5 minute read

iv) Investisseur(-euse)s

iv) Investisseur(-euse)s

« Le capital-investissement contribue à l’accroissement des inégalités parce que, souvent, les emplois sont perdus ou délocalisés et les éventuels gains économiques sont distribués de manière disproportionnée aux gestionnaires de fonds et aux investisseur(-euse)s – pas aux travailleur(-euse)s. » – Bill Young, fondateur et président de Social Capital Partnerss

Advertisement

Une proportion importante de participant-es à l’enquête affirme qu’il est crucial que les investisseur(-euse)s s’impliquent sérieusement afin que les chef-fes d’entreprise puissent transformer leurs entreprises en organisations orientées vers une finalité, car ceux et celles qui investissent dans les entreprises et qui fournissent en fin de compte des capitaux aux marchés sont sans aucun doute en position de force pour influencer le comportement collectif des entreprises. Bon nombre de participant-es à l’enquête sont sceptiques quant à l’idée que les investisseur(-euse)s utilisent leur position de privilège pour exercer une influence positive sur des questions sociétales. En prenant l’exemple des fonds de pension, Bill Young, fondateur et président de Social Capital Partners, explique : « Les fonds de pension considèrent que leur rôle consiste à obtenir EN PROFONDEUR : La pression des client-es

Une analyse en profondeur démontre clairement que les « employé-es » sont perçu-es comme étant ceux et celles qui exercent le plus de pression sur les chef-fes d’entreprise pour qu’ils/elles s’engagent à l’égard d’enjeux sociétaux. Comme illustré (figure 9 au-dessus), 70 % des participant-es à l’enquête mentionnent les « employé-es » et 55 %, les « client-es ».

Une comparaison entre les groupes des chef-fes d’entreprise et des accélérateur(-trice)s (voir image ci-dessous) révèle que la fréquence à laquelle ils/elles mentionnent le terme « employé-es » est statistiquement comparable (68 % et 73 %, respectivement), alors que la fréquence de mention du terme « client-es » dans le groupe des chef-fes d’entreprise est inférieure de 22 points de pourcentage à celle dans le groupe des accélérateur(-trice)s (47 % et 69 %, respectivement).

De plus, il semblerait que le groupe des accélérateur(-trice)s surestime légèrement le nombre de parties intéressées faisant pression sur les chef-fes d’entreprise. Le pourcentage de chaque groupe répondant « Toutes ces réponses » indique que les accélérateur(-trice)s seraient plus nombreux(-ses) que les chef-fes d’entreprise à croire que ces dernier(-ière)s sont soumis-es à la pression de toutes les parties intéressées (42 % des accélérateur(-trice)s répondent « Toutes ces réponses », contre 26 % des chef-fes d’entreprise).

Par ailleurs, en extrayant la catégorie « Toutes ces réponses », le pourcentage du groupe des chef-fes d’entreprise qui mentionne les « client-es » diminue considérablement, alors que le pourcentage de ceux et celles mentionnant explicitement les « employé-es » demeure élevé. Selon les chef-fes d’entreprise, les employé-es exercent une pression beaucoup plus forte que toute autre partie prenante : une proportion notable de 42 % d’entre eux/elles (soit le pourcentage le plus élevé de l’un ou l’autre des groupes) mentionne explicitement les « employé-es ».

Un fait pourrait étonner ceux et celles qui surveillent les médias sociaux et qui y voient souvent des client-es faire pression pour que les entreprises aient une finalité : selon le groupe des chef-fes d’entreprise, toutes les entreprises ne ressentent pas la pression de leurs « client-es ». Le pourcentage de chef-fes d’entreprise citant explicitement les « client-es » (21 %) est deux fois inférieur à celui mentionnant les « employé-es » (42 %).

le meilleur rendement possible pour leurs bénéficiaires et estiment probablement qu’ils n’ont aucune responsabilité quant à leur rôle indirect dans l’impact potentiel du capital-investissement sur notre inégalité croissante. »

De fait, à en juger par les réponses des participant-es à l’enquête, il ne semble pas que les investisseur(-euse)s exercent autant de pression qu’ils et elles le pourraient sur les chef-fes d’entreprise pour qu’ils et elles renforcent leur engagement à l’égard des défis sociétaux. En fait, si l’on extrait la réponse « Toutes ces réponses », seul-es 16 % des chef-fes d’entreprise et 4 % des accélérateur(-trice)s mentionnent explicitement les « investisseur(-euse)s » comme étant l’une des parties intéressées qui fait pression pour que les entreprises s’engagent davantage par rapport aux enjeux sociétaux (voir l’encadré ci-dessus : « EN PROFONDEUR : La pression des client-es »).

Certain-es participant-es à l’enquête déplorent que les investisseur(-euse)s fassent pression pour obtenir des taux de croissance à court terme plutôt que des performances à long terme ou un intérêt sociétal plus large. Un-e chef-fe d’entreprise interrogé-e commente sans ambages : « Tou-te-s les investisseur(-euse)s disent qu’ils et elles sont des investisseur(-euse)s à long terme, mais ils/elles ne le sont pas. »

Plusieurs participant-es à l’enquête affirment que les investisseur(-euse)s doivent exercer davantage de pression si l’on veut que le capitalisme se modernise pour inclure des considérations relatives à l’impact sociétal au même titre que la croissance et la rentabilité. Tamara Vrooman, qui louange la façon dont les employé-es exercent le bon type de pression, déclare que les investisseur(-euse)s et les actionnaires n’en font pas assez à cet égard et qu’ils/elles sont essentiellement « la plus grosse coque à casser ».

Toutefois, d’aucun-es estiment que les investisseur(-euse)s commencent à exercer une pression supplémentaire sur les entreprises pour qu’elles soient plus motivées et répondent aux préoccupations sociétales. Par exemple, les investisseur(-euse)s font de plus en plus pression sur les entreprises pour qu’elles rendent davantage de comptes sur les mesures environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Un-e chef-fe d’entreprise interrogé-e affirme : « Les attentes des investisseur(-euse)s évoluent. La communauté des investisseur(-euse)s ne se contente plus de s’intéresser aux rapports financiers des entreprises, elle veut aussi vraiment comprendre ce que fait une entreprise dans les domaines environnemental, social et de la gouvernance. »

Michael Sabia, qui a été chef de la direction de la CDPQ, postule que les entreprises subiront davantage de pressions pour divulguer leur empreinte carbone en raison de nouvelles réglementations ou d’investisseur(-euse)s qui s’unissent pour l’exiger.

Par ailleurs, le nombre d’investisseur(-euse)s institutionnel-les qui se sont engagé-es à réduire ou à éliminer les investissements dans les combustibles fossiles de leurs portefeuilles a considérablement augmenté au cours des dernières années.8 Marc-André Blanchard prévoit que, d’ici une dizaine d’années, l’investissement à impact n’existera plus car chaque investissement devra démontrer son impact.

This article is from: