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DESIGN

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ART / EXPO

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VIU X DANITSA

par MINA SIDI ALI

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L’esthétique avant-garde et la forme intemporelle des lunettes VIU rencontrent le style unique et farouche de la chanteuse suisse Danista pour une collection capsule explosive. L'édition limitée de lunettes de soleil griffée THE DANITSA dévoile deux modèles de couleurs qui seront disponibles à 50 pièces par couleur. Inspiré par le passé cosmopolite de DANITSA et sa cascade de références culturelles, son énergie solaire et son charisme, le design des lunettes de soleil incarne son univers créatif et célèbre les femmes fortes du monde entier. Coup d'œil.

Danitsa portant sa paire de lunettes VIU

© VIU X DANITSA Chez Go Out!, on avait eu la chance d’avoir eu la rayonnante chanteuse Danitsa en concert pour un de nos vernissages il y a quelques années de cela. Shanna à la ville s’élançait avec émoi mais déjà déployait son talent à haut pouvoir énergétique en nous en mettant plein la vue. Depuis, sa carrière a décollé avec brio ! Ce mois-ci, on la retrouve tout feu tout flamme, distillant son style créatif auprès de VIU, le label suisse qui fait la part belle aux lunettes. Le modèle né de cette collection capsule ? THE DANITSA. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

La paire de lunettes solaire dévoile une monture aux lignes audacieuses au design anguleux, fabriquée à la main en Italie à partir du meilleur acétate de qualité supérieure. Elle qui se décline en deux coloris allie naturellement un design suisse clair et la promesse de VIU de n'utiliser que les meilleurs matériaux avec le caractère puissant et la vision créative de DANITSA. Fabrice Aeberhard, directeur de la création de VIU, revient sur cette collaboration : « Danitsa a une forte personnalité. C’est une artiste inspirante et novatrice dotée d’une grande puissance créative, avec laquelle il est fantastique de travailler. Nous voulions créer une monture qui ait une âme, qui soit à la fois avant-gardiste, ludique et qui diffuse de bonnes ondes quand on la porte. » Danitsa partage son enthousiasme : « Ces lunettes ont été conçues pendant ma dernière tournée et depuis, je ne les lâche plus. Simples et élégantes, elles m’accompagnent à chaque moment. »

VIU X DANITSA est une édition exclusive et limitée à cinquante paires par couleur. THE DANITSA sera disponible à partir du 3 juin dans certaines boutiques VIU en Suisse (Genève, Lausanne, Zurich Grüngasse) et sur shopviu.com.

CÉLÉBRATION SANS TABOU

par AURORE DE GRANIER

© Rachel Saunders Ceramic

Le corps de la femme s’affiche aujourd’hui partout. En boucles d’oreille, en imprimé, sur les vêtements, sur les abats-jours des lampes, il se fait bougie, vase, tasse, semblant ne connaître aucune limite aux médiums auxquels ses formes peuvent s’appliquer. Célébré en étant mis en scène, il s’affiche sous toutes ses formes et ses contrastes. Pulpeux, mince, aux couleurs variées, il inclut la femme dans son ensemble et s’expose sans honte aucune. Nous repensons alors aux nus de Jean-Baptise Ingres, aux corps sculptés par MichelAnge, mais aujourd’hui cet affichage du corps féminin porte-t-il les mêmes valeurs ? Les mêmes idées ? Le corps de la femme est-il réellement célébré, ou encore une fois utilisé ? Tandis que la décoration d’intérieur et le design d’objets prennent des formes féminines des questions surgissent, tout particulièrement à une époque où féminisme affiché et réalité d’un sexisme encore trop présent cohabitent tant bien que mal. Mais en mettre plein les yeux aux détracteurs de ces formes et attributs des plus naturels n’est-ce pas la solution pour enfin le célébrer sans gêne ?

