Exposition inaugurale - Galerie Pentcheff

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EX POSITION INAU GU R AL E

Oct obr e 2015



Contact / a.pentcheff@gmail.com

Textes et mise en page : Giulia Pentcheff pour la galerie Alexis Pentcheff, tous droits réservés



INAUGURATION(S) On a poussé les murs ! Six années ont passé depuis l’installation de la galerie au numéro 131 de la rue Paradis. Le succès de cette entreprise était incertain mais notre détermination profondément ancrée. Ce projet porté par notre jeunesse, notre travail, n’a cessé de grandir. D’année en année, il nous a permis d’affirmer nos choix, de façonner une image qui nous ressemble. De déceptions en petites victoires, nous avons appris plus qu’un métier, aux côtés de ceux qui nous ont infailliblement soutenus, qu’ils soient nos collaborateurs, nos partenaires, nos clients. Nous tenons ici à chaleureusement les en remercier. Il nous a semblé, ces derniers temps, que la structure que nous nous efforcions de développer nécessitait d’avantage d’espace pour s’épanouir pleinement, qu’un cadre plus vaste et mieux pensé serait propice à cet essor. D’autre part, deux nouvelles branches, ramifications inattendues qui avaient presque naturellement poussé sur ce pivot, réclamaient nos soins en même temps qu’une petite place pour s’éployer. Nous avons donc décidé de pousser les murs… La galerie conserve son emplacement, cependant son agencement a été entièrement repensé par une architecture, qui, secondée par l’éclairage, met en valeur l’accrochage des tableaux et facilite la circulation. De part et d’autre de la galerie, deux activités complémentaires de la principale prennent possession de l’espace : à gauche, une petite librairie d’art s’est implantée dans un ancien appartement réaménagé en conséquence, tandis qu’à droite, au numéro 133, une agence de voyage a laissé la place à une boutique de vente de cadres d’exception, encadrements d’époque restaurés ou modèles anciens de fabrication artisanale sur mesure. Les travaux achevés, c’est donc trois espaces que nous inaugurons du même coup, doublant notre superficie d’accueil. Nous espérons avoir offert aux toiles un bel écrin, sobre et intemporel mais où la chaleur humaine ne manque pas. Nous vous invitons à découvrir le nouveau visage de la galerie, un lieu que nous avons imaginé comme un pôle au service de l’amateur d’art.

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LIBRAIRIE D’ART ET EDITION La librairie d’art propose une sélection d’ouvrages spécialisés consacrés à la peinture et aux arts. Catalogues d’expositions muséales, catalogues raisonnés et monographies, correspondances d’artistes... Autant d’ouvrages qui sauront éclairer l’amateur, guider le collectionneur dans ses choix. Une sélection thématique prend place sur les rayonnages de la librairie, mais il sera également possible d’accéder à une plus vaste proposition d’ouvrages en ligne via notre site marchand et de passer commande. La librairie d’art spécialisée «Le Puits aux Livres» vient en effet de rejoindre les rangs de la galerie, ses fondateurs ayant pris une retraite méritée. L’acquisition toute récente de cette structure de référence dans son domaine, bien connue des amateurs et des professionnels, constitue une belle opportunité de développement pour la galerie. L’inauguration de la librairie sera l’occasion de dévoiler la dernière monographie éditée par la galerie consacrée à Henri Person et réalisée en collaboration avec la famille de l’artiste. Ce grand artiste, ami de Signac, fut l’un des fondateurs du musée de l’Annonciade à Saint-Tropez. La reproduction qui illustre la couverture de l’ouvrage dit haut et fort toutes les qualités de cet artiste resté trop longtemps dans l’ombre des divisionnistes. Cette première monographie est suivie d’un catalogue de l’oeuvre peint et aquarellé. Largement illustré et traduit en anglais, cet ouvrage de plus de deux cents pages met en lumière le travail d’un subtil coloriste.

Passez vos commandes de livres d’art sur notre site marchand : w w w.lepuitsa uxlivres .c om 04


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Monographie éditée par la galerie disponible à partir du 23 octobre


ENCADREMENTS D’EXCEPTION La galerie propose désormais dans sa boutique du 133 rue Paradis la vente d’encadrements restaurés et modèles anciens de fabrication artisanale sur mesure. De la difficulté constante de trouver de beaux encadrements mettant en valeur les tableaux exposés à la galerie, est née la volonté de proposer également ce service de vente de cadres à une clientèle de particuliers et professionnels. La boutique se divise donc en deux catégories : les cadres anciens tout d’abord, chinés par la galerie puis minutieusement restaurés par les soins d’artisans doreurs. L’autre secteur est consacré à un vaste choix d’encadrements fabriqués sur mesure dans les ateliers de la maison « RG Les Cadres Gault » avec laquelle nous avons entamé un partenariat durable. Entièrement exécutés à la main par des artisans menuisiers, sculpteurs sur bois, apprêteurs et doreurs, ces réalisations se déclinent à l’infini, selon le modèle sélectionné, la largeur de moulure adoptée, la patine souhaitée... Cadre d’époque ou réalisation artisanale sur mesure, nous sommes à votre disposition pour vous accompagner afin de trouver les encadrements qui conviendront le mieux aux pièces de votre collection.

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Allée Regards de Provence (Face à l’Esplanade J4) 13002 Marseille - Ouvert tous les jours de 10h à 18h Tél. :+ 33 (0) 4 96 17 40 40 - Courriel : info@museeregardsdeprovence.com !!!"#$%&&'&()'*%*&+',-&./&"/,#

Joseph INGUIMBERTY, Nature morte aux citrons devant la fenêtre, Collection Fondation Regards de Provence, ©Adagp, Paris 2015

FRANÇOIS

François BOUCHÉ, Montage : Le silence, 1985, Dessin, Collection de l’artiste et La gitane des Saintes, Sculpture en bronze, Collection de l’artiste

ARTS ET PATRIMOINE EXPOSITIONS TEMPORAIRES


Les paysagistes provençaux, de Loubon à Ambro



Emile LOUBON

(1809-1863)


