Projet P4 Mémoire descriptif

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RTE en quelques mots...

L’ouverture du marché français de l’électricité, consacrée par la loi du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité, a conduit en juillet 2000 à la création de RTE, gestionnaire unique du réseau de transport de l’électricité. Après avoir eu la qualité de « service indépendant » d’EDF, RTE a été transformé en société anonyme, filiale à 100 % du groupe EDF, en application de la loi du 9 août 2004, relative au service public de l’électricité et du gaz et des industries gazières et électriques, et du décret du 30 août 2005 approuvant les statuts de RTE EDF Transport SA. En application de l’article 1er de cette dernière loi, l’Etat, EDF et RTE ont signé le 24 octobre 2005 un Contrat de Service Public (CSP) apportant des garanties sur le maintien d’un haut niveau de service public de l’électricité en France. En tant que gestionnaire du réseau public de transport d’électricité, RTE exerce des missions de service public qui consistent à : Exploiter et entretenir le réseau à haute et très haute tension ; Assurer l’intégration des ouvrages de transport dans l’environnement ; Assurer à tout instant l’équilibre des flux d’électricité sur le réseau, ainsi que la sécurité, la sûreté et l’efficacité du réseau ; Développer le réseau pour permettre le raccordement des producteurs, des réseaux de distribution et des consommateurs, ainsi que l’interconnexion avec les pays voisins ; Garantir l’accès au réseau à chaque utilisateur de manière non discriminatoire. Pour financer ses missions, RTE dispose de recettes propres provenant de redevances d’accès au réseau de transport payées par les utilisateurs du réseau sur la base de tarifs publiés par les pouvoirs publics. Entreprise gestionnaire d’un service public, RTE veille à la maîtrise des coûts et à l’efficacité économique.

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LES RESPONSABLES RTE DU PROJET Le directeur de projet : Le directeur de projet est le représentant de la direction de RTE, commanditaire du projet. A ce titre, il assure la responsabilité générale du projet. Pour « Haute Durance » il s’agît de :

Gérard ROBINOT 04 91 30 98 15 Système Electrique Sud-Est 82, avenue de Haïfa 13269 – Marseille cedex 08 gerard.robinot@rte-france.com

Le chef de projet : Le chef de projet assure le pilotage opérationnel du projet. Il est notamment chargé de la réalisation technique des ouvrages, des phases d’instruction du dossier et des études techniques. Il coordonne la construction jusqu’à la mise en service. Pour « Haute Durance » il s’agît de :

Philippe MARTIN 04 88 67 43 56 Transport Electricité Sud-Est 46, avenue Elsa Triolet 13417 – Marseille cedex 08 philippe-c.martin@rte-france.com

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Les chargés de concertation : Le directeur et le chef de projet s’appuient sur les chargés de concertation pour l’association avec les différents services et autorités concernés par le projet. Pour « Haute Durance » il s’agît de :

Michel LOTTE 04 88 67 43 18 Transport Electricité Sud-Est 46, avenue Elsa Triolet 13417 – Marseille cedex 08 michel.lotte@rte-france.com

Michel SARLIN 04 92 52 34 19 RTE – Mission Haute-Durance 21, rue Edouard PRZYBYLSKI Route de Saint André 05200 Embrun michel.sarlin@rte-france.com

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AVANT-PROPOS ..................................................................................................... 9 LE PAYSAGE ELECTRIQUE FRANÇAIS................................................................... 11 L’ORGANISATION DE RTE .................................................................................... 12 VOLET A LE FONCTIONNEMENT DU RESEAU ELECTRIQUE ................................. 13 I.

LES NOTIONS CLES DE L’ELECTRICITE........................................................ 15 I.1. I.2. I.3. I.4. I.5. I.6.

II.

L ’ i n t en s i t é . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La tension ................................ ................................ ....................... L a p u i s s a n c e d e l ’ én e r g i e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La fréquence ................................................................................... L e s c h a m ps é l e c t r i q u es e t m a g n é t i q u es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L e s p e r t e s p a r e f f e t J ou l e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

LE SYSTEME PRODUCTION – TRANSPORT – DISTRIBUTION ...................... 18

II.1. II.1.1. II.1.2. II.2. II.2.1. II.2.2. II.3. II.3.1. II.3.2.

III.

15 15 16 16 16 17

L a p r o d u c t i o n i n du s t r i el l e é l e c t r i qu e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 8 La production industriell e .................................................................... 18 Les énergies renouvelables .................................................................. 19 L e r é s e au p u b l i c d e t r a n s p o r t d ’ él e c t r i ci t é . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 1 Les réseaux de distribution .................................................................. 21 Les consommateurs ............................................................................ 22 L ’ é q u i l i b r e c on s o m m a t i o n – p r o d u c t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 Puissance appelée = puissance fo urnie ................................................... 22 Equilibre offre-demande et mécanisme d’ajust ement ................................... 23

LA SURETE DU SYSTEME ELECTRIQUE ..................................................... 24

III.1. III.2. III.2.1. III.2.2. III.2.3. III.2.4.

L a p o l i t i q u e d e s û r e t é d u s ys t è m e é l e c tr i q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 4 La règle du N-1 ......................................................................... 24 Les surcharges en cascade ................................................................... 25 L’écroulement de tension ..................................................................... 26 L’écroulement de la fréquence .............................................................. 26 La rupture de synchronisme .................................................................. 26

VOLET B LES ENGAGEMENTS DE RTE POUR L’ENVIRONNEMENT ....................... 29 AVANT-PROPOS ................................................................................................... 31 I.

LE CONTRAT DE SERVICE PUBLIC DE RTE ................................................... 31

II. LA QUALITE DE L’ENERGIE ELECTRIQUE : UNE PREOCCUPATION CONSTANTE DE RTE ............................................................................................. 33 II.1. L e s c a r a c t é r i s t i q u es d e l a q u a l i t é d ’ a l i m e n t a t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 4 II.1.1. La continuité de l ’alimentation .............................................................. 34 II.1.2. La qualité de l ’onde de tension ............................................................. 34 II.2. P o u r q uo i l ’ a l i m en t a t i o n él e c t r i q u e s ub i t - e l l e d es v a r i a t i o ns d e qualité ? ............................................................................................... 35

III.

LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE DE RTE ........................................... 36

VOLET C CONTEXTE ADMINISTRATIF ET REGLEMENTAIRE................................ 41 I.

LA REGLEMENTATION TECHNIQUE ............................................................. 43

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II. LA PROCEDURE REGLEMENTAIRE ET ADMINISTRATIVE APPLICABLE AU PROJET ................................................................................................................ 43 II.1. Le débat public............................................................................ II.2. L ’ u t i l i t é p ub l i qu e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.3. L a j u s t i f i ca t i o n t e c hn i c o -é c o no m i qu e d e s p r o j e t s d ’ ou v r a g e s é l e c t r i q u es e t l e d os s i e r d e p r é s en t a t i on . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.4. La concertation ........................................................................... II.5. U n e p i è c e ma î t r e s s e : l ’ é t u d e d ’ i m p a c t . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.6. L a d é c l a r a t i o n d ’ u t i l i t é p u b l i q ue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . II.7. Le projet de détail .......................................................................

43 44 44 45 46 47 48

III. L’INDEMNISATION DES PROPRIETAIRES, DES EXPLOITANTS ET DES RIVERAINS .......................................................................................................... 49 III.1. L ’ i n d em ni s a t i o n d e s s e r v i t u d es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 9 III.2. L ’ i n d em ni s a t i o n d e s r i ve r a i ns p r o p r i é t ai r e s d ’ h a b i t a t i o ns v o i s i n es d e s p os t e s él e c t r i q u es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 0

IV. L’INSTITUTION DES SERVITUDES DE L’ARTICLE 12 BIS DE LA LOI DU 15 JUIN 1906....................................................................................................... 50 IV.1. IV.2.

S e r v i t u d es ( p o u r l es l i g n es ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 0 T r a n s fe r t d e p r o p r i é t é ( p o u r l es p o s t es ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 1

V.

LES MESURES FISCALES APPLICABLES AUX OUVRAGES ............................. 51

VI.

LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE APPLICABLE AU PROJET ....................... 52

VOLET D JUSTIFICATION TECHNICO-ECONOMIQUE DU PROJET ET INSERTION DANS LE RESEAU EXISTANT ............................................................. 55 I.

JUSTIFICATION DU PROGRAMME ELECTRIQUE .......................................... 57

I . 1 . U n e p r o b l é m a t i qu e é n e r g é ti q u e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 7 I . 2 . D e s b es o i n s én e r g é t i q u es c r o i s s a n t s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 8 I.2.1. Caractéristiques énergétiques de la Haute D ur ance .................................... 58 I.2.2. Diagnostic énergétique ........................................................................ 60 I.2.3. Les scénarios envi sagés po ur un nouveau réseau ....................................... 61 I . 3 . L e s p r o p o s i t i on s p o u r un n o u ve a u r és ea u . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 2

II.

CONSISTANCE DU PROGRAMME « HAUTE-DURANCE »............................... 69

II.1. II.1.1. II.1.2. II.2.

L e p r o g r a m m e « H au t e D u r an c e » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 9 Consistance du programme ................................................................... 69 Les objectifs du programme .................................................................. 73 P r o c é d u r es r è g l em e n t ai r e s en v i s a g é es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 6

VOLET E DISPOSITIONS GENERALES DU PROJET .............................................. 77 I.

CREATION DE LA LIGNE AERIENNE 225 000 VOLTS.................................... 79

I . 1 . C o n s i s t a n ce d e s t r a v a u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 9 I . 2 . C a r a c t é r i s t i q ue s t e c hn i q u es d e l a l i g n e a é r i e nn e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 9  L e s câ b le s c o nd u c t e u rs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 9  Les pylônes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 I . 3 . L a c o n s t r u c t i o n d e l a l i g n e a é ri e nn e d e 2 2 5 0 00 v o l t s l ’ A r g e n t i è r e – S e r r e -P o n ço n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 2

II.

COUT ESTIMATIF DU PROJET ...................................................................... 84

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VOLET F CALENDRIER DE LA CONCERTATION ET PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS ................................................................................................. 85 I.

LE DEBAT PUBLIC........................................................................................ 87

II.

LA CONCERTATION ..................................................................................... 87

II.1. II.2. II.3. II.4. II.5.

Ateliers territoriaux ................................ ................................ ..... R é un i on s d e c on c e r t a t i o n . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . C o m i t és T e ch n i q ue s d es S e r vi c es d e l ’ Et a t ( C T S E ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . P a r t e n a r i a ts t e r r i t o r i a u x . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le projet LIFE .............................................................................

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89 89 90 93 93


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AVANT-PROPOS Volume 1/5 – Mémoire descriptif Le présent document apporte des éléments contribuant à une meilleure lecture de l’étude d’impact (volume 2a/5 – pièces écrites). Ce document dit « Mémoire descriptif » indique : 

les dispositions générales de l’ouvrage et son insertion dans le réseau existant,

la justification technico-économique du projet,

le calendrier des concertations (historique et relevé de décisions) qui ont eu lieu sur le projet et les principaux enseignements tirés de celles-ci. Les résultats de la consultation des maires et services préalable à l’enquête publique, en

application des dispositions du décret n°70-492 du 11 juin 1970.

Le mémoire descriptif est accompagné des volumes suivants :

Volume 2a/5 – Etude d’impact-Pièces écrites Ce document présente le résultat de l'ensemble des études d'environnement et des différentes phases de concertation qui ont été réalisées depuis fin 2008, avec les trois grandes étapes : 

de délimitation et de justification de l'aire d'étude ;

d'identification du fuseau de moindre impact ;

de recherche et d'évaluation du tracé général dans le fuseau retenu.

L’étude d’impact est donc la synthèse de l’ensemble des études environnementales menées, avec toute la progressivité dans la démarche, de l'aire d'étude au tracé.

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Volume 2b/5 – Etude d’impact-Pièces graphiques Ce volume constitue la compilation des planches cartographiques de l’étude d’impact. Le volume pièces écrites de l’étude d’impact fait référence de manière progressive à l’ensemble de ces planches cartographiques.

Volume 2c/5 – Résumé non technique de l’étude d’impact Volume 3/5 – Evaluation Appropriée des incidences Natura 2000 Volume 4/5 – Plan de situation 1/ 25 000 Volume 5/5 – Mise en compatibilité des documents d’urbanisme Conformément aux articles R.122-1 et suivants du code de l’environnement, le résumé non technique est joint au dossier d’étude d’impact. Il doit faciliter la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude.

Le projet P4 soumis à enquête publique et objet de la présente étude d'impact comprend :

La construction d’une ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts entre le poste électrique de l’Argentière et celui de Serre-Ponçon.

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LE PAYSAGE ELECTRIQUE FRANÇAIS

RTE assure pour la France le lien entre tous les acteurs du marché de l'électricité. • Le Producteur est un industriel qui possède des centrales de production et injecte l’énergie électrique physiquement sur le réseau public de transport, depuis le territoire français ou au travers des connexions internationales ; • Le Consommateur est soit un professionnel (industrie, entreprise du secteur tertiaire, agricole,...) ou une collectivité qui consomme de l’énergie électrique, soit un distributeur, qui redistribue l’électricité à des utilisateurs finaux. Il peut être situé à l'étranger et alimenté via les connexions internationales ; • Le Trader peut se situer commercialement entre un producteur et un consommateur ; • Les Gestionnaires de Réseau de Transport (GRT) européens assurent les échanges d’énergie aux frontières afin d’optimiser l’usage des parcs de production électrique européens, et favoriser la fluidité du marché électrique. Mai 2012 – Dossier de Demande de déclaration d’utilité publique – Projet P4 Dossier GINGER EN13.A0020 Volume 1/5 – Mémoire descriptif

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• La Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) est une autorité administrative indépendante. Elle dispose des pouvoirs de contrôle, de régulation (contrôle des règles de marché et du comportement des acteurs conformément à celles-ci, proposition des tarifs de transport) et d’arbitrage en cas de différend entre RTE et un ou plusieurs utilisateurs du réseau public de transport d’électricité. RTE soumet son budget d’investissement à son approbation.

L’ORGANISATION DE RTE Une structure de proximité • une Unité système (chargée notamment des relations avec les clients de la zone, du développement du réseau et de la gestion des mouvements d’énergie à partir d’un « dispatching » régional), • et une Unité transport (chargée de l’exploitation, de la maintenance et de l’ingénierie de construction des ouvrages de transport).

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VOLET A LE FONCTIONNEMENT DU RESEAU ELECTRIQUE

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

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I.

LES NOTIONS CLES DE L’ELECTRICITE

Le courant électrique provient du déplacement d’électrons dans un conducteur, avec un mouvement continu (courant continu) ou avec un mouvement de va-et-vient (courant alternatif). Le courant le plus utilisé pour le transport et la distribution est le courant alternatif. Il existe toutefois des réalisations ponctuelles utilisant la technique du courant continu. L’électricité est caractérisée par plusieurs grandeurs physiques : l’intensité, la tension, la puissance, la fréquence (pour le courant alternatif), les champs électriques et magnétiques.

I.1.

L’intensité

L’intensité est la mesure du courant électrique. Elle est exprimée en ampères [A]. C’est la quantité d’électricité qui traverse un conducteur pendant une seconde. Si l’on compare l’électricité à l’eau, l’intensité correspond au débit dans un tuyau.

I.2.

La tension

La tension est exprimée en volts [V] ou en kilovolts (1kV = 1000 V). Elle représente la force fournie par une quantité d’électricité donnée qui va d’un point à un autre. Si l’on compare l’électricité à l’eau, la tension correspond à la pression.

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

I.3.

