est l’espace de nombreuses attentes. Nombreux vélos et motos y sont arrêtés, ainsi que des gens assis aux pieds des vitrines. Il s’agit donc desservir cette fonction de lieu de rendez-vous, d’arrêts rapides. La place Saint Charles: Plusieurs clochards encore restent sur ses bancs. Quelques habitués du quartier aussi s’y attardent. La place reste cependant beaucoup traversée en diagonale. L’objectif est de créer de la foule, pour


ENJEUX ET PROJET: SOCIAUX, le boulevard Cas par Cas137 interpeller le passant vers le quartier Gambetta. La place doit être réveillée par des équipements attractifs (fontaines...), et peut aussi accueillir les terrasses des cafés environnants, ou des rassemblements comme autrefois avec le marché. Place des Carmes, Nord: La partie Nord de la place est aujourd’hui seulement traversée. Il est possible d’y voir parfois des jeunes faire du vélos. C’est donc un grand vide. Des restaurants fermés l’entourent. Cela laisse présupposer une vie passée. Il faut la réactiver. Cet espace doit devenir particulier et faire signe. Il pourrait d’agir d’équipements sportifs. Le quartier attenant est le quartier Richelieu, fort de logements. La place des Carmes peut devenir l’extension de leur jardin, terrain d’activité. De plus, le pôle universitaire Sernam Hoche en construction y ramènera directement les étudiants souhaitant, à pied ou en TCSP, se rendre au centre ville. Place des Carmes, Sud: L’entrée monumentale de l’église Saint Baudille, le monument Romain de la porte Auguste, un pôle de la faculté Vauban et de nombreux restaurant constituent sont périmètre. La population présente est plus dense. Il faudra donc envisager de nombreux bancs pour les piétons et un éclairage valorisant les monuments. L’espace doit être complémentaire de la partie Nord sans prendre le dessus. Trottoirs: De manière générale, les trottoirs doivent être suffisament larges pour inciter la déambulation. Il pourrait également s’agir de se calquer sur le type «Ramblas», comme l’a fait Wilmotte pour la réhabilitation de l’avenue Jean Jaurès. Les restaurants pourraient y déployer leur terrasses, accentuant les traversées Nord/Sud des piétons. Le rythme général plus lent inciterait l’utilisation des vélos sur les pistes cyclables à venir. Le boulevard trouverait sa spécificité qui le détacherait des deux autres voies de l’Écusson, favorisant son attractivité et son développement.


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SYNTHESE DES ENJEUX


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INTRODUCTION AU PROJET Le projet de réhabilitation du boulevard Gambetta s’étend sur environ 850m mètres en cœur de ville. Il participe aux trois axes qui constituent l’Ecusson et poursuivent le tracé des quai de la Fontaine, courant jusqu’à ses jardins. Le réaménagement du boulevard Gambetta s’inscrit dans le projet d’extension la ligne de TCSP T1. Son objectif est lié à celui du BHNS à savoir redéfinir le centre ville. Il se définit aujourd’hui comme limite du centre historique. Il en possède néanmoins les qualités architecturales et la proximité des pôles importants. Il détient aussi ses propres spécificités et pourrait épouser la forme de prolongation, de lien, avec le quartier Gambetta qui se meurt. Très vite, l’axe, crée sur le tracé de la forteresse médiévale, fut utilisé à des fins viaires. Il porta le tramway avant la voiture. De nombreux tracés obsolètes sont encore apparents au sol. De plus, il a subi les travaux initiaux de la T1, finalement interrompus et rebouchés. Il s’agit donc de ramener de la lisibilité et de la clarté sur ce lieu hostile et aujourd’hui seulement fonctionnel.


141 Le premier point, puisqu’il s’accroche au programme formulé, c’est l’insertion du TCSP. Il s’agit de libérer une voie, qui desservirait le trottoir sud, celui du centre. La suite doit toujours conserver une à deux voies pour les voitures, ainsi que des lignes de bus. Une piste cyclable est aussi à prévoir. Elle contribuera à l’utilisation de modes doux sur le site. Cette multiplicité des systèmes conférera au site une dimension de pôle multimodal. Le boulevard Gambetta possède de surcroit l’un des arrêts de bus le plus fréquenté de la ville, ce qui amplifie cette image. La conjugaison des différents rythmes est ici à établir. Il s’agit d’un axe de circulation aux fins fonctionnelles, mais aussi de déambulations plus lentes, renforcées par des terrasses de cafés, mais aussi par la proximité des quais de la Fontaine dont le prolongement pourrait être mis en évidence. Une première partie faisabilité permettra de dégager les modeles d’aménagement possibles. Des principes esthétiques d’aménagement peuvent être rapidement envisagés. Le boulevard possède aujourd’hui bon nombre de qualités architecturales voire monumentales à valoriser. Le patrimoine est aussi végétal, de par ces platanes et micocouliers centenaires. Ils contribuent à l’identité du site. Le parcours contemplatif sera pensé de manière bidimensionnelle: le nocturne et le diurne. Un travail de références permettra de saisir les intentions vers lesquelles on peut tendre. L’espace socialisant, comme on l’a vu, peut s’établir entre le quotidien (présence du parc de la bouquerie, des restaurants et autres activités économiques, création d’aire de jeux...), le régulier (accueil de marchés, de brocantes,...) et l’évènementiel (Férias, patinoire..). La multiplicité de typologie du boulevard jonché de ses places offre toutes les qualités à cette diversité d’espace.


