23 minute read

documentaires

Next Article
JURY

JURY

DOCUMENTAIRES DOCUMENTARIES

ALL TOGETHER

TUTTINSIEME

MARCO SIMON PUCCIONI

ITALIE / ITALY | 2021 | 83 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

Alors que ses jumeaux ont six ans, le cinéaste filme sa famille homoparentale pendant trois ans. Un documentaire touchant sur la vie quotidienne de cette famille heureuse et sur le long combat des parents pour que leur statut soit légalement reconnu. En 2012, le cinéaste a réalisé un documentaire montrant l’arrivée de jumeaux nés d’une mère porteuse américaine dans sa vie et celle de son conjoint. Ce film-ci en est la suite, alors que leurs fils sont en âge de s’exprimer à la caméra. De l’Italie aux États-Unis en passant par la Grèce, All Together nous montre la vie au jour le jour de cette famille différente mais comme les autres, nous fait rencontrer les deux femmes qui ont amené les jumeaux dans ce monde, nous fait vivre l’union des deux hommes lorsque l’Italie reconnaît le mariage pour tous et nous présente surtout le point de vue des deux garçons, qui sont au cœur du film. Le cinéaste balance ces séquences familiales avec le combat auquel son mari et lui participent pour une reconnaissance légale des «familles arc-en-ciel». Un film solaire, rempli de questions et d’espoir.

Marco Simon Puccioni’s 2012 film, Prima di tutto, documented the birth of his twin boys, David

and Denis, and now Puccioni is back with a second chapter, chronicling three years in his young sons’ lives, marking political and personal milestones and letting the boys speak for themselves.

All Together is like a family video album of great political significance, allowing the boys’ lived

experiences and candid reactions, and not narrow societal views dictate who they are and how they feel about their rainbow family. We tag along with these precocious, boisterous brothers and their fathers to Los Angeles as they visit their surrogate and egg donor, with whom they have a loving relationship, and celebrate their father’s civil union in the sweltering but stunning Campidoglio in Rome. Meanwhile, Marco and his partner seek advice from other rainbow fathers and scrutinize the terminology surrounding their less-and-less unique situation. Whether swimming in Ithaca, Greece or sledding in winter, it’s clear that David and Denis have a childhood that most can only dream of, and the social battles raging around them begin to pale in the face of their healthy development and joy.

BEING BEBE: THE BEBE ZAHARA BENET DOCUMENTARY

EMILY BRANHAM

ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 90 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Avant et après la télé-réalité, il reste toujours la réalité. Ce portrait intime porte sur le charismatique Marshall Ngwa, mieux connu sous le nom de BeBe Zahara Benet, qui immigre aux États-Unis avec le rêve d’une vie meilleure et qui deviendra le premier gagnant de la désormais célèbre émission de télé-réalité RuPaul’s Drag Race en 2009. De son enfance dans un Cameroun homophobe et son ascension dans le circuit amateur des drag queens, jusqu’à son apparition dans une émission américaine primée, une carrière musicale et sa récente tournée de spectacles, ce documentaire divertissant et perspicace décrit les hauts et les bas de la carrière d’un artiste créatif et travailleur qui contribue à définir l’expérience moderne des homosexuels noirs et à célébrer l’excellence des homosexuels noirs dans les années 2020. Avec 15 ans d’extraits intimes à l’histoire de Marshall, Being BeBe : the BeBe Zahara Benet Documentary présente son histoire d’amour unique avec la performance ainsi que son inébranlable sens de la persistance et du devoir, offrant le portrait sans précédent d’un artiste qui choisit de vivre une vie créative contre vents et marées.

Before and after the reality show, there is still reality. This intimate profile turns the spotlight on charismatic drag performer Marshall Ngwa, a.k.a BeBe Zahara Benet, who immigrated to the United States with dreams of a better life, and became the first winner of the now-iconic reality

show, RuPaul’s Drag Race in 2009. Using over 15 years of archival clips and interviews, from his

upbringing in homophobic Cameroon and his rise through the amateur drag performance circuit all the way to award-winning American television, a music career, and his recent performance tour, this entertaining and insightful close-up chronicles the ups and downs of a hardworking creative artist who is helping define the modern queer Black experience and celebrate Queer Black Excellence in

the 2020s. With over a decade of intimate access to Marshall’s story, Being BeBe: the BeBe Zahara Benet Documentary presents his unique love affair with performance alongside his unstoppable

sense of persistence and purpose, offering an unprecedented portrait of an artist who chooses to live a creative life against all odds.

EMERGENCE: OUT OF THE SHADOWS

VINAY GIRIDHAR

CANADA | 2021 | 80 MIN | V.O. PENDJABI+A. S.-T.A.+F. / PUNJABI+ENGLISH S.-T.EN.+F.

Tendre, touchant et troublant, Emergence: Out of the Shadows explore le sujet tabou de l’homosexualité et du lesbianisme au sein de la communauté sud-asiatique de Vancouver grâce à une histoire touchante qui dépasse celle du rejet familial et se concentre sur la découverte de soi et la transformation. L’éveil et l’expression sexuels furent difficiles pour Kayden, Jag et Amar qui ont grandi dans la solitude au sein de familles sud-asiatiques conservatrices. Le déni, la honte, le désespoir et les pensées noires ont hanté leurs adolescences. Et malgré tout, ils sont toujours là! Emergence: Out of the Shadows raconte les parcours bien différents de Kayden, de Jag et d’Amar qui convergent autour de la compassion et de la guérison alors qu’ils partagent courageusement leurs histoires souvent déchirantes. Issus de la culture punjabi et sikh où la tradition et les tabous sont sacrés, les parents de Jag et la mère d’Amar optent toutefois pour l’amour et le soutien, offrant ainsi une lueur d’espoir et de courage aux gens et communautés pour qui l’acceptation demeure encore un défi.

For Kayden, Jag, and Amar, awakening to, and expressing their sexuality within conservative South Asian families was a lonely and terrifying experience. Denial, shame and despair haunted their

youths, even threatening their lives. Yet, they’ve emerged. In Emergence: Out of the Shadows, the

disparate journeys of Kayden, Jag and Amar converge around a shared sense of compassion and healing as they bravely convey their often heart-wrenching stories. Confronted with tradition and taboo in their Punjabi Sikh cultures, Jag’s parents and Amar’s mother choose love and support for their children, offering courage and inspiration to individuals and communities struggling with acceptance.

FANNY: THE RIGHT TO ROCK

BOBBI JO HART

CANADA | 2020 | 96 MIN | V.O.A. / ENGLISH

«C’était un des meilleurs fucking groupes rock de l’époque… Si vous ramenez Fanny, j’aurai fait mon travail.» (traduction libre) − David Bowie, Rolling Stone, 1999. Fanny: The Right to Rock remet les pendules à l’heure et raconte l’histoire méconnue de Fanny, un groupe formé par deux ados queer philippines (Jean et June Millington) et leurs ami.e.s Brie Darling, Alice de Buhr, Nickey Barclay et Patti Quatro dans leur garage de Californie. La bande est rapidement devenue Fanny, le premier groupe rock constitué entièrement de femmes à produire un album avec une grande maison de disques. Malgré le fait que Fanny pouvait compter David Bowie parmi ses plus grands admirateurs, son impact révolutionnaire aurait pu être condamné à sombrer dans les oubliettes de l’histoire misogyne de l’histoire du rock… si ce n’avait été de Bobbi Jo Hard qui s’est emparée d’images d’archives et qui a interviewé les grand·es du rock afin de documenter les luttes et les triomphes de ces femmes qui continuent de forger l’histoire. On retrouve, dans ce documentaire primé, des entrevues avec Joe Elliot de Def Leppard, Bonnie Raitt, Cherie Currie des Runaways, pour ne nommer que celles-là, et l’on découvre le passage, des membres de Fanny, du sexe, de la drogue et du militantisme des années 60 à la lutte pour la reconnaissance qu’elles méritent amplement.

