Do König Vassilakis | Catalogue

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D O

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K Ö N I G

V A S S I L A K I S


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DO d o

k รถ n i g

va s s i l a k i s



Ma chère Do, J’ai beaucoup de mal à écrire à propos de l’œuvre d’un autre artiste. C’est donc pour moi très difficile d’écrire à propos de ton travail. Néanmoins… De ma dernière visite à Pietrasanta, je conserve un souvenir très vivace de ton atelier et de ton tout petit jardin encadré de tes œuvres qui nous plongent véritablement dans un espace et une temporalité nostalgiques et magiques… du moins, selon ce que j’imagine. Ces éléments sereins et empreints d’humanité nous sont absolument essentiels dans les temps que nous traversons. Pourquoi ne créerais-tu pas de micro-jardins pour apporter de la joie aux autres ? Bien sincèrement, Takis

My dear Do, I find great difficulty in writing about another artist’ work. I find great difficulty writing about your work. But… From my last visit in Pietrasanta I still have very strong memories about your atelier and this tiny garden of yours, framed with your works that really put you in a nostalgic and magic space and time… at least the way I imagine it Peaceful and filled witH humanity, things that these times we are living through, we need so greatly. Why don’t you create microgardens to give happiness to others? Yours,

Takis


Š Guillaume de Laubier



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sculptures sculptures

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Uccello curioso, 1997 (sculpture fontaine) Bronze - H 100 x 93 x 31 cm - 39,4 x 36,6 x 12,2 in.


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(Détail)

Angelo I, 2000 Bronze, verre soufflé - H 220 x 120 x 15 cm - 86,6 x 47,2 x 5,9 in.


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Gufo, Glyfada, 1985 Bronze - H 57 cm - 22,5 in.


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GUFO CHE ARRIVA, Lucca, 2003 Bronze - H 69 cm - 27,2 in. (Détail)


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GUFO CHE ARRIVA, Lucca, 2003 Bronze - H 69 cm - 27,2 in.


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Uccello Che Frena, 2004 Bronze - H 90 cm - 35,4 in.


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Uccello Che Frena, 2004 Bronze - H 90 cm - 35,4 in. (DĂŠtail)


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(DĂŠtail)

Sitting bird, Glyfada - Grecia, 1985 H 60 cm - 23,6 in.


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Sitting bird, Glyfada - Grecia, 1985 H 60 cm - 23,6 in.


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(Détail)

OCCHIO PROTTETIVO, 2003 Bronze, verre soufflé - H 210 cm - 82,7 in.


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(Détail)

GATTO DONALD, 2011 Bronze - H 17 x 26 x 37,5 cm - H 6 ⅘ x 10 ⅖ x 15 in.


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(Détail)

ROSA 4, 2010 Bronze doré ou patine noire - H 18 - Ø 19,5 cm - H7 x Ø 7 ⅔ in.


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sculptures Ă vivre sculptures to live

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La sculpture de Do König Vassilakis : «Le temps du rêve» Delphine ANTOINE

