Influx Hiver 2016 - Faire sa part

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Le journal des étudiants en médecine 11e édition – Hiver 2016


Bonjour chers lecteurs et chères lectrices, Nous vivons une période difficile de l’année. Le froid nous glace les os et les études nous submergent, alors que les projets se succèdent et les idées affluent. Cette fois-ci, nous avons décidé de vous offrir une version de l’Influx qui vous donne non seulement une vue d’ensemble des implications du moment mais également un partage créatif. Nous voulons mettre de l’avant ce courant, ou devrions-nous plutôt dire, cette bourrasque d’inspiration qui vous anime. Ce trop-plein que vous avez envie d’exorciser.

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Voilà pourquoi, messieurs dames, nous avons l’honneur aujourd’hui de vous présenter une édition de Influx riche en formes, en saveurs, en pensées avec comme thème : Faire sa Part. Faire sa part en tant que citoyens dans la société. Faire sa part pour changer et s’améliorer en tant qu’individu. Et pourquoi pas faire sa part dans sa propre vie pour défier le destin? Quoi qu’il en soit, que ce soit dans les textes d’opinion ou dans le concours littéraire, vous y verrai certainement une part de chacun. Avec plaisir et dévouement,

Fannie et Mia-Fay Nadeau Vos co-rédactrices


Chers amis, Je tiens d’abord à féliciter tous les organisateurs des MedGames 2016 et principalement les trois présidents : Guillaume T. Grenier, Éric R. Guimond et Sébastin St-Jean. Au courant de la dernière année, ils ont accompli un travail colossal qui fut illustré par cette fin de semaine spectaculaire. Encore une fois, Sherbrooke s’est distinguée à tous les égards ! J’offre aussi mes félicitations à tous les athlètes qui ont fait leur part pour contribuer à notre victoire. J’espère que vous vous êtes amusés au Banquet des vainqueurs que nous avons organisé en votre honneur. Nous sommes déjà à la moitié de l’année scolaire et chacun d’entre nous travaille le plus fort possible afin de rentabiliser le temps qu’il nous reste. En effet, en plus de notre étude et de nos stages, la plupart d’entre nous avons nos projets personnels que nous souhaitons réaliser d’ici la fin de l’année, qu’ils soient de nature communautaire, sociale, sportive, etc. Ce sont grâce à ces projets que chacun d’entre nous fait sa part pour contribuer à la vie étudiante unique de notre Faculté. De notre côté, à l’AGÉÉMUS, nous travaillons toujours aussi fort pour supporter toutes les initiatives étudiantes. Il nous reste encore beaucoup à accomplir d’ici la fin de l’année. Un de nos dossiers prioritaires sera la question de notre affiliation nationale. En effet, la défunte FEUQ sera bientôt remplacée par l’UÉQ. Il nous faudra décider si l’on souhaite se rallier à cette nouvelle initiative. La légalisation de la marijuana est un autre dossier qui soulèvera certainement des débats. En tant que futurs médecins, cette question nous touche évidemment. C’est pourquoi nous organiserons, durant la semaine du 8 février, une programmation de plusieurs conférences entourant ce sujet. Tenez-vous à l’affut sur la page Facebook et le site internet de l’AGÉÉMUS pour les détails sur cet évènement. Je vous présente mes excuses pour avoir dû interrompre le Gotcha de façon prématurée cette année. C’est fut une décision difficile prise dans des circonstances urgentes. En tant que président, il m’incombe de défendre nos intérêts devant la direction de la faculté et je m’engage à militer pour que cette activité revienne dans les prochaines années malgré les velléités du programme. Finalement, vous aurez remarqué les changements apportés au processus de schématisation. Ceux-ci semblent avoir été appréciés autant des étudiants que des tuteurs. Vous recevrez bientôt un sondage électronique vous permettant d’évaluer le projet. Je vous invite à y répondre en grand nombre et de la façon la plus honnête afin de nous permettre de bien évaluer l’impact de nos modifications. Je souhaite à nos étudiants de la Promotion 2016 le meilleur succès dans leur jumelage ! Salutations cordiales,

Léo J. Perrin

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Évènement qui a eu lieu le 30 novembre 2015 Par Véronique Montpetit Le Souper Causerie fut une activité organisée par le GIMF de l’Université de Sherbrooke dans le but d’offrir une occasion aux étudiants en médecine de découvrir la variété que recèle la médecine de famille en parlant à certains de ses représentants. Cela s’est passé en petits groupes de 5 étudiants avec 1 médecin autour d’une table dans le restaurant l’Entr’amis a Sherbrooke. Lors de la soirée, chaque service faisait connaître une nouvelle parcelle aux

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étudiants. Ils ont eu la possibilité de discuter autant avec des médecins de famille ayant une pratique en urgence, en obstétrique, en bureau et bien d’autres. La combinaison des médecins, qui furent merveilleux dans leur façon de transmettre leur passion et vocation, et des élèves plus curieux les uns que les autres a permis de produire une superbe soirée. Encore merci au restaurant l’Entr’amis qui nous a accueilli et au comité organisateur de l’événement.

Par Samuel McDuff Si vous me demandiez d’utiliser quelques mots pour décrire la soirée d’habiletés cliniques de décembre, j’utiliserais probablement captivante, divertissante et éducative, car la soirée nous a tous permis de sortir de nos livres, nos cours et nos schémas pour pratiquer des techniques médicales intéressantes. C’était également le moment idéal de discuter avec les résidents de leur réalité en médecine de famille, réalité qui avouons-le est pour la plupart remplie de mythe. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres, la soirée a été une pause d’étude bien appréciée tout en restant dans le domaine de la médecine. Alors, pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance d’aller à la soirée de décembre, je vous

rappelle qu’une soirée aura également lieu en avril/mai prochain et que les ateliers de celle-ci seront tout aussi intéressants. J’aimerais remercier tous les membres de l’équipe, ainsi que les résidents pour avoir rendu ces évènements possibles et le réaliser avec succès. Pour tous ceux dont l’envie de participer à l’organisation de ces soirées se manifeste, il est toujours possible de rejoindre les rangs du Clubmed de Sherbrooke l’année prochaine! Le comité d’habileté clinique du Clubmed


Par Annie Brasseur Forte de son succès en février 2015 avec Shrek, la comédie musicale, présentée devant plus de 1200 personnes, la troupe Broadway FMSS se produit de nouveau cette saison, pour une 5e année consécutive! Fondée en 2011 par et pour les étudiants de la FMSS, Broadway FMSS offre la chance aux étudiants en santé de développer leurs talents artistiques. Cette année, se sont une quinzaine d’étudiants de médecine qui ont saisi l’opportunité de s’impliquer dans ce projet d’envergure : chaque semaine, ils laissent de côté leur Harrison et leurs tutos pour plusieurs heures de leur précieux temps afin d’apprendre textes, partitions et chorégraphies, ou s’investir dans la confection des décors et des costumes ainsi que l’organisation de cette grande production. Cette année, c’est La Famille Addams qui verra le jour. Inspirée de la série télévisée culte adaptée au cinéma en 1991, 1993 et 1998, la comédie musicale fut présentée à Broadway en 2010 et 2011. On vous propose des personnages hauts en couleur malgré leur apparence bien sombre! Croyez-moi, la famille Addams saura vous charmer avec leur humour noir, mais sympatique; rires garantis! Qui plus est, vous aurez la chance de retrouver plusieurs de vos collègues, étudiants en médecine des promotions 2015 à 2019, impliqués dans la troupe. Vous reconnaitrez entre autre sur scène MarieAdèle Hacala (Morticia Addams), Jamie Chiasson (Lucas

Beineke), Cédric Gignac (Fétide Addams), Annie Brasseur, Sara Boily et Rosalie Mercure-Cyr (choristes), ainsi que Marie-Laure Desroches, Eve-Marie Allard, Geneviève Brassard, Rosalie Mercure-Cyr (choristes), ainsi que Marie-Laure Desroches, Eve-Marie Allard, Geneviève Brassard, Roselyne Choinière, Gael Lainé-Panet, Geneviève Le Pabic, Laurence Quesnel et Kassandra Tardif (danseuses), de même que Vincent Béland-Bernard et Laura Verville Provencher (musiciens). --------------------------------Vous pourrez vous procurer des billets en prévente au prix de 15 $ (général) et 10 $ (12 ans et moins) dès décembre auprès des membres de la troupe, au théâtre Centennial ou sur le site Ovation dès maintenant, ainsi qu’à l’entrée du Z7 à partir de la dernière semaine de janvier. Il y aura aussi des billets en vente à la porte au coût de 20 $ (général) et 15 $ (12 ans et moins). Tous les profits amassés seront remis aux Fonds Brigitte-Perrault, de la Fondation du CHUS, qui prône l’humanisation des soins, une cause qui nous tient à cœur. Au plaisir de vous y voir!

