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Célio paillard œuvres et recherches

CÉLIO PAILLARD Route de Tréchiou 04110 REILLANNE 06 83 60 69 58 - CONTACT@CELIOPAILLARD.FR



RÉSUMÉ Nom patronymique

Paillard de Chenay

Prénoms Célio, Damien Date et lieu de naissance

14 / 07 / 1975 à Chatenay-Malabry (92)

Nationalité française Situation de famille

célibataire

Adresse personnelle

route de Tréchiou 04110 Reillanne

N° de téléphone

06 83 60 69 58

Adresse email c.paillard@bulb.fr

Artiste multimédia, créateur sonore. Co-fondateur de la revue en ligne L’Autre musique. Docteur en esthétique et science de l’art (thèse soutenue en juin 2010), étudiant les pratiques émergentes et les arts numériques en particulier, membre de l’équipe de recherche ESPAS et de l’axe « arts sonores » à l’Institut Acte (UMR 8218, université Paris 1 - CNRS). Professeur d’arts plastiques, de représentation et communication dans l’école nationale supérieure d’architecture Paris Val de Seine (depuis 2000) et auparavant dans celle de Versailles (2006-2014). Coordinateur graphique de la maison d’édition CMDE. Graphiste et web designer (free-lance depuis octobre 2000).

Principales références Site Internet

Publications en ligne

http://www.celiopaillard.fr

https://issuu.com/il_reparator

Quelques références sonores

http://cpaillard.bandcamp.com 1



ÉTATS DE CRÉATION Parce que réfléchir est en soi une pratique ; parce que la connaissance par la pratique alimente les questionnements théoriques et permet de conduire un enseignement appliqué ; parce que faire œuvre nécessite une réflexion ; parce que la recherche peut être cristallisée dans une œuvre, et ainsi être plus facilement transmise ; parce que le sensible est un outil heuristique très puissant, mon engagement artistique est indissociable de ma recherche. Petites formes interactives ou dispositifs génératifs complexes, constructions rythmiques ou narratives, improvisations ou performances à partir de partitions textuelles, captations brutes ou agencées, pièces et installations sonores, mix expérimentaux ou dansants, musique répétitive ou improvisée, textes lus ou affichés, écrits, imprimés, fragments théoriques… Bien qu’étant des activités distinctes, création, recherche et enseignement se nourrissent les uns les autres, permettant la prolongation et l’approfondissement ses problématiques étudiées dans des modes d’expression différents. La cohérence de ma démarche n’est pas alors à chercher dans des thèmes de prédilection qui ne sont que passagers, conséquences des opportunités, des accidents, des rencontres… Elle ne peut se trouver qu’au cœur de la pratique, que je mets en œuvre aussi bien que je l’étudie, qui impose son propre rythme, des moments de plaisir et de questionnements, ses espoirs et illusions, sa légèreté et ses enjeux… Toute pratique est un processus, une maturation-mutation permanente, qui est accompagnée plutôt que contrôlée, le soucis d’efficacité exigeant que l’on s’accorde avec l’évolution de la situation (François Jullien). En ce sens, une œuvre est toujours un pré-Texte (au sens ou Roland Barthes parle du Texte comme de l’œuvre poétique par excellence) à un autre, aussi bien qu’un commentaire, une variation, ou encore la reconversion d’une tentative avortée en une forme convaincante. L’art ne cesse de prospérer sur sa propre « marge de gaspillage » (Bernard Teyssèdre). recherche

création

enseignement

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Le lieu de toutes parts Écritures et éditions multisupports - Le lieu de toutes parts - La zone, Installation textes et sons, Aponia centre d’art contemporain, Villiers sur Marne (94), novembre 2019. - Installation textes et sons, Reillanne (04), mai 2018. - Lectures au Café du cours, Reillanne (04), avril 2018 et mai 2019. - Le lieu de toutes parts - Matière noire, boîte de cartes (édition) exposée et performée dans l’exposition collective « Matière noire » à la galerie Planète Rouge, Paris, mars 2018. - Performance contée lors de la journée d’étude « Partitions » au Cube, Issy-les-Moulineaux (92), décembre 2017.

Le Lieu de toutes parts est un projet protéiforme issu du projet L’Observatoire, mais qui se développe indépendamment. Toujours construit à partir d’un travail d’écriture, il prend des formes différentes selon les opportunités (textes imprimés et mis en boîte, textes performés, récit conté improvisé et guidé par des images, lecture, textes dessinés sur cartons et disposés en installation, installation mixte avec écritures sur divers supports et sons).

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photo Camille de Chenay

À la fois récit, poésie, aphorismes, philosophie, revendications politiques, Le Lieu de toutes parts postule, décrit et questionne un univers utopique qui, par de nombreux aspects, est un reflet de nos sociétés contemporaines.


photo Loïc Bertrand-Chichester

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photo Frédéric Mathevet


L’observatoire Écriture numérique Avec Camille de Chenay et Samuel Leader, projet en cours. Résidence à La Marelle (Marseille, février-mars 2017) - Présentation lors des « Écrits du numérique #3 », organisés par Alphabetville à Marseille, mars 2017. - Performance audiovisuelle à Montevideo (Marseille), février 2017. - Revue La première chose que je peux vous dire…, éditions La Marelle, février 2017. - Émission La première chose que je peux vous dire… sur Radio Grenouille, février 2017.

Ce projet questionne les processus de perception, comment ils sont informés par notre environnement, mais aussi par nos souvenirs et nos projections. Il s’agit de construire une écriture du réel à partir de ces dynamiques. L’œuvre proposera principalement deux modes de navigation, l’une étant comme un exemple de l’usage de l’autre. Le premier mode sera celui de la lecture dirigée, offrant un développement prédéterminé du texte. Le second mode sera plus intimement lié aux processus d’observation et tirera profit des nombreuses possibilités de lecture permises par les technologies numériques et l’affichage sur écran. Ce sera l’aspect formel le plus marquant de l’œuvre. Il s’agit d’un mode de lecture à partir d’une cartographie subjective dynamique, se construisant au fur et à mesure de lecture et des ouvertures narratives qu’elle permet. La carte s’écrira par l’observation, à la manière des jeux vidéos où le trajet parcouru ouvre de nouveaux chemins, où l’exploration de territoires permet de visiter ceux qui les côtoient. Cette carte sera principalement faite de mots ou d’incipit qui donneront accès aux textes (lus ou à lire). Enfin, la carte fonctionnera comme une partition de lecture, à la fois trace de ce qui a été lu et ouverture vers ce qui peut l’être. Ce sera donc un outil d’interprétation. Les récits seront principalement composés de textes, auxquels seront ajoutés des contenus multimédia non illustratifs : des sons non figuratifs, des liens internet et des photos et vidéos.

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photo Camille de Chenay

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Afrikadaa Listener’s Digest Installation mixte

Avec Louisa Babari, 2016. « Afrikadaa Listener’s Digest », Raw Material Company (direction Koyo Kouoh), commissariat Louisa Babari, Carole Diop et Célio Paillard, 12e Biennale de Dakar, Sénégal, 04/05 - 05/06/2016.

Afrikadaa Listener’s Digest est une exposition/œuvre composée de plusieurs pièces : un dispositif d’écoute éponyme, une installation sonore (Razor Créolisation mix) et une variation de la vidéo Corps à Corps. Créée sur proposition de Carole Diop, de la revue Afrikadaa, l’installation active le dernier numéro de la revue intitulé « Politics of Sound ». L’exposition s’est tenue à la galerie Raw Material Company pour l’inauguration de son nouvel espace, dans le cadre du off de la biennale de Dakar 2016. Il s’agit d’un travail in situ, spécifique à cette exposition, qui donne une forme plastique originale à des œuvres préexistantes, mais qui constitue aussi une œuvre en soi. C’est un travail de curation dans lequel la monstration fait œuvre et fait les œuvres. Elles résonnent dans un contexte particulier (à Dakar, dans la biennale, dans cette galerie et en rapport avec la démarche de la revue Afrikadaa). L’activation des œuvres, ne fait pas traces mais actions, dans la perspective des préceptes anticoloniaux de Fanon. Afrikadaa Listener’s Digest comprend un disque vinyle regroupant plusieurs oeuvres d’artistes de la revue (certaines créés pour l’occasion, mises en sons de textes publiés par exemple) et un dispositif d’écoute. Le disque vinyle a été pressé en 100 exemplaires numérotés. Les sons originaux du vinyle ont également été rejoués dans le Razor Créolisation Mix. Cette installation sonore diffusée sur les quatre enceintes de l’espace d’exposition fait se rencontrer les sons de la revue en les combinant, superposant, transformant. Elle produit ainsi une forme d’intertextualité sonore. L’œuvre a été performée durant la soirée de vernissage, puis a été rejouée tout le long de l’exposition.

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photos Sophie Thun

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Corps à corps Création vidéo sonore, 8’18“ Avec Louisa Babari, 2015. Close-combat, version anglaise, 9’06“ Avec Louisa Babari & Inka Ernst, 2016. Diffusions de la vidéo 2019 festival de film de Douarnenez (29), août 2019 2016 Hitostubashi University, Tokyo, Japon, « Fanon et l’art contemporain » • Maison française à l’université de Columbia : « Transphilosophies » • Centre Pompidou : « Libraries of the future » • Institut français d’Alger : « Transphilosophies » • Collège International de Philosophie, Point Éphémère, Paris : « Les artistes parlent aux philosophes ». 2015 Événement « Silence Break on air », carte blanche à Afrikadaa, Fondation Cartier (Paris) • Colloque « Y a-t-il un régime postcolonial des arts ? », université Paris Diderot (Paris) • Événement « Black Feminist Think Tank: a symposium », université du Michigan. 2015 Acte éditorial live de la revue Afrikadaa à la David Roberts Art Foundation (Londres), 05/07/2014. Expositions 2019 « Waiting for Omar Gatlato », Wallach Art Gallery, New York, octobre 2019 - mars 2020 2017 « Voix : Fanon, Césaire, Senghor », dans le cadre du PARTCOURS 2017, Le Manège, Dakar • « BLICA » Biennale Libanaise Internationale pour le Cinéma et les Arts, Modern and Contemporary Art Museum, Byblos, Liban, 2017. 2016 « Afrikadaa Listener’s Digest », Raw Material Company (direction Koyo Kouoh), commissariat Louisa Babari, Carole Diop et Célio Paillard, 12e Biennale de Dakar, Sénégal 2015 « Trans(¿)duction », commissariat Marc Johnson et Anne-Marie Melster, Centre National Édition Art Image (CNEAI), Chatou, France. Publications 2018 Claudia Benthien, Jordis Lau, Maraike Marxsen, The Literariness of Media Art, Londres : Routledge, septembre 2018. • Mirna Boyadjian, « De l’opacité contre les dérives de l’empathie », Esse n°95 (hiver 2019).

L’œuvre interprète « Fanon, le corps à corps colonial », un texte de Seloua Luste Boulbina paru dans la revue Afrikadaa en mai 2014, dans son numéro intitulé « Le corps médium ».

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Le texte parle de l’expérience de Frantz Fanon, alors psychiatre à Blida Joinville, en Algérie. Fanon mesure à quel point la domination coloniale s’inscrit dans les corps de ses patients. Les mots de Seloua Luste Boulbina, philosophe et spécialiste des questions post coloniales, ne rendent pas simplement compte de cette révolte, ils la prolongent et l’amplifient, afin qu’elle demeure vivante et opérante. C’est alors le corps entier qui s’incarne dans la voix ; qui à chaque mot scandé sur l’écran, devient âpre et rugueuse, s’emporte et s’emballe. Performer, ici, s’entend dans le sens anglais d’agir. Il s’agit de transmettre un souffle, celui de la révolte. Dans un entretien pour la revue en ligne Afrikadaa (n°7, « Corps médium »), la philosophe Seloua Luste Boulbina explique comment Frantz Fanon avait compris que les contraintes coloniales s’inscrivaient physiquement dans le corps des populations colonisées. Frantz Fanon l’observe dans sa pratique psychiatrique à l’hôpital de Blida-Joinville, en Algérie, et ses efforts pour combattre cette aliénation participent à sa lutte anticolonialiste en Algérie, où il s’engage dans la guerre de libération du FLN. Dans cet entretien, Seloua Luste Boulbina a une démarche de philosophe : elle n’expose pas seulement la pensée de Fanon, elle la réactive pour prolonger et amplifier son efficacité, la modernité de son analyse. Une réflexion, en effet, à l’ordre du jour dans un monde globalisé et postcolonial en proie à la guerre, à une crise migratoire sans précédent et à la violence économique et sociale. («Une violence des sociétés faite aux individus, à l’empêchement d’être, d’advenir comme être dans un possible de soi-même», précise Fanon). Néocolonialisme, xénophobie, replis identitaires, racisme, stratégies de domination et de coercition, la globalisation donne à penser la violence, l’aliénation et la contrainte à hauteur de la socioanalyse fanonienne. Avec Louisa Babari, nous nous sommes saisis de cette réflexion et de l’expérience de Fanon dans l’Algérie coloniale des années cinquante, pour créer une œuvre. L’enjeu était pour nous de conserver, mais aussi d’amplifier la force et l’impact politique de 12

ces propos. Nous avons cherché à incarner la lutte pour en signifier l’actualité. En ce sens, le choix de l’usage de la voix est un outil pour exprimer avec le corps une pensée sur le corps. C’est pourquoi le timbre de la voix se fait de plus en plus râpeux, tout au long de la lecture du texte de Seloua Luste Boulbina, à mesure que le corps en entier est impliqué dans cette performance. La voix est un organe entre le corps et la pensée affirment les phoniatres. D’ailleurs, Fanon n’écrivait pas, il dictait ses mots à Josie Fanon, sa compagne. « Il marchait de long en large comme un orateur qui improvise : le rythme du corps en mouvement, le souffle de la voix scandant le style. Cette habitude, il la conservera pour tous ses textes (...) S’il les reprenait ensuite, cette parole dite à un autre de préférence et inscrite par cet autre, était son premier et essentiel support. » écrit Alice Cherki dans son livre portrait, Frantz Fanon, éditions Apic, 2013. Elle reprend, au sujet de l’écriture de Peau noire, masques blancs : « En effet, la profonde singularité de cet ouvrage, outre le propos, tient à son écriture. Son originalité est dans la nécessité de transmettre une expérience par un corps à corps avec la parole. Comme il l’écrit à Jeanson, Fanon désire, pour communiquer au lecteur, au delà des idées, la part d’une expérience qui ne sera jamais la sienne, le toucher presque irrationnelement. Il cherche à produire au delà des significations, dans la sensorialité de la langue, un surgissement d’où puisse naître une réflexion nouvelle, n’empruntant pas au seul maniement conceptuel. »


Le dispositif visuel souligne l’importance du corps en affichant des mots-charnières, tous issus du champ lexical de la corporéité, physique ou sociale. Le dispositif de lecture donne à voir un point de vue, une intertextualité à l’épreuve de nos sens. Les mots ont une puissance plastique qui produit des images. L’apparition de ces mots à l’image crée une juxtaposition de perceptions dans laquelle les mots sont des images et les images sont des mots.

Nous envisageons Corps à corps comme une série d’œuvres constituant un ensemble construit autour de la pensée de Fanon. Nous avons proposé à l’artiste d’origine jamaïcaine, Inka Ernst, membre du collectif féministe TEN de nous livrer sa propre interprétation en anglais, à partir de la traduction de l’universitaire américaine Laura Hengehold (professeure titulaire d’une chaire de philosophie à Case Western Reserve University, Cleveland, Ohio et rédactrice et traductrice de la loi de JeanGodefroy Bidima et de la sphère publique africaine) du texte de Seloua Luste Boulbina en anglais, et en regard avec la vidéo Corps à corps. Cette version du film en anglais a pour titre Close-Combat.

Nous considérons Corps à corps comme une interprétation performée et performative du texte de Seloua Luste Boulbina, qui fait office de « partition » de l’œuvre. Le couple partition/interprétation nous permet de penser la création comme une suite de reprises avec décalages, un enchaînement continué d’œuvres où chacune s’inspire de la précédente tout en développant son originalité propre, comme un reenactment divergeant, à l’instar d’une opération de traduction qui transforme tout en restant fidèle.

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Corps à corps Installation vidéo sonore (schéma de principe), 2017

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Les mondes de Mithra Installation textuelle et performance sonore à la médiathèque Cabanis (Toulouse). Avec Alexandra Melis et Julien Taubert, avril 2015. Dimensions 260 x 160 cm (60 feuilles format A4). Performances conte et création sonore à Labège et Fonbeauzard (31). Avec Alexandra Melis et Julien Taubert, février, juin et octobre 2015, à la médiathèque de Labège, dans le centre d’art La Maison Salvan (Labège) et dans la salle de spectacle de Fonbeauzard.

Cette performance découle d’une résidence d’improvisation et d’écriture avec deux conteurs et un illustrateur. Il s’agit à la fois d’une série de performances publiques improvisées, associant création sonore et conte en direct, et de l’écriture d’un livre-objet pour les éditions CMDE (fiches 18 x 18 cm bifaces, texte et illustration, à combiner librement). La performance a été préparée en amont par une recherche sur les sources documentaires de la médiathèque, puis par un procédé de collecte/cut-up, afin de constituer le mur de textes, lequel à été le support de la performance.

photo Suzanne Cardinal

Les sons diffusés lors de cette performance ont tous été enregistrés dans la médiathèque et n’ont pas été filtrés.

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photo Suzanne Cardinal

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Fond(s) de fond Installation sonore générative présentée à l’école nationale supérieure Louis-Lumière (Saint-denis, 93) lors du colloque « Bruits » (décembre 2014). Programmation Pure Data Charles Meyer, Adrien Llave et Thierry Coduys. 2014. Installation sonore en 5.1 + mobilier et éclairage.

Résultat d’un atelier de recherche avec les étudiants de 3e année de l’option son, spécialité scénographie (encadrés par Thierry Coduys), Fonds de fond est une installation sonore en multidiffusion générant en temps réel un bruit de fond mouvant composé de bruits de fond collectés dans l’école Louis-Lumière. Elle se développe selon des règles d’émergence propres à ce type de phénomènes sonores, constituant à la fois le fond sonore de nos vies quotidiennes et le fonds inépuisable de formes sonores complexes, arythmiques et atonales, informes et pourtant particulières.

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HP2 HP4 caisson de basses

HP1 HP5

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ordinateur, carte son, amplificateurs


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RECHERCHER Je recherche, parce que je ne sais pas, parce que ce n’est pas évident, pas certain, pas normal, pas automatique, pas incontestable. Je recherche, pour être surpris, étonné, pour ne pas savoir ce qu’il va se passer, pour laisser les choses se faire, pour suivre la piste et la défricher. Je recherche, sans savoir a priori quoi ni où, pour voir, pour essayer, en posant des questions, en expérimentant, en installant des situations, en écoutant parler les visiteurs dans le Radiomaton, en leur demandant ce qu’ils veulent dire pas là, en essayant de comprendre et de respecter ce qu’ils ont dit, en ne réduisant pas leur flot, leur flux, en un montage significatif dont l’intérêt pré-existerait à la recherche. Je recherche, mais pas quelque chose, pas une réponse, ni un objectif, ni un but, ni une fin, ni une conclusion. Je recherche, comme moyen, comme biais, comme pratique, comme activité, comme point de départ, comme processus, comme rencontre, comme partage. Je recherche un mouvement, de l’élan, un moteur, l’énergie, les transformations. Je recherche, j’essaye de ne pas savoir, pour pouvoir continuer à chercher. Je recherche, encore, ailleurs, autrement, plus loin, plus près, plus précisément.

SE RAPPROCHER Je me rapproche, pour développer ma démarche artistique, évitant les théories philosophiques abstraites et les truismes banals, au profit de mises en réseau et en mouvement d’expériences partagées. Je me rapproche, je ne m’éloigne pas, et même pour voir plus loin, je vais encore plus près. Je me rapproche, autant que je peux, encore plus, jusqu’à frôler presque, mais pas tout à fait, on peut toujours être plus proche, comme la courbe asymptote. Je me rapproche, dans l’élan, d’un mouvement, d’une manifestation, d’un moment, d’un fragment, d’un aspect, j’expérimente par le recherche (L’Autre musique). Je me rapproche, mais sans jamais cesser de m’éloigner, car au plus près que je sois, je n’y suis qu’un instant, et la rencontre n’en est que le souvenir, ou le fantasme, rejoué comme une trace qui vaut pour, et même la captation, visuelle, sonore, textuelle, est un décalage, un dépaysement (Le Jardin des manguiers), les sons du métro, même associés à des photographies du métro, invoquent aussi un ailleurs (Absence(s)), les bruissements des voix incarnent aussi ceux que l’on voit comme des personnages de fiction (Agora).

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TRADUIRE Je traduis, d’un langage à un autre, pour mieux appréhender les phénomènes sensibles, pour les rendre compréhensibles/ Je traduis, pour faire partager, pour prolonger, pour relayer, pour interpréter et faire interpréter, pour ouvrir à de nouvelles traductions. Je traduis, et en traduisant, même de manière fidèle, je transforme ; le simple fait de faire entendre ou de montrer ce que j’ai récolté dans le Radiomaton associe à ce qui est restitué la marque de la restitution. Je traduis ce qui m’intéresser, et cette restitution est aussi celle de mes goûts. Je traduis, par des moyens, des outils, des techniques, des médias choisis, appropriés et qui renforcent et se conjuguent avec ce que je traduis. Je traduis sans clore la traduction, pour laisser apparente l’opération, pour ne pas figer le mouvement.

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Radiomaton Installation évolutive présentée dans l’exposition Singularités partagées (10/2013-01/2014), au 116, centre d’art contemporain à Montreuil (93). Avec Frédéric Mathevet. 2013-2014. Cabine (100 x 210 x 210 cm) avec chaises et dispositif de captation sonore. 1 casque pour écoute montages sonores (durées variables). Installation à activer produite par l’Espace Khiasma, centre d’art contemporain aux Lilas (93). Avec Frédéric Mathevet. 2013. Cabine (100 x 210 x 210 cm) avec chaises et dispositif de captation sonore. 1 casque pour écoute montages sonores (durées variables). Activations à Paris (20e) lors de du week-end du patrimoine (septembre 2013), de la fête des Fougères (juin 2013) et pour des journées spéciales (mars 2014).

Entre la caravane de Madame Irma, le divan du docteur Freud et le confessionnal, la cabine du Radiomaton permet aux visiteurs de faire leur portrait sonore. Certains y racontent ou y réécrivent leur propre histoire, d’autres s’en servent comme un espace d’expression, ou simplement pour y passer un bon moment. Placé aussi bien dans l’espace public que dans un lieu artistique, le Radiomaton n’est pas une machine : c’est un espace à s’approprier, dans lequel un interlocuteur attend le visiteur pour enregistrer ce qu’il a envie de dire, ou pour lui poser des questions, s’il le souhaite. La parole recueillie est ensuite montée sous la forme d’un entretien radio, mais sans la forcer dans un format prédéfini. Les témoignages et la matière sonore enregistrée peut donner lieu à de nouvelles écritures, ainsi du portrait collectif des visiteurs du 116 présenté dans le centre d’art après le départ du Radiomaton. http://radiomaton.bandcamp.com

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photo Paolo Coadeluppi

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photo Paolo Coadeluppi

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photo Frédéric Mathevet

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photo Paolo Coadeluppi

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photo Frédéric Mathevet

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116 Guide & game mix Guide du spectateur de l’exposition Singularités partagées au 116 (centre d’art contemporain à Montreuil, 93). Avec Frédéric Mathevet. 2013. Dépliant (leporello) 8 pages - RV - 88 x 34 cm ouvert - N&B. Performance sonore à partir de la partition de l’exposition Singularités partagées proposée dans le Guide du spectateur, lors du vernissage du 116. Avec Frédéric Mathevet. 35’ - Stéréo- 2013. Performance sonore collective à partir de la partition de l’exposition Singularités partagées proposée dans le Guide du spectateur, lors de l’atelier du QG pendant l’inter-exposition du 116. 180’ - Stéréo- 2014.

Le 116, nouveau centre d’art contemporain de Montreuil a proposé à L’Autre musique (Célio Paillard & Frédéric Mathevet) de concevoir le numéro 0 de sa revue semestrielle. Le parti pris a été de considérer ce travail comme un projet artistique à part entière. Nous avons choisi d’élaborer une bande dessinée expliquant la genèse et les enjeux du 116 à travers une fiction inspirée des différents classiques du genre (ligne claire) tout en multipliant les références à la création contemporaine. Le Guide du spectateur tisse ainsi les niveaux de lecture pour intéresser aussi bien béotiens que les amateurs confirmés. À l’intérieur du Guide est insérée la partition graphique de l’exposition. Renseignant les œuvres présentées, le 116 Game Mix est surtout une invitation à rejouer l’exposition, à la performer selon les règles et consignes accompagnant le plan du 116, qui est aussi le plateau du jeu.

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photo Paolo Coadeluppi

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SINGULARITÉS PARTAGÉES

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1 Alexandra Sà D décaèdr, 2011 A On regarde autour de soi N Observation 2 Andrea Faciu Structure sine qua non, 2013 A On (se) salue N Hospitalité 3 Microsillons Commune de Montreuil, 2013 A On traduit ce qui s’est passé N Entretien 4 Sylvie Blocher Change the Scenario, 2013 A On fait attention aux participants N Altérité 5 Katarina Zdjelar In Unison, 2009, There Is No Is, 2008 A On interprète l’autre N Identité

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6 Simon Boudvin Alianthus Altissima, 2011-2013 A On se développe à partir de l’autre N Greffe 7 Tami Notsani Sédentarisation, 2013 A On reste au même endroit N Racine

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8 Laurence Nicola Humeurs, 2013 A On se concentre sur son corps N Décalage 9 Frédéric Mathevet & Célio Paillard Radiomaton, 2013 A On écoute les autres N Réception 10 Otobong Nkanga Pacifyte, 2013, Whose Crisis is this, 2013 The Dream We Could Have, 2013 A On se partage les ressources N Ensemble

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11 Laurent Mareschal Bureau d’échange, 2012, Beiti, 2011 A On traduit une forme dans une autre N Échange 12 Jagna Ciuchta Eat the Blue, 2013 A On joue avec les invités N Exposition 13 Ahmet Öğüt & tous The Silent University A On s’apprend des choses N Partage 14 L. Alexis, R. Di Vozzo, A. Dubos, C. Fouquet, S. Garbarg, R. Mahfoud, A. Meunier, A. Recalde Miranda Le QG A On réunit toutes les voix 28 N Collectif

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116 GAME MIX

PARTITION POUR PERFORMANCES Jouez, seul ou à plusieurs, cette partition d’improvisations sur Singularités partagées, après avoir visité l’exposition au 116. Préparez votre matière de jeu (sonore, visuelle, dansée, etc.). Découper votre bouton et placez-le sur un des coins du plateau. Choisissez et découpez votre pion. Déplacez-le où et comme vous voulez sur le plateau. Si la case comporte un numéro, jouez l’action ou la notion (A ou N) qui lui sont associées sur la colonne de gauche. Vous pouvez aussi interpréter librement l’œuvre (O). Indiquez votre choix en tournant le bouton vers la lettre correspondante. La durée de jeu est libre.

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Si la case est vide, faites ce que vous voulez.

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Arrêtez la partie quand tous les numéros ont été visités au moins une fois. Si vous enregistrez une partie, nous vous invitons à envoyer la captation au 116. www.le116.net contact@montreuil.fr

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photo Paolo Coadeluppi

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photo Marvin Mesinas

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BRUIT DE FOND Il y a ce qui est manifeste, et il y a le bruit de fond. Et ce qui se manifeste le fait par-dessus le bruit de fond et à partir de lui. Le bruit de fond est omniprésent, en permanence et partout, au fond et en soutien. Le bruit de fond est présence et mouvements, formes en formation et transformation. Le bruit de fond est tout ce qu’on peut percevoir, sons, images, rythmes, mouvements, histoires, tout ce que l’on note et retient, volontairement ou non. Le bruit de fond est inévitable, incontournable, et même limité il s’impose à nouveau, il survient et tend à s’amplifier (entropie). Le bruit de fond est majoritaire, c’est le fond, l’orientation, la couleur, la marque, la mélodie sous-jacente (Mythologies sonores des Fougères), le fondement de tous les récits (L’esplanade). Le bruit de fond est réserve, de formes et de sens, matière première inépuisable, c’est le fonds où les œuvres s’originent et où elles s’inscrivent. Le bruit de fond est multiple, insaisissable, polysémique, support de toutes les appréciations, types et niveaux de lecture (L’esplanade, Le Jardin des manguiers).

PARTITIONS Il y a ce qui se joue et ce qui peut être joué, les partitions du bruit de fond ouvrant à des interprétations. Les partitions sont des organisations d’une matière préexistante, des orientations, des choix, des recoupements ouvrant à d’autres recoupements, choix, orientations. Les partitions sont des guides, des repères, des structures, des orientations, des scénarios plus ou moins précis, à la fois intentions et démarches (Radio cousue main). Les partitions sont des œuvres, conduisant à d’autres œuvres, une mise en forme d’un processus, destiné à être interprété et prolongé (Portrait collectif du 116), pour produire d’autres partitions. Les partitions sont des jeux, invitant au jeu, des formes à informer, des fragments, des règles du jeu, pour favoriser le libre mouvement (116 Game Mix). Les invitations sont des mises en jeu pour jouer ou rejouer des œuvres ; elles peuvent être écrites avant ou d’après ces œuvres. 32


INTERPRÉTATIONS Il y a des potentiels ouverts et des interprétations particulières. Les interprétations ne sont pas exclusives d’autres interprétations ; elles sont une des formes possibles développées à partir de la partition. Les interprétations introduisent des décalages, transforment ce qu’elles interprètent tout en leur restant fidèles (entretiens du Radiomaton). Les interprétations sont réversibles : elles prolongent les partitions ou remontent à leur source (le bruit de fond). Les interprétations donnent lieu à d’autres interprétations ; elles peuvent être interprétées à leur tour. les interprétations peuvent être performées en direct (116 Game Mix), enregistrées et retranscrites (L’œuf et la poule ont fini dans mon assiette) ou composées (Absence(s)).

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Agora Création sonore pour un diaporama photo présenté dans le cadre du festival d’Arles 2011 (séminaire associé). Photographies : B. Dieudonné. 2’32 - juillet 2011. Vidéo projetée lors de la Fête de sotie du numéro de la revue L’Autre musique, L’Abracadabar, Paris 19e, février 2013.

Agora est un projet en cours, initié par le photographe-plasticien Bruno Dieudonné. Il a pour origine une série de photos cadrant des personnages assis ou traversant la grande volée de marches menant à la grande arche de la Défense (92). Les nombreux employés travaillant dans ce quartier d’affaire s’y assoient pour faire une pause et prendre un en-cas, devant l’espace ouvert du parvis. Des touristes y passent, vêtus de l’uniforme réglementaire recommandé. Ils semblent flotter sur le fond presque blanc des marches, qui esquissent simplement les lignes d’une partition éternellement rejouée mais toujours étonnante : l’occupation d’un espace public et les possibilités d’appropriation par ses usagers. Ce projet, qui donnera lieu à la réalisation d’une installation immersive, a tout d’abord été présenté sous forme d’un POM (petit objet multimédia), en un diaporama sonore. Sa progression est construite sur un évidement de l’image vers le blanc, par une oblitération de l’humain. Parallèlement, le montage sonore prend son origine dans un brouhaha de foule (à partir de prises réelles non transformées) et glisse lentement vers des voix intérieures, jusqu’aux bourdonnements intimes d’un corps malade. L’inhumanité est toujours produite par des hommes. http://www.lautremusique.net/LAM2/fibules/Agora.html

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momes

momes

momes

momes

momes

momes

VOIX

réverbération

réver

bruits de fond

percussif

BRUITS

BROUHAHA

JOURNAL JOURNAL JOURNAL JOURNAL JOURNAL JOURNAL JOURNAL JOURNAL PIGEONS JOURNAL JOURNAL FROISSEMENTS JOURNAL FRO


rbération

réverbération

réverbération

réverbération

OISSEMENTS SAC FROISSEMENTS VÊTEMENTS FROISSEMENTS FERMETURE ÉCLAIR REPAS POMME MASTICATION HÉLICOPTER SOUFFLE


L’ŒUF ET LA POULE ONT FINI DANS MON ASSIETTE Création sonore présentée sous forme d’installation dans le cadre de l’exposition Don’t give me a break à l’espace En Cours, Paris 20e, mai 2011. 4 bandes stéréo - 0’07, 3’59, 5’31 & 5’59 - 2011. Création sonore et installation textuelle présentée dans le cadre de la Fête de sortie des livres de la maison d’édition CMDE à la librairie Le monte en l’air à Paris, le 29 avril 2012. 3 bandes stéréo - 3’59, 5’31 & 5’59 - 2011. 5 textes mis en page sur affiches - 250 x 90 cm - 2011 & 2012 Installation textuelle exposée lors de la Carte blanche à L’Autre musique au théâtre Berthelot (Montreuil), le 27 mai 2012. 3 textes mis en page sur affiches - 250 x 90 cm - 2011 & 2012

« L’univers se répète sans fin et piaffe sur place. L’éternité joue imperturbablement dans l’infini les mêmes représentations. » Conçue pour une exposition collective inspirée de la citation d’Auguste Blanqui, cette œuvre sonore propose 3 discours filés interrogeant la question des origines et le fonctionnement cyclique de l’histoire et de la vie en général. Ces réflexions libres, entre théories philosophiques, métaphores à double sens et jeux de mots, sont lues avec une prosodie rapide et engagée, d’autant plus oppressante que les moments de respiration ont été coupés au montage. Submergé par le rythme soutenu et le flot ininterrompu du discours, l’auditeur se laisse bercer par le son de la voix, mais absorbe quelques informations au passage. 2 autres textes ont été spécialement écrits en écho à Qui de l’œuf ou de la poule (éditions CMDE), un ouvrage pour enfants présentant divers mythes des origines.

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photo LoĂŻc Bertrand-Chischester

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LE PROCÈS DES CHOSES — N’A NI DÉBUT — NI FIN — COMME LE DIRAIT WANG FUZHI — S’IL ÉTAIT ENCORE EN VIE — MAIS SA PENSÉE SE PERPÉTUE — EST REPRISE — REJOUÉE — REFORMULÉE — EXPLICITÉE — LES COMMENTAIRES S’ACCUMULENT — POUR DIRE DIFFÉREMMENT LES MÊMES CHOSES — PROLONGER LE FIL DE SA PENSÉE — JUSTEMENT — EN EMPRUNTANT UNE NOUVELLE FOIS LE MÊME CHEMIN — COMME D’AUTRES L’AVAIENT DÉJÀ FAIT AVANT LUI — SES PRÉDÉCESSEURS — LES PRÉDÉCESSEURS DE SES PRÉDÉCESSEURS — LES PRÉDÉCESSEURS DES PRÉDÉCESSEURS D E SES PRÉDÉCESSEURS — ET LEURS PRÉDÉCESSEURS À EUX TOUS — AYANT EUX-MÊMES DES PRÉDÉCESSEURS — E T CEUX-LÀ ÉGALEMENT — SE TROUVANT ÊTRE LES SUIVEURS D’AUTRES PRÉDÉCESSEURS — ON POURRAIT CHERCHER LONGTEMPS À SAVOIR — QUI DE L’ŒUF — QUI DE LA POULE — REMONTER AINSI — JUSQU’À LA NUIT DES TEMPS — JUSQU’AU BIG BANG VOIRE AU-DELÀ — ON TROUVE TOUJOURS DES ANTÉCÉDENTS — DES ANCÊTRES — D ES PRÉCURSEURS — DES AVANT-GARDES — DES VISIONNAIRES — SI ON SE SOUCIE DE L’ORIGINE — D’UNE PENSÉE — D’UNE IDÉE — DE LA VIE — DE L’UNIVERS — ON PEUT REMONTER EN ARRIÈRE — LOIN — TRÈS LOIN — ÇA N’A P AS DE FIN — PAS PLUS QU’IL N’Y A D’ABOUTISSEMENT — COMME SI ON POUVAIT IMAGINER L’ENSEMBLE DE L’HISTOIRE — OU TOUTES LES HISTOIRES POSSIBLES — FANTASME PARTAGÉ DE NOMBREUSES RELIGIONS — DÉCLARÉES O U DISSIMULÉES — QUAND ELLES PRÉTENDENT QUE TOUT EST ÉCRIT — OU QUE TOUT POURRAIT L’ÊTRE — D EVENIR PANOPTIQUE DE LA MACHINE DE TURING — LORSQUE L’INFORMATIQUE CONDUIT AU FICHAGE — ET QUE TEL GOUVERNEMENT — PARODIANT LES HEURES LES PLUS SOMBRES — PRÉTEND PRÉVENIR LES TROUBLES — E N LES EMPÊCHANT DE SE PRODUIRE — INVASIONS — GARDES À VUE — ET CONTRÔLES GÉNÉTIQUES — SI L’ON PRÉFÈRE SAVOIR AVANT QUE DE CONNAÎTRE — AVANT QUE LA FIN NE SOIT TERMINÉE — SI NOS VIES SONT DÉTERMINÉES — I L NE NOUS RESTE QU’À EMPRUNTER UN CHEMIN BALISÉ — ET À NE PAS SORTIR DES CLOUS — À SUPPOSER QUE L’ÉCART SOIT POSSIBLE — QU’IL Y AIT UNE ISSUE AU DÉDALE — OÙ NOUS SERIONS CONDAMNÉS — TEL LE FORÇAT ET SES IDÉES NOIRES — BANNI SUR UNE PLANÈTE LABYRINTHE — TERRIBLE ÉCHO À UNE NOUVELLE PLUS ÉSOTÉRIQUE — QUI NOUS F UT COMPTÉE PAR BORGÈS — CETTE BIBLIOTHÈQUE DE BABEL QU’IL IMAGINA — RÉUNIT L’ENSEMBLE DES SAVOIRS — P ASSÉS — PRÉSENTS — AUSSI BIEN QU’À VENIR — OÙ TOUTES LES VIES — TOUTES LES SITUATIONS — SONT DÉCRITES — TOUT CE QUI EST ARRIVÉ — CE QUI ARRIVE — ET CE QUI POURRAIT ARRIVER — TOUS LES POSSIBLES POTENTIELLEMENT DÉJÀ LÀ — ET QUOIQUE LA VIE NOUS RÉSERVE — IL EXISTE TOUJOURS UN LIVRE QUI EN PARLE — QUI RACONTE E XACTEMENT — PRÉCISÉMENT — ET DANS LES MOINDRES DÉTAILS — CE QUI EST EN TRAIN DE SE PRODUIRE — M AIS POURTANT RIEN N’EST ÉCRIT D’AVANCE — CAR CE LIVRE N’EST QU’UN DES LIVRES DE LA MULTITUDE — UN MOMENT — UN EXTRAIT — PARMI TOUTES LES SITUATIONS POSSIBLES — EN PUISSANCE — EN RÉSERVE — QUI NE PRENDRA FORME QUE LORSQUE LE LIVRE SERA DÉCOUVERT — IL Y A DES GENS QUI PASSENT LEUR VIE À CHERCHER — QUI SE PERDENT DANS LES COULOIRS — QUI EMPRUNTENT ENCORE ET ENCORE LES MÊMES CHEMINS — SANS JAMAIS ABOUTIR N ULLE PART — MAIS FINISSENT LEURS JOURS QUELQUE PART — ICI OU AILLEURS — ET ÇA N’EMPÊCHERA PAS LA TERRE DE TOURNER — L’ENCHAÎNEMENT DES JOURS ET DES NUITS — LES SAISONS QUI SE SUCCÈDENT — IMPERTURBABLEMENT — SANS SE SOUCIER DES INEPTIES HUMAINES — LA PERPÉTUATION DES ESPÈCES — LA NAISSANCE PUIS LA MORT — L’ŒUF ET LA POULE — LA POULE ET L’ŒUF — AFIN QUE LA VIE SE RENOUVELLE — LE MOUVEMENT D’ALTERNANCE ET DE BALANCIER QUI JAMAIS NE S’ARRÊTE — C’EST LE FONDS IMMANENT DES CHOSES — AINSI QUE LE DÉCRIT F RANÇOIS JULLIEN — EXPLIQUANT LE PROCÈS DE LA VIE — TEL QUE PENSÉ PAR LES LETTRÉS CHINOIS — ET INSCRIT D ANS LE LIVRE DES MUTATIONS — UN FONDS QUI N’EST PAS LE PRÉALABLE DE LA VIE MAIS LA VIE MÊME — UN PRINCIPE SANS ORIGINE — QUI N’EST PAS LIMITÉ — CONTENU — ENFERMÉ DANS LES 36 HEXAGRAMMES — QUI N’EXEMPLIFIENT PAS DES SITUATIONS PARTICULIÈRES — PAS PLUS QUE DES IDÉES GÉNÉRALES — MAIS QUI ENTRETIENNENT DES RELATIONS — QUI ALIMENTENT LE MOUVEMENT — LE MOUVEMENT — DE L’UN — À L’AUTRE — DE L’UN — VERS L’AUTRE — D E L’UN — DANS L’AUTRE — ET VICE-VERSA — COMME LE YANG EST À LA FOIS L’OPPOSÉ — LE COMPLÉMENT — ET LE DEVENIR DU YIN — QUI LUI REND LA PAREILLE — ET IL EN VA AINSI — DU CIEL ET DE LA TERRE — QIÁN ET KŪN — LES DEUX PREMIERS HEXAGRAMMES — PERSÉVÉRANCE ET DISPONIBILITÉ — INITIATIVE ET RÉCEPTION — C APACITÉ ET ACCOMPLISSEMENT — ET IL Y A TOUJOURS UN PEU DE L’UN DANS L’AUTRE — LES ASTRES DANS LE CIEL — E T LE VENT SUR LA TERRE — SI BIEN QU’ON PEUT SE FIGURER LEURS RAPPORTS — ET CEUX DE L’INFINITÉ DES EXISTANTS — DONT LES 36 COMBINAISONS NE SONT QUE DES RELAIS — DANS LA CIRCULATION DES ÉNERGIES — ET S’ILS PORTENT EN EUX LE MONDE DES POSSIBLES — CEUX-CI NE PRÉEXISTENT PAS À LEUR RÉALISATION — IL N’Y A NI AVANT — NI APRÈS — AUCUNE RÉPÉTITION GÉNÉRALE — LA VIE SE PRODUIT EN LIVE — LÀ — MAINTENANT — DEVANT NOS CORPS — DEVANT NOS YEUX — PRISE DANS LE MOUVEMENT PERPÉTUEL — BALANÇANT D’UN PÔLE À L’AUTRE — ET CE N’EST QUE PARCE QU’ELLE VA D’UN CÔTÉ — QU’ELLE PEUT ENSUITE ALLER VERS L’AUTRE — LA SITUATION N’EST JAMAIS STABLE — I L N’Y A QUE SON INSTABILITÉ QUI SOIT PERMANENTE — MAIS CE SONT POURTANT CES CHANGEMENTS QUI CONDITIONNENT LA CONTINUITÉ — QUI ÉVITENT QUE LA VIE NE SOIT DISSOUTE — PAR SES TENDANCES À L’ENTROPIE — DONT ELLE SE DISTINGUE À CHAQUE INSTANT — CAR RIEN N’EST JAMAIS PAREIL — BIEN QUE LA VIE SE REPRODUISE — E NCORE ET ENCORE — ET NE CESSE DE NOUS SURPRENDRE — ET NOUS NE PARVENONS PAS À NOUS Y HABITUER — CONTINUONS À ÊTRE ÉTONNÉS DE NOTRE PROPRE ÉTONNEMENT — ET C’EST POUR CELA QU’IL FAUT SE TENIR PRÊT — À ÊTRE DÉSORIENTÉ — DÉROUTÉ — RENVERSÉ — PRIS À CONTRE-PIED — LA DÉCEPTION EST INÉVITABLE — POUR QUI PRÉTEND CONNAÎTRE LA VIE AVANT DE L’AVOIR EXPÉRIMENTÉE — AUCUNE EXPÉRIENCE — NE PEUT JAMAIS Ê TRE RÉPÉTÉE — ET SI ON LA RÉALISE À NOUVEAU — AILLEURS — PLUS TARD — LES PARAMÈTRES SERONT MODIFIÉS — QUI PEUT DEVINER — CE QUI VA ARRIVER — CAR SI LA TRANSFORMATION SURVIENDRA — CE NE SERA PROBABLEMENT PAS — LÀ OÙ ON S’Y ATTEND — NI MÊME OÙ ON NE S’Y ATTEND PAS — ET ENCORE — SELON DES MODALITÉS IMPRÉVISIBLES — ET POURTANT FAMILIÈRES — OÙ LA DIFFÉRENCE NE SE LAISSE PAS DIFFÉRENCIER DE L’IDENTIQUE — CELA DIT SANS TIC — UNIVERSITAIRE OU SCIENTIFIQUE — SANS JEU DE MOTS — ET SANS PRÉTENTION À L’EXACTITUDE — C’EST UN SENTIMENT INTIME — MAIS À PARTAGER — DES SENSATIONS INFIMES — AUXQUELLES ON DOIT ÊTRE SENSIBLE — IL FAUT RESTER À L’ÉCOUTE — SE TENIR EN RÉSERVE — DANS LA POSITION DE RETRAIT DU VIEUX SAGE CHINOIS — QUI NE S’ENFERME DANS AUCUN CHOIX — POUR POUVOIR LES FAIRE TOUS — QUI — SANS ARRÊT — ANALYSE LA SITUATION — LES ALÉAS — CE QUI SE PASSE — QU’IL OBSERVE — OU DONT IL EST PARTIE PRENANTE — ÇA DÉPEND — ON NE SAIT PAS — ON VERRA — ON PEUT TOUJOURS ESSAYER DE PRÉVOIR — MULTIPLIER LES PRONOSTICS — SE LIVRER À LA DIVINATION — TIRER LES CARTES — RELIRE NOSTRADAMUS OU L’ANCIEN TESTAMENT — ANALYSER LE YI-KING COMME S’IL S’AGISSAIT DU LIVRE DES PROPHÉTIES — ALORS QUE CE N’EST QU’UN FILTRE POUR ESSAYER DE COMPRENDRE LE MONDE — UNE FAÇON DE L’INTERPRÉTER PARMI MILLE AUTRES POSSIBLES.


