REVERSE #23 preview

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L 12969 - 23 - F: 5,00 € - RD


[SOMMAIRE]

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NOAH RAGING BULL

JOOKS EST EN TRAIN DE FERMER DES BOUCHES FAÇON JAKE LAMOTTA. À CHICAGO COMME EN ÉQUIPE DE FRANCE, IL REPRÉSENTE AUJOURD’HUI LE FUTUR.

60

ENQUÊTE À «JAMESTOWN»

« C’EST CETTE VILLE QUI M’A CONSTRUIT, ELLE FAIT PARTIE DE MOI »

26

EUROBASKET 2009

EUROVOLUTION L’ESPAGNE, LA FRANCE ETC...

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STREET LOURD

50

QUAI54 7ÈME ÉDITION

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ROOKIE CLASS LE NOUVEAU RÈGNE ANIMAL

ENTRETIEN

CLAUDE BERGEAUD LA PASSION DU JEU

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TWITTER FEVER

56

WORLD DIAWTHENTIK

CAMPS BY BABAC’ARDS

78

GOOD OL’ DAYZ

STOCKTON MALONE INGLORIOUS BASTERDS 4

REVERSE XXIII

72

ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES SOUVIENS-TOI L’ÉTÉ DERNIER

LA NBA COMME VOUS NE L’AVIEZ JAMAIS VUE


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ATTENTION

CECI EST UNE VERSION PARTIELLE DE REVERSE UN CERTAIN NOMBRE DE PAGES ONT ÉTÉ VOLONTAIREMENT ENLEVÉES


[RUN&GUN]

STARTER

TOP OF NEW YORK

LA CRÈME DES BALLERS NEW YORKAIS RÉUNIE SUR UN WEEK-END.

Par Julien Deschuyteneer Photo : Kevin Couliau

E

ntre le 21 et le 23 août dernier devaient avoir lieu deux événements majeurs de l’été basket à New York : le Boost Mobile Elite 24 au Rucker Park et le Nike Tournament of the Champions au Goat Park. Le premier réunit chaque année les 24 meilleurs prospects de high school, alors que le second oppose les vainqueurs des quatre gros tournois de street sponsorisés par la virgule : Tri-State, Dyckman, Pro-City et West 4th. Si la pluie a poussé les organisateurs des deux compétitions à se rabattre dans le mythique Gaucho Gym,

elle n’a pas réussi à gâcher le week-end. Plus forte encore que le show proposé par Lance Stephenson et John Wall l’an dernier, l’édition 2009 du Elite 24 a offert un paquet de highlights et a révélé de nombreux talents, parmi lesquels Doron Lamb, qui a enchaîné les jumpers, Tobias Harris qui a justifié la hype l’entourant, CJ Leslie, en mode Top 10 et Josh Selby, combo guard qui a planté pas moins de 6 énormes tomars. Le T.O.C. réunissait, quant à lui, une grande partie de la crème du streetball de Big Apple

comme Antwan « Antifreeze » Dobie, les frères Glover, « 2 Hard 2 Guard », Charles Jones, Junie Sanders, Mike Campbell, les habitués du Quai 54 BJ McFarlan et Mile High, les anciens NBAers Kenny Satterfield et Andre Barrett, ou l’ancien du Real Madrid Quinton « T2 » Hosley. C’est d’ailleurs T2, avec 27 points, qui a permis à Dancy Power, les vainqueurs du Tri-State, d’empêcher les X-Men (West 4th) de faire le back-to-back au terme d’un week-end qui restera comme le plus beau de l’été pour les ballers new-yorkais.


[RUN&GUN]

ÇA, C’EST FAIT

>>>TRASHTALK STEPHON MARBURY ÉTAIT TELLEMENT RELOU cet été avec ses blogs, ses vlogs, ses twitts et ses vidéos en live, qu’il a réussi à se faire bannir par Justin TV ! C’est fort quand même… BLAKE GRIFFIN A UN PLAN EN BÉTON POUR FILER À L’ANGLAISE avant de subir la terrible malédiction des Clippers. Se déguiser en bimbo et gagner la frontière mexicaine en faisant de l’auto-stop… ou alors aller travailler dans un bar gay à San Francisco.

TWITTER M’A TUER MICHAEL BEASLEY SE GRILLE SUR TWITTER. Michael Beasley est le grand gagnant du jeu officieux qui a passionné les internautes tout l’été : quel joueur NBA sera le premier à s’incriminer sur Twitter ? B-Easy a raflé la mise en voulant dévoiler à ses fans son tout nouveau tatouage (« Super Cool Beas » inscrit en énorme en haut de son dos, avec une paire de lunettes de soleil suspendue au « S » de « Super », sic). En plus d’avoir l’un des tatoos les plus ineptes de la ligue (et pourtant il y a de la concurrence), Beas s’est mis dans la merde jusqu’au cou en laissant apparaître sur la photo deux petits sachets plastiques qui ressemblaient étrangement à des sachets de beuh ! Plutôt que d’attendre le coup de fouet de la ligue, Mike a pris les devants en rejoignant une clinique pour soigner ses problèmes de « dépendance » et de dépression. Joli coup double… T.H.

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APPAREMMENT ON N’EST PAS LES SEULS à attendre la reprise de la saison NCAA avec impatience… PENDANT L’INTERSAISON, IL Y A CEUX QUI TAFFENT COMME DES DINGUES pour progresser, ceux qui en profitent pour bien se reposer après une longue saison et des playoffs épuisants... et puis il y a les Warriors. Y’a pas à dire, Stephen Jackson sait montrer l’exemple. APRÈS AVOIR FRISÉ LES 200 KILOS, et avoir presque foutu en l’air sa carrière, Sofoklis Schortsanitis a été envoyé en cure par son club et en est revenu transfiguré, délesté d’une bonne quarantaine de kilos ! La bonne nouvelle, c’est qu’il a pu reprendre sa progression, par contre, il n’est toujours pas prêt de pouvoir rentrer dans le short de Spanoulis. A l’Euro, il a même failli arracher tout un panneau sur un dunk, contre l’Allemagne… CERTAINS JOUEURS USENT ET ABUSENT DE TWITTER pour raconter jusqu’au plus insignifiant détail de leur life. Il y en a d’autres, par contre, qui n’ont pas encore tout capté. Quentin Richardson par exemple qui se sert de Twitter uniquement pour... poster son horoscope !! C’EST PAS POUR ÊTRE LOURD, mais il a servi à quoi Larry Brown en EdF ?

. ? k +++ +++ +++

ING COMON+ O S ++++ +++

KAUNAS’ FINEST

Tauras Jogela

Ailier 16 ans, 1,99 m Stats à l’Euro U16 : 15,6 pts, 8,9 rbds et 1,9 pd

LA LITUANIE A CHUTÉ EN FINALE DE SON EURO DES MOINS DE 16, MAIS TAURAS JOGELA LUI A DONNÉ DES RAISONS DE GARDER LE SOURIRE.

Q

uand on pense « Hoop Spirit », on pense bien sûr à NYC. Mais la Lituanie, c’est à peine plus peuplé que Manhattan et le Bronx réunis, et alors que Big Apple a produit un max de ballers de top niveau, la Lituanie, elle, a produit des équipes nationales de niveau mondial ! L’art c’est de durer, et durer c’est former la relève, un exercice dans lequel les Baltes

excellent. Le Championnat d’Europe des U16 qui vient de s’achever du côté de Kaunas vient d’ailleurs de révéler une nouvelle perle. Son nom ? Tauras Jogela. Pur produit du Sabonis Krepsinio Centras, affilié au Zalgiris Kaunas, cet ailier a tout du futur grand ! Meilleur marqueur de l’équipe nationale durant l’Euro, Jogela était également le meilleur rebondeur du tournoi et s’est

payé le luxe d’être présent dans le Top 25 de toutes les catégories statistiques. Clutch, intelligent et ultra complet, il a su porter son équipe jusqu’à la finale. Sauf coup du sort, Tauras devrait marcher dans les traces de ses glorieux aînés, ailiers « couteaux Suisses », Ramunas Siskauskas en tête. Un titre de MVP de l’Euro, c’est déjà un bon début… Romain Leroy

LE CHIFFRE

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Le numéro fétiche d’un certain Michael Jordan, un joueur plutôt pas mal qui a connu ses plus belles saisons à Chicago, avant de se fourvoyer à Washington. En kilos, ce qu’il reste encore à perdre à Sofoklis Schortsanitis pour devenir absolument injouable. Et dire qu’il en a déjà perdu 45…

Le numéro qui orne ce magazine. Soit 4 ans et demi de taf intense pour continuer d’essayer d’apporter une alternative à la presse basket « traditionnelle ». En minutes, le temps qu’il a fallu à l’équipe de France pour se réveiller face à la Turquie et se mettre enfin à jouer. En millions de dollars, ce que touchera cette année Tracy McGrady… qu’il retouche un ballon ou pas.


COVER STORY JOAKIM NOAH


COVER STORY JOAKIM NOAH

JOAKIM NOAH

RAGING BULL SOUVENT POINTÉ DU DOIGT À CAUSE DE SA GRANDE GUEULE, DE SES LACUNES TECHNIQUES, DE SA COUPE DE CHEVEUX, ET MÊME DES CHANSONS DE SON PÈRE, JOOKS EST EN TRAIN DE FERMER DES BOUCHES FAÇON JAKE LAMOTTA. À CHICAGO COMME EN ÉQUIPE DE FRANCE, IL REPRÉSENTE AUJOURD’HUI LE FUTUR.

PAR FLORENT BODIN

PHOTOS : CHRIS ÉLISE, K-REINE ET FFBB

J «

e vais revenir. » Trois mots anodins qui ont fait cet été le bonheur des Bulls et qui font aujourd’hui celui de Vincent Collet. Comme convenu, Joakim Noah est bien rentré à Chicago « pour prendre des muscles » après la préparation de deux semaines avec les Bleus. Comme prévu, il rejoindra l’équipe de France pour le prochain Championnat du Monde en 2010 (du moins on l’espère). Tout le monde est content ! Enfin surtout Chicago car le public français est resté sur sa faim. Noah a tellement réussi ses premiers pas avec l’EdF, que tout supporteur bleu-blanc-rouge avait envie de

le voir gifler de ses feuilles de palmiers les pivots joufflus suintant le Synthol made in Poland. C’est bien connu, on en veut toujours plus, on s’emballe et on oublie un peu vite qu’on aurait pu ne rien avoir du tout, comme nous le rappelle Crawford Palmer, manager sportif de l’équipe de France en charge des relations avec les clubs NBA : « Déjà, on pensait qu’il n’allait pas pouvoir venir, donc après c’était dur de demander aux Bulls de nous le laisser un peu plus. » L’ancien intérieur de Strasbourg fait donc profil bas et savoure sans risquer de froisser la franchise aux six titres. Attitude irréprochable du staff des Bleus


>>> EUROBASKET 2009

FRANCE - 5ÈME

Les 10 leçons À RETENIR DE L’EURO

L’ÉQUIPE DE FRANCE A DÉBARQUÉ À L’EURO À L’ARRACHE, AVEC BIEN PLUS DE QUESTIONS QUE DE CERTITUDES. APRÈS DEUX SEMAINES DE COMPÉTITION INTENSE, ELLE A APPRIS ÉNORMÉMENT DE CHOSES SUR ELLE-MÊME ET SUR SON POTENTIEL. EN VOICI 10. Par Théophile Haumesser

1.

L’EDF A DE L’AVENIR

Alors que la génération Parker, Diaw, Turiaf et Pietrus arrive à maturité, celle des Batum, Diot et De Colo lui emboîte le pas et peut grandir à ses côtés. Ce groupe composite devrait donc pouvoir s’aguerrir et monter en puissance dans la continuité, sans connaître de trou destructeur. Un luxe qu’on n’a plus connu depuis les retraites des médaillés de Sydney.

3. … MAIS POINT DE SALUT SANS PIVOT DE GRANDE TAILLE

2. LES FORCES INTÉRIEURES TIENNENT LE COUP…

Gros point positif de cette campagne, la raquette a carrément tenu le coup. Ronny Turiaf a montré qu’il pouvait être non seulement un défenseur féroce mais aussi un danger offensif fiable. C’est sans conteste sa meilleure campagne en bleu. De leur côté, Ali Traoré et Alain Koffi sont montés en pression et se sont mis au niveau, surprenant visiblement pas mal de leurs adversaires. Les pauvres Macédoniens se demandent toujours si Ali est gaucher ou pas…

Malheureusement, cet Euro a encore rappelé qu’il était impossible de s’imposer à ce niveau sans avoir un pylône de plus de 2,10 m à planter dans la peinture. On n’a pas pu exister face à l’Espagne et aux Gasol brothers, mais on peut également se demander ce qui se serait passé si on avait croisé le chemin de la Slovénie (Lorbek et Brezec) ou de la Serbie (Krstic). On peut regretter que les Bulls n’aient pas laissé Joakim Noah jouer cet été, mais il faut surtout espérer qu’ils le laisseront rejoindre l’EdF à l’avenir ! Parce que sinon, c’est dur... Avoir pris Ian Mahinmi plutôt que Johan Petro n’a sans doute pas pesé plus que ça sur le résultat final, mais on peut imaginer que les 213 cm de Petro auraient quand même pu compliquer la tâche de Pau.

4. TONY PARKER A (ENCORE) FRANCHI UN CAP

Ce que Parker a réussi cet été en équipe de France est encore plus impressionnant que ses explosions de scoring des années passées. En réussissant à s’adapter à l’équipe et en trouvant l’équilibre entre prises de responsabilités et implication de ses partenaires, TP est entré dans la classe des très grands meneurs européens. A part contre l’Espagne, qui avait mis au point un plan anti-Parker béton, il a toujours trouvé le moyen de faire la différence, notamment dans les fins de matches compliquées, sans que ses coéquipiers se sentent lésés ou oublient de jouer. Une preuve de maturité et de maîtrise impressionnante.


LE BILAN : ÉQUIPE DE FRANCE : LES 10 LECONS

5. MÊME EN PERDANT CONTRE NOUS, LA GRÈCE ARRIVE À GAGNER

L’équipe de France a-t-elle eu tort de battre la Grèce ? Clairement non. Contrairement aux Hellènes, qui sont capables de perdre un match exprès sans briser leur dynamique, les Français avaient trop peu de certitudes pour se payer le luxe de donner un game. Par contre, derrière, c’est clair que ça fait mal d’être récompensé en se tapant l’Espagne, pile au moment où elle a fini de déchirer la chemise de David Banner avec ses biceps gonflés aux rayons gamma.

