Plaidoyer 2024

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LE MOUVEMENT

Plaidoyer 2024


Sommaire Introduction.........................................................................3 Lexique des Guides..............................................................4 Endroits de camp en quantité et de qualité.............................5 Meilleures infrastructures et locaux.......................................9 Meilleure gestion et refinancement du secteur jeunesse.......13 Harmonisation des calendriers scolaires...............................17 Collaboration avec le pouvoir politique local.........................21 Soutien à la transition écologique........................................25 Valorisation du volontariat chez les jeunes...........................31 Bienêtre des jeunes............................................................35 Réflexion sur l’inclusivité....................................................39 Conclusion....................................................................43 Notes de fin........................................................................46 Bibliographie...............................................................47 Photo de couverture : 1re LO - Hannut Photo pages 2 et 3 : 31e NaN - Gembloux Photo 4e de couverture : 25e BNO - Anderlecht


Introduction Les Guides, c’est un mouvement de jeunesse qui offre aux jeunes de tous âges une pause authentique, ancrée dans le réel, une fenêtre sur la vie : la vie en vrai. Un espace ouvert pour apprendre en s’amusant, pour se débrouiller à la campagne comme à la ville ; une respiration active où tous les sens sont en éveil, où les émotions se vivent à fond et les amitiés se créent pour longtemps. Notre Mouvement développe la confiance, l’ouverture aux autres et encourage chaque Guide à s’investir par des actions simples et en phase avec son âge, pour apprendre à partager, être écoactif, responsable et loyal, et ce, au sein de son groupe, son quartier, sa commune et, en point de mire, au sein de la société. À la veille des élections – fédérales, régionales, communales et européennes – de 2024, il nous a semblé important de partager avec vous ce plaidoyer. Nous sommes convaincus que celui-ci vous permettra de mieux comprendre les enjeux et les attentes des Guides pour les années futures. Il est certain qu’un travail commun entre les politiques et notre Mouvement fera en sorte de créer une meilleure société, plus respectueuse, plus juste et plus équitable pour l’ensemble des enfants et des jeunes. Il est à noter que ce plaidoyer a été créé grâce à l’ensemble de nos membres. En effet, c’est par leurs retours et en prenant en compte leurs besoins que nous avons pu le rédiger. Cela montre, encore une fois, l’importance que nous apportons à la parole de nos jeunes. Nous sommes certains de la nécessité de créer un monde plus juste pour les jeunes d’aujourd’hui et de demain. C’est la raison pour laquelle nous vous transmettons ces revendications. Nous restons, également, à votre disposition pour toute rencontre.

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Thaïs Dewulf Présidente Fédérale

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Lexique des Guides Animateur : jeune encadrant des Guides de 16 ans et plus qui anime un Groupe bénévolement. Animé : personne (jeune de 5 à 17 ans ou de 17 ans ou plus) qui bénéficie de l’animation. Branche : une Branche correspond à un Groupe d’une tranche d’âge. Il existe cinq Branches chez les Guides : • Branche Nuton : Animés de 5 à 7 ans ; • Branche Lutin : Animés de 7 à 11 ans ; • Branche Aventure : Animés de 11 à 15 ans ; • Branche Horizon : Animés de 15 à 17 ans ; • Branche Route : Animés de 17 ans et plus. Cellule de Crise : ensemble de bénévoles et de permanents qui se relayent nuits et jours pendant toute l’année et la période des camps. Ils unissent leurs forces pour soutenir au mieux les membres face à une situation qui les dépasse. Chef d’Unité (CU) : personne responsable au sein du Staff d’Unité, qui coordonne l’Unité et notamment les différents Staffs de Groupe. Conseil d’Unité : rendez-vous de tous les Animateurs de l’Unité et du Staff d’Unité. En Conseil d’Unité, des décisions sont prises sur tout ce qui concerne la vie courante de l’Unité (organisation d’activités, choix de nouveaux Staffs, pédagogie, etc.).

Groupe : ensemble des jeunes, d’une tranche d’âge déterminée, qui vivent le Guidisme sous la responsabilité d’un Staff. Groupe en inclusion : Groupe qui a comme projet d’accueillir un ou plusieurs Animé(s) en situation de handicap, dans la Branche concernée. Ce projet peut être éphémère ou pérenne en fonction des demandes et des objectifs du Groupe. Groupe en spécialisation : Groupe qui accueille exclusivement des Animés en situation de handicap et n’est pas rattaché à une Branche. Le Groupe choisit les éléments pédagogiques des différentes Branches qui s’adaptent aux membres du Groupe. Le projet est inscrit dans le temps et définit le Groupe. Monsieur et Madame Camp : personnes-relais qui facilitent les contacts entre les Groupes et les autorités locales, les commerces et habitants de la commune durant les camps. Patrouille : équipe de vie de 6 à 8 personnes chez les Aventures, créée et réunie dès la rentrée pour une année entière au minimum. Sizaine : équipe de vie d’environ 6 personnes chez les Lutins, créée et réunie dès la rentrée pour une année entière au minimum. Staff : équipe d’Animateurs en charge d’un Groupe. Unité : groupe local faisant vivre le Guidisme dans un quartier ou dans une localité.

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Endroits de camp en quantité et de qualité

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L’enjeu est de créer de nouveaux endroits de camp et de faciliter la législation pour rendre accessibles des endroits existants, à des prix abordables.

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État des lieux Le camp est l’apothéose de l’année Guide, pour tous : du Nuton jusqu’à l’intendant. En 2023, ce sont plus de 18 000 Animés, encadrés par plus de 3 700 Animateurs, qui sont partis vers la grande aventure de l’été. Cela correspond à plus de 600 camps, dont une centaine à l’étranger. Chaque Animateur consacre en moyenne 600 heures par an aux Guides, en organisant des activités pour nos jeunes, afin de leur faire vivre des moments d’exception, en respectant les valeurs du Mouvement. Les camps sont aussi l’occasion, pour ceux qui sont en parcours de formation, de réaliser le stage pratique qui leur permettra, à terme, d’obtenir leur brevet d’Animateur en centre de vacances (BACV). Afin de pouvoir vivre ce moment suspendu durant l’été, les membres ont besoin d’un lieu de camp. Depuis quelques années, et plus particulièrement depuis la réforme des rythmes scolaires1, les endroits de camp deviennent une denrée rare pour les mouvements de jeunesse (en quantité et de qualité) : sur l’ensemble des mouvements de jeunesse, c’étaient 417 Groupes qui n’avaient pas trouvé d’endroits de camp en janvier 2023 pour l’été. En raison du raccourcissement des vacances d’été d’une semaine en juillet et d’une autre en aout en Fédération Wallonie-Bruxelles, la recherche d’endroits de camp, déjà compliquée auparavant, a été concentrée sur une période plus courte, ce qui accroit la complexité des recherches. À titre d’information, en 2023, 80% des camps des mouvements de jeunesse francophones ont eu lieu la semaine du 17 au 23 juillet sur le territoire belge. Malgré une aide non négligeable du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et plus précisément de mesdames les ministres Glatigny et Bertieaux, il manque actuellement en Belgique des endroits de camp de qualité, en quantité suffisante et à un prix abordable pour nos Groupes.

Plusieurs causes sont responsables de ce manque, comme le faible taux de renouveau ainsi que le manque de pluralité dans l’offre d’endroits de camp. Pour combler les réalités de nos Unités, il est nécessaire d’avoir à disposition, en location, des bâtiments pour des petits (15 à 20 personnes) et des grands groupes (plus de 60 personnes). Ce manque, que ce soit pour les bâtiments ou les prairies, est intensifié par l’insuffisance du nombre d’endroits de camp labellisés. Cette dernière ne permet alors pas aux Groupes de pouvoir bénéficier d’un logement à un prix acceptable et dans des conditions correctes. Si la pénurie de prairies comme endroits de camp est moins remarquable que pour les bâtiments, elle est autant touchée par le cout important de location2 et par les excès de certains propriétaires3. Il a en effet augmenté pour l’un comme pour l’autre : plusieurs Groupes ont été obligés de puiser dans leurs réserves afin de trouver un endroit de camp cette année ou ont dû demander de l’aide à leur Région et/ou au Mouvement. La recherche d’endroits de camp est tout aussi cruciale pour les prochains étés. Cependant, les fonds disponibles ne seront pas suffisants et l’aide que peut apporter le Mouvement ne pourra pallier efficacement tous les problèmes. L’ensemble de ces manques s’additionnent au fait que nous avons la chance de voir, sans cesse, le nombre de Groupes augmenter, ce qui nécessite, de facto, une augmentation permanente d’endroits de camp : ce n’est pas le cas.