PETITES ET GRANDES HISTOIRES N’EXISTENT — QUE DANS LA MESURE OÙ NOUS NOUS EN SOUCIONS — PARCE QUE NOUS AVONS DÉCIDÉ — SANS MÊME NOUS EN RENDRE COMPTE — D’ATTRIBUER UN SENS EXTRINSÈQUE — À UNE CONSTRUCTION SOCIALE — AFIN DE MIEUX APPRIVOISER — LES CHANGEMENTS QUI S’OPÈRENT DEVANT NOS YEUX — ET BOULEVERSENT NOS MONDES — ET SI LA DESCRIPTION DE L’HISTOIRE — SE FAIT TOUJOURS APRÈS-COUP — CE N’EST PAS SEULEMENT PARCE QUE LES ÉVÉNEMENTS SONT PASSÉS — ET CAR C’EST L’INTÉRÊT DES VAINQUEURS — MAIS PARCE QUE LE REGARD RÉTROACTIF PERMET DE QUALIFIER LE PASSÉ — EN REGARD DU PRÉSENT — ET AINSI DE LE JUSTIFIER — NOUS RECONNAISSONS CE QUE NOUS CONNAISSONS — NOUS NE DISTINGUONS QUE CE QUE NOUS AVONS DÉJÀ VU — NOUS NOUS REPRÉSENTONS CE QUI S’EST PRÉALABLEMENT PRÉSENTÉ À NOS YEUX — N OUS REMARQUONS DES SIGNES QUI NOUS ÉVOQUENT DES OBJETS FAMILIERS — DÉCODÉS — QUE NOUS SOMMES CAPABLES D’APPRÉHENDER — NOUS SOMMES AU CENTRE DU PAYSAGE — À NOUS MÊME NOTRE PROPRE REPÈRE — C E AUTOUR DE QUOI LA VIE S’ARTICULE — POUR QUI NOUS AVONS DRESSÉ LE TABLEAU — ET NOUS LE CONSTRUISONS À PARTIR D’UN RÉPERTOIRE APPROPRIÉ D’ÉLÉMENTS — MAIS QUI NOUS DIT QUE NOUS JOUONS BIEN NOTRE HISTOIRE — PLUTÔT QUE CELLE D’UN AUTRE ? — DÈS LORS QUE NOUS INVOQUONS UN VOCABULAIRE QUI NE NOUS APPARTIENT PAS — MAIS QUE NOUS NOUS APPROPRIONS — SI NOUS ENGAGEONS DES DÉMARCHES ORDINAIRES — QUE NOUS REMETTONS E N CAUSE — QUAND NOUS SUIVONS DES DIRECTIONS CONVENUES — POUR FINALEMENT NOUS EN DÉTOURNER — C AR QUAND BIEN MÊME NOUS LE SOUHAITERIONS — IL NOUS EST IMPOSSIBLE DE RÉPÉTER EXACTEMENT — CE QUI S’EST DÉJÀ PRODUIT — HIC ET NUNC — ET PEU IMPORTE OÙ ET QUAND — NOUS NE FAISONS RIEN D’INÉDIT — ET POURTANT — NOUS NE CESSONS D’INVENTER — NOUS RESPECTONS LA TRADITION — TOUT EN LA TRANSGRESSANT SANS CESSE — E T C’EST PARFOIS PRÉCISÉMENT — LORSQUE NOUS SOUHAITONS LUI ÊTRE FIDÈLE — QUE NOUS LA TRAHISSONS LE PLUS — IL EN VA AINSI DE L’ART — QUI DANS SA QUÊTE DE NOUVEAU — A ÉLEVÉ LA TRANSGRESSION SUR UN PIÉDESTAL — SOCLE CONTEMPORAIN — CADRE DES ÉBATS — JOUISSANCE IRRESPECTUEUSE QUOIQUE CONDITIONNÉE PAR DES NORMES — OÙ IL FAUT SE PLACER À CONTRE-PIED — AVEC OSTENTATION — C’EST LA STATION — LA STATURE DE L’AVANT-GARDE — DES ÉCLAIREURS QUI PRÉPARENT LE TERRAIN POUR LE GROS DE LA TROUPE — MAIS QUI L’AMÉNAGENT À LEUR AVANTAGE — AFIN QU’ILS SOIENT EUX MIS EN LUMIÈRE — ILS OUVRENT LES CHEMINS QU’ILS EMPRUNTERONT PAR LA SUITE — EN PIONNIERS — MAIS DÉGAGERONT AINSI LES AUTRES — DE LA SITUATION DONT ILS SE SENTENT PRISONNIERS — OÙ ILS CRAIGNENT DE S’ENFERMER — DANS LA RECONDUCTION DES MÊMES INTENTIONS — ILS ÉTOUFFENT — ILS S’ASSÈCHENT — ILS CIRCONVOLUENT SANS FIN ET CREUSENT LE PROFOND SILLON DE LA ROUTINE — UNE OPÉRATION STRICTEMENT RÉPÉTITIVE — MISE EN ŒUVRE INLASSABLEMENT PAR DES PROCESSUS INFORMATIQUES — JUSQU’À OBTENTION D’UN RÉSULTAT INCONNU — IMPRÉVISIBLE — QUAND CETTE ROUTINE NOUS ALIÈNE — ELLE NOUS LIBÈRE ÉGALEMENT — CE SONT LES PLAISIRS INCONNUS — D’UN JEUNE CHINOIS DÉSABUSÉ — CONDUISANT SA MOTO SUR UN TERRAIN VAGUE CHAOTIQUE — ET NE PARVENANT PAS À SURMONTER UNE BOSSE — SA MOTO CALANT AVANT D’EN ATTEINDRE LE HAUT — ET LA LANÇANT À NOUVEAU À L’ASSAUT DU RELIEF — ENCORE ET ENCORE — INSISTANT CINQ FOIS — DIX FOIS — TRENTE FOIS — POUR FINALEMENT LA GRAVIR — AFIN DE REJOINDRE UNE FILLE À PEINE ENTREVUE — E T UNE HISTOIRE D’AMOUR SILENCIEUSE — MAIS QUI CLAMERAIT SE COMPLAIRE DANS LA REPRODUCTION — QUAND LA VIE SUIT LES MODES — ET QUE LE CHANGEMENT EST UNE INJONCTION — UNE CONDITION SANITAIRE — VOIRE SALUTAIRE — DE L’HOMME MODERNE — BIEN QU’ON AIT ABANDONNÉ L’IDÉAL — QUE L’ESPOIR SOIT DÉPASSÉ — L’ESPOIR PÉRIMÉ — E T QUE LE PROGRÈS SE LIMITE — À UNE AMÉLIORATION DE NOTRE CONFORT — ET SI CE N’EST QU’UNE ILLUSION — D U MOINS EST-CE CELLE DE NOTRE CIVILISATION — CE QUI NOUS DISTINGUE DE TOUS CEUX QUI NE SONT PAS RENTRÉS DANS L’HISTOIRE — DONT ON CÉLÈBRE L’ART — SI TANT EST QU’IL SOIT TEL QU’ON LE PROJETTE — AUTHENTIQUE — P REMIER — PRIMITIF — COMME SI DE TOUT TEMPS TOUT ÉTAIT PAREIL — MÊMES GESTES — MÊMES TECHNIQUES — MÊMES THÉMATIQUES — IL EN A ÉTÉ AINSI DÉCIDÉ — DES PEUPLES N’AURAIENT PAS AVANCÉ — ET PUISQUE L’OCCIDENT A INVENTÉ — L’HISTOIRE — IL EN CONSERVE LE PRIVILÈGE — L’AUTEUR ESSENTIEL DE L’ÉVOLUTION — QUI DÉGAGE L’HOMME DU TEMPS CYCLIQUE — ET LE CONSACRE COMME CHEF D’ŒUVRE DE LA CRÉATION — CONCRÉTION DES PLUS BELLES TRANSFORMATIONS — STADE ULTIME ET POURTANT EN CONSTANTE AMÉLIORATION — PUISQUE C’EST AINSI Q UE VA LA VIE — SELON UNE CONCEPTION — DARWINIENNE — QUI CONTINUE À PRODUIRE — AVEC LES MÊMES M ATÉRIAUX — DES ÊTRES HUMAINS NOUVEAUX — QUI SE RESSEMBLENT APPAREMMENT — MAIS DIFFÈRENT IRRÉDUCTIBLEMENT — CELA SEMBLE ÉTRANGE QUAND ON Y RÉFLÉCHIT — DE POUVOIR ÊTRE À LA FOIS À L’IMAGE DES AUTRES — ET AUTRE QUE CETTE IMAGE — ALORS QUE LES LIGNES DE NOTRE PROGRAMME SONT SI PROCHES — JAMAIS LES COMBINAISONS D’ADN NE S’ÉPUISENT — ET SI PAR EXTRAORDINAIRE LE CODE GÉNÉTIQUE — EST IDENTIQUE — DANS SA CONFIGURATION — LES ACCIDENTS DE LA VIE PRODUISENT DES ÉCARTS ET DES DÉVIATIONS — ET IL EN VA AINSI TOUT DU LONG DU PROCESSUS — OÙ LES ERREURS SONT SI FRÉQUENTES QU’ELLES EN SONT LE MOTEUR — V OIRE LE FONDEMENT — AVANT L’ŒUF AUTANT QU’AVANT LA POULE — PUISQUE TOUT CELA EST DÉFINITIVEMENT TROP COMPLEXE — JUSQU’À POUVOIR DÉTERMINER CE QUE C’EST — À SUPPOSER QUE CETTE RECHERCHE S OIT PERTINENTE — C’EST-À-DIRE QU’ON PUISSE EFFECTIVEMENT ÉTABLIR CE QUE C’EST — ET ON PEUT PENSER — Q UE CE QUE C’EST EST EFFECTIVEMENT UNE VUE DE L’ESPRIT — AINSI QUE L’ESPRIT — UN ÉTAT IDÉAL DU YIN ET DU YANG — U NE SITUATION TRANSITOIRE CHOISIE ARBITRAIREMENT AU COURS D’UNE DYNAMIQUE — QUE L’ON PEUT DÉCRIRE EN FIXANT LE TEMPS ET L’ESPACE — MAIS QUI PERD TOUT SON SENS QUAND LE REPÈRE VARIE — QUAND LES DIMENSIONS S E MULTIPLIENT — QUAND L’ÉCHELLE NOUS ÉCHAPPE — PETIT — LOIN — VOIRE AU-DELÀ DE L’INFINI — A U-DELÀ DU BIG BANG — OU DE LA VITESSE DE LA LUMIÈRE — ALORS ON PRÉFÈRE SÉLECTIONNER — UN MOMENT À ANALYSER — ÇA PEUT ÊTRE UTILE — À REPLACER DANS SON CONTEXTE — À INTERPRÉTER DANS SON ENCHAÎNEMENT — EN MULTIPLIANT LES FILTRES CRITIQUES — LA COMBINAISON DES CONDITIONS DONT ON N’A JAMAIS QU’UNE CONNAISSANCE PARTIELLE — C’EST POURQUOI ON NE POURRA JAMAIS QUE SE RAPPROCHER — PROPOSER UNE APPROXIMATION DES CAUSES DU NAZISME — DE CE QUI A FINALEMENT CONDUIT DES ÊTRES HUMAINS — À COMMETTRE DE TELLES ATROCITÉS — L’INDIGNATION EST SALUTAIRE — ON ESPÈRE APPRENDRE DE NOS ERREURS — EN TIRER LES LEÇONS — ET LORSQUE BILL MURAY SE RÉVEILLE — UNE NOUVELLE FOIS LE JOUR DES MARMOTTES — IL COMPTE BIEN PROFITER — D E SON EXPÉRIENCE NOUVELLEMENT ACQUISE — POUR CONQUÉRIR CELLE QUI LUI RÉSISTE — MAIS QUE CE SOIT UNE SECONDE — UNE TROISIÈME — UNE CINQUIÈME — OU BIEN UNE DIXIÈME CHANCE — DE EFAIRE LA MÊME ERREUR — ET QU’ON DIT PLUS JAMAIS ÇA ! — SAIT-ON SEULEMENT CE QUE C’EST QUE «ÇA» ? — PAS PLUS QUE STEPHEN KING — QUAND ÇA COMMENCE — QUAND ÇA DEVIENT INTOLÉRABLE — QUELLE EST LA LIMITE ? — QUAND PASSE-T-ON LE CAP D E L’INSUPPORTABLE ? — NOUS NE POSITIONNONS PAS LA FRONTIÈRE AU MÊME ENDROIT — POUR CERTAINS ELLE EST PLUS ÉTANCHE QUE POUR D’AUTRES — QUITTE À EXPULSER LES ÉLÉMENTS INDÉSIRABLES — MÊME LA THÉORIE DU CHAOS E ST INCAPABLE D’EXPLIQUER — POURQUOI À CENT DEGRÉS TELLE MOLÉCULE D’EAU — PLUTÔT QUE SA VOISINE — S E TRANSFORME EN VAPEUR — TOUT AU PLUS PEUT-ELLE CONSTATER LES MOUVEMENTS INTERNES QUI SE PRODUISENT — QUI CONSTITUENT UNE SORTE DE FORME SANS CONTOUR — UN ATTRACTEUR ÉTRANGE — COMME LE RÉSULTAT D ’UNE ÉQUATION À DE MULTIPLES INCONNUES — LA CRÉOLISATION DES MATHÉMATIQUES — UN TERRAIN GLISSANT A UX CONSÉQUENCES IMPRÉDICTIBLES — UN NUAGE DE DONNÉES CARACTÉRISTIQUE — MAIS QU’IL EST IMPOSSIBLE D E BORNER — QUI NE PERMET PAS DE DEVINER LA SUITE — DONT LES VALEURS NE SONT PAS CONTRAINTES PAR LE CADRE — PENSEZ QU’IL SUFFIT DE MODULER TROIS CRITÈRES EN INTERRELATION — POUR OBTENIR UNE INFINITÉ DE COMBINAISONS — AU-DELÀ DE L’IMAGINAIRE — ALORS IMAGINEZ CE QU’IL EN EST DES SYSTÈMES PLUS COMPLEXES — VOIRE DES PROCESSUS V IVANTS — TEL LA PERPÉTUATION DES GALLINACÉS — la poule et l’œuf ONT FINI DANS MON ASSIETTE.

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Qui — de l’œuf — ou de la poule — apparut en premier — ce n’est pas bien compliqué — il suffit de raisonner — méthodiquement — pragmatiquement — scientifiquement — il faut faire des courbes — des analyses — des études approfondies — extraire des chiffres — des chiffres — et encore des chiffres — significatifs — justificatifs — démonstratifs — édifiants — pour éduquer la masse — et corriger sa bêtise crasse — son insouciance coupable — ses jouissances perverses — son bonheur béat — ses plaisirs simples — et pas suffisamment rentables — son incompréhension — des vrais enjeux de société — ce qui compte véritablement — non pas les prétendus besoins primaires — les plaisirs frustes et mal dégrossis — de vivre au chaud — confortablement — sans précarité — avec juste ce qu’il faut — pour atteindre la satiété — et s’amuser selon ses envies — jusqu’à plus soif — en disant aux moralisateurs et éditocrates — d’aller se faire cuir un œuf — il faut élaborer un état des lieux — objectif — rédiger un audit — technique — et désincarné — en se gardant — évidemment — de toute approche idéologique — catastrophique — périmée et forcément suspecte — signe de l’absence de désintéressement — contrairement aux intérêts de ceux qui nous dirigent — qui préfèrent s’en remettre aux experts — patentés — du moins c’est eux qui nous le disent — tant de faux diplômes circulent de nos jours — on nous en propose tous les jours sur Internet — mais ça n’engage que ceux qui y croient — dur comme fer — comme ces experts omniprésents — omnipotents — qui à longueur d’émissions — à hauteur de colonnes — mot — à mot — ligne — par ligne — nous serinent les mêmes rengaines — qu’ils savent mieux — que nous — prose indigeste — sonnets trébuchants — qui pourtant prétendENT nous apprendre — ce qui est bon — pour nous — car ils ont un avis — sur tout — surtout — un avis — leur profession est de nous faire — désirer les ordres — maquillés en conseils — et ils veillent — inlassablement — à dire les vérités qui dérangent — pour que l’on se range — à leur opinion — pardon — au constat — incontestable — aux réformes — inévitables — aux Changements de normes — nécessaires — et toujours insuffisants — nouveaux calibrages — dimension des œufs — nombre de poules — au mètre carré — de sardines — dans la boîte — de salariés — dans la rame — d’heures travaillées — dans la journée — d’annuités — dans une carrière — pas de marche arrière — ni même de frein — à l’innovation — à l’optimisation — aux plans d’ajustements — tous embarqués dans la même galère — et de quoi on a l’air — coincés dans ces petites vies étriquées — contraints de s’y glisser — de s’y mouler — comme les œufs dans leur boite — et les cubes — boules — cylindres — pyramides — dans leur réceptacle — précoce apprentissage de la conformité — sauf pour l’enfant rebelle — choisissant lui-même sa clef — s’efforçant de l’enfoncer — dans un espace non adapté — ni convenu — ni conventionnel — forçant la boule dans la mauvaise case — carrée — mauvaise graine — à diagnostiquer dès son plus jeune âge — comme on met de côté — un œuf mal calibré — difforme — monstrueux — non conventionnel — qu’on envoie au rebut — mais un résidu utile — servant d’ingrédient au rabais — pour des préparations culinaires élaborées — à grand renfort de sel et de gras — de colorants et d’exhausteurs de goût — d’air et d’eau — par les inventifs industriels de l’agro-alimentaire — à l’imagination débordante — mais canalisée par l’appât du gain — un savoir-faire — fertile pour les affaires — mais funeste pour la nature — une habileté surdéveloppée — pour convaincre — les gogos de gober dans leur gosier — de la merde en boite — des œufs en tube — nec plus ultra — fin du fin — culture d’OGM supposée garantir la fin de la faim — à moins que ce ne soit le début de la fin — quand la même recette indigeste — est appliquée à tous les niveaux — rentabilité maximale — organisation optimale — efficacité idéale — si la chaîne est bien huilée — vidange facilitée — polysaturée — la boucle est bouclée — du poulailler — au supermarché — du bureau — au canapé télé — ou tout autre écran sur le monde — fenêtre réduite à un bocal — réseau infini dans lequel on se perd — tout en tournant en rond — ne cherchez pas la sortie — il n’y a pas d’alternative — d’ailleurs on s’occupe de tout — laissez-nous les rênes — et tout ira bien — vous serez assistés selon vos besoins — mais le service est payant — on a rien sans rien — mes bonnes gens — on vend du vide — du vent — et le public en redemande — les consommateurs — qu’on somme d’alimenter la grande machine — le mouvement perpétuel — pour lequel s’activent les Shadocks — la pompe à phynances — à laquelle on ne sait pas dire merdre ! — et si on le fait — on est rapidement ramené à la raison — dans le droit chemin — des choses — qui ne changeront pas — puisque la nature est ainsi faite — que les poules sont élevées pour être plumées — et leurs œufs ramassés — avant d’arriver à maturité — il y a des espèces supérieures — auxquelles on ne peut rien refuser — alors autant s’y résoudre — il vaut mieux accepter — il n’y a rien d’autre à espérer — sinon d’en profiter — à la fois cynique et désabusé — puisqu’il y a tant de tentations — de soldes — et de promotions — d’innombrables occasions — pour payer moins cher — ce dont on N’avait pas envie — mais c’est l’achat qui nous maintient en vie — pour combler le vide de sens — autant faire bombance — avant que cela ne se gâte — il ne faut pas lésiner sur les agapes — des monceaux de produits à consommer — sillonnent les routes — et franchissent les océans — tous les ans — tous les mois — toutes les semaines — tous les jours — toutes les heures — toutes les minutes — toutes les secondes — les statistiques sont éloquentes — c’est ainsi que notre monde est façonné — et qu’il tourne — à l’endroit — à l’envers — de travers — ou en débit du bon sens — mais c’est celui — que préfèrent — ceux qui ne traitent pas — comme des frères — la très grande majorité de leurS congénères — pour qui importe surtout — le sens des aiguilles d’une montre — qui mesure chaque instant — à l’aune des revenus qu’il génère — qui ne s’inquiètent pas des travers — et des effets collatéraux — et si notre civilisation est malade — ils ne se soucient pas de la grippe — sauf si elle freine — les rouages — d’un système bien huilé — dont les mécanismes sont éprouvés — les plans d’ajustement l’ont prouvé — en supprimant toute marge de gaspillage — tout est parfaitement exploité — au même titre — hypothécaire — les ressources comme toutes LES formes de vie — les humains et les poules — élevées en batterie — roulement permanent — dans les usines des nouveaux paysans — où sont entassés par milliers les gallinacéEs — élevéEs pour pondre et pour être rentables — terrible tableau qui finira comme retable — icône de l’économie — préconisation de la religion du pognon — le sacrifice de la plupart — pour le bénéfice de quelques-uns — les banquets des banquiers — disait Brigitte — les fontaines de billets — la civilisation est un ballet — de camions — de containers — la marchandise fait le spectacle — il n’y a pas d’éthique — pas de


morale — seulement des bonnes actions — celles qui sont cotées en bourse — qui bâtissent leurs empires — sur la peur — parce ce qu’il y a toujours pire — que ce que l’on est en train de vivre — et que les poulets bio — ou élevés en plein air — prétendaient se distinguer — du sort de leurs congénères — qu’ils ne voulaient pas partager — un peu de leur herbe — et quelques graines ou granulés — homéopathiques — comme si ne les attendait pas — la même fatalité — funeste — fumante — frite — ou grillée — et que les différences de condition — n’aboutissaient pas à la même conclusion — dans le processus de digestion — des paysans démunis du Sahel — s’autorisant les jours de fête — à faire un sort au poulet bicyclette — qui depuis longtemps ne donnait plus tant d’œufs — et puis il y a également ceux — nouveaux riches — gastronomes distingués — qui ne font pas d’omelette — sans casser des œufs — qu’ils préfèrent mollets — plutôt que brouillés — mais sauront s’enthousiasmer — pour une AOC — un poulet de Bresse — contre le stress — non pas des volatiles — mais des contraintes de gestion — des prises de décision — des plans sociaux à répétition — quoi qu’ils s’intéressent au bien-être — non pas des salariés — ça reste abstrait — mais de ce qu’ils savourent — car ils sont soucieux — de leur santé — celle des bêtes — un peu — mais surtout de la leur — animaux supérieurs — méritant le meilleur — la chair ferme et goûteuse — de la volaille trotteuse et picoreuse — vivant bien pour servir mieux — accommodée dans de nombreux plats — pour les palais délicats — réussissant avec perfection — la fonction qui leur est impartie — la poule et l’œuf ont fini dans mon assiette.


DES CIRCONSTANCES, DES PROCESSUS Les œuvres accueillent les circonstances, « ce qui arrive » (Paul Virilio), ce qui survient, ce qui se manifeste, l’irréductible altérité qui toujours surprend, qui prend des configurations sans cesse renouvelées (à l’instar de la « créolisation » défendue par Edouard Glissant). Elles résultent d’un attention soutenue à ce qui se passe, d’une appréhension volontairement naïve (comme condition de la recherche) de l’environnement, envisagé non pas comme un fait, ni même un état stable, mais comme un mouvement en cours, riche en opportunités créatives. Elles sont les produits de pratiques contextuelles, que ce soit des expérimentations artistiques in situ (« jouer » du quartier pour le faire « sonner » dans des Musiques circonstancielles), ou des activités quotidiennes ou particulières hors du champ de l’art (Le Jardin des manguiers). Elles prennent formes en fonction des circonstances, selon ce qu’il est alors possible de faire, en essayant de se garder de toute idée préconçue («wei wu wei » diraient les penseurs chinois évoqués par François Jullien), mais en tirant simplement profit de ce qui se passe (comme le stratège de L’art de la guerre de Sun Zi), à travers appropriations, détournements, recyclages. Elles incorporent les erreurs, les mésusages des outils, les limites des technologies, les accidents de création. Les circonstances constituent la matière même de la création : elles structurent les œuvres et conditionnent les possibilités plastiques (les contraintes d’enregistrement et la qualité des sons d’Absence(s), les collisions sonores de Tramix), elles servent de soubassement au développement de la composition sonore (Agora). Les circonstances accompagnent toute recherche, décevant les attentes en prenant des formes, en quoi elles sont fécondes. Elles nourrissent les processus créatifs et valent comme pré-Texte (dans le sens générique « d’œuvre » que Roland Barthes attribue au mot), préalables aux œuvres. Ce sont les conditions de leur émergence.

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DES CROISEMENTS, DES RENCONTRES Les œuvres sont issues de rencontres, de croisements, de mélanges, d’influences réciproques, de pratiques partagées et hybrides. Elles découlent de croisements de pratiques, d’emprunts et de transformations ; recherche, création et enseignement ; arts plastiques et musiques ; écritures, compositions et performances ; circulation et hybridations des technologies numériques. Elles donnent lieu à diverses configurations, à des moments successifs ou simultanés (expérimentations, recherches, expositions), pour des formes de diffusion différentes. Celles-ci existent comme autant de « sous-produits » de la démarche, qui en sont des fragments particuliers mais aussi représentatifs. Elles sont parfois les fruits de conjonctions de démarches avec d’autres artistes, à travers des modalités différentes selon les circonstances et les opportunités : co-élaboration (avec le photographe Bruno Dieudonné pour Agora et Absence(s)), collaborations (avec le conteur Marien Tillet pour Crise(s) d’angoisse, avec le vidéaste Marc Plas pour Tramix et pour la performance audiovisuelle Twice a Movie), invitation (d’Alexandra Sà, pour l’exposition Don’t give me a break), commande (du réalisateur Gilles Coudert, pour Gandamaison)… Elles sont aussi issues d’une démarche de groupe : L’Autre musique, avec Frédéric Mathevet. La création s’y développe de conserve (116 Game Mix), en parallèle (résidence à l’Espace Khiasma) ou par rebonds successifs (Radiomaton). Enfin, elles peuvent être déclenchées par des rencontres, comme celle de la directrice du 116, conduisant au développement de projets spécifiques pour ce centre d’art contemporain (le Guide du spectateur et le Portrait collectif du 116 en référence à un « catalogue des désirs collectifs »).

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L’esplanade Installation sonore et mobilière in situ, la Ferme du Buisson, Noisiel, octobre 2010. Diffusion de son sur 4 enceintes, contrôlée par le logiciel libre Pure Data, 3 bancs publics. Programmation Pure Data : E. Sabroux (ENS Louis-Lumière). Programme karaoké, revue en ligne L’Autre musique n°1, octobre 2011. Programmation Flash. Compte-rendu sonore, France Culture, L’atelier du son, 13 avril 2012. Animation vidéo.

Imaginez la scène. Vous êtes assis sur un banc, sur l’esplanade. Vous êtes captivé par la vie du lieux, par tous ces corps animés qui l’investissent. Vous observez tous ceux qui vont et viennent, tous les habitués, qui y passent une partie importante de leur journée (voire de leur existence). Et vous êtes particulièrement intéressé par les «occasionnels », dont vous ne savez pas trop ce qu’ils font, ni ce qu’ils pensent, encore moins ce qui les a amenés là, mais vous vous plaisez à imaginer leur histoire. Vos impressions combinent observations, fantasmes et fictions. Ce que vous voyez s’enrichit de vos divagations, alimentées par vos souvenirs, par associations d’idées. Ce qui se déroule devant vos yeux devient une scène de film, et vous ne savez pas si vous êtes un acteur, un figurant, le narrateur ou un simple spectateur. Vous observez plusieurs choses à la fois, plusieurs voix s’expriment et se mélangent, troublant la limite entre ce que vous pensez et ce que vous faîtes. L’esplanade est une installation polyphonique (4 voies) générative diffusée dans l’espace public. Elle s’inspire de situations d’attente et de contemplation, pendant lesquelles le paysage se transforme avec notre regard, d’un magma indifférencié de détails distincts, que nous captons sans hiérarchie (remarques liminaires), en une variation d’événements sur le même thème (observations plus spécifiques), puis en des histoires plus précises (scènes de vie) que nous suivons en nous y projetant. Submergé par la masse sonore, l’auditeur y trace son propre chemin en saisissant les informations qui l’interpellent. http://www.lautremusique.net/LAM1/lam1_l_esplanade-36.html

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photos LoĂŻc Bertrand-Chischester

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Le Jardin des manguiers Installation multimédia in situ, la Ferme du Buisson, Noisiel, novembre 2009. Projection de textes, photos et vidéo, diffusion de son (5.1), contrôlés par Pure Data. Support technique : étudiants de l’ENS Louis-Lumière (Marne-la-Vallée), E. Hulin et J. Bardin. Adaptation radiophonique sur Radio Campus Paris (93.9) le 3 avril 2010. Mixage sonore et lectures.

