L'automobile décembre 15

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Nos experts se prononcent sur le scandale de Volkswagen

◗ AAPEX 2015 : Les tendances de l’industrie ◗ Rencontre avec Jean-François Champagne, président d’AIA Canada ◗ Gestion d’atelier : agir pour ses clients

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Vol. 77, no 6

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À LA UNE

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Dossier Volkswagen Des experts de l’industrie automobile et du marché secondaire se prononcent sur le scandale de VW en mettant en lumière les éléments techniques.

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Dossier Volkswagen Et le consommateur dans tout ça?.....12 Ghislain Roy Le point de vue technique .....................14 Yves Racette L’effet sur l’environnement.....................15 Jean-François Guay C’est la loi – Recours collectif..............16

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Réglementation Quelles sont les normes imposées par le gouvernement canadien? On constate rapidement qu’il y a plusieurs lacunes dans les tests et que nous dépendons des Etats-Unis.

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TeamXtremeTech Les reprogrammations et mises à jour des ordinateurs des voitures sont de plus en plus fréquentes. Rencontrez Michel Julien qui offre un service adapté à l’industrie et dans l’ère du temps.

SECTIONS Ici et maintenant Courrier du lecteur .......................................6 Nouvelles de l’industrie..............................8 Retour sur l’AAPEX ......................................10 Avis d’expert Gestion d’atelier .......................................... 20 Sur le terrain Rencontre avec Jean-François Champagne d’AIA Canada ....................... 19

Essai du pneu Cooper XT4 .......................23 Mécano de fin de semaine ......................25 En bref L’automobile en chiffres ...........................24 Essai du mois : Chevrolet Camaro 2016.............................27 Nouveaux produits .................................... 28 Mot de la fin .................................................. 30

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La morale de l’histoire

Rédactrice en chef yc`jXY\k_ Gf`i`\i$;\]fp ,(+ +'0 Æ (0.' epoirierdefoy@lautomobile.ca Rédacteur sénior Michel Poirier-Defoy mpoirierdefoy@lautomobile.ca Chroniqueurs réguliers Vincent Aubé, Jean-François Guay, Yvon Lanthier, Karole Lauzier, Yves Racette, Ghislain Roy Collaborateurs invités Murray Voth, Alan Beech

«Quand on a un mal de dent, on va chez le dentiste. Mal de dos, le physiothérapeute. Un tuyau est bloqué, on appelle le plombier. On a beau essayer les remèdes de grand-mère, une surdose de tylenol ou une bonne vieille pompe à siphon, mais quand on n’a plus le choix, on s’adresse à ces gens. Et je ne vous parle pas de leurs tarifs horaires ! Qu’est-ce que ces spécialistes ont en commun avec l’industrie du marché secondaire de l’automobile ? Ce sont tous des experts dans leur domaine, et on leur voue notre confiance. Pourquoi ne pas faire de même avec des techniciens automobiles ? Inutile de vous rappeler que l’automobile offre un niveau de complexité qui déconcerte tout de suite la grande majorité de la population. C’est pourquoi les consommateurs doivent faire confiance aux différents intervenants lorsque vient le temps d’acheter un véhicule, en faire l’entretien ou réparer certaines composantes. La confiance, qui entraine la fidélité, est aussi une vertu fragile dans un domaine où l’offre est aussi importante. En fait, plus souvent qu’autrement, la bonne vieille méthode du bouche à oreille demeure celle qui vous amènera de nouveaux clients... ou vous en fera perdre. Qu’en est-il lorsque le lien de confiance est brisé ? Durant la période de l’âge d’or de l’automobile, certains garagistes malveillants ont vendu à fort prix des services d’entretien et par le fait même ont hérité d’une mauvaise réputation qui a nuit à ce secteur de l’industrie. Les défis ont été grands pour se remettre de cette période et ce sont les concessionnaires qui ont pris l’ascendant sur les indépendants. Pourquoi ? Parce que leur image est plus établie même

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si le service est moins personnalisé. Ceci étant dit, le géant allemand VW se trouve maintenant un peu dans le même bateau. En quelques minutes, la réputation du constructeur automobile numéro 1 en Europe a perdu de ses plumes. Son objectif de devenir premier constructeur mondial en 2018 sera probablement à reconsidérer… C’est une façon de réduire 79 années d’histoire à un fait qui les marquera pendant un long moment. Pourtant, ce sont loin d’être des mauvaises voitures, bien au contraire. Mais il appert que les moteurs diesels sont maintenant remis en question par la Terre entière. Au moins à notre époque, les gens ont cette faculté d’oublier assez rapidement. Grâce à notre mémoire qui s’atténue et une équipe marketing qui aura du pain sur la planche, Volkswagen pourra remonter la pente graduellement. Prenons cette mésaventure comme une belle leçon pour tous. Rien de mieux que l’honnêteté pour parvenir à ses fins. Ce principe s’applique autant à l’atelier du village qui a une clientèle presque captive, à la bannière prospère des grands centres, au distributeur de pièces ou au fournisseur de services. Les plus expérimentés de ce monde ne cesseront de vous le dire : agissez intelligemment, avec honnêteté, dans l’intérêt de vos clients mais aussi avec une touche d’originalité et de personnalité.

Rédacteur conseil Jk\m\ 9flZ_Xi[ ,(+ 0(.$(/0* steve@newcom.ca Directrice artistique 8e`kX 9Xc^fY`e Xe`kX7e\nZfd%ZX Directrice générale, division automobile et ventes nationales BXk_ipe JnXe +(- ,('$,))( kathryn@newcom.ca Directeur des ventes au Québec et Est du Canada ;\e`j 8ij\eXlck ,(+ 0+.$.))/ denis@newcom.ca Ventes nationales 8e[i\n Ifjj +(- ,('$-.-* aross@annexnewcom.ca Production publicitaire, imprimée et digitale B`d :fcc`ej kcollins@annexnewcom.ca Directeur du pelliculage G_pcc`j Ni`^_k +(- ,('$-./pwright@annexnewcom.ca Directrice du tirage C`c`XeeX BXekfi +(- -(+$,/(, lkantor@newcom.ca

Vice président Newcom : Joe Glionna President Newcom/Editeur : Jim Glionna Cette revue est publiée sur une base bimensuelle par le Groupe automobile. Newcom Business Media, 6450, rue Notre-Dame ouest, bureau 100, Montréal, QC H4C 1V4. L’automobile s’adresse à tous les secteurs du marché québécois de l’automobile: concessionnaires, garages et ateliers de réparations, stations-service, ateliers de mécanique, pièces de remplacement, grossistes, sous-traitants, agents manufacturiers. À l’attention de Postes Canada: Courrier Catégorie Publication, enregistrement no PP40063170. ISSN 1711-7526. Veuillez faire parvenir les copies non-délivrables au Canada à: Département du tirage, à L’automobile, 80 Valleybrook Dr, Toronto, ON M3B 2S9. Retour postal garanti. Dépôt légal, Bibliothèque nationale du Québec. Abonnement: Canada (incluant TPS): 1 an 29.95 $; 2 ans: 48.95 $; États-Unis et autres pays: 1 an US 42.95 $. Prix par copie : 10 $ (au Canada), 10.00 $ US. © Tous droits réservés. Aucune partie de cette revue ne peut être reproduite ou transmise sans la permission écrite et explicite du détenteur des droits d’auteur et ce, sous quelque forme que ce soit, y compris par voie de photocopie ou d’enregistrement. Toute demande à cette fin peut être formulée auprès de L’automobile. Une autorisation écrite doit être obtenue avant de pouvoir conserver un extrait de cette publication à l’aide de quelque système de mémorisation que ce soit. De temps à autre, nous mettons notre liste d’envoi à la disposition de compagnies ou d’organisations dont les services peuvent être d’intérêt pour nos lecteurs. Si vous ne souhaitez pas que ces informations soient divulguées, veuillez nous contacter par téléphone, au 1 800 668-2374, par télécopieur au (416) 510-5148, par courriel à vmoore@annexnewcom.ca ou par la poste, au Directeur de la vie privée, Newcom Business Media, 80 Valleybrook Dr, Toronto, ON M3B 2S9. Association of Business Publishers 205 East 42nd Street New York, NY 10017

Élisabeth Poirier-Defoy Vous pouvez me rejoindre à l’adresse suivante epoirierdefoy@lautomobile.ca

ISSN 1711-7526 (Print) ISSN 1923-3485 (En ligne) Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques, qui relève de Patrimoine canadien.

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Ici et maintenant

LE COURRIER DE L’ATELIER

Un peu d’ordre s.v.p.

Mélange de pneus?

Bonjour, C’est intéressant de voir le débat entre les associations et le gouvernement, mais parfois nous avons l’impression d’être peu supporté du côté des lois. Entre les besoins et les attentes des consommateurs et ce que les ateliers et centres de services peuvent offrir, il y a une différence. Qui est-ce qui s’occupera de mettre de l’ordre dans le réseau automobile du Québec? À quand les inspections obligatoires ?

Bonjour L’automobile, Merci de couvrir l’industrie du pneu, nous n’avons pas toujours accès à de vraies bonnes informations techniques ou à des tests de pneus! Ce n’est pas toujours facile de conseiller les clients qui arrivent avec des idées préconçues, souvent obtenues dans les magasins grande surface. J’ai un client qui possède deux Blizzak WS70 en excellente condition et souhaite les combiner avec deux Blizzak WS80. Qu’elle est votre suggestion à ce sujet? Merci !

Steven Durocher L’automobile : En effet, comment le vent peut-il tourner ? Qui peut redresser l’industrie automobile au Québec? Des associations comme AIA Canada servent d’intermédiaire auprès des instances gouvernementales et leurs membres, mais le gouvernement est aussi lent à bouger que les manufacturiers à ouvrir leurs données. Heureusement, il y a de plus en plus d’outils et de services qui facilitent le partage des informations. Et avec l’avancement des technologies, ce n’est plus une option mais pratiquement une obligation. Maintenant, s’imaginer que des inspections obligatoires seraient la solution vaut seulement si ces mêmes inspections sont faites par les ateliers indépendants. Mais cela entrainera une levée de boucliers chez les concessionnaires qui voudront leur part de gâteau. C’est un travail de longue haleine qui demande de la patience… En attendant, on peut observer ce qui se fait chez nos voisins du sud qui imposent dans certains états l’inspection annuelle.

L’automobile veut vous entendre!

Nicola L’automobile : En fait, la Loi 42 oblige de monter 4 pneus avec le logo d’homologation. Maintenant, l’industrie dans son ensemble recommande fortement des pneus identiques aux quatre roues s’il s’agit d’une traction intégrale. Et identiques sur le même essieu s’il s’agit d’une deux roues motrices, traction ou propulsion. Concernant le mélange de WS 70 et 80, c’est un accroc relativement mineur qui est fort acceptable, puisqu’il s’agit de la même compagnie et que les générations sont assez rapprochées au point de vue bande de roulement et composé de gomme. Toutefois, il est important de vérifier auprès du client la source de ce problème puisque cette situation se produit par manque de permutation ou un mauvais alignement des roues.

Réaction sur le dossier de l’entente CASIS Bonjour, Je tiens à vous féliciter pour votre dossier sur l’entente CASIS. AIA Canada est en bonne position, pouvant discuter avec l’ensemble des intervenants et des instances gouvernementales, mais c’est en informant le plus possible nos techniciens que nous ferons avancer la cause. Il faut bien saisir les enjeux pour comprendre l’importance de ce dossier et s’unir entre différents ateliers. Je suis certain que plusieurs techniciens et propriétaires d’atelier se sentent de plus en plus concernés par le CASIS et le partage d’information entre eux et les manufacturiers. Michel Tremblay, division du Québec pour AIA Canada

Vous avez des questions ou des commentaires concernant un article déjà publié ou sur un sujet de l’heure? Nous voulons vous entendre! Vous avez un événement à partager, une célébration à souligner, une inauguration à venir ou encore une anecdote à partager? Nous voulons le savoir! Pour ce faire, écrivez à la rédactrice en chef, Elisabeth Poirier-Defoy, à l’adresse suivante: epoirierdefoy@lautomobile.ca

Au plaisir de vous lire! 6

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RENCONTRE ANDREW RANGER ET LE N O U V E A U M O PA R D O D G E C H A L L E N G E R ! MD

Mopar n°27 2015 Dodge Challenger R/T

Andrew Ranger, Deux-fois NCATS Champion

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19788 ©2015 FCA Canada Inc. Tous droits réservés. Chrysler, Dodge, Jeep, Ram et Mopar sont des marques de commerce déposées de FCA US LLC.

FIAT est une marque de commerce déposée de Fiat Group Marketing & Corporate Communication S.p.A., utilisée sous licence par FCA US LLC.

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Visitez-nous sur le web

Ici et maintenant

Nouvelles de l’industrie

Nous vous présentons la NOUVELLE référence de l’industrie du marché secondaire, le portail de

De l’action chez Uni-Sélect!

L’automobile PLUS DE

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nouvelles

produits

reportages

www.lautomobile.ca L’automobile a maintenant un site web redessiné. Avec sa nouvelle stratégie, le magazine L’automobile est bien implanté dans l’industrie du marché secondaire avec une approche spécifique pour les ateliers, les distributeurs, les constructeurs

Uni-Sélect a complété l’acquisition de T.N. Discovery Auto Collision Ltd. Cette expansion permet à l’important distributeur de produits automobiles de s’affirmer davantage en Ontario. Uni-Sélect qui compte bien développer un large réseau de magasins corporatifs au Canada est dans la bonne voie. Dans une toute autre veine, le président et chef de l’exploitation de Uni-Sélect Canada, Gary O’Connor, était le président d’honneur de la Soirée Tel-Jeunes. Lors de cet événement, les 370 invités présents, le comité d’honneur et les nombreux donateurs ont été en mesure d’amasser le montant de 121 345$. Cette somme permettra à la Fondation Tel-Jeunes d’assurer la pérennité des services d’intervention de TelJeunes et LigneParents. Cette dixième édition a été un réel succès sur toute la ligne!

et les professionnels de l’industrie. Consultez fréquemment ces ressources remplies d’informations pertinentes pour les professionnels du domaine. Notre site web est un rendez-vous incontournable.

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Des sujets d’actualité seront abordés dans les futures éditions du magazine

Toyota Montréal-Nord redonne à la communauté L’École de l’Automobile de Montréal, située dans le quartier de Montréal-Nord, a reçu une Toyota Yaris SE, une gracieuseté du concessionnaire Toyota Montréal-Nord. Ayant à cœur l’apprentissage des étudiants, Daniel Alloul, le directeur des ventes, estime que cette Yaris sera un formidable outil d’enseignement. L’École de l’Automobile met l’accent sur l’apprentissage par la pratique, en plus d’offrir des stages dans l’industrie. Bravo pour cette belle initiative !

NEWCOM MÉDIA QUÉBEC

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Trois distinctions pour Federal-Mogul et une expansion en Chine Federal-Mogul s’est vu remettre trois prix de reconnaissances lors du Salon AAPEX. L’entreprise s’est vue félicitée pour la qualité de ses communications par l’Automotive Communication Council ainsi que le Car Care Council Women’s Board. FederalMogul se distingue pour sa manière à rejoindre les consommateurs via les réseaux sociaux mais également les gens de l’industrie par les relations publiques et la publicité. Les trois prix se divisent ainsi : la distinction du logo de la plateforme éducative Garage Gurus, le visuel de la marque MOOG en NASCAR ainsi que les efforts de FederalMogul à rejoindre la clientèle féminine. Federal-Mogul Motor Parts a aussi annoncé son expansion en Chine via la compagnie China Automotive Import and Export qui se spécialise dans l’industrie du marché secondaire à la grandeur du pays.

Alliance Tire Americas renforcie sa présence au Canada Afin d’avoir une plus grande présence au Canada, Alliance Tire Americas annonce l’ajout de trois directeurs régionaux à son équipe de vente. Dans l’Ouest du Canada, Barrie Taylor amène avec lui un bagage de 30 ans d’expérience dans le domaine du pneu. Pour le Centre, Mark Vrab comble le poste, fort de son expérience acquise chez un important manufacturier de pneus. Finalement pour l’Est, c’est Daniel Ménard qui sera le directeur des ventes. Il cumule 30 ans d’expérience en vente et développement des affaires dans le domaine de la construction et du transport. Tous représenteront la compagnie auprès des distributeurs, manufacturiers et concessionnaires dans leur région respective.

Gala reconnaissance d’AIA Canada 2016 John Cochrane maintenant directeur de l’ASA L’Association du service automobile (ASA), reconnue comme étant la plus grande association mondiale représentant les professionnels indépendants de l’automobile, a élu pour la première fois un directeur canadien. John Cochrane, propriétaire de Cochrane Automotive situé à Toronto, rejoint le conseil d’administration national en tant que directeur-général. Cochrane est également directeur de l’Automotive Aftermarket Retaillers de l’Ontario et a été président de la division de l’Ontario de AIA Canada. M. Cochrane croît fermement que les ateliers indépendants ont beaucoup à gagner en développant une meilleure interaction entre eux, ce qu’il compte entériner pendant son nouveau mandat avec l’ASA. www.lautomobile.ca

La Division du Québec de l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA) et l’Association des spécialistes du pneu et mécanique du Québec (ASPMQ) s’unissent pour honorer leurs leaders respectifs. Les trois leaders retenus sont : la Famille Dimopoulos/Trichas de Pièces d’auto Dorval, Richard G. Roy de Uni-Sélect ainsi que Marc Michaud de l’ASPMQ. Venez célébrer la contribution exceptionnelle de chefs de file qui ont marqué l’industrie. Pour réserver votre place, visitez le site web et remplissez le formulaire d’inscription. Mettez à votre agenda le jeudi 28 janvier 2016 au Sheraton à Laval, Qc.

ERRATUM Dans le numéro d’octobre-novembre 2015, à la page 11, quelques erreurs se sont glissées dans l’article présentant Spectra Premium. Il aurait fallu lire que la nouvelle section de l’usine mise en place récemment était pour les réservoirs des Ford Edge 2007-2010, que les radiateurs ne sont pas fabriqués à Boucherville et que Spectra Premium ne vend pas directement aux ateliers aux EtatsUnis. Nos plus sincères excuses.

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Ici et maintenant

AAPEX 2015

Ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas, sauf si c’est l’AAPEX et le SEMA ! par Élisabeth Poirier-Defoy

Las Vegas accueillait le plus grand rassemblement du marché secondaire lors de l’AAPEX au début du mois de novembre. Avant même l’ouverture officielle des différents sites, des dizaines de sessions informatives et éducatives avaient lieu. L’automobile était sur place pour prendre le pouls de l’industrie et vous présenter les principales tendances de l’industrie. L’âge moyen des véhicules La reprise économique du marché secondaire n’a peut-être pas été aussi reluisante que pressentie, toutefois, elle présente une croissance notable et encourageante. D’autant plus que l’âge moyen des véhicules ne cesse de monter : autour de 10 ans au Canada et plus de 11 ans aux Etats-Unis. Malgré que les manufacturiers automobiles ne cessent de clamer haut et fort à tous les mois que leurs ventes atteignent des sommets record, le marché du véhicule usagé se porte très bien. Qui plus est, les consommateurs sont de plus en plus conscients qu’il faut entretenir leur véhicule, surtout avec les nouvelles technologies informatiques qui causent leur part d’ennuis. La situation économique de la classe moyenne contraint de plus en plus les moins bien nantis à conserver leur véhicule plutôt que de se lier à de nouveaux contrats d’achat ou de location cycliquement. 10

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Connaître sa clientèle Comme toujours, il y a une grande diversité de clientèle qui fréquente son atelier. Il faut bien la comprendre et offrir un service de plus en plus personnalisé pour combler ses attentes. Les gens n’aiment pas payer une grosse facture pour

l’entretien ou la réparation de leur voiture, mais lorsque ceux-ci savent que cela a été fait avec honnêteté et selon leurs besoins, il est plus facile de faire passer le morceau. Tout d’abord, il y a les milléniums, ces personnes nées après 1980. Ils baignent dans la

technologie depuis leur tendre enfance. Il est naturel pour eux d’être sur internet et les réseaux sociaux dans leur quotidien. Cela leur donne aussi accès à un réseau important de ressources et d’offres. Comment être intéressant à leurs yeux? C’est une question importante à se poser pour ne pas manquer le bateau! C’est une strate de gens à ne pas négliger puisque depuis cette année, ce seront eux qui représentent la plus grande proportion de la population (depuis peu 1 % de plus que les Baby Boomers). Les Boomers prennent une place important sur le marché. En meilleure situation financière, ils sont aussi mieux informés et plus exigeants. Aussi, ils ont le temps de magasiner et de trouver ce qui leur convient le mieux. Finalement, il s’agit d’une clientèle fidèle une fois qu’un lien de confiance s’est développé avec l’atelier.

Être avant-gardiste Vous êtes fatigués d’entendre que la technologie est partout? Et bien, autant vous y faire puisqu’il s’agit d’un réel envahissement ! En plus de se retrouver partout dans l’automobile, elle est également partout dans la façon de gérer son entreprise. C’est pourquoi faut-il être au courant des nouveautés et des tendances de l’heure. Cela s’applique autant aux techniques de travail qu’aux stratégies de marketing. Soyez original! Les gens aiment se faire surprendre et souvent, c’est ainsi que vous resterez gravés dans leur mémoire.