“They were one of the finest fucking rock bands of their time...Revivify Fanny, and my work is done.”

− David Bowie, Rolling Stone, 1999. Fanny: The Right to Rock rights a historical wrong when it reveals

the untold story of Fanny, a self-formed California garage band − co-founded by queer and Filipina American teens − which morphed into the ferocious rock group Fanny, which included bandmates Jean Millington, June Millington, Alice de Buhr, Nickey Barclay, Brie Darling and Patti Quatro. Fanny was the first band of women to release an LP with a major record label. Having counted David Bowie among their biggest admirers, Fanny’s groundbreaking impact in music had otherwise been lost, written out of rock history by sexism... until local filmmaker Bobbi Jo Hart showed up, pored over the archival footage, interviewed rock greats and captured the struggles and triumphs of these women who continue to make history. Including interviews with Def Leppard’s Joe Elliot, Bonnie Raitt and the Runaways’ Cherie Currie, among others, this award-winning documentary follows the women of Fanny as they go from the sex, drugs, rock ‘n’ roll, and 60s activism to their present-day fight for the recognition they so deserve.

NORTH BY CURRENT

ANGELO MADSEN MINAX

ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 86 MIN | V.O.A. / ENGLISH

North by Current dissèque visuellement la précieuse relation entre mère et enfant(s), entre le véridique et le mythique, entre la perte et le gain. Après la mort suspecte de sa jeune nièce, le cinéaste Angelo Madsen Minax retourne dans sa petite ville natale du Michigan avec l’idée de réaliser un film sur les écueils du système judiciaire américain. Au lieu de cela, il se retrouve à explorer les confins de la dépendance intergénérationnelle, de la ferveur chrétienne et des corps trans. Les images savamment assemblées à l’aide de films de famille s’étalant sur plusieurs décennies et la narration éthérée forment une œuvre singulière et poétique qui cherche à guider les spectateur·trice·s dans les méandres de la vie et des rapports à l’autre. À l’image des saisons impitoyables du Michigan, la vision de ce qu’est la famille change pour la sœur de la défunte, Madsen, et ses parents alors qu’ils tentent sans relâche de s’accepter mutuellement. Créé de manière à nous faire réfléchir plutôt que de nous gaver d’évidences et de réponses toutes prêtes, North by Current plonge au vif des défis qu’entourent la naissance de l’identité, l’agonie du passage à l’âge adulte et les capricieuses nuances familiales.

North by Current is a visual rumination on the understated relationships between mothers and

children, truths and myths, losses and gains. After the inconclusive death of his young niece, filmmaker Angelo Madsen Minax returns to his rural Michigan hometown, preparing to make a film about a broken criminal justice system. Instead, he pivots to excavate the depths of generational addiction, Christian fervor, and trans embodiment. Lyrically assembled images, decades of home movies, and ethereal narration form an idiosyncratic and poetic undertow that guide a viewer through lifetimes and relationships. Like the relentless Michigan seasons, the meaning of family shifts, as Madsen, his sister, and his parents strive tirelessly to accept each other. Poised to incite

more internal searching than provide clear statements or easy answers, North by Current dives head

first into the challenges of creating identity, the agony of growing up, and the ever-fickle nuances of family.

