Geistlich News Edition - 1-2021

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Résultat sur le long terme d'un traitement parodontal régénératif

De l'espoir pour les sans espoir Dr Pierpaolo Cortellini | Italie Via C Botta 16, 50136 Florence Propos recueillis par Verena Vermeulen

Ces 20 dernières années, le Dr Pierpaolo Cortellini a montré qu'une « dent sans espoir » est tout sauf condamnée. Nous avons discuté des résultats sur le long terme, du rapport coût-efficacité ainsi que des convictions et attentes raisonnables. Dr Cortellini, vous avez sauvé tant de dents dites condamnées au cours de votre carrière – l'expression « dent sans espoir » signifie-t-elle encore quelque chose pour vous ? Dr Cortellini (souriant) : Eh bien, ce qui est sans espoir dépend non seulement de l'état lui-même mais également du traitement que vous pouvez proposer. Ainsi, les dents que nous aurions qualifiées de « sans espoir » il y a quelques années ne le sont plus aujourd'hui. Nous avons, au fil du temps, développé de meilleures solutions thérapeutiques. Cependant, une résorption osseuse horizontale à 360 degrés atteignant le tiers apical continuerait bien sûr de rendre une dent non conservable, même pour moi.

Il est parfois dit qu'il y a « un retour de balancier » - la tendance n'étant plus au remplacement mais à la conservation des dents. Observez-vous cette tendance, vous aussi ? Oui. Pour des motifs économiques, par exemple. Nous venons de publier un article montrant que « sauver » des dents sévèrement atteintes revient moins cher que leur remplacement – à la fois dans

l'immédiat et sur le long terme1, 2. Si une grande quantité d'os a été détruite et si des augmentations osseuses et de tissus mous sont nécessaires pour la pose d'un implant, le coût du remplacement peut être le double du coût du traitement de la dent existante. Les patients ont plusieurs raisons pour préfèrer conserver leurs dents. Certains jugent cela holistique et « plus naturel ». D'autres ont entendu parler de la péri-implantite et leurs craintes sont justifiées. Chez les patients fragilisés sur le plan parodontal, le risque de péri-implantite est élevé.

Bonne nouvelle pour les parodontistes ? Eh bien, la demande des patients augmente mais la spécialisation des praticiens diminue. Quelques spécialistes et scientifiques pourraient prétendre ramener la spécialisation en parodontie sur le devant de la scène, et cela serait bénéfique.

Vous avez réalisé un essai clinique randomisé sur ce que l'on appelle les dents « sans espoir ». 25 dents non conservables ont été remplacées par des implants et 25 ont été traitées avec une approche régénérative. Combien ont survécu ? 23 sur 25. Ces dents présentaient des lésions endo-parodontales chroniques et/ou une perte d'attache jusqu'à l'apex ou au-delà. Au bout de 5 ans, leur pronostic est passé de « sans espoir » à « bon ». Sur la période d'observation de dix ans, il y a eu quelques patients perdus de vue et une dent a été perdue1, 2.

Une seule ? Dr Cortellini (souriant) : Oui. Il s'agissait d'une grand-mère qui a reçu un coup de pied de son petit-fils (bébé). Elle a perdu trois dents et l'une d'entre elles était incluse dans notre étude.

Ce pourcentage élevé de dents « sans espoir » sauvées pourraitil être obtenu dans d'autres cabinets dentaires ? Ou votre propre expérience des procédures de RTG est-elle plus prédictible ?

« Chez les patients fragilisés sur le plan parodontal, le risque de péri‑implantite est élevé. »

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