La puissance de l’énergie

La puissance, qui s’exprime en watts (W), en kilowatts (1kW=1000 W) ou en mégawatts (1MW = 1 000 kW) est le produit de la quantité d’électricité qui traverse le conducteur pendant une seconde (intensité du courant en ampères [A]) et de la tension (en volts [V]) : Puissance = Intensité x Tension. L’énergie, qui correspond à une puissance électrique pendant une unité de temps, s’exprime en wattheure [Wh] ou kilowattheure [kWh]. Exemple : une ampoule de 75 watts (puissance) qui éclaire pendant 1 000 heures, consomme une énergie de 75 000 Wh, soit 75 kWh.

I.4.

La fréquence

La fréquence correspond au nombre de cycles que fait le courant alternatif en une seconde. Elle s’exprime en hertz [Hz]. En France et en Europe continentale, il a été décidé de fixer la fréquence nominale à 50 Hz. Pour le courant continu, la fréquence est nulle. Le présent projet étant en courant continu, il est nécessaire de réaliser une interface courant continu / courant alternatif dans les postes électriques d’extrémité pour relier la liaison en courant continu au réseau en courant alternatif.

I.5.

Les champs électriques et magnétiques

Dans le domaine de l’électricité, il existe deux types de champs distincts : les champs électriques et les champs magnétiques. Les champs électriques sont produits par l'accumulation de charges électriques, autrement dit la tension électrique (plus celle-ci est élevée, plus le champ qui en résulte est intense). Ils se mesurent en volts par mètre (V/m). Les champs magnétiques apparaissent lorsque le courant électrique circule (ils sont d’autant plus importants que l’intensité est élevée). Ils se mesurent en microtesla (μT).

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Les champs électriques et magnétiques proviennent de tous les appareils qui fonctionnent à partir de l’électricité (électroménager, matériel de bureau ou industriel) ou qui servent à l’acheminer (lignes et câbles électriques). Lorsqu’une liaison électrique fonctionne en courant continu, les champs électriques et magnétiques qu’elle engendre sont statiques (c’est-à-dire continus).

I.6.

Les pertes par effet Joule

Les pertes d’énergie électrique par effet Joule (pertes d’énergie sous forme de chaleur dans les câbles) représentent : 

pour l’ensemble des réseaux (transport et distribution), environ 6% de l’énergie électrique produite en France ;

un peu moins de 2,5 % de l’énergie transitant sur le seul réseau de transport ;

1,2 % de l’énergie qui transite pour le seul réseau à 400 000 volts.

A ce titre, RTE figure, de par les pertes sur son réseau, parmi les tout premiers consommateurs d’électricité en France ; la réduction du niveau des pertes est donc un objectif important pour RTE. À puissance égale, les pertes seront inférieures avec un niveau de tension élevé, d’où l’intérêt d’un transport à très haute tension.

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

Sur le long terme, la réduction des pertes est un des critères importants dans les décisions liées au développement du réseau. A plus court terme, c’est également un critère important pour l’optimisation des schémas d’exploitation du réseau.

II.

LE SYSTEME PRODUCTION

– TRANSPORT – DISTRIBUTION

II.1. La production industrielle électrique On produit de l'électricité de différentes façons, mais pratiquement toujours selon le même principe : la transformation d'un mouvement tournant en énergie électrique.

II . 1 . 1 . La p r od uc ti o n i nd us t ri e l l e En France, l'électricité vient de trois types de production : 

des centrales thermiques à combustible nucléaire (uranium),

des centrales utilisant les énergies renouvelables (centrales hydroélectriques, centrales éoliennes, centrales photovoltaïques),

des centrales thermiques classiques à combustible fossile (charbon, fioul, gaz).

En 2010, la production brute d’électricité primaire1 en France a été de 568,92 TWh (soit 568,9 milliards de kWh), répartie comme suit : Energie électrique produite en France en 2010 Production totale

Nucléaire

Hydraulique, éolien, photovoltaïque

Thermique classique

568,9 TWh

428,5 TWh

77,8 TWh*

62,6 TWh

1

Energie primaire : c'est la première forme de l'énergie directement disponible dans la nature (bois, charbon, vent, géothermie, …). N'étant pas toujours utilisable directement, elle fait souvent l'objet de transformation comme par exemple la combustion du charbon pour produire de l'électricité dans une centrale thermique. 2 Source SOeS - Service de l'Observation et des Statistiques du MEEDDM.

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Energie électrique produite en France en 2010 Production totale

Nucléaire

Hydraulique, éolien, photovoltaïque

Thermique classique

100%

75,3%

13,7%

11%

Puissance installée en France en 2008** 123,5 GW

63,1 GW

33***GW

27,4 GW

* La part de production éolienne représente 5,7 TWh. La production hydraulique hors pompage représente 64,3 TWh. ** Source RTE – CIREF / l’énergie électrique en France 2010 *** L'éolien représente 3,3 GW

II . 1 . 2 . Le s é n e rg i es re n o uv e la b l es Les énergies renouvelables sont issues de sources naturelles considérées comme inépuisables, d’où leur nom de « renouvelables ». Les centrales fonctionnant grâce aux énergies renouvelables utilisent, pour produire de l’électricité, la force de l’eau (énergie hydraulique), celle du vent (énergie éolienne), le rayonnement du soleil (énergie photovoltaïque), la biomasse, … Les principales énergies renouvelables, hors hydraulique, sont aujourd’hui : 

les éoliennes (ou aérogénérateurs) : elles convertissent la force du vent en électricité.

Elles sont constituées d’un mât sur lequel tourne une hélice. Celle-ci capte l’énergie du vent pour faire tourner une génératrice qui produit du courant électrique. En France, le gouvernement a fixé un objectif de 25 000 MW installés à l’horizon 2020, conformément à la Directive Européenne relative à la promotion des sources d’énergies renouvelables du 27 septembre 2001. Les potentiels les plus importants sont situés en bord de mer (Bretagne, Normandie, Nord), dans le Languedoc- Roussillon et en vallée du Rhône. 

Les hydroliennes : elles convertissent l’énergie des courants de marée en énergie électrique.

Elles sont généralement immergées dans les zones à fort courant, si possible à proximité des côtes. La force des courants marins actionne les pales d’un ou plusieurs générateurs produisant de l’électricité. 

le solaire photovoltaïque : couramment appelés panneaux solaires, les modules photovoltaïques convertissent la lumière du soleil (les photons) en électricité (les électrons), laquelle peut être directement utilisée (éclairage) ou stockée (batterie).

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

le solaire thermoélectrique : il consiste à utiliser la chaleur concentrée du soleil pour chauffer à haute température un fluide circulant dans un récepteur.

La lumière du soleil est concentrée à l’aide de miroirs orientables optimisant l’énergie calorifique reçue par le récepteur. Le fluide à chauffer traverse le récepteur et permet la production la vapeur qui, en se détendant, actionne une turbine génératrice d’électricité. 

la géothermie : elle permet d'alimenter des réseaux de chaleur à partir des eaux chaudes du soussol ou d'utiliser les sources d'eau bouillante ou encore de roches chaudes pour produire de l'électricité.

En France, il existe une centrale géothermique en service, située à Bouillante en Guadeloupe. 

la biomasse : produire de l’électricité à partir de biomasse consiste à valoriser en l’incinérant toute matière d’origine organique ou végétale (bois, bagasse…) mais aussi les déchets organiques produits par l’homme.

Les perspectives de développement : L'arrêté du 15 Décembre 2009 relatif à la programmation pluriannuelle des investissements de la production d'électricité, fixe les objectifs suivants de développement de production à partir d'énergies renouvelables, en France à l'horizon 2020 : 

puissance totale installée de 25 000 MW d'éolien répartis en 19 000 MW à terre et 6 000 MW en mer ;

puissance totale installée de 5 400 MW de photovoltaïque ;

accroissement de l'énergie produite de 3 TWh/an et augmentation de la puissance installée de 3 000 MW pour l'hydraulique.

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II.2. Le réseau public d e transport d’électricité Situé en amont des réseaux de distribution, il représente en France environ 78 000 km de files de pylônes3. Géré par RTE, il se compose de deux sous-ensembles : • Le réseau de grand transport et d’interconnexion Il est destiné à transporter des quantités importantes d’énergie sur de longues distances. Il constitue l’ossature principale pour l’interconnexion des grands centres de production, disséminés en France et dans les autres pays européens. Ce réseau peut être assimilé au réseau autoroutier. Son niveau de tension est de 400 000 volts, soit le niveau de tension le plus élevé en France. Exceptionnellement il existe des liaisons d'interconnexion en courant continu. C'est le cas de la liaison France-Angleterre, ce sera le cas pour la liaison projetée France Espagne. • Les réseaux de répartition régionale ou locale Ils sont destinés à répartir l’énergie en quantité moindre sur des distances plus courtes. Le transport est assuré en très haute tension (225 000 volts) et en haute tension (90 000 et 63 000 volts). Ce type de réseau est l’équivalent des routes nationales et certaines départementales importantes dans le réseau routier (avec des flux importants et de nombreux carrefours que sont les postes électriques). La transition entre réseaux de tension différente est réalisée au moyen de transformateurs.

II . 2 . 1 . Le s r é s ea ux d e di st r i bu ti o n Les réseaux de distribution, non gérés par RTE, sont destinés à acheminer l’électricité à l’échelle locale, c’est-à-dire aux utilisateurs en moyenne tension (PME et PMI) et en basse tension (clients du tertiaire, de la petite industrie et les clients domestiques). La distribution est assurée en moyenne tension (20 000 volts) et en basse tension (400 et 230 volts). C’est l’équivalent des routes départementales et des voies communales dans le réseau routier (des flux locaux, la desserte des villages…).

3

Ce qui correspond à 100 000 km de lignes, certaines files de pylônes supportant deux lignes.

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

II . 2 . 2 . Le s co n so m m a t eu r s La France compte environ 27 millions de sites de consommation d’électricité. La majeure partie d’entre eux est alimentée par le réseau de distribution basse tension (230 et 400 volts) : pavillons, immeubles d’habitation, écoles, artisans, commerçants, professions libérales, exploitations agricoles… D’autres sont alimentés en 20 000 volts : grands hôtels, hôpitaux et cliniques, petites et moyennes entreprises… De gros industriels (voies ferrées électrifiées, cimenteries, aciéries électriques, usines d’électrolyse de l’aluminium…) sont alimentés directement par le réseau de transport, avec un niveau de tension adapté à la puissance électrique dont ils ont besoin, à savoir 63 000, 90 000 ou 225 000 volts, voire 400 000 volts dans quelques cas.

II.3. L’équilibre consommation – production II . 3 . 1 . Pu is s an c e ap pe l é e = pu is s an c e f ou r ni e Dans un système électrique, l’énergie électrique produite ne se stockant pas, la totalité de la puissance appelée par les consommateurs doit à chaque instant être disponible (puissance fournie) grâce à l’ensemble des moyens de production d’énergie électrique. La consommation d’électricité varie constamment au cours d’une même journée, d’une même semaine et au fil de l’année. Elle reflète les horaires de travail, les jours de congés, les saisons. Lorsqu’il fait froid, la consommation d’électricité augmente fortement en raison d’une plus forte utilisation de l’électricité (chauffage électrique, …). Ainsi en hiver, une baisse de température de 1°C représente un accroissement de consommation de 2100 MW. En été, une hausse de température de 1°C provoque une surconsommation pouvant aller jusqu'à 600 MW. La pointe maximale de consommation en France (hors Corse), soit 101 700 MW, a été atteinte le 8 février 2012 à 19 heures.

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II . 3 . 2 . Eq u il ib r e of f r e -d e m an d e et m éc a ni sm e d ’ aj u st e m e nt Toute modification de la demande ou de la production d’électricité en un point du réseau se répercute instantanément sur le fonctionnement du système électrique4. Celui-ci doit donc s’adapter en permanence5 pour satisfaire l’équilibre offre-demande. L'électricité n'étant pas stockable en grande quantité, le gestionnaire de réseau doit ajuster à chaque instant l'équilibre entre la demande et la production d’électricité. Cet équilibre est obtenu grâce au Mécanisme d'Ajustement mis en place par RTE, par lequel les acteurs offrent, contre une rémunération, de faire varier leur injection ou leur soutirage d'énergie sur le réseau français. Le mécanisme est ouvert aux producteurs français mais aussi à certains clients industriels susceptibles d'effacer leur consommation et même aux acteurs étrangers opérant depuis les interconnexions. En fonction du déséquilibre, RTE sollicite les offres selon le principe de la préséance économique (offres les moins onéreuses) tout en respectant les contraintes techniques et les conditions d’utilisation des offres. Les règles de fonctionnement de ce mécanisme sont approuvées par le régulateur français : la Commission de Régulation de l’Energie (CRE). Elles sont publiques et mises à disposition de tous sur le site internet de RTE à l’adresse suivante http://www.rte-france.com.

4

Ensemble constitué par les utilisateurs du réseau (producteurs et consommateurs) et le réseau lui-même. Des centres de dispatching et des automates permettent d’assurer en temps réel l’équilibre entre la production et la consommation. 5

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

III.

LA SURETE DU SYSTEME ELECTRIQUE

III.1. La politique de sûreté du système électrique La maîtrise du fonctionnement du système électrique (ou sûreté du système) se définit comme son aptitude à : 

assurer le fonctionnement normal du système,

limiter la probabilité d’incidents et éviter les grands incidents,

maîtriser les conséquences d’un grand incident s’il survenait malgré tout.

Elle concerne alors aussi bien la maîtrise des équilibres essentiels comme l’équilibre offre-demande que la maîtrise des tensions sur le réseau ou des transits dans les ouvrages de réseau. Elle fait l’objet de prescriptions inscrites dans la "Politique de Sûreté" de RTE. Ces dernières expriment formellement les principes à suivre lors de l’exploitation du réseau depuis la gestion prévisionnelle jusqu'à la conduite en temps réel et jusqu’aux analyses a posteriori (retour d'expérience). Elle sert de cadre de référence pour l'établissement des consignes, qui sont les guides opératoires directement mis en œuvre par le personnel de RTE.

III.2. La règle du N -1 Afin de garantir la robustesse du système électrique vis-à-vis du risque d’une coupure électrique liée à une perte d’ouvrage, une règle de sécurité standard est mise en œuvre au travers de l’application de la règle du N-1. Cela signifie qu’en cas de défaillance d’un élément du réseau de transport ou d’une unité de production, l’électricité sera acheminée par une autre partie du réseau ou fournie depuis une autre unité de production et donc sans conséquence pour l’ensemble des clients raccordés au réseau.

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Un incident de grande ampleur a toujours pour origine l’un ou plusieurs des quatre grands phénomènes suivants, qui se succèdent et/ou se conjuguent :

II I . 2. 1 . Le s su r ch a rg e s e n ca sc a d e Il peut arriver que l’intensité transitant dans une ligne dans certaines conditions exceptionnelles (niveau de consommation non pris en compte dans les études prévisionnelles de RTE, par exemple lors de période de grand froid) dépasse sa capacité maximale admissible. En quelques minutes ou quelques secondes suivant l’ampleur du dépassement d’intensité, un dispositif de protection met alors la ligne hors tension. Le transit supporté auparavant par cette ligne va alors se reporter dans d’autres chemins électriques en raison du maillage du réseau de transport, risquant de provoquer de nouvelles surcharges si ce report induit un nouveau dépassement sur une autre ligne. C’est alors l’amorce d’un phénomène de cascade qui peut conduire à la mise hors tension de vastes zones du réseau. C’est ce qui s’est passé en France en décembre 1978, aux États-Unis sur la côte Ouest en 1996 et 1999, sur la côte Est en août 2003. Ce phénomène s’est également produit le 4 novembre 2006 où, vers 22h15, une partie de l’Europe s’est retrouvée sans électricité. A l’origine de ce phénomène, un incident sur le réseau de transport allemand qui a provoqué un déficit brutal entre la consommation et la production.