Avoir un plan d’affaire

Croissance en vue Lors des sessions d’information, à plusieurs reprises les conférenciers ont soulevé la www.lautomobile.ca

Dans plusieurs cas, l’atelier a changé de mains d’un père à son fils (ou fille), sinon d’un associé à un autre. Le problème dans tout ça, c’est que le plan d’affaire ne suit pas toujours dans le transfert. Ainsi, plusieurs se retrouvent les mains vides et ne savent pas par où commencer. À partir de là, un certain désordre règne dans les lignes directrices et il devient difficile de suivre la progression de l’entreprise. Si vous avez une résolution à prendre en 2016 pour votre business, c’est bien de monter un plan d’affaire. Et il est

intéressant dans ce temps là d’aller chercher de l’aide d’un expert ou du moins de quelqu’un qui s’y connaît plus que soi-même à ce sujet. Encore une fois, plusieurs techniciens sont devenus au fil des années les patrons ou gestionnaires de leur atelier sans nécessairement avoir toutes les connaissances requises. Un bon plan d’affaire vous permettra sans aucun doute de structurer la compagnie et aussi établir les besoins, les forces, les faiblesses et évidemment, de donner un coup de pouce sur le plan des finances.

croissance économique dans le monde du marché secondaire. David Portalatin du NPD Group, ainsi que Mark Seng, du IHS

Automotive, ont tous les deux noté la croissance de 2015 et de celle à venir en 2016. «C’était un beau changement pour 2015 et le meilleur est à venir en 2016! On s’attend à une croissance minimale de 2,7% (pour les Etats-Unis) pour l’année prochaine», explique Seng. Il faut aussi noter que le nombre impressionnant de véhicules neufs vendus cette année est garant d’un bel avenir pour notre industrie; ces voitures finiront toutes par avoir besoin de vous un jour ou l’autre.

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Dossier Volkswagen

Survivre à la tempête par Élisabeth Poirier-Defoy

Inutile de vous dire que le monde automobile a fait couler beaucoup d’encre depuis quelques années. Les rappels importants de GM pour une défectuosité dans le commutateur d’allumage, les coussins gonflables du fabricant Takata, installés chez plusieurs constructeurs automobiles, démontrent que l’automobile évolue à travers une certaine fragilité.

«

D’une part les consommateurs ne veulent pas payer le gros prix mais d’autre part ils veulent des voitures solides qui passeront le temps. Cependant, la solidité et la fiabilité se payent.

»

Dans une société où tout est orchestré pour engranger des profits, la ligne est mince entre la négligence et les économies..

Avec la prolifération des technologies, partout en recherche et développement, il devient plus facile de vérifier et contre-vérifier des données. Par le fait même, tout est remis en question. Une fois que le scandale de Volkswagen a été dévoilé au grand jour, il ne suffisait pas de pointer du doigt le constructeur allemand mais plutôt l’en12

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semble des constructeurs qui utilisent le diesel. Et pourquoi pas du même souffle les systèmes et les lois qui sanctionnent les cotes de consommation et les émissions de polluants? Difficile pour le portefeuille pour la firme allemande, mais pendant que l’environnement est une préoccupation universelle (ex. Paris Climat), l’industrie automobile est maintenant obligée de se remettre en question. Dans le dossier sur les tricheries de Volkswagen, les experts se penchent sur la question et se prononcent dans les prochaines pages. Comment peuvent intervenir les acteurs de l’industrie du marché secondaire en attendant le verdict des instances gouvernementales? Mieux comprendre la situation est un pas dans la bonne direction. Les médias s’alimentent trop souvent de scandales et ils en ont eu pour leur argent avec ce qui arrive à la firme allemande Volkswagen. Pourquoi en parle-t-on autant ? Principalement parce qu’il ne s’agit pas d’un rappel comme les autres. La voiture ne met pas directement en danger la sécurité des personnes et elle n’arrivera pas de bris mécanique sans avertissement. En fait, pour la majorité des consommateurs et surtout des utilisateurs, le problème est… accessoire !

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L’opinion du public Benoît Charette, collaborateur à l’émission RPM et éditeur de l’Annuel de l’automobile, explique que les consommateurs se divisent en deux camps : « D’une part, il y a ceux qui sont frustrés parce qu’ils ont été convaincus que leur moteur diesel était propre, et personne n’aime se faire mentir ! D’autre part, il y a ceux qui n’en tiennent pas rigueur du tout à VW.»

question de temps avant qu’un autre constructeur se fasse prendre la main dans le sac, ce qui enlèvera beaucoup de pression à VW.

L’APA s’en mêle Au Québec, nous pouvons compter sur l’Association pour la protection des automobilistes qui a pour mission d’enquêter et d’informer les consommateurs. Président de l’APA depuis 1987, George Iny, a son mot à dire sur l’événement pour ce qui concerne le Canada.

Benoit : Benoît Charette, collaborateur à l’émission RPM et propriétaire de l’Annuel de l’automobile. George Iny, président de l’APA depuis 1987.

« En effet, pour la plupart des propriétaires de VW diesel, ça ne changera rien à leurs habitudes ni l’utilisation de leur véhicule. Puisque leur vie n’est pas en danger, pourquoi se casser la tête! » Selon Benoît Charette, la majorité ne fera même pas le rappel. «Comme il ne s’agit pas d’un rappel de sécurité, les gens ne risquent pas de se donner la peine d’aller faire la mise à jour du logiciel, même si c’est pour le bénéfice de l’environnement.» Comme l’ensemble des rappels, seule la suite de l’enquête pourra donner un peu plus de détails. On sait que pour le moment, les normes qui règlementent les émissions, créées par les agences d’environnement comme l’EPA aux Etats-Unis, démontrent que les constructeurs automobiles arrivent difficilement (ou pas du tout) à rencontrer les normes. Ce n’est pas pour rien qu’en Europe, les objectifs de l’Euro 6 ont été reportés à une date ultérieure.

« »

«

Il ne faut pas oublier qu’il ne s’agit pas d’un rappel de sécurité mais bien d’une fraude !

Au final, il sera intéressant de voir comment Volkswagen va s’en remettre. Mais comme les gens oublient très vite, il ne serait pas surprenant de les voir au sommet à nouveau très rapidement. De plus, comme ce leurre a soulevé des questionnements dans l’ensemble de l’industrie automobile, ce n’est qu’une

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Une fois qu’un constructeur se fait prendre la main dans le sac, il est dans la mire des agences d’inspection. GM et Toyota vivent le même problème actuellement et ils n’ont plus le choix de faire attention à chaque petit détail. Depuis les modèles-années 2011, on a remarqué une amélioration de la qualité globale des

L’expérience récente démontre que le public pardonne beaucoup et rapidement. GM et Toyota ne semblent pas à long terme avoir connu d’impact sur leurs ventes suite aux nombreux rappels qu’ils ont eus

»

Toyota. En fait, l’APA souligne que dès qu’une compagnie se trouve dans la mire des autorités réglementaires et des médias, il y a de moins en moins de risque de rappel de sécurité. Pour le dossier VW, l’APA sert d’organisme intermédiaire entre les consommateurs et les tribunaux. Les recours collectifs sont expliqués et disponibles sur leur site web (apa.ca). Bien que la vente des modèles avec moteur diesel soit suspendue, pour demeurer sur la liste des potentiels acheteurs de véhicules neufs, les concessionnaires du Groupe Volkswagen et Audi offrent des rabais alléchants. Les actuels propriétaires de Volks ou Audi diesel peuvent l’échanger pour une voiture à essence en plus de bénéficier d’un rabais de 2000$. o

Au moins, vous le verrez ce chevreuil dans le faisceau de vos phares.

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Avis d’expert – Dossier Volkswagen

LES TRICHERIES DE VOLKSWAGEN :

COMMENT LE FONT-ILS ? Voici en détail les informations techniques qui permettent de comprendre comment Volkswagen a pu manipuler les cotes de consommation des moteurs 2,0 et 3,0 L diesel dans les modèles suivants :

r Volkswagen Jetta, Jetta SportWagon (2009-2015)

r Volkswagen Beetle, Beetle cabriolet (2012-2015)

r Audi A3 (2010-2015) r Volkswagen Golf (2010-2015) r Volkswagen Passat (2012-2015) r Volkswagen Golf SportWagon 2015 r Volkswagen Touareg 2014 r Porsche Cayenne 2015 r Audi A6 Quattro, A7 Quattro, A8, A8L et Q5 (2016)

Pourquoi falsifier les résultats? Volkswagen est un des premiers manufacturiers à tenter de s’implanter aux États-Unis avec un véhicule automobile muni d’un moteur diesel quatre cylindres propre (Clean Diesel). Pour ce faire, il a fait miroiter aux consommateurs que son moteur diesel avait une consommation d’essence moins élevée qu’un quatre cylindres à essence. Ce qui a déstabilisé VW, se sont les normes de l’EPA (Environmental Protection Agency) aux États-Unis qui sont parmi les plus sévères au monde. Pour répondre à ces normes, VW a été obligé d’ajouter des catalyseurs à NOx/DeNOx. En plus d’être très dispendieux, pour fonctionner convenablement, ce catalyseur oblige le moteur à fonctionner avec un mélange plus riche en carburant ce qui se traduit par une consommation supplémentaire de diesel pour brûler ces oxydes d’azote. Ainsi, c’est pour avoir un moteur qui consomme moins de carburant diesel que VW a manipulé les résultats des tests d’émission. 14

L’automobile / décembre 2015

Le résultat de quel gaz est changé? Sur un moteur diesel, ce sont surtout les émissions des oxydes d’azote (NOx) qui causent problème. Les NOx sont créés dans la chambre à combustion quand la température de celle-ci monte au-delà de 1400 degrés Celsius. Passé ce point, il y a production massive de NOx. Pour réussir à brûler ce gaz, il faut ajouter un catalyseur à NOx/DeNOx. Ce catalyseur a besoin d’un apport supplémentaire de diesel et de liquide AD-BLU (urée synthétique) pour réduire les NOx de 85%. Dans cette condition, il lui devient alors difficile d’afficher des consommations basses en carburant, d’où le choix de tricher lors des tests pour afficher des consommations en carburant relativement faibles et des émissions de NOx respectant les normes légales FTP, qui sont de 0,2 gramme par mille parcouru. L’équivalence pour la vérification ASM sur nos appareils de vérification est de 67 PPM de NOx. Voir la photo #2 pour le résultat obtenu lors de l’essai. De plus, quand le système de DeNOx fonctionne de façon optimale, c’est 1,5 litre d’urée ADBLU pour 1000 km parcourus qu’il faut ajouter. Si vous additionnez le prix de l’urée à celui du diesel, il n’y a plus aucun intérêt à posséder un diesel, même que le coût devient plus dispendieux.

Comment ont-ils fait ? Le logiciel de gestion de l’injection de carburant est capable de déceler les conditions uniques qui révèlent que le véhicule est en mode test, permettant de mettre en fonction le système DeNOx : - Capot ouvert - Vitesse des roues avant à plus de 20 km/h pendant plus de 30 secondes alors que les roues arrière ne tournent pas (typique de la vérification sur un dynamomètre de plancher) - Le volant de direction reste très stable en ligne droite

L’ordinateur change sa calibration de carburant pour rouler très riche, ce qui diminue drastiquement les NOx. Quand le véhicule se remet à rouler sur la route (capot fermé, les quatre roues tournent et le volant de direction indique des changements) le système se remet en mode d’économie de carburant (mélange très pauvre) qui fait diminuer la consommation de carburant. De plus, le système DeNOx est désactivé. Dans cette condition, le véhicule émet entre 10 et 30 fois plus de NOx.