Constituée de fragments textuels, visuels et sonores, cette œuvre immersive questionne notre rapport fantasmé à l’autre et dénonce l’illusion de l’exotisme. Fictions et récits se mélangent dans un univers poétique portant à la contemplation. L’installation est en perpétuelle transformation, la diffusion des textes, images et sons étant commandés par un programme informatique, réalisé avec le logiciel libre Pure Data. Les textes peuvent également être présentés seuls, soit sous forme d’un papierpeint (all-over narratif ) dans lequel le lecteur peut piocher et ainsi reconstituer une histoire particulière en imaginant des connections, soit sur des feuilles séparées, à agencer librement. Enfin, c’est une partition offerte à la lecture. http://www.bulb.fr/S/M/le_jardin_des_manguiers/le_jardin_des_manguiers.swf

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LE JARDIN DES MANGUIERS EST UN BORDEL SYMPATHIQUE, J’Y SUIS L’UNIQUE CLIENT MAIS JE NE CONSOMME PAS. JE NE FAIS QU’Y DORMIR, SEUL, ET MÊME L’ARAIGNÉE, CANTONNÉE À LA SALLE D’EAU, SE DÉPLACE FURTIVEMENT, POUR NE PAS TROUBLER MON SOMMEIL.


SUR UNE COUPELLE, UNE POIGNÉE DE PIMENTS ROUGES ET VERTS, SERVEZ-VOUS.


À 1 HEURE IL COMMENCE À FAIRE VRAIMENT CHAUD. LE MATIN DÉJÀ, LA TEMPÉRATURE A DÉPASSÉ LES TRENTE DEGRÉS ; MAIS UNE TORPEUR PARTICULIÈRE S’INSTALLE APRÈS LE REPAS. DÈS QU’ILS ONT EU FINI DE MANGER, AVALÉ LES DERNIERS GRAINS DE RIZ COLLANT AUX PAROIS DES BOLS, ILS SONT SORTIS DE TABLE SANS ANNONCE ET ONT CHOISI UN COIN À L’OMBRE, SOUS UN ARBRE OU À L’INTÉRIEUR, ILS FONT LEUR SIESTE. COMME D’HABITUDE JE SUIS LE SEUL À RESTER ÉVEILLÉ. J’AI SORTI MON LIVRE, SURTOUT POUR LUTTER CONTRE L’ENGOURDISSEMENT. MES YEUX SE TROUBLENT, JE NE CESSE DE RELIRE LE MÊME PARAGRAPHE QUE JE NE COMPRENDS PAS.


LE RIZ SÈCHE SUR LES TROTTOIRS, JE MARCHE SUR LA CHAUSSÉE. IL FAIT CHAUD, IL N’Y A PAS D’OMBRE. AVEC DES RÂTEAUX À GROSSES DENTS, DES ÉNORMES PEIGNES EN BOIS, ILS RETOURNENT LES GRAINES POUR QU’ELLES PRENNENT BIEN LE SOLEIL. UN BUS DE TOURISTES PASSE, INDIFFÉRENT AU QUOTIDIEN.


DES GALETTES DE RIZ PARTOUT DANS LES COURS DES MAISONS. SUR DES CADRES DE BOIS, DES VANNERIES DE PAILLE TISSÉE, ELLES EN GARDENT LA MARQUE. ELLES SÈCHENT AU SOLEIL, S’OPACIFIENT PROGRESSIVEMENT. POUR POUVOIR LES MANGER, IL FAUT LES TREMPER DANS L’EAU, POUR LES RAMOLLIR, POUR EN FAIRE DES ROULEAUX. ON LES MANGE JUSTE COMME ÇA, AVEC DE LA SAUCE DE POISSON (ÉGALEMENT PRÉPARÉE DANS LE COIN, UNE SPÉCIALITÉ.) AVEC QUELQUES PIMENTS DÉCOUPÉS EN MORCEAUX, POUR RELEVER LE GOÛT.

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UNE FONDUE AUX TÉTONS DE CHÈVRES AVEC UNE PLEINE CHOPE DE BIÈRE UN GROS JOUFFLU IMPASSIBLE LES YEUX ENFONCÉS DANS LES ORBITES 63


POUR ACCOMPAGNER TOUS LES REPAS, PUISQU’IL Y A TOUJOURS DU RIZ, DES LÉGUMES, ET DES PETITS MORCEAUX DE VIANDE, UNE FOIS QUE LA TABLE EST SERVIE, MAIS AVANT QUE LES PLATS NE SOIENT APPORTÉS, LE GENDRE VERSE LA SAUCE DE POISSON DANS UN BOL, AJOUTE UNE DIZAINE DE PIMENTS ÉQUEUTÉS, LES PETITS ROUGES ET ARQUÉS, MÊME PAS DEUX CENTIMÈTRES DE LONG, ET AVEC UNE SIMPLE CUILLÈRE EN MÉTAL, MADE IN CHINA VENDUE DANS TOUS LES MARCHÉS, Y COMPRIS DANS CE BLED PAUMÉ, IL LES DÉCOUPE EN TRONÇONS POUR QU’ILS INFUSENT BIEN DANS LA SAUCE.


ASSIS SUR LA COLLINE, TOUT PRÈS D’UN ARBUSTE POUR PROFITER DE SA MAIGRE OMBRE, LE SOLEIL FIGÉ AU ZÉNITH, J’ESSAYE DE NE PAS PENSER À TOUS LES NUISIBLES QUI POURRAIENT ME DÉRANGER, SORTIR DE SOUS UNE PIERRE, SURGIR DU BOSQUET, SAUTER D’UN ROCHER OU TOMBER D’UNE BRANCHE. POUR FAIRE DIVERSION AVEC MON IMAGINATION, POUR ME CONVAINCRE D’IGNORER MES CRAINTES, JE REGARDE LE CIEL LES RAPACES FONT DES RONDES, TOURNOIENT EN PLANANT ET SE RELANCENT PAR QUELQUES COUPS D’AILES VIGOUREUX, PUIS SOUDAINEMENT FONDENT SUR LEURS CIBLES.


J’AI REPENSÉ À LA SERVEUSE ET À SON T-SHIRT MOULANT. JE LA REVERRAI MAIS JE NE FERAI RIEN. JE NE VEUX PAS GÂCHER LE MYTHE.


DEPUIS PLUSIEURS JOURS J’ENTENDS LE CHAT. JE NE LE VOIS PAS, JE L’ENTENDS. IL MIAULE PENDANT QUELQUES MINUTES, JE SUSPENDS MES OCCUPATIONS. JE M’ATTENDS À LE VOIR PARAÎTRE, INCESSAMMENT, ME FIXER DE SES YEUX TRISTES ET IMPLORER MA PITIÉ. JE NE SAIS PAS QUOI LUI OFFRIR, PEUT-ÊTRE QUELQUES MIETTES D’UN PETIT GÂTEAU SEC INDUSTRIEL.


Collectes, déconstructions Toute démarche de recherche est in situ, à l’intérieur de l’espace qu’elle explore, qu’il soit physique, processuel ou conceptuel. Il faut être là, s’immerger, observer, attendre et observer encore, prendre ce qui vient ou aller le chercher, enregistrer les images ou les sons perçus ou provoqués, noter impressions et histoires, collecter, sans se soucier de classer, sélectionner, sans critère ni choix préalable, tout peut être intéressant, ce que disent les visteurs du Radiomaton, là où la pensée vagabonde. Ce sont des traces de moments, de mouvements, des fragments issus de décompositions de processus, des sons évocateurs, des embrayeurs réflexifs, des expressions décontextualisées, une déconstruction permanente, préalable à de nouvelles constructions (Portrait collectif du 116), une remise à plat avant d’ouvrir vers d’autres interprétations.

Compositions, agencements Ces éléments ne fonctionnent pas seuls, ils sont posés ensemble (composés), et cette proximité suffit, elle suggère un parcours ou forme un ensemble. Ils sont en rapport, reliés, les textes se côtoient, dans l’espace et dans le temps (Portrait collectif du 116, Le Jardin des manguiers), ils se confrontent (L’esplanade), les sons se rencontrent et s’informent (Mythologies sonores des Fougères)… Certaines compositions découlent de la situation, voire sont les fruits d’un hasard cultivé, d’autres sont agencées, pour que les combinaisons d’éléments produisent des formes significatives complémentaires. Ce sont des agencements qui font sens, des directions d’interprétation, lectures proposées et croisements possibles. Même une intervention minimale est une orientation significative, même une forme définie peut être détournée et reconfigurée.

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Complexe, aléatoire L’œuvre est un dispositif complexe, toujours polysémique. Elle est à la fois sousentendue et à activer, elle vaut pour bruit de fond, rumeur discrète et marque d’autant plus prégnante qu’elle soutient toutes les interprétations. Elle instaure une situation qui est potentiel de développement, conditions initiales pour des émergences à venir. Les formes sont générées par les circonstances, les aléas de la collecte, les fluctuations de la rumeur (Agora), les chaos d’un système défaillant (Mythologies sonores des Fougères, Tramix), l’imprévisible des bruits (Gandamaison), les circonvolutions des regards (Portrait collectif du 116), les comportements induits par la programmation de l’aléatoire (L’esplanade, Le Jardin des manguiers), la pratique du jeu et la performance publique (116 Game Mix). Les dispositifs complexes sont des pré-textes à émergences, des œuvres en partie virtuelles et chargées de potentiels, dont les actualisations, parfois inattendues, diffèrent en gardant un air de famille.

Morceaux, fictions Certaines formes sont des morceaux, superpositions de couches sonores, comme des compositions musicales, mais la mélodie est minée par les dissonances et les bruits de fond, les rythmes déstructurés ou répétitifs. Certaines formes sont des fictions, des bouts d’histoire, des fragments interrompus ou interpénétrés, des pistes d’exploration ouvrant de multiples chemins, des territoires narratifs. Le mouvement est à la fois progressif, itératif et cyclique. Dans ces paysages narratifs ou sonores, certains formes n’ont ni début ni fin, d’autres suivent un chemin particulier, sans pour autant que celui-ci soit exclusif d’autres possibles.

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GANDAMAISON Création sonore pour le documentaire du workshop de Tadashi Kawamata à l’école nationale supérieure de Versailles en juin 2008. Réalisation : G. Coudert. 26’ - PAL - 2008. DVD distribué par Après Éditions. http://www.apres-production.com/edition_workshop.htm

Réalisée à partir de matière sonore enregistrée sur le workshop, la création sonore n’est pas une illustration ou un habillage des images ; c’est un contrepoint sensible offrant des respirations entre les interviews de l’artiste et des intervenants. C’est la musique interne du gigantesque « corps du roi » imaginé par Tadashi Kawamata et construit par les étudiants, à partir de simples cagettes. Jeux de spatialisation et d’équalisation du son produisent un univers contemplatif et poétique. Le travail sonore de Gandamaison a été inspiré des mouvements de caméra et du pré-montage du film. Des séquences ont été construites à partir d’un réservoir de sons récoltés sur place. Elles ont été sélectionnées en fonction du dialogue qu’elles entretenaient avec les images, observé a posteriori. Les outils de réalisation sonore (prise de son, montage, mixage) ont été méthodiquement explorés : l’usage incontrôlé des nouvelles technologies peut produire des résultats étonnants, loin des stéréotypes.

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RESSAC (MANIPULATION DE CAGETTES) Volume

panoramique

équalisation

GRÉEMENTS (GRINCEMENTS) Volume

panoramique

BRICOLAGE Volume

panoramique


CRAQUEMENTS DE CAGETTES Volume

panoramique

équalisation

CRAQUEMENTS AIGUS DE CAGETTES

panoramique


Absence(s) Création sonore pour le diaporama vidéo présenté au mois de la photo 2006 (Paris et Berlin). Photographies : B. Dieudonné. 5’24 - 2006. Diaporama présenté au Printemps français d’Ekaterinbourg, mai 2008.

Le diaporama a été élaboré en collaboration avec le photographe. L’enchaînement de photos en a construit la structure, et la création sonore en a défini le rythme d’apparition, le tempo et les pauses. Exclusivement réalisée à partir de sons captés dans le métro, découpés, équalisés, amplifiés ou assourdis, la composition suit un développement musical, en mouvements successifs, jusqu’à l’acmé du diaporama. Elle se développe en couches superposées, arrière-plan de bruits et de chuintements, rythme erratique de chocs graves, ligne de basse sourde tapissant le fond de la pièce sonore, événements ponctuels et grincements des escalators comme autant de cris de souffrance. http://www.dailymotion.com/video/xvx6iq_absences_creation?start=1#.UUgnSIU1-jw

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TRAME DE FOND PERCUSSIONS GRAVES BASSE DE FOND AIGUS DE FOND VOIX BRUITS DE MÉTRO COUINEMENTS (ESCALATORS)

PERCUSSIONS GRAVES BASSE DE FOND AIGUS DE FOND VOIX

COUINEMENTS (ESCALATORS)

TRAME DE FOND PERCUSSIONS GRAVES BASSE DE FOND AIGUS DE FOND VOIX

COUINEMENTS (ESCALATORS)



Phytophilia Performance sonore Avec F. Mathevet et I. Magrin-Chagnolleau. 3 performances lors du festival Les Arts Foreztiers, Chavaniac-Lafayette (43). https://soundcloud.com/lautre-musique/dark-side-of-the-wood-phytophilia

La phytosociologie étudie les plantes en société, quand elles forment des « végétations ». Ces manières d’émerger, de vivre et de croître ensemble ont donné matières et règles de jeu pour produire un paysage sonore in situ.

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Ouvrières ouvriers cherchant à se faire entendre toutes ces voix qui racontent le quotidien

de travail à l’usine

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RÉCITS DE LUTTE

journalistes rédigeant des articles Discours élaborés passant au premier plan compte-rendus synthétisant les informations expliquant « ce que l’on doit savoir » transformant en événement social et politique la lutte des ouvrières pour conser leur emploi

les satisfactions les conflits les difficultés les revendications les occupations ce que ça leur fait et les slogans à leur vie devant l’usine « Ici la rage de Lejaby » « Ici la colère de Lejaby »

« Ici Lejaby se bat »

« ICI LE COMBAT DE LEJABY » On aimerait savoir RELECTURES chercher dans Wikipedia, de la création de l’entreprise aux conflits sociaux comment on est arrivé là HISTORIQUES lire sur le site du repreneur une histoire enjolivée et dépolitisée et tous les discours se suivent et se tuilent reprendre la liste des plans sociaux jusqu’à l’occupation d’Yssingeaux

DES COMPTES Quelqu’un dirige un décompte de 1 à 8, ET DES HOMMES chacun des participants dit un extrait de texte choisi asséner son proposer quand son chiffre défile, expertise d’autres et tant que le suivant n’apparaît pas calculer démonter justifier les penser solutions le bénéfice les discours délocalisations aux licenciés te en même temps h an en ec se d on LETTRE AU PRÉSIDENT reprenant Envoyée par les ouvrières en janvier 2012 CHANSONS des airs populaires au président de la République DE LUTTE mais avec des paroles cherchant à se faire réélire, évoquant leurs revendications, d’abord lue par une seule voix, elles sont chantées par les ouvrières puis rejointe par d’autres occupant l’usine d’Yssingeaux sur les revendications principales, lors des visites des hommes jusqu’à former le chœur du collectif et femmes politiques et des représentants de l’État analyser le chiffre d’affaire

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Chacun a choisi une phrase PERSPECTIVES et suit les consignes ET POINTS DE VUE du chef d’orchestre qui distribue et module la parole quelques voix quelques mots des désirs des impressions des souvenirs des espoirs ce qui reste ce qui ressort pour ne pas oublier parce que ce n’est pas fini

Partition pour l’improvisation collective de la Radio Cousue Main, construite en relation avec un réservoir de textes récoltés uniquement sur Internet.

« Une fois par mois, le [jeudi] soir sur Radio Campus Paris, survient une drôle d’émission faite de riens. Un studio, un micro (et un seul), un direct pour coudre une histoire dite, racontée, bruitée, onomatopée, mimée, bougée à la seule force des voix,

Ici le combat de Lejaby

des corps qui se meuvent dans, près, loin, au-dessous, au-dessus, autour du micro. L’émission retrouve la simplicité de la radio de création en studio, ses multiples formes et stratégies de recréation d’un réel. » (Hervé Marchon)

Partition textuelle et création sonore avec la radio Cousue Main. Diffusion dans la revue Jef Klak n°2 (2015). https://soundcloud.com/jef-klak-radio/07-ici-le-combat-de-lejaby

Cette œuvre rend compte du traitement médiatique de la lutte des ouvrières de Lejaby, à partir de fragments de discours et leur mise en tension lors de la performance collective.

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MYTHOLOGIES SONORES des fougères Création sonore en stéréo et quadriphonie Rythmes en chantier 9’15, 196 respirations du dragon 8’02, Au refuge du square 9’11. 2013. Diffusion en quadriphonie lors de l’Ouverture de saison à Khiasma (13/09/2013) et en stéréo dans l’exposition Re-jouer la ville à la médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e (7-24/09/2013). https://cpaillard.bandcamp.com/album/mythologies-sonores-des-foug-res

Si nous ne les associons pas à des images, les sons sont souvent ambigus, voire trompeurs. Libres de tout référent visuel, ils ouvrent sur de multiples imaginaires, permettant d’apprécier différemment un quartier, de le réinventer, de l’interpréter. Mythologies sonores des Fougères est un projet en cours, construisant à la fois un paysage sonore et des histoires s’y déroulant. C’est un bruit de fond à entendre et des sons à écouter, pour s’imprégner d’un lieu, sentir ce qui l’anime et, par moments, suivre ce qui s’y passe. Composées exclusivement à partir de sons récoltés et joués dans le quartier (en fonction des opportunités et des circonstances), montées avec un minimum d’effets (hormis un peu d’équalisation et d’arrangements stéréo), ces Mythologies sont à la croisée du documentaire et de la fiction sonore, et de la musique concrète.

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RADIO COUSUE MAIN Improvisation sonore en collectif. Diffusion régulière sur Radio Campus Paris (93.9 FM). https://soundcloud.com/hand-made-radio

« Imaginons que nous revenions aux premiers temps de la radio quand l’inscription sur bande, les effets sonores et le traitement du son n’existaient pas encore. Imaginons un temps où tout était en mono et où tous les acteurs, les bruiteurs, les artistes et les speakers étaient réunis devant un unique microphone pour diffuser leur production en temps réel. Imaginons que nous nous replongions dans ces temps de techniques initiales mais cette fois ci en étant remplis des champs esthétiques que les nouvelles technologies numériques ont semés dans nos imaginaires. Imaginons une pièce sonore, une composition bruitiste, une pièce radiophonique, un documentaire sonore où tous les sons seraient uniquement produits par la voix humaine. » Description du projet d’après les mots de Marc Jacquin, avril 2012.

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Crise(s) d’angoisse Partition textuelle pour interprétation sonore et racontée. 3 panneaux de texte (250 par 90 cm), pour conteur-musicien et improvisation électroaccoustique. Avec M. Tillet Performance à La Parolière (Toulouse), 08/11/2012.

Crise(s) d’angoisse est une partition structurée par les crises (personnelles, économiques, de société…). Elle prend la forme de 3 grands panneaux de textes. Ceux-ci s’inspirent de discours d’analystes et de commentateurs économiques, mais aussi de conseils de « coachs santé », les uns comme les autres s’accordant aussi bien sur les symptômes que sur la médication. Le texte se compose d’une litanie d’expressions stéréotypées, de déplorations et d’admonestations, produisant un storytelling à effets dramatiques pour cinéma de genre. Les phrases enchaînées dans un discours sans fin sont un support à l’invention d’histoires et de mythes. Ceux-ci sont soutenus par une bande son improvisée à partir de fragments de bruits, bruitages, cris, effets sonores et musiques de film.

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TWICE A MOVIE Performance sonore et visuelle. 90’ - Images et dispositif tri-écran de M. Plas. Avec F. Mathevet. Présentée à La Générale (Paris), 07/09/2012.

Marc Plas a superposé, 3 fois, un film de science-fiction américain des années 50 (La planète interdite, La guerre des mondes, etc.) et un film japonais du même genre et de la même époque. Il a ainsi mis en exergue des oppositions idéologiques face au fantasme des extra-terrestres, mais aussi des similitudes de dramaturgie. Il en résulte une installation extrêmement complexe, démesurée, asphyxiante, presque. Le travail sonore effectué en direct, expérimental, s’est appuyé sur les sources sonores des films, pléthoriques, pour proposer une vision subjective de l’apparition des sons électroniques dans le cinéma de série Z.

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Faire la peau II Performance sonore sur partition. 10’ - programme sonore interactif (conçu par F. Mathevet), bodhran, saxophone soprano - 2009. Avec F. Mathevet et J.-P. Velu. Présentée dans le cadre d’un Dimanche Rouge, au Divan du monde (Paris), 17/06/2012.

Cette performance est une interprétation d’une « partition suspendue » de Frédéric Mathevet : celle-ci est à la fois le support d’une improvisation collective, et un instrument à jouer, qui produit des sons et propose des consignes de jeu.

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TRAMIX (a Free Constellation For The Invisible Generation) Création sonore sur vidéo issue d’une performance à l’Etna en décembre 2006. Images : M. Plas. 5’45 - PAL - 2007. Mini DV distribué par Light Cone. http://lightcone.org/fr/film-4530-tramix

Le vidéaste Marc Plas a détourné le film Matrix : il l’a découpé en huit morceaux pour le replier sur lui-même. La superposition crée une image d’autant plus étrange que le réalisateur a conservé toutes les erreurs des logiciels de montage et de codage vidéo. Le travail sonore a été réalisé selon les mêmes principes : diverses bandes son ont été glanées sur Internet et jouées simultanément, ce qui a produit un mélange sonore riche et chaotique. Cette matière a ensuite été décomposée et superposée à nouveau sur plusieurs pistes, dans un montage crescendo. La saturation sonore qui en résulte tient à la fois d’une expérimentation bruitiste contemporaine et des excès de la musique grindcore.

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Diffusion expositions & performances 2019 Le lieu de toutes parts - La zone

Exposition et performance dans l’exposition « L’horizon des événements », Aponie centre d’art contemporain, Villiers sur Marne (94), novembre 2019. Corps à corps

Exposition « Waiting for Omar Gatlato », Wallach Art Gallery, New York, octobre 2019 - mars 2020. Projection dans le festival de Douarnenez (29), août 2019. Le lieu de toutes parts

Lecture performance au « Lâcher de mots », Café du cours, Reillanne (04), mai 2019. Domus Sonus

Performance sonore, avec Batcheva Papillon et Chloé Sanchez, Hors lits, Reillanne (04), janvier 2019.

2018 Je t’écoute dans le noir

Performance radiopsychanalitique, avec Batcheva Papillon et Chloé Sanchez, Forcalquier (04), juillet 2018. Le lieu de toutes parts

Installation textes et sons, festival Grand Bouillon, Casa Loba (station art-performance), Reillanne (04), mai 2018. Le lieu de toutes parts - Nuage

Lecture performance au « Lâcher de mots », Café du cours, Reillanne (04), avril 2018. Le lieu de toutes parts - Matière noire

Exposition et performance dans l’exposition « Matière noire », galerie Planète Rouge, Paris, mars 2018.