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Volet A : Le fonctionnement du réseau électrique

II I . 2. 2 . L’ é cr o u l e me n t d e t e ns i on Lorsque la consommation varie au cours du temps, la tension évolue. Elle baisse lorsque la consommation augmente et remonte lorsque la consommation diminue. Lorsque la tension commence à baisser dans une zone, les zones voisines sont affectées : leur tension baisse également. Des dispositifs de régulation existent mais ont une action limitée. A un certain niveau, ils ne peuvent plus enrayer la chute de tension qui va ainsi se propager. C’est l’effet « château de carte ». En quelques minutes, une zone très vaste peut être affectée. La reprise du service qui conduit à retrouver une tension à sa valeur nominale prend en général plusieurs heures sauf à effectuer un délestage, c’est-à-dire la coupure volontaire et maîtrisée d’une partie de la consommation.

II I . 2. 3 . L’ é cr o u l e me n t d e l a f r éq u e nc e La fréquence correspond au nombre de cycles que fait le courant alternatif en une seconde (qui dépend de la vitesse de l’alternateur des centrales de production). Elle est en permanence homogène dans tout le réseau électrique interconnecté. Lorsqu’un réseau est dans une situation tendue pour l’équilibre production/consommation (niveau exceptionnel de la consommation, ou parc de production en partie indisponible), une baisse de fréquence peut se produire. En dessous d’un certain seuil, les groupes de production se déconnectent du réseau pour éviter d’être endommagés. La fréquence chute alors un peu plus, et de nouveaux groupes se séparent du réseau, accélérant ainsi le déséquilibre entre production et consommation, donc la chute de fréquence : c’est l’écroulement de fréquence. Le seul moyen de faire remonter la fréquence est alors de diminuer rapidement la consommation en ayant recours au délestage. C’est ce qui s’est passé en Italie en septembre 2003, et dans les pays européens en novembre 2006.

II I . 2. 4 . La r up t u re d e sy nc h r on i s m e Le synchronisme est le fonctionnement à la même fréquence de toutes les centrales interconnectées à 50 Hz en Europe. Dans un réseau électrique, cela revient à dire que toutes les centrales de production d’électricité connectées en Europe doivent fonctionner à la même fréquence. La rupture de synchronisme apparaît si une centrale ou un groupe de centrales fonctionne durant quelques secondes à une fréquence différente du reste du réseau après un court-circuit (en général dû à un coup de foudre ou un événement météorologique violent). Dans ce cas, la zone désynchronisée est Mai 2012 – Dossier de Demande de déclaration d’utilité publique – Projet P4 Dossier GINGER EN13.A0020 Volume 1/5 – Mémoire descriptif

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séparée du reste du réseau. Il y a alors un risque que cette zone soit mise hors tension si son équilibre production/consommation n’y est pas respecté. Lorsqu’il y a un risque de rupture de synchronisme, RTE étudie préventivement les actions à mettre en place ; celles-ci peuvent conduire à engager des projets de développement de réseau.

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VOLET B LES ENGAGEMENTS DE RTE POUR L’ENVIRONNEMENT

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Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

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AVANT-PROPOS Le 25 août 1992, EDF signe avec l’Etat un protocole d’accord dans lequel il s’engage à mettre en œuvre, en amont de chacun de ses projets, une large concertation avec l’ensemble des partenaires concernés (élus, associations…). Des mesures de réduction et de compensation d’impact pour les ouvrages sont prévues (recours à la technique souterraine dans certains cas, substitution d’ouvrages, indemnisation du préjudice visuel…). Une mesure d’accompagnement supplémentaire pour les projets de lignes aériennes 400 000 et 225 000 volts voit le jour : le Fond d’Aménagement de Réseaux (FAR). Cet accord a été reconduit successivement en 1997 par « l’Accord Réseaux Electriques et Environnement », avec notamment la mise en œuvre d’un Programme Local pour l’Environnement et l’Emploi (PLEE) accompagnant les projets de lignes aériennes à 400 000 volts, et en 2002 avec, en remplacement du FAR et PLEE, la mise en place du Plan d’Accompagnement de Projet (PAP) étendu à toutes les nouvelles lignes aériennes à haute tension et permettant de soutenir des actions de développement local durable. Le financement de ce PAP est assuré par un fonds, alimenté par RTE et éventuellement complété par des abondements des collectivités. Il permet la mise en œuvre d’actions améliorant l’intégration visuelle du projet, d’amélioration de l’insertion des réseaux existants ou de développement économique local durable. La contribution de RTE représente 10% de l’investissement d’une ligne aérienne 400 000 volts et 8% pour les autres niveaux de tension (partie aérienne de l’ouvrage uniquement). Une commission spécifique, mise en place par le Préfet, gère la répartition des fonds.

I.

LE CONTRAT DE SERVICE PUBLIC DE RTE

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Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

Le contrat de service public (CSP) signé le 24 octobre 2005 entre l’Etat, EDF et RTE pris en application de l’article 1er de la loi du 9 août 2004, apporte des garanties sur le maintien d’un haut niveau de service public de l’électricité en France, dans les domaines dont RTE a la responsabilité. Il reprend dans son titre 3 les engagements environnementaux de RTE en vue d’assurer la pérennité des missions de service public que le législateur lui a confiées (cf. lois de février 2000, août 2004 et juillet 2005). Ces engagements se déclinent, pour la période 2005 à 2007, dans deux domaines : la gestion du réseau public de transport et la sûreté du système électrique. En matière d’insertion environnementale du réseau de transport, les engagements pris par RTE sont dans la continuité des accords précédents. Les dispositions sont les suivantes : Renforcer et élargir la concertation 

pour développer le réseau en établissant des volets régionaux du schéma de développement.

pour définir et réaliser des projets : -

en facilitant la participation des citoyens à la définition et à l’amélioration du projet ;

-

en améliorant l’information des populations concernées pour les projets qui entrent dans le champ du débat public ;

-

en définissant les meilleures dispositions d’insertion de l’ouvrage dans l’environnement ;

-

en mettant en place un Plan d’Accompagnement de Projet (PAP) pour toute création de ligne aérienne nouvelle.

Protéger les paysages, les milieux naturels et urbanisés Cet engagement consiste à : 

réaliser en technique souterraine au moins 30% des circuits haute tension à créer ou à renouveler ;

recourir aux liaisons souterraines dans les conditions ci-après : -

pour la très haute tension 400 000 volts : l’utilisation du 400 000 volts « est limitée aux situations exceptionnelles », du fait du coût de la mesure ;

-

pour la très haute tension 225 000 volts : dans les « unités urbaines de plus de 50 000 habitants au sens de l’INSEE » pour les projets situés en dehors des couloirs de lignes existants ;

-

pour la HT 63 000 volts et 90 000 volts, il sera préférentiellement fait recours à la technique souterraine dans les zones urbaines de plus de 50 000 habitants (au sens de

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l’INSEE), dans les zones d’habitats regroupé, dans les zones considérées comme prioritaires (ZICO, ZNIEFF, AVAP, PNR, zones périphériques des parcs nationaux, et aux abords des postes sources). 

ne pas accroitre la longueur totale des ouvrages aériens grâce à la dépose d’ouvrages aériens existants sur une longueur au moins équivalente à celle des ouvrages aériens nouveaux et reconstruits ;

éviter la création de nouveaux ouvrages par l’optimisation des ouvrages existants et par la prolongation de leur durée de vie ;

maitriser les impacts des travaux ;

intervenir

ponctuellement

sur

des

ouvrages

existants

afin

d’améliorer

leur

insertion

environnementale (déviation, dissimulation, enfouissement, ou suppression des tronçons) à l’occasion de projets de développement ou par convention associant les collectivités.

Indemniser les préjudices visuels RTE propose aux propriétaires de maisons d’habitation situées à proximité des nouveaux ouvrages, lorsque cela est possible, de limiter cette gêne par des plantations arbustives ou d’autres mesures palliatives. Au-delà, RTE s’engage à indemniser le préjudice visuel causé aux propriétaires d’habitations, principales ou secondaires, situées à proximité de lignes ou de postes nouveaux, de tension égale ou supérieure à 225 000 volts, et construites ou achetées avant l’enquête publique préalable aux travaux et à la DUP (Déclaration d’Utilité Publique) de l’ouvrage. Cette indemnisation est fixée par une Commission indépendante, nommée par le Préfet. Elle est destinée à compenser la gêne éventuelle occasionnée aux propriétaires par la présence de l’ouvrage électrique.

II.

LA QUALITE DE L’ENERGIE ELECTRIQUE : UNE PREOCCUPATION CONSTANTE DE

RTE

La qualité d’alimentation délivrée à un client par le réseau de transport est essentielle. Ainsi, face à des processus de production de plus en plus pointus, les entreprises sont extrêmement sensibles aux variations de la qualité de l’électricité. Les chutes de tension, les coupures ont un effet immédiat sur la production qui se traduit par un préjudice financier direct. A titre d’exemple, dans l’industrie automobile, un creux de tension (d’une durée de 200 à 500 millièmes de secondes) peut provoquer un arrêt de Mai 2012 – Dossier de Demande de déclaration d’utilité publique – Projet P4 Dossier GINGER EN13.A0020 Volume 1/5 – Mémoire descriptif

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Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

production de plusieurs heures pour différents ateliers (emboutissage, peinture, tôlerie) et même la mise au rebut des voitures en cours de traitement de peinture. Malgré d’inévitables variations d’un point à un autre du réseau, RTE s’engage vis-à-vis de ses clients à fournir une électricité de qualité garantie en matière de nombre et temps de coupure, de forme de l’onde de tension et de courant. Au-delà de certains seuils6 contractualisés avec les clients, RTE peut être amené à supporter des pénalités. Pour tout client souhaitant bénéficier d’une qualité supérieure RTE s’engage, dans le cadre d’un contrat avec rémunération, à respecter les seuils liés à ce surcroît d’exigence.

II.1. Les caractéristiques de la qualité d’alimentation II . 1 . 1 . La c on t in u it é d e l ’ al i m e nt a ti o n Des mises hors tension fortuites localisées, longues ou brèves selon la gravité de l’incident, peuvent intervenir sur un ouvrage du réseau. Selon la structure d’alimentation des points de livraison considérés, ces mises hors tension d’ouvrages peuvent n’avoir aucune incidence sur la continuité d’alimentation ou au contraire se traduire aux points de livraison par des coupures brèves de durée supérieure à 1 seconde et inférieure à 3 minutes et des coupures longues de durée supérieure ou égale à 3 minutes.

II . 1 . 2 . La q ua l it é d e l ’ on d e d e t e ns i o n La régularité de l’onde de tension sur les réseaux constitue une composante sensible de la qualité d’alimentation. Les fluctuations de fréquence, les creux de tension, les fluctuations rapides de la tension, le déséquilibre, les harmoniques constituent des perturbations de l’onde de tension. A l’inverse la puissance de court-circuit est un élément qui contribue à la qualité de l’onde de tension. La puissance d’un réseau électrique ressemble à bien d’autres puissances, par exemple à celle d’un fleuve : cette puissance en régime normal s’écoule dans le conducteur (ou dans le canal) et prodigue de nombreux services à ses utilisateurs.

6

Seuils : consulter le site www.rte.france.com

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Mais en cas de court-circuit sur le réseau électrique (équivalent de la rupture d'une digue d'un fleuve), le flux n’est plus canalisé et libère brutalement des énergies considérables, qui peuvent être à l’origine de conséquences plus ou moins dangereuses pour la sécurité des personnes, des matériels ou des infrastructures. On peut faire une analogie entre la notion de puissance de court-circuit pour le réseau et le débit maximal qui s’écoulerait par la digue rompue dans le cas du fleuve. Autrement dit, la puissance de courtcircuit est la puissance maximale susceptible de s’écouler par le point de rupture. La valeur des puissances de court-circuit dépend des moyens de production démarrés, ainsi que de la topologie du réseau électrique. Une bonne puissance de court-circuit profite essentiellement au consommateur qui, relié au réseau où la puissance de court-circuit est élevée, bénéficiera d'un niveau de tension constant dont les perturbations seront atténuées. En revanche cela présente des contraintes d’exploitation et de dimensionnement pour RTE. En effet, si l’intensité de court-circuit (liée à la puissance de court-circuit) dépasse les valeurs limites de dimensionnement des matériels, un court-circuit ne pourrait pas être éliminé par les disjoncteurs du réseau. Les conséquences de ce court-circuit seraient alors aggravées pour le matériel du réseau (risque d’endommagement) et la clientèle (perturbation plus longue). RTE calcule à l’avance les puissances de court-circuit du réseau et, si besoin, adopte un schéma d’exploitation particulier pour les limiter et éviter de tels dépassements, ou alors remplace les matériels sous contrainte par des matériels de caractéristiques supérieures.

II.2. Pourquoi l’alimentation électrique subit -elle des variations de qualité ? Un ouvrage électrique est susceptible d’être le siège d’incidents qui émaillent l’exploitation au quotidien. Le plus souvent, ils ne se traduisent pas par des mises hors tension d’ouvrages pendant de longues durées (notamment grâce au fonctionnement de dispositifs de ré-enclenchement automatiques), mais ils peuvent générer des imperfections de l'onde de tension (creux de tension, …), ou des coupures complètes de l’alimentation pour des durées brèves (moins d’une seconde à quelques secondes). Les principaux facteurs pouvant être à l’origine de ces perturbations sont : 

les aléas climatiques (orage, givre, neige collante, vents violents, températures excessives, etc.) qui peuvent endommager les installations ;

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Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

certaines activités industrielles (four à arc, trains, …) qui déséquilibrent les courants ou les tensions7 ;

des pannes de matériels du réseau ;

des agressions externes (chutes d’arbres sur les lignes, accidents).

III.

LA POLITIQUE ENVIRONNEMENTALE DE RTE

Au-delà de la stricte application de la réglementation, RTE, attentif au développement durable, s'inscrit depuis 2000 dans une démarche continue de prévention des impacts environnementaux de ses ouvrages et activités. RTE est certifié ISO 140018 depuis 2002. Plusieurs actions fortes, concernant notamment le renforcement de la concertation, la prévention de la pollution et la préparation de l'avenir qui positionnent RTE en tant qu'acteur du développement local, peuvent être citées : Le renforcement de la concertation L'objectif poursuivi par RTE est de construire une relation de confiance et de respect mutuel avec ses interlocuteurs, fondée sur un diagnostic pertinent du territoire et une véritable écoute. Le partenariat avec la profession agricole Depuis 1970, plusieurs accords ont été signés par EDF, l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (APCA), la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) et le Syndicat des Entreprises de Génie Electrique (SERCE) pour évaluer les préjudices causés aux propriétaires et exploitants agricoles et fixer des barèmes d’indemnisation (actualisés chaque année). Les derniers protocoles en vigueur dits "dommages permanents" et "dommages instantanés" datent du 20 décembre 2005. Par ailleurs, une convention de partenariat entre l’APCA et RTE a été signée le 31 mars 2005, pour répondre au souhait de la profession agricole d'être mieux informée avant les travaux (entretien, peinture, élagage …). Elle fait l'objet d'une diffusion par RTE auprès de chaque Chambre Départementale d'Agriculture (CDA), d’un programme prévisionnel annuel des travaux et de la désignation d'un interlocuteur privilégié. 7

Le courant utilisé sur le réseau de transport est par nature triphasé. En régime normal, les courants qui circulent dans les trois phases sont équilibrés et les tensions entre phases sont identiques. Certaines activités industrielles n’utilisent qu’une ou deux des trois phases, ou encore les trois, mais de manière inégale. Ceci entraîne un déséquilibre qui peut être ressenti comme une perturbation par d’autres consommateurs du réseau électrique. Le déséquilibre peut apparaître sur les courants (ce qui entraîne un échauffement anormal de certains moteurs de machines électriques), ou sur les tensions (ce qui entraîne une diminution de la puissance des moteurs électriques par réduction de leur couple). 8 Système de Management de l’Environnement ISO 14001 : dispositif de gestion d’un système de pilotage des impacts environnementaux sur lequel l’entreprise a une influence.