8. UN BACK-COURT DE TOP NIVEAU EST EN TRAIN D’ÉMERGER

Derrière Parker, une ligne arrière de niveau mondial se dessine. Certes, Antoine Diot doit encore confirmer, Nicolas Batum gagner en régularité et Nando De Colo trouver le moyen de jouer libéré sans avoir la garantie d’être un starter, mais la traction arrière de l’EdF a fière allure. Surtout quand on pense que Mike Pietrus ou Mike Gelabale pourraient eux aussi revenir dans le groupe...

6. UN MANQUE D’EXPÉRIENCE DE « GROS » MATCHES À ENJEU

En plus de nous avoir privés de la course aux médailles, la claque prise face à l’Espagne a surtout empêché cette équipe d’emmagasiner de l’expérience de matches serrés de très haut niveau. La France a signé un très beau parcours (8-1), certes, mais sans avoir eu à jouer les grosses teams du tournoi dans des matches couperet : le fossé avec l’Espagne était trop important, la Grèce n’a pas joué et, malgré l’enjeu, le match face à la Turquie est forcément moins riche d’enseignement qu’une bonne demie bien serrée.

7. RECHERCHE SCOREUR DÉSESPÉRÉMENT

Il manque toujours un deuxième scoreur fiable pour stabiliser le jeu offensif. Durant les qualifs, Nicolas Batum avait pris ce rôle sans que ce soit prévu à l’avance. Turiaf l’a ensuite endossé… quand il n’était pas pourri par les fautes. Reste le cas Nando De Colo, qui a peiné à trouver sa place dans l’équipe pendant tout le tournoi. La seule fois où il a été titulaire (dans le dernier game contre la Croatie), par contre, il a été tout de suite performant. A suivre…

9. VINCENT COLLET ÉTAIT L’HOMME DE LA SITUATION

Malgré les sautes de tension et les errements du début de tournoi, Vincent Collet a parfaitement géré son groupe. Dans l’urgence et sous pression, il a su donner à l’équipe un fond de jeu sur lequel s’appuyer et mettre en place une rotation en impliquant tout le monde. Traoré, Koffi et surtout Yannick Bokolo ont terminé l’Euro en pleine confiance, et rentraient pour jouer leurs vis-à-vis les yeux dans les yeux.

10.

LE PARI A ÉTÉ TENU

Au fur et à mesure des victoires, on s’est mis à rêver de médaille en oubliant complètement dans quelle merde situation était la France début juillet. Grâce au résultat de cet été, l’EdF a la garantie d’exister pendant les deux années à venir. Cela ne veut pas dire qu’il faut se contenter de cette 5ème place, mais c’est déjà une réussite par rapport à ce qui nous attendait ! Si vous souffrez d’amnésie, relisez donc le « Scénario Catastrophe » du REVERSE #21…


STREETBALL QUAI54


STREETBALL QUAI54

STREET LOURD QUAI54 7

ÈME

ÉDITION

ENTRE LE SHOW DISPENSÉ PAR KAREEM REID, LA DOMINATION DE LA FUSION DANS UN TOURNOI PLUS RELEVÉ QUE JAMAIS ET LA VENUE DE LUDACRIS ET USHER, LE QUAI 54 A CHANGÉ DE DIMENSION À L’OCCASION DE CETTE 7ÈME ÉDITION. Par Julien Deschuyteneer

Photos : K-REINE


[HOOP CULTURE]

PLAYGROUND

WORLD CUP

LA PREMIÈRE COUPE DU MONDE DE 3X3 A PRIS SES MARQUES À PARIS. Par Almamy Soumah Photos Florian Ibanez

L

e 12 juillet dernier, Bercy a accueilli la 1ère étape du Playground World Cup. Cette coupe du Monde de 3x3 a été initiée par Brice Doessem, ancien joueur professionnel passé par Tenerife, mais aussi star incontestée des playgrounds parisiens il y a une vingtaine d’années. A l’époque, il avait remporté plusieurs tournois, dont le Nike Raid Outdoor. Désormais entrepreneur, Brice a souhaité recréer l’engouement qui existait autour du Streetball au début des années 90, en s’entourant d’une solide équipe d’amis et d’activistes. Leur objectif : promouvoir le streetball en lui redonnant une visibilité auprès des nonpratiquants, d’où l’idée d’une compétition en extérieur. En partenariat avec la FIBA, mais aussi avec les Fédérations locales, le PWC se déroule dans 8 pays pour cette 1ère édition : France, Brésil, Angola, Serbie, Bosnie-Herzégovine, Etats-Unis, Australie et Chine, qui accueillera les finalistes de chacune des étapes à Shanghai, le 29 octobre prochain. Mais le PWC ne s’arrêtera pas là puisqu’il a l’ambition de passer à 16 étapes dès 2010, puis à 32 en 2011. Pour l’heure, trois jeunes Français ont déjà empoché leur ticket pour Shanghai. Mike « Ice Cross » Durand, Mike Gnougnou et David Abena s’envoleront dans quelques semaines pour représenter la France.

GERMANY REALITY CHECK L’ALLEMAGNE DISPOSE DÉSORMAIS D’UN TOURNOI DE STREET QUI FAIT L’UNANIMITÉ : LE GERMANY REALITY CHECK DE COLOGNE. Par Almamy Soumah

L

e GRC, initié par Jon Mavinga, propose un plateau de ballers de haut niveau issus pour la plupart de Bundesliga et qui s’affrontent dans un hangar désaffecté, spécialement aménagé pour l’occasion. 16 équipes représentant toutes une grande ville allemande ou un pays étranger jouent en élimination directe durant tout un week-end, sur fond de Hip Hop et dans un esprit clairement

« No Blood, No Foul ». L’enjeu physique est de taille, il faut être dur au mal pour survivre mais l’ambiance est au rendez-vous et le GRC cartonne ! Cette année, la France, la Pologne, la Roumanie et la Belgique formaient le paysage international. Les Français « Shest Hustlers » de Mike Mixtur se sont d’ailleurs hissés jusqu’en finale face au « Hannover Squad », avant de finalement s’incliner.


[HOOP CULTURE]

Interview Nicolas de Virieu

« ON NE DEVRAIT PAS AVOIR À PAYER POUR CONNAÎTRE L’HISTOIRE DE NOTRE SPORT » LE SON DU MOIS

Par ST

EPHEN

BRUN

KRS One

& Buckshot Survival Skills

LES DEUX LÉGENDES NEW-YORKAISES KRS ONE ET BUCKSHOT UNISSENT LEURS FORCES POUR DONNER UNE LEÇON DE SURVIE AUX APPRENTIS MC’S.