Que se passera-t-il si le logiciel truqué est remplacé par le manufacturier ? Selon des tests exécutés sur dynamomètre, le fait de remettre le véhicule conforme fait augmenter la consommation de diesel de 10 % et vous aurez une diminution de la performance du moteur de 15 chevaux et 30 lb/pi de couple surtout dans les reprises entre 50 et 90 km/h. Quoi qu’il en soit, l’avènement de l’électronique embarqué dans les véhicules permet des choses merveilleuses et d’autres qui parfois le sont moins. o

Ghislain Roy Formation Technicien Expert

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A i d’exp Avis d’ d’expert pe – Dossier Volkswagen ENVIRONNEMENT

Quand la tricherie

se traduit en nombre de victimes Les récentes révélations sur Volkswagen qui utilise un logiciel truqué dans ses véhicules pour arriver à contrecarrer les tests d’émissions ne sont que le dernier exemple des efforts d’un manufacturier afin d’échapper aux règlements qui protègent la santé humaine et l’environnement. Dans les crimes contre l’environnement, il est parfois difficile de calculer qui est touché et l’ampleur des dommages, malgré qu’on peut obtenir une estimation grâce à notre compréhension de l’environnement et l’effet des polluants sur la santé humaine.

De quels polluants de l’air parlonsnous? Les polluants que Volkswagen n’a pas réussi à contrôler efficacement, l’oxyde nitrique (NO) et le dioxyde d’azote (NO2), sont aussi connus sous le nom de NOx. Le NO2 est un contaminant atmosphérique dangereux qui peut entrainer des problèmes respiratoires graves.

Quels sont les impacts sur la santé? L’ozone (le principal ingrédient du smog urbain) et les particules fines (assez petites pour se loger profondément dans les poumons) causent des problèmes de santé partout sur la planète. Asthme grave, toux, essoufflement, inflammation et décès prématuré sont les quelques effets de la pollution atmosphérique. www.lautomobile.ca

Les épidémiologistes obtiennent des bilans de répercussion en établissant des relations statistiques entre les concentrations de polluants et le nombre de maladies liés aux problèmes respiratoires. Des modèles utilisent cette information pour estimer les dégâts à l’égard de la santé d’une circonscription donnée. Par exemple, le logiciel BenMAP de l’EPA est un programme open source qui estiment les effets sur la santé en lien avec des changements de qualité de l’air par rapport à une référence de base. Une étude de l’EPA en utilisant BenMAP, a récemment estimé qu’une tonne de NOx sur route devrait conduire à 0,00085 décès, basée sur une fonction couramment utilisée associant la pollution avec le taux de mortalité. Cela signifie que pour la quantité de NOx estimée du scandale Volkswagen (10 000 à 40 000 tonnes), nous devrions nous attendre à une possibilité de 8 à 34 décès en lien direct avec la problématique apportée. Comment évaluer les coûts? En proposant la réglementation sur la qualité de l’air, l’EPA procède à une analyse qui évalue le coût et le bénéfice de l’amélioration de la qualité de l’air. Bon nombre de chercheurs tentent de chiffrer en dollars les dommages sur la santé de la pollution de l’air. Une approche qui permet de mettre un chiffre sur la maladie en additionnant le coût du traitement ainsi que le temps de travail perdu

lors de la convalescence. Comment établir un chiffre précis? Il est difficile de fixer un nombre précis concernant les dommages sur la santé causés par le scandale Volkswagen. Mais ce que nous savons à propos des NOx dans l’atmosphère est clair: chaque tonne excédentaire émise peut avoir des effets néfastes sur la santé des gens, et ces maladies ont un coût pour les individus et la société. Pour comparer ces chiffres avec une autre affaire très médiatisée, le récent rappel à grande échelle de sacs gonflables défectueux Takata a conduit à huit décès connus. Bien que l’analyse de l’impact de la santé ne puisse pas identifier les personnes touchées, celles dont les vies seront affectées par l’aggravation des maladies ou un décès prématuré, seront les véritables victimes de ce crime en lien avec les actions irresponsables de Volkswagen. Heureusement, des mesures correctives sont en cours pour rétablir les logiciels et surtout pour que les prochaines voitures soient plus «propres». o

Yves Racette Enseignant spécialisé véhicule hybride et électrique. Certifié SAE Diagnostic HEV avancé. yves@yracette.com décembre 2015 / L’automobile

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Avis d’expert Dossier Volkswagen A vis d ’expert – D ’e ossier V olkswagen C’EST LA LOI

COURS 101 sur le recours collectif Suite au scandale du logiciel faussant les résultats des tests anti-pollution des moteurs diesel du Groupe Volkswagen, plusieurs requêtes judiciaires demandant l’autorisation d’exercer un recours collectif contre les différentes filières de Volkswagen ont été déposées au Québec et ailleurs dans le monde.

La définition Le recours collectif se définit comme une action judiciaire permettant à une personne physique qui est membre d’un groupe d’intenter une action en justice pour le compte de ce groupe. Cette procédure est un mode d’accès efficace et économique à la justice et permet un équilibre des rapports de force entre les parties. La personne qui veut exercer un recours collectif doit obtenir l’autorisation préalable du tribunal de première instance, soit la Cour supérieure. Elle doit obtenir le statut de représentant du groupe qu’elle veut représenter et démontrer que les recours des membres du groupe soulèvent des questions de droit ou de fait identiques. Elle doit finalement démontrer que la composition du groupe rend peu pratique un recours où chaque membre agit seul devant les tribunaux. Dès que le recours collectif est autorisé par le tribunal, des avis d’information sont envoyés aux membres du groupe. Ils indiquent la description du groupe, les buts recherchés et les démarches à suivre si un membre désire s’exclure. Car nul n’est tenu de participer à un recours collectif et il peut s’en exclure dans les jours qui suivent la diffusion des avis. À défaut de refuser sa participation, un membre est lié par les conclusions du jugement. Les membres impliqués dans un recours collectif n’ont pas à témoigner à la Cour. Le 16

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témoignage de quelques-uns suffit à établir la preuve. Dans les faits, la majorité des membres n’a qu’à remplir un formulaire et fournir certains documents pour démontrer leur droit. Cependant, un règlement peut survenir à tout moment avant que la cause ne soit entendue ou le jugement rendu. Si le règlement est approuvé par le tribunal (qui a le dernier mot), des avis sont envoyés pour les informer des conditions du règlement. Le jugement qui condamne à des dommages intérêts ou un remboursement en argent, ordonne généralement que les réclamations des membres soient recouvrées collectivement ou fassent l’objet de réclamations individuelles. Dans les faits, le recouvrement collectif est la norme tandis que les réclamations individuelles sont l’exception. Lorsque le jugement ordonne un recouvrement collectif, les membres doivent présenter leurs réclamations auprès d’un administrateur qui remet le montant d’argent dû. Il est presque assuré que l’affaire Volkswagen passera à l’histoire comme l’un des plus importants recours collectif contre un constructeur. Mais ce n’est pas le premier, ni le dernier. Passons en revue d’autres recours collectifs concernant la consommation ou les émanations polluantes des véhicules.

consomme de l’essence dès que la température descend sous -4 °C et ce, même si la batterie est pleinement chargée. GM aurait omis de mentionner dans sa publicité que même avec une batterie chargée, la Volt ne peut pas fonctionner uniquement à l’électricité quand la température atteint -4 °C. La requête demande à la Cour d’autoriser un recours collectif contre GM au nom des consommateurs qui ont acheté ou loué une Volt au Canada. Au moment d’écrire ces lignes, la Cour supérieure n’avait pas encore autorisé ce recours. Dans une affaire réglée l’an dernier, le recours collectif entrepris à Montréal visait Hyundai et Kia concernant les fluctuations des cotes de consommation de certains véhicules, laissant croire aux consommateurs qu’ils avaient un rendement énergétique supérieur à la réalité. La Cour a accueilli la requête et approuvé l’entente de règlement entre les parties. Dans une récente cause, un recours collectif est en préparation contre Mazda qui aurait faussement représenté la consommation de carburant du moteur Sky Activ de la Mazda3. o P.S. : À noter que les opinions exprimées dans ce texte ne sont pas une opinion juridique. Pour de plus amples informations, nous vous recommandons de consulter un avocat.

GM, Hyundai, Kia et Mazda En 2014, un propriétaire de Chevrolet Volt a intenté à Montréal un recours collectif contre General Motors concernant l’autonomie électrique de la Volt en hiver. La requête reproche à GM de fausses représentations en affirmant que la Volt peut effectuer de 40 à 80 km en mode électrique sans consommer une seule goutte d’essence. Le plaignant affirme avoir été induit en erreur parce que la Volt

JJean-François Guay, a avocat jjfgavocat@sympatico.ca

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Avis d’expert – Dossier Volkswagen GESTION

CE QU’EN PENSE UN FOURNISSEUR Interviewée sur la crise qui secoue Volkswagen, une cliente qui s’était procurée une Jetta diesel a répondu : « Réduire mon empreinte de carbone est un but qui a toujours été important pour moi. Aujourd’hui je suis déçue de conduire ma voiture qui pollue plus que ce que j’avais prévu.» Un autre a ajouté : « J’aimais l’idée derrière le diesel et je croyais fermement à la technologie au diesel développée chez VW. Je me rends compte que c’était plus beau en images qu’en réalité ! ». Déception ? Absolument. Quand on place notre confiance dans un fournisseur ou un manufacturier, on s’attend à tout, mais certainement pas à de la trahison. Le réveil peut être brutal ! Le but derrière ce leurre volontaire afin de masquer le taux des véritables émissions toxiques des voitures diesel à quatre cylindres était probablement d’ordre pécuniaire. D’autant plus que le constructeur a su rejoindre des millions de gens de cette façon puisqu’il s’en est vendu des moteurs diesel. Mais malheureusement, ce modus operandi n’est pas particulier à VW et c’est pourquoi il est intéressant de poser sur cette situation un regard du point de vue d’un fournisseur. Dans le domaine du logiciel d’atelier de réparation, tous les moyens sont bons pour soutirer quelques clients ici et là, même si ce sont des promesses dignes des politiciens ! 18

L’automobile / décembre 2015

Majoritairement d’ordre financier («On coûte moins cher» ou encore «Tu vas faire plus de profit»), plusieurs réussissent à faire croire tout ce qu’ils veulent. Une fois la confiance ébranlée, certains reviendront par habitude ou par «oubli» alors que d’autres quitteront à la recherche d’une autre option.

