Fulvio Roiter Istituto Italiano di Cultura Paris
Un rĂŞve en Ombrie
Fulvio Roiter : un rêve en Ombrie
Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro
Istituto Italiano di Cultura Paris 12 décembre / dicembre 2018 – 16 janvier / gennaio 2019 exposition organisée par / esposizione organizzata da Istituto Italiano di Cultura directeur / direttore Fabio Gambaro avec la collaboration de / in collaborazione con Fondazione Fulvio Roiter organisation / organizzazione Aurélie Cadier et Sandro Cappelli traductions / traduzioni Jérôme Nicolas remerciements / si ringrazia Piergiorgio Giacché
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Fabio Gambaro
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Jessica Roiter Un centième de seconde magique Un magico centesimo di secondo
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Paolo Del Frate Vérité et poésie du noir et blanc Verità e poesia del bianco e nero
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Sandra Petrignani Le vert sous la neige Il verde sotto la neve
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Fondazione Fulvio Roiter
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biographie / biografia
Deux mulets au milieu de la neige. Un berger avec son troupeau. Des villages de pierre, tortueux et déserts. Une petite fille qui court au milieu d’un champ. Deux femmes qui lavent le linge au bord d’une rivière. Une Vierge de Botticelli maladroitement peinte à fresque dans l’encadrement d’une cheminée. Des aperçus d’une terre authentique, saisis par le regard attentif d’un grand photographe. L’exposition Fulvio Roiter : un rêve en Ombrie présente quarante-huit photographies prises par le photographe vénitien dans cette région du centre de l’Italie au milieu des années cinquante, et destinées au livre Ombrie Terre de Saint-François, qui sera publié à Lausanne en 1955. Ces photos d’une intense beauté nous révèlent une dimension peu connue du travail de Roiter, qui deviendra célèbre dans le monde entier, plus tard, à la fin des années soixante-dix, pour ses livres photographiques sur Venise. Ce que nous voyons ici, c’est l’œuvre d’un jeune photographe encore sensible à la leçon du néoréalisme, attentif à la présence des hommes, à leurs travaux et à leurs peines, mais capable de saisir la dimension presque magique d’une campagne silencieuse et fascinante. Surtout quand la neige recouvre toutes choses de son manteau immaculé. Voilà pourquoi ces images acquièrent une dimension presque intemporelle, en nous permettant d’entrer dans un monde à la fois proche et lointain. D’un côté, en effet, elles nous racontent une terre archaïque, que la mécanisation n’a pas encore contaminée, une terre qui révèle tout son mystère naturel dans sa confrontation obstinée avec les
hommes. Une terre éloignée dans le temps, comme une crèche laïque auréolée d’une dimension spirituelle qui se transforme par moments en une abstraction artistique. De l’autre, nous y reconnaissons les beautés réelles et concrètes qui contribuent aujourd’hui encore au charme de l’Ombrie, les beautés que l’on peut découvrir dès que l’on s’éloigne des routes les plus fréquentées et bruyantes pour parcourir l’un de ces sentiers de campagne qui semblent constituer une invitation à suivre les méandres d’un monde naturel plein de promesses. Ce que nous reconnaissons dans ces photos, c’est une terre qui nous demande, ici et maintenant, de prendre soin d’elle, de ne pas l’abandonner à la dégradation et aux offenses des hommes. Une terre que nous devons vivre et transmettre, intacte, à ceux qui viendront après nous. C’est bien la possibilité de cette double lecture qui donne leur force et leur charme à ces clichés du photographe né à Meolo en 1926 et mort à Venise en 2016. Des clichés qui révèlent son immense talent et que l’Institut culturel italien de Paris propose aujourd’hui de redécouvrir, grâce à la précieuse collaboration de la Fondazione Fulvio Roiter et, en particulier, de Jessica Roiter, la fille du photographe, qui préside aujourd’hui cette fondation. Mais nous sommes également heureux d’évoquer ici Piergiorgio Giacché, le premier qui nous ait mis sur les traces de ces photographies magnifiques. Ils méritent tous deux nos remerciements et notre reconnaissance. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut culturel italien de Paris
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Due muli in mezzo alla neve. Un pastore con il suo gregge. Villaggi di pietra tortuosi e deserti. Una bambina che corre in mezzo a un campo. Due donne che lavano i panni in riva a un fiume. Una maldestra Venere di Botticelli affrescata nella cornice di un camino. Scorci di una terra vera colti dallo sguardo attento di un grande fotografo. La mostra intitolata Fulvio Roiter: un sogno in Umbria presenta quarantotto foto scattate dal fotografo veneto nella regione del centro Italia verso la metà degli anni cinquanta per il volume Ombrie Terre de Saint-François, pubblicato a Losanna nel 1955. Sono foto intensamente belle che ci rivelano una dimensione meno conosciuta del lavoro di Roiter, che più tardi alla fine degli anni settanta diventerà celebre in tutto il mondo per i suoi libri fotografici su Venezia. Quello che qui vediamo all’opera è un giovane fotografo ancora sensibile alla lezione del neorealismo, attento alla presenza degli uomini e alla loro fatica, ma capace di cogliere la dimensione quasi magica di una campagna silenziosa e affascinante. Specie quando la neve viene a ricoprire ogni cosa con il suo manto immacolato. Ecco perché queste immagini assumono una dimensione quasi intemporale, proponendoci di entrare in un mondo vicino e lontano al contempo. Da un lato, infatti ci raccontano una terra arcaica, non ancora contaminata dalla meccanizzazione, una terra che nel suo ostinato confronto con gli uomini rivela tutto il suo naturale mistero. Una terra lontana nel tempo come un