L

a collaboration de KRS One et de Buckshot, deux icônes couvrant plus de 20 ans de Hip Hop, s’avère être un risque tant l’attente est énorme. L’ensemble n’évite d’ailleurs pas certains pièges, notamment l’hétérogénéité que laissait présager la multitude de feats et de producteurs. Malgré ces inégalités, le kit de survie élaboré par le BDI Thug et le Blastmaster comporte suffisamment de cisaillage de beats en tous genres pour causer quelques torticolis. L’album s’ouvre sur « Survival Skills », un banger concocté par le prometteur Illmind, et ponctué de gros scratchs signés DJ Revolution. Suivent « Robot » et « The Way I Live » avec Mary J Blige au refrain, sur une prod’ étonnamment banale de Black Milk. On se dit alors que l’album et son intro n’étaient qu’un pétard mouillé et que tout ça va tourner au blunt mal roulé. C’est alors que commence la session nettoyage du paysage rapologique avec l’inimitable Rock d’Heltah Skeltah, qui s’attelle à la tâche mieux que Jeffrey à Bel Air sur « Clean Up Crew ». Une fois la poussière nettoyée, Marco Polo permet au duo, bien aidé par Kweli, de balayer les wack MC’s sur « Oh Really ». Smiff ‘n’ Wessun se joignent alors à leurs aînés pour un égotrip de haute facture avant que le ton ne devienne plus profond avec la collaboration d’Immortal Technique. L’album se conclut comme un passage de témoin signé 9th Wonder sur « Past Present Future » avec un feat du Hipster MC de Chicago Naledge et un refrain majestueusement chanté par la révélation Melanie Fiona. Au final, malgré quelques « fillers », Survival Skills confirme la présence des deux MC’s dans les Top Ten lists et leur légitimité en 2009. KRS ONE AND BUCKSHOT, Survival Skills, Duck Down

DANS LE DOSSIER « LA MÉMOIRE QUI FLANCHE… » DU REVERSE #22, NOUS VOUS PRÉSENTIONS LES PROJETS DE L’AMICALE DES ANCIENS INTERNATIONAUX. AVEC L’AIDE DE NICOLAS DE VIRIEU, JACKY CHAZALON AVAIT MIS EN ROUTE LA CRÉATION DE VIDÉOS PRÉSENTANT NOS ANCIENNES GLOIRES. QU’EN EST-IL AUJOURD’HUI ? Propos recueillis par Syra Sylla

REVERSE : Quelles ont été les retombées du buzz autour de la diffusion des deux vidéos que tu as faites sur Hervé Dubuisson et Isabelle Fijalkowski ? Nicolas de Virieu : Il n’y a eu que 14 000 visites pour Dubuisson et 4000 pour Fijalkowski. Ce sont des chiffres très décevants quand on connaît le nombre de licenciés à la Fédé. La Fédération a fait une petite news qui s’est retrouvée en bas de page très vite. Sur BasketSession, les retours ont été très nombreux et très encourageants. Il y a eu quelques critiques de la vidéo, le son, le montage… mais c’est normal, les goûts et les couleurs. Par contre, ce qui fait plaisir, c’est que sur le fond tout le monde a suivi. Le plus gratifiant, c’est de voir que même les jeunes ont trouvé ça intéressant et en redemandent. REVERSE : Tu nous disais que vous attendiez que les vidéos soient diffusées à l’Assemblée Générale de la Fédé pour espérer avoir un budget plus conséquent et en réaliser de nouvelles. NDV : Les vidéos n’ont pas pu être montrées car l’AG avait lieu fin juin et les filles venaient d’être championnes d’Europe. Du coup, ils ont diffusé une vidéo sur l’Euro des Filles. Ce qui est une très bonne idée en soit. C’est même rassurant. Mais derrière, ils n’ont plus rien envisagé pour mes vidéos et je suis forcément déçu. REVERSE : Donc pas de suite à ce projet ? NDV : J’ai personnellement envie de m’engager dans un projet de plus grande ampleur. Un documentaire sur Hervé Dubuisson. C’est quelqu’un qui a une his-

toire incroyable et beaucoup d’anecdotes dans la tête. REVERSE : Tu as créé une chaîne Dailymotion qui devrait être visible bientôt. Quelle est l’intérêt de cette chaîne ?

NDV : J’ai un peu le sentiment qu’on minimise tout le travail que je fais. J’ai commencé à faire du montage en 2000. En général les gens pensent que j’ai commencé avec le DVD du Quai 54. Donc l’idée était d’exposer tous mes documentaires gratuitement. Je voulais utiliser l’évolution liée au Net et aux nouvelles technologies pour redonner vie à ces vidéos (parmi lesquelles 12 filles en Or, les DVD de la Slam Nation, Destination NBA ou encore un reportage sur Mous Sonko - ndlr). La page a été personnalisée par Ibrahim Koudié, un ami, et le lancement est prévu pour le 15 novembre. J’ai formaté ceux qui étaient vraiment longs et monté des trailers de présentations. Je veux que les vidéos soient vues par un max de personnes, qu’elles payent ou pas. J’estime qu’on ne devrait pas avoir à payer pour connaître l’histoire de notre sport.


L’ENTRETIEN CLAUDE BERGEAUD

L’ENTRETIEN

CLAUDE BERGEAUD LA PASSION DU JEU MÊME S’IL NE COACHE PLUS, CLAUDE BERGEAUD N’A RIEN PERDU DE SA PASSION POUR LE JEU, NI DE SES VALEURS. QUE CE SOIT AU SUJET DE L’ÉQUIPE DE FRANCE, DE SON PASSÉ D’ENTRAÎNEUR OU DE SES PROJETS AVEC PAU, IL PARLE FRANC ET HAUT, SANS LANGUE DE BOIS.

e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e e PROPOS RECUEILLIS PAR YANN OHNONA PHOTOS FIBA EUROPE & FFBB

REVERSE : Comment as-tu trouvé l’équipe de France, 5ème de l’Euro en Pologne ? Claude Bergeaud : J’ai été emballé. Ça a été magnifique pour l’équipe de France, tant dans le résultat que dans la construction progressive de l’équipe et dans le jeu. On s’est installé sur nos forces, la défense, puis on a créé du beau jeu. Je suis très heureux que le basket français soit dans le droit chemin. On peut regretter que, quand le niveau s’élève comme contre l’Espagne, on n’arrive plus à développer notre jeu, mais c’est un fantastique apprentissage. Et il ne faut pas oublier que nos objectifs sont très élevés : le Mondial, les JO… Il ne faut donc pas paniquer. REVERSE : Passer de sélectionneur à observateur n’a pas dû être forcément facile ? CB : (Il hésite.) Oui et non. J’ai toujours été un énorme supporteur des équipes de France, que ce soit en basket, en rugby… Voir une équipe nationale, ça me donne des frissons et ça dépasse le reste. La seule chose que je revendique, c’est le contexte dans lequel j’ai démissionné. J’aurais aimé continuer à travailler avec cette équipe dans la durée, pour le futur. J’avais d’ailleurs été engagé avec cet objectif… REVERSE : Cette qualif à l’Euro, alors que la sélection était au bord du gouffre, c’est un peu un acte de renaissance ? CB : Oui, mais tout est fragile. Quand on voit leur apport sur l’Euro, que se serait-il passé si Diot et Jeanneau n’avaient pas été appelés ? Il y a toujours un peu d’irrationalité dans tout ça. REVERSE : L’Equipe de France a progressé, notamment au niveau du tir à trois-points (4e de l’Euro) et des passes décisives (4e)… CB : C’est bien, mais ce sont des statistiques