Emile Loubon, prophète en son pays. Emile Loubon est à l’origine du développement d’une importante école paysagiste en Provence dans la seconde moitié du XIXème siècle. Nommé directeur de l’Ecole des beaux-arts de Marseille en 1845, il entraine dans son sillage de jeunes peintres avides d’apprendre sur le motif, au contact de la nature, ce qui constitue une grande nouveauté par rapport à la tradition académique d’enseignement en atelier qui avait cours jusqu’alors. Sous l’impulsion d’un maître exigeant, mais qui encourage la libre expression de ses élèves et leur singularité, éclosent de nombreux talents. En 1846, Emile Loubon fonde le Salon de la Société des Amis des Arts, où vont exposer les peintres qu’il a fréquenté à Paris dans sa jeunesse : Delacroix, Corot et d’autres peintres barbizoniens tels que Théodore Rousseau. A ces occasions, Loubon en profite pour inviter ces peintres à l’école qu’il dirige et créer une émulation profitable à ses élèves. Pour le journaliste critique d’art de l’époque Ferdinand Servian, cette nouvelle manière d’enseigner constitue une petite révolution régionale : « Et son troupeau d’élèves, mouvant comme tel troupeau de ses moutons, allait brouter, non dans les sentiers battus d’un servum pecus, mais parmi des voies inexplorées, sous l’oeil vigilant autant que débonnaire de ce pasteur de jeunes âmes qui faisait s’abreuver ses ouailles aux sources pures de l’idéal et leur donnait en pâture les vastes champs de l’art. »

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La nature constitue le suprême modèle de cet artiste qui s’est assez peu tourné vers les paysages du littoral, leur préférant la rusticité des terres provençales de l’arrière-pays. Il s’attache à sa manière à peindre sur le motif des scènes de la vie quotidienne paysanne, où l’homme compose avec la nature et les animaux pour gagner son pain quotidien. Son œuvre est marquée par la volonté de rendre la grandeur contrastée du paysage provençal, sa beauté mais aussi sa dureté et l’âpreté de la vie rurale. On ressent ainsi la chaleur accablante du soleil qui sèche la terre et la rend si poudreuse que les troupeaux ne peuvent se mouvoir qu’auréolés d’une insidieuse poussière.

Emile LOUBON (1809-1863) Petits ânes bâtés sur la route de Grasse. Huile sur toile, signée et datée 1850 en bas à droite, 30 x 46 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


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Raphaël PONSON

(1835-1904)

Raphaël PONSON (1835-1904)

La plage de Fréjus. Huile sur toile, signée et située en bas à droite, contresignée et titrée au dos, 93 x 181 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


Raphaël Ponson, la Méditerranée en éclats Elève de Loubon à l’Ecole des beaux-arts de Marseille, le jeune artiste hérite d’une tradition familiale. Originaire de Solliès-Pont, la famille s’installe à Marseille dans les années 1840 où le père exerce la profession de peintre décorateur pour le théâtre du Gymnase. Quelques années dans la capitale complètent sa formation artistique. Raphaël Ponson s’exerce notamment dans l’atelier de Lièvre, peintre sur éventail. Après avoir visité l’Italie, comme nombre d’artistes de son temps, il regagne Marseille où il fonde son foyer. Sa palette est appréciée et d’importantes commandes, publiques et privées, lui sont confiées, notamment des décors pour les appartements privés de la Préfecture ainsi que pour le Muséum d’Histoire Naturelle abrité dans le Palais Longchamp, bâtiment emblématique de cette seconde moitié du XIXème siècle érigé pour commémorer l’arrivée à Marseille des eaux de la Durance. Sa peinture de chevalet, en grande partie consacrée à des vues du littoral méditerranéen, est particulièrement impressionnée par la lumière méridionale. Les bords de côte, les calanques, parfois difficiles d’accès, que l’artiste affectionne, sont baignées d’une blonde et limpide lumière, qui semble couler de ses pinceaux pour envahir l’espace de la composition, l’auréoler tout entier.

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Ponson a retenu la leçon naturaliste de Loubon : il multiplie les études sur le motif, sur de petites toiles marouflées sur carton qu’il peut facilement transporter lors de ses excursions. Il recompose ensuite en atelier de plus vastes toiles, comme cette vue de La plage de Fréjus, où la fugacité des premières impressions saisies sur les petits supports laisse place à une plus grande construction de l’ensemble, tout en conservant beaucoup de sincérité, d’authenticité. La gouache constitue aussi pour l’artiste un medium de choix, qu’il a notamment pu explorer dans l’atelier d’éventails parisien intégré au sortir de ses études artistiques. Dans cette Entrée du port de Marseille, encadrée à gauche par le palais du Pharo et par le fort Saint Jean à droite, il fait encore subtilement jouer la lumière au sein des différents plans de la composition qu’il anime généreusement d’une foule de marseillais en détente sur la rive et de nombreux bateaux, barques et reflets sur l’eau. Le peintre est sans doute l’un des meilleurs représentants de cette Ecole provençale à la lumineuse facture, à l’éclatante palette, qui nous font voir les rivages de la Méditerranée comme une terre idyllique où il fait bon vivre et où souffle une intemporelle brise marine.


Raphaël PONSON (1835-1904)

Entrée du Port de Marseille. Gouache sur papier, signée et située en bas à gauche, 28 x 50 cm.

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Ernest CHAUVIER DE LEON

(1835-1907)

Ernest CHAUVIER DE LEON (1835-1907)

Le port de Cassis. Huile sur toile, signée en bas à droite, 34 x 52,5 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France



Etienne MARTIN

(1856-1945)

Etienne MARTIN (1856-1945)

Le fort Saint-Jean, Marseille. Huile sur panneau, signée en bas à gauche, 24 x 33 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