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presepe laico circonfuso di una dimensione spirituale che a tratti si trasforma in astrazione artistica. Dall’altro invece vi riconosciamo le bellezze reali e concrete che ancora oggi contribuiscono al fascino dell’Umbria, quelle bellezze in cui è possibile imbattersi non appena ci si allontana dalle strade più trafficate e rumorose, imboccando uno di quei sentieri di campagna che sembrano essere un invito ad addentrarsi nei meandri di un mondo naturale pieno di promesse. Quella che riconosciamo in queste foto è allora una terra che, qui e ora, ci domanda di prendersi cura di lei, di non abbandonarla al degrado e alle offese degli uomini. Una terra da vivere e trasmettere intatta a chi verrà dopo di noi. Proprio dalla possibilità di questa doppia lettura nascono la forza e il fascino degli scatti del fotografo nato a Meolo nel 1926 e scomparso a Venezia nel 2016. Scatti che rivelano il suo grandissimo talento e che l’Istituto Italiano di Cultura di Parigi propone oggi di riscoprire, grazie alla preziosa collaborazione della Fondazione Fulvio Roiter e in particolare di Jessica Roiter, la figlia del fotografo che oggi la presiede. Oltre a lei però, vogliamo anche ricordare Piergiorgio Giacché, che per primo ci ha messo sulle tracce di queste magnifiche fotografie. A entrambi vanno i nostri ringraziamenti e la nostra riconoscenza. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi
Un centième de seconde magique Jessica Roiter « Meolo, 4 janvier. “Gubbio sous la neige est sublime. Essayez d’y arriver le plus vite possible.” C’est un télégramme de Pierre Jacquet, avec qui je travaille depuis plusieurs mois au projet Ombrie Terre de Saint-François pour les éditions de la Guilde du Livre de Lausanne. Il est neuf heures du matin. Je fourre rapidement l’indispensable dans mon petit sac à dos et, à une heure, je suis dans le train. Toute la Vénétie est couverte d’un manteau de neige de quarante centimètres d’épaisseur. Depuis lors, je n’en ai plus vu autant dans ma région. J’ai les yeux collés à la fenêtre, les paysages semblent dessinés par des mains géniales. Je suis heureux et impatient. Dieu sait comment sera Gubbio, cette ville médiévale, sous la neige ! Mon imagination part au galop. Quand j’arrive enfin, ma déception est complète : la neige est réduite à l’état d’une bouillie pétrie de boue. Une horreur. Je ne descends même pas du vieil autocar et je continue vers Spolète ; ici, il n’y a même pas trace de neige. Je demande où aller pour être sûr d’en trouver : à Norcia, me répond-on. Il fait nuit quand j’y arrive. Le ciel est couvert d’étoiles, les routes sont blanches, mais de poussière. Je suis abattu. Dans le couloir de l’hôtel, je croise un garde forestier. Voilà peut-être la personne qu’il me faut, me dis-je. Il répond à ma question rituelle qu’à Savelli – à sept kilomètres plus au nord –, il y a toute la neige que je peux désirer. Fatigué, étourdi, impatient, mais avec une bribe d’espoir, je cours me coucher. Je m’endors en rêvant à des chutes de neige légendaires. Quand je me réveille, il est sept heures. Ça fait trente heures que je cours inutilement. Alors, est-ce vrai qu’il y a de la neige à Savelli ? Et si même le garde forestier, tout en étant parfaitement de bonne foi, m’avait menti ou s’était trompé ? Mieux vaut ne penser à rien et sommeiller encore un peu. Mais un étrange silence ouaté – les silences matinaux de mon enfance passée à la campagne – éveille ma curiosité. Quelques instants s’écoulent et, d’un bond, je saute déjà du lit, j’ouvre lentement les volets et le miracle est là, devant mes yeux. Plusieurs centimètres de neige sont tombés pendant la nuit – une fine pluie de talc – et les arbres, les maisons et les champs dessinent un paysage de conte de fée. En un éclair, je saute sur la bicyclette que le garde forestier a mis généreusement à ma disposition. L’air est piquant, le ciel livide, mais la lumière est bonne. J’appuie sur les pédales comme un forcené. Je veux m’éloigner le plus vite possible de Norcia pour découvrir des paysages absolus et immaculés. Au bout de quelques kilomètres, j’aperçois à ma droite deux amandiers, grands et vieux. La neige restée sur leurs troncs et leurs branches fines