NO STRAIGHT LINES: THE RISE OF QUEER COMICS

VIVIAN KLEIMAN

ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 79 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Les légendes de la bande dessinée que sont Alison Bechdel, Rupert Kinnard, Jennifer Camper, Mary Wings et «le parrain de la bande dessinée queer» Howard Cruse (décédé en 2019), sont rejointes par la nouvelle génération d’artistes queer qu’elles ont inspirée, afin de colorer l’histoire de la pensée diverse et de faire fi de la vision souvent fade des productions traditionnelles. Capable de nous faire comprendre le travail de ces pionnier.es comme si nous étions à leur place, ce film nous balade au travers de plusieurs moments emblématiques, de la première bande dessinée lesbienne connue, créée en 1973 par une artiste lesbienne, au premier personnage homosexuel noir inclus en 1977 dans une série, ainsi que dans des changements clés: la syndication dans les années 90, la période de sécheresse du début du millénaire, l’essor de la culture des zines et l’explosion des bandes dessinées sur le web, et même jusqu’à Broadway. Vous verrez aussi comment des événements comme la Comics Code Authority et l’épidémie de sida ont affecté cet art. Agrémentée d’un paysage sonore immersif, cette adaptation d’une anthologie de Justin Hall est aussi éblouissante et irrévérencieuse que son sujet! C’est le film parfait pour les amatrices et amateurs de bandes dessinées et les artistes en herbe, ou simplement pour ceux et celles qui apprécient la richesse de l’ingéniosité visuelle et verbale (et un ou deux costumes moulants).

Comics legends Alison Bechdel, Rupert Kinnard, Jennifer Camper, Mary Wings, and “the godfather of queer comics” Howard Cruse (who died in 2019) are joined by the slew of queer Next Gen Comics they inspired, in order to colour in the history of diverse thinking that flouted the often “bland vision” of mainstream production. Able to stand in the shoes of pioneers, we are drawn into iconic moments, from the first known lesbian comic book by an out lesbian in 1973 to the first serialized queer black character in comics in 1977, as well as key shifts: syndication in the 90s, the turn-of-the-millennium dry spell, the rise of zine culture and the explosion of webcomics, and even Broadway. And we see how flashpoints like the Comics Code Authority and the AIDS epidemic affected the art wrung from hardship. As eye-popping and irreverent as its subject matter and enlivened by an immersive soundscape, this adaptation of an anthology by Justin Hall is perfect for comics lovers and aspiring artists, or simply those who appreciate a wealth of visual and verbal ingenuity (and a tight costume or two).

P.S. BURN THIS LETTER PLEASE

MICHAEL SLIGMAN+JENNIFER TIEXIERA

ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 101 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Le courage et l’imagination qu’il fallait pour être drag queen dans le New York des années 50. Très âgés mais encore vibrants, quelques survivants de cette époque se souviennent de ces temps où, sans le vouloir, ils ont ouvert la voie à l’affirmation gay. Éclairant et émouvant. En 2014, les cinéastes ont trouvé une boîte de lettres des années 50 dans lesquelles des drags queens de New York racontaient leur vie quotidienne, leurs craintes et leurs espoirs. Ils les ont retrouvés et, à travers les témoignages de ces pionniers aujourd’hui âgés entre 80 et 95 ans, ils retracent cette fabuleuse et dangereuse époque où travailler en s’habillant en femme pouvait mener en prison. Mise en scène des lettres retrouvées, photos et films d’archives et commentaires d’historiens LGBTQ+ complètent le portrait mais ce sont les Daphnée, Claudia et autres Josephine qui sont les vraies stars du show. Le glamour inouï des robes, la solidarité drag, la brutalité de l’époque et même les liens avec la mafia, qui détenaient les clubs de Manhattan : les souvenirs de ces héros d’antan sont fascinants et une vraie source d’inspiration.

A discovered box of hundreds of letters dating back to the 1950s becomes a blueprint to a lost history of female impersonation (as described at the time) and trans awareness, and we tag along on a cross-country house call of the U.S. to hear from those who tore up the once “hotter than a firecracker” NYC club scene. We check in with the likes of a fabulous French-Canadian in Kentucky and an expert in Harlem history, sit-down interviews stitched together through archival footage and narrated letters splashed on noirish backdrops, all smoke and dust and faded flower patterns. As the bon mots and knockout pairs of legs add up, a picture of a close-knit community emerges. As do the private parties, mob-run 82 Club, packed drag balls, and a raucous tale of “mopping” Italian wigs from the Metropolitan Opera (that’s “robbing” in queer lingo). This gorgeously designed doc of “revered and reviled” queens is a memorial for those we’ve lost and those who are still shining, its delightful and sometimes lump-in-throat testimonials allowing us to peek into a past too often left to molder in a storage unit.