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La convention avec le Comité National Avifaune (CNA) La création du CNA a été officialisée en 2004 par la signature d’une convention entre RTE, EDF, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et France Nature Environnement (FNE). Cette instance nationale consultative aide RTE à orienter ses efforts de protection de l'avifaune vers les actions les plus efficaces. Elle favorise notamment, tant au niveau régional que local, les relations entre les opérateurs et le réseau des naturalistes, permettant ainsi une meilleure prise en compte des problématiques de chacun. Elle veille à la cohérence des actions en cours et futures et aux priorités de mise en œuvre. La participation de RTE à la gestion des sites Natura 2000 Dans certains sites Natura 2000, RTE s’associe aux comités de pilotage9 des sites et participe ainsi à la gestion de ces territoires. RTE peut, de ce fait, être amené à participer à l'élaboration des DOCuments d'OBjectifs (DOCOB)10 de certains sites Natura 2000. La prévention de la pollution 

La gestion des situations d’urgence

Lors de la mise en place de la norme ISO 14001, RTE a identifié les situations d’urgence relatives à l’ensemble de ses installations. Ce sont des événements accidentels à caractère exceptionnel, susceptibles d’avoir des conséquences graves voire irréversibles pour l’environnement (exemples : incendie, fuite d’huile). Des procédures connues des agents de RTE concernés identifient les mesures préventives et les conduites à tenir pour chacune des situations d’urgence. Des services extérieurs à RTE (gendarmerie, pompiers…) sont associés aux simulations périodiques planifiées par RTE.

La gestion des installations utilisant de l’hexafluorure de soufre (SF6)

RTE s’est engagé à : o

récupérer le SF6 chaque fois qu'une intervention nécessite une vidange, partielle ou complète, des équipements électriques ;

9

Comité de Pilotage présidé par une collectivité territoriale concernée (ou l'autorité administrative à défaut de désignation de l'une d'elle par l'ensemble des collectivités intéressées). 10

Les DOCOB, déclinés en contrats de gestion, prévoient les objectifs de développement durable des sites concernés.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

o

réutiliser le SF6 usagé si celui-ci répond aux exigences techniques des matériels ; en cas contraire, il est confié à une entreprise spécialisée pour sa destruction ou sa régénération ;

o

quantifier les rejets de SF6 dans l'atmosphère ;

o

détecter des fuites sur ses installations et engager les actions correctives.

En 2010, RTE a délibérément engagé une nouvelle politique de réduction des rejets SF6, en cohérence avec le poids de ce poste en termes d’émissions de GES, prolongeant ainsi les actions mises en œuvre dans le cadre du protocole d’accord initial. Le poids des gaz fluorés et en particulier de l’hexafluorure de soufre (SF6), constitue 34% des émissions de gaz à effet de serre associées aux activités de RTE en 2010. La direction de RTE a fixé une cible de réduction de 20 % d’ici 2014 des rejets de gaz SF6 à l’atmosphère (année de référence 2008), ce qui permettra à terme d’éviter le rejet d’une quantité de gaz à effet de serre équivalente à 34 000 teq CO2 par an. Pour atteindre cet objectif, l’entreprise a mis en place un plan d’action portant sur : o

La recherche et l’expérimentation avec les constructeurs, à la recherche de solutions alternatives à l’usage de ce gaz particulier ;

o

Le renforcement du programme de maintenance ;

o

L’amélioration des modes opératoires ;

o

La mise en place de nouvelles techniques de colmatage ;

o

La formation des opérateurs

La valorisation des isolateurs

Dans un souci d’un meilleur recyclage de ses déchets de travaux neufs et de maintenance, RTE explore une démarche de valorisation des isolateurs en partenariat avec la filière existante. Préparer l'avenir par la recherche et le développement Les actions de recherche et de développement menées par RTE dans le cadre de sa politique environnementale ont pour objectif de réduire les impacts sur les milieux naturels et les paysages et de soutenir la recherche biomédicale dans le domaine des champs électromagnétiques.

On peut citer quelques exemples :

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- d’une part, afin de minimiser le nombre d’ouvrages à construire, RTE s’engage dans : o

la poursuite des expérimentations sur les dispositifs de réglage des flux circulant dans les lignes aériennes, pour permettre une utilisation optimale des capacités de transit des liaisons ;

o

le développement de conducteurs à faible dilatation, qui permettront un accroissement de transit sans impact environnemental supplémentaire de la ligne. Une étude prospective sur les conducteurs composites est entreprise au travers d’un partenariat européen ;

- d’autre part, des recherches sont engagées afin de faire baisser les coûts de mise en souterrain des liaisons 63 000, 90 000 et 225 000 volts pour permettre d’amplifier les efforts que RTE fait dans ce domaine. Un des paramètres pour atteindre cet objectif est de réduire le diamètre des câbles et ainsi de permettre d’augmenter les longueurs de câbles entre les jonctions. Par ailleurs, dans la même optique, des recherches portent sur l’optimisation des modes de pose en zone rurale. Enfin, de façon à limiter les impacts environnementaux de ses activités, plusieurs actions sont entreprises par RTE : -

dans le cadre du projet européen « Alternative SF6 », RTE a mené une recherche en coopération avec d’autres industriels pour offrir une alternative à l’emploi de l’hexafluorure de soufre (SF6) dans les appareillages électriques. Cette recherche a démontré qu’il n’existait pas de molécules de substitution alliant la bonne performance diélectrique, le pouvoir de coupure du courant électrique et le respect de l’environnement ;

-

des recherches et expérimentations visant à réduire le bruit généré lors d’épisodes pluvieux par les lignes 400 000 volts sont engagées. Elles portent sur l’installation de dispositifs à même les conducteurs.

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Volet B : Les engagements de RTE pour l’environnement

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VOLET C CONTEXTE ADMINISTRATIF ET REGLEMENTAIRE

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Volet C : Contexte administratif et réglementaire

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I.

LA REGLEMENTATION TECHNIQUE

Compte tenu des risques que peuvent présenter les ouvrages de transport d’électricité, une réglementation rigoureuse a, depuis l’origine de l’emploi industriel de l’électricité, régi la construction de ces ouvrages et leur fonctionnement de façon à assurer la sécurité des personnes et des biens. L’arrêté interministériel du 17 mai 2001 modifié, dit « arrêté technique » fixe les conditions techniques d’établissement et d’exploitation des réseaux électriques et les conditions techniques auxquelles doivent satisfaire les ouvrages du point de vue de la sécurité des personnes. Il précise, dans les cadres des réglementations nationales et de la normalisation internationale, les règles de l’art, la sécurité mécanique et électrique, les isolements, les distances à respecter entre les ouvrages, les dispositions à prendre dans les cas particuliers. Pour chaque nouvel ouvrage, RTE élabore un dossier de demande d’approbation de projet d’ouvrage (APO) qui vise à démontrer que le projet respecte les règles édictées par l’arrêté technique. Ce dossier est instruit par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL anciennement DRIRE11) et approuvé par arrêté préfectoral postérieurement à la déclaration d’utilité publique.

II.

LA PROCEDURE REGLEMENTAIRE ET ADMINISTRATIVE APPLICABLE AU PROJET

II.1.

Le débat public

Le débat public est une procédure instituée par le législateur et qui répond à la demande légitime du public d’être associé, en amont des décisions, à l’élaboration des projets présentant de forts enjeux socioéconomiques. Il permet au public de s’exprimer sur l’opportunité même du projet. La Commission Nationale du Débat Public12 (CNDP) est l’instance garante de la participation du public au processus d’élaboration des projets d’ouvrages électriques. Elle est en effet le point de passage

11 Dans le cadre de la réforme des administrations déconcentrées de l'Etat, les DRIRE sont intégrées aux DREAL - Directions Régionales de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement. 12 La CNDP est une autorité administrative indépendante composée de 21 membres issus de trois collèges : élus (nationaux et locaux), magistrats, représentants de la société civile et personnalités qualifiées.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON Volet C – Contexte administratif et réglementaire

obligé de tout débat public. Les projets les plus importants font l’objet d’une saisine obligatoire de la CNDP par le maître d’ouvrage. Il s’agît des projets de lignes de tension supérieure ou égale à 400 000 volts et d’une longueur supérieure à 10 km. Les grands projets de tension supérieure ou égale à 225 000 volts et d’une longueur aérienne supérieure à 15 km doivent être rendus publics afin de permettre une saisine de la CNDP. La CNDP est ensuite libre de donner ou non une suite favorable à ces saisines. En cas de suites favorables, elle confiera l’organisation du débat public soit au maître d’ouvrage, soit à une commission particulière du débat public (CPDP). Le bilan et le compte-rendu de chaque débat public sont publiés par la CNDP et mis à disposition du commissaire-enquêteur. A l’issue de cette publication, le maître d’ouvrage décide, par un acte publié dans la presse, du principe et des conditions de poursuite du projet. Pour le programme Haute Durance, la saisine de la CNDP n’a pas été jugée nécessaire par les acteurs publics locaux.

II.2.

L’utilité publique

Les ouvrages de transport d’énergie électrique ont une vocation d’utilité publique. L’appréciation de l’utilité publique résulte de la mise en présence de l’intérêt spécifique du projet avec les autres intérêts, publics ou privés (patrimoine culturel et naturel, agriculture, industrie, urbanisme et aménagement du territoire, etc). Elle est reconnue au terme d’une procédure administrative qui est précédée d’une large concertation et dont l’étude d’impact est la pièce maîtresse. Tout nouvel ouvrage doit faire l'objet successivement d'une justification technico-économique et d'une concertation, visant à préparer les étapes réglementaires de son autorisation.

II.3. La justification technico -économique des projets d’ouvrages électriques et le dossier de présentation Pour chaque nouvel ouvrage, RTE élabore une note de justification technico-économique qui présente le besoin et son échéance d’apparition :

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pour les projets de lignes de tension supérieure ou égale à 225 000 volts, ce document est transmis à la Direction de l’Énergie du Ministère chargé de l'Énergie,

pour les projets de lignes à 90 000 et 63 000 volts et pour l’ensemble des projets de postes, il est communiqué à la Direction Régionale de l'Environnement, de l’aménagement, et du logement (DREAL, anciennement DRIRE) concernée.

RTE y développe les raisons qui conduisent à envisager un renforcement (ou assimilé) et les avantages et inconvénients de chaque solution étudiée puis présente la solution qu’il souhaite privilégier ainsi que les raisons de son choix. La pertinence de ce dossier est soumise à l’appréciation de l’Etat. S’il est jugé recevable, RTE établit ensuite un dossier de présentation. Ce second dossier résume la justification technico-économique du projet et, surtout, propose une zone de recherche de sites (pour un poste) ou de cheminements (pour une ligne), appelée « aire d’étude ». Si, à son tour, il est jugé recevable par l’autorité administrative, il servira de support à la concertation, qui pourra dès lors être engagée.

II.4.

La concertation

Les fondements de la concertation sur les projets d’ouvrages électriques ont été posés par le protocole du 25 août 1992, dans lequel EDF s’est engagé vis-à-vis de l’Etat à mettre en œuvre, le plus en amont possible de chacun de ses projets de 63 000 à 400 000 volts, une large concertation avec l’ensemble des partenaires concernés (élus, services de l’Etat, associations, etc.). Ce principe a été reconduit, tout en étant renforcé, par les accords « Réseaux électriques et Environnement » de 1997 et 2001 et le « contrat de service public » de 2005 entre l’Etat, EDF et RTE. Il a en outre été relayé par plusieurs circulaires. Celle actuellement en vigueur est la circulaire13 relative au développement des réseaux publics de transport et de

distribution de

l’électricité, qui précise que la concertation sur les projets a pour objectif : 

« de définir, avec les élus et les associations représentatifs des populations concernées, les caractéristiques du projet ainsi que les mesures d’insertion environnementale et d’accompagnement du projet,

13

d’apporter une information de qualité aux populations concernées par le projet ».

Circulaire signée par la Ministre déléguée à l’Industrie, Mme Fontaine, le 9 septembre 2002.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON Volet C – Contexte administratif et réglementaire

Cette concertation prend la forme de réunions, associant les services de l’Etat, les élus, les associations et le maître d’ouvrage. Elle se déroule généralement, sous l’égide du préfet, en deux phases : o

la première phase porte sur la présentation du projet et la délimitation de l’aire d’étude, qui doit être suffisamment large pour n’écarter aucune solution,

o

la seconde phase consiste à procéder au recensement des différentes contraintes et enjeux à l’intérieur de cette aire d’étude, à présenter les différentes solutions envisageables pour aboutir au choix de l’une d’entre elles, solution permettant de déterminer un fuseau14 (pour les lignes) ou un emplacement (pour les postes) de moindre impact.

In fine, l’étude d’impact15 exposera les solutions envisagées, expliquera le choix issu de la concertation et présentera les mesures d’évitement, de réduction et de compensation d’impacts.

II.5.

Une pièce maîtresse : l’étude d’impact

L’étude d’impact16 est élaborée tout au long de la concertation préalable et a pour objet de recueillir et synthétiser les conséquences des projets d’ouvrages sur l’environnement et la santé. Ce document est régi par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature (article L.122-1 et suivants du Code de l’Environnement). Son contenu a été modifié par les décrets du 29 décembre 2011 sur la réforme des études d’impact et de l’enquête publique. Dans le cadre du présent projet elle comprend : o

une appréciation des impacts de l’ensemble du programme Haute-Durance ;

o

une présentation du projet ;

o

une analyse de l’état initial de l’aire d’étude et de son environnement ;

o

une analyse des effets négatifs et positifs, directs et indirects, temporaires et permanents, à court, moyen et long terme, du projet sur l’environnement ;

o

une esquisse des principales solutions de substitution, examinées par le maître d’ouvrage et raisons pour lesquelles, eu égard aux effets sur l’environnement ou la santé humaine, le projet a été retenu ;

o

l’analyse des impacts localisés du projet et les mesures d’évitement, de réduction voire de compensation des effets négatifs notables du projet sur l’environnement ;

o

une analyse des effets cumulés avec d’autres projets connus ;

14

Bande d’une certaine largeur (quelques centaines de mètres) au sein duquel sera recherché le tracé de l’ouvrage. Voir chapitre « La procédure administrative applicable au projet/Une pièce essentielle à la procédure : l’étude d’impact. ». 16 Instituée par la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, régie aujourd’hui par les articles L.122-1 à L.122-3 et R 122-1 et suivants du Code de l’environnement. 15

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o

l’analyse de la compatibilité du projet avec les documents d’urbanisme opposables ;

o

une présentation des méthodes utilisées pour la réalisation de l’étude d’impact et une description des difficultés éventuelles rencontrées par le maître d’ouvrage pour réaliser l’étude ;

o

les noms et qualités précise et complète des acteurs de l’étude d’impact.

L'étude d'impact est soumise à l'avis de l'autorité administrative de l'État compétente en matière d'environnement prévue à l'article R.122-1-1 du Code de l'Environnement. Cet avis est joint au dossier d'enquête publique. Un résumé non technique, facilitant la prise de connaissance par le public des informations contenues dans l’étude d’impact, l’accompagne. La publicité de l’étude d’impact est assurée grâce à l’enquête publique. Pour le présent projet, l’étude d’impact sera aussi consultable sur le site Internet de RTE (www.rte-france.com).

II.6.

La déclaration d’utilité publique

La déclaration d’utilité publique (DUP) a pour objet d’affirmer le caractère d’intérêt général d’un projet d’ouvrage électrique, en vue de mettre en œuvre les procédures de mise en servitudes légales (ligne) ou d’expropriation (poste), dès lors que les propriétaires concernés ont refusé, respectivement, de signer une convention amiable ou de vendre leur terrain. La demande de DUP d’un projet d’ouvrage électrique est adressée, par RTE : 

pour les lignes de tension supérieure ou égale à 225 000 volts : au ministre chargé de l’énergie qui transmet, pour instruction, le dossier au préfet ;

pour les postes de transformation et pour les lignes à 90 000 et 63 000 volts : au préfet.

