Helvetas Partenaires No. 219 mars 2015

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No 219 / mars 2015

MAGAZINE PARTENAIRES

SRI LANKA: APRÈS LE TSUNAMI, LE MANQUE D’EAU FOCUS pénurie d’eau – quelles causes, quelles conséquences? TERRE SALÉE la grande soif dans le sud du Bangladesh CAUCASE l’esprit d’entreprise grandit en Géorgie CONCOURS une nuit à gagner au B&B Baumhaus à Fiesch


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PERSPECTIVES

De là-haut ............................................................................... 04

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EN CLAIR

La Suisse doit s’engager davantage pour les droits humains ...................................................... 05

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REPORTAGE

© Mahinda Jeevananda

SOMMAIRE

REPORTAGE

Sri Lanka, 10 ans après le tsunami ........................................... 06 FOCUS «PÉNURIE D’EAU – QUELLES CAUSES, QUELLES CONSÉQUENCES?»

L’eau salubre © Simon B. Opladen

Détresse hydrique au Bangladesh: l’eau de mer envahit les terres ................................................11 Plus de transparence: contre la corruption dans le secteur de l’eau .......................................................... 14 Commentaire de l’invitée: Romaine Jean, rédactrice en chef des magazines société RTS .................... 16 Années perdues: des maladies de l’eau qui entraînent la sous-alimentation .................................... 17 Sur place: des volontaires de Viva Con Agua ont visité un projet pour l’eau au Népal ............................. 18 En savoir plus ......................................................................... 19 ÉVÉNEMENT

Éveil en Géorgie: l’esprit d’entreprise comme moteur du développement ..................................... 20 SUISSE

Une journée peu ordinaire: sous le signe de la solidarité et de l’effort .................................................. 23 Collectes passionnantes: Zarah Schmidt parle de la campagne Life-Changer .............................................. 25 ACTUALITÉ

Météo du développement .................................................... Le Manneken-Pis fait sensation .......................................... Protéger: SwissRe et Helvetas ensemble contre les dangers du climat ................................................ Pétition pour le climat: dernière ligne droite pour les signatures ............................ Agenda ..................................................................................... Des parlementaires de Mongolie apprennent de la démocratie suisse ..................................... Les actions des groupes régionaux ....................................... Retour sur le Marché de Noël solidaire 2014 ..................... Impressum .............................................................................. Succès théâtral en Afrique de l’Ouest ................................. Concours: une nuit à gagner au B&B Baumhaus à Fiesch .......................................................

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litres d’eau de pluie sont nécessaires pour remplir deux citernes – et permettre ainsi à une famille d’avoir suffisamment d’eau durant la saison sèche dans les Sundarbans, sud du Bangladesh.

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11 FOCUS

COMMERCE ÉQUITABLE

Du shopping, mais équitable! ............................................... 30 Page de couverture: Mahinda Jeevananda

HELVETAS – Agir pour un monde meilleur VISION Nous voulons un monde dans lequel toutes les personnes vivent dignement et en sécurité, de façon autonome et responsable face à l’environnement. MISSION Nous nous engageons dans des pays en développement pour les personnes et les communautés qui veulent améliorer activement leurs conditions de vie.

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SOMMAIRE


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© Vera Hartmann

Éditorial

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«Dans le secteur de l’eau chacun est confronté d’une façon ou d’une autre à la corruption»

14 FOCUS

Ben Blumenthal, expert en gouvernance chez Helvetas, s’exprime sur la cause obscure de la crise de l’eau, sur la méthode d’Helvetas pour l’empêcher dans ses projets et sur les initiatives pour le changement dans les pays partenaires.

© Elene Tkhlashidze

Ben Blumenthal, Helvetas

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ÉVÉNEMENT

Des petits entrepreneurspaysans créent des opportunités – et de bonnes affaires – avec un sens du commerce.

À sec L’eau arrivera-t-elle aujourd’hui ou pas? La question nous hantait presque chaque jour. Il y a 12 ans, en tant qu’ethnologue, j’ai vécu dans une petite ville indienne de l’Himalaya où il en allait pour nous comme pour nos voisins indiens. L’eau ne coulait des robinets que de temps en temps, et nous devions être prêts à remplir rapidement notre réservoir. Ce n’était parfois qu’un filet d’eau. Le système d’approvisionnement était étrangement conçu: des grappes de 10, 20 ou 30 tuyaux, un pour chaque maison, serpentaient le long des rues. Si la personne en avait les moyens, elle pouvait faire raccorder son tuyau au réservoir d’une façon privilégiée. Et alors que nous devions assez souvent acheter de l’eau au prix fort au camion-citerne, nous pouvions voir, sur le terrain de l’armée proche, comment l’eau se perdait dans le sol en s’écoulant des tuyaux percés. L’eau n’est pas une évidence. Parfois parce que la mauvaise gestion et la corruption ne sont pas loin quand il est question d’infrastructure et de distribution. Nous traitons aussi ce sujet dans notre focus sur l’eau potable.

Susanne Strässle, rédactrice de «Partenaires» susanne.straessle@helvetas.org

HELVETAS Swiss Intercooperation 7-9, ch. de Balexert 1219 Châtelaine Tél. +41 (0)21 804 58 00 Fax +41 (0)21 804 58 01 romandie@helvetas.org www.helvetas.ch CP 10-1133-7

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ÉDITORIAL


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© Angel Sanchez

© Peter Schmidt

LÀ-HAUT

Le téléphérique de Tahshi-La (en haut), qui monte dans la haute vallée de Khotokha au Bhoutan, a été construit il y a 35 ans. Un conseiller forestier d’Helvetas avait alors planifié que le téléphérique devait transporter du bois mais aussi les récoltes des paysans de la haute vallée et, bien sûr, des gens. C’est une artère vitale pour cette vallée dans la montagne, même si une route forestière y arrive aussi depuis lors. Le téléphérique fonctionne toujours aujourd’hui. C’est le seul du Bhoutan. En Suisse, les téléphériques sont tout autant indispensables pour l’économie de montagne et le tourisme dans les Alpes. Le téléphérique d’Obere Bärchi (en bas) est l’un des 876 que compte la Suisse et l’un des 50 du canton d’Uri, qui détient le plus grand nombre de téléphériques du pays. –SUS

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PERSPECTIVES


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DROITS HUMAINS – L’ENGAGEMENT DE TOUS La Déclaration universelle des droits de l’homme le postule depuis 1948 avec une force presque poétique: «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.» Depuis lors, la communauté internationale a précisé et complété les droits humain à maintes reprises. En 1986 par exemple, l’Assemblée générale de l’ONU a reconnu que le droit au développement était un droit inaliénable «en vertu duquel toute personne et tous les peuples ont le droit de participer et de contribuer à un développement économique, social, culturel et

«Les droits fondamentaux subissent davantage de pression précisément là où il y a croissance économique»

tous, des gouvernements comme des citoyennes et citoyens, une contribution sous la forme d’un engagement économique, social ou politique. Tous sont appelés à encourager et à défendre leurs propres droits fondamentaux et ceux des autres. Mais il existe souvent des antagonismes entre développement et droits humains. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le progrès n’entraîne pas automatiquement plus de libertés et de droits pour tous. Dans notre travail, nous observons que les droits fondamentaux subissent davantage de pression précisément là où il y a croissance économique. Car lorsqu’il y a beaucoup à gagner et à distribuer, les tractations se déroulent volontiers à huis clos. La société civile est tenue à l’écart et les droits fondamentaux sont limités. De ce fait, il est important – troisièmement – de réaffirmer leur universalité: personne n’a le

Melchior Lengsfeld, directeur d’HELVETAS Swiss Intercooperation

© Maurice K. Grünig

politique (…) et de bénéficier de ce développement.» Ce qui définit également le mandat de base qu’Helvetas s’est attribué: aider les individus à mener librement une vie digne dans laquelle leurs droits sont respectés et protégés. La Déclaration des droits de l’homme comprend trois éléments essentiels: Ils expriment un droit exigible de tous. Ils demandent que chacun contribue à sa réalisation. Et ils sont inaliénables. Toute personne, sans distinction d’origine, de sexe, de religion, d’éducation ou de fortune, a – premièrement – droit à l’eau, à l’alimentation et à l’éducation, aux services de santé, à la participation démocratique et à la liberté d’expression. La Déclaration des droits de l’homme exige – deuxièmement – de

droit d’opposer le progrès économique aux droits humains. Les droits humains ont été le fruit de luttes souvent acharnées à l’échelle mondiale pendant des siècles, et ils sont tout aussi indispensables à la communauté suisse. Ils ne protègent pas seulement chacune et chacun de nous, mais garantissent aussi une cohabitation pacifique. Or, nous nous trouvons dans une année électorale et certains milieux n’hésitent plus à compromettre les valeurs et les droits fondamentaux de la société civile, par calcul politique. Cela relève plus que de la simple négligence et mérite d’être clairement rejeté.

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EN CLAIR


Le raccordement à l’eau devant la maison facilite le travail ménager de Sounthary Thamby Rasa.


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SURVIVANTS C’est une conséquence peu connue du tsunami de 2004: dans certaines régions touchées, l’eau des puits traditionnels a été rendue saline. Elle est donc devenue impropre à la consommation. Aujourd’hui, un système de conduites amène l’eau potable aux foyers d’une région de la côte orientale du Sri Lanka. Un soulagement pour les familles. Toutefois cet approvisionnement n’est pas gratuit pour les utilisateurs.

Par Christoph Wehrli (texte), Ravindra Ranasinghe et Mahinda Jeevananda (photos) «Nous avons entendu un bruit fracassant provenant de la mer, raconte Sounthary Thamby Rasa. Une vague immense approchait, alors nous nous sommes mis à courir loin de la côte, aussi vite que possible. Nous avons tous survécu. Mais notre maison a été entièrement détruite.» Pour cette femme, aujourd’hui âgée de 59 ans, et pour toute sa famille, le tsunami qui a ravagé entre autres le Sri Lanka le 26 décembre 2004 a marqué un véritable tournant. Sounthary Thamby Rasa vit avec son fi ls, sa belle-fi lle et leur enfant de quatre ans en bordure de Periyakallar, une localité située sur une péninsule, qui s’étend dans une lagune le long de la côte à 35 kilomètres au sud de Batticaloa. Sa maison se trouve au bout d’une des ruelles qui, depuis la route principale, mènent à la mer à travers une zone densément peuplée. Aujourd’hui, Sounthary est veuve. L’un de ses fi ls a été blessé dans un échange de tirs lorsque la guerre civile avait repris en 2006. Alors que le tsunami a suscité une solidarité internationale sans précédent, on sait moins que le conflit qui s’est terminé en 2009, après 25 ans d’aff rontements, par une victoire sanglante des forces gouvernementales, a durement touché les régions côtières à majorité tamoule, déjà dévastées par le tsunami. Cela a rendu les travaux de reconstruction encore plus difficiles.

Dix ans après le violent séisme sous-marin dans l’Océan indien, deux marques bien visibles subsistent sur la côte orientale du Sri Lanka gravement touchée. Premièrement, on remarque les maisons et les quartiers érigés pour les sans-abris avec l’aide internationale. Puis, à deux pas de la mer où toute construction est interdite depuis 2005, on ne cesse de tomber sur des ruines et des débris. Pour ce qui est des cases ou des maisons modestes, il ne reste souvent au mieux que les fondations et les sols; en revanche, certains murs des constructions plus robustes à deux étages se dressent encore, comme foudroyés par une puissance dévastatrice. Dans les palmeraies, le contraste entre la vie et la mort est saisissant. Une femme, qui, avec sa famille, a bénéficié d’un nouveau foyer à l’intérieur des terres près de la ville de Batticaloa, dit n’être jamais retournée sur les lieux où elle a perdu sa mère. Mais, particulièrement pour les pêcheurs, la proximité de la mer est indispensable et, en dehors de la zone tampon interdite d’accès, les gens sont généralement restés sur leurs parcelles. Première connexion au réseau La famille de Sounthary a pu construire sa nouvelle maison grâce à l’aide internationale, aux fonds publics et à ses propres moyens. Juste à côté se dresse encore la case aux murs de tôle

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REPORTAGE


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ondulée et treillis de feuilles de palmier, ayant servi pendant Monsieur Arulpragasam, chef des autorités locales de la gesdeux ans et demi d’abri d’urgence. Le puits communautaire tion des eaux, qui participait déjà au projet, semble très satisqui se trouve sur la parcelle représente, comme pour un bon fait du fonctionnement du système. Les recettes permettent tiers de la population du Sri Lanka, la source habituelle d’eau non seulement de financer la gestion de l’approvisionnement potable. Mais l’eau est ici souvent insalubre et ne peut être en eau, mais également son entretien. Personne n’ignore que utilisée que pour arroser les plantes du jardin. Le tsunami a les infrastructures mises en place avec l’aide internationale apporté une telle quantité d’eau de mer et d’eau saumâtre dans menacent, après un certain temps, de se désintégrer pour ainsi les bassins aquifères que l’eau du puits, du moins durant la dire «naturellement». Le chef de la gestion des eaux estime la saison sèche, reste très salée. Il est donc vital que le nouvel durée de vie du réseau de canalisations à cent ans. «Les dégâts approvisionnement en eau parvienne aussi jusqu’aux habita- peuvent nous être signalés sur une hotline, et nous les faisons tions limitrophes par un système de canalisations. réparer aussi rapidement que possible», assure-t-il. De plus Après la catastrophe, l’agence étatique de l’eau a ma- cette année, l’approvisionnement en eau deviendra plus fiable nifestement bien fait de connecter les localités concernées au là où il n’est pas garanti toute la journée pendant la saison réseau des communes voisines, plutôt que de miser sur une sèche et où il est sujet à des interruptions. Les pertes en eau prompte régénération de la nappe phréatique. Depuis Periya- se situent dans la moyenne nationale. La proportion qui se kallar en direction du nord, la route principale mène par un monte chaque mois entre 8 et 29% peut paraître élevée, mais pont à l’île de la lagune de en Suisse aussi la perte d’eau Koddaikallar. Désormais, potable atteint en moyenne l’eau de Periyakallar et de 15%. «Nous avons entendu un bruit Koddaikallar, les deux vilPour que les consomfracassant provenant de la mer, alors lages de la lagune, provient mateurs paient leurs facdu district voisin d’Ampatures, il existe un système nous nous sommes mis à courir ra, plus au sud. Helvetas a clair de sanctions. Les coûts aussi vite que possible» financé le projet à hauteur de l’eau pour un ménage d’environ un million de s’élèvent en moyenne à Sounthary Thamby Rasa, survivante du tsunami de 2004 francs, dont 80% provenant quelque 200 roupies, soit de la Chaîne du Bonheur. 41 CHF 1.50 par mois, soit la kilomètres de canalisations, qui desservent 2700 ménages, ont valeur de trois kilos de riz environ. Lorsqu’une personne doit été installés. Avant ces travaux, terminés à la fin 2007, l’eau po- plus de 2000 roupies, ce qui correspond environ au total des table était transportée par camion-citerne, puis acheminée par factures de dix mois, l’arrivée d’eau est coupée. Deux mois plus des petits véhicules dans les ruelles étroites jusqu’aux citernes tard, le raccordement est démonté, car les autorités craignent des quartiers. Les habitants s’y ravitaillaient à l’aide de seaux et que l’eau ne soit prélevée en amont du compteur. Monsieur de bouteilles pour répondre aux besoins les plus urgents. Arulpragasam connaît précisément le nombre de personnes concernées: il s’élève à 5% de tous les ménages. Financement de l’entretien Alors que nous visitons un quartier de Periyakallar, Aujourd’hui, sur presque toutes les parcelles, on voit une nous tombons sur une parcelle où tout ce qui reste du racconduite qui sort du sol avec un robinet fi xé à un montant. cord d’eau est le montant en béton. Le fonctionnaire ne peut Sounthary Thamby Rasa dispose elle aussi d’un tel robinet pas s’occuper de la plainte de la ménagère. Son mari travaille à côté de sa maison. Si elle doit cuisiner ou faire la vaisselle, comme surveillant dans un hôtel à Batticaloa et gagne quelque elle transporte l’eau dans sa cuisine avec des seaux; une 10 000 roupies (CHF 75) par mois. Les 200 roupies semblesimple cabane en plein air sert de salle de bains. L’amélio- raient donc à priori abordables. Certaines familles mettent les ration apportée par l’eau courante a cependant un prix. Pre- priorités ailleurs ou ont un accès à une source d’eau alternamièrement, les propriétaires ont dû payer le dernier bout de tive (voir ci-après «4 questions à…»). Cette famille de quatre conduite pour leur raccord personnel. Pour les plus démunis, personnes utilise principalement l’eau du puits des voisins. la taxe ne se monte qu’à un petit tiers du tarif normal; ceux Certains habitants sont toutefois mieux lotis. Par exemple, qui ont perdu leur maison à cause du tsunami, à l’instar de un voisin a installé, pour lui et sa femme, un petit réservoir Sounthary, ont dû débourser encore moins d’argent, l’équi- qui permet de compenser les coupures d’eau. Pour l’arrosage valent d’environ 45 francs. Deuxièmement, tous les utilisa- du jardin très luxuriant, un puits et deux pompes à eau sont teurs d’eau doivent s’acquitter de taxes de consommation. Le utilisés. tarif est fi xé en fonction de la situation sociale des familles. Sounthary Thamby Rasa s’acquitte des taxes courantes On procède chaque mois au relevé du compteur et à l’établis- sans se plaindre. «Le prix est abordable», déclare la femme, sement d’une facture. financièrement dépendante de ses fi ls. L’un travaille à l’étran-

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REPORTAGE REPORTAGE


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Dix ans après le tsunami: Christian Oswald (au centre à d.) évalue l’impact des projets.

La pêche fait vivre de nombreuses familles.

L’eau du robinet: innovation dans le village!

Les prises sont variables, les revenus aléatoires.

La zone tampon avec la plage est inhabitée depuis le tsunami.

Un réseau d’eau approvisionne maintenant les habitants de Kallar.

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REPORTAGE


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questions à Christian Oswald, ancien coordinateur de programme pour le Sri Lanka

Jusqu’en 2010, vous avez notamment coordonné le programme d’Helvetas au Sri Lanka; vous venez de visiter d’anciens projets. Pourquoi, puisque la reconstruction suite au tsunami est terminée depuis longtemps? Une visite six à sept ans après l’issue d’un projet est toujours révélatrice et devrait être effectuée plus souvent dans le cadre des projets de reconstruction, mais aussi des projets de développement classiques. On ne peut donner une réponse concluante à la question de la durabilité qu’après plusieurs années. Comment l’engagement pour l’approvisionnement en eau a-t-il vu le jour à Periyakallar et Koddaikallar? Helvetas travaillait depuis des décennies au Sri Lanka dans le domaine de l’approvisionnement en eau et avait établi des relations avec l’agence étatique de l’eau. Cette dernière voulait étendre le réseau à Kallar, où le tsunami a rendu les puits largement inutilisables. Il était logique de s’engager. Helvetas a pris en charge le financement et a fourni une assistance technique à l’agence de l’eau avec un ingénieur en eau et un conseiller technique externe. C’était un coup de chance que l’agence de développement danoise se soit associée au projet, qu’elle permette l’intégration d’autres villages et construise une tour de réserve d’eau. En outre, le Japon a reconstruit le pont détruit, de sorte qu’aucune structure porteuse n’a dû être construite pour les conduites de l’autre côté de la lagune.

Quelle est votre impression sur l’approvisionnement en eau après sept ans de mise en service? J’ai pu constater avec joie que le système fonctionne à l’entière satisfaction des habitants et des autorités. La qualité de l’eau, le nombre de réparations et les habitudes en matière de paiement se situent dans les limites usuelles du Sri Lanka. Aujourd’hui, il faut payer des taxes sur l’eau potable. Une partie de la population n’y semble pas disposée et perd par la suite le raccordement à la canalisation. Helvetas aimerait pourtant aider les plus démunis… Avec un pourcentage de 4 à 5%, le nombre de raccordements démontés en raison de factures impayées est minime. J’ai rendu visite à de telles familles: elles sont parfois prêtes à payer les taxes d’électricité nettement plus élevées, pour un téléviseur par exemple. La plupart du temps, elles peuvent puiser de l’eau chez un voisin ou un parent, ou tirer une eau de moins bonne qualité à un puits. Les taxes sont fixées en fonction du revenu. Elles garantissent que l’entretien du réseau soit financé et que les consommateurs utilisent l’eau potable avec parcimonie.

ger dans un Émirat arabe, l’autre gagne sa vie comme pêcheur. Mais sans son propre bateau, il n’obtient qu’une modeste part des gains, qui sont très variables. La famille paie aussi régulièrement l’électricité. «On en a besoin pour la télévision et pour recharger le téléphone portable», explique Sounthary non sans un sourire. La cuisine en revanche se fait au bois. Mais Sounthary tient plus encore à l’eau potable qu’à l’électricité. Elle est satisfaite du service étatique. «La qualité de l’eau est bonne, confirme-t-elle. Une seule fois l’eau était laiteuse à la sortie du robinet, on ne pouvait pas la boire.» Une surdose de chlore avait été ajoutée par erreur. Si elle se souvient de cet épisode, il ne s’est toutefois plus reproduit et remonte à longtemps. Christoph Wehrli, un ancien rédacteur de la NZZ qui s’occupait notamment des questions de développement, s’est rendu au Sri Lanka, dans les régions dévastées par le tsunami, en novembre 2014. Il a accompagné Christian Oswald, coordinateur des projets d’Helvetas au Sri Lanka jusqu’à sa retraite à la fin 2010, qui a entrepris un voyage d’évaluation sur mandat d’Helvetas. Ce projet d’alimentation en eau a été clos à la fin 2007. Arrivée d’eau: la reconstruction a permis des améliorations.

Traduit de l’allemand par Elena Vannotti

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REPORTAGE


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FOCUS

Pénurie d’eau – quelles causes, quelles conséquences?

CITERNE SALUTAIRE Dans le sud du Bangladesh, les habitants sont entourés d’eau. Pourtant ils en manquent cruellement.

Le spectacle pour les voisins vient à la fin. Protap Mazumder enlève sa chemise, retrousse son dhoti, genre de sarouel traditionnel des hommes, et le noue en une sorte de short, puis se lave de la tête aux pieds. Il enveloppe ensuite ses pieds avec des sacs en plastique qu’il fi xe soigneusement. De plus en plus de curieux arrivent lorsque Protap grimpe dans l’énorme citerne en ciment pour l’essuyer avec un chiffon humide. Rumi Hossain Sakhawat, l’instructeur, presse un citron dans un bol qu’il lui tend. Protap disparaît à nouveau dans la citerne et frotte les parois avec le jus de citron. «Quelle chaleur là-dedans», dit-il en réapparaissant. Cette petite démonstration a montré à Protap comment il devra nettoyer les citernes de récupération d’eau chaque année avant la saison des pluies, afin de préserver la qualité de l’eau. Presque tout le hameau s’est maintenant rassemblé devant la maison de Protap. L’occasion pour Rumi de faire une leçon sur les questions de l’eau et de l’hygiène – et de vanter les réservoirs fabriqués dans son atelier. Il incite les spectateurs à aller chercher des échantillons d’eau chez eux puis il démontre, en brandissant son appareil de mesure devant leurs yeux, combien l’eau qu’ils puisent dans les étangs est contaminée par les bactéries. Pour les gens de la région au nord des Sundarbans, ce n’est pas une bonne nouvelle. Ils doivent déjà s’estimer heureux d’avoir accès à l’eau. Dans certains

© Simon B. Opladen

Par Susanne Strässle

Procédure de base: Protap Mazumder nettoie et désinfecte le réservoir d’eau de pluie.

villages, les habitants doivent l’acheter au prix fort à des bateaux-citernes. Dans le sud du Bangladesh, la pénurie d’eau est aiguë, qui plus est dans une région où le ciel se reflète dans les étangs et les canaux, où que le regard se porte. Mais les rives et les bords de ces eaux ne sont pas verdoyantes comme on pourrait s’y attendre sous les tropiques. Les terres sont dénudées, dures comme de la pierre et tellement sèches que de profondes fissures creusent leur surface. Et lorsqu’on y regarde de plus près, on découvre la fine croûte blanche qui les recouvre – le sel. Toute la terre pour les crevettes En raison des inondations et des cyclones qui se produisent régulièrement, l’eau salée de l’Océan indien pénètre

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profondément dans la terre ferme, rendant les sols infertiles et les réserves d’eau douce impropres à la consommation. Par ailleurs, depuis les années 1980, le sud du Bangladesh est devenu l’eldorado de l’élevage de crevettes, la deuxième plus grande industrie d’exportation du Bangladesh. Les innombrables et longs bassins scintillant au soleil servent à l’élevage. Les prises de crevettes finissent aussi chez des grands distributeurs suisses. Le manager du projet Helvetas, Mostafa Kamal, explique que les catastrophes naturelles feraient le jeu des grands investisseurs qu’il surnomme «les hommes musclés». Les champs des paysans se salinisent et les récoltes de riz deviennent si maigres


qu’elles nourrissent une famille quelques mois au plus. Beaucoup de paysans sont ainsi prêts à consacrer leur terre à l’élevage. Lorsqu’ils résistent, des barrages sont sabotés intentionnellement pour que l’eau salée inonde les champs et les rende non cultivables. Mais le boom des crevettes est aussi à l’origine de l’augmentation des inondations: comme la mangrove est toujours plus défrichée, l’eau salée peut pénétrer plus profondément dans la terre.

Une bonne solution L’eau de pluie collectée peut fournir l’eau potable à une famille durant toute la saison sèche. Lorsque les familles vivent proches les unes des autres, elles forment des groupes d’utilisateurs dans le cadre du projet d’Helvetas «Panii Jibon» (l’eau est la vie) et creusent de vastes bassins communautaires où l’eau

Le sel rend les sols stériles.

peut s’accumuler derrière des remblais; on la récupère avec des pompes couplées à des fi ltres à sable. Mais dans une petite agglomération isolée comme celle de Kathaltala, où vivent Protap et Sagarika, il faut des solutions individuelles. L’usage des citernes d’accumulation est alors la réponse la plus appropriée. La petite entreprise Skywater, dont l’instructeur Rumi est le patron, existe déjà depuis quelques années. La citerne a été développée et perfectionnée par un professeur japonais engagé. Aujourd’hui encore, il passe régulièrement. Le récipient est à la fois léger et solide, durable et hygiénique, d’une forme semblable aux cuves traditionnelles et d’une grande contenance. Il est facile d’entretien et peut être fabriqué © Simon B. Opladen

De l’eau pour le nouveau membre de la famille Protap Mazumder ne dépend pas directement de la fertilité de la terre. Il pourvoit aux besoins de sa famille en travaillant comme couturier. Et pourtant, sa mère se met brusquement à pleurer quand nos questions portent sur la vie au village. Elle a vu trop de souffrance. Cette famille hindoue a été chassée du Bangladesh en 1971 et a perdu tous ses biens. Elle a osé revenir des années plus tard, mais sans la moindre ressource. La vieille femme parle des cyclones dévastateurs. Lors de la dernière grande tempête en 2011, durant la nuit, avec l’eau arrivant jusqu’à la taille, ils ont fui pour échapper à la mort. La maison a été

détruite. Les flots salés ont desséché les arbres fruitiers et le jardin. Sans parler des problèmes d’eau potable. C’est Sagarika, l’épouse de Protap, qui en parle: «Mon mari et moi allons chercher l’eau dans un étang, situé à une demie heure d’ici. Mais l’eau n’y est pas assez propre.» Sagarika le sait. «Surtout pour les enfants. Notre fille Prianti a parfois la diarrhée et mal au ventre. Mais nous n’avons pas le choix.» De plus, en divers endroits du Bangladesh, les nappes phréatiques contiennent de l’arsenic, un empoisonnement sournois. Ces jours, Protap doit exceptionnellement se rendre seul à l’étang. Sagarika arrive au terme de sa deuxième grossesse. «Maintenant que le bébé va naître, quelque chose doit changer», dit Protap. Nous avons réfléchi et choisi d’acquérir deux citernes de récupération d’eau de pluie.»

© Simon B. Opladen

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Les cuves faites sur place ne sont pas très lourdes et elles sont stables, ce qui facilite le transport.

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localement par des artisans chevronnés. C’est un plaisir de les regarder assembler les matrices, les couvrir de glaise et de papier journal, puis d’une couche de ciment. Finalement ils frottent le récipient avec une bande de celluloïd de vieux fi lms bangladais pour en égaliser la surface. Lorsque le ciment a durci, ils humidifient de nouveau la glaise et retirent les morceaux de la matrice du récipient, qui peut maintenant finir de sécher à l’air libre. Le prix des citernes est tout à fait abordable pour les familles aisées. Les familles plus pauvres, et elles sont nombreuses ici, reçoivent un soutien financier d’Helvetas et payent 23 des 117 francs prévus pour deux cuves de 1000 litres. L’investissement des familles est décisif, comme le souligne Mustafa Kamal. Au Bangladesh, après des catastrophes naturelles, on a trop souvent installé dans l’urgence une panoplie d’appareils de secours, pompes ou réservoirs qui se détérioraient rapidement car personne n’en était responsable. Kamal ne se lasse pas de le répéter aux familles et lors des rassemblements. «Ceci n’est pas un projet de bienfaisance. C’est votre investissement, votre responsabilité! Nous vous montrons une alterna-

tive à la pénible corvée d’eau et ce que pouvez faire du temps gagné.» Helvetas veille à ce que l’information sur la récupération d’eau de pluie se répande dans les villages et l’associe à une introduction d’installations sanitaires simples. De plus, l’équipe présente aux familles paysannes des sources de revenus alternatives, comme la culture de plantes résistantes au sel ou la pisciculture saisonnière dans les bassins entre les remblais nouvellement aménagés.

Les tuyaux sont installés rapidement.

La famille est heureuse d’avoir de l’eau propre.

«Maintenant que le bébé va naître, quelque chose doit changer» Protap et Sagarika Mazumder

Traduit de l’allemand par Stephanie Zutter

Découvrez comment les citernes sont fabriquées et montées pas à pas: www.helvetas.ch/eaudepluie © Simon B. Opladen

Un chant signale l’arrivée des artisans Les deux réservoirs pour la famille de Protap ont été livrés le matin avant la démonstration sur l’hygiène. Les artisans ont arrêté au carrefour leur moto de transport à trois roues. Les réservoirs, qui avaient été fixés sur de vieux pneus de camion, ont été déchargés et roulés sur l’étroite piste cahoteuse jusqu’à la mai-

son. On entendait les artisans de loin, car ils chantaient pour rester en rythme. Une à deux heures plus tard, les réservoirs étaient installés. Un tuyau fendu glissé sur le bord du toit de tôle ondulée de la maison sert de gouttière. Les citernes sont reliées par des tuyaux et un déversoir, et les robinets en plastiques sont fi xés dans les ouvertures prévues à cet effet. Protap Mazumder est satisfait. «À l’arrivée de la mousson, ils se rempliront très rapidement.» Pendant quinze ans encore, Rumi passera chez la famille avec son appareil de mesure pour vérifier la qualité de l’eau collectée. Ce service est compris dans le prix d’achat. La mère de Protap a elle aussi suivi l’opération de nettoyage. Elle s’essuie les yeux avec un coin de son sari et ose un sourire. Son fi ls l’entoure d’un bras et la serre contre lui. Curieuse, Prianti, la petite fi lle de sept ans, inspecte à son tour les étranges nouveaux ballons de ciment devant sa porte. La mousson peut arriver. Et le bébé aussi.

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Les mesures d’hygiène font partie du projet.


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PLUS DE TRANSPARENCE Aussi révoltant que cela puisse paraître, la corruption sévit même pour des denrées aussi vitales que l’eau. Des outils de lutte efficaces existent, Helvetas les utilise dans tous ses projets liés à l’eau. Mais les défis sont considérables et diffèrent selon les pays.

Par Susanne Strässle L’eau semble être ce qu’il y a de plus clair au monde: la raison évidente du manque d’eau est la sécheresse. Et là où il y a de l’eau propre, le principal problème de l’humanité est résolu. C’est pourtant loin d’être aussi simple. Le secteur de l’eau potable exige une infrastructure, des investissements considérables et une importante administration, si bien qu’il prête le flanc à la corruption. Si une population n’a pas d’eau propre, c’est rarement par manque de sources, mais plutôt par absence de planification transparente et démocratique.

© HELVETAS Swiss Intercooperation

La corruption provoque la pénurie «La corruption rend l’eau non potable, inaccessible et hors de prix», spécifie

Transparency International dans son rapport de 2008. L’organisation de lutte

«La corruption et la mauvaise gestion doivent être abordées différemment selon le contexte» Ben Blumenthal, Helvetas

anti-corruption va encore plus loin en affirmant que «la corruption dans le

secteur de l’eau est la cause et le point de départ de la crise mondiale de l’eau.» La Banque mondiale estime pour sa part que 20 à 40% des fonds affectés à ce secteur sont engloutis dans des affaires frauduleuses. La corruption renchérit d’un tiers le raccord à l’eau d’un foyer. Ainsi, les ménages pauvres de Jakarta, Lima, Nairobi ou Manille paient plus pour leur eau que les habitants de New York, Londres ou Rome. Des malversations peuvent avoir lieu à chaque niveau de l’approvisionnement et du traitement de l’eau: crédits d’infrastructures atterrissant dans des poches privées, contrats attribués en sous-main, revenus des taxes détournés. Les autorités ferment les yeux quand

Mozambique – renforcer la collaboration Au Mozambique, où Helvetas soutient la construction de puits locaux, l’administration piétine. Les autorités responsables sur le plan national, régional et local agissent sans se concerter. Le budget des infrastructures ne comporte pas les sommes prévues pour le secteur de l’eau. Les flux financiers sont totalement opaques et peu fiables, et les fonctionnaires mal formés. Une meilleure collaboration entre les différentes autorités et un contrôle renforcé par la société civile devraient débloquer la situation. «Une plus grande transparence sert aussi les intérêts des autorités, car c’est le seul moyen de disposer des fonds nécessaires à leurs tâches», explique Ben Blumenthal. Au Mozambique, Helvetas cherche à collaborer aussi avec des organisations de la société civile: «Nous devons atteindre une masse critique pour exiger des preuves de réalisations de la part du gouvernement.» Un succès important a été obtenu en 2014, lorsque tout le pays a crié au scandale après la décision du Parlement d’affecter les énormes recettes de l’extraction de pétrole non pas au bien public mais à des projets personnels obscurs. Avec d’autres ONG, Helvetas a écrit une lettre ouverte au gouvernement et a obtenu que les fonds soient utilisés pour des projets de développement, notamment l’accès à l’eau. Le débat sur la juste répartition des fonds publics est ouvert.

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une entreprise fournit un mauvais travail pour une facture élevée. Des prestataires livrent de l’eau de piètre qualité sans être inquiétés. Des atteintes à l’environnement causées par des entreprises ne sont pas sanctionnées. L’argent est investi dans les quartiers riches des villes plutôt que dans des régions rurales pauvres. On triche même sur les petits chantiers locaux. Le népotisme est à l’œuvre lors de l’acquisition du matériel. Les responsables villageois détournent des matériaux de construction pour leur propre usage ou poussent des ONG locales à construire un puits à côté de leur maison. De petits délinquants bradent des tuyaux ou des machines aux ferrailleurs. Prévenir vaut mieux que guérir Combattre la corruption dans le secteur de l’eau n’est pas évident, car l’État a souvent le monopole et la charge de l’infrastructure. Démasquer la corruption peut être lourd de conséquences pour un fonctionnaire honnête, car de nombreux acteurs sont impliqués. Helvetas parvient pourtant à contenir le risque de corruption dans ses projets sur le terrain. Les équipes locales travaillent en étroite collaboration avec la population et les autorités locales. Le meilleur moyen de lutter contre la corruption dans le secteur de l’eau est d’empêcher son apparition. Pour ce faire, des instruments efficaces existent, qui sont d’une simplicité déconcertante: 1. Transparence et participation 2. Responsabilités claires et obligation de rendre des comptes 3. Autorités de surveillance formées et engagées. Prendre des mesures anti-corruption va de soi pour Helvetas dans ses projets pour l’eau: les contrats font l’objet d’une adjudication publique, les off res sont comparées, et les responsables rendent compte de leurs dépenses. Outre dans ses projets, Helvetas soutient la lutte anti-corruption dans ses pays partenaires. Elle a rejoint le réseau pour l’intégrité de l’Eau WIN, fondé par Transparency International

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Népal – planification contre la mauvaise gestion Au Népal, les projets à long terme d’Helvetas pour l’eau sont gérés démocratiquement. Les budgets sont affichés publiquement et, lors des réunions communales, les responsables doivent rendre compte de toutes les dépenses prévues et effectuées. Favoriser une offre surfaite ou trop facturer un travail mal exécuté apparaît vite au grand jour. En 2014, pour la première fois, le ministre concerné l’a reconnu publiquement: «Oui, nous avons un problème de corruption dans le secteur de l’eau.» Avec l’aide d’Helvetas, le gouvernement veut introduire des mécanismes pour une meilleure gouvernance dans ce secteur. Ce qu’Helvetas pratique depuis longtemps doit valoir aussi pour les autorités locales: les projets régionaux et locaux liés à l’eau doivent être rendus publics et toutes leurs données accessibles. L’engagement d’Helvetas va encore plus loin: les radios et les journaux doivent assumer leur rôle critique et rapporter sur le déroulement des projets. Le Népal a l’avantage de compter de nombreux comités locaux et organisations critiques à l’égard du gouvernement. C’est sur cette base que le pays peut s’appuyer.

pour lutter contre la corruption de l’eau à l’échelle mondiale. Tandis que WIN fonctionne comme un laboratoire de réflexion, Helvetas teste l’application des idées et des outils dans un programme, accumulant des expériences profitables à d’autres, notamment à des ONG, des sociétés actives au niveau international ou des autorités locales. «Toutes les personnes impliquées dans le secteur de l’eau sont confrontées d’une manière ou d’une autre à la corruption. Mais nul ne veut en parler. Il faut amener des changements pour que la situation évolue», déclare Ben Blumenthal, conseiller en bonne gouvernance chez Helvetas et pour le pro-

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gramme WIN. Financé par la DDC, ce programme est un champ d’expérimentation important. «La corruption et la mauvaise gestion ont des causes multiples et doivent être abordées différemment selon le contexte.» Trois pays dans lesquels Helvetas mène des projets liés à l’eau jouent un rôle de pionniers: le Guatemala, le Mozambique et le Népal (voir encadrés dans le texte). Apprendre et partager Ben Blumenthal est convaincu par le programme WIN: «Avec relativement peu de moyens, nous ouvrons de nouvelles voies prometteuses.» Il est confiant lorsqu’il voit avec quelle éner-


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Commentaire de l’invitée L’eau qui rend aveugle

gie et quelle fierté les collaborateurs locaux s’engagent pour combattre la corruption dans leur pays. Selon lui, trouver les mots justes dans le dialogue avec les autorités publiques est central: «La corruption est un thème délicat, et nous l’abordons avec discrétion. Nous ne parlons jamais de corruption mais de ce que nous voulons améliorer et renforcer.» Pour obtenir des résultats, il faut gagner les autorités à la cause de la transparence et bâtir la confiance.

Toutes les parties impliquées dans le secteur de l’eau doivent profiter de telles expériences. À cet effet, les équipes d’Helvetas élaborent un guide de travail pour chaque pays. Il réunit des études et des faits sur la corruption, les outils efficaces pour la combattre ainsi que des lois et des lignes directrices. Souvent, les autorités compétentes ne savent pas exactement quelles sont leurs tâches et comment les remplir. Grâce à ce savoirfaire, la responsabilité et le sens du devoir peuvent se développer.

© HELVETAS Swiss Intercooperation

Traduit de l’allemand par Claudia Gämperle

Il est des causes qui touchent d’entrée, des causes qui captent l’attention du monde. Ebola en est une et les risques de contamination mondiale ont sans doute accéléré la découverte d’un vaccin. Il en va différemment de l’eau. L’eau coule de source. L’eau coule dans les douches des clubs de vacances, de Marrakech ou d’Abidjan. L’eau n’est pas un problème «grand public», comme on le dit dans les médias. Et pourtant le scandale est immense! Je l’ai découvert pour la première fois, en 1983, au Burkina Faso du commandant Sankara. «La patrie ou la mort, nous vaincrons!», criaient en riant les marchands de Bobo Dioulasso. Pour Sankara, il n’y aura pas de victoire mais la mort. Un jour, alors que nous nous promenions à moto, un groupe d’enfants s’est approché de nous. Parmi eux, une magnifique petite fille, les yeux fermés purulents. C’est le trachome, nous a expliqué en soirée une sœur de la pension où nous logions. Le trachome, maladie du Sud, de la pauvreté, de l’eau sale, qui entraîne la cécité à l’âge adulte.

Au Guatemala, aujourd’hui comme hier, de nombreuses personnes pensent que l’eau est un don de Dieu offert. Le fait que des infrastructures qui fonctionnent ne soient pas gratuites suscite peu de compréhension, ce qui est facilement concevable quand les gens ignorent où passent leurs taxes sur l’eau. Helvetas veut rassembler tous les acteurs de l’approvisionnement en eau. Les autorités, les prestataires étatiques et privés ainsi que les utilisateurs doivent planifier et contrôler ensemble que les crédits sont réellement investis et que les taxes servent à la maintenance des équipements. Les résultats des contrôles doivent être publiés, les faiblesses corrigées et les résultats vérifiés. Le perfectionnement doit permettre aux autorités de remplir leur devoir de surveillance. Des comités d’utilisateurs, chargés de veiller sur la gestion de l’eau et des taxes, ont été fondés aussi au Guatemala.

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© LDD

Guatemala – tous autour de la table

Selon l’OMS, 150 millions de personnes dans le monde souffrent de cette maladie infectieuse. En 2000, lors du sommet des Objectifs du Millénaire pour le Développement, les nations se sont engagées à réduire de moitié jusqu’en 2015 le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable. Ce but a heureusement été atteint. Aujourd’hui pourtant, je crains que la petite fille du Burkina ne soit devenue aveugle, en silence. Romaine Jean Rédactrice en chef des magazines société RTS


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ANNÉES PERDUES L’eau sale peut tuer. Même quand des enfants survivent à des maladies hydriques, beaucoup d’entre eux souffrent de malnutrition, par la suite. Ce qui leur vole de précieuses années de vie.

Développement intellectuel affecté

Croissance retardée

Défenses immunitaires fragilisées

Vulnérabilité aux infections (par ex. intestinales et pulmonaires)

Apport nutritionnel réduit

À VIE Une des causes centrales, mais souvent oubliée, de la sous-alimentation est l’eau sale et le manque d’hygiène. Les diarrhées sont à l’origine de la malnutrition de la moitié des enfants. Chaque année, 500 000 enfants meurent encore de maladies diarrhéiques. Mais ces chiffres

ne dessinent que la moitié du tableau: les personnes qui survivent souffrent ensuite souvent d’une santé précaire, qui compromet leur développement et diminue la durée de leur vie. Selon des estimations de l’OMS, des millions d’années de vie en bonne santé sont perdues.

© Quelle: The Santa Maria Cauqué study

kg 15 14 13 Poids normal

12 11

Poids d’un enfant étant souvent malade

10 9

D

L’évolution du poids d’un petit enfant dans un village maya au Guatemala: dès que le temps de l’allaitement est passé, la diarrhée devient un problème récurrent qui empêche un développement en bonne santé.

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Mauvaise santé

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D diarrhées

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autres maladies (par ex. grippe, bronchite)

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39 mois


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PLUS MOTIVÉS QUE JAMAIS De jeunes bénévoles de Viva con Agua sont allés au Népal pour voir ce que devient l’argent qu’ils récoltent dans des festivals en Suisse.

Par Hanspeter Bundi

© VcA

Alors que plusieurs mois ont passé, Daniela Brunner continue de vanter le climat merveilleux du pays, l’accueil chaleureux de la population, la beauté des rizières et la diversité ethnique. Responsable chez Viva con Agua de la collaboration avec les organisations soutenues dans le secteur de l’eau, Daniela Brunner a accompagné six jeunes âgés de 21 à 27 ans qui récoltent régulièrement de l’argent destiné aux projets d’Helvetas pour l’eau. Viva con Agua est un réseau ouvert de personnes et d’organisations qui s’engagent en faveur de l’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires décentes. Viva con Agua mène des actions créatives de récolte de fonds lors d’événements musicaux, artistiques et sportifs. L’organisation s’est fait connaître en collectant des gobelets consignés dans des festivals de musique. Ce voyage au

Népal, à leurs frais, était l’occasion pour les bénévoles de voir par eux-mêmes ce qu’il advient de l’argent récolté. Accompagnés par Mohan Bhatta d’Helvetas Népal, les jeunes ont passé cinq jours dans les montagnes de l’ouest du pays. Ils ont visité plusieurs villages, ont dormi et mangé dans des familles. Ils ont vu pourquoi des villages ont décidé de construire des latrines et se sont fait expliquer comment les habitants planifient, réalisent et entretiennent ensemble leur réseau d’adduction d’eau. Ils ont aussi pu constater les changements culturels. Comme le révèle leur carnet de voyage, le groupe a été très impressionné par l’abandon progressif de la tradition de la chaupadi, qui veut que les femmes doivent s’isoler dans une étable, un abri ou la forêt pendant leurs règles, du fait de la sensibilisation à l’hygiène. Les participants au voyage se sont demandé s’il était juste de fi xer un prix pour l’eau alors qu’elle était gratuite auparavant, si une organisation de développement avait le droit d’influencer des coutumes comme la chapaudi ou si le développement n’allait pas trop vite. Mona Sherpa, la directrice de programme suppléante d’Helvetas Népal, s’est montrée ravie de l’échange avec ses

Rencontre amicale: des volontaires de Viva con Agua ont été accueillis au Népal.

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visiteurs: «Arrêtons de nous plaindre de la passivité et de l’égoïsme de notre jeunesse. Voilà des jeunes qui aff rontent activement les problèmes d’un pays en développement, en faisant preuve d’esprit critique», a-t-elle commenté. La plupart des questions posées ont reçu des réponses: les consommateurs savent que la taxe sur l’eau est utilisée pour l’entretien. Helvetas n’intervient pas directement, mais travaille avec des organisations locales qui remettent en question les traditions discriminatoires. Elle accorde le temps nécessaire à la population, et ne finance la construction de conduites d’eau que si une procédure bien organisée a permis à tous les acteurs concernés de s’exprimer. À la fin du voyage, Mona Sherpa n’était pas la seule à être enthousiaste: les membres de Viva con Agua sont rentrés en Suisse comblés et épatés. «Nous avons parlé avec beaucoup de monde et avons constaté une chose: l’approvisionnement en eau est porté par les Népalais. Ce sont vraiment leurs projets», résume Daniela Brunner. Pour une organisation de coopération au développement, voilà le plus beau des compliments. Traduit de l’allemand par Claudia Gämperle


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EN SAVOIR PLUS Sur le thème du focus «Pénurie d’eau – quelles causes, quelles conséquences?»

Livres

Films

Allons-nous manquer d’eau? Jean Margat et Vazken Andréassian, éd. Le Pommier 2014 CHF 13.10 Deux experts en matière des ressources en eau et d’environnement s’interrogent sur le manque d’eau. L’eau est-elle réellement une ressource renouvelable? Combien d’eau utilisons-nous en tout? Comment réduire les impacts des activités humaines sur les ressources? Pourra-t-on un jour irriguer les plantes avec de l’eau de mer? Reste-t-il des ressources d’eau inexploitées? Ce petit livre contribue efficacement au débat.

Même la pluie (También la lluvia) Icíar Bollaín, Espagne/Mexique/France 2010, fiction, 104 min., dès 12 ans CHF 19.90

L’empreinte eau Daniel Zimmer, éd. Charles Leopold Meyer 2013 CHF 20.00 Le caractère limité de l’eau douce est aujourd’hui une réalité incontestable, ainsi que l’urgence de repenser notre consommation d’eau. Le concept d’empreinte eau tente d’estimer les quantités d’eau dépensées, tenant compte de notre consommation mais aussi de l’eau contenue virtuellement dans les produits. Comment l’eau est-elle devenue source de tensions géopolitiques? Ce livre propose de nouvelles solutions pour tenter de résoudre la crise de l’eau. Commander par e-mail auprès des éditions eclm à Paris: diffusion@eclm.fr Ou télécharger gratuitement: http://docs.eclm.fr/pdf_livre/363EmpreinteEau.pdf

Un réalisateur espagnol arrive en Bolivie, pour tourner un film sur Christophe Colomb et l’asservissement des Indigènes. Pour cela il a choisi la ville de Cochabamba, où les coûts de production sont bas. Le tournage se passe bien jusqu’au moment où des manifestations sociales s’enflamment: une multinationale américaine a remporté le marché de la distribution d’eau. Elle ferme les puits et interdit même l’usage de l’eau de pluie. C’est ce qui a mené à la guerre de l’eau qui a réellement eu lieu à Cochabamba durant l'année 2000. Pour l’amour de l’eau Irena Salina, documentaire 2014, 78 min. CHF 15.00 L’eau représente désormais la troisième industrie mondiale après le pétrole et l’électricité, mais son caractère vital et sa raréfaction accélérée vont en faire à court terme la première source potentielle de profits. Alors que l’or bleu suscite les convoitises, les conflits d’intérêts se multiplient au cœur du marché de l’eau. Tourné dans différents pays, ce documentaire sur la guerre de l’eau remet en jeu nos conceptions sur les ressources naturelles et leur partage.

Liens www.alliancesud.ch/fr/politique/eau Le centre de documentation d’Alliance Sud propose en ligne un dossier thématique sur les questions de l’eau, avec notamment la prise de position «Pour une politique durable de l’eau dans l’intérêt public». www.les-bisses-du-valais.ch Pour en savoir plus sur les bisses en Valais, qui ont été construits au 14e siècle pour assurer l’irrigation des prairies fournissant le fourrage nécessaire à l’élevage des bovins. La plupart ont aujourd’hui disparu, mais on dénombre encore plus de 200 bisses, de la vallée de Conches au Bas Valais.

www.rts.ch/play/tv emissionsgeopolitisJournée des toilettes Geopolitis – Journée mondiale des toilettes Près d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès à des services d’assainissement de base, des installations qui permettent d’éviter la propagation des maladies mortelles, telles les diarrhées, dont sont victimes des millions de personnes et d’enfants chaque année. L’accès aux toilettes représente un enjeu majeur de santé publique qui concerne en premier lieux les régions pauvres. www.helvetas.ch/eau Helvetas consacre un dossier en ligne aux questions de l’eau. Les liens sur les informations actuelles, notamment sur le réseau Water Integrity Network (lire à la p. 14) sont disponibles dans la rubrique «eau potable».

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UN BATTANT

© Elene Tkhlashidze

En Géorgie, de par leurs initiatives, certains petits entrepreneurs ruraux compétents contribuent à améliorer le quotidien de centaines de familles paysannes pauvres. La Suisse les soutient dans cette démarche. Besik Kavtaradze en fait partie. En tant que jeune paysan à l’époque, il a dû construire une nouvelle vie à la chute de l’Union Soviétique.

Par Susanne Strässle Meri Zviadauri nous a accueillis dans sa ferme, les mains pleines de farine. Maintenant elle apporte un plat après l’autre. Tout ce que le pays et l’agriculture de l’est de la Géorgie peuvent offrir arrive sur la table: fromage, concombres, tomates, khinkali – des pâtes farcies à la viande et aux herbes – galettes et katchapouri – un gâteau consistant au fromage. À l’extérieur, son mari Besik Kavtaradze alimente le feu du grand gril avec des sarments de vigne pour cuire les brochettes de viande. Et dans la région vinicole du Kachetien, on sert évidemment un vin fait maison. Besik Kavtaradze, notre hôte, porte un toast. Lors d’un supra, nom donné au banquet géorgien, on trinque tout d’abord à Dieu. D’autres toasts suivent: aux paysans, à la Géorgie, au temps, aux enfants. Et à l’hospitalité. À ce propos, Besik ajoute solennellement: «Certaines personnes se trompent sur son sens. Elles pensent que nous gaspillons, mais nous ne faisons qu’honorer nos invités.» Il ne s’agit nullement de tout manger de suite. Ici, rien ne se perd. Les familles paysannes de la région bordant l’ancienne République soviétique ne vivent guère dans l’opulence. Elles manquent de tout: d’infrastructures et d’investisseurs, de clients et de marchés, d’eau et de perspectives économiques. Jeune, Besik n’envisageait pas de faire sa vie dans son village natal de Kvemo Kedi, mais en ville. Il était parti à Tbilissi. Mais après l’effondrement de l’Union soviétique, le jeune homme de 21 ans n’a pas eu d’autre choix que de revenir chez ses parents. Là, on pouvait au moins cultiver pour manger. Aujourd’hui, ce père de quatre enfants vit ainsi de l’agriculture dans

Hospitalité géorgienne: Besik Kavtaradze avec Meri Zviadauri, deux filles et le père Levan.

une région reculée de l’est de la Géorgie. Mais Besik fait plus: il est aussi un petit entrepreneur actif dont des centaines d’autres familles de petits paysans profitent. La coopération suisse au développement soutient de tels entrepreneurs agricoles innovants, dans le cadre d’un projet qui a pour objectif l’ouverture de marchés et l’amélioration des conditions de vie dans la région. Dur labeur et intelligence «Depuis qu’Adam et Ève ont été chassés du Paradis, il ne reste à l’homme que le dur labeur», déclare Besik avec philosophie. Seul celui qui s’accroche et qui sait utiliser sa tête s’en sort. Besik s’y est lancé dès le début: tandis qu’après la chute de l’Union soviétique, tous détruisaient les granges étatiques servant d’entrepôt, il en a gardé une qu’il a rachetée plus tard à l’État. Il a agrandi la ferme paternelle et amélioré les techniques de culture. Pour ce faire, il s’est procuré tout ce dont il avait besoin à Tbilissi. Puis il a compris qu’il

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pouvait acheter les semences, l’engrais ou les médicaments vétérinaires pour d’autres, afin de rentabiliser le voyage de cinq heures. Les grossistes de la ville lui ont suggéré d’ouvrir son propre magasin de fournitures agricoles dans le village. C’est ainsi que tout a commencé. Le petit magasin se trouve aujourd’hui devant la station d’essence, au bord de la seule route de liaison. Besik n’y est que rarement, car il doit travailler dans ses champs. Il a donc fi xé au-dessus de la porte un grand panneau avec son numéro de portable. Il est joignable tous les jours de sept heures du matin à tard le soir. Lorsqu’un client l’appelle, il ne lui faut que dix minutes pour arriver. L’ouverture d’un magasin par ses propres moyens, puis l’investissement dans un moulin à céréales ont permis à Besik d’obtenir l’aide suisse. À ce jour, le projet a soutenu une quarantaine de petits entrepreneurs paysans comme lui. Pour l’instant, on compte peu de femmes. Bien que les épouses collaborent souvent au sein de l’entreprise,


Bon investissement: Besik moud les céréales des paysans pour nourrir les vaches en hiver.

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l’entreprenariat féminin est encore rare dans le Caucase. «Nous misons sur de petits entrepreneurs dans l’élevage, ayant fait leurs preuves comme commerçants», explique Carsten Schulz, conseiller de projet pour Helvetas. «Souvent, ils sont eux-mêmes paysans. Nous étudions avec eux leur modèle d’activité: les améliorations les plus profitables pour eux, pour les clients potentiels et pour les familles de la région.» Certains petits entrepreneurs gèrent des moulins à céréales, d’autres exploitent des centrales laitières et des fromageries. Ils labourent les champs d’autres paysans contre rémunération, cultivent des céréales ou proposent des produits et services vétérinaires. Ce sont plus de 7000 familles qui profitent désormais de ces off res. Deux grandes organisations suisses d’aide au développement collaborent à ce projet financé par la DDC: l’Entraide Protestante Suisse EPER gère le projet pour lequel elle a mis sur pied une équipe locale. Helvetas apporte le savoir-faire permettant aux familles marginalisées de la campagne d’accéder à des marchés et de créer des sources de revenus. À cet effet, Helvetas peut recourir à ses larges connaissances et à

© Elene Tkhlashidze

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sa longue expérience en la matière dans le monde, comme dans l’ouest des Balkans, au Kirghizistan – qui est aussi une ancienne république soviétique – ou au Népal.

Bureau sans gadgets: dans un vieux wagon de train, Besik inscrit les livraisons de céréales.

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Bon pour les vaches, bon pour l’homme Avec son moulin à céréales, Besik Kavtaradze a popularisé un élément crucial pour l’agriculture de la région: les fourrages d’hiver pour les vaches. Auparavant, les bêtes mangeaient de l’herbe tant qu’il y en avait dans cette région aride et sèche. Le reste du temps, elles ne recevaient qu’un peu de foin. En hiver, les vaches s’affaiblissaient et tombaient malades, ne donnant que peu de lait. Et les fromageries locales manquaient de matière première. «Nous avons


Souvenirs de l’époque soviétique La Kakhétie a besoin de gens tels que Besik, des entrepreneurs prêts à investir et à prendre des risques, dont toute la communauté profite. Levan Kavtaradze, son père, raconte combien la vie était différente à l’époque soviétique.

© Elene Tkhlashidze

convaincu les paysans de l’utilité d’investir dans le fourrage concentré à base de céréales, afin de vendre du lait d’animaux sains toute l’année et même à un meilleur prix en hiver», explique Elene Tkhlashidze, collaboratrice au projet. Grâce à une participation financière du projet – le petit entrepreneur paie toujours un quota – Besik a pu acquérir un nouveau mélangeur et un petit moulin pour le maïs, en plus de son moulin à céréales. Mais il y a plus important pour Besik: sa nouvelle collaboration avec un grossiste en compléments énergétiques fourragers à Tbilissi. Ce dernier fournit aux usagers des moulins les minéraux, vitamines et protéines nécessaires au mélange de fourrage et les forme en contrepartie. Désormais, les paysans qui livrent leurs céréales au moulin peuvent faire produire sur place et à prix avantageux un fourrage concentré d’excellente qualité. «Autrefois, produire du lait en hiver était difficile car ma vache était mal nourrie», raconte Temur Apslaun, un petit paysan du voisinage. «Avec le fourrage amélioré que je fais moudre et mélanger chez Besik Kavtaradze, j’augmente la production de lait de ma vache de sept litres par jour et la prolonge de deux mois.» Il envisage d’acheter une autre vache. Actuellement, plus de 150 familles recourent aux services de Besik. C’est là que réside la clé du succès du projet: qu’il s’agisse du grossiste, des entrepreneurs ou des paysans, chacun y trouve son compte, ce qui rend leur collaboration attrayante. C’est le meilleur moteur du développement.

Besik Topchishvili est aussi entrepreneur: il fait du fromage, aidé par sa collaboratrice.

Dans le passé, le gouvernement central avait confié à la Kakhétie l’engraissement des porcs. Les cochons étaient nourris à la chaîne, sur ordre de Moscou. Les concentrés fourragers prove-

«Seul celui qui s’accroche et qui sait utiliser sa tête s’en sort» Besik Kavtaradze, petit entrepreneur

naient d’une région lointaine de l’URSS. Le père de Besik travaillait dans l’un de ces kolkhozes. «Le fourrage d’engraissement était très sec. Les animaux devaient courir la bouche pleine de nourriture jusqu’à l’abreuvoir situé 400 mètres plus loin, perdant la moitié du fourrage en chemin. De ce fait, nous utilisions dix fois trop de fourrage. Mais les fonctionnaires me disaient: c’est ce qui se fait dans toute l’Union soviétique et tu crois être plus malin? Je répondais: c’est ce que font les paysans et ils savent le mieux comment s’occuper des animaux!» Il a finalement réussi à se faire entendre, mais il n’y avait plus du tout de fourrage lorsque l’URSS s’est effondrée. «Il n’y avait plus de raccordement à l’électricité ni à l’eau, et dans la rue on craignait pour sa vie. À cette époque, la misère était immense», dit-il. Il a fallu entièrement reconstruire la société. Les

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paysans qui avaient travaillé dans un kolkhoze ont dû apprendre à administrer leur ferme, à gérer leurs finances et à trouver des circuits de vente. Pour Besik, il est donc décisif que le projet suisse propose conseils et formation en gestion d’entreprise. «C’est la contribution la plus précieuse, car ce savoir-faire nous manque le plus. Nous pouvons transmettre ces connaissances.» Bien qu’il soit un homme d’affaires, Besik reste fidèle à ses racines. Il a aménagé son bureau dans un vieux wagon de train dans le hangar à machines. C’est là qu’il préfère travailler. «Moi aussi je suis un paysan, les autres paysans sont mes collègues. Nous avons les mêmes objectifs. Sinon, ça ne marcherait pas.» Besik est satisfait de la marche des affaires et le gouvernement se montre toujours plus ouvert aux préoccupations des paysans. Il ne souhaite qu’une chose, qui le lie aux agriculteurs du monde entier: «Suffisamment de pluie. Sans eau, nous ne sommes rien.» À la fin du repas, Besik porte un dernier toast: «À l’équipe du projet. Toutes les organisations arrivées en Géorgie après la chute de l’Union soviétique ont fait cause commune avec les puissants et les influents. Vous seuls êtes allés vers les gens pour leur demander ce dont ils avaient vraiment besoin.» Traduit de l’allemand par Stephanie Zutter


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UNE JOURNÉE SOLIDAIRE! Par Frédéric Baldini Un événement pour les membres du Circle for Change Les membres du Circle for Change et les donateurs de la région ont été invités à visiter l’exploitation agricole de la famille Bassin à Marchissy, qui a participé activement en 2014 à l’Année internationale de l’agriculture familiale. 10h00: Les invités sont accueillis dans

ment une délicieuse soupe à la courge. 12h00: Il est temps de se séparer, en remerciant chaleureusement la famille Bassin de son accueil. Ravis de la rencontre, les membres du Circle for Change s’informent sur le prochain événement qui leur sera réservé. Christmas Midnight Run C’est un partenariat unique et innovant, liant effort et solidarité, qu’Helvetas a mis sur pied avec la Ville de Lausanne pour la Christmas Midnight Run. Par le biais de la plateforme life-changer.ch, des participant-e-s à cette course festive motivent leurs proches pour apporter de l’eau potable à des enfants au Bénin. La première équipe du FC Lausanne-Sport nous a fait le plaisir de soutenir aussi cette action! (voir Partenaires 12/2014) 18h00: Sur la place de la Riponne, les premiers sportifs viennent chercher leur t-shirt arborant le slogan «Life Changer» au stand Helvetas. 19h15: Départ de la première course destinée aux plus petits. L’ambiance monte alors que la place se remplit peu à peu.

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la fourragère de l’exploitation. 10h15: Denis Bassin explique le fonctionnement de son exploitation, le dur labeur du paysan et les difficultés auxquelles lui et sa famille doivent faire face. Pour un producteur de lait comme lui, le prix que les grandes enseignes offrent est bien trop bas. 10h50: Lionel Giron, coordinateur des programmes d’Helvetas en Afrique de l’Ouest, expose les difficultés que des petites exploitations agricoles, soutenues par Helvetas sur le continent africain et ailleurs, doivent surmonter. 11h15: Pique-nique servi sur les bottes de foin, permettant de savourer notam-

© HELVETAS Swiss Intercooperation

Le samedi 13 décembre 2014 a été exceptionnel pour Helvetas. Deux événements importants ont permis à nos donateurs de se retrouver autour des valeurs qui nous unissent: la solidarité et l’effort. Récit au fil des heures.

Prêts: les joueurs du FC Lausanne-Sport vont courir pour offrir de l’eau potable au Bénin.

20h45: Départ de la course des «Pères Noël» et des familles. Des centaines d’enfants et d’adultes déguisés battent le pavé. 21h00: Les personnes qui courent sous le signe de la solidarité sont fières de leur action: presque toutes ont dépassé les objectifs qu’elles s’étaient fi xés. Enthousiastes, elles s’informent déjà des possibilités d’autres courses pour soutenir des projets d’Helvetas. 22h00: Les joueurs du FC LausanneSport arrivent. Ils sont heureux de porter les couleurs d’Helvetas pour off rir de l’eau à des enfants au Bénin. Chacun d’eux a personnellement contribué à l’action de collecte de fonds. 23h00: Portant notre t-shirt, ils ouvrent la course phare, le long parcours de la Christmas Midnight Run sous les applaudissements du public. 00h00: Fin de la course. Le moment est venu de célébrer cet élan solidaire autour d’un verre de vin chaud! Grâce à l’engagement des personnes ayant couru la Christmas Run et à leurs proches, ce sont 163 enfants de plus qui auront accès à de l’eau potable.

Merci à toutes et tous pour votre intérêt et votre engagement solidaire!

Des membres de Circle for Change ont rencontré la famille Bassin à Marchissy, ainsi que Lionel Giron (à g.) et Frédéric Baldini (à d.), pour parler des paysans ici et dans le monde.

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Frédéric Baldini est en charge des partenariats de projets et des médias en Suisse romande pour Helvetas


Vous pouvez élargir votre cercle familial à une famille en Afrique.

En inscrivant Helvetas dans votre testament, vous incluez des personnes pauvres et défavorisées dans la communauté de vos héritiers. Votre legs est très précieux: il offre des perspectives de vie dans l’autodétermination, la dignité et la sécurité. Nous vous conseillons volontiers: www.helvetas.ch/legs


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CHANGER DES VIES LDD

Sur la plateforme d’actions life-changer.ch d’Helvetas, Zarah Schmidt a promis une carte personnelle à toutes les personnes qui répondent à son appel de dons pour des projets pour l’eau au Bénin. Le succès a dépassé toutes ses attentes.

Par Hanspeter Bundi Quand Zarah Schmidt parle de son action de dons pour l’eau potable au Bénin, l’enthousiasme qui l’habite et qui la porte dans ses engagements est bien présent. Que ce soit lorsque, alors gymnasienne, elle a vendu des gâteaux pour une école en Tchétchénie. Ou en participant à une flashmob pour le droit d’asile en tant qu’étudiante. Ou encore comme collaboratrice pour Corris – un service organisant des stands sur les places pour intéresser les jeunes, notamment, à soutenir le travail d’associations à but social. Zarah, 24 ans, étudiante en droit international, a découvert la plateforme d’action life-changer.ch via Facebook, et s’est tout de suite sentie concernée. «Les bulletins de versement ou les tirelires ne sont guère attractifs pour les gens de mon âge. Par contre, life-changer nous touche.» Life-changer.ch est la plateforme d’Helvetas sur laquelle chacune et chacun peut lancer une action de collecte de dons personnelle pour un monde meilleur. Le principe est simple: il s’agit d’inviter des amis, des collègues et des parents à participer, par des contributions grandes ou petites, à une action personnalisée en faveur d’un projet d’Helvetas pour l’eau. Par exemple en cadeau à l’occasion de l’anniversaire de la personne qui a lancé l’action. En soutien d’une randonnée à travers la Suisse ou d’une participation à un marathon (voir encadré). Comme encouragement sportif pour acquérir des abdominaux de fer. En récompense d’un examen réussi. La liste des idées – à découvrir en ligne – est aussi longue qu’amusante. Les dons versés via Life Changer vont à un projet d’approvisionnement en eau potable dans des écoles au Bénin. Dans son action, Zarah a promis en

Zarah Schmidt a lancé une collecte en ligne pour de l’eau en Afrique – et a remercié les personnes qui ont participé en leur envoyant de belles cartes postales.

remerciement d’envoyer à tous les participant-e-s un courriel personnalisé, une carte postale ou une lettre. Elle a informé ses amis et connaissances de son engagement via Facebook et e-mail: deux jours plus tard, la somme de 150 francs qu’elle avait prévu d’atteindre était déjà réunie! Elle a donc fi xé un nouvel objectif plus élevé et a rassemblé 800 francs. «Cela m’a fait très plaisir, et à mes amis et collègues aussi. Et au Bénin, 26 écolières et écoliers de plus bénéficient d’un accès à l’eau potable», se réjouit-elle. Un engagement qui donne le sourire, ici et au Bénin. Zarah y voit un grand potentiel pour l’avenir. «Sur une plateforme comme Life Changer, je peux partager avec les autres ce qui est important pour moi: la joie, l’engagement social, des affinités personnelles», déclare-t-elle. Life-changer.ch est simple à réaliser. Il suffit d’une idée, d’une série de clics et de quelques mots d’explication. Par ailleurs, personne n’est tenu par une quelconque obligation une fois l’action réalisée. C’est un argument important pour les jeunes. Après une phase de développement

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et d’apprentissage, life-changer.ch a pris de la vitesse en 2014 et a compté 45 000 clics. Selon Zarah, le nombre d’utilisateurs/trices peut être bien plus élevé encore. «Découvrez Life Changer! demande-t-elle. Lancez une action personnelle. Et vous serez surpris de découvrir combien faire des dons – ou les collecter – peut être amusant!»

Devenez Charity Runner Helvetas est partenaire officiel du marathon de Zurich, qui a lieu le dimanche 19 avril 2015. En devenant Charity Runner dans ce marathon, les participant-e-s rendent le monde un peu meilleur avec leur passion de la course. Inscriptions personnelles ou en groupes. Réservez dès maintenant votre place sur la ligne de départ: www.life-changer.ch


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Esclavage moderne

Qui «urine» dans des fontaines en Suisse? Le Manneken-Pis dérange lors de la Journée mondiale des toilettes. © HELVETAS Swiss Intercooperation

Météo du développement

Près de 36 millions de personnes subissent des formes d’esclavage moderne, selon le Global Slavery Index. Il ne s’agit pas majoritairement de victimes du trafic d’êtres humains, comme on peut l’imaginer. Dans les pays touchés, d’autres facteurs sont décisifs tels que les hiérarchies sociales en Mauritanie (1er rang), le recrutement forcé étatique en Ouzbékistan (2e rang) ou les formes de corvées en Haïti –KCA (3e rang).

Sans connexion Grâce à la forte baisse des prix, toujours plus de personnes peuvent se permettre un accès à Internet. Mais selon l’ONU, les écarts entre pays industrialisés et en voie de développement sont énormes. Dans les pays les plus pauvres, seule une personne sur vingt est connectée. Les disparités ville-campagne y sont encore plus marquées. À moyen terme, ce clivage se creusera encore davantage dans les zones rurales. –KCA

Pauvres sans biodiversité La diversité biologique décline rapidement dans le monde. Inquiétante au niveau écologique, cette réalité entrave aussi la lutte contre la pauvreté, car faute d’écosystèmes intacts, le risque de catastrophes naturelles augmente. De plus, la base pour une alimentation saine et un revenu sûr est menacée dans les zones rurales. Les personnes et les régions pauvres ressentent le plus fortement cette évolution négative. –KCA

Interpeller et informer: à Genève, sur la place de Bourg-de-Four, Stéphanie (à g.), stagiaire chez Helvetas, a expliqué au public le sens de l’action avec le Manneken-Pis.

Mercredi 19 novembre 2014, Journée mondiale des toilettes à Genève. Une copie du Manneken-Pis belge, en rose criard, est posée sur la fontaine de la place Bourg-de-Four et semble uriner dans l’eau. À Bruxelles, le facétieux gamin est connu de tous et amuse les touristes. Dans la ville du bout du lac, l’installation insolite d’Helvetas a aussi provoqué les sourires des passants interloqués. Des membres bénévoles du groupe régional genevois distribuent des flyers et expliquent qu’il y a toujours 2,5 milliards de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à des installations sanitaires. Elles doivent faire leurs besoins en plein air et participent ainsi involontairement à la pollution de l’eau. Les conséquences sont dramatiques: chaque année, 500 000 enfants meurent à cause de mauvaises conditions d’hy-

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ACTUALITÉ

giène. Ou, dit autrement: «Tous les jours, l’eau contaminée cause le décès d’autant d’enfants que peut compter un Intercity à deux étages.» Genève est l’une des 15 villes suisses qui ont hébergé le Manneken-Pis sur l’une de leurs fontaines. Des bénévoles ont aussi été actifs notamment à Fribourg, Zurich, Berne et Bienne ainsi que dans plusieurs autres villes. –MSW

Agir aussi? Auriez-vous envie de participer ou de mener une action de rue pour informer le public sur la problématique de l’eau? Informez-vous sur www.helvetas.ch/actions-de-rue ou auprès de marie.schaffer@helvetas.org


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Partenariat avec Swiss Re Foundation pour le Pérou: contre le changement climatique © HELVETAS Swiss Intercooperation

Le climat change. C’est déjà une réalité pour les paysans du haut-plateau péruvien: les conditions météorologiques extrêmes se multiplient et menacent les bases de vie. Un projet soutenu par Helvetas et Swiss Re Foundation cherche avec des familles paysannes péruviennes des solutions aux dangers que sont le gel, la grêle et la sécheresse, afin d’assurer des récoltes suffisantes pour couvrir les besoins alimentaires. Le projet associe savoirs locaux traditionnels et connaissances scientifiques, en testant leur efficacité. Pour que la protection contre les risques soit globale, des acteurs du secteur public et privé y participent. Helvetas ap-

Agenda

porte un soutien financier et l’expertise de Swiss Re est importante en matière de gestion des risques dans l’économie rurale et de micro-assurance. La combinaison des compétences des partenaires doit conduire à des solutions applicables aussi au-delà de la région de projet. – FPA

LDD

La pétition pour le climat est dans la dernière ligne droite!

21– 28.3. La 29e édition du Festival international de Films de Fribourg, sous le signe de la liberté et de l’humour! Une sélection des meilleurs films de la production mondiale. Informations et programme: www.fiff.ch

1–31.3. Festival du Film Vert: 30 villes accueillent des films de ce festival consacré aux questions de l’écologie.

31.3. Le film «Tant qu’il pleut en Amérique», qui pose un regard nouveau sur l’Éthiopie, est à l’affiche du Café Etiks, à Sion: www.etiks.ch événements

12.4–7.6. Exposition de peintures Tingatinga, Restaurant Va Bene à Coire. Vernissage le 12.4.

17.4-23.8. Exposition Helvetas «Wir essen die Welt», Frauenfeld, Naturmuseum. 16.4. 18h30 Vernissage (en allemand)

Vous voulez que la Suisse uisse ren renforce son engagement dans la politique internatio-nale pour le climat, que ses besoins en énergie soient couverts par des ressources renouvelabless d’ici à 2050 et qu’elle souu-

tienne les pa pays les plus frappés par le changement chang climatique, mais vous vo n’avez pas encore signé la pétition? Alors il n'y a plus de temps à perdre! p C'est possible jusqu’au C 5 avril prochain sur la page en lligne. –SUS

www. helvetas.ch/ petition

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ACTUALITÉ

27.6. Assemblée générale «Helvetas, 60 ans d’engagement», de 11h à 17h, Zurich (invitation dans Partenaires/mai 2015)


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Une délégation de Mongolie apprend à connaître le système politique suisse

Les groupes régionaux de bénévoles

La Mongolie et la Suisse ont des points communs», affirme Sainkhuu Ganbaatar. Ce membre du gouvernement de Mongolie est venu en Suisse, avec certains de ses collègues parlementaires, pour mieux en connaître les rouages politiques. «La Suisse aussi est un petit pays situé entre deux grandes puissances. Elle nous a servi de modèle au moment de l’indépendance de la Mongolie il y a à peine un siècle», explique Ganbaatar. Ce pays, environ 37 fois plus grand que la Suisse, est pourtant un nain pris entre deux géants – la Russie et la Chine. En rencontrant des responsables de services communaux, cantonaux et fédéraux, la délégation mongole s’est fami-

Les bénévoles des groupes régionaux soutiennent le travail de sensibilisation d’Helvetas en Suisse. Ils s’engagent activement et relaient le message de solidarité d’Helvetas, notamment lors de manifestations culturelles comme le Cinéma Sud, ou en menant des actions de rue à l’occasion des Journées mondiales de l’eau (22 mars) ou des toilettes (19 novembre). Dernièrement, lors de la 16e édition du festival FILMAR en América latina qui s’est tenu en novembre 2014, le groupe de bénévoles genevois a présenté un documentaire tourné au Pérou – un pays partenaire – et a remis le Prix du public fiction, doté par Helvetas, au réalisateur cubain Ernesto Daranas pour son fi lm «Conducta». Le groupe genevois est également engagé dans le suivi et la recherche de financement de nos projets au Sud: actuellement le groupe suit les projets de promotion de petites entreprises au Guatemala, de sécurité alimentaire en Bolivie, et de développement d’énergies renouvelables au Laos. –MSW

Beau succès pour le Marché de Noël solidaire Le centre socioculturel Pôle Sud à Lausanne s’est mué en grand bazar aux couleurs du Sud du 11 au 13 décembre 2014, en accueillant à nouveau le Marché de Noël solidaire avec des associations membres de la Fédération vaudoise de coopération. Près de 2000 personnes sont venues pour y trouver des cadeaux équitables pour un Noël solidaire. Le Fairshop d’Helvetas était aussi de la fête: les calendriers 2015, l’almanach, les cartes de vœux, les décorations de Noël et d’autres articles d’artisanat étaient proposés, à offrir à des proches ou à soi-même. –CRO Impressum No 219/mars 2015 Journal des membres et donateurs d’Helvetas, 55e année. Paraît quatre fois par an (mars, mai, août, décembre) en français et en allemand. Abonnement annuel CHF 30, inclus dans la cotisation des membres. Editeur HELVETAS Swiss Intercooperation, Weinbergstrasse 22a, Postfach, 8021 Zurich, tél. 044 368 65 00, fax 044 368 65 80, e-mail: info@helvetas.org, Homepage: www.helvetas.ch CP 80-3130-4 Zurich Bureau Suisse romande, 7-9, ch. de Balexert, 1219 Châtelaine, tél. 021 804 58 00, fax 021 804 58 01, e-mail: romandie@helvetas.org Ufficio Svizzera italiana, Via San Gottardo 67, 6828 Balerna, tél./fax 091 683 17 10, e-mail: svizzeraitaliana@helvetas.org Rédaction: Susanne Strässle (SUS) Collaboration fi xe: Hanspeter Bundi (HBU) Ont collaboré à ce numéro: Frédéric Baldini, Matthias Herfeldt (MAH), Romaine Jean, Kathrin Krämer (KCA), Melchior Lengsfeld, Simon Ming (SMI), Franca Palmy (FPA), Christoph Wehrli, Marie-Schaffer-Wyler (MSW) Rédaction images/Production: Andrea Peterhans Edition française: Catherine Rollandin (CRO) Graphisme: Spinas Civil Voices Zurich Mise en page: Grafi kWerk Zurich Correction: Textmania, Zurich Litho et impression: Imprimerie Kyburz Dielsdorf Papier: Cyclus Print, 100% Recycling

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ACTUALITÉ

Informations en ligne: www.helvetas.ch agir  groupes régionaux. Si vous souhaitez participer à un groupe ou mener une action (par exemple de sensibilisation à l’eau), merci de contacter marie.schaffer@helvetas.org. © HELVETAS Swiss Intercooperation

© Simon Ming

liarisée avec le fonctionnement politique suisse. Helvetas a organisé le voyage. Une visite au zoo de Zurich était aussi au programme. C’est un exemple de collaboration entre les secteurs public et privé. Et pour les invités, un modèle d’avenir intéressant. –SMI

Rocio, Maléka et Julia, trois des membres du groupe de Genève, lors du festival FILMAR 2014.


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Répondez aux questions en lien avec ce numéro de «Partenaires» et gagnez une nuit au B&B Baumhaus à Fiesch: 1) Que signifie le nom de projet «Panii Jibon» au Bangladesh? 2) Comment s’appellent les beignets géorgiens que prépare Meri, la femme de Besik? 3) Quel personnage a trôné sur des fontaines lors de la Journée mondiale des toilettes? Envoyez vos réponses par poste à Helvetas, «Concours», case postale, 8021 Zurich, ou par courriel (avec votre adresse complète) à concours@helvetas.org. Délai d’envoi: 25 avril 2015. Aucune correspondance ne sera échangée au sujet du concours. Tout recours juridique et paiement en espèces sont exclus. Les collaborateurs d’Helvetas ne peuvent pas participer. Les adresses dans notre fichier peuvent être utilisées pour l’envoi d’informations sur Helvetas, les annulations étant possibles en tout temps. Les adresses ne sont pas transmises à des tiers. La gagnante du concours du Partenaires n°218 est Agatha Gmünder, Cham.

Le prix sponsorisé: une nuit pour deux personnes en chambre double avec petit-déjeuner au B&B Baumhaus, Fiesch.

suisse «Holzers Piepshow», dans laquelle une famille des Alpes, poussée par la pauvreté, se donne en spectacle comme dans un zoo. La nouvelle version de Thierry Hervé Oueda est montée par Roger Nydegger, metteur en scène suisse. Lui et l’extraordinaire théâtre CITO de Ouagadougou, au Burkina Faso, jouent depuis plusieurs années des pièces de la littérature mondiale et de la critique sociale, avec un humour tranchant. La production actuelle est aussi soutenue par Helvetas. La tournée en cours à travers l’Afrique de l’Ouest est un grand succès. –SUS

Baumhaus Fiesch: un grand bol d’air frais à Conches Le Bed and Breakfast Baumhaus se trouve au cœur du village valaisan de Fiesch. En 2009, Lilian Schmidt et son mari Kurt Imwinkelried ont transformé ce joli chalet en B&B. Chacune des

neuf chambres a été aménagée avec un bois indigène différent. Kurt Imwinkelried est menuisier: il a fabriqué le mobilier avec l’aide de ses collaborateurs dans sa propre menuiserie. Au cours de la rénovation, l’accent a été mis sur le développement durable. Les bois sont traités avec des huiles naturelles, et les murs sont partiellement crépis d’argile. Des panneaux solaires assurent l’approvisionnement en eau chaude. Le buffet du petit-déjeuner est aussi empreint de cet engagement écologique. Les hôtes peuvent y déguster des produits bio et issus du commerce équitable. Depuis 2001, la région d’Aletsch est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le train du Gothard relie Brigue à Fiesch en 30 minutes. En été, Fiesch est le point de départ idéal pour des randonnées sur les glaciers d’Aletsch et de Fiesch, dans le Binntal ou la région de Conches. En hiver, c’est un paradis du ski de piste, de fond et de randonnée ou de balades en raquettes. B&B Baumhaus, Schulhausstrasse, 3984 Fiesch, tél. 027 971 01 93, www.baumhausfiesch.ch © LDD

Une pièce de théâtre suisse adaptée pour l’Afrique de l’Ouest fait fureur: une mine d’or bouleverse la vie d’un petit village africain. Une société minière suisse obtient les droits d’exploitation, les habitants seront déplacés. Mais une famille, gardienne des traditions, refuse de quitter sa terre. Dans un environnement détruit, l’existence devient pourtant de plus en plus précaire. Pour attirer les touristes, la famille crée un spectacle folklorique dégradant racontant l’histoire de ses ancêtres. Un manager privé apparaît, l’argent coule à flot, mais le bonheur de la famille part à vau-l’eau. «L’or de Yennenga» se base sur la pièce

Concours

© LDD

was hier im franz????? © Brigitta Javurek

Succès théâtral en Afrique de l’Ouest

Plus sur le théâtre CITO sur www.citotheatre.com

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ACTUALITÉ


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DU SHOPPING, MAIS ÉQUITABLE! HELVETAS FAIRSHOP s’est installé dans son nouveau magasin à Zurich, mais les articles sont aussi disponibles dans divers points de vente en Suisse romande: la vente directe rencontre un grand succès dans toutes les régions!

Clair et vaste: dans le FAIRSHOP HELVETAS à Zurich, acheter des articles est un plaisir.

Mercredi matin, près de la gare centrale de Zurich: bondé, le tram numéro six monte jusqu’au quartier de l’université. Les passagers qui ne sont pas penchés sur leur portable ou leur journal peuvent apercevoir une inscription rouge et blanc se détachant sur la droite: HELVETAS FAIRSHOP. Dans les grandes vitrines, des sacs colorés et des pullovers asymétriques attirent le regard. Le globe terrestre qui y est représenté signale clairement que des produits viennent d’autres régions du monde. Ayant fait le trajet spécialement depuis les Grisons, Margrit Jörg fait découvrir le nouveau magasin à sa filleule. L’espace a été transformé et aménagé à des conditions équitables par des architectes zurichois réputés: hauts plafonds et murs clairs, parquet ancien en chevrons, élégante colonne en fonte. Les étalages en bois sont sobres et espacés. On y trouve entre autres de la jolie vaisselle en céramique, de petits animaux aimantés en matériau recyclé, des barboteuses en coton bio.

Tous les articles du Sud sont issus du commerce équitable. Ils garantissent aux producteurs un revenu leur permettant d’assurer leurs besoins de base et une prime Fairtrade pour réaliser des projets sociaux. «La qualité et le design sont aussi importants que les conditions de production» précise Anita Risler, collaboratrice du FAIRSHOP. C’est une condition pour que le commerce

© Andrea Peterhans

Par Kathrin Krämer

équitable sorte de sa niche de marché durablement et que son impact soit plus grand pour le Sud. «Après avoir passé huit ans dans l’espace aménagé en boutique au siège d’Helvetas situé à quelque mètres dans une arrière-cour, les produits FAIRSHOP sont enfin présentés dans le cadre qu’ils méritent.» Les clients apprécient ce magasin clair et moderne. Toujours plus de personnes sont prêtes à payer un peu plus, pour avoir le plaisir d’acheter des produits durables. Le FAIRSHOP répond à cette demande et le succès est au rendezvous. Il suffit d’une croissance annuelle du chiff re d’affaires de 10% au cours des quatre premières années pour que le bénéfice soit satisfaisant, malgré le coût du déménagement et du loyer plus élevé. Or ce chiffre s’est élevé de plus de 30% au cours de la première année et a largement dépassé nos espérances. Cette tendance montre par ailleurs que les gens tiennent toujours beaucoup à pouvoir acheter en magasin, même si le commerce en ligne n’a cessé de gagner en importance ces dernières années. «Nous constatons que bon nombre de nos client-e-s apprécient de tenir les articles entre leurs mains pour

Venues de loin: la cliente de longue date Margrit Jörg (à g.) de Coire fait découvrir le magasin à sa filleule Isabelle Antognini de Berne.

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COMMERCE ÉQUITABLE


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© Andrea Peterhans

HELVETAS FAIRSHOP Assortiment de riz «Khao Sarn»

Bonne trouvaille: beaucoup de nouvelles personnes découvrent le FAIRSHOP.

pouvoir faire leur choix», dit Anita Risler. C’est aussi souvent l’occasion de lancer la conversation, par exemple sur les projets qui se cachent derrière les produits. Le succès est dû à la nombreuse nouvelle clientèle formée par les piétons attirés par la devanture attrayante du magasin, mais bien sûr aussi aux personnes fidèles, comme Margrit Jörg, qui soutiennent le commerce équitable et achètent des produits chez Helvetas depuis plus de vingt ans. En Suisse romande, bien qu’il n’y ait plus de boutique HELVETAS FAIRSHOP actuellement, les nombreux Magasins du Monde dans tous les cantons (www.mdm.ch) et le Balafon à Genève (www.lebalafon.ch) proposent des articles de l’assortiment Helvetas. Ils se trouvent donc à disposition et à proximité dans toutes les régions. La collaboration entre Helvetas et les acteurs du commerce équitable existe depuis longtemps en Suisse romande, notamment grâce à l’Association romande des Magasins du Monde (ASRO), qui joue un rôle essentiel pour la coordination du réseau régional. HELVETAS FAIRSHOP soutient les activités de l’ASRO et des Magasins du Monde.

Série de cartes «Légèreté»

Cinq variétés de riz inhabituelles: colorées, savoureuses, excellentes, naturelles, de première qualité, cultivées de façon traditionnelle par des petits paysans et produites équitablement. Hom Mali complet, Hom Mali blanc et Hom Mali rouge sont des riz de la variété jasmin. Le Lüeng-on est un riz complet jaune. Le riz violet est préparé pour les jours fériés. 5 x 200 g (LRA) Fr. 19.90

Six photographies d’enfants à travers le monde dans des moments de jeu, de joie de vivre et de légèreté. Série de 6 x 2 cartes doubles, avec enveloppes. Format 12 x 16,5 cm (DAD) Fr. 23.– Les cartes sont aussi disponibles à l’unité Fr. 3.–

Étui pour tablette «Ninh Binh»

Étui en chanvre pour tablette, avec doublure en coton. Avec petit compartiment annexe. Artisanat du Vietnam. 19 x 1 x 25 cm Vert/Rouge (VIA50), Jaune/Rouge (VIA40) Fr. 41.–

Linge de plage Helvetas

Pour les 60 ans d’Helvetas. Un linge de plage en coton éponge de qualité supérieure, moelleux et absorbant, avec le visuel d’Helvetas qui illustre trois vues du globe terrestre. 100 x 180 cm, 100% coton bio, Inde. Certifié Max Havelaar. TABC + no de couleur 30 (orange) 91 (noir) 70 (violet) Fr. 69.–

Kathrin Krämer est collaboratrice en communication chez Helvetas Traduit de l’allemand par Claudia Gämperle

Visitez notre boutique en ligne: www.fairshop.helvetas.ch

Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour commander:

Par Internet www.fairshop.helvetas.ch

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COMMERCE ÉQUITABLE

Par téléphone 021 804 58 00

Par fax 021 804 58 01


Ensemble, améliorons le monde

avec un parrainage pour l’eau

«Depuis qu’il y a le puits dans le village, nous avons de l’eau quasiment devant notre maison. Je ne suis plus occupée à la corvée de l’eau qui me prenait des heures et je peux aider mon mari au travail dans les champs. La dernière récolte a été bien meilleure. Mais le plus important est que l’eau est propre. Maintenant, je n’ai plus peur que mes enfants tombent malades à cause de l’eau souillée et en meurent.» Feliciana Mercelo, 38 ans, avec sa famille, Nicueja, Mozambique

Avec 30 francs par mois, vous permettez chaque année à une famille d’accéder à l’eau potable et sauvez des vies.

Vous trouverez plus d’informations sur l’histoire de Feliciana en couverture de ce magazine. Ou visitez notre site www.helvetas.ch pour savoir à quel point votre parrainage pour l’eau change des vies. Un grand merci!


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