DESIGN SANS ÉQUIVOQUE Il s’affiche partout et sans tabou. Les formes féminines sont devenues partie intégrante de notre lexique visuel dans le domaine de la mode, de l’art, et de la décoration. S’affichant dans toutes ses courbes et volutes sur les vêtements, s’admirant posé sur une console, se faisant récipient, moulé de cire ou de terre, il a envahi notre espace et s’impose. Après des années passées à le cacher, à en censurer les moindres détails, la société semble enfin prête à accepter le corps féminin dans son ensemble. Bien loin de la mise en valeur du corps humain comme en témoigne l’Histoire de l’Art aux mille et unes peintures et sculptures de nu-e-s, les dernières décennies ont au contraire été étriquées entre désir de libération des femmes et jugement négatif d’une société résolument patriarcale. Mais une nouvelle vague semble déferler sur notre mentalité, et aujourd’hui plus personne ne paraît surpris de voir un vase aux courbes féminines, un imprimé où poitrine et fesses pulpeuses s’affichent sans tabous. La céramiste Rachel Saunders faisait le buzz il y a quelques mois, quand elle sortait « The Woman Vase », représentant un buste de femme, loin des clichés du corps parfait, plus proche de la réalité anatomique de chacune. Pas d’idéal au menu, mais une mise en valeur de sa vérité, qui n’est pas sans nous rappeler les peintures de la Renaissance où loin de se conformer aux normes actuelles, le corps féminin s’affiche dans sa vérité la plus pure.

©Anissa Kermiche Cette exposition du corps féminin à travers le design et les objets du quotidien est une victoire qui doit alors se savourer. Les vases de la créatrice Anissa Kermiche, ou les papiers peints de la Maison C sur lesquels les femmes nues s’affichent sans retenue se sont lentement mais sûrement implantés dans notre culture design d’aujourd’hui, et ne semblent pas prêts d’en disparaître. Poitrine, postérieur, rien n’est caché, et être choqué en apercevant une tasse agrémentée de seins dans le placard de la cuisine de vos amis n’est plus d’actualité. Libérées, mais encore entravées par la société, les courbes féminines s’affirment dans nos intérieurs, et nous n’avons qu’une seule envie, crier « oh joie ! » devant tant d’ouverture d’esprit.

RÉBELLION VISUELLE Mais une question pointe tout de même sous toute cette positivité. À travers ce processus de revalorisation et d’acceptation devenu de plus en nécessaire dans une société où le corps féminin est encore trop souvent dénigré, l’objectification n’est-elle pas un risque ? Critiqué pour ses formes, et devant se confronter aux idéaux impossibles à atteindre construits par des décennies de patriarcat, s’il s’affiche aujourd’hui dans nos intérieurs il devient malgré lui objet. D’un point de vue tout à fait pratique, il en est même définitivement un. Dans le domaine de la céramique il se fait récipient de nos cafés et de nos bouquets de fleurs, visant à montrer le corps de la femme tel qu’il est, dans sa réalité la plus pure. Une banalité ainsi dire. Mais ne devons-nous pas passer par là dans une société qui cri au scandale « couvrez ce sein, que je ne saurais voir » à chaque œuvre d’art contemporain, devant chaque film, chaque clip vidéo et autres créations de la pop culture ? L’art se fait encore une fois lieu et place de la rébellion face à une société qui oppresse encore la femme tandis qu’elle prône sa modernité dans une hypocrisie du plus mauvais goût. Alors oui, peut-être ce corps se fait il objet du quotidien, peut-être est-il en train de devenir trop familier, non pas célébré dans l’intimité, mais aux yeux de tous. Ces designs en choqueront aussi certains, horrifiés devant une tasse arborant deux seins, mais peut-être faut-il que l’art et le design nous en mettent plein les yeux pour enfin faire tomber ce tabou. Car après tout, le corps de la femme a inspiré des générations d’artistes, et il est peut-être temps de le célébrer comme il le mérite dans cette société qui promet de tout accepter.

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