Annie Brasseur

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Par Arnaud Messier-Maynard En 1861 dans un Angleterre en pleine révolution industrielle, William Morris, architecte et socialiste assumé, fonde la Morris, Marshall, Faulkner & Co. une compagnie d’arts décoratifs. La compagnie se concentre sur la fabrication d’objets d’artisanats fait main, s’inspirant de motifs médiévaux, pour créer des objets de haute qualité avec une touche humaine. Morris et ses collègues, qui seront plus tard nommés comme fondateurs du Arts and Craft movement, critiquaient la mécanisation des procédés de fabrication et réagissaient en promouvant l’artisanat comme un moyen de réforme sociale et économique qui pouvaient améliorer le bien être des artisans. En Nouvelle-Angleterre, 150 ans plus tard, des doctorants du MIT media-lab fondent le site instructables.com. Une ressource bien ancrée du mouvement DIY (do it yourself) qui vous guide pour réaliser n’importe quel projet de construction imaginable. Un peu comme un dépliant IKEA version bricolage pour tout le monde qui nous entoure. En réponse à la mondialisation et à notre mode de vi(d)e de consommation, le fait de réapprendre à utiliser nos mains pour répondre à nos besoins matériels semble faire du bien. En effet, j’ai l’impression qu’un cynisme quant à notre mode de vie occidental et ce qu’on peut y changer plane. Nous savons très bien que de consommer trop épuise nos ressources en eau, en pétrole et remplit nos dépotoirs; que de conduire trop pollue, nous rend obèse et salit nos poumons. Que de

manger trop de viande est coûteux en eau et en céréales et peut mauvais pour notre santé. Pire encore, l’environnement bâti dans lequel nous vivons joue contre nous. Nos maisons sont loin de l’école, de l’épicerie, du centre-ville. Il n’y a pas de trottoir pour se rendre au dépanneur, où l’on y vend seulement de la scrap et l’autobus passe seulement dans 22 minutes. Je dois prendre mon auto, manger vite, m’acheter un nouvel objet pour me faire plaisir au moins une fois dans cette frénésie de vie. Pendant ce temps, un vide se crée, un malaise prend forme. Le monde qui nous entoure perd de son sens, on ne s’y sent plus rattaché. Le cocon de richesse et de confort qui s’est construit avec l’explosion économique de l’après guerre ressemble de plus en plus à un voile de négation. Et il s’effiloche. Pour celui qui regarde à travers, on constate que beaucoup est à faire. Le monde est comme il est parce que quelqu’un quelque part l’a pensé et contruit ainsi. L’idée derrière la phrase de «changer le monde» se rattache plus à l’expérience que l’humain a de ce monde, que du monde en soi. Parce que si l’humain n’est pas la pour profiter du monde, ce dernier peut bien changer, on ne sera jamais au courant. Le but c’est d’en faire un endroit plus on voudra toujours vivre. Un endroit sain, beau et inclusif. Et on comprend de plus en plus que de faire un monde sain pour

l’homme c’est aussipour de faire un monde respectueux de l’homme c’est aussi de faire un son écologie. monde respectueux de son écologie.

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Le parc High Line à New-York, fruit d'un travail intense de de 12 ans entamé par Joshua David et Robert Hamond pour transformer un ancien chemin de fer en un parc visité par près de 5 million par année. Le parc en tant que tel a amorcé une véritable transformation culturelle et économique du quartier de Chelsea.

Sous quel angle donc s’attaquer à ce brave mandat? En tant qu’étudiants en santé, nous avons la chance d’avoir accès à des connaissances qui nous amènent une certaine idée de comment on devrait vivre pour être en santé (la prévention, les habitudes de vie), mais aussi dans quel sorte d’environnement (la santé publique). Si je retourne au CEGEP dans mon cours de philo II, dans le Discours de la Méthode Descartes s’exprime ainsi sur l’environnement: « aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous [...] pourrions employer [les connaissances scientifiques] en


employer [les connaissances scientifiques] en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie. » Le philosophe est donc d’avis que nous devrions mettre en pratique les connaissances scientifiques pour mieux comprendre la nature et en profiter pour améliorer notre santé. La littérature scientifique médicale abonde sur cet environnement auquel nous sommes naturellement liés; Une étude japonaise du Dr. Takano a démontré que des aînés qui vivaient sur une rue avec un trottoir, des arbres, un accès à un parc vivaient plus longtemps. Les résidents qui habitaient les quartiers plus verts avaient plus tendance à sortir et marcher. Ce n’est qu’une étude parmi tant d’autres qui démontre que la végétalisation de notre environnement urbain peut avoir un impact positif sur la qualité de l’air, la tendance des gens à faire de l’exercice, la santé et la performance mentale, le développement des enfants, la guérison, les taux de criminalité et la cohésion sociale. De surcroît, d’autres études démontrent que le fait de participer

à des activités d’entretien et d’amélioration de l’environnement en soi peut être bénéfique pour la santé et le bien-être (Bonjour à nos amis de l’école de réadaptation, on parle d’ergothérapie ici!). C’est Descartes qui serait content de ce foisonnement d’études sur le sujet. Mais il faut maintenant passer à la pratique, faire sa part. Je crois donc que d’agir pour améliorer l’environnement qui nous entoure comme planter des arbres, partir un jardin communautaire, verdir des ruelles est un moyen d’améliorer notre santé et celle de la population qui nous entoure. Davantage, j’ai l’impression que de participer à ce genre d’activité est aussi un moyen de contrer le cynisme qui nous reproche avec véhémence d’être pris dans un système capitaliste/consumériste auquel pourtant on se sent peu appartenir. Pour ma part, je m’implique dans un projet d’aménagement de l’extérieur du Z7 pour en faire un espace plus vert et convivial pour les étudiants et employés de la faculté. De réapprendre à utiliser mes mains, comme l’ont fait les artisans dus Arts and Craft et les Makers du DIY, pour réaliser un projet qui me tient à coeur me fait du bien. Mon intention ici est donc de vous encourager à être un acteur de changement. Que ce soit de verdir son milieu ou autre chose. Nous avons la hance d’avoir accès à une infinité de connaissances, mettons nous en action. C’est à nous de bricoler un meilleur environnement.

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Par Catherine Vachon Je ne crois pas au destin. Pas une miette. Personne n’a prévu oublier le nom de ses enfants. Personne n’a prévu divorcer. Personne n’a prévu être renvoyé. Personne n’a prévu perdre un parent. Personne n’a prévu être refusé en médecine. Et pourtant, ça arrive. Mais le destin n’a rien à voir làdedans.

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Le destin implique l’aboutissement prévisible de nos vies à une situation particulière, sans que l’on ait de pouvoir sur cette finalité. Je n’en crois rien. Penser que tout est déjà écrit d’avance et que l’on ne puisse rien faire pour en changer le cours, c’est abandonner la partie. C’est se laisser flotter sans nager. Mais se laisser flotter implique se faire mener par les vagues et attendre une destination qui peut-être ne viendra jamais. Au contraire, choisir sa destination et le moyen d’y parvenir, c’est une de nos forces en tant qu’individu et société. Nous sommes autodéterminés, nous avons un pouvoir sur nos

vies. On peut choisir d’étudier dans le domaine qui nous intéresse, on peut choisir nos amitiés, on peut choisir de fonder une famille, on peut choisir le sens qu’on donne à notre vie. Personne d’autre, ni mortel ni divin, n’a de veto sur nos décisions. Il peut arriver des situations imprévues, sur lesquelles nous n’avons aucun pouvoir. On est atteint d’une maladie, on divorce, on se fait renvoyer, on perd des proches, on essuie un refus. C’est comme ça. Notre pouvoir ne résidera pas dans l’évènement en soi, mais plutôt sur comment nous l’interprétons, comment on se relève plus fort. Il n’est pas écrit d’avance si nous tomberons en dépression avec un penchant pour la boisson ou si nous allons apprendre de nos erreurs et avancer. Ce choix nous appartient. La vie n’est pas une ligne droite. Elle est faite de courbes, de coins, de croisements, de demi-tours, de culsde-sac et d’intersections. Il n’y a pas de pointillés ni de numéros à relier. Ce sont nos choix qui déterminent le chemin. Rien d’autre. On ne sait pas ce qui nous attend ni comment la ligne se termine. Mais devant chaque obstacle et chaque drame, on choisit comment la ligne continue et quelle direction elle prend. De la même manière que chaque rencontre, chaque joie et chaque amour la transforme. Bref, le destin, c’est celui qu’on se construit nous-même.


