Rue des beaux arts 50

Page 1

RUE DES BEAUX ARTS Numéro 50 : Janvier/Février/Mars 2015

Le jeune Oscar Wilde à Ashford Castle (Irlande), en 1878. Bulletin trimestriel de la Société Oscar Wilde


RÉDACTRICE : Danielle Guérin

Groupe fondateur : Lou Ferreira, Danielle Guérin-Rose, David Charles Rose, Emmanuel Vernadak

peut trouver les numéros 1-41 de ce bulletin à l’adresse http://www.oscholars.com/RBA/Rue_des_Beaux_ar et les numéros 42 à 49 ici.

1. Editorial Courtisanes et Panthères

ns son roman “Splendeurs et Misères des Courtisanes”, second tome des “Illusions perdues”, qu

suicide de Lucien de Rubempré, dont la mort constitue, selon les dires d’Oscar Wilde, une d

tragédies de sa vie ». La maitresse de Lucien, Esther Gobseck, était prostituée dans une m

avant de le rencontrer. On sait combien Oscar Wilde admirait Balzac, et plus particulièreme

Perdues » et sa suite. Y a-t-il puisé le mot « courtisane » (« Harlot » en anglais) ? Rien n’est m

est-il qu’on le retrouve dans le titre de deux de ses œuvres : une pièce inachevée qu’il égara

ris : « La Sainte Courtisane », et un poème assez fameux : « La maison de la courtisane (« The

Wilde ne sont pas les seuls à évoquer les milieux de la prostitution. George-Bernard Shaw s’y e

rs. Warren’s profession», mais aussi Thomas Hardy (The ruined maid), Anatole France, avec Th

na, et bien d’autres encore.


sans doute pas innocent que Wilde ait choisi le mot « harlot/courtisane » ; plutôt que

ute/prostituée », peut-être pour une simple question d’euphonie et de connotation sémantique,

e le premier est plus poétique que le second et qu’il éveille des images différentes. On renco

es dans le monde sombre et secret de Dorian Gray. Les filles perdues, qui vivent dans le ruisseau

c l’alcool, la drogue, la violence, le vice et le crime, et finissent mal en général. Le ventre déchiré

comme Jack the Ripper, ou égorgées par leur amant comme le fut Marie Aguétant, avec qui Wi

venture à Paris.

guétant se tenait à la lisière des deux mondes, celui de la rue et des bas-fonds, et celui du music

en apparence plus chatoyant et plus libre des demi-mondaines. L’image glamour de ces lio

nt plus tentante pour les écrivains du siècle qui les croisent au théâtre ou dans les salons. On e

beaux spécimens chez Proust. Elles fourniront Marguerite Gautier à Alexandre Dumas fils et V

e Verdi (deux héroïnes en une seule personne).

vraie vie, ces grandes horizontales, comme on les appelle à Paris, ont pour nom Cléo de Mérode, L

Pougy, la belle Otéro, ou même Sarah Bernhardt qui commença par une carrière de cocotte. Elle

mes et vivent dans un luxe tapageur, amantes de Princes et de Grands Ducs, avant de finir parfo

es, à jamais marquées par une réputation scandaleuse.

elle catégorie se classent les « courtisanes » décrites par Wilde ?

inachevée porte en sous-titre : « La femme couverte de bijoux », ce qui indique que Myrrh

est une femme de petite vertu richement entretenue. Elle est une somptueuse prostituée d’Al

d’une tentatrice, d’une femme fatale. Comme Salomé, elle s’est mise en tête de séduire un Saint

et bel ermite nommé Honorius, qui vit dans le désert, sans jamais poser un regard sur aucune

quelque sorte un frère, en foi et en pureté, de Iokanaan, cet ardent prophète, qui lui aussi vivait a

t dans la plus parfaite chasteté. Mais si la fille d’Hérodiade ne parvient pas à corrompre Jean-Ba

eauté de Myrrhina aura raison de la foi d’Honorius en lui révélant le désir d’une vie de plaisir à

par succomber. L’intrigue pourrait se borner à la chute dans les abîmes du péché, mais ce se

e le goût de Wilde pour le paradoxe qu’il s’amuse à manier avec délectation. Par un su


ment de situation, il déverse la grâce sur sa pècheresse, qui, touchée par l’amour de Dieu, renonc

uche et prend la place de l’ermite déchu dans la solitude du désert.

» et « Courtisane » sont deux concepts qui ne font d’ordinaire pas bon ménage. Et pourtant ces de

évoquent immédiatement la plus célèbre de toutes les pècheresses repenties, Marie-Madelein

de Jésus, à laquelle Wilde fait référence dans « De Profundis ». Marie-Madeleine, sainte patr

s égarées sur le chemin du vice, et qui, peut-être, leur promet miséricorde.

te Courtisane » présente de troublantes similitudes avec le roman d’Anatole France, « Thaïs », m

gue renversée. Ici, il ne s’agit plus d’une pècheresse qui veut corrompre un Saint Homme, m

rtueux (en dépit d’une jeunesse désordonnée à laquelle il a renoncé pour l’ascétisme et la prière),

ne courtisane de la damnation, mais qui y perd son âme. Dans les deux cas, la vertu succombe a

mme le jeune pêcheur renonce à son âme pour l’amour d’une sirène dans le conte de Wild

an and his soul ».

s, ici, est-il question d’amour, intimement lié au désir. Dans le poème « The Harlot’s house », q

robablement à Paris au printemps 1883 et qui parut dans la Dramatic Review en avril 1885, il n

que de péché. L’amour reste à l’extérieur, il n’entre pas dans la maison du vice. Les deux

t du dehors ce qui se passe à l’intérieur. Il y a de la musique et des danses, mais le tableau n’est

on qui résonne entre les murs de la maison de passe, Treues Liebes Herz - « Le cœur tendre et fid

Strauss, est comme un pied-de-nez adressé à l’amour vrai, que les danseurs profanent. Ce n’e

e de l’amour. Ceux qui s’y livrent sont des figures grotesques, de hideuses marionnettes sans

icules mécaniques qui se livrent seulement au plaisir des corps. À peine sont-ils vivants : ce

des fantômes qui tentent en vain d’imiter les sentiments véritables : « Ce sont des morts qui dan

s, c’est de la poussière qui tourbillonne avec de la poussière ». Wilde leur dénie toute hum

r est fasciné, certes, par ce qu’il voit. Peut-être même est-il tenté de rejoindre cette fête funèbre

cre et le vice, puisqu’il s’est arrêté pour regarder, en cette nuit baignée de clair de lune, au lieu d

min. Il y a du voyeur en lui, en proie à un double sentiment d’attirance et de répulsion, de jouissa

té. Car il est dégoûté aussi par la fausseté des rires, par la proximité des corps dépravés qui se


odie indécente de l’amour. Dans la maison close, règnent la luxure et la mort, thèmes récurre

hez qui le sexe est toujours une danse de mort.

ci que l’aimée se laisse séduire par la musique enjôleuse du violon, qu’elle cède aux traitres ch

qu’elle échappe aux bras de son amant : « L’Amour pénétra dans la maison du Plaisir ». L’in

ne subsiste plus que dans la lumière de l’aube « aux pieds chaussés d’argent » qui fuit, « com

e apeurée » devant la défaite de l’amour.

itution constituait un problème majeur dans l’Angleterre victorienne qui la qualifiait de « Gre

Wilde semble ici partager cette opinion en adoptant une attitude résolument réprobatrice. Mais f entièrement le point de vue du narrateur?

e s’est jamais posé en défenseur de la rigide morale victorienne dont il était au contraire très so

deur. Cette condamnation sans appel semble d’autant plus étrange qu’il avait eu dans sa jeuness

tituées féminines (qui lui auraient peut-être transmis la syphilis quand il était à Oxford) et

ensuite aux services de jeunes prostitués masculins. L’appartement parfumé d’Alfred Taylor,

deaux tirés, était-il moins suspect que « La maison de la courtisane » où dansaient des squelettes

toujours eu tendance à se placer au-dessus du lot. À ses yeux, ses propres relations illicites ne p

ir de sordide, puisque frayer avec des jeunes gens louches et dangereux, c’était « festoyer

s ». À l’entendre, il les fréquentait « en tant qu’artiste », et leur statut d’outlaw les

usement inspirateurs et stimulants ». « Leur venin faisait partie de leur perfection », comme

r à son procès. Les mauvais éléments de la vie, les garçons dépravés à qui il offre des porte-c

mène dans les meilleurs restaurants de Londres, ces petits maîtres-chanteurs qui veulent lui so sont le matériau brut qui sert à l’élaboration de son art. Ils sont la glaise dont il façonnera

Et tant mieux s’ils lui donnent du plaisir par-dessus le marché. Qui pourrait y trouver à redire ?

s de tout. Wilde, en tant qu’artiste, est au-dessus de tout.

té victorienne allait cruellement se charger de lui apprendre combien il avait tort, et qu’elle n’

nt impitoyable pour ceux qui vendaient leur corps, mais aussi parfois, s’ils se montrai

ants, pour ceux qui les achetaient en croyant faire œuvre civilisatrice.