Etienne Martin : Le Vieux Port de Marseille sous la neige, mélancolie hivernale Ce n’est pas seulement à la pérennité de son art qu’Etienne Martin a consacré son existence. Nommé conservateur du musée de Digne dès sa fondation au début du XXème siècle, il passera près de quarante ans à y développer une section des beaux-arts régulièrement enrichie d’œuvres des plus talentueux provençaux de l’époque, n’économisant ni de sa personne ni de sa fortune pour mener à bien cet ambitieux projet. Ses talents de peintre ne le privent pas non plus de jouir d’autres dons artistiques et la musique est sa seconde passion. Il est tour à tour interprète et compositeur. Les amours d’Etienne Martin nous transportent dans un univers raffiné et éclectique, qui s’ancre dans l’héritage paternel tout en étendant ardemment ses propres ramifications. Grande est son implication dans la vie culturelle marseillaise de son époque et nombreuses sont ses amitiés artistiques, au sein notamment de l’Association des Artistes Marseillais qu’il a dirigée. Parmi elles, Joseph Garibaldi (qui fut comme lui l’élève de Vollon) partage sa sensibilité lyrique du paysage provençal.Témoins d’un monde en pleine mutation industrielle, la nostalgie qui semble suspendue à leurs pinceaux ne leur laisse voir aucune poésie dans les envahissantes manifestations de la vie moderne. Ces artistes aspirent sur la toile à la préservation d’un monde qui sous leurs yeux s’évanouit. Celui de la calèche menée par les chevaux de trait sur la route blanche et pierreuse qui va au village, celui d’un bassin portuaire où règnent les trois mâts…

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Cette vue de l’entrée du canal de la douane sous la neige est remarquable à plusieurs titres. Signalons d’abord que cette ancienne emprise portuaire qui encadrait les îlots de part et d’autre de la place Thiars n’est plus visible de nos jours. Elle fut comblée en 1927, principalement pour des raisons de salubrité publique (le cours Jean Ballard se situe désormais à la place du Quai du canal qui longeait ce bassin). Il est d’autre part assez rare de voir la ville et son Vieux port sous la neige. Ce phénomène constitue sous nos latitudes, aujourd’hui encore, un véritable événement déclenchant l’enthousiasme des artistes et photographes. Sous ce ciel blanc, la lumière absente, Marseille semble s’être grimée aux couleurs d’une cité portuaire nordique. Le peintre tire un grand parti de cet état de choses éphémère. Emprisonnant la ville dans sa gangue hivernale, il donne à voir cette scène comme au travers d’une de ces boules à neige dont la mode commençait alors à se répandre.

Etienne MARTIN (1856-1945)

Le Vieux Port de Marseille sous la neige. Huile sur panneau, signée en bas à droite, 26 x 39,5 cm.


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David DELLEPIANE

(1866-1932)

David DELLEPIANE (1866-1932)

Elégantes sur la passerelle de l’ascenseur de Notre-Dame-de-la-Garde. Huile sur panneau, signée en bas à droite, 33 x 24,5 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France



Louis NATTERO

(1870-1915)

Louis NATTERO (1870-1915)

Barques de pêche dans le port, Marseille. Huile sur toile, signée en bas à droite, 49 x 65,5 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


Louis NATTERO (1870-1915)

Déchargement sur le port, Marseille. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 49 x 65,5 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France

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Louis NATTERO (1870-1915)

L’entrée du port, Marseille. Huile sur toile, signée en bas à droite, 46 x 61 cm.

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René SEYSSAUD

(1867-1952)


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René SEYSSAUD (1870-1915)

Rochers au bord de la Méditerranée le matin, 1902. Huile sur papier marouflé sur carton, 34,5 x 51 cm. Historique : 1902 Collection Feydeau Ancienne collection Georges Viau.

René SEYSSAUD (1870-1915)

Exposition : 1902 Galerie Bernheim-Jeune, Paris

Les moissonneurs, vers 1898. Détrempe sur carton, signée en bas à gauche et à droite, 65 x 100 cm. Tableau signé deux fois : en bas à gauche en brun en 1898 et en bas à droite en rouge plus tardivement. Bibliographie : 1958 Martin Caille, Seyssaud, n°11 2012 Bonnici, René Seyssaud. L’Ivresse de la Couleur, catalogue d’exposition à la Fondation Regards de Provence, 2012, p. 83. Exposition : 1958 Rétrospective Seyssaud, Hôtel des ventes d’Aix en Provence, n°11. 2012 René Seyssaud. L’Ivresse de la Couleur. Fondation Regards de Provence, Marseille, reproduit au catalogue d’exposition en p.83.

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Pierre AMBROGIANI

(1907-1985)


Pierre AMBROGIANI (1907-1985)

Travail des champs. Huile sur toile, signée en bas à gauche, titrée au dos sur le chassis, 47 x 65 cm. Historique : Ancienne collection Plaquevent

(marchand parisien représentant l’artiste)

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Provenance : Collection privée, Sud de la France


Pierre AMBROGIANI (1907-1985)

Vue d’un village en Provence. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 46,5 x 55 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France

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Des provençaux à l’assaut de la modernité



Alfred LOMBARD

(1884-1973)


Alfred Lombard, singulière traversée du siècle Issu d’un milieu aisé, Alfred Lombard se consacre à la peinture après avoir suivi des études d’histoire et de lettres, dans le seul but de contenter sa famille. Il obtient alors de pouvoir s’inscrire comme élève libre à l’Ecole des beaux-arts de Marseille en 1903 mais délaisse rapidement cet enseignement qu’il juge trop théorique pour une formation plus pratique dans l’atelier du peintre Alphonse Moutte. Il s’y engage comme simple assistant. Auprès de son ami Pierre Girieud, il militera pour défendre le dynamisme de la peinture provençale au travers de la création à Marseille du « Salon de Mai » dont les éditions de 1912 et 1913 ne seront pas reconduites, en raison de l’éclatement du conflit mondial. Sa peinture, un temps associée au fauvisme, se caractérise après l’éloignement du brasier par un retour au classicisme dans les années 1920 avant que le peintre ne se consacre à la décoration monumentale dans la décennie suivante, collaborant à de nombreux chantiers parmi lesquels la décoration des paquebots « Atlantique » et « Normandie », fleurons des Arts décoratifs. Il possède à Boulogne un atelier paquebot, hôtel particulier remarquable de modernité dont Pierre Patout a signé les plans. A compter des années 1940, la position de Lombard se radicalise. Il s’oriente vers une expression beaucoup plus synthétique, faisant d’avantage appel au processus intellectuel dans son appréhension du monde, côtoie l’abstraction dans les années 1950 avant de réintroduire des éléments plus figuratifs dans des compositions très rythmiques.