142LES PISTES: Le projet Intervention

LES PISTES PROJETS Recherches de principes Pour traiter le projet, nous agirons par polarités (les places), puis nous définirons un schéma général en dessinant le tronçon commun de 30 mètres de large. Celui-ci sera alors évolutif, puisqu’on pensera de «façade à façade». La valorisation doit être réellement ancrée à son contexte.


LES PISTES: Le projet Intervention143 trémies du parking de la Couple PARC DE LA BOUQUERIE SQUARE ANTONIN

tronçon général de 30 mètres de large

PLACE SAINT CHARLES

PLACE DES CARMES


144LES PISTES: Le projet Principes de traitement de l’espace boulevard 1 Un premier principe d’aménagement est Quiétude, ombrage dense du Composition tracée, jonction de considérer les caractéristiques internes Parc de le Bouquerie Nord de la place St Charles au boulevard. Celui-ci est ponctués de micro espaces et possède une diversité forte et reconnu le long de son parcours. Il s’agirait donc de donner de l’envergure Espace fonctionnel, point de à ces espaces, en amplifiant leurs repère, d’arrêts à la Coupole qualités pour créer de réelles centralités. Cette hypothèse valorise le caractète clarté, symétrie, haut de Dimensions, monumentalité ecclectique du site qui participe vivement gamme du square Antonin bâtis, intersection des Carmes à son identité et son unicité. 2 Le deuxième principe peut être celui de jouir de la présence du centre, de se laisser traverser, le faisant clairement rayonner. Le boulevard serait vécu comme le dessin de son tissu: un continuité, voire une entité composante du coeur de ville. Serait-ce alors le nier que de changer la perception de son centre? Le nîmois en serait-il désorienté? Ce shéma semble plus ouvert à la cohabitation, on y imagine très bien un aménagement type avenue. 3 Le dernier principe est la valorisation de ces larges extrémités et donc de son sens Est / Ouest. L’échelle du traitement est plus larges puisqu’on se base sur de grandes places et un prolongement qui s’étend jusqu’aux jardins de la Fontaine. Nénamoins,il faut veiller à aborder le projet dans toutes ses dimensions et toutes ses échelles pour s’ajuster à chacune de ses faonctions et chacun de ses usagers.


LES PISTES: Le projet Principes de traitement de l’espace boulevard145 4 2

3

1 5

1 Valoriser minéral existant (place Vendôme) et perspective sur la Maison Carrée 2 Amplifier la portion parc, sa quiétude 3 Créer un espace de repère, fonctionnel 4 La place est embrassée, dimension «bulle» à valoriser (place aux herbes, uzès) 5 Le dos de l’église aujourd’hui plus calme pourrait tendre cette atmosphère au parc 6 Lieu de rassemblement, présence de la Fac, espace dynamique, manifestations

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2

3

1

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3

1

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1 Valoriser les spécificités du square minéral et faciliter son accès du boulevard 2 Relier le parc d’un bout à l’autre pour en faire profiter les cafés et restaurants 3 Créer un véritable parvis de la Coupole 4 Prolonger la place saint Charles, la rendre plus attractive pour les terrasses de cafés 5 Amplifier la monumentalité de la place 6 Une zone piétonne au centre (type Ramblas) décélérerait le transport et engagerait à plus de transversalité piétonne. 1 Prolonger les quai de la Fontaine en créant un espace vert d’envergure. L’élément eau peut être ramené 2 Faire de la place des Carmes un lieu unique et attractif. Il peut proposer une esthétique atypique ( City lounge de Carlos Martinez), jeune, mais pérenne. 3 La place Saint Charles, centralité du boulevard, pourrait agir comme liant.


146LES PISTES: Le projet Principes de voiries voitures et bus

cyclistes

BHNS

1

2

E 1/6000

N

3


LES PISTES: Le projet Principes de voiries147

Le premier schéma de voirie envisageable est mixte. Il traite non pas le boulevard de manière globale, mais il s’adapte aux divergences EST OUEST existantes. Il faut néanmoins considérer que ce site va évoluer, et ne pas seulement se calquer sur la situation présente.

