« DES ARBRES DANS LA VILLE,DES ARBRES POUR LA VILLE » Asma Halfaoui
IP930 - Enseignement Intensif Pluridisciplinaire / Brigitte Naviner
ENSA PARIS LA VILLETTE / 2016-2017
La révolution des jasmins Connu par sa légèreté, sa grâce et surtout son parfum, le jasmin symbole de pureté, de beauté et de douceur est un émerveillement des yeux et d’odorat. Avec ses branches souples, et feuilles panachés aussi décoratifs que ses fleurs, le jasmin est l’arbuste emblématique de la Tunisie. En cascade de fleurs, au balcon, dans un bac sur une terrasse, grimpé sur une tonnelle ou une pergola, le jasmin trouve facilement sa place dans les jardins tunisiens et même dans les lieux de passage. C’est pour cette raison-là, quand je pense à ma Tunisie et même à ma maison d’enfance je me souviens principalement de parfum : le parfum de jasmin. Le jasmin poussant et grimpant sur la barrière du fond, fait de mon demeure, de mon jardin un merveilleux havre de plaisirs sensuels. Je garde toujours en mémoire les veillés de mon enfance ou mon grandpère portait son ‘mach Moum ‘bien ancré dans sa ‘chéchia’ de même que les colliers de jasmin fait par ma grand-mère avec tant d’amour et de tendresse.
UN ARBRE IMPORTANT
Nous vivons avec les arbres depuis notre enfance, nous les côtoyons dans les villes, nous les croisons à la campagne, nous allons les voir en forêt. Dans la foule de ces compagnons du quotidien auxquels on ne fait plus attention, il existe généralement pour chacun de nous un arbre (ou un lieu planté d’arbres) plus important, unique, auquel on se sent plus attaché pour des raisons d’une très grande diversité, liées à la personnalité de l’arbre ou à un évènement qui peut être très personnel.
Mais la délicieuse fragrance de jasmin est intimement liée à mes souvenirs harmonieux à Sidi Bou Saïd, là où j’ai passé mes premières années universitaires dans une atmosphère particulière, une certaine nonchalance qui a charmé, envouté, subjugué écrivains, peintres et musiciens du monde entier (Flaubert, Simone de Beauvoir …) A Sidi Bou Saïd, on a passé , mes amis et moi, des moments inoubliables à contempler sans jamais s’en lasser l’une des plus belles baies du monde et à parcourir les ruelles escarpés et sinueuses de ce lieu de délices tout en admirant les merveilles d’architecture traditionnelle ainsi que les lourdes portes cloutés , les fenêtres et les balcons avec leurs moucharabiehs typiques :un tableau idyllique baigné de parfum délicat de jasmin .
C
onnaître les arbres demande un peu de curiosité, une
observation attentive, de la patience et un peu de mémoire. Les livres, les guides de reconnaissance, sont une aide précieuse, mais rien ne remplace l’observation directe en toutes occasions : visites programmées, parcours quotidiens, promenades personnelles, sites étudiés….
L
'observation et la mémorisation peuvent être aidées par le
dessin : c'est un outil précieux qui oblige à une observation précise et facilite la mémorisation : il invite à regarder attentivement ce qui caractérise différents arbres, et plus particulièrement la silhouette, le port de l'arbre et son rapport à l'espace, l'architecture des branches, la texture du feuillage ; à être attentifs aux écorces, aux jeux de matières, textures, couleurs, dessins qu'elles proposent ; à identifier les formes et les couleurs propres à chaque espèce…
« PORTRAITS D’ARBRES » Francis Hallé, dans David Dellas, Arbres et arbustes en campagne, 2010
« Nous voyons enfin les arbres et arbustes de nos régions comme ils sont réellement, représentés avec une précision et une sensibilité telles que leur identification devient aisée et presque immédiate, enfin restitués dans une intégralité dont la science analytique les avait privées pendant un siècle. […] Le dessin excelle dans des domaines où la photographie s’est révélée impuissante, par exemple lorsqu’il s’agit de séparer l’arbre de la végétation qui l’entoure ».
PIN
CÈDRE
TILEUL
CERISIER
ERABLE
MARRONIER
PAULOWNIA
ERABLE FEUILLE
Tulipier
TULIPIER
SOPHORA
PLATANE
CHENE D’ H O N G E R I E
ORME D’ A M E R I Q U E
A
l’occasion des différentes
visites, nous allons nous intéresser aux feuilles comme éléments d’identification de l’arbre, et aux feuillages pour leurs qualités ornementales (texture, coloration, mobilité, transparence, etc.).