qu’il faut réussir à tenir, ce qui a été notre difficulté principale ces quarante dernières années. Si on regarde les Espagnols il y a vingt ans, on reconnaît immédiatement leur style : contre-attaques, un pivot dominant. En France, on n’a pas ces constantes. On n’a jamais assez rendu grâce à Fred Weis des matches qu’il nous a fait gagner. D’ailleurs, sans un très grand, on aura toujours du mal. J’espère que Noah sera celui-là. Il faut arrêter avec les pivots qui passent leur temps à s’écarter, comme Petro. On a besoin de pivots qui sont dans la réduction d’espace ou on n’arrivera jamais à contrer l’arme fatale Pau Gasol. Il faut perdurer dans cette recherche, et je sais que la DTN travaille dans ce sens. REVERSE : Qu’as-tu pensé du jeu proposé par les Bleus ? CB : Il y a eu une belle qualité de jeu, du partage. Mais des hauts et des bas, parfois trop de dribbles, le ballon arrêté. Mais on voit la patte de Vincent Collet : la balle a bougé et ce mouvement a créé plus d’opportunités de faire des passes décisives. C’est un style qu’il faudra s’approprier dans le temps. REVERSE : Comment Parker a-t-il évolué dans cet Euro, dans la gestion des moments et des coéquipiers ? CB : TP s’est posé des questions après le match perdu en Belgique. En faisait-il trop, pas assez ? Ça a été une phase difficile, on en a parlé avec Vincent. Il a voulu faire jouer plus les autres, et au début, ça a donné des matches poussifs. Mais c’était un mal pour le bien futur. Et par la suite, il s’est mieux situé, a trouvé sa place et nous a fait gagner les matches. Contre l’Espagne, ce fut très dur. Car dès qu’il est coupé des autres joueurs, ça devient

difficile pour lui. Il faut du jeu sans ballon. Et les Espagnols ont coupé toutes les lignes de passe… REVERSE : Quels Bleus t’ont impressionné en Pologne ? CB : Antoine Diot, qui a joué comme un type de 33 ans, avec ses lancers décisifs, ses tirs à trois-points. Batum, très précieux, concerné, les années au Mans ont été énormes d’expérience. Et contrairement à Boris, dont les longues saisons NBA se font aujourd’hui sentir quand il revient en sélection, Nico n’a pas du tout souffert de sa première saison à Portland. REVERSE : Que peut espérer la France au Mondial turc ? CB : Une progression, ou du moins un maintien dans les Top nations européennes. Un tournoi ne tient à presque rien. La formule de compétition dictera tout ça. La France peut espérer faire un coup. Elle devra se concentrer sur la constance dans le jeu, pour ne plus subir ces hauts et ces bas, et pouvoir continuer à travailler au plus haut niveau. Selon moi, à une ou deux retouches près, il faudra conserver exactement le même groupe qu’en Pologne. REVERSE : L’Euro serbe reste-t-il le meilleur souvenir de ton passage en sélection ? CB : C’est compliqué, je ne m’attache pas qu’aux médailles et aux titres. En 2004, voir tous les Masingue, Marquis, s’investir comme ils l’ont fait pour faire remonter l’équipe de France, qui avait un déficit d’image, c’était humainement fantastique. Ce sont des mecs qui ont des vraies valeurs, qui se sacrifient. Ce fut un plaisir de retrouver Alain Digbeu à Pau l’an passé. Une vraie figure du basket, un mec sain, avec une âme, pas un flambard qui se la raconte. Lui avait été de 2004 et avait fait les frais de compétitions


L’ENTRETIEN CLAUDE BERGEAUD

« VOIR UNE ÉQUIPE NATIONALE, ÇA ME DONNE DES FRISSONS ET ÇA DÉPASSE LE RESTE. »


WORLD SÉNÉGAL DIAWTHENTIK

DIAWTHENTIK CAMPS BY BABAC’ARDS

PLUS ENCORE QUE SUR LES PARQUETS NBA OU AVEC LE MAILLOT DE L’ÉQUIPE DE FRANCE, C’EST AU SÉNÉGAL QUE BORIS DIAW FAIT LA DIFFÉRENCE. Par Syra Sylla Photos : Catherine Steenkeste

N

é d’un père sénégalais et d’une mère française, Boris Diaw a toujours vécu en France. Quand il met les pieds pour la première fois au Sénégal, il y découvre ses racines et s’attache à ses terres. Depuis quatre ans, accompagné de sa famille, d’amis et de membres de son association, Babac’Ards, il parcourt chaque été quelques villes du Sénégal et met en place les Diawthentik Camps en partenariat avec les clubs locaux. Juste pour le plaisir de partager…

« Nous avons monté l’assoc’ quand il est passé en NBA. Il avait beaucoup de demandes de parrainages pour diverses associations. Comme il va tous les ans au moins une semaine à Dakar, on en a profité et on a décidé de monter sa propre association. Ça lui permet de travailler avec sa famille », explique Julien Leleux, chef de projet marketing de Babac’Ards. A la tête de l’assoc’, Elisabeth Diaw-Riffiod, la mère de Boris. Et pour mener à bien son projet, Boris n’a pas fait les choses à moitié puisqu’il a monté une équipe de gros calibre. Tout comme Catherine Steenkeste,

qui est devenue la photographe officielle du camp, Lucien Legrand, directeur de l’INSEP, s’est retrouvé embarqué dans l’aventure. « Avec Boris, nous avions d’excellentes relations que nous avons gardées. C’est plus que sportif, c’est une véritable amitié. En 2005, j’ai été accueillir Boris et Tony à l’aéroport quand ils ont été médaillés de bronze à l’Euro. Boris m’a dit ‘Je vais au Sénégal, tu viens ?’. Il m’a un peu pris de court, je ne pouvais pas y aller au pied levé mais je lui ai dit que je serais là l’année suivante. Et voilà ! »


WORLD SÉNÉGAL DIAWTHENTIK

« Le camp est mixte. C’est important pour nous car nous travaillons dans une société musulmane et la femme n’est pas mise an avant. » Julien LELEUX

« LA FORMATION DES COACHES EST À LA BASE DE TOUT » LUCIEN LEGRAND Avec un directeur technique du statut de Lucien Legrand à ses côtés et des joueurs professionnels comme Cédric Beesley ou Moustapha Sonko, Boris anime ces Diawthentik Camps afin de répondre aux besoins des jeunes basketteurs et basketteuses sénégalais, mais aussi à ceux des coaches locaux, en affinant les formations de chacun et en leur apportant le matériel qui leur fait si cruellement défaut. Et sur l’aspect logistique, c’est Julie Ligny, chef de projet de l’association, qui tient les rênes, aidée au Sénégal par Cos Diaw, le frère de Boris, chargé de superviser la bonne utilisation du matériel apporté. Pour l’édition 2009, c’est avec 800 cartons que la Babac’Ards débarquait à Dakar. « Il y avait des ballons, des tee-shirts, des maillots et plusieurs exemplaires de mon livre. Il contient plein d’exercices adaptés que les coaches peuvent

