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Déléguée générale du syndicat du sucre à La Réunion, Sylvie Le Maire revient sur l’impact du confinement. Pour elle, la filière canne permet à l’agriculture Réunionnaise d’être résiliente.
Ingénieure de formation, Sylvie Le Maire est déléguée générale du Syndicat du sucre à La Réunion depuis 2012, après avoir été directrice des affaires économiques à La Région. Elle revient sur l’impact du confinement et note que l’existence de la filière canne rend l’agriculture péi résiliente en garantissant une activité et un revenu pour les agriculteurs.
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• Quel a été l’impact économique de la crise Covid sur la filière canne sucre ? Sylvie Le Maire : Le confinement a eu un impact sur les exploitations cannières et sur l’industrie sucrière. Toutefois, les efforts déployés par tous, planteurs comme industriels, ont permis d’organiser un dispositif adapté et de démarrer la campagne sucrière dans les délais habituels. Sur le terrain, elle se poursuit actuellement dans de bonnes conditions. C’est pourquoi, alors que nous savons combien d’autres secteurs sont lourdement touchés, nous pouvons dire que l’impact économique sur la filière reste modéré. C’est dans ces moments que nous observons combien le modèle agricole réunionnais, basé sur le pivot canne-sucre, est un modèle résilient ! Au cours de l’histoire de notre île, il a traversé de multiples crises, mais que ce soit au moment des “ gilets jaunes ” ou au cours de cette crise COVID, notre agriculture est une valeur refuge. La filière Canne-sucre-rhum-énergie permet de préserver l’activité et les emplois même en temps de crise ! Elle fait travailler à La Réunion 18 300 personnes.
• Alors que se pose la question du bilan environnemental des activités humaines, quel est celui de la culture de la canne à sucre à La Réunion ?
Avec 55 % de la surface agricole utile et cultivée depuis plus de 200 ans sans jachè -
Économie circulaire
re, ni rotation de culture, la canne à sucre est une plante particulièrement adaptée aux multiples microclimats et au relief de La Réunion. Elle a, de surcroît, le mérite de préserver nos sols et nos paysages de l’érosion grâce à sa couverture végétale quasiment permanente et à ses racines profondes. Sous nos latitudes, la canne à sucre produit plus de biomasse que les autres cultures. Elle maintient donc un stock de carbone important nécessaire aux cultures. Elle capte par ailleurs une grande quantité de CO 2 atmosphérique. En un an, la canne à sucre capte l’équivalent des émissions de l’ensemble du parc automobile de La Réunion. L’industrie sucrière réunionnaise s’inscrit résolument dans un modèle d’économie circulaire. (voir encadré)
• Est-ce qu’une canne issue de l’agriculture biologique est viable à La Réunion ?
Produire “ bio ” dans notre environnement climatique tropical n’est pas chose aisée. Les planteurs de canne à sucre ont longtemps été opposés à une telle démarche.
Aujourd’hui, la situation a évolué et la chambre d’agriculture a clairement exprimé sa volonté que se développe à La Réunion une filière de production de sucre bio.
Dans ce nouveau contexte, Tereos Ocean Indien a proposé le projet de produire 3 000 à 5 000 tonnes par an de sucre bio réunionnais, dont il peut trouver des débouchés sur le marché du bio en Europe pour un tel volume. Ça reste cependant un important défi, car les coûts de production en agriculture biologique sont beaucoup plus élevés, à la fois aux champs et à l’usine, pour une productivité moindre.
C’est pourquoi Ercane doit lancer un essai au champ, grandeur nature, pour évaluer en situation réelle les difficultés de maîtrise de l’enherbement en environnement tropical en l’absence d’herbicides et pour acquérir des références sur les rendements et les coûts d’un itinéraire technique de production de canne à sucre en agriculture biologique. Ce protocole a été défini en collaboration avec la chambre d’agriculture et le Cirad avec pour objectif de mesurer la faisabilité d’un itinéraire technique bio, qui pourrait être mis en œuvre chez les planteurs de La Réunion.
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