Ce que les Guides réalisent déjà Soutien - L’accompagnement de nos membres dans leurs recherches d’endroits de camp - Un listing des vendeurs de perches à destination de nos membres - La simplification administrative pour la gestion de la préparation de camp - Un soutien à l’ASBL Atouts Camps

Finances Actions mises en place pour permettre aux Groupes de faire des économies et d’investir davantage lors de la location d’endroits de camp : - des conseils pour réparer les tentes abimées ; - la mise en place de prêts inter-Unités pour les tentes ; - la prise en charge administrative pour la demande de prêts de tentes au Centre de Prêt de Matériel (CPM) de Naninne ; - un partenariat avec des prestataires de tentes.

Subsides

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- L’accompagnement des Unités pour remplir les subventions en lien avec les endroits de camps

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Le renforcement du Centre de prêt de matériel

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Ce que les Guides recommandent Des nouveaux endroits de camp Créer de nouveaux endroits de camp, en bâtiments et sur prairies : - par la mise à disposition des infrastructures scolaires : il est nécessaire de débloquer les freins administratifs concernant les internats, les écoles et les Centres de dépaysement. Ce déblocage peut passer par : • la création d’une convention cadre avec les réseaux d’enseignement, • le conditionnement à l’octroi de subsides pour la rénovation, qui permettrait la mise à disposition des locaux (des internats, des Centres de dépaysement et des locaux des Unités) à d’autres acteurs de la société4, • la proposition d’un incitant financier aux écoles pour la location de leurs locaux ; - en coordonnant les différents niveaux de pouvoirs afin d’éviter une disparité en ce qui concerne les subsides communaux (cf. point 2. Meilleurs infrastructures et locaux); - en légiférant pour baliser le prix locatif des pairies, par une négociation avec le secteur agricole ; - par le jumelage et la création de partenariats entre différentes communes.

Une diminution de la pression démographique Diminuer la pression démographique sur les communes en soutenant l’ASBL Atouts Camps par l’accélération de la mission de décentralisation de l’ASBL Atouts Camps afin d’ouvrir de nouveaux endroits de camp dans les régions qui en disposent le moins (dont, notamment, les provinces du Brabant Wallon et du Hainaut) : - en continuant à développer la communication et la visibilité d’Atouts Camps sur ces zones ; - en découvrant et investiguant de nouvelles pistes de création d’endroits de camp dans ces régions ; - en labellisant certains de ces endroits de camp.

Mettre en place un refinancement structurel du Centre de prêt de matériel de Nanine de la Fédération Wallonie-Bruxelles : - pour augmenter le nombre de tentes disponibles au Centre de prêt et permettre à tous les Groupes de bénéficier des mêmes avantages. À titre d’exemple, en 2021, ce sont 653 tentes qui ont manqué à des groupes pour l’ensemble des mouvements de jeunesse. Si les chiffres de 2022 et de 2023 ne sont pas encore sortis, il est malgré tout possible d’affirmer que des tentes continuent à manquer d’année en année. Une tente SNJ Senior coute 4275 euros : un refinancement est donc nécessaire ; - pour augmenter la capacité de stockage et d’entretien du Centre de prêt et mettre en place des moyens structurels permettant la gestion de l’augmentation du stock.

Le renforcement de l’ASBL Atouts Camps L’ASBL garantit aux mouvements de jeunesse une expérience de camp de qualité, et ce, à un prix accessible, grâce à la labélisation de bâtiments et de prairies. En réponse à la pénurie d’endroits de camp renforcée par la réforme des rythmes scolaires, il est nécessaire d’apporter un appui à l’ASBL, afin de développer le réseau d’accueil des camps : - en découvrant et investiguant de nouvelles pistes de créations d’endroits de camp ; - et en maintenant et en améliorant les endroits de camp déjà existants : • par la permission de la création structurelle et renforcée d’un subside « endroit de camp » pour les prairies (en nous basant sur nos estimations et le montant déjà alloué l’année dernière pour les bâtiments, ce subside pourrait s’élever à 12 500 euros). Ce subside vise à l’aménagement correct des installations des prairies : l’accès à l’eau potable, un accès à une zone de raccordement électrique, etc., • par la pérennisation des appels à projet, afin de permettre la mise aux normes des bâtiments autorisant l’accueil des camps, ainsi que le subside lié au label « endroit de camp » (de 12 500 euros). Cela est possible en augmentant le plafond du montant des subsides qui permet d’entreprendre des travaux plus importants et par la prise en compte de l’augmentation des prix de matières premières, • par la création et le lancement d’une vaste campagne de communication multicanale pour toutes les provinces, • par un soutien dans l’engagement et l’augmentation des ressources humaines chez Atouts Camps. Sans cela, le développement de nouveaux endroits de camp ne pourrait ni être correctement mis en place, ni correctement suivi.


Meilleurs infrastructures et locaux

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L’enjeu est d’élargir l’accès aux subsides prévus par la circulaire ministérielle « Infrastructures » pour subvenir également aux priorités 2, 3 et 4 (soit : « améliorer la qualité de l’accueil des lieux en termes d’hygiène » ; « permettre l’accessibilité des différentes structures à tous les types de publics » ; « améliorer la sécurisation des biens ») et de créer une plus grande égalité entre les Unités, qu’importe la commune qui les abrite.

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État des lieux Subsides infrastructures Depuis une dizaine d’années, une circulaire ministérielle permet aux groupes des mouvements de jeunesse de sécuriser leur local afin de mener à bien leurs activités. Cette subvention est hiérarchisée selon quatre priorités, qui délimitent son attribution : 1. garantir la sécurité physique des personnes ; 2. améliorer l’accueil des lieux, en termes d’hygiène ; 3. améliorer l’accessibilité des différentes infrastructures à tous les types de publics, entre autres aux personnes à mobilité réduite (PMR) ; 4. améliorer la sécurisation des biens. Si le montant alloué a d’ores et déjà permis d’effectuer des travaux de sécurisation des locaux de nombreux Groupes, il n’est pas suffisant pour que l’ensemble des Groupes effectuent tous les travaux nécessaires. Ces trois dernières années, l’ensemble des travaux de moins de 5 000 euros en priorité 1 ont été subsidiés. Malgré tout, ce n’est que 70% des projets de plus de 10 000 euros et environ 39% de ceux de plus de 15 000 euros qui ont pu être couverts par les subsides. En trois ans, ce ne sont que 39 Unités (sur 137 Unités en tout) qui ont pu en bénéficier : si cela reste positif, ce chiffre prouve l’insuffisance du subside mis en place. Seuls les travaux de priorité 1 ont pu être partiellement réalisés : entre 2021 et 2023, les projets ayant une priorité « moins importante » n’ont obtenu aucun subside.

Subsides communaux Les Unités ne sont pas toutes logées à la même enseigne en fonction des communes qui les abritent. Si certaines sont très « accueillantes » pour les Groupes, en leur fournissant des locaux et parfois même en leur octroyant des subsides ; d’autres sont plus frileuses, n’apportent pas une aide suffisante, voire n’en apportent aucune et ne communiquent pas avec leurs Unités locales. Cela a pour effet de créer des disparités entre les différentes Unités et de ne pas respecter l’égalité des chances de chacun. Pourtant, il est évident que tout Groupe, quel que soit la commune au sein de laquelle il évolue, doit pouvoir bénéficier des mêmes avantages que l’Unité présente sur la commune voisine. Il est essentiel que les communes collaborent davantage avec leurs Groupes locaux.


