REVERSE 27 PREVIEW

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[SOMMAIRE]

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20 BACK TO BACK ET SI CETTE FINALE TERRIBLEMENT DIFFICILE ÉTAIT CE QU’IL FALLAIT AUX LAKERS POUR BÂTIR UNE FUTURE DYNASTIE ?

28 PLAYOFFS

NBA 2010 LES LEÇONS

34 CHOLET

DANS LA COUR DES GRANDS

38

DRAFT 2010

TOUS LES ROOKIES À LA LOUPE

48

66

MICKAËL GELABALE

EDF

RETOUR AUX SOURCES

MONDIAL

52

70

NANDO DE COLO

ENTRETIEN

VINCENT COLLET

80

GOOD OL’ DAYZ

PENNY HARDAWAY

L’ANNÉE DU CHANGEMENT

TEAM USA

OBJECTIF MONDE

76


.....

ATTENTION

CECI EST UNE VERSION PARTIELLE DE REVERSE UN CERTAIN NOMBRE DE PAGES ONT ÉTÉ VOLONTAIREMENT ENLEVÉES


[RUN&GUN]

Limoges et Pau remontent. Le basket français avait besoin de retrouver ses dinosaures emblématiques.

GUESS WHO’S

BACK ? APRÈS SIX ANS PASSÉS AU PURGATOIRE, LE CSP REVIENT ENFIN AU PLUS HAUT NIVEAU. Par Personne

L

Photo Hervé Bellenger/IS

a Pro B s’est transformée, en quelques saisons, en carré VIP des anciens champions de France. Limoges n’a pas échappé à cette règle. Une première fois rétrogradé administrativement après une saison hors du commun, le CSP a dû retourner à la case NM1, sans toucher 20 000 francs… Didier Rose étant parti avec. De retour au chevet de son club de cœur, Fred Forte, fort de son expérience et de son réseau, remet le navire à flot. La saison dernière, mitigée, s’était achevée sur une finale perdue à Bercy (déjà), condamnant l’équipe à une saison supplémentaire dans l’antichambre. Pour le plus grand bonheur de la LNB, la descente de Pau a permis de placer la division, souvent ignorée, sous la lumière des lampes de poche. Les projecteurs sont trop chers pour la Pro B. Eric Girard, arrivé en cours de route l’an

dernier, entame cette saison sur le banc. Après plusieurs retouches, comme l’arrivée de Raphaël Desroses, un changement de meneur – Kevin Braswell en lieu et place de Brent Darby -, Fred Weis sorti de la naphtaline, Limoges a su, de manière parfois laborieuse, assurer l’essentiel : une 2e place synonyme de Pro A en cas de titre béarnais. Ironie de l’histoire, c’est justement le rival de toujours qui, en sortant Aix Maurienne en demi-finale, a assuré l’ascension du CSP. Le bilan de la saison (23V-11D), entaché de certaines gamelles, restera anecdotique, tant le basket français avait besoin de retrouver ses dinosaures emblématiques dans l’élite. Quoi qu’il arrive maintenant, une seule certitude : l’an prochain, à Beaublanc, il va faire chaud, comme dirait Cédric… mais ça risque d’abord de chauffer en coulisse cet été, vu comment coach Girard a allumé ses joueurs après la rouste reçue des mains de Pau en finale.

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12% Roswell Rajon Rondo a tout de l’extra-

terrestre mythique de la Zone 51. Sélectionné par les Suns, club d’Arizona (non loin du Nouveau Mexique hum hum) puis envoyé à Boston, le petit homme vert de la ligue surprend tout le monde depuis maintenant trois ans à tel point que l’on peut presque se demander s’il est bien humain.

41% Jacques Mesrine Comme le roi

du braquage des années 70, Rajon possède à la fois le don pour la fauche (meilleur intercepteur de la ligue) et celui pour la vanne de caillera. Car derrière son petit sourire, RR est certainement un des trashtalkers les plus vicelards du circuit.

47% Lionel Messi

Le meneur de Boston a souvent été comparé aux meilleurs quarterbacks de NFL pour sa capacité à lancer l’attaque des C’s. Mais la comparaison avec le fabuleux créateur du Barça est encore plus pertinente. Tout aussi sous dimensionné au milieu des raquettes que la pulga argentine dans la surface de réparation, Rajon dribble et perfore les défenses avec autant de vista que le ballon d’or 2009.


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PROCHAIN NUMÉRO SEPTEMBRE 2010


LE SALAIRE DE LA PEUR ET SI CETTE FINALE TERRIBLEMENT DIFFICILE ÉTAIT CE QU’IL FALLAIT AUX LAKERS POUR BÂTIR UNE FUTURE DYNASTIE ? PAR XAVIER d’ALMEIDA

L

PHOTOS CHRISTOPHE ELISE

es grandes épopées et les grandes conquêtes ont désormais été remplacées par les compétitions sportives, et ce sont les grosses rivalités qui déchaînent les passions. Plus l’opposition est forte, plus l’exploit devient grand. Alors qu’il recevait le trophée de MVP des finales des mains de Bill Russell (sacré symbole), Kobe Bryant l’a lui-même immédiatement souligné : « C’est le titre le plus savoureux parce que, celui-ci, nous l’avons gagné contre les Celtics ». Longtemps, il avait pourtant feint

l’indifférence en clamant que ce duel n’était pas plus important qu’un autre à ses yeux. Mais personne n’y a vraiment cru. Après le Game 7, il reconnaissait enfin avoir menti sur toute la ligne. « Quand vous êtes dans l’action, vous devez supprimer ce genre de choses de votre tête, parce que si vous y pensez, vous ne jouez pas votre meilleur basket. Mais vous savez à quel point je suis un ‘étudiant’ de ce sport. Je connais l’histoire des Lakers par cœur et je connais toutes les séries contre les Celtics, jusqu’à la moindre statistique. Ça signifiait énormément pour moi. Mais je ne pouvais pas me permettre de penser à tout ça. »

UN CONCENTRÉ D’HISTOIRE EN 48 MINUTES Si ces finales ont été aussi sublimes, c’est justement parce qu’à l’exploit purement sportif s’est mêlée une de ces tragédies qui donnent tout son piment au sport. Dans ces momentslà, les parquets de basket sont des scènes de théâtre où les sentiments humains les plus forts ressortent, concentrés comme jamais. Il suffisait d’observer les visages transfigurés, comme possédés, de Pau Gasol, Kevin Garnett, Glen Davis ou Kobe pour comprendre qu’ils étaient en train de chercher au plus profond d’eux-mêmes la force de terrasser ces


COVER FINALES NBA

TOUT À GAGNER ET ENCORE PLUS À PERDRE C’est aussi ce qu’a dû réaliser Ron Artest. Dans cette finale, personne ne s’est autant remis en question que lui… parce que personne n’avait plus à perdre. Il savait, en arrivant à L.A. qu’il serait le bouc émissaire tout désigné en cas de crash. Dès le début de la saison, son apport supposé à l’équipe faisait des Lakers LE grand favori pour le titre. Mais son intégration au système du Zen Master ne s’est pas faite sans heurts, son adaptation à son nouveau statut de role-player non plus. Au final, malgré les errements et la pression, la crainte de l’échec l’a poussé à se dépasser et à se sortir les tripes pour ne pas décevoir Kobe et s’offrir une rédemption de 48 carats. Gasol non plus ne pouvait pas se permettre de se rater, sous peine d’être marqué à jamais du sceau de « l’infâme » trèfle celtique. Face à sa bête noire des finales 2008, Kevin Garnett, il a prouvé une bonne fois pour toute qu’il était bien l’un des intérieurs les plus dominants de la ligue. Aux côtés (et non plus dans l’ombre) de Kobe, il a puisé au fond de lui-même la force de forger son destin et d’ouvrir les yeux des sceptiques sur l’importance de son rôle dans cette équipe. Kobe, quant à lui, a passé une saison étrange. Pourri par les blessures, devenu le deuxième meilleur joueur du monde (en saison régulière), il a accepté de mettre une partie de son immense orgueil en veilleuse et a adapté son

émotions contradictoires. Outre la joie d’être arrivés au sommet de leur sport et l’excitation de l’événement, un sentiment profondément humain a dominé totalement le match 7 : la peur. Les deux équipes étaient au bord de l’abîme. Les Celtics parce que c’était sans doute leur dernière chance de remporter le titre avec ce groupe. Les Lakers parce qu’une seconde défaite en trois ans contre leur ennemi historique aurait largement terni le lustre de leur bague de 2009. « Je l’ai répété toute la saison. Si on ne gagne pas le titre, ce sera un échec. » Kobe Bryant ne pouvait pas mieux résumer l’enjeu de la saison des Lakers, un enjeu condensé dans ces ultimes 48 minutes de jeu. Avec cette équipe, invincible sur le papier, les jaunes et mauves n’avaient pas le droit à l’erreur. Déjà, après le match 6, Pau Gasol cauchemardait sur les conséquences d’une défaite pour y trouver la motivation nécessaire. « J’imagine à quel point ce serait douloureux de ne pas réussir à l’emporter... ça me permet de comprendre que je dois faire plus que le maximum pour nous permettre de gagner. »

Si Kobe Bryant réussissait à remporter un second threepeat, il égaliserait avec MJ et pourrait même rêver de gagner plus de bagues que lui. Rien ne pourrait plus le motiver.

STATS DES LAKERS SUR LA FINALE NBA : Kobe Bryant : 28,6 points à 40%, 8 rebonds, 4 passes, 2 steals. Pau Gasol : 18,6 points à 48%, 11,6 rebonds, 3,7 passes, 2,6 contres. Ron Artest : 10,6 points à 36%, 4,6 rebonds, 1,3 passe, 1,4 steal. Derek Fisher : 8,6 points à 42%, 3 rebonds, 2 passes, 1 steal. Lamar Odom : 7,6 points à 49%, 6,6 rebonds, 1,3 passe. Andrew Bynum : 7,4 points à 45%, 5,1 rebonds, 1,3 contre.