RAW! UNCUT! VIDEO!

RYAN A. WHITE+ALEX CLAUSEN

ÉTATS-UNIS / USA | 2021 | 79 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Raw! Uncut! Video! témoigne de l’ascension et de la chute du studio pornographique gay Palm Drive Video, et explore comment un couple dévoué a aidé à combattre une crise de santé dévastatrice en encourageant le sexe coquin. Le légendaire aficionado du cuir Jack Fritscher rencontre Mark Hemry en 1979 à la fête d’anniversaire d’Harvey Milk. Les deux hommes tombent éperdument amoureux. Lorsque l’épidémie de SIDA balaye San Francisco, le couple quitte la ville pour se lancer dans une nouvelle aventure : transformer un ranch rural du comté de Sonoma en un studio pornographique sécuritaire offrant aux spectateurs de nouvelles possibilités sexuelles dans un climat et une époque d’épidémie. En faisant appel à de robustes acteurs non professionnels pour explorer leurs fantasmes érotiques uniques à l’écran, le studio explore un large éventail de kink queer et contribue à promouvoir la sexualité positive dans l’industrie pornographique. Plus important encore, le travail de Jack et Mark a offert aux hommes gays une éducation, une représentation et des fantasmes à une époque où l’État et la société ont complètement abandonné les communautés queer. Palm Drive Video était plus qu’un studio pornographique; c’était un service de santé publique et un champion culturel au service du kink queer, investi non seulement à combler des trous, mais aussi à combler un vide émotionnel et sexuel de leur communauté.

Raw! Uncut! Video! chronicles the rise and fall of homegrown gay porn studio Palm Drive Video, and

explores how a devoted couple helped battle a devastating health crisis by promoting kinky sex. Legendary leatherman Jack Fritscher met Mark Hemry in 1979 at Harvey Milk’s birthday party – and the two fell head over heels in love. When the AIDS epidemic swept through San Francisco, the couple left the city to begin a new venture: turning a rural ranch in Sonoma County into a safe-sex porn studio that offered viewers new sexual possibilities in an age of plague. Casting rugged nonprofessional models to explore their unique erotic fantasies onscreen, the studio explored a wild array of queer kinks – and helped champion sex-positivity in the porn industry. Most importantly, Jack and Mark’s work offered gay men education, representation, and fantasy during a time when both state and society completely failed queer communities. Palm Drive Video was more than a porn studio; it was a public health service and a cultural champion for queer kink, invested not just in filling holes, but also filling an emotional and sexual void in their community.

REBEL DYKES

HARRI SHANAHAN+SIÂN A. WILLIAMS

ROYAUME-UNI / UNITED KINGDOM | 2021 | 82 MIN | V.O.A. / ENGLISH

«Nous n’étions pas lesbiennes, nous étions gouines.» Cette déclaration provocante ne représente qu’un seul des multiples coup de gueule qui nous sont présentés alors que nous plongeons au centre des luttes, des malentendus et des dialogues entre les modes punk et ceux plus traditionnels du féminisme et de l’identité queer d’un Londres conservateur des années 80 de Thatcher. Ça, et une bonne dose de guitare et de bons moments. Raconté à travers une esthétique Pop Art cinétique aux allures VHS parsemée d’animations signées Harri Shanahan, Rebel Dykes regorge d’histoires fascinantes «jusqu’à présent non-dites», le tout sur une bande-son entraînante qui nous ramène à cette époque. Il y a de la lutte dans l’huile de bébé, les Black Widows qui portent des casques de protection, des fouets végétaliens et Ian McKellen avec une digue dentaire. Il y a une communauté, une première relation sexuelle lors d’une manifestation anti-nucléaire, de l’acide à Noël et la fusion de l’art et du S&M au Chain Reactions. Et il y a un débat animé mais ouvert sur ce que signifie être une femme queer et sur la meilleure façon de fusionner un groupe minoritaire face à un gouvernement déterminé à le déchirer. C’est un film captivant et sans retenue qui regarde la honte en face et lui dit où aller.

