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• Interview France Hubele
Responsable boutique chez Comme des Garçons & Trading Museum
• Qu’est-ce qui a engendrer l’ouverture de la
boutique du Trading Museum à Paris ? Rei Kawakubo désirait un lieu d’expression assez fort. Un peu à la manière d’un musée : un espace dynamique où il n’y a pas de règles. C’est un lieu libre avec des installations qui ponctuent l’année sans calendrier. On ne change pas en fonction des saisons ou des soldes : le Trading Museum à sont propre calendrier qui est très souple.
• Pour vous est-ce un lieu de tendance ?
C’est un lieu qui inspire mais qui n’est pas guidé par les tendances. Le but est de montrer les jeunes créateurs et les lignes annexes de la maison Comme des Garçons. On peut y voir des choses inspirantes et innovantes. On cherche à rendre service aux esprits créatifs en leurS donnant un lieu d’expression.
personnel en fonction des rencontres de Rei Kawakubos et des jeunes qui l’inspire. Elle souhaite leur donner une vitrine pour s’exposer qui semble hors du domaine commercial. Même si elle nomme ça Trading Museum de manière amusante, cet espace reste une boutique.
• Comment
choisissez vous les créateurs exposés ? L’équipe directrice et les commerciaux surtout. Parfois ils marchent au coup de coeur, mais ce sont surtout les différentes rencontres qui crées l’évènement au Trading Museum. Les jeunes créateurs on ici une fenêtre unique et je pense que c’est ce qu’ils veulent continuer à entretenir. Peut-être profiter de l’éclairage de Comme des Garçons pour attirer de plus en plus de personnes sur les jeunes créateurs.
• Quelles sont les libertés que vous avez avec • La sélection est donc très ouverte, le choix cet espace ? Qui est en charge de choisir les élements qu’on peut y trouver et quelles en sont leurs natures ? Le choix des pièces qui figurent au Trading Museum est défini en amont par l’équipe des acheteurs et le directeur de la boutique. Le point d’ordre est la nouveauté. On cherche à attirer l’oeil sur la nouveauté et a faire déplacer les gens dans notre boutique. C’est un choix qui se veut
des exposants ne doit pas être facile à faire ? Oui et c’est pour moi le très beau côté de cette initiative : ils ne se limitent à rien. Nous avons parfois vendus des oeuvres d’arts, des objets, des meubles, des accessoires et bien sûr des vêtements. Mais cette ouverture d’esprit et la diversité des pièces présenté en font un lieu unique à Paris.
comparable en un sens au Dover • Est-ce Street Market à Londres ou Ginza ? Du moins dans la sélection des produits ? Non, ces espaces sont relativement différents, déjà au niveau du volume. La sélection du Dover Street Market est plus axée mode, alors que le Trading Museum se veut être un ensemble de choses qui parlent entre elles.
• Le Trading Museum est donc un peu à
l’instar d’une galerie : on peut venir y voir des pièces mais aussi en acheter certaines? C’est, je pense, un peu l’idée, c’est un lieu qui s’affranchi des tendances pour explorer des choses créatives sur différents niveaux. Mais au fond c’est un lieu qui se veut inspirant et peut-être de ce fait un espace de tendance.
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• Interview Dorothée Étienne Free-Lance dans la Tendance
• Vous dîtes que la thématique de la tendance
vous colle à peau « presque malgré vous », aviez-vous déjà conscience pendant vos études que vous souhaitiez travailler dans ce domaine ? Non au départ je me destinais à être styliste. Mais progressivement je me suis rendue compte que la phase de recherche et d’inspiration m’intéressais plus que la réalisation produit qui suivait. Puis en croissant mes études avec du marketing, cela devenait intéressant d’avoir ce regard plus amont sur le secteur de la création.