GAME by GAME

GAME 1 JEUDI 3 JUIN 2010 AU STAPLES CENTER Premier match des finales et premier constat : les Lakers ne sont pas là pour plaisanter. Le duo Gasol-Bynum, clef de voûte de L.A. durant tous les playoffs, est archi-dominateur et les pauvres intérieurs de Boston ne voient pas le jour. Plus surprenant encore, ce sont les Lakers qui jouent le plus dur et qui musèlent leurs adversaires avec leur défense. Garnett, malgré des stats convenables, se fait émasculer par l’Espagnol et Kobe poursuit sur sa lancée du tour précédent avec un match ultra complet (30, 7 et 6). Les Lakers ont une belle gueule de futurs champions.

L.A. 102-89 BOSTON >>> Le « difference maker » : Pau Gasol (23 pts à 8/14, 14 rbds, 3 pds et 3 ctrs). >>> Le truc qui fâche : Boston s’est fait marcher dessus au rebond, seuls Pierce et Rondo en ont pris plus de 4.


Avec D12, Jameer Nelson aura été un des seuls à surnager face à Boston (19 pts à 48%, 4 rbds et 5 pds en moyenne sur les playoffs).

NO MORE MAGIC ORLANDO

Et si la finale 2009 n’avait été qu’un leurre? Par Jean-Sébastien Blondel

O

Photos Chris Elise

n n’ira pas jusqu’à dire que le Magic a été une belle fraude pendant les derniers playoffs, mais la chute brutale des coéquipiers du Superman autoproclamé soulève tout de même beaucoup de questions. Le Magic a-t-il vraiment l’étoffe d’un prétendant ? Dwight Howard arrive-t-il au bout de son potentiel ? Le duo Lewis-Carter est-il le plus surpayé et le moins couillu de la ligue ? La défense implacable de Boston a trahi toutes les belles promesses faites par Orlando après les sweeps sans merci de Charlotte et Atlanta. Vince Carter, qui avait une occasion unique de dépoussiérer un peu sa carrière, a totalement disparu (29/79 aux tirs dont 4/19 à trois-points, après son 1/17 du premier tour). Hedo Turkoglu en pleure encore de rire. Rashard Lewis, lui, a rappelé aux 29 autres GM de la ligue qu’il ne faut jamais casser la tirelire pour un shooteur de 2,08 m sans cœur, incapable de driver ou de créer pour ses coéquipiers. Ses trois premiers matches

de la finale de conf’ ont été une pure descente aux enfers (15 pts au total !). Reste le cas Howard. D12 a parfois été transparent offensivement, notamment lors des deux premiers tours où on a eu du mal à vraiment le considérer comme le leader de la franchise. Défensivement, c’est un monstre qui peut démoraliser l’équipe adverse sur quelques contres venus de Key West, mais l’irrégularité de son impact en attaque peut être problématique pour le Magic. Comme il l’a prouvé contre l’excellente défense de Boston, sa puissance reste un atout formidable, mais elle n’est rien s’il ne parvient pas à recevoir le ballon là où il peut faire des ravages, à 2 m du cercle. Mais il est parfois difficile de peser sur les défenses quand on n’a qu’un seul move fiable, qu’on a un mal fou à se défaire des prises à deux et qu’on peine à rentrer la moitié de ses lancers. Et comme il n’a pas vraiment montré de progrès cette saison, on peut se demander s’il n’a pas tout simplement atteint ses limites… tout comme son équipe.

Howard aura tout donné en finale de conférence (22 pts à 57%, 11 rbds, 3 contres, 1 steal) mais l’excellente défense de Boston et sa faiblesse chronique aux FT (55%) auront eu raison de sa volonté.


NBA PLAYOFFS 2010

STEVE KERR

LE MAGICIEN D’AZ

En un an, Steve Kerr est passé du statut de charlatan à celui de magicien. Par Théo Letexier Photos Keith Allison

T

out va très vite en NBA, et celui qui se fait un jour traiter d’âne bâté peut tout à fait se retrouver dans la peau d’un des meilleurs GM du pays quelques mois plus tard. Demandez donc à Steve Kerr ce que cela fait de passer pour un cancre, lui qui est aujourd’hui acclamé par tous les plumitifs. L’ancienne gâchette au physique de porte-serviette admet avoir commis un certain nombre d’erreurs durant ses premières saisons à la tête des Suns, qui se sont finalement avérées formatrices. « Ce n’est pas un job avec lequel on se sent à l’aise dès le début. J’ai eu du mal à gérer la pression. Mais ça fait partie du chemin pour en arriver là », confiait-til à l’Arizona Republic. Une route sinueuse qui l’a vu faire des choix pour le moins incongrus (échanges des droits de Rudy Fernandez, nomination de Terry Porter au poste de head coach), mais aussi opérer certains moves très judicieux (signature du sous-coté Channing Frye, draft de Robin Lopez et Goran Dragic,

et, surtout, le coaching confié à Alvin Gentry) pour au final s’offrir une 3ème place de saison régulière et échouer avec classe face aux Lakers en finale de conf’. Au-delà des trades, c’est peut-être sa capacité à jouer sur la motivation d’une équipe vieillissante et à créer une vraie symbiose qui a redonné le sourire à tout le monde. Kerr n’a plus rien du sorcier que l’on accusait de détruire à petit feu une des franchises les plus funky de la ligue. A l’image de sa carrière NBA, après des débuts laborieux, il a fini par trouver son spot, son rythme. « Beaucoup de gens viennent me dire à quel point ils adorent voir jouer cette équipe. C’est une belle récompense car, au fond, construire une équipe divertissante fait aussi partie de mon rôle ». Pourtant, après être passé tout près de la finale NBA, Kerr a choisi de raccrocher pour revenir à son job de consultant télé. Pas de problème, micro en main aussi, il fait des merveilles… et en plus il n’aura pas à gérer cette intersaison de dingue.

envergure athlétique hors norme. A l’heure actuelle, il est surtout l’un des tout meilleurs au poste 1, et un sacré lieutenant pour Special K. « Il fait partie de ces meneurs qui sont capables de prendre le contrôle d’un match », raconte ainsi Mike Baldwin de newsok.com. Le chroniqueur a vu juste. Car, si la plupart du temps c’est bel et bien Durant qui laisse son empreinte sur la rencontre, que dire des performances de son meneur, qui vont crescendo ? De plus en plus efficace dans le jeu (+3 passes par rapport à l’an passé), il a surtout montré qu’il avait la lucidité nécessaire pour élever son niveau dans les moments chauds. Un fait qui n’a pas échappé à Derek Fisher, qui se serait bien passé d’essayer de le marquer au 1er tour des playoffs.

RUSSELL WESTBROOK

OKC THUNDER OU LA LIGUE DES JUSTICIERS MASQUÉS Par Théo Letexier

Photos K-REINE

Si on était plus ou moins persuadé depuis 2007 que Kevin Durant arborerait tôt ou tard un costume de Batman lui allant à ravir, on n’aurait pas parié aussi gros sur la capacité

de Russell « Robin » Westbrook à cartonner aussi vite au poste de meneur. Formé comme shooting guard à UCLA, le public le connaît principalement pour ses dunks de taré et une

Westbrook au premier tour : 20,5 pts à 47,3%, 6 rbds et 6 pds en 35 min


FRANCE CHOLET CHAMPION

DANS LA COUR DES GRANDS

AVANT LE 13 JUIN, CHOLET N’ÉTAIT QU’UN DES MEILLEURS CLUBS FORMATEURS FRANÇAIS. DÉSORMAIS, CB EST ÉGALEMENT CHAMPION DE FRANCE, RÉCOMPENSE LOGIQUE D’UNE SAISON QU’IL AURA DOMINÉE. PAR GUYLAINE GAVROY PHOTOS HERVÉ BELLENGER/IS

I

l reste 41 secondes à jouer ce 13 juin, à Bercy, et la victoire a depuis un moment choisi son camp. Erman Künter prend un temps-mort pour faire entrer ceux restés sur le banc et les associer à la fête. Lorsque le trio arbitral siffle la fin du match, les Choletais exultent. Randal Falker part se jeter dans le public rouge et blanc. Mickaël Gelabale grimpe sur les épaules d’Antywane Robinson pour découper le filet du panier. L’objet est collector. Cholet Basket vient de s’imposer en finale du championnat de France (81-65) face au Mans, au terme d’un match à sens unique. CB qui, jusque-là, pouvait surtout se targuer d’être l’un

des meilleurs - le meilleur ? - club formateur de l’Hexagone, celui qui a poli des joyaux comme Nando De Colo, Rodrigue Beaubois, ou précédemment Claude Marquis, Antoine Rigaudeau et Jim Bilba, décroche son premier titre de champion de France. UN MATCH POUR MARQUER L’HISTOIRE « C’est un moment exceptionnel, un moment historique dans l’histoire du club qui attendait ça depuis 23 ans, depuis la montée en Pro A », se réjouissait Patrick Chiron, président du CB. Contraint de regarder ses coéquipiers évoluer sans lui, obligé de ronger son frein en raison

d’une blessure au genou, Kevin Séraphin, dernière pépite en date, était tout aussi enthousiaste. « Je n’étais pas sur le terrain mais j’étais avec eux, j’y étais avec le cœur. Ce soir, nous avons écrit une page de l’histoire du club. » Avec le renfort de l’expérimenté John Linehan, Cholet est enfin entré dans la cour des grands. Et le retour au bercail de Mike Gelabale, en novembre, y a aussi largement contribué. « J’avais suivi leurs résultats en début de saison », racontait le Guadeloupéen, tout sourire. « Quand j’ai été coupé à Los Angeles et que je n’avais rien, mon agent m’a proposé de revenir. J’ai bien fait et je remercie le coach. J’ai vraiment galéré pendant deux