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2017 Le lieu de toutes parts

Performance contée lors de la journée d’étude « Partitions », le Cube, Issy-les-Moulineaux (92), décembre 2017. Corps à corps

Exposition de l’installation vidéo (créée avec Louisa Babari) au MACAM, Beyrouth (Biennale d’art contemporain du Liban), septembre 2017. Exposition dans « Voix : Fanon, Césaire, Senghor », dans le cadre du PARTCOURS 2017, Le Manège, Dakar. Architectures France

Programme multimédia quadriphonique diffusé dans le congrès mondial de l’UIA, Séoul, septembre 2017. JI2 Performance sonore avec Frédéric Mathevet et Nicolas Le Mignot. Festival « Across 2017 », Centre culturel tchèque, Paris. 17/05/2017. Shamanic Exshude Performance visuelle et sonore avec Frédéric Mathevet et Matthieu Crimersmois. Festival « Sound Thought », Centre for Contemporary Arts, Glasgow. 12/05/2017. Pot d’âne Performances sonore avec Frédéric Mathevet. Vernissage de l’exposition « Peau d’âne », Centre culturel Bellegarde, Toulouse. 10/03/2017. Observatoires Performance audiovisuelle. Présentation de la résidence « L’Observatoire », Montevideo, Marseille. 22/02/2017. Shamanic Exshude Performance visuelle et sonore avec Frédéric Mathevet et Matthieu Crimersmois. Soirée « Shades of Noise », Petit Bain, Paris. 19/01/2017.

2016 Shamanic Exshude Performances visuelles et sonores avec Frédéric Mathevet et Matthieu Crimersmois. Festival « Le Corps dessinant », Musée des arts et métiers, Paris. 03-04/11/2016. Phytophilia Performances sonores avec Frédéric Mathevet, Imagrin Magrin-Chagnolleau et Chloé Sanchez. Festival « Les arts Foreztiers », Chavaniac-Lafayette (43). 08-10/07/2016 87


Afrikadaa Listener Digest Installation intégrant la vidéo Corps à Corps, un système d’écoute et un mix sonore spatialisé (Razor Créolisation Mix) ; avec Louisa Babari. Galerie Raw Material, Dakar. Dans le cadre du off de la biennale de Dakar. 05/05-30/06/2016 Bruits de fond(s) Improvisation sonore lors du vernissage de l’exposition Le revers de l’image (exposition de Joris Guibert à Re:voir Film Gallery, Paris 10e) Pour qui chante le coq ? Participation à la création en collectif de la fiction sonore, pour une diffusion sur le CD de création sonore de la revue Jef Klak n°3 (2016) Corps à corps Diffusion de la vidéo sonore : - Point Éphémère (Paris, 17 mars 2016), - Institut Français d’Alger (Algérie, avril 2016). Radio cousue main Improvisations sonores en collectif, diffusées en direct chaque mois sur Radio Campus paris (93.9 FM).

2015 Sons continus et bruits de fond Performance sonore avec L. Larmor, improvisée dans le cadre de la fête de sortie du numéro 3 de la revue en ligne L’Autre musique, à l’espace Khiasma (Les Lilas, 93), le 30 novembre 2015. Corps à corps Diffusion de la vidéo sonore : - CNEAI (Chatou, 17/10 - 29/11 2015, exposition collective Trans(¿)duction) - Fondation Cartier (Paris, 17 septembre 2015, dans le cadre de Silence Break on air, carte blanche à Afrikadaa), - Université Paris Diderot (Paris, le 2 juin 2015, dans le cadre du colloque « Y a-t-il un régime postcolonial des arts ? »), - Université du Michigan (19 mars 2015, dans le cadre de « Black Feminist Think Tank: a symposium »). Auscultations Performance sonore et dansée (A. Halo), improvisée sur 8 pistes sur acousmonium Motus dans le cadre du festival « En chair et en sons », au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92), le 23 octobre 2015.

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Le monde de Mithra Performances sonores avec deux conteurs (A. Melis et J. Tauber), dans le cadre d’une résidence à Labège (31), de février à juin 2015 : - mairie de Fonbeauzard (31), le 18 octobre 2015, - à la Maison Salvan, centre d’art contemporain de Labège (31), le 21 juin 2015, - médiathèque Cabanis à Toulouse (31), le 3 avril 2015, - médiathèque de Labège (31) le 17 février et le 14 octobre 2015. Radiomaton Présentation de l’installation dans l’exposition De famille en famille (médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e), 2 juin - 22 août 2015. Negus Diffusion de la création sonore (avec S. Fakambi, avec la voix et à partir de la poésie de Kamau Brathwaite) à l’Université Paris Diderot (Paris, le 2 juin 2015, dans le cadre du colloque « Y a-t-il un régime postcolonial des arts ? ») Ici le combat de Lejaby Écriture de la partition et interprétation en collectif (avec la Radio cousue main), diffusion sur le CD de création sonore de la revue Jef Klak n°2 (2015) Radio cousue main Improvisations sonores en collectif, diffusées en direct chaque mois sur Radio Campus paris (93.9 FM).

2014 Fond(s) de fond Installation sonore générative présentée à l’école nationale supérieure Louis-Lumière (Saint-denis, 93) lors du colloque « Bruits » (décembre 2014). Corps à corps Performance vidéo sonore avec L. Babari lors de « l’acte éditorial live » de la revue Afrikadaa à la David Roberts Art Foundation (Londres, 5 juillet 2014). Negus Diffusion de la création sonore (avec la voix et à partir de la poésie de Kamau Brathwaite, avec S. Fakambi) : - David Roberts Art Foundation (Londres, 5 juillet 2014), « acte éditorial live » de la revue Afrikadaa, - Palais de Tokyo (Paris, 5 juin 2014) dans le cadre de l’invitation de S. L. Boulbina par Thomas Hirschhorn. Radiomaton Séances d’enregistrement à la Maison des Fougères (Paris) en mars 2014.

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116 Game Mix Performance sonore à partir de la partition de l’exposition Singularités partagées proposée dans le Guide du spectateur, lors du vernissage du 116, 17 octobre 2013 & 8 février 2014. Radio cousue main Improvisations sonores en collectif, diffusées en direct chaque mois sur Radio Campus paris (93.9 FM).

2013 Radiomaton Installation évolutive présentée dans l’exposition Singularités partagées (116, centre d’art contemporain à Montreuil, 93), 17 octobre 2013 11 janvier 2014. Mythologies sonores des Fougères Création sonore présentée sous forme de piste stéréo dans l’exposition Re-jouer la ville (médiathèque Marguerite Duras, Paris 20e, 7-25 septembre 2013) et en quadriphonie lors de l’Ouverture de saison à l’Espace Khiasma (13 septembre 2013). Radiomaton Installation activée lors de la Fête des Fougères (square Léon Frapié, Paris 20e), le 23 juin 2013. Radio cousue main Improvisations sonores en collectif, diffusées en direct chaque mois sur Radio Campus paris (93.9 FM). Partition LAM2 Improvisation collective jouée dans le cadre de la Fête de sortie du n°2 de la revue L’Autre musique à l’Abracadabar (Paris), le 24 février 2013.

2012 Crise(s) d’angoisse Partition textuelle ayant donné lieu à une improvistion sonore et racontée avec M. Tillet à La Parolière (Toulouse), le 8 novembre 2012. Twice a movie Performance sonore avec F. Mathevet, sur un dispositif vidéo conçu par Marc Plas, à La Générale (Paris), le 7 juillet 2012. Faire la peau II Performance sonore avec F. Mathevet (sur sa partition) et J.-P. Velu, dans le cadre des Dimanche rouge, au Divan du monde (Paris), le 17 juin 2012. 90


Vernissages Installation sonore multicanal, exposée lors de la Carte blanche à L’Autre musique au théâtre Berthelot (Montreuil), le 27 mai 2012. L’œuf et la poule ont fini dans mon assiette Création sonore présentée dans le cadre de la Fête de sortie des livres du CMDE à la librairie Le monte en l’air (Paris), le 29 avril 2012.

2011 Agora Création sonore pour un diaporama photo présenté dans le cadre du festival d’Arles 2011 (séminaire associé) et lors de la Fête de sortie du n°2 de la revue L’Autre musique à l’Abracadabar, Paris 19e, le 24 février 2013. Photographies : B. Dieudonné. 2’32. juillet 2011. L’œuf et la poule ont fini dans mon assiette Création et installation sonore, présentée dans le cadre de l’exposition Don’t give me a break à l’espace En Cours (Paris), mai 2011. 10’25 - stéréo - 2011.

2010 et avant L’esplanade Installation multimédia in situ, la Ferme du Buisson, Noisiel, octobre 2010. Compte-rendu multimédia et adaptation karaoké sur la revue L’Autre musique n°1 (décembre 2011). Diffusion d’un extrait sonore sur l’Atelier du son (France Culture, 13 avril 2012) Le Jardin des manguiers Installation multimédia in situ, la Ferme du Buisson, Noisiel, novembre 2009. Version radiophonique diffusée sur Radio Campus Paris (93.9), le 3 avril 2010. Ve07 Carte postale sonore envoyée comme carte de vœux en janvier 2007. 2’49 - stéréo - 2007. Diffusée sur Radio Campus Paris (93.9) le 3 avril 2010. TRAMIX (a Free Constellation For The Invisible Generation) Création sonore lors d’une performance à l’Etna en décembre 2006. Images : M. Plas. 5’45. Absence(s) Création sonore pour le diaporama vidéo présenté au mois de la photo 2006 (Paris et Berlin) et au Printemps français d’Ekaterinbourg, mai 2008. Photographies : B. Dieudonné. 5’24 - 2006. 91


Commissariat & organisation d’expositions Extended Scores #2 soirée de performances et d’expositions sur la question des partitions, à la suite des précédents rendez-vous organisés par L’Autre musique Co-organisation avec F. Mathevet et J.P. Velu. Jeudi 15 novembre 2018 au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92). Extended Scores soirée de performances sur la question des partitions, en liaison avec la journée d’étude « Partitions #3 : donner-ordonner » au Centre Saint-Charles, université Paris 1 (Paris). Co-organisation avec F. Mathevet et J.P. Velu. Jeudi 15 mars 2018 au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92). Partitions soirée de performances sur la question des partitions, en liaison avec la journée d’étude « Partitions #2 : former-transformer » au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92). Co-organisation avec F. Mathevet et J.P. Velu. Jeudi 21 décembre 2017 au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92). Shades of Noise fête de sortie du numéro 4 de la revue L’Autre musique Co-organisation avec F. Mathevet et J.P. Velu. Performances audiovisuelles et concert le jeudi 19 janvier 2017 au Petit Bain (Paris). Fête de sortie du numéro 3 de la revue L’Autre musique Co-organisation avec F. Mathevet. Performances, concerts, projections vidéo, discussion collective le lundi 30 novembre 2015 à l’espace Khiasma (Les lilas, 93). Supervision technique de l’exposition dans le cadre du colloque « Bruits » Co-organisation avec l’équipe transversale « Arts sonores » de l’UMR Acte (8218). Installations sonores et vidéo dans l’ENS Louis-Lumière, à Saint-Denis (93) les 4 et 5 décembre 2014. Fête de sortie du numéro 2 de la revue L’Autre musique Co-organisation avec F. Mathevet. Projections vidéo, concerts, performances, improvisation collective le dimanche 24 février 2013 à l’Abracadabar, Paris 19e. http://www.lautremusique.net/evenements/Fete_de_sortie_LAM2-24_02_2013.html

Carte blanche à L’Autre musique Co-organisation avec F. Mathevet. Installations et performances le dimanche 25 mai 2012 au théâtre Berthelot, Montreuil. http://www.lautremusique.net/LAM1/lam-evenements-68.html

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Publications La première chose que je peux vous dire… Brochure de création avec Camille de Chenay et Samuel Leadert, en lien avec la résidence d’écriture numérique à La Marelle, Marseille, 02-03/2017. Le quartier du Val d’Or Brochure de création en lien avec la résidence de projet à Cormeilles-en-Parisis, 09/2016. L’Autre musique Article écrit avec Frédéric Mathevet pour la revue en ligne Afrikadaa n°10, 12/2015-02/2016, « Politic(s) of sound ». Les Mondes de Mithra Avec A. Mélis et J. Tauber (écriture) et Olivox (images). 19 x 19 cm – 24 p. (24 cartes dans une boîte dépliable), Toulouse, éd. CMDE, 2016. Le Monde d’Lo. Des sirènes et des hommes Dans le collectif Liorka (3 auteurs), images de Y. Changues et A. Mesones 9,2 x 15 cm – 32 pages/cartes. – relié détachable, Toulouse, éd. CMDE, 2015. Guide du spectateur de l’exposition Singularités partagées au 116 (centre d’art contemporain à Montreuil, 93). Dépliant (leporello) 8 pages - RV - 88 x 34 cm ouvert - N&B - 2013. L’Autre musique Revue plastique en ligne. Coordination avec F. Mathevet. Site Internet www.lautremusique.net. 4 numéros. Gandamaison Création sonore pour le documentaire du workshop de T. Kawamata à l’école supérieure d’architecture de Versailles en juin 2008. Réalisation : G. Coudert. 26’ - PAL - 2008. DVD distribué par Après Éditions. TRAMIX (a Free Constellation For The Invisible Generation) Création sonore issue de la performance à l’Etna en décembre 2006. Images : M. Plas. 5’45 - PAL - 2007. Mini DV distribué par Light Cone.

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Workshop La mise en œuvre du texte Pour l’école préparatoire IDBL (Digne-les-Bains, 04, décembre 2019) Les partitions comme outils d’improvisation collective Avec F. Mathevet, dans le cadre du colloque The Science of Joint Improvisation (Paris, novembre 2015)

Résidences Résidence d’écriture numérique « L’observatoire », avec C. de Chenay et S. Leader, La Marelle, Marseille, février-mars 2017. Résidence de projet (performance sonore et contée) avec C. Pimenta, Cormeilles-en-Parisis (95), de février à octobre 2016. Résidence de création sonore et écriture collective d’un livre avec A. Mélis, J. Taubert (conteurs) et Olivox (illustrateur), Labège (31), de février à juin 2015. Résidence de création sonore avec F. Mathevet à l’espace Khiasma (centre d’art contemporain aux Lilas, 93) en 2013-2014.

Laboratoire Essais, expérimentations, partitions, hors d’œuvre, pré-textes et autres sous-produits artistiques sur le laboratoire de L’autre musique : http://www.lautremusique.net/wordpress-2.9.1-fr_FR/wordpress.

échos « De l’opacité contre les dérives de l’empathie », Esse n° 95, Mirna Boyadjian, Montréal, hiver 2018. The Literariness of Media Art, Claudia Benthien, Jordis Lau, Maraike M. Marxsen, Londres : Routledge, septembre 2018. « Performers#10 - La fabrique de l’éphémère », série documentaire de Christian Lallier, Lab’AF, 2018. « La première chose que je peux vous dire », entretien avec Pascal Jourdana, Radio Grenouille, 25/02/2017.

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« La diversité des expressions culturelles en Afrique », entretien avec Louisa Babari, http://www.thinkingafrica.org, 05/2016. « La radio mise à nue par ses voix, même », entretien avec la Radio cousue main, Syntone, 08/10/2015. « Compte-rendu du colloque international Bruits », Marie Willaime, (Volume!), 1/2015 (11:2). « Ouverture du 116 à Montreuil », Emma Barday, (artabsolument), 11/01/2014. « Le 116 : l’art contemporain à la conquête de Montreuil », Sophie De Santis, Le Figaro, 12/11/2013. « À Montreuil, 116 raisons d’aimer l’art contemporain », Echos art, 21/10/2013. « Le 116, la bonne adresse », Eric Loret, Libération, 16/10/2013. « Ouverture du 116 : Singularités partagées, pour une pratique de l’Autre dans l’art contemporain », Nicar, Culturizme, 16/10/2013. « Ailleurs », l’Atelier du son, Thomas Baumgartner, France Culture, 13 avril 2012.

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Une démarche mêlant créations et théories L’Autre musique est un projet en cours, initié avec Frédéric Mathevet, et joué par de multiples interprètes et invités. La démarche réunit création et recherche dans un même élan expérimental, où les œuvres sont également réflexions et les théories œuvrées. La pratique artistique est exposée dans toutes ses dimensions, l’atelier ouvert au public, y compris pendant les temps d’hésitation, de brouillons, d’erreurs et de repentirs, périodes de désœuvrement fécondes, trop souvent occultées par la vision romantique de la fulgurance créative. Universitaires de formation et artistes plasticiens, nous œuvrons pour une pratique ouverte, jouissante et réflexive. Loin des recettes commerciales et de l’autarcie avant-gardiste, nous voulons promouvoir une autre musique, riche de ses incertitudes, balbutiements, expériences et interrogations. Du bruit brut aux mélodies ciselées, des ritournelles populaires aux musiques savantes, nous ne nous soucions pas des hiérarchies et des cloisonnements, et délaissons les effets spectaculaires au profit d’une création qui suit son cours. L’expérience de L’autre musique s’inscrit dans un refus d’une consommation de l’art, quels qu’en soient les acteurs (de l’artiste aux spectateurs en passant par les commentateurs). Elle s’appuie sur les glissements de rôles, possibles et parfois avérés, pour construire un mouvement indépendant, dans lequel chaque décision suppose engagement, responsabilité et prise en charge des processus déterminant la place de l’art et de la culture dans la société.

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Nos cadres d’exposition et d’expérimentation varient selon les projets et les opportunités, du site internet au blog, du centre d’art à l’université. Dans un laboratoire en ligne, nous exposons nos démarches créatrices, projets, partitions, œuvres en train de se faire, qui s’enrichissent et s’alimentent mutuellement (www.lautremusique.net/wordpress-2.9.1-fr_FR/wordpress). Une revue annuelle, également en ligne (www.lautremusique.net), présente un ensemble d’œuvres, aussi bien plastiques que théoriques, qui interrogent une même problématique, tout en soulevant des questionnements plus larges quant à la pratique artistique dans ses formes les plus contemporaines. Des interventions et expositions prolongent cet investissement public, sans pour autant figer les œuvres dans un état idéal, qui serait celui de l’objet fini. Ce sont, au contraire, des phases de recherche soutenues par les structures qui nous invitent : ateliers scolaires accompagnant l’exploration sonore d’un quartier (avec Khiasma) ; collectage, entretiens et constitution d’un « portrait collectif » des visiteurs du centre d’art (le 116).

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La revue L’Autre musique L’Autre musique publie une revue sur Internet. À la fois blog, site web et exposition en ligne, la revue L’Autre musique est une forme hybride, annuelle, explorant une problématique (n°1 : Charnel, n°2 : Circonstances, n°3 : Engagement, usage social, résistance, n°4 : Bruits). Le support numérique permet de réunir dans une même méta-forme (car le site est en lui-même une œuvre) des créations très variées, œuvres vidéo et sonores, comptes rendus, commentaires, réflexions et élucubrations théoriques, pièces textuelles et documents, partitions à actualiser, expérimentations multimédia et d’autres projets inclassables. Internet est également exploité pour ses possibilités de diffusion alternative, hors des réseaux établis, afin de se dégager des contraintes institutionnelles et financières. Cela suppose une réflexion sur l’auctorialité : licence copyleft, échos d’une œuvre à l’autre, interprétations multiples et déviantes, usage de pseudonymes… La revue L’Autre musique est consacrée à l’art en train de se faire, à la « plastique » de la création sous toutes ses formes. Les œuvres en sont la colonne vertébrale. Les œuvres sont exposées sous différentes formes, à travers le(s) média(s) le(s) plus adéquat(s) ; ce sont des versions spécifiques à la revue L’Autre musique ou des comptes rendus qui font œuvre. Les œuvres ne sont pas enfermées dans l’écrin de l’exposition, elles ne peuvent être extraites de leur contexte. Elles sont inscrites dans un processus, qui les accompagne, de leur conception à leurs évolutions possibles. Une attention particulière est portée à tous les « sous-produits » des œuvres, toutes les créations développées pour et inspirées par elles : partions, variations, remix, etc. La recherche et l’élaboration de discours sont considérées comme des créations à part entière. Elles s’appuient sur les œuvres et prennent des libertés : elles les interprètent. L’équipe de la revue L’Autre musique a été reçue par Thomas Baumgartner à l’Atelier du son sur France Culture le 13 avril 2012.

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Activités de recherche Pratiques de la recherche « (…) je propose que la recherche ne soit pas le privilège de ceux qui savent mais au contraire de ceux qui ne savent pas. Dès lors que nous portons notre attention sur quelque chose que nous ne connaissons pas, nous faisons de la recherche » (Robert Filliou). A l’instar de l’artiste de Fluxus, je n’envisage pas la recherche comme une activité séparée, qui serait réservée à des spécialistes, mais bien plutôt comme une pratique pouvant prendre plusieurs configurations, selon le cadre dans lequel elle se développe. C’est avant tout un processus (un procès, pourrait-on même dire, en reprenant François Jullien et la « pensée chinoise ») de cognition, qui ne vise pas à l’énonciation de vérités absolues, mais plutôt à l’élaboration de concepts opératoires pour des formes de réalités différentes (en cela, ils doivent être rapprochés des « phénomènes d’émergence » décrits par Francisco Varela). La recherche me semble être un mode d’appréhension et de compréhension de notre environnement (pris dans un sens large). Elle ne se tient pas dans une impossible position surplombante (par exemple, celle de « l’observateur martien », que Thierry de Duve critique dans Au nom de l’art, Paris, éditions de Minuit, 1989), mais prend corps dans une démarche agissante. Elle se développe alors selon plusieurs registres : philosophique à travers des constructions théoriques ; artistiques dans des propositions plastiques ; pédagogique par la transmission ; intime dans nos questionnements quotidiens. Chacune de ces formes dialoguent et s’influencent mutuellement, mais elles conservent leur autonomie créatrice d’où découle leur puissance heuristique et émancipatrice.

Processus d’artification La plupart des problématiques esthétiques que j’explore aujourd’hui s’inscrivent dans la prolongation de mon doctorat, « “L’art numérique”, un nouveau mouvement dans le monde de l’art contemporain », soutenu en juin 2010. J’y étudiais l’apparition de « l’art numérique », ou comment des pratiques très diverses et souvent expérimentales ont pu être regroupées sous le même terme, aboutissant à la naissance d’un nouveau mouvement artistique, doté de concepts spécifiques. J’ai essayé de souligner l’importance des discours esthétiques dans la fabrication de ce nouveau « monde de l’art » (au sens de Howard S. Becker), au point qu’ils

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forment une espèce de manifeste virtuel – c’est l’objet de ma communication, « “L’art numérique” : théories manifestes et pratiques singulières », à la journée d’étude Le manifeste artistique, à Paris, en avril 2012. Leur répétition (sous des formes variées) a fini par les imposer à tous ses acteurs ainsi qu’à ceux de l’art contemporain : les concepts de virtualité, d’interactivité, de générativité, de simulation, de programmation (et tous leurs dérivés) font maintenant partie d’un imaginaire partagé de l’art numérique, que nous associons naturellement aux œuvres qui y ressortissent, et qui servent également de critères de reconnaissance – c’est l’objet de ma communication « Imaginaires des arts numériques et imaginaires des œuvres », au colloque Poétique(s) du numérique 2, Les territoires de l’art et le numérique : quels imaginaires ? à Nantes, en avril 2011. Cela confirme l’importance de l’institution de l’art, non seulement comme résultat (le «monde de l’art » pointé par Arthur Danto), mais également comme dynamique légitimante (le processus d’artification décrit par Nathalie Heinich). J’aborde cette sociologie de l’art moins en terme de classification collective que d’enjeux individuels : quelles stratégies déploient les artistes pour se faire une place dominante dans ce domaine très concurrentiel et en quoi cela peut-il influer sur leur pratique ? Les nouveaux concepts associés aux arts dits émergents orientent la forme des œuvres tout en garantissant leur réussite ; cela explique par exemple le pouvoir de séduction de l’interactivité –  j’ai abordé cette question dans ma communication  « Le plaisir de l’interactivité : stratégies de séduction de l’art numérique », colloque Ludovia 2012, Plaisir et numérique, Ax-les-Termes (09), en août 2012.

Pratiques et théories Il n’est plus alors question d’opposer macro et micro-esthétiques, théories de l’art et analyses des œuvres. Il s’agit de démystifier la création et de refuser l’idéal romantique de l’artiste inspiré pour s’intéresser au bricolage de l’atelier. Les démarches artistiques semblent plutôt s’apparenter à des processus d’émergence, de l’idée à son actualisation éventuelle, par la fabrication d’une ou de plusieurs œuvres et par leur diffusion – c’est l’objet de mon article « Faire émerger l’œuvre » dans la revue en ligne Entrelacs.fr, numéro spécial Action/enaction, à paraître. Ce sont des pratiques qui prennent forme et donnent souvent lieu à la création de sous-produits. Les critiques d’œuvres apparaissent alors comme des pré-Textes (des précurseurs du Texte, au sens barthien d’œuvre poétique) utiles pour des recherches esthétiques appliquées. Tel est l’objectif de la revue en ligne L’Autre musique (www.lautremu-

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sique.net) dont je suis co-directeur. J’y ai rédigé des articles sur la mise en jeu de l’interactivité dans les installations du collectif Ludicart, ou sur l’importance du silence dans une vidéo du photographe-plasticien Loïc Bertrand-Chichester. Une des ambitions de cette revue est d’être au plus près des pratiques des artistes, émergents ou confirmés (Miche Risse, Alexandre Lévy, Cécile Broché…), notamment à travers des entretiens, mais aussi en pointant des enjeux, sous-jacents à leurs œuvres ou en découlant. C’est aussi l’occasion de s’interroger sur sa propre pratique, en expliquant sa genèse, en analysant ses formes diffusées, mais aussi en présentant des sous-produits associés, ce qui est un moyen de prolonger la démarche – voir les articles sur l’installation L’esplanade, présentée à la Ferme du Buisson, en octobre 2010. Plutôt que des commentaires des œuvres, nous considérons ces textes comme une pratique à part entière, qui suit ses propres règles. Elles s’éloignent alors souvent de leur point d’origine, pour proposer des réflexions plus larges – c’est notamment le cas de plusieurs articles publiés dans le second numéro de la revue, qui interrogent les rapports entre la création et les circonstances dans lesquelles elle s’est développée.

Partitions et interprétations Chaque problématique interrogée dans la revue est liée à nos préoccupations d’artistes-chercheurs, à nos engagements esthétiques et à nos pistes de recherche. L’une d’entre elles est la relation partitions-interprétations, qui ouvre de nombreuses perspectives d’investigation (article « Composer avec les technologies », paru 2014 dans la revue en ligne Interfaces numériques). Elle permet d’étudier les rapports arts plastiques-musique, aussi bien en terme de transposition/codage/symbolisation (notamment dans les partitions graphiques), que dans des similitudes conceptuelles, structurelles et compositionnelles (partitions de musique, de danse, de performances). La partition est aussi une œuvre en soi, moment virtuel de l’œuvre, distinct de son interprétation. Elle fait partie du processus de création (comme précurseur et souvent comme moyen de diffusion et de transition), celui-ci s’inscrivant dans le temps long de la pratique – loin des mythes de la fulgurance du génie créatif. Cela permet de souligner l’importance de « sous-produits » (Gabriel Orozco) de l’œuvre, comme autant d’orientations d’interprétations possibles, étapes potentielles, successives ou concomitantes de l’actualisation de l’œuvre, c’est-à-dire de son émergence. Cela soulève également la question de la dimension « spectaculaire » de l’œuvre (au sens situationniste) et des stratégies pour s’en passer.

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bruit de fond(s) Ce travail se prolonge dans une dimension à la fois plastique et théorique en réfléchissant à ce que nous appelons le « bruit de fond », et à ce qu’il représente en vis-à-vis des œuvres d’art – j’analyse mes premières expérimentations dans l’article « Musiques d’ambiance cinématographiques » (revue L’Autre musique n°2). Cette piste de recherche peut s’avérer fructueuse, dès lors qu’on considère le terme « bruit de fond » dans un sens extensif, non seulement dans le domaine sonore, mais également d’un point de vue scientifique. Il s’agit d’abord d’étudier les processus de reconnaissance des sons : comment et pourquoi les distinguons-nous du « bruit de fond », entendu comme milieu sonore non signifiant, voire insignifiant ? Il faut s’intéresser aux phénomènes physiques de l’audition, bien sûr, mais également prend en compte l’environnement, dont le bruit de fond pourrait être la marque et l’histoire (Jean-luc Guionnet). Plutôt qu’une qualité acoustique particulière, ce qui fait passer un bruit (indistinct, insensé…) au rang de son (délimité, défini…) ne tient-il pas à notre apprentissage passé, à la culture qui nous permet de le distinguer, et surtout, à l’intérêt qu’on lui trouve ? L’émergence du son pourrait alors être associée au processus de cognition, tel que décrit par Varela, notamment en ce qu’il est un mode d’accès au réel, un outil pour construire notre réalité (à travers ce qu’il appelle « l’enaction », en s’intéressant plus particulièrement aux moments de rupture qui exigent l’élaboration de nouveaux « micromondes »).

On pourrait considérer les connaissances comme un état ponctuel résultant du processus de cognition, et le son comme un moment sonore affleurant au dessus du bruit de fond – s’en dégageant tout en prenant ses racines en lui. Si on lui attribue une valeur d’événement, cela ne signifie pas qu’il n’est pas le produit de multiples facteurs et d’une lente élaboration, ce que François Jullien qualifie de Transformations silencieuses (Paris, Grasset, 2009). En ce sens, le bruit de fond serait le fonds de tous les sons (reconnus, ignorés et potentiels), la réserve de bruits à même d’être actualisés en sons. Ou encore, ce serait une autre appellation pour la culture, en tant que cristallisation de chemins de pensées et d’événements conceptuels, et comme fonds de ressources pour la réflexion contemporaine et l’invention de petites musiques originales.

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« L’art numérique », un nouveau mouvement dans le monde de l’art contemporain Doctorat d’Art et Sciences de l’Art, université Paris 1 Panthéon Sorbonne (UFR 04), soutenu le 21 juin 2010, mention très honorable à l’unanimité du jury. Directeur : Monsieur Costin Miereanu (Pr. 18), directrice du jury : Madame Olga Kisseleva (artiste, M.C. 18), rapporteurs : Messieurs Gérard Pelé (Pr. 18) et Olivier Lussac (Pr. 18).

L’appellation « art numérique » s’impose dans le paysage artistique français au début du xxie siècle. Dans quel contexte est-elle apparue, à quoi correspond-elle, quels objectifs et espoirs véhicule-t-elle ? Cette thèse est consacrée aux processus de constitution de ce nouveau mouvement artistique. Pourquoi prend-il la forme d’un art spécifique, qu’est-ce qui le distingue dans le paysage artistique actuel, comment le reconnaît-on ? Une fois installé, peut-on s’affranchir de ses règles pour épouser celles, plus larges, du monde de l’art contemporain ? Les approches historiques, esthétiques, philosophiques, sociologiques sont nécessaires pour étudier ce nouveau devenir – numérique – de l’art : ce n’est pas un événement universel et univoque mais le résultat de circonstances particulières, et la rencontre de différents acteurs concernés par un idéal commun sinon proche. Cette étude ne se résume pas à l’analyse des seules oeuvres, mais prend en compte tout le contexte de monstration, et singulièrement le bagage théorique qui les accompagne. 107


Communications ET ARTICLES Communication « L’argument de l’innovation : atouts, risques et paradoxes d’une stratégie d’institution de l’art numérique », colloque Ludovia 2018, Innovations et Institutions, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2018. Questionnant les rapports complexes entre innovation et institution, je me demande si les acteurs (artistes, théoriciens) de l’art numérique n’ont pas repris à leur compte des stratégies d’avant-garde déjà employées par d’autres mouvements artistiques, dans une dynamique que Harold Rosenberg (1962) a qualifié de « tradition du nouveau », et que Nathalie Heinich (2014) a repris pour souligner l’importance de la transgression dans l’art contemporain. Article  « Partition/interprétation : improviser le prévu », revue en ligne pe-r-f-o-r-m-a-n-c-e, Le processus créatif, vol. 4, n°1&2-2017, issu du colloque Processus de création, sous la direction d’Ivan Magrin-Chagnolleau (CNRS, ESPAS), Paris, juin 2014. http://performancethejournal.org/?p=191&lang=fr#_edn17

À partir de ma propre expérience de la performance sonore, j’interroge les rapports entre processus créatif et improvisation. Pour cela, les concepts musicaux de « partition » et d’« interprétation » sont déplacés dans le champ de la performance et mis en regard avec le couple « virtuel/actuel ». Les différentes étapes de la création sont interrogées, de l’idée à la composition d’une partition ouverte puis à la performance proprement dite. Ainsi on voit comment toute composition est à la fois un acte créatif revendiqué et une approche toujours ouverte, nécessitant de composer avec les circonstances telles qu’elles se présentent, ce qui permet d’envisager la création non comme une forme réifiée mais comme un processus en cours, pré-texte à improvisations. Communication « Partitions/interprétations. Déjouer le paradigme œuvre/ spectateur », colloque Ludovia 2017, Partages, échanges & contributions, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2017. Cette communication propose un déplacement conceptuel de la notion de « partition » vers le champ des arts numériques, afin de questionner la manière avec laquelle les œuvres sont conçues et distribuées et, partant, les rapports entre artistes et publics. Communication « Rompre le pas. Mouvements du Poème pour 100 métronomes. »,colloque aCROSS ‘17, Mouvements, Rouen, mai 2017. Cette étude de cas historique et esthétique prenait pour objet la pièce de 1962 de György Ligeti. Elle interrogeait sa construction et ses développements (cinétique de l’oeuvre), son contexte de création dans le parcours de Ligeti et sa position dans l’évolution de la musique contemporaine (cinétique du processus créatif ), ses effets esthétiques, notamment sur l’appréciation de ce qui fait « oeuvre » (cinétique esthétique) et, finalement, son incorporation dans l’histoire de la musique et de l’art en général (cinétique institutionnelle).

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Communication « L’Observatoire », journée d’étude Les écrits du numérique #3, sous la direction de Colette Tron (Alphabetville), Marseille, mars 2017. Cette communication s’articule avec la résidence d’écriture numérique « L’Observatoire », pour interroger de nouveaux modes de navigation permis par les nouveaux dispositifs de lecture ; l’interface peut-elle s’apparenter à une partition, afin que les lecteurs deviennent des interprètes de l’œuvre ? Article « Faire émerger l’œuvre », publié dans Action/énaction : l’émergence de l’oeuvre d’art, sous la direction de Xavier Lambert, Paris, L’Harmattan, 2017. Ce texte a pour objet de décrire ce qu’il advient de l’œuvre, lorsqu’elle passe de l’état virtuel, aspiration plus ou moins inspirée de l’artiste, à une configuration actuelle, dans une forme sensible, disponible et disposée à être présentée à un public. Quelles sont les stratégies, aujourd’hui élaborées par les artistes reconnus comme « émergents », c’est-à-dire en train de faire leur place dans le monde de l’art contemporain en se proposant de rafraîchir la création et les problématiques artistiques ? Article « Quand les créations numériques consomment les spectateurs », revue en ligne Interfaces numériques, vol. 5, n°3-2016, « Consommation et création avec le numérique », Paris, éditions design numérique. Cet article aborde les questions de création et de consommation en étudiant un type d’œuvres d’art numérique, de plus en plus représenté dans les expositions : les objets aux comportements autonomes. Il s’appuie principalement sur une exposition récente, présentée au 104, à Paris (« Prosopopées : quand les objets prennent vie »), pour montrer comment des artistes s’éloignent résolument des idéaux de co-création associés à l’interactivité pour concevoir des œuvres qui, au contraire, s’imposent aux spectateurs et leur font éprouver, dans tout leur corps, l’autorité des technologies numériques. Article « Pour des usages problématiques, processuels et performatifs du dispositif acousmatique », Rencontres acousmatiques 2016, Cranelab, août 2016. https://www.moxtra.com/service/#view/CAEqBXJYajFkehdCSVc5VlVWYjZaeEVWcXFXQmt4TnpkSIAB5 QiQAxQ?ct=t(CRANE_lab_infolettre_109_9_2016)&mc_cid=035105bfc9&mc_eid=912cb8d6c2

Cet article interroge le dispositif acousmatique et en propose de nouvelles utilisations pour la performance. L’espace sonore devient un espace de jeu rendant compte du processus de création. Communication « Il n’y a rien à attendre, c’est maintenant que ça se passe. L’attention flottante aux œuvres émergentes », colloque Ludovia 2016, Attention, présence, engagement, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Axles-Termes (09), août 2016. Cette communication vise à questionner les modes d’attention et les formes de présence et d’engagement des spectateurs face à des œuvres « émergentes » : comment être attentif à ce qui, en perpétuelles transformations, ne cesse d’apparaître aux spectateurs, sans pour autant sembler évoluer vers quelque chose d’autre, ni même devoir trouver un aboutissement ? De tels dispositifs favorisent-ils des expériences esthétiques d’un genre nouveau, et sont-ils spécifiques aux arts numériques ?

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Communication « Ne pas « faire musique » : composer avec les émergences sonores », colloque aCROSS ‘16, Émergence, aux confins du sensible, Plaisir (78), avril 2016. À travers l’étude d’œuvres musicales, de pièces sonores et d’installations, il s’agissait de réfléchir aux stratégies de divers compositeurs et artistes pour éviter de « faire musique », en tirant partie de processus d’émergence. Article « Fond(s) de bruits de fond », L’Autre musique n°4, Bruits, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, mars 2016. http://www.lautremusique.net/lam4/deambule/fond-s-de-bruits-de-fond.html

Lors du colloque « Bruits », je présentais une installation sonore évolutive qui s’appuyait sur un de mes principaux centre d’intérêt : les bruits de fonds (et leur rapport aux sons). J’explique dans ce texte quel en a été le processus de création et quels en sont les enjeux. Communication « Dispositif pour performance : l’écart du corps », colloque En chair et en sons, Issy-les-Moulineaux (92), octobre 2015. Lors de cette intervention, je parle du développement d’un processus de création particulier. Il y est question d’intentions, d’expérimentations, de différentes strates de dispositifs (matériels ou symboliques) mis en place et, surtout, des inévitables décalages de leur mise en oeuvre. Car alors, quand les corps engagent les pratiques, ce qui se passe excède toujours ce qui est convenu et des marges d’improvisation s’ouvrent de toute part. Communication « Appropriations contre détournements : faire œuvre malgré l’interactivité », colloque Ludovia 2015, Appropriations et détournements, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2015. L’art dit « interactif » est souvent célébré pour un nouveau type de rapport à l’œuvre qu’il permettrait, axé sur la participation. Mais cela fait-il des « spectacteurs » (Weissberg) des partenaires de création de l’artiste ? Cette communication montrait en quoi cela dépend de leur attitude face à l’œuvre, selon qu’ils cherchent à se l’approprier ou à la détourner. Ces deux approches, plutôt concurrentes que complémentaires, s’inscrivent dans deux conceptions antagonistes de la création que l’art interactif tente de concilier. Communication « Écouter les malentendus : entre sons et sens, émergences de voix à l’œuvre », colloque aCROSS ‘15, Muttum, les mots et les sons, Plaisir (78), avril 2015. Cette communication portait sur l’utilisation de la voix parlée comme ambiguïté créatrice dans trois œuvres aux statuts différents, aussi bien dans leur forme que dans leur notoriété (Machinations, de Georges Aperghis, L’esplanade, une installation sonore dont je suis l’auteur et Ici le combat de Lejaby, une pièce sonore du collectif La Radio Cousue Main). Communication « Que fait l’émergence à la création ? », séminaire de l’équipe EsPAS, avril 2015, université Paris 1, centre Saint-Charles. Est-il possible de concilier les approches processuelles et objectivantes de la création ? Dans cette intervention, il ne s’agissait pas de définir de manière définitive ce qu’est l’émergence, mais plutôt d’explorer des transformations que ce concept produit dans l’idée de création et ainsi d’interroger ce qu’on entend par « création ».

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Article « Artiste, chercheur, artiste-chercheur, chercheur-artiste, chercheur, artiste », revue en ligne p-e-r-f-o-r-m-a-n-c-e, L’artiste-chercheur, vol. 1, n°1-2015. http://performancethejournal.org/?p=191&lang=fr#_edn17

Artiste, chercheur : il est ici question de ces deux mots, de ce qu’ils désignent en tant qu’ils font signe, de ce qu’ils font à ce/ceux qu’ils désignent (et à ce/ceux qu’ils ne désignent pas) et, partant, de comment ils conditionnent les pratiques légitimes. Mais peut-on les articuler pour parler autrement des pratiques, voire pour proposer d’autres pratiques ? Participation à la Table ronde  «Surfaces et profondeurs des bruits de fond », colloque Bruits, organisé par l’Institut Acte, axe « arts sonores » à l’École nationale supérieure Louis-Lumière, Saint-Denis, décembre 2014. Communication « De la consommation à la création : l’interprétation », colloque Ludovia 2014, Les objets numériques : création et consommation, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2014. Publié sur le site de Culture numérique : http://culture.numerique.free.fr/publications/ludo14/Paillard_ Ludovia_2014.pdf

Doit-on opposer consommation et création ? Cette communication questionne les rapports entre ces deux termes, placés a priori aux deux extrêmes des attitudes possibles face aux œuvres (d’art), de la passivité béate (voire abêtie) à l’activité manifeste. Plutôt que de les considérer comme des situations excluantes l’une de l’autre, et pour éviter tout argument moral (souvent manichéen et contreproductif), il est proposé de les étudier à travers leur dynamisme et leurs interrelations, en convoquant le concept d’interprétation, pris dans ses diverses acceptations. Article « Radiomaton », revue en ligne L’Autre musique n°3, Engagement, résistance, usage social, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, mars 2014. http://lautremusique.net/lam3/funambule/radiomaton-4.html

Entre la caravane de Madame Irma, le divan du docteur Freud et le confessionnal, la cabine de Radiomaton est cet espace neutre où l’on peut se laisser-aller à la ré-écriture de sa propre histoire. Article « Le cri de la fougère. Compte-rendu d’un atelier artistique dans le cadre scolaire », revue en ligne L’Autre musique n°3, Engagement, résistance, usage social, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, mars 2014. http://lautremusique.net/lam3/conciliabule/le-cri-de-la-fougere-2/le-cri-de-la-fougere-1.html

À travers des textes et des planches de bande déssinée, suivez toute l’évolution de l’atelier, des premières expérimentations jusqu’à la restitution finale. Article « Du grand art ! Anecdotes recueillies », revue en ligne L’Autre musique n°3, Engagement, résistance, usage social, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, mars 2014. http://lautremusique.net/lam3/affabule/du-grand-art.html

Ils ne mettent pas le même sens dans le mot « art », mais ils s’accordent à lui vouer le plus grand respect.

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Article « des missions artistiques. Fictions presques vraies », revue en ligne L’Autre musique n°3, Engagement, résistance, usage social, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, mars 2014. http://lautremusique.net/lam3/affabule/des-missions-artistiques.html

Des histoires telles qu’il s’en produit si souvent aujourd’hui, depuis que les artistes sont invités à recréer du « lien social ». Article « Composer avec les technologies », revue en ligne Interfaces numériques, Du plaisir dans les environnements numériques, vol. 3, n°1-2014. L’objectif de cet article est d’étudier des plaisirs découlant des usages artistiques des nouvelles technologies (par les artistes et par les spectateurs). Il s’appuie sur des concepts employés dans le domaine musical et cherche à montrer que ceux-ci peuvent éclairer les pratiques. Pour « composer avec » des technologies aux modes d’emploi contraignants, ne faut-il pas d’abord les décomposer, afin de proposer aux spectateurs des « partitions » à interpréter ? Le couple partition/interprétation permettra d’éclairer le rapport virtuel/actuel et de décrire autrement un processus de création envisagé comme une démarche produisant des œuvres successives. Communication  « Illusions du numérique », colloque Ludovia 2013, L’imaginaire du numérique, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2013. Publié sur le site de Culture numérique : http://culture.numerique.free.fr/publications/ludo13/Paillard_ Ludovia_2013.pdf

Cette communication a pour objet de parler de l’imaginaire du numérique à partir d’œuvres qui n’utilisent pas les nouvelles technologies, plus particulièrement celles présentées lors du festival EXIT 2012 à la maison des arts à Créteil. En les analysant, il est non seulement possible de décrire certaines des grandes lignes de ce qui constitue aujourd’hui l’imaginaire des arts numériques, mais encore de décoder ce sur quoi il s’appuie, et encore en quoi cet imaginaire a pu produire un « conditionnement du spectateur » qui contribue à asseoir des mythes du numérique. On verra alors comment la complexification des techniques et des technologies s’accompagne de leur incorporation comme « raccourcis conceptuels ». Communication  « L’émergence de l’art émergent », colloque Les processus de création comme phénomènes d’émergence, sous la direction de Mathilde Murat et Raphaëlle Bergère (Toulouse, LARA), Toulouse, mai 2013. Cette communication visait à introduire un débat sur « l’art émergent ». Elle ouvrait sur de multiples interprétations de l’expression, aussi bien en terme de processus de création que de stratégie de distinction. Article « En toutes circonstances », revue en ligne L’Autre musique n°2, Circonstances, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, janvier 2013. www.lautremusique.net/LAM2/demantibule/en-toutes-circonstances.html

Quelles places et rôles prennent les circonstances dans les processus de création ? Malgré tout le volontarisme exigé par la mise en œuvre d’un projet artistique, son actualisation est au moins pour partie affaire de circonstances. Est-il possible de tirer profit du cours des choses et ainsi de réhabiliter une approche opportuniste, qui s’apparenterait à une stratégie déployée par les vieux sages chinois ? 112


Article « Musiques d’ambiance cinématographique », L’Autre musique n°2. www.lautremusique.net/LAM2/deambule/musiques-dambiance-cinematographiques.html

Existe-t-il des musiques dénuées de tout aspect spectaculaire ? Peut-on envisager de nouvelles musiques d’ameublement dont l’effet ne serait pas manifeste, mais qui orienteraient la perception vers une expérience cinématographique du quotidien ? Article « Composer avec les circonstances », L’Autre musique n°2. www.lautremusique.net/LAM2/funambule/Pocket_musics/Composer_avec_les_circonstances.html

Il est ici question de Sun Zi, de Jean-Claude Van Damme, d’une œuvre qui serait plutôt un procès qu’une création, et dont le pouvoir de conviction serait d’autant plus fort qu’il est souterrain. Mais, si elle peut s’avérer efficace, une telle position de retrait ne risque-telle pas de conduire à un effacement de l’œuvre ? Article « Circonstances de la recherche », L’Autre musique n°2. www.lautremusique.net/LAM2/affabule/circonstances-de-la-recherche.html

La recherche, notamment scientifique, tient une place de choix dans notre société, avide de sens voire de vérité. Pourtant, il est possible que sa réputation d’objectivité soit non seulement exagérée, mais aussi inadéquate. Plutôt qu’un résultat, la recherche n’est-elle pas avant tout un processus, dont le développement dépend aussi des circonstances, et dont l’heuristique prend sens dans son contexte opératoire ? Article « Le souci de l’efficacité », L’Autre musique n°2. www.lautremusique.net/LAM2/affabule/le-souci-de-lefficacite.html

Outils pratiques, objets performants, accessoires indispensables, services utiles, optimisation de la gestion, du contrôle, exploitation du temps, de l’espace, de tous les moyens disponibles… La rationalisation perpétuelle de notre société est-elle un progrès ? Peut-on vivre protégé du hasard, à l’abri des circonstances ? Communication  « Le plaisir de l’interactivité : stratégies de séduction de l’art numérique », colloque Ludovia 2012, Plaisir et numérique, sous la direction de Michel Lavigne (Toulouse, LARA), Ax-les-Termes (09), août 2012. Publié sur le site de Culture numérique : http://culture.numerique.free.fr/publications/ludo12/paillard_ludovia_2012.pdf

Cette communication a pour objet d’exposer en quoi la promesse de plaisirs associés à la pratique de l’interactivité est un argument majeur des stratégies de séduction déployées par de nombreuses œuvres numériques. On verra comment elles mettent en scène la confrontation entre l’homme et la machine, qui rivalisent pour se manipuler l’un l’autre. L’interactivité conduit à une parade de séduction, où chaque protagoniste trouve son intérêt par l’entremise de l’autre, sans pour autant que cet échange ne les transforme. Le plaisir qui peut découler de cette relation conventionnelle est alors plutôt de l’ordre de la satisfaction d’un besoin que de la réalisation d’un désir. Communication  « “L’art numérique” : théories manifestes et pratiques singulières », journée d’étude Le manifeste artistique, (CRAL, EHESS), avril 2012. Publication dans la revue Études Littéraires (Canada), Volume 44, numéro 3, automne 2014, p. 123-138.

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L’objet de cette communication est de montrer un usage contemporain de la posture du manifeste dans la création et la perpétuation d’un monde de l’art spécifique (au sens de H. S. Becker), et d’expliquer comment il peut participer à la stratégie de visibilité des artistes, ou être écarté lorsqu’il risque d’être inutilement clivant. Article  « Le silence comme réserve », revue en ligne L’Autre musique n°1, Charnel, Paris, institut ACTE, CNRS/PARIS 1, décembre 2011. www.lautremusique.net/LAM1/lam1_variations_sensibles_le-silence_comme_reserve-55.html

Les technologies numériques permettent la transposition des œuvres d’un support de diffusion à un autre, favorisant ainsi la convergence vers l’immense fourre-tout qu’est Internet. Plutôt que de chercher à s’imposer à un bruit environnant de plus en plus omniprésent, une stratégie de retrait n’est-elle pas un moyen d’intégrer l’œuvre à son environnement ? Article  « D’autres musiques », L’Autre musique n°1. www.lautremusique.net/LAM1/lam1_discographisme_recreatif_d_autres_musiques-57.html

Y a t-il une pratique de la musique légitime, des usages convenables de ces « biens culturels » que sont les disques ? À travers sa collection de pochettes retouchées, Patrice Caillet nous montre que la petite musique commerciale finit toujours par être détournée dans des utilisations particulières, à la mesure du contexte et selon la jouissance qu’on souhaite en retirer. Et, ce faisant, il produit une œuvre dont la valeur artistique s’accompagne d’un plaisir d’usage. Article  « Pratiques de la musique », L’Autre musique n°1. www.lautremusique.net/LAM1/lam1_tubulophones_pratiques_de_la_musique-60.html

Selon certaines auteurs, l’interactivité permise par les technologies numériques transformerait radicalement l’œuvre. Forts de leur expérience, le duo d’artistes Ludicart montre que les modifications touchent moins le statut de l’auteur que celui de l’œuvre, à travers les usages qui en sont faits. Elle n’est plus alors un objet qu’on contemple avec un respect distancié, mais un instrument ouvert aux interprétations, support à la manipulation et prétexte au jeu. Communication « Imaginaires des arts numériques et imaginaires des œuvres », colloque Poétique(s) du numérique 2 - Les territoires de l’art et le numérique : quels imaginaires ? sous la direction de Franck Cormerais, université de Nantes, 15 avril 2011. Publié dans Poétique(s) du numérique 2, éditions l’Entretemps, Lavérune (34), 2013. Comment reconnaît-on l’art numérique aujourd’hui ? Alors que les outils numériques font partie de notre quotidien et que de nombreux artistes les emploient, à un moment ou à un autre de leur pratique ? Alors que les créations numériques sont de plus en plus variées, et que l’on ne sait plus ce qui ressortit à l’art ou au loisir ? Alors que la distinction entre artiste et « spect-acteur » est prétendument réduite ? Cette communication pointe le rôle déterminant des fictions et des discours, et de leurs signes ostensibles (voire ostentatoires), dans la construction des imaginaires des arts numériques, qui permettent d’en reconnaître les œuvres. La qualité virtuelle de leurs caractéristiques supposant leur effectivité prochaine, ces prévisions ont un caractère performatif, qui tend à conformer la réalité à leurs pronostics. 114


organisation de colloques Mars 2018  Participation à l’organisation de la troisième journée d’étude « Partitions #3 : donner-ordonner » au Centre Saint-Charles, université Paris 1 (Paris) : membre des comités de sélection des artistes et des intervenants au colloque, co-responsable de la communication, modérateur. Décembre 2017  Participation à l’organisation de la deuxième journée d’étude « Partitions #2 : former-transformer » au Cube (Issy-les-Moulineaux, 92) : membre des comités de sélection des artistes et des intervenants au colloque, co-responsable de la communication, modérateur. Octobre 2017  Participation à l’organisation de la première journée d’étude « Partitions #1 : observer-conserver » au Cdmc (Paris) : membre des comités de sélection des artistes et des intervenants au colloque, co-responsable de la communication, modérateur. Octobre 2015  Participation à l’organisation du festival « en chair et en sons » au Cube (Issy-lesMoulineaux, 92) : membre des comités de sélection des artistes et des intervenants au colloque, co-responsable de la communication. Décembre 2014  Participation à l’organisation du colloque « Bruits » à l’école nationale supérieure Louis-Lumière (Saint-Denis, décembre 2014) : membre du comité de sélection, coordinateur des installations artistiques, modérateur d’un panel, co-responsable de la communication.

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enseignement & interventions J’enseigne depuis plus de dix ans en écoles nationales supérieures d’architecture (Paris Val-de-Seine depuis 2000, Versailles entre 2006 et 2014). Suivant l’évolution des programmes et selon les opportunités qui se présentaient, j’ai pu mener et accompagner des pédagogies et des enseignements très différents. J’ai pris en charge des TD de graphisme, de communication, d’outils numériques de représentation et d’arts plastiques. Ces expériences m’ont permis de distinguer quelques enjeux importants de l’enseignement. De même qu’il n’existe pas de théorie sans pratique (et vice-versa), il n’existe pas d’enseignement sans projet ; la transmission des connaissances s’appuie sur leur manipulation par les étudiants, dans une perspective créatrice. Celle-ci doit être, autant que possible, déployée jusqu’à une étape de diffusion adéquate. La recherche est le moteur de l’enseignement : c’est à la fois une position (des étudiants et des enseignants), une intention (exploratrice et heuristique), une pratique permanente (grâce à une implication renouvelée), un rapport au monde (éthique émancipatrice)… L’expérimentation est au cœur de la pédagogie : celle menée par les étudiants pour s’approprier et interpréter des concepts (pour en jouer) ; celle conduite par le ou les enseignants, qui mettent en œuvre un processus combiné, alliant la transmission de l’expérience et la poursuite de la recherche, en collaboration avec les étudiants. Un enseignement ne peut exister seul ; il fait écho ou appel à d’autres disciplines, dont il peut mettre en œuvre les outils ; il engage régulièrement des intervenants extérieurs, enseignants et/ou professionnels, pour des compléments ou confrontations conceptuelles ; il s’appuie sur l’altérité des étudiants et est un lieu de débat. J’en ai également fait l’expérience dans un atelier de création sonore que je mène avec Hélène Cœur et Frédéric Mathevet dans une classe de CE2-CM1 à l’école Le Vau, Paris 20e (avec le centre d’art Khiasma). La dynamique des rapports entre enseignant(s) et étudiants est une des clefs de la réussite d’un cours ; plutôt que de figer les uns et les autres dans des positions immuables, ils supposent des liens de pratiques dans un atelier commun, voire dans des partenariats de projets. À l’instar du « maître ignorant » décrit par Jacques Rancière, le ou les enseignants ne prétendent pas être les uniques dépositaires de la connaissance, mais leur statut leur permet d’apprendre à apprendre, sans toujours savoir eux-même (double sens objectif et subjectif du verbe « apprendre »). 117


Enseignements dispensés • TD d’arts plastiques, 1ère, 2e et 3e années, dans les écoles nationales supérieures d’architecture de Paris Val-de-Seine (ENSAPVS) et de Versailles (ENSAV). • Cours et TD de communication et de graphisme, 2e et 3e années, ENSAPVS. • Participation aux ateliers de projet d’architecture (3e et 4e années) en communication et médiatisation, ENSAPVS. • Participation à un séminaire pluridisciplinaire de 4e année axé sur la sociologie, ENSAPVS. • Encadrement des mémoires de Master 2, ENSAPVS. • Participation à des workshops pluridisciplinaires mêlant art et architecture, 1ère année, ENSAV. • Séminaire vidéo, 4e année, ENSAV. • TD apprentissage photo, 1ère année, ENSAPVS.

Atelier pratique • Co-animation d’un atelier de création sonore en école (CE2-CM1-CM2). • Animation d’un atelier sonore en TAP. • Animation d’ateliers de création radiophonique pour publics adultes et enfants. • Animation d’ateliers de création sonore pour publics adultes (Montjustin, 04).

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FAIRE SONNER LE Bâtiment ENSAPVS, licence 2, 2016-2017.

Ce TD d’arts plastiques, d’une durée d’un semestre, est un espace d’expérimentation dans lequel les étudiants sont invités à redécouvrir leur lieu de travail et de vie et, à partir de cette recherche, de produire des créations sonores. Le son est ici pensé comme un outil exploratoire à même de révéler des aspects impensés du contexte dans lequel les étudiants évoluent quotidiennement, mais qu’ils ne parviennent plus à questionner du fait de cette familiarité. Les étudiants travaillent non seulement sur la dimension sonore de leur œuvre, mais ils accordent également beaucoup d’importance à la mise en espace et en situation.

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C. Declercq, A. Lambert, C. Ysabel

lectures de l’espace social ENSAPVS, master 1, 2012-2018. Avec M. Choupis (architecte), C. Deschamps et B. Proth (sociologues).

Ce séminaire a été initié par un sociologue et une socio-anthropologue qui ont souhaité se nourrir des compétences et des conseils d’un architecte et d’un artiste. Dès lors, c’est le pari d’une discussion pédagogique entre ces disciplines ou démarches qui est posée et proposée aux étudiants. En conséquence, si c’est bien la compréhension des logiques sociales qui est en jeu, c’est par l’angle de l’espace qu’elles sont abordées. Bien sûr, « l’espace social » des sociologues n’est pas tout à fait l’espace physique des architectes. Mais si le premier peut se définir comme la superposition de différents « champs » (le champ du politique, de la culture, de l’économique, du monde associatif, de la santé, etc), il se manifeste toujours aussi dans un sol, des murs, des frontières : c’est cette rencontre entre ces deux définitions de l’espace à laquelle nous tentons de sensibiliser les étudiants, via des interventions théoriques faites par nos soins ou assurées par des intervenants extérieurs. Appliqué à un quartier précis, il s’agit alors de réfléchir les composantes de la ville : de l’usage des espaces publics, des logements, à l’usage des équipements – et des usagers dans ces espaces – quelles interactions ou quelles ruptures se donnent à voir ? Ou encore : comment des situations d’enclave ou des apparences de continuité, entre autres, permettent d’aborder la question des échelles et que changent ces échelles aux représentations ? 120


A. Barthélémy, A. Bettour, D. Calfond, M. Colas, A. Combrier, L. Grannesoni

Projections ENSAV, licence 3, 2010-2014. Avec D. Saltiel (artiste).

Cet enseignement a pour but le « déploiement de la pensée » des étudiants. Il s’appuie sur la notion de « projet », terme pris dans toutes ses acceptations, aussi bien dans le sens de démarche, sous l’angle prospectif, que dans le sens de projection lumineuse. Il prend forme à partir d’un « prétexte », c’est-à-dire d’un préalable au Texte (dans le sens général de Barthes). Il demande aux étudiants un important travail de recherche, sémantique, sémiologique, sociologique, philosophique, plastique, etc. Les étudiants développent un processus expérimental selon une optique contemporaine, afin de proposer une œuvre soutenue par une problématique forte. Celle-ci doit être personnelle, libérée des références qui l’ont nourrie. Ils apprennent à exploiter les outils adéquats pour exprimer leur idée, et élaborent un discours convaincant pour soutenir leur projet.

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I. Benboubker, V. Michalkova, E. Sestakova

Épuiser un lieu ENSAPVS, licence 2, 2009-2014.

Ce cours se développe à partir de « lieux » urbains, choisis et explicités comme tels par les étudiants. Il poursuit plusieurs objectifs. Le premier est d’interroger la pratique du relevé en diversifiant les approches de la captation du sensible. Le second est d’enseigner aux étudiants une grande diversité d’outils d’expression et de représentation (dessin, photo, vidéo, son, etc.) et d’exposer les conséquences de leur mise en œuvre (en interrogeant la maxime de M. Mac Luhan : « medium is message »). Le troisième est d’expliquer l’importance de la problématique dans la démarche artistique : les étudiants proposent une œuvre personnelle et cohérente, qui porte un regard original sur le lieu qu’ils ont choisi. Le quatrième est la sensibilisation au processus du projet, de la conception à la monstration, jusqu’à la réalisation d’une exposition commune de leurs œuvres. Et, bien sûr, les étudiants s’aperçoivent qu’il est impossible « d’épuiser un lieu »…

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A. Zanin & G. Gasgnier

Situations expérimentales ENSAPVS, licence 3, 2011-2013.

Ce TD porte sur les liens existants ou à inventer entre création et cognition (autrement dit, entre art et recherche). Il s’agit de réunir théorie et pratique dans une approche expérimentale associant réflexions, expériences, et plaisir du faire. Il suppose l’invention de processus artistiques considérés comme des moments de vie, d’où on peut extraire des traces, restes, sous-produits, accidents heureux, découvertes innovantes, etc. Comment et pourquoi transmettre une recherche ? Cela soulève la question de la place et du rôle de l’art dans la cité, question alimentée par des textes théoriques ou poétiques et par l’expérience de chaque groupe d’étudiants. La recherche est initiée soit : - par une problématique choisie par le-s étudiant-e-s, - dans le cadre d’un partenariat avec un centre d’art (espace Khiasma aux Lilas). L’objectif de la recherche est la mise en œuvre de « situations », terme dont le sens est débattu pendant le cours. Cela peut impliquer un travail d’observation, d’éclairage ou d’aménagement d’une « situation », ou sa création ex nihilo, comme une scène de vie à expérimenter…

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C. Bournet, C. Lebreton, F. Mirkazemi, A. Thivolle

Communications et interactions ENSAPVS, licence 3, 2008-2010.

L’objectif du cours est la sensibilisation à l’art contemporain, notamment aux oeuvres utilisant les nouvelles technologies. Il débute par l’étude de stratégies de communication d’artistes et de leurs oeuvres. Ces références permettent de sensibiliser les étudiants aux usages possibles des techniques et aux problématiques artistiques enrichissant les projets architecturaux. L’enseignement se partage entre des cours sur des problématiques liant art et technologies (historique, l’oeuvre ouverte, in situ / work in progres, virtuel/  simulation…) et des TD où les étudiants développent un projet personnel (éventuellement en groupe), qu’ils présentent en fin de semestre. La thématique en est libre, mais l’œuvre doit être présentée dans l’espace public pour toucher un grand nombre de spectateurs. Le projet doit être explicité et défendu, à l’aide de tous les éléments graphiques nécessaires.

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Image extraite du DVD Gandamaison (éditions A.p.r.è.s.)

Workshop Kawamata & Campana ENSAV, licence 1, 2008-2009. Avec une dizaine d’enseignants de l’ENSAV.

En fin de première année de licence, après un premier apprentissage des bases de l’architecture, l’ENSAV engage les étudiants (de l’ensemble de la promotion) dans un workshop d’un mois pour réaliser un projet à grande échelle. Un artiste de renommée internationale propose un axe de travail et des matériaux à mettre en œuvre : des cagettes pour T. Kawamata (photo jointe), des bouteilles en plastique par les frères Campana. Les étudiants, réunis en groupe, présentent et défendent leur projet devant l’ensemble de la promotion.

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J. Morin

Mémoire vidéo ENSAV, master 1, 2007-2009. Avec L. Régis (artiste).

Cette option propose aux étudiants de réaliser leur mémoire de 4e / 5e année sous la forme d’une vidéo au format court. Film documentaire, vidéo expérimentale, animation, etc., les étudiants choisissent la forme la plus appropriée à leur problématique. S’il leur est parfois proposé une piste de recherche (la photo est issue d’un Workshop à Painbœuf, où l’architecte Kinya Murayama a installé son Jardin Étoilé, dans le cadre de l’événement Estuaires), les étudiants ont également développé des projets plus personnels. Le travail de l’enseignant est alors de les conseiller, sans les orienter dans une direction qu’ils n’auraient pas choisi, pour ne pas dénaturer leur démarche.

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Dessin Frédéric Mathevet

Atelier Le cri de la fougère École Le Vau, CE2-CM1-CM2, 2013-2014. Avec H. Cœur & F. Mathevet (artistes), dans le cadre du cycle Mythologies de l’espace Khiasma (93).

Cet atelier de 2 ans a été mis en place par le centre d’art Khiasma, sur son territoire de recherche. La première année a été consacrée à l’apprentissage sonore, l’écoute, l’expérimentation et la création : il s’agissait de faire «sonner» ou «résonner» la ville. Cela a donné lieu à l’écriture d’un conte sonore, dont l’histoire est exclusivement construite à partir de sons enregistrés dans le quartier. Lors de la seconde année, l’attention est portée non plus sur le contexte, mais sur ceux qui le vivent : les élèves, d’abord, mais aussi leur entourage. Pour cela, nous développons une approche qui fait pont entre documentaire, fiction et création sonore, et qui peut être enrichie par des éléments musicaux, voire chorégraphiques. Elle s’appuie sur les apprentissages acquis lors de la première année d’ateliers (écoute, manipulation, partition, interprétation) et explore plus avant les pratiques de collecte et de jeu.

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Tous les cours & ateliers 2019-2020, 2018-2019, 2017-2018, 2016-2017, 2015-2016 & 2014-2015 Enseignant CDI ATR à l’école nationale supérieure d’architecture de Paris Valde-Seine (ENSAPVS) : encadrement des mémoires de Master 2 ; Lectures de l’espace social, participation au séminaire de sociologie dirigé par C. Deschamps (4e année) ; Situations expérimentales : urbanités sonores, TD de projet d’arts plastiques (3e année) ; TD de projet d’arts plastiques (1ère et 2e années). 2013-2014 Artiste intervenant (avec H. Cœur et F. Mathevet) dans les atelier de création sonore Le cri de la Fougère, avec des élèves de classe mixte CE2-CM1 et CE2CM2 de l’école Le Vau à Paris 20e, sur une proposition de l’espace Khiasma. Enseignant CDD en arts et techniques de la représentation (ATR) à l’école nationale supérieure d’architecture de Versailles (ENSAV) : Projections, TD de projet d’arts plastiques (3e année), mené avec D. Saltiel. Enseignant CDI ATR à l’ENSAPVS : Lectures de l’espace social, participation au séminaire de sociologie dirigé par C. Deschamps (4e année) ; Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) ; Situations expérimentales, TD de projet d’arts plastiques (3e année) ; TD de projet d’arts plastiques (2e année). 2012-2013, 2011-2012 & 2010-2011 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAV : Projections, TD de projet d’arts plastiques (3e année), mené avec D. Saltiel. Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Lectures de l’espace social, participation au séminaire de sociologie dirigé par C. Deschamps (4e année) ; Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) ; Communication et interaction et Situations expérimentales, TD de projet d’arts plastiques (3e année) ; TD de projet d’arts plastiques (2e année). 2009-2010 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAV : Projections, TD de projet d’arts plastiques (3e année), mené avec D. Saltiel. Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) ; Communication et interaction, TD de projet d’arts plastiques (3e année) ; TD de projet d’arts plastiques (2e année).

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2008-2009 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAV : Mémoire vidéo, mémoire et projet d’arts plastiques (4e année), mené avec L. Régis ; Espace plastique, participation au workshop Campana (1re année), parmi une équipe d’enseignants pilotée par L. Régis. Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) ; Communication et interaction, TD de projet d’arts plastiques (3e année) ; cours et TD de communication graphique (3e année). 2007-2008 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAV : Mémoire vidéo, mémoire et projet d’arts plastiques (4e année), mené avec L. Régis ; Espace plastique, participation au workshop Kawamata (1re année), parmi une équipe d’enseignants pilotée par L. Régis. Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) et S. Chirat (3e année) ; Athènes 2006, encadrement de la réalisation et de la publication d’un carnet de voyage (2e, 3e, 4e années) ; TD d’apprentissage photo (1re année). 2006-2007 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAV : Mémoire vidéo, mémoire et projet d’arts plastiques (4e année), mené avec L. Régis. Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) et S. Chirat (3e année) ; Scénographie urbaine, TD d’arts plastiques (vidéo) avec S. Lacaisse (3e année). 2005-2006 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) et S. Chirat (3e année) ; Scénographie urbaine, TD d’arts plastiques (vidéo) avec S. Lacaisse (3e année) ; cours et TD de communication graphique (3e année). 2004-2005 & 2003-2004 & 2002-2003 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année) ; cours et TD de communication graphique (3e année). 2001-2002 & 2000-2001 Enseignant vacataire ATR à l’ENSAPVS : Médiatisations, dans le cadre du TD de projet d’architecture, avec E. Choupis (4e année).

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Expérience de l’édition Depuis avril 2011, je participe à l’aventure collective d’une jeune maison d’édition coopérative : le CMDE (Collectif Des Métiers de l’Édition). Cet engagement est motivé par une « critique de la séparation » et de la spécialisation induite par une professionnalisation excessive du métier. Graphiste, chercheur, enseignant, artiste : mes activités sont multiples mais liées, et se nourrissent les unes les autres. La position de l’artiste vaut comme référence. Le refus d’une activité compartimentée, séparée, et d’une responsabilité circonscrite, est un préalable à la démarche créatrice (au sens large) entendue comme pratique collective et processuelle. Coopérer à une maison d’édition permet de ne pas se cantonner à une position d’exécutant, fut-il créatif, pour participer à toutes les étapes de l’édition, des rapports avec l’auteur à la mise en page de son ouvrage, jusqu’à sa communication publique. Car un livre est plus qu’un objet  : c’est un projet (une œuvre excède ses dimensions tangibles). Il faut bien sûr y voir là une inspiration situationniste (comme le souligne le nom de la maison d’édition, hommage au CMDO – collectif pour le maintien des occupations – de mai 1968), de questionnement du travail comme activité aliénante, d’invention de la pratique (quotidienne), d’une contestation de la distinction de l’art et de la vie pour une émancipation collective. Ce parti pris politique affirmé conduit la politique de la maison d’édition, dont l’objectif n’est pas uniquement de publier des livres pour qu’ils soient consommés par leurs lecteurs, mais exige aussi de mettre en avant les intentions des auteurs : •    d’abord en interne, à travers des « ateliers graphiques » auxquels participent les auteurs et les membres du CMDE, •    ensuite en externe, grâce à des événements publics (rencontres, dédicaces, lectures, contes, concerts, œuvres liées…). Récemment, le travail collectif a pris une nouvelle ampleur à travers la réalisation de deux projets collectifs, avec des écritures et illustrations à plusieurs mains, et des formes d’objets livres, pour favoriser des expériences de lecture non linéaires. J’ai participé à ces deux projets, en tant qu’auteur : Le Monde d’Lo est sorti en 2015, Les Mondes de Mithra sortira en 2016.

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CMDE Le CMDE (Collectif des Métiers de l’Édition) est une maison d’édition indépendante active depuis l’année 2011. Elle comprend 4 collections. • À l’Ombre du maguey publie des livres DVD consacrés à des luttes sociales. 7 livres sont déjà parus. Ismeño. Le vent de la révolte, Alessi Dell’Umbria, 2018 Au pied du mur, Paulina Sanchez, 2018 Mourir au Mexique, John Gibler, 2015 La nuit de Tlatelolco, Elena Poniatowska, 2014 La Racine de L’Ombú, Julio Cortázar et Alberto Cedrón , 2014 Du braquage au violon, Juan Felipe et Samuel Guzmán Cuevas , 2013 La Palabra del agua, Ulises Chávez Pacheco, Victor Hugo Guzmán, Anna Touati, 2012

• Les Réveilleurs de la nuit publie des ouvrages de critique sociale. 11 livres sont déjà parus. Dérive dans une « ville créative », Didier Moineau, 2018 Le Travailleur de l’extrême, Äke Anställning, 2018 Les pendus de Londres, Peter Linebaugh, en coédition avec Lux, 2018 Quartier en guerre, Seth Tobocman, 2017 Rendez-les nous vivants !, John Gibler, 2017 L’espace public comme idéologie, Manuel Delgado, 2016 Quand l’art investit la ville, Erick Lyle, 2015 Barcelone contre ses habitants, Chris Ealham, 2014 Facebook. Anatomie d’une chimère, Julien Azam, 2013 La révolte des Ciompi, Nicolas Machiavel & Simone Weil, en coédition avec Smolny, 2013 Écrits, section américaine de l’Internationale situationniste, 2012

• Dans le Ventre de la baleine publie des contes illustrés et explore les liens entre l’oralité et l’écriture. 13 livres sont déjà parus. Ogre, Marien Tillet et Mac McGill, 2019 Le joueur de flûte de Hamelin, Vitalia Samuilova, 2017 Pot d’âne, Sophie Tiers, 2017 Les Mondes de Mithra, Alexandra Mélis, Célio Paillard, Juliuen Tauber, Olivox, 2016 Le Monde d’Lo. Des sirènes et des hommes, Liorka, Yiling Changues et Adèle Mesones, 2015 La chenille, la chrysalide et le papillon, Mimi Barthélémy et Tom Haugomat, 2015 et Gretel, Marien Tillet et Pole Ka, 2015 Ainsi soit-il !, Frédéric Naud, 2013 Marche ou rêve, Sika Gblondoumé & Tom Haugomat, 2012 .rouge chaperon petit Le, Marien Tillet & Marine Cros, 2012 Qui de l’œuf ou de la poule ?, Ôrel & Maeva Tür, 2012 Barbe-Bleue, Sophie Tiers, 2011 La vache de Salomon, Ôrel & Maeva Tür, 2011

• Le tambour du fou publie des livres graphiques. 2 livres sont déjà parus. Le visage de la lutte, Seth Tobocman, 2019 Le Carton, Fed Durand & Yoel Jimenez, 2019

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En tant que référent graphiste, mon travail consiste à : • vérifier la cohérence graphique dans et entre les collections, • assurer une supervision graphique et typographique, mettre en page des ouvrages, • participer à la définition des couvertures et en réaliser certaines, • créer et mettre à jour le site Internet, • contrôler, voire prendre en charge la communication externe. Enfin, en tant que membre actif du CMDE, je participe à la stratégie éditoriale et à toutes les activités de la maison d’édition.