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La carrière de Lombard est marquée par l’absolutisme de l’homme. Deux expositions personnelles seulement lui sont consacrées au cours de sa vie : à la galerie Paul Rosenberg en 1914 et en 1925 chez Druet. Cette rareté procède de la difficulté pour l’artiste d’accepter de se plier aux exigences du marché, du refus d’insérer son œuvre dans les circuits commerciaux afin de préserver son intégrité. Il va jusqu’à exprimer par écrit le désir de supprimer toute valeur marchande à ses œuvres. A partir de 1939, alors qu’il avait jusqu’alors activement participé aux Salons annuels ainsi qu’à des expositions thématiques dans les galeries parisiennes, l’artiste décide de ne plus montrer son travail. Il s’en tiendra à cette résolution jusqu’à la fin de sa vie, à très peu d’exceptions près.C’est seulement après la mort de Lombard que la diversité de son travail a été révélée, que son implication dans la vie artistique provençale d’avant la Première Guerre a pu être rappelée, ainsi que l’étonnante évolution de sa production.

Alfred LOMBARD (1884-1973) Bord de mer, circa 1905. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 65 x 81,5 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France



Alfred LOMBARD (1884-1973) Visage de femme, 1909. Huile sur toile, 31 x 26 cm. Provenance : Collection privée, Londres Exposition : Alfred Lombard, Couleur et Intimité, Musée Regards de Provence, 13 mars-23 août 2015, reproduit au catalogue sous le numéro 30.

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Alfred LOMBARD (1884-1973) Nu à la fenêtre, 1913. Huile sur carton, 104,5 x 75 cm. Provenance : Collection privée, Canada Exposition : Alfred Lombard, Couleur et Intimité, Musée Regards de Provence, 13 mars-23 août 2015, reproduit au catalogue sous le numéro 31.


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Joseph INGUIMBERTY

(1896-1971)


Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) La cathédrale de la Major. Huile sur toile, signée en bas à droite, 73 x 91 cm. Provenance : Collection privée du Sud de la France

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Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) Le bassin de carénage. Huile sur toile, signée et datée 1920 en bas à droite, 98 x 150 cm. Provenance : Collection privée du Sud de la France

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Auguste CHABAUD

(1882-1955)


Auguste Chabaud, un provençal à Montmartre Armé de ses pinceaux, la poésie pour violon d’Ingres, ce « penseur libre », ainsi qu’il aime se définir, monte à Paris à l’orée du XXème siècle. Le jeune rapin aiguise sa compréhension du monde, développe une intelligence graphique qu’il affûte au frôlement du spectacle permanent de la vie parisienne.Vives impressions que ce dernier produit aux yeux d’un jeune artiste, qui avaient commencé d’être dessillés par une expédition maritime initiatique, brusquement interrompue par la mort du père, suivie de trois années d’engagement volontaire dans l’artillerie coloniale. Paris la nuit fascine Chabaud. Les lumières artificielles de la ville lui arrachent des tons d’une rare violence, des contrastes poussés à leur paroxysme. Il expérimente des cadrages surprenants, desquels on déduit la continuité d’une scène qu’il ne fait qu’ébaucher, laissant magnifiquement surgir l’instant de vie. Avant la grande guerre, l’artiste partage son temps entre la « ville tentaculaire » et de fréquents séjours au mas. De retour de son service militaire dans l’artillerie coloniale, à la fin de l’année 1906, Chabaud s’installe à Montmartre, qui accueille déjà de nombreux artistes. Il y occupe un atelier rue Müller. Le peintre poète est un noctambule ébloui par les enseignes lumineuses, enivré par les cocottes aux abords du Moulin-Rouge et qui fréquente sans complexe les lieux de rendez-vous et les maisons closes. Le carnet de croquis accompagne partout ce solitaire, qui, de son propre aveu, se tient à l’écart des autres artistes, par timidité plus que par orgueil.

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Les musées allemands ont été parmi les premiers à s’enthousiasmer pour ce témoignage, preuve que l’esthétique portée par ces œuvres entretient d’évidentes affinités avec l’expressionnisme. Les séjours parisiens de Chabaud le plongent paradoxalement dans un certain isolement. La vitalité, le dynamisme de la ville, fascinent l’artiste cependant qu’ils le précipitent vers les replis de son âme. Déconnecté de la terre, il perd ses repères et finit par envisager l’environnement urbain comme une réalité parallèle. A l’apaisement tout relatif du jour, aux rues désertées, déliquescentes comme celles que photographie Eugène Atget à la même époque, succède la menace des nuits : la violence des enseignes lumineuses et l’outrance des personnages qui les peuplent, à la fois spectaculaires et effrayants. La réalité est déformée, sa perception est comme troublée par une pernicieuse inversion des valeurs et des rythmes. A l’image d’un homme irrésistiblement attiré par ces lumières factices et racoleuses et qui peine à reconnaître ses traits dans le miroir, Chabaud élabore une œuvre de couleurs et de formes si éloignées de la terre qu’elles en deviennent hallucinatoires. Il met en scène un « double » de lui-même, lui permettant d’être à la fois acteur et spectateur de la vie parisienne.

Auguste CHABAUD (1882-1955) Coin de rue à Montmartre, circa 1907. Huile sur panneau, signée en bas à gauche, 79 x 58 cm.



Auguste CHABAUD (1882-1955) Yvette et le piano mĂŠcanique, circa 1907. Aquarelle et gouache sur papier, 23 x 28,5 cm.

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Auguste CHABAUD (1882-1955) Le jardin au banc vert, circa 1925. Huile sur carton, signée en bas à gauche, 38 x 52,5 cm. Provenance : Collection privée du Sud de la France

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Louis Mathieu VERDILHAN (1875-1928)

Louis Mathieu VERDILHAN (1875-1928) La gare d’Orsay. Huile sur toile, signée en bas au centre, 66,5 x 81 cm.



Yves BRAYER

(1907-1990)

Yves BRAYER (1907-1990) Les émigrants, Athènes, 1933. Gouache et aquarelle sur papier, signée et datée en bas à gauche, 95 x 69 cm.