dessinent contre le ciel une toile d’araignée aux splendides arabesques. Je suis loin d’imaginer que ce sera la première d’une série de photographies exceptionnelles, réalisées en quelques heures, en cet inoubliable 6 janvier 1954. Je reprends la route pour Savelli. Je n’ai pas mangé depuis hier soir. Quand j’arrive au village, vers midi, les rares personnes que je vois sont les fidèles qui sortent de l’église après la messe, le Jour des Rois. Épuisé par l’effort, mais satisfait du travail accompli, je caresse l’idée de rentrer à Norcia, en suivant enfin une route toute en descente. Mais je temporise. Ce lieu me plaît. Je regarde vers le haut, au-delà du toit des maisons, et je vois au sommet d’une colline peu éloignée une poignée d’humbles habitations. On dirait une crèche. Je demande le nom de cette localité. San Marco, me répond-on. Je n’hésite plus. Si elle s’était appelée Sant’Ubaldo ou San Isodoro, je serais sûrement rentré à Norcia. Mais entendre prononcer le nom du saint patron de ma ville, ça a été comme pousser impérieusement le cours de mes pensées dans la direction opposée. J’abandonne la bicyclette dans le seul bistrot de Savelli et j’affronte à grands pas le chemin muletier. Il neige, le silence est absolu, métaphysique. Au deuxième tournant, dans une montée raide, j’entends un bruit étrange et un frisson traverse mon corps : c’est une région de loups, me dis-je tout de suite... mais c’est un homme et deux mulets que je vois déboucher. Dès qu’ils me dépassent, mon instinct me pousse à photographier cette scène, un, deux, trois clichés en succession rapide, mais je me rends compte que ce n’est pas le cadrage idéal. Le moment et le lieu parlent clairement : j’ai devant moi les éléments pour une image extraordinaire. La crainte de la rater accroît mon émotion, or l’émotion joue toujours de mauvais tours. Je regarde autour de moi et je décide l’espace où photographier l’homme et ses mulets : voilà, c’est là-dessous, sur le fond d’une chênaie, entre deux arbres et avec quelques buissons au premier plan, ni plus près ni plus loin. Elle deviendra un centième de seconde magique. » Ce texte a été écrit par mon père, Fulvio Roiter, pour une édition du Cantique des Créatures de 2006, et j’ai décidé de le republier tel quel : en relisant ce récit, j’ai senti en effet remonter à ma mémoire ses mots chargés d’émotion, son enthousiasme et son énergie, la même qui m’a accompagnée depuis ma première enfance quand il me racontait les sensations des clichés de son livre Ombrie Terre de SaintFrançois. Le sujet « Ombrie » et la prière de saint François ont trouvé place dans les cœurs, si bien qu’il en a fait d’autres éditions tout au long de sa carrière, toujours spectaculaires, et même en couleur. Et nous remarquons ici l’évolution de Fulvio Roiter, qui a su exalter avec la couleur la beauté des lieux, des détails et de la lumière.
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Un magico centesimo di secondo Jessica Roiter “Meolo, 4 gennaio. ‘Gubbio sotto la neve è sublime. Veda di arrivarci al più presto’. È un telegramma di Pierre Jacquet, con il quale lavoro da mesi al progetto Ombrie Terre de Saint-François per le edizioni della Guilde du Livre di Losanna. Sono le 9 del mattino. In fretta metto insieme l’indispensabile nel solito zainetto e alle 13 sono in treno. Tutto il Veneto è sotto una coltre di neve alta 40 cm. Da allora non ne ho più vista così tanta dalle mie parti. Gli occhi sono incollati al finestrino, i paesaggi sembrano disegnati da mani geniali. Sono felice ed impaziente. Chissà come sarà la medioevale Gubbio sotto la neve! La fantasia galoppa. Quando finalmente arrivo, la delusione è completa: la neve è ridotta ad una poltiglia misturata a fango. Uno schifo. Non scendo neppure dalla vecchia corriera e proseguo per Spoleto; qui addirittura della neve nessuna traccia. Chiedo in giro dove andare per avere la certezza di trovarla: a Norcia mi rispondono. Fa buio quando vi arrivo. Il cielo è pieno di stelle, le strade bianche ma di polvere. Sono avvilito. Nel corridoio dell’albergo incrocio una guardia forestale. Forse questo è l’uomo giusto, penso. Alla mia domanda ormai scontata risponde che a Savelli – sette km più a nord – c’è tutta la neve che voglio. Stanco, frastornato, impaziente, ma con un filo di speranza corro a letto. Mi addormento sognando nevicate leggendarie. Quando mi sveglio sono le sette. Trenta ore che giro a vuoto. Ma sarà poi vero che a Savelli c’è la neve? E se anche la guardia forestale, in perfetta buona fede, m’avesse mentito o si fosse sbagliata? Meglio non pensare a niente e sonnecchiare ancora un poco. Ma uno strano silenzio ovattato – i silenzi mattutini della mia infanzia vissuta in campagna – mi incuriosisce. È questione di attimi e con un balzo sono già fuori dal letto, apro lentamente le imposte e il miracolo è davanti agli occhi. Durante la notte erano caduti alcuni centimetri di neve - una spruzzata di borotalco - e alberi, case e campi avevano acquistato dimensioni fiabesche. In un baleno sono a cavallo della bicicletta messa generosamente a disposizione della guardia forestale. L’aria è frizzante, il cielo livido ma la luce è buona. Pigio sui pedali come un forsennato. Voglio allontanarmi al più presto da Norcia per scoprire paesaggi assoluti e immacolati. Fatti alcuni chilometri scorgo alla mia destra due grandi vecchi mandorli. La neve rimasta sui tronchi e rami sottili