Ce que les Guides réalisent déjà

Ce que les Guides recommandent

Relations Unités – communes

Une augmentation des subsides infrastructures

Nous développons des actions pour une meilleure collaboration entre les communes accueillantes et les Groupes Guides (que ce soit pour la période des camps ou durant l’année) : - en partageant aux échevins de la jeunesse, chaque début d’année Guide (entre octobre et novembre), la liste de leurs Unités locales ; - en envoyant, avant les camps, la liste des Groupes présents sur chaque commune pendant l’été ; - par un tour des communes et une rencontre avec les bourgmestres et/ou échevins de la jeunesse, avec les autres mouvements, afin de se présenter et d’échanger ensemble.

Cela afin d’également remplir les priorités 2, 3 et 4 de la circulaire, qui sont aussi importantes pour le bienêtre et la sécurité de nos Groupes que la priorité 1 (la qualité d’hygiène des locaux, l’accessibilité des lieux à tout type de public y compris les personnes en situation de handicap ou la sécurisation des biens sont des besoins essentiels à la bonne évolution de notre Mouvement et de nos Unités). Selon nos estimations, il semblerait qu’une augmentation de 68 000 € (chiffre à mettre en parallèle avec la clé de répartition des mouvements de jeunesse5) soit nécessaire pour permettre de répondre à l’ensemble des demandes.

La collaboration avec la commune La mise en place d’une meilleure collaboration entre les communes et leurs Unités locales est indispensable. Cela, par exemple, en mettant à disposition des locaux communaux gratuitement ou à un tarif préférentiel pour leurs Groupes locaux.

Des subsides communaux harmonisés

5e HC - La Louvière

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Il est nécessaire de diminuer les disparités trop importantes au niveau des communes et permettre l’égalité des chances à l’ensemble de nos Groupes. À titre d’exemple, les subsides infrastructures doivent être uniformisés à l’ensemble des communes.

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Naninne


Meilleure gestion et refinancement du secteur jeunesse

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L’enjeu est de refinancer structurellement le secteur jeunesse et créer une attractivité en ce qui concerne l’emploi au sein de celui-ci.

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État des lieux La professionnalisation des associations sans but lucratif, dans un contexte changeant, est un réel challenge, en ce compris pour le monde des organisations de jeunesse (OJ). Cela en raison, notamment, du manque de moyens pour affronter les contraintes qui se présentent à ces organisations. La digitalisation et la numérisation, la performance des organisations et le contrôle interne, la responsabilité sociétale des entreprises ou encore les normes et les encadrements réglementaires qui pèsent sur les ASBL (RGPD, CSA, etc.) sont autant de défis que nous devons relever. En plus de cela, notons que le secteur de la jeunesse n’est pas suffisamment concurrentiel quant aux salaires pour attirer de nouveaux talents. Effectivement, étant donné que le secteur dépend, pour la plupart des organismes, uniquement des subventions, il est difficile – voire impossible – de concurrencer le secteur privé qui octroie plus d’avantages extralégaux (assurances groupes, chèques repas, etc.), grâce à des fonds plus importants.

Aznor


Ce que les Guides réalisent déjà

Ce que les Guides recommandent

Révision du modèle économique de l’ASBL

L’indexation des subventions

Cela, afin de diversifier les sources de financement et diminuer, en partie, la dépendance aux subsides.

Même si les salaires des travailleurs du secteur jeunesse ont été indexés, comme dans le reste des secteurs, cela n’a pas été le cas pour les subventions d’emplois. De ce fait, un déficit apparait entre les sources de financement pour l’emploi et les couts de celui-ci : déficit qu’il est nécessaire de combler.

L’enveloppe « dispositif particulier » Refinancer à 100% l’enveloppe « dispositif particulier » des mouvements de jeunesse francophones. Cette enveloppe est restée fermée depuis la création du décret en 2009 (et n’a donc, depuis, jamais été indexée). Pourtant, depuis lors, le nombre de membres des cinq mouvements de jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles n’a cessé d’augmenter pour atteindre, en 2023, plus de 126 000 membres. Il est donc essentiel, dans le cadre de l’action décentralisée, qu’un financement total de cette enveloppe soit réalisé.

Des modalités de l’aide à l’emploi Analyser et revoir les modalités de l’aide à l’emploi en Régions wallonne et bruxelloise. À l’heure actuelle, les fins de contrats sont peu favorables aux ASBL, alors que le secteur est déjà marqué par un renouvellement du personnel important.

Pour les Guides hors FW-B Accorder la subvention des groupes locaux affiliés à la fédération des Guides, mais localisés hors de la Fédération Wallonie-Bruxelles. La plupart du temps, lors d’appels à projets ou à subventions à destination des groupes locaux des mouvements de jeunesse francophones, ceux-ci ont comme condition que le groupe local se situe géographiquement sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles (comme c’est le cas pour le subside infrastructures, par exemple). Cependant, chez les Guides, nous avons la chance d’avoir des groupes locaux en Région Nord (sur le territoire anversois, avec trois Unités et près de 400 membres en tout) et en Communauté germanophone (avec quatre Unités et plus de 430 membres en tout), qui ne peuvent donc, pour l’instant, pas bénéficier des subsides proposés aux autres Unités en Fédération Wallonie-Bruxelles.

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Notons, malgré tout, que cela est complexe au vu des contraintes et de l’environnement propres à notre secteur. Ces modifications sont, par ailleurs, loin d’être suffisantes pour créer une attractivité en ce qui concerne l’emploi au sein du Mouvement et ne permettent pas non plus un refinancement structurel : c’est une solution superficielle et qui nécessite une aide extérieure et supplémentaire.

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FAn-Anim1-3


Harmonisation des calendriers scolaires

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L’enjeu est d’harmoniser les rythmes universitaires avec les nouveaux rythmes scolaires et octroyer des « congés citoyens » afin de pouvoir travailler comme bénévole dans un mouvement de jeunesse, ou dans toutes autres associations.

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État des lieux En 2022-2023, les écoles du primaire et du secondaire ont dû s’adapter au changement des rythmes scolaires, comme prévu par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ce changement a touché les mouvements de jeunesse, réduisant notamment les vacances scolaires estivales et privant de nombreux Groupes de la première semaine de juillet pour leur camp. Plusieurs conséquences à cela : - un manque d’endroits de camp ; - une pression plus forte sur certaines communes pendant les deux dernières semaines de juillet ; - la mise en place d’un système de surenchère chez certains propriétaires de prairies et de bâtiments, au détriment des Groupes.

En étant appliquée uniquement en Fédération Wallonie-Bruxelles, la construction du calendrier annuel est rendue complexe car, d’une part, moins de dates coïncident entre les Animateurs inscrits dans le supérieur et les Animés scolarisés dans différentes communautés linguistiques et, d’autre part, une concurrence pour les lieux de camps apparait (cf. point 1. Endroits de camp en quantité et de qualité). Les Formations Guides se voient, elles aussi, touchées : les vacances étant décalées, les Formations le sont aussi et cette nouvelle temporalité ne permet pas à tous les jeunes d’y assister. En 2023, si nous avons comptabilisé 92 inscriptions en plus qu’en 2022 (augmentation de 21,6%), nous avons malgré tout observé une baisse de 20% d’inscriptions pour les formations FAn, qui touchent les jeunes de moins de 18 ans. Si les autres Formations (pour les Animateurs de plus de 18 ans) ont permis une augmentation du nombre d’inscrits annuel (grâce à une augmentation entre 30% et 100% d’inscrits), il est clair que les vacances décalées ont touché l’inscription des jeunes encore en secondaire, soit ceux qui sont le plus touchés par le changement de calendrier.

©︎ Lilian De Beul


1re BWO - Nivelles

Accompagnement de nos membres Pour expliquer au mieux la situation à nos membres, nous avons réalisé une diffusion d’informations et un accompagnement précis pour expliquer le changement des rythmes scolaires à nos membres. En plus de cela, des actions sont réalisées pour soutenir nos membres dans la recherche d’endroits de camp, touchée directement par la réforme des rythmes scolaires : - soutien aux Unités dans leur recherche d’endroits de camp ; - appel vers les politiques pour l’ouverture des écoles en endroits de camp ; - appel vers les propriétaires des locaux des Unités afin de bénéficier du subside pour rénover leurs locaux en endroits de camp.