FRANCE CHOLET CHAMPION

ans, Cholet m’a redonné l’envie de jouer et de m’épanouir sur le terrain. » Son intégration rapide au sein d’un groupe déjà uni a contribué à faire de Cholet l’un des épouvantails du championnat. « Il n’y a jamais l’un de nous qui veut jouer les héros, c’est vraiment notre point fort », poursuivait le MVP de la finale parisienne (11 pts, 9 rbds et 5 pds), auteur d’un début de rencontre en demi-teinte et d’une fin de match en boulet de canon. « Aucun de nous ne veut se mettre en avant. On s’entraîne dur ensemble, et on joue ensemble. Il n’y a jamais de prise de tête. » « EN DEUXIÈME MI-TEMPS, IL N’Y A EU QU’UNE ÉQUIPE SUR LE TERRAIN. » Epargné par les blessures cette saison, le groupe choletais a paru plus soudé que jamais pour ce rendez-vous décisif. « Les joueurs ont répondu présent, quel que soit le travail qu’on leur demandait, ils ont travaillé dur, mais ils ont rigolé de temps en temps », s’amuse Erman Künter. « Ils ont contrôlé leurs egos aussi, ils savent vivre ensemble et tout le monde ressent la même chose. Pour un coach, c’est important quand les joueurs répondent bien. Leur envie, c’est la clé. » Jusqu’au bout, la hiérarchie établie par la saison régulière aura donc été respectée. Certes, en demi-finales, Roanne (3e) et Gravelines (4e) ont poussé Le Mans (2e) et Cholet à la belle. Mais les deux cadors de l’Ouest ont remis les choses en ordre pour se retrouver sur le parquet de Bercy et disputer une rencontre à quitte ou double qui allait sacrer le successeur de Villeurbanne. Le

JOHN LINEHAN

Attention, virus mortel ! En finale comme durant toute la saison, John Linehan a été une peste inégalée en défense et a donné l’exemple par son sens de l’abnégation et du sacrifice. Le virus s’est confié à nous, sourire aux lèvres et dans un magnifique franglais. Propos recueillis par Théophile Haumesser REVERSE : Quelle sensation ça fait d’être champion ? John Linehan : Je me sens super bien ! C’est une sensation inexplicable, mais c’est incroyable. REVERSE : A quel moment t’es-tu rendu compte que vous pouviez aller au bout cette année ? JL : Avant même le début de la saison, j’ai dit que je pensais que cette équipe pouvait remporter le titre. Même si tout le monde doutait de nous, on y a tous cru depuis le départ. On n’a pas cessé de progresser au

fil de la saison. C’est vraiment une équipe spéciale parce qu’il n’y avait aucune jalousie entre les joueurs, tout le monde était heureux pour tout le monde. Notre mode de pensée, c’était « Quand un joueur brille, c’est toute l’équipe qui brille avec lui ». REVERSE : Qu’est-ce que l’arrivée de Mike a changé pour vous ? JL : Ça nous a donné une nouvelle arme. On avait déjà Sammy sur une aile, et là on récupérait un nouveau joueur de talent de l’autre côté. Avec Kevin (Séraphin) et Antywane (Robinson) en dessous, et moi à la mène, ça donnait une équipe très forte. REVERSE : La clef du succès de cette équipe, c’est sa défense, et c’est toi qui donnais le ton dans ce domaine… JL : Quand il m’a fait venir, le coach savait quel type de défenseur j’étais, donc tout ce que je pouvais apporter en attaque, ce n’était que du bonus. Il m’a utilisé au mieux en me demandant de mettre le plus de pression possible sur le ballon et je me suis efforcé d’être un vrai « virus » comme on m’appelle ici (il sourit). Je pense que je ne m’en suis pas trop mal sorti.

dénouement a été conforme à ce qu’a été la saison des uns et des autres. Le capitaine choletais, John Linehan, à nouveau désigné meilleur défenseur de Pro A, a encore une fois justifié son surnom de « virus » en empoisonnant l’attaque mancelle et en éteignant Zack Wright, pourtant étincelant en playoffs. Samuel Mejia, révélation de cette équipe choletaise, a donné le ton. Marcellus Sommerville, brillant lors de la post-season, a continué sur sa lancée et Arvydas Eitutavicius et Fabien Causeur ont apporté ce qu’il fallait. Jamais CB n’a douté. « Ce qui est bien, c’est qu’on a toujours deux ou trois solutions », expliquait Erman Künter. « Les adversaires ne savent pas d’où peut venir le danger. » JD Jackson n’est jamais parvenu à trouver la parade et, comme le 2 janvier à la Meilleraie ou le 17 avril sur leur parquet d’Antarès, les Manceaux ont plié. « Cholet a fait preuve de cœur et d’une combativité exceptionnelle. En deuxième mi-temps, il n’y a eu qu’une équipe sur le terrain », convenait le coach sarthois. CAP SUR L’EUROPE L’heure est désormais à la construction du côté de Cholet, qui s’est vu octroyer un ticket pour l’Euroleague. « L’Euroleague est quelque chose d’important », estime Erman Künter. « Il n’y a pas beaucoup d’équipes en France qui y participent. Jouer cette compétition c’est bien, mais gagner des matches, c’est autre chose, c’est essentiellement une question de moyens… » Pour l’heure, CB peut savourer sans retenue son titre. L’histoire s’écrit une saison après l’autre.


NBA DRAFT 2010

GRADUATION DAY

Comme après une fête un peu trop arrosée, les lendemains de draft peuvent être difficiles. Entre les chanceux qui sont rentrés avec l’élue de leur cœur et ceux qui se réveillent tétanisés de honte en réalisant leur erreur, c’est fou comme les choix d’une seule nuit peuvent vous marquer à vie. Dégrisement et décryptage. Par Antoine Berranger

LES VALEURS SÛRES

ILS APPORTERONT À LEURS ÉQUIPES CE QU’ELLES CHERCHAIENT.

John Wall #1 - WASHINGTON

Meneur, 19 ans, Kentucky, 1,94 m Joueur très humble, il est parfait pour l’opération rédemption lancée par le nouveau propriétaire, Ted Leonsis. C’est un joueur à gros potentiel qui a montré à Kentucky qu’il possédait déjà un répertoire très varié. Il faut voir en lui le futur Derrick Rose, avec peut-être un peu moins de puissance, mais plus de qualités de distribution. Il lui faudra travailler son shoot et son jeu sur pick-and-roll. >>> Prono : Potentiellement, un All-Star dès sa saison rookie.

Evan Turner #2 - PHILADELPHIA Arrière, 21 ans, Ohio State, 2,00 m La saison passée avec Ohio State, il tournait autour de 20 points, 9 rebonds, 6 passes et

2 interceptions ! Sur le terrain, il sait tout faire et il peut jouer trois positions, de la mène au poste d’ailier. Élu meilleur joueur de la NCAA, il n’a pas été pris en premier pour deux raisons : son shoot à trois-points n’est pas encore fiable et il manque de qualités athlétiques. >>> Prono : Le prochain « go-to player » des Sixers, il fera certainement une première saison solide autour des 15 ou 20 points.

Wesley Johnson #4 - MINNESOTA Ailier, 22 ans, Syracuse, 2,01 m Wesley est un ailier au jeu léché : il commet rarement d’erreurs, est altruiste, polyvalent et bon défenseur. Pourtant, il est assez « âgé » et ne semble pas avoir de grosse marge de progression. Sa tenue de balle ne lui permet pas pour l’instant de se créer ses tirs. Un bon joueur pour de longues années, mais peu de chances qu’il devienne une superstar un jour. >>> Prono : A terme, 30 minutes et 14 points par match ? Il ne sera pas la clef de voûte de l’équipe, mais un contributeur des deux côtés du terrain.

Patrick Patterson #14 - HOUSTON

Ailier-fort, 21 ans, Kentucky, 2,06 m Le joueur que n’importe quel coach rêverait d’avoir dans son équipe. Un lieutenant fidèle qui a su se sacrifier au profit des « petits jeunes de Kentucky » (Cousins, Wall). Il sait donc ce que signifie l’expression « se dévouer pour son équipe ». Extrêmement mûr et très polyvalent, il n’a qu’une faille aux yeux de la NBA : être bon dans tous les compartiments, mais excellent dans aucun. >>> Prono : 20, 25 minutes de qualité pour faire jouer ses collègues.

EUX-AUSSI

>>> Gordon Hayward #9 - UTAH (Ailier, 20 ans,

Butler, 2,03 m) : Un joueur polyvalent, doté d’un bon shoot et très coachable. Parfait pour le Jazz. >>> Cole Aldrich #11 - NEW ORLEANS (Pivot, 21 ans, Kansas, 2,11 m) : Un défenseur de première classe qui connaît déjà son rôle et qui a la tête sur les épaules.


NBA DRAFT 2010

>>> Avery Bradley #19 - BOSTON (Arrière,

19 ans, Texas, 1,91 m) : Un défenseur (encore) incroyable, qui formera avec Rondo l’une des meilleures paires défensives de la ligue. >>> James Anderson #20 - SAN ANTONIO (Arrière/Ailier, 21 ans, Oklahoma State, 1,97 m) : Un très bon shooteur et attaquant qui devrait combler un manque évident sur les ailes à San Antonio.

LES SURPRISES

Futures arnaques ou futurs steals, ils sont arrivés là où on ne les attendait pas.