Dans le cas où le projet ne serait pas compatible avec les documents d’urbanisme, une procédure de mise en compatibilité, prévue par le Code de l’urbanisme et menée avec l’Etat17, doit être engagée. Dans ce cas, l’enquête publique porte à la fois sur la DUP du projet et sur la mise en compatibilité des documents d’urbanisme.

17

DDT(M) : Direction départementale des territoires (et de la mer).

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La demande de DUP est instruite par la DREAL (anciennement DRIRE), par délégation du préfet. La procédure d’instruction comporte : UNE CONSULTATION DES MAIRES ET DES SERVICES DE L’ETAT o

Pour les lignes : les collectivités territoriales ou les maires concernés par le projet et les services de l'Etat sont consultés afin de leur permettre de faire valoir leurs éventuelles remarques et de concilier les intérêts publics, civils et militaires selon les modalités et formes prévues par le décret du 11 juin 1970.

o

Pour les postes de transformation : une consultation des maires et des services peut être organisée en fonction de chaque projet par le préfet.

UNE ENQUÊTE PUBLIQUE Pour l’ensemble du programme, chaque projet est soumis à enquête publique. Cette enquête est diligentée par un commissaire enquêteur ou une commission d’enquête désigné(e) par le président du tribunal administratif. D’une durée minimale d’un mois, elle permet de faire la publicité de l’étude d’impact, de tenir le public informé du projet et de recueillir ses observations. À l’issue de l’enquête, le commissaire enquêteur (ou la commission d’enquête) rédige un rapport, qui relate le déroulement de l’enquête, puis donne un avis personnel et motivé sur le projet. Le rapport et les conclusions sur l’enquête sont adressés au préfet, qui les transmet à RTE. LA SIGNATURE DE LA DUP Pour les lignes de tension supérieure ou égale à 225 000 volts, la DUP est signée par le ministre chargé de l'énergie et, si une mise en compatibilité de document d'urbanisme est nécessaire, cosignée par le ministre chargé de l'urbanisme. Pour les postes de transformation et pour les lignes à 90 000 et 63 000 volts, la DUP est signée par le préfet.

II.7.

Le projet de détail

RTE élabore le projet de détail de l’ouvrage, en liaison notamment avec les services de l’administration, les communes concernées et les chambres d’agriculture conformément au décret n°2011-1697 du 1er décembre 2011.

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Il engage ensuite avec les propriétaires et les exploitants agricoles un dialogue destiné à permettre de dégager, dans toute la mesure du possible, un consensus sur le tracé de détail des lignes (tracé de la liaison) et l’emplacement exact des postes. Sous l’égide du préfet, un double contrôle sur la réalisation des ouvrages s’exerce : • La DREAL procède à l’instruction de l’approbation de projet d’ouvrage (APO) qui vise à assurer le respect de la réglementation technique (arrêté interministériel du 17 mai 2001 fixant les conditions techniques d’établissement des réseaux électriques) et notamment des règles de sécurité. Le projet d’ouvrage est approuvé par arrêté préfectoral. • La DDT(M)18 procède à l’instruction de la demande de permis de construire qui vise à vérifier la conformité du projet aux règles d’urbanisme. Le permis de construire est accordé par arrêté préfectoral. Dans le cadre de ces deux procédures, les maires et les services de l’Etat sont à nouveau consultés.

III.

L’INDEMNISATION DES PROPRIETAIRES, DES EXPLOITANTS ET DES RIVERAINS

Conscient de la gêne qui peut résulter de la présence de ses ouvrages, RTE propose des indemnisations de différentes natures :

III.1.

L’indemnisation des servitudes

L’implantation de lignes électriques sur des terrains privés n’entraîne aucun transfert de propriété au profit de RTE et crée une servitude qui est indemnisée. On distingue deux catégories de dommages susceptibles de réparation : - les dommages dits permanents qui résultent de la présence de la ligne sur une propriété; - les dommages dits instantanés, c’est-à-dire les dégâts de chantier, tels que des ornières. Dans le cas d’un passage d’une ligne électrique sur un terrain agricole, les dommages sont indemnisés suivant des barèmes déterminés et actualisés chaque année conformément aux accords passés entre les organisations professionnelles agricoles et RTE.

18

Direction départementale des territoires (et de la mer).

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III.2. L’indemnisation des riverains propriétaires d’habitations voisines des postes et lignes électriques RTE s’engage à indemniser le préjudice visuel causé aux propriétaires d’habitations, principales ou secondaires, situées à proximité de postes et de lignes nouveaux de technique aérienne de tension égale ou supérieure à 225 000 volts et construites ou achetées avant l’enquête publique préalable aux travaux ou à la DUP de l’ouvrage. Les postes construits en bâtiment ne font pas l’objet d’indemnisation au titre du préjudice visuel. Une commission départementale d’évaluation amiable du préjudice visuel, créée par arrêté préfectoral, a alors pour mission d’apprécier le préjudice subi ainsi que l’indemnité correspondante. Cette commission est composée d'experts indépendants : 

un magistrat du Tribunal Administratif qui la préside,

un fonctionnaire représentant le directeur des Services Fiscaux,

un notaire désigné par la Chambre Départementale,

un expert choisi par la Confédération des Experts Agricoles, Fonciers et Immobiliers.

Elle transmet son avis à RTE qui soumet ensuite au propriétaire une proposition d’indemnisation.

IV. IV.1.

L’INSTITUTION DES SERVITUDES DE L’ARTICLE 12 BIS DE LA LOI DU 15 JUIN 1906 Servitudes (pour les lignes)

Lorsque le tracé de détail de la ligne est connu, il est proposé au propriétaire de signer avec RTE une convention assortie d’une indemnité destinée à réparer le préjudice résultant de la gêne causée par la présence de l’ouvrage. Ce n’est qu’en cas de désaccord du propriétaire que la procédure administrative de mise en servitudes légales est engagée. Chaque propriétaire concerné par le projet d’ouvrage est informé individuellement de l’ouverture d’une enquête de type parcellaire de huit jours, organisée sous le contrôle du préfet. À la

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suite de cette enquête de servitudes, le préfet institue par arrêté les servitudes légales et, à défaut d’accord avec le propriétaire sur le montant de l’indemnité, celle-ci est fixée par le juge de l’expropriation.

IV.2.

Transfert de propriété (pour les postes)

L’acquisition des terrains nécessaires à l’implantation des postes est recherchée tout d’abord par voie amiable. RTE établit ses propositions en fonction des estimations du service des domaines de l’administration fiscale. C’est seulement à défaut d’accord amiable que la procédure d’expropriation est engagée. Postérieurement à l’obtention de la DUP en vue de l’expropriation, la procédure débute par une enquête parcellaire de quinze jours, organisée par le préfet. A la suite de cette enquête, le préfet déclare cessibles, par arrêté, les parcelles à exproprier. Le juge prononce alors, par ordonnance, le transfert de propriété en faveur de RTE et fixe, à défaut d’accord amiable, le montant de l’indemnité accordée au propriétaire.

V.

LES MESURES FISCALES APPLICABLES AUX OUVRAGES

Les revenus communaux issus de la présence des ouvrages électriques sur le territoire proviennent de : -

La taxe foncière établie pour l’année entière par rapport à la situation existante au 1er janvier de l’année d’imposition, dans chaque commune où RTE est propriétaire de biens fonciers immobiliers. Elle est calculée sur la base du revenu net cadastral des propriétés bâties et non bâties, c’est à dire les terrains des postes de transformation. Elle est due aux communes à compter du 1er janvier de l’année qui suit l’acquisition des terrains pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties, et à compter du 1er janvier de l’année qui suit l’achèvement des travaux pour la taxe foncière sur les propriétés bâties.

-

La Contribution Economique Territoriale (CET) qui remplace la taxe professionnelle, composée d’une Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et d’une Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), complétée par une Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseau (IFER) qui s’applique aux transformateurs électriques dont RTE est propriétaire. Le montant de cette imposition est établi en fonction de la tension en amont des matériels.

-

La taxe sur les pylônes, imposition forfaitaire annuelle perçue par les communes et prévue à l’article 1519 A du code général des impôts, qui s’applique à chaque support de lignes

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électriques de tension égale ou supérieure à 200 kilovolts. L’article 1519 A du code général des impôts prévoit une révision annuelle des tarifs de l’imposition forfaitaire sur les pylônes proportionnellement à la variation, constatée au niveau national, du produit de la taxe foncière sur les propriétés bâties.

Le montant de l’imposition forfaitaire annuelle sur les

pylônes prévue à l’article 1519 A du code général des impôts est fixé pour 2012 à 2 002 euros en ce qui concerne les pylônes supportant des lignes électriques dont la tension est comprise entre 200 et 350 kilovolts et à 4 002 euros en ce qui concerne les pylônes supportant des lignes électriques dont la tension est supérieure à 350 kilovolts.

VI.

LA PROCEDURE ADMINISTRATIVE APPLICABLE AU PROJET

Il n’y a pas eu de débat public organisé dans le cadre du programme Haute Durance. Ce programme, rendu public, n’a pas fait l’objet d’une saisine de la Commission Nationale du Débat Public. La concertation préalable a eu lieu du 29 avril 2010 au 2 décembre 2011. Dans le cadre du projet P4, RTE adresse une demande de déclaration d’utilité publique au ministre chargé de l’énergie qui transmet pour instruction le dossier au préfet pour la construction de la ligne aérienne à 225 000 volts L’Argentière – Serre-Ponçon. Le projet P4 donne donc lieu à une enquête publique précédée par une consultation des maires et des services de l’Etat concernés. Il sera donc soumis à différentes procédures règlementaires et en particulier : -

Demande de déclaration d’utilité publique (les dossiers de demande de DUP comprennent notamment les études d’impact, si la réglementation le prévoit)

-

Dossier Loi sur l’Eau (autorisation ou déclaration selon les caractéristiques du projet - Loi n°92-3 du 3 janvier 1992, Article 10 et ses décrets d'application n°93 742 et n°93 743 du 29 mars 1993)

-

Mise en compatibilité des documents d’urbanisme (Articles L.123-16 et R.123-23 du code de l'urbanisme)

-

Dossier de demande d’autorisation de défrichement (article L. 311-3 du Code forestier)

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P4

-

Demande d’approbation de projet d’ouvrage

-

Procédure de Permis de construire (ligne aérienne et postes)

-

Procédure de mise en servitude

Après obtention de la DUP, RTE adressera au préfet un dossier de demande d’approbation de projet d’ouvrage pour les travaux de construction. Les maires et gestionnaires des domaines publics concernés seront alors une nouvelle fois consultés.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet C – Contexte administratif et réglementaire

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VOLET D JUSTIFICATION TECHNICOECONOMIQUE DU PROJET ET INSERTION DANS LE RESEAU EXISTANT

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

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I. I.1.

JUSTIFICATION DU PROGRAMME ELECTRIQUE

Une problématique énergétique

L’objectif de la démarche engagée par RTE est de faire face à deux problématiques : -

Une alimentation électrique suspendue à une file de lignes électriques à 150 000 volts anciennes reliant le barrage de Serre-Ponçon et la vallée de la Maurienne en Savoie.

L’alimentation électrique de la Haute Durance comprise entre Serre-Ponçon et le Briançonnais peut s’appuyer principalement sur le barrage de Serre-Ponçon et les microcentrales localisées sur la Durance et ses affluents. Toutefois, en hiver - période d’affluence touristique et par voie de conséquence de forte consommation d’électricité - le niveau d’eau est bas, les rivières sont gelées : les capacités de production hydraulique se révèlent alors insuffisantes pour satisfaire les besoins locaux. Le réseau de transport d’électricité doit pouvoir acheminer de l’électricité depuis le réseau national. En outre, qu’elle vienne du barrage de Serre-Ponçon ou de plus loin, l’essentiel de l’électricité qui alimente la Haute Durance transite par la ligne à 150 000 volts située entre les postes de Serre-Ponçon (qui assure l’alimentation principale) et Longefan (vallée de la Maurienne en Savoie) qui constitue l’alimentation de secours. Cette seule ligne représente donc deux sources différentes d’alimentation. Datant de 1936, ces lignes ont subi à plusieurs reprises des dommages liés aux avalanches et à la rigueur du climat montagnard. Elles ne répondent pas aux conditions techniques de l’arrêté interministériel de 2001 fixant les critères de sécurisation mécanique approuvés par les pouvoirs publics suite à la tempête de 1999. Les campagnes régulières d’entretien menées par RTE ne suffiront pas pour garantir leur pérennité à long terme. Il faut donc envisager de les remplacer. -

Le

réseau

n’est

pas

suffisamment

dimensionné

pour

accompagner

le

développement économique de la Haute Durance. Les consommations sont de 180 MW en 2008 et devraient atteindre environ 250 MW en 2020 (environ 280 MW en 2025) Cette évolution de la consommation d’électricité en Haute Durance, les postes de transformation répartis sur le territoire (Embrun, L’ARGENTIERE, Briançon, Serre Barbin) sont en capacité de répondre à la demande en énergie électrique jusqu’aux environs de 2014. La capacité de transit d’électricité de la file de lignes à 150 000 volts entre Serre-Ponçon et Longefan est suffisante jusqu’aux environs de 2020.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Le réseau actuel ne permet pas de faire face à l’évolution prévisible des charges liée à l’évolution démographique et économique du territoire (tourisme hivernal, aménagement et l’extension des stations de ski, développement du tourisme estival. mais aussi l’électrification de la voie ferrée entre Gap et Briançon en lien avec la réalisation du tunnel du Montgenèvre).

I.2.

Des besoins énergétiques croissants

I. 2 . 1 . C a r act é r i st iq u e s én e r g ét iq u es d e l a H a ut e Du r a nc e L’alimentation en énergie de la Haute-Durance repose sur des ressources locales, propres à ce territoire de montagne. Le barrage de Serre-Ponçon, construit dans les années

50,

production

est

la principale

d’électricité.

Les

source

de

microcentrales

installées le long des torrents fournissent environ 30% de la production locale. Elles fonctionnent principalement au printemps et en été au moment de la fonte des glaciers. Photographie : barrage de Serre-Ponçon En France, les principaux pics de consommation électrique annuels sont relevés les soirs de grand froid aux alentours de 19 heures. La situation de la Haute-Durance est différente puisque le pic de consommation local se situe en hiver aux alentours de 4 heures du matin (phénomène identifié dans toutes les zones à forte densité de stations de ski). Il correspond principalement au fonctionnement du chauffage électrique résidentiel et pour partie au fonctionnement des canons à neige liés au tourisme hivernal.

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P4

Figure : Consommation journalière moyenne en Haute Durance en 2008

La Haute-Durance est principalement alimentée par une ligne électrique à 150 000 volts construite en 1936. Cette ligne relie le barrage

Figure : zone de fragilité électrique

de Serre-Ponçon (au sud) à la vallée de la Maurienne (au nord). Elle transporte la production locale d’électricité vers les pôles de consommation du territoire. Construite à l’origine du nord de Briançon jusqu’à Embrun, elle a été prolongée dès 1942 jusqu’à

Gap

pour

accompagner

le

développement de tout l’est des Hautes-Alpes. Cette ligne arrivera en fin de vie à l’horizon 2020. Sa capacité de transit apparaît déjà limitée par rapport aux besoins du territoire, notamment lors des pics de consommation.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Compte-tenu de son ancienneté, la ligne à 150 000 volts fait peser un risque de coupure électrique sur la Haute-Durance. Ses caractéristiques techniques ne lui permettront plus d’assurer sa mission normale d’alimentation du territoire aux environs de 2016. A cette date, en cas d’incident sur le réseau, près d’un quart des habitants pourraient être privés d’électricité. Les contraintes identifiées sur le réseau, dites « fragilités », sont présentées dans le « Schéma de Développement du Réseau Public de Transport » de la Région PACA aux horizons 2012 et 2020 disponible sur le site internet de RTE. Elles ont pour origine l’âge des ouvrages et leurs capacités qui ne permettent plus de répondre aux besoins futurs en termes de sécurité d'alimentation et de performance technique et économique du réseau électrique.