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Attraction mĂŠridionale



Armand GUILLAUMIN

(1841-1927)

Armand GUILLAUMIN (1841-1927) Vue de Roquebrune. Huile sur toile, signée en bas à droite, 60 x 73 cm. Provenance : Collection privée du Sud de la France



Henri PERSON

(1876-1926)


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Henri PERSON (1876-1926) La Tour Vieille à Saint-Tropez. Aquarelle sur papier, cachet en bas à gauche, 42 x 59 cm. Bibliographie : Sous la direction de MarieAude Bossard, Henri Person Les couleurs du Midi, 2015, reproduit sous le numéro 71a. Provenance : Collection privée, Paris

Henri PERSON (1876-1926) Antibes vue du Cap. Aquarelle et crayon sur papier, cachet en bas à gauche, 26 x 40 cm. Bibliographie : Sous la direction de MarieAude Bossard, Henri Person Les couleurs du Midi, 2015, reproduit sous le numéro 87a. Provenance : Collection privée, Paris

Henri PERSON (1876-1926) Saint-Tropez, tempête dans le golfe. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 42 x 59 cm. Bibliographie : Sous la direction de Marie-Aude Bossard, Henri Person Les couleurs du Midi, 2015, reproduit sous le numéro 27. Provenance : Collection privée, Paris

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Achille LAUGÉ

(1861-1944)

Achille LAUGÉ (1861-1944) Chemin ensoleillé. Huile sur toile, signée en bas à droite, 52 x 76 cm.



Albert MARQUET

(1875-1947)


Albert Marquet, Marseille au temps de la première guerre C’est au contact des leçons de Gustave Moreau que se profilent les orientations d’Albert Marquet. Ainsi que Manguin, Matisse et Camoin, il fréquente l’atelier entre 1895 et la mort du maître en 1898, qui oblige les artistes à se disperser dans d’autres ateliers. Ils garderont toutefois une amitié durable, des préoccupations et lieux d’exposition communs, au moins jusque dans la première décennie du XXème siècle. Plusieurs caractéristiques du travail de Marquet, parmi lesquelles son appréciation de la mise en page, peuvent être considérées en référence à l’estampe japonaise. Matisse soulignait d’ailleurs les similitudes de la vision de Marquet avec celle du maître Hokusai. Il faut dire que Paris est alors baigné d’un japonisme ambiant, entretenu par de nombreuses expositions auxquelles Samuel Bing est bien souvent associé. Gustave Moreau lui même nourrissait une véritable passion pour les estampes japonaises. Marquet est fortement impressionné par cette esthétique, adoptant certains traits caractéristiques de cette représentation, notamment la transcription elliptique des formes ou l’utilisation de cadrages inhabituels, qui peuvent par exemple être entravés par le surgissement d’un premier plan envahissant. Mais l’apport de l’estampe dans l’œuvre de Marquet se définit surtout par l’appropriation d’une perception générale de l’espace différente de celle qui domine en Occident depuis plusieurs siècles.

En 1905, répondant à l’invitation de Manguin à Saint-Tropez, le peintre séjourne quelques temps à la Villa Demière. Camoin le rejoint, marquant le point de départ d’un périple côtier studieux. Les deux artistes longent la mer, se rendent à Agay pour peindre auprès de Valtat et Cross, visitent Marseille. C’est pendant la première guerre, entre 1916 et 1918, que Marquet reviendra dans la cité phocéenne, louant un atelier sur le quai de Rive-Neuve qui domine le port (l’atelier d’Eugène Montfort au 15, quai de Rive Neuve). De ce point de vue, il peut s’adonner à l’observation d’une vie grouillante, qui s’organise autour du bassin. En fond de ses compositions, le pont transbordeur répond par sa perpendiculaire schématique aux verticales des mâts des bateaux. Marquet saisit (notamment par des attitudes, des mouvements) une instantanéité qui donne corps à la réalité picturale, au point de lui conférer, de manière un peu paradoxale, un caractère d’universalité et de permanence. Jean-Paul Monery, conservateur du Musée de l’Annonciade (qui lui consacre une exposition en 2001) qualifie ainsi son effort de schématisation : « Il cherche par une image synthétique à donner une réalité plus convaincante que la réalité même. Comme si ce port pouvait devenir l’essence même de tous les ports ».

Albert MARQUET (1875-1947) Marseille sous la pluie, été 1916. Huile sur toile, signée en bas à droite, 73 x 92 cm. Provenance : Galerie Druet, Paris.

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Albert MARQUET (1875-1947) Marseille, 1916. Huile sur toile, signée en bas à droite, 50,5 x 61,2 cm. Provenance : Collection privée, Berne Kunsthalle, Berne Collection privée Exposition : Bern Kunsthalle, Europäische Kunst aus Berner Privatbesitz, 1953, n°82.

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Albert MARQUET (1875-1947) Marseille, temps de brume, 1916. Huile sur toile, signĂŠe en bas Ă droite, 38 x 46 cm. Provenance : Galerie Druet, Paris.

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Albert MARQUET (1875-1947) Ll’Estaque, 1918. Huile sur toile, signée en bas à droite, 46 x 65,5 cm. Provenance : Vente Champin-Lombrail, D’Enghien-les-Bains, novembre 1979, acquis à cette vente par le précédent propriétaire.

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Henri MANGUIN

(1874-1949)

Henri MANGUIN (1874-1949) Les salins d’Hyères, 1922. Aquarelle sur papier, signée et située en bas à gauche, 28 x 44 cm. Provenance : Collection privée, Paris



Charles CAMOIN

(1879-1965)


Charles Camoin, «Carlos le vaillant marseillais» C’est avec appréhension que Charles Camoin s’apprête à voir détruire le canal de la Douane dans sa ville natale en l’année 1927. Cette emprise maritime, niée dans son utilité depuis le déménagement des entrepôts de négoce qui l’entouraient, s’était pourtant muée en une pittoresque société nautique de plaisanciers que le peintre aimait à fréquenter. Une photographie d’époque, parue dans la presse régionale, le montre au chevet du cordon de mer dont les édiles ont déjà signé l’arrêt de mort avec la légende suivante : « Avant qu’il disparaisse, un peintre se hâte de fixer sur la toile le pittoresque et la couleur du vieux canal de la Douane et de ses ponts, qui bientôt ne seront plus que des souvenirs ». Souvenirs sont-ils déjà sans doute dans ce tableau de 1928, qui conserve pourtant quelques vestiges à l’heure où l’achèvement des travaux de comblement s’annonce.