Danielle Guér

2. PUBLICATIONS

quien et Xavier Giudicelli – The Importance of

rnest. Presses de l’Université Paris-Sorbonne –

014. ISBN 978-2-84050-959-2

able des matières à la fin de la rubrique)

INCLUDEPICTURE "http://pups.pa

sorbonne.fr/sites/default/files/public/ima

duct/1097.jpg" \* MERGEFORMATIN

INCLUDEPICTURE "http://pups.pa

sorbonne.fr/sites/default/files/public/ima

duct/1097.jpg" \* MERGEFORMATIN

INCLUDEPICTURE "http://pups.pa

sorbonne.fr/sites/default/files/public/ima

duct/1097.jpg" \* MERGEFORMATIN


Oscar Wilde – Le fantôme de Canterville e contes Traduction : Jules Castier

Illustration de couverture : Véronique Deiss Livre de poche jeunesse – Octobre 2014 ISBN 978-2010023743

egroisse : The Paradox of identity – Oscar Wilde’s

ortance of being Earnest.

ctobre 2014 ISBN 978-2130632955

INCLUDEPICTURE

Pas Maintenant – 35 lettres inédites d’Arth

www.lefigaro.fr/medias/2014/11/20/PHO380368

Cravan à Sophie Tredwell

6f0e-11e4-b63d-ba4df661150d-300x420.jpg" \*

Editions Cent pages – Novembre 2014

MERGEFORMATINET INCLUDEPICTURE

www.lefigaro.fr/medias/2014/11/20/PHO380368

6f0e-11e4-b63d-ba4df661150d-300x420.jpg" \*


MERGEFORMATINET INCLUDEPICTURE

www.lefigaro.fr/medias/2014/11/20/PHO380368

6f0e-11e4-b63d-ba4df661150d-300x420.jpg" \*

RGEFORMATINET

Ramos Gay : Curious about France : Visions

es Victoriennes Peter Lang Gmbh – Novembre

N 978-3034314916


rre Prévost – André Gide – Saint- John Perse –

contre insolite 1902 – 1914 Orizons – Juin 2014

2336298559

rs…

M. Friedman – Wilde in America – Oscar Wilde and

ntion of Modern Celebrity. W. W. Norton &

y, Février 2015 ISBN 978-0393063172

Sophie Bach - Rastaquarium Marcel Prous

Style Moderne. Brepols, novembre 2014 ISB 2503552538


hiteley – Oscar Wilde and The Simulacrum : The

masks. Maney Publishing – Mars 2015 ISBN 978-

06

John Wyse Jackson – Best-Loved Oscar Wi

Illustrations : Emma Byrne The O’Brien Pre Mars 2015 ISBN 978-1847177292

INCLUDEPICTURE

"http://www.legendabooks.com/images/c

C9781909662506.jpg" \* MERGEFORMA INCLUDEPICTURE

"http://www.legendabooks.com/images/c

C9781909662506.jpg" \* MERGEFORMA INCLUDEPICTURE

"http://www.legendabooks.com/images/c

C9781909662506.jpg" \* MERGEFORMA


The Importance of Being Earnest, par Pascal Aquien et Xavier Giudicelli Table des matières

Ramos Gay: Oscar Wilde et le vaudeville français

an: L’importance d’être absolument moderne: théâtre et modernisme chez Oscar Wilde

Saudo-Welby: Poses, postures et positions féministes dans The Importance of being Earnest

quien: Du gay savoir au genre idéal?

adié: ‘An Age of Surfaces’: le langage de la comédie dans The Importance of being Earnest.

e Canon-Roger: Mœurs et caractères, figures et paradoxes. Approche sémantique de The Importa

rnest.

Dubost: The Importance of being Earnest : liminalités conjugal.

gae-Devoldère & Angelo Rinaldi: The Importance of being Earnest, ou le triomphe de l’indiscréti

iudicelli: Variations sur The Importance of being Earnest: Généalogie du camp (Firbank, Coward

l).

elle Guedj: Histoires des Sacs: The Importance of being Earnest de Wilde, The Caretaker de Pinte

de McGuinness.

d Prost: The Importance of being Earnest d’Anthony Asquith, ou le mise en image d’un texte.

eret, Xavier Giudicelli : « Avec Tinder et Grindr, ils seraient bunbuyristes à plein temps ! ». The K

nce of being Earnest (1999)


3. OSCAR WILDE ET LA BANDE DESSINEE OSCAR WILDE : LA RESURRECTION Par Dan Pearce

on — Deuxième episode — Troisième épisode — Quatrième épisode — Cinquième épisode — Sixième épisode — Septième épi

pisode — Neuvième épisode — Dixième épisode — Onzième épisode — Douzième épisode – Treizième épisode — Quatorzième

nzième épisode – Seizième épisode – Dix-septième épisode – Dix-huitième épisode – Dix-neuvième épisode -- Vingtième épisode

e et unième épisode – Vingt-deuxième épisode – Vingt-troisième épisode – Vingt-quatrième épisode – Vingt-cinquième épisode

pisode - Vingt-septième épisode – Vingt-huitième épisode – Vingt-neuvième épisode – Trentième épisode – Trente et unième ép Trente-deuxième épisode.

Trente-quatrième épisode

À suiv 4. Expositions


Oscar Wilde à Moscou Oscar Wilde. Aubrey Beardsley. A Russian Perspective

ptembre au 16 novembre 2014, le Musée Pouchkine à Moscou a proposé une exposition consa

ilde et Aubrey Beardsley, et à l’influence qu’ils ont exercée sur certains artistes russes.

150 pièces y sont montrées, incluant des dessins d’Aubrey Beardsley, y compris ses illustratio

d’Oscar Wilde, ainsi que des œuvres de Wilde, des photographies et du matériel d’archives.

rations vénéneuses et raffinées de Beardsley ont inspiré plusieurs créateurs Russes, comme le fi

egardé comme le leader du mouvement esthétique anglais. De nombreux artistes, en particulie Age of Russian Arts, s’inspirèrent de l’image du dandy et du concept de « L’Art pour l’Art ».


sme de Wilde et Beardsley exerça une influence majeure sur le style et les concepts du mouveme

a, à Saint Petersbourg, dans les années 1890. C’est cependant en 1900 que les deux artistes atteig

et de leur popularité à Moscou, lors de la publication par Scorpion and Grif des œuvres d’Oscar W

œuvres de poètes russes décadents. Les arabesques sophistiquées de Beardsley influencèren

omme Konstantin Somov, Leon Bakst, Nikolay Feofilaktov, Miss (Anna Remizova-Vasileva), and Dmitriy Mitrokhin.


23 septembre au 16 Novembre 2014 Pushkin Museum – Moscou

Oscar Wilde’s Salomé: Illustrating Death and Desire


breux illustrateurs ont été inspirés par la pièce d’Oscar Wilde. L’exposition se propose de m

s litographies originales d’Aubrey Beardsley, mais aussi les gravures de Barry Moser, dernier en

ustré l’œuvre de Wilde (2011). En outre, on pourra voir une nouvelle traduction de Salomé par J

e.