Les visites du Parc Floral de Paris ou de l’arboretum de ChatenayMalabry seront plus particulièrement consacrées à l'observation des couleurs d'automne. Les outils d’investigation et d’étude sont la photographie, et la collecte de feuilles à faire sécher pour la constitution d'un herbier.
P
our conserver les feuilles
ramassées, et préserver au mieux leurs couleurs, il faut rapidement les faire sécher à l'abri de la lumière. Pour la collecte, se munir d'un carton à dessin et de feuilles de journaux de manière à les transporter à plat tout en commençant à absorber l'humidité. Il faut ensuite les disposer à plat entre des feuilles de papier absorbant type papier journal que l'on renouvellera et remplacera régulièrement, sous une pile de livres qui jouera le rôle d'une presse, le tout étant installé dans un endroit sec et à l'abris de la lumière.
« COULEURS D’AUTOMNE »
TULIPIER DE VIRGINIE /LIRIODENDRON TULIPEFERA
O
n peut aussi constituer un
herbier virtuel en scannant les feuilles le plus rapidement possible : il est important de toujours scanner avec les mêmes réglages, en posant sur la vitre en même temps que la feuille une règle graduée de manière à avoir avec l'image de la feuille une échelle graphique. Il faut toujours scanner le dessus et le dessous de la feuille.
BOULEAU DE L’HIMALAYA /BETULA
TUPELO NOIR
REABLE ROUGE
CHENES DES MARAIS
ERABLE PALME
METASEQUOIA
ERABLE A TROIS FEUILLIES
SUMAC DE VIRGINIE
CORNUOILLER MALE
CYPRES CHAUVE
M E T A M O R P H O S E S
L
’automne comme le printemps sont des saisons
marquées par des variations et changements rapides et souvent spectaculaires du climat (longueur du jour, températures, précipitations, etc.) qui influent directement sur la végétation et se traduisent par la métamorphose des paysages naturels. Dans la ville, ce sont essentiellement les arbres qui sont les témoins de ces changements de saisons. Avec eux, par eux, la ville se transforme aussi et ses espaces deviennent autres. Par ce chapitre, on fait le témoin des transformations d'un espace urbain en relation avec la métamorphose du végétal au fil des saisons.
Ces images devront pouvoir être refaites chaque semaines, le même jour, à peu près à la même heure, en respectant toujours le même point de vue et le même cadrage, avec le même appareil, afin de pouvoir ensuite comparer les photos et témoigner de la transformation du végétal et des conséquences sur l'espace, sur les ambiances. La première photo sera prise entre le 26 septembre et le 02 octobre 2016, la dernière en janvier 2017. Pour chaque point de vue choisi, on réunira ainsi au moins 12 images, 14 si l'on peut réaliser les photos pendant les vacances.
D
essiner l'espace choisi
C
hoisir un site
La première étape consiste à identifier et choisir un site urbain planté d'un ou plusieurs arbres qui participent fortement à son identité. Ce site sera très régulièrement fréquenté et étudié jusqu'au mois de janvier : son accessibilité hebdomadaire est essentielle, et le plus simple est de retenir un site proche du domicile, ou de l'école.
F
aire un reportage photographique
Une fois le site choisi, on réalise un reportage photographique des lieux : vues d'ensemble, points de vue particulièrement intéressants, détails d'aménagements liés aux présences végétales, détails des végétaux, etc. Dans l'ensemble des images réalisées, on en retient 4 minimum qui synthétisent le reportage et caractérisent cet espace urbain.
Les plans et les coupes sont les outils habituels de l'architecte pour la représentation de l'espace. Ils apportent des informations complémentaires à celles qu'offrent les photographies. On réalisera donc un plan d'ensemble du site étudié, et une à deux coupes significatives de l'articulation du végétal et du bâti . On portera une attention particulière à la représentation du végétal.
I
dentifier les arbres
Quelles sont les essences présentes sur le site étudié ? Les arbres présents en ville appartiennent à une palette qui était traditionnellement limitée mais qui tend aujourd’hui à se diversifier pour répondre à la végétalisation de nouveaux espaces, mais aussi à des problèmes de vieillissement, de dépérissement, de maladie. Toutes les essences ne sont pas adaptées à tous les espaces, toutes ne sont pas conduites de la même manière. La qualité d’un espace, l’ambiance qui le caractérise, sont étroitement liés aux choix des essences plantées. Il importe donc de les reconnaître.
ERABLEE ROUGE/ACER RUBRUM
( Pleine rouge) de terre Neuve au Texas , 1636 en europe , commun dans les parcs, les jardins, et le long des routes
Aspect : *Silhouette : Plus dense , avec des branches tordues sur un Tronc droit jusqu’à 26 cm . *Ecorce: souvent plus foncée et plus finement craquelée. *Bourgeons: petits (2+ mm), rouges, *Feuilles : Revers gris argenté, finement feutré. *Fleurs : en bouquet cramoisi brillant , avant la feuillaison.
Justification du choix: C’est la palette des couleurs , des feuilles par terre qui m’a impressionnée Un tapis multicolore
ARBRE A PERRUQUES/ COTINUS COGGYGRIA
Commun dans le sud-est de la France , largement cultivé ailleurs .
Aspect:
*Silhouette: Buissonnante, jusqu’à 9m. *Ecorce : Brun- gris pale, crêtes serrées *Feuilles: entières , glabres :7*5 cm nerveuses parallèles marquées: rouge doré en automne . *Fleurs: inflorescences plumeuses de pédoncules poilus.
Justification du choix : *Couleur attirante(rouge, orangé, rose).
ERABLE ARGENTE/ ACER SACCHARNUM
Du Québec à la floride . Introduit en France depuis l’Angleterre peu apres 1725.,très commun dans les parcs publics.
Aspect: *Silhouette: Dome irrégulier, onduleux et léger, branches ascendantes avec des rameaux souvent retombant à l’extérieur de la couronne , jusqu’à 30m. *Ecorce: grise , Lisse puis apres 60 ans avec des plaques pelucheuses gris *Rameaux: vert puis brun rouge, bourgeon de 8 mm , vert à rouge clair. Feuilles: 5 lobes très dentelés , revers gris argenté vif , finement duveteux, brun orangé Quand elle sortent , jaune pale et rouge rosé en automne . *Fleurs: engainant des rameaux avant la feuillaison , ocre et rougeâtre terne.
Justification du choix: *Le Tronc de l’arbre est très impressionnant *Palette de couleur des feuilles par terre5une tapie dorée°
ARBRE AUX QUARANTE ECUS/ GINKGO BILOBA
Arbre aux pagodes ( province de Chekiang , chine ). En 1780, M.Pétigny introduit le premier Ginkgo en France, à Montpellier . Il avait acheté en Angleterre pour la somme énorme à l ’époque de 40 écus , soit 240 livres , d’où le noms populaire de cet arbre fréquent dans les parcs et grands jardins .
Aspect : *Silhouette irrégulière et hérissée de rameaux courts , élancée avec quelques petites branches horizontales sur un tronc légèrement incliné ou sur des ramifications étroitement divergentes depuis le bas jusqu’à 26m. *Ecorce: Brun- gris , subéreuse , se fissurant avec l’age : les anneaux de croissance ainsi mis à nu forment parfois un beau motif argenté , les spécimens agrès développement des protubérances typiques des arbres chinois anciens . *Rameaux: Brillant-gris *Bourgeons :Aplatis mais pointus , verts à rouges . *Feuilles en éventail : 9/7 cm , alternes le long de rameaux , vigoureux et verticillées au sommet , rameaux courts , vert tendre, jaune d’or en fin d’automne , échancrure apicale variable généralement plus profonde chez les jeunes sujets.
Justification du choix : *La silhouette fine de l’arbre *Couleur jaune vif aussi attirant qui donnent un aspect assez intéressant au paysage .
TULIPIER DE VIRGINIE/LIRODENDRON TULIPIFERA
Aspect *Silhouette: très haute, jusqu’à 36m , *Branches et rameaux souvent assez sinueux , parfois coniques au début . *Feuillage vert intense , devient jaune d’or en automne , vit longtemps mais ce cassent Facilement lors des tempêtes .encore gris pale, crêtes entrecroisées courtes et serrés , assez pointues , plus bronze et rugueuses chez les vieux arbres avec des crêtes épaisses . *Rameaux verdâtres , pruine lilas au début. *Bourgeons pédonculés et aplatis , comme une queue de castor . *Feuilles profondément entaillées sur les rejets ( comme les feuilles adultes de tulipier du chine), parfois avec une paire de lobes supplémentaires , lisses avec un revers plus ou moins argenté, couvert de minuscule verrues . *Fleurs en forme de tulipes, 5 cm , vertes et oranges , abondantes en juin après une saison chaude mais souvent perdues dans le feuillages *Fruit brun ,5cm , persistant durant l’hiver
Justification du choix: *Couleur intéressant , contraste entre le jaune et le vert
CHENE DE MARAIS /QUERCUS PALUSTRIS
De l’Ontario à N Caroline et Kansas, en sol humide, introduit avant 1770 en Europe occidentale. très commun en France ; arbre alignement.
Aspect: *Silhouette / généralement très caractéristique, avec un tronc assez droit. Une couronne large et conique puis isolée en dos dense , beaucoup de branches mortes très fines à l’intérieur.de la couronne. Certains , fines, retombant en cascade tout autour du tronc , sur 5 cm. Les vieux arbres deviennent plus ouvert et irréguliers mais conservent souvent des traces de ces branches basses retombantes Jusqu’à 28m. *Ecorce: Gris argenté, plus foncé, rugueuse et légèrement fissurée avec l'âge. *Bourgeons: petits( 5mm), brun terme, plus au moins poilus, *Feuilles :11 cm de long seulement , lobes perpendiculaires profonds , verts, tendres, et brillantes.au moins au revers , toujours grosses( 2 à 4 mm de large ) Touffes de poils dessous à l’angle des nervures, teintes automnales d’un brun écarlates uniforme . *Fruits Grands dans des cupules très peu profondes .
Justification du chois : D’emblée , c’est un arbre aussi impressionnant par son couleur rouge vif qui confère du charme au paysage verdoyant(couleur rouge en contraste avec le couleur vert : un tableau emblématique) En second lieu , c’est la forme des feuilles qui m’a impressionnée.
MELIA AZEDARACH
PLATANE D’ORIENT
LE TRONC : UN MOYEN D’IDENTIFICATION
ORME DE CAUCASE
PIN DE HIMALAYA
QUERCUS CASTANEIFOLIA
TAXUS BACCATA
BOULEAU
PARROTIE DE PERSE
LE MERISIER
Espace insuffisant pour l’arbre
Tronc blessé
Les racines ne peuvent pas se développer correctement Soulèvement du sol
Absence du protection du tronc
FAUT IL PLANTER DES ARBRES DNS NOS VILLES?
Phénomène de l’échaudure
Etranglement de l’arbre par l’oubli du collier
REPENSER LA COUR DE L’ECOLE (ENSAPLV) :TD J ardin sud
L’entrée de ce jardin ce fait par un alignement de Viburnum tinus, laurier tin, qui s’ouvre en son centre pour inviter à entrer dans le jardin au plan libéré et aménageable selon les projets étudiant. L’entré donne une perspective sur le fond du jardin replanté également. Le Taxus Baccata, if commun, est pérenne aussi il est préservé contrairement à ses voisins Acer pseudoplatanus, érables sycomore, le Rhus typhina , sumac de virginie, et le Sambucus nigra, sureau noir. Ceux là sont remplacés par un Acer saccharinum, érable argenté ainsi que des Cotinus coggygria, l’arbre aux perruques. La sélection de ces espèces est faite en fonction de leurs couleurs et de leurs tailles, aussi l’emplacement au fond du jardin sud est sombre et ingrat pour les arbustes aussi le Cotinus coggygria convient de par sa robustesse. L’acer saccharinum permet de clore la perspective avec le Taxus Baccata et participera à l’enrichissement des couleurs du feuillage et du parterre de jardin au printemps. L’alignement de Viburnum tinus aux feuilles persistantes permet d’égailler le jardin l’hiver et d’architecturer l’entrée de l’école et du jardin sud. La petite taille de la plante permet de garder une continuité visuelle au sein de la cours.
L
a Cafeteria
De manière à dynamiser la cours entre la cafétéria et la cantine des enseignants, l’alignement d’Acer pseudoplatanus est retiré. Une perspective s’assemble en plantant un Betula pendula, Bouleau commun, à l’angle de la cafétéria, dans l’alignement du Robinia pseudoacacia et de l’Acer pseudoplatanus déjà présent face à la cantine. Un carré décoratif de Prunus serrulata ‘kanzan’ , cerisier japonnais, est planté sur la terrasse de la cafétéria, dont la variété est la plus robuste et de petite taille de 4 à 5m. L’alignement de marronniers au nord de la cours est préservé car ils semblent pérennes et servent à fermer la perspective en fin de cours.