Par Arnaud Messier-Maynard Absurde Ironie des choses Les paradoxes normaux de tous les jours les moments qui font face aux choses Vous savez L’ironie peut casser beaucoup d’arguments : L’ironie se cache derrière un miroir. qui me regarde et me reflète me demande : Qu’est-ce qui se passe? Qui Moi. le reflet? L’ironie dit oui Et s’en va dans les hautes herbes À jeun pour sa prise de sang Elle n’a pas de rendez-vous Alors elle se présente Au sang-rendez-vous On lui dit que c’est occupé D’aller aux toilettes ailleurs Où c’est occupé aussi (allez voir)

Alors, Elle fait le tour d’elle-même elle fait de tous petits ronds Le boogie-woogie et va s’acheter une bière au dépanneur Pour se retourner en marchant en sirotant en 1964 derrière le miroir où je me masturbais

Non c’est les gars de l’ironie qui viennent me shooter dans le sous-sol Non c’est le polyuréthane qui fait le boogie-woogie pour 10$ dans le SS Robert :

Elle m’a surprise dans mon moment alors elle sort de son reflet me prend par le cou et me demande « Qui es-tu » Qui moi Sophie? C’est absurde

Ironie, n.f - 1552 : yronie, 1361; lat. ironia; gr. eirôneia:

L’ironie dit oui Et s’en va. Ça cogne à la porte l’ironie?

3. Intention de moquerie qu’on prête au sort

Non c’est les gars de l’isolation, ils viennent shooter dans le sous sol

«action d’interroger en feignant l’ignorance» (socratique) se moquer de qqn/qqc en disant le contraire de ce qu’on veut faire entendre

Bailly : ε ι ̓ ρ ω ν ε ι ́ α

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Par Julien Leroux Le professeur Lewis Carroll a écrit, dans son œuvre la plus célèbre : « Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes. » Cela va de soit. Je crois cependant que ce qu’autrui pût ou puisse penser n’aura jamais eu d’étendue que celle qu’on lui accordera. Sur ce propos je m’arrête, car l’art d’ennuyer est bien, il est vrai, celui de vouloir tout dire. Personne ne devrait décider à la place de l’être rationnel. Chacun commande sa destinée, n’estce pas? Nul doute, nulle opposition à la maxime post-moderne de l’auto-détermination. À apprécier les nouvelles philosophies, on apprendra que chacun n’aura qu’à paver la route qu’il prendra. Mais non. On voudrait bien et il faut assurément faire comme tel, mais on n’a pas de choix, et chaque tuile qui nous est fournie l’est, non par hasard, non par volonté, mais est simplement. Nous sommes dominés par des forces inexhaustibles et puis c’est ça. En voici l’honnête preuve mise à nu grâce aux principes de 13 notre pomiculteur de prédilection: Primo, principe d’inertie, ce qui signifie qu’un objet conserve sa vitesse jusqu’à nouvel ordre; Secundo, l’accélération d’un corps dépend de sa masse et de la somme des forces externes qui l’influencent, selon la coquinette F=ma; Tertio, chaque action vectorielle engendre une réaction égale en norme et opposée en orientation. Pas de quoi s’obstiner à date. En astrophysique, on décrit tout si précisément qu’on peut prendre pas mal de vacances avant la prochaine mise à jour, simplement parce que les forces de l’espace se mathématisent bien et nous permettent de prévoir l’avenir avec tant d’acuité qu’on peut déduire la proposition suivante : les astres sont ficelés par la destinée. Corollaire : l’organique et le mort, ça suit son destin, ça obéit. Une pincée d’abnégation sera nécessaire à la continuation. Alerte, ne pas paniquer.

