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Adepte de tr A il depuis trois A ns, C A roline
Ch A rel s’ A pprête à vivre son gr A nd b A ptême en d i A gon A le. Après Avoir déjà dompté l A mA s CA reignes et le t d b , l A d ionysienne A CA lé une prépA r Ation A u C orde A u Ave C son C o AC h, j e A n- mA uri C e h enry, en espér A nt A jouter le g r A nd rA id à son tA ble A u de C h A sse. E. GUERMEUR même si elle garde des souvenirs intacts du premier sacre de Kilian Jornet (2010), auquel elle avait assisté en direct, LE flash pour la Diagonale, c’est en 2015 que Caroline Charel l’a vécu. “ Mon beau-frère s’était blessé dans Mafate et pour le soutenir je l’avais accompagné dans le chemin des Anglais. C’est là que j’ai vraiment découvert l’ambiance. C’était magique ”, se remémore celle qui vient tout juste de découvrir l’existence du mot “ trail ” lors d’une rando au volcan. Quelques semaines auparavant, en bouclant les Foulées nocturnes de Saint-Gilles, suite aux encouragements de son voisin possessionnais, Mickaël Le Goanvic, président de l’Ouest Run Triathlon, alors qu’elle venait d’accoucher de son troisième enfant, la maman a le déclic en se découvrant compétitrice. Boostée par ce premier essai et cette immersion sur le GRR, elle enchaîne sa première course de montagne début 2016 avec le Trail du Volcan. Elle y découvre “ la boue ” et des prédispositions qu’on lui avait déjà prédites.
“ Je vais te casser les pieds ”
Depuis, Caroline Charel est devenue une inconditionnelle. Et sa progression est visible à l’oeil nu. En octobre 2016, elle se classe 84e de la Mascareignes dans le camp des dames. Et deux ans plus tard, elle termine 23e féminine sur le Trail de Bourbon. Une progression qu’elle attribue en grande partie à Jean-Maurice Henry, dit “ Saucisse ”, finisher à dix reprises sur la Diag, avec cinq Top 10 à la clé, qui lui propose de la prendre sous son aile début
2018. “ Si tu veux, je te prépare. Mais, je vais te casser les pieds ”, lui dit-il. “ J’accepte la règle ”, répond-elle. Le pacte est scellé. La première priorité pour Caroline sera d’investir dans un vélo. “ On a commencé à faire des sorties longues avec beaucoup de dénivelé. Idéal pour travailler le cardio, les jambes et le mental. Car à la différence de la course, à vélo, quand tu est dans une côte, tu ne peux pas t’arrêter ”, éclaire la sociétaire de l’Ouest Trail Réunion, qui bénira ces fameuses grimpettes, sur les sentiers escarpés du Bourbon. En parallèle de ces sorties, “ il m’a aussi appris à courir et à marcher dans la montagne ”, précise Caro- line, qui modifie également son alimentation. Grâce à des compléments alimentaires préconisés par Véronique Traynard et Anne-Lise Gopal, devenues aujourd’hui son sponsor majoritaire, elle a aujourd’hui quasiment éradiqué les pépins de santé de son quotidien. Victime d’une coqueluche sur le Royal Raid et en proie à des crises d’asthme régulières, ainsi qu’à des tendinites, par le passé, son organisme l’en remercie. Récente vice-championne de La Réunion dans le camp des V1 lors du dernier Trail du Colorado, elle est fière de pouvoir annoncer n’avoir ressenti “ aucune douleur ” suite à cette belle performance.
Apéritif en Corse
Quand elle a vaincu le TdB, en octobre 2018, s’est tout de suite posé la question de savoir si elle monterait encore d’un étage sur le GRR en 2019. Elle questionne alors de nouveau “ Saucisse ”. “ Tu me préparerais pour le Grand Raid ? ” “ Pourquoi arrêterais-je ? ”, lui répond le spécialiste de Salomon Réunion. Le début de la préparation démarre donc réellement en janvier dernier. Caroline nous l’explique en détails. En début d’année on a surtout axé nos efforts sur le travail de la vitesse en alternant les sorties en montagne et les entraînements piste. Avec des séances de natation et de vélo. Et puis on a commencé à faire plus de foncier. Des sorties plus longues avec des gros sacs et des bâtons, pour soulager les articulations, où on ne court pas ou peu. Des week-ends avec une soixantaine de kilomètres à raison de 8 heures par jour ”, décrypte la future bizuth du GRR, évoquant son programme sur la première moitié de l’année.
Ce travail de fond effectué, avec déjà cinq courses dans les pattes en 2019, Caroline Charel a décidé de “ joindre l’utile à l’agréable ” en se rendant en Corse début juillet pour y prendre part au Restonica Trail (69 km, 4000 D+). Peutêtre sa dernière compétition officielle avant le grand saut. Après cette parenthèse sur l’île de Beauté, jusqu’au mois d’octobre, elle passera l’essentiel de son temps à multiplier à nouveau les sorties longues, en montagne ou sur sa selle. L’idée étant de travailler sa résistance. Avouant osciller “ entre euphorie et crainte de se blesser ”, à quelques mois de sa première immersion totale en diagonale, la néo-vétéran peut s’appuyer sur le soutien de ses proches, de son club et de son expérimenté coach, qui a radicalement changé son approche des courses en lui donnant une “ confiance ” insoupçonnée, pour aller au bout du défi de taille qu’elle s’est fixé. Tout le bien qu’on peut lui souhaiter.