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PARCOURS de graphiste J’ai commencé mes activités de graphiste en 1997, dans un cabinet d’architectes, comme un contrepoint professionnel à mes études d’arts plastiques. 3 ans plus tard, et tout en poursuivant mes recherches universitaires, j’ai adopté le statut d’indépendant (affilié à la Maison des Artistes) pour étendre mon champ d’action. Si mes études m’ont fourni le nécessaire bagage culturel, ma pratique s’est forgée « sur le tas », par l’entremise de l’expérimentation et de la confrontation avec les contraintes du métier (rapport aux clients, travail en équipe, impératifs techniques…) J’ai ainsi pu mettre en œuvre une large palette de projets (logos, dossiers, affiches, chartes graphiques, sites Internet…) pour des clients très variés (architectes, associations et entreprises culturelles, créateurs indépendants, associations militantes, entreprises commerciales…) N’ayant jamais cherché à « faire carrière », mon approche du métier est restée très artisanale, à échelle humaine, ce qui me permet de mieux apprécier les motivations de mes clients et de limiter autant que possible la prétention (de mon point de vue, erronée) à des solutions universellement applicables. Questionner sa pratique est un impératif, afin d’éviter qu’elle ne se fige dans sa propre caricature. Ce que l’on appelle la « théorie » n’est profitable que dans la mesure où elle nourrit la pratique, et vice-versa, dans une négociation parfois suspendue, mais toujours remise à l’ouvrage, pour s’adapter à la situation. Mais cette distinction entre théorie et pratique est avant tout conventionnelle ; elle permet de décrire deux pôles indissociables de la même activité, le premier n’étant qu’une mise à distance du second, la phase de réflexion nécessaire à toute création authentique. Gilbert Simondon qualifie une telle démarche heuristique de « transduction » : un processus de connaissance du réel qui se déploie de proche en proche, et qui entretient un lien structurel (homologique) avec ce qu’il étudie.

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Compétences & clients PRINT Direction artistique, logos, affiches, relances presse, flyers, visuels, illustrations, dossiers, books, plaquettes, papeterie, cartes de vœux, cartons d’invitation, jaquettes de cassettes VHS et de DVD. WEB Sites Internet, bannières, animations interactives. AUTRES FORMES Diaporama vidéo, génériques de films, aménagement de vitrine.

DIFFUSEURS Architectes : Alternatives Architecture, Barbé Adoue Architecture, Cenci et Jacquot architectes, Conseil pour l’international des Architectes Français, Conseil national de l’Ordre des architectes, Conseil régional de l’Ordre des architectes (Corse), Host, Maison de l’architecture de Corse, mX architecture, Studio Letta - iXi architecture, Yin Bu architectes (Chine). Architectes d’intérieur : Atelier Oz, Gwenaëlle Hugot. Associations citoyennes : En vie - théâtre de l’opprimé, Récit. Associations culturelles : Théo théâtre, Itinérance orale, compagnies Lunatic, le 7e tiroir, Le cri de l’armoire, collectif de DJ Goldrush, L’Onde et Cybèle, La Sirène. Distributeurs audiovisuels : Les films du losange, Adr distribution, Magouric distribution, Shellac, Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir. Illustratrice : Nathalie Choux. Import-export alimentaire : Foodmart (Vietnam). Magasin de luxe : Révillon. Sociétés : Altares, Europtical, Sigo. Styliste : Dominique Lila.

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Théo Théâtre Site Internet, 2016-2018. Développement site administrable : Nicolas Octau.

Le Théo Théâtre, salle de spectacle associative parisienne, voulait refaçonner son site internet et mettre en ligne une nouvelle version, plus contemporaine et plus ergonomique. L’essentiel du travail consista à dessiner un site simple et pratique, aussi bien dans la navigation que dans l’administration. Pas de révolution graphique, dans ce cas de figure, mais une forme classique avec une touche d’originalité, le tout pour un budget très maîtrisé.

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POINTS DE VUE SUR DURBAN Site internet polyphonique, 2015. Diffuseur : Conseil pour l’international des architectes français (CIAF). En installant un stand et en proposant des conférences dans le programme officiel, le CIAF a participé au congrès trisannuel de l’Union Internationale des Architectes (UIA), en août 2014 à Durban (Afrique du sud). Ayant pris en charge la communication de cette association un an auparavant (présentation numérique de ses rôles et missions, conception de son site internet), j’ai eu pour mission de restituer les actions de la France dans ce congrès, et de les mettre en perspectives avec les conférences, réflexions et actions de cette réunion internationale des architectes. L’enjeu était de rendre compte, pour les architectes n’ayant pu faire le voyage jusqu’à Durban, de la richesse des discussions et des solutions architecturales présentées et de l’originalité de celles portés par les architectes français. Il s’agissait donc de proposer une double navigation, l’une thématisée et organisée, l’autre plus intuitive et fragmentaire, afin que chaque visiteur puisse se faire une idée de la variété des points de vue lors de cet événement international.

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FESTIVAL ITINÉRANCE ORALE #2

Samedi 23 mars à 20h Histoires toulousaines au beurre salé Céline Verdier à la parole

Samedi 20 avril à 19h À boire et à conter ! Lénaïc Eberlin aux fourneaux

Ce soir les murs du Bol Bu prennent la parole, ils transpirent des histoires singulières. Céline Verdier nous entraîne dans les méandres du souvenir. Des amours que l’on retrouve 30 ans après, devant la même crêpe, devant le même thé. Ah ! Si Proust avait été breton, il aurait commandé une caramel beurre salé !

Votre amphitryon vous concocte un menu artistique et alléchant : conte et cuisine, mix de l’assiette, tartine sexy, petits plaisirs sauvages et gourmands ! Il y en aura pour tout le monde ! Goûtez de ces histoires cuisinées pour vos oreilles et sous vos yeux. Lorsque les gestes, les formes, les sons et les odeurs se mêlent aux mots, ce sont les plats et la cuisine qui se racontent.

Que tous les amoureux du Bol Bu ou les curieux viennent s’égarer dans la petite ruelle… Céline Verdier conte son histoire et compte sur vos souvenirs…

Lénaïc Eberlin revient sur les traces de son apprentissage initial. « Le cuisinier ne sort pas de son atelier, ou très rarement ! J’ai eu envie de pousser les portes de la cuisine… De les ouvrir au public. »

Prix d’entrée 10 euros avec le repas et une boisson Jauge limitée, réservation obligatoire au 05 61 21 11 31

Entrée libre

Salon de thé Bol Bu 8 rue du May, 31000 Toulouse M° Esquirol ou Capitole

Pizzeria Belfort 2 rue Bertrand de Born, 31000 Toulouse M° Marengo SNCF ou Jeanne d’Arc

Samedi 25 mai à 18h30 Rencontre fortuite entre une théière et un fer à repasser Alexandra Mélis aux objets

LES PETITES FORMES DE

CONTES - RENCONTRES - IMPROVISATIONS

DE MARS À JUIN 2013 À TOULOUSE PROGRAMME COMPLET SUR WWW.ITINERANCE-ORALE.NET

Et si celui qui raconte des histoires se nourrissait de vous ? Rapportez-nous un objet quotidien, un souvenir ou un talisman. Confiez-le à la conteuse marionnettiste Alexandra Mélis et asseyez-vous… Le conte est lancé. Un hors piste de la parole nous entraîne tout schuss dans un parcours mouvementé, fait de vertiges, de prouesses et de petites folies improvisées…

Eh dites Oh ! 4 conteurs sur 4 mois. 4 habitants du quartier La Vache les accueillent. 2 performances sur chaque week-end, ce qui fait 8 performances en tout. 4 performances seront publiques. La photographe Myrtille Visscher sera l’œil de leurs 24 heures passées ensemble. Ils reviendront tous, le samedi 23 novembre, pour un déambulatoire incroyable dans le quartier La Vache, tous les 4 + 1. Une exposition tout terrain des photos habillera cette semaine de novembre. Quel est le numéro du festival ? Quel est l’âge du programmateur ? Petites Formes de Parole at Home bénéficie du soutien de la mairie de Toulouse et de la bourse Toulouse up et est organisé en partenariat avec le centre d’animation de Lalande.

Du 20 au 24 novembre Paroles at home Itinérance Orale #2 dans tout Toulouse et ses environs

Samedi 22 juin à 19h Métal Causant Cécile Nô au micro et Cordcore aux cordes

Des riffs de métal qui claquent sur deux violons et une guitare, une chevauchée épique à l’accent rock n’roll, de la sueur et des odeurs de houblon, trois rebondissements garantis, de l’improvisation des larmes et du rire ; ce sera le fruit de la rencontre entre une conteuse déjantée et un groupe de zic énervé.

Pour l’occasion, ramenez un objet de votre maison, Alexandra se chargera de lui donner vie.

Quoi de plus sympathique que de se remettre de la fête de la musique avec quelques histoires symphoniques ? Et pour prolonger la soirée, Cordcore prend le relais en solo à partir de 21h.

Entrée libre

Entrée libre

Librairie Tire-Lire 77 rue Pargaminières, 31000 Toulouse M° Capitole

Bar La Loupiote 39 rue Reclusane, 31000 Toulouse M° St Cyprien - République

Pour notre deuxième essai, on s’est dit : tiens, on pourrait faire un festival sur l’habitat ! On a trouvé un nom avec de l’anglais dedans parce que ça fait bien un nom avec de l’anglais dedans. Quoi de plus logique pour une thématique sur l’habitat que de faire jouer des artistes en appartement ? Que tous ces appartements soient dans le même quartier, pour découvrir son voisin dans un contexte décalé. Tous les conteurs des petites formes reviennent le samedi 23 novembre, pour un déambulatoire complice avec des habitants et des travailleurs du quartier La Vache. Retrouvez la programmation du festival sur www.itinerance-orale.net

FESTIVALs Paroles at home & paroles aux trousses Site Internet, affiches dépliants, supports de communication, 2012-2018. Visuels Marine Cros et Maëva Tur. Diffuseur : association Itinérance Orale.

L’association Itinérance Orale organise chaque année un festival sur l’oralité. Le travail de graphisme consiste à proposer, d’une année sur l’autre, une communication originale et cohérente (pluri-médias). Il s’agit également de s’inspirer et de prolonger le travail d’illustratrices et de photographes en concevant des objets (le plus souvent visuels) adaptés (dépliants variés, stickers, affiches).

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WELCOME PACK Animation interactive, 2013 & 2018. Diffuseur : Conseil National de l’Ordre des Architectes (CNOA). Le CNOA souhaitait présenter son action de manière à la fois ludique et didactique. Le Welcome Pack est une animation interactive expliquant les rôles et missions de l’institution, pour les nouveaux conseillers, mais aussi les architectes en général. Il permet plusieurs types de navigation : survol rapide suivant le « fil de lecture » proposé, recherche sélective parmi les rubriques proposées, aproffondissement des sujets d’intérêt.

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ZAC ZAC DUDU MOULIN MOULIN BLANCHARD BLANCHARD

CHOISY-LE-ROI CHOISY-LE-ROI (94) (94) - 66 -logements 66 logements

38 logements 38 logements en accession, en accession, stationnement stationnement en sous-sol, en sous-sol, certification certification H et H E et profil E profil A A Lieu Lieu ZACZAC du Moulin du Moulin Blanchard Blanchard - Ilot -CIlot à Bagneux C à Bagneux Maîtrise Maîtrise d’ouvrage d’ouvrage Bouygues Bouygues Immobilier Immobilier 2 2 SHON SHON 2 772 2m 772 m Montant Montant des travaux des travaux 3,253,25 M€ M€ Mission Mission MOPMOP de base, de base, avecavec ICOBAT, ICOBAT, BET BET fluides fluides et structure et structure Livraison Livraison 20102010

61 logements 61 logements collectifs collectifs et 5 maisons et 5 maisons en accession en accession à la propriété, à la propriété, stationnement stationnement de 84 deplaces 84 places en sous-sol en sous-sol Lieu Lieu rue du rueGénéral du Général Leclerc Leclerc à Choisy-le-Roi à Choisy-le-Roi Maîtrise Maîtrise d’ouvrage d’ouvrage Bouygues Bouygues Immobilier Immobilier SHON SHON 3 704 3 704 m2 m2 Montant Montant des travaux des travaux 5,3 M€ 5,3 M€ Mission Mission Mission Mission complète complète hors hors OPCOPC Livraison Livraison 20102010

LOGEMENT 2010

LOGEMENT 2010 Photos © Loïc Bertrand-Chichester

Photos © Loïc Bertrand-Chichester

Photos © Loïc Bertrand-Chichester

Photos © Loïc Bertrand-Chichester

LOGEMENT 2010

LOGEMENT 2010

61 61 LOgEMENTS LOgEMENTS COLLECTIFS COLLECTIFS ETET 5 MAISONS 5 MAISONS ENEN ACCESSION ACCESSION à LA à LA pROpRIéTé pROpRIéTé

BAGNEUX BAGNEUX (92) (92) - 38 -logements 38 logements

CENCI & Jacquot architectes Book, site Internet, 2011-2012. Diffuseur : Cenci & Jacquot architectes.

Après que j’aie effectué la mise à jour de leur site Internet, les architectes Cenci & Jacquot ont souhaité rénover totalement leur book de références, qu’ils présentent lors des concours et des consultations publiques. L’objectif était le rajeunissement de leur communication et une présentation simple et claire, axée sur l’image. Le cabinet disposant de documents très disparates, le parti pris a été une mise en page classique avec une place prédominante accordée aux documents visuels, dans un espace carré toujours identique. La variété des opérations et des approches conceptuelles apparaît non pas projet par projet, mais dans l’économie générale du book.

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Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir Logo, site Internet, 2010-2017. Diffuseur : Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (CASdB).

Après la réalisation de son site de référence(s), genrimages.org, le CASdB a souhaité refondre totalement son propre site. Cela a été l’occasion d’une redéfinition du positionnement de l’association, complexe car à la confluence des activités culturelles, commerciales et militantes. L’étendue du champ d’intervention du CASdB est retranscrit dans son logo par des carrés de couleurs différentes, qui déterminent la tonalité de chacune des rubriques du site. Le menu relaie cette hiérarchie et peut prendre ainsi une forme minimale, réduit à une simple bande de couleurs, ce qui permet, en dehors des phases de navigation, de concentrer l’attention sur le contenu du site.

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archicasa.fr Exposition en ligne, direction artistique et site Internet, 2009-2010. Logo et visuel : C. Hamery, photographies : L. Bertrand-Chichester, vidéos : V. Neveux. Diffuseur : Conseil Régional de l’Ordre des Architectes (CROA) de Corse.

Le CROA Corse souhaitait réaliser un événement sur Internet, pour promouvoir l’architecture sur l’île de beauté, et atteindre une plus large audience que les quelques amateurs éclairés habitués aux expositions dans ses locaux. Le concept défini est une exposition en ligne, qui présente des diaporamas de photos, des interviews des architectes et des pièces techniques nécessaires à la compréhension des problématiques spécifiques mises en jeu dans chaque projet de maison. Il a été accompagné de supports de communication annexes : affiche, dossier de presse, carton d’invitation, soirée de vernissage.

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Genrimages.org Logo, site Internet, animations, papeterie, 2009-2017. Diffuseur : Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (CASdB).

En réponse à un appel d’offre du Conseil Régional d’Île de France, le CASdB a souhaité développer un site d’éducation à l’image, pointant les représentations sexuées et discriminantes dans les médias audiovisuels. Destiné avant tout aux enseignants pour qu’ils élaborent des cours sur ce thème, le site a été construit avec un constant souci d’ergonomie. Il a donc fallu organiser l’accès aux nombreux interviews, analyses, exercices et ressources documentaires. Un design graphique simple et efficace a naturellement accompagné les solutions interactives choisies.

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Ce vieux rêve qui bouge Affiches, dossiers de presse, relances presse, site Internet, 2001. Diffuseur : Magouric distribution.

La promotion d’un film met en jeu un processus de communication complet, qui se déroule en plusieurs étapes : • la création d’une affiche susceptible de rendre compte de l’ambiance du film –  ici élaborée à partir d’un photogramme du film, • la réalisation d’un ou plusieurs dossiers de presse – deux dans ce cas, le film ayant été présenté à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, • la création d’un site Internet, en concordance avec l’univers du film, • de nombreuses adaptations du visuel, notamment sous forme d’encarts pulblicitaires intégrés dans les partenaires presse.

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Graphiste et webdesigner freelance depuis octobre 2000. 2019 Création graphique pour unecarte du CNRS (06/ 2019). Catalogue d’exposition pour la fondatin Saint-John Perse (05/2019). 2018 Création éditoriale et graphisme pour une brochure du CNRS (12/ 2018). Création d’un diaporama de présentation du Conseil pour l’international des architectes français (CIAF) (04/2018). Travail typographique pour 2 ouvrages du CMDE (02 et 04/ 2018). Reprise de l’animation interactive de présentation du Conseil National de l’Ordre des architectes (03/2018). Création d’un compte-rendu numérique du Congrès mondial de l’architecture à Séoul (Corée du sud) pour le CIAF (02/2018). Carte de vœux pour le CIAF (01/2018). 2017 www.genrimages.org : conseils pour la refonte du site Internet pour l’association Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (11/2017). Créations graphiques pour la communication de l’intervention française au congrès de l’UIA à Séoul (02-11/2017). Travail graphique pour 1 ouvrage du CMDE (05/ 2017). Carte de vœux pour le CIAF (01/2017). 2016 Mis à jour du site internet de l’association Itinérance Orale (07/2016). Travail typographique pour 1 ouvrage du CMDE (03/ 2016). Carte de vœux pour le CIAF (01/2016).

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2015 Création du site internet de la compagnie Le 7e tiroir (12 / 2015). Création du site internet du théo Théâtre (09/ 2015). Travail typographique pour 1 ouvrage du CMDE (03 / 2015). Création d’un compte-rendu numérique du Congrès mondial de l’architecture à Durban (Afrique du sud) pour le CIAF (01/2015). 2014 Travail typographique pour 3 ouvrages du CMDE (06, 09 et 12 / 2014). www.genrimages.org : mise à jour du site Internet pour l’association Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (09/2014). Documents graphiques pour le stand du CIAF au Congrès mondial de l’architecture à Durban (08/2015). Création du site Internet du CIAF (07/2014). Création d’une animation interactive de présentation du CIAF (05/2014). 2013 Travail typographique pour un ouvrage de la maison d’édition CMDE (12 / 2013). Création d’une animation interactive de présentation du Conseil National de l’Ordre des architectes (07/2013). Travail typographique pour un ouvrage du CMDE (09 / 2013). Création du site Internet de la compagnie Le cri de l’armoire (05 / 2013). Maquettes d’affiche de film pour la société de distribution Les films du losange (03 / 2013). Affiche-dépliant et site Internet pour la seconde édition du festival Itinérance Orale (03 & 10 / 2013). 2012 Travail typographique pour 6 ouvrages du CMDE (02, 03 et 12 / 2012). Travail typographique pour un ouvrage des éditions Delatour. (11 / 2012).

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Affiche-dépliant et site Internet pour la première édition du festival Itinérance Orale (09 / 2012). Book de présentation de spectacle pour la compagnie Lunatic (06 / 2012). Book pour l’agence Cenci et Jacquot architectes (03 / 2012). www.mxarchitecure.com : nouveau site Internet pour l’agence mXarchitecture (01 / 2012). 2011 Logo, site internet et coordination graphique de deux ouvrages du CMDE (04-09 / 2011). www.europtical.fr : site Internet pour la société Europtical (03 / 2011). www.genrimages.org : mises à jour du site Internet (2010-2011). 2010 www.centre-simone-de-beauvoir.com : mise à jour du site Internet pour l’association Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (12 / 2010). Diaporama vidéo pour Iphone pour la société mb architecture (12 / 2010). www.cencietjacquot.com : site internet pour l’agence Cenci et Jacquot architectes (10 / 2010). www.sarabran.fr : réalisation du site internet de la créatrice de bijoux Sara Bran (07 / 2010). www.archicasa.fr : direction artistique, site Internet, diaporama de photos pour l’Ordre des Architectes, Conseil Régional de Corse (07 / 2010). 2009 www.natahliechoux.com : mise à jour du site Internet (12 / 2009). Maquettes interactives pour le site Internet de la société Djéco (11 / 2009).

Dossier de présentation de documents graphiques pour l’agence d’architecture Atelier Oz (11 / 2009). www.centre-simone-de-beauvoir.com : site Internet pour l’association Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (11 / 2009). www.genrimages.org : site Internet pour l’association Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (11 / 2009). 148


www.mxarchitecure.com : site Internet pour l’agence mXarchitecture (09 / 2009). Illustrations graphiques pour l’agence d’architecture Atelier Oz (01 / 2009). 2008 Illustrations graphiques et dossiers de présentation pour l’architecte d’intérieur Gwenëlle Hugot (10 / 2008). www.europtical.fr : recherches graphiques pour le site Internet de la société Europtical (07 / 2008). www.domlila.com : création d’une page d’actualité pour le site Internet de la styliste Dominique Lila (06 / 2008). Mise en page d’un ouvrage scolaire (05 / 2008). 2007 www.alterarchi.net : réalisation du site Internet de l’agence Alternatives Architectures (11 / 2007). www.europtical.fr : mise à jour du site Internet de la société Europtical (09 / 2007). www.jazznomades.net : réalisation du site Internet de l’événement pour l’association L’onde et Cybèle (07 / 2007). www.musiquesetjardin.fr : réalisation du site Internet de l’événement pour l’association L’onde et Cybèle (07 / 2007). Illustrations graphiques pour l’agence d’architecture Atelier Oz (05 / 2007). www.domlila.com : site Internet pour la styliste Dominique Lila (02 / 2007). www.europtical.fr : mise à jour du site Internet de la société Europtical (02 / 2007). 2006 www.europtical.fr : site Internet pour la société Europtical (09 / 2006). www.gwenalle-hugot.fr : site Internet pour l’architecte d’intérieur Gwenaëlle Hugot (09 / 2006). Dossier de présentation pour l’agence mXarchitecture (08 / 2006).

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Logo de l’association En vie - Théâtre de l’opprimé (05 / 2006). www.domlila.com : mise à jour du site Internet de la styliste Dominique Lila (04 / 2006). Illustrations graphiques pour l’agence d’architecture Atelier Oz (03 / 2006). Recherches graphiques pour l’Intranet de la Société Altares (01 / 2006). 2005-2004 www.domlila.com : site Internet pour la styliste Dominique Lila (10 / 2005). Site Internet pour l’agence d’architecture Yin Bu (Chine, 08 / 2005). www.barde-adoue.fr : site Internet pour la société Barbé Adoue architecture (06 / 2005). Illustrations graphiques pour l’agence d’architecture Atelier Oz (10 / 2004 ; 02 / 2005 ; 06 / 2005). www.foodmart.com.vn : site Internet pour la société Foodmart (Vietnam, 02 / 2004). 2003 Logo et dépliant de présentation pour l’association Récit (10 et 12 / 2003). Images de « relances presse » des films Variété Française, Le Monde vivant et Les Lionceaux pour la société Shellac (12 / 2003). Logo, charte graphique, dossier de présentation et site Internet pour l’agence mXarchitecture (11 / 2003). Flyer pour la soirée We love records pour l’association Goldrush (09 / 2003). Affiches pour l’agence Barbé Adoue architecture (06 / 2003). Illustrations graphiques pour l’agence d’architecture Host (04 / 2003). Carte de vœux pour la société Sigo (01 / 2003). 2002 Carton d’invitation pour le film La berceuse, la voix de l’espoir, pour la société ADR productions (12 / 2002). Carte de vœux pour l’agence mXarchitecture (12 / 2002).

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Jaquettes de cassettes VHS pour les film Z comme Zemour et La guerre du soja, pour la société ADR productions (10-11 / 2002). Aménagement de vitrine pour une boutique Revillon (10 / 2002). Site internet du film Ali farka Touré, le miel n’est jamais bon dans une seule bouche, pour la société Magouric distribution (07 / 2002). Bannières Internet pour le film A+ Pollux, pour la société Magouric distribution (06 / 2002). Logo, charte graphique, papeterie, carte de visite pour l’agence Barbé Adoue architecture (02 / 2002). 1999-2001 Carte de vœux pour l’agence Barbé Adoue architecture (12 / 2001). Site internet de la société Magouric distribution (11 / 2001). Site internet du film Candidature, pour la société Magouric distribution (11 / 2001). Affiche, dossier de presse et site Internet du film Ce vieux rêve qui bouge, pour la société Magouric distribution (10 / 2001). Bannières Internet pour le film Du soleil pour les gueux, pour la société Magouric distribution (03 / 2001). Site internet du film Du poil sur les roses, pour la société Magouric distribution (01 / 2001). Carte de vœux pour l’agence Barbé Adoue architecture (12 / 2000). Dossier de présentation pour l’agence Barbé Adoue architecture (1999).

Dessinateur, projeteur et graphiste pour l’agence d’architecture studio letta - ixi architecture, de septembre 1997 à janvier 2001.

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