E 1/400

Le type «Ramblas», a été choisi sur l’avenue Feuchère comme précédemment cité, et fonctionne à Nîmes. Sur le Gambetta, il permettrait de ne pas couper la ligne de BHNS, faciliterait les dessertes, ralentirait le rythmes des voitures et favoriserait les traversées piétonnes. De plus, la perspective du site serait magnifiée, et les restaurants pourraient développer leur terrasse. L’attractivité deviendrait convergente.

La ligne viaire peut être conservée au centre. Ce schéma est favorable aux automobilistes et à la circulation Est Ouest. Libérés du stationnement, les trottoirs prendraient de l’amplitude, favorisant la promenade. Les pieds des façades seraient dégagés, et revaloriserait l’ensemble du bâti. E 1/400


148LES PISTES: Le projet L’image forte

1

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LES PISTES: Le projet L’image forte149

1

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2 Plusieurs pistes de réaménagement global peuvent être envisagées. Il peut s’agir de la continuité de l’élément eau, introduit par les quais de la fontaine (1). En effet, les expériences locales montrent l’attractivité des points d’eau,plus encore lorsqu’ils sont accessible. Le boulevard partirait d’une spécificité du site pour créer son image. Une hypothèse similaire est de poursuivre et amplifier la trame verte de l’Écusson(2) en créant un véritable point d’orgue du périmètre du centre ville et de la ligne TCSP. Enfin, il peut s’agir de concevoir l’événement urbain, au même titre que le carré d’art, par contraste (3). Traiter en façade à façade adapterait ce projet aux lignes du site, et l’ensemble serait jeune et contemporain, à l’image de la population du futur pôle universitaire et des établissements éducatifs existants. Le boulevard serait le terrain d’activité des nombreux logements voisins.


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CONCLUSION Nîmes, au travers la croissance de sa population dans la ville et en banlieue, n’attendait plus qu’une restructuration de son réseau de transport, et le symbole d’un TCSP pour revaloriser son image à l’échelle nationale, et se réapproprier ses rues. En effet, sa plus grosse déficience est l’abondance de véhicules causée par le tissu urbain de l’agglomération. Centre d’activités des nombreuses petites communes alentours, les échanges en direction de Nîmes sont nombreux, et en voiture individuelle pour l’essentiel. Si le TCSP s’impose comme alternative grâce à ses parkings relais, il agit comme catalyseur au renouveau de la ville, et également à la requalification de son centre. L’ère de renouvellement urbaine s’est engagée de manière significative depuis la première élection du maire actuel. De nombreux projets ont vu le jour, modernes avec des grandes signatures, et parallèlement, une attention particulière est portée au patrimoine. L’attribution de prix pour les rénovations de façade en témoigne. Nîmes tend à améliorer son cadre de vie. Un dynamisme devrait également être apporté par le futur pôle universitaire. Dans ce contexte, et sous ces enjeux, la réhabilitation du boulevard Gambetta trouve toute son évidence. Cet espace latent, aujourd’hui dénué d’identité, doit être reconcquéris. Le projet devra être porteur des différents dimensions étudiées. Le recul des projets urbains réalisés et de la ligne T1 mise en service, conjugué au programme explicite et implicite, ainsi qu’aux lignes du site, nous mettra en marche vers un projet complet et efficace.


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BIBLIOGRAPHIE -Guide pratique 2013 (maison des « grands travo ») -Guide horaires T1 (à partir du 29/09/12) -A quels risques majeurs sommes-nous exposés ? (maison des « grands travo ») - METROPOLE le magazine d’information de Nîmes Métropole communauté d’agglomération, juin 2013, numéro 37 -Logic-immo.com, Gard Hérault, 02 Aout, 05 Septembre, numéro 314 (Magazine immobilier pour compléter connaissance du style régional) -Musée de la Romanité (Musée archéologique de Nîmes) -Hoche Sernam, un projet majeur pour la renaissance d’un quartier (maison des « grands travo ») -Vivre Nîmes, Juillet Aout 2013, numéro 107 -Raconte-moi Nîmes, animation jeune public, été 2013 -Laissez-vous conter Nîmes -Les clés du Budget 2013


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Le projet urbain participatif Apprendre à faire la ville avec ses habitants •

Auteur(s) : Philippe Verdier

Editeur(s) : Yves Michel

Collection : Société civile

Nombre de pages : 258 pages

Date de parution : 10/09/2009

Reconquérir les rues Exemples à travers le monde et pistes d’actions pour des villes où l’on aimerait habiter •

Auteur(s) : Nicolas Soulier

Editeur(s) : Ulmer

Nombre de pages : 288 pages

Date de parution : 04/05/2012


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