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contro il cielo formano una ragnatela di bellissimi arabeschi. Sono lontano dall’immaginare che questa sarebbe stata la prima di una serie di fotografie irripetibili, realizzate nell’arco di poche ore in quell’indimenticabile 6 gennaio 1954. Riprendo la strada per Savelli. Non tocco cibo dalla sera prima. Quando arrivo in paese, verso mezzogiorno, le poche persone che vedo sono quelle che escono dalla chiesa dopo la messa, nel giorno dell’Epifania. Sfiancato dallo sforzo ma soddisfatto del lavoro compiuto, accarezzo l’idea di rientrare a Norcia finalmente con la strada tutta in discesa. Ma temporeggio. Il luogo mi piace. Alzo lo sguardo oltre il tetto delle case e vedo sulla cima di una collina poco lontano un pugno di umili abitazioni. Sembra un presepio. Chiedo il nome della località. San Marco mi rispondono. Non ho più esitazioni. Si fosse chiamato Sant’Ubaldo o San Isidoro me ne sarei tornato sicuramente a Norcia. Ma sentir pronunciare il nome del patrono della mia città è stato come spingere prepotentemente il corso dei pensieri nella direzione opposta. Abbandono la bici nell’unico bar di Savelli e affronto a grandi passi la mulattiera. Nevica, il silenzio è assoluto, metafisico. Al secondo tornante, in forte salita, avverto uno strano rumore e un brivido mi assale: questa è zona di lupi, penso subito… E invece vedo sbucare un uomo e due muli. Appena mi oltrepassano l’istinto mi porta a fotografare la scena, uno due tre scatti a rapida successione, ma mi rendo conto che quella non è l’inquadratura ideale. Momento e luogo parlano chiaro: ho davanti a me gli elementi per un’immagine straordinaria. Il timore di perderla aumenta l’emozione, e l’emozione gioca sempre brutti scherzi. Mi guardo intorno e decido lo spazio dove cogliere uomo e muli: ecco, lì sotto, sullo sfondo di un querceto, tra due alberi e alcuni cespugli in primo piano, né prima né dopo. Diventerà un magico centesimo di secondo.” Questo testo è stato scritto da mio padre Fulvio Roiter in un’edizione del Cantico delle Creature del 2006 ed ho voluto riproporlo tale e quale, in quanto rileggere questo racconto mi ha riportato alla memoria le sue parole emozionate, il suo entusiasmo e la sua energia, la stessa che mi ha accompagnato fin dalla mia prima infanzia quando mi raccontava le sensazioni degli scatti del suo libro Ombrie Terre de Saint-François. Questo soggetto “Umbria” e la preghiera di San Francesco entrarono nel cuore, tanto che nella sua lunga carriera ne fece altre edizioni. Sempre spettacolari. A colori. E qui possiamo notare l’evoluzione di Fulvio Roiter che seppe col colore esaltare la bellezza dei luoghi, dei dettagli e della luce.
Vérité et poésie du noir et blanc Paolo Del Frate Le livre Ombrie Terre de Saint-François, réalisé à l’initiative de Pierre Jacquet, dont sont tirées les photographies exposées ici, a constitué en 1956 une étape fondamentale dans la brillante carrière de Fulvio Roiter : il lui a en effet valu l’attribution du prix Nadar, une prestigieuse récompense internationale. Ces photographies, qui représentent les personnes dans leurs activités quotidiennes et les paysages de l’Ombrie recouverts d’un fin manteau de neige, ont été prises dans une période historique particulière – l’après-guerre, une époque de grands changements pour l’Italie – et elles constituent donc un document historique d’une immense valeur, qui fait revivre aujourd’hui des lieux et des coutumes qui ont désormais subi une transformation irréversible. Ces images splendides que Fulvio Roiter réalise alors qu’il a encore moins de trente ans, expriment parfaitement la force narrative et poétique qui caractérisera toute son œuvre à venir. Toutes réalisées dans un noir et blanc empreint de sobriété (« la sobriété et la rigueur prévalent sur le triomphe de la couleur » : c’est avec cette motivation que le jury lui décerne le prix Nadar), elles révèlent la caractéristique fondamentale de son style recherché. Un noir et blanc vrai, capable d’exalter au maximum les sujets de ses œuvres. Au cours de sa longue carrière, Fulvio Roiter a raconté, à travers la photographie, la réalité vue par ses yeux attentifs, une réalité qui n’est jamais manipulée
pour sacrifier à la spectacularisation. Les récits de Fulvio Roiter sont de vrais récits, des tableaux de vie et l’aboutissement de longues recherches et de projets soigneusement mûris. Ses photographies sont le fruit de longues attentes, mais aussi des instants saisis grâce à son merveilleux « coup d’œil », des moments uniques, fixés à jamais dans l’esprit des nombreux spectateurs qui ont apprécié et aimé son oeuvre au fil du temps. Roberto Mutti a souligné à ce propos « le caractère fortuit de ces apparitions soudaines, transformées ensuite en images mémorables, le jeu dialectique d’une réalité qui se déploie devant le regard toujours vigilant du photographe ». L’attention extrême, l’étude de la scène et l’attente du moment favorable sont autant d’ingrédients qui s’allient à la maîtrise du moyen technique, à une composition impeccable, ainsi qu’au choix cohérent et savant des temps d’exposition et des diaphragmes, grâce auxquels Fulvio Roiter augmente ou diminue la profondeur de champ, en mettant le sujet en valeur afin qu’il soit toujours le protagoniste absolu de ses clichés dans lesquels rien n’est jamais laissé au hasard. Cette exposition présente certaines des images les plus représentatives du Maître, quelques-uns des chefsd’œuvre dotés d’une valeur artistique et documentaire inestimable qui l’ont rendu célèbre dans le monde entier. Les photographies exposées ici, réalisées avec une pellicule « 120 » en format 6×6 et 6×9, ont été tirées en chambre noire sur des matériaux photosensibles, en utilisant la même technique que Fulvio Roiter et en suivant les indications qu’il avait laissées pour chacune de ses images.