Une pincée d’abnégation sera nécessaire à la continuation. Alerte, ne pas paniquer. Voici : si chaque corps qui se meut est astreint gravitationnelle (ainsi qu’ambarique et nucléaire, pour les exhaustifs), elle a un destin connu du démon (de Laplace). Si nous embrassons notre nature particulaire; si nous admettons que chaque ampère et chaque newton s’appliquent aux atomes et aux cellules qui nous constituent, alors force est d’admettre que nous ne sommes, à bien y penser, autre chose que des cailloux de poussière stellaire sophistiqués par quelques millions d’années d’incréments neuronaux. On pourrait se tromper? J’espère tellement me tromper. Quoi qu’il en soit, mieux vaut éviter le nihilisme et faire comme si on décidait. N’y a-t-il pas quelque chose de vivement agréable et distingué à accomplir son destin?

Par Rosalie Mercure-Cyr Elle s'appelait Claire et lui Marc-Olivier. Elle était sagittaire et lui bélier. Un jour d'été, ils se sont rencontrés. Elle crut au destin et lui ne pensa à rien. Elle avait le teint clair et lui basané. Elle était fière et lui renfermé. Un jour d'automne, un mariage monotone. Elle croyait en la destinée et lui aux efforts donnés. Elle voulait quatre enfants et lui un nouveau divan. Elle était infertile et lui inutile. Un jour de printemps, la cigogne s'était amenée de bon vent. Elle remercia sa bonne fée et lui ce hasard inopiné. Elle avait les yeux verts et lui d'un gris d'acier. Elle était secrétaire et lui agent immobilier. Un jour d'hiver, un diagnostic de cancer. Elle s'était résignée et lui accablé. Elle s'appelait Claire et lui Marc-Olivier. De leur histoire éphémère, sur sa tombe précommandée, Elle y avait gravé: «L'éventualité est programmée.» Il y avait rajouté: «La fatalité est insensée.»


Par Laura Verville-Provencher Il était une fois. La petite jeunesse. Souriante, énergique, gaie. Prête à tout pour des bribes d’aventure, pour effleurer ses rêves du bout de ses doigts. Puis la petite jeunesse grandit. Elle devient plus forte, plus curieuse, plus aventureuse. La petite jeunesse ne cesse de grandir. Elle veut imiter les grands. Prouver ses vertus, défendre son honneur. Elle rêve de gloire, d’espoirs ; d’envols et de quêtes. De son destin. Et maintenant, quoi? Je m’écroule sous le poids du ciel cendré de tous ses nuages de poudre à canons. Si au moins le soleil pouvait me caresser de ses rayons. Me remémorer mes songeries d’amours, mes aspirations de puissance. Jamais n’en ai-je été si éloigné. Même la puissance de ma volonté m’échappe. J’ai froid. J’ai mal. J’ai peur. Le destin prend, le destin ne s’enquiert pas de l’avis ni ne demande la permission. Il m’a laissé queTurbis mes choix Parcroire Mireille m’appartenaient, quand rien ne pouvait être plus faux. Je me juilletépopée, 00 :17 AM. suis enrôlé dans23cette dans cette guerre. Moi, la Ça fait un foutu vacarme, commeEn c’est toujours petite jeunesse. Elle me semble si loin à présent. fait, tout le cas dans leur maudit monde de malhabiles. Le me semble loin. Le parfum d’une journée ensoleillée, fracas le insupportable corps sous qui bougent à lalahâte, le froissement craquement desdefeuilles mon poids, délicatesse de la écœurant de peauxsemblent qui rident, le martèlement de de cœurs neige. Mes souvenirs s’oblitérer par le souffle la affolés, tapage typique du vivant qui me fracasse les tympans Mort, traînant ses pas autour du champ de bataille, sa faux à que je débarque. Une cacophonie répugnante que trainent ladès main. les humains partout où ils vont. Grossiers, pleins Le sable s’échappe du creux de balourds, mes doigts. Unde sécrétions qui foutent le bordel ; pasminutes, un moment de tant paix de avec sablier. Le sablier de mes dernières parmi eux, c’est à enmon virerpays. fou.Un Lafantassin porte deparmi l’ambulance claque minutes à servir tant d’autres. tellement fort que l’air bourdonne und’autres. moment. La Une mort parmi tant d’autres. Du sangpendant parmi tant sirène Les est contes absolument les tas de chair de fées,déplaisante, c’est pour lesmême enfants. flasquePersonne ont un air irrité. J’en ai des frissons, tout est trop ne vit heureux jusqu’à la fin des temps. strident, trop partout, trop tout le temps. J’aimerais que ça se taise le temps que je finisse, mais la Vie craque, râle, hurle, frotte et grince pour venger sa perte. Je dois avouer qu’elle m’accueille avec toute une orchestration ce soir ; elle se bat furieusement, tente de noyer ma berceuse silencieuse dans son boucan, en vain. Il est trop tard pour sauver la femme, cette femme qui m’accuse de ses yeux vides. Comme si j’avais envie de venir la chercher dans ce monde insupportable. Comme si je n’avais pas de meilleurs plans pour mon dimanche soir. « Tu sais ce qui me ferait vraiment plaisir à minuit ? Aller me faire chier chez les humains pour chercher une mère de famille et ses deux morveux dans un ravin ». As if. Certes, je préfère de loin sa respiration

