magazine IT n°927

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SUIVEZ LA SYNTHÈSE D’UNE MOLÉCULE AVEC NOTRE INFOGRAPHIE ANIMÉE

N°927ccNOVEMBRE 2010 - 11

SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

CHIMIE DU VÉGÉTAL

À LA CONQUÊTE DE

L’OR VERT ccPAGE 24

PORTRAIT ccPAGE 74

SALON ccPAGE 10

La navigatrice met le cap Pollutec : notre sélection sur l’écologie d’innovations Isabelle Autissier, navigatrice et présidente du WWF France

Éolienne domestique, régénérateur de batteries, absorbant d’hydrocarbures…



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EDITO

J.C. BERTINI POUR IT

Investir ou s’affaiblir On le craignait, c’est désormais confirmé. La R& D industrielle a fait les frais de la crise économique. Selon le tableau de bord 2010 que vient de publier la Commission européenne, les investissements en recherche et développement des grandes entreprises européennes ont reculé de 2,6% en 2009. Certes, l’Europe a évité le pire puisque la baisse est deux fois moindre qu’aux États-Unis. Mais ce relâchement de l’effort, au moment où les entreprises en Chine, en Inde, en Corée-du-Sud et à Taïwan mettent au contraire le turbo, risque de pénaliser encore plus l’industrie du Vieux Continent. La situation est particulièrement préoccupante en France qui fait partie des pays où les investissements en R&D ont ccRIDHA LOUKIL le plus chuté (– 4,5 %). Les baisses les plus importantes RÉDACTEUR EN CHEF rloukil@industrie-technologies.com concernent Alcatel-Lucent (– 14 %), Thales (– 16 %), Valeo(–21%), Areva (–24%), Renault (–26%) et Technicolor (–42%). Des chiffres qui témoignent d’un réel désengagement, bien au-delà de la simple recherche d’efficacité. C’est dangereux à long terme. La R & D préIl n’y a pas pare l’activité de demain. Relâcher ses efforts, de fatalité à la baisse c’est se priver d’opportunités de développement d’avenir. Les conforter, c’est se donner de l’effort de R&D. plus de chances pour profiter du retour demain de la croissance. Au Japon, où la crise se double d’une concurrence féroce avec la Corée-duSud, Taïwan et la Chine, les entreprises l’ont bien compris. Elles maintiennent leurs efforts. Plus près de nous, en Espagne, pays pourtant durement frappé par la crise, les entreprises font mieux. Elles boostent leurs dépenses de recherche de 15,4 %. Heureusement, dans l’Hexagone, certaines entreprises ont la sagesse de ne pas céder aux sirènes des économies à tout va: GDF Suez a gonflé ses investissements de R & D de 72 %, Veolia de 44 %, Nexter de 38 %, Seb de 20 %, L’Oréal de 5 %, Safran de 3 %… Dans l’automobile, Michelin se démarque par un petit coup de pouce de 1,5%. Il n’y a pas de fatalité. La crise n’oblige pas à s’affaiblir. C’est même tout le contraire. cm

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SOMMAIRE

TENDANCES

EN COUVERTURE TOUR D’HORIZON

SALON POLLUTEC

Ressources : la chimie sort de terre

Sept innovations prometteuses

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INFOGRAPHIE

RENCONTRE AVEC

Les deux faces d’une molécule

Michel Laurent, président de l’IRD

« Le Sud manque de PME innovantes »

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REPORTAGE ÉLECTRONIQUE GRAND PUBLIC

Du sucre au plastique : entrez dans l’usine pilote de Futerro

La télévision 3D… sans lunettes

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cc PAGE 14

ENTRETIEN AÉRONAUTIQUE

«Passer du tout pétrole au moins de pétrole »

Le cylindre qui piège la traînée

Christophe Rupp-Dahlem, président de l’association Chimie du végétal

cc PAGE 15

cc PAGE 32

LE KIOSQUE cc PAGE 16

ENQUÊTE

Chimie du végétal : une filière à cultiver

MATÉRIAUX

Le coût de fabrication d’aérogel divisé par dix

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cc PAGE 17

POUR ALLER PLUS LOIN

LE BAROMÈTRE

L’enquête continue sur Internet

cc PAGE 18

MESURE

L’image 3D d’un objet en un seul flash cc PAGE 19

INFORMATIQUE

Un disque d’archivage inaltérable cc PAGE 20

L’AGENDA cc PAGE 22

CHIMIE DU VÉGÉTAL

À la conquête de l’or vert

La chimie referme-t-elle la parenthèse du pétrole ? On pourrait le croire avec l’essor de la « chimie verte ». Sous ce vocable, une panoplie d’objectifs, dont le recours massif aux ressources renouvelables. À l’heure du développement durable, les chimistes veulent redonner ses lettres de noblesse à la biomasse, leur ressource originelle. cc PAGE 24

LA XX. PHOTO-TECH cc PAGE XX

Ces jardins filtrants décomposent les polluants par les plantes. cc PAGE 40

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cc PAGE 38


SOMMAIRE

EXPÉRIENCES

PRODUITS GUIDE D’ACHAT

Dix transpalettes électriques de manutention cc PAGE 52

PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE

Isabelle Autissier

Navigatrice et présidente du WWF France cc PAGE 74

FICHE OUTIL

Choisir un transpalette cc PAGE 57

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 9 secteurs de référence ENQUÊTE

Traquez les watts de vos produits cc PAGE 44

CAS D’ENTREPRISE

Environnement

Composants mécaniques

cc PAGE 80

Électronique cc PAGE 60

Mesure

cc PAGE 62 cc PAGE 64

Matériel informatique cc PAGE 65

Télécoms cc PAGE 66

Bâtiment et travaux Publics cc PAGE 68 CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE : GETTY SOMMAIRE : FOTOLIA ; RÉA ; T. GOGNY ; REUTERS.

CAMPUS

Les écoles d’ingénieurs se mettent au vert

cc PAGE 60

cc PAGE 48

cc PAGE 49

cc PAGE 77

Électrotechnique

Équipement de production

Deux écolabels pour faciliter les achats verts

Ingénieur en écoconception : le guide écologique

cc PAGE 59

Bouygues traite ses déchets informatiques FICHE ENVIRONNEMENT

FICHE MÉTIER

Emballage - logistique cc PAGE 72

INTELLIGENCES DÉBAT

Huile de palme : l’épineuse filière durable cc PAGE 82

PAROLES D’AUTEUR

Risques sanitaires Les profanes mènent l’enquête cc PAGE 84

L’ÉNIGME

Une barrique pour deux cc PAGE 85

CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 87 UN TIRÉ À PART «FORMATION» DE 24 PAGES ET UN TIRÉ À PART «HANDICAP» DE 24 PAGES

Ce logo marquera nos pages dédiées à l’environnement à l’occasion du salon Pollutec.

MISE À NU

LE DÉCONTACTEUR QUI DOMPTE L’ARC ÉLECTRIQUE cc PAGE 86

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www.industrie-technologies.com Les exploits de l’exosquelette XOS2 en vidéo

LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION PSY. Les logiciels sont de plus en plus sensibles et perspicaces.

La preuve : ils peuvent même maintenant détecter la dépression. Le programme mis au point par une équipe de recherche de l’université BGU, en Israël, est en effet capable de détecter l’état psychologique d’un bloggeur en analysant ses écrits. Ce logiciel est en fait un analyseur d’éléments de langage associés au mal-être (couleurs, sensations). Alors, après “The Web is dead” : “The Web is depressed” ? cm

ALERTE. Les LED, pressenties

comme la technologie d’éclairage du futur, n’ont pas que des vertus.

Elles présentent aussi des dangers potentiels pour la santé. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) qui l’affirme. Éblouissement, inconfort visuel, dérèglement de l’horloge biologique, dégradation de la rétine, brûlure de la peau… Les risques sanitaires mis en évidence dans son rapport d’expertise sur le sujet sont nombreux. En cause deux caractéristiques propres aux LED blanches: leur grande composante de lumière bleue considérée comme toxique pour l’œil et leur forte intensité lumineuse jusqu’à 1000fois celle des lampes classiques. Sont particulièrement concernés les enfants, les personnes souffrant de dégénérescence maculaire de la rétine et les professionnels exposés. cm

CARTON

ROUGE

L’AIDE À L’INNOVATION MENACÉE

L’innovation est une priorité nationale. C’est le discours récurrent du gouvernement. Mais le voilà prêt à raboter le statut de jeunes entreprises innovantes. Objectif : économiser 57 millions d’euros par an sur les allégements de charges sociales accordées aux entreprises de moins de 8 ans investissant plus de 20 % de leur chiffre d’affaires en R & D. Ceci mérite-t-il de sacrifier l’innovation, et avec elle, l’emploi et la croissance ?

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PETAFLOPS. Le supercalculateur le plus puissant du monde est désormais chinois.

Avec une capacité de traitement de 2,5 petaflops, le Trianhe-1A, qui équipe le Centre national de calcul de Tianjin, surclasse le Jaguar (1,75 petaflops) de l’Oak Ridge National Laboratory, aux États-Unis. Les Américains perdent ainsi une place qu’ils occupaient de façon ininterrompue depuis 2004. Construit localement par Nudt, le Trianhe-1A combine 7 188 processeurs graphiques Tesla de Nvidia et 14 336 processeurs génériques Xeon d’Intel. Il dévore une puissance Nouvelle révolution électrique de 4 MW. cm en Chine. Le boulier a cédé la place à un supercalculateur.

BRANCHÉ. Votre corps, antenne-relais d’un réseau de communication mobile ?

L’idée est sérieusement à l’étude à la Queen’s University de Belfast. Les chercheurs constatent un rapide développement des capteurs médicaux corporels, capables d’échanger des informations à la surface du corps. Pourquoi ne pas les exploiter pour transmettre aussi des données d’une personne à l’autre ? On obtiendrait ainsi un réseau de communication sans fil « corps à corps », susceptible de soulager les réseaux traditionnels. cm

FOTOLIA ; D.R.

Même si elles sont des lumières, les LED auront du mal à nous séduire.

Le blues du blog mesuré par logiciel… les bras m’en tombent !


LA PHRASE DU MOIS Pour accompagner la modernisation de la France, pour gagner la bataille de la compétitivité, notre pays a besoin de ses ingénieurs. François Fillon, Premier ministre, dans son allocution à l’occasion des 150 ans des Ingénieurs et Scientifiques de France.

Ils ont tous en eux quelque chose de Tournesol…

IRON MAN. Tony Stark a de la concurrence.

L’inventeur génial imaginé par Marvel dans la BD Iron Man est rattrapé par la réalité. L’exosquelette XOS 2 de la firme américaine Raytheon fait inévitablement penser à la combinaison d’acier du super héros. Le porter n’entrave en rien la liberté de mouvement et aide à soulever des charges de 100 kilogrammes sans effort. Un soldat ainsi équipé peut faire le travail de manutention de deux ou trois hommes. La prochaine version volera sûrement… en espérant que cette technologie ne tombe entre les mains des méchants. cm Un, deux… un, deux… un, deux… et plus vite que ça !

DISTINCTION.

Juste avant que soient remis les six prix Nobel entre le 4 et le 11 octobre, les Ig Nobel Prizes ont récompensé les résultats de recherche les plus farfelus de l’année.

Quarante-cinq lauréats dans dix catégories ont été félicités lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Harvard, le 30 septembre. Du traitement de l’asthme par des tours de grand huit à la preuve mathématique que les organisations seraient plus efficaces si elles effectuaient les promotions aléatoirement, la science progresse… et c’est drôle. cm

RÉGIME.

Un coureur en a eu assez des coups de barre subis pendant les marathons. Comme Benjamin Rapoport est aussi chercheur au MIT, il a rationalisé et mathématisé la chose. Bilan des courses : il a mis en ligne un calculateur qui indique aux athlètes la quantité de glucides qu’ils doivent ingurgiter au moins 12 heures avant le départ pour ne pas finir épuisés. Car tel est le problème : quand le corps n’a plus de glucides, il brûle les graisses et là ça tire. Si Phidippidès avait eu le Web, il aurait mangé quelques bols de riz avant de partir annoncer la victoire à Athènes. cm

Des pâtes et des sucres lents pour ne pas finir comme une nouille.

RÉA ; D.R.

endurancecalculator.com

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TENDANCES

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.

Pollutec Sept innovations prometteuses À partir du 30 novembre, les technologies de l’environnement seront réunies à Lyon pour quatre jours. Énergie, traitement des déchets, dépollution… L’édition 2010 du salon Pollutec réserve une moisson d’innovations. En avant-première, Industrie et Technologies en présente sept parmi les plus prometteuses. ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

DÉCHETS TRAITÉS AVEC SOIN c Ecodas

Cette machine de traitement des déchets à risque infectieux est destinée aux laboratoires, cliniques, hôpitaux… Son procédé combine broyage et stérilisation par vapeur d’eau. Sa capacité : 10 à 20 kg par cycle de trente minutes. Le résultat est constitué de broyats stériles assimilables, selon Ecodas, aux déchets ménagers.

DÉPOLLUTION AU SOLEIL

c Sita Remédiation

SITA REMEDIATION ; D.R.

La filiale de Suez Environnement a développé un procédé de traitement des sols pollués par des composés volatils. Il repose sur l’extraction de l’air du sol. Pour chaque puits, les pompes et le système de traitement des vapeurs collectées sont alimentés par des panneaux solaires.

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TENDANCES

Marqueur de maturité IT

Recherche

Développement

production

Suivez l’actualité techno de Pollutec sur notre site.

TENDANCES

Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.

Pollutec Sept innovations prometteuses À partir du 30 novembre, les technologies de l’environnement seront réunies à Lyon pour quatre jours. Énergie, traitement des déchets, dépollution… L’édition 2010 du salon Pollutec réserve une moisson d’innovations. En avant-première, Industrie et Technologies en présente sept parmi les plus prometteuses. ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

Éolienne domestique

Le photovoltaïque sous contrôle

c Noveol

c Emi-Sépame

ette éolienne à axe C vertical démarre avec des vents de 11 km/h. Le modèle de 3,3 m de haut et 1,7 m de large peut produire 3,5 MWh/ an. Selon Noveol, elle est adaptée aux besoins électriques, hors chauffage, d’un foyer de quatre personnes.

utonome en énergie, A cette station de mesure contrôle le potentiel solaire d’un site. L’objectif : surveiller le rendement de panneaux photovoltaïques. En cas d’anomalie, la station transmet une alerte par e-mail ou SMS pour déclencher les opérations de maintenance.

La deuxième vie des câbles en cuivre c Ebhys

Déchets traités avec soin

L’installation d’Ebhys traite 35 000 tonnes de câbles en cuivre par an, rebuts de production ou issus de la démolition des véhicules ou équipements électriques et électroniques. Les câbles sont broyés. Les parties plastiques sont séparées. Au final, Ebhys assure obtenir de la grenaille de cuivre pure à 99,9 %.

c Ecodas ette machine de traitement C des déchets à risque infectieux est destinée aux laboratoires, cliniques, hôpitaux… Son procédé combine broyage et stérilisation par vapeur d’eau. Sa capacité : 10 à 20 kg par cycle de trente minutes. Le résultat est constitué de broyats stériles assimilables, selon Ecodas, aux déchets ménagers.

Dépollution au soleil

Piège à hydrocarbures c Ecopomex, avec IFP Energies nouvelles Issu d’une sélection de pierres ponces, cet absorbant piège les hydrocarbures flottant dans l’eau. Capable ensuite de les restituer, il est réutilisable jusqu’à six fois. Hydrophobe, il garde sa flottabilité même après capture du polluant. Sa plage d’utilisation serait très large : ports, lacs, rivières, mer, mais aussi eaux de ruissellement et rejets industriels.

c Sita Remédiation

Des batteries régénérées c RBC Dans une batterie en cours de décharge, les éléments plomb et acide se combinent pour former des cristaux, réduisant la conductivité électrique et la capacité de stockage. RBC a mis au point un procédé pour redonner aux batteries au plomb leurs performances initiales. En appliquant un courant électrique, il brise les cristaux de sulfate de plomb, qui sont dissous et libérés dans l’électrolyte. D.R.

sita remediation ; D.R.

La filiale deSuez Environnement a développé un procédé de traitement des sols pollués par des composés volatils. Il repose sur l’extraction de l’air du sol. Pour chaque puits, les pompes et le système de traitement des vapeurs collectées sont alimentés par des panneaux solaires.

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TENDANCES

L’IRD liste les priorités d’innovation dans les pays du Sud.

Rencontre avec Michel Laurent Président de l’IRD

Le Sud manque de PME innovantes Depuis juin, Michel Laurent préside l’Institut de recherche pour le développement. Longtemps concentré sur la recherche scientifique, cet organisme accentue ses efforts de transfert technologique. À la clé, l’ambition d’essaimer des innovations dans les pays du Sud.

que est un paradigme qui s’impose à tous. Dans tous les scénarios, il aura un impact sur l’accès à l’eau, sur les cultures vivrières, sur le cours des matières premières… Il faut travailler sur la prévision. Mais aussi, par exemple, à l’adaptabilité des plantes au stress hydrique. Asie du sudest, Afrique, Amérique latine… La zone intertropicale possède une biodiversité terrestre extraordinaire, dont certaines substances servent notamment dans les cosmétiques. Ce n’est pas un hasard si des pays comme la Chine investissent dans des terres en Afrique. La France n’en a pas les moyens. Alors qu’elle investisse dans la connaissance ! Est-ce le rôle des industriels ? M. L. : Le Sud n’est pas qu’un terrain pour

la recherche. Là-bas, des hommes et des sociétés attendent des effets sur leur développement économique. Un grand contraste subsiste entre la richesse des ressources et la pauvreté des populations. Il faut créer un cercle vertueux, ce qui passe par un large spectre de technologies. Quels secteurs sont les plus concernés ? M. L. : Le Sud est de plus en plus deman-

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deur de transferts technologiques. Il lui manque tout un ensemble de PME innovantes. Mais les solutions doivent être adaptées à ses problématiques. Les gisements d’innovations résident dans tout ce qui contribue au développement des populations. Les besoins portent sur la santé, l’accès à l’eau, à l’alimentation, à l’énergie… Prenez l’optimisation de l’exploitation des ressources agricoles. Pour décider des semis, il faut prévoir la mousson, ce qui suppose des images satellitaires, des capacités de modélisation et de traitement des données… Autre exemple, avec la société française Nutriset, l’IRD a développé une barre alimentaire à base d’arachide. Sa composition est brevetée. Le besoin est considérable : 25 à 30 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent aujourd’hui de malnutrition dans le monde. Face à ces défis, quelle est la place des grands groupes industriels ? M. L. : Le Sud ouvre des perspectives aux

PME. Les grands groupes, eux, sont déjà présents. Ils voient beaucoup ces pays comme des marchés. Désormais, l’enjeu sera de contribuer à la formation locale et à l’amélioration des connaissances pour soutenir le développement économique. Cette démarche ouvrira-t-elle de nouveaux marchés aux grands groupes ? Pas forcément. Mais à trop ignorer ces sujets, ils risquent d’en pâtir à moyen

cc PARCOURS

Michel Laurent est professeur des universités, spécialiste de neurosciences comportementales. Né en 1953, il a présidé l’université Aix-Marseille 2. Il a occupé le poste de directeur général de l’IRD pendant quatre ans, avant d’en prendre la présidence.

terme. Si le rapport Nord/Sud ne repose que sur l’exploitation des ressources naturelles, il ne sera pas durable. À quoi ressemble une innovation adaptée au Sud ? M. L. : Un partenariat vertueux doit répon-

dre aux priorités des gouvernements locaux. S’en assurer est du ressort de l’IRD. Mais nous demandons, aux industriels du Nord, d’impliquer les acteurs du Sud. Pourquoi la propriété intellectuelle serait-elle réservée aux pays industrialisés ? L’IRD possède des partenaires académiques, comme les universités. Il faut former les cadres locaux, notamment des doctorants. Eux seuls sont capables d’assurer le développement. Sinon, il ne sera ni durable, ni socialement responsable. cm ccPROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

E. FRANCESCHI

Nos usines puisent beaucoup de matières premières dans les pays du Sud. Comment pérenniser ce modèle industriel ? Michel Laurent : Le changement climati-



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TENDANCES

c www.industrie-technologies.com

Électronique grand public La télévision 3D… sans lunettes Moins d’un an après la sortie d’Avatar, utiliser des lunettes pour regarder un film en 3D est déjà « has been ». Plus besoin

AUTOMATISMES À Tokyo, le robot modèle est français

Plus rien n’arrête le petit robot français Nao. Du haut de ses 58cm, voilà que le petit bonhomme à trois doigts s’impose au Japon. L’université de Tokyo vient en effet d’en commander 30 exemplaires pour servir de modèle d’études dans ses laboratoires. cm www.industrie-technologies.com Rubrique robots

DIAPORAMA La photothèque du Ceatec

Le salon japonais Ceatec est LE rendez-vous de l’électronique. Il accueille souvent de grandes premières mondiales dans les écrans plats, les smartphones, les robots ou les composants. Découvrez douze innovations présentées à l’édition 2010 et sélectionnées par la rédaction d’I&T. cm www.industrie-technologies.com Rubrique Ceatec 2010

START-UP Olnica protège contre la malfaçon

Fondée en 2010, Olnica travaille à l’industrialisation d’une technologie de marquage fluorescent développée à l’Insa de Rennes. Le marquage utilise une poudre blanche qui se colore lorsqu’elle est exposée aux ultraviolets. Quelques grains suffisent pour tatouer le produit à vie

et garantir son authenticité.

www.industrie-technologies.com Rubrique chimie

CHAQUE SEMAINE suivez l’actualité de l’innovation sur www.industrie-technologies.com avec nos deux newsletters:

l’Hebdo de la Techno le mardi et la Lettre de la Conception et du Design le jeudi.

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Ce téléviseur 3D autostéréoscopique de Toshiba ne nécessite pas le port de lunettes spéciales.

de ces pesants artifices qui refroidissent l’acheteur de la télé 3D tant par leur esthétique douteuse que par leur prix : Toshiba lance sur le marché japonais, dès décembre, deux téléviseurs 3D sans lunettes (baptisés 12GL1 et 20GL1). Présentés début octobre au Ceatec (le plus grand salon d’électronique au Japon), ces postes LCD de 12 pouces (32 cm) et 20 pouces (54 cm) envoient à chaque œil du téléspectateur des images légèrement différentes grâce à un film lenticulaire placé au-dessus des pixels. C’est ce qui donne l’impression de profondeur. Les pixels sont habituellement divisés en trois zones (rouge, vert et bleu) pour former chaque point de l’image. Ici, chaque zone a été redécoupée en neuf fragments et envoie neuf raies à travers le film lenticulaire. Neuf points de vue assurent ainsi une vision 3D pour autant de positions par rapport à l’écran. Entre ces points, l’image est floue. En plus d’être chères (respectivement 1 050 et 2 100 euros), ces deux téléviseurs se regardent à des distances conseillées respectives de 65 et 90 cm. Voilà qui anéantit tout plan familial autour du film du dimanche soir. Le prototype de 56 pouces (151 cm) dévoilé également par Toshiba ainsi que les princeps exposés par d’autres marques (Hitachi, Sharp…) prouvent toutefois que la course est bien lancée… et que les jours des lunettes 3D sont comptés. cm

Production Mini-usine, maxi-flexibilité «Les gens pensent que les petits systèmes de production engendrent d’importants coûts de fabrication. Ils se trompent», assure Shiro Hara, chercheur à l’Institut national de science et technologie industrielles avancées (AIST) en charge du projet «Minimal fab». Son idée? Construire une mini-

usine de semi-conducteurs pour répondre aux besoins de petites séries de circuits intégrés. Quinze équipements d’une taille maximale de 30 x 30 x 140cm seront mis bout à bout. Chacun correspondra à une étape de la fabrication des puces électroniques, réalisées une par une, sur des tranches de silicium de 12,5mm de diamètre. Le coût de la matière première sera ainsi largement réduit au regard des difficultés posées par la production des tranches de 200 ou 300mm actuelles. Le système est aussi censé fonctionner de façon totalement automatique, de l’entrée de la tranche nue au circuit intégré fini. À l’horizon 2020, l’AIST et le consortium de 37 entreprises et de 5 universités impliquées dans ce projet ambitionnent de sortir 40000 puces par mois d’une usine tenant sur seulement 200 m2. cm

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

cc EN BREF

Recyclage Valoriser les solvants pâteux

De nombreux solvants sont régénérés grâce au procédé de Chimirec.

Chimirec a conçu un procédé pour extraire les solvants des déchets pâteux. Boue de peinture, vernis, encre, colle… La société annonce récupérer jusqu’à 60 % des solvants en appliquant un «vide poussé». Ils sont évaporés un par un en abaissant la pression à quelques millibars, à des températures de 40 à 50 °C. Ils sont ainsi séparés, puis condensés pour être revendus. cm

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

G. GRANDIN ; D.R.

WEB

Découvrez la technologie de vision 3D sans lunettes de VisuMotion.


TENDANCES

Aéronautique Le cylindre qui piège la traînée

D.R.

Photographie L’image prend du relief

Pas besoin d’un appareil dédié pour accéder à la photo 3D. Avec le service en ligne Picturetown 3D, Nikon propose de convertir les images et clips vidéo 2D en 3D puis de les visionner sur le cadre numérique NF-300i 3D qui offre la vision 3D sans lunettes. Pour le moment, ce service est disponible uniquement au Japon. cm

Ce dispositif se greffe sur les pales d’une éolienne pour doper sa production d’énergie.

Après 12ans de développement, 28 prototypes et 12 brevets, un inventeur français, Christian Hugues, s’attaque à Boeing. Ou plutôt à sa division APB,

qui commercialise les « winglets ». Ces extensions verticales à l’extrémité des ailes d’avions sont supposées réduire la traînée induite. Mais d’après Christian Hugues, cette technologie est totalement inefficace. Ce spécialiste de l’aérodynamisme a développé chez lui une alternative. Son produit, Minix, est un cylindre qui se place au bout des ailes. Sur la moitié du profil, il possède une entrée en forme de plume d’oie taillée. L’autre est munie d’une fente hélicoïdale dans laquelle l’air s’engouffre.

cc EN BREF

Ce dispositif réduirait la traînée induite d’un avion de 6 %, jusqu’à une vitesse de vol de Mach 0,8. Une nouvelle version a été testée pour être intallée sur des pales d’éoliennes. En moyenne, elle augmenterait de 14 % la production annuelle d’électricité. cm

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION


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TENDANCES

LE KIOSQUE Q Presse Le bug des chercheurs

« Ça plante encore ! », est une phrase commune des laboratoires dans toutes les disciplines. Les chercheurs en tous genres développent « à la main » des programmes informatiques pour faire avancer leurs recherches. Deux articles de Nature soulèvent le problème : les scientifiques ne sont pas des informaticiens et leurs programscientifiques mes manquent de rigueur, ce qui peut avoir (et a déjà eu) des conséquences redoutables sur leurs résultats de recherche. Et des retombées sur les résultats s’ils les publient. Les chiffres scientifiques passent au moins un cinquième sont éloquents : 38 % des scientifiques de leur temps à développer des programmes informatiques mais seuls 47 % d’entre eux comprennent correctement comment les tester. cm c cRÉFÉRENCES : Nature du 14 octobre 2010, «Computational science: ...Error et punlish your computer code: it is good enough»

Presse Science-prédiction

« Cinquante idées qui vont changer la science pour toujours.» Rien que ça. Deux numéros de suite de NewScientist ont été consacrés aux projets de recherche qui vont bouleverser le monde. La rédaction et dix-huit chercheurs de réputation internationale sont d’abord allés piocher ces idées du côté des sciences de la vie et de la terre, puis en physique, dans enfin l’espace et enfin les technologies. Entrer dans l’âge du carbone avec les applications du graphène, réussir la artifiphotosynthèse artificielle pour résoudre les problèmes énergétiques, ralentir la lumière jusqu’à l’arrêter et maîtriser l’information qu’elle transporte, sont des exemples de sujets de thèse de demain. cm c cRÉFÉRENCES : NewScientist du 9 et du 16 octobre, Fifty ideas that will change science forever

Vidéo Le moteur de recherche qui prédit l’avenir

La société Recorded Future a lancé un système de recherche sur le devenir de produits, d’entreprises ou de personnalités. Dans sa version gratuite, il envoie par e-mail (quotidien ou hebdomadaire) des notes appelées Futures prédisant l’avenir sur un nombre limité de thèmes présélectionnés par l’utilisateur (ex: sortie d’un nouveau produit Apple). La version premium (149 dollars/mois) laisse l’utilisateur définir ce qu’il veut suivre. L’algorithme permettant cette voyance, au-delà de celui d’un moteur de recherche classique basé sur les liens hypertexte entre les pages, analyse en continu le contenu des tweets, des articles de presse, des discours politiques et économiques… Alors? Quand Android fera-t-il chuter l’iPhone? cm c cRÉFÉRENCES : www.youtube.com/recordedfuture

Le détail de la production biologique des hydrocarbures en vidéo.

Électronique Un capteur d’image XXL

Le grand capteur Cmos Canon (à gauche) comparé à un capteur 24 x 36 mm classique.

Canon a développé l’imageur Cmos le plus grand jamais réalisé. Il se

présente sous la forme d’une puce de 202 x 205 mm, soit 40 fois la taille des capteurs Cmos les plus grands actuellement sur le marché. De quoi se contenter de seulement 0,3 lux pour prendre des vidéos à 60 images par seconde, soit le centième de la quantité de lumière requise par un appareil photo Reflex numérique professionnel. Il dispose d’une résolution de 50 millions de pixels. Il se destine aux applications d’imagerie nocturne : examen des étoiles dans le ciel, étude du comportement des animaux, etc. cm

Médical Un implant cardiaque sans fil

L’Institut Fraunhofer a développé un capteur cardiaque miniature qui fonctionne sans batterie et sans fil. Une fois posé sur la paroi cardiaque, il se lit comme une étiquette RFID par excitation électromagnétique à 90 mW. Il est encapsulé dans un polymère biocompatible. Il évite les cathéters et autres méthodes invasives utilisées aujourd’hui pour connaître rapidement la pression cardiaque. cm

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D.R.

BONUS c Retrouvez toutes nos vidéos technos sur


TENDANCES

Matériaux Le coût de fabrication d’aérogel divisé par dix La société suédoise Aerogel AB vient d’annoncer la mise au point, en collaboration avec l’université de Gävle, en Suède, d’une méthode de production d’aérogel plus efficace et plus économique. « À la différence de la fabrication classique,

nous travaillons à température et à pression ambiante », explique Peter Norberg, chercheur de la société et de l’université suédoise. Une avancée technologique qui diviserait par dix le coût de fabrication par rapport à la traditionnelle méthode sol-gel en Constitué de 95% d’air cet aérogel est autoclave. Même si les chercheurs travaillent pour le solide le plus léger connu aujourd’hui! le moment sur des aérogels de silicates, « d’autres composés sont tout à fait réalisables avec cette méthode », souligne Peter Norberg. Pour le moment, la fabrication se limite au laboratoire, « Nous sommes prêts à passer en phase industrielle, nous attendons juste les capitaux pour construire notre usine », explique le chercheur. Grâce à ce nouveau procédé, les chercheurs peuvent également contrôler la taille et la répartition des nano, micro et macro-pores dans le gel. L’aérogel est un gel où le liquide est remplacé par de l’air. Sa constitution (plus de 95 % d’air) en fait le solide le plus léger au monde. Non combustible et recyclable, il trouve des applications dans de nombreux domaines : isolation, filtration, dépollution, peinture, cosmétique… cm

Éclairage Un lampadaire deux fois plus compact

Biotechnologies Des bactéries produisent des hydrocarbures

Le lampadaire Everleds que Panasonic s’apprête à introduire au Japon pour l’éclairage des rues ne se contente pas de puiser son énergie dans le soleil. Déve-

Prototype du procédé de fabrication d’isobutène biologique.

loppé en partenariat avec Sanyo, il se distingue aussi par l’utilisation d’une source lumineuse Led et d’une batterie lithium-ion. La technologie Led allonge la durée de vie à dix ans, réduisant d’autant les interventions de maintenance. La batterie lithium-ion réduit de près de moitié l’encombrement et le poids par rapport au modèle équivalent utilisant une batterie au plomb. cm

D.R.

Produire de l’isobutène à partir du glucose ? Un tour de force qu’est capable de réaliser la nouvelle souche de bactéries mise au point par la société Global Bioénergies. Prochain objectif pour l’entreprise basée sur le génopôle d’Evry (Essonne) : augmenter la vitesse de production et tester la souche sur une usine pilote avant d’envisager l’industrialisation. cm MARQUEUR DE MATURITÉ IT

Ce lampadaire haute-technologie associe l’énergie solaire à des batteries lithium-ion.

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

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TENDANCES

LE BAROMÈTRE CLASSEMENT

LES UNIVERSITÉS AMÉRICAINES DOMINENT

LE TOP 10 DES MEILLEURES UNIVERSITÉS DANS LES SCIENCES DE L’INGÉNIEUR ET LA TECHNOLOGIE

Pays

Note globale

1 California Institute of Technology

Institution

(États-Unis)

95,9

2 Massachusetts Institute of Technology

(États-Unis)

94,7

3 Stanford University

(États-Unis)

93

4 Princeton University

(États-Unis)

91,3

5 University of California Berkeley 6 University of Cambridge

(États-Unis)

90,5

(Royaume-Uni)

87,8

7 ETH-Zurich

(Suisse)

87,2

8 University of Oxford

(Royaume-Uni)

85,9

9 Imperial College London

(Royaume-Uni)

85,8

10 Georgia Institute of Technology

(États-Unis)

83,2

22 École Polytechnique

(France)

70,4

34 École normale supérieure de Paris

(France)

62,8

SOURCE : Times Higher Education

Le classement Times Higher Education des 50 «meilleures» universités dans les sciences de l’ingénieur et la technologie donne toujours l’avantage aux universités américaines qui occupent cette année sept des dix premières places. Trois écoles françaises y figurent: l’École polytechnique à la 22e place et l’École normale supérieure de Paris à la 34e. Le classement prend en compte 13 critères de performance dans cinq catégories: l’enseignement académique, la recherche, l’international, l’impact des citations et les contrats de recherche avec les entreprises. cm

Informatique Les applications mobiles se font attendre

Alors que l’utilisation professionnelle de terminaux portables se banalise, les applications mobiles métiers (établissement de devis, prise de commandes, consultation des stocks, gestion de la logistique, etc.) se font encore rares. Les terminaux nomades restent largement centrés sur des applications bureautiques: messagerie électronique, agenda et répertoire des contacts. Telle est la conclusion d’une étude de Forrester. Cette situation s’explique par les limitations liées au débit des réseaux mobiles, à la capacité mémoire des terminaux, à l’autonomie de la batterie et à la saisie des données. cm LES APPLICATIONS MOBILES UTILISÉES PAR LES ENTREPRISES NORD-AMÉRICAINES ET EUROPÉENNES (Pourcentage des entreprises interrogées utilisant cette application) Messagerie électronique

89

Agenda et contacts Réponses d’urgence Force de vente

Télévision La consommation électrique baisse

Selon l’analyse par le cabinet GFK des produits de huit marques en France, la consommation électrique moyenne des téléviseurs à écran plat a baissé de 23% en deux ans. Elle est passée ainsi de 163 W en 2008 à 125 W en 2010, et ce malgré l’augmentation de la taille des écrans. Remplacement des vieux tubes néon par des LED pour le rétroéclairage des écrans LCD, amélioration du rendement lumineux des écrans plasma, optimisation des circuits électroniques, mise en œuvre de démarche d’écoconception… autant de raisons qui expliquent cette évolution. cm CONSOMMATION MOYENNE DES TÉLÉVISEURS ACTUELS Téléviseurs Téléviseurs LCD de LCD de 32 pouces 42 pouces 193 W

Téléviseurs plasma de 42 pouces

Téléphonie mobile Les smartphones tirent le marché

Selon IDC, il s’est vendu 43,3 millions de téléphones mobiles au second trimestre 2010 en Europe de l’Ouest. Les ventes de smartphones ont explosé de 60 % pour atteindre 14,6 millions d’unités, alors que le segment des téléphones traditionnels a baissé de 14 %. Le système d’exploitation Android de Google se hisse à la 4e place avec 15 % de parts de marché, derrière Symbian de Nokia (40 %), iOS d’Apple (19 %) et Blackberry de RIM (18%). cm MARCHÉ DES SMARTPHONES EN EUROPE DE L’OUEST (par systèmes d’exploitation) SYMBIAN (Nokia) : 40 %

ANDROID (HTC, Sony Ericsson, Samsung) : 15 %

209 W

119 W SOURCE : GFK

18

N°927ccNOVEMBRE 2010

AUTRES : 8 %

IOS (Apple) : 19 %

BLACKBERRY (RIM) : 18 % SOURCE : IDC

Relation client

74

Applications de terrain Gestion d’actifs

24

21

19 18

15

Gestion des stocks Logistique

13

9

SOURCE : Forrester

LE CHIFFRE

371340 TONNES

C’est le poids des déchets d’équipements électriques et électroniques collectés en France en 2009, ce qui représente 5,7 kg/habitant, un chiffre supérieur à l’objectif de 4 kg/habitant fixé par la réglementation européenne. SOURCE : EcoLogic


TENDANCES

Mesure L’image 3D d’un objet en un seul flash Un seul flash lumineux pour reconstituer en trois dimensions un objet lointain : c’est la performance réalisée par un imageur à laser infrarouge sorti des laboratoires du CEA-Leti. L’innovation repose sur une matrice de

photodiodes à avalanches qui amplifie le signal infrarouge capté tout en minimisant le bruit. Ainsi, un seul flash laser suffit : bien que faible, le faisceau de laser infrarouge réfléchi par l’objet visé est amplifié suffisamment pour reconstituer l’image en 3D. Selon le retard entre l’émission du flash et sa réception par le détecteur, le système évalue l’éloignement des divers points de l’objet. Capable de détecter des intervalles de l’ordre de la nanoseconde, il peut rendre compte des reliefs avec une résolution de 30 cm pour des objets situés jusqu’à plusieurs centaines de mètres. cm

Le concept breveté par le CEA-Leti associe une mesure de temps à une acquisition radiométrique 2D.

Automobile La borne électrique urbaine se précise L’infrastructure de recharge urbaine des voitures électriques se dessine. Schneider Electric et le spécialiste

D.R.

des horodateurs Parkeon se sont associés. Leur borne de recharge sera, soit autonome pour gérer une ou deux places de stationnement, soit couplée à un horodateur Parkeon. Pour optimiser le coût de raccordement et la visibilité dans la ville, l’idéal serait de relier six bornes au même horodateur. Le gestionnaire pourra localiser à distance les places occupées et les puissances prélevées. Ces données seront transmises par liaison Ethernet des bornes à l’horodateur. Puis, par modem GPRS ou 3G, aux serveurs informatiques de Parkeon à Besançon (Doubs). Le gestionnaire municipal aura accès aux données par Internet. cm RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

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TENDANCES

Informatique Un disque d’archivage inaltérable Peur de perdre vos données numériques stockées sur CD, bande magnétique ou disque dur ? Le dis-

que de saphir, développé par Arnano, constitue une solution. Selon cette start-up créée en 2009 par essaimage du CEA-Leti, il offre une incroyable longévité de 2 000 ans, contre 2 à 10 ans pour les médias numériques actuels. Le secret ? Il reproduit à une échelle microscopique l’image du contenu à conserver à l’aide des techniques de gravure des puces électroniques. Un simple microscope ou tout système optique grossissant suffit pour lire les documents gravés en caractères de 10 microns de hauteur. Le disque est disponible en diamètre de 20 cm et bientôt de 10 cm. cm cc EN BREF

Électronique Des lunettes pour suivre le guide

D’où sort ce petit bonhomme virtuel qui me guide dans la ville? D’un mini écran fixé sur mes lunettes. L’opérateur de téléphonie mobile japonais NTT DoCoMo a présenté un prototype de réalité augmentée dans lequel sa mascotte (le champignon Docomodake) apparaît dans Un mini écran fixé sur le champ de vision du promeneur. les lunettes guide le promeneur Celui-ci n’a qu’à entrer sa destination lors de ses déplacements. sur son smartphone et suivre les indications. Il peut aussi tourner la tête pour avoir des informations sur les points d’intérêts que lui montre Docomodake ou lever les yeux pour obtenir les prévisions météo. cm

Télécoms Les courants porteurs en ligne ont leur standard

RECHERCHE

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DÉVELOPPEMENT

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PRODUCTION

D.R.

Elle vient d’être ratifiée par l’organisme de normalisation IEEE (Institute of Electrical et Electronics Engineers), mettant fin à une guerre de standards entre trois technologies incompatibles. La norme IEEE 1901 prévoit un débit nominal de 500Mbit/s, une portée de 1500m et une bande de fréquences de l’ordre de 100MHz. Elle s’appuie sur la technologie de modulation OFDM à ondelettes de Panasonic. Les spécifications techniques sont attendues début 2011. cm



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TENDANCES

LE RENDEZ-VOUS

Salon L’innovation dans l’environnement

22 | 11

Conférence R & D et développement durable L’Usine Nouvelle et Industrie et Technologies s’associent pour «Les rencontres de la R&D». Thème de la conférence: comment mettre en place et piloter une stratégie conciliant R&D et développement durable. De l’écoconception aux nouvelles réglementations, comment faire de ces enjeux un avantage concurrentiel? Une journée de conférence précédée d’une formation et suivie d’un séminaire de deux jours sur les outils de l’écoconception cm

Plate-forme Biogénie de traitement biologique des terres polluées à Château-Gaillard (Rhône-Alpes).

Air, eau, énergie, déchets… Pollutec est le rendezvous incontournable autour de l’environnement. Il aura lieu cette année à Lyon. Plus que jamais, l’accent sera mis sur les nouvelles technologies. Pollutec proposera en effet un nouvel espace consacré à la recherche, aux innovations et au financement, regroupant des pôles de compétitivité, laboratoires, start-up et organismes de financement. Le Chili sera l’invité d’honneur de cette 24e édition de Pollutec qui accueillera également un pavillon dédié aux États-Unis. Il présentera les technologies en développement outre-Atlantique dans l’énergie, le traitement de l’eau, les sites et sols pollués… En parallèle du salon, seront organisées des visites techniques en Rhône-Alpes. Au programme: installation de stockage de déchets, filtres plantés de roseaux pour stations d’épuration, bâtiment bioclimatique… cm

ccDu 22 au 25 novembre Centre Étoile Saint-Honoré, Paris www.industrie.com/it

24 | 11

Symposium Énergie solaire et son stockage

L’Asprom propose de faire le point sur les travaux de recherche et développement dans le domaine de l’énergie solaire photovoltaïque et son stockage sur batteries pendant les périodes d’intermittence. Les interventions des chercheurs sont complétées par l’expérience d’industriels tels que MPO Energy, Legrand ou Exosun. Oseo profitera de l’occasion pour exposer sa politique de soutien des PME innovantes dans le photovoltaïque. cm ccLes 24 et 25 novembre 2010 à Paris www.asprom.com/seminaire/ photo.pdf

22

N°927ccNOVEMBRE 2010

30 | 11

ccDu 30 novembre au 3 décembre 2010 Centre Eurexpo, Lyon www.pollutec.com

20 | 01

Rencontre L’avenir du véhicule électrique

La 2e réunion annuelle sur le véhicule électrique, organisée par Development institute international (DII), réunit des constructeurs, des industriels, des collectivités locales et des entreprises utilisatrices pour répondre aux différentes questions

que pose l’entrée en 2011 de cette technologie dans la phase de déploiement. Réglementation, batteries, infrastructure, recyclage… Les chantiers en suspens sont nombreux. Parmi les intervenants figurent des représentants de PSA, ERDF, Schneider Electric, France Telecom et Total. cm ccLes 20 et 21 janvier 2011 Paris www.development-institute.com

28 | 03

Congrès Le rendez-vous de la dépollution

Le congrès Intersol sur les sols, eaux et sédiments se présente comme un rendez-vous complet sur les enjeux liés à la pollution. Droit et gestion durable des sites seront abordés, mais aussi les derniers développements scientifiques et technologiques. À noter, une session intitulée «Transfert, mutations et réutilisation des sites – Dépollution verte». Intersol proposera un grand nombre de retours d’expérience étrangers. cm ccDu 28 au 31 mars 2011 Université Jean Moulin, à Lyon www.intersol.fr

31 | 03

Concours Pour des technologies numériques vertes

Avec le magazine La Recherche et le groupe d’assurance Generali, l’Ademe organise, pour la 7e année consécutive, le concours du développement durable. Destiné aux étudiants jusqu’à Bac+5, il porte sur le thème: les technologies d’information et de communication passent au vert. Les candidats sont invités à proposer des solutions innovantes qui réduisent l’empreinte environnementale des technologies numériques. Les trois meilleurs projets recevront au total 10000 euros. Les prix seront remis en mai 2011. cm ccDate limite de dépôt de dossier : 31 mars 2011 www.concoursgenerationd2.com D.R. D.R.

L’AGENDA


real power

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SolidWorks et SWIFT sont respectivement une marque déposée et une marque de SolidWorks Corporation. ©2007 Dassault Systèmes. Tous droits réservés.


tour d’horizon

Ressources : la chimie sort de terre ccPAGE 26

infographie

Les deux faces d’une molécule ccPAGE 28

reportage

Du sucre au plastique : entrez dans l’usine pilote de Futerro ccPAGE 30

entretien

« Passer du tout pétrole au moins de pétrole » Christophe Rupp-Dahlem, président de l’Association chimie du végétal ccPAGE 32

enquête

Chimie du végétal : une filière à cultiver ccPAGE 34

pour aller plus loin

L’enquête continue sur Internet ccPAGE 38


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CHIMIE DU VÉGÉTAL

À la conquête de l’or vert La chimie referme-t-elle la parenthèse du pétrole ? On pourrait le croire avec l’essor de la « chimie verte ». Sous ce vocable, une panoplie d’objectifs, dont le recours massif aux ressources renouvelables. Certes, le baril a montré l’étendue des molécules qu’il pouvait offrir à coût viable. Mais à l’heure du développement durable, les chimistes veulent redonner ses lettres de noblesse à la biomasse, leur ressource originelle. Une renaissance teintée d’ambition : fournir à toute l’industrie un florilège de molécules, polymères et matériaux issus du végétal. Pour y parvenir, le chemin est semé d’embûches. Industrie et Technologies s’est plongé dans la chimie végétale et esquisse son avenir. cm RANG La chimie est le 3 secteur industriel français, avec un chiffre d’affaires de 80 milliards d’euros.

Une même molécule peut être issue du pétrole ou du monde végétal. Cette chimie biosourcée pose les bases de la chimie durable.

PHOTOLIA

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« Le végétal n’est pas forcément biodégradable ». À lire, l’interview du directeur innovation de Sofiprotéol.

Le tout pétrole ? Terminé. Blé, paille, colza… Avec le végétal, l’industrie chimique veut reproduire ce qu’elle a réussi avec les hydrocarbures : fabriquer une multitude de molécules. Pour y parvenir, elle devra surmonter des défis technologiques, industriels et écologiques. À la clé, des ressources renouvelables offrant des propriétés équivalentes, voire inédites. Plongée dans la chimie végétale pour en évaluer le potentiel de développement.

MATIÈRE. Les chimistes espèrent tirer de la biomasse jusqu’à 30 % de leurs ressources carbonées

U

ne soif insatiable. Pour abreuver l’industrie en molécules en tout genre, la chimie mondiale ingurgite chaque année 400 millions de tonnes de matières premières carbonées. Dont plus de 90 % sont issues du pétrole. Et si, un jour, les hydrocarbures venaient à manquer ? En quête d’une alternative renouvelable, les chimistes arpentent aujourd’hui les champs. Mais pour produire quoi ? Plantons le décor. Les hydrocarbures et le végétal forment la famille carbonée (ou organique). Soit 65 % des produits chimiques dans le monde, l’autre partie étant la chimie minérale. Dans la famille carbonée,

les experts évaluent entre 20 et 30 % la part qui, à terme, pourrait être issue du végétal. Contre 5 à 7 % actuellement. Il s’agira soit de composés fonctionnels (tensioactifs, émulsifiants, solvants…). Soit d’intermédiaires de synthèse, qui n’auront pas d’usage en tant que tels, mais seront transformés en polymères (polyamide, polyester…). cc Le

végétal s’imposera là où il offre une valeur ajoutée

En théorie, une même molécule – carbonée – peut être issue du végétal ou du pétrole. Dans la pratique, à moins de nouvelles réglementations, la différenciation

se fera d’abord sur le coût. La pétrochimie bénéficie de la maturité et de l’optimisation de ses procédés. « Mais certaines voies sont déjà favorables au végétal. Comme la production d’éthanol à partir de canne à sucre, plutôt que d’éthylène », rappelle Paul-Joël Derian, vice-président R&D du chimiste Rhodia. L’essor du végétal commencera certainement par des marchés de niche. « Des volumes mondiaux de 50 à 100 000 tonnes, à comparer au million de tonnes de la filière pétrochimique », évalue Yvon Le Hénaff, directeur général du centre de recherche ARD (Agro-industrie recherches et développements). Le végétal s’imposera d’abord là où il offre une valeur ajoutée, par son caractère renouvelable ou en apportant de nouvelles propriétés comme des applications textiles spécifiques, plus souples ou plus résistantes à la chaleur. Son envol passera par trois étapes. À court terme, les ressources compétitives seront des coproduits de procédés exis-

LA CHIMIE VÉGÉTALE, C’EST QUOI ?

Quelles ressources ? c Deux

filières matures sont déjà exploitées : les huiles (colza, tournesol, soja, palme) et les sucres (canne à sucre, pomme de terre, betterave, maïs, blé). La voie lignocellulosique (bois, paille) et les micro-algues sont explorées.

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Pour produire quoi ?

À qu’elle échéance ?

c Les

c Le

molécules issues de la chimie du végétale, comme ici l’acide succinique, servent à produire vernis, colle, détergents, solvants, lubrifiants, épaississants… On en retrouve aussi dans les produits cosmétiques, lessives, matières plastiques…

Grenelle de l’environnement prévoit qu’en 2017, 15 % des ressources carbonées de la chimie française seront végétales (contre 5 à 7 % aujourd’hui). Selon les experts, ce taux atteindra entre 20 et 30 % en 2030.

GETTY ; PHOTOLIA ; D.R.

Ressources La chimie sort de terre


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Laurent Gilbert tants. Les biocarburants pourraient ainsi s’avérer de précieux alliés. Ils structureront des filières d’approvisionnement sur lesquelles la chimie pourra se brancher. C’est le cas du glycérol, un coproduit de la fabrication du biodiésel. Le chimiste Solvay l’utilise en substitution du propylène (voir notre infographie page 28). Mais demain, le végétal devra « croiser chimie et sciences du vivant », prévoit Daniel Marini, directeur des affaires économiques et internationales de l’Union des industries chimiques (UIC). Notamment pour développer la voie lignocellulosique (bois, paille…). « Il faudra modifier le cœur des procédés. La compétitivité n’est pas systématique, mais des pistes apparaissent », estime François Monnet, vice-président chargé des technologies émergentes chez Solvay. À condition de lever plusieurs verrous technologiques dans la création des bactéries et levures, dans la mise en œuvre de fermenteurs à l’échelle industrielle…

son intérêt écologique reste complexe

D.R.

cc Quantifier

À terme, le succès proviendra de ressources naturelles apportant des fonctionnalités que la voie pétrochimique n’offre pas à coût viable. « Les huiles de tournesol et de colza permettent d’obtenir de longues chaînes carbonées. Comme les dix-huit atomes de l’acide oléique. On peut en tirer des propriétés de mise en forme ou de résistance aux solvants », soutient JeanFrançois Rous, directeur innovation de Sofiprotéol, spécialiste français des huiles et protéines végétales. Chimiquement, biomasse et pétrole diffèrent surtout par la présence d’oxygène dans les molécules végétales. « Alors que les hydrocarbures sont seulement formés de carbone et d’hydrogène. Jusqu’à présent, la chimie a surtout appris à ajouter, si nécessaire, des atomes d’oxygène », note Jean-François Rous. Avec le végétal, il faudra apprendre à les enlever… ou à exploiter leur présence. « Les tensioactifs apprécient particulièrement les propriétés de l’oxygène, notamment pour son affinité avec l’eau », évoque ainsi Alain Milius, directeur des affaires scientifiques et réglementai-

Directeur de recherche avancée en sciences de la matière chez L’Oréal

S’inspirer de la nature pour innover Qu’attendez-vous de la chimie de demain ? Laurent Gilbert : La chimie doit être res-

ponsable, selon trois principes. D’abord utiliser des matières premières renouvelables. Le végétal, mais pourquoi pas aussi la fermentation. Ensuite, mettre en œuvre des procédés dont l’impact environnemental est réduit. Nous avons des indicateurs : pourcentage d’atomes renouvelables, volume de déchets par unité produite, consommation énergétique… Enfin, fabriquer des produits respectueux de l’environnement et du consommateur. Selon trois critères : écotoxicité, biodégradabilité et bioaccumulation, la capacité de la substance à s’accumuler dans la matière vivante dans toute la chaîne alimentaire. Pourquoi s’intéresser au végétal ? L. G. : L’idée est de s’inspirer de la nature

res de Seppic, une filiale d’Air Liquide. Reste à amorcer la pousse du végétal. La réglementation Reach sur les substances chimiques offrira une aide toute relative. D’origine végétale ou pétrochimique, les molécules restent, pour l’instant, souvent les mêmes. Labels et normes pourraient favoriser le développement de nouvelles filières. La profession évoque, par exemple, un « taux de carbone renouvelable » à afficher sur les produits finis. Il ne suffira pas. Quantifier l’intérêt écologique du végétal reste complexe. « Il n’existe aucun inventaire adapté des ressources agricoles », confirme Hilaire

pour innover. Par exemple, le Pro-Xylane. Cet actif anti-âge a été conçu en comparant la structure de la peau à celle de sucres – de l’hémicellulose – issus de bois de hêtre. Valoriser une ressource renouvelable permet d’innover en développant des molécules que l’on n’aurait pas obtenues à partir du pétrole. À quoi ressemble la ressource idéale ? L. G. : Avant tout, elle doit être la plus

renouvelable possible. Si on prélève un sucre dans la nature, il faut s’assurer qu’il n’est pas utilisé dans l’alimentation humaine. C’est pourquoi nous nous dirigeons vers l’utilisation de la cellulose ou de l’hémicellulose, largement sousutilisées. La ressource doit aussi être transformable pour acquérir une fonction. C’est en général le cas des éléments naturels.

Bewa, expert bioproduits et biomatériaux à l’Ademe, qui projette la création d’une base de données avec l’Afnor. La contrainte : gérer l’hétérogénéité des données d’un champ à l’autre. Nul doute que les industriels devront s’impliquer. « Nous avons réalisé plus de mille audits en deux ans chez nos fournisseurs, parfois jusqu’au champ », témoigne Francis Quinn, directeur développement durable de L’Oréal. C’est à ce prix que le végétal fleurira. cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

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Jouez avec notre infographie interactive.

Jouez avec notre infographie interactive.

LES DEUX FACES D’UNE MOLÉCULE

ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

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LES ATOUTS DU VÉGÉTAL La substitution du propylène pétrolier par du glycérol, d’origine végétale, réduit l’empreinte écologique de la production d’épichlorhydrine. c Eau : consommation divisée par 10 c Chlore : consommation divisée par 2 c Coproduits chlorés : production divisée par 8 SOURCE : Solvay, de la ressource à la sortie de l’usine

20%

C’est la réduction des émissions de CO2 en remplaçant le propylène par le glycérol. SOURCE : Solvay, de la ressource à la sortie de l’usine

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Recycler le plastique PLA : c’est possible. Les explications sur notre site.

Transformer le sucre en plastique. Galactic et Total se sont lancés dans l’aventure en construisant conjointement cette année une usine pilote, en Belgique. Un défi technologique qui lie les compétences en biotechnologie du premier et les connaissances en chimie du second. philippe Coszach, responsable industriel du site nous fait visiter la première unité de production de plastique d’origine végétale.

E

n traversant la bourgade, il suffit de suivre la route blanchie par les cristaux de saccharose pour arriver devant la nouvelle unité pilote de fabrication d’acide polylactique (PLA pour polylactic acid) de Futerro. Escanaffles et le sucre, c’est une histoire ancienne qui a commencé en 1872 avec l’ouverture de la première raffinerie dans ce village belge, situé non loin de la frontière française. Malgré sa fermeture en 1990, le sucre est toujours d’actualité, mais, aujourd’hui on le transforme en plastique. Un gros cube de tôle blanche est sorti de terre en 2008, fruit du partenariat entre Galactic, le deuxième producteur mondial d’acide lactique, déjà installé sur place, et le chimiste Total Petrochemicals. L’usine pilote tourne depuis maintenant avril 2010 et les premières tonnes de PLA sont sorties des innombrables méandres de tuyaux en Inox. « On cherche encore à optimiser les paramètres, mais on obtient déjà un PLA

d’excellente qualité, regardez comme il est transparent ! », s’enthousiasme Philippe Coszach responsable industriel du site, devant un monticule de millions de billes translucides. cc Du

sucre à l’acide lactique : le travail des biologistes

À la base de fabrication de ce polymère, du sucre. À côté de l’unité pilote de PLA, sur les bords de l’Escaut, se trouve l’usine historique du groupe Galactic où ont lieu les premières étapes de la fabrication. Galactic transforme le saccharose, extrait de betterave ou de canne à sucre, en acide lactique. Utilisé comme conservateur en agroalimentaire, comme exfoliant en cosmétique ou encore comme nettoyant de circuits électroniques, sa transformation en PLA ouvre des débouchées prometteurs à l’entreprise. « L’acide lactique reste un marché de spécialité, se lancer dans le PLA nous amène de nouveaux clients », explique Philippe Coszach. Tout démarre

Matière première : sucre issu de la betterave ou de la canne à sucre.

L’acide lactique liquide est transféré dans l’usine pilote de Futerro.

En fermenteur, les bactéries digèrent le sucre et produisent l’acide lactique.

30

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dans des fermenteurs, des cuves fermées de plusieurs mètres de haut. À l’intérieur, des milliards de bactéries digèrent le sucre. Quelques minutes suffisent à ces microorganismes pour obtenir une concentration de l’ordre de 10 à 30 % d’acide lactique dans le milieu liquide. Les biologistes de Galactic ont criblé des milliers de souches avant de les sélectionner pour leurs rendements et leurs performances industrielles. « Ce sont des bactéries qui viennent du monde entier. Nous devons évaluer leurs capacités de fermentation et leurs résistances aux conditions difficiles qui existent dans un fermenteur industriel pour choisir les meilleures d’entre elles », explique Philippe Coszach. Dernière trouvaille, bien gardée, de l’industriel: «une bactérie, capable de fabriquer de l’acide lactique de forme D ». En effet, une même molécule peut prendre deux formes différentes, D et L. En cas de fabrication par voie chimique, les deux types apparaissent, mais, lors de la synthèse microbienne, souvent seules des molécules de type L sont fabriquées. « C’est extrêmement rare et difficile de trouver dans la nature ce genre de souches, performantes à l’échelle industrielle. Cela nous sera très utile pour améliorer notre PLA à l’avenir, le rendre plus résis-

Tout le process est contrôlé par ordinateur.

W. parra

Du sucre au plastique Entrez dans l’usine pilote de Futerro


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cc FUTERRO

L’unité pilote Futerro sera capable, une fois la période de rodage terminée, de produire jusqu’à 1 500 tonnes d’acide polylactique par an.

tant aux hautes températures par exemple », précise Philippe Coszach.

l’acide lactique au PLA : une affaire de chimistes

W. parra

cc De

Une fois l’acide lactique obtenu, il est transféré dans l’unité pilote Futerro. Et là, plus question de biotechnologies, on entre dans le domaine de compétence des chimistes. « S’associer avec Total, c’était mettre toutes les chances de notre côté pour développer notre PLA. Nous avons la matière première, ils connaissent le métier. » Comme le souligne l’ingénieur, « cela faisait trente ans qu’aucun nouveau polymère n’était arrivé sur le marché, forcément Total était intéressé. » Pour transformer l’acide lactique en PLA, Futerro a choisi de procéder en deux étapes. « Il existe une possibilité de passer de l’acide

étape intermédiaire : l’acide lactique est transformé en lactide

lactique au PLA directement mais cela implique, pour avoir un matériau intéressant d’un point de vue mécanique, d’utiliser des solvants, ce qui irait à l’encontre d’un raisonnement “chimie verte”. » La solution retenue par Futerro consiste à cycliser l’acide lactique en lactide avant de le polymériser et d’obtenir ainsi un PLA de masse moléculaire élevée. « Plus il a une masse moléculaire importante, plus ses propriétés mécaniques seront intéressantes », souligne Philippe Coszach. Le polymère obtenu à cette étape n’est pas translucide : « il est sous sa forme amorphe, et n’est pas utilisable par les industriels car il ne supporterait pas les températures des extrudeuses. » Une étape de séchage plus tard, le voilà transparent et cristallin, « et parfaitement

Après une étape de purification du lactide, on obtient du pLa (acide polylactique).

Séché et cristallisé, le pLa sort sous forme de granulés.

Joint-venture à parité égale entre le producteur d’acide lactique Galactic et le chimiste Total Petrochemicals c Créée en 2008 c Usine pilote à Escanaffles, en Belgique, inaugurée en avril 2010 c Fabrique du plastique PLA à partir du sucre c Capacité : 1 500 tonnes par an c Investissement : 15 millions d’euros

transformable, comme n’importe quel plastique ». L’usine d’Escanaffles est avant tout un pilote mais ses capacités de productions (1 500 tonnes par an) en font presque une petite usine, capable une fois la période de rodage terminée de produire de plus grandes quantités. Mais ce n’est pas l’objectif premier de la société. « Le but de cette unité, c’est avant tout de montrer que, oui, nous sommes capables de développer la technologie pour produire un plastique de très bonne qualité, utilisable dans une multitude d’applications », s’enthousiasme Philippe Coszach. Car en plus des utilisations de « commodités » : barquettes, films alimentaires, etc., les ingénieurs de Futerro travaillent à rendre ce PLA non biodégradable pour des pièces automobiles, vêtements… « Le PLA est un polymère qui a de très nombreuses qualités. On vient à peine de le découvrir ! C’est encore un bébé qu’il faut que l’on amène à l’âge adulte », plaisante Philippe Coszach. À l’étage, derrière plusieurs écrans d’ordinateurs, les ingénieurs contrôlent les paramètres en jetant un œil à travers la vitre des appareillages. « Tout le contrôle se fait d’ici », sur les ordinateurs s’affichent les différentes étapes du process. Pression, température, débit… Pour Futerro, tous les indicateurs sont au vert. cm ccAnnE-kATEll MOUssET akmousset@industrie-technologies.com

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Les conseils de l’Ademe pour évaluer l’impact environnemental d’un bioproduit.

ccCHRISTOPHE RUPP-DAHLEM PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION CHIMIE DU VÉGÉTAL

Passer du tout pétrole au moins de pétrole pour s’approvisionner en matières premières, l’industrie mondiale reste tributaire des dérivés du pétrole. Agro-industriels, chimistes, plasturgistes… pour accélérer le développement de la biomasse, les acteurs de la chimie du végétal se sont réunis au sein d’une association. son président esquisse l’avenir du végétal dans la chimie. et décrypte les enjeux pour réduire notre dépendance au pétrole. La chimie lorgne les matières premières végétales. Tendance durable ou simple feu de paille ? Christophe Rupp-Dahlem : Par définition,

les ressources fossiles vont s’épuiser. Il faudra trouver des alternatives. Pour l’utilisation du pétrole comme source d’énergie, les technologies de substitution sont multiples. Dans les transports, l’électrique et/ou l’hydrogène pourront remplacer les hydrocarbures. L’éolien, le solaire et l’hydraulique produiront de l’électricité… mais aucune molécule. Pour la chimie, qui a besoin de matières premières, le végétal offre donc la seule alternative au pétrole. Après l’or noir, la chimie part donc à la conquête de l’or vert… C.R-D : À un détail près : le végétal est la

filière historique de la chimie. Elle existait avant la pétrochimie, notamment pour les tensioactifs. La chimie du végétal consiste à extraire des molécules des matières premières agricoles, pour produire des intermédiaires de synthèse et des plastiques. Des secteurs comme l’emballage et l’automobile en utilisent déjà. Mais aujourd’hui, le pétrole offre une plus grande diversité de produits. Technologiquement et économiquement, sa transformation est optimisée. Pour le

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végétal, l’ambition est de développer de nouveaux procédés pour élargir les débouchés. La page du pétrole est-elle définitivement tournée ? C.R-D : La chimie utilise aujourd’hui 7 %

de ressources renouvelables. À l’horizon 2017, le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de 15 % en France. Les États-Unis estiment même qu’en 2050, la moitié des ressources de la chimie seront agricoles. La demande en produits d’origine végétale est indéniable. Mais la biomasse ne remplacera pas le pétrole. Il s’agit plutôt de passer du « tout pétrole » au « moins de pétrole ». Le véritable enjeu porte sur la vitesse de conversion. Comment accélérer cette mutation ? C.R-D : En soutenant les investissements

industriels et la mise sur le marché de nouveaux produits. Il faudrait des incitations ou des exonérations de taxe. Notre principal frein est le manque de soutien public. Avec le Grand emprunt, les investissements d’avenir de l’État pourraient fournir une aide précieuse à la filière française. Nous ciblons notamment deux familles d’investissements. D’abord la catégorie « énergies décarbonées et chimie verte », sous l’égide de l’Ademe. Et

ccson cursus

ingénieur de l’École nationale supérieure de chimie de Lille, christophe rupp-dahlem dirige les programmes chimie du végétal chez le producteur d’amidon roquette. il est aussi président de l’Association chimie du végétal, qui avec 37 adhérents fédère les acteurs de la filière française.

les « instituts d’excellence sur les énergies décarbonées », que soutiendra l’Agence nationale de la recherche. Mais en France, les aides restent limitées aux démonstrateurs technologiques. Au contraire des États-Unis qui subventionnent aussi les premières installations industrielles… Dans la compétition internationale, comment se situe la France ? C.R-D : Les grandes nations du végétal sont

les États-Unis, le Brésil, la Chine… Mais l’Europe a sa carte à jouer, y compris la France. Le végétal offre l’opportunité de renforcer la compétitivité de nos industries chimiques. La France dispose de nombreux atouts. C’est la deuxième puissance agricole mondiale. Contrairement au pétrole, elle dispose de ressources végétales sur son territoire. La France possède aussi plusieurs groupes agro-industriels, comme Roquette et Sofiprotéol. Et la cinquième industrie chimique, la deuxième en Europe derrière l’Allemagne. Avec l’essor du végétal, à quoi pourrait ressembler la chimie demain ? C.R-D : Agro-industriels, chimistes, plas-

turgistes… En France, l’Association chimie du végétal a été fondée pour fédérer tous les acteurs de la profession. Elle veut donner naissance à une nouvelle chimie. Avec deux buts : remplacer une partie du pétrole et développer de nouvelles molécules. Avec des procédés de transformation en continu et en phase aqueuse, cette filière émergente sera plus intégrée que l’existante. Aujourd’hui, les raffineries transforment le pétrole en une multitude


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cultés consistent à éliminer la lignine, qui sert normalement de liant entre les autres composés, et de déstructurer la cellulose pour l’exploiter. À plus long terme, les micro-algues sont aussi une voie à explorer. Attention, il s’agit de micro-organismes de la taille de bactéries, pas des algues trouvées sur les plages ! Le succès de la chimie du végétal dépend-il de celui des biocarburants ? C.R-D : La chimie du végétal peut se déve-

lopper d’elle-même, sans les biocarburants. Mais, pour les bioraffineries, la diversification des débouchés sera un atout. La biomasse sera aussi utilisée à des fins alimentaires. Il faudra donc substituer le végétal au pétrole intelligemment. D’abord en privilégiant les ressources locales. Ensuite, en ne produisant pas n’importe quelle molécule. Les hydrocarbures sont à 95 % composés de carbone, alors que le végétal contient aussi de l’oxygène. Il sera plus intéressant de développer, à partir de la biomasse, des composés oxygénés comme des esters, des polyesters, des polyéthers… À quelles conditions le végétal sera-t-il vraiment écologique ? C.R-D : Le grand atout du végétal est d’être

J.L. Bertini pour industrie et technoLogies

christophe rupp-dahlem

de produits chimiques, comme l’éthylène et le propylène. Ils sont ensuite envoyés dans les usines pétrochimiques pour produire des polymères. Demain, les « bioraffineries », qui exploiteront la biomasse, combineront raffinage et une partie de la transformation de la matière. À condition de maîtriser de nouveaux procédés de transformation… C.R-D : Aujourd’hui, la chimie végétale

exploite le blé, le maïs, la betterave, la

pomme de terre… Les procédés sont maîtrisés. Un grain de blé, par exemple, est à 70 % constitué d’amidon. Pour l’isoler, des procédés physiques suffisent. Nous extrayons l’amidon par simple différence de densité. Mais l’avenir de la chimie végétale passe par les biotechnologies. Dans la filière lignocellulosique, à base de paille ou de bois, les procédés restent à développer. Ils seront plus complexes. Cette biomasse est composée de lignine, de cellulose et d’hémicellulose. Les diffi-

renouvelable. Il ne garantit pas le caractère écologique d’un produit. Mais le plus souvent, il réduit son impact sur l’environnement. La biomasse présente le grand avantage de piéger le CO2. À condition d’être durable, les produits d’origine végétale seront une forme de stockage du dioxyde de carbone. Côté usine, l’exploitation de la biomasse réduit, a priori, l’empreinte de la phase de production. Avec les biotechnologies, les étapes de transformation sont en effet souvent moins nombreuses et moins énergivores. Les réactions se déroulent à moindres température et pression. Du champ à la sortie de l’usine, nous estimons que le végétal réduit, en moyenne, les émissions de gaz à effet de serre entre 20 et 40 %. cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

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Les détails du programme européen Eurobioref

Chimie du végétal Une filière à cultiver

Z

éro déchet ! Tel est le cri de guerre de la chimie végétale de demain. Et pour y arriver, un seul mot d’ordre : diversifier. L’avenir de la filière passe par la polyvalence des unités de production. Finies les usines capables de ne traiter qu’un végétal et de ne fabriquer qu’un seul produit. « Il faudra diversifier les sources de biomasses et multiplier les procédés, de l’enzymatique au thermique, afin de pouvoir fabriquer plusieurs composés », explique Franck Dumeignil, coordinateur d’Eurobioref, un projet européen de recherche visant à créer la bioraffinerie intégrée de demain.

Le champ

cc

Diversifier les végétaux Là où vous voyez un champ de blé, Léon Mentink, responsable produit de la société Roquette voit « un champ de polymères ! » Car en chimie du végétal, la plante est surtout une source de molécules, comme le pétrole l’est dans la chimie « classique ». Alors c’est là que le choix commence et ce, en fonction des applications. Toutes sortes de possibilités sont à l’étude, même faire pousser en Europe des plantes de Madagascar, par exemple. « Le Centre de recherche grec (CRES) travaille de son côté – au

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sein du programme Eurobioref – à l’établissement d’une carte des terres exploitables en Europe. Il faut en effet savoir quelle plante est adaptée à quelle région pour pourvoir la valoriser au maximum », détaille le coordinateur du projet. Et dans le choix des plantes, d’autres critères rentrent en ligne de compte pour l’avenir de la filière. « On cherche à éviter au maximum la concurrence avec l’alimentaire et les OGM », poursuit Franck Dumeignil. « Dans l’optique d’une démarche durable, on peut en revanche utiliser des prairies en jachère pour faire pousser des végétaux exploitables en bioraffineries ». Étudiées activement dans cette optique par les chercheurs : la luzerne, le pissenlit ou le miscanthus. Mais c’est l’application qui détermine le choix de la plante : céréales, oléagineux, betteraves, bois… Les scientifiques cherchent à diversifier les biomasses d’entrée

pour s’adapter à chaque région et étendre la gamme de produits fabriqués. En clair, exploiter les oléagineux dans les pays chauds et faire pousser des betteraves au Nord. Mais plus que cultiver des plantes pour récolter des produits chimiques, les scientifiques étudient également l’utilisation des déchets végétaux : tourteaux, copeaux de bois… « Tout est exploitable, il suffit en fait de trouver les techniques de séparations adaptées et c’est ce sur quoi le programme se penche, précise Franck Dumeignil, avec toujours comme objectif de valoriser toute la biomasse et de ne produire aucun déchet ».

La raffinerie

cc

Optimiser les procédés La bioraffinerie reste l’élément central de la filière. «L’unité classique à l’heure actuelle reçoit de la canne à sucre, en fait du sucre qu’elle distille en éthanol », note Franck Dumeignil. La bioraffinerie du futur se veut mutivégétal, multiprocédé, multiproduit et évolutive. C’est une toute nouvelle chimie qui Les bioraffineries sont souvent situées près des ressources végétales. Cela facilite notamment l’échange entre l’agriculteur et le chimiste.

rÉA

encore balbutiante, la chimie du végétal est appelée à prendre de l’essor dans les prochaines années. Alors à quoi va ressembler cette toute nouvelle chimie associant agriculture, biotechnologies et chimie ? Qu’estce qui va changer pour les planteurs, les chimistes et les utilisateurs de ces molécules biosourcées ? tour d’horizon de l’amont à l’aval d’une filière émergente promise à un bel avenir.

R&D L’Europe a investi 23 millions d’euros dans le programme Eurobioref de raffinerie du futur.


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J.L. bertini

Roquette transforme des ressources naturelles renouvelables (maïs, blé, pomme de terre et pois) en une gamme étendue d’ingrédients utilisables par de nombreux industriels.

naît sous nos yeux et de nouveaux métiers différents composés des végétaux. D’un qui se créent. La chimie du végétal se côté les huiles, de l’autre les sucres (celtrouve en effet au croisement de plusieurs lulose, hémicellulose) et de l’autre les résidus solides (lignine) secteurs : l’agroalimentaire, encore difficilement la biologie moléculaire, « et «Si lEUR pRix iNTéRESSaNT, exploités aujourd’hui. bien sûr la chimie, essen- EST lES mOléCUlES « Si en plus, on va vers tielle pour progresser sur le biOSOURCéES l’utilisation de noucôté du génie des procédés», SERONT biEN veaux végétaux, il faut explique Olivier Nore, res- aCCUEilliES paR lES CliENTS ! » mettre au point de nouponsable industriel de la veaux procédés d’exsociété Metabolic Explorer. Les chercheurs veulent traction », explique le aller plus loin. Au menu, une armada de chercheur. Par exemple, dans le projet techniques pour récupérer les molécules Eurobioref, la société norvégienne Borredes végétaux. Tout d’abord pour amélio- gaard travaille sur de nouvelles technirer les prétraitements de séparation des ques de prétraitement du bois. Objectif :

utiliser 80 % de cette ressource pour produire le moins de déchets possible. Une fois les composés séparés, il faut les traiter pour produire « des molécules platesformes, c’est-à-dire des bases utilisables par les industriels », note Franck Dumeignil. Pour y arriver, trois voies sont explorées. La biotechnologie tout d’abord. Grâce à leurs enzymes, les micro-organismes sont capables de synthétiser à peu près n’importe quel composé. Ainsi, pour valoriser la biomasse, on étudie et on sélectionne, voire transforme, toutes sortes de microorganismes. Exemple avec la société Deinove qui se spécialise dans l’utilisation de bactéries jusqu’ici fort peu étudiées : les Deinocoques. « Il s’agit de micro-organismes très anciens qui ont développé des mécanismes de résistance importants. Elles sont donc très robustes, naturellement, ce qui en fait un des outils idéaux pour la fermentation industrielle », explique Jacques Biton, directeur général de la société. Insensibles à des milieux très basiques et capables de vivre en présence de solvants, ces « super-bactéries » développées par Deinove fabriquent aujourd’hui, en une seule étape et directement à partir de la biomasse broyée, de l’acide succinique, lactique, fumarique ou butyrique. Autres produits, autres microorganismes: Metabolic Explorer développe actuellement des procédés de production de butanol, monopropylène et 1,3-propène-diol, notamment utilisé pour la fabrication de fibres textiles. «Nous avons ainsi développé une bactérie Clostridium capable, à partir d’hémicellulose provenant du jus de première presse de la betterave, de produire du butanol », explique Olivier Nore, directeur industriel de Metabolic Explorer. Pour atteindre le zéro déchet, la voie biologique ne suffit pas. «D’autres techniques sont utiles comme la catalyse. On va faire passer la biomasse sur des éléments actifs comme des métaux dispersés, des oxydes ou des sulfures », explique Christophe Dumeignil. Et en ultime étape: « La gazéification de la biomasse restante. Grâce à des procédés thermochimiques, elle est réduite à l’état de gaz pour reformer ensuite les molécules souhaitées », poursuit le chercheur. NOVEMBRE 2010ccN°927

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Les algues pleines de ressources

cc

Le plasturgiste

Valoriser toutes les molécules

Une fois les molécules biosourcées produites, comment sont-elles acceptées par les utilisateurs ? « C’est tout simple. Si le prix de revient est intéressant, elles seront bien accueillies par les clients ! », s’exclame Olivier Nore. D’où l’importance de valoriser au maximum les produits et sous-produits de la chimie du végétal : « c’est la clé pour rendre cette filière rentable », explique Christophe Dumeignil. Quant aux molécules produites grâce aux végétaux, si elles sont les mêmes que celles issues de la chimie classique, rien n’est modifié. Pour Sphère, fabricant d’emballages, par exemple, qui se lance dans la fabrication de plastiques biosourcés, «rien n’a changé dans notre process, vu que nous utilisons toujours la même molécule, seule son origine change!», note John Persenda, président du groupe. «Et ce pour un prix à peine supérieur, largement compensé par la stabilité des prix du biosourcé par rapport au pétrochimique.»

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c Les

végétaux poussent aussi dans la mer, en quantité ! Alors les algues sont-elles de bonnes candidates à la chimie du végétal ? en tout cas, au niveau de la ressource pas de problème. Abondante à l’état naturel, leur culture est de toute façon tout à fait possible. « elles sont plus productives que n’importe quel blé OGM ! », explique Yannick Lerat, directeur du Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva), évoquant des « rendements pouvant atteindre 100 tonnes de matière sèche par hectare et par an ». Autre argument en leur faveur : « elles n’ont pas besoin pour pousser d’irrigation en eau douce et elles n’entrent pas en compétition avec les végétaux d’intérêts

Cette algue, le fucus vesiculosus contient des polysaccharides valorisés par l’industrie chimique.

alimentaires ». Quant à leur composition, elle intéresse de près les chimistes. riches en polysaccharides pour les macroscopiques ou en lipides pour les algues microscopiques, elles sont dans tous les cas valorisables de façon industrielle :

La moquette Eco2Punch, est produite à partir de matière première 100 % naturelle (plantes).

« soit on transforme la matière algale en matière fermentescible comme n’importe quel végétal, ou alors en utilisant des bactéries marines capables de valoriser les algues », note Yannick Lerat.

Les raffineries du végétal cherchent en premier lieu à recréer les molécules obtenues par la chimie du pétrole. «Mais de nouvelles molécules se produisent aussi lors du process, explique Franck Dumeignil. Au sein du projet Eurobioref, c’est donc un véritable remue-méninges qui est en cours. «Actuellement 140 projets de thèses cherchent à trouver de nouvelles applications, même de niches, à ces produits découverts grâce à la chimie végétale», s’enthousiasme le chercheur. cm ccANNE-KATELL MOUSSET akmousset@industrie-technologies.com

rÉA ; D.r.

Et où seront situées ces bioraffineries? Idéalement près des ressources végétales. Les compétences en biotechnologies développées par Deinove ou Metabolic Explorer sont en fait exportables: «Nous développons les bactéries, nous évaluons leurs potentiels en laboratoire, puis en pilote industriel et enfin nous fabriquons un «process book» qui permettra à nos clients ou associés de produire –clés en main– le produit désiré », explique Olivier Nore. «Nos principaux partenaires sont les fabricants de matières premières capables de s’intégrer dans l’aval, comme Roquette avec qui nous travaillons, ou les gros utilisateurs finaux qui vont fabriquer eux-mêmes les molécules dont ils ont besoin.»


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POUR RÉDUIRE NOTRE EMPREINTE CARBONE, NOUS DÉVELOPPONS UNE CHIMIE ISSUE DU VÉGÉTAL. Pour concilier performance sportive et performance environnementale, Arkema a conçu Pebax® Rnew, un élastomère thermoplastique innovant issu d’une matière première renouvelable, contribuant ainsi à économiser les ressources fossiles. Arkema, premier chimiste français, acteur de la chimie mondiale. www.arkema.com

*Le monde est notre inspiration. Renewables = renouvelables.


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À la conquête de l’or vert Notre enquête continue sur Internet Dans sa consommation de ressources, l’industrie peut réduire sa dépendance au pétrole et se convertir au renouvelable. Mais la quête du végétal est loin d’être terminée et se poursuit sur notre site. Pour esquisser la fin du « tout pétrole », les acteurs de la chimie vous ouvrent leur porte. Rendez-vous sur www.industrie-technologies.com (rubrique « IT, l’enquête continue »).

Vidéo Pénétrez dans une usine de bioplastique

Interview Le potentiel de la chimie végétale Les bonnes intentions écologiques ne suffiront pas. Pour fleurir, la chimie du

La chimie végétale est déjà une réalité industrielle. Dans cette vidéo, découvrez

LES PLANTES ONT-ELLES LA FIBRE ÉCOLO ? La chimie annonce un bouquet de matières premières renouvelables. Mais ces jeunes pousses sont-elles vraiment durables ? Petit guide pour repérer les faux amis.

I&T, septembre 2009, n°914

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Infographie Les deux faces d’une molécule Biomasse ou pétrole, quelle différence ? Le caractère renouvelable du

végétal devra affronter la réalité industrielle. Face à la compétition internationale et aux enjeux économiques, quel peut être l’avenir de la biomasse dans la chimie ? Lisez les réponses de Daniel Marini, directeur des affaires économiques et internationales de l’Union des industries chimiques. cm

végétal. Pour le reste, les deux filières sont finalement très proches. Une même molécule peut être produite à partir d’une ressource ou de l’autre. Dans notre infographie animée, découvrez comment la chimie végétale pourra pousser en parallèle de son alter ego pétrolier. cm

UN ÉMULSIFIANT « VERT » POUR LE BITUME Exemple d’application de la chimie végétale et coup de projecteur sur un procédé de synthèse de tensioactifs dérivés de sucres et huiles issus du monde végétal.

I&T, mai 2005, n°868

CHIMIE VERTE : LE DÉFI L’essor du végétal est l’une des dimensions de la « chimie verte », démarche entreprise par la filière pour réduire son impact environnemental. Cet article décrypte les enjeux de cette mutation.

I&T, novembre 2004, n°862

D. R.

l’usine pilote de Futerro et suivez en images la fabrication du PLA, plastique biodégradable issu du du sucre. Des champs de betteraves au recyclage du plastique, via la production d’acide lactique, retrouvez toutes les étapes détaillées. Et découvrez les applications déjà existantes de ce polymère. cm



«Les procédés naturels s’imposeront.»

www.industrie-technologies.com Lisez l’interview de Thierry Jacquet, président de Phytorestore.

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L’épuration au naturel

réa

Un modèle de biomimétisme. À l’image de cette station d’épuration à Nanterre (Hauts-de-Seine), Phytorestore copie les écosystèmes pour innover. Ses jardins filtrants décomposent les polluants par les plantes. Leur conception privilégie des variétés végétales locales, multipliées en laboratoire pour sauver celles en voie de disparition. Cerise sur le gâteau: Phytorestore veut valoriser la partie supérieure des plantes en biomasse.

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Clapot hydroélectrique Les chercheurs sont de grands enfants ! Dans ce bassin de l’École des mines de Nantes, ils reproduisent la houle. Ce jeu d’eau vise à développer un système flottant produisant de l’électricité à partir du mouvement des vagues.

Rien ne se perd…

réa

… Tout se transforme. Cette usine de méthanisation montpelliéraine est conçue pour le traitement des ordures ménagères résiduelles, qui restent après les collectes sélectives. Tri, dépollution, valorisation du biogaz… L’installation produit de l’électricité par fermentation de la biomasse.

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Dans les méandres de la chimie

Le Podospora anserina, champignon filamenteux du sol banal ? Les chercheurs lui ont découvert récemment une capacité à produire naturellement une enzyme qui élimine des polluants de type amines aromatiques. Dispersé dans des terres agricoles, il pourrait ainsi aider à supprimer certains dérivés de pesticides.

Mais où est donc la sortie ? À suivre ce mélimélo de tuyaux, on en aurait presque le tournis. L’allemand Deurex s’y retrouve pourtant. Dans cette usine, il produit des fibres dépolluantes à base de cire et de coton. Elles sont capables d’absorber, sans se dégrader, l’huile, le gazole ou les surfactants flottant dans l’eau.

réa ; D.r.

Le champignon dépollueur

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EXPÉRIENCES

L’écoconception des produits électriques et électroniques selon le Bureau Veritas.

ENQUÊTE

Traquez les watts de vos produits L’efficience énergétique est dans l’air du temps. Après l’évolution vers une omniprésence de l’électronique et plus de confort, qui ont tiré la consommation vers le haut, elle entre aujourd’hui dans les critères d’achat des utilisateurs, et ce, quasiment dans tous les secteurs, du grand public à l’industriel. La traque du watt s’invite dans toute nouvelle conception ou refonte d’un produit. Voici les pistes à suivre.

out produit comportant une partie électrique ou électronique consomme de l’énergie, quand il est en fonctionnement, et souvent même quand il semble être à l’arrêt. Les multiples chargeurs d’alimentation (pour le radiotéléphone, l’imprimante…) qui font partie de notre vie moderne, consomment souvent de l’électricité même quand ils ne servent pas. Prise

T

individuellement, la consommation de chacun d’entre eux est faible, mais – adage bien connu – les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les besoins d’autonomie des produits nomades à batterie ont suivi en priorité la voie de la sobriété. Pour autant, une alimentation sur secteur n’est plus, non plus, signe de gaspillage, même si la réglementation a un peu forcé la main aux concepteurs. L’approche basse consommation devrait

donc constituer l’une des règles de base de la conception d’un produit donné, qu’il soit alimenté sur batterie ou sur secteur. Voici les pistes à suivre.

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Établir un diagnostic énergétique

D’emblée, un état des lieux et des mesures appropriées s’imposent pour constituer une base de travail. Cette approche consiste à définir un « modèle d’usage », sur la base de l’utili-

La réglementation se durcit c Entrée en vigueur début 2009, la première directive EuP

avait pour ambition de réduire de 75 % la consommation d’énergie en mode veille des équipements d’électronique grand public et de bureau d’ici 2020. c Depuis 2010, la consommation d’énergie de ces produits doit être inférieure à 1W en mode arrêt et veille/réactivation, et à 2 W pour les fonctions d’affichage ou veille/réactivation incluant des fonctions d’affichage. c En 2013, ces valeurs seront réduites à 0,5 et 1 W, ce qui est déjà proche des valeurs mesurées sur les produits écoconçus avec les meilleures technologies actuellement disponibles.

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En utilisant des LED, le téléviseur Econova de Philips a vu sa consommation passer de 90 à 40 W.

sation typique du produit et de ses fonctions, avec la durée et la fréquence d’utilisation de chacune d’entre elles, ainsi que la durée d’utilisation des différents modes opérationnels (marche, arrêt, veille…). À chaque mode opératoire correspond une consommation instantanée, et la somme de toutes les consommations en fonction du modèle d’usage conduit à la consommation typique totale d’énergie (par exemple par jour). « De là, il est possible d’identifier les différents facteurs contributeurs de l’énergie consommée et, du même coup, les principaux leviers d’action, généralement au nombre de quatre : réduire la consommation en fonctionnement ; diminuer le temps de fonctionnement ; abaisser la consommation en veille ; introduire des modes opérationnels supplémentaires pour grignoter la facture globale », analyse Robert Lacoste, expert en signaux mixtes et fondateur de la société Alciom. Levier subsidiaire : repenser le produit, par exemple au plan de l’utilité des fonctions, de

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PARC 4,6 milliards de produits consommeront de l’énergie en mode veille en 2020. Source : Commission européenne


EXPÉRIENCES

NE RÉVEILLEZ QU’UNE FONCTION SUR DEUX

Dans la Bbox de Bouygues Telecom, on peut couper la partie voix lorsqu’il n’y a pas de communication téléphonique. Ou la partie Wi-Fi si Internet n’est pas utilisé.

Chez Bouygues Telecom, l’efficacité énergétique fait partie du cahier des charges

l’ergonomie, ou des matériaux pour l’alléger…

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Choisir la sobriété en état de marche

Les composants électroniques sont toujours spécifiés pour fonctionner dans une fourchette de tensions d’alimentation, par exemple de 1,8 à 3 V, avec une différence de courant de 40 à 60 %. Lors de la conception d’un système, il faut donc privilégier la tension la plus basse. Pour la source de courant, la priorité est à donner aux nouvelles générations d’alimentations qui affichent des rendements plus élevés. Enfin, il faut opter pour des solutions alternatives plus sobres si elles s’adaptent à l’application, et privilégier les alimentations à découpage, plus efficaces que les transformateurs, ou encore les alimentations courant alternatif/courant continu directes, dont la puissance à vide est 10 à 15 fois moindre que dans le cas

des alimentations linéaires. Tout ceci bien entendu sans dégrader la performance utile. Pour son téléviseur Econova, Philips est ainsi passé à un rétroéclairage à LED, près de 60 % moins gourmand que les classiques lampes fluorescentes, et a introduit un détecteur de lumière qui ajuste les paramètres d’image en fonction de l’environnement. « Nous sommes ainsi passés de 90 W à 40 W en mode éco », souligne Caroline Biros, responsable senior marketing TV chez Philips. Stramatel a, pour sa part, divisé par 2,5 la consommation électrique de son panneau d’affichage portable pour salles de sport Multitop (de 7 W/h à 2,7 W/h). « Nous avons remplacé les LED par des versions au rendement lumineux trois fois plus élevé à courant égal. Mais, comme nous n’avions pas besoin d’une aussi forte luminosité, nous avons choisi de diminuer le courant. Ce qui nous a aussi permis d’utiliser deux batteries de 6 V-4,5 Ah au lieu de modèles 6 V-12 Ah », confie Patrice Roule, PDG de la société.

« L’efficacité énergétique est aujourd’hui prise en compte dès la conception de nos produits, avec des valeurs strictes dans les cahiers de charges », affirme Philippe Matillon, responsable écoconception des boxes et décodeurs TV chez Bouygues Telecom. Un modem ADSL a vocation à rester allumé toute la journée. L’une des plus importantes pistes de travail porte sur les alimentations externes. Un produit d’entrée de gamme peut consommer jusqu’à 300 mW « à vide », c’est-à-dire branché mais sans être en service, alors qu’un modèle élaboré ne consommera, lui, que 120 mW. Au-delà du mode veille, des coupures partielles par fonctions, ou par îlots de fonctions, deviennent possibles grâce à des algorithmes de codage appropriés. Dans le cas de la Bbox, on peut ainsi couper la partie voix lorsqu’il n’y a pas de communication téléphonique. Ou la partie Wi-Fi si le réseau n’est pas utilisé.

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Diminuer la durée de fonctionnement

« Aller plus vite, c’est aussi consommer moins », suppute Robert Lacoste. La conception d’un produit, son ergonomie, l’efficacité logicielle du programme d’exécution des fonctions, ou encore un transfert plus rapide de données bien compactées, sont autant de leviers pouvant réduire la

durée en fonctionnement. Siccom, société spécialisée dans la détection de niveau et de proximité, a ainsi amélioré de 25 % le rendement de la pompe « Mini Flowatch 2 » lors d’une reconception. « Ceci a permis de réduire d’autant la durée nécessaire au relevage des eaux de condensats issues d’un climatiseur. Ramené à une consommation électriNOVEMBRE 2010ccN°927

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www.industrie-technologies.com

EXPÉRIENCES

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Préférer un mode veille économe

Le terme de mode veille est souvent trompeur, des courants de plusieurs centaines de nanoampères (nA) n’étant pas forcément négligeables. Pour chaque composant présent dans une application, deux questions se posent : doit-il rester actif ? Quel est son courant de fuite ? La conception même du mode veille doit être mise à l’épreuve. L’architecture système peut prévoir un composant qui gère le réveil à

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Utiliser des composants électroniques le plus efficaces du marché Faire appel à des alimentations directes à rendement élevé Faire fonctionner à des tensions et intensités les plus basses Réduire le nombre de composants alimentés en mode veille au strict minimum Optimiser la programmation du logiciel dans le sens de l’efficacité

une heure donnée. Ou bien un mode veille profond est-il possible, avec un réveil instantané dès que l’utilisateur touche une partie de l’appareil ? « Pour la pompe « Flowita », nous avons réduit la consommation en mode veille à zéro grâce à l’utilisation d’un flotteur (aimant) pour la détection du niveau de liquide et un interrupteur à lame souple (qui se ferme en présence d’un aimant). Celle-ci représentait environ 1 kWh par an dans les mini Flowatch. Si on y ajoute l’oubli très fréquent des utilisateurs de couper l’alimentation pendant l’hiver, on obtient un gain total annuel de 2,66 kWh », détaille Bernard Meyer. En veille, la consommation de l’Econova tombe à 0,09 W, ce qui en fait l’un des récepteurs de télévision les moins gourmands du marché.

De 7 à 2,7 W/h. Le score de cet afficheur de Stramatel est dû à des LED 2 fois plus performantes.

N°927ccNOVEMBRE 2010

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Adopter de nouveaux modes opératoires

La gestion de la consommation peut encore croître en sophistication. Soit par la mise en place de modes opératoires multiples (veille, veille profonde, etc.), soit par la subdivision d’un produit en îlots de fonctions, pas tous utilisés ni donc alimentés en même temps. « Il est ainsi possible d’imaginer une mise en veille partielle de certaines fonctions, ou même une coupure complète par îlots de fonctions. Les architectures systèmes autorisent cette approche avec les algorithmes de codage appropriés, conçus pour réveiller les fonctions en temps réel. Dans le cas d’une boxe Internet-décodeur, on peut par exemple couper la partie voix lorsqu’il n’y a pas de communication téléphonique. Ou la partie Wi-Fi si Internet n’est pas utilisé. « C’est une piste à l’étude », renchérit Philippe Matillon, directeur Innovation et architecture services en ingénierie produits fixes chez Bouygues Telecom. Enfin, dernière étape : le mode arrêt total, où la question de la consommation ne se pose a priori plus. Ou bien si ? Contrairement au modèle Econova de Philips, qui a un bouton « mécanique » d’arrêt, la plupart des téléviseurs LCD et autres écrans plats d’ordinateurs, le bouton de démarrage n’en possède pas. Or une consommation de seulement 0,8 W (mesurée pour un écran Asus en mode « arrêt »)… finit par gaspiller quelque 7 kWh bon an mal an… cm ccELISABETH FEDER redaction@industrie-technologies.com

ccROBERT LACOSTE FONDATEUR DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES ET DE CONSEIL ALCIOM

« Bien connaître la consommation exacte du produit » «Pour concevoir dans un but de basse consommation, il importe de procéder avec méthode pour chercher la petite bête. Les pistes d’économies potentielles sont multiples, souvent interdépendantes et parfois contradictoires. Il faut réaliser un bilan énergétique complet, en tenant compte des modes d’utilisation, des fonctions, de la fréquence d’utilisation… Nombre de sociétés ont du mal à déterminer exactement la consommation de leurs produits. La mesure des courants faibles en mode veille est soit quasiment impossible avec les énergie-mètres classiques, soit très coûteuse avec les équipements professionnels. C’est pourquoi nous avons développé le PowerSpy, un analyseur de consommation énergétique sans fil se présentant comme une prise gigogne à intercaler entre le réseau et l’équipement à tester. Il acquiert à haute fréquence les formes d’ondes de courant et de tension comme un oscilloscope et les transmet à un PC via une liaison Bluetooth. Un logiciel associé en effectue l’analyse et permet de visualiser toutes sortes de données.»

D.R.

que annuelle pendant une saison de climatisation qui dure six mois, ce chiffre se traduit par une économie de 8,15 kWh en coupant l’alimentation pendant l’hiver », signale Bernard Meyer, responsable du développement chez Siccom. La société CryptIris a, elle, voulu augmenter l’autonomie de ses capteurs radio universels autonomes Comce qui transmettent des données de surveillance, de mesure et/ou de détection vers un point d’accès d’un réseau étendu (type GPRS par exemple). Ces produits sont alimentés par des panneaux solaires. « La partie radio étant la plus gourmande en énergie, nous avons travaillé à tous les niveaux, tant sur les composants que sur le logiciel de traitement et sur le protocole de communication, notamment pour réduire la durée des échanges en liaison radio. Dans la première version, un panneau solaire de 20 W ne suffisait pas à assurer la consommation nécessaire. La nouvelle version nécessite désormais deux fois moins de puissance», constate Jean-Marc Aubert, président de CryptIris.

ccASTUCES POUR CONSOMMER MOINS D’ÉNERGIE


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Solutions Globales pour le chauffage et le froid urbain

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2 rue de l’Electrolyse, F-62410 Wingles Tel. + 33 (0)3 21 69 89 00, Fax + 33 (0)3 21 40 91 25 gea@gea-erge.fr


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EXPÉRIENCES

Pénétrez en vidéo dans le centre de traitement d’ATF.

CAS D’ENTREPRISE Bouygues traite ses déchets informatiques ENVIRONNEMENT

ccBOUYGUES EN BREF

Métiers construction (BTP, routes…), télécoms et médias Siège à Paris Implanté dans 80 pays 134 000 collaborateurs Chiffre d’affaires en 2009 31,4 millions d’euros

Une fois le matériel récolté, ATF Gaia réalise un audit technique. Ce travail permet à Bouygues d’avoir une bonne visibilité sur le devenir de ses déchets informatiques.

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ccLE PROBLÈME

D’ENCOMBRANTS DÉCHETS INFORMATIQUES

TF1, Bouygues Construction, Immobilier ou Télécom… Dans toutes ses filiales, Bouygues accumulait des montagnes de déchets informatiques. Écrans, serveurs, imprimantes… «Chaque filiale gérait séparément son matériel en fin de vie», rappelle Jeanne Glorian, responsable qualité, sécurité et environnement du groupe. Conséquence: une nébuleuse de prestataires sans aucune optimisation logistique, ni de connaissance fine des volumes traités, encore moins de leur devenir. Pour y remédier, Bouygues s’est fixé plusieurs objectifs: identifier un spécialiste des déchets d’équipements électri-

ques et électroniques ; éviter l’envoi des déchets n’importe où à l’étranger; s’assurer du tri des substances dangereuses comme le plomb et le mercure… Aux critères économiques et environnementaux, un impératif social a été ajouté: travailler avec un acteur de l’économie solidaire. ccLA SOLUTION

UNE LOGISTIQUE À LA CARTE

«Le prestataire devait disposer d’une organisation sur tout le territoire et pouvoir gérer des volumes très hétérogènes. De la dizaine d’ordinateurs à la tonne d’équipements», précise Jeanne Glorian. Un contrat-cadre a été signé avec ATF Gaia. Cette société a le statut d’entreprise adaptée. Plus de 80 % de ses salariés sont en situation de handicap. Les filiales de Bouygues ont eux le choix de souscrire ou non à l’offre d’ATF Gaia. La prestation leur a été présentée lors des comités métiers, réunissant les responsables du groupe. L’information a aussi été transmise à tous les salariés via la plateforme Internet de communication interne de Bouygues. Dans la pratique, sur chaque site, le responsable informatique gère le stockage des déchets informatiques. Pour les évacuer, il lui suffit d’appeler un contact chez ATF Gaia. Tout est ensuite organisé à la carte. «Sur certains sites, nous avons rapatrié l’ensemble du matériel en une seule fois. D’autres, où l’espace de stockage est limité, ont préféré

des interventions plus fréquentes», précise Sylvain Couthier, président d’ATF Gaia. Une fois le matériel récolté, ATF Gaia réalise un audit technique. Les composants obsolètes sont identifiés. La confidentialité est assurée par blanchiment des données. Reconditionné, le matériel est envoyé vers les filiales idoines: recyclage, pièces détachées ou marché d’occasion. Pour la tarification, ATF Gaia rachète à Bouygues les équipements encore fonctionnels et lui facture les services rendus (collecte, traitement…). ccLE RÉSULTAT

7 000 PIÈCES COLLECTÉES EN UN AN

Le contrat signé avec Bouygues a permis à ATF Gaia d’embaucher cinq salariés supplémentaires, tous avec une reconnaissance de travailleurs handicapés. Bouygues a proposé ce prestataire à tous ses sites français. Il a acquis une visibilité sur le devenir des déchets. Chaque trimestre, une synthèse est transmise à la direction environnement du groupe. Un suivi est assuré par numéro de série quand les équipements sont orientés vers le marché d’occasion ou de la pièce détachée. Quand ils sont détruits, les filiales récupèrent des certificats de valorisation. En un an, 7000 pièces ont été collectées, soit une centaine de tonnes de déchets. Bouygues espère en évacuer trois fois plus. cm ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

A. WARMÈ-JANVILLE

Le groupe Bouygues a proposé à toutes ses filiales un prestataire unique pour traiter leur matériel informatique en fin de vie. Il a choisi un spécialiste français acteur de l’économie solidaire. À la clé, des créations d’emplois, une logistique optimisée et une traçabilité complète.


FICHE ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

Deux écolabels pour faciliter les achats verts

MÉTIER

OUTIL

OUTIL

ENVIRONNEMENT

L’Ecolabel européen et NF Environnement, délivrés tous deux par Afnor Certification, distinguent les produits et services respectueux de l’environnement. Ces deux labels officiels visent à guider les consommateurs, les entreprises et les collectivités dans leurs achats verts. Tous les ans, le nombre de produits qui en bénéficient augmente de 30 %.

GETTY ; D .R.

Couverture NF Environnement couvre le marché français, tandis que l’Ecolabel européen est valable sur l’ensemble du marché de l’Union européenne. Ils sont délivrés pour des familles complémentaires de produits et services, ventilés aujourd’hui dans 50 catégories.

Garantie

Ils distinguent des produits et des services respectueux de l’environnement. Ils sont délivrés selon des critères garantissant l’aptitude à l’usage et la réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie. Seuls ces deux écolabels officiels garantissent vraiment le respect de ces critères.

Application Instruments d’écriture, détergents, peintures, hébergements touristiques… Il existe aujourd’hui 50catégories de produits ou services susceptibles de recevoir l’Ecolabel européen ou NF Environnement. Les deux labels s’appliquent à des catégories différentes à l’exception de la peinture, commune aux deux.

NOVEMBRE 2010ccN°927

MÉTIER

MÉTIER

Ils garantissent le respect de l’environnement

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FICHE ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

Des écolabels pour faciliter les achats verts c Attester la conformité aux exigences. NF Environnement et l’Ecolabel européen reposent sur une «approche globale» qui prend en considération l’ensemble du cycle de vie du produit. La qualité et l’usage sont également des critères de labellisation. Ces deux labels concernent à la fois le produit et son emballage. Ils attestent la conformité aux exigences précisées dans des référentiels applicables à chaque catégorie de produits ou services. c Fournir une information fiable. NF Environnement et l’Ecolabel européen sont deux étiquetages officiels qui répondent aux principes de la norme internationale Iso 14024. Il existe aussi des écoprofils qui fournissent de données quantitatives sur les impacts environnementaux d’un produit. Mais ils n’offrent pas les mêmes garanties que les écolabels officiels. c Reconnaissance des efforts de l’entreprise. L’écolabel est un moyen de valoriser son engagement écologique et de se différencier sur le marché.

COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ? c Certification. Ce sont les entreprises qui choisissent de mettre en place cette démarche de labellisation. À leur demande, Afnor Certification vérifie la conformité des produits ou services aux critères écologiques et d’aptitude à l’usage exigés dans le référentiel de certification. Pour cela, l’entreprise fait l’objet également d’un audit par Afnor Certification ou un organisme indépendant agréé. Si le produit ou service répond aux exigences, Afnor Certification délivre le label. c Étiquetage. Le label se traduit par un étiquetage spécifique sur le produit. c Contrôle. Afin de garantir au consommateur, ou à l’utilisateur des produits ou services certifiés, la permanence de la conformité aux exigences des labels NF Environnement ou Ecolabel européen, Afnor Certification effectue des prélèvements dans les magasins ou dans les usines pour tester les produits, et réalise régulièrement des audits d’usines.

L’AVIS DE L’EXPERT

LES POINTS À SURVEILLER c La certification est une démarche volontaire. Avant de s’y engager, il faut s’assurer d’avoir mis en place une réelle démarche environnementale selon les préceptes de l’écoconception.

ccPATRICIA PROIA RESPONSABLE DU PÔLE ENVIRONNEMENT À L’AFNOR CERTIFICATION

« La certification NF Environnement ou Ecolabel européen apporte au fabricant une forte crédibilité vis-à-vis de ses clients. Les contrôles des produits et les audits sur les sites de fabrication réalisés régulièrement, les informations claires et fiables délivrées sur les produits écolabélisés, sont autant d’éléments qui donnent confiance.

c La certification passe par un audit du site de production et un test d’un échantillon de produits. Il faut y être prêt et s’assurer que le cahier des charges respecte bien les conditions fixées par le référentiel de l’Afnor Certification. c La certification n’est pas une opération ponctuelle. C’est une démarche de progrès continu, certifiée par des contrôles réguliers. Pour maintenir l’Ecolabel, il ne faut pas relâcher ses efforts.

COMBIEN ÇA COÛTE c L’Écolabel européen coûte quelques milliers d’euros par an en fonction de la taille de l’entreprise (auxquels s’ajoutent à l’admission 200 euros pour une TPE et jusqu’à 1200euros pour un groupe) c Pour NF Environnement il faut compter 3000 euros en moyenne par an. c Ces tarifs sont donnés hors coût d’audit

ccFICHE COORDONNÉE PAR RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com

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D. R.

MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

À QUOI ÇA SERT ?


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ProDUITS

Découvrez le film « choc » sur la prévention des risques liés aux transpalettes

GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction

dix transpalettes électriques de manutention L’année 2010 est riche en sorties de transpalettes, et en nouveautés technos sur ces petits matériels de manutention : paramétrages de conduite, automatisation du freinage, ajustements au profil d’un cariste, pour plus de sécurité, de silence et de confort. La sélection d’Industrie et Technologies, 100 % électrique, conjugue au passé les transpalettes manuels.

part Les transpalettes représentent plus d’un tiers des ventes de chariots en France.

ans la famille magasinage, les transpalettes sont les cadets, mais aussi les plus utilisés des chariots de manutention. Ils sont dédiés à une application unique: le transfert de palettes à l’horizontale, soit pour charger des camions, soit pour rassembler des marchandises, qui seront ensuite transportées au moyen de chariots frontaux. Un transpalette se caractérise par deux bras de fourche pouvant s’élever à quelques centimètres du sol, permettant ainsi à l’opérateur de décoller et de déplacer les palettes sans efforts. Choisir un transpalette, c’est avant tout considérer le type de palettes à bouger. Quel est le poids de la marchandise? Ses dimensions? La nature des produits? En réponse, un chariot pourra porter 1 à 2 tonnes; être muni de fourches d’un à deux mètres. Son rayon de braquage lui permettra de tourner sur un espace de 1,5 à 2 mètres. Ses caractéristiques de vitesse et d’accélération pourront être adaptées à la fragilité du produit.

D

cc La

pénibilité en moins

En premier lieu, la charge oriente le choix essentiel: un transpalette manuel ou un modèle électrique, qui allège la pénibilité du travail. Au-delà de 400 à 500 kg, la question ne doit plus se poser. Selon la recommandation R367 de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), et face au

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développement des TMS (troubles musculo-squelettiques), un transpalette manuel convient dans la limite des 360 kg pour une femme et 600 kg pour un homme. Par défaut, les 360 kg sont devenus une norme dans la grande distribution, puis dans l’industrie. Une palette de bouteilles d’eau, par exemple, représente 800 kg. L’assistance électrique, tant dans la translation que l’élévation de la charge, est un progrès certain pour les caristes. Question prix, les premiers modèles manuels coûtent moins de 300 euros, quand les électriques affichent au moins 1000 euros. Deuxième point: quelle est la distance de portage? Faut-il évoluer sur un bout de quai d’entrepôt, ou sur plusieurs centaines de mètres entre plusieurs espaces logistiques. En fonction, l’utilisateur se tournera vers un simple modèle de transpalette électrique accompagnant (le cariste marche derrière le transpalette) ou à conducteur porté (il est debout sur une tablette parfois relevable, voir assis). À destination, se pose la question du déchargement, à réaliser à terre ou dans un camion. Dans ce dernier cas, l’utilisateur a besoin d’un modèle compact. Enfin, si des rampes sont à monter et des obstacles à franchir, la garde au sol et la hauteur de levée du transpalette sont des critères à prendre en compte. «En fonction de la productivité recherchée, nous orientons nos clients vers un simple transpalette

électrique, dont la vitesse atteint 6 km/h; un modèle à plate-forme rabattable, qui atteint 9 km/h; à conducteur porté debout, qui réalise jusqu’à 11,2 km/h; ou encore nous proposons un transpalette à conducteur porté assis debout, qui peut acheminer deux palettes jusqu’à 11, voir 20 km/h», développe Stéphane Boutron, directeur marketing de Still. Et de détailler les nouveaux modèles de transpalettes EXU SF qui embarquent une plate-forme rabattable dotée d’un dispositif pneumatique d’amortissement des vibrations et des chocs, réglable par une valve. «Le conducteur adapte l’amortissement à son poids. Des barrières latérales rabattables capitonnées le retiennent lors des déplacements. Ces machines portent un timon télescopique court en mode porté et long en mode accompagnant, et dont les touches en relief permettent de manipuler plus facilement le chariot avec des gants.» cc Réduire

les nuisances

Autre exemple 2010 avec la série WT 3000 de Crown, dont les roues stabilisatrices sont montées sur des ressorts de torsion, afin d’absorber les secousses subies par le châssis. La machine est équipée du système breveté FlexRide, qui permet d’ajuster la suspension au poids du cariste, « réduisant les vibrations jusqu’à 80 % », selon le constructeur.


ProDUITS Le PLUS Sûr

Le PLUS UrbaIn Le meILLeUr comPromIS

ccfenwick T20 (AP)

Cette gamme de transpalettes porte la technologie Sinergo, qui contrôle la vitesse maximale du chariot en fonction de la distance qui sépare l’opérateur de sa machine. Le système électronique durcit le timon en fin d’inclinaison, afin d’éviter les arrêts brusques et intempestifs. Une fonction de vitesse lente permet de manœuvrer dans les espaces exigus sans incliner le timon. La gamme est équipée d’un système de diagnostic et de contrôle d’accès. ccFICHE

D.R.

capacité de charge 1 600 à 2 000 kg Levée de fourches 0,13 m Vitesse 6 km/h prix à partir de 6 800 euros

De son côté, le fabricant BT s’est attaché à réduire les nuisances sonores. Il a sorti une version silencieuse du transpalette Levio LWE200. « Ses roues souples et un système de levage spécifique limitent les émissions sonores. Des matériaux antivibrations et réducteurs de bruits ont été placés à l’intérieur du châssis et du compartiment moteur. » On est ici bien loin du transpalette manuel, tant en termes de dimensions, de performances que de prix. Il faut prévoir au moins 5000 à 10000 euros pour un transpalette électrique tout équipé et bourré

cchyster P1.3

Nouveauté 2010 : le petit transpalette électrique Hyster P1.3 d’une charge de 1 300 kg est une alternative à un transpalette manuel. D’une puissance limitée, il est conçu pour des applications légères. Il fonctionne sur deux batteries 12 V et se recharge directement sur une prise électrique standard. Sa capacité lui permet de travailler jusqu’à deux heures d’affilée. Il dispose d’un freinage par régénération et d’un compteur horaire. ccFICHE

capacité de charge 1 300 kg Levée de fourches 0,13 m Vitesse 6 km/h prix à partir de 3 700 euros

d’électronique. Les chariots sortis en 2010 mettent l’accent sur la sécurité et l’ergonomie. Le confort de l’assise, de la vision et de la conduite n’est plus un luxe, mais une nécessité humaine et économique. Car en cas d’accident de manutention, le coût peut être lourd sur tous les plans. « Deux tiers des accidents mortels de chariots sont dus à un choc avec un piéton, note Olivier François, secrétaire général adjoint Pôle technique au Syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention (Cisma). Les fabricants ont beaucoup progressé sur la stabi-

cckion (still et fenwick-linde) CiTi

Sorti en juin 2010, cet outil est commun au groupe Kion (Still et Fenwick-Linde). Il est adapté aux livraisons de charges jusqu’à 500 kg sur le « dernier kilomètre ». Très compact, sa longueur hors fourche est inférieure à 410 mm. Sa roue avant est en caoutchouc cranté (310 mm de diamètre et 85 mm de large). Ses galets arrière épousent la forme des obstacles, pour franchir sans effort et sans bruit les trottoirs et passages de seuils jusqu’à 70 mm de haut. ccFICHE

capacité de charge 500 kg Levée de fourches 0,125 m Vitesse 6 km/h prix à partir de 3 200 euros

lité, la suspension, le contrôle de la vitesse en fonction de la hauteur des fourches, de la charge et des virages. Les commandes sont simplifiées. La maintenance est facilitée par un meilleur accès à la batterie et au moteur.» cc Tout

électronique

Au niveau électronique, les nouveaux transpalettes sont de plus en plus pointus. La généralisation des motorisations électriques à courant alternatif et asynchrone permet de paramétrer finement les véhicules en fonction de l’utilisation

NOVEMBRE 2010ccN°927

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ProDUITS

GUIDE D’ACHAT 8 transpaLettes éLectriQues

still

Bt

crown

toyotA

fenwick

JUnG JUnGh

type c Accompagnant

type c Accompagnant

type c À tablette rabattable

type c Accompagnant

type c Accompagnant

type cÀ ou

capacité c 1 600 à 2 200 kg

capacité c 2 000 kg

capacité c 2 000 kg

capacité c 1 600 kg

capacité c 2 000 kg

capaci c2

dimensions

c Avec fourches de

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 688 mm x 726 mm

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 919 x 740 mm

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 688 mm x 726 mm

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 800 x 720 mm

dimen cA 1 1

poids c 444-514 kg

poids c 300-350 kg

poids c 581 kg

poids c 524 kg

poids c 580 kg

poids c 792-8

Hauteur de levée : c 125 mm

Hauteur de levée : c 205 mm

Hauteur de levée : c nc

Hauteur de levée : c 205 mm

Hauteur de levée min-max c 85/125 mm

Hauteu min-m c 122/2

Garde au sol c 30 mm

Garde au sol c 21 mm

Garde au sol c 30 mm

Garde au sol c 21 mm

Garde au sol c 36 mm

Garde c 30 m

Vitesse à vide c 6 km/h

Vitesse à vide c 6 km/h

Vitesse à vide c 10,5 km/h

Vitesse à vide c 6 km/h

Vitesse à vide c 6 km/h

Vitesse c 12,5

rayon de braquage c 1 619 mm

rayon de braquage c 1 447 mm

rayon de braquage c 1 693 mm

rayon de braquage c 1 477 mm

rayon de braquage c 1 585 mm

rayon c 1812

Freinage

c Progressif

Freinage c Électromagnétique

Freinage c Électrique E-Gen à récupération d’énergie

Freinage c Électromagnétique

Freinage c Électromagnétique automatique et progressif

Freinag cD

Batterie c 24 V / 360 Ah

Batterie c 24 V / 225 Ah

Batterie c 24 V / 180 Ah

Batterie c 24 V / 150-225 Ah

Batterie c 24 V / 230 à 275 Ah

Batter c 24

Moteur c Asynchrone 1,2 kW

Moteur c Asynchrone

Moteur c Asynchrone

Moteur c asynchrone 1 kW

Moteur c Asynchrone 1,2 kW

Moteu cA

à partir de 4 800 euros Cadre en tôle d’acier embouti antitorsion. Contours arrondis du châssis pour faciliter la montée des rampes. Patin d’insertion intégré à la pointe de fourche. Freinage avec récupération d’énergie.

à partir de 5 300 euros Version silencieuse du BT Levio de moins de 60 dB. Roues souples, matériaux antivibrations sur le châssis et moteur.

à partir de 5 680 euros Châssis robuste épaisseur 12 mm. Paramétrage complet sans ordinateur externe. Connecteurs électriques étanches. Intervalle maintenance jusqu’à 1 000 heures.

www.still-fr.com

www.bt-forklifts.fr

www.aprolis.fr

caractéristiQues tecHniQues

Exu

1 190 mm : 1 743 x 720 mm

Les pLus

et automatisé

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N°927ccNOVEMBRE 2010

Levio LWE200

WT 3020.2 (Distributeur Aprolis)

8 PM 16

T20

à partir de 6 395 euros

à partir de 6 800 euros

Compact et maniable. Angle de giration réduit. Angles arrondis et bonne visibilité jusqu’à la pointe des fourches. Travail timon relevé en vitesse lente pour allées étroites. Paramétrage en fonction de l’opérateur.

Technologie Sinergo, contrôle de la vitesse maximale en fonction de la distance qui sépare l’opérateur de sa machine. Fonction de vitesse lente. Fonction de levée proportionnelle Optilift.

www.toyotamanutention.com

www.fenwick-linde.com

ERE

à Utilisa de de rapide Batt Prot haut conduc

www


ProDUITS

JUnGheinrich

Atlet

koMAtsU

type c À plate-forme fixe ou rabattable

type c Avec levée des fourches

type c À conducteur porté

capacité c 2 500 kg

capacité c 1 800 kg

capacité c 2 000 kg

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 986 mm x 770 mm

dimensions c Avec fourches de 1 000 mm : 1 570 x 660 mm

dimensions c Avec fourches de 1 150 mm : 1 970 mm x 796 mm

poids c 792-850 kg

poids c 565 kg

poids c 1 070 kg

Hauteur de levée min-max c 122/207 mm

Hauteur de levée : c 730 mm

Hauteur de levée : c 120 mm

Garde au sol c 30 mm

Garde au sol c nc

Garde au sol c 33 mm

Vitesse à vide c 12,5 km/h

Vitesse à vide c 6 km/h

Vitesse à vide c 11 km/h

rayon de braquage c 1812-2260 mm

rayon de braquage c 1 710 mm

rayon de braquage c 1 795 mm

Freinage c De service générateur

Freinage c Action directe

Freinage c Électromagnétique

Batterie c 24 V / 375-465 Ah

Batterie c 24 V / 150 Ah

Batterie c 24 V / 465 Ah

Moteur c Asynchrone

Moteur c Asynchrone 1 kW

Moteur c Asynchrone 2 kW

à partir de 7 500 euros Utilisation intensive de chargements de camions et transport rapide longue distance. Batteries longue durée. Protections latéral hautes de la cellule conducteur.

à partir de 8 250 euros Levée initiale des longerons et des fourches pour préparation de commandes. Roues boggies pour placement de palettes aisé. Prise de doubles palettes.

à partir de 13 000 euros Conduite assis ou debout. Direction électrique. Déplacements rapides en opérations intensives sur de longues distances. Sortie de batterie latérale.

www.jungheinrich.fr

www.atlet.fr

www.kim.fr/makolift

0 euros tion eur

onnelle

de.com

Duo

MWP20JC.3R

NOVEMBRE 2009ccN°927

D.R.

ERE 225

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ProDUITS

10 transpaLettes éLectriQues de Manutention et de la physionomie du conducteur. À la livraison d’un chariot ou lors de visites techniques, un technicien règle avec son client la vitesse maximale et la réactivité du véhicule. Avec un équilibre à trouver : plus le chariot est « nerveux », plus il est performant ; mais ses batteries se déchargent plus vite. Un chariot doit pouvoir être autonome au moins 6 heures. « En standard sur nos transpalettes, la vitesse est réduite automatiquement dans les virages, selon l’angle d’inclinaison du gouvernail, souligne Laurent Hanser, chef de produit magasinage de Fenwick-Linde. Le timon porte un capteur permettant de calculer la taille de l’opérateur et d’asservir l’accélération du chariot à la personne. On peut aussi définir un effet « booster », qui donne un surplus de puissance pour sortir d’un creux, par exemple. En outre,

la puissance de freinage augmente en fonction de la charge. Plus on porte lourd, plus on doit pouvoir s’arrêter vite. » Sur la base d’un modèle standard, tel que le T20 de Fenwick (environ 6 800 euros), le client peut opter pour de multiples options. « Un modèle à plateforme rabattable est plus cher de 40 %, mais son moteur est plus puissant (pour une vitesse de 10 km/h au lieu de 6 km/h) et sa batterie dure plus longtemps (500 Ah contre 375 Ah). Le retour sur investissement, c’est la productivité. Par ailleurs, le choix des roues du chariot est important. Au-delà du modèle de base en caoutchouc, des roues non marquantes, en polyuréthane ou pour sol glissant pourront coûter 100 euros de plus. » cm ccWILFRIED MAISY redaction@industrie-technologies.com

« chaque engin est dédié à un espace » «Le transpalette électrique est notre outil de base. Nous l’utilisons pour décharger au sol des camions en réception, déplacer des palettes et les organiser par références. Ou encore pour manipuler des batteries de chariots dans la salle de charge, par exemple, et rassembler des déchets qui sont ensuite évacués par de plus gros véhicules de manutention. Par rapport à un chariot rétractable, la petite taille du transpalette lui permet de tourner dans des espaces exigus. Nous exploitons 5 modèles à conducteur accompagnant et 2 véhicules à conducteur porté pour parcourir de plus longues distances. Mais d’une manière générale, cet outil est dédié à un espace défini. Nous évitons de trop déplacer les transpalettes pour éviter les risques de collisions avec d’autres chariots.» W. MAISY

GUIDE D’ACHAT

ccBrUno diAkAse RESPONSABLE AUX SERViCES GÉNÉRAUX DE LA PLATE-FORME MOiSSY CRAMAYEL DE LA SNCF.


FICHE OUTIL

MÉTHODE

Choisir un transpalette

Conçu pour des applications légères nécessitant une puissance limitée, le P1.3 d’Hyster se recharge sur une prise électrique standard.

À QUOI ÇA SERT ?

HYSTER

c Rassembler Le transpalette est le relais des gros chariots de magasinage. Il trie des palettes sur une zone logistique spécifique.

c Charger et décharger Il place des palettes directement dans des camions et décharge les marchandises au sol. Là encore, d’autres chariots prennent le relais pour gerber les palettes dans des racks.

c Livrer En distribution urbaine, le transpalette est l’outil de base du livreur de supérettes. Beaucoup utilisent un modèle manuel.

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MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

Les transpalettes électriques sont destinés à lever légèrement des palettes pour les transporter dans un entrepôt. Ils sont utilisés pour charger et décharger des camions, mais aussi transférer des charges, éventuellement sur de longues distances. Il en existe deux catégories : les modèles accompagnants et à conducteur porté.

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FICHE OUTIL

MÉTHODE

Choisir un transpalette LES TROIS POINTS ESSENTIELS

ENVIRONNEMENT

c La sécurité Plusieurs transpalettes sont équipés d’une limitation de la vitesse en fonction de l’inclinaison du timon. Plus le timon remonte, plus la vitesse se réduit. Un simple relâchement du papillon suffit à déclencher le freinage automatique et l’arrêt de l’appareil.

c La productivité paramétrée L’utilisateur doit pouvoir choisir entre deux programmes de conduite, l’un puissant, l’autre plus économique. Ce dernier présente des accélérations plus douces et une vitesse maximale limitée pour la circulation dans les zones confinées et la manipulation de marchandises fragiles.

L’AVIS DE L’EXPERT

c La garde au sol Une garde au sol d’au moins 30 mm permet de passer des obstacles et d’évoluer sur des sols en pente. c Les roues Un chariot devant travailler sur des rampes ou en chambre froide est plus à l’aise avec des roues en polyuréthane, par exemple. En fonction de la charge et de la distance, différents modèles sont préconisés. c La batterie L’autonomie du chariot doit être testée en condition réelle d’utilisation. Elle peut être prolongée par la récupération d’énergie au freinage. c La maintenance Attention à la réactivité du service après-vente. Les chariots bourrés d’électroniques ne peuvent être réparés que par des spécialistes. c La gestion de parc Les fabricants proposent des logiciels permettant d’analyser précisément et d’optimiser les coûts des chariots. Ce critère informatif est à prendre en compte.

ccCHRISTOPHE BERNARD DIRECTEUR DES OPÉRATIONS DE GEOPARTS (BUSINESS UNIT DE GEODIS)

« Un véritable partenariat avec son fournisseur » «La gestion informatisée du parc est essentielle pour identifier les chariots peu ou mal utilisés, ainsi que les caristes à former. Il s’agit notamment de réduire au minimum le taux de casse des matériels. Un véritable partenariat avec son fournisseur de chariot est nécessaire, afin d’adapter précisément les profils de chariots à son activité.»

L’ETAT DU MARCHÉ

c Le marché français des transpalettes est en forte baisse. Il s’est vendu quelque 20 000 transpalettes manuels en 2009, contre 25 000 en 2008. Du côté des modèles électriques, 11 000 unités se sont écoulées en 2009, contre 15 000 l’année précédente. Ces petits matériels sont à l’image de l’ensemble du secteur de la manutention. Selon le Cisma, (syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention), la production d’engins de manutention a enregistré en 2009 une baisse de 42 % par rapport à 2008, à 2,18 milliards d’euros. Pour les chariots élévateurs et les nacelles, la facturation a reculé de 66 %. c Les principales marques de ce marché sont Atlet, BT, Crown, Doosan, Fenwick, Jungheinrich, Komatsu, Loc, Nissan, OM Pimespo, Still et Toyota Manutention.

D.R.

MÉTIER

OUTIL

c L’ergonomie Toutes les fonctions du timon (translation, levée, descente, avertisseur sonore) doivent être accessibles d’une seule main. De larges touches sont préférables pour être actionnées avec des gants.

LES POINTS À SURVEILLER AVANT D’ACHETER

ccWILFRIED MAISY redaction@industrie-technologies.com

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Produits

notre sélection de produits classés en 9 secteurs de référence Électrotechnique cc PAGE 60

cc Composants méCaniques cc PneuMatique Électrovannes/ électrodistributeurs basse consommation

Électronique cc PAGE 60 Équipement de production cc PAGE 62 mesure cc PAGE 64 matÉriel inFormatique ccPAGE 65 tÉlÉcoms cc PAGE 66 bâtiments et travaux publics cc PAGE 68 emballage logistique cc PAGE 72

D.R.

Vous trouverez en page 71 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

Couvrant une large plage de débit, de 860 à 3 800 l/min, ces électrovannes /électrodistributeurs basse consommation (0,5 W) sont adaptées au pilotage d’actionneurs pneumatiques de vannes. Grâce à leur construction IP 67 en aluminium peint par cataphorèse, ou en Inox 316L, elles conviennent aux environnements agressifs et supportent des températures ambiantes de –40 à + 60 °C. Ces composants satisfont aux applications Atex en zone gaz 2, 1, 0, et poussières 22, 21, groupe de gaz IIB+H2, IIC, classe de température T6. Certifiées IECEx et IEC 61508 pour la sûreté de fonctionnement, ils sont aussi homologués FM, FMc (USA et Canada). Fournisseur asco numatics

cc Mécanique Positionnement et bridage sur une seule face

Composée d’un vérin de bridage hydraulique par expansion très compact et de vérins de positionnement de très haute précision (positionnement X et en Y de la pièce par sa face inférieure avec une répétabilité de 3 µm), ce système autorise un dégagement sur 5 faces de la pièce à usiner. Il supprime les composants de montage d’usinage, raccourci les longueurs des outils… Des gains de poids et d’espace sont ainsi réalisés sur les montages d’usinage, augmentant considérablement les vitesses de travail et réduisant les coûts. Les composants de ce système, résistants et traités anticorrosion, ont également une longue durée de vie. Fournisseur enomax

Charnières à ressort avec mécanisme invisible

Grâce à son mécanisme invisible, cette famille de charnières à ressort et en profilés d’aluminium, présente un design attractif. Elle est dotée de plusieurs couples de ressorts pour s’adapter aux poids et dimensions des équipements. Sans jeu, elle est utilisée pour l’ouverture ou la fermeture automatique de portes ou de capotages, à l’horizontale ou à la verticale. Ces charnières sont proposées en finition grise, anodisée incolore ou anodisée noire. Elles font partie d’une large gamme ayant le même design et les mêmes entraxes, mais avec des caractéristiques différentes, permettant d’associer diverses fonctions sur un même équipement. Des produits spécifiques sont également possibles.

système de blocage mécanique de cartes

Le Card-Lok est un ensemble de coins enfilés sur un axe destiné au blocage mécanique des cartes électroniques en position, avec limitation du couple de serrage. Sa force de maintien de plus de 1 600 N, est, selon le constructeur, d’environ quatre fois supérieure aux produits équivalents. Il ne nécessite pas d’outillage spécifique. La fixation du Card-Lok s’effectue à l’aide d’une clé à 6 pans. Cet accessoire de fixation renforcée, qui offre une excellente tenue aux chocs et aux vibrations, est destiné aussi bien aux applications industrielles civiles que militaires. Fournisseur schroff

Fournisseur pinet industrie

cc Mécanique anneaux élastiques en fil métallique tricoté

À la place d’anneaux en polyuréthane, les accouplements élastiques Rotex disposent désormais d’anneaux élastiques en fil métallique tricoté. Cette solution inédite amortit les vibrations pour des températures de – 40 à + 180 °C, contre – 30 à + 90 °C pour ceux en polyuréthane, et contrairement à eux, elle est sans influence sur l’élasticité, la rigidité torsionnelle ou le couple transmissible. Ces anneaux en fil métallique tricoté supportent des températures maxi de 250 °C. Ils sont conducteurs électriquement, non corrosifs et résistants aux produits chimiques. Les applications sont nombreuses, non seulement pour les hautes températures, mais aussi dans les ambiances agressives pour les élastomères. Fournisseur Ktr France

cc dEscriPtion

Caractéristiques

Ces anneaux élastiques en fil métallique tricoté autorisent l’amortissement de vibrations pour des ambiances de températures de –40 à +180°C sans influence sur l’élasticité, la rigidité torsionnelle ou le couple transmissible.

cc Points forts c Température maximale 250 °C c Fil métallique tricoté non corrosif c Résistance aux produits chimiques c Conductibilité électrique

Ainsi, les applications sont nombreuses, non seulement pour les températures supérieures à 120°C mais aussi les ambiances corrosives ou agressives pour les élastomères.

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composants mÉcaniques cc PAGE 59

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Produits

cc ÉLECTROTECHNIQUE

cc ÉLECTRONIQUE

cc eNtRAiNeMeNtS

cc CoMPoSANtS

Ces moteurs IE3 utilisent du cuivre au lieu l’aluminium comme conducteur pour la cage d’écureuil, ce qui réduit beaucoup les pertes rotor. Le glissement en charge est réduit en proportion. La courbe de couple dans la zone d’utilisation est plus raide, le couple de démarrage inférieur, le couple de rupture atteint avec un glissement inférieur. Les moteurs IE3 n’ont pas besoin de plus de fer, à la différence des moteurs IE2 (en aluminium). Pour améliorer le rendement, il est possible d’utiliser du matériau stratifié à pertes spécifiques inférieures, de plus grandes sections transversales du conducteur dans les enroulements, des enroulements à flux optimisés et de plus petites têtes d’enroulement. Ou encore des moteurs à aimant permanent associé au convertisseur. Fournisseur Nord Réducteurs

Moteurs électriques classés IE2 et IE3

Ces moteurs électriques fermés et protégés de classe IE2, en 2 et 4 pôles, ont des puissances allant jusqu’à 375 kW. Ces entraînements à haut rendement répondent aux normes applicables aux moteurs à induction triphasée à cage, à partir de juin 2011 pour la classe IE2, de janvier 2015 pour la classe IE3, conformément à la directive européenne ErP (Energy related Product). Modulaires, les séries LSES/ FLSES à carter aluminium/ fonte (protection IP55) et PLSES, à carter acier (IP23) offrent des options mécaniques (brides non normalisées, arbre spécifique, boîte à bornes adaptée) mais aussi des adaptations électriques (connectique et tensions spécifiques, protections thermiques). Les moteurs de classe IE3 avec entraînement asynchrone peuvent être associés à des variateurs de vitesse pour économiser plus d’énergie. Fournisseur Leroy-Somer

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cc CoMPoSANtS

et APPAReiLLAGeS Solutions de précâblage pour réseau LAN

Ce produit a été conçu pour diminuer les temps d’intervention sur site. Il est constitué d’une cassette de six ports cuivre préconnectés sur un toron de six câbles qui se positionne instantanément dans le panneau de brassage. Les câbles préparés en usine à la longueur choisie par le client, vont tout naturellement atteindre les prises murales où seront connectés les différents postes de travail. Le repérage de chaque composant de la chaîne de liaison (panneaucâble-connecteur) étant intégré, l’installateur est ainsi dispensé d’un travail fastidieux sur le chantier et gagne du temps. La qualité et la précision de l’identification de l’ensemble du réseau sont aussi améliorées. Le même principe existe pour la technologie fibre optique en connectique LC ou SC. Les solutions RapidNet préconnectées certifiées sont disponibles en standard et les longueurs de câbles intermédiaires sont disponibles sur demande jusqu’à 90 mètres. La version cuivre répond aux normes Iso11801 et Ansi/TIA/EIA 568 B.2-1 ; celle à fibre optique est conforme aux normes Iso11801 et Ansi/TIA/EIA 568 B.3-1. Fournisseur Hellermann Tyton

cc DESCRIPTION

Références RapidNet Caractéristiques Solution de

câblage structuré «préconnectée» qui permet de réduire les temps de mise en œuvre. cc POINTS FORTS

Le repérage de chaque composant de la chaîne de liaison étant intégré, l’installateur sera dispensé d’un travail fastidieux sur les chantiers.

Circuit chargeur de batteries Li-ion polymère

Encapsulé en boîtier DFN à 8 broches de 2 x 3 mm, ce circuit intégré charge et protège les batteries Li-ion/polymère avec des courants de 450 nA à 50 mA. Avec un transistor PMOS externe en parallèle, il peut fournir des courants de 50 à 500 mA. En connectant plusieurs, circuits, on peut charger des batteries en série en assurant l’équilibrage. Avec des tensions fixes de 4,0, 4,1 ou 4,2 V précises à 1 % près, choisies par une broche, le LTC4070 permet d’optimiser le compromis entre la capacité et l’autonomie de la batterie. L’état de la charge est indiqué par des sorties séparées de batterie faible et de batterie chargée. Le LTC4070 est aussi disponible en boîtier MSOP à 8 broches est fonctionne entre – 40 et + 125 °C. Fournisseur Linear Technology

Optocoupleur 1 MBd à faible consommation

Transistors bipolaires de puissance CMS

Utilisant une technologie d’émetteurs en matrice propriétaire, ces 12 transistors bipolaires de puissance sont fournis en boîtier miniature PowerDI5. Avec une empreinte de seulement 26 mm2 et une épaisseur de 1,1 mm, il occupe 47 % de place en moins qu’un SOT223 et 60 % de moins qu’un DPAK pour une dissipation minimale de 0,74 W. La résistance thermique d’un boîtier PowerDI5 est de 75 °C/W sur une plage de cuivre de 25 x 25 mm sur un substrat de type FR4, soit une dissipation de 1,7 W, ce qui autorise le remplacement des boîtiers SOT223 dans les applications thermiquement critiques. Les transistors DXT2013P5, DXT2014P5 et DXTP03200BP5 supportent respectivement 100, 140 et 200 V avec de bonnes caractéristiques en rapidité et tension de saturation. Fournisseur Diodes Incorporate

Destiné aux interfaces de communications et aux transmissions isolées, cet optocoupleur numérique monocanal 1 MBaud est le plus économe en énergie. Alimenté entre 2,7 et 24 V, il se contente d’un courant de commande supérieur à 3 mA et offre un transfert de courant élevé, supérieur à 80 %. Il peut se commander directement à partir d’un microcontrôleur. Disponible en boîtier SO-5, l’optocoupleur ACPL-M50L dispose de broches séparées pour la polarisation de la photodiode et le collecteur du transistor de sortie (collecteur ouvert). Il offre une réjection de 15 kV/µs à 1 500 V et fonctionne dans la gamme de températures de – 40 à + 105 °C. Fournisseur Avago Technologies

Module cœur sans fil embarqué

Premier module sans fil doté du processeur Wi-MX51 de Freescale, ce cœur pour applications multimédia à basse consommation prend en charge les protocoles Wi-Fi IEEE 802.11a/b/g et le nouveau système d’exploitation Windows CE 6.3 R3 de Microsoft. Équipé d’un processeur 32 bit ARM Cortex-A, il dispose d’une interface sans fil précertifiée. Le module ConnectCore WiMX51 dispose d’une connectivité Ethernet 10/100 Mbits et d’une interface 802.11 a/b/g évitant d’avoir à certifier les produits sans fil, procédure qui peut être longue et coûteuse. Il inclut des fonctions de double écran et multimédia, un accélérateur de cryptage matériel et prend en charge la connexion ZigBee. Fournisseur Digi International France

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Moteurs à rotor en cuivre



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Produits

cc ÉQUIPEMENT DE PRODUCTION

Dédiés à l’audio, ces amplificateurs à entrée JFET complètent la gamme Burr-Brown. Ils se caractérisent par un courant de polarisation réduit à 2 pA, favorable aux applications à haute impédance d’entrée, une réduction de 15 % du bruit (5 nV/Hz) et de la distorsion (0,00005 %), une tension d’alimentation de 2,5 V à 18 V et un courant de repos réduit de 40 % (1,8 mA/canal). Les amplificateurs opérationnels audio Burr-Brown à entrée JFET existent en version simple (OPA1641) en boîtier SO-8, en version double (OPA1642), en boîtier SO ou MSOP à 8 broches et en version quadruple (OPA1644), fournie en boîtier SO ou TSSOP à 14 broches. Fournisseur Texas Instruments

cc SouS-SYStÈMeS Carte processeur simple largeur

cc MACHiNeS Presses à injecter à verrouillage mécanique

La série KL de presses à injecter les thermoplastiques dispose d’une unité de verrouillage mécanique qui élimine les soucis liés au système hydraulique incorporé dans le plateau mobile. Cette solution élimine les organes sujets à usure et s’affranchit de la lubrification, garantissant ainsi une propreté optimale. Les tonnages disponibles vont de 800 à 6 000 tonnes. La régulation en vitesse du moteur de la presse est particulièrement avantageuse : économies d’énergie substantielles (la vitesse du moteur correspond à chaque instant aux besoins de l’installation) ; optimisation du procédé de production ; bon fonctionnement des appareillages (utilisation de rampes de démarrage et d’arrêt graduelles). Fournisseur Italtech (PMA)

Destinée aux applications MicroTCA et Advanced MicroTCA, cette carte simple largeur emploie le processeur Intel Mobile Core i7 à 2,0 ou 2,53 GHz. Le contrôleur de mémoire intégré gère jusqu’à 8 Go de RAM DDR double canal à 1066 MHz. Elle dispose de 8 liens PCI express sur le fond de panier, de 4 ports Gigabit Ethernet et de 4 Sata. Elle fonctionne sous Windows XP, 7, VxWorks et Linux. La face avant de la carte processeur AM4020 porte une sortie graphique DisplayPort et un port USB 2.0 avec un connecteur mini USB. Un port Com est également disponible. Pour les applications sans disque dur, on peut adjoindre un module flash Sata fixé avec des vis de sécurité. L’AM4020 dispose de toutes les fonctions pour surveiller, contrôler et remplacer le module. Fournisseur Kontron

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cc outiLS-outiLLAGeS Fraises à surfacerdresser de 50 à 200 mm

Ces fraises à surfacer-dresser, à 88° d’angle d’attaque, sont conçues avec des plaquettes carrées réversibles, comprenant 8 arêtes de coupe, pour une profondeur maximale de coupe de 11,4 mm. Leur programme IsoPLus couvre une plage de diamètre de 50 à 200 mm, avec attachement à trou lisse et clavette d’entraînement conforme à la norme DIN 8030. Le serrage avec une vis adaptée permet un maintien stable de la plaquette dans une denture étroite. Une lubrification intérieure, au plus proche des arêtes de coupe, est intégrée aux fraises mesurant jusqu’à 125 mm de diamètre. À partir du diamètre 80 mm, les fraises sont disponibles en pas fin ou large. Fournisseur Ingersoll-Rand

Servantes d’atelier ultramaniables

Ces deux servantes, XXL et Haute, constituent de véritables petits ateliers roulants. Le modèle XXL (990 x 515 x 1188 mm), présente une capacité de rangement inédite: 30 modules d’outils peuvent être insérés dans ses 6 tiroirs à ouverture totale (5 modules par tiroir), avec plus de 70 outils par tiroir. Équipée de 6 roues, dont 4pivotantes, la XXL tourne à 360°. La servante Haute (780 x 520 x 1 780 mm) offre une organisation du rangement différente. Les rangements hauts et latéraux ont été privilégiés afin d’avoir à portée de main un maximum d’outils sur un minimum d’espace au sol. C’est la solution idéale pour les petits espaces ou le travail en hauteur. Fournisseur Facom

Clé mixte à cliquet double clic

Composée d’une clé à fourche et d’une à œil, l’innovation réside dans le téton inséré dans le corps de la fourche. Après avoir donné un coup de serrage, lors du retour en arrière la fourche glisse sur les pans de la tête de l’écrou grâce à son téton qui se rétracte. Il suffit de reprendre le serrage sans sortir de la fourche. Cette clé est disponible en 8, 10, 12, 13, 17 et 19 mm. La clé à œil comporte 12 pans d’entraînement avec un cliquet de 72 dents. Le choix entre le serrage ou le desserrage se fait par simple retournement de la clé. Fournisseur Wurth-France

cc outiLS-outiLLAGeS Chalumeau ultraléger multilance

Pesant moins de 400 g, le chalumeau Vulcane Express dispose de 3 lances amovibles dédiées aux frigoristes, plombiers et chauffagistes. Il intègre un système d’automaintenance simplifié. En quelques secondes et sans outil, les utilisateurs peuvent changer eux-mêmes l’injecteur ou le piezo, ce qui augmente la durée de vie de l’appareil. Les lances « spécial climatisation », « climatisation/sanitaire/chauffage » et « chauffage » autorisent le travail sur des tubes allant respectivement jusqu’à 16, 22 ou 28 mm de diamètre, le brasage du raccord s’effectuant en 35, 45 ou 66 secondes. Les commandes du Vulcane Express, fonctionnelles et simples, comportent 3 positions : montage/démontage ; verrouillage ; mode fonctionnement (avec 2 positions, « continu » ou « intermittent » sur la gâchette). Muni d’une cartouche de gaz MAP//Pro, ce chalumeau atteint sa puissance maximale (jusqu’à 3,5 kW) en une fraction de seconde. Sa flamme turbo-enveloppante répartit la chaleur de manière homogène sur le pourtour du tube à chauffer. Fournisseur Guilbert Express

cc DESCRIPTION

Références Vulcane Express Caractéristiques Puissant, ce

chalumeau atteint sa puissance maximale (jusqu’à 3,5kW) en une fraction de seconde.

cc POINTS FORTS

Il intègre un système d’automaintenance mis au point sur la base des retours d’expérience de milliers d’utilisateurs professionnels. D.R.

Amplificateurs opérationnels audio


Produits

Logiciel graphique pour système de soudure

La version 2.01 du logiciel de gestion de l’unité d’alimentation M200 du système de soudure orbitale Swagelok apporte plus de fonctionnalités. Elle s’accompagne d’une interface graphique améliorée. La représentation graphique indique en temps réel la progression détaillée de la soudure, les niveaux de performances, ainsi que le démarrage et l’arrêt pour chaque niveau de soudure. Le logiciel inclut également une méthode de pointage pour s’assurer du bon alignement des pièces et de leur maintien. L’emplacement des points de soudure est visible sur la représentation de la tête à souder. L’unité d’alimentation se dote d’accessoires supplémentaires : cache-ports, pupitre distant et lecteur de code-barres portatifs. Fournisseur Swagelok

Presses à crémaillère de grandes puissance et capacité

Ces presses à crémaillère d’établi 14 HR et 50 HR proposent des puissances de 1 400 ou 5000 kg tout au long de leur course, grâce à des pignons en acier trempé de haute qualité. Les caractéristiques de ces modèles sont respectivement : une course de 420 mm ou 500 mm, une profondeur de col de cygne de 210 ou 250 mm, une hauteur libre de 420 ou 530 mm, et un poids de 45 ou 145 kg. Elles sont utilisées pour des opérations de montage, d’assemblage et d’emmanchement. Fournisseur EMG-Long

Table de transport et de travail tout en un

Les tables de transport et de travail GTA 2500 W Professional et GTA 60 W Professional sont adaptées aux scies à onglets simples ou radiales et aux scies circulaires de table. Elles se montent et se démontent sans retirer l’outil, en un mouvement de levier. Supportant jusqu’à 136 kg, elles disposent, suivant les modèles, de tables de 251 ou 122 cm de long, de 86 ou 62 cm de large, de 947 ou 622 mm de hauteur de travail. Elles pèsent respectivement 35 ou 29 kg. Un cadre en acier robuste garantit sécurité de travail et longévité. De grands pneus en caoutchouc rempli d’air facilitent le transport aisé d’outils souvent lourds, même sur les sols irréguliers de chantier. Les pieds réglables en hauteur procurent une bone stabilité quel que soit le sol. Fournisseur Robert Bosch SAS

cc Robotique Gamme étendue de robots Scara précis et conviviaux

Capable de gérer des charges de 500 g à 50 kg avec un rayon d’action de 120 à 1 200 mm, la gamme des robots Scara se caractérise par une programmation simple, une configuration rapide et une grande flexibilité. Selon les modèles, la répétabilité de position va jusqu’à +/- 0,005 mm. La fiabilité des XG est optimisée et leur maintenance réduite, notamment grâce au couplage direct sans courroie. Il faut ajouter l’absence de composants électroniques dans les éléments mobiles des robots. Soulignons le contrôleur RCX240, qui équipe tous les robots de la série XG : il peut fournir un système de vision offrant des fonctions de poursuite et saisie d’objet à la volée, sur 1 ou 2 convoyeurs. Fournisseur Omron Electronics

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Partenaires financiers

Partenaires Gold


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PRODUITS

cc MESURE cc INSTRUMENTATION ET TRAITEMENT Enregistreur de qualité de l’énergie

Disposant de 10 voies d’entrées, cet appareil réalise une analyse exhaustive de la qualité de l’énergie (harmoniques, flicker, puissance et consommation) avec un déclenchement en courant et en tension sur chacune. Son algorithme d’acquisition conforme à la norme IEC 61000-4-3 capture chaque mesure cycle après cycle sans définition de seuils préalables. L’enregistreur 1750 mesure la tension avec un seul cordon, détecte, calibre et alimente automatiquement les sondes de courant. Le logiciel Power Analyzer analyse les données et génère des rapports, créant automatiquement le rapport de conformité à la norme EN 50106. Fournisseur Fluke France

Débitmètre multivariable

Station de mesure vibratoire pour le génie civil

Robuste et fiable, cette station de mesure comprend une unité de mesure et des capteurs de vitesse et d’accélération triaxiaux ou monoaxiaux spécialement développés pour les besoins du génie civil. Les vibrations sont enregistrées en continu et/ou sur seuils. Un logiciel facilite l’analyse des données. La station MR 2002 associée au logiciel View 2002 constitue une solution d’analyse vibratoire de sites sensibles, de contrôle des structures de bâtiments et ouvrages d’art, de surveillance de l’environnement, de caractérisation des sols en géotechnique, etc. Elle se complète en option par un boîtier de communication et d’alarmes en temps réel.

Sonde de température

Destinée aux applications à basse température, cette sonde couvre la gamme de –85 à +140 °C et s’utilise avantageusement dans certains cas où plusieurs équipements sont nécessaires pour couvrir l’ensemble du domaine. Elle répond aux exigences réglementaires 21 CFR Part 11 et est conforme à la norme Iso 17 665. Avec sa technologie RTD, la sonde de température ValProbe Cryo apporte une grande précision et une autonomie de batterie multipliée par 3 en restant compatible avec la station de programmation Kaye ValProbe et son logiciel en version 1.5. L’utilisateur peut effectuer l’étalonnage avec le bain basse température CTR-80 et la sonde IRTD. Fournisseur GE Sensing

cc CONTRÔLE DES PROCESS Débitmètres et compteurs industriels à ultrasons

Fournisseur Metravib

Conforme à la norme Iso 10816, ce capteur surveille en permanence l’ensemble des vibrations de machines et d’installations. Il mesure la valeur efficace de la vibration, la transmet sur sa sortie analogique 4-20 mA et déclenche une alarme par contact si elle est supérieure au seuil défini par réglage. Le capteur de vibration VK dispose du réglage à double anneau, adapté des capteurs de pression et température PK et TK, pour le seuil et le temps de réponse. Il s’installe et est opérationnel en 5 min seulement. Un capuchon protecteur disponible comme accessoire évite l’accès accidentel aux réglages.

Fournisseur Engineering Mesures

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Fournisseur IFM Electronic

Compatibles avec les sondes externes DN 4 à 3300 mm et faciles à installer sans interruption du process, ces débitmètres et compteurs répondent aux exigences industrielles les plus sévères. Grâce à une forte puissance d’émission et un récepteur performant, ils s’adaptent à la plupart des situations de mesure avec une grande précision (résolution temporelle < 0,1 ns). En standard les débitmètres et compteurs Minisonic 600 et 2000 sont équipés d’un affichage multiparamètre, d’une sortie 4-20 mA, de deux relais contact paramétrables, d’une liaison série et d’un logiciel pour PC. Ils existent également en version bicorde et biconduite, en versions portables, fixes, industrielles ou antidéflagrantes. Fournisseur Ultraflux

D.R.

Dérivé d’un débitmètre à turbine à insertion, ce capteur effectue une correction intégrant le facteur de profil, le nombre de Reynolds et le facteur d’obstruction et fournit directement le débit massique avec une précision atteignant 1,5 % de la mesure. Il s’applique à l’air comprimé, à la vapeur et aux liquides non chargés. Réalisé tout en Inox, il supporte de températures jusqu’à 400 °C et des pressions jusqu’à 138 bar. Il est insensible à l’humidité du fluide à mesurer, et fonctionne dans une plage de 1 à 30 avec une perte de charge négligeable. Il s’installe sur une conduite entre DN 65 et DN 2000 et intègre la mesure de température et de pression sur son mât de mesure. Il existe en option Atex

cc CAPTEURS Surveillance de vibrations de machines


PRODUITS

cc MATÉRIEL INFORMATIQUE cc AUTOMATISMES ET CONTRÔLE Solution d’automatisme intelligent et compact

Cette solution d’automatisme tout en un combine les fonctions d’automate, l’interface hommemachine et le contrôle d’axes dans un format particulièrement compact pour convenir à tous types de machines et d’installations. Il est bien adapté aux besoins des applications multiaxes avec un puissant processeur Geode cadencé à 500 MHz. Le Power Panel 65 (pu PP65) existe en 2 variantes : 5,7 pouces avec dalle tactile ou 3,5 pouces avec dalle tactile et touches de fonctions. Les échanges rapides de données s’effectuent par 2 interfaces USB et un port Fast Ethernet. Il intègre une interface X2X ou Powerlink. Fournisseur B&R Automation

Imprimante multifonction

Offrant un environnement d’impression, de copie et de numérisation intégré pour une large variété de documents (dessins, cartes, rendus ou images de qualité photo), cette imprimante multifonction convient aux ateliers de reproduction, centres de copie et services de planification. Une suite de solutions logicielles est disponible pour accroître la productivité, réduire les coûts et fournir des résultats de qualité optimale. Afin de délivrer des images de qualité avec couleurs réalistes et lignes précises, même à partir d’originaux de faible qualité, la HP Designjet T1200 HD-MFP est équipée d’un scanner avec dispositif de transfert de charge (CCD) associé à 4 caméras, d’une technologie 600 ppp et des capacités PostScript. Fournisseur HP (Hewlett Packard)

cc ORDINATEURS Plate-forme multifonction pour l’aéronautique

cc BUREAUTIQUE Multifonctions laser couleur économes

Ces multifonctions laser couleur offrent une meilleure productivité grâce à la fusion rapide du toner sur le papier ou en réduisant le temps de préchauffage à 19 ou 27 secondes selon le modèle. Cette technologie appelée IFS permet aussi de réduire la consommation d’énergie, de diminuer l’usure des composants de l’appareil et d’augmenter sa durée de vie. La série CLX-62xxFX intègre un mode « eco-toner » pour contrôler l’utilisation du consommable pour un coût optimisé par page. La consommation énergétique passe de 35 à 11 W. Elles sont équipées d’une interface USB et aussi d’utilitaires logiciel pour régler les paramètres d’impression (couleur, luminosité ou contraste) ou gérer et surveiller à distance.

Cette carte multifonction est une solution puissante de calcul pour des programmes aéronautiques du standard 818. Les automates programmables de haut niveau peuvent bénéficier des caractéristiques suivantes : compatibilité avec les protocoles ARINC 818, bande-passante de 4 Gbps, conversion du format DVI en Arinc 818 et 4 ports PCIe. L’Arinc 818 Matrix utilise des pilotes et des kits de développement logiciels sous Windows et Linux avec des exemples écrits en langage C. Il dispose aussi d’un analyseur de protocole ainsi qu’un commutateur Arinc 8. Fournisseur Techway

Fournisseur Samsung Electronics France

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Produits

cc TELECOMS

Disque SSD pour PC

Ces disques 2,5 pouces SSD sont des solutions de stockage pour des applications de lecture intensive. Ils ont des capacités allant jusqu’à 256 Go. Ils sont dotés d’une interface native Sata de 3 Go/s avec des vitesses de lecture pouvant atteindre 250 Mo/s et des taux de transfert d’écriture jusqu’à 170 Mo/s. Silencieux, ils consomment peu. Les Silicon Edge Blue ont dû subir avec succès plus de 250 000 heures de tests pour respecter les plus hauts standards. Fournisseur Western Digital Corporation

PC embarqué avec interfaces avant et arrière

Compact, ce PC embarqué s’intègre parfaitement dans des solutions d’automation où sa taille et sa faible consommation sont primordiales. Il peut être monté horizontalement, verticalement ou vers le haut. Le montage est en tout point similaire à une alimentation ATX. Avec un processeur Core2 Duo ou Atom, Il convient aux applications exigeantes au niveau graphique. Le Kontron KIC est équipé jusqu’à 2 disques durs 2,5 pouces ou de SSD robustes ayant des fonctionnalités RAID 0/1. Les interfaces en face intérieure sont 2 ports Gigabit Ethernet, 3 USB, 1 COM, 1 LVDS, 1 GPIO et en face extérieure 6 ports USB, 1 COM, 1 DV1, 1 Line out et 1 Giga Ethernet. Un emplacement supplémentaire a été prévu pour les cartes PCIe d’extension. Fournisseur Kontron

cc péRiphéRiQUeS

Stockage multiniveau automatisé Voici une solution de stockage dynamique qui simplifie la reprise après sinistre. Le Storage Center 5 peut compter sur une architecture puissante pour accélérer l’administration des centres de données virtuels pour les entreprises de toutes tailles. Avec une conception évolutive, les utilisateurs finaux peuvent mélanger différents niveaux de stockage, depuis le SAS jusqu’au SSD, au sein d’un seul ensemble de stockage virtuel représentant le centre d’un système de données fluides. Parmi les nouvelles caractéristiques pratiques, la réplication des données sur disques durs externes portables ou à distance et la réplication rapide des données d’applications d’entreprise comme les bases de données définissent la qualité du service. En option, un kit volume est proposé avec 2 lecteurs de 2 To. Fournisseur Compellent France

ccDESCRIPTION

Références Storage Center 5 Carctéristiques

Ce système de stockage améliore la protection des données, la réplication, la gestion des ports d’entrées/sorties et la gestion des environnements virtuels.

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ccPOINTS FORTS

La version 5 gère jusqu’à

384 disques SAS en utilisant de nouveaux tiroirs à 12 disques.

La fonction Portable Volume

rend plus rapide et plus économique la synchronisation initiale de deux baies en mode réplication.

cc RéSeAUX Transmission de données sans fil avec bornes d’E/S

Cette borne sans fil accepte différents modes de transmission se basant sur la norme IEEE802.15.4. Elle échange les données à une vitesse de 250Kbit/s. Avec une largeur de 24 mm et des raccordements simplifiés, elle répond aux exigences des applications industrielles. La communication peut être bidirectionnelle (maître/ esclave ou maître/4 esclaves) ou unidirectionnel (maître/ «n» utilisateurs). Le KM6551 dispose d’un diagnostic intégré pour la surveillance de la ligne hertzienne. Il y a 16 canaux sélectionnables pour des transmissions multiples. Les informations sont transmises jusqu’à 300 mètres et plus. Des antennes directionnelles, barres ou omnidirectionnelles de directivité sont proposées en accessoires.

Routeur cellulaire à couverture mondiale

Ce routeur cellulaire professionnel se connecte à n’importe quel réseau cellulaire mondial. Il a été conçu autour de la technologie Qualcomm qui prend en charge les réseaux HSPA ou EV-DO à partir du même système radio. Elle rend transparente et fiable une connectivité 3G à travers ces 2 réseaux et laisse le choix ultérieurement de prendre en charge un standard différent que celui sélectionné. Puissant et polyvalent, le TransPort WR44 donne accès aux utilisateurs à de nombreuses fonctionnalités : une connexion haut débit des entreprises à leurs périphériques distants, une sécurité renforcée, des fonctions de routage avancées, un module GPS, une carte de télémétrie et un commutateur Ethernet. Il est aussi équipé d’un point d’accès Wi-Fi intégré. Fournisseur Digi International France

Solution de routage

Fournisseur Beckhoff

Analyseur de spectre radio

Compatible avec les points d’accès 802.11n d’Aruba, cet analyseur identifie rapidement les sources potentielles d’interférences et les congestions susceptibles de peser sur la fiabilité du réseau. Il s’adresse aux administrateurs d’applications multimédias sensibles à la latence, ou au sein d’environnements à fort électromagnétisme (usines, hôpitaux). L’analyseur de spectre radio Spectrum Analysis Module scanne les bandes de 2,4 et 5GHz et fournit un rapport sur les performances, la qualité des canaux et les sources d’interférences, ainsi que des analyses classiques. Une fonction d’enregistrement et de restitution des spectres est également disponible. Fournisseur Aruba Networks

Sécurisée et mobile, cette solution s’adresse aux secteurs public, militaire et de l’énergie. Elle gère le transport des flux audio, vidéo et de données pour les applications de surveillance, de communication et d’agrégation de contenu prenant en charge la connectivité sécurisée et embarquées dans les voitures, trains, avions téléguidés et stations de contrôle. Doté d’un port 8 Gigabit Ethernet, d’un système de détection d’intrusion intégré et d’un système de prévention, le routeur LN1000 est compatible avec les protocoles IPv4 et IPv6. Sa petite taille et son rendement énergétique ont été étudiés pour convenir aux applications très exigeantes de réseaux mobiles et de capteurs. Il fonctionne dans une plage de température de –40 à +85°C. Fournisseur Juniper Networks

D. R. D.R.

cc oRDinATeURS


Produits

cc Téléphonie Routeur VPN Gigabit

Ce routeur professionnel Gigabit est conforme à l’environnement fibre ou VDSL2. Il rend possible le fonctionnement simultané d’applications exigeantes en bande passante comme la vidéo haute définition avec la téléphonie VoIP. Il est certifié IPV6 et propose 4 ports de commutation Gigabit, 2 tunnels VPN et un ensemble de fonctions dédiées à la sécurité. Fournisseur Draytek

Centraux téléphoniques VoIP

Le système de téléphonie IP PBX offre dans sa version 8 une souplesse d’utilisation accrue, des fonctions supplémentaires pour les utilisateurs et les administrateurs, et de multiples applications. Il est désormais possible d’intégrer des téléphones portables à l’installation téléphonique. En outre, le portable est identifié par le logiciel CTI en tant qu’utilisateur interne. Grâce à la mutualisation des solutions d’hébergement du PBX, des sociétés différentes peuvent faire fonctionner plusieurs PBX indépendamment sur un seul et même dispositif. L’intégration OCS étendue est un facteur de liberté et de flexibilité supplémentaire. Grâce au «Dual Forking», il est possible d’enregistrer pour un même utilisateur autant de numéros que nécessaires en plus de son poste fixe, interne ou externe au PBX. Lorsqu’un poste fixe reçoit un

appel, tous les numéros enregistrés pour l’utilisateur concerné sonnent simultanément afin de ne perdre aucun appel.

Testeur pour stations de base et terminaux radio

Modules embarqués pour connectivité Edge et HSPA sous format LGA

Dédié aux mesures Tetra, cet instrument peut tester les stations de base avec des connecteurs d’antenne séparés pour l’émetteur et le récepteur. La puissance d’émission peut atteindre jusqu’à 100 W. Il peut compter sur un large écran lumineux, ne pèse que 4 kg et est doté d’une batterie en option pour effectuer facilement des mesures sur le terrain. Le 2305 Stabilock réalise des tests de type réussite/ échec et de réparation au niveau des radios mobiles et des stations de base. Il intègre une commande à distance pour une automatisation des tests lors de la fabrication et de la réparation.