Do König Vassilakis naît à Dillenburg, une petite ville d’Allemagne, célèbre pour son château, résidence des princes d’Oranie. Son père poursuit la tradition familiale du commerce textile, héritée en troisième génération. Sa mère, quant à elle, avait étudié la musique avant son mariage. Elle étudie la sculpture dans l’atelier de l’artiste Peter Paul Fechner à Tubingen, dans le Sud de l’Allemagne, puis entreprend des études universitaires à l’École des Beaux-Arts de Lausanne. En 1968, elle rencontre Takis Vassilakis à la Biennale de Venise avec lequel elle va vivre et travailler pendant seize ans. Elisant tour à tour domicile à Paris, New York et Cambridge, ils s’établissent en 1968 à Carboneras dans le Sud de l’Espagne où ils bâtissent une maison au bord de l’eau. La vie de Do est alors jalonnée de rencontres avec des artistes du temps: Rafael Soto, Julio Le Parc, et Igor Mitoraj avec lequel elle noue une profonde amitié. A la chute de la dictature des colonels en 1974, Do et Takis décident de s’installer en Grèce dans leur maison de Gerovounous, non loin d’Athènes. En 1989, Do choisit de vivre en Italie en plein coeur de la Toscane, qui accueille sa maison au jardin verdoyant et son atelier. L’artiste expose son travail, qualifié selon ses propres mots de «sculptures à vivre», en Italie (Florence, Milan, Pistoia...), mais également dans le monde entier. L’art de Do, équilibre délicat entre l’atavisme et le mysticisme, la forme et le sens, le corps et l’esprit, transporte le spectateur dans des temps immémoriaux, tout en affirmant avec vigueur sa quête de modernité. Ses sculptures en bronze, animaux totémiques, stèles prophylactiques, statues zoomorphes, idoles vouées en offrandes aux divinités païennes, fixent dans le bronze l’image d’une nature en fête obéissant au seul règne du panthéisme. De son mobilier, psychés et coiffeuses évadées d’un gynécée grec, ou candélabres faisant ressurgir de leurs lueurs changeantes la somptuosité d’un banquet étrusque enfouie dans la poussière du temps qui l’efface, transparaît le monde de Do, temps du rêve qui chemine sur le parcours initiatique d’une histoire exhumée et réinventée. L’univers des formes de l’artiste se révèle cosmopolite, naturellement modelé par ses voyages, sa vie, son admiration passionnée d’artiste du Nord pour les cultures méditerranéennes, berceau de la civilisation européenne. Il traduit une quête spirituelle dans le temps et dans l’espace, qui part de l’antiquité, grecque d’abord, mais aussi romaine et étrusque pour se déplacer vers l’art nouveau, dernier avatar du baroque. De ce syncrétisme complexe, de ce métissage riche de sa diversité, Do fait surgir sa vision, sa vérité artistique, entre innocence fascinée et mirage surréaliste, qu’elle traduit dans un art profondément méditerranéen mais qui porte dans sa chair les réminiscences de son extraction féminine, de sa fascination toute nordique pour la faune et la flore, la croyance en les forces telluriques de la nature, coeur vibrant du merveilleux. Elfes, trolls, lutins peuplent ces forêts profondes et enchantées, dont les fragments imaginaires rejaillissent sur les corolles de son mobilier ou de ses sculptures, fleurs géantes, talismans magiques, splendeurs dorées, dérobés aux pays des fées. Le souvenir de la Grèce, où Do a vécu durant de nombreuses années, apparait d’autre part comme un apport déterminant. L’idée de la beauté absolue et idéalisée qu’elle nous a léguée, l’extraordinaire modernité de la forme, la perfection sculpturale et l’économie de moyens qu’emploient les artistes du siècle de Péricles pour y parvenir, ce prestigieux héritage est perceptible dans l’art de Do, simple et sophistiqué, épuré et baroque, contemporain et immémorial. Ainsi, lorsque le visiteur pénètre dans son atelier, son esprit divague et se perd dans l’indigo dense de la mer d’Ithaque, dans ses profondeurs abyssales où l’artiste semble avoir recueilli «Les larmes d’or d’Aphrodite» , selon l’expression empreinte de poésie de son ami, le sculpteur Mitoraj, qui partage cette même passion pour l’âge d’or du classicisme antique. Ainsi ces sanglots éternels 34 30


font pleuvoir l’or à jamais pétrifié de Vénus, reliques iridescentes du règne des déesses mères de l’antiquité, engloutie quelques siècles plus tard par l’avènement de l’Homme-Dieu. L’oeil du cyclope Polyphème surgit aussi, plongeant l’âme, à travers les reflets de sa pupille vitreuse, dans l’épopée homèrienne, chant du monde qui s’éveille; des roses cristallisées de l’Acropole se dressent sur leurs socles telles des offrandes faites à la déesse virginale lors des Panathénées; des chouettes s’apprêtent à s’envoler pour rejoindre les cieux immortels de l’Olympe et se poser sur l’épaule d’Athéna, sage et guerrière; des conques géantes déploient leurs coquilles spiralées qui renferment pour toujours en elles la rumeur incessante de la mer, le chant des sirènes doux et mortifère, la mélodie universelle de l’âge d’or, de l’île heureuse à jamais perdue dans le vaste enfer d’écumes des siècles. L’art de Do trahit d’autre part sa filiation avec l’art étrusque, lui même très influencé par le goût hellénique que ce peuple a transmis aux romains. Ainsi ses piétements filiformes, que l’on retrouve d’ailleurs dans la sculpture d’Alberto Giacometti et dans le mobilier de son frère Diego, apparaissent comme des survivances du mobilier étrusque à trépied effilé retrouvé dans les tombeaux. De même, le motif du miroir qu’elle combine fréquemment au candélabre, de forme ovale allongée en bronze, demeure une spécialité étrusque. Les sculptures et le mobilier de Do revêtissent également l’apparence intemporelle des objets archéologiques étrusques et romains. Erigeant le bronze comme matériau de prédilection, une simplicité formelle dépouillée d’ornements guide l’esthétique de son mobilier, exactement comme dans celui des demeures antiques, grecques, étrusques ou romaines. La création de Do trahit enfin une filiation avec l’Art nouveau, dans la droite lignée de la mouvance « Art nouveau revival « qui imprègne fortement les arts décoratifs des années 70. Ainsi à cette époque des artistes comme François-Xavier et Claude Lalanne, Kim Moltzer, Paul Evans insufflant une minéralité au mobilier , sans oublier la vague hippie-chic qui pare les tables et luminaires de géodes de gemmes rutilants comme Willy Daro, Honoré de Paris, Jacques DuvalBrasseur, réinterprétent la déflagration linéo florale de la Belle Epoque, avec pour fil conducteur la perception féerique d’une nature en perpétuelle transformation. Cette omniprésence de la veine naturaliste traverse toute l’oeuvre de Do, où le végétal s’épanouit en corolles de fleurs sur ses bijoux et sculptures, guéridons et candélabres dont la base circulaire évoque celle des lampes de Louis Comfort Tiffany. Dans le même temps, la faune s’agrège à sa sculpture, comme par exemple sa suite de Petites Chouettes qui arrivent, où elle figure les différentes séquences d’un même envol, ou encore le thème de la chrysalide aux sillons emprunts de volutes grecques. La chenille enveloppée dans un cocon tissé va devenir papillon quittant la terre pour s’envoler vers les nues. La parabole se répète avec ses stèles emportant le spectateur sur les ailes de son rêve et ses pendentifs, colliers et bagues, reprenant le motif du cocon mystérieux, par lesquels elle revisite cette métamorphose de la nature explorée par l’Art nouveau. Des contours de ses sculptures, fleurs, coquillages, animaux, aux miroirs ronds qui cernent ses psychés, candélabres ou bougeoirs, et dans lesquels se mire l’ardeur capricieuse des flammes, en passant par les stèles aux disques faîtiers percés d’un oeil apotropaïque, tout le mystère de l’art de Do semble contenu par un cercle magique et insondable, la forme redondante de toute sa création. Dans les profondeurs de cet ouroboros, à l’intérieur duquel irradie une force chthonienne qui converge vers le ciel, se cachent les rouages secrets de la femme, de l’artiste, dans la contemplation narcissique du moi et l’aspiration à l’universel, dans l’acte de créer que Marcel Proust définissait comme «communiquer dans la solitude». 35 31