Formations Certaines périodes de formation ont été adaptées pour les horaires des étudiants en secondaire et dans le supérieur, afin d’ajuster au mieux l’offre à la demande.

Ce que les Guides recommandent Des « congés citoyens » subventionnés Octroyer des « congés citoyens » subventionnés pour pouvoir travailler comme bénévole dans les mouvements de jeunesse, sans préjudice.

Des dérogations académiques officielles Cela permettrait aux jeunes volontaires de participer à leurs activités de volontariat, sans incidence sur la validation de leurs crédits et ne touchant, ainsi, ni leur cursus, ni leurs études, ni leur futur.

L’harmonisation des calendriers Harmoniser les calendriers supérieurs avec les nouveaux rythmes scolaires. - Dans un premier temps, cette harmonisation peut être réalisée uniquement avec le calendrier universitaire de la FW-B. - Dans un second temps, il est nécessaire qu’elle soit réalisée avec l’ensemble de la Belgique.

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Ce que les Guides réalisent déjà

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Claim The Climate


Collaboration avec le pouvoir politique local

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L’enjeu est de créer des espaces de participation politique avec les jeunes afin de renforcer leur confiance dans le système politique et favoriser leur engagement citoyen.

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État des lieux Lorsque l’on demande aux jeunes de qualifier leur rapport à la politique, les termes employés ne sont pas très positifs : ils parlent de désillusion, de désintérêt ou d’inefficacité. La crise du Covid-19 n’a rien arrangé à cette vision négative : souvent pointés du doigt, les jeunes ont eu le sentiment de ne pas être écoutés et donc, de ne pas être soutenus face aux difficultés qu’ils pouvaient rencontrer. Ces sentiments nourrissent chez eux une méfiance – voire un rejet – du monde politique. Pourtant, cette « génération toute crise » est particulièrement informée et consciente des enjeux qui traversent leur société. Ce paradoxe génère des frustrations chez les jeunes : tout en désirant s’engager, ils craignent les critiques et manquent parfois d’espaces ou de possibilités pour concrétiser leur engagement6. Chez les Guides, cette problématique se traduit par un manque de collaboration avec le pouvoir politique local. Nombre d’Unités déplorent un manque d’espaces de dialogue avec les communes. Aujourd’hui, les jeunes sont demandeurs d’un nouveau modèle de citoyenneté, davantage participatif et moins à sens unique. Chez les Guides, nous sommes convaincus que tout commence à son échelle : dans sa Patrouille, dans sa Branche ou dans son Unité. Lorsque les jeunes disposent d’un espace inclusif où ils peuvent s’exprimer librement et participer activement à la prise de décision, comme lors des Conseils d’Unité, leur implication n’est pas à prouver ! À vous d’écouter leur demande d’autonomie, tout en leur fournissant les outils pour mener à bien leur engagement.

8e LO - Waremme


Ce que les Guides réalisent déjà

Ce que les Guides recommandent

Mécanismes démocratiques et participatifs

Une démarche proactive des communes

À tous les niveaux de participation du Mouvement, les membres sont élus au terme d’un processus d’élection clairement établi. C’est par exemple le cas pour l’élection des nouveaux Chefs d’Unité, qui est structurée en six étapes clés, avec la participation au vote des Animateurs – placés donc au centre du processus – lors d’un Conseil d’Unité encadré.

Encourager les communes à avoir une démarche proactive envers les jeunes et les organisations de jeunesse. En prévoyant, notamment, une communication explicative des pouvoirs communaux ; des outils ; des espaces à disposition des organisations de jeunesse.

L’Assemblée Générale (AG, composée de membres venant du terrain et représentant les organes du Mouvement)) est l’endroit où les grandes orientations du Mouvement se discutent et se décident. Les membres de l’AG représentent chacun leur Région, également à la suite d’un processus d’élection précis. Nous organisons également des États Généraux (EG), durant lesquels le terrain propose et discute des grandes thématiques qui seront centrales pour les quatre prochaines années. Grâce à cela, le Mouvement continue de faire de ses membres, de leur bienêtre et de leurs attentes, le cœur de ses préoccupations.

Des temps d’échanges Créer des temps d’échanges entre les autorités communales et les organisations de jeunesse, en contraignant, a minima, les autorités communales à organiser une réunion annuelle avec les organisations de jeunesse de la commune.

L’inclusion des Unités Mettre en œuvre une meilleure inclusion des Unités au sein des évènements locaux, pour permettre une meilleure synergie entre les différentes parties prenantes.

Ce sont autant de procédures qui permettent d’éduquer nos jeunes aux mécanismes démocratiques et participatifs.

Partenariats : Devenir acteur de son environnement La mise à disposition du dossier Devenir acteur de son environnement a pour objectif de faciliter la participation des membres à la vie locale, de les aider à créer et à renforcer des liens avec les différents acteurs qui la composent (communes, associations, presse, etc.).

« Monsieur et Madame Camp »

Claim The Climate

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La formation est mise en place par les cinq mouvements de jeunesse francophones grâce à la ministre de la Jeunesse. Elle a pour but de former les futurs Monsieur et Madame Camp des communes subsidiées grâce au ministre des Pouvoirs Locaux.

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27e LCo - Sart-Tilman


Soutien à la transition écologique

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L’enjeu est de façonner un monde plus durable, essentiel à la bonne évolution des jeunes.

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État des lieux Depuis plusieurs étés, les camps paient les frais du changement climatique : canicules, sécheresses, inondations, pluie continue. Malgré la résilience de nos jeunes, les activités s’en trouvent touchées ; le matériel est abimé ; les feux, qui permettent notamment de préparer les repas, sont interdits ; la qualité de l’eau est moins bonne pour leur permettre de se laver, etc. Quelle que soit l’augmentation de la température mondiale moyenne, les Animés actuels connaitront davantage de catastrophes climatiques que leurs parents et grands-parents. Mais, en fonction de la température que nous atteindrons, les conséquences seront plus ou moins importantes. Il est donc crucial de réduire au maximum nos émissions de gaz à effet de serre, de réduire notre utilisation de matières premières ou encore de restaurer la nature. Autant d’efforts qui font déjà partie de l’ADN du Mouvement, mais qu’il est malgré tout nécessaire de maintenir et d’améliorer, notamment par rapport aux transports vers les lieux de camps (parfois loin) et pour la gestion de l’alimentation (en circuit court, de saison et locale). Chez les Guides, par exemple, la mobilité douce est recommandée afin de limiter les transports individuels et sensibiliser nos jeunes aux enjeux climatiques. Si de nombreux membres y sont attentifs dans leur animation ou dans leur manière de gérer les camps, le cout et les aménagements prévus par les sociétés de transports ne correspondent pas toujours à leurs besoins et deviennent un frein à l’utilisation de la mobilité verte. Le TEC a permis à de nombreux Groupes, cette année encore, de voyager gratuitement dans toute la Wallonie.

Tout en facilitant la mobilité douce, cela ne permet pas à tous les Groupes de se rendre sur l’ensemble du territoire. En effet, en tant qu’opérateur de transport wallon, le TEC n’a pas la possibilité d’étendre ses trajets au-delà de la Wallonie, ce qui touche, de manière évidente, les possibilités de trajets de nos Groupes, pendant la période de camps, mais également pendant l’année. Notons, de plus, que certaines de nos Unités se trouvent à Anvers (Région Nord) et ne peuvent donc pas bénéficier des avantages proposés par ce service de transports. Les Unités situées en Régions bruxelloises sont, quant à elles, bien moins desservies en intramuros par le TEC que les Unités wallonnes. Si nous incitons nos jeunes à changer au maximum leurs comportements et à les rendre responsables, ces efforts, produits « d’en bas » uniquement, ne seront jamais suffisants : c’est l’entièreté de notre système de consommation qui doit être revu. Pour permettre cette révision complète, des infrastructures particulières sont nécessaires.