de ma volonté m’échappe. J’ai froid. J’ai mal. J’ai peur. Le destin prend, le destin ne s’enquiert pas de l’avis ni ne demande la permission. Il m’a laissé croire que mes choix m’appartenaient, quand rien ne pouvait être plus faux. Je me suis enrôlé dans cette épopée, dans cette guerre. Moi, la petite jeunesse. Elle me semble si loin à présent. En fait, tout me semble loin. Le parfum d’une journée ensoleillée, le craquement des feuilles sous mon poids, la délicatesse de la neige. Mes souvenirs semblent s’oblitérer par le souffle de la Mort, traînant ses pas autour du champ de bataille, sa faux à la main. Le sable s’échappe du creux de mes doigts. Un sablier. Le sablier de mes dernières minutes, parmi tant de minutes à servir mon pays. Un fantassin parmi tant d’autres. Une mort parmi tant d’autres. Du sang parmi tant d’autres. Les contes de fées, c’est pour les enfants. Personne ne vit heureux jusqu’à la fin des temps.

mais s’il y a un endroit où j’échappe aux cillements horribles de l’air qui veut s’échapper de ces tubes inutiles, ce n’est pas ici. Comme si la Mort retirait une satisfaction à foutre une voiture dans le fossé ; c’est le Destin qui a des lubies étranges de Greater Purpose. Moi ? Un pion pour mener son plan pervers à terme. Va chercher à qui il pense que cet accident va profiter, j’ai abandonné toute tentative de le comprendre. Il vente à qui veut bien l’écouter, et en toute14 confidence ces derniers se font de plus en plus rares, qu’il a une raison pour les épreuves atroces qu’il impose aux marionnettes, mais honnêtement ça m’attriste de devoir prendre les deux petits ce soir. Il faudrait être bien tordu pour y voir un bienfait : ils sont à peine assez grands pour m’importuner, ce n’est pas peu dire. C’est sa faute à lui si la voiture s’est retrouvée dans le fossé. C’est sa faute si maintenant, dans la panique qui les entoure, trois cœurs se sont figés, trois crânes ne saignent plus. Trois corps immobiles, dont les muscles ne seront plus jamais déchirés, les os plus jamais brisés dans un craquement insoutenable, la tête plus jamais remplie d’idées vibrantes : le Destin. Ces trois corps se sont tus et, dans ce silence, étrangement, je crois que j’aimerais entendre quelque chose survivre.



Albert et Bernard sont récemment devenus amis avec Chéryle, et ils aimeraient savoir quel jours est sa fête. Chéryle leur donne cette liste de 10 dates possibles : 15 Mai 17 Juin 14 Juillet 14 Août

16 Mai 18 Juin 16 Juillet 15 Août

19 Mai

17 Août

Chéryle, coquine qu’elle est, dit séparément sa date de fête à Bernard et son mois de fête à Albert. Albert : Je ne sais pas quand est la fête de Chéryle, mais je sais que Bernard ne sait pas non plus. Bernard : Initialement, je ne savais pas quand était la fête de Chéryle, mais maintenant je le sais. Albert : Dans ce cas-là, moi aussi, je sais quand est la fête de Chéryle. Alors, quelle date correspond à la fête de Chéryle? Pour la réponse, écrire aux rédactrices

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Prix : 150$

Prix : 100$




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