Do König Vassilakis’ word, «a dreamtime winding» Delphine ANTOINE

Do König Vassilakis was born in Dillenburg, a small German town, famous for its castle, the residence of the Oran princes. Her father perpetuated the tradition of textile trading that he inherited from three generations. As for her mother, she had studied music before getting married. She studied sculpture in artist Peter Paul Fechner’s workshop in the Southern German town of Tübingen, and then took up university studies at Lausanne’s fine arts school. In 1968, she met Takis Vassilakis at the Venice Biennale and went on to live and work with him for sixteen years. In 1968, after having taken alternate residence in Paris, New York and Cambridge, they settle in Carborneras, in southern Spain where they built a house on the waterfront. Do’s life was then marked by encounters with artists of the time: Rafael Soto, Julio Le Parc, and Igor Mitoraj with whom she developed a deep-rooted friendship. After the end of the Greek dictatorship in 1974, Do and Takis set up in Greece in their Gerovounous house, near Athens. In 1989, Do chose to live in Italy, right in the heart of Tuscany which accommodated her house, its lush garden and her workshop. Do exhibited her work, that she herself qualifies as “sculpture to live”, in Italy (Florence, Milan, Pistoia), and also worldwide. Do’s art is a delicate balance between atavism and mysticism, between shape and meaning, body and spirit, and it carries the spectator back to an ancient time, while vigorously assessing her quest for modernity. Her bronze sculptures, some totem animals, some prophylactic stones, some zoomorphic statues, some idols meant to be offerings to pagan gods, all lay down in bronze the image of a festive nature obeying the sole pantheist kingdom. Do’s world, a dreamtime winding its way through the initiation journey of a resurrected and reinvented history shows through her furniture: horse dressing glasses and dressing tables escaped from a Greek gynaeceum, or candlesticks, with their changing glows, bringing back the magnificence of an Estruscan feast buried and wiped out by the dust of time. The world of the artist’s shapes turns out to be a cosmopolite one, naturally shaped by her travels, her life, her passionate admiration, as a Northern artist, for Mediterranean cultures, the cradle of European civilization. It expresses a spiritual quest in time and space, starting first in Greek, but also Roman and Etruscan antiquity, and moving towards Art Nouveau, the last manifestation of baroque. From this complex syncretism, this mix of styles enriched by its own diversity, Do brings her vision to light, her artistic truth, between a captivated innocence and a surrealist optical illusion and she expresses it in a deeply Mediterranean art, which however carries in its flesh the recollection of her feminine extraction, her all Nordic fascination for flora and fauna, the belief in terrestrial forces of nature, the vibrant heart of the supernatural. Elves, trolls and goblins populate theses deep and enchanted forests whose imaginary fragments are reflected on her furniture or sculptures’ petals, giant flowers, magical talismans, golden splendors stolen in the land of fairies. Besides, the memory of Greece, where Do lived for many years, seems to be a crucial contribution. She has passed on to us the idea of absolute and glorified beauty, the tremendous modernity of shape, the sculptural perfection and the economy of means used by artists in the century of Pericles to succeed, all this prestigious legacy is perceivable in Do’s art, simple and sophisticate, uncluttered and baroque, contemporary and immemorial. This way, when the viewer enters her workshop, his spirit wanders and gets lost in the dense indigo of the Ithaca sea, in its abysmal depths where the artist seems to have collected “Aphrodite’s gold tears” according to her friend’s words, imbued with poetry, the sculptor Mitoraj, who shares the same 36 32


passion for the antic golden age of classicism. So these eternal sobs make Venus’ gold rain, forever petrified, the iridescent relics of Antiquity’s mother goddesses’ kingdom, swallowed up a few centuries later by the appearance of the Man-God. Cyclops Polypheme’s eye also appears suddenly, immersing the soul, through the reflection of his glazed pupil, in the Homeric epic, a song of the awakening world, some Acropole crystallized roses rise on their base like some offerings made to the virginal goddess during the Panathenees, some owls are about to fly away to join Mount Olympus’ heavens and land on the shoulder of the wise and warlike Athena, some giant conches spread their spiral shells forever holding the sea’s incessant murmur, the soft and death-dealing song of sirens, the golden age’s universal tune, of the happy island forever lost in the wide hell of the centuries’ foam. Moreover, Do’s art betrays her connection with Etruscan art, very much influenced itself by the Hellenic taste that those people passed on to Romans. Thus her spindly bases, also seen in Alberto Giacometti’s sculpture and in his brother Diego’s furniture, are seen as throwbacks to Etruscan furniture with slender tripod found in graves. Similarly, the mirror pattern that she frequently combines with the oval and elongated bronze candlestick remains an Etruscan specialty. Do’s sculptures and furniture also take the timeless appearance of Etruscan and Roman archeological objects. While establishing bronze as her medium of choice, a formal simplicity, denuded of decorative details, this leads her furniture’s aesthetics, exactly like that of antic homes, Greek, Etruscan or Roman. Finally, Do’s creation betrays a connection with Art Nouveau, along the exact same line as the “Art Nouveau Revival” movement which strongly influenced the Decorative Arts of the 70’s. Thus, at this time, artists such as François-Xavier and Claude Lalanne, Kim Moltzer or Paul Evans, find a new way of portraying the Belle Epoque’s linear and floral explosion, with the enchanted perception of an ever-changing nature as a unifying thread, by instilling a mineral aspect into furniture, not to mention the hippie-chic wave adorning tables and lamps with gleaming gems geodes as Willy Daro, Honoré de Paris and Jacques Duval-Brasseur did. This omnipresence of naturalist inspiration lives through Do’s whole work, where vegetable opens out in flower petals on her jewelry and sculptures, with the circular base of pedestal tables and candlesticks being reminiscent of lamps by Louis Comfort Tiffany. At the same time, fauna integrates her sculpture, as for example in her series of Small Arriving Owls, where she represents the different sequences of a same flight, or with the theme of chrysalis, with lines borrowed from Greek volutes. A caterpillar wrapped in a woven cocoon is going to turn into a butterfly, leaving the earth to fly towards the heavens. The parable repeats itself with steles taking the viewer on the wings of her dream, and with her pendants, necklaces and rings taking up the pattern of the mysterious cocoon, by which she reinterprets this metamorphosis of nature explored by Art Nouveau. From her sculpture outlines (flowers, seashells, animals) to the round mirrors framing her horse dressing glasses, candlesticks or candleholders and in which the flames’ capricious fervor gazes at itself, including steles with umbrella-shaped discs pierced with an apotropaïc eye, the whole mystery of Do’s art seems to be held by a magic and unfathomable circle, the recurrent shape of her whole creation. In the depths of this ouroboros, within which a chthonic force radiates and converges towards the sky, the wheels of this woman’s and artist’s secret hide in the narcissistic contemplation of ego and the desire for universal, in the act of creating, that Marcel Proust defined as “communicating in loneliness”. 37 33