«

Ne laissez pas les particules s’éparpiller dans tous les sens. Considérez une seule action à faire et menez-la d’un point A à un point B. L’enchaînement des actions peut être très positif ou négatif. Peu importe la qualité du produit et le service offert, tout est une question de

»

Déception? Absolument. Quand on place notre confiance dans un fournisseur, on s’attend à tout, mais certes pas à de la trahison. Le réveil peut être brutal!

Dans certains cas, l’entreprise court à sa perte et devra fermer les portes faute de moyens financiers. Volkswagen a des goussets profonds, mais il devra creuser loin pour mettre un baume sur cette crise. Il n’en demeure pas moins que la fable de La Fontaine où le renard charme le corbeau afin qu’il ouvre le bec pour lui subtiliser son fromage prend parfois forme en réalité !

Gérer une crise quand elle survient D’abord, dites la vérité, soyez loyal. Personne n’est dupe très longtemps. Et puisqu’une crise, ou un « état de crise » survient quand trop d’éléments sont laissés au hasard, prenez le contrôle dès le départ.

confiance et de satisfaction. Dans ce cas précis, on parle du constructeur versus les consommateurs, mais cela s’applique autant d’un patron envers son équipe. Par-dessus tout, soyez loyal. La loyauté ne coûte rien. o

Karole Lauzier karole.lauzier@vlcom.com

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Sur le terrain terrai

Entrevue avec Jean-François Champagne

AIA Canada : s’occuper des personnes instances gouvernementales ou avec les membres de l’AIA. 2. Travailler de façon intelligente et efficace. 3. Utiliser notre gros bon sens ! Ces trois «commandements» mettent en lumière les vieilles méthodes et nous obligent à évoluer et à prendre des risques pour mieux avancer.

Jean-François Champagne a fait son entrée au sein d’AIA Canada il y a à peine trois mois, pourtant nous avons l’impression qu’il est là depuis toujours. En fait, la transition entre Marc Brazeau et Jean-François s’est faite selon les règles de l’art et avec beaucoup de soutien; l’ancien président laissait des dossiers complets et des relations bien établies avec les instances gouvernementales et les membres de l’industrie, le tout supporté par une équipe du tonnerre. Entrevue avec un homme qui a des idées de grandeur et les reins solides.

«

L’automobile : Le passage du domaine de la sécurité à l’industrie du marché secondaire automobile s’est-il fait instinctivement ? Jean-François Champagne : Évidemment, j’avais une quantité phénoménale de choses à apprendre et de dossiers à connaître, mais je suis un technicien de formation. Alors je pense naturellement aux éléments techniques, et c’est ce qui m’a le plus aidé dans la compréhension de cette industrie. De plus, AIA Canada est une association bien structurée qui fonctionne bien par elle-même; les membres de l’équipe ont de l’expérience et maîtrisent bien leurs dossiers. Finalement, pour mon plus grand bonheur, le marché secondaire est composé de personnes généreuses et passionnées. C’est ce qui fait la plus grande différence!

« » Je suis un passionné et l’industrie regorge de gens qui le sont autant que moi !

Quels sont les plus grands défis à l’aube de 2016 ? JFC : L’industrie a besoin de s’adapter à son époque, on le dit depuis longtemps. Maintewww.lautomobile.ca

Jean-François Champagne

nant, il faut se concentrer sur les moyens qu’on se donne pour y arriver. Avec un nouveau gouvernement qui semble plus ouvert sur le sujet, on doit éduquer ces instances sur les réalités de l’industrie. Aussi, on se bat pour changer l’image du marché secondaire puisque dans tous les cas, il y aura toujours des voitures usagées à entretenir. Malgré que l’économie soit encore un peu morose, nous avons un rôle économique important dans ce pays. C’est pourquoi il faut suivre les avancées technologiques et s’adapter aux besoins des consommateurs. Ce qui explique pourquoi l’entente CASIS restera l’un des plus importants projets avec le gouvernement fédéral. Qu’est-ce que vous comptez amener personnellement à AIA Canada ? JFC : Dans le monde de la sécurité, la structure est comparable au marché secondaire mais les enjeux sont différents. Avec l’expérience que j’ai acquise au cours des dernières années, je compte intégrer des valeurs importantes. 1. Le souci d’ouverture et de transparence, que ce soit avec les

Le cycle de développement des programmes d’éducation est trop long. Faut innover dans la façon d’écrire le contenu. Il faut plus de partenariats et des modules plus courts

»

Les priorités à court terme, en particulier pour le Québec. JFC : Tout le volet de la formation et de l’enseignement sera revu, et il était plus que temps de le faire ! Les boomers déserteront bientôt le marché du travail et nous ne sommes pas prêts. Pourquoi est-il si difficile de garder de jeunes employés ? De les motiver à persister et étudier dans ce domaine ? Bref, il y a un énorme travail à faire de ce côté, et il faudra le faire ensemble, les associations, les bannières et les indépendants. Ceci étant dit, AIA Canada a une belle présence avec sa division Québec et on essaie le plus possible d’avoir des événements à «saveur de poutine», tel que le Grand Forum qui a eu lieu à Drummondville le 7 octobre dernier. o décembre 2015 / L’automobile

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Avis d’expert ’expert

LA VÉRITÉ, TOUTE LA VÉRITÉ ! En êtes-vous rendu à réévaluer la façon dont vous présentez votre entreprise à vos clients ?

Si on prend en considération que les ateliers de réparations continuent à opérer de la même façon depuis 50 ans, il est peut-être temps pour vous de redéfinir votre offre de service. Depuis quelques décennies, votre principale qualité a été de bien réparer des véhicules brisés. En fait, la caractéristique dont vous êtes le plus fier consiste à être honnête, parce que vous ne réparez que ce qui est brisé ! Ce qui implique que les autres ateliers, et surtout les concessionnaires, ne sont pas aussi honnêtes puisqu’ils vendent des services qui ne sont pas requis. La raison primordiale qui veut que les ateliers se sentent à l’aise de ne remplacer que les pièces défectueuses tient au fait qu’il est facile de prouver au client qu’on a fait seulement ce qui était requis, pris aucune liberté et facturé le juste montant. Tout consommateur est en mesure d’estimer la valeur d’une réparation quand on la lui explique. Mais plusieurs ne peuvent apprécier la valeur des inspections et le remplacement de pièces à titre préventif. Malheureusement, la plupart des techniciens, propriétaires et gérants d’atelier ont de la difficulté à comprendre la valeur de l’entretien préventif. L’auteur Josh Kaufman parle de cet 20

L’automobile / décembre 2015

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état d’esprit de la façon suivante : « Personne ne veut prendre une mauvaise décision et encore moins être dupé, peu importe la raison. Les gens n’aiment pas perdre, ni avoir l’air stupide. Ils ne veulent pas prendre de risques et ont horreur de gaspiller de l’argent. La plupart d’entre nous sommes inconfortables avec une vente sous pression et nous avons peur d’être attiré vers quelque chose qui n’est pas dans notre meilleur intérêt. » En tant que propriétaire d’atelier, technicien ou aviseur technique, vous partagez probablement ces mêmes sentiments avec vos clients. Ce qui fait que la plupart d’entre vous êtes inconfortables quand vient le moment de présenter un estimé ou une facture à vos clients - spécialement les plus dispendieuses ! Cependant, si votre intention consiste à servir votre client et prendre ses intérêts à cœur, vous devez avoir confiance dans les produits et les services que vous offrez. « Il faut être fier d’agir dans le but d’éviter des pannes à nos clients. »

«

Agir en professionnel Regardez la situation d’un autre angle. Un avocat, un comptable, un planificateur financier, un dentiste ou un médecin risqueraient d’être poursuivis pour négligence si leur pratique leur disait de réparer

mécanique de leur véhicule par leurs pères ou un petit cours de niveau secondaire. En fait, la technologie est si poussée qu’ils n’ont pas le goût ou le temps d’apprendre et encore moins d’entretenir ou réparer leur voiture. C’est votre responsabilité.

Nouveau modèle d’affaire En présentant votre entreprise comme fournisseurs de services professionnels, et non plus un atelier de réparations, vous changerez votre modèle d’affaire. Par exemple, vous aurez tendance à planifier votre horaire afin de passer un peu plus de temps avec vos clients. Il est probable qu’ils aient à laisser leur véhicule pour la journée afin de donner le temps à vos techniciens de bien faire les inspections, les réparations et autres services. Et vous aurez besoin de tout documenter avec soin, afin de vous assurer que la voiture ne se retrouve jamais en panne en bordure de la route. Il y a deux principes de base qui peuvent constituer la mission de toute entreprise de service et de réparations automobile des années 2000. Le premier consiste à se préoccuper des meilleurs intérêts de ses clients. Vous devez vous transformer en véritable consultant professionnel pour eux dans le but de leur économiser temps et argent. Il faut les aider à tirer le maximum de

»

À partir du moment où votre client vous percevra comme un professionnel qui lui donne des conseils, offrant à la fois de l’entretien préventif et des réparations, vous prendrez les devants face à la compétition qui se contente de réparer seulement.

seulement ce qui est cassé. En réalité, la plupart du temps ces professionnels vous donnent des conseils pour mieux gérer vos finances et vos impôts, prendre soin de votre santé ou de vos dents, afin que vous vous portiez mieux. Dans la même veine, les ateliers de réparations automobiles sont des professionnels dans une industrie de service, et pas seulement des entreprises qui vendent et changent des pièces. À partir du moment où votre client vous percevra comme un professionnel qui lui donne des conseils, offrant à la fois de l’entretien préventif et des réparations, vous prendrez les devants face à la compétition qui se contente de réparer seulement. De nos jours, les gens n’apprennent plus comme par le passé le fonctionnement et la www.lautomobile.ca

leur véhicule en écoutant en tout temps leurs besoins, en réalisant des inspections complètes, en suivant toutes les recommandations de service et en conservant l’historique de leur véhicule. Le second principe de base vise à faire comprendre au client la logique derrière l’entretien de leur voiture. Il arrive que des clients soient moins choqués par le montant à payer que le fait de ne pas comprendre ce qu’on a effectué sur leur véhicule. Voici un exemple de dialogue à suivre : « Notre but est de prévenir toute surprise, que ce soit une panne ou une grosse facture inattendue. Nous voulons que vous compreniez clairement les besoins de votre véhicule, que nous puissions planifier et même budgéter les entretiens et les

réparations. » Il faut mettre les besoins en ordre de priorité si on veut réussir.

Les quatre priorités

1.