Ce que les Guides réalisent déjà Réflexion écologique

- Une éducation au « plus être » plutôt qu’au « plus avoir », une des valeurs centrales de notre Mouvement. En tant qu’élément de base de l’ensemble de nos actions, nous rappelons cette manière de penser dans nos Formations, thématiques et publications. - La création d’une charte afin d’organiser des événements écoactifs : cela a notamment été le cas lors de la création de l’évènement Lutins Aznor (avril 2018), rassemblant plus de 4 000 personnes et construit en suivant une charte écoactive (un des objectifs principaux de cet évènement à grande ampleur était l’attention écologique). - La promotion régulière d’actions comme le « Grand nettoyage de printemps » (journées de nettoyage collectif organisées en Wallonie) ou « Yes we plant » (action pour planter des arbres et des haies en Wallonie).

31e NaN - Gambloux

Zéro déchet - La mise en place d’un partenariat avec Zero Waste Belgium pour former les Animateurs à organiser des camps zéro déchet - L’organisation, dans la même optique, d’une intervision zéro déchet pour que des Animateurs ayant déjà participé à un camp zéro déchet partagent leur expérience avec des Animateurs qui souhaitent se lancer dans l’aventure - Des partages réguliers – grâce à nos réseaux sociaux, notre site Internet ou nos publications – de bonnes pratiques, telles que récupérer les perches des constructions d’année en année ; le partage de contacts d’entreprises qui réparent les tentes ; la sensibilisation au tri des déchets

Mobilité douce - Des opportunités de transports gratuits avec le TEC - Un partenariat avec la société de transport d’autocars Keolis - Un contrat avec Europcar, permettant des tarifs avantageux Encore une fois, ces démarches, bien que nécessaires, sont uniquement des actions permettant aux Unités, à leur échelle, de modifier leur manière d’agir et de penser. Comme précisé supra, seules, elles ne sont pas suffisantes et ne pourront jamais permettre une baisse significative de notre empreinte carbone, si des propositions plus concrètes ne sont pas suggérées par les communes, les politiques, les entreprises de transports, etc.

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- La proposition de thèmes d’année en parlant, notamment celui de 2023-2024 (mais également ceux de 2011-2012 ou 2017-20187) : « Leave/Live it better ». Cela dans le but de remettre la thématique au centre de l’animation et d’apporter des pistes de réflexion concrètes afin de limiter notre impact écologique.

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Ce que les Guides recommandent Un accompagnement concernant l’écoanxiété Mettre en œuvre, de la part des politiques, un accompagnement au sujet de l’écoanxiété (cf. point 8). Il est nécessaire que les jeunes puissent bénéficier d’un soutien réel et que les Animateurs puissent reléguer certaines tâches qui ne reflètent pas leurs compétences personnelles.

Des subsides pour les transports (TEC, STIB, SNCB) Cela permettrait à nos membres d’avoir accès aux transports en commun durant toute l’année et dans un espace plus complet que la Wallonie. Il est nécessaire de permettre à nos Groupes de se déplacer facilement à des prix raisonnables et selon les valeurs prônées par le Mouvement, et ce, dans l’ensemble de la Belgique. Pouvoir proposer un subside afin d’inciter, par exemple, la SCNB à octroyer des avantages (en période de camps, ou non) aux mouvements de jeunesse permettrait cette avancée.


L’isolation des bâtiments Créer un subside pour l’isolation des bâtiments ou le remplacement des systèmes de chauffage obsolètes. De nombreux locaux se trouvent dans des bâtiments vétustes, qui n’ont pas une très bonne inertie thermique : un tel subside permettrait de réduire la consommation de chauffage et baisserait, ainsi, l’impact écologique des Unités.

Les subsides de l’Apaq-W Il est essentiel qu’un nouveau projet soit mené afin de favoriser une alimentation locale, en circuit court, de saison et à des prix justes pour nos Unités.

Des pistes cyclables sécurisées Développer un plus grand nombre de pistes cyclables sécurisées. Des pistes cyclables sécurisées encourageraient et faciliteraient les déplacements à vélo des membres, que ce soit pour des petits trajets (aller à sa réunion à vélo, prévoir des réunions à vélo, etc.) ou des trajets plus importants, comme les camps.

La permission de réaliser un bilan carbone de nos activités à un prix attractif - Pour l’ASBL - Pour les Unités

2e HE - Montigny-le-Tilleul

Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

Être informé permet de mieux cibler les actions à mettre en place, à une échelle plus générale et également plus particulière.

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25e BNO - Anderlecht


Volontariat chez les jeunes 8

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L’enjeu est de reconnaitre l’importance du volontariat pour reconnaitre les jeunes comme des citoyens à part entière, capables de s’investir dans la société et de la transformer.

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État des lieux En Belgique, près d’une personne sur dix exerce un engagement volontaire. Les jeunes constituent des acteurs essentiels et non négligeables dans le secteur du volontariat : 20,3% des volontaires belges ont entre 15 et 29 ans (7,4% de la population belge entre 15 et 29 ans pratiquent une activité volontaire)9. Chez les Guides, ce sont plus de 3 500 jeunes (sur les 18 000 jeunes animateurs dans l’ensemble des mouvements de jeunesse10) qui s’engagent chaque année pour animer des milliers d’enfants. Nous sommes convaincus que le volontariat constitue le support d’une citoyenneté active et d’une démocratie vivante. Il n’est plus à démontrer ses bénéfices, tant pour le jeune que pour la société : - renforcement de l’inclusion sociale des jeunes ; - développement et renforcement de la solidarité ; - création de capacités d’actions collectives. Chez le jeune, l’engagement volontaire développe à la fois ses compétences sociales, cognitives et citoyennes : par le volontariat, les mouvements de jeunesse permettent aux jeunes d’évoluer en tant que citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires (CRACS). Dans le contexte actuel, l’engagement volontaire apparait également comme une ressource précieuse pour l’intégration sociale et la bonne santé mentale des jeunes (cf. point 8. Bienêtre des jeunes).

20e BE - Woluwe-Saint-Pierre

Cependant, l’ampleur de l’investissement des jeunes pour la société reste invisibilisée par des stéréotypes négatifs11. Stéréotypes que nous ne pouvons comprendre, si l’on sait qu’un Animateur consacre en moyenne 500 à 600 heures par an à son activité bénévole12. En 2022-2023, la question de la remise d’un extrait de casier judiciaire dans le secteur des organisations de jeunesse a été posée sur la table des discussions politiques. Si la protection de nos jeunes est une priorité chez les Guides, cette solution nous semble inadaptée dans le cadre de nos activités. Tout d’abord pour des questions de protection de données personnelles (RGPD) et d’archivage, mais également pour des questions de traitement de données : qu’en faire ? De plus, les informations présentes dans le casier judiciaire avant la majorité sont rendues inaccessibles dans l’extrait qu’un tiers solliciterait, après la majorité. Il nous semble que cette mesure ne sera pas non plus la plus parlante, étant donné que la majorité de nos Animateurs ont entre 17 et 23 ans. Si le certificat peut être utile dans de nombreux domaines, chez les Guides nous voyons plus cela comme un frein administratif et financier supplémentaire pour nos Animateurs.


Ce que les Guides recommandent Le soutien et encouragement des formations des jeunes : - en valorisant les compétences acquises chez les jeunes pendant des actions de volontariat ; - en augmentant les subsides en ce qui concerne la formation des jeunes : • par l’aide aux opérateurs, • grâce à l’attribution de chèques aux jeunes.

La valorisation des compétences

Ce que les Guides réalisent déjà Structure accompagnante Chez les Guides, ce sont plus d’une trentaine de permanents qui se relayent chaque jour pour répondre aux besoins des membres. Le Service aux Membres (SAM) couvre toutes les activités qui permettent d’apporter le support, le suivi et l’aide nécessaire pour que nos membres vivent leur Guidisme dans les meilleures conditions possibles. Nous offrons un soutien financier, administratif et juridique tout au long de l’année scolaire et pendant les camps afin de permettre à nos Animateurs de se concentrer sur ce qui les motive et sur leurs missions, à savoir l’animation et l’accompagnement de leurs Animés.