I. 2 . 2 . Di ag n os ti c é n e rg ét i qu e Avant de proposer un projet, RTE a engagé en 2009 une démarche partenariale en vue d’élaborer un diagnostic énergétique. Cette démarche a permis de mettre en perspective les projets de territoire. Ce diagnostic a été réalisé par RTE sur la base de rencontres avec les acteurs de la Haute Durance pour recenser les projets d’aménagement et de développement pouvant avoir une influence sur l’évolution des besoins énergétiques. Au total, plus de 300 acteurs ont été rencontrés : élus locaux, responsables économiques, milieux associatifs, services de l’état, collectivités. La restitution de ce diagnostic a fait l’objet d’une réunion plénière présidée par Mme la Préfète des Hautes Alpes et de réunions de présentation ouvertes au public. Sur le plan quantitatif, les résultats ont montré 70 à 80 MW de projets de développement de 2010 à 2020. Cette valeur a servi de base pour déterminer l’évolution de la consommation et la courbe de charge du réseau RTE. RTE intègre, dans ses études de prévisions de consommations, les effets des politiques de Maîtrise de la Demande d’Electricité (MDE) déjà engagées et qui se traduisent soit par l’application de la réglementation (nouvelles normes techniques pour l’habitat par exemple) soit selon l’évolution du progrès technologique (pénétration dans le marché des appareils basse consommation).

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Dans le cadre du diagnostic énergétique engagé en 2009, a émergé une volonté de la part des acteurs locaux de mieux maitriser la consommation d’énergie électrique à travers toute une série de mesures telle que : -

la construction de bâtiments HQE (Haute Qualité Environnementale)

-

un travail sur les éclairages publics

-

un travail sur les courbes de fonctionnement des canons à neige dans les stations de ski…

Sur le plan quantitatif, le gain attendu est évalué dans une fourchette de 20 à 30 MW d’ici 2020. Cette fourchette a également servi de base pour déterminer une courbe de charge du réseau RTE.

I. 2 . 3 . Le s sc é n a ri o s e nv is a gé s p ou r u n n ou v e au r é s e au Le diagnostic énergétique a permis de préciser les besoins de la Haute Durance pour les années à venir. En tenant compte de l’évolution de la population, des projets locaux et des efforts consentis localement en faveur de la maitrise de la consommation énergétique, 3 scénarios ont pu être étudiés : -

Un scénario de faible croissance qui ne tient compte que de l’évolution démographique. Ce scénario reste improbable car il ne prend en compte aucun projet local, ni les nouveaux lotissements, ni les nouvelles zones d’activités, ni les nouveaux sites touristiques.

-

Un scénario de forte croissance : Si tous les projets recensés sur le territoire devaient se réaliser, les besoins en énergie seraient très importants. Il s’agit là du scénario « maximal » d’évolution des besoins.

-

Un scénario intermédiaire dit de sobriété énergétique: Dans l’hypothèse où les mesures d’économie d’énergie engagées par les collectivités, l’état et les particuliers porteraient leurs fruits, un scénario intermédiaire d’évolution des besoins est envisageable. Dans ce scénario de sobriété énergétique, les économies réalisées (20 à 30 MW) permettraient de compenser en partie l’augmentation des besoins due à l’arrivée de nouveaux projets.

RTE a retenu ce scénario sobre pour dimensionner les ouvrages à réaliser et leurs échéances de mise en service.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

I.3.

Les propositions pour un nouveau réseau

En prenant comme référence les hypothèses de consommation, les résultats du diagnostic énergétique et l’évolution de la courbe de charge, les contraintes actuelles et futures du réseau RTE, 2 conclusions émergent : -

La limite électrique du réseau actuel est atteinte en 2016, une première étape de travaux est donc nécessaire afin d’offrir un gain d’au moins 40 MW.

-

La fin de vie de la ligne à 150 000 volts aux alentours de 2020 nécessite une deuxième étape de travaux.

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La somme de ces deux étapes de travaux, les résultats du diagnostic énergétique, les échanges avec les acteurs du territoire ont fait apparaître au delà des objectifs initiaux d’autres enjeux qui sont : -

Alimenter durablement et normalement le territoire de la Haute Durance pour accompagner son développement économique (objectif initial),

-

Evacuer la production

issue

des

énergies renouvelables

(photovoltaïque,

hydraulique), -

Contribuer à l’aménagement du territoire par l’installation de fibres optiques sur les nouveaux ouvrages.

Préalablement à la présentation d’un programme, il a été recherché toutes les possibilités de réseaux, selon le seul critère électrique, qui pouvaient répondre au développement économique du territoire. 3 possibilités de réseaux ont été mises en perspective et ont fait l’objet d’une analyse technique. Elles ont été présentées dans le cadre de la démarche de diagnostic énergétique et consultation du public en 2009. Elles sont déclinées suivant 2 étapes de travaux pour les raisons suivantes :

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

ETAPE 1 -

Le réseau actuel a une capacité de transit limitée à 220 MW. Avec l’évolution de la consommation de la zone, il ne sera pas possible d’alimenter normalement la Haute Durance à compter de 2016. Il est donc nécessaire d’amener de la puissance électrique à travers une première étape de renforcement avec pour priorité la reconstruction de la ligne à 150 000 volts Serre-Ponçon –L’Argentière en 225 000 volts et la création de la boucle à 63 000 volts dans le Briançonnais.

ETAPE 2 -

La fin de vie de la ligne à 150 000 volts Longefan – Serre Barbin est estimée à 2020. Pendant la période 2016-2020 cette ligne pourra donc assurer le secours de la ligne 225 000 volts Serre-Ponçon - L’Argentière. Au delà de 2020, il viendrait s’ajouter à la vétusté, compte tenu de l’évolution probable de la consommation, une incapacité à assurer l’alimentation normale du territoire en régime de secours (n-1).

Nota : Dans tous les cas, la ligne 63 000 volts EMBRUN – MONT-DAUPHIN devra être renforcée (cf. projet P1)

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Possibilité 1 : Etape 1 : -

Reconstruction à 225 000 volts de la ligne à 150 000 volts Serre-Ponçon - Serre Barbin.

-

Renforcement à 225 000 volts de la zone Nord à travers les postes de transformation à restructurer, à Serre Barbin et à Briançon.

Etape 2 : -

Reconstruction de la ligne existante à 63 000 volts Grisolles – Mont-Dauphin.

-

Renforcement du réseau 63 000 volts entre L’ARGENTIERE et la zone Sud.

-

Reconstruction en 225 000 volts de la ligne à 150 000 volts entre la vallée de la Maurienne et Serre Barbin.

Etape 1

Etape 2

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Possibilité 2 : Etape 1 : -

Reconstruction à 225 000 volts de la ligne à 150 000 volts Serre-Ponçon – Argentière.

-

Construction d’un réseau neuf 63 000 volts issu de L’ARGENTIERE pour alimenter la zone Nord.

Etape 2 : -

Reconstruction de la ligne existante à 63 000 Volts Grisolles – Mont-Dauphin.

-

Renforcement du réseau 63 000 volts entre L’ARGENTIERE et la zone Sud.

-

Reconstruction en 225 000 volts de la ligne à 150 000 volts entre la vallée de la Maurienne et L’ARGENTIERE. Etape 1

Etape 2

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Possibilité 3 : Etape 1 : -

Reconstruction à 225 000 volts de la ligne à 150 000 volts Serre-Ponçon – Argentière.

-

Construction d’un réseau neuf à 63 000 volts issu de L’ARGENTIERE pour alimenter la zone Nord.

-

Suppression de la ligne à 150 000 volts entre Serre Barbin et L’ARGENTIERE.

Etape 2 : -

Reconstruction en 225 000 volts de la ligne à 63 000 volts entre Grisolles et un futur poste 225 000 / 63 000 volts dans l’Embrunais.

-

Renforcement du réseau 63 000 volts entre L’ARGENTIERE – Mont-Dauphin et le futur poste de Pralong 225 000 / 63 000 volts dans l’Embrunais.

-

Suppression de la ligne à 150 000 volts entre la vallée de la Maurienne et Serre Barbin.

Etape 1

Etape 2

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Les 3 possibilités permettent de satisfaire les besoins énergétiques de la Haute Durance. -

Sur le plan technique, elles sont toutes réalisables et font appel à des techniques reconnues.

-

Sur le plan économique, elles ont peu d’écart entre elles et les coûts d’investissement sont conformes aux critères technico-économiques approuvés par le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

-

Sur le plan environnemental, les différences sont beaucoup plus marquées, une approche environnementale globale notamment paysagère, écologique et humaine a été menée. Elle a permis de comparer, par rapport au réseau existant, les améliorations potentielles que ce nouveau réseau est en mesure de générer.

A travers la réunion plénière du 9 juillet 2009 organisée par M. le Préfet des Hautes-Alpes, les acteurs du territoire se sont prononcés globalement pour la possibilité n°3. Les arguments principaux étaient tournés sur la volonté de supprimer la ligne actuelle qui passe par le site emblématique du Galibier, à proximité de la zone « cœur » du Parc National des Ecrins et par le site de la station touristique de Serre Chevalier. Un travail d’intégration au droit du site de Mont-Dauphin, classé patrimoine mondial de l’UNESCO a été également souligné. La mise en synergie des diverses thématiques (techniques, environnementales et patrimoniales) ainsi que la position des acteurs du territoire a conduit RTE à proposer, dans le périmètre de la possibilité n°3, un projet de réseau pour le territoire de la Haute Durance. Ce projet de réseau constitue donc le programme Haute Durance, objet du présent dossier. Ce programme peut se décliner en plusieurs points clefs : -

un réseau 225 000 volts neuf, fiable et perenne, éloigné des zones habitées,

-

un réseau 63 000 volts restructuré,

-

suppression de 110 km de lignes situées dans la vallée, traversant les villages,…

-

100km de lignes haute tension à 63 000 Volts mises en souterrain.

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II.

CONSISTANCE DU PROGRAMME « HAUTE-DURANCE »

II.1. Le programme « Haute Durance » Les limites géographiques de la « Haute Durance » sont le lac de Serre-Ponçon et le territoire du Gapençais au Sud, les cols du Montgenèvre et du Lautaret au nord. Le territoire se trouve en bordure est du cœur du Parc National des Ecrins, une partie se trouvant dans la zone d’adhésion. La Haute Durance est globalement comprise entre le Gapençais et le Briançonnais et traverse plusieurs secteurs aux caractéristiques environnementales bien distinctes. Les principaux enjeux du territoire de la Haute Durance sont décrits selon les différentes entités géographiques traversées. Des références aux photographies de la planche A1i du volume 3 sont rappelées.

II . 1 . 1 . C on s is t an c e d u p ro g r am m e  Planche A1a : Présentation du territoire de programme  Planche A1b : Aire d’étude du projet P1  Planche A1c : Aire d’étude du projet P2  Planche A1d : Aire d’étude du projet P3  Planche A1e : Aire d’étude du projet P4  Planche A1f : Aire d’étude du projet P5  Planche A1g : Aire d’étude du projet P6 Conformément aux conclusions du diagnostic énergétique réalisé en 2009 et aux objectifs fixés par la concertation (entre 2009 et 2010), RTE a conçu un programme comprenant 6 projets complémentaires et indissociables. Ils seront réalisés progressivement jusqu’en 2020 en fonction des besoins. Quatre projets (P1 à P4) sont envisagés à l’horizon 2016 et deux projets (P5 et P6) à l’horizon 2020. Les tableaux et les schémas associés ci-après présentent cette stratégie adoptée par RTE, ainsi qu’une description générale des ouvrages à réaliser pour mener à bien cette stratégie. Un code couleur a été attribué à chaque projet :

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D – Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Première étape : horizon 2016 Les travaux relatifs aux quatre premiers projets sont échelonnés entre 2013 et 2016.

N° projet

-

P1

Modification de la ligne à 63 000 volts EMBRUN – MONTDAUPHIN

Reconstruite en première étape en technique aérosouterraine sur le tronçon compris entre le pylône 31 (existant) et le poste d’EMBRUN Raccordée en deuxième étape, en coupure, au poste 225 000 volts de PRALONG, en vue de créer : la liaison aérosouterraine à 63 000 volts MONT-DAUPHIN – PRALONG 1 la liaison souterraine à 63 000 volts EMBRUN - PRALONG. -

P2

Date de mise en service

Désignation des ouvrages

Création d’une liaison souterraine à 63 000 volts BRIANCON - SERRE BARBIN

-

Restructuration des postes encadrants

-

Création de la ligne à 63 000 volts à 2 circuits :

2014

L’ARGENTIERE – BRIANCON n°2

P3

2015

L’ARGENTIERE – SERRE BARBIN -

2013

Construction d’une ligne 225 000 volts en remplacement de l’actuelle ligne à 150 000 volts entre : L’ARGENTIERE et SERRE PONCON

P4

2016 -

Dépose de la ligne à 150 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE-PONCON

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Figure : première étape « Haute Durance »


Figure : deuxième étape « Haute Durance »

Deuxième étape : horizon 2020 Les travaux relatifs aux deux derniers projets sont échelonnés entre 2018 et 2020.

N° projet

Descriptif des travaux et aménagements

-

Date de mise en service

Construction d’une liaison souterraine à 63 000 volts entre le poste de PRALONG et MONT-DAUPHIN (P5-1)

P5

2018 -

- Construction d’une liaison souterraine à 1 circuit à 63 000 volts L’ARGENTIERE – MONT-DAUPHIN (P5-2)

-

Création du poste 225 000/63 000 volts de PRALONG (dans l’Embrunais) et ses raccordements

-

Construction d’une ligne 225 000 volts

P6

2020

GRISOLLES – PRALONG -

Dépose de la ligne à 150 000 volts SERRE BARBIN – VALLOIRE

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D– Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

A l’issue de cette deuxième étape, il y aura suppression du dernier tronçon de la ligne à 150 000 volts entre le poste de Valloire (en Maurienne) et celui de Serre Barbin dans le Briançonnais. Le programme Haute Durance se décompose donc en 6 projets complémentaires et indissociables. L’architecture du futur réseau électrique de la Haute-Durance repose en effet sur deux axes majeurs à 225 000 volts : -

une ligne entre L’ARGENTIERE et Serre-Ponçon d’une part (projet P4),

-

une ligne entre Grisolles et un futur poste 225 000 volts, le poste de Pralong, dans l’Embrunais (au droit de la commune d’Embrun) d’autre part (projet P6).

Sur le plan de leur réalisation, ces deux projets sont envisagés à des échéances différentes, chacun en lien avec les projets complémentaires qui leur sont associés. Les projets P1 et P5 sont plus axés sur l’Embrunais et le Guillestrois et les projets P2 et P3 sur le Pays des Ecrins et du Briançonnais.

Action compensatoire : Afin d’accompagner la mise en place du réseau aérien 225 000 volts, et après concertation avec les acteurs locaux, RTE a décidé de mettre partiellement en souterrain, la ligne 63 000 volts Serre-Ponçon Embrun. Cette ligne aérienne est inscrite aujourd’hui au niveau des « balcons » du lac de Serre-Ponçon et à l’intérieur d’une partie des espaces remarquables relatifs à la loi littoral. Cette mise en souterrain partielle finalisera la prise en compte environnementale et contribuera à l’amélioration paysagère de cet espace. Compte tenu de la nécessité de maintenir l’alimentation électrique du territoire pendant toute la phase de reconstruction du réseau 225 000 volts, cette mise en souterrain sera réalisée pour 2020, après achèvement de l’ensemble du programme. Les études seront lancées en 2013.