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(DĂŠtail)

Tavolo a un piano, 1993 Bronze - H 110 cm - 43,3 in.


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(Détail)

TAVOLO DI NOTTE, 1992 Bronze - H 110 cm - 43,3 in.


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SIGNES ASTROLOGIQUES


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(Détail)

ATTREZZI PER CAMINETTO, 1998 Bronze, fer - H 120 cm - 47,2 in.


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ALARI, 1998 Bronze, fer - 98 cm - 38,5 in.


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Attrezzi per caminetto, 2011 Bronze, fer - H 120 cm - 47,2 in.


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Attrezzi per caminetto, 2011 Bronze, fer - H 120 cm - 47,2 in.


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(DĂŠtail)

Tavolo 1991 Bronze, ghisa - H 80 cm - 31,4 in.


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(DĂŠtail)

Etagere, 2003 Bronze - H 120 x 60 x 40 cm - 47,2 x 23,6 x 15,7 in.


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(DĂŠtail)

Minotauro, Lucca 1995 Bronze, acier, cristal - H 60 cm - 23,6 in.


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(DĂŠtail)

Minotauro, Lucca, 1995 Bronze, acier, cristal - H 60 cm - 23,6 in.


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(DĂŠtail)

Toilette Bronze - H 105 cm - 41,4 in.


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Psiche, Lucca, 1993 Bronze, cristal - H 190 cm - 74,8 in.


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(DĂŠtail)

Psiche, Lucca, 1995 Bronze, cristal - H 190 cm - 74,8 in.


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TAVOLO DA PRANZO, 2012 Bronze et fonte de fer - H 78 x 250 x 117 cm - H 30 ¾ x 98 ½ x 46 in.


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(DĂŠtail)

tavolo quattro foglie, 1996 Bronze et fonte de fer - H 43 x 125 x 127 cm - H 17 x 49 ½ x 50 in.



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Sculptures lumineuses Light sculptures

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Les larmes d’or d’Aphrodite Igor MITORAJ, Paris, févier 1995

Lorsque je me sens déprimé à cause du mauvais temps et de la grisaille parisienne, je pense aussitôt à quelque chose qui a toujours été enraciné en moi, quelque chose qui provoque de petites et agréables blessures : la Grèce. Il est impossible de définir précisément ce qu’est la Grèce. C’est peut-être un état d’esprit, une mer immense de nostalgie où le chant doux et tragique des sirènes traverse la surface des flots, où un être marmoréen vous attend au-delà du rivage battu par les vents. La Grèce vous cause de terribles chagrins, un désir dans l’âme. Pour vous consoler, vous pouvez vous tourner vers Kavafis, Theodorakis, Tsarouhis, tous ceux qui ont redonné sa noblesse à la Grèce moderne. Après un siècle de ténèbres, surgit Do Vassilakis König. C’est comme si elle avait mêlé les larmes d’or d’Aphrodite tombées au fond des mers, les éclats de lumière qui vous attendent dans les eaux d’Ithaque, et les reflets des néréides sortis de l’œil gigantesque de Vulcain. Héphaïstos l’a enchantée et désormais, possédée de quelque secret antique, elle travaille ses objets et sculptures avec précision et simplicité de façon telle qu’ils semblent avoir toujours existé. Sans doute, ce sont des objets sacrés de méditation : peut-être les boucliers de héros tombés sous les remparts de Mycènes, ou les offrandes votives brûlées sur les montagnes de Delphes. Après des années passées en Grèce, Do a retenu ses coups de tonnerre ; ses yeux ont capté les nuances de la mer profonde. Son œuvre est « grecque » au sens moderne, possède un puissant contenu émotionnel, résulte d’un geste délibéré dénué de complications inutiles, sensuelle par sa couleur bronze étincelante, ses formes arrondies, tendres; féminines, polies jusqu’au cœur. Do crée des objets destinés à traverser le temps. Peu d’artistes sont capables d’accomplir une telle performance. Son monde est unique, à part, où la recherche de la simplicité devient beauté. Ses créations sont intemporelles. Nous sommes heureux de les posséder pour ce qu’elles dégagent de bon et de positif. Grâce à ses œuvres, la Grèce est plus proche mais aussi plus mystérieuse. Je suis impatient de voir ce qu’elle va prochainement produire, sur quels rivages lointains elle va débarquer.