Cette valorisation doit être faite au-delà du parcours de formation : dans le monde du travail, par exemple. Les compétences acquises grâce aux mouvements de jeunesse sont de réels atouts dans le développement personnel et professionnel des jeunes, qu’il est nécessaire de prendre en compte pour leur futur, par la valorisation.

La visibilité du volontariat : - en mettant en avant l’engagement des jeunes dans les médias ; - en sensibilisant aux actions des mouvements de jeunesse. Cela, afin de déconstruire les préjugés à propos des mouvements de jeunesse qui planent encore sur la société actuelle et, dans le même temps, pour déconstruire les stéréotypes qui pèsent sur la jeunesse de manière générale.

Formations

Une mesure cohérente pour les mouvements de jeunesse

Que ce soit pour apprendre à animer, à donner des premiers soins ou à gérer un budget, les Guides proposent un éventail d’une quinzaine de Formations pour répondre aux besoins et connaissances que demande le bénévolat et, plus précisément, le bénévolat lié à l’encadrement de jeunes.

Créer une exemption cohérente des volontaires dans l’arrêté du décret à propos de la remise d’un extrait de casier judiciaire dans le secteur des organisations de jeunesse accompagnée. Cette mesure serait plus réaliste et correspondrait mieux à la réalité du terrain des mouvements de jeunesse.

Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

22e BS - Uccle

Valoriser les compétences acquises par nos membres lors des formations et de leur expérience de bénévolat.

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22e BWE - Loupoigne


Bienêtre des jeunes

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L’enjeu est de renforcer la prévention au sujet de la santé mentale et outiller clairement, correctement et consciencieusement nos membres à propos de la santé mentale et de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS).

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État des lieux Les mouvements de jeunesse sont un secteur clé pour soutenir, aider et guider les jeunes, tant au sujet de la santé mentale qu’à propos de l’éducation à la vie relationnelle et affective. Lieux privilégiés de construction d’un rapport à soi et aux autres, ils constituent des environnements bienveillants qui concentrent les ingrédients essentiels au bienêtre des jeunes : - relation positive aux autres ; - sentiment d’appartenance ; - relation de confiance avec un adulte bienveillant ; - développement de compétences psychosociales (gestion des émotions, résolution de conflits, communication). Or, ce sont également dans ces espaces que des liens d’attachement et d’intimité se construisent et sont mis à l’épreuve. Les récentes évolutions sociétales nous poussent à porter une attention particulière à la bonne santé mentale des jeunes et à la construction de relations saines avec les autres et le groupe. Depuis quelques années, notre Mouvement fait face à de nouveaux besoins et de nouvelles demandes. Les différentes crises vécues ces dernières années (la crise du Covid-19, les divers conflits politiques en dehors de notre pays, les lourds phénomènes climatiques telles que les inondations à l’été 2021) ont révélé deux nouvelles dimensions essentielles au bienêtre des jeunes : l’éducation à la vie relationnelle et affective et la san­ té mentale. Sensibles à ces enjeux, nous observons chez les jeunes une forte demande de prise en charge par rapport à ces thématiques.

Journée d’Ouverture

Les récentes études sur la santé mentale des jeunes sont inquiétantes : 1 jeune sur 3 souffre d’anxiété ou de dépression13 et plus d’un adolescent sur 7 âgé de 10 à 19 ans vivrait avec un trouble de santé mentale diagnostiqué, soit 16,3% en Belgique14. La crise du Covid-19 a privé les jeunes de besoins essentiels pour leur développement : le lien social et la projection dans l’avenir, ce qui les a menés vers une perte de repères. Aujourd’hui, les conséquences de ces perturbations sont lourdes : la majorité des jeunes font part d’un sentiment de perte de sens et d’une inquiétude quant à leur avenir. Chez les plus fragiles d’entre eux, ces conséquences peuvent se traduire par de l’isolement social, du décrochage scolaire et des troubles de santé mentale. Chez les Guides, nous ne pouvons que confirmer ce diagnostic. Nous constatons que de plus en plus d’Animateurs sont confrontés à des situations de détresse de la part de leurs Animés (phénomènes de cyberharcèlement, automutilation, troubles du comportement alimentaire, etc.). En 2019, 1 appel sur 20 recensé par la Cellule de Crise concernait des problèmes de santé mentale ; durant l’été 2022, ce ratio s’élevait à 1 appel sur 5. S’il a quelque peu diminué cette année par rapport à l’année dernière (1 appel sur 8 en 2023), il n’en reste que c’est encore le double d’avant 2022.

À propos de problèmes psychologiques

Total général des appels

2019

5

120 (année « normale »)

2020

4

183 (année Covid-19)

2021

6

213 (année Covid-19 + inondations)

2022

19

101 (année « normale », mais avec une diminution du nombre d’appels par le filtrage opéré, dorénavant, en amont)

2023

13

108 (année « normale », mais avec une diminution du nombre d’appels par le filtrage opéré, dorénavant, en amont)

En tant qu’organisation de jeunesse, nous avons besoin de directives plus claires concernant la santé mentale des jeunes. Il est important de changer la perception d’une jeunesse éternellement résiliente : les jeunes nous expriment leur besoin d’être reconnus dans leur souffrance et d’être accompagnés par des dispositifs adaptés. À nous de les écouter.

1re BWO - Nivelles


Ce que les Guides recommandent Des réseaux de professionnels Mettre en place un réseau de professionnels de la santé mentale, disponibles. Ces professionnels répondraient aux demandes spécifiques des associations de jeunesse et le réseau permettrait, ainsi, l’amélioration des dispositifs d’accompagnement auprès des jeunes. Cela apporterait également des informations claires, auxquelles les Animateurs auraient facilement accès, afin de savoir vers qui se tourner en fonction des situations qu’ils rencontrent. La création d’une circulaire soutenant la formation des encadrants du secteur de la jeunesse sur ces enjeux pourrait, par exemple, être une option intéressante.

Des discours autour de la santé mentale

À notre échelle, nous tentons d’apporter des réponses aux questions que nos Animateurs se posent, de manière claire et pour que cela soit facilement accessible.

Cultive le bienêtre dans ton Groupe Construction du dossier Cultive le bienêtre dans ton Groupe, formations pratiques et outils pour les UniFor au sujet du bienêtre, de la santé mentale et de l’EVRAS. L’objectif de ces outils est d’équiper les Animateurs par rapport aux difficultés rencontrées lorsqu’ils sont face à un jeune en souffrance psychologique, tout en restant dans leur rôle d’Animateur et non de psychologue.

Dossier EVRAS Nous sommes en train de construire un dossier EVRAS, accompagnés d’outils (comme pour le dossier Cultive le bienêtre dans ton Groupe) pour aider les Animateurs dans leur animation, les soutenir au maximum et répondre à leurs questions. La sortie est prévue entre septembre 2024 et janvier 2025.

Soutien aux Animateurs Lorsqu’ils se trouvent face à des situations qui les dépassent (que ce soit pendant l’année ou pendant les camps), les Animateurs ont la possibilité de se tourner vers une équipe, un dispositif et des collaborateurs16 qui leur apportent un soutien non négligeable. Il est indispensable de pouvoir leur apporter les clés pour pallier, tout en restant dans leur rôle, le malêtre de leurs Animés. Cela, évidemment, nécessite également une aide extérieure et professionnelle.

Renforcer la prévention, la sensibilisation et la déstigmatisation du discours autour de la santé mentale. Le lancement du dialogue à propos de la santé mentale dans les lieux qui accueillent les jeunes permettrait cette avancée, nécessaire pour que la santé mentale soit sérieusement prise en compte.

Un soutien financier pour des outils EVRAS Revoir le soutien financier et la charge administrative pour l’accès à la subvention d’outils EVRAS (publications, formations, etc.). Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir accès à une circulaire permettant, notamment, une subvention EVRAS de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Si ce subside est intéressant et peut permettre d’apporter un soutien non négligeable dans certains contextes, il semblerait également que la lourdeur administrative couplée au montant maximal de ce subside (soit 7 500 € par projet) le rend insuffisant pour soutenir efficacement notre travail et atteindre nos critères de qualité. En effet, en se basant sur des dossiers similaires déjà créés et imprimés, le total de l’opération visant à soutenir financièrement le développement d’outils pédagogiques autour de la thématique de l’EVRAS, pour l’ensemble de nos membres, s’élèverait a minima à 14 500 €. Nous comptons dans cette estimation de budget le cout de production et d’impression (s’élevant à plus de 4 000 €), ainsi que le cout des ressources humaines nécessaires à la création de ce genre d’outils (rédaction, relecture, mise en page : plus ou moins 10 500 €). Ainsi, une réduction de la lourdeur administrative et une revalorisation de l’enveloppe totale sont des pistes de solutions qui permettrait d’être mieux soutenu et de produire des projets de meilleure qualité pour nos membres.

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Ce que les Guides réalisent déjà

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67e BE - Kraainem


Réflexion sur l’inclusivité

Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

L’enjeu est de reconnaitre que la précarité socioéconomique et le handicap sont des questions d’actualité pour les jeunes.

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État des lieux Les Guides se veulent ouverts à tous quel que soit leur spécificité, leur religion, leur culture ou leur statut socioéconomique. C’est là un des piliers de notre projet pédagogique : être un Mouvement d’ouverture. À la suite des différentes crises que nous avons connues ces dernières années, de nombreux jeunes se retrouvent en situation de précarité. Face à ce constat qui ne fait qu’augmenter, nous avons à cœur de maintenir un accès aux loisirs et aux vacances, reconnus comme droits de l’enfant par la Convention des droits de l’enfant. Parvenir à réduire la précarité auprès de nos membres, c’est leur permettre de vivre des expériences dans lesquelles ils investissent leur temps au quotidien. Dans cette même optique d’inclusivité, le Mouvement a à cœur, depuis 1938 avec la fondation de la Section reine Astrid (SRA) – renommée depuis 2021 « Les Intrépides » – de proposer des projets d’accueil pour les personnes porteuses d’un handicap. Pour ce faire, les Guides comptent trente Groupes accueillant des porteurs de handicap (répartis en vingt-cinq Groupes en inclusion et cinq Groupes en spécialisation) : Animateurs et Animés compris, cela fait plus de 1 000 personnes impliquées d’une manière ou d’une autre dans l’accueil de personnes en situation de handicap ! Il est important pour nous de parvenir à continuer de proposer ce genre d’encadrement et pouvoir le développer, pour que l’accueil de nos Animés se passe au mieux16.


50e BWE - Louvain-la-Neuve

Ce que les Guides recommandent Un soutien financier

Sensibilisation - Déploiement de divers outils pédagogiques pour apporter les clés à l’accueil de jeunes aux besoins spécifiques à nos membres, ce qui nous semble être une initiative essentielle. Ces dernières années, ce n’est pas moins de quatre dossiers pédagogiques qui ont été créés à ce sujet17. - Proposition d’outils de formation (tels les documents de la Série Unifor), qui offrent également à nos Animateurs la possibilité de se questionner sur l’accueil de publics plus précarisés, sur l’organisation de cet accueil et de trouver des réponses à leurs interrogations.

Créer une aide financière afin de permettre aux jeunes plus précarisés ou à besoins spécifiques de participer aux activités du Mouvement (réunion, camp, achat d’uniforme et autres). Cela entre notamment en résonnance avec la demande d’augmentation des subsides infrastructures (cf. point 2. Meilleurs infrastructures et locaux), pour permettre à la priorité 3 (soit de permettre l’accessibilité des différentes infrastructures à tous les types de publics, notamment aux personnes à mobilité réduite) d’être également remplie.

Des subsides pour de nouveaux dossiers Proposer un financement de subsides pour la création de nouveaux dossiers pédagogiques.

Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

Ce que les Guides réalisent déjà

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11e NaS - Jambes


Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

Conclusion

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Aujourd’hui18, les mouvements de jeunesse comptent plus de 126 000 adhérents en Fédération Wallonie-Bruxelles : plus d’un jeune sur 1019 fait partie d’un mouvement de jeunesse en FW-B. Parmi eux, ce sont 18 000 bénévoles qui donnent de leur temps pour faire bénéficier à des jeunes de 4 à 17 ans une pause ancrée dans le réel ; pour apprendre et découvrir ; pour s’épanouir et se développer en tant que citoyen actif. Les Guides représentent 21% de ce chiffre, avec plus de 23 500 membres (Animés et bénévoles) qui expérimentent « la vie en vraie » à nos côtés. Réalité bien fixée pour les jeunes de notre pays, les mouvements de jeunesse sont une représentation effective de notre futur : c’est là qu’une grande partie des adultes de demain s’épanouissent et grandissent. Pour cela, les Guides mettent tout en place afin d’offrir à ses jeunes l’aide et le soutien les plus complets. Pourtant, à de nombreux égards, nous nous rendons compte que des problèmes plus structurels ne peuvent être contournés sans un appui extérieur : nous les avons définis au fur et à mesure de ce plaidoyer. C’est notamment le cas de l’aide, humaine et financière, insuffisante pour permettre à l’ensemble des Groupes de bénéficier d’un local et d’infrastructures aux normes, sécurisés et agréables pour tous. Par ce tous, nous insistons également sur notre désir d’offrir le même droit, à chaque jeune, de s’épanouir pleinement : comprenant donc les personnes porteuses d’un handicap ou dans une situation socioéconomique plus précaire. Les financements et subsides mis en place à l’heure actuelle ne permettent pas pleinement cette ouverture, ce que nous regrettons. À ces problèmes récurrents, se sont dernièrement ajoutées de nouvelles difficultés, telle que la réforme des rythmes scolaires non uniformisée entre le secteur du primaire et secondaire et le secteur supérieur. En plus de la complication des agendas, ce changement a également accru la pénurie d’endroits de camp. En janvier 2023, c’étaient 417 Groupes au sein de l’ensemble des mouvements de jeunesse (une trentaine chez les Guides) qui n’avaient pas encore trouvé d’endroits de camp (que ce soit sur prairie ou en bâtiment) pour l’été : des modifications doivent être faites pour diminuer la complexité de cette recherche. En effet, cela engendre un travail et une charge mentale plus importants pour nos Staffs, qui déploient déjà en moyenne 600 heures par an à la préparation de leur animation et à celle-ci20. C’est pour leur permettre de se concentrer sur leur réel travail – l’accompagnement et l’animation des jeunes – qu’une aide politique et des arrangements communaux doivent être établis.

29e BNO - Koekelberg


Le bienêtre de nos jeunes est l’une de nos priorités : comme nous l’avons souligné, en 2023, 16,3% des adolescents de 10 à 19 ans vivent avec un trouble de santé mentale diagnostiqué. Si leur santé mentale est notre priorité, elle doit également être celle de l’État : des mesures doivent être prises pour leur permettre, après les multiples crises qu’ils ont vécues (et qu’ils vivent encore), d’être correctement accompagnés. Parmi ces crises, il serait impensable de ne pas traiter des problèmes climatiques actuels, qui touchent, entre autres, les mouvements de jeunesse depuis plusieurs années. Dans le futur, nos jeunes seront les plus touchés par les répercussions des décisions politiques actuelles : aujourd’hui déjà, c’est la jeunesse qui est la plus atteinte par l’écoanxiété (78% des jeunes de 16 à 25 ans seraient inquiets, voire très inquiets, face au dérèglement climatique21). En plus de toucher leur santé, ces changements concernent les camps, qui doivent être modifiés, raccourcis et parfois complètement transformés (les pluies de 2021 ont, par exemple, eu des conséquences particulièrement lourdes sur les camps Guides). Des décisions doivent être prises d’en haut, pour faire en sorte que les prédictions climatiques annoncées ne se réalisent pas. Nous l’avons souligné : nos jeunes sont engagés. Plus de 18 000 bénévoles donnent, chaque année, de leur temps et de leur énergie à une cause qui leur tient à cœur, afin de transmettre des valeurs qui leur sont chères et permettre à la génération future de se construire en tant que citoyens responsables, actifs, critiques et solidaires. Leur implication n’est plus à prouver. C’est maintenant aux politiques de les écouter et de les prendre en compte dans leurs décisions, afin de leur montrer qu’ils sont reconnus à la même échelle que tout autre citoyen. Avec les informations développées ici, les cartes sont entre les mains des instances politiques – communales, régionales et fédérales – pour apporter le soutien nécessaire au bon développement des futurs votants de notre pays. La société doit soutenir la jeunesse et son épanouissement : c’est ce sur quoi nous travaillons chaque jour.

Pour ce faire, nous restons à votre disposition et attendons avec impatience un retour de votre part. Ce n’est, nous en sommes certains, que par un travail commun que nous créerons un avenir plus radieux pour nos jeunes et une structure plus saine pour leur développement au sein des Guides.

Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

Par ce plaidoyer, nous avons bon espoir de faire entendre leur voix et notre voix, afin que les mouvements de jeunesse soient davantage pris en compte dans les réflexions politiques. Parvenir à être critique – comme nous le souhaitons pour nos jeunes – passe également par l’échange : nous serions ravis et plus que désireux de pouvoir dialoguer avec vous, pour développer pleinement nos revendications et nos attentes.

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Notes de fin 1 Tout comme les quatre autres mouvements de jeunesse francophones, les Guides ont toujours soutenu la finalité de la réforme des rythmes scolaires dans la mesure où celle-ci favorise le bienêtre de l’enfant en respectant davantage son rythme chronobiologique. Malgré tout, comme cela est souligné dans le point 4 « Pour une harmonisation des calendriers scolaires », la non-harmonisation de cette réforme à tous les niveaux scolaires (primaire, secondaire et supérieur) impacte grandement les mouvements de jeunesse, entre autre. 2 En 2021, sur la base d’un échantillon de 100 camps des cinq mouvements de jeunesse francophones, les couts de location moyens ont été calculés : 39,72 € par personne pour la location et l’achat des perches et d’une plaine ; 48,19 € par personne pour la location d’un bâtiment (chiffres provenant du Plaidoyer Intermouvement Où sont passés les endroits de camps ?, 2022).

10 Servais O. (2008). L’engagement des jeunes, la participation et la transmission des valeurs. [PDF]. Bruxelles : Centre Avec, p.3. Extrait de https://www.centreavec.be/wp-content/ uploads/2019/04/Engagement-des-jeunes-participaiton-ettransmission-des-valeurs.pdf. 11 Ibid. 12 Ibid. 13 Sciensano (2023). Santé mentale. Extrait de https://www. sciensano.be/fr/sujets-sante/sante-mentale#quels-soins-desant-mentale-en-belgique.

3 Certains propriétaires profitent de la pénurie d’endroits de camp en imposant, par exemple, une certaine durée de location aux Groupes, et donc en augmentant le cout final (par une location obligatoirement plus longue). La pression est parfois telle que le propriétaire peut aller jusqu’à faire sauter la location en sachant qu’il a d’autres candidats loueurs dans tous les cas.

14 Solidaris. (2022). BCBE 2022 : Plus jeunes et plus fragiles. Extrait de https://www.solidaris-wallonie.be/communique-depresse/13436-2.

4 Nous soulignons que cette démarche d’octroi de subsides est en cours : entre 1 et 2 milliards d’euros ont d’ores et déjà été débloqués.

16 Soulignons, de plus, que nous ne possédons (et ne mentionnons) ici que les données des Groupes qui le revendiquent. Nous savons que d’autres Groupes mettent en place l’inclusion au sein de leur Animation, mais nous n’avons pas de chiffres précis à ce sujet.

5 Les cinq mouvements de jeunesse francophones ont partagé, en novembre 2023, une proposition de clé de répartition financière. En effet, nous sommes régulièrement amenés à déterminer une répartition financière sur des montants qui nous sont alloués (ou qui sont parfois à débourser). Afin de simplifier le travail en amont, nous avons proposé une clé de répartition applicable pour une durée déterminée entre les cinq mouvements. Cette répartition a été calculée sur trois indicateurs : la répartition du nombre de membres (50%) ; une partie fixe (25%) ; un ou deux indicateurs variables en fonction du sujet (25%). 6 Forum des Jeunes (2021). Être jeune en 2021 Lignes de force pour une société à réinventer. [PDF]. Forum des Jeunes. Extrait de : https://forumdesjeunes.be/wp-content/uploads/2021/11/ Memorandum-Etre-Jeune-en-2021.pdf. 7 Le thème d’année de 2011-2012 était « VERT (Vers un Environnement plus Respectueux de la Terre) », celui de l’année 2017-2018 était « Vert, tu oses ! ». 8 Notons que, chez les Guides, nous parlons de bénévoles concernant nos membres car nos membres donnent de leur temps bénévolement et gratuitement toute l’année. 9 Dudal P. et Hustinx L. (2020). Le volontariat en Belgique en 2019. Chiffres-clé à la demande de la Fondation Roi Baudoin. [PDF]. Fondation Roi Baudoin, p.22. Extrait de Le volontariat en Belgique (kbs-frb.be).

15 Nous pouvons, par exemple, mentionner la Cellule de Crise et l’Observatoire, qui apportent un soutien constant aux membres.

17 À propos du handicap, nous avons publié les dossiers Les Guides et le handicap, 2020, ainsi que le numéro de la Série UniFor Les Guides et le handicap, 2021. À propos de la migration, nous avons publié le dossier Les Guides et la migration, 2020, ainsi que le numéro de la Série UniFor, Les Guides et la migration, 2023. 18 Fédération Wallonie-Bruxelles. (2023). Les Chiffres clés de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2022. [PDF]. Extrait de : https:// statistiques.cfwb.be/fileadmin/sites/ccfwb/uploads/documents/ CC2022 _ version _ finale _ web.pdf. 19 Entre 4 et 24 ans (source : Les Chiffres clés de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2022, 2023). 20 Servais O. (2008). L’engagement des jeunes, la participation et la transmission des valeurs. [PDF]. Bruxelles : Centre Avec, p.3. Extrait de https://www.centreavec.be/wp-content/ uploads/2019/04/Engagement-des-jeunes-participaiton-ettransmission-des-valeurs.pdf. 21 Clayton S., E Mayall A., Hickman C., Marks E. et cie. (2021). Climate anxiety in children and young people and their beliefs about government responses to climate changes: a global survey. [PDF]. The Lancet. Planetary Health, 5 (12), e863 – e873. Extrait de https://www.thelancet.com/action/showPdf?pi i=S2542-5196%2821%2900278-3.


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Pl ai do ye r 20 24 • Gui de s. be

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Plaidoyer 2024

Nos publications appliquent les recommandations orthographiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En application de la charte orthographique/grammaticale prévalant en FW-B, pour l’instant, nous utilisons une orthographe où le genre masculin s’utilise aussi pour les ensembles mixtes. Une publication des Guides Catholique de Belgique asbl 2024. Dépôt légal : D/2024/13.791/3 Rue Paul-Émile Janson, 35 • 1050 Bruxelles • Tél. 02/538.40.70 • www.guides.be • info@guides.be

L es Gui de s et Inte rne t

À la veille des élections communales, régionales, fédérales, communautaires et européennes de 2024,, il semble important et nécessaire de vous partager, chers représentants politiques, les revendications des Guides. Ce plaidoyer vous permettra de mieux comprendre les enjeux et les attentes du Mouvement pour les années à venir. Un travail commun entre vous et les Guides est, de manière certaine, indispensable pour créer une meilleure société, plus respectueuse, plus juste et plus équitable pour l’ensemble des enfants et des jeunes d’aujourd’hui et de demain. La société se doit de soutenir la jeunesse et son épanouissement : c’est ce sur quoi les Guides travaillent chaque jour et la raison pour laquelle le Mouvement vous fait entendre sa voix aujourd’hui à travers ce plaidoyer.

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