“We weren’t lesbians, we were dykes.” This defiant statement represents just one of a whole myriad of empowering sneers as we’re dropped into the epicenter of the struggles, misunderstandings, and dialogues between punk and mainstream modes of feminism and queer identity during London’s conservative Thatcher 80s. That, and a whole lot of guitar and good times. Told through a kinetic, Pop Art aesthetic with VHS sensibilities, including animation courtesy of co-director Harri Shanahan,

Rebel Dykes is packed with fascinating, “so far unsaid” stories set to a driving soundtrack. There’s

baby oil wrestling and Black Widows in crash helmets, vegan whips and Ian McKellen with a dental dam. There’s readymade community and first sex at an anti-nuclear protest, acid on Xmas, and Chain Reactions’ fusion of art and S&M. And there’s heated but open discussion about what it means to be a queer woman and how best to coalesce a minority group in the face of a government hellbent on tearing it apart. This is riveting, no-holds-barred filmmaking that stares shame in the face and tells it where to go.

SEDIMENTS

SEDIMENTOS

ADRIÁN SILVESTRE

ESPAGNE / SPAIN | 2021 | 89 MIN | V.O. ESPAGNOLE S.-T.A. / SPANISH S.-T.EN.

Invitées par la plus jeune d’entre elles dans son village natal, six femmes trans se racontent leurs vies rocambolesques. Un film hors-normes et des destins qui le sont tout autant, ceux de femmes qui sont l’incarnation même de la résilience. Dans une Espagne rurale, loin des cartes postales, Sediments est un documentaire qu’on prend tout d’abord pour une fiction. Celle du que font six femmes trans pour se rendre au village natal de l’une d’entre elles, qui, pour ses 25 ans, a décidé d’avoir «la grande opération». Elles sont toutes différentes, en personnalité, en âge et en histoire de vie: Cristina, pas encore opérée, solitaire et méfiante, Yolanda, séropositive, flamboyante ancienne prostituée, Magdalena, belle comme un cœur, forte d’une confiance bâtie sur l’amour de sa famille et les trois autres, toutes aussi uniques. Le cinéaste a certainement passé beaucoup de temps avec ces femmes pour qu’elles se livrent autant à la caméra. Complice mais aucun voyeurisme, lucide mais sans misérabilisme, le regard qu’il porte sur ces héroïnes ignorées est admirable.

Six very different trans women arrive in Magdalena Brasas’ childhood hometown in the Province of León, in northern Spain, and laugh and argue their way towards mutual understanding. Finding Leon to be an incredibly welcoming place full of natural and cultural wonders, they heal and look to the future. Sharing a house that is over two hundred years old, they settle in, trading filthy jokes and stories of personal triumphs and travails. Even as they passionately disagree – especially former sex worker Yolanda and the more conservative “egomaniac” Cristina – they remain thoughtful, returning to one another for follow-up. Akin to the strong and mostly silent artist Saya, filmmaker Adrián Silvestre employs a patient, observant lens. We are with the women as they undress, share boisterous meals, and roam the countryside. In their site visits, the various strata of an exposed mine and the descent into majestic caves become extended metaphors, urging us to look deeper, to investigate all these women’s layers, and expand our worldviews along with them.

STOLEN KISSES

BACI RUBATI

GABRIELLA ROMANO+FABRIZIO LAURENTI

ITALIE / ITALY | 2020 | 54 MIN | V.O. ITALIENNE S.-T.A. / ITALIAN S.-T.EN.