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The Golden Tears of Aphrodite Igor MITORAJ, Paris, february 1995

When i am depressed by unpleasant weather; by the greyness of Paris, I instantly think about something that has always been rooted in me, something that causes small, pleasant injuries: Greece. One cannot say for sure what Greece is: perhaps a spiritual state, an enormous sea of nostalgia where the sweet, tragic song of the sirens comes our from under the skin of the sea, or where someone marmoreal waits for you beyond the windy shore. Greece gives you terrible heartaches, a longing in the soul. For consolation we can turn to Kavafis, Theodorakis, Tsarouhis, those who have brought nobility back to modern Greece after a century of darkness. And then there is Do Vassilakis König. It is as if she's gathered up Aphrodite's golden tears that have fallen to the depths of the sea, bits of light that wait for you in the waters of Ithaca, aurai reflections fished out the immense eye of Vulcan. Hefestos bewitched her. And now, possessed of some antique secret, she works her objects and sculptures with exactness and simplicity, so that they seem to have always existed. Surely they are cult objects of meditation: perhaps the shields of heroes fallen beneath the walls of Mycenae, or the votive offerings that burned on the mountain of Delphi. After years in Greece, Do has retained its thunderbolt, her eyes have taken on the hues of the deep sea. Her work is "Greek" in the modern sense; it has a strong emotional content; it’s a deliberate gesture free of useless complication, sensual in its gleaming bronze color; in its round forms, tender; feminine, polished to the heart. Do creates objects that are meant to be used. Few artists know how to do this. Hers is a unique world apart where the search for simplicity becomes beauty. Her works have always existed. We are grateful to possess them for their good and positive aura. With her works, Greece is closer, but also more mysterious. I long to know what she will do next, on what distant banks will she disembark.

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Light sculpture, Lucca, 1991 Bronze et verre souflĂŠ - H 110 cm - 43,3 in.


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candĂŠlabres candleholders

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Pesce porta luce, 1996 Bronze - H 56 cm


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pesche porta luce, 1996 Bronze - H 56 cm - 22 in.



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(DĂŠtail)

Candelabro alto, 1998 Bronze, acier - H 200 cm - 78,7 in.


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(Détail)

Candelabro con specchio, 1993 Bronze, disque doré 22k - H 65 cm - 25,9 in.


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Candelabro Fiore III, 1991 Bronze patinĂŠ - H 36 cm - 14,2 in.


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Candelabro Fiore III, 1991 Bronze patinĂŠ - H 36 cm - 14,2 in.


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Conception et réalisation Montreuil (93) - France Crédits photographiques : Stéphane Briolant, David Atlan (pp. 28-29,30-31,66-67,68-69) Achevé d’imprimé en octobre 2012 Montreuil (93) - France 2104961

ISBN 979-10-91774-00-0 Dépôt Légal 3e trimestre 2012 - © Éditions Agnès Monplaisir, Paris 2012 Tous droits réservés. Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage, est interdite. La copie ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, ne peut se faire sans l’accord écrit de l’éditeu

Galerie Agnès Monplaisir 8bis, rue Jacques Callot - 75006 Paris Tél. : +33 1 56 81 83 51 - Fax : +33 1 46 34 03 08 E-mail : galerie@agnesmonplaisir.com - Website : www.agnesmonplaisir.com



90

ISBN 979-10-91774-00-0

9 791091 774000

20€

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