Sommaire
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Introduction
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Pschitt ! Et pas encore d’étincelles
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Champagne à Lyon : Nestor offre sa coupe
20
De Gaulle les a compris
29
Les pieds dans le tapis allemand
36
Camarades footeux, c’est la grève !
44
Déconfiture générale ou marmelade très amère
52
Tintin et le Lutin magique
60
Coupe-coupe rhônalpin et salsa sans fin
69
La cacahuète qui met en appétit
75
X-files ? Non, juste un extraterrestre !
81
Quatre, cinq, six, sept !
95
Valse vieillissante contre rock rebelle ! 112 Annexes
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Pschitt ! Et pas encore d’étincelles
Avant que Lisandro, Bastos, Juninho, Benzema, Gava et autres Anderson ne fassent bouger leurs mollets affûtés sur la pelouse du stade de Gerland, de l’eau a coulé sous les ponts entre Saône et Rhône. Et pas qu’un peu. Remontons donc tranquillement le temps jusqu’en 1917. À cette époque, le football ne déchaîne pas vraiment les passions à Lyon. Il regroupe tout juste une centaine de personnes disséminées dans quatre clubs différents : Le Lyon Olympique Universitaire (LOU), l’Association Sportive Lyonnaise (ASL), le CS Terreaux (comme le quartier du centre de Lyon) et le Football-Club de Lyon (FCL). Pour le moment, tout ce joli monde est amateur. Le championnat de France n’existe pas sous sa forme actuelle. Les compétitions sont régionales. Seule la Coupe de France dépasse les frontières locales, mais elle n’est pas
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L’histoire de l’Olympique Lyonnais
Avec soixante-six matches et trois buts, l’international Manuel Amoros a laissé de bons souvenirs à Lyon.
Pschitt ! Et pas encore d’étincelles 15
Les derbies face l’AS Saint-Étienne ont toujours été très engagés. Un bonheur pour les photographes.
16 L’histoire de l’Olympique Lyonnais
encore franchement très développée avec ses quarante-huit inscrits finalement bien esseulés au milieu de l’îlot désert d’une grande compétition en devenir. Pas grave. En 1917-1918, le FC Lyon après avoir défait l’ASL, Marseille et les Parisiens, accède à la finale. Mais la dernière marche est glissante pour les Rhodaniens qui s’inclinent devant l’Olympique de Pantin le 5 mai 1918 (3-0). Les quatre clubs du Rhône poursuivent leur chemin pendant une dizaine d’années tandis que d’autres commencent à se tourner vers le séduisant professionnalisme. Tout paraît basculer en 1933 quand Jean Mazier, président du Football-Club de Lyon se décide à franchir le pas d’un monde pros où le « bling-bling » n’est pas encore théorisé. Mais son initiative fait « pschitt », personne n’étant vraiment emballé tant du côté des élus que de celui des membres du club. Pas découragé pour autant, l’homme tente sa chance avec l’AS Villeurbanne. Nouvel échec. Il remet ça avec le Lyon Olympique de Villeurbanne en 1935-1936. Badaboum encore une fois ! Jean Mazier en
Pschitt ! Et pas encore d’étincelles 17
a ras la casquette : il abandonne sa tentative d’instaurer un club professionnel dans le département. La Seconde Guerre mondiale éclate. Le LOU domine maintenant le football lyonnais avec notamment un titre de champion de France de la zone Sud en 1945. Amateurs et pros cohabitent au sein de cette structure omnisports. C’est à partir d’elle d’ailleurs que quelques personnalités volontaristes permettent à l’Olympique Lyonnais de naître en 1950. Le président Armand Groslevin conserve l’ancien entraîneur du LOU, Oscar Heisserer (un ancien international) ainsi que quelques joueurs. La recette fonctionne : les Olympiens sont champions de France de Division 2 à l’issue de la saison 1950-1951. Ils obtiennent leur billet pour l’élite face à Monaco (3-0) dans une ambiance de feu au stade de Gerland. Le retour sur terre ne tarde pas : l’année suivante, l’OL ne parvient pas se maintenir et retombe en Division 2. Tout est à refaire. Les saisons à venir sont l’occasion pour le
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Manuel Amoros a quitté le club en 1995. Sa carrière approchait de la fin en tant que joueur pro.
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club de grandir et de préparer l’avenir. Dix joueurs s’en vont tandis que les plus jeunes fourbissent leurs armes et mûrissent doucement, mais sûrement sous les ordres d’Oscar Heisserer. En 1953-1954, en dépit de nombreuses blessures, la mission est réussie grâce à un effectif expérimenté. Lyon retrouve la Division 1 et décroche, au passage, le titre de champion de Division 2. L’entraîneur est remplacé l’hiver d’après. Julien Darui donne l’occasion aux jeunes talents prometteurs (Jean Djorkaeff notamment) d’obtenir une douzième place de Division 1 en 1955. Lucien Troupel prend ensuite la relève sur le banc. Les Rhodaniens ne déméritent pas. Ils sont bien installés en milieu de tableau, mais ne font pas trop d’étincelles (hormis en Coupe de France notamment face à Nice). L’époque est marquée par le règne de Reims sur le plan national. Lyon est encore en chantier. Les travaux vont durer un petit moment.