• Avez-vous orienté vos études dans cette
optique ? Pas vraiment. Mais je savais que je ne voulais plus devenir styliste après un stage chez madame à paris où on me demandait de copier les produits Marc Jacob. D’où mon envie de faire l’IFM. Je voulais un regard plus large sur le secteur du design (et non plus uniquement de la mode) A la base, l’IFM c’était pour être chef de produit, bref, me rapprocher du marketing. En fait ça m’a montré qu’un designer pouvait aussi avoir un regard sur la Marque sans forcément changer de casquette
• Comment avez-vous orienté vos premières recherches d’emploi ? Mon sujet d’étude mené à Duperré puis en DUERM à Lyon était sur
le voyage. Cette thématique et mon gout pour la notion de savoir-faire et d’artisanat m’ont ouvert les portes de mon stage chez Vuitton, département innovation. Je savais que je voulais prendre de la hauteur sur la création. Les départements «innovation» sont un bon moyen pour ça (chez Décathlon/oxylane aussi je dépendais de la cellule innovation)
• Fut-ce une découverte tardive, un hasard
ou une « vocation » ? Les tendances m’ont attirée dès ma seconde années de BTS (stage Peclers). Puis j’ai eu la chance de travailler en free lance sur plusieurs cahier en parallèle avec mes études chez Promostyl. C’était une bonne carte d’entrée pour le poste de tendance chez Décathlon. Aujourd’hui, les tendances comme on les entend classiquement (cahier de style, renouvellement de saison en saison..;etc) ne m’intéressent plus. Cela m’a lassé de devoir être tout le temps dans la quête de la nouveauté, du renouvellement incessant. Ca ne correspond plus à mes valeurs. Ca n’y a peut être jamais correspondu mais avant j’avais un regard plus individualiste sur mon travail. Je voulais faire quelque chose qui me plaisait. Aujourd’hui je veux faire quelques chose qui ait du sens. Mais je reste liée à la notion de tendance au sens large du terme car pour moi c’est avant tout un regard sur la société, sur les envies des gens. Cette
empathie/ attention vis à vis de la société dans laquelle on vit intéresses- se. Enfin ce qui m’intéresse également aujourd’hui c’est d’aider une marque à détecter les tendances qui lui correspondent. Où travaillez-vous aujourd’hui ? Je travaille en free lance ! j’ai donc la liberté de choisir mes clients et contrats pour leur intérêt et leur adéquation avec mes envies. Mes clients sont : une agence d’innovation numérique, un accélérateur de start ups, différentes associations locales d’artisanat (au Cambodge, au sri Lanka...), une école de design où j’enseigne..les tendances !
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Quel est votre statut juridique ? Auto entrepreneur (+ contrat salarié pour l’école)
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Avez-vous déjà eu d’autres statuts juridiques ? J’ai été à la maison des artistes auparavant.
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Quels sont les avantages et les inconvénients d’être salarié ? Freelance? Free lance c’est une super liberté. Mais ça demande une vraie organisation, d’être toujours sur le terrain pour repérer de nouveaux clients. Pas trop le droit à l’erreur car le bouche à oreille fonctionne vite. Aucune journée ne se ressemble. On casse le rythme des 8h par jour et des semaines vs week-end. Ca permet de partir travailler à l’étranger sur une période (je reviens d’un mois de mission au Sri Lanka par exemple) Salarié, c’est confortable. On a le droit à l’erreur. On apprend beaucoup en étant dans une marque dont on devient intime. On est plus fin dans la compréhension des besoins, c’est sur. Mais à un moment donné, le confort c’est fatiguant. On aspire
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à l’inconfort. Comment dénicher les tendances ? En gardant les yeux ouverts, mais surtout en sachant associer les idées et les observations.
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Quelles sont les sources d’inspirations ? Tout est source d’inspiration. Pour moi la première c’est la rue, les gens.
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D’où vient l’influence ? Pas forcement d’une tête d’affiche. Parfois de détails insignifiant ou au contraire d’innovation radicales.
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Comment trier, catégoriser les différents éléments ? Par association d’idées, en combinant les différents signaux faibles observés on en conclue des signaux forts.
