L’histoire de l’Olympique de Marseille

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Sommaire

p.

Introduction

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Les galactiques, version 1900...

11

Torride love story

17

Autour du ring ? Le désert...

27

Un billet de banque au galop

32

Chaud et froid, vert et rouge de... colère 39 Les « minots » jouent aux grands

44

Stars, strass et stress

49

Pétard mouillé

68

L’OM gagne au loto

77

Des tongs au FBI

87

Que fait la « Bonne Mère » ?

96

« Avé l’assent »

105

Annexes

113


Les galactiques, version 1900...

Flash-back sur l’année 1899. Les dirigeants du Football-Club de Marseille se réunissent rue de la Tour. De la fusion avec le club d’escrime, « l’Épée », naît le club omnisports baptisé Olympique de Marseille (vingt-sept ans après la naissance du Havre AC, premier club français) dont la couleur blanche va devenir célèbre. Parmi ses fondateurs, figurent de nombreuses personnalités issues de la bourgeoisie marseillaise et admirateurs du Baron Pierre de Coubertin. Vous vous souvenez ? Celui qui a repris la fameuse phrase d’un évêque : « L’important dans la vie ce n’est point le triomphe, mais le combat, l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu. » Renault Dufaure de Montmirail, Arnaud Bideleux, Marino Dallaporta et Gabriel Dard sont les premiers dirigeants de l’OM. Le football, à cette époque, n’est pas vraiment le sport-roi. Tous les regards sont plutôt tournés vers le rugby.


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L’histoire de l’Olympique de Marseille

D’ailleurs, au niveau national, l’USFSA, l’Union des Sociétés Françaises des Sports Athlétiques qui contrôle tous les sports, se concentre sur le développement du ballon ovale. Il faut attendre 1902 pour que le football soit réellement pratiqué grâce à l’impulsion d’Anglais et d’Allemands. Outre le gain du modeste championnat du Littoral en 1904, puis de plusieurs autres éditions de cette épreuve les années suivantes, l’OM progresse doucement, mais sûrement pour devenir la structure sportive phare de la région. Et ce, en dépit d’échecs successifs en demi-finale du championnat de France. Un événement va cependant accélérer les choses. En 1909, le stade Helvétique, fondé par la colonie suisse de Marseille, est désireux de se doter d’une grande équipe de foot. Ses propriétaires – des négociants ô combien riches – enrôlent les meilleurs joueurs des clubs suisses. Leur politique ambitieuse est une révolution face à la frilosité de l’époque en la matière. Dès lors, le stade Helvétique remporte le championnat en 1910 et renvoie l’Olympique de Marseille à ses chères études, l’obligeant à former des espoirs régionaux


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pour survivre dans l’univers impitoyable du football national. Une rivalité est née. Elle va motiver comme jamais l’OM à devenir un grand. La Première Guerre mondiale va, hélas, provoquer une inévitable pause quant aux ambitions des uns et des autres. Le championnat est suspendu, les esprits tournés ailleurs. La compétition reprend finalement en 1917 sans le rival suisse, le stade Helvétique n’ayant pas survécu à cette terrible période. 1917, c’est également la date de création d’une épreuve où l’OM (qui ne le sait pas encore !) écrira de très belles pages à l’avenir : la Coupe de France. Quoi qu’il en soit, en début de saison, les Olympiens sont motivés comme jamais. Ils veulent réussir leur retour et ne passent pas loin de l’exploit : après un bon parcours, ils s’inclinent en finale du championnat de France USFSA contre le Havre Athletic Club, le doyen des clubs français qui compte huit Britanniques expérimentés dans ses rangs (4-1). Le monde du football évolue. L’USFSA cède


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Enzo Francescoli, l’Uruguayen aux pieds d’or. Un immense talent souvent contrarié par des blessures.


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la place à la fameuse FFF, la Fédération Française de Football créée en 1919. Un an plus tard, la Ligue du Sud-Est, présidée par Félix Abelly, voit le jour à Marseille. La volonté générale de celle-ci est maintenant d’organiser un vrai championnat qui durera une saison, à l’image du format que nous connaissons aujourd’hui. Nîmes, Cannes, Montpellier et Sète s’y distinguent. Les Sétois sont d’ailleurs les ogres de la compétition jusqu’en 1926. Pas de quoi cependant affoler l’OM tourné, d’ores et déjà, vers un destin national et qui, à partir des années vingt, n’hésite pas à recruter des « stars ». Notamment des joueurs de Paris comme Jean Boyer (dit parfois le « démolisseur de surface») et Édouard Crut, un as des coups francs. La saison 1923-1924 donne raison aux dirigeants puisque les Méditerranéens remportent la Coupe de France face à Sète, leur meilleur ennemi « local » (3-2, après prolongations). C’est la première fois qu’un club provincial remporte ce trophée et se fait remettre la Coupe par le président de la République, Gaston Doumergue, en chair et en os ! L’OM remet ça en 1926 et 1927 contre


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Valentigney (4-1) et face à Quevilly (3-0). Des exploits qui suscitent l’enthousiasme des supporters, ceux-ci n’hésitant pas à venir, nombreux, fêter les vainqueurs de retour dans les Bouches-du-Rhône. Tournée générale de pastis pour tout le monde ! Le vice-président du club, d’origine oranaise, Charles Elkabbach, donne une nouvelle orientation au recrutement tourné vers l’Afrique. Charles Allé, l’ancien portier du Gallia-Club d’Oran, va ainsi garder les cages olympiennes pendant dix ans. José « Pépito » Alcazar, venu tout droit du championnat d’Afrique du Nord (le Club Athlétique Liberté d’Oran) fait également les beaux jours de Marseille à l’image de ses trois buts en dix minutes lors d’un match amical face au Comté de Middlesex. Alcazar et Allé sont peut-être les premiers « galactiques » de l’époque, version marseillaises ! Ce choix de joueurs s’avère en tout cas efficace. Les défenses adverses tremblent. En 1929, l’OM devient logiquement champion de France amateurs en s’imposant devant le Club Français. Un titre qui en appelle d’autres.


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