« Eux savent sauter, courir, jouer. Nous, nous nous efforçons de perfectionner l’apprentissage des fondamentaux qui sont la base du basket. » Lucien LEGRAND

reprendre facilement. Il y a une réelle demande à ce niveau, les coaches veulent pouvoir diversifier leurs séances d’entraînement mais il leur faut de la matière », confie Lucien Legrand. « Ils ont des ressources extraordinaires mais il y a un retard dans l’avancement de la formation par rapport à l’Europe. Et celle des coaches est la base de tout. La première année, ils n’osaient pas trop venir sur le terrain avec nous et intervenir. Il y avait une certaine retenue. Mais on leur a expliqué que c’est sur le terrain qu’on apprenait le plus. » Dans REVERSE #21, Boris Diaw nous confirmait l’accent mis sur l’aide apportée aux coaches locaux : « On discute avec eux en leur disant comment les coaches travaillent en France et aux Etats-Unis. On a de très bons retours. Ils ont pu se servir de pas mal d’éléments apportés dans nos échanges comme base de travail sur une année. »


ENQUÊTE À JAMESTOWN


ENQUÊTE À JAMESTOWN

L

e 14 mai 1607, les Britanniques créent officiellement la première colonie permanente sur le continent américain, qu’ils nomment Jamestown en l’honneur de King James I, roi d’Angleterre. 400 ans plus tard, l’autre King James installe son trône dans une petite ville de l’Ohio, Akron, une contrée que rien ne prédisposait au rayonnement international. Faire venir un touriste à Akron est d’ailleurs compliqué. On peut même penser que, sans LeBron James, le nom de la ville serait toujours souligné de vaguelettes rouges sous Word 95. Bienvenue à Saint-Etienne version américaine, les usines de pneus à la place des

mines. C’est donc ici, à 60 km au sud-est de Cleveland, que l’explosion sportive et médiatique de la future star NBA a eu lieu. De l’improbable succès du petit lycée catholique St. Vincent-St. Mary jusqu’à la cérémonie de remise du trophée de MVP le printemps dernier, presque dix ans de relation passionnelle entre une bourgade et son fils chéri. « C’est cette ville qui m’a construit, elle fait partie de moi », nous confie LBJ. « Dès que j’en ai l’occasion je n’hésite pas à revenir. Ça me permet de rester humble. » Aujourd’hui, Akron et sa communauté reçoivent donc le giving back, comme disent les Américains : opérations caritatives, disponibilité envers les


Cet été, pas d’argent pour les freeagents, même pas pour un Iverson en soldes à 3 millions la saison. EN DÉRANGEMENT

NEW YORK KNICKS

RÉOUVERTURE PROCHAINE, ÉTÉ 2010 Ni transfert catastrophique, ni changement de coach de dernière minute : la ville qui ne dort jamais a commencé cet été une grasse mat’ de 12 mois. Par Bricko

C

’est comme si, brusquement, le New York de Mobb Deep était devenu le New York de Norah Jones. Les Knicks, habituels déconneurs, capables de flamber 30 millions sur Jerome James ou d’échanger Latrell Sprewell contre Keith Van Horn, se sont tenus à carreau, en attendant la fin des contrats de Wade et LeBron en 2010. Et si les Knicks étaient devenus raisonnables ? On risque de s’emmerder ferme au Garden cette année. I left my wallet in El Segundo Comme Q-Tip en 90, Donnie Walsh a paumé son porte-monnaie. Pas d’argent pour les free-agents, même pas pour un Iverson en soldes à 3 millions la saison. Les Knicks s’intéressent un temps à

Ramon Sessions mais le petit meneur des Bucks part finalement s’enterrer dans le Minnesota. Au lieu de Sessions, c’est la récession. On se sert la ceinture à Big Apple, et David Lee et Nate Robinson devront continuer de louer pendant un an encore avant de savoir s’ils peuvent acheter une baraque dans la région. Pas de folie non plus lors de la draft. Adiós Ricky, Tyreke et Stephen Curry, on se contentera de Jordan Hill, l’intérieur d’Arizona. Aux dernières nouvelles, les Knicks ont signé le combo guard Gabe Pruitt. Typiquement de quoi se faire gazer… Seul lot de consolation, l’arrivée en catimini de Darko Miličić, en échange de Q-Rich. Un joueur comme on les aime chez les Knicks, capable de s’épanouir dans le run and gun de D’Antoni ou de partir en sucette sur la webcam de

Marbury. Dans ces conditions, les Knicks gardent tous leurs billets pour la foire à superstars de l’été 2010, mais le boss du club pourra-t-il garder le cap quand l’équipe sera à 9 victoires au All-Star break ? Gotham Project Donnie Walsh, le président des opérations basket, peut-il apprendre la patience aux New-Yorkais ? Surtout après 10 ans d’attente. Peut-il couper le cigare à Spike Lee, Peter Vecsey et de manière générale à la presse et aux fans les plus exigeants de toute l’Amérique ? Les Knicks se jettent à l’eau avec un cinq Duhon – Wilson Chandler – Gallinari – David Lee – Al Harrington qui ne sèmera pas vraiment la peur dans les yeux de l’adversaire. Les 32 victoires de l’an passé sont déjà un bel

FREPS

.................................................................................................................................................. 6 pts en 32 minutes pour TP en quart de finale de l’Euro face à l’Espagne : Quand Ricky Rubio et l’Espagne ciblent un joueur, ils ne blaguent pas...

2 : C’est le nombre de matches qu’a joués Ian Mahinmi à l’Euro. Le premier et le dernier. Ou comment se payer des vacances aux frais de la princesse…

-8 : L’éval d’Anaïs Jomby qui faisait ses premiers pas dans l’élite avec Limoges, lors de l’Open Féminin. 0/8 aux shoots, 3 balles perdues et une défaite de 49 pts. Bienvenue en LFB !


[QUADRUPLE DOUBLE]

objectif. Une sixième saison de suite sans play-offs est-elle vraiment le meilleur moyen d’appâter des joueurs comme Wade et LeBron qui ont déjà goûté aux Finals et enfileraient bien une nouvelle bague ? L’an prochain, les Knicks n’auront plus sous contrat qu’une poignée de gamins dans leur contrat rookie, Eddie Curry et Jared Jeffries. Du jeu rapide, un coach à moustache sympa et le potentiel économique et marketing de la Big Apple suffirontils pour convaincre LeBron… ou au moins Chris Bosh ? Les Knicks ont un an pour planquer tous les squelettes du passé, égarer les vidéos des matches de cette saison et se donner une allure à peu près respectable. Bon courage Donnie… Mais le vrai problème, c’est : que se passet-il si le staff des Knicks devient aussi futé que les dirigeants des Spurs ou des Blazers ? Et si les Knicks devenaient une équipe « normale » ? La ville qui a enfanté De Niro, Lou Reed et Jay-Z peut-elle vraiment supporter une team comme les autres ?

HIT LIST

Une sixième saison de suite sans play-offs est-elle vraiment le meilleur moyen d’appâter des joueurs comme Wade et LeBron ?

ON LES A DANS LE NEZ… ET DANS LE VISEUR.

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TOP 10 DE LA MORT Ames sensibles, s’abstenir. Chez les Knicks, tous les étés, c’est l’été meurtrier*

10. Mike Sweetney 2003 : 9e choix de la draft. Le tour de taille de Hurley dans Lost. 9. Jared Jeffries 2006 : 7 millions de dollars le point de moyenne. 8. Shandon Anderson 2001 : 41 millions sur 6 ans. 7. Zach Randolph 2007 : Un an et demi de feintes de passe et d’at-

taque de cercle jusqu’à l’écœurement. 6. Jerome James 2005 : Le braquage du siècle. Une série de playoffs correcte. 30 millions sur 5 ans. 5. Pat Ewing 2000 : Les genoux usés de l’âme du club contre ceux encore plus cramés de Luc Longley et Glen Rice. 4. Antonio McDyess 2002 : Marc Jackson, Nenê et Marcus Camby pour un autre joueur mou du genou. 3. Keith Van Horn 2003 : Le deal qui

envoie Sprewell dans le Minnesota. 2. Isiah Thomas 2006 : Il foutait déjà le bordel dans les coulisses. Le voilà sur le banc. 1. Eddie Curry 2005 : Plus de 11 millions encore l’an prochain. Echangé contre 3 joueurs et les futurs droits de Joakim Noah et LaMarcus Aldridge. * Cette liste ne tient pas compte des conneries du reste de l’année, comme la signature de Vin Baker, Marbury, Penny Hardaway, Maurice Taylor, Steve Francis, etc.

L’équipe d’Espagne : C’est vraiment abusé ! Que l’Espagne ait remporté l’Euro, ok, de toute façon, aucune team ne pouvait rivaliser avec elle en deuxième semaine. Mais c’est vraiment moche d’avoir commencé comme des clampins, tout ça pour finir 4èmes de leur poule. Pour une fois que nous on était 1ers… ça se paiera tout ça, peutêtre pas dans les 20 années à venir, mais un jour !

........................................ Le mec responsable de la formule de l’Euro : Comme à chaque fois, il fallait avoir fait maths sup pour capter le fonctionnement de l’Euro et comprendre « qui jouerait qui s’il se passait quoi ». Ultime non-sens, comme les derniers matches des poules n’avaient pas lieu en même temps, certaines équipes ont pu carrément choisir leurs adversaires. Moche...

........................................ John Paxson : Pour avoir obligé Joakim Noah à rentrer à Chicago faire de la muscu au lieu de jouer l’Euro, alors que Jooks aurait parfaitement pu allier les deux en se coltinant Kambala, Asik, Femerling, Schortsanitis et les frères Gasol dans la même quinzaine.

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ON L’A DIT, ON LE REGRETTE DÉJÀ

SIDI QUI ?

Au sujet de Sidiki Sidibé, dans le tout premier REVERSE, nous titrions « The Chosen One ? ». De ce titre, aujourd’hui, il ne reste que le point d’interrogation. Où est passé notre prospect de 2,13 m qui devait faire oublier Fred Weis et Stéphane Ostrowski ? A l’image d’un Chase Budinger, le futur rookie des Rockets, il avait laissé tomber le volley pour faire sa vie dans le basket. In your face, Jeanne et Serge. A 20 ans, il signait pour 5 piges au grand Real Madrid. Deux ans plus tard, il faisait un essai infructueux à Gravelines... Sidiki Sidibé avait tout pour réussir : une détente d’un mètre, un nom super classe toute en allitération et son profil avec plein d’étoiles sur NBAdraft.net. Et maintenant ? Même Google ne sait plus s’il joue encore au basket. Le big man a toujours été un précoce. De là à prendre sa retraite à 23 ans ? Bricko

Le Heat, les Sixers et les Knicks : Pour avoir forcé AI à signer à Memphis. MEMPHIS !!!!!!! Ricky Rubio : Pour nous avoir fait écrire 250 news sur lui cet été avec ses changements d’avis à répétition. Jonas Kazlaukas : Pour avoir trahi l’éthique et l’esprit sportif en perdant contre les Bleus. Enfin... pour nous avoir fait rater une médaille surtout.

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DOSSIER TWITTER

La NBA comme vous ne l’aviez jamais vue Du scoop de Kevin Love aux pétages de plombs de Starbury, des restrictions imposées par ESPN à ses journalistes au passage de Shaq à la Maison Blanche, Twitter a été au centre de l’actu cet été. Les rapports entre les fans, les médias et les joueurs ne seront plus jamais les mêmes…

Par Jean-Sébastien Blondel Graphisme GUYOM

Kevin_Love : ‘Today is a sad day... Kevin McHale will NOT be back as head coach next season.’* 12:50 AM Jun 17th from web

La première secousse vient de Kevin Love, l’intérieur besogneux de Minnesota. Ni les grands médias américains ni la presse locale n’ont pu relayer l’info dans de meilleurs délais : Kevin McHale vient d’être démis de ses fonctions d’entraîneur. Quand la nouvelle est enfin mise en ligne puis imprimée, les différents papiers soulignent autant le départ de McHale que l’originalité de la source. Jamais jusqu’ici un joueur n’avait coupé l’herbe sous le pied des médias. En 77 caractères, l’ancienne star de UCLA a tout chamboulé. La révolution Twitter, c’est ça : grâce au réseau social, basé sur des messages courts (140 caractères maximum), l’info peut passer instantanément du terrain au public. Un avion se pose en catastrophe sur l’Hudson River de New York ? Un témoin informe la Twittosphère. Difficile de s’étonner qu’un joueur comme Love, qui était particulièrement proche de son coach, ait du mal à tenir sa langue et lâche l’info dès qu’elle lui arrive.

La conséquence de la « breaking news » offerte sur un plateau par Love à ceux qui le suivent sur Twitter est prévisible : la plupart des journalistes US se mettent à « tweeter ». Ils lâchent des infos, commentent l’actu, partagent des instants de leur vie privée, bref ils cherchent désespérément à se rapprocher des fans. La profession dans son ensemble a une peur inavouée : celle de devenir inutile aux yeux du public, qui n’a plus à chercher bien loin pour avoir des anecdotes que même les insiders les plus cotés ont du mal à recueillir. Ric Bucher : ‘The hammer just came down, tweeps: ESPN memo prohibiting tweeting info unless it serves ESPN. Kinda figured this was coming. Not sure what this means but’** 5:42 PM Aug 4th from txt

L’équipe d’ESPN – John Hollinger, Marc Stein, Ric Bucher, etc. – y prend vite goût. Jusqu’à ce que leur employeur prenne les devants : interdiction de lâcher un scoop sur Twitter, à moins que cela ne serve le site. Comprendre : chers analystes, contentez-vous de parler de votre chien et de réagir aux Tweets qui en valent

la peine, et n’oubliez surtout pas de poster les liens vers vos articles. Bucher joue le jeu du public et prend le risque de mettre ses suiveurs dans la confidence, au risque de ternir l’image du géant du sport. En deux mois, Twitter aurait-il réussi à menacer ESPN ? Evidemment pas, mais la réaction du numéro 1 des sports US en dit long sur l’impact du fulgurant réseau social. Si ce nouvel intermédiaire permet aux joueurs de s’attirer la sympathie des fans, il n’y a aucune raison que les journalistes n’en profitent pas pour se refaire une popularité. Sans pour autant court-circuiter le média qui les emploie. La deuxième révolution est celle qui a le plus d’implications. Twitter a totalement chamboulé la relation athlète/fan, au point que certains joueurs n’hésitent pas à annoncer dans quel restaurant ils s’apprêtent à aller manger, ou à fournir le plan de vol de leurs voyages, escales comprises. Un accès exclusif que n’avait jamais pu offrir internet jusqu’ici, et encore moins les médias traditionnels. Le fan NBA de 2009 peut en savoir infiniment plus sur ses idoles que celui des années 90. Pour le meilleur et pour le pire…


