CICR | En Action | Décembre 2017 by ICRC

L E C O M I T É I N T E R N AT I O N A L D E L A C R O I X - R O U G E

EN ACTION Décembre 2017 / N° 05

Ensemble à leurs côtés

• Nos actions au Myanmar, en Israël et dans les territoires occupés, et pour les familles de disparus • Impact de vos dons récents • Sept délégués qui travaillent au plus près des lignes de front nous racontent leur quotidien

SOMMAIRE 04

DIALOGUE

COMMENT NOUS SOUTENIR

Vos initiatives, vos messages et vos questions. Écrivez-nous !

Faire un legs au CICR.

LE CICR AUTOUR DU MONDE

AGIR ENSEMBLE

Nos actions au Myanmar, en Israël et dans les territoires occupés, et pour les familles de disparus.

LE SERVICE DES DONATEURS

Vos dons récents pour la Syrie, pour les populations menacées de famine et pour les victimes de conflits prolongés.

UN ŒIL SUR LE MONDE

OÙ VA VOTRE ARGENT

Faites connaissance avec nos équipes qui travaillent au plus près des lignes de front.

Le budget et les opérations du CICR.

Photo de couverture : Christophe Da Silva/CICR Camp de déplacés de Lazare, à Kaga Bandoro (République centrafricaine). Visite du camp avec Moses Namanya une semaine après une opération de distribution d’articles ménagers essentiels.

VOUS AVEZ DES QUESTIONS ? Vous souhaitez réagir à un article publié dans ce magazine ? N’hésitez pas à nous écrire. Nous vous répondrons avec plaisir : don@cicr.org

Comité international de la Croix-Rouge Service des donateurs avenue de la Paix 19 CH-1202 Genève T + 41 22 730 21 71 F + 41 22 730 28 99 E-mail : don@cicr.org Compte postal : 12–5527–6 Site web : cicr.org/souteneznous

Impressum Édition et ré daction : Comité inte r national de la Croi x-Roug e I Ré dactr ic e e n chef : Fa nny Da rde au I O nt colla boré à c e numé ro : Sil v ia Bur isch, A nne -L aure Pe r ne e K a poor, K athr y n Cook-Pe lle gr in, Ing y Se dk y, S y l v ie Pe llet, Ja me s Mat thews, Chr istophe Da Sil va, D ia na Zey ne b A lhindawi I G ra phisme : Bra ndlif t G e nève I T irag e : 150 0 0 0 copie s (f ra nç ais-alle ma nd-italie n) I Siè g e CICR : Comité inte r national de la Croi x-Roug e – ave nu e de la Pai x 19 – CH-1202 G e nève I CCP : 12-5527- 6 02 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

Ronald Kradjevo/CICR Thierry Gassmann/CICR

ne nouvelle année s’achève et, grâce à votre aide, nos quelque 17 000 collaborateurs sur le terrain ont encore une fois relevé le défi et soutenu des millions de personnes touchées par la guerre. À l’heure actuelle, un cinquième de la population mondiale vivrait dans des zones de conflit, de violence ou d’instabilité. L’action du CICR, qui consiste à venir en aide aux victimes des conflits et de la violence, apparaît dès lors plus indispensable que jamais. Rien que cette année, le monde a assisté au calvaire de centaines de milliers d’habitants de Mossoul et d’Alep, piégés au milieu des combats. Ces deux métropoles sont aujourd’hui en ruine et les gens qui y habitent encore sont traumatisés. La reconstruction prendra des années.

ÉDITORIAL Nos équipes sur le terrain vous remercient pour votre soutien « Chaque vie sauvée ou reconstruite grâce à notre action est une victoire à laquelle vous êtes associés. » Dans d’autres régions également en proie à des conflits, en Afrique et au Yémen, des risques de famine que l’on croyait d’un autre âge ont refait leur apparition. D’autres pays encore, comme la République démocratique du Congo ou l’Afghanistan, sont en guerre depuis tellement d’années que le monde semble les avoir oubliés. Pourtant, sur place, des hommes et des femmes au courage exemplaire mènent un combat quotidien pour survivre et reconstruire leur vie. Ils méritent notre intérêt et notre soutien. Nos délégués sont présents dans tous ces pays, au plus près et à l’écoute des victimes pour les aider au quotidien.