Subsiste la petite cabane de douane qui trônait à l’entrée du canal et qui vit ses derniers instants, plantée dans un décor où elle n’a plus rien à faire. L’eau semble encore s’infiltrer parmi les remblais qui n’ont pas encore été lissés ni pavés. Cette configuration un peu confuse du site en pleine métamorphose ajoute à l’incertitude de son devenir, matérialisée par les trois groupes de personnages qui peuplent cette toile, isolés sur trois langues de terre déliées. Quelque avenir que la municipalité Flaissières ait prédit au quartier rénové, la vie portuaire y a en attendant repris ses droits et c’est ici, avant d’aborder l’autre côté du port vers la rue de la Bouterie, que des marins en goguette viennent d’abord guincher.

Charles CAMOIN (1879-1965) Le port de Marseille, 1928. Huile sur toile, signée en bas à droite, 65 x 81 cm. Cette œuvre sera incluse dans le catalogue raisonné de l'œuvre actuellement en préparation par les Archives Camoin. Historique : 1928 : Bernheim-Jeune (sous le titre Les Trois poissonnières) 1929 : 4 novembre - 15 mars, Exposition Charles Camoin, Galerie Druet, Paris, cat. n°4 (sous le même titre) 1965 : Vente Paris, Philippe Couturier, 29-30 avril 1965, succession Mme Henri Galilée Collection particulière, Paris. Bibliographie : D. Giraudy, Camoin, sa vie son oeuvre, Editions les Imprimeries réunies, Lausanne, 1972, page 102 (reproduit sous le titre « Poissonnières et marins au quai aux huiles »), page 198 (listé), n°313.

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Charles CAMOIN (1879-1965) Terrasse en Provence. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 54 x 65 cm.

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Mo誰se KISLING

(1891-1953)


Moïse Kisling de Montparnasse à Sanary C’est sur les conseils de Pankiewicz, son maître à l’Ecole des beaux-arts de Cracovie, que Moïse Kisling, d’origine polonaise, arrive à Paris en 1910. A Montparnasse, il fait la connaissance de Juan Gris, Picasso, Soutine ou encore Modigliani avec lequel il se lie plus particulièrement d’amitié. Il visite la Bretagne, intrigué par le profond renouvellement qu’avait initié l’Ecole de PontAven. En 1913, il se rend aussi à Céret que l’on nomme alors « la Mecque du cubisme » et où Matisse apprécie régulièrement de séjourner. Le jeune-homme subit l’influence de ces grandes figures artistiques du début du siècle, au premier rang desquelles Cézanne, dont la leçon commence d’être comprise et appliquée. Comme lui, il s’attache à peindre des natures mortes d’une grande sobriété, qui sont prétexte à la construction par facettes de formes géométriques. Mais les inspirations de Kisling sont plus vastes, elles s’entremêlent pour former son propre style, donnant naissance à des personnages mélancoliques et sensuels, à d’explosifs bouquets ou encore à des paysages résolument construits. En 1919, la galerie Druet lui consacre sa première exposition. Peu après la seconde guerre mondiale et de retour d’un exil de plusieurs années aux EtatsUnis loin de sa famille, le peintre s’installe à Sanary dans la villa qu’il avait fait construire à la fin de la décennie précédente. A partir des années 1920, plusieurs séjours dans la petite cité balnéaire du Sud de la France avaient décidé le couple à progressivement y élire domicile.

Moïse KISLING (1891-1953) Pêcheur. Huile sur toile, signée en bas à droite, 81,5 x 60,5 cm.

Provenance : 1961 : Vente Parke-Bernet Galleries, Inc., New-York, acquis à cette vente par Jewel Garlick. Bibliographie : Jean Kisling et Jean Dutourd, Kisling, Tome III, Landshut, 1995.

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Moïse KISLING (1891-1953) Tamaris, 1935. Huile sur toile, signée en bas à gauche, 38 x 55 cm. Provenance : 1990 : Vente Sotheby’s, London, 4 avril 1990, lot 442, acquis à cette vente par l’actuel propriétaire. Bibliographie : Jean Kisling et Jean Dutourd, Kisling, Tome III, Landshut, 1995, sous le numéro 103 (illustré page 330).

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Moïse KISLING (1891-1953) Port de carénage de Marseille. Huile sur toile, signée, située et datée 1950 en bas à gauche, 38 x 55 cm. Provenance : Collection privée, Marseille Bibliographie : Jean Kisling, Kisling, Tome II, Paris, , sous le numéro 95 (illustré page 279).

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Créations Joaillerie Frojo MARSEILLE

SAINT-TROPEZ

VAL

D’ISÈRE

FROJO.COM


Voyage en Asie



Victor TARDIEU

(1870-1937)

Victor TARDIEU (1870-1937) Au fil du fleuve, la grande jonque. Huile sur panneau , 34 x 26 cm. Provenance : Collection privĂŠe, France


Victor Tardieu, deux oeuvres rares et inédites C’est une grande composition intitulée Le Travail, qui, présentée au Salon des artistes français de 1902, va permettre à Tardieu de voyager d’abord en Europe. Il obtient en effet, avec le premier prix de peinture cette année là, une bourse de voyage de deux ans et privilégie l’Italie et l’Angleterre. Londres, Liverpool, Gênes, retiennent les pinceaux de l’artiste, qui trouve dans l’intense activité humaine de ces ports de commerce le prolongement des observations menées jusqu’alors dans son pays natal. Quelques grandes commandes publiques lui sont confiées, avant et après la Première Guerre, pour laquelle il se porte volontaire. En 1909, il obtient le chantier de décoration de la salle communale de la mairie des Lilas, puis celui d’un plafond pour la mairie de Montrouge au sortir du conflit. Mais c’est son prochain voyage en Extrême-Orient qui sera déterminant. Lauréat du Prix d’Indochine en 1920, il y effectue un voyage de six mois, à la suite duquel il décide d’y demeurer. Une grande commande occupe alors tout son temps, gigantesque et ambitieuse décoration destinée à orner le grand amphithéâtre de l’Université de Hanoï. La Métropole doit figurer près de deux cents personnages, orientaux et occidentaux représentatifs de la société de l’époque, et censés incarner l’idée de progrès acquis par la science et l’enseignement. Bientôt pourtant, une autre tâche va tout entier l’accaparer : la création puis la direction à Hanoï, sous la houlette de l’administration coloniale, d’une Ecole supérieure des beaux-arts de l’Indochine, destinée à former de véritables artistes parmi les jeunes gens de la population locale.