Ekpe Udoh #6 - GOLDEN STATE

Ailier-fort, 23 ans, Baylor, 2,08 m Le monde du basket désespère de comprendre un jour ce qui se passe dans la tête des dirigeants des Warriors. Ekpe Udoh n’est pas un mauvais bougre, mais il est âgé et ne propose que son dynamisme, son physique et sa capacité de rebondeur… comme Randolph et Wright qui sont tous les deux plus jeunes que lui. On voit mal quelle alternance il pourra apporter dans le jeu intérieur/extérieur. >>> Prono : Il jouera parce que drafté haut, mais combien de temps ? #

Team

Nom

Larry Sanders #15 - MILWAUKEE Intérieur, 21 ans, VCU, 2,09 m Sanders est certes un joueur prometteur, mais personne ne l’attendait si haut. Il fait un peu penser à Al Horford dans la puissance, l’énergie et le physique, mais il ne dispose pas d’un arsenal offensif très développé. Si son shoot est encore très suspect, son jeu dos au panier semble en très net progrès depuis un an. C’est d’ailleurs grâce à ça qu’il a tapé dans l’œil des Bucks. >>> Prono : Remplaçant de Bogut pour muscler le jeu du second cinq avec Mbah a Moute.

Kévin Séraphin #17 - WASHINGTON Pivot, 20 ans, Cholet, 2,09 m Joueur à la fois très physique et très athlétique, il a un potentiel incroyable. Il apprend très vite et est déjà très présent, défensivement parlant. De là à espérer être choisi aussi haut ? C’était inespéré. Avoir l’occasion de jouer aux côtés de John Wall et faire partie du projet du nouveau propriétaire des Wizards est une chance certaine. >>> Prono : Pas sûr du tout qu’il rejoigne les Wiz dès la saison prochaine, mais avoir été retenu aussi haut devrait lui garantir d’avoir vraiment sa chance lorsqu’il traversera l’Atlantique.

Taille / Poste / Fac

#

Team

Trevor Booker #23 - WASHINGTON Ailier-fort, 22 ans, Clemson, 2,02 m Dans la lignée de DeJuan Blair (ou plutôt d’un petit Jeff Pendergraph), Booker est un joueur très costaud mais très frustre. Puissant et athlétique, il a certainement bénéficié de la cote des « petits intérieurs » comme Millsap, Landry et compagnie. Pourtant, il ne semble pas disposer d’une grosse marge de progression. Il aurait dû être sélectionné autour du 35ème choix. Pourquoi l’avoir pris si haut ? >>> Prono : Dans la rotation pour livrer 10 minutes intenses.

EUX AUSSI

>>> Craig Brackins #21 - NEW ORLEANS

(Intérieur, 22 ans, Iowa State, 2,09 m) : Intérieur peu athlétique et plus très jeune, seul son shoot extérieur le rend intéressant. >>> Landry Fields #39 - NEW YORK (Ailier, 22 ans, Stanford, 2,01 m) : Joueur complet mais peu fiable au niveau du shoot et peu athlétique. >>> Pape Sy #53 - ATLANTA (Meneur, 22 ans, Le Havre, 1,99 m) : Un des choix les plus inattendus de la draft (voir par ailleurs). >>> Ryan Reid #57 - INDIANA (Intérieur, 23 ans, Florida State, 2,05 m) : Bientôt 24 ans, 6 points par match à Florida State... Il restait pourtant des joueurs talentueux à prendre !

Nom

Taille / Poste / Fac

1

John Wall

1,93 m / PG / Kentucky Fr.

16

Luke Babbitt

2,05 m / SF-PF / Nevada So.

2

Evan Turner

2,01 m / SG / Ohio State Jr.

17

Kevin Seraphin

2,05 m / PF-C / France Intl.

3

Derrick Favors

2,08 m / PF / Georgia Tech Fr.

18

Eric Bledsoe

1,87 m / PG-SG / Kentucky Fr.

4

Wesley Johnson

2,01 m / SF / Syracuse Jr.

19

Avery Bradley

1,91 m / SG / Texas Fr.

5

DeMarcus Cousins

2,11 m / C / Kentucky Fr.

20

James Anderson

1,98 m / SG / Oklahoma State Jr.

6

Ekpe Udoh

2,08 m / PF / Baylor Jr.

21

Craig Brackins

2,08 m / PF / Iowa St. Jr.

7

Greg Monroe

2,11 m / C / Georgetown So.

22

Elliot Williams

1,93 m / SG / Memphis So.

8

Al-Farouq Aminu

2,03 m / SF / Wake Forest So.

23

Trevor Booker

2,01 m / PF / Clemson Sr.

9

Gordon Hayward

2,03 m / SF / Butler So.

24

Damion James

2,01 m / SF / Texas Sr.

10

Paul George

2,05 m / SF / Fresno St. So.

25

Dominique Jones

1,93 m / SG / South Florida Jr.

11

Cole Aldrich

2,08 m / C / Kansas Jr.

26

Quincy Pondexter

2,01 m / SF / Washington Sr.

12

Xavier Henry

1,98 m / SG / Kansas Fr.

27

Jordan Crawford

1,93 m / SG / Xavier So.

13

Ed Davis

2,08 m / PF / North Carolina So.

28

Greivis Vasquez

1,98 m / PG-SG / Maryland Sr.

14

Patrick Patterson

2,05 m / PF / Kentucky Jr.

29

Daniel Orton

2,08 m / PF-C / Kentucky Fr.

15

Larry Sanders

2,08 m / PF-C / VCU Jr.

30

Lazar Hayward

1,98 m / SF / Marquette Sr.


[HOOP CULTURE] KEVIN COULIAU p42 / STREETBALL p45 / HOOP BABE p45 / CROSS OVER p46

Interview Kevin Couliau

Streetball State Of Mind

eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee

L’été dernier, Kevin Couliau a réalisé le rêve de tout amoureux de basket : passer deux mois à sillonner les playgrounds de new york, avec ses sneakers et son matos photo. Cet activiste de la balle orange, qui a participé au lancement de REVERSE et qui collabore avec le magazine BOUNCE, nous raconte son summer trip 2009. Propos recueillis par Julien Deschuyteneer Photos Kevin Couliau

REVERSE : T’es parti à l’aventure ou c’était préparé ? Kevin Couliau : J’avais quand même préparé un petit planning de voyage, du moins plus professionnellement que sportivement. Le magazine BOUNCE avec lequel je collabore depuis 2004 m’avait prévenu qu’ils allaient avoir besoin de mes services de photographe pour couvrir la saison streetball. Et la marque k1x, avec laquelle je travaille depuis 2005, m’avait proposé de shooter le catalogue de leur collection et quelques tournois qu’ils sponsorisaient sur New York. J’ai donc réalisé ces missions au fur et à mesure de mon trip, et une petite mission supplémentaire est venue s’ajouter au périple : « Heart & Soul of New York City » ! REVERSE : Justement, peux-tu nous présenter ce superbe clip réalisé pour k1x sur le basket de rue new-yorkais ? KC : « Heart & Soul of New York City » est à l’origine un morceau d’un rappeur new-

yorkais, Red Café, produit par Pete Rock. Ce son tournait en boucle dans l’iPod de Christian Boszczyk et Niels Jager de la marque k1x. Ils ont imaginé une lettre d’amour « vidéographique » pour le streetball newyorkais et voulaient témoigner des actions de k1x dans ce milieu. L’objectif était donc plus marketing que de faire un clip officiel pour Red Café. J’étais sur place quand les mecs de k1x sont arrivés, j’avais déjà commencé à faire des images d’ambiances de la ville, des tournois, et au fil de notre shooting pour le catalogue Automne/Hiver, on a ajouté quelques plans pour illustrer le clip. J’ai shooté tout le clip sans avoir les lyrics du morceau et, par chance, beaucoup de plans correspondaient aux paroles. Petit exemple concernant la référence que Red Café fait à Slick Rick dans son couplet avec « Eye patches over the eye », j’ai eu la chance de filmer Brian « The Pirate » Laing, et chacun de ses supporteurs portant un cache-œil ! REVERSE : Tu as pu être présent sur tous

les events importants. Avais-tu des contacts là-bas pour te faciliter le taf ? KC : Oui, c’était même primordial sur certains événements. J’ai la chance d’avoir pu tisser un réseau de joueurs, journalistes et medias qui désormais me reconnaissent quand je me pointe avec mon appareil photo. Sur les gros événements comme le Nike Tournament of Champions ou le Elite 24, j’ai eu la chance de représenter le magazine BOUNCE, qui a une cote exceptionnelle dans le monde du streetball. Ça m’a ouvert des portes et surtout la curiosité des acteurs de la culture playground. Au-delà des événements « verrouillés », il n’est pas difficile de se rendre sur des tournois comme Together We Chill, Lower Manhattan Classic, Watson, Hoops in the Sun, West 4th, qui sont ouverts au public. Mais il faut souvent demander l’autorisation pour shooter quand tu te ramènes avec du gros matos. Les organisateurs sont méfiants de la récupération de leurs tournois par les marques et autres entités.