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Quel processus de sélection pour arriver à la synthèse d’une tendance ? Se poser la question de la durabilité et de la diffusion de la tendance est un bon moyen de savoir si elle est intéressante. Mais c’est aussi lorsqu’une tendance s’exprime dans des domaines très varies et différents (art x médical x sport par exemple) qu’elle est pertinente pour l’avenir car elle participe à un phénomène global
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Y-a-t-il une thématique propre à chaque client ou développez-vous une thématique commune par saison ? Aujourd’hui je ne réalise plus d’étude tendance. J’aide plutôt les marques à créer les outils qui leur assurent de faire une veille de tendance qui leur ressemble. Mais oui des marques différentes peuvent être amenées à regarder la même tendance. Et inversement.
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Comment l’entreprise gère les différents intervenants ? Avec quel type de personnes travaillez-vous ? (sociologue, théoricien, styliste, ... ) Je n’ai pas travaillé avec ces métiers. Faute de moyen mais ça serait très pertinent.
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Quelles études sont le plus favorables pour nous permettre d’intégrer un bureau de tendance ? Il n’y a pas un chemin mais il faut c’est évident une sensibilité style (acquise en étude de mode ou textile, bien plus qu’en design produit à mon avis) + un regard marché sur la marque. Bref un peu de marketing. Des études de socio ou de sciences politiques sont aussi de bons supports.
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Nous avons noté que vous étiez cofondatrice du site Révélateur design. Pouvez-nous nous expliquer com- ment l’idée de cette création est-elle apparue ? Sur ce site on est pas loin de la tendance aussi... vous voyez ça me colle à la peau. J’ai co-fondé ce site avec une amie du même profil que moi, design +ifm. C’est une première étape avant de monter notre binôme de conseil en design stratégique. Il s’agit d’une collection de signaux faibles captés dans la ville. C’est une veille personnelle que nous avons décidé de partager.
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Quelle est sa structure juridique ? Aucune ! une amitié. Et deux auto entrepreneur.
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Pourquoi monter un nouveau réseau de tendances ?
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Ce n’est pas un réseau de tendance. Mais c’est effectivement le point de départ possible d’un réseau de creative. Car le croisement de regard divers est toujours enrichissant. Comment partir d’une idée, d’une influence pour en produire un produit commercialisable ? En se garantissant de la pertinence de la tendance pour la marque. En gros, est ce que cette tendance est pertinente par rapport aux valeurs de ma marque
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Comment démarcher auprès des nouveaux clients potentiels ? Par rencontre. En étant sur le terrain. Personnellement j’assiste à beaucoup de conférences. C’est sujet à des rencontres.
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Votre vision de la tendance a-t-elle changé? C’est ma vision personnelle qui a change. Mais malheureusement (ou pas) on aura toujours des courants de style qui amèneront une envie de nouveauté sur nos produits. Ces courants vont peut être se ralentir, c’est mon souhait.
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Quel est votre point de vue maintenant sur la tendance? La tendance comme reflet des envies et aspirations d’une société, c’est la base de tout métier de designer La tendance comme arme de guerre pour susciter l’envie d’acheter de l’inutile, ce n’est plus du tout ce qui m’intéresse.
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• Interview The Broken Arm
Anaïs Lafarge & Guillaume Steinmetz
• Qu’est ce qui vous a poussez à ouvrir The
Broken Arm, notamment dans ce quartier ? Avant d’avoir cette boutique, nous avions un magazine en ligne qui s’appelait « de jeunes gens modernes », qui était, on va dire, les prémices de ce qu’on a fait dans cette boutique. Il y avait déjà cette idée d’une colonne vertébrale de mode, mais contextualisé par plein d’autres choses qui donnait du sens pour nous à la mode. C’était également une idée de transmission de ce qu’on aimait. Ça va de la cuisine, aux livres, magazines, objets… Sans arrière pensé à la base, de faire autre chose que ce magazine en ligne, il y a eu un moment donné où on a eu envie de pousser les choses un peu plus fort. Autant pour l’expérience presque humaine, parce que ce lancer là dedans ca correspond aussi à une envie humaine d’indépendance, de ne pas forcément travailler pour une entreprise. C’était également l’occasion de partager d’autant plus ce qu’on aimait. Pourquoi dans ce quartier du Marais ? Parce qu’on aime ce quartier à la base et très peu d’endroit correspondait à ce type de possibilité d’avoir quelque chose d’assez simple et sans prétention dans l’approche en opposition à être rue Saint Honoré. Ici, on avait un bon feeling
par rapport à l’endroit.