La sécurité vient toujours en première place… pour votre client, sa famille et les autres utilisateurs de la route. Même si votre but est d’écouter votre client au sujet des préoccupations concernant son véhicule afin de résoudre ses problèmes, vous devez mettre en haut de liste les normes de sécurité. Ce sont généralement des sujets dont il n’est même pas au courant ou ne pense à en parler. Quand il est question de sécurité, vous devez considérer cette tâche comme prioritaire. 2. Recommandez le remplacement de certaines pièces avant qu’elles ne deviennent inopérantes et causent des dommages supplémentaires. Parmi ces pièces, on remarque les plaquettes de freins, les amortisseurs et jambes de force, la direction, les courroies et les durites. Il est important d’inspecter ces composantes à des intervalles réguliers afin de s’assurer qu’elles ne dépassent pas le seuil de leur vie utile. Si elles brisent, elles engendreront des problèmes beaucoup plus dispendieux. 3. Offrez de l’entretien préventif en fonction des recommandations du manufacturier et des meilleurs techniciens professionnels. On parle ici de remplacement des lubrifiants et des filtres, courroie de distribution et des mises à jour informatiques. Ces opérations sont destinées à faire fonctionner plus efficacement le véhicule. 4. Faites le tour des accessoires et des options du véhicule. Elles ont trait au confort principalement, comme les commandes de vitres et de portes, la climatisation, les sièges chauffants, en fait ce qui rend l’utilisation plus agréable. Souvent, ce sont ces caractéristiques qui ont séduit le consommateur lors de l‘achat. Avec la permission du client, et en tenant compte de ses limites budgétaires, vous serez en mesure de garder ce véhicule sur la route dans le même état que lorsqu’il était neuf. Le but ultime est de prévenir les surprises et aider les consommateurs à planifier les entretiens, les réparations et le budget pour leur voiture. Bref, vous agissez dans le meilleur intérêt de vos clients et ne réglez plus seulement des problèmes occasionnels. Plutôt que d’être concentré à faire économiser des sous à vos clients, un atelier professionnel qui adopte une attitude préventive face aux services automobiles peut faire une énorme différence dans la vie de ces gens. o

adapté de Murray Voth

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Normes de l’industrie GRANDEURS ET MISÈRES DE L’AUTO RÈGLEMENTATION

Big Brother VEILLE SUR VOUS par Michel Poirier-Defoy Avec la venue du monde industriel au XXe siècle, la civilisation moderne a établi des normes dans tous les domaines. Du produit pharmaceutique à l’alimentation, de l’habitation à l’automobile, une série interminable de lois et règlements est venu encadrer notre environnement pour notre plus grand bien. Malgré les restrictions budgétaires et l’austérité qui nous accablent depuis une décennie, il y a encore des inspecteurs dans chaque secteur pour vérifier si les normes sont suivies. Pourtant, le domaine de l’automobile est bien différent.

Lois, règlements, normes… alouette! L’automobile est sans contredit l’objet autour duquel il y a le plus de normes, de lois, d’obligations et de règlements. Une spirale

qui n’a fait que s’amplifier exponentiellement depuis les années 80. L’idée d’un habitacle qui absorbe les impacts et des coussins qui se déploient avait du sens et allait plus loin que les vitres à triple épaisseur des années 50 et les ceintures des années 60. 50 ans plus tard, votre véhicule ralentit s’il détecte un objet à l’avant, le volant vous ramène de lui-même dans la bonne voie et une panoplie de témoins s’illuminent au moindre pépin. Les exemples les plus farfelus d’un niveau de sécurité qui frise l’hystérie collective se retrouvent dans une automobile. Big Brother est devenu votre copilote. Aussi bien lui laisser le volant, ce qui arrivera plus vite que vous ne le pensez. Les États-Unis se sont donnés des procédures de vérification, d’inspection, de rappel, d’amendes et de réparations obligatoires pour les véhicules qui roulent sur son territoire. On n’a qu’à penser aux toutes puissantes agences fédérales NHTSA, EPA, FHWA ou organisme comme la IIHS qui veillent au grain. Beaucoup de tests sont faits, mais la sécurité et l’environnement sont les principales préoccupations. Toutefois, les manufacturiers qui doivent montrer patte blanche ont depuis longtemps compris le système et trouvé les trucs pour

contourner tout en se pliant aux exigences. Les explosions des pneus Firestone dès 1990 ont mené à la monte de TPMS de série : mais l’histoire a révélé que Ford avait exigé de gonfler à seulement 26 livres d’air les pneus de ses gros Explorer pour éviter les capotages ! Plus récemment en 2009, Toyota a rappelé des millions de véhicules pour des accélérations subites et des coussins gonflables : comme si personne ne se trompait de pédales occasionnellement. Le manufacturier japonais a perdu et s’emploie à négocier les causes où il ya eu mortalité. Toyota était numéro un mondial à cette époque, et malgré cas taches noires à son dossier, occupe toujours le même rang en 2015.

Celui qu’on pointe du doigt Le nouveau baudet de service se nomme Volkswagen avec ses moulins au mazout. Contrairement aux deux cas cités qui ont entrainé des centaines de décès, il n’y a aucune perte de vie. Que des millions de propriétaires au demeurant satisfaits de leur véhicule qui viennent d’apprendre que l’environnement a été floué. Et certains gouvernements qui ont alloué des primes à l’achat pour un véhicule propre et d’autres dont les normes vertes ont été transgressées. Les amendes seront salées, VW devra épuiser ses réserves pour s’en sortir, mais on peut gager que le manufacturier allemand sera numéro un mondial en 2018, comme il l’avait annoncé pompeusement il y a six ans. Ici, on ne teste jamais ou peu. Quant à espérer une trouvaille comme l’ont fait les chercheurs de l’Université West Virginia dans le cas des VW, et que celle-ci soit prise au sérieux et publicisée, vaut mieux espérer un miracle du Frère André. On se fie sur nos voisins qui déterminent les règles du jeu. Et nous sommes trop souvent laissés pour compte, surtout dans le cas des vraies victimes. o

PMG : Centre de tests pour Transports Canada à Blainville

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L’automobile / décembre 2015

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Sur le terrain ESSAI PNEUS COOPER

OFFENSIVE QUÉBÉCOISE par Michel Poirier-Defoy C’est dans un quasi anonymat que les Pneus Cooper ont évolué au Canada depuis quelques décennies. Au point que le consommateur a presque oublié ce fabricant qui a pignon sur rue en Ohio depuis un siècle, qui occupe le second rang chez les manufacturiers américains et qui maintient sa 10e place parmi les producteurs mondiaux. De plus, fort est de constater que Cooper est une maison en santé dont le nom va refaire surface dans les années à venir.

Devant et derrière le nom Pour ceux qui ne le savent pas, Cooper c’est la marque Dean vendue en exclusivité chez Unipneu (Point S). Ce sont aussi des labels privés et une partie du catalogue de Sears aux États-Unis, Canadian Tire au Canada et Pneus Hercules. Cooper est propriétaire de la marque Avon qui offre des produits de performance et de motos en Europe ainsi que les pneus spécialisés Mickey Thompson aux

René Doré est le directeur pour l’Est du Canada pour Pneus Cooper

Bref, Cooper se distingue pour sa valeur qualité/prix plus qu’alléchante que les commerçants autant que les consommateurs avaient oubliée pour plusieurs raisons.

Une nouvelle offensive

Le Discoverer XT 4 s’ajoute au créneau des Toutes Saisons et sa polyvalence dans toutes les conditions climatiques donnera satisfaction

USA. Et davantage, comme un partenariat dans des usines en Chine où est produite sa marque d’entrée de gamme, Starfire et les pneus de poids lourds Roadmaster. Pourtant, Cooper, ce sont d’abord et surtout des gammes complètes de pneus pour voitures de tourisme, VUS et camionnettes offrant un niveau technologique au dessus de la moyenne, à des prix en dessous de la moyenne. www.lautomobile.ca

Afin de rendre sa présence plus visible et éventuellement augmenter sa part de marché, Cooper a réorganisé la distribution de ses produits à travers le pays et nommé René Doré responsable de la région Est du Canada. Ingénieur de formation, monsieur Doré a travaillé dans les laboratoires de Cooper autour de la planète; il est la personne toute indiquée pour faire connaître les produits auprès des revendeurs. «Cooper a développé au cours des dernières années des produits dont la technologie de fabrication et les composantes matérielles n’ont rien à envier à personne, nous a-t-il confié. Nous avons suivi la tendance avec des primes à l’achat pour être encore plus compétitif auprès du consommateur. Il y aura dans les années à venir d’autres produits qui viendront ajouter du relief et du choix à nos gammes.»

2 pneus hybrides à l’essai Dans la tendance, les manufacturiers ont

développé ces dernières années des pneus qui jumèlent deux créneaux, comme des produits toutes saisons, performance et touring, etc. Pour ne pas être en reste, Cooper a développé son pneu de camionnette Toutes Saisons, le XT 4. Si Wrangler est associé à Goodyear, Discoverer est tout autant la signature de Cooper dont il a fait la réputation en matière de camionnette. Partant du fait que les propriétaires de pick-up doivent aussi monter des pneus à neige, qu’ils recherchent une configuration polyvalente (route, chantier et campagne) alors qu’ils souhaitent souvent les garder à l’année. Le Discoverer XT 4 arrive à point nommé : le design de sa semelle conventionnelle procure une adhérence sécuritaire grâce à cinq nervures longitudinales et une excellente capacité d’évidement (16,5/32e de profondeur!). Il demeure silencieux même sur une autoroute. Nous avons prolongé les essais jusqu’en région nordique où les chemins de terre étaient gelés et enneigés : avec un aplomb hors du commun, le XT 4 a tenu le cap. Poussé dans ces derniers retranchements, il devient sous-vireur, ce qui laisse entendre qu’il faudra réduire la vitesse sur les surfaces glacées. Disponible en 32 grandeurs de 16 à 20 pouces, dont 17 versions LT, le XT 4 est fabriqué en Arkansas et assorti d’une garantie de kilométrage atteignant les 100 000 km. Le second est le WM (Weather Master) SA2. Cette fois, il chevauche les créneaux performance et touring grâce à une bande de roulement directionnelle fortement lamellisée, non cramponnable, une rainure centrale qui assure la stabilité et des épaulements bien ajourés qui maintiennent l’adhérence en virage. Les arrêts sur des surfaces mouillées se sont avérés solides. Cooper signale avec raison que le SA2, assemblé en Angleterre par Avon, est développé pour les banlieusards mais nous croyons qu’il se tirera d’affaires dans la neige profonde également. Il est offert en 26 dimensions propices aux berlines touring et petits VUS. o décembre 2015/ L’automobile

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L’AUTOMOBILE EN CHIFFRES Le nombre de jeunes de la génération Y atteint maintenant 9 millions. Nés entre 1980 et 2000, ils possèdent un pouvoir d’achat grandissant. L’importance des nouvelles technologies dans leur vie oblige les compagnies à revoir leur mode de fonctionnement et de marketing.

Les camions légers et VUS

ont la cote auprès des Canadiens. La flotte canadienne se compose de 60,9% de ce type de véhicules alors que 39,1% sont des voitures de passagers.

80%

c’est le taux de matériaux recyclés utilisés pour fabriquer une batterie de voiture. De plus, une fois arrivée à la fin de sa vie utile, elle peut à nouveau être recyclée en partie.

Au grand bonheur

des ateliers de mécanique, seulement 10% des propriétaires de voitures effectuent leur vidange d’huile à la maison. Ainsi, 90% des gens ne veulent pas se salir les mains et donnent cette tâche à un technicien qualifié!