Fournisseur Innvaphone

Ce module embarqué possède une connectivité quadri-bande Edge. Il peut alternativement jouer le rôle d’un simple modem contrôlé par des commandes AT ou peut héberger et exécuter nativement l’application standard Ansi C/C++ du client. Sous sa technologie de montage LGA associée au format standardisé. L’AirPrime SL6087 dispose d’une gamme de température étendue de –40 à + 85 °C. Les boîtiers des versions Edge et HSDPA sont interchangeables. Fournisseur Sierra Wireless France

Fournisseur Willtek Communications


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PRODUITS

cc BÂTIMENT ET TRAVAUX PUBLICS

Cet outil en un seul kit cintre un train de banches jusqu’à une hauteur de 5 m. Sa mise en place est aisée. Le cintrage s’opère à l’aide d’une manivelle ou d’une clé standard de banche, ou encore d’une visseuse, pour les grands rayons. Le vissage est rapide et précis: il faut 5 min pour régler jusqu’à 2,50 m de rayon, 9 min, jusqu’à 1,50 m. L’outil de cintrage automatique CTR CC est utilisable avec l’ensemble de la gamme standard des banches cintrables Sateco. Il existe deux modèles automatiques, l’un pour les panneaux intérieurs, l’autre pour les panneaux extérieurs. Le réglage automatique du rayon est possible jusqu’à 1,25 m minimum. Fournisseur Sateco AG

Sable polymère

Ce sable polymère facilite le jointoiement des dalles et des pavés sur sol souple là où les mortiers sont proscrits. Il conjugue les avantages du sable classique et ceux du mortier sans en supporter les inconvénients. Simple à mettre en œuvre, il s’applique à sec, se compacte, s’arrose et durcit après séchage. Le DR + reste flexible pour mieux résister au mouvement du sol et à l’éclatement. Il prévient la pousse des mauvaises herbes et l’invasion des insectes. Il résiste aussi à l’érosion causée par le vent, l’eau, le nettoyage. Fournisseur Techniseal

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Sols textiles floqués

Ces revêtements de sol sont fabriqués en un velours ras et fin d’environ 80 millions de fibres de polyamide (6,6 par m2), implantés par flocage électrostatique dans un dossier PVC imperméable et imputrescible. Des armatures en fibre de verre assurent la stabilité dimensionnelle. Une structure exclusive le rend très résistant à l’usure et lui confère une bonne durabilité. Avec plus de 350 coloris et 32 dessins, Flotex Global One se décline en trois collections: Sottsass (du nom du designer), HD (haute définition grâce aux dernières techniques d’impression numériques), et classique (en format lés ou dalles R). L’hygiène est renforcée par un traitement antibactérien Sanitized. Son efficacité acoustique certifiée est de 21 dB. Résistant aux tâches, il se lave à grande eau comme un sol PVC.

cc ENGINS DE TP Benne à parois lisses

Amovible, cette benne à déchets propose un volume de 15 et 30 m3. Les parois lisses et bombées présentent une grande résistance, alors que les soudures régulières sont réalisées à l’aide d’un robot. Les flancs de la benne Deko Tanker peuvent être décorés intégralement les flancs de la benne avec des photos ou des logos. Fournisseur Gillard

Fournisseur Forbo-Sarlino

cc CONSTRUCTION Lanternaux à éclairage naturel

Ces lanterneaux marqués CE permettent d’obtenir un niveau moyen d’éclairage supérieur à 150 lux pendant 77 % de l’année grâce à leur surface éclairante inclinée à 45° et orientée vers le Nord/Nord Est. En limitant le rayonnement direct du soleil, l’éclairage est plus agréable et les locaux ne sont pas chauffés par effet de serre (apport solaire divisé par trois, soit un gain de 5 °C en moyenne l’été). Ils se montent sur des toitures étanches, seuls ou disposés en batterie. Leur tenue statique au vent est de 1 500 Pa. L’HEXAsteel Sheed Fix est destiné à l’éclairage zénithal et le DoP est doté d’un cadre qui s’ouvre à l’aide de deux vérins pneumatiques. Ils comprennent une costière métallique de 305 mm de hauteur sur laquelle est fixée une isolation thermique surfacée de bitume, afin de recevoir le revêtement d’étanchéité bitumineux. ils sont remplis par une coque polyester armée en fibre de verre isolée avec une mousse polyuréthane, par un polycarbonate en éventail à trois parois (16 mm) et par un cadre parclose. Le coefficient de déperdition thermique est de Ug = 2 Wm2°K. Fournisseur Hexadome

cc DESCRIPTION

Références HEXASteel Shed Caractéristiques Ce lanterneau

permet d’obtenir un niveau moyen d’éclairage supérieur à 150 lux pendant 77 % du temps sur une année.

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cc POINTS FORTS

Les surfaces éclairantes doivent être orientées vers le nord afin d’assurer l’efficacité optimale de l’éclairage naturel. En limitant le rayonnement direct du soleil, les locaux ne sont pas chauffés par l’effet de serre.

D.R.

cc CONSTRUCTION Outil de cintrage pour banche circulaire



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PRODUITS

cc EMBALLAGE - LOGISTIQUE cc LOGISTIQUE -

Les Cupforma sont utilisés pour des gobelets destinés aux boissons froides et chaudes, aux crèmes glacées et yaourts. Les barquettes en Trayforma Performance Bio sont adaptées aux aliments frais et réfrigérés qui ne seront pas chauffés dans leur emballage. Le couchage polymères confère à l’emballage les propriétés barrières requises, protégeant le produit contre l’oxygène, l’humidité, la lumière, les odeurs et goûts indésirables. Destinés au compostage industriel, les cartons couchés avec biopolymères se décomposent en humus et gaz carbonique.

D’une capacité nominale de 3,5 à 5 tonnes, Diesel ou à gaz, ces chariots élévateurs frontaux thermiques Balance DH ou GH, sont maniables, silencieux et pratiquement sans vibration. Les modèles Balance GH, à moteur à gaz, sont peu gourmands en carburant. Les Balance DH, à moteur Diesel avec préchauffage rapide, sont fiables et faciles à démarrer. Tous ces chariots se commandent par minileviers sur les accoudoirs. Ils sont dotés d’un siège confortable qui maintient les hanches et d’une cabine panoramique. Les chocs sont amortis grâce à la suspension de la cabine. Les fonctions de levage et d’inclinaison du mât se verrouillent lorsque l’utilisateur quitte son siège.

Cartons d’emballage biodégradables

Fournisseur Stora Enso Packaging boards

MANUTENTION Chariots élévateurs frontaux thermiques

Fournisseur Atlet France

Plate-forme de convoyage

cessus automatisés comme les lignes d’assemblage, de remplissage, de contrôle et d’analyse d’échantillons. Les unités d’entraînement 24 V et les modules de palettisation à commandes intégrées augmentent les performances. Grâce à l’efficacité du moteur PM et de la transmission, elle consomme peu d’énergie. La fonction RFID facilite le traçage. Fournisseur Flexlink Systems

Cette plate-forme de convoyage compacte s’intègre facilement dans les lignes d’usinage, de remplissage rationalisé, de production et de conditionnement. Elle permet de créer des parcours avec des virages et simplifie l’automatisation des lignes. Silencieuse, elle fonctionne de manière souple et précise, ce qui convient pour des flacons à usage pharmaceutique. La X 45 e est une plate-forme intelligente conçue pour des pro-

Chariot élévateur thermique paramétrable

Dernière version de la série Tonero, le chariot élévateur thermique Optimax, disponible de 1,5 à 3,5 tonnes, à gaz ou Diesel, est paramétrable en fonction des besoins. Il déclenche automatiquement la mise en régime du moteur lorsque la manette d’élévation est activée, ce qui optimise la vitesse de levée des fourches sans montée en surrégime.

D.R.

cc EMBALLAGE


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PRODUITS

Équipé de pneus, il consomme peu de carburant. Leur faible résistance au roulage procure une conduite agréable et feutrée. La vitesse et l’accélération sont contrôlées lors des manipulations de charges à grande hauteur afin de réduire le risque de renversement. Un indicateur de poids évite les surcharges. Fournisseur : Toyota Equipement industriel

Porte souple automatique pour intérieur

Cette porte automatique est équipée d’une coulisse souple déformable brevetée (Traficontrol) qui, en cas de choc, résiste à une traction de quatre tonnes. Elle est totalement étanche grâce à une bavette entre la traverse et le tambour d’enroulement et à une housse de coulisse latérale. L’isolation phonique est égale à 16 dB(A). L’isolation thermique correspond à une vitre de 4 mm d’épaisseur (U= 5 W/m2K). Elle s’adapte à tous les environnements intérieurs. La porte Mavinov se décline en plusieurs versions : galvanisée, recouverte de peinture époxyde ou en Inox avec des packs en option. Elle peut être utilisée en toute sécurité car les efforts statiques et dynamiques sont quasi inexistants grâce au système d’entraînement breveté Safe Screen : limitation d’effort par tambour et toile à inertie réduite (un précontraint M2 qui satisfait aux exigences de la réaction au feu). Enfin, elle fonctionne en bivitesse, et notamment à 0,5 m/s, en mode manuel. Des feux clignotants indiquent les mouvements du tablier. Fournisseur Maviflex

LES UNITÉS DE MESURE SYSTÈME INTERNATIONAL A.................................................................... ampère A/m ............................ ampère par mètre Bq .......................................................... becquerel °C.................................................. degré Celsius C ................................................................. coulomb cd ................................................................ candela cd/m2 ...................... cd par mètre carré F............................................................................ farad h .......................................................................... heure H.......................................................................... henry Hz......................................................................... hertz J ..............................................................................joule K .......................................................................... kelvin kg .................................................... kilogramme lm .................................................................... lumen lx ................................................................................. lux m....................................................................... mètre m2.................................................... mètre carré m3..................................................... mètre cube m/s............................ mètre par seconde m/s2 ................................m/s par seconde min ..............................................................minute mol .................................................................... mole N ................................................................... newton Pa ..................................................................... pascal Pl.............................................................. poiseuille rad .................................................................. radian s ................................................................... seconde T ............................................... tesla V ................................................. volt VA ..................................................... voltampère W........................................................................... watt Wb ...................................................................weber Ω ............................................................................ ohm Autres abréviations Å.............................................................. angström atm............................................... atmosphère bar ........................................................................... bar dB .................................................................. décibel dpi ....................................... point par pouce g ..................................................................gramme G.......................................................................... gauss cal .................................................................. calorie ch ...............................................cheval vapeur c/s ................................. cycle par seconde eV ....................................................électronvolt Go ........................................................ giga-octet gr ........................................................................ grade Kbit .......... kilobit (1 Kbit=1 024 bits) km/h......................kilomètre par heure Ko ........................................................... kilo-octet kWh......................................... kilowattheure l ..................................................................................litre Mo ................................................... méga-octet Mx ............................................................. maxwell Po ........................................................................ poise t ...........................................................................tonne tr ..............................................................................tour tr/min ............................. tour par minute

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Parcours

Les conseils d’Isabelle Autissier aux industriels face aux enjeux écologiques.

Parcours

3DIMENSIONSDE

LES

Isabelle Autissier Navigatrice et présidente du WWF France

Connue du grand public pour ses exploits en mer, de ses proches pour ses convictions écologiques, Isabelle Autissier a débuté sa carrière… en étudiant les populations de langoustines pour une organisation professionnelle de pêcheurs. Depuis, l’ingénieure agronome a multiplié les courses au large, écrit quatre livres et pris la présidence du WWF France. Pour l’ONG, elle poursuit son combat : réconcilier les humains et leurs myriades de technologies avec la nature.

S

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cc SES 3 DATES clés

T. gogny pour industrie et technologies

on naufrage à mille kilomètres au sud de l’Australie – et quatre jours d’attente au milieu des flots avant l’arrivée des secours – suffirait à faire de son parcours une odyssée horsnorme. C’était en 1994. Mais pour Isabelle Autissier, première femme à avoir bouclé, en solitaire, un tour du monde à la voile (trois ans plus tôt), cette aventure fait figure de vaguelette sur un océan de souvenirs. « Ma plus grande frayeur ? Plutôt la disparition du marin Jerry Roufs pendant la course au Vendée Globe 1996. J’avais, en vain, tenté de le retrouver », confie-t-elle avec amertume. Un regret teinté d’humilité face aux mers indomptables. À 54 ans, malgré ces péripéties, la navigatrice – et ingénieure agronome – Autissier n’a toujours pas baissé pavillon. Pour débuter 2010, elle a passé trois mois dans la houle du Pacifique sud. Capitaine d’un équipage de trois marins, et autant d’alpinistes, elle a mené une expédition miocéan, mi-montagne, au départ d’Ushuaia à la pointe sud de l’Argentine. Son voilier a vogué jusqu’en Antarctique, où les alpinistes l’accompagnant ont gravi les pentes de l’île Pierre 1er, « atteinte seulement deux fois par un voilier. Isabelle nous a vraiment conduits dans des lieux d’une

son cursus, la future ingénieure découvre l’étendue du règne animal, végétal, minéral, la chimie, l’économie… « C’est une femme aux connaissances très pointues, très demandée en conférences », assure Serge Orru, du WWF. Grande lectrice de romans, de bandes dessinées et d’essais philosophiques, elle beauté incommensurable, où la lenteur s’intéresse à tout. Lionel Daudet confirme : prend le pas sur la vitesse », s’émerveille « en expédition, je garde un excellent souLionel Daudet, l’un des alpinistes du venir de nos périodes de quart, passées à voyage. discuter de la navigation. Mais aussi de Chroniqueuse radio, écrivaine, créatrice sujets politiques et philosophiques liés à de spectacle, vice-présidente du Grenelle l’environnement ». de la mer… Depuis qu’elle Derrière cette curiosité a découvert la voile à six « J’ai toujours maladive, Isabelle Autisans, Isabelle Autissier a voulu sier cache une attention aller voir multiplié les cordes à son ce soutenue au monde qui que je ne mât. Depuis janvier 2010, connaissais pas. » l’entoure. Demandez-lui elle préside le WWF un souvenir de ses traverFrance, l’ONG de protecsées. Avant les naufrages tion de l’environnement. « Préserver la et les records, elle citera la belle houle du nature, c’est sauvegarder l’humanité. L’en- Pacifique sud et le premier albatros jeu ? Donner aux gens l’envie de s’inves- qu’elle y a croisé. La nature, où elle puise tir », lance Serge Orru, directeur général apaisement et harmonie, représente tout de la branche française de l’ONG. Nul pour elle : « là d’où je viens, où je vais, ce doute qu’Isabelle Autissier relèvera le qui me fait vivre, ce qui me procure du défi. Portrait d’une ingénieure amoureuse plaisir », déclame l’amatrice de VTT et de de sa planète. marche en montagne. Loin des clichés du « greenwashing », c’est un profond resLa femme pect qu’elle éprouve pour la nature. Et cc À l’écoute de la nature pour cause : « en mer, un marin n’a pas le Ni mari, ni enfants. Mais Isabelle Autis- choix. Il doit rester à l’écoute de son envisier aurait eu beaucoup à leur apprendre, ronnement. Sinon il est mort », signale-ttant sa soif de découvertes semble infinie. elle avec un implacable réalisme. L’atten« J’ai toujours voulu aller voir ce que je tion portée à la nature l’a menée à ne connaissais pas », résume-t-elle. Avant l’écologie. Comment intégrer les besoins la course au large, la curiosité déjà l’a humains à leur milieu naturel ? Comme menée jusqu’à l’École nationale supé- un marin adapte sa stratégie à l’océan. rieure d’agronomie de Rennes. Au fil de Avec humilité. Isabelle Autissier disserte

1978 Elle termine ses études d’ingénieure agronome. Son premier job : une étude bioéconomique sur les langoustines pour une organisation professionnelle de pêcheurs 1987 Elle entame une deuxième vie avec sa première course au large. 2000 Elle décide d’arrêter la course au large et se tourne vers l’écriture, la radio, les spectacles de contes

VIDÉO c Suivez l’enquête du WWF sur le bois illégal au port de La Rochelle www.industrie-technologie.com NOVEMBRE 2010ccN°927

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LES

Isabelle Autissier Navigatrice et présidente du WWF France

Connue du grand public pour ses exploits en mer, de ses proches pour ses convictions écologiques, Isabelle Autissier a débuté sa carrière… en étudiant les populations de langoustines pour une organisation professionnelle de pêcheurs. Depuis, l’ingénieure agronome a multiplié les courses au large, écrit quatre livres et pris la présidence du WWF France. Pour l’ONG, elle poursuit son combat : réconcilier les humains et leurs myriades de technologies avec la nature.

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cc SES 3 DATES clés

T. gogny pour industrie et technologies

on naufrage à mille kilomètres au sud de l’Australie – et quatre jours d’attente au milieu des flots avant l’arrivée des secours – suffirait à faire de son parcours une odyssée horsnorme. C’était en 1994. Mais pour Isabelle Autissier, première femme à avoir bouclé, en solitaire, un tour du monde à la voile (trois ans plus tôt), cette aventure fait figure de vaguelette sur un océan de souvenirs. « Ma plus grande frayeur ? Plutôt la disparition du marin Jerry Roufs pendant la course au Vendée Globe 1996. J’avais, en vain, tenté de le retrouver », confie-t-elle avec amertume. Un regret teinté d’humilité face aux mers indomptables. À 54 ans, malgré ces péripéties, la navigatrice – et ingénieure agronome – Autissier n’a toujours pas baissé pavillon. Pour débuter 2010, elle a passé trois mois dans la houle du Pacifique sud. Capitaine d’un équipage de trois marins, et autant d’alpinistes, elle a mené une expédition miocéan, mi-montagne, au départ d’Ushuaia à la pointe sud de l’Argentine. Son voilier a vogué jusqu’en Antarctique, où les alpinistes l’accompagnant ont gravi les pentes de l’île Pierre 1er, « atteinte seulement deux fois par un voilier. Isabelle nous a vraiment conduits dans des lieux d’une

son cursus, la future ingénieure découvre l’étendue du règne animal, végétal, minéral, la chimie, l’économie… « C’est une femme aux connaissances très pointues, très demandée en conférences », assure Serge Orru, du WWF. Grande lectrice de romans, de bandes dessinées et d’essais philosophiques, elle beauté incommensurable, où la lenteur s’intéresse à tout. Lionel Daudet confirme : prend le pas sur la vitesse », s’émerveille « en expédition, je garde un excellent souLionel Daudet, l’un des alpinistes du venir de nos périodes de quart, passées à voyage. discuter de la navigation. Mais aussi de Chroniqueuse radio, écrivaine, créatrice sujets politiques et philosophiques liés à de spectacle, vice-présidente du Grenelle l’environnement ». de la mer… Depuis qu’elle Derrière cette curiosité a découvert la voile à six « J’ai toujours maladive, Isabelle Autisans, Isabelle Autissier a voulu sier cache une attention aller voir multiplié les cordes à son ce soutenue au monde qui que je ne mât. Depuis janvier 2010, connaissais pas. » l’entoure. Demandez-lui elle préside le WWF un souvenir de ses traverFrance, l’ONG de protecsées. Avant les naufrages tion de l’environnement. « Préserver la et les records, elle citera la belle houle du nature, c’est sauvegarder l’humanité. L’en- Pacifique sud et le premier albatros jeu ? Donner aux gens l’envie de s’inves- qu’elle y a croisé. La nature, où elle puise tir », lance Serge Orru, directeur général apaisement et harmonie, représente tout de la branche française de l’ONG. Nul pour elle : « là d’où je viens, où je vais, ce doute qu’Isabelle Autissier relèvera le qui me fait vivre, ce qui me procure du défi. Portrait d’une ingénieure amoureuse plaisir », déclame l’amatrice de VTT et de de sa planète. marche en montagne. Loin des clichés du « greenwashing », c’est un profond resLa femme pect qu’elle éprouve pour la nature. Et cc À l’écoute de la nature pour cause : « en mer, un marin n’a pas le Ni mari, ni enfants. Mais Isabelle Autis- choix. Il doit rester à l’écoute de son envisier aurait eu beaucoup à leur apprendre, ronnement. Sinon il est mort », signale-ttant sa soif de découvertes semble infinie. elle avec un implacable réalisme. L’atten« J’ai toujours voulu aller voir ce que je tion portée à la nature l’a menée à ne connaissais pas », résume-t-elle. Avant l’écologie. Comment intégrer les besoins la course au large, la curiosité déjà l’a humains à leur milieu naturel ? Comme menée jusqu’à l’École nationale supé- un marin adapte sa stratégie à l’océan. rieure d’agronomie de Rennes. Au fil de Avec humilité. Isabelle Autissier disserte

1978 Elle termine ses études d’ingénieure agronome. Son premier job : une étude bioéconomique sur les langoustines pour une organisation professionnelle de pêcheurs 1987 Elle entame une deuxième vie avec sa première course au large. 2000 Elle décide d’arrêter la course au large et se tourne vers l’écriture, la radio, les spectacles de contes

VIDÉO c Suivez l’enquête du WWF sur le bois illégal au port de La Rochelle www.industrie-technologie.com NOVEMBRE 2010ccN°927

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Parcours

Si la technologie ne va pas dans le sens de la nature, elle nous berce d’illusions. Ses livres. Grande lectrice, elle s’est notamment plongée dans le dernier livre d’Éric Orsenna « L’entreprise des Indes » sur la vie du frère de Christophe Colomb.

Son bateau. Amarré à Ushuaia, en Argentine. Elle l’utilise encore chaque année pour parcourir le Pacifique sud.

à loisir sur la question. Mais pour y répondre, la navigatrice laisse place à la scientifique.

L’ingénieure cc Réconcilier

écologie et technologie

Mis à part un aller-retour par an, en avion, à Ushuaia, où est arrimé son bateau, Isabelle Autissier est une écologiste modèle. Elle mange bio, fait du compost, privilégie train et vélo à la voiture… Mais ne la taxez pas d’antiprogressisme. Elle se revendique, au contraire, technophile. « J’ai passé des heures dans les cabinets d’architectes et les chantiers navals. Mes bateaux étaient de vrais bijoux de technologie », répète-t-elle à l’envi. En son for intérieur, la navigatrice est restée ingénieure. Elle offre au WWF, association surtout composée de militants, « un vrai socle scientifique » selon Serge Orru. Son credo ? Elle tient à réconcilier technologie et écologie, citant Rabelais : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Traduction : « toutes les inventions humaines sont les bienvenues. Les problèmes ne viennent pas des technologies. Mais de la manière de les utiliser », nuance-t-elle. Le succès de l’iPhone d’Apple ? « A-t-on vraiment besoin d’être joignable 24 heures sur 24 ? Malgré mes responsabilités au WWF, j’ai passé trois mois en Antarctique… et la Terre a continué de tourner », tranche-t-elle avec humilité. En bonne capitaine, elle pointe le cap à

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Sa plume. Provenant d’un pétrel géant, elle lui rappelle ses voyages lointains.

suivre : la nature n’a pas besoin de l’homme, mais l’homme dépend de la nature. « Un volcan suffit à paralyser le trafic aérien », rappelle-t-elle. Sa solution ? Écouter la nature, toujours. Et ses leçons de bon sens : jamais plantes et animaux ne gaspilleraient leurs ressources, ni n’émettraient de produits toxiques pour euxmêmes. Plutôt que de s’opposer aux technologies, l’écologie interroge sur leur pertinence en condamnant la société du jetable. « Il faut inciter les industriels à concevoir des produits qui durent », indique-t-elle, évoquant notamment l’électroménager. Elle s’avoue têtue et ne démordra pas de ces convictions. Pour convaincre consommateurs et industriels de changer de cap, sa force de caractère, forgée en mer, lui sera bien utile.

La capitaine cc Une

autorité naturelle

Pour la cause écologique, Isabelle Autissier ne pourra pas se contenter du rôle de porte-voix médiatique. Présidente du WWF France, elle devra aussi mobiliser. Ses proches lui reconnaissent une autorité naturelle. « Elle sait tenir d’une main ferme la barre d’un bateau comme celle d’une association », garantit Serge Orru. « Au quotidien, elle s’impose sans autoritarisme, mène les hommes et les femmes avec gentillesse. Elle sait dire non… mais aussi écouter. » Ces éloges n’ont rien de gratuit. La navigatrice tire sa légitimité de ses expériences

en mer. L’Antarctique, par exemple, illustre souvent les enjeux écologiques, notamment climatiques : « quand Isabelle évoque ce continent, elle sait de quoi elle parle. Elle est allée sur place. Elle en connaît la beauté… et la fragilité », note Serge Orru. De ses périples, Isabelle Autissier aurait aussi ramené un charisme à toute épreuve. « Elle a une telle connaissance du monde de la mer qu’elle a acquis une immense tranquillité. Sa force intérieure se traduit à l’extérieur par une grande sérénité », témoigne Lionel Daudet. Pour preuve, il évoque leur expédition, début 2010, dans le Pacifique sud : « nous avons louvoyé entre les dépressions. Sauf une nuit particulièrement agitée, où Isabelle a géré la situation. En s’impliquant à ce moment précis, elle a rassuré l’équipage ». Le calme d’Isabelle Autissier et sa ténacité s’appuient sur de solides convictions. « Il y a 25 ans, quand j’exerçais comme ingénieure, nous alertions déjà sur les risques de surpêche. On nous traitait d’écolos », évoque-t-elle. Résultat : « aujourd’hui 80 % des espèces marines commerciales sont surexploitées ». En cette fin 2010, année mondiale de la biodiversité, les scientifiques évoquent toujours la sixième grande extinction des espèces. La planète s’en remettra. Peut-être pas l’homme. Isabelle Autissier, en tout cas, tentera d’éviter le naufrage. cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

getty ; D.R.

ccSES 3 OBJETS FÉTICHES


FICHE MÉTIER

SA MISSION c Gaz à effet de serre, acidification de l’atmosphère, rejets d’effluents toxiques ou influant sur la biodiversité… De même qu’on intègre dès la conception d’un produit ou de services des notions de maîtrise des coûts, de qualité, de sécurité, l’ingénieur en écoconception prend en compte les contraintes d’environnement.

ENVIRONNEMENT

Maintenant que l’environnement s’installe dans l’entreprise, la prise en compte des réglementations et de l’impact sur l’ensemble du cycle de vie d’un produit est primordiale. L’ingénieur en écoconception répond à ce besoin.

MÉTHODE

Ingénieur en écoconception : le guide écologique

c Il identifie les impacts pour la planète du produit tout au long du cycle de vie. Il les quantifie puis oriente la recherche d’alternatives minimisant ces conséquences. Il se sert pour cela de logiciels, de bases de données, et surtout de son bon sens.

ET LE SALAIRE DANS TOUT ÇÀ ? B. LEVY POUR INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

LE CONSEIL DU PRO

« J’ai été ingénieur dans l’industrie du bois, puis j’ai vendu des usines clés en main avant de me tourner vers l’écoconception. C’est un mot que je n’aime pas car il faut rester humble : je serais bien incapable de concevoir des locomotives ou des machines à laver. Je ne fais que mesurer l’impact environnemental de cette conception, et j’oriente le travail des concepteurs.»

OUTIL

c L’activité sera ainsi modifiée par approches successives, source d’innovations (proposer ses produits à la location et non plus à la vente, par exemple).

Il s’agit d’un salaire typique d’ingénieur. Comptez 35 000 euros bruts annuels en début de carrière. Après 5 ans d’expérience dans le domaine, la moyenne est autour de 50 000 euros bruts annuels et la barre peut atteindre 70 000 euros avec un peu de bouteille.