[HOOP CULTURE]

« Il faut faire sortir le basket de la salle. Si on veut se développer audelà, il faut aller chercher les gens là où ils sont. »

REVERSE : Quelles sont les personnes les plus fascinantes que tu aies rencontrées sur ou autour des terrains new-yorkais ? KC : Bobbito Garcia, qui a la quarantaine mais QUI est toujours prêt pour jouer ou faire une session shoot, un passionné hors pair. Mon mentor ! Il y a aussi Bang Lee, mon pote japonais qui s’est expatrié à New York avec des potes pour jouer au streetball et qui a lancé son magazine récemment (spaceballmag.net). Kareem « Best Kept Secret » Reid, un génie, le digne successeur de Booger, il invente des moves et maîtrise la passe aveugle comme personne. Lui seul sait électriser un playground sur commande. REVERSE : Quels sont les terrains que tu as préférés là-bas ? KC : Mon terrain favori, c’est Kingdome, au cœur des Martin Luther King Junior Towers sur la 113ème. Paniers en plexiglas, terrain lisse avec de beaux tracés et les yeux de tous les habitants des buildings pointés sur le playground. Après, chaque terrain a sa particularité, certains abritent des tournois réputés, d’autres sont juste super esthétiques et cool pour jouer. Personnellement,

j’aime jouer à Goat Park car ils ont conservé les vielles planches en métal et ce terrain est chargé d’histoire. La plupart du temps, je joue à Harlem car les terrains sont en majorité plus jolis que dans les autres borough. Mais j’ai également passé pas mal de temps à Brooklyn sur certains terrains isolés avec des filets en perle ! La meilleure chose qui existe pour un shooteur, un mélange entre le bruit des chaînes et d’un filet classique, unique ! REVERSE : D’après ce que tu as pu voir, quels sont les tournois et les ligues les plus relevés ? KC : A mon sens, les tournois les plus relevés sont les quatre tournois Nike : Dyckman, TriState Classic, West4th et ProCity, qui se joue en indoor. Les meilleurs joueurs new-yorkais s’y affrontent, les trois-quarts des teams ont des joueurs aux CV impressionnants. Ensuite, vous avez Hoops in the Sun qui est très relevé aussi mais franchement trop loin. Une véritable mission pour y aller, mais bon y’a la plage à côté du terrain. Enfin, Together We Chill sur la 119ème à Harlem, mon préféré, car finalement c’est celui sur lequel j’ai passé le plus de temps

et il y règne une atmosphère super friendly, en plein dans le quartier latino. Les tournois comme l’EBC, Kingdome ou Watson sont en perte de vitesse, mais c’est très aléatoire et d’une année sur l’autre le niveau varie beaucoup. REVERSE : Tu as pu côtoyer et voir évoluer pas mal des gros joueurs de rue là-bas. Qui sont les gros taffeurs ? KC : Il y a Darren « Primal Fear » Phillipp qui domine le poste intérieur chaque été, mais reste un mec au cœur énorme, super ouvert sur le reste du monde et vraiment humble. Andre Barret, est mec qui à le niveau NBA easy (il y a joué, ainsi qu’au Barça il y a un an – ndlr) mais ne fait qu’1,80 m, 30 pts par match à ProCity. Il joue en D-League (Idaho Stampede). Il y a aussi Sundiatta Gaines, un joueur polyvalent et super athlétique, une sorte de Brandon Roy plus petit et rapide. C’est le joueur qui m’a le plus impressionné, et six mois après son été à NYC, il signe au Jazz et met ce buzzer-beater incroyable à 3-pts. Il y a aussi Ryan « Special FX » Williams, membre de Team Flight Brother. Il scorait 20 pts par match à ProCity et colle les plus gros tomars de New York. Je pense aussi


RETOUR MIKE GELABALE

« LA FAMILLE PASSERA TOUJOURS AVANT LE RESTE. QUAND J’AURAI 40 ANS, IL N’Y AURA PLUS DE BASKET, MAIS EUX SERONT TOUJOURS LÀ… »


RETOUR MIKE GELABALE

MICKAËL GELABALE

RETOUR AUX SOURCES

APRÈS PLUSIEURS ANNÉES DE GALÈRE, LA CHANCE SOURIT ENFIN À MIKE GELABALE. AVEC UN TITRE DE CHAMPION DE FRANCE ET UN TROPHÉE DE MVP DE LA FINALE EN POCHE, IL PEUT REGARDER L’AVENIR AVEC SÉRÉNITÉ. PROPOS RECUEILLIS PAR DANIEL ACHOUR, À CHOLET

L

a dernière fois que nous nous étions posés avec lui, Mike Gelabale suait sang et eau dans une salle de rééducation de Lyon pour remettre son genou en état de marche. A l’époque, il semblait encore loin de pouvoir à nouveau jouer les premiers rôles. Mais depuis son retour au jeu, il n’a pas mis longtemps à retrouver ses repères. La table italienne tenue par son pote guadeloupéen, Dom, sorte de deuxième père pour lui. L’épicerie du coin gérée par le « Chinois », seule enseigne à importer des produits de sa Guadeloupe natale, dont l’inévitable jus de canne. Quand Mickaël Gelabale est revenu à Cholet, en novembre dernier, il était en terrain connu. Même coach (Erman Künter), un ancien coéquipier, Jim Bilba, devenu entraîneur assistant, et surtout un nouveau départ dans son club formateur, après quasiment deux ans sans jouer, à l’exception de quelques matches en ligue de développement en mars 2009 et d’un training camp infructueux avec les Lakers en présaison. La nouvelle vie de Mike Gelabale dans les Mauges est assez simple. Posée, cool, comme lui. Pas trop de sorties, des plaisirs simples. Mater des DVD et des dessins animés. Faire sa propre cuisine. Repasser lui-même ses vêtements les jours de match. Passer des soirées au téléphone avec sa fiancée, Julie. Et bien sûr, côté sportif, le bonheur de retrouver enfin le parquet, avec des ambitions plein la tête : des Mauges, où il a conquis son premier titre de Pro A face au Mans, à l’espoir d’une belle campagne mondiale avec les Bleus en Turquie cet été.

PORTRAITS CHRISTOPHE ÉLISE PHOTOS K-REINE

REVERSE : Mike, ça fait quoi de rejouer au basket après avoir eu la vie pourrie par une blessure pendant près de deux ans ? Mickaël Gelabale : C’est un plaisir immense. Ma blessure m’a fait réaliser à quel point le basket est quelque chose d’important dans ma vie. Aujourd’hui, le seul fait d’être sur le terrain est un bonheur. Je ne ressens pas le besoin de scorer 20 points par match pour être satisfait. Tout ce que je peux faire pour aider l’équipe, rebonds, passes, défense, est positif. « J’adore m’amuser, danser... Mais à condition que ce soit pour aller dans un truc antillais. »

REVERSE : Tes ligaments croisés, c’est donc du passé maintenant ? MG : J’ai enfin mis ça derrière moi. Ça a été très dur. Car en mars 2008, quand je me blesse, déjà, je reste sur ma meilleure période en NBA (en février, Mike tourne à 10 pts, 2 rbds par match en 22 minutes avec les Sonics - ndlr). Je n’ai pas trouvé ça juste, je ne comprenais pas pourquoi ça m’arrivait à moi alors qu’enfin j’arrivais à m’exprimer dans le contexte américain. J’ai commencé la rééduc et après trois mois, quand j’ai vu que, malgré le travail, je n’arrivais pas à revenir, je suis reparti aux Antilles. J’en avais marre. Mais là-bas, la rééducation, c’était mort. J’y ai passé trois semaines. Je n’aurais pas dû m’arrêter. Je me

suis dit que j’avais le temps. Résultat, après neuf mois, je n’étais pas encore remis ! REVERSE : Mais aujourd’hui, quand on te voit jouer, on se dit quand même que tu as retrouvé tes cannes… MG : Oui maintenant ça va mieux. Au début, c’était un peu chaud. Mon jeu a changé. Je ne suis plus le Mickaël Gelabale qui allait monter claquer des gros dunks sur la tête de ses adversaires, le double vainqueur du concours de dunks de Liga ACB. Mais je peux toujours le faire, hein. Quand j’ai l’opportunité, je ne me gêne pas. Je me sens de mieux en mieux, je percute de plus en plus. Mais il me reste encore du travail. Si je peux enfin faire une vraie préparation physique cet été, et quand j’aurai une saison complète dans les jambes, ça ira mieux. REVERSE : Tu es arrivé en cours de saison, dans un groupe déjà constitué. Pas évident… MG : Effectivement. Je ne connaissais personne. Ni les Américains, ni les jeunes Français. Il fallait me situer, trouver ma place dans une équipe déjà dense et avec une hiérarchie. Encore aujourd’hui, je suis un peu entre les deux. Je traîne beaucoup plus avec les Bilba. J’ai joué avec Jim, en 2004, c’est différent. Sur le terrain, je ne suis pas le leader, mais je fais en sorte d’apporter mon expérience au groupe. Je joue plus en fonction de l’équipe qu’elle ne joue pour moi. Mais je n’ai jamais été le genre de joueur qui ressent le besoin de se mettre en avant. La seule chose qui m’importe est de gagner. REVERSE : Dans ce domaine, pas de souci. Te voilà champion de France ! Le premier titre de l’histoire de Cholet ! Ta première couronne française… MG : Pour moi, cela veut dire beaucoup, parce


PORTRAIT NANDO DE COLO


PORTRAIT NANDO DE COLO

PAR FLORENT BODIN

GRAPHISME MOCHOKLA

CETTE SAISON, NANDO DE COLO S’EST FAIT UN NOM ET UNE RÉPUTATION EN ESPAGNE. IL S’APPRÊTE MAINTENANT À FAIRE PAREIL AVEC LES BLEUS.