Être gay ou lesbienne dans l’Italie fasciste des années 30 aux années 40 n’était pas une partie de plaisir. Ce documentaire minutieux et élégant fait revivre cette époque plus complexe qu’on ne l’imagine. Pour Mussolini, l’homosexualité n’existait pas, ne pouvait pas exister en Italie. Le Duce a donc fait supprimer l’article de loi interdisant «des actes libidineux avec une personne du même sexe», rendant 10 % de la population légalement invisible. Ce qui n’empêcha pas le régime fasciste d’arrêter arbitrairement des gays et des lesbiennes, de les emprisonner sans accusation et même de les forcer à l’exil dans une île où étaient détenus les prisonniers politiques. À travers des témoignages, des images d’archives, des journaux intimes, des photos personnelles, Stolen Kisses redonne une visibilité à tous ces gens qui vécurent dans la clandestinité. Et illustre bien la diversité des expériences LGBTQ+, des allées sombres des cinémas de Rome aux plages de Capri, quand l’île accueillait l’intelligentsia homosexuelle de l’époque.

This patchwork portrait of Fascist Italy conveys “the spirit of the times” through (in)famous literary passages, impassioned letters often written in code, and archival footage of glistening bodies: sailors, soldiers, bathers, lovers. A film celebrating the efforts of reading between the lines. Guided by scholars, the words of artists like Radclyffe Hall and the theatrical dandy Filippo de Pisis, and archly staged readings of medical treatises, we are whisked from the city “full of traffic and busy people” to the sun-soaked “homosexual colony” of Capri; from amorous tales of haying to underground bathrooms. As modernity clashes with Fascism, so-called “pederast”s and “hermaphroditic virgin”s embrace love, sex, and their “crazy desire to live.” All in the name of self-articulation and unforgettable kisses.

YES I AM -THE RIC WEILAND STORY

AARON BEAR

ÉTATS-UNIS / USA | 2020 | 62 MIN | V.O.A. / ENGLISH

Ami de jeunesse de Bill Gates, Ric Weiland était multimillionnaire, philanthrope, ouvertement gay et dépressif. Ce documentaire touchant retrace sa vie peu ordinaire et lui rend un hommage plus que mérité. Programmeur de la première heure chez Microsoft, Ric Weiland est multimillionnaire lorsqu’il quitte la compagnie à 35 ans, en 1988. Ouvertement gay depuis sa jeunesse, il mettra au fil des ans 165 millions de dollars de sa fortune personnelle au service de multiples organisations, pour la plupart œuvrant pour les communautés LGBTQ+, décimées à l’époque par le sida . À travers des témoignages de proches, dont Bill Gates, des documents d’archives qui mettent en lumière le contexte social des années 80 et 90 et des extraits des journaux intimes de Weiland, Yes I Am trace le portrait d’un idéaliste qui voulait que sa vie ait un sens, adepte du «work hard, party hard» et qui, toute sa vie, malgré sa nature généreuse, s’est battu contre la dépression. Un documentaire qui rend hommage à un de ces «travailleurs de l’ombre», décédé en 2006, qui a marqué son époque.

“With great wealth comes great responsibility”: the personal motto of Ric Weiland, one of Microsoft’s first employees who was pivotal in the progress of the Information Age, the Gay Rights Movement, and AIDS research. His philanthropy secured his legacy and improved the lives of others, even as his own entered a “downward spiral.” After a bravura opening that captures the shifts and shockwaves of the Reagan-Era 80s, filmmaker Aaron Bear, narrator Zachary Quinto, and Bill Gates introduce us to the brilliant, yet troubled Weiland, who pursued personal fulfillment far more than “quick money.” Though, it was often the latter that came more easily. The film moves at the speed of a blazing-fast processor, offering us reenactments and excerpts from Weiland’s personal journal, helping us piece together the public and private history of a man who would help revolutionize the “art” of computing while curating enough enviable, outrageous fashion to justify a Costume Collection. Out and proud since Microsoft’s founding, Weiland worked hard and played hard to pave the way for others, his humanist outlook saving him, for as long as possible, from his personal demons.

AD

This article is from: