lontan en mutation

Basse Terre et Joli Fond sont aujourd’hui en pleine mutation. Emblématique de l’histoire et des traditions réunionnaises, le quartier doit s’adapter aux évolutions contemporaines économiques et démographiques, tout en préservant la richesse de son identité.

Quartier historique du centre-ville de Saint-Pierre, Basse Terre possède la particularité d’être à la fois rurale et urbaine. À Basse Terre, il existe encore deux mondes. Un ancien de cases traditionnelles et un contemporain sur Joli Fond, fait de logements sociaux, le tout séparé symboliquement par le canal Saint-Étienne. Pour Jean-Paul Bret, natif et adjoint de quartier à la mairie, “ Basse Terre était essentiellement à vocation agricole, puis au fil des années, le bâti a pris le dessus.

En 2006, nous étions à peine 6 000 habitants et aujourd’hui, la population du quartier a doublé. ”

Un quartier à forte densité de population, avec plus de 11 000 habitants dont le tiers à moins de 15 ans. Nul besoin de s’attarder sur certains chiffres, comme le taux de chômage global à 48 %, qui atteint même 67 % chez les moins de 24 ans ! Plus des trois quarts des ménages fiscaux sont non imposables. Bref, on comprend aisément que le quartier souffre. C’est pourquoi Basse Terre fait partie d’un projet de contrat de ville qui vise aussi à développer les quartiers prioritaires, comme la Ravine des Cabris, Bois d’Olives, la Ravine Blanche, Terre Sainte et Condé Concession.

Le quartier de Basse Terre se démarque malgré tout par sa mixité et par sa richesse culturelle. Et ce n’est pas pour rien qu’un groupe de musiciens, et non des moindres, a même pris le nom de Baster ! Le quartier a sa propre identité et le sentiment d’appartenance des habitants y est très fort. Un artiste comme Thierry Gauliris, originaire de Basse Terre traduit dans ses œuvres, cette identité de quartier et la richesse de son histoire.

CRéER DES COMMERCES DE PROXIMITé

De nombreuses solutions économiques et sociales sont développées et mises en place par la Mairie, par le biais du contrat de ville. Même si le dispositif peut apparaître plus lent que dans d’autres quartiers, l’évolution du développement infrastructurel de Basse Terre est notoire. “ Nous avons besoin des bailleurs sociaux sur le quartier, ainsi que de nombreux projets individuels et collectifs pour accompagner les jeunes, ” rappelle Jean-Paul Bret. Plusieurs projets de réaménagement urbain sont également prévus, notamment concernant la remise en état de la voirie ou encore l’aménagement de la Placette de Basse Terre, chiffrée à près de 1,8 millions d’euros d’investissement. Des groupes privés investissent également dans plusieurs opérations de réalisation de commerces, comme c’est le cas sur Joli Fond ou encore au-dessus de la piscine de Casabona, où un immeuble de commerces et de bureaux devrait bientôt sortir de terre. Services, commerces, restaurants, les besoins restent nombreux pour le quartier. Aujourd’hui, les commerces se concentrent sur deux axes principaux, à savoir le Boulevard Bank et la rue Auguste Archambaud. La volonté est d’offrir sur ce site centralisé, un maximum de services et commerces à proximité, pour les habitants du quartier. La ZAC Canabady participe de par sa position limitrophe, au développement de Basse Terre, en attirant des flux de personnes. Le quartier doit profiter de cette nouvelle dynamique pour développer et faire émerger de nouvelles structures de microentreprises et de services. Une émulation qui doit booster les initiatives personnelles, soutenues par les dispositifs d’aides et de subventions mis en place par la ville de Saint-Pierre.

favoriser l’emploi

Les 4 piliers mis en avant dans les contrats de ville sont la cohésion sociale, le développement économique et l’emploi, le cadre de vie et le renouvellement urbain, et enfin, les valeurs de la République et de la citoyenneté. Dans le cadre économique qui concerne le développement de Basse Terre, cette politique se traduit par la mise en place de dispositifs d’aides et d’exonérations de charges sur le quartier. La volonté de la ville est d’inciter les initiatives personnelles de créations d’entreprises. De nombreuses structures existent pour accompagner les porteurs de projets, comme le souligne Jean-Paul Bret. “ Missions locales, Cap emploi, sans oublier la politique de la ville, ces organismes permettent aux jeunes d’avoir une vision plus claire du monde du travail. ” La ville organise également, en partenariat avec le Pôle Emploi et les acteurs du monde éducatifs, des rencontres entre les jeunes et le monde du travail, afin de les informer et de les sensibiliser sur les débouchés potentiels. Mais la solution ne passera que par la mise place de partenariats entre les structures sociales et économiques existantes.

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