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II . 1 . 2 . Le s ob j ec t if s du p r og r a m m e La concertation a permis de définir des objectifs pour le programme. Ils constituent une référence permanente pour tous les acteurs de la concertation et favoriseront les choix à faire dans la définition du programme, à tous les stades de son avancement. Ils se traduisent par des engagements pris par RTE dans la conduite de son programme.

a) Accompagner le développement durable des territoires hauts-alpins Le programme « Haute Durance » doit offrir une réponse pérenne dimensionnée aux besoins énergétiques du territoire. Il s’appuie pour cela sur le diagnostic énergétique co-construit avec les acteurs hauts-alpins. Le programme garantit ainsi l’alimentation électrique des territoires sur le long terme, favorisant leur développement économique et démographique. Il offre également une nouvelle capacité d’évacuation pour l’électricité produite localement par les activités de production d’énergie renouvelable (hydraulique, photovoltaïque, géothermique, biomasse,…). Il intègre également les besoins futurs d’électrification de la voie ferrée entre Gap et Briançon. En complément, le programme prévoit l’installation de fibres optiques sur le futur réseau construit. Des partenariats avec les collectivités locales sont étudiés pour favoriser le désenclavement numérique des territoires hauts-alpins. En investissant 200 millions d’euros dans le programme pour des travaux étalés sur 7 années (2013 – 2020), RTE s’engage à rechercher les meilleures retombées économiques possibles pour les territoires traversés (emplois de maîtres d’œuvre locaux, retombées pour les activités commerciales,…). RTE a d’ores et déjà ouvert une antenne locale sur Embrun qui accueille, pour l’instant, à temps plein une personne assurant la relation de proximité avec les acteurs du territoire. Le Plan d’Accompagnement de Projet (PAP) défini par les accords nationaux passés entre l’Etat et RTE permet de constituer un fonds représentant 8 % du coût des nouveaux ouvrages électriques construits en aérien. Il est destiné à financer des projets locaux de développement durable. Enfin, tout ouvrage électrique est soumis à des taxes et impôts, versés aux collectivités locales. Les propriétaires et exploitants concernés par des ouvrages électriques aériens sont pour leur part indemnisés.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D– Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

Quelques chiffres sur le programme : Investissement : 200 M€ Plan d’Accompagnement de Projet (PAP) : 6 M€ Taxes « pylône » 225000 volts : 600 k€/an

b) Valoriser l’environnement exceptionnel de la Haute-Durance  Planche A4a : Gains pour l’environnement – Situation actuelle  Planche A4b : Gains pour l’environnement – Situation projetée Sur le plan technique, RTE s’engage à utiliser au mieux le réseau existant en le renforçant ou en le reconstruisant, ceci afin de limiter la construction de nouveaux ouvrages. Dans le cas de la reconstruction d’ouvrages, l’amélioration de la situation existante sera recherchée en priorité ; les tracés actuels seront ainsi soit modifiés lorsque cela est préférable, soit conservés s’ils constituent aujourd’hui encore la meilleure solution. Pour les nouveaux ouvrages à construire, un principe général est défini en concertation avec les acteurs locaux dans le respect des critères technico-économiques approuvés par le Ministère: la technique aérienne est choisie quand cela est possible et la technique souterraine quand cela est nécessaire. Ainsi, le réseau souterrain est privilégié pour valoriser des sites devenus aujourd’hui emblématiques : -

Les sites de Mont-Dauphin et de Briançon classés au patrimoine mondial de l’UNESCO

-

Les sites classés d’Embrun et du massif du Pelvoux

-

Les « balcons » du lac de Serre-Ponçon dont une grande partie est classée en espace remarquable au titre de la loi littoral

-

Les espaces paysagers remarquables que constituent la vallée de la Guisane et les cols du Lautaret et du Galibier.

RTE s’engage donc à supprimer plusieurs lignes du paysage, notamment la ligne 150 000 volts sur plus de 100 km entre Valloire et Gap.

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Le programme « Haute Durance » a été retenu en 2011 dans le cadre d’un projet LIFE Biodiversité Européen. Ce projet LIFE consiste à mettre en valeur les lisières qui seront réalisées lors des passages des lignes aériennes dans les espaces boisés, et ainsi favoriser le développement de la biodiversité. Le Parc National des Ecrins et l’ONF sont partenaires sur ce projet.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet D– Justification technico-économique du projet et insertion dans le réseau existant

II.2. Procédures règlementaires envisagées Les différents projets constituant le programme (P1 à P6) seront soumis à différentes procédures règlementaires et en particulier : -

Demande de déclaration d’utilité publique (les dossiers de demande de DUP comprennent notamment les études d’impact, si la réglementation le prévoit)

-

Dossier Loi sur l’Eau (autorisation ou déclaration selon les caractéristiques du projet - Loi n°92-3 du 3 janvier 1992, Article 10 et ses décrets d'application n°93 742 et n°93 743 du 29 mars 1993)

-

Mise en compatibilité des documents d’urbanisme si nécessaire (Articles L.123-16 et R.123-23 du code de l'urbanisme)

-

Dossier de demande d’autorisation de défrichement (article L. 311-3 du Code forestier)

-

Demande d’approbation du projet d’exécution

-

Procédure de Permis de construire (ligne aérienne et postes)

-

Procédure de mise en servitude

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VOLET E DISPOSITIONS GENERALES DU PROJET

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet E– Dispositions générales du projet

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I. I.1.

CREATION DE LA LIGNE AERIENNE 225 000 VOLTS Consistance des travaux

Les travaux consistent en la construction d’une ligne aérienne à 225 000 volts d’environ 55 km de long entre le poste de Serre-Ponçon et le poste de l’Argentière. L’ouvrage sera raccordé à ces installations électriques réaménagées à cet effet. La largeur de l’ouvrage électrique est de 14 m et induit la création d’une servitude (I4) d’une largeur pouvant varier localement.

I.2. Caractéristiques techniques de la ligne aérienne Une ligne électrique aérienne comporte les composants suivants : -

le composant fixe : le pylône et ses fondations,

-

le composant mobile : les câbles et le matériel d’armement.

Pour transporter le courant électrique des câbles conducteurs sont utilisés et portés par des pylônes. Ces câbles sont « nus » c'est-à-dire que l’isolement électrique est assuré par l’air.

Les câbles conducteurs

La ligne électrique aérienne à un circuit 225 000 volts sera constituée d’un circuit électrique tri-phasé. Le circuit est composé de trois phases, chaque phase étant composée de 1 câble (faisceau simple) relié aux pylônes par l’intermédiaire de chaînes d’isolateurs en verre trempé qui assurent l’isolation entre le pylône et les câbles sous tension. Les câbles conducteurs seront du type Pétunia 612 mm². Deux câbles dits de garde sont installés sur la ligne. De section plus petite que les câbles conducteurs, ils sont directement raccordés à la partie supérieure des pylônes. Ils ont une double utilité : -

ils protègent les conducteurs de coups de foudre directs et permettent, en cas d’incident, l’écoulement à la terre des courants de foudre et de court-circuit, via les supports ;

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet E– Dispositions générales du projet

-

l’un d’entre eux est utilisé comme voie de télécommunication : les liaisons de télécommunication incorporées au câble (fibre optique) permettent de transporter les informations nécessaires au fonctionnement du réseau de transport d’électricité, d’un poste électrique.

La ligne électrique à un circuit 225 000 volts sera équipée de deux câbles de garde de type Phlox 288 mm² ou Thym F 268 mm² (ayant des liaisons de télécommunication incorporées – 48 fibres optiques).

Câble de garde avec fibre optique intégrée 

Les pylônes

La distance entre deux supports est d’environ 270 mètres. Les caractéristiques géométriques (hauteur, largeur, emprise au sol) dépendent du type de pylône utilisé. Le type de pylône peut varier en fonction des efforts mécaniques à supporter, du relief et du mode d’insertion paysagère. Chaque pylône est ainsi choisi selon les caractéristiques techniques et environnementales du terrain. Pour tous les supports, les fondations sont constituées de quatre massifs indépendants en béton ou par des pieux métalliques battus ou forés, suivant les caractéristiques mécaniques du sol. Les pylônes peuvent être peints pour des raisons d’environnement ou de servitudes aéronautiques. L’équipement de base de la ligne l’Argentière – Serre-Ponçon sera constitué de pylônes de famille :

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C4

Ce pylône a été spécialement conçu pour le projet Haute

« Haute

Durance en partenariat avec le CAUE. Il servira notamment

Durance »

dans les secteurs présentant des zones d’habitats dispersées.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet E– Dispositions générales du projet

I.3. La construction de la ligne aérienne de 225 000 volts l’Argentière – Serre-Ponçon La ligne électrique aérienne à un circuit 225 000 volts sera construite sur une longueur d’environ 55 km entre le poste de Serre-Ponçon situé au droit de la commune de Rousset, et le poste électrique de l’Argentière. Les travaux de construction de la ligne aérienne consistent à : -

réaliser les pistes d’accès si nécessaire (photographie 1) ;

-

Déboiser sous l’emprise de la ligne (photographie 2) ;

-

réaliser les fondations des pylônes (photographie 3)

-

assembler et lever les pylônes (photographie 4 et 5)

-

dérouler les câbles (photographie 6)

La durée des travaux sera d’environ 30 mois pour la construction de l’ensemble de l’ouvrage.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON Volet E– Dispositions générales du projet

II.

COUT ESTIMATIF DU PROJET

Le tableau suivant présente les coûts globaux du projet P4 et de ses raccordements: Composante

Coût H.T.

Travaux de restructuration du poste de Serre-Ponçon

3 500 k€

Pose de la ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts entre le poste de l’Argentière et celui de Serre-Ponçon.

47 800 k€

Dépose du tronçon de la ligne aérienne à 150 000 volts Argentière – Serre-Ponçon

6 000 k€

TOTAL

57 300 k€

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VOLET F CALENDRIER DE LA CONCERTATION ET PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

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Volet F– Calendrier de la concertation et principaux enseignements

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I.

LE DEBAT PUBLIC

Pour rappel, l’ensemble des projets Haute Durance ont été rendus publics mais le projet n’a pas fait l’objet d’une saisine de la Commission Nationale du Débat Public.

II.

LA CONCERTATION

Depuis 2009, tous les acteurs de la Haute-Durance ont été mobilisés dans la définition des modalités de réalisation du projet. Cette concertation a favorisé la participation entière de ces acteurs du territoire. Ainsi : -

Le grand public a été directement associé au partage de la problématique énergétique du territoire réalisé en 2009 sous la forme de huit réunions publiques organisées sous la forme d’ateliers territoriaux. Le grand public est ensuite régulièrement informé des évolutions du projet ;

-

Les élus locaux sont associés à toutes les phases d’études et de décision, à travers des réunions municipales, intercommunales et les réunions plénières de concertation ;

-

Les associations environnementales territoriales ont été sollicitées dès l’origine du projet pour partager leur connaissance du territoire avec les bureaux d’étude mandatés par RTE ; elles sont ensuite associées au sein d’un Groupe Environnement qui participe à l’analyse des données environnementales ;

-

Les Services de l’Etat participent à l’enrichissement et à l’analyse des études territoriales à travers le Comité Technique des Services de l’Etat et font le lien avec le Préfet des HautesAlpes chargé par le ministre de l’énergie de piloter la concertation sur le projet ;

-

Les organisations socioprofessionnelles et institutions territoriales sont mobilisées sur toutes les thématiques qui les concernent pour apporter leur expertise locale.

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Volet F– Calendrier de la concertation et principaux enseignements

Toutes les études menées sur le projet par des bureaux d’études spécialisés ont été réalisées en étroite collaboration avec les acteurs locaux. Ainsi, à travers le Comité Technique des Services de l’Etat et le Groupe Environnement, les acteurs locaux experts dans leur domaine et sur leur territoire sont associés à la collecte des données et au partage des connaissances dès l’origine et tout au long du processus d’études ; ils ont participé pleinement, avec les bureaux d’études, à la définition des modalités d’analyse des résultats ; ils sont associés à la concertation. Pour rappel, RTE met à la disposition des différentes instances de concertation territoriale et du public des outils d’information, de dialogue et de participation qui sont : -

une rubrique Internet dédiée au projet sur le site RTE à partir de laquelle le public peut télécharger les dossiers de concertation et suivre l'actualité de la concertation ;

-

plusieurs documents d'information disponibles dans les mairies et sur Internet à différents moments du programme (au moment du lancement du programme en 2010, lors de la concertation sur les fuseaux, pendant la phase de recherche des tracés…) ;

-

des dossiers et communiqués de presse au lancement, à chaque étape et à l'issue de la concertation.

En complément, RTE a organisé deux temps privilégiés d’écoute et de partage avec le public à deux moments clefs du programme : -

en 2009 au moment de la réalisation du diagnostic énergétique de la Haute-Durance sous la forme de deux réunions publiques à L’Argentière–la-Bessée et Briançon ;

-

mi 2011 au moment du choix du fuseau de moindre impact pour les projets de lignes à 225 000 volts sous la forme de six permanences publiques dans les mairies directement concernées par les fuseaux à La Bâtie-Neuve, Chorges, Savines-le-Lac, Embrun, L’Argentière La Bessée et Saint-Crépin.

Enfin, un bureau local a été ouvert par RTE au cœur du territoire concerné, sur la commune d’Embrun, pour accueillir toute personne intéressée par le programme. Un agent de RTE y est rattaché de manière permanente depuis 2010.

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II.1. Ateliers territoriaux Avant de proposer un projet, RTE a engagé en 2009 une démarche partenariale avec les acteurs locaux en vue d’élaborer un diagnostic énergétique cohérent avec les enjeux socioéconomiques. La concertation autour du programme s’est ainsi mise en place lors d’ateliers territoriaux. Ces rencontres ont eu pour objectif de présenter la démarche de RTE aux acteurs locaux ainsi que de recenser les projets d’aménagements et de développement des territoires. Sur la base de ce recensement, RTE a pu établir une première approche personnalisée du territoire de la Haute Durance mais également de déterminer les projets et mesures de Maîtrise en Demande de l’Energie des différentes collectivités concernées. Le tableau suivant présente les dates et les principaux acteurs présents lors des différents ateliers territoriaux de l’année 2009. Date

Principaux acteurs présents

31 mars 2009

Communauté de communes Pays de Serre-Ponçon, communes, ASA du bas canton de Chorges-Espinasses et RTE.

1er avril 2009

Communauté de communes du Pays Savinois-Serre-Ponçon, communes, Pays S.U.D., SMADESEP, usine OPTEX et RTE.

2 avril 2009

Communauté de communes de l’Embrunais, communes, Pays S.U.D., CG 05, PNE et RTE.

3 avril 2009

Communauté de communes de l’Escarton du Queyras, communes, CG 05, Président des remontées mécaniques, responsable des commerçants d’Arvieux et RTE.

7 avril 2009

Communauté de communes de la vallée de l’Avance, communes, office du tourisme de Chorges, administrateur AMTE SAS et RTE.

8 avril 2009

Communauté de communes du Guillestrois, communes et RTE.

9 avril 2009

Communauté de communes du Pays des Ecrins, communes, SEM Les Ecrins, EDF Production hydraulique, CG05, EDSB et RTE.

16 avril 2009

Communauté de communes du Briançonnais, communes, EDSB et RTE.

Au final, les ateliers territoriaux ont permis de dégager le résultat de 70 à 80 MW de projets de développement de 2010 à 2020. Les ateliers ont également souligné la volonté de la part des acteurs locaux de mieux maitriser la consommation d’énergie électrique. Ces données ont servi de base pour déterminer l’évolution de la consommation d’énergie ainsi que la courbe de charge du réseau RTE.

