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Saad AIOUCHE
« Pour réussir il faut croire au projet et croire aux efforts à faire. Il y’a énormément d’effort à faire de la part de l’AMICA et de la part de tous les intervenants dans le métier automobile ».
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IDM : Pouvez – vous vous présenter ? Saad AIOUCHE: président de la commission partenariat, JV et promotion à l’international, administrateur de l’écosystème pièce de rechange et trésorier général de l’AMICA.
ID M : Quelle est la feuille de route de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : De prime abord, il est important de souligner que l’AMICA travaille en partenariat avec le ministère du Commerce et de l’Industrie. Partant de là , nous avons fixé ensemble des objectifs à concrétiser. Et quand je parle des objectifs, je fais allusion aux résultats escomptés du déploiement de la stratégie des écosystèmes . Que ce soit au niveau de la création d’emploi, du chiffre d’affaires ou en ce qui concerne l’intégration locale. Ainsi, l’objectif de la feuille de route c’est d’augmenter cette intégration locale en profondeur avec un taux élevé. Aussi, nous travaillons en partenariat avec PSA et Renault pour cerner leurs besoins en détail afin que l’AMICA puisse aller chercher les investisseurs dans l’objectif de venir s’installer au Maroc selon la demande ou selon le besoin réel des constructeurs d’intégrer plus de pièces localement. Car au niveau du tissu automobile marocain il y a certains produits qui sont déjà arrivés à maturité et d’autres qui ne le sont pas encore. C’est pour ce faire que l’AMICA œuvre en partenariat avec le ministère pour combler le besoin de chaque constructeur.
ID M : Comment se porte le secteur de l’automobile au Maroc ? Saad AIOUCHE : Nous sommes en avance par rapport aux objectifs fixés pour 2020. Une avance d’à peu près an et demie. Nous sommes en train de travailler sur de nouveaux objectifs pour mieux développer la plateforme. Nous sommes donc en train de chercher des fournisseurs de rang deux pour renforcer l’écosystème et pour que la matière première soit produite et transformée localement. Donc tous les écosystèmes existants vont être revus de façon à augmenter l’intégration locale.
ID M : Quels est la place de la R&D dans la stratégie de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : Ce dossier est géré au niveau de l’AMICA par plusieurs commissions en totalité ou en partie. Je cite parmi elles celle du développement de l’investissement, ou encore le développement des compétences, la qualité et certification –homologation et enfin celle en charge de l’intégration locale. L’AMICA a également mis en place un écosystème en cours de création : « écosystème ingénierie » qui est fortement orienté R&D. L’administrateur, pilote de cet écosystème, va travailler en partenariat avec les entreprises et ceci en étroite collaboration avec nos partenaires. On peut citer dans ce sens par exemple la convention qui a été signée entre PSA, Renault, l’AMICA et le Ministère . Elle s’inscrit dans cette perspective à savoir développer la formation des qualiticiens. L’AMICA s’est engagé pour la préparation des qualiticiens pour le compte de Renault du fait de l’absence de profils adaptés.
ID M : Quelle sont les défis de l’AMICA ? Saad AIOUCHE: L’AMICA s’est engagée à créer 10 000 emplois au niveau de la région Agadir sur un délai de 3 ans (2019-2021). Il s’agit d’un grand engagement car créer 10 000 emplois impose le fait d’aller chercher les investisseurs et les orienter vers cette Zone pour qu’ils créent leurs propres entreprises et démarrent la production. Pour ceci, l’AMICA a déjà dressé la liste des profils pour d’abord assurer la formation avant que ces investisseurs arrivent. Une fois que les
investisseurs sont sur le marché, il leur faut un marché structuré. En somme il faut former, ramener les investisseurs et cela se fait en étroite collaboration avec le ministère de l’industrie et du commerce.
