L’histoire du FC Girondins de Bordeaux

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Sommaire

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Introduction

7

Une coupe, puis la guerre…

11

Champions d’accord, mais pros du yoyo d’abord

18

L’ancêtre de Guy Roux voit des canaris s’envoler!

24

Aimé Jacquet muscle son jeu

35

Tout va bien jusqu’à l’explosion

45

Zidane : de la minerve au lob magique

57

Tempête sous un crâne à casquette

69

Le renard des surfaces est gentil, mais gourmand

75

Régime minceur pour résultats… light

84

Parties génitales et Coupe de la Ligue

91

Kaka ou Gourcuff ?

101

Annexes

111


Une coupe, puis la guerre…

En ce 1er octobre 1881, Bordeaux n’est pas encore féru de ballon rond, mais plutôt de course à pied, de natation et d’autres activités physiques individuelles au sein de la Société de tir et de gymnastique. Les « Girondins omnisports » viennent d’être créés dans le quartier des Capucins. Ce sont des prémices, seulement des prémices… Car il faut attendre encore une quarantaine d’années pour que la section football de ce club soit enfin développée et prenne ses couleurs traditionnelles (bleu marine et blanc) grâce à l’union avec l’« Argus Sport ». Désormais appelée « Girondins Guyenne Sports », la structure omnisports commence fort mal son histoire footballistique avec une sévère défaite de 12 à 0 lors de son premier match officiel. Les Aquitains s’en remettront, c’est sûr. La preuve : après une nouvelle fusion, cette fois avec le Bordeaux FC, le club devient officiellement les


12 L’histoire du FC Girondins de Bordeaux

Girondins de Bordeaux Football Club en 1936. Ni une, ni deux, les footballeurs attaquent pied au plancher et obtiennent leur premier titre national de champion de France amateur en 1937. Quelques semaines plus tard, ils sont autorisés à rejoindre le circuit professionnel. Les voilà désormais en Division 2. Dès lors, la région va très rapidement s’amouracher du football. D’autant plus que Bordeaux accueille des matches de la Coupe du monde 1938 dans un stade du Parc Lescure tout beau, tout neuf. L’enceinte « new look » est inaugurée le 12 juin 1938. Elle a la particularité d’avoir littéralement zappé les piliers de soutien de sa toiture. Les trente milles spectateurs ont une vue directe sur le terrain dans des conditions optimales. Et ils sont particulièrement gâtés avec notamment le buteur brésilien Léonidas qui fait le show lors de cette compétition remportée par l’Italie (4-2 aux dépens de la Hongrie). Seulement voilà… passer du top niveau


Une coupe, puis la guerre… 13

international à la Division 2 française a de quoi calmer les ardeurs même des plus motivés. Surtout que la Deuxième Guerre mondiale éclate et qu’elle redistribue toutes les cartes d’un championnat réparti en trois zones géographiques. Les Girondins appartiennent d’abord au secteur Sud-Ouest où ils excellent avant d’intégrer le Nord. Les meilleurs éléments ont été mobilisés dès le début du conflit, d’autres sont prisonniers ou réfugiés en Afrique du Nord. Pas facile dans ces conditions de briller. Le club a cependant des ressources : en finale de la Coupe de France à Saint-Ouen, le 25 mai 1941, il gagne son premier trophée devant les Lillois du quartier de Fives. Le héros du jour se nomme Urtizbera. Ses deux buts offrent à l’Aquitaine un joli ballon d’oxygène, dans une période où les raisons de se réjouir un tout petit peu demeurent rarissimes. Les années suivantes se révèlent beaucoup moins fructueuses. Les coaches se succèdent après le départ de Benito Diaz. D’abord le Hongrois Stern peu en réussite, puis le buteur Urtizbera qui devient entraîneur-joueur. C’est


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Yannick Stopyra a fait une seule saison à Bordeaux où il n’a pas confirmé ses exploits avec l’équipe de France.


Bernard Lacombe a remportĂŠ trois titres de champion de France et deux Coupes de France avec le maillot au scapulaire blanc.

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16 L’histoire du FC Girondins de Bordeaux

sous son « règne » que les Bordelais parviennent à se qualifier pour la finale de la Coupe de France, version 1943. Le 9 mai, ils affrontent Marseille quintuple lauréat de cette compétition. Les deux équipes se séparent sur un match nul marqué par quelques incidents de jeu (2-2, buts de Patrone et Persillon). Une revanche est donc programmée quinze jours plus tard au Parc des Princes. Mais les Marseillais ont une idée en tête beaucoup moins sportive. Ils portent réclamation auprès de la Fédération prétendant que Nemeur n’était pas qualifié pour disputer la partie. Une requête étonnante dans la mesure où ce joueur avait déjà disputé vingt-neuf matches avec Bordeaux. Contre toute attente, les autorités déclarent l’OM vainqueur sur tapis vert. Colère tous azimuts en Aquitaine. La décision passe mal. Cet énorme scandale marque sans doute le début de la rivalité entre ces deux clubs. Car les conflits rocambolesques et médiatiques, à l’avenir, ne manqueront pas. Le retour à la réalité de la guerre est tragique. Quelques jours seulement après la


Une coupe, puis la guerre… 17

décision contestée de la Fédération, des aviateurs américains ratent leur cible et provoquent la mort de dizaines de personnes à Bordeaux. Ils visaient une base sous-marine. Alors que les décombres sont fumants, que les cadavres ne sont pas encore tous identifiés, le commissaire général aux sports annonce que la finale sera rejouée le 22 mai. Pas vraiment dans le coup, perturbés et choqués par cette succession d’événements dramatiques, les Aquitains s’inclinent lourdement (4-0).


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