MÉTIER

cc GUY PRÉVOT SPÉCIALISTE EN MESURE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES PRODUITS ET PROCESSUS INDUSTRIELS CHEZ ENVALYS, SOCIÉTÉ DE CONSEIL EN ENVIRONNEMENT.

c Il ne travaille jamais seul. Il donne à l’équipe de conception son avis éclairé sur les choix qu’elle a fait. Son principe: mettre le doigt sur une étape de la production ou du processus industriel, et suggérer par sa connaissance des matériaux ou des procédés des pistes d’amélioration.

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FICHE MÉTIER

MÉTHODE

Ingénieur en écoconception QUELLES COMPÉTENCES ?

ENVIRONNEMENT

c Un certain pragmatisme, du bon sens, pour rentrer dans la logique des processus industriels et les décortiquer. Un premier pas pour débusquer les points à améliorer. Comprendre comment cela fonctionne, avoir le goût de la chimie et des matériaux : une vraie sensibilité d’ingénieur, en somme. c Tact et clarté : orienter le travail des concepteurs nécessite un certain savoir-faire.

c Avoir la fibre juridique. Vous aimez surfer sur Légifrance et eur-lex.europa. Vous devez être au fait des dernières évolutions dans la réglementation. L’épineuse directive Reach et les normes Iso n’auront plus de secret pour vous.

c L’écoconception est devenue la tarte à la crème des cycles de spécialisation, après une formation de base d’ingénieur généraliste. Reste que la discipline ne doit pas se réduire à la capacité à faire tourner un logiciel: l’essentiel est de bien comprendre comment se conçoit un système industriel et un produit. Citons en particulier l’IG2E à Lyon, l’Ensam de Chambéry, réputé pour son master en éco-conception, l’Engref, mais aussi l’École supérieure du bois et de design de Nantes, pour son master en technologies du bois et écodesign. c Des formations diplômantes en trois ans existent également : l’Idecq de Saint-Etienne, les IUT de Toulouse ou de Mantes-la-Jolie, l’université de Nancy proposent des licences professionnelles. c Pour les pressés, le Cned propose une formation à distance en 30 heures. c Les chambres de commerce et d’industrie dispensent enfin des formations continues sur quelques journées à l’écoconception.

OÙ EXERCER SES TALENTS ? c Partout ! Les problématiques liées à l’environnement (Iso 14001, Reach, écoconception...) sont aujourd’hui au cœur des enjeux de l’industrie aéronautique et spatiale, tout comme dans l’industrie de l’énergie et des produits grand public. c L’emballage est un autre secteur porteur : connaissances des matériaux plastiques, des interactions et migrations matériaux y sont très prisées pour écoconcevoir un packaging plus axé sur le carton recyclé… que sur le papier glacé.

Cet étui en toile de lin pour iPhone a été écoconçu par Biolap.

c Les collectivités recrutent des ingénieurs en écoconception pour mener à bien leur démarche de développement durable et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. c Autre possibilité : exercer dans des cabinets de conseil spécialisés en analyse de cycle de vie, où vous multiplierez les missions pour différentes entreprises.

ET APRÈS ? c Vous êtes plutôt en piste pour travailler au bureau d’études que sur un chantier ! c Vous pouvez évoluer vers un poste d’encadrement, ou travailler sur la stratégie environnementale au niveau de tout un groupe industriel, en bonne intelligence avec le responsable marketing. c Au sein d’une grande entreprise, vous pouvez profiter d’une occasion de mouvements de postes pour rester dans le domaine de la conception de produits. c Si cela ne vous effraie pas, vous pouvez tenter l’aventure en solo et monter votre entreprise de conseil en environnement. En savoir plus ? Les lumières de l’Agence de la défense de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) : www.ademe.fr/ eco-conception L’Association d’experts pour le développement de l’écoconception : www.apedec.org L’Association Orée a créé une plate-forme Internet dédiée : www.oree.org/ ecoconception D.R.

MÉTIER

OUTIL

c De la précision, voire de la méticulosité : un ingénieur dans l’écoconception manipule un très grand nombre de données. Selon la méthodologie employée, ses résultats peuvent varier de manière inverse si les chiffres ont été volontairement ou non biaisés. La conscience professionnelle est de mise.

QUELLES FORMATIONS ?

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ccANA LUTZKY redaction@industrie-technologies.com



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PARCOURS

CAMPUS Le développement durable est à la mode dans les écoles d’ingénieurs. Si certaines préfèrent égrener cette thématique au fil de leur cursus général afin de sensibiliser, d’autres créent des diplômes de toutes pièces pour spécialiser. astères, modules spécialisés, options… Les contenus dédiés au développement durable fleurissent dans les écoles d’ingénieurs. Parmi les initiatives les plus récentes, l’Estaca propose à partir d’octobre deux spécialisations en cinquième année, l’une sur l’écoconception, l’autre sur les nouvelles énergies. Si presque toutes les écoles se sont mises sur le créneau, « elles entrent majoritairement dans une logique de compléments intégrés à la formation générale et technique », observe Alexandre Rigal, directeur exécutif de la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). Selon lui, elles jouent la prudence, l’employabilité des profils green trop marqués restant encore à trouver. Mais aussi parce que la préoccupation environnementale concerne tous les métiers. C’est le dessein de l’École des mines de Nantes qui a intégré, dans le programme général, cinq demi-journées dédiées à l’appréhension des enjeux

M

L’École centrale de Nantes propose à ces élèves ingénieurs des formations sur le thème du développement durable.

sociétaux. Et le marquage a lieu dès la première année. « L’enjeu n’est pas d’avoir des spécialistes mais des personnes responsables », précise Bernard Lemoult, son responsable développement durable. ccBeaucoup

d’écoles ont sauté le pas à la demande des élèves

Même raisonnement à l’Université de technologie de Troyes (UTT) qui a ouvert en 2002 une filière « Économie des matériaux et environnement » d’une quin-

La semaine des ingénieur-e-s du développement durable c Les

écoles d’ingénieurs fourmillent d’idées, d’initiatives et de projets de recherche en matière de développement durable. C’est ce que tend à prouver, à chaque printemps depuis 2009, la « Semaine des ingénieur-e-s du développement durable » (appelée Semaine des ID),

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pilotée par la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (Cdefi). Chaque jour de l’opération, un projet innovant, porté par une école et ses élèves, est mis en exergue. L’édition 2011, dont les dates ne sont pas encore fixées, sera consacrée aux énergies renouvelables.

zaine de modules intégrés à son cycle ingénieur matériaux. « C’est une compétence supplémentaire, une sorte de coloration que l’on propose, intermédiaire entre la spécialisation et la simple sensibilisation », présente Alexandre Vial, responsable du programme. Certaines écoles vont plus loin, avec l’affichage d’un diplôme. À l’instar de l’Isep qui, en partenariat avec l’Ifradd, a choisi la formule MBA « Ingénierie décisionnelle et management équitable », en complément du module développement durable présent dans le cursus initial des élèves. L’UTT propose un master ingénierie et management de l’environnement et du développement durable. Plus technique, le mastère spécialisé énergies marines renouvelables est lancé par l’Ensieta de Brest avec, notamment Telecom Bretagne et l’École navale, comme l’avaient fait avant elle Mines ParisTech et Arts et Métiers. La transformation, demain, des actuelles spécialisations de l’Estaca en mastères est le but de Jean Le Guen, en charge du développement durable à l’école, car « ce type de diplôme permet une meilleure visibilité de l’offre de formation et une ouverture internationale ». Alexandre Rigal remarque pour sa part que beaucoup d’écoles ont sauté le pas à la demande des élèves. C’est ce qu’explique Gay Tall, directeur des programmes de l’Esigelec. « Il y a quelques années, nous proposions parmi nos dominantes une sur l’énergie jusqu’à ce que des étudiants signalent leur intérêt pour la problématique du développement durable. Depuis deux ans, nous associons donc ces deux thèmes dans une dominante revisitée. » D’autres le font par engagement citoyen. Ainsi, pour Denis Beautier, directeur de la formation continue à l’Isep et cofondateur de l’Association française du management équitable, « il est indispensable de former des responsables d’entre-

D. R.

Les écoles d’ingénieurs se mettent au vert


PARCOURS

ccHenri Tiger chercheur au laboratoire des sciences de la conception, (G-scop) à Grenoble inp

«Attention à ne pas former trop de spécialistes» «Il y a beaucoup trop de formations dédiées aujourd’hui à l’environnement et trop d’étudiants voulant se spécialiser sur cette thématique, quelquefois survalorisée. Le risque est de ne pas avoir le nombre d’emplois correspondants. À l’exception de certaines niches (traitement des déchets, toxicologie, production et stockage de l’énergie…), les industriels ont besoin d’abord d’ingénieurs forts dans leur métier de base (mécanique, électronique, thermique, génie industriel…). Tous ne seront pas responsables environnement! Quant aux secteurs des énergies renouvelables, même si le marché potentiel est important, beaucoup de sociétés n’ont pas encore fait la preuve de la viabilité de leur modèle économique. Il est stratégique de développer une vraie prise de conscience mais à l’intérieur des formations existantes, notamment à travers les approches de type écoconception.»

D. R.

prise et chefs de projet aux nouvelles contraintes sociétales pour élever les consciences. » Ces messages semblent faire écho chez les élèves. Pour preuve, les spécialisations de l’Estaca, limitées volontairement à 30 inscrits, ont d’emblée fait le plein. Même accueil à l’Esigelec où la dominante développement durable est spontanément la plus choisie. Et cela n’étonne pas Alexandre Rigal car lorsque le Cdefi a réalisé une enquête sur l’éthique auprès des élèves, le développement durable a été le premier sujet cité. cm ccCéline laCourCelle redaction@industrie-technologies.com

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INTELLIGENCES

ccl’eNJeU

En 2009, 45 millions de tonnes d’huile de palme ont été produites et consommées dans le monde. Soit un tiers de la consommation d’huiles végétales, autant que l’huile de soja. Le troisième tiers rassemble les autres sources : colza, tournesol, noix, olive… L’Union européenne absorbe entre 12 et 15 % du marché mondial et les pays du Sud plus de 80 %. Chine, Indonésie, Inde et Pakistan en tête. Entre 80 et 85 % de la production mondiale d’huile de palme provient d’Indonésie et de Malaisie

« 0 % d’huile de palme fin 2010. » Lisez l’interview d’Élodie Minard, directrice qualité et développement durable de Findus

DÉBAT

Huile de palme : l’épineuse filière durable L’huile de palme est devenue l’ingrédient à supprimer dans les produits alimentaires, chimiques et cosmétiques. en cause, la culture du palmier à huile en Indonésie et en Malaisie, accusée de provoquer un désastre écologique : déforestation, pollution, réduction de la biodiversité… Depuis 2005, le consortium international rSPO tente de bâtir une filière certifiée durable. Mais sa mise en œuvre s’avère un vrai casse-tête.

SOurCeS : CIrAD, GreeNPeACe

Les dérivés du palmier à huile sont surtout utilisés dans l’agroalimentaire (plats préparés, biscuits, pâtes à tartiner…). Mais aussi dans les cosmétiques, colles, peintures… ils peuvent être nommés huile de palme, huile de palmiste ou simplement «huile végétale ».

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Depuis 2005, le consortium international RSPO (pour Round table for a sustainable palm oil) tente de bâtir une filière durable. À son crédit, figurent parmi ses membres, des ONG comme Oxfam et WWF, aux côtés des planteurs, financiers et industriels. Mais dans la pratique, le terrain s’avère très glissant.

cc

Une coUrSe contre la montre

«En dix ans, la culture du palmier à huile s’est muée d’une activité agricole à une activité financière», regrette Hubert Omont, expert filières au Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad). Appâtés par une demande croissante, les investisseurs se sont rués sur les plantations. Après la Malaisie, où la monoculture s’est accélérée dès les années 1960, la frénésie a gagné l’Indonésie. Ces deux pays concentrent près de 85 % de la production mondiale de palmiers à huile. En Indonésie, les surfaces cultivées ont triplé entre 1997 et 2008 pour atteindre 8 millions d’hectares. Et la conversion de 20 millions d’hectares supplémentaires serait déjà prévue. Les planteurs anticipent l’essor des biocarburants, qui devraient accroître la demande mondiale en huiles végétales. Selon les Amis de la terre, si l’Europe atteint ses objectifs d’incorporation dans les réservoirs en

2020, la consommation annuelle d’huile de palme d’un français pourrait décupler. Pour satisfaire cette soif mondiale, la hausse des rendements des cultures est évoquée. Mais ne suffira pas. «Le modèle économique des planteurs repose sur la déforestation pour valoriser le bois», critique Jérôme Frignet, chargé de campagne forêt à Greenpeace. Le besoin d’une certification durable devient donc urgent.

cc

DeS GarantieS inSUFFiSanteS

Pour l’émergente filière RSPO, la déforestation est la pratique à abattre. Mais quelles exigences impose-t-elle aux planteurs de palmiers? Les feux pour déboiser sont interdits. Tout comme les plantations sur des pentes supérieures à 10 % ou sur des zones déboisées après 2005 (date de création de RSPO) «pour inciter les planteurs à privilégier les terres déjà dégradées», précise Boris Patrenger, expert au WWF. Mais ces exigences masquent les limites de la charte RSPO. «Lors de la décolonisation, la nationalisation forcée des terres a privé les populations de tout titre de propriété. Elles ont pourtant gardé l’usage des terres», constate Sylvain Angerand, chargé de campagne forêt aux Amis de la terre. Traduction: planter sur des terres même dégradées oblige d’abord à déloger les populations locales.

rÉA ; D.r.

D

ans une cinglante campagne vidéo, Greenpeace assimile la barre chocolatée Kit&Kat de Nestlé à un doigt d’orangoutang dont gicle du sang. Findus, Pepsico, Henkel… Un nombre croissant d’industriels de l’agroalimentaire, de la chimie et des cosmétiques se trouvent, comme Nestlé, dans le collimateur des ONG. Leur faute? Un appétit immodéré pour les dérivés du palmier à huile. Ils confèrent certes à leurs produits de précieuses propriétés (texture, conservation, prix…). Mais leur production intensive, surtout en Indonésie et en Malaisie, s’avère dévastatrice pour l’environnement.


INTELLIGENCES

Une monoculture dévastatrice c La culture expansive

des palmiers à huile possède une empreinte écologique noire. La demande croissante en huile de palme est surtout satisfaite par l’extension des surfaces. Au détriment des forêts, habitats d’espèces emblématiques (orangs-outangs, tigres, gibbons…) ou moins connues. Selon Greenpeace, les forêts indonésiennes abriteraient 10 % de la biodiversité mondiale terrestre. Accentuée par le désherbage, l’érosion des sols entraîne des sédiments jusqu’aux rivières, modifiant leur composition chimique (notamment le taux d’oxygène). Avec des répercussions sur la faune et la flore, donc la sécurité alimentaire des populations locales. Côté santé, l’impact des produits contenant de l’huile de palme reste sujet à débats. Seule certitude, il ne faut pas en abuser.

reuterS

importé d’Afrique en Malaisie à la fin du xixe siècle, le palmier cultivé intensivement est responsable du déboisement

Autre polémique, les tourbières représentent entre un quart et un tiers des nouvelles plantations, selon Greenpeace. Et la moitié des émissions de gaz à effet de serre de l’Indonésie, troisième émetteur mondial. Assécher ces forêts marécageuses, pour planter des palmiers, provoque l’oxydation de la biomasse jusqu’alors isolée de l’air par une couche d’eau et donc des émissions de CO2. RSPO n’interdit pourtant pas formellement cette pratique. Côté intrants chimiques, RSPO demande une simple baisse des quantités utilisées. D’où des paradoxes, comme pour l’herbicide Paraquat de Syngenta. Ce neurotoxique

est interdit en Europe et aux États-Unis, mais peut être abondamment employé dans des plantations certifiées durables par RSPO.

cc

Une traçabilité complexe

Pour ses défenseurs, RSPO est une initiative jeune, à améliorer chaque année. Mais avec une contrainte de taille. Dans ce collectif, les producteurs et négociants d’huile de palme sont surreprésentés : « 250 à 300 membres sur 400», évalue Jérôme Frignet. Au détriment des industriels occidentaux, ceux-là même qui auraient intérêt à durcir

les exigences. Ce déséquilibre freine d’autant plus les avancées qu’un planteur de palmier peut être membre de RSPO… même si ses plantations ne sont pas certifiées durables. «La traçabilité reste le problème n°1», témoigne Jean-Manuel Bluet, directeur développement durable de Nestlé France. En cause, la complexité de la filière. L’huile de palme est issue d’une multitude de plantations. Pour l’instant, seule 5 % de la production mondiale est certifiée RSPO. Trop peu pour remplir des cargos. Dans les raffineries et les ports, l’huile durable est donc le plus souvent mélangée à de l’huile conventionnelle. Difficile dans ces conditions d’apposer un label écologique sur une cargaison. Sur ce constat, RSPO a inventé deux autres mécanismes de «certification». Première option, la voie dite «d’équilibre de masse». La proportion d’huile durable mélangée avec l’huile conventionnelle est connue. Vue de l’acheteur, l’huile est en partie certifiée RSPO. Mais sans pouvoir remonter jusqu’aux plantations. Deuxième option: acheter un certificat. Dans ce cas, l’acheteur n’acquiert pas d’huile durable. Mais RSPO lui garantit qu’un volume équivalent a été produit durablement quelque part dans le monde. Deux options temporaires, en attendant une réelle traçabilité. Face à la complexité de ce système, des industriels préfèrent bannir l’huile de palme de leurs recettes. Findus a choisi le colza. Pepsico, le tournesol. Mais dans les usines, le sevrage se heurte parfois à des obstacles techniques et économiques. Surtout, le boycott de l’huile de palme ne résoudra pas la crise écologique. Le palmier possède en effet un rendement à l’hectare inégalé (dix fois supérieur au soja, six fois à celui du colza…). Sa substitution par une plante au moindre rendement oblige à augmenter d’autant les surfaces cultivées. Malgré ses défauts, RSPO reste donc incontournable. À un détail près. Si elle améliore qualitativement la filière de l’huile de palme, RSPO ignore le principal problème. Il est quantitatif: globalement, l’industrie consomme trop d’huile végétale, quelle qu’elle soit. cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

novembre 2010ccn°927

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INTELLIGENCES

PAROLES D’AUTEUR Risques sanitaires Les profanes mènent l’enquête

Les non-spécialistes bousculent notre perception des questions de santé environnementale. Avec un travail d’investigation digne d’une enquête policière et une étonnante capacité scientifique, ils donnent de la crédibilité aux idées qu’ils défendent. Au lieu de les ignorer, les autorités sanitaires et les chercheurs feraient mieux de les écouter.

tort, regrette Yannick Barthe. Car ces gens ne se contentent pas de contester, de s’opposer ou d’accuser. Ils font aussi preuve d’un sérieux travail d’investigation digne ous êtes opposé à l’installation d’une enquête policière. Et ils n’hésitent pas d’une antenne-relais de télépho- à s’appuyer sur des faits scientifiques pour nie mobile près de chez vous accréditer leurs thèses. » car vous en craignez des effets néfastes sur La controverse de leucémie infantile, survotre santé. Vous réagissez en mobilisant venue à la fin des années 70 dans le comté des riverains au sein d’une association. Sans de Woburn, aux États-Unis, en est un bel exemple. Des habitants être spécialiste des ondes radio, vous vous lancez « ON EST PASSÉ soupçonnaient l’eau de dans une véritable D’UNE SITUATION ville d’avoir été contamiOÙ IL FALLAIT née par des rejets polenquête pour réunir le DÉFENDRE maximum d’arguments L’ENVIRONNEMENT luants et d’être ainsi la scientifiques qui accré- À UNE SITUATION cause d’un taux anormaIL FAUT ditent votre crainte. OÙ lement élevé de leucéSE PROTÉGER D’UN Vous obtenez ainsi gain ENVIRONNEMENT mie infantile. Ils vont DEVENU DANGEREUX. » faire du porte à porte de cause. Yannick Barthe Ce genre de mobilisapour identifier d’autres tions se développe en victimes dans le comté, France sur les antennesse regrouper au sein relais de téléphonie mobile, les bornes Wi- d’une association et faire appel à des scienFi, les lignes électriques à haute tension ou tifiques. Au final, leur soupçon est reconnu la pollution. Mais c’est aux États-Unis qu’el- comme une réalité. les trouve leurs origines. C’est pourquoi L’introduction de 50 pages de l’ouvrage trois chercheurs du Centre de sociologie et vise à rendre compte de la dynamique des de l’innovation de Mines ParisTech, ont controverses en santé environnementale. choisi de dresser un recueil des travaux de Les mobilisations sont de deux types. « Dans un cas, explique Yannick Barthe, sociologues anglo-saxons sur le sujet. « Ce mouvement d’épidémiologie popu- on exprime une suspicion à l’égard d’une laire a démarré outre-Atlantique à la fin des technologie, les antennes des téléphones années 70 et s’est amplifié dans les années mobiles par exemple, et on cherche, 80. Il traduit un changement profond. On comme dans une enquête policière, à est passé d’une situation où il confondre le suspect. Dans l’autre, on s’infallait défendre l’environnement à une terroge sur la cause d’un taux élevé de cansituation où il faut se protéger d’un envi- cer par exemple, et on cherche alors à ronnement devenu dangereux», rapporte confondre le coupable. » Sur le plan académique, l’ouvrage se préYannick Barthe, l’un des auteurs. L’intérêt de l’ouvrage est de comprendre sente à la fois comme un bilan et une comment de simples profanes parviennent ouverture sur des travaux de R&D sur le à donner de la crédibilité à leurs positions sujet. cm et obtenir gain de cause. Les autorités officielles sanitaires et la plupart des scientifi- ccRIDHA LOUKIL ques ne les prennent pas au sérieux. «À rloukil@industrie-technologies.com

ccMADELEINE AKRICH DIRECTRICE DU CENTRE DE SOCIOLOGIE ET DE L’INNOVATION DE MINES PARISTECH ccLE LIVRE

SUR LA PISTE ENVIRONNEMENTALE Menaces sanitaires et mobilisations profanes Éditions : Les Presses Mines ParisTech 310 pages, 19 euros ccET AUSSI

LES POLITIQUES DU RISQUE La notion de risque occupe désormais une place centrale dans les politiques publiques, le management des entreprises et les controverses autour des nouvelles technologies. OGM, téléphonie mobile, déchets nucléaires, boues d’épuration urbaines… Les activités susceptibles d’avoir des impacts sur la santé et l’environnement sont nombreuses. L’auteur, Olivier Borraz, explique comment elles se transforment en risque et comment elles sont gérées par les pouvoirs publics, les entreprises, les associations et les collectivités locales.

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Connue pour ses travaux de sociologie des techniques du point de vue des usages.

ccYANNICK BARTHE SOCIOLOGUE, CHARGÉ DE RECHERCHE AU CNRS Spécialiste des controverses sociotechniques relatives notamment aux déchets nucléaires.

ccCATHERINE REMY SOCIOLOGUE,CHARGÉE DE RECHERCHE AU CNRS Spécialiste des controverses sociotechniques biomédicales et de la pratique de l’ethnographie comme méthode d’enquête.

N°927ccNOVEMBRE 2010

D.R.D.R.

V


LES JEUX

ccL’ÉNIGME

Une barrique pour deux proposée par cc PIERRE BERLOQUIN

Deux amis ont gagné à un concours une barrique de vin. Comme ils habitent assez loin l’un de l’autre, ils décident que la barrique sera d’abord envoyée à l’un d’eux, qui prendra sa part, c’est-à-dire la moitié du liquide, puis enverra la barrique, contenant le reste, à son ami. Quand le deuxième ami reçoit la barri-

que, sa première préoccupation est de savoir si le premier a pris sa part du vin, ou trop ou trop peu. Comment s’y prendil, sachant que la barrique, représentée schématiquement ci-contre, est d’une forme classique, que le vin reste dedans et que l’ami n’utilise aucun instrument de mesure, quel qu’il soit ? cm

La solution dans le prochain numéro

ccPHOTO-QUIZZ Que représentent ces photos étonnantes ?

1

2

A. L’intérieur d’un projecteur vidéo à LED B. L’intérieur d’un détecteur de fumée C. L’intérieur d’un interféromètre optique

La structure microscopique : A. d’un matériau adhésif B. du béton cellulaire C. de la résine

3 A. Une poulie d’entraînement B. Une bobine de composants électroniques C. Anneau nanométrique servant de commutateur optique

MAX PLANQUE ; SIEMENS ; D.R.

SOLUTION : 1B-2A-3C

RÉPONSE de l’énigme du n° 926, « Randonnée sur l’échiquier » c Voici comment joindre A à B en 15 segments parcourant les 64 cases de l’échiquier.

NOVEMBRE 2010ccN°927

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Découvrez une application

MISE À NU

www.industrie-technologies.com du décontacteur, le ferry électrique du Vieux-Port de Marseille

Il est communément appelé «prise Marechal». Il a tout d’une prise électrique et tout d’un interrupteur. Le décontacteur de Marechal Electric se débranche même en pleine charge. En contrôlant la formation des arcs électriques, il évite les risques d’électrocution.

LE DÉCONTACTEUR QUI DOMPTE L’ARC ÉLECTRIQUE ccFICHE TECHNIQUE

POUR L’ENSEMBLE PRISE, INTERRUPTEUR ET ÉTANCHÉITÉ Fabricant Maréchal Electric Application toute industrie, en particulier nucléaire, ferroviaire, aéronautique. Intensité 10 A à 600 A Tension jusqu’à 1 000 V (une gamme jusqu’à 12 kV en développement)

COUPURE ÉCLAIR Pour établir le courant, un ressort en Inox met en pression les fiches mâles et femelles. Et pour le couper, il suffit d’appuyer sur un bouton, qui relâche la pression du ressort et déclenche l’éjection à une vitesse entre 10 ms et 15 ms.

ENVELOPPE SUR MESURE L’enveloppe est adaptée à l’environnement. Elle est soit en plastique – du polybutylène téréphtalate – chargé de fibre de verre. Soit métallique en cas de conditions mécaniques sévères (chocs, chutes…). Dans ce cas, un traitement de surface protège de la corrosion. Un joint assure l’étanchéité suivant la norme IP66/IP67. Sans joint, l’étanchéité est garantie à des niveaux IP64/IP65.

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LIEN RESSERRÉ Les bornes de raccordement contiennent des anneaux élastiques. Une vis de serrage bloque les fils électriques. En cas de choc, de vibrations ou de variations de température dues au passage du courant, l’anneau se déforme pour compenser le déplacement des fils. REMPARTS RENFORCÉS Dès que la prise est débranchée, le disque de sécurité se referme et se verrouille. Les pièces sous tension restent alors inaccessibles au toucher et aux fils de plus de 1 mm de diamètre. Pour rebrancher la prise, une manœuvre de rotation est nécessaire pour rouvrir le disque. D. R.

SENS DU CONTACT Dans une prise électrique ordinaire, la fiche mâle s’insère dans la fiche femelle. Ici, les fiches mâles en letton étamé et femelles, en cuivre étamé, sont mises en pression bout à bout. Au point de contact, elles sont munies de pastilles composées à 85 % d’argent et à 15 % de nickel. Quand les contacts se dissocient en pleine charge, un arc électrique se forme comme dans toute prise. Mais il reste confiné dans une chambre à arc, une pièce plastique entourant la fiche femelle.




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