ID M : Quelles sont les commissions stratégiques de l’AMICA ? Saad AIOUCHE : Nous disposons de huit commissions à savoir le développement des compétences, le partenariat JV et promotion à l’international, le développement de l’investissement, la logistique, le financement, l’intégration locale, la qualité certification homologation, la sous-traitance. Pour ce qui est de la commission à ma charge, elle revêt une importance pour l’AMICA. C’est au sein de cette commission que les partenariats avec des différentes délégations étrangères sont ficelés. Nous avons signé dans ce sens des conventions avec différentes délégations. Nous demeurons toujours d’ailleurs à la recherche de partenariats, car c’est à travers ces derniers qu’on parle le même langage. Nous leur envoyons nos besoins et eux à leur niveau ils cherchent les fabricants qui peuvent répondre à nos besoins pour augmenter l’intégration locale et pour pouvoir créer de l’emploi. Par ailleurs, il faut dire que derrière la recherche des investisseurs se dissimule un grand chantier, à savoir l’organisation de salons que nous concrétisons en partenariat avec l’AMDIE et le Ministère dans la mesure où il faut montrer le bon côté du secteur ce qui stimulera les acteurs à venir investir au Maroc. Et il faut rappeler que lorsqu’on vient investir au Maroc, ce n’est pas spécialement que pour le Maroc. Il est aussi question de sourcing, en d’autres termes le fait de pouvoir exporter à l’étranger. De plus, le Maroc à signé 54 accords de libre échange dont les sociétés qui viennent investir au Maroc, que ce soit peuvent bénéficier automatiquement. De l’autre côté, il y a la promotion à l’international, c’est tout ce qui concerne l’export ou soit de faire connaître l’AMICA à l’étranger ou de participer à des salons, ou encore la création de consortium des sociétés Marocaines qui font de l’exportation. Ce consortium chargera une personne pour faire les pays étrangers et pour présenter les entreprises. Nous aurons alors un seul interlocuteur puis on pourra faire du groupage : par exemple, quand il s’agit d’un client potentiel mais qui n’a pas une grande capacité d’importation, on peut faire un groupage entre les différents producteurs et cela contribue dans la stratégie de promotion à l’internationale.
L’AMICA s’est engagée à créer 10 000 emplois au niveau de la région Agadir sur un délai de 3 ans (2019- 2021). Il s’agit d’un grand engagement car créer 10 000 emplois impose le fait d’aller chercher les investisseurs et les orienter vers cette Zone pour qu’ils créent leurs propres entreprises et démarrent la production.
La promotion à l’internationale consiste aussi à travailler en partenariat avec le ministère qui organise beaucoup de salons à l’étranger. Il y a aussi un projet de partenariat que nous souhaitons proposer au ministère et aux universités étrangères. Actuellement sur le marché marocain, il y’a des ingénieurs de très bonne qualité mais comme la demande des constructeurs est très pointue sur un produit précis ou sur une formation précise, il faut revoir les modules pour une meilleure adéquation avec les besoins du secteur. Par conséquent, une fois que l’AMICA aura revu les modules en question, il sera proposé au Ministère pour nouer un partenariat dans ce sens. L’objectif de ce partenariat entre les universités marocaines et les universités étrangères notamment asiatiques, ou européennes, serait de proposer des formations selon un besoin du constructeur et de l’équipementier. Actuellement, nous n’arrivons pas à trouver des qualiticiens dédier à l’automobile .Et cela peut être un module de ce master. Ce sera donc un double master .Par exemple si la personne décide de faire son double master en Corée, pendant une année au Maroc il doit apprendre le Coréen, et partir faire sa deuxième année là-bas, ce qui fait que la formation se soldera par une double diplomation. C’est un projet que nous sommes en train d’étudier pour qu’il prenne forme. Il faut dire que c’est aussi une façon de préparer le terrain avant la venue des investisseurs. Ces ingénieurs seront formés dans leurs pays et parleront aussi leurs langues (anglais,chinois,coréen, japonais…). L’enjeu est que ces ingénieurs parlent le même langage que le futur constructeur ou le futur équipementier. Et c’est un vrai challenge car il doit être validé par tous les intervenants à savoir le ministère, les universités ….
ID M : Et quel est votre message aux acteurs ? Saad AIOUCHE : D’abord il faut savoir une chose, pour réussir il faut croire au projet et croire aux efforts à faire. Et il y’a énormément d’efforts à faire de la part de l’AMICA mais aussi de la part de tous les intervenants dans le métier automobile. Il y’a donc des efforts à faire en premier pour garder le leadership et pour faire encore mieux en termes de différents métiers et produits qu’on peut mettre en place sur le marché et c’est cela notre objectif. Et deuxièmement, le message que je diffuse à chaque occasion c’est qu’au niveau du Maroc nous avons un marché où il y a du sourcing mais aussi les avantages découlant des accords de libre échange signé par le Maroc. J’invite alors tous les investisseurs à se tourner vers le Maroc et à s’y intéresser de près. In fine, je voulais rappeler l’importance de la formation qui occupe une place importante dans la stratégie de l’AMICA. Pour moi, c’est la clé de la réussite. C’est pour cette raison que l’AMICA dispose de 4 centres de formation qui dispensent une formation technique et selon un besoin spécifique.