• Pour vous, vous faites donc de la tendance depuis « de jeunes gens modernes » ? L’idée de réunir plusieurs éléments de différents horizons et de les regrouper au sein d’une même pensé ? Je ne sais pas si on peut parler de tendance, elle en fait partie mais ce n’est pas un drapeau qu’on brandit. Ce n’est pas comme ça qu’on voit les choses, on n’y pense pas. C’est plus des choses qu’on ressent.
• C’est donc plus le ressenti et la spontanéité qui va amener à créer de la tendance? Vous vous basez plus sur des inspirations personnelles que sur les tendances de la saison prochaine ?
Tout à fait, c’est très instinctif et spontanée. C’est juste l’univers dans lequel on évolue, ce qu’on absorbe et ce qu’il en ressort. On ne cherche pas à coller à une tendance particulière. On est juste un espèce de filtre de sélection entre les marques, les produits ( vêtements, magazines…) et
les consommateurs. Nous, notre filtre de sélection, se fait six mois en amont lorsque les créateurs nous présente leur collection. C’est eux qui choisissent les modèles qu’ils nous proposent, à nous alors de faire notre choix parmi les propositions, toujours en prenant en compte nos goûts et ceux de nos consommateurs. On a pas pour vocation de créer une tendance, mais plutôt de la soutenir plus ou moins et de la mettre en avant. Notre sélection se fait beaucoup à l’envie, il faut que le produit nous touche. C’est du ressenti, on ne sélectionnera jamais un produit si on sait qu’il n’est que tendance et commercial. Si l’on sait qu’il peut nous faire du chiffre d’affaire, mais qu’il ne nous plaît pas ou ne ressemble pas, on ne le sélectionnera pas. Je peux vous donnez un exemple très concret. On sentait que la Stan Smith, il y a presqu’un an allait très bien fonctionner : Raf Simons en avait fait une, Adidas était venu nous voir pour nous informer qu’il relançait le modèle. Mais c’est une basket avec qui on a pas forcément d’affecte particulier, donc a pas vendu de Stan Smith dans la boutique. Si on en avait mis, on en aurait vendu des cartons !
• Ça nous amène à une nouvelle question,
comment choisissez vous les personnes qui sont exposées ? Est-ce vous qui en fonction de vos affects allez chercher certains créateurs ou au contraire, est-ce les créateurs qui viennent vous démarcher ? Il y a une forte colonne vertébrale de ce que nous, on a envie d’y mettre. Quand on a ouvert la boutique, forcément on s’est projeté dans ce qui pourrai nous
plaire, on a donc décidé d’une sélection de marques qui nous correspondaient. Après on a eu quelques bonnes surprises, de marques qui sont venues nous voir dont on ne connaissait absolument pas le travail. Pour donner des chiffres c’est à peu près 70% de produits que l’on aime et 30% de bonnes surprises !
• Pour
finir, pouvez vous nous expliquer brièvement votre parcours ? La mode était elle déjà présente au cours de vos études ? J’ai (Anaïs Lafarge) une formation plutôt finance, compta, gestion à la base, la mode n’est intervenue que lors de ma dernière année. J’ai fait un master « Mode et Création » à Lyon avant de travailler 6 ans comme consultante chez Martine Leherpeur Conseil en prospective et stratégie de marque. Guillaume Steinmetz a fait l’ISEM, donc une formation marketing de la mode, pour après devenir l’assistant de Jean-Jacques Picart. Donc également du consulting de luxe, pour le groupe LVMH entre autres. Romain Joste, lui a plutôt une formation de communication artistique. Il a fait ses études à l’ISEG à Lille puis l’ICART en marché de l’art. Il a été l’assistant du galeriste Jérôme de Noirmont. On a pas forcement des cursus centré sur la mode, mais l’expérience professionnelle qu’on a eu avant nous a fait baigner dans la mode, l’art, la communication. On a une boîte à outils bien rempli !