Malgré les difficultés et les dangers qu’ils rencontrent, leur approche neutre, impartiale et indépendante, qui est celle du CICR depuis plus de 150 ans, leur donne un accès privilégié aux personnes qui ont le plus besoin d’aide. Chaque vie sauvée ou reconstruite grâce à notre action est une victoire à laquelle vous êtes associés. Une fois encore, je tiens à vous adresser ma gratitude pour votre solidarité et pour votre confiance envers le travail de nos équipes sur le terrain. Ensemble, nous sommes beaucoup plus forts. Espérant pouvoir à nouveau compter sur votre soutien en 2018, je vous souhaite, ainsi qu’à vos proches, de très belles fêtes de fin d’année.

DOMINIK STILLHART DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DU CICR cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 03

DIALOGUE

VOS MESSAGES 50046034 000001

Votre humanité en action

Cette année encore, vous avez la possibilité de leur adresser vos vœux au moyen de la carte incluse dans ce magazine. Un grand merci à vous de notre part à tous !

Soutenez nos équip es envoyant un messa sur le terrain en leur ge d’encourage ment grâce à ce coupo n. Votre soutien est essentiel. Merci pour eux.

Numéro de référenc e donateur

L’année dernière, vous avez été des centaines à faire parvenir des messages chaleureux de bonne année et d’encouragement à nos équipes sur le terrain. À Kaboul, Bagdad, Nairobi ou encore Bangui, nos collègues ont été extrêmement touchés par vos témoignages de soutien et vous adressent leurs plus sincères remerciements.

Service donateurs Comité international de la Croix-Rouge 19, avenue de la Paix 1202 Genève

Comité international de la Croix-Rouge Magazine des donateurs 19, avenue de la Paix CH-1202 Genève E-mail : don@cicr.org

Vous avez des questions ou des commentaires ? Vous souhaitez réagir à un article publié dans ce magazine ? N’hésitez pas à nous écrire. Nous vous répondrons avec plaisir dans cette rubrique.

ENSEMBLE, NO SOMMES L’HUMUS ANITÉ EN ACTION

Madame, Mons

ieur,

Un grand merci pour votre génér eux soutien ! Grâce à vous et à nos collègues qui travaillent sur le terrain, nous avons pu cette année de nombreuses encore soutenir personnes dans le besoin en Syrie, en Irak, au Myan mar, au Soudan du Sud … et dans plus de 80 pays au total. En 2018, nous comp tons sur votre aide ensemble à appor pour continuer ter l’espoir.

Nous vous souha itons d’excellente s fêtes de fin d’ann ée. Chaleureuses saluta tions.

Véronique Zurflu h Relations avec les donateurs

Photo de couvertu re : en République CentrafrAssistance du CICR à des déplacé s icaine © Marko Kokic/CICR

NOUS ENSEMBLE, UMANITÉ SOMMES L’H EN ACTION

Des sushis pour une bonne action

Felicity Pointer/CICR

Il n’y a pas d’âge pour se mobiliser pour les autres. Emily, Yuri et Sneha, trois élèves de 13 ans de l’école internationale de Genève, ont décidé d’organiser une vente de sushis dans leur établissement pour récolter des fonds en faveur du Yémen. Petite, Sneha y a vécu avec sa famille, et le sort des habitants de ce pays déchiré depuis trois ans par un conflit sanglant lui tient à cœur. Début 2017, les trois jeunes filles ont planifié l’événement, en ont fait la promotion et se sont occupées de la nourriture. L’opération a été un succès : elles ont vendu tous leurs sushis ! En février, elles sont venues remettre la recette de la vente au siège du CICR, où elles ont été accueillies par notre collègue Véronique. Un grand merci à elles pour cette jolie initiative ! Si vous aussi vous souhaitez organiser une collecte de fonds en faveur du CICR, veuillez consulter la page suivante : cicr.org/collecte-de-fonds. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires.

Vos questions Je reçois une lettre de remerciement pour chacun de mes dons. Pourquoi ? Nous estimons que chaque don que vous nous adressez mérite un remerciement de notre part ainsi que des précisions sur la manière dont votre argent sera utilisé. Le coût de ce courrier est par ailleurs minime. Cependant, si vous ne souhaitez plus la recevoir, notamment si vous avez mis en place un ordre de virement permanent, n’hésitez pas à nous en informer. Nos coordonnées sont indiquées en haut de cette page.

04 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

AVEC MON LEGS, AVEC VOTRE LEGS, LE CICR POURRA POURSUIVRE SA MISSION.