A

près plusieurs occasions manquées, Nando de Colo rappelle. Gentleman. L’entretien se fera au téléphone. Le meneur de Valence est en vacances chez ses parents après une saison pleine qui l’a vu devenir meneur titulaire d’une des meilleures équipes d’Espagne et gagner son ticket pour l’Euroleague en remportant l’Eurocup. Au bout du fil, l’ancien Choletais est donc détendu. Le soleil vient de se coucher, Nando de Colo est en train de louper Thalassa…

DE COLO NUMERO UNO

« J’ai besoin de mixer mon jeu, de passer du shoot au drive et pas de rester à trois-points en attendant le ballon. »

Bon d’accord, on ne sait pas si Nando est fan de l’émission de Georges Pernoud, mais en tout cas on peut dire qu’il s’est senti comme un poisson dans l’eau dès ses débuts en Liga ACB. « Le coach m’avait clairement dit qu’il me voulait en tant que meneur numéro un, donc c’est sûr que c’est plus facile de débarquer dans un club étranger dans cette position et de défendre sa place, plutôt que de courir derrière du temps de jeu. » Il n’a pas décidé de partir à Valence sur un coup de tête, comme aurait pu le faire un jeune joueur de son âge (21 ans à l’époque) appâté par les salaires espagnols. « J’avais des propositions pour partir plus tôt et pour plus d’argent, mais j’ai fait ce qui semblait le plus logique, le plus adapté à ma personnalité. » S’il a choisi ce club, c’est qu’il préparait une petite révolution dans

son jeu : passer d’arrière-scoreur au poste de meneur. Une transition pour lui « indispensable » pour la suite de sa carrière. Le pas de plus vers la NBA. C’est Neven Spahija qui lui offre cette opportunité après des mois de scouting. Le technicien croate envoie d’abord ses émissaires à Cholet, puis rencontre le joueur. « Ils étaient sur moi depuis un petit moment. J’ai eu la visite du président et du superviseur en chef. Et quand le coach est venu, là j’ai compris que ça devenait vraiment sérieux. » Une procédure de recrutement presque normale pour un grand club européen, mais pourtant loin des coutumes de Valence, pas habitué à miser sur des étrangers peu expérimentés. De Colo est d’ailleurs le plus jeune joueur signé par le club ces six dernières années. C’est dire la confiance qu’on porte à l’international français, surtout pour un poste de meneur titulaire qu’il n’a jamais occupé chez les pros. Très vite pourtant, l’ancien Choletais a dispersé les doutes, soutenu par son entraîneur et réussissant son intégration dans la vie du groupe grâce à l’aide de Florent Pietrus, l’autre francesito du club. Son premier carton, il le signe dans une victoire face à Valladolid le 17 octobre en claquant 21 points à 7/12 aux shoots. Il joue son troisième match de Liga ACB et le club se relève tout juste d’une défaite de 15 points face au grand Barça. Dans cette déroute, De Colo inscrit 16 points, termine deuxième meilleur marqueur de son équipe, mais ne peut éviter la catastrophe. Son record :


En Turquie, Nicolas Batum devrait prendre du galon et devenir le fer de lance de l’attaque tricolore.

CHAMPIONNAT DU MONDE,

MODE D’EMPLOI

ENTRE ENVIE DE RÉSULTATS ET NÉCESSITÉ DE PRÉPARER L’AVENIR, L’ÉQUIPE DE FRANCE S’APPRÊTE À DONNER LE POUVOIR À LA JEUNESSE. ANALYSE. PAR JULIEN DESCHUYTENEER

D

PHOTOS FFBB & FIBA EUROPE

éjà qualifiée pour l’Euro 2011, l’équipe de France se retrouve dans une situation inédite cet été. Habituée à aborder chaque compétition FIBA avec l’obligation de se qualifier pour la suivante (voire à passer par des tournois qualificatifs) pour continuer à exister, elle s’épargnera ce coup-ci ce type de pression. Puisqu’on nous annonce depuis des années que l’objectif de la « génération Parker » est Londres 2012 – au risque de laisser croire aux joueurs que les compétitions précédentes ne sont pas importantes –, ce Championnat du Monde 2010 semble être aussi un laboratoire idéal pour préparer sereinement les J.O. et la compétition qui permettra de s’y qualifier, l’Euro 2011.

Seulement voilà, comme un peu trop souvent depuis 2005, le sélectionneur, pour des raisons diverses, va devoir faire face à une cascade de défections et sera privé de joueurs qui seront les tauliers des Bleus en 2011 et 2012. A commencer par le leader de cette équipe de France, Tony Parker. Difficile de lui en vouloir : après s’être dévoué chaque été corps et âme au maillot national, le burnout était proche. Son club et lui ont logiquement considéré qu’il était temps de faire un break. Difficile, également, d’en vouloir à Ronny Turiaf, lui aussi toujours présent, qui s’est trimballé des blessures toute l’année et dont le genou gauche nécessite au mieux du repos, au pire une opération. Une opération – au poignet – qu’aurait pu subir Mike Pietrus l’été dernier, mais qu’il a préféré ne pas tenter. Résultat, non seulement il a choisi de reposer

son articulation en 2009 plutôt que de rejoindre l’EdF, mais en plus il va devoir faire à nouveau l’impasse pour se faire opérer. Et l’impression de revivre chaque année ce scénario lassant où MP2.0 affirme son attachement aux Bleus avant de renoncer et d’expliquer qu’il sera là… la fois suivante. NO COUNTRY FOR YOUNG MEN Privée de trois cadres qui devraient occuper un rôle majeur en 2011 et 2012, l’EdF va devoir une fois de plus se débrouiller. Sauf que cette fois-ci, au lieu de pallier les absences avec quelques joueurs qui n’ont ou n’auront pas la dimension internationale (et ça nous fait mal d’écrire ça, tant on considère qu’on ne remerciera jamais assez ces putains de soldats qui ont toujours répondu présents pour


DOSSIER CHAMPIONNAT DU MONDE

sortir l’EdF de la galère), Vincent Collet pourra compter sur des jeunes talents qui ont tout à gagner cet été. Une véritable aubaine pour ces jeunes qui auront bientôt les clés de l’EdF, même si Collet souligne à juste titre que « le but de l’équipe de France n’est pas de donner de l’expérience à nos jeunes joueurs, mais (…) de gagner des matches ». Mais puisque les clubs, à de rares exceptions, n’offrent ni expérience ni responsabilités aux potentiels français, autant voir ces défections comme une formidable opportunité d‘obtenir en sélection ce qu’ils ne trouvent pas en championnat, et de progresser en vue des prochaines échéances. On pourrait même parler d’un mal pour un bien si deux futurs piliers, Antoine Diot et Joakim Noah, étaient sûrs d’être présents. Sans Tony Parker, Tonio pourrait faire mieux que confirmer son dernier Euro et recevoir les clés du jeu français en Turquie. Une expérience inestimable, mais son dos risque de contrecarrer ce plan. Noah, en l’absence de Turiaf, pourrait être énormément utilisé pour une première expérience FIBA idéale, qui lui permettrait de s’acclimater à un jeu différent de celui de la NBA et de ne pas être déniaisé lors de l’Euro ou des J.O. où l’enjeu sera de fait plus grand. Mais plus le temps passe, moins on sent les Bulls le laisser venir en Turquie. L’absence potentielle de ces deux futurs piliers pourrait cependant être une opportunité d’accélérer d’autant plus le développement de certains joueurs, leur expérience et leur responsabilisation. Sans Parker, et a fortiori sans Diot, les grands bénéficiaires poste pour poste seront De Colo et Beaubois, qui devraient alterner sur les postes 1 et 2. Ce sera l’occasion pour Nando de valider les énormes progrès entrevus à Valence à la mène. Après un Euro 2009 où il a semblé paumé, il aura enfin l’opportunité de s’affirmer dans le groupe France comme un joueur majeur. Rodrigue découvrira, lui, le très haut niveau FIBA pour la première fois et aura l’opportunité de confirmer son incroyable potentiel, qui a malheureusement plus souvent convaincu les fans des Mavs que Rick Carlisle. A l’intérieur, si Noah est absent, Ali Traoré pourrait avoir encore plus de responsabilités que l’an dernier et poursuivre sa progression. Derrière, on peut imaginer qu’un Mahinmi ou un Vaty, voire un Séraphin ou Ajinça, puisse récolter plusieurs minutes pour une première vraie expérience internationale. Mais le principal bénéficiaire des absences de Parker et Turiaf pourrait bien être Nicolas Batum. S’il est pour le moment un spécialiste défensif à Portland, Vincent Collet n’a pas oublié son magnifique talent offensif, ni sa capacité à scorer et à créer. Sans Tony, celui qui était l’an dernier la 2ème ou 3ème option offensive des Bleus devrait prendre du galon et devenir le fer de lance de l’attaque tricolore en Turquie. Et en 2011, quand les cadres reviendront, lui et les autres jeunes qui seront responsabilisés cet été auront

emmagasiné une expérience inestimable. Collet pourra puiser dans un pool plus large de joueurs connaissant le haut niveau. EQUIPE DE FRANCE ANNÉE ZÉRO Problème cependant : de quelle expérience et de quel haut niveau parle-t-on ? S’il y a du positif à tirer de ces défections, difficile de s’enthousiasmer pour autant, puisqu’elles

affaiblissent d’autant les chances françaises d’aller loin. Or prendre de l’expérience, ce n’est pas participer à un 1er tour – surtout dans un Mondial au niveau disparate – pour ensuite jouer les places de 5 à 8. S’il y a certes quelques chose à tirer de ce type de parcours, ce dont la France a cruellement besoin, c’est de connaître le très haut niveau, jouer des demi-finales voire des quarts serrés, bref des matches références.

ALI TRAORÉ

« JE VAIS ESSAYER DE FAIRE MON TROU DANS CETTE ÉQUIPE » Après ses belles performances en Euroleague, Ali veut confirmer au Mondial. Propos recueillis par Syra Sylla REVERSE : Selon toi, quel sera l’impact des absences de Tony Parker et Ronny Turiaf ? Ali : Ils vont forcément tous les deux nous manquer. Tony est notre leader sur le terrain et dans les stats, Ronny est un gros défenseur. Leur absence va avoir de l’impact sur les perfs, mais on va compenser avec un travail de groupe. Il faut que l’on soit solidaire. On va se faire mal pour tenter quelque chose, c’est sûr. REVERSE : Tu t’es fixé des objectifs personnels ? Ali : Depuis 2-3 ans, je suis dans une progression continue. Avec l’absence de Ronny, je vais peut-être avoir plus de responsabilités, en fonction de si Joakim vient ou pas. Et puis ça reste un rêve

de jouer et de représenter son pays. Je vais essayer de faire mon trou dans cette équipe et m’installer petit à petit. REVERSE : Tu penses que tu vas être plus attendu que l’été dernier ? Ali : Forcément. J’ai créé la surprise lors de l’Euro parce que je n’avais jamais joué en Euroleague. Avec la saison que j’ai faite, je me suis fait un petit nom en Europe. Donc je pense que ça ne sera pas aussi simple cette année. Tant mieux, je considère ça comme une marque de respect. REVERSE : Tu regrettes toutes les défections chez Team USA ou c’est plutôt une belle opportunité pour vous ? Ali : En tant que compétiteur,

ça fait chier de ne pas avoir tout le monde. Mais bon, même avec leurs absents, ils ont un effectif de malade. Ce n’est pas une équipe au rabais, loin de là. REVERSE : Vous jouez votre premier match contre l’Espagne. Ça sent la revanche, non ? Ali : Une revanche, non, parce que c’est un match de poule, mais c’est sûr qu’on va avoir les crocs. Ils nous avaient fait très mal à l’Euro. On s’était arraché pour finir premier de notre poule, on avait fait un très beau parcours et ils ont tout gâché en finissant quatrième pour mettre des branlées à tout le monde derrière. L’Espagne, c’est comme les USA, même sans Gasol, ils ont une équipe de tarés.