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Verità e poesia del bianco e nero Paolo Del Frate Il libro Ombrie Terre de Saint-François, realizzato su proposta di Pierre Jacquet, da cui sono tratte le fotografie in mostra, segnò nel 1956 una pietra miliare della fulgida carriera di Fulvio Roiter, dato che gli procurarono l’assegnazione del prestigioso premio internazionale Nadar. Queste fotografie che ritraggono le persone nei loro affari giornalieri, paesaggi dell’Umbria coperta da un sottile manto di neve, scattate in un particolare periodo storico in cui era in atto un cambiamento nell’Italia del secondo dopoguerra, sono un documento storico di immenso valore, che riporta ai nostri giorni luoghi e costumi oramai mutati per sempre. Da queste bellissime immagini realizzate da un Roiter non ancora trentenne si riesce a ben comprendere la forza narrativa e poetica che contraddistinguerà tutta la sua opera futura. Totalmente realizzate in un bianco e nero essenziale (“essenzialità e rigore prevalevano sul trionfo del colore”, diceva la motivazione con cui la giuria assegnò il premio Nadar), rivelano la caratteristica fondamentale del suo stile ricercato. Un bianco e nero vero, capace di esaltare al massimo i soggetti delle sue opere. Nella sua lunga carriera, Roiter ha raccontato mediante la fotografia la realtà vista dai suoi occhi attenti, una realtà mai manipolata a favore della spettacolarizzazione. I racconti di Fulvio, sono racconti
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veri, spaccati di vita e risultati di lunghe ricerche e progettazioni. Le sue fotografie sono figlie di lunghe attese, ma anche attimi colti grazie al suo meraviglioso “colpo d’occhio”, attimi irripetibili, ma fissati per sempre nelle menti dei numerosi spettatori che hanno nel tempo apprezzato ed amato la sua fotografia. “La casualità delle improvvise apparizioni poi trasformate in memorabili immagini, il gioco dialettico di una realtà che si dipana di fronte allo sguardo sempre vigile del fotografo”, ha scritto Roberto Mutti. L’estrema attenzione, lo studio della scena, l’attesa del momento giusto, sono ingredienti che si accompagnano alla padronanza del mezzo tecnico, alla impeccabile composizione, nonché alla coerente e sapiente scelta di tempi di esposizione e diaframmi, mediante i quali Roiter aumenta o diminuisce la profondità del campo inquadrato dando valore al soggetto, rendendolo sempre protagonista assoluto degli scatti. Nulla mai è lasciato al caso. La mostra contiene alcune tra le più rappresentative immagini del Maestro, inserite a pieno titolo tra i capolavori di un inestimabile valore artistico e documentale, che lo hanno reso celebre in tutto il mondo. Le fotografie in mostra, realizzate con pellicola “120” nel formato 6×6 e 6×9, sono state stampate in camera oscura su materiali fotosensibili, usando la medesima tecnica ed i suggerimenti tramandati da Roiter per ogni singola immagine.