Illustrations de Salomé par Barry Moser


7 février au 10 mai 2015 Delaware Art Museum – Etats Unis

Everything is Going On Brilliantly: Oscar Wilde in Philadelphia INCLUDEPICTURE

osenbach.org/sites/default/files/imagecache/feature_topright_16col_12row_1pxborder/exhibitions/images/fea


feature.jpg" \* MERGEFORMATINET

position met l’accent sur la vie et l’oeuvre d’Oscar Wilde, et sur ses connections avec Philadelphi

ù il donna une série de conférences en 1882.

riaux de plusieurs collections publiques et privées y sont réunies pour la première fois, en part

appartenant à la collection Mark Samuel Lasner de la bibliothèque de l’Université de Delaware.

e l’exposition s’inspire d’une lettre que Wilde écrivit de Philadelphie lors de son séjour, en 1882,

ie des oeuvres exposées.

que l’Opéra de Philadelphie programme en février 2015 l’opéra de Theodore Morrisson, “Oscar”,

ec l’exposition, un véritable évènement wildien dans la ville.


23 janvier au 16 avril 2015 Rosenbach Museum and Library – Philadelphie


Oscar Wilde and Reading Gaol

artement de littérature anglaise en collaboration avec le Bershire Record Office, pré

osition spéciale pour marquer la fermeture définitive de la prison de Reading.

sente des documents d’archives de la prison, centrés plus spécifiquement sur l’époq

a été emprisonné. On pourra en particulier y voir des photos de certains prisonnie

rent la captivité d’Oscar Wilde, comme celle d’un dénommé Henry Bushnell, ouvrie et voleur, par exemple.

CLUDEPICTURE "http://i1.getreading.co.uk/incoming/article7941453.ece/alternates/s615/JS48569478.jpg" \*


MERGEFORMATINET

position jette une nouvelle lumière sur ce que fut la vie de prison à l’époque où Wilde y était en

ut notamment l’enregistement de l’exécution du cavalier de la garde Charles Thomas Woold

né à mort pour l’assassinat de sa femme, et qui inspira à Wilde son poème “La Ballade de la Ge

”.

he Execution of Trooper Charles Thomas Wooldridge

n 30 March 1896, the subject of Wilde’s Ballad of Reading Gaol was admitted to the prison.

he day before, Wooldridge had travelled from his Army barracks in London to see his wife, Ellen, in

lewer. They had been married for 15 difficult months, and had been forced to live apart for most of those.

len had recently written to Wooldridge and asked him not to visit her again. The letter incensed him.

s he crossed the threshold of their terraced home, he cut her throat. Wooldridge gave himself up


mmediately to the police. He explained that he and Ellen had quarrelled, that he suspected her of having

n affair, and that his anger had driven him to murder.

here was some expectation locally that, despite his guilt, Wooldridge might be spared the gallows. But

ercy was not forthcoming, and he was condemned to death at the Assizes on 18 June 1896.

ome 19 days later he was hanged at the Gaol in the hut that served as the photographic studio. This

gister entry records the mechanics of his death, as well as providing feedback on the conduct of his

ecutioner. INCLUDEPICTURE

http://i2.getreading.co.uk/incoming/article7941452.ece/alternates/s1227b/JS48569474.jpg" \*


MERGEFORMATINET Rapport de prison relatant l’exécution de Thomas Wooldridge

également dans l’exposition différents documents concernant Wilde directement, en particu

établi après une enquête portant sur l’état mental et physique de Wilde en juillet 1896. Le ra

que sa situation n’est pas pire que celle de ses camarades de détention, même s’il reconnait que «

n doit évidemment être plus stressante et plus dure pour un homme de son éducation et av

nts, qu’elle ne l’est pour un prisonnier ordinaire ». Il reconnait aussi que Wilde souffre de l’o

e qui date de son incarcération à Wandsworth. Les membres du comité chargés de l’enquête é

rement des membres de la gentry. Leur président, le capitaine Alexander Cobham, vivait à Sh


George Palmer était un membre de la biscuiterie familiale.

Lettre rapportant la visite médicale de Wilde après qu’il crût devenir fou.

sion de l’exposition, un faux badge d’identité a été produit à l’effigie du plus célèbre prisonn


Jusqu’au 6 février 2015 Berkshire Record Office, 9 Coley Avenue, Reading,

Le mythe des courtisanes à Paris

oiselles d’opéra de la fin du XVIIIe siècle aux grandes courtisanes de la Belle Époque : un mon

(souvent tragique) est ici présenté à travers portraits, photos, caricatures, bijoux et robes du soir

dide décor Art Nouveau.

Du 7 novembre 2014 au 29 mars 2015

Musée Maxim’s – 3, rue Royale, 75008 Paris

5. OPÉRA Oscar De Theodore Morrison

NCLUDEPICTURE "https://www.operaphila.org/sites/default/files/production/visual/new w


banner_Oscar_0.jpg" \* MERGEFORMATINET

e de Theodore Morrison de John Fox et Theodore Morrison ution : Daniels Oscar Wilde tober Ada Leverson m Burden Frank Harris Croft Walt Whitman uplau Lord Alfred Douglas

13 et 15 février 2015 de Philadelphie

Une tragédie Florentine D’Alexander Zemlinsky Livret d’après la pièce d’Oscar Wilde « A Florentine Tragedy »


traduite par Max Meyerfeld n 1917, La Tragédie florentine de Zemlisky est un des opéras les plus remarquables de la

re moitié du XXe siècle. Basé sur un drame poétique d’Oscar Wilde – le sujet avait tenté un

t Puccini et Busoni –, l’opéra concentre en un acte le plus singulier des triangles amoureux. on musicale : Pinchas Steinberg scène et lumières : Daniel Benoin : Rudy Sabounghi mes : Nathalie Bérard-Benoin Bardi, prince de Florence : Zoran Todorovich , un négociant : Samuel Youn sa femme : Barbara Haveman

re Philharmonique de Monte-Carlo 0 H - Di 22 - 15 H - Me 25 et Sa 28 Février 2015 - 20 H de Monte-Carlo

6. THÉÂTRE

De Profundis

LUDEPICTURE "http://me1.billetreduc.fr/f700-600-0/vz-efc8330c-39c1-407f-90af-5277164d7e4a.jpeg" \* MERGEFORMAT


Mise en scène de Marjolaine Hubert Avec Christophe Truchi 3, 10, 24 et 31 janvier 2015 Théâtre Pixel - Paris 26, 27, 28 février – 1er mars 2015 Carré Rondelet Théâtre – Montpellier

Le Bouc émissaire ou les tragédies d’Oscar Wilde


de ses derniers jours, espérant que Bosie va le rejoindre, Wilde l'interpelle, l'associe à ce que sa vi

gieux, des sommets à l'horreur.

an Le Couëdic

ovembre 2014 au 4 janvier 2015 – les dimanches à 20H30

de l’Ile Saint-Louis – Paul Rey

Le Portrait de Dorian Gray Mise en scène Thomas Le Douarec INCLUDEPICTURE "http://www.regarts.org/Photos/dorian-gray2.jpg" \* MERGEFORMATINET


19 février 2015 Théâtre du Château - Eu Adaptation et mise en scène : Thomas le Douarec Dorian Gray : distribution en cours Basil Hallward, le peintre : Fabrice Scott ou Gilles Nicoleau Harry, Lord Henry Wotton : Thomas le Douarec Sybil Vane, la prostituée, la Duchesse : Caroline Devismes James Vane, frère de Sybil et musicien : Mehdi Bourayou

et Costumes : Frédéric Pineau ; Chorégraphe et Assistante à la mise en scène Sophie Tellier et Ass la mise en scène Sophie Tellier

Oscar Wilde and the black Douglas


e en anglais, surtitré en français.

scène : Patricia Kessler

eslie Clack

er 2015 – 15H

èque George Sand – Ville Luce

vrier 2015

théâtre de Charenton

Le Fantôme de Canterville


Lectures

ait de Dorian Gray

14 mars à 17H00

èque René Cassin – Livry-Gargan

Salomé


on et mise en scène : Hazem el Awaldy

re au 28 décembre 2014 au samedi à 20H30 – 16H30 le dimanche

Nout – Ile Saint Denis


Pour mémoire … Les spectacles que nous avons manqués…

Le Fantôme de Canterville Texte de Blaise Charlet, d’après Oscar Wilde et 30 0ctobre

Louis Richard – Lille Et

obre 2014 en Roussillon

cembre 2014

Molière à Luxeuil les Bains

nie Une poignée d’images

scène : Jean-Paul Lang

s et textes :


Bougaï et Antonin Lang

ns : Natalia Bougaï, Antonin et Jean-Paul Lang

La very music boxe

e de musique et texte autour d’Arthur Cravan.

emBle baBel et water-water

olas Carrel / textes et voix, Jérémie Canabate / boxe, Antonio Albanese / guitare, Laurent

y / saxophone, Anne Gillot / clarinette basse et flûtes à bec, Luc Müller / batterie, Noëlle

d / contrebasse. boxeur, né en 1887 à Lausanne, Arthur Cravan, neveu d’Oscar Wilde, fait de sa vie une

d’art et sera considéré par André Breton comme le précurseur du dadaïsme et du

me.

un ring par un boxeur, des musiciens et un acteur, La Very Music Boxe restitue cette force

rême et absolument non réductible que fut Arthur Cravan, « le poète aux cheveux les plus

u monde »

ction : l’ensemBle baBel, water-water, Théâtre La Grange de Dorigny-UNIL


22 novembre 2014

La Grange de Dorigny – Lausanne

NCLUDEPICTURE "http://culture.epfl.ch/files/content/sites/cultures/files/photos/cravan_jpg_PTE.jpg" \*

MERGEFORMATINET

Et ailleurs… : Il Fantasma Di Canterville


secondo la Signora Umney (Selon Mme Umney) de Ugo Chiti (librement inspiré d’Oscar Wilde)

NCLUDEPICTURE "http://www.teatrionline.com/wp-content/uploads/foto3071-300x422.jpg" \* MERGEFORMATINET

scène de Lucia Poli

cia Poli, Simone Paucci et Lorenzo Venturini


janvier 2015

ella Cometa – Rome

mars 2015

i Rifredi - Florence

*** Il rittrato di Dorian Gray

scène : Annig Raimondi

aria Eugenia D’Aquino, Riccardo Magherini, Annig Raimondi originale : Maurizio Pisati

s : Nir Lagziel

er au 15 févier 2015


Oscar, Milan.

ussi…

anza Di Chiamarsi Ernesto (mise en scène de Geppy Glaijes), en tournée du 8 janvier eu 15

015.

ats-Unis…

autour d’Oscar…


f No Importance – 21 janvier au 7 février 2015.

decency – 22 janvier au 5 février 2015.

ortance of being Earnest – 29 janvier au 8 février 2015.

e – Syracuse, New York

7. Illustrer «The Picture of Dorian Gray »: les paradoxes de la représentation Par Xavier Giudicelli

ettre enthousiaste qu’il adresse à Oscar Wilde après avoir terminé la lecture de The Picture of D


phane Mallarmé met au jour ce qui est au cœur même de cette œuvre, c’est-à-dire le rapport

peint et portrait écrit, entre texte et image :

was the portrait that had done everything. » Ce portrait en pied, inquiétant, d’un Dorian Gra

tera, mais écrit, étant devenu livre lui-même.

tre du 10 novembre 1891, Mallarmé 328)

artiste, illustrer The Picture of Dorian Gray est sans doute une entreprise séduisante, mais égaleme

: c’est une œuvre qui, par certains aspects, appelle l’illustration, mais qui, dans le même temps, se

ment à une tentative de représentation. Le roman met en scène une crise de la mimèsis : dans l’œu

cesse de ressembler à son modèle. De plus, le portrait qui figure au centre même du récit s’inscri

ous le mode de l’absence. L’un des enjeux de l’illustration de ce texte est donc la représentation

maginaire, succinctement décrit et, qui, comme je le montrerai, touche aux limites de la représen

ns, l’illustrateur se trouve placé dans la même position que le lecteur du roman, invité à comble

entrale du récit. En d’autres termes, illustrer The Picture of Dorian Gray offre une mise en abyme

lecture de ce roman.

t, l’illustration se trouve dotée du pouvoir herméneutique que son sens originel de « mise en lu

re : elle éclaire le texte sous un jour différent, qui varie en fonction de la perspective adoptée

entant de relever les défis lancés par The Picture of Dorian Gray. L’écart existant entre le text

u’il a suscitées crée un jeu, au sens physique d’écart entre les rouages d’un mécanisme, et met e

gue entre les deux systèmes sémiotiques. Étudier l’illustration conduit à explorer les rapports

ntre le texte et l’image et à interroger ce que produit cette rencontre de deux subjectivités et d

de signes au sein d’une édition illustrée. L’illustration ne peut jamais « attaquer de front » le tex

gard de biais, adopte une perspective oblique sur l’œuvre ; elle passe par des détours qu’il est in

r, afin de mettre en évidence la relation dialectique qui se noue entre texte et image, et les écl

s qu’ils suggèrent.

illeuse que paraisse l’entreprise, The Picture of Dorian Gray a pourtant fait l’objet d’un nombr

nt de versions illustrées (aucune n’ayant été publiée du vivant de Wilde). J’ai recensé, pour la G


, les États-Unis et la France, dix-huit éditions illustrées du roman : celles d’Eugène Dété et Paul

. Carrington, 1908-1910), de S. A. Moss (New York, Lamb, 1909), de Fernand Siméon (Paris, M

André Hofer (Paris, Stock, 1925), de Henry Keen (Londres, The Bodley Head, 1925), de Jean

ur (Paris, « Le livre », Emile Chamontin, 1928), de Majeska (New York, Horace Liveright, 1930), d

(Londres, Collins, 1930), de Lui Trugo (New York, Illustrated Editions Company, 1931), de R

(Paris, Stock, 1946), de Leo Manso (New York, The World Publishing Company, 1946), de M

Londres, Castle Press, 1948), de MacAvoy (Paris, Stock, 1957), de Lucille Corcos (New York, H

58), de Graham Byfield (Paris, Cercle du Bibliophile, 1968), de David Cuzik (Harlow, Essex, P

1994), de Tony Ross (Paris, Gallimard Jeunesse, 2000) et de Zaïtchik (Clermont-Ferrand, Paléo

raits de Dorian Gray illustrés constituent une collection hétérogène d’objets de nature dif

à des publics variés. On trouve, par exemple, des ouvrages de luxe destinés à des bibliophiles (l’

par Jean-Émile Laboureur a ainsi été tirée à 280 exemplaires) mais également des livres pour la je plus récentes éditions illustrées par Tony Ross et Zaïtchik). Je m’appuierai sur des images tirées

illustrées de The Picture of Dorian Gray afin de mettre au jour les modalités et les enjeux de la m de ce roman : deux éditions britanniques (Henry Keen, 1925 et Michael Ayrton, 1948) et une récente (Tony Ross, 2000).

The Picture of Dorian Gray revient à tendre à ce roman un miroir où se reflètent et se redoub

et paradoxes, inhérents à la notion de représentation, que l’œuvre écrite met en lumière. Ce s

s de la présence absente, de la représentation comme théâtralisation et de l’irreprésentable que l’

ispice réalisé par Henry Keen permettra d’aborder. En outre, la transposition du texte à l’ima

ion réalise passe par un ensemble de filtres et de prismes : elle s’effectue souvent par le recour

s exogènes au roman. Deux images de Michael Ayrton serviront à étudier les jeux inter-pictur

les illustrateurs s’appuient afin de faire un portrait de Dorian Gray : les représentations renv

représentations, et ce à l’infini. Le roman accomplit enfin ce paradoxe pictural d’inscrire le temp

du visuel, ce qui explique en partie l’absence d’ekphrasis d’un tableau en constante transfor

de l’illustration invite à s’interroger sur les détours qu’empruntent les artistes afin de figurer le

adre de l’image, par définition statique. De plus, à l’instar du portrait-palimpseste de Dorian G


dans le récit, s’inscrivent les marques du temps, les versions illustrées de cette œuvre four

vement une image de la réception du roman de Wilde. L’analyse des illustrations de Ton

a de rendre compte des métamorphoses d’un texte qui a sans doute pour propriété de renvo

n reflet de lui-même. L’invisible et le visible (Henry Keen, 1925)

pe même de l’illustration est de donner à voir, sous la forme d’un artefact visuel, ce que le texte

orme de mots. Le cas de l’illustration de The Picture of Dorian Gray est en ce sens digne d’at

ce roman soulève la question des limites de la représentation verbale. Re-présenter, c’est tout d

r une seconde fois — duplication à l’œuvre dans une illustration qui figure de nouveau ce qu’il y

La notion de représentation se fonde en outre sur la double métaphore du théâtre et de la diplom

on spectaculaire est révélée par l’illustration, qui « met en scène(s) » le texte : elle le découpe, certe

souvent également le potentiel dramatique du roman pour le mettre en images. La représent

nt pour fondement l’oxymore de la présence absente : tel un ambassadeur, elle supplée une abse

ence ; paradoxalement, elle dit l’absence et, dans le même temps, la comble. Dans The Picture of

portrait du héros fonctionne comme un signe vide, un blanc, et, pour l’illustrateur, comme

l se mue en surface réfléchissante, et en écran de projection des désirs et des fantasmes.


Henry Keen. London: The Bodley Head, 1925

Gray est exceptionnellement beau, c’est ce que le roman de Wilde répète à l’envi. Cette extraor

ssentielle à la diégèse, est à l’origine du vœu de Dorian (DG 26) et, partant, des principales péripé

tte beauté n’est toutefois décrite que de façon très allusive : de ce portrait, présent dès le tit page, on ne saura que peu de chose. Obéissant à la logique de la tautologie définie par Roland


Z (Barthes 1970, 36), Wilde a souvent recours à des expressions mélioratives ou superlatives pour

e Dorian (par exemple DG 7), et son portrait est réduit à n’être qu’un cadre vide, abritant une

requiert l’imagination du spectateur pour se préciser et s’incarner. En outre, la beauté ne peut

n essence. Faisant ici écho aux mythes antiques, la beauté hyperbolique de Dorian fait songer

de Troie : elle aussi ressortit à l’irreprésentable parce qu’elle correspond à l’idée même de beau

incarnée. L’écriture ne peut alors que tracer des arabesques autour d’un sujet et d’un corps a

a danse de Salomé (S 140), le corps parfait de Dorian échappe aux mots et fait toucher du

able écart entre signifiant et signifié. En outre, pas plus que la beauté, la laideur ne peut se dir

que font les illustrateurs de Dorian Gray n’est jamais assez beau, inversement, les avatars mon

au ne sont jamais assez laids pour rendre compte de façon satisfaisante de l’horreur qui peu

sur la toile. Comme pour la beauté, le texte opère sur le mode de la suggestion. Les expr

ves et, au bout du compte, allusives utilisées pour peindre la forme parfaite de Dorian trouve

dans celles auxquelles Wilde a recours pour dire la laideur qui se dessine sur le tableau : les ép

s », « horrible » et « loathsome », associées aux descriptions des changements du tableau

es (DG 99, 134, 168). Quant à l’ellipse finale qui sépare le bruit de chute accompagné du cri de d

couverte du cadavre (DG 169), elle consacre le caractère indicible de la laideur absolue, enver de l’exceptionnelle beauté initiale, et comme elle touchant aux limites de la représentation.

a explique que représenter le portrait de Dorian Gray touche à l’idée même d’illustration. Te

The Picture of Dorian Gray ouvre des interstices qui invitent à être remplis ; il crée un d

tation, creuse une béance propice à l’investissement fantasmatique. La tentation est grande, e

ux regards cette œuvre d’art imaginaire à peine esquissée, de lui donner corps. Ce faisant, l’illus

le pas au portraitiste. « Trait qu’on tire pour former le contour de quelque chose », selon une dé

u XVIe siècle, le portrait a pour fonction première de pallier l’absence en la rendant présente

ent de la représentation (Pommier 18). « Empreinte amoureuse et mortuaire, [le portrait] féti

de l’absent, sacralise la trace », écrivent Jean-Claude Fozza, Anne-Marie Garat et Françoise

54). Le portrait serait ainsi le parangon de ce qu’est la représentation, le fait, selon Louis Ma

en présence un objet absent, le porter en présence comme absent… » (Marin 347). Ainsi, pour sé


le sujet, le défi que lance The Picture of Dorian Gray est aussi fort difficile à relever, puisqu’il s

ne expression visuelle à ce qui n’est pas dit, ou peut-être, plus exactement, à ce qui ne peut se dir

tion de Henry Keen figure en frontispice de l’édition dans laquelle elle est placée. Le frontisp

s éléments du paratexte éditorial recensés par Gérard Genette (Genette 1987, 20). Il s’agit de l

à franchir avant d’entrer dans le texte et il marque une limite entre extérieur et intérieur, entr

texte. Juxtaposée au titre, cette image matérialise également le passage du texte à l’image

on des mots à la monstration de l’image.

avure se présente comme un portrait de Dorian Gray. Un jeune homme est placé dans un cad

inscrite sur la page, en dessous de la gravure, indique qu’il s’agit bien de « Dorian Gra

age se tient devant un tableau caché par une tenture aux motifs floraux qu’il soulève pour

un coin du cadre. Cette représentation fixe le spectateur sur le genre sexué du personnage, sur le

étrange prénom de Dorian pouvaient laisser planer un doute. Elle constitue cependant une transp

ivalences et des ambiguïtés que le titre suggérait. Tout d’abord, on notera une opposition entr

arabesques formées par les motifs de la tenture et la décoration du cadre ouvragé, et d’autre

du personnage dans son smoking, qui le place dans le contexte des années 1920, comme

ues se superposaient ici : les volutes Art Nouveau et lignes droites Art Déco. Par ailleurs, la m

lève d’une mise en scène au sens théâtral du terme. Cette « théâtralisation » est suggérée par l’art

e cachant le tableau. Le geste du personnage revêt enfin une dimension résolument dramatiqu

nt ambigu : il peut s’interpréter comme celui du collectionneur désireux d’offrir le tableau aux

tateurs. Mais peut-être au contraire le jeune homme désire-t-il masquer le tableau par le biais d

Le lecteur est invité à entrer dans le roman, à franchir le seuil afin de percer le mystère de cette

Le regard du personnage se détourne d’ailleurs du tableau et est orienté vers la droite, incitant le

r la page, ce qui lui permettra peut-être de lever le voile sur l’œuvre d’art masquée aux regards.

r de cette illustration de Henry Keen, la transposition du texte à l’image que réalisent les illustrat

re of Dorian Gray repose souvent sur le recours à des artifices théâtraux, comme celui du rideau

ction, comme l’écrit Georges Banu, de « rappeler l’existence d’un autre côté qu’il se charge d


re ou disparaître » (Banu 7). La mise en images de The Picture of Dorian Gray se fonde souvent

scène du désir de voir ou de savoir. Le premier chapitre est emblématique de ce désir : le désir

Gray, présent uniquement sous la forme de son double peint, qui est celui de Lord Henry, est san

par le lecteur. Reprenant le topos de la toile voilée ou au contraire dévoilée, les illustrateurs matér

t le « plaisir » du texte wildien. Comme l’écrit Roland Barthes :

endroit le plus érotique d’un corps n’est-il pas là où le vêtement bâille ? […] C’est l’intermitten

est érotique : celle de la peau qui scintille entre deux pièces, […] entre deux bords, […] c’est

tillement même qui séduit, ou encore : la mise en scène d’une apparition-disparition.

thes 1973, 19)

ment entre le montré et le caché, le visible et l’invisible, le dicible et l’indicible, est ce qui const

artie l’attrait de The Picture of Dorian Gray. En jouant de l’artifice du tableau voilé, les artistes é

mension essentielle du texte. De plus, en exploitant ce thème, les illustrateurs mettent en abym

avail, puisque tenter de représenter le portrait de Dorian Gray, c’est à la fois combler le désir de v

de tout lecteur du roman, mais également toucher aux limites de l’illustration, puisque est inél

tre les mots, l’image mentale qu’ils suscitent et l’image concrète qui est donnée du texte.

rquera enfin que, dans le frontispice de Keen, la perspective est abolie. L’effet de profondeur es

le par la présence du voile qui masque le portrait imaginaire de Dorian Gray. Ce phénom

plus digne d’attention que la tenture, qui forme une légère ondulation, porte des motifs de feuill

ormant des volutes Art Nouveau, et rappelant les réalisations de William Morris, où des

ent sur elles-mêmes et produisent un effet de clôture, voire d’étouffement. La tenture représen

figure également les rideaux de tussor sur lesquels s’inscrit le vol des oiseaux dans la première p

DG 7). Influencé par l’art japonais, l’Art Nouveau se caractérise par le rejet des effets tri-dimensi

mis sur les surfaces planes et sur la ligne, notamment l’arabesque. Comme l’écrit William Hardy

s was … on flatness, a surface on which this concern for the linear, the line of Art Nouve

d » (Hardy 8). Cette référence à l’Art Nouveau, présente dans cette image sous la form

ments que constituent les motifs de feuilles et de fleurs, se déclinera tout au long de l’édition illust


la page de titre qui présente deux papillons se faisant face, posés sur un motif végétal form

répondent les décorations placées en début et en fin de chaque chapitre. Il s’agit de flo

ues, auxquelles s’ajoute parfois un papillon, insecte renvoyant à Whistler, et plus générale

me. D’autre part, ces motifs végétaux se caractérisent toujours par les boucles et volutes que form

. Ces volutes sont à mettre en rapport avec le motif du cercle, qui domine dans The Picture of bagues de Dorian au chapitre XX (DG 170) répondant aux volutes de fumée de Lord Henry

chapitre (DG 8). Elles sont aussi à rapprocher de la dimension décorative de l’écriture wil

par la figure du paradoxe (qui est oscillation entre deux pôles sans aboutir à une résolution), tr

adictions, sans cesse renvoyant à sa propre nature.

on de la perspective par l’artifice du rideau à l’œuvre dans la gravure de Henry Keen peu

à une réflexion sur la question du fantasme, que soulève The Picture of Dorian Gray. « Ce que le

et trouve, ce n’est qu’une ombre, une ombre derrière le rideau », écrit Jacques Lacan (Lacan 66

fantasme est à la fois un écran protégeant le sujet du vide et une fenêtre ouverte sur ce vide. Il co

me à un tableau dont le cadre s’insérerait parfaitement dans une fenêtre — image qui évoque la

gritte La Condition humaine (1933, huile sur toile, 100 × 81 cm, National Gallery of Art, Washing

ique que traverser cette toile reviendrait à se jeter par la fenêtre. En effet, il n’y a très littéraleme

le rideau, derrière le tableau. La fin de The Picture of Dorian Gray illustre ce principe. « All art is

and symbol. Those who go beneath the surface do so at their peril » (DG 3), dit la préface e

sement. Ce portrait magique accomplissant le fantasme pictural d’inscrire le temps dans l’esp

t rendu in extremis à sa réalité de surface et le coup de couteau final rompt l’échange de propriété

a vie. Comme le miroir aux amours dans lequel se mire Dorian Gray, qui au fil des pages p

eur, le portrait indique le caractère périlleux et l’impossibilité de la traversée des apparences. Le Jeu des codes (Michael Ayrton, 1948)

beauté ne peut s’alléguer que sous forme d’une citation », écrit R. Barthes (Barthes 1970, 36). D

Dorian Gray, la beauté du héros se dit en effet par la comparaison, par l’intermédiaire de la const

eau de références. Le roman de Wilde met en place un double réseau de comparaisons pour évo


age de Dorian : l’Antiquité et la Renaissance italienne. Cette œuvre convie également le le

le pas à Dorian tandis qu’il déambule dans la galerie des portraits de Selby Royal (DG 111) et ai

représentation mentale du personnage à l’aune des portraits de ses ancêtres. De même que le lec

construire une image du jeune homme à la lumière des différents tableaux accrochés dans la ga

qu’il parcourt au chapitre XI, les illustrateurs s’appuient sur des modèles picturaux pré-existants

r un portrait du personnage.


Michael Ayrton. London: Castle Press, 1948


Ayrton, dans une édition illustrée britannique de 1948, propose vingt illustrations en tête de chap

traits de Dorian Gray, intercalés dans l’édition. Le premier et le huitième portrait sont identiq

présentent la dégradation progressive du tableau. J’analyserai ici les premier et cinquième port

e.

ier est directement inspiré d’une œuvre du peintre maniériste florentin Agnolo Bronzino (150

Portrait de jeune homme au livre (c. 1540, huile sur toile, 95,6 × 74,9 cm, Metropolitan Museum

k), auquel le Dorian Gray d’Ayrton emprunte la pose. Le choix de ce peintre et de ce tableau pou

le au personnage de Wilde est intéressant à plus d’un titre. Tout d’abord, comme l’explique M

gnolo Bronzino est un peintre poète qui a composé des vers d’inspiration pétrarquiste et qui cr

onde parenté entre peinture et poésie (Brock 7), choix déjà intéressant pour illustrer une œu

le rapport entre peinture et écriture. Dans le tableau de Bronzino, coupé à mi-jambe, un jeune h

n pourpoint noir et d’une fraise et au visage peu expressif, se dresse dans un intérieur dépouill

n lisse et froide des traits — c’est au statut social que s’intéressait essentiellement Bronzino, pou

ait un masque (ce qui n’est pas sans rappeler Wilde : « A mask tells you more than a face », éc

Wainewright dans « Pen, Pencil and Poison. A Study in Green », CW 1095) — est contrebalan

es grotesques qui se trouvent l’une sur la volute que forme l’accotoir du fauteuil, l’autre entre le

ments décoratifs qui soutiennent le plateau de la table. Cette curieuse juxtaposition évoque le c

iste, qui repose sur la juxtaposition d’éléments n’entretenant pas de lien apparent. La première

rotesques est une tête d’animal coiffée d’une sorte de chapeau. La seconde est un visage dont le

t, faisant ainsi songer aux transformations qui affectent le portrait dans The Picture of Dorian Gra

absent de la gravure d’Ayrton, qui présente pourtant de nombreux points communs avec le tab

— notamment le cadrage et la main du modèle placée sur la taille —, c’est sans doute qu

tion des traits apparaît dans les autres illustrations réalisées par l’artiste britannique. Au ti

es entre le tableau de Bronzino et l’illustration d’Ayrton, on notera que l’intérieur à l’arch

que de la toile du maître italien a disparu chez Ayrton au profit de ce qui semble être une tentur

l’arrière-plan, formant des plis et mettant l’accent sur la dimension théâtrale de cette représentat

era également la modification du costume, qu’Ayrton a rendu conforme à la mode du XIXe siècle


’effet de mise en abyme que crée l’illustration de 1948. Le portrait de Bronzino n’a pas été ch

puisque son trait marquant est la présence du livre que tient le jeune homme. On notera que si le

sur la tranche dans le tableau de Bronzino, il est ouvert dans la version d’Ayrton, les deux longs

ure posés sur cet objet ayant pour fonction de le désigner. Ce livre renvoie à la nature origine

de ce portrait et met ainsi en scène le geste de l’illustrateur.


Michael Ayrton. London: The Castle Press, 1948

rton, la déformation et la dégénérescence frappent tout aussi bien le décor que la figure. Au

fond se fait de plus en plus sombre. Les roses placées dans le vase font sans doute allusion à la tr

diem et au thème pétrarquisant du temps dévorant, dont les échos résonnent dans les discou


Lord Henry au chapitre II (DG 20, 23). Ici les fleurs dans le vase se fanent à mesure que le por

de même que celle que Dorian porte à la boutonnière. Dans le dernier avatar du portrait, les fle

et le vase est brisé. Le livre se déforme et vieillit à l’image de la figure : le volume est, sem

né par la dégénérescence générale qui frappe l’œuvre d’art, ce qui confirme le lien entre portrait

écrit. Progressivement, les pages du livre se cornent et se dessèchent. Il n’est plus à la fin qu’un b

oissé et couvert de taches de sang. Chez Ayrton, les détails qui changent le plus sont les yeux qu

é dotés d’une sorte de strabisme, s’enfoncent peu à peu dans le visage jusqu’à disparaître

nt dans la sixième version. La bouche est de plus en plus tombante, et, à l’instar du livre, le costum

e Dorian se froissent et se parcheminent.

y a de plus frappant toutefois dans ces transformations est le fait qu’à mesure que le co

age enfle, que les doigts de la main s’épaississent, se déforment et se couvrent de pustules, la sil

ure s’alourdit jusqu’à prendre l’apparence de celle d’Oscar Wilde lui-même, confirmant la co

omme et l’œuvre, qui est un des traits marquants de la réception de ce roman. Plus le por

me, plus apparaît nettement la ressemblance de la figure avec le Wilde bouffi représenté par exem

e-Lautrec en 1895, au moment des procès qui conduiront à sa chute (Oscar Wilde, 1895, huile sur

cm, collection particulière). Dans le tableau de Toulouse-Lautrec, se détache, sur un fond brum

t de Parlement, un grand corps lourd habillé d’un costume bleu qui renforce l’aspect blême du

tant ponctué d’une seule touche de couleur : le rouge de la bouche. Ce gros visage fardé évo

de tragédie antique. Arthur Symons y voit davantage une image de la déchéance de l’écri

te l’œuvre de Toulouse-Lautrec dans un développement qui revêt un intérêt essentie

que :

he [Wilde] grew older the womanish side of him grew more and more evident. Lautrec saw him

s, and in the appalling portrait of him he shows Wilde swollen, puffed out, bloated and siniste

form of the mouth which he gave him is more than anything exceptional; no such mouth ough to have existed: it is a woman’s that no man who is normal could ever have had. The face

ial. A man with a ruined body and a ravaged mind and a senseless brain does not even survey th


or of this hideous countenance in a mirror: this thing that is no more a thing gazes into a void.

mons 146-47)

nation du personnage correspond selon Symons à une punition pour ses mœurs « dégénérées »

amnation morale est sensible, le style, outré. On notera dans ce passage une accumulation de no

s, hypertrophie qui fait écho au corps bouffi de Wilde tel qu’il est décrit par l’auteur. De plus, les

s, le dégoût qu’inspire Wilde à Symons, évoquent les réactions d’horreur devant les avatars mon

ait de Dorian Gray : la vie et l’art se superposent. Dans ce texte de Symons, écrit Joseph Bristow

riminal had been transformed by degrees into something of a gothic spectre, implicitly l

ist of Wilde’s only novel, The Picture of Dorian Gray, working at the hideous thing that his imm

him to become » (Bristow 18). Cependant, quoi qu’en ait Symons, le portrait de cet homme déch

ouse-Lautrec revêt tout de même une dimension pathétique. Cet aspect disparaît égaleme

au profit du grotesque d’un homme difforme dans une pose de jeune dandy. Si l’on peut qual

e cette illustration d’Ayrton, c’est tout d’abord parce qu’elle repose sur le principe d’hybridité

formes les plus anciennes du grotesque (Bakhtine 314). Dans ses illustrations, Michael Ayrton m

rences au tableau maniériste de Bronzino et image du corps lourd de Wilde à la fin de sa vie, pro

te un hybride et créant un effet de contraste saisissant. Cette double référence, qui s’oppose au ca

e la description du texte, crée en outre un effet de saturation. Cette exagération grotesque est s

ns la déformation des traits, dans l’affaissement des chairs de la figure, qui n’a plus grand cho

dans la dernière version du portrait. L’image d’Ayrton souligne enfin le fait que l’illustration co

une « implicitation idéologique d’un texte littéraire » (Bassy 334) et témoigne de la réception du r

ent donné de son histoire. L’épaisseur du temps

e Picture of Dorian Gray, Wilde brouille la distinction établie par Lessing dans le Laokoon e

art de l’espace, et la poésie, art du temps (Lessing 120) : le portrait vient s’inscrire sur la

le, et se fait ainsi récit, tandis que le récit prend la forme d’un portrait. Variation sur l’oxym

vivant, l’œuvre de Wilde repose sur l’effet fantastique d’animation de l’inanimé. Peut-être


s là la clef de l’impossible ekphrasis du tableau ? S’il n’est pas possible de peindre en mots cette

st sans doute parce que jamais elle n’est stable. L’ekphrasis suppose la stase. Or la qualité inhére

de Dorian Gray est précisément qu’il est en constante mutation. Ainsi, une des questions soulev

est la problématique inscription du visuel dans le texte. Une étude des illustrations conduit à re

on : comment les illustrateurs tentent-ils d’inscrire la temporalité du récit dans l’espace du visuel

dition illustrée par Ayrton, texte et image suivent deux lignes parallèles. La suite d’illustration

eut se consulter indépendamment du roman et permettre ainsi d’en reconstituer le dérou

. Le mode du travestissement (« cross-dressing »), défini par Lorraine Janzen Kooistra com

de transcender les différences entre texte et image (« [cross-dressing] signifies the attempt t

es by becoming the “other” », Kooistra 20), est sans doute celui qui correspond le plus exactem

entre récit et illustrations dans cette édition. Cette « mise en séquence » des images s’apparent

n mouvement » : en tournant rapidement les pages, l’effet créé par la lecture est cinétique

graphique, à l’image de ces « flip-books » ou « folioscopes » qui donnent l’illusion du mouvemen

me par le geste de la lecture que l’image statique devient mobile et vient ainsi s’inscrire sur la

le, à l’instar du texte.

urs, les transformations successives de The Picture of Dorian Gray au gré de sa mise en livre et de

e permettent d’écrire une histoire des lectures que l’on a faites de ce roman au fil du XXe siècle


nt que c’est en définitive le spectateur que l’art reflète (« It is the spectator … that art really m

e dialogue qui se noue entre le texte et l’image dans une édition illustrée est celui du passé et du p

uble présent, en réalité : celui de l’illustrateur qui donne corps a posteriori au roman, et celui du

son regard sur ces illustrations. L’image serait cette « dialectique à l’arrêt » qu’évoque Walter Be

uoi l’Autrefois rencontre le Maintenant dans un éclair pour former une constellation » (Benjamin

rations de Tony Ross réalisées pour une édition datant de 2000, destinée aux adolescents, témoig

on de la perception du roman de Wilde. On notera tout d’abord leur caractère ludique.

le, dans l’une des dernières images de l’ouvrage (Ross 267), représentant Dorian sur le p

cer le portrait, l’illustrateur joue avec l’espace de la page. Le portrait sort du cadre, deux gouttes d

le point de tacher le texte. Un rapport étroit s’instaure avec le texte écrit, qui ne prime plus

ion mais qui, au contraire, doit s’adapter à l’image. Une complémentarité physique existe entre l

sémiotiques : l’illustration n’est plus reléguée aux marges du texte, puisqu’on assiste au contrai

ment du texte et de l’image. Par ailleurs, la relative noirceur des dernières pages du rom

lancée par la dimension humoristique de cette illustration.

t image sont deux voix, le modèle musical du point-contrepoint pourrait peut-être servir d’analo

qui se tissent entre les deux systèmes sémiotiques dans l’édition illustrée par Ross. C’est ici sur l

ue que se noue le dialogue entre le texte et l’image. Gérard Genette définit la parodie comme « le

à côté […] dans une autre voix, en contre-chant ou en contrepoint, ou encore de chanter dans u

Genette 1982, 17). Dans le contexte des rapports texte — image, Lorraine Jansen Kooistra la p

As a parody of the text, the image imitates the verbal while asserting its own critical position » (K

i la parodie poursuit souvent un but satirique, chez Ross, ce n’est pas tout à fait le cas, puisqu

ons sont effectivement drôles et mettent bien le texte à distance par le biais de l’humour, elles

ablement irrévérencieuses. Cet humour, souvent absent des illustrations de The Picture of Doria

une forme d’hommage à l’esprit (« wit ») de Wilde. Ces illustrations soulignent l’ambivalenc

notée par Linda Hutcheon dans A Theory of Parody, où elle met au jour la dimension duelle d

à la fois prise de distance par rapport au texte parodié et hommage « oblique » fait à celui-ci (Hu


dualité est celle qui se fait jour dans l’édition illustrée par Ross : roman « sulfureux », The Pi

ray est devenu un « classique » de la littérature pour la jeunesse, l’édition Gallimard Jeunesse le plus grand degré de liberté offert à l’illustrateur par un texte qui, d’une position marginale,

nt le « canon » de la littérature de langue anglaise du XIXe siècle.

ticism … is in its way more creative than creation », affirme Gilbert, porte-parole de Wilde dan

Artist » (CW 1125) : l’illustration relève de cette paradoxale création critique ; elle est par essence

entaire. La nécessaire inadéquation entre le texte et l’image, discordance entre deux voix qui jam

à l’unisson, représente la source même du dialogue qui se noue entre elles. En outre, cet écart ou

’interprétation pour le lecteur-spectateur. Texte et image ne sont pas placés dans un simple

tion : à l’instar d’un paradoxe, une édition illustrée est le lieu d’une mise en rapport et d’une m

des divergences entre eux deux. L’oscillation, mode opératoire du paradoxe, est aussi le prin

’une édition illustrée, dans laquelle l’image vient rythmer le texte, entre en dialogue avec celui-

a perception.

e Picture of Dorian Gray est une œuvre qui, aux yeux du public, a longtemps été étroitement assoc

n auteur : la prétendue immoralité de l’œuvre était envisagée comme un miroir de celle pour l

t condamné en 1895 à deux ans de travaux forcés. Ainsi, comme le « livre à images » de Proust

éditions illustrées de ce roman sont la mémoire de la réception de son auteur, un témoignage p

re des lectures dont cette œuvre a fait l’objet, un fragment à partir duquel recomposer un — ou

ortrait(s) d’Oscar Wilde. Elles placent également le lecteur-spectateur au cœur d’une galerie des

nvoie les reflets des autres mais aussi de lui-même.

Xavier Gi

publication : Études anglaises 62/1, janvier-mars 2009, p. 28-41. Ce texte sera repris dans Port

ray, à paraître aux Presses de l'université Paris-Sorbonne.

us remercions Pascal Aquien et Xavier Giudicelli d’avoir permis sa reproduction dans Rue des Beaux-Arts

phie


quien, Pascal. The Picture of Dorian Gray. Pour une poétique du roman. Nantes : Éditions du 2004.

anu, Georges. Le Rideau ou la fêlure du monde. Paris : Adam Biro, 1997.

arthes, Roland. S/Z. Paris : Seuil, 1970.

—. Le Plaisir du texte. Paris : Seuil, 1973.

assy, Alain-Marie. « Du texte à l’illustration : pour une sémiologie des étapes ». Semiotica, 11 297-345.

enjamin, Walter. Paris au XXe siècle. Le livre des passages. [1934]. Trad. Jean Lacoste. Paris : Édit Cerf, 1989.

ristow, Joseph. Effeminate England. Homoerotic Writing after 1885. Buckingham: Open UP, 1995.

rock, Maurice. Bronzino. Paris : Éditions du Regard, 2002.

ozza, Jean-Claude, Anne-Marie Garat et Françoise Parfait. Petite Fabrique de l’image. Paris : M 2003.

enette, Gérard. Palimpsestes. Paris : Seuil, 1982.

—. Seuils. Paris : Seuil, 1987.

ardy, William. Introduction to Art Nouveau Style. London: Quintet P, 2002.

utcheon, Linda. A Theory of Parody. New York and London: Methuen, 1985.

ooistra, Lorraine Jansen. The Artist as Critic. Bitextuality in Fin de Siècle Illustrated Books. Ald

Scolar P, 1995.

acan, Jacques. Séminaire. Livre XI. Paris : Seuil, 1973.


essing, Gotthold Ephraim. Laokoon. [1766].Trad. J. Bialostocka. Paris : Hermann, 1964.

ouvel, Liliane. The Picture of Dorian Gray. Le Double Miroir de l’art. Paris : Ellipses, 2000.

Mallarmé, Stéphane. Correspondance IV, 1890-1891. Paris : Gallimard, 1973.

Marin, Louis. De la représentation. Paris : Gallimard, 1994.

Montandon, Alain, dir. Iconotextes. Paris : CRCD-Ophrys, 1990.

ommier, Édouard. Théories du portrait. Paris : Gallimard, 1998.

roust, Marcel. Le Temps retrouvé. [1927]. Paris : Gallimard, 1990.

ymons, Arthur. « Sex and Aversions ». The Memoirs of Arthur Symons: Life and Art in the

University Park, PA: Pennsylvania State UP, 1977.

Wilde, Oscar. Complete Works. Glasgow: HarperCollins, 1994. CW.

—. The Picture of Dorian Gray. Ill. Henry Keen. London: John Lane, The Bodley Head, 1925 and New

Dodd, Mead and Co., 1925.


—. The Picture of Dorian Gray. Ill. Michael Ayrton. London: Castle P, 1948.

—. The Picture of Dorian Gray. New York and London: Norton, 1988. DG.

—. Le Portrait de Dorian Gray. Ill. Tony Ross. Paris : Gallimard, 2000.

—. Salomé. Bilingue. Paris : Flammarion, 1993. S.

élève de l'ENS Fontenay-St-Cloud, agrégé d'anglais, Xavier Giudicelli est maître de confé

ité de Reims Champagne-Ardenne, où il enseigne la littérature et la traduction. Après une

à l’université Paris-Sorbonne consacrée aux éditions illustrées de The Picture of Dorian Gray

il

poursuit

ses

recherches

sur

l'illustration des

textes

littéraires aux

XIXe et

XXe si

e également à la réécriture et la réinterprétation de la littérature victorienne et édouardienne au

les.

8. BIBLIOGRAPHIE Plume, pinceau et poison

ère version de « Pen, Pencil and Poison" » a été publiée par Frank Harris en janvier 1889 dans son jou


ly Review”. C’est un portrait imaginaire de Thomas Griffith Wainewright, peintre, critique

neur. La seconde version révisée faisait partie des quatre essais composant “Intentions” publiés à Lon

McIlvaine and Co, en mai 1891.

Titre

Date

Editeur En français

INCLUDEPICTU

"http://www.arlea.fr/loc

vignettes/L150xH249/a 590dd.jpg" \*

MERGEFORMATIN

pinceau,

suivi de

an Melmoth

Préface Martin Page, 2009

go Von

Traduit de l’anglais

Arléa

par Diane Meur

nnsthal

uables

ats

2011

Préface Martin Page, Traduit de l’anglais par Diane Meur

Arléa poche

INCLUDEPICTU

"http://www.oscholars.co thirty-

one/31.2/Publications_fi

004.jpg" \* MERGEFORM


En anglais

ncil and

1922

Haldeman-Julius Company

ncil and

a study in

2002

INCLUDEPICTURE "htt

assets.com/books/134739

37.jpg" \* MERGEFORM

Kessinger

ncil and

2004

1

Publishing

Philippe Berthelot était un éminent diplomate français, qui a favorisé les carrières de Paul Claudel, de Saint-John Perse, Jean Giraudoux et Paul Morand. 2 Sans doute chez Foyot, qui se trouvait à l’angle de la rue de Tournon et de la rue Vaugirard.


3

La véritable citation est « il ne faut pas en vouloir à quelqu’un qui a été frappé », dite à A. Gide. 4 Il semble donc que Philippe Berthelot ait assisté aux funérailles d’Oscar Wilde (bien que sa présence n’ait été mentionnée nulle part). Néanmoins, les précisions qu’il donne sont erronées. C’est à Bagneux, et non pas à Pantin, que Wilde fut enterré. La couronne dont il est question est sans doute celle du patron de l’Hôtel d’Alsace, Jean Dupoirier, qui portait la mention « à mon locataire ». D’autre part, Ellmann et la plupart des biographes s’accordent à dire qu’il y avait de nombreuses couronnes sur le cercueil, et non pas une seule. Il est vrai que cette conversation eut lieu en 1921, c’est-à-dire 21 ans après la mort de Wilde, ce qui peut excuser le flou des souvenirs. 5 Dans l’acte 1 d’« Un Mari Idéal », Lord Goring évoque un orchestre hongrois qu’il veut aller entendre. À cette époque, à Londres, le tzigane le plus célèbre était Berke. Mais il se peut que ce soit en réalité Rigo qui ait inspiré Wilde dans cette scène.


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.