Une approche Historique, Économique, Didactique, Culturelle, & Contemporaine,
Tendance Mode d’emploi
Aspiration ; Disposition ; Évolution; Impulsion ; Inclinaison ; Instinct; Orientation ; Prédisposition ; Propension ; Sentiment ; Orientation .
• POUR
LA DIMENSION PROSPECTIVE
Ce qui m’intéresse particulièrement dans la réalisation d’un projet, est la partie Recherches, la dimension prospective en amont de la réalisation finale. Et c’est parce que l’on y retrouve cette même approche, que je suis attirée par les bureaux de tendances. Dans le cadre de stages chez une styliste freelance qui travaille pour des bureaux de styles internes ou indépendants comme Promostyl , j’ai réalisé plusieurs missions de recherches de tendances selon deux types processus : 1.Recherches d’images à partir de mots-clés, de thématiques, voire même juste d’un descriptif d’ambiance. 2.Recherches de références-sources à partir des images des cahiers de style : mes recherches s’orientent sur les références possibles en amont des tendances. Je cherche en fait à proposer des origines potentielles des nouvelles tendances, dans les domaines artistiques, littéraires, ou culturels. Ces expériences, ainsi que les rencontres récentes avec les professionnels, m’ont vraiment permis de prendre conscience de la nature du travail réalisé dans les tendances : ce sont fondamentalement des missions de recherches, de prospection.
• LA
• Geoffroy
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• Camille
TENDANCE COMME PREMIER EMPLOI
Tout au long des échanges qu nous avons eu avec les professionnels travaillant pour les tendances, j’ai pris conscience de l’atout majeur d’un premier emploi dans la tendance. En effet, en sortant de l’école les contacts professionnels sont faibles et il est important de se constituer un réseau assez rapidement. Or, les tendances permettent de rentrer en contact avec de multiples maisons et entreprises, et ainsi de pouvoir profiter au mieux de ces rencontres dans notre propre parcours professionnel.
• LE
CHOIX DU STATUT
Ces rencontres professionnelles m’ont également permis de consolider mon point de vue sur le choix du statut professionnel : pour mes premiers recherches d’emplois je privilégierais les emplois en tant que salarié. En effet je ne souhaite pas me lancer en activité auto-entreprenariale à temps complet dès la fin de mes études, je considère cela comme étant trop risqué en regard du peu d’expérience et de contact que l’on peut avoir à la sortie de l’école. Mais à terme je souhaite définitivement me mettre à mon compte pour pouvoir mener mon activité de manière indépendante et autonome, et proposer de nouvelles modalités d’appréhension des tendances. Tout cela quand j’aurai ‘’fait mes armes’’ dans plusieurs endroits, tous différents, qui m’auront permis de découvrir diverses méthodologies de travail, des outils variés, et surtout des contacts professionnels !
• Grâce à cette étude approfondie de la tendance j’ai pu développer de nouveaux centres d’intérêts. Notamment pour la figure du concept store, la rencontre avec Anaïs Lafarge et Guillaume Steinmetz m’a réellement donné envie de mieux cerner leur manière de fonctionner en équipe autour d’un univers si bien construit. J’aimerai dans le futur réussir à moi-même développer un univers créatif qui se répercuterai sur différents domaines d’applications : la mode, mais aussi le design et l’éditorial. Et le principe du concept-store résume très bien cette cohésion entre travail personnel et travail que l’on affectionne. Créer un espace modulable, libre et inspirant pour les gens représente pour moi une sorte d’utopie que l’on peut voir apparaître dans ces boutiques. J’ai aussi remarqué au travers des interviews que la tendance est une voie par laquelle nous sommes tous amener à passer. Et j’y vois un épanouissement dans le sens où la tendance à toujours a voir avec les affects, même si elle repose sur des mouvements saisonnier : on retient toujours ce qui nous attire. Ainsi, la tendance, est un outils ou un médium qui peut permettre de s’affirmer, de créer son univers de manières imagée. La manipulation des images et leurs mises en relation est un gros travail d’apprentissage que l’on expérimente à Duperré, faire dégager du sens de visuels est notre principal questionnement car il enclenche la création. Pouvoir approfondir cet aspect de notre métier me semble essentiel et permet d’assurer des bases solides. Enfin, j’ai beaucoup aimé travailler sur cet aspect de la mode que je n’avais fait qu’effleurer auparavant. J’avais peur de m’y perdre, tant les éléments de communications de la tendance sont nombreux. Mais finalement, en discutant avec le groupe, nous avons trouver un moyen de communiquer le projet qui me semble cohérent avec la démarche des tendances : nous avons rassemblé des idées, mit en relation des images, des mots et des découvertes pour en faire émerger un petit éditorial cohérent et didactique.