DOSSIER TWITTER

Marbury Uncut ............................................... ‘Don’t Listen to Cut and edit about what team I’m playing for I’m not playing in the NBA because of my choice not the NBA.’* ............................................... On y croirait presque. Alors que le monde entier semble penser qu’aucun GM ne serait assez con pour lui offrir un contrat, la vraie raison de son absence des rosters NBA est un choix de sa part. Pas vraiment connu pour sa pertinence, Stephon Marbury a touché le fond cet été sur Twitter, puis a creusé bas, très bas pour sombrer dans le douloureusement pathétique. Conscient que sa carrière était en suspens, Starbury s’est d’abord mis en tête, via Twitter, de rentrer dans des débats stériles avec ses détracteurs, avant de tenter le tout pour le tout pour attirer l’attention en diffusant sa vie dans des sessions webcams de plus en plus dérangeantes. Une volonté de se mettre à nu qui a vite tourné au suicide médiatique et professionnel. Sa carrière est clairement finie, mais le plus important, c’est que Steph a besoin d’aide. * « N’écoutez pas ce que raconte “Cut and Edit” (ESPN) au sujet de l’équipe pour laquelle je joue. Je ne joue pas en NBA parce que je l’ai choisi et pas l’inverse. »



GOOD OL’ DAYZ STOCKTON & MALONE

JOHN STOCKTON ET KARL MALONE NE SONT PAS ARRIVÉS EN NBA POUR SE FAIRE DES AMIS. DÉTESTÉ PAR LES FANS ET LA PLUPART DE SES ADVERSAIRES, LE DUO EMBLÉMATIQUE D’UTAH S’EST FRAYÉ UN CHEMIN VERS LE HALL OF FAME À COUPS DE PICK AND ROLLS... ET DE COUPS DE COUDE. TEXTE JEAN-SÉBASTIEN BLONDEL GRAPHISME GUYOM

W «

e will be cruel to the enemy. » Comme le lieutenant Aldo Raine en zone occupée, John Stockton et Karl Malone ont sillonné les parquets NBA côte à côte pendant 18 saisons et ont scalpé plus d’adversaires que n’importe quel autre duo. Sans merci et sans remords, à coups de pick & rolls dévastateurs et de coups de vice assassins, ces deux maniaques du détail ont élevé la barbarie ordinaire au statut d’artisanat de luxe et ont ainsi gravi les échelons de la NBA, jusqu’à être considérés comme les meilleurs à avoir jamais joué à leurs positions (Magic Johnson et Tim Duncan peuvent porter réclamation à la rédaction). « Il n’y aura absolument, positivement jamais un autre John Stockton », reconnaissait d’ailleurs lui-même Magic avec son sourire à 1 millions de dollars. Mais ce n’est encore que la moitié de la vérité. Il n’y aura jamais un autre Stockton, ni un autre Malone. Surtout, on ne reverra peut-être jamais deux joueurs aussi formidablement connectés et loyaux. Deux joueurs que tout séparait, mais pour qui le basket, avant d’être un business, était surtout une histoire de tripes, d’intelligence et d’honneur. Respecter le jeu pour obtenir le respect en retour. Peu importe que les fans (des autres équipes) les haïssent ou que leurs adversaires les redoutent autant qu’une fracture ouverte ou un abcès dentaire, à la fin du match, Stock et Malone retournaient aux vestiaires avec le sentiment du travail bien fait, la victoire en poche et un peu de sang sur leur jersey… rarement le leur.

LE 12 SALOPARD

Dans ce registre, Stockton n’était d’ailleurs pas le dernier des derniers, bien au contraire. Mais qui aurait dit qu’il pourrait rêver d’une pareille

trajectoire ? Que ce petit meneur blanc, avec sa gueule d’ange et sa coupe de banquier suisse, soit pris en 16e position de la mythique draft de 1984 était déjà miraculeux. Jamais un joueur de Gonzaga n’avait alors posé un pied sur un parquet pro. Mais la promo qui voit Michael Jordan, Hakeem Olajuwon et Charles Barkley éblouir la ligue manque de point-guards de talent, et John Stockton a aligné des stats superbes pour son année senior. Sauf qu’un bon meneur, Utah en a déjà un : Rickey Green, joueur ultra-rapide qui vient de jouer son premier All-Star Game. Mais le Jazz, qui se remet à peine de l’ère Maravich et sort

PEU IMPORTE QUE LES FANS LES HAÏSSENT OU QUE LEURS ADVERSAIRES LES REDOUTENT AUTANT QU’UNE FRACTURE OUVERTE OU UN ABCÈS DENTAIRE. de la meilleure saison de sa courte histoire, lui cherche un back-up. Frank Layden, le volubile coach de l’époque, ne pouvait pas rêver mieux. John est le genre de joueur qui ne gâche rien et se sacrifie pour le bien de son équipe. Le genre de joueur qui refusera un tir ouvert s’il peut l’offrir à un coéquipier. Et qui se tue au travail à chaque séance d’entraînement, sans jamais s’accorder le droit de tomber dans la facilité. Dans l’ombre de Green, Stockton progresse à un rythme soutenu, comprend les subtilités du jeu NBA, se prépare à saisir sa chance quand elle viendra. Il apprend à gérer le tempo,

à maximiser ses minutes, à satisfaire Adrian Dantley et Darrell Griffith, deux énormes scoreurs aux styles diamétralement opposés, et à jouer dur, très dur. Stock sait déjà qu’il n’est pas plus grand, ni plus rapide, ni plus explosif que ses adversaires. Alors il compense. « Il travaillait plus fort que vous, c’était ça son secret », confiait Jerry Sloan récemment. D’autant que les fans du Jazz ne s’étaient pas gênés pour huer sa sélection le soir de la draft. John a tout à prouver, mais n’a ni le temps ni l’envie de se soucier de ses détracteurs. Il veut juste gagner. Ce que Sloan résume à merveille : « Je pense que John n’a jamais essayé de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. Je pense juste qu’il prenait du plaisir. Je n’ai jamais côtoyé un joueur qui prenait autant de plaisir à jouer. Je crois qu’il n’a raté aucun match dans 17 de ses 19 saisons. Vous devez vraiment aimer ça pour ne jamais rater un match. » Plus que ses records alltime d’assists ou d’interceptions (qui ne seront sans doute jamais égalés ni dépassés), c’est probablement pour ça qu’on ne verra jamais un autre Stockton.

LE FACTEUR COGNE TOUJOURS DEUX FOIS

En 2003-2004, Karl Malone a fini par craquer, par céder à la tentation de porter un autre maillot pour gagner enfin ce titre qui l’a fui si longtemps. Dans le soap opera des Lakers, où Shaq et Kobe rivalisent de gaminerie par presse interposée, Malone s’impose vite comme le pilier, sur et en dehors du terrain. Sur le parquet, son métier et son altruisme colmatent les brèches, mais son genou et la rage des Pistons lui coûtent le titre. Sa dernière saison est peutêtre la plus frustrante de toutes, mais elle montre toute l’immensité du joueur.


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