« IL NE FAUT PAS INVERSER LA DONNE, LES JEUNES SONT D’ABORD LÀ PARCE QU’ILS ONT LE NIVEAU. »


L’ENTRETIEN VINCENT COLLET

VINCENT COLLET L’ENTRETIEN

L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT LE CHAMPIONNAT DU MONDE NE DÉBUTE QUE DANS DEUX MOIS, MAIS VINCENT COLLET A DÉJÀ LES MAINS DANS LE CAMBOUIS. ENTRE LES DÉSISTEMENTS DE CERTAINS ET L’ARRIVÉE DE NOUVEAUX ÉLÉMENTS, L’ÉQUIPE DE FRANCE EST À NOUVEAU EN PLEINE MUTATION. ENTRETIEN ET DÉCRYPTAGE.

e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e PROPOS RECUEILLIS PAR SYRA SYLLA PHOTOS FIBA EUROPE

REVERSE : Avec les désistements auxquels vous avez dû faire face avec l’équipe de France, vous avez l’occasion d’intégrer de jeunes joueurs. L’objectif va-t-il être de leur donner du temps de jeu afin qu’il puisse acquérir de l’expérience ? Vincent Collet : On doit faire face à ces désistements et tenter de faire la meilleure équipe possible. Malheureusement, on ne maîtrise pas cet élément. On se contente de s’adapter. Pour ça, on fait appel aux jeunes, mais d’abord parce qu’ils le méritent. Le but de l’équipe de France n’est pas de donner de l’expérience à nos jeunes joueurs, mais d’être la meilleur possible et de gagner des matches. Il ne faut pas inverser la donne, les jeunes sont d’abord là parce qu’ils ont le niveau. Pour eux, c’est l’occasion de se montrer, d’acquérir de l’expérience et de jouer à un très haut niveau. L’équipe de France est d’abord à la recherche de résultats, même si cette année c’est assez spécial, étant donné qu’on n’aura pas besoin de se qualifier pour une autre compétition puisque nous sommes déjà qualifiés pour l’Euro 2011. REVERSE : Dans ce cas, est-ce que les absences de Tony ou de Ronny ne peuvent pas être un mal pour un bien dans la mesure où elles permettront à de nouveaux éléments de prendre plus de responsabilités ? VC : Ces absences sont clairement et simplement un mal. Ça ne peut pas être un mal

pour un bien, j’ai souvent lu ça et ça m’énerve. On va faire avec, mais on ne peut pas dire que l’absence de notre meilleur joueur et de notre meilleur intérieur peut nous servir. Ils seront tous deux forfaits pour des raisons différentes. Tony est coincé avec les Spurs et Ronny est perturbé avec des problèmes récurrents qui le font souffrir. C’est comme ça et on ne va pas commencer à penser que tout va bien se passer grâce à un claquement de doigt. REVERSE : Antoine Diot est toujours incertain. Quel serait l’impact de son absence ? VC : Il est possible qu’Antoine ne joue pas, effectivement. Les deux meneurs titulaires de la dernière campagne risquent d’être absents et c’est un handicap très difficile. Même si l’on pourra compter sur Nando qui a beaucoup joué meneur cette saison. Rodrigue Beaubois sera là également pour nous aider. Mais entre aider et porter l’équipe, il y a un fossé. REVERSE : Toutes ces absences vont-elles vous obliger à modifier vos systèmes de jeu ? VC : Pas fondamentalement. Déjà parce qu’en EdF, on a peu de temps pour se préparer et mettre les choses en place. La tendance globale par rapport au club est de simplifier les choses. Le style de jeu n’a pas changé au fil des années, même avec les changements de coaches. Nous avons toujours d’abord construit

notre jeu sur une base défensive solide. Nous profitons des qualités athlétiques supérieures de nos joueurs, qui sont au-dessus de la moyenne et qui permettent à l’EdF d’avoir une défense correcte. En attaque, nous sommes très souvent à la recherche de contre-attaques et de jeu rapide. C’est la base de notre équipe depuis de nombreuses années. L’année dernière, nous avons essayé de progresser dans le jeu placé. Tout le monde connaît la qualité du jeu rapide de notre sélection. Et l’objectif de nos adversaires est de nous mettre sur demi-terrain et de nous empêcher de courir. Souvent, on va s’en sortir grâce à un bon rebond ou une interception qui va nous permettre de relancer rapidement. Mais des fois, on y arrive moins et on se retrouve coincé. Il faut que nous améliorions notre jeu sur demi-terrain. REVERSE : C’est là que l’absence d’Antoine serait regrettable… VC : Antoine gère très bien cette base de jeu, mais Tony aussi. Le demi-terrain ne veut pas seulement dire le jeu en passes. Depuis que Tony est en équipe de France, il a, à lui seul, sorti l’équipe de situations mal engagées un paquet de fois. Il va falloir trouver un nouvel équilibre sans lui. On aura de quoi faire avec les joueurs pressentis qui viendront. Notre véritable atout sera de trouver cet équilibre dans le jeu collectif. Un équilibre qui va nous permettre d’aller le plus loin possible.


INTERVIEW JERRY COLANGELO (USA BASKETBALL)

OBJECTIF MONDE DÉSISTEMENTS OU PAS, JERRY COLANGELO EST BIEN DÉCIDÉ À MAINTENIR TEAM USA SUR LE TOIT DU MONDE. PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENT BODIN, À NEW YORK

A

quelques mois du Championnat du Monde, Jerry Colangelo, le directeur national de Team USA, était à New York pour promouvoir le World Basketball Festival. Un programme de préparation qui verra notamment une formation américaine new-look affronter l’équipe de France au Madison Square Garden, le 15 août prochain. L’occasion pour nous de faire le point avec un homme de poigne

PHOTOS FIBA EUROPE & NIKE

au sourire facile, qui a réussi à redonner à la sélection US son éclat d’antan. Entretien. REVERSE : On a l’impression que le Championnat du Monde est moins important que les Jeux Olympiques pour les Etats-Unis ? Jerry Colangelo : C’est vrai pour la plupart des Américains, mais je ne suis pas d’accord avec ça. Je pense que les deux événements devraient avoir la même importance, c’est

d’ailleurs ce qui se passe dans de nombreux pays. C’est pour ça que le but de ce festival est de relever le niveau d’attention autour de notre équipe et de ce Championnat du Monde. Peutêtre qu’il faudrait aussi changer le nom de la compétition. Pourquoi pas la coupe du monde de basket ? Amenons plus d’attention autour de cet événement. REVERSE : Que pensez-vous de l’équipe de France qui va affronter les Etats-Unis le


DOSSIER CHAMPIONNAT DU MONDE > TEAM USA

« Nous pensons que Kevin Durant est prêt à tenir le rôle du leader. Il est de toute façon dans le Top 5 des meilleurs joueurs NBA. » Brian Colangelo

« IL FAUT QUE CE SOIT UNE PRIORITÉ DE REPRÉSENTER SON PAYS. »

Sur les 12 joueurs champions olympiques avec Team USA en 2008, seuls 3 devraient être disponibles cet été : Prince, Williams et Paul. Coach K devra donc construire son effectif en piochant dans la liste suivante : Meneurs : Chauncey Billups, Russell Westbrook, Rajon Rondo, Derrick Rose, Stephen Curry. Arrières : Eric Gordon, O.J. Mayo, Tyreke Evans. Ailiers : Kevin Durant, Rudy Gay, Danny Granger, Andre Iguodala, Gerald Wallace. Ailiers forts : Lamar Odom, Amar’e Stoudemire, LaMarcus Aldridge, Al Jefferson, Jeff Green, Kevin Love. Pivots : Kendrick Perkins, David Lee, Andrew Bynum, Brook Lopez.