II.2. Réunions de concertation Plusieurs réunions plénières de concertation pour les différents projets ont eu lieu :

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet F– Calendrier de la concertation et principaux enseignements

Projet

Date

Lieu

P4 – P6

6 mai 2011

Préfecture de Gap

P1 – P5

18 novembre 2011

Préfecture de Gap

2 décembre

Villard-Saint-

2011

Pancrace

23 février 2012

La-Salle-les-

P2

P3

Ce qu’il faut retenir

Présentation et validation de l’aire d’étude par le préfet des Hautes-Alpes ou son représentant ;

Présentation et validation du fuseau de moindre impact des projets par le préfet des Hautes-Alpes ou son représentant.

Alpes

Les représentants de RTE et les acteurs locaux se sont réunis à plusieurs reprises pour des échanges au sujet des différents projets du programme. Entre 2010 et 2012, plus de 100 réunions au total se sont tenues dans les différentes communes et collectivités territoriales concernées par le programme. La concertation s’est poursuivie jusqu’aux dernières phases de détermination du tracé général.

II.3. Comités Techniques des Services de l’Etat (CTSE) A travers le CTSE, les services de l’Etat participent à l’enrichissement et à l’analyse des études territoriales et font le lien avec le préfet des Hautes-Alpes. Le tableau suivant présente les différents CTSE qui se sont déroulés entre 2009 et 2012. Date

Participants

DREAL PACA DDT 05 23 mars 2009

RTE GINGER ECO-MED

Ce qu’il faut retenir La DREAL souligne qu’une hiérarchisation des enjeux écologiques s’impose, ce qui nécessite une approche systémique en vue d’un arbitrage argumenté. GINGER précise qu’une hiérarchisation forte des enjeux paysagers devra être mise en évidence. La DDT demande si le tracé existant peut être réutilisé pour partie. Le projet qui sera proposé prendra en considération des enjeux globaux issus du diagnostic énergétique en veillant à ne pas sur-dimensionner les lignes, l’objectif étant d’aboutir à une amélioration du paysage dans son ensemble.

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Date

Participants

Ce qu’il faut retenir RTE rappelle brièvement la démarche engagée sur le projet Haute-Durance, reposant sur la réalisation d’un diagnostic du territoire composé de trois volets : développement durable, énergie, environnement et paysage. La DDT 05 précise qu’une nouvelle cartographie des habitats « steppiques duranciens » est disponible auprès du CBNA.

DREAL PACA DDT 05 29 avril 2009

PNE

Le PNE demande si « l’ambiance » autour de la ligne électrique (bruit, etc.) sera traitée.

RTE

La DREAL indique que toutes les thématiques annexes (bruit, pollution, etc.) doivent être traitée d’une manière globale.

GINGER ECO-MED

DREAL PACA DDT 05 7 octobre 2009

ECO-MED indique que les données recueillies, notamment auprès des associations environnementales ne sont pas forcément actualisées.

SADP 05 RTE GINGER ECO-MED

La DREAL préconise que le périmètre de cette étude soit établi suivant deux niveaux: 

un niveau de détail adapté au programme sur les changements ou renforcements de réseaux dans la vallée de la Haute-Durance.

un niveau d’approche plus global dans le secteur du Lautaret-Galibier, où RTE disposerait d’une hypothèse de réseaux qui permettrait, le cas échéant, la déconstruction de la ligne actuelle.

La DREAL souhaite que les projets de postes électriques actuels apparaissent sur les cartes car ce sont des éléments nodaux incontournables qui participeront pleinement aux réflexions sur les choix de fuseaux. RTE évoque le problème de la loi littoral avec l’application de l’art. L146-6 (espaces remarquables) autour du lac de Serre-Ponçon. La DDT 05 précise que c’est effectivement un enjeu particulier à étudier : elle précise cependant que l’application de la loi littoral dans les documents d’urbanisme n’est pas « poussée » sur les Hautes-Alpes, plutôt concernés par la loi montagne. La DDT 05 demande s’il est possible d’enfouir la ligne sous le lac de Serre-Ponçon. RTE explique que cette solution est techniquement possible mais très compliquée à mettre en œuvre. La DDT/SAS indique que les espaces remarquables au titre de la loi littoral concernent 8 communes. Sur les communes de Prunières et Embrun, ces espaces ont été intégrés au PLU. Toutes les communes n’ont pas intégré ces éléments dans leur document d’urbanisme.

DREAL PACA DDT 05 SADP 05 24 février 2010

PNE RTE GINGER ECO-MED

RTE demande s’il est possible de déclasser ces espaces remarquables car ils constituent de fait un point de blocage pour le projet. La DDT/SAS répond que la commune peut faire le choix de les déclasser mais que l’Etat ne laisserait pas forcément la possibilité de la faire. RTE présente au CTSE le programme de rénovation du réseau électrique de la HauteDurance. Ce programme se décompose en 6 groupes de projets interdépendants sur l’ensemble du territoire. Ces projets comprendront la construction de lignes aériennes et souterraines, la dépose de lignes aériennes et la création de poste électriques. La capacité du réseau électrique sera notamment renforcée par le remplacement de la ligne 150000 volts par un réseau 225 000 volts et le renforcement du réseau 63 000 volts. La concertation de projet débutera dès l’été 2010 à l’échelle des 7 communautés de communes.

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet F– Calendrier de la concertation et principaux enseignements

Date

Participants

DREAL PACA DDT 05 Prefecture 05 ABF 6 mai 2010

PNE RTE GINGER ECO-MED

21 octobre 2010

RTE entre, dès cet été, dans la phase de concertation avec les élus et les communautés de communes concernant l’ensemble du programme de rénovation du réseau électrique en Haute Durance. ECO-MED précise que Natura 2000 nécessite de produire un dossier spécifique d’Evaluation des Incidences lorsqu’un projet est concerné par ces périmètres. GINGER précise qu’il serait intéressant d’avoir une approche multiple sur la perception du paysage, les aspects identitaires et ceux liés à la géomorphologie. La DDT05 souligne que les élus des Hautes-Alpes sont très sensibles en ce qui concerne Natura 2000. RTE pense qu’il est important de poser les bases des dossiers Natura 2000 avec les élus et d’expliquer que ces espaces seront pris en compte dans les études.

IGO

La DDT05 précise que le fait d’enterrer tous les réseaux n’a pas nécessairement moins d’impact sur l’environnement : en fonction des milieux naturels (par exemple, les zones du steppique durancien) cela peut représenter des contraintes plus fortes que pour une ligne aérienne.

DREAL PACA

Présentation des hypothèses de fuseaux de passage sur le territoire de la Haute-Durance.

DDT 05

RTE indique que la construction d’un poste électrique, sur une parcelle située le long de la voie ferrée à Embrun (lieu-dit « Pralong ») est envisagée.

Prefecture 05/ BDDAJ PNE RTE GINGER

RTE précise que les élus locaux souhaitent remonter les lignes en amont lorsque celles-ci passent devant les « balcons » afin de « libérer » du paysage. Concernant les études écologiques, ECO-MED précise que plus de 160 journées de terrain ont été effectuées par ses experts écologues, tout compartiment biologique confondu.

ECO-MED

La DREAL précise que dans le cas de projet complexe comme celui-là par exemple, l’autorité environnementale se situe au niveau national..

DREAL PACA

RTE annonce que le projet P6 intègre désormais la création du poste de Pralong, le passage en coupure de la ligne 63 000 volts Embrun-Mont-Dauphin (P1). Les travaux connexes du poste de Pralong sont également intégrés à P6, il s’agît :

DDT 05 Prefecture 05/ BDDAJ 27 janvier 2011

Ce qu’il faut retenir

PNE STA 05 RTE

du raccordement à la liaison aérosouterraine à 1 circuit 63 000 volts PRALONG – MONTDAUPHIN N° 1 ;

du raccordement à la liaison souterraine à 1 circuit 63 000 volts PRALONG – EMBRUN ;

de la reconstruction en technique aérosouterraine du poste de PRALONG au point « C » de la liaison aérosouterraine à 1 circuit 225 000 volts PRALONG – GRISOLLES.

GINGER ECO-MED

L’aire d’étude du projet P6 est adaptée à ces nouveaux éléments.

DREAL PACA PNE 16 septembre 2011

Préfecture 05 ABF

Cette réunion a principalement consisté à la conception et à l’élaboration du chapitre liminaire de l’étude d’impact : le « Programme ».

DDT 05 STAP 05

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Date

Participants

Ce qu’il faut retenir RTE indique que la concertation a parfois engendré de faibles extensions de fuseau sur certains secteurs, entre Puy-St-Eusèbe et Embrun notamment. Des compromis ont été trouvés avec les élus locaux et les riverains.

DREAL PACA DDT 05 Préfecture 05 / BDDAJ 8 février 2012

ECO-MED précise que des compléments d’expertises de terrain auront lieu sur ces extensions dès le début du printemps 2012. Une mise à jour des dossiers sera effectuée avant le début de l’enquête publique. Projet P1 et P2 : les études réglementaires sont finalisées.

ONF 05

Le projet P3 a été validé officiellement le 23 février 2012. La solution préférentielle d’une boucle 63 000 volts km en liaison souterraine entre les postes de Briançon et Serre-Barbin a été retenue. Le STAP05 remarque que le passage de la ligne aérienne en altitude peut entraîner des problèmes de co-visibilité avec les hameaux d’alpage.

RTE

Projet P5 : Les études réglementaires sont en cours.

GINGER

RTE impose de déposer les dossiers de P1, P2, P4 et P6 à l’autorité environnementale (CGEDD pour P4 et P6) avant fin mai 2012.

PNE STAP 05

ECO-MED

Captages : la plupart des périmètres ont pu être évités. RTE rappelle que dans la DUP, l’emplacement des pylônes et des pistes n’apparaît pas car ces deux aspects sont étudiés lors des études de détails.

La participation des services de l’Etat s’est poursuivie également durant les phases d’élaboration des dossiers réglementaires.

II.4. Partenariats territoriaux RTE a mis en place plusieurs partenariats avec les acteurs territoriaux de l’environnement pour les associer dans l’élaboration des projets. Ces partenariats prennent la forme d’ateliers/groupes centrés sur des thématiques précises. Ainsi, le groupe Bois (ONF, DDT05, CRPF, RTE, communes forestières, GINGER, ECOMED) et le Groupe de Travail Environnement (ECOMED, RTE, PNE, SAPN, Arnica Montana, LPO, CSFS AQUILA, CBNA, ONEMA, Fédération de Pêche 05, CEEP, opérateurs Natura 2000) sont régulièrement consultés afin d’approfondir les analyses des enjeux et sensibilités et optimiser ainsi la définition des projets (fuseau de moindre impact, tracé général). Dans le cadre des partenariats envisagés, signalons également le projet « LIFE » (voir paragraphe suivant).

II.5. Le projet LIFE Remarque préalable : Le projet « LIFE » est directement lié à P4 et P6. Toutefois, ces deux projets font partie intégrante du programme général composé de six projets (P1 à P6). Les objectifs du projet « LIFE » sont donc rappelés ci-après dans la mesure où ils concernent l’ensemble du programme présenté par RTE.

Mai 2012 – Dossier de Demande de déclaration d’utilité publique – Projet P4 Dossier GINGER EN13.A0020 Volume 1/5 – Mémoire descriptif

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Ligne aérienne à 1 circuit 225 000 volts L’ARGENTIERE – SERRE PONCON

Volet F– Calendrier de la concertation et principaux enseignements

La société ELIA, unique gestionnaire des infrastructures de transport d’électricité en Belgique, a accepté de soutenir un projet pilote européen porté par 2 associations belges : CARAH et Solon. Ce projet vise à améliorer le traitement paysager et la gestion de la biodiversité au sein des layons forestiers créés par le passage de lignes électriques moyenne et haute tension. La société RTE, homologue français du groupe belge, s’est tout naturellement jointe à cette démarche. La déclinaison locale du projet LIFE « Valorisation des emprises du réseau de transport d’électricité comme vecteurs actifs favorables à la Biodiversité » est l’occasion d’expérimenter une méthode (définition et suivi d’indicateurs) et des pratiques destinées à une meilleure gestion de la biodiversité en accompagnement de la réalisation des projets de lignes aérienne P4 et P6. Dans un second temps, il s’agira d’utiliser ces zones expérimentales comme sites de référence afin d’intégrer activement la biodiversité dans les travaux d’entretien sous les lignes et/ou dans le cadre de constructions neuves. Ce programme de valorisation de la biodiversité et du paysage s’appuie sur plusieurs actions. 4 d’entre elles concernent plus particulièrement le projet Haute-Durance : -

installation et restauration de lisières forestières,

-

mise en place d’un pâturage léger et/ou de fauchage,

-

gestion des espèces invasives,

-

création de mares.

Huit secteurs présentant des contextes écologiques différents sont pressentis pour la mise en place de ces actions. Les projets P4 et P6 traverseront, entre autre, trois forêts (une hêtraie, une chênaie et une pinède) présentant un intérêt écologique en tant qu’habitat d’espèces et/ou pour leur rôle fonctionnel. Dans ces secteurs où le corridor forestier créé par la ligne pourrait constituer une rupture écologique et paysagère, il est proposé de créer et/ou de restaurer, lorsqu’elles existent, les lisières forestières. Ceci permettra d’atténuer la césure du massif forestier. Ces aménagements pourraient également permettre de rétablir voire de favoriser le développement et le déplacement d’espèces de lisières exploitant déjà les zones ouvertes alentour. A titre d’exemple, on pourra, entre autre, citer le Lézard ocellé, espèce protégé nationalement identifiée sur la commune de Rousset qui affectionne les lisères bordant les milieux ouverts qui lui offrent un refuge en période d’hivernage à proximité de zones de nourrissage.

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P4

Le projet de ligne électrique survole également deux secteurs ouverts présentant une dynamique de fermeture due, pour l’un, à la recolonisation naturelle suite à un incendie, et pour l’autre, à des plantations volontaires. Ces secteurs abritent actuellement des espèces de milieux ouverts dont une plante protégée et d’intérêt communautaire : l’Astragale queue-de-renard. Cette espèce menacée trouve en Haute-Durance certains de ses dernier bastions occidentaux. La principale menace qui pèse sur elle est la fermeture des milieux. La mise en place d’un pâturage léger et/ou d’un fauchage afin d’entraver ce phénomène, en respectant la flore à enjeu et le cycle de vie d’autres espèces à enjeu (papillons Azuré de la Croisette par exemple) permettrait de maintenir les zones favorables aux diverses espèces de milieux ouverts. L’une des principales problématiques générée par le développement d’un projet à l’origine d’une modification du milieu naturel concerne le développement dans les secteurs remanié d’espèces à caractère envahissant. Cette problématique se pose déjà en Haute-Durance au sein des corridors forestiers existants créés par les anciennes installations électriques où prolifère le Robinier faux-acacia. Afin de juguler le phénomène, la mise en place d’une gestion (voire une éradication) de cette espèce dans le cadre de la mise en place des nouvelles lignes électriques sera menée. Cette action permettra aux espèces natives de recoloniser la zone en libérant de l’espace et en limitant la compétition. La dernière action concerne la création de plusieurs mares afin de diversifier les habitats présents et de favoriser le cortège batrachologique local dont fait partie le Sonneur à ventre jaune, espèce protégée et d’intérêt communautaire et à très fort enjeu local de conservation. Plus généralement, la mise en place du projet LIFE à la faveur d’une valorisation écologique et paysagère des milieux ouverts créés par le passage de la ligne en milieu forestier permettra, entre autre, de favoriser le développement des pelouses, habitats caractéristiques du secteur biogéographique souvent concernés par les projets d’aménagement. De même, la création de corridor géré de manière appropriée permettrait de favoriser le déplacement de certaines espèces. Les modalités de mise en œuvre des actions de gestion en faveur de la biodiversité seront définies par l’équipe LIFE en étroite collaboration avec un écologue compétent en la matière et les gestionnaires locaux des espaces naturels, dont l’ONF.

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