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• Emma
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• Agathe
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Avant de travailler sur ce dossier, j’avais beaucoup d’idées pré-concues sur la tendance. Je voyais le domaine de la tendance comme un moyen de continuer à faire ce que je faisais en DSAA, de la mode, mais aussi de l’objet, du textile, des choses plus plastiques, un peu de tout et de rien mais un tout avec du lien et un rien avec du sens. Car c’est ce lien qui fait émerger un univers, une esthétique et cette esthétique la possibilité d’une tendance. Je savais évidemment que tous les bureaux de tendance aujourd’hui étaient bien moins créatifs qu’à leur naissance voir uniquement commerciaux avec peu de prises de risques car dans une époque où tout doit être justifiable. Ainsi je m’accrochais à des bureaux comme celui de Lidewij Edelkoort, pour moi marginale dans sa façon de faire.
Le monde de la tendance à évolué. Face à l’emergence du web et dans une société où l’image est devenu le principal moyen de communication, les acteurs se sont vu changer et multiplier. Voici comment aujourd’hui je perçois et me positionne dans ce secteur qu’est, La Tendance.
La tendance est une belle continuité du DSAA Mode et Environement de Duperré: création d’un univers fort et personnel.
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L’ouverture d’un nouveau DSAA communication et image de mode est pour moi extrêmement révélateur. La conférence sur le virtuel également. On est dans une ère où l’image est plus importante que la réalité. C’est l’image qui orchestre la tendance.
Liberté du free-lance: possibilité de collaborations diverses, multiplicité et diversité du travail, des univers.
Il existe une synergie entre les différents domaines du design et de la création: Mode, Graphisme, Edition, design d’objet et culinaire...
Un entretien avec le directeur de l’agence Bonny Buns, Eric Pillaut, suite à une conférence donné sur «Communication de la mode et image de mode» en avril 2014, m’avait alors éveillée sur ce point «Les bureaux de tendances ? C’est fini. Edelkoort ? Aussi.» Lors de la conférence, il parlait de ce retour des marques à l’origine, non pas un retour en arrière mais un retour en avant, faisant des outils technologiques un moyen de mettre en valeur leur patrimoine et de renforcer leur identité. Je pense en effet que l’image de marque est la nouvelle tendance. Car les marques ne veulent plus être dans la tendance, elles veulent créent leur propre tendance, afin de se démarquer et d’ainsi toujours être plus identifiable. Je pense que les agences de communication et d’image ont remplacé les bureaux de tendance. Ou plutôt qu’ils sont en train de créer une véritable révolution, qui prend de court tout le milieu de la mode et fait écho à celle provoquée par les bureaux de tendances il y a cinquante ans. Parce que des marques qui n’avaient pas anticipé ce tournant se voient obligées une à une de se munir d’un site, d’une image, d’une communication toujours plus singulière si elles veulent perdurer.
Travailler dans la tendance, en agence, c’est avant tout se constituer un bon réseau.
Précarité du Free-lance
Perte de légitimité des bureaux de tendance, favorisant des choix marketings au détriment du créatif.
En agence : frustration de ne pas développer mon propre univers.
Dazed and confused, WAD... ne seraient ce pas les nouveaux cahiers de tendance ?
Chacun cherche à s’émanciper de la «grande tendance», animé par le désir de créer sa tendance.