Le manque de moyens de nos parents ou le statut d’orphelin est-il devenu un crime ? Nous n’avons rien fait, donc pourquoi Porte-voix pour l’éducation en Afrique
cette condamnation ? Pourquoi le gouvernement ne fait rien ? Jeune travailleur domestique – enquête préliminaire IDAY RDC/Kinshasa sur les travailleurs domestiques
COMMUNIQUÉ DE PRESSE QUAND LA SOCIETE CIVILE LOCALE S’UNIT AUX GOUVERNEMENTS CONTRE L’ESCLAVAGE MODERNE EN AFRIQUE Le réseau IDAY lance les premières enquêtes sur la situation préoccupante des travailleurs domestiques dans différents pays africains, en collaboration avec les autorités. Ces enquêtes sont la base d’une vaste campagne régionale pour la régularisation et la professionnalisation du secteur. Depuis 2010, le réseau IDAY, issu de la société civile africaine, plaide pour que soient reconnus les travailleurs domestiques et qu’ils aient accès à l’éducation et à une formation professionnelle, clé du renforcement de leur capacité et de la protection de leurs droits. Les membres d’IDAY n’ont cessé depuis plusieurs années de faire connaitre le sort de ces travailleurs et de mettre en évidence l’ampleur du problème auprès des autorités africaines et des acteurs internationaux. Dans le cadre de la campagne régionale lancée par le réseau, de multiples interventions en Afrique et en Europe ont permis de porter le plaidoyer et la sensibilisation, dont la production d’un documentaire Les Travailleurs Invisibles (2011) qui retrace la vie de ces travailleurs oubliés du système. La Convention 189 de l’OIT, qui entrera en vigueur cette année, vient renforcer cette action en faveur de la mise en place de dispositifs de protection et de formation adéquats. On estime que le travail domestique concerne aujourd’hui des centaines de milliers de personnes à travers le continent, parmi lesquelles un grand nombre d’enfants et de jeunes. La majorité des travailleurs domestiques est confrontée à de longues heures de travail, sans salaire ou presque, sans protection ni reconnaissance sociales. Bon nombre de ces jeunes doivent abandonner leur scolarité pour travailler, et se voient refuser l’opportunité de la poursuivre lorsqu’ils sont « employés » comme domestiques. L’accès à l’éducation et à la formation des travailleurs domestiques n’est pas seulement une question de droits fondamentaux. C’est aussi un véritable enjeu social et économique pour un continent en pleine mutation. L’approche d’IDAY, qui consiste à valoriser ce travail par la formation tout en l’encadrant légalement, répond aux défis de la protection de ces travailleurs contre toutes formes d’abus, de l’établissement de leurs obligations professionnelles et de l’interdiction du travail des enfants en-deçà de l’âge minimum légal. Une première grande victoire a été remportée par IDAY-Burundi pour avoir convaincu son gouvernement de s’associer à une enquête nationale sur les travailleurs domestiques qui sera lancée fin mars 2013. Cette initiative est soutenue par des organisations internationales qui reconnaissent tant l’urgence d’obtenir des données précises sur ce
phénomène que l’excellence du travail mené par le réseau IDAY sur la base des solutions de la société civile africaine. IDAY-R.D.Congo, IDAY-Rwanda, IDAY-Ouganda, IDAY-Kenya, IDAYGuinée et des membres du réseau en Côte d’Ivoire ou au Nigeria travaillent dans la même direction. IDAY-RDC vient d’ailleurs de mener une enquête pilote à Kinshasa avec 950 travailleurs domestiques. Celle-ci démontre que cette forme d’esclavage est étroitement liée à des facteurs tels la pauvreté, l’absence de réglementation, l’illettrisme, l’ignorance des droits de la part des domestiques ou encore la non considération de la part des patrons. À Kinshasa, la majorité de ces travailleurs domestiques sont de sexe féminin (93%) et ont en moyenne entre 13 et 18 ans; certains n’ont pas même atteint l’âge minimum légal de travail. Leurs demandes les plus insistantes concernent le renforcement des capacités, la valorisation du travail domestique et sa protection. Ce petit échantillon ne fait que confirmer le diagnostic initial d’IDAY, aujourd’hui porté par un concert d’acteurs. Une enquête nationale doit maintenant être menée. Goreth Kanyange, figure emblématique de ce combat au Burundi et présidente d’IDAY-Burundi et de la CAD (Convergence pour l’Autodéveloppement des Domestiques) n’a pas attendu ces conclusions. Depuis des années, elle offre une formation professionnelle et des cours d’alphabétisation à des centaines de travailleurs domestiques. Ce processus porte ses fruits : ceux-ci voient leurs conditions de travail s’améliorer considérablement tandis que les employeurs valorisent les services de qualité fournis par leurs employés. Une vraie relation d’emploi se met ainsi en place autour des valeurs de compétence, respect, dignitée et confiance en soi. Le travail de Madame Kanyange, récemment reconnu par la Belgique qui l’a consacrée Chevalier de l’Ordre de la Couronne belge, suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’autorités et d’acteurs du développement. C’est sur la base de cette expertise locale de longue date, et en étroite collaboration avec toutes les parties concernées, que continuera la campagne d’IDAY pour que soient enfin protégés et valorisés les travailleurs domestiques en Afrique.
PLUS D’INFOS ? IDAY-International - +32 2 385 44 13 - ddevillers@iday.org Dominique Devillers, Chargée de Communication, répond avec plaisir à toutes vos questions. www.iday.org - 19, rue des Jambes - 1420 Braine-l’Alleud - Belgique - IBAN : BE 93 5230 8026 6767 - BIC : TRIOBEBB (TRIODOS)