15 août à New-York ? JC : Et bien, vous savez, c’est dur pour nous d’émettre un jugement car on ne sait pas encore qui va jouer (entretien réalisé le 9 juin - ndlr) mais je pense que ce sera un vrai combat. Vous savez, il y a des forfaits en équipe de France, il y en a aussi chez nous, il y en dans l’équipe d’Espagne, dans l’équipe d’Argentine. Au final, ça va donner une compétition encore plus disputée ! Ce qui arrive en général, c’est que de nouveaux joueurs profitent de cette situation pour devenir de nouvelles stars. Dans notre cas, nous pensons que Kevin Durant est prêt à tenir ce rôle. Il est de toute façon dans le Top 5 des meilleurs joueurs NBA. Pour ce qui est de la France, je ne veux pas trop m’avancer, mais je sais que vous avez de jeunes joueurs qui poussent et je suis impatient de voir ce que ça va donner. REVERSE : Nous avions mis Kevin Durant en une de notre dernier numéro, en titrant « Leader of the next school ». Vous confirmez ? JC : (Il regarde le magazine avec attention) Absolument ! He’s the whole package ! (il a tout pour réussir - ndlr) Et je pense ça depuis le premier jour, c’est-à-dire le jour où je l’ai rencontré. Il sortait de la fac, se préparait pour la draft et je l’ai invité au camp de Team USA. J’avais envie de lui montrer notre programme. Ses yeux étaient grands ouverts, il était surexcité. Il le rappelle encore aujourd’hui, il est avec nous depuis trois ans, même s’il n’a pas fait partie de la sélection la dernière fois. (pour les Jeux de Pékin – ndlr) REVERSE : Pourquoi ne pas l’avoir choisi à ce moment-là ? JC : Il n’avait que 19 ans, et c’est vrai qu’il aurait pu faire partie de l’équipe, mais bon, devinez quoi ? Il a très faim maintenant. Donc c’est parfait ! Il est prêt à franchir un cap. REVERSE : Est-ce que, dans les années à venir, les joueurs NCAA pourraient faire leur retour dans Team USA ? On a beaucoup parlé de John Wall cette année… JC : C’est une question intéressante. Il y a quelques années de cela, il y avait une barrière

entre le basket universitaire et le basket professionnel. Plus maintenant. Un joueur qui va à la fac une année puis s’inscrit à la draft, comment doit-il être considéré ? Comme un universitaire ou comme un pro ? Si un joueur en vaut la peine, on ne va pas s’interdire de le sélectionner. Je choisis les joueurs et le roster reste « fluide », c’est-à-dire qu’on a 31 noms sur une liste. Cet été, on va donc inviter Wall et la crème du basket universitaire, six ou sept joueurs, à notre camp. Ils vont s’entraîner avec les autres et on verra. Si quelqu’un mérite sa place, on le prendra ! REVERSE : Vous revenez souvent sur cette notion de programme… JC : (Il coupe) Parce que c’est un programme ! Ce n’est pas une équipe, c’est un programme, comme un pipeline. En 2005, quand j’ai pris mes fonctions, la notion de représenter son pays à travers USA Basketball avait disparu, il a fallu que je réintroduise ces valeurs et j’y ai mis toute ma passion. Il fallait que ce soit une priorité de représenter son pays. On devait prouver au monde qu’on respectait ce sport,



GOOD OL’ DAYZ PENNY HARDAWAY

UR LA FIN, S É T É A L ’I U AIS SOFT Q NE VERSION M T E L P M O ÉTAIT U ILIER C UE ÇA… OUBLIEZ L’A ENNY HARDAWAY JOHNSON. RIEN Q P IC LE « VRAI » ET ADROITE DE MAG E CHOKLA ATHLÉTIQU HISME MO P A R G L E ÉBASTIEN

-S PAR JEAN

O

n ne vous parlera pas ici du Anfernee Hardaway qui a alterné le bon et l’insipide à Phoenix, puis s’est morfondu dans le chaos des Knicks d’Isiah avant de finir sa carrière sur le bout du banc du Heat. On ne vous en parlera pas pour la simple et bonne raison que ce joueur est trop différent du Penny du milieu des années 90 pour être vraiment la même personne. Celui dont se souviennent tous les gamins qui n’avaient pas grand-chose de plus que les matches de Canal pour satisfaire leur soif de basket aurait fait des Knicks une équipe respectable et aurait gentiment fait comprendre à Stephon Marbury que sa place était sur la banquette arrière de son 4x4. Le vrai Penny aurait ensoleillé Phoenix et ébloui le Madison. Mais ‘The-Artist-Formerly-KnownAs-Penny’ n’a passé que quatre ans en NBA avant de connaître une chute aussi brutale que son ascension avait été marquante.

« IT’S A SMALL WORLD AFTER ALL » Orlando. Ses parcs d’attractions, son climat et… son cul bordé de nouilles ! Avoir le premier choix de la draft quand Shaq s’y présente, c’est déjà beau, mais l’avoir à nouveau l’année d’après quand on vient tout juste de rater les playoffs, ça tient du miracle. À l’annonce du résultat de la lottery, les fans de plus en plus nombreux voient déjà la raquette du futur. O’Neal et Chris Webber ensemble dessous, pour une franchise pleine de shooteurs et qui n’a que quelques saisons

BLOND

d’existence, c’est un rêve qui se réalise. Mais Webber n’est pas le joueur le plus doué de la draft 1993. Orlando n’a encore jamais joué un match de playoffs de son histoire, mais ses dirigeants savent que le meilleur moyen de gagner un titre, c’est d’avoir un intérieur dominateur et un arrière créateur. L’expérience ratée des Twin Towers aux Rockets (qui avaient aussi eu le premier choix deux ans de suite), comparée au succès du Showtime des Lakers version Magic/

lui ouvrir les espaces, un meneur expérimenté (Scott Skiles, par ailleurs recordman NBA d’assists sur un match) pour lui enseigner le métier et une franchise en pleine explosion médiatique pour lui assurer la meilleure exposition possible. Après des années de galère, Hardaway s’éclate, est élu MVP du tout premier rookie game, devient All-Star pour sa deuxième saison, sort Jordan des playoffs et mène Orlando vers la première finale de son histoire. À 23 ans et deux ans dans la grande ligue, il s’est enfin trouvé un chemin facile.

SUR LA ROUTE DE MEMPHIS

PENNY SAIT DEPUIS SES PREMIERS PAS À LA FAC QU’IL PEUT JOUER N’IMPORTE QUI LES YEUX DANS LES YEUX. Kareem, les pousse à monter un trade avec les Warriors pour choisir leur coup de cœur en lieu et place de « Mister Time Out ». Penny n’a pas encore 22 ans et c’est lui, plus qu’Orlando, qui vient de gagner le gros lot en gagnant la chance d’avoir un mastodonte pour

On peut dire que vu ce qu’il a traversé avant de signer son premier contrat pro, ce petit coup de pouce du destin, il le mérite amplement. Sa carrière aurait parfaitement pu ne jamais dépasser sa saison freshman. Une saison blanche à cause de la Proposition 48 (qui éloignait des terrains les joueurs aux notes insuffisantes), devenue noire quand un braqueur lui a mis une balle dans le pied et a bien failli lui en mettre une autre dans la tête. Issu d’une famille décomposée, élevé par sa grand-mère à qui il doit son surnom et sa survie, Hardaway est un pur produit des rues de Memphis. Peut-être même le gamin le plus doué que les playgrounds de la ville ont vu grandir. Le voir jouer au lycée, déjà, évoque immanquablement des souvenirs de Magic Johnson au même âge. Penny domine de la tête et des épaules – littéralement. On a le sentiment de voir un adulte perdu dans un pick-up game avec des mômes de 12 ans,


[EKICKMENT]

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CHAMPAGNE ROOM

Reebok BASQUIAT Suite de l’hommage à l’artiste Jean-Michel Basquiat chez Reebok. Basquiat, peintre de rue à New York, devint un des artistes néo-expressionnistes les plus influents des années 80 et n’aurait certainement pas renié ces petits bijoux.

«Bin 23» Air Jordan 9 Premio

Une sneaker qui vaut son pesant d’or. Cette Jordan 9 en robe blanche rehaussée d’accents dorés arbore un cachet rouge vif sur le flanc de la cheville. Cette sneaker a le sang bleu !

Greedy Genius

Voici en avant-première la collection Automne Greedy Genius ! La marque américaine de sneakers influencée par la culture street, dont le jeune créateur californien, Brandon Chang, reprend les codes de la rue et les mixe à sa propre sauce. Le résultat : une marque originale qui fait son trou depuis déjà quelques temps dans l’univers hyper concurrentiel de la sneaker. Le modèle-phare de la marque, qui cartonne déjà outre-Atlantique, est l’Ocean Runner, décliné en cuir et en canvas.

LeCloset

MAG

Avis à tous les fans des sneakers. Nos confrères du site www.lecloset.com ont concocté un petit guide de la sneaker présentant plus de 300 modèles de 2010. Que vous cherchiez des chaussures lifestyle ou performance, vous trouverez sûrement votre bonheur dans ces pages. Disponibles dans les meilleurs shops de sneakers.

Beastin’ Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas eu de nouvelles de nos chouchous. Beastin’ présente sa collection avec des nouvelles pièces comme cette chemisette qui fera son petit effet dans les block-parties new-yorkaises ou les piqueniques qui s’annoncent dans le Sud.

MVP

Jordan QUAI 54

Depuis deux ans, Jordan Brand nous a habitués à un modèle spécial pour le tournoi Quai 54. Cette année, le tournoi de streetball français est honoré de deux paires à ses couleurs, une réédition des Jordan 9 et un nouveau modèle, les «Team Iso», disponibles uniquement à la House of Hoops.


C

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LOUNGE

Puma EXCURSE

Ces petites chaussures en toile de Puma associent un style urbain contemporain à une forte inspiration rock des années 70. Uniquement disponibles chez Foot Locker, c’est le must de cet été.

Mexico 66

Nouvelle retro running de la marque japonaise avec cette version revisitée du modèle classique, les Mexico 66. Moins de foot, plus de confort.

adidas X SENNHEISER

Après les casques pour faire du sport, adidas Originals renouvelle sa collaboration avec Sennheiser. Le résultat est un casque DJ exceptionnel, développé sur la base du légendaire casque Sennheiser HD 25-1-II.

UFC 2010 Boom Bap Wear

Née il y a un an tout juste, BOOM BAP est le bébé du trio formé par Goddam (co-fondateur du label Hip Hop Get Large Records), Snobe (graphiste indépendant) et Jean 2 (fondateur de la marque 12inch). La marque reprend les fondements de la culture street en proposant des pièces qui mêlent imagerie des séries de notre adolescence et des illustrations hautes en couleurs.

L’éditeur de Jeu Vidéo THQ nous délivre la nouvelle version du jeu UFC, avec plus de 100 combattants, arbitres et entraîneurs officiels, ainsi que les célèbres commentateurs Joe Rogan, Mike Goldberg, Bruce Buffer et les fabuleuses Octagon Girls ! Si vous n’êtes pas satisfait par ce choix, vous pourrez toujours créer des combattants uniques en combinant des mouvements de neuf disciplines de MMA, ainsi que leurs apparences et leurs équipements (cheveux, tatouages, logos, shorts…).


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