Par un legs au CICR, vous contribuez à changer le destin de toutes ces familles touchées par les conflits armés et la violence partout dans le monde. Marie-Jo Girod Responsable legs et dons Tél. : 022 730 33 76 E-mail : mgirodblanc@icrc.org Site : www.cicr.org/legs

DEMANDEZ LA DOCUMENTATION (EN TOUTE CONFIDENTIALITÉ ET SANS ENGAGEMENT). COMPLÉTEZ ET RENVOYEZ CE COUPON AU CICR À L’ADRESSE INDIQUÉE CI-DESSOUS.

OUI, je souhaite recevoir la brochure sur les legs. Prénom :

Nom :

Adresse :

Code postal :

Téléphone :

E-mail :

Comité international de la Croix-Rouge Division recherche de fonds privés avenue de la Paix 19 1202 Genève – Suisse Tél. : 022 730 33 76 Site : www.cicr.org/legs

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 05

LE CICR AUTOUR DU MONDE

Des flambées de violence poussent des centaines de milliers de personnes à fuir l’État de Rakhine, au Myanmar L’État de Rakhine est le plus pauvre du Myanmar. Ces dernières années, il a été le théâtre d’inondations et de violences intercommunautaires qui aggravent encore la situation des habitants. Les flambées de violence de ces derniers mois, qui ont commencé fin août, ont forcé plus de 500 000 personnes à fuir et à franchir

06 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

s.n /CICR

LES DERNIÈRES NOUVELLES

À la frontière entre le Myanmar et le Bangladesh, des civils ayant fui l’État de Rakhine sont rassemblés pour une distribution de vivres organisée conjointement par le CICR et le Croissant-Rouge du Bangladesh.

la frontière pour se rendre au Bangladesh. Face à cette crise majeure et soudaine, les organisations humanitaires doivent relever d’immenses défis logistiques pour acheminer les secours à temps. Le CICR, seule organisation internationale présente dans le nord de l’État de Rakhine aux côtés de la Croix-Rouge

du Myanmar, a réagi rapidement et intensifié ses opérations dans le pays ainsi qu’au Bangladesh, notamment dans les zones frontalières. Nous soutenons ceux qui ont tout perdu en leur distribuant de la nourriture, en leur fournissant des soins d’urgence grâce à nos dispensaires mobiles et en recherchant leurs proches disparus.

LE CICR AUTOUR DU MONDE

Daniel Hernandez-Salazar/CICR

Savez-vous combien de personnes dans le monde sont portées disparues ? 10 000 ? 100 000 ? 1 000 000 ? Davantage ? La triste réalité est que personne ne le sait vraiment. Chaque jour, des enfants, des parents, des amis disparaissent sans laisser de traces. Pour les proches, ne pas savoir est une douleur qui ne s’éteint jamais. Dans les pays qui ont connu la guerre, la violence et des migrations, le nombre de cas de disparition est alarmant. En Colombie par exemple, après 50 ans de conflit et malgré le récent cessez-le-feu, plus de 85 000 personnes seraient toujours officiellement portées disparues. À ce jour, seuls 30 % des cas de disparition recensés dans le pays ont été élucidés. Mais il arrive aussi qu’après des dizaines d’années de séparation, un miracle survienne. « C’est comme mourir et renaître », raconte Pedro, 31 ans, au sujet de ses retrouvailles avec sa mère, Cristina. Ils avaient été séparés dans les années 80 alors qu’ils fuyaient les combats

qui déchiraient leur pays, le Guatemala. Grâce à une association locale et au soutien du CICR, ils ont enfin pu se retrouver et se serrer dans les bras l’un de l’autre, 30 ans après. De nombreuses familles à travers le monde sont toujours à la recherche de leurs proches disparus. Le CICR et ses partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge restent mobilisés pour leur apporter leur soutien. Pour plus d’informations à ce sujet, rendez-vous sur le site familylinks.icrc.org.

Une vie entière sans jamais connaître la paix

Cinquante ans de présence du CICR en Israël et dans les territoires occupés

Nidal Alwaheidi/CICR

Imaginez-vous vivre dans une région qui n’a plus connu la paix depuis des générations… Cela fait désormais un demi-siècle que les Palestiniens de Cisjordanie et de la

Khan Younis, Al-Qarara. Portrait d’une agricultrice qui a pu, grâce à l’aide du CICR, recommencer à cultiver ses terres, détruites à plusieurs reprises lors d’affrontements dans la bande de Gaza.

bande de Gaza vivent sous occupation – la plus longue de l’histoire moderne. « Être arrêté aux postes de contrôle sur le chemin de l’école, quand on va chez le médecin ou faire ses courses fait partie de notre quotidien », raconte Mahmous Abu Qbeita, qui vit à proximité d’Hébron, en Cisjordanie. « Nous avons fini par nous y habituer. Mais, parfois, il m’arrive encore de me demander pourquoi nous devons subir tout ça. » De leur côté, les Israéliens vivent depuis des décennies dans un climat d’insécurité permanente. Actif dans la région depuis le début de l’occupation il y a 50 ans, le CICR a toujours maintenu sa présence sur place. Nos équipes ont ainsi pu non seulement fournir une aide d’urgence aux habitants durant les crises les plus aiguës, mais aussi rester à l’écoute de leurs besoins à plus long terme. Nous nous efforçons au quotidien de redonner un peu d’espoir à ces populations, qui se sentent acculées. Mais chaque année, nous avons le plus grand mal à financer nos activités dans cette région qui fait partie des conflits oubliés. L’appui de nos donateurs est donc vital pour éviter que celles et ceux qui y vivent ne se sentent définitivement oubliés du reste du monde.

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 07

AGIR ENSEMBLE

Sana Tarabishi /CICR

VOS DONS EN 2017 Sud-ouest d’Alep. Visite du CICR à des familles déplacées vivant dans des refuges collectifs.

Les Suisses solidaires des Syriens

Appel aux dons pour la Syrie de février 2017 L’argent collecté en réponse à notre appel national de février 2017 représente de quoi financer une aide alimentaire pour un mois pour plus de 285 000 personnes en Syrie, ce qui équivaut au nombre d’habitants d’une ville comme Genève. Un grand merci à vous pour votre générosité.

Grâce à notre neutralité et à notre coopération avec le Croissant-Rouge arabe syrien, nous apportons notre aide dans des zones de Syrie auxquelles très peu d’autres organisations humanitaires ont accès. Fin août 2017, nos équipes avaient déjà mené 35 opérations par-delà

les lignes de front pour fournir des secours d’urgence. Notre action permet de sauver de nombreuses vies. Mais les besoins de la population syrienne restent immenses après bientôt sept ans de conflit.

Ne les oublions pas ! Appel aux dons réguliers pour les conflits de longue durée

Dans nos 10 principaux contextes opérationnels à travers le monde, la durée moyenne de notre présence est de plus de 30 ans. Ces conflits sans fin sont à l’origine de souffrances incommensurables. Au-delà de l’urgence, sans soutien humanitaire sur la durée, des générations entières sont sacrifiées. En conséquence, près des deux tiers du budget du CICR sont consacrés à ces conflits enracinés. L’aide humanitaire dans ces pays est extrêmement difficile à financer. Nous ne pouvons pourtant pas abandonner ces gens. Ils ont besoin de nous pour reprendre espoir et se reconstruire. Vos dons réguliers pour nos activités, et en particulier pour ces contextes souvent sous-financés, nous sont d’un énorme soutien. Un grand merci à vous pour votre confiance. 08 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

AGIR ENSEMBLE

Ensemble, nous pouvons faire reculer la faim Appel aux dons pour combattre la crise alimentaire d’avril-mai 2017 Soudan du Sud, nord-est du Nigéria, Somalie et Yémen – dans ces quatre zones, le chaos provoqué par des années de conflit a entraîné une grave crise alimentaire.

Nombre de personnes ayant reçu de la nourriture du CICR les six premiers mois de l’année 2017

Grâce à vos dons, le CICR a pu venir en aide à un nombre croissant de personnes dans ces pays où nous travaillons depuis des années. Selon les Nations Unies, l’intense mobilisation humanitaire de ces derniers mois, à laquelle vous avez participé, a permis d’enrayer temporairement la famine déclarée dans deux régions du Soudan du Sud et d’éviter une aggravation des besoins alimentaires dans les autres pays concernés. Mais la situation est loin d’être revenue à la normale et nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts.

YÉMEN Près de 275 000 personnes NIGÉRIA Près de 400 000 personnes dans le nord-est et le centre du Nigéria SOUDAN DU SUD Près de 340 000 personnes SOMALIE Environ 1,5 million de personnes

Mari Mortvedt/CICR

Derrière le sourire de Cécilia, le drame des déplacements forcés

Au Soudan du Sud, le CICR organise quotidiennement des distributions de graines, d’outils et de nourriture. Ce jour-là, nous sommes à Rokon, dans le sud du pays, pour une distribution à 13 000 bénéficiaires.

Nous rencontrons Cécilia et sa mère Vajda qui attendent leur tour. Vajda nous raconte ce qui les a amenés ici, elle et ses cinq jeunes enfants. Son mari a été tué il y a un an alors qu’il était parti chercher de la nourriture. Après ce drame, la peur au ventre, elle a décidé de fuir. « Dans mon village, la vie était douce, mais maintenant... le conflit a tout changé. Mon mari était un homme attentionné. Il travaillait beaucoup et nous aidait. Désormais, tout dépend de moi », dit-elle. Des milliers de personnes ont été forcées de fuir et d’abandonner leurs biens, ce qui les a empêchées de cultiver les terres fertiles dans la région. « Les gens d’ici sont habitués à l’agriculture, mais ils n’ont pas la possibilité de cultiver. En leur fournissant des semences et des outils, nous leur permettons de subvenir à nouveau à leurs besoins », explique Cyril Jaurena, chef du bureau du CICR dans la région.

Bien que Vajda et ses enfants soient loin de chez eux, la communauté d’accueil a mis à leur disposition un terrain à cultiver. « Ils comprennent que nous n’avons pas choisi d’être ici », explique cette maman courageuse.

La distribution est maintenant terminée. Aidée par Cécilia, Vajda a récupéré son colis. Il va lui permettre de nourrir ses enfants ces prochains jours et de commencer à cultiver son lopin de terre pour assurer la survie de sa famille.

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 09

UN ŒIL SUR LE MONDE

FAITES CONNAISSANCE AVEC NOS ÉQUIPES ELLES TRAVAILLENT AU PLUS PRÈS DES LIGNES DE FRONT Aujourd’hui, près de 17 000 employés du CICR travaillent dans plus de 80 pays à travers le monde. Ils forment une mosaïque de personnalités, de parcours, d’origines et de destins. Cependant, les motivations de ces femmes et hommes qui se sont engagés pour le CICR demeurent remarquablement similaires : l’envie de travailler pour une organisation dont ils partagent les valeurs et à travers laquelle ils pensent pouvoir soutenir activement les victimes de conflits.

Faits et chiffres Le personnel du CICR est composé exclusivement de professionnels. La raison : travailler en zone de conflit nécessite des qualifications spécifiques et une expérience préalable sur le terrain. Tous les employés de la Croix-Rouge ne sont pas médecins, contrairement à une idée très répandue. Le travail humanitaire nécessite une multitude de profils : médecins en effet mais aussi logisticiens, juristes, agronomes, psychologues, gradés militaires, administrateurs, généralistes, ingénieurs, etc. La majorité de nos effectifs sont des employés locaux : environ 14 200. Nos employés expatriés sont près de 2 800 à travers le monde. La plupart des délégués expatriés changent annuellement de lieu d’affectation pour maintenir l’impartialité des équipes.

10 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

7 collègues sur place nous racontent leur engagement Timothée (Tim) Pakouyowou est orthoprothésiste dans un centre de réadaptation physique soutenu par le CICR à Goma. De nationalité togolaise, il travaille pour le CICR depuis 3 ans. Anne Müller, infirmière en chef du CICR, travaille à l’hôpital de Ndosho à Goma. D’origine allemande, cette humanitaire expérimentée effectue en RDC sa 12e mission sur le terrain. Roberto Lang est délégué chargé des visites en détention à Kandahar. Ce jeune Suisse originaire de Zürich effectue sa première mission CICR sur le terrain. Abdoul Wadood est un ingénieur pakistanais expatrié de 41 ans qui travaille depuis plusieurs années dans l’humanitaire. Il s’occupe de réhabiliter les infrastructures publiques qui ont été détruites ou endommagées. Layal Barjoud est une jeune médecin de 28 ans. Elle est originaire de Homs et a choisi de rester sur place comme chargée de santé pour le CICR. Jérôme Sess est un médecin originaire de Côte d’Ivoire établi au Canada. Il est à Kaga Bandoro pour sa première mission CICR mais travaille en zone de conflit depuis plusieurs années. Moses Namanya est un agronome ougandais spécialisé en développement agricole. Après une première mission CICR au Yémen, il est en République centrafricaine depuis début 2016 et travaille au développement de projets de sécurité alimentaire.

UN ŒIL SUR LE MONDE

GROS PLAN SUR 4 DÉLÉGATIONS

KAGA BANDORO

en République centrafricaine, est située à environ 350 km au nord de Bangui, la capitale. La population y est durement touchée par les violences et les affrontements persistants depuis 2013. Alors que très peu d’organisations humanitaires sont encore présentes sur place, les besoins sont immenses. Il y a beaucoup de cas de malnutrition et la situation sanitaire est désastreuse.

HOMS

en Syrie, était une cité florissante avant le conflit. Depuis, 80 % de la ville a été détruite. Deux tiers des habitants ont fui et ceux qui restent vivent dans des conditions extrêmement précaires, même si les combats se sont calmés. Présent en Syrie depuis 1967, le CICR a pu déployer rapidement ses activités quand le conflit a éclaté, notamment à Homs.

KANDAHAR

est la seconde ville d’Afghanistan. Haut lieu culturel et commercial pendant des siècles, la ville a, comme le reste du pays, dépéri suite à des décennies de guerre. Le CICR maintient une délégation à Kandahar depuis 21 ans. Après le décès de 7 collègues cette année en Afghanistan, il a décidé de réduire considérablement ses activités dans le pays mais reste présent à Kandahar.

Christophe Da Silva/CICR

GOMA

en République démocratique du Congo (RDC), est la capitale du Nord-Kivu (région des Grands Lacs), dans l’est du pays. La zone est touchée depuis plus de 20 ans par des vagues successives de violences et de déplacements massifs. Les activités de notre délégation à Goma sont multiples, pensées pour répondre aux besoins urgents mais aussi à long terme des bénéficiaires.

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 11

UN ŒIL SUR LE MONDE

CICR : « Qu’est-ce qui vous a convaincu de travailler pour le CICR ? »

Tim Mon premier contact avec le CICR, je l’ai en fait vécu comme jeune bénéficiaire. Ma famille avait fui les violences à Lomé, au Togo, en 1992 et nous avons atterri dans un camp de réfugiés au Bénin voisin. La première aide que nous avons reçue, elle est venue du CICR. Je me souviens encore des couvertures et des plats chauds qu’ils ont distribués. Nous ne connaissions personne au Bénin et le CICR nous a apporté un soutien réel et de l’espoir. Même alors, tout petit, je me suis dit : « Un jour, je travaillerai pour le CICR. »

Christophe Da Silva/CICR

Jérôme Pour moi, le CICR est l’une des plus grandes organisations humanitaires. Notre mandat neutre, impartial et indépendant nous donne des facilités d’accès aux populations en détresse. Sans cela, nous ne pourrions pas travailler correctement. Par exemple, en juillet dernier, il y a eu des affrontements ici à Kanga Bandoro. La plupart des organisations humanitaires sont parties mais le CICR est resté. C’est nous qui sommes allés chercher les blessés, les avons soignés et évacués à Bangui.

Diana Zeyneb Alhindawi/CICR

« TOUT PETIT, JE ME SUIS DIT : UN JOUR, JE TRAVAILLERAI POUR LE CICR. » TIM

12 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

Roberto L’idée d’aider les gens des deux côtés de la ligne de front – le CICR défend cette idée comme aucune autre organisation. Et puis, avoir un impact direct sur la vie des victimes. Grâce à son professionnalisme et son expérience, le CICR est capable de réagir rapidement et avec les

ressources nécessaires. En plus, en tant que Suisse, il y a peut-être une fierté particulière de servir une organisation qui a été fondée ici, il y a plus de 150 ans. Travailler pour le CICR est plus qu’un simple travail, c’est une vocation.

Thomas Glass/CICR

Layal Avant, je travaillais comme médecin dans un hôpital national où l’on voyait quotidiennement tous les types de souffrances. Les conditions se sont sérieusement dégradées avec la guerre : de plus en plus de ruptures de stock de médicaments et des patients qui attendent la mort. Du coup, quand le CICR a annoncé le recrutement d’un agent de santé, j’ai rejoint leurs rangs. Je savais que c’était là que je voulais être, là où je pouvais enfin aider un maximum de gens.

CICR

UN ŒIL SUR LE MONDE

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 13

UN ŒIL SUR LE MONDE

« En quoi consiste votre travail et comment contribue-t-il à aider les gens sur place ? »

« NOUS OFFRONS UNE CHANCE DE SURVIE ET UN LIEU DE GUÉRISON. » ANNE

14 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

Diana Zeyneb Alhindawi/CICR

Anne, infirmière en chef Mon travail est de fournir des soins médicaux de qualité aux blessés de guerre là où les besoins sont les plus grands. Nous traitons beaucoup de blessés graves qui arrivent parfois par vagues. Le travail à l’hôpital peut être épuisant et rempli d’adrénaline. En même temps, il m’apporte une satisfaction extrême. Le travail d’équipe est incroyable. Surtout, nous offrons une chance de survie et un lieu de guérison, un répit à de nombreuses personnes qui sont plongées au quotidien dans les horreurs des conflits.

UN ŒIL SUR LE MONDE Abdoul, ingénieur Depuis mon arrivée à Homs, j’ai mis en place plusieurs projets pour rétablir l’accès à l’eau potable de milliers de ménages à Homs et Hama. Je suis heureux de pouvoir améliorer la vie d’autant de personnes.

Christophe Da Silva/CICR

CICR

Moses, agronome En République centrafricaine, les besoins alimentaires sont immenses. La malnutrition infantile augmente parce que la population ne cultive pas à cause de la crise. Les distributions de semences que nous organisons sont donc extrêmement importantes. On construit aussi des puits près des villages pour encourager la reprise de l’agriculture. Quand on fait des distributions dans des zones très isolées, les bénéficiaires sont tellement soulagés. Au début de ma mission, dans une région particulièrement délaissée, une maman n’avait pas reçu son kit lors d’une de nos distributions. Elle pleurait. Je lui ai dit qu’on reviendrait pour elle mais elle ne me croyait pas. Le chef du village est intervenu : « Le CICR tient toujours parole, ils vont revenir. » Et effectivement nous y sommes retournés, nous avons cherché cette femme et lui avons donné son kit. Elle était tellement heureuse.

Diana Zeyneb Alhindawi/CICR

Tim raconte : « Voici Augustin et moi-même pendant une séance de physiothérapie. Augustin est un double amputé. Mais il est désormais debout et remarche. Le village de ce patient a été attaqué à deux reprises en juin 2013 et mars 2016. Il a été touché à la jambe droite la première fois, à la gauche la seconde. Par deux fois, ses blessures ont nécessité l’amputation. Imaginez-vous, l’homme était brisé par ces épreuves ! Mais nous lui avons fabriqué à chaque fois une prothèse et il a appris à marcher avec. Le voir sur ses pieds remerciant le CICR a été un moment merveilleux. C’est pour Augustin, et tous les autres à qui nous avons pu donner une deuxième chance dans la vie, que je suis tellement fier de travailler pour le CICR. »

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 15

Diana Zeyneb Alhindawi/CICR

Pawel Krzysiek/CICR

UN ŒIL SUR LE MONDE

16 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

UN ŒIL SUR LE MONDE

« Quel est votre quotidien sur place ? » Abdoul Après 6 ans de conflit, Homs est pour une bonne partie en ruine. Elle porte les lourdes cicatrices de la guerre et donne une impression de ville-fantôme. La reconstruction prendra des années. Malgré cela, en tant qu’expatrié, je vis une vie plus ou moins normale. Je peux sortir : il y a des restaurants, des hôpitaux, des centres religieux. Cela facilite la vie.

« APRÈS 6 ANS DE CONFLIT, HOMS EST POUR UNE BONNE PARTIE EN RUINE. ELLE PORTE LES LOURDES CICATRICES DE LA GUERRE ET DONNE UNE IMPRESSION DE VILLE-FANTÔME. »

Roberto Ici à Kandahar, nous vivons et travaillons dans un même bâtiment qui est très confortable. Malheureusement, nous ne pouvons jamais sortir à part pour des motifs professionnels, dans mon cas les visites de prison, à cause des problèmes de sécurité. Bien sûr, le contact direct avec les détenus et les autorités est très gratifiant, mais je me sens parfois vraiment coupé de la vie ordinaire des gens d’ici. Cependant, la sous-délégation reçoit beaucoup de visiteurs chaque jour.

ABDOUL

Diana Zeyneb Alhindawi/CICR

Anne Je suis en ce moment basée à Goma où nous avons de bonnes conditions de vie. J’habite sur le rivage du lac Kivu, où la nature et le climat sont incroyables. J’ai également une certaine liberté de mouvement, l’accès à des restaurants et marchés, et je peux même faire du sport et rencontrer des amis au café. Lors de ma mission précédente, les conditions de vie étaient beaucoup plus rudimentaires : pas de toilettes ni de douches. J’ai également vécu dans des endroits avec des mesures de sécurité très strictes, où les seuls mouvements possibles étaient entre l’hôpital et notre lieu d’habitation.

cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 17

« Quels sont les hauts et les bas de cette vie d’humanitaire ? » Abdoul Quand on travaille pour le CICR, au plus près des lignes de front, on sait qu’on risque potentiellement sa vie. Je sais que cela fait partie de mon travail, mais en même temps, c’est un sacrifice que je dois faire. Et quand je vois les sourires sur le visage des enfants et des personnes que nous avons aidés, je me dis que cela en vaut la peine.

Layal En travaillant pour le CICR, je suis témoin au quotidien des souffrances que mon peuple endure. Mais je réalise aussi combien le travail que nous faisons est important. Récemment, j’ai rencontré le grand-père d’un jeune homme blessé par un mortier qui attendait dans le hall. Il était mort d’inquiétude car l’hôpital refusait de prendre en charge les frais médicaux. Désespéré, il pleurait, certain que son petit-fils n’allait pas survivre. Le CICR a payé le traitement du blessé pour qu’il puisse rester à l’hôpital. Quelques jours plus tard, quand le médecin nous a dit que le patient allait survivre, le regard de reconnaissance que m’a adressé son grand-père m’a donné des ailes. Jérôme Je viens de me marier. Mon épouse travaille avec MSF en République démocratique du Congo. La distance n’est pas toujours facile à gérer. C’est vraiment le plus grand sacrifice que je fais en ce moment. Mais on s’est connu pendant nos missions donc on se comprend et on se soutient, on a l’habitude. Et quand je vois un enfant guéri sortir de notre hôpital, je partage ces moments de joie avec ma femme.

Christophe Da Silva/CICR

Tim Mon plus grand sacrifice est d’être loin de mes deux petites filles de 4 et 6 ans. Ma famille me manque énormément. Mais je sais que je suis utile ici. Avec l’aide de mes collègues et de moi-même, nos patients peuvent remarcher et retrouver l’espoir après toutes les épreuves qu’ils ont vécues.

« QUAND LE MÉDECIN NOUS A DIT QUE LE PATIENT ALLAIT SURVIVRE, LE REGARD DE RECONNAISSANCE QUE M’A ADRESSÉ SON GRAND-PÈRE M’A DONNÉ DES AILES. » LAYAL

CICR

UN ŒIL SUR LE MONDE

18 | cicr.org/souteneznous | Décembre 2017

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NOS SPÉCIALISTES ÉVALUENT LA SITUATION DANS CHAQUE PAYS, ÉTABLISSENT LES BESOINS DES PERSONNES LES PLUS VULNÉRABLES ET S’EMPLOIENT À LEUR FAIRE PARVENIR DES SECOURS OÙ QU’ELLES SE TROUVENT.

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cicr.org/souteneznous | Décembre 2017 | 19

Musubao Kivauvwamo Muhindo/CICR

VOTRE DON EST UN DON D’ESPOIR AVEC 1 FRANC PAR JOUR, VOUS DONNEZ LES MOYENS À UNE PERSONNE DE SE RECONSTUIRE Partout sur la planète, ceux qui ont tout perdu à cause de la guerre sont chaque jour plus nombreux. Vous pouvez aider à secourir davantage de personnes en complétant, par un don régulier, les contributions que vous avez déjà eu la gentillesse de verser. Un seul franc par jour peut changer la vie de quelqu’un comme Zainab. Blessée par une roquette, cette Irakienne s’est retrouvée amputée d’une jambe. Grâce à la machine à coudre que nous lui avons procurée, elle confectionne aujourd’hui des habits qu’elle vend, retrouvant ainsi l’indépendance qu’elle avait perdue. Aidez des personnes comme Zainab à reconstruire leur vie !

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Vous permettez à une veuve de guerre de recevoir une formation et un outil de travail, une machine à coudre, par exemple.

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