Sur le site web d’affichage d’emplois Workopolis, le nombre de postes disponibles en mécanique automobile a atteint le sommet de 94%.

DES JEUNES Lors de leur dernière visite en atelier, seulement 50% des jeunes conducteurs, âgés entre 18 et 24 ans, avaient pour raison un entretien de routine.

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L’automobile / octobre – novembre 2015

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Sur le terrain TEAMXTREMETECH

Entretien 2.0 Michel Julien, fondateur de TeamXtremeTech

Michel Julien, fondateur de TeamXtremeTech, a vite compris que les voitures seraient plus que de la mécanique dans quelques années. L’arrivée massive des ordinateurs dans les véhicules fait en sorte que des problèmes informatiques sont désormais souvent à l’origine des troubles mécaniques. Voyant le manque de ressources flagrant dans l’industrie du marché secondaire, il a développé son expertise en mise à jour et (re)programmation informatique. Mécanicien de formation depuis 1987, Michel Julien a la tête sous le capot depuis son enfance. Il débute dans un atelier indépendant pendant plusieurs années et constate que l’électronique domine de plus en plus. À force de suivre des formations un peu partout et accumuler les essais/erreurs, il développe une spécialité qui l’amène à dépanner les concessionnaires qui n’arrivent pas à bout de certains problèmes informatiques. TeamXtremeTech voit officiellement le jour en février 2012.

Mécanique générale À l’époque, on disait qu’un bon atelier faisait de la mécanique générale. Or, de nos jours, il faut aussi ajouter les mises à jour informatiques. C’est ici que l’outil de diagnostic créé par Michel Julien prend tout son sens, grâce au logiciel développé par un informaticien. À ce jour, il n’a jamais trouvé de comparable dans le monde. Les ateliers qui utilisent les services de TeamXtremeTech offrent lors d’un entretien de routine la recherche de mises à jour. Celle-ci permet de chercher la dernière version d’un logiciel qui entrainera une meilleure connexion entre les comwww.lautomobile.ca

posantes mécaniques et souvent une consommation d’essence diminuée. L’opération n’a souvent rien d’urgent mais l’amélioration informatique permet d’éviter des pépins mécaniques plus onéreux tel un changement de pièce complet.

quand une mise à jour permettrait une meilleure consommation d’essence, un son audio plus balancé ou un système directionnel plus équilibré ? Cela devient en effet moins facile à vendre quand on ne sait pas encore exactement quel est le problème et qu’il n’y a pas de symptômes…

Un service complet

Quand la connaissance devient un problème TeamXtremeTech constate un phénomène de plus en plus commun : les cours d’informatique se font rares, surtout dans les centres de formation. Les programmes scolaires sont cloisonnés dans un cadre rigide et les professeurs formés en nouvelle technologie sont peu nombreux. De plus, certains patrons sont réticents envers ces nouveaux procédés, de peur de perdre la perle rare sur le marché du travail. L’autre défi relève de la vente des mises à jour à des clients. D’une part, il y a ceux qui se présentent en atelier uniquement lorsqu’il y a un problème et qui payeront pour la réparation. D’autre part, il y a ceux qui s’imaginent qu’une inspection générale est affaire d’inspection généralement visuelle. Qu’en est-il alors

Ce que Michel Julien offre à ses clients, c’est un service qui comprend l’outil de reprogrammation et de mise à jour pour la grande majorité des marques automobiles. De plus, les techniciens en atelier ont accès aux sites web des manufacturiers et à des membres de l’équipe de TeamXtremeTech qui sont en ligne ou au bout du fil pour établir la connexion et répondre aux questions. Avec l’entente CASIS et les nouvelles technologies qui fusent, les ensembles de diagnostic et de reprogrammation seront bientôt un incontournable dans tout atelier. D’ailleurs, ceux qui en possèdent un soulignent à quel point c’est un investissement q qui en vaut la p peine. o

Ceci est le genre de message à afficher dans les ateliers, pour mieux comprendre le principe de mise à jour

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Sur le terrain

MÉCANO

de fin de semaine Le Championnat de Rallye Canadien (CRC) se déroule à travers le Canada de février à novembre. Pour atteindre un niveau de performance dans des conditions aussi difficiles (jour et nuit, hiver ou été, peu importe la météo), une équipe technique doit toujours être prête à réagir à tous les types de bris mécanique ! Certains équipages ont les moyens d’avoir une équipe complète de techniciens et d’ingénieurs sur le terrain, comme Subaru. Cependant, d’autres ne peuvent se permettre qu’un ou deux techniciens alors que dans de rares cas le pilote ou le co-pilote agit à titre de mécano. Le rallye est un sport motorisé associé à la passion !

Subaru, une équipe rodée Depuis la retraite forcée de Patrick Richard, suite aux nombreuses commotions accumulées, Antoine L’Estage est devenu le pilote titulaire de l’équipe de Rallye de Subaru Canada. Accompagné de son co-pilote Alan Ockwell, les deux hommes forment un duo du tonnerre qui se retrouve plus souvent qu’autrement sur la première marche du podium. Pour atteindre de telles réussites, Antoine compte sur une Subaru WRX préparée à résister aux chemins forestiers de terre, de gravier, de glace ou de neige. Lorsque la STI d’Antoine n’est pas en compétition, elle se retrouve à Squamish, petite ville au nord de Vancouver, dans les ateliers de Rocket Rallye Racing. Propriété de Pat Richard, l’entreprise se spécialise dans la transformation et la préparation de voitures pour différentes disciplines de sport automobile, mais surtout en rallye. Composée d’ingénieurs et de techniciens qualifiés, la petite équipe a la chance de voyager pour assister Antoine L’Estage et Alan Ockwell lors des différentes épreuves du CRC.

revenir aux bases et établir une bonne communication dans l’équipe, comme dans un ballet! On a même déjà changé une transmission en moins de 30 minutes», explique Simon Drake. Pendant les compétitions, les équipements et pièces de rechange sont limités. Il faut parfois user d’imagination (et de duck tape) pour parvenir à ses fins et reprendre la route en respectant l’horaire. Tous n’ont pas les moyens financiers des grosses équipes comme Subaru, mais pour certains techniciens, c’est l’occasion d’utiliser leurs compétences différemment pour aider des amis qui vivent le trip du sport automobile. La saison 2015 aura été une année de records pour Antoine L’Estage et son copilote Alan Ockwell. Antoine obtient un 8e titre de champion canadien et un 7e titre de champion nord américain alors que le constructeur Subaru termine en tête du championnat canadien. Malgré qu’il n’ait pu complété deux manches, suite à des bris mécaniques, Antoine se dit satisfait de sa saison. «Il a fallu quelques ajustements techniques mais on a aussi essayé des évolutions sur le moteur. On a beaucoup appris et ça fait partie de la game quand on veut se surpasser pour rester au sommet de notre sport!». o

Comme un ballet ! Simon Drake, le chef d’équipe de Rocket Rallye, explique ce que représente les défis vécus sur le terrain avec des moyens limités afin de se concentrer sur un seul objectif : la tête du classement. En fait, il compare aisément son travail de tous les jours en atelier avec ce qu’il fait avec l’équipe de Subaru sur le terrain. Dans tous les cas, il faut satisfaire le client, travailler avec précision et obtenir le résultat anticipé. Du côté de Subaru, l’équipe de 2 techniciens et un ingénieur demeurent dans les aires de service attendant le retour de leur équipe. Entre les différentes étapes qui comportent des sections de vitesse chronométrées, le trio n’a que 20 minutes pour effectuer les changements de pneus, ajustements ou réparations. Simon souligne qu’il gère la pression dans ces moments : il faut réfléchir et agir intelligemment… et vite. «Que ce soit dans un atelier ou sur le terrain, dans un rallye, la pression est dans notre tête. Suffit de 26

L’automobile / décembre 2015

Sous des tentes et sur des bâches, les conditions de travail ne sont pas les mêmes!

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Essai du mois

Chevrolet Camaro 2016

MUSCLE CAR :

la guerre se poursuit ! L’arrivée en 2015 de la Ford Mustang aura fait couler beaucoup d’encre, surtout à cause de son demi siècle d’existence. Mais en 2016, c’est au tour de l’autre ponycar de Détroit de faire peau neuve. Après six ans sur nos routes, la Chevrolet Camaro de cinquième génération tire sa révérence au profit d’une livrée résolument plus moderne. Cette transformation aura-t-elle été bénéfique pour la sportive abordable du constructeur au nœud papillon? Nous l’avons essayé sur l’une des routes les plus sinueuses des États-Unis, question d’observer les améliorations apportées au bolide.

Un nouveau squelette Premièrement, elle change de plateforme, l’ancienne empruntée à Holden ayant été troquée au profit de celle déjà utilisée sous la Cadillac ATS. Résultat : la nouvelle Camaro a perdu plusieurs kilos (de 101 à 177 kg selon les livrées), mais également deux pouces en longueur et un autre en hauteur. Les ingénieurs de la division américaine voulaient améliorer l’agilité de la voiture et cette diète lui fait le plus grand bien. Si la Camaro 2016 se fait plus petite à l’extérieur, son look ravageur est toujours aussi grand. En fait, le modèle adopte une silhouette plus mature tout en conservant les attributs de l’ancienne version. La fenestration est amincie – ce qui n’aide en rien la visibilité latérale et arrière –, mais la ligne de caisse est plus dynamique.

À l’avant, le bouclier ne manque pas de gueule avec cette grille de calandre prolongée par des blocs optiques redessinés, tandis que la découpe du pare-chocs change selon la mécanique. À l’arrière, les nouveaux feux de position ont beau être simplifiés, ils sont plus jolis que par le passé.

+ PLUS

4-cylindres turbo viendra se greffer à la gamme au printemps 2016 avec 275 chevaux de puissance et 295 lb-pi. Tous les blocs peuvent être accouplés à une boîte manuelle à six rapports ou une unité automatique à huit rapports.

Enfin un habitacle à la hauteur Tenue de route exemplaire et confortable Choix intéressant de groupes propulseurs Meilleure qualité d’assemblage

Visibilité arrière exécrable Système de navigation difficile à utiliser Coffre Cof restreint

MOINS

À SURVEILLER

Usure prématurée des freins Bruit de suspension causé par bielle de liaison faible Capteur de position du papillon électronique faible près du 100 000 km

Avec la collaboration de Yvon Lanthier, propriétaire de l’Atelier Yvon Lanthier à St-Hyppolite

Trois motorisations au menu Les ingénieurs de Chevrolet n’ont pas dénaturé la bête, celle-ci pouvant toujours être commandée avec un V8 de 6,2-litres emprunté à la Corvette, développant pas moins de 455 chevaux et 455 lb-pi de couple. Bien entendu, un V6 de 3,6-litres fait encore partie des plans, produisant 335 chevaux et 284 lb-pi de couple, tandis qu’un moteur

À l’intérieur, la qualité des matériaux et de l’assemblage saute tout de suite aux yeux. Malgré le caractère sportif du muscle car, GM a implanté les derniers gadgets de connectivité à l’intérieur de sa sportive (Wi-Fi 4G LTE, Apple CarPlay et Android Auto). La Camaro offre une position de conduite agréable mais les sièges pourraient être plus enveloppants. Si la première rangée fait bien en matière d’espace, ce n’est pas très reluisant à l’arrière, tandis que l’ouverture du coffre est toujours aussi petite.

La route 191 La Camaro précédente était déjà fort agile sur un tracé sinueux, mais force est d’admettre que la diète imposée au modèle est une bénédiction. Malmenée sur la route 191 en Arizona, la Camaro 2016, équipée d’un V8 et d’une transmission automatique, n’a jamais bronché; le train avant mordant dans le bitume comme jamais auparavant. Le freinage, de son côté, n’a pas démontré de signes de faiblesses, tandis que les accélérations ont été à la hauteur de la sonorité ravageuse de l’échappement. Finalement, la direction n’a pas déçu, celle-ci étant assez précise pour attaquer ce tronçon de route montagneuse sans trop forcer. Au final, la nouvelle Camaro 2016 reprend là où a laissé l’ancienne en améliorant presque tous les aspects du modèle. La lutte entre GM et Ford est donc loin d’être terminée! o

Vincent Aubé Chroniqueur technologie vincent_aube@ videotron.ca www.lautomobile.ca

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En bref

Nouveaux produits et services Plus de formations chez Denso Denso Produits et Services ajoute trois nouvelles formations à sa vaste sélection de cours en réparation automobile en Amérique du Nord. Les formations développées par Denso permettent aux techniciens d’en apprendre plus sur le diagnostic et la réparation de manière plus efficace dès la première fois. Denso offre un total de 44 formations. «Nous nous sommes engagés à donner aux techniciens les connaissances nécessaires pour établir un diagnostic plus rapide et précis», explique David Shushereba, directeur du développement.

IMR lance un nouveau site web IMR Inc. a lancé un nouveau site web, le www.AutomotiveResearch. com. Les visiteurs trouveront des informations détaillées sur leurs services. Il est conçu pour être une ressource utile et complète sur les offres de recherche de IMR tout en divulguant des nouvelles de l’industrie. Les membres actuels peuvent y accéder dès maintenant!

Hankook Tire chausse le Toyota Tacoma 2016 Hankook Tire a annoncé qu’il fournira les pneus du tout nouveau Toyota Tacoma 2016. Le modèle sélectionné est le Dynapro HT, version 4 saisons. Le Dynapro HT sera équipé de roues en acier pour les versions RS et SR5 de la dernière génération de la camionnette. Hankook souhaite prendre plus de volume en Amérique du Nord, spécialement chez les multisegments pleine grandeur. Le premier contrat OE de Hankook chez le constructeur nippon remonte à la Corolla 2013.

Amélioration du Top Tec ATF 1800 de Liqui Moly

BWD ajoute plus de pièces au catalogue Standard Motor Products a ajouté 1100 nouvelles références à sa ligne de gestion de la division BWD, permettant de couvrir des véhicules domestiques et importés. BWD a aussi ajouté 440 nouvelles pièces à sa catégorie commutateur, comprenant le verrouillage des portes, sièges électriques, contrôle du sélecteur de 4 RM et les commandes de régulateur de vitesse. Finalement, Standard Motor Products a présenté 215 nouveaux capteurs de TPMS.

Le liquide de transmission de Liqui Moly, le Top Tec ATF 1800 a récemment été amélioré pour convenir à un plus grand nombre de transmissions. Il est maintenant adapté aux transmissions 8HPxx, notamment installées sur différentes marques, comme BMW, Dodge, Jaguar, Jeep, Land Rover, Maserati, Rolls-Royce et Volkswagen. Cet ajout permet de combler une lacune dans la gamme de lubrifiants pour boites automatiques.

Milwaukee lance l’application ONE-KEY Milwaukee Tool ouvre la voie à une technologie révolutionnaire dans l’industrie avec le système ONE-KEY, la première plateforme de gestion des outils et de l’équipement. L’application, qui utilise le nuage, offre 3 principaux avantages : le contrôle de l’outil, la gestion de l’inventaire et la production de rapport sur les outils. Ce service permet donc de garder un contrôle plus précis sur les outils de toutes les marques.des essuie-glaces sur sa voiture.

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Gates réduit la contamination des fluides

EZ-Shot Kit aide à colmater les fuites

La contamination des fluides dans le système de direction est la cause de 70% des cas de garantie. Gates veut éliminer ce problème en développant un nouveau filtre qui s’insère dans le système directionnel, permettant d’épargner des réparations très coûteuses. Le filtre aidera à réduire les amas de dépôt évitant ainsi d’obstruer la pompe et d’autres composantes du système.

Pour aider les techniciens à trouver facilement les fuites de fluide frigorigène, Tracer Products fabrique des ensembles d’outils pour aider lors de cette situation. Le EZ-Shot Kit Tracerline OPTI-PRO A/C permet au technicien de localiser rapidement l’endroit de la fuite et de la colmater. Toutes les composantes de l’ensemble sont regroupées dans un étui de transport robuste.

Snap-On ajoute des formations Pour mieux utiliser l’outil de diagnostic PRO-LINK Ultra, Snap-On ajoute 10 modules de formation gratuits pour les techniciens. Les vidéos mises en ligne permettent aux techniciens de mieux comprendre l’application et l’interface de l’outil. Parmi les sujets, on retrouve la compréhension des différents codes, la connectivité internet avec l’écran tactile, le démarrage, les mises à jour, les spécifications des véhicules ainsi que la gestion des données.

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Info-L’automobile – Une infolettre pour vous informer À chaque semaine, directement dans vos courriels, vous recevrez l’Info-L’automobile. Cette infolettre vous informe sur l’actualité du marché secondaire et des événements à mettre à votre agenda. Elle met aussi en lumière certains articles parus dans le magazine qui méritent d’être partagés virtuellement! Finalement, l’essai de la semaine vous garde informé des nouveautés automobiles qui se retrouveront dans votre atelier dans les années à venir! Visitez le site web de L’automobile pour vous abonner et partagez cette information auprès de vos collègues! www.lautomobile.ca

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Le mot de la fin

BAGNOLES par Michel Poirier-Defoy

J’ai toujours eu un faible pour les vieilles voitures. Pas les grandes classiques comme la Chevrolet 57 qui a tant marqué l’histoire de l’automobile, ni une Mustang 64 et 1/2 pour qui une armée de collectionneurs serait disposée à hypothéquer leur maison pour en acquérir une. Et pas davantage une Coccinelle d’époque, une saisissante Alfa Romeo ou autre bibitte rare de cet acabit. En fait, ce sont presque toutes des voitures que j’ai eues dans le temps et qui constituent ma voiturographie ! Pour vous dire, ma première voiture était une petite Nash Metropolitan 59, la première véritable sous-compacte américaine élaborée sur une mécanique anglaise. J’ai aussi eu ma première japonaise, une Datsun, dès 1965, ce qui trahi l’âge de celui qui vous raconte. Cependant, j’ai été gâté comme chroniqueur automobile en assistant à des centaines de lancement de véhicules et en essayant des milliers de voitures pendant les trente et quelques dernières années. Non, une vieille voiture pour moi, c’est un véhicule qui a déjà plus de cinq années d’expérience mais qui a encore des services à rendre. Le genre de véhicule qui était bien né

«

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L’âge moyen du parc automobile frise les 10 ans en Amérique du Nord et le déboursé annuel moyen pour l’entretien d’un véhicule est encore sous les mille huards.

au point de vue mécanique quand il est sorti de la chaîne de montage, qui a roulé au moins un sinon deux tours de compteur et qui a été mis au rancart en retour d’une automobile plus récente, plus clinquante et… le versement mensuel qui l’accompagne ! Chez nous, comme on dit, on jette trop souvent nos choux gras. Toutefois, il faut d’un peu de flair pour 30

dénicher la bonne vieille bagnole. Il faut considérer la fiabilité à long terme du groupe propulseur et savoir reconnaître une mécanique encore en bon ordre. Ce qui m’emmène à élaborer au sujet de l’entretien. N’importe quel véhicule de plus de trois ans et identifié usagé comme tel sur le marché automobile est un candidat potentiel à une seconde vie s’il a été bien entretenu. Au point de prolonger facilement sa vie utile… d’une bonne dizaine d’années ! Une décennie où il faudra une ou deux révisions des freins, un changement de courroie, une mise au point. Un peu d’investissement au lieu d’un paiement bihebdomadaire pour une location. L’âge moyen du parc automobile frise les 10 ans en Amérique du Nord et le déboursé annuel moyen pour l’entretien d’un véhicule est encore sous les mille huards. Faites le calcul, c’est un déboursé en moyenne sous la centaine de dollars par mois. Il suffit de visiter un atelier de réparations pour rencontrer de ces propriétaires heureux de leur véhicule qui roule sans la moindre anicroche malgré ses huit ou neuf ans de route. Évidemment, l’esthétique a pris quelques rides et le design

L’automobile / décembre 2015

accuse une ou deux générations de retard, mais la caisse est solide, tous les éléments fonctionnent et on n’hésiterait même pas à parcourir de longues distances. Je vous épargnerai la nomenclature de ces bagnoles que j’ai eues au cours des ans, des prix parfois ridicules pour les obtenir et de leur longévité. Et malgré tous ces

déplacements, je me souviens d’une seule fois où je suis demeuré en panne, quand une batterie avait rendu l’âme. Il reste aux ateliers, aviseurs et techniciens à convaincre le consommateur du bienfait de garder son véhicule aussi longtemps en lui témoignant un peu plus d’affection. Il faut être préoccupé par cette façon de faire des automobilistes qui sautent les vidanges d’huile, les permutations de pneus et les entretiens programmés par le manufacturier pendant les trois ans de location, sous prétexte qu’ils vont de toute façon remettre le véhicule au terme du contrat et recommencer la même ritournelle pour un autre cycle. Et prendre soin de ce type de consommateurs qui adoptent un atelier et lui laissent le soin de programmer ses visites dans le but de garder le même véhicule en bon état en tout temps, à un coût défiant tout achat ou location. À chaque année, les sondages nous apprennent que les automobilistes laissent en plan pour des milliards de dollars en réparations non effectuées pendant que les statistiques de ventes de véhicules neufs augmentent régulièrement, si on fait exception du creux de vague de la récession de 2009. Il reste à l’industrie du marché secondaire à se relever les manches et organiser une contre offensive afin de protéger le pactole acquis au cours des dernières décennies. Il y a définitivement une légion de consommateurs sur nos routes qui ne demandent pas mieux que de conserver leur véhicule en bon état pendant de nombreuses années. o

Michel Poirier-Defoy M Rédacteur sénior mpoirierdefoy@lautomobile.ca m

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