Le vert sous la neige Sandra Petrignani La photo d’une ruelle dans un petit village perché sur une colline, avec une jeune fille perdue dans ses pensées, parle-t-elle de l’Ombrie ou d’un grand photographe ? La forme d’une petite arcade qui s’imprime sur la chaussée par le jeu de la lumière, ou le profil de maisons imaginaires reflétées sur les vraies maisons : est-ce un lieu réel de l’Ombrie, ou de la pure élégance Roiter ? Comme toujours dans l’art : c’est l’un et l’autre. La main – ou plus exactement l’œil – de l’auteur, sa signature, prévalent sur l’objet, mais l’objet est là, son âme cachée est révélée, il est là et il parle de lui et de rien d’autre. En regardant tous ces clichés imprégnés de génie et qui datent de la lointaine année 1956, je me suis demandé combien mon Ombrie ressemblait à la sienne. Je dis « mon » Ombrie, parce que la famille de mon père est originaire de la petite ville d’Amelia – le Palais Petrignani est encore là pour le confirmer – et que je suis moi-même retournée vivre dans la campagne environnante, voilà maintenant quinze ans. Ainsi, bien que je sois née dans la vallée du Pô et que ma mère vienne de la Campanie, je considère l’Ombrie comme ma terre et je reconnais en moi plusieurs traits typiques de sa population : une mesure et une simplicité que nous pourrions qualifier – avec une exagération mondaine – de franciscaine, un rapport intense avec la terre et avec les animaux (le rapport avec les animaux est souvent – malheureusement – sanguinaire : l’Ombrie est une région pleine de chasseurs et de fermes, mais c’est quand même un rapport fondamental et quotidien). Certes, les paysannes toutes de noir vêtues à la tête couverte d’un fichu, ou les vieux vagabonds portant des baluchons rapiécés, comme on en voit dans les images réunies dans cette exposition, ont disparu. Et si quelqu’un passe à cheval, c’est par sport, pas par nécessité. Quand j’étais petite, dans les années soixante, lorsque désormais tout le monde se déplaçait en voiture, j’entendais parler – comme d’un fait légendaire et héroïque – de ma grandmère l’institutrice, qui allait chaque jour à pied, qu’il vente ou qu’il pleuve, d’Amelia à Fornole, où elle enseignait (douze kilomètres aller-retour). Les années soixante, puis soixante-dix, avec leur mythe du progrès accéléré, sont passées comme un rouleau compresseur sur la physionomie paysanne de la région, en lui volant son âme et en dénaturant, sinon en détruisant, des rapports familiaux
archaïques. Rapports qui n’étaient certainement pas poétiques comme on pourrait le déduire en observant ces photographies, mais qui étaient quand même vrais, et qui auraient mérité une longue période de transformation et un plus grand respect, même à l’intérieur d’une modernisation souhaitable et des changements inévitables. Oui, l’Ombrie a énormément changé au cours de ces années, Fulvio Roiter a « arrêté l’instant » juste avant le Big Bang qui allait bientôt exploser dans la terre de saint François. Pourtant, j’oserais dire que grâce à ce saint révolutionnaire et aux traces que l’on trouve partout de lui dans cette lande d’« insulitude » sans la mer, l’Ombrie conserve intacte sa spiritualité toute pétrie de matière, son rude caractère insulaire, sa brusquerie sympathique et accueillante. C’est une terre sévère, concrète, au dialecte chantonnant, avec le mouvement ondoyant d’un paysage de collines parcouru par les troncs noueux des oliviers, ses cieux traversés par les vols de tant d’oiseaux, éperviers ou moineaux. Beaucoup d’habitants des campagnes ont un poulailler et craignent les renards et les fouines : des animaux qui ne vivent, pour les citadins, que dans les fables de l’enfance. Alors qu’en parcourant les routes sinueuses de l’Ombrie, surtout la nuit, on les voit, comme dans un éclair, rapides et réels, traverser la route avec leurs museaux pointus et leurs queues somptueuses. Et il arrive parfois de faire un bout de chemin en compagnie d’un porcépic, qui s’enfuit d’une démarche maladroite en agitant ses piquants. Mais ici, les porcs-épics ont un nom féminin : les spinose, les « épineuses », un nom beaucoup plus inoffensif. Il suffit de ne pas les caresser. La verte Ombrie, dit-on. L’Ombrie est, en effet, très verte, du vert foncé des chênes et des cyprès, le vert parfumé des tilleuls, le vert argenté des oliviers (rebaptisés ici « piantoni ») et le vert brillant des hêtres qui devient rouge et doré en automne. Roiter l’a vue surtout blanche, blanche de toute la neige qui glisse sur les branches inclinées des sapins dans des paysages rugueux et inhabités. Il neige encore en Ombrie, bien que le climat se réchauffe partout. Par une belle journée d’hiver, on se réveille et la porte de la maison ne s’ouvre plus, bloquée par une chute de neige nocturne. On se penche à la fenêtre et tout est blanc et squelettique, comme dans la photographie où Roiter immortalise des arbres réduits à l’état de moignons desséchés solidement fichés dans le blanc. C’étaient les années cinquante. Mais ce pourrait être aujourd’hui. 10