A l’origine de ce projet, Nguyen Van Tho, dit Nam Son, un jeune artiste qui travaille aux côtés de Tardieu à la grande commande qui lui a été passée, a fait part au maître de la nécessité de créer sur le territoire une telle structure. Les deux hommes se rendent à Paris afin d’embarquer le matériel nécessaire et de recruter les professeurs, parmi lesquels le jeune Joseph Inguimberty. L’Ecole des beaux-arts de Hanoï, que Tardieu dirigera jusqu’à sa mort, réussira à s’imposer comme un modèle éducatif singulier dont l’essor imprévu va se révéler particulièrement durable. Elle formera de nombreux artistes qui seront à l’origine du développement d’une branche autonome de la création en Asie. Sa lourde responsabilité à la tête de l’Ecole laisse peu de temps à l’artiste pour peindre librement. On peut cependant vérifier ici s’il était besoin, que les charmes de l’Asie ne l’ont pas laissé indifférent. Attentif depuis toujours à la présence de l’eau dans l’activité humaine,Tardieu s’attache ici au fleuve, dont il suggère au travers de ces deux compositions le rôle de véritable artère, à la fois voie de communication, lieu d’échange et lieu de vie. Les reflets sur l’eau sont particulièrement bien rendus, transposant sur l’étendue mobile la géométrie inversée des nuages et des paysages par un habile chromatisme.

Victor TARDIEU (1870-1937) Jonques sur le Mékong. Huile sur panneau , 20,5 x 25,5 cm. Provenance : Collection privée, France

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Joseph INGUIMBERTY

(1896-1971)


Joseph Inguimberty, l’hôte du delta tonkinois Au début des années 1920, Joseph Inguimberty est un jeune peintre qui achève son apprentissage à Paris. Sa carrière s’annonce prometteuse : son travail, pour lequel il a déjà obtenu plusieurs récompenses, vient d’être couronné du Prix National de peinture au Salon de 1924. Originaire de Marseille, il était monté dans la capitale poursuivre ses études et avait intégré l’atelier d’Eugène Morand à l’Ecole nationale des Arts Décoratifs. Déjà, les bourses obtenues lui avaient permis de visiter plusieurs pays du continent européen, mais la proposition qu’il est sur le point d’accepter conduira ses pas beaucoup plus loin. Victor Tardieu et Nguyen Nam Son sont à Paris à l’été 1925, afin de préparer la première rentrée de l’Ecole des beaux-arts qui vient d’être créée à Hanoï, sous leur impulsion. Ils doivent rapporter le matériel nécessaire à l’ouverture imminente de la structure et recruter d’autres membres du corps enseignant qui travailleront à leurs côtés. Ils offrent à Joseph Inguimberty de les suivre dans cette aventure en lui proposant le poste de professeur d’arts décoratifs restant à pourvoir. Inguimberty deviendra l’un des piliers de cette Ecole. Recruté par contrat dès la création de la structure, il est titularisé en 1928 comme professeur de l’enseignement supérieur et fera partie du corps enseignant jusqu’en 1946. Il va entrainer les élèves de l’Ecole peindre directement sur le motif, dans de longues excursions à pied ou à bicyclette. Il les amène jusqu’à la baie d’Halong, les invite à écouter la nature, à l’observer.

En enseignant à ses élèves que la beauté se trouve précisément sous leurs yeux à condition d’être assez patient pour qu’elle se révèle, il va permettre aux jeunes artistes de ne plus avoir à se référer aux modèles du passé. Il va leur présenter la nature comme une source d’inspiration immédiate et inépuisable et ainsi contribuer à donner un élan tout à fait nouveau à la représentation picturale. De nombreux artistes vont découvrir à travers son enseignement la technique de l’huile sur toile. Ce support qui n’est traditionnellement pas utilisé en Asie va naturellement être adopté par certains d’entre eux. Inguimberty fonde également un atelier de laque au sein duquel Alix Aymé l’assistera quelques temps. En Indochine, Inguimberty enseigne tout autant qu’il apprend. Sa peinture se nourrit des paysages qu’il découvre, bien différents de ceux de sa Provence d’origine. Le peintre travaille lentement et minutieusement. Il part d’une consciencieuse observation de la nature et travaille selon une méthode particulière, au plus près du motif. Inguimberty part d’une stricte observation de la nature, il étudie scientifiquement le paysage et l’appréhende dans toute sa complexité afin de pouvoir le restituer dans la plus grande simplicité.

Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) En route pour le marché, Vietnam. Huile sur toile, signée et datée 1929 en bas à droite, 81 x 65 cm. Exposition : Salon des Tuileries, 1938.

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Provenance : Collection privée, Sud de la France


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Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) Femme à l’hibiscus. Huile sur toile, 65 x 54 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France

Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) La baie d’Halong. Huile sur toile, 38 x 55 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France

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Joseph INGUIMBERTY (1896-1971) Réunion de femmes. Huile sur papier marouflée sur toile, signée en bas à droite, 73 x 100 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France

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Jos-Henri PONCHIN

(1897-1981)

Jos-Henri PONCHIN (1897-1981) L’Indochine française, Cambodge, 1931. Affiche en couleurs, 75,5 x 111,5 cm, Imprimerie d’Extrême Orient, Hanoï, 1931. Provenance : Collection privée, Sud de la France


Jos-Henri Ponchin, l’Indochine, de père en fils

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Au milieu des années 1920, le jeune artiste s’aventure en Asie, à la suite d’un autre peintre portant le même patronyme, qui vient de remporter le prix d’Indochine et de se voir confier une importante commande officielle de l’état. Antoine Ponchin avait transmis à son fils le goût du dessin et l’avait encouragé dans sa vocation, lui permettant de suivre une solide formation académique auprès de Cormon à l’Ecole des beaux-arts à la fin de la guerre, aussitôt sa démobilisation effective. Après de premières expériences en Corse puis en Algérie, le jeune peintre assure un poste d’enseignant au lycée français de Hanoï, jusqu’à son retour en France en 1931. Deux années à Reims lui font languir des cieux plus doux et Ponchin ne tarde pas à installer sa famille dans le Sud, où il semble particulièrement attaché à la représentation du paysage. Il consacrera la plus grande partie de son œuvre à traduire sur la toile les effets de la lumière sur les panoramas méditerranéens.

Jos-Henri PONCHIN (1897-1981) Angkor sauvage, composition à la panthère. Huile sur toile, signée et datée 1963 en bas à droite, 82 x 131 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


Jos-Henri PONCHIN (1897-1981) Colonnade sur les bords du lac. Huile sur papier marouflée sur carton, signée en bas à droite, 46 x 64 cm. Provenance : Collection privée, Paris

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André MAIRE

(1898-1984)

André MAIRE (1898-1984) Portrait de jeune asiatique. Huile sur toile, signée et datée 1956 en bas à gauche, 92 x 65 cm. Provenance : Collection privée, France


André Maire, le pinceau et l’âme voyagent André Maire naît à Paris en 1898. Sensible à l’ébauche de ses dons artistiques, son père l’inscrit dès l’année 1909 à l’Ecole de dessin municipale de la place des Vosges, qu’il fréquente jusqu’au décès de ce dernier en 1916. L’année suivante, c’est sa mère qui meurt et pour subsister, le jeune-homme travaille dans une fabrique de décors de théâtre. Il fréquente l’atelier Devambez et le peintre Emile Bernard, à qui il avait été présenté quelques années auparavant, le prend sous son aile. Il lui apprend énormément, l’initie à différentes techniques, et plus généralement le conseille dans ses lectures, ses choix artistiques et personnels. Mobilisé à la fin de l’année 1917, André Maire termine son service militaire en Indochine où il enseigne le dessin. Il découvre le site d’Angkor, qui va le marquer pour la vie. En 1921, de retour d’Asie, il se rend en Italie avec Emile Bernard et épouse sa fille Irène l’année suivante à Venise. Le couple y restera établi sept ans, tenant une petite galerie où le peintre propose ses œuvres à la vente. Ils ne rompent cependant pas les liens avec Paris, où ils louent un petit atelier. L’artiste commence à développer la technique de la sépia, qui donne lieu à de grandes compositions décoratives dans lesquelles s’exprime un goût de plus en plus prononcé pour l’architecture. En 1930, Maire remporte le Prix de la Casa Vélasquez et séjourne deux ans en Espagne, découvrant Tolède, Ronda, Salamanque, Gibraltar… La même année, il achète une maison en Bourgogne, à Semur-en-Auxois qui devient son port d’attache.

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A la fin des années 1930, le peintre découvre l’Egypte, puis l’Inde. Il se trouve à Ceylan lorsque la guerre éclate. Il est ainsi contraint de rentrer en France où il vient d’être mobilisé. Aussitôt libéré de ses engagements patriotiques, il entreprend un voyage en Afrique, le long du fleuve Niger, cependant il regagne encore une fois ses pénates de manière précipitée : l’artiste a contracté la malaria. L’année 1947 marque son retour en Asie, où il s’établit pour dix ans, ne rentrant en France qu’à deux reprises en 1951 et 1954. Il séjourne à Hanoï, Saigon, Dalat, où il se passionne pour le mode de vie des populations des hauts plateaux et l’animation des rives du Mékong. Enfin, le peintre se rendra à Madagascar à la fin des années 1950. Les voyages d’André Maire s’inscrivent toujours dans une perspective humaniste. C’est en prenant son temps que l’artiste découvre non seulement des paysages différents mais encore des êtres et des cultures auxquels il tend une oreille sensible et attentive. A partir des années 1930, il expose régulièrement dans de prestigieuses galeries parisiennes, notamment chez Charpentier ainsi qu’à la galerie Georges Petit, également à Bruxelles chez Isy Brachot.Il passe les dernières années de sa vie dans la maison familiale de Semur-en-Auxois, où il continue à peindre, habité par les rêveries et les souvenirs de tant de voyages.

André MAIRE (1898-1984) Peuple des Hauts Plateaux, Vietnam. Gouache sur papier, signée et datée 1959 en bas à gauche, 50 x 65 cm. Provenance : Collection privée, France


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André MAIRE (1898-1984) Paysage aux grands arbres, Vietnam. Gouache sur papier, signée et datée 1950 en bas à droite, 50 x 65 cm. Provenance : Collection privée, France

André MAIRE (1898-1984) Repos au bord du fleuve. Gouache sur papier, signée et datée 1957 en bas à droite, 50 x 65 cm. Provenance : Collection privée, France

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Lucienne de MEIFFREN

(1895-1995)

Lucienne de MEIFFREN (1895-1995) Déchargement sur les bords du fleuve, Vietnam. Huile sur panneau, signée en bas à droite, 73 x 100 cm. Provenance : Collection privée, Sud de la France


EN NOVEMBRE A LA GALERIE André MAIRE (1898-1984)


REMERCIEMENTS Nous tenons ici à remercier tous ceux grâce à qui la nouvelle allure de la galerie s’est peu à peu dessinée, en premier lieu le cabinet d’architecture ToGu, Stéphane Torres et son très compétent collaborateur Didier Diamantara, ainsi que toutes les équipes qui ont participé à ce chantier, des fondations aux finitions. Nous remercions tous nos partenaires pour leur adhésion spontanée à ce projet : M. Demetz, M. Bonnaire et Mme Buniazet chez HSBC, M. Pierre Dumon et Mme Adeline Granereau à la Fondation Regards de Provence, M. Frédéric Richard et Caroline des Cadres Gault, M. Hugues Granereau, Mlle Delphine Clemente, hôtel C2, M. Jean-Paul Tinetti, Messieurs Frojo et toute l’équipe de la maison FROJO. Merci (pour tout) à Dédé, Olivier, Benjamin, Joël, Rudy, Philippe, Eric, Yves, Jeannot, Alain, Carine et Camille, CJB, Aleksander Rabczuk et Erik Nicolas, J. et G. Robellet. Bien entendu, nous remercions toutes les personnes que nous ne pouvons nommer et qui nous ont accordé leur confiance ou nous ont renouvelé leur soutien, collaborateurs, familles d’artistes, collectionneurs, experts et amis, en particulier Monsieur et Madame Bossard, avec lesquels nous avons travaillé de longs mois main dans la main à la réalisation de la monographie d’Henri Person. Nous remercions également Charly Molinelli pour sa patience et sa persévérance.

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