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TouT coNVERg E VERs lA dIAgoNAlE ”
AyA nt étA bli un nouve A u temps de référence sur le tour de l’île pédestre, le 23 juin dernier, Antoine Guillon A désorm A is le re GA rd tourné vers son treizième G rr consécutif. l’épreuve de son cœur, qu’il détermine toujours comme son objectif principA l de l’ A nnée.
“ t out conver G e vers ç A ”, A ssure-t-il. e ntretien en d i AG on A le.
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Antoine Guillon, vous venez d’achever votre tour de l’île pédestre (212 km, 1900 D+) avec un chrono (20h38) très proche de vos prévisions, vous devez être assez satisfait ?
Oui, je suis content de moi. D’autant qu’il y avait quand même une bonne dose d’inconnues, même si j’étais assez serein au départ. Je savais que j’allais me confronter à quelque chose de nouveau.
L’expression “ sortir de sa zone de confort ” est-elle adaptée pour ce genre de défi ?
Oui et non. Tout dépend comment on le prend. Si on parle de ce que je sais maîtriser habituellement, là on peut le dire oui. Mais en même temps, c’est un effort beaucoup plus relax qu’un ultra avec un départ à 11 km/h pendant soixante bornes. Rien à voir avec certains ultra-trails où on a des pics de vitesse à 14 km/h, avec des descentes rapides, le cœur qui s’emballe dans les montées... Là, c’était un effort très linéaire en comparaison, avec un cœur que je n’entendais même pas. Et puis, c’était très confortable au niveau du terrain, pas besoin de regarder ses pieds.
Vous avez battu un record vieux de 22 ans détenu par Jacky Murat, une autre légende vivante de la Diagonale. Cela donne-t-il encore plus de sens à votre performance ?
Oui, bien sûr, même si je n’ai jamais rencontré Jacky, je sais qu’il a marqué l’histoire du Grand Raid. Et comme moi aussi je commence à la marquer un petit peu (rires), ça nous fait un bon point commun. Il avait réussi à imprimer sa marque également sur la route, ça m’a poussé à m’interroger pour savoir si moi aussi j’en étais capable. Je voulais vérifier si j’étais capable de m’exprimer sur quelque chose d’autre. Pour moi, ça peut être un tremplin pour participer au Spartathlon en Grèce par exemple. C’est une course sur route mythique de 246 km entre Athènes et Sparte. Je ne suis pas sûr qu’un Français l’ait déjà remportée (un seul en fait, Roland Vuillemenot en 1996). Ce serait un super challenge. Ça m’a toujours fait peur car je ne m’en sentais pas capable. Mais maintenant, j’ai au moins cette marque sur le tour de l’île. J’ai fait 212 km, ça s’est bien passé et surtout, j’y ai pris du plaisir. quelques locaux qui m’accompagnaient. Et comme d’habitude j’ai entendu des phrases du genre “ tous les quinze jours, je vais faire la moitié du Grand Raid ”. Mais moi, jamais de la vie. Mes séances d’entraînement les plus longues, c’est six heures. Et encore pour moi, six heures c’est déjà un bloc. Mais douze heures le samedi et douze heures le dimanche, c’est la compétition avant l’heure et à mon avis c’est pour ça qu’ils sont fatigués
En observant votre palmarès sur le GRR, on peut aussi constater que vous terminez deux fois deuxième derrière un certain Kilian Jornet ?
Ah le saligaud (rires) ! Quelle idée d’être venu le faire ces deux années-là franchement...
Et notamment lors du Grand Raid le plus dur de la création en 2012...
Ah oui, c’était un sacré souvenir celui-là ! Des conditions très dures et la distance la plus longue (170 km). C’était interminable. Hormis celui de 2014, où j’étais fatigué après avoir participé au Tor des Géants, c’est mon plus long temps de course sur le Grand Raid (27h44).
Vous vous apprêtez à honorer votre treizième Grand Raid d’affilée. Sur les douze tentatives passées, vous avez signé onze Top 5, sept podiums, cinq secondes places et une victoire. On peut parler d’une régularité assez extraordinaire...
C’est une belle régularité, c’est vrai. Je m’en étonne moi-même de temps en temps. Je me dis que le corps humain est quand même une belle machine. Je pense que ça réside essentiellement dans le fait de ne pas me faire violence. Quand je me prépare, je ne fais jamais de vitesse. Moi, ma base de progression, c’est de faire de la puissance musculaire, ce qui se retranscrit naturellement ensuite en vitesse relative. Si je m’alignais sur un 40 km par exemple, je ne pourrais pas concurrencer les meilleurs. Mais sur de l’ultra, je pense que c’est la bonne formule. Du coup, les années passent et à 49 ans, je progresse encore. C’est top.
Vous avez vécu la dernière victoire réunionnaise en date sur la Diagonale, en 2008 avec le sacre de Pascal Parny. C’est une question récurrente mais qu’est ce qui explique selon vous que les traileurs péi ne se sont plus imposés depuis une décennie ?
Et en 2008, il y avait Mussard et Técher aussi devant moi, donc trois Réunionnais sur le podium, c’est vrai. À la base, il n’y a aucune raison pour qu’un coureur réunionnais soit moins fort qu’un coureur extérieur. Donc je pense que si ça ne fonctionne plus, ça vient de la préparation. Quand j’ai fait mon tour de l’île, j’ai eu l’occasion de discuter avec
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Vous êtes-vous déjà intéressé au plateau réuni pour le GRR 2019 ?
Oui, je suis ça. Déjà, on va assister au retour de Benoît (Girondel). C’est intéressant.
Sinon, pour moi, la surprise peut venir de l’Américain Dylan Bowman, même si je ne sais pas vraiment où il en est dans sa saison. Il peut vraiment faire quelque chose sur le Grand Raid à mon avis. Ce sera une approche différente en tout cas. Je le sens bien. Et puis, il y a aussi les habitués comme Maxime Cazajous. Diego Pazos qui fait son retour et qui a l’air en forme.
Jordi Gamito, qui avait gagné la Mascareignes l’an passé. Et du côté des Réunionnais, je suis curieux de voir ce que va faire David Hauss, parce qu’il est balèze. Je sais que Freddy (Thévenin) doit revenir aussi...
Tout ça est très intéressant. Pas mal de coureurs auront leur chance.
Vous avez remporté le Grand Raid en 2015. La perspective d’ajouter une deuxième étoile à votre tricot est-elle une source de motivation ?
Oui, bien sûr ! Ça me ferait très plaisir et j’y travaille. Je m’entraîne bien pour ça. La Diagonale, c’est toujours mon objectif principal et je construis ma saison en fonction. Déjà, ce qui me ferait plaisir, c’est de faire moins de 24 heures sur ce parcours. Je n’y suis jamais arrivé pour le moment. Et pourtant, je tourne autour. Les autres y arrivent bien, donc il serait temps que moi aussi j’y arrive, mince (rires). J’ai constaté que depuis plusieurs années, je pèche un peu après le deuxième ravito, à Notre-Dame-de-la-Paix. J’ai souvent un léger coup de mou à cet endroit-là. Donc je me dis qu’en prenant un départ plus prudent, je peux sûrement faire mieux. On verra.
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