Il verde sotto la neve Sandra Petrignani La foto di un vicolo in un paesino arrampicato, con una ragazza chiusa nei suoi pensieri, parla dell’Umbria o di un grande fotografo? La forma d’un’arcatella che si stampa sul selciato per il gioco della luce o il profilo di case immaginarie riflesse sopra quelle vere: è un reale luogo umbro o puro elegantissimo Roiter? Come sempre avviene nell’arte: l’una cosa e l’altra. La mano – o più propriamente l’occhio – dell’autore, il suo stile, la sua firma prevalgono sull’oggetto, ma l’oggetto è lì, rivelato nella sua anima nascosta, è lì a parlare di sé e di nient’altro. Mi sono chiesta, osservando questi scatti geniali che sono del lontano 1956, quanto la “mia” Umbria assomigli alla sua. Dico mia perché la famiglia di mio padre è originaria di una cittadina umbra, Amelia (c’è ancora Palazzo Petrignani a confermarlo) e perché in Umbria, e proprio nella campagna amerina, sono tornata a vivere da ormai quindici anni. Così, pur essendo nata nella Val Padana e avendo avuto madre campana, considero l’Umbria la mia terra e riconosco in me alcuni tratti tipici della sua gente: una compostezza e una essenzialità che potremo definire – con forzatura mondana – francescane, un rapporto intenso con la terra e con gli animali (il rapporto con gli animali spesso – purtroppo – è sanguinario: è una regione piena di cacciatori e di fattorie l’Umbria, ma è pur sempre un rapporto fondamentale e quotidiano). Certo le contadine tutte vestite di nero con la testa coperta o i vecchi viandanti con zaini rattoppati sulle spalle, come si vedono in alcune immagini raccolte in questa mostra, sono scomparsi. E se passa qualcuno a cavallo è per sport, non per necessità. Da piccola, negli anni Sessanta, quando ormai si andava tutti in automobile, sentivo raccontare - come fosse qualcosa di leggendario ed eroico - di mia nonna, maestra elementare, che da Amelia faceva quotidianamente a piedi, anche sotto la pioggia, il tragitto fino a Fornole dove insegnava (dodici chilometri fra andata e ritorno). Gli anni Sessanta, e poi i Settanta, con il loro mito di progresso accelerato sono passati come uno schiacciasassi sulla fisionomia contadina umbra rubandole l’anima e snaturando, se non
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dilaniando, rapporti familiari arcaici. Che di sicuro non erano poetici come si potrebbe dedurre osservando queste fotografie, ma erano comunque veri, e avrebbero meritato un tempo lungo di modificazione e maggiore rispetto, pur nell’auspicabile modernizzazione e nei cambiamenti inevitabili. Sì, l’Umbria è cambiata enormemente nel corso di quegli anni, Fulvio Roiter ha “fermato l’attimo” appena prima del Big Bang che stava per esplodere nella terra di San Francesco. Eppure, oserei dire grazie proprio a quel santo rivoluzionario e alle tracce che di lui s’incontrano ovunque in questa landa di “isolitudine” senza il mare, l’Umbria conserva inalterata una sua spiritualità materica, un suo rude carattere isolano appunto, una sua bruschezza simpatica e accogliente. È una terra severa, concreta, dal dialetto cantilenante, dall’ondeggiante andatura di un paesaggio collinare percorso dai contorti tronchi degli ulivi, attraversata nei suoi cieli dai voli di tanti uccelli, sparvieri come passerotti. Tanti, in campagna, hanno il pollaio e temono volpi e faine: animali che per la gente di città vivono solo nelle favole dell’infanzia. E invece, percorrendo le strade sinuose dell’Umbria, specie di notte, le vedi come in un lampo svelte e reali, che ti attraversano la via con musetti appuntiti e code sontuose. E capita a volte di fare un tratto di cammino insieme all’istrice che goffo scappa agitando i suoi aculei. Ma qui gli istrici (o porcospini) li chiamano al femminile: le spinose, nome molto più inoffensivo. Basta non accarezzarle. Verde Umbria, si dice. L’Umbria infatti è molto verde, del verde cupo delle querce e dei cipressi, quello profumato dei tigli, quello argentato degli ulivi (qui ribattezzati “piantoni”), quello brillante dei faggi che diventa d’oro e rosso in autunno. Roiter l’ha vista soprattutto bianca, bianca di tanta neve che scivola sui rami inclinati degli abeti in paesaggi scabri e disabitati. Nevica ancora in Umbria, malgrado il clima si vada riscaldando dappertutto. Un bel giorno in inverno ti svegli e la porta di casa non si apre bloccata da una nevicata notturna. Ti affacci alla finestra e tutto è candido e scheletrico, come in quella fotografia dove Roiter immortala alberi ridotti a zeppi rinsecchiti ficcati saldamente nel bianco. Erano gli anni Cinquanta. Ma potrebbe essere oggi.
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Fondazione Fulvio Roiter La Fondazione Fulvio Roiter a pour but de créer les archives historiques des milliers de clichés photographiques dont la famille du Maître a hérité à sa disparition. La plupart sont inédits. Fondée par sa fille, Jessica Roiter, qui la préside actuellement, la fondation vise à promouvoir le grand et riche patrimoine artistique du photographe, en favorisant l’organisation d’événements et d’expositions dans le monde entier, ainsi que le développement d’initiatives didactiques et culturelles mettant en valeur les différentes expressions et déclinaisons de la photographie, tout en développant des projets et en soutenant, sous différentes formes, les jeunes artistes qui débutent aujourd’hui dans le domaine fascinant de la photographie. Diffuser et promouvoir les œuvres qui racontent une vie consacrée à la photographie : telle est donc la mission que s’est donnée la Fondazione Fulvio Roiter. Ses clichés sont des œuvres d’art, et l’art est un bien commun à tous.
La Fondazione Fulvio Roiter nasce dall’intento di creare un archivio storico delle migliaia di scatti fotografici di cui la famiglia del Maestro ha ereditato alla sua scomparsa, la maggior parte dei quali inediti. Istituita dalla figlia Jessica che ne è l’attuale presidente, la fondazione ha per scopo di promuovere il grande e ricco patrimonio artistico del fotografo favorendo l’organizzazione di eventi e mostre in tutto il mondo, nonché lo sviluppo di iniziative didattiche e culturali che diano spazio alle diverse espressioni e declinazioni della fotografia, curando progetti e sostenendo in varie forme i giovani artisti che si affacciano oggi all’affascinante campo della fotografia. Diffondere e promuovere le opere che raccontano una vita dedicata alla fotografia è dunque la missione che si è prefissa la Fondazione Fulvio Roiter: i suoi scatti sono opere d’arte, e l’arte deve essere di tutti.
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Fulvio Roiter Originaire de Meolo en Vénétie, mais vénitien d’adoption, Fulvio Roiter (1926-2016) est l’un des plus importants photographes italiens. Maître du noir et blanc, méticuleusement impliqué dans l’ensemble du processus de création, de la prise de vue jusqu’au tirage, Fulvio Roiter savait exalter à la perfection les lieux et les détails, y compris à travers l’utilisation de la couleur. Après des études de chimie, Fulvio Roiter s’oriente vers la photographie et entre à Venise, en 1949, dans le cercle d’avant-garde néoréaliste La Gondola. Il réalise de nombreux reportages pour plusieurs magazines et publie en 1954 son premier livre de photographies en noir et blanc, Venise à fleur d’eau. Âgé d’à peine trente ans, il remporte à Paris le prestigieux prix Nadar pour la publication d’Ombrie Terre de Saint-François. En 1977, ses photographies de Venise en couleur lui valent sa consécration sur la scène internationale. Il publie le livre Essere Venezia, en quatre langues, avec un tirage d’environ un million d’exemplaires : un best-seller unique dans l’histoire de l’édition des livres de photographies. Voyageur infatigable, Fulvio Roiter a exploré pendant sa carrière l’Italie et l’Europe, mais aussi le Moyen-Orient, l’Afrique, les États-Unis et l’Amérique du Sud. Ses pérégrinations à travers le monde ont donné lieu à la publication d’une centaine de livres de photographies. Parmi ses ouvrages les plus importants, nous pouvons citer : Andalousie (1957), Mexico (1962), Brasile (1970), Spagna (1972), Turchia (1973), Laguna (1978), L’Oriente di Venezia (1982), Centesimi di secondo (1984), Ciociaria (1985), L’Albero (1986), Il Chianti Classico (1987), Firenze e la Toscana (1987), l’Egitto (1987), La mia Venezia (1989), Visibilia (1992), Milano in liberty (1993), Terra di Dio (1994), Vaticano (1997), Tunisia (2005).
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Veneto di Meolo, ma veneziano di adozione, Fulvio Roiter (1926-2016) è stato uno dei più importanti fotografi italiani. Maestro del bianco e nero, meticolosamente investito in tutto il processo dallo scatto alla stampa, Roiter sapeva, anche nell’uso del colore, esaltare alla perfezione luoghi e particolari. Dopo la laurea in chimica, Fulvio Roiter si dedicò alla fotografia e, nel 1949, aderì a Venezia al circolo di avanguardia neorealista La Gondola. Realizzò numerosi reportage per diverse riviste, e poi nel 1954, pubblicò il suo primo libro di fotografie in bianco e nero, Venise à fleur d’eau. Appena trentenne, ottenne a Parigi il prestigioso premio Nadar per la pubblicazione di Ombrie Terre de Saint-François. Nel 1977, gli scatti a colori della sua Venezia gli valsero la consacrazione sulla scena internazionale. Ne derivò il libro Essere Venezia, stampato in quattro lingue con una tiratura di circa un milione di copie: un best seller unico per l’editoria fotografica. Instancabile viaggiatore, Fulvio Roiter esplorò durante la sua carriera non solo l’Italia e l’Europa, ma anche il Medio-Oriente, l’Africa, gli Stati Uniti ed il Sudamerica. Dalle sue peregrinazioni attraverso il mondo nacquero circa un centinaio di volumi di fotografie. Tra le sue opere più importanti: Andalousie (1957), Mexico (1962), Brasile (1970), Spagna (1972), Turchia (1973), Laguna (1978), L’Oriente di Venezia (1982), Centesimi di secondo (1984), Ciociaria (1985), L’Albero (1986), Il Chianti Classico (1987), Firenze e la Toscana (1987), l’Egitto (1987), La mia Venezia (1989), Visibilia (1992), Milano in liberty (1993), Terra di Dio